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UNIVERSITED’ANTANANARIVO
École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo
UFR Sciences Economiques et de Gestion de Bordeaux
MEMOIRE DE MASTER
OPTION : « ÉTUDES D’IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX »
En co-diplômation entre
L’Université d’Antananarivo et l’Université de Bordeaux
Intitulé :
Soutenue le 24 octobre 2014
Par
Mademoiselle ANTSARIVELO RAKOTONDRAZAFY Rota
MASTER E I E 2013 – 2014
CONTRIBUTION A L’ETUDE DES IMPACTS
ENVIRONNEMENTAUX DES REJETS SOLIDES
DANS LE CANAL D’ANDRIANTANY
ii
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
École Supérieure Polytechnique d’Antananarivo
UFR Sciences Economiques et de Gestion de Bordeaux
MEMOIRE DE MASTER OPTION : « ÉTUDES D’IMPACTSENVIRONNEMENTAUX »
En co-diplômation entre
L’Université d’Antananarivo et l’Université de Bordeaux
Intitulé :
Soutenue le 24 octobre 2014
Par Mademoiselle ANTSARIVELO RAKOTONDRAZAFY Rota
Devant le Jury composé de :
Président - Monsieur Philippe Antoine ANDRIANARY Professeur Titulaire
Examinateurs :
- Madame Marilyn PEYRFFITE Professeur
- Monsieur Minoson RAKOTOMALALA Professeur Titulaire
- Monsieur RABETSIAHINY Maître de Conférences
Encadreur pédagogique : Madame RASOLOFOHARINORO Professeur Titulaire
MASTER E I E 2013 – 2014
CONTRIBUTION A L’ETUDE DES IMPACTS
ENVIRONNEMENTAUX DES REJETS
SOLIDES DANS LE CANAL D’ANDRIANTANY
iii
« Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière
empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors le visage pâle
(homme) s’apercevra que l’argent ne se mange pas…. »
- Sitting Bull -
i
REMERCIEMENTS
Notre profonde gratitude s’adresse plus particulièrement aux personnes suivantes sans qui
ce travail n’aurait pas pu aboutir à terme :
- Aux autorités des deux Universités Bordeaux et Antananarivo, pour avoir facilité le bon
fonctionnement de la formation, et avoir su garder la co-diplômation :
Monsieur Le Professeur Manuel TUNON DE LARA, Président de l’Université de
Bordeaux ;
Monsieur Le Professeur Panja RAMANOELINA, Président de l’Université
d’Antananarivo ;
Monsieur Le Professeur Philippe Antoine ANDRIANARY, Directeur de l’École
Supérieure Polytechnique d’Antananarivo ;
Monsieur Le Professeur Minoson RAKOTOMALALA, de l’Université
d’Antananarivo ;
- Aux deux responsables de formation :
Madame Le Professeur Sylvie FERRARI, de l’Université de Bordeaux ;
Monsieur Le Docteur RABETSIAHINY, de l’Université d’Antananarivo ;
- A tous les enseignants qui sont intervenus dans la formation ;
- Aux bailleurs de fonds :
L’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), pour son appui aux missions
d’enseignement des enseignants de l’Université de Bordeaux ;
- A Madame Marilyn PEYRFFITE, pour son venue à Madagascar afin d’assister à ce
mémoire entant qu’examinateur ;
- A Madame Le Professeur RASOLOFOHARINORO, qui nous a guidée et conseillée tout
au long de l’élaboration de ce mémoire ;
- Aux services de l’APIPA, qui nous a permis l’accès à certaines données pour la réalisation
de ce mémoire ;
- Nos vifs remerciements s’adressent également au personnel de l’ESPA qui a collaboré
vivement à la réussite de ce travail de fin d’études, et à tous ceux qui ont contribué à
l’élaboration de ce mémoire ;
ii
- Je ne saurais clore cette liste sans mentionner mes parents, ce mémoire leur est dédié en
guise de remerciement.
iii
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS
SOMMAIRE
GLOSSAIRE
LISTE DES ACRONYMES
INTRODUCTION
PARTIE I : CONTEXTE GENERAL DE L’ETUDE
I.1. DESCRIPTION DU MILIEU RECEPTEUR
I.1.1.Historique
I.1.2. Spécification du Canal Andriantany
I.1.3.Les annexes du Canal Andriantany
I.1.4. Rôles et fonctions du Canal Andriantany
I.1.5. Description des composantes physiques
I.1.6. Description de la composante biologique
I.1.7. Contexte socio-économique
I.2. PROBLEMES LIES A LA STRUCTURE ET AU FONCTIONNEMENT DES
CANAUX
I.3.CADRES JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL
I.3.1. Textes en vigueur
I.3.2. Cadre Institutionnel
PARTIE II : GENERALITES SUR LA POLLUTION DE L’EAU A MADAGASCAR
II.1. LES DIFFERENTES SOURCES DE LA POLLUTION DU CANAL
II.1.1. Pollution industrielle
II.1.2. Pollution chimique
II.1.3. Pollution agricole
II.1.4. Pollution domestique
II.1.5. Les eaux pluviales
iv
II.1.6. Pollutions accidentelles
II.1.7. Pollutions radioactives
II.1.8. Pollution microbienne
II.2.TYPES DE POLLUTION DE L’EAU
PARTIE III : MÉTHODOLOGIE D’EVALUATION
III.1. DOCUMENTATION ET CARTOGRAPHIE
III.2.CONSULTATION PUBLIQUE ET OBSERVATIONS DIRECTES
III.3.METHODE D’EVALUATION DES IMPACTS
PARTIE IV : ANALYSE DES IMPACTS
IV.1. RESULTATS DE LA CONSULTATION PUBLIQUE
IV.2. IDENTIFICATION DES IMPACTS
IV.3. EVALUATION DES IMPACTS
IV.3.1.Evaluation des impacts négatifs
IV.3.2.Evaluation des impacts positifs
PARTIE V : PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE
V.1. MESURES GENERALES
V.2.PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE
TABLE DES ILLUSTRATIONS
v
GLOSSAIRE
Autoépuration : ensemble de processus physiques, chimiques et biologiques permettant à un
milieu naturel pollué de retrouver son état de pureté originelle sans intervention extérieure.
Consultation publique : une réunion pendant l’étude dans les localités concernées par le projet.
Développement durable : un processus de développement qui écarte tout objectif ou moyen
mettant en danger les ressources naturelles et environnementales dont la disparition laisserait les
générations futures avec des perspectives et de survie amoindries.
Eaux usées : eaux issues des activités domestiques, eaux-vannes comprises, et eaux de
ruissellement.
Effluent : liquide issu du stockage ou du traitement des eaux usées et excréta ayant déjà subi un
traitement partiel ou complet. Il peut être rejeté ou non en fonction du traitement subi.
Enquête publique : enquête qui a pour but d’informer le public, de recueillir des données,
suggestions et contre-propositions afin de permettre à l’autorité compétente de disposer de tous
les éléments nécessaires.
Etude d’impact environnemental: étude qui consiste en l’analyse scientifique et préalable des
impacts potentiels prévisible d’une activité donnée sur l’environnement et en l’examen de
l’acceptabilité de leur niveau et des mesures d’atténuations permettant d’assurer l’intégrité de
l’environnement dans les limites des meilleures technologies disponible à un coût
économiquement acceptable (article 7 du décret MECIE).
Excréta : mélange d’urine et d’excréments.
Fokonolona : nom qui désigne traditionnellement la communauté qui constitue la société
malgache. Etymologiquement, on entend par ce terme la communauté d’individus (olona :
individu) issus de la même famille ou de famille de même parenté (foko : ethnie) et vivant dans
une circonscription bien délimitée comme le village ou le hameau.
Fokontany : cellule administrative de base, composant la Commune, et secteur de base occupée
par le Fokonolona.
Germe pathogène : microbe ou micro-organisme susceptible de provoquer une maladie.
vi
Jacinthe d’eau (Eichhorniacrassipes): Plante originaire d’Amérique du Sud introduite à
Madagascar vers les années 1900 comme plante environnementale. Plante aquatique d’eau douce
à feuilles vertes. Sa multiplication est intense, ce qui explique son envahissement. Par sa capacité
envahissante, la jacinthe d’eau peut perturber les autres écosystèmes du milieu. Elle a une capacité
à dépolluer l’eau en absorbant l’excès de produit, comme les nitrates, le soufre, l’arsenic, le
cadmium ou le mercure qui s’y trouve.
Zone de référence : zone impactée par l’étude.
vii
LISTE DES ACRONYMES
APIPA : Autorité pour la Protection contre les Inondations de la Plaine d’Antananarivo
BD : Base de Données
Canal GR : Canal Génie Rural
CUA : Commune Urbaine d’Antananarivo
DBO : Demande Biochimique en Oxygène
DCO : Demande Chimique en Oxygène
HIMO : Haute Intensité de Main d’œuvre
INSTAT : Institut National de la STATistique
INSPC : Institut National de la Santé Publique et Communautaire
MES : Matière En Suspension
ONG : Organisation Non Gouvernementale
SAMVA : Service Autonome de Maintenance de la Ville d’Antananarivo
9
INTRODUCTION
Trois quarts de la surface de la terre sont couverts d’eau, mais seule une infime partie (0,5 %) n’est
ni salée ni gelée. L’eau douce est une composante essentielle de l’environnement dans la mesure
où elle est indispensable à l’écosystème. Personne ne peut survivre sans eau.
La consommation d’eau ne cesse de s’accroître sous l’effet du développement économique et
démographique. Les usages sont multiples : domestiques, agricoles et industriels. Après usage,
l’eau n’a plus la même qualité qu’avant : certains usages polluent l’eau. Le développement de la
société humaine et la croissance démographique ont généré toute sorte de pollution, nous la
souillons de plusieurs façons et même l’utilisons pour évacuer nos déchets.
A Madagascar, une bonne partie des eaux polluées sont déversées dans les rues, n’importe où dans
la nature, sans aucun traitement. Pour Antananarivo, la quasi-totalité des eaux usées est écoulée
dans le Canal d’Andriantany, qui à son tour se déverse dans la rivière d’Ikopa. Ce sont ces
pratiques d’évacuation des eaux usées directes qui sont en grande partie responsables de la
contamination des eaux et qui sont l’un des plus grands problèmes environnementaux. Le plus
crucial est que ces derniers s’accompagnent d’une dégradation de la qualité, non seulement de
l’eau, mais aussi de l’air, impactant immédiatement sur la santé de la population riveraine. Une
étude sur la révision de la fonction du Canal Andriantany s’avère alors nécessaire dans le cadre du
développement durable.
La croissance démographique urbaine explique une augmentation de la consommation et de
génération de pollution. Pourtant, la collecte et le traitement des déchets ménagers et polluants
industriels constituent un défi permanent pour nos villes.
Les produits et les rejets industriels sont devenus de plus en plus chimiques ; des déchets ménagers
composés surtout par des matières en plastique et l’urbanisation croissante sature la capacité
d’autoépuration des milieux naturels. De ce fait, le Canal Andriantany n’arrivera plus à contenir
plus longtemps ces surplus de rejets d’eaux usées de la population, vu que le nombre d’habitants
lors de l’installation de cette conduite était largement inférieur à celui d’aujourd’hui.
Cette situation nous amène à choisir comme thème de notre mémoire « Etude des impacts
environnementaux des rejets d’eaux usées dans le Canal d’Andriantany » en vue de minimiser
les dégâts écologiques et sanitaires. La connaissance des différentes sources de pollution du Canal
2
et de leurs impacts permettra de proposer des appuis à l’amélioration du mode de gestion des
réseaux d’assainissement et des mesures environnementales.
Pour cela, le présent mémoire comportera cinq parties :
- La première partie abordera le contexte général de l’étude ; - La deuxième partie exposera les généralités sur les différents types de pollution de l’eau à
Madagascar ; - La troisième partie relatera la méthodologie que nous avons suivie pour la réalisation de notre
étude ; - La quatrième partie parlera des résultats de l’analyse des impacts ; - La dernière partie présentera les mesures environnementales sous forme de Plan de Gestion
Environnementale.
3
PARTIE I :
CONTEXTE GENERAL DE L’ETUDE
4
Cette première partie présentera brièvement le milieu récepteur qui a été choisi comme zone
d’étude, du fait qu’il est alimenté par des eaux usées domestiques et les eaux pluviales dans un
environnement considéré comme pollué. Elle relatera également les contextes juridiques,
écologiques des rejets d’eaux usées à Madagascar et posera la problématique.
I.1. DESCRIPTION DU MILIEU RECEPTEUR
I.1.1.Historique
Le Canal Andriantany a été créé en 1800 à l’époque du roi Andrianampoinimerina. Il a été creusé
avec l’angady, une sorte de bêche utilisée pour travailler la terre. A cette époque, son but est
d’irriguer et de drainer les rizières installées entre le pied de la colline du Rova (Le Palais de la
Reine) et les digues. Il prend ses sources à partir de la rivière Ikopa au barrage à aiguilles de
Tanjombato et traverse la plaine d’Antananarivo, avant de rejoindre la même rivière à
Ampanariana Andriantany.
De 1915 jusqu’à nos jours, il est devenu le principal émissaire des eaux usées provenant des bas
quartiers. Les riverains étaient peu nombreux comparés à la population le bordant actuellement.
Par ailleurs, de nombreuses catastrophes naturelles, telle l’inondation de la plaine d’Antananarivo
en 1952, ont défavorisé les conditions d’évacuation des eaux du Canal Andriantany. C’est ainsi
qu’il assure alors la réception de presque toutes les eaux usées, industrielles, pluviales ou
marécageuses et les déchets ménagers d’Antananarivo.
I.1.2. Spécification du Canal Andriantany
Canal Andriantany amont
Le Canal Andriantany est le plus ancien canal allant d’Ankadimbahoaka à la station de pompage
d’Ambodimita avec une longueur de 14 km.
Canal Andriantany aval
C’est le prolongement du Canal Andriantanysur10km, depuis la sortie du polder à Ambodimita
jusqu'au débouché dans la rivière Ikopa à Ampanindrona. En tout le Canal Andriantany est 24 km
de long.
Voici une carte délimitant ce Canal Andriantany.
