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un gratuit qui se lit N°84 du 15/04/15 au 20/05/15

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N°84 du 15/04/15 au 20/05/15

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Som

mai

reSociétéDiversité et postcolonialisme ..........................................4, 5

Mémoire pour demain ....................................................6, 7

Invention de la dette ......................................................8

La Bande dessinée reportage ............................................9

Politique culturelleMarseille fait son cinéma, le Gyptis .............................. 10, 11

Politique régionale des musiques actuelles,

Babel Med ................................................................ 12, 13

ÉvénementsLe Festival d’Avignon .....................................................14

Entretien avec Angelin Preljocaj,

Journées de l’Histoire de l’Europe ....................................16

Exposition Micro Macro,

Festival grand ménage de printemps ................................18

Le GMEM, Scènes de bistrots ...........................................20

Le MuCEM ....................................................................22

Printemps de l’art contemporain,

printemps des chercheurs ...............................................23

CritiquesThéâtre .................................................................... 24, 25

Musique ................................................................... 26, 27

Au programmeMusique .................................................................28 à 32

Théâtre, danse, jeune public,

cirque, rue ..............................................................34 à 51

Cinéma ...................................................................52 à 56

Arts visuels .............................................................58 à 62

L’ère du méprisOn l’a échappé belle ? Le FN est le premier parti, en nombre de voix, de notre région. Plus d’un électeur effectif sur trois a placé dans les urnes un bulletin du parti d’extrême droite, qui veut instaurer une présomption de légitime défense, une priorité sociale pour les Français (rappelons que les étrangers vivant en France y cotisent et y payent leurs impôts), interdire les manifestations «indésirables», interdire aux magistrats de se syndiquer, interdire le regroupement familial, en finir avec les «colossales» subventions publiques à la vie associative et culturelle. Marine Le Pen se débarrasse de son père décidément trop antisémite, mais le programme du FN demeure...Que veulent les électeurs du FN ? S’il y a parmi eux de vrais nostalgiques de l’Algérie Française, voire de la France pétainiste, la plupart votent à la fois contre les étrangers et contre les «élites» sans mesurer que c’est incompatible. Certains d’ail-leurs, qui avaient voté FN au premier tour, se sont ravisés : malgré son poids électoral grandissant le parti n’a décroché aucun département et a très peu d’élus. Et ceci non pas à cause du mode de scrutin, mais parce les électeurs se mobi-lisent contre l’extrême droite, malgré le scandaleux ni-ni de Nicolas Sarkozy : dans les cantons où le FN affrontait un candidat UMP, les électeurs de gauche se sont massivement reportés ; là où il était opposé à la gauche, le report a été moins systématique. Aujourd’hui la stratégie électorale mise en place par Mitterrand pour gagner en triangulaires profite, clairement, à l’UMP.Et demain ? Les élections régionales auront lieu à la fin de l’année. Que fait l’UMP ? Elle espère, comme aux départe-mentales, que le Front républicain la fera gagner. Que fait le PS ? Rien. Il attend son congrès national, mène une politique économique de droite, ne pense qu’à la Présidentielle, laisse localement pourrir des situations ubuesques, n’écoute pas ses alliés de gauche, ni ses électeurs, ni les citoyens, ni la province.Le risque est grand que les électeurs républicains face à ce mépris n’aillent pas voter, et qu’un Le Pen, grand-père ou petite-fille, devienne ici notre Président.AGNÈS FRESCHEL

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Décolonisons les scènesLe 30 mars, le théâtre de la Colline, à Paris, accueillait un

débat autour de «l’absence de diversité sur les plateaux de théâtre». À l’origine de cette table ronde, un programme, intitulé 1er Acte, où, sous la direction de Stanislas Nordey, se retrouvent «des jeunes ayant fait l’expérience de la discrimination». L’objec-tif étant de leur proposer deux types d’ateliers : une formation théâtrale ou une préparation aux concours d’entrée des écoles de théâtre. La première promotion d’une quinzaine d’élèves issue de ce programme était présente. En désaccord avec ce projet, plusieurs artistes, représentants de la diversité, dont notamment Eva Doumbia, comédienne et metteure en scène marseillaise, ont bousculé l’organisation de la soirée afin d’y faire émerger une question de fond : selon eux, l’absence de diversité est avant tout structurelle. Les artistes en activité sont les premiers à la subir et ce type de programme prolonge et entretient cette discrimination systémique. Eva Dou-mbia s’en explique pour Zibeline.

Zibeline : Comment s’est préparée votre intervention au théâtre de la Colline ? Eva Doumbia : Tout part de la polémique née en novembre à Saint-Denis, autour d’Exhibit B (ce spectacle du Sud-Africain Brett Bailey, mettant en scène les zoos humains de l’époque coloniale, a provoqué de vives tensions et même l’annulation d’une représentation dans cette commune populaire du 93, NDLR). Au-delà du débat artistique, la ques-tion du territoire était pertinente : à quoi bon venir enseigner ce qu’est le racisme à des noirs et des arabes ? Tout ceci a mis en lumière un fait : ce sont toujours des blancs qui parlent de la colonisation, de l’esclavage, et de tout ce qui en découle, l’immigration, le racisme endémique de la France. Or, quand la parole part des concernés, elle est beaucoup plus entendue, plus radicale. Mais un mouvement artistique qui naît des quartiers populaires ou d’une expression post-coloniale n’est pas valorisé, il est immédiatement étouffé et lissé. Partant de ces constats, un réseau s’est bâti avec d’autres artistes et nous avons décidé d’intervenir à la Colline. Quel message souhaitiez-vous faire passer ? Déjà, demander pourquoi seuls des blancs sont invités à s’exprimer sur ces problématiques. Dans les débats, on retrouve toujours ces espèces de «spécialistes de nous», qui sont dans une démarche anthropologique insupportable. Parmi les Afropéens de France, nous avons des penseurs, capables de parler de l’expérience, de l’expliciter, l’analyser. Nous avons créé récemment une structure pour pointer cette réalité, établir des statistiques, recenser par exemple tous les chercheurs non-blancs de France.Cela peut mener à une politique de quotas. Vous y êtes favorable ? Oui. Prenons le cas du théâtre : en métropole, il n’y a aucun directeur de Centre Dramatique National noir ou arabe. Pratiquons

les statistiques ethniques, nous le demandons. C’est illégal, mais alors comment s’organise le programme 1er Acte ? Il ne recrute que sur critères ethniques et exclut les blancs. Si on est dans cette logique-là, proposons des quotas à l’entrée des écoles. Mais cela ne résoudra pas le problème plus profond de notre place sur les plateaux, qui est lié aussi à la difficulté de la France à affronter son histoire coloniale. La décolonisation du pays, y compris des blancs, est nécessaire. On est encore dans un processus colonial de rencontre avec l’autre. Il faudra du temps pour que les organi-sateurs du projet 1er Acte réalisent à quel point il est raciste, car ils sont persuadés du contraire. Or, s’ils sont si préoccupés par la diversité, pourquoi n’embauchent-ils pas de comédiens noirs et arabes dans leurs spectacles ?

Où en est alors la diversité culturelle de la France ?Cela fait longtemps que grondent toutes ces ques-

tions, liées à la réappropriation culturelle, et elles englobent d’autres champs. Au

lieu d’écouter ce qui émerge dans les zones populaires, les élites proposent

d’aller porter la bonne parole dans les banlieues... Le Medef le fait aussi ! Dans mon domaine précis, la seule réponse des structures à l’injonction du ministère de la Culture de diversifier les scènes de théâtre français n’est pas de découvrir l’inventivité des quar-tiers, c’est d’aller apprendre aux jeunes comment faire du théâtre comme eux le font. La vérité est que ce sont quasiment tous des

messieurs blancs de plus de cin-quante ans qui sont à leur tête, et

qu’ils n’ont pas envie de partager le pouvoir. Cela ne m’intéresse pas de

diriger un lieu, par contre j’aimerais bien que quelqu’un comme moi le fasse, parce

que quand je vais lui parler de mes projets, il ne me répondra pas «c’est communautariste». Si je

lui dis que je veux monter l’adaptation de l’autobiographie de Maryse Condé, il saura qui elle est.La question de la diversité s’articule donc aussi avec celle de la domination masculine ?Être féministe blanche, noire ou maghrébine ce n’est pas la même chose, on ne va pas être sur les mêmes combats, même si on va se retrouver sur certaines questions. Je ne me suis inscrite dans aucun mouvement parce que c’est tellement intégré à ce que je suis que je n’ai pas besoin d’adhérer à un groupe. Le féminisme m’habite sur tous mes spectacles. J’ai plus à me battre contre le racisme systémique du pays, même si son sexisme a à y voir. Pour moi la défense des femmes est au quotidien ; tout comme l’éco-logie, ce n’est pas un programme politique, c’est un mode de vie.ProPos recueillis Par GaËlle cloarec et JaN-cYril saleMi

Le jour de l’intervention à la Colline, une vingtaine d’artistes et intellectuels ont publié dans Le Monde une tribune, intitulée Il faut convoquer des assises culturelles pour encourager les diversités en France.

Eva Doum

bia © G

aëlle Cloarec

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Mensuel gratuit paraissantle deuxième mercredi du moisÉdité à 32 000 exemplairesimprimés sur papier recyclé

Édité par Zibeline SARL76 avenue de la Panouse n°1113009 MarseilleDépôt légal : janvier 2008

Directrice de publicationRédactrice en chefAgnès [email protected] 09 08 30 34

Imprimé par Rotimpress17181 Aiguaviva (Esp.)

Rédactrice en chef adjointeDominique Març[email protected] 23 00 65 42Secrétaire de rédactionDelphine [email protected] 65 79 81 10

Arts VisuelsClaude [email protected] 25 54 42 22

LivresFred [email protected] 82 84 88 94

Musique et disquesJacques [email protected] 20 42 40 57

CinémaAnnie [email protected] 86 94 70 44

Élise [email protected]

PolyvolantsChris [email protected] 03 58 65 96

Maryvonne [email protected] 62 10 15 75

Gaëlle [email protected]

Marie-Jo Dhô[email protected]

Marie [email protected] 64 97 51 56

Alice [email protected] 26 26 38 86

Jan Cyril [email protected]

MaquettistePhilippe [email protected] 19 62 03 61

Directrice CommercialeVéronique [email protected] 63 70 64 18

La régieJean-Michel [email protected] 22 17 07 56

Collaborateurs réguliers :Régis Vlachos, Dan Warzy, Frédéric Isoletta, Christine Montixi, Yves Bergé, Émilien Moreau, Christophe Floquet, Pierre-Alain Hoyet, Aude Fanlo, Thomas Dalicante, André Gilles

RetrouveZ Zibeline et vos invitations sur notre site www.journalzibeline.fr

Le 31 mars, l’écrivain conteur, marseillais et comorien, est décédé brutalement d’une crise

cardiaque à 42 ans. Arrivé à Marseille dans son enfance, devenu un auteur prolifique (contes, romans, poésie, livres pour enfants, dont L’odeur du béton, Marâtre ou Métro Bougainville), il était un passeur de culture, un relais entre la France et les Comores. Sa disparition est une onde de choc pour l’ensemble des comoriens. Il a été inhumé dans son village natal lors de funérailles nationales. Il tenait un compte Facebook, intitulé Lire Ecrire Conter, sur lequel il notait des billets d’humeur ou des phrases entendues dans les cafés marseillais. Dans la soirée du 30 mars, il postait ce dernier message : «Senghor clamait vouloir «déchirer les rires banania sur tous les murs de France», moi j’arracherai toutes les pages sur lesquelles on lit les jeux de mots puants «Comores comme mort»...»Julie Kretzschmar, metteure en scène, directrice du Théâtre des Bancs Publics, avait créé avec lui en 2013, Kara, une épopée comorienne. Le 18 avril, dès 16h, un hommage lui sera rendu.

Zibeline : Comment avez-vous connu Salim Hatubou ?Julie Kretzschmar : On a été mis en contact en 2011 autour de son écriture d’une épopée. On a trouvé les soutiens, notamment celui de MP 2013, et il m’a accordé une immense confiance et une totale liberté. Ce projet naissait par la volonté d’opérateurs extérieurs et je sentais en Salim la crainte intuitive de se retrouver comme l’alibi comorien de MP 2013. La richesse de notre relation a été d’avoir conscience de cette tension et de ne pas la nier. Même s’il ne le nommait pas ainsi, il était, de fait, un représentant de sa communauté. Avec bienveillance et générosité, il m’a laissé me saisir de son texte et poser mon

regard sur l’histoire traditionnelle qu’il racontait.Comment le spectacle avait-il été perçu au sein de la communauté ?Le projet était connu de tous, mais le rapport au public s’est passé en deux temps. Ce sont d’abord les gens de la communauté que nous avions solli-cités qui sont venus voir le spectacle. Puis, comme si le bouche à oreille avait validé notre travail, une présence spontanée s’est mise en place.Son œuvre était-elle communautariste ?Je n’ai pas peur de ce mot, qui m’a été systéma-tiquement renvoyé lors de ce projet. C’est un réel problème politique en France de ne pas oser entrer

Salim Hatubou, le lien disparu

Julie Kretzschmar, Salim Hatubou, Kara une épopée comorienne, 2013 © Didier Nadeau

à l’intérieur de ce mot et en saisir la potentielle richesse. Mais je n’ai jamais entendu Salim l’em-ployer. Ni parler d’intégration. Son rapport au politique était fort mais plus subtil. Il passait par la poésie, l’humour, sans être porte-parole d’une revendication. L’enjeu pour lui était plutôt celui du déplacement : comment main-tenir l’imaginaire d’un ailleurs, le laisser s’épanouir, et le mêler au réel d’ici. Je crois qu’il se sentait très investi auprès des enfants et des adolescents, pour leur donner les outils, leur expliquer comment il avait fait le voyage, et comment il continuait à le faire. Il était, pour tous, très clairement, le lien entre ici et là-bas. Sa disparition laisse une immense tristesse mais aussi une béance inouïe.

ProPos recueillis Par Marie Jo DHo

et JaN-cYril saleMi

Hommage à Salin Hatubou le 18 avril à 16hLes bancs publics, Marseille04 91 64 60 00www.lesbancspublics.com

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Michel Barrillon, économiste, se trouvait «embar-rassé» de parler des génocides. Pourtant son

approche décalée, puisqu’il ne s’exprimait pas en historien, avait l’avantage de tirer des conclusions sur les rapports entre la volonté d’élimination des peuples, et l’expansion mondiale d’un système éco-nomique. Son idée ? Les Nazis ont transposé le principe du crime de masse sur le sol européen, mais il s’exerçait déjà, dans toutes ses caractéristiques, ailleurs : il est concomitant de la conquête coloniale, et exercé au nom de valeurs universelles imposées aux peuples non européens. Ainsi la modernité a répandu en Europe une raison humaniste fondée sur le sens, sur des valeurs d’égalité, de fraternité et de liberté, mais cette société moderne a, hors de ses frontières, transformé la raison des Lumières en raison froide, calculatrice, fondée sur la seule effi-cacité marchande et technique, imposant la «triade du capitalisme, de l’État et de la techno-science». De fait, rencontrant des résistances à sa domination, elle a refusé de traiter l’autre en égal, a inventé des statuts d’indigène, décrété certaines «races» infé-rieures, et pratiqué le commerce en exploitant les ressources naturelles et humaines des pays qu’elle s’appropriait. La torture, les camps de concentration, l’élimination légalisée des peuples, les massacres de masse et les génocides, ne sont pas des accidents de l’histoire moderne, mais les caractéristiques d’un système économique qui veut se répandre, et doit pour cela imposer sa rentabilité : face à la résistance de l’autre, elle ne peut que l’éliminer. Sa démonstration, appuyée sur de nombreux exemples, était dérangeante : il rappela les camps de concen-tration des Anglais en Afrique du Sud pendant la Seconde Guerre des Boers (1899-1902) ou ceux de Namibie pour éliminer le peuple Herero, les expé-rimentations médicales pratiquées par les Japonais sur des prisonniers russes ou Chinois dans les années

30, le génocide des amérindiens au XVIe siècle (éli-minés en 50 ans à 90%, soit passés de 80 millions à 10 millions d’individus), l’élimination totale des Aborigènes de Tasmanie par les colons anglais au XIXe siècle... Sa conclusion fait froid dans le dos : aucune des conditions qui ont présidé aux génocides n’a aujourd’hui disparu. Et effectivement, l’Europe et les États-Unis érigent des murs à leurs frontières, les pays occidentaux représentent 20% de la population et consomment 80% des richesses, et le néocolonialisme refuse à l’autre le droit naturel de circuler, ou d’échapper à la violence politique ou économique. Il n’y a jamais eu autant d’hommes enfermés dans des camps, de rétention, de réfugiés... Pour peu que la presse s’emballe ou disparaisse (voir ci-contre), que le rejet instinctif de l’autre soit envisagé comme une

Génocides et colonialismeDeux conférences, l’une à la maison de la Région, l’autre au MuCEM, nous ont éclairés sur les fondements historiques des affrontements entre les peuples

solution politique par un nombre grandissant d’Européens, et que nos gouvernements continuent à soumettre l’intérêt humain à la machine économique, il est probable que cela va continuer...

Juifs et musulmansElla Habiba Shohat, au MuCEM, embrassait moins large, mais démontrait lumineusement com-ment le regard colonial avait boule-versé les rapports entre Musulmans et Juifs Séfarades. Sa conférence s’appuyait sur une iconographie empruntée à la peinture orien-taliste française. Ainsi elle ren-dait visible une fracture dans les représentations, démontrant que la France coloniale avait exacerbé les problèmes entre les peuples, en distinguant les minorités. Alors qu’aujourd’hui Juifs et Musul-mans sont présentés comme des ennemis héréditaires, les Juifs du Maghreb apparaissent dans les tableaux de Delacroix comme très proches, dans leurs habits et leurs murs, des Musulmans. Sans nier les antagonismes Ella Shohat montra

Noce juive au Maroc, Eugène Delacroix, 1939. 105 x 140 cm © Musée du Louvre - A. Dequier - M. Bard

Lizzie Van Zyl, enfant boer internée et morte dans le camp de concentration britannique de Bloemfontein durant la Seconde Guerre des Boers

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comment les représentations des Juifs Séfarades, ou Arabes, avaient changé, s’étaient occidentalisées, détachées des représentations des Musulmans. Jusqu’à la rupture, représentée par l’exécution de Sol Hatchuel, jeune juive marocaine qui avait refusé de se convertir à l’Islam. La loi a renchéri sur la peinture, avec le décret Crémieux qui donnait la nationa-lité française aux Juifs, la refusant aux Musulmans ; aujourd’hui l’idée que les Juifs du Maghreb étaient des Pieds Noirs est assimilée...Elle montra aussi comment l’icône du Musul-man meurtrier avait remplacé l’image du Juif assassin du Christ. Aujourd’hui, cela constitue une imagerie islamophobe, et ajoute à l’idée d’une persécution millénaire des Juifs par les Musulmans : l’enjeu des représentations résonne dans l’inconscient politique... On lui demanda alors pourquoi, puisque Juifs Séfarades et Musulmans sont si proches historiquement, ils votaient massivement pour la droite Israélienne, alors que les Juifs venus d’Europe étaient plutôt travaillistes, et contre la colonisa-tion de la Palestine. Elle répondit que le racisme entre Juifs existait aussi, et que ceux qui se sentaient infériorisés avaient généralement tendance à stigmatiser les plus faibles... Ainsi, reliant les deux conférences, on peut supposer que les conséquences de l’invention des minorités par le colonialisme s’exercent encore, et que le génocide au Rwanda est intimement lié à des tensions entre Tutsis et Hutus historiquement exa-cerbées par l’Allemagne, la Belgique puis la France... AGNÈS FRESCHEL

L’exposé de Michel Barrillon a eu lieu le 25 mars à la Maison de la Région, Marseille, dans le cadre de Mémoire pour demain.

La conférence d’Ella Shohat a eu lieu le 26 mars au MuCEM, Marseille, dans le cadre du cycle sur La Peur, raisons et déraisons

Entre presse et propagandeDans le cadre du cycle Mémoire pour

demain, la Maison de la Région PACA a accueilli une soirée intitulée La presse dans la montée des périls. Qui a commencé par un film, avec des extraits terrifiants de radio Mille Collines au Rwanda : appel au meurtre des Inyenzi, les «cafards», les Tutsis... Le poids d’un média, sa responsa-bilité dans l’expansion du massacre. Voilà qui fait froid dans le dos, évoquant les périodes de haine sans frein à quiconque les a vécues, sur quelque continent que ce soit. Certains glissements se font insidieu-sement : on commence par communiquer au lieu d’informer, et on finit par diffu-ser de la propagande. Bernard Mossé du Camp des Milles l’a rappelé : «Dans toute société il y a des stéréotypes, des préjugés, des tensions en temps normal régulées. Les moments de crise peuvent amener la dési-gnation d’un bouc émissaire responsable du malheur ambiant.» Lorsque les médias servent de caisse de résonance à l’idéologie dominante, ils en arrivent à utiliser le lan-gage pour déshumaniser l’autre, rendre la victime responsable de la situation. Et c’est parfois tout un système de manipulation qui se met en place. «C’est ainsi que Goebbels, dans l’Allemagne nazie, était chargé à la fois de la propagande et de l’éducation.» Écho chez Jean Kehayan : «aujourd’hui encore les petits arméniens apprennent à l’école en Turquie que leur peuple est responsable du génocide.»Pour Odile Chenevez, ancienne responsable du Clemi Aix-Marseille (Centre de Liaison de l’Enseignement et des Médias d’Information), culpabiliser en pensant que les terroristes d’aujourd’hui sont les élèves d’hier est un peu trop simpliste : «Il ne faut pas faire porter à l’école plus qu’elle ne peut porter. Mais former les citoyens les moins manipu-lables possibles, cela devrait être possible en liant esprit critique et liberté d’expres-sion. Aujourd’hui tout passe par Internet et les réseaux sociaux, il faut absolument s’y intéresser.»Alain Lhote, avocat du MRAP et de SOS Racisme, évoquait quant à lui le projet de loi de prévention et de répression du ter-rorisme... qui pourrait facilement dériver vers une surveillance liberticide des popu-lations. «Aux armes juridiques citoyens ! Les outils existent pour se défendre, vous pouvez les utiliser.» Selon Colette Giacomi,

modératrice du débat, être citoyen c’est aussi s’abonner aux journaux, pour en soutenir le pluralisme. La carte de presse fête cette année ses 80 ans : elle implique des devoirs, recoupement, vérification des informations avant diffusion, protection des sources, un professionnalisme, une déontologie. Comme le soulignait un journaliste de La Provence, Frédéric Guilledoux, après-guerre la presse papier a très vite glissé vers le privé, contrairement à l’audiovisuel qui est longtemps revenu au secteur public. «C’était intéressant car cela contrebalançait la parole d’État, mais situait d’emblée les médias dans le capitalisme. La bonne santé économique est la première condition de l’indépendance d’un organe. Comment parler de liberté de la presse si elle s’autocensure face aux annonceurs publicitaires ?»Au vu rétrospectivement de tout ce qui a conduit aux génocides, le rôle majeur des médias est à prendre en compte aujourd’hui. C’est toujours au moment où ils ont été fragilisés, instrumentalisés, que la bascule s’est faite en faveur des tortionnaires. Pour les lecteurs, les journalistes, les patrons de presse, les pouvoirs publics, les lais-ser se dégrader, accepter de vivre dans un monde sans presse indépendante digne de ce nom, c’est faire sauter l’un des verrous les plus importants qui nous protège des totalitarismes. GaËlle cloarec

Cette conférence-débat s’est tenue le 24 mars dans l’auditorium de la Maison de la Région Paca, Marseille

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La dette est devenue la trame de nos existences sociales, mais demeure un sujet proprement irrationnel. La preuve : la question

essentielle est sans réponse : à qui la France doit-elle sa dette ? on n’en sait rien !Autre irrationalité : ceux qui demandent aux citoyens de rembourser une dette qu’ils n’ont pas contractée, et à on ne sait qui, c’est-à-dire certains hauts responsables politiques européens en charge de notre avenir, ont montré leur incompétence, voire leur malhonnêteté, dans des institutions privées ou publiques ; que ce soit chez Goldman Sachs pour Mario Draghi le président de la Banque Centrale Européenne ou à la tête du paradis fiscal du Luxembourg pour le président de la commission européenne Jean Claude Junker.Ce qu’on appelle commodément -afin d’attiser la crainte- crise de la dette résulte de quatre facteurs :

1. Le système capitaliste est entré dans une crise de surpro-duction où il a fallu développer le crédit pour rehausser la demande

2. Parallèlement le déve-loppement du néolibéralisme a fait baisser la part dévolue au travail dans la répartition des richesses : le salaire ne suf-fit plus pour vivre, seuls ceux qui possèdent des revenus du capital, ou héritent, peuvent ne pas emprunter

3. La mise en concurrence fiscale et sociale des États fait baisser leurs recettes, donc ils ne peuvent plus payer leurs dépenses sans emprunter

