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un monde d’avance LA GAUCHE DÉCOMPLEXÉE DANS LES BOUCHES-DU-RHÔNE N°9 NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2009 Un an après l’éclatement de la crise financière, rien n’a changé. La réforme promise du capitalisme fi- nancier est introuvable. Aucune règle internationale stricte n’a été adoptée, alors même que la réorienta- tion du système économique ne peut être décidée qu’à ce niveau là. Sur le plan européen et national, la transformation urgente et radicale des moyens de produire et de redistribuer les richesses est refusée en bloc par la droite au pouvoir. Pourtant, c’est la seule réforme juste socialement et efficace économi- quement qui nous permettrait de sortir par le haut de la crise. Dans ce contexte inédit et grave, les Régions de gauche ont un rôle politique et social à tenir: celui d’être un rempart à la crise et au système néolibéral. Pourquoi? D’abord parce que les Régions sont au- jourd’hui l’un des rares contre-pouvoirs à ne pas avoir encore été mis au pas par le gouvernement. Ensuite, parce qu’elles sont légitimes pour agir dans des domaines importants qui leur sont propres: éco- nomie, formation professionnelle et aménagement du territoire. Comment? En sortant d’une logique de continuité de gestion. En mettant en place, rapidement, une coor- dination entre Régions de gauche de manière à ren- dre efficace l’application de mesures économiques et sociales fortes (telle que la conditionnalité des aides économiques) et, par la même, empêcher toute concurrence vaine entre elles. En participant, au plan local, à la construction de la maison commune de la gauche avec tous nos partenaires, sans exclu- sive. Ce qui, naturellement, implique l’engagement de ne pas conclure d’accord avec le MoDem, ni au premier ni au second tour. Partant de là, l’ensemble des militants d’Un Monde d’Avance sont en ordre de marche, dans chaque com- mune du département, pour faire gagner le 21 Mars prochain la liste conduite par notre camarade Michel Vauzelle. ÉDITO Un monde d’avance pour notre région QUI SOMMES NOUS? «Un Monde d'Avance» rassemble des camarades so- cialistes qui militent aux côtés de Benoit Hamon. Notre courant se caractérise par sa volonté d’ancrage à gauche et de renouvellement du Parti Socialiste. An- crage à gauche car, à l’heure où la crise financière met à jour les ravages du capitalisme financier, nous consi- dérons que c’est la gauche qui incarne la modernité, loin du diktat libéral du «toujours moins d’État». Ainsi, nous proposons des solutions nouvelles permettant de réarmer la puissance publique, s’articulant autour de trois piliers: • La nécessité de poser des restrictions au libre échange au niveau européen pour lutter contre le dumping social et fiscal et les délocalisations; • La défense et l’extension des services publics; • La redistribution des richesses du capital vers le tra- vail pour garantir que les nouvelles richesses pro- duites profitent aux salariés et pas aux actionnaires. Nous voulons renouveler le Parti Socialiste pour en finir avec la notabilisation et renouer avec les classes populaires. Nous proposons par exemple de créer un grand parti de gauche regroupant l’ensemble de la gauche de gouvernement, ou encore de limiter le cumul des mandats afin d’être à l’image de la société française. actualités Copenhague: il est temps d’agir ....................................... 2 Alliances: mode(m) d’emploi? .......................................... 2 L’identité nationale... mais pas pour tous ..................... 3 Pour un vrai service public des transports ................. 4 Le néolibéralisne n’est pas (encore) mort ................... 4 Refusons l’asphyxie de nos collectivités ....................... 5 dossier Collectivités: un ‘millefeuille’ français? ......................... 6 culture Cinéma: À l’origine ................................................................. 8

Un Monde d'Avance 13 - Numéro 9 - Novembre-Décembre 2009

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Le numéro 9 du journal des militants de la Motion C dans les Bouches-du-Rhône

