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Page 3 UNE UNE BIBILIOTHÈQUE BIBILIOTHÈQUE QUI QUI BRÛLE BRÛLE ... ... Clermont LALSINGUE et Maurice MARDIVIRIN nous ont quittés dans un très court intervalle, perte lourde pour leur famille respective, perte lourde aussi pour la culture guadeloupéenne…. 3 rd International Conference Translation, Technology and Global- ization in Multilingual Context, New Delhi, June 23-26 Jointly organized by Indian Translators Association and linguainda Venue: Instituto Cervantes (Official Cultural Center of Govt.of Spain), New Delhi Maurice MARDIVIRIN Clermont LALSINGUE Publication du conseil guadeloupEen pour les langues indiennes 3 Langues Stage de hindi i ntensif à Poi nte à Pitre Page 2 Est-Ouest Srinivasa Ramanuj an Page 4 Manifestations Comité Sidambarom : Un temps fort ! Page 5 Histoire L’Inde classique : Nâtarâja Page 6 International Hindi à l’ONU : l’Inde a le soutien de l’Île Maurice Page 8 Événement Bhagav ad Git a : 1ere lec ture au CGPLI Page 9 Journée Mondial e du Hindi : Guadeloupe, Sri Lank a Page 10 Littérature Lax man Rao : Écrivain et ven- deur de tchay Page 11 Économie L’Économi e de l’Inde : Grandeurs et mis ères Page 12 Cinéma Raincoat : Une autre fac ette du cinéma indien Page 14 Caraïbe Discours de M me Kamla Persad en Inde Page 15 Humour India Transports Page 16 Est-Ouest Lycée Hôtelier du Gosier : Une Journée en Inde Page 5 Plein s feux Une bi bliothèque qui brûle . .. Page 3

UNE BIBILIOTHÈQUE QUI BRÛLE - Montray Kréyol

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Page 1: UNE BIBILIOTHÈQUE QUI BRÛLE - Montray Kréyol

Page 3

UNE UNE BIBILIOTHÈQUEBIBILIOTHÈQUE QUIQUI BRÛLEBRÛLE ......

Clermont LALSINGUE et Maurice MARDIVIRIN nous ont quittés dans un très court intervalle, perte lourde pour leur famille respective, perte lourde aussi pour la culture guadeloupéenne….

3rd International Conference Translation, Technology and Global-ization in Multilingual Context, New

Delhi, June 23-26

Jointly organized by Indian Translators Association and linguainda

Venue: Instituto Cervantes (Official Cultural Center of Govt.of Spain), New Delhi

Maurice MARDIVIRIN Clermont LALSINGUE

Publication du conseil guadeloupEen pour les langues indiennes

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Langues Stage de hindi i ntensif à Poi nte à Pitre

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Est-Ouest Srinivasa Ramanuj an

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Manifestations Comité Sidambarom : Un temps fort !

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Histoire L’Inde classique : Nâtarâja

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International Hindi à l’ONU : l’Inde a le soutien de l’Île Maurice

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Événement Bhagavad Gita : 1ere lec ture au CGPLI

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Journée Mondial e du Hindi : Guadeloupe, Sri Lanka

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Littérature Laxman Rao : Écrivain et ven-deur de tchay

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Économie L’Économi e de l’Inde : Grandeurs et misères

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Cinéma Raincoat : Une autre facette du cinéma indien

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Caraïbe Discours de M me Kamla Persad en Inde

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Humour India Transports

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Est-Ouest Lycée Hôtelier du Gosier : Une Journée en Inde

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Plein s feux Une bi bliothèque qui brûle . ..

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Page 2 West India Avril 2012 - N°24

Éditorial

JUSQU’AU PROCHAIN DÉJUSQU’AU PROCHAIN DÉPART ...PART ... Maurice MARDIVIRIN , Cler-mont LALSINGUE : deux réfé-rents culturels bien connus dans le milieu indo-guadeloupéen s’en sont allés. Certains d’entre-nous se diront : “j’aurais dû profiter davantage des connaissances de celui-ci ou de celui-là”. Oui. Nous au-rions dû… Cette négligence coupable a des effets désastreux sur notre patrimoine culturel. Combien en reste-t-il, autour de nous, de ces bibliothèques vi-vantes ? Pas beaucoup. Vrai-ment pas beaucoup. Nous nous dirons : “ Il faut que nous fassions. Il faut absolu-ment que nous fassions quelque chose”. Jusqu’au prochain dé-part.

Fred Negrit

RÉPARATIONS RÉPARATIONS AUAU CGPLICGPLI

ASSEMBLÉEASSEMBLÉE GÉNÉRALE ACGAIGÉNÉRALE ACGAI

STAGE STAGE DEDE HINDIHINDI INTENSIFINTENSIF ÀÀ POINTEPOINTE--ÀÀ--PITREPITRE

C’est le 10 jan-vier 2012, Jour-née Mondiale du Hindi, que le site rénové du CGPLI a été lancé. Tou-tes les rubriques on fait peau neu-ve, la présenta-tion de l’ensem-ble a été clari-fiée. Bref, un outil plus efficace

est maintenant à la dispo-sition des étudiants en langues indiennes. Allez voir : www.cgpli.org.

