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Un cheminement nouveau pour les élèves du professionnel court recommandation au ministre de l’Éducation, adoptée le 9 mai 1980

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Un cheminement nouveau pour les élèves du professionnel court recommandation au ministre de l’Éducation, adoptée le 9 mai 1980

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Table des matièresacsg

INTRODUCTION 3

1. LA SITUATION DUPROFESSIONNEL COURT 5Le professionnel long 5Le professionnel court 5Les objectifs originels 5La situation présente 5Le classement des élèves 6Les difficultés et les échecs 6Une prise de conscience de ces échecs 7Une voie de sortie plus hâtive de l’écolesecondaire 7

2. DES PROPOSITIONS DE CHANGEMENT 8Du Livre vert à L’École québécoise 8Des questions 8La nécessité de changements 8L’encadrement et la pédagogie 8La formation professionnelle 9La nécessité de formules diverses 10

3. DES RECOMMANDATIONS 11

Annexe I Description empirique des élèves duprofessionnel court 15

Annexe Il Études et expérimentations sur leprofessionnel court 16

Annexe III Le professionnel court: du Livre vertà L’École québécoise 17

Annexe IV Tableau — Le cours secondaireappliqué 1 8

CONSEIL SUPÉRIEUR DE L’ÉDUCATIONCE MTRE DE DOCUMENTATION

- 1 Y). Route de FÉgbe, pŒte32O&nte-Foy, QQ

ISBN 2-550-01128-7 GiV4Z4Dépôt légal: deuxième trimestre 1980Bibliothèque nationale du Québec

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Introduction

Dans le contexte actuel de redressement de l’éducationà l’école secondaire, il demeure toujours un secteurdont on reporte la considération, une zone grise dont onaimerait mieux ne jamais parler. Le secondaireprofessionnel court traduit en effet l’une des faillites dusystème scolaire; il révèle combien l’école secondairepolyvalente répond trop peu aux besoins de tous lesenfants qui se présentent à elle. Malgré les nombreusesréussites et les moyens accrus de l’école, les élèvesqui «aboutissent» au professionnel court ne bénéficientpas de services éducatifs adéquats et exigent plusd’égards.

Le Conseil supérieur de l’éducation veut observer ici lasituation de ces élèves dans la perspective de leursdroits et de la justice qui leur est due. En s’attachant àcq groupe nettement défavorisé de l’école secondaire,le Conseil espère sensibiliser davantage à ses besoinsl’ensemble des intervenants dans les services éducatifs.C’est la Commission de l’enseignement secondaire quia élaboré cette recommandation. Elle s’est intéresséeparticulièrement au sujet au cours de ses visites cesdeux dernières années dans les milieux scolairesl; ellea rencontré des coordonnateurs de l’enseignementprofessionnel, des conseillers pédagogiques, lesdirecteurs d’école, des conseillers d’orientation, desenseignants, des élèves, des parents, des gens desaffaires et de l’entreprise; elle a pris connaissance denombreuses études et recherches2.

La démarche suivie s’est voulue résolument axée surles besoins des jeunes. Elle se traduit dans laproposition d’un cheminement que le Conseil jugeréaliste et de recommandations qu’il veut concrètes.Situation, propositions, recommandations forment lestrois parties du document.

Cette étude ne prétend pas couvrir toutes les questionsque suscite actuellement la formation professionnelleconsidérée, d’une part, sous l’aspect préparation autravail et, d’autre part, sous l’aspect formation généraleet fondamentale. La place même de la formationprofessionnelle, sa valorisation dans nos sociétés, poseégalement des interrogations qui ne sont pas élucidéesici. Cette étude vise uniquement l’amélioration concrèteet immédiate du sort d’un certain nombre d’élèves quisont actuellement victimes de notre système scolaire.Le Conseil aura l’occasion de présenter ultérieurementdes réflexions sur des questions plus générales et plusprospectives, vu l’annonce par le ministère del’établissement prochain d’une politique de la formationprofessionnelle des jeunes et compte tenu des travauxd’une commission d’étude qui vient d’être instaurée surla formation professionnelle et socio-culturelle desadultes.

Conseil supérieur de l’éducation

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1. LA SITUATION DUPROFESSIONNEL COURT

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Dans cette première partie, le Conseil décrira lasituation du professionnel court pour bien saisir lesdifférentes facettes de l~ réalité vécue par les élèvesdans cette organisation scolaire particulière.

Le professionnel long

Distinguons tout de suite, à l’école secondaire, leprofessionnel court du professionnel long. Ce dernierreprésente le cheminement des élèves réguliers qui ontsuivi un cours optionnel d’exploration technique ensecondaire III, qui amorcent une orientation ensecondaire IV dans ce qu’il est convenu d’appeler untronc commun dans une famille de métiers, pour enfinrecevoir une formation spécialisée en secondaire V.Précisons aussi que des élèves finissants dusecondaire V, en formation générale, peuvententreprendre des études professionnelles spécialiséespendant une année supplémentaire désignée sous leterme de professionnel intensif3.

Lé professionnel court

Le secteur de l’enseignement professionnel court, poursa part, débute en secondaire Il où l’élève reçoitquelques cours dits d’exploration technique. Pendantqu’il se familiarise avec certaines fonctions simples detravail dans différents domaines, il poursuit sa formationgénérale séparément des autres élèves de sorte qu’ilest déjà dès ce moment isolé du système régulier. C’esten secondaire III et IV que le jeune acquiert par la suitesa formation de base dans une spécialité ou un métier,

Les objectifs qui sont alors poursuivis consistent àpréparer l’élève, de façon pratique et immédiate, àentrer sur le marché du travail, mais aussi à l’aider àacquérir une formation générale de base qui le rendraautonome, indépendant, et capable de s’adapter àdiverses situations de travail.

Les objectifs originels du professionnel court

À l’origine, le professionnel court a été conçu pour unecertaine catégorie d’élèves souvent plus âgés que lesautres, à qui l’on faisait vivre des activités plus«concrètes», appropriées à des intelligences plus«pratiques». Pourcela, on reliaitces activités àl’exercice immédiat d’un métier pour permettre à cesélèves l’accès rapide au marché du travail comme ilsen manifestaient le désir.

La situation actuelle

Voilà pour l’organisation et les intentions. Mais qu’enest-il de la réalité? Avec l’arrivée de plus en plusgrande d’élèves présentant de multiples problèmesd’adaptation ou d’apprentissage et ne pouvant suivreles voies régulières alors qu’elle n’avait pas lesressources nécessaires pour aider ces élèves, l’écolesecondaire a vu dans le secteur professionnel courtl’occasion ou le lieu de leur rendre service en lespréparant à exercer le plus vite possible un métier.

Il n’est pas important de savoir si cela s’est fait defaçon consciente ou non. Il faut cependant remarquerque le professionnel court est devenu le rassemblementde tous les élèves souffrant de carences de formationou de problèmes non résolus et qui ne cadrent plusavec la formation que l’école peut donner. Leprofessionnel court est malheureusement devenu, auxdires de la très grande majorité des personnesconsultées, le déversoir des élèves plus lents,académiquement plus faibles, qui perturbent par leurcomportement la vie normale de l’école ou qui n’ont niaptitudes ni goût pour le travail abstrait.