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un monded’avance

LA GAUCHE DÉCOMPLEXÉEDANS LES BOUCHES-DU-RHÔNEN°9 NOVEMBRE/DÉCEMBRE 2009

Un an après l’éclatement de la crise financière, rienn’a changé. La réforme promise du capitalisme fi-nancier est introuvable. Aucune règle internationalestricte n’a été adoptée, alors même que la réorienta-tion du système économique ne peut être décidéequ’à ce niveau là. Sur le plan européen et national, latransformation urgente et radicale des moyens deproduire et de redistribuer les richesses est refuséeen bloc par la droite au pouvoir. Pourtant, c’est laseule réforme juste socialement et efficace économi-quement qui nous permettrait de sortir par le hautde la crise. Dans ce contexte inédit et grave, les Régions degauche ont un rôle politique et social à tenir: celuid’être un rempart à la crise et au système néolibéral. Pourquoi? D’abord parce que les Régions sont au-jourd’hui l’un des rares contre-pouvoirs à ne pasavoir encore été mis au pas par le gouvernement.Ensuite, parce qu’elles sont légitimes pour agir dansdes domaines importants qui leur sont propres: éco-nomie, formation professionnelle et aménagementdu territoire. Comment? En sortant d’une logique de continuité degestion. En mettant en place, rapidement, une coor-dination entre Régions de gauche de manière à ren-dre efficace l’application de mesures économiques etsociales fortes (telle que la conditionnalité des aideséconomiques) et, par la même, empêcher touteconcurrence vaine entre elles. En participant, auplan local, à la construction de la maison communede la gauche avec tous nos partenaires, sans exclu-sive. Ce qui, naturellement, implique l’engagementde ne pas conclure d’accord avec le MoDem, ni aupremier ni au second tour.

Partant de là, l’ensemble des militants d’Un Monded’Avance sont en ordre de marche, dans chaque com-mune du département, pour faire gagner le 21 Marsprochain la liste conduite par notre camarade MichelVauzelle.

ÉDITO

Un monde d’avancepour notre région

QUI SOMMES NOUS?«Un Monde d'Avance» rassemble des camarades so-cialistes qui militent aux côtés de Benoit Hamon.Notre courant se caractérise par sa volonté d’ancrageà gauche et de renouvellement du Parti Socialiste. An-crage à gauche car, à l’heure où la crise financière metà jour les ravages du capitalisme financier, nous consi-dérons que c’est la gauche qui incarne la modernité,loin du diktat libéral du «toujours moins d’État». Ainsi,nous proposons des solutions nouvelles permettantde réarmer la puissance publique, s’articulant autourde trois piliers:• La nécessité de poser des restrictions au libreéchange au niveau européen pour lutter contre ledumping social et fiscal et les délocalisations;• La défense et l’extension des services publics;• La redistribution des richesses du capital vers le tra-vail pour garantir que les nouvelles richesses pro-duites profitent aux salariés et pas aux actionnaires.Nous voulons renouveler le Parti Socialiste pour enfinir avec la notabilisation et renouer avec les classespopulaires. Nous proposons par exemple de créer ungrand parti de gauche regroupant l’ensemble de lagauche de gouvernement, ou encore de limiter lecumul des mandats afin d’être à l’image de la sociétéfrançaise.

actualitésCopenhague: il est temps d’agir ....................................... 2Alliances: mode(m) d’emploi? .......................................... 2L’identité nationale... mais pas pour tous ..................... 3Pour un vrai service public des transports ................. 4Le néolibéralisne n’est pas (encore) mort ................... 4Refusons l’asphyxie de nos collectivités ....................... 5

dossierCollectivités: un ‘millefeuille’ français? ......................... 6

cultureCinéma: À l’origine ................................................................. 8

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Copen

hague 2

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actualités2

Le PS s’engagepour Copenhague

Manifestation pour un traitécontraignant, juste et efficaceDans le cadre des mobilisations mon-diales autour du Sommet de Copen-hague, le collectif ‘UrgenceClimatique, Justice Sociale’ lance unappel à manifester pour réclamer untraité de Copenhague à la hauteurdes enjeux. Deux manifestations sontprévues à Marseille: le 7 Décembre à17h30 en haut des escaliers de laGare Saint-Charles, à l’occasion del’ouverture du sommet, et le Samedi12 Décembre à 14h à la Porte d’Aix.urgence-climat-13.over-blog.org

Sommet de Copenhague: il esttemps d’agirENVIRONNEMENT Alors que le Sommet de Copenhague approche, les Socialistesse doivent de se saisir du problème pour imposer de réelles solutionsDu 9 au 18 Décembre prochain, se tiendra le sommet international de Copen-hague sur l'urgence climatique: L'occasion pour les grands de ce monde de fairele bilan des objectifs atteints (ou non atteints) du protocole de Kyoto, et de sefixer de nouveaux objectifs chiffrés de réduction des émissions de gaz à effet deserre. Car en effet, les grands pays industrialisés (dits de l'annexe 1) sont trèsloin d'avoir tenu leurs engagements de Kyoto, en ne réduisant leurs émissionsque de 2,8%, la moitié des 5,2% annoncés en 1997.Les débats s'annoncent donc houleux! D'autant plus que les États-Unis et laChine, qui produisent à eux seuls 40% des gaz à effet de serre au niveau mondial(et qui n'ont jamais ratifié le protocole de Kyoto), restent réticents à l'idée de sefixer des objectifs chiffrés et ambitieux de réduction des émissions.Il appartient donc à l'Union Européenne d'impulser une dynamique ambitieusepour que ce sommet soit un succès. Mais soyons vigilants! Il y a un risque important de voir émerger de « faussessolutions » comme les biocarburants, qui sont déjà responsables de l'aggravationde la crise alimentaire par l'exploitation intensive des cultures initialement vi-vrières; ou le nucléaire, qui laisse aujourd'hui encore une empreinte écologiqueimportante avec des déchets que l'on ne peut pas recycler et que l'on peine àstocker.Il nous appartient donc, ànous socialistes, de rappe-ler qu'il n'existe aujourd'huiqu'une seule solution pourréduire les émissions de gazà effet de serre: il faut chan-ger les comportements, no-tamment en réformant lesmodes de production et deconsommation.