5
Carte 1 : Localisation du Canal Andriantany
Source : BDA SAMVA
Le Canal Andriantany collecte les eaux de la partie collinaire de la ville et les eaux de la plaine
agricole nord. Son niveau est variable sur toute sa longueur avec une pente moyenne générale de
0.5°/00.Sa pente y est pratiquement subhorizontale. Cela entraîne alors un drainage très lent,
retardant l’évacuation de l’eau dans la plaine, favorisant sa stagnation et ainsi que le dépôt des
sédiments et ordures ménagères charriés par les eaux usées de la ville. Ces dépôts déforment alors
le profil trapézoïdal du Canal.
De plus, chaque saison de pluie, les eaux pluviales transportent d’importantes quantités de
sédiments provenant des différentes voiries de la ville qui vont être déposées au fond du Canal. A
cela s’ajoutent les dépôts solides rejetés directement par les riverains (ordures ménagères, pneus,
appareils ménagers…). Actuellement, un envasement moyen d’au moins 15 cm d’épaisseur est
constaté tout le long du Canal Andriantany, en plus des dépôts ponctuels qui obturent une grande
partie du lit.
6
Ainsi, ce Canal s’envase de plus en plus et n’arrive plus à contenir les eaux de drainage en saison
de pluie, entraînant ainsi un débordement fréquent en certains endroits. La ville d’Antananarivo se
divise en deux parties : la vieille ville située dans les collines et les nouveaux quartiers occupant
la plaine. Les eaux de ruissellement dévalent rapidement les collines, s’accumulent dans la plaine
et ne s’évacuent que très lentement vers les exutoires, en créant des débordements dans les
quartiers bas. Les principaux exutoires sont :
o Le Canal Andriantany,
o La rivière Mamba,
o La rivière Ikopa.
Photo 1 : Eau stagnante et canal bouché par les ordures
I.1.3.Les annexes du Canal Andriantany
A cause de la croissance démographique et l’augmentation de l’urbanisation, le Canal Andriantany
ne répond plus aux besoins du développement urbain. On a alors greffé deux nouveaux canaux qui
sont:
- le Canal GR (Génie Rural) et
- le Canal C3 pour satisfaire l’irrigation des eaux de pluies et l’évacuation des eaux usées
d’Antananarivo.
I.1.3.1. Le Canal C3
Le Canal C3 de 10 km de long, draine les eaux collectées par les bassins tampons de la plaine Sud
urbanisée, recueille les débits excédentaires du Canal Andriantany au niveau de l’ouvrage de
décharge d’Antohomadinika et les débits de drainage agricole.
7
Ce sont des réseaux uniques, qui évacuent les eaux de pluie et les eaux-vannes sans traitement des
quartiers isolés. Ils occupent les parties en altitude et dans certains bas quartiers et forment une
seule et même conduite qui se déverse directement, soit dans le Canal Andriantany, soit vers les
fonds de vallée aménagés le plus souvent en rizières.
I.1.3.2. Le Canal GR
Le Canal GR, classé comme un réseau séparatif, est un canal en terre de 14 km de long du barrage
de Tanjombato à Soavimasoandro. Pendant la saison des pluies, la prise au niveau du barrage de
Tanjombato est fermée et le GR est utilisé comme drain des quartiers bas du quatrième
Arrondissement.
Il a pour rôle l’amenée de l'eau d'irrigation de la rivière Ikopa dans les périmètres rizicoles et
renforce le drainage des eaux usées de la ville d’Antananarivo. Il est composé de deux réseaux :
l’un déverse les eaux pluviales dans les exutoires les plus proches, l’autre collecte les eaux usées
pour les ramener vers le milieu récepteur. Les réseaux séparatifs sont rencontrés dans la partie
Ouest, ville basse et zones urbanisées de la plaine d’Antananarivo. On peut citer : Cité des 67 Ha,
Ambodin’Isotry, Ampefiloha, Hôpital HJRA, l’aile Est du Lac Anosy. Il se décharge à Amorona
dans le Canal Andriantany.
9
Carte 2 : Localisation du Canal Andriantany et ses annexes
Source : BD APIPA
9
I.1.4. Rôles et fonctions du Canal Andriantany
Le Canal Andriantany est le principal drain de la ville et a pour rôle de la protéger contre
l’inondation. Avant l’année 2000, il assure trois rôles :
- l’irrigation de la plaine de Betsimitatatra ;
- le drainage de cette plaine elle-même ;
- le drainage de la ville d’Antananarivo (eaux usées).
Le Canal Andriantany a pour rôle de drainer les eaux pluviales et les eaux-vannes provenant
des bas quartiers. Mis à part les rejets ponctuels le long du Canal, les principaux points de rejets
se situent à la station de pompage d’Isotry, au collecteur de la RN4 et le Marais Masay. Les
bassins tampons reliés au Canal Andriantany, Canal GR et Canal C3, fonctionnent comme un
collecteur chargé de recueillir et de stocker les eaux pluviales, avant de les écouler dans ce
Canal. Ils permettent ainsi d’éviter son débordement lors des saisons de pluies.
La station de pompage d’Ambodimita reçoit les eaux drainées par les Canaux d’Andriantany et
C3 lorsque la sortie gravitaire de ces eaux à travers la digue n’est plus possible. Ensuite, la
station rejette les débits de pompage dans la rivière Mamba. Aussi, un usage intensif du
pompage augmente le niveau de celle-ci Mamba et diminue les écoulements gravitaires du
Canal Andriantany selon les ouvrages ci-dessous :
- L’ouvrage de communication entre le Canal Andriantany et la rivière Mamba à Tanjondroa ;
- Les deux ouvrages du Canal Ranolava reliant le Canal Andriantany et la rivière Mamba ;
- L’ouvrage de débouché du Canal Andriantany dans la rivière Ikopa à Ampanindrona.
I.1.5. Description des composantes physiques
Située en plein milieu de l’île, la Commune Urbaine d’Antananarivo s’étend sur 80 km, à une
altitude de 1250 à 1475 m. A l’origine, la vieille ville s’est développée sur les hauteurs alors
que les quartiers plus récents de la ville basse sont situés en plaine. Les quartiers périphériques
sont mal reliés au centre et ont été construits de manière relativement désordonnée au milieu
des champs et des rizières.
I.1.5.1. Climat
La ville d’Antananarivo est sous climat tropical d’altitude, aux températures tempérées à cause
de son altitude (1250 m). Les températures annuelles présentent une amplitude annuelle
10
moyenne de 7 à 12 °C, le mois le plus froid (juillet)enregistrant 13 °C avec des vents d’alizé
desséchant et le mois le plus chaud (novembre)de 20 à 25°C.
Figure 1 : Variation mensuelle de température aux environs d’Antananarivo
Source : Service Météorologique Ampandrianomby, 2012.
Dans l’ensemble, la pluviométrie annuelle dépasse 1100 mm avec un maximum de 1450 mm.
Plus de 80 % des pluies tombent durant la saison chaude et pluvieuse (octobre-avril), le reste
étant des précipitations occultes, sous forme de brume, de brouillard ou de crachin plus ou
moins persistant durant la période fraîche (mai-septembre).
La plaine d’Antananarivo n’est pas épargnée par les cyclones tropicaux, même si elle est abritée
par les hautes terres centrales. Les pluies récursives à leur passage sur le littoral ou durant la
traversée du pays provoquent de nombreux dégâts, surtout des inondations dans les zones
basses, multipliant le nombre de sinistrés dans les quartiers populeux.
I.1.5.2. Hydrographie
La ville d’Antananarivo est distinguée par la présence d’un important réseau hydrographique
constitué par :
Le Lac Masay (98 ha) récupérant les pluies de la vallée de l’Estdébouchant dans le Canal
Andriantany à Alarobia ;
Le Lac Anosy (11 ha), débouchant dans le canal Andriantany ;
Les bassins de la Plaine Sud débouchant dans le Canal C3 sis à Mandrangobato(12
ha),Anosibe Andrefana(4 ha)etAndavamamba Anjezika (1 ha) ;
Le Canal C3 ou les réseaux unitaires (Isotry, 67 ha, Ankazomanga…) ;
Le Canal GR ou les réseaux séparatifs ;
11
Le Canal Andriantany ;
La rivière d’Ikopa.
Situés dans la plaine d’Antananarivo, le Canal Andriantany, le Canal GR et le Canal C3sont un
maillon essentiel pour le système de drainage de la ville.
I.1.5.3. Géologie et hydrogéologie
Géologiquement, le site d’Antananarivo se développe sur deux zones :
- La zone de la plaine constituée par des formations argilo-sableuses alluvionnaires,
recouvrant un substratum en majeure partie gneissique allant jusqu’à vingtaine de mètres
en profondeur ;
- La zone collinaire formée par des granites et du gneiss. Des formations latéritiques
recouvrent ce substrat cristallin. Mais celui-ci affleure aussi en plusieurs endroits de la
ville.
On y trouve également des vases et des argiles très peu perméables en surface (jusqu’à 1,20 m
de profondeur) et au-delà de cette profondeur, des tourbes et des sables complètent le profil. La
nappe phréatique, prisonnière de ce sable, est de type semi-captif.
I.1.6. Description de la composante biologique
I.1.6.1. La faune
La faune est relativement pauvre dans les environs du Canal Andriantany. Probablement
auparavant (il y a des dizaines d’années), le Canal a été un habitat des oiseaux, tels que Bubulcus
ibis (héron garde-bœufs ou vorompotsy) et de certaines espèces de poisson, à l’instar du Lac
Anosy. Ce qui n’est plus le cas actuellement vu la dégradation du Canal.
I.1.6.2. La flore
On rencontre essentiellement des végétaux aquatiques. Les espèces, comme
Eichhorniacrassipes (jacinthe d’eau ou tsikafonkafona), Nympheastellata (nénuphar ou
voahirana) et Nastritum officinale (cresson ou anandrano), y dominent.
Nous avons également rencontré quelques Eucalyptus sp. sur les rives du Canal Andriantany,
du côté d’Ampefiloha mais en très faible quantité.
I.1.7. Contexte socio-économique
Notre zone de référence est surtout localisée dans la zone basse de la plaine d’Antananarivo.
Cette partie de la ville continue son extension et le nombre de ses habitants a doublé, passant
12
de 452 000 à environ 900 000 habitants (INSTAT, 2012). De nombreuses constructions sans
permis ont été tolérées, y compris dans certains cas sur les voies publiques, comme les trottoirs
ou le long des canaux. Le mode d’occupation des lieux n’a pas de plan régulier, les maisons s’y
construisent « comme des champignons », occupant les moindres espaces, et les ruelles
ressemblent, pour ceux qui n’y habitent pas, à de véritables labyrinthes. De nombreuses
habitations ne sont pas équipées en eau courante, ni en électricité. L’accumulation des déchets
dans les quartiers est devenue intolérable.
La population est un mélange de plusieurs ethnies avec une prédominance des Merina et
conserve un caractère semi-rural. La pression démographique y est largement forts, car si à
l’origine les habitants bordant la rive sont peu nombreux, actuellement les riverains sont
innombrables et diffèrent des premiers aussi bien par leurs activités que par leur influence sur
le milieu. Pratiquement, tous les habitants déversent leurs eaux usées, excréments et déchets
ménagers dans le Canal, donnant la couleur verte foncée de l’eau. Un envasement est constaté
tout le long du cours d’eau, lié aux dépôts ponctuels qui obstruent une grande partie du lit. Outre
les habitants à proximité du Canal, des non-résidents y viennent pour gagner leur vie en vendant
sur les rives du Canal Andriantany.
I.2. PROBLEMES LIES A LA STRUCTURE ET AU FONCTIONNEMENT DES
CANAUX
Le réseau n’a pas évolué depuis quinze ans et ne répond plus aux besoins du développement
urbain. Le diagnostic de l’état est que les réseaux actuels sont caractérisés par leur ancienneté,
et leur sous-dimensionnement. Le réseau des égouts est insuffisant et encombré par des
immondices et des détritus. Les bacs à ordures et les latrines publiques ne suffisent plus malgré
leur nombre. La saleté du rivage et de la route qui longe la rive est innommable. A présent, la
Capitale est confrontée à de graves problèmes d’évacuation des eaux usées et de gestion des
déchets.
Si les conduites ont été largement proportionnées à l’origine, elles ne sont plus adaptées
actuellement à l’accroissement incessant du nombre de la population. La plupart des réseaux
sont non seulement très vétustes, mais aussi mal entretenus. De ce fait, le Canal Andriantany
n’arrive plus à remplir ses missions entant que canal d’assainissement pour la ville.
Voici un graphe montrant la croissance démographique à Antananarivo :
13
Figure 2 : Croissance démographique à Madagascar
Source : Banque Mondiale, 2012.
D’après ce graphe, le taux de la population ne cesse de s’accroitre. Malgré les curages manuels
effectués par des ouvriers spéciaux, l’APIPA estime un envasement d’au moins 15 cm
d’épaisseur le long du Canal Andriantany. On peut dire donc que ce système d’évacuation doit,
à priori, être amélioré pour assurer la sécurité urbaine.
Photo 2 : Bac à ordures sur la rive du Canal à 67 ha
14
Photo 3 : Déchets et des végétaux obstruant le Canal Andriantany à Ampefiloha
Le problème de gestion des déchets solides et des eaux usées (décharges sauvages et traitement
des déchets) est alors l’un des plus cruciaux auxquels sont confrontées les autorités municipales.
Les impacts seront non négligeables sur qualité de l’air et de l’eau, la vie socio-économique, et
la santé de la population. Ces diverses raisons nous ont incitées à choisir le Canal Andriantany
comme site de notre étude d’impacts environnementaux.
I.3.CADRES JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL
La zone d’étude est régie par plusieurs textes dont l’application relève de diverses institutions.
I.3.1. Textes en vigueur
I.3.1.1. Constitution malgache du 1998
Cette Constitution stipule le devoir de respecter l’environnement à tous individus et àtoute
communauté, dont le Fokonolona.
