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La piste de l'abécédaire Un parcours géographique à travers l'Antarctique au départ de Union Glacier J57 – Immensité Par Stéphanie et Jérémie « Retour sur l’enveloppe que nous a laissée un couple d’amis avant de partir en novembre dernier. Cette enveloppe contient des mots auxquels nous pouvons penser pendant nos longues heures de ski. Aujourd’hui, nous nous sommes penchés sur le mot « immensité ». 11 heures de ski et 41,1 kms parcourus aujourd’hui, de telle sorte que nous avons effectué près de 1.400 kms depuis le début de l’expédition et il nous reste environ 650 kms à parcourir afin d’atteindre notre objectif. Ces chiffres font état de l’immensité de l’Antarctique – un continent grand comme 20 fois la France, un désert de glace. Plus qu’un désert de glace, nous avons d’ailleurs l’impression de naviguer sur un océan de glace, avec des vagues (nos fameux sastrugis) plus ou moins hautes, et le vent qui nous porte parfois lorsqu’il souffle dans notre dos, ou bien rend plus difficile notre effort lorsqu’il se présente de face. L’immensité de l’Antarctique est d’autant plus perceptible que rien ne vient couper l’horizon. Les nuages semblent alors aller vers l’infini, percés par les rayons du soleil qui atteignent le sol glacé à des dizaines de kilomètres de l’endroit où nous nous trouvons. D’autant plus perceptible également qu’aucune faune ni flore ne s’est installée ici – et on comprend pourquoi ! Le vent parcourt cette immensité, sans obstacle, sans faire de bruit ou si peu – sauf lorsque qu’il vient se heurter à notre tente. Dans cette immensité, il nous faut faire preuve de patience afin, jour après jour, de tracer notre route et de parcourir ainsi chacun des kilomètres qui nous rapproche de notre objectif. »

Un parcours géographique à travers l'Antarctique au départ de … · les situations géographiques (qui peuvent amener à la réalisation de tâches cartographiques ou de schémas

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La piste de l'abécédaire

Un parcours géographique à travers l'Antarctique au départ de Union Glacier

J57 – Immensité Par Stéphanie et Jérémie

« Retour sur l’enveloppe que nous a laissée un couple d’amis avant de partir en novembre dernier. Cette enveloppe contient des mots auxquels nous pouvons penser pendant nos longues heures de ski. Aujourd’hui, nous nous sommes penchés sur le mot « immensité ».

11 heures de ski et 41,1 kms parcourus aujourd’hui, de telle sorte que nous avons effectué près de 1.400 kms depuis le début de l’expédition et il nous reste environ 650 kms à parcourir afin d’atteindre notre objectif.

Ces chiffres font état de l’immensité de l’Antarctique – un continent grand comme 20 fois la France, un désert de glace. Plus qu’un désert de glace, nous avons d’ailleurs l’impression de naviguer sur un océan de glace, avec des vagues (nos fameux sastrugis) plus ou moins hautes, et le vent qui nous porte parfois lorsqu’il souffle dans notre dos, ou bien rend plus difficile notre effort lorsqu’il se présente de face.

L’immensité de l’Antarctique est d’autant plus perceptible que rien ne vient couper l’horizon. Les nuages semblent alors aller vers l’infini, percés par les rayons du soleil qui atteignent le sol glacé à des dizaines de kilomètres de l’endroit où nous nous trouvons. D’autant plus perceptible également qu’aucune faune ni flore ne s’est installée ici – et on comprend pourquoi !

Le vent parcourt cette immensité, sans obstacle, sans faire de bruit ou si peu – sauf lorsque qu’il vient se heurter à notre tente.Dans cette immensité, il nous faut faire preuve de patience afin, jour après jour, de tracer notre route et de parcourir ainsi chacun des kilomètres qui nous rapproche de notre objectif. »

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Dialogue avec la géographieLa science de la description et de l'art du terrain

Ce module a pour but de raconter en un abécédaire tout ce que Stéphanie et Jérémie nous ont appris sur leur traversée du grand continent blanc.Cette longue promenade de 2045 kilomètres est placée sous le signe de la géographie et de la mobilité.Celle du vent, de la glace, des sastrugis, du froid (=mots les plus utilisés dans les carnets d'expédition), des paysages désertiques somptueux...

A ce titre, les quelques lignes du peintre George Catlin dans les années 1830, au moment de son errance au-delà du Missouri pourraient introduire un descriptif de voyage en Antarctique :

« Nulle imagination humaine, même nourrie de toutes sortes de description, ne peut se représenter la beauté et le caractère sauvage des scènes qui se présentent quotidiennement sous nos yeux dans ces contrées romantiques... »

Des constats et le partage d'une aventure

Il y aussi des chiffres, de belles images, des informations pédagogiques et beaucoup de poésie, des schémas et des leçons de chose sans oublier le formidable défi sportif et humain (association Petits Princes).Lire les carnets d'expédition de Stéphanie et Jérémie avec des yeux de petits géographes...

« Un géographe est un savant qui connaît tous les fleuves, les villes, les montagnes et les déserts »Antoine de Saint-Exupéry-Le Petit Prince-1943

Des vagues de glace modelées par le blizzard, la masse blanche du plateau immense où l'horizon semble lui-même se perdre au bout de la piste et qui fait écho au bruit des skis, des étendues de ciel bleu et sa couleur sur la neige, les odeurs et les sons particuliers.Et le froid intense qui permet à la glace de rester en place...

J36- « Aucune odeur-hormis celle que nous produisons.Nous avons remarqué que notre odorat est plus développé depuis que nous sommes en Antarctique.Il n'y aussi presque aucun son.Le vent en particulier est relativement silencieux et ne se laisse entendre que lorsqu'il vient heurter notre tente ou des sastrugis imposants »

C'est la géographie qui donne les paysages et les milieux.

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Au gré des mots et de la description de Stéphanie et Jérémie (la description est aussi un voyage), on découvre la beauté et la fragilité de l'Antarctique.Un parcours sur la glace avec de «vrais morceaux de géographie » et « une aventure humaine authentique ».

Les mots de la géographie de l'expédition Across Antarctica 2014

Socle commun des connaissances et des compétencesMaîtrise de la langueCulture géographique, scientifique et technologiqueThématiques du programme de géographie de 6ème et lien avec l'expédition polaire

Donner du sens à la lecture et à l'interprétation des carnets d'expédition de Stéphanie et Jérémie et des faits et documents utilisés en classe dans l'analyse géographique.

Les mots permettent de mieux décrire les paysages et d'interroger (=comprendre et expliquer) les aspects des entrées clés des études de cas.La seule exploitation des données des carnets de bord ne peut cependant suffire à répondre à la globalité de certaines études traitées dans certains modules et correspondant à certains points du programme.Certaines notes du journal sont trop brèves.

Nous avons donc fait appel à d'autres ressources documentaires, soit pour compléter rapidement un point de vue lors de l'analyse d'un document soit pour étayer les propos de Stéphanie et de Jérémie (mais trop alourdir le travail d'exploitation des informations contenues dans les carnets de bord).

Les 74 mots de l'abécédaire sont ceux qui résument le mieux l'esprit de leur aventure (=74 étapes).Ils sont à chaque fois contextualisés (=situation géographique) et adaptés aux capacités de compréhension et d'expression des élèves.Ils sont complémentaires de tous les supports d'étude utilisés dans les différents modules (1-2-3-4 et 6)Ils ont été complétés durant la progression du parcours et des analyses thématiques.

Les choix ont été faits à partir de l'utilisation des notions lors de l'exploitation des documents des carnets de bord (réponses de Stéphanie et de Jérémie aux questions des élèves) et des apports d'informations effectués en classe (= difficultés de lecture et corrections possibles, connaissance des notions clés de géographie à maîtriser en 6ème et au collège+aventure et authenticité).

Les élèves ont cherché à mettre en perspective les aspects géographiques de la traversée pour mieux en restituer la pertinence et mieux saisir les contraintes extrêmes de la vie en Antarctique.(ils doivent être capable de travailler sur un document en relation avec un thème du programme et de l'expédition, d'en dégager le sens et éventuellement d'apporter des informations complémentaires issues de la recherche personnelle=récit de l'aventure +argumentation personnelle).

De rendre compte du problème qu'il illustre (ex : un milieu rude pour l'installation des hommes, des conditions d'accessibilité et de déplacement difficiles........).

La maîtrise du vocabulaire doit permettre de vérifier certaines connaissances sur les notions, les acteurs et les situations géographiques (qui peuvent amener à la réalisation de tâches cartographiques ou de schémas simples).Ceux-ci ont servi de support à un travail interdisciplinaire en lien avec les programmes de géographie, d'éducation civique, de SVT, d'éducation artistique et d'EPS.

L'expérience personnelle et les témoignages de Stéphanie et de Jérémie dans la diversité de leurs approches et leur « relation affective » au terrain font aussi la force de ce document.

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Question à Stéphanie et à Jérémie

@J 72- Quels sont les 10 mots que vous pouvez associer aux paysages de l’Antarctique ?

BlancVentFroidSastrugisGlaceImmensitéHorizonLumièreCrevassesInfini

En mots et en images

Accessibilité : c'est la possibilité d'accéder ou d'arriver à une destination.

Se rendre en Antarctique

L'Antarctique est un continent difficilement accessible à cause des aléas climatiques et des conditions d'atterrissage sur la glace. Son accès reste donc limité et se fait uniquement par l'Australie, la Nouvelle-Zélande ou l'Amérique du Sud (Argentine et Chili par Ushuaïa et Punta Arenas) au cours de l'été austral, de novembre à mars.

