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GÉOGRAPHIE, ENVIRONNENENT/SANTE (LIMERSAT) DETERMINANTS PYSIQUES DE LA SANTE Environnement/Santé par Prof ANOH K. Paul et Dr COULIBALY Brakissa Institut de Géographie Tropicale (IGT) Université de Cocody, Abidjan (Côte d’Ivoire) Notes de lecture et de cours – 2019-2020 1

ufhb-igt.net · Web viewLes bouleversements des milieux tropicaux posent donc la problématique des risques sanitaires (DOUMONT ET LIBION, 2006). La plupart des maladies ont diverses

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Géographie, ENVIRONNENENT/sante

(LIMERSAT)

DETERMINANTS PYSIQUES DE LA SANTE

Environnement/Santé

par

Prof ANOH K. Paul

et

Dr COULIBALY Brakissa

Institut de Géographie Tropicale (IGT)

Université de Cocody, Abidjan (Côte d’Ivoire)

Notes de lecture et de cours – 2019-2020

PLAN DU COURS

Introduction

LEÇON 1. DEFINITION DES CONCEPTS

1. Géographie de la santé

2. Environnement

3. Bio-indicateur

4. Epidémiologie

5. Maladie

6 Santé

7. Déterminant de la santé

8. Facteur

9. Facteur de risque

10. Variable

LEÇON 2. PROBLEMATIQUE DES INTERACTIONS ENVIRONNEMENT/SANTE

1. Cadre théorique

2. Hypothèses de recherche

3. Objectifs de l’étude

LEÇON 3. RECHERCHE DES DETERMINANTS PHYSIQUES DE LA SANTE

1. Conditions hydrographiques

2. Conditions pédologiques

3. Conditions pédologiques et hypsométriques

4. Conditions végétales

5. Conditions climatiques

LEÇON 4. Corrélation entre déterminants physiques du milieu et santé

1. Coefficient de corrélation

2. Modèle de régression

3. Cas d’utilisation d’un modèle de régression

CONCLUSIon

BIBLIOGRAPHIE SELECTIONNEE

Introduction

Diverses maladies chez l’Homme apparaissent dans des conditions environnementales particulières : « être au mauvais endroit au mauvais moment ». Des agents pathogènes de ces maladies existaient déjà et ce sont des conditions d’exposition « nouvelles » qui justifient leur existence de façon inattendue. Quelques exemples illustrent ces conditions très diverses et souvent inattendues. Ces exigences contiennent des changements d'usage des sols, des pratiques agricoles et agronomiques, des changements démographiques, sociétaux et comportementaux (exemples : la coqueluche humaine, le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH), la syphilis), etc. On note également une précarité des conditions sanitaires (exemples : Choléra, tuberculose), des conditions liées à l’hôpital ou aux erreurs de soins et de pratiques médicales (exemple des maladies nosocomiales,) ; une évolution des agents pathogènes (résistance aux antibiotiques, augmentation de la virulence (cas du Chikungunya), une contamination par des aliments ou de l'eau (E coli, ESB, Salmonela), des voyages et échanges humains intercontinentaux (Dengue, grippe saisonnière, coronavirus), des défauts et des désorganisation des systèmes de santé et de surveillance (exemple : la maladie du sommeil en Afrique centrale, des maladies à tique et tuberculose en ex-URSS), les transports de biens commerciaux et d'animaux (exemple : le H5N1) et des changements climatiques (exemple : le paludisme en Afrique de l'Est, la dengue en Asie du Sud-Est, le leishmaniose viscérale en Europe du Sud, etc.).

Tous ces facteurs constituent des conditions d’évolutions de maladies dans un usage des terres, des pratiques agricoles, industrielles, commerciales et des voyages internationaux, la sensibilité de l'homme à une infection et un changement dans « les industries médicales (HAUT CONSEIL DE LA SANTE PUBLIQUE (HCSP)), 2011; GUERNIER, 2006)

C’est donc dans l’immense usage et pratique sociaux du milieu et dans la relation à « l’espace fréquent », que toute maladie trouve les conditions plus ou moins favorables à sa survenue. Ainsi, ces contextes vont contenir des conditions propices à son apparition, à sa dynamique et à son maintien.

Les bouleversements des milieux tropicaux posent donc la problématique des risques sanitaires (DOUMONT ET LIBION, 2006). La plupart des maladies ont diverses causes qui sont souvent indépendantes. Ces causes contiennent : l’héritage génétique, le mode de vie, les facteurs socio-économiques, les conditions physiques du milieu, etc. La problématique générale de la relation santé/environnement repose donc sur une répartition inégale des problèmes de santé et une appartenance à une catégorie sociale bien définie. Cette certitude montre que les facteurs de risques sont discontinus dans un milieu (GOLDBERG ET AL., 2003). Une méthode d’étude de la santé/environnement interprète donc une différenciation de distribution des facteurs de risques. Cette interprétation se fonde sur deux axes de recherche:

(i) étudier les facteurs de risque d’origine environnementale;

(ii) rechercher les mécanismes à l’origine de ces évènements sanitaires.

Un des défis de la santé environnementale est de mieux comprendre les relations systémiques et les effets synergiques et potentialisateurs des milliers de polluants présents dans l'environnement, entre eux et sur les différents organes. Certains effets sont différés (un cancer par exemple), ou sont réalisables à de très faibles doses (perturbation endocrinienne), ou sont liés à des prédispositions génétiques’

La santé/environnement  montre donc un champ commun aux hypothèses, connaissances et aux théories prospectives portant sur des relations possibles entre :

· D’une part, des variables environnementales (facteurs biogéographiques, pollutions et nuisances environnementales, etc.), mais aussi des facteurs relatifs à la qualité de l’environnement intérieur (air, bruit, champ électromagnétique, radioactivité, etc.), de travail l’alimentation. D’autre part de travail : exposition a des toxiques, une fatigue anormale ou à des facteurs spécifiques de stress. D’où la notion d’exposome ;

· et d’autre part la santé ;

· ainsi que la surveillance de celles-ci

le domaine de la sante/environnement est en évolution, grâce singulièrement au développement de la modélisation, des outils informatiques et de l’internet (bases de données de plus en plus riches et reliées) et à l’information statistique qui ont montré l'importance d'une approche plus globale et intégrant davantage les aspects socio-psychologique et écoépidémiologique. Ces rénovations permettent de comparer de façon statistique la description de la dynamique d’un état sanitaire d’une population à travers différents indicateurs environnementaux et/ou sociodémographiques.

Les études actuelles, croisent des données écologiques et sanitaires, sur une base de statistiques afin de  montrer que les maladies émergentes sont en hausse depuis un siècle. Des virus très pathogènes et à potentiel élevé de pandémie VIH / sida, syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), virus de la fièvre du Nil occidental, virus Ebola, H5N1, etc. semblent récemment apparus chez l'homme, à partir d’un animal.

Du point de vue de la santé publique, s’intéresser aux maladies endémiques, aigues ou chroniques, c’est déterminer les causes de leur propagation et leurs facteurs de risque. L’objectif est de prévenir ces maladies, leurs impacts et promouvoir ainsi la santé. Les gestionnaires du système de santé ou les politiques ont d’autres visions de la santé. C’est surtout le bien-être de la population, le poids des handicaps, le coût de la maladie, l’évaluation des inégalités, la définition des priorités qui sont recherchés. Une géographie de la santé/environnement vise donc à déterminer les facteurs individuels, environnementaux et sociaux susceptibles de modifier la fréquence, la distribution et l’évolution d’une maladie ou une santé.

1. Contexte d’étude de la relation sante/environnement

La nécessite de disposer de données fiables en temps réel sur la santé d’une population constitue la base fondamentale d’élaboration des politiques publiques de santé reconnue dès la création de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 1946. Avant le début des années 80, la notification des données sanitaires par les Etats Membres s’articulait autour de trois grands axes :

· les causes de décès ;

· les nouveaux cas de maladies infectieuses et les effectifs ;

· la répartition du personnel et des établissements de santé dispensant des soins.

Suite à l’adoption d’une stratégie de la santé pour tous au début de l’année 2000 par la 34ème Assemblée mondiale de la Santé en 1981 (résolution WHA34.36), un cadre communs pour la surveillance des progrès accomplis dans la mise en œuvre de la stratégie de la sante sont élaborés. Les 12 indicateurs retenus pour l’état de santé sont en grande partie basés sur la mortalité (espérance de vie à la naissance, taux de mortalité infantile, juvénile et maternelle) et une seule mesure de l’état de santé (l’état nutritionnel) y figurait. Par la suite, une liste d’indicateurs est étendue à plus de 70 indicateurs spécifiques, dont la prévalence de 12 maladies transmissibles ou troubles nutritionnels. Avec la transition épidémiologique des maladies transmissibles aux maladies non transmissibles, la mesure des conséquences non mortelles des maladies, en particulier des maladies chroniques et des traumatismes, est apparue comme de plus en plus pertinente aux Etats Membres. Néanmoins, peu d’intérêt est accordé aux méthodes de recueil des données essentielles pour l’évaluation des mesures non essentielles dans les méthodes de mesure de l’état de santé. Le cadre global pour la surveillance et l’évaluation des stratégies de la santé pour tous permet de prendre en compte un grand nombre d’indicateurs, dont nombre d’entre eux ne relèvent pas directement du secteur de la santé. Ainsi des ressources limitées généralement allouées à la notification des données sanitaires sont sollicitées afin de répondre aux besoins en données et informations définis dans ce cadre.

2. Comment évaluer l’état de santé d’une population ?

.

Les indicateurs de santé permettent de décrire l’état de santé d’une population et ses variations dans le temps, l’espace, entre groupes.

