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Le général Jean-Pierre Bosser CEMAT Actualités militaires : TRIOMPHE 19 juillet 2014 Polynésie française Clipperton Antilles Mayotte Archipel Crozet Les Kerguelen Nouvelle-Calédonie Îles Amsterdam Saint-Paul Wallis et Futuna La Réunion Guyane St Pierre et Miquelon Archipel de la Société Îles Australes Îles Marquises Revue de l’association des officiers de recrutement interne et sous contrat N°186 - Septembre 2014 www.lepaulette.com I Le travail pour loi, l’honneur comme guide DROIT DES PEUPLES À DISPOSER D’EUX-M DRO IT DES PEUPLES À DISPOSE R D’EU X-M ÊMES ÊMES DROIT DES PEUPLES À DISPOSER D’EUX-M DRO IT DES PEUPLES À DISPOSER D’EUX-MÊMES ÊMES UTI POSSIDETIS ITA POSSIDEATIS UTI POSSIDETIS I TA POSSID EATIS UTI POSSIDETIS ITA POSSIDEATIS UTI POSSIDETIS I TA POSSIDE ATIS du Territoire L’intégrité

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Revue de l’association des officiers de recrutement interne et sous contratN°186 - Septembre 2014

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Le travail pour loi , l ’honneur comme guide

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L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 1

SOMMAIRE N° 186 SEPTEMBRE 2014

Issue de la Versaillaise, reconnue d’utilité publique le 23 février 1924 - Président fondateur : Généralde corps d’armée Paul Gandoët (†) (1965-1970) - Présidents d’honneur : Général de corps d’ar-mée (2s) Alain Le Ray (†) (1970-1982) - Général d’armée (2s) Bernard Lemattre (†) (1982-1988) -Général de corps d’armée (2s) Norbert Molinier, (1988-1993) - Général de corps d’armée (2s)Jean-Louis Roué (†) (1993-1997), - Général (2s) Claude Sabouret (†) (1997-2000) - Général (2s)

Jean-Pierre Drouard (2000-2005) - Général de division (2s) Daniel Brûlé (2005-2009) - Général (2s) Jean-François Delochre (2009-2013) -Président national : Général de corps d’armée (2s) Hervé Giaume - La revue L’Épaulette est publiée par la mutuelle du même nom. - Crédits photos : DRL’Épaulette - Conception et réalisation : Michel Guillon - Impression : Roto Press Graphic - Route Nationale 17- 60520 La Chapelle en Serval -Tél. : 03 44 54 95 95 - Dépôt légal : n°35254 - Directeur de la publication : Général de corps d’armée (2s) Hervé Giaume - Déléguégénéral, directeur administratif et financier : Général (2s) Marc Delaunay - Rédacteur en chef : Général (2s) Paul Moreaux - Siège social :Fort Neuf de Vincennes - Cours des Maréchaux - Case n°115 - 75614 PARIS Cedex 12 - Tél. : 01 41 93 35 35 - Fax : 01 41 93 34 86 -Courriel : [email protected] - Site Internet : http://www.lepaulette.com - Blog : http:/alphacom.unblog.fr - Intitulé du CCP : L’Épauletten° 295-97 B Paris. - N° de commission paritaire : 0519 M 08374. - Diffusion : par routage adhésion/abonnement. Dépôt légal : septembre 2014.

2> P 2 - Fin des études académiques,Triomphe, Plateforme Cap 2c, par le président national, le GCA (2s) Hervé Giaume.> P 3 - ACTUALITÉ DÉFENSE : Commémorations - Les commémorations des deux guerres mondiales.> P 4 - Changement à la tête de l’armée de Terre : le général Jean-Pierre Bosser succède au général Bertrand Ract-Madoux.> P 6 - 80 ans de l’armée de l’air. > P 7 - Sangaris : de Bangui à Chambéry, compte rendu du 13e BCA « Bataillon Savoie »,par le colonel Cyrille Becker, chef de corps du 13e Bataillon de Chasseurs Alpins.> P 9 - Hommage à l’adjudant-chef Djevid Nikolic. > Das / Irsem - Séminaire Etudes Stratégiques, les enjeux de la recherchestratégique française. > P 11 - GIGN : 40 ans d’assauts - Le ministre de l’Intérieur préside la cérémonie.

12 L’INTÉGRITÉ DU TERRITOIRE> PP 12 - 13 - La défense de l’intégrité du territoire.> PP 14 -15 - Les changements territoriaux dans le monde : selon la force du droit, ou selon le droit de la force ?> PP 16 -19 - Le territoire français : quelques définitions.> PP 20 - 26 - Assurer la sécurité et l'intégrité du territoire.> P 27 - Conclusion.

28> P 28 - Courrier des lecteurs : à nos épouses ! - Passation de commandement au groupement de soutien de la base de défensede VIncennes. > P. 29 - « Ceux d’Afghanistan » quittent Coëtquidan. - > PP 30 - 31 - Triomphe 2014 : Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan,samedi 19 juillet 2014. - > PP 32 - 33 - De la 53e promotion à la « Delayen ».

34> P 34 - Août 1914 : les Tourangeaux dans la 1re Guerre mondiale, par le lieutenant-colonel Pasteau.> P 35 - Chronique historique du SHD par le lieutenant-colonel Plantec.

36> P 36 - L’Irak dans la tourmente. Comment mettre fin à la guerre ? par M. Thomas Flichy du centre de recherche des écoles de Coëtquidan.> PP 37 - 39 - Les défis pour la défense de la France dans le monde depuis 1914. Exposé du général de division (2s)Vincent Desportes au profit des membres de l’ONM de Dijon. > P 40 - ASAF L’association de soutien à l’armée française (ASAF).

41Retraite, d'après MM. Ourliac et Wattez de la CNRM.> PP 41 - 42 - Les droits à pension de retraite des militaires contractuels. Aide différentielle au conjoint survivant.> P 43 - Tableaux des temps de commandement de chefs de corps, par le Lcl J-M. Mosèle, référent pour les officiers d’active.

44> P 44 - Remise des prix à l’école du Val de Grâce, présidée par le médecin inspecteur général Patrick Godart. - EOGN Cérémonie de fin descolarité. > P 45 - La promotion général Daboval EMIA 1990-92 est en deuil. - Promotion Cardonne EMIA 1975-76. - > P 46 - Groupement desPyrénées-Orientales - Journée départementale du 19 février 2014. - L’EMIA à Perpignan. - > P 47 - Groupement Dordogne. Rencontre annuelle 2014. -Promo : la Belvédère au Pays d’Aix les 20-23 mai 2014.- > P 48 - Promotion Narvik CR de la réunion du 26 avril 2014. Avis des CR reçus pour info…

49> PP 49 - 52 > Maréchal un jour : le général (2s) J-F Delochre propose la correction type au sujet du concours de l’École de guerre 2014.> P 53 - Capitaine d’entreprise un jour - Conseils à un candidat ambitionnant de rentrer à l’EPIDE, par le Lieutenant-colonel Mallet.> PP 54 - 55 - L’appui reconversion des officiers : note d’accompagnement dédiée aux officiers.

56> P 56 - Mariages - Naissances - Décès - Mesures nominatives. > P 58 - Décorations, Succès. P 58 - Erratum. Bulletins reçus.

59> PP - 59, 60, 61, 62 - Notre sélection de livres…

63> P 63 - Bulletin d’adhésion - > P 64 - Mandat de prélèvement SEPA.

Le travail pour loi,l’honneurcomme guide.

En couverture n°186 :

Dossier : L’Intégrité du territoire

© Droits réservés : Michel GuillonL’Épaulette.

Dossier :L’intégritédu territoirePage 12.

ÉDITORIAL

DOSSIER

BIBLIOGRAPHIE

BULLETIN D’ADHÉSION

HISTOIRE

TRIBUNE LIBRE

CARNET

VIE PRATIQUE

ACTUALITÉ DÉFENSE

ACTUALITÉS MILITAIRES

VIE DE L’ÉPAULETTE

> RÉSEAU DE L’ÉPAULETTE

En couverture

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2 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

ÉDITORIAL

Juillet est le mois traditionnel de la fin desétudes académiques pour les officiers élèves del’EMIA et pour les officiers du recrutement internetardif qui accèdent à l’Épaulette. Après avoir mis en

pratique le précepte développé par Charles de Gaulledans son ouvrage « Vers l’armée de métier : « La vérita-ble école du commandement est la culture générale », ilsvont retrouver la vie, tant attendue, en corps de troupe.Marquée par les cérémonies du Triomphe, toujours aussiempreintes de solennité et d’émotion, cette périodereprésente le passage de la préparation intellectuelle etphysique à l’application opérationnelle. L’Épaulettemarque d’ailleurs ce moment aussi bien à Coëtquidanqu’en écoles d’application.

Je voudrais saluer à cette occasion le magni-fique travail d’accompagnement à la prépara-tion aux concours militaires assuré par des officiersde l’Épaulette, que ce soit notre ancien président natio-nal, Jean-François Delochre, sur son site « marechalun-jour.unblog.fr » ou le lieutenant-colonel (er) AlainCubizolle en région Est. Qu’ils soient ici chaleureuse-ment remerciés pour leur investissement altruiste au pro-fit de nos jeunes candidats.

Toutefois, au moment d’écrire cet éditorial, mespensées sont encore et toujours tournées versnos soldats engagés sur les théâtres d’opéra-tions extérieures. En tout premier lieu vers la missionServal au Mali qui vient à nouveau de déplorer despertes, mais également vers l’opération Sangaris enRépublique Centrafricaine où une tension devient deplus en plus vive. Mes souhaits sont, bien entendu, quenos troupes remplissent au mieux, et sans pertes, la mis-sion qui leur est assignée, mais aussi que les moyenspour l’accomplir ne pâtissent pas des restrictions budgé-taires imposées pour la fin de l’exercice 2014. Le respectaléatoire de la LPM et les interrogations sur cette fin degestion annuelle sont toujours préoccupantes... surtoutaprès les épisodes récents qui ont conduit nos chefs mili-taires à mettre leurs képis (ou leurs casquettes) dans labalance... Certes la France doit mener la politique àl’aune de ses moyens, mais quand cette politique a étédéfinie, il faut accepter d’y mettre les moyens suffisants.

Après avoir abordé l’an dernier « L’Esprit dedéfense », le dossier principal de notre revue porte sur« L’intégrité du Territoire ». Ce terme fait immédia-tement penser, pour les moins jeunes, à notre ancienconcept de « défense opérationnelle du territoire ». Or, sicette dernière appellation a disparu de la rhétorique mili-taire au profit des zones de défense et de sécurité, la priseen compte au niveau interministériel de la sensibilité del’intégrité du territoire national a positionné cette mis-sion sur un terrain plus complexe du fait de la multipli-cité des acteurs impliqués. Parmi les exemples visibles,je citerai la création de l’Inspection des armées, ex IDOT

et ex IFODT, (chère à mon cœur puisque j’en ai été lepremier inspecteur) et le Livre blanc de 2013. Pour lesofficiers en état-major, mais aussi pour les plus jeunes, ladéfense de l’intégrité du territoire dans ses espaces ter-restre, maritime, aérien et électromagnétique est un sujetd’actualité au cœur de notre défense nationale.L’ensemble des articles sera donc une bonne occasionpour remettre ses connaissances à jour... ou pour mieuxse préparer aux concours à venir.

Quelques mots enfin pour vous tenir au courant denos actions majeures menées au sein de L’Épaulette avecla mise en œuvre opérationnelle du Service Appui à laReconversion (SαR) qui sera également annoncée auxresponsables des promotions. Il ne faut donc plus hésiterà la contacter en cas de besoin ou d’interrogation. Nousavons là un outil d’accompagnement qui sera utile danscette période difficile.

Pour ce qui concerne la plateforme interarméesde coordination de l’appui à la reconversionCap 2C (Cap 2e Carrière), voulue par les présidents desassociations d’école, son site est opérationnel* et saprochaine journée d’information aura lieu à Paris le12 février 2015. J’avais annoncé qu’une feuille d’infor-mation globale sur la reconversion (Défense Mobilité,service de reconversion d’association d’école, plate-forme de coordination) serait agrafée au bulletin de soldede chaque officier appartenant aux trois armées (Terre,Air, Marine). C’était sans compter sur l’impossibilitétechnique de Louvois, révélée bien tardivement, de nepouvoir s’adresser qu’aux seuls officiers... J’ai doncimmédiatement demandé au CEMAT et au MGAT depouvoir rencontrer les présidents des officiers des unités(PO) lors du séminaire organisé à Coëtquidan les 15 et16 octobre prochains. Leurs réponses positives et la ren-contre constructive avec le conseiller officier du CEMATnous permettront, non seulement de pallier cette diffi-culté, mais également de pouvoir tisser un lien utileavec les PO qui nous permettra d’être encoredavantage à l’écoute des officiers de recrute-ment interne et sous contrat.

Dans le cadre de la plus large diffusion de cettefeuille d’information globale sur la reconversion, elle aété insérée dans la présente revue. À chacune et chacund’entre vous d’en faire, si besoin, le meilleur usage pos-sible.

J’espère que les vacances d’été auront permis derecharger les batteries avant d’attaquer le nouveau cycle2014-2015 qui promet d’être délicat. Mais ce n’est pas lechemin qui est difficile, c’est le difficile qui doit êtrenotre chemin. �

*www.cap2c.org - >[email protected]<

GCA (2s) Hervé Giaume,Président national de L’Épaulette

Fin des études académiques, Triomphe, Plateforme Cap 2c

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L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 3

ACTUALITÉ

CENTENAIREDE LA PREMIEREGUERRE MONDIALE

(Extraits du dossierde presse Elysée pour le14 juillet).

Àl’occasion du centenaire, la France a été l’hôtede toutes les nations (80) qui ont combattu sur lethéâtre européen durant la première guerre mon-

diale. Elle en a accueilli les représentants officielsainsi que des citoyens de tous ces peuples que laguerre a unis dans l’histoire. �

• Le défilé du 14 juillet a été le premier tempsfort commémoratif du centenaire de la GrandeGuerre en France. C’est aussi le premier évènementcommémoratif international qui rappelle la placecentrale de la France dans le déroulement et lamémoire du premier conflit mondial. �

• Le 3 août : le Hartmannswillerkopf,un évènement franco-allemand en Alsace.

Désireux de commémorer par une rencontre bilaté-rale la date du 3 août 1914, jour de la déclarationde guerre de l’Allemagne à la France, les chefs

d’État français et allemand ont choisi le site duHartmannswillerkopf (Haut-Rhin) pour rendre hom-mage à la mémoire des combattants français et alle-mands de la Première Guerre mondiale et célébrerl’amitié franco-allemande.

Surplombant de ses 956 mètres la plained’Alsace, la montagne du Hartmannswillerkopf,baptisée Vieil Armand par les Poilus, a été l’un desprincipaux enjeux des combats de la PremièreGuerre mondiale dans les Vosges. Français etAllemands se disputèrent âprement cette crête stra-tégique et les combats furent particulièrement meur-triers en 1915, où le sommet changea huit fois demain. �

Commémorations

Utah, 6h30 la 4e DL US.Omaha, 6h 30, 29e DL US, 8e Brigade Blindée.

> Les commémorations des deux guerres mondiales

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70 ANS DU DÉBARQUEMENT DE PROVENCE.Cet anniversaire fera l’objet de deux pages dans larubrique histoire de la prochaine revue.

70 ANS DU D-DAY - À Ouistreham, la Francehonore ses libérateurs

« Peuples de l’Europe occidentale, les troupesdes Forces Expéditionnaires A lliées ont débarqué surles côtes de France. » Général Eisenhower.

Le Débarquement en Normandie, baptiséOverlord, est la plus grande opération militaire del’Histoire, tant par sa complexité que par l’ampleurdes moyens mis en œuvre. Son idée émerge dès1942, mais sa planification ne débute qu’en janvier1944, après la décision prise le 1er décembre 1943,par Winston Churchill, Franklin Roosevelt et JosephStaline lors de la conférence de Téhéran. Sa mise enœuvre est confiée au général américain DwightDavid Eisenhower.

Le lieu du débarquement est l’un des secrets lesmieux gardés de la guerre. Alors que des opérationsde diversion poussent les Allemands à s’attendre àun débarquement au nord de la Seine, le commande-ment allié choisit les plages du Calvados et de laManche. �

(Extraits du dossier de presse de l’Elysée pourle 6 juin.)

La scène finale du spectacle lors de la cérémonie interna-tionale du 6 juin 2014 à Ouistreham - SCH Rym Senoussi.

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4 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

ACTUALITÉ DÉFENSE

Que ce soit il y a un siècle avec l’entrée dans la GrandeGuerre, il y a soixante-dix ans avec la campagne delibération de la France ou encore aujourd’hui au Mali,en République centrafricaine et sur tous les théâtres

d’opération actuels, l’armée de Terre n’a jamais fait défaut.Le courage, l’abnégation, le dévouement et le grand profes-sionnalisme de nos soldats restent immuables. Leur engage-ment sans faille est d’autant plus remarquable ces dernièresannées que l’état de l’économie de notre pays et la santé denos finances publiques pèsent sur leurs conditions de vie etde travail. Depuis 1996, avec la professionnalisation et lesréformes successives, l’armée de Terre a dû faire face à devéritables transformations n’épargnant ni sa doctrine, ni sonorganisation, ni la gestion des parcours professionnels, nil’équilibre entre les catégories. La seule première année decette transformation avait vu disparaître 20 régiments desforces et entre 1997 et 2002, environ 8 000 postes d’officierset de sous-officiers avaient été supprimés. La réformeactuelle constitue un autre défi colossal, qui s’accompagnede décisions douloureuses. Le 28 juin à Donaueschingen,puis le 11 juillet à Carpiagne, les histoires prestigieuses du110e régiment d’infanterie et celle du 4e régiment de dragonsont été une nouvelle fois interrompues, au cours de deuxcérémonies où j’ai vu des grenadiers et des dragons fairepreuve d’une dignité exemplaire. D’autres décisions toutesaussi pénibles seront prises dans un avenir proche. La pres-sion de déflation dans certaines catégories s’élève à desniveaux inconnus jusqu’à présent. Alors que plus de 20 000militaires de l’armée de Terre sont quotidiennement en pos-ture opérationnelle, l’équilibre entre nos missions et nos res-sources reste fragile. Pour autant, je sais compter sur lesatouts de l’armée de Terre pour parvenir à s’adapter auxcontraintes qui lui sont imposées et ce, sans dénaturer lecœur et l’excellence de son outil opérationnel. Je sais égale-ment qu’elle peut s’appuyer sur une communauté d’hommeset de femmes dévoués et soudés, militaires comme civils,qui porte haut les valeurs de l’armée de Terre et lui donnetoute sa force. Je forme le vœu que vous continuiez à faire

connaître, à soutenir et à promouvoir avec enthousiasme etconviction notre armée de Terre. Je quitterai mes fonctionsle 31 août prochain avec l’immense fierté et l’honneurd’avoir été à la tête des femmes et des hommes exception-nels de l’armée de Terre pendant ces trois dernières années.Je n’ai aucun doute de leur loyauté envers le général Jean-Pierre Bosser, mon successeur. �

Les restructurations 2014 :dissolution de 2 régiments.

Le 110e régiment d’infanterie est héritierdu régiment de Barrois, créé en 1692 et garde de sonséjour à Haïti (1772-1792) l’appellation de régiment dePort-au-Prince.

Fleurus en 1794, Verdun en 1916, la Résistance etla Libération : il a été de toutes les batailles. « Qui s’yfrotte s’y pique », sa devise illustre l’esprit combatif quile caractérise. Nommé encore hier, le fer de lance de laBFA, Installé, au sud de la Forêt Noire, aux sources duDanube à Donaueschingen depuis 1964, il s’entraîneaux côtés des Allemands pour former l’avant-garde dela Défense européenne. Le 110e RI a été dissous àDonauschingen ce 24 juin 2014. �

Changement à la tête de l’armée de Terre :Le général Jean-Pierre Bosser succède au

général Bertrand Ract-Madoux

Le général BertrandRact-Madoux

chef d’état-majora fait ses adieux

à l’armée de Terre.

Le généralJean-PierreBosser,nouveauCemat.

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«Depuis 1996,avec laprofessionnalisationet les réformessuccessives, l’arméede Terre a dû faireface à de véritablestransformations…

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L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 5

ACTUALITÉ

Le 1er REC quitte Orange et rejoint Carpiagne

Le 1erREC a été créé en 1921, à une époque où la Légion ne com-portait que des unités d’infanterie. De nombreux russes venant desarmées défaites par la révolution étaient alors incorporés dans sesrangs. Ce sont ces hommes, cavaliers expérimentés des armées du Tsar,qui permirent au 1er REC de s’imposer dans une discipline qui n’étaitpas habituellement celle des légionnaires.

L’histoire aura retenu la faculté d’adaptation des légionnairescavaliers. Ils se sont successivement battus à cheval, en Syrie et auMaroc, entre 1925 et 1934, ont combattu sur automitrailleuses fran-çaises, pendant les campagnes de France, en 1940, puis de Tunisie, en1943, avant d’être équipés d’automitrailleuses AMM 8 américaines,pour la libération de la France. En Indochine, entre 1947 et 1954, leslégionnaires du REC ont transformé leur régiment en unité amphibie,combattant à bord de Crabes et d’Alligators. De retour en Afrique dunord en 1955, ils ont retrouvé un emploi plus classique de cavaliersblindés en s’équipant à nouveau d’automitrailleuses M8 puis, à partirde 1957, des nouveaux EBR.

Depuis 1962, le 1er REC a changé plusieurs fois de structures etde matériels (AMX 13, AML, ERC 90, AMX 10 RC, VBL...). Il a étéengagé en opération sur de nombreux théâtres extérieurs : Tchad,Liban, Iraq, Cambodge, Ex-Yougoslavie, Congo, RépubliqueCentrafricaine, Côte-d’Ivoire. �

La carte des implantations de l’armée de Terre.

La prise d’arme de dissolutiondu 110e RI à Donaueschingen.

Le 4e RD, avec 4 escadrons constituait l’un des4 régiments de chars de l’armée de Terre. Régiment pro-fessionnel, il est engagé, durant les années 1980, auTchad, en Centrafrique, en Nouvelle-Calédonie. Enfin, ilest le seul régiment de chars de bataille français engagéen Irak en 1991, et chargera brillamment à la tête de ladivision Daguet. Dissous puis recréé en 2009, stationné àCarpiagne, il est à nouveau dissous le 11 juillet 2014. �

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6 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

ACTUALITÉ DÉFENSE

héritiers des pionniers et des hérosd’hier, d’écrire de nouvelles pages denotre belle histoire. �

Le Général d’armée aérienneDenis Mercier

En 2014, l’armée de l’air célé-brera ses 100 ans de faitsaériens, un siècle d’histoire qui auravu l’essor considérable de l’avia-tion militaire qui se révèleaujourd’hui, par la variété de sesmodes d’action, un acteur incon-tournable pour protéger notrepays, dissuader un ennemi ou inter-venir en cas de crise, comme leprouve son engagement dans lescrises récentes en Libye ou au Mali.

sera une année excep-tionnelle pour l’arméede l’air par la densité etla richesse des anniver-saires que nous serons

amenés à célébrer. Ils traduisent un siè-cle d’histoire qui aura vu l’essor consi-dérable de l’aviation militaire quiaujourd’hui se révèle, par la variété deses modes d’action, un acteur incontour-nable pour protéger notre pays, dissuaderun ennemi ou intervenir lorsque survientune crise, comme le prouve l’engage-ment de l’armée de l’air dans les crisesrécentes en Libye ou au Mali. Ils tradui-sent aussi les liens forts qui unissentdepuis 80 ans nos territoires à l’armée del’air.

Née en 1934, l’armée de l’air s’estimplantée sur l’ensemble de notre pays,en métropole comme outre-mer, tissantdes liens extrêmement forts avec nosrégions, nos départements, nos com-munes et nos concitoyens. Si, au fil desannées, les évolutions de nos structuresont conduit à la fermeture de certainesimplantations, ces liens sont restés extrê-mement vivaces.

Les célébrations de 2014 représen-tent une formidable opportunité pourrapprocher encore plus les aviateurs etl’ensemble de notre population. Ellesvont nous permettre de partager nosvaleurs et nos traditions mais aussi demontrer combien l’armée de l’air peutregarder l’avenir avec la fierté de cepassé qui forge notre identité. L’arrivéede nouvelles capacités comme l’A400M,l’avion ravitailleur MRTT ou les nou-veaux drones MALE, symboles de lamodernisation de l’armée de l’air, vapermettre aux aviateurs d’aujourd’hui,

1914Naissance de l’aviation militaire :1er victoire aérienne ;1er mission de reconnaissance aérienne ;1er mission de bombardement ;1er mission aérienne spéciale.

1914-1934De la Première Guerre mondiale à lanaissance de l’armée de l’air.

1939-1945La Seconde Guerre mondiale et la parti-cipation de l’armée de l’air à la victoiresur l’Allemagne nazie.

1948-1949La modernisation des équipements del’armée de l’air et l’intégration à l’orga-nisation du traité de l’Altantique nord.

1946-1962La participation de l’armée de l’air auxguerres de décolonisation (Indochine,Algérie).

Anniversaire

2014

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> 80 ans de l’armée de l’air

De haut en bas, l’A400M, leRafale et le nouveau

drone MALE.

De haut en bas, l’avionCessna, l’hélicoptère de recon-

naissance et le ravitailleur MRTT.

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L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 7

ACTUALITÉ

Compte rendu du 13e BCA« Bataillon Savoie », par lecolonel Cyrille Becker, chefde corps du 13e Bataillon deChasseurs Alpins.

Rappelez-nous dans quel cadre sesituait la mission du groupementtactique interarmes (GTIA) Savoieengagé en Centrafrique du

26 février au 13 juin 2014 à Bangui.Le 05 décembre 2013, le président de

la République a annoncé le déclenchementde l’opération Sangaris. Depuis, environ2 000 militaires français sont déployés auxcôtés des 5 800 hommes de la missioninternationale de soutien à la Centrafrique(MISCA).

Cette opération vise à rétablir unniveau de sécurité minimal en Républiquecentrafricaine (RCA), à faciliter la montéeen puissance de la MISCA et son déploie-ment opérationnel.

Le dispositif français en RCA est répartisur trois zones d’action principales : la régionde Bangui, l’ouest du pays entre Béloko etBossembélé et l’est entre Sibut et Bria.

Quelle était la mission exacte duGTIA Savoie ?

Sur Bangui, la capitale centrafricaineet à Boda, ville située à plus de 100 km àl’ouest, le déploiement du GTIA Savoierépondait à plusieurs objectifs opératifs :• appuyer la montée en puissance de laMISCA,

• assurer la sécurité des populationsainsi que celle de la représentation diplo-matique et des ressortissants français deBangui tout en favorisant le retour à lanormalité et en mettant fin aux actions desgroupes armés.

Il a connu différentes phases ordon-nées par le commandement de la Force :

• En mars, « lutter contre les flam-mèches qui rallumeraient l’incendie ».

• D’avril à juin, « maintenir le capaprès une rupture tactique et opérative ».

• En juin et pour nos successeurs,« transformer l’essai en profitant d’unnombre de joueurs supplémentaires –EUFOR – et d’une meilleure connaissancede l’adversaire ».

Ainsi, de jour comme de nuit, le GTIAa mené des missions permanentes decontrôle de zones en appliquant lesmesures de confiance : opération de désar-mement en étroite coopération avec lesforces de sécurité intérieures, démontagede check-points et actions auprès despopulations.

Par ailleurs, toutes les semaines, undétachement était chargé d’escorter lesconvois civils de marchandises entre lasortie nord de Bangui et la localité deBoali à 70 km au nord-ouest. Une compa-gnie était déployée au nord de Bangui(PK12), avec un poste de contrôle fixe,afin de rétablir, par la présence perma-nente de la force, la libre circulation despersonnes et des biens et d’assurer la sécu-rité des populations.

Des éléments ont également étédéployés ponctuellement dans l’est dupays à Bambari et à Bria en soutien duGTIA Scorpion.

De quoi était composé le GTIASavoie ?

Composé d’un état-major tactique, dedeux compagnies d’infanterie du 13e

bataillon de chasseurs alpins (Belle 2 et 4e

compagnie), d’éléments de soutien avec lacompagnie de commandement et de logis-tique (CCL) du 13, d’une compagnie decombat du 2e régiment d’infanterie demarine et de différents renforts dont lesgroupements commandos montagne etparachutistes, l’ensemble du GTIA s’éle-vait à environ 600 hommes et femmes.

Le bataillon a-t-il effectué desopérations classiques, dans l’esprit dela préparation ?

Le bataillon a conduit de multiplesopérations planifiées, en réaction ou d’op-portunité. Pour favoriser un retour à lanormalisation sécuritaire et économique,les missions et modes d’action typique-ment militaires étaient variés : opérationshéliportées, reconnaissance et fouilled’habitations, bouclages de zones, opéra-tions coup de poing sur des check-pointsillégaux, démontage de barricades, désar-mement, mais aussi escortes et force deréaction rapide sur Bangui.

Le GTIA Savoie a dû à plusieursreprises effectuer des opérations d’oppor-tunité après prises à partie, dont unemajeure qui a impliqué une compagnie decombat, des hélicoptères, ainsi qu’uneéquipe mixte groupement commandosmontagne (GCM) et groupement com-mando parachutiste (GCP) en élémentsd’assaut pour une investigation d’habita-tion de nuit.

Il est à souligner que, pour toutes nosopérations, la Force Sangaris disposait derègles d’engagement très précises etrobustes facilitant la manœuvre tactique etla compréhension de la mission par lesplus bas échelons.

Le bataillon a-t-il été confrontéà des difficultés imprévues ?

L’opération Sangaris est une mission

1961Création du commandement air desforces de défense aérienne (CAFDA).

1964Création des forces aériennes straté-giques et première prise d’alerte de lacomposante aéroportée de la dissuasionnucléaire.

1965-1989Affirmation des forces aériennes commeune composante centrale des missionsextérieures, notamment en Afrique.

1990-1999La participation de l’armée de l’air àl’intervention interalliée dans le Golfe(opération « Tempête du désert »).L’engagement de l’armée de l’air enBosnie et au Kosovo.

2001 à nos joursL’armée de l’air en première lignedes théâtres d’opérations extérieures(Afghanistan, Mali, Libye) ;Transformation de l’armée de l’air.

> Sangaris :

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BCA

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Pour toutes nos opérations, la Force Sangaris disposait de règles d’engagement très précises etrobustes facilitant la manœuvre tactique et la compréhension de la mission par les plus baséchelons. « Nous pouvons plier, avec les honneurs, le fanion du groupement tactique inter-armes Savoie, et l’accrocher avec fierté dans notre salle d’honneur. »

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8 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

équilibrées et variées : débriefing de fin demission, entretiens individuels et collec-tifs avec des psychologues de la celluled’intervention et de soutien de l’armée deTerre (CISPAT), séances de relaxation,massages thérapeutiques, visites touris-tiques. Toutes concourent à désactiver lemécanisme de combat et à repérer lestroubles psychiques. Au terme de ces troisjours, le sas obtient un taux de satisfactiondépassant les 95%.

Ce sas donne enfin du sens à la mis-sion, relayé par l’accueil des détache-ments dès l’arrivée au bataillon où le com-mandant en second a procédé, à chaquerotation, à un petit-déjeuner de cohésion.La rotation principale, celle du chef decorps, a même eu l’honneur d’être accueil-lie par M. Eric Jalon, préfet de Savoie,venu témoigner du soutien de l’Etat à lamission du bataillon Savoie.

Et en conclusion ?Le GTIA Savoie a formé un groupe-

ment interarmes soudé ainsi qu’un outil decombat efficace et redoutable.

Il aura rempli sa délicate mission decontrôle de zone. Face à des milices qu’ilfallait absolument désarmer car elles fai-saient régner la terreur, il aura rétabli unniveau de sécurité minimal en RCA pourfaciliter le transfert d’autorité des arron-dissements de Bangui vers la force euro-péenne et assurer la sécurité de Boda, à100 km de la capitale. A l’écoute despopulations désespérées, cette missioncomplexe a exigé de tous un discernement

permanent, de la patience, du courage etde la volonté.

Le GTIA Savoie a montré dans des cir-constances exceptionnelles sa parfaiteintelligence de situation et une impeccablemaîtrise de la force. Lors de sa visite àBangui fin mai, le chef d’état-major desarmées, le général d’armée Pierre deVilliers, avait souligné que le bataillon« conduisait certainement l’une des opéra-tions les plus complexes, si ce n’est la pluscomplexe du moment, en étant plongé aucœur de problèmes politiques et humains. »L’engagement du 13 a été total, déplorantmême deux blessés dans ses rangs, et sonbilan élogieux, patrouillant inlassablementde jour comme de nuit et ripostant avecmesure à 53 prises à partie, mais évitanttout dommage collatéral face à un ennemidéterminé.

Le bataillon a su, au cours de cettemission d’envergure, tenir dignement lerang de la France dans la zone franco-phone et sur la scène de l’Histoire.Aujourd’hui, nous pouvons plier, avec leshonneurs, le fanion du groupement tac-tique interarmes Savoie et l’accrocheravec fierté dans notre salle d’honneur,dans la prestigieuse lignée des opérationsprécédentes. �

Opex Mali :

exaltante, exigeante et éprouvante. Lecontexte politico-sécuritaire est très com-pliqué et les conditions de vie rustiques.Tous les échelons, à commencer par lecommandant de la Force, ont en perma-nence su donner du sens à l’action face àune population ou à des adversaires vola-tiles. L’important était de maintenir unelisibilité de notre action dans la capitalecomme à Boda.

Néanmoins, la réussite de la missionest due à une préparation opérationnelleminutieuse et sans concession.

Quel est le point de la situationaujourd’hui ?

Aujourd’hui, le pilier sécuritaire a per-mis de mettre fin au cycle des exactions etde stabiliser un niveau de sécurité pré-caire.

• 400 véhicules/semaine empruntent laroute principale vers le Cameroun (dont lamoitié sans demander d’escorte), permet-tant de ravitailler Bangui, soit un quart dela population de la RCA.

• Tous les établissements de santé deBangui sont opérationnels, une vingtainede marchés ouverts, environ 75 établisse-ments scolaires ouverts, et le trafic aériencivil a doublé en quatre mois.

• Ces avancées ont été rendues possi-bles par l’engagement déterminé des mili-taires français.

De Bangui à Chambéry, comments’est géré le retour de mission ?

Le transfert d’autorité du GTIA Savoieau GTIA Acier (dirigé par le 16e bataillonde chasseurs) s’est déroulé le 13 juin 2014sur le camp de M’Poko à Bangui. Leshommes de Savoie qui ont stabilisé lasituation dans la capitale, mais aussi enprovince, ont été mis à l’honneur par legénéral Soriano, commandant la forceSangaris, pour leur fort engagement opé-rationnel.

A l’issue, le GTIA Savoie est rentré enFrance en plusieurs rotations, passant troisjours à Chypre, en « sas de décompression »judicieusement imposé par l’armée deTerre pour permettre à tous les soldats derécupérer et évacuer le stress accumulétout au long de la mission par des condi-tions de vie difficiles et des situations opé-rationnelles très dures et violentes. Ce sasest une vraie coupure entre la brutalité decertaines activités de combat et le retourau sein de sa famille et de ses amis voirede la société civile.

Les activités sont obligatoires mais

ACTUALITÉ DÉFENSE> Sangaris : de Bangui à ChambéryPoint de situation juin 2014

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Le colonel Cyrille Becker, chef de corpsdu 13e Bataillon de Chasseurs Alpinspasse en revue le « Bataillon Savoie »après cette mission d’envergure réussie.

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L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 9

La Délégation aux affairesstratégiques (DAS) etl’Institut de recherche straté-

gique de l’École Militaire(IRSEM) ont organisé le 21 mai2014 un séminaire sur les enjeuxde la recherche stratégiquefrançaise. Nous ne publionsici que des extraits de latable ronde relative aux« enjeux cyber ». C’est undomaine récent du développe-ment des panoplies guerrières.Discrètement, car la presse lesouligne peu lors des confronta-

Né le 16 mai 1969 à Béograd(Belgrade - Yougoslavie), l’adju-dant-chef (ADC) Dejvid Nikolic

aura servi la France durant plus de25 ans.

Engagé au titre de la Légion étran-gère le 7 novembre 1988 à l’âge de19 ans, il choisit de rejoindre le 15 mars1989, à l’issue de son instruction, le2e régiment étranger d’infanterie (2e

REI) stationné à Nîmes. En juin 1992, ilrejoint la 13e demi-brigade de la Légionétrangère (13e DBLE) à Djibouti. Il estpromu au grade de caporal-chef le1er août 1996, puis sergent le 1er septem-bre 1996.

