24
Bande dessinée exclusive pages 12-13 Le général Jacques Hébrard : du pôle judiciaire de la Gendarmerie à la région Nord-Pas- de-Calais-Picardie ! Un jumelage franco-belge dans le respect de la tradition page 22 www.lessor.org Supplément régional au n°491de « L’Essor de la Gendarmerie nationale » Ne peut être vendu séparément Le premier journal indépendant de la Gendarmerie L’ESSOR DE LA GENDARMERIE NATIONALE Arras Lille Laon Amiens Beauvais La BPDJ de Valenciennes mise sur la prévention comme antidote contre les dangers d’internet page 8 page 20 Nord-Pas-de-Calais-Picardie numéro 1 // Janvier-Mars 2016 pages 10 et 11 Rencontre avec Sophie Muet psychologue de la Région

Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,

  • Upload
    vothu

  • View
    216

  • Download
    1

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,

Bande dessinée exclusivepages 12-13

L e g é n é r a l J a c q u e s H é b r a r d :du pôle judiciaire de la Gendarmerie

à la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie !

Un jumelage franco-belgedans le respect de la tradition

page 22

www.lessor.org

Supplément régional au n°491de « L’Essor de la Gendarmerie nationale » Ne peut être vendu séparément

Le premier journal indépendant de la Gendarmerie

L’ESSORDE LA GENDARMERIE NATIONALE

Arras

Lille

Laon

Amiens

Beauvais

La BPDJ de Valenciennes mise sur la prévention comme antidote

contre les dangers d’internet

page 8

page 20

Nord-Pa

s-de

-Calais-Pica

rdie

num

éro

1 //

Jan

vier

-Mar

s 20

16

pages 10 et 11

Rencontre avec Sophie Muetpsychologue de la Région

Page 2: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,
Page 3: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,

L’ESSOR DE LA GENDARMERIE NATIONALE 3www.lessor.org

Région NoRd-Pas-de-Calais-PiCaRdie ›› Janvier-Février-Mars 2016. Supplément au n°491

Nord-Pas-de-Calais-Picardie

« L’Essor de la Gendarmerie nationale », fête ce mois-ci son 80e anniversaire. L’oc-casion de resituer le titre de ce magazine dans l’histoire et l’environnement des gen-darmes.Le titre a été créé en 1935 – sous le nom « La Revue des gradés » – par Jean Cousteix, adjudant-chef en retraite. Ce dernier, en 1946, contribue à créer une nouvelle association de gendarmes en retraite, aujourd’hui l’UNPRG, Union na-tionale des personnels en retraite de la Gendarmerie. Avec laquelle, aujourd’hui encore, « L’Essor » est lié par une conven-tion. Chaque numéro de l’édition nationale de « L’Essor » est ainsi « visé » par une commission de presse de l’UNPRG.« L’Essor » est donc un journal édité par une entreprise commerciale, avec des journalistes et autres professionnels de la presse, en partenariat avec la principale association de retraités de l’Arme. Notre publication a toujours été au service de tous les personnels de la Gendarmerie, ac-tifs, réservistes, retraités. Et elle l’a démon-tré à de nombreuses reprises, en particulier lors des « crises » de 1989 et de 2001...De façon constante, « L’Essor » est la voix des gendarmes. Certains ont même pu dire que c’était « le syndicat des gen-darmes »... Mais n’allons pas jusque-là,

car ni « L’Essor », ni l’UNPRG n’ont jamais prétendu mener une action revendicative de type syndical. Ce qui va sans dire va encore mieux en le disant...Il est de fait que le gendarme (militaire) n’est pas un fonctionnaire (civil) comme les autres. Par exemple, comme tous les autres militaires, un gendarme actif ne pouvait être candidat aux dernières élec-tions régionales. Et même les réservistes ne pouvaient l’être qu’en dehors de leur circonscription de mobilisation.Un gendarme vote, mais ne fait pas de politique. Il pense, mais il obéit... Son de-voir de réserve le suit, même en dehors de son service. « L’Essor », pas plus que les gendarmes, n’affiche de position politique. Mais il n’est pas soumis au devoir de ré-serve. Il peut donc dire tout haut ce que pensent les gendarmes. Par exemple que la restauration de l’autorité et le renforce-ment des fonctions régaliennes, rendus nécessaires et urgents depuis les attentats du 13 novembre 2015, ne se feront pas sans quelques sacrifices, qu’il faudra bien trouver dans d’autres budgets... n

« L’Essor » dit tout haut ce que les gendarmes pensent !

L’EDITORIALd’Alain Dumait

Directeur de « L’Essor de la Gendarmerie »

<[email protected]>

NB : « L’Essor » est à votre écoute, dans toute la France. Par mail <[email protected]>, sur le fo-rum de son site <www.lessor.org>, son compte FaceBook, son compte Twitter. Inscrivez-vous pour recevoir gratuitement, tous les 15 jours, sa News-letter.

1er TRIMESTRE 2016

S O M M A I R E4 Ce que font les gendarmes en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Une sélection d’infos et de faits di-vers ayant mis à contribution telle ou telle unité de Gendarmerie de l’un ou l’autre des deux départements.

6 La BPDJ de Valenciennes mise sur la prévention comme antidote contre les dangers d’internet.

10 La région Nord-Pas-de-Calais, 1er bassin de recrutement de la Gendarmerie Nationale !

16 A Gravelines, le PSIG prend possession de sa nouvelle caserne.

17 Un jumelage franco-belge dans le respect de la tradition.

18 Avec les universités de Lille II et Lille III, la gendarmerie mise sur des échanges mutuels.

20 Avec la Lieutenante Sophie Muet, les gendarmes peuvent mettre des mots sur les maux.

22 Les représentants de l’UNPRG.

Site : www.lessor.org Page Facebook de « L’Essor » : http://goo.gl/bURXWS Twitter : http://twitter.com/Essor_Gie

Page 4: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,

4 L’ESSOR DE LA GENDARMERIE NATIONALE www.lessor.org

Janvier-Février-Mars 2016. Supplément au n°491›› Région NoRd-Pas-de-Calais-PiCaRdie

Nord-Pas-de-Calais-Picardie

NORDl Gendarmes pris à partie dans un camp de migrantsTrois gendarmes ont été blessés par des jets de pierre alors qu’ils menaient une opération de contrôle dans le camp de migrants de Téte-ghem (59229), près de Dun-kerque, le 28 octobre dernier. Des voitures de riverains ont également été endommagées. « A l’occasion d’une opéra-tion de contrôle telle que réa-lisées régulièrement au sein des camps de Grande-Synthe et de Téteghem, les forces de l’ordre ont été prises à par-tie », indique la préfecture du Nord. « Le préfet rapelle qu’il ne laissera pas les pas-seurs faire la loi au sein des camps ». 20minutes.fr

PAS-DE-CALAISl Tapage et agression de gendarmesDans la nuit du 7 au 8 novembre dernier, les gen-darmes de Vitry-en-Artois sont appelés pour une inter-vention pour tapage dans la commune de Corbehem (62112). Sur place, les mili-taires font face à une dizaine de jeunes mais parviennent à rétablir le calme. Vers une heure du matin, les gen-darmes sont de nouveau appelés à intervenir. Cette-fois, la situation dégénère.

Les gendarmes essuient alors des jets de canettes de bières et de bouteilles. Ils font usage de bombe lacry-mogène afin de disperser la bande d’une quinzaine de personnes, dont la plupart sont en état d’ivresse. Deux jeunes se rebellent lors de leur arrestation. Des insultes, outrages et menaces de mort fusent à l’encontre des gen-darmes. Jugés quelques semaines plus tard, les deux personnes, âgées de 20 et 22 ans, ont été condamnées chacune à quinze mois de prison ferme.

lavoixdunord.fr

l Saisie d’armes de chasse et de guerreLe 27 avril 2015, sur le marché aux puces à Bouvigny-Boyef-fles (62172), les gendarmes découvrent des fusils de chasse, des carabines 9mm dans le coffre de l’exposant, des objets portant croix gammées et signes SS… Au domicile de la personne, situé à Houdain, ils trouvent une mitraillette démilitarisée, des munitions, des baïonnettes…ainsi qu’un petit carnet avec des noms. Après six mois d’enquête, les gendarmes perquisitionnent dans le Pas-de-Calais chez une quinzaine d’hommes, aux profils très variés, âgés de 25 à plus de

80 ans. Il s’agit d’amateurs d’armes, de chasseurs ou de collectionneurs. Les gen-darmes ont également réalisé 74 scellés pris en charge par les services de déminage. Le parquet de Béthune a décidé d’engager des poursuites judi-ciaires à l’encontre de cinq personnes pour détention illé-gale d’arme et/ou d’explosifs. lavoixdunord.fr

l Véhicule blindé à CalaisLes gendarmes mobiles déployés en renfort à Calais (62100) pour faire face à la crise des migrants disposent désormais d’un véhicule blindé de maintien de l’ordre qui n’a encore jamais utili-sé en métropole. Depuis la mi-décembre, un véhicule blindé à roues de la gendar-merie (VBRG) est mobilisé à Calais. A Calais, il pour-rait être utilisé en soutien pour intervenir sur la rocade d’accès au port, ou sur l’au-toroute A16, où les accro-chages entre les forces de l’ordre et les migrants se sont durcis depuis novembre der-nier. Comme tout véhicule de ce type, il répond à des règles d’engagement strictes. L’ac-cord du préfet de région est nécessaire pour sortir deux VBRG. Au-delà, il faut obte-nir celui du premier ministre.

Lefigaro.fr

En brefNord

Policiers positifsDeux motards de la police de Douai, en service, se sont per-cutés sur le D950 à Brebières, le 26 octobre dernier. Les gendarmes de Vitry-en-Artois (62490) les ont alors soumis à un dépistage alcoolique. Le résultat n’a pas été communi-qué mais il a été confirmé que le taux était délictuel. Placés en garde à vue, les motards, en plus d’une procédure disciplinaires, seront jugés en plaider-coupable par le tribunal d’Arras.