Jusqu’au début des années 60, les taux de mortalité représentaient la principale mesure de l’état de santé d’une population. Cependant, l’augmentation de l’espérance de vie a entrainé des changements dans l’évaluation de l’état de santé et des soins médicaux. Les seuls taux de mortalité ne suffisent plus pour montrer les progrès survenus dans la santé et les soins médicaux. D’autres éléments/indicateurs sont apparus dans la détermination de l’état de santé et des conditions de l’environnement. Ces indicateurs de santé sont notamment: l’offre des soins, les mesures biochimiques ou physiologiques ou les jours d’incapacité de travail.

a) Offre des soins: moyen pour un établissement sanitaire de se distinguer des autres. Cette distinction peut s’évaluer en termes de qualification du personnel soignant, d’équipements, de types de soins offerts, de coût des soins, etc.

b) Mesures biochimiques ou physiologiques: ces mesures sont des examens de substances chimiques dans les fluides corporels (sang, liquide céphalo-rachidien, urines, etc.) libérées par les tissus du corps ou produites lors de la décomposition (métabolisme) de certaines substances.

L’interprétation des résultats des analyses est réalisée par un biologiste médical et a pour objectif de montrer les causes physiopathologiques d’une maladie considérée.

c) Jours d’incapacité de travail: ce sont des jours d’impossibilité d’exercer une activité professionnelle. Cette impossibilité est le fait d’un accident de travail ou d’une maladie professionnelle. Cette inaptitude peut donc être provisoire ou définitive.

Il n’est pas aisé de déterminer avec précision la relation de causalité entre une pathologie et des facteurs de l’environnement ; la littérature disponible en la matière montre beaucoup d’incertitudes et de contradictions, laissant le champ ouvert à des polémiques dont les fondements scientifiques sont parfois peu explicités. Une manière de prendre du recul par rapport à l’information est de mieux comprendre sur quelles études elle peut être fondée, quels sont les outils d’analyse disponibles, leur intérêt, leurs limites ; nous donnons ici quelques points de repère qui devraient faciliter la lecture des fiches thématiques

La nécessité de pouvoir disposer d’informations fiables en temps opportun sur la santé des populations – élément essentiel du processus d’élaboration des politiques publiques – a été reconnue dès la création de l’OMS. L’article 64 de la Constitution stipule d’ailleurs expressément que « Chaque Etat Membre fournit des rapports statistiques et épidémiologiques selon des modalités déterminées par l’Assemblée de la Santé. » et l’article 65 que « Sur requête du Conseil, chaque Etat Membre doit transmettre, dans la mesure du possible, toutes informations supplémentaires se rapportant à la santé. ». 2. Avant le début des années 80, la notification de données sanitaires par les Etats Membres s’articulait autour de trois grands axes, à savoir les causes de décès, les nouveaux cas de maladies infectieuses, et les effectifs et la répartition du personnel de santé et des établissements de santé dispensant des soins. Suite à l’adoption de la stratégie mondiale de la santé pour tous d’ici l’an 2000 par la Trente-Quatrième Assemblée mondiale de la Santé en 1981 (résolution WHA34.36), un cadre et format communs pour la surveillance des progrès accomplis dans la mise en oeuvre de la stratégie ont été élaborés. Les 12 indicateurs mondiaux retenus pour la surveillance de l’état de santé étaient en grande partie fondés sur la mortalité (espérance de vie à la naissance, taux de mortalité infantile, juvénile et maternelle, par exemple) et une seule mesure de l’état de santé (l’état nutritionnel) y figurait. Par la suite, la liste des indicateurs a été étendue à plus de 70 indicateurs spécifiques, dont la prévalence de 12 maladies transmissibles ou troubles nutritionnels

Avec la transition épidémiologique des maladies transmissibles aux maladies non transmissibles, la mesure des conséquences non mortelles des maladies, en particulier des maladies chroniques et des traumatismes, est apparue comme de plus en plus pertinente aux Etats Membres. Or, on n’a accordé que relativement peu d’attention aux concepts, aux méthodes et aux données nécessaires pour pouvoir intégrer l’appréciation des issues non fatales dans les méthodes utilisées pour mesurer l’état de santé. 4. Le cadre commun pour la surveillance et l’évaluation de la mise en oeuvre des stratégies de la santé pour tous permettait de faire rapport sur un grand nombre d’indicateurs, dont beaucoup ne relèvent pas directement du secteur de la santé dans les pays. On a sollicité ainsi de manière importante les ressources limitées généralement allouées à la notification des données sanitaires. Afin de répondre aux besoins en données et informations définis dans ce cadre, les pays étaient souvent contraints de procéder à des enquêtes supplémentaires qui étaient souvent mal coordonnées, inefficaces et sollicitaient trop les ressources. 5. Si l’on a par la suite reconnu qu’il était important de mettre davantage l’accent sur les issues non fatales dans le cadre de surveillance et d’évaluation, les concepts, la terminologie et les méthodes permettant d’assurer la comparabilité des évaluations de l’état de santé dans différentes populations n’ont pas été bien explicités. De ce fait, les données fournies par les Etats Membres n’étaient comparables ni dans le temps au sein d’une population, ni entre populations. Ce manque de comparabilité a nui à la surveillance et à l’évaluation de l’état de santé aussi bien au niveau national qu’au niveau mondial, et donc à l’application de la résolution WHA35.23. 6. Enfin, le cadre de la santé pour tous, tout en abordant plusieurs aspects précis de la situation sanitaire, n’était pas suffisamment cohérent ou intégré pour permettre la surveillance des progrès des populations en matière de santé. La liste des indicateurs couvrait incontestablement de nombreux éléments importants du processus d’élaboration de la politique sanitaire, mais ne reposait pas sur une définition uniforme de l’efficacité du système de santé. De ce fait, il était souvent difficile de comprendre comment les indicateurs se rattachaient les uns aux autres et lesquels étaient les plus importants, et de juger des progrès de la mise en oeuvre de la stratégie de la santé pour tous.

LEÇON 1. DEFINITION DES CONCEPTS D’ETUDE

Les concepts à définir sont principalement: « géographie de la santé, environnement, épidémiologie, maladie, santé, déterminant de santé, indicateur de santé, facteur, facteur de risque, facteur de vulnérabilité ».

1. Une géographie de la santé

La géographie s’intéresse à l’étude de l’Homme et aux formes spatiales des faits terrestres, la sante quant à elle, est difficile à définir. On l’associe souvent à des formes et des representations diverses. La santé constitue donc un enjeu humain, social, politique et économique. On en fait aujourd’hui, une thématique d’étude.

Les études liées à la santé se sont progressivement imposées aux sciences sociales comme la géographie. Théorisée en France par Max Sorre (en 1933), la géographie de la santé couvre un champ d’étude aux limites encore incertaines.

Aujourd'hui cette discipline, à la croisée de la géographie des maladies et des soins, a pour objet d’analyser socialement et spatialement l’offre des soins et le recours aux soins, les inégalités de santé des populations, aux déterminants susceptibles de participer à la promotion ou à la  détérioration de la santé, à la distribution des maladies. La géographie de la santé situe donc la maladie et le malade dans un espace dans un but de définir le rôle et l'impact des évènements de santé sur l’Homme et ses activités.

Les objectifs et applications de la géographie de la santé :

· définir les territoires de la santé;

· évaluer l’encadrement sanitaire de la population;

· rechercher l’équité afin d’évaluer l’ajustement du système de soins aux besoins de santé.

Pratiquée depuis l'échelle internationale ou nationale jusqu'aux échelles locales (région, ville, village, quartier, communauté), la géographie de la santé contribue à la réflexion sur la planification et l’aménagement sanitaires du territoire. En situant et en évaluant les évènements de santé, le géographe dispose d’outils cartographiques (non exclusifs) afin d’indiquer à différentes échelles, le gradient des disparités et inégalités socio-spatiales des maladies ou des santés.

La géographie de la santé : discipline qui vise l’étude d’une géographie sociale de la santé. Son objectif est d’expliquer les évènements sanitaires (maladies, bien-être, etc.) à travers leurs dimensions territoriales et spatiales (FLEURET ET SECHET, 2006).

La géographie de la santé : peut être aussi entendue comme « l’étude globale et spatiale de la qualité de santé des populations, de leurs comportements et de leurs facteurs environnementaux (physique, biologique, social, économique et culturel) concourant à la promotion ou à la dégradation de leur santé. Ainsi, la géographie de la santé participe directement de la géographie sociale et n’est guère éloignée de la géographie du bien-être » (PICHERAL, 1985).

La géographie de la santé « étudie les liens existant entre l’état de santé des populations et les territoires. L’objectif est de montrer les zones géographiques où les populations sont en bonne santé, celles où elles le sont moins, puis chercher à comprendre ces inégalités afin d’y remédier » (HELENE CHARREIRE, 2008).

Les études peuvent être menées à différentes échelles, soit à l’échelle de la région, du département, de la commune, du village, du quartier, etc.

En combinant notamment les Systèmes d’Information Géographiques (SIG) et les recherches de terrain, ces études permettent de montrer les inégalités, tant dans le champ de la géographie des maladies (répartition, prévalence des maladies) que dans celui de la  géographie des soins (accès et recours aux soins).

La géographie de la santé va au-delà des idées reçues car elle établit que les inégalités de santé sont multifactorielles et très liées au territoire de vie (contexte physique, socio-économique et culturel, localisation et organisation de l’offre de soins, l'urbanisme, la mobilité, etc.)

La géographie des maladies : est la répartition, la prévalence des maladies.

La géographie des soins : est l’accès et le recours aux soins.