Punta Arenas est la base de départ de Stéphanie et de Jérémie à 990 kilomètres au nord-ouest de la péninsule antarctique (cf module 1) .C'est une ville portuaire de 123 000 habitants (= la plus peuplée de la Patagonie) qui se trouve sur le territoire antarctique chilien, au bord du détroit de Magellan et dans la péninsule de Brunswick.

Punta Arenas est la porte d'entrée de l'Antarctique (latitude : 53°9'S-longitude 70°55'O).

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J20

« Notre expédition étant l’expédition la plus longue cette année sur le continent Antarctique, il est prévu que nous embarquions en priorité sur le premier vol en partance pour l’Antarctique dès notre arrivée sur le sol Chilien, donc potentiellement sur un vol destiné au transport d’équipements pour les stations scientifiques.

Nous arriverons sur une base temporaire – Union Glacier – installée fin octobre et opérationnelle jusqu’à la fin du mois de janvier.

Nous serons ensuite déposés par avion (Twin Otter) sur notre point de départ – idéalement quelques heures après notre arrivée à Union Glacier.

Ce sera alors le Jour J pour nous, celui du début de l’expédition ACROSS ANTARCTICA 2014 ! »

J6-« Départ depuis l’aéroport de Lyon donc, avec une escale à Sao Paolo, puis à Santiago, avant d’arriver à Punta Arenas – au Chili. »

J-4 - « Lorsque nous sommes arrivés à Punta Arenas le week-end dernier, il nous a été indiqué qu’un vol était programmé ce mercredi, reporté à jeudi, puis à vendredi…De fait, l’avion qui effectue les rotations en Antarctique durant la saison (Ilyushin il-76) devait effectuer un premier vol pour l’Antarctique le 27 octobre mais il a été repoussé à cause des conditions météo, et le staff de la société de logistique Antarctic Logistics Expeditions attend donc, comme nous, à Punta Arenas. »

J1- « Nous voilà prêts – ceci étant, nous ne sommes pas encore sûrs de pouvoir être déposés demain sur notre point de départ car le vent qui a commencé à souffler fort aujourd’hui ne permettra peut-être pas au Twin-Otter d’atterrir sur notre point de dépose.

D’ailleurs, le premier vol de « passagers » de Punta Arenas vers l’Antarctique qui était programmé aujourd’hui et que nous devions prendre initialement n’a pas eu lieu. Heureusement que nous avons pu prendre le vol Cargo d’hier ! ».

Localisation des bases et problèmes d'accessibilité

L'accès aux bases scientifiques est également très réduite : deux seules vraies routes sont en service en Antarctique.

• Route n°1 : elle relie la base américaine de Mc Murdo à celle de Scott, base originaire de Nouvelle-Zélande, sa distance est d'environ 3 km.

• Autoroute du Pôle Sud : elle relie sur une distance de 1600 km les deux stations américaines de Mc Murdo et Amundsen Scott. Elle n'est utilisée que durant la saison estivale locale.

• Les bases sont situées essentiellement sur le littoral mais il existe quelques bases à l'intérieur du continent créées par la volonté scientifique d'être au plus près des conditions climatiques les plus extrêmes (-89°C!).Ces bases posent le problème de l'accessibilité et du .....ravitaillement qui nécessite la présence de pistes d'atterrissage.

• Entre la base Dumont d'Urville et Concordia, les 1100 kilomètres s'effectuent en 20-27 jours en tracteurs et en traîneaux.....

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Il existe aussi des bases sur la péninsule Palmer et au Shetland du sud, où il n'y a pas de piste d'atterrissage car elles ne sont accessibles que l'été par bateau.L'Antarctique est également difficilement accessible en raison de la configuration du continent, entièrement recouvert par la glace (=inlandsis) et très élevé avec une altitude moyenne de 2500 mètres, ce qui ajoute aux conditions climatiques.

Pour étudier les conditions (et les problèmes) d'accessibilité, les élèves utilisent des cartes renseignées sur les liaisons entre les villes du sud du Chili et de l'Argentine et le continent antarctique (avion, bateau)-base de Union Glacier.

Ils se servent également du carnet de route de Stéphanie et Jérémie (localisation des lieux, itinéraire, bases, pistes d'atterrissage, durée de vol, distance, conditions de vol.....).

Adaptation : c'est une modification qui permet de se mettre en harmonie avec le milieu dans lequel on vit.

Ex : adaptation biologique des animaux polaires (manchot empereur).

L'adaptation à des conditions de vie difficiles ou extrêmes associe généralement le respect des contraintes de la nature à des groupes humains peu nombreux (1500 chercheurs et techniciens vivent en permanence en Antarctique dans des conditions artificielles-cf bases).

Aléa : évènement potentiellement dangereux et en partie imprévisible.Il peut être d'origine naturelle ou humaine.

Ex : vents catabatiques, white-out

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J73 – This is Antarctica

« Nous voilà donc au terme de cette expédition – presque.Il nous reste 45 kilomètres à parcourir ce lundi 26 janvier pour atteindre notre objectif, après avoir déjà parcouru 2.000 kilomètres.Ces derniers jours, l’Antarctique nous a semblé tout faire pour freiner notre progression et nous empêcher d’atteindre notre objectif.

Après une journée de brouillard total jeudi – aucune visibilité – l’Antarctique a déroulé dans la nuit de jeudi à vendredi un tapis de neige – aucune glisse. Et c’est un vent d’ouest, très inhabituel, de 50 km/h qui nous a été offert ce samedi.Ou peut être s’agissait-il de nous proposer un condensé de conditions météo auxquelles nous avons dû faire face au cours des derniers mois. »

Altitude : hauteur d'un point par rapport au niveau de la mer.

J22- « Nous sommes désormais à plus de 1600 mètres d’altitude – le point culminant de l’expédition étant à 2800 mètres – et nous dormirons ce soir plus proches du pôle Sud que de notre point de départ. »

J-5-« Le challenge se mesure à la hauteur des obstacles à franchir et au nombre de risques à éviter. Il y a, certes, la difficulté de l’effort physique et des kilomètres à parcourir en altitude (jusqu’à 2.800 mètres) »

J36- « Nous sommes désormais sur le plateau Antarctique – l’ascension est très légère et quasiment imperceptible et les quelques sastrugis sont très bas de sorte que nous ne les contournons plus. »

Amplitude thermique : c'est la différence entre la température la plus chaude et la température la plus froide sur une période donnée.

Température la plus chaude de l'expédition : -12°CTempérature la plus froide de l'expédition : -50°CL'amplitude thermique est donc de 38°C !

Aridité : c'est le manque d'eau (il ne pleut pas en Antarctique), la sécheresse de l'air (= l'Antarctique est un désert froid)-cf module 2.

Association Petits Princes :

Créée en 1987, l'Association Petits Princes réalise les rêves des enfants et adolescents gravement malades. En vivant leurs passions et en réalisant leurs rêves, ces enfants trouvent une énergie supplémentaire pour se battre contre la maladie. Plusieurs rêves sont organisés pour un même enfant en fonction de ses traitements et hospitalisations. Aujourd'hui, un rêve est réalisé tous les jours.

J67 – Retour sur le projet solidaire Par Petit Prince

« C’est moi, Petit Prince, la mascotte du projet solidaire de l’expédition, qui prend la plume aujourd’hui.Journée difficile avec une visibilité quasi nulle – et la météo des deux jours à venir n’est pas très bonne. Mais le moral est bon, alors tout reste possible.Dans le cadre de l’expédition ACROSS ANTARCTICA 2014, Stéphanie et Jérémie soutiennent l’Association Petits Princes, en collectant notamment des fonds via leur page de collecte (lien ci-contre), afin de permettre à l’Association Petits Princes de réaliser encore plus de rêves d’enfants.

Ce sont d’ores et déjà près de 8.000 euros qui ont été collectés grâce à vous – Merci infiniment !

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Cela donne beaucoup plus de sens à leur expédition car ils m’ont dit tous les deux à plusieurs reprises que le sourire d’un enfant aura toujours plus de valeur que n’importe quel point du globe, fut-il le pôle Nord, le pôle Sud ou l’Everest. »

Atout : avantage lié à la présence d'une ressource.Les élèves ont réalisé un TP sur les ressources et les enjeux du continent antarctique (ressources minières-fer, cuivre, nickel, métaux précieux, manganèse, plomb, titane, uranium, zinc, pétrole et charbon- revendications territoriales, traité sur l'Antarctique).

Blanc : d'une clarté neutre et sans couleur.*Les élèves travaillent sur l'utilisation du blanc dans la représentation des paysages de l'Antarctique en éducation artistique.

« Un vol inoubliable, magique, au dessus d’un désert blanc. A vrai dire, on a l’impression de ne plus être sur Terre tellement le paysage Antarctique n’a rien de commun avec ce que l’on a l’habitude de voir. On dirait une autre planète. »

J21- « Le white-out est assez fréquent en Antarctique – nous devrions donc skier dans ces conditions quelques autres jours encore. La navigation était un tout petit plus facile qu’hier car le vent était de la partie et nous a permis ainsi de nous diriger. La progression était par contre plus difficile en raison de neige fraîche et profonde. »

@J72-Certains géographes disent qu’un paysage se lit à partir d’un ensemble coloré. Est-il simple d’entrer dans un paysage entièrement blanc ?

« Lorsque le brouillard (white out) s’installe et que nous ne voyons pas plus loin que le bout de nos skis, nous sommes alors – tout du moins pour celui qui fait la trace en tête – totalement plongés dans le blanc, sans pouvoir distinguer l’horizon et le relief. Lorsque le soleil met en lumière ce paysage blanc, alors le paysage devient lisible et révèle son immensité ».Stéphanie et Jérémie ont souvent l'impression de « skier dans le blanc ».