La chasse tourne malLes brigades cynophiles des casernes de Cambrai (59400), Villeneuve d’Ascq (59650) et Lomme (59160) ont été appelées en renfort dans la nuit du 21 au 22 octobre pour participer aux recherches d’un homme de 75 ans, parti cueillir des champignons dans les bois de Saint-Amand (59230). Déposé à 15h par sa femme l’après-midi même, l’homme n’était pas au rendez-vous fixé à 17h. Il a finalement été retrouvé le lendemain matin par un pompier vers 8h. Le septuagénaire était en état d’hypothermie.

Pas-de-calaisTIGDepuis plusieurs mois, des personnes condamnées à une peine de travaux d’intérêt général peuvent effectuer leur peine au sein de la compagnie de gendarmerie d’Avesnes-sur-Helpe (59440). Il s’agit d’un échange gagnant-ga-gnant : les casernes sont rénovées à moindres frais. Pour les « tigistes », le chemin vers la réinsertion est facilité.

CE QUE FONT LES GENDARMES

SÉCURITÉ GÉNÉRALE

Page 5: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,

L’ESSOR DE LA GENDARMERIE NATIONALE 5www.lessor.org

Région NoRd-Pas-de-Calais-PiCaRdie ›› Janvier-Février-Mars 2016. Supplément au n°491

Nord-Pas-de-Calais-Picardie

En brefPas-de-calais

Cache-cache au campingCet été, une mère de famille, en vacances, dans un cam-ping de Merlimont (62155), appelle les gendarmes. Ses deux enfants, majeurs et largement alcoolisés, en sont venus aux mains. Sur les lieux, les gendarmes trouvent facilement le plus jeune. En revanche, l’aîné, introuvable, joue à cache-cache avec les gendarmes. Une fois attrapé, l’homme est finalement placé en cellule de dégrise-ment. Reconnu coupable de rébellion et d’outrages, il est condamné à quatre mois de prison avec sursis.

Pieds de cannabisLes brigades de recherche de la gendarmerie de Béthune (62400), conjointement avec la section de recherche de Villeneuve d’Ascq (59650), ont procédé à un coup de filet dans un petit réseau de production de canna-bis courant octobre. Trois suspects ont été interpellés, déférés puis placés sous contrôle judiciaire. Des pieds de cannabis et des sachets d’herbe ont été saisis.

Contrôlé à 211 km/hUn motard, qui transpor-tait une passagère, a été contrôlé à 211 km/h au lieu de 110 par les gendarmes sur la RD 939 dans le sens Arras-Montreuil, à hauteur d’Ecuires (62170). Consta-tant un trop grand nombre d’accidents sur cette zone, les gendarmes réalisaient un contrôle routier. Sa moto et son permis ont été confis-qués. Il a aussi reçu une convocation au tribunal.

Des enquêteurs et des gendarmes mobilisés pour rien ! En novembre dernier, un homme, originaire de Verviers, en Belgique, est porté disparu depuis une soirée à Liège. Le Belge est finalement retrouvé nu, ligoté et bâillonné dans un fossé à Baralle, près de Marquion (62860) dans le sud de l’Arrageois. Très vite, les enquêteurs de la gen-darmerie se mettent au travail mais se rendent

compte que l’hypothèse d’un enlèvement avec séquestration ne tient pas la route d’autant que l’expertise médicale ne révèle aucune trace de coups. Le jeune homme, âgé de 23 ans, reconnait finalement avoir inventé toute cette histoire. Placé en garde à vue, il sera jugé en avril prochain en audience de plaider-coupable pour « dénoncia-tion de crime ou délit imaginaire ».

Poursuivi pour avoir inventé son enlèvement

VOLS - CAMBRIOLAGES

PAS-DE-CALAISl Autour des tombesA l’occasion du dernier week-end de la Toussaint, des patrouilles de gendarmes ont été plus particulièrement vigilantes aux abords et dans les cimetières dans le Boulonnais. Elles ont notam-ment bénéficié du renfort de réservistes venus des sec-teurs d’Hardelot (62152) et de Marquise (62250). L’ob-jectif : éviter que des vols à la roulotte aient lieu dans les voitures des personnes se rendant sur les tombes. Ce phénomène est en recrudes-cence ces dernières années. La gendarmerie a souhai-té sensibiliser les usagers, imprudents, qui ont l’habi-tude de laisser de précieux objets dans leur voiture, juste quelques minutes, le temps de se recueillir sur les tombes. lavoixdunord.fr

l Il laisse son téléphoneEn laissant son téléphone portable sur les lieux où

il venait de commettre un cambriolage à Colembert (62142), le suspect a rapi-dement mis les gendarmes sur sa piste. Et lors de la perquisition au domicile du prévenu, les militaires découvrent un sacré butin : ordinateurs, sacoches, porte-feuilles. Divers objets prove-naient tous de cambriolages et vols commis les mois précédents. L’homme de 32 ans, déjà connu des services judiciaires pour des affaires de vol, a finalement écopé de six mois de prison ferme. lavoixdunord.fr

l FacebookLes gendarmes ont réalisé une série de perquisitions autour de Boulogne (62200) le 25 novembre. De nom-breux bijoux ont été décou-verts. Ils pourraient provenir de cambriolages à Boulogne, Étaples, Montreuil et Dun-kerque. Les gendarmes du GELAC (Groupe d’enquête et de lutte anti-cambriolage) de

Calais lancent un appel aux victimes qui reconnaîtraient leurs biens. Les photos des objets volés sont consul-tables sur la page facebook de la gendarmerie du Pas-de-Calais. nordéclair.fr

NORDl Home-jackingAprès un an d’enquête, menée par la brigade de recherches de la gendarme-rie, quatre individus, auteurs présumés d’un home-jacking à Radinghem en octobre 2014, ont été arrêtés les 27 et 28 octobre 2015.Le véhicule dérobé, un coupé Peugeot RCZ blanc, avait été retrouvé à Marcq-en-Barœul (59700) quatre jours après les faits. Les enquêteurs de la gendarme-rie ont mené un travail de longue haleine pour remon-ter la piste des malfaiteurs, notamment grâce aux traces ADN et aux empreintes rele-vées dans la voiture. 20minutes.fr

Page 6: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,

6 L’ESSOR DE LA GENDARMERIE NATIONALE www.lessor.org

Janvier-Février-Mars 2016. Supplément au n°491›› Région NoRd-Pas-de-Calais-PiCaRdie

Nord-Pas-de-Calais-Picardie

En brefPas-de-calais

Migrants vietnamiensLes services de gendarme-rie et la PAF ont mené une importante opération, le 16 novembre à Angres (62143) dans un camp de migrants majoritairement vietnamiens, dans le cadre d’une enquête de flagrance diligentée par le parquet de Béthune. Onze migrants ont été interpellés. Cette opération, absolument étrangère aux attentats de Paris, faisait suite à l’agres-sion de gendarmes une semaine plus tôt sur l’aire de repos de l’A26.

Ivre avec des produits chimiques.Craignant que son chauffeur soit en train de faire un ma-laise, un patron de transport routier avertit la gendar-merie. Attendu au péage de Wailly-Beaucamp (62170) par les gendarmes, le routier est arrêté et dégage surtout une forte odeur d’alcool. Les gendarmes dépistent alors un taux de 1 g d’alcool par litre d’air expiré. L’homme comparaîtra prochaine-ment devant le tribunal de Boulogne-sur-Mer. Surtout, il transportait des produits chimiques.

Chef étoiléEn poste à Calais (62100) pour contenir la situation des migrants, des gendarmes mobiles parisiens ont eu droit à des repas étoilés durant la période des fêtes. Logés à Boulogne, ils se sont fait livrer durant quinze jours, les repas préparés par Tony Lestienne, chef étoilé du prestigieux restaurant de La Matelote de Boulogne (62200).

Des forces de l’ordre mobilisées par le dispo-sitif de sécurité de la Saint-Sylvestre.

NORDl NarguiléLa saisie est stupéfiante : non par sa nature, mais par sa quantité. En fin de semaine dernière, le peloton motorisé de Cambrai, particulièrement mobilisé au péage de Thun l’Evêque (59141) suite à la déclaration de l’état d’urgence - car les contrôles de véhicules se sont intensifiés - a saisi 160

kilos de tabac à narguilé dans le coffre d’un automobiliste originaire de la région pari-sienne et circulant dans le sens Bruxelles-Paris.

lavoixdunord.fr

l De l’herbe et du speedUn homme fragile aurait justifié sa tentative de sui-cide par une consommation de stupéfiants. Une enquête est ouverte par la gendarme-rie d’Hazebrouck (59190). La brigade mène l’enquête et met la main sur 700 g d’herbe et 40 g de speed. Onze consommateurs sont auditionnés sur ce trafic. Les deux dealers, eux, devront passer devant les magistrats.

Lindicateurdesflandres.fr

l TraficLes gendarmes de la brigade d’intervention de recherches

d’Arras (62000) ont réali-sé un coup de filet dans le milieu des trafiquants de drogue. Sept personnes ont été arrêtées dans l’Arrageois et le Douaisis. Lors de l’opé-ration, 200 g de résine de can-nabis, 20 g d’herbe et 130 g de speed ont été trouvés. Une voiture, des téléphones et 10 000 euros en liquide ont également été saisis.

l Interpellations et soupçonsUne quarantaine de gen-darmes ont interpellé quatre hommes, fin novembre, à Etaples. Si les quantités sai-sies ont été faibles, l’objectif était de mettre fin au trafic qui sévissait. Les interpellés sont soupçonnés de dealer du cannabis, de l’héroïne, de la méthadone et de la cocaïne. lavoixdunord.fr

DROGUE

Il n’était pas encore officiellement élu président de la région Nord - Pas-de-Calais – Picardie mais Xavier Bertrand occupait déjà le terrain le 31 décembre 2015. Et c’est dans les locaux de la gen-darmerie de Montreuil-Ecuires (62170) que l’ancien ministre de la santé a débuté sa soirée de réveillon. Vers 19h30, il a ren-du cette visite symbolique pour témoigner de sa reconnaissance à l’égard des forces de l’ordre mobilisées par le dispositif de sécurité de la Saint-Sylvestre. Temps de récupération, port de gilets pare-balles, formation aux armes non-létales ont ani-mé les débats durant plus d’une

heure entre l’élu des Républicains et une quinzaine de mili-taires présents. Cette visite se déroulait en présence de Régis Elbez, sous-préfet, du maire de Mon-treuil et conseiller régional Charles Barège, du futur sénateur-maire de Merlimont, Jean-François Rapinet, du capi-taine Hoste, commandant par suppléance de la compagnie de gendarmerie. Après avoir rappelé que la sécurité n’est pas de la compétence de la Région, Xavier Bertrand a insisté sur l’impor-tance, en tant qu’élu, d’être pré-

sent sur l’intégralité du terrain, y compris aux endroits jugés moins sensibles. Une quarantaine de militaires de cette compagnie du territoire du Montreuillois étaient mobilisés durant la nuit du réveillon, entre deux heures et six heures du matin, pour assurer principalement des contrôles de vitesse et d’alcoolémie. F.S.