Une définition raisonnée en géographie de la santé indique que l’accessibilité (aux soins) « c’est la capacité matérielle d’accéder aux ressources sanitaires et aux services de santé, elle présente au moins deux dimensions : matérielle et sociale » (PICHERAL 2001). L’accessibilité traduit donc la possibilité de recourir aux prestataires de soins et n’a donc qu’une valeur potentielle qui est la desserte. L’accessibilité est donc fonction du couple distance/temps. Elle, dépend de la proximité ou de l’éloignement du centre de santé, de l’établissement de soins et de la longueur du trajet à effectuer. Indicateur social (inégalités) et indicateur de santé, l’accessibilité est une condition de l’accès aux soins. Cependant, elle ne détermine pas à elle seule le recours aux soins effectifs (soit l’utilisation effective du système). L’accessibilité se dit aussi de la possibilité financière de recourir à des services de santé (couverture, assurance sociale) ou à une innovation médicale (pratique, technique, équipement, diffusion). L’accessibilité est donc un des objectifs de tout système de santé dans sa dimension sociale (équité). Dans tous les cas, l’accessibilité est considérée comme un déterminant de santé et un éventuel facteur de risque ».

En associant les Systèmes d’Information Géographiques (SIG) et les recherches de terrain, l’étude de la santé/environnement permet de montrer les inégalités tant dans le champ de la géographie des maladies (répartition, prévalence des maladies) que dans celui de la géographie des soins (accès et recours aux soins).

2. Un environnement

L’environnement est tout ce qui entoure l’Homme, Il agit de manière directe sur l’homme (effets de pollution de tous genres). La qualité de l’air que l’on respire, de l’eau que l’on boit et des aliments que l’on mange, ainsi que les objets que l’on utilise, le bruit que l’on subit sont autant de facteurs qui influencent la santé de l’Homme de manière positive ou négative (BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT (BAD), 2003). L’environnement agit sur l’Homme à travers les voies respiratoires, le système digestif, la peau et les organes des sens.

L’environnement est distinct de nature qui est : « éléments naturels, biotiques et abiotiques ». Il est aussi différent d’écologie qui est « la science d’étude des relations des êtres vivants avec leur environnement ainsi qu'avec les écosystèmes ». Toutes les définitions de l’environnement prennent en compte l’aspect physique et humain du milieu dans lequel l’homme évolue et l'ensemble des phénomènes et interactions qui s'y déploient. L’information spatiale sur l’environnement et les territoires joue un rôle crucial dans ces stratégies. Elle constitue en effet, un enjeu important au triple plan de la connaissance, de la gestion et la gouvernance et de la technologie. L’enjeu technologique est celui de l’innovation des télécommunications, de l’informatique, de la télédétection et des Systèmes d’Information Géographique (SIG). Outre, son caractère spatio-temporel, cette technologie requiert une approche pluridisciplinaire qui permet de déterminer les processus d’agencement et de représentation des objets géographiques à la surface de la terre.

3. Un bio-indicateurs

Un bio-indicateur ou bio-indicateur ou indicateur biologique est un taxon biologique, une population ou une association de taxons dont la présence ou l'absence est significative d’un état du milieu. Les espèces bio-indicatrices sont singulièrement examinées dans les eaux retraitées afin de détecter une pollution organique ou inorganique.

Un bio-indicateur est une espèce ou un groupe d'espèces qui indique l’état biotique (écologique) ou abiotique d’un environnement et l’impact produit sur un habitat, une communauté ou un écosystème. Il désigne la diversité d’un ensemble de taxons ou de biodiversité d’une région donnée. Les espèces bio-indicatrices sont spécialement exploitées dans les eaux retraitées afin de découvrir une pollution organique ou inorganique. Un bio-indicateur représente donc un outil d’évaluation de la qualité de l’environnement, de la distribution spatiale d’une pollution et de son amplification.

Le bio-indicateur permet donc de montrer l’existence d’effets polluants. Une collecte d’organismes et de leur examen permettent d’indiquer l’état de santé d’un écosystème et le type de pollution qui l’affecte.

4. Une épidémiologie

L’épidémiologie vient du mot « épidémie ». L’épidémie vient du grec « epi » qui signifie au-dessus et « demos » qui indique peuple. Littéralement, l’épidémie est perçue comme un mal au-dessus du peuple.

L’épidémiologie est donc une « science qui étudie au sein des populations (humaines, animales, voire végétales), la fréquence et la répartition des problèmes de santé dans le temps et dans l'espace, ainsi que le rôle des facteurs qui les déterminent. VALLERON ET ALLIES (2006) décrivent l’épidémiologie comme « les variations de fréquence des maladies dans les groupes humains, et recherche les déterminants de ces variations. L’épidémiologie vise à comprendre les causes des maladies, a améliorer leurs traitements et moyens de prévention » ». C’est encore « Etude de la distribution et des déterminants des états ou des évènements de santé dans des populations spécifiques, et l’utilisation de cette connaissance pour le contrôle de cette santé » Le terme « épidémiologie » est généralement utilisé au sujet des maladies infectieuses transmissibles ».

L’épidémiologie est donc une discipline qui étudie la distribution des problèmes de santé dans une population ainsi que le rôle de ses facteurs déterminants.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 1968) la définit comme « une étude de la distribution des maladies et des invalidités dans les populations humaines, ainsi que des influences qui déterminent cette distribution ».

L’épidémiologie examine les groupes de personnes et non les individus. Les analyses vont ainsi porter sur les personnes en bonne santé comme sur celles qui sont malades. L’épidémiologie poursuit plusieurs objectifs.

· Objectifs

Principaux objectifs de l’épidémiologie :

· Examiner un état de santé consiste à localiser une épidémie, identifier une nouvelle maladie et décrire les risques auxquels est exposée une population dans un environnement donné ;

· Rechercher les causes de la maladie ;

· Evaluer son importance et sa gravité;

· Enoncer des hypothèses sur ce problème de santé et les vérifier ;

· Evaluer les soins (techniques diagnostiques et de dépistage, traitement, programmes de santé publique) ;

· Considérer les progrès grâce à la baisse du problème sanitaire

L’épidémiologie vise donc à récolter, interpréter et à utiliser l’information sur les problèmes de santé. Son objectif est de promouvoir la santé et d réduire ses impacts.

L’épidémiologie se subdivise en trois branches qui sont : l’épidémiologie descriptive, explicative (analytique ou étiologique) et l’épidémiologie évaluative (ou d’intervention).

a) L’épidémiologie descriptive: décrire un phénomène de santé dans une population (fréquence, variations) en fonction des caractéristiques de la population étudiée et des paramètres comme le temps et l'espace.

· .

b) L’épidémiologie explicative : rechercher les causes d’un problème de santé dans les populations. Elle observe les causes susceptibles d’influencer la survenue d’une maladie. Elle procède par des comparaisons. Exemple: rôle du tabagisme dans la survenue d’un cancer du poumon.

c) L’épidémiologie évaluative ou d’intervention: montrer la fréquence et la répartition des problèmes de santé dans les populations. Cette étude consiste à définir l’importance de ces problèmes dans les populations et à expliquer leur variation en fonction des évènements susceptibles de les influencer, soit l’espace, le temps, les caractéristiques des personnes (âge, genre, profession, etc.).

· Différence entre épidémie, endémie et pandémie

Epidémie: la propagation rapide d’une maladie infectieuse transmissible dans une région donnée durant un temps bien précis. Exemple : la peste.

Endémie: l’état général d’une maladie dans une région donnée, soit de façon constante, soit à des moments spécifiques pendant différentes périodes. Exemple: le paludisme.

Pandémie: une maladie touchant un grand nombre de personnes dans une zone géographique très étendue. Exemple: la grippe.

5. Une maladie

La maladie (pathologie) influence l’état de santé d’un individu (état fonctionnel), qui à son tour, joue un rôle sur son bien-être. L’état de santé est un ensemble de la bonne santé en passant par la maladie ou toute autre forme d’altération ou de détérioration physique ou mentale. Aussi les interprétations des états de santé sont t-elles variées et dépendent des critères considérés pour pouvoir expliquer la bonne santé. L’ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE (OMS) en 1946 faisait référence à une notion positive de la santé: « état de bien-être complet » qui peut se résumer « à l’absence de maladie ou d’infirmité ».

6. Une santé

La santé est un état défini par « l’intégrité anatomique, physiologique et mentale, et la capacité à assurer ses rôles familiaux, professionnels. La santé est aussi la capacité à gérer le stress, une sensation de bien-être et l’absence de risques de maladie ou de décès prématuré » (CASTELLI ET AL., 2002) ou encore « une dimension essentielle de la qualité de vie, l’opportunité de faire des choix et être satisfait de vivre ».

Toutes les définitions sur la notion de « santé positive » sont valables sur le plan conceptuel. Toutefois, elles sont parfois perçues comme peu opérationnelles car trop générales et vaques (YOUNG, 1998). Face à la définition positive de la santé, la plupart des mesures de la santé sont des mesures négatives. On évalue donc les maladies et leurs conséquences plutôt que la santé elle-même (BERGER, 1985). Au niveau des individus, chacun a une vision différente de la santé. Certains considèrent la santé en termes de symptômes ou de maladies, d’autres en termes d’interférences avec les activités quotidiennes de la vie, de la déviation par rapport à une norme ou de la capacité à répondre à une agression de l’environnement.

7. Un déterminant de santé

L’état de santé est défini par des relations complexes entre facteurs socio-économique, en relation avec les facteurs physiques du milieu et le comportement individuel. Tous ces facteurs influencent l’état de santé ou y sont associés. Ces facteurs sont appelés « déterminants de santé ». En général, les déterminants de santé n'agissent pas isolement, mais, s’associent pour influencer un état de santé.

Un déterminant de santé : permet d’analyser les variables qui influencent l’état de santé d’une personne ou d’une population. Un déterminant de santé constitue donc des facteurs individuels, sociaux, économiques et environnementaux que l’on associe à un problème de santé spécifique ou à un état de santé global.

Un déterminant de santé est donc « un facteur qui influence l’état de santé d'une population soit indépendamment, soit en association avec d’autres facteurs » (LECLERC ET AL., 1990). Les déterminants de santé définissent donc les différents facteurs qui influencent positivement ou négativement la santé et le bien-être social. Sur cette base, les pouvoirs publics pourront informer ou prévenir les populations des risques encourus, des comportements à adopter et lutter contre les inégalités de santé.

