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H H H i i i s s s t t t o o o i i i r r r e e e s s s d d d e e e t t t u u u n n n i i i s s s i i i e e e T T T e e e r r r r r r i i i t t t o o o i i i r r r e e e s s s d d d u u u s s s u u u d d d Les gorges de la Selja, haut lieu touristique du Sud tunisien J J J e e e r r r b b b a a a l l l a a a d d d o o o u u u c c c e e e L L L a a a m m mo o o r r r t t t f f f a a a u u u v v v e e e L L L a a a T T T u u u n n n i i i s s s i i i e e e o o o u u u b b b l l l i i i é é é e e e S S S b b b e e e ï ï ï t t t l l l a a a , , , P P P a a a l l l m m m y y y r r r e e e d d d e e e T T T u u u n n n i i i s s s i i i e e e A A A l l l i i i x x x e e e t t t R R R o o o l l l a a a n n n d d d M M M A A A R R R T T T I I I N N N J J J u u u i i i l l l l l l e e e t t t 2 2 2 0 0 0 1 1 1 8 8 8 A A A v v v e e e c c c l l l a a a c c c o o o l l l l l l a a a b b b o o o r r r a a a t t t i i i o o o n n n d d d e e e S S S y y y l l l v v v i i i a a a n n n e e e L L L U U U D D D I I I N N N A A A N N N T T T I I I S S S B B B N N N N N N ° ° ° 9 9 9 7 7 7 8 8 8 - - - 2 2 2 - - - 9 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 8 8 8 2 2 2 - - - 1 1 1 9 9 9 - - - 5 5 5 9 9 9 7 7 7 8 8 8 2 2 2 9 9 9 0 0 0 0 0 0 0 0 0 8 8 8 2 2 2 1 1 1 9 9 9 5 5 5

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HHHiiissstttoooiiirrreeesss dddeee tttuuunnniiisssiiieee

TTTeeerrrrrriiitttoooiiirrreeesss ddduuu sssuuuddd

Les gorges de la Selja, haut lieu touristique du Sud tunisien

➢➢➢ JJJeeerrrbbbaaa lllaaa dddooouuuccceee………

➢➢➢ LLLaaa mmmooorrrttt fffaaauuuvvveee………

➢➢➢ LLLaaa TTTuuunnniiisssiiieee ooouuubbbllliiiéééeee………

➢➢➢ SSSbbbeeeïïïtttlllaaa,,, PPPaaalllmmmyyyrrreee dddeee TTTuuunnniiisssiiieee………

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JJJEEERRRBBBAAA LLLAAA DDDOOOUUUCCCEEE

Traditionnellement, on va à Jerba l’hiver parce que, dit le proverbe, "on laisse l’hiver à Sfax, on découvre le printemps

à Gabès et, à Jerba, règne une douceur incomparable" ! De nombreux étrangers s’y baignent en mer en décembre !

Nous poursuivrons ainsi, notre "tour de la gastronomie tunisienne".

Jerba…

Toute plate, l’île est bordée de plages de sable entrecoupées de quelques petites falaises à Djorf ou à Tourguenes au

pied du phare. Des maisons dispersées, des menzels noyés dans la verdure des cultures, quelques gros bourgs tels

que Houmet Souk, de petites routes encore conservées et des chemins bordés d’aloès ou de cactus qui se terminent

toujours sur une plage ourlée de palmiers sauvages se fondent dans le paysage.

Le Phare de Tourguenes vers 1950 (Il n’a pas changé à l’exception des petites constructions qui l’entourent maintenant…

A l’intérieur, autour des villages et sur une longue zone s’étendant de Midoun aux alentours d’Houmet Souk, les

champs clos de tabias sont plantés d’oliviers magnifiques au feuillage vert sombre mêlé d’argent.

Plus de 500.000 arbres produisent huile d’or et olives noires ou vertes confites. Autre prince prodigue de l’île : le

palmier aux régimes de dattes variées : douces comme du miel ou âpres. Tout est utilisé dans le palmier, même la

sève : le legmi, frais ou fermenté qui procure une douce ivresse. A leur pied, depuis les phéniciens, croissent les

herbes aromatiques ou culinaires et les légumes ainsi que les arbres fruitiers. Ils sont arrosés par des puits

centenaires qui sont un des charmes de Jerba.

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Les palmiers et oliviers de Jerba et un puits traditionnel…

Les menzels…

Même si l’architecture actuelle tend à se "moderniser", les menzels : gros bâtiments composés du "houch"

d’habitation et des constructions de service : étable et autres, sont encore suffisamment nombreux pour protéger

"l’âme" de Jerba".