Conseil d’Administration ACGAI Avril 2012

Président : Eliézère SITCHARN 1e Vice-président : Fred NEGRIT 2e Vice-président : Michel NANKOU 3e Vice-président : Arlette MINATCHY-BOGAT Secrétaire : Francette ZUBAR 1e Secrétaire-adjoint : Ginette BARLAGNE 2e Secrétaire-adjoint : Monique RAGHOUBER Trésorier : Michelle ATAM-KASSIGADOU 1e Trésorier-adjoint : Margare t SCHOUMA CKER 2e Trésorier-adjoint : Norbert BIJLALL Membres : Addeline PIOCHE Joël RAJJOU Sita NARAYANAN Mirella WALDREN

NOUVEAU NOUVEAU SITESITE DUDU CGPLICGPLI

C’est maintenant une tradition pour le CGPLI d’organiser des stages d’initiation au Hindi pendant les vacances scolaires de Carnaval. Le dernier s’est déroulé du 20 au 23 février 2012 au Centre de formation de Pointe-à-Pitre. Le groupe très restreint de stagiaires (cinq) a été soumis à un programme plutôt char-gé : Conversation dans quelques situations-clés de la vie quoti-dienne, lecture et écriture de l’alphabet hindi (devanagari), ap-proche culturelle. La participation d’une assistante hindiphone a donné aux sta-giaires l’opportunité d’échanger dans des situations presque réelles, et surtout de se familiariser avec la langue à travers des techniques et des exercices typiques du système éducatif de l’Inde. Les stagiaires ont convenu de se retrouver régulièrement au Centre de Formation pour continuer leur progression.

L’Association Culturelle Guadeloupéenne des Amis de l’Inde (ACGAI) s’est réunie en assem-blée générale le 25 avril dernier. L’association a présenté le bilan de ses activités dont le nombre est croissant ; ce qui de-mande une grande impli-cation des membres de l’ACGAI, notamment pour faire face aux nombreu-ses demandes d’inter-ventions qui sont adres-sées à l’association : de-mandes de prestations artistiques, de conféren-ces, d’expositions, etc. Les membres sortants du conseil d’administration (un tiers) ont été renou-velés , et le samedi sui-vant (31 mars) les postes ont été attribués au sein du nouveau conseil (voir ci-contre).

La grande affaire : pendant deux mois le siège du CGPLI était en rénovation. Il fallait d’abord consolider les piliers centraux de l a salle princi pale, faire quelques menues repri-ses et améliorations. Aujourd'hui, l’essentiel est fait concer-nant l e bois. Le r eprise du circuit élec trique va commencer, puis il faudr a reprendre la peinture, intérieure et extérieure. Ce n’est pas fini !

Langues

Page 3: UNE BIBILIOTHÈQUE QUI BRÛLE - Montray Kréyol

Page 3 West India

Pleins Feux

UNE UNE BIBILIOTHÈQUEBIBILIOTHÈQUE QUIQUI BRÛLEBRÛLE ...... Clermont LALSINGUE, Lal pour ses nom-breux amis, est retourné dans l’Amour du Seigneur dimanche 4 mars dernier. Maurice MARDIVIRIN a terminé ce cycle de sa vie terrestre dimanche 1er avril. Lal a été un militant de tous les instants de la culture indienne. Il s’est intéressé très tôt à la langue tamoule. Outre la connaissance qu’il en a acquise de son entourage, il a aussi étudié cette langue. Loganadin SAMINADIN, un des ardents défenseurs du Tamoul en Guadeloupe, disait que c’est l ’un des meil-leurs accents dravidiens de Guadeloupe. Mais Lal était surtout connu en tant que pu-çari et leader du groupe de danse Nataraja. Maurice MARDIVIRIN a durant toute sa vie grandement contribué à la vie culturelle de sa région. Maître du savoir, il était notam-ment détenteur d’un riche répertoire de chants traditionnels, issus des nadrons (représentations chantées et dansées origi-naires du Sud de l’Inde). Il a été le premier récipiendaire du Mérite du Patrimomine Culturel d’Origine Indienne que lui a décerné l’Association Padma, le 27 avril 2006. Dire que ces disparitions constituent une grande perte pour la Guadeloupe est une expression bien faible. Un élément d’espoir cependant : ces deux référents culturels qui nous quittent ont des descendants, très im-pliqués, eux aussi, dans le combat culturel, et identitaire guadeloupéen.

Fred Négrit

Maurice MARDIVIRIN Monument du 1er Jour

Pointe à Pitre, 24 décembre 2008

Elie SHITALOU

Clermont LALSINGUE Eliézère SITCHARN

Annick RAGHOUBER

Monument du 1ererer Jour Pointe à Pitre

24 décembre 2009

Avril 2012 - N°24

Page 4: UNE BIBILIOTHÈQUE QUI BRÛLE - Montray Kréyol

Page 4 West India

Est/Ouest

On ne peut que féliciter, le pré-sident du CGPLI, d’avoir accep-té de tenir dans son siège, une conférence-débat, dans le ca-dre de la démarche du « faire savoir » aux compatriotes gua-deloupéens, que Mother India était une vieille nation scientif i-que, toujours présente, et tou-jours soucieuse de porter contribution dans tous les do-maines de la connaissance et de l’évolution. Pour cette pre-mière, l’intervenant, monsieur DELANNAY, a parlé de l’im-mense RA MA NUJA N, le génie autodidacte, dépourvu de diplô-mes car celui-ci ne s’intéres-sant qu’aux mathématiques, et ne travaillant aucune autre ma-tière ne put jamais réussir à au-cun examen. Exclu des collè-ges, il apprit les mathématiques par lui-même, allant à recréer des théorèmes existants, incon-nus de lui, et à créer des pistes dans des aspects non encore découverts, ce qui ne l’a pas empêché d’entrer à Cambr idge dans l’équipe du professeur HA RDY, un des plus grands mathématiciens de son époque. Ce n’est que dernièrement que, ayant découvert une partie de ces fameux carnets, l’on s’est rendu compte qu’il avait antici-pé les formes modulaires dans un espace de CALABI – YAU, et confirmé la théorie des cor-des, si chère à Alain CONNES à l’Institut des Hautes Etudes Scientif iques (IHES). Le conte-nu de ses carnets a permis la construction des formes de MAAS, en 1949, dont la partie holomorphe est exactement la Mock THETA Functions, dont le mathématicien ONO a déduit la c o n j e c t u r e d ’ A n d r ew s -Dragonette., sans oublier les

