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L’histoire de la marque Etudiant en physique Ă  Lausanne, Stefan Kudelski construit son premier enregistreur portatif autonome en 1951. Le nom Nagra signifie fort opportunĂ©ment « ça enregistre » en polonais. Ce prototype est suivi de quelques modĂšles Nagra I assemblĂ©s avec les meilleurs composants alors disponibles. Deux Nagra I achetĂ©s par Radio GenĂšve sont emmenĂ©s en expĂ©dition sur l’Everest par Raymond Lambert. La renommĂ©e de qualitĂ©, mais surtout d’extrĂȘme fiabilitĂ© de la marque naĂźt Ă  cette pĂ©riode. En 1957, le Nagra III rivalise avec les meilleurs magnĂ©tophones de studio non portables sur le terrain de la qualitĂ© sonore. C’est une premiĂšre pour un modĂšle de seulement cinq kilos. Conçu intĂ©gralement avec des transistors, le III possĂšde un contrĂŽle Ă©lectronique de la vitesse. Pour couvrir les jeux Olympiques de Rome en 1960, la RAI passe commande d’une centaine de Nagra III. C’est aussi Ă  cette pĂ©riode que sont lancĂ©s les magnĂ©tophones d’instrumentation, utilisĂ©s pour le dĂ©veloppement industriel. Avec cette branche, Nagra renforce son expertise aussi en matiĂšre de mĂ©trologie. En 1964, la sociĂ©tĂ© fait l’acquisition d’un grand terrain Ă  Cheseaux-sur-Lausanne destinĂ© Ă  recevoir la nouvelle usine, qui sera achevĂ©e et totalement opĂ©rationnelle trois ans plus tard. Durant les annĂ©es 1970, Nagra Ă©largit son offre avec des modĂšles spĂ©cifiques pour le cinĂ©ma, les industries du disque, un usage en instrumentation acoustique, les reporters de terrain, les utilisateurs professionnels Ă  budget limitĂ© et les applications de sĂ©curitĂ©. En 1980, le groupe Kudelski SA (dĂ©sormais le nom de la sociĂ©tĂ©) fait ses premiers pas dans le domaine de la vidĂ©o, avec un enregistreur portable 1 pouce. Un accord est signĂ© avec Ampex pour la distribution de l’Ampex/Nagra VPR-5. C’est en 1989 que Canal+ dĂ©cide de remplacer tous ses dĂ©codeurs par le systĂšme Decodex, dĂ©veloppĂ© par NAGRAVision, la division de Kudelski SA crĂ©Ă©e pour dĂ©velopper toutes les activitĂ©s de tĂ©lĂ©vision Ă  pĂ©age. AndrĂ©, fils de Stefan, remplace son pĂšre Ă  la tĂȘte de Kudelski SA en 1991. Le millioniĂšme dĂ©codeur fabriquĂ© sous licence NAGRAVision quitte l’usine. L’équipe de dĂ©veloppement de l’enregistreur numĂ©rique Nagra-D livre son premier prototype. En 1996, le groupe Kudelski reçoit un Emmy Award de la « National Academy of Television Arts and Sciences » en reconnaissance de ses efforts dans le dĂ©veloppement de la tĂ©lĂ©vision payante aux Etats-Unis. Enfin, en 1997, Nagra fait ses dĂ©buts sur le marchĂ© des produits audiophiles. Les produits phare En 1960, alors en plein essor, Nagra lance le SN, un modĂšle de magnĂ©tophone pas plus grand qu’un portefeuille. Il dĂ©clenche l’enthousiasme des preneurs de son et devient cĂ©lĂšbre par sa prĂ©sence au gĂ©nĂ©rique de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e amĂ©ricaine Mission impossible. Le Nagra IV sort en 1969. Il est Ă©quipĂ© de transistors au silicium. Ce sera assurĂ©ment l’un des modĂšles les plus reprĂ©sentatifs de la marque et il sera dĂ©clinĂ© dans un grand nombre de versions pour diffĂ©rentes applications. Il conservera un record de longĂ©vitĂ©. En 1992, l’enregistreur numĂ©rique professionnel Nagra D est officiellement lancĂ© Ă  l’AES de Vienne. Sa genĂšse a durĂ© plus de dix ans, mais les rĂ©sultats sont Ă©loquents. Avec le prĂ©amplificateur PL-P prĂ©sentĂ© en 1997, Nagra dĂ©cide de se lancer sur le marchĂ© des produits audio haut de gamme pour les mĂ©lomanes. Il s’agit d’un prĂ©ampli Ă  tubes alimentĂ© par batteries autonomes. Il est en outre Ă©quipĂ© d’une entrĂ©e phono universelle. Et malgrĂ© cela il se prĂ©sente dans le coffret hypercompact des enregistreurs professionnels. L’annĂ©e suivante, le constructeur suisse propose deux amplificateurs de puissance bien diffĂ©rents. Le MPA est un modĂšle stĂ©rĂ©ophonique Ă  transistors MosFet dĂ©veloppant 250 W par canal sous 8 ohms et dotĂ© d’une alimentation Ă  dĂ©coupage brevetĂ©e. Le MPA est bridgeable en mono et peut recevoir un module de prĂ©-amplification optionnel qui le transforme en intĂ©grĂ©. Les VPA, quant Ă  eux, sont des blocs mono Ă  tubes triodes 845 en push-pull. Le seul point commun de ces deux rĂ©fĂ©rences est le chĂąssis en aluminium. En 2003 apparaissent des blocs de puissance de forme pyramidale, les PMA (mono) et PSA (stĂ©rĂ©o), suivis de peu par une version « simplifiĂ©e » du PL-P, le PL-L. Il s’agit d’un prĂ©ampli ligne avec alimentation sĂ©parĂ©e classique. C’est en 2005 que Nagra sort sa gamme de lecteurs, composĂ©e de trois rĂ©fĂ©rences. Le CDT est un simple transport, le CDP un lecteur intĂ©grĂ© et le CDC un lecteur intĂ©grĂ© Ă©quipĂ© d’un Ă©tage de prĂ©-amplification. Ce dernier est donc dotĂ© du fameux galvanomĂštre rond emblĂ©matique de la marque et d’un potentiomĂštre motorisĂ©. Inutile de dire que c’est la version qui se vend le mieux ! HISTORIQUE 70 NAGRA DANS LE MONDE DE L’AUDIO PROFESSIONNEL, NAGRA EST UN MYTHE DONT LA PUISSANCE EST DIRECTEMENT LIEE A LA SOUVERAINETE DE SES PRODUITS ET A LEUR EXCEPTIONNEL POTENTIEL. AVEC UNE TELLE AURA, IL ETAIT QUA- SIMENT IMPOSSIBLE AU CONSTRUCTEUR SUISSE DE NE PAS RAYONNER AVEC AUTANT DE LUSTRE SUR LE TERRAIN DE LA HI-FI D’EXCEPTION. Un professionnel au service du son