Le Menzel est clos par une porte massive. Un jeu de murs en quinconce protège l’intimité des habitants. La cour

centrale, puits de lumière, aère aussi les pièces disposées tout autour. Les meubles, traditionnellement, étaient

réduits au minimum ! Une pièce à part permet d’assurer le devoir d’hospitalité tout en préservant la vie familiale.

Cour intérieure d’un Menzel et façade rénovée du Menzel à louer…( tunisie-voyages.net)

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Borj Mustapha Ghazi (dit le "fort espagnol") vers 1930 et "rénové" vers 2010

Les forts…

Ils ont été utilisés alternativement par tous les conquérants de l’île. Le principal : Borj Mustapha Ghazi, du nom de son

constructeur, est un musée intéressant. Borj Castil, isolé au bout d’une langue de sable réservée aux oiseaux et Borj

El Agreb baigné par la mer, rappellent les moments violents de l’histoire de Jerba.

Borj El Agreb…( http://misk.digital)

Les mosquées …

L’architecture discrète mais massive des nombreuses mosquées dispersées dans l’île surprend toujours un peu. Leur

minaret trapu surmonté d’un lanterneau court, les arcs boutants renforçant leurs murs immaculés et bas se

dissimulent dans le paysage et sont le reflet du rigorisme de l’Ibadisme : le rite dominant de la population.

Les mosquées - dont certaines font rêver - sont disposées sur plusieurs lignes depuis le rivage jusqu’au cœur de l’île :

elles étaient conçues comme des fortins participant à la défense du pays. Elles sont aussi lieu de vie.

Sidi Yati, romantiquement bâtie au bord de la mer et entourée de bouquets de palmiers. Jamaa Louta qui s’ouvre, au

ras du sol, par une courte "descente" vers ses pièces souterraines. Jamaa Fadhloun proche du site archéologique de

"Borgou" daterait du XIVème siècle et semble avoir conservé son architecture d’origine malgré les ajouts ultérieurs.

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Sidi Yati (sortiradjerba.com)

Jamaa Louta (fr.wikipedia.org)

Jemaâ Fadhloun vers 1930 et photo récente (fr.wikipedia.org)

Mosquée des Turcs "d’avant" et maintenant (fr.wikipedia.org)

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Les artisants…

Evidemment, les plus connus sont les potiers de Guellela. Cependant prenez le temps d’aller voir les sites d’extraction

de l’argile constitués de galeries souterraines et étroites parfois longues d’une centaine de mètres. Faites-vous

expliquer la technique de la fabrication à l’aide de "boudins" qui date de la lointaine préhistoire.

Allez suivre le travail de la laine qui commence par le lavage des toisons en mer par des femmes immergées jusqu’à

la taille. Il se poursuit dans de curieux ateliers de tissage dont la façade est plus haute que l’arrière du bâtiment pour

pouvoir loger les métiers à tisser verticaux. Allez flâner dans les souks pour essayer d’admirer de magnifiques "fouta".

Certains marchands possèdent encore des tenues de mariées. Chaque partie de l’île avait la sienne !

La "Fouta" traditionnelle

Des couvertures aux couleurs chatoyantes et des bijoux traditionnels, souvent en argent, vous retiendront. Faites-

vous expliquer leur symbolique. Les bijoux portent parfois des pierres semi-précieuses ou des morceaux de corail.

Vous laisserez-vous tenter par un de ces superbes bracelets en filigranes émaillés ou par une modeste – toute petite

– "main de Fatma" ?

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La Ghriba

Avant ou après le déjeuner, vous pourriez aller flâner à la Hara, à la Ghriba, ou aller découvrir le long de la Côte

Ouest, la zone réservée aux nombreux oiseaux, près de Guellela. Vous pouvez aussi aller voir dans l’île, les vestiges

historiques : la Tour de Henchir Bettès, les hypogées creusées à l’Ouest du site de Meninx ainsi que ses ruines, les

soubassements du mausolée de Henchir Ghardaya ou ceux de Dar El Ghoula : la maison de l’ogresse.

Meninx (fr.wikipedia.org)

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Et puis, vous n’êtes pas allés – mais gardez-ces ballades pour l’après-midi - sur la Côte Nord de l’île, bordée de

lagunes et de longues plages de sable, vers Sidi Jmour. Au Nord, le ciel bleu roi se noie dans le bleu marine des flots.