Expression du génie créateur de l’IndeExpression du génie créateur de l’Inde fonctions ellipt iques, modulai-res, le respect de 2 symétries par translation, les collages en topologie, démontré par PE-RELMA N, dans le pavage d’un plan par des parallélogrammes avec apparition d’invariants de symétrie exotique, et de discri-minant se transformant en ho-mographie, ceci grâce aux équations de FOURNIER, dé-monstration de la fonction TAU dans le demi-plan de POINCA-RE, précurseur des théories modernes complexes (formes

automorphes et techniques telle que la conjecture de WEIL). parmi ses travaux, le plus connu est le calcul de « PI », à la main, 400.000 chiffres après la virgule, avec l’approche de la non quadrature du cercle. L’in-telligence, au service d’une puissance de raisonnement hors du commun, alliée à son intuition qui frisait le génie, ne peut être qu’un don de la divini-té ! Comment un autodidacte a - t’il pu dans le secret, le travail solitaire recréer, redécouvrir des théorèmes existants, mais inconnus de lui ? Avait-il des illuminations inattendues qui surgissaient après de longues périodes d’imprégnation ? Je suis de ceux qui croient qu’il y a

plusieurs périodes, une longue, ou l’on est plongé dans l’obscu-rité totale, puis une 2e période, où s’allume une lueur faible et diffuse, qui peut laisser entre-voir quelque chose d’intéres-sant ; enfin, il y a l’illumination, le moment où l’on comprend, rédige, recoupe, publie et parta-ge avec ses pa irs le « résultat ». Il est certain que l’on resta longtemps bloqué à la 1e , à la 2e étape, et si l’on arri-ve à la 3e étape, ce moment inéluctable peut être suivi d’une légère dépression. Chaque jour des démonstrations sont élabo-rées, les problèmes résolus ont des retentissements divers, fai-sant parfois la une des médias. Les grandes résolutions faisant rêver la communauté scientif i-que par les nouveaux concepts mis en jeux, et la réorganisation des domaines qui en résulte, mais aussi la société entière par l’aventure humaine sous jacente. La démonstration de la conjecture de POINCA RE n’a-t-elle pas inspiré le créateur de haute couture et de bijoux Is-sey MIYAKE ! Ainsi que la fon-dation CA RTIER, qui expose, en ce moment, à Paris. Rama-nujan a apporté ces ilots décou-verts sur l’océan , inconnu, du savoir, qui se veut cumulatif et évolutif . Chaque découverte, unique, trouve rapidement une application pratique et marque l’his toire. J’ai retenu, la «belleté» d’une formule, où l’on trouve des mathématiques, de l’arithmétique, de l’algèbre , de l’analyse, de la géométrie :

e iπ + 1 = 0 N’est-ce pas éblouissant ? Merci M. Delannay.

Jacques Davila

Avril 2012 - N°24

Page 5: UNE BIBILIOTHÈQUE QUI BRÛLE - Montray Kréyol

Page 5 West India

COMITÉ SIDAMBAROM : COMITÉ SIDAMBAROM : UNUN TEMPSTEMPS FORTFORT !!

LYCÉE HÔTELIER LYCÉE HÔTELIER DUDU GOSIER GOSIER (Guadeloupe) (Guadeloupe) : UNE : UNE JOURNÉEJOURNÉE ENEN INDEINDE

Le Comité SIDAMBAROM a fait fort en l’honneur d’Henry SIDAMBAROM diman-che 26 février dernier. Toute une série de manif estations ont été organisées dans un espace de temps très court : Dépôt de gerbe devant le buste d’Henry SIDAMBA-ROM au bourg de Capesterre B.E., puis dépôt de gerbe sur la stèle de Fonds Ca-cao, et le clou de la journée : rencontre à l’école primaire toute proche avec des interventions remarquées : citons en parti-culier celle de M. Victorin LUREL, Prési-dent de la Région Guadeloupe, et l’appro-che historique du professeur SiINGARA-VELOU , invité par le Comité.

Professeur SINGARAVELOU Dépôt de Gerbe : Stèle de Fonds Cacao

Philippe RAMDINI Conseiller régional

Victorin LUREL Pdt Région Guad.

Jacques SIDAMBAROM Pdt Comité SIDAMBAROM

Les étudiants de BTS Vente et Pro-duction Touristiques, les MC trai-teurs, les MC bar, ont organisé en collaboration avec le CGPLI Une Journée en Inde, le jeudi 09 février 2012. La direction de l’établissement à certes donné son feux vert, les professeurs ont, bien entendu, enca-dré et accompagné le projet, mais il s’agissait d’abord d’une production d’élèves. Ils et surtout elles, ont su mener à bien cette lourde organisa-tion dans tous ses détails. Une tea party deux jours avant l ’événement, de nombreuses expositions et ate-liers, des diaporamas de qualité, pré-parés et présentés par les élèves, et le grand moment : l ’After Work, qui fut un succès total, grâce au nombre d’invités, mais surtout à la qualité des repas, du défilé de mode (100% production interne), de l’animation pleine d’humour. A refaire!

Tea Party

Atelier mehendi ( laura, CGPLI)

Face à la presse : élèves animatrices, et professeurs

Expo de Livres : CDI

Manifestations Avril 2012 - N°24

Page 6: UNE BIBILIOTHÈQUE QUI BRÛLE - Montray Kréyol

Histoire Page 6 West India

Des représentations de Shiva, celle de Nâtarâja (le Seigneur de la Dan-se) est sans doute la plus connue, et les bronzes « Chola » ont large-ment contribué à la faire connaître en Occident. Très vénérée dans le Tamil-Nadu, et notamment en son temple de Chidambaram, Nâtarâja préside à toutes les représentations de Bhâ-rata-Natyam puisqu’il est la divinité protectrice de la danse. Chacun de nous connaît donc, tout au moins sous cette forme, Shiva Nâtâraja.