Alliances: mode(m) d’emploi?ÉLECTIONS À l’approche des élections, certains ressortent les vieilles lunes de l’alliance au centre... Pourtant, l’expérience prouveque c’est l’alliance à gauche qui permettra la victoire.Pour certains socialistes, la stratégie électorale de NicolasSarkozy est un exemple à suivre: n’a-t-il pas gagné en 2007en rassemblant la droite et en siphonnant l’électorat deJean-Marie Le Pen? Nous pourrions faire la même choseavec les électeurs centristes...Pourtant un programme de gauche, dont chaque proposi-tion est inspirée par les valeurs sur lesquelles se rejoignentune grande majorité de Français, est le meilleur moyend’attirer les électeurs républicains qui ont autrefois votéMoDem. Il en est ainsi de: l’égalité, la solidarité, la justice,la laïcité, la protection sociale, les services publics, un Étatdécentralisateur et régulateur, avec les valeurs de l’écologieirriguant le tout. Martine Aubry répondait fort à propos àMarielle De Sarnez sur le plateau télé d’Arlette Chabot: « Cene sont pas les alliances qui font les idées, ce sont les idéesqui font les alliances ».

Le Bureau National du Parti Socia-liste s’est réuni le 1er Décembre et aadopté un communiqué sur le som-met de Copenhague: «à l’issue de ces12 jours de négociations... on saura sil’année 2009 restera seulement dansles annales de notre histoire commel’année de la grande crise financièremondiale, ou aussi comme l’année oùles hommes ont su, ensemble, adopterla ‘bonne trajectoire’ pour l’huma-nité.» Par ailleurs, les Socialistes s’as-socient à l’appel de ‘L’UltimatumClimatique’ et invitent à signer la pé-titions sur www.copenhague-

2009.com

Bon à savoir...

Pour les municipales de 2008,

le MoDem a signé des accords

avec des maires PS sortants...

mais tous les maires sortants du

MoDem se sont présentés avec

le soutien de l’UMP.

Aux cantonales de 2008, l’UMP

a perdu 157 élus, le PS en a

gagné 139 et le MoDem a perdu

25% de ses élus!

Les valeurs de gaucheSondage Viavoice (Oct. 09)parmi les personnes se déclarantà gauche:Ce qui devrait être prioritairedans une société:- l’égalité entre les gens- la solidarité- l’écologie- la réduction des inégalités- le respect des gens entre eux

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3actualitésL’identité nationale... mais pas pour tousIDENTITÉ NATIONALE Éric Besson et Nicolas Sarkozy proposent aux Français de débattre de ‘Qu’est ce qu’être Français?’ Maisloin des valeurs de la République, ce débat est un pretexte utilisé par la droite pour stigmatiser les étrangers et les immigrés. AuxSocialistes de défendre nos valeurs: Liberté, Égalité, Fraternité.

Le quotidien Le Parisien a publié un sondage réalisé les 28et 29 Octobre. Selon ce sondage, 60% des Français pensentque « C’est une bonne chose » que l’identité nationale de-vienne un thème de débat dans la société française et uneforte majorité se retrouvent derrière le drapeau (50%), lalaïcité (61%), les services public (60%).Cependant, c’est sur un autre chiffre qu’il faut s’arrêter: 64%des Français estiment que l’objectif principal du gouverne-ment correspond avant tout à une volonté politique de mo-biliser les électeurs de droite en vue des élections régionales.Les Français ne sont donc pas dupes.

Questionnons nous: Qu’est ce que l’identité? Qu’est ce que laNation?L’identité de quelqu’un, c’est la mise en évidence des carac-téristiques qui permettent à ce quelqu’un de se reconnaîtreet d’être reconnu dans un ensemble. L’identité, c’est une don-née concrète qui permet la distinction, et elle est de toutefaçon multiple.La Nation quant à elle, c’est une idée abstraite. L’idée de Na-tion est née dans notre pays avec la Révolution française.Cette idée devait remplacer dans l’imaginaire des Françaisla précédente référence symbolique, à savoir le Roi deFrance, le droit divin, l’église catholique.

