4
www.eesc.europa.eu 1 Présidence irlandaise du Conseil de l’UE 2013 Par Rory Montgomery Il s’agira de la 7 e présidence de l’UE assurée par l’Irlande, qui coïncidera avec le 40 e anniversaire de l’adhésion de l’Irlande en 1973, ainsi qu’avec l’Année européenne des citoyens, que nous célébrerons par une manifesta- tion inaugurale en janvier à Dublin, ce qui fournira une occasion de commu- niquer avec les citoyens irlandais et de toute l’Union au sujet de la significa- tion que l’Europe a pour eux. Les efforts en faveur de la croissance, de la stabilité et de l’emploi La Présidence irlandaise donnera la priorité aux questions que nous esti- mons les plus importantes pour l’ave- nir de l’Union et de ses citoyens en ces temps de défis économiques immenses et de fortes contraintes sociales – les mesures destinées à promouvoir la relance, la stabilité, la croissance et les emplois. Promouvoir la création d’emplois durables et de la croissance dans l’UE, restaurer la confiance dans l’économie européenne et sécuriser les futurs cadres budgétaires et politiques de l’UE seront essentiels à la mise en place d’une base solide en vue d’une relance européenne. Nous sommes impatients de travailler avec nos prin- cipaux partenaires institutionnels que sont la Commission européenne, le Parlement européen, le Comité écono- mique et social européen et le Comité des régions. Parmi les secteurs spécifiques sus- ceptibles d’apporter à l’Europe la crois- sance, la stabilité et des emplois, et auxquels nous donnerons la priorité, l’on trouve le développement continu du marché unique et de l’économie numérique en Europe; des progrès significatifs pour renforcer les relations économiques de l’UE et le soutien à la recherche et à l’innovation visant à garantir que l’Europe devienne un lea- der mondial de l’innovation en général. La Présidence dirigera le semestre européen, le nouveau système de coor- dination des politiques économiques de l’UE, de manière à ce qu’un consen- sus puisse être atteint sur les mesures de réformes que les différents États membres ont besoin de prendre. Nous donnerons également la prio- rité à la création d’une véritable union bancaire visant à sécuriser le secteur bancaire européen et à associer une supervision réellement paneuropéenne des banques, et à prendre des dispo- sitions pour garantir la résolution adéquate des faillites de banques et la protection des dépôts des consomma- teurs. Nous soutiendrons les travaux entrepris pour mettre en œuvre les conclusions du Conseil européen de décembre 2012 sur l’approfondissement de l’union économique et monétaire. Discussions sur le budget pluriannuel Au sujet du prochain cadre bud- gétaire, nous sommes impatients que le Conseil européen traite la ques- tion du cadre financier pluriannuel au tout début de l’année prochaine. La présidence irlandaise soutiendra le Président du Conseil européen, Her- man Van Rompuy, dans la recherche d’un accord. Une fois un accord politique trouvé au sein du Conseil, l’Irlande poursuivra les travaux avec le Parlement européen pour mettre en place le cadre légal nécessaire, à la fois conformément au Cadre financier pluriannuel (CFP) dans son ensemble, et aux nombreuses mesures législatives sectorielles qui fourniront une base aux programmes de dépenses durant la période du CFP. Nous accorderons une priorité spécifique à la réforme de la Politique agricole commune et de la Politique commune de la pêche, au programme Horizon 2020, aux Fonds structurels et de cohésion, au méca- nisme pour l’interconnexion en Europe et à d’autres programmes clés de l’UE. L’engagement avec le CESE La Présidence examine actuel- lement la meilleure manière d’uti- liser l’expertise du CESE, à qui elle demandera un certain nombre d’avis exploratoires. Ces avis apporteront une contribution utile en nourrissant d’in- formations les discussions et les débats qui se tiendront durant la Présidence. L’effet économique de l’utilisation accrue des énergies renouvelables sur les systèmes électriques est un sujet qui intéresse particulièrement tant le CESE que les États membres. Par Rory Montgomery, représentant permanent de l’Irlande auprès de l’Union européenne Nous soutiendrons les travaux entrepris pour mettre en œuvre les conclusions du Conseil européen de décembre 2012 sur l’approfondis- sement de l’union écono- mique et monétaire. Nous donnerons la priorité au développe- ment continu du marché unique et de l’économie numérique en Europe ainsi qu’aux progrès significatifs à accomplir pour renforcer les rela- tions commerciales de l’UE et le soutien à la recherche et à l’innova- tion afin de veiller à ce que l’Europe devienne un leader mondial de l’inno- vation en général. ÉDITORIAL Chers lecteurs, Plus les Européens connaîtront et comprendront les droits qui sont les leurs en tant que citoyens de l’UE, plus les décisions qu’ils prendront au quotidien le seront en connaissance de cause, et plus il nous sera aisé de favoriser l’essor d’une vie démocratique engagée et par- ticipative en Europe. Dans cette optique, les institutions de l’UE ont décidé de désigner 2013 comme Année euro- péenne des citoyens, convenant que les activités mises en œuvre à ce titre devraient être organisées autant que possible à la base de la société, c’est-à-dire par le grand public et les organisations de la société civile elles-mêmes. En tant que lien vital entre la société civile et les institutions européennes, le Comité économique et social européen jouera un rôle clé de moteur et de soutien pour toute une gamme d’initiatives liées à l’Année européenne. Plus spécifiquement, nous sommes heureux de soutenir activement et de coopérer avec l’Alliance European Year of Citizens 2013, créée par le groupe de liaison. Il s’agit d’un organe du CESE chargé d’assurer le dialogue politique avec les organisations et les réseaux de la société civile européenne, afin de mobiliser et de coordonner la participation de la société civile au débat paneuropéen. L’Année européenne des citoyens offre la possibilité à tous d’apprendre à connaître les droits et les possibilités que leur confère la citoyenneté de l’UE. Cette année pourrait réellement servir à mettre en exergue les aspects politiques, économiques, sociaux, civiques et culturels de la citoyenneté européenne. Elle fournira une plate-forme servant à stimuler le débat sur les obstacles qui empêchent les personnes de pleinement tirer parti de ces droits, l’espoir prévalant également qu’elles soient encouragées à jouer un rôle actif en participant à des forums civiques sur des questions européennes. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de citoyens européens actifs, informés et engagés. Parmi les défis les plus pressants, nous sommes confrontés à la nécessité de combler le fossé qui existe entre, d’une part, la prise de décision au niveau européen et, d’autre part, les citoyens européens. Une manière d’y arriver consiste à créer des plates- formes structurées de dialogue en invitant les institutions et les leaders européens à écou- ter, à comprendre et à faire leurs les points de vue de la société civile et du grand public. De même, dans le contexte actuel de crise économique et sociale, l’Année européenne offrira une excellente opportunité pour recouvrer la confiance du public et faire en sorte que celui-ci adhère à nouveau au projet européen. En tant que président du CESE, je souhaite inviter tous les citoyens de l’UE et leurs organisations partout en Europe à joindre leurs forces à celles du Comité et des autres institutions européennes afin de faire entendre leur voix tout au long de cette Année européenne 2013 qu’il leur convient de s’approprier. Staffan Nilsson Président À VOS AGENDAS DANS CE NUMÉRO 24 janvier 2013 siège du CESE, Bruxelles: La piraterie maritime: renforcer la réponse de l’UE 29 janvier 2013 siège du CESE, Bruxelles: Audition publique sur «Le marché intérieur et les aides d’État à finalité régionale’’ 13 et 14 février 2013 siège du CESE, Bruxelles: session plénière CESE 2 N’ayons pas peur du débat!, un entretien avec Eric Dacheux 3 Le CESE appelle l’UE à agir très vite pour éradiquer la pauvreté énergétique 3 Redressement et résolution des défaillances d’établissements de crédit 4 Interview de Jane Morrice, membre du CESE Uachtaránacht na hEireann ar Chomhairle an Aontais Eorpaigh Irish Presidency of the Council of the European Union eu2013.ie Janvier 2013 / 01 FR ISSN 1725-1931 CESE info Le Comité économique et social européen Un pont entre l’Europe et la société civile organisée