4. Les États se sont interdit d’emprunter à leur banque cen-trale sans intérêt, c’est-à-dire à jouer sur l’inflation : ils doivent le faire auprès de banques pri-vées, avec intérêt… et sans pouvoir rembourser puisqu’ils doivent dépenser plus qu’ils ne collectent (voir 3).Et voilà le pompon ! La Banque Centrale Européenne prête aux banques privées à 1% de taux d’intérêt, mais celles-ci le prêtent ensuite aux États entre 3 et 15%. Selon Pierre Larrouturou, si la Grèce avait emprunté comme la France et l’Allemagne à 3% et non à plus de 10%, elle serait en excédent budgétaire ! Les banques empruntaient le matin à 1% pour prêter dans la journée à la Grèce à 12% ! Quant à la France, si elle avait pu emprunter directement à la Banque centrale depuis l’interdiction de le faire, elle aurait un déficit de 16% et non plus de 95% du PIB. C’est Michel Rocard qui le dit, et qui n’est pas vraiment un dangereux gauchiste.Cette idée surmédiatisée de la dette -dont la conséquence est de détruire l’idée même de société- est une vaste supercherie des sphères politico-financières. Tout d’abord le PIB de la France est de 2150 milliards d’euros et sa dette de 2000 milliards, soit 95% du PIB. Admettons. Mais est-ce un problème ? Le capital de l’État

et des collectivités territoriales est de 2500 milliards ; celui des ménages de 12 000 milliards. Nous possédons bien plus que cette fameuse dette, pour peu qu’on l’admette (car on ne sait toujours pas à qui on la doit…).Cette affaire de dette caractérise parfaitement l’idéologie que nous subissons. Les États ne dépensent pas plus qu’avant, les chiffres sont formels. Ils le sont tout autant pour montrer que ce sont les recettes qui baissent. En France depuis 10 ans, les cadeaux fiscaux ou réductions d’impôts coûtent à l’État 100 milliards d’euros par an. Sans parler des fraudes sociales et fiscales des grosses entreprises, estimées à 40 milliards d’euros annuels. Ni des cadeaux de l’État aux

banques lorsqu’il s’agit de les «sauver». La concurrence fis-cale est, en Europe, une lutte à mort pour garder les riches et les entreprises… Mais ce n’est pas tout puisqu’il faut aussi, selon cette idéologie, faire payer les consommateurs, y compris les pauvres (d’où la hausse de la TVA) et… baisser les dépenses publiques ! Qui pourtant n’ont pas augmenté, contrairement à ce que les médias ne cessent de raconter. Pourtant là aussi les économistes sont formels : une baisse de 50 milliards des dépenses publiques comme elle est prévue en France occasionne une baisse de 75 milliards du PIB (coefficient de 1,5) : diminuer la dépense publique supprime l’activité, et cela est particuliè-rement sensible dans le secteur culturel… Les économies réali-sées sont des mirages !Toute argumentation politique ou économique nous parlant de crise, d’effort, de faute (les Alle-mands disent Schuld pour dette, c’est-à-dire faute !), de rembour-sement, est une construction

absurde, qui ignore ce que chacun sait intuitivement : si vous devez aller travailler en voiture, vous devrez faire des dépenses d’essence, et avoir quatre roues. Il serait absurde de décider de vous passer de votre salaire pour économiser sur vos frais. Lorsqu’une dépense est nécessaire, et la dépense publique l’est, on ne peut pas rogner empiriquement 50 milliards. En revanche, il est des entreprises et des banques qui ont largement renoué avec les bénéfices, et les écarts entre les riches et les pauvres ne cessent de se creuser, en grande partie à cause de la concurrence fiscale.Une dernière absurdité ? les fameux 3% de déficit autorisé par l’Eu-rope : un chiffre pris au hasard ! Les cinq doigts de la main au lieu de la trinité et nos vies changeaient !Et puisque nous ne savons toujours pas à qui la France doit sa dette, on peut proposer en forme de conclusion une solution : ne plus payer !rÉGis VlacHos

Dette en (c)l’air

«Il faut introduire la notion d’illégitimité de la dette. Je ne pense pas que les Français aient voulu ce système dans lequel les États ne peuvent pas emprunter directement auprès de la BCE. Vous croyez que les Français avaient compris ça ? Il y a une remise en question politique et démocratique de la dette à avoir». Bernard Maris

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La BDP invite le mondeÀ l’heure des chaînes d’info continue (quid de

l’information dans cette avalanche de direct où le sensationnel le dispute à l’absence de recul et d’analyse ?), des reportages formatés, réalisés «à chaud» et «dans l’actu» (quid du temps nécessaire à un véritable travail d’investigation ?), des voies se font jour, qui offrent de nouveaux moyens d’en apprendre un peu plus sur le monde tel qu’il va, et plus souvent encore tel qu’il ne va pas. La bande dessinée reportage en est une. Imagée, documentée, pédagogique, cette forme d’expression hybride répond de façon originale aux questions du monde contem-porain : guerres, terrorisme, migrations, changement climatique… Autant de territoires du réel que des lecteurs de plus en plus nombreux découvrent par le biais de BD documentaires ou de revues. Depuis mi février, la bibliothèque départementale propose de faire plus ample connaissance avec ce genre encore neuf mais en pleine expansion.Autour de l’exposition consacrée à la bande dessinée reportage, plusieurs rencontres ont déjà eu lieu. Après Clément Baloup et Sandrine Lana, venus présenter leur projet de documentaire dessiné autour de la lutte des Fralib de Gémenos (voir Zib’83), une table ronde a réuni, le 19 mars, le directeur de La Revue Dessinée, Franck Bourgeron, ainsi que les auteurs Krys et Etienne Davodeau pour discuter de ce «genre à la croisée des mondes». Cette rencontre, animée par Boris Henry, inaugurait également le festival BaDaM (Bande Dessinée à Marseille) orga-nisé par l’association Massilia BD du 19 au 21 mars. Alors que le numéro 7 de La Revue Dessinée vient de paraître, les 3 invités sont longuement revenus sur ce «laboratoire» comme continue à l’appeler Franck Bourgeron. Après deux ans, l’«agence matrimoniale» se porte bien et les couples formés pour les sujets choisis (un journaliste et un auteur de BD) tiennent la route dans leur grande majorité. Franck Bourgeron insiste : «C’est la communion de ces deux regards qui va donner un regard particulier»… et son caractère unique à chaque reportage. Etienne Davodeau a ainsi collaboré avec le journaliste d’investigation (radio) Benoît Collombat pour écrire Les barbouzes de la République, un reportage sans concession consacré au SAC de sinistre mémoire. Le journaliste apporte l’information, l’auteur BD la met en forme. Entre l’exhaustivité journalistique et l’efficacité scéna-ristique, il s’agit de trouver «le bon tempo pour une lecture agréable», ce qui n’a rien d’évident et exige beaucoup de discussions et d’écoute de part et d’autre. Quant au choix des sujets, la parution trimestrielle de la revue ne permet pas d’entrer dans une actualité «chaude». Ce qui laisse la possibilité d’aborder et d’approfondir des questions de fond, politiques, économiques, sociales… À noter, par exemple, au sommaire du n° 7, outre le reportage sur le SAC, un dossier sur la Françafrique intitulé Le

grain de sable, signé Xavier Harel et Julien Solé, et un autre sur Frontex, Les frontières de la honte, réalisé par Taina Tervonen et Jeff Pourquié. Des regards engagés et un travail en duo qui exige un temps long, d’enquête sur le terrain, de réflexion de fond, de réalisation… que les médias d’information traditionnels prennent trop rarement.Après la table ronde a eu lieu le vernissage de l’ex-position consacrée à la bande dessinée de reportage et à ses rapports avec la photographie. Une version réduite de celle présentée en 2014 à Sète dans le cadre du rendez-vous photographique ImageSin-gulières. Au fil des salles et au gré des diverses thématiques abordées (la guerre, l’écologie, les évolutions de l’économie, du travail et de l’immi-gration), on a pu revoir, entre autres, des planches d’Emmanuel Guibert et de Joe Sacco, initiateurs fameux de ce genre dont beaucoup de bédéistes se réclament aujourd’hui.FreD roBert

La bande dessinée reportage, exposition jusqu’au 18 juilletNocturnes, le rêve dans la bande dessinée, jusqu’au 18 juilletBibliothèque départementale, Marseille04 13 31 82 00www.biblio13.frwww.culture-13.fr

7e rendez-vous de la photographie documentairedu 13 au 31 maiSète (Hérault),www.imagesingulieres.com

Table Ronde, La BD Dodumentaire © C.Rombi CG13

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Le breakfast-conférence qui s’est déroulé au cinéma Le Prado le 13 mars se donnait

pour but, outre de promouvoir l’agence de communication encorenous qui l’organisait, de croiser des regards experts sur le thème : Marseille-Provence, terre de tournage. Devant journalistes, cinéastes, responsables de festi-vals, il y avait sur scène, regroupés en binômes 8 intervenants. Pour les institutions, Aïcha Sif, présidente de la Commission Culture à la Région et Serena Zouaghi, Conseillère Mis-sion Cinéma et Audiovisuel de la Ville. Pour Plus belle la vie, le feuilleton-culte qui réunit plus de 5 millions de spectateurs du lundi au vendredi et occupe les 5 plateaux de La Friche : Richard Guedj et Philippe Carrese. Pour la production, Christophe Bouffil (Tita Productions) qui a choisi de ne pas «monter» à Paris et Sabrina Roubache (société Gur-kin) qui travaille sur le projet NETFLIX avec Dan Frank pour la nouvelle série Marseille, un House of cards français. Côté «vitrine», Olivier Marchetti président de Provence Stu-dios qui propose à Martigues 26 000 m2 de plateaux et Jean Michel Albert président de Marseille Webfest, un laboratoire de fictions

et un marché international de séries pour les télés, et les géants comme Apple ou Amazon. Derrière leurs petites tables-pupitres, tous semblaient prêts à jouer leur partition. Ce qui fut fait en mode satisfaction ponctuée de mutuelles congratulations : le temps n’était pas à la critique. Marseille se vend bien quitte

à utiliser le folklore et la fiction sulfureuse. Marseille est une marque comme son savon. Et l’«entertainment» un outil performant de promotion du territoire, comme en attestent les chiffres assez vertigineux : 162 sociétés de production, 900 structures liées à l’écono-mie cinématographique et télévisuelle, 7000

Marseille fait son cinéma

La French © Gaumont distribution-Jérôme Mace

Zibeline : cela fait exactement 6 mois que le Gyptis fonctionne. Vous avez choisi une pro-grammation avec des cycles thématiques et des week-ends/événements. Pouvez-vous tirer un premier bilan, nous dire quels cycles ont bien marché, lesquels ont eu moins de public ?

Juliette Grimont : Il y a eu une évolution très nette depuis. Il y a eu une 1re phase

de construction, d’oct à déc, où le Gyptis devait se faire connaitre en tant que nouveau cinéma avec une proposition différente à la Belle de Mai. Puis une phase d’expérimen-tation : on avait l’ambition de se promener dans toute l’Histoire du Cinéma, très beau projet mais parfois compliqué. On est un peu contraint par la ressortie de films en version numérique et par la sortie de films actuels. On s’est peu à peu rapproché de l’actualité du cinéma, tout en restant particuliers puisqu’on

fonctionne par thématique, ce qui permet de rester libres sur les films qu’on choisit et les liens qu’on crée entre eux. Par exemple, «musique et cinéma» a très bien marché, avec des événements transdisciplinaires mêlant la projection, qui reste centrale, à des concerts, des rencontres avec les réalisateurs et des ateliers pour les enfants. La thématique est donc une accroche inté-ressante par rapport au public ?Thomas Ordonneau : Le public ne vient pas parce que c’est la semaine X ou Y. Pour nous, c’est un outil de programmation entre l’exclusi-vité, la reprise, l’inédit, le patrimoine, le jeune public, pour mettre en valeur les films. J.G. : Avant tout, le public vient voir des FILMS. C’est en termes de sens que la thématique ajoute quelque chose, créant des liens entre les films, les réalisateurs, les époques, les œuvres.

Vous pratiquez une politique tarifaire intéres-sant pour les gens du quartier. Quels retours en avez-vous ?J.G. : Une étude vient d’être faite : notre public est très local. 22% vient du 3e et plus de 70% des arrondissements limitrophes. C’est une des ambitions du Gyptis d’être un cinéma de proximité, d’avoir un ancrage local et cela se vérifie surtout au niveau des films jeune public.Vous vous adressez aussi aux scolaires ?J.G. : Oui, on vient de rentrer dans les 3 dispo-sitifs d’éducation à l’image, écoles, collèges et lycéens au cinéma ; on garde aussi des créneaux pour pouvoir répondre à des demandes parti-culières d’enseignants. Cela demande beaucoup d’investissement pour l’équipe, composée de 3 personnes, plus 2 stagiaires. Vous travaillez en partenariat avec des struc-tures comme, Tilt, l’Aspas, le Fid… Quel bilan pour cette collaboration ? T.O. : Bilan positif puisqu’on reçoit un intérêt de leur part. Des points restent à améliorer : on a mis du temps à comprendre qui, dans la réunion du Gyptis avec les autres structures, devait être le moteur et porter l’événement en termes de com. On a pu répondre à toutes les demandes et infléchir notre programmation par

Petit à petit, Le Gyptis fait son nidLe Cinéma Gyptis a ouvert ses portes le 1er octobre 2014. Sa programmation a été confiée par la SCIC Friche Belle de mai à Shellac pour 18 mois. Premier bilan avec Thomas Ordonneau, directeur, et Juliette Grimont, responsable de la programmation

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personnes travaillant dans la filière, 30 festivals dont Cannes et le Fid, 145 M de chinois qui «connaissent» Marseille à travers la série Family on the go. Une croissance de 58% pour les tournages entre 2012 et 2014 et 30 M d’euros injectés dans l’économie locale dont 30% pour l’emploi. Il s’est tissé ces dix dernières années un réseau professionnel de plus en plus performant. Il est possible aujourd’hui de réaliser, produire et post produire à Marseille et les talents ne manquent pas. Une école de casca-deurs parisienne va se délocaliser et il y aurait place pour des formations supplémentaires dans les métiers du cinéma. De la répartition des subventions publiques, il n’a pas été question. On sait que la Région aide les projets de scénaristes et cinéastes en devenir comme elle participe à la production de films grand public à gros budgets. Le 7e art étant noyé dans une production audiovisuelle où il y a le pire et le meilleur. Même si on peut être impressionné par la quantité, les parts de marché, les taux de croissance, la qualité est indispensable. Laisser la possibi-lité à ceux qui ne sont pas «dans le moule» de s’exprimer sans garantie de retour sur investissement aussi. Certains rêvent que Marseille devienne Hollywood. Puisse le rêve survivre sans le formatage américain.elise PaDoVaNi

Le breakfast-conférence s’est déroulé le 13 mars au cinéma Le Prado, à Marseille

Petit à petit, Le Gyptis fait son nidrapport à elles. On était dans un modèle assez inclusif. Il faut renforcer les modes opératoires pour qu’au-delà de la déclaration d’intention, quand on affiche deux ou trois structures, il y ait quelque chose pour que la programmation soit vraiment porteuse.Est-ce que vous avez rencontré des obstacles non prévus ?T.O. : Au début, le temps. Le temps qu’il faut pour qu’un lieu s’inscrive dans une ville… Il faut bien 6 mois pour mettre en place une relation cohérente, suivie, avec un public. Quand on aura fait passer dans la salle 20 000 personnes, on pourra commencer à se dire qu’on est repéré par ces personnes. On est passé d’une moyenne de 400 spectateurs par semaine à 600. Avoir créé un cinéma au cœur de la Belle De Mai était donc une bonne idée ?T.O. et J.G. : C’était une très

bonne idée ! On a encore plein de choses à améliorer. Mais on sent déjà une différence, un passage de public et de popula-tion qui est plus vivant. La pro-chaine étape sera de renforcer la relation avec les commerces de proximité pour créer du lien entre la question d’être specta-teur et d’être riverain avant et après le film. De même que la circulation entre La Friche et le Gyptis qui ont une situation géographique différente. Et il nous faudra encore 6 mois pour arriver à le mettre en place.Rendez-vous dans 6 mois, alors !

ProPos recueillis Par

elise PaDoVaNi et aNNie GaVa

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Joe Driscoll, homme-orchestre de la culture rap, et Sekou Kouyate, cousin et accompagnateur

de Ba Cissoko se sont rencontrés au festival Nuits Métis en 2010. Cinq ans plus tard, leur union musi-cale reste l’une des meilleures propositions de la 11e édition de Babel Med Music. Ou comment il devient une évidence que l’Afrique est l’alpha et l’oméga de l’histoire des musiques actuelles. Loin des mariages arrangés entre artistes occidentaux et musiciens du Sud, le duo guinéo-new-yorkais dépasse l’ordinaire rencontre entre deux univers culturels. Car si parfois la kora a pu servir de caution «world» à de vagues projets de métissage, ici ce n’est jamais le cas. Oublié l’instrument de musique traditionnelle, la harpe-luth mandingue fait partie intégrante d’une production 100% actuelle où dialoguent afrobeat, rock, hip hop, folk ou encore reggae. La reprise ter-riblement groovy du tube Master Blaster de Stevie Wonder en est la meilleure illustration. Autre coup de cœur : Gisela João. Les icônes éphé-mères du fado se succèdent mais celle-ci est déjà entrée dans l’histoire. Aussi à l’aise dans le registre

mélancolique et frissonnant que sur des morceaux plus sautillants, la pureté de la voix de la jeune portugaise émeut autant par sa puissance que par sa capacité à être dans la retenue, jusqu’au murmure. Grave et légère, Gisela João, dans une courte robe rose en mousseline, ne reflète pas l’image habituelle de la fadiste. Elle en dégage en revanche toute l’authenticité.

Depuis 1999 la Région Paca a mis en place un plan de soutien aux musiques actuelles. Qui,

malgré les difficultés générales du spectacle vivant, semble préserver en partie les lieux, les manifestations et les groupes de la disparition, en leur donnant financement, visibilité et outils de structuration.Le secteur est complexe, d’abord parce que les musiques actuelles sont un fourre-tout : musiques amplifiées, du monde, traditionnelles, rock, électro, jazz, chanson française ou non, tous ces mondes là ont peu à voir, se détestent souvent, flirtent parfois avec la musique contemporaine, avec le folklore régionaliste ringard ou avec la variétoche populiste qui n’ont pas de raison d’être soutenus par une politique publique, ou le sont dans d’autres cadres.Mais la complexité vient aussi de la profonde iné-galité professionnelle. Est-ce dû au fantasme du chanteur star, du genre Je m’voyais déjà en haut de l’affiche ? Il y a dans ces mondes des petites assos mais aussi des entreprises à but très lucratif, et les producteurs véreux ne sont pas que des fan-tasmes issus de Phantom of the paradise ; il y a ceux qui réussissent, et tous ceux qui vivent autour des

Si le monde était Babel…Le succès populaire du marché-festival se confirme. Morceaux choisis

Musiques actuelles en Régionminimas sociaux, entretenant le mythe du rebelle incompris1... Ajoutez à ces difficultés la crise du CD, qui renvoie sur les scènes des artistes aux cachets mirobo-lants, la fermeture de certains festivals de «tourneurs» comme les Voix du Gaou, et vous aurez idée de la difficulté de la tâche.Car à partir de quel seuil faut-il aider ceux qui jouent en ama-teurs dans leur garage, et jusqu’où faut-il aider les lieux et groupes qui gagnent de l’argent ? Les nou-velles mesures du plan tentent de structurer la production musicale (labels, éditeurs...) nécessaire à la filière et actuellement en difficulté, et d’aider les lieux de diffusion à développer des résidences d’ar-tistes et des actions culturelles. Ces nouvelles mesures, financées par une enveloppe budgétaire

C’est également avec sa voix cap-tivante qu’une autre interprète féminine a conquis la salle du Cabaret. Mais celle, cristalline et aérienne, d’Unni Løvlid vient du grand Nord. Accompagnés à la contrebasse, les chants folkloriques et religieux de cette Norvégienne

Joe Driscoll © Agnès Mellon

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supplémentaire, viendront s’ajouter au soutien habituel aux festivals (dont Babel Med est le fleuron régional), aux SMAC (Scènes de musiques actuelles, label national) et aux LDMA (Lieux de développement de Musiques actuelles, label régional), à l’aide à la structuration aux festivals et lieux non convention-nés, au soutien à la création, à la diffusion et à la production des groupes professionnels, (voir Zib 80), à l’aide à la pratique amateure et aux tremplins...Car les musiques actuelles, en région Paca, c’est 200 festivals, 900 structures organisatrices dont 100 lieux à la programmation régulière, 110 structures de production musicale, 500 groupes professionnels, 2500 groupes amateurs... Un secteur économique essentiel, et un indispensable espace de partage et de fête.AGNÈS FRESCHEL

1 Ainsi le collectif Chanson en Paca a distribué aux journalistes un tract dénonçant le soutien à la «langue anglaise» dans le plan régional, alors que les mots «langue française» n’y figurent pas à la demande des groupes chantant en langue d’Oc...

glissent puis flottent, pour finir par irradier à la manière d’une aurore boréale.Changement de continent avec l’une des sensations des der-nières Transmusicales de Rennes. Les Sud-Coréens de Jambinai ont dérouté le public marseillais. Indigeste et inécoutable pour les uns, fascinant et méditatif pour les autres. Quand on voit s’installer sur scène le quintette et ses instruments d’un autre monde (haegeum, piri et geomungo), on s’attend davantage à entendre un ensemble de musique traditionnelle qu’un groupe underground, oscillant entre jazz expérimental planant et post-rock futuriste.Un public marseillais qui a aussi accueilli avec ferveur les artistes issus de la scène régionale, tous courants confondus : l’opérette marseillaise revisitée par Moussu T e lei Jovents, le melting-pot vocal de Radio Babel Marseille, la fusion afro-classique de Saiko Nata ou la wasla égyptienne de Tarek Abdallah et Adel Shams el-Din.Autres moments de grâce du festival : Azam Ali et Niyaz, Batida, Family Atlantica, Warsaw village band et Mercedes Peon, Bachar Mar-Khalife, Tcha Limberger’s Kalotaszeg trio ou encore Majid Bekkas et l’Afro-oriental jazz trio.Trois soirées sans frontières dans un contexte électoral qui a pourtant vu leurs plus farouches partisans atteindre des scores des plus alarmants.tHoMas DalicaNte

Babel Med Music s’est déroulé du 26 au 28 mars, au Dock des Suds, à Marseille

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Avant de dévoiler à la FabricA la programmation du 69e Festival d’Avignon, Olivier Py, costard

sombre, chemise assortie au bleu roi de l’affiche, prend la pose. Sourire de circonstance, un peu ner-veux mais affable, toujours, le directeur du Festival pèse -légèrement plus- ses mots pour ce 2e exercice et mesure l’enjeu de cette conférence. Car après une précédente édition sauvée mais fragilisante (240 000 euros de perte suite aux annulations et intempéries), le Festival 2015 s’est monté avec difficulté, Py et ses équipes ont dû aussi composer, comme les autres structures avignonnaises, avec une baisse de subventions de la ville de 5%. Le direc-teur affiche d’emblée une cartocrise d’annulation des festivals, alarmante, c’est le but, rappelant que «la culture n’est pas un luxe, elle est l’avenir de la France». Les tutelles sont présentes ce 26 mars, il est bon de leur rappeler certains engagements. La durée est donc resserrée de 24 à 22 jours, certains lieux inoccupés (dont la coûteuse Carrière Boulbon) mais l’ambition reste la même : «Avignon c’est trois semaines de grand et beau bruit […], de ce tohu-bohu des fêtes, de ce tintamarre des espérances» affirme l’édito d’avant-programme. «Nous attendons avec impatience des jours meilleurs» précise Olivier Py au micro.

«Je suis l’Autre» pour catharsisAu programme : 38 spectacles (26 créations, 16 coproductions, 31 artistes jamais venus, 21 pièces de théâtre, 7 de danse, 7 musicales dont l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée, le groupe français Feu ! Chatterton et Dorsaf Hamdani, 12 indisci-plinaires, 3 jeune public), une majorité d’auteurs vivants, un abonnement pour les moins de 26 ans (4 spectacles/40 euros), 4 expositions dont un hom-mage à Patrice Chéreau à la Collection Lambert, et les œuvres du «Caravage de la banlieue» qui signe l’affiche, Guillaume Bresson, à l’église des Célestins transformée en Nef des Images. Les Ateliers de la pensée du site Pasteur recevront l’équipe de Charlie Hebdo et une multitude de rencontres. Thème central, l’Autre est «l’idée la plus puissante pour définir la culture.... c’est la catharsis au théâtre». De Philippe Berling qui crée Meursaults d’après Kamel Daoud, à un cycle argentin, des Égyptiens de The last supper, aux Idiots d’après Lars von Trier

montés par des Russes, cet Autre sera effectivement riche de ses diversités. Même si sa représentation féminine reste un peu timide ! Moins nombreuses à porter, seules, une mise en scène, les femmes auront pourtant au plateau une parole primordiale et cohérente : Isabelle Huppert lira Sade à la Cour, Fanny Ardant prêtera sa voix à Cassandre, Nathalie Garraud montera Soudain la nuit, et côté chorégraphes Emmanuelle Vo-Dinh créera Toum-bouctou déjà-vu, Eszter Salamon Monument O, et Fatou Cissé Le bal du cercle où, comme dans A mon seul désir de Gaëlle Bourges (voir Zib’82), il sera question de la représentation… de la femme. Elles composeront heureusement plus paritairement les duos des 9 Sujets à Vif, des rendez-vous perfor-matifs qui prédestinent souvent les futures têtes d’affiche du In. Dans les années à venir, espérons que ces femmes, auteures et metteures en scène, aient leur place elles aussi à la Cour d’Honneur, et pas uniquement pour danser ! La danse, d’ailleurs gâtée cette année, invite aussi Angelin Preljocaj (voir p. 16), Fabrice Lambert et Hofesh Shechter.

De Shakespeare à PlatonLe Roi Lear, «la plus belle pièce de tout le répertoire de l’histoire de l’humanité», traduit et monté par Olivier Py, ouvrira la Cour d’Honneur, avec Philippe Girard. Le metteur en scène présentera également Hacia la Alegria, tiré de son roman Excelsior. Shakes-peare sera la voix royale de cette édition, Thomas Ostermeier adaptera à l’Opéra Richard III dans une scénographie proche du Globe, le Portugais Tiago Rodrigues présentera un (plus rare) Antoine et Cléopâtre.

Le In, le Roi et l’AutreDu 4 au 25 juillet,

le Festival d’Avignon soufflera

une édition resserrée sur

le thème de l’Autre

La République de Platon parcourra tout le Festival avec un feuilleton philo quotidien, lu par Valérie Dréville, l’ERAC et des jeunes Avi-gnonnais. Ubu sur la butte sera iti-nérant, le Polonais Krystian Lupa donnera Des arbres à abattre, Robin Renucci avec l’ORAP Homériade de Dimitriadis, Samuel Achache dissèquera les accords dans Fugue et Valère Novarina fera son retour avec Le Vivier des Noms.Une récente étude a révélé qu’un renouvellement des publics du Festival était nécessaire, Py espère doubler la proportion de jeunes (5 000 en 2014). La Trilogie du revoir de Benjamin Porée, les photos de vacances des Estoniens du Teater N099, la critique du monde occidental par le collectif Winter Family ou Andreas par Jonathan Châtel pourront, entre autres, aider !DelPHiNe MicHelaNGeli

Festival d’Avignondu 4 au 25 juillet ouverture billetterie le 15 juinwww.festival-avignon.com

Olivier Py, 26 mars 2015 à La FabricA © DE.M.