Notre histoire n’a eu de cesse de s’enrichir au fil du tempspar l’apport de nombreuses influences, et c'est plus particu-lièrement le volontarisme politique de la Troisième Répu-blique qui réussit à forger un corps social, à renforcer cettenotion de Nation une et indivisible, et à la doter d'un ensem-ble de valeurs à vocation universelle via l’instruction pu-blique , gratuite et obligatoire pour tous, le service militaire,une administration forte et protectrice. Le caractère idéolo-gique et universel de cette incarnation permettra ainsi defaire adhérer a cette notion d'identité nationale, à l’intérieurdu territoire, les populations immigrées, et à l’extérieur duterritoire les populations autochtones des colonies.

C’est donc bien au nom et autour de concepts et de valeurs,ceux de la République, que devront et pourront se rassem-bler les Français dans toute leur diversité.

La droite a depuis toujours une autre vision, et la créationd’un ministère « de l’Immigration, de l’Intégration et del’Identité Nationale » a annoncé tout de suite la couleur: loinde rassembler, il s’agit alors de stigmatiser, de rendre res-ponsable ou d’exclure de la communauté nationale telle outelle catégorie de la population.Le 2 Novembre 2009, Éric Besson a envoyé un courrier àtous les préfets de France: il s’agit d’organiser un granddébat sur l’identité nationale tendant à faire s’exprimer lesFrançais sur le thème. Un guide pour la conduite des réu-

nions est joint à son courrier, on y trouve les nombreusesquestions qui doivent être abordées en réunion publique ousur le site internet créé à cet effet.

Dès la seconde page les termes de ‘ressortissants étrangers’,‘communautés’, ‘ethnie’, ‘racial’, ‘religieux’ sont abondam-ment utilisés. La messe est dite.

On y retrouve dans ce débat orchestré par la droite le procèsd'intention, fait par certains depuis quelques années, aux im-migrés, à leur descendance ou a l'Islam, présentés comme‘inassimilables par nature’ à la République et donc potentiel-lement dangereux pour l'identité nationale.

Boycotter ce débat instrumentalisé par l’actuel gouverne-ment est la conduite à suivre de toute évidence. Mais aux So-cialistes d’apporter d’autres réponses que celles qui seront,à la veille des élections régionales, prônées par la droite.

Poser a nouveau aujourd'hui la question de l'identité natio-nale, ne signifie donc pas que cette identité est menacée danssa nature ou sa raison d'être. Les Français restent fondamen-talement attachés à la devise républicaine, et celle-ci ex-plique en grande partie l'attrait de notre pays pour tous lesimmigrés.

C'est en revanche la traduction politique de ces valeurs quin'est plus suffisamment opérante et perceptible par la popu-lation dans une France qui a changé. À nous d’y répondre!Pour être opérantes, ces valeurs de liberté, fraternité, égalité,-- et j’ajouterai laïcité et solidarité -- se doivent d’être effec-tives… bref citoyenneté.

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actualités4

Pour un vrai service public des transports dansles Bouches-du-RhôneTRANSPORTS Alors que les Français ressentent de plein fouet les effets de la crise, les élections régionales doivent être pour lagauche de proposer un véritable service public des transports étendu et accessible à tous.

Au quotidien,pour se rendresur son lieu detravail, dans lecadre de trans-ports sco-laires… lest r a n s p o r t ssont indispen-sables. Lestransports oc-cupent égale-ment une partde plus en plus

importante du budget des ménages. La défense d’un servicepublic des transports accessible à tous est, plus que jamais,un impératif. Pourtant, au niveau local, certaines collectivitésse dispensent bien évidemment de mettre en œuvre une po-litique des transports répondant aux besoins de la popula-tion, et s’octroient même la possibilité d’augmenter leurstarifs, malgré la crise qui touche directement le pouvoird’achat, comme par exemple avec la hausse récente desabonnements dans les transports marseillais.

Des mesures s’imposent donc. Ainsi, certaines municipalitésont opté pour la gratuité des transports pour tous ; c’est no-tamment le cas d’Aubagne. La Région PACA a elle aussi saisil’urgence et a montré l’exemple par la mise en place d’un

demi-tarif accessible aux jeunes de moins de 26 ans, aux chô-meurs et aux RMIstes sur tous les transports régionaux. Tou-tefois cet exemple n’est malheureusement pas suivi par tous:le Conseil Général des Bouches-du-Rhône n’a toujours pasétendu ce système aux transports départementaux.

Par ailleurs, s’il est nécessaire d’exiger une réduction etmême la gratuité des transports, il est tout aussi indispen-sable de demander le développement des réseaux d’ores etdéjà existants. Trop de personnes sont aujourd’hui obligésd’avoir recours à leur véhicule personnel ce qui, au-delà dela problématique écologique, engendre des dépenses consi-dérables. Beaucoup de sites sont inaccessibles parce quel’existence de transports publics fait défaut ou que la fré-quence à laquelle ces sites sont desservis est insuffisante.Bon nombre de quartiers des agglomérations des Bouches-du-Rhône connaissent cette situation ; c’est par exemple lecas des quartiers nord de Marseille ou des transports dépar-tementaux ou interdépartementaux sur des trajets commeAix-en-Provence/Avignon.

