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Résumés des communications S293 132 Une allogreffe segmentaire de 30 cm massive vasculairisée de diaphyse fémorale : 25 ans de recul Philippe Chiron , Jean Puget , Yves Glock , Jean-Alain Colombier , Jean-Louis tricoire Service d’orthopedie, 1, avenus J.-Poulhès, 31059 Toulouse, France Auteur correspondant. Une allogreffe massive vascularisée de 30 cm de diaphyse fémorale a fait l’objet d’une première mondiale de greffe de tissu vascu- larisée en 1986, bien avant les greffes de mains et de visages récemment rapportées. Nous évaluons ce malade avec 25 ans de recul. Patient et méthodes.— Un homme de 35 ans, cheminot, alors qu’il était couché sur des rails pour faire un réglage a été traumatisé par le passage niveau des cuisses d’un wagon sans chauffeur en roue libre. Le fémur droit a été l’objet d’une fracture comminutive traitée à l’époque par une plaque en pontage sans problème par- ticulier. Le fémur gauche était le siège d’une perte de substance osseuse de 30 cm et cutanée de la largeur d’une roue de wagon ; cependant, cette perte de substance osseuse a permis de protéger les vaisseaux et les nerfs, la jambe et le pied restant bien inner- vés et vascularisés. Il était décidé à l’époque de faire un geste de sauvetage. Dans un premier temps, il était mis en place un fixateur externe en pontage afin d’attendre la couverture cutanée. Pendant cette période de cicatrisation, des staphylocoques dorés multiré- sistants ont colonisé le site fracturaire. Il a été réalisé au 40 e jour post-traumatique, une allogreffe massive vascularisé prélevée sur un donneur en coma dépassé. Le montage a été fait grâce à un clou et un système de hauban latéral en haut pour éviter la varisa- tion du col ainsi qu’une coupe en chevron à l’extrémité inférieure pour éviter les rotations. La vascularisation du fémur était assurée par l’artère fémorale profonde pontée sur l’artère fémorale pro- fonde du malade grâce à une allogreffe de vaisseaux de 15 cm. La vascularisation fémorale a été vérifiée par une injection de produits opaques préopératoires. Les suites opératoires ont été relativement simples. La greffe est restée vascularisée ce qui a été confirmé par un écho-doppler réalisé chaque jour et une artériographie faite à la fin de la troisième semaine et au troisième mois. Les jonctions ont consolidé en trois mois. Cependant, à la jonction supérieure, une suppuration à staphylocoques dorés a persisté. Il a été réalisé dans un premier temps, au bout d’un an, un lambeau de grand pectoral en regard de la face latérale du grand trochanter. Six ans plus tard, l’ablation du matériel de synthèse a été faite pour ne pas entrete- nir cette suppuration, avec une bonne stabilité de l’ensemble. La réalisation d’une biopsie osseuse à huit ans a conduit à une fracture à la partie médiane de la greffe ! Il a été mis en place un fixateur externe qui a permis d’obtenir la consolidation ! Actuellement, à 25 ans, ce malade marche avec appui complet sur le membre infé- rieur gauche alors qu’aucun matériel de synthèse n’est en place ; les contraintes sont transmises entièrement par la greffe fémorale segmentaire diaphysaire. La suppuration est asséchée. Le genou est raide à 10 de flexion ; il existe un accourcissement de 4 cm. Une coxarthrose stade IV limite les mobilités articulaires en rotation. Aucun geste chirurgical n’est à prévoir. Discussion.— Le bon résultat de ce geste chirurgical a été favorisé par le fait que cette greffe était par hasard compatible dans le locus DR. Aucun immunosuppresseur n’a d’ailleurs été utilisé ce qui n’a pas été le cas ultérieurement pour les greffes de mains et de visages faisant courir un risque ultérieur de destruction de la lignée granulo- cytaire. Il a été réalisé depuis dix greffes intercalaires massives non vascularisées sur terrain aseptique avec de bons résultats. Il s’agit d’un cas exceptionnel dans des circonstances exceptionnelles ; la réalisation régulière de greffe de ce type ne paraît pas indiquée. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.133 133 Aide à la consolidation osseuse des fractures des os longs par injection percutanée de moelle osseuse concentrée autologue (IMOCA), bilan d’une série de 68 cas Louis Romée Le Nail , Joseph Fournier , Marie Splingard , Jorge Domenech , Jérôme Druon , Philippe Rosset Service d’orthopédie, hôpital Trousseau, CHU Tours, 37044 Tours cedex, France Auteur correspondant. Introduction.— Les fractures de tibia sont les fractures les plus fré- quentes du membre inférieur et les retards de consolidation ne sont pas exceptionnels, surtout en cas de fracture ouverte (10 à 70 % de pseudarthrose). La prise en charge de référence des retards de consolidation et pseudarthroses est la greffe osseuse autologue. Cependant, il existe une morbidité non négligeable au site de pré- lèvement (douleurs) et le stock osseux est limité. La ponction de moelle osseuse dans les crêtes iliaques, puis la concentration permettent d’obtenir un greffon liquide, riche en cellules nucléées et donc en cellules souches mésenchymateuses (CSM), injectable par voie percutanée. La richesse en CSM peut être appréciée par le nombre de CFU-F (colony forming unit- fibroblasts). Le but du travail était d’évaluer cette technique à partir de 68 injections de moelle osseuse concentrée autologue (IMOCA) réalisées de 2002 à 2007. Patients et méthode.— Il y avait trois séries : A : 43 cas dans les fractures ouvertes de tibia ; B : 13 cas dans les fractures fermées de tibia et C : 12 cas dans d’autres localisations ou en solution de rattrapage. Résultats.— Nous avons obtenu 63 % de consolidation dans la série A sans réouverture du foyer et 69 % dans la série B. En regroupant les malades de la série A, avec fracture ouverte stade 1 et 2 et de la série B, ayant rec ¸u une IMOCA à partir de 80 jours post-fracture, nous obtenions 78 % de consolidation. Les patients de la série A ayant consolidé avaient rec ¸u significative- ment plus de CFU-F que ceux n’ayant pas consolidé après l’IMOCA seule. Aucune séquelle n’a été à déplorer au site de prélève- ment. Tous les patients ont consolidé à terme. Les facteurs de non-consolidation étaient : le stade d’ouverture stade III B, un anté- cédent d’infection du foyer ou un écart interfragmentaire supérieur à 2 mm. Discussion.— Actuellement, les techniques d’autogreffe corti- cospongieuse ou de réenclouage (pour les fractures de tibia ostéosynthésées initialement par clou centromédullaire) per- mettent d’obtenir de meilleurs taux de consolidation, avec cependant une morbidité non négligeable. Hernigou obtenait 88 % de consolidation après IMOCA seule dans une série de 60 pseudarthroses de tibia. Cependant, les malades de notre série avaient plus de facteurs de mauvais pronostic. Conclusion.— L’IMOCA est intéressante pour le traitement des retards de consolidation et pseudarthroses car non invasive, n’entamant le stock osseux et pouvant donc être répétée. Elle ne dispense pas d’une fixation stable et d’une bonne réduction du foyer. doi:10.1016/j.rcot.2011.08.134 134 Reconstruction des pertes de substance osseuses du membre supérieur par la technique de la membrane induite, étude prospective monocentrique à propos de neuf cas Thomas Zappaterra , Sonia Huard , Xavier Ghislandi , Florelle Gindraux , Daniel Lepage , David Gallinet , Patrick Garbuio , Laurent Obert

