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Les sujets du mois # 3 Une approche graduelle pour le soulagement de la douleur obstétricale L’objectif de cette étude est d’explorer les rela- tions entre les différentes approches de soula- gement de la douleur, la satisfaction des parents et la qualité des soins obstétricaux. Cette étude constitue le fruit de réflexions préliminaires d’un groupe de chercheurs québécois qui s’intéresse au traitement de la douleur et de son impact sur les soins que la parturiente reçoit à l’accouche- ment. Une méta-analyse sur les méthodes non pharmacologiques de modulation de la douleur est actuellement en cours de rédaction, et les résultats seront publiés prochainement. La méta-analyse de Hodnett 1 sur la satisfaction de la femme à l’accouchement a fait ressortir quatre facteurs déterminants : La qualité de la relation entre la femme et le per- sonnel soignant (sages-femmes ou infirmières), La durée du soutien par le personnel soignant, La participation de la femme aux décisions relatives à ses soins, La réalisation de ses attentes. Il en ressort que l’absence de douleur n’est pas garante de la satisfaction de la femme, à moins qu’elle ne fasse partie de ses attentes. Afin de favoriser la satisfaction, il est donc important de considérer individuellement chaque femme en lui offrant un vaste éventail d’outils pour la soutenir et encourager sa participation aux soins, tout en respectant une approche graduelle de soulagement de la douleur. FAVORISER L’ACCOUCHEMENT PHYSIOLOGIQUE A u Canada, deux initiatives visent à favoriser l’accouchement physiologique et à réduire les interventions : la politique de périnata- lité du Québec 2008-2018 et la ligne directrice de la Société des Obstétriciens et Gynécologues du Canada (SOGC) sur le soulagement de la douleur. En 2008, le ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec (MSSSQ) élabore sa nouvelle politique de périnatalité pour 2008-2018. Une de ses priorités est de diminuer le recours aux inter- ventions obstétricales non médicalement requises (césariennes, péridurales, déclenchement artificiel du travail et stimulation du travail, forceps-ven- touses, etc.). Le MSSSQ souhaite « favoriser l’ac- couchement physiologique en élargissant la gamme des options autres que médicales et pharmaceutiques proposées aux femmes, notamment en matière de contrôle et de gestion de la douleur (bain, ballon, banc de naissance, chaise de massage, positions diverses, mobilité en cours de travail, etc.) 2 ». Également, un nouveau comité multidisciplinaire de la SOGC, dont nous faisons partie, a été mandaté pour rédiger une directive clinique canadienne sur le soulagement de la douleur obstétricale (à paraître en 2013). Basée sur la médecine factuelle, cette direc- tive vise à outiller les cliniciens pour une meilleure prise en charge de la douleur obstétricale dans un continuum de soins. Ces initiatives démontrent l’intérêt de la société canadienne à améliorer les soins cliniques tout en favorisant la satisfaction des parents. RAPPELS SUR LA DOULEUR Q DÉFINITION L’International Association for the Study of Pain 3 définit la douleur comme « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable en relation avec une lésion tissulaire réelle ou potentielle ». La douleur est une fonction essentielle à la survie de l’organisme en lui JULIE BONAPACE, M.ED., (a) ET NILS CHAILLET, PH.D. (b) a Consultante pour la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC), responsable de la directive clinique canadienne de soulagement de la douleur obstétricale. b Centre de recherche du CHU Sainte-Justine, Université de Montréal, Montréal, Québec, Canada. PHOTOS : © Richard TARDIF, photographe. 12 Les Dossiers de l’Obstétrique N° 416 JUIN 2012

Une approche graduelle pour le soulagement de la douleur

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Page 1: Une approche graduelle pour le soulagement de la douleur

Les sujets du mois # 3

Une approche graduelle pour le soulagement de la douleur obstétricale

L’objectif de cette étude est d’explorer les rela-tions entre les différentes approches de soula-gement de la douleur, la satisfaction des parents et la qualité des soins obstétricaux. Cette étude constitue le fruit de réflexions préliminaires d’un groupe de chercheurs québécois qui s’intéresse au traitement de la douleur et de son impact sur les soins que la parturiente reçoit à l’accouche-ment. Une méta-analyse sur les méthodes non pharmacologiques de modulation de la douleur est actuellement en cours de rédaction, et les résultats seront publiés prochainement.