La gauche doit se saisir de la question des transports, quiconcerne l’ensemble de la population, et en faire un combatemblématique à l’approche des élections régionales. Cesélections doivent être l’occasion pour le Parti Socialiste d’of-frir, autour de l’enjeu du service public des transports, un vé-ritable référendum à tous les citoyens.

Le néolibéralisme n’est pas (encore) mortÉCONOMIE La crise n’est pas finie mais déjà, la rengaine de la chasse aux déficits est de retour au détriment de l’investissement,de la sécurité sociale et des services publics. Un retour aux politiques libérales s’amorce.Alors que la croissance repart timidement, les citoyens euxcontinuent de subir les effets de la crise. Le chômage, en par-ticulier, continue sa hausse dans la quasi-totalité des pays. Iln'empêche, on assiste depuis quelques semaines à un retourde l'orthodoxie budgétaire. En Europe, où la Commission Eu-ropéenne est chargée d'appliquer le fameux "Pacte de stabi-lité", des procédures disciplinaires pour déficit excessif sontengagés contre vingt des vingt-sept pays de l'Union. Ailleursdans le monde, en particulier dans les pays en développe-ment, le Fond Monétaire International (FMI), pourtant dirigépar un socialiste français, rappelle que les déficits publicsdoivent être résorbés le plus rapidement possible.On aurait pu penser que la crise apporterait un semblant debon sens aux tenants de l'idéologie néolibérale, on s'aperçoitaujourd'hui qu'il n'en est rien. C'est d'autant plus surprenantque l'on sait que ce sont justement les dépenses engagées

par les gouvernements qui ont permis d'atténuer la crisepour les citoyens. C'est particulièrement vrai en France, oùce sont les dépenses publiques dans l'économie et les assu-rances sociales qui ont évité que le pays ne plonge dans unerécession plus grave encore, alors que le plan de relance dugouvernement était, et demeure, largement insuffisant. Dansles pays en développement, la problématique est encore plusgrave car ce sont souvent les "ajustements structurels" im-posés par le FMI qui ont retiré aux populations de ces paystous les filets sociaux qui étaient susceptibles de les protégeren temps de crise.Ainsi, alors même que ce sont les politiques néolibérales quinous ont plongé dans cette crise, les libéraux sont bien loind'avoir compris la leçon et continuent d'imposer le dogmedu toujours moins d'État.

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5actualitésRefusons l’asphyxie de nos collectivités territoriales!COLLECTIVITÉS Le projet de loi de finances 2010 propose la suppression de la taxe professionnelle. Une fois de plus, la droitesarkozyste s’attire les foudres des élus locaux qui redoutent l’asphyxie des collectivités locales. Ce projet de réforme, dénoncé parbeaucoup y compris par des membres de la majorité présidentielle, affaiblit les Services Publics, asphyxie les collectivités territorialeset s’oppose fondamentalement à l’esprit de la Constitution française, et aux valeurs de la République

La taxe professionnelle et le processus de décentralisation 

Depuis 1976, la taxe professionnelle est un des principauximpôts locaux et concerne les personnes physiques et mo-rales non salariées. C’est en grande partie sur la taxe profes-sionnelle que repose jusqu’à aujourd’hui ladépartementalisation. La taxe professionnelle permet decorriger les inégalités de fait entre les communes, une partiede la taxe professionnelle des communes étant gérée par lesconseils généraux dans un fond départemental. Dès son application la taxe professionnelle a certes poséquelques problèmes: on constatait des disparités selon lesbranches d’activités et le poids sur les petits contribuablesétait trop lourd. Pour cela, en Janvier 1980, est posé le prin-cipe que la base d’imposition devait être la valeur ajoutéeproduite par l’entreprise. Mais la TP est la ressource la plus importante des collectivi-tés territoriales et constitue donc depuis sa création le soclede l’autonomie fiscale des collectivités territoriales.

Une prévisible asphyxie financière des collectivités territo-riales

L’arrêt de mort de la Taxe professionnelle a pour consé-quence directe la mise sous la tutelle financière de l’État descollectivités territoriales, administrées majoritairement parla gauche.