Une allogreffe segmentaire de 30cm massive vasculairisée de diaphyse fémorale : 25ans de recul

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132Une allogreffe segmentaire de 30 cm massivevasculairisée de diaphyse fémorale : 25 ans dereculPhilippe Chiron ∗, Jean Puget , Yves Glock , Jean-Alain Colombier ,Jean-Louis tricoireService d’orthopedie, 1, avenus J.-Poulhès, 31059 Toulouse,France

∗Auteur correspondant.Une allogreffe massive vascularisée de 30 cm de diaphyse fémoralea fait l’objet d’une première mondiale de greffe de tissu vascu-larisée en 1986, bien avant les greffes de mains et de visagesrécemment rapportées. Nous évaluons ce malade avec 25 ans derecul.Patient et méthodes.— Un homme de 35 ans, cheminot, alors qu’ilétait couché sur des rails pour faire un réglage a été traumatisépar le passage niveau des cuisses d’un wagon sans chauffeur enroue libre. Le fémur droit a été l’objet d’une fracture comminutivetraitée à l’époque par une plaque en pontage sans problème par-ticulier. Le fémur gauche était le siège d’une perte de substanceosseuse de 30 cm et cutanée de la largeur d’une roue de wagon ;cependant, cette perte de substance osseuse a permis de protégerles vaisseaux et les nerfs, la jambe et le pied restant bien inner-vés et vascularisés. Il était décidé à l’époque de faire un geste desauvetage. Dans un premier temps, il était mis en place un fixateurexterne en pontage afin d’attendre la couverture cutanée. Pendantcette période de cicatrisation, des staphylocoques dorés multiré-sistants ont colonisé le site fracturaire. Il a été réalisé au 40e jourpost-traumatique, une allogreffe massive vascularisé prélevée surun donneur en coma dépassé. Le montage a été fait grâce à unclou et un système de hauban latéral en haut pour éviter la varisa-tion du col ainsi qu’une coupe en chevron à l’extrémité inférieurepour éviter les rotations. La vascularisation du fémur était assuréepar l’artère fémorale profonde pontée sur l’artère fémorale pro-fonde du malade grâce à une allogreffe de vaisseaux de 15 cm. Lavascularisation fémorale a été vérifiée par une injection de produitsopaques préopératoires. Les suites opératoires ont été relativementsimples. La greffe est restée vascularisée ce qui a été confirmé parun écho-doppler réalisé chaque jour et une artériographie faite à lafin de la troisième semaine et au troisième mois. Les jonctions ontconsolidé en trois mois. Cependant, à la jonction supérieure, unesuppuration à staphylocoques dorés a persisté. Il a été réalisé dansun premier temps, au bout d’un an, un lambeau de grand pectoralen regard de la face latérale du grand trochanter. Six ans plus tard,l’ablation du matériel de synthèse a été faite pour ne pas entrete-nir cette suppuration, avec une bonne stabilité de l’ensemble. Laréalisation d’une biopsie osseuse à huit ans a conduit à une fractureà la partie médiane de la greffe ! Il a été mis en place un fixateurexterne qui a permis d’obtenir la consolidation ! Actuellement, à25 ans, ce malade marche avec appui complet sur le membre infé-rieur gauche alors qu’aucun matériel de synthèse n’est en place ;les contraintes sont transmises entièrement par la greffe fémoralesegmentaire diaphysaire. La suppuration est asséchée. Le genou estraide à 10◦ de flexion ; il existe un accourcissement de 4 cm. Unecoxarthrose stade IV limite les mobilités articulaires en rotation.Aucun geste chirurgical n’est à prévoir.Discussion.— Le bon résultat de ce geste chirurgical a été favorisépar le fait que cette greffe était par hasard compatible dans le locusDR. Aucun immunosuppresseur n’a d’ailleurs été utilisé ce qui n’apas été le cas ultérieurement pour les greffes de mains et de visagesfaisant courir un risque ultérieur de destruction de la lignée granulo-cytaire. Il a été réalisé depuis dix greffes intercalaires massives non

