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1 Un début de progression grammaticale en classe de 6 ème Ces leçons de grammaire ont été réalisées par Madame Anne GUERPILLON, agrégée de Lettres Modernes, pour ses élèves de 6 ème du Collège Mignet à Aix- en-Provence (13) L’inscription dans une progression grammaticale Le travail proposé ici s’inscrit dans une progression grammaticale annuelle construite sur le principe suivant : observer les mécanismes de la phrase dans son ensemble d’abord puis analyser progressivement chacun des groupes-constituants de la phrase pour enfin observer ce qui se passe à l’intérieur de ces groupes et essentiellement en classe de 6 ème ce qui se passe à l’intérieur d’un groupe nominal. Il s’agit de proposer aux élèves un véritable « parcours grammatical », la ligne d’arrivée se situant en fin d’année. On peut choisir la métaphore du zoom photographique ou la métaphore cinématographique du passage du plan d’ensemble au plan rapproché ou gros plan pour expliquer aux élèves la démarche retenue pour l’étude de la grammaire tout au long de l’année. Il est important que les élèves comprennent et maîtrisent le principe retenu pour cette progression annuelle afin d’ « acquérir une conscience des faits de langue » (B.O. spécial n°6 du 28 août 2008, p.1).On réutilisera ainsi de façon régulière les métaphores retenues en début de progression, celle du parcours et celle du zoom par exemple, pour inviter les élèves à se demander en particulier au moment d’aborder les grands virages de ce parcours: où en sommes-nous de notre parcours? Sur quel objet notre zoom est-il réglé ? Sur quel nouvel objet peut-on désormais le régler ? La phrase ? Les groupes de la phrase ? Les groupes compléments ? Les compléments essentiels ? Les compléments non essentiels ? Les groupes nominaux? La constitution des corpus Dans la constitution des différents corpus qui serviront d’appui à la progression, il a été ici décidé de ne pas chercher à simplifier à l’excès les phrases d’observation de manière à rester le plus près possible des situations réelles de lecture et d’écriture auxquelles les élèves sont confrontés. C’est ainsi que les corpus contiennent par exemple des phrases simples mais aussi des phrases complexes même si le programme de 6 ème ne prévoit qu’une « initiation » (B.O., p. 4) à la phrase complexe. Sans entrer en classe de 6 ème dans le détail de l’identification et du fonctionnement des différentes propositions subordonnées, il est toutefois nécessaire que la proposition subordonnée soit repérée à l’aide d’1 ou 2 critères simplifiés dans le cadre de l’étude des groupes qui constituent une phrase. Il s’agit ici de mettre en place dès la 6 ème ce qui permettra ensuite d’identifier le proposition subordonnée complétive comme constituant un Groupe Complément essentiel, la proposition subordonnée circonstancielle comme constituan t un groupe complément non essentiel et la proposition subordonnée relative comme appartenant le plus souvent à un Groupe nominal. On essaie ainsi de concilier le respect des programmes par niveau tout en préparant la continuité des apprentissages grammaticaux et des méthodes d’apprentissage d’un niveau à l’autre. Les notions du programme construites dans le travail présenté Seules les premières leçons de grammaire de la phrase sont présentées ici : une leçon initiale qui permet de mettre en place quelques prérequis au bon déroulement du parcours. Cette leçon ne propose ni d’approfondir les notions grammaticales qui seront évoquées, ni d’apporter une connaissance maîtrisée des outils grammaticaux qui seront utilisés : il s’agit, par

Un début de progression grammaticale en classe de 6 …lettres.ac-aix-marseille.fr/college/langue/grammaire6.pdf · proposer aux élèves un véritable « parcours grammatical »,

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Un début de progression grammaticale en classe de 6ème

Ces leçons de grammaire ont été réalisées par Madame Anne GUERPILLON, agrégée de Lettres Modernes, pour ses élèves de 6ème du Collège Mignet à Aix-en-Provence (13)

L’inscription dans une progression grammaticale

Le travail proposé ici s’inscrit dans une progression grammaticale annuelle construite sur le principe suivant : observer les mécanismes de la phrase dans son ensemble d’abord puis analyser progressivement chacun des groupes-constituants de la phrase pour enfin observer ce qui se passe à l’intérieur de ces groupes et essentiellement en classe de 6ème ce qui se passe à l’intérieur d’un groupe nominal. Il s’agit de proposer aux élèves un véritable « parcours grammatical », la ligne d’arrivée se situant en fin d’année. On peut choisir la métaphore du zoom photographique ou la métaphore cinématographique du passage du plan d’ensemble au plan rapproché ou gros plan pour expliquer aux élèves la démarche retenue pour l’étude de la grammaire tout au long de l’année. Il est important que les élèves comprennent et maîtrisent le principe retenu pour cette progression annuelle afin d’ « acquérir une conscience des faits de langue » (B.O. spécial n°6 du 28 août 2008, p.1).On réutilisera ainsi de façon régulière les métaphores retenues en début de progression, celle du parcours et celle du zoom par exemple, pour inviter les élèves à se demander en particulier au moment d’aborder les grands virages de ce parcours: où en sommes-nous de notre parcours? Sur quel objet notre zoom est-il réglé ? Sur quel nouvel objet peut-on désormais le régler ? La phrase ? Les groupes de la phrase ? Les groupes compléments ? Les compléments essentiels ? Les compléments non essentiels ? Les groupes nominaux?

La constitution des corpus

Dans la constitution des différents corpus qui serviront d’appui à la progression, il a été ici décidé de ne pas chercher à simplifier à l’excès les phrases d’observation de manière à rester le plus près possible des situations réelles de lecture et d’écriture auxquelles les élèves sont confrontés. C’est ainsi que les corpus contiennent par exemple des phrases simples mais aussi des phrases complexes même si le programme de 6ème ne prévoit qu’une « initiation » (B.O., p. 4) à la phrase complexe. Sans entrer en classe de 6ème dans le détail de l’identification et du fonctionnement des différentes propositions subordonnées, il est toutefois nécessaire que la proposition subordonnée soit repérée à l’aide d’1 ou 2 critères simplifiés dans le cadre de l’étude des groupes qui constituent une phrase. Il s’agit ici de mettre en place dès la 6ème ce qui permettra ensuite d’identifier le proposition subordonnée complétive comme constituant un Groupe Complément essentiel, la proposition subordonnée circonstancielle comme constituant un groupe complément non essentiel et la proposition subordonnée relative comme appartenant le plus souvent à un Groupe nominal. On essaie ainsi de concilier le respect des programmes par niveau tout en préparant la continuité des apprentissages grammaticaux et des méthodes d’apprentissage d’un niveau à l’autre.

Les notions du programme construites dans le travail présenté

Seules les premières leçons de grammaire de la phrase sont présentées ici :

� une leçon initiale qui permet de mettre en place quelques prérequis au bon déroulement du parcours. Cette leçon ne propose ni d’approfondir les notions grammaticales qui seront évoquées, ni d’apporter une connaissance maîtrisée des outils grammaticaux qui seront utilisés : il s’agit, par

2

l’observation d’un corpus de phrases fabriqué de manière à contenir tous les faits grammaticaux dont nous avons ou aurons besoin, d’amener les élèves sur la ligne d’arrivée de manière à les mettre en situation de prendre le départ.

� Les groupes dans la phrase verbale : comment les délimiter ? (leçon 2)

� La fonction des groupes dans la phrase verbale :

- le groupe sujet (leçon 3)

- le ou les groupes compléments (leçon 4)

- les pronoms personnels et leurs fonctions » (B.O. p.5) : la pronominalisation étant un critère essentiel pour la délimitation des groupes et pour la différenciation entre complément essentiel et non essentiel, un temps particulier doit être réservé aux pronoms dans ce début de progression.

- les compléments non essentiels (C.N.E) (pistes pour leçon 5)

- les compléments essentiels (C.E) (pistes pour leçon 6)

Des notions en construction

Au cours de ces différentes leçons, nous serons amenés à aborder d’autres notions grammaticales au programme de la classe de 6ème qui se construiront et se complexifieront « au fur et à mesure que la connaissance du verbe sera approfondie » (B.O. p. 4) comme celles concernant

� « l’initiation à la phrase complexe » (B.O. p. 4) : cette notion sera évoquée dès la leçon initiale pour apprendre à identifier le verbe noyau principal et à le différencier des verbes noyaux secondaires contenus dans des propositions subordonnées.

� « les classes de mots » (B.O. p. 4), par exemple

- le verbe : 1ère approche dans la leçon initiale : verbe conjugué/non conjugué // temps simple/ temps composé // verbe noyau principal/verbe noyau secondaire // accord G.S. + verbe dans la leçon sur le Groupe sujet)

- le nom et ses déterminants : dès la leçon sur le G.S., les élèves observent très vite,de manière intuitive, que le G.S. est le plus souvent un groupe nominal. Il serait alors artificiel de ne pas vouloir les entendre sous le seul prétexte que la nature des groupes n’est pas l’objet de notre début de progression. Il convient alors d’aborder les déterminants et les noms noyaux des Groupes sujets. Ces notions seront travaillées de manière plus approfondie lorsque nous aborderons la leçon sur le Groupe Nominal en fin de parcours et en gros plan.