Un professionnel au service du son - APHRODITES MELODY

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Page 1: Un professionnel au service du son - APHRODITES MELODY

L’histoire de la marqueEtudiant en physique Ă  Lausanne, Stefan Kudelski construit son premierenregistreur portatif autonome en 1951.Le nom Nagra signifie fortopportunĂ©ment «ça enregistre» enpolonais. Ce prototype est suivi dequelques modĂšles Nagra I assemblĂ©savec les meilleurs composants alorsdisponibles. Deux Nagra I achetĂ©s parRadio GenĂšve sont emmenĂ©s enexpĂ©dition sur l’Everest par RaymondLambert. La renommĂ©e de qualitĂ©, mais surtout d’extrĂȘme fiabilitĂ© de lamarque naĂźt Ă  cette pĂ©riode. En 1957, leNagra III rivalise avec les meilleursmagnĂ©tophones de studio non portablessur le terrain de la qualitĂ© sonore. C’estune premiĂšre pour un modĂšle deseulement cinq kilos. ConçuintĂ©gralement avec des transistors, le IIIpossĂšde un contrĂŽle Ă©lectronique de lavitesse. Pour couvrir les jeux Olympiquesde Rome en 1960, la RAI passecommande d’une centaine de Nagra III.C’est aussi Ă  cette pĂ©riode que sontlancĂ©s les magnĂ©tophonesd’instrumentation, utilisĂ©s pour ledĂ©veloppement industriel. Avec cettebranche, Nagra renforce son expertiseaussi en matiĂšre de mĂ©trologie. En 1964,la sociĂ©tĂ© fait l’acquisition d’un grandterrain Ă  Cheseaux-sur-Lausanne destinĂ©Ă  recevoir la nouvelle usine, qui sera