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La paix en Europe, «du Moyen Âge à nos jours»... Voilà une thématique

ambitieuse, retenue par l’Association des Historiens pour les premières Journées de l’Histoire de l’Europe à Marseille, au programme très fourni. Les esprits taquins ne manqueront pas de relever que mises bout à bout, sur dix siècles, les périodes sans conflit en Occident ont probablement atteint quelques semestres ! Ces deux jours de synthèse sur l’histoire du continent européen seront justement l’occasion de revenir sur de telles idées préconçues. Notamment en ce qui concerne les épi-sodes les plus sanglants de notre passé, qui pour être de sinistre mémoire, gagne-ront certainement à être nuancés. On ne manquera pas par exemple la conférence intitulée Les croisades, facteur de paix en Europe ? par Michel Balard (professeur émérite à l’université Panthéon-Sorbonne) le 24 avril, ou encore le lendemain celle de Patrice Gueniffey (directeur d’études à l’EHESS), consacrée à Napoléon et la paix.Bienvenus également, des éclairages sur l’histoire de l’art et celle de la musique : Laurence Bertrand Dorléac (professeur d’histoire de l’art à Sciences Po) traitera ainsi des Horreurs de la guerre dans l’art des XIXe et XXe siècles, tandis que Brigitte François-Sappey (professeur honoraire au Conservatoire de Paris) évoquera La guerre et la paix dans la musique européenne, de 1789 à 1914. Il est à noter que ces dernières font parties des six femmes qui s’exprimeront lors de ces Journées... sur vingt orateurs. Les diverses conférences seront réparties entre la BMVR Alcazar et le Musée d’Histoire de Marseille, et les intervenants dédicaceront leurs ouvrages à la librairie du Musée, en partenariat avec la librairie Maupetit. Conférences payantes sur inscription.GaËlle cloarec

Les Journées de l’Histoire de l’Europe à Marseilleles 24 et 25 avrilMusée d’Histoire, BMVR l’Alcazar01 48 75 13 16www.associtation-des-historiens.com

Colombe d’Europe

Zibeline : Vous n’avez pas affronté la Cour d’Honneur depuis1999... Comment vivez-vous ce retour à Avignon ?

Angelin Preljocaj : Avec plaisir ! Mais la Cour est un lieu intimidant, il faut y

aller humblement. Chercher comment sortir de l’écrasement, du colossal. En fait ça m’électrise Après Ce que j’appelle oubli, vous vous confrontez à nouveau à un texte de Laurent Mauvignier...Oui. Notre échange avait vraiment été enthou-siasmant, et nous avons eu envie de poursuivre, et de collaborer vraiment. Il ne s’agit plus pour moi de m’emparer d’un texte existant, mais d’une création commune. Retour à Barratham est une commande, pour la Cour, pour Avi-gnon. Lorsque j’ai demandé à Laurent d’écrire ce texte pour moi, j’étais plongé dans l’Iliade, dans cette écriture épique et j’ai eu envie que l’on voie ce qui n’est pas montré, comme au théâtre dans le récit du Cid par exemple, où l’on part avec lui dans la bataille, alors qu’elle n’est que dans les mots. Je voulais que la danse réussisse à ouvrir un autre espace, parallèle. Avec Laurent on collabore vraiment, je sais qu’il sera là jusqu’à la générale, pour écrire si nécessaire des liens, changer les choses, inverser des passages. Comme avec Pascal Quignard pour L’Anoure on échange tout le temps, et travailler avec un écrivain est pour moi particulièrement stimulant.Oui, avec Ce que j’appelle oubli, ou votre adap-tation du Funambule de Genêt, ou L’Anoure, vous faites entendre des textes. Pour illustrer les mots ?Non, ou comme une illustration lointaine. Cela permet à la danse de ne pas avoir à raconter justement, d’établir un autre rapport, méta-phorique. Ou pas. En tous les cas de ne pas porter l’argument comme on disait autrefois.

Quel est justement l’argument de ce texte, de quoi parle-t-il ?De la guerre. Ou plus exactement des marques, des traces de la guerre dans les consciences, et dans les corps. De cette dévastation-là, celle qui vient après. Barratham est une ville inventée par Mauvignier, mais ça pourrait être Grozny, ou Sarajevo. Ou Troie, puisque j’étais dans Homère.D’où votre collaboration avec Adel Abdessemed...Oui, sa rétrospective au Centre Pompidou, par sa violence, son utilisation du barbelé, ses installations coups de poing, controversées aussi, m’avait frappé. Son dispositif dans la Cour ramène au no man’s land, avec des bar-rières, des clôtures...La danse se situe-t-elle dans la continuité de Ce que j’appelle oubli, dans cette violence masculine ?Pas exactement. Parce que c’est une pièce mixte, et que la violence aussi n’y est pas sociétale, pas fondée sur un fait divers, mais sur un phénomène général. Avec Barratham on cherche à atteindre l’universel de la guerre, et l’intime aussi, ce que la violence produit dans l’intimité mais chez tous, d’où que l’on soit. Je pense que dans cette pièce l’espace du corps, son artisanat furieux comme l’écrivait René Char, est dans cette relation de l’Histoire à l’intime. J’aimerais que les corps écrivent un autre texte en fait, comme une ligne poétique supplémentaire.ProPos recueillis Par AGNÈS FRESCHEL

Retour à Barratham sera créé du 17 au 25 juillet dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes, lors du Festival d’Avignon

«Une ligne poétique supplémentaire»Angelin Preljocaj, absent des dernières éditions du Festival d’Avignon, viendra créer Retour à Barratham dans la Cour du Palais d’Honneur. Écrit avec Laurent Mauvignier, pour trois acteurs et onze danseurs... An

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Les beaux jours arrivants, les festivals commencent à irriguer le territoire de leurs propositions alléchantes. À Cucuron,

dans le Luberon, le Centre culturel Cucuron Vaugines vous invite à vivre la première édition de son Grand ménage de printemps, l’occasion de changer d’air en compagnie d’artistes qui transformeront rues et places en scènes à ciel ouvert ! En amont du week-end festif (du 21 au 24 avril), Gilles Cailleau et sa Cie Attention fragile s’installent sur le parking de l’étang pour un Tour complet du cœur, un spectacle bluffant, et remar-quable, dans lequel le comédien joue avec délectation les 37 pièces de Shakespeare… avec quelques ellipses, une multitude d’accessoires et des costumes ingénieux ! Puis durant tout le week-end les spectacles s’enchaînent : la Cie les Mobilettes sert un Café Frappé sur certaines terrasses, mettant en mouve-ment tasses, chaises, tables et consommateurs sur des airs des années 50 ; avec Mon Grand oncle, entre situation pathétique et plaisanterie loufoque, Sébastien Lazennec, Utopium Théâtre, livre le testament hors du commun d’un passionné des Pyrénées et des chaussures ; Hélène Arthuis et Pascal Gautelier, Cie Tétrofort, entraînent famille et amis dans l’émotion de leur 14 ans de mariage, entre surprises et imprévus ; Ivan Chary, Cie du Petit Monsieur, cherche inlassablement à se glisser jusqu’au combiné enfermé dans une cabine téléphonique qui refuse inexplicablement de s’ouvrir ; la Cie Kitschnette a beau concocter un plat Aux P’tits oignons, la crise de larmes qui s’en-suit risquera de gâcher toute séduction… ; quant à Main d’œuvre du Ballet des Zigues, il entremêle subtilement sons et danse contemporaine pour proposer une vision burlesque et poétique du monde ouvrier… Sans oublier les projections au cinéma Le Cigalon du documentaire Royal Deluxe et le mythe du géant (5 épisodes !) de Dominique Deluze qui a suivi pendant près de 20 ans l’emblématique Cie de théâtre de rue…Do.M.

Le Grand ménage de printempsdu 21 au 26 avrilCucuron04 90 77 28 31www.legrandmenage.fr

Prenez l’air, et le bon !

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eLe Théâtre des Salins termine

sa saison avec une exposi-tion numérique ludique et grand public, Micro Macro, qui prend d’assaut Martigues en s’installant au Théâtre, mais aussi au musée Ziem, à l’ancien Conservatoire, à la salle du Grès, à la cinémathèque Gnidzaz…Les œuvres numériques qui la composent, créées par une ving-taine d’artistes internationaux (de France, des États-Unis, du Japon, des Pays-Bas, d’Allemagne et de Belgique), avec Philippe Decouflé en invité spécial, abordent la ques-tion de l’infini, grand ou petit. Dans un parcours à la fois technique, scientifique, humoristique et poé-tique, ces œuvres ne s’adressent pas forcément à un public d’ex-perts, loin de là ! Interactives et intuitives, elles couvrent un large domaine qui saura parler à tout le monde.Au programme, entre autres pro-positions : les Salins accueillent Philippe Decouflé et la Cie DCA qui créent L’Hexaboite, un kaléidos-cope géant dans lequel on entre et contrôle ses facettes dans un astucieux jeu de perspective, et recréent le Kronofoto, l’écran qui démultiplie notre image à l’infini, et La Grosse tête qui, comme le titre l’indique, transforme et déforme la vôtre ; Heather Dewey-Hag-borg, avec Stanger Visions, qui s’interroge sur le déterminisme génétique en créant des sculp-tures de visages d’inconnus à partir d’éléments d’ADN collectés dans

des espaces publics ; Bernd Oppl qui crée dans Delay Room des ins-tallations vidéo qui transposent l’origine de scènes de films dans des maquettes en mouvement ; Anne Roquigny dompte la navi-gation sur Internet en détournant le web ; les peluches de Kris Ver-donck prennent soudainement vie en un grouillement effrayant… La salle du Grès accueille la sculpture audiovisuelle monu-mentale d’Olivier Ratsi et Tho-mas Vaquié qui modifie notre perception spatio-temporelle ; à l’ancien Conservatoire, Iroto Ikeuchi transforme des PC dont les composants deviennent des buildings gardés par des soldats en plastique, le groupe Terreform One expose sa prévision de l’évo-lution de la densité de la popula-tion mondiale au cours des cent prochaines années avec sa carte du monde Bio City… Au musée Ziem, Candas Sisman présente son œuvre intitulée Makromikro, composée de lentilles suspendues qui révèlent la trame numérique invisible d’une toile blanche.Autant de propositions qui remet-tront en question, à n’en pas dou-ter, votre appréhension du monde. DoMiNiQue MarÇoN

Micro Macrodu 14 au 25 maiDivers lieux, Martigues04 42 49 02 00www.les-salins.net

Micro ou macro, choisissez !

Monster - Kris Verdonck ©

Kris Verdonck

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Le GMEM, Centre National de Création Musicale (ils sont 7 en France) se pré-

pare pour son grand festival. Le programme est abondant et complet, à la fois curieux et divers, allant des formes théâtrales ou dansées au concert d’ensemble, vocal, en passant par l’électroacoustique, spécialité du directeur maison, Christian Sébille. Depuis sa nomination le GMEM est partout : il conçoit la programmation musicale (sur le rapport texte musique) de la Biblio-thèque départementale, s’encanaille lors de Reevox avec le Cabaret Aléatoire pour que musiques électroniques (actuelles et pulsées) et électroacoustiques (contempo-raines donc sans beat) mixent leur amour commun du son, propose des Matins Son-nants autour de la voix chantée à l’Opéra de Marseille, fusionne ses forces avec celles du GRIM de Jean Marc Montera... il arrive même au directeur compositeur de diffuser en personne et en direct au Klap ! Cette année, le Festival Les Musiques -qui demeure le temps fort de la programmation du Centre National- accorde une place plus large aux compositrices en leur consacrant une soirée et quelques attentions (on est loin de la parité, mais étant donné le «réper-toire» contemporain il est difficile de faire mieux...) ; garde le lien avec ses racines historiques en programmant la création du fondateur Georges Boeuf par Musi-catreize ; fait une belle place aux forces régionales plus récentes en programmant la création de Benjamin Dupé, et l’en-semble C Barré ; donne à voir et à entendre des spectacles contemporains programmés

dans les autres festivals du circuit (voir programme p 28). Mais fort de son budget conforté et conséquent, le Centre Natio-nal a-t-il gardé l’esprit de recherche et de décentralisation que son sigle des années 70, Groupe de Musique Expérimentale de Marseille, nommait si bien ? Le Matin sonnant du 22 mars était à cet égard emblématique. Dans les ors du sublime foyer art déco de l’Opéra, l’ensemble C Barré jouait Beiseit de Heinz Holliger, interprété par le contre-ténor Alain Aubin. La musique, réinterprétation post-sérielle de la tradition allemande romantique puis expressionniste du cycle de Lieder, passait d’un état émotionnel à l’autre, en de sub-tiles nuances de diverses mélancolies... que le chanteur laissait affleurer, mais que l’ensemble dirigé par Sébastien Boin, mal-gré les qualités évidentes des musiciens, rendait fastidieux en impulsant une dyna-mique très égale. Du coup la musique, pourtant toute récente, semblait comme amidonnée, à peine sortie d’une armoire ancienne... L’effet était il voulu ? En tous les cas l’esprit d’expérimentation semblait loin ! Mais réussir à convoquer un public nombreux pour écouter de la musique du XXIe siècle à l’opéra, un dimanche matin, est déjà une expérience !AGNÈS FRESCHEL

GMEM04 96 20 60 16www.gmem.org

Les Bistrots de Pays, un trésor national ? En tous cas, un art de vivre à la fran-

çaise que défend depuis vingt-deux ans un label, doté d’une charte de qualité. Il fallait bien cela pour enrayer l’érosion du maillage de ces lieux de convivialité, parfois derniers services de proximité dans les villages reculés. Situés dans des communes rurales de moins de 2000 habitants, ils promeuvent les pro-duits du terroir, et contribuent à «la conser-vation et à l’animation du tissu économique et social». En PACA, dix bistrotiers accueillent ce printemps une programmation musicale originale, conçue par la Régie Culturelle Régionale. Au choix un ciné-concert, avec Patrick Vaillant à la mandoline électrique et Céline Bonamour du Tartre à l’image, pour découvrir dans une série de courts métrages muets les pionniers du burlesque et du film d’animation. Ou bien le Dancing Jazz Band, trio composé de Raphaël Imbert (saxophone), Thomas Weirich (guitare), et Simon Sieger (accordéon et trombone). Un beau voyage en perspective, entre boogie-woogie, manouche et musette. Foncez au Relais du Mercantour, au Café des Poulivets à Oppède ou encore à La Cascade de Sillans, les menus spéciaux prévus pour accompagner chaque spectacle ont de quoi réveiller les papilles !GaËlle cloarec

Scènes de bistrotsdu 2 au 21 mai10 Bistrots de Pays des Alpes-Maritimes, Vaucluse et Varwww.bistrotdepays.com/

Au bistrot !

Cine Mando Solo © Gerard Gay Perret

Musique, danse, cinéma : avec la carte FLUX, découvrez 6 festivals pour 45 euros !Non nominative, elle donne accès à une manifestation par festival parmi les spec-tacles, concerts et projections proposés.6 festivals marseillais sont associés dans cette manifestation, du 2 mai au 24 juillet :Le Festival Les Musiques, du 2 au 16 mai ; marseille objectif DansE, du 21 mai au 17

juillet ; le Festival de Marseille_danse et arts multiples, du 14 juin au 17 juillet ; le Festival MIMI, du 1er au 5 juillet ; le FIDMarseille / Festival International de Cinéma, du 30 juin au 6 juillet ; le Jazz des Cinq Continents, du 15 au 24 juillet.Pour participez au jeu concours envoyez un mail à [email protected] trois premiers gagneront une carte Flux !

Flux de Marseille

Du côté du Centre National

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Cine Mando Solo © Gerard Gay Perret

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Quel printemps au MuCEM ?

Plutôt bucolique,

studieux, engagé ?

Il y en aura pour

tous les goûts dans

la programmation

printanière

du Musée des

Civilisations de

l’Europe et de la

Méditerranée

Nouvelles expositions temporaires Après le succès de Raymond Depardon – Un

moment si doux et Food - Produire, manger, consommer, qui ont chacune rassemblé entre 1000 et 1500 visiteurs par jour, plusieurs expositions temporaires prennent le relais au MuCEM. La pre-mière, du 29 avril au 31 août, est consacrée aux Lieux saints partagés entre le judaïsme, le chris-tianisme et l’islam. Son commissaire général, l’an-thropologue Dionigi Albera, a voulu mettre en évidence un aspect méconnu des monothéismes en Méditerranée : l’existence d’échanges fructueux entre les communautés, via la fréquentation des mêmes sanctuaires.La seconde, intitulée Traces... Fragments d’une Tuni-sie contemporaine se décomposera en deux parties, l’une débutant le 13 mai pour finir le 28 septembre, l’autre se déroulant à l’automne. Pour rendre compte du foisonnement de la scène artistique tunisienne, ses deux commissaires, Thierry Fabre, responsable de la programmation culturelle du MuCEM, et Sana Tamzini, présidente du FACT (Forum des Associa-tions Culturelles en Tunisie) ont travaillé à partir de documents visuels : photographies, vidéos, mais également créations numériques et installations.Prévoyez fin juin de revenir pour voir les Migrations divines, exposition archéologique exceptionnelle s’appuyant sur la collection de la Fondation Gan-dur pour l’Art, et le Musée d’Art et d’Histoire de Genève. De quoi voyager à travers les siècles, pour comprendre les modes de diffusion des religions antiques, au rythme du commerce ou des conquêtes militaires... et mieux saisir les enjeux contemporains à la lumière du passé.

Un éveil au jardin et des contesJardinier-médiateur, quel beau métier ! Ce sont ceux du MUCEM qui accompagneront tous les samedis d’avril enfants et familles lors d’une série d’ateliers initiée en mars. Après une balade dans le Jardin des Migrations pour observer les plantes, les toucher, les sentir, il s’agira de semer des graines, planter des bulbes, butter, arroser, tuteurer... Une initiation précieuse pour les petites mains vertes. Pendant les vacances de Pâques, le jeune public est également invité à une «traversée dans l’univers du conte». Le 3 mai, c’est avec le conteur Jean Guillon que l’on se promènera dans les extérieurs du MuCEM, avant de dévorer lors d’un ciné-goûter le lendemain cinq courts métrages d’animation imaginés par Karel Zeman, virtuose tchèque de l’animation. Les 6, 7 et 8 mai, les plus petits découvriront avec plaisir l’uni-vers de l’ours Michka, adapté en marionnettes par la compagnie Théâtre d’Aurina. L’occasion d’aller voir l’exposition Changement de propriétaire, consacrée à ce récit, sur le site du Centre de Conservation et de Ressources du musée, à la Belle de Mai.

De la réflexionC’est Jean-François Chougnet, directeur du MuCEM, qui le dit : «en ce qui concerne le cinéma, les confé-rences et tables rondes, visiblement les choses com-mencent à s’enraciner : au 1er trimestre, nous avons doublé le chiffre de fréquentation de ces manifesta-tions par rapport à 2014 !»Le 20 avril, on pourra participer à la rencontre entre l’enseignant, chercheur et écrivain Ghjacumu Thiers et Marie Ferranti, dont le dernier ouvrage, Fruit d’une réflexion sur la musique et sur l’art, est consacré aux polyphonies corses. Le 23, Fethi Benslama recevra Charles Enderlin dans le cadre du cycle Pensées du monde «La peur : raisons et déraisons» ; le journaliste et grand reporter est l’auteur de nombreux livres sur le thème notamment de «guerre, résiliance et peur dans la société israélienne contemporaine». Comme chaque dernier vendredi du mois, on pourra rejoindre l’équipe de l’Institut Méditerranéen des Métiers du Patrimoine (I2MP) dans son questionnement sur l’éco-nomie des déchets en Méditerranée : le 24 avril, les anthropologues Thierry Bonnot et Mickela Lemeur, le sociologue Philippe Brunet et le géographe Olivier Dubuquoy traiteront du reste industriel comme avers de la production. Enfin le 29, on pourra assister à une table ronde consacrée à la géopolitique des Lieux Saints, qui sera enregistrée pour diffusion sur RFI (émission Religions du monde).GaËlle cloarec

MuCEM, Marseille04 84 35 13 13www.mucem.org

Exposition Lieux Saints partagés. Musulmane en prière © MuCEM-IDEMEC Manoel Penicaud

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apposée ; Belsunce-Panier-Joliette où la déambulation et le question-nement de la ville se poursuivent à travers des lieux chargés d’his-toire ; Plaine-cours Julien-Pré-fecture qui sera le théâtre, entre autres, d’un marché de cartophiles et d’une soirée d’interventions musicales et sonores orchestrée par l’ESDAM ; et, pour la première fois, les quartiers Nord-corniche Kennedy avec des propositions au Centre Richebois, à La Castellane, à La Bricarde, jusqu’à l’American Gallery qui, avec Julien Blaine, clôtureront les festivités.Marie GoDFriN-GuiDicelli

Printemps de l’art contemporainDestination Marsfestival du 14 au 17 maiexpositions du 14 mai au 21 juinwww.marseilleexpos.com

Cette année le Printemps des chercheurs, destiné à pro-

mouvoir la recherche scientifique auprès du grand public, aura lieu avec des moyens très considé-rablement réduits. L’association organisatrice, Tous chercheurs, a cependant essayé de maintenir une programmation complète, autour de la thématique de la lumière...En voici les temps forts : le coup d’envoi sera donné le 15 avril à la bibliothèque de l’Alcazar, par Philippe Amram. Sa conférence portera sur la naissance turbu-lente des étoiles dans le choc des galaxies. L’astronome Pierre Barge lui succédera, traitant des jets supersoniques produits par les très jeunes étoiles, avant que Kjetil Dohlen ne prenne la parole pour décrire le fleuron de la quête de planètes extra-solaires, l’instru-ment SPHERE au Chili.Le traditionnel Souk des sciences aura lieu le 22 avril, de 10h à 18h,

sur le cours Belsunce et dans le hall de la BMVR. Entre démons-trations et petites expériences, il propose un aperçu de diverses disciplines : optique, photobio-logie, cristallographie... À ne pas manquer : le stand du LAB -pour Laboratoire d’Aix-périmentation et de Bidouille- avec son imprimante

3D. Le même jour, Perrine Ruby tentera de répondre à la question Pourquoi le cerveau se souvient-il des rêves ? Tandis que Philippe Ponel fera resurgir du passé l’an-cien paysage du centre-ville de Marseille, grâce aux pollens et coléoptères.Le «speed-dating scientifique» du

29 avril permettra de rencontrer un spécialiste en un temps très court (7 minutes). Préparez vos questions sur la mécanique des fluides, l’archéologie ou encore la physique des particules, avant de rejoindre l’auditorium pour faire la lumière sur le virus Ébola, avec Jean-François Guegan et Ber-nard Taverne (IRD). Clôture de la manifestation le 6 mai, sur une série de trois conférences : les nanoparticules d’or à l’assaut du cancer, par Guillaume Baffou, l’escarboucle médiévale avec Valé-rie Gontero-Lauze, et enfin les manifestations éruptives dans la couronne solaire, par Philippe Lamy. GaËlle cloarec

Le printemps des chercheursdu 14 avril au 6 maiCours Belsunce, BMVR Alcazar, Marseillewww.printempsdeschercheurs.fr

Jours de science

Une chauve-souris pour la recherche sur Ebola : autopsies des chauves-souris sur le terrain dans un laboratoire de brousse, région de Lambaréné, Gabon. © IRD Jean-Jacques Lemasson

Quatre jours de parcours artistiques, des ver-nissages et des nocturnes publics, des per-

formances intra-muros et dans l’espace public, des balades urbaines et des rencontres professionnelles irrigueront la cité phocéenne à partir du 14 mai pour le Printemps de l’art contemporain (PAC). Une 7e édition, Destination Mars, imaginée autour du thème de la «carte postale» et mise en œuvre par Caroline Hancock, commissaire indépendante. «Le sujet de la carte postale s’est imposé en réfé-rence à son inventeur, Dominique Piazza, immigré italien devenu chef d’entreprise à Marseille en 1891 et cofondateur du Théâtre Silvain. Marseille devient un lieu d’excursion avec un plan / un jour inventé par un artiste. Le PAC offre l’occasion de dessiner une carte postale inédite de la ville, sur un territoire maillé par 50 lieux et irrigué par des projets forts et satellites.» C’est ainsi que la manifestation croisera des propositions interdisciplinaires émanant d’artistes régionaux, nationaux et internationaux qui, à l’heure du numérique et de la correspondance instantanée, utilisent (encore !) la carte postale «pour leurs envois, collections, typologies, détournements, base d’images, documents historiques et d’innombrables autres pratiques passionnantes». Pour pallier son

déficit de visibilité et élargir son public au-delà du cercle des professionnels et des initiés, le PAC a du revoir sa copie et faire de la pédagogie : des plans détaillés de chaque parcours et un petit journal seront distribués gratuitement, une signalétique appropriée sera mise en place dans la ville et un site internet lui sera entièrement dédié. Il ne restera plus qu’à prendre son bâton de pèlerin pour arpenter tour à tour les quartiers Longchamp-National-Belle de Mai où une plaque à la mémoire de Dominique Piazza est

Bons baisers de Marseille

John Deneuve, illustration Destination Mars, Printemps de l’art contemporain 2015 © John Deneuve

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Annie Zadek est née en 1948 à Lyon de parents juifs polonais

et communistes exilés en France en 1937. Sur cet exil rien n’était dit, ni sur la vie d’avant, ni sur ceux qui décidèrent de rester, malgré la montée du nazisme. Mais l’enfant qu’elle était s’est posé des ques-tions, beaucoup, sur les raisons de l’exil, sur la vie comme elle s’écoulait avant le départ, sur le sort réservé à ceux qui n’ont pas voulu fuir et les circonstances atroces de leur mort… et sur les conséquences de tout cela sur sa génération, celle qui est née après la guerre mais porte en elle l’héritage du destin familial. Hubert colas donne corps à ces 524 questions, pensées intimes et universelles, dans une mise en scène et une scénographie minima-listes. Au centre de la scène trône un grand cube de verre dont les parois transparentes laissent pas-ser quelques reflets de silhouettes fantomatiques, puis se remplit d’une symbolique fumée blanche

qui ne s’en échappera qu’à la fin.Sur un rythme lancinant, Bénédicte Le Lamer et Thierry Raynaud, chacun leur tour et avec une grande musicalité de ton et de corps, se lancent dans une quête de vérité dont chaque mot fait mouche. Sans jamais nommer précisément l’indi-cible, et sans qu’un genre en particu-lier n’émerge, «vous», «eux», «nous»

deviennent cette cohorte qui emplit l’espace ; du tragique au plus intime, l’auteure questionne aussi en creux les doutes, l’élan vital, les joies les plus infimes qui s’immiscent dans la douleur… L’histoire se (re)construit en filigrane, l’apparente simplicité des questions n’en ayant que plus d’épaisseur.Alors oui, il est plus que nécessaire