� la phrase affirmative/ la phrase négative : pour entourer le verbe noyau principal, nous aurons besoin de faire observer le fonctionnement de la négation à 2 éléments en français de manière à entourer les éléments de la négation avec le verbe noyau principal.

L’inscription du travail dans les séquences

Quelques entrées du programme d’orthographe ou de l’étude du lexique pourront avec bénéfice être menées en parallèle avec la leçon de grammaire : l’accord sujet/verbe, les accords dans le groupe nominal en même temps que la leçon sur le G.N., l’accord sujet/attribut en même temps que l’étude des compléments essentiels, les reprises et substituts du nom en parallèle avec la pronominalisation des groupes ... (B.O. p. 5)

3

Les leçons de grammaire qui suivent se déroulent au long de plusieurs séquences consacrées au conte merveilleux de la construction d’un modèle à la parodie de celui-ci. C’est pourquoi les corpus de phrases s’appuient sur un groupement de différents contes étudiés pour dégager les caractéristiques conventionnelles de la situation initiale d’un conte merveilleux (annexe 1) ou sur des contes étudiés en lecture d’oeuvre intégrale, Les trois plumes de Grimm (édition Folio junior), pour construire la notion de modèle, Sept contes de M. Tournier (édition Folio junior) et un groupement de contes parodiques (Dahl, Friot...) pour analyser les procédés de la parodie et de déconstruction du modèle).

Il convient de rappeler que les leçons de grammaire « peuvent n’être pas étroitement articulées aux autres composantes de l’enseignement du français » (B.O. p.1). De multiples liens peuvent néanmoins s’établir entre les leçons sur les groupes dans la phrase proposées ici et les séquences sur le conte. C’est ainsi par exemple que l’approche du schéma actanciel dans le conte ou plus simplement la construction d’une typologie des personnages du conte ou une analyse des forces en présence peuvent aisément se nourrir des apports de l’analyse grammaticale sur les groupes dans la phrase menée en parallèle.

Matériel pour la grammaire : Des codes couleurs étant utilisés tout au long des séances de grammaire,

il est indispensable que les élèves disposent pour chacun des cours d’un ou de plusieurs stylos qui

leur permettent d’écrire en rouge, en noir, en vert et en bleu. Une règle est également nécessaire.

Annexe1

La situation initiale / corpus de textes

Texte 1 : Le Petit Poucet

Il était une fois un Bûcheron et une Bûcheronne, qui avaient sept enfants, tous Garçons. ( ... )

Ils étaient fort pauvres, et leurs sept enfants les incommodaient beaucoup, parce qu’aucun d’eux ne pouvait encore gagner sa vie. Ce qui les chagrinait encore, c’est que le plus jeune était fort délicat, et ne disait mot, prenant pour bêtise ce qui était une marque de bonté dans son esprit. Il était fort petit, et quand il vint au monde, il n’était guère plus gros que le pouce, ce qui fit que l’on l’appela le Petit Poucet.

Ce pauvre enfant était le souffre-douleur de la maison, et on lui donnait toujours le tort. Cependant il était le plus fin, et le plus avisé de tous ses frères, et s’il parlait peu, il écoutait beaucoup.

Il vint une année très fâcheuse et la famine fut si grande, que ces pauvres gens résolurent de se défaire de leurs enfants.

Un soir que ces enfants étaient couchés, et que le Bûcheron était auprès du feu avec sa femme, il lui dit, le coeur serré de douleur: « Tu vois bien que nous ne pouvons plus nourrir nos enfants: je ne saurais les voir mourir de faim devant mes yeux, et je suis résolu de les mener perdre demain au bois. ( ... ) —Ah! s’écria la Bûcheronne, pourrais-tu bien toi-même mener perdre tes enfants!» Cependant ayant considéré quelle douleur ce lui serait de les voir mourir de faim, elle y consentit, et alla se coucher en pleurant.

Le Petit Poucet ouït tout ce qu’ils dirent, car (...) il s’était glissé sous l’escabelle de son père pour les écouter sans être vu. Il alla se recoucher et ne dormit point le reste de la nuit, songeant à ce qu’il avait à faire.

Charles Perrault, Contes de ma Mère /‘Oye, 1697.

Texte 2 : Jeannot et Margot

A l’orée d’un grand bois habitait un pauvre bûcheron avec sa femme et ses deux enfants. Le petit garçon se nommait Jeannot, la petite fille Margot. Il avait peu de choses à se mettre sous la dent, et une fois qu’une grande disette s’était abattue sur le pays, il ne put pas même se procurer le pain quotidien. Un soir qu’il se tracassait et que les soucis le faisaient se retourner dans son lit, il soupira et dit à sa femme:

« Q’allons-nous devenir? Comment pourrons-nous nourrir nos pauvres enfants? ( ... ) — J’ai une idée, homme, répondit la femme, demain, de bon matin nous conduirons les enfants d:ans le bois ( ... ), nous donnerons

4

encore un petit bout de pain à chacun, puis nous irons à l’ouvrage et nous les laisserons seuls. Ils ne retrouveront pas le chemin de la maison et nous en serons débarrassés. ( ... )

Les deux enfants avaient tellement faim qu’ils n’avaient pas pu s’endormir non plus et ils avaient entendu ce que la marâtre avait dit à leur père. Margot versa des larmes amères et dit à Jeannot: « Maintenant, c’en est fait de nous. - Chut, Margot, dit Jeannot, ne te tourmente pas, je nous tirerai bien d’affaire. »

Les frères Grimm, Contes, 1812.

Texte 3: L’orphelin

Dans un village de l’ouest de la grande presqu’île vivait un petit garçon qui n’avait plus ni mère ni père. Les gens du village, qui avaient le coeur dur, ne lui permettaient même pas d’entrer chez eux. Il était donc obligé de dormir avec les chiens dans le chenil bâti près d’une maison. ( ... ) Parfois on lui jetait un petit morceau de viande, comme aux chiens.

Autant que les adultes, les enfants du village étaient cruels avec lui. S’il se mêlait à leurs jeux, les enfants le jetaient à terre et le battaient. Et il restait faible, chétif et timide.

En grandissant, l’orphelin chercha naturellement la solitude, Une vieille femme, la seule habitante du village qui avait un peu pitié de lui, lui avait donné des conseils.

Un jour qu’il était seul, loin du village, il s’écria comme le lui avait conseillé la vieille femme: « Toi qui es fort, viens à mon secours! »

Ré et Philippe Soupault, Histoires merveilleuses de cinq continents, conte du Groënland, 1975.

Texte 4 : La reconnaissance

Isolé, pauvre, triste, un jeune paysan des montagnes décida qu’il devait changer de vie. Un voyageur, un jour, lui parla de la beauté de la fille d’un roi, et il pensa aussitôt que le mieux pour lui serait de l’épouser. Il se mit donc en route pour se rendre à la cour.

Après avoir marché pendant quelques jours, il arriva un matin dans un village qui était situé au bord d’un fleuve. Il vit sur la place des gens qui criaient, et gesticulaient. Il s’approcha pour voir quelle était la cause de cette excitation.

Ré et Philippe Soupault, Histoires merveilleuses de cinq continents, conte des Philippines, 1975.

Texte 5 : La cuiller sale

Binta l’orpheline vivait dans la maison paternelle où la deuxième femme de son père ne lui épargnait ni les grands travaux, ni les vexations, ni les cris, ni les coups.( ... )Binta allait chercher le bois mort, puisait l’eau, pilait le mil, lavait le linge et faisait la cuisine. ( ... )

Lasse, vraiment lasse à la fin de cette journée-là, Binta avait oublié parmi les nombreux ustensiles et calebasses qu’elle avait à récurer après chaque repas, de laver une petite cuiller en bois, une toute petite kôk Lorsque la femme de son père s’en aperçut, elle entra dans une colère terrible. Criant, hurlant, elle se mit à battre une fois de plus la petite fille. Fatiguée de la rouer de coups, elle lui dit:

— Tu iras laver cette cuiller à la Mer de Danyane.

Birago Diop, Nouveaux contes d’Amadou Koumba,1961.

5

Leçon initiale : la phrase

Corpus d’appui :

1 La jeune fille sursauta en voyant que

ce n’était pas son petit faon qui était

entré.

« Frérot et soeurette », Les frères

Grimm

2 Porte fermée pour cause de chagrin

d’amour.

« Pierrot ou les secrets de la nuit »,

Michel Tournier

3 Quand il vint au monde, il n’était

guère plus gros que le pouce.

« Le petit poucet », Charles Perrault

4 Quel bonheur pour toutes les trois ! « L’oiseau d’ourdi », Les frères

Grimm

5 Binta allait chercher le bois mort « La cuiller sale », Birago Diop

6 Isolé, pauvre, triste, un jeune paysan

des montagnes décida qu’il devait

changer de vie.

« La reconnaissance » Ré et

Philippe Soupault

7 Il se mit en route pour se rendre à la

cour.

« La reconnaissance » Ré et

Philippe Soupault

8 Il arriva dans un village qui était

situé au bord du fleuve.