achevĂ©e et totalement opĂ©rationnelle trois ans plus tard. Durant les annĂ©es1970, Nagra Ă©largit son offre avec desmodĂšles spĂ©cifiques pour le cinĂ©ma, lesindustries du disque, un usage eninstrumentation acoustique, les reportersde terrain, les utilisateurs professionnelsĂ  budget limitĂ© et les applications desĂ©curitĂ©. En 1980, le groupe Kudelski SA(dĂ©sormais le nom de la sociĂ©tĂ©) fait ses premiers pas dans le domaine de la vidĂ©o, avec un enregistreur portable 1 pouce. Un accord est signĂ© avec Ampexpour la distribution de l’Ampex/NagraVPR-5. C’est en 1989 que Canal+ dĂ©cidede remplacer tous ses dĂ©codeurs par le systĂšme Decodex, dĂ©veloppĂ© parNAGRAVision, la division de Kudelski SAcrĂ©Ă©e pour dĂ©velopper toutes les activitĂ©sde tĂ©lĂ©vision Ă  pĂ©age. AndrĂ©, fils deStefan, remplace son pĂšre Ă  la tĂȘte deKudelski SA en 1991. Le millioniĂšmedĂ©codeur fabriquĂ© sous licenceNAGRAVision quitte l’usine. L’équipe dedĂ©veloppement de l’enregistreurnumĂ©rique Nagra-D livre son premierprototype. En 1996, le groupe Kudelskireçoit un Emmy Award de la «NationalAcademy of Television Arts andSciences» en reconnaissance de sesefforts dans le dĂ©veloppement de latĂ©lĂ©vision payante aux Etats-Unis. Enfin, en 1997, Nagra fait ses dĂ©buts surle marchĂ© des produits audiophiles.

Les produits phareEn 1960, alors en plein essor, Nagra lancele SN, un modĂšle de magnĂ©tophone pasplus grand qu’un portefeuille. IldĂ©clenche l’enthousiasme des preneursde son et devient cĂ©lĂšbre par sa prĂ©senceau gĂ©nĂ©rique de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©eamĂ©ricaine Mission impossible. Le Nagra

IV sort en 1969. Il est Ă©quipĂ© detransistors au silicium. Ce seraassurĂ©ment l’un des modĂšles les plusreprĂ©sentatifs de la marque et il seradĂ©clinĂ© dans un grand nombre deversions pour diffĂ©rentes applications. Il conservera un record de longĂ©vitĂ©. En1992, l’enregistreur numĂ©riqueprofessionnel Nagra D est officiellementlancĂ© Ă  l’AES de Vienne. Sa genĂšse adurĂ© plus de dix ans, mais les rĂ©sultatssont Ă©loquents. Avec le prĂ©amplificateurPL-P prĂ©sentĂ© en 1997, Nagra dĂ©cide dese lancer sur le marchĂ© des produitsaudio haut de gamme pour lesmĂ©lomanes. Il s’agit d’un prĂ©ampli Ă tubes alimentĂ© par batteries autonomes. Il est en outre Ă©quipĂ© d’une entrĂ©e phonouniverselle. Et malgrĂ© cela il se prĂ©sentedans le coffret hypercompact desenregistreurs professionnels. L’annĂ©esuivante, le constructeur suisse proposedeux amplificateurs de puissance biendiffĂ©rents. Le MPA est un modĂšlestĂ©rĂ©ophonique Ă  transistors MosFetdĂ©veloppant 250 W par canal sous 8 ohms et dotĂ© d’une alimentation Ă  dĂ©coupage brevetĂ©e. Le MPA estbridgeable en mono et peut recevoir unmodule de prĂ©-amplification optionnel quile transforme en intĂ©grĂ©. Les VPA, quantĂ  eux, sont des blocs mono Ă  tubestriodes 845 en push-pull. Le seul pointcommun de ces deux rĂ©fĂ©rences est le chĂąssis en aluminium. En 2003apparaissent des blocs de puissance deforme pyramidale, les PMA (mono) et PSA(stĂ©rĂ©o), suivis de peu par une version«simplifiĂ©e» du PL-P, le PL-L. Il s’agitd’un prĂ©ampli ligne avec alimentationsĂ©parĂ©e classique. C’est en 2005 queNagra sort sa gamme de lecteurs,composĂ©e de trois rĂ©fĂ©rences. Le CDT est un simple transport, le CDP un lecteurintĂ©grĂ© et le CDC un lecteur intĂ©grĂ©Ă©quipĂ© d’un Ă©tage de prĂ©-amplification. Ce dernier est donc dotĂ© du fameuxgalvanomĂštre rond emblĂ©matique de lamarque et d’un potentiomĂštre motorisĂ©.Inutile de dire que c’est la version qui se vend le mieux!

HISTORIQUE

70

NAGRA

DANS LE MONDE DE L’AUDIO PROFESSIONNEL, NAGRA EST UN MYTHE DONTLA PUISSANCE EST DIRECTEMENT LIEE A LA SOUVERAINETE DE SES PRODUITSET A LEUR EXCEPTIONNEL POTENTIEL. AVEC UNE TELLE AURA, IL ETAIT QUA-SIMENT IMPOSSIBLE AU CONSTRUCTEUR SUISSE DE NE PAS RAYONNER AVECAUTANT DE LUSTRE SUR LE TERRAIN DE LA HI-FI D’EXCEPTION.