Visite symbolique de Xavier Bertrand pour la Saint-Sylvestre

Montreuil-Ecuires

DR

Page 7: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,

L’ESSOR DE LA GENDARMERIE NATIONALE 7www.lessor.org

Région NoRd-Pas-de-Calais-PiCaRdie ›› Janvier-Février-Mars 2016. Supplément au n°491

Nord-Pas-de-Calais-Picardie

Le maréchal des logis-chef François Farcy et le gendarme Philippe Vautherot ont reçu la médaille pour actes de courage et de dévouement.

En brefNord

FacebookLa gendarmerie du Nord n’a pas hésité à présenter sa brigade cynophile sur la page de son compte Facebook. Cesar, Darwin, Eiko, Drop, Havana ou encore Wagner… Au total, 18 canidés œuvrent pour la sécurité aux côtés des gendarmes. Chaque chien de la gendarmerie départe-mentale du Nord possède sa propre spécialité, selon les interventions. César et Igy, les deux springers, sont utilisés pour détecter les stupéfiants et les billets de banque, le berger belge malinois Wagner est appelé pour les interven-tions tandis que le Saint-Hu-bert Harry a le flair pour suivre des pistes.

AccidentA Avesnelles (59440), gyrophare et sirène deux tons actionnés, un véhicule de la gendarmerie revenait d’une intervention depuis la direc-tion de Fourmies. Au moment où il franchit un feu rouge sur la route principale, le véhicule percute une Renault Mégane, avec à son bord trois per-sonnes. Après des examens de contrôle passés à l’hôpital, personne n’a finalement été blessé dans l’accident.

RéhabilitationDésertée en 2008, la gendar-merie de Maubeuge (59440) se transforme progressive-ment en résidence, sous l’im-pulsion de Partenord, proprié-taire des murs. Depuis juillet, des ouvriers du bâtiment procèdent à la réhabilitation des anciens casernements situés en façade du boulevard Pasteur et de l’avenue de la Gendarmerie.

De la bravoure, du courage et la fierté du travail bien fait. Le maréchal des logis-chef Fran-çois Farcy, affecté à la brigade de Hoymil le (59492), et le gendarme Philippe Vautherot, en poste à Ghyvelde (59254), refusent d’être pris pour des héros. Néanmoins, c’est au péril de leur vie qu’ils ont sauvé, en mai 2015, celle d’un citoyen sur le point de mettre fin à ses jours. En novembre dernier, ces deux militaires avaient donc les honneurs de la sous-préfecture à l’occasion d’une cérémonie. Des mains du sous-préfet Henri Jean et du capitaine Bolle de la gendarmerie de Dunkerque, ils

ont reçu la médaille pour actes de courage et de dévouement. En toute modestie, ils sont revenus sur leur intervention, évitant de justesse un drame. Ce jour-là, la gendar-merie est informée, par téléphone, qu’un habitant des Moëres broie du noir et exprime à haute voix des idées suicidaires. Les deux mili-taires se rendent alors sur place. Mais l’homme, prostré devant son domicile, a déjà mis ses menaces à exécution. Dès qu’il aperçoit les gendarmes, il s’as-perge d’essence. François Farcy

et Philippe Vautherot le cein-turent alors aussitôt avant que le désespéré n’ait le temps d’utili-ser son briquet. Dans la lutte, ils se retrouvent à leur tour imbibés d’essence. Mais leur intervention s’est avérée décisive. Ils ont mis leur propre vie en danger pour sauver celle du suicidaire. F.S.

Deux gendarmes décorés pour avoir sauvé un suicidaire

DR

l De l’héroïne dans un cartable !Au début de cette affaire, les gendarmes reçoivent un appel anonyme désignant un couple de Boulonnais comme des dealers d’héroïne. Des renseignements précis per-mettent aux gendarmes de mettre en place des écoutes téléphoniques. Grâce à ces investigations, ils peuvent monter une opération le 13 novembre. Ce jour-là, sur l’autoroute A16 à hauteur de la sortie Wimille (62126), les forces de l’ordre interpellent deux personnes, un homme et une femme, dans une voiture qui revient de Bel-gique. Dans le véhicule se trouve également un enfant de 4 ans qui accompagnait sa mère. Les gendarmes découvrent dans son sac d’école un sachet contenant 223 g d’héroïne, ainsi que du produit de coupe. Lors du

procès, la maman a justifié cette présence dans le sac de son fils par un « hasard mal-heureux ».

Lasemaineduboulonnais.fr

NORDl Course-poursuite à contresens sur l’A27Une spectaculaire course- poursuite à contre-sens sur l’A27 a eu lieu le 10 sep-

tembre en début d’après-mi-di entre Baisieux (59780) et Villeneuve d’Ascq (59650). Durant 11 kilomètres, des véhicules de gendarmerie ont ainsi poursuivi un 4x4 à contre-sens repéré par le sys-tème LAPI (lecture automati-sée de plaques d’immatricu-lation). La course-poursuite s’est achevée à Villeneuve d’Ascq et le conducteur a été interpellé. francetvinfo.fr

PAS-DE-CALAISl La mère et le fils positifsLe week-end de la Toussaint, les gendarmes du peloton motorisé de Béthune (62400) ont contrôlé un jeune de 17 ans, en conduite accompa-gnée avec sa mère. Le jeune conducteur a été dépisté positif au cannabis. Autre surprise, la maman avait, elle, un taux d’alcoolémie d’environ 2 grammes dans le sang. nordéclair.fr

SÉCURITÉ ROUTIÈRE

Page 8: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,

8 L’ESSOR DE LA GENDARMERIE NATIONALE www.lessor.org

Janvier-Février-Mars 2016. Supplément au n°491›› Région NoRd-Pas-de-Calais-PiCaRdie

Nord-Pas-de-Calais-Picardie

Exposer sa vie sur inter-net sans la moindre pré-caution, c’est se mettre en danger. Chaque jour, la BPDJ de Valen-ciennes met en garde les collégiens et délivre des messages de pré-vention contre toutes les dérives du web.

A vant, le harcèle-ment au collège s’arrêtait quand on le quittait.

Depuis internet, avec les portables, les ordinateurs, le harcèlement, c’est 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Tant qu’une victime n’éteint pas son écran, elle peut être embêtée. Et souvent, le jeune, qui déverse toute sa haine depuis son clavier à l’égard d’un camarade, ignore qu’il vient d’entrer dans la délinquance. Dans certains collèges, ces situa-tions existent mais elles sont rares. Et la Brigade de pré-vention de la délinquance juvénile œuvre pour qu’elles ne restent que des cas isolés. Leur méthode : un travail de prévention accompagné d’un discours à la fois pédago-gique mais surtout réaliste, même quand le climat sco-laire est serein. « Et notre but est qu’il le reste ! ».

Rappel de la loiA la BPDJ de Valenciennes,

l’Adjudant-chef Didier Des-camps et ses cinq collègues arpentent les 67 collèges du département du Nord placés en zone gendarme-rie. « En France, il existe 42 BPDJ, ce qui représente envi-ron 240 gendarmes. Ce sont des unités atypiques, orien-tées uniquement sur de la prévention », souligne-t-il. Avec toujours des exemples concrets à fournir aux jeunes afin de créer une empathie et surtout capter leur atten-tion. Parfois, leurs interven-tions sont même théâtrales avec des mots forts, liés au harcèlement et aux pratiques discriminatoires sur internet. « Ce ne sont pas les réseaux sociaux qu’on critique, c’est plutôt leur mauvaise uti-lisation », tient à préciser

le Maréchal des logis-chef Marie-Hélène Morival. Par exemple, « si un compte Facebook est ouvert contre un élève ou un professeur ou dans un cas d’usurpation d’identité, on explique aux auteurs qu’ils sont pénale-ment responsables. Ainsi, un simple échange entre deux élèves sur des réseaux sociaux peut mettre le feu aux poudres et dégénérer dans un conflit entre parents ». Et dans ces cas extrêmes, les gendarmes ne jouent pas la comédie et précisent qu’en quelques clics, un jeune peut devenir un délinquant. « On explique tout simplement ce que l’élève risque, explique l’adjudant-chef Alain Duha-mel. On leur fait peur sans les traumatiser. Mais un col-

légien de 13 ans ne peut pas ignorer les textes de loi et les sanctions qu’il risque ». Ce peut-être une amende pou-vant aller jusqu’à 12 000 euros pour un commentaire offensant sur les réseaux sociaux ou bien même un placement dans un établisse-ment pénitentiaire spécialisé. « L’élève doit impérativement prendre conscience de ses actes au regard de la loi ».

Ignorance des réseaux sociauxMême derrière un écran, la politique du « pas-vu pas-pris » n’existe pas. « On informe les élèves qu’avec l’adresse IP, ils sont surveil-lés par la Plateforme d’har-monisation, d’analyse, de regroupement et d’orienta-

La BPDJ de Valenciennes au grand complet. Chaque jour, deux équipes arpentent les collèges et écoles du département Nord.

La BPDJ de Valenciennes mise sur la prévention comme antidote contre

les dangers d’internet

F.S.