Un pont entre l’Europe et la société civile organisée · 13 et 14 février 2013 siège du CESE, Bruxelles: session plénière CESE ... n’est pas de produire un clip vidéo

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Un pont entre l’Europe et la société civile organisée · 13 et 14 février 2013 siège du CESE, Bruxelles: session plénière CESE ... n’est pas de produire un clip vidéo

www.eesc.europa.eu1

Présidence irlandaise du Conseil de l’UE 2013Par Rory Montgomery

Il s’agira de la 7e présidence de l’UE assurée par l’Irlande, qui coïncidera avec le 40e anniversaire de l’adhésion de l’Irlande en 1973, ainsi qu’avec l’Année européenne des citoyens, que nous célébrerons par une manifesta-tion inaugurale en janvier à Dublin, ce qui fournira une occasion de commu-niquer avec les citoyens irlandais et de toute l’Union au sujet de la significa-tion que l’Europe a pour eux.

Les efforts en faveur de la croissance, de la stabilité et de l’emploi

La Présidence irlandaise donnera la priorité aux questions que nous esti-mons les plus importantes pour l’ave-nir de l’Union et de ses citoyens en ces temps de défis économiques immenses et de fortes contraintes sociales – les mesures destinées à promouvoir la relance, la stabilité, la croissance et les emplois. Promouvoir la création d’emplois durables et de la croissance dans l’UE, restaurer la confiance dans l’économie européenne et sécuriser les futurs cadres budgétaires et politiques

de l’UE seront essentiels à la mise en place d’une base solide en vue d’une relance européenne. Nous sommes impatients de travailler avec nos prin-cipaux partenaires institutionnels que sont la Commission européenne, le Parlement européen, le Comité écono-mique et social européen et le Comité des régions.

Parmi les secteurs spécifiques sus-ceptibles d’apporter à l’Europe la crois-sance, la stabilité et des emplois, et auxquels nous donnerons la priorité, l’on trouve le développement continu du marché unique et de l’économie numérique en Europe; des progrès significatifs pour renforcer les relations économiques de l’UE et le soutien à la recherche et à l’innovation visant à garantir que l’Europe devienne un lea-der mondial de l’innovation en général.

La Présidence dirigera le semestre européen, le nouveau système de coor-dination des politiques économiques de l’UE, de manière à ce qu’un consen-sus puisse être atteint sur les mesures de réformes que les différents États membres ont besoin de prendre.

Nous donnerons également la prio-rité à la création d’une véritable union bancaire visant à sécuriser le secteur bancaire européen et à associer une supervision réellement paneuropéenne des banques, et à prendre des dispo-sitions pour garantir la résolution adéquate des faillites de banques et la protection des dépôts des consomma-teurs. Nous soutiendrons les travaux entrepris pour mettre en œuvre les conclusions du Conseil européen de décembre 2012 sur l’approfondissement de l’union économique et monétaire.

Discussions sur le budget pluriannuel

Au sujet du prochain cadre bud-gétaire, nous sommes impatients que le Conseil européen traite la ques-tion du cadre financier pluriannuel au tout début de l’année prochaine.

La présidence irlandaise soutiendra le Président du Conseil européen, Her-man Van Rompuy, dans la recherche d’un accord. Une fois un accord politique trouvé au sein du Conseil, l’Irlande poursuivra les travaux avec le Parlement européen pour mettre en place le cadre légal nécessaire, à la fois conformément au Cadre financier pluriannuel (CFP) dans son ensemble,

et aux nombreuses mesures législatives sectorielles qui fourniront une base aux programmes de dépenses durant la période du CFP. Nous accorderons une priorité spécifique à la réforme de la Politique agricole commune et de la Politique commune de la pêche, au programme Horizon 2020, aux Fonds structurels et de cohésion, au méca-nisme pour l’interconnexion en Europe et à d’autres programmes clés de l’UE.