Un professionnelau service du son

Page 2: Un professionnel au service du son - APHRODITES MELODY

FidĂšle Ă  l’esthĂ©tique haut degamme et au design ultra-com-pact propre Ă  la marque, le

CDC comporte une section prĂ©-amplificatrice analogique qui auto-rise la connexion directe Ă  unamplificateur de puissance. LemĂ©canisme de lecture est constituĂ©d’un tiroir motorisĂ© qui facilite le char-gement du disque en sortant entiĂšre-ment de l’appareil. Le tiroir dumĂ©canisme de lecture comporte, enfaçade, un afficheur trĂšs lisible etrĂ©glable en luminositĂ© sur cinqniveaux. Certes, son mouvementgagnerait Ă  ĂȘtre plus rapide et plussilencieux, mais l’extrĂȘme finessedes assemblages et des mouve-ments garantit un fonctionnementidĂ©al lors de la lecture par la mĂ©ca-nique montĂ©e sur silent-blocs etd’origine Philips car dĂ©rivĂ©e de lafameuse CD Pro 2. La qualitĂ©d’usinage du systĂšme de translationlinĂ©aire est telle qu’il est tout Ă  faitpossible de soulever l’ensemble del’appareil en le prenant par le tiroirsorti. Un palet presseur usinĂ© dans lamasse complĂšte le dispositif de lec-ture. Les Ă©tages de conversion bĂ©nĂ©-ficient d’un blindage qui les immunisecontre tout rayonnement et interfĂ©-

rence Ă©lectromagnĂ©tique. La cartede conversion est Ă©quipĂ©e d’unconvertisseur deux canaux 24 bits44,1 kHz, ce qui correspond aux spĂ©-cifications du CD surĂ©chantillonnĂ© 8fois. A l’issue de la conversion, lesignal est traitĂ© par des amplis opĂ©-rationnels haut de gamme AnalogDevice OP284, Burr Brown DRV134pour la symĂ©trisation et OPA 551.Sous la carte de conversion setrouve l’horloge qui fonctionne Ă 33,86 MHz, soit 768 fois la frĂ©quenced’échantillonnage, ce qui a un impactsur la rĂ©duction du jitter.Vu de l’extĂ©rieur, la face avant trĂšs«Nagra» comporte un modulomĂštreaffichant l’enveloppe du signal, uncontrĂŽle de volume et un sĂ©lecteurde fonction, tous en aluminium taillĂ©dans la masse. L’ensemble est com-plĂ©tĂ© par trois petits interrupteurschromĂ©s qui permettent le saut deplage, l’ouverture et la fermeture dutiroir de chargement et le choix de lasortie entre symĂ©trique XLR, asymĂ©-trique RCA ou casque. Enfin un der-nier rĂ©glage permet d’intervenir sur labalance. Il faut en fait s’habituer Ă une interface utilisateur inhabituelle.En face arriĂšre, outre les sorties ana-logiques, se trouvent les sorties

numĂ©riques symĂ©triques AES/EBU,coaxiale S/PDIF, optique Toslinkpour utiliser le CDC en transportavec un DAC externe de haute volĂ©eet le faire encore progresser en qua-litĂ© de restitution. La face arriĂšrecomporte aussi le connecteur Ă  ver-rouillage qui relie le CDC Ă  son ali-mentation externe. Celle-ci seprĂ©sente sous la forme d’un boĂźtiermĂ©tallique sĂ©parĂ© reliĂ© au secteur.

ECOUTELes moyens mis en Ɠuvre et en par-ticulier l’étage prĂ©-amplificateur intĂ©-grĂ© ont permis d’obtenir desrĂ©sultats d’écoute simplementexceptionnels. Nous avons Ă©coutĂ© leCDC en le connectant directement Ă une paire de blocs de puissancemonophoniques Nagra PMA etavons apprĂ©ciĂ© une Ă©coute trĂšs ana-logique, trĂšs fluide et particuliĂšre-ment musicale. La neutralitĂ© tonaleest de mise, les timbres sont de trĂšsgrande qualitĂ© avec une sensationmarquĂ©e d’ouverture et de transpa-rence. Le CDC est capable de nousfaire ressentir l’intention des inter-prĂštes et l’émotion de l’Ɠuvre. Enoutre, la scĂšne sonore bĂ©nĂ©ficied’une image 3D impressionnante de