La situation des collectivités territoriales n’était pourtantdéjà pas facile: baisse des dotations de l’État, transferts decompétence sans compensation, augmentation des dépensessociales versés décidée par l’État et non financée… Par lasuppression de la taxe professionnelle, le gouvernementporte un très mauvais coup aux moyens et aux ressourcesdes collectivités locales. Déjà dénoncé dans le projet de ré-forme des collectivités territoriales, une recentralisation dela République se profile sous couvert d’économies et simpli-fication. Et ce malgré l’inscription de la décentralisation dansl’article 1er de la Constitution! Supprimer l’autonomie fis-cale relative des collectivités territoriales va donc à l’encon-tre de la logique décentralisatrice qui suppose par essenceune diversification des moyens associée à une responsabi-lisation des acteurs en matière financière. Cette suppressionsans compensation menace donc d’asphyxie financière lescollectivités territoriales.

La droite fait une fois de plus l’impasse sur les fondamen-taux de la République décentralisée 

La droite, aujourd’hui, s’entête à bafouer les valeurs de la Ré-publique et continue ainsi de casser les Services Publics quiconstitue le socle de l’identité républicaine de la France. Entant que socialistes, nous réaffirmons au contraire notre at-tachement aux services publics locaux qui fonctionnent d’ail-leurs mieux lorsqu’ils sont gérés par les collectivitésterritoriales que lorsqu’ils sont gérés par l’État. Il va sans dire que les collectivités n’auront plus qu’à se plierau bon vouloir de l’État pour compenser le manque à gagner,elles devront soit augmenter leurs impôts, soit abandonnerdes projets d’investissement, soit plus sûrement faire lesdeux. Quand on sait que les collectivités locales sont majori-tairement gérées par la gauche, on voit bien la logique élec-toraliste dans laquelle s’inscrit le projet de loi de finances2010, bafouant ainsi la solidarité financière qui doit existerentre les territoire. C’est une réforme globale de la fiscalitéque nous réclamons, fondée sur l’autonomie fiscale des col-lectivités territoriales.

conférence-débat

L’HOMOPHOPIE À L’ÉCOLEVendredi 18 Décembre de 18h30 à 21h00

Fédération du Parti Socialiste58 rue Montgrand - Marseille 6e

L’école est la première institution de la République et pourtant sa de-vise fondatrice est loin de faire règle: l’école apparaît comme un lieude souffrance et de déni pour nombre de jeunes homosexuel(le)s.Les insultes homophobes audibles dans la cour d’un collège ou d’unlycée ne contribuent pas à aider des adolescents à vivre leur homo-sexualité lorsqu'ils/elles la découvrent. Et comme le rappelle MichelDorais, professeur en sciences sociales, à l’Université Laval, au Qué-bec : "C'est là que se construit le dégoût de soi-même qui mène à latentation suicidaire".Voulons-nous d’une école qui permette l’épanouissement personnelquelles que soient les différences ?En tant que citoyen(e), nous sommes tou(te)s concerné(e)s par lesquestions de discriminations en raison de l’orientation sexuelle, sur-tout lorsqu’elles frappent les plus fragiles, les plus jeunes.

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dossier6

Nous ne les laisserons pas mangerle ‘millefeuille’ français!

Selon le gouvernement, c’est une réforme qui permettra desimplifier « le millefeuille » que constituent les collectivitésterritoriales et d’engendrer des économies sur le budget del’Etat. En réalité, la République française va voir son systèmeclairement recentralisé, les inégalités entre les territoiresaugmentées et le principe de démocratie locale être remisen cause. Et cela, par simple stratégie électoraliste.Les collectivités territoriales que nous connaissons au-jourd’hui comportent trois niveaux (et non mille): les com-munes, les départements et les régions. Il en est de même enEspagne, en Allemagne, en Belgique et dans beaucoup d’au-tres pays de l’Union Européenne. Si ces trois niveaux existentpresque partout c’est qu’ils remplissent trois rôles spéci-fiques. La commune c’est le local. Le deuxième niveau, le dé-partement, c’est le niveau de la proximité, capable deprendre en compte les spécificités d’un territoire et de lestraduire dans les orientations politiques. Le troisième ni-veau, la région, c’est le niveau pertinent pour le pilotage éco-

nomique et le schémade développement àlong terme.Depuis de nom-breuses années et no-tamment lors desdernières élections, leParti Socialiste et lagauche sont majori-taires dans les collec-tivités territoriales. Or,la recentralisation en-visage le regroupe-ment de certainescollectivités, qui se ferait par décision finale du gouverne-ment et des préfets au détriment des élus territoriaux démo-cratiquement élus.).

UNE RÉFORME À BUT ÉLECTORALISTE

COLLECTIVITÉS Le projet de loi de la réforme des collectivités territoriales commence à peu près ainsi : « Rompant avec sa traditioncentralisatrice, la France a engagé, voilà près de trente ans, une mutation profonde de son mode d'organisation institutionnelle etadministrative […] L’ambition de ce projet [est] d'engager avec résolution un exercice de simplification et de clarification de notrepaysage institutionnel pour ancrer durablement la décentralisation.». C’est encore une fois un exemple flagrant des mensonges deN. Sarkozy, qui recentralise la République! Loin d’engager le troisième volet de la décentralisation, Sarkozy et son équipe reviennentsur des acquis vieux de 40 ans.