L’engagement avec le CESE

La Présidence examine actuel-lement la meilleure manière d’uti-liser l’expertise du CESE, à qui elle demandera un certain nombre d’avis exploratoires. Ces avis apporteront une contribution utile en nourrissant d’in-formations les discussions et les débats qui se tiendront durant la Présidence. L’effet économique de l’utilisation accrue des énergies renouvelables sur les systèmes électriques est un sujet qui intéresse particulièrement tant le CESE que les États membres.

Par Rory Montgomery, représentant permanent de l’Irlande auprès de l’Union européenne

“Nous soutiendrons les travaux entrepris pour mettre en œuvre les conclusions du Conseil européen de décembre 2012 sur l’approfondis-sement de l’union écono-mique et monétaire.”

“Nous donnerons la priorité au développe-ment continu du marché unique et de l’économie numérique en Europe ainsi qu’aux progrès significatifs à accomplir pour renforcer les rela-tions commerciales de l’UE et le soutien à la recherche et à l’innova-tion afin de veiller à ce que l’Europe devienne un leader mondial de l’inno-vation en général.”

ÉDITORIAL Chers lecteurs,Plus les Européens connaîtront et comprendront les droits qui sont les leurs en tant que citoyens de l’UE, plus les décisions qu’ils prendront au quotidien le seront en connaissance de cause, et plus il nous sera aisé de favoriser l’essor d’une vie démocratique engagée et par-ticipative en Europe. Dans cette optique, les institutions de l’UE ont décidé de désigner 2013 comme Année euro-

péenne des citoyens, convenant que les activités mises en œuvre à ce titre devraient être organisées autant que possible à la base de la société, c’est-à-dire par le grand public et les organisations de la société civile elles-mêmes. En tant que lien vital entre la société civile et les institutions européennes, le Comité économique et social européen jouera un rôle clé de moteur et de soutien pour toute une gamme d’initiatives liées à l’Année européenne. Plus spécifiquement, nous sommes heureux de soutenir activement et de coopérer avec l’Alliance European Year of Citizens 2013, créée par le groupe de liaison. Il s’agit d’un organe du CESE chargé d’assurer le dialogue politique avec les organisations et les réseaux de la société civile européenne, afin de mobiliser et de coordonner la participation de la société civile au débat paneuropéen.

L’Année européenne des citoyens offre la possibilité à tous d’apprendre à connaître les droits et les possibilités que leur confère la citoyenneté de l’UE. Cette année pourrait réellement servir à mettre en exergue les aspects politiques, économiques, sociaux, civiques et culturels de la citoyenneté européenne. Elle fournira une plate-forme servant à stimuler le débat sur les obstacles qui empêchent les personnes de pleinement tirer parti de ces droits, l’espoir prévalant également qu’elles soient encouragées à jouer un rôle actif en participant à des forums civiques sur des questions européennes.

Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de citoyens européens actifs, informés et engagés. Parmi les défis les plus pressants, nous sommes confrontés à la nécessité de combler le fossé qui existe entre, d’une part, la prise de décision au niveau européen et, d’autre part, les citoyens européens. Une manière d’y arriver consiste à créer des plates-formes structurées de dialogue en invitant les institutions et les leaders européens à écou-ter, à comprendre et à faire leurs les points de vue de la société civile et du grand public. De même, dans le contexte actuel de crise économique et sociale, l’Année européenne offrira une excellente opportunité pour recouvrer la confiance du public et faire en sorte que celui-ci adhère à nouveau au projet européen.

En tant que président du CESE, je souhaite inviter tous les citoyens de l’UE et leurs organisations partout en Europe à joindre leurs forces à celles du Comité et des autres institutions européennes afin de faire entendre leur voix tout au long de cette Année européenne 2013 qu’il leur convient de s’approprier.

Staffan NilssonPrésident

À VOS AGENDAS DANS CE NUMÉRO24 janvier 2013siège du CESE, Bruxelles: La piraterie maritime: renforcer la réponse de l’UE

29 janvier 2013siège du CESE, Bruxelles: Audition publique sur «Le marché intérieur et les aides d’État à finalité régionale’’

13 et 14 février 2013siège du CESE, Bruxelles: session plénière CESE

2 N’ayons pas peur du débat!, un entretien avec Eric Dacheux

3 Le CESE appelle l’UE à agir très vite pour éradiquer la pauvreté énergétique

3 Redressement et résolution des défaillances d’établissements de crédit

4 Interview de Jane Morrice, membre du CESE

Uachtaránacht na hEireann ar Chomhairle an Aontais Eorpaigh

Irish Presidency of the Council of the European Union

eu2013.ie

Janvier 2013 / 01 FRISSN 1725-1931

CESE info Le Comité économiqueet social européenUn pont entre l’Europe et la société civile organisée

Page 2: Un pont entre l’Europe et la société civile organisée · 13 et 14 février 2013 siège du CESE, Bruxelles: session plénière CESE ... n’est pas de produire un clip vidéo

2 CESE info — Janvier 2013 / 01

La démocratie participative encourage la citoyenneté de l’UEEn mettant tout l’accent sur la mobi-lité, la Commission européenne, dans sa proposition sur l’Année européenne des citoyens, ne prend pas suffisamment à bras le corps le problème du déficit de communication qui s’est creusé entre la population européenne et les déci-deurs bruxellois, estime Andris Gobiņš, membre du CESE, qui a élaboré l’avis du Comité sur le sujet.

M. Gobiņš fait part de ses doutes à CESE Info: «Faire de la mobilité le pivot de l’Année européenne des citoyens est-il le choix le plus judicieux? C’est la question que nous nous sommes posée au Comité.»