En 1997, il se porte volontaire pourêtre réorienté vers le domaine « combatdu génie ». Il est affecté le 12 janvier1998 au 1er régiment étranger de génie(1er REG) à Laudun-l’Ardoise, régimentqu’il ne quittera plus. Employé commechef de groupe puis comme sous-offi-cier adjoint à partir de 1999, il se révèlecomme un sous-officier humble et effi-cace. Après avoir obtenu son Brevetsupérieur de technicien de l’armée deTerre (BSTAT) en 2002, il devient chefde section de 2002 à 2004. Il est promusergent-chef en 2000, puis adjudant en2004. A l’issue de son temps de chef desection, il est affecté au groupe d’inter-vention NEDEX (neutralisation, enlè-vement, destruction des explosifs) qu’ilrejoint le 1er septembre 2005. Il estpromu adjudant-chef en 2009.

Sous-officier expérimenté, il a parti-cipé à de nombreuses missions àl’étranger : l’opération REQUIN auTchad en 1990 en tant que jeune légion-naire, trois missions de courte durée(Djibouti en 2002 et 2008, NouvelleCalédonie en 2009) et six opérationsextérieures (OPEX) - 3 en Afghanistan(2005-2006-2010), 1 en Ex-Yougoslavie(2007), 1 au Liban en 2012-2013, avantd’être désigné en 2014 pour l’opérationSERVAL au Mali.

L’Adc Nikolic était projeté au Malidepuis le 23 avril en qualité de chef degroupe EOD (Explosive ordnance dis-posal). Le 14 juillet, en fin d’après-midi, il était engagé dans une opération

de contrôle de zone à une centaine dekilomètres au nord de Gao lorsqu’unvéhicule suicide a attaqué des élémentsde la force SERVAL. Sept militaires ontété touchés par l’explosion, dont troisgrièvement. Evacué par hélicoptèrevers l’hôpital militaire de campagne deGao, l’Adc Nikolic est décédé dans lasoirée des suites de ses blessures.

Il est le neuvième soldat françaismort au combat depuis le lancement del’opération SERVAL au Mali.

L’Adc Nikolic était titulaire de lamédaille d’or de la défense nationale etde la médaille outre-mer agrafes Liban,Afghanistan et Tchad. Il était céliba-taire, sans enfants.

L’Épaulette adresse ses plus sin-cères condoléances à tous ses proches,ainsi qu’à tous ses camarades déployésà SERVAL ou stationnés au 1er régimentétranger de génie. �

> Hommageà l’adjudant-chefDjevid Nikolic

> Das / IrsemSéminaire Etudes Stratégiques, les enjeux de larecherche stratégique française

tions armées et car le sujet sem-ble réservé à des techniciens dehaut niveau, ce domaine a déjàacquis un rôle prépondérantdans les conflits.

Ce compte rendu servirad’éclairage à une partie denotre dossier sur l’intégrité duterritoire.

Nous invitons nos lecteursintéressés par ce sujet à se ren-dre sur les sites de l’IRSEM et dela DAS où ils pourront sélec-tionner les sujets de stratégie(pas uniquement liés à l’espacecybernétique), les télécharger,les utiliser et faire ainsi la pro-motion de la recherche straté-gique militaire française.

La Délégation aux AffairesStratégiques propose les ana-lyses politiques et stratégiquescontribuant à renforcer l’ap-préciation des situations etl’anticipation.

À ce titre, la DAS a confié àmonsieur Olivier Danino uneconsultance sur l'utilisationstratégique du cyberespace auMoyen-Orient, sous le numérode marché 1504119642.

Les opinions développéesdans cette étude n’engagentque leur auteur et ne reflètentpas nécessairement la positiondu ministère de la Défense.

Enjeu Cyberespace et Cybernétique

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10 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

L’UTILISATION STRATÉGIQUEDU « CYBER »

AU MOYEN-ORIENT

Par Olivier Danino (résumé fait parla rédaction de L’Épaulette)

Rappelant que le Moyen-Orient constituel’un des espaces les plus conflictuels aumonde, M. Danino a présenté un

« cyberespace » en maturation, dont lesdéfinitions sont très variables.

Pour les Etats-Unis, c’est un domaineglobal qui comporte les infrastructures, lesmaillages de télécommunications, les sys-tèmes d’ordinateurs… alors que l’agencenationale de la sécurité des systèmes d’in-formation (ANSSI) considère que c’est « unespace de communication constitué par l’in-terconnexion mondiale d’équipements detraitement automatisé de données numé-riques ». Dans le cadre de son propos, il citeM. Jean-Loup Samaan (« Mythes et réalitésdes cyberguerres », Politique étrangère,IFRI, n° 4, 2008, p. 830).

« Les experts en sécurité des réseauxreconnaissent trois strates constitutives ducyberespace : la strate physique, la stratesyntaxique et la strate sémantique. La stratephysique se compose des infrastructures,des câbles, des routeurs et commutateurs : ils’agit de la face la plus concrète du cyberes-pace. La strate syntaxique met en liaison lesdeux autres strates en formatant les informa-tions contenues dans le cyberespace, en leurconférant des standards, des protocoles – telle TCP/IP sur lequel repose Internet. Enfin,la strate sémantique désigne les donnéesbrutes véhiculées par le cyberespace etexploitées par les humains ou les machines.Ces informations peuvent aller du simplecourriel reçu jusqu’aux images de recon-naissance transmises par un drone aérien àsa station de contrôle en Irak ».

Les forces en présenceAbordant ensuite la situation politique

M. Danino rappelle que le poids des Etatsest prépondérant dans le cyberespace auMoyen Orient (Isarël et Iran, retenus ici)et que l’Union Internationale desTélécommunications (ITU qui dépend del’ONU) a une branche chargée de la cybersécurité.

Israël est sans conteste, le leader régio-nal. D’abord soucieux de la protection dessystèmes militaires, l’État d’Israël a créé en

juillet 2011 « l’Israël national cyber bureau(INCB) ». On y retrouve le souci rappelédans le rapport du sénat français (voirL’Épaulette N° 182) « d’hygiène informa-tique ». Israël a l’avantage de pouvoir, par lebiais de la conscription, former concrète-ment ses jeunes universitaires. En effet,nombre de ceux-ci sont affectés dans lesunités spécialisées qui « sont confrontéestous les jours à des situations cybernétiquesparticulières leur permettant d’acquérir rapi-dement des compétences très poussées. Laplus connue et la plus importante en nombrede personnes est l’unité 8200 » (Voirhttp://embassies.gov.il/UnGeneva/NewsAndEvents/Pages/Opening-national-youth-cyberwarfare-program.aspx).

L’armée israélienne développe égale-ment une doctrine offensive et possède desunités opérationnelles chargées du cyber. Leréservoir humain semble cependant trop peusuffisant par rapport aux besoins de l’armée.

L’Iran échaudé par les attaques de virusinformatiques sur ses installationsnucléaires a décidé de consacrer les moyensnécessaires à combler son retard. Les diri-geants iraniens ont donc entrepris laconstruction d’un internet national et missur pied une unité de cyber police, intégrantdes « hackers ». Depuis 2010, ils ont créé un« cyber defense command ».

En terme de stratégie offensive, l’Iranutilise l’intermédiaire d’adversaires interpo-sés, dont les groupes n’ont officiellementpas de lien avec le pouvoir iranien.Cependant d’autres groupes comme l’IranCyber Army (ICA), composés de hackersprofessionnels et de spécialistes informa-tiques ont un lien plus clair avec l’Iran.

En quelques années, l’Iran a développédes capacités cybernétiques efficientes, lerendant soupçonnable d’attaques cyberné-tiques ayant touché plusieurs banques desEtats-Unis entre septembre 2012 et janvier2013. L’Arabie Saoudite, le Qatar et Israëlaffirment que « leurs systèmes d’informa-tion sont quotidiennement visés par des ten-tatives d’infiltration iraniennes ».

Deux virus « Mahdi » et « Shamoon »supposés d’origine iranienne illustrentcette capacité offensive cybernétiquedéveloppée par l’Iran. Ces virus auraientété découverts par la société israélienne« Seculert » à l’été 2012.

L’Iran, Israël, la Syrie, le Liban et tousles Etats de la péninsule arabique sont mem-bres d’un organisme traitant de la sécurité

cybernétique et dépendant des NationsUnies. Cette structure a pour but d’encoura-ger les Etats à mettre sur pied des centresnationaux chargés du cyber. Elle doit fournirun accès à une expertise spécialisée.Cependant il est peu probable que les Etatsde la région coopèrent.

La Turquie s’est tournée vers l’OTAN etsouhaite intégrer le centre d’excellence deTallinn dont la France notamment est mem-bre.

Après avoir développé la situation decyber défense des Etats, M Danino aborde laquestion des groupes non étatiques.

« Le Moyen-Orient, comme d’autresrégions, pullule de pirates informatiques quiagissent indépendamment de toutes struc-tures. »

Al Qaïda est une organisation qui a déjàappelé au jihad électronique, mais le Hamaset le Hezbollah ne sont pas en reste, notam-ment dans leur lutte contre Israël.Cependant, ces mouvements n’en sont qu’àla phase d’acquisition des compétences. Ilsutilisent le cyber comme moyen de commu-nication et de propagande vers des popula-tions qu’il faut convaincre psychologique-ment ou émotionnellement. On peut penserque l’Iran leur apporte une aide.

Le cyber comme armeAprès l’état des lieux, M. Danino

aborde la question du cyber comme arme.Le cyber est d’abord une «« aarrmmee ddee

ccoommmmuunniiccaattiioonn »», mais au Moyen-Orient,

> Das / Irsem Séminaire Etudes Stratégiques, les enjeux de larecherche stratégique française

Enjeu Cyberespace et Cybernétique ACTUALITÉ DÉFENSE

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> GIGN : 40 ans d’assauts Le ministre de l’Intérieur préside la cérémonie

comme partout ail-leurs, le cyber est sur-tout unnee aarrmm ee dduurreennsseeiiggnneemmeenntt..

La simple utilisa-tion de google earthpermet de repérer les installations, lesconcentrations et lesm o u v e m e n t s militaires adverses (le Hamas et le

Hezbollah les utilisent notamment pourdéjouer les attaques israéliennes). La Syrie deBachar El Assad a développé de nombreuxvirus qui permettent d’avoir accès aux motsde passe et à tout ce qui s’affiche sur l’écran des« cibles choisies ». Parmi les « virus espions »les plus célèbres, il convient de citer « Flame »(virus extrêmement sophistiqué, découvert parla société de protection russe « Kapersky »), quiciblait tout particulièrement l’Iran.

Le cyber est aussi une « arme desabotage ». L’exemple le plus connu est le « ver Stutnex » qui a endommagé les installa-tions nucléaires iraniennes. C’est un virusdont la mise au point demande un budgetélevé et des équipes très compétentes. Selonles USA, seuls six pays avaient les compé-tences et les raisons de mener une telle attaque :les USA, Israël, le Royaume Uni, la Russie, laChine et la France.

Une autre utilisation de ces virus espionsest celle que les Israéliens ont mise en oeuvrecontre les radars de surveillance aériennesyriens : en prenant le contrôle des radars, ilsont effacé leurs bombardiers des écranssyriens, rendant leur vol indétectable et lesmissiles anti aériens inutiles.

ConclusionDepuis 2006, le Moyen-Orient est particu-

lièrement concerné par la cyber guerre et sertde champ d’expérimentation et d’études queles pays développés scrutent avec attention.Pour l’instant, il est quasi impossible de déter-miner l’origine d’une attaque cybernétique,mais ce n’est évidemment qu’une question detemps et de moyens. Dernièrement, les USAont montré qu’il est possible de trouver celuiqui est à l’origine d’une intrusion dans un sys-tème de fichiers et le FBI a pu lancer un man-dat de recherche contre des officiers, membresd’une unité spéciale de l’armée populaire chinoise. �

Mercredi 25 juin, à Versailles (78), les 40 ans du Groupe d'intervention de lagendarmerie nationale (GIGN) ont été

officiellement célébrés à l'occasion d'unecérémonie militaire présidée par le ministre del'Intérieur, monsieur Bernard Cazeneuve, enprésence du général d'armée Denis Favier,directeur général de la gendarmerie natio-nale.

Après les honneurs au drapeau et le pas-sage des troupes en revue, plusieurs gen-darmes du Groupe ont été décorés par leministre de l'Intérieur et le directeur général.

Dans l'ordre du jour, le général Favier aévoqué la riche histoire de cette unité d'élitequi « est, avant tout, une formidable aventurehumaine, celle d'hommes et de femmes qui seplacent totalement au service des autres ». Crééofficiellement le 1er mars 1974 pour donner àla France les capacités de gérer les situations

extrêmes, le GIGN a toujours su évoluer pours'adapter aux nouvelles menaces.

Évoquant la réforme de 2007, il a insistésur « la même fraternité d'armes » qui unitles anciens du GIGN, de l'EPIGN et du GSPR« dans un GIGN rénové, capable de releverles défis opérationnels les plus complexes ».

S'adressant aux officiers, gradés et gen-darmes d'hier et d'aujourd'hui, il a conclu surces mots : « Vous pouvez être fiers de votreunité, fiers des missions accomplies, fiers devotre engagement, fiers des vies préservées ».

Une présentation dynamique en troistableaux illustrant les principaux savoir-fairedu groupe (tir coordonné, sécurité/protectionet prise d'otages de masse) a précédé le dis-cours du ministre qui a salué la valeur des per-sonnels dont « le dévouement force le respect,l'engagement est exemplaire et les succèsopérationnels suscitent notre admiration ». �

L’affiche « WANTED » du FBI.

> Pour ceux qui souhaitent consulter lesdocuments et études de L’IRSEM rendez-vous le site : www.defense.gouv.fr/irsem

M. Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, en présence du général d’arméeDenis Favier, directeur général de la gendarmerie nationale.

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12 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

En couverture > L’INTÉGRITÉ DU TERRITOIRE DOSSIER

Le principe de l’intangibilité desfrontières est issu du droit romain. Laformule latine « Uti possidetis, itapossideatis » (vous posséderez ceque vous possédiez déjà) établitqu’un Etat nouvellement indépen-dant ou deux Etats en conflit,conservent les frontières d’avant envertu de conditions ratifiées dans untraité. C’est une autorisation deréclamer et contester des territoiresacquis par la guerre (utilisé par lesAllemands pour légitimer l’annexionde l’Alsace Lorraine en 1871).

Le principe « du droit des peuplesà disposer d’eux-mêmes » est beau-coup plus récent. Si certains le fontremonter à Rousseau (Du contratsocial), son écriture sous forme de

Dans le numéro 182, la rédac-tion vous présentait « L’espritde défense ». Ce dossier faisait

suite au retrait de l’Afghanistan et àla parution du Livre blanc 2013. Unan après, tandis que la menace d’at-tentats des combattants françaisd’Al-Qaïda sur notre territoire estréelle (voir livre de Samuel Laurenten bibliographie), tandis que lesEtats sont remis en cause, pacifique-ment (Royaume-Uni aujourd’hui) ouviolemment (Irak et Syrie depuisquelques années), il a paru naturelde poursuivre sur l’erre de la défenseet de réfléchir à un élément que l’or-donnance de 1959 juge prioritaire :la défense du territoire. L’actualitéest riche de conflits territoriaux. Des

Etats défaillants se voient amputésd’une partie de leur territoire par des« rebelles » qu’ils ne contrôlent plus(Mali, Irak), d’autres sont poussés àla sécession (Soudan), d’autres lut-tent pour préserver le contrôle deleur territoire (Syrie). Des accordsplus ou moins reconnus parla communauté internationale(aucun Etat ne reconnaît leSomaliland) définissent le périmètrede nouveaux territoires et ses chan-gements éventuels.

En droit international, deux prin-cipes règlent le droit des Etats à défi-nir et défendre leur territoire. Il s’agitde « l’intangibilité des frontières » etdu « droit des peuples à disposerd’eux-mêmes ».

du TerritoireL’intégrité

> La défense

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L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 13

DOSSIER

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trice, a permis de stabiliser les peu-ples, moyennant quelques conflitslimités, dans des frontières recon-nues et admises.

La fin de la guerre froide a remisen cause les accords plus ou moinsnégociés qui faisaient cette stabilité.Le principe de droit des peuples àdisposer d’eux-mêmes est rapide-ment devenu le principe de forceslocales à disposer d’une populationqu’ils vont nommer peuple.L’émiettement territorial semble êtrela règle, dès que l’Etat central n’aplus la force morale, administrative,économique ou militaire de s’yopposer.

Comment s'organise la défensed'un territoire et notamment le

nôtre, qui est un territoire discontinuimmense, réduit pour la plupart descitoyens à son seul hexagone, maisqui s'étend par bribes sous toutes leslatitudes.

Ce dossier a pour ambition defaire réfléchir à la notion d'intangibi-lité des frontières, à l'immensité duterritoire français, aux menaces quipèsent sur sa cohésion et auxmoyens qui sont consacrés à sadéfense, à l'évolution de la penséeou de la perception des armées entant qu’acteurs de la défense duterritoire. �

traité date de la fin de la PremièreGuerre mondiale (principes deWoodrow Wilson et Société desNations) et il n’a vraiment prisconsistance qu’avec la création del’Organisation des Nations Unies(ONU) et les conflits de la décoloni-sation.

Ces deux principes peuvent deve-nir antagonistes car « le peuple » estune notion juridiquement non défi-nie.

Après la fin de la Seconde Guerremondiale, le monde s’est réorganiséselon les volontés imposées par lespuissances du conseil de sécurité desnations unies. L’opposition entre lesdeux blocs capables de s’engagerdans une guerre nucléaire dévasta-

de l’intégrité du territoire

Le territoire de la République Française.

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14 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

En couverture > L’INTÉGRITÉ DU TERRITOIRE

sait de mettre fin à une situation hors dudroit).

Un peu plus tard, le gouvernementtchécoslovaque a décidé la partition dupays en deux nouveaux Etats : laTchéquie et la Slovaquie. Ce cas appa-raît hors des droits, car fait sans mandatdonné aux gouvernants et sans référenceaux peuples (la Slovaquie réunit desSlaves et des Hongrois). Les deux Etatsont cependant été reconnus et ont rapi-dement rejoint l’Union Européenne.

Fin septembre 2014, les Ecossaisdécideront s’ils deviennent un Etat indé-pendant ou s’ils restent une nation duRoyaume-Uni. Les tenants de l’indé-pendance jouent sur le sentiment natio-nal écossais mais aussi, et peut-être sur-tout, sur la richesse accrue de l’Ecosseen cas de séparation. En effet, l’essentielde la richesse du pétrole écossais (puitsen mer du Nord) profite actuellementaux Anglais. Les opposants font valoirque l’Ecosse indépendante n’aurait plusde monnaie (choisir l’Euro ou garder laLivre Sterling) et ne serait plus un Etatde l’Union Européenne (l’Europe, hos-tile à la séparation, fait valoir qu’uneEcosse indépendante devrait suivre un

Le cas de l’Ukraine est intéressantcar il cumule les aspects contradic-toires du droit international et le

jeu diplomatique remarquable desRusses. Le peuple qui vit à l’intérieurde ses frontières choisit librement sonorganisation politique et constitue unEtat. Lorsque le peuple fait une révolu-tion, il abolit l’Etat antérieur. Le droitinternational peut alors être réinter-prété, « un peuple » peut revendiquerun territoire existant d’autant plus faci-lement que des traités historiques don-naient une existence à un Etat ou uneprovince momentanément « effacés ».Le peuple de l’Etat ou de la provincerecréés peut parfaitement choisir sonrattachement à un autre Etat auquel il aappartenu précédemment.

Les cas de modifications territo-riales paisibles sont nombreux depuisla fin de la guerre froide. La réunifica-tion de l’Allemagne en est un, et, dansce cas, c’est la force économique de laRFA et la faiblesse du pacte deVarsovie qui jouent (pas de processusélectoral, l’Allemagne de l’Ouest sesentait assez forte pour absorber le coûtéconomique de la réunification, ce der-nier mot disant lui-même qu’il s’agis-

> Les changements territoriaux dans le monde :

La modificationterritoriale d’un Etatpeut se fairesans utilisationd’une force arméequi vient simplementjouer un rôle d’appuidiplomatique dissuasif.D

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L’intangibilité

des frontières n’est pas

un droit acquis

inaliénable, c’est un droit

contesté où le plus fort

a raison dès qu’il peut

légitimement employer

sa force, dans les urnes

ou par les armes,

même sans déployer

sa force armée.

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L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 15

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selon la force du droit, ou selon le droit de la force ?

long processus d’intégration et qu’ellene pourrait pas avoir l’Euro commemonnaie avant cette intégration). Dansce cas, on peut parler de la force dudroit (droit du peuple Ecossais à dispo-ser de lui-même dans des limites terri-toriales qui sont déjà celles de la nationécossaise).

Il semble donc que les frontières desEtats soient une simple définition tem-poraire, il suffit que la situation soitpropice pour que les territoires desEtats soient légitimement remis encause.

Les cas de séparation ou d’éclate-ment d’Etats par la force des armes sonttout aussi fréquents. La Yougoslavie estl’exemple même de ce cas où la forcedes armes aboutit à la création de nou-veaux Etats aux frontières reconnuesinternationalement après une séparation(une épuration ?) ethnique très coûteuseen vies humaines. Il faut noter qu’ici,c’est la force militaire des Etats-Unis,qui, via l’OTAN, a imposé un équilibreprovisoire, que l’Union Européennetâche de pérenniser par sa force écono-mique (mise à mal aujourd’hui).

Enfin, la modification territorialed’un Etat peut se faire sans utilisation

d’une force armée qui vient simplementjouer un rôle d’appui diplomatique dis-suasif.

Depuis la révolution Russe en 1917,l’Ukraine a changé l’étendue de son ter-ritoire une dizaine de fois (voir carteétablie d’après Wikipedia / SpiridonIon Cepleanu) dont la dernière estle retour de la Crimée (attachée àl’Ukraine en 1954) dans le giron russe.

Ainsi, sans conflit, profitant de lasituation de crise engendrée par lesvolontés opposées des populationsd’Ukraine (favorables à une orientationvers l’Europe de l’ouest ou, a contrario,à une orientation vers la Russie)Vladimir Poutine a conquis (ou récu-péré selon les points de vue) la Crimée.C’est une action de diplomatie conqué-rante remarquable… Qui invite à« réviser » la notion d’intangibilité duterritoire : ce n’est pas un droit acquisinaliénable, c’est un droit contesté où leplus fort a raison dès qu’il peut légiti-mement employer sa force, même sansdéployer militairement cette force.

Les changements territoriaux effec-tués dans le calme et la paix (divisionde la Tchécoslovaquie, réunification del’Allemagne) ou à la suite de conflits

sanglants (Ex Yougoslavie) ont rapide-ment pris le pas sur les « gels territo-riaux » du monde bipolaire opposantl’Est et l’Ouest. Les dividendes de lapaix, en termes de droit des peuples àdisposer d’eux-mêmes, se concrétisentpar la volonté de ces « peuples » à sereconnaître dans un territoire, et donc àréclamer ce territoire.

Le territoire français actuel résultede la politique de décolonisation suiviepar les nations unies, sous l’influencedes forces des deux blocs. La France asuivi cette politique avec plus ou moinsde réussites, certains Etats ayant trouvéune indépendance et un territoire dansla paix, d’autres dans la guerre, certainspeuples ayant préféré rester dans lanation française, ce qui donne à notrepays cette extraordinaire étendue sur lesmers du globe. Est-ce un état définitifou provisoire ? Il ne semble pas que leterritoire français soit à l’aube d’unedésagrégation mais tant de scénariosimprobables se sont déroulés ces vingtdernières années… �

La rédaction

Remarque : Les conflits en Syrie, puisen Irak, succédant à des « printempsarabes » auxquels de nombreuses diploma-ties les ont assimilés (essentiellement pourla Syrie) se révèlent des volontés d’ériger unnouvel Etat (hypothèse selon laquelle l’Etatislamique en Irak et au Levant (EIIL) serait larecréation d’un sultanat de l’ex-empireturc) plutôt que celles de renverser unrégime.A la légitimité admise du « peuple »à se révolter contre un tyran succède uneaction illégitime : celle d’imposer une idéo-logie théologique par la force des armes etla terreur. Si l’occident chrétien, empêtrédans ses contradictions entre laïcité etliberté religieuse, ne peut plus agir, l’occi-dent musulman (et notamment de France)le peut, tout simplement en condamnantsans appel ceux qui massacrent en se récla-mant de la même religion. �

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En couverture

Le territoire est l’étendue de la surfaceterrestre sur laquelle vit un groupehumain, mais aussi l’étendue de pays

sur laquelle s’exerce une autorité, une juri-diction (dictionnaire Robert).

D’une surface terrestre modeste, laFrance est constituée d’un hexagone euro-péen, d’une multitude d’îles réparties surtout le globe terrestre et d’une partie del’Amérique du sud (la Terre Adélie estoccupée et administrée par la France maisl’Antarctique est un territoire parfoisdéfini comme patrimoine commun del’humanité). Le territoire français com-porte une immense étendue maritime quien fait le second territoire maritime mon-dial après les USA. Son espace aérien, liéaux espaces terrestres et aux zones mari-times territoriales est vaste, mais la notionde limites de l’espace aérien est floue.Quant au territoire électromagnétique, sadéfinition géographique commence àpeine à se formaliser et, si on peut établirl’aire des installations qui le supportent, onatteint vite la limite de la souveraineté del’Etat sur ces installations et leur contenuimmatériel en transit.

Les limites des possessionsterrestres sont visibles et faciles àmatérialiser, ce sont des lignes de partage

qu’on appelle les frontières. D’abordlignes de défense matérialisées par desfortifications (voir ici la photo du FortCharlemont à Givet : édifié par CharlesQuint, remanié par Vauban, utilisé contrel’armée allemande en 1940), les frontièresterrestres sont devenues des lignes admi-nistratives, en particulier dans l’Europede Schengen où, même la douanen’exerce plus un contrôle fixe.

Les frontières terrestres de la Francereprésentent plus de 4000 km avec 11Etats, parfaitement définies à l’exceptionde la frontière France (Guyane) -Surinam et du Mont Blanc (le tracé passe-t-il sur le sommet ou met-il celui-ci enFrance ?)

D’autres contestations concernent lespossessions d’îles.

Madagascar conteste la souverainetéfrançaise sur les Iles Glorieuses et les IlesEparses (canal de Mozambique).

Maurice conteste la souveraineté de laFrance sur l’île de Tromelin.

Les Comores ne reconnaissent pas lasouveraineté de la France sur Mayotte.

Les îles Vanuatu revendiquent la pos-session de deux îles de NouvelleCalédonie (Mathew et Hunter).

Quelques Mexicains contestent lasouveraineté de la France sur Clipperton.

Le cas de la Nouvelle Calédonie est

particulier. Le principe d’une consultationd’autodétermination a été introduit dès1998 par l’accord de Nouméa. Selon l’ar-ticle 5 :

« La consultation portera sur le trans-fert à la Nouvelle-Calédonie des compé-tences régaliennes, l’accès à un statutinternational de pleine responsabilité etl’organisation de la citoyenneté en natio-nalité. » Cet article prévoit également lapossibilité d’organiser trois référendumssuccessifs en cas de réponse négative. Leréférendum doit avoir lieu avant fin 2018.

Si pour tous les Français, le territoireest un, il n’en est pas de même pour lesétrangers (voir « Plein droit » N°74 d’oc-tobre 2007 pour avoir le détail des com-plexités du voyage d’un étranger en terri-toire français). Pour eux, il existe le terri-toire de la France et celui de laRépublique française. Si on a servi au3e REI ou au 9e RIMa, on sait que leBrésilien peut venir à Paris sans visa,mais qu’il doit avoir un visa pour venir àCayenne. L’espace de Schengen permet àtous les européens des pays signataires dutraité de voyager librement à l’intérieur deces pays, mais en France, ils ne peuventvoyager librement qu’en métropole et àSaint Pierre et Miquelon, pour les autresparties du territoire, il existe des régle-mentations particulières.

Fort Charlemontà Givet :édifié par CharlesQuint, remanié parVauban, utilisé contrel’armée allemandeen 1940.

Madagascar conteste la sou-veraineté française

sur les îles Glorieuses et lesîles Eparses (Canal de

Mozambique).

> Le territoire français : quelquesLa France est unemosaïque unique

au monde.Les limites d’un tel Etat

ne sont passimples à définir :même si sa limite

terrestre n’est plusqu’une ligne

administrative de jurepeu susceptible de

changement radical,son espace maritime,complexe, n’est pasentièrement défini.

Enfin, les espaces aérienset électromagnétiquesconquis au 20e sièclesont matériellementpeu visibles et, pourle dernier, non défini

en droit international.

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> L’INTÉGRITÉ DU TERRITOIRE

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En conclusion, même si ses posses-sions devraient évoluer d’ici 2018(Nouvelle Calédonie), la frontière terres-tre de la France est bien définie. Elle estdevenue une ligne administrative de juré(lutte contre les immigrants, les travail-leurs et les trafiquants clandestins), bienloin d’une ligne Maginot que les arméesdoivent occuper et défendre.

Les limites des possessionsmaritimes sont invisibles, plusdiverses et plus complexes que les limitesterrestres.

Héritier d’un droit coutumier et inter-national très ancien (Grotius : Mare libe-rum), le droit international des espacesmaritimes est défini par la convention deMontégo Bay en 1982, ratifié en 1994 etentré en vigueur en droit français en août1996.

Il détermine trois espaces où les Etatspeuvent exercer des droits : la mer territo-riale, le plateau continental et la zone éco-nomique exclusive (ZEE), et un espace oùles Etats n’exercent aucune compétence(sauf contre la piraterie et le transportd’esclaves) : la haute mer.

La mer territoriale est adjacente à laterre. Fixée dès le XVIe siècle à troismilles marins (portée des boulets de

canon), elle est aujourd’hui de 12 millesmarins (considérations économiques liéesà la pêche notamment). L’Etat exerce surcette zone des droits de souveraineté iden-tiques à ceux qu’il exerce à terre (enEurope, le territoire européen est un, unEtat ne peut y réserver la pêche à sesnationaux). La zone contiguë (12 milles)est un « espace tampon » sur lequel l’Étatcôtier n’exerce pas sa pleine souverainetémais a le pouvoir d’y appliquer des droits(poursuite contre un bâtiment en infra-ction poursuivi depuis la mer territorialepar exemple). Entre deux Etats voisins lalimite est fixée selon des accords bilaté-raux d’équidistance (France Espagne dansle golfe de Gascogne, France Royaume-Uni dans la Manche…)

La délimitation des eaux territo-riales françaises est définie par la loin° 71-1060 du 24 décembre 1971.

Remarque : en droit français, la com-mune n’a de limites qu’à terre, la mer ter-ritoriale n’est pas découpée en posses-sions communales et la question de l’oc-cupation de la surface de la mer est juridi-quement très complexe (exemple : permisde construire d’un champ éolien offshoredélivré par la commune où arrivent lescâbles de distribution électrique).

DR

Les limitesdespossessionsmaritimessont invisi-bles, plusdiverseset pluscomplexesque leslimitesterrestres.

Les îles Vanuatu revendiquentla possession de deux îles

de Nouvelle Calédonie(Mathew et Hunter).

Le plateau continental est le prolonge-ment d’un continent sous la mer à des pro-fondeurs excédant de peu les 200 mètres.Il a donc une limite variable. Lorsqu’ildépasse les 200 milles (limite de la ZEE),on parle de « plateau continental étendu ».L’État côtier a le droit souverain sur leplateau continental aux fins de son explo-ration et de l’exploitation de ses res-sources naturelles (halieutiques et énergé-tiques notamment). Pour prétendre à l’ex-tension (jusqu’à 350 milles), l’État côtiera dû constituer un dossier technique etjuridique, déposé avant mai 2009 devantla Commission des limites du plateaucontinental. La France a déposé plusieursdossiers (dont un en commun avecl’Irlande, la Grande Bretagne et l’Espagnepour le plateau continental de la merCeltique et du golfe de Gascogne) quipourraient augmenter son espace mari-time d’un million de Km2 (hors d’Europeessentiellement).

La zone économique exclusive est lazone où l’État riverain a des droits souve-

s définitions

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DOSSIER

Extension du plateau continental,d’après schéma de l’IFREMER (2005). Envert : extension selon le critère mor-phologique. En pourpre : extensionselon le critère géologique. Les Etatssont libres de choisir le critère qui lesavantage.

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rains pour exploiter toutes les ressourceséconomiques dans l’espace aérienjusqu’au sous-sol y compris la productiond’énergie à partir de l’eau, des courants etdes vents. Il peut y mettre en place desîles artificielles, des plateformes et desouvrages.

Remarque : il n’existe pas de ZEE enMéditerranée.

En conclusion : Les espaces maritimesfrançais sont au deuxième rang mondialpar leur superficie (près de 11 millions dekm² en 2006, hors extension juridique duplateau continental). Ce domaine mari-time est bordé par environ 18 000 km decôtes et la France a des frontières mari-times avec 30 pays qui n’ont pas tous, à cejour, signé d’accord de délimitation.

Les limitesdu territoire aérien« L’État sous-jacent jouit de la plénitudede la souveraineté de la compétence terri-toriale sur l’espace aérien qui surplombeson territoire terrestre et sa mer territo-riale » (Convention de Chicago du7 décembre 1944 - OACI ; Convention deGenève du 29 avril 1959 sur la mer terri-toriale, art. 2 ; Convention de MontegoBay du 10 décembre, art. 2, par. 2).

La Convention de Chicago n’établitpas de règles en matière de délimitationdes espaces aériens nationaux, si bienque, dans la pratique, les difficultés sontfréquentes : incertitudes liées à la délimi-tation terrestre, caractère défectueux dufonctionnement des points de repérage.L’espace aérien n’est pas exactement déli-mité en altitude, il va du niveau de la sur-face de la mer jusque là où les avions sontcapables de voler (ligne Von Karman :80 - 100 km ).

Afin de réguler le trafic, les territoiresnationaux sont découpés en régions d’in-formation de vol (FIR), l’espace aérien estdivisé en tranches d’altitude et en zonescontrôlées ou non contrôlées. Le cieleuropéen est en train de se mettre enplace, définissant notamment des zonesmilitaires transfrontalières.

Pour des raisons de sécurité du terri-toire, certaines zones sont soumises à res-trictions ou interdictions de survol. Ceszones sont parfaitement répertoriées surles cartes aéronautiques.

En conclusion, l’espace aérien se défi-nit par rapport aux possessions terrestreset maritimes territoriales, de la surface àl’extra-atmosphère. La souveraineté del’État sur son espace aérien national signi-fie qu’il est libre, non seulement de régle-

menter, mais éventuellement d’interdiretout survol à des appareils militaires oumême civils. Contrairement aux droitsterrestres et maritimes, le droit de l’espaceaérien est très récent.

Le « territoire »électromagnétique

Le territoire électromagnétique n’apas d’existence juridique autonome, toutau plus peut-on l’extraire de la doubledéfinition de l’espace extra-atmosphé-rique qui est un espace où « les activitéssont de navigation et de télécommunica-tion ». Matériellement et physiquement,c’est un milieu équivoque d’ondes, quisemble englober l’espace environnant,sans description matérielle possible, maisdont la réalité géographique commence àprendre forme pour les spécialistes de lacyberdéfense. Les récentes affaires d’es-pionnage (wiki leaks, Snowden), indus-trielles, politiques et économiques obli-gent les Etats à se pencher sur cet espaceoù l’illusion de liberté disparaît sous cellede l’intérêt. La lutte contre la « cybermenace » est en plein développement, elleaboutira nécessairement à des change-ments où, ceux qui le pourront, défen-dront leur « territoire électromagnétique »au-delà de la simple allocation des fré-quences.

Statut de l’espaceextra atmosphérique(Déclaration des principes juridiques

régissant les activités des États en matièred’exploration et d’utilisation de l’espaceextra-atmosphérique : résolution 1962(XVIII) du 13 décembre 1963). Le droitpositif reconnaît, de façon non équivoque,que l’espace et les corps célestes ne sontpas susceptibles d’appropriation priva-tive. Il en résulte qu’aucun acte, ni aucuneactivité afférant à ces espaces ne peuventcréer un droit quelconque à leur auteur, niconstituer un titre de souveraineté. Mais,en 1976, huit États situés le long de laligne de l’équateur ont proclamé leur sou-veraineté sur l’orbite géostationnaireéquatoriale (Brésil, Colombie, Congo,Equateur, Indonésie, Kenya, Ouganda etZaïre) en contradiction avec le droit posi-tif. L’assemblée générale de l’ONU en1983 s’est préoccupée de l’utilisationrationnelle et équitable de l’orbite géosta-tionnaire, une ressource naturelle limitéequi risque d’être surchargée (résolution30/80 du 15 décembre 1983).

Régimedes télécommunicationsLe régime des télécommunications estdéfini par deux organisations internatio-nales : l’union postale universelle (UPU)et l’union internationale des télécommu-nications (UIT).