Pour beaucoup d’entre nous, nous connaissons également tout le symbolisme de cette représenta-tion : la danse cosmique de l’uUni-vers, de manière à produire un ryth-me qui crée le monde phénomé-nal : éternelles destructions et re-naissances de l’Univers. La flamme de la connaissance et le démon Mûlayaka (symbolise les passions humaines) qu’il écrase sous son pied sont autant de sym-boles forts. Il nous faut pourtant aller bien au-delà de ce symbolisme pour abor-der la véritable nature et le chemi-nement de la « Pensée indienne ». Alors qu’Archimède découvrait son fameux principe sur les corps plon-gés dans un liquide et criait « Eurêka ! », alors que durant des siècles la Terre resterait encore plate, la « Pensée indienne » navi-guait, sans qu’on lui en donne en-core le nom, sur les flots de la phy-sique quantique. Physique quantique ! Ensemble de théories physiques nées au XXe siècle et qui comme la théorie de la relativité marquent une rupture

avec la physique dite classique, ensemble des théories et principes physiques admis au XIXe siècle. Les théories dites « quantiques » décrivent le comportement des ato-mes et des particules, et permettent d’élucider certaines propriétés du rayonnement électromagnétique. Elles ont apporté une révolution conceptuelle ayant des répercus-sions jusqu’en philosophie (remise en question du déterminisme). Les lois de la physique moderne, ou quantique, confirment les

concepts qui régissent les mysti-ques de l’Asie : Hindouisme, Bouddhisme, Taoïsme. «L’exploration du monde subatomi-que au XXe siècle, a révélé le ca-ractère dynamique de la matière et montré que les composantes des atomes, les particules subatomi-ques, sont des systèmes dynami-ques, non pas des entités isolées, mais faisant partie intégrante d’un ré seau indissociable d’interac-tions ». (Le Tao de la physique de F.Capra). Comme la danse cosmique de Nâ-tarâja, l ’univers entier est engagé dans un mouvement et une activité infinis, une continuelle danse cos-mique, la danse l’énergie. Les principes mêmes du Brahman (de la pure immensité de l’espace et du temps, le Soi suprême), et de la Shakti, l ’énergie, sont également proches des concepts de la physi-que quantique. Bien avant l ’Occident, les sages indiens avaient touché du doigt les secrets de la création, l ’éternelle fin et recommencement, l ’univers un tout où chaque chose a sa place et

n’est qu’Un. Comme le dit si bien KRISHNA-MURTI, la pensée de l’homme s’est égarée à partir du moment où elle a défragmenté l’univers : des arbres, des pierres, des êtres vivants. Nâtarâja n’est donc pas seulement le Seigneur de la danse, il est l ’or-dre cosmique, les mystères de la vie et de la physique quantique. Il m’a aussi permis de m’exprimer et bien sûr tout cela n’engage que moi ; chacun de nous a sa « Vérité », qui n’est pas obligatoire-ment celle des autres, il n’a pas à l’imposer et se doit de respecter les

différences. La « Pensée indienne » est moderne, universelle, et répond à beaucoup de questions que l’on peut se poser. Les nouveaux physiciens, qui sont aussi des philoso-phes ne s’y sont pas trom-pés, eux qui retrouvent dans la philosophie de l’In-de, les principes de la phy-sique quantique. Sans doute un survol qui demanderait d’être appro-fondit :

Alors l isez « Le Tao de la Physi-que » de F. Capra ; et que le mot physique ne vous affole pas ; mê-me si vous ne suivez pas toutes les explications scientifiques, la dé-marche est accessible à tous. Et pour les plus courageux, l isez le «Temps aboli» de KRISHNA-MURTI . Ah ! KRISHNAMURTI ! Mais c’est une autre histoire.

Ôm Nâtarâja !

L’INDE CLASSIQUEL’INDE CLASSIQUE NÂTARÂJANÂTARÂJA

Publié par le Ser vice Communicati on du Conseil Guadeloupéen pour les

Langues Indiennes (CGPLI) 53 Chemin-Neuf - 97110 Pointe à Pitre,

Guadeloupe, French West Indies. Tél. 0590 82 12 97

Email : [email protected] Site : http://www.cgpli.org

Directeur de la Publication : Fred Négrit Rédaction : Alexina Mekel, Rémi Baumeister, Jean S. Sahaï, Jacques Davila, Laura Castry

Imprimé par : CGPLI

Mention : les opinions exprimées dans les articles signés ne sont pas nécessairement celles du CGPLI

N°24 - Avril 2012

West India

Avril 2012 - N°24

Page 7: UNE BIBILIOTHÈQUE QUI BRÛLE - Montray Kréyol

Page 7 West India

Histoire

L’INDE CLASSIQUEL’INDE CLASSIQUE

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1 Pied droit écrasant MÛLAYAKA 2 Pied gauche levé 3 Main droite supérieure tenant un damarâ 4 Main gauche supérieure tenant une flamme (celle de la connaissance) 5 Main droite inférieure faisant le geste de « non crainte » 6 Main gauche inférieure montrant le sol 7 Un serpent cobra est entouré autour de son bras 8 Les flots du Gange coulent de chaque côté e sa tête 9 Son chignon « mukuta » est orné d’une image e la lune 10 Il porte des boucles d’oreilles d’homme et de femme (ambiguïté de sa nature) 11 Ses bras, ses jambes, ses chevilles sont ornes de bracelets 12 Le plus souvent cette image est entourée d’un halo de flammes « jvâla tiruvâshi » pour signifier qu’il consume les désirs dans le feu

Avril 2012 - N°24

NÂTARÂJANÂTARÂJA

Page 8: UNE BIBILIOTHÈQUE QUI BRÛLE - Montray Kréyol

Page 8 West India

International

Le ministre de l’Éducation de l’Île Maurice, Vasant BUNWA-REE, a déclaré que l’Inde pou-vait compter sur l ’Ile Maurice afin que le Hindi soit reconnu comme langue officielle aux Nations Unies. C’était lors de son intervention en Hindi, au cours de la célébration de la Journée Mondiale du Hindi au Centre culturel Indira Gandhi à Phœnix. Une initiative conjointe du World Hindi Secretariat, du Ministè-re de l’Éducation et du Haut-Commissariat de l’Inde à l’Ile Mau-rice. Vasant BUNWAREE a mis l ’accent sur les facil ités mises en place par