« La reconnaissance » Ré et

Philippe Soupault

9 Le petit poucet. « Le petit poucet », Charles

(Perrault)

10 Quand elle s’aperçut que le prince

l’observait, la jeune fille rougit de

plus en plus.

« Fuseau, navette et aiguille », Les

frères Grimm

11 En grandissant, l’orphelin chercha

naturellement la solitude.

« L’orphelin », Ré et Philippe

Soupault

12 en avant la musique !

« Histoire d’un qui s’en alla pour

apprendre le tremblement », Les

frères Grimm

13 Il avait peu de choses à se mettre

sous la dent.

« Jeannot et Margot », Les frères

Grimm

14 Quel dommage !

« Histoire d’un qui s’en alla pour

apprendre le tremblement », Les

frères Grimm

15 Les trois plumes.

«Les trois plumes » Les frères

Grimm

6

Objectifs : mettre en place des savoirs dont l’élève aura besoin pour l’analyse

des constituants de la phrase verbale :

- savoir différencier une phrase nominale et une phrase verbale.

- savoir distinguer une phrase simple et une phrase complexe

- savoir identifier une phrase qui contient une proposition subordonnée.

- savoir repérer le verbe principal conjugué dans une phrase

1) Observation du corpus de phrases. (annexe1)

-Amener les élèves à constater la présence ou l’absence de verbe(s)

conjugués dans les phrases. Les phrases 7, 11, 13 peuvent servir d’appui

pour différencier un verbe conjugué d’un verbe qui ne l’est pas.

-Repérer et faire entourer au crayon de papier les verbes conjugués.

- Opérer un premier classement :

Il existe des phrases verbales et des phrases non verbales.

Phrases verbales Phrases non verbales

1, 3, 5, 6, 7, 8,10 , 11, 13 2, 4, 9, 12, 14, 15

2) Observation des phrases non verbales : (annexe2)

2 Porte fermée pour cause de

chagrin d’amour.

« Pierrot ou les secrets de la

nuit », Michel Tournier

4 Quel bonheur pour toutes les

trois !

« L’oiseau d’ourdi », Les frères

Grimm

9 Le petit poucet. « Le petit poucet », Charles

(Perrault)

12 en avant la musique !

« Histoire d’un qui s’en alla pour

apprendre le tremblement », Les

frères Grimm

14 Quel dommage !

« Histoire d’un qui s’en alla pour

apprendre le tremblement », Les

frères Grimm

15 Les trois plumes.

«Les trois plumes » Les frères

Grimm

7

Il s’agit de dégager les points communs entre les différentes phrases qui ne

contiennent pas de verbes conjugués .

- faire entourer en noir le mot le plus important, le noyau de ces phrases qui

ne contiennent pas de verbes conjugués. Il s’agit d’un nom. Les phrases non

verbales sont ainsi souvent des phrases nominales.

Les phrases non verbales sont souvent constituées autour d’un nom. Ce sont

le plus souvent des phrases nominales.

- faire trouver le point commun entre les phrases 4, 12, 14

On remarque qu’elles sont souvent de type exclamatif

- faire trouver le point commun entre les phrases 9 et 15

ou souvent utilisées dans un titre de conte.

Le sens des phrases non verbales est difficile à interpréter indépendamment

de la situation de communication dans laquelle elles sont produites et du

contexte dans lequel elles sont employées.

3) Observation des phrases verbales (annexe 3)

1 La jeune fille sursauta en

voyant que ce n’était pas

son petit faon qui était

entré.

« Frérot et soeurette »,

Les frères Grimm

3 Quand il vint au monde, il

n’était guère plus gros que

le pouce.

« Le petit poucet »,

Charles Perrault

5 Binta allait chercher le

bois mort

« La cuiller sale », Birago

Diop

6 Isolé, pauvre, triste, un

jeune paysan des

montagnes décida qu’il

devait changer de vie.

« La reconnaissance »

Ré et Philippe Soupault

7 Il se mit en route pour se

rendre à la cour.

« La reconnaissance » Ré

et Philippe Soupault

8 Il arriva dans un village

qui était situé au bord du

fleuve.

« La reconnaissance » Ré

et Philippe Soupault

10 Quand elle s’aperçut que

le prince l’observait, la

jeune fille rougit de plus

en plus.

« Fuseau, navette et

aiguille », Les frères

Grimm

8

11 En grandissant, l’orphelin

chercha naturellement la

solitude.

« L’orphelin », Ré et

Philippe Soupault

13 Il avait peu de choses à se

mettre sous la dent.

« Jeannot et Margot », Les

frères Grimm

- On a déjà constaté la présence dans ces phrases d’un ou de plusieurs

verbes conjugués, d’un ou de plusieurs noyaux verbaux.

- faire entourer le verbe conjugué dans les phrases qui ne contiennent qu’un

seul noyau verbal.

Une phrase qui contient un seul noyau verbal s’appelle une phrase simple.

Une phrase qui contient plusieurs noyaux verbaux s’appelle une phrase

complexe.

- faire classer les phrases verbales dans le tableau suivant :

phrase simple phrase complexe

5, 7, 11, 13 1, 3, 6, 8, 10

4) observation des phrases complexes (annexe 4)

1 La jeune fille sursauta en voyant que ce

n’était pas son petit faon qui était entré.

« Frérot et soeurette »,

Les frères Grimm

3 Quand il vint au monde, il n’était guère plus

gros que le pouce.

« Le petit poucet »,

Charles Perrault

6 Isolé, pauvre, triste, un jeune paysan des

montagnes décida qu’il devait changer de vie.

« La reconnaissance »

Ré et Philippe Soupault

8 Il arriva dans un village qui était situé au bord

du fleuve.

« La reconnaissance » Ré

et Philippe Soupault

10 Quand elle s’aperçut que le prince l’observait,

la jeune fille rougit de plus en plus.

« Fuseau, navette et

aiguille », Les frères

Grimm

Une phrase, quelle que soit sa longueur, ne contient qu’un seul noyau verbal

principal qui appartient à la proposition principale de la phrase.

Les autres noyaux verbaux sont secondaires : ils appartiennent aux

propositions secondaires de la phrase, à celles qui sont sous les ordres

(rappeler l’étymologie sub + ordo / sub ordine = sous l’ordre de ) de la

proposition principale.

9

On peut utiliser la métaphore de l’organisation hiérarchique du collège (un

principal et ses subordonnés) pour établir un parallélisme entre le

fonctionnement d’un collège et celui d’une phrase.

- Comment reconnaître un verbe principal d’un verbe secondaire ?

Le verbe secondaire étant dans une proposition subordonnée, cela revient à

se demander :

- Comment reconnaître une proposition subordonnée ?

Deux éléments de définition utiles à la suite de la progression grammaticale

seront seuls indiqués ici :

Une proposition subordonnée contient un verbe secondaire conjugué.

Une proposition subordonnée est introduite par un petit mot-outil qu’on

appelle un subordonnant.

Un verbe secondaire est donc précédé, immédiatement ou pas, d’un petit

mot-outil subordonnant. Un verbe principal n’est pas précédé d’un

subordonnant.

- On peut désormais faire entourer (consigne plus rapide à respecter que

celle de l’encadrement) en noir les verbes secondaires précédés d’un

subordonnant qu’on fait souligner en noir également et en rouge le verbe

principal.

1

La jeune fille sursauta en voyant que ce n’était pas son petit faon qui était

entré.

3

Quand il vint au monde, il n’était guère plus gros que le pouce.

6

Isolé, pauvre, triste, un jeune paysan des montagnes décida qu’il devait

changer de vie.

8

Il arriva dans un village qui était situé au bord du fleuve.

0

Quand elle s’aperçut que le prince l’observait, la jeune fille rougit de plus en

plus.

10

Signaler aux élèves à la fin de cette 1ère leçon que désormais :

- on ne travaillera que sur des phrases verbales, complexes ou simples.

- on commencera toujours l’analyse d’une phrase verbale en entourant en rouge le verbe

principal.

Documents à distribuer progressivement aux élèves pour la leçon

Annexe1

1 La jeune fille sursauta en voyant que

ce n’était pas son petit faon qui était

entré.

« Frérot et soeurette », Les frères

Grimm

2 Porte fermée pour cause de chagrin

d’amour.

« Pierrot ou les secrets de la nuit »,

Michel Tournier

3 Quand il vint au monde, il n’était

guère plus gros que le pouce.

« Le petit poucet », Charles Perrault

4 Quel bonheur pour toutes les trois ! « L’oiseau d’ourdi », Les frères

Grimm

5 Binta allait chercher le bois mort « La cuiller sale », Birago Diop

6 Isolé, pauvre, triste, un jeune paysan

des montagnes décida qu’il devait

changer de vie.

« La reconnaissance » Ré et

Philippe Soupault

7 Il se mit en route pour se rendre à la

cour.

« La reconnaissance » Ré et

Philippe Soupault

8 Il arriva dans un village qui était

situé au bord du fleuve.

« La reconnaissance » Ré et

Philippe Soupault

9 Le petit poucet. « Le petit poucet », Charles

(Perrault)

10 Quand elle s’aperçut que le prince

l’observait, la jeune fille rougit de

plus en plus.