Sur terre : avec le développement dunombre des utilisateurs et le progrès tech-nique, le régime de l’allocation des fré-quences s’est orienté vers un assouplisse-ment tenant compte des besoins des pays

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> Le territoire français : quelques définitionsAfin de régulerle trafic, les territoiresnationaux sont découpésen régions d’informationde vol (FIR),l’espace aérien est diviséen tranchesd’altitude et en zonescontrôlées ounon contrôlées.

En couverture > L’INTÉGRITÉ DU TERRITOIRE

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L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 19

DOSSIER

En théorie, le « territoire électroma-gnétique » d’un Etat se limite donc à sesinstallations terrestres : centres d’exploi-tation des atterrissements des câbles sous-marins, centres de traitement de données,centres d’émission et de réception de toustypes. La carte électro magnétique de lamétropole française pour la transmissiondes données serait celle-ci (fond de cartetiré de wikipédia « maillage infra interneten France » : Proxad FR Domaine public).

Toutes les îles françaises sont reliéespar des atterrissements ou des stations deréception satellites.

Pour être complète, la carte du terri-toire électromagnétique devrait représen-ter tous les réseaux de transport et de dis-tribution (électricité, transports routier etferré, téléphonies fixe et mobile, radars,télévision…)

En conclusion, le territoire électro-magnétique n’est pas internationalementdéfini. Il se représente géographiquementpar des installations terrestres et des zonesde positionnement des satellites géosta-tionnaires. Contrairement aux trois autresterritoires, l’Etat n’y a pas, partout et entout temps, une souveraineté reconnue,notamment pour les stations d’atterrisse-ment dont le flux de données, immatérielet facilement copiable, fait l’objet d’es-pionnage à grande échelle (affaireSnowden, station d’atterrissement deBude en Grande-Bretagne) contre lequelles Etats ne peuvent que « pester contrel’ami indélicat ». �

Remarque : s’arrêter à la définition géo-graphique et juridique du territoire sans faire réfé-rence au peuple qui l’habite, et cela au centièmeanniversaire de la Première Guerre mondiale, peutparaître oublier l’essentiel. Mais non, car l’ordon-nance de 1959 fait bien la différence entre terri-toire et population. Par ailleurs, le peuple françaisest resté, pour le fond, tel qu’il était en 1914 : detoutes les parties du monde, de toutes les reli-gions, de toutes les couleurs et fier de son originebretonne, alsacienne ou algérienne.

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et du souci d’équité dans le cadre d’uncontrôle international, assuré par lecomité international d’enregistrement desfréquences (IFRB).

Dans l’espace extra atmosphérique :le positionnement des satellites géosta-tionnaires de télécommunication dansl’orbite équatoriale a révolutionné lemonde des communications dans les rela-tions internationales contemporaines.

Dans les câbles sous-marins : selonTim Stronge, vice-président du centre derecherche Telegeography, 99 % du traficintercontinental, Internet comme télé-phone, transite aujourd’hui sous lesocéans. Les câbles sous-marins et leurs« zones d’atterrissement » ont une réalitégéographique précise mais, aujourd’hui,un Etat ne peut pas en revendiquer la sou-veraineté car, depuis le 19e siècle, lescâbles sous-marins bénéficient de libertéset de protections spéciales, en vertu dudroit international (Cette liberté juridiques’étend des eaux territoriales jusques et ycompris dans l’espace de haute mer. ITUNews N° 7 2012). La quasi-totalité du tra-fic entre les USA et l’Europe passe pardes zones d’atterrissement situées enGrande Bretagne.

En théorie, le « territoireélectromagnétique » d’un Etat se

limite donc à ses installationsterrestres : centres d’exploitation

des atterrissements des câbles sous-marins, centres de traitement de

données, centres d’émission et deréception de tous types.

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20 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

Selon le dernierLivre blanc, les menaces

principales contre laFrance sont de natures

cybernétiqueet terroriste.

La défense du territoireéchoit aux armées faceaux menaces militaires,

et aux forces arméespour la sûreté terrestre,maritime et aérienne.

Curieusement,hors renseignement,

la sûretéélectromagnétique

n’est pas plus évoquéeque les capacités

de guerreélectroniquedes armées.

En couverture > L’INTÉGRITÉ DU TERRITOIRE

Lordonnance de 1959 définit l’objet etl’organisation de la défense de laFrance. Des Livres blancs, dont le

dernier en 2013, ont fait évoluer l’organi-sation et le rôle des armées.

Ordonnance n°59-147 du 7 janvier1959 Portant organisation générale dela défense (Journal officiel du 10 jan-vier 1959).

Article 1er

« La défense a pour objet d’assurer entout temps, en toutes circonstances etcontre toutes les formes d’agression, lasécurité et l’intégrité du territoire, ainsique la vie de la population.

Elle pourvoit de même au respect desalliances, traités et accords internatio-naux. Les principes de défense de laCommunauté sont déterminés par lesautorités constitutionnellement responsa-bles. Les mesures d’application sontprises dans les conditions propres auxdifférents Etats membres de laCommunauté. »

Livre blanc 2013Les menaces de la force (p 34).

« L’augmentation importante et rapidedes dépenses militaires et des arsenauxconventionnels dans certaines régions dumonde vient rappeler que la possibilitéd’une résurgence de conflits entre Étatsexiste et que la France et l’Europe ne peu-vent pas ignorer les menaces de la force.

L’évaluation de ces menaces de laforce ne doit pas sous-estimer le facteurque représente le sentiment national. […]le souvenir d’humiliations anciennes,nées de l’occupation étrangère ou d’unpassé colonial, s’efface devant la fiertérecouvrée que suscite une croissance éco-nomique rapide. Cependant, le chemin estcourt de ce patriotisme à un nationalismedangereux […]

Comme ses partenaires européens, laFrance n’est pas directement menacée pardes conflits potentiels entre puissancesasiatiques mais elle n’en est pas moinstrès directement concernée à de multiplestitres.

La France a fait de la coopérationétroite avec Moscou un de ses objectifspolitiques pour la déclaration du Sommetde Chicago de l’OTAN.

Par ailleurs, certains États dévelop-pent des capacités informatiques offen-sives qui représentent déjà une menacedirecte contre des institutions, entrepriseset secteurs clés pour la vie de la Nation. »

Les risques de la faiblesse (p39).« Que des États se révèlent incapablesd’exercer leurs responsabilités réga-liennes, et ce sont les bases mêmes de l’or-dre international sur lequel nous fondonsnotre propre sécurité qui sont menacées.

Un État qui ne contrôle plus ses fron-tières et son territoire peut devenir unsanctuaire pour des groupes criminels, unespace de transit des trafics, ou une basearrière de groupes terroristes permettant àceux-ci de développer leur action àgrande échelle. »

Les menaces et les risques amplifiéspar la mondialisation (p41). « À l’inté-rieur des pays, notamment dans les paysdéveloppés, le progrès technologiquesemble contribuer concomitamment à unaccroissement de la rémunération des tra-vailleurs les plus qualifiés et à une baissede celle des moins qualifiés.

Sur notre territoire même persiste lamenace d’un terrorisme domestique sus-ceptible de porter atteinte à la sécuriténationale. »

La possibilité, envisagée par le précé-dent Livre blanc, d’une attaque informa-tique majeure contre les systèmes d’infor-mation nationaux dans un scénario deguerre informatique constitue, pour laFrance et ses partenaires européens, unemenace de première importance.

Les priorités stratégiques (p47).« Ainsi, l’échelle des priorités qui déter-mine le niveau et l’intensité de nos enga-gements potentiels, s’ordonne comme suit :

• protéger le territoire national et lesressortissants français, et garantir la conti-nuité des fonctions essentielles de laNation ;

• garantir avec nos partenaires etalliés la sécurité de l’Europe et de l’es-pace nord-atlantique ; - stabiliser avecnos partenaires et alliés les approches del’Europe ;

• participer à la stabilité du Proche-Orient et du Golfe Arabo-Persique ;

• contribuer à la paix dans le monde. »

La mise en œuvre de la stratégie s’ar-ticule autour de cinq fonctions straté-giques :

• La connaissance et l’anticipation ;• La dissuasion ;• La protection ;• La prévention ;• L’intervention.

La connaissance et l’anticipation(p70). « Cette fonction recouvre notam-ment le renseignement et la prospective.L’importance nouvelle de la cybermenaceimplique de développer l’activité de ren-seignement dans ce domaine et les capa-cités techniques correspondantes. Ceteffort a pour objet de nous permettred’identifier l’origine des attaques, d’éva-luer les capacités offensives des adver-saires potentiels et de pouvoir ainsi lescontrer. Les capacités d’identification etd’action offensive sont essentielles pourune riposte éventuelle et proportionnée àl’attaque. L’effort visant à valoriser laréflexion stratégique et à soutenir larecherche intéressant la défense et lasécurité sera poursuivi. L’État ne peut quebénéficier d’un recours accru à l’expertisede la recherche académique, mais aussides organisations non gouvernementaleset des entreprises. Cette ouverture réci-proque est la condition d’une améliora-tion de notre capacité d’anticipation quirequiert liberté d’esprit, curiosité et apti-tude à remettre en cause les vues domi-nantes. »

> La sécurité et l’intégrité du territoire

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L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 21

DOSSIER

La protection (p78). « La mission pre-mière des armées est d’assurer la protec-tion de la Nation contre toute menace denature militaire. Les forces armées assu-rent en permanence la sûreté du territoire,de l’espace aérien et de nos approchesmaritimes. »

La sûreté du territoire.Territoire signifie ici « espace terres-

tre ». La responsabilité de l’ordre public,de la protection des personnes, de la sau-vegarde des installations et des ressourcesd’intérêt général incombe au préfet dudépartement en métropole ou au haut-commissaire de la République dans lescollectivités d’outre-mer.

Des éléments militaires peuvent êtreréquisitionnés dans ce cas pour participeraux actions ordonnées par le représentantde l’état. C’est tout particulièrement lecas dans le cadre du plan de vigilance, deprévention et de protection face auxmenaces d’actions terroristes « planVigipirate ».

La sûreté aériennePour le volet aérien, le Premier ministre

assure la direction générale des opérationsaériennes. Le commandant de la défenseaérienne et des opérations aériennes

(ComDAOA) en métropole, ou le généralcommandant supérieur, par l’intermédiairede son adjoint air dans les DOM-COM, estchargé d’appliquer les mesures de sûreté,d’exécuter les plans de défense aérienne etde conduire les autres opérations aériennesdans l’espace aérien national. Les armées

fournissent la majeure partie des moyens etassurent la totalité des missions de défenseet de sûreté aérienne.

La sûreté maritimePour le volet maritime, les préfets

maritimes (PréMar) en métropole ou lesdélégués du Gouvernement pour l’actionde l’État en mer dans les DOM-COM,sont responsables de la défense des droitssouverains et des intérêts de la Nation, dumaintien de l’ordre public, de la sauve-garde des personnes et des biens, de laprotection de l’environnement et de lacoordination de la lutte contre les activi-tés illicites dans leurs zones de compé-tence. Dans le cadre de l’action de l’Étaten mer (AEM), des moyens militaires dedéfense maritime sont également utilisés.

L’Organisation territorialeinterarmées de défense :OTIAD (source EMA)

De manière générale et par vocation

naturelle, les armées participent à la sécu-rité publique. En effet, elles sont lesforces armées de la Nation, et donc, entant que telles, un outil privilégié mis à ladisposition du gouvernement qui endétermine l’emploi selon les circons-tances et les besoins.

Organisation : en cas de crise sur leterritoire national, la chaîne de comman-dement de l’OTIAD (OrganisationTerritoriale Interarmées de Défense) semet en place en parallèle de la chaînecivile à chacun de ses niveaux dans un

Remarque :Cette relecture du dernier Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale est recentrée

sur « le territoire ». Le but de ce recentrage est de faire réfléchir à la place des armées dansla défense (« liberté d’esprit, curiosité et aptitude à remettre en cause les vues dominantes »).

Renseignement et cybermenace. La direction du renseignement militaire (DRM) et la direc-tion de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD) sont associées à la communautédu renseignement. La DRM pourra sans doute mettre en avant ses capacités dans le rensei-gnement d’origine électromagnétique. Il est cependant surprenant de constater que la capa-cité des armées à protéger ou attaquer des systèmes d’information ne soit pas davantageexploitée. Il est pourtant bien clair que la conduite d’une opération n’est pas possible sans lamaîtrise de la dimension électromagnétique et que toutes commencent par la destruction oula neutralisation de l’espace électromagnétique adverse. L’EMA a d’ailleurs une division opé-rationnelle chargée de traiter ces questions. La logique créatrice de la défense associant unearmée à un espace (terrestre pour l’armée de terre, maritime pour la marine, aérien pour l’ar-mée de l’air) devrait conduire à la naissance d’une « armée électromagnétique » pour l’es-pace du même nom.

Protection. Le vocabulaire employé est très précis mais très éloigné de celui de l’ordon-nance de 1959, défense et armées sont si nettement différenciées qu’on aurait dû rebaptiserle ministère « de la défense militaire ». Les armées sont recentrées sur la menace de naturemilitaire (pas de « toute nature ») contre la Nation (c’est-à-dire les personnes, pas « l’intégritédu territoire »). Ce sont les forces armées (armées + gendarmerie) qui sont chargées de la« sûreté » terrestre, maritime et aérienne, ce qui est cohérent avec l’inexistence d’une menacemilitaire et souligne la transformation profonde de l’armée de Terre dont on n’attend plusqu’elle se batte sur le territoire national. Il est évidemment incohérent de définir une cyberme-nace et d’oublier la sûreté électromagnétique. �

Remarque :La défense opérationnelle du territoire

est toujours définie. Il s’agit d’opérations deguerre, mises en œuvre par l’EMA sur déci-sion du gouvernement. Cette DOT ne serapas développée ici, il s’agit seulement desavoir que le gouvernement a toujours lapossibilité d’utiliser les armées avec leursmoyens de guerre sur le territoire françaisen cas de nécessité (c’est-à-dire de répon-dre à une situation comme celle del’Ukraine, par exemple).

L’armée de Terre n’a pas de rôle perma-nent de « sûreté terrestre ». S’agissant desûreté, c’est plutôt la gendarmerie quiassure cette mission en permanence autourdes points les plus sensibles. Quant à lamenace terroriste, son traitement échoit évi-demment aux autorités civiles et sont misesen œuvre par les forces de police et de gen-darmerie. Il serait cependant injuste etinexact de dire que l’armée de Terre ne par-ticipe pas à la sûreté du territoire de façonpermanente. En effet, depuis 1995, l’arméede Terre est engagée, sans solution de conti-nuité, dans VIGIPIRATE au sein de l’OTIAD.C’est pour cette raison que l’armée de Terrefera l’objet de réflexions et non d’une pré-sentation comme l’armée de l’Air et laMarine.

La cyber défense n’étant pas traitéedans le Livre blanc, en dehors de l’aspect« renseignement », ce domaine sera égale-ment abordé sous l’angle de la réflexiondans ce dossier. �

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même cadre géographique, le territoirenational, réparti en « zone de défense »(ZD). Dans ces zones de défense, cette coor-dination est assurée sur le plan militaire :

• en métropole, par un officier généralde zone de défense (OGZD), assisté d’unétat-major interarmées et représenté, àl’échelon du département, par un déléguémilitaire départemental (DMD) ;

• dans les départements et collectivi-tés d’outre-mer, par l’officier généralcommandant supérieur (COMSUP), offi-cier général commandant de zone dedéfense. Cette chaîne opérationnelle estplacée sous l’autorité du Chef d’état-major des armées qui exerce le comman-dement opérationnel de l’ensemble desforces engagées.

Missions des armées : les missionsde l’OTIAD contribuent directement à ladéfense du territoire. Elles concourentainsi à la réalisation de la fonction straté-gique de protection dans les domainesdéfinis ci-dessous.

La défense civile : l’OGZD estchargé d’organiser la participation desarmées aux missions de défense civile,conduites sous la responsabilité de l’auto-rité civile. Elles comprennent notamment :

• des missions de sécurité civile, avecle concours de moyens militaires pour laprévention des risques de toute nature, lesecours et la protection des personnes, desbiens et de l’environnement lors d’acci-dents, de sinistres ou de catastrophes ;

• des missions de sécurité générale,avec la participation de moyens militairesà la défense et la protection des structuresessentielles de l’Etat, à la protection desorganismes, installations ou moyenscivils sensibles, à l’aide au service public,à la prévention et à la riposte face auxmenaces terroristes et, exceptionnelle-ment, au maintien de l’ordre.

La défense opérationnelle du ter-ritoire : l’OGZD est responsable de lapréparation et de la mise en œuvre, surdécision du gouvernement, de tout ou par-tie des mesures de défense opérationnelledu territoire dans sa zone de compétence.

La coopération civilo-militaire :afin de maintenir l’unicité de l’actiongouvernementale, les OGZD, avec lespréfets de zone, et les DMD avec les pré-fets de département établissent des rela-tions étroites de façon à développer unevéritable compréhension mutuelle entreles différents niveaux de responsabilité.

Principes d’action : les arméesinterviennent toujours dans l’urgencepour suppléer des moyens civils inexis-tants, insuffisants ou inadaptés. Une fois

lancées dans l’action, les unités desarmées restent toujours sous commande-ment militaire, même si la direction desopérations est du ressort de l’autoritécivile, le préfet la plupart du temps.

La défense de l’espace aérien(source Armée de l’air)

La souveraineté de l’État sur sonespace aérien national implique le carac-tère discrétionnaire de ses compétencespour l’aménagement du régime juridiquedu survol de son territoire par les aéro-nefs, nationaux ou étrangers. Ainsi il estlibre non seulement de réglementer maisvoire d’interdire tout survol à des appa-reils militaires ou même civils. Toute vio-lation de ces prescriptions constitue uneatteinte à sa souveraineté et peut donnerlieu à la mise en œuvre de mesures deréactions licites de l’État dont les droitssont violés : interception ou obligationd’atterrir de l’avion en situation d’infra-ction. Le droit de riposte de l’État survoléest, toutefois, limité par les exigences élé-mentaires d’humanité, liées au souci dene pas mettre en danger les vies des per-sonnes transportées. C’est donc dans uncadre de coopération civilo-militaire etinternational que la permanence de ladéfense de l’espace aérien doit s’expri-mer. C’est le dispositif permanent desûreté aérienne que l’armée de l’air meten œuvre pour faire respecter la souverai-neté nationale dans l’espace aérien fran-çais et assurer la défense du territoirecontre toute menace aérienne.

Protection : le dispositif et lesmoyens

La brigade aérienne de contrôle de

l’espace (BACE) est responsable desmoyens aériens (E-3F) et terrestres desurveillance de l’espace aérien (radarsimplantés au sol, réseaux de communica-tion).

L’armée de l’Air met en œuvre d’im-portants moyens pour protéger nos conci-toyens. Entre 10 000 et 15 000 aéronefssurvolent la France chaque jour. Agissantdans un cadre interministériel, plus de1000 aviateurs veillent 7 jours sur 7,24 heures sur 24, afin de détecter etd’identifier tous ces appareils. Ils garan-tissent également la liberté d’action desautorités de l’Etat ainsi que la protectiondes installations majeures du pays. Desmoyens de commandement et de contrôledes systèmes de surveillance et des inter-cepteurs répartis sur un maillage géogra-phiquement équilibré des bases aériennes,forment le dispositif de la posture perma-nente de sûreté aérienne.

Entre huit et douze avions (Mirage2000 et Rafale), cinq hélicoptères, unavion radar E3F et un ravitailleurC135FR sont en alerte, prêts à intercepter,en quelques minutes, des aéronefs rapidesou lents (avions légers, hélicoptères oudrones). Cette défense aérienne reposeaussi sur des accords diplomatiquesgarantissant la coordination avec les payslimitrophes.

L’armée de l’Air est responsable de lacoordination et de la conduite de cesmesures. La protection demeure au cœurde la stratégie nationale. Outre les diffé-rents matériels de défense sol-air dontl’armée de l’air dispose, la récente miseen service du système de défense sol-airmoyenne portée terrestre (SAMP/T) sym-bolise la modernisation de la fonction«protection».

Enfin, avec le système GRAVES, misen service opérationnel fin 2005, laFrance accède à la capacité stratégique dela surveillance de l’espace extra-atmo-sphérique. C’est le commandement de ladéfense aérienne et des opérationsaériennes qui assume depuis 1994, la mis-sion de surveillance de l’espace.

22 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

En couverture > L’INTÉGRITÉ DU TERRITOIRE

> La sécurité et l’intégrité du territoire

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La posture permanente de sûretéaérienne : l’intervention

Depuis le 11 septembre 2001, delourdes mesures de contrôle ont été misesen œuvre par les compagnies aériennes etles responsables de la sécurité des aéro-ports. Ces mesures ont été complétées parun dispositif de sûreté aérienne mis à dis-position par le chef d’état-major desarmées, sous la conduite de l’armée del’air, pour réagir à tout événement sedéroulant en vol. L’objectif étant de fairerespecter la souveraineté nationale dansl’espace aérien français et d’assurer ladéfense du territoire contre toute menaceaérienne.

Des interventions sont possibles surl’ensemble des aéronefs utilisant l’espaceaérien français. Toutes les mesuresactives de sûreté aérienne (MASA) leursont applicables. Faisant appel à desmoyens actifs (intercepteurs ou armementsol-air), ces mesures permettent derechercher l’identité d’un aéronef, d’ob-server son comportement, de lui faireappliquer une obligation, une restrictionou une interdiction, de l’avertir (tir desemonce), voire de le détruire. La phasede vol est soumise à un suivi systématiquecomparant en permanence le trajet décritdans le plan de vol et la trajectoire réellede l’avion.

Tout écart de route ou de comporte-ment peut donner lieu, sur ordre du com-mandement de la défense aérienne et desopérations aériennes, à une interventiondes moyens des armées placés en alerte.

La surveillance du ciel ainsi que lacapacité d’intervention s’appuient surl’activation permanente d’un dispositifqui mobilise, sous l’autorité du centrenational des opérations aériennes(CNOA), cinq centres de détection et decontrôle (CDC), des avions de chasseimplantés sur différentes bases aériennes,

une capacité de ravitaillement en vol, unsystème de détection aéroporté E-3F, deshélicoptères spécialisés disposant detireurs embarqués, éventuellement desmoyens sol-air ainsi qu’en permanence,pilotes, mécaniciens, contrôleurs aériens,personnels de toutes spécialités.

Au total, 24 heures sur 24, quelque900 personnes sont prêtes à faire face àtoute menace aérienne. Et près de 520autres sont en astreinte pour renforcer cedispositif.> Exemple 1 - Interception d’un aéro-

nef léger dans le ciel français (source airactualités N° 657 de décembre janvier2013).

> Exemple 2 - Intervention dans l’es-pace aérien franco-britannique (source :air actualités N° 658 de février 2013).

La défense de l’espacemaritime (source Marine)

En tant que conseiller pour l’emploides forces de la marine, l’état-major de laMarine (EMM) vient appuyer le Centrede planification et de conduite des opéra-tions (CPCO), pour les opérations mettanten œuvre des bâtiments et unités de laMarine. Il assure également un rôle d’in-formation, de coordination et d’aide à ladécision auprès du Secrétariat Général àla Mer (SGMER) pour le volet Action del’Etat en mer (AEM) des opérations

L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 23

DOSSIER

L’escadron d’hélicoptères 03.067 « Parisis » est équipé de 10 hélicoptèresEurocopter AS 555 « Fennec ». Il assure comme mission principale les mesures actives desûreté aérienne (MASA). Cette mission s’inscrit dans le cadre de la posture permanentede sûreté, renforcée au lendemain des attaques du 11 septembre 2001.

En alerte 24h/24, 7j/7, les équipages du « Parisis », secondés par des tireurs d’élites,commandos de l’air de formation, sont en mesure d’intervenir en quelques minutes, partous les temps, de jour comme de nuit, en cas de doute sur l’identité ou les intentions d’unaéronef.

L’emploi d’hélicoptères dans le cadre des missions de défense aérienne est une parti-cularité française. Ce concept unique au monde, récent, développé par les personnels du« Parisis » suscite l’intérêt de nos voisins européens et de nos partenaires militairescomme par exemple les Etats-Unis qui emploient depuis peu une unité équivalente afinde protéger Washington. �

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Le « Parisis » intercepte un avion légerUn Fennec de l’escadron d’hélicoptères 3/67« Parisis » de la base aérienne 107 de Villacoublay aréalisé une interception en vol. Le survol d'un ULMdans une zone interdite, située entre Le Havre etRouen, a été signalé par le centre national des opé-rations aériennes.Assurant la permanence opération-nelle, l’escadron 3/67 « Parisis » a été sollicité pourintervenir. En moins de cinq minutes, le Fennec adécollé avec à son bord, le pilote, le co-pilote et lesdeux tireurs d’élite d’alerte ce jour-là. Rapidement,l’hélicoptère de l’armée de l’Air a rejoint l'ULM.Réalisant les procédures de contrôle, l'équipage duFennec a ordonné finalement au pilote civil de seposer. L'avion léger a été arraisonné sur le terrain deChavenay (Yvelines) où la gendarmerie a procédé àune mesure Polair (« police de l’Air» - ici, un contrôled’identité) à la suite de cette infraction. �

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Intervention de sûreté aérienne franco-britanniqueL’armée de l’Air et la Royal Air Force ont collaboréétroitement lors de l'interception d'un aéronef civil.À 22 h 45 l’aéronef survolant Cognac, en perte decontact radio, destination de Londres Luton, enGrande-Bretagne, est signalé au centre de détectionet de contrôle (CDC) de Cinq-Mars-la-Pile. Le Rafaledu plot MASA (mesures actives de sûreté aérienne)déployé à Lorient décolle alors pour réaliser sa mis-sion de police du ciel. Il intercepte l’aéronef, effectuedes mesures de reconnaissance à distance, d’obser-vation visuelle et d’interrogation radio, sans obtenirde réponse. Face à cette absence de communication,le CDC français passe le relais aux Britanniques pourpoursuivre les MASA hors de l’espace aérien français.Le Rafale évolue alors sous leur contrôle jusqu'à cequ’un Eurofighter britannique reprenne la mission. Larapidité et le succès de cette action ont démontrél'effîcacité des accords bilatéraux en termes dedéfense aérienne. �

> Exemple 1

> Exemple 2

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menées par la Marine à travers la fonction« garde côtes ».

Les mers et les océans sont répartis enzones maritimes (Atlantique, merMéditerranée, Manche-mer du Nord,Antilles, Guyane, océan Indien, zone sudde l’océan Indien, océan Pacifique,Nouvelle-Calédonie, Polynésie fran-çaise), organisées pour assurer en perma-nence le suivi interarmées des opérationsde prévention et de gestion de crises etmaintenir une connaissance fine des acti-vités de la région, notamment dans leursdimensions internationales.

Les commandants d’arrondissementmaritime (CECLANT, CECMED,COMAR Manche-Mer du Nord) exercentégalement des responsabilités dans ledomaine organique pour les forces mari-times qui leur sont affectées. Ces com-mandants d’arrondissement maritime sontégalement commandants de zones mari-times et exercent des responsabilités dansle domaine opérationnel.

Les commandants des zones mari-times Atlantique (CECLANT), merMéditerranée (CECMED), Manche - merdu Nord (COMAR Manche), océanIndien (ALINDIEN) et océan Pacifique(ALPACI) sont, du fait de leurs responsa-bilités de COMIA (interarmées), placéssous l’autorité directe du CEMA et exer-cent, pour son compte, le contrôle opéra-tionnel des forces maritimes qui y opè-rent.

Les commandants de zone maritime(CECLANT – CECMED – COMARManche Mer du nord) sont par ailleurspréfets maritimes.

Rôles et compétences du Préfetmaritime

Sur la mer depuis les côtes de métro-pole jusqu’en haute mer, l’État disposed’un représentant unique, le préfet mari-time. Il est d’abord le garant du respect dela souveraineté et de la défense des inté-

rêts de notre pays. Il veille notamment aumaintien de l’ordre public et à une utilisa-tion juste et harmonieuse des richesses dela mer.

En droit, le territoire français s’arrêteà 12 milles marins (environ 22 kilomè-tres) des côtes ou des îles, mais les inté-rêts de la France vont bien au-delà.

La plupart des activités maritimes, lecommerce, la pêche, l’exploitation desfonds marins entre autres, se déroulent enhaute mer, tout comme nombre d’activi-tés et de trafics illicites. La France entendexercer en mer, par les préfets maritimes,toutes les compétences que reconnaît auxétats littoraux le droit international.

Si l’appellation est ancienne et date duConsulat, les compétences et l’étenduedes responsabilités actuelles du préfetmaritime ont été définies en 1978. Ellesont été renforcées et mises à jour par undécret du 6 février 2004 qui est le texted’organisation actuellement en vigueur. Ily a trois préfets maritimes en métropole.Le préfet maritime de la Manche et de lamer du Nord a son siège à Cherbourg. Lepréfet maritime de l’Atlantique exerce sesfonctions depuis Brest, et le préfet mari-time de la Méditerranée depuis Toulon.Outre-mer, le représentant de l’État en merest le préfet ou le haut-commissaire, assistédu commandant local de la Marine.

Préserver la paix à l’intérieur denos frontières (Cols Bleus mai 2014 CVEbanga directeur de la publication.)

« Les équilibres stratégiques mon-diaux connaissent depuis quelques annéesdes turbulences persistantes, lesquellesbousculent les modèles qui fondaientjusqu’à présent nos organisations.Surtout, c’est le rythme de ces évolutionset leur accélération qui brouillent lesrepères et qui provoquent une remise encause chronique de nos habitudes. Onpeut le déplorer, mais on ne peut rai-sonnablement l’ignorer.

Dans cette relative confusion, la paixà l’intérieur de nos frontières et nos inté-rêts vitaux restent préservés. C’est extra-ordinairement précieux et il s’agit d’enêtre conscient, en dépit des tracas du quo-tidien qui, parfois, peuvent le faireoublier. Ce n’est évidemment dû ni auhasard, ni au concours de circonstances.Ces intérêts partagés, qui soudent la cohé-sion de la nation, sont protégés, jour aprèsjour, avec détermination et force si néces-saire. Au-delà de l’horizon, la Marine yprend une large part. »

Interception d’un « Go Fast » (source :Marine).

Dans la nuit du 7 au 8 juillet 2014, la fré-gate de surveillance (FS) Germinal a participéà une opération de lutte contre le narcotrafic etpermis l’arraisonnement d’un Go Fast trans-portant près de 35 kilos de cannabis.

L’opération a débuté après la détection parun avion de patrouille maritime américain d’unnavire de pêche suspect navigant au large de laDominique et présentant la silhouette d’une «tapouille » originaire d’Amérique du Sud.Recoupée avec un renseignement britanniquede la NCA (National Crime Agency), cetteinformation a conduit l’office central pour larépression du trafic illicite des stupéfiants(OCRTIS) à suspecter le déroulement d’uneopération de transport de drogue en directionde la Dominique, impliquant ce navire depêche et un Go Fast. Identifié par les servicesdouaniers français, ce Go Fast a été interceptéen haute mer par l’équipage de la frégateGerminal et son hélicoptère Panther. �

La souveraineté et la protection desintérêts nationaux (Source Cols Bleus demai 2014).

La frégate de surveillance (FS) Nivôse aintercepté il y a quelques mois un navire sud-coréen le Chung Yong 81 (CY 81) alors enpleine action illicite de pêche aux abords deCrozet. La protection de l’environnementmarin et des ressources halieutiques est l’unedes missions de la Marine nationale dans lazone.

La responsabilité de l’État en mer danscette zone recouvre : la lutte contre l’immigra-tion clandestine par voie maritime, la souverai-neté et la protection des intérêts nationaux (cequi induit et implique une surveillance des fluxet des activités maritimes) et la préservationdes ressources halieutiques et la lutte contre lapêche illicite et enfin la protection de l’envi-ronnement (notamment faire face à des risquesde pollutions accidentelles et volontaires). �

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En couverture > L’INTÉGRITÉ DU TERRITOIRE

> La sécurité et l’intégrité du territoire•••

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Avec 90% des DMD, la planification des opérationsterrestres de DOT, l’implication permanente dansVigipirate et la possibilité de projeter dans l’immé-

diat son « guépard » sur le territoire national, l’armée deTerre assure quotidiennement une permanence au profitdes populations du territoire français. Mais sa situation atrès fortement évolué. Historiquement armée de ladéfense du territoire, elle s’est maintes fois battue sur lesol de France envahi, elle s’est tapie dans des forteressesqui parent ses frontières et celles de ses villes. Des cita-delles à tours rondes de Charles Quint (Givet), à celles enétoiles à cinq branches de Vauban (Lille), en passant parles ceintures Serré de Rivières (forts de Paris) et les fortsenterrés et puissamment armés de la ligne Maginot, notrepaysage de forteresses ferme ses portes sur les blockhausde l’OTAN (Margival). Tellement attachée à sa terrequ’elle s’y enfouit entre 1914 et 1918, notre armée deterre est ce réceptacle de tous les citoyens français qui sebattent contre l’envahisseur.

En 1996, deux liens historiques sont rompus : lescitoyens ne se retrouveront plus –jeunes hommes de toushorizons – dans l’armée de Terre, il ne sera plus demandéà l’armée de terre de se préparer à se battre sur son ter-ritoire contre un envahisseur. C’est un changement trèsprofond, dont les conséquences pour les jeunes citoyensont été étudiées. Elles ont abouti à la loi de 1997 sur l’en-seignement de la défense, le recensement militaire et lesjournées d’appel de préparation à la défense. C’est unchangement très profond pour l’armée de Terre qui, déjàriche d’une culture expéditionnaire depuis ses régimentsdes vaisseaux et sa légion étrangère, a muté sans heurts,aidée par une conjoncture d’emploi en opérations exté-rieures favorable.

Mais quelle coupure avec le passé et avec les citoyens !Dans « De la République », Platon disait que l’équili-

bre d’une société repose sur trois piliers : les sages, ceux quicommercent et les guerriers. Si l’un de ces piliers faiblit parrapport aux deux autres, la société est déstabilisée et sesenfants ne bâtiront pas la même société. L’abandon du ser-vice militaire obligatoire a créé cette immense faiblesse du «pilier guerrier » de la société française. Nous avons déjàmontré (L’Épaulette N°179 de décembre 2012) que l’éduca-tion nationale n’avait pas su « enseigner la défense » et queles communes n’avaient pas cherché à dire aux jeunes ceque la cité attendait d’eux lors du recensement militaire, nià les intégrer. Pour compléter la mise à mal du déséquilibre,la présentation des armées lors d’une JAPD censée couron-ner un enseignement de 10 ans, est devenue une journée dela défense et de la citoyenneté (JDC). Notre société, parparesse et non-respect des lois, a ainsi cassé un lien entre lapopulation et son territoire. Un appel tardif (Livre blanc2008) et incompris à une résilience qu’auraient dû dévelop-per les deux premiers éducateurs (éducation nationale etcommunes) n’a été repris que par les armées, celles pour quicette résilience est innée. Il reste un lien inattendu –et queles penseurs et sociologues n’avaient peut-être pas bien vu– entre l’armée et la population française : le défilé militaire.

Le défilé du 14 Juillet sur les Champs-Elysées aune histoire retraçant celle de l’expression dulien collectif qui entretient la cohésion de

notre peuple. Son évolution plonge dans salongue mémoire, celle qu’on raconte rarement.Par Thierry Bouzard.

Aller « fêter, voir et complimenter l’armée française » (1)

appartient à une tradition immémoriale qui veut que l’onacclame les troupes victorieuses, les garantes de l’indé-pendance d’un peuple. Les Romains organisaient destriomphes, les rois des défilés et des carrousels, les révo-lutionnaires vont innover en créant de grandes fêtespatriotiques sur le Champ-de-Mars en commençant par lafête de la Fédération. 300 000 spectateurs, suivant lesestimations de l’époque, jamais autant de personnesn’avaient été réunies en un même lieu. Les monarques segardaient bien de rassembler des foules difficiles àcontrôler. Les seules grandes masses d’individus sont lesarmées, mais le soldat doit obéir aux signaux d’ordrestransmis au tambour ou à la trompette, avec la peinecapitale en cas de refus. La fête de la Fédération marquel’entrée dans une nouvelle ère, celle de la nécessité degouverner en se conciliant l’opinion publique, une sortede retour à l’évergétisme antique.