Page 9: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,

L’ESSOR DE LA GENDARMERIE NATIONALE 9www.lessor.org

Région NoRd-Pas-de-Calais-PiCaRdie ›› Janvier-Février-Mars 2016. Supplément au n°491

Nord-Pas-de-Calais-Picardie

Le 21 janvier 2014, l’Adju-dant-chef Didier Descamps et son équipe avaient présenté le permis internet à Manuel Valls, à l’époque encore ministre de l’Intérieur, lors du Forum inter-national de la Cybersécurité (FIC)

tion des signalements (PHA-ROS) ». Mieux vaut donc prévenir que guérir et éviter qu’une situation dégénère. « On informe les élèves de ce qu’ils ignorent sur les réseaux sociaux », appuie l’Adju-dant-chef Descamps qui n’est jamais à court d’exemple. « Ce qu’on met sur internet, c’est pour la vie ! Un jeune peut ouvrir un compte Face-book en quelques minutes. Il est souvent tellement pres-sé d’être en ligne qu’il ne lit pas le règlement ». Et il ignore que ce réseau social est un espace public, « que tout ce que l’élève y écrit ne lui appartient plus ». Certains apprennent même, grâce aux gendarmes, qu’il faut être obligatoirement majeur pour ouvrir un compte Facebook. « Ils sont donc déjà dans l’il-légalité lors de la création de leur compte car ils ont menti sur leur âge ». Mais difficile de lutter contre cela, alors les gendarmes de la BPDJ dis-pensent certaines consignes préventives dans l’utilisation des réseaux sociaux. « On leur conseille de prendre un pseudonyme plutôt que leur véritable identité, de mettre une photo soft, de ne jamais donner leur adresse ».

C’est quoi un ami virtuel ?Dans les classes, certains débats tournent aussi sur la définition d’un ami. « Systé-matiquement, les problèmes de harcèlement arrivent car un élève a accepté en réalité une personne qui n’était pas son ami. Les jeunes doivent impérativement bien gérer leur compte, leur image ». Ainsi, en quelques clics, il n’est pas difficile de trouver

des logiciels espions pour pirater les comptes. « Et cela ne concerne pas uniquement Facebook ». Il y a aussi Skype où les conversations peuvent être écoutées, ou « Snapchat où les photos, logiquement envoyées quelques secondes, peuvent finalement être sau-vegardées. Cela pose des pro-blèmes de harcèlement, de chantage au sexting ». « Il faut toujours être prudent. Quand on ne connaît pas, mieux vaut ne pas cliquer sur un lien et ne pas répondre en ligne à un inconnu, préconise le Maréchal des logis-chef Marie-Hélène Morival. La curiosité n’est pas forcément une bonne chose sur inter-net. Quand un jeune trouve quelque chose de bizarre, il ne doit pas liker ni entretenir le contact, il doit le signaler tout simplement. De plus, cela sera fait de manière ano-nyme ».

Définir la pornographieAutre gros problème par les militaires : la pornographie. « On commence toujours notre intervention en interpellant la classe. On leur dit « vous faites quoi sur internet ? ». Au début, personne n’aborde ce sujet. Puis un élève parle de site pornographique sur le ton de l’humour ». Et les langues se délient dans la classe. « Là,

les élèves savent très bien qu’ils ont désobéi ». Outre le rappel législatif, les membres de la BPDJ démontent alors point par point la pornogra-phie. « On leur explique que ce n’est pas la réalité, que ce n’est que du cinéma. A leur âge, cela peut découler sur des problèmes comportemen-taux par la suite ».Et les parents, comment leur faire prendre conscience des dangers d’internet ? « Cer-tains parents sont dans le déni et estiment qu’en étant derrière un ordinateur, l’en-fant ne fait pas de bêtise en dehors de chez lui, regrette l’Adjudant-chef Descamps. Un jeune peut utiliser un ordina-teur, mais il ne doit pas le faire dans sa chambre ».

Le permis internet en primairePour un usage d’internet plus vigilant, sûr et res-ponsable, la BPDJ a mis en place le permis internet pour les enfants scolarisés dans les écoles primaires. La thématique est importante

car 75 % des enfants com-mencent à se servir d’inter-net dès l’âge de 6 ans. Son principe, mis en place depuis 2014, est d’initier les élèves avant leur entrée au collège. « Au collège, les risques aug-menteront, donc nous les préparons ». Une mallette pédagogique est tout d’abord remise au professeur à l’oc-casion d’une première visite à l’école. Les gendarmes reviennent ensuite, trois séances plus tard, afin de faire passer les tests. « On fait déjà un travail de prévention. On a peur qu’un élève, vulné-rable, ne sache pas protéger son compte, qu’il mette, par exemple, sa photo de classe en ligne. Il ne faut pas oublier aussi les risques de pédophi-lie », note Alain Duhamel.

En veille sur les jeux dangereuxA de très rares occasions, la BPDJ de Valenciennes intervient aussi dans les écoles primaires contre les risques des jeux dangereux. Mais à l’inverse d’internet, « on ne s’y rend qu’en cas de demande, précise Didier Descamps. Si un cas de jeux dangereux se produit, on laisse parler les enfants puis on travaille avec eux ». Mais en aucun cas, « notre brigade intervient s’il ne s’est rien passé dans l’école ». La raison est simple : « On ne souhaite pas qu’un drame survienne après notre intervention. On est donc en veille de l’actua-lité. Et si on est sollicité, on arrive avec des thèmes déjà préparés. Il n’y a pas de sur-prise. On ne peut pas se trom-per ». Et surtout donner de mauvaises idées. n F.S.

D.R

.

En quelques clics seulement, un élève

ignore qu’il peut devenir un délin-quant. La BPDJ n’est pas dans la répression mais

dans la prévention.

Page 10: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,

10 L’ESSOR DE LA GENDARMERIE NATIONALE www.lessor.org

Janvier-Février-Mars 2016. Supplément au n°491›› Région NoRd-Pas-de-Calais-PiCaRdie

Nord-Pas-de-Calais-Picardie

Le général Jacques Hébrard, 57 ans, est l’un de ceux à qui la Gendarmerie Nationale doit d’être aujourd’hui à un niveau d’excellence dans le domaine de la police judiciaire et de l’investiga-tion criminelle.

I l est là, à Rosny-sous-Bois, en 1990 quand est créé l’Institut de recherche criminelle

de la Gendarmerie (IRCGN). Et 25ans plus tard, c’est lui qui inaugure les locaux flam-bants neufs du Pole judiciaire de la Gendarmerie (PJGN) à Cergy-Pontoise. C’est évidemment son grand-œuvre, pour cet ingénieur de l’aéronautique d’origine, diplômé de criminalistique chimique, dont le mérite est célébré par ses pairs aus-si bien qu’à l’extérieur de l’Arme par tous les experts dans ce domaine, et on peut dire du monde entier, où on ne compte plus les interven-tions de ce spécialiste recon-nu.Mais quand on est gendarme, fut-on officier général, on sait que sa carrière compor-tera une alternance de com-mandements d’unités de terrain et de responsabilités d’état-major ou de services centraux spécialisés. Jacques Hébrard a donc à son actif - comme tous les commandants de régions - un beau palmarès de comman-dements, d’escadron (Saint Gaudens-31), de compagnie (Argelès-Gazost-65, ou de groupement (Savoie-73).

C’est donc logiquement que ce provençal (né à Digne-04 le 15 mai 1958), général de division « 3 étoiles », se retrouve à Lille le 1er sep-tembre dernier, pour com-mander à la fois la région de gendarmerie Nord-Pas-de-Ca-lais et la zone de défense et de sécurité Nord, qui incluet-la Picardie.A noter, depuis le 1er jan-vier 2016, les contours de la région de gendarmerie coïn-cident donc avec celles de la zone de défense.Quand le général Hébrard nous reçoit le vendredi 27 novembre 2015, dans son bureau situé dans la caserne Robert-Sénépart, à Villeneuve d’Ascq, c’est d’abord pour nous dire sa satisfaction de revenir sur le terrain. Ce n’est pas un homme d’état-major parachuté chez les ch’tis. C’est au contraire un fils de gendarme (lui aussi !...) qui revient à l’opérationnel et qui, sans doute, quelque part, sur sa table ou ailleurs, pourrait bien avoir la photo encadrée, de son père...

« Mon père lisait l’Essor »... Dans ces conditions, passons donc en revue avec lui les principaux dossiers qui mobi-lisent le général...

Etat d’urgence oblige, la sur-veillance des frontières par la GN est devenue prioritaire. Et c’est « lourd » : plus de 300 kms de frontière avec la Belgique, près de 400 points de passage, dont 150 « impor-tants ».◆ « 350 gendarmes sont, à ce titre, mobilisés « H24 » !◆ A quoi s’ajoutent les contrôles routiers et auto-

routiers, sur tous les accès, jusqu’en Picardie... La surveillance et le contrôle de la zone de Calais est un autre point chaud. Certes, la GN ne s’occupe que de la sécurisation d’Eurotunnel, avec pour objectif que plus un seul migrant ne puisse y accéder. Objectif tenu, pour l’instant (La surveillance des campements et de la zone

Jacques Hébrard se réjouit que le Nord-Pas-de-Calais soit le premier bassin de recrutement de la Gendarmerie Nationale.

La région Nord-Pas-de-Calais, 1er bassin de recrutement de la Gendarmerie Nationale !

F.S.

Page 11: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,

L’ESSOR DE LA GENDARMERIE NATIONALE 11www.lessor.org

Région NoRd-Pas-de-Calais-PiCaRdie ›› Janvier-Février-Mars 2016. Supplément au n°491

Nord-Pas-de-Calais-Picardie

Alain Dumait, directeur de l’Essor de la Gendarmerie Nationale, avec Jacques Hébrard.

portuaire relève en effet de la Police).L’homme du sud s’est vite attaché à sa nouvelle région et à ses « gens ».On le sent fier de pouvoir dire :◆ « Ici on recrute très fort. Les CIR (centre d’information et de recrutement de la Gendar-merie) sont au top : plus de 12% des élèves sous-officiers de toute la France sont recru-tés dans cette région »Tout se passe comme si les valeurs de la GN étaient en résonance avec celle des gens du nord : aide, service au prochain, assistance... (Le mot « humanité » est revenu quatre fois dans la

bouche du général au cours de cet entretien).Le nouveau commandant du groupement de gendarme-rie du Nord n’est autre que le colonel Mirabeau, connu, lui, comme un spécialiste de la cyber-sécurité et inven-teur d’un nouveau termi-nal informatique embarqué (TIE), actuellement expéri-menté dans toutes les unités de la GD de ce département. Le général Hébrard en a un sur son bureau. Il nous le montre. Mais il laisse à son camarade le soin de nous en parler plus longuement. Ce sera notre prochaine demande de RV... n

A. Dumait et F. Seguin

F.S.