Les élèves qui fréquentent le professionnel court dansles écoles secondaires du Québec représentent environ4% de l’ensemble4. Par contre, cette proportion varied’une école polyvalente à une autre. À la Commissionscolaire des Laurentides par exemple, en 1977, laclientèle du professionnel court variait de 2% à 25%selon les polyvalentes. La variation de ce pourcentageest attribuable, en grande partie, à l’applicationinterprétée des critères de sélection et à la présence ounon de mécanismes susceptibles d’accueillir les élèvesqui ne peuvent suivre les cours de la formationgénérale5.

Cette réalité explique en grande partie pourquoi lescommissions scolaires ont des critères d’entrée trèsdivers au professionnel court et pourquoi, même àl’intérieur d’une même commission scolaire, les écolesprésentent des orientations différentes. Ici, le secteurpeut être institué pour aider des élèves en difficulté.d’apprentissage; là, pour former des élèves à un métier;là encore, pour occuper un temps des élèves et éviterqu’ils ne traînent les rues.

Certaines commissions scolaires offrent aussi, pour desclientèles semblables, des secteurs «d’initiation autravail» ou de «formation des aides» ou de «formationprofessionnelle auxiliaire» ou de «voie pratique’> qui sont

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davantage reliés au secteur de l’adaptation scolaire(élèves débiles légers ou moyens).

Ces trop rapides constatations amènent à penser que leproblème fondamental de l’organisation scolaire duprofessionnel court relève de la définition et duclassement des élèves qui s’y retrouvent «en vrac»faute de n’avoir pu bénéficier de moyens d’accueil oude récupération appropriés aux divers problèmes qui sesont présentés.

Le classement déficient des élèves

Parce qu’il s’établit très souvent sans égard auxobjectifs mômes du cours, le classement des élèvess’avère nettement déficient et entraîne un regroupementtrès hétérogène de tous les élèves problèmes del’école. Le seul fscteur homogène chez les élèves duprofessionnel court, c’est le cheminement scolairesinueux et perturbé qu’ils ont connu souvent parcequ’ils n’ont pu trouver leur place selon le cheminementconsidéré comme normal.

Les caractéristiques des élèves

Ces élèves sont donc fréquemment classés -auprofessionnel court à cause de critères négatifs ou parcomparaison avec les élèves du secteur dit «régulier>’.Pour nous convaincre, énumérons les qualificatifs parlesquels on les décrit. Ce sont des élèves lentsintellectuellement, incapables de fonctionner normalement, inférieurs à ceux de la voie allégée, faibles, moinsdoués; ils accusent des retards pédagogiques et ilséprouvent des difficultés d’apprentissage; ils présententune intelligence plus concrète; ils n’ont ni aptitudes niattrait pour le travail scolaire6.

De plus, il n’est pas rare de constater que desproblèmes socio-affectifs ou familiaux, de légershandicaps physiques ou autres viennent très souventaccentuer la condition scolaire déjà précaire decertains de ces élèves.

Les professeurs par ailleurs disent de ces jeunes qu’ilsont un sens aigu de la justice, qu’ils sont d’unefranchise remarquable, qu’ils sont spontanés, trèsattachants et attachés à ceux qui s’occupent d’eux, Ilsobservent aussi qu’ils ont une mémoire à court terme etqu’ils aiment les exercices répétitifs7.

En dépit des qualités humaines de ces élèves, il fautvoir cependant quelle perception négative pèse sur eux.À la longue ils finissent par adopter eux-mêmes cetteperception et par renforcer les comportements qu’onleur prête.

Ils s’intéressent en général beaucoup au travail enatelier, parce qu’il est pour eux une source de créationet d’imagination, et ils rejettent les matières théoriques,parce qu’elles représentent les échecs répétés qu’ils

ont subis. De plus, le marché du travail les inquiète: ilsn’auront pas dix-huit ans quand ils termineront leursétudes, de sorte qu’ils auront de la difficulté à se trouverun emploi, surtout dans le champ de leur préparation.Enfin, ils savent qu’ils seront des auxiliaires ou desaides, puisque l’entreprise exige de plus en plus decompétence des ouvriers8.

On peut tout de môme se demander s’il se trouve desélèves qui choisissent délibérément le professionnelcourt. Il semble que soit très réduite en fait la «vraie»clientèle d’élèves pour laquelle le professionnel court aété instauré, c’est-à-dire des élèves désireuxd’apprendre un métier rapidement pour des raisons degoût et de talent. Les responsables estiment toutefoisqu’il est difficile d’évaluer la situation, car les élèves duprofessionnel court actuel, à cause de leurs pauvresrésultats scolaires, n’ont pas le choix d’un autre secteurd~études avant l’âge de 16 ans; sinon ils opteraient sansgrande difficulté pour le professionnel long.

Les difficultés et les échecs

Puisque le professionnel court constitue une solutionunique à des problèmes très divers, il ne faut pass’étonner qu’il entraîne une foule de difficultés etd’échecs.

• Le secteur a nettement mauvaise réputation dansl’école et dans la société: les élèves y vont souventparce qu’ils n’ont pas le choix ou la possibilité de faireautrement, c’est leur dernière chance; peud’enseignants sont motivés à y oeuvrer personnellementet professionnellement, parce qu’ils ne sont paspréparés à faire face à ces élèves aux problèmes sidivers et criants; les parents acceptent par dépit, parignorance ou pour satisfaire à la loi, cette orientationpour leur enfant; des employeurs sont réticents àengager les finissants parce que leur formationgénérale ne comporte pas une préparation suffisante àla vie et que leur formation professionnelle n’est pasadaptée aux métiers réels ou ne correspond pas auxemplois disponibles.

• Les finissants du professionnel court ne peuventaccéder aux études menant au certificat de secondaireV car ils n’ont pas les acquisitions nécessaires enlangue maternelle ni en mathématiques; de la sorte, ilsne peuvent que bien difficilement continuer auprofessionnel long: au plan scolaire, ils sont dans uncul-de-sac.

• De 15 à 20% seulement des finissants duprofessionnel court réussissent à travailler dans lemétier pour lequel ils se sont préparés et leur taux dechômage;est de 32,2% 9, le plus fort de tous lesgroupes, supérieur même à celui des non diplômés desautres secteurs: au plan du travail, ils sont dans uneimpasse.

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• Sur quelque vingt-quatre «options professionnelles»,à part les techniques de commerce et de secrétariat, àpeine trois ou quatre offrent des débouchés accessiblesaux tilles et elles sont toutes du domaine le plustraditionnel et stéréotypé: la coiffure, l’esthétique,l’alimentation, le travail domestique.

• Mais surtout, en n’offrant qu’un service depréparation à un métier à toute cette clientèlehétérogène à souhait, on n’apporte aucun remède auxproblèmes personnels des élèves, ceux-là mêmes quiles ont amenés au professionnel court. Les retardspédagogiques, les problèmes émotifs et decomportement, les troubles d’apprentissage, leshandicaps physiques légers... ne reçoivent aucuneattention faute de ressources adéquates, provoquantainsi le plus haut taux d’abandons dans tout le systèmescolaire: au plan social, ces élèves continueront d’êtredes mésadaptés.

Un prise de conscience de ces échecs

Ces situations dramatiques et toute cette série dedifficultés organisationnelles et humaines ne manquentpas d’alerter depuis quelque temps la conscience desresponsables et des praticiens de l’école secondaire.Parce qu’il est devenu le fourre-tout pour les élèvesqui ont besoin d’aide et que l’école néglige, leprofessionnel court est remis en question. Lespropositions vont de la suppression pure et simple dusecteur à la prise en charge sociale et affective de cesélèves par une équipe d’éducateurs «missionnaires».Les solutions-miracles de rechange n’abondent pascependant, malgré les études et expérimentations quisont menées actuellement10.