vascularisées sur terrain aseptique avec de bons résultats. Il s’agitd’un cas exceptionnel dans des circonstances exceptionnelles ; laréalisation régulière de greffe de ce type ne paraît pas indiquée.

doi:10.1016/j.rcot.2011.08.133

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33ide à la consolidation osseuse des fractures des os

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Service d’orthopédie, hôpital Trousseau, CHU Tours, 37044 Toursedex, France

Auteur correspondant.ntroduction.— Les fractures de tibia sont les fractures les plus fré-uentes du membre inférieur et les retards de consolidation neont pas exceptionnels, surtout en cas de fracture ouverte (10 à0 % de pseudarthrose). La prise en charge de référence des retardse consolidation et pseudarthroses est la greffe osseuse autologue.ependant, il existe une morbidité non négligeable au site de pré-

èvement (douleurs) et le stock osseux est limité.a ponction de moelle osseuse dans les crêtes iliaques, puis laoncentration permettent d’obtenir un greffon liquide, riche enellules nucléées et donc en cellules souches mésenchymateusesCSM), injectable par voie percutanée. La richesse en CSM peuttre appréciée par le nombre de CFU-F (colony forming unit-broblasts). Le but du travail était d’évaluer cette technique àartir de 68 injections de moelle osseuse concentrée autologueIMOCA) réalisées de 2002 à 2007.atients et méthode.— Il y avait trois séries : A : 43 cas dans lesractures ouvertes de tibia ; B : 13 cas dans les fractures ferméese tibia et C : 12 cas dans d’autres localisations ou en solution deattrapage.ésultats.— Nous avons obtenu 63 % de consolidation dans laérie A sans réouverture du foyer et 69 % dans la série B. Enegroupant les malades de la série A, avec fracture ouvertetade 1 et 2 et de la série B, ayant recu une IMOCA à partir de0 jours post-fracture, nous obtenions 78 % de consolidation. Lesatients de la série A ayant consolidé avaient recu significative-ent plus de CFU-F que ceux n’ayant pas consolidé après l’IMOCA

eule. Aucune séquelle n’a été à déplorer au site de prélève-ent. Tous les patients ont consolidé à terme. Les facteurs de

on-consolidation étaient : le stade d’ouverture stade III B, un anté-édent d’infection du foyer ou un écart interfragmentaire supérieur2 mm.iscussion.— Actuellement, les techniques d’autogreffe corti-ospongieuse ou de réenclouage (pour les fractures de tibiastéosynthésées initialement par clou centromédullaire) per-ettent d’obtenir de meilleurs taux de consolidation, avec

ependant une morbidité non négligeable. Hernigou obtenait8 % de consolidation après IMOCA seule dans une série de0 pseudarthroses de tibia. Cependant, les malades de notre sérievaient plus de facteurs de mauvais pronostic.onclusion.— L’IMOCA est intéressante pour le traitement desetards de consolidation et pseudarthroses car non invasive,’entamant le stock osseux et pouvant donc être répétée. Elle neispense pas d’une fixation stable et d’une bonne réduction duoyer.

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34econstruction des pertes de substance osseusesu membre supérieur par la technique de la

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