Jacques Hébrard est arrivé dans le Nord le 1er septembre 2015

Marié et père d’une fille de 26 ans, diplômé postgrade de cri-minalistique chimique, titulaire

du brevet de l’enseignement militaire supérieur en 1996. Il a été auditeur de la 43e session

nationale du Centre des hautes études de l’armement (CHEAr). Sa carrière débute en 1983 par

le commandement d’un peloton de l’escadron de gendarmerie mobile de Saint-Gaudens, puis en 1987, de la compagnie départe-mentale d’Argelès-Gazost. Affec-té à l’Institut de recherche crimi-nelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) en 1989, il est chef de département puis chef de la divi-sion criminalistique, conseiller scientifique et directeur adjoint de l’IRCGN de 1997 à 1999. Après avoir commandé le groupement de gendarmerie départementale de la Savoie jusqu’en 2002, le Général Hébrard retrouve ses fonctions de directeur de l’IR-CGN jusqu’en 2009. Après avoir été pendant deux ans conseiller pour la criminalistique auprès du directeur général de la gendar-merie nationale, il commande en 2011 le pôle judiciaire de la gen-darmerie nationale. Passionné de bandes dessinées et de photo-graphies, Jacques Hébrard a une devise : « commander juste ». F.S.

Une carrière déjà très riche

F.S.

Page 12: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,
Page 13: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,

Suite au prochain numéro

Page 14: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,

14 L’ESSOR DE LA GENDARMERIE NATIONALE www.lessor.org

Janvier-Février-Mars 2016. Supplément au n°491›› Région NoRd-Pas-de-Calais-PiCaRdie

Nord-Pas-de-Calais-Picardie

LA VIE DES UNITÉSET DES ASSOCIATIONS

En brefPas-de-calais

Ivre six foisUn homme, originaire de Sailly-Saillisel, est arrêté par les gendarmes à Til-loy-les-Mofflaines (62217) car il n’a pas allumé les phares de sa voiture. Les militaires constatent que le conducteur n’a ni papiers, ni permis, ni assurance et surtout qu’il est ivre. Le taux enregistré est de 2,6 gramme par litre de sang. L’homme est ainsi pris pour la sixième fois pour conduite en état d’ivresse. Il n’échappe pas à la case prison : huit mois ferme.

ModballA l’occasion du rallye du Modball, une aventure routière entre Londres et plusieurs villes d’Europe, les gendarmes du Pas-de-Calais ont procédé à de nombreux contrôles et relevé de multiples infractions, notamment une vitesse à 213 km/h dans le secteur de Saint-Omer (62500). Le conducteur a fait l’objet d’une rétention de permis sur le champ. Cinq autres excès de vitesse com-mis par des pilotes Modball ont été sanctionnés à cet endroit.

RenfortsA l’occasion de ses vœux, la préfète du Pas-de-Calais Fabienne Buccio a annoncé la création d’un cinquième peloton au sein de l’escadron de gendarmerie mobile de Calais (62100). Les forces de l’ordre viennent renforcer les équipes présentes dans le secteur (quatre pelotons dont un dit de soutien). Ce cinquième peloton permet de maintenir en permanence des militaires sur ce secteur face à la pression des migrants.

Nathalie Flament est décédée, en 2014, d’un cancer à l’âge de 44 ans. Elle était la femme du Maréchal des logis-chef Fernand Flament. Pour ce gendarme, en poste à Hazebrouck (59190), la lutte contre la maladie de son épouse ne s’arrête pas là. Il vient de lancer l’association « Nathalie Flament, un combat

pour la vie ». L’objectif est d’or-ganiser des événements sportifs et culturels dont les recettes sont reversées au centre Oscar Lambret, le centre régional de lutte contre le cancer spécialisé dans le soin, l’enseignement et la recherche en cancérologie. Le MDC Flament poursuit ainsi le combat de sa femme contre

la maladie. Une histoire qui nous montre que le courage et l’en-gagement peuvent prendre bien des formes, sur le terrain comme dans la vie privée. Si vous sou-haitez effectuer un don, il est possible d’établir un chèque à l’ordre du centre Oscar Lambret en l’envoyant au 107 rue de Don, 59112 Annœullin. F.S.

L’initiative du Maréchal des logis-chef Flament contre le cancer

PAS-DE-CALAISl DonPar l’intermédiaire du com-mandant de la compagnie de gendarmerie de Mon-treuil-Ecuires (62170), le capitaine Vincent Sautière, l’association de Bouin-Plu-moison a reçu un chèque de 300 euros (collectés dans le cadre des manifestations organisées par le comité des fêtes tout au long de l’an-née). Les amis du musée de l’Abeille d’Opale et son pré-sident Robert Therry sou-tiennent notamment le déve-loppement d’un orphelinat à Madagascar. Les dons de par-ticuliers sont les bienvenus à l’association Les amis du musée de l’Abeille d’Opale, notamment sur le site Inter-net : www.museedelabeille.fr

2Bouin-plumoison.fr

l Une gendarmerie en boisLe 1er mars prochain, les

militaires de Norrent-Fontes (62120), qui font partie de la communauté de brigades (COB) d’Isbergues (62330), et ceux du peloton de sur-veillance d’intervention de la gendarmerie (PSIG) de Bruay-la-Buissière (62700), dépendant de la compagnie de Béthune (62400), inves-tiront leur nouvelle caserne. Petite particularité, il s’agit de la première gendarmerie construite en bois. Après quinze mois de travaux, les 23 militaires et leur famille vont pouvoir profiter de ces logements innovants, pour les gendarmes du Pas-de-Ca-lais. lavoixdunord.fr

l NominationsLe capitaine Olivier Niellen et l’adjudant-chef Emma-nuel Hénnuyer ont pris offi-ciellement leurs fonctions de commandement, respective-ment de la communauté de

brigades d’Hesdin (62140), Fruges (62310) et Cam-pagne-lès-Hesdin (62870), et de la gendarmerie de Cam-pagne-lès-Hesdin.

lavoixdunord.fr

l ExpositionA Azincourt (62310), le Centre historique médiéval et la communauté de com-munes des 7 Vallées, en partenariat avec la gendar-merie nationale, ont propo-sé, durant les vacances de Noël, une exposition sur les origines médiévales de la gendarmerie et l’histoire mouvementée d’une institu-tion qui est apparue pendant la guerre de Cent ans.

www.7vallees.com

NORDl RetraiteLe major Jacky Delfosse quitte la caserne de La Bassée (59480). Après trente-trois

Page 15: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,

L’ESSOR DE LA GENDARMERIE NATIONALE 15www.lessor.org

Région NoRd-Pas-de-Calais-PiCaRdie ›› Janvier-Février-Mars 2016. Supplément au n°491

Nord-Pas-de-Calais-Picardie

En brefNord

ArrestationsLa brigade de Hoymille et la brigade de recherches de Dunkerque ont mené un important travail d’enquête permettant l’arrestation de 5 personnes dans le cadre d’une série de cambriolages commis entre octobre 2015 et janvier 2016 à Bergues (59380). Certains commerces avaient même été visités plusieurs fois. Les mis en cause ont finalement reconnu 8 des faits reprochés. 3 d’entre-eux sont déjà passés devant le juge et ont écopé de peines allant de 8 à 12 mois de prison dont 4 à 6 mois fermes selon les prévenus. Les commerçants pourront désormais travailler plus sereinement grâce à l’action des gendarmes !

PréventionSoucieuse de la protection des seniors, la gendarmerie lance, en collaboration avec la préfec-ture du Nord, une campagne de prévention contre les vols par ruse, technique consistant à usurper l’identité d’un agent de l’état pour mettre sa victime en confiance et la voler, le plus souvent sans violence. Un do-cument sera bientôt distribué en version papier par les gen-darmes dans des points relais (mairies, centre communaux, commerces, associations...).

Participation citoyenneLe dispositif de participation citoyenne continue de se développer. Fin décembre, 4 nouvelles communes adhé-raient dans le Cambrésis et aujourd’hui, Marquette-en-Ostrevant (59252) dans le Valenciennois souhaite égale-ment rejoindre le dispositif.

La Caserne du Maréchal des logis-chef Augustin Derly de Fourmies est la plus grande caserne du Nord.

La brigade territoriale autonome de Fourmies a la particularité d’être la plus grande caserne du Nord. Cette dernière, construite dans le cadre d’un partenariat entre l’Etat et l’Office Public Habitat de la ville de Fourmies « Fourmies Habitat », a coûté 9 millions d’euros. Livrée le 30 avril 2014, elle est occupée depuis le 5 mai de cette même année par 36 militaires : un officier, 30 sous-officiers et 5 gen-darmes adjoints volontaires. La brigade est dirigée par le lieutenant Xavier Champain. Les bâtiments s’étendent sur une surface de 15 500 m² et sont répartis en deux ensembles : les locaux de services (bureaux de l’unité, espaces d’accueil, logements des gendarmes adjoints volontaires, cellules de garde à vue et garages) et les logements individuels regroupés en 7 lots séparés pour 31 habitations. Inaugurée officiellement en avril 2015, la BTA de Fourmies porte désormais le nom de « caserne du Maréchal des logis-chef Augustin Derly », en hom-

mage à cet ancien commandant de la brigade de gendarmerie de Fourmies, qui s’est illustré durant la Seconde Guerre mondiale par des faits de résistance avant de succomber sous les balles allemandes, le 2 septembre 1944, jour de la libération de Fourmies. F.S.