En 2007, l’Agence de la santé publique a proposé une liste de 12 déterminants de la santé qui sont:

1. Le niveau de revenu et le statut social

2. Les réseaux de soutien social

3. L’éducation et l’alphabétisme

4. L’emploi et les conditions de travail

5. Les environnements sociaux

6. Les environnements physiques

7. Les habitudes de santé et la capacité d’adaptation personnelles

8. Le développement de la petite enfance

9. Le patrimoine biologique et génétique

10. Les services de santé

11. Le genre

12. La culture.

Ces déterminants de santé peuvent être regroupés en 7 classes qui sont:

1. Déterminant de santé et de bien-être social : c’est un facteur influençant positivement ou négativement la santé et le bien-être social d'un individu. Il peut agir seul ou en association avec d'autres facteurs.

2. Inégalités de santé : c’est l’ensemble des disparités sociales, géographiques ou sexuelles en matière de résultats de santé.

3. Déterminant comportemental : c’est la posture adoptée par un individu et qui peut avoir une influence sur sa santé.

4. Déterminant social : c’est la condition sociale et économique qui a une influence sur la santé et le bien-être social d’un individu.

5. Déterminant biologique : c’est le facteur inscrit dans la carte génétique d’un individu.

6. Déterminant environnemental : c’est l’ensemble des conditions environnementales entourant un individu.

7. Déterminant lié à l’offre de soins : c’est la modalité dans laquelle un individu peut être pris en charge médicalement.

En théorie plus une personne possède de « déterminants positifs », meilleures sont ses chances d’être en bonne santé. Ainsi, les populations pourront être informées ou prévenues des risques encourus, des comportements à adopter et lutter contre les inégalités de santé. Un déterminant de santé est différent d’un facteur de risque. « Le déterminant de santé renvoie à un rôle causal » (pas nécessairement essentiel, ni suffisant) alors que le facteur de risque renvoie à « une probabilité plus élevée de la maladie chez les sujets exposés».

Un déterminant de santé  peut être considéré comme un indicateur de santé. C’est donc une variable que l’on peut évaluer et utiliser ses indices pour déterminer l’état de santé d’une personne et d’une population.

Un déterminant de santé définit aussi des groupes d’individus d’une population et certains faits de leur santé et de leur vie. Il peut s’agir de mesures quantitatives ou non d’une dimension particulière d’un état de santé (représentation relative et étroite de l’état de santé). Exemple: mortalité pour une cause.

Un déterminant de santé est donc « un fait qui influence l’état de santé d'une population soit isolément, soit en association avec d’autres facteurs. Cet etat de sante peut être influencé par les facteurs suivants: politiques, économiques, sociaux, culturels, environnementaux, biologiques et comportementaux.

Est donc considéré comme « déterminants de santé », le (s) facteur (s) ou évènement (s) qui influence (ent) l’état de santé d’une population. Plus une personne possède de « déterminants » positifs, meilleures sont ses chances d’être en bonne santé. Malheureusement, il existe des inégalités entre les individus. En faisant la promotion de la santé, on influence les déterminants de santé et on contribue ainsi à son progrès, à la réduction des inégalités, à la promotion des droits fondamentaux de l’Homme et à son développement social.

8. Une variable

Une variable est ce qui est susceptible de se modifier, de changer souvent (opposé à invariable). Une variable prend plusieurs valeurs et aspects selon les cas individuels et/ou les circonstances.

Une variable statistique est quantitative si ses valeurs sont des nombres sur lesquels des opérations arithmétiques (somme, moyenne, etc.) ont un sens. Exemples : taille, poids, salaire, rendement, Produit National Brut (PNB) / habitant, espérance de vie, nombre d'habitants d'un pays, etc.

En Statistique

1. En analyse factorielle classique, un facteur est chacune des variables hypothétiques qui servent à représenter un ensemble de variables observables.

2.  Dans la théorie des plans d’expériences et en analyse de variance, toute variable observable est un indice pouvant être considéré comme une source de variations possible.

Une variable statistique est ordinale qualitative lorsque la valeur mesurée sur chaque individu (ou catégorielle ou modalité) est numérique. Ainsi, on peut disposer les individus par ordre croissant ou décroissant. La moyenne sur plusieurs individus n’a toujours pas de sens en mathématique et peu d’intérêt en pratique. Dans ce cas, on s'intéresser à la médiane

Le caractère d’une variable statistique est qualitatif si ses valeurs ou modalités s’expriment de façon littérale ou par un codage sur lequel les opérations arithmétiques (moyenne, somme, etc.) n'ont pas de sens. Exemples : genre d’une personne, situation familiale, état du temps observé (pluvieux, neigeux, beau, etc.) à un endroit donné chaque jour.

9. Un aménagement du territoire

L’aménagement du territoire renvoie à la manière dont les infrastructures (routes, parcs, transport en commun, services de proximité, etc.) d’une communauté sont organisées. Cet aménagement influence entre autres, l’accès de la population à des services (ex. : services de santé, alimentation), à des environnements (ex. : parcs) ou des activités (ex. : activités sociales ou sportives) favorables à la santé.

10. Un environnement

L’environnement est tout ce qui entoure l’Homme. Il agit de manière directe ou indirecte sur l’Homme. La qualité de l’environnement physique (qualité de l’eau potable que l’on utilise et boit, l’eau de baignade, La qualité de l’air intérieur et extérieur que l’on respire, la qualité des sols que l’on utilise, les rayons solaires que l’on subit, les aliments que l’on mange ainsi que les objets que l’on utilise, le bruit que l’on subit) a un lien étroit avec la santé des populations. Les détériorations environnementales sont autant de facteurs qui influencent la santé humaine de manière positive ou négative. Ces facteurs agissent sur l’Homme à travers les voies respiratoires, le système digestif, la peau et les organes de sens.

Les caractéristiques physiques d’un milieu sont surtout : la présence ou l’absence d’un sol, la nature du sol (quand il existe), la présence d’eau disponible dans le sol ou le sous-sol, la température, le degré d'humidité de l'air, l’éclairement (lumineux). Il faut noter que les êtres vivants ne sont pas répartis au hasard dans l’environnement. Leur répartition est souvent liée aux caractéristiques physiques du milieu.

Il faut entendre par facteurs physiques d’un milieu, l’hydrographie, le relief et la topographie, le climat, la végétation, le sol.

En écologie, les facteurs biotiques représentent l’ensemble des interactions du vivant sur le vivant dans un écosystème. Opposables aux facteurs abiotiques, ils constituent une partie des facteurs écologiques de cet écosystème.

Les facteurs abiotiques en écologie indiquent l’ensemble des facteurs physico-chimiques (lumière, température, humidité de l’air, composition chimique de l’eau, pression atmosphérique et hydrostatique, structure physique et chimique d’un substrat) d’un écosystème ayant une influence sur une biocénose (biomasse) donnée. C’est l’action du non-vivant sur le vivant. .

Les facteurs humains par contre, font référence aux contenus socio-économiques d’une population. Ces facteurs font référence aux attitudes, aux comportements, à l’âge, au genre, aux activités, aux acteurs démographiques, aux caractéristiques sociétales et socio-économiques.

Les facteurs socio-économiques peuvent donc être entendus comme les singularités sociales et économiques d’une population.

11. Une qualité de l'air, de l'eau et du sol

La qualité de l’environnement physique (qualité de l’eau potable, l’eau de baignade, de l’air et des sols) a un lien étroit avec la santé des populations. On associe par exemple, l’exposition aux rayons ultraviolets au cancer de la peau. De même, les liens entre la présence de pollen et la rhinite allergique sont connus. Les changements climatiques qui affectent déjà la planète, risquent d’amplifier les problèmes de santé. Les impacts des conditions climatiques entraînent de plus en plus de vagues de chaleur accablante et de périodes de froid intense. De la même manière, la qualité de l’air intérieur et extérieur a des répercussions sur la santé et une mauvaise qualité de l’eau entraîne des maux de tous genres.

12. Un facteur de risque

Le terme « facteur » a plusieurs sens.

En statistique (analyse factorielle classique) par exemple, le sens retenu de facteur est « chacune des variables hypothétiques servant à représenter un ensemble de variables observables ».

Dans la théorie des plans d’expériences et en analyse de variance, un facteur est « toute variable observable pouvant être considérée comme une source de variations possible ».

Comme la géographie moderne est une discipline englobante, elle cherche avant tout à comprendre les phénomènes de la terre et toutes ses complexités humaines et physiques, non seulement où sont les objets, les cohérences, les causes et les impacts des phénomènes mais comment ils ont changé et viennent à l’être (BAVOUX, 2002).

Un facteur: élément ayant un rôle dans le déclenchement ou l’évolution d’un évènement. C’est l’élément responsable du risque. Maîtriser ce facteur revient donc à diminuer significativement ce dernier.

Un risque: probabilité d’apparition d’un événement indésirable, la probabilité d’éventualité d’un péril vraisemblable ou d’un danger.

La notion de risque fait référence à un phénomène, un inconvénient qu’il est nécessaire de prévenir ou de redouter la possibilité. La notion de risque est liée à la gravité des conséquences du risque dont la survenue est probable.

Un facteur de risque peut être localisé selon son origine :

· Origine endogène : générée par l'organisation elle-même ou à l'intérieur du périmètre qu'elle contrôle (exemple : une maladie prenant naissance dans les locaux d’un hôpital),

· Origine exogène : généré à l'extérieur du périmètre de contrôle de l'hôpital, de la résidence (par exemple : une visite à un ami à l’extérieur du quartier d’habitation);

La géographie présente une approche modélisée de l’espace géographique. Cela, en présentant des formes de distribution spatiale et les évolutions à la base de ces distribuions. L’objectif de l’étude en santé/environnement est d’expliquer les processus à la base de ces distributions et d’en définir les mécanismes au niveau des espaces, individus des et populations, (INSTITUT DE VEILLE SANITAIRE (INVS), 2011).