vĂ©ritĂ©. Chaque instrument est Ă  saplace et l’image n’est pas projetĂ©e,Ă©vitant ainsi la caricature. Lesenceintes s’effacent alors que la prĂ©-sence des interprĂštes et des instru-ments est frappante. La voix deRichard Bona ou le doudouk deDidier Malherbe en sont de vibrantstĂ©moignages. De son cĂŽtĂ©, la dyna-mique n’est pas en retrait et permetune excellente lisibilitĂ© tout en auto-risant une Ă©nergie sans retenuecomme sur la bande-son de Gladia-tor. En fait, l ’ensemble de ces qualitĂ©s permet au CDC d’ĂȘtre extrĂȘ-mement musical et de nous faireoublier la technique et l’analysesonore. Avec son prĂ©amplificateurintĂ©grĂ©, le lecteur de CD CDC Nagrase destine aux audiophiles Ă  larecherche de l’excellence en matiĂšrede restitution musicale. Nagra a maĂź-trisĂ© sa conception et sa fabricationde telle façon que toute la musicalitĂ©des Ɠuvres se trouve restituĂ©e avecprĂ©cision et naturel. La prestigieusemarque suisse a abouti avec le CDCun lecteur remarquable qui lui faithonneur. La qualitĂ© de la fabricationest de trĂšs grande classe et le CDCse hisse au plus niveau en devenantune rĂ©fĂ©rence dans sa catĂ©gorie.

BANC D’ESSAI NAGRA

Origine : Suisse – Prix : 13 450 eurosDimensions : 310 x 254 x 75 mmRĂ©ponse en frĂ©quence : 20 Hz (0 dB) Ă  20 kHz (- 1 dB)

LECTEUR CD CDC

La marque suisse rĂ©putĂ©e pour la qualitĂ© hors pair deses enregistreurs professionnels s’est diversifiĂ©e maisn’a jamais abandonnĂ© l’audio et s’est dotĂ©e d’une gam-me haute-fidĂ©litĂ© destinĂ©e aux audiophiles les plus exi-geants. Le lecteur CD CDC en est l’un des fleurons.

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En 1951, Stefan Kudelski, d’origine polo-naise, fonde en suisse la sociĂ©tĂ© Nagra etcrĂ©e son petit magnĂ©tophone portable Ă 

bande – le Nagra 1 – qui va marquer de sonempreinte le monde de l’audio professionnel. Enpolonais, Nagra veut dire « on enregistre ».Aujourd’hui, l’entreprise Kudelski Group SAemploie plus de 2 000 personnes dans ledomaine du son et de l’image. La divisionAudio reprĂ©sente une trentaine desalariĂ©s dont le cƓur de mĂ©tier est ledĂ©veloppement de produits parmilesquels les produits haute-fidĂ©litĂ©.Pour Nagra, la crĂ©ation d’un amplifi-cateur Ă  tubes n’est pas une nou-veautĂ©. Elle a dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ© desprĂ©-amplificateurs Ă  tubes ECC81 etECC83 et surtout un amplif icateur Ă triodes 845. Une des particularitĂ©s Ă©vi-dentes de l’intĂ©grĂ© 300i est son extrĂȘmecompacitĂ© car, si les amplificateurs 300B sontloin d’ĂȘtre nouveaux, la crĂ©ation d’un push-pull de300B aussi compact relĂšve de l’exploit. Bien sĂ»r,pour Nagra, s’attaquer Ă  la star des triodes, celleque Western Electric a popularisĂ© avec ses ampli-ficateurs de public Address WE91A et WE92A, nepouvait se faire que dans le cadre d’une rĂ©alisa-tion et d’une conception hors norme qui, aprĂšsdeux ans d’étude, en ferait un moment fort del’histoire de la haute-fidĂ©litĂ©. Le chĂąssis respectela ligne et la signature visuelle des autres produitshaute-fidĂ©litĂ© de la marque. Les plaquesd’aluminium qui le constituent reçoivent un bros-sage fin et leurs arĂȘtes sont adoucies. L’ensemblerepose sur des plaques de dĂ©couplage VFS. Lafaçade a un air de famille marquĂ© avec le lecteurCDP et l’association des diffĂ©rents produits de lamarque ne crĂ©era aucune rupture esthĂ©tique. Laface avant reçoit un modulomĂštre qui, selon laposition du commutateur rotatif qui l’accompagne,permet de lire le courant de repos des tubes dechaque branche du push-pull, leur Ă©quilibre et leniveau d’écoute. Au centre de la façade, le boutonde contrĂŽle de volume est suivi Ă  sa droite de celuide la balance puis du sĂ©lecteur de source et enfindu commutateur rotatif de mise en fonction et deMute. La face arriĂšre comporte une entrĂ©e symĂ©-trique sur XLR d’origine Neutrik et trois entrĂ©es