I.3.1.2. Charte de l’Environnement malgache
Elle est édictée en 1990 (loi n°90-033), révisée en 1997 (loi 97-012) et le 19 août 2004 (loi
2004-015). Elle définit la Politique Nationale de l’Environnement et constitue le texte de base
qui fixe le cadre général d’exécution de cette politique. Son article 4 est consacré aux principes
de la participation de toute personne physique ou morale à la gestion de l’environnement et du
droit à l’information. Et son article 15 évoque une structure nationale appelée à gérer et à
protéger l’environnement et en particulier à la lutte contre les pollutions industrielles. Cette
structure est constitué par :
15
- le Conseil National pour l'Environnement, organisme indépendant à vocation consultative,
chargée de veiller à l'orientation générale en matière d'environnement ;
- le Comité Interministériel de l'Environnement, garant de l'intégration réelle et effective des
impératifs de la gestion de l'environnement pour un développement durable ;
- le Ministère chargé de l’Environnement ;
- l'Office National pour l'Environnement.
L’Article 16 de la Charte de l'Environnement soumet tout projet d'investissement public ou
privé susceptible de porter atteinte à l'environnement à une étude d'impact conformément à la
réglementation en vigueur.
I.3.1.3. Le Code de l’Eau
La loi n° 98-029 du 20 janvier 1999 portant Code de l’eau s’applique aux eaux de surface et
aux eaux souterraines. La principale structure prévue pour la gestion et la protection de l’eau
est l’autorité Nationale de l’Eau et de l’Assainissement (ANDEA).
Son article 12 stipule que toute personne physique ou morale, publique ou privée, exerçant une
activité source de pollution ou pouvant présenter des dangers pour la ressource ou l’hygiène
publique, doit envisager toute mesure propre à enrayer ou à prévenir le danger constaté ou
présumé.
Puis l’article 24 énonce la protection des rivières, lacs, étangs, tout plan et cours d'eau, eaux
souterraines. Il est interdit de jeter ou disposer dans les bassins versants des matières insalubres
ou objets quelconques qui seraient susceptibles d'entraîner une dégradation quantitative et
qualitative des caractéristiques de la ressource en eau.
Et l’article 66 souligne que tout pollueur doit supporter les coûts de ses activités polluantes.
I.3.1.4. Loi-cadre sur la politique de gestion et de contrôle des pollutions
industrielles
La Loi nº 99-021définit le cadre général d’une politique de gestion rationnelle et de contrôle
des pollutions industrielles. Elle concerne la gestion des effluents liquides, des déchets solides,
des pollutions atmosphériques, ainsi que des troubles de voisinage. Les établissements y sont
classés en deux catégories : les installations soumises à une autorisation d’exploitation émanant
des pouvoirs publics et les installations soumises à une simple déclaration formulée par
l’exploitant. La loi prévoit les procédures d’inspection des installations industrielles.
16
Cette loi est importante, vu que la présence des industries dans la Capitale accélère la pollution
du Canal Andriantany.
I.3.1.5. Décret Nº 2003-464
Daté du 15 avril 2003, ce décret s’applique à tous les établissements (publics ou privés) et à
tous les secteurs d’activités économiques. Portant sur la classification des eaux de surface et
règlementation des rejets d’effluents liquides, il a pour objet la classification des eaux de surface
et la fixation des normes de rejet d’effluents aqueux dans le milieu naturel.
L’article 4 mentionne que les rejets considérés comme polluants sont ceux provenant des
infrastructures hôtelières, les effluents industriels provenant de tous types d’activités de
production et de transformation, et les eaux de vidange provenant des activités touchant les
hydrocarbures (eaux de lavage des véhicules, stations de services, garages de réparation de
véhicules…). Ce décret stipule également que tout rejet liquide doit être incolore, inodore, et
respecter les valeurs données dans le tableau ci-dessous pour un environnement sain.
Tableau I : Normes des rejets
PARAMETRES UNITES NORMES ADMISES
Conductivité μs/cm 200
Turbidité NTU 25
MES mg/l 60
Température °C 30
pH 6.0-9.0
Chlorures mg/l 250
Nitrates mg/l 20
Nitrites mg/l 0.2
Azote ammoniacal mg/l 15
Phosphates mg/l 10
Huiles et graisses mg/l 10
DCO mgO2/l 50
DBO mgO2/l 150
Source: Décret N°2003-464 du 15/04/03 portant sur la classification des eaux de surface et les
normes de rejets d’effluents liquides.
17
I.3.1.6. Décret MECIE (Mise En Compatibilité des Investissements avec
l’Environnement)
Le décret MECIE est le texte fondamental sur lequel se basent toutes les études d’impacts du
pays. Tout projet d’une certaine envergure doit s’y référer, en application de la Charte de
l’Environnement.
D’autres textes sont énoncés aussi à titre dissuasif, comme :
Code Pénal
Son article472 (16ème et 22èmeparagraphes) sanctionne l’abandon d’objets, de produits ou de
matériaux susceptibles de constituer un danger ou d’encombrer les voies publiques.
Décret du 21/10/1994
Il est relatif aux établissements : il fixe la procédure d’ouverture des établissements, ainsi que
certaines mesures pour la préservation de la salubrité et de l’intérêt général.
Décret nº 2003-792
Ce décret est relatif aux redevances de prélèvements et de déversements : il stipule dans son
article 10 que tout déversement, écoulement, rejet, dépôt direct ou indirect dans les eaux
superficielles ou souterraines sont soumis au paiement d’une redevance, appelée redevance de
déversement qui est établi et perçue en fonction de la quantité de pollution produite selon
l’article 11.
Arrêté du 24/05/1943
Il régit l’hygiène applicable à la voirie urbaine de Madagascar et dépendance : ce texte fixe les
dispositions contre les insalubrités sur la voie publique. Il interdit de jeter dans les égouts et sur
les terrains vagues des boues ou des corps solides pouvant les infecter, ainsi que le rejet de
détritus dans le plan d’eau.
Arrêté du 4/01/1994 qui fixe la liste des établissements réputés
dangereux, insalubres et incommodes, pour application du décret du 21/10/1994.
I.3.2. Cadre Institutionnel
I.3.2.1. APIPA
Le Canal Andriantany et la rivière Ikopaconstituent les principaux milieux récepteurs de
l’assainissement de la ville d’Antananarivo. Ils sont gérés par l’APIPA ou Autorité pour la
18
Protection contre les Inondations de la Plaine d’Antananarivo, autrement dit en Malgache
MAFIARIVO ou Manamahefa ho Fiarovananylemak’Antananarivoamin’nyTondran-drano,
siégeant à Anosizato. C’est un établissement public à caractère administratif, créé en 1995 selon
la Loi Nº 95-034 autorisant la création des organismes chargés de la protection contre les
inondations et fixant les redevances pour ladite protection.
L’APIPA a trois principaux objectifs à atteindre :
- Protéger la plaine d’Antananarivo contre les inondations ;
- Libérer, par leur mise hors d’eau, de nouvelles surfaces urbanisables ;
- Permettre une augmentation de la production agricole par une meilleure maîtrise de l’eau.
Pour atteindre ces objectifs, des stratégies sont mises en place, celles :
- D’entretenir les ouvrages et les équipements qui assurent la défense de la plaine
d’Antananarivo, à savoir : les endiguements de protection, la station de pompage
d’Ambodimita, les bassins d’orage, le système d’annonce de crues ;
- D’assurer l’entretien du réseau hydro-agricole et du réseau d’assainissement primaire :
Canal GR, Canal C3 et Canal Andriantany ;
- D’étudier, de programmer et de réaliser toutes opérations susceptibles d’améliorer la
performance du système de protection contre les inondations existantes ;
- De coordonner et de diriger les actions de défense de la ville, en cas de menace d’inondation,
conjointement avec la Direction Régionale des Travaux Publics ;
- De percevoir les redevances instituées par la loi pour financer les activités de l’APIPA, à
savoir :
Les frais de premier établissement, perçus sur toutes demandes de
remblaiement ou de construction sur remblai sollicité sur des terrains dans les
zones protégées ;
La redevance annuelle due par tout propriétaire de terrain situé dans les
zones d’interventions.
Les ouvrages de drainage gérés par l’APIPA sont :
Le Canal Andriantany amont, d’une longueur de 14 km allant
d’Ankadimbahoaka à la station de pompage d’Ambodimita ;
Le Canal C3 ;
19
Le Canal Andriantany aval qui est le prolongement du Canal Andriantany
sur 10 km, depuis la sortie du polder à Ambodimita jusqu’au débouché dans la
rivière Ikopa à Ampanindrona ;
Le Canal GR.
Outre le curage des canaux, l’APIPA est chargé également du curage du Lac Anosy et du Marais
Masay.
I.3.2.2. SAMVA
Le SAMVA, siégeant à Soavimbahoaka, est un établissement public à caractère industriel et
commercial, placé sous l’autorité du Maire de la Commune Urbaine d’Antananarivo
(CUA).Créé par la loi Nº 95 035 du 30 octobre 1995 autorisant la création des organismes
urbains et fixant les redevances pour l’assainissement urbain, et le décret Nº 2009-1166 du 15
septembre 2009 portant refonte et réorganisation du Service Autonome de Maintenance de la
Ville d’Antananarivo. Prévue pour 47 km de réseau seulement, son action s’élargit aujourd’hui
sur tous les six arrondissements de la CUA, soit une longueur totale de 200 km environ.
Le SAMVA a pour missions d’assurer :
- l’assainissement urbain de la CUA ;
- l’exploitation et la maintenance des ouvrages et équipements d’assainissement de la ville
d’Antananarivo incluant les trois volets suivants : eaux usées, ordures ménagères et les
produits de vidange.
Il évacue les eaux usées pour éviter qu’elles ne stagnent pas en surface, qui sont une source de
nuisance olfactive et un lieu de production des moustiques. La maintenance et l’entretien des
réseaux d’assainissement sont pour éviter l’obstruction des canaux d’évacuation et faciliter
l’évacuation rapide des eaux usées.
Ces missions sont assurées par l’institution des redevances d’assainissement, telles que la
redevance sur le rejet d’eaux usées applicable aux abonnés à un réseau public de distribution,
la redevance de collecte et de traitement des ordures ménagères.
Les deux stations de pompage d’Anatihazo et d’Antohomadinika débouchant dans le Canal
Andriantany sont gérées par le SAMVA.
20
PARTIE II :
GENERALITES SUR LA POLLUTION DE L’EAU A
MADAGASCAR
21
Cette partie va expliquer toutes les généralités relatives à la pollution de l’eau, surtout celles
qui touchent notre zone de référence.
Tout d’abord, la pollution est l'apport ou l'introduction d’une ou plusieurs substances ou
d'énergie dans un milieu naturel. Cet apport peut se faire directement ou indirectement,
provoquant ainsi des effets polluants lesquels sont nuisibles aux milieux récepteurs qui les
reçoivent : ressources hydrauliques, ressources biologiques... Les substances polluantes
peuvent être gazeuses, liquides ou solides.
D'après l'Organisation Mondiale de la Santé(OMS), la pollution de l'eau est la dégradation de
l'aptitude de l'eau à un emploi déterminé. Et selon BEAUX (2002), c’est une altération de la
qualité de l'eau.
D’après AZZOUT (1994), la pollution de l’eau est caractérisée par la présence de :
- Matières en suspension (MES) : Les MES sont les matières dominantes de la pollution des
eaux de pluie. Elles sont formées principalement de matières minérales et de matières
organiques.
- Les nitrites, nitrates et les phosphates sont essentiellement sous forme dissoute.
- Les particules fines, de diamètre inférieur à 100μm, contiennent la plus grande proportion
de polluants.
II.1. LES DIFFERENTES SOURCES DE LA POLLUTION DU CANAL
La pollution de l’eau provient principalement :
Des industries sans stations d’épuration d’eau ;
Des rejets directs de matières fécales dans le Canal ;
Des matières organiques issues des ordures ménagères qui sont rejetées
directement dans le Canal ;
De l’érosion du sol ;
Des eaux usées domestiques ;
De l’inexistence et/ou de la non-application des réglementations
concernant les caractéristiques de l’eau rejetée dans le Canal Andriantany ;
De la pauvreté, l’ignorance et/ou le manque d’information concernant
l’hygiène conduisant les riverains du Canal à se désintéresser totalement de leur
milieu environnant.
22
Dans la ville d’Antananarivo, une bonne partie des eaux usées issue des activités domestiques
sont rejetées dans les rues et une grande partie des boues de vidange sont déversées n’importe
où. Ces pratiques d’évacuation des eaux usées sont en partie responsables de la pollution des
eaux.
On peut en déduire alors que l’homme est la principale source de pollution pour l’eau et
l’environnement en général. Après son utilisation, l’homme la rejette dans la nature. A une
époque lointaine, ces rejets ne posaient aucun problème majeur, la population étant très
dispersée sur l'étendue de la terre, les rejets sont dégradés de façon satisfaisante. Depuis
quelques années, avec la croissance démographique et l'accroissement sans cesse de
l'industrialisation, l'humanité s’est aperçue des problèmes causés par ces rejets dans les milieux
récepteurs (rivière, sol, mer…).
En effet, les processus de l'autoépuration de ces milieux récepteurs ne suffisent plus à assurer
l'élimination des polluants des eaux usées, d’où la pollution de l’eau.
Mis à part les eaux usées provenant de l'activité humaine, la pollution de l’eau peut être due à
d'autres sources : le ruissellement des eaux pluviales, les déversements accidentels
d’hydrocarbures ou autres, les émissions radioactives et les activités microbiennes.
II.1.1. Pollution industrielle
L’emploi d’eau dans les procédés industriels produit chaque jour des milliards de mètres cubes
de résidus liquides dont la composition varie fortement suivant les branches d’activités. Cette
diversification de l’industrie est la source d’effluents liquides chargés de toutes sortes. Certains
effluents sont très chargés en matières organiques, donc biodégradables, d’autres pas.
L’industrie, cherchant de plus en plus à satisfaire les besoins de la société moderne, ne se
contente plus d’utiliser les matières premières naturelles. De plus en plus de produits chimiques
sont utilisés et les rejets d’eau ou d’autres déchets contiennent davantage de substances
chimiques.
II.1.2. Pollution chimique
Pour les déchets hospitaliers, en respect des termes de l’Arrêté municipal nº 391/CUA, tous les
hôpitaux possèdent des incinérateurs (fours appropriés au brûlage des déchets biomédicaux).