Selon DUPON (2007), la notion de risque implique l’association d’un aléa et d’un enjeu.

L’aléa est un évènement, un danger ou une probabilité qui peut affecter l’environnement.

L’enjeu par contre, est constitué par une personne, un bien, un équipement ou un environnement susceptible de subir les conséquences de l’événement. Ainsi, il est indispensable de déterminer les évènements qui influencer positivement ou négativement la probabilité d'apparition d’un événement désagréable qu’est la maladie. Le risque implique donc l’association d’un aléa et d’un enjeu.

L’aléa peut être un imprévu, un phénomène, un danger qui peut affecter l’environnement. C’est donc le risque lié au facteur qui est recherché, d’où la notion de « facteur de risque ».

Un « facteur » est un évènement qui participe à l’apparition d’un risque déterminé ou plutôt qui favorise la persistance d’un risque. Ce risque apparaît à cause de l’existence d’un événement déclencheur.

Un facteur de risque sanitaire peut donc être considéré comme « tout attribut, caractéristique ou exposition d’un sujet augmentant la probabilité de développer une maladie ou de souffrir d’un traumatisme » (ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTE (OMS), 2013). C’est une « caractéristique liée à une personne, à son environnement, sa culture ou son mode de vie et qui entraîne pour elle une probabilité plus ou moins élevée de développer une maladie ». (Dictionnaire de la santé publique et de l'action sociale, 2013). Le facteur de risque est donc « la caractéristique individuelle ou collective, endogène ou exogène, augmentant de façon statistiquement significative la probabilité d'apparition et de développement d'une maladie ».

Ainsi, une même maladie peut être influencée par plusieurs facteurs de risques, des « co-facteurs » qui apportent chacun une contribution, mais dont l’articulation est souvent difficile à expliquer. Ainsi, on parle de « maladie multifactorielle ».

Un déterminant de santé est différent d’un facteur de risque. Le déterminant de santé implique un rôle causal (pas nettement essentiel ni suffisant). La notion de facteur de risque par contre, désigne une probabilité élevée d’une maladie chez des personnes exposées.

 Un facteur de risque est tout attribut, caractéristique ou exposition d’un sujet augmentant la probabilité de développer une maladie ou de souffrir d’un traumatisme.

Un facteur de risque est une variable étiologique définie par les risques ci-dessous:

· le risque relatif (RR): incidence d’une maladie observée dans une population sur une population non exposée; On appelle risque relatif (RR) le rapport de l’incidence de la maladie chez les exposés sur l’incidence chez les non exposés. Il mesure l’augmentation du risque chez les sujets exposés par rapport aux sujets non exposés ; c’est une mesure de l’intensité de l’association entre le facteur d’exposition et la maladie.

· la fraction étiologique du risque ou  risque attribuable (RA) est aussi appelé fraction étiologique.il correspond à la proportion des cas qui seraient évités si le facteur de risque était absent (TABARLY, 2012). On note E, la proportion de sujets exposés dans la population.

Les facteurs de risque sont des facteurs explicatifs d’un problème de santé. Ces facteurs peuvent être :

· des facteurs intrinsèques : facteurs de risque sur lesquels les actions de prévention n’ont nullement d’effets. Exemples: genre, âge, gène, etc.

· des comportements individuels, habitudes de vie : exemples: habitudes alimentaires, usages sexuels, mœurs, usage de drogues, etc.

· des facteurs physiques: nuisances, radiations sonores et chimiques, etc.

Le terme « nuisance » renvoie à toute atteinte de l’environnement qui produit une gêne pour les personnes qui la subissent. C’est donc un fait perceptible, causant une souffrance vécue ou subie. A la différence des pollutions, les nuisances n’entrainent pas d’effets néfastes sur la santé humaine et/ou sur le plan écologique. Les nuisances sont vues comme une modification défavorable de l’environnement. Les nuisances sonores par exemple sont produites par les transports routiers, ferroviaires, aériens, bruits de voisinage, appareils professionnels et domestiques divers, les usines, etc. Ces nuisances peuvent creer des effets très nuisibles pour l’audition et aboutir dans les cas les plus graves, à la surdité.

Le terme « radiation » est une source perceptible, créant une souffrance visible et vécue (RAMADE, 2018). La radiation est un processus de rayonnement, d’émission ou de diffusion d’énergie et de quantité de mouvements renfermant une onde, une particule. Le corps humain subit quotidiennement la radioactivité naturelle, mais aussi des radiations artificielles plus fortes. Leurs effets sont fonction des doses et des durées d’exposition. Les sens ne perçoivent pas directement les rayonnements issus de la radioactivité. ces rayonnements sont évalués selon leurs effets. Les méthodes de mesure sont basées sur les traces des rayonnements laissés par la matière traversée. Les détecteurs utilisés sont entre autres les compteurs contenant un gaz, scintillateurs, semi-conducteurs. Il s’agit de convertir en un signal électrique, les électrons créés par le rayonnement présent. Les unités de mesures de la radioactivité, son énergie et ses effets sont:

· Le Becquerel (Bq): quantifie le degré de radioactivité (aussi appelé activité). L’ancienne unité de mesure était le Curie (Ci): 1 Ci = 3,7.1010 Bq ;

· Le Gray (Gy): mesure la quantité d’énergie ingérée (dose absorbée) par la matière (organisme ou objet) exposée aux rayonnements ionisants ;

· Le Sievert (Sv): évalue les effets biologiques des rayonnements d’origine naturelle ou artificielle sur l’homme en fonction du type de rayonnement. L’ancienne unité était le Röntgen Equivalent Man (symbole rem). 1 Sv = 100 Rem. Le Rem était autrefois l’unité de mesure de la radiation. Depuis 1979, cette unité est remplacée par le sievert (symbole Sv), bien que encore utilisé aux Etats-Unis et au Canada.

Le sievert (Sv) permet de quantifier les effets biologiques des rayonnements naturels ou artificiels sur l’homme en fonction du type de rayonnement.

La « radiation sonore »: est une déformation se propageant dans un milieu, qu’il soit matériel ou non. Deux types d’ondes existent: les ondes mécaniques se propagent dans un milieu matériel avec un transfert d’énergie sans transfert de matière. Les ondes électromagnétiques sont issues d’une vibration entre un champ électrique et un champ magnétique

Les facteurs de risque peuvent être influencés par l’organisation des soins, soit en termes d’offre, de qualité, d’accessibilité, d’efficacité, de coût, etc.

Selon PICHERAL (2011), l’accessibilité aux soins « est la capacité matérielle d’accéder aux ressources sanitaires et aux services de santé ». L’accessibilité aux soins présente deux dimensions : une dimension matérielle et sociale.

L’utilisation des ressources sanitaires (accessibilité et accès aux soins) est influencée par trois principaux facteurs: facteurs prédisposants, facteurs de capacité et facteurs déclenchants.

· Facteurs prédisposants: font référence aux variables démographiques (âge, genre, statut matrimonial, maladies passées, etc.), de la structure sociale (race, niveau d’éducation, profession, ethnie, mobilité résidentielle, taille de la famille, etc.), de valeurs et croyances (santé et perception des maladies, attitudes face au risque maladie, connaissance des maladies et de leur impact, etc.) ;

· Facteurs de capacité: ce sont surtout des indicateurs familiaux (revenu, source régulière de soins, accès aux sources, assurances, etc.) et communautaires (disponibilité et densité des ressources sanitaires dans le cadre de vie, prix des services, région géographique, habitat rural/urbain, etc.) ;

· Facteurs déclenchants: besoins exprimés par le niveau de besoins, conséquences attendues de la maladie, symptômes, diagnostic effectué par l’individu, état général ou niveau de besoin considéré par un tiers, symptômes et diagnostic établi par un ou des experts. Parmi ces facteurs des recours, certains traitent de la notion d’accessibilité aux ressources en fonction des variables géographiques sur le demandeur ou l’offreur de soins.

Les déterminants de santé sont distincts des facteurs de risque. La notion de déterminant comporte un rôle causal (pas forcément indispensable ni suffisant) alors que celle de facteur de risque est plus vaste et renvoie à une probabilité plus ou moins élevée de maladie chez une personne à risque.

En faisant la promotion de la santé, « on influence les déterminants de santé et on participe à l’amélioration de la santé, à la diminution importante des disparités en matière de santé, à la promotion des droits essentiels de l'homme et à son progrès social ».

12.1 Un facteur de vulnérabilité

Les facteurs de risque ne doivent pas être confondus avec les facteurs de vulnérabilité. La vulnérabilité fait référence « aux caractéristiques des individus et des espaces pouvant potentiellement fragiliser la santé des populations et les rendre ainsi plus vulnérables aux risques sanitaires ».

une vulnérabilité est un caractère de ce qui est vulnérable, fragile, précaire, de ce qui peut être attaqué, blessé, endommagé. La vulnérabilité a pour synonyme : la fragilité, la précarité.

Le terme « vulnérabilité » s'applique aussi bien à des personnes, à des groupes humains qu’à des objets ou à des systèmes (entreprises, écosystèmes, etc.).

La vulnérabilité constitue une fragilité face :

· à la maladie, aux infirmités ;

· aux agressions extérieures ;

· aux ennuis personnels : deuil, divorce, déception amoureuse, etc. ;

·  Aux évènements socio-économiques : chômage, licenciement, crise économique, etc. ;

· aux événements naturels : tremblement de terre, éruption volcanique, à des aléas climatiques.

Le degré de vulnérabilité dépend de la sensibilité face aux évènements nuisibles et de la capacité d'adaptation face à ces évènements. Pour un être humain, la vulnérabilité peut avoir des conséquences en termes d’autonomie, de santé, d’espérance de vie, de dignité, d’intégrité physique ou psychique.