La méta-analyse de Hodnett 1 sur la satisfaction de la femme à l’accouchement a fait ressortir quatre facteurs déterminants :• La qualité de la relation entre la femme et le per-

sonnel soignant (sages-femmes ou infirmières),• La durée du soutien par le personnel soignant,• La participation de la femme aux décisions

relatives à ses soins,• La réalisation de ses attentes.Il en ressort que l’absence de douleur n’est pas garante de la satisfaction de la femme, à moins qu’elle ne fasse partie de ses attentes. Afin de favoriser la satisfaction, il est donc important de considérer individuellement chaque femme en lui offrant un vaste éventail d’outils pour la soutenir et encourager sa participation aux soins, tout en respectant une approche graduelle de soulagement de la douleur.

FAVORISER L’ACCOUCHEMENT PHYSIOLOGIQUE

A u Canada, deux initiatives visent à favoriser l’accouchement physiologique et à réduire les interventions : la politique de périnata-

lité du Québec 2008-2018 et la ligne directrice de la Société des Obstétriciens et Gynécologues du Canada (SOGC) sur le soulagement de la douleur.

En 2008, le ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec (MSSSQ) élabore sa nouvelle politique de périnatalité pour 2008-2018. Une de ses priorités est de diminuer le recours aux inter-ventions obstétricales non médicalement requises (césariennes, péridurales, déclenchement artificiel du travail et stimulation du travail, forceps-ven-touses, etc.). Le MSSSQ souhaite « favoriser l’ac-couchement physiologique en élargissant la gamme des options autres que médicales et pharmaceutiques proposées aux femmes, notamment en matière de contrôle et de gestion de la douleur (bain, ballon, banc de naissance, chaise de massage, positions diverses, mobilité en cours de travail, etc.) 2 ».

Également, un nouveau comité multidisciplinaire de la SOGC, dont nous faisons partie, a été mandaté pour rédiger une directive clinique canadienne sur le soulagement de la douleur obstétricale (à paraître en 2013). Basée sur la médecine factuelle, cette direc-tive vise à outiller les cliniciens pour une meilleure prise en charge de la douleur obstétricale dans un continuum de soins.

Ces initiatives démontrent l’intérêt de la société canadienne à améliorer les soins cliniques tout en favorisant la satisfaction des parents.

RAPPELS SUR LA DOULEUR DÉFINITIONL’International Association for the Study of Pain 3

définit la douleur comme « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable en relation avec une lésion tissulaire réelle ou potentielle ». La douleur est une fonction essentielle à la survie de l’organisme en lui

JULIE BONAPACE, M.ED., (a) ET NILS CHAILLET, PH.D. (b)

a Consultante pour la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC), responsable de la directive clinique canadienne de soulagement de la douleur obstétricale.

b Centre de recherche du CHU Sainte-Justine, Université de Montréal, Montréal, Québec, Canada.

PHOTOS : © Richard TARDIF, photographe.

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De récentes publications sur la douleur 9, 10, pro-posent de classifier les techniques endogènes de modulation de la douleur selon le mécanisme neu-rophysiologique qu’elles activent.

Le contrôle inhibiteur spécifique par la stimu-lation des afférences non nociceptives (théorie du Portillon de Melzack et Wall) 11 agit lorsque la stimulation non douloureuse par un massage léger de la zone douloureuse active les grosses fibres afférentes qui inhibent les plus petites fibres qui transmettent la perception de la douleur. Grâce à cette action, la perception de l’intensité de la douleur du site de la douleur est modulée. Sous ce mécanisme se retrouvent les techniques telles que le TENS conventionnel (non douloureux), le massage léger, la vibration, les bains, les ser-viettes chaudes et le positionnement du corps avec mouvement. Plusieurs études ont montré que ce mécanisme, comparé aux soins standards, n’a démontré aucune différence pour la satisfaction maternelle, les interventions obstétricales et la morbidité materno-fœtale mais seulement une diminution du recours à la péridurale de plus de 20 % 12, 13, 14.