HINDI HINDI ÀÀ L’ONUL’ONU : : L’INDEL’INDE ÀÀ LELE SOUTIENSOUTIEN DEDE MAURICEMAURICE

Le nombre d’écoles primaires utilisant la langue Marathi était jusqu’à maintenant majoritaire à Mumbai. Un changement de préférence dans le choix de la langue d’enseignement a été constaté : le nombre de classes utilisant le Hindi comme langue d’enseignement s’est accru et a dépassé le nombre des écoles utilisant le Marathi. Ainsi, en 2010 le nombre d’élèves des écoles marathi était de 102 000, presque le même nombre

MANQUE DE PROFESSEURMANQUE DE PROFESSEURS DE HINDI DANS LES ÉCOLES DE MUMBAIS DE HINDI DANS LES ÉCOLES DE MUMBAI

le Ministère de l’Education au ni-veau des écoles primaires, se-condaires et des universités pour l ’enseignement de cette langue. Les enseignants et les étudiants doivent également profiter des technologies de l’information et de

la communication, a souligné le ministre. Cette rencontre fut aussi l ’occa-sion de lancer le magazine Vishwa Hindi Patrika 2012, une publication annuelle avec des articles sur les activités l ittérai-res et les progrès accomplis dans le domaine du Hindi. Les artistes du MGI et de l’IGIC

ont présenté une œuvre théâtrale, Hindi Ke Hazaar Varsh (Les 100 ans de l’hindi). La contribution du cinéma indien dans la popularisa-tion de l’hindi à travers le monde a aussi été soulignée dans le specta-cle. Les gagnants d’un concours de poésie ont également été récom-pensés.

Enfant d’une école primaire pour public défavorisé, pendant une classe en Hindi

que ceux des écoles utilisant l’Urdu, alors que les écoles uti-lisant le Hindi comptaient 117 000 élèves. Cette évolution en faveur du Hindi avait déjà été perçue dans les données sta-tistiques depuis 2009. Elle s’est confirmée depuis. Ramesh JOSHI, président du Br i hanmumb ai Mahapal ika Shikshak Sabha, faisait remar-quer qu’il est paradoxal qu’il y ait davantage de professeurs payés pour enseigner le Mara-

thi, alors que le nombre de leurs étudiants diminue. Madhav CHAVAN, spécialiste de l’enseignement des langues, explique que ce changement reflète l’évolution démographi-que de Mumbai, de même aus-si le fait que la classe moyenne de Mumbai envoie ses enfants dans les écoles dont la langue d’enseignement est l’anglais. CHAVAN a suggéré que les professeurs recrutés pour en-seigner dans les écoles en ma-rathi soient préparés aussi à enseigner en anglais; la situa-tion dans les écoles anglopho-nes surpeuplées étant aussi un problème croissant. Concernant l’accès inégal à l’éducation des jeunes Indiens, CHAVAN déclare : « En Inde, le droit à l’éducation est inscrit dans notre Constitution […]. Ce droit à l’éducation semble aller de soi à première vue. Mais, lorsqu’au cours des dernières semaines j’ai visité plusieurs écoles élémentaires pour en-fants défavorisés, j’ai réalisé que la complexité de la ques-tion du droit à l’éducation deve-nait évidente. »

(Source : The Times of India)

Avril 2012 - N°24

Page 9: UNE BIBILIOTHÈQUE QUI BRÛLE - Montray Kréyol

Événements Page 9 West India

LECTURE DE LA GITALECTURE DE LA GITA

YAHOO EN BENGALIYAHOO EN BENGALI Yahoo India et Ananda Bazar Patrika (ABP) viennent de si-gner un contrat de partenariat pour mettre en ligne le premier site internet en Bengali. Après le Hindi, le Tamoul, le Marathi : le

नेशनल दिुनया नेशनल दिुनया UNUN NOUVEAUNOUVEAU QUOTIDIENQUOTIDIEN ENEN HINDIHINDI

National Dunia, un nouveau quoti-dien en Hindi vient d’être lancé à Delhi. C’est une publication de 16 pages, avec un supplément de qua-tre pages. Ce supplément est prin-cipalement consacré à des articles sur la santé, l ’éducation et les loi-sirs. Une version internet sera bien-tôt disponible sur le site web du quotidien. Cette publication remplace le quoti-dien Nai Dunia qui vient d’arrêter sa diffusion.

ENFIN, UN JOURNAL HIENFIN, UN JOURNAL HINDI EN BRAILLE !NDI EN BRAILLE ! Visant un publi-que de 20 000 non voyants en Inde, Reliance Foundation vient de lancer, à Mumbai, le pre-mier journal hin-di en Brail le : Reliance Drishti. Le directeur de la publication est Swagat Thorat, le fondateur de Sparshdnyan, un pé-riodique Marathi publié en brail le tous les quinze jours. Reliance Drishti sortira le premier et

La première lecture de Bhagavad Gita organisée par le CGPLI s’est tenue le vendredi 24 février 2012. Shri Philippe Dion DELANNAY a animé la rencontre. L’intervenant a présenté quelques extraits de ce texte fondamental de la spiritualité indienne : «Ce savoir est roi entre toutes les sciences; il est le secret d’entre les secrets, la connaissance la plus pure, et parce qu’il nous fait directement réaliser notre identité véritable, représente la per-fection de la vie spirituelle. Il est impérissa-ble et d’application joyeuse.» (B.G.,IX.2).

Shri DELANNAY a proposé une première approche de l’enseigne-ment de Krishna à Arjuna; ensei-gnement qui dépasse largement le cadre de l’Inde du Mahabharata.

le troisième lundi du mois, et sera distribué gratuite-ment dans 325 institutions travail-lant avec les non voyants du pays. Chaque édition, de 42 pages, contiendra une petite section de

nouvelles avec des analyses, des sujets de politique nationale et in-ternationale, sur l ’économie, le sport, les sciences et la technolo-gie, les arts et la santé.