A Fourmies, la plus grande caserne du Nord

ans de gendarmerie, dans la BMO de Wissembourg en Alsace, le peloton autoroute de Saint-Quentin, et les BMO de Valenciennes, Cambrai et Arras avant La Bassée, ce passionné de bricolage part à la retraite et quitte les locaux de la caserne basséenne pour Houdain, dans le Pas-de-Ca-lais, ville dont il est origi-naire. nordeclair.fr

l PromotionAprès avoir réuss i le concours d’officier de gen-darmerie en interne, Yoann Buchert vient de prendre le commandement de la caserne de Hoymille (59492). Originaire de Lens, âgé de 34 ans, il a intégré la gendar-merie en septembre 2006 en tant qu’aspirant de gendar-merie issu du volontariat. Après une formation à l’école des officiers, il est entré à la direction générale à Paris au bureau de la sécurité routière

avant d’intégrer, en 2008, l’école de sous-officiers de Libourne. Jusqu’en 2013, il a ensuite choisi d’assurer sa mission au sein de la Garde républicaine au 2e régiment d’infanterie à Paris.

nordeclair.fr

l Retour aux sourcesDepuis le départ, cet été, du commandant Chris-tian Walenski qui a rejoint l’état-major de la gendar-merie à Villeneuve d’Ascq (59650), le chef d’escadron Christophe Cordelette, a pris la tête de la compagnie de gendarmerie de Valenciennes (59300). Cette nomination à la tête des 95 gendarmes répartis dans les brigades territoriales de Valenciennes, Bouchain (59111), la com-munauté de brigades (COB) de Saint-Amand (59230), ou encore la brigade de recherches (BR) et le Peloton de surveillance et d’interven-

tion (PSIG), est un retour aux sources pour ce militaire, ori-ginaire de l’Avesnois.

lavoixdunord.fr

l RencontreLe 15 décembre 2015, le colonel Mirabaud, comman-dant le groupement de gen-darmerie départementale du Nord, en présence de l’ad-judant-chef David Monseur, référent concertation des sous-officiers, a convié autour d’un petit déjeu-ner de travail, l’ensemble des associations liées à la gendarmerie : le Trèfle, les retraités de la gendarmerie, les officiers et sous-officiers de réserve, ainsi que les Amis de la gendarmerie. Le colonel a abordé différents thèmes de la gendarmerie dans le Nord. Chaque asso-ciation a pu également pré-senter ses actions locales dans leur diversité.

Amis-gendarmerie.fr

D.R

.

Page 16: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,

16 L’ESSOR DE LA GENDARMERIE NATIONALE www.lessor.org

Janvier-Février-Mars 2016. Supplément au n°491›› Région NoRd-Pas-de-Calais-PiCaRdie

Nord-Pas-de-Calais-Picardie

Inaugurée en décembre 2015, la Caserne « Général Battesti » accueille le PSIG de Gravelines. Cette unité fait partie inté-grante du dispositif de protection des centres nucléaires de production d’élec-tricité et prend en compte la réponse aux menaces pesant sur ces sites.

A Gravelines, la pri-meur, en France, de l’implantation du peloton spé-

cialisé de protection de la gendarmerie (PSPG). Expéri-mentée dès 2008, en lieu et place des PSIG (peloton de surveillance et d’interven-tion de la gendarmerie) et créée officiellement en février 2009, cette unité a pour prin-cipale mission la protection de la centrale nucléaire, et fait partie intégrante du dis-positif de protection des centres nucléaires de pro-duction d’électricité, prenant en compte la réponse aux

menaces qui pèsent sur ces sites. En présence, notam-

ment de Jean-François Cordet, préfet de la région Nord-Pas-de-Calais et du commandant de la région de gendarme-rie NPDC et de la zone de défense et sécurité Nord, Jacques Hebrard, du sous-pré-fet de Dunkerque Henri Jean, de Bernard Ringot, maire de Gravelines, et des capitaines Lemaire et Omietowski, la caserne, d’une surface de 7300 m², a été inaugurée le 18 décembre 2015. La caserne du PSPG de Gravelines a éga-lement pris le nom du général Jules Battesti, mortellement blessé au champ d’honneur durant la Première guerre mondiale. n F.S.

Jean-François Cordet, préfet de la région Nord-Pas-de-Calais, préfet du Nord, a remis des médailles de la sécurité intérieure aux gen-darmes du groupement de gendarmerie départementale du Nord.

L’inauguration de la caserne de gendarmerie du Peloton Spéciali-sée de Protection de la Gendarmerie de Gravelines a eu lieu le 18 décembre 2015.

A Gravelines, le PSIG prend possession de sa nouvelle caserne

D.R

.

D.R

.

l ObsèquesPlusieurs véhicules de la gendarmerie étaient pré-sents à un enterrement au Cateau-Cambrésis (59360). La raison : un parent, incar-céré à Valenciennes (59300), avait été extrait de la prison pour assister aux obsèques d’un membre de la commu-nauté des gens du voyage. Le dispositif a été en vigueur entre 9 heures et 11 heures. Avec d’une part des mili-taires affectés à l’escorte du détenu, et d’autre part ceux de la brigade locale déployés « en sécurisation » dans la commune, notamment aux entrées de ville. Les obsèques se sont déroulées dans le calme. lavoixdunnord.fr

l InaugurationLa nouvelle caserne de gen-darmerie de Bavay (59570) a été inaugurée en grande pompe. A cette occasion, le général de division Hébrard et le colonel Mirabaud ont remis la médaille militaire au major Donain, commandant la communauté de brigade de Landrecies (59550) et aux adjudants-chefs Legros et Jacquemin affectés à la bri-gade de recherche d’Avesnes-sur-Helpe (59440). Plus de 5 M d’euros ont été injec-tés dans cet équipement moderne qui tranche avec les anciens locaux des militaires bavaisiens, à la limite de la vétusté. partenordhabitat.fr

l DécèsL’UNPRG de Lille, Roubaix, Tourcoing et ses environs fait part des décès de Gérard Damez, Irène Duhamel, Maurice Quenton, Bernard Carré, Henri Degent.

Page 17: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,

L’ESSOR DE LA GENDARMERIE NATIONALE 17www.lessor.org

Région NoRd-Pas-de-Calais-PiCaRdie ›› Janvier-Février-Mars 2016. Supplément au n°491

Nord-Pas-de-Calais-Picardie

Directeur de la publication :Alain DumaitResponsable de l’édition : Franck SeguinDirecteur artistique :Stéphane AbbruzzeseMaquette : Louis Célestin

Correction : B. P. de FabrèguesDessins : JalaB.D : Gérard Rombi et Jean-Pierre FabreSecrétariat : Mina BourcierAbonnements : A.M. Domingos

Publicité/Annonces classées :Agence CAPE Imprimerie : Léonce DeprezZI - 62620 RuitzRoutage : France RoutageC.P.P.A.P. n° 0616 T 80636Dépôt légal : 1e trimestre 2016

Pour contacter « L’Essor » :RPA - L’Essor de la Gendarmerie : Direction - Rédaction - Publicité - Tél. 01 40 36 44 64ADRESSE POSTALE : L’Essor de la Gendarmerie 9, rue Bleue 75009 PARIS

ADRESSES COURRIELS : Secrétariat : [email protected]édaction : [email protected] Abonnement : [email protected]é : [email protected]

L’ESSORDE LA GENDARMERIE NATIONALE

édition régionale NPCP

www.lessor.org

Ce numéro est tiré à 7 800 exemplaires.

https://www.facebook.com/LEssorDeLaGendarmerie

https://twitter.com/Essor_Gie

https://www.linkedin.com/groups/LEssor-Gendarmerie

Dans le pur respect de la tradition d’un jumelage franco-belge acté il y a 23 ans, cinq associations de retraités se sont retrouvées en avril dernier autour d’un banquet annuel à Tournai.

Une journée empreinte de joie, de bonne humeur, et d’amitié.

L e 12 av r i l 1992 , un jumelage Fran-co-Belge était scellé

entre trois associations de la gendarmerie : l’Amicale des retraités et veuves de Gen-darmerie belge de Courtrai, présidée par Daniel Vermael, l’Amicale de Lille de l’UPRG, dirigée par Albert Vitel, et la Section de Lille de la Fédéra-tion des Retraités de la Gen-darmerie représentée par Robert Courtin. A l’époque, ce rapprochement avait pour objectif de « contribuer à amplifier les contacts sociaux et humains. Il fera naître une fraternisation basée sur une amitié plus relevée », est-il écrit sur la charte. « Péné-trées des sentiments pro-fonds qui concernent la ser-vitude sociale, les contacts humains et la solidarité entre les membres, les associations estiment essentiel de conser-ver ces qualités intactes et en plus de les renforcer ».

Respect des engagementsEn avril dernier, au cœur du banquet annuel de l’Union Départementale du Person-nel en Retraite de la Gendar-merie (UDPRG) de l’UD 59 Lille, différentes associations ont fêté le 23e anniversaire du jumelage Franco-Belge, à Tournai en Belgique. Cette

journée s’est déroulée dans la pure tradition des valeurs de cette union. Deux décen-nies plus tard, les présidents sont décédés, et les associa-tions ont souvent changé de nom ou de sigle, mais ce jumelage a été renouvelé par la présence de nouvelles associations : l’Amicale de

Pensionnés et Veuves de la Gendarmerie ex district de Courtrai-Belgique (repré-senté par Robert Deprez), le Cercle des Retraités de la Gendarmerie et des Polices de l’arrondissement judi-ciaire de Mons-Belgique (présidé par Bernard Cool), le Royal Fond Social et Soli-darité de la Police Baudoux de Bruxelles-Belgique (pré-sidé par Gilles Bourdoux), la Fédération Nationale des Retraités de Gendar-merie-Section de Lille-Rou-baix-Hazebrouck (présidée par René Vanbatten), et l’Union Départementale du Personnel en Retraite de la Gendarmerie de Lille-Rou-baix-Tourcoing (présidée par Guy Ducloy). Ces cinq asso-ciations se retrouvent ainsi quatre fois par an, en France ou en Belgique, en prenant soin de respecter les enga-gements pris depuis plus de 23 ans. n F.S.

Les présidents des différentes associations de retraités de gendar-meries se retrouvent quatre fois par an dans le cadre d’un jumelage franco-belge.

Un jumelage franco-belgedans le respect de la tradition

D.R

.

Page 18: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,

18 L’ESSOR DE LA GENDARMERIE NATIONALE www.lessor.org

Janvier-Février-Mars 2016. Supplément au n°491›› Région NoRd-Pas-de-Calais-PiCaRdie

Nord-Pas-de-Calais-Picardie

En signant des conventions avec la faculté de droit et institut de criminologie, puis la faculté des sciences humaines (psychologie et histoire), la Région de gendarmerie entend, non seulement, enrichir son savoir-faire mais surtout diffuser son expérience. Un seul mot d’ordre : le partage de compétences.