Le contrôle inhibiteur diffus nociceptif (CIDN du Dr Le Bars) 15, 16, est activé par la création d’une stimulation douloureuse sur un site parfois éloigné de la zone douloureuse. Ce faisant, il active des neurones et inhibe simultanément les autres neurones. C’est par le relâchement d’endorphines que le corps inhibe la douleur de tous les sites, sauf celui qui est sollicité par la stimulation douloureuse. Sous ce mécanisme se retrouvent toutes les techniques de stimulations périphériques douloureuses dont l’acupuncture, le TENS douloureux, les massages profonds (shiatsu, digito-pression), les massages de glace et les papules d’eau stérile. Plusieurs études ont montré que ce mécanisme, comparé aux soins standards, n’a démontré aucune différence pour les interventions obstétricales et la morbidité materno-fœtale mais plutôt une diminution

permettant de préserver son intégrité physique et de réagir aux signaux de lésions internes qui, sans réparation, peuvent mener à une dégénérescence. La douleur est un phénomène subjectif qui peut être influencé par plusieurs variables. Elle comporte au moins deux composantes : physiologique (sensori discriminative) et psychologique (motivo-affective) 4.

PROBLÉMATIQUELa douleur de l’enfantement est perçue par près de

90 % des femmes comme étant forte à extrêmement forte 5. De nombreuses études décrivent l’intensité et l’aspect désagréable de la douleur clinique de l’accouchement en la comparant à l’amputation d’un membre ou à la douleur de la lombalgie chronique 6. Pour ces raisons, la péridurale est une intervention de plus en plus demandée par les femmes et fréquente lors de l’accouchement au Canada. Cependant, une question demeure : la douleur joue-t-elle un rôle lors de l’accouchement et est-il pertinent de vouloir l’éliminer complètement ?

APPROCHES NON PHARMACOLOGIQUES (ENDOGÈNES)

Il existe de nombreuses techniques pour soula-ger la douleur. Dans la Grèce antique, on utilisait l’anguille électrique pour soulager différents types de douleur 7, 8, dont la goutte, les rhumatismes et le mal de tête. On plaçait l’anguille sur la région douloureuse et la décharge électrique que recevait le patient produisait un soulagement immédiat qui persistait après la stimulation.

L’acupuncture utilise une stimulation de points précis pour soulager la douleur. Cette stimulation est parfois appliquée sur une région éloignée de la région souffrante. La stimulation, qui est de courte durée, peut produire un soulagement qui persiste bien au- delà de la période de stimulation. Les tech-niques de concentration mentale nous démontrent comment les messages de douleur peuvent être modulés et les réactions physiologiques et psycho-logiques, inhibées.

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endogènes et pharmacologiques est efficace pour réduire les taux d’interventions, augmenter la satis-faction et redonner confiance aux femmes en leur capacité d’accoucher. Cette combinaison favorise un accès optimal aux approches pharmacologiques au moment où celles-ci sont requises.

Le choix de la technique et du mécanisme repose sur les préférences de la femme, la phase du travail et les ressources disponibles. Un soulagement de la douleur optimal consiste probablement en une combinaison de ces trois mécanismes. Par exemple, le mécanisme du portillon (stimulation légère sur la zone douloureuse) procure un soulagement moins important que le contrôle de la pensée ou encore que le CIDN (création d’une seconde douleur n’im-porte où sur le corps). Le massage léger sur la zone douloureuse pourrait donc convenir davantage en début de travail ou entre les contractions alors que les autres mécanismes sont mis à profit pendant les contractions d’intensité moyenne à élevée. Comme la douleur est une perception qui est facilement modulable, il importe pour la femme de gérer, en tout temps, sa cognition en se répétant mentale-ment des mots qui la calment et qui la rassurent, en respirant, en se détendant ou encore en imaginant

du recours à la péridurale pouvant aller jusqu’à plus de 40 % 17, 18, 19. La satisfaction maternelle concernant l’expérience de l’accouchement, ainsi que le sentiment de contrôle semblent être significativement augmentés chez les femmes ayant recours à ce mécanisme 17, 20.

Le contrôle exercé par les centres supérieurs du système nerveux central (déviation de l’attention) joue un rôle prédominant dans la gestion de la douleur. Deux mécanismes expliquent comment la perception douloureuse est transformée :1 ! Modification du message.2 ! Déclenchement du centre d’inhibition de la

douleur, comme pour la stimulation douloureuse.Dans les centres supérieurs du cerveau, les mes-