Quand s’impose la paroleet urgent de se poser encore et toujours la question de la contami-nation du présent par le passé, pour tenter de répondre à ces dernières questions cruciales : De quoi avons-nous hérité ? Quand pourrons-nous tourner la page ?DoMiNiQue MarÇoN

Nécessaire et urgent a été joué le 27 mars au Théâtre d’Arles

• À venirNécessaire et urgentdu 21 au 25 avrilMaster Class d’Annie Zadekdu 27 au 30 avril (voir p 36)Théâtre Joliette-Minoterie, Marseille04 91 90 07 94www.theatrejoliette.fr

© Hervé Bellamy

Le texte de Catherine Verlaguet mis en scène par Philippe Boronad aborde un sujet sensible :

la difficulté pour les adolescentes françaises musul-manes de vivre la liberté amoureuse et sexuelle des autres filles de leur âge, lorsqu’elles sont nées au sein d’une famille traditionnelle. L’auteur, qui avait écrit l’adaptation dramatique de Oh Boy ! de Marie-Aude Murail (Molière Jeune public 2010) a su se garder du regard ambigu, voire franchement raciste, que l’on a pu voir à l’œuvre dans Arab Queen (voir Zib’ 80) ou qui a suscité la polémique autour d’Exhibit B (voir p 4). Il est certain qu’il est plus que temps que des Français issus de l’immigration récente puissent s’emparer des propos qui les concernent (et d’autres !), mais Philippe Boronad et Catherine Verlaguet le font avec une vraie empathie avec leurs personnages. Il est question de deux jeunes filles dans une famille aimante, mais qui comprend mal l’aînée, amoureuse d’un Jérémy au nom imprononçable, capable de partir pour défendre sa liberté ; de sa sœur Leïla moins téméraire, de sa mère qui la trahit parce qu’elle veut la garder, d’un père et d’un frère qui croient bien faire. L’histoire, inspirée librement de celle de Sohane Benziane, n’est jamais caricaturale, juste touchante, et simple, une tragédie qui parle aussi du rapport au bled, à la scolarité, des

difficultés à vivre en cité HLM, et surtout du corps des jeunes filles. De désir, d’amour naissant, du sexe comme un plaisir volontaire et partagé.La construction dramatique, fondée sur des flashes-back et la superposition des souvenirs et de fantasmes, est

Je suis Françaiseextrêmement maîtrisée, comme les beaux effets numériques dans un miroir pivotant, et les divers degrés de jeu par les trois comédiennes. Le public scolaire, comme les adultes, en sort avec une grande envie de débat...AGNÈS FRESCHEL

Braises, création de la cie Artefact, a été joué le 17 mars au Théâtre du Briançonnais, le 2 avril au PôleJeunePublic du Revest, le 7 avril au Théâtre de Grasse

• À venir le 18 avrilLe Carré, Sainte-Maxime04 94 56 77 77www.carreleongaumont.com

© Francesca Torracchi

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«Je ne crois pas en l’existence de pouvoirs surnaturels» annonce Viktor Vincent dès

son entrée en scène. Si lui n’y croit pas, il fait en sorte que son public en vienne à se poser des questions. Son spectacle Emprise est une fascinante expérience de mentalisme théâtral mêlé de spiritisme. Plus qu’un spectacle de magie mentale, Emprise est aussi une séance d’occultisme, tel qu’il s’en pratiquait souvent au XIXe siècle, y compris sur les scènes de théâtre. Cet aspect-là ne concerne qu’une partie du spectacle, mais l’illusionniste entretient le mys-tère et le doute tout au long de sa prestation.Magicien ? Manipulateur ? Médium ? Comédien, sans aucun doute. «Un magicien est un acteur qui joue le rôle d’un magicien», disait Jean-Eu-gène Robert-Houdin, le père de l’illusionnisme moderne. Viktor Vincent applique la citation. La théâtralité de son spectacle est parfaitement maîtrisée. Sur des textes très écrits, il joue avec le public et fait place à ses talents d’ac-teur, de fin psychologue et d’illusionniste hors pair. Une grande part du spectacle repose sur des techniques classiques du mentalisme de scène : divination, hypnose légère, touchers à distance... L’expérience va plus loin quand l’ar-tiste a recours au fameux ouija des médiums, ce tableau où sont inscrites les lettres de l’alphabet. Nous voilà au cœur du XIXe, à l’époque où, tels Victor Hugo ou Edgar Poe, il était courant de faire tourner les tables et d’appeler les esprits.

L’atmosphère se fait un peu plus sombre. Une femme, sortie au hasard du public, la tête cou-verte d’une cagoule noire, permet au magicien d’épeler, grâce au ouija, le prénom auquel elle pense. Le crescendo d’effets ne cessera plus, laissant le spectateur osciller à la fine frontière entre spectacle d’occultisme et séance de magie, ou vice-versa. Jusqu’au final époustouflant, où il est démontré que tout, absolument tout ce qui s’est passé depuis le début était sous l’emprise totale de l’artiste. Et nous aussi. JaN-cYril saleMi

Emprise a été joué le 27 mars au Comoedia à Aubagne

Avidité du capitalisme naissantL’ Échange de Claudel raconte

l’histoire de Marthe, paysanne française emmenée aux États-Unis par Louis Laine, sauvage à moitié Indien, pour l’épouser. Mais sa vie se verra bouleversée lorsque son mari l’échangera contre de l’argent à Thomas Pollock, homme pour qui l’argent est très important. Peut-être même plus que sa propre femme, l’actrice au fort caractère Lechy Elbernon ? Thomas Pollock est montré comme inconscient d’être corrompu par ses dollars mais cherchant à comprendre ses fautes sans y parvenir lorsque le pire arrive. Louis Laine, lui, derrière ses airs d’époux naïf mais aimant, se révèlera incapable d’aller au-delà ce qu’on lui impose. L’argent lui semblera plus exaltant qu’une vie monotone avec sa femme, qu’il trom-pera. Seule Marthe sera capable d’aller au-delà du regard d’une

société capitaliste naissante, qui croit déjà fermement que l’argent fait le bonheur : elle restera méfiante à l’égard des puissants, comme instinctivement, européenne.Ivan Romeuf place le texte de

Claudel dans un contexte contem-porain, nous rappelant ainsi que les valeurs de notre société sont nées là-bas, fondées sur les appa-rences et la réussite sociale qui dominent aujourd’hui notre monde

globalisé. Car les gens fortunés sont aujourd’hui nos exemples, plutôt que les hommes vertueux. Ne nous sentons-nous pas dominés par ceux qui gagnent mieux leur vie que nous ? Même si nous éprouvons du mépris et du dégoût envers Louis Laine et Thomas Pollock, L’échange montre que les hommes se laissent séduire par l’ardeur de la possession. Aujourd’hui, le refus de Claudel d’en-trer dans la modernité marchande apparaît comme une résistance visionnaire…alice laY

L’Échange a été créé au Sémaphore, Port-de-Bouc le 13 mars, et joué au Lenche, Marseille, du 20 mars au 11 avril

Occultissime

© Raphaël Bianchi

Viktor Vincent © X-D

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Oubliées mais toujours làP our sa 5e édition, le Festival Présences fémi-

nines s’est étendu sur presque deux semaines et explorait cette année une thématique nouvelle mettant en avant des œuvres de compositrices dans des genres traditionnellement dévolus aux hommes. Comme un pied de nez au concept, la directrice artis-tique du festival et fondatrice de la Cie Les Bijoux Indiscrets, Claire Bodin, s’est permise de rappeler à l’auditoire que cette année encore une certaine parité avait été observée dans la distribution artistique et que les interprètes féminines y étaient à peine plus nombreuses que leurs homologues masculins. Pour combler une fois de plus l’amnésie partielle de l’Histoire de la musique, une soirée baroque était consacrée à la compositrice Anna Bon, dont on ne sait finale-ment pas grand-chose, autour de Divertimenti pour deux flûtes et basse-continue. L’interprétation très transparente de ce répertoire par la compagnie précé-demment citée témoignait d’une fluidité de l’écriture très typique d’un style baroque tardif, où la virtuosité instrumentale ne semblait plus être une fin en soi et où les figures de style instrumentales étaient alors réduites à l’essentiel, privilégiant l’équilibre mélodique dans un tissu contrapuntique léger et sans fioritures. On comprenait mieux ainsi pourquoi elle s’était vue engagée à la cour de Bayreuth comme «Virtuosa di Musica di Camera» vers 1756. Dans un état d’esprit tout aussi aventurier, les festivaliers étaient invités les 25 et 26 Mars à découvrir une fantaisie œnologique et musicale concoctée par la directrice artistique autour d’Airs coquins et à boire écrits par des femmes actives entre la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle. Ces petits divertissements vocaux licencieux, magnifiquement interprétés aux voix comme aux instruments, étaient à

déguster sans modération, tant pour la truculence du jeu scénique où le public participait avec complicité que pour la fraîcheur et le naturel de l’ensemble qui conjuguait avec bonheur l’allégresse bachique et les joies de l’amour. Ce spectacle délicieusement convain-cant, dégustation de vin insulaire à l’appui, était un

AmèneÀ cheval sur le dernier week-

end de Mars se tenait la XXXe Semaine Sainte en Arles à la chapelle Saint Martin du Méjan. C’était l’occasion pour le public assidu de découvrir les fondamen-taux du baroque religieux à défaut de les revisiter pour les plus fidèles, puisque deux soirées et une mati-née y étaient consacrées. La soi-rée du samedi faisait quant à elle une incursion dans les polypho-nies de Sardaigne avec le Coro Gabriel du petit village Sarde de Tempio Pausania. Une ouverture rafraîchissante pour une hétéro-phonie aux accents intemporels et méditerranéens, voire orienta-lisants. Les séquences baroques étaient centrées sur la deuxième moitié du XVIIe siècle notamment

sous l’absolutisme français. Les Leçons de ténèbres de François Couperin cachaient derrière leur austérité une science des couleurs matérialisée par l’écriture en retards harmoniques. Les deux tessitures choisies de ténors de l’ensemble Les Paladins offraient aux oreilles

patientes ou averties ces fins entre-lacs typiques du genre. Le Concert Spirituel d’Hervé Niquet contre-balançait cette intimité avec les compositeurs emblématiques du grand siècle Lully, Charpentier (Te Deum) et Louis Le Prince.La semaine fut conclue par

l’ensemble Castello, éponyme du compositeur Dario Castello, d’ail-leurs interprété au sein d’un tour d’Europe qui réunissait Merula, Scar-latti, Charpentier, Pachelbel et Pur-cell. Délicatesse, richesse de timbres souvent insoupçonnés, à l’exemple du duo de violons baroques enrichis par la basse continue. De quoi poser un Amen mélismatique protecteur (Buxtehude) par la sensible soprano Julia Doyle au sein de ses figura-lismes. La messe fut dite, et bien.P.-a. HoYet

La XXXe édition de la Semaine sainte en Arles s’est tenue du 27 au 31 mars à la Chapelle du Méjan

réel privilège, un moment unique et joyeusement festif. Pour clore en beauté cette édition, l’Opéra de Toulon a offert son magnifique Foyer Campra à deux interprètes exceptionnels pour nous dévoiler des œuvres de Nadia Boulan-ger, Florentine Mulsant, Lera Auerbach et Laura Netzel. Tris-tan Pfaff accompagnait au piano l’exceptionnelle Camille Thomas dans une exploration virtuose du violoncelle, alliant la diversité des modes de jeu à un vibrato parfait au service d’écritures musicales très singulières, jouées pour cette unique occasion. Dommage pour les frileux, mais preuve a été faite que l’instrument soi-disant plus pro-pice aux hommes était magnifié ici par le jeu et l’écriture au féminin. Comme la guerre des sexes n’est malheureusement pas terminée, Après un rêve de Fauré venait en rappel mettre un terme onirique à ce 5e Festival dont nous attendrons la prochaine édition avec impatience. ÉMilieN Moreau

Le Festival Présences féminines s’est déroulé à Toulon, Six-Fours, Le Pradet et La Garde du 14 au 28 mars

Camille Thomas © Vincent Perez

Les Paladins © Jean-Baptiste Millot

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Depuis 2013 la bande à Nono réveillonne au printemps. En

chansons, autour de tables parta-gées, d’un repas pris entre amis. Une soirée spectacle comme ils en ont le secret : un bon repas, arrosé de vins et de champagne, servi sur des nappes blanches, plu-tôt dans le genre restaurant délicat que guinguette, mais d’un prix qui pour un diner spectacle (de trois heures !) reste raisonnable (45 euros vin compris). Du coup les convives sont nombreux, 450 par soir ! Pourtant, la proposition n’a rien d’une revue de cabaret, et moins encore de la fête à Neuneu. Serge Noyelle, Marion Coutris et tous leurs comédiens chanteurs et musiciens attisent nos mémoires pop à coup de tubes qu’ils interprètent à mi chemin entre revisitation et fidélité, juste à la bonne distance pour qu’on entonne avec eux, mais qu’on les regarde sous un jour neuf : tous passent à la moulinette de l’hom-mage décalé, d’Aznavour à Cloclo en passant par Brel, les Stones et même Verdi, Dalida bien sûr, mais aussi du pur disco bon teint, L’Amant de Saint Jean... Les 8 musiciens s’en donnent à cœur joie, sur des arrangements inventifs regorgeant de contrechants amusés (Marco Quesada) qui laissent libre cours aux solos d’Ahmad Compaoré, à la fantaisie sonore qui passe de flûtes en clarinettes (Magali Rubio), ou de contrebasse en basse électrique (Jean Bernard Rière). Sur la grande

La fête à Nono

scène en largeur les chanteurs ne sont pas en reste. Vêtus d’accoutrements colorés, grimés juste à la bonne outrance, c’est un défilé d’inventivité qui joue sur le genre, tous en hommes ou tous en femmes, intervertissant les répertoires, Alain Aubin en Dalida, Marion Coutris ouvrant le bal de sa voix grave en costume noir. Certains chantent très bien : Gregory Miege qui rocke mieux que Johnny, Camille Hamel qui supplie torchons à la taille Ne me quitte pas, Alain Aubin bien sûr mais aussi Maximin Marchand en contreténors qui savent aussi barytonner (ou l’inverse ?), et puis Kalliroy Raouzeou, à la voix magnifique, qui

vit la musique comme on sent le jazz, de bas en haut frissonnante. Pas un temps mort au cours des trois heures mais le public finit debout, à danser entre les tables... ayant vu au passage une humanité qui se joue des codes, profondément carnavalesque et populaire, et d’une fort belle tenue !aGNÈs FrescHel

Réveillons le Printemps a eu lieu au théâtre Nono, Marseille, les 28 et 29 mars

© maxminniti

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Festival Les MusiquesDurant la première quinzaine de mai, le Festival Les Musiques, conduit par Christian Sébille et l’équipe du Gmem-Centre National de Création Musicale, s’ouvre à des univers inouïs, des poésies sonores, vocales, instrumentales, électroniques et chorégraphiques, qui essaiment dans une dizaine de lieux marseillais (voire alentour). Ce sont «Les Neiges éblouies», nouvelle symphonie avec chœurs du compositeur marseillais Georges Bœuf qui ouvre la manifestation à La Criée (2 mai) où l’on retrouve l’Orchestre Philharmonique de Marseille, l’ensemble Musicatreize et le Chœur contemporain dirigés par Roland Hayrabedian. Dans la foulée, on se laisse porter au hasard des affiches, avec Musicatreize à nouveau, le lendemain (3 mai), pour une affiche exclusivement vocale et... contemporaine. Dans des configurations «classiques» de concerts, le festival accueille l’ensemble C Barré (dir. Sébastien Boin) sur le toit de la Cité Radieuse (8 mai - entrée libre) ou à la Criée en compagnie du baryton basse Nicholas Isherwood (10 mai). Le Quatuor Béla de produit à Cassis (14 mai) et en clôture de l’édition 2015 avec le Trio Jean-Louis et son jazz-rock expérimental à La Friche de la Belle de mai (16 mai - juste après l’«électro live» d’Hervé Birolini & consort). Des solistes de l’Ensemble intercontemporain posent également leurs valises à la Friche de la Belle de mai (15 mai).Pascal Quignard, poète, écrivain et essayiste si attaché à la musique, inspire Benjamin Dupé

(5 mai – La Criée) ou Daniel D’Adamo (9 mai – Théâtre Joliette Minoterie). Avec la percussionniste Françoise Rivalland, c’est le «théâtre musical» de Kagel (12 mai - La Friche), de Schwitters, Aperghis ou Cage (15 mai – Salle Musicatreize) qui est à l’honneur. Les chorégraphies de Georges Appaix (5 mai – La Criée), Laurence Marthouret et Éric Oberdorff (6 mai – Klap) joignent le geste au sonore. En solitaires, ce sont le saxophoniste Joël Versavaud, rehaussé d’électronique (7 mai – Salle Musicatreize) ou le pianiste Wilhem

20e de Jazz in ArlesAprès le succès de sa 30e Semaine Sainte (voir p 26), c’est à un rendez-vous tout aussi attendu que nous convie l’équipe arlésienne du Méjan, sous la présidence de Michel Rostain et la direction artistique de Jean-François Heisser. Et c’est tout aussi un anniversaire, puisque Jazz in Arles fête sa 20e édition !Nathalie Basson et Jean-Paul Ricard annoncent une célébration de la diversité, pour une musique née «de l’insoutenable situation que représentait l’esclavage». Le jazz ? Une «tentative jamais démentie de s’affranchir de ces odieuses chaînes dans une aventure musicale résolument libertaire... un moyen d’expression vital, celui de toute une communauté» ! La Chapelle du Méjan accueille donc, dans sa belle acoustique, de prestigieux noms autour d’une thématique centrée sur les cordes et, notamment la contrebasse. Plusieurs générations sont à l’affiche pour des soirées qui oscillent «entre tradition et modernité, écriture et improvisation».C’est le saxophoniste Dmitry Baevsky, en trio, qui revisite les grands standards pour la soirée d’ouverture (19 mai), avant un duo pianistique (Andy Emler & François Couturier) soutenu par la contrebasse de Claude Tchamitchian et le violoncelle d’Anja Lechner (20 mai). On célèbre

un géant de la contrebasse, Barre Phillips, en trio, pour son 80e anniversaire, avec, en prélude solitaire, le guitariste Misja Fitzgerald Michel (21 mai). Fraîchement distingués par l’Académie du jazz, le contrebassiste Stéphane Kerecki

Latchounia (15 mai – La Friche) qu’on entend, comme l’univers électroacoustique de Pôm Bouvier (13 mai – Klap).JacQues FrescHel

du 2 au 16 maiMarseille, Cassis04 96 20 60 16www.gmem.org

(prix du Disque français 2014) et le pianiste John Taylor (prix du Musicien européen 2014), s’inspirent, en quartet, des grandes pages musicales du cinéma de la Nouvelle Vague (22 mai). Pour finir, le quintette réuni autour du contrebassiste Riccardo Del Fra rend hommage à Chet Baker, dont il fut longtemps l’accompagnateur (23 mai).Deux soirée à «entrée libre» sont prévues en «avant-goût» : Rhizottome (accordéon et sax – le 13 mai à la Médiathèque) et Loud Trio, apéro-concert à la suite du vernissage de Jean Buzelin (18 mai). J.F.

du 13 au 23 maiLe Méjan Arles04 90 49 56 78www.lemejan.com

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Musique en QuestionsC’est un cycle de concerts-conférences qui explore ce qui se passe dans l’être humain lors de la pratique musicale... On y entend de grands artistes (comme le pianiste François-René Duchâble en février dernier), ou des talents en devenir, dont la prestation est relayée par les propos de scientifiques, philosophes, écrivains... Un «candide» sollicite les questions du public, favorisant une «dynamique inter-active entre les intervenants et les auditeurs». Les sujets concernent principalement le lien entre le cerveau et la musique. Le psychologue américain Howard Gardner nous apprend que la créativité musicale est l’une des fonctions fondamentales du cerveau, au même titre que le langage et la logique mathématique. Au Centre de neurobiologie de l’apprentissage et de la mémoire de Californie, physiciens et psychologues ont montré que «l’apprentissage précoce de la musique favorise le développement des circuits neuronaux dans les zones de représentation spatiale du cerveau» ! L’apprentissage de la musique facilite donc le langage. Au cours de la vie, le cerveau se structure notamment en fonction de l’environnement sonore...Un programme passionnant à découvrir autour d’un nouveau thème : Exploration musicale des Instruments à l’ordinateur : «De la note au son – simulacres et illusions» avec Gurvan Péron (saxophoniste) et Jean-Claude Risset (compositeur, directeur de recherche au CNRS).J.F.

AIX. Le 16 avril à 19h. Conservatoire Darius Milhaud04 91 96 96 96 musiquenquestions.com

Gurvan Péron ©

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Musiques en liberté Cela fait cent ans qu’a eu un lieu le génocide arménien. La Cité de la Musique prend naturellement part aux commémorations en programmant, sous la houlette de Kevork Bozoukian, les musiciens et enseignants à «Notes, couleurs & poèmes d’Arménie» autour du répertoire de Komitas (le 20 avril à 19h à la Magalone et le 21 avril à 19h à l’Auditorium - entrée libre... et places limitées). Semeurs de rêves accompagne la sortie d’un album de L-ROM de Lionel Romieu (oud et mandole) et ses compositions qui courent de la musique traditionnelle des Balkans, ses taqsims en suspension, au jazz et à la croisée de musiques. Avec Jean-Yves Abecasis (contrebasse), Jean-Philippe Barrios (percussions) et, en invité, le flûtiste (kawal) Chris Hayward (le 24 avril à 20h30 – Auditorium – 5 places à gagner pour les adhérents de Zibeline). Au retour des vacances on attend les traditionnels «Tintamarres», «Electrochocs», «Jazz’n Cité» (18 et 19 mai), l’électroacoustique en «Meli-melo drama» (21 mai - Auditorium) et un formidable dialogue intitulé «Libres» entre le saxophoniste Raphaël Imbert et le pianiste et compositeur Karol Beffa (22 mai - La Magalone). J.F.

MARSEILLE. Cité de la Musique 04 91 39 28 28 www.citemusique-marseille.com/

Et Myriam chanta... Françoise Atlan s’est imposée, par son charme et son talent, comme une voix incontournable de la musique arabo-andalouse et du dialogue judéo-musulman. Dans les Hautes-Alpes, pour le 4e week-end organisé par le festival de Chaillol en 2015, elle est accompagnée par un orfèvre du quanun, la cithare orientale cousine avant-gardiste du clavecin : Nidhal Jaoua. Ils proposent un répertoire dans le pur esprit de la Convivencia. Un raffinement ornemental et une poésie qui nous plonge, autour de la figure mariale, dans l’Espagne de Trois Cultures ET les langues hébraïque, arabe et castillane. J.F.

MANTEYER. Le 23 avril à 20h30. ÉgliseLA BATIE NEUVE. Le 24 avril à 20h30. Salle de la TourABAYE DE BOSCODON. Le 25 avril à 20h30FOREST ST-JULIEN. Le 26 avril à 18h. Église04 92 50 13 90 www.festivaldechaillol.com

Requiem

Après leur succès obtenu devant une salle comble à l’Espace NoVa de Velaux (voir article sur www.journalzibeline.fr), l’Orchestre Philharmonique de l’Opéra de Marseille, le Chœur Régional PACA dirigé par Michel Piquemal, interprètent à nouveau le monument de la musique sacrée qu’est le Requiem de Mozart. Programmé (dans le cadre de ce qui reste du festival de Musique sacrée de Marseille ?), l’événement ne manquera pas de faire le plein, d’autant que les garanties de qualité sont ici acquises pour un opus qui ne souffre pas l’amateurisme... et que les solistes à l’affiche sont de premier plan avec la soprano Jennifer Michel, la mezzo Lucie Roche, le ténor Jean-Noël Briend et la basse Nicolas Courjal. On entend également d’autres pièces célèbres de Mozart (Exsultate, jubilate, Ave verum corpus). J.F.

MARSEILLE. Le 13 mai à 20h30. Eglise Saint-Michel04 91 55 11 10 opera.marseille.fr/

Musiques à l’AlcazarEn collaboration avec le Gmem : Naissance d’une symphonie, le compositeur Georges Boeuf présente son opus créé le 2 mai à la Criée (le 22 avril à 18h) & Autour de Mauricio Kagel avec le musicologue Jean-François Trubert (le 7 mai à 18h).En collaboration avec le Conservatoire : Concerto Méditerranéo, concert conférence avec le compositeur Vladimir Cosma pour l’œuvre qu’il a écrite pour Vincent-Beer Demander dont Marseille accueille la création mondiale (le 13 mai à 17h). En collaboration avec Musicatreize : Nonsense policiers, concert dirigé par Roland Hayrabedian, pour un mélange de polar et d’absurde, avec la participation des lycées Marseilleveyre et Victor Hugo (le 20 mai à 19h). J.F.

MARSEILLE. Alcazar Entrée libre dans la limite des places disponibleswww.marseille.fr

Folle journéeAprès la pianiste Ekaterina Derzhavina en janvier et La Folle Criée en février, le Festival International de piano de La Roque d’Anthéron se déplace à nouveau «hors saison» à La Criée, avec l’ensemble de musique de chambre : Folle Journée Camerata. Les jeunes musiciens, formés au plus haut niveau, présentent Schubert, son Notturno pour piano et cordes en mi bémol majeur et son Octuor pour cordes et vents en fa majeur (à 19h), puis Beethoven, son Trio n°5 pour piano et cordes (Trio Des esprits) et son grand Septuor pour clarinette, cor, basson, violon, alto, violoncelle et contrebasse en mi bémol majeur (à 21h). Vivifiant ! J.F.

MARSEILLE. Le 20 avril. La Criée04 91 54 70 54 www.theatre-lacriee.com

Le Vaisseau Fantôme C’est le chef-d’œuvre du jeune Wagner ! Pour cette nouvelle co-production avec les Chorégies d’Orange, Der Fliegende Holländer est dirigé par Lawrence Foster, pour une mise en scène de Charles Roubaud assisté de son trio habituel pour les décors (Emmanuelle Favre), costumes (Katia Duflot) et lumières (Marc Delamazière). L’Orchestre et le Chœur de l’Opéra de Marseille s’unissent à de grandes voix wagnériennes : Ricarda Merbeth (Senta), Marie-Ange Todorovitch (Marie) et Samuel Youn (Le Hollandais). Présentation de l’œuvre, rencontre à l’Alcazar le 17 avril à 17h. J.F.