Ecoutez Bourvil : En revenant de la revue –Paroles (Lyrics)Au-delà du calcul politique, il y a la nécessité d’ex-

primer le lien sociétal où, dans la festivité comme dans lecérémonial, la musique joue un rôle sacralisateur essen-tiel (2). Les individus existent au sein de communautés quiont besoin de règles pour fonctionner. Ces règles subis-sent une double contrainte, d’abord leur concurrence avecla volonté individuelle, ensuite leur rigidité face aux trans-formations constantes des sociétés. La survie des collecti-vités impose l’observation de ces règles. Pour garantircette observation, les sociétés traditionnelles les ont enra-cinées dans le surnaturel, dans une croyance collectivedépassant la condition limitée des individus et les élevanten les transcendant vers l’intérêt collectif. L’observationdes règles par tous est une chose, mais elle a régulière-ment besoin d’être confortée par des festivités publiques.Jusqu’à la Révolution, l’Eglise est chargée de l’expressionde ce lien collectif à travers la liturgie sacrée et les mani-festations publiques de foi que sont les processions et lespèlerinages, les sonneries des cloches marquant le tempscollectif. En retirant à l’Eglise la charge de la liturgie col-lective par le décret sur la liberté des cultes, les révolu-tionnaires ne sont pas capables de proposer de solutionalternative fonctionnelle, leurs cultes ridicules à la déesseRaison ou l’Etre suprême mènent le peuple à la révolte.Pour éviter la guerre civile avec la remise en cause de «acquis » de la Révolution, tout particulièrement la confis-cation des biens nationaux, les révolutionnaires fontappel à un militaire qui va prendre en charge la nouvelleliturgie collective, et jeter les bases de celle qui existe tou-jours aujourd’hui, notamment pour le défilé du 14 Juillet.

1804 et l’élaboration d’une liturgie collectiveLe Champ-de-Mars, où a lieu la remise des aigles le

5 décembre 1804, devient le lieu de l’expérimentationde la nouvelle liturgie. Militaire, l’Empereur s’appuie surl’armée pour le cérémonial, car d’un point de vue pratiqueil n’y a pas de différence notable entre une cérémoniereligieuse et une cérémonie militaire. L’espace où va se

dérouler la liturgie est sacralisé en étant délimité par ceuxqui y participent, civils et militaires, aussi bien que clergéet fidèles. Le temps pendant lequel se déroule la liturgieest sacralisé par des instruments de musique (clochettes,tambours ou clairons) marquant ses différentes étapes.Les gestes ritualisés avec lesquels l’assistance peut s’as-socier – se signer et s’agenouiller à l’église ou se lever etse découvrir pour la Marseillaise et le drapeau –, partici-pent de cette adhésion physique des individus à uneexpression collective qui est globalement incarnée par lessoldats défilant au pas cadencé. Le drapeau régimentaireest normalisé en 1804, jusque-là, à part le drapeau blancde la compagnie colonelle, les autres étaient aux couleursde l’unité. En 1812 les soies sont remplacées par un nou-veau modèle aux bandes verticales. Une distribution dedrapeaux régimentaires a lieu au Champ-de-Mars en1815 consacrant l’adoption de ce qui est en train dedevenir un emblème national.

Les différents régimes qui vont se succéder au coursdu XIXe siècle vont reprendre le cérémonial de 1804 pourla remise de leurs emblèmes : 7 septembre 1814, 1er juin1815, 20 juin 1816, 29 août 1830 et 27 mars 1831, et10 mai 1852. Seule exception, la remise des drapeaux dela IIe République se fait devant l’Arc de triomphe le 20avril 1848 et c’est aussi la seule qui n’intègre pas unemesse à la cérémonie. En effet, la sacralisation du céré-monial militaire ne se conçoit pas sans une cérémoniereligieuse.

1880, l’armée est le liturgiste du cérémonial collectifAinsi quand en 1880, l’année suivant l’adoption de

la Marseillaise comme hymne national, la remise des nou-veaux drapeaux se fait sur l’hippodrome de Longchamp,la rupture avec l’ordre ancien est définitivement consom-mée. A partir de 1872 et la généralisation de la conscrip-tion justifiée par la défaite de 1870, l’armée devient «l’arche sainte ». Ce terme emprunté à l’Ancien Testamentillustre une volonté de rupture. Le repère biblique estchargé de maintenir une apparente continuité alors que lecérémonial religieux est définitivement exclu des cérémo-nies officielles (3). En devenant le seul opérateur de la litur-gie collective, l’armée acquiert effectivement la sacralitéqui en découle et le sang du sacrifice n’est plus celui duChrist, mais celui des soldats-citoyens mourant pour lapatrie. Le renouvellement annuel de cette cérémoniedevient un rappel du nouveau rôle de l’armée dans lanation.

La remise des nouveaux drapeaux en soie sur l’hip-podrome de Longchamp le 14 juillet 1880 incarne cettevolonté de transfert. Cependant, malgré l’apport de nou-veaux symboles (hymne, devise, fête nationale, dra-peau…), la « mystique républicaine » n’a pas la profon-deur de celle qu’elle veut éliminer et n’est capable demettre en place qu’une liturgie inaboutie dans un calen-drier toujours imprégné de références religieuses. Lesoffensives législatives pour réduire l’influence de la reli-gion (décrets sur les congrégations, législation scolaire, loide séparation de l’Eglise et de l’Etat) s’inscrivent danscette tentative de remplacement des symboles collectifsséculaires mais échoue finalement à les éliminer. Cettelutte est interrompue par la Grande Guerre, elle reprendavec le cartel des gauches et se poursuit encore de nos

DOSSIER

L’ARMÉE DE TERRE ET LA DÉFENSE TERRESTRE - Réflexions sur l’organisation(GBR (2s) Paul Moreaux) et sur la liturgie du défilé (Thierry Bouzard)

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La fonction stratégique «connais-sance et anticipation » doit permet-tre aux décideurs politiques et mili-

taires de disposer, le plus en amont pos-sible, d’éléments pour la prévision etl’action. C’est l’une des clés de l’auto-nomie stratégique nationale. Ainsi, ledernier Livre blanc sur la défense et lasécurité nationale valorise le renseigne-ment, composante majeure de cettenouvelle fonction. Spécialisée dans larecherche du renseignement militaire,le renseignement d’intérêt militaire et lagéographie militaire, la Brigade deRenseignement a pour vocation d’aiderle chef interarmes à mieux comprendrel’environnement de sa mission, de faci-liter ses prises de décisions et d’ap-puyer sa manœuvre.

Le 44e RT est l’un des deux régi-ments de guerre électronique del’armée de Terre dédié à l’acquisitiondu renseignement d’origine électroma-gnétique. À cet effet, il met en œuvredes moyens performants pour permettrela recherche, la localisation, l’identifi-cation et l’analyse des émissionsrad ioé lec t r iques . I l comprend6 compagnies de guerre électronique.Le 54e RT est un régiment de guerreélectronique unique en son genre. Sesmissions sont de participer à larecherche du renseignement d’origineélectromagnétique et d’assurer l’at-taque des réseaux radioélectriquesadverses. À ce titre, deux spécialitéscaractérisent le régiment : l’acquisitionde l’information et son traitement.

L’armée de l’Air dispose d’unetechnologie de pointe en plein essor etindispensable au renseignement mili-taire : le système intérimaire de droneMALE (Moyenne Altitude LongueEndurance) baptisé Harfang.

26 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

En couverture > L’INTÉGRITÉ DU TERRITOIRE

> La sécurité et l’intégrité du territoire•••

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La défense de l'espaceélectromagnétique

jours. S’il s’agit d’un combat contre la religion catholique,il est aussi celui de l’échec du remplacement des repèrescollectifs. Le nouveau pouvoir politique, étant incapablede fournir une alternative crédible aux symboles ances-traux, ne contribue qu’à affaiblir l’expression du lien col-lectif et par là même ce qui fait l’unité nationale. Cettetentative d’élimination revendique la continuité desidéaux révolutionnaires.

Mal conçu, le projet avait déjà en partie échoué endébouchant sur l’Empire et la Restauration.

Lithographie évoquant la revue de Longchamp du14 juillet 1880. La République en déesse guerrière, laliturgie militaire est en marche.

L’échec du remplacement des repères collectifs illus-tre la faiblesse de la préparation de l’opération révolu-tionnaire qui est aussi celle de la base idéologique desorganisations qui l’ont conçue, en l’occurrence la franc-maçonnerie. Ce point de vue factuel des événementsrévolutionnaires s’inscrit dans la longue mémoire du peu-ple et illustre sa capacité de résistance face à des proces-sus de dissolution, il relativise les thèses de l’abbé Barruel (4)

et d’Augustin Cochin (5) qui ont eu le mérite de mettre enévidence l’influence occulte des loges. Si la mainmise surles biens du clergé a été une réussite, l’objectif idéolo-gique d’élimination de « l’obscurantisme » a échoué et leretour de la messe dans le cérémonial public l’illustre dès1804. Le transfert à Longchamp en 1880 n’en est queplus symbolique d’une République triomphante qui réus-sit finalement, après 90 ans de tentatives infructueuses, àimposer un modèle symbolique qui survit encoreaujourd’hui. Il n’empêche que ces repères collectifs souf-frent d’un manque de transcendance. Référence des révo-lutionnaires, le principe rousseauiste du contrat socialrelève plus de la gestion de conflits entre intérêts privésque de la recherche du bien commun. Tant et si bien quela perception de la dimension sacrificielle de l’état mili-taire disparaît au sein de la population malgré lesrécentes et louables tentatives de mise en place d’uncérémonial particulier sur le pont Alexandre III. La revuemilitaire du 14 Juillet se déroule à Longchamp jusqu’à ladéclaration de guerre de 1914. Après la parenthèse de laGrande Guerre, le défilé de la victoire de 1919 passe sousl’Arc de triomphe inaugurant une nouvelle forme de céré-monial militaire en traversant Paris et en empruntant lesChamps-Elysées qui se trouvent ainsi consacrés. Le prési-dent Giscard d’Estaing change l’itinéraire à plusieursreprises (Bastille-République, cours de Vincennes,Invalides-École militaire), mais aucun de ses successeursn’a plus remis en cause le choix des Champs-Elysées. �

Thierry Bouzard

La société française serait donc transcendéepar son armée, ce serait son ultime esprit decohésion, l’intégrité de son territoire senti-

mental et identitaire. Jusqu’à un passé récent,cette cohésion était matérialisée par une parti-cipation des citoyens à la défense du territoire.Tous les anciens se rappelleront (sans nostalgie,c’est un passé révolu) ces régions militaires, cesdivisions militaires territoriales, ces régiments deréserve et ces centres mobilisateurs qui plani-fiaient, s’entraînaient, animant le paysage etfaisant vivre la société de concert avec l’arméede Terre ; sans oublier les compagnies de dispo-nibilité opérationnelle (DO) qui garantissaient laprésence d’unités militaires pour aider les com-munes touchées par des accidents technolo-

giques ou climatiques. Cette proche présencephysique a été remplacée par une efficacemais lointaine et peu perceptible « règle des 4ide l’OTIAD » et par une volonté de développerla résilience. Deux écueils empêchent la réali-sation de la résilience : d’une part, elle dépenddes mairies qui peuvent seules mettre sur piedune réserve communale de sécurité civile quine pourra agir que sur leur territoire, d’autrepart, il n’existe pas de système d’organisation,de coordination, d’instruction et d’entraîne-ment de ces réserves. L’Etat a sans doute ici unrôle à faire jouer à son armée de Terre. Au lieude « virer » ses officiers, il ferait mieux de lesaffecter pour trois ans à la disposition desDMD. Ces officiers seraient les conseillersdéfense de X communes, chargés de préparerun recensement militaire disant aux jeunes ceque la cité attend d’eux, chargés de la mise àjour des plans communaux de sauvegarde, deleur coordination avec les communes voisines.Ils seraient chargés de l’instruction et de l’en-traînement des réserves de sécurité civile dontune loi « départementaliserait » l’utilisation.Ces trois ans serviraient par ailleurs de « tam-pon de reconversion » à ces officiers. Quenotre superbe armée de Terre continue à êtrecette armée expéditionnaire qui gagne sesbatailles au loin, rappelant par ses morts quela France vaut qu’on se batte pour elle, maisqu’elle soit aussi présente sur le territoire denos 36000 communes pour donner corps àune résilience restée à ce jour un concept sansépaisseur, elle renforcerait ainsi ce que l’or-donnance de 1959 définit comme priorité :l’intégrité du territoire. �

GBR (2s) Paul Moreaux

(1) - Ces paroles popularisées par Paulus avaient été écritesau soir de la revue du 14 juillet 1886 sous le titre de « Enrevenant de la revue ».

(2) - http://www.polemia.com/musique-et-identite-un-pou-voir-à-reprendre.

(3) - Le terme est aussi emprunté au vocabulaire maçonnique :L’Arche Sainte ou le guide du franc-maçon, Lyon, 1851.

(4) - Abbé Barruel, Mémoires pour servir à l’histoire du jaco-binisme, Hambourg, 5 vol., P. Fauche, 1798-1799.

(5) - Augustin Cochin, Les sociétés de pensée et la démocra-tie moderne : Études d’histoire révolutionnaire, Paris, Plon-Nourrit et Cie, 1921.

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Aéronef commandé à distance parun opérateur depuis sa station decontrôle au sol, le drone est conçu pourdes missions de surveillance, de recon-naissance ou de désignation d’objectifs.Il dispose d’un rayon d’action de plusde 1 000 kilomètres. Ce dernier, mis enœuvre par l’escadron d’expérimenta-tion drone 01.330 « Adour » de Cognaca secondé, depuis fin 2008, les capaci-tés de reconnaissance des Mirage F1CR avant de devenir pleinement opéra-tionne.

Dans le domaine spatial, l’armée del’air est responsable du centre militaired’observation par satellites (CMOS),créé en septembre 2003. Il est situésur la base aérienne 110 de Creil.Organisme à vocation interarmées air,le CMOS assure le traitement des don-nées issues des satellites d’observationHelios 1A et 2A depuis l’élaborationdes produits jusqu’à leur transmissionvers les organismes demandeurs.

La Marine et l’Atlantique 2A plus de 25 ans, ce géant des airs a

encore élargi le spectre de ses mission,originellement anti-sous-marine et anti-surface, dans l’appui et le renseigne-ment dans la zone sahélienne. Il peutainsi recueillir du renseignement, gui-der un chasseur ou selon sa configura-

tion, frapper un objectif avec sesbombes GBU-12 à guidage laser.Employée principalement pour la sûretéde la Fost (Force océanique straté-gique), la patrouille maritime s’étaitdéjà illustrée en coordonnant l’assautdes hélicoptères de combats déployéssur les BPC Tonnerre puis Mistral lorsde l’opération Harmattan. Caméra ther-mique, liaison de données tactiques,radar, détecteur, missiles exocet, tor-pilles,… : avec une panoplie de sys-tèmes mis en oeuvre, l’Atlantique 2 estun prédateur multi mission et qui peutservir de PC volant. C’est un condenséunique de capacités uniques dans nosarmées.

Le renseignement est une néces-sité première de l’art de la guerre, iln’est donc pas étonnant qu’il soit le pre-mier à être développé dans la cyberguerre. Mais, l’attaque est le secondvolet de la guerre, nous avons vu (sémi-naire DAS / IRSEM) que déjà, il estpossible de « s’emparer » des écrans desurveillance aérienne de l’adversaire.Gageons que demain, on pourra aussi« s’emparer » de la transmissiond’images du fantassin FELIN…Désormais, la guerre se fait sous bulleélectromagnétique qu’il faut déployer,protéger, attaquer, infiltrer, décoder,

leurrer… Certaines puissances -dont laFrance- y ont développé des capacitéset jouissent d’un avantage évident…Pour quelques temps encore.

L’Épaulette vous conseille la lecturedes livres suivants, écrits par des offi-ciers de l’armée de Terre (voir biblio-graphie) : « L’art de la guerrenumérique » par Bertrand Boyer et« Introduction à la Cyberstratégie » parOlivier Kempf .

Evidemment la littérature dans cedomaine est très riche et il serait dom-mage de se contenter de ceux-ci. Ilserait tout aussi dommage de penserque l’armée de Terre n’est pas présentedans la cyber guerre.

CONCLUSIONLe territoire sur lequel l’Etat fran-

çais exerce une autorité et a des pou-voirs juridiques couvre une myriade deréalités terrestres, maritimes etaériennes, bien établies à quelquesexceptions près. L’espace extra atmo-sphérique, bien que défini juridique-ment n’entre pas dans le champ du ter-ritoire au sens précisé ci-dessus, l’Etatfrançais y exerce une surveillance.L’espace électromagnétique, malgré laréalité physique et géographique de sessupports, reste encore hors du champdes territoires. Cependant c’est bien làque la guerre se développe aujourd’hui,de façon discrète et apparemment sansdégâts physiques ou meurtriers, mais onpeut déjà s’emparer d’écrans militaireset modifier les données qui y apparais-sent.

La première réflexion à laquelle cedossier conduit est celle de la définitionjuridique du « territoire électromagné-tique », caché aujourd’hui sous unconcept cybernétique nuageux alorsqu’il est physiquement et géographi-quement bien déterminé et attaqué.

La seconde réflexion, bien moinsmatérielle, mais tout aussi importantelorsqu’il s’agit de l’intégrité, est le liende la population à son Etat et à son ter-ritoire. En France, l’armée est unciment très fort, qui a peut-être donnéau peuple français -avec toute sa diver-sité- une cohésion qui n’apparaît passur les cartes. Ceux que le sujet dupatriotisme intéresse pourront se repor-ter au dernier numéro de la revueInflexions qui en traite. �

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28 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

Le 2 juillet 2014 à 11 heures, s’estdéroulée la passation de commande-ment entre le colonel Giraud et le

lieutenant-colonel de Belvata Balasy,quittant et prenant respectivement lecommandement du groupement de sou-tien de la base de défense de Vincennes.

La cérémonie, présidée par le géné-ral de division Coqueblin, s’est dérouléesur la place d’armes du fort neuf deVincennes en présence de nombreusesautorités militaires et civiles.

Le lieutenant-colonel de BelvataBalasy, en provenance de l’état-major

de force de Besançon prend la tête decette unité qui assure le soutien de 40organismes répartis sur 12 emprisesprincipales, ainsi que le soutien de lamission opérationnelle Vigipirate en Île-de-France et des différents plans hom-mage nationaux.

Pour le colonel Giraud, une missionpassionnante s’achève après deuxannées et une autre débute au comman-dement des forces terrestres à Lille où iloccupera la fonction d’adjoint au chefd’état-major. �

La passation de commandement, présidée par le général de division Coqueblin, s'est dérouléesur la place d'arme du Fort Neuf de Vincennes, en présence de nombreuses autorités militaireset civiles, entre le colonel Giraud et le lieutenant-colonel de Belvata Balasy.

ACTUALITÉS MILITAIRESSuite à la lecture du dossier sur les« Femmes d’officiers, et femmes desoldats, des femmes de leur temps »le colonel (er) Gabriel Esnault, pro-motion OAEA 1962, nous fait parve-nir ce poème anonyme.

À NOS ÉPOUSES !Sans la diversité la vie serait austèreDisait joyeusement épouse de militairePrivée d’un foyer fixe sans jamais de répitElle s’arrête partout où il pend son képiDans une garnison ne reste que le tempsDe faire de bonnes œuvres et d’avoir un enfantElle trouve des maisons manquant parfois d’espaceOu vit en H.L.M jamais dans un palaceDéfait mille paquets et la plupart du tempsDoit poser papiers peints entre deux accouchementsElle déplace les meubles et prépare les litsRefait les rideaux trop grands ou trop petitsChaqu’fois qu’elle déménage tandis qu’il caracoleBébé a la coqueluche ou alors la rougeoleRien ne l’étonne plus car elle a tout apprisA se faire très belle, avoir charme et espritElle sait les traditions et chants du régimentEcoute giberner d’un air bienveillantDanse avec des lieutenants parfois entreprenantsEt sait d’un sourire les calmer gentimentElle accepte de valser avec le colonelEt rit à ses propos avec grand naturelSa porte est grande ouverte aux amis du mariQui débarquent soudain pour boire un whiskySi son époux commande elle va organiserDes séries de dîners pour ses subordonnésElle tient de la bourse fermement les cordonsEt fait des prodiges pour être au diapasonPourtant économise pour sa tenue ad hocLe soir faufile sa robe chic sans être snobEt lorsqu’elle finit de payer l’uniformeUn oukase arrive et plus rien n’est conformeA cela s’ajoutent la maison, les enfantsVeiller aux devoirs, réunions de parentsEt quand vient pour l’époux l’heure du combatC’est elle qui assume et les hauts et les basElle supporte sans se plaindre ce souci lancinantD’attendre des nouvelles trop souvent en tremblantMais si tout finit bien et la carrière aussiReste le point d’ancrage de toute la familleCertes un peu fatiguée par trente ans d’arméeMais toujours présente quand il faut assumerIl est juste, messieurs de dire en véritéIl eut été plus dur, sans elles, d’arriverSi notre veste arbore ce signe de valeurElle est aussi à elles, cette légion d’honneur !

Suite à la publication du poème « Leslarmes du drapeau », le lieutenant Valadier,promotion EMIA Bigeard (2009-2011), noussignale que le poème n’est pas du Lcl B. mais,d’un lieutenant de sa promotion. Ce poème estparu sur le blog « le joyeux rebelle ». Il nousrecommande la lecture, sur ce blog, d’un poèmeintitulé « poème d’un soldat de France », signé dupseudo « sergent P. »

L’Épaulette remercie ces deux adhérents deleur contribution et de leur fidèle attachement. �

Courrier des lecteurs

> Passation de commandementau groupement de soutien de labase de défense de Vincennes

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L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 29

ACTUALITÉ

89 km pour « Ceux d’Afghanistan » ci-dessus, et à droitela course féminine de la Sénégazelle.

Course croisière de l’EDHEC à l’arrivée aux Sables d’Olonne.

Àl’issue d’une année remarquablementremplie, la 52e promotion de l’EMIAquitte Coëtquidan en laissant sa marque

sur la lande bretonne.Parmi les nombreuses activités de la pro-

motion, il faut surtout retenir les 89 km pourceux d’Afghanistan. La promotion a aussilutté sur mer.

89 km pour « Ceux d’Afghanistan ».Dans le conflit d’Afghanistan, l’armée

française a perdu 89 soldats. La promotion« Ceux d’Afghanistan » a voulu honorer leurmémoire.

C’était d’abord une épreuve physique(une course relais organisée dans l’école),surtout l’occasion de remettre un don pourles blessés, à la CABAT. C’était enfin unecérémonie autour d’une stèle.

Fière de son nom, la promotion « Ceuxd’Afghanistan » veut promouvoir une orga-nisation aidant à la prise en charge des bles-sés ainsi que des familles des soldats mortspour la France en opération : la celluled’aide aux blessés de l’armée de Terre(CABAT). Nous nous engageons à reverserl’ensemble des bénéfices à cet organisme.

La promotion « Ceux d’Afghanistan »remercie tous les participants (650) pour leurengagement et leur générosité qui a permisla remise d’un chèque de 15 000 € à laCABAT.

Pour marquer durablement le souvenirde ceux qui sont morts en Afghanistan, lapromotion a érigé une stèle, inaugurée par legénéral Windeck, commandant des Écolesde Saint-Cyr Coëtquidan le samedi 1er mars2014.

Cet hommage à été le phare des activitésde la promotion, qui a, comme ses prédéces-seurs participé à la course croisière EDHECet à d’autres activités traditionnelles.

Les sénégazelles de « Ceuxd’Afghanistan » Trois sous-lieutenantsféminins de la 1re brigade de l’écolemilitaire interarmes (EMIA1), ont parti-cipé du 8 au 16 mars 2014 à la course dela Sénégazelle. Défi physique, cettecourse exclusivementféminine est avanttout une action huma-nitaire qui contribueau développement del’éducation desenfants sénégalais.

Les dolos sont surun bateau !

Cette année a mar-qué la 26e participationde l’EMIA à laquelleont pu prendre part dix-neuf sous-lieutenants.Ils se sont engagéssur les différentstrophées, l’habitueltrophée Meraccompagné duskipper profession-nel Paul Meihat, lephysique trophéeTerre avec quatretriathlètes confir-més ainsi que letrophée Sable avechuit sous-lieute-nants.

L’Épau l e t t esouhaite uneexcellente annéede préparation enécole d’armes àses jeunes cama-rades. �

Stele « Ceux d’Afghanistan » pour honorer leur mémoire.

> « Ceux d’Afghanistan » quittent Coëtquidan

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30 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

ACTUALITÉS MILITAIRES

Le samedi 19 juillet 2014, plus de 1 000 élèves desécoles de Saint-Cyr Coëtquidan étaient rassemblésdevant 10 000 spectateurs pour la cérémonie duTriomphe à l’occasion de laquelle le recrutement 2014des officiers de l’armée de Terre a reçu ses galons et,les nouvelles promotions, leur nom de baptême.

> Pensez : changementd’adresseAu moment des grandes transhu-mances des mutations pensez àsignaler votre changement d’adresseafin que nous puissions continuer àvous faire parvenirla revue et garder le contactavec vous.Trop de revues nous reviennent avecla mention :Pli Non Distribuable (environ 700 paran). Ces retours ont un coût :

• en temps (denrée stratégique) poureffectuer des recherches pour vousla ré-adresser ;

• financier car il nous faut laré-affranchir pour vous lafaire parvenir.

En dépit des recherches, il n’est par-fois pas possible de retrouverl’adresse, notamment lorsque la rup-ture résulte d’un départ à la retraite.A cette occasion, pensez également àla possibilité de prélèvement automa-tique SEPA qui vous est offerte (voirpage 64).Vous y gagnez en sérénité.Nous aussi !L’autorisation de prélèvement seradisponible sur le site :www.lepaulette.com

Cela évite de consacrer du temps(encore) et des finances(toujours) pour rappeler deséchéances souvent oubliées dans letourbillon de la vie quotidienne.En outre, ce choix du prélèvementautomatique permet aux « primoadhérents » à titre onéreux (que cesoit en école d’application ou aprèsune période d’éloignement de l’asso-ciation) d’acquitter une « première »cotisation réduite de moitié.Le revers de ce prélèvement automa-tique est qu’il conduit à « oublier »L’Épaulette et donc à ne pas signalerson changement d’adresse, ce quiramène au premier sujet abordé.Le prélèvement automatique ne dis-pense pas de signaler un changementd’adresse.Bonne installation à ceux qui sontconcernés, et notamment à nos jeunesde « Ceux d’Afghanistan ».

La rédaction

«> Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, samedi 19 juillet 2014Triomphe 2014

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L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 31

ACTUALITÉ

Lors du stage « maison mère » aux ESCC legénéral de corps d’armée Hervé Giaume s’estadressé à l’ensemble des officiers de recrutementOAEA, OAES et rang accédant à l’Épaulette en2014, avant leur cérémonie de remise des sabres.

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32 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

ACTUALITÉS MILITAIRES

Missionsbien remplies… pour la« 53e promotion »dans la cohésionfraternelle de l’espritdu commandement.Bon vent à eux !

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Le général Delayen, est né le 16 mars 1921 à St Raphaël,il est décédé en Virginie (États-Unis) le 3 octobre 2002.

ACTUALITÉ

Le général Delayen est né le 16 mars 1921à Saint-Raphaël et décédé en Virginie(Etats-Unis) le 3 octobre 2002.

Après la défaite de 1940 et un court passageen tant que sous-officier au RICM, il estorienté vers la nouvelle école de formationdes officiers installée à Cherchell etMédiouna.

Aspirant en 1944, il participe au débar-quement de Provence puis à la Marche auRhin. Il est le premier officier allié à attein-dre le Rhin et est grièvement blessé.

Pendant la guerre d’Indochine, il sert ausein des commandos Nord Vietnam dont ilfut l’un des leaders charismatiques. II déve-loppe ses théories sur la contre-guérilla. Ilmarque durablement de son empreinte l’ac-tion des supplétifs au sein des commandosNord Vietnam dont il inspire les procédés àla tête du commando n°13. Il expérimente ausein de son commando l’utilisation intensivedu réseau fluvial comme moyen d’infiltra-tion. II est rejoint et soutenu dans ses expéri-mentations par les marins de la DivisionNavale d’Assaut (D1NASSAU).

En Algérie, il crée le commando Yataganau sein de la Demi-Brigade des FusiliersMarins (DBFM), constitué de supplétifsalgériens et de harkis et fait évoluer les prin-cipes émergés pendant la guerred’Indochine.

Il suit un stage au Command and StaffCollege aux Etats-Unis à la fois en tantqu’élève et en tant que conseiller particuliersur la contre-guérilla.

Il commande le 2e Régiment d’Infanteriede Marine (2e RIMa) au début des annéessoixante-dix.

Il termine sa carrière au sein de l’arméede Terre au poste de conseiller du généralcommandant les forces françaises au Tchadpuis en tant que conseiller auprès du chefd’état-major de l’armée tchadienne de 1970à 1977. Nommé général en 1977, il quitte leservice actif en 1978.

Pourquoi choisirle général Delayen ?Un combattantà la pointe de l’action.

II a participé à tous les conflits majeursdepuis la seconde guerre mondiale. Il a tou-jours été volontaire pour s’engager dans lesopérations les plus dures.

Il pratique le combat d’imbrication quidemande une force de caractère remarqua-ble. Personnage charismatique toujoursengagé au cœur de l’action, il était ledeuxième officier français le plus décoré

avec dix-neuf citations et trois blessuresreçues au combat.Un meneur d’homme.

Doté d’une grande ouverture d’esprit, ila réussi à entraîner des hommes de tous leshorizons (supplétifs indochinois et algé-riens), et de toutes les armes dans tous lesconflits auxquels il a participé.Un officier novateur.

Face aux évolutions de la guerre, il a sus’adapter en permanence au milieu et auxenjeux du moment pour rendre l’outil qu’onlui avait confié le plus cohérent et le plusefficace possible. �

L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 33

Le chant de promotionde la « Delayen ».

> Adressé par le SLT Pierre-Henri Davidofficier de communicationde la promotion « Delayen ».

> De la 53e promotion à la « Delayen »

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Cette déflagration allait avoir desconséquences incalculables pourl’avenir de la planète. La célébra-tion du Centenaire de la guerre

1914-1918 est un événement internatio-nal qui a une place légitime dans ledépartement d’Indre-et-Loire.Mobilisant 60 millions de soldats, dontprès de 8 millions de Français. laPremière Guerre mondiale touche dra-matiquement dans leur chair 40 mil-lions d’hommes, qui furent tués, affreu-sement mutilés ou blessés. Cette tragé-die se répercute fatalement sur plu-sieurs générations, tout en bouleversantla carte de l’Europe et la prépondéranceéconomique et politique universellequ’elle représentait. Bien que situé loindu front, le département d’Indre-et-Loire contribue singulièrement à l’ef-fort de guerre par la mobilisation de35 000 hommes, parmi lesquels 10 000tomberont pour la France.Sur le plan sanitaire, le départementouvre une cinquantaine d’hôpitauxsecondaires sur près de 90 sites diffé-rents. L’école militaire de pilotage,créée en octobre 1915 à Parçay-Mes-lay sur un terrain de manœuvres d’in-fanterie, est cédée en novembre 1917aux Américains, qui installent égale-ment à Tours le service de soutien deleur corps expéditionnaire.Cette brève plaquette permet aux collé-giens d’honorer le courage et le sacri-fice bouleversant de nos anciens,notamment à travers l’épopée vaillantedes unités militaires tourangelles. �

Le général de division Jean-Marc RipollCommandant les Écoles de l’armée de Terre,

Délégué militaire départemental d’Indre-et-Loire

Fantassins en 1914 (en Lorraine)…Le 32e RI à Verdun (avril 1916).

34 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

HISTOIRE

Le 66e RI en Artois (mai 1915).

Carte des combatsdu 66e régiment d’infanterie de Tours.

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Le drapeau « mutilé » du 66e RI à Paris pour le défilé du 14 juillet 1917.

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L’Épaulette a retenu ce travail du lieutenant-colonel Pasteau, fait en collaboration avec lesorganismes et associations d’Indre-et-Loire, pour son aspect pédagogique exceptionnel.En effet, il s’adresse aux jeunestourangeaux et leur montre quela guerre c’était d’abord leursancêtres et pas seulement cesanonymes qu’on appelait« Les Poilus ». Les combattantstourangeaux de la Première Guerremondiale .

«> Août 1914 : le début de la 1re Guerre mondialeII y a 100 ans : en aoûtLa Grande Guerre éclatait

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L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 35

HISTOIRE

Le 32e RI à Verdun (avril 1916).

Lorraine • Grand Couronne : août 1914Baptême du feu près de Nancy avec le premier mort du régi-ment et la découverte de nombreux ennemis tués dans labataille.La Marne • Fère-Champenoise : septembre 1914Les combats de Connantray du 8 au 10 sont très violents : « ons'éventre à la baïonnette, on se fusille à bout portant ».1 287 soldats sont hors de combat, soit le tiers de l’effectifdu 66e, dont le drapeau a été mutilé.Flandres • Yser : octobre 1914 - avril 1915Attaques asphyxiantes le 25 avril près d’Ypres : les soldats nesont pas équipés de moyens de protection élaborés.Artois • Mont-Saint-Eloi : mai 1915 - février 1916La guerre de position fait découvrir aux fantassins laviolence de l'artillerie allemande : « À peine sorti des tran-chées, un infernal barrage d’artillerie se déclenche ».Verdun • Cote 304, Bois Camard : avril - mai 1916« Notre mot d’ordre est tenir ». Durant des semainesentières, les combattants se terrent, continuellementsecoués par l’écrasante artillerie allemande. Début mai, auprix d'efforts surhumains, le « Six-Six » a tenu face a l'en-nemi et laisse la Cote 304 dans les lignes françaises.Champagne • Souain : juin-septembre 1916Secteur calme, où de gros travaux d'infrastructure sont réa-lisés dans les tranchées. Le poilu s’adonne à l’artisanat parla réalisation de figurines, protégé dans de récentes etsolides cagnas (abris souterrains).Somme • Morval, Boucliavesnes, Prosnes : octobre1916 - mars 1917Retour aux violentes réalités de la guerre, mais aussi de l’hi-ver. La boue inonde les tranchées et engloutit les malheu-reux soldats ayant pris place dans des trous d’obus remplisd’eau.Aisne • Chemin des Dames, Craonne : mai-juillet 1917Le haut-commandement ayant sous-estimé la capacité dedéfense des Allemands, l’offensive est un cruel échec. Dansle désarroi, certains régiments refusent de reprendre le com-bat. Il n'y a pas eu de mutinerie au 66e RI. Un mouvementd'humeur se produisit tout de même le 21 mai, sans entraî-ner de condamnation à mort.Lorraine • Toul, Vaufey, Bauzemont : Juillet 1917- février 1918Dans la région de Toul, une attaque chimique neutralise ànouveau une partie du régiment le 6 décembre.Somme • Rouvrel, Moreuil : avril-juillet 1918Le 18 avril, le « Six-Six » mène une difficile contre-attaque !Les vagues refluent sous la nappe de balles, mais les offi-ciers se lèvent, debout devant la mitraille. et les hommesrepartent... les mitrailleuses tirent follement, la napped’acier de leurs projectiles rase le sol en tous sens et il faut D

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Cet été là…

3. L’uniforme du combattantde 1914 se compose d’un lourdmanteau de laine« gris de fer bleuté »,communément appelé capote,dont les pans sont relevés encampagne.Le pantalon rouge garance estrecouvert sur le basdes mollets par desjambières de cuir.Un képi rouge et bleu coiffe lesoldat. Le paquetage de 30 kgest chargé sur son dos.Il est armé d'un fusil Lebelet d'une baïonnette :la « Rosalie ».4. En avril 1915, la tenue dupoilu est adaptée à la situa-tion tactique ; moins voyante,elle est d’un bleu-gris baptisé« horizon » et le casque Adrianremplace le képi.La guerre de positionstabilise le soldat, il n’a plusde havresac pour sa tenuede combat.

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1. Le casque Adrian a été conçu pour protéger la têtedes combattants, des éclats d’obus. Il avait étéremarqué qu'en 1914, 77% des blessés l’étaient de latête et que la quasi totalité des lésions entraînaientla mort. Dès son adoption, le nombre deblessures fatales est divisé par cinq. Fabriqué à20 millions d'exemplaires et adopté par de nom-breux pays alliés, ce casque sauva des centainesde milliers de soldats pendant plusieurs années.