« Fuseau, navette et aiguille », Les

frères Grimm

11 En grandissant, l’orphelin chercha

naturellement la solitude.

« L’orphelin », Ré et Philippe

Soupault

12 en avant la musique !

« Histoire d’un qui s’en alla pour

apprendre le tremblement », Les

frères Grimm

13 Il avait peu de choses à se mettre

sous la dent.

« Jeannot et Margot », Les frères

Grimm

11

14 Quel dommage !

« Histoire d’un qui s’en alla pour

apprendre le tremblement », Les

frères Grimm

15 Les trois plumes.

«Les trois plumes » Les frères

Grimm

Phrases verbales Phrases non verbales

Annexe 2

2 Porte fermée pour cause de chagrin

d’amour.

« Pierrot ou les secrets de la nuit »,

Michel Tournier

4 Quel bonheur pour toutes les trois ! « L’oiseau d’ourdi », Les frères Grimm

9 Le petit poucet. « Le petit poucet », Charles

(Perrault)

12 en avant la musique !

« Histoire d’un qui s’en alla pour

apprendre le tremblement », Les

frères Grimm

14 Quel dommage !

« Histoire d’un qui s’en alla pour

apprendre le tremblement », Les

frères Grimm

15 Les trois plumes.

«Les trois plumes » Les frères Grimm

Annexe 3

1 La jeune fille sursauta en voyant que

ce n’était pas son petit faon qui était

entré.

« Frérot et soeurette », Les frères

Grimm

3 Quand il vint au monde, il n’était

guère plus gros que le pouce.

« Le petit poucet », Charles Perrault

5 Binta allait chercher le bois mort « La cuiller sale », Birago Diop

6 Isolé, pauvre, triste, un jeune paysan

des montagnes décida qu’il devait

changer de vie.

« La reconnaissance » Ré et

Philippe Soupault

7 Il se mit en route pour se rendre à la

cour.

« La reconnaissance » Ré et Philippe

Soupault

12

8 Il arriva dans un village qui était

situé au bord du fleuve.

« La reconnaissance » Ré et Philippe

Soupault

10 Quand elle s’aperçut que le prince

l’observait, la jeune fille rougit de

plus en plus.

« Fuseau, navette et aiguille », Les

frères Grimm

11 En grandissant, l’orphelin chercha

naturellement la solitude.

« L’orphelin », Ré et Philippe Soupault

13 Il avait peu de choses à se mettre

sous la dent.

« Jeannot et Margot », Les frères

Grimm

phrase simple phrase complexe

Annexe 4

1 La jeune fille sursauta en voyant que ce

n’était pas son petit faon qui était entré.

« Frérot et soeurette »,

Les frères Grimm

3 Quand il vint au monde, il n’était guère plus

gros que le pouce.

« Le petit poucet »,

Charles Perrault

6 Isolé, pauvre, triste, un jeune paysan des

montagnes décida qu’il devait changer de vie.

« La reconnaissance »

Ré et Philippe Soupault

8 Il arriva dans un village qui était situé au bord

du fleuve.

« La reconnaissance » Ré

et Philippe Soupault

10 Quand elle s’aperçut que le prince l’observait,

la jeune fille rougit de plus en plus.

« Fuseau, navette et

aiguille », Les frères

Grimm

13

Leçon n°2 / Les groupes dans la phrase verbale : comment les délimiter ?

Demander aux élèves d’amener pour cette séance une paire de ciseaux.

Prévoir plusieurs exemplaires de la phrase à découper pour que les élèves puissent prendre un nouvel exemplaire afin de corriger la constitution des groupes lorsqu’ils se tromperont. (annexe1)

Phrase d’appui : Un voyageur parla un jour vers la fin de l’hiver à un jeune paysan des

montagnes de la beauté de la fille d’un roi.

(d’après Ré et Philippe Soupault, Histoires merveilleuses des cinq continents)

On part pour cette leçon de l’affirmation suivante :

Les mots d’une phrase verbale sont organisés en groupes.

Démarche : découpage et manipulation de groupes Cette séance est consacrée à la mise en évidence du fait qu’une phrase est constituée de groupes eux-mêmes constitués de mots. Il s’agit de rendre concrète la notion de groupe en faisant manipuler aux élèves les groupes d’une phrase sur leur table. Il s’agit aussi de mettre en place avec les élèves les trois critères de délimitation des groupes. Activité n°1 : Distribuer la phrase d’appui et demander aux élèves - d’entourer le verbe principal (vérifier que les élèves ont repéré le verbe avant de poursuivre) - de découper le verbe principal - de découper le reste de la phrase en groupes. - de retourner les étiquettes découpées sur la table et de les mélanger - de reconstituer ensuite la phrase en replaçant les différents groupes découpés sur leur table. Consigne à respecter : - tous les mots doivent être utilisés dans un groupe ou un autre (il ne doit rester aucun mot sur la table) - la phrase reconstituée sur la table doit avoir un sens. On constate que les élèves n’ont pas découpé le même nombre de groupes ni constitué des groupes similaires. On s’arrange pour faire lire 2 phrases reconstituées avec des groupes différents. Comment savoir qui a raison ? Comment apprendre à délimiter les groupes d’une phrase ? Pour faire apparaître ces groupes et les délimiter, on peut utiliser plusieurs procédés qu’on propose successivement aux élèves qui manipulent ensuite les groupes sur leur table. Rappeler aux élèves qu’à chaque manipulation, ils doivent disposer tous les

éléments de la phrase sur la table.

14

Activité n°2

1) le déplacement en tête de phrase

� Un jour, un voyageur parla vers la fin de l’hiver à un jeune paysan des montagnes de la beauté de la fille d’un roi.

Les éléments qui peuvent être déplacés ensemble en tête de phrase et séparés du

reste de la phrase par une virgule forment un groupe : Un jour est un groupe dans cette phrase verbale.

� Faire trouver l’autre groupe de la phrase (« vers la fin de l’hiver ») qui peut lui aussi se déplacer en tête de phrase et être séparé du reste de la phrase par une virgule. Faire reconstituer la phrase sur la table : « Vers la fin de l’hiver, un voyageur parla un jour à un jeune paysan des montagnes de la beauté de la fille d’un roi. »

� Faire vérifier sur la table que l’opération ne peut pas être renouvelée avec d’autres propositions de groupes pour la phrase.(ex : « de la beauté de la fille d’un roi » ne peut pas subir le déplacement en tête de phrase : la phrase reconstituée n’a plus de sens)

Le critère fonctionne pour délimiter certains groupes mais il ne fonctionne pas pour délimiter tous les groupes : il faut poursuivre la recherche d’autres critères de délimitation

Activité n°3

2) le déplacement à l’aide du présentatif « c’est ….. qui » ou « c’est …. que »

Les mots qui peuvent se placer ensemble entre « c’est … qui » ou « c’est … que » forment un groupe. Distribuer les étiquettes C’est / qui et C’est / que aux élèves et les faire

manipuler. (annexe2)

� C’est un voyageur qui parla un jour vers la fin de l’hiver à un jeune paysan des montagnes de

la beauté de la fille du roi. un voyageur peut être placé entre c’est et qui : c’est un groupe

� C’est à un jeune paysan des montagnes qu’ un voyageur parla un jour vers la fin de l’hiver de la beauté de la fille du roi .

à un jeune paysan des montagnes peut être placé entre c’est et que : c’est un

groupe

� C’est de la beauté de la fille du roi qu’ un voyageur parla un jour vers la fin de l’hiver à un jeune paysan des montagnes

de la beauté de la fille du roi peut être placé entre c’est et que : c’est un groupe

On peut vérifier à l’aide du présentatif que un jour est un groupe

� C’est un jour qu’un voyageur parla vers la fin de l’hiver à un jeune paysan des montagnes de la beauté de la fille du roi

un jour peut être placé entre c’est et que : c’est un groupe

On peut vérifier à l’aide du présentatif que vers la fin de l’hiver est un groupe:

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� C’est vers la fin de l’hiver qu’ un voyageur parla un jour à un jeune paysan des montagnes de la beauté de la fille d’un roi.

� vers la fin de l’hiver peut être placé entre c’est et que : c’est un groupe.

L’utilisation du présentatif « c’est ...qui » ou « c’est ... que » permet de délimiter

tous les groupes d’une phrase. Il existe autant de groupes dans une phrase que de possibilités de construire des phrases avec « c’est ...qui » ou « c’est ... que ». On n’oubliera pas de faire vérifier sur la table que les groupes initialement

mal découpés par les élèves ne peuvent pas être encadrés par l’un ou

l’autre des présentatifs : la phrase reconstituée serait incorrecte ou

n’aurait pas de sens. Les groupes proposés étaient donc mal délimités.

Activité n°4

3) la substitution (= le remplacement) par un pronom

Donner aux élèves le 3ème critère de délimitation d’un groupe :

Les mots qui peuvent être remplacés par un seul pronom forment un groupe. Distribuer aux élèves les étiquettes pronoms (annexe n°3).

Faire remplacer sur la table les groupes par un pronom lorsque cela est

possible. Ne pas développer la notion de pronominalisation pour le moment,

utiliser les pronoms comme de simples outils de reconnaissance des

groupes.