Blizzard : c'est un vent froid et glacial des régions polaires qui peut souffler à plus de 300 km/h !

Changement climatique : le changement climatique, ou dérèglement climatique, correspond à une modification durable (de la décennie au million d'années) des paramètres statistiques (paramètres moyens, variabilité) du climat global de la Terre ou de ses divers climats régionaux. Ces changements peuvent être dus à des processus intrinsèques à la Terre et à des influences extérieures.

Le changement climatique ne doit pas être confondu avec le réchauffement climatique.Ex: l'Antarctique est à la fois le témoin, l'acteur et l'archive du réchauffement climatique.

Calotte polaire : c'est un glacier de forme convexe qui recouvre tout le relief de l'Antarctique.

Climat : c'est l'ensemble des phénomènes atmosphériques.

Les éléments du climat sont : la température, les précipitations, la pression atmosphérique et les vents.Les facteurs climatiques sont : la position en latitude, l'altitude et l'éloignement de la mer.

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Climat polaire d'inlandsis : le climat du centre des inlandsis est perpétuellement froid.Froidure et sécheresse sont les caractéristiques du désert glacial antarctique.C'est le climat le plus froid de la planète.

*www.cite.sciences.fr (comprendre le climat)*site éducatif de la fondation polaire internationale

Continent : c'est une immense étendue de terres entourée par des océans ou des mers-cf module 1L'Antarctique est au sud de tous les continents.

Contrainte naturelle : c'est un élément naturel (relief, climat, sécheresse) qui peut gêner l'installation des hommes-cf modules 3 et 62 % de la population mondiale vit dans des espaces à fortes contraintes-cf cours

Comment les contraintes de la vie en Antarctique sont-elles ressenties par Stéphanie et Jérémie ?

@Comment peut-on vivre dans un environnement sans vie?

« Il n’y a effectivement aucune forme de vie qui s’est adaptée au climat de l’Antarctique – à l’exception de quelques animaux le long des côtes de l’Antarctique (manchots, phoques, etc).Souvent, lorsque les conditions sont extrêmes – notamment lorsque la température descend jusqu’à -50°C – il s’agit plus de survie que de vie.Nos équipements sont adaptés pour les conditions extrêmes de vent et de grand froid, et notre alimentation a été préparée de manière à couvrir autant que possible notre consommation d’énergie ».

Crevasses : ce sont des cassures étroites et profondes à la surface de la calotte produites par l'érosion et l'avancée glaciaires.

J-5-« Le risque de crevasse n’est pas nul, même si nous avons tracé un itinéraire en tenant compte de ce paramètre. »

J14- « Nous longeons actuellement une zone de crevasses. Nous nous sommes dirigés un peu trop vers l’est et sommes arrivés à 15 h … sur ladite zone.Nous avons contacté notre routeur à Union Glacier de façon à avoir plus d’informations sur l’étendue de ces crevasses. Afin de sortir de là, nous avons fait marche arrière sur plusieurs kilomètres et avons mis le cap vers l’Ouest..Nous reprendrons demain notre route vers le Sud. Nous sommes désormais loin des crevasses.Beaucoup d’énergie dépensée donc et peu de kilomètres au compteur aujourd’hui. »

Déchets : ce sont des résidus inutilisables.

Le traité de L'Antarctique a été reconduit en 1991 pour 50 ans.Il a été complété par le protocole de Madrid sur la protection de l'environnement, qui impose des contraintes rigoureuses à toute activité sur le continent.Ainsi, tous les déchets doivent être rapatriés hors de l'Antarctique.

@J58-Comment gérez-vous vos déchets ?

« Nous transportons tous nos déchets pour qu’ils puissent ensuite être transportés au Chili. Toutes les bases scientifiques et les différents aventuriers procèdent ainsi conformément au traité qui encadre la coopération en Antarctique de telle sorte qu’aucun déchet ne reste en Antarctique. »

Découverte : c'est une connaissance nouvelle de quelque chose qui était ignoré, inconnu ou mal connu.

J34-« Traverser l’Antarctique en ski permet de découvrir les différentes facettes de ce désert de glace ; le ciel, selon qu’il soit découvert ou nuageux, le vent, le brouillard, le soleil qui tourne sans cesse autour de nos têtes sont autant d’éléments qui créent chaque jour de nouveaux paysages.

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Lorsque le vent nous laisse quelques instants de répit, nous prenons des photos afin de pouvoir, avec l’aide de notre ami Kyriakos Kaziras, développer quelques clichés et partager ainsi cette découverte.

La découverte se veut aussi intérieure. Comme le décrit si bien Jean-Louis Étienne : « Dans cet univers sans repère, sans odeur, sans bruit autre que celui du vent, sans couleur autre que le bleu et le blanc, l’homme n’a pas d’autre issue que d’apprendre à s’apprivoiser lui-même.

Quand on a oublié qu’il fait froid, que le silence est infini, alors on est bien, là où on avait rêvé d’être ».

L'Antarctique a longtemps été un monde ignoré.

Il a connu une pénétration tardive.Certes, dès 1774, James Cook traversa le cercle polaire Sud, entraînant à sa suite des chasseurs de phoques et de baleines qui accomplirent un des plus grands massacres de notre temps.

Cependant , ce ne fut qu'en 1911-1912 que les explorateurs Admunsen et Scott atteignirent le pôle Sud.De fait, l'intérêt véritable pour le continent antarctique n'a commencé qu'en 1956.

Douze pays y ont alors installé des bases de recherche scientifique, permanentes ou temporaires.

Les recherches en climatologie, glaciologie et océanographie y ont un avenir certain.

L'arrivée des explorateurs et des géographes n'a pas bouleversé ce monde, car l'Antarctique est un continent inhabité et hostile (=pas de civilisation).

Dénivellation : elle indique la différence d'altitude entre deux points (= pente).La calotte glaciaire n'est pas une surface plane.

J45-« Nous avons atteint le pôle Sud le 23 décembre 2014 à 22 h (heure française), soit 39 jours et 6 heures après notre dépose au point de départ de l’expédition.

Plus de 300 heures de ski, 250 heures de sommeil, 2 jours de repos.916 kilomètres parcourus en ligne droite jusqu’au pôle.

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Plus de 3000 mètres de dénivelé positif. »

Densité de la population : c'est le nombre d'habitants au km2

La densité de population renseigne sur le caractère plus ou moins peuplé d'une région ou d'un pays et l'occupation de son espace (le continent antarctique est « inhabité » malgré la présence de quelques milliers de techniciens et de chercheurs répartis sur 37 bases scientifiques et de.....400 000 manchots!).Il n'y a pas de ville au sens propre en Antarctique.La base la plus peuplée est la base américaine Mac Murdo avec plus d'un millier de personnes en été.La plupart des stations qui se trouvent au centre du continent sont des camps d'été et ne fonctionnent que quelques mois par an.

La densité en Antarctique est de 0 habitant/km2 !La densité moyenne dans le monde en 2015 est de 54 habitants au km2, contre 33 en Europe, 118 en France et près de 1040 au Bangladesh....

Synthèse-cours : carte de la répartition de la population mondiale (foyers de population et déserts humains) et carte des densités.Comment expliquer que certaines régions du monde (ex :zones polaires) soient très faiblement peuplées ?

Ex : L'Antarctique est un désert humain.La vie dans les déserts froids est difficile (Arctique-cf cours) ou impossible (Antarctique).Le centre de l'Antarctique ne connaît aussi aucune vie animale ou végétale.

Désert humain : c'est une région du monde inhabitée ou très peu peuplée.

Les hommes peuvent vivre difficilement de manière naturelle dans les régions polaires de l'hémisphère Nord et seulement dans des conditions artificielles dans l'Antarctique.Shackleton, un des premiers pionniers a dit que l'Antarctique « ne voulait pas de l'homme ».

La présence humaine est limitée dans un milieu extrême (module 7)

@J65-Comment avez-vous apprécié de retrouver le genre humain au pôle Sud ?

« Nous avions l’impression d’arriver de très loin. C’était très agréable de pouvoir partager le réveillon de Noël avec d’autres personnes au pôle Sud. »

Distance : c'est la longueur qui sépare un point d'un autre (=éloignement).

J46 – Plus de 1.000 km

« Nous avons franchi aujourd’hui la barre symbolique des 1.000 km ! Et nous aurons demain soir parcouru plus de la moitié de la distance totale à parcourir lors de cette expédition (2.045 km) ! ».

@J58-Quels sont les pires inconvénients dans cette deuxième partie d’expédition ?

« La distance dans un délai très court – sachant que nous sommes affaiblis par la première partie d’expédition où nous sommes partis du niveau de la mer pour atteindre une altitude de plus de 2800 mètres, avons progressé sur de nombreux kilomètres à haute altitude avec le vent de face par des températures qui sont descendues à -50C. La fatigue accumulée rend cette deuxième partie d’expédition plus difficile sur le plan physique. »

@J60-Avez-vous l’impression d’effectuer un dernier sprint après avoir déjà effectué plus de 1400 kilomètres ?

« La distance restant à parcourir est encore très longue (580 kms – ce qui correspond à une traversée du Groenland) de telle sorte que nous ne nous projetons pas dans un sprint final dès à présent. Mais nous commençons à penser à la fin de l’expédition et il nous faudra chaque jour produire un effort important pour atteindre notre objectif – quasiment un marathon chaque jour pendant 15 jours ! »

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@J72-Est-il facile d’évaluer les distances, de distinguer le panorama, de prendre des repères pour se déplacer ?