Un facteur de risque n’est pas une cause au sens strict du terme mais une probabilité d’avoir ou de développer une maladie. Cette notion épidémiologique signifie qu’il existe un lien statistique entre un facteur étudié et une situation sanitaire observée. Ce facteur peut être une caractéristique individuelle (Exemple: âge, durée d’exposition, etc.) ou collective (Exemple: habitants d’une localité). On peut donc parler de la vulnérabilité d'un individu ou d’un groupe (populations à risque) qui est soumis à des contraintes péjoratives (isolement, exclusion, malnutrition, précarités, environnement professionnel, etc.), mais aussi pour un espace, un territoire. On peut ainsi déduire une probabilité d’apparition ou d’aggravation de l’indice de la maladie en question dans la population, suivre son évolution, établir des prévisions et extrapoler sur une population générale ou une population malade. Dans ce cas, un croissance probable d’une maladie ou d’un problème de santé peut être possible (NINOT, 2014).

12.2 Déterminants et promotion de la santé

La déclaration de Jakarta (1997) montre que les déterminants de santé constituent des solutions préalables à la promotion de la santé. Elle rappelle notamment les conditions suivantes: la paix, le logement, l’éducation, la sécurité sociale, les relations sociales, l'alimentation, un revenu, la responsabilisation des femmes, un écosystème stable, une utilisation durable des ressources, la justice sociale, le respect des droits de l’homme et l’équité.

La pauvreté et les tendances démographiques (l’urbanisation, l’augmentation du nombre des personnes du 3ème âge et de la prévalence des maladies chroniques, la sédentarité, la résistance aux antibiotiques et autres médicaments, l’augmentation de la toxicomanie, les troubles civils ou les violences domestiques, etc.) continuent d’être des menaces pour la santé.

La globalisation de l’économie, des marchés financiers et du commerce, l’accès généralisé aux médias et aux techniques de communication et la dégradation de l’environnement due à l’utilisation irresponsable des ressources constituent des facteurs internationaux qui agissent considérablement sur la santé.

12.3 Importance des déterminants de santé

L’étude des déterminants de santé a pour objet de :

1. connaître l’état de santé d’une population

2. évaluer la gravité d’un évènement sanitaire

3. déterminer les impacts du problème de santé en question

4. connaitre les problèmes prioritaires

5. proposer des actions à mener afin de réduire l’impact du problème sanitaire et promouvoir ainsi la santé.

13. Une pollution

Une pollution est une dégradation d'un écosystème ou d’une biosphère par une introduction, généralement humaine, d’entités ou de radiations altérant le fonctionnement de cet écosystème

Les principales causes d’une pollution de l'air sont en relation avec l’ignition de combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz). La combustion de ces matières premières se produit principalement, au cours ou dans le fonctionnement des secteurs industriel et du transport terrestre.

les différents types de pollution

Pollution de l'eau

· Une pollution industrielle,

· Une pollution urbaine (eaux-usées),

· Une pollution agricole : à travers des produits phytosanitaires, unélevage intensif, des engrais (nitrates, pesticides),

· Des hydrocarbures (marées noires, déballastages sauvages en pleine mer)

Parmi les principaux polluants de l'eau, on a

l'azote (nitrates et phosphates),

les pesticides ;

les hydrocarbures du fait de marées noires notamment,

les bactéries provenant des excréments animaux ou humains,

les métaux lourds,

les déchets plastiques

les résidus médicamenteux.

Les principaux polluants réglementés

principaux polluants réglementés :

· O3 (Ozone) ...

· NOx (Oxydes d'azote) ...

· COV (Composés Organiques Volatils)

· PM (particules en suspension) ...

· SO2 (dioxyde de soufre) ...

· CO (monoxyde de carbone) ...

· Métaux lourds. ...

· NH3 (Ammoniac)

Comment l'eau est pollueet ?

Cette pollution peut avoir des origines diverses : La pollution industrielle : avec les rejets de produits chimiques comme les hydrocarbures ou le PCB rejetés par les industries ainsi que les eaux évacuées par les usines

Principaux polluants réglementés :

· O3 (Ozone)

· NOx (Oxydes d'azote)

· COV (Composés Organiques Volatils) ...

· PM (particules en suspension) ...

· SO2 (dioxyde de soufre) ...

· CO (monoxyde de carbone) ...

· Métaux lourds. ...

· NH3 (Ammoniac)

Les conséquences de la pollution des milieux aquatiques sont multiples. Elles causent des mortalités massives d’espèces, mais elles ont aussi des effets moins visibles : une eutrophisation des milieux, des effets toxiques à plus ou moins long terme, des maladies ou des perturbations endocriniennes.

Une eutrophisation est un apport excessif d'éléments nutritifs dans les eaux, entraînant une prolifération végétale, un appauvrissement en oxygène et un déséquilibre de l'écosystème.

Une eutrophisation est aussi un processus par lequel des nutriments s'accumulent dans un milieu ou un habitat. Les causes sont multiples et peuvent donner lieu à des situations d'interaction complexes entre les différents facteurs. Les nutriments concernés sont principalement l'azote, et du phosphore

Une eutrophisation d’un milieu aquatique est donc un déséquilibre du milieu provoqué par l'augmentation de la concentration d'azote et de phosphore dans le milieu. Elle est caractérisée par une croissance excessive des plantes et des algues due à la forte disponibilité des nutriments.

Un perturbateur endocrinien est une molécule ou un agent chimique composé, xénobiotique ayant des propriétés hormono-mimétiques et décrit comme cause d'anomalies physiologiques, et notamment reproductives.

Les perturbateurs endocriniens sont des substances capables d'interagir avec un système hormonal. Face aux multiples sources d'exposition, l'enjeu est de pouvoir comprendre le rôle joué par ces substances dans le développement de certaines pathologies.

Les perturbateurs endocriniens interagissent avec les récepteurs hormonaux de deux façons différentes : ils peuvent mimer les actions des hormones naturelles et donc envoyer de mauvais messages aux différents organes.

LEÇON 2. PROBLEMATIQUE DES INTERACTIONS SANTE/ENVIRONNEMENT

1. Cadre théorique

Les polluants que l’on observe dans l’atmosphère peuvent être de diverses origines mais surtout d’origine  anthropique, c'est-à-dire produits par les activités humaines ou d’origine naturelle (émissions par la végétation, l’érosion du sol, des volcans, des océans, etc.). Tous les secteurs d’activité de l’Homme sont susceptibles de propager des polluants atmosphériques : les activités industrielles, les transports (routiers et non routiers), les activités domestiques (chauffage singulièrement), l’agriculture, la sylviculture, etc.

Les polluants observés dans l’atmosphère ne sont pas tous directement induits par ces sources. Ils pourraient également résulter de réactions physico-chimiques entre composants chimiques (polluants primaires et autres constituants de l’atmosphère) régies par les conditions environnementales (Legendre Myriam, 2003, pp 291 à 302

La compréhension des risques sanitaires et leur prévention requiert donc une bonne connaissance des sources des maladies, leur répartition  géographiques, et leur gravité selon le temps et l’espace. En effet, les maladies varient explicitement en fonction des périodes de l’année, voire de la journée. Les impacts des principales pollutions sur la santé sont analysés, en singulier :

· Les impacts des substances chimiques (engrais, pesticides, farines animales, etc.) en agriculture, élevage, pèche par exemple ;

· La présence de substances nocives dans l’air, l’atmosphère (métaux lourds, dioxines, etc.) ;

· le bruit : (un environnement trop bruyant peut avoir des incidences sur la santé humaine) ;

· les déchets : problème des déchets toxiques, des déchets nucléaires, la pollution par les fumées des incinérateurs, la pollution des nappes phréatiques par les centres d’enfouissement technique, etc.

Les diverses substances pénètrent dans le corps par inhalation, absorption, par contact cutané, ingestion de nourriture, d’eau contaminée ou traitée chimiquement. Les impacts de ces pollutions sur la population sont sous-estimés pour diverses raisons :

· les indicateurs de mesure sous-estiment les nouvelles formes de pollution : fines particules produites par le diesel probablement plus dangereuses que les grosses particules car elles se logent au fond des bronches ;

· les individus sont soumis à une synergie de pollutions en permanence avec un risque de potentialisation de leur nocivité ;

· une partie de la population est plus vulnérable du fait de sa fragilité (enfants, personnes âgées, femmes enceintes, personnes porteuses de maladies chroniques) ;

· personne vulnérable du fait de l’inégalité socio-économique. Les maladies sont inégalement réparties dans l’espace, atteignant les niveaux plus élevés dans les quartiers les plus pauvres, et frappant les populations les plus vulnérables socio économiquement.

Le cadre théorique de la santé/environnement est basé sur une représentation cartographique du risque sanitaire. La représentation cartographique de risque consiste à déterminer les principaux indicateurs de santé et à montrer leurs disparités spatiales et sociales. L’objectif de cette représentation est de montrer la répartition spatio-temporelle d’une maladie observée et la définition de ses facteurs de risque. Cela, afin d’obtenir une carte des zones à risque, soient leurs variations dans le temps, l’espace, et entre groupes d’individus de manière à ce que les efforts de contrôle et les stratégies d’intervention soient les plus efficaces et les plus ciblés possibles.

Même si l’influence de l’environnement sur la survenue et le développement d’un grand nombre de maladies est plus vraisemblable aujourd’hui, il est quelquefois malaisé dans de nombreux cas, de montrer avec certitude à quel point un polluant particulier présent dans l’environnement (air, sol, eau, végétation, cadre de vie, etc.), ou dans l’alimentation a une influence sur une maladie donnée. En général, plusieurs facteurs interagissent dans cette problématique.

Le raisonnement de la représentation cartographique d’un risque sanitaire requiert donc deux mesures :

(1) décrire la distribution de la maladie observée à travers l’évaluation du risque sanitaire ;

(2) mesurer la corrélation entre la maladie étudiée et le (s) facteur (s) de risque identifié (s) à travers l’analyse spatiale basée sur les tests statistiques.