Bengali est la dernière offre lin-guistique de Yahoo. Le site pro-posera des nouvelles et des in-formations mises à jour en temps réel, concernant le mon-de entier, mais aussi des nou-velles locales de Kolkata et de sa région. Commentant ce partenar iat, Kaushik BANERJEE, vice Prési-dent de ABP & Digital, a décla-ré : “Ananda BAZAR est un lea-der incontesté dans le monde du Bengali, et Yahoo a une grande expérience dans la com-munication Internet. Ensemble nous proposerons notre expé-rience de l’Internet de qualité supérieure à 220 millions de lo-cuteurs bengalis.”

Avril 2012 - N°24

Page 10: UNE BIBILIOTHÈQUE QUI BRÛLE - Montray Kréyol

çois) et de leurs recher-ches sur la culture indien-ne. Un spectacle a clôturé la matinée : les élèv es, danseuses expérimentées (ou non !) ont été très ap-plaudies de la nombreuse assistance des élèv es et des enseignants. Le Lycée de Ste-Anne a organisé une matinée bien remplie aussi : danses, exposition, projection de f ilm (Slumdog Millionnai-re), et dégustation de spé-cialités culinaires, bien entendu ...

Tradition qui s’installe : la célébration de la Journée Mondiale du Hindi en Guade-loupe (10 janv ier). Le Collège Ramé-Décorbin (Douv ille, Ste-Anne), a organisé de nom-breuses activ ités : exposition, dégustation de spécialités indiennes, ateliers d’écriture dev anagari, et surtout une rencontre dans la salle Rosan Geolier (salle poly v alente de

l’Etablissement) : les élèv es ont présenté un dia-porama de leur v isite culturelle (de monuments et de temples de la région du Mou-le et de St Fran-

Événements Page 10 West India

JOURNÉE MONDIALE JOURNÉE MONDIALE DUDU HINDI 2012HINDI 2012

SRI LANKASRI LANKA Le Sri Lanka vient de célébrer le “World Hindi Day” en grande pom-pe. Un festival du fi lm hindi a été organisé à l’Université de Kela-niya , avec la participation en invité d’honneur du Haut Commissaire de l’Inde à Colombo, M. Ashok K. KANTHA. Dans une déclaration à la presse,

GUADELOUPEGUADELOUPE

Lycée de Sainte-Anne : l’Equipe …!

Collège de Douville : Atelier de danse Danseuse «pro» Collège de Douville :

Exposition comentée Collège de Douville

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le Haut6Commissaire a reconnu le rôle important joué par les «Hindi films» dans la promotion de la lan-gue, et l ’immense popularité de ces films au Sri Lanka. L’Université de Kelaniya est la seu-le université au Sri Lanka ayant un département à part entière d’étu-des de Hindi, avec environ 350

étudiants. Dans le cadre de ces célébrations, des rencontres poétiques, et des compétions d’élocution et de ré-daction en Hindi pour les étudiants ont été organisées. Un message du Premier ministre de l’Inde a aussi été lu en cette occasion.

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Communiqué

Laxman RAO, 60 ans, est ven-deur de thé sur l’un des trottoirs de New Delhi. A coté d’un ré-chaud et d’une bouilloire il y a une douzaine de livres bien ran-gés, avec une petite aff iche in-diquant qu’ils sont à vendre. Parlez avec Rao et il vous dira qu’il est l’auteur de tous ces ou-vrages. Rao, qui est tchaywala de-puis près de 40 ans a déjà écrit 24 livres en Hindi. Il travaille maintenant sur un nouveau projet «Ahankar», un recueil de ses réflexions sur la vie. La vie de L. RAO est le combat incessant d’un homme qui a voulu devenir écrivain envers et contre tout. Diplômé de l’Université de Del-hi (cours par correspondance), il est originaire d’un village de Amravati (Maharashtra). Il a écr it son premier livre,

COMMUNIQUE COMMUN Association Culturelle Guadeloupéenne des Amis de l’Inde (A.G.C.A.I.)

et Conseil Guadeloupéen Pour les Langues Indiennes, (C.G.P.L.I.)

L’Association Culturelle Guadeloupéenne des amis de l’Inde (A.G.C.A.I.), ré-unie en assemblée générale le 25 mars 2012 à Petit-Canal, ), ainsi que le Conseil Guadeloupéen Pour les Langues In-diennes, (C.G.P.L.I.), décident de rendre hommage à toutes les victimes de la traite transatlantique, chapitre les plus som-bres de l’histoire humaine, dans cette partie du monde. Elles magnifient le thème de cette journée internationale, décrétée par l'O.N.U., pour cette année : « Honorer les héros, les résistants et les survivants. », et elles reconnaissent le courage de tous ceux, qui hommes et femmes ont vaillamment combattu les pratiques inhumaines de l’esclavage où 20 millions esti-més d’êtres humains ont été déportés, mis en esclavage et vendus. Ce jour doit sensibiliser, l’ensemble de nos popula-tions, sur les dangers du racisme et des préjugés. L'ACGAI et le CGPLI, qui comptent de nombreux descendants de l'Inde, dont les ancêtres eux aussi traversèrent l’Atlanti-que, et dont une partie demeura ici, par suite du non respect du contrat pour le retour, aujourd’hui à partie intégrante de la Guadeloupe, dans la diversité et la pluralité qui composent notre société, à laquelle nous participons pleinement, nous ap-pelons l’ensemble de la population, à se souvenir, à mesurer le chemin parcouru, afin que le « Vivre ensemble » puisse se manifester et perdurer dans des relations apaisées, sur la base de valeurs communes, acceptées et partagées par tous. Eliézère SITCHARN Fred NEGRIT Président de l'ACGAI Président du CGPLI