Pourquoi ne pas aller aussi vers Guellela, la presqu’île de Terbella pour voir le soleil se coucher ? Dépêchez-vous les

jours sont courts en hiver ! Choisissez-le bien et allez passer un moment dans un hôtel, au pied du phare de

Tourguenes. Ou bien, allez sur un port, Adjim par exemple, pour regarder les pêcheurs rentrer et humer le "parfum"

du poisson frais.

Adjim d’hier et d’aujourd’hui…

Promenades gourmandes…

La table des Jerbiens a su fondre, avec bonheur, les influences diverses de 3000 ans d’histoire dans le creuset

original berbère. Les céréales cuites à la vapeur ou bouillies jusqu’à disparition du liquide remontent à la nuit des

temps.

Le (devrions-nous écrire) couscous en est l’héritier, qu’il soit de blé ou d’orge, qu’on le parfume avec des fenouils ou

qu’on le cuise avec "l’ouzef", petits poissons secs (athérines) et qu’on le mélange à une chakchouka au "kaddid". On

peut aussi préparer un couscous au mérou qui cuira à part évidemment.

Une "mhamsa" à la tête d’agneau est un délice.

Les "chorba" au poisson ou à l’agneau sont encore meilleures avec de toutes petites pâtes ou du "tchich" : semoule

d’orge grillée. Auxquelles vous pourrez ajouter quelques gouttes de citron !

La "Tbikha" jerbienne qui mélange lentilles, fèves, pois chiches et haricots blancs, au kaddid avec sa graisse,

parfumée par la coriandre, le carvi moulu, le piment rouge, de l’ail et de l’oignon est à déguster ainsi que le riz jerbien

cuit avec de la viande, des calamars ou des seiches parfumés au piment rouge, à la menthe sèche, aux clous de

girofle et au romarin.

Divers ragoûts à la viande de veau accompagnée de choux fleurs, de pois chiches et de raisins secs rappellent la

cuisine romaine sucrée / salée spéciale assaisonnée de cumin, de curcuma, de piment rouge et d’une pincée de

cannelle !

Et la pâtisserie : depuis la "baklawa" ou la "kaak warka" nous sommes tous disposés à pêcher par gourmandise !

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Les potiers de Jerba…Hier et aujourd’hui (hgtunisieflore.over-blog.com)

Gammarth 2015

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LLLAAA MMMOOORRRTTT FFFAAAUUUVVVEEE,,,

LLLAAA DDDÉÉÉSSSEEERRRTTTIIIFFFIIICCCAAATTTIIIOOONNN

A une certaine époque, le Sahara a bénéficié d’une "Ora" romantique, presque poétique ! Puis, à l’heure des gros

4x4, la foule s’y est précipitée, des tours touristiques y ont été organisés. Puis avec l’insécurité et le changement

climatique, on a regardé le désert différemment.

La mort fauve…

LLEE SSAAHHAARRAA……

Pierre Rognon géologue, professeur émérite, auteur de la "Biographie d’un désert" nous a confié que le plus grand

désert de la Terre était passé durant les âges géologiques de l’Antarctique à sa position actuelle. Il y a 420 millions

d’années environ, il était couvert d’un inlandsis de 8 millions de km² dont on retrouve des traces d’érosion. Il a été

immergé pendant des dizaines de millions d’années dans l’hémisphère Sud avant d’émerger dans des régions

chaudes : du bois fossile et des ossements de dinosaures l’attestent.

Le désert…

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Bloqué par l’Europe, il s’est immobilisé. Sa longue histoire a été traversée par des épisodes climatiques divers. C’est

ce qui explique qu’il n’y ait ni plantes ni animaux endémiques : pour créer une espèce nouvelle, il faut des millions

d’années. La principale cause de l’existence des déserts est leur continentalité : ils sont loin de la mer et ils sont

situés sous les tropiques, ainsi que la présence de courants marins froids le long de leur littoral.

Jusqu’à une période très récente, l’homme n’a joué aucun rôle sur le climat ni sur la végétation. Ils n’étaient pas assez

nombreux et n’avaient pas les moyens suffisants ? On trouve au Sahara des vestiges de réseaux de fleuves aussi

importants que le Danube ou le Rhin. La dernière phase pluviale s’est terminée il y a 4500 ans environ.

Pourtant il y a beaucoup d’eau sous la surface, d’énormes nappes fossiles qui ne se rechargent plus et dont le niveau

diminue car l’homme y fait de plus en plus de forages.

Au Sahara, l’Algérie, la Libye et la Tunisie se disputent l’exploitation d’une même nappe que la Libye a failli faire

disparaître avec le projet de "Grande rivière".