Mais ils ne sont pas suffisants pour l’élimination de médicaments périmés ou de matériels en
plastique, qui est l’une des sources de la présence de plomb, du cadmium, du zinc… dans la
nature.
23
II.1.3. Pollution agricole
On peut distinguer deux types de source de pollution agricole :
Les engrais et les produits phytosanitaires, comme les pesticides ;
Les effluents des élevages riches en composés azotés.
Les systèmes d’irrigation utilisés sont très consommateurs d’eau : ils représentent au total 70 %
des prélèvements mondiaux et la superficie des terres irriguées ne cesse d’augmenter depuis les
années cinquante. Des nitrates, des phosphates, des pesticides sont présents dans les eaux issues
de l’agriculture. Présents à l'état naturel dans le sol et solubles, les nitrates (NO3)pénètrent dans
le sol et les eaux souterraines et se déversent dans les cours d'eau. Mais ils sont aussi apportés
de manière artificielle par les engrais azotés. Les nitrates sont l'une des causes de la dégradation
de la qualité de l'eau. Ce type de pollution est très grave parce qu’elle touche directement le sol
et le système d’infiltration des eaux dans le sous-sol, contaminant ainsi les nappes phréatiques.
Les engrais, les pesticides, ainsi que d’autres produits toxiques, arrivent à s’infiltrer dans les
nappes provoquant ainsi une contamination des eaux souterraines.
II.1.4. Pollution domestique
Les pollutions domestiques de l’eau sont principalement issues de différentes activités :
Pollution organique issue des latrines ou fosses perdues reliées
directement à des cours d’eau, qui sont considérées comme sources pour la
consommation humaine ;
Consommation produisant des déchets solides, des plastiques, des
métaux divers, des papiers qui sont rejetés directement dans les caniveaux,
puits… ;
Travaux de chantiers sont sources importantes en matière en suspension
(transports des matériaux et leurs stockages) ;
Commerces, artisanat, travaux de laboratoires produisant des graisses
(charcuterie), peintures (teinturerie) ou autres matières nocives ;
Lavage des rues, des trottoirs et des marchés, des bornes-fontaines
publiques, l’entretien de la voirie, des stations-services avec leurs boutiques et
restaurants.
24
II.1.5. Les eaux pluviales
Elles peuvent être également la cause de la pollution importante de l’eau, notamment pendant
les premières périodes de pluie. Pendant les périodes d’étiage, des dépôts de substances très
diverses s’accumulent sur les chaussées, les conduites, les toits, les trottoirs, les routes et les
zones imperméables dans la ville… Plus l’étiage est long, plus la pollution urbaine qui
s’accumule est éminente. En période de crue, l’eau se chargeant d’impuretés, par
ruissellements, se retrouve dans la nature.
Les polluants contenus dans les eaux de pluies ont diverses origines :
La circulation automobile : les véhicules sont à l’origine de la présence
des hydrocarbures (huile, essence), du plomb (essence), du caoutchouc (pneu),
du zinc, du cadmium, du cuivre (usure des pneus), du titane, du chrome, de
l’aluminium (usures des pièces métalliques) ;
Les voiries : les polluants proviennent des ciments, du goudron des
chaussées (chromates, cyanures…) ;
L’industrie : elle est la cause de la présence de plomb, du cadmium, du
zinc… dans la nature ;
Les animaux entraînent la présence des matières organiques, des colonies
bactériennes ou virales (déjections) ;
Les déchets solides proviennent des matières organiques, des plastiques,
des métaux divers, des papiers ;
Les chantiers : sources importantes de MES (transports des matériaux) ;
La végétation est une source importante de matières carbonées (feuilles
mortes…) ;
L’origine naturelle minérale : les polluants proviennent de l’érosion des
sols ;
L’atmosphère polluée par des émissions d’origine naturelle ou humaine ;
les précipitations se chargent de ces émissions avant leur ruissellement et
lessivage sur la terre.
II.1.6. Pollutions accidentelles
Elles proviennent, par exemple, des accidents survenus dans les usines. En effet, des quantités
importantes de liquides ou de gaz toxiques peuvent être immédiatement disséminées dans
l’environnement, à la suite de fausses manœuvres ou d’incidents de fabrication et qui ne sont
25
pas maîtrisés à temps. Des cas moins connus se produisent également comme le rejet des
substances nocives dans les égouts.
II.1.7. Pollutions radioactives
Les déchets produits par l’industrie nucléaire sont atypiques. En effet, la radioactivité ne peut
pas être détruite ni par voie biologique ni par voie chimique. Seul le temps peut agir en fonction
de la période des radioéléments utilisés. Les risques de pollution par les éléments radioactifs
sont rares.
Les substances radioactives rejetées dans le milieu récepteur peuvent contaminer les eaux
alimentaires. Elles peuvent être également fixées par les microorganismes, les animaux et les
végétaux vivants dans le milieu aquatique ou irrigué.
II.1.8. Pollution microbienne
La pollution microbienne de l’eau est due à l’existence des microorganismes pathogènes dans
les eaux usées. Ces microorganismes résultent de la dispersion des matières fécales et/ou des
produits contaminés. Le déversement de ces eaux souillées dans la nature entraîne la
contamination de l’eau.
En ci concerne les polluants bactériologiques, on connaît 1 600 espèces de bactéries, parmi
lesquelles se distinguent les coliformes totaux, Escherichia coli, les Entéroques et les
salmonelles. Ces bactéries existent dans les matières fécales, mais peuvent également se
développer dans certains milieux naturels (sol, végétation).
Photo 4 : Un enfant déféquant sur la rive du Canal
26
II.2.TYPES DE POLLUTION DE L’EAU
Les pollutions de l’eau peuvent se présenter sous différentes formes : physique, chimique,
bactériologique, thermique, esthétique et aussi naturelle. Les eaux ou les masses d’eaux
concernées peuvent être douces, saumâtres ou salées, souterraines ou superficielles. Il peut
même s’agir de la pluie ou des rosées, de neige ou des glaces polaires. Elles peuvent également
concerner des interfaces, dont les estuaires, les zones humides, et en particulier leurs sédiments
qui peuvent absorber puis relâcher certains polluants. Les sédiments peuvent être fortement
pollués et conserver les traces de pollutions anciennes (exemple : plomb…).
Pollution physique
Cette pollution est due à la présence de MES, parfois des colloïdes se traduisant par un trouble
ou une coloration de l’eau.
Pollution chimique
Elle est liée à des substances chimiques en solution et se traduit par un changement de saveur
et un caractère toxique lorsque le corps est un poison.
Pollution thermique
Elle est due à un accroissement de température apporté par des circuits de refroidissement.
Pollution esthétique
Cette pollution se manifeste par une mauvaise odeur de l’eau et fini par une perte de l’esthétique
du milieu.
Pollution naturelle
Elle concerne les eaux de pluie initialement pures, mais qui se chargent des produits plus ou
moins pollués pendant leur parcours, d’après ce qui a été dit précédemment.
27
PARTIE III :
MÉTHODOLOGIE D’EVALUATION
28
Cette troisième partie évoquera, après l’objectif de l’étude, les méthodes que nous avons
effectuées pour le recueil de données et l’évaluation des impacts.
L’objectif de l’étude est de créer une sérieuse prise de conscience au sein de la population, des
autorités locales et des décideurs politiques en vue d’améliorer la gestion des rejets d’eaux usées
dans le Canal Andriantany.
Pour avoir des données assez satisfaisantes, nous avons suivi des démarches sur le terrain. La
réalisation de cette étude axée sur les problèmes d’évacuation des eaux usées et pluviales de la
ville d’Antanarivo dans le Canal Andriantany a nécessité l’utilisation des méthodes suivantes :
la documentation, la consultation des cartes afin de limiter la zone d’étude et les enquêtes sur
le terrain.
III.1. DOCUMENTATION ET CARTOGRAPHIE
Elles sont effectuées auprès de plusieurs institutions : Office National de l’Environnement
(ONE), autorités compétentes (SAMVA, APIPA), mais aussi dans des journaux, magazines
parlant des problèmes d’évacuation d’eaux usées urbaine et sur internet.
Concernant la localisation de la zone d’étude, l’utilisation de l’image satellitaire de Google
Earth et du logiciel SIG a été nécessaire.
III.2.CONSULTATION PUBLIQUE ET OBSERVATIONS DIRECTES
III.2.1.Consultation publique
Après la compilation des documents, nous avons procédé à la consultation publique qui consiste
à faire des enquêtes sur le terrain pour avoir l’avis des riverains. L’étude a ciblé les ménages
vivant dans le premier arrondissement (cf. Carte 2), où le taux des personnes défavorisées aux
alentours du Canal Andriantany est assez élevé, et un responsable du chef fokontany. Une
interview individuelle à l’aide d’une fiche standard a été effectuée auprès des responsables de
ménage afin de déterminer leurs comportements et leurs pratiques vis-à-vis du Canal.
Nous avons effectué également une enquête auprès des établissements à risque, tels que les
hôpitaux, quelques stations d’essence qui évacuent leurs eaux usées dans les réseaux
d’assainissement, afin de savoir s’ils procèdent à des prétraitements ou pas avant l’évacuation
de leurs eaux usées.
Voici un tableau montrant une liste des établissements enquêtés.
29
Tableau II : Etablissements à risque enquêté
Etablissements à risque
Hôpital HJRA
Station JovennaAnkazomanga
Garage TokyAnkazomanga
Et voici un deuxième tableau de répartition des personnes enquêtées dans les bas quartiers du
premier arrondissement.
Tableau III : Répartition des enquêtés dans les bas quartiers
Critère de sélection Les riverains enquêtés
Tranche d’âge Sexe Fokontany Femmes Hommes Total
15 à 50 ans Féminin/ Masculin
67 ha 5 4 9
Andohatapenaka 4 4 8
Ankazomanga 3 3 6
Ampefiloha 5 4 9
Profession Sexe Fokontany Nombre
Chef fokontany Masculin 67 ha Centre 1
Docteur Masculin CSB Isotry 1
Agent de
l’APIPA
Masculin Anosizato 1
D’après ces tableaux, en tout, nous avons enquêté 35 personnes et 3 établissements à risque.
Les entretiens effectués à ces différents groupes de personnes nous permettent d’avoir un aperçu
des idées de chaque acteur sur leur mode de vie dans la gestion de leurs eaux usées, de leurs
excréments et de leurs déchets.
La carte suivante délimite ces zones basses localisées dans le premier Arrondissement.
30
Carte 3: Limite des quartiers bas utilisant le Canal Andriantany
III.2.2. Observations directes
Des observations directes des milieux sont faites pour connaitre l’état des canaux
d’assainissement, ainsi que l’évacuation des eaux usées et les activités effectuées aux alentours
du Canal Andriantany. Les données et informations recueillies sont ensuite organisées et
analysées dans le but d’élaborer une synthèse et orienteront l’identification et l’évaluation des
impacts potentiels sur l’environnement ainsi que les stratégies pour proposer les mesures
possibles par le biais de l’élaboration d’un PGE.
III.3.METHODE D’EVALUATION DES IMPACTS
La méthode consiste à évaluer l’importance des impacts selon les quatre paramètres suivants :
31
III.3.1. Intensité ou ampleur de la perturbation
Elle peut être évaluée suivant les trois critères ci-après :
Forte : le changement est irréversible la modification est importante, en
modifiant complètement son dynamisme :
Moyenne : l’impact modifie l’élément sans pour autant modifier les fonctions,
la modification est partielle ;
Faible : le changement est réversible et la modification est légère.
III.3.2. Etendue ou portée
Elle correspond à la portée spatiale de l’impact considéré. On distingue les trois niveaux
suivants :
Régionale : la source d’impact modifie la totalité ou une partie importante de la
composante et l’impact est ressenti par une part importante de la population de la
zone d’étude.
Zonale/Locale : l’impact sera ressenti par les récepteurs situés à l’intérieur de la
zone d’étude ;
Ponctuelle : l’impact n’est ressenti que par une proportion limitée des récepteurs.
III.3.3. Durée
Elle correspond à la portée temporelle de l’impact considéré :
Permanente : quand ses effets sont ressentis sur une longue durée ;
Temporaire : si le changement se fait de manière continue ou intermittente, mais
régulière ;
Occasionnelle : le changement est ressenti de façon intermittente pendant une
courte durée.
III.3.4. Effet
Direct : la conséquence immédiate d’une activité.
Indirect : la conséquence induite par une action directe.
Voici un tableau présentant la grille d’évaluation des impacts.
32
Tableau IV : Grille d’évaluation des impacts
Critères Effet Importance
Intensité Etendue Durée Direct/Indirect
Forte
Régionale
Permanente Majeure
Temporaire Majeure
Occasionnelle Majeure
Locale
Permanente Majeure
Temporaire Moyenne
Occasionnelle Moyenne
Ponctuelle
Permanente Majeure
Temporaire Moyenne
Occasionnelle Mineure
Moyenne
Régionale
Permanente Majeure
Temporaire Moyenne
Occasionnelle Moyenne
Locale
Permanente Moyenne
Temporaire Moyenne
Occasionnelle Moyenne
Ponctuelle
Permanente Moyenne
Temporaire Moyenne
Occasionnelle Mineure
Faible
Régionale
Permanente Moyenne
Temporaire Moyenne
Occasionnelle Mineure
Locale
Permanente Moyenne
Temporaire Moyenne
Occasionnelle Mineure
Ponctuelle
Permanente Mineure
Temporaire Mineure
Occasionnelle Mineure
Source : FECTEAU, 1997.
33
PARTIE IV :
ANALYSE DESIMPACTS
34
En premier lieu, cette partie relatera d’abord les résultats des enquêtes effectuées sur terrain et
ensuite présentera l’analyse des impacts environnementaux en :
Définissant les impacts probables ;
Evaluant l’importance et la signification de ces impacts.
IV.1. RESULTATS DE LA CONSULTATION PUBLIQUE
Le manque de temps n’a permis que deux semaines d’enquête et de descente sur terrain,
toutefois nous avons pu recueillir quelques données sur l’emploi de l’eau auprès des habitants
environnants le Canal Andriantany à l’aide de questionnaire présenté en Annexe.