sages de douleur établissent des liens directs et indirects vers d’autres régions cérébrales. Ces ré-gions sont associées étroitement à la mémoire et aux émotions. Sous ce modèle se retrouvent toutes les approches comportementales ou cognitives qui permettent de moduler la perception de la dou-leur, comme la relaxation, l’hypnose, l’orientation de l’attention, le yoga, la respiration, la méditation, la sophrologie, le chant prénatal, les odeurs, le soutien ou encore le placebo. Plusieurs études ont montré que ce mécanisme, comparé aux soins standards per-mettait d’obtenir une diminution des interventions obstétricales et notamment des césariennes 21, 22, des accouchements instrumentaux 23, 24 et du recours à l’ocytocine 25, 26, pouvant aller de 20 à 60 %. Les chances de succès de l’allaitement exclusif sont éga-lement augmentées de plus de 50 % 27. Toutefois, pour les femmes ayant eu recours à ce mécanisme, une diminution du taux de péridurale de seulement 10 % a été observée 28, 29, 30. Ce dernier résultat semble indiquer que la combinaison des approches

QUELQUES PISTES POUR LA PRATIQUE

! Encouragez les parents à se préparer.

" Établissez des protocoles hospitaliers qui favorisent la physiologie pour que tous les intervenants travaillent dans le même sens :• Retour à la maison en phase latence• Pas de monitoring continu pour favoriser la

mobilisation• Favoriser la poussée retardée « late pushing ».

# Enseignez les approches endogènes au personnel qui soutient la femme.

$ Encouragez le personnel à pratiquer les techniques non pharmaco avec les parents lors du travail.

% Formez le père ou la personne qui accompagne afin de faire en sorte que la femme en travail ne soit jamais sans soutien.

& Équipez les chambres avec du matériel pour soutenir la non-pharmacologie : TENS, ballon, chaise massage, barres suspendues, lit large, baignoire.

' Créez un environnement calme pour favoriser le relâchement d’endorphines.

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un travail lent et long avec les complications qui y sont associées 33, 34.

Pour ces raisons, le personnel médical doit cher-cher à créer un environnement autour de la femme et de son partenaire dans lequel elle se sent en sécurité et où son intimité est préservée (limiter la lumière et le son, les allées et venues, le froid). Ainsi, il sera plus facile pour elle de se concentrer et de se détendre pour réduire son stress et son anxiété. Il faut éviter de semer le doute sur sa ca-pacité à accoucher et la rassurer en l’aidant à vivre ses contractions, une à la fois. Avant le travail actif, il est préférable de prendre un accord avec elle en lui indiquant que si elle ressent le besoin de faire appel aux approches pharmacologiques, c’est elle qui vous en fera la demande. Éviter de lui demander périodiquement si elle veut qu’on lui enlève sa dou-leur (par la péridurale ou autre) car cette question peut équivaloir à lui dire qu’elle ne gère pas bien ses contractions et qu’elle a besoin d’aide. Comme la douleur est une perception que seule la femme peut réellement mesurer, s’abstenir d’évaluer la douleur à sa place. Puisque l’expérience de la naissance est unique, il importe que les professionnels n’influent pas sur l’expérience de la femme par leurs propres expériences négatives ou leurs propres peurs. En respectant ces consignes, la femme est dans des conditions optimales pour activer le puissant méca-nisme endorphinergique du contrôle de la douleur par les centres supérieurs.Bénéfices

Le premier bénéfice des approches endogènes est la réduction de la douleur tout en permettant la mobilité complète de la femme. La douleur en-voie des messages sur la progression du travail 35 et guide la femme dans un positionnement optimal pour soulager et favoriser la descente du fœtus

une sensation ou un lieu agréable. L’objectif est de réduire son anxiété et son stress.

RÔLE DU PLACEBOLe rôle du placebo dans le traitement de la douleur

est de plus en plus connu. En fait, le placebo est défini comme étant l’« effet thérapeutique obtenu par l’administration de comprimés, de liquides, d’injections et toutes procédures qui n’ont pas d’effet spécifique sur la maladie à traiter » 31. Ainsi, une seule condition semble essentielle pour déclencher les effets bé-néfiques du placebo : que le praticien et le patient croient à l’efficacité du traitement.

L’attitude et les valeurs du personnel sont fonda-mentales dans la pratique des approches endogènes. En effet, plus les intervenants seront convaincus de l’efficacité des techniques et surtout, de la satisfaction que les parents ressentiront en période postnatale, plus la confiance de la femme en sa capacité à gérer son travail sera grande.

CONDITIONS PROPICES POUR LES APPROCHES NON PHARMACOLOGIQUES

Le soutienL’accompagnement par le personnel soignant, le

partenaire, un parent ou une personne formée dans le soutien doit servir à rassurer la femme, à renfor-cer ses compétences et sa confiance et lui procurer un confort émotionnel et physique. Les gestes et paroles aimantes soulagent la douleur en agissant sur le contrôle par le système nerveux central. Le placebo potentialise ce mécanisme.