Un voyageur parla un jour à un jeune paysan des montagnes de la beauté de

la fille d’un roi.

Il parla un jour vers la fin de l’hiver lui en

� Il lui en parla un jour vers la fin de l’hiver. Faire remarquer que les pronoms se placent avant le verbe.

On constate que les groupes qu’on peut déplacer en tête de phrase ne peuvent pas être remplacés par un pronom. Pour eux, la substitution par un pronom (ou pronominale) est impossible sauf s’ils contiennent une indication de lieu : ils peuvent alors être pronominalisés par « y » ou « en » (voir exercices n°3 et 4)

En utilisant ces trois procédés, on peut délimiter les groupes de la phrase

d’appui :

Un voyageur parla un jour vers la fin de l’hiver à un jeune paysan des montagnes de la beauté de la fille d’un roi.

Cette phrase verbale est constituée de 4 groupes.

Conclusion : pour délimiter les groupes qui constituent une phrase, il faut

utiliser au moins 2 des 3 critères étudiés : le déplacement en tête de phrase ,

l’utilisation d’un présentatif, la pronominalisation.

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Correction des exercices qui suivent : La mère d’Aladdin prit un peu de sable fin pour nettoyer la lampe merveilleuse. L’orpheline Binta vivait dans la maison paternelle où la deuxième femme de son père ne lui épargnait pas les grands travaux.

Le roi dont les forces commençaient à décliner conduisit ses trois fils devant la porte majestueuse du château afin de leur confier une première mission. Un jeune paysan des montagnes que son périple avait épuisé demanda du pain un matin d’avril dans un village qui était situé au bord d’un fleuve.

Entraînement : délimiter les groupes dans une phrase verbale

Tu feras chaque exercice sur une nouvelle feuille de ton classeur en

recopiant le titre et les questions.

Exercice n°1

La mère d’Aladdin prit un peu de sable fin pour nettoyer la lampe

merveilleuse.

1) Entoure l’élément qui prouve que cette phrase est une phrase verbale.

2) Quel(s) groupe(s) peux-tu placer entre le présentatif « c’est …. qui » ?

� 3) Quel(s) groupe(s) peux-tu placer entre le présentatif « c’est … que »

� 4) Quel(s) groupe(s) peux-tu remplacer par un seul pronom ?

5) Quel(s) groupe(s) peux-tu déplacer en tête de phrase ?

� 6) Après avoir fait ce travail, tu peux mettre entre crochets dans la phrase

ci-dessous les groupes qui la constituent :

La mère d’Aladdin prit un peu de sable fin pour nettoyer la lampe

merveilleuse.

7) De combien de groupes cette phrase verbale est-elle formée ?

Exercice n°2

Mêmes consignes que pour l’exercice n°1.

L’orpheline Binta vivait dans la maison paternelle où la deuxième femme de

son père ne lui épargnait pas les grands travaux.

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Exercice n°3

Mêmes consignes que pour l’exercice n°1.

Le roi dont les forces commençaient à décliner conduisit ses trois fils devant

la porte majestueuse du château afin de leur confier une première mission.

Exercice n°4

Mêmes consignes que pour l’exercice n°1.

Un jeune paysan des montagnes que son périple avait épuisé demanda du

pain un matin d’avril dans un village qui était situé au bord d’un fleuve.

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Annexe 1

Un voyageur parla un jour vers la fin de l’hiver à un jeune paysan des montagnes de la beauté de la fille d’un roi.

..................................................................................................................................................................................................................................................... Un voyageur parla un jour vers la fin de l’hiver à un jeune paysan des montagnes de la beauté de la fille d’un roi.

.....................................................................................................................................................................................................................................................

Un voyageur parla un jour vers la fin de l’hiver à un jeune paysan des montagnes de la beauté de la fille d’un roi.

.....................................................................................................................................................................................................................................................

Un voyageur parla un jour vers la fin de l’hiver à un jeune paysan des montagnes de la beauté de la fille d’un roi.

.....................................................................................................................................................................................................................................................

Un voyageur parla un jour vers la fin de l’hiver à un jeune paysan des montagnes de la beauté de la fille d’un roi.

.....................................................................................................................................................................................................................................................

Un voyageur parla un jour vers la fin de l’hiver à un jeune paysan des montagnes de la beauté de la fille d’un roi.

.....................................................................................................................................................................................................................................................

Un voyageur parla un jour vers la fin de l’hiver à un jeune paysan des montagnes de la beauté de la fille d’un roi.

19

Annexe 2

C’est C’est que qui

C’est C’est que qui

C’est C’est que qui

C’est C’est que qui

C’est C’est que qui

C’est C’est que qui

20

Annexe 3 (pronoms sujets et compléments directs et indirects à imprimer sur une feuille de couleur différente ou à

faire colorier ou surligner pour créer un repère visuel pour les élèves qui fixeront ainsi petit à petit, au fur et à

mesure de l’utilisation des étiquettes, les fonctions grammaticales des pronoms)

je

il

nous

ils

tu

elle

vous

elles

21

le

les

la

l’

22

lui

leur

y

en

23

Leçon n°3 / La fonction des groupes dans une phrase verbale

Le groupe sujet

Texte d’appui :

L’orphelin

1-Dans un village de l’ouest de la grande presqu’île vivait un petit garçon qui n’avait plus ni mère

ni père.

2-Les gens du village, qui avaient le coeur dur, ne lui permettaient pas l’entrée chez eux.

3-Il était obligé de dormir avec les chiens dans le chenil bâti près d’une maison.

4-Parfois, on lui jetait un petit morceau de viande, comme aux chiens.

5-Autant que les adultes, les enfants du village étaient cruels avec lui.

6-S’il se mêlait à leurs jeux, les enfants le jetaient à terre .

7- L’orphelin restait faible, chétif et timide.

8-En grandissant, l’orphelin chercha naturellement la solitude.

9-Une vieille femme, la seule habitante du village qui avait un peu pitié de lui, lui avait donné des conseils.

10-Un jour qu’il était seul loin du village, il demanda l’aide des autres, comme le lui avait conseillé la vieille femme.

Ré et Philippe Soupault,

Histoires merveilleuses des cinq continents, conte du Groénland, éd. Seghers, 1975.

24

Objectifs :

- Comment trouver le groupe Sujet dans une phrase simple ou complexe ?

- Trouver avec les élèves un moyen qui se substitue à l’insuffisante ( à montrer) question

« qui est-ce qui ?» le plus souvent utilisée par les élèves pour identifier le Groupe Sujet dans

une phrase.

-Dégager le fonctionnement du Groupe Sujet dans une phrase.

Démarche :

1) Travail collectif sur les phrases d’appui. (réinvestissement des leçons précédentes et

exploitation des connaissances pour continuer à explorer non plus la phrase mais un Groupe

de cette phrase : le Groupe Sujet)

- Faire entourer en rouge le verbe principal dans chacune des phrases en faisant identifier les verbes secondaires (on fera relever le mot-outil subordonnant qui les précède)

- Faire délimiter tous les groupes des phrases en utilisant le critère des présentatifs défini dans la leçon précédente .

- Mettre entre crochets rouges et faire souligner en rouge les groupes délimités avec c’est...qui ( écrits en rouge sur le document précédent)et entre crochets noirs les groupes délimités avec « c’est ... que ».

- Faire le point à l’oral (très rapidement les élèves intègrent ces transformations sans qu’il soit nécessaire de les formaliser) et lorsque le problème se présente, sur quelques modifications de la phrase nécessaires à l’utilisation des présentatifs :

� quand le mot entre « c’est ... qui » ou « c’est ... que » est un pronom on est obligé de le remplacer

- soit par un pronom tonique (car le présentatif sert à mettre en valeur, à insister sur, à introduire la forme emphatique) ex : il demanda = c’est lui qui demanda

- soit par le nom qu’il remplace (étymologie de pronom = à la place d’un nom) ex : « lui » dans la phrase 4 = à l’orphelin > c’est à lui qu’on jetait ....

« on » dans la phrase 4 = les gens > ce sont les gens qui lui jetaient...

� quand le noyau du groupe entre c’est ... qui ou c’est ... que est au pluriel, il est préférable d’utiliser « ce sont ... qui » ou « ce sont ... que »

- faire remarquer aux élèves qu’après ce travail, il ne reste aucun mot dans les phrases qui ne soit pas souligné ni enchâssé dans un groupe.

- Demander aux élèves comment ils trouvent le groupe sujet du verbe principal dans la phrase n° 7

Quelques élèves vont inévitablement utiliser la question « qui est-ce qui ? » fait l’action du verbe pour trouver le sujet. Soit !

-Poser la même question sur les phrases 8 puis 3 puis10. La réponse à la question « qui est-ce qui » semble encore nous aider à trouver le groupe sujet.

- Poser la même question sur la phrase 1 : la réponse qui va être donnée sera très probablement « un petit garçon » ou sur la phrase 2 (= les gens du village) ou sur la phrase 9 (= une vieille femme). Or, si on observe notre découpage, on voit bien que les réponses données appartiennent à un groupe mais ne constituent pas un groupe et ne peuvent donc pas constituer le Groupe sujet.