« Cela dépend des conditions météo. Aucun problème lorsque la visibilité est bonne. Par contre en cas de fort brouillard, il nous est arrivé de ne pas voir plus loin que le bout de nos skis !Dans ce cas, nous découvrons les sastrugis au fur et mesure que nous les heurtons et nous ne pouvons malheureusement pas contourner les plus imposants ainsi que nous le faisons lorsque la visibilité est bonne. »

Diversité : c'est l'état, le caractère de ce qui est varié, différent.

@J63-Avez-vous l’impression de faire toujours les mêmes photographies ?

« Non, car la lumière change, les angles de vue sont différents, notre état d’esprit aussi ».

@J72-Vous arrive t-il de porter un regard différent sur le même paysage ?

« Effectivement, en fonction de notre état de fatigue, notamment, nous apprécions plus ou moins les sastrugis qui jalonnent notre chemin. Nous les percevons parfois – souvent – comme des obstacles et parfois comme des sculptures de glace. »

Domaine bioclimatique : c'est un espace caractérisé par son climat mais aussi son sol et sa végétation naturelle (il n' a pas de végétation sur la calotte antarctique, quelques mousses et lichens sur les rebords côtiers et dans les îles subpolaires).

Domaine climatique : un domaine climatique est un espace caractérisé par son climat.Ex : domaine climatique froid

Données climatiques : Stéphanie et Jérémie ont effectué des relevés fréquents et quotidiens pour expliquer aux élèves les conditions climatiques en Antarctique.Les données récoltées concernaient essentiellement les températures-absolue et relative-la force et la direction du vent et les conditions glaciologiques-cf modules 2 et 3.

Echelle : c'est le rapport entre la distance mesurée sur la carte et la distance correspondant sur le terrain.

cf module 1.Ex : on utilise une petite échelle pour représenter un espace très vaste (Etat, continent Antarctique).

Enclave : c'est un territoire complètement entouré par un autre.Ex : montagnes de Patuxent

Erosion (glaciaire et éolienne) : c'est l'usure et transformation par les eaux et les actions atmosphériques.

Ex : les sastrugis sont des formes d'érosion glaciaire.

Espace : c'est un milieu géographique, une étendue qui ne fait pas obstacle au déplacement .

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Etat : un Etat est un territoire délimité par des frontières et dirigé par un gouvernement.

Ex : L'Antarctique n'appartient officiellement à aucun Etat.

Le contexte politique et les limites territoriales

L'Antarctique, « terre de coopération internationale », est un continent protégé par un arsenal juridique de grande ampleur : le système du traité sur l'Antarctique. Ce système y garantit entre autres le gel des revendications territoriales ainsi qu'une très stricte protection de l'environnement à travers le Protocole de Madrid.

Le succès scientifique et politique de l'Année Géophysique Internationale (AGI), est à l'origine de sa signature du traité international sur l'Antarctique, le 1er décembre 1959. Système mis en place par les États désireux de poursuivre une recherche de qualité sur un terrain d'études exceptionnel, le Traité sur l'Antarctique gèle les revendications territoriales au sud du 60ème parallèle sud. Seules peuvent y être autorisées des activités pacifiques. De 12 États à l'origine (Afrique du Sud, Argentine, Australie, Belgique, Chili, Etats-Unis d'Amérique, France, Japon, Norvège, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni, Russie), le nombre d'États est depuis 2009 de 47. Parmi ceux-ci, 7 sont dits "possessionnés", c'est-à-dire qu'ils revendiquent la possession d'une partie du continent (la Terre Adélie pour la France par exemple).

Sur des cartes à différentes échelles et à compléter, les élèves repèrent les différentes nationalités présentes, la toponymie des lieux et les revendications de souveraineté.

-traité de l'Antarctique de 1959 (il est entré en vigueur en 1961).

-protocole de Madrid de 1991 (= l'Antarctique a un statut unique)

Les élèves doivent mettre en relation les différentes cartes et les articles du traité ou du protocole.

Notions : gouvernance internationale, souveraineté.

Histoire des arts : étude du drapeau de l'Antarctique

Selon le protocole de Madrid, l'Antarctique ne peut être administré ou contrôlé comme un territoire relevant d'une souveraineté nationale.Il n'y a donc pas de drapeau officiel.

Le drapeau de Graham Bartram de 1996 est cependant le drapeau le plus repris pour symboliser l'Antarctique.

La localisation des bases en Antarctique s'explique par la proximité des Etats.

Ex : la péninsule Palmer est revendiquée par le Chili, l'Argentine et le Royaume-Uni (+possessions ultramarines).Il est aussi possible de mettre en relation la carte des revendications gelées en 1959 (=7 pauys possessionnés).

Les bases sont toutes installées sur des zones gelées, ce qui entraîne des questions d'appartenance.L'espace antarctique est donc une structure internationale complexe et unique, car c'est un vaste domaine sans souveraineté nationale (=la notion de frontière n'existe pas).

Cf module 7-L'Antarctique, la dernière frontière de l'humanité ?

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Expédition :c'est un voyage d'exploration dans un pays difficilement accessible.

@J52-Cette expédition n’est-elle pas trop « sportive » ?

« C’est une expédition sportive car nous skions actuellement 10 heures par jour en tractant une pulka et skierons probablement 12 heures par jour les deux dernières semaines.

Ceci étant, ce n’est pas l’activité physique que nous trouvons le plus difficile dans cette expédition.Au contraire, pour le Norvégien qui fait route avec nous, c’est cet aspect de l’expédition qui est le plus difficile.

Certains éléments compliquent en effet cette activité physique quotidienne : le vent, le froid extrême, les blessures et douleurs – il est impossible par exemple de s’arrêter pendant 3 jours pour soigner une tendinite, ou de consulter un dentiste en cas de douleur dentaire qui se réveille juste pendant l’expédition ! – la limitation des rations alimentaires, poids des pulkas oblige (nous mangerions beaucoup plus chez nous si nous produisions le même effort).»

@J65-Quelles sont les principales différences avec les autres expéditions auxquelles vous avez participé ? Notamment le marathon du pôle Nord.

« Cette expédition est beaucoup plus longue et engagée que les autres expériences que nous avons pu avoir dans les régions polaires.

Le marathon du pôle Nord a été une très bonne expérience.

Courir 42,195 kilomètres sur la banquise de l’océan Arctique autour du pôle Nord géographique, par -30°C, nous a permis de nous confronter au grand froid dans le cadre d’un effort physique important.Cette expédition est aussi très différente pour tout ce qu’elle implique en termes d’organisation logistique en amont (c’est un véritable projet qu’il a fallu monter de A à Z contrairement au marathon du pôle Nord qui est une course organisée) et en ce qu’elle s’inscrit dans un cadre de partage beaucoup plus général.

Notre objectif n’est pas uniquement d’effectuer la traversée de l’Antarctique en ski sans assistance (pas de voiles de traction / kite) mais d’inscrire cette traversée dans un projet pédagogique, artistique et solidaire plus large ».

Explorateur : c'est une personne qui parcourt un pays lointain peu accessible en observant ou en étudiant.

Ex : exploration en Antarctique.www.educapoles.org/fr/multimedia/...detail/lexploration_en_ antarctique

@J65-Avez-vous l’impression d’avoir réalisé une petite partie des exploits accomplis par les premiers explorateurs du pôle Sud ?

« Les premiers explorateurs du pôle Sud – notamment Amundsen et Scott en 1911 et Shackleton – ne bénéficiaient pas d’un équipement moderne comme le nôtre pour affronter le froid et pouvoir s’orienter. Surtout, ils progressaient en terre inconnue avec un niveau de risque beaucoup plus élevé. La fin tragique de l’expédition de Scott ou encore l’épopée de l’Endurance de Shackleton en attestent.

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Certes ils avaient des chiens de traîneaux pour alléger l’effort physique mais nous ne pouvons pas ressentir, comme eux, la difficulté de naviguer dans l’inconnu, et l’isolement extrême (que nous ne recherchons pas d’ailleurs).Ceci étant, l’Antarctique n’a pas changé depuis le temps des premiers explorateurs. Le même relief, les mêmes sastrugis, le vent et le froid extrême.

Ces conditions auxquelles nous devons faire face durant notre expédition, eux aussi les ont rencontrées et affronter avec leurs moyens, et nous avons de cette manière l’impression de partager quelque chose de commun. »

Froid : qui est à basse température.L'Antarctique est la zone la plus froide de la Terre.

On a longtemps cru qu'elle échappait au réchauffement ou au moins à la fonte des glaces. La météorologie et la climatologie y sont particulièrement complexes en raison de son immensité et de sa mauvaise accessibilité.

Les stations météorologiques sont pour cette raison souvent proches de la côte et les satellites ne peuvent correctement mesurer la température au sol qu'en l'absence de nuage, puisque sous ces derniers, les températures sont parfois plus élevées (cf module 6).

J19-« La température était plus chaude aujourd’hui que les jours précédents avec un vent de 2-3 m/s seulement. Après avoir passé plusieurs jours par -35°C ou -40°C, le corps s’habitue au froid de sorte qu’une température de -15°C est tout à fait supportable.Pour les élèves qui suivent notre expédition, nous suivons régulièrement notre température corporelle afin de voir si elle diminue avec le froid ».

J27 – Extrême Par Poupougne

« Une journée bien difficile pour nos deux skieurs mais aussi pour Adélie, Petit Prince et moi. Beaucoup de vent – 17 à 18 m/s et de face of course, ce serait trop simple sinon ! – et une température ressentie descendue jusqu’à -50C. Oui, je vous confirme, c’est froid ! e pense que le terme d’extrême est bien approprié pour décrire les conditions de progression aujourd’hui.