Par ailleurs, le projet prévoit de remplacer le conseiller ré-gional et le conseiller général par un “conseiller territorial”qui cumulerait ainsi les deux mandats supprimés. Alors queles compétences de la région et du département diffèrentpour 90 % de leur contenu, les mêmes élus, rendus moinsproches des électeurs, seraient censés gérer les deux collec-tivités! Ce projet fragilisera la région en envoyant siéger auConseil régional les élus cantonaux. Les régions devien-draient ainsi des fédérations de grands cantons, où chaque

élu représentera son territoire, au détriment de leur dyna-mique propre pour un développement économique et unaménagement du territoire cohérent. Il privera égalementles élus départementaux des relations de proximité qui fontla force de ces départements et qui leur permettent de rem-plir leurs compétences sociales au bénéfice des personnesâgées, des handicapés, des familles, ou des personnes en si-tuation de précarité.

L’HEURE DE LA PROXIMITÉ DES ÉLUS LOCAUX LOIN DERRIÈRE NOUS

Mercredi 2 Décembre, Michel Vauzelle a rencontré le Président duConseil Constitutionnel pour attirer l’attention sur l’inconstitutionnalitédu projet de loi de la réforme des collectivités territoriales. Il s’est doncrendu à Paris, entouré de certains candidats sur les listes socialistesaux élections régionales, dont Yannick Ohanessian, responsabled’UMA dans les Bouches-du-Rhône. Le choix de cette date est déjàen lui-même symbolique, puisqu’il s’agit de l’anniversaire du coup d’Étatdu Prince-Président, Louis-Napoléon Bonaparte. De fait, le texte de laréforme constitue une véritable restauration de l’ancien régime dansl’organisation de l’administration territoriale française. Cette réformeest contraire à au moins trois articles de la Constitution, notamment les

articles 1 et 72. En 1851 les Provençaux s’étaient battus contre le coupd’état, en 2009 le Président Vauzelle se bat, avec une délégation, lar-gement composée de jeunes, pour la défense des principes républi-cains. La présence de nombreux camarades d’UMA 13, ainsi que cellede Razzy Hammadi et d’autres encore venus de l’ensemble de la Ré-gion, a contribué à manifester notre attachement aux valeurs de la Ré-publique. Nous avons entonné la Marseillaise en dégustant desmillefeuilles, auxquels on ne saurait retrancher à l’heure actuelle au-cune couche sans porter gravement atteinte aux principes d’égalité etde solidarité qui font l’identité même de la République.

LES CAMARADES D’UN MONDE D’AVANCE AUX CÔTÉS DU PRÉSIDENT VAUZELLEPOUR DÉNONCER LA RÉFORME DES COLLECTIVITÉS

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7dossierLa recentralisation est particulièrement visible dans le projetde suppression de la clause dite de “compétence générale”pour les départements et les régions. Concrètement, cela si-gnifie que ces collectivités ne pourront plus intervenir finan-cièrement dans des domaines généraux et, par exemple, nepourront plus soutenir, même modestement, les associationslocales, sociales, sportives, culturelles… qui, grâce à l’actiond’animateurs bénévoles, se dévouent pour nos concitoyens.L’intégralité de la charge sera reportée sur les communes,qui ne pourront évidemment faire face.De même, la fin des co-financements et l’exigence d’un finan-cement majoritaire de tout projet par la collectivité maîtred’ouvrage entraînera des conséquences très négatives pourles moyennes et petites communes qui ne disposent pas demoyens suffisants pour financer seules leurs réalisations.C’est la solidarité territoriale, notamment en zone rurale, quisera gravement mise en cause.En France, les dépenses des administrations publiques lo-cales représentent 11,3% du PIB contre 12,7% pour lamoyenne européenne selon le rapport 2009 de l’Observa-toire des finances locales. Les collectivités territoriales re-présentent 73% des investissements publics et leur dette esten baisse. Ce qui n’empêche pas Sarkozy d’affirmer que lapart de la dette a considérablement augmenté ces dernièresannées… La dette des collectivités locales représentait 9,3%du PIB en 1995 contre 7,5% en 2008. Avec la droite au pou-voir, la dette de l’Etat est passée de 58% du PIB en 2002 àplus de 77% en 2009. En outre, les élus locaux verront leurs indemnités diminuer.Cette réduction représente 1 pour 1000 du budget de fonc-