Ensablement du village de Kebili 2014 (huffpostmaghreb.com)

Ensablement d’une palmeraie à Douz (dole-douz.pagesperso-orange.fr)

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LLAA DDÉÉSSEERRTTIIFFIICCAATTIIOONN……

C’est l’homme qui étend les déserts naturels au-delà de leurs limites. Le Sahara s’achève il y a 10.000 ans environ.

Auparavant, on y élevait des bovins. Mais même dans un lieu où l’humidité est assez forte, si on supprime la

végétation, on en fait un désert. La désertification s’étend au Nord et au Sud du Sahara. C’est avant tout un

phénomène démographique : la population des régions touchées augmente trop vite et la nature n’arrive plus à

suivre. Le réchauffement global du climat est démontré et il a des conséquences dramatiques pour les régions

présahariennes actuellement en favorisant l’évaporation. Qu’en sera-t-il demain ?

LLAA LLUUTTTTEE……

Elle ne date pas d’hier. Partout le Sud tunisien est parcouru de ces barrières de palmes qui tentent de retenir le sable

voulant noyer les Oasis. Il faudrait valider les expériences de pluie artificielle, sélectionner les plantes et les rendre

résistantes à la sécheresse puis retenir l’eau auprès des racines avec des produits absorbants utilisés pour emballer

les racines des plantes qui voyagent. Pour lutter contre le déboisement et le ramassage des racines, il faudrait aussi

développer les fours à pétrole ou à énergie solaire.

Lutte contre l’avancement du sable…

Dans tous les domaines, la science et la technique peuvent offrir des solutions. Mais il n’y a ni crédits ni chercheurs. Il

n’y a guère de volonté politique pour lutter vraiment contre la désertification alors qu’on en a pour explorer Mars.

Pourtant un peu partout, dans le Sud algérien en particulier, des gens luttent. A 2000 kilomètres d’Alger, un instituteur

a creusé une tranchée de 1 kilomètre de long à la pioche, pour amener de l’eau à ses pommiers. Chaque année, il

doit lutter contre les criquets pèlerins. Mais il croit en l’avenir : il a planté des peupliers qu’il essaie de faire grandir tout

autour de son "jardin" !

A El Golea, une entreprise de 75 hectares de céréales, comptant 3000 palmiers dattiers, élève une centaine de

dromadaires, encore plus de moutons et quelques bovins. Treize puits vont chercher de l’eau à 250 mètres de

profondeur. Aujourd’hui, on vient demander conseil au Chef d’entreprise !

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Un ingénieur agronome entretient 600 hectares à 1000 kilomètres de la première ville. Cinq puits artésiens alimentent

ses terres et font vivre 2000 moutons, 300 chèvres mais surtout des centaines d’arbres fruitiers. L’agriculture

saharienne reste méconnue.

A une vingtaine de kilomètres de Tamanrasset le long d’un oued sec, cet agriculteur est venu "jardiner". "Celui qui

attend l’eau du ciel mourra de soif, ici" dit-il. Il a creusé son premier puits en 1974, les crues de l’oued ont emporté

une partie de mon jardin et deux puits creusés à la pelle à plus de 10 mètres de profondeur. Monsieur Rognon lui -

même a dirigé des expériences en Mauritanie. Et puis, devant l’indifférence affichée des Autorités d’Europe qui ne

voient pas le danger d’Afrique qui n’a pas suffisamment de moyen, il a capitulé. Il est allé étudier "L’Atacama" un

immense désert d’Amérique du Sud.

Il y a déjà des années, en 2005, lors d’un de ses voyages au Sahara, il nous a confié : "Dans 50 ans peut-être, un peu

plus tard sans doute, si les gouvernements n’ont pas pris conscience des problèmes et lancé des mesures drastiques

contre le réchauffement climatique et l’avancée de la désertification, on aura le climat de Gafsa sur la Medjerda ! Dites

à vos amis d’El Kef de planter des arbres plutôt que du blé. Ils résisteront mieux. On fera du champagne en

Angleterre" !

C’est très possible ! Le Lac Tchad diminue d’année en année alors que la population qui l’entoure augmente. "Si rien

de plus sérieux n’est fait, d’ici 2020, 60 millions de personnes quitteront les régions les plus arides de l’Afrique pour

aller …" disait le Secrétaire Général des Nations Unies en 2006 lors de la Journée Mondiale contre la désertification

Aller où ? Devinez ! Chez nous, chez vous, en Europe, par exemple ! Rien qu’en Tunisie, 5 millions de personnes

vont fuir la "désertification".