2. La Croix de guerre fut instituée en avril1915 afin de récompenser publiquement lesactes héroïques des combattants.Les couleurs du ruban reprennent celles de lamédaille de Sainte-Hélène, qui récompensales derniers grognards du Ier Empire

On prétend que le premier poilu à la recevoirfut le caporal Métivier, alors affectéau 66e d'infanterie.Elle a été décernée à plus de 1 200 000combattants français et alliés, ainsi qu’àplus de 700 unités militaires et à prèsde 3 000 communes.

se coucher sur le glacis, au milieu des morts et des agoni-sants ». 370 officiers et soldats sont hors de combat.Champagne • Dormans, juillet 1918Le 15, les Allemands tentent une offensive majeure quiéchoue. Sentant la fin de la guerre proche, ils concentrentleurs derniers efforts dans ce « Friedensturm ». c’est-à-direl’assaut de la paix. Le général Gouraud brise sur la Marnecette ultime attaque qui inverse de façon irrémédiable latournure de la guerre.Le 66e exploite la situation en délivrant Dormans« L’espérance nous fait oublier notre fatigue ». Il est à nou-veau décoré de la croix de guerre (citation à l’ordre de l’ar-mée), qui lui fera attribuer la fourragère aux couleurs de laMédaille militaire.Verdun • Vaux, Bois d’Ormont : août - novembre 1918Retour en Meuse pour relever le dispositif défensif. Les tran-chées et les bois sont Jonchés de cadavres. De nombreux pri-sonniers sont capturés.Lorraine • Nancy : novembre 1918L’armistice est signé alors que le 66e RI est déployé dans levillage de Tonnoy, région dans laquelle il avait commencé laguerre à la fin de l'été 1914. En passant par la Moselle. Il partcontrôler le désarmement de la Rhénanie jusqu'au 6 juillet1919, date de son retour triomphal à Tours. �

> Chroniquehistorique du SHDpar le Lcl Plantec

4 juin 1859 : bataille de Magenta (Italie). La bataille deMagenta se termine par une victoire franco-sarde contre lesAutrichiens. Dans la nuit du 2 au 3 juin, le génie français,protégé par l'artillerie, jette un pont de barques de 180mètres à Turbigo : le IIe corps d'armée peut commencer àtraverser afin de soutenir les premiers combats à Turbigo etRobecchetto.4 juin 1958 : « Je vous ai compris ! » (Alger). C’est l'undes discours les plus célèbres de Charles de Gaulle.Prononcé sur le Forum à Alger, quelques jours après l'inves-titure de de Gaulle et devant des milliers de spectateurs quil'acclament comme le sauveur de l'Algérie française.5 juin 1967 : guerre des Six-jours. Devançant une proba-ble attaque de ses voisins, l'Etat d'Israël anéantit en unejournée l'armée de l'air égyptienne avant de déclencher uneoffensive terrestre jusqu'au canal de Suez. Basculant soneffort, Tsahal conduit la même attaque foudroyante contrela Syrie, la Jordanie et le Liban, et atteint ses objectifs (dontle contrôle de Jérusalem et du plateau du Golan) en 6 jours.6 juin 48 (avant Jésus Christ) : bataille dePharsale (Grèce actuelle). César, bien qu’en inférioriténumérique (22 000 hommes), vient battre en Grèce, l’arméede son adversaire Pompée (45 000 hommes) qui vient de s’yreplier.10 juin 1944 : massacre d'Oradour sur Glane (Près deLimoges). Tentant de rejoindre la Normandie où les Alliésont débarqué 4 jours plus tôt, la division SS Das Reich est« accrochée » par des résistants qui multiplient les actionsdestinées à la freiner. Pour mettre un terme à ce harcèle-ment, une compagnie SS massacre la population du paisi-ble village d'Oradour sur Glane. 642 personnes (hommes,femmes et enfants) sont méthodiquement assassinées, levillage détruit. La veille, à Tulle, 99 habitants ont été penduset une centaine déportée.4 juillet 1943 : opération Citadelle. La Wehrmachtlance l'opération destinée à réduire le saillant de Koursk,avec 900 000 hommes, 1800 avions et 2700 chars (dont lespremiers Panthers et Tigres). Renseignée sur l'offensive,l'armée rouge l'attend avec des forces supérieures, dont desnuées de chars T34 et de chasseurs IL-2. Des milliers dechars s'affrontent jusqu'au 12 juillet, jour du lancement dela contre-attaque soviétique. �

Prisonniers allemands après la bataille duHamel. The australian victories – JohnMonash - SHD. (Terre A2g 1975).

> Retrouvez toute la chronique surle blog / http://alphacom.unblog.fr

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Lavancée spectaculaire de l’Etat islamique enIrak et au Levant (EIIL) dans le nord de l’Irakne fait que confirmer les divisions ethnico-religieuses du pays. L’avancée djihadiste

devrait s’arrêter aux portes de Bagdad, où se trouvela limite confessionnelle entre sunnites et chiites.La décomposition de l’Irak ne sera pas sans consé-quences sur l’équilibre général du Moyen-Orient.Aujourd’hui, seules les puissances régionales sonten mesure de mettre un terme au chaos. Parmicelles-ci, l’Iran peut jouer un rôle précieux.

Comment interpréter la désintégrationactuelle de l’Irak ?

Le chaos récent en Irak est la conséquenceultime de la deuxième Guerre du Golfe (2003) quia mis fin à l’État irakien créant un profit d’unémiettement régional. Nous nous trouvons actuel-lement dans la situation de l’Irak du XIIIe siècle,lorsque Bagdad était divisée en deux partiesrivales. La partie Est, qui abritait le palais du califeétait plus peuplée, mais en ruines. Elle s’opposait àBagdad-Ouest, majoritairement chiite.

Seuls, deux ponts faisaient la jonction entre lesdeux parties. On peut également rapprocher lasituation présente de celle du XVIe siècle, périodependant laquelle l’Irak fut soumis aux influencesconcurrentes de l’Iran et de la Turquie : Bagdadchangea trois fois de mains entre 1508 et 1638.

Est-il envisageable que l’Iran puissecontribuer à une stabilisation de l’Irak ?

Le rêve des djihadistes est en train de seconcrétiser : la renaissance du califat mésopota-mien, éteint depuis le XIIIe siècle avec la fin desAbbassides. À l’époque, l’Empire ottoman avaitrétabli l’unité du croissant proche-oriental, mais lecoeur de l’islam ottoman était passé à Istanbul. Larelative tolérance religieuse ottomane avait auto-risé la cohabitation sur place entre chiites, sunnites,chrétiens, yézidis et druzes.

La fracture ethnique étant plus forte quel’unité religieuse, les tribus du Hedjaz avaient puse soulever en 1916 contre l’Ottoman sans craindrel’accusation de fitna, de diviser la communautémusulmane, laquelle n’existait qu’en rêve ou dansle lointain souvenir du Prophète. Après sept sièclesd’oubli, le califat sunnite peut donc renaître. De laSyrie orientale aux frontières de l’Iran, un conti-nuum islamiste est en train de se mettre en placegrâce au ralliement des tribus sunnites, obtenu parl’action de Nouri al-Maliki en Irak. La véritablenouveauté dans la prise de la riche région pétroli-fère de Mossoul n’est pas l’extraordinaire pousséede l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL),mais l’inefficacité totale de l’armée irakienne et lacollaboration opportuniste des responsables de lamajorité sunnite du nord du pays.

Celle-ci ne durera sans doute pas, mais enattendant l’islamisme guerrier a montré sa forceface au gouvernement chiite compromis avec lesEtats-Unis et un système démocratique honni dessunnites, qui ne forment qu’un tiers des musul-mans irakiens.

La prise de Bagdad n’est toutefois pas pourdemain. La ville est en majorité chiite et les sun-

nites n’en contrôlent qu’une partie de la rive occi-dentale. Les « soldats » de l’EIIL ne doivent leuravancée qu’au soutien sunnite et celui-ci ne leursera d’aucune utilité lorsqu’ils atteindront la limiteconfessionnelle au nord de Bagdad. Des combatsviolents auront certainement lieu aux abords de lacapitale et sur les marges des zones sunnites, maisle cœur de l’espace chiite devrait rester intact, carle degré de mobilisation des chiites dépasse de loincelui des sunnites, attentistes ou mollement ras-semblés derrière les djihadistes. Il suffit d’undébordement des troupes djihadistes pour qu’enquelques heures se recréent les milices chiites,appuyées et armées par l’Iran. Si elle veut s’im-planter durablement dans la partie sunnite, l’EIILn’a aucun intérêt à pousser trop loin les provoca-tions vers le sud. L’avenir à moyen terme pourl’Irak est une partition ethnico-religieuse. Au nord,notamment à Mossoul, la purification islamiste aévacué depuis déjà dix ans la majorité des chré-tiens arabes (3,5 % des Irakiens en 2003) ; lespopulations kurdes (21 %) garantissent leur propresécurité dans le Kurdistan irakien. Reste à « stabi-liser » (litote pour « purifier ») les frontières de lazone sunnite et à uniformiser à l’intérieur de celles-ci les modes de vie selon les règles de la charia etd’un islam salafiste qui devra, tôt ou tard, recevoirl’assentiment de la population s’il veut durer.L’histoire de la révolution iranienne montre que ceralliement de la majorité peut advenir et durer aumoins quelques années, pourquoi pas en utilisant lesuffrage universel. Le dernier scénario est le conflitinter-religieux chiites/sunnites, provoquant uneguerre civile généralisée avec des attentats et descombats de rue à Bagdad et tout autour.

Ce scénario « syrien » est toutefois peu proba-ble, car l’EIIL s’épuisera rapidement face auxmilices chiites et a besoin de conserver ses forceset ses bases arrières pour l’avenir. Au Moyen-Âge,c’est la division du califat qui permit aux croisés

36 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

TRIBUNE LIBRE« Le point de vue développé dans cet article n’engage que ses auteurs et ne sauraitêtre considéré comme une position officielle des Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan oude leur centre de Recherche (CREC).»

de reprendre Jérusalem.

Comment vont réagirles occidentaux ?

L’attitude occidentalene devrait pas dépasser lesfrappes ciblées et le soutienlogistique au gouverne-ment irakien, c’est dire queles États-Unis et l’UE ont,depuis déjà longtemps,perdu la main sur cette par-tie d’échecs. À l’évidence,l’Iran peut jouer un rôlemajeur pour stabiliser lasituation. Il ne faut pasoublier que la frontière cul-turelle entre les deux paysest somme toute, très artifi-cielle. Pendant des siècles,la Mésopotamie a irriguéculturellement l’Iran aché-ménide. Puis la situations’est renversée : l’Irak estdevenu un relais essentielpour la transmission de la

culture et de la religion persane dans l’ensemble dumonde musulman. Cette transmission a été un vec-teur essentiel de stabilisation. L’Irak a été touché àtel point par l’influence de la Perse que la partiesud de la Mésopotamie est nommée del-e-Iranshahr (littéralement, « le cœur du royaumed’Iran »). Au XVe siècle, la plupart des Irakiensparlaient d’ailleurs le persan. L’Irak n’est donc pasun territoire comme un autre, il occupe une placeextraordinaire dans l’imaginaire chiite. Ses lieuxde pèlerinage s’inscrivent dans une géographiesacrée intimement liée à celle de l’Iran.

Comment pourrait s’effectuercette stabilisation ?

L’affermissement des liens économiques entrel’Iran et l’Irak oriental peut contribuer à stabiliserl’Irak, qui présente un intérêt économique trèsancien pour l’Iran. Sous l’époque sassanide, cetteprovince rapportait le tiers de l’impôt foncier del’empire. Les découvertes archéologiques indi-quent qu’elle était en lien avec toutes les autresrégions perses. Malgré les disputes récurrentes, lesrelations furent assez bonnes au XXe siècle.Toutefois, les rivalités des grandes puissances, quis’expliquent en raison des richesses minérales, ontempoisonné les relations entre les deux pays.

La guerre Iran-Irak (1980-1988) s’inscrit dansce cadre. Depuis 2003, les relations se sont norma-lisées et la coopération économique s’est approfon-die.

Aujourd’hui, la stabilisation de l’Irak ne seraguère possible sans les investissements iraniens.L’émergence de l’Iran, en tant que puissance éco-nomique responsable, constitue par conséquentl’une des conditions essentielles de la paix danscette région fortement déstabilisée. Toutefois, pourassumer le rôle de puissance régionale responsa-ble, l’Iran doit avant tout rentrer dans le « concertdes nations ». �

Adressé par M. Thomas Flichy du centre de recherche des Écoles de Coëtquidan. (Synopsis)

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Le siège deBagdad en

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persane.

Géostratégie

> L’Irak dans la tourmenteComment mettre fin à la guerre ?

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L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 37

Ancien directeur de l’École de guerre, professeur associé àSciences Po Paris et enseignant à HEC, le général VincentDesportes a tenu, à l’amphithéâtre de Sciences Po Dijon, uneconférence intitulée « Les défis pour la défense de la France

dans le monde : de la guerre totale en 1914 à la guerre d’aujourd’huiet de demain ».

Vaste programme !Les 50 mn qui m’ont été accordées par votre association ne me permettront que desurvoler cet immense sujet, mais nous aurons du temps pour nos échanges, ce qui meparaît le plus important.Deux grandes parties dans mon propos : les guerres où nous combat-tons aujourd’hui et leurs leçons ; les guerres que nous ferons demain.Je n’insisterai pas sur le premier conflit mondial, beaucoup d’autres, dans les quatreannées à venir, en parleront plus savamment que moi. En tant que professeur de stra-tégie, j’en retiendrai une leçon essentielle : si ce conflit terrible a conduit aux héca-tombes que l’on connaît, c’est parce qu’il a été conçu, puis conduit, par des non-stra-tèges, idéologues de la bataille pour elle-même : Schlieffen puis Moltke du côté alle-mand, Joffre du côté français.Ce conflit, profondément a-stratégique, a été construit comme un immense fait tac-tique, et non comme un fait stratégique, et a été conduit, au moins initialement, pardes tacticiens et non par des stratèges.Mais revenons à nos guerres.L’année 2013 a été particulièrement militaire : on aurait tort de ne pas en tirer lesleçons. L’année 2014 est déjà aussi riche d’enseignements, en particulier sur la réa-lité du monde tel qu’il est.

I - NOS GUERRES D’AUJOURD’HUI

2013 aura donc été très militaire avec deux interventions majeures, Serval au Malipour lancer l’année, Sangaris en République Centrafricaine pour l’achever, avec, àmi-parcours, une opération en Syrie restée sans nom pour avoir été bloquée au der-nier instant.En miroir, deux textes fondateurs : le Livre blanc officialisé le 29 avril, dont la tra-duction budgétaire, la Loi de Programmation Militaire, à été approuvée par les deuxchambres au cours du dernier trimestre.La puissante contradiction entre les faits – les interventions – et le discours – les deuxtextes – qui organisent parallèlement la dégradation progressive mais certaine de noscapacités militaires, ne peut que frapper les esprits. L’interventionnisme, parfaite-ment légitime dans les trois cas, est incohérent… jusqu’à l’absurde.De cette « année stratégique » forgée de contradictions, plusieurs leçons peuventêtre tirées.

J’en retiens dix dont cinq leçons très concrètes d’abord !

Leçon n°1 : l’évidence des inadéquations.Inadéquation d’abord entre notre politique extérieure, qui s’appuie à justetitre sur nos capacités militaires, et notre politique militaire qui tend à réduire cesmêmes capacités selon des logiques parfaitement déconnectées de leurs raisonsd’être.Inadéquation ensuite entre les modèles de forces vers lesquelles nous nous dirigeonsinexorablement - des forces réduites de haute sophistication, de plus en plus aptes àremporter les batailles et de moins en moins capables de gagner les guerres – et lesguerres conventionnelles qui exigent des formats et des moyens dont nous nousdépouillons allégrement. La crise ukrainienne vient de confirmer cette leçon : notremodèle, à peine suffisant pour nos interventions extérieures, est inexistant dès qu’ils’agit de défense collective – et c’est bien de cela qu’il s’agit aujourd’hui !

Leçon n°2 : nous ne pouvons fuir nos responsabilités et nosintérêts, ils nous rattrapent.En particulier, nous ne pouvons pas échapper à l’Afrique. Cette politique d’éloigne-ment, initiée dès les années 1990, n’a pas su se donner les moyens du succès. Le pire

pour le monde, pour la France, serait une Afrique profondément déstabilisée, faibleéconomiquement, qui aurait le plus grand mal à faire face à l’inexorable mais pro-chain - 20 ans - doublement de sa population. Des Etats baroques que nous lui avonslaissés, nous n’avons pas su l’aider à faire des Nations.Dès lors, pour un moment, nous devons nous réengager fermement, militairement enparticulier, pour construire des structures fiables de sécurité panafricaines et rebâtirdes armées qui constituent souvent l’indispensable ossature de ces Etats fragiles.

Leçon n°3 : la fin du rêve européen.Plus que beaucoup d’autres, les Français ont été européens, en matière militaire enparticulier. 2013 nous contraint au réalisme.Allons vers l’Europe, mais arrêtons de nous départir des moyens nécessaires à l’exer-cice de nos responsabilités et à la protection de nos intérêts ; l’Europe elle-même ena besoin pour que soient remplies les missions dont seules les armées françaises sontcapables. Tant qu’il n’y aura pas de vision stratégique commune, il n’y aura pas dedéfense commune, car, dans chaque Etat-membre, le sentiment de solidarité européenn’est pas assez fort pour imposer le risque politique national. Alors, pour longtempsencore, ne pourront être partagées que les capacités, aériennes et navales, dont l’en-gagement ne constitue justement pas un risque politique. Le « pooling and sharing »ne fonctionne que quand il n’y a pas de risque politiqueLe Mali (intervention + protection EUMM) en offre un exemple frappant. On peutmutualiser des capacités mais pas des forces. L’intervention de troupes au sol est tropdangereuse pour dépasser les égoïsmes nationaux : préservons les nôtres si nous vou-lons maîtriser notre action extérieure.

Leçon n°4 : nous ne pouvons pas commander à la guerre.Le rêve du politique, c’est l’intervention puissante, rapide, ponctuelle, qui sidère.C’est le mythe cent fois invalidé du « hit and transfer », du choc militaire qui condui-rait directement au résultat stratégique et, dans un monde parfait, au passage de relaisà quelques armées vassales immédiatement aptes et désireuses d’assumer elles-mêmes les responsabilités. Las ! Les calendriers idéaux sont toujours infirmés par la« vie propre » de la guerre. De la première bataille à « la paix meilleure » qu’elle vise,il y a toujours un long chemin chaotique qui ne produit le succès que dans la durée,l’effort et la persévérance.

Leçon n°5 : le volontarisme ne remplace pas les moyens.Dès lors que, pour de multiples raisons, le « paradigme de destruction » ne peut plusêtre le paradigme central de la guerre, dès lors qu’il faut agir dans des contextes oùle facteur multiplicateur de la technologie est très réduit, dès lors que la légitimité dela bataille ne peut se mesurer, ex-post, qu’à l’aune du résultat politique, l’instanta-néité et la « foudroyance » ne fonctionnent plus.La capacité à durer, les volumes déployables, les contrôles des espaces, redeviennentdes données essentielles, ce qui remet d’autant en cause les évolutions de nos arméeset ce terrible « manque d’épaisseur stratégique » qui les caractérise aujourd’hui.

Cinq leçons plus larges ensuite.

Leçon n°6 – La guerre n’a pas changé de nature, mais elle a changéde visage.> Les nouvelles conditions des interventions.D’abord nous sommes passé du Tribunal de la force – dans laquelle nous excellons -à l’affrontement des volontés, où nous n’avons plus que rarement l’avantage. Vis-à-vis de l’adversaire, les objectifs ont changé, il ne s’agit plus uniquement de détruire,(nous l’avons fait de manière remarquable au Mali) mais autant de contenir, etsurtout d’intégrer – et là nous sommes à la peine en RCA.Ensuite nous passons du « paradigme napoléonien » (centralité de la bataille, culte del’offensive, destruction de l’ennemi, victoire intégrale) au « paradigme de la paix ».L’horizon de la bataille, c’est la paix qui la suit. Les dimensions culturelles, sociales,économiques, politiques de la guerre sont essentielles. Leur poids est plus importantque la dimension militaire. La bataille n’a plus de fin en soi, il faut créer de nouvellesconditions d’où émergera le succès stratégique.Au-delà, il faut pouvoir passer de la « paix négative » à la « paix positive », enétablissant les conditions du « gagnant-gagnant ». C’est ce qu’on est en train de faire

TRIBUNELIBRE

«> Les défis pour la défense de la France dans le monde depuis 1914Exposé du général (2s) Vincent Desportes au profit des membres de l’ONM de Dijon

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ont eu un effet profond sur la perception de la France dans le monde et par sespartenaires.

> N’intervenir que là où cela a du « sens stratégique » :Premièrement, quand notre action vise à préserver nos intérêts, à être à la hauteur denos responsabilités quand l’action envisagée est compatible avec nos moyens (Maliau contraire de l’Afghanistan) Définir des objectifs atteignables.Serval est un cas d’école, les objectifs fixés par le Président de la République et l’étatfinal recherché ont été clairs et compatibles avec les moyens disponibles, à contrario,en Afghanistan, les objectifs ont très vite dérivé et dépassé les moyens dont la coali-tion disposait (en termes de temps et de capacité de contrôle de l’espace terrestre enparticulier).Ensuite, « ne pas faire le premier pas sans envisager le dernier » (Clausewitz) et avoirune stratégie de sortie : Mali opposé à RCA.Enfin, « apprécier correctement le genre de guerre que l’on entreprend afin de ne pasla prendre pour ce qu’elle n’est pas » (Clausewitz). En Irak comme en Libye, on partpour une guerre symétrique qui dégénère très vite en guerre asymétrique. Évaluersans aveuglement les conséquences d’une intervention, surtout si l’on n’a pas l’inten-tion d’aller jusqu’au bout. L’Irak et la Libye ont provoqué/renforcé le chaos régionalet ont créé d’autres conflits régionaux, en cascade.

Leçon n°10 : - Notre position internationale passe par nos capacitésmilitaires.La crédibilité de la dissuasion passe par notre capacité à intervenir dans les crises età y payer le prix du sang. Donc la sauvegarde de la dissuasion passe par la préserva-tion de capacités conventionnelles crédibles et par l’utilisation régulière de cesforces.

> Notre place au Conseil de Sécurité de l’ONU et notre influence dans les affaires du monde.Elle est d’abord fondée sur notre capacité à agir de manière concrète dans les crises(capacité et crédibilité). Nous devons donc préserver cette capacité. En particulier,conserver et conforter notre capacité à agir comme « nation-cadre » et à « entrer enpremier ».

Voilà pour nos guerres d’aujourd’huiLa France est, et se veut, à juste titre, une grande nation, ce qui suppose des capaci-tés d’action, militaires en particulier. En nous montrant clairement à la fois ce que saitfaire notre appareil militaire et ses évidentes limites, 2013 nous réveille et nousrappelle que le premier devoir du stratège est de proportionner l’enjeu et les moyens.

II - NOS GUERRES DE DEMAIN

> Que sera la guerre en 2030. En dix idées…1 – La guerre « sera ».Tant qu’il y aura des hommes, la guerre sera. Point. Désolé. Freud disait : « on nepeut pas purifier l’homme de la guerre ». Il a, hélas, définitivement raison. La guerre,en particulier entre grandes puissances, semblait appartenir au passé, sous les effetscombinés de la paix démocratique, économique et institutionnelle. C’est une erreurde jugement. Nous ne devons pas oublier que le début de la guerre en 1914 a mis finà la première mondialisation. Les liens entre les économies et les cultures euro-péennes étaient si étroits que beaucoup estimaient alors la guerre impossible, irration-nelle et contraire aux intérêts de tous et pourtant, cette guerre a tué, au bas mot, vingtmillions d’êtres humains. La toute puissance militaire ne peut plus qu’interdire cer-tains scénarios, mais ne prévient pas les conflits nés de l’évolution du monde : affir-mations identitaires et religieuses, rareté relative des ressources et tentation de leurcontrôle, déplacement de populations.

2 – Il est très difficile de prédire les formes futures de la guerre.Il faut se montrer d’autant plus modeste dans cet exercice que la guerre est d’abordun exercice dialectique, un exercice de contournement de la puissance et de lavolonté de l’autre. D’autant plus modeste ensuite, que la guerre est soumise aux « loisd’action réciproque » de Clausewitz (« À la guerre, chaque adversaire fait la loi del’autre ») et donc que, en termes de prospective stratégique et opérationnelle, les pro-

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TRIBUNE LIBRE

au Mali, et c’est absolument fondamental.Il faut savoir passer du conflit « terminé » (accord entre les protagonistes) au conflit« résolu » (les causes profondes n’agissent plus), puis le transformer en « paix dura-ble » (adversaires réconciliés).

>Le rendement décroissant des armes.Nous avons des systèmes d’armes toujours plus performants qui produisent des résul-tats toujours plus décevants (exemple typique : l’Afghanistan, et l’extravagant diffé-rentiel technologique).Nous savons donc de mieux en mieux gagner des batailles et nous sommes de moinsen moins capables de gagner des guerres car notre supériorité technologique n’influeque sur les deux premiers niveaux de la guerre (technique et tactique), alors que, sila bataille se gagne à ces deux niveaux, la guerre se gagne aux trois autres niveaux,l’opératif, le stratégique et le politique.

> L’emploi de la force crédibilise la force, en particulier nucléaire.Le recul de la Grande-Bretagne fin août dans l’affaire syrienne a décrédibilisé mili-tairement la Grande-Bretagne. Aujourd’hui, sa force de dissuasion nucléaire n’estplus crédible.A contrario, notre dissuasion nucléaire sort renforcée de nos engagements en Libye,Mali et Centrafrique.Tout porte à croire que le Président français - quelle que soit son appartenance poli-tique - n’a pas peur d’utiliser la force militaire et qu’il serait ferme en cas de crisemontant jusqu’au seuil nucléaire.

Leçon n°7 : la mort de deux mythesLa guerre à distance a un effet militaire sans effet politique. La projection de puis-sance sans projection de forces ne fonctionne pas, elle détruit sans maîtriser la recons-truction et crée le chaos. L’efficience de la guerre aérienne est une illusion : elle créedes économies au début (minimisation du risque politique) mais pas de résultat final.À la fin, il faut contrôler l’espace, sinon il n’y a pas de résultat politique (se méfierde la nouvelle idée américaine à la mode, le « light footprint » qui correspond à latraditionnelle vision prédatrice américaine).

La guerre courte n’existe pas. Le rêve du « first in, first out » et du « hit and transfer »n’a pas marché pour les Américains en Irak, pas plus que pour nous au Mali. Il n’y apas d’autre solution que de s’engager franchement dans la reconstruction des arméeslocales, seul ticket stratégique de sortie des théâtres d’opération. D’ailleurs le « hitand run » n’est pas un facteur de stabilité, nous en sommes à la cinquième opération« coup de poing » en Centrafrique, 34 ans après la première, Barracuda en 1979.Une opération qui dure n’est pas forcément une opération qui s’enlise.

Leçon n°8 – Des forces armées remarquables … en voie de disparition.L’ « art français de la guerre » a un excellent ratio d’efficience (voir Libye + Mali)qui met en œuvre la violence retenue, juste suffisante à l’opposé de ce que font lesUSA. Nous sommes efficaces, pour nous et pour l’Europe, dans l’exacte zone quicorrespond à nos responsabilités et à nos menaces. Nous avons la culture de la for-mation et de l’entraînement des troupes étrangères dans la bonne intelligence de l’au-tre (le contraire des Américains).Nous avons des forces armées de très haut niveau opérationnel, mais nous manquonsd’épaisseur stratégique d’où une incapacité à « suivre », à transformer en succès poli-tique l’engagement des armes et à recueillir le fruit des efforts consentis.Nous avons, par ailleurs, des discontinuités capacitaires dangereuses et s’agrandis-sant qui matérialisent une autonomie stratégique perdue.Une dégradation très rapide de notre outil se chiffre nottamment par une chute effec-tive de 25% de nos capacités conventionnelles de la LPM 2008/2013, une chute pro-grammée de 25% de la LPM 2014-2019, une chute beaucoup plus probable de 50%et la détérioration de l’ordre de 75% de nos capacités en un peu plus d’une décennie.

Leçon n°9 : Il faut respecter les grands principes stratégiques.Il ne faut s’engager que si l’on peut influer au niveau stratégique, sinon, on use sesforces sans capacité d’influence, on est plutôt discrédité et on ne gagne rien en image.UK en Irak et en Afghanistan ; F en Afghanistan ; a contrario, la Libye et le Mali

«> Les défis pour la défense de la France dans le mondeExposé du général (2s) Vincent Desportes au profit des membres de l’ONM de Dijon

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TRIBUNELIBRE

phéties ne sont pas autocréatrices, mais plutôt autodestructrices.Soyons donc modestes. N’imaginons pas la guerre de demain : nous chercheronsjuste à nous adapter à celle que l’ennemi nous imposera. Ce constat place bien lacapacité d’adaptation au sommet de la hiérarchie des qualités des militaires et dessystèmes militaires et la créativité au cœur même de la stratégie, celle qui fait de lastratégie, comme l’écrit le général Beaufre, un « processus d’innovation perpé-tuelle ».L’exemple américain est tout à fait instructif à cet égard. Vous vous rappelez le mythede la révolution dans les affaires militaires (RMA) et de la Transformation améri-caines qui prend corps dans la double euphorie de la chute de l’Empire soviétique etde la facile victoire de la première guerre du Golfe. Vous vous rappelez peut-être lefameux discours de la Citadelle, en 1999, où le candidat George W. Bush clame hautet fort : « La meilleure façon de maintenir la paix est de redéfinir la guerre selon nospropres termes et d’imposer notre guerre à l’ennemi. » Cette croyance dans la capa-cité à maîtriser la guerre – qui s’oppose à toute l’histoire de la guerre -, cet hubrisaméricain, vont directement conduire à la 2e guerre du Golfe en 2003 puis, aux enli-sements irakien ou afghan.

3 – La guerre sera toujours le domaine de la friction et du brouil-lard, de l’incertitude.Il ne faut pas imaginer que demain davantage qu’hier, les plans se dérouleront sansimprévus. Non, les plans dérailleront toujours car la guerre est le royaume de « lafriction », ce phénomène mis en évidence par Clausewitz qui distingue la « guerreréelle » de la « guerre sur le papier ». Et jamais le brouillard ne se lèvera sur leschamps de guerre, celle-ci restant toujours le domaine du hasard et de l’incertitude.

4 – La guerre sera une guerre « multi-espaces » et « multi-dimensions ».La guerre ne lâche pas un espace dont elle s’est saisie : terre, mer, ciel, espace, cyber.Elle sera aussi « hors limites », selon l’expression des deux colonels chinois Liang etXiangsui qui consacrent au début des années 2000 un excellent ouvrage à cette idée.Et elle comportera donc des dimensions dont nous n’imaginons pas encoreaujourd’hui qu’ils appartiennent au domaine de la guerre

5 – La guerre de demain ne sera pas une guerre de robots.Elle commencera bien par une guerre de robots, mais une fois que les robots se serontmutuellement détruits, les hommes reprendront les armes et les vraies guerres com-menceront.Aujourd’hui, nous en sommes arrivés à confondre la guerre avec les matériaux de laguerre. Or, les armes ne sont jamais que les outils de la bataille et le succès « dans labataille » ne se transforme pas naturellement en succès « dans la guerre ». Si la tech-nologie joue un rôle direct dans la bataille, elle ne décide pratiquement jamais de l’is-sue d’une guerre parce qu’elle n’est qu’une des dimensions de l’efficacité straté-gique. Car la guerre est un comportement politique, pas un comportement technique.Elle doit avoir une signification politique et produire un « état de paix meilleur quele précédent », pour reprendre la formule de Liddell Hard. Et la technologie n’a quepeu d’effet sur cet état de paix. La technologie influe sur le « warfare », pas sur le« war ». La transformation des armes ne transforme pas la guerre qui demeure l’af-frontement dialectique des volontés et non l’affrontement des armes. Ce qui expliqueque les avantages apportés par la technologie sont dominés par les contextes sociaux,culturels, stratégiques et politiques.

6 – Le rendement des armes sera moins la conséquence deleur puissance que des conditions de leur emploi.Toute victoire continuera à relever d’abord du psychologique. Il y a un demi-siècle,le général Beaufre écrit : « La force n’a pas fini de jouer son rôle dans les dures com-pétions internationales, mais son succès dépend surtout des conditions psycholo-giques et politiques nécessaires pour décupler les effets de la force pure ». C’esttoujours vrai.

7 – La guerre ne sera pas une « grande guerre » telle quenous les avons connues.Nous n’avons plus les capacités à les conduire longtemps. Nos puissances de destruc-

tion sont telles qu’on ne peut pas envisager leur utilisation dans la durée. D’ailleurs,la dissuasion est censée les prévenir.Peut-on imaginer une guerre classique majeure dans laquelle nous serions impli-qués ? Certes non. Nos armes nucléaires sont les armes du refus du choc des masses ;notre armée est optimisée pour la dissuasion nucléaire et l’engagement à plus basniveau de violence. Nos budgets ne nous permettent pas l’ensemble du spectre : dis-suasion nucléaire, combat classique de masses. Et de moins en moins. D’ailleurs, sinous croyons à la guerre des masses, si nous croyons que la guerre conventionnellede masse est celle à laquelle nous devons nous entraîner, alors nous devons rapide-ment jeter toutes nos armes nucléaires par-dessus bord et consacrer nos budgets àl’augmentation et à la revalorisation de nos parcs conventionnels. Mais lisez le LivreBlanc, ce n’est pas la politique de la France. La grande guerre, nous ne la ferons pasparce que notre stratégie générale repose sur la dissuasion nucléaire. Ce sera doncdans d’autres guerres que nous serons engagés.

8. La guerre ne sera plus jamais une tragédie grecque.La guerre, qui jalonne l’histoire de l’humanité, a longtemps été pensée comme unetragédie grecque, avec une unité de lieu, de temps et d’action. Elle a été remplacéepar une violence à la fois parcellisée et répandue dans l’espace qui ne répond plus àcette triple unité. Les facteurs sociaux ont pris le pas sur les facteurs politiques et sontdevenus déterminants dans les relations internationales. Nous pouvons être sûrs quenous serons engagés sur le temps long, de manière très dispersée, sur de multiplesthéâtres, éloignés les uns des autres, dans des types d’opérations très divers que nousaurons du mal à prévoir, même à quelques semaines. Nous devrons donc nous adap-ter en permanence, face à un ennemi intelligent qui cherchera toujours à contournernotre force et à attaquer nos faiblesses. In fine, nous aurons toujours à contrôler le ter-rain et nous ne pourrons échapper à la tyrannie du nombre. Cela, vous le savez estune de nos grandes difficultés aujourd’hui.C’est d’autant plus une difficulté que l’on cherche à nous faire croire que la techno-logie moderne palie le problème du nombre : c’est faux, elle n’y remédie que très par-tiellement et ne confère en rien le don d’ubiquité. Notre adversaire de demain seraintelligent. Il fera tout pour que nos plans échouent. Il sera hybride quant à ses équi-pements – du plus rustique au plus moderne. Il sera hybride quant à ses actions, caril sera toujours au cœur d’une intrication complexe alliant insurrection, criminalité etextrémisme religieux violent.Nos opérations, comme toujours d’ailleurs, seront toujours des opérations de com-munications. Nous les conduiront autant avec des obus de 155mm que par le biaisd’actions d’aide à la population. Nous communiquerons vers les populations locales,mais tout autant vers nos propres populations pour les convaincre du bien-fondé denos interventions. Comme tout se sait, comme tout se voit, il faudra que nos actes cor-respondent à notre discours.

9 – Nos actions militaires seront probablement confinées ànos zones d’intérêt proche.Le déclin relatif des Etats-Unis, l’incapacité matérielle et morale d’utiliser la force endehors d’une zone de chalandise reconnue par tous, va entraîner des déséquilibres etdes reconfigurations, dans les rapports de puissance et les rapports à la puissance. Ducoup, nos valeurs, que notre toute puissance occidentale nous avait fait croire univer-selles, deviendront des valeurs « de zone », de zone d’influence et de puissance, tantil est vrai que les valeurs ne valent que par la force qui les exporte et les défend.La géographie de la puissance se redessine aujourd’hui pour définir des zones, certescontestées à leurs marges, où les pôles de puissance nouveaux feront respecter leurdroit et leurs valeurs. Le monde sera divisé entre les nouveaux « pôles de puissance »qui assureront la sécurité dans leur étranger proche, là ou leur capacité régulatricesera internationalement reconnue comme légitime.

10 – En forme de conclusion globale : l’Occident se trouvedans des difficultés croissantes à transformer sa force enpuissance.Demain, nous devrons continuer à utiliser nos capacités de destruction (c’est notreavantage concurrentiel), mais nous devrons le faire dans des conditions trèscontraintes, de manière précise, en évitant toujours davantage les destructions colla-térales. Nos modèles de forces sont optimisés pour produire de l’efficience dans ladestruction, mais la destruction et la mort sont de moins en moins utilisables. Il estdonc de plus en plus nécessaire de redonner son utilité à la force. Il y a là un champimmense de réflexion. �

Général de division (2s) Vincent Desportes

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depuis 1914

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TRIBUNE LIBRE

Qui sommes-nous ?

C réée en 1983, l’Association de sou-tien à l’armée française (ASAF)regroupe tous les Français qui veu-

lent que l’armée demeure une prioritépour l’Etat et vive au coeur de laNation.