D’après nos enquêtes, les hôpitaux, les stations d’essence et garages évacuent directement leurs
eaux usées, sans aucun préalable traitement, dans les réseaux gérés par SAMVA. Ce qui a été
confirmé lors de notre descente sur terrain et par les agents du SAMVA. Nous avons constaté
aussi que les eaux usées sont toujours accompagnées des déchets solides, tels les sachets et les
bouteilles en plastique, et que ces eaux collectées dans les réseaux d’assainissement sont de
couleur verdâtre à noirâtre.
La majeure partie des ménages se désintéresse complètement de ce qui se passe en dehors de
leur logement. Les installations sont aménagées pour évacuer les eaux usées à l’extérieur des
propriétés. Ce qui entraîne des mares néfastes sur les rues et les places publiques.
Au cours de notre visite près du Pont Bekiraro, nous avons constaté qu’en dehors des caniveaux
ouverts qui longent les routes, il y a des conduites à ciel ouvert dans les quartiers. Elles sont
bouchées par les déchets solides, souvent sans suite et non opérationnelles. Les grandes
canalisations qui sont construites pour l’écoulement des eaux pluviales au bord des rues sont
obstruées de déchets solides.
Les réseaux eaux pluviales de la ville connaissent des débordements fréquents à cause de leur
sous-dimensionnement face à la forte urbanisation de la ville. Les quartiers bas sont mal drainés
et connaissent des inondations fréquentes, qui sont d’autant plus accentuées que le
remblaiement des zones agricoles ou marécageuses destinées à la construction non contrôlé.
35
Photos 5 : Conduites bouchées et non opérationnelles dans les quartiers
Il faut noter aussi que certains caniveaux sont sans pente (faible inclinaison). Ils sont plats, ce
qui favorise l’accumulation des déchets et des boues d’où un écoulement difficile pour les eaux
de pluie.
L’APIPA assure leur entretien par des curages manuels ponctuels et d’enlèvements des matières
flottantes. Mais cet intervention est devenue dérisoire face à l’ampleur de la quantité de dépôts
dans le canal et aux fautes de moyens matériels, techniques et financiers. Les problèmes qui se
posent sont traités au coup par coup par le service technique de la CUA. Les solutions mise en
œuvre ne résolvent donc les problèmes que partiellement et ne permettent pas toujours
d’améliorer la situation générale du réseau.
Sur le côté hygiène et assainissement, le quartier est caractérisé par l’insuffisance
d’infrastructures. L’évacuation des eaux usées est effectuée en général par des canaux à ciel
ouvert et rarement par des conduites busées. Aujourd’hui, de nombreuses familles n’ont pas
accès à une latrine, surtout dans les bas quartiers, qu’elle soit publique, collective (une latrine
pour un groupe de ménages) ou privée. En plus, la majorité des latrines sont des fosses perdues
ou fosses étanches donnant des odeurs nauséabondes et débordant en saison de pluies. Ce type
d’installation présente un grand danger parce que les matières fécales peuvent se décanter dans
les nappes souterraines. La fosse septique est utilisée en général par les ménages assez aisés.
D’autres pratiques courantes sont la défécation à l’air libre, et notamment l’utilisation de sac en
plastique (ils mettent leurs excréments dans un sac en plastique qu’ils jettent dans la nature),
qui sont les sources potentielles de pollutions bactériologiques et biologiques. Cette situation
36
augmente l’insalubrité des quartiers, la pollution et la prolifération des parasites vecteurs de
maladies, telle la diarrhée et le paludisme.
Nous avons constaté également que les rives du Canal Andriantany sont la place de plusieurs
étalages informels comme des marchés de brocanteur ou des marchés de produits de produits
en plastiques, du côté du Pont Bekiraro, mais aussi des légumes…du côté de 67hamontrés sur
la photo ci-dessous.
Photo 6 : Marché de matières en plastique sur les rives du Canal
La consommation en eau tient compte des ménages, des industries, des hôpitaux et autres. Vu
la croissance démographique importante à Antananarivo (cf. figure 2) les rejets sont d’autant
plus nombreux. Les industries veulent s’octroyer le maximum de bénéfice et se dispensent des
stations d’épuration qui sont les principales sources des pollutions chimiques. Les
caractéristiques de l’eau du Canal Andriantany le prouve (eau trouble, odeur nauséabonde…).
Or, plusieurs lois sont mises en œuvre à Madagascar, mais elles sont tous loin d’être appliquées.
La majorité des établissements publics ou privés ignorent même jusqu’à leur existence. Les
rejets, qu’ils soient industriels ou hôteliers ou hospitaliers, sont tous versés dans le milieu
naturel sans traitement préalable et cela sans aucune sanction n’est pris à leur encontre. En effet,
peu sont les établissements possédant une station de traitement même-ci celle-là a été jugée
indispensable.
IV.2. IDENTIFICATION DES IMPACTS
Il s’agit de définir les impacts possibles ou vécus sur terrain, afin d’en évaluer par la suite leur
importance. Le rejet des eaux usées non épurées dans le milieu récepteur provoque l’altération
37
de ce dernier. Cette altération a des effets immédiats et à long terme, en entraînant des
conséquences dans plusieurs domaines. Pour notre cas, nous allons, nous pencher sur les deux
grands récepteurs principaux qui sont : le milieu écologique et le milieu humain.
IV.2.1. Impacts écologiques
Les conséquences écologiques reflètent la dégradation du milieu biologique tout en entraînant
un changement de la qualité des eaux (lac, rivière, mer…) et de l’air du milieu récepteur. En
effet, le déversement d’un effluent pollué peut provoquer une dégradation inacceptable de ces
milieux naturels, due à l’incapacité ou à l’insuffisance de leur capacité d’autoépuration.
Le processus d’autoépuration des eaux s’effectue par l’activité des organismes présents sous
l’action de facteurs physiques et chimiques, comme la température, la teneur en gaz carbonique,
la teneur en oxygène. Il repose également sur le fonctionnement d’une chaîne alimentaire. Les
organismes vivants absorbent les macromolécules des polluants, eux et/ou leurs excréments
sont consommés à leur tour par d’autres espèces, jusqu’à la production des composés
relativement simples, dont la majeure partie sert de nutriments aux plantes aquatiques. La
quantité d’oxygène dissoute dans l’eau doit être en excès pour que la dégradation biologique
des polluants se fasse. Or le rejet continuel des effluents pollués dans la nature génère le
phénomène inverse. Une apparition d’une demande supplémentaire en oxygène pour épurer les
polluants s’ajoute à celle de la consommation propre du milieu. Or la teneur en oxygène dissous
dans les eaux usées est faible. Lorsque le débit de la pollution est supérieur au pouvoir épurateur
du milieu récepteur (cours d’eau, rivière, mer…), ce dernier n’arrive plus à épurer naturellement
les substances polluantes des eaux infectées. La disparition du pouvoir épurateur naturel de
l’eau (douce ou saline) face aux composés azotés et phosphatés accélèrent la croissance des
algues. L’eutrophisation entraîne la réduction du nombre d’espèces (diminution de la diversité)
et l’accroissement parfois considérable de quelques espèces résistantes. Les MES dans les eaux
évacuées sont les sources de l’accumulation de boue dans le Canal. Les huiles et les graisses
peuvent provoquer des effets d’intoxication sur les microorganismes.
Il existe également la conséquence esthétique et la pollution de l’air, des impacts dont les
riverains et le grand public auront en premier lieu conscience. La dégradation du paysage se
traduit par la modification de la couleur de l’eau (verdâtre ou noirâtre…), la mobilité des
déchets flottants (matières en plastiques, bouteilles, bois…), et l’aspect huileux par des films
noirs apparaissant à la surface de l’eau, émanant surtout des huiles de vidange. Et la pollution
de l’air se manifeste par le dégagement d’une odeur de putréfaction causée par la décomposition
organique et surtout des matières fécales.
38
IV.2.2. Impacts sanitaires
Ces maladies sont provoquées par des bactéries, des virus, des œufs de ver et des parasites. Les
risques induits par les rejets d’effluents aqueux ainsi que par des matières solides transportées
par les eaux usées déversées dans les canaux d’évacuation peuvent avoir des conséquences
néfastes sur la santé humaine pour diverses raisons. La pente faible des canaux et les canaux
remplis de boue avec des déchets ménagers, en particulier, les matières en plastique, favorisent
l’infiltration des substances toxiques dans la nappe phréatique.
Les maladies véhiculées par l’eau peuvent être contractées par l’ingestion des eaux impropres
à la consommation, des aliments contaminés (poissons vivant dans les eaux usées, légumes
arrosés par les eaux bactériologiquement polluées,…) ou encore au simple contact avec le
milieu aquatique (en marchant dans les eaux polluées).
La population de la ville d’Antananarivo est sujette à deux grandes maladies liées à la pollution
de l’environnement:
Maladies respiratoires à cause de la pollution de l’air par inhalation permanent
de mauvaises odeurs. Les riverains sont les plus exposés à ce type de maladie vu
l’odeur nauséabonde du Canal à cause de la dégradation des organismes et l’utilisation
des latrines non hygiénique. Les maladies respiratoires, selon INSPC à Befelatanana,
affectent au moins 59,11% de la population d’Antananarivo.
La diarrhée indique un danger bactériologique ou viral imputable à l’eau souillée
par des matières fécales et au manque d’hygiène. Les maladies diarrhéiques restent
encore aujourd’hui un énorme problème de santé publique. Selon le médecin du CSB
que nous avons enquêté, les victimes de cette maladie sont surtout les enfants âgés de
0 à 12 ans et les personnes âgées, c’est-à-dire 60 ans et plus. Durant l’année 2009, le
service de santé de district d’Antananarivo a enregistré 439 700 victimes, un nombre
important, atteintes de maladies diarrhéiques tout âge confondu. Mais ce chiffre est
encore discutable vu que cela représente uniquement les personnes consultées par des
médecins auprès des CSB. Ceux des dispensaires privés et ceux qui n’ont pas consulté
un médecin n’ont pas été pris en compte.
Le Canal contient beaucoup d’éléments chimiques. Les analyses de l’INSTN (cf
Annexe IV) ont démontré que les endroits les plus pollués sont situés en aval immédiat
des industries et aux environs des terrains de culture employant des produits
chimiques. Le cadmium, présent dans les engrais dérivés des boues d’épuration, est
39
susceptible d’être stocké par les plantes cultivées. La consommation ultérieure des
poissons ou végétaux contaminés peut provoquer des troubles digestifs sérieux et une
atteinte du foie ou des reins. Ces éléments vont certainement limiter à certaines
activités en aval du Canal Andriantany.
Il existe également d’autres maladies à ne pas négliger qui indiquent un danger parasitologie
provenant de l’eau, on peut citer :
Le paludisme est une maladie liée à l’eau, d’origine parasitaire provoquée par
des protozoaires du genre Plasmodium. Le parasite se nourrit d’hémoglobine (globules
rouges de l’homme) pour se développant et s’introduit dans l’organisme humain par
piqûre de l’anophèle contaminé. La reproduction de cet insecte se fait par des larves
aquatiques. Dans les hautes terres, la transmission saisonnière courte est surtout
assurée par l’anophèle Arabiensis. Elle est limitée à la saison chaude et en principe sur
les zones situées au-dessous de 1500 m d’altitude donnant naissance à un paludisme
fortement instable avec des risques épidémiques. L’INSPC estime à 25,23% de la
population peuvent attraper ce type de maladie dont 21,8% sont des enfants et des
femmes enceintes.
La bilharziose : C’est une maladie parasitaire due à des vers plats (schistosomes
ou bilharzies), à transmission urinaire ou fécale. Les vers adultes dans l’organisme de
l’homme malade pondent des œufs et sont ensuite rejetés à l’extérieur par les urines
(bilharziose urinaire) ou les selles (bilharziose intestinale). Ces œufs éclosent dans
l’eau et libèrent un embryon qui pénètre chez un mollusque. L’embryon s’y multiplie
et se transforme pour donner naissance à des milliers de cercaires. En s’échappant de
son hôte intermédiaire, ces cercaires se retrouvent dans l’eau. Elles pénètrent à travers
la peau de toute personne en contact avec ces eaux contaminées. La bilharziose ou
schistosomiase est, après le paludisme, la maladie parasitaire la plus répandue à
Madagascar. Elle touche particulièrement les populations des pays en développement
en zone tropicale et intertropicale.
Voici un graphe qui résume ces différents types de maladies, qui sont classées parmi les dix
premiers grande maladies, liées surtout à la pollution de l’environnement dans la ville
d’Antananarivo.
40
Figure 3 : Situation des maladies à Antananarivo
Source : INSTAT, 2012
Ce diagramme nous montre les maladies le plus exposé à Madagascar et qui ont surtout comme
source la pollution de l’environnement et le manque d’hygiène. D’après ce graphe, le paludisme
occupe une place assez importante pour la population malgache, ensuite la diarrhée (19%), les
maladies respiratoires et enfin les infections cutanées.
IV.3. EVALUATION DES IMPACTS
L’évaluation des impacts se fait à l’aide de la grille d’évaluation énoncée précédemment (cf.
tableau IV) afin de juger leur importance.