Non, les gendarmes ne retournent pas sur les bancs de l’Uni-

versité. Mais leur présence dans les couloirs des facul-tés de Lille II et Lille III n’a rien d’anodin. Depuis le 21 février 2014, la Région de gendarmerie Nord-Pas-de-Calais (RGNPC) est liée par une convention à la faculté de droit et institut criminolo-gie. Le 15 octobre 2015, elle scellait également un rap-prochement conventionné avec la faculté des sciences humaines. Deux collabora-tions évidentes car « nous sommes convaincus que le fil rouge est la connaissance partagée », souligne le Chef d’escadron Yann Wanson, chef du bureau de Police judiciaire RGNPC et depuis

deux ans, responsable des conventions avec les Univer-sités.

Un réservoir de futurs gendarmes ?« Ces partenariats font tout d’abord connaître l’insti-tution pour de potentiels candidats aux différents concours de la Gendarme-rie. Et, même si certains é tudiants n’embrassent une carrière chez nous une fois leurs études achevées, ils connaîtront l’institution plus tard et cela leur sera utile dans leur profession d’avocat, de magistrat, de professeur ou de psycho-logue ». L’institution mili-taire compte proposer des offres d’emplois, de stages et de concours aux étudiants suivant leur domaine de formation via la plateforme lilagora.fr.L’idée est d’améliorer la connaissance réciproque des deux partenaires dans leurs métiers et domaines d’acti-vités mais aussi d’échanger les compétences des deux parties le cas échéant. Yann Wanson, véritable architecte de ce projet, résume : « La

gendarmerie apporte ses pra-tiques et son expérience aux étudiants, et en échange, ces derniers nous font profiter de leur recul, de leur domaine de compétence. C’est une connaissance partagée et assurément une plus-value pour tout le monde ».

Lille II pour la criminologieLa convention avec la facul-té de droit et institut de cri-minologie se traduit, depuis quasiment deux ans, par certaines conférences d’in-formations sur le recrute-ment et les carrières dans la Gendarmerie, ou des mises en situations, comme cette simulation de garde à vue. Sous l’organisation de l’offi-cier de communication de la RGNPC, avec la participation d’un enquêteur de la section

de recherches de Lille, du chef du bureau police judi-ciaire zonal de la RGNPC, de techniciens en investigations criminelles de la cellule d’in-vestigations criminelles du groupement de gendarmerie départementale du Nord et une avocate du barreau de Lille, une centaine d’étudiants en droit et de l’institut de criminologie assistent à la simulation d’une garde à vue, depuis l’arrestation jusqu’au défer-rement d’un suspect fictif. « Cela n’a duré que 2h30, précise Yann Wanson. Mais toutes les séquences d’une garde à vue sont détaillées. A chaque fois, on s’arrêtait et on commentait. Une autre simulation est actuellement en cours de préparation ». Deux séances d’informa-tions, l’une sur l’architec-ture de la police judiciaire en France et l’autre sur la Gendarmerie nationale, ont aussi été dispensées aux étudiants par Yann Wanson en tant que chef du bureau police judiciaire zonal de la RGNPC. Ce dernier mène aussi des entretiens avec des étudiants dans le cadre des

Le Chef d ’escadron Yann Wanson, chef du bureau de Police judiciaire RGNPC, est aussi, depuis deux ans, respon-sable des conventions avec les Universités.

Avec les universités de Lille II et Lille III,la gendarmerie mise

sur des échanges mutuels

D.R

.

Un laboratoire de recherche PSITEC

de Lille III travaille pour améliorer les

phases d’audition ou des négociations de

crise, après l’éla-boration d’un plan

d’action.

Page 19: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,

L’ESSOR DE LA GENDARMERIE NATIONALE 19www.lessor.org

Région NoRd-Pas-de-Calais-PiCaRdie ›› Janvier-Février-Mars 2016. Supplément au n°491

Nord-Pas-de-Calais-Picardie

travaux universitaires à réa-liser comme la rédaction de mémoires.

Colloque sur les avoirs criminelsEn retour, la Section de recherche de Lille et du bureau police judiciaire de la RGNPC peuvent avoir accès au fonds documentaire et des bases de données juri-diques de l’Institut de cri-minologie. De plus, Frédéric Archer, maître de conférence HDR (Habilitation à diri-ger des recherches) en droit privé sciences criminelles, directeur de l’institut de cri-minologie de Lille, et enfin gendarme réserviste, a été membre du jury des galops d’essai de l’épreuve orale de la gendarmerie nationale à destination des sous-officiers. Il a également animé un col-loque relatif aux avoirs crimi-nels, s’adressant notamment aux enquêteurs financiers et patrimoniaux de la RGNPC et aux magistrats du ressort des cours d’appel de Douai, Amiens et Rouen sous le label « session de formation conti-nue décentralisée de l’Ecole Nationale de la Magistrature (ENM) » avec qui la Gen-darmerie est partenaire. « Le bureau de la PJ et l’unité de la CERAC (Cellule régionale avoirs criminels) ont aidé les enquêteurs dans les pro-cédures. La CERAC prépare même un module d’appren-tissage en ligne relatif aux avoirs criminels à destination des magistrats ». Concernant l’ENM, Yann Wanson précise qu’ « il n’y a pas de convention officielle avec la gendarmerie mais cela ne nous empêche pas de travailler ensemble ».

Lille III pour la psychologie et l’histoire« Ensemble », Yann Wan-son n’est jamais avare de ce mot. La gendarmerie, dans sa quête de perfection, entend « la jouer collectif », à l’image de cette autre convention signée, cette fois, avec la faculté de sciences humaines de Lille III à l’au-tomne 2015. Officiellement, les deux parties ont eu l’idée d’unir leurs forces à l’occa-sion d’un colloque relatif à la parole de l’enfant victime, organisé le 20 novembre 2014, lors de la journée internationale des Droits de l’enfant et du 25e anni-versaire de la Convention Internationale relative aux

Droits de l’enfant. « Dans le cadre de la convention avec Lille II, on participait à cette manifestation. La Brigade de prévention de la délinquance juvénile (BPDJ), notre officier psychologue de la RGNPC, Sophie Muet, et le commandant en second étaient également présents. Lille III aussi ». L’idée d’une

convention s’est dès lors imposée naturel lement, toujours dans un souci de partage et d’échange de compétences.

Un master à la pointeDès la rentrée 2015, ce par-tenariat s’est concrétisé par l’élaboration de la maquette du master psychologie et jus-tice par le Chef d’escadron Wanson et la lieutenante Sophie Muet, psychologue clinicienne de la gendarme-rie. Cette dernière est char-gée de cours dans ce master à l’Université Lille III et gère également des stagiaires. Ce master, l’un des premiers de ce type en France, est très prisé des étudiants.

« I l y a eu une grande demande nationale et cer-tains viennent de loin pour suivre les cours », confirme le chef du bureau de PJ RGNPC. Des militaires de la « cellule mineurs victimes » du groupement de gendar-merie départementale du Nord et de la BPDJ font, également, part de leur vécu

et leur expérience auprès des étudiants. La gendar-merie est, enfin, intervenue en Master Histoire « Etudes sur la guerre et la sécurité », préparatoire aux concours de la Marine et de Saint-Cyr. « C’est très important de montrer qu’il y a des ouver-tures aux historiens dans la gendarmerie ». La participa-tion à une journée d’infor-mation sur le parcours d’his-torien au sein du ministère de la Défense, aux côtés des officiers référents de Saint-Cyr, du SHD, et de la Marine suivra en 2016. « Un officier de la DELPAT interviendra et expliquera son parcours aux étudiants en histoire ».

La recherche au service des auditionsDans la balance, l’Université de Lille III a monté un pro-jet recherche-action dirigé par son laboratoire PSITEC (Psychologie, interactions, temps, émotions, cognition). Afin d’assurer la meilleure efficience possible des opé-rations de police judiciaire, notamment lors des phases d’interrogatoire ou de négo-ciation sur des crises, des chercheurs proposent de sensibiliser les officiers et agents aux bonnes pratiques d’audition après l’élabora-tion d’un plan d’action fai-sant suite à un recensement des besoins en la matière et dans le cadre d’un pro-tocole de recherche. « Ces recherches permettront à nos gendarmes d’être plus affutés sur les techniques d’audition ». Preuve que de véritables passerelles existent désormais entre les institutions. n F.S.

La convention entre la Région de gendarmerie du Nord-Pas-de-Calais et l’Université Lille a été signée le 15 octobre 2015.

D.R

.

Page 20: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,

20 L’ESSOR DE LA GENDARMERIE NATIONALE www.lessor.org

Janvier-Février-Mars 2016. Supplément au n°491›› Région NoRd-Pas-de-Calais-PiCaRdie

Nord-Pas-de-Calais-Picardie

Evacuer les traumatismes ou les problèmes personnels. Pour Sophie Muet, psychologue de la Région de gendarmerie NPDC, le gendarme est avant tout un être humain…

En quoi consiste votre fonc-tion de psychologue de gen-darmerie ?Il y a la clinique du quotidien où je reçois toutes demandes personnelles, familiales et professionnelles des mili-taires. J’interviens aussi auprès de groupes dans la gestion de crise, après des événements pouvant déstabi-liser l’équilibre d’une unité et d’un militaire. Enfin, je tiens un rôle de conseiller tech-nique auprès du commande-ment. Par exemple, s’il y a un disfonctionnement dans une brigade, le psychologue ne va pas travailler sur le com-mandement, en revanche, il va se concentrer sur les pro-blèmes relationnels au sein du groupe avec un regard d’analyste pour améliorer la situation.

Comment avez-vous été recrutée ?Je suis psychologue de for-mation, spécialisée en crimi-nologie et victimologie. Dans chaque région de gendarme-rie, il y a une psychologue. Ma venue correspond à une création de poste en 2011.

2011, c’est récent, pourquoi la gendarmerie a-t-elle atten-du si longtemps pour recru-ter une psychologue ?