Le vent a commencé cette nuit – vers 3h30 – et au vu de la façon dont la toile de la tente bougeait, il soufflait à une vitesse plus importante encore qu’aujourd’hui. Heureusement, la tente déjà testée à plusieurs reprises en Antarctique est résistante !Avec Adélie et Petit Prince, étant moins habitués à ces conditions dantesques, nous avions un peu peur que le vent n’emporte la tente.Stéphanie et Jérémie ne semblaient pas trop inquiets – seulement réveillés par le bruit que cela provoque.

Difficile aujourd’hui de rester quelques secondes sans gant – Stéphanie et Jérémie auraient voulu publier sur leur page Facebook Runners to the Pole une photo de ces conditions extrêmes – mais impossible d’allumer le smartphone et de prendre une photo !La société de logistique que Stéphanie et Jérémie appellent tous les soirs n’a aucune visibilité quant à la météo de demain. »

Glace : c'est de l'eau congelée.

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L'Antarctique est une terre glacée.

98 % de la surface de l'Antarctique sont recouverts d'une couche de glace d'une épaisseur moyenne d'1,6 km. C'est pourquoi la morphologie du sous-sol antarctique reste encore peu connue, alors que petit à petit se dévoile la présence de lacs subglaciaires et de chaînes de montagnes comme celle de Gamburtsev.

Il est important de bien distinguer la glace située sur le continent Antarctique et la banquise située autour. On observe deux phénomènes différents.

Les études sur la glace en Antarctique échouent souvent à bien différencier la glace de mer et la glace située sur la terre. Pour résumer les deux tendances :

-la quantité de glace située sur l'Antarctique diminue de plus en plus vite.-la banquise de l'Antarctique augmente malgré un réchauffement de l'océan Austral.

La glace perdue sur la partie centrale est équilibrée par le développement de la banquise sur les côtes (=variation positive de la masse de glace).La péninsule antarctique, la région la plus au nord du continent regroupe la plupart des zones non glacées.

La merveilleuse histoire du temps

En conservant toutes les particules rejetées dans l'atmosphère par la nature, la glace de l'Antarctique garde en elle la mémoire du climat de la Terre.En forant la calotte polaire (cf module 6-le plus grand forage a été réalisé à 2083 mètres de profondeur), on peut étudier 150 000 années de météo !....

Glacier : c'est un champ de glace (=masse d'eau douce) qui s'écoule lentement.

Hémisphère : ce sont les deux moitiés du globe séparées par l'équateur (hémisphère Nord et hémisphère Sud)cf module 1

Horizon : c'est la limite circulaire de la vue, la ligne qui semble séparer le ciel de la terre.

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Iceberg : c'est un bloc de glace qui flotte sur la mer, détaché d'un glacier polaire.

Immensité : c'est une étendue illimitée-de neige-de glace..... (cf page 1 du module).

Infini : c'est quelque chose qui n'a pas de limite (=un des mots de la liste de Stéphanie et Jérémie)

L'Antarctique est un vaste monde.Les lointains s'enfuient devant lui à perte de vue...des paysages où rien n'arrête l'oeil (=perspectives ouvertes sur des centaines de kilomètres).Stéphanie et Jérémie décrivent bien les vastes horizons du ciel qui se déploient au-dessus de leurs têtes et reflètent toutes leurs nuances sur la glace.

Comme tous les déserts, l'Antarctique ouvre le champ libre à l'imagination.

J22 – Un jour de plus

« Le soleil est de retour. Après trois jours de brouillard, plongés dans le blanc infini, nous avons redécouvert l’Antarctique, dans une nouvelle lumière.

Le soleil a tourné autour de nos têtes toutes la journée, dans un ciel bleu uniquement parsemé de quelques nuages cotonneux en fin d’après midi.

Un soleil qui réchauffe l’esprit quand la température ressentie descend en dessous de -30 °C. »

Inlandsis : en suédois, signifie «glace de l'intérieur des terres ».

C'est la masse de glace très épaisse et permanente qui recouvre l'Antarctique et le Groënland ( elle est 10 fois plus importante en superficie en Antarctique!).

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Isolement : il est lié à l'absence de vie humaine et d'habitations en raison des contraintes climatiques.L'Antarctique est un désert humain.

@J60-Est-il facile de vivre isolé pendant autant de jours ?

« Le fait de partager cette expérience ensemble ne nous fait pas ressentir l’isolement.Aucun élément matériel ne nous manque, même si parfois nous avons faim et pensons aux bons plats que nous pourrions manger en France.Le nombre de jours ne nous apparaît pas important car nous sommes concentrés sur l’objectif de telle sorte que la notion de temps pour nous est différente. » (cf temps)

Itinéraire : c'est le chemin, la route à suivre pour aller d'un lieu à un autre.On prend une direction à chaque nouveau départ.

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J14 – Route & Team

La route du défi

« Dans quelques jours, nous partirons pour une traversée de l’Antarctique sur 2065 kilomètres. Nous partirons de la barrière de Ronne-Filchner et emprunterons la route dite “Messner route” jusqu’au pôle Sud sur 940 kilomètres. Cette route porte le nom de Reinhold Messner car c’est la route jusqu’au pôle Sud qui a été empruntée par Reinhold Messner en 1989 lors de sa traversée de l’Antarctique en ski et kite-ski jusqu’à Mc Murdo sur la barrière de Ross. Puis du pôle Sud, nous rejoindrons 1125 kilomètres plus loin la base temporaire Union Glacier d’où repartira l’avion qui nous ramènera à Punta Arenas au Chili.

Cette traversée de la barrière de Ronne-Filchner à Union Glacier via le pôle Sud a été faite 2 fois, en kite-ski – une première fois en 2008 par un anglais et un norvégien et une seconde fois en 2011 par un canadien et un néo-zélandais. Cette traversée n’a jamais été accomplie en ski.

C’est le challenge que nous voulons relever.

La traversée que nous pensions faire initialement est un peu plus courte – 1800 kilomètres au lieu de 2065 kilomètres.

Sur la première partie, il s’agissait de partir de la barrière de Ross pour remonter le glacier Axel Heiberg jusqu’au pôle Sud en suivant la voie ouverte par le norvégien Roald Amundsen en 1911 lorsqu’il a été le premier homme à atteindre le pôle Sud. Nous avons finalement opté pour la barrière de Ronne afin de partager les coûts de dépose avec un norvégien qui lui aussi veut s’élancer sur cette traversée, en ski également. »

Latitude : cf module 1.

C'est la distance mesurée en degrés qui sépare un parallèle de l'équateur (Nord ou Sud).

Ex : 90°S pour le pôle Sud. : il y a 5 parallèles particuliers sur le globe.

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J36 – Le dernier degré

« Température encore très froide…Nous avons passé le 89ème degré lors de la dernière navigation en fin de journée.Il ne nous reste plus qu’un degré avant d’arriver au pôle Sud. »

Littoral (=côte) : c'est la zone de contact entre la mer et la terre.

Localiser : c'est répondre à la question « où » ?Il s'agit de repérer et de nommer sur une carte-cf module 1

Longitude : cf module 1.

C'est la distance mesurée en degrés qui sépare un point du méridien de Greenwich (Est ou Ouest).Ex : 80°O le 17 janvier-J65

Synthèse-cours

Pour se repérer à la surface du globe, les hommes ont choisi deux points imaginaires (pôles Nord et Sud) et tracé des lignes imaginaires (l'équateur, les parallèles et les méridiens).Ainsi, la Terre est couverte d'un quadrillage qui permet de situer tout point de la planète par sa latitude et sa longitude (=coordonnées géographiques).

Le Nord et le Sud indiquent la direction des pôles.Un pôle est un point marquant une extrémité de l'axe autour duquel tourne la Terre.TPLes élèves ont déja reporté dans un tableau de synthèse les coordonnées des différentes étapes de l'expédition (cf module 1).

Ils doivent choisir quelques photographies de l'expédition et les situer sur une carte polaire en utilisant les coordonnées géographiques et la rose des vents (cf module 1).

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Luminosité : l'Antarctique est, avec l'Arctique, la zone du monde la moins lumineuse (cf bilan radiatif) malgré le jour permanent (cf module 2).Stéphanie et Jérémie disent qu'il est important de toujours garder des lunettes sur la glace car la réverbération peut rendre définitivement aveugle.

@L’intensité lumineuse est-elle la même toute la journée ?

« Plus ou moins la même – mais les reflets produits par le soleil sur la glace sont différents. Lorsque nous avons le soleil légèrement sur notre gauche, et que le vent est faible, cela produit souvent des millions de paillettes multicolores sur la glace pendant une heure ou deux – cette lumière est vraiment magique. De même lorsque nous pouvons voir un arc en ciel entier faisant le tour du soleil ! »

Méridien : cf module 1-c'est un demi-cercle imaginaire qui joint les deux pôles.

Milieu (polaire) : c'est l'ensemble des données physiques qui entourent et conditionnent les organismes vivants.Le milieu polaire est un milieu marqué par le froid permanent. Les températures très basses, l'éclairement absent ou court pendant une grande partie de l'année, la présence d'une couche de neige quasi permanente ou de glace, réduisent l'existence et la croissance des plantes. Les animaux doivent trouver leur alimentation dans une végétation rare ou bien dans le milieu marin.

Ex : l'Antarctique est un milieu plus difficile que l'Arctique (cf cours « habiter les espaces à fortes contraintes-Groënland).C'est un milieu naturel hostile.