asymĂ©triques surRCA dorĂ©es d’origineWBT. Les sorties pour enceintes4, 8 et 16 ohms sont Ă©galement desWBT, elles sont situĂ©es au dos du bloc trans-formateur. Ce bloc est livrĂ© sĂ©parĂ© du chĂąssisprincipal et mis en place lors de l’installation. Eneffet, les transformateurs de sortie sont montĂ©sdans un boĂźtier en aluminium qui constitue undemi-cylindre et qui vient, grĂące Ă  des pions decentrage, se positionner de telle façon que leconnecteur multibroche de liaison avec le chĂąssisprincipal soit parfaitement alignĂ©. Ce bloc trans-formateur vient prendre place entre les deuxcylindres abritant les condensateurs de filtrage dela haute tension. Chaque tube se voit refroidi parconvection, un usinage ayant Ă©tĂ© mĂ©nagĂ© Ă  ceteffet autour du support cĂ©ramique. Le respect desnormes CE se traduit par la prĂ©sence d’uncylindre de protection en verre autour de chaquetube. Lors du remplacement de tube, un rĂ©glagede polarisation devra ĂȘtre effectuĂ©, le potentio-mĂštre correspondant se situe sur la face supĂ©-rieure Ă  proximitĂ© des tubes eux-mĂȘmes. Nagra a

su sortirdes sentiers

battus en met-tant en Ɠuvre

les techniques lon-guement éprouvées

dans ses produits pro-fessionnels en lieu et place du classique montageen l’air effectuĂ© manuellement. Les six circuitsimprimĂ©s disposĂ©s autour de l’énorme transfor-mateur torique maison comportent huit couches Ă pistes dorĂ©es et ils accueillent la plupart du tempsdes composants discrets dont une grande partieest montĂ©e en surface. Le contrĂŽle de volume estconfiĂ© Ă  des potentiomĂštres motorisĂ©s Alps, lessĂ©lecteurs sont d’origine Elma et la commutationdes sources s’effectue par des relais situĂ©s auplus prĂšs des entrĂ©es. Les sorties passent par destransformateurs toriques maison empilĂ©s dans leboĂźtier dĂ©jĂ  Ă©voquĂ© rempli d’un amortissant Ă  lasilicone. Ce sont des transistors bipolaires quigĂšrent les Ă©tages drivers attaquant les grilles des300B montĂ©es en push-pull. Le schĂ©ma sans

INTEGRE 300iOrigine : Suisse – Prix : 17 750 euros (300i) 14 750 euros (300p) bloc stĂ©rĂ©o seul.Dimensions : 280 x 225 x 230 mm – Puissance : 2 x 20 watts sous 8 ohms

Le tout nouvel amplificateur intĂ©grĂ© Nagra, le 300i, a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© au CES de Las Vegas.Cette rĂ©alisation hors norme meten Ɠuvre la mythique triode 300Bsous la forme d’un push-pull mis au point et construit avec la rigueur et l’exigence habituelle Ă  la marque helvĂšte.

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contre-rĂ©action intĂšgre des protections dans lecas d’un tube manquant ou dĂ©fectueux,d’absence des transformateurs de sortie ou si leniveau de courant est trop important.

ECOUTENous avons privilĂ©giĂ© l’écoute en liaison symĂ©-trique avec le lecteur, celle-ci s’étant rĂ©vĂ©lĂ©ebĂ©nĂ©fique par un apport de matiĂšre, en particulierdans le registre grave et par un meilleur Ă©quilibretonal. Avec notre jeu de cĂąbles de rĂ©fĂ©rence, larestitution Ă©tait trĂšs lĂ©gĂšrement montante en liai-son asymĂ©trique. La restitution met l’accent sur lenaturel et le rĂ©alisme : une fois de plus, si lescourbes et autres mesures des tubes 300B nesont pas parfaites, l’écoute, elle, est simplementmagique. Le 300i joue extrĂȘmement juste etdĂ©livre un message riche en harmoniques.L’écoute nous a semblĂ© Ă©vidente, comme fami-liĂšre. A l’inverse d’un trĂšs bon amplificateur Ă  tran-sistors ou numĂ©rique, le 300i ne fait pas dans ledĂ©monstratif. Il ne manque pourtant ni de vivacitĂ©,ni d’énergie et offre une certaine souplesse dansl’extinction des notes et dans leur dĂ©veloppement,ce qui favorise une grande expressivitĂ© du tissumusical. A l’écoute du « Dies Irae » du Requiemde Mozart par Harnoncourt, cet intĂ©grĂ© nous aprouvĂ© qu’il respecte parfaitement les plus finsĂ©carts de modulation et le sĂ©quencement dechaque note (attaque, maintien et retombĂ©e) :aucun dĂ©tail ne manquait, chaque note Ă©tantreproduite avec une grande richesse harmoniqueet une trĂšs grande justesse. Sur la piste « LikeJT» du CD Companion de Patricia Barber, le bat-teur nous fait profiter de la frappe de sesbaguettes sur les peaux qui claquent avec fran-chise. Les cuivres gĂ©nĂšrent un bouquetd’harmoniques tout en dĂ©ployant une Ă©nergie