Son avis sur l’Année européenne des citoyens attire l’attention sur certains chiffres assez alarmants. Les citoyens de l’UE sont, par exemple, moins de 30 % à estimer qu’ils peuvent influer personnel-lement sur le processus européen.

Le texte du Comité évoque également une enquête Eurobaromètre qui a révélé que 43 % seulement des personnes inter-rogées connaissaient les implications de la citoyenneté européenne et qu’ils n’étaient qu’un très modeste 32 % à estimer être informés ou très bien informés de leurs droits de citoyen de l’UE. Ces pourcen-tages laissent une large marge d’améliora-tion, affirme le document du CESE.

M. Gobiņš fait valoir que l’impact de l’Année européenne augmenterait si un «véritable échange d’information bidirec-tionnel» permettait de rapprocher le pro-cessus législatif européen de la population.

Il ne suffit pas de fournir aux Euro-péens des informations sur la manière dont l’Europe agit et fonctionne. «Ce dont

nous avons besoin, poursuit-il, c’est de dialogue.» Et de faire observer que la mobilité ne concerne en fait qu’un faible pourcentage de la population européenne, la plupart des gens continuant à vivre et à travailler là où ils sont nés. «L’enjeu n’est pas de produire un clip vidéo qui va nous dire que «L’Europe est bonne». On obtiendra des résultats plus durables si l’on encourage une démocratie plus trans-parente, participative, qui prend mieux en compte les besoins de la population.»

La société civile avait déjà recom-mandé que l’année soit structurée de manière à être davantage axée sur la citoyenneté active et participative. Le CESE et le Parlement européen ont souli-gné l’un et l’autre que le traité de Lisbonne appelle l’UE à instaurer un dialogue avec ses citoyens en encourageant les échanges entre États membres et entre décideurs.

«Nous voulons plus de transparence dans le processus décisionnel», a souli-gné M. Gobiņš. Parmi les idées qu’il émet pour réduire le fossé relationnel avec les

citoyens de l’UE figurent la diffusion des réunions de la Commission en flux sur Internet ou un accès plus large à l’information avant que l’exécutif bruxellois ne propose un texte de loi.

Il s’agit là, pense-t-il, de l’une des revendications sous-jacentes aux mani-festations qui, ces dernières semaines, ont rempli les rues de centaines de mil-liers d’Européens dans des pays comme la Grèce, le Portugal et l’Espagne.

Les protestataires espagnols, par exemple, ne réclamaient pas spéciale-ment plus d’argent; ce qu’ils voulaient, c’est pouvoir mieux comprendre les décisions prises en leur nom, a encore fait remarquer M. Gobiņš. «Le dialogue devrait être un prin-cipe fondamental et quotidienne-ment appliqué dans toute prise de décision.»� ●

N’ayons pas peur du débat!Interview avec Eric Dacheux, professeur des universités à Clermont-Ferrand. Il a écrit, entre autres, «L’impossible défi. La politique de communication de l’Union européenne» et «Comprendre le débat sur la constitution de l’Union européenne».

CESE Info: Par le passé, vous avez à plusieurs reprises déclaré que l’avenir politique de l’Europe passait par la mobilisation des associations qui sont les seules à même de raviver le débat dans l’Union européenne et de reconstruire un projet pour l’Union européenne.

Eric Dacheux: Mon analyse est plus que jamais d’actualité, pour une raison de fond: la démocratie, c’est le gouverne-ment des citoyens par les citoyens. Par conséquent, la démocratie européenne est alors un gouvernement européen des citoyens européens. Or, comme le montrent les enquêtes d’opinion Eurobaromètre, les citoyens peinent à se définir comme Européens. Ceux qui se sentent Européens militent dans des réseaux européens d’associations dans divers domaines tels que l’envi-ronnement, les droits de l’homme, le changement climatique.

La deuxième raison réside dans l’absence de prise en compte du vote populaire contre le projet de consti-tution européenne. Il en résulte une défiance sans cesse accrue envers les élites européennes, qui ont sacrifié la démocratie européenne sur l’autel de la gouvernance européenne. Sous prétexte de poursuivre des politiques

publiques plus efficaces, on a encore davantage aliéné le citoyen européen. Le résultat en est de transformer l’indif-férence envers l’intégration européenne en hostilité. Pour l’affronter aujourd’hui, il faut encourager le développement de la démocratie participative. La Commission européenne doit démontrer qu’elle n’est pas sourde aux appels des citoyens. Un échec de sa part signifiera la fin de la démocra-tie et le début de la technocra-tie européenne.

On déplore souvent le manque d’engagement politique des jeunes alors qu’ils militent dans des associations qui sont actives au-delà des canaux traditionnels d’expression politique.

Oui, on observe une évolution importante du militantisme politique. On est passé du militantisme fondé sur la représentation, l’organisation pyramidale et le sacrifice à un militantisme fondé sur la participation, le réseau et l’hédonisme. Il suffit d ’observer les indignés pour comprendre que les jeunes se posent des questions éminemment politiques – quelle société voulons nous, quelle Europe voulons nous? – mais que la politique politicienne, au niveau national ou européen, ne les intéresse pas. Longtemps, les élites européennes ont cru pouvoir faire le bien du peuple sans le peuple. Mais ce qui se fait sans le peuple, se fait contre le peuple, et aussi, en définitive, contre les institutions européennes.

On est alors encore très loin de l’espace public européen.

La constitution de l’espace public européen ne se décrète pas, elle ne passe pas uniquement par de nouvelles technologies ou des médias. Elle passera d’abord par la participation des citoyens. N’ayons pas peur du débat! – quelle est l’utopie européenne aujourd’hui?

Il faut proposer les débats qui pas-sionnent des gens: sur les frontières de l’Europe, sur la place des musulmans en Europe, sur la place du social dans l’économie de marché, etc. Il faut encourager un débat contradictoire, comme celui qui se déroulait en 2005 avant le référendum sur le projet de

constitution européenne. C’est ainsi que l’on suscitera un commencement d’espace public européen.