- En conclure que la question « qui est-ce qui » ne permet pas de trouver le groupe sujet mais seulement le mot le plus important, le noyau du groupe Sujet .Il faut dès lors chercher un autre moyen pour trouver et délimiter le Groupe Sujet.

- Faire remarquer que le Groupe Sujet dans chacune des phrases correspond au groupe que l’on a pu placer entre le présentatif « C’est ...qui »

25

- Quelle que soit la phrase, simple ou complexe, longue ou courte, il n’y a qu’un seul verbe principal conjugué et qu’un seul groupe que l’on puisse placer entre « c’est ...qui » (alors qu’il peut exister plusieurs groupes que l’on peut placer entre « c’est ... que » dans une phrase) : il n’y a donc qu’un seul Groupe Sujet du verbe principal dans une phrase.

2) Observation des Groupes Sujets (mis entre crochets rouges et soulignés en rouge.)

� Le Groupe Sujet se place entre le présentatif

« C’est ……………………………… qui » + V + reste de la phrase

G..S.

Formule à apprendre par coeur !

� En observant les groupes sujets soulignés en rouge dans le texte d’appui, on remarque que ces groupes ont pour noyau un nom ou un pronom qui remplace un nom : on peut en conclure que, le plus souvent, le Groupe Sujet est un Groupe Nominal dont la fonction est d’être le sujet du verbe de la phrase = G.N.S.

� Faire observer que lorsque le GNS est un pronom, ce pronom appartient à la liste (rappeler la couleur choisie pour ces pronoms sujets) « je, tu, il/elle/on, nous, vous, ils /elles »

� Faire remplacer par un pronom personnel les G.N.S qui ne sont pas déjà des pronoms( comme dans les phrases 3, 4, 10) : dans les phrases 1, 2, 5, 7, 8, 9, les G.N.S. peuvent être remplacés par un pronom et un seul. On remarque que ces pronoms de substitution d’un Groupe Sujet appartiennent toujours à la liste (rappeler la couleur choisie pour ces pronoms sujets) « je, tu, il/elle/on, nous, vous, ils /elles ».

� Les pronoms personnels de la liste « je, tu, il/elle/on, nous, vous, ils /elles » sont donc des pronoms dont la fonction est d’être le sujet du verbe. Ce sont des pronoms personnels sujets.

� Le G.N.S. se trouve généralement avant le verbe principal

� mais parfois, le G.N.S est placé après ce verbe :

*C’est le cas parfois lorsque la phrase commence par un groupe mobile:

1-Dans un village de l’ouest de la grande presqu’île vivait un petit garçon qui n’avait plus ni mère ni père.

Si ce groupe mobile se déplace en fin de phrase, le G.N.S reprend sa place habituelle avant le verbe :

1- un petit garçon qui n’avait plus ni mère ni père vivait dans un village de l’ouest de la grande presqu’île.

*C’est toujours le cas dans les phrases de type interrogatif :

Qu’allons-nous devenir ? Comment pourrons-nous nourrir nos enfants ? (Jeannot et Margot, Grimm)

On dit alors que le G.N.S est inversé.

� Si on observe par exemple les phrases 2 et 3, on note que lorsque le G.N.S est au singulier, le verbe est au singulier, lorsque le G.N.S est au pluriel, le verbe prend également les marques du pluriel : le G.N.S impose son nombre au verbe.

26

� Si on observe encore par exemple les phrases 2 et 3, on constate que le G.N.S impose sa personne au verbe : si le G.N.S représente une 3ème personne, le verbe prend les marques de la 3ème personne.

27

Annexe 1 L’orphelin

1- Dans un village de l’ouest de la grande presqu’île vivait un petit garçon qui n’avait plus ni mère ni père.

2- Les gens du village, qui avaient le coeur dur, ne lui permettaient pas l’entrée chez eux.

3- Il était obligé de dormir avec les chiens dans le chenil bâti près d’une maison.

4- Parfois, on lui jetait un petit morceau de viande, comme aux chiens.

5- Autant que les adultes, les enfants du village étaient cruels avec lui.

6- S’il se mêlait à leurs jeux, les enfants le jetaient à terre.

7- L’orphelin restait faible, chétif et timide.

8- En grandissant, l’orphelin chercha naturellement la solitude.

9- Une vieille femme, la seule habitante du village qui avait un peu pitié de lui, lui avait donné des conseils.

10- Un jour qu’il était seul loin du village, il demanda l’aide des autres, comme le lui avait conseillé la vieille femme.

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Leçon n°4 / La fonction des groupes dans une phrase verbale

Les groupes compléments

L’orphelin

1-Dans un village de l’ouest de la grande presqu’île vivait un petit garçon qui n’avait plus ni mère ni père.

2-Les gens du village, qui avaient le coeur dur, ne lui permettaient pas l’entrée chez eux.

3-Il était obligé de dormir avec les chiens dans le chenil bâti près d’une maison.

4-Parfois, on lui jetait un petit morceau de viande, comme aux chiens.

5-Autant que les adultes, les enfants du village étaient cruels avec lui.

6-S’il se mêlait à leurs jeux, les enfants le jetaient à terre.

7- L’orphelin restait faible, chétif et timide.

8-En grandissant, l’orphelin chercha naturellement la solitude.

9-Une vieille femme, la seule habitante du village qui avait un peu pitié de lui, lui avait donné des conseils.

10-Un jour qu’il était seul, loin du village, il demanda l’aide des autres, comme le lui avait conseillé la vieille femme.

D’après Ré et Philippe Soupault,

Histoires merveilleuses des cinq continents, conte du Groenland, éd. Seghers, 1975.

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Objectifs :

- Comment trouver le ou les Groupe(s) Complément(s) dans une phrase simple ou

complexe ?

- Faire fonctionner avec les élèves le procédé du présentatif « c’est ...que » pour identifier

les Groupes Compléments dans une phrase.

- Observer la construction des Groupes Compléments dans une phrase : directe / indirecte

- Différencier les compléments essentiels et les compléments non essentiels à la

construction du sens d’une phrase en utilisant l’outil de la pronominalisation.

Démarche :

1) Travail d’observation sur les phrases d’appui. (réinvestissement des leçons

précédentes et exploitation des connaissances pour continuer à explorer non plus la phrase

ni le Groupe Sujet mais les autres groupes de la phrase : les Groupes compléments)

On part de l’affirmation suivante :

Lorsqu’on a identifié le verbe principal et le Groupe Sujet dans une phrase,

tous les autres groupes délimités dans cette phrase sont des Groupes

Compléments. Ainsi, dans le texte d’appui « L’orphelin », tous les groupes noirs sont des Groupes Compléments et nous les avons trouvés et délimités à l’aide du présentatif « c’est ...que ».

� Le ou les Groupe(s) Complément(s) se place(nt) entre le présentatif

« C’est ……………………………… que »+ GNS + V + reste de la phrase

G.Complément

Formule à apprendre par coeur !

Tous les groupes en gras et encadrés en noir dans le texte d’appui peuvent être placés entre « c’est …. que » : ce sont des groupes compléments.(annexe1)

� Certains groupes compléments sont des groupes indirects, qui sont introduits par une préposition : ce sont des groupes prépositionnels : ex : phrases 1, 2,3. Certains pronoms représentent des Groupes Nominaux indirects : ex : phrase 4 : lui = à l’orphelin.

� Les autres groupes compléments sont des groupes directs. Ils ne sont pas précédés d’une préposition.

ex : phrase 4 : « un petit morceau de viande »

Pour expliquer le fonctionnement des groupes directs, on peut utiliser la métaphore du jeu de lego dans lequel les pièces rouges (verbe) et noires (G.C.) s’emboîtent directement.

Pour expliquer le fonctionnement des groupes indirects, on peut utiliser la métaphore du jeu de meccano dans lequel les pièces rouges (verbe) et noires (G.C.) sont reliées entre elles par une petite vis ou écrou (la préposition).

Pour faciliter le travail d’identification des élèves des groupes indirects, on peut construire avec eux une petite fiche-prépositions sur laquelle on indiquera les prépositions au fur et à mesure que nous les rencontrerons en début de groupes indirects.

30

2) Travail de substitution pronominale des groupes compléments

On utilise ici les étiquettes de couleur. le professeur lit la phrase en délimitant par la voix le groupe qu’il faut pronominaliser. Les élèves choisissent l’étiquette qui convient et la lèvent en l’air.

� Le professeur fait d’abord pronominaliser les groupes directs compléments essentiels (sans rien dire aux élèves) « l’entrée chez eux » (2) « un petit morceau de viande » (4), « cruels » (5) « faible, chétif et timide » (7), « la solitude » (8), « l’aide des autres »(10)

Les élèves doivent remarquer que ces groupes ont tous été pronominalisés par des pronoms qu’ils ont choisis dans la liste « le, la, les, l’ »

Il amène les élèves à trouver le point commun entre ces différents groupes : il semble que ce soit tous des Groupes directs. Les Groupes compléments directs se pronominaliseraient par un pronom de la liste « le, la, les, l’ »

� Le professeur essaie alors de faire pronominaliser le groupe direct de la phrase 10 « un jour qu’il était seul loin du village » : ce groupe pourtant direct non seulement ne se pronominalise pas par un pronom de la liste « le, la, les, l’ », mais il ne se pronominalise pas du tout !