remarquable. Le 300i nous gratifie d’un surcroĂźtde dĂ©finition et de subtilitĂ© qui se traduit par ungain en rĂ©alisme. Il excelle dans la crĂ©ation d’uneimage en relief avec une trĂšs grande prĂ©cisiondans le positionnement des interprĂštes qui accroĂźtl’impression de rĂ©alisme et de prĂ©sence. Il n’estpas nĂ©cessaire de fermer les yeux ou de se plon-ger dans l’obscuritĂ© pour bĂ©nĂ©ficier d’une scĂšnesonore en 3D tant celle-ci s’impose Ă  l’auditeur.

Ces caractĂ©ristiques sont trĂšs rares mĂȘme avecdes produits beaucoup plus onĂ©reux, toutes tech-nologies confondues. Bien que ne connaissantpas la polarisation des tubes, il semble plausibleque le fonctionnement du 300i reste en classe Ajusqu’à environ 15 W, ce qui, alliĂ© au principe dedriver les 300B par des transistors, peut conduireĂ  cette sensation unique et Ă  la restitution trĂšsaĂ©rienne du Nagra mĂȘme Ă  trĂšs fort niveaud’écoute. L’analyse de la transparence nous apermis de constater que les enceintes sont parfai-tement contrĂŽlĂ©es y compris dans le grave. Ceregistre bĂ©nĂ©ficie d’une belle extension et d’unrĂ©el aplomb, ce qui prouve que lorsque le schĂ©maest performant la 300B n’est pas aussi limitĂ©e enbas que ce que l’on veut bien croire. Le mĂ©dium est typiquement naturel, fruitĂ© etcharnu, toujours avec cette prĂ©sence et cettemusicalitĂ© qui n’attirent que des Ă©loges. L’aigu, lui,est filĂ©, dĂ©licat, fluide et sans brillance ni agressi-vitĂ©. En conclusion, nous avons apprĂ©ciĂ© unequalitĂ© exceptionnelle de fabrication perceptibleaussi bien Ă  l’extĂ©rieur qu’à l’intĂ©rieur. La puissance disponible reste modeste mais,mĂȘme si le 300i apprĂ©cie les enceintes Ă  hautesensibilitĂ©, il a prouvĂ© qu’il maĂźtrisait aussi celles Ă rendement moyen. Le prix du watt Nagra ne faitpas du 300i un produit de diffusion de masse,mais il est parfaitement justifiĂ© tant cet intĂ©grĂ©constitue un produit d’exception. Les exploitsmusicaux dont il est capable tĂ©moignent de laqualitĂ© du schĂ©ma mis au point par Nagra qui rĂ©a-lise un compromis remarquable entre rigueur ducomportement dynamique des circuits et musica-litĂ© envoĂ»tante de la triode 300B. L’écoute adĂ©passĂ© nos espĂ©rances, la restitution Ă©tant rienmoins que somptueuse.

BANC D’ESSAI NAGRA

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De par ses dimensions iden-tiques Ă  celles d’autres Ă©lĂ©-ments haute-fidĂ©litĂ© Nagra

tels que les prĂ©-amplificateurs ou leslecteurs de CD, l’amplificateur depuissance stĂ©rĂ©o MSA peut ĂȘtresuperposĂ© Ă  ceux-ci, d’autant plusqu’i l est en parfaite cohĂ©renceesthĂ©tique. En revanche, le trĂšsmassif dissipateur thermique sur-plombant le MSA impose qu’il soitdisposĂ© en position supĂ©rieure. Cet Ă©lĂ©gant radiateur permet auxtransistors de dĂ©biter leur puissancesans crainte la moindre montĂ©e entempĂ©rature de façon anormale. En façade, sur la droite, se trouve ledĂ©sormais traditionnel sĂ©lecteurrotatif de mise en et hors fonction quicomporte en outre les fonctions Auto et Mute. Sur la gauche, lemodulomĂštre Ă  aiguilles affiche lapuissance distribuĂ©e en sortie del’amplificateur. La face arriĂšre com-porte en entrĂ©e deux connecteursXLR symĂ©triques et, en sortie, lesbornes HP. Une prise dorĂ©e de miseĂ  la masse du boĂźtier est disponibleainsi que deux prises banane per-mettent le pontage des Ă©tages depuissance pour convertir le MSA enbloc mono. Dans cette configuration,la capacitĂ© en courant ainsi que la