Suite à la crise, on parle sans cesse de l’Europe. L’Europe n’a peut être jamais été aussi présente dans nos débats.

Oui, mais le débat essentiel, celui sur la finalité de l’Europe n’a pas lieu. Nous nous trouvons dans un ordoli-béralisme à l’allemande, mais il n’y pas de débat sur la question de savoir si un autre modèle ou une autre Europe est possible. Y a-t-il un débat sur une éco-nomie solidaire, sur la relance keyné-sienne, sur la transition? Non. Le seul débat porte sur l’adaptation au mar-ché. L’on requiert des citoyens qu’ils se plient aux règles d’un marché qui a conduit les États à renflouer les mêmes banques qui refusent aujourd’hui de leur prêter, au motif que ces États sont surendettés. On peut défendre ce sys-tème parce qu’il a créé de la richesse, mais il faut oser ouvrir le débat sur d’autres scénarios possibles. Malheu-reusement, les élites, au lieu d’ouvrir ce débat, le ferment. C’est ce qui doit changer. (mb) ●

“Les élites européennes ont sacrifié la démocra-tie européenne sur l’au-tel de la gouvernance européenne.”

Symposium sur «La recherche en fission nucléaire en vue d’une éco-nomie à faibles émissions de CO2»Au cours de ces derniers mois s’est opé-rée une remise en cause de questions liées à la sûreté nucléaire et à la contribution à long terme de l’énergie nucléaire au bouquet énergétique de l’UE. C’est la raison pour laquelle le CESE et la Com-mission européenne organisent un pro-cessus de dialogue et de débat ouvert et équilibré, de type exploratoire, destiné à  l’ensemble des acteurs de la société civile. La conférence aura lieu les 26 et 27 février 2013 à Bruxelles.

La contribution des activités de recherche en fission nucléaire au pro-gramme-cadre Horizon 2020, dans le contexte de la feuille de route Énergie 2050 et du bouquet énergétique de l’UE, consti-tuera le principal thème de discussion.

Nous convions également tous les acteurs concernés à participer au forum en ligne sur le site www.eesc.europa.eu afin de poser des questions qui pourront être abordées lors de la conférence et de saisir cette possibilité de susciter un débat public aussi large que possible.� ●

“Ce qui se fait sans le peuple, se fait contre le peuple”

BIENTÔT AU CESE

“L’Année européenne des citoyens attire l’attention sur certains chiffres assez alar-mants. Les citoyens de l’UE sont, par exemple, moins de 30 % à estimer qu’ils peuvent influer personnellement sur le processus européen.”

Eric Dacheux

Mr Gobiņš

CESE info — Janvier 2013 / 01

Page 3: Un pont entre l’Europe et la société civile organisée · 13 et 14 février 2013 siège du CESE, Bruxelles: session plénière CESE ... n’est pas de produire un clip vidéo

3CESE info — Janvier 2013 / 01

LA SESSION PLÉNIÈRE EN BREFDévelopper une stratégie macrorégionale en Méditerranée

Fort de son expérience en matière d’élaboration de politiques macrorégionales, le CESE a adopté, à la demande de la présidence chypriote, un avis sur une stratégie macrorégionale en Méditerra-née qui tire parti des caractéristiques spécifiques des îles.

Le CESE propose d’établir deux politiques sous-régionales, pour la Méditerranée orientale et occidentale, qui seraient com-plémentaires et s’articuleraient entre elles, ainsi qu’avec la stra-tégie macrorégionale adriatico-ionienne. Le Comité estime qu’il convient de renforcer dès que possible cette coopération sous-régionale afin de favoriser les relations commerciales, touristiques et industrielles en réglant les problèmes communs au moyen de stratégies communes. La stratégie macrorégionale permettrait de coordonner l’ensemble des politiques, des objectifs et des actions de l’UE avec les États membres, les régions, les conseils économiques et sociaux locaux et tous les intervenants en région méditerranéenne, en particulier dans les États insulaires médi-terranéens de petite taille et isolés. (ail)� ●

Redressement et résolution des défaillances d’établissements de crédit

La crise financière a montré que les autorités nationales ne disposent pas de tous les moyens pour faire face aux difficultés des banques actives sur les marchés internationaux. Entre 2008 et 2011, les États ont injecté 4 500 milliards d’euros (37 % du PIB de l’UE) de fonds publics dans le secteur bancaire.

Lena Roussenova, rapporteure de l’avis du CESE sur «Le redressement et la résolution des défaillances d’établissements de crédit», explique que «l’objectif ultime est de définir un cadre stratégique pour gérer les défail-lances bancaires de manière ordonnée et éviter la contagion à d’autres établissements».

À l’avenir, les autorités compé-tentes auront les moyens d’inter-venir de manière décisive, à la fois avant que les difficultés n’appa-raissent et dès le début du pro-cessus. Les instruments proposés se répartissent en trois catégories: pouvoirs de prévention, pouvoirs d’intervention précoce et pouvoirs de résolution.

Toutefois, le CESE souligne que certains outils (l’instrument de ren-flouement interne) et mesures n’ont pas encore fait leurs preuves lors de crises systémiques et nécessitent davantage d’explications et de clarifi-cations afin de minimiser l’incertitude parmi les investisseurs. (ail)� ●

Le CESE en faveur d’une révision des subventions vertes

Les subventions nationales visant à soutenir le déploiement commer-cial des énergies renouvelables ont entraîné des coûts élevés et envoyé des signaux de prix partiellement erronés, a déclaré le CESE dans un avis adopté lors de sa session plénière de décembre.

Afin de stimuler les investissements dans les énergies renouvelables et atteindre les objectifs de l’UE pour le climat en 2050, il conviendrait de les remplacer par des mesures ciblées à l’échelle de l’UE, taillées sur mesure en fonction de chaque technologie renouvelable en coordina-tion avec les objectifs de réduction des émissions de CO2 de l’Union européenne après 2020, explique le CESE.