En général, les approches endogènes nécessi-tent de la part des parents, un apprentissage en phase prénatale. Ainsi, la femme et son partenaire développent des compétences pour activer les mécanismes endogènes durant le travail et l’ac-couchement. Par ailleurs, les études démontrent que l’attitude et les valeurs du personnel soignant potentialisent ou inversement invalident les capa-cités de la femme et de son partenaire à gérer la douleur au moment de l’accouchement. De nom-breuses études démontrent que lorsque l’équipe soignante soutient la femme et qu’elle enseigne les techniques de soutien au père ou à la personne accompagnante, on obtient une réduction des analgésiques, des interventions médicales et une meilleure satisfaction chez la femme 32.L’environnement

Les femmes qui atteignent leur limite de tolé-rance à la douleur et qui sont en situation de stress (peur, anxiété, froid, faim, etc.) sécrètent une forte concentration de catécholamines (adrénaline et no-radrénaline). De façon générale, l’adrénaline inhibe la sécrétion d’ocytocine et contrecarre en partie les effets des endorphines. Un haut taux de catéchola-mines lors du premier stade du travail peut entraîner

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dans la filière pelvi-génitale en même temps qu’elle permet de cerner certaines dystocies.

De plus, lorsqu’elles sont pratiquées adéquate-ment, les approches endogènes renforcent le senti-ment d’efficacité personnel de la femme 36 ou encore l’estime de soi du partenaire (lorsqu’il est actif et sait quoi faire pour accompagner).

Il arrive parfois également que certaines femmes ne répondent pas bien à la pharmacologie ou encore, pour des raisons médicales, ne peuvent recourir à la péridurale. Dans ces cas, les approches endogènes peuvent être fort utiles et procurer le soulagement nécessaire pour rendre l’expérience de la naissance positive.Inconvénients

Les travaux du Dr Liebeskind démontrent qu’une douleur intense qui persiste pendant un long mo-ment affaiblit le système immunitaire 37. À l’accou-chement, les réponses du corps à la douleur sont importantes. Alors qu’elles ne sont pas forcément dangereuses, elles peuvent créer des effets néfastes sur le moral et sur la satisfaction de la mère 38, en plus d’affaiblir son système immunitaire. C’est pour-quoi il est essentiel de la réduire à un seuil tolérable.

Un inconvénient des approches non pharma-cologiques est l’effort qui doit être déployé par le personnel et par les parents pour en faire l’appren-tissage et les mettre en pratique de façon continue et soutenue lors du travail. En effet, les parents qui ont reçu une préparation adéquate sont davantage autonomes face à la gestion de la douleur mais la peur de l’inconnu fait en sorte que la présence d’un soutien professionnel reste nécessaire. De plus, les ap-proches endogènes ne font pas disparaître totalement la douleur, celle-ci étant importante pour permettre à la femme de gérer le travail de façon optimale. Pour les femmes n’ayant pas confiance en elles ou pour celles ayant peu d’expérience de la douleur, l’accouchement peut sembler insurmontable, renfor-çant le besoin d’un soutien positif durant le travail.

APPROCHES PHARMACOLOGIQUES BÉNÉFICESBien qu’il existe une panoplie d’outils pharma-

cologiques pour soulager la douleur obstétricale (protoxyde d’azote, narcotiques, infiltration péri-néale et bloc honteux), la péridurale est le moyen le plus largement utilisé dans les pays occidentaux. Au Québec, par exemple, ce taux oscille autour de 70 % 39. D’un point de vue analgésique, la péridurale est considérée sécuritaire et très efficace puisqu’elle réduit la douleur de 100 % dans 85 % des cas 40, tout en permettant à la femme de demeurer éveillée et alerte. Elle peut s’avérer très utile dans le cas d’un travail qui se prolonge ou lorsque la mère est épuisée et stressée.