Elle soutient ceux qui ont servi ou ser-vent les armes de la France et les défendquand ils sont injustement mis en cause.

Elle sensibilise les dirigeants poli-tiques, les cadres, les décideurs ainsique l’ensemble des citoyens sur lesquestions militaires et de défense.

Elle participe à l’effort de mémoire etde solidarité de la Nation à l’égard del’armée et des soldats et, en particulier,des blessés et de leurs familles commecelles des militaires morts pour laFrance.

Elle est indépendante de tout pouvoirpolitique ou syndical, ne solliciteaucune subvention de l’Etat et accueilletous les Français sans exclusive.

Forte d’environ 3 000 membres dont500 associations, elle dispose d’unréseau national d’une centaine de repré-sentants régionaux et départementaux.

Elle est reconnue officiellement etest régulièrement consultée par leministère de la Défense et celui desAnciens combattants.

Que faisons-nous ?

L’ASAF propose une offre médiatiquecomplète et diversifiée.Elle tient quotidiennement à jour unsite d’information traitant de questionsmilitaires et de défense www.asa-france.fr accessible à tous les inter-nautes et qui reçoit environ 70 000visites par mois.Elle diffuse gratuitement à 12 000 des-tinataires deux lettres électroniquesmensuelles qui, retransmises de procheen proche, atteignent plusieurs dizainesde milliers de lecteurs.

Elle publie une revue trimestrielle« Engagement » diffusée à 11 000

Association

> ASAFL’association de soutien à l’armée française (ASAF)

exemplaires qui regroupe une trentained’articles rédigés par des personnalitésciviles et militaires s’intéressant auxquestions de défense et un dossier péda-gogique sur les armées.

Elle édite, chaque année, un numérohors-série traitant d’un thème historiqueou d’actualité porteur d’enseignementspour aujourd’hui dans le cadre de sa col-lection « Mémoire et vérité ». �

> Adresse : 18, rue de Vézelay -75 008 PARIS.

Télephone : 01 42 25 48 43Courriel : [email protected]

Site internet : www.asafrance.fr

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L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 41

VIEPRATIQUE

LES DROITS À PENSION DERETRAITE DES MILITAIRESCONTRACTUELS

Les engagés des armées, des servicescommuns et de la gendarmerie, quiquittent le service sans pension de

retraite à jouissance immédiate (person-nels non officiers) ou différée (person-nel officier), doivent connaître lesdroits qu’ils ont acquis pour leurretraite future du régime général et leurretraite complémentaire.

Le temps passé sous l’uniforme estcomptabilisé et, le moment venu, sansintervention de leur part, ils serontcontactés par la Caisse nationale d’assu-rance vieillesse (CNAV) qui déterminerale nombre de trimestres validés (acquispour la retraite).

Ils seront rattachés à la CARSAT(Caisse d’Assurance Retraite et Santé auTravail).

Lors de la liquidation de cetteretraite, en plus des trimestres validés,seront calculés éventuellement, desbonifications et des majorations pourenfants, des trimestres de chômage oupour arrêt de maladie supérieur à30 jours.

Mais, en quittant le service, leursdroits sont incomplets et il leur serademandé, pour les années effectuéesavant 2015, de verser un complément decotisation individuelle d’environ 1% dela rémunération totale perçue.

Pour leur retraite complémentaire, ilsrelèveront de l’Institution de retraitecomplémentaire des agents non titulairesde l’État et des collectivités (IRCAN-TEC).

Ce complément devra être versé dansun délai tenant compte du nombre d’an-nées de services effectué, à raison d’untrimestre de délai par année.

Un sursis, un report de terme ou uneremise gracieuse peuvent être obtenussur demande.

Après 2017, cette retraite pourra êtredemandée à 67 ans.

La CARSAT adressera l’intéressé auCICAS (Centre départemental des com-plémentaires et de l’action sociale) etcontactera le siège de l’IRCANTEC.

Pour des services dont la date dedépart est postérieure à 2010, ce complé-ment de versement ne sera pas exigé.C’est le ministère de la Défense quidevra, après demande, reverser un tropperçu.

Pour les services effectués après2015, ils auront droit à la Retraite addi-tionnelle de la fonction publique(RAFP). Une demande devra être effec-tuée.

AIDE DIFFÉRENTIELLEAU CONJOINT SURVIVANT

8549. - 10 octobre 2013. - M. RolandCourteau attire l’attention de M. leministre délégué auprès du ministre de laDéfense, chargé des anciens combat-tants, sur l’aide différentielle au conjointsurvivant et sur la demande que le pla-fond soit relevé, en conformité avec leniveau européen de 954 euros pour leseuil de pauvreté. Il lui fait égalementpart de l’attente de rattrapage de lavaleur du point de pension d’invaliditéqui concerne l’ensemble du monde com-battant. Il lui demande de bien vouloirlui indiquer s’il est dans ses intentions desatisfaire, dès 2014, ces légitimes reven-dications.

Réponse. (Journal officiel Sénat du1er mai 2014) - La création du dispositifde l’aide différentielle en faveur desconjoints survivants (ADCS) de ressor-tissants de l’Office national des ancienscombattants et victimes de guerre(ONAC-VG), âgés de 60 ans au moins,s’est révélée nécessaire du fait des diffi-cultés financières grandissantes rencon-trées par un certain nombre de veuves nedisposant pas d’une retraite ou de res-sources personnelles, et se trouvantd’autant plus démunies au décès duconjoint qu’elles étaient désormais pri-vées des avantages fiscaux ou sociauxdont disposait leur mari, alors que leurincombaient les charges du ménage.Cette aide est destinée à compléter, àhauteur d’un plafond maximum, l’en-semble des ressources mensuelles duconjoint survivant, à l’exception desaides au logement dont il dispose ouauxquelles il peut prétendre dans lecadre de la législation de droit commun,afin de lui assurer un revenu minimumlui permettant de vivre dignement.

Depuis sa création, l’ADCS a été régu-lièrement revalorisée. C’est ainsi que lemontant plafond de cette prestation, ini-tialement fixé, le 1er août 2007, à 550€par mois, a été progressivement porté à932€ en 2014 comme s’y était engagé lesecrétaire d’État auprès du ministre de laDéfense, chargé des anciens combattantset de la mémoire, ce qui représente uneaugmentation de 69,5%. L'objectif de leporter à terme au niveau du seuil de pau-vreté de 977€ demeure une priorité etsera étudié dans le cadre du prochainexercice budgétaire. Enfin, il est utile derappeler qu’en leur qualité de ressortis-santes de l’ONAC-VG, les veuves d’an-ciens combattants qu’elles soient ou nonbénéficiaires de l’ADCS, peuvent obte-nir auprès des services départementauxde l’établissement public, des aides etsecours adaptés à leur situation indivi-duelle. L’Office dispose de crédits à ceteffet ; sa dotation en matière d’actionsociale a ainsi été portée à 21,9 M€ dansla loi de finances pour 2014, soit uneaugmentation de 1,3 M€ (6,3%) par rap-port à la loi de finances pour 2013. Cetteprogression résulte, d’une part, d’uneaugmentation de 0,5 M€ qui représentela deuxième annuité de l’effort prévudans la programmation budgétaire trien-nale en faveur des ressortissants les plusdémunis, soit un effort supplémentaireen cumul de 3 M€ sur trois ans et, d’au-tre part, d’une hausse de 0,8 M€ au titrede la refonte de l’action sociale de réta-blissement public, en particulier de larevalorisation de l’ADCS. Pour ce quiconcerne la valeur du point d’indice depension militaire d’invalidité (PMI),celle-ci est révisée depuis 2005 propor-tionnellement à l’évolution de l’indiceINSEE des traitements bruts de la fonc-tion publique de l’État, à la date de cetteévolution, et non plus de manière rétro-active comme dans le dispositif envigueur auparavant. Cet indice est laseule référence pour l’évolution de lavaleur au point d’indice de PMI, fixée à13,94€ au 1er juillet 2013, conformé-ment à l’arrêté du 28 janvier 2014 publiéau Journal officiel de la République fran-çaise du 12 février 2014. Ces disposi-tions permettent une revalorisation régu-lière des pensions militaires d’invalidité,de la retraite du combattant et de laretraite mutualiste. S’il n’est pas envi-sagé de revenir sur ce dispositif qui a étémis en place en concertation avec les

Avec l’aimable autorisationde la Confédération nationaledes retraités militaires,des anciens militaires et de leurs conjoints

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>Infos administratives et socialesD’après MM. L. Ourliac et D. Wattez

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42 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

VIE PRATIQUE

du combattant ou d’une PMI, le quotientfamilial n’est augmenté que d’une demi-part, non cumulable avec la majorationpour invalidité de 40%.

En outre, les demi-parts supplémen-taires ne sont pas cumulables pour lecontribuable qui pourrait y ouvrir droit àplusieurs titres.

La demi-part supplémentaireentraîne pour ces contribuables uneréduction d’impôt égale à 1 497€.Léconomie résultant de cette demi-partest plafonnée à 2 997€

II - DONATION ET SUCCESSIONUn abattement de 159 325€ est

opéré, lors de la perception des droits dedonation ou de succession, sur la part detout héritier, légataire ou donataire s’ilest, à la date de la donation ou du décès,incapable de travailler dans des condi-tions normales de rentabilité à caused’une infirmité physique ou mentale,congénitale ou acquise.

Les droits de donation ou de succes-sion dus par les mutilés de guerre frap-pés d’une invalidité de 50% au moinssont réduits de moitié, sans que la réduc-tion ne puisse excéder 305€ par donationou succession.

Les parts successorales nettes desdescendants ou ascendants du défunt,ainsi que ses frères et sœurs ou leurs des-cendants, sont exonérées de l’impôt demutation par décès pour les successionsdes victimes de guerre mentionnées àl’article 796 du Code général des impôts.Il s’agit :

1) des militaires morts sous les dra-peaux pendant la durée de la guerre ;

2) des militaires qui, sous les dra-peaux ou après renvoi dans leurs foyers,sont morts dans les trois ans à compterde la cessation des hostilités, de bles-sures ou de maladies contractées pendantla guerre ;

3) des militaires décédés lors de leurparticipation à une opération extérieureou, dans les trois années suivant la fin decelles-ci, des blessures reçues ou desmaladies contractées pendant cette opé-ration ;

4) de toute personne dont le décès a étéprovoqué au cours des hostilités ou dansles trois ans à compter de la cessation deshostilités, par faits de guerre suivant ladéfinition donnée pour les réparations àaccorder aux victimes civiles de la guerre ;

5) des personnes décédées en capti-vité ou des conséquences immédiates etdirectes de la captivité, dans les trois ansqui suivent, après avoir été internéespour faits de résistance ;

6) des personnes décédées au coursde leur déportation ou des conséquencesimmédiates et directes de la déportation,dans les trois ans qui suivent ;

7) des militaires et civils décédés enAfrique du Nord, victimes d’opérationsmilitaires ou d’attentats terroristes ;

8) des personnes décédées du faitd’actes de terrorisme visés à l’article 26de la loi du 23.01.90 ou des consé-quences directes de ces actes, dans undélai de trois ans à dater de leur réalisa-tion ;

9) des sapeurs-pompiers profession-nels ou volontaires décédés en opérationde secours et cités à l’ordre de la Nation ;

10) des policiers et des gendarmesdécédés dans l’accomplissement de leurmission, cités à l’ordre de la Nation ;

11) des agents des douanes décédésdans l’accomplissement de leur mission,cités à l’ordre de la Nation.

L'exonération de l’impôt n’en-traîne pas la dispense de déclarationdes successions.

Cette déclaration doit s’accompagner :- dans les trois premiers cas, d’un

certificat de l’autorité militaire consta-tant que la mort a été causée par blessureou maladie contractée pendant la guerreou l’opération extérieure ;

- du troisième au sixième cas, d’uncertificat de l’autorité militaire ou civilecompétente établissant les circonstancesdu décès.

III - IMPOTS LOCAUXPeuvent être exonérés de la taxe

d’habitation :1) les pensionnés militaires d’invali-

dité, quel que soit leur âge, avec majora-tion pour tierce personne (art. L.18), lesblessés du poumon pensionnés à 100%titulaires de l’indemnité de soins,

2) sous réserve de disposer d’unrevenu fiscal de référence (sans tenircompte des réductions d’impôt) inférieurà un certain montant défini en fonctiondu nombre de parts et...de remplir lesconditions d’habitation. �

principales associations du monde com-battant, le secrétaire d’Etat s’est engagétoutefois à veiller à la publication rapide,dès la fixation des nouveaux indices del’INSEE, des arrêtés fixant la nouvellevaleur du point d’indice de PMI.

PENSIONNES MILITAIRESD'INVALIDITE - FISCALITÉ

I - IMPOT SUR LE REVENU11) Revenus non imposablesSont non imposables les pensions

servies en vertu du Code des pensionsmilitaires d’invalidité et des victimes deguerre, les traitements attachés à laLégion d’Honneur et à la Médaille mili-taire, la retraite du combattant et laretraite mutualiste versée aux ancienscombattants et victimes de guerre si ellebénéficie de la majoration de l’État (lesversements pour cette dernière sontdéductibles).

12) Abattement forfaitaireLes pensionnés militaires d’invali-

dité au taux de 40% au moins, les veuvespercevant une pension servie en vertu dece même code, peuvent bénéficier d’unabattement (automatiquement calculépar l’ordinateur), sous réserve de condi-tions de ressources. Si les deux conjointsremplissent les conditions d’invalidité etde ressources, les abattements sont dou-blés.

13) Quotient familialPersonnes seules : les célibataires,

les divorcé(e)s ou les veuf(ve)s pension-nées au taux de 40% au moins, ainsi queles veuf(ve)s percevant une pension ser-vie en vertu du même code, bénéficientd’une demi-part supplémentaire. Il en estde même pour les personnes âgées de 75ans ou plus, titulaires de la carte du com-battant ou d’une pension militaire d’in-validité, quel que soit le taux, ainsi quepour leurs veufs ou leurs veuves âgéesde plus de 75 ans.

Contribuables mariés ou « pacsés » :le quotient familial est augmenté d’unedemi-part si l’un des conjoints remplitles conditions d’invalidité (PMI de 40%ou plus de 75 ans et titulaire de la cartedu combattant ou d’une PMI) ; d’unepart si les deux conjoints ont une PMI de40%. Si les deux ont plus de 75 ans etsont tous les deux titulaires d’une carte

Informations administrativesjuridiques et sociales

> Droits à pension de retraite des militaires contractuels

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L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 43

VIEPRATIQUE

AFFECTATION ACTUELLE AFFECTATION FUTURE

ECOMIL - SAUMUR LCL (TA) Charles VINOT PREFONTAINE 1° RCA CANJUERS

CFT - LILLE LCL François CALCAGNO 132°BCAT SUIPPES

ENSOA - SAINT MAIXENT L'ECOLE CDT Denis DEMERCASTEL 2° BATAILLON DE L'ENSOA - SAINT-MAIXENT L'ECOLE

GIS 2 - PARIS LCL Gérald BOUTOLLEAU 2° GROUPEMENT D'INCENDIE ET DE SECOURS - PARIS

ECOMIL - BOURGES LCL Emmanuel RUFFAT 511°RT AUXONNE

2° RIMa - CHAMPAGNE LCL Christian CARRERES BATAILLON DU SMA - MAYOTTE

ECO TRS - CESSON SEVIGNE LCL Jean-Paul D'ANNA CEDIMAT BOURGES

13° DBLE - EAU LCL Frédéric DURIN CFIM 27° BIM- GAP

EM CRRE - STRASBOURG COL François EGLEMME DET SNF - STRASBOURG

DCSD - PARIS LCL Hilaire COURAU EMHM CHAMONIX MONT BLANC

GSBDD - MOURMELON-MAILLY LCL Francis LE MERCIER GSBDD - BRIVE

1° R TIR - EPINAL LCL Gilles CHOUAN GSBDD - VALENCE

EMF 1 - BESANCON LCL Guillaume DE BELVATA BALASY GSBDD - VINCENNES

U2CO - GCO - UNITE COOP LCL Laurent COLIN

UNITE DE COMMANDEMENT ET DE COOPERATION OPERATIONNELLE-GROUPEMENT DE COOPERATION OPERATIONNELLE-UNITE DCOOPERATION REGIONALE - DAKAR

1° RCA - MONTFERRAT LCL Philippe TAPREST CDT DES GROUPES CMD3D AU 54° RA - HYERES

RIMaP/P - ARUE LCL Jean-Marie PICHOURON SOUS-CHEF D'ETAT-MAJOR A LA 9° BIMa - POITIERS

DRHAT - TOURS LCL André-Maieul HUREL CHEF DU BUREAU MILITAIRES DU RANG A LA DRHAT - TOURS

GSBdD VANNES-COETQUIDAN - GUER LCL Bruno NICOLAZO de BARMONCHEF DU SERVICE ADMINISTRATION PERSONNEL AU GSBDD DEMOURMELON-MAILLY-LE-CAMP - MOURMELON LE GRAND

EM 6° BLB - NIMES LCL Michel BRUSCOCHEF DU DETACHEMENT D'ASSISTANCE OPERATIONNELLE AU1° RCA - MONTFERRAT

EM CRRE - STRASBOURG LCL Dominique POIREAUADJOINT AU CHEF DU BUREAU DEPENSE D'EQUIPEMENT A LA DAF -PARIS

EMIAFE - CREIL LCL Gilles ARGOUDCHEF DU CENTRE DES OPERATIONS LOGISTIQUES DU B4 DE LA DIVI-SION LOGISTIQUE DE L'EMF N° 1 - BESANCON

CFT - LILLE LCL Christophe BESSONCHEF DU CENTRE D'ANALYSE DES SIGNAUX D'INTERET TERRE A LABRIGADE DE RENSEIGNEMENT - HAGUENAU

CPOGE - HAGUENAU LCL Xavier DEBISSCHOPCHEF DU CENTRE DE GUERRE ELECTRONIQUE AU 44° RT -MUTZIG

CFT - LILLE LCL Philippe DEVILLARDCHEF DU BUREAU SYSTEMES D'INFORMATION ET DE COMMUNICA-TION DE L'ETAT-MAJOR DE LA 6° BLB - NIMES

EM BRIG RENS - HAGUENAU LCL Hervé HUBERCHEF DU BUREAU SYSTEMES D'INFORMATION ET DE COMMUNICA-TION DE L'ETAT-MAJOR DE LA 3° BM - CLERMONT-FERRAND

CIRISI - ARCUEIL LCL Eric LAGATHUCHEF DU CENTRE INTERARMEES DES RESEAUX D'INFRASTRUCTUREET DES SYSTEMES D'INFORMATION DE LA DEFENSE D'ARCUEIL -

EMAT - PARIS LCL Thierry PORRETCHEF DU BUREAU SIMULATION AU CENTRE D’EXPERTISE DE L'INFO-VALORISATION ET DE LA SIMULATION - SAUMUR

EMIAFE - CREIL LCL (TA) Stéphane USEOOFFICIER TRAITANT OPERATIONS A LA REPRESENTATION MILITAIREFRANCAISE - BRUXELLES

EMAT - PARIS LCL Jean-Christophe BERGER ATTACHE DE DEFENSE AU PEROU - LIMA

EM BRIG RENS - HAGUENAU LCL Benoit CHAMBERLANDCHEF DU BUREAU G2 / RENSEIGNEMENT OPERATIONS AUCOMMANDEMENT DES FORCES TERRESTRES - LILLE

53° RT - LUNEVILLE LCL Patrick BALLOISBRANCH HEAD (DCIS PLANNING POLICY) DU CIS GROUPHQ - MONS

Temps de responsabilité 2014

> Tableaux des temps de commandementTemps de commandement de chef de corps 2014

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>Référent pourles officiers d’active> Le lieutenant-colonelJean-Marie Mosele

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44 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

VIE DE L’ÉPAULETTE

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Le général Christian Cavan entouré des futurs commissaires issus de la dernière promotion d’OCTASSA :Eléonore Carrot, Hadrien Deck, Davy Molinier, Paul Nadal, Morgane SalaÜn, Clément Sanchez.

Cérémonie marquant la fin de la scolaritéde la 119e promotion (chef d’escadron Biard)et le baptême de la 120e promotion (ColDelmas), s'est déroulée mardi 03 juillet 2014à l’École des officiers de la gendarmerienationale de Melun (77).

C e 20 juin 2014, le GDI (2S)Christian Cavan secrétaire généralde L’Épaulette a représenté le GCA

(2S) Hervé Giaume à la cérémonieannuelle de remise des prix aux élèvesmédecins, vétérinaires et officier ducorps technique et administratif du ser-vice de santé des armées (OCTASSA).Cette cérémonie revêtait cette année uncaractère particulier car cette promotionde six officiers est la dernière forméeavec le statut OCTASSA. Tous titulairesd’un mastère 2, obtenu au cours de leurscolarité, ces officiers de recrutementdirect seront admis dans le corps descommissaires des armées spécialitéadministration des hôpitaux le 1er août2014 et rejoindront leur première affec-tation revêtus de ces nouveaux attributs.

Le prix de L’Épaulette a été remis par legénéral Cavan à Eléonore Carrot, majorde la promotion 2014.

La séance académique à laquelle ontassisté tous les élèves en fin de scolaritéà l’école du Val-de-Grâce a été concluepar le médecin inspecteur généralPatrick Godart, adjoint au directeur duservice de santé des armées, qui aucours d’un exposé bref, mais dense ainvité les nouveaux médecins du servicede santé à vivre leur vocation dans leprésent, sans méconnaître cependant lepassé prestigieux du service et en restantattentifs aux recherches susceptiblesd’améliorer l’exercice quotidien de leurart.

La matinée s’est terminée par unecérémonie militaire. �

> EOGNCérémonie defin de scolaritéà Melun

P résidée par monsieur BernardCazeneuve, ministre de l'Intérieur, eten présence du général d'armée

Denis Favier, directeur général de lagendarmerie nationale, la cérémoniemarquant la fin de la scolarité de la 119e

promotion (chef d'escadron Biard) et lebaptême de la 120e promotion (ColDelmas), s'est déroulée mardi 03 juillet2014 à l'École des officiers de la gendar-merie nationale de Melun (77).

En prélude à cette journée, le général(2s) Philippe Lafoix était présent, le général(2s) Marc Delaunay, délégué général deL’Épaulette, a remis le prix de L’Épauletteà deux élèves officiers. �

> Remise des prix à l’école du Val-de-Grâceprésidée par le médecin inspecteur généralPatrick Godart, adjoint au directeur du servicede santé des armées

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L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 45

VIEDE

L’ÉPAULETTE

> Promotion CardonneEMIA 1975-76

Madame OdetteDaboval néeDouillet, épouse

du général Dabovalest décédée le 24avril 2014, à 96 ans,à Beaurecueil, prèsd’Aix-en-Provence,après une vie particu-lièrement bien rem-plie.

Odette Douillet estnée en 1918, à Noisyle Grand. Titulaire dubac, recrutée au ministère de la guerre,elle suit une formation d’infirmière à laCroix-Rouge. Début 1941, elle estaffectée dans la Somme où elle dirige ungroupe de Résistants. En février 1944,dénoncée, elle est arrêtée par la Gestapoà Abbeville. Elle profite d’un bombar-dement allié pour s’évader et s’engagedans la 1er Armée. Elle est affectéecomme ambulancière au 6e Régimentd’infanterie coloniale. Jour et nuit, auplus près de la ligne de front, souventseule, elle évacue de nombreux blessés,affrontant en permanence avec un cou-rage admirable, les tirs d’artillerie, lesbombardements, les champs de mines.Une citation avec attribution de la croixde guerre lui est décernée.

C’est à cette époque qu’elle rencon-tre le chef de bataillon Daboval.

Envoyée à Dachau, libérée par lesAméricains, elle participe à l’évacuationde milliers de déportés.

En février 1946, elle rejoint leTonkin. En août, elle épouse le CBADaboval à Hanoï. Elle participe auxcombats de Nam Dinh, dont le siègedurera 82 jours, soignant les blessés,enterrant les morts des deux camps. Saconduite lui vaut l’admiration de tous.

Après un second séjour enIndochine, de 1949 à 1952, elle suit sonmari au gré des mutations en France eten Afrique, élevant ses huit enfants.

Elle était titulaire de la médaillemilitaire, de la croix de guerre 39-45 etde la médaille de la Résistance. �

Un couple d’officiers, dont la vie futmarquée par un sens de l’engagement,

au service de la France,et qui fit preuve

d’un courage admirable…

Le commandant et Mme Odette Daboval,lors de la célébration de leur mariage

en août 1946.

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Le capitaine (er) Conty a eu le privilègede pouvoir inaugurer la plaque du pontConty, ainsi baptisé en l’honneur de

son père, le Lieutenant Conty qui y menaun combat de retardement efficace contreles Allemands en 1940.

La cérémonie du 74e anniversaire de labataille du Pont de Folleville et l’installa-tion de la plaque du pont Lieutenant Contya eu lieu le samedi 21 juin 2014. Pendantla Seconde Guerre mondiale, afin de retar-der l’avancée allemande et permettre laretraite des troupes françaises et l’évacua-tion des réfugiés, l’état-major françaisavait chargé certains régiments d’organi-ser des obstacles contre des blindés enne-mis.

Le samedi 15 juin 1940, les Allemandssont à Arpajon, la 3e compagnie du 3e régi-ment de zouaves reçoit l’ordre de consti-tuer l’un des « bouchons » anti-chars lelong de la rivière Rémarde. Vers 13h, leLieutenant Conty arrive au carrefour deLa Folleville avec un canon de25 mm et la mission d’interdire le fran-chissement de la Rémarde, résister surplace jusqu’à 22h et rejoindre ensuite le1er bataillon à Jouy.

Les hommes ont à peine le temps decommencer à établir des barricades qu’ap-paraissent les premiers motocycles alle-mands arrivant du nord par la D3. LesFrançais se jettent derrière un talus, 150 men arrière du pont et le combat s’engageaussitôt. Au bout de 5 heures de résistancehéroïque, l’ennemi renonce à attaquer lepeloton de la 3e compagnie. La petitetroupe à court de munitions, largementinférieure en nombre et en matériel, serafinalement débordée par l’Ouest et faitprisonnière. Cette bataille de retardement,citée pour « Fait d’arme à l’Ordre de laNation » par le général Weygand, aurapermis de laisser du temps à d’autresbataillons afin d’organiser la défense desvillages de Jouy et Saint-Chéron.

Capitaine Jean-Paul Conty (EMIACardonne 1975-76) d’après le journal com-munal de Breuillet, à qui nous adressonsnos remerciements et nos félicitations. �

> La promotion général DabovalEMIA 1990-92 est en deuil

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L e lundi 02 juin 2014, une cérémonied’union et de lancement des commé-morations du Centenaire de la

Première Guerre mondiale s’est dérouléeà Perpignan.

Initiée par le colonel (er) AntoineGuerrero (EMIA promotion GénéralLaurier 1978-1979), Délégué général duSouvenir Français pour les Pyrénées-Orientales, avec le soutien de la mairie,du comité d’entente et de coordination, dela délégation militaire départementale etde nombreux bénévoles, elle a réuni plu-sieurs centaines de personnes.

En présence de Madame SégolèneNeuville, Secrétaire d’Etat auprès de laMinistre des Affaires Sociales et de laSanté et de Monsieur René Bidal, Préfetdes Pyrénées-Orientales, auxquels leshonneurs ont été rendus par un importantdétachement de l’EMIA, aux ordres duCommandant Sébastien Jozan, scolaires,autorités institutionnelles, parmi les-quelles plus de 100 maires des 226 com-munes du départements ou leur représen-tant, plus de 200 drapeaux dont celuidu Centre National d’EntraînementCommando de Mont-Louis, militairesd’active et de réserve, anciens combat-tants, membres des Ordres Nationaux etd’associations patriotiques, populationcivile, tous unis comme au front, ont lon-guement rendu hommage à ceux qui ontsacrifié leur vie pour la Patrie.

Une mise en scène dynamique sym-bolisant la transmission de la Mémoireentre les générations, des lectures detextes de Poilus par les enfants des écoleset les discours des autorités ont précédécinq dépôts de gerbes.

Une vibrante Marseillaise a clôturécette poignante et magnifique cérémonie. �

L excellent établissement « Le Clos desLys » à Perpignan nous a accueillis le19 février 2014, à l’occasion de notre

journée départementale annuelle.Le colonel Jacques Zocchetto, délé-

gué militaire départemental, le général(2s) Pierre Pitson, délégué de la Saint-Cyrienne et le chef de bataillon (er)Jacques Ogier, président de la Fraternelle,pour les Pyrénées-Orientales ont répondufavorablement à notre invitation.

Un hommage a tout d’abord été renduaux disparus des trois associations.

Nos effectifs se sont accrus d’unadhérent depuis notre journée départe-mentale 2013, mais il reste encore beau-coup à faire quant au règlement par cer-tains de leur cotisation annuelle et au rat-trapage des années antérieures.

Une satisfaction majeure vient del’acceptation par un officier d’active deprendre la fonction de correspondant deformation au sein du Centre Nationald’Entraînement Commando. Avec l’appuidu colonel Arnaud Cervera, chef de corps,il a pu participer « ès qualité » à laJournée Nationale du 8 février 2014.

Le colonel (er) Antoine Guerrero,adhérent de L’Épaulette et Délégué dépar-temental du Souvenir Français, a brosséun tableau des actions lancées dans lecadre du 100e anniversaire de la PremièreGuerre mondiale, avec en premier lieu, lacréation de la « Délégation du Souvenir »dans un but d’unité entre associationsd’anciens combattants et patriotiquesimpliquant également l’ÉducationNationale, l’association des maires desPyrénées-Orientales et l’ONAC, afind’être « Unis comme au front ».

Un groupe de conférenciers pouvantintervenir à la demande est mis sur pied.

Un temps fort est prévu le 02 juindevant le monument aux Morts de

Perpignan et un second, coordonné par lapréfecture, le 23 septembre, simultané-ment dans l’ensemble des communes dudépartement.

De même, à l’occasion du 70e anni-versaire de 1944, des hommages serontrendus aux villages martyrs (Valmanya), àla 2e D.B. et au Corps ExpéditionnaireFrançais.

Une opération concernant « LesChemins de la Liberté » a déjà obtenu desrésultats concrets.

Le colonel Jacques Zocchetto, à laveille de quitter ses fonctions, a fait lepoint de ses quatre années passées à latête de la DMD 66.

Valoriser la fonction auprès des autori-tés civiles, globalement au niveau du dépar-tement ainsi qu’en direction des jeunes.

Un autre volet a été d’assurer l’aspectopérationnel en cas de crise ou de catas-trophe. Il convient de noter la création decinq classes « Défense » avec un objectifde huit, si les parrainages sont obtenus.

Le rétablissement d’un lien deconfiance avec les mondes patriotique etassociatif a été obtenu.

Ce dernier point a été particulière-ment bien atteint et unanimement ressentiau sein du groupement.

C’est pourquoi, à l’issue de son inter-vention et afin de marquer cette remar-quable réussite, la médaille deL’Épaulette, gravée à son nom, a étéremise par le président du groupement 66au colonel Zocchetto.

Un sympathique apéritif et un excel-lent repas ont précédé le chant de L’Épau-lette qui a clôturé cette journée convi-viale, à laquelle nos compagnons absentspour différentes raisons ont été associés. �

Colonel (H) Christian TalarieCS- EMA – Capitaine Vergnaud –

1972-1974Président du groupement des

Pyrénées-Orientales

46 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

> L’EMIA àPerpignan

> Groupement des Pyrénées-Orientales (66)Journée départementale du 19 février 2014

VIE DE L’ÉPAULETTE

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Les honneurs ont été rendus par unimportant détachement de l’EMIA, auxordres du Commandant Sébastien Jozan.

Le Colonel (H) Christian Talarie, président du groupement des Pyrénées-Orientales remetant la médaille de L’Épaulette au colonel Zocchetto,président de la Fraternelle.

La rédaction présente ses excuses auColonel Talarie pour avoir oublié de faireparaître ce compte rendu dans le N° 185.

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L e jeudi 15 mai 2014, le GroupementDordogne s’est retrouvé en fin dematinée à la Grappe d’Or à

Monbazillac. Comme promis, notreréunion annuelle se déportait vers leBergeracois, tout en sachant que l’Éta-blissement du Commissariat, frappé luiaussi de dissolution au 1er juillet, nepouvait plus nous recevoir. Le désertmilitaire s’agrandit encore un peu plusdans notre beau département !

Or, par un hasard qui ne tient en riende la logique, l’effectif de notreGroupement n’a jamais été aussi élevédepuis le départ du 5e Régiment deChasseurs en 1994. De surcroît, parminos quarante adhérentes et adhérents,huit camarades sont d’active- unrecord- mais trois seulement exercentsur place. Si nous ajoutons à ce constatles impondérables du jour et de mai etun nombre grandissant de camaradesfragilisés par l’âge et la maladie, il enrésulte un absentéisme important à cettejournée de L’Épaulette. Quoi qu’il ensoit, nous sommes heureux de l’hono-rer, de faire un point de situation denotre association au niveau local etnational ainsi que de faire une minutede silence pour les trois camaradesdécédés depuis notre dernière rencon-tre : les colonels Claude Rabot et AlainLe Monies de Sagazan et le lieutenant-colonel Henri Eymery dont l’épouse estprésente. A nos disparus, nous joignonsles militaires français morts en service.Le remplacement du président deGroupement est bien sûr évoqué d’au-

tant que celui-ci se retrouve avec descharges d’élu depuis mars. Mais, visi-blement, le terme « perpétuel » semblealler de soi et s’adapter aussi à cettefonction !

Après l’apéritif offert par le prési-dent pour son élection, (et non pour sonremplacement !), la Grappe d’Or nousrégale de ses spécialités. Pendant lerepas, nous avons même droit à la tiradede Cyrano offerte par un membre dugroupe qui déjeune sur place. La cou-leur locale est parfaitement respectée !

A 14h30, le château de Sanxet, àdeux kilomètres de là, nous reçoit pourune visite des lieux, modifiés en partiepour le tournage du film « Jappeloup »,puis pour la découverte de voituresd’exception et enfin pour la dégustationdes vins du terroir dont un excellentMonbazillac. Décidemment enDordogne, l’agréable est inséparable del’utile !

Notre Groupement est bien modesteau regard de son effectif mais traversetoutefois les décennies. Il est commel’un de ses adhérents, le lieutenant-colonel Coirier qui, à 93 ans, est tou-jours cruciverbiste pour des journauxnationaux et locaux au nom de « Jeandes Marais ». �

Colonel Yves SchrickePrésident du Groupement

DordognePromotion NARVIK (1967-1968)

Toutes nos félicitations auCol Schricke qui a été élu au

conseil municipal de Coulounieix-Chamiers 24000 Périgueux

L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 47

> Groupement Dordogne (24)Rencontre annuelle 2014

> Promo : la Belvédèreau Pays d’Aixles 20-23 mai 2014 VIE

DEL’ÉPAULETTE

Nous avions rendez-vous le mardi 20mai à l’hôtel le Concorde à Aix pourretrouvailles depuis notre dernière

réunion à Strasbourg. Pour une fois,Danielle et Bernard Jouishommejouaient deux partitions, le secrétariat depromo et le « G.O. » local.

Le mercredi 21, les épouses allaientchez Fouque, le célèbre santonnier-aixois depuis quatre générations.Mireille Fouque montra ses créations etson atelier de fabrication. Pendant cetemps, nous avions notre assembléegénérale chez les Pères Oblats où lesnouvelles des camarades prirent le plusde temps. Après, le Père Denis Bertin,aumônier du Lycée militaire d’Aix pré-sida l’eucharistie dans la chapelle desOblats où la Prière s’éleva jusqu’à lamagnifique voûte ovale du XVIIe siècle.

Nous avons visité le vieil Aixl’après-midi où les guides nous firentdécouvrir le quartier Mazarin, nouveauquartier du XVIIe siècle construit aprèsla destruction des murs de la ville. Lesnombreux hôtels particuliers et l’égliseSaint Jean de Malte font le charme de cequartier. En traversant le Cours (pronon-cez course !) c’est-à-dire le CoursMirabeau, on passe dans des rues diffé-rentes et on visite la Place d’Albertas,l’Hôtel de Ville, le Beffroi, la Halle auxgrains et on termine par la cathédrale oùles styles vont du Ve au XVIIe siècle. Letriptyque du Buisson ardent de Nicolasfroment justifie (avec Cézanne) undétour à Aix.

Les calissons d’Aix viennent d’uncadeau du Roi René à son épouseJeanne de Laval. En effet il voulut luifaire plaisir avec une pâtisserie de qua-lité : « Di cali soun », c’est-à-dire« voilà des calins » et c’est devenu laspécialité de la ville !