� Le professeur amène les élèves à comparer le rôle du complément direct de la phrase 10 et celui du complément direct de la phrase 5 ou 4 : on peut supprimer celui de la phrase 10, la phrase reste correcte et compréhensible. On ne peut pas supprimer le complément direct des phrases par exemple 4 ou 5 : la phrase n’est ni correcte ni compréhensible.

� On peut ainsi affiner nos trouvailles sur la pronominalisation des Groupes Compléments :

Les Groupes compléments directs qui sont essentiels à la correction et à la compréhension de la phrase peuvent être pronominalisés par les pronoms personnels de la liste « le, la, les , l’ » qui sont des pronoms personnels compléments.

� Le professeur fait alors le même travail (lever de pronoms, autre liste) avec les groupes indirects (qu’on ne peut pas supprimer ou qu’on peut supprimer) pour en arriver à la conclusion suivante :

Les Groupes compléments indirects qui sont essentiels à la compréhension et à la correction de la phrase peuvent être pronominalisés par les pronoms personnels de la liste « lui, leur, y, en » qui sont aussi des pronoms personnels compléments.

� Le professeur attire l’attention des élèves sur les phrases 1 ou 6 : les groupes compléments indirects non essentiels à la compréhension et à la correction de la phrase ont pourtant été pronominalisés ! Leur point commun est de donner une indication de lieu

Seuls les Groupes compléments indirects non essentiels qui donnent une indication de lieu peuvent être pronominalisés : le pronom « y » ou « en » est alors utilisé.

Conclusion :

� Il existe deux types de groupes compléments :

*les compléments essentiels : ils sont essentiels à la correction et à la compréhension de la phrase.

S’ils sont directs, ils sont pronominalisés par les pronoms personnels de la liste « le, la, les , l’ »

S’ils sont indirects, ils sont pronominalisés par les pronoms personnels de la liste « lui, leur, y, en ».

*les compléments non essentiels : ils ne sont pas essentiels à la correction et à la compréhension de la phrase.

On ne peut pas les pronominaliser sauf les compléments non essentiels de lieu qu’on peut pronominaliser par « y » ou « en » ;

� La phrase de base est constituée d’un G.N.S et d’un G.V. (groupe verbal). Le G.V. peut se réduire à un verbe seul, mais dans la plupart des cas, il est suivi d’un ou de plusieurs compléments essentiels. Les compléments non essentiels n’appartiennent pas à la phrase de base.

31

P = G.N.S. + G.V.

=V + C.Essentiel(s)

Formule à apprendre par coeur !

Annexe 1 à distribuer aux élèves

Seuls les groupes en gras et encadrés en noir seront étudiés.

L’orphelin

1-Dans un village de l’ouest de la grande presqu’île vivait un petit garçon qui n’avait plus ni mère ni père.

2-Les gens du village, qui avaient le coeur dur, ne lui permettaient pas l’entrée chez eux.

3-Il était obligé de dormir avec les chiens dans le chenil bâti près d’une maison.

4-Parfois, on lui jetait un petit morceau de viande, comme aux chiens.

5-Autant que les adultes, les enfants du village étaient cruels avec lui.

6-S’il se mêlait à leurs jeux, les enfants le jetaient à terre.

7- L’orphelin restait faible, chétif et timide.

8-En grandissant, l’orphelin chercha naturellement la solitude.

9-Une vieille femme, la seule habitante du village qui avait un peu pitié de lui, lui avait donné des conseils.

10-Un jour qu’il était seul, loin du village, il demanda l’aide des autres, comme le lui avait conseillé la vieille femme.

D’après Ré et Philippe Soupault,

Histoires merveilleuses des cinq continents, conte du Groenland, éd. Seghers, 1975.

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Voici quelques pistes pour les leçons qui termineront l’étude des groupes-constituants de la phrase :

Leçon n°5 / La fonction des groupes dans une phrase verbale

Les groupes compléments non essentiels

On pourra garder le même corpus ou faire évoluer le corpus en fonction de l’évolution des autres activités du cours.

L’orphelin

1-Dans un village de l’ouest de la grande presqu’île vivait un petit garçon qui n’avait plus ni mère ni père.

2-Les gens du village, qui avaient le coeur dur, ne lui permettaient pas l’entrée chez eux.

3-Il était obligé de dormir avec les chiens dans le chenil bâti près d’une maison.

4-Parfois, on lui jetait un petit morceau de viande, comme aux chiens.

5-Autant que les adultes, les enfants du village étaient cruels avec lui.

6-S’il se mêlait à leurs jeux, les enfants le jetaient à terre.

7- L’orphelin restait faible, chétif et timide.

8-En grandissant, l’orphelin chercha naturellement la solitude.

9-Une vieille femme, la seule habitante du village qui avait un peu pitié de lui, lui avait donné des conseils.

10-Un jour qu’il était seul, loin du village, il demanda l’aide des autres, comme le lui avait conseillé la vieille femme.

33

D’après Ré et Philippe Soupault,

Histoires merveilleuses des cinq continents, conte du Groénland, éd. Seghers, 1975.

On continue à faire mettre entre crochets et souligner en couleur les Groupes, ici les Groupes Compléments non essentiels : on choisit de les mettre entre crochets verts et de les souligner en vert.

On fait faire en classe toutes les manipulations (suppression, déplacement, pronominalisation pour les C.N.E de lieu) et toutes les observations qui permettent d’aboutir à cette trace écrite :

� Les C.N.E. (Compléments non essentiels) n’appartiennent pas à la phrase de base.

� Ils peuvent être détachés du verbe par une virgule.

� Ils sont mobiles : on peut les déplacer librement dans la phrase.

� On peut les supprimer : la phrase sera moins précise mais restera correcte et gardera un sens.

� On ne peut pas les pronominaliser, sauf ceux qui donnent un renseignements sur le lieu de l’action qu’on peut pronominaliser par « y » ou « en ».

� Ils peuvent être directs ou indirects. S’ils sont indirects et donc construits à l’aide d’une préposition, cette préposition peut subir une substitution par une autre préposition.(ex : phrase 1 : dans un village > près d’un village)

� Ils donnent des précisions sur les circonstances de l’action : les compléments non-essentiels sont des Compléments Circonstanciels. du verbe principal. Ils donnent des précisions sur le lieu, le temps, la manière, le but, le moyen, la cause, la conséquence, la condition …. de l’action principale.

� On peut faire identifier précisément les C.N.E du texte d’appui en insistant sur « les valeurs de moyen et de manière, de temps et de lieu » (B.O. p. 5)

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Leçon n°6 / La fonction des groupes dans une phrase verbale

Les groupes compléments essentiels

On pourra garder le même corpus ou faire évoluer le corpus en fonction de l’évolution des autres activités du cours.

L’orphelin

1-Dans un village de l’ouest de la grande presqu’île vivait un petit garçon qui n’avait plus ni mère ni père.

2-Les gens du village, qui avaient le coeur dur, ne lui permettaient pas l’entrée chez eux.

3-Il était obligé de dormir avec les chiens dans le chenil bâti près d’une maison.

4-Parfois, on lui jetait un petit morceau de viande, comme aux chiens.

5-Autant que les adultes, les enfants du village étaient cruels avec lui.

6-S’il se mêlait à leurs jeux, les enfants le jetaient à terre.

7- L’orphelin restait faible, chétif et timide.

8-En grandissant, l’orphelin chercha naturellement la solitude.

9-Une vieille femme, la seule habitante du village qui avait un peu pitié de lui, lui avait donné des conseils.

10-Un jour qu’il était seul, loin du village, il demanda l’aide des autres, comme le lui avait conseillé la vieille femme.

D’après Ré et Philippe Soupault,

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Histoires merveilleuses des cinq continents, conte du Groenland, éd. Seghers, 1975.

On continuera à utiliser la même démarche qui place les élèves en acteurs du cours de grammaire. On choisit de mettre les C.E. entre crochets bleus et de les souligner en bleu.

� Les C.E. ( = les compléments essentiels) appartiennent au G.V. de la phrase de base. Ils ont un lien étroit avec le verbe auquel ils sont attachés.

� Ils ne peuvent pas être détachés du verbe par une virgule.

� Ils ne sont pas mobiles : on ne peut pas les déplacer librement dans la phrase. Si on les déplace, il faut les rappeler auprès du verbe par un pronom.

� On ne peut pas les supprimer : la phrase serait incorrecte, n’aurait plus de sens ou prendrait un autre sens.

� On peut les pronominaliser.

� Il existe plusieurs types de C.E. :

* le Complément d’objet direct (C.O.D.).

Aucune préposition ne le relie au verbe. Il est construit directement. Il peut être pronominalisé par les pronoms du type le, la, les.

* le Complément d’objet indirect (C.O.I.).

Une préposition le relie au verbe. Il est construit indirectement. La préposition qui l’introduit ne peut subir de substitution.

* le Complément d’objet second (C.O.S.).