LAXMAN RAO LAXMAN RAO ÉCRIVAINÉCRIVAIN ETET VENDEURVENDEUR DEDE TCHAITCHAI

«Ramdas», alors qu’il était encore à l’école. L. RAO explique : « Ce livre ra-conte l’histoire vraie d’un jeune homme appelé Ramdas, qui s’est suicidé dans son village. Le fait que je n’arrivais pas à publier ce livre a créé en moi un profond dé-sir de devenir écrivain. Ma langue maternelle est le Marathi, mais je voulais écrire en Hindi. » Finalement, il réalisa qu’il lui fal-lait publier ses manuscrits avec ses propres fonds, et sortit son premier livre : « Nai Duniyan ki

Nai Kahani ». Il a impr imé 1000 exemplaires et les a mis en vente sur son étalage. Il est allé aussi ven-dre directement ses livres dans les écoles et les éta-blissements se-condaires de Del-hi, qui en ont fait l’acquisition pour leur bibliothèque. « Ils les ont ache-tés d’abord par curios ité, mais aussi à cause de la qualité de l’ou-vrage » dit RAO qui est un grand

admirateur des écrivains hindi tels Gulshan Nanda et Munshi Premchand, entre autres. RAO confie qu’il a reçu certaines distinctions pour son œuvre, mais le plus grand moment pour lui demeure 2009, lorsque la Pré-sidente de l’Inde, Mme Pratibha Patil l’avait invité avec sa famille à Rashtrapati Bhavan : « Elle a aimé mes livres et m’a demandé comment je faisais pour écrire si bien en Hindi, alors que ce n’est pas ma langue maternelle ».

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Littérature

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Économie Page 12 West India

Les prévisions d’un rapport d’économistes américains placent l ’Inde, en première place, devant la Chine et les Etats-Uni s dès 2050. Cette avancée s’expliquerait par les investissements im-portants dans les infrastructure s et l ’amélioration de la productivité croissance de l’économie indienne. Ce rapport prévoit que d’ici une quarantaine d’années le Brésil, la Russie, l ’Inde et la Chine seront à la tête de l’économie mondiale. La Chine sera la première puissan-ce économique dans les années 2020, mais elle sera dépassée par l ’Inde vers 2050. L'économie américaine sera en troisième place, et le Brésil et la Russie reste-raient dans le groupe restreint des 10 grandes puissan-ces économiques. Et, parmi les grandes nations économiques il y aura : l 'Indonésie, le Nigéria, Mexico et l 'Egypte. Surprenant ?

Durant les cinq derniè-res années, le niveau de pauvreté de l’Inde a chute de plus de 7 points, et aujourd’hui moins de 30% de la p o p ul a ti o n se ra i t concernée. Il s’agit de données officielles pu-bliées par le gouverne-ment indien. Même si nous devons examiner ces chiffres avec pru-dence, ils indiquent, pour le moins, une amélioration de la qua-lité de vie des plus dé-

L’ÉCONOMIE L’ÉCONOMIE DEDE L’INDEL’INDE : : LA LA PREMIÈREPREMIÈRE PUISSANCEPUISSANCE ÉCONOMIQUEÉCONOMIQUE MONDIALEMONDIALE ENEN 20502050

MOINSMOINS DEDE 30% 30% D’INDIENSD’INDIENS VIVENTVIVENT ENEN DESSOUSDESSOUS DUDU SEUILSEUIL DEDE PAUVRETÉPAUVRETÉ

munies dans l’Inde du début du XXIe siècle. L’amélioration du niveau de pauvreté reste relativement forte, cependant : 37,2% en 2004-2005 contre 29,8% en 2009-2010. La Commission au Plan responsable de ces données statistiques note cependant que cette croissance est inégale à travers les états de l’Union : bonne amélioration des états du Sud, tel le Kerala, mais appauvrisse-ment des états du Nord-Est (Assam, Megha-laya, Mizoram, Nagaland). Cependant, les chiffres de croissance écono-mique globale ne doivent pas masquer le quotidien de l’Indien : malgré une augmenta-tion de la classe moyenne, des centaines de millions d’habitants continuent de manquer de nourriture, d'électricité et d'approvisionne-ment en eau potable.

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Le Gouverne-ment central a mis en place un programme de red is tr i bu ti on des ressources visant à rééqui-librer les inéga-lités sociales. Un budget d'austérité a été adopté pour rédui-re le déficit public et faire face aux impéra-tifs économiques que s’est f ixée l’Union In-dienne. Mais 40% des fonds à redistribuer seraient détournés pour les fonctionnaires des employés de l’Etat, à tous les niveaux de la machine administra-tive. C’est ce que dit un rapport très off iciel du Commissariat au Plan. En outre, les chiffres montrent aussi que la pauvreté frappe les musulmans plus que toute autre communau-té religieuse, notam-ment dans les villes, où un musulman sur trois souffre de

GRANDEURS GRANDEURS ETET MISÈRESMISÈRES DES DES INÉGALITÉSINÉGALITÉS SOCIALESSOCIALES ETET DESDES CORRUPTIONSCORRUPTIONS ÀÀ COMBATTRECOMBATTRE

misère. Parmi les populations les plus touchées ont note aussi

les membres des bas-ses castes et des tri-bus. Certains observateurs remettent aussi en question les critères du seuil de pauvreté. Selon les rapports off i-ciels près de 53 mil-

lions d'Indiens sont sortis de la pauvreté entre 2005 et 2010,

mais le montant retenu pour le seuil de pauvreté est de 28 roupies (43 centimes d'euros) de dépenses par jour; ce seuil est jugé par cer-tains comme trop bas, sachant qu’un pauvre doit dépenser environ 3 centimes par jour pour les légumes, 75 centi-mes par mois pour se loger et 61 centimes par mois pour se soigner.