Montagne : c'est un terrain caractérisé par des altitudes élevées et de fortes pentes.

J63- « Hormis les montagnes de Patuxiant, de Thiels et celles de Patriot Hills que nous verrons à la fin de l’expédition, il n’y a aucune autre montagne que nous pouvons apercevoir sur notre itinéraire. »

J11- « Pour nous récompenser de nos efforts, nous avons vu pour la première fois autre chose que des sastrugis – les premières montagnes au loin, les Patuxen Range ! ».

Neige éternelle :c'est une neige qui ne fond pas , même pendant l'été (=masse de glace permanente de l'inlandis).Quelques montagnes d'Antarctique disposent aussi de neige éternelle sur les plus hauts sommets.

Océan : c'est une immense étendue d'eau salée (=plus grande qu'une mer).

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Océan Austral : c'est l'océan glacial Antarctique (=le 5ème océan).Il n'est pas délimité par des terres émergées.C'est en fait le courant circumpolaire qui l'isole des autres océans et lui confère son identité hydrologique.Ce courant oscille autour du 60°S (cf module 1), choisi comme limite internationale.Ce parallèle circonscrit aussi la zone protégée par le traité de l'Antarctique (ONU).Le traité de l'ONU, applicable sous le 60°S fait de l'Antarctique et de l'océan Austral des zones démilitarisées.La Convention sur la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique assure la protection de l'écosystème marin.Elle impose également des quotas de pêche.

Récemment défini*, l'océan Antarctique regroupe les portions les plus australes des océans Atlantique, Indien et Pacifique.Il se place en 4ème position par sa superficie.Sa profondeur moyenne est de -2000 mètres (avec un maximum relevé à -7235 mètres).Les mers associées sont celles d'Admunsen, de Bellingshausen, de Davis, de Ross, de la Scotia et de Weddel.Le courant circumpolaire antarctique est le plus grand courant marin au monde engendré par la ceinture des westerlies vers 60°S.En Antarctique, les phoques, les morses et les manchots trouvent leur nourriture dans l'océan où les poissons abondent.

Autour de l'Antarctique, vers lequel pointent trois continents (Amérique, Afrique et « Australie »), les mers australes circonscrites par le 60ème parallèle de latitude Sud ont été promues au rang d'océan en 2000 par l'International Hydrographic Organization.Les élèves doivent aussi distinguer l'océan Austral de l'océan Antarctique (qui est une zone maritime à l'intérieur de l'océan Austral).

Parallèle : c'est un cercle imaginaire parallèle à l'équateur.

Ex : le plus grand des parallèles est l'équateur. : les plus petits parallèles sont les cercles polaires Arctique et Antarctique

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Paysage : c'est une portion d'espace soumise au regard (mais qui ne peut être réduit à un regard immobile).

Cf module 5 (les paysages de l'Antarctique)

Lire un paysage, c'est repérer les principaux éléments qui le composent et leur disposition, face à nous ou à Stéphanie et Jérémie, du premier plan à l'arrière-plan.C'est aussi s'interroger sur les différentes manières de photographier le même paysage (champs de sastrugis, calotte glaciaire) et expliquer ses informations principales.La vision au sol des paysages photographiés (=vues horizontales) par Stéphanie et Jérémie se développe dans le sens de leur déplacement (direction des prises de vue vers le Sud).Ils insistent sur la notion d'espace-paysage tout au long du parcours.

Les processus physiques et les objets constitutifs des formes de relief sont mis en avant depuis chaque point de l'espace étudié (neige, glace, vent, nébulosité, position du soleil....) : ils permettent une bonne appréciation et une bonne description de l'univers polaire.

Stéphanie et Jérémie disent aussi que l'ambiance climatique contribue à la variation quotidienne des paysages (cf banque d'images des carnets de l'expédition-Across Antarctica) qui pour eux, sont de véritables tableaux vivants.

J64-« Un des objectifs de Stéphanie et Jérémie dans le cadre de l’expédition est de pouvoir rapporter des images de qualité de l’Antarctique afin de pouvoir réaliser des expos photos et un film d’expédition – et partager ainsi cette aventure unique.A ce stade, ils ont réalisé plus de 40 heures de rush vidéo et plus de 1000 photos ! »

J63- « Les éléments les plus imposants, qui marquent le paysage, sont donc principalement le soleil, les nuages, les sastrugis et parfois le dénivelé qui prend la forme d’une immense vague à l’horizon (lorsqu’une légère descente sur plusieurs kilomètres est suivie par une portion ascendante sur plusieurs kilomètres). »

@J63-Un paysage polaire est-il un paysage organisé ?

« Le vent organise le paysage à sa manière en façonnant les sastrugis et plus généralement les immenses dunes de glaces que nous parcourons.

Ce paysage polaire du grand Sud est toutefois très différent des paysages que l’on peut voir dans le grand Nord. Le pôle Nord, notamment, est entouré par une immense banquise constituée par de l’eau (océan Arctique) glacée, qui culmine à deux ou trois mètres d’altitude en moyenne !

L’Antarctique est une immense calotte de glace, et constitue plus de deux tiers des réserves d’eau douce présente sur la Terre. »

@J72-Quel est le plus beau paysage que vous avez pu observer depuis votre départ ?

« Il y a eu beaucoup de très beaux paysages. C’est souvent la lumière qui révèle toute la beauté d’un paysage. Le vent aussi, lorsqu’il souffle fort, crée une atmosphère particulière et donne aux paysages une autre dimension ».

Pente : c'est une inclinaison de terrain (cf dénivellation).

Plan : c'est la représentation d'un espace proche.

Planisphère : c'est la représentation du globe terrestre sur une surface plane (= « globe déroulé »).

Pour pouvoir représenter le globe, on a besoin de le dérouler afin de visualiser toute sa surface.

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Plateau : c'est une vaste étendue plane marquée par des rebords abrupts et des vallées.Il est en général plus élevé qu'une plaine.

Le plateau Antarctique, autrefois appelé plateau polaire ou plateau Haakon VII, est une région de l'Antarctique s'étendant sur quelques centaines de kilomètres autour du pôle Sud, à une altitude moyenne de 3 000 mètres.Ce plateau a été découvert par Ernest Shackleton durant l'expédition antarctique du Nimrod en 1908, qui l'a atteint en gravissant le glacier Beardmore.

Son altitude, combinée à sa latitude, en fait l'endroit du globe où les températures sont les plus basses. Les vents presque constants rendent les conditions inhospitalières pour toute forme de vie.Le plateau le plus froid est le plateau glacé de la côte est.

Pôle Sud : c'est le point le plus au sud de la surface de la Terre, diamétralement opposé au pôle Nord. Il est situé sur le continent Antarctique.

Le pôle Sud est parfois désigné comme « géographique » afin de le distinguer du pôle Sud magnétique. Bien que tous deux situés en Antarctique, les deux points ne coïncident pas car l'emplacement du pôle Sud magnétique suit les variations du champ magnétique terrestre.

@J37-« Nous devrions arriver au pôle Sud mardi en fin de journée. Il nous tarde de voir à quoi ressemble la base Amundsen-Scott. Nous l’imaginons très grande avec certainement de nombreuses stations de mesure. Si la visibilité est bonne, nous devrions l’apercevoir de très loin car le terrain est désormais assez plat. Nous savons, d’après le récit des quelques aventuriers polaires qui ont tenté une traversée, que le pôle Sud est une étape déterminante dans une telle expédition. En effet, il paraît qu’il est difficile de repartir de la base – et ce le sera certainement d’autant plus pour nous que nous repartirons le jour de Noël. Les bonnes odeurs de cookies, les scientifiques aux histoires passionnantes, la chaleur des locaux, un avion sur la glace en attente de passagers… : que des choses qui peuvent rendre difficile le retour sur la glace…pour 1129 kilomètres. Ceci étant, nous sommes extrêmement motivés pour cette traversée de sorte que ce passage au pôle Sud ne devrait pas avoir pour nous d’impact négatif. »

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Précipitations : ce sont des chutes d'eau provenant de l'atmosphère sous forme liquide (pluie) ou solide (neige, grêle).Les précipitations sont faibles du fait d'un environnement d'eaux maritimes froides qui ne favorise pas l'évaporation, donc la formation des nuages. Les précipitations se font sous forme de neige. Celles-ci donnent une couche d'une trentaine de centimètres par an.Du fait des températures basses cette neige fond très peu, les couches s'accumulent et vont créer de la glace. Dans l'Antarctique l'épaisseur de glace peut attendre plusieurs milliers de mètres.

Protection contre le froid (cf modules 2 et 3)

J-35-« L’expédition qui nous attend est certes un défi physique. Ceci étant sa réussite dépend aussi et surtout des détails, notamment vestimentaires, pour faire face aux conditions de froid extrême.Nous avons reçu la quasi totalité des équipements vestimentaires. Il nous manque à ce jour une ou deux secondes couches en thermal pro – car ce serait bien de pouvoir se changer au ravitaillement ! – et le pantalon Gore-Tex.

Nous faisons quelques ajustements des équipements en entrepôt frigorifique par -25°C.

Les points les plus compliqués : la protection des extrémités et la protection du visage.

S’agissant des mains, nous porterons pendant la journée de ski 4 épaisseurs :

• une paire de sous-gants en laine mérino • une paire de gants en latex afin que l’humidité n’atteigne pas la couche extérieure qui gèlerait ! • une paire de moufles assez large en polaire très épaisse • une paire de moufles coupe-vent et Gore-Tex

La difficulté avec la protection des mains, c’est qu’on ne peut pas faire grand chose avec les deux paires de moufles !