Timimoun, la plus belle palmeraie du Sahara, est en état de mort : palmiers déracinés, abandonnés, des kilomètres

de Foggara, ces galeries qui amènent l’eau sont en piteux état. Qu’en est-il de la "Corbeille" de Nefta qui n’a plus

d’eau ?

L’oasis en mauvais état de Nefta L’image qui trompe d’une des piscines modernes de Tozeur

Qu’en sera-t-il demain de Tozeur, Douz ou Chébika ? On y a construit des hôtels, amené des touristes et nous

n’avons pas vu la mort à notre porte. La mort fauve, ocre qui noie les palmiers une fois les puits asséchés et les

maisons abandonnées.

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Ce ne sont pas des mesures en "trompe l’œil" qu’il faut prendre. Où en est la "barrière verte" : des milliers de pins

plantés sur 7 mètres d’épaisseur et des kilomètres de distance, il y a 10 ans, dans le Sud Algérien ? Quelle

désertification a-t-elle arrêtée ? Il faudrait, par exemple, de Ksar Ghilane au bord du Chott, au Sud de Douz,

transformer le paysage en un "bush" australien planté d’acacias, d’eucalyptus, de plantes australiennes qui croissent

dans le désert. Ce serait une première barrière ! Il en faudrait d’autres sur les collines au Nord des Chott, une autre

encore sur la chaîne de collines partant de celles de Ouedhref et allant jusqu’à la frontière algérienne : les "Hautes

Steppes", Meknassy et Sidi Bouzid seraient préservées pour un moment !

Est-ce cela que nous voulons ? (voyage-tunisie.info)

D’accord ce sont des devises qui "rentrent"… Ne pourrait-on pas faire autrement sans dénaturer notre nature ?

Mais allez donc faire ça chez vous !!!

GGaammmmaarrtthh 22001166

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LLLAAA TTTUUUNNNIIISSSIIIEEE OOOUUUBBBLLLIIIÉÉÉEEE

Si vous demandiez à vos voisins de vous situer Sened, combien de gens seraient capables de vous répondre ? Parmi

les zones défavorisées du pays dont beaucoup de gens ont parlé, qui a cité la région comprise entre Meknassi et les

derniers contreforts occidentaux de Jebel Orbata, avant Gafsa ? Accompagnez-nous dans cette région oubliée nous

semble-t-il et délaissée.

LLAA PPOOPPUULLAATTIIOONN……

Ces Jebalia (montagnards) groupés dans les villages de Bou Omrane, de Saket, de Sened, de Meich, d’El Ayaïcha,

Menzel Bouzaïane et des hameaux qui ne veulent pas mourir : Haddej, El Hamma et Bou Saad, formaient un îlot,

d’origine berbère, dans la masse des tribus plus ou moins arabes qui les entouraient.

Les ruines de certains villages de montagne tels que Aïn Zannouch à l’Ouest, Sidi Hassen et même Sened "le vieil"

prouvent que les rudes – pour le moins ! – conditions de vie et les tentations du modernisme de plaine ont engendré

un exode important.

A l’inverse Sidi Bouzaïane à proximité de la voie ferrée Sfax / Gafsa et Sidi Haoual El Oued, le long de La "voie" allant

au parc du Bou Hedma se sont agrandis.

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LLAA RRÉÉGGIIOONN……

La barrière montagneuse formée à partir du Jebel Bou Hedma à l’Est jusqu’au Jebel Orbata à l’Ouest est doublée au

Sud par les chaînons des Jebels Chemsi et Ben Khair. C’est une région de 90 kilomètres de long environ et de 20 à

30 kilomètres de large dont les sommets culminent à plus de 1000 mètres. La végétation naturelle, de clairsemée à

rare, laisse voir l’alternance des barres calcaires et des couches de marnes plus tendres englobées dans 3 plis. Entre

eux s’étendent des vallées. Les versants Nord sont en pente relativement douce coupée par des ravins. Les tombants

Sud sont beaucoup plus abrupts. Cette barrière ne peut être traversée que par le col de Khanguet El Haddèj alors

qu’on circule assez facilement dans les vallées, refuges de la vie humaine.

Le village…

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Apportées par les vents de Nord-Ouest principalement, les pluies très irrégulières arrosent davantage les versants

septentrionaux. Elles tombent surtout en hiver et au printemps mais sont rarement supérieures à 100 mm / an. Dans

ce cas, toute la région devient un immense jardin fleuri. Cependant, certaines nuits d’hiver peuvent être « glaciales »,

alors que le souffle brûlant du sirocco d’été n’est supportable que parce qu’il est très sec.