MARSEILLE. Du 21 au 29 mai. Opéra04 91 55 11 10 opera.marseille.fr

Les SaltimbanquesUne histoire de gens de cirque pourchassés et d’une petite orpheline maltraitée... Un succès cocardier datant de 1899 et dont la fine musique est signée Louis Ganne. On en retient, bien sûr, le célèbre refrain «C’est l’amour qui flotte dans l’air à la ronde !». La mise en scène est réalisée avec goût par Yves Coudray, quand le plateau de chanteurs et les musiciens, experts du genre, sont dirigés par Bruno Conti. Du beau spectacle ! Présentation de l’œuvre, rencontre à l’Alcazar le 18 avril à 17h. Prochain spectacle : l’Auberge du Cheval Blanc, les 16 et 17 mai. J.F.

MARSEILLE. Le 25 et 26 avril. Odéon04 96 12 52 70 odeon.marseille.fr

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Raphaële Kennedy

Chanteuse aguerrie aux musiques de la Renaissance, Raphaële Kennedy (voir article sur www.journalzibeline.fr) est aussi dans son jardin dans l’univers contemporain. Dans un programme pour voix et dispositif électroacoustique, elle interprète des compositeurs vivants : Kaija Saariaho, Pierre-Adrien Charpy, Robert Pascal et Jean-Baptiste Barrière «pour qui l’écriture avec électronique et traitement en temps réel magnifie l’instrument chanté et parlé, lui donnant une ouverture nouvelle». Dans le cadre des «Grands Solos du PIC» programmé par Raoul Lay à l’Estaque. J.F.

MARSEILLE. Le 12 mai à 19h30. Le PIC04 91 39 29 13 www.ensemble-telemaque.com

Sandrine PiauLa soprano, marseillaise d’adoption, excelle dans les airs baroques de Bach et consort… jusqu’à Mozart ou la mélodie française. Son timbre clair, sa ligne de chant, sa virtuosité comme sa personnalité sont appréciés du public et font ses succès au théâtre. En compagnie de l’Orchestre de chambre de Bâle (premier violon Julie Schröder), elle chante des airs d’opéra seria de Haendel, Porpora ou Albinoni... J.F.

AIX. Le 22 avril à 20h30. GTP08 2013 2013 www.lestheatres.net

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Moussorgski…L’œuvre du musicien russe Modeste Moussorgski, qui composa notamment la série de 10 pièces pour piano Les Tableaux d’une exposition célébrée par l’orchestration de Ravel, restituée dans une conférence-concert poético-humoristique grâce au Tintamar’ Quintet (dirigé par Nadine Esteve). Associé à la comédienne délicieusement déjantée Guandaline Sagliocco et sa compagnie franco-norvégienne, le voyage iconoclaste dans l’univers musical, le langage et les codes du musicien classique, promet monts et merveilles.

Moussorgski dans mes cordesdu 16 au 18 avrilThéâtre Joliette-Minoterie, Marseille04 91 90 74 28www.theatrejoliette.fr

Soirée Lab#3

Depuis le lancement du Cabaret Club, nouveau rendez-vous des musiques électroniques chaque vendredi soir, les nuits marseillaises ont de quoi retenir les passionnés. Dans ce cadre, les soirées Lab bimestrielles du producteur Abstraxion, inspirées par les programmations house et techno de Berlin, offrent une vraie fenêtre de découvertes. Le DJ Marseillais invite à ses côtés le DJ Suédois Axel Boman et le producteur italien Massimiliano Pagliara. De quoi faire vibrer le dancefloor avec cette troisième carte blanche !

le 17 avrilCabaret Aléatoire, Marseille04 95 04 95 09www.cabaret-aleatoire.com

Planétarium…Lors d’un voyage en Ouzbekistan, Rodolphe Burger et Yves Dormoy ont rencontré trois musiciens maîtres du Shashmaqom (musique savante issue de traditions préislamiques et nourrie de soufisme, dont la transmission orale reste le principal moyen de préserver la musique et ses valeurs spirituelles). Suite à une création au Planétarium de la Cité des Sciences de Paris en 2003 est né ce Projet Ouzbek, qui regroupe aujourd’hui sur scène les cinq musiciens pour un concert exceptionnel entre musique concrète, shashmaqom, blues, rock, jazz, et électro.

Planétarium, projet Ouzbekle 18 avrilAuditorium Jean Moulin, Le Thor04 90 33 96 80www.artsvivants84.fr

Espace Julien

La Scène de musiques actuelles accueille trois artistes choisis par les Francofolies de la Rochelle qui interviendront dans les Classes Chansons des élèves du collège marseillais du Massenet : René Lacaille, Erwan Roux et Jamal Nouman. Rit et Momo en solo, complèteront le plateau de cette soirée chanson française (16 avril). Puis le 23 avril, le beatmaker français Guts pour un set compilant les pépites rap, soul et jazz US de son dernier album hip hop, A paradise for all. Le 30 avril, une soirée de soutien à l’association Cours Julien, qui œuvre depuis plus de 24 ans dans le quartier du Plateau, invitera de multiples artistes (sous réserve) : Sam Karpienia (Dupain), Jali (Massilia Sound System), Poum Tchack, Manu Théron... Quant au mois de mai, il débutera avec la grande soirée sénégalaise Tanebeer Goudi show, avec entre autres le chanteur Pape Thiopet, la troupe Team Yakkhaar et le percussionniste Maf Faye (9 mai).

les 16, 23 et 30 avril, le 9 maiEspace Julien, Marseille04 91 24 34 10www.espace-julien.com

Didier Super Ta vie sera plus moche que la mienne, prévient le chanteur-comédien-humoriste à la verve provocante et aux textes acides et corrosifs. Avec son nouveau concert-one-man show déjanté, son nez rouge et sa dérision derrière lesquels se cache une vraie critique de la société, Didier Super et ce qui lui reste de sa guitare débarquent au nouveau Théâtre de l’Oulle. Un lieu qui change de direction, devient permanent, et promet une programmation pluridisciplinaire attentive et régulière.

le 25 avrilThéâtre de l’Oulle, Avignon09 74 74 64 90www.theatredeloulle.com

Billie Holiday

Eric-Emmanuel Schmitt met en scène un spectacle musical conçu par Viktor Lazlo autour des 20 plus belles chansons de Billie Holiday. Dans cet hommage, la chanteuse, accompagnée par quatre musiciens, retrace la vie de la diva noire par ses inoubliables mélodies, mais aussi par des extraits de ses mémoires et de ses entretiens. Une sorte de conversation entre deux femmes, à travers des questions universelles, sur le fil ténu d’une vie bousculée et débordante. Le blues, l’amour, ses luttes personnelles contre la ségrégation et l’alcool, seront sensiblement évoqués… en chansons bien sûr.

les 16 et 17 avrilChêne Noir, Avignon04 90 86 74 87www.chenenoir.fr

Victor Lazlo © Orélie GrimaldiMassimiliano Pagliara © X-D.R

RIT © Gaëlle Cloarec

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Voltaire NanineCette comédie légère du XVIIIe siècle, mise en scène par Laurent Hatat, devient une comédie musicale enjouée avec cinq comédiennes. Nommée par son auteur une «bagatelle», écrite cinquante ans avant la Révolution Française, elle montre l’engagement de Voltaire dans sa lutte pour l’égalité ainsi que la critique de la noblesse et ses privilèges. L’amour, l’argent et la position sociale sont déjà présent dans cette comédie où le fait d’être «jeune et belle» peut apparaître encore aujourd’hui comme un moyen pour une femme de parvenir à la réussite sociale. La petite paysanne pauvre mais belle épousera son aristocrate de prétendant... L’égalité, la liberté et l’amour triomphent ainsi des normes sociales !

du 20 au 27 maiLa Criée, Marseille04 91 54 70 54www.theatre-lacriee.com

Cineastas

Figure montante de la scène contemporaine argentine, Mariano Pensotti déploie son théâtre aux frontières de la fiction et de la réalité. Jadis scénariste et réalisateur, il utilise à sa guise le septième art pour renouveler la narration dramatique. Utilisant la technique du split-screen, Cineastas conte l’histoire de quatre cinéastes de Buenos Aires. En juxtaposant deux appartements, la pièce met en parallèle leur vie et le film que chacun est en train de tourner. Au rez-de-chaussée, la réalité ; au premier, la fiction. Mais la réalité a tôt fait de trouer ça et là le plancher de la fiction. Un spectacle de labyrinthes entre ce qui est vrai et ce qui est révélé.

du 23 au 25 avrilLa Criée, Marseille04 91 54 70 54www.theatre-lacriee.com

En dépit de la distance…Avec la Cie Mathieu Ma Fille Foundation (MMFF), dont il est membre fondateur, Arnaud Saury initie un projet autour de l’extase et de la problématique du lien, croisant sa pratique théâtrale avec un collectif d’artistes pluridisciplinaire. Des séquences ont surgi de cette réunion dont Trivial pois chiche, les mortifications accidentelles d’Irma la Douce, L’histoire de petite fleur de Ste Thérèse de Lisieux… Un dialogue avec les mystiques et leur relation au divin à découvrir, de l’extase au délire psychotique.

En dépit de la distance qui nous séparele 24 avrilLes Bernardines, Marseille04 91 24 30 40www.theatre-bernardines.org

Made in Friche

Au programme de ce week-end essentiellement gratuit : des ateliers (affiches Dazibaos avec le Dernier Cri, jardinage avec les étudiants de l’école du paysage, chimie des aliments avec la Cie Artscenelutins). Et des spectacles, au Massalia (voir p 36), sur le toit-terrasse ou sur les différents plateaux de La Friche don : Visite nooptique sans dessus dessous livrée par la Cie Monik Lezart, Kiss kiss kiss d’Anima Théâtre à la recherche de Bonnie Parker sans Clyde Barrow version pop-up, de la danse avec Les Lecteurs par la Cie David Rolland, du théâtre musical par la Cie Bleu avec Je vous présente ma flamme… Et comme lors de chaque Made in Friche, les expositions en cours : +216, Musée des Objets ordinaires, Les drames 3D grillagés et une Galerie Web faite par les enfants.

les 18 et 19 avrilLa Friche, Marseille04 95 04 95 95www.lafriche.org

Le Dieu bonheurLa Cie Les Endimanchés s’empare du livret de Heiner Müller, écrit en écho au texte fragmentaire de Bertolt Brecht, sous la houlette d’Alexis Forestier qui signe également la scénographie et la musique. Une violoncelliste improvisatrice (Aude Romary) sera partie prenante à part entière du dispositif scénique, qui assume une dramaturgie sonore importante, comme souvent dans le travail théâtral de cette compagnie. 5 interprètes iront à la recherche de ce Dieu bonheur échoué parmi les vivants et une terre dévastée…

Le Dieu bonheur [et greffes]du 5 au 7 maiLes Bernardines, Marseille04 91 24 30 40www.theatre-bernardines.org

Casimir et Caroline

Dans ce chef-d’œuvre d’Ödön von Horváth écrit en 1932, Casimir se rend avec Caroline à la fête de la bière à Munich. Il est triste, il vient de perdre son emploi de chauffeur, elle l’assure de son soutien et de son amour. Mais à peine arrivés les deux jeunes gens se disputent et se séparent. Caroline continue seule la soirée, en quête de plaisirs immédiats et d’ascension sociale. Le Gymnase accueille la création de la jeune Cie Qué Mas, dans la mise en scène de Léa Chanceaulme qui met en relief «l’aspect important et tout aussi dérisoire de l’être humain» et révèle un contexte de crise économique toujours d’actualité…

du 11 au 13 maiLe Gymnase, Marseille08 2013 2013www.lestheatres.net

le 22 maiLe Sémaphore, Port-de-Bouc04 42 06 39 09www.theatre-semaphore-portdebouc.com

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Voyages en solitaire(s)2e édition de ce temps fort qui met à l’honneur des spectacles «seuls en scène» de tous horizons, avec sept compagnies venues de la région PACA et d’ailleurs : Anne Gastine revisite avec tout son talent d’interprète et de musicienne le classique les Précieux ridicules, dans une mise en scène d’André Lévêque, dans lequel les hommes sont moqués par les femmes ! (21 au 23 avril) ; la Cie Melankholia adapte le témoignage extrêmement fort de Christiane Singer, ses Derniers Fragments écrits alors que la maladie ne lui laissait que six mois à vivre (23 au 25 avril) ; Abdel Bouchama incarne un fils d’immigré qui se heurte à la question lancinante des identités plurielles qui font le quotidien de son vécu (28 au 30 avril) ; Jean-François Matignon met en scène La Peau dure, une partition pour une comédienne (Sophie Vaude) qui incarne 3 sœurs «victimes de la pauvreté et de l’égoïsme des mâles» qui d’ordinaire n’ont pas la parole (5 au 7 mai) ; la Cie Caractère(s) s’empare du texte de M’hamed Benguettaf qui met en scène Fatma, femme de ménage qui évoque sa condition de femme, ses joies et colères, et son pays, l’Algérie (7 au 9 mai) ; Cécile Magnet incarne une galerie de personnages désopilants et touchant d’après un récit de l’auteur québécois Michel Tremblay (12 au 14 mai) ; en clôture, c’est le bouleversant

récit d’Etty Hillesum, Une vie bouleversée, que met en scène Jean-Claude Fall avec Roxane Borgna, dont c’est le projet, dans le rôle de cette jeune femme juive qui tint son journal de 1941 à 1943, morte en déportation, et dont elle porte la parole «parce que l’extrême proximité qu’elle a pratiquée avec la souffrance et la mort donne un éclairage à la vie» (14 au 16 mai).

du 21 avril au 16 maiLe Lenche, Marseille04 91 91 52 22www.theatredelenche.info

RosesDans cette très libre adaptation de Richard III, Nathalie Béasse ne cherche pas à trouver le héros de Shakespeare, mais plutôt à s’en amuser, à questionner ce qui l’entoure, à lui faire traverser les corps. Par le biais d’une histoire quotidienne de famille réunie pour un événement, et en compagnie de ses fidèles comédiens-danseurs, elle explore l’univers de celui qui «incarne le pouvoir tyrannique dans toute sa cruauté et nourrit les fantasmes des artistes depuis la création de la pièce vers 1592».

du 19 au 21 maiLes Bernardines, Marseille04 91 24 30 40www.theatre-bernardines.org

ClairièresEn duo avec le danseur non-voyant Saïd Gharbi, la chorégraphe Delphine Demont se joue des frontières entre regarder et voir, regarder et écouter en interrogeant l’espace qui se constitue entre deux danseurs quand l’un est aveugle. De ces situations concrètes et physiques d’inconfort, de danger, d’hésitations naît un univers visuel et sonore passionnant, fait de confiance, de complicité et d’humour. En collaboration avec le Festival de Marseille, dont la 20e édition aura lieu du 14 juin au 17 juillet.

le 11 maiThéâtre Joliette-Minoterie, Marseille04 91 90 07 94www.theatrejoliette.fr

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Annie Zadek L’auteure du spectacle Nécessaire et urgent, que met en scène Hubert Colas et joué en amont du 21 au 25 avril à La Minoterie (voir p. 24), mène une Master Class autour de son travail et son processus d’écriture. Quatre jours d’ateliers pour expérimenter, réfléchir et partager avec Annie Zadek autour de La Métamorphose du texte, les 27 et 28 avril à Montévidéo, puis 29 et 30 avril à la Joliette.

Master Class d’Annie Zadek du 27 au 30 avrilThéâtre Joliette-Minoterie, Marseille04 91 90 74 28www.theatrejoliette.fr

The roots

Avec les onze danseurs de sa Cie Accrorap, Kader Attou explore, crée et réinvente sans concession les codes du hip hop. Grâce à une technique implacable, aussi à l’aise dans les mouvements d’ensemble que dans les solos, la troupe révèle une esthétique singulière pleine de poésie. Sur des musiques orientales, électro, en passant par Brahms et Beethoven, les danseurs font voyager le public d’une émotion et d’une culture à l’autre, dans une scénographie et des lumières de toute beauté, et redéfinissent les codes d’un genre en constante évolution.

du 16 au 18 avrilLe Merlan, Marseille04 91 11 19 20www.merlan.org

du 12 au 13 maiThéâtre de Grasse04 93 40 53 00www.theatredegrasse.com

Les guêpes de l’été… Le collectif ildi ! eldi se saisit du texte de l’enfant terrible du théâtre russe Ivan Viripaev : un prodigieux dialogue théâtral qui débute en comédie pour aboutir jusqu’à la tragédie métaphysique. Face à l’absence de Dieu, quelle est la place de l’individu dans l’univers ? Trois personnages chercheront à répondre à cette interrogation, à partir d’une situation absurde dans lequel chacun contredira la position de l’autre : chez qui pouvait bien être Markus lundi dernier ?

Les guêpes de l’été nous piquent encore en novembre les 12 et 13 maiLe Merlan, Marseille04 91 11 19 20www.merlan.org

Cent culottes…

Sous la plume de Sylvain Levey, l’école devient le miroir de notre société. Il montre ces choses qui révèlent ce que l’on est et dresse un inventaire sensible d’objets inanimés. Le pantalon militaire de Clémence, mal nommée, au pull immense dans lequel disparaît Courpartout, souffre-douleur de la communauté scolaire. La cagoule de Samir. Expulsé peut-être ? De la cave au grenier, dans les classes et la cour de récré, il glane, ramasse, observe et fait parler les objets. Il raconte toute une histoire de France, des sans-culottes aux sans-papiers. Claire Latarget met en scène les étudiants DEUST du théâtre d’Aix-Marseille.

Cent culottes et sans papiersdu 16 au 18 avrilThéâtre Massalia, Marseille04 95 04 95 75www.theatremassalia.com

La petite reineCréer un spectacle à partir d’un voyage en vélo est possible. Avec des formes marionnettiques et une comédienne, le théâtre montre qu’avec peu, on peut arriver à créer. C’est l’histoire d’une famille de six personnages drôles et décalés dont la vie quotidienne est liée au voyage. Chacun a un point de vue différent sur la vie. Six chroniques qui se jouent dans une carriole-castelet tirée par un vélo : la petite reine. Une histoire sur l’itinérance… et en vadrouille dans le quartier de la Belle de Mai.

La petite reine (à deux roues)du 11 au 15 mai Théâtre Massalia, Marseille04 95 04 95 75www.theatremassalia.com

Pierre est un pandaCe texte récent de Christophe Pellet marque la 3e rencontre entre Didascalies en Co et cet auteur qui n’a de cesse d’affronter les sujets les plus brûlants. Son écriture, qui s’adresse au jeune public, fait écho dans ce texte au mariage pour tous, à la famille recomposée, en balayant la théorie du genre pour réinterroger les notions de féminité et masculinité, sans oublier l’humain. Une lecture-spectacle qui s’accompagne d’un échange avec le public, un partage, souligne Renaud Marie Leblanc, qui «est une acte militant, à la recherche d’un répertoire nouveau pour demain».

les 17 et 18 avrilLe Lenche, Marseille04 91 91 52 22www.theatredelenche.info

Et à part ça…Pour La Belle Saison, le Théâtre Massalia, Skappa ! & associés, Anima Théâtre, le Théâtre de Cuisine et la Cie Les Passeurs s’associent pour poursuivre la réflexion sur le travail de l’artiste et s’emparent du protocole de création. Et à part ça, tu fais quoi pour vivre ? met en scène les autoportraits de six artistes. Trois personnes sont impliquées dans l’écriture : une en scène et deux pour l’accompagnement et la mise en forme de sa parole. On pourra ainsi voir si l’artiste peut franchir les frontières entre le rêve et la réalité, la vie, le travail et le public.

Et à part ça, tu fais quoi pour vivre ?du 18 au 19 avrilThéâtre Massalia, Marseille04 95 04 95 75www.theatremassalia.com

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À la renverseSardine et Gabriel se connaissent depuis l’enfance. Elle vit en Bretagne, lui dans l’Est. Pour le carnaval, Gabriel part retrouver Sardine, face à la mer. Elle rêve de partir, lui de venir la rejoindre dans le Finistère. Pourquoi se retrouvent-ils toujours sur ce banc bleu, face à l’océan ? Toute une vie de péripéties, de temps qui passe et d’appels au large. Rockeurs au grand cœur, rêveurs maladroits, ils jouent avec la réalité, se courent après, jamais séparés. Qu’est-ce que ça fait de passer sa vie face à la mer ? L’horizon est-il un appel au voyage ou un mur d’eau ? Peut-être s’agit-t-il du bout du monde ou du début d’autres possibilités…

le 17 avrilThéâtre de l’Olivier, Istres04 42 56 48 48www.scenesetcines.fr

du 20 au 21 avril La Garance, Scène nationale de Cavaillon04 90 78 64 64www.lagarance.com

du 23 au 25 avril Théâtre Massalia, Marseille04 95 04 95 75www.theatremassalia.com

Tendance clownComme chaque année depuis 10 ans, le festival Tendance clown envahit Marseille pour faire découvrir les différentes facettes du clown d’aujourd’hui. Au programme, entre autres, la Cie Bicepsuelle en compétition dans Les Deux du stade, la Cie Cahin Caha et son clown extravagant dans Fou cheval, le cabaret burlesque Ave Pussycat de la Cie Liria, Les Demi-frères grumaux et leurs cascades hilarantes, le Desordrone d’Adelin Schweitzer… Sans oublier les stages : avec l’excellente Cie du I sur l’approche du clown, et une clown story donnée par Jango Edwards him-self (du 22 au 25juin).

du 1er au 16 maiDivers lieux, Marseille04 91 33 45 14www.dakiling.com

Boléro & Two

Aujourd’hui interprétée par les danseurs d’ICKamsterdam, la pièce Two fut initialement créée avec Emio Greco, actuellement directeur du Ballet National de Marseille avec Pieter C. Shcholten. Ce duo dansé traite d’une question essentielle dans leur travail : comment partager le même mouvement, dans le même espace, en même temps, avec les ruptures que cela implique. Puis dans Boléro, Emio Greco affrontera le monument de Ravel, accompagné par l’Orchestre Philarmonique de Marseille.

les 8 et 9 maiOpéra de Marseille04 91 55 11 10http://opera.marseille.frBNM, Marseille04 91 32 73 27www.ballet-de-marseille.com

Tania’s ParadiseC’est sous une yourte kirghize que nous accueille Tania Sheflan, artiste contorsionniste israélienne que met en scène Gilles Cailleau dans ce spectacle où elle parle d’elle tout en marchant sur les mains et en posant ses pieds au-dessus de sa tête. Elle livre ainsi ses indignations et ses chagrins, ses élans et ses amours, raconte l’intime et le politique sur le ton de la confidence.

du 22 au 24 avrilThéâtre de Fontblanche, Vitrolles04 42 02 46 50www.vitrolles13.fr

du 20 au 22 maiForum des Jeunes, Berre04 42 10 23 60www.forumdeberre.com

les 26 et 27 maiThéâtre de Fos04 42 11 01 99www.scenesetcines.fr

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KeanLa Cie aixoise Interlude nous entraîne dans les coulisses du théâtre, au cœur d’une rivalité sentimentale, avec cette œuvre d’Alexandre Dumas. À Londres, dans les années 1830, Edmond Keane, meilleur acteur shakespearien de son époque, est un intime du Prince de Galles, frère du roi. Tous deux sont amoureux d’Eléna, l’épouse de l’ambassadeur du Danemark… Cette lutte amoureuse révèlera la souffrance du comédien, qui, bien qu’adulé sur scène, doit faire face au mépris de la société.

le 7 maiThéâtre de Fontblanche, Vitrolles04 42 02 46 50www.vitrolles13.fr

… Buenos Aires

La compagnie niçoise Méditango présente un conte musical onirique en réunissant quatre danseurs et cinq musiciens au service du tango. Un cabaret, insolite, dans lequel une serveuse rêve de devenir chanteuse de tango. Et pourquoi n’y arriverait-elle pas ? Humour, tragédie, mais surtout musique éclectique et danse sensuelle, avec une qualité d’interprétation réelle, nourrissent ce deuxième spectacle d’une charmante compagnie.

Comptoir de Buenos Aires le 16 avrilLe Comoedia, Aubagne04 42 18 19 88www.aubagne.fr

Pierre Richard III Troisième opus de l’éternel «grand blond avec une chaussure noire», qui se raconte depuis près de 10 ans dans des solos autobiographiques. Entre pure fantaisie et vérité avouée, rires et émotions, le comédien Pierre Richard, faux maladroit et pitre au cœur tendre, livre dans un seul-en-scène touchant sa vie d’artiste et ses regrets d’homme. Mille aventures qui prennent leur source dans des extraits de films projetés, rejoués, commentés… et détournés.

le 25 avrilLe Comoedia, Aubagne04 42 18 19 88www.aubagne.fr

Rumba sur la lune

Que ne ferait-elle pas, cette petite souris gourmande qui a pour nom Rumba et qui ne pense qu’à manger du fromage, faire des découvertes et affirmer sa liberté ! Ainsi, c’est tout naturellement qu’elle a envie de décrocher la lune qu’elle aperçoit le soir lorsque ses yeux se ferment… La Cie Marizibill nous plonge avec elle dans ce songe musical qui convoque les marionnettes pour faire se croiser tous les personnages transformés, mélangés et passés à la moulinette du rêve qu’elle croisera !

le 13 maiLe Comoedia, Aubagne04 42 18 19 88www.aubagne.fr

Le Mariage de Figaro Agnès Régolo a créé la pièce de Beaumarchais avec une belle intelligence du texte, de la scène, des acteurs. Elle en a gardé la drôlerie mais surtout la force révolutionnaire, la revendication d’égalité, de liberté, l’impertinence de cette raison qui s’impose et va quelques mois après l’écriture renverser le système monarchique, l’incroyable actualité, sans la déplacer dans un présent factice, ni reconstituer vainement l’époque…. Un régal.

le 16 maiLe Comoedia, Aubagne04 42 18 19 88www.aubagne.fr

Tout semblait immobile

Nathalie Béasse construit ses pièces comme des contes, en s’attachant «plus à l’imagerie et à la symbolique qu’à la forme narrative». L’ogre, l’abandon, la forêt... autant de thèmes interrogés de neuf par un trio de conférenciers flirtant avec le burlesque. Camille Trophème, Etienne Fague et Erik Gerken peuplent leur propos de références à la psychanalyse ou au structuralisme, n’éludent aucun aspect de «l’inquiétante étrangeté» des contes, tout en restant accessibles au petits comme aux grands.

les 12 et 13 maiBois de l’Aune, Aix-en-Provence04 42 93 85 40www.agglo-paysdaix.fr

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Lied BalletLes lieder sont des chants populaires allemands devenus «savants» au fil des âges, tandis que le ballet, divertissement très aristocratique à l’origine, a plutôt suivi le parcours inverse. Thomas Lebrun explore dans cette pièce créée au Festival d’Avignon 2014 «la mort, l’amour, la nature, l’errance, la solitude, autant de points communs entre ces deux formes», dans une chorégraphie contemporaine soucieuse de ses racines. Pour accompagner les airs de compositeurs du XXe siècle, Berg, Mahler, Scelsi ou Schönberg, il a fait appel à la musique de David François Moreau.

les 21 et 22 avrilPavillon Noir, Aix-en-Provence04 42 93 48 14www.preljocaj.org

L’Odeur des Planches

«La première fois que mes parents me voient sur scène, j’ai 30 ans. Mon père se jette sur moi et me lance sur le ton de la plaisanterie «heureusement qu’on n’a pas payé hein ?»». Sur un texte intense de Samira Sedira qui raconte son parcours chaotique de comédienne et ses racines familiales algériennes, Sandrine Bonnaire brûle à nouveau les planches, rendant hommage à la fois au théâtre et aux âmes qui s’y livrent avec passion.

du 23 au 25 avrilJeu de Paume, Aix-en-Provence08 2013 2013www.lestheatres.net

le 29 maiThéâtre d’Arles04 90 52 51 51www.theatre-arles.com

Les NuitsInspirée par l’étrange pouvoir de fascination des Mille et une nuits, recueil anonyme de contes populaires en arabe, d’origine persane et indienne, figés par écrit au XIIIe siècle seulement, cette chorégraphie crée par Angelin Preljocaj à l’occasion de Marseille-Provence 2013 sonde l’infinie richesse des récits orientaux. Mis en valeur par les costumes du styliste tunisien Azzedine Alaïa, le corps de ses 18 interprètes se prête au jeu du fantastique comme à celui d’une sensualité exacerbée. La musique est signée Natacha Atlas, Samy Bishai, et 79D.

du 20 et 22 maiGrand Théâtre de Provence, Aix-en-Provence08 2013 2013www.lestheatres.net

Le Sacre...