De nombreuses initiatives peuvent être observées et semontrent encourageantes sous un aspect ou un autre.Bien qu’elles proviennent des efforts d’éducateursaudacieux, plus sensibles ou encore, faut-il le dire,qu’elles naissent de la conviction chez certains dedevoir absolument dépasser les normes prévues, ilreste qu’elles ne sont pas généralisées et que la trèsgrande majorité des secteurs du professionnel courtsont en butte à des conditions d’organisation matériellerestrictives et à des besoins croissants de ressourceshumaines.

Une voie de sortie plus hâtive de l’école secondaire

Ainsi, il appert que le professionnel court, tel qu’on leconnaît actuellement, n’atteint pas ses objectifs: nonseulement il ne parvient pas à assurer aux élèves unebonne formation de base adaptée à leurs besoins, maisil n’a fait que réduire les exigences des programmesdispensés au professionnel long.

À ceux de ses élèves qui ne connaissent que deséchecs répétés depuis plusieurs années, l’écolesecondaire n’offre donc pas un soutien efficace, maisseulement une voie de sortie plus hâtive du systèmescolaire. Ces élèves «bénéficient» ainsi d’un courssecondaire écourté parce que l’école ne réussit pas àleur apporter l’aide dont ils ont besoin ou encore setrouve dépassée par des problèmes qui excèdent sesmoyens traditionnels.

Toutes les raisons énumérées et, avant tout, le soucides jeunes appelés à porter toute leur vie les effetsd’une formation déficiente, font conclure à l’échec del’enseignement professionnel court. Ses piètres résultatsà l’égard de la formation générale autant que de laformation professionnelle font ressortir la nécessité dechangements importants.

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2. Des propositions de changement

Il est plus aisé de faire l’unanimité sur les problèmesque de tracer la voie d’un redressement. Dans cettedeuxième partie, le Conseil identifie les changementsqu’il préconise.

Du Livre vert à L’Ècole québécoise

Du Livre vert à L’École québécoise, la question duprofessionnel court s’est transformée11. Il a d’abord étéproposé de retarder l’accès à l’enseignementprofessionnel proprement dit. Mais dans L’Écolequébécoise, le gouvernement indique plutôt sa volonté«d’assurer l’acquisition d’une formation générale par leconcret et la préparation immédiaté de l’exercice desfonctions de travail» pour ces élèves «qui ont desaptitudes pour les apprentissages concrets et quidésirent trouver du travail après la 4e année.»

De plus, L’École québécoise annonce l’élaborationd’un politique de l’enseignement professionnel desjeunes. Ces objectifs entre .autres seront poursuivis:faciliter l’intégration au marché du travail des étudiantsqui quittent le système scolaire sans préparationprofessionne[le suffisante; examiner la pertinence dedéfinir la formation professionnelle autrement qUe parréférence au degré de sco!arisation12.

Le Conseil supérieur de l’éducation, avec l’appui de saCommission de l’enseignement secondaire, ne sauraitque souscrire à ces orientations qui procèdent d’uneobservation fidèle de la réalité vécue par plusieursélèves. Il adhère également à cette affirmation deL’Élève québécoise: le proféssionnel court ne doit «pasavoir comme objectif la correction des troubles,d’apprentissage ou de comportement».

Des questions

Cela ne va pas cependant sans susciter desinterrogations. Puisque le professionnel court pose deuxproblèmes fondamentaux — une clientèle marginalétrès hétérogène, une formation très déficiente pourl’exercice d’un métier —, deux questions surgissent.

En effet, si on reconnaît au professionnel court lamission de préparer au marché du travail, lui restera-t-ilune clientèle spécifique s’il n’a plus à recevoir lesélèves qui présentent des troubles d’apprentissage oude comportement?

En outre, à cause de la politique d’intégration à laclasse régulière des élèves en difficulté d’apprentissageou d’adaptation et à cause de l’absence d’un secteur

de l’adaptation scolaire dans beaucoup de commisionsscolaires, qu’adviendra-t-il des élèves en difficulté?

Une nécessité de changements

Comme l’indique L’École québécoise, il y a encoreplace à l’école secondaire pour un secteur à l’intentiondes élèves qui, pour diverses raisons ne peuvent suivrela voie habituelle de la formation générale ou de laformation professionnelle longue. Un secteur moinsconsidérable que le professionnel court actuel pourraitainsi s’organiser car, au bout du compte, avec desmesures progressives et appropriées, moins d’élèvesdevraient s’y retrouver. Ces élèves doivent bénéficiercependant d’un régime adapté et non pas être reléguésdans un ghetto du fait qu’ils cadrent mal avec laconception de la formation générale qui a coursprésentement.

L’encadrement et la pédagogie

D’une part, il s’agit de prendre ces élèves comme ilssont et de leur donner les services éducatifs requispour leur condition. Ainsi, tout en poursuivant lesobjectifs de la formation fondamentale, il faut s’efforcerrésolument d’accorder toute l’activité éducative auxpossibilités d’intelligences concrètes et peu verbomotrices, aux besoins des jeunes qui présententdifférentes formes d’inadaptatipn scolaire, personnelle,sociale, Tel est le défi que doit relever l’écolesecondaire.

La première démarcheà entreprendre consiste alors àdépàrtager les catégories d’élèves intéressés à cecheminement sèolaire particulier et à prévoir desmesures personnalisées qui prendront diverses formesselon les besoins; des services d’orthopédagogie et dethérapie en certains cas, des programmes decroissance personnelle et sociale, des possibilités derécupération pédagogique par de nouvellesméthodologies, de bonnes informations et unepréparation adéquate à la vie économique, sociale,syndicale et familiale, la participation à des activitéspermettant le développement de l’initiative et de laresponsabilité personnelle pour revaloriser l’image desoi et accroître la motivation...

Tous ces aspects d’un système scolaire à renouvelerrépondraient à des besoins certains, bien mieux, detoute façon, que plusieurs programmes diforrbationgénérale mal intégrés

Ces diverses mesures, suscitées par une meilleureconnaissance de besoins particuliers des élèvesrequièrent une individualisation de l’enseignement et

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des interventions pédagogiques. En l’occurrence, desrecherches plus poussées dans la détermination desdifférents frofils d’apprentissage, comme céllesamorcées par Joseph E. Hill aux États-Unis’3 ouenvisagées à la C.S.H. de Chambly14, permettraient derésoudre plusieurs énigmes quant aux façonsd’apprendre des individus. Elles favoriseraient par ailleursla prévention des échecs et des inadaptations quiconduisent à des cheminements scolaires comme celuidu professionnel court actuel.