Pourtant, la végétation naturelle est plus importante que ne le laisserait penser un examen rapide depuis la voie de

chemin de fer ou la route Gafsa / Sfax. L’alfa règne sur le Jebel Ayaïcha au Sud. Sur le Jebel Orbata et Bou Hedma,

malgré une exploitation abusive, le genévrier de Phénicie (ârâar), le Sumac (jedari), l’olivier sauvage (zabbouza) et le

lentisque (zerou) croissent avec le romarin et quelques pistachiers (batoum) vestiges de peuplements antiques

importants.

Les acacias du Parc National Bou Hedma…… et les habitations troglodytes…

La faune originelle, malgré la protection dont bénéficie depuis des décennies le Jebel Orbata, a beaucoup régressé :

le mouflon à manchette et la gazelle de montagne ont pratiquement disparu. L’hyène et le lynx (serait-ce le caracal ou

le guépard ?) deviennent rarissimes. Même les sangliers se raréfient. Le gypaète barbu et le vautour fauve sont partis

sous d’autres cieux. Seuls lièvres, perdrix, porcs-épics et goundis sont encore abondants. On nous parle quelquefois

d’aigles !

Bien sûr, les piémonts et les plaines environnantes, surtout celles du Nord, se sont complètement transformés. A côté

des cultures traditionnelles de l’olivier, du figuier et des céréales, une agriculture moderne s’est implantée bien que les

forages, même profonds, souvent salés, ne soient pas d’un grand secours. Il y a une bonne année sur quatre ou cinq,

disent les paysans !

L’élevage des moutons et des chèvres s’est bien développé. Alors que l’on accusait la chèvre de tous les maux,

certains chercheurs actuels affirment que le mouton broute jusqu’à la terre, interdisant ainsi à la plante de repousser,

alors que la chèvre ménage le "collet" intermédiaire entre la plante et la racine, permettant ainsi une repousse. Il

existe aussi encore quelques petits chevaux au pied très sûr, descendant, parait-il, des montures "Zénètes" !

Le romarin étant assez abondant sur les pentes des collines, les habitants ont souvent des ruches dont le miel est

consommé par la famille.

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LLAA VVIIEE QQUUOOTTIIDDIIEENNNNEE……

Le parler de Jebalia s’apparentait au dialecte "Chaouia" des Aurès au début du XXème siècle. Il a pratiquement

disparu, comme les vêtements traditionnels. Le burnous et la kachabia sont devenus très rares.

• Les femmes travaillent sans cesse : soit à aider les hommes, soit parce qu’elles sont requises par les tâches

ménagères ! Elles tissaient des nattes d’alfa et surtout des vêtements de laine sur des métiers verticaux. Les

plus beaux étaient les "Bakhnoug mergoum" : une pièce rectangulaire de 2 mètres de long sur 1 mètre de

large qui couvrait la tête et retombait sur les épaules et les reins. Une expérience a été tentée au hameau de

Bou Saad où un groupe d’artisanes avait été constitué pour remettre ce vêtement au goût du jour.

L’expérience a avorté faute d’avoir bénéficié d’un circuit commercial.

La Kachabya…

Extrait d’un tapis de Gafsa…

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ll est certain que de laisser les choses se dégrader et la "montagne" se "vider" ne peut aboutir qu’à une catastrophe.

La montagne se remplira de bandits comme au "Chaambi". Toute cette région aux multiples centres d’intérêts s’étiole

en l’absence d’un programme de développement global !

En voyant "grand" et en prévoyant un changement climatique, il faudrait, à notre avis, constituer un très vaste parc

naturel englobant toute la chaîne de collines depuis les piémonts Est du Jebel Bou Hedma : le Jebel Bou Douaou

jusqu’au versant Ouest du Jebel Orbata : le Col de Gafsa. Il comprendrait aussi les Jebels Chemsi et Ben Khair au

Sud. Ce serait un triangle de 90 kilomètres de base sur 20 kilomètres de profondeur, soit 9000 km², qui pourrait être

promu Réserve de la Biosphère et remplacer le "Chaambi".

La géologie présente un intérêt certain d’autant que le couvert végétal clairsemé laisse le sol apparent. La source

thermale d’El Hamma / Haddej serait un plus. La grande faune : addax, oryx, autruches, caracals (réintroduits),

mouflons, gazelles, renards, chacals aurait suffisamment d’espace pour vivre. L’aigle et le vautour reviendraient.