41
IV.3.1.Evaluation des impacts négatifs
Tableau V: Evaluation des impacts négatifs
IMPACTS CRITERES
IMPORTANCE Intensité Etendue Durée Effet
EVACUATION DES EAUX USEES NON TRAITEES
Risque de pollution du
milieu récepteur
(altération ou
eutrophisation des lacs,
rivières, fleuve…)
Forte Régionale Permanente Immédiat Majeure
Prolifération des
bactéries nocives pour
le milieu et la
population en aval
Moyenne Régionale Temporaire Direct Moyenne
POLLUTION ATMOSPHERIQUE
Odeurs nauséabondes
des milieux
environnants
Forte Locale Permanente Direct Majeure
RISQUE POUR LA SANTE HUMAINE
Prolifération des
maladies hydriques
(diarrhée, bilharziose,
choléra…) et des
bactéries nocives
Moyenne Régionale Temporaire Direct Moyenne
REJETS DES DECHETS SOLIDES
Dépôtdes matières en
plastiques, risques pour
la faune aquatique en
aval
Forte Régionale Permanente Direct Majeure
42
IMPACTS CRITERES
IMPORTANCE Intensité Etendue Durée Effet
Eutrophisation et
sédimentation du
milieu récepteur
Moyenne Régionale Permanente Direct Majeure
REJETS DES EFFLUENTS LIQUIDES (huiles de vidange, produits chimiques…)
Modification de la
qualité de l’eau en aval
(Ikopa…),
augmentation des
MES…
Moyenne Locale Temporaire Direct Moyenne
Contamination de la
nappe souterraine Moyenne Locale Permanente Direct Moyenne
DEGRADATION DU PAYSAGE
Transformation du
paysage Forte Régionale Permanente Immédiat Majeure
Destruction des rizières Moyenne Régionale Temporaire Direct Moyenne
MILIEU HUMAIN
Insécurité
(plan d’eau recouverts
de déchets constitue une
bonne cachette pour les
armes, cadavres)
Moyenne Régionale Temporaire Direct Moyenne
D’après ce tableau, les impacts des rejets dans le Canal Andriantany sont cruciaux. Les impacts
majeurs sont :
- Risque de pollution du milieu récepteur (altération ou eutrophisation du milieu récepteur);
- Odeurs nauséabondes des milieux environnants ;
- Dépôt des matières en plastiques, risques pour la faune aquatique en aval ;
43
- Eutrophisation et sédimentation Transformation du paysage.
Et les impacts moyens, mais qui sont éminent eux aussi, sont :
- Prolifération des bactéries nocives pour le milieu et la population en aval ;
- Prolifération des maladies hydriques (diarrhée, bilharziose, choléra…) et des bactéries
nocives ;
- Modification de la qualité de l’eau en aval (Ikopa…) ;
- Augmentation des MES ;
- Contamination de la nappe souterraine ;
- Destruction des rizières ;
- Insécurité
IV.3.2.Evaluation des impacts positifs
Tableau VI : Evaluation des impacts positifs
IMPACTS CRITERES
IMPORTANCE Intensité Etendue Durée Effet
MILIEU HUMAIN
Création d’emploi
(HIMO) Moyenne Régionale Temporaire Direct Moyenne
Source de revenue pour
les familles pauvres
(revendeur des matériaux
en plastiques)
Moyenne Régionale Temporaire Direct Moyenne
D’après ce tableau, certains tirent du profit de la contamination du Canal Andriantany, par
exemple :
- Création d’emploi(HIMO) ;
- Source de revenue pour les familles pauvres en revendant les matériaux en plastiques
collectées dans les canaux d’évacuations.
Mais les rejets d’eaux usées, sans traitement, dans le milieu naturel causent toujours des
conséquences néfastes sur l’environnement. Il est alors nécessaire d’envisager des mesures
visant à réduire ces pollutions afin de limiter au maximum leur étendue et leur importance.
44
PARTIE V :
PLAN DE GESTION
ENVIRONNEMENTALE
45
Cette dernière partie proposera les mesures générales qui pourraient minimiser, atténuer ou
éliminer les impacts de rejets d’eaux usées et des déchets dans le Canal Andriantany cités dans
la partie précédente. Ces mesures seront récapitulées sous forme de plan de gestion
environnementale qui est un instrument d’application du développement durable.
V.1. MESURES GENERALES
Les mesures générales sont destinées à atténuer les effets négatifs dans l’ensemble.
Depuis l’an 2000, face aux risques sanitaires sur la population et à la dégradation de
l’environnement, l’Etat tente de remédier à cette situation en exécutant des projets comme
fabrication de nouvelles voies (Boulevard de l’Europe, By-pass …) ou élargissement des
anciennes voiries, nécessitant le déplacement des habitants qui n’ont même pas été pris en
considération. Mais ces actions ne sont ni régulières ni continues, ce qui reste insuffisant face
à la rapidité de l’extension de la ville. Quelques stratégies méritent alors d’être adoptées.
V.1.1. Au niveau des conduites
La réhabilitation des réseaux est prioritaire à cause de l’accroissement de la population. Les
procédures techniques sont les suivantes :
- Agrandir ou draguer les réseaux, tous les cinq ans, pour pouvoir évacuer les eaux usées afin
qu’ils puissent répondre aux besoins de la population et éviter toutes inondations pendant
les saisons de pluies;
- Confectionner des dalles pour couvrir les regards afin d’éviter tout rejet d’ordures dans les
canaux d’évacuations. ;
- Curer ces derniers et les bassins de rétention pour éviter la disparition du Canal sous les
déchets.
Le dragage s’avère indispensable, selon le responsable de l’APIPA, parce que le Canal ne cesse
de s’envaser sous les boues et déchets ménagers charriés par les eaux de ruissellement et
pendant la période de crues. La pente faible des réseaux rend difficile à la circulation des eaux
d’irrigation dans la plaine d’Antananarivo. Au moindre obstacle, c’est la stagnation de l’eau.
V.1.2. Au niveau de la population
Nous pouvons proposer les suggestions suivantes :
- Renforcer l’IEC (Information, Education, Communication) pour un changement de
comportement de tous les habitants, surtout ceux qui utilisent le réseau, mais aussi toute la
population pour le respect du bien public ;
46
- Eduquer la population scolaire sur les problèmes environnementaux, des avantages et
intérêts de la gestion durable de l’environnement dans le but d’atteindre un changement de
comportement permanent dans toutes ses activités quotidiennes en vue de la protection de
leur milieu naturel. Dans les pays en développement, l’analphabétisme et l’ignorance de la
population constituent l’un des principaux problèmes qui minent la gestion de
l’environnement en matière d’assainissement. Madagascar n’est pas en marge de ceux-ci,
près de 50% de la population sont encore illettrée selon la statistique de l’UNICEF en 2012.
- Privilégier la construction des latrines écologiques pour s’assurer un développement
durable.
Sachant que l’être humain est à la fois la principale victime des problèmes liés à
l’assainissement et le principal bénéficiaire d’un environnement sain, nous proposons de :
o Former d’abord les responsables de l’éducation de la région sur la méthodologie de
l’éducation relative à l’environnement ;
o La population dirigée par le Chef Fokontany devrait participer à la gestion de
l’environnement en s’impliquant dans tous les projets de la municipalité et des ONG,
en matière d’assainissement ;
o Contribuer aux opérations d’entretien des réseaux, telles le curage et la réhabilitation.
Ceci lui fera prendre conscience de la gravité de ses actes non réfléchis et permettra à
SAMVA et à l’APIPA d’économiser pour un travail de qualité ;
o Créer un comité de sensibilisation à l’hygiène et l’assainissement et bénéficie des appuis
techniques et/ou financiers des institutions spécialisées (SAMVA, APIPA) ;
o Appliquer les règles ou sanction (dina ou gestion de conflit) ;
o Affichage incitant au respect de l’environnement.
Toutes ces stratégies ont pour objectifs de mener la population à ne plus déverser les eaux usées
ou déposer leurs déchets n’importe où, à respecter les infrastructures publiques, tels les canaux,
les égouts ou caniveaux, à ne plus faire ses besoins partout.
V.1.3. Gestion des déchets solides et liquides (hôpitaux, entreprises,
communales,…)
- Les eaux usées industriels devraient suivre les mises en conformité environnementale sur
le traitement de ces eaux usées industriels et installer des stations de traitement commun
dans des zones accessibles à tous pour le bénéfice des entreprises moins grandes.
47
- Les sites de décharges nécessitent une amélioration dans son aménagement étant donné ses
impacts potentiels sur la qualité des eaux des nappes souterraines. Installer un nouveau site
de décharge pour la zone Sud de la plaine d’Antananarivo. Selon le responsable du
SAMVA, des sites de décharge, avec une puissance de stockage de dix années nécessitent
une superficie totale de plus de 100 ha.
- Protection des ressources en eau : assurer la protection des berges en reboisant les environs
immédiats du Canal.
- Les Entreprises, hôpitaux, et les communes devront au minimum :
- Développer un Plan de Gestion des déchets solides et des déchets dangereux, incluant des
provisions pour la minimisation, le triage, la réutilisation et le recyclage des déchets.
- Fournir des poubelles appropriées permettant la séparation des déchets ;
- Former les ouvriers du SAMVA à la manipulation adéquate des déchets et des déchets
dangereux ;
- Établir des procédures adéquates pour la collecte, la manipulation, le stockage, le transport
et la disposition finale des déchets et des déchets dangereux, conformément aux bonnes
pratiques des normes.
- Aménager et entretenir un site de stockage temporaire des déchets.
V.1.4. Au niveau gouvernemental
Vu le caractère transversal de l’environnement, plusieurs départements et secteurs (ministère,
ONE, structures décentralisées, ONG,…) sont impliqués dans la gestion de l’environnement.
Au niveau national, ces secteurs devraient alors:
- Renforcer le partage des responsabilités et mise en place des organisations institutionnelles
efficaces;
- Elaborer et adopter des normes nationales en matière d’assainissement et de gestion des
boues de vidange ;
- Prendre en compte dans les programmes de développement communaux des problèmes de
gestion des déchets liquides et des boues de vidange par la mise en place de mécanismes
clairs allant de la collecte, au traitement et à l’évacuation ;
- Etablir des procédures adéquates de formations des ONG et/ou des chefs quartiers en
matière d’hygiène et assainissement ;
- Renforcer les mécanismes d’information, d’éducation et de sensibilisation de la population
à la construction et à l’utilisation des latrines suivant les normes ;
48
- Elaborer et appliquer des textes interdisant ou réduisant l’usage des sachets plastiques dans
la vie quotidienne ;
- Veiller à l’application et au respect des textes en vigueur sur l’assainissement, les normes
de rejets industriels et de pollution dans la ville exemples : lois sur les normes de rejets
d’eaux usées, textes limitant la construction dans les zones sensibles…);
Augmenter le nombre de bacs à ordures dans la ville et les moyens de leur vidange, ainsi que
l’aménagement de décharge communale contrôlée.
V.2.PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE
Un plan de gestion environnementale(PGE) est un outil de planification (en général sur 5 ans)
décrivant les actions à mettre en œuvre pour conserver ou minimiser, voire augmenté, la valeur
patrimoniale d’un milieu naturel dans le but d’un développement durable.
V.2.1. Evaluation des impacts
Ces mesures sont résumées dans le tableau ci-après.
49
Tableaux VII : Plan de gestion des impacts
IMPACTS MILIEU
RECEPTEUR
MESURES RESPONSABLE DUREE IOV MDV
JURIDIQUES SOCIALES TECHNIQUES
EVACUATION DES EAUX USEES
Prolifération
des maladies
et des
bactéries
Milieu
physique
(Canal
Andriantany,
C3, GR,…) et
Milieu humain
- Veiller à
l’application et
aux respects des
Textes en
vigueur (décret
n°2003-464 du
15/04/03)
- Application des
redevances et
des taxes ;
- Renforcer
l’application des
normes en
matière
d’assainissemen
t et gestion des
boues de
vidanges.
- Renforcer le partage de
responsabilité ;
- Sensibiliser les gens à
un changement de
comportement ;
- Recommander les
industries, hôpitaux à
installer des stations
d’épuration avant de
rejeter les eaux usées
dans le milieu naturel ;
- Renforcer la
supervision
administrative.
- Installer des stations de
traitement communes
dans une zone accessible
à tous avant tout rejet
vers les exutoires ;
- Privilégier à la
construction des latrines
écologiques ;
- Utiliser des fosses
adéquates pour
l’évacuation des eaux
usées domestiques
- SAMVA
- APIPA
- Chefs
Fokontany
- Commune
- CSB
Permanent
Nombre de
personnes
malades dans
les CSB ou
hôpitaux
Résultat
d’analyse des
instituts
qualifiés pour
l’analyse des
eaux usées
(exemples :
Institut Pasteur,
CNRE…)
50
IMPACTS MILIEU
RECEPTEUR
MESURES RESPONSA-
BLES DUREE IOV
MOYEN DE
VERIFICATION JURIDIQUES SOCIALES TECHNIQUES
EVACUATION DES EAUX USEES ET MAL GESTION DES DECHETS
Odeur
nauséabonde
des milieux
environnants
Milieu
physique
(air)
- Respect de la
Constitution
malgache du
1998 sur le
devoir du
respect de
l’environnement
confié aux
Fokonolona.
- Application du
code de l’eau.
- Encourager,
sensibiliser la
population à
gérer leurs
déchets ; - Renforcer le
partage de
responsabilité ; - Construire des
latrines
adéquates ; - Application des
amendes à ceux
qui ne suivent
pas les normes
de rejet de
polluants, des
excréta dans les
canaux
d’assainissemen
t.
- Entretien périodique
(une fois par
semaine) des
caniveaux ;
- utiliser des fosses
septiques, des
puisards pour une
meilleure gestion
des eaux usées
domestiques ;
- nettoyer périodique
des quartiers ;
- multiplier les
regards autant que
possible pour
donner un accès plus
facile à l’entretien ;
- augmenter le
nombre de bac à
ordure (1bac pour
100 ménages).
- APIPA
- SAMVA
- Agent CUA
- Commune
Pendant les
périodes
d’étiage
Nombre de
personnes
atteintes par des
maladies
respiratoires
Nombre de
Plaintes se
rapportant à
des nuisances
dues aux
mauvaises
odeurs
aux alentours
du canal
51
IMPACTS MR
MESURES RESPONSABLE
S DUREE IOV M D V
JURIDIQUES SOCIALES TECHNIQUES
EVACUATION DES EAUX USEES ET MAL GESTION DES DECHETS
- Altération et
eutrophisation
du milieu
naturel
- Dépôt des
matières en
plastique,
risques pour la
faune aquatique
Milieu
physique
(cours
d’eau)
- Respect de la
Constitution
malgache du 1998
sur le devoir du
respect de
l’environnement
confié aux
Fokonolona.
- Participer à la
coopération
internationale et
chercher les
meilleures approches
à l’aménagement de
l’environnement à
l’échelle mondiale.