Les tests statistiques appliqués dans l’étude de santé/environnement ont pour objet d’établir des ratios ou indices comparatifs. Ces ratios ou indices ont pour objectif de montrer si ces derniers sont significativement pertinents pour pouvoir établir une association ou non. Ainsi, la représentation cartographique du risque devient indispensable afin de représenter la population cible, les groupes d’âge, le genre et la classe socio-professionnelle. Ces indicateurs exposent différents indicateurs d’une unité géographique à l’autre. Aussi la représentation cartographique exige-t-elle le choix de variables à figurer sur une carte et des éléments d’interprétation de cette carte. La cartographie du risque ainsi obtenu, va illustrer les variations de la distribution du risque de la maladie observée à travers l’espace étudié. Ainsi, il devient aisé d’interpréter les disparités de la maladie étudiée et de présenter l’intérêt des méthodes d’étude dans la comparaison des zones et des populations à risque,

La plupart des maladies (parasitaires, infectieuses, respiratoires, cardiovasculaires, cancéreuses, etc.) ont multiples causes qui sont parfois liées. Ces causes peuvent être : la génétique, le mode de vie, les facteurs socio-économiques, les conditions physiques, etc. En effet, une maladie peut survenir selon plusieurs mécanismes : selon une exposition à de faibles doses, selon un temps de latence très long, selon les effets de synergie, selon les effets ressemblants, selon l’état des connaissances scientifiques et des controverses.

· L’exposition à de faibles doses : dans la majorité des cas, l’exposition aux polluants peut s’effectuer par de très faibles doses, mais pendant une très longue durée (24h/24, durant une longue période). On parle alors d’exposition chronique ;

· Le temps de latence très long : les effets sur la santé de certains polluants ne se manifestent souvent qu’après de nombreuses années. C’est le cas pour des pathologies liées à l’exposition aux fibres d’amiante (matériau réfractaire qui résiste à de très grandes températures. Ces fibres d’amiante sont souvent utilisées comme isolant thermique dans de nombreux domaines et surtout dans la construction). Les pathologies de latence très long ne s’amplifient généralement qu’après 15 à 20 ans, voire davantage.

· Les effets de synergie : l’Homme est généralement exposé de façon permanente à plusieurs polluants. Ainsi, l’action simultanée de ces polluants accroît leurs effets. Il est donc parfois difficile d’isoler l’impact de l’exposition à un polluant particulier.

· Les effets ressemblants: de nombreux facteurs environnementaux créent parfois des effets non spécifiques, c’est-à-dire des effets d’ensemble pour de nombreuses pathologies (par exemple : nausées, maux de tête, etc.).

· L’état des connaissances scientifiques et les controverses : l’état des connaissances des maladies ne permet souvent pas d’établir nettement un lien de cause à effet. Cela peut créer de très vives polémiques, comme c’est le cas  des Global System for Mobile Communication (GSM) et antennes GSM.

2. Hypothèse de recherche

Un des défis de la santé/environnementale est de comprendre les relations systémiques et les conséquences synergiques et potentialisateurs (événement produit par une cause) des polluants présents dans l'environnement, entre eux et sur les différents organes.Certains effets sont différés (le cancer par exemple), ou sont possibles à de très faibles doses (perturbation endocrinienne), ou sont liés à des prédispositions génétiques.

La problématique générale de la relation santé/environnement est basée sur l’existence d’une distribution inégale des problèmes de santé et une appartenance à une catégorie sociale. Il existe donc des facteurs de risques discontinus. .

La méthode d’étude de la santé/environnement consiste à expliquer la différenciation de la distribution des facteurs de risques dans l’espace, le temps et au sein des populations. Cette approche est axée sur deux axes de recherche:

(i) identifier les facteurs de risque d’origine environnementale ;

(ii) rechercher les mécanismes à l’origine des différences notées dans les évènements sanitaires (GOLDBER ET AL., 2003). Cette recherche s’effectue à travers une méthode d’approche axée sur l’association des démarches géographiques et statistiques. Cela afin d’arriver à montrer les facteurs de risques sanitaires.

3. Objectif de l’étude

Du point de vue de la santé publique, on s’intéresse aux maladies endémiques, aigues ou chroniques, à leurs causes et facteurs de risque, à leur diffusion dans l’espace, le temps et au sein de la population. On cherche alors à prévenir les maladies, leurs impacts et à promouvoir la santé. Les gestionnaires du système ou les politiques ont encore d’autres visions de la santé: le bien-être de la population, le poids des handicaps, le coût de la maladie, l’évaluation des inégalités, la définition des priorités. La géographie et l’épidémiologie associent maladies et facteurs individuels, environnementaux et sociaux susceptibles d’en modifier la fréquence, la distribution et l’évolution. Elles définissent ainsi les déterminants biologiques ou environnementaux des maladies. La mesure de l’état de santé d’une population suscite les interrogations suivantes: que peut t-on mesurer et pour quoi faire?

On peut résumer en quatre mots, les raisons de s’intéresser à l’état de santé d’une population: c’est décrire, expliquer, prévoir et contrôler. Ainsi, l’étude de l’état de santé d’une population consiste à décrire cet état de santé, à expliquer les causes de la maladie, à prévoir les risques individuels ou collectifs et à proposer des solutions pour pouvoir prévenir et contrôler le problème de santé en question.

LEÇON 3. RECHERCHE DE DETERMINANTS PHYSIQUES POUR L’EVALUATION D’UN ETAT DE SANTE

Jusqu’au début des années 60 (Bergner, 1985), les taux de mortalité constituaient la principale mesure de l’état de santé d’une population. Progressivement, avec l’augmentation de l’espérance de vie, ce taux ne suffisait plus pour mesurer les changements intervenus dans la santé et les soins médicaux. D’autres indicateurs comme l’état de santé et les conditions environnementales (offre des soins, mesures biochimiques ou physiologiques, jours d’incapacité de travail, etc.) sont de plus en plus des paramètres étudiés (GOLDSMITH, 1972). Les bouleversements intervenus donc dans l’environnement représentent des risques pour la santé humaine. C’est surtout dans l’internalisation des échanges (changements climatiques, conversions socio-économiques) qu’interviennent ces risques (HAUT CONSEIL DE LA SANTE PUBLIQUE (HCSP), 2011). Etant en relation avec les conditions du milieu, ces risques représentent des enjeux sociétaux qui se développent et déroutent toutes les composantes de la société. L’état de santé d’une population se définit donc par des interactions complexes entre facteurs socio-économiques, en interdépendance avec facteurs physiques et comportement individuel. Ces facteurs sont appelés « déterminants de la santé ». Ces derniers n’agissent pas individuellement: mais c’est l’union de leurs effets qui influence l’état de santé.

Un déterminant environnemental peut donc être entendu comme un « élément du milieu physique (naturel) ou socio-économique (artificiel) à qui est attribuée une valeur numérique grâce aux technologies spatiales de la télédétection et des Systèmes d’Informations Géographiques (SIG) ». On parle alors d’estimation spatiale. L’estimation spatiale est une méthode consistant à attribuer une valeur à une grandeur en un site donné.

L’énoncé d’un cadre conceptuel de la santé et de ses déterminants est primordial pour connaitre les facteurs environnementaux qui influencent la santé d’une population. Les indicateurs recherchés devraient indiquer la fréquence et la vitesse d’apparition d’une maladie et ses facteurs de risque (BOUYER ET AL., 2003).

Dans le milieu physique, les déterminants cherchés sont surtout: les facteurs hydrographiques, végétaux, topographiques et pédologiques auxquels s’ajoutent les conditions climatiques. Ces données issues de sources différentes, constituent la base d’évaluation de la corrélation entre un indicateur de santé et une exposition environnementale (mesures d’association). L’objectif est de déterminer les hypothèses causales de la maladie, définissant ainsi, les populations vulnérables, zones, périodes, activités et comportements à risque de sorte à cibler les stratégies de lutte et de prévention (Coulibaly, 2016).

Les principaux déterminants de santé étudiés au niveau physique sont: l’hydrographie, la pédologie, la topographie, la végétation et le climat.

1. Réseau hydrographique

L’hydrographie  est l’étude et la description des cours  et des étendues d’eau (océans, mers, lacs, fleuves, rivières, etc.) que l’on observe à la surface d’une terre ou dans un sous-sol (cours d’eau souterrains). L’hydrographie  peut être aussi vue comme l’ensemble des cours d’eau d'une région donnée et organisés en bassins hydrographiques (ou bassin versant).

L'hydrographie peut être définie de trois manières selon le contexte ci-dessous :

1. L’étude et la description des cours  et étendues d’eau (océans, mers, lacs.) que l’on peut observer à la surface de la terre ou dans le sous-sol (cours d'eau souterrains) ;

2. L'hydrographie est aussi l'ensemble des cours d'eau d'une région donnée, organisés en bassins hydrographiques (ou bassin versant) ;

3. la topographie maritime ou lacustre présente un plan du fond des mers et des fleuves afin de distinguer les différentes profondeurs de l’eau, la force des courants et des marées. L’objectif est de présenter des cartes marines,

L’hydrologie quant à elle, est la science qui s'intéresse à tous les aspects du cycle de l’eau et notamment, aux échanges entre la mer, l'atmosphère, la surface terrestre et le sous-sol sur terre. L'hydrologie s'intéresse donc au cycle de l’eau dans un but de montrer les échanges entre l'atmosphère, la surface terrestre et le sous-sol.

Un bassin hydrographique est « toute zone dans laquelle toutes les eaux de ruissellement convergent à travers un réseau de rivières, de fleuves et probablement de lacs vers la mer dans laquelle ces eaux se déversent par une seule embouchure, estuaire ou delta ».

Un bassin hydrographique définit aussi l’ensemble du territoire d’un pays drainé par un réseau de cours d’eau et de leurs affluents qui se déversant vers la mer par une seule embouchure, estuaire ou delta. Ses limites sont constituées par la ligne de partage des eaux superficielles, déterminée par l’hydrographie de la zone de drainage.