En 2000, le Centre hospitalier de l’Uni-versité de Montréal, (CHUM) choisit de faire un virage dans le but d’améliorer

la satisfaction des usagers du “Centre Mère-Enfant”. Il choisit d’offrir un large éventail d’options de soulagement de la douleur aux femmes et à leur partenaire. Il forme son per-sonnel médical de soutien (les infirmières*) aux approches non pharmacologiques avec la méthode Bonapace. Des cours de préparation à la naissance avec cette même approche sont enseignés dans l’établissement tous les mois à raison de quatre rencontres de 2 heures. Les chambres de naissance (salles physiolo-giques) sont équipées d’un TENS, d’un ballon, d’une chaise à massage et d’une barre de suspension. L’éclairage est tamisé et l’envi-ronnement est convivial et discret. Pendant le travail, le personnel de soutien enseigne aux parents comment utiliser les approches endogènes en proposant et en pratiquant différentes techniques avec eux : positions, massages, glace, ballon, papules d’eau sté-rile, etc. L’acupuncture est disponible sur de-mande. Bien que la péridurale soit l’approche pharmacologique la plus demandée, d’autres approches comme l’oxyde nitreux (gaz hilarant) sont également disponibles.

Le département d’obstétrique a également mis en place des mesures pour favoriser la physiologie :

• Les femmes sont incitées à retourner à la maison si elles arrivent à l’hôpital en phase de latence ;

• Le monitoring fœtal n’est pas continu, ce qui encourage les parturientes à bouger ;

• La poussée retardée « late pushing » est encouragée ;

• Le personnel médical qui intervient auprès de la femme et de son partenaire travaille dans un même sens pour le soulagement de la douleur (des interventions simples à complexes).

Douze années plus tard, les parents témoignent de leur satisfaction.

Paulette et Samuel ont accouché de leur deuxième enfant au CHUM. Samuel raconte son expérience. « Notre premier accouche-ment s’est passé en Europe où l’unique option de soulagement de la douleur qu’on nous a proposée était la péridurale. Au CHUM, nous avons participé activement à la naissance de notre enfant. Les infirmières nous ont proposé plusieurs alternatives pour le soulagement de la douleur que nous avons mises en pratique

selon les besoins de Paulette. Comme père, je me suis senti utile et solidaire de mon épouse et Paulette était bien contente de s’être pas-sée de la péridurale. Grâce au soutien des infirmières, elles nous ont permis de vivre ensemble un accouchement physiologique. Nous sommes très satisfaits du service offert au CHUM ».

Johanne STEBEN est infirmière au CHUM depuis plus de 25 ans. En plus d’accompagner les parents dans la gestion de la douleur lors du travail, elle offre à l’hôpital les cours de préparation à la naissance avec la méthode Bonapace. « Le personnel infirmier aime sou-tenir activement la femme et son partenaire, quand c’est possible. Il y a des hauts et des bas en obstétrique, surtout quand nous man-quons d’effectif. Soutenir est plus exigeant mais tellement plus satisfaisant ! Selon moi, la clé du succès pour la satisfaction c’est la préparation et l’accompagnement. La femme a besoin de sentir qu’elle ne sera pas laissée seule pendant son travail. Si je ne peux être avec elle, j’enseigne au partenaire ce qu’il peut faire. Le père est toujours heureux de participer activement. Il se sent utile, satisfait et c’est une belle expérience pour lui, son couple et sa famille. C’est gagnant pour tout le monde. On commence toujours avec ce qui est simple pour soulager la douleur : ballon, massages, positions, bains, respirations, etc. Les femmes acceptent la douleur et quand elles voient que le travail progresse, elles la tolèrent encore mieux. »

Une étude rétrospective des 10 der-nières années est présentement en cours au CHUM afin d’évaluer l’impact de la méthode Bonapace de préparation à la naissance sur le taux d’interventions lors de l’accouchement. Les résultats seront connus prochainement.

* Au Québec, ce sont les infirmières qui soutiennent les femmes en travail.

L’EXPÉRIENCE DU CENTRE HOSPITALIER DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL (CHUM)

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réduit à l’administration du meilleur agent analgé-sique disponible. Afin de favoriser une approche graduelle de soins basée sur les besoins de la femme en travail, les professionnels de la santé doivent dé-velopper une compréhension optimale des méca-nismes endogènes et des techniques permettant de moduler la douleur. La gestion de la douleur requiert également, de la part de la femme, une préparation prénatale afin qu’elle développe ses compétences et élabore, avec son professionnel de la santé, un plan de soulagement réaliste et personnalisé conforme à ses valeurs et à ses préférences.