Le jeudi 22 fut consacré en partie àl’Aix d’hier mais aussi de toujours avecune conférence sur Cézanne où un amiBernard Terlay sut nous faire apprécierla palette de ce génie de la peinture.Mais l’Aix du futur nous attendait auCEA de Cadarache où nous avons visitéle chantier d’ITER où la fusion devraitfaire des merveilles à l’aide de TOKA-MAK ITER. Ce projet ambitieux four-nisseur de l’énergie du futur, est menépar sept membres, l’Union européenne,la Chine, le Japon, la Corée, la Russie etles Etats-Unis soit 34 nations .

Le repas de promo se déroula aucélèbre « 2G » sur le Cours où l’on sedonna rendez-vous à Coët en mars2015. �

Général (2S) Bernard JouishommePromotion Belvédère

EMIA 1963-1964

DR

GR

PB

ELV

EDÈR

E

Rassemblé à l’hôtel le Concorde d’Aix pour nos retrouvailles depuis notre dernièreréunion à Strasbourg, Danielle et Bernard Jouishomme jouaient deux partitions,

le secrétariat de promo et le « G.O. » local.

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48 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

VIE DE L’ÉPAULETTE

Vingt-cinq camarades de la « Narvik », etleurs épouses étaient réunis les 25, 26 et27 avril 2014 au Domaine de Moussy-le-Vieux, maison-mère des« Gueules Cassées ».

DR

PRO

MO

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Vint-cinq camarades dont Mme ÉdithMélin et les épouses se sont réunisles 25, 26 et 27 avril 2014 au

Domaine de Moussy-le-Vieux, maison-mère des « Gueules Cassées » ; Jean-Pierre Anselin et Raymond Borgiali,qui étaient inscrits, n’ont pas pu venirpour des raisons de santé ou familialesde dernière minute.

Une majorité de camarades s’estdonc retrouvée le vendredi 25 en find’après-midi. Après reconnaissance deslieux, forts agréables, et installation, lepremier dîner a permis de renouer lesliens d’amitié et de (re)prendre la « des-cente du Mékong » dont le cours s’étaleplutôt en Afrique ou dans les camps del’Est …

Samedi 26, après le petit déjeunerd’accueil des derniers participants, les« Dames », emmenées par MoniqueBois, sont parties en convoi de covoitu-rage visiter l’Abbaye de Chaalis répu-tée pour sa roseraie. Par temps humideet malgré l’absence imprévue duconservateur qui devait servir de guide,ces dames ont pu, en toute liberté,admirer le parc et visiter le musée pen-dant que les membres de l’association

« Promotion NARVIK de l’EMIA »se réunissaient en assemblée générale.

Le temps fort de cette assemblée aété l’annonce de la démission, motivéepour des raisons personnelles de santé,de notre secrétaire Joël Bois.

Chaleureusement remercié par delongs applaudissements pour son

dévouement et tout le travail, souventdiscret, effectué pour la Promo depuisdouze ans,

Joël Bois a été nommé « SecrétaireÉmérite » et un album de photos-souve-nirs des réunions Promo passées, réa-lisé par Cieslak et dédicacé par les par-ticipants, lui a été offert.

Christian Guinard, le secrétaire-adjoint, s’est alors proposé de reprendreles fonctions de Secrétaire, ce qui a étéaccepté à l’unanimité des présents, sanscompter la voix contre de l’opposant deservice qui s’exprimait par procuration !

Pour compléter le Bureau, MichelMalbos a accepté d’être nomméSecrétaire-adjoint, plus particulière-ment chargé des relations avec l’Épau-lette et le monde associatif.

Sur proposition de Bois, en recon-naissance, tardive, de son initiative etdu travail accompli en son temps, Jean-Pierre Lebrun, membre fondateur etpremier secrétaire de la NARVIK a étéégalement nommé « Secrétaire Émérite ».

Avant de retrouver les Dames reve-nues de Chaalis et de passer à table, laréunion s’est terminée par la projectiond’une vidéo documentaire sur leDomaine de Moussy siège historiquedes « Gueules Cassées » qui comptentaujourd’hui nos camarades MichelMarilly et Gilbert Sanchez dans leursrangs.

En début d’après-midi le convoi devéhicules a rejoint au complet et dansles temps (!) le musée de la « Grande

Guerre » à Meaux. Guidés par deuxremarquables professionnels, nousavons effectué une exceptionnelle visitede plus de deux heures qui nous a per-mis d’appréhender et de mieux com-prendre cette tragédie, fondatrice dumonde moderne, grâce aux documentsobjets et reconstitutions qui en abordenttous les domaines : historique, géogra-phique, humain, matériel...

De retour au Domaine, les dames (etles messieurs) se sont rapidement pré-parés pour l’habituel repas de Traditionqui, comme il se doit, s’est clôturé par« La Prière », le ton ayant été donné parMarilly, élève chant de permanence.

Dimanche matin 27 avril, la majo-rité s’est retrouvée au Bourget à l’ou-verture des portes du musée de l’Air etde l’Espace où Ariane(s), Concorde etautres objets volants de tous âges ontcaptivé l’attention, y compris de ceux(ou celles) qui ne savaient pas qu’unhélicoptère avait une voilure tournante !

Un dernier déjeuner à Moussy a misfin à cette réunion 2014, très réussie,marquée par un fort esprit de cohésion.

Le Secrétaire souhaite vivement quela prochaine réunion qui aura lieu en2015 sous forme d’un séjour-détente ausoleil soit aussi conviviale et, si possi-ble, encore plus importante que cetteannée. �

Christian Guinard, secrétaire dela promotion Narvick- (1967-68)

> AVIS POUR INFO :

Nous avons reçu les CR de la promotionKœnig (1970-71) et du groupementVaucluse, et un article du groupementVendée sur le CMFP. Ils seront publiésdans le numéro 187 de décembre 2014.

• La rédaction de L’Épaulette prie les présidents de lapromotion Kœnig, le GDI (2s) Daniel Brûlé et desgroupements Vaucluse, le Col Jean-Jacques Hanriot,et Vendée, le Lcl Daniel Rossetti, de bien vouloir nousexcuser pour ce décalage.

> Promotion NarvikCR de la réunion du 26 avril 2014

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L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 49

>RÉSEAUDE

L’ÉPAULETTE

Le général (2s) Jean-François Delochre propose ici la correction type au sujet du concours del’École de guerre 2014. La rédaction à été faite dans les conditions du concours. Les remarquespédagogiques, les conseils et rappels à méthode sont évidemment des ajouts postérieurs.Rendez-vous sur son blog : http://marechalunjour.unblog.fr

Un réseau associatif au service des officiers

> RÉSEAU DE L’ÉPAULETTE

RÈGLES DE RÉDACTIONPour la rédaction de ce corrigé, les règles suivantes ont été privilégiées :1. Tous les éléments de compréhension du sujet figurent dans le texte de la copie sans qu’il soit nécessaire à un lecteur de

revenir au libellé de la question posée pour savoir de quoi l’on traite.2. L’argumentation de la thèse retenue prend en compte les objections que peut soulever la position de l’auteur.3. La thèse, ici l’idée maîtresse, répond précisément à la question posée. Elle reste assez synthétique pour être facilement

mémorisable par le lecteur.4. L’annonce de plan ne constitue pas une simple duplication détaillée de l’idée maîtresse. Elle constitue le fil directeur de

la démonstration de la thèse.5. La cohérence de l’introduction se trouve dans la complémentarité de ses différents constituants (préambule, idée maîtresse

et plan).6. L’ouverture en fin de devoir trace la voie d’un autre sujet, connexe à celui traité, mais ne remet pas en cause la pertinence

de la thèse exposée ou (et) de sa démonstration.7. La forme doit s’effacer derrière le fond… et pas l’inverse !1

CORRIGÉ PROPOSÉ

Structure du libelléPas de titre, une citation de Tocqueville suivie d’une question unique comportant des éléments d’orientation de la réponse.

Le lien entre la citation et la question n’est pas ambigu en première approche.

1. L’application trop scolaire de types de plan réputés être « appréciés par les jurys », si elle conduit à des lourdeurs voire des devoirs besogneux, est sanc-tionnée lors de la préparation. On trouve ainsi un nombre significatif de travaux de préparation dans lesquels les candidats s’arcboutent sur des plans 3x3 lesconduisant à des redondances entre les parties ou à des découpages artificiels.

Sens des motsLe passé n’éclaire plus l’avenir, il serait maladroit d’analyser les termes du sujet au mot-à-mot comme on doit le faire par-

fois. Cette partie de la citation établit un lien « souple » entre passé et avenir avec la notion d’éclairage. Cet aspect est bienévidemment à retenir pour l’esprit de la réponse.

L’esprit marche dans les ténèbres, conséquence affirmée par Tocqueville d’un oubli du passé. C’est pour lui la réflexion,la pensée qui sont pénalisées par la rupture de cette continuité historique. L’homme (la société ?) avance à tâtons et doit« réinventer » ses références, ses principes directeurs.

Le tout numérique, cette précision comme celle qui suit, placent le sujet dans l’époque contemporaine et incite à ne pas sefourvoyer dans une réflexion uniquement philosophique intemporelle. Implicitement elle présente le tout numérique (ouvertureet immédiateté de l’information, prééminence de la masse sur la qualité…) comme un obstacle éventuel à cette nécessaire réfé-rence historique pour vivre efficacement le présent.

La tyrannie de l’actualité, ce second volet est plus explicite avec l’emploi de tyrannie. Il précise le risque que représen-teraient deux caractéristiques (avec le « tout numérique ») de notre époque pour la conduite de l’avenir. Corollaire de ce « toutnumérique », l’actualité (par essence fugace) tend à proposer des juxtapositions de faits et d’évènements sans en faire apparaî-tre les liens logiques qui en permettraient la compréhension ou la relativité. La tyrannie sous-entend qu’on ne peut que diffici-

> Maréchal un jour

« Quand le passé n’éclaire plus l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres »Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, 1840.A l’ère du tout numérique et de la tyranie de l’actualité, quel regard portez-vous sur cette citation ?

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50 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

> RÉSEAU DE L’ÉPAULETTE

Politique généralePolitique internationalePolitiques publiquesDéveloppementcollectif et personnelAutre

D O M A I N E S

Place de la Rôle de Poids de l’actualité Tendances -R U B R I Q U E S continuité l’information (?) Évolutions

historique (+/-) numérique (+/-)

lement échapper aujourd’hui à cette manière de « fonctionner ».Quel regard portez-vous sur cette citation, il s’agit bien ici de développer un avis personnel sur la pertinence de la

remarque de Tocqueville dans notre monde actuel. Comme pour toute question de ce type il conviendra de présenter des pointsde vue différents voire contradictoires puis de faire émerger une position prioritaire.

De Tocqueville, juriste, homme politique et historien, Tocqueville inscrit sa réflexion dans l’action. Cette approche« de terrain » donne à ses réflexions un poids particulier et fonde leur pertinence.

Cadrer le sujetLa réflexion se situe dans le monde contemporain. Le cadre général est celui des modes de fonctionnement des sociétés

« numériques ».

Reformuler le sujetJe dois dire si, aujourd’hui, notamment les évolutions technologiques en matière d’information2 et leurs dérives condui-

sant à privilégier le détail au détriment de la perspective, remettent en cause ou non (voire favorisent) le nécessaire éclairagede l’histoire pour la construction efficace (cohérente ?) du présent et de l’avenir (individuel et collectif ?)

Cette reformulation personnelle conclut la première ½ heure de réflexion sur le sujet. Cette étape est trop souvent menée aupas de charge et conduit à des restrictions voire des contre-sens sur la nature et le périmètre du sujet.

2. Information dans le sens large de « données ».

La construction du tableau d’études pose souvent problème aux candidats. L’approche est pourtant relativement simple. Onpeut considérer que les domaines correspondent au thème général que l’on peut définir ici comme celui de la gouvernance (biengouverner et bien se gouverner) et que les rubriques permettent d’analyser la question posée que l’on peut résumer par le rôleet les formes contemporaines de l’information comme vecteur ou obstacle à la continuité historique.

À ce stade, il n’est plus question de revenir en arrière sur sa compréhension du sujet et les définitions retenues.

À l’issue d’une exploitation rapide (non présentée ici) de cette analyse, apparaît un fil directeur qui préfigure la thèse et sadémonstration: la réflexion de Tocqueville constitue la condition trop souvent malmenée à laquelle doit répondre toute gouver-nance pour exploiter au mieux les capacités d’échanges des connaissances dont bénéficient individus et sociétés.

Le choix a été fait de rédiger un devoir complet au lieu de se limiter à de seules orientations. Les « plans flash »utiles en préparation ne rendent en effet qu’imparfaitement compte de la cohérence d’ensemble du travail, notam-ment en ce qui concerne les enchaînements IM-PLAN et CONCLUSION-OUVERTURE.

Le travail proposé -avec ses limites car réalisé en 4h15 mise en page comprise pour rester cohérent avec la naturede l’épreuve- figure ci-après.

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L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 51

>RÉSEAUDE

L’ÉPAULETTE

INTRODUCTIONL’actualité nous fournit un singulier éclairage des réflexions de Tocqueville. Dans « L’Ancien Régime et laRévolution », il s’étonnait « de la facilité surprenante avec laquelle l’assemblée constituante a pu détruire d’unseul coup toutes les anciennes provinces de la France […], comme s’il s’était agi du sol vierge du nouveaumonde ».

Préambule Cet étonnement illustre son idée plus générale d’une nécessaire continuité de l’éclairage historique pour obte-nir ce que nous appellerions aujourd’hui une saine gouvernance. Or, la puissance du tout numérique et le rôleabusif qu’il donne à l’immédiateté ne pourraient-ils pas favoriser des ruptures conduisant à ce que, selon sonexpression, « l’esprit marche dans les ténèbres ». 101

Idée maîtresse La position de Tocqueville, prônant le nécessaire éclairage de l’esprit par l’histoire, constitue toujours la condi-tion trop souvent malmenée à laquelle doit pourtant répondre toute gouvernance pour exploiter au mieux lepotentiel de progrès que constituent les capacités d’échanges des connaissances dont bénéficient individus etsociétés. 44

Annonce du plan Les moyens modernes de diffusion de l’information et les dérives auxquelles ils conduisent semblent s’opposerà la culture historique. Cette vision reste cependant réductrice car elle occulte des potentialités dont aucune autreépoque n’a bénéficié avant la nôtre pour son développement. Plus qu’une opposition de façade dangereuse àcultiver, c’est donc bien la recherche d’une synergie entre les enseignements de l’histoire et la capacité accrueà les exploiter qui constituent aujourd’hui encore les clefs de gouvernances pertinentes. 71

DÉVELOPPEMENTID1 La révolution numérique est aujourd’hui dominée par des avatars qui semblent échapper aux contrôles des indi-

vidus, des sociétés voire de leurs dirigeants. Ces dérives qui rappellent celles auxquelles est exposé le messageoral, parasitent voire stérilisent la réflexion et son continuum historique. 42

IS11 Après avoir pris une nouvelle dimension voici une trentaine d’années avec l’essor de l’informatique individuellela révolution numérique reste aujourd’hui encore une adolescente qui grandit trop vite. Mac Luhan prophétisaitcette évolution dès les années 60 avec son célèbre aphorisme « The medium is the message ». Pour lui, le média,le support, comptait déjà plus que le message porté ! 58

IS12 Cette tendance s’est confirmée au cours des décennies suivantes en gagnant les différentes couches de la société,jusqu’aux dirigeants et leurs conseillers en image et communication. Cette dérive a progressivement fait passerau second plan une large partie du fond: les références, les retours d’expérience tirés de l’histoire et qui don-nent aux événements une nécessaire relativité. Hubert Védrine dans son dernier ouvrage « La France au défi »voit dans cette absence de distance une des raisons de la morosité française. 75

IS13 Le saut dans le temps auquel devrait conduire le tout numérique se caractérise aussi par un recul quant à la forme,nous l’évoquerons plus loin, avec un retour à une oralité - l’exemple de réseaux sociaux est significatif - privilégiantdes échanges rapides au sein desquels se manifeste à tous niveaux la « tyrannie de l’actualité ». Le factuel prend ainsià son tour le pas sur une vision synthétique qui devrait englober rétrospective et prospective. 72

Transition Pour autant, il serait coupable de réduire les effets du modernisme à ses seuls aspects négatifs en négligeant sespotentialités. 20

ID2 Nos sociétés contemporaines ont, comme celles qui les ont précédées, développé des modes de fonctionnement et desprocédés en interaction permanente avec leur stade d’évolution. A l’image des modèles politiques comme la démo-cratie, la maîtrise de tout progrès passe donc par des étapes d’apparentes régressions qui peuvent masquer les avan-cées attendues. Le "tout numérique" est encore dans cette phase de son développement sociétal. 63

IS21 Sans entrer dans un historique de la communication on peut évoquer quelques étapes symboliques. D’abord estapparu le stade de l’oralité, qui suppose des relais continuels entre émetteur et récepteur dans l’espace et dansle temps (Philippidès à Marathon !). Vient ensuite le stade de l’écriture qui permet une communication discon-tinue entre émetteur et récepteur éloignés dans l’espace et dans le temps. Il y a aujourd’hui, une mutation durapport au savoir. On passe d’une logique de la diffusion du savoir à celle d’une navigation dans le savoir, viale numérique, conduisant à une nouvelle « révolution culturelle » ! 96

IS22 Cette mutation du rapport au savoir présente des similitudes avec celle des régimes politiques quant à ses diffi-cultés de mise en place. On rappellera par exemple une charge célèbre de Barbey d’Aurévilly affirmant que« la démocratie, qui semble être la règle du monde moderne, […] n’en est que la punition ». L’analyse des effetsne peut intervenir que dans la durée. L’essor de la démocratie et l’aspiration des peuples à y accéder semblentaujourd’hui valider le modèle. Le nouveau rapport au savoir ne pourra s’édifier que dans le temps. 88

IS23 De même, le « tout numérique », encore en développement, souffre de « fractures » tant techniques avec l’iné-gale couverture des réseaux et parfois le contrôle politique de leur accès, que sociales dues au niveau d’emploiet à la formation des utilisateurs. Les avancées sont donc chaotiques et l’outil échappe encore trop fréquemmentaux utilisateurs. Dès lors, les écueils masquent le courant de fond et ses progrès. 63

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52 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

> RÉSEAU DE L’ÉPAULETTETransition Loin de constituer une régression rédhibitoire au regard d’un nécessaire éclairage historique, les évolutions

technologiques, notamment celles liées au numérique, représentent le vecteur incontournable de cette conti-nuité de pensée. 29

ID3 L’incompatibilité entre l’ancrage historique de la réflexion et les modes de communication actuels n’est qu’ap-parente, au pire temporaire. C’est au contraire une synergie exceptionnelle par son efficacité qu’on peut atten-dre de la conjonction de l’histoire et de ses vecteurs contemporains. Cette dynamique rénovée reste la seulecapable de répondre à la complexité des situations actuelles. 54

IS31 Il n’y pas d’incompatibilité « structurelle » entre la réflexion, les médias actuels et leur emploi. La barrière estavant tout culturelle et intellectuelle. La sélection des informations disponibles –le volume des « datas » acces-sibles devrait être multiplié par 50 en 2020- représente l’obstacle majeur à leur exploitation. La « navigationdans le savoir », évoquée plus haut, constitue le défi majeur à relever au cours des prochaines décennies. 65

IS32 Des pistes se dessinent déjà montrant une orientation nouvelle de l’exploitation du passé à des fins prospectives.Le domaine de la prévention de la criminalité, notamment au Canada, connaît ainsi des avancées remarquablesgrâce aux systèmes experts. Si ces systèmes portent encore sur le court terme passé et futur, l’essor de l’infor-matique décisionnelle, plus complexe que les systèmes experts, encore centrée sur les choix à caractère écono-mique des entreprises, devrait gagner progressivement l’ensemble des systèmes de gouvernance. 77

IS33 Cette évolution à dominante technique peut sembler moins riche que la contribution d’un érudit. Pourtant, faceà la densité des informations et l’emballement des réactions à mettre en œuvre il semble difficile de ne pasaccepter la médiation de la technologie pour rester en phase avec son environnement. L’accès traditionnel à laculture reste quant à lui disponible et facilité et la participation des historiens et chercheurs demeure tout aussiindispensable à l’alimentation des « data warehouses » qu’elle le fût à la rédaction des encyclopédies du XVIIIe

siècle. 86

CONCLUSIONReprise Souvent masqué par les errements de son évolution, le progrès technique que constitue la révolution du tout

numérique ne doit pas être considéré comme un obstacle à la prise en compte de l’éclairage historique de laréflexion. C’est au contraire un vecteur d’avenir pour cette impérieuse mutation de nos gouvernances confron-tées aux exigences du monde contemporain. 55

Élargissement Si une faiblesse existe cependant aujourd’hui dans la capacité à comprendre le présent et à anticiper l’avenirsous l’éclairage de l’histoire, il faut peut-être en chercher l’origine dans le contenu des cursus de formation plu-tôt qu’en faisant le procès des NTIC. 40

TOTAL (pour information) : 1199

de la thèse

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L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 53

HistoriqueL’Etablissement Public d’Insertion

de la Défense a été créé après lesémeutes de 2005. L’idée était d’inventerun système ayant pour but de canaliseret d’insérer les jeunes inactifs des ban-lieues. Le ministère de la défense pro-posa de créer en métropole des établis-sements s’inspirant du Service MilitaireAdapté des départements d’Outre-Mer.De façon à être efficace rapidement ilétait souhaitable d’avoir des anciensmilitaires dans l’encadrement.

Cette période très favorable auxanciens militaires est terminée.

L’actualitéMalgré des conditions moins favora-

bles, l’EPIDE reste un établissementdont la pédagogie s’inspire du modèlemilitaire avec un cadre et une disciplineadaptés. Un ancien militaire peut y enta-mer une seconde carrière passionnanteen se souvenant que le second modèle àmettre en œuvre est social avec unepédagogie différenciée et une bonneconnaissance de l’entretien d’aide, ilsuffit d’avoir toujours en tête qu’on neforme plus des combattants, mais descitoyens capables de s’intégrer dans lasociété puis dans une entreprise.

Les postes pouvant être ouverts à unancien militaire sont pour les officierssupérieurs : directeur, directeur adjoint,directeur des formations, directeuradministratif et financier ; pour les offi-ciers subalternes : coordonnateur activi-tés moyens (CAM) et référent de sec-tion ; pour les sous-officiers supérieurs :référent de section, pour les sous-offi-ciers subalternes et les engagés volon-taires anciens : moniteurs.

Tous les directeurs sont des colonelsou lieutenant-colonels, dont deux recru-tés depuis septembre 2013, tous lesadjoints sont des colonels ou des offi-ciers supérieurs à l’exception de un oudeux centres et de nombreux CAM etréférents viennent de la défense.

De nombreux postes de directionvont se libérer les premiers entrés àl’Epide en 2006 / 2007 / 2008 arrivant àl’âge de la retraite.

Le recrutement à l’ÉPIDELe recrutement à l’EPIDE est piloté

par le siège à Malakoff. C’est lui qui dif-fuse l’ouverture des postes, d’abord eninterne, pour les collaborateurs qui sou-haitent des mutations internes, ensuitevers les pôles emploi et le site EPIDE(mais la mise à jour est aléatoire, l’idéalest d’avoir un informateur dans la

place). Quand vous avez connaissancequ’un poste va se libérer vous devezenvoyer un CV et une lettre de motiva-tion au siège qui vous contactera partéléphone pour faire un premier tri. Sivous passez cette étape (rapide qui doitquand même être bien préparée), vousêtes convoqué au siège pour un entretienavec l’équipe recrutement et vous pas-sez des tests psychotechniques. Si vousêtes retenu, en général ils en gardent aumoins deux, parfois plus, vous aurez unsecond entretien avec le directeur ducentre où vous souhaitez travailler etavec votre futur chef de service. Aprèsavoir reçu tous les candidats le centredonnera son classement au siège quipréviendra l’heureux élu.

Les contrats sont de trois ans avecdeux périodes d’essai de trois mois dansle premier contrat.

Si le premier contrat se passe bien,on peut vous en proposer un second detrois ans et au bout de six ans on peutvous proposer un CDI.

Quelques conseilsJe conseille aux candidats dès qu’ils

ont connaissance qu’un poste se libère,de prendre contact avec le directeur, ouun ancien militaire du centre qui pourradonner des conseils utiles au candidat.Récupérer le mémento pédagogique del’EPIDE est un plus qui permet d’avoirle bon vocabulaire au moment de l’ap-pel téléphonique et devrait permettre deconstruire un CV et une lettre de moti-vation d’abord adaptés au poste, ensuiteprenant en compte le côté social del’EPIDE. Le fait d’avoir été officiern’est absolument pas suffisant. Enrevanche l’armée nous a dotés d’un cer-tain nombre de compétences qui doiventêtre mises en valeur en particulier dansle domaine social.

Nos concurrents pour les postes dedirection sont souvent des cadres despôles emploi, des missions locales, descentres de formation pour jeunesadultes, de la PJJ…, pour les postes deréférent et de moniteur ce sont des édu-cateurs spécialisés ou des moniteursspécialisés.

Vous devez connaître leur vocabu-laire.

L’EPIDE paye mieux que tous lesautres organismes sociaux, les candidatsvenant de ce domaine sont donc trèsmotivés. Je parle des organismessociaux pas de la défense, vous sereztoujours déçu par les salaires« Epidiens ».

Derniers détailsLe vocabulaire employé est impor-

tant, à l’EPIDE on ne commande pas, onmanage, on n’encadre pas on accom-pagne, on fait des entretiens d’aide…(Voir le mémento pédagogique).L’EPIDE est très féminisé, le service durecrutement aussi, le vocabulaire plusou moins grossier est à proscrire ainsique le « machisme ».

Bien connaître les a priori : l’arméene connaît rien au social, à l’emploi, à laformation des jeunes, elle ne sait formerque des combattants.

Pour terminer le métier est passion-nant, je m’y suis « éclaté » (vocabulaireà proscrire), mais faire travailler ensem-ble d’anciens militaires, des formateursvenant d’associations ou de l’Éducationnationale, des chargés d’insertion, desréférents et des moniteurs venant dumonde social demande un sens dumanagement qu’on a appris dans l’ar-mée mais qui nécessite beaucoup plusde patience. Alors n’oubliez jamais derappeler que vous avez déjà managé deséquipes pluridisciplinaires avec succès. �

Bon courage !

Postes à pourvoir au moment dela rédaction :

> directeur à Montry (à vérifierrapidement),

> directeur à Bordeaux (à vérifierrapidement),

> référent à Belfort (à vérifierrapidement),

> directeur à Cambrai pour le1er juin,

> directeur adjoint à Bourgespour le 1er septembre

> directeur des formations àMontry pour le 1er mai,

> directeur adjoint à Cambraipour le 5 mai,

> référent à Bordeaux pour le1er juin,

> coordonnateur activitésmoyens à Val de Reuil pour le 1er sep-tembre,

> directeur adjoint à SaintQuentin pour le 1er septembre.

Ces listes sont toujours très aléa-toires elles doivent être vérifiées auprèsdu centre ou de l’équipe recrutement dusiège.

>RÉSEAUDE

L’ÉPAULETTE

Par le lieutenant-colonel (er)Christian Mallet

> Capitaine d’entreprise un jour

> Conseils à un candidat ambitionnantde rentrer à l’EPIDE

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54 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

Reconversion : CAP 2C et SαR> RÉSEAU DE L’ÉPAULETTE

Cette feuille dʼinformation récapitule tous les organismes et les associations vers lesquels toutofficier, quels que soient son grade et son origine, peut se tourner en cas dʼinterrogation sur uneéventuelle reconversion ou même après sʼêtre reconverti.

Lʼappui reconversion des officiers

•••

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L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 55

>RÉSEAUDE

L’ÉPAULETTE

> Courriel : [email protected]

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MARIAGES> Constance, fille du Capitaine PhilippeRAUHUT (TDM/TRS-OAEA-CapitainePeretti-91/92) et de Madame, avecMonsieur Jonas MOSBACH, le 31 mai2014 à Molsheim.

> Christelle, fille du Lieutenant-colonelEugène MONORY (GEND-CapitainePrud’homme-EOGN-80/81) et deMadame, avec Monsieur Johan WELSCH,le 14 juin 2014 à Wavrin. �

> L’Épaulette adresse ses meilleurs vœuxde bonheur aux jeunes mariés.

NAISSANCES> Madeline, deuxième enfant du Capitaine(TA) Frédéric SCHERRER (CTA-OSC-01) et de Madame, le 22 mars 2014 àRennes.

> Blandine, sixième enfant du LieutenantJean-Thomas GAUER (INF-EMIA-Capitaine Florès-08/10) et de Madame, le22 avril 2014 à Lumio.

> Victor, deuxième enfant du CapitaineChristian CAÇADOR MATEUS (TRN-EMIA-Capitaine Biancamaria-01/03) et deMadame, le 3 mai 2014 à Strasbourg.

> Estelle, quatrième petit enfant du ColonelYves RAIMONDO (INF-EMIA-Zirnheld-64/65) et de Madame, au foyer de Charlotteet Sébastien RAIMONDO, le 28 mai 2014à Aubagne.

56 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

CARNET> Lieutenant-colonel Roger GOUTTE-SOLARD (TDM/ESMIA-MaréchalFranchet d’Esperey-56/57), le 26 juillet2014 à Montpellier.

> Madame Monique VANUXEMd’ANJOU, veuve du Général VANUXEMd’ANJOU, le 29 juillet 2014.

> Madame Suzanne LEFORT, veuve dugénéral LEFORT, le 17 août 2014, àHyères, à l’âge de 102 ans. �

> L’Épaulette partage la peine des familleséprouvées par ces deuils et leur adresse etleur renouvelle ses condoléances attristées.

MESURESNOMINATIVES

JORF du 16 mai 2014Décret du 15 mai 2014portant nominations

et affectationsdans la 1re section, promotions

et nominationsdans la 1re et la 2e section

d’officiers généraux

ARMÉE DE TERREArticle 2

Est promu dans la 2e section desofficiers généraux de

l’armée de terre :Au grade de général de division

Pour prendre rang du31 juillet 2014

> M. le général de brigade PatrickETIENNE.

JORF du 1er juillet 2014Décret du 30 juin 2014portant promotion et

affectation,nominations et affectations,promotions et nominationsdans la 1re et la 2e section,

affectation d’officiers généraux

ARMÉE DE TERREArticle 1

Sont nommés dans la 1re sectiondes officiers généraux de

l’armée de terre

Pour prendre rang du 1er août 2014Au grade de général de brigade

> M. le colonel des troupes de marineCharles SIOC’HAN de KERSABIEC,

> Emilien, deuxième enfant du CapitaineNicolas VERGOS (TRN-EMIA-Généralde Lanlay-03/05) et de Madame, le17 juin 2014 à La Rochelle. �

> L’Épaulette adresse ses félicitations auxheureux parents et grands-parents.

DÉCÈS> Lieutenant-colonel Joseph SOLANO(TDM-EMIA-Libération-44) en septembre2013 à Toulouse.

> Madame Madeleine CHAMPEAUX,veuve du Capitaine Pierre CHAMPEAUX,mort pour la France en Algérie le01/01/1960, en septembre 2013 à Nancy.

> Madame Marie-Odile LEVACHER,veuve du Colonel LEVACHER, fin 2013 àChamphol.

> Capitaine Bernard DOGUET (TRN-OR-49) en 2014 à Louviers.

> Colonel Gérard COLAS (CTA/SANTEOAEA-66) en 2014 à Malissard.

> Madame Louise PERDU, veuve duColonel PERDU en 2014 à Mazan.

> Lieutenant-colonel Louis GRANGIER(CTA/SANTE-OA-39) en 2014 à Montieren Der.

> Chef d’escadron Roger DELAGE(TRN-EMIA-Victoire-45/46) le 19 janvier2014 à Talant

> Colonel Michel PRESTOZ (INF-EMIA-Général Koenig-70/71) en mars 2014.

> Capitaine Lucien VERNIER (MAT-OAEA-Fontainebleau-50/51) le 22 mai2014 à Aix-en-Provence.

> Capitaine Henri LAFAILLE (TDM-OR-60) le 2 juin 2014 à Vedene.

> Monsieur Michel ANGELI le 8 juin2014 à Omessa.

> Général Charles-André GOVYS (INF-OR-58) le 16 juin 2014 à Bastia.

> Madame Argie PATAILLE, épouse duLieutenant-colonel Jean PATAILLE (TRN-OAEA-62) le 20 juin 2014 à Ajaccio.

> Colonel Michel PETIT (TRN-OAEA-65),président du groupement de l’Oise deL’Epaulette, le 9 juillet 2014 à Choisy-au-Bac.

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L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 57

CARNET

(TRN) - Ralph BRIEND (GEN) -Christophe ACHTE (GEN) - ThierrySAGON (GEN) - Pierre REGIM-BAUD (ART) - Philippe MOUGEOT(INF) - Thierry KULAS (INF) -Christophe COPIN (ABC) - EricDETZ (ART) - Armand SCHIRATTI(TDM/TRS) - Bernard LEMAIRE(INF) - Frédéric DUCLOS (INF).

Au grade de commandantPour prendre rang du 1er août 2014

> les capitaines : Rodolphe BOURON(TRS) - Christophe FONTENEAU(MAT) - Pierre BOURSIN (INF) -Pascal FLAMENT (MAT) - ArnaudBOURGOIN (ART) - William CIMBÉ(GEN) - Vincent MARTINOD (ABC) -Pascal PRADO (TRN) - EricBORNES (MAT) - Jean-MarieBEZARD (INF) - Jean-Marie BRE-TON (INF) - Frédéric BALLION(GEN) - Marc HIPPOLYTE(TDM/ABC) - Bruno SIFFER (INF) -Didier SUGNY (ABC).

Au grade de capitainePour prendre rang du 1er août 2014

> les lieutenants : Gérard BLAISE(TRS) - Julien PIFFARD (GEN) -François PICHOT-DUCLOS (GEN) -Nicolas VINEL (ABC) - Gatien RUG-GERI (INF) - Thibaut SEMEN (INF) -Thibault VAN KEYMEULEN (INF) -David DELORD (ART) - Fabien FON-TAINE (INF) - Alexis GIRARD(ABC) - Benoît ARTUR (INF) -Sylvain MOUCOT (INF) - AlbanBREJON de LAVERGNEE (ALAT) -Etienne MESENGE (ABC) - FlorentGUÉNÉGOU (GEN) - Philippe LAN-SON (ALAT) - Raphaël DION (ABC)- Olivier ASTIER (GEN) - JulienHOTEIT (GEN) - Baudouin HARDY(ABC) - Ugo RÉPÉRANT (TRS) -Gabriel REALIS (MAT) - BenoîtSAINT-PAUL (ABC) - ManuelAIGOUY (ALAT) - Luc GIRIEU(ABC) - Rodolphe ECHEVERRIA(ALAT) - Guillaume HERBELETTE(ABC) - Cyril GRENOUILLER (ART)- Delphine DUHAMEL (ART) -Thomas SHAW (INF) - MathieuLEFEVRE (GEN) - Benoît BRUZ-ZESE (ALAT) - Stéphane THIRION(GEN) - Jonathan GARRIGUES(ABC) - Antoine LE FEUVRIER(ABC) - Hakim BENARAB (INF) -Julien GALLET (ART) - Jean-BaptisteCAMUS (INF) - Julien TARTENSON(GEN) - Louis-Marie COLLET (GEN)- Stéphane MALGRAS (GEN) -Mickaël SCHELSTRAETE (INF) -Nicolas PERROCHET (GEN) -François PIOTROWSKI (INF) - LouisCAMUS (INF) - Michal NOWA-KOWSKI (TRN) - FrançoisGADOULLET (TRN) - Julien MAR-SAUD (INF) - Marc de FOUCHIER(INF) - Guillaume BUCHARD (INF) -

nommé commandant de l’école militaire despécialisation de l’Outre-mer et de l’étran-ger à la même date.

> M. le colonel de l’arme blindée etcavalerie Patrice DUMONT SAINTPRIEST, nommé commandant del’école de cavalerie à la même date.

JORF du 1er juillet 2014Décret du 30 juin 2014portant affectationsd’officiers généraux

ARMÉE DE TERRE> M. le général de brigade FernandGEORGES est nommé chargé de mis-sion auprès du chef d’état-major del’armée de terre à compter du 1er août2014.

JORF du 16 juillet 2014Décret du 15 juillet 2014portant nominations et

affectations,promotions et nominationsdans la 1re et la 2e sectionet affectations d’officiers

généraux

ARMÉE DE TERREArticle 11

Sont promus ou nommés dans la2e section des officiers généraux

de l’armée de terre

Au grade de général de divisionPour prendre rang du

31 octobre 2014

> M. le général de brigade FernandGEORGES.

Au grade de général de brigadePour prendre rang du

1er octobre 2014

> M. le colonel du corps technique etadministratif Hugues MAGNY.