Par extension, un bassin hydrographique peut définir un territoire administratif de gestion de l’eau à l’échelle de ce territoire. Ses limites sont donc des limites administratives qui peuvent s'approcher des lignes de partage des eaux mais aussi s'en éloigner de façon .significative.

Un bassin versant ou bassin-versant est l’espace drainé par un cours d'eau et ses affluents sur un ensemble de versants. Toutes les eaux dans cet espace s'écoulent et convergent vers un même point de sortie appelé exutoire : confluent, cours d'eau, lac, mer, océan, etc.. On parle parfois de bassin quand il correspondant à un exutoire donné.

Au niveau des échanges entre l’atmosphère et la surface terrestre, l’hydrologie s'intéresse aux précipitations (pluie et neige), à la transpiration des végétaux et à l'évaporation directe de la couche terrestre superficielle.

A chaque niveau de l’hydrologie, on distingue :

· l’hydrologie de surface, on étudie le ruissellement, les phénomènes d'érosion, les écoulements des cours d’eau et les inondations ;

· l'hydrologie de subsurface ou hydrologie de la zone non-saturée, on étudie les processus d'infiltration, de flux d'eau et de transport de polluants au travers de la zone non saturée (encore appelée zone vadose). Cette zone a une importance fondamentale car elle constitue l'interface entre les eaux de surfaces et de profondeur ;

· l’hydrologie souterraine ou l’hydrogéologie porte sur les ressources du sous-sol, leur captage, leur protection et leur renouvellement ;

· l'hydrologie urbaine constitue un « sous-cycle » de l'eau lié à l'activité humaine : production et distribution de l'eau potable, collecte et épuration des eaux usées et pluviales.

Quant au bassin versant, il est limité par une ligne de partage des eaux qui correspond généralement aux lignes de crête mais pas toujours. Les eaux de pluies de part et d’autre de cette ligne s'écoulent dans deux directions distinctes en convoyant avec elles, des éléments dissous ou en suspension (sédiments et pollutions). Chaque bassin-versant se subdivise en un certain nombre de bassins élémentaires (encore appelés « sous-bassins versants »). Ces bassins correspondent à la surface d’alimentation de chacun des affluents se jetant dans le cours d’eau principal.

Les cartes topographiques constituent la base de la numérisation des principaux cours et plans d’eau. Ces derniers sont extraits des images satellites et convertis sous format vecteur. Numériser les réseaux d’eau consiste à les extraire à partir des images satellites et à les convertir en informations tridimensionnelles sous format vecteur. Les logiciels de traitement des données géolocalisées effectuent donc les analyses sur le réseau hydrographique. Ces analyses peuvent par exemple porter sur les distances à un point d’eau ou sur la pollution des eaux.

1.1. Distances à un point d’eau

Les distances par rapport à un point d’eau (codé DPE) peuvent être examinées afin d’évaluer leurs impacts sur la diffusion d’une maladie. Les classes de distances peuvent être les suivantes: - de 1 000 m (distances très voisines d’une DPE), 1 000-2 000 m (distances proches d’une DPE), 2 000-5 000 m (distances relativement proches d’une DPE) et + de 5 000 m (distances très éloignées d’une DPE). Ces données sont corrélées avec le déterminant de santé en question.

1.2. Pollution des eaux

Une eau liquide est considérée comme potable, buvable et consommable lorsqu'elle expose certaines propriétés: concentration en chlorures, pH, température…, la rendant ainsi pure à la consommation de l’Homme.

Pour déterminer une eau polluée et son degré de pollution, des prélèvements sont réalisés. Plusieurs critères sont retenus pour déterminer le niveau de pollution de l’eau. En effet, des tests sont appliqués comme indicateurs de la présence de polluants dans l’eau et de leur quantité. Parmi ces paramètres, quatre sont souvent utilisés:

· Matières en suspension totale (Mest) sont obtenues par filtration. Elles déterminent les molécules (particules) non dissoutes, sédiments ou matières organiques responsables de la turbidité et de la couleur de l’eau.

· Demande chimique en oxygène (DCO) est, avec la Demande Biochimique en Oxygène pendant cinq jours (DBO5), une méthode d’évaluation de la quantité de matières organiques présente dans l’eau. Cette DCO est exprimée en milligrammes d’oxygène par litre d’eau. Elle représente la quantité d’oxygène indispensable pour oxyder toute la matière organique.

La différence DCO - DBO5 détermine la charge en matière organique peu biodégradable.

· Demande biochimique en oxygène pendant cinq jours (DBO5): elle vise à définir la concentration en matières organiques biodégradables. Exprimée elle aussi en milligrammes d'oxygène par litre d'eau, elle indique la quantité d'oxygène nécessaire pour dégrader la matière organique présente pendant cinq jours.

· Mesure du potentiel Hydrogène (pH) de l’eau définit l’écart entre eaux testées et eaux du milieu naturel (pH de 7,5). Le potentiel Hydrogène, connu sous le nom de « pH» permet d’évaluer l’acidité ou la basicité d’une solution. Le pH est un indice (grandeur) qui permet de déterminer si un milieu est acide ou basique

Le pH de l’eau pure à 25°C, égal à 7 est considéré comme une valeur de référence d’un milieu neutre. Il correspond au pH de l’eau pure à 25°C. Le pH 7, aussi appelé « pH neutre », caractérise un milieu neutre (ni acide, ni basique). Les solutions dont le pH est inférieur à 7 sont acides; celles dont le pH est supérieur à 7, sont basiques.

Différentes méthodes permettent de mesurer le pH d’une solution aqueuse. On peut l’évaluer par électrochimie à l’aide d’un appareil appelé pH-mètre. On peut de même, utiliser des indicateurs de pH ou indicateurs acide-base: ce sont des substances qui changent de couleur selon l’acidité du milieu voisin. Ces indicateurs colorés sont surtout admis dans les domaines de la chimie, la biologie ou la médecine, etc.

2. Sol

Le sol est le support de la vie terrestre; il découle de la modification de la couche superficielle de la roche-mère, la croute terrestre, dégradée et enrichie en apports organiques par les processus vivants. Le sol est aussi la partie superficielle de la croûte terrestre, à l'état naturel ou aménagée par l’homme. Excepté les milieux marins et aquatiques d'eau douce, le sol est à la fois le support et le produit du vivant. La partie riche du sol (matière organique) est l’humus.

Les dégradations liées aux sols sont souvent des phénomènes d’ordre local. Ainsi, on parle de régression et de dégradation d’un sol lorsque celui-ci est dépossédé de ses qualités ou que ses propriétés se soient transformées. Les problèmes liés aux sols peuvent être deux ordres: c’est l’érosion des sols et les changements de la qualité du sol.

2.1. Erosion des sols

L’érosion est un phénomène naturel, mais elle peut être néfaste lorsqu’elle est causée par l’Homme. L’érosion peut avoir comme cause: certaines pratiques agricoles (monoculture, agriculture intensive ou irrigation sur certains types de sols, etc.), des techniques d’élevage (surpâturage) ou la déforestation ( racines des plantes ne pouvant plus fixer le sol et prévenir l’érosion). Par ailleurs, l’érosion peut causer les phénomènes suivants: glissements de terrain, désertification, aridification ou entrainer des effets négatifs sur la biodiversité.

2.2. Modification de la qualité du sol

La modification de la qualité du sol peut entrainer un problème de salinisation, généralement lié aux pratiques agricoles, pollution du sol d’origine industrielle ou individuelle. Un sol peut donc évoluer et devenir un sol pauvre, infertile et défavorable à certaines espèces végétales ou animales et affecter la diversité des organismes peuplant le sol.

Il existe plusieurs de types de sols, parmi lesquels on peut définir: les sols bruns, les podzols, les sols hydromorphes (à gley ou pseudo-gley), les sols rouges, les sols isohumiques, les sols ferralitiques, les sols ferrugineux, etc. Pour déterminer un type se sols, plusieurs indicateurs sont préconisés. Ces indicateurs sont: la texture, la composition, la richesse, le rapport au Ph.

· Selon la texture du sol

La texture d'un sol correspond à la répartition des minéraux par catégorie de grosseur qui permettent de définir les principales propriétés de ce sol. Dans un tel cas, on a:

· Sols argileux: composés en partie de particules très fines d’argile. Ils ont une texture moelleuse ;

· Sols limoneux: composés de fines particules de limons. Ils ont une texture onctueuse ;

· Sols sableux: formés de grains fins de sables, ils ont une texture plus ou moins granuleuse. On peut difficilement les rouler entre les doigts car ils se détachent naturellement et ils ne retiennent pas l’eau ;

· Sols graveleux: contiennent de particules grossières et de petites roches ;

· Sols loameux: mélange d’argile, de sable et de limon. Ils ont une texture farineuse. Ces sols sont aussi appelés terres à jardin ou de terres franches. L’évaluation de la texture de ces sols se fait sur un sol humide non détrempé. On peut également effectuer une étude granulométrique dans un jardin ou un laboratoire spécialisé pour les sols.

· Selon la composition du sol

Les caractéristiques de reconnaissance et les valeurs de densité et teneur en eau naturelles sont nécessaires à savoir car elles permettent de présager des prévisions sur le comportement mécanique et la déformabilité des sols. Ces sont:

· Sols légers: composés surtout de sable et de petites particules non liées ;

· Sols caillouteux: composé spécialement de pierres, de gravier, mais aussi en plus d’une fine composition de sable ;

· Sols meubles: de type limoneux, bien fourni en matière organique, ils correspondent à une terre à jardin ;

· Sols lourds: composés principalement d’argile dont les composantes sont très liées entre elles ;

· Sols tourbeux: composés essentiellement de tourbe de sphaigne.

· Selon la richesse du sol

Il est indispensable de conna