Comment relier Serge Gainsbourg et Igor Stravinsky ? Deuxième partie d’un diptyque inauguré en 2011 au GTP avec L’homme à la tête de chou, ce spectacle reprend les mêmes danseurs... et le même esprit rock. Chemises ouvertes et torses nus, les artistes se livrent pleinement à ce rite sacré de l’ancienne Russie païenne. Pour Jean-Claude Gallotta, chaque jeune fille peut tour à tour y incarner celle qui sera sacrifiée dans une danse à mort, afin de rendre propice le dieu du printemps. À déconseiller aux moins de 13 ans.

Le Sacre du printempsles 24 et 25 avrilGrand Théâtre de Provence, Aix-en-Provence08 2013 2013www.lestheatres.net

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La Pologne légendairePolonaise, mazurka, danses rapides, virtuoses, costumes somptueux, danseurs légers, virevoltants… la vie d’un manoir en Pologne nous est contée, par des mimes et des danses dans le spectacle La Pologne légendaire, porté avec fougue et talent par le Ballet Cracovia Danza de la Cour de Cracovie. Présenté lors de l’Exposition Universelle de Shanghai en 2013, son succès international ne se dément pas.

le 13 maiThéâtre d’Aix, Aix-en-Provence04 42 33 04 18www.letheatredaix.fr

Fragment…

Karry Kamal Karry et sa Compagny K3MK explorent avec Fragment d’un sacrifice le thème de la jeune fille, le jeune homme et la mort. Beauté, érotisme et mort se conjuguent dans une chorégraphie à la fois populaire et contemporaine où la danse avec le miroir prend une signification nouvelle et profonde, témoignage original et subjectif de notre environnement et de notre manière de l’appréhender. Le propos se construit à partir du livre de Gert Kaiser, Vénus et la Mort (éd. Maison des sciences de l’homme, 1999).

Fragment d’un sacrificele 15 maiThéâtre d’Aix, Aix-en-Provence04 42 33 04 18www.letheatredaix.fr

Cette foisLe spectacle Cette fois s’inscrit comme un deuxième volet dans le triptyque de Randonnée en terre beckettienne entre la diffusion vidéo de Quad et celle de Film, de Beckett. Danielle Bré et sa Cie In Pulverem reverteris nous entraîne dans Cette fois, un «dramaticule» de Beckett avec la complicité de Mathieu Cipriani. Un visage de vieillard écoute trois voix, sans doute trois âges de son existence. Temps suspendu où tout se résume, à l’instar du tableau de Klimt, Les trois âges de la femme. Cette fois, en exercice de style virtuose, met en lumière des moments déterminants d’une vie.

le 23 avrilThéâtre Antoine Vitez, Aix-en-Provence04 13 55 35 76www.theatre-vitez.com

Days of nothing

Le talentueux dramaturge Fabrice Melquiot imagine pour cette création au Théâtre des Ateliers l’histoire d’un écrivain, Rémi Brossard, en résidence d’écriture dans un collège de la banlieue parisienne. Sa rencontre avec Maximilien et Alix, deux adolescents, considérés comme des spécimens dans leur établissement, va bouleverser son projet de travail et le pousser ainsi que ses deux interlocuteurs à explorer ses limites. Jours de rien ? Et pourtant quelle profondeur !

les 20 et 21 avril (en partenariat avec les ATP d’Aix)Théâtre des Ateliers, Aix-en-Provence04 42 38 10 45www.theatre-des-ateliers-aix.com

CendrillonNon, il ne s’agit pas d’une annonce Disney ! Mais dans le cadre des productions universitaires, des étudiants du cursus théâtre s’attachent sous la houlette du metteur en scène Frédéric Poinceau (Les travailleurs de la nuit, Marseille) au texte de Joël Pommerat, Cendrillon. Fini le ton sagement moralisateur de Perrault ! La jeune «Cendrier» doit se livrer à un travail de mémoire et d’oubli pour enfin renaître au monde…

du 12 au 16 maiThéâtre Antoine Vitez, Aix-en-Provence04 13 55 35 76www.theatre-vitez.com

Échantillons…

Matthieu Mével présente une étape de travail de sa pièce centrée sur la rencontre entre un homme... et un séquenceur. Arrivé par une nuit d’orage sur une colline avec son chien, le protagoniste principal s’empare de la machine, jusqu’à se perdre entre échos et réverbérations. Comme dans un rêve, il croise «une jeune fille qui fait la morte, un nain qui parle en play-back et deux hommes qui jouent à l’imiter». Le texte est paru aux Éditions L’Entretemps, spécialisées dans les arts du spectacle.

Échantillons de l’homme de moinsle 22 avril3bisf, Aix-en-Provence04 42 16 17 75www.3bisf.com

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Le Bazar PalaceEn coproduction avec Le Citron Jaune, L’Entrepont, et le Forum Jacques Prévert, le 3bisf accueille Aspartame, proposition multiforme construite autour (et à partir) de petites planchettes en bois nommées Kapla d’après un jeu de construction en pin. «Avec du mouvement, des corps à corps, des confrontations, des chutes et des effondrements», Constance Biasotto propose le fruit de sa résidence de recherche au théâtre, ainsi qu’un atelier de construction d’une Muraille allant de la porte du 3bisf jusqu’au bureau des entrées de l’hôpital.

le 12 mai3bisf, Aix-en-Provence04 42 16 17 75www.3bisf.com

Rhinocéros

Dans une banale ville de province, des rhinocéros se multiplient, et l’envahissent peu à peu. On découvre vite que ce sont les hommes qui, les uns après les autres, se métamorphosent en animaux. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un seul être humain, incarnation même du résistant… Stéphane Daurat, Cie Caravane, met en scène la pièce d’Eugène Ionesco en revenant sur l’universalité du propos, mettant en écho le sujet de la pièce, le totalitarisme, l’endoctrinement et la fanatisation, et les questions qu’il soulève avec notre actualité et notre monde aujourd’hui.

le 17 avrilMaison du Peuple, Gardanne04 42 65 77 00www.ville-gardanne.fr

Cendrillon…Une belle-mère, deux demi-sœurs, un prince… L’histoire vous dit quelque chose ? C’est bien de Cendrillon qu’il s’agit, et que le collectif Hangar Palace revisite à sa sauce, explorant les premiers moments de vie au sein d’une famille qui se recompose. Avec les trois bals, la marraine, la citrouille, la pantoufle… le tout dépoussiéré et modernisé avec fantaisie !

Cendrillon, fille d’aujourd’huile 24 avrilMaison du Peuple, Gardanne04 42 65 77 00www.ville-gardanne.fr

Nous autres

Le Cartoun Sardines Théâtre continue d’interroger notre imaginaire des utopies. À partir du roman d’anticipation Nous autres d’Eugène Zamiatine, classé «dystopie» (l’expression d’une utopie qui a mal tourné), la compagnie s’attache à D-503, un personnage mathématicien au service du Bienfaiteur qui conçoit l’Intégral, une machine grâce à laquelle l’État Unique pourra convertir au bonheur obligatoire l’ensemble des peuples de l’univers. Il tentera d’enrayer la machine de ce système totalitaire et le fonctionnement d’une ville transparente auquel le destin d’une humanité est lié.

le 18 avrilEspace NoVa, Velaux04 42 87 75 00www.espacenova-velaux.com

Si tu n’aimes pas…Vous allez entrer chez une femme, Virginia, vous installer dans son décor et la découvrir dans son quotidien. Elle vous parlera de ses peurs, de ses enfermements, mais aussi des moyens de s’en affranchir. Sandrine Lanno et Paola Comis, qui endosse le rôle de Virginia, proposent une performance participative, une expérience qui devra composer avec l’aléatoire chaque soir, chacun échangeant sur ses propres peurs…

Si tu n’aimes pas ta vie, range ta chambreles 16 et 17 avrilLes Salins, Martigues04 42 49 02 00www.les-salins.net

Guests

Les enfants et adolescents du Groupe Grenade, sous la houlette de Josette Baïz, investissent et dansent des pièces de grands chorégraphes : Tricksters d’Alban Richard, Spotlight solo de Rui Horta, Concerto de Lucinda Childs, Entity de Wayne McGregor, Deserts d’amour de Dominique Bagouet, Brilliant Corners d’Emanuel Gat et Uprising de Hofesh Shechter.

le 18 avrilLes Salins, Martigues04 42 49 02 00www.les-salins.net

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Pourquoi les fenêtres…Quelques cartons, des tasseaux, du papier… Elisabeth Algisi et Juliette Moreau, de la Cie Atipik, posent là les fondations d’une maison idéale, élaborent des plans, déménagent et emménagent dans leur nouvel habitacle. Par un savant jeu d’échelle, une maison-lettre apparaît, puis tout un village. Mais c’est sans compter sur la présence de l’étrange docteur Charlip qui vient troubler le jeu des deux personnages ! C’est précisément sur l’œuvre graphique de l’artiste new-yorkais Remy Charlip que s’appuie le spectacle, qui lui rend un très bel hommage.

Pourquoi les fenêtres ont-elles des maisons ?le 22 avrilLes Salins, Martigues04 42 49 02 00www.les-salins.net

En attendant Godot

Après Oh les beaux jours créé en mai 2013, le théâtre Nono poursuit son exploration de l’œuvre de Beckett, dans un esprit de théâtre burlesque, de cirque, de cabaret et de music hall qui lui est propre. Marion Coutris et Serge Noyelle mettent en scène ces «vieux clowns en rupture de ban, laissés pour compte, anges déplumés aux pieds meurtris»…

le 17 avrilLe Sémaphore, Port-de-Bouc04 42 06 39 09www.theatre-semaphore-portdebouc.com

La Collection CrayoniÇa fait bien longtemps que le chapiteau des Crayoni ne s’est plus posé dans un champ. La dernière fois, Tieno n’avait pas encore 12 ans. Aujourd’hui, il est le gardien de la mémoire de cette troupe circassienne d’antan qui était maître des numéros faits main qui faisaient la part belle à la magie, au dressage, au jonglage ou au monocycle… Thierry Craeye évoque ses souvenirs et tous ces personnages en se lançant lui-même dans des numéros de cirque parfaitement maîtrisés !

le 17 avrilForum de Berre04 42 10 23 60www.forumdeberre.com

Big Apple

Brod et Syst vivent ensemble depuis 10 ans, ils s’aiment vraiment, profondément, même si parfois le quotidien les berce de sa douce tiédeur. Jusqu’au jour où Brod reçoit les terribles résultats de ses analyses qui lui annoncent une mort prochaine. Le couple se réveille de sa torpeur pour enfin réaliser un vieux rêve, un voyage à New-York… Le texte poignant et subtil d’Isabelle Le Nouvel est mis en scène par Niels Arestrup, avec Marianne Basler et Christophe Malavoy.

le 25 avrilLa Colonne, Miramas04 90 50 66 21www.scenesetcines.fr

Si ça se trouve…Les tout-petits sont gâtés avec cette déambulation poétique et loufoque d’une danseuse dans un monde peuplé de poissons, nouvelle création de la Cie Ouragane. Elle plonge dans des abysses où tout est possible, surréaliste, de la rencontre avec un banc de méduses et de poissons-volants, jusqu’à la rencontre avec une «diva des mers». La mise en scène de Laurence Salvadori mêle habilement la danse à la vidéo et aux objets en mouvement.

Si ça se trouve, les poissons sont très drôlesle 13 maiLa Colonne, Miramas04 90 50 66 21www.scenesetcines.fr

Théodore…

Sur le quai 19 de la gare Ouest des rêves, Théodore est prêt à partir pour sa quête à lui, sa quête de l’amour. C’est la vieille chouette Aristophane, par ailleurs chef de gare, qui va le guider dans son voyage peuplé de secrets et d’émotions, où il croisera un papillon gardien de phare, un collectionneur d’objets perdus… Manipulées à vue, les marionnettes du Théâtre des Alberts sont faites de papier kraft et objets de récupération, ajoutant une touche supplémentaire de surréalisme à cet univers onirique et fantasque !

Théodore, le passager du rêvele 21 avrilThéâtre de Fos04 42 11 01 99www.scenesetcines.fr

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Mummenschanz On les appelle «Les musiciens du silence», car chez ces magiciens du mime et de la marionnette le corps remplace le langage. La Cie, qui a fêté ses 40 ans en 2012, donne vie dans ses spectacles à un monde poétique où se croisent des créatures bizarres, très colorées et futuristes, qui racontent des histoires aussi émouvantes que burlesques. Fascinant.

le 26 avrilL’Olivier, Istres04 42 56 48 48www.scenesetcines.fr

La Vie de Smisse

Après Taboularaza, Ivan Grinberg et Damien Bouvet poursuivent leur collaboration dans l’univers rempli de rires, de rêves et de peurs de l’enfance. D. Bouvet se glisse dans la peau de Smisse, petit homme de 3 ans, qui s’invente des mondes et les explore, sa peluche Ouf le singe sous le bras. Son quotidien est une aventure de chaque instant, dans lequel il entraîne ses proches, à la maison ou à l’école !

le 13 maiThéâtre de Fos04 42 11 01 99www.scenesetcines.fr

Le Cid«Le Cid est autant l’histoire de Rodrigue que celles des femmes face à lui : Chimène et l’infante. Un jeune homme et deux jeunes femmes face aux lois sociales, aux codes du pouvoir, de la gloire, de l’honneur, face à l’histoire.» La mise en scène de Sandrine Anglade, épurée, fait la part belle au jeu des huit comédiens, accompagnés par les frappes d’une batterie qui rythme les répliques et souligne les échanges.

le 21 avrilL’Olivier, Istres04 42 56 48 48www.scenesetcines.fr

So Blue

Au son des pulsations de la techno soufiste de Mercan Dede, musicien alchimiste qui fait tourner les derviches jusqu’à la transe, Louise Lecavalier se livre à une danse périlleuse et sauvage dans un solo tout à sa démesure. Elle entame ensuite un duo halluciné avec Frédéric Tavernini, qui nous transporte dans un tourbillon chorégraphique intense et cathartique.

le 19 maiL’Olivier, Istres04 42 56 48 48www.scenesetcines.fr

Le Prince…Le texte célèbre de Machiavel prend ici un sacré coup de jeune : avec beaucoup d’humour, Laurent Gutmann le transpose dans le monde de l’entreprise lors d’un stage de reconversion. C’est le public, qui incarnera le peuple, qui sera l’objet de toutes les convoitises ! Une adaptation drôle et enlevée, qui confirme aussi l’incroyable modernité de la vision de Machiavel.

Le Prince (tous les hommes sont méchants)le 12 maiL’Olivier, Istres04 42 56 48 48www.scenesetcines.fr

La liste de mes envies

Anne Bouvier adapte pour la scène le best-seller de Grégoire Delacourt, avec Mikaël Chirinian dans le rôle de Jocelyne, une mercière à Arras dont la vie modeste se déroule entre son commerce, son mari et ses amies. Mais un jour un billet de loterie lui fait gagner le gros lot… elle ne dira rien à personne, mais fera la liste de ses rêves, de ses valeurs, de ses besoins, de ses priorités dans la vie… Une ode à l’amour et à l’amitié.

le 24 avrilEspace Robert Hossein, Grans04 90 55 71 53www.scenesetcines.fr t

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Belonging(s)En résidence au Centre des arts de la rue, Tilted Productions y présente sa toute nouvelle création en avant-première : la chorégraphe Maresa Von Stockert s’inspire de ses observations sociales et politiques, une réalité très contemporaine qui devient le matériau fondamental pour faire dialoguer le corps humain et les objets. Le spectacle se construit sous la forme d’une balade qui offre une subtile réflexion sur la notion d’appartenance.

le 24 avrilLe Citron Jaune, Port-Saint-Louis04 42 48 40 04www.lecitronjaune.com

Petits crimes…

À la suite d’un mystérieux accident, Gilles est devenu amnésique. Lorsqu’il revient chez lui, Lisa, sa femme depuis quinze ans, s’efforce de l’aider à recouvrer la mémoire. Qui est-il ? Est-il bien tel qu’elle le décrit ? Marianne Epin met en scène la comédie d’Eric-Emmanuel Schmitt sur un couple en quête de vérité et d’identité, y mêlant mystères et aventures…

Petits crimes conjugauxle 17 avrilEspace Gérard Philipe, Port-Saint-Louis04 42 48 52 31www.scenesetcines.fr

Le Rêve d’AnnaAnna vit seule avec son père qui cherche du travail, et rêve la nuit d’un cheval blanc avec qui elle parle et qui la réconforte. Mais Anna ne sait pas toujours bien distinguer le rêve de la réalité, ce qui lui cause parfois quelques soucis au quotidien… Les marionnettes hyperréalistes de Bérangère Vantusso restituent avec drôlerie et sensibilité l’ambigüité des personnages de la fable sociale et enfantine d’Eddy Pallaro, le cauchemar éveillé du père faisant écho au rêve de la fillette.

le 19 maiThéâtre d’Arles04 90 52 51 51www.theatre-arles.com

Petit Eyolf

De retour d’une randonnée en montagne qui devait l’aider à travailler sur l’achèvement de son œuvre philosophique sur «la responsabilité humaine», Alfred annonce à sa femme Rita et sa demi sœur Asta qu’il renonce au monde des idées pour se consacrer entièrement à l’éducation de son fils handicapé, Eyolf. Un projet vite balayé par un drame qui fera s’écrouler les idéaux et aspirations de chacun… Le metteur en scène franco-norvégien Jonathan Châtel a traduit et adapté la pièce d’Henrik Ibsen, recentrant le propos sur les dérèglements du monde adulte qui peine à réinventer in extremis une existence nouvelle.

les 16 et 17 avrilThéâtre d’Arles04 90 52 51 51www.theatre-arles.com

InvisiblesPremière création d’Ana Abril, vibrante comédienne pour J-.F. Matignon, Michèle Addala, Agnès Régolo, qui fonde sa compagnie, Vertiges Parallèles, et réunit autour d’elle quatre interprètes sur la thématique du mythe de Sisyphe et de la solitude. Sur un montage de textes (Pommerat, Rodrigo Garcia, Rebotier, Burlet), elle tisse un conte philosophique autour de l’éternel recommencement confronté au pouvoir. Et base son inspiration originale à partir des écrits de Camus sur le thème : «L’absurde naît de la confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde». Tentant.

Invisibles (provisoire)les 24 et 25 avrilThéâtre des Carmes, Avignon04 90 82 20 47www.theatredescarmes.com

La Pelle du Large

Depuis plus de quarante ans, Philippe Genty détourne des objets du quotidien et élabore des techniques théâtrales qu’il maîtrise à la perfection. Un navire formé d’une pelle et d’un manche à balai vogue sur une mer agitée en rideau de douche… Il suffit de peu de choses pour faire revivre au public les aventures extraordinaires d’Ulysse. L’artiste s’empare de l’Odyssée d’Homère comme personne et recrée une mise en scène aussi drôle qu’astucieuse, agrémentée de jeux de mots irrésistibles. Dès 6 ans. Dans le cadre du Festival jeune public Festo Pitcho (du 11 au 26 avril, voir Zib’83).

le 24 avrilAuditorium Jean Moulin, Le Thor04 90 33 96 80www.artsvivants84.fr

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Émergence(s) Alors que l’association organisatrice Surikat Production réussit à organiser, avec parfois trois bouts de ficelle, des évènements sur Avignon, notamment dans sa périphérie souvent désertée (les rendez-vous Venez Voir ! chaque mois, dont un le 24 mai à 16h, place de la Méditerranée, à Monclar), arrive la 5e édition du festival annuel Émergence(s) qui fait place aux jeunes pousses artistiques. Au programme, une exposition collective sur le portrait, au titre poétique Envisage des visages, avec JO’Graffies, Placide Zephyr et Polo 51.67. Pour savoir quelles figures se cachent derrière ces énigmatiques pseudos, rendez-vous à l’Espace Vaucluse,

place de l’Horloge, durant toute la durée du festival ! Côté spectacles, cinq pièces théâtrales au menu, dont Les clowns meurent comme des éléphants par le Théâtre Crac à la Fabrik’théatre, Le cil du loup de Vincent Clergironnet à La Chartreuse pour le

jeune public dès 7 ans, En pleine lumière par la Cie Point C qui adapte Les Misérables aux Théâtre des Halles, Les collectionneurs à l’Espace Folard, ou encore Assoiffés de Wajdi Mouawad par la Cie Le Bruit de la Rouille au Théâtre des Doms. La danse sera gâtée

avec un diptyque sur l’animalité proposé par Peter Agardi (le solo Ecdysis et le quatuor Racines) au théâtre Golovine, la pièce Très ! aux Théâtre des Carmes et Trans, la nouvelle création pour cinq danseurs de Lionel Hun aux CDC Les Hivernales. À l’Entrepôt de la Cie Mises en Scène, un duo de cirque-théâtre : Captive par la Cie l’Indécente et pour finir, à l’Akwaba le concert interactif audio-visuel Octopop, au cinéma Vox une soirée «youtubeurs», et une clôture en fanfare à l’Ajmi.

du 14 au 25 maiDivers lieux, Avignon et agglo09 82 52 43 69www.emergences-festival.com

Pédagogies…

Olivia Côte et Salim Kechiouche sont les comédiens de la nouvelle création d’Alain Timár, sur un texte inédit de Pierre Notte. «Une comédie féroce de la vanité de l’action et des rôles imposés, de la théâtralité des catégories socioprofessionnelles, qui veulent tenir le coup, encore et malgré tout, dans un univers aveugle quant à sa propre érosion, sa pathétique dégringolade.» Le metteur en scène et scénographe, qui vient d’obtenir le titre d’Officier dans l’Ordre des Arts et des Lettres, continue de tracer son chemin créatif pour tenter d’abolir les frontières, factices ou réelles.

Pédagogies de l’échec du 23 au 26 avrilThéâtre des Halles, Avignon 04 32 76 24 51www.theatredeshalles.com

… frères humains

Alain Timár a choisi trois formidables acteurs cosmopolites pour témoigner du souvenir qui hanta toute la vie d’Albert Cohen, enfant juif qui découvrit à 10 ans le rejet et la haine. Se joue pour le metteur en scène et la dramaturge Danielle Paume l’«urgence à dénicher un morceau de bonheur dans une constante jubilation de jeu». Un message universel autour de la tolérance et de la vie, plutôt que la haine destructrice et «l’illusoire amour du prochain». Quand la littérature et le théâtre sont les meilleures armes pour réveiller les consciences… La pièce a reçu le Prix Jean-Pierre Bloch remis par la LICRA en 2014.

Ô vous frères humains du 15 au 17 maiThéâtre des Halles, Avignon 04 32 76 24 51www.theatredeshalles.com

Mauvais rêves…

Chorégraphe associé au Théâtre Golovine, Julien Gros construit sa nouvelle création pour la compagnie hip hop Havin’Fun. Sera jouée ici une étape de sa recherche, avant l’aboutissement présenté au Théâtre durant la saison 2016. Il raconte son parcours personnel, sa solitude, ses errances, et sa rencontre déterminante avec des personnes utilisant la Langue des Signes Française. Quelles libertés de paroles offrent les mains ? Quelle résonnance ont les mots dans le corps et l’espace ?