Il importe cependant de distinguer dans l’individualisation la pratique et les moyens. Il ne saurait être questionde soumettre les élèves à toutes sortes de gadgetspédagogiques sous préte4e du respect descheminements individuels ou de progrès continu. Lavéritable individualisation est d’abord un esprit, unepréoccupation de l’éducateur qui sait saisir les besoinspersonnels de l’élève Qt qui cherche le meilleur moyend’y répondre adéquatement. Souvent un maître attentifest la ressource appropriée pour faire réaliser desprogrès personnels. Il saura faire varier les situationsou les moyens d’apprentissage et les interactionsnécessaires entre l’élève et l’adulte, entre l’élève et unautre élève, entre l’élève et le groupe.De la sorte, il est essentiel d’assurer aux élèves le plusde stabilité possible pour leur permettre d’acquérirl’équilibre affectif et social qu’ils n’ont pu atteindre aucours de leur cheminement scolaire cahotique.S’imposent ainsi de toute nécessité des locaux attitrés,un horaire à leur mesure, des enseignants volontaires etpréparés, intervenant en moins grand nombre possibleauprès du même groupe d’élèves, un nombre maximumde 15 élèves par groupe et des éléments d’encadrementmarqués du signe de la permanence, de la continuitéet d’une plus grande personnalisation des relationshumaines.

Des éducateurs responsables et avertis forment dan~cette démarche l’apport le plus précieux, comme nousl’avons déjà mentionné. C’est eux qui verront àdévelopper le sentiment d’appartenance à un groupe,le goût du travail bien fait, à faire redécouvrir la fiertépersonnelle ou à faire renaître la motivation par unepédagogie du cheminement et du succès, à faireprendre conscience de soi et de sa personnalité parl’éducation à l’autonomie. Il s’agit donc d’un projetéducatif spécifique à cette clientèle d’élèves, Il seraitconfié d’abord et avant tout à une équipe d’enseignantsà qui on donnerait, par un réaménagement desressources dans l’école, la latitude et les moyensnécessaires pour le réaliser.

La formation professionnelle

D’autre part, il convient d’assurer aux élèves desdébouchés réalistes. En même temps qu’ilsbénéficieront des diverses mesures de rééducation etde support, il faudra les inscrire progressivement dansun processus d’enseignementprofessionnel graduel.

Celui-ci n’a pas à être différent de celui qui sera offertau professionnel long; ils y auront accès cependantplus tôt eu égard à la scolarité habituelle, le critèred’âge étant celui qui jouerait en premier lieu, et on leuraccordera plus de temps pour leur permettre deprogresser à leur rythme. Cette possibilité paraitessentielle pour donner à chaque élève l’occasion derevaloriser son image de soi en lui permettant deréussir des choses concrètes et de cheminer dans desprogrammes «sérieux» et déterminés.

Ces dispositions cadrent bien avec certainesorientations du projet de politique de la formationprofessionnelle des jeunes oû sont envisagés desprogrammes traduits en unités cumulatives, avec uneorganisation d’entrées continues et de durée variable,selon le rythme de l’étudiant et la cômplexité de lafonction à laquelle il aspire’5.

Cependant, des standards précis de performancedevront être fixés dans les programmes pour éviter leurdilution et favoriser leur qualité. Si certains élèvesmanifestent le besoin d’une récupération ou d’unrattrapage ad hoc, il faudra une organisation souplepour le faire. Ainsi, l’élève pourra progresser et recevoirdes attestations de capacités chaque fois qu’il auraréalisé le nombre de modules prévus dans la filièreprofessionnelle pour pouvoir exercer telle ou tellefonction de travail.

Des cours préparatoires à la formation professionnelle,puis des activités dans des troncs communs de famillesde métiers, ensuite l’engagement progressif dansl’apprentissage d’une fonction de travail plus précisesont des processus à encourager afin de donner àl’élève la motivation nécessaire pour rester à l’école etparfaire sa préparation à la vie dans le cadre d’une

- formation professionnelle régulière et normale. -

Un tel système comporterait plusieurs avantages pourles élèves.

• D’abord, il ferait disparaître la différence néfaste etnettement dévalori~ante entre les programmes duprofessionel long et ceux du professionnel court; parvoie de .conséquence, serait abrogée la dénominationmême du professionnel court.

• Il permettrait aux élèves qui doivent laisser l’écolependant un certain temps de pouvoir la réintégrer là oùils l’avaient quittée ou encore de pouvoir poursuivre ausecteur de l’éducation des adultes leur formationinachevée.

• Il établirait la distinction entre la certification desétudes, qui relève de la formation générale, et laqualification professionnelle, qui statue surIesconnaissances et les habiletés nécessaires àl’exercice d’un métier. Ainsi, un élève progressant enformation professionnelle ne serait pas pénalisé sa vie

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durant parce qu’il n’a pu décrocher un diplôme de find’études secondaires.

• lI inscrirait les élèves qui nous préoccupent àl’intérieur du secteur professionnel régulier avec sesressources, ses plans de développement, sesinnovations pédagogiques, ses services de placementpour les stages pratiques et pour les emplois...18

Toutes ces modalités nettement respectueuses del’individualité des élèves sont possibles. Elless’inscrivent en effet dans des orientations de L’Écolequébécoise qui somment en quelque sorte l’écolesecondaire «de conserver ses objectifs fondamentauxde formation générale en adaptant, selon leurs besoinsparticuliers, le régime pédagogique, le contenu desprogrammes et la méthodologie d’enseignement»17. Ellesrejoignent également le projet de politique de laformation professionnelle qui veut «garantir à un plusgrand nombre de Québécois la possibilité d’acquérirune préparation professionnelle minimale (accessibilité),assurer au futur travailleur une préparationprofessionnelle qui lui permettra davantage des’adapter, d’être mobile, de se recycler et de seperfectionner (qualité), accroître la possibilité pourl’individu qui en a le désir et les capacités de poursuivresa formation et d’augmenter sa compétenceprofessionnelle (continuité)»1 8

La nécessité de formules diverses

Avec de telles orientations, il est par contre difficile depenser à une solution unique, universellementapplicable dans toutes les écoles secondaires. Pour yparvenir, chacune devra trouver la formule la plussouple possible, conçue en fonction des groupesd’élèves qu’elle reçoit et des objectifs qu’elle voudrapoursuivre. De la sorte, il faudra favoriser lamultiplication des expériences et des formulespédagogiques.

Une organisation qui permettrait d’obvier aux influencesnégatives du parcours scolaire des élèves et auxobstacles majeurs à la revalorisation de l’enseignementprofessionnel19 serait de nature à rendre le meilleurservice aux élèves qui sont actuellement auprofessionel court.

Enfin, des ressources nettement accrues doivent êtreconsenties pour ces élèves qui n’ont jamais reçu deréponses adéquates à leurs besoins de formation et quisont appelés à un cheminement scolaire relativementmoins long par rapport à ceux qui vqnt continuerjusqu’au collège ou à l’université. Il y a là une questionde justice sociale et d’égalité des chances.

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3. DES RECOMMANDATIONS

Au terme de ces réflexions, le Conseil formule des Le Conseil propose en outre des mesuresrecommandations, les unes à court terme, les sutres à d’accompagnement propres à favoriser cette approche.moyen terme. Elles visent à favoriser! par desinterventions adéquates! la formation générale la plus Au plan de l’organisation scolairelarge possible d’une partie des élèves que négligeactuellement l’organisation de l’école secondaire et à 1. Pour faire disparaître dans sa forme actuelle le

secteur fourre-tout que constitue le professionnel court,leur donner la possibilité de se préparer à la vie decitoyen en les inscrivant dans le processus d’un pour permettre une idenfification juste et honnête desenseignement professionnel cohérent et continu, élèves qui présentent des problèmes au moment de

leur arrivée à l’école secondaire,Ainsi, préoccupé par les besoins d’une clientèled’élèves différents, pour pouvoir offrir, au moment propice et dans une

perspective d’égalité des chances, les servicesle Conseil recommande éducatifs appropriés à des élèves dont les besoins

diffèrent,• l’abolition du professionnel court actuel,

• l’instauration d’un secteur particulier visant larevalorisation humaine de ces élèves par une le Conseil recommandeconception adaptée de la formation générale, que les activités d’évaluation et de dépistage soient

• leur intégration normale dans le processus plus sérieuses à l’école primaire et secondaire pourrégulier de la formation professionnelle qui identifier la nature des problèmes des élèves,devient unique au secondaire. que l’indentification formelle des problèmes

détermine des mesures spécifiques pour y apporterremède ou permettre des cheminements personnalisés,

que ces diverses mesures entraînent desregroupements distincts des élèves concernésgrâce à un encadrement particulier dès lesecondaire Il, à cause de leur âge,

que ce secteur porte le nom de cours secondaireappliqué,

que la formation générale poursuivie par ces élèvess’inspire d’une conception différente de celle quiprévaut au secteur régulier.