«Les subventions à l’échelle de l’UE que nous appelons de nos vœux devraient être limitées dans le temps jusqu’au moment où les technolo-gies renouvelables en question deviennent compétitives», a déclaré Ulla Sirkeinen (groupe des employeurs, Finlande), rapporteur pour l’avis.

Afin de continuer à augmenter la part de l’énergie renouvelable au-delà de l’objectif de 2020, de manière efficace sur le plan des coûts, le CESE opte pour un système flexible de régimes d’aide communs à l’échelle de l’UE, «adaptés à la maturité et à la situation différentes de chaque technologie».

Dans un avis connexe, élaboré par Pierre-Jean Coulon, le CESE a plaidé pour une connexion rapide des «îles énergétiques» de l’UE, une étape essentielle pour accroître la sécurité d’approvisionnement et par voie de conséquence la croissance et la solidarité, tout en réduisant les différences de prix au sein de l’UE. (mb)� ●

Pour toute information complémentaire, veuillez consulter le lien suivant: http://www.eesc.europa.eu/documents/opinions/avis_en.asp?type=en

Le CESE appelle l’UE à agir très vite pour éradiquer la pauvreté énergétiqueL’UE doit intensifier ses efforts pour lutter contre la pau-vreté énergétique qui frappe un nombre croissant de ses citoyens, selon Staffan Nils-son, président du Comité éco-nomique et social européen (CESE), organe consultatif de l’UE. Il attribue également les hausses des prix de l’énergie à l’inachèvement de l’intégra-tion du marché intérieur.

M. Nilsson a lancé cet appel à l’occasion de la récente conférence qu’ont organisée le CESE et l’ELISAN, le Réseau européen pour l’inclusion et l’action sociale locale.

M. Nilsson a indiqué que les hausses des prix de l’énergie n’ont épargné aucun pays de l’UE. En Lettonie, par exemple, ces coûts ont augmenté de 27 % en février 2011, tandis qu’en France, 42 % des ménages ont réduit la température de chauffage de leur logement l’année dernière pour économiser sur leurs factures d’énergie. En Allemagne, l’on prévoit que les prix augmenteront encore de 10 à 15 % cette année.

Le président du CESE a plaidé pour une action résolue à l’échelon de l’UE afin de lutter contre la pauvreté énergétique: l’UE ne saurait ignorer un problème qui touche jusqu’à 125  millions d’Européens. M. Nilsson a répété que la première étape pour explorer et cartographier ce pro-blème devrait consister à en adopter une défini-tion valable pour toute l’UE. Cette définition

devrait être souple, et non rigide et monolithique. «Plutôt que de choisir de définir la pauvreté énergétique de manière centralisée, les pouvoirs publics devraient avoir une certaine latitude pour offrir des solutions sur mesure», a-t-il ajouté.

Le CESE a toujours soutenu qu’il y avait lieu, dans le même temps, de mettre sur pied à l’échelon de l’UE un cadre poli-tique cohérent et exhaustif en matière sociale et énergétique. Ce dernier pourrait prévoir une évaluation et une diffusion des bonnes pratiques et d’autres mesures communes ciblées.

M. Stéphane Buffetaut, président de la section spécialisée «Transports, énergie,

infrastructures, société de l’infor-mation» (TEN) du CESE, a appelé à tirer parti des possibili-tés inexploitées qu’offre l’effica-cité énergétique et qui, selon lui, constituent «une manière effi-

cace du point de vue des coûts de réaliser des objectifs dans les

domaines de la politique sociale et de l’énergie».

Dans le même ordre d’idées, M. Remo Sernagiotto, président de l’ELISAN et ministre chargé des services sociaux de la région de Vénétie, qui assure actuel-lement la présidence tournante de l’ELI-SAN, a appelé l’UE et ses États membres à investir dans des technologies efficaces sur le plan énergétique et à prendre des mesures pour économiser l’énergie. Il a indiqué qu’il conviendrait de recourir, pour les investissements énergétiques, aux emprunts obligataires pour le finan-cement de projets.

M. Sernagiotto a fait valoir que la réduction des consommations excessives d’énergie dans les bâtiments publics et

dans les résidences privées permettrait de réaliser des économies d’énergie de 30 à 40 % d’ici 2020. «À court terme, ces mesures permettraient de renfor-cer la cohésion sociale et de soulager

la pauvreté énergétique». (mb)� ●

“Les hausses des prix de l’énergie n’ont épargné aucun pays de l’UE. En Lettonie, par exemple, ces coûts ont augmenté de 27 % en février 2011, tandis qu’en France, 42 % des ménages ont réduit la température de chauffage de leur logement.”

Répondre aux avertissements en matière de sûreté nucléaireBien qu’un nouveau programme de contrôles de sûreté rigoureux ait été mis en œuvre dans les centrales nucléaires de l’UE, le Comité économique et social euro-péen n’est pas convaincu que des mesures suffisantes soient appliquées pour prévenir le risque d’une autre catastrophe.

En mars 2011, la fusion du cœur d’un réacteur de la centrale de Fukushima a constitué la pire catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl. Aucun accident de cette nature ne s’est encore produit dans l’Union européenne, où le nucléaire repré-sente 28 % de la production d’électricité. Néanmoins, les dirigeants européens ont immédiatement appelé à instaurer de nouveaux contrôles de sûreté, plus stricts, sur l’ensemble des sites nucléaires. L’Alle-magne a décidé d’arrêter définitivement huit de ses réacteurs et s’est engagée à fer-mer les sites restants d’ici 2022. Une série de «tests de résistance» a été lancée en juin 2011 dans les 14 pays de l’UE qui pro-duisent de l’énergie nucléaire. En octobre 2012, la Commission européenne en a conclu que les normes de sûreté étaient élevées dans l’UE et qu’aucun réacteur n’exigeait d’être fermé.

