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EHESS Un prophète luciférien, Léon Bloy by Raymond Barbeau Review by: H. D. Archives de sociologie des religions, 3e Année, No. 5 (Jan. - Jun., 1958), pp. 171-172 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30114407 . Accessed: 18/06/2014 20:44 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sociologie des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.2.32.121 on Wed, 18 Jun 2014 20:44:07 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Un prophète luciférien, Léon Bloyby Raymond Barbeau

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Un prophète luciférien, Léon Bloy by Raymond BarbeauReview by: H. D.Archives de sociologie des religions, 3e Année, No. 5 (Jan. - Jun., 1958), pp. 171-172Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30114407 .

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BULLETIN DES OUVRAGES

mariage par rapt, le mariage coutumier et la polygamie sous la forme de l'6pouse 16gitime et d'une ou plusieurs c ch~ries habitant d'autres quartiers du bourg ou la campagne. Les conceptions africaines de l'origine surna- turelle des maladies et de leur gu~rison magi- que subsistent igalement, mais les noirs de Cuijla font appel aux Indiens des environs pour traiter leurs malades par le proc~d6 indigene de la succion de la partie atteinte et l'expulsion du mal sous la forme de petites pierres ou de petits animaux. Beltran a insist sur ces survivances et ces emprunts, mais ili n'6tudie pas dans son livre les grandes fetes catholiques comme la Noel ou la Saint-Jean, ce qui fait que nous ne savons pas en quoi consiste le catholicisme populaire des habi- tants de Cuijla.

R. B.

81 AGUIRRE BELTRAN (Gonzalo).

M6dicina y Magia, El proceso de Acultu- ration y el Curanderismo en Mexico. (M6decine et magie. Le processus d'accultu- ration et la m~decine des gu6risseurs A Mexico). Mexico, 1955. Cours mimiographie.

Aprbs avoir itudid les trois grandes sources de la mbdecine syncr~tique qui domine dans les campagnes mexicaines, la mbdecine indienne, la mddecine espagnole et enfin la m6decine n~gre, G. A. B. ddcrit avec beaucoup de soin la m~decine des a gudrisseurs D ruraux qui ont emprunt6 leurs proc~d~s A ces trois sources. Sans 6tudier toutes les plantes qui rentrent dans la pharmacop6e de ces gu~ris- seurs, il consacre deux chapitre importants aux plantes sacries, le tabac et le peyotl. Le dernier chapitre du livre est consacr6 A l'ana- lyse du nagalisme qu'il ne faut pas confondre avec l'Ame tono des noirs de Cuijla (voir supra, no 80). Ce qu'une sociologie des reli- gions doit retenir de cet ouvrage, c'est d'abord le caractbre mystique de la maladie et par consequent le caractbre 6galement mystique de son traitement. Le catholicisme colonial, en faisant de la maladie une cons6quence du

p~ch6, et en r6pandant le culte des saints

gudrisseurs, loin de faire disparaitre les croyances des indighnes ou des esclaves noirs sur ces deux points n'a fait que les fortifier; les remides occidentaux apport6s par les

m~decins ou chirurgiens blancs ont 6tt

ainsi pris dans la trame de la m6decine mystique. Mais, malgrb ce syncr~tisme, il est toujours facile de distinguer, nous semble-t-il, la grande opposition entre le shamanisme indien, A base de visions, et le traitement africain des maladies, ? base de possession. L'6tude des representations col-

lectives ne peut se s~parer cependant de celle des infra-structures sociales et ethniques: nous voyons que la m~decine indigene domine dans les r6gions isoldes oh vivent les ethnies indigines ou dans les regions ohf le contact s'est op~rd dans de tels 6tats de tensions raciales qu'il a d~termin6 des ph6nombnes de contre-acculturation (nagalisme comme soci6th secrete), tandis que la midecine syncr~tique s'est d6velopp6e dans les communautds villa- geoises en liaison avec le m6tissage et la stratification sociale: blanc, m~tis, indien.

R. B.

82 ALBERT (Colette).

Bibliographie annuelle de l'Histoire de France. Annie 1956. Paris, Ed. du C.N.R.S., 1957, 330 p.

Deuxibme ann6e de cette nouvelle s~rie dont nous avons pr6c~demment signal6 l'int6r~t (Arch., III, no 110).

E. P.

83 BARBEAU (Raymond). Un prophete lucif~rien, Leon Bloy. Paris, Aubier, 1957, 287 p.

Sous le titre a Le secret de Leon Bloy, para- clhtiste lucif6rien ,,, R. B. avait prdsentl en Sorbonne une thbse dont on pouvait ddj? lire ? la Bibliothbque un exemplaire dactylogra- phik. C'est une partie majeure de ce texte qui se trouve publihe ici sous un titre modifi6... l'auteur renvoyant pour le reste A une publi- cation ulterieure a laquelle s'ajouteraient deux etudes de lucifdrisme compard (E. Levi et IHI.P. Blavatsky) (p. 14) et (p. 281), une 6tude documentaire critique sur la transformation posthume de L. Bloy par sa post6rit6 litt&- raire.