- Elaborer et veiller à
l’application d’une
loi interdisant
l’utilisation des
sachets en plastiques
- Encourager,
sensibiliser la
population à gérer
leurs déchets ; - Renforcer le
partage de
responsabilité ;
- Etablir des
procédures
adéquats pour la
collecte des
déchets
ménagers ; - Application des
amendes à ceux
qui ne suivent pas
les normes de
rejet de polluants,
des excréta dans
les canaux
d’assainissement.
- Entretien périodique (une fois
par semaine) des caniveaux et
des quartiers;
- Dégager les jacinthes d’eau
favorisant la sédimentation
des milieux ;
- Prendre toutes les
dispositions nécessaires
(grillage, filet…) pour
faciliter la collecte des
déchets solides ;
- multiplier les regards autant
que possible pour donner un
accès plus facile à
l’entretien ;
- augmenter le nombre de bac à
ordure (au moins 3 bacs :
solides, produits plastiques,
produits biodégradables) ;
- installer des échelles
limnimétriques sur les
déversoirs ;
- draguer les canaux (au moins
tous les 5 ans)
- aménager un autre site de
décharge.
- APIPA
- SAMVA
- Agent CUA
- Commune
Permanent
(au moins
une fois par
mois)
Nombre de
personnes
atteintes par
des maladies
respiratoires
d’évacuation
- Fiche de suivi de
la montée de
l’eau pendant les
périodes de crues
- Taux des déchets
en plastiques
observé dans la
rue et dans les
canaux
- Observation
directe de la
multiplication
des boues
diminuant la
profondeur
des canaux
d’évacuation
à l’aide des
échelles
limnimétriques)
52
IMPACTS M R
MESURES
RESPONSABLE DUREE I O V MDV JURIDIQUES SOCIALES TECHNIQUES
REJETS DES EFFLUENTS LIQUIDES (huiles de vidange, produits chimiques…)
- Modification de
la qualité de
l’eau en aval
(Ikopa),
augmentation
des MES…
- Contamination
de la nappe
souterraine
Milieu
physique (eau,
air, sol)
- Renforcer le
respect de la Loi
- Sanctionner les
irresponsables
(usine, hôpital,
ménage,
garage,…)
- Créer des
associations pour
solliciter la
demande auprès
des bailleurs ;
- Renforcer la
sensibilisation de
la communauté sur
le pal E A H
(affichage,
réunion,…)
- Appliquer les lois
et les sanctions.
- Interdire tous rejets
toxiques dans les
cours d’eau,
- contrôle périodique
auprès des stations
d’essence, des
hôpitaux, des usines
pour le contrôler la
gestion de leurs
déchets liquides.
- Installer des
nouvelles
infrastructures
(latrine, bac à
ordures, toilettes,…)
- Curage périodique
des canaux
d’évacuations
- Lancer des appels
d’offre pour les
instituts compétents
pour le recyclage des
déchets.
- SAMVA
- APIPA
- Responsable dans les
usines, hôpitaux pour
le traitement des
eaux
- Ménages
Permanent
Nombre de
plaintes se
rapportant à
des nuisances
dues aux
mauvaises
odeurs aux
alentours du
Canal
Andriantany
- Résultat
d’analyse
des eaux de
surface
- Caractéris-
tique des
eaux de
surface
(couleur,
odeur…)
53
IMPACTS MR
MESURES
RESPONSABLES DUREE IOV M D V JURIDIQUES SOCIALES TECHNIQUES
EROSION
- Dégradation du
milieu
esthétique
(paysage)
Milieu
physique
- Participer à la
coopération
internationale et
chercher les
meilleures approches
à l’aménagement de
l’environnement à
l’échelle mondiale.
- Elaborer et veiller à
l’application d’une
loi interdisant
l’utilisation des
sachets en plastiques
- Renforcer la
sensibilisation
ayant pour but
d’un changement
de comportement
durable ;
- Renforcer le
partage de
responsabilité ;
- Etablir des
procédures
adéquats pour la
collecte des
déchets
ménagers ;
- Reboiser sur les berges
du Canal pour éviter
l’érosion causant
l’accumulation des
boues dans le fond des
canaux)
- Fournir des outils aux
agents (APIPA,
SAMVA, CUA)
adaptées aux milieux.
- Interdire toutes
nouvelles constructions
dans la plaine
d’Antananarivo.
- APIPA
- SAMVA
- Agent CUA
- Commune
- Enseignant
Permanent
(au moins une
fois par mois)
Hauteur des
eaux pendant
les périodes de
crues
- Fiche de suivi de
la montée de
l’eau pendant
les périodes de
crues
- Caractéristique
du milieu
54
V.2.2. Coût estimatif des solutions proposées
Le problème financier est le plus grand contrainte rencontré par l’APIPA et le SAMVA pour
l’entretien périodique des canaux. Récemment, ils ont reçu un fond monétaire européen, c’est à
dire en 2013, pour l’entretien et le curage avec une somme de 3,3 milliard d’Ariary. Un grand
chiffre d’affaire est donc mis en jeu dans la révision du Canal Andriantany et ses environs.
Pour la réalisation de ce projet, nous proposons alors une estimation des coûts.
Pour le curage, le projet d’études devrait être subdivisé comme suit :
- Un curage tous les 500m, si nous utilisons un curage mécanique, nous employons des engins
de poids lourds. Or, seules les rives à Ampefiloha et peu d’autres supporteront à leurs poids
et accessible aux conducteurs. Donc, il faut opter à un curage manuel mais fréquent en
employant les riverains concernés et qui s’intéresse à l’offre. Pour cela nous avons déjà
besoins des manœuvres et des techniciens compétents. Des chauffeurs de camions pour le
transport des boues vers les décharges.
Les matériels prévus pour la mise en œuvre du projet sont :
Des pelles ;
Des fourches ;
Des pioches ;
Des bourrettes ;
Les ouvriers (agent de l’APIPA, chauffeurs, manœuvres, ...)
Des camions.
Le lieu de déchargement serait plus idéal s’il existe un lieu de décharge approprié.
- La sensibilisation nécessite au moins 4 groupes de personnes, inclut la conscientisation des
écoles, communes à faire des reboisements sur les rives du Canal (comme celui d’Anosy par
exemple).
Les coûts du projet sont résumés dans les tableaux suivants, en se référant aux prix sur les marchés :
55
Tableau VIII : Matériels pour le curage
DESIGNATION NOMBRE
D’EQUIPE
NBR/EQUIPE PRIX
UNITAIRE(Ar)
MONTANT
(Ar)
Pelles 4 4 10 000 160 000
Fourche 4 4 10 000 160 000
Gans 4 16 5 000 320 000
Combinaison 4 16 10 000 640 000
Botte 4 16 10 000 640 000
Bourrette 4 4 30 000 480 000
TOTAL 2 400 000
Tableau IX : Pour le reboisement
DESIGNATION NOMBRE
PRIX
UNITAIRE
(Ar)
MONTANT
(Ar)
Jeunes plants 500 4 000 2 000 000
Tableau X : Transport des boues a la décharge
Désignation Nb.
d’équipes
Nb. par
équipe
Coût/jour Nombre
de jours
Montant
(Ar)
Location
Camion benne 4 1 400 000 50 80 000 000
Carburant
(25l/jrs) 4 1 75 000 50 15 000 000
TOTAL 95 000 000
56
Tableau XI : Pour la sensibilisation
DESIGNATIO
N
NOMBRE
NB par
EQUIPE
PRIX
UNITAIRE (Ar) MONTANT (Ar)
Mégaphone 4 1 4 000 2 000 000
Affichage 100 25 5 000 12 500 000
Haut-parleur 4 1 50 000 200 000
Ecran TV 4 1 50 000 200 000
TOTAL 14 900 000
Tableau XII : Personnel
DESIGNATION
NB
D’EQUIPES
NB par
EQUIPE
REMUNERATION
/JOUR
NOMBRE
DE
JOURS
MONTANT
(Ar)
Techniciens 4 1 25 000 50 50 000 000
Assistant
(sensibilisateur) 4 1 20 000 50 4 000 000
Ouvriers (pelles) 4 4 5 000 50 4 000 000
Ouvriers
(fourche) 4 4 5 000 50 4 000 000
Chauffeurs 4 1 15 000 50 3 000 000
Ouvriers
(brouette) 4 4 5 000 50 4 000 000
TOTAL 69 000 000
57
Ces estimations de cout sont seulement pour la réalisation du projet pour une année. D’après le
tableau XIII, le montant total pour le curage et la sensibilisation de la population s’élèvent donc à
170 800 000 Ar. Ce prix est seulement une estimation, il peut changer suivant la hausse du tarif
des matériels et les contraintes que l’on rencontrera lors des travaux.
L’entretien périodique des canaux nécessite alors plusieurs sommes d’argent qui est le plus grand
obstacle de l’APIPA.
L’APIPA puise ses ressources financières par les redevances versées par l’Etat soit par
investissement des bailleurs de fond. On peut donc haussées de quelques pourcentages les
redevances versées à l’APIPA selon la loi de l’offre et de la demande pour combler ces manques.
La collaboration avec d’autres entreprises s’avère aussi optimal. Par exemple, collaborer avec le
SAMVA pour la location des camions. Certains ministère Intérieur dans la gestion des risques
naturels (lutte contre l’inondation), le Ministère des travaux publics dans la réhabilitation des
berges (préservation des voies publiques contre le débordement du Canal, …) pourront également
intervenir dans la subvention des matériels, des mains d’œuvre ou autres.
Tableau XIII : Récapitulatif
MONTANT(Ar)
PERSONNEL
2 400 000
POUR LE REBOISEMENT
2 000 000
TRANSPORT DES BOUES A LA DECHARGE
95 000 000
MATERIELS POUR LE CURAGE
2 400 000
POUR LA SENSIBILISATION 69 000 000
TOTAL170 800 000
Source : Enquête personnelle
58
La population, les Communes, les Fokontany, l’APIPA et les autres entités concernées devraient
donc se serrer les coudes pour réduire l’envasement du Canal hydraulique à Antananarivo (Canal
Andriantany, Canal C3, Canal GR, …). La rentabilité de ce curage débute par la prise de
conscience de tout le monde surtout ceux qui bordent la rive sur les méfaits des rejets d’ordures
ménagères dans le Canal. En effet, cette action est un grand atout pour la conservation d’un
environnement sain et durable. Toutefois, les autorités compétentes doivent être sévères et strictes
dans la réalisation des travaux d’entretien ainsi que l’application de la loi.
59
CONCLUSION
Un environnement sain représente une valeur importante dans la vie des hommes. A Antananarivo,
l’évacuation des eaux usées constitue un problème majeur pour le développement de l’espace
urbain. Durant notre descente sur terrain, malgré le manque de temps, il nous a été possible
d’identifier l’importance de la pollution sur le milieu écologique et la population de la ville.
Le Canal Andiantany, de 24 km de long, étant le premier collecteur des déchets ménagers liquides
et solides d’Antananarivo, est actuellement victime d’une pollution de très grande importance.
L’accroissement de la population, l’expansion de la ville, le développement économique et
industriel, la non-application des textes en vigueur sont à l’origine de cette pollution. Il provoque
ainsi des impacts importants sur l’environnement, particulièrement sur l’environnement humain,
comme la prolifération du paludisme (25,23% de la population) et les maladies respiratoires
(59,11%), ainsi que sur l’environnement physique : la pollution de l’air, la contamination des
nappes souterraines et la sédimentation du milieu.
Depuis l’an 2000, l’Etat tente de remédier à ces problèmes, mais ces actions ne sont pas régulières,
beaucoup reste à faire. Selon le Chef du Projet, lors d’un entretien à Manakambahiny, 85.000 m3
de déchets ont été dégagés des canaux, faisant l’objet de curage en fin juillet. L’APIPA devra
encore concentrer ses efforts sur le curage du fond des canaux d’Andriantany, C3 et du GR, soit
48,57 km de canaux et 98 ha de bassins. SAMVA a encore 6 km de canaux sur les 24 km à assainir,
3,8 km de caniveaux à évacuer et 3 chambres de sable à drainer. Beaucoup d’efforts ont été fournis
jusqu’à présent pour assurer la pérennisation des divers ouvrages. Mais ces efforts seraient
certainement vains si la communauté ne s’implique pas et ne s’identifie pas en termes
d’appropriation et de conscientisation vis-à-vis des biens communs.
Pour envisager une meilleure approche dans le futur, nos propositions portent sur la sensibilisation
des habitants pour un changement de comportement, allant des communautés, responsables des
Fokontany et le réseau d’assainissement jusqu’aux agents de curage, des responsables de la Mairie
d’Antananarivo. Des ateliers de partage et d’échange sont nécessaires, dont l’objectif est de faire
passer le message « Lakandrano fa tsy lalampako », qui se traduit littéralement « canaux pour les
eaux mais pas pour les ordures ».
La création de Comité d’Assainissement et des associations facilitera la mise en œuvre des
stratégies et la requête auprès des autorités ou institutions capables de prendre en charge, de
financer et d’appuyer techniquement les projets.
60
L’épuration des eaux usées par lagunage à micro algues pourrait constituer également une solution
naturelle à la réduction de la pollution qui touche la ville d’Antanarivo et ses environs. Suggérer
aussi à toutes les usines, hôpitaux de bien veiller à un traitement préliminaire avant de déverser
leurs effluents pour lutter contre cette pollution ainsi que pour la protection des nappes souterraines
est indispensable.
Ces mesures ne seront efficientes que si la population riveraine s’implique vraiment dans la
définition du problème, le choix des solutions adaptées au contexte local et à leur exécution.
61
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. BEAUX J-F, 2002, L’environnement, Repères pratiques, 160p.
2. FECTEAU M., 1997 : Etude d'impact environnemental: analyse comparative des
méthodes de cotation, rapport de recherche, Université de Québec, Montréal,124 p.
3. MINISTÈREDUDÉVELOPPEMENTDURABLE,DEL’ENVIRONNEMENT,DELA
FAUNEETDESPARCS(MDDEFP),2013 :Directivepourlaréalisationd’uneétude
d’impact sur l’environnement d’un projet de dragage, de creusage ou de remplissage en
milieu hydrique, Québec, Direction Générale de l’Evaluation, Office National de
l’Environnement, Magazine Vintsy, Pollution à Antananarivo, 30p.