Lorsque le travail survient, on peut alors mettre en place un soutien dynamique et un environnement favorable qui, au besoin, peut être suivi d’agents pharmacologiques. Une approche graduelle de soins permet ainsi de bénéficier des avantages des mé-thodes non pharmacologiques et pharmacologiques de soulagement de la douleur.

INCONVÉNIENTSLa péridurale peut présenter certains inconvé-

nients et risques 41, 42. Parmi ceux-ci, on retrouve, une réduction de la mobilité, le recours systématique au monitoring fœtal continu, la prolongation du second stade du travail, le recours à de l’ocytocine, une augmentation du nombre d’accouchements vaginaux instrumentalisés (ventouse et forceps) et une diminution de la durée de l’allaitement 43. En raison des effets de la péridurale, la poussée est par-fois difficile à exercer 44, 45. Cependant, la péridurale n’est pas associée à une augmentation du taux de césarienne 46.

La péridurale devrait être administrée en fonction de l’évolution du travail, des conditions médicales et des préférences de la femme. Une cascade d’in-terventions et d’événements indésirables pourrait survenir durant le travail suite à l’administration de la péridurale, en fonction du dosage et du moment où elle a été administrée 40, 41. Certaines études dé-montrent que les approches pharmacologiques, si uti-lisées en routine, peuvent occasionner dans certaines circonstances plus d’inconvénients pour le bien-être des femmes et de leur bébé que d’avantages 47, 48.

APPROCHE GRADUELLE DE SOINSIl existe différentes techniques non pharmacolo-

giques qui ont démontré leur efficacité pour soulager la douleur et qui sont déjà utilisées quand le recours aux approches pharmacologiques est impossible. Ces approches endogènes constituent une alternative intéressante aux méthodes pharmacologiques car elles sont moins invasives et présentent moins d’ef-fets secondaires. Toutefois, le recours aux méthodes pharmacologiques devrait être envisagé, en complé-ment, lorsque les méthodes non pharmacologiques ne se révèlent plus assez efficaces et que le niveau de douleur devient trop intense, pouvant générer des effets indésirables pour la mère et son enfant.

La prise en charge de la douleur durant le travail est un processus complexe qui ne devrait pas être

LA MÉTHODE BONAPACELa méthode Bonapace est une approche centrée sur le couple qui a pour but de réduire la douleur tout en encourageant la participation active du père. Développée au Canada par Julie Bonapace, mé-diatrice familiale et chercheuse au laboratoire de recherche sur la douleur de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, cette méthode a d’abord comme objectif de renforcer le couple en donnant aux parents des outils pratiques pour travailler en-semble en période de stress. Basée sur les trois mécanismes endogènes de modulation de la douleur, cette méthode prépare les parents avec des outils pratiques qui font appel à chacun des mécanismes : Portillon (massages légers, bains, positions) ; le CIDN (massages douloureux en acupression) et contrôle des centres supérieurs (relaxation, imagerie mentale, structuration cognitive, sons, respirations et soutien par le partenaire). Des formations sont dispensées aux sages-femmes et dans les maternités à travers l’Europe et le Québec.

JUIN 2012 N° 416 Les Dossiers de l’Obstétrique 17

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UNE APPROCHE GRADUELLE POUR LE SOULAGEMENT DE LA DOULEUR OBSTÉTRICALE JULIE BONAPACE ET NILS CHAILLET

1. HODNETT, E., et al., Pain and women’s satisfac-tion with the experience of childbirth : A syste-matic review. American Journal of Obstetrics and Gynecology, 2002 ; 186 : S160-73.

2. Ministère de la Santé et des Services sociaux. Politique de périnatalité 2008-2018, Un projet porteur de vie, 2008, p. 54.

3. IASP Task Force on Taxonomy, Classification of Chronic Pain, Description of Chronic Pain Syndromes and Definitions of Pain Terms, Second Edition, Merskey and Bogduk, 1994, 240 p. ISBN-13 : 978-0-931092-05-3

4. MELZACK, R. et K. l. CASEY, “Sensory, motivatio-nal and central control determinants of pain : A new conceptual model” in : D.R.Kenshalo (ed.), Skin senses, Thomas, Springfield, Illinois, 1968, p. 423-443.

5. NETTELBLADT, P., FAGERSTRÖM, C.F. et N. UDDENBERG, The significance of reported child-birth pain, Journal of Psychosomatic Research, 20 (1976), p. 215-221.

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RÉFÉRENCES

18 Les Dossiers de l’Obstétrique N° 416 JUIN 2012