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Au plan de la pédagogie Au plan des services éduc?tifs

3. Pour pouvoir dispenser les services éducatifs2. Pour permettre le développement d’intérêts que laformation générale, telle que conçue présentement, ne appropriés à la suite d’un classement respectueux desréussit pas à soulever chez certains élèves, élèves,

pour valoriser leur personnalité et les encourager à pour assurer la récupération nécessaire et lesinterventions adéquates auprès des élèves manifestantprogresser,des problèmes socio-affectifs,

le Conseil recommande . pour une veritable préoccupation pédagogique,que soient encouragées les formules pédagogiques pour revitaliser chez ces élèves limage de soi, leoriginales et innovatrices, centrées sur les élèves, sentiment de l’utilité personnelle et le sens dequi sont créées dans les milieux ou inaugurées par l’appartenance à un groupe et à la société,des équipes d’enseignants,

pour les aider à se situer dans une société changeantequ’on favorise la participation des élèves à des et perçue comme menaçante!activités valorisantes par une pédagogie du succès,

le Conseil recommandeque les programmes de formation générale soientrepensés et basés sur l’observation de profils que les membres des directions d’école s’engagentd’apprentissage plus concrets et plus «gestuels», davantage devant les besoins de cette catégorie

d’élèves,que des p~ogrammes de croissance personnellefassent partie de la formation de base des élèves, qu’un réaménagement des ressources humaines et

financières dans l’école soit suscité pour garantir àque le critère de l’âge, plutôt que celui durendement scolaire, donne accès aux cours ces élèves plus de services individualisés,d’initiation et•d’exploration techniques. . que du matériel didactique approprié soit répertorié,

créé s’il le faut, et mis à la disposition desenseignants responsables de ces élèves,

que l’encadrement conçu pour ces élèves seconcrétise dans la permanence et la stabilité deséquipes d’éducateurs, et soit renforcé par la stabilitéphysique des lieux et des horaires,

qu’on se préoccupe d’affecter à ce secteur desenseignants ayant une préparation psychologique,technique et pédagogique suffisante,

que le nombre maximum d’élèves par groupe soit dequinze,

que la contribution des parents soit suscitée dansl’éducation de ces élèves aux prises avec desproblèmes souvent personnels.

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Au plan des enseignants

4, Pour encourager les enseignants volontaires.désireux de vivre une relation d’aide auprès de cesélèves.

pour permettre le développement dune pédagogieappropriée et significative.

pour assurer la stabilité et la continuité à l’intérieur deséquipes d’éducateurs,

pour permettre une activité pédagogique complète,effective et de qualité,

le Conseil recommande

que les enseignants affectés à ce secteur bénéficientde mesures de sécurité d’emploi adéquates dans lesententes locales, par l’instauration d’un champd’enseignement s’il le faut,

que soit mise sur pied une association deséducateurs qui entretiennent cette mêmepréoccupation pour encourager la circulation de ladocumentation pertinente, l’échange d’informationsstimulantes et le partage du résultat desexpérimentations,

que des programmes de perfectionnement,directement axés sur les besoins du milieu, soientofferts aux équipes locales d’enseignants,

que la participation des enseignants à des colloquesou à des congrès soit encouragée lors de journéespédagogiques désignées à cet effet.

Au plan de la qualité de la formation professionnelle

5. Pour faciliter une bonne préparation personnelle àla vie sociale et famili?le,

pour préparer adéquatement les élèves à l’exercic9.d’une fonction de travail qui les intéresse au sortir del’école, et donner la possibilité de l’enrichirultérieurement,

pour dissocier la qualification professionnelle de lacertification des études secondaires,

pour motiver les élèves à poursuivre plus avant leursétudes,

pour valoriser la formation p~ofessionnelle auprès desélèveS,

pour permettre à chaque élève de pouvoir quitter l’écoleavec un diplôme de fin d’études secondaires du niveauV,

le Conseil recommande

que les élèves du çours secondaJre appliqué soientinscrits dans le processus régulier de la formationprofessionnelle continue après.des cours deformatiôn préparatoire à l’emploi, comme le suggèrelê projet de politique de la formation professionnelledes jeunes,

que les contenus de formation des unitéscumulatives en formation professionnelle soient dedurée variable compte tenu des exigences desfonctioné de travai.l et de la complexité des tâches etque les élèves bénéficient du temps voulu, pour lesmaîtriser selon leur rythme,

que l’accès ~ des profils plus nombreux ou rendusnon discriminatoires soit facilité,

que les unités cumulatives acquises en formationprofessionnelle servent pour la qualification de laformation professionnelle indépendamment desmatières théoriques de la formation générale,

que les unités ou crédits acquis en formationgénérale répondent de standards précis et serventuniquement à la certificàtion des’étud~sseçondaires, ,

que le cours secondaire appliqué prévoie l’atteintedu niveau de secondaire V pour donner le tempsaux élèves de parfaire ‘ur foi’mation et de progressersuffisamment en formation professionnelle,

que la nouvelle forme de certification des étudessecondaires envisagée au M.E.Q. prévoie descritères adaptables qui tiendraient compte desdifférents types de cours suivis entre autres, par lesélèves du cours secondaire appliqué, et qué lecertificat fasse la mention de tous les,apprentissages réussis afin d’être valide etsignificatif,

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Au plan de la valorisation de la formationprofessionnelle

6. Pour améliorer la qualité de la formationprofessionnelle et mieux en faire la promotion,

pour susciter un engagement plus poussé desresponsables du monde du travail et une connaissanceplus adéquate du monde du travail par l’école!

pour mieux assister l’élève dans la précision graduelleet la concrétisation de son cheminement tout au longde sa formation professionnelle,

pour permettre de meilleurs débouchés aux élèves quiquittent le système scolaire,

le Conseil recommande

que des mécanismes officiels de collaboration avecl’industrie, le commerce ou le monde des affairess’implantent, tels les comités de liaison écoles-industries, et que des ressources spécifiques soientmises au service de l’école pour les assurer,

que l’information scolaire, professionnelle,économique et syndicale soit généralisée,

que l’organisation des stages pratiques dans lemonde du travail reçoive plus d’attention,

que du personnel approprié soit prévu dans lesécoles pour assister les élèves dans leurs démarchesde recherche d’emploi,

que soient encouragées des initiatives localescomme des expositions publiques de travauxd’élèves, des visites d’ateliers pour les employeurs,des visites industrielles pour les élèves, desdiplômes-maison pour les élèves qui se sontdistingués par des aspects personnels ouprofessionnels particuliers.