Il faut donc les enlever pour filmer – la réalisation d’un film est un des objectifs de notre expédition -, pour prendre des photos – qui seront ensuite exposées en 2015 à Courchevel, Lyon et Paris – et pour monter la tente.

Un exercice toujours difficile ! Quelques expéditions ont échoué à cause de gelures – y compris des aventuriers et alpinistes chevronnés et habitués au froid…

S’agissant des pieds, nous testons également un set de sous-chaussettes et chaussettes sur-mesure qui s’adapte parfaitement aux bottes Alfa Extreme North Pole.

Les pieds doivent être particulièrement chouchoutés car une douleur aux pieds peut rendre l’expédition bien plus difficile. Et pour la nuit, les pieds seront bien au chaud dans les booties en duvet Millet !

Pour le visage, il y a plusieurs écoles – chaque aventurier a ses habitudes, mais malheureusement, aucune méthode n’est totalement parfaite… A chacun de trouver la sienne.

Pour nous, après maintes essais lors de sorties au Spitzberg, nous avons opté pour un tour de cou polaire qui couvrira la bouche et le nez et montera jusqu’au masque de ski.

Il faudra tourner le tour de cou toutes les heures lors de nos courtes pauses de façon à ce que le gel créé par la respiration ne soit pas en contact avec le visage ! ».

Stéphanie et Jérémie ont testé leurs vêtements avant de partir grâce à un entraînement physique adapté dans des entrepôts frigorifiques.Ils ont appris à mieux connaître la façon dont leurs corps se mettent à transpirer.

Un autre défi physique avec du matériel à traîner dans les pulkas.... !

« Le challenge est de taille. Nous devrons faire face au froid – les températures pouvant descendre jusqu’à -50°C à cette période de l’année – aux vents catabatiques, aux sastrugis, aux crevasses, progresser sur un plateau à haute altitude (entre 2500 et 3000 mètres), et tracter une pulka dans laquelle nous porterons équipements, rations alimentaires, tente, outils de communication, et autres matériels de sécurité indispensables à notre expédition.

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Si on se met à trop transpirer, cela peut être très dangereux.La sueur peut geler et le corps ne le supporterait pas....C'est en gérant bien notre effort et en enlevant les différentes couches de vêtements les unes après les autres, que nous pouvons repousser l'apparition de cette transpiration. »

J37-« C'est quand on s’y attend le moins que le froid est le plus dangereux. Petite pensée pour notre ami Kyriakos, photographe des régions polaires, qui nous disait juste avant de partir que c’est à partir du moment où nous commençons à être habitué au froid extrême qu’il faut justement être très vigilant. Nous sommes aussi plus fatigués au fur et à mesure de l’avancée de l’expédition et donc davantage exposés au risque de gelures. Notre vigilance doit donc être constante. »

J25 – Du chaud au froid

« Les températures que nous avons en Antarctique sont plutôt fraîches – et seront a priori plus froides encore lorsque nous serons sur le plateau dans quelques jours.

Ceci étant, il arrive que nous ayons chaud en skiant. Nous ne portons pas de veste en duvet dans la journée pour éviter d’avoir trop chaud et de transpirer – car lorsque la transpiration gèle, le froid est alors encore plus saisissant.

Jusqu’à -35°C, nous portons une première couche double en laine et polypropylène puis une veste Gore-Tex.

Lorsqu’il fait -20°C, nous avons très vite chaud avec cet équipement car le corps produit beaucoup de chaleur. Lors des pauses, nous sommes plutôt bien pendant les 2-3 premières minutes. Puis le froid nous saisit – il nous saisit d’autant plus que nous avons transpiré pendant l’heure qui précède.

Les 7-8 minutes restantes sont alors très désagréables.Pour éviter cela au maximum, nous mettons parfois notre veste grand froid en duvet par-dessus la veste Gore-Tex le temps de la pause.Pour protéger le visage, Stéphanie utilise un tour de cou qu’elle tourne d’un quart toutes les heures.Sensation de fraîcheur garantie dans la nuque à chaque fin de pause !Jérémie utilise un masque en néoprène avec un embout en plastique au niveau de la bouche sensation de fraîcheur garantie aussi lorsqu’il remet le masque gelé sur son visage !

Le soir, nous faisons sécher tous nos équipements dans la tente voire dans le sac de couchage.Ils sèchent plutôt bien en Antarctique car l’air est sec – ce qui diffère des expéditions en Arctique. »

J32 – Froid

« Voilà une semaine que les températures ressenties sont inférieures à -35°C. Il fait très froid. Nous aimerions progresser à nouveau sous des températures de -15°C ou -20°C comme ce fut le cas quelques fois en début d’expédition.

Après des températures très froides telles que celles nous connaissons actuellement, -15°C est réellement une température « estivale » qui nous permet de skier sans veste Gore-Tex, sans gant et sans masque sur le nez et la bouche. En fait, la sensation que l’on a par -15°C est tout à fait comparable à une journée chaude d’avril en station durant laquelle on skie très peu habillé.

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Autant le corps s’habitue à une température de -15°C ou -20°C, autant nous avons l’impression que le corps ne peut pas s’habituer à une température inférieure à -35°C – il fait toujours aussi froid.

Il devient très compliqué de prendre des photos par ces températures. Monter et démonter la tente est une tâche compliquée et pénible dans ces conditions à cause des parties métalliques très froides.

Dés que nous enlevons les moufles et les pogies (moufles en duvet attachées aux bâtons), et que nous faisons des manipulations avec les gants seulement, nous devons aller très vite.

D’où, par exemple, l’importance d’avoir des zips sur les pantalons, sur la tente, sur nos sacs, sur nos vestes qui ne se bloquent pas avec le froid et le gel – un détail auquel nous prêtons fortement attention en choisissant nos équipements.

Les températures n’augmenteront probablement pas d’ici le pôle Sud car il fait toujours plus froid sur le plateau Antarctique. Peut-être aurons nous à nouveau des températures clémentes lorsque nous redescendrons vers la côte en janvier – mais cela n’est pas certain car nous serons alors en fin de saison et l’hiver approchera à grand pas.

Nous faisons très attention au risque de gelure omniprésent par ces températures.

Nous faisons également attention à ne pas perdre la paire de moufle qu’il nous reste chacun – deux moufles se sont envolées avec le vent dans les premiers jours de l’expédition… ».

@J31-Évoluez-vous dans de bonnes conditions de sécurité ?

« Oui.Nous sommes suivis par la société de logistique américaine ALE à laquelle nous reportons tous les soirs les coordonnées GPS de notre camp. En l’absence de nouvelle de notre part pendant 48 heures, l’ALE envoie un Twin-Otter sur notre dernier lieu de camp afin de nous retrouver. En cas d’accident ou de maladie, l’ALE vient nous secourir dans les plus brefs délais en tenant compte naturellement des conditions météo.Nous avons par ailleurs établi notre route sur la base d’images satellite afin d’éviter les zones de crevasse.Enfin, nous sommes suivis par l’Institut Ifremmont à Chamonix que nous pouvons appeler 24 h / 24 en cas d’urgence médicale. Emmanuel Cauchy, médecin à l’Institut, nous a également aidés à constituer notre trousse de secours. »

Pulka : c'est un traîneau utilisé pour la pratique sportive ou le transport (ex des enfants en Scandinavie).Elle peut être tirée par un homme (avec un harnais de traction) ou par un chien.

La pulka est beaucoup utilisée en ski de randonnée nordique.

C'est « le » traîneau traditionnel des expéditions polaires.En carbone ou en plastique (polyéthylène de haute densité), la pulka offre de bonnes conditions de glisse sur la neige et la glace et résiste bien aux basses températures.

J11 – Nos pulkas

« Nous tractons nos équipements et matériels sur des pulkas – des sortes de traîneaux en kevlar carbone. Nous transportons ainsi tente, réchaud, fuel, nourriture, kit de réparation, veste grand froid, gants et masques, matériel de sécurité, matériel de communication, trousse à pharmacie, appareils photos et vidéo, matériels de mesure – et enfin nos 3 mascottes.

Le poids de la pulka est une variable importante de la vitesse de progression.

Nos pulkas sont assez lourdes bien que nous bénéficions de ravitaillement sur la traversée.

Nous devrons peut-être lâcher du matériel lors du prochain ravitaillement afin de nous laisser un maximum de chances de pouvoir terminer la traversée.

La neige est tellement froide de sorte que les pulkas glissent moins bien et paraissent encore plus lourdes. Nous aurions peut-être dû prendre des barquettes en plastique plutôt que les pulkas que nous avons prises. Nous avons pensé à nous faire fournir des barquettes au ravitaillement – mais il est trop car notre ravitaillement a déjà été déposé par le staff de Antarctic Logistic Expeditions.

Au-delà du poids de la pulka – et des sastrugis dont nous avons déjà parlé sur le blog – il y a le vent, un vent de face.

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Le vent aime également s’engouffrer dans le sac de nos pulkas (dont une partie s’est déjà déchirée). Nous travaillons donc à réparer et améliorer les pulkas avec les moyens dont nous disposons ici !»

J-1 Préparation des pulkas

« Les pulkas sont prêtes ! Nous avons passé du temps aujourd’hui à préparer les pulkas – réduire au maximum le poids de départ des pulkas (environ 60 à 65 kgs) puis assembler le contenu de façon à ce que le rangement soit le plus optimal possible en terme de répartition de poids et d’accès facile aux thermos, rations alimentaires pour les breaks, veste grand froid pour les pauses, etc. »

@J31-Quels équipements transportez-vous dans vos pulkas ?