L’avifaune migratrice surtout, s’arrête dans la broussaille. Porcs-épics, lièvres, goundis, perdrix, proliféreraient s’ils

étaient protégés. On pourrait espérer y revoir des outardes. Les années pluvieuses, on pourrait y ramasser des truffes

blanches.

La mise en valeur comprendrait l’aménagement de pistes "cavalières" de préférence aux pistes pour Quad dont le

bruit fait fuir la faune, la multiplication des espèces végétales ainsi que celle de l’acacia radiana dont la forêt du Bou

Hedma est unique en Tunisie. La recherche et l’étude des sites archéologiques, la mise en valeur de la source de

Hammam et la construction de nombreux gîtes ruraux, comme les grottes aménagées de "Sened-vieux". Cela

procurerait de nombreux postes d’emploi.

Mouflon à manchette

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SSSbbbeeeïïïtttlllaaa,,,

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Naguère, Sbeïtla / Sufetula romaine était une étape obligée, voire prestigieuse, des visiteurs de la Tunisie.

Aujourd’hui, plus personne n’en parle, même pas les universitaires qui y tenaient pourtant un "Colloque International"

annuel à propos de l’histoire des Hautes Steppes Tunisiennes. A quoi est dû ce changement ?

SSBBEEÏÏTTLLAA // SSUUFFEETTUULLAA……

Tout le monde connaît la ville antique de Sbeïtla, du moins la partie qui a été conservée parce que plus d’une grande

moitié de la cité antique, coupée en deux par la route moderne allant à Kasserine, a été couverte par la nouvelle

bourgade. En un mot, Sufetula est au moins aussi prestigieuse aussi pittoresque que Dougga.

Venant de Sfax, on y entre par un magnifique "Arc de Triomphe". Arrivant de Rohia et Sbiba, on longe d’abord les

vestiges d’un immense et somptueux capitole qui domine un vaste forum et on arrive à l’entrée des vestiges du site.

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(fr.wikipedia.org)

Depuis l’Arc de la "Tétrarchie" – les quatre empereurs romains : les "Tétrarques" qui régnaient en commun vers 300

après J.C. jusqu’au pont aqueduc, le site est aussi étendu que celui de Dougga. Pourtant, malgré toutes les

découvertes faites sur la cité et ses alentours – ne parlons pas de la région voisine ! – il n’existe pas encore de

publication à la gloire de Sufetula ! Que lui manque-t-il ? – Ni les très curieuses maisons fortifiées où l’on ne sait

comment entrer puisqu’elles n’ont pas de portes, ni l’huilerie bien reconstituée. Ensuite, les visiteurs peuvent aussi

admirer la grande fontaine publique et les thermes qui accueillaient la foule - l’après-midi.

Il est dommage que le théâtre, un peu isolé, soit souvent ignoré mais la splendeur de la porte d’Antonin qui ouvre sur

un immense forum "nu" servant de présentoir, de faire valoir aux trois temples du Capitole, happe les visiteurs.

Le pont de Sbeïtla

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On erre longuement dans ce quartier avant d’aller tout à côté dans celui des grandes basiliques où l’on admire un

magnifique baptistère.

A partir de ce qui a nécessité une longue visite admirative, aurez-vous encore le courage, (surtout si vous visitez

Sbeïtla à la belle saison sous un soleil radieux qui fait "rutiler" les patines ocres des bâtiments), et l’énergie pour

continuer vers le Nord-Est, vers le "temple anonyme", l’édifice des saisons et ses belles mosaïques, les vestiges de

l’Arc des Sévères et grand pont aqueduc bien conservé ?

Allez et revenez en retraversant les "ruines", disons mieux les vestiges d’une grande cité, qui a vu le Patrice Grégoire

qui voulait s’émanciper de la tutelle de Constantinople s’y réfugier. Il voulait sans doute aussi se rapprocher des

frontières Sud-Est de l’Empire Byzantin menacées par l’avancée des Arabes musulmans qui avaient conquis l’Egypte

et la Libye vers 640 après J.C..

Eglise de Servus (fr.wikipedia.org) Eglise aux martyrs (fr.wikipedia.org)

Le Baptistère La piscine aux Dauphins

Tant pis si sa modestie doit en souffrir, nous allons citer les travaux de l’historien M. Fathi Béjaoui. Il a rédigé et fait

publier par l’Agence Nationale du Patrimoine, – en 1994 ! – un opuscule très intéressant et bien illustré au sujet de

Sufetula. Depuis, de multiples travaux ont été réalisés. La recherche n’est certainement pas achevée mais, en

presque 20 ans, les historiens ont certainement fourni assez de matière pour un grand et bel ouvrage à propos des

environs immédiats et de toute la région de Sufetula : Kasserine, Thelepte, Henchir El Goussa dont on ne connaît pas

le nom, Haïdra / Ammaedara, Sbiba / Sufes et tant d’autres sites très intéressants qui le méritent bien, à notre avis.