TEXTES EN VIGUEUR UTILISES
1. Code Pénal (16ème et 22èmeparagraphes).
2. Constitution malgache du 1998 portant sur le devoir de respecter l’environnement.
3. Charte de l’Environnement malgache édictée en 1990 (loi n°90-033), révisée en 1997 (loi
97-012) et le 19 août 2004 (loi 2004-015).
4. Code de l’Eau : loi n° 98-029 du 20 janvier 1999.
5. Loi-cadre nº 99-021sur la politique de gestion et de contrôle des pollutions industrielles.
6. Décret Nº 2003-464, daté du 15 avril 2003.
7. Décret MECIE (Mise En Compatibilité des Investissements avec l’Environnement)
8. Décret du 21/10/1994.
9. Décret nº 2003-792
10. Arrêté du 24/05/1943
11. Arrêté du 4/01/1994.
WEBOGRAPHIE
a) Ran’eau, Amélioration de l’accès à l'assainissement des bas quartiers de Tanà,
www.google.com, consulté le 12 juin 2014, 2p.
b) Environnement urbain, www.google.com, consulté le 30 juillet 2014, 6p.
c) Dimanche, 15 juin 2014,ENVIRONNEMENT
d) www.Droit-Afrique.com
e) www.sante.gov.mg/inspc, consulté le 29 septembre 2014.
62
ANNEXE
I
ANNEXE 1 : EXEMPLE D’UNE FICHE D’ENQUETE POUR LES MENAGES
II
ANNEXE II : EXEMPLE D’UNE FICHE D’ENQUETE POUR LES CHEFS
FOKONTANY
III
IV
ANNEXE III : QUESTIONNAIRE POUR LES HOPITAUX, USINES
Est-ce que vous procédez à des prétraitements avant d’évacuer vos eaux usées dans les réseaux
publics ?
ANNEXE IV : RESULTATS D’ANALYSE D’EAU DU CANAL ANDRIANTANY (Source :
INSTN, 2012)
Les analyses des eaux au sein de l’INSTN ont montré que les concentrations des éléments tels que
le chlore, le potassium, le calcium, le fer et le soufre sont très élevées ;
→ Le chlore et le potassium sont très abondants surtout à partir d’Alarobia. Ceci peut être dû
au lessivage des terres cultivées traitées par certains pesticides et également aux rejets
industriels qui y sont particulièrement abondant.
→ Le fer est très élevé à Tsarasaotra où des déchets métalliques sont déposés. Les eaux du
Canal contiennent jusqu’à 73,94 mg/l de fer qui peut avoir pour origine le lessivage des
terrains traversés ou les pollutions industrielles.
Etablissements à risque Réponses
OUI NON
Hôpital HJRA Non
Station JovennaAnkazomanga Non
Garage TokyAnkazomanga Non
V
→ Le soufre varie de 1,40 mg à 14,59 mg/l. la plus grande teneur est localisée à Ambodimita.
→ Le plomb est presque présent partout. La teneur maximale est observée à Isotry.
Ces éléments sont entraînés par les eaux superficielles, par lessivage et par l’érosion des sols et
suivent ensuite les phénomènes de précipitations et de sédimentation.
Ainsi, le Canal Andriantany contient beaucoup d’éléments chimiques contaminant également les
cours d’eaux en aval.
VI
TABLE DES ILLUSTRATIONS
LISTE DES CARTES
Carte 1 : Localisation du Canal Andriantany .................................................................................. 5
Carte 2 : Localisation du Canal Andriantany et ses annexes .......................................................... 8
Carte 3: Limite des quartiers bas utilisant le Canal Andriantany .................................................. 30
LISTE DESFIGURES
Figure 1 : Variation mensuelle de température aux environs d’Antananarivo ........................... 10
Figure 2 :Croissance démographique à Madagascar ................................................................... 13
Figure 3 : situation des maladies à Madagascar .......................................................................... 40
LISTEDES PHOTOS
Photo 1 : Eau stagnante et canal bouché par les ordures ............................................................... 6
Photo 2 : Bac à ordures sur la rive du Canal à 67 ha ................................................................... 13
Photo 3 : Déchets et des végétaux obstruant le Canal Andriantany à Ampefiloha ..................... 14
Photo 4 : Un enfant déféquant sur la rive du Canal .................................................................... 25
Photos 5 : Conduites bouchées et non opérationnelles dans les quartiers ................................... 35
Photo 6 : Marché de matières en plastique sur les rives du Canal .............................................. 36
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Normes des rejets....................................................................................................... 16
Tableau II : Etablissements à risque enquêté ............................................................................... 29
Tableau III : Répartition des enquêtés dans les bas quartiers ...................................................... 29
Tableau IV : Grille d’évaluation des impacts .............................................................................. 32
Tableau V: Evaluation des impacts négatifs ................................................................................ 41
Tableau VI : Evaluation des impacts positifs .............................................................................. 43
Tableaux VII : Plan de gestion des impacts ................................................................................ 49
Tableau VIII : Matériels pour le curage ...................................................................................... 55
Tableau IX : Pour le reboisement ................................................................................................ 55
Tableau X : Transport des boues a la décharge ........................................................................... 55
Tableau XI : Pour la sensibilisation ............................................................................................. 56
Tableau XII : Personnel ............................................................................................................... 56
Tableau XIII : Récapitulatif ........................................................................................................ 57
VII
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS ................................................................................................................... i
SOMMAIRE .............................................................................................................................. iii
GLOSSAIRE................................................................................................................................ v
LISTE DES ACRONYMES .................................................................................................... vii
INTRODUCTION ....................................................................................................................... 1
PARTIE I : ................................................................................................................................... 3
CONTEXTE GENERAL DE L’ETUDE .................................................................................. 3
I.1. DESCRIPTION DU MILIEU RECEPTEUR ................................................................ 4
I.1.1.Historique ........................................................................................................................ 4
I.1.2. Spécification du Canal Andriantany ............................................................................ 4
I.1.3.Les annexes du Canal Andriantany .............................................................................. 6
I.1.3.1. Le Canal C3 ................................................................................................................. 6
I.1.3.2. Le Canal GR ................................................................................................................ 7
I.1.4. Rôles et fonctions du Canal Andriantany .................................................................... 9
I.1.5. Description des composantes physiques ....................................................................... 9
I.1.5.1. Climat .......................................................................................................................... 9
I.1.5.2. Hydrographie ............................................................................................................. 10
I.1.5.3. Géologie et hydrogéologie ......................................................................................... 11
I.1.6. Description de la composante biologique ................................................................... 11
I.1.6.1. La faune ..................................................................................................................... 11
I.1.6.2. La flore ...................................................................................................................... 11
I.1.7. Contexte socio-économique ......................................................................................... 11
I.2. PROBLEMES LIES A LA STRUCTURE ET AU FONCTIONNEMENT DES
CANAUX ................................................................................................................................ 12
I.3.CADRES JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL.......................................................... 14
I.3.1. Textes en vigueur ......................................................................................................... 14
VIII
I.3.1.1. Constitution malgache du 1998 ................................................................................. 14
I.3.1.2. Charte de l’Environnement malgache ....................................................................... 14
I.3.1.3. Le Code de l’Eau ....................................................................................................... 15
I.3.1.4. Loi-cadre sur la politique de gestion et de contrôle des pollutions industrielles ....... 15
I.3.1.5. Décret Nº 2003-464 ................................................................................................... 16
I.3.1.6. Décret MECIE (Mise En Compatibilité des Investissements avec l’Environnement)
................................................................................................................................................ 17
Code Pénal ...................................................................................................................... 17
Décret nº 2003-792 ......................................................................................................... 17
Arrêté du 24/05/1943 ...................................................................................................... 17
I.3.2. Cadre Institutionnel ..................................................................................................... 17
I.3.2.1. APIPA ........................................................................................................................ 17
I.3.2.2. SAMVA ..................................................................................................................... 19
PARTIE II : ............................................................................................................................... 20
GENERALITES SUR LA POLLUTION DE L’EAU A MADAGASCAR ......................... 20
II.1. LES DIFFERENTES SOURCES DE LA POLLUTION DU CANAL .................... 21
II.1.1. Pollution industrielle .................................................................................................. 22
II.1.2. Pollution chimique ...................................................................................................... 22
II.1.3. Pollution agricole ........................................................................................................ 23
II.1.4. Pollution domestique .................................................................................................. 23
II.1.5. Les eaux pluviales ....................................................................................................... 24
II.1.6. Pollutions accidentelles .............................................................................................. 24
II.1.7. Pollutions radioactives ............................................................................................... 25
II.1.8. Pollution microbienne ................................................................................................ 25
II.2.TYPES DE POLLUTION DE L’EAU .......................................................................... 26
Pollution physique .......................................................................................................... 26
Pollution thermique ........................................................................................................ 26
Pollution esthétique ........................................................................................................ 26
IX
Pollution naturelle........................................................................................................... 26
PARTIE III : .............................................................................................................................. 27
MÉTHODOLOGIE D’EVALUATION .................................................................................. 27
III.1. DOCUMENTATION ET CARTOGRAPHIE .......................................................... 28
III.2.CONSULTATION PUBLIQUE ET OBSERVATIONS DIRECTES ...................... 28
III.2.1.Consultation publique ................................................................................................. 28
III.2.2. Observations directes ................................................................................................. 30
III.3.METHODE D’EVALUATION DES IMPACTS ....................................................... 30
III.3.1. Intensité ou ampleur de la perturbation ..................................................................... 31
III.3.2. Etendue ou portée ...................................................................................................... 31
III.3.3. Durée .......................................................................................................................... 31
III.3.4. Effet ............................................................................................................................ 31
PARTIE IV : .............................................................................................................................. 33
ANALYSE DESIMPACTS....................................................................................................... 33
IV.1. RESULTATS DE LA CONSULTATION PUBLIQUE............................................ 34
IV.2. IDENTIFICATION DES IMPACTS ......................................................................... 36
IV.2.1. Impacts écologiques ................................................................................................... 37
IV.2.2. Impacts sanitaires ....................................................................................................... 38
IV.3. EVALUATION DES IMPACTS ................................................................................ 40
IV.3.1.Evaluation des impacts négatifs ................................................................................ 41
IV.3.2.Evaluation des impacts positifs ................................................................................. 43
PARTIE V : ................................................................................................................................ 44
PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE................................................................... 44
V.1. MESURES GENERALES ............................................................................................ 45
V.1.1. Au niveau des conduites ............................................................................................. 45
V.1.2. Au niveau de la population ......................................................................................... 45
V.1.3. Gestion des déchets solides et liquides (hôpitaux, entreprises, communales,…) ....... 46
V.1.4. Au niveau gouvernemental ......................................................................................... 47
X
V.2.PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ........................................................ 48
V.2.1. Evaluation des impacts ................................................................................................ 48
V.2.2. Coût estimatif des solutions proposées ....................................................................... 54
CONCLUSION .......................................................................................................................... 59
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................ 61
ANNEXE .................................................................................................................................... 62
ANNEXE 1 : EXEMPLE D’UNE FICHE D’ENQUETE POUR LES MENAGES ................ I
ANNEXE II : EXEMPLE D’UNE FICHE D’ENQUETE POUR LES CHEFS
FOKONTANY ........................................................................................................................ II
ANNEXE III : QUESTIONNAIRE POUR LES HOPITAUX, USINES .............................. IV
ANNEXE IV : RESULTATS D’ANALYSE D’EAU DU CANAL ANDRIANTANY
Auteur : ANTSARIVELO RAKOTONDRAZAFY Rota
Titre : CONTRIBUTION A L’ETUDE DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DES
REJETS SOLIDES DANS LE CANAL D’ANDRIANTANY
Nombre de page : 62
Nombre de photo : 6
Nombre de figures : 3
Nombre de tableau : 13
RESUME
Cet ouvrage est le résultat d’une recherche personnelle concernant les impacts environnementaux
causés par les rejets des eaux usées dans le Canal Andriantany, mesurant 24km de long. C’est le
premier collecteur des déchets ménagers liquides et solides d’Antananarivo, et est de ce fait
victime d’une pollution de très grande importance. L’accroissement de la population, l’expansion
de la ville, le développement économique et industriel, la non-application des textes en vigueur
(Charte Environnementale, Code de l’Eau, Décret MECIE,…) sont à l’origine de cette pollution.
Il provoque ainsi des impacts importants sur l’environnement, particulièrement sur
l’environnement humain ainsi que sur l’environnement physique.
Le manque de moyens financiers et techniques sont le problème principal de l’APIPA pour remplir
ses missions, rendant son intervention dérisoire. Le manque de conscience et l’irresponsabilité de
la population sont également sources de l’accumulation des déchets dans le Canal. Or la gestion
des rejets d’eaux usées à Antananarivo, en particulier dans le Canal d’Andriantany, nécessite leur
implication.
Mots-clés : Evacuation d’eaux usées, impacts environnementaux, environnement urbain, manque
de moyen, irresponsable, Canal Andriantany, Antananarivo, Madagascar
ABSTRACT
This book is the result of personal research on studies of environmental caused by the discharge
of sewage into the Canal Andriantany, measuring 24km long. It is the first collector of waste
household liquids and solids in Antananarivo. And today, the Andriantany Canal, is subject to very
important pollution. The population growth, expansion of the city, the economic and industrial
development, the lack of enforment of existing texts (Charte Environnementale, Code de l’Eau,
Décret MECIE…) are the source of this pollution. Causing significant impacts on the environment,
especially on the human environment as the physical environment.
The lack of financial means and techniques are the main problem of the APIPA to fill all its
missions. As well as the lack of conscience and the irresponsibility of the population is
the generator of the waste accumulation in the Canal.
It is clear then that the management of wastewater discharges in Antananarivo need a large account
of the whole world.
Keywords: Sewage Disposal, environmental impacts, urban environment, lack of means,
irresponsible person, Canal Andriantany, Antananarivo, Madagascar
Encadreur pédagogique : Madame Le Professeur RASOLOFOHARINORO
[email protected]; tél. 033 11 664 63, 034 17 273 83
Adresse de l’auteur : Lot II E 93 YG Ampandrianomby, tél : 033 40 490 86