Pour résumer, il faut redire d’abord que ces élèves sontdifférents, qu’ils se démarquent par rapport au secteurrégulier de l’école et qu’il est illusoire de vouloirpoursuivre avec eux un objectif constant derécupération pédagogique selon le modèle régulier. Cesélèves requièrent en conséquence une organisation etun système autres qui visent à les mener au boutd’eux-mêmes avec le maximum de chances possiblesde réussir quelque chose.

Or le système de l’enseignement professionnel offreune certaine garantie à cet égard. Sans faire dedifférence au plan des apprentissages possibles,l’enseignement professionnel peut permettre lesauvetagê de ces élèves au moyen d’un encadrementplus humain, d’un support pédagogique adéquat etsurtout en favorisant chez ses enseignants des attitudesplus éducatives dans la transmission desconnaissances.

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1. La Commission a visité, en 1978-l 979, les Commissions scolairesrégionales du Bas-Saint-Laurent, de la Mauricie et du Lac-Saint-Jean; en1979-1980, les Commissions scolaires rêgicnates de l’Qutacuais, Chaudiéreet Carignan.

2. Voir le document-synthèse de Michète VANIER-ALFIRED, L’enseignementsecondaire professionnel court, Direction de ta recherche, Conseilsupérieur de l’éducation, décembre 1979, 42 P, et annexes.

3. Pour une description détaillée, voir MINlST~RE DE L’ÉDUCATION, Annuairede l’enseignement secondaire. Cahier 02, Cours de formationprofessionnelle, 1977-1979, Ouébeo 1977,299 p. Voir égalementCONSEIL SUPÉRIEUR DE L’ÉDUCATION, COMMISSION DEL’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE, L’instauration éventuelle d’unSecondaire VI, Ouébec 1979,31 p. La Commission propose dans cedocument un réaménagement substantiel de l’école secondaire dans lesens d’un décloisonnement de l’enseignement professionnel,

4. ClIentèle scolaire des organismes d’enseignement. Statistiques del’enseignement 1976-1977, M.E.O., 1979, pp. 86 et 98.

5. Voir VANIER-ALFRED, Op. cit., p’ 25.6. Voir VANIER-ALFRED, Op. cil,, pp. 19-21.7. ibId., p. 20. Voir aussi à l’annexe I une description empirique des

caractéristiques positives et négatives des élèves du protessionnel court deta C.E.C.M.

8. Voir VANIER-ALFRED, Op. cit., pp. 19-21.9. Marc AUDET, Relance 1978, Ministère de l’Educaticn, janvier 1979. p’ 147,

Taux de chômage chez les diplômés du professionnel long. 15,9%; chez tesdiplômés du professionnel collégial, 9.6%.

10. Voir à l’annexe Il une description sommaire de ces éludes etexpérimentations.

Il. Voir l’annexe III.12. Cette politique est actuellement en cours d’élaboration: voir La formation

professionnelle au Ouébec, Document de consultation, M,E,O,, 15 février1980, 104 p.

13. Profil d’apprentissage et enseignement personnalisé d’après ,loseph E.Hill, texte de Scholer, Hill, Nunney. Lamy, Lamontagne, Document de travail,M.E.O., S.G.M.E., août 1974. 139 p’

14. C.S.R. de Chambly, Cadre général de l’individualisation del’enseignement professionnel. Problématique du diagnostic des élèvespar Lucie Trépanier, Info-recherche. no 37, novembre 1979.30 p’

15, La formation professionnelle au Québec, Document de consultation,M.E.O., 15 février 1980, 104 p’ Les propositions énoncées ici visent àaméliorer à brève échéance la situation, sans préjuger de la discussion plusglobale de la lormation professionnelle. En effet, il est possible de tirer de ceprojet de politique des éléments qui apparaissent plus immédiatementimportants pour les jeunes dont il s’agit ici.

16. Voir à l’annexe IV le tableau d’une hypothèse d’organisation de cesmodalités,

17. L’École québécoise. Énoncé de politique et plan d’action, MEa., 1979,p’ 149, article 13.0.4.

18. La formation professionnelle au Québec. Document de consultation,M.E.O., 15février 1980, pp. 20-21.

19.11 s’agit du cloisonnement des études, de I’crientaticn prématurée des élèveset de I’insuflisance de la préparation pédagogique des maîtres.

Annexe I

Description empirique des élèves du professionnelcourt

Mme Marie-Thérèse Miller, dans le cadre de l’élude qu’elle a réaliséepour e compte de la C.E.C.M., décrit ainsi les caractéristiques desélèves du professionnel court:

<‘L es caractéristiques positives

Les in formateurs disent que ces enfants ont une intelligence pratique,intuitive, concrète; ce ne sont pas des déficients mentaux ou desdébiles. lis sont capables d’analogie, de transferts, Ils ont des habilitésmanuelles surprenantes. Quand pn a réussi à désamorcer leuragressivité et quand ils font confiance à quelqu’un, ils sont attachants,chaleureux, sympathiques, honnêtes envers eux-mêmes et les autres;ils communiquent facilement leurs sentiments; ils sont dévoués etdisponibles. Ils manifestent également beaucoup d’initiative et dedébrouillardise quand le sujet les intéresse, En contrepartie, ils exigentbeaucoup d’attention et d’affection, Ils ont un grand besoin de sécurité,d’être encadrés, de s’identifier à quelqu’un de stable et d’être valorisés»,

«L es caractéristiques négatives

Leur principal problème en est un de motivation et d’intérêt pourl’école, Ce sont des enfants difficiles à rejoindre à cause de blocagesaffectifs et sociaux, Ils sont inadaptés, instables, débalancés,académiquement faibles. Plusieurs sont agressifs, impolis, brusques,bruyants, journaliers; ils ont de la difficulté à se concentrer plus de 10à 12 minutes sur un même sujet. Plusieurs ont des problèmes avec ladrogue, l’alcoo4 les tribunaux (vols qualifiés, prostitution, délinquance),Plus de la moitié ont des problêmes familiaux et, rêgle générale, ils nesont pas en forme physiquement et ils n’ont pas une vie équilibréaEnfin, ils font preuve d’un absentéisme que l’on peut qualifier dechronique»1.

Notes

1. Marie-Thérèse MILLER, Etude surie professionnel court, Phase I, C.E.C,M.,Service des projets éducatifs, mars 1979, pp. 43 et 44.

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Annexe II

Etudes et expérimentations sur le professionnel court

Parmi les travaux les plus significatifs, mentionnons la réflexionamorcée au Conseil scolaire de 111e de Monlréal’, à la Commissiondes écoles catholiques de Montréal2, à la Commission scolairerégionale de Chambly3, à la Commission scolaire Blainvîlle-DeuxMontagnes4, à la Commission scolaire de l’Outaouais5 et à laCommission scolaire des Laurentides6...

La Commission scolaire régionale du Lac-Saint-Jean7 pour sa part aété l’hôte d’un colloque provincial sur le professionnel court en mai1979, organisé par une équipe d’enseignants d’Alma.

Les coordonnateurs de l’enseignement professionnel descommissions scolaires de la région administrative no 3 ont procédé àun sondage pour préparer un mémoire destiné à la Commission del’enseignement secondaire du Conseil supérieur de l’éducation8.