Cela renvoie à l’évolution sociétale. Depuis dix ans, on se rend compte, dans les entreprises, des risques psycho-sociaux. On prend conscience que des travail-leurs souffrent d’un mal-être et subissent des pressions et des souffrances. Les psy-chologues sont donc de plus en plus mis en avant pour comprendre et aider les per-sonnes à traverser ces modi-fications. La gendarmerie est

tout simplement dans l’air du temps. On vit dans une société difficile, qui abîme les gens. Les gendarmes ont aussi des problèmes du quo-tidien comme tout le monde.

Dédiaboliser le psychologueLes gendarmes ont-ils des difficultés à pousser la porte de votre bureau ?Il faut partir du postulat. Pour beaucoup de gen-darmes, le psychologue

relève du domaine médical. A leurs yeux, le médical est lié à l’aptitude et donc aux évaluations. Il y a une diabo-lisation du psychologue car ils ont peur d’être jugés et d’être ensuite définis comme aptes ou pas. On me diabo-lise comme un évaluateur. Certains pensent encore que s’ils vont voir un psycho-logue, c’est qu’ils sont fous. Pourtant, ce n’est pas du tout la réalité. Un psychologue ne soigne pas que la folie, il traite aussi les difficultés du quotidien. En gendarme-rie, les psychologues ont la fonction d’accompagner le gendarme dans sa mission. Accompagner, c’est aider à mettre des mots sur des souffrances et des difficultés. Je suis là pour aider à gérer des situations ponctuelles graves mais aussi pour gérer les demandes de personnes rencontrant des difficultés personnelles ou profession-nelles.

Quelles sont les différences entre vous et un psychologue classique ?Il existe une différence essen-tielle. Je suis dans l’organi-gramme militaire. Moi, j’ai été recrutée car j’étais psycho-logue, pas parce que j’étais militaire. On m’a juste donné

La lieutenante Sophie Muet est la psychologue de la Région de gendarmerie NPDC depuis 2011.

Avec la Lieutenante Sophie Muet, les gendarmes peuvent mettre des mots

sur les maux

F.S.

Page 21: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,

L’ESSOR DE LA GENDARMERIE NATIONALE 21www.lessor.org

Région NoRd-Pas-de-Calais-PiCaRdie ›› Janvier-Février-Mars 2016. Supplément au n°491

Nord-Pas-de-Calais-Picardie

un statut militaire dans ma fonction. J’ai été recrutée sur titre et je suis commissionnée. La confusion est dans l’image car je suis militaire et je suis considérée comme une gen-darme. Or, je suis avant tout psychologue. Lors de mon arrivée en 2011, j’ai rencontré la psychologue de la Police. Elle était en place depuis 17 ans. Elle m’a alors dit que je devais attendre cinq ou six ans pour me faire connaître. C’est une nouvelle fonction, les personnes doivent s’habi-tuer à travailler avec moi.

Après quatre années de ser-vice, sentez-vous que votre poste répondait à un besoin ?C’est très simple, en 2014, mon bilan d’activité repré-sentait plus de 900 heures cli-niques. Je suis arrivée à une limite. Je travaille à recruter et j’espère qu’on sera trois, d’ici deux ans, avec la psy-chologue de Picardie qui est déjà en place. Chaque région de gendarmerie a au moins un psychologue. On a de plus en plus de sollicitations. Le traitement pose néanmoins problème car on ne peut pas être présent à « l’instant t » et il y a des délais. Je suis sur un rendez-vous toutes les trois semaines au niveau des suivis. Cela montre bien l’intérêt d’ouvrir un troisième poste sur la région. Il y a des demandes, mais il faut pou-voir y répondre.

Un cadre confidentielComment un gendarme, dans le besoin, peut-il vous contacter sans que sa hié-rarchie soit au courant ?Je travaille en civil. J’ai plu-sieurs permanences pour

recevoir les personnes dans la région. Parfois, j’interviens sur le signalement du comman-dant mais je travaille aussi sur demande de la personne. Mes coordonnées sont sur intranet. D’autre part, je vois certains militaires exclusivement sur leurs temps de repos ou sur leurs permissions. D’autres me consultent aussi unique-ment par mail car ils n’ont pas encore passé le cap de me voir en face-à-face. L’important est d’offrir un espace d’écoute à une demande.

La demande peut aussi venir de la hiérarchie…Si un gendarme passe un mauvais moment, sa hié-rarchie et le médecin peuvent le signaler. Je peux recevoir en entretien individuel ou orienter le patient vers un psychologue extérieur si le poids de l’institution est trop lourd. Je ne force personne à venir. Il faut l’adhésion totale du gendarme. Je n’arrive pas en disant « je suis psy, on m’a dit que vous allez mal ». Car, alors, je me heurte à un mur.

Ce qui se dit entre vous et un gendarme ne sort pas de votre bureau ?Le cadre est très clair. Dans les entretiens, je reçois avant tout une personne, un être humain, et je dis « Monsieur

ou madame ». Il y a aussi de la confidentialité et du res-pect. Mon rôle est d’accom-pagner la personne, de l’ai-der. Si la personne va bien, elle se portera bien dans son travail. Si quelque chose doit sortir, c’est toujours en accord avec le patient. Dans mon bureau, l’humain prime et tout peut se dire. L’im-portant est que dès la fin de l’entretien, le patient puisse reprendre sa posture de gen-darme. Mon rôle est d’ac-compagner, de permettre au gendarme de vider son sac, de faire baisser la pression.

L’importance du débriefingExiste-t-il des cas où vous ne pouvez pas faire autrement ?Il m’est déjà arrivé de ne pas laisser repartir quelqu’un avec son arme à la ceinture car il avait clairement des pulsions suicidaires. L’in-verse aurait été de la non-as-sistance à personne en dan-ger. Dans ce cas, je fais un signalement au niveau du médecin, et j’explique, par exemple, à son commande-ment que cette personne ne doit pas avoir accès à l’ar-moire forte. Ce n’est que du bon sens. Mais je précise que tout cela se fait en accord avec le patient. Dans son désespoir, il le comprend.

Après une opération très difficile, comment êtes-vous sollicitée pour aider les gen-darmes…J’essaie de mettre en place la fiche Cocrim qui permet de signaler si une brigade est intervenue sur une situation troublante ou grave. Dans le Pas-de-Calais, cette fiche est en accès libre, ce qui permet

à un militaire de me solliciter directement s’il est interve-nu sur une situation difficile. En fonction, je vois si je dois intervenir sur un débriefing ou recevoir les militaires. Le débriefing est un cadre de travail où on s’autorise à dire

les choses. C’est une manière de dire aux militaires « c’est logique ce que vous ressentez avec ce que vous venez de vivre ». Pour eux, c’est une manière d’accepter la situa-tion. Dans sa mission, un bon militaire se doit de gérer la technicité et l’émotionnel. Il faut un équilibre entre les deux. Mais si l’émotion est trop forte et prend le dessus sur la technicité, les symp-tômes surgissent. Un militaire est à la base un bon techni-cien. C’est l’après qui est déli-cat, quand le stress retombe. C’est à ce moment que notre intervention est importante. Il y a aussi beaucoup de culpabilité. C’est d’une part, normal. Si à l’issue d’une patrouille, un gendarme est agressé, son collègue peut se dire « pourquoi lui et pas moi ». C’est important d’avoir un temps de discussion pour réguler les émotions et leur permettre de repartir en opé-ration. n F.S.

Dans mon bureau, l’humain prime et tout peut se dire. L’important est que dès la fin de l’entretien,

le patient puisse reprendre sa posture

de gendarme.

Un bon militaire se doit de gérer la technicité et l’émo-tionnel. Il faut un équilibre entre les

deux. Mais si l’émo-tion est trop forte et prend le dessus sur

la technicité, les symptômes

surgissent.

Page 22: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,

Les représentants de l’UNPRGUNION NATIONALE DES PERSONNELS EN RETRAITE DE LA GENDARMERIE

UNPRGdepuis 1946

Plus de 30 000 adhérents nous font confiance pour assurer la défense de leurs intérêts… de vos intérêts !

REJOIGNEZ-NOUSRenseignements :127, rue du Fg-St-Denis - 75010 PARISTél. 01 40 34 43 74 - Fax 01 42 09 78 [email protected]

NORD FLANDRES Noël Verbrugghe5, rue des Noisetiers – 59190 HazebrouckTél. 03 28 40 21 98 [email protected]

NORD LILLE-ROUBAIX-TOURCOINGGuy Ducloy44, rue de Cassel – 59155 Faches-ThumesnilTél. 03 20 52 39 18 [email protected]

NORD VALENCIENNESHenri Desfosses2, rue de la Haynette – 59163 Condé-sur-EscautTél. 03 27 25 12 26 [email protected]

PAS-DE-CALAIS BOULOGNEChristian Legrand73, rue Georges Clémenceau – 62480 Le Portel-PlageTél. 03 21 31 25 95 [email protected]

PAS-DE-CALAIS MONTREUILDominique Lamouret67, chemin des Plantis – 62180 VertonTél. 03 21 89 17 71 [email protected]

PAS-DE-CALAIS SAINT-OMERJean Bourel175 rue de Blessy – 62120 Aire-sur-La-LysTél. 03 21 12 14 51 [email protected]

PAS-DE-CALAIS SUDPaul Loeuillet5 bis, route d’Allouagne – 62260 Cauchy à La TourTél. 03 21 01 21 98 [email protected]

Page 23: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,

L’édition régionale Nord-Pas-de-Calais-Picardie de « L’Essor de la Gendarmerie » est disponible en version numérique sur notre site :

<www.lessor.org>Le journal imprimé est envoyé ou acheminé vers toutes les unités de la Gendarmerie de la région, à un nombre d’exemplaires en principe égal aux effectifs. Merci de nous signaler les unités qui n’auraient pas été servies, et prendre la peine, svp, de nous indiquer le nombre d’exemplaires que vous souhaitez recevoir en nous adressant un mail à l’adresse suivante :

<[email protected]>Nos annonceurs reçoivent et peuvent distribuer ce journal.Sa version papier sera également envoyée gracieusement à tous les abonnés de l’édition nationale qui le souhaitent et qui le demandent.

Page 24: Un jumelage franco-belge Bande dessinée exclusive pages …lessor.org/wp-content/uploads/2016/09/NPCP-n1-bassedef.pdf · contre les dangers d’internet. 10 La région Nord-Pas-de-Calais,