JORF du 17 juillet 2014Décret du 15 juillet 2014

portant nomination et promotiondans l’armée active

ARMÉE DE TERREOFFICIERS DE CARRIÈRE

Corps des officiers des armes

Au grade de lieutenant-colonelPour prendre rang du 1er avril 2014> les commandants : OlivierDELÉTOILE (MAT) - YannDECUYPÈRE (ALAT) - NicolasSCHILT (MAT).Pour prendre rang du 1er août 2014> les commandants : Joël LECRU(ALAT) - Ludovic SOREL (INF) -Fabien SIMON (TRS) - Bruno CRU-ZEL (ALAT/INF) - James DEVI-GNON (INF) - Didier ROSTOLLAN

Amaury SEGONNE (INF) - YoanBURNY (TRS) - Damien MAZIN(INF) - Vincent ROCHEFORT (GEN)- Jérôme MERCANDINI (TRN) -Hugues MAZIN (INF) - SmaïlCHAOUI (GEN) - Sandrine MENEZ(TRS) - Guillaume HUSSON (TRS) -Vincent ZAVRAS (TRN) - ChristopheRAMPARANY (MAT) - EmmanuelROLAND-GOSSELIN (ART) -Christophe LARATTE (ART) -Antoine SUINAT (INF) - JérémyENGUEHARD (INF) - VianneyREDERSTORFF (INF) - AurélienPONTAIS (GEN) - Damien LIARD(ALAT) - Julien PIRES (TRS) - Jean-Thomas GAUER (INF) - François-Xavier GALA (GEN) - CaroleBAILLY (MAT) - EmmanuelLAGARDE (GEN) - Thierry COSSE(MAT) - Pierre PINEL (GEN) - HenryPAMART (TRS) - Thomas VALAIS(TRN) - François-Xavier PHILIPPOT(ART) - Jean-Christophe MAITRE(INF) - Bertrand RESSAYRE (MAT) -Cédric GUILBAUX (TRS) - DavidOSTROWSKI (GEN) - Eric KEHARO(ART) - Mathieu DURAND (ART) -Jérémy STOUVENEL (ART) - LeilaDJENNANE (TRN) - Guillaume FIR-TION (TRN) - Matthieu FRIEDLING(INF) - Julien HAMICHE (MAT) -Nicolas d’ABOVILLE (INF) -Yannick de PENFENTENYO de KER-VEREGUIN (MAT) - ThibaultBEVILLARD (MAT) - Guillaume ELANDALOUSSI (GEN) - FabienCAZIN (MAT) - Aymeric SAINT-CLAIRE DEVILLE (MAT) - GrégoryGIBEAU (MAT) - Grégoire TOU-RENQ (MAT) - Sébastien TINVAL(MAT) - Jean de MOUSTIER (MAT) -Emmanuel BOSCHER (MAT) - CédricDUSSERRE (TRN) - Bertrand KAI-GRE (TDM) - Yannick BELLE-PERAT (INF) - Grégory JAFFRELOT(INF) - Guillaume LAMBERT (INF) -Romain THOMAS (ART) - DamienBEUCHEY (INF) - Ramon RAMOS(MAT).

Corps technique et administratifde l’armée de terre

Au grade de commandantPour prendre rang du 1er avril 2014

> le capitaine Philippe HAMO-NIAUX.

Au grade de capitainePour prendre rang du

1er juillet 2014

> le lieutenant Marie BERGER

Pour prendre rang du 1er août 2014

> les lieutenants : Charlotte CHATE-LIN - Rebecca VEDOVATI - CédricBRÉMOND - Nathalie THIBAULT -Hamdi CHEMAK - Amélie BOU-CHOT - Richard BRIAND - Nicolas •••

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58 • L’Épaulette n° 186 • septembre 2014

CARNETportant attribution du brevet

d'étudesmilitaires supérieures

Le brevet d'études militaires supé-rieures est attribué, à compter du 1er août2013, aux officiers de la vingtième pro-motion de l'Ecole de guerre désignés ci-après :

ARMÉE DE TERRE

> Chef de bataillon (TA) Philippe BAILLÉ(GEN) - Chef d'escadron Pierre FONTAINE(ART) - Commandant Fabienne GRIMAULT(CTA/CAT) - Chef d'escadron NicolasMENARD (TRN) - Chef de bataillon Jean-Philippe MOLLARD (INF) - Chef d'escadronsJean POURCELET (ABC).

JORF du 21 juin 2014Arrêté du 11 juin 2014

portant attribution du brevet dequalification militaire supérieure

Le brevet de qualification militairesupérieure est attribué, à compter du1er janvier 2014, aux officiers désignésci-après :

> les lieutenants-colonels : Christophe COR-REA (TRN) - Bernard RUTAULT (INF) -Marc SAN AUGUSTIN (CTA/CAT) - GilbertTIMON (ART). �

> L'Epaulette adresse ses félicitations auxlauréats.

ERRATUMActualité Défense du numéro 185En page 6… L’éditorial de la lettre du G2S estdu GA (2s) Jean-Marie Faugère, et non GCA. �

> L’Épaulette présente ses excuses à sesfidèles adhérents et au général Faugère.

BULLETINS DE PROMOTIONS REÇUS

• Garigliano 1949-1951-Mai 2014.• Maréchal de Lattre 1951-1953-Juillet

2014.• Amilakvari 1954/1956-Juillet 2014.• Franchet d’Esperey 1955/1956-Juillet

2014.• Victoire 1945-Juillet 2014. �

Au grade de commandeurARMÉE DE TERRE

> Colonel Xavier VANDEN NESTE (TDM).

Au grade d'officier

GENDARMERIE NATIONALE

> Colonel Jean-Marc DELÉTANG.

ARMÉE DE TERRE

> COL Yann KERVIZIC (INF) - LCL RémyLALANDE (TDM) - LCL Bruno ROBERT(ART).

Au grade de chevalier

GENDARMERIE NATIONALE

> LCL Christian BROUDIN - Benoît CHAU-VIN - COL Arnaud GIRAULT - LCL AlainLEFEBVRE - LCL Frédéric MADELÉNAT.

ARMÉE DE TERRE

> LCL Alain ABAD (GEN) - LCL Guerricd'ARCHE de PESSAN (TDM) - CBA Jean-François ARIBAUT (GEN) - LCL PhilippeBALLAND (TRS) - CBA Olivier BAYADA(TDM) - LCL Emilio BENGUIGUI (ART) -Jean-Christophe BERRY (TDM) - LCLLaurent BOURDEAU (MAT) - LCL MichelBRUSCO (ABC) - LCL Nicolas BUREAU(TRN) - LCL Christian CARRERES (TDM) -CNE Julien CHASTEL (INF) - LCLChristophe CONTANT (INF) - LCL PhilippeCUENCA (GEN) - LCL Frédéric DURIN(INF) - COL Salvador ESTEBAN (MAT) -LCL Pascal FELTEN (GEN) - LCL XavierFRANCE (TDM) - LCL Régis FRANÇOIS(ART) - LCL Jean GUÉGUEN (INF) - CESRégis GUÉRIN (ABC) - LCL Jean-LucKOCH (TRS) - LCL Brice KROELL (GEN) -LCL Romuald KULIG (ABC) - CEN ClaudeLA SCOLA (TRN) - CNE Grégory LEFEVRE(INF) - LCL Fabrice LESSEUR (ART) - LCLChristophe LORIDON (INF) - LCL PierreLORIDON (TRS) - CNE LudovicMIGLIORE (INF) - LCL Bertrand MOREL(INF) - LCL Olivier MOUTON (ART) - LCLMarc MOUTRON (MAT) - LCL Jean-YvesMUSARD (MAT) - LCL Denis PERBAL(GSEM) - CBA Patrick PIZON (TDM) - CENRoald PONS (ART) - CES PhilippeREVERDY (ABC) - LCL Jean-PhilippeROMERO (ART) - CBA Karim SAA (TDM) -LCL Marc SAN AUGUSTIN (GSEM) - COLAlain WALTER (INF). �

> L’Épaulette adresse ses félicitations auxnouveaux promus et décorés.

SUCCÈSJORF du 12 juin 2014

Arrêté du 12 février 2014

SCAEROU - Philibert ANDRIEU -Irvin LE NOT - Luderce MARGUE-RITE - Marie-Jeanne NORMANT -Fabrice LONG - Michael MILLET -Julien NICOLAS - Sophie deLAGRANGE-CHANCEL - CamilleLEROY.

OFFICIERS SOUS CONTRATCorps technique et administratif

de l’armée de terre

Au grade de capitainePour prendre rang du

1er juillet 2014

> le lieutenant Karine DESFOLIES.

SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉESOFFICIERS DE CARRIÈRE

Corps technique et administratif du service de santé des armées

Au grade de capitainePour prendre rang du

1er août 2014

> les lieutenants : Claire BERTHELOT- Alexandra AURIÈRES - StéphaneMONNARD - Marie CASTILLON -Marie-Laure CHRIQUI - CécileVIGOUROUX - Naïd MOHAMED.

SERVICE DES ESSENCES DES ARMÉES

OFFICIERS DE CARRIÈRECorps technique et administratif

du service des essences des armées

Au grade de capitainePour prendre rang du 1er août 2014

> les lieutenants Brice LEROY - ErwanGARNOTEL - Marie-CharlotteREGNIÉ - Claire CHEVALIER -Michaël LEROI - Barbara GREFF. �

DÉCORATIONSORDRE NATIONAL

DE LA LÉGION D'HONNEUR

JORF du 8 juillet 2014Décret du 4 juillet 2014

portant promotion et nomination

Militaires appartenant à l'armée active

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L’Épaulette n° 186 • septembre 2014 • 59

BIBLIOGRAPH

IE

trop insister sur la généralisation des« Best Maritime Practices », une sériede bonnes pratiques mises en oeuvrepar la Marine marchande pour éradi-quer la Piraterie. Et si la pirateriesomalienne recule, à l’ombre desmédias, les actes perpétrés par lespirates sont en revanche en haussede l’autre côté de l’Afrique, auxlarges des côtes du Nigeria. (31 inci-dents en 2013 contre 27 en 2012 et10 en 2011).Ouvrage broché – 176 pagesFormat 15,5 x 22,7 cmPrix Editeur : 18.50 € TTC

AL-QAÏDA EN FRANCEPar Samuel LAURENT

Une puissante organisation terroristes’est implantée sur le sol français : unréseau qui se tient prêt à passer àl’action et qui est dirigé par un « émir »d’Al-Qaïda. Ces « labyrinthes de laterreur » sont dissimulés au cœur denotre quotidien. Les membres de ce réseau, parfaitement entraînés,savent rester anonymes et insoup-çonnables. Ils communiquent dans leplus grand secret et disposent d’unarsenal terrifiant qui ne fait que croî-tre. Pour obtenir ces informations,Samuel Laurent s’est lancé, seul,dans une aventure à très haut risque.Sa première étape le conduit à ren-contrer des jeunes Français partiscombattre en Syrie aux côtés desorganisations islamistes. Les rensei-gnements qu’il recueille vont alors lemener en Libye, en Turquie, au Liban,en Grande-Bretagne…À chaque étape, il s’entretient avecdes combattants du Jihad, des opéra-teurs clandestins et des idéologuesdu salafisme. Mais, c’est dans lesmontagnes de Somalie, avec lesShebabs d’Al-Qaïda, qu’il va prendretoute la mesure de la menace terro-riste qui pèse désormais sur tous leshabitants de notre pays.

Consultant international, SamuelLaurent est avant tout un homme deterrain. Il sillonne depuis des annéesles régions contrôlées par Al-Qaïda,et possède des contacts inégalés ausein de cette organisation. Il est déjàl’auteur de Sahelistan (Seuil, 2013),salué par la critique.

Edition : Le Seuil432 pages - 21.00 € TTCDisponible en version électro-nique pour liseuses.

> Pour compléter les rubriques « Dossier, Histoire, Tribune libre »nous vous proposons une sélection d’ouvrages.

PIRATERIE MARITIMEL’AFRIQUE À

L’ABORDAGE !Par Olivier D’AUZON

Avec le concours scientifiquede Marc de RODELLEC

du PORZIC,Officier Supérieur de la

Marine Nationale

Le drapeau noir flotte toujours sur lesocéans. Le Bureau maritime interna-tional (BMI) a recensé plus de 4 000actes de piraterie dans les vingt der-nières années.Le rapport du BMI, publié en janvier2014, indique que les pirates ont étémoins actifs sur les mers du mondeen 2013. 264 incidents de piraterieont été recensés l’an dernier, confir-mant le mouvement de repli observédepuis quelques années, avec 297faits observés en 2012 (-11 %) et445 en 2011 (-41 %).Le 8 décembre 2008, les forcesnavales européennes – l’opérationAtalanta – ont été déployées dans legolfe d’Aden afin de protéger cetteroute maritime, primordiale pourl’approvisionnement du monde occi-dental : chaque année 20 000navires marchands transitent parcette zone et 2,2 millions de barils depétrole y sont transportés chaquejour à destination de l’Europe. Outreles forces européennes, deux autrescoalitions opèrent dans l’océanindien : celle de l’OTAN, baptiséeOcean Shield (quatre navires) et celledes Etats-Unis (six bâtiments). Sansoublier plusieurs marines nationales :russe, chinoise sud-coréenne,indienne, espagnole, saoudienne,japonaise.

En 2014, chacun s’accorde à dire quele succès de l’Atalanta est indéniable.En un peu plus de quatre ans après ledébut de la mobilisation internatio-nale, les résultats sont édifiants. Alorsqu’au plus fort des actions de pirate-rie, jusqu’à 50 navires de commerceet un millier de marins étaient rete-nus en otage le long des côtes soma-liennes, en janvier 2011, on ne comp-tait plus que 36 bateaux et 720membres d’équipage. Un chiffre quiest tombé à 4 navires et 108 marinsfin 2013. Par ailleurs, on ne saurait

CYBERSTRATÉGIE : L’ART DE LA GUERRENUMÉRIQUEPar Bertrand BOYEREspace de création, de partage et deliberté, le cyberespace est aussi lelieu d’expression des passionshumaines où le pire côtoie le meil-leur. Pilier du développement écono-mique, argument de puissance, lecyberespace s’affirme comme unmilieu d’importance vitale pour lesÉtats et devient progressivement unnouveau champ d’affrontement.Cette mutation oblige à repenser les concepts de frontière, de souverai-neté, de légitimité de l’action. Quel peut être l’apport de la guerre numé-rique à la conduite d’un affrontement classique? Où se situe la frontièreentre la cybercriminalité et la cyberguerre ? Un virus informatique est-ilune arme ? Quelles en sont les limites ? Autant de questions pour les-quelles il faut un cadre conceptuel et une science de l’action c’est-à-direune stratégie.Bertrand BOYER est officier des Troupes de marine, Saint-Cyrien et brevetéde l’École de Guerre. Durant une première partie de carrière il alternetemps de commandement et postes en état-major, participant notam-ment à plusieurs opérations et missions extérieures, à l’étranger et dansl’outremer français. Ingénieur de formation, il décide alors d’orienter sonparcours vers la sécurité des systèmes d’information. Développant sonexpertise dans le domaine de l’architecture de réseaux, il publie plusieursarticles sur la cyberguerre et la stratégie. Éditions Nuvis-Phebe Eds - Pensées stratégiques21.00 euros.

INTRODUCTION À LA CYBERSTRATÉGIE Par Olivier KEMPF

Le cyberespace nous environne etrégit nos vies, au moyen bien sûr del’Internet, mais aussi de tous les sys-tèmes de télécommunication ou desréseaux (bancaires, médicaux, éner-gétiques,...). Il nécessite une stratégiepropre, la cyberstratégie.La cyberstratégie est la partie de lastratégie propre au cyberespace,considéré comme un espace conflic-tuel où s’opposent, avec des tech-niques et des intentions variables, des acteurs différents (états, groupes,individus).

Ce livre expose les grands fondements de cette cyberstratégie : à partirdes caractéristiques du cyberespace, il analyse les facteurs stratégiques(lieu, temps et acteurs) et leurs conséquences, avant de s’interroger sur lesdispositifs stratégiques (le couple offensive/défensive, la cyberdissuasion,la géopolitique du cyberespace).Premier ouvrage analysant en profondeur cette nouvelle discipline, il permet d’appréhender clairement ce nouvel espace stratégique.

Le cyberespace nous environne et régit nos vies, au moyen bien sûr del’Internet, mais aussi de tous les systèmes de télécommunication ou desréseaux (bancaires, médicaux, énergétiques,...). Il nécessite une stratégiepropre, la cyberstratégie.

Editeur EconomicaCollection CyberstratégieFormat : 15,5 x 24,0 cmPrix : 119.00 €

BIBLIOGRAPHIE

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LE BAROUDEURPar Georges FLEURYLes quatre guerres du général Delayen1940-1945IndochineAlgérieTchad 1972-1978

Blindés de reconnaissance fonçant versle Rhin, flottilles de sampans se faufi-lant dans les nuits indochinoises der-rière les lignes viets, commandos defaux fellaghas nomadisant dans lesdjebels ensanglantés d’Algérie : les quatre guerres du général Jean-Louis Delayenchantent la poignante épopée d’un soldat français qui n’a jamais été vaincu surle terrain. Premier officier allié à atteindre le Rhin, spécialiste des commandos deralliés en Indochine et en Algérie, considéré comme le maître par les Marines amé-ricains, promu général par Valéry Giscard d’Estaing pour son intervention décisivedans la guerre sans nom livrée secrètement pendant plus de sept ans au Tchad,Jean-Louis Delayen a choisi de confier à Georges Fleury, lui-même combattantd’élite des bérets verts de la Marine, toute la vérité sur le destin hors série qui atransformé un jeune officier pas comme les autres en un des plus prestigieuxbaroudeurs de notre temps.Edition GrassetPrix : 28.40 euros

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BIBLIOGRAPHIE•••

« LE COMMANDOKIEFFER : LES 177FRANÇAIS DU D-DAY »

Par Jean-Marc TANGUY

Co-édité par le ministère de la Défense(SGA/DMPA) et Albin Michel

Soixante-dix ans après, ils ne sont plusque dix vétérans sur les 177 Françaisqui ont débarqué le 6 juin 1944 en Normandie, aux côtés de 75 000 Britanniques etCanadiens et, plus à l’Est, de 58 000 Américains. Ils étaient venus libérer la Franceet l’Europe du joug nazi. Le périple de cette poignée de Français (qui estiment n’avoirrien fait d’exceptionnel) est une légende faite de courage, d’abnégation, de panache,de goût de liberté et d’aventure. Certains ont traversé la moitié de la terre pour enêtre et, pour tous, le chemin jusqu’à la constitution du Commando Kieffer (1eBataillon de fusiliers marins commandos, intégré au 4 Commando britannique) auraété long et semé d’embûches. Et puis, le 6 juin, il fallait prendre d’assaut Ouistreham,ouvrir la route aux troupes britanniques, et protéger le flanc de la tête de pont, au-delà de l’Orne… Ils l’ont fait, au prix de pertes terribles. Leur dévouement fut total,et pourtant… les Français les connaissent peu ou mal. Ils racontent ici leur histoire,grâce à Jean-Marc Tanguy, qui, depuis dix ans, les suit et recueille leurs souvenirs. Untravail de mémoire inestimable, illustré de photographies d’archives familiales ou his-toriques, rares ou inédites.Jean-Marc Tanguy, 42 ans, est journaliste spécialisé dans l'actualité militaire depuis1996. Il est l'auteur de cinq livres et anime au quotidien son blog d'informations surla défense, Le Mamouth. http://lemamouth.blogspot.com

mai 2014Format : 190 mm x 247 mm192 pagesPrix : 29.00 €

LA PETITE FLINGUEUSEretour à Diên Biên Phu

Par Emilie KAH

Le texte que je propose à votre lec-ture n’est pas un récit de plus sur laguerre d’Indochine. Vous n’y trouve-rez pas de récits de combats. Vousserez dans l’intime. De ma placeunique de fille de combattant, j’airassemblé pour l’écrire, des souvenirspersonnels, des bribes de récits, desfaits historiques. J’ai enquêté, je suisallée à Diên Biên Phu. Parce que cetexte dit la capacité de l’homme à sesouvenir et à honorer, je le crois uni-versel. Je le crois aussi optimiste.J’espère que c’est ainsi que vous lerecevrez.Éditions Parole (coopérative Copsi)90 pagesPrix : 10€

LA SIXIÈME HEURE

Par Jean-JacquesDOUCET

L’auteur a voyagé en terre d’islam, enEurope, en Afrique ainsi qu’auxProche et Moyen-Orient ; il nousplonge dans La Sixième Heure quisonne, là, au IX° siècle, quand lesforces arabo-musulmanes avaient,déjà à cette époque, mis à feu et àsang le pourtour méditerranéen ettoute l’Europe occidentale. Il ydénonce les prescriptions extrêmesdu Coran en nous contant l’actiond’une poignée de ces hommes, dontla foi et le courage ont été, en 844, àl’origine de la Reconquête de leurliberté tourmentée. Dans ce livre écrit

avec une passion retenue, il y a de latendresse pour ce qui lui paraît justeet une lourde interrogation pour cequi ressemble tant à des versets sata-niques. Cet étrange silence qui,aujourd’hui, entoure le Coran, se fis-sure au fil du roman et la logiquecruelle de l’islam apparaît dans sonimplacable simplicité. La conquêtefut musulmane, la reconquête futchrétienne. Ces deux cultures antino-miques s’affrontèrent pendant cetteguerre d’occupation de l’Europe, quiallait durer presque huit siècles (711à 1492). Quelle sera la conclusion decet écrit ? Quelle part d’espoir l’au-teur retiendra-t-il des événements quise déroulent, aujourd’hui, chez nousau cœur même de notre cité ? Surquelles ressources la France pourra-t-elle s’appuyer pour éviter ce piègemortel qui l’enferme ?Editions Saint RemyVolume 1 - 311 pagesPrix : 23.00€

LA LIBERTÉ DE RELIGIONDANS LA RÉPUBLIQUE

L’esprit de laïcitéJean PICQ

Comment concilier l’exigence deneutralité, que la laïcité impose àl’État, et le besoin légitime qu’éprou-vent les croyants d’exprimer leursconvictions religieuses, y comprisdans l’espace public ? La religion peut-elle rester circons-crite au for intérieur, comme le veutune tradition républicaine françaisedéfensive, voire méfiante, à l’égardde l’expression religieuse ? Une conception plus souple de la laï-cité ne risque-t-elle pas de faire le litdes passions religieuses, de plus enplus souvent instrumentalisées à desfins politiques ? Face à ces questionssensibles entre toutes, Jean Picq vapuiser chez les philosophes politiques– de Spinoza à Claude Lefort, de PaulRicœur à Marcel Gauchet – pourdéfendre une laïcité plurielle etouverte. Il montre qu’elle est fonda-mentalement un art de vivre ensem-

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ble. Encore et toujours à construire…Auteur d’un rapport remarqué surl’État, Jean Picq est magistrat à laCour des comptes. Il est égalementprofesseur à Sciences Po-Paris, où ilenseigne l’histoire de l’État et desrapports entre politique et religion..Edition : Odile JacobNombre de page : 176 pagesFormat : 145 x 220 mmVersion livre : 22.90€Version numérique : 17.99€

ATTENTION : CYBER !par Aymeric

BONNEMAISON etStéphane DOSSÉ

.Les télécommunications puis l'informatiqueont révolutionné les sociétés humaines etl'art de la guerre depuis deux siècles. Laconflictualité dans le cyberespace n'est que ladernière évolution d'une longue successionde combats dans, pour et contre les réseaux.Le cyber s'impose actuellement comme uncinquième milieu de confrontation, après laterre, la mer, l'air et l'espace. Sans changer lanature de la guerre, il oblige parfois à penserautrement l'engagement des forces et permetd'agir différemment. Cet ouvrage dépasse lesvulgarisations ou les théories hors-sol, hors-temps et hors pratique opérationnelle quifleurissent dans les littératures stratégique ettechnique récentes. Il propose une descriptionsynthétique du combat cyber-électroniquecontemporain, avec une mise en perspectivehistorique et prospective concrète. Ce combatne permet pas à lui seul de gagner la guerremais dès maintenant, perdre dans le cyber,c’est perdre tout court ! C'est cela que lesauteurs vous proposent de découvrir.Aymeric Bonnemaison et Stéphane Dossésont Saint-Cyriens, officiers des Transmissionsde l’armée de Terre et brevetés de l’École deguerre. Spécialisés dans le domaine de lamaîtrise de l’information, ils s’appuient surune riche expérience opérationnelle en zonede conflit.

Broché: 224 pages Editeur : Economica ; Édition : 1re (2 janvier 2014) • Collection : CyberstratégiePrix : 27 €

Officier supérieur d’artillerie, Philippe Pasteau réside à Tours.Membre-fondateur de l’association Lien armée-nation 37, il mène des activitéspédagogiques avec des établissements scolaires, des collectivités territoriales etdes associations culturelles, tout en animant une chronique historique sur uneradio locale, il a déjà écrit sur la Première Guerre mondiale, sur l’artillerie d’ancienrégime et sur le camp militaire de La Valbonne.Lauréat du Trophée civisme et défense 2014 ; prix du Centenaire, remis le 11 juinau Palais du Luxembourg par le président du Sénat.Sollicité pour animer des conférences dans le cadre du centenaire de la GrandeGuerre, l’auteur réunit quelques traits marquants des combattants, comme la dis-cipline, la camaraderie, le courage, l’esprit de sacrifice et le développement de laferveur religieuse. Il s’arrête également sur les troubles de la difficile année 1917.Les nombreuses citations de courriers de poilus, d’ouvrages historiques et d’œu-vres littéraires incitent le lecteur à renouer avec les écrivains-combattants quefurent notamment Genevoix, Apollinaire, Dorgelès, Kessel, Barbusse, mais aussi lesAllemands Remarque et Junger.Les caractères présentés sont partagés par l’immense majorité des soldats, quelsque soient leur régiment et leur région d’origine. L’illustration des événements etdes comportements à travers l’expérience vécue par des unités tourangelles, enparticulier les 66e et 32e régiments d’infanterie, et les 5e et 8e régiments de cuiras-siers, permet d’inscrire localement la mémoire des soldats de 14-18.Le détail de la mobilisation en Indre-et-Loire, l’organisation économique de l’ar-rière, la fête de la Saint-Martin, ainsi que l’évocation de l’hôpital auxilliaire deMarmoutier et de quelques lieux de mémoire tourangeaux, tendent à développerle lien entre la société contemporaine et le souvenir des soldats, dont les combats,bien qu’éloignés de la Touraine, étaient pourtant également douloureusementvécus sur place.Éditions des sternes - Format : 15 x 21 cm210 pages - Prix : 13.80 €86 rue des halles, 37000 TOURS - Tel : 06 48 10 57 44 - 06 12 11 70 77http://editionsdessternes.jimdo.com

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BIBLIOGRAPH

IE

UN SEUL CŒUR, UN SEUL DRAPEAUpar Hamlaoui MEKACHERAPréface de Jean-Louis DEBRÉ

MILIANA 45-48 SECTION DU JURA

Né en 1930 à Souk-Ahras, Hamlaoui Mekacherachoisira toute sa vie d’être fidèle à la France. Forméà l’école des enfants de troupe de Miliana, dont ladevise est « Un seul cœur, un seul drapeau », l’auteurfera la guerre d’Indochine et la guerre d’Algérie avant de devenir directeur d’un cen-tre hospitalier dans le Jura. Il deviendra délégué ministériel à l’intégration, membredu Conseil économique et social, puis ministre en charge des Anciens Combattants.Il lancera le concept de la « mémoire partagée ».

Édition L’Harmattan - Graveurs de mémoire - Récit de vie / France40, avenue d'Italie - 75013 ParisPrix version papier : 22.50 € - Prix version numérique : 16.88 €

L’OTAN publie le « Manuel de Tallinn », un essai consacré aux

aspects légaux de la cyber-guerre.

C’est un « manuel » sur le droit international

applicable à la cyberguerre

(jus ad bellum et jus in bello).

Le document, qui rassemble les opi-nions d’experts australiens, britan-niques, américains, canadiens etnéerlandais ne reflète cependant pasla position officielle de l’OTAN sur laquestion. Il propose de positionner le« cyber » dans le corpus des règlesinternationales qui encadrent laguerre conventionnelle (à la foisl’usage de la force par les Etats et ledéroulement des opérations elles-mêmes).« Aucun traité international ne cou-vre spécifiquement la cyber-guerre,mais le droit de la guerre s’appliqueau cyber » note en préambule ledocument. Et c’est là le point dedépart d’un impressionnant travaild’équilibriste : il a fallu décortiquerles textes existants afin d’examinerleur application au monde « cyber ».Et lorsque il est impossible d’alignerles changements introduits par lesnouvelles capacités « cyber » avec undroit existant, le document proposeune adaptation de ce dernier – laplus ouverte possible.

Première notion fondamentale miseau clair par le document : la souverai-neté nationale. Si aucun Etat ne peutprétendre à régner sur le monde « cyber », il n’en reste pas moins sou-verain sur ses « eaux territorialescyber » . Ainsi selon le document, lasouveraineté « cyber » s’étend àtoutes les infrastructures « cyber »situées sur son sol (y compris hors duterritoire national). La précision estimportante, puisque c’est sur la based’une menace à la souveraineté del’Etat que se justifieront par la suite

1914-1918DES COMBATTANTSTOURANGEAUXPar Philippe PasteauPréface du général de division RIPOLLCommandant les Écoles de l’armée de TerreDélégué militaire départemental de l’Indre-et-Loire

> Pour compléter les rubriques « Dossier, Histoire, Tribune libre » nous vous proposons une sélection d’ouvrages.

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d’éventuelles actions armées légi-times. Toute atteinte à une infrastruc-ture informatique sur le sol d’un payspourrait donc être interprétée commeune violation de sa souveraineté (quece soit une infrastructure critique ouune entreprise privée mineure).Cependant les experts à l’origine dudocument ne sont pas parvenus àtomber d’accord pour savoir si l’ins-tallation d’un malware sur un sys-tème relève également de l’atteinte à la souveraineté de l’Etat… Ils secontentent donc de rappeler que « est illégale une opération (cyber ounon, ndlr) qui menace l’intégrité territoriale ou l’indépendance poli-tique d’une nation ou qui estcontraire aux objectifs des NationsUnies » .Ses auteurs sont en revanche formelsquand à une opération cyber quiaurait pour objectifs de faire subirune coercition à l’Etat : selon sanature il pourra s’agir d’un recoursillégal à la force, soit d’une attaquearmée (qui justifie des représaillesmilitaires immédiates). Mais, danstous les cas elle sera illégale.

> Le Manuel de Tallin est disponiblesous forme papier et sous forme élec-tronique à la Cambridge UniversityPress (© Cambridge University Press2013). Il est consultable directementsous forme électronique sur le site duCooperative Cyber Defense Centre ofExcellence de l’OTAN.

CYBERTHÉOLOGIEPenser le

christianisme à l’heure d’internet

par Antonio Spadaro

Si internet modifie nos modes de vie et depenser, reste-t-il sans impact sur lamanière de vivre et de penser le christia-nisme ? Telle est la question à laquellel’auteur leur répond en identifiant lesdéfis lancer par intemet au langage reli-gieux. Il ne s’agit pas seulement de met-tre cette technique au service de la foimais d’en saisir le sens profond dans leprojet de Dieu. La cyberthéologie est ainsidéfinie comme une tentative de penser lafoi dans la logique du net. La tâche del’Église consiste à élaborer une réflexionthéologique sur cette nouvelle réalité qui,favorisant un espace de communion,

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BIBLIOGRAPHIE

LA CYBERSÉCURITÉ

par Nicolas ARPAGIAN

La dépendance grandissante de pansentiers de nos existences (donnéesmédicales ou bancaires), de nosmodes de production (informatiqued’entreprise ou équipements indus-triels) et de notre défense (numérisa-tion de l’espace de bataille et des sys-tèmes d’arme) à l’égard des systèmesinformatiques fait de la cybersécuritéune nécessité vitale.D’autant que ce nouveau théâtred’ombres consacre le principe de la guerre asymétrique : des États peu-vent êtres attaqués par des militants isolés, des sociétés commercialesêtre visées par des services de renseignements gouvernementaux, desparticuliers mis en cause par d’autres personnes privées, et des entre-prises la cible de compétiteurs indélicats. Sur le terrain numérique, la tailledes budgets de communication et de sécurité informatique ne garantitpas l’avantage.Au-delà des moyens de répression et de contrôle, la véritable sécurisationde l’intégralité du maillage informatique ne peut passer que par la res-ponsabilisation de l’ensemble de ses utilisateurs : c’est en sachant ce quel’on risque de perdre sur la Toile que l’on peut entreprendre une démarchede sécurisation de nos données sensibles. Et s’interroger ainsi sur le justeéquilibre entre une politique de surveillance très aboutie, et un droit à l’in-tégrité de son « patrimoine numérique ».Rédacteur en chef de la revue Prospective Stratégique, Nicolas Arpagiancoordonne également les enseignements à l’Institut National des HautesÉtudes de la Sécurité et de la Justice (INHESJ).

Date de parution : 21/08/2010 Éditeur Puf - Collection : Que Sais-Je, numéro 3891 Format : 12cm x 18cm - Nombre de pages 128 Prix ttc : 9 €

LA CYBERGUERRE

La guerre numérique a commencé

par Nicolas ARPAGIAN

1969-2009. C’est en 1969 que le réseau ARPANET qui a servi de base à Internet a vule jour. Prévu pour permettre le maintien des communications en cas d’attaquenucléaire, Internet est aujourd’hui une arme à part entière dans l’arsenal des Etats, desentreprises et des groupes de pression. Il permet d’agresser à distance, de neutraliserdes systèmes d’arme ou de mettre à bas des pans entiers de l’industrie ou de la distri-bution d’énergie d’un pays sans tirer le moindre coup de feu. La manipulation de l’in-formation qui circule sur ces réseaux est un autre moyen de conquérir les opinionspubliques et de susciter éventuellement des mouvements de foule.Cet ouvrage décrit les forces en présence sur ce nouveau champ de bataille et revientsur les récentes opérations de cyberguerre (en Estonie en avril 2007, en Géorgie pendant l’été 2008, en Chine avant les JOde Pékin 2008…). Il présente en outre le cadre juridique et institutionnel mis en place pour contrer, mais également susci-ter, ces cyberagressions.Alors qu’Internet est par essence une toile mondiale, il analyse également la manière dont les Etats font tout pour continuerà maintenir un contrôle morcelé de ce réseau. Qui, contrairement à une idée largement répandue, ne connaît que des fron-tières…

Éditeur Vuibert - Date de parution 09/03/2009 - Format : 16cm x 24cm - 240 pages

Prix d’occasion : 26,85 €

conduit l’humanité à son accomplisse-ment.En conclusion, l’auteur montre que leconcept de « noosphère » inventé parTeilhard peut aider les chrétiens à releverces défis. Pour ce savant jésuite, le mondeapparaît comme un grand réseau inter-connecté qui tend vers un point de salut.Invitation est lancée aux chrétiens à pour-suivre la réflexion sur cette réalité quiaffecte leur foi.

> Antonio Spadaro. est docteur enphilosophie et en théologie, et diplômé en communication.Fondateur et président de laFédération BombaCarta, laboratoirepour la création littéraire, il est égale-ment professeur à l’Université grégo-rienne et directeur de la revue CiviltàCattolica où il traite surtout des ques-tions de littérature ainsi que de l’an-thropologie et de la théologie desnouvelles technologies de la commu-nication.Éditeur : Lessius Édition : 1re (Février 2014) • Collection : donner raisonthéologie. Prix : 19€

> Pour compléter la rubrique « Dossier, Histoire, Tribune libre » nous vous proposons une sélection d’ouvrages.

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HistoriqueIssue de la fusion des amicales La Versaillaise, La Saint-Maixentaise, La Saumuroise et La Vincennoise,l’amicale des anciens élèves officiers d’active (AAEOA) est créée le 24 novembre 1964 par le généralGandoët (1902-1995) qui en assure la première présidence.L’AAEOA devint L’ÉPAULETTE le 16 novembre 1979.

Adhérents• Les officiers en activité,ou en toute autre position statutaire, appartenant à l’armée de Terre,

à la Gendarmerie ou aux Services communs.• Les élèves-officiers et les officiers-élèves répondant à ces mêmes critères d’origine.• Les conjoints des adhérents décédés.

COTISATIONS 2014• Général et colonel : 55 €• Lieutenant-colonel et commandant : 48 €• Officier subalterne : 36 €• Elève-officier en 2e année : 36 €• Elève-officier en 1e année : gratuit• Conjoint dʼadhérent décédé : 18 €

Bulletin d’adhésionAssociation d’officiers de recrutements

interne et contractuel

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Mandat de prélèvement SEPA

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