puissance sont doublĂ©es, ce qui per-met une grande Ă©volutivitĂ© puisquede bloc stĂ©rĂ©o 2 x 60 W il devientbloc mono 1 x 120 W. La puissancedu MSA a Ă©tĂ© calibrĂ©e de façon Ă pouvoir conserver un design com-pact et pouvoir ĂȘtre utilisĂ© avec laplupart des enceintes. En effet, augmenter encore la puis-sance conduit Ă  des concessionsliĂ©es Ă  la stabilitĂ© des bancs de tran-sistors, Ă  la dissipation thermique etĂ  l’encombrement. Au-delĂ  du ren-dement, une caractĂ©ristique impor-tante des enceintes acoustiques estleur courbe d’impĂ©dance. En fonc-tion de la frĂ©quence, l’amplificateurvoit l’impĂ©dance de l’enceinte varierparfois brutalement, ce qui met la stabil i tĂ© des circuits Ă  rudeĂ©preuve. Face Ă  cet enjeu, Nagra adĂ©veloppĂ© son alimentation PFC(Power Factor Correction). Cette alimentation se comporte pourle rĂ©seau comme une rĂ©sistancepure : il y a d’une certaine façondĂ©couplage entre l’alimentation et lerĂ©seau. L’alimentation PFC est trĂšsefficace et gĂ©nĂšre trĂšs peu de perteĂ©nergĂ©tique, parfaitement rĂ©gulĂ©e ;elle reste stable lorsque la chargeaugmente et sait rĂ©pondre quasi ins-tantanĂ©ment Ă  la demande des

Ă©tages de puissance. La structurede l’alimentation PFC la diffĂ©renciedes alimentations Ă  dĂ©coupagehabituelles, l’absence de transfor-mateur « fly-back » et de circuit« snubber » supprime les pointschauds correspondant. C’est un transformateur torique de200 VA qui abaisse la tension Ă  lavaleur requise par les Ă©tages depuissance (± 35 V) et c’est Ă  partir decette tension que seront obtenuesles autres valeurs nĂ©cessaires auxdiffĂ©rents circuits.

ÉCOUTELe MSA s’est rĂ©vĂ©lĂ© extrĂȘmementsubtil et de couleurs tonales trĂšsvariĂ©es. La richesse harmonique estexceptionnelle et l’équilibre spectralparfait. Du grave profond Ă  l’aigu Ă  lafois sobre et frais, tout est Ă  sa place,et la musique coule avec Ă©lĂ©gance etpuretĂ©. Le MSA joue la musique sansaucun stress, certes il ne procure pasdes impacts foudroyants, mais ilassure une lisibilitĂ© hors pair mĂȘme Ă fort volume et sans aucun tassementde dynamique ni la moindre agressi-vitĂ©. Profonde, large et tridimension-nelle, la scĂšne sonore proposĂ©e par leMSA respire. Les plans sonores sontbien diffĂ©renciĂ©s, comme sur le der-nier opus du trio E.S.T. oĂč les musi-ciens sont facilement situĂ©s dansl’espace et l’ambiance du studio par-faitement ressentie. Lumineux sur lescuivres, ciselĂ© sur les cymbales, fin etraffinĂ©, le MSA offre une Ă©coute trĂšsdĂ©taillĂ©e et de haut niveau. L’écouteest trĂšs rĂ©aliste et parfaitement modu-lĂ©e. Issu d’une longue rĂ©flexion, trĂšscompact et trĂšs abouti, le Nagra MSAfera Ă  n’en pas douter partie des classiques de la haute-fidĂ©litĂ©. Pro-fondĂ©ment musical, parfaitementhomogĂšne, Ă©volutif et polyvalent, il sedestine Ă  l’audiophile mĂ©lomane Ă  larecherche de la plus grande qualitĂ© etd’une absolue fiabilitĂ©.

BANC D’ESSAI NAGRA

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Origine : Suisse – Prix : 8 500 eurosDimensions : 270 x 110 x 230 mm – Poids 10 kgPuissance : 2 x 60 watts RMS stĂ©rĂ©o 8 ohms

AMPLI MSA

FidÚle à sa charte esthétique et à son design, Nagra,avec le MSA, a créé un amplificateur compact prenantainsi à contre-pied la tendance générale. Cette électro-nique devrait pouvoir piloter la plus grande majorité desenceintes du marché.