Le ministère de l’Education, de son côté, a commandé une recherched’envergure à l’l.N,R.S.-Èducation qui portera sur le cheminementscolaire des élèves qu’on y retrouve9. Cette recherche devrait nousdonner des renseignements précieux car en retraçant lecheminement scolaire des adolescents du professionnel court, il serapossible d’identifier les phénomènes, les situations et les facteurs quil’ont handicapé ou supporté. En effet, il semble qu’une bonne partiedes élèves du professionnel court n’y serait pas si l’on avait dépistéadéquatement les problèmes qui affectaient les enfants & si on avaitpu leur apporter un correctif au moment propice.

industrie ou dans un petit commerce avec le concours, bénévolesouvent, d’employeurs qu’on a convaincus de faire oeuvre utile à lasociété.

Ailleurs encore, une articulation co~1érente de stages en industrie ouen commerce forme l’occasion concrète d’exercer des habiletés et dedévelopper des attitudes face au monde du travail.

En beaucoup d’endroits, devant le trop jeune âge des élèves à la finde leur secondaire IV, ou encore devant leur besoin d’une plusgrande formation, on permet qu’ils fassent l’équivalent d’une autreannée en atelier avec les élèves du professionnel long sans lesastreindre aux cours académiques obligatoires. Celte dérogation auxrèglements assure, hors de tout doute, le sauvetage dont plusieurs deces élèves ont besoin.

La Commission de l’enseignement secondaire du Conseil supérieurde l’éducation, quant à elle, y est sensibilisée depuis trois ans et c’està l’occasion de l’étude des hypothèses du Livre vert del’enseignement primaire et secondaire qu’elle a commencé àdévelopper certaines orientations rappelées plus haut dans ladeuxième partie’0.

Diverses expériences, issues souvent des réflexions amorcéesauparavant, sont tentées dans plusieurs milieux.

Au Conseil scolaire de 111e de Montréal et à la C.E.C.M., on a proposétout simplement l’abolition du professionnel court et sonremplacement par des mesures différentes.

À Aima, c’est tcute une équipe d’éducateurs très dévoués qui a prisen charge la formation complète de ces élèves en tenant compte detoutes les dimensions humaines, sociales, académiques et techniquesde façon à former un tout éducatif pour les rendre le plus autonomespossible.

À la C.E.C.Q., on a regroupé dans deux écoles de la ville tous lesélèves du professionnel court et on tente de les revaloriser endéveloppant chez eux le sentiment d’appartenance et la fierté de leursréalisations.

À Jonquière, deux enseignants sont affectés à temps plein à unetâche de récupération scolaire en langue maternelle et enmathématiques de manière à aider les élèves plus faibles à réussirles cours obligatoires.

À Victoriaville, on tente un enseignement par modules, micro-gradué,où l’élève est amené à voir ses progrès sur une échelle dedéveloppement qu’il a accepté de gravir.

j, Conseil scolaire de 111e de Montréal, Rapport du Comité de coordinationde l’enseignement professionnel sur l’éducation technologique,Mantréal, 1978.35 p.

2. Marie-Thérèse MILLE, Étude surie professionnel court, Phase I,C.E.C.M.. Service des projets éducatifs, mars 1979.78 p. et annexes.

3, C.S.R. de Chanbly, Cadre général de l’individualisation de l’enseignementprofessionnel, problématique du diagnostic des éiéves, mb-rechercheno 37, navembre 1979,30 p.

4. C.S.R. Blainvibe-Deux-Montagnês, Dossier secondaire court, iuin 1978, 95 p.

5. C.S.R. de routacuais, Secondaire court, enseignement professionnel,Direction des services à l’enseignement, HulI, 1976, 25 p.

6. C.S. des Laurentides, Document de travail sur l’enseignementprofessionnel court, 1977. 80 p.

7. Centre de vie communautaire du Lac-Saint-Jean, Pavillon Wilbrod-Dutcur,Secondaire professionnel court, AIma, 1979. 13 p’ et C.S.R. du Lac-StJean, Rapport du colloque provincial sur l’enseignement professionnelcourt, AIma, 1979,38 p,

8. Comité régional de l’organisation de l’enseignement secondaire professionnel.Situation du professionnel court, région 03, décembre 1979.

9. Marcelle HAROY-ROCH, Caractéristiques des étudiants du professionnelcourt à partir de l’analyse de leur cheminement scolaire. Prciet derecherche. I.N.R.S. — Education. septembre 1979.

10. COMMISSION DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE, L’éducation à l’écolesecondaire, rapport présenté au Conseil supérieur de l’éducation, en vue durapport 1977-1978 sur l’état et les besoins de l’éducation, juin 1978, pp. 15à 18.Ailleurs, pour les élèves de la dernière année, on a instauré un mi-

temps pédagogique et un mi-temps formation pratique dans une

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Annexe III

Le professionnel court:du Livre vert à L’École québécoise

Déjà, le Livre vert de l’enseignement primaire et secondairesoumetlait des orienlations propres à mieux répondre auxcaractéristiques et aux besoins des adolescents. Trois orientationsmajeures, en parliculier, étaient mises de l’avant dans notre domaine‘de préoccupation.

L’école secondaire doit:

LV 3.46

• poursuivre le développement individuel des élèves aux plansintellectue~ affectif, physique, socia4 moral et religieux et leurpermettre d’amorcer l’orientation de leur vie;

• poursuivre de façon prioritaire les objectifs de formation générale;

• fournir à l’adolescent le soutien et l’encadrement dont il abesoin,’

Puis, dans le concret de. l’organisation scolaire, ces orientations setraduisaient ainsi pour le professionnel court:

LV 3.54

• l’accès au professionnel court, qui a lieu présentement dès lesecondaire. III, serait reporté d’un an et permettrait à tous depoursuivre une formation générale durant les trois ans du premiercycle,-

LV 3.54• l’année dite d’exploration qui se fait présentement en secondaireIl serait reportée en seconda ire III;• les programmes du professionnel court sont d’une durée variablepuisqu’ils préparent à des fonctions de travail plus ou moinscomplexes;• l’élève qui quitterait à la fin du seconda ire IV aurait acquis lesconnaissances de base qui lui assureraient une initiationsuffisammenf générale dans un secteur donné,2

Ces modifications, apparemment mineures, ont toutefois soulevéplusieurs protestations, Le fait surtout de retarder le débul des optionsprofessionnelles a fait craindre un abandon scolaire plus élevé desélèves que plus rien ne motiverait à demeurer à l’école,

À cetle occasion, dans son Avis sur le Livre vert de l’enseignementprimaire et secondaire, le Conseil supérieur de l’éducation réagissaitaussi à cette proposition de réaménagement du professionnel court.Voici ce qu’il disait:

115«Il ne suffit pas, comme le propose le Livre vert, de retarder d’un an le«professionnel court» pour répondre aux besoins de 10% à 15%d’élèves sans doute bien peu motivés à la suite de nombreux échecsaccumulés depuis le début du primaire.C’est l’orientation même de ce cours qu’il faut changer. Il faut en effetdéplorer que ces élèves se voient proposer l’acquisition d’habiletésélémentaires que l’expérience du travail leur permettra d’acquérir entrès peu de temps, alors quVs ont d’autres besoins: parfaire desapprentissages de base non encore maitrisés, recevoir de

l’information sur des sujets quVs auront intérêt à connaître dès qu’ilsentreront sur le marché du travai4 qu’il s’agisse d’initiation àl’économie, à la vie syndicale, à la protéction de l’en vironnement, à asécurité industrieile, etc.S’il semble difficile d’abolir immédiatement ce secteur, il faut du moinsen réviser sans délai le programme afin de l’orienter vers des objectifsde formation fondamentale, même en recourant davantage à desenseignements plus concrets et plus pratiques. Par ailleurs, laclientèle ici devra être identifiée de façon rationnelle et rédufie auminimum et des efforts particuliers seront consentis à l’encadrementdes élèves, Il ne faut pas craindre une remise en cause de lapédagogie et même un éclatement du cadre traditionnel. Dessubventions pourraient être consenties aux entreprises quiaccueilleraient de jeunes apprentis en leur permettant de se rendre àl’école un jour ou deux par semaine. Le mi-temps scolaire et le mi-temps de stages en divers milieux constitue une formule àexpérimenter pour des élèves qui ont souvent perdu tout intérêt auxmatières académiques. Tant pour ceux-là que pour un grand nombred’autres qui n’éprouvent plus d’attirance à l’égard de connaissancesle moindrement abstraites, se pose le défi d’une créativitépédagogique entêtée et audacieuse. Seront réintégrés aux coursréguliers ceux qui en démontreront la capacité’~3

Tenant compte de ces diverses réactions, L’Ecole québécoise.Enoncé de politique et plan d’action revient avec une proposition~’plus réaliste et plus ouverte semble-t-il4:

EQ 13.8.4«Un enseignement professionnel «court», adapté aux élèves qui ontdes aptitudes pour les apprentissages concrets et qui désirent trouverdu travail après la 4e année, sera organisé. Pour ces élèves, l’écoleseconda ire doit conserver ses objectifs fondamentaux de formationgénérale, en adaptant, selon leurs besoins particuliers, le régimepédagogique, le contenu des programmes et la méthodologied’enseignement.

EQ 13.81Le cours professionnel «court>’ serait d’une durée de 4 ans, avecpossibilité de prolongation offerte par l’école secondaire ou par lesservices de l’éducation des adultes. L’organisation d’un telenseignement devrait permettre à l’étudiant s’il le désire, et selon sesaptitudes, de poursuivre sa formation générale et professionnelle.

Cet enseignement professionnel n’as pas comme objectif lacorrection des troubles d’apprentissage ou de comportement. Ilassure plutôt l’acquisition d’une formation générale par le concret etla prépara fion immédiate de l’exercice des fonctions de travail.»

«L es changements proposés dans le présent PLAN D’ACTION ferontl’objet d’un examen attentif lors de l’élaboration de la politique deformation professionnelle. Entre autres, on examinera les possibilitéssuivantes:

1. Le Livre vert de l’enseignement primaire et secondaire au Québec,M.E.O., 1977, p. 63.

2. ibidem, pp. 65-66.

3. Avis du consen supérieur de l’éducation au ministre de i’Education surle Livre vert de l’enseignement primaire et secondaire, C.S.E., juin 1978,pp. 20-22.

4. L’Ecoie québécoise. Enoncé de politique et pian d’action, MEC., 1979,p. 149.

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18

• faciliter l’intégration au marché du travail des étudiants qui quittentle système scolaire sans préparation professionnelle suffisante;• examiner la pertinence de définir la formation professionnelleautrement que par référence au degré de scolarisation: programmesprofessionnels de durée variable, distinction entre la certification desétudes et la qualification professionnelle;• évaluer les moyens à parfaire ou à mettre en place pour améliorerla compétence professionnelle des Québécois et pour favoriser leurintégration au marché du travail: une information scolaire etprofessionnelle et une orientation professionnelle mieux adaptées desprogrammes plus adéquats, une pédagogie de meilleure qualité desmaitres mieux préparés etc.;• examiner tes possibilités de reconnaitre les acquis de laspécialisation professionnelle pour accéder à un niveau supéneur deformation,,

Annexe IV

Le cours secondaire appliqué

Degrés

formation générate adaptée 7 1iniliation et exptoralion techniques 3 1

III formation générale adaptée 5 10formation prof essionnelte 5 10

y formation générale adaptée 3 10formation protessionnelte 7 10

V tormaton généra e adaptée si nécessairetormaton protessionne e 10 10

Remarques:

1) La Fraction tait référence à un contexte de 10 blocs de 3 cours parsemaine pour horaire du secondaire (30 périodes par semaine) etveut montrer des proportions possibtes;

2) le cours secondaire app:iqué s adresse aux étèves qui ont déjàpassé deux ans au secondaire sans succès (après des classespréparatoires au secondaire d’appoint ou d’accueit et un sec, I) ouqui ont déjà 14 ou 15 ans en sec. Il:

3) tes cours de formation protess onnelte sont tes mêmes que ceuxsuivis par les autres élèves saut que teur progression dans tesdivers modutes respectera leur rythme d’apprentisage;

4) it est nécessaire de taire la disi nction entre ta certification desétudes et ta quatiticat on protessionnelte si on veut que ces étèvespuissent accéder à un n veau supérieur de tormationprotessionnetle.

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CONSEIL SUPÉRIEUR DE L’ÉDUCATION1979-1980

Président Michel CHOKRON Marcel PEPINJean-Marie BEAUCHEMIN Professeur à l’École des Hautes Conseiller spécial à la

études commerciales, Confédération des syndicatsMontréal nationaux et président de la

Vice-président Confédération mondiale duN. Gaétan DAOUST travail,

Professeur à l’Université de MontréalMontréal,

Membres Eastman Jean PROULXProfesseur au Collège Ahuntsic,

Hélène PELLETIER- PauI-Èmile GINGRAS MontréaIBAILLARGEON Directeur du service d’étude et deJournaliste et écrivain, recherche du Centre d’animation, Jeannine SAVOIEMontréal de développement et de Professeur à l’Université du

recherche en éducation, Québec à Trois-Rivières,Alexandre B EAULIEU Montréal Trois-RivièresPrésident de la Firme AlexandreBeaulieu Inc., Olivier HUDON Marcel TRAHANCharlesbourg Conseiller en développement, Juge au Tribunal de la Jeunesse

Sainte-Foy MontréalLucille BÉRUBÉ -

Secrétaire générale de la John C.T. JOHNSONFédération des comités de Enseignant à la Commission Membres d’officeparents de la Province de scolaire régionale ChâteauguayQuébec Inc., Valley, Garth Elliott BULMERJonquière Dewittville Président du Comité protestant

Guy BOULIZON Peter KRAUSE Paul TREMBLAYProfesseur à l’Université de Directeur du personnel de la Président du Comité catholiqueMontréal, Commission scolaire Lakeshore,Outremont Pointe-Claire

Membres adjointsLinus CASSIDY Jacques LEMAIREDirecteur général adjoint de la Étudiant à l’Université du Québec Jacques GIRARDCommission scolaire à Montréal, Sous-ministre de l’ÉducationBaldwin-Cartier, DrummondvilleMontréal Richard BROSSEAU

Jacques MATHIEU Sous-ministre associé de foiMax CHANCY Conseiller en administration, catholiqueProfesseur au Collège SilleryÉdouard-Montpetit, Ernest F. SPILLERLongueuil Monique VÉZINA-PARENT Sous-ministre associé de foi

Présidente des Organismes protestanteHélène CHÉNIER familiaux associés du Québec,Directrice de l’École RimouskiÉmile-Nelligan à la CECM, Secrétaires conjointsMontréal

Raymond PARÉN.

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Réalisé par la Direction des communications du Conseil supérieur de l’éducation 50-213