Quant A cette documentation promise, on la souhaitera d'autant plus ddcisive que, indubitablement, l'ceuvre de Leon Bloy a fait l'objet d'une sublimation subtile. Faut-il parler de a l'aveuglement gindral de ceux qui consacrerent de leur autorit6 - en les cou- vrant - les erreurs du message bloyen et dont R. B. offre un trop rapide et trop peu mdthodique 6chantillonnage (pp. 13-14) ? L'auteur ne peut pas ne pas opter pour l'affirmative, car pour lui les choses sont finalement simples. Le fameux ((secret ) de LIon Bloy n'est autre que l'identification du Paraclet Q Lucifer: Ap6tre du Troisikme Age, Lbon Bloy n'en a pas seulement escompt6 l'imminence, il en a pronostiqui sournoisement l'immanence, une immanence qui fait sortir de l'Ant6christ le Christ, du Maudit le Bdni,

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

du Damn6 l'Elu, du Diable le Bon Dieu. C'est cette rivlation que Bloy aurait pour- suivie h travers toutes les figures historiques qui jalonnent son oeuvre: a Christophe Colomb, les Juifs, Naundorff, Napoleon, Jeanne d'Arc. La France avait partie libe avec le Proscrit, le Ddbauch6, le Damn6, l'Excommuni6, la Perdu, le Luxurieux, l'Antichrist, pseudo- nymes dont Bloy affublait son Saint Es- prit D (p. 11).

On peut estimer ce coup de boutoir salu- taire. Il n'est pas decisif et pour plusieurs raisons dont l'absence, fdt-elle provisoire, d'une documentation critique n'est que la premiire. L'auteur tout en se d6clarant dispose a rectifier ses (( erreurs involontaires D ajoute: Snous tiendrons toutefois pour nulles les origines ou les menaces de damnation 6ternelle, comme celles que nous avons reques D. La proclamation est significative du plan oh ne devrait pas se placer le d~bat, mais oh pourtant R. B. tend A la maintenir pour son compte ? l'endroit de ses adversaires a bloyens, bloyistes, bloyaudiens ou bloyolhtres (p. 19). Sa rbduction de L. B. en personnage d6moniaque est une contre-partie assez exacte de la subli- mation du mbme L. B. en archange de l'ortho- doxie. La premiere s'appuie sur des faits comme le millknarisme paraclktiste de Bloy et ses d~marches B Paris ou s la Salette pen- dant les grandes annies 1878-1882; R. B. a le m~rite de les exhumer des circonlocutions allusives. Mais la seconde s'appuie 4galement sur des faits comme les pratiques religieuses du d~v6t et la fbconditd assez claire de son oeuvre de convertisseur.

Mais ces faits pris ensemble ne justifient une interprdtation manich~enne ni dans un sens ni dans l'autre. Il y a en Leon Bloy assez de lumibre et assez de t6nibres pour ne pas 6tre annex6 h l'un quelconque des deux Royaumes, quel que soit le point oh se situe le clivage. Toutes les questions dis lors se nouent autour de son mill6narisme intempestif et ambigu, questions d'autant plus importantes que le personnage demeure le centre d'une constel- lation (Tardif de Moidrey, Huysmans p. ex.) oh s'origine un renouveau catholique du monde litt~raire frangais. R. B. accuse les fils de ce No6 d'avoir jet6 le voile sur l'ivresse proph~tique de leur pire. I1 a, je crois, raison. Mais l'interprctation de cette m~me ivresse par un diabolus ex machina (Leon Bloy victime du s~ducteur, p. 281) n'est-elle pas encore un autre voile dont on a seulement change la couleur ?

H. D.

'172

84 BARBIER (Jean-Frangois), 6d. Dictionnaire des instituts de religieux en France. Paris, Centre de documentation sacerdotale, 1957, 160 p.

Conques dans un but a immbdiatement pra- tique n, ces 73 notices ont 6t6 r6dig~es par chacun des instituts pr~senths. On regrette seulement un certain manque d'homog~ndit6 dans les rubriques,parfois quelque imprecision dans les statistiques et la bibliographie, enfin quelques omissions qui s'expliquent mal (par exemple, les Cisterciens de S~nanque).

E. P.

85 BEAU DE LOMENIE (E.).

L'Eglise et 1'Etat. Un probleme perma- nent. Paris, Fayard, 1957, 144 p. (Je sais-Je crois, Encyclopddie du catholique au XX* siicle).

Cet ouvrage mbconnait a un degr6 6tonnant I'histoire sociale de la religion au sein du 1 tiers-6tat D, dans le temps m~me oh le droit canon et la thbologie elle-m~me se renouvellent par des preoccupations de cet ordre.

J. M.

86 BERNOVILLE (Ga6tan). Un promoteur de la Renaissance catholi- que au XIXe siecle. Emmanuel d'Alzon. 1810-1880. Paris, Grasset, 1957, 257 p.

Cette hagiographie destinde au grand pu- blic ne prdtend pas renouveler l'histoire du P. d'Alzon, qui fonda en 1845 la Congregation des Augustins de l'Assomption, connue par son oeuvre principale: la Maison de la Bonne Presse. Les archives qui permettaient de renouveler cette histoire sont d'ailleurs d'accis difficile et l'auteur n'est pas le premier biogra- phe du P. d'Alzon. Mais comment ne pas regretter que l'apologie d'un homme assur6- ment remarquable conduise ? presenter d'une fagon caricaturale les personnages et les grou- pes auxquels celui-ci se heurta, qu'il s'agisse des 6v~ques frangais rtserv~s devant l'ultra- montanisme, ou des ordres religieux qui vou- lurent limiter l'activit6 du P. d'Alzon lorsque celle-ci envahissait leur champ d'action propre ?

La perspective sociologique aiderait, ici encore, Q comprendre au lieu de juger. Ce point de vue ouvrirait de nouvelles fenitres sur des grands phdnomknes historiques comme l'exacerbation de la tendance autoritaire dans l'Eglise catholique h la suite de la victoire de l'unit6 italienne contre les Etats du pape,

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