Introduire le facteur humainL’Europe devrait tirer des enseigne-

ments de ce qui s’est passé au Japon et imposer une surveillance et une supervision plus strictes. «Cependant, il ne faut pas se limiter à la partie technique couverte par des tests de résistance», affirme André Mor-dant, rapporteur de l’avis du CESE sur le rapport final relatif aux tests de résistance nucléaire. «La sûreté dépend aussi des êtres humains: les travailleurs et les citoyens.»

Si les tests de résistance étaient fondés sur une auto-évaluation, conformément à la réglementation nationale de chaque pays, la catastrophe de Fukushima

a démontré la nécessité d’une application cohérente des normes à l’échelle de l’UE pour garantir que les centrales nucléaires puissent même résister à des événements extrêmes, comme un tremblement de terre ou une attaque terroriste. Actuellement, il n’existe pas, entre les États membres, d’approche commune en matière de mise en œuvre de la règlementation sur la sûreté et la sécurité nucléaires.

Associer les citoyensLe Comité souligne aussi que la trans-

parence et l’accès du public à l’information sont essentiels pour la sécurité nucléaire. Il souhaiterait voir appliquer au domaine de la sûreté nucléaire la Convention multi-latérale d’Aarhus, qui garantit la consulta-tion et l’accès à la justice pour les questions environnementales.

Les règles de radioprotection et de préparation aux situations d’urgence hors centrale doivent aussi être harmonisées. Les riverains, qui disposent de connais-sances et d’une expérience spécifiques, doivent être associés à la planification des programmes de sûreté. Par ailleurs, le CESE évoque un certain nombre de pré-occupations concernant la supervision des contractants et en particulier des sous-traitants, qui représentent jusqu’à 80 % de l’ensemble des travailleurs sur certains sites nucléaires.

Les tests de résistance ont constitué un exercice d’une ampleur inégalée, et un grand nombre d’informations ont été mises à la disposition du public. Mais quelles sont les pénalités prévues si certains pays ne mettent pas en œuvre les recom-mandations de la Commission?� ●

CESE info — Janvier 2013 / 01

Page 4: Un pont entre l’Europe et la société civile organisée · 13 et 14 février 2013 siège du CESE, Bruxelles: session plénière CESE ... n’est pas de produire un clip vidéo

Janvier 2013 / 01

Jane Morrice: fascinée par tout ce qui est étrangerDans une nouvelle série d’interviews, Tomasz Jasiński, membre polonais du groupe des travailleurs du CESE et représentant des membres du CESE au comité de rédaction de la lettre d’infor-mation CESE Info, s’entretient avec ses collègues pour connaître leurs centres d’intérêts. Il a récemment rencontré Jane Morrice, membre britannique du groupe «Activités diverses» du CESE, sous-directrice de la Commission pour l’égalité en Irlande du Nord, consultante en communications et ancienne cor-respondante de la BBC. Voici quelques extraits de cet entretien:

Tomasz Jasiński: Vous avez toujours travaillé pour ou avec les médias. Qu’est-ce qui a influencé votre choix de carrière?

J’ai toujours voulu être journaliste. Enfant, j’ai grandi dans une Irlande du Nord pacifique, j’aimais les contes et à l’école ma matière préférée était l’anglais. Cet intérêt s’est transformé en une passion pour le récit oral, le débat et l’intervention en public. Le point d’orgue de ma scolarité a été de gagner le «concours des jeunes orateurs» deux années de suite! Je fais mainte-nant volontairement partie de jurys de concours de «débats en milieu scolaire» et je me plais à encourager les jeunes à utiliser le pouvoir de leur parole.

Après mon arrivée à Bruxelles, en tant que stagiaire à la Commission en 1980, j’ai d’abord travaillé comme journaliste pour le «European Report» (Europolitique), me spécialisant dans les relations de l’UE avec le Tiers Monde. C’était un terrain d’entraînement idéal pour de jeunes journalistes et nombre de mes collègues d’alors sont maintenant journalistes, reporters à la télévision ou à la radio et porte-paroles bien établis, qui travaillent à Bruxelles et ailleurs.

Mais j’aspirais à être reporter pour la télévision et j’ai par conséquent posé ma candidature à la BBC à Belfast, qui m’a engagée. Les «Troubles» continuaient à l’époque de secouer l’Irlande du Nord alors, en tant que reporter pour la télé-vision, j’ai passé beaucoup de temps «à suivre les pompiers». J’ai couvert cer-tains épisodes horribles: explosions de bombes et fusillades pendant ces années-là et comme j’étais originaire de Belfast et que ma famille y vivait, cela m’affectait personnellement. Ce n’est pas étonnant qu’après je sois passée du journalisme à la politique pour rejoindre ceux qui

tentaient d’amener un changement pour la paix dans notre pays.

L’UE a reçu le Prix Nobel de la Paix pour voir apporté la paix et la réconciliation au conti-nent européen. L’UE a joué un rôle dans le processus de paix en Irlande du Nord auquel vous avez activement parti-cipé pendant longtemps. Que représente ce prix pour vous personnellement?

Cela représente beaucoup pour moi. Je pense que l’UE mérite cette recon-naissance non seulement pour avoir fait progresser la paix au lendemain de la 2e Guerre Mondiale mais aussi pour son engagement dans les proces-sus de paix dans les zones en conflit de par le monde. Le meilleur exemple est peut-être le travail accompli en Irlande du Nord dans le cadre du programme PEACE de l’UE (sujet de mon avis d’ini-tiative élaboré en 2008). Mais la valeur de cette initiative unique de l’UE est relativement «méconnue».

J’ai participé à la phase initiale de ce programme en tant que directrice du bureau de la Commission européenne en Irlande du Nord et je me suis impli-quée davantage dans le processus de paix après mon élection à l’Assemblée de l’Ir-lande du Nord; c’est pourquoi ces ques-tions me tiennent beaucoup à cœur. Si de grandes avancées pour la paix ont été réalisées en Irlande du Nord, de récents

événements qui ont eu lieu dans la rue nous rappellent cruellement la fragilité de tout processus de paix et l’importance d’une solidarité permanente de l’UE et de son soutien aux artisans de la paix qui ne sont pas au bout de leurs peines.