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Que sait-on exactement de la bataille de Sbeïtla qui a opposé Arabes et Byzantins. Elle a vu la victoire des Arabes et

la mort du Patrice Grégoire ? Les chroniqueurs musulmans racontent que la fille du Patrice aurait assisté à la bataille

dont elle aurait été un des enjeux. Son père, après l’avoir fait dévoiler, ce qui a été perçu par les musulmans comme

une marque de mépris à leur égard, aurait promis la main de sa fille, des honneurs et des richesses à celui qui tuerait

le Chef arabe Abdallah Ben Saad. La bataille perdue, Grégoire tué, sa fille capturée échue comme esclave au chef

Arabe, aurait préféré se tuer plutôt que d’être en servitude !

Que sait-on exactement de l’organisation défensive de cette région face aux énormes révoltes des Berbères qui ont

réussi à tuer un des principaux chefs byzantins : Salomon et menacé gravement la conquête byzantine, créant même

de véritables royaumes berbères. La création de multiples fortins ou "maisons fortifiées", qui semblent avoir été

construits en toute hâte, n’en est-elle pas la preuve ?

Le Forum (fr.wikipedia.org) Le Théâtre (fr.wikipedia.org)

LLAA VVIIEE DDEE SSUUFFEETTUULLAA……

Indépendamment des légendes, il est certain que la cité est très ancienne. La région a certainement été peuplée dès

la préhistoire. Les sources abondantes, les monts boisés et giboyeux et les terres cultivables voisines et les

recherches actuelles prouvent que "l’homme Capsien" y était installé dès le VIIIème millénaire ! Thala et ses

mégalithes, Aïn Bou Dries et ses vestiges l’attestent !

Certes, la création de la cité antique remonterait à la deuxième moitié du premier siècle de notre ère sous la dynastie

des Flaviens (Vespasien, Titus, Domitien) sans doute à la même époque que Kasserine, Thelepte et Theveste /

Tebessa. La IIIème légion "Augusta" est venue s’installer à Haïdra. La conquête de la région avait déclenché la

rebelion du chef berbère Tacfarina et entraîné la colonisation du Sud-Est algérien avec la création des cités de

Timgad et Lambèse. La réalisation de la grande route longeant la "frontière" : la "voie d’Asprenas", dont nous avons

reconnu une grande partie ainsi que celle de l’immense cadastration des terres du Sud-Ouest tunisien avait engendré

la révolte.

Sans doute, Sufetula a connu une période de grande prospérité sous le règne de l’empereur Septime Sévère, africain

d’origine. Elle s’est "christianisée" profondément, les nombreuses et imposantes basiliques l’attestent. Les vandales

ont occupé la région : une inscription à Henchir El Goussa le prouve. Les colonisateurs byzantins couvrent la région

de redoutes et de forteresses, telles celle d’Haïdra pour résister aux Berbères mais en 647 les Arabes font une

première incursion et battent les Byzantins. Ils repartent avec un énorme butin et reviennent s’installer définitivement

en Ifriqiya sous l’autorité d’Okba Ibn Nafaa qui fonde Kairouan en 670.

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LLEESS AATTTTRRAAIITTSS DDEE SSBBEEÏÏTTLLAA……

Avec sa voisine Kasserine, Sbeïtla s’était dotée d’hôtels remarquables. Indépendamment de sites très connus, les

visiteurs pouvaient rayonner dans toute la région où de très nombreux vestiges de toutes les époques subsistent

encore.

Le long de la "voie d’Asprenas", on peut aller jusqu’à Gafsa / Capsa et bien plus loin encore. Tout autour de Sbeïtla,

Kasserine, Thelepte, Sbiba, avons-nous écrit, l’histoire antique et musulmane du pays se découvre. De plus, les

magnifiques oliveraies de la région attirent à l’époque de la cueillette des olives des nuages de grives qui viennent

faire bombance avant de migrer vers l’Europe. Les chasseurs qui remplissaient naguère les hôtels bien entretenus se

réunissent dans la région. La nature, encore, bien préservée, réserve certainement des surprises. De plus, Sbeïtla est

une étape extraordinaire entre Kairouan et Gafsa, située à l’entrée de la route du Sud vers Tozeur ou Kébili et Douz.

C’est une région à découvrir ou à redécouvrir.

Temple de Minerve…

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