Mauvais rêves de bonheur le 7 maiThéâtre Golovine, Avignon 04 90 86 01 27www.theatre-golovine.com

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Mademoiselle rêveMercredi Bambini du Théâtre Golovine (rendez-vous spectacle et goûter destiné aux jeunes enfants) avec une proposition de théâtre visuel, dès 1 an, par Filomène et compagnie. Sur le thème du cycle de la vie et du temps qui passe, les enfants découvriront Sidonie, une «demoiselle orchestre» qui apprivoise et façonne l’univers qui l’entoure. Un hymne à la nature, poétique et visuel, qui mêle spectacle vivant et film d’animation, interprété par Emilie Chevrier.

le 20 maiThéâtre Golovine, Avignon 04 90 86 01 27www.theatre-golovine.com

Bliss

Pour cette nouvelle création, le chorégraphe Anthony Egéa revient aux sources de la danse hip hop, du plaisir de danser, du lâcher-prise, du groove contagieux. À travers l’influence de la musique électro, il transpose l’univers du clubbing sur scène et réunit 10 danseurs et 2 musiciens. «[…] Me rapprocher de ces états de transe où le corps prend le dessus sur la pensée, être dans une folie contagieuse, une frénésie collective, une énergie débridée… trouver ces moments d’extase.»

le 17 avrilThéâtre Durance, Château-Arnoux/Saint-Auban04 92 64 27 34www.theatredurance.fr

À haute voix #2Deuxième rencontre À haute voix dans laquelle les auteurs invités proposent une lecture publique de leurs oeuvres. Emmanuelle Pireyre (Prix Médicis 2012 pour son livre Féérie générale aux éd. de l’Olivier) se prêtera au jeu, accompagnée par l’auteur associé Yoann Thommerel (texte et voix) et le réalisateur touche à tout Yannick Lecoeur (films d’animations).

le 21 avrilThéâtre Durance, Château-Arnoux/Saint-Auban04 92 64 27 34www.theatredurance.fr

Pieds tanqués

Programmée hors les murs depuis le 11 avril, la pièce de la Cie Artscénicum poursuit son chemin. Quatre joueurs de pétanque -un Pied Noir, un Français d’origine algérienne, un Provençal de souche et un Parisien- se retrouvent, s’opposent, livrent leur vérité, chacun avec une déchirure secrète et un lien avec la guerre d’Algérie. La Compagnie les unit au-delà de la simple partie de boule, pour évoquer, avec respect, les blessures de l’exil, de la culpabilité, des rancœurs, et des pardons.

les 18 et 19 avrilThéâtre Durance, Château-Arnoux/Saint-Auban04 92 64 27 34www.theatredurance.fr

Henriette et Matisse C’est une pièce mutine et fraiche, colorée, plastique, que Michel Kelemenis propose aux enfants. Le peintre et sa muse prennent vie et forme, dans des citations picturales directes, un mouvement qui met ses pas dans les figures de Matisse, dessine des lignes et pose des aplats de couleur, grâce à des costumes et un dispositif scénique réjouissants.

le 13 maiThéâtre Durance, Château-Arnoux/Saint-Auban04 92 64 27 34www.theatredurance.fr

Alpenstock

Rendez-vous hors les murs, dans les villes et villages du département, avec la pièce impertinente et féroce de Rémi De Vos, montée par Julien Duval. Au départ, un couple «propret» : Fritz, mari obsédé par la pureté et sa femme Grete, parfaite ménagère qui lui est soumise. Lorsqu’arrive dans l’histoire Yosip, l’amant, que Fritz va tuer en le surprenant avec sa femme. Burlesque, tragique, d’une ironie et d’une précision diaboliques.

le 16 maiThéâtre Durance, Château-Arnoux/Saint-Auban04 92 64 27 34www.theatredurance.fr

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AndromaqueLe collectif La Palmera est amoureux de la langue de Racine et compte bien partager son goût pour les alexandrins et sa passion pour la tragédie de façon didactique et audacieuse. «Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui aime encore le souvenir de son mari, Hector, tué pendant la guerre de troie» : une chaîne amoureuse qui résume communément la pièce, pour laquelle deux comédiens caméléons jouent tous les rôles et livrent une réelle performance. Ils se déplaceront dans les villes, en tournée Excentrés.

du 16 au 23 avrilLa Passerelle, Gap04 92 52 52 52www.theatre-la-passerelle.eu

Bounce

Comment braver l’imprévu ? Qu’oser faire pour atteindre un but qui semble inaccessible ? La compagnie Arcosm interroge l’art de rebondir et d’exploiter ses faiblesses, en mêlant au plateau les disciplines de deux danseurs et deux musiciens, autour d’une structure-totem à franchir. Des liens se nouent, des relations s’inventent, les corps se font écho, les voix s’entremêlent pour finir par atteindre des sommets. Un pas de quatre théâtro-musico-dansé étonnant de positivité !

le 12 maiLa Passerelle, Gap04 92 52 52 52www.theatre-la-passerelle.eu

Loulou Adaptée fidèlement de l’album éponyme de Grégoire Solotareff, la pièce montée par la Cie Les Muettes Bavardes entraine deux grandes marionnettes irrésistibles pour raconter ce conte ludique et poétique sur l’amitié improbable entre un loup et un lapin. Les enfants se prennent d’amitié pour Loulou et Tom qui grandissent ensemble, contre toute attente, et prouvent que malgré les drames et la peur, l’amitié est plus forte que tout. Dès 4 ans.

du 21 au 24 avrilThéâtre du Briançonnais, Briançon04 92 25 52 42www.theatre-du-brianconnais.eu

Au-dessus...

Nourrie par l’histoire d’un douanier qui sauva le temps d’une nuit un groupe d’Albanais clandestins et dut les reconduire à la frontière le lendemain, l’auteure Claire Gatineau a écrit sur le chemin des migrants, le désir d’ailleurs, le passage... Les élèves comédiens du Conservatoire du Briançonnais, adolescents et adultes d’hier et d’aujourd’hui, professionnels ou amateurs, interprètent la partition mise en scène par Viviane Escazut pour raconter l’errance et le déchirement qui défait le lien à la terre natale.

Au-dessus de la plainele 12 maiThéâtre du Briançonnais, Briançon04 92 25 52 42www.theatre-du-brianconnais.eu

Macbeth en forêtLe Briançonnais invite à une expérience physique et sensorielle inédite dans les traces et à la lueur de Shakespeare ! Programmée en pleine nuit hors les murs, embarquez pour une marche de 600 mètres, dans le noir, vêtement chauds et chaussures de randonnée au pieds, pour suivre la pièce proposée par le Théâtre de l’Unité. Vous découvrirez un Macbeth excité par le pouvoir, qui entreprend d’exterminer tous ses ennemis. Comment tout cela terminera-t-il ? Plongez en forêt pour le savoir !

du 14 au 16 maiThéâtre du Briançonnais, Briançon04 92 25 52 42www.theatre-du-brianconnais.eu

A carefree play

Transformer le spectateur en acteur, voilà la thématique de ce spectacle orchestré par le chorégraphe turc Yiğit Sertdemir. Sa troupe d’une douzaine de danseurs amateurs venus d’Istanbul se charge d’opérer la mutation. Les interprètes entrent dans ce «jeu insouciant» (carefree play) proposé par le metteur en scène. La compagnie Altıdan Sonra Tiyatro, qui se traduit par «Théâtre après 18h», présente ici le dernier volet de sa trilogie Bedtime Stories à Kumbaraci 50, ponctué d’humour noir et d’expressionnisme exacerbé.

les 16 et 17 avrilThéâtre Liberté, Toulon04 98 00 56 76www.theatre-liberte.fr

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… un beau ballon rougeItalie, années 70, celles que l’on nomma de plomb. Celles où les organisations de révolution ouvrière adoptèrent la violence et le terrorisme pour mode d’action. Romane Bohringer incarne Mara, l’épouse de Renato Curcio, qui fonda les Brigades Rouges. La jeune fille a des idéaux radicaux. Richard Bohringer, son père à la ville comme à la scène, fait tout pour la convaincre de renoncer à la violence. Dialogue de sourds entre deux êtres qui s’aiment profondément et cherchent à se sauver l’un l’autre, malgré leurs différences.

J’avais un beau ballon rougeles 21 et 22 avrilThéâtre Liberté, Toulon04 98 00 56 76www.theatre-liberte.fr

La contrebasse

La solitude du musicien dans son appartement. Clovis Cornillac monologue avec sa contrebasse, sa partenaire, quasiment sa compagne. Avec toute l’ambiguïté qu’implique une telle relation fusionnelle avec cet encombrant instrument, au registre si contraignant. Daniel Benoin met en scène le célèbre acteur de cinéma dans son premier seul-en-scène. La référence à Jacques Villeret qui, voilà 20 ans, porta intensément le texte de Patrick Süskind est inévitable. Cette nouvelle interprétation est aussi une forme d’hommage à ce génial comédien.

le 24 avrilThéâtre Liberté, Toulon04 98 00 56 76www.theatre-liberte.fr

Contes chinois«Raconte-moi une histoire !» De cette requête, que formulent tous les enfants le soir avant de s’endormir, est né ce spectacle, mis en scène par François Orsoni. Les contes illustrés de Chen Jiang Hong en sont le support imaginaire. Sur le plateau, un immense livre prend toute la place. Comme c’est souvent le cas pour les enfants, les images comptent autant que le récit. Par rétroprojection jaillissent des dessins à l’encre ou à la peinture effectués en direct. En co-réalisation avec le Pôle Jeune Public du Revest-les-Eaux.

les 20 et 21 maiThéâtre Liberté, Toulon04 98 00 56 76www.theatre-liberte.fr

Focus

Avec ce trio chorégraphique, Olé Khamchanla présente la première création de sa nouvelle compagnie KHAM. Il en signe la chorégraphie, ainsi que l’interprétation, aux côtés de Sze-wei Chan et Jian Hao Leong, deux danseurs venus de Singapour. Natif du Laos, le chorégraphe fait résonner leurs multiples influences asiatiques (danses chinoises, indiennes, butô), en les mêlant à l’expression hip hop. Le Focus, c’est ce moment précis, infime, ce détail subtil, que cherche à saisir l’artiste, et qui donne son identité à la danse.

le 21 avrilChâteauvallon, Ollioules04 94 22 02 02www.chateauvallon.com

Opus 14Dans cette nouvelle création, Kader Attou rassemble autour de lui seize danseurs hip hop qui vont incarner l’idée de masse. Vu par son chorégraphe comme «une ode à l’humanité dansante», le spectacle s’appuie sur la singularité propre au danseur hip hop. Le travail du metteur en scène étant de conduire cette individualité à l’expression collective. Créé lors de la Biennale de Danse de Lyon en 2014, Opus 14 met en valeur «un hip hop poétique, fragile, sensuel, et un hip hop de la virtuosité, sans exclusion».

les 21 et 22 avrilChâteauvallon, Ollioules04 94 22 02 02www.chateauvallon.com

Pseudo

Qui fut Emile Ajar ? Qui était-il pour Romain Gary, qui inventa, et fit vivre dans une absolue imposture ce double littéraire ? La Compagnie des Indiscrets porte à la scène ce texte, dont Ajar est l’auteur, mais où Gary brouille constamment les pistes. Lucie Gougat et Jean-Louis Baille co-signent la mise en scène, Yann Karaquillo est à l’interprétation. Avec avant tout l’intention de s’en tenir à ce texte singulier, sans chercher à l’adapter. Simplement «restituer la forme narrative d’un ‘’je’’ qui parle et qui ‘’raconte’’».

le 12 maiThéâtre du Rocher, La Garde04 94 08 99 34www.ville-lagarde.fr

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Hotel ParadisoDans cette tranquille petite pension de famille au charme désuet, tout s’est brutalement dégradé. Les enfants se disputent la direction de l’affaire, la femme de chambre pioche dans les bagages des clients, et le cuisinier aurait quelques penchants assassins... Avec beaucoup d’humour, les comédiens -et leurs étranges masques, marque de fabrique du collectif berlinois Familie Flöz- jouent malicieusement du décalage des situations. Michael Vogel signe la mise en scène, Hajo Schüller et Thomas Rascher la conception des masques.

le 24 avrilThéâtres en Dracénie, Draguignan04 94 50 59 59www.theatresendracenie.com

Le Roi des chips…

Qui peut bien se cacher derrière cet étrange titre ? Ce Roi des chips au paprika a en fait de grands pouvoirs, notamment celui de rendre n’importe qui amoureux de n’importe qui. Quelle aubaine pour Pascale, follement éprise de Sammy, qui ne lui accorde pas la moindre attention. En route pour un périple à travers la jungle afin de rencontrer ce fameux roi, et peut-être changer son destin... Seule en scène (avec Ben, ce gorille amoureux d’elle, tout de même), Pascale Platel explore tous les délires, sans aucune limite.

Le Roi des chips au paprikale 17 avrilPôle Jeune Public, Le Revest-les-Eaux04 94 98 12 10www.polejeunepublic.fr

La poupée…Transmettre un lien, voilà l’une des missions du théâtre. Dans cette adaptation d’un conte russe traditionnel, la compagnie italienne du Teatro delle Briciole décline l’idée de transmission. Le texte, signé Bruno Stori, évoque l’héritage, comme celui d’une mère à sa fille. Baba Yaga, la vieille sorcière tisse son lien avec la petite Vassilissa. Letizia Quintavalla incarne la sorcière, et une enfant venue du public jouera la petite fille. Elle sera l’intime relais entre la scène et les jeunes spectateurs.

La poupée dans la pocheles 10 et 12 maiPôle Jeune Public, Le Revest-les-Eaux04 94 98 12 10www.polejeunepublic.fr

La Grenouille…

Les souvenirs de l’enfance sont le ciment de nos vies d’adultes. Chacun garde en mémoire un coin de sa chambre, de sa maison, de son jardin. Pour tous, ce souvenir est précieux et unique. Dans ce spectacle du Vélo Théâtre, Monsieur Brin d’Avoine invite les spectateurs à un voyage dans son univers. Dans un décor pareil à un petit musée du quotidien, les interprètes mêlent le théâtre d’objets et le conte. Et nous emmènent doucement en terrain intime.

La Grenouille au fond du puits croit que le ciel est rondle 20 avrilLe Carré, Sainte-Maxime04 94 56 77 77www.carreleongaumont.com

le 29 avrilLe Sémaphore, Port-de-Bouc04 42 06 39 09www.theatre-semaphore-portdebouc.com

BraisesDans une famille où la tradition est sacrée, l’éveil amoureux de deux adolescentes va venir bouleverser le quotidien. Des questions d’une brûlante actualité, identité et genre, sont au cœur de ce spectacle de la Cie Artefact. Puisant dans un langage scénique multiple, avec recours notamment aux nouvelles technologies, Philippe Boronad à la mise en scène, et Catherine Verlaguet à la dramaturgie, livrent une œuvre en «constante interrogation sur notre rôle et nos responsabilités, en tant qu’artistes, au sein de la société» (lire chronique p. 24).

le 18 avrilLe Carré, Sainte-Maxime04 94 56 77 77www.carreleongaumont.com

Clinc

Voilà un maître incontesté de l’illusion, et du maniement des bulles de savon, sur la scène du Carré. En faisant danser les bulles, le Catalan Pep Bou, génial souffleur de planètes improbables, propose un univers enchanté et ludique, poétique et coloré. Deux personnages excentriques arrivent sur scène, perdus dans un monde inconnu. Ils vont découvrir, à travers l’expérimentation de cette matière poétique, un univers sensationnel. Un véritable rêve éphémère et majestueux dans lequel les spectateurs restent éblouis par la fragile beauté de ces mondes inventés.

le 29 avrilLe Carré, Sainte-Maxime04 94 56 77 77www.carreleongaumont.com

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Rosa Metal Ceniza

Du flamenco le plus traditionnel à la danse contemporaine, la danseuse Olga Pericet, aussi belle que mystérieuse, fait dialoguer l’école bolera avec le classique espagnol. Une touche-à-tout engagée, moderne, qui sait fouiller dans les formes chorégraphiques pour offrir avec délicatesse et sensualité des spectacles uniques. Pour les spectateurs de la pièce, Les Nuits singulières du Carré #4 permettront de clôturer la saison en une fête collective et conviviale : auberge espagnole autour d’un buffet participatif et noche sevillana jusqu’au bout de la nuit.

le 2 maiLe Carré, Sainte-Maxime04 94 56 77 77www.carreleongaumont.com

Tout reste à faire Mise en scène par Christine Delaroche et Dominique Viriot, la pièce Tout reste à faire situe la comédie dans une élégante maison de retraite dans le Sud de la France. Cinq personnages, dont deux seniors à l’opposé l’un de l’autre (Henry Guybet et Marcel Philippot), vont vivre une journée à péripéties et quiproquos où tout reste effectivement à faire… Derrière les réparties truculentes, une réflexion sur les problèmes de famille et la façon de gérer la vieillesse.

le 9 maiLa Croisée des Arts, Saint-Maximin04 94 86 18 90www.st-maximin.fr

Ce que le jour…

Pour cette adaptation du très beau roman de Yasmina Khadra, Hervé Koubi a choisi de frotter à la danse contemporaine des interprètes dénués de tout formatage, sinon celui de la rue, où ils pratiquaient le hip hop et la capoeira. «Douze danseurs, onze algériens et un burkinabé… Quand on les voit tourner sur la tête, c’est une ascension vers le sacré», et c’est aussi un cri d’amour pour la culture orientale, son sens du partage et de la fraternité.

Ce que le jour doit à la nuit le 16 maiLa Croisée des Arts, Saint-Maximin04 94 86 18 90www.st-maximin.fr

Je préfère…Michèle Bernier et Frédérick Diefenthal sont les protagonistes d’une comédie romantique signée Laurent Ruquier, sa 6e pièce, taillée sur mesure pour les deux comédiens qui s’en donnent à cœur joie. Claudine, fleuriste quinquagénaire et survoltée, avoue ses sentiments à Valentin son meilleur ami et confident. Règlements de compte et jeux de mots vont ponctuer la soirée, qui promet hilarité et bonne humeur.

Je préfère qu’on reste amis les 15 et 16 avrilThéâtre de Grasse04 93 40 53 00www.theatredegrasse.com

… René Sarvil

Un vibrant et enthousiaste hommage au chansonnier marseillais d’origine italienne des années 30, parolier de Scotto, servi par Frédéric Muhl-Valentin et la troupe Les Carboni. Ali Bougheraba en meneur de revue réveille les pépites de l’artiste de music-hall, auteur d’opérettes marseillaises légendaires. Un bain de jouvence communicatif dans lequel la vie de René Sarvil est revisitée au fil des évènements politiques et historiques des années 30-50.

L’incroyable destin de René Sarvil les 17 et 18 avrilThéâtre de Grasse04 93 40 53 00www.theatredegrasse.com

Roméo et JulietteLa première version de la chorégraphie de Jean-Christophe Maillot s’intitulait Juliette et Roméo, soulignant à quel point les femmes sont mises en avant dans cette interprétation de l’œuvre shakespearienne. Tout est construit en une longue analepse : les souvenirs torturés de Frère Laurent qui en voulant aider les jeunes amoureux, les conduit à la mort. Le vocabulaire classique de la danse est magnifié par une approche contemporaine, dans une esthétique de cinéma, avec les décors en épure d’Ernest-Pignon-Ernest. Un bijou de finesse subtile et d’élans.

du 16 au 19 avrilGrimaldi Forum, Monaco00 37 7 99 99 30 00www.balletsdemontecarlo.com

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Blast

C’est le «souffle après l’explosion» (signification de Blast) que l’auteur, compositeur et metteur en scène Jef Odet explore dans ce spectacle qui défend la virtuosité des gestes du cirque. 18 artistes indomptables venus du monde entier forment le Cirque Farouche qui a pour langage l’acrobatie à grand renfort de trapèze, funambulisme, voltige, mât chinois, numéros de clowns… et de musique pop rock qui, jouée sur scène, rythme et soutient tous les tableaux. Du grand spectacle !

du 19 au 24 maiBase de loisirs de La Paoute, Mouans-Sartoux04 93 40 53 00www.theatredegrasse.com

La femme en chantier

Proposée par la compagnie Antipodes, La femme en chantier est un parcours chorégraphique et numérique. Suivez dans des lieux inattendus de la Médiathèque Noailles (à 18h30), munis de tablettes, ces femmes qui dansent, plus singulières qu’elles ne paraissent. A l’affût de la Femme Parfaite, des indices visuels et sonores, vous inviteront à vous jouer des lieux communs. Avec les anciennes élèves de l’Ecole Supérieure de Danse de Cannes Rosella Hightower.

le 24 avrilMédiathèque Noailles, Cannes04 97 06 44 90www.madeincannes.com

Le conte d’hiver

Sylvie Osman met en scène Le conte d’hiver de William Shakespeare, dans une traduction de Koltès, pour la compagnie Arketal. Pour partager l’interrogation de l’auteur sur la représentation du vivant et de l’inerte, de l’illusion et de la réalité, acteurs et marionnettes sont présents sur le plateau dans une mise à distance intelligente. Le roi Léonte et la reine Hermione vont vivre les affres de la jalousie. Le royaume va alors basculer dans le chaos, la destruction et la mort…

le 17 avrilThéâtre de la Licorne, Cannes04 97 06 44 90www.madeincannes.com

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Sérieux, l’amour ?

Dans le cadre de la thématique L’amour c’est du sérieux (ou pas), au Gyptis, projection de deux films qui nous parlent de l’amour et de la séduction. Le 16 avril à 19h, Chercher le garçon de Dorothée Sebbagh et le 17 à 20h30, en avant-première, le nouveau film d’Emmanuel Mouret, Caprice. Les deux réalisateurs seront présents pour des rencontres avec le public, en partenariat avec le collectif de comédiens La Réplique.

Le Gyptis, Marseille04 95 04 96 25www.lafriche.org/content/le-gyptis

Vincent MacaigneQuand il ne revisite pas Hamlet ou l’Idiot à la scène, Vincent Macaigne, avec son air de clown triste à la voix cassée, excelle à l’écran. Le Gyptis accueille cet acteur devenu incontournable dans le jeune cinéma français, les 18 et 19 avril. Le samedi à 18h, rencontre avec le comédien qui parlera de sa carrière et de son jeu burlesque, suivie à 20h de la comédie déjantée d’Antonin Peretjatko : La Fille du 14 juillet. Le lendemain à 14 h, on retrouvera Vincent, parti à New York pour reconquérir sa bien aimée dans Une Histoire américaine d’Armel Hostiou.

Le Gyptis, Marseille 04 95 04 96 25www.lafriche.org/content/le-gyptis

Al Andalus

Dans le cadre de L’Espagne des trois cultures, Horizontes del Sur propose le 21 avril à 19h à la Maison de la Région, La Caravana del manuscrito andalusí, en présence de la réalisatrice, Lidia Peralta. Le documentaire suit les traces de manuscrits de l’Espagne musulmane, disséminés dans des bibliothèques de particuliers, au long de la Route des Caravanes, au Maroc, en Mauritanie et au Mali. Ismael Diadié Haidara, propriétaire de la bibliothèque Al Andalus de Tombouctou, a passé des années à essayer de récupérer les manuscrits familiaux et, avec eux, son passé Al Andalous.Entrée libre dans la mesure des places disponibles.

Maison de la Région, Marseille04 91 57 57 50Horizontes del Sur04 91 08 53 78http://horizontesdelsur.fr

Entrée par la danseAprès Liberté chérie (lire sur www.journalzibeline.fr), Mika Gianotti propose avec Marseille qui danse une «fantaisie documentaire», portrait en mouvement de la cité phocéenne, suivie à la trace. Des corps dans la ville au corps d’une ville qui s’échappe et revient, vivante, virevoltante dans l’extravagant contraste entre le beau et le laid. Marseille qui danse sera projeté en avant-première le 20 avril à 19h30 au Cinéma Le César en présence de la réalisatrice, d’acteurs «réels» du film et d’un représentant de la Campagne de valorisation du territoire : «Aix-Marseille-Provence, si vous saviez tout ce qui se passe ici».

Cinéma Le César, Marseille0892 68 05 97 www.cinemetroart.com

Clovis Cornillac

Clovis Cornillac, acteur, présente en avant-première au cinéma Le Prado, le 28 avril à 20h, le premier film du réalisateur Clovis Cornillac avec l’équipe du film, ses comédiennes Mélanie Bernier et Lilou Fogli, également co-scénariste et épouse. Un peu, beaucoup, aveuglement ! se veut une comédie vacharde entre un inventeur atrabilaire qui use de tous les moyens pour protéger le silence de sa retraite et une pianiste passionnée qui pratique son instrument sans compter. Le mur qui les sépare manque (heureusement) d’isolation et la comédie devient romantique. Une histoire où l’amour n’est ni sourd si aveugle.

Cinéma le Prado, Marseille04 91 37 66 83www.cinema-leprado.fr

Variétés Hors cadre Le 23 avril à 19h30, première soirée Hors cadre en présence des membres du collectif et des équipes des films autour de «Entre nécessité et liberté : création, production et diffusion cinématographiques». Florence Pazzottu, Jodie Ponchin, Julien Sicard, Stéfan Sao Nélet, Avicen Riahi, Adam Pianko et Jonathan Trullard présenteront leurs films et discuteront avec leurs invités Régis Sauder, Kiyé Simon Luang, Emmanuel Vigne, sans oublier Linda Mekboul qui les accueille aux Variétés.

Cinéma Les Variétés, Marseille0892 68 05 97 www.cinemetroart.com

Caprice d’Emmanuel Mouret © Pyramide distribution

Un peu, beaucoup, aveuglement ! de Clovis Cornillac © ParamountLa Caravana del manuscrito andalusí de Lidia Peralta © Cedecom

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Un peu, beaucoup, aveuglement ! de Clovis Cornillac © Paramount

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Du 16 au 24 mai, espace d’échanges autour de valeurs de solidarité et d’exigence artistique en marge du Festival de Cannes, le festival de cinéma de la CCAS (Caisse Centrale d’Activités Sociales de l’énergie) Visions Sociales propose une sélection de films qui questionnent l’ordre social et l’état du monde.Cette 13e édition met l’accent sur les cinémas du Moyen-Orient, en collaboration avec le Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient : onze films venus d’Iran, du Liban, de Syrie, du Kurdistan, de Palestine et d’Israël, sans oublier une performance audiovisuelle de Rayess Bek en clôture.Parmi les films que la CCAS a choisis dans les festivals, pour leur liberté de création et leur originalité : La Terre Ephémère, Fidélio, l’Odyssée d’Alice, Rendez-vous à Atlit, Our, terrible country de Mohammad Ali Atassi et Ziad Homsi, ou My sweet pepperland d’ Hiner Saleem.Et aussi des films en avant-premières mondiales, choisis par les partenaires du Festival, l’ACID, la Semaine de la Critique, la Quinzaine des Réalisateurs et Un Certain Regard. La marraine de cette édition est Corinne Masiero (Louise Wimmer). Elle présentera le 16 mai à 20h30, en compagnie du réalisateur Louis-Julien Petit, Discount, une comédie sociale. Projections, rencontres, débats et expositions en entrées libres et gratuites, à l’exception de lasoirée de clôture, dont l’intégralité de la recette est reversée à une association (5 euros).aNNie GaVa

Visions Socialesdu 16 au 24 maiChâteau des Mineurs, Domaine d’Agecroft Mandelieu, La Napoulewww.ccas-visions-sociales.org

13es Visions sociales

Discount de Louis-Julien Petit © Wild Bunch

Portraits de familles

Tralal’art propose dans la salle Mistral, le 18 avril à partir de 11h, la 1re édition du festival de courts métrages de Châteauneuf-le-Rouge, présidée par Nicolas Philibert : 21 films «portraits de familles», documentaires comme Maraudeur de Bénédicte Loyen et fictions comme Perrault, La Fontaine, Mon Cul ! de H. Thomas, L. et Z. Boukherma, primé à Clermont Ferrand. Toute la journée, se tiendront des ateliers d’arts plastiques et l’exposition de photos de Pierre Ciot, 2013 portraits de famille.