Votre travail vous amène à beaucoup voyager dans le monde. Trouvez-vous encore suffisamment de temps à consacrer à vous-même et à votre famille ?

A l’exception des années pendant lesquelles mon fils a grandi, j’ai passé la majeure partie de ma vie profession-nelle à travailler et à voyager à «l’étran-ger». C’est presque devenu une seconde nature pour moi. Quand j’étais jeune, j’étais fascinée par tout ce qui était «étranger». J’aime beaucoup rencontrer des gens de pays différents et connaître leurs cultures. Je suis intimement convaincue que les voyages ouvrent l’esprit et j’encourage les gens à saisir les possibilités telles que celles offerte par ERASMUS pour en savoir plus sur le monde qui les entoure. J’ai la chance que ma famille partage mon point de vue, et ma passion pour la photographie est très facilement transportable. J’aime aussi beaucoup tout ce qui touche à la conversation et au langage et si je suis à l’aise en français, je regrette vraiment en revanche de ne pas avoir consacré plus de temps à l’apprentissage d’autres lan-gues. Mais il n’est jamais trop tard! � ●

INTERVIEW ENTRE COLLÈGUES L’Année européenne du vieillissement actif: une réussite, mais ce n’est pas terminéL’Année européenne du vieillissement actif et de la solidarité intergénération-nelle visait à sensibiliser la société à la contribution que peuvent lui apporter les personnes plus âgées ainsi qu’à mobiliser les acteurs concernés en les incitant à promouvoir le vieillissement actif et la compréhension mutuelle entre les différents groupes d’âge. De nombreuses manifestations, cam-pagnes de communication et autres activités connexes ont été organisées. L’Europe est certainement consciente de la problématique des personnes âgées, de leur droit au bien-être et à la dignité et de la nécessité de les main-tenir en activité. Mais… cela suffit-il?

Le 3 décembre, le CESE a accueilli la Conférence de clôture de l’Année européenne 2012 du vieillissement actif et de la solidarité intergénérationnelle. Les conclusions étaient claires: «L’Année européenne a permis à cette thématique d’occuper le devant de la scène, mais il ne faut pas que cela s’arrête le 31  décembre», a déclaré Mme  Renate Heinisch (Allemagne, groupe des activités diverses), qui copréside, avec M. Xavier Verboven (Belgique, groupe des travailleurs), le groupe du CESE chargé de la coordination de l’Année européenne. En raison de la crise économique actuelle, le maintien de la génération âgée dans la vie active ainsi que sa participation revêtent une importance croissante; plus que jamais, les besoins de nos citoyens âgés méritent notre attention.

Solidarité sur le marché de l’emploi

La décision d’un travailleur âgé de conserver son emploi au-delà de l’âge de la retraite permet à son entreprise de bénéficier de sa vaste expérience et de ses nombreuses compétences. Bien que la pro-portion d’Européens acceptant de travail-ler au-delà de l’âge de la retraite augmente avec l’âge des personnes interrogées (pour atteindre 41 % chez les plus de 55 ans), la plupart des Européens âgés estiment qu’il est plus attrayant de combiner une retraite et un travail à temps partiel plutôt que de devenir retraité à temps plein.

Toutefois, il y a lieu de veiller à ce que les mesures visant à relever l’âge effectif de la retraite n’entravent pas l’accès des jeunes au marché de l’emploi. Il s’agit là d’une question sensible en raison des taux élevés de chômage parmi les jeunes. Une retraite flexible pour les travailleurs âgés, combinée à des emplois à temps partiel et à une formation à temps partiel pour les jeunes travailleurs, permettrait d’atteindre une certaine diversité dans l’âge des sala-riés et favoriserait un échange productif entre l’expérience et les compétences des anciens et les connaissances des jeunes en matière de nouvelles technologies. C’est ainsi que s’exprime réellement la solidarité intergénérationnelle.

«Une relation plus forte entre les générations sur le lieu de travail permet-tra de promouvoir l’image des anciens et de lutter contre l’âgisme», a déclaré M. Verboven. (ail)� ●

CESE info est publié neuf fois par an lors des sessions plénières du Comité.Des exemplaires imprimés du CESE info peuvent être obtenus gratuitement en allemand, en anglais et en français auprès du service de presse du Comité économique et social européen. De plus, CESE info est disponible dans 22 langues en format PDF sur le site internet du Comité: URL: http://www.eesc.europa.eu/?i=portal.fr.eesc-info CESE info ne peut être considéré comme le compte rendu officiel des travaux du CESE pour lesquels il convient de se référer au Journal officiel de l’Union européenne ou à d’autres publications du Comité. La reproduction - avec mention du CESE info – est autorisée (moyennant copie au rédacteur en chef).Tirage: 12 310 copies. Le prochain numéro paraîtra en février 2013 ImprImé sur papIer 100% recyclé.

CESE info dans 22 langues: http://www.eesc.europa.eu/activities/press/eescinfo/index_fr.asp

Rédactrice en chef:Karin Füssl Tomasz Jasiński - conseiller représentant le CESE au sein du comité de rédaction (groupe des travailleurs, PL)

Contributeurs à la présente édition:Alejandro Izquierdo Lopez (ail)Antonio Santamaria Pargada (asp)Coralia Catana (cc)Maciej Bury (mb)

Coordination globale: Nadja Kačičnik (nk)

Adresse:Comité économique et social européenBâtiment Jacques Delors, 99 Rue Belliard, B-1040 Bruxelles, BelgiqueTel. (+32 2) 546.87.22 ou 546.82.98Fax (+32 2) 546.97.64Email: [email protected]: http://www.eesc.europa.eu/

QE-A

A-13-001-FR-C

CESE info