On le trouve dans une phrase dont le groupe verbal est constitué d’un verbe et de deux compléments, construits sur ce modèle : G.V = V + C.E.Direct + C.E. indirect. Dans ce cas, le C.E.Direct est un C.O.D et le C.E. indirect est un C.O.S. Seuls quelques verbes admettent deux compléments essentiels. En voici quelques-uns : donner, offrir, apporter, promettre, espérer, contraindre, apprendre, prévenir, informer, indiquer, accuser, décider, décorer, parler, remettre, interdire, prendre …

* l’Attribut du sujet :

- Il dépend d’un verbe « poreux » (on parle parfois de verbe d’état) qui laisse passer les marques de genre et nombre du G.N.S. sur le complément. Les autres verbes font écran aux marques de genre et nombre du G.N.S.

- On peut établir une relation d’égalité entre le G.N.S. et l’attribut du sujet sur le plan du sens : G.N.S. = Attribut du sujet.

- Le verbe « être » est le plus courant des verbes poreux mais les verbes suivants par exemple en sont aussi : paraître, sembler, devenir, demeurer, rester…

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- L’attribut du sujet, qui suit le verbe poreux peut être un nom, un G.N., ou un adjectif ou un Groupe Adjectif.

Conclusion :

On s’attachera à mettre en évidence la cohérence de la progression retenue en obligeant les élèves à réutiliser de cours en cours les acquis des cours précédents avant de leur faire découvrir de nouvelles notions. L’utilisation de codes-couleurs, le choix de démarches ritualisées (on commence par entourer le verbe principal, on utilise les formules « magiques » pour identifier les groupes, on sort régulièrement les étiquettes-pronoms pour la substitution pronominale, on rappelle la signification de leurs couleurs, on déplace, on supprime...) doivent apporter aux élèves un certain nombre de repères qui, au fil des semaines, finissent par se transformer en véritables connaissances - pour la plupart d’entre eux...

Les dernières pistes une fois exploitées sur le corpus d’appui seront évidemment enrichies de nombreux exercices d’entraînement. En annexe 1, vous trouverez quelques phrases extraites d’exercices du manuel « Bâtir une grammaire » que l’on peut utiliser pour la délimitation des groupes, pour des exercices oraux (avec les étiquettes-pronoms) ou écrits sur la pronominalisation ou pour identifier la fonction exacte des groupes compléments. Quelques phrases permettent de se « casser un peu la tête » et de montrer que la grammaire est une activité vivante. En annexe 2, un exercice extrait du même manuel de grammaire permet d’insister sur la phrase à 2 C.E. qui reste un problème important pour les élèves. Par ailleurs, les phrases de cet exercice forment un corpus intéressant pour un exercice de double pronominalisation. Enfin un exercice d’entraînement et un devoir sur la fonction des groupes dans la phrase verbale sont proposés en annexes 3 et 4.

Bibliographie :

On trouvera dans le manuel Bâtir une grammaire 6ème par B.Combettes, J.Fresson, R. Tomassone (Delagrave) de nombreux autres exercices pour nourrir cette proposition de progression grammaticale et cette démarche.

Par ailleurs, la grammaire de référence ici utilisée est celle de

Roberte Tomassone, Pour enseigner la grammaire (Delagrave)

On pourra aussi consulter : Pour enseigner la grammaire II, Textes et Pratiques, avec CD-ROM par Roberte Tomassone et Geneviève Petiot ( Delagrave Pédagogie et formation)

Perspectives :

Lorsque l’analyse des groupes-constituants de la phrase et de leur fonction sera terminée, on pourra alors « zoomer » sur les constituants du G.N. qu’il soit en position de Groupe Sujet ou de Groupe Complément. On abordera alors les déterminants et les expansions du nom. L’étude de la proposition subordonnée relative comme expansion du G.N. - seule subordonnée à être le plus souvent enchâssée dans un groupe et à ne pas constituer un groupe à elle toute seule - permettra ensuite de revenir un peu plus longuement qu’en début d’année sur la phrase complexe et l’identification de la nature

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et de la fonction des subordonnées. La proposition subordonnée complétive devra être identifiée par les élèves comme un Groupe C.E. qui fonctionne comme tous les autres C.E., la proposition subordonnée circonstancielle comme un Groupe C.N.E. qui fonctionne comme tous les autres C.N.E.

Annexe 1

La fonction des groupes dans la phrase verbale

Exercices

Dans les phrases suivantes,

1) Entourez le verbe principal.

2) Délimitez les groupes à l’aide des présentatifs « c’est … qui » ou « c’est … que ».

3) Soulignez en vert les C.N.E. et en bleu les C.E.

4) Pronominalisez les groupes lorsque cela est possible.

4) Encadrez le G.V. = V + C.E.

5) Donnez la fonction précise de chacun des groupes

1) Tu as pensé à ce problème.

2) Jacques va à Paris.

3) Je vous répondrai dans dix minutes.

4) On peut fumer dans ce wagon.

5) On circule à gauche en Angleterre.

6) Un profond mystère entoure cette affaire.

7) Le médecin s’est aperçu de sa maladresse.

8) Ce château fort est situé sur une colline peu élevée.

9) Cette mauvaise note résulte de votre manque d’attention.

10) Les Romains ont construit leur camp sur cette colline.

11) Dans ce magasin, on donne un autocollant pour tout achat de plus de 30 euros.

12) Dans le Midi, le matin demeure le moment le plus agréable de la journée.

13) Mon père a construit notre maison.

14) Mon père a construit l’année dernière.

15) Son frère conduit la nuit.

16) Son frère conduit l’ambulance des sapeurs-pompiers.

17) Madame X enseigne à de très gentils élèves de 6ème.

18) Le concierge a remis un paquet à mes parents vendredi matin.

19) Nous achetons le lait à la ferme.

20) Comme ils le font habituellement, les enfants jettent du pain aux poissons lorsqu’ils arrivent au bord du canal.

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Annexe 2

LE GROUPE VERBAL: LA PHRASE A DEUX COMPLEMENTS ESSENTIELS

a- Nathalie lisait la lettre de Pierre à huit heures. b- Nathalie lisait la lettre de Pierre à Paul. c- Ce professeur conduit ses élèves au théâtre chaque mois. d- On a confié le bébé à une nourrice. e- Le camelot a distribué des cadeaux à tous les assistants. f- Le camelot a distribué des cadeaux à tous les carrefours. g- Une coupure de courant a privé les téléspectateurs de la fin de l’émission. h- J’ai appris la nouvelle de Pierre. i- J’ai appris la nouvelle de bon matin. j- Le cousin Alphonse a invité mon frère à une partie de chasse. k- Le cousin Alphonse a invité mon frère dans sa propriété de Sologne. l- Le concierge a remis un paquet à mes parents. m- Le concierge a remis un paquet sur la boîte aux lettres. n- J’attends une réponse de mes parents. o- J’attends une réponse depuis plusieurs jours.

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Annexe 3

Les groupes compléments : identidier les C.E. et les C.N.E.

La pronominalisation des C.E.

Texte d’appui : Les fées

Dans les phrases suivantes,

1) Entourez le verbe principal.

2) Délimitez les groupes à l’aide des présentatifs « c’est … qui » ou « c’est … que ».

3) Soulignez en vert les C.N.E. et en bleu les C.E.

4) Encadrez le G.V.

5) Donnez la fonction précise de chacun des groupes

1-Parce qu’on aime naturellement son semblable, cette mère adorait sa fille

aînée qui lui ressemblait d’humeur et de visage.

2-A chaque parole que vous direz, cinq ou six perles et autant de diamants

sortiront de votre bouche.

3-Lorsque cette belle fille arriva au logis, elle raconta à sa mère qui la

grondait de rentrer si tard ce qui lui était arrivé en jetant une infinité de

diamants.

4-Toujours en grondant, la fille brutale et orgueilleuse prit le plus beau flacon

d’argent qui était dans le logis pour aller à la fontaine.

5-Le fils du roi qui revenait de la chasse lui demanda avec courtoisie ce

qu’elle faisait là toute seule.

6-Comme il considérait qu’un tel don valait mieux que toute autre dot, le fils

du roi l’épousa dans le palais de son père où il l’avait conduite.

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Annexe 4

Nom : Classe :

Prénom :

Note : /20

Contrôle de grammaire

La fonction des groupes dans la phrase verbale

Texte d’appui : le recueil « Les trois plumes », Les frères Grimm

Dans les phrases suivantes,

1) Entourez le verbe principal.

2) Délimitez les groupes à l’aide des présentatifs « c’est … qui » ou « c’est … que ».

3) Soulignez en vert les C.N.E. et en bleu les C.E.

4) Encadrez le G.V.

5) Donnez la fonction précise de chacun des groupes

1- A minuit, quand tout dormait au château, la véritable reine prit l’enfant

dans ses bras pour lui donner la tétée.

2- En se roulant dans l’édredon qu’elle avait éventré, la fiancée semblait un

oiseau étrange.

3- Au milieu du ciel accouraient des nuages rouges et épais qui annonçaient

l’ouragan fatal.

4- Après lui avoir remis le drap du lit, la comtesse qui ne voulait pas

contrarier son époux tendit au maître-voleur son alliance.

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5- Comme Jeannot lui tendait un petit os, la vieille sorcière s’étonnait du lent

engraissement de son prisonnier.