tionnement des collectivités concernées et non pas 70 mil-lions d’euros comme le prétend Sarkozy. Par ailleurs, 90%des élus municipaux sont bénévoles. Ainsi, peu d’économiesseront effectivement réalisées. Néanmoins, à défaut de gas-piller de l’argent, les collectivités territoriales n’auront plusles moyens d’effectuer les mêmes prestations de services auxcitoyens. En effet, n’ayant plus assez de ressources elles de-vront soit augmenter les impôts locaux, soit revoir à la baisseles services qu’elles rendent. Ce sont tous les services publicsqu’elles alimentent qui seront amputés d’une partie de leurfinancement. C’est notamment le cas pour les transports. Deplus, pour palier au manque de financement, les collectivitésseront obligées d’augmenter les impôts locaux, ce qui en plusde créer des inégalités entre les territoires, est un poids sup-plémentaire à la charge des ménages. L’Etat fera donc de fai-bles économies que les Français paieront cher. Cette réformeconstitue ainsi une attaque directe aux services publics et auprincipe d’égalité qu’ils défendent. Et, plus globalement, elleest un danger pour les valeurs de notre République car ellemet à mal le système solidaire de nos collectivités.Cerise sur le gâteau, Les nouveaux « conseillers territoriaux» seront élus sur un mode de scrutin unique en France: lescrutin uninominal à un tour pour 80% d’entre eux et à laproportionnelle sur scrutin de liste pour les 20% restant.Comme le dénonce le Conseil d’État lui-même, une liste ayantrecueilli, au niveau régional, moins de votes qu’une autre,pourra recueillir plus de sièges qu’elle. Ce nouveau mode descrutin apparaît peu démocratique et également très éloignédes traditions électorales de notre pays.

LA MISE SOUS TUTELLE DE L’ÉTAT DES COLLECTIVITÉS OU L’ASPHYXIE FINANCIÈRE

En y regardant de plus près, on constate que ce nouveau typed’élection est extrêmement défavorable à la représentativitédes femmes. En effet, au vu des résultats des dernières élec-tions pour lesquelles la parité était obligatoire, environ 87%des conseillers territoriaux élus au scrutin uninominal serontdes hommes et à peine 13% des femmes. Pour les 20% élusau scrutin de liste on obtient 53% d’hommes et 47% defemmes. Au final, il y aura plus de 80% d’hommes conseillersterritoriaux contre moins de 20% de femmes. Sachant qu’au-cune précision n’a été apportée sur la mise en place éventuellede la parité dans ces élections, la place des éluEs semble êtreremise en cause par la réforme. Alors que nos institutions progressent en matière de droit etde représentativité des femmes, certes lentement mais pro-gressent tout de même, ce scrutin met un coup d’arrêt à cetteévolution. Monsieur Sarkozy parvient même à réaliser deséconomies de féminisme.

ET LES FEMMES DANS TOUT ÇA?

Réforme territoriale:

la parité en danger!

Signez la pétition contre la réforme des collectivités territoriales

et la remise en cause de la parité sur

http://egalitee.fr/petition_200911.php

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culture

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Un Monde d’Avance 13

Le journal des militants de lamotion C des Bouches-du-Rhône.Numéro 9

Novembre/Décembre 2009

Ont participé à ce numéro:

Ben, Jean, Julie T., Julie G.,Lucie, Mady, Yannick, Benja-min

Maquette et mise en page:

Benjamin

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CINÉMA À l’Origine, l’excellent film deXavier Giannoli, est encore à l’afficheet mérite qu’on s’y attarde. Un fait di-vers dans le nord de la France a ins-piré ce film ample et romanesque quiest une mise en abîme du capitalismedisséqué à la loupe.

À l’Origine est donc une histoire vraied’un petit escroc qui se fait passerpour un chef de chantier et reprend laconstruction d’un tronçon d’autorouteabandonné.

Son but est, comme dans ses précé-dentes arnaques, de récupérer rapide-ment de l’argent liquide endétournant, soit des outils et engins dechantier, soit le fruit de commissionssur travaux qu’il n’exécutera jamais.

L’arrêt du chantier avait été une catastrophe économique et humaine pour leshabitants de cette région sinistrée.

Le personnage principal de ce thriller social, joué par un François Cluzet magis-tral, voit alors avec stupéfaction toute une population lui accorder une confianceaveugle.

Les images d’engins filmés comme des danseurs improbables, dans la boue, aumilieu de paysages d’hiver pluvieux, sont tout simplement sublimes.

L’humanité du personnage, vécue comme une révélation, balaye alors le film avecune force brutale et salutaire. Emporté par cette vague qu’il ne peut plus maîtri-ser, le personnage met alors toutes ses forces à la réalisation de cette portiond’autoroute. C’est là le plus beau de l’histoire.

On dirait une fable, alors que ce film est tiré de faits bien réels.La spirale de l’arnaque entraine l’usurpateur dans une sorte de rédemption etd’humanisme insoupçonné jusqu’alors par lui même.

A voir donc.

À l’origine, travailler plus, pourdisparaître plus vite