Festival Court ou Vif, Châteauneuf-le-Rougehttp://assotralalart.wix.com/-court-ou-vif

L’Arménie à l’Eden Du 17 au 19 avril, les Lumières de l’Eden, en partenariat avec l’association culturelle des Arméniens de La Ciotat et de Ceyreste, participent à la commémoration du génocide par le biais du cinéma. Jacques Kebadian présentera le 17 à 18h30 son documentaire Sans retour possible, recueil de témoignages de survivants, suivi à 21h15 d’un hommage à deux cinéastes : Aztavad Pelechian avec deux films, Les Saisons et Nous ; et Serge Avedikian dont on verra Chienne d’histoire. Le 18 avril à 18h30, sera projeté V comme Verneuil d’Arto Pehlivanian, qui sera présent, accompagné de Patrick Malakian, fils d’Henri Verneuil, populaire cinéaste d’origine arménienne. Enfin le 19 à 18h30, projection du dernier film de Fatih Akin, The Cut (lire chronique sur www.journalzibeline.fr).

Cinéma Eden Théâtre, La Ciotat04 42 83 89 05www.edencinemalaciotat.com

L’Eden Hors cadre

Hors cadre, un collectif de cinéastes indépendants de la région marseillaise, propose du 23 au 26 avril à l’Eden Théâtre, une réflexion sur l’indépendance au cinéma comme volonté de résistance. Le 23 à 15h, sera projetée La Vie rêvée des anges d’Erick Zonca. Le 24 à 18h, trois réalisations des membres du collectif seront suivies de trois courts métrages indépendants distribués par Shellac. Le 25 à 21h, La Reine des pommes de Valérie Donzelli. Le 26 à 13h45, Tip Top de Serge Bozon et à 16h45, Nous, Princesses de Clèves de Régis Sauder en présence des réalisateurs.

Cinéma Eden Théâtre, La Ciotat04 42 83 89 05www.edencinemalaciotat.com

Rock Circus Festival Un vent de liberté et de subversion dans les murs de l’Eden cinéma du 15 au 17 mai avec le Rock Circus Festival, concocté par Franck Buioni. Un programme proposé par Les Lumières de l’Eden avec des films cultes ou inattendus. Le 15 mai à 20h30 The Big Lebowski de J. et E Coen. Le 16 mai à 16h So british ! de J. Halas et J. Batchelor. Une rareté, le 16 mai à 18h, Electra glide in blue de J. W. Guercio, un chef-d’œuvre du nouvel Hollywood. Le 16 à 21h, la comédie musicale The Rocky Horror Picture Show de J. Sharman, animé par les Sweet Travestites . Le 17 mai à 16h, autre comédie musicale, Hair de M. Forman. Le 17 à 19h Quadrophenia de F. Roddam, d’après l’album de P. Townshend des Who.

Cinéma Eden Théâtre, La Ciotat04 42 83 89 05www.edencinemalaciotat.com

Perrault, La Fontaine, Mon Cul ! de H. Thomas © Ecole de la Cité

Nous, Princesses de Clèves de Régis Sauder © Shellac

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ReconnaissanceLa Visita de Mauricio Lopez Fernandez se

déroule dans une grande maison bour-geoise chilienne où on s’apprête à enterrer le mari de la gouvernante attachée à la famille : un univers clos protégé, que l’arrivée allogène du fils du défunt, Felipe va bouleverser. C’est que Felipe est devenu Elena ! Cette «visite» est pour tous un drame bien plus important que la mort d’un homme et un problème bien plus dérangeant que l’adultère du maître de maison. L’ordre social générant frustrations et intolérance, se décompose dans les non-dits et la souffrance que les crucifix proliférant dans la maison sacralisent. Les regards glissent, se détournent. Les personnages se placent devant des miroirs, maquillant ou soulignant une identité qui se floute. Seuls les enfants échappent au conformisme : un petit garçon -double du réalisateur- ose enfreindre les interdits et regarder les grandes personnes en face. Dans cet univers teinté de surréa-lisme, pas de discours : tout se construit en délicatesse, par le détail, le geste, dans le silence et la lenteur. Il y a une grande tris-tesse chez Elena-Felipe (incarnée avec une grande retenue par l’actrice transsexuelle Daniela Vega), déchirée entre sa féminité et son désir d’être acceptée, s’essayant à porter les habits du père pour s’asseoir à la

table familiale. Entre elle et sa mère, peu à peu les lignes bougent. Et il faut aller voir le film pour entendre la dernière phrase : un énoncé en creux, modeste et touchant. Celui d’une femme simple qui reconnaît enfin son enfant pour ce qu’il est. Le réalisateur chilien, qui développe ici son court-métrage de fin d’études (La Visita, 2010), offre un premier film bouleversant.elise PaDoVaNi

La Visita, projeté les 21 et 24 mars à La Friche dans le cadre des 17e Rencontres du Cinéma sud-américain, était en compétition pour le Colibri d’Or (voir palmarès ci-contre). D’autres critiques à lire sur www.journalzibeline.fr.

PalmarèsJury jeunes Meilleur court métrage : Completo, Iván D. Gaona (Colombie) Meilleur long métrage : Mr Kaplan, Alvaro Brechner (Uruguay) Mention spéciale : Güeros, Alonso Ruiz Palacios (Mexique)

Jury officiel Colibri d’Or : La Visita, Mauricio Lopez Fernandez (Chili/Argentine) Meilleur court métrage : Kay Pacha, Alvaro Sarmiento (Pérou) Meilleure actrice : Daniela Vega dans La Visita Meilleur acteur : prix collectif pour les enfants in Conducta, Ernersto Daranas (Cuba) Prix spécial du jury : ex aequo : Güeros, Alonso Ruiz Palacios (Mexique) / Ley de fuga, Ignacio Márquez (Venezuela)

Prix du public Meilleur court métrage : Algo azul, Sabrina Farji (Argentine) Meilleur long métrage : Conducta, Ernersto Daranas (Cuba)

Au vent des filmsSalon. Fort Mistral. Direc-

tion Les Arcades. Vendredi 27 mars. 4e jour des 25es Ren-contres Cinématographiques. Accueil chaleureux de l’équipe dirigée par Michèle Fraysse. Pas moins de 15 films au programme ! Le choix s’avère très difficile, vu la qualité. Pour commencer, deux films nés du réel, Comme le vent de Marco Simon Puccioni et Cir-cles de Srdan Golubovic. Dans le premier, c’est Armida Miserere, directrice pendant 20 ans des prisons les plus dures d’Italie, en pleine guerre anti-ma-fia, qui a inspiré Marco Simon Puccioni. Dès les premiers plans floutés, lumière bleu métallique, grilles, on sait qu’une menace pèse sur la femme qui court le long des murs. Cette femme dont le cinéaste suit le parcours, à la fois forte et fragile, blessée à tout jamais par la mort de son compa-gnon, Umberto Mormile (Filippo Timi), assassiné par la mafia en

1990, est si superbement inter-prétée par Valéria Golino qu’on en oublie la mise en scène parfois un peu lourde.Quand Srdan Golubovic a lu l’his-toire de Srdjan Aleksic, un soldat serbe qui a sauvé un Bosniaque passé à tabac par des engagés serbes, il a eu envie de faire un film qui pose la question du sens de l’héroïsme. Aleksic, c’est Marko (Vuk Kostic) qui sauve Haris (Leon

Lucev) et va le payer de sa vie. Douze ans plus tard, on va suivre, entre Trebinje, Belgrade et l’Alle-magne, trois histoires parallèles, celle du père de Marko, Ranko (Aleksandar Bercek), qui recons-truit une église, celle de Nebojsa (Nebojsa Glogovac), le meilleur ami de Marko, un chirurgien réputé, et celle de Haris qui va aider Nada (Hristina Popovic), l’ancienne petite amie de Marko,

à échapper à son violent mari. «Quand tu jettes une pierre dans l’eau, des cercles se forment ; ils grossissent. Là, Rien. Quand un homme fait une bonne action, ça ne signifie rien pour les autres», dit l’un des personnages. C’est cette question que pose ce film complexe dont on suit le che-minement avec intérêt jusqu’au dénouement. Le troisième, La Grâce de Matthias Glasner, pose la question de la culpabilité et du pardon (lire chro-nique sur www.journalzibeline.fr).Le public de Salon a de la chance de pouvoir découvrir en 8 jours une quarantaine de films aussi divers et intéressants ! aNNie GaVa

Les Rencontres Cinématographiques de Salon-de-Provence ont eu lieu du 24 au 31 marswww.rencontres-cinesalon.org

La Visita de Mauricio Lopez Fernandez © Pinda producciones

Circles de Srdan Golubovic © Memento Films

Discount de Louis-Julien Petit © Wild Bunch

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Grandir

I ls s’appellent Warda, Ludo, Estelle, Sonia, Alice, Jean, Myriam, Marie. Moins de vingt ans, d’horizons différents. Un jour, ils

ont intégré la troupe du Théâtre La Cité, dirigée par Florence Lloret, et partagé l’expérience théâtrale menée par Karine Fourcy, Frontières (lire Zib’73). La cinéaste Anne Alix est allée à leur rencontre, pour que subsiste une trace de cette aventure. Elle a décidé de faire un film, coproduit par Alexandre Cornu des Films du Tambour de soie et le Théâtre La Cité : Ce Tigre qui sommeille en moi. Durant une année, elle a capté les corps, les visages, les yeux qui regardent l’autre, les yeux fermés «pour garder l’esprit ouvert», les yeux qui pleurent aux souvenirs ressurgis. Toujours à la bonne distance, toujours bienveillante, Anne Alix filme ces jeunes en travail, les suivant aussi dans la «vraie vie» où l’on se marie, où l’on s’occupe de vieux dans une maison de retraite, où l’on aide de jeunes Roumains dans leur travail scolaire, où l’on danse… Ce réel qui alimente leur travail d’écriture leur permet de s’interroger sur le poids du regard des autres, d’aller à la rencontre d’autrui, de se construire et de grandir. Ce Tigre qui sommeille en moi a été présenté, pour la première fois, le 24 mars au cinéma Les Variétés, plein à craquer, devant un public enthousiaste, en présence de toute l’équipe. Ce film attachant donne une seconde vie à une expérience théâtrale de trois ans, permettant aux jeunes de franchir leurs propres frontières, de faire surgir les choses qu’ils avaient en eux et de grandir. En 1980, passant son bac, le producteur Alexandre Cornu a dû répondre à la question : «L’art peut-il être utile ?». Si quelqu’un en doutait, Ce Tigre qui sommeille en moi lui donne la réponse. aNNie GaVa

Cinéma Les Variétés, Marseillewww.cinemetroart.com

Théâtre de la Cité, Marseillewww.maisondetheatre.com

Ce Tigre qui sommeille en moi © Anne Alix

Emmanuel Mouret n’en finit pas de nous parler d’amour. De Laissons Lucie faire (2000) à L’art d’aimer (2011), sur le même

ton, décalé, léger, tendre et cruel, ses fantaisies sentimentales élar-gissent le champ des questions sans vraiment trouver de réponses. Avec Caprice, son dernier film, il poursuit son exploration de la Carte du Tendre : Pourquoi s’énamoure-t-on ? Est-ce une volonté ? Un jeu du hasard ? Un arrêt du destin ? Un malentendu ? Un mensonge de bonne foi ? Le choix en amour ne se justifie-t-il pas toujours a posteriori ? Clément (Emmanuel Mouret) un instituteur divorcé, doux et rêveur, rencontre miraculeusement Alicia (Virginie Efira), une actrice célèbre qu’il admire. Amour partagé, heureux, solaire, perturbé d’abord par Caprice (Anaïs Demoustier), actrice débutante qui a décidé que Clément l’aimait. Puis par l’éclosion du désir entre Alicia et le directeur d’école (Laurent Stocker) dont la femme a disparu avec un magicien. L’amour serait une équation à trop d’inconnues ou une «intersection». Géométrie des rapports soulignés par la mise scène : déambulations parallèles et chassés-croisés.Quiproquos, dialogues délicieux, mise en abyme du drame amoureux par le théâtre, le réalisateur mène le quadrille ponctué par la marche turque de la sonnerie d’un portable et déréglé par les enchaînements burlesques nés de la maladresse d’un Clément qui ne sait pas dire non. Les héros de Mouret ont vieilli. Il y a maintenant des enfants, des familles. L’épilogue est un «presque happy end» où le bonheur proposé se construit sur l’absence de Caprice et se teinte de la nos-talgie de ce qui n’a pas eu lieu. Oui, il «aurait pu» en être autrement. Mais on ne peut pas tout vivre sauf au cinéma !elise PaDoVaNi

Caprice a été présenté en avant-première au cinéma Les Variétés, à Marseille, le 11 avril en présence du réalisateur

Caprice d’Emmanuel Mouret © Pyramide Distribution

Le dernier Caprice d’Emmanuel

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Ce Tigre qui sommeille en moi © Anne Alix

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Pour Isabelle Wisniak, le nom de sa future galerie lui est apparu évident. Flair : pour évoquer la faculté réputée de l’animal et en référence sentimentale à son propre chien. Car l’originalité de la galerie est d’avoir choisi d’orienter ses activités autour du thème générique de l’animalité. Dans le domaine de la promotion et du commerce de l’art, cela désigne aussi et avant tout des compétences, celles de savoir découvrir et faire connaître de nouveaux talents.

ReconversionAprès une longue expérience professionnelle dans le domaine de la communication culturelle (édition, galerie photo de la Fnac, Festival Apart dans les Alpilles...), Isabelle Wisniak s’est décidée à passer de l’autre côté des cimaises. En cherchant à renouveler le modèle usuel de la galerie d’art contemporain, elle a rapproché son projet artistique de la notion de concept store. Formule qui concerne un public élargi et accroît la capacité de son champ commercial. À Arles, les habitués trouveront un précédent avec Le Magasin de Jouets, consacré naturellement à la photographie. Rue de la Calade, aux côtés d’œuvres d’artistes plasticiens de diverses obédiences esthétiques, l’amateur pourra découvrir dans la collection des objets uniques, sélectionnés en fonction du thème instauré par la galeriste, réalisés le plus souvent à sa demande : créations de design et décoration, vêtements, papier peint, livres rares...

Au programmePour son exposition inaugurale, Isabelle Wisniak a choisi de présenter le travail photographique de Salvatore Puglia (jusqu’au 16 mai). Son Eden, composé d’une sélection de clichés inédits

très travaillés, empruntés notamment aux planches du naturaliste français G-. L. Buffon, rehaussées de broderies pour certaines, dépeint, a contrario du titre annoncé, un purgatoire où la nature et l’animal tentent d’exister dans des mondes ruinés et désespérants provoqués par l’humanité. La sélection d’artistes singuliers, sans se soumettre cependant à une ligne esthétique prédéfinie, se veut rigoureuse tout en suivant ses propres coups de cœur. La programmation à venir pour la suite de cette première année s’annonce éclectique : le graphisme et l’illustration avec Holy Smoke ou Christian Roux (dessins inspirés par un conte de Grimm, Le loup et les sept chevreaux, récemment édités au Seuil et exposés pour la première fois, à partir du 23 mai) ; Marie Christophe pour la sculpture ; Baltasar et Aurélie Durrbach présenteront, en duo, peintures, dessins et céramiques; le photographe Nicolas Guilbert

Animal concept«Du coq à l’âne...» ! Cela aurait pu être le nom de la galerie du propre aveu de sa fondatrice. Ce sera Flair pour ce nouveau lieu qui vient conforter le réseau des lieux d’art contemporain arlésiens

exposera au moment des Rencontres de la photographie cet été. Isabelle Wisniak aura-t-elle eu du nez ? En attendant que l’avenir nous le dise, on pourra l’écouter dans l’entretien accordé à Zibeline, sur le site du journal : www.journalzibeline.fr/zibeline-web-radio.clauDe loriN

FLAIR Galerie, Arles 06 20 75 13 58 www.flairgalerie.com

Le loup & les 7 chevreaux _ Seuil Jeunesse 2015, Illustrations de Christian Roux Mine de plomb 6B & Photoshop CS6 Tirage numérique sur papier Rag Hahnemühle 350g © Christian Roux

© Nicolas Guilbert

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Tunisie contemporaine Le MuCEM déplace son curseur du Maroc à la Tunisie pour un

focus en deux temps sur la scène artistique actuelle, ou comment remonter le cours du temps et chercher les «Traces» du passé

dans la création contemporaine : photo, vidéo, arts numériques, installation… Fragments 1 se déroulera du 13 mai au 28

septembre, Fragments 2 du 4 novembre au 29 février 2016. M.G.-G.

Fragments d’une Tunisie contemporaineMuCEM, Marseille

04 84 35 13 13www.mucem.org

Paysage contemporainPour sa 19e édition, L’Art Renouvelle le Lycée, le Collège, la Ville et l’Université, centre les regards sur un genre historique en art : le paysage. Repensé par les artistes d’aujourd’hui, avec les élèves des établissements scolaires, selon les moyens traditionnels ou avec les outils actuels, le paysage se fait urbain, industriel, intérieur ou sonore, «...afin de montrer le caractère pluriel de la notion de paysage dans la création contemporaine» précise Lyse Madar, responsable du Passage de l’art. c.l.

Géographie du paysagejusqu’au 18 juin Divers lieux, Marseille, La Ciotat04 91 31 04 08 www.lepassagedelart.fr

Post-Human / Post-HumanismChapitre 4 de la série Paradise / A Space for screen addiction proposée par Charlotte

Cosson et Emmanuelle Luciani, en référence à la multiplication des théories sur «l’après-humain» liées au développement des technologies robotiques et

numériques. Sont invités à la table des discussions sur le «double mouvement qui désincarne l’homme tout en réincarnant Internet dans le monde matériel», les

artistes Aoto Oouchi, Harun Farocki, Gabriel Abrantes & Benjamin Crotty. M.G.-G.

Post-Human / Post-Humanismjusqu’au 7 mai

Leclere Maison de vente, Marseille 6e

04 91 50 00 00www.leclere-mdv.com

Alicia FramisEn résidence au 3bisF, l’artiste espagnole Alicia Framis poursuit sa recherche autour des frontières invisibles dressées à l’intérieur de notre civilisation (Forbidden Rooms) avec la création in situ d’un nouvel espace à expérimenter. Un long corridor à traverser et des sensations inhabituelles à vivre… Mouvement, image, déplacement, transit et découverte d’un «ailleurs» sont au cœur de son travail. M.G.-G.

I’m in the Wrong Place to be Realjusqu’au 19 juin 3bisF, Aix-en-Provence04 42 16 17 75www.3bisf.com

Au Lycée du Rempart, Suzanne Strassmann, Equilibriste 1, huile sur toile, 2015 © courtesy artiste

Musulmane en prière © MuCEM, IDEMEC, Manoel Penicaud

Serious Game III, Immersion (détail) © Harun Farocki 2009

Fündc © Alicia Framis

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Nature antiqueLa nouvelle création d’Artesens traite de la fertilité de la terre, des mythes de la nature dans différentes civilisations antiques. Ce parcours tactile, sonore et olfactif s’appuie sur des œuvres phares de musées prestigieux, et évoque des civilisations issues de Perse, Grèce, Égypte, Europe celte, Afrique, Mexique, Australie. L’exposition se poursuivra à Saint-Raphaël, Le Puy-Sainte-Réparade et Pertuis. c.l.

Divina Naturadu 16 au 29 avrilSalle du Bois de l’Aune, Aix-en-Provence04 42 27 05 94www.artesens.org

CanalettoLe Centre d’Art de l’Hôtel de Caumont, nouvel établissement

culturel aixois géré par Culturespaces (voir Zib’82), ouvrira ses portes avec les perspectives lumineuses de

Giovanni Antonio Canal, dit Canaletto. Une cinquantaine d’œuvres, dessins, peintures ainsi que des dispositifs

multimédias pour révéler le créateur des veduta vénitiennes et ses héritiers F. Guardi, B. Bellotto. c.l.

Canaletto, Rome-Londres-Venise. Le triomphe de la lumièredu 6 mai au 13 septembre

Caumont Centre d’Art, Aix-en-Provence04 42 20 70 01

www.caumont-centredart.com

Alfons AltŒuvre photographique ? Picturale ? L’une et l’autre car Alfons Alt se situe «entre le réel de la photographie et le monde onirique de la peinture avec la sensualité de la matière». Au Pavillon de Vendôme, si l’on retrouve ses thèmes de prédilection (la nature, le monde animal et végétal), on découvrira des Chimerae, des Fleurs et quelques Arbres en résonance avec l’architecture de l’hôtel particulier qui cache, sur sa fenêtre centrale, un «vitrail» créé in situ. M.G.-G.

Tentationsjusqu’au 14 juin Pavillon de Vendôme, Aix-en-Provence04 42 91 88 75

Pierre Bendine-BoucarComment réinvestir l’imaginaire à travers la figure emblématique

de Fantômas ? Dans diverses institutions d’Ouest-Provence, Pierre Bendine-Boucar déploie une fable allégorique en

plusieurs volets, inspirée du feuilleton télévisuel des années soixante investiguant mémoires et inconscient collectif. c.l.

No one is Fantômasdu 18 avril au 18 juillet

Centre d’art contemporain intercommunal, Istres04 42 55 17 10

www.ouestprovence.fr

Enfants explorant un chaudron celtique © Artesens

No one is Fantômas, détail, CAC Istres, 2015 © Courtesy PBB, Pierre Schwartz

Rose des Camphoux © Alfons Alt

Canaletto, The Bucintoro returning to the Molo, 1730-1735, The Bowes Museum, Co. Durham, UK © The Bowes Museum

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Eric BourretDe l’arpentage photographique comme pratique artistique et méditative... Europe, Proche-Orient, Asie du Sud-Est... Eric Bourret marche et photographie les lieux traversés depuis plus de vingt-cinq ans. Entre 2010 et 2013, il a consacré trois hivers à photographier la Sainte-Victoire, la Sainte-Baume et les Alpilles. L’exposition est complétée de deux autres séries dans une scénographie originale. c.l.

Le temps de ma marchejusqu’au 7 juin Abbaye de Montmajour, Arles04 90 54 64 17

Thierry VezonEn photographe familier des espaces naturels, Thierry Vezon présente deux regards,

deux séries : Nature Glacée rend compte d’une nature soumise à des conditions hivernales parfois difficiles, de la Camargue au Spitzberg, des Cévennes au Japon,

de la Provence en Islande ; et Camargue Nature pour son exceptionnelle biodiversité, en particulier les oiseaux, avec d’époustouflantes vues aériennes du delta. c.l.

Atmosphères contrastéesjusqu’au 31 juillet

Ecomusée de la Crau, Saint-Martin-de-Crau04 90 47 02 01

www.cen-paca.org

Isa Barbier À l’abbaye de Silvacane, la permanence de la pierre se confronte à l’ineffable fragilité des installations en plumes immaculées d’Isa Barbier. L’artiste a conçu deux pièces sur le principe du cercle pour le dortoir et le grand réfectoire, tout en délicatesse et vulnérabilité comme pour conjuguer dépouillement et transcendance de la lumière et habiter le silence. c.l.

Autour de la lumièrejusqu’au 20 mai Abbaye de Silvacane, La Roque d’Anthéron04 42 50 70 74www.ville-laroquedantheron.fr

Marges africainesQuinze artistes africains contemporains ont posé leur regard

avec des médiums différents sur les minorités vivant en marge des cités. «Dans les villes africaines, des stratégies permanentes

sont mises en place pour la survie ou la reconnaissance» selon Olivier Sultan, commissaire de l’exposition. L’artiste est ici

un «voyant», un révélateur pour ces invisibles. c.l.

Visibles/Invisibles, L’Afrique urbaine et ses margesjusqu’au 26 septembre

Fondation Blachère, Apt04 32 52 06 15

www.fondationblachere.org

© Thierry Vezon

Alex Burke, Le Départ 2, 2014, techniques mixtes, dimensions variables © Alex Burke.

Clarté, installation d’Isa Barbier pour l’Abbaye de Silvacane, 2015 © Pascale Triol

Le temps de la marche, Abbaye de Montmajour, 2015, vue partielle © Eric Bourret

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À dominante bleueQuelle est la dominante commune à Félix Bellemain, Elisabeth Coudol, Monique

Limborg, Antoine Loknar, Ute Mainka et Cathy Posson ? Voir la vie en bleu… peindre la vie en bleu… Depuis les anciens jusqu’aux contemporains, tous les artistes ont le bleu dans les veines : du pastel à l’indigo, du bleu de Matisse à l’IKB de Klein ! M.G.-G.

du 5 au 31 maiEspace Castillon, Toulon

04 94 93 47 33www.espacecastillon.fr

Françoise OppermannGraphiste, illustratrice et directrice artistique pour des éditions de livres d’art, Françoise Oppermann expose pour la première fois son travail personnel de photographe. Des images noyées dans des lumières diffuses et ouatées, des formes graphiques ébauchées, comme évaporées, des ombres fugaces saisies au vol : une branche, du givre, et même le souffle du vent… Des poèmes visuels en résonance avec le titre de l’exposition : J’ai l’impression qu’il fait beau aujourd’hui. M.G.-G.

du 19 mai au 7 juinGalerie Ravaisou, Bandol04 94 29 22 70www.lartprendlair.com

Tomax FriendsTomaX Poum profite de sa carte blanche pour convier à la fête ses amis

plasticiens Gilbert Tocco, Nicolas Trufaut, M’line, Myriam Belaj et EB3, tous installés en région, et tendre un fil coloré à travers leurs créations picturales, sculpturales, bidimensionnelles ou graphiques. Pour le printemps, le Bazard

du Lézard propose un hymne à la couleur, débordante et vivante ! M.G.-G.

jusqu’au 30 mai Le Bazard du Lézard, Brignoles

04 94 86 01 63www.lebazardulezard.com

© Monique Limborg

Galerie des Riaux © X-D.R

La Réunion © Françoise Oppermann

Têtes © Nicolas Trufaut

6 ArtistesFondée autour de l’œuvre de l’artiste peintre Roger Van Rogger, la galerie des Riaux invite cinq artistes qui allient art figuratif et abstrait dans un mouvement de recherche spirituelle et singulière : les peintres Patrick Garnier et Solange Verny-Berry, les sculpteurs Goulven et Jean Muhlethaler et le graveur Jean-Marie Granier. Une collection privée d’art ancien japonais et africain complète le «tableau». M.G.-G.

jusqu’au 30 mai Galerie des Riaux, Toulon06 62 98 64 08

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© Monique Limborg

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