« Nous transportons le matériel indispensable à notre survie et à la progression (tente, 2 réchauds, fuel, rations alimentaires, matériel de réparation, trousse de secours, sacs de couchage, matelas, gants de rechange, masques de rechange, chaussettes de rechange, veste grand froid en duvet, trousse d’hygiène, pelle, 2 téléphones satellite).

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Nous transportons également du matériel communication, photos et vidéos nécessaire aux différents projets de partage autour de l’expédition, tels que projets pédagogiques, projet d’expos photos et film (nos 3 mascottes, un appareil photo reflex, un appareil photo compact, handycams, matériel pour le son, un laptop, un smartphone, un panneau solaire, des batteries, des chargeurs, l’Axcess Point permettant d’envoyer texte et photo par email, etc.). »

Région polaire :les régions polaires sont caractérisées par le climat polaire qui est un climat froid toute l'année.Les températures montent rarement au dessus de -30°C en été en Antarctique, par contre elles peuvent baisser jusqu'à -90°C en hiver.La plupart du temps elles sont stationnaires autour de -50°C. Les températures sont un peu moins extrêmes dans les régions polaires nord qui sont plus océaniques. La sensation de froid est renforcée par la présence de vents violents comme le blizzard.

Relief : c'est l'ensemble des irrégularités de la surface de la Terre.

J-6-« Nous avons quand même pu profiter des vues magnifiques notamment le long de la côte chilienne entre Santiago et Punta Arenas.Les premiers sommets et glaciers à l’approche de Punta Arenas sont apparus comme les prémices du décor grandiose et du relief qui nous attendent en Antarctique. »

@Dans quel type de relief êtes-vous ?

J63-« Sur la première partie de l’expédition, jusqu’au pôle Sud, nous avons progressé du niveau de la mer jusqu’à une altitude de près de 3.000 mètres.Compte tenu de la distance – 916 kilomètres – le relief apparaît toutefois relativement plat.La ligne d’horizon, plus ou moins lointaine, nous donne une idée du dénivelé.Sur la seconde partie de l’expédition, le relief est similaire mais nous l’abordons dans un sens qui nous est plus favorable. »

Sastrugis : ce sont des sortes de vagues tranchantes sur une surface de neige et de glace résultant de l'érosion par le blizzard.

Pour rallier le pôle Sud il a fallu que Stéphanie et Jérémie les contournent ou les franchissent difficilement avec leurs skis.Un exercice difficile et risqué avec le poids des pulkas et le vent qui soufflait fort !

J22-« Paradoxe – hier nous contournions les sastrugis, aujourd’hui nous cherchons à progresser sur les sastrugis les plus élevés, là où la neige est devenue presque glace. »

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J3-« Nous faisons connaissance jour après jour avec l’Antarctique.Aujourd’hui, nous avons découvert un peu plus ce que sont les sastrugis !Nous comprenons mieux désormais pourquoi certains aventuriers chutent et se fracturent un membre, et stoppent ainsi leur expédition.

En effet, les sastrugis sont partout et plus ou moins hauts (50 à 60 cm environ aujourd’hui), ce qui laisse transparaître à quel point le vent doit parfois être extrêmement fort.La spatule des skis est sans cesse en équilibre sur des blocs de glace. »

Situer : c'est répondre à la question : « où et par rapport à quoi ? ».

Il s'agit de situer un lieu par rapport à un autre (au sud, au nord.....).cf module 1.C'est connaître et utiliser les repères.cf cours.Toutes les cartes interactives et les croquis utilisés en classe et en atelier aident les élèves à repérer les lieux de l'expédition, à localiser et à situer (l'Antarctique).

Se situer,se repérer et s'orienter

Pour se repérer dans la réalité ou sur une carte, on utilise les points cardinaux que nous indique la rose des vents (=s'orienter).On rattache des adjectifs aux quatre points cardinaux :

-Nord : septentrional-Sud : méridional (austral)-Est : oriental-Ouest : occidental

J3-« Nous suivons notre progression avec le GPS – que l’on consulte à la pause du midi et le soir. Le reste du temps, pendant que nous skions, nous nous orientons à la boussole.Ceci étant, pour éviter de regarder la boussole en permanence, nous nous orientons grâce au soleil, à nos ombres, au vent, aux nuages.Afin d’éviter au maximum les hauts sastrugis, nous faisons davantage de kilomètres pour les contourner, comme si nous étions dans un labyrinthe géant..Ce qui est frustrant car la distance à vol d’oiseau en direction du pôle Sud que nous parcourons n’est pas élevée par rapport à la distance effective que nous parcourons.Nous aurons donc plus de 2065 kilomètres à parcourir pour effectuer cette traversée. »

J19- « Cet après-midi, White-Out complet.

Difficile pour celui qui navigue d’éviter alors les sastrugis et de maintenir le cap.Dans ce type de situations, nous nous écartons parfois de quelques degrés de notre cap et cela rallonge alors notre périple ACROSS ANTARCTICA.D’après les prévisions météo reçues ce soir, le White-Out devrait perdurer pendant plusieurs jours. »

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@J31-Comment arrivez-vous à vous repérer dans cette immensité blanche ?

« Nous naviguons grâce au GPS que nous vérifions à chaque pause. Le GPS nous permet d’avoir un cap. Nous utilisons une boussole pour nous orienter et suivre ce cap en skiant. Pour éviter de regarder en permanence la boussole, nous prenons des points de repère : notre ombre quand il fait soleil, les nuages, le sens des sastrugis (vagues de glace formées par le vent), le vent, le sens de la neige s’il neige.

Le plus difficile naturellement est de s’orienter lorsque la visibilité est nulle ou quasi-nulle quand il y a du brouillard blanc. »

@J31 -Comment votre boussole fonctionne t-elle au pôle Sud ?

« La boussole que nous utilisons est une boussole Global System qui fonctionne à la fois au Nord et au Sud. »

Technicité : en Arctique et en Antarctique, le climat et l'isolement justifient une technicité particulière et adaptée aux conditions extrêmes.

@J47-La technicité dont vous disposez est-elle bien adaptée face à cet isolement et face à cet environnement climatique extrême ?

L’appui logistique est-il suffisant ? Quelle a été pour le moment l’opération la plus complexe à gérer ?

« Oui. Nous avons des équipements vestimentaires conçus pour le froid extrême et le vent. Nous sommes également équipés en matériel de sécurité et communication : 2 téléphones satellite et 1 balise. L’appui logistique de la société américaine ALE est suffisant. Nous les appelons tous les soirs pour leur donner nos coordonnées GPS de façon à ce qu’ils puissent nous localiser en cas de problème.

L’ALE nous a bien aiguillés à distance le 14ème jour lorsque nous nous sommes retrouvés dans une zone de crevasses. Ce qui est le plus difficile à gérer : le vent, qui rend toutes les manipulations et la progression plus difficiles. »

Temps : il marque la succession des évènements et des phénomènes, et leur représentation dans la conscience (=durée dans le cadre de l'expédition).

@J65-La notion de temps est-elle la même en Antarctique ?« Oui – nous prenons les jours les uns après les autres. Les éléments importants pour notre gestion du temps sont essentiellement le délai maximum dont nous disposons avant de devoir être évacués (28 janvier au plus tard) et la quantité de nourriture et de fuel (pour faire fondre la glace avec notre réchaud) que nous transportons.Le jour permanent – depuis plus de 2 mois – impacte aussi la notion de temps. Le soleil tourne autour de nos têtes sans jamais se coucher, ni même incliner sa course – ou alors de manière peu perceptible à ce stade. »

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Vent : c'est le déplacement naturel de l'atmosphère.Il est ressenti au niveau du sol, plus ou moins glacial en fonction de son intensité (=il est refroidi par la glace sur la calotte antarctique).

Les vents originaires de l'Antarctique sont déviés vers l'est par la force de Coriolis (orientation finale nord-ouest-cf module 2).Aux alentours de 60°S, une ceinture de basses pressions génère des dépressions cycloniques froides et de fortes pluies.La température de l'eau dans cette zone polaire est comprise entre 2 et 10°C.

@J31 - Qu’est ce qui est le plus difficile à gérer ?

« Progresser lorsqu’il y a beaucoup de vent – plus de 17-18 m/s. Le vent est un vent de Sud-Est donc de face gauche jusqu’au pôle Sud. Il nous ralentit dans la progression, il accentue le froid et donc le risque de gelure. Nous pouvons perdre du matériel (deux moufles se sont envolées) ».

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Bilan : une bonne expérience d'observation de terrain sur le continent antarctique qui permet un approfondissement théorique et l'acquisition de pratiques géographiques et scientifiques et une interprétation du programme pour une mise en oeuvre efficace et plus pertinente.

Ecrire en géographie

Connaître les mots-clés de l'expéditionConnaître le vocabulaire et les notions des espaces à fortes contraintesVérifier et développer ses connaissancesAvoir des repères relevant de l'espaceDégager par écrit l'essentiel de textes lus dans les carnets de bord de Stéphanie et Jérémie

Question finale pour répondre à l'objectif, accompagnée d'une aide méthodologique :

A partir des thématiques et des problématiques traitées dans les différents modules (les repères géographiques, le climat et les paysages polaires, le changement climatique....)et les documents de la base image des carnets de bord, les élèves doivent choisir 5 mots du lexique et rédiger un petit paragraphe de 10 à 15 lignes qui rappelle les éléments importants de l'expédition Across Antarctica et les difficultés de la vie quotidienne de Stéphanie et Jérémie (=s'accoutumer aux contraintes d'un désert froid).

Possibilité de réaliser un petit diaporama dans lequel chaque élément est expliqué et intégré avec d'autres documents personnels.