Économie

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Cinéma Page 14 West India

Manu a besoin d'ar-gent ; sans emploi, il tente d'en trouver au plus vite. Il se rend chez Neeru, son ancienne fian-cée, à Calcutta. Ils discutent longue-ment et Neeru enfi-le le manteau de Manu pour sortir lui acheter quelque chose, lui recom-mandant de ne sur-tout ouvrir à per-sonne. Mais, un homme arrive et demande à aller aux toilettes, Manu lui ouvre et fait alors une étrange découverte … Raincoat montre une autre facet-te du cinéma indien la sobriété remplace les chorégraphies. On retrouve la thématique de l’amour contrarié dans une approche radi-calement différente. Le fi lm est loin des paillettes et des décors colorés des Bollywoods. Ici les

RAINCOATRAINCOAT, , UNEUNE AUTREAUTRE FACETTEFACETTE DUDU CINÉMACINÉMA INDIENINDIEN

couleurs sont ternes, sombres, un peu passées. Des scènes entières sont éclairées à la bougie. Tout cela intensifie une atmosphère confinée et singulière. Ritu Parno GHOSH signe ici un huit-clos très réussi.

Réalisateur Raincoat est un film du réalisateur bengali Ritu Parno GHOSH sorti

en 2004. Interprété par Aishwarya RAI BACH-CHAN et Ajay DEVGAN, C'est une adaptation de la nouvelle The Gift of the Magi de l 'écrivain améri-cain O. HENRY .

Distribution

Aishwarya RAI BACH-CHAN : Neerja Ajay DEVGAN : Manoj Annu KAPOOR : l ’hom-me qui désire aller aux toilettes Surekha SIKRI : Mère de Manoj

Petits secrets

de tournage….. Dans ce film l’actrice Aishwarya RAI BACHCHAN est méconnaissa-ble, transfigurée dans sa plastique et dans son jeu. En effet, des lentil-les sombres lui ont été nécessaires pour souligner un regard maussa-de. De même, elle a dû effacer sa gestuelle sophistiquée pour laisser place à une posture nonchalante.

Laura Castry

MILLÉNIUM MILLÉNIUM CENSURÉCENSURÉ ENEN INDEINDE

Les Indiens seront privés de Millé-nuim sur grand écran. Le Comité de Censure Indien estime que « Les hommes qui n’ai-maient pas les femmes », le pre-mier volet de la saga, contiendrait trop de scènes choquantes. Le film est un polar très sombre, dont l 'intrigue tourne autour de viols, de meurtres et de relents de nazis-me. L'héroïne est une pirate informatique, bi-sexuelle au look gothi-que. Il faut dire que le réalisateur, David FIN-CHER, n’a rien fait pour arranger les choses. Il présentait sous forme de boutade son projet ain-

si : "Un tueur, un donjon, des actes répréhensibles, un godemiché ? Appelez-moi FIncher !" Le Comité de censure avait demandé que plusieurs scè-nes soient « floutées ». Mais Sony Picture n’a pas souhai-té retoucher le film.

Elle a fait impression : Yami GAUTAM a fait ses début dans le bollywood Vicky Do-nor. Ce film est sorti en Inde le 20 avril dernier. Elle est heu-reuse que ses débuts dans le cinéma soient non conventionnels et différents des scéna-rios traditionnels : Yami a enthousiasmé le public dans son rôle d’une mère céli-bataire pleine de confiance en elle-même, dans un film présentant un sujet délicat en Inde : la question de la stérilité et du don de sperme. Selon Yami : « Ce film approche ce problème à la fois de façon sérieuse et non pesante. Ce n’est pas simplement une comédie, c’est une histoire bien ficelée avec une bonne

NON NON CONVENTIONNELLECONVENTIONNELLE ETET DIFFÉRENTEDIFFÉRENTE

mise en scène qu’on n’a-vait pas traité de cette manière, même à Holly-wood » Yami à d’autres projets dans son sac : « mais je pense qu’il est trop tôt pour en parler ». A très bientôt, Yami ….

Yami Gautam

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Caraïbe

DISCOURS DISCOURS DEDE MMme me KAMLA PERSAD KAMLA PERSAD ENEN INDEINDE

Mme Kamla PERSAD-BISSESSAR était l’invitée d’honneur de la Prava-si Bharatiya Divas, en Inde (Janvier 2012). L’un des grands moments de sa participation fut son interven-tion devant M. Manmohan SINGH, Premier ministre de la République de l’Inde.. M. Vayalar RAVI , Minis-tre des Affaires Indiennes d’Outre-mer, et bien d’autres hauts dignitai-res de l’Union indienne et du mon-de. Morceaux choisis de son inter-vention :

Se montrer digne de sa terre d’adoption

Les Indo-Caribéens ont une grande estime pour le Mahatma Gandhi. Dès les années 1930, il y eut des initiatives répétées pour qu’il se rende à Trinidad & Tobago, mais il n’a malheureusement pas pu y ré-pondre favorablement. Cependant, en 1945, lorsqu’un groupe de jeu-nes Trinidadiens décidèrent de pu-blier l’ Indian Centenary Review, pour commémorer le premier siècle de leur présence dans leur nouvelle patrie, ils demandèrent immédiate-ment à Bapuji un message pour l ’occasion. Gandhiji répondit promptement le 25 avril 1945. Dans son message, il conseillait sagement à notre popu-lation indienne de se montrer digne de sa terre d’adoption. Ceci renforce mon idée qu’il n’y a qu’une Mère : Trinidad & Tobago. Qu’il n’y a pas de Mère Inde, Mère Afrique, Mère Chine ou Mère Euro-pe. Mais qu’il y a bien une grand-mère Inde, une grand-mère Afrique, une grand-mère Chine et une grand-mère Europe. Nous connaissons tous l’amour profond que nous vouons à nos grand-mères. Moi-même, grand-mère de Shiva Kristiano BISSESSAR et Kavita Sofie BISSESSAR, j’apprécie le merveilleux amour de mes petits-enfants, et je reconnais leur amour. C’est un amour très spécial.

Entretenir le rêve de nos pères fondateurs

Nous avons trop longtemps attendu des anciens maîtres coloniaux les réponses à nos problèmes ; nous devons maintenant regarder aussi

à l ’intérieur, exploiter le vaste po-tentiel de ressources que nous pos-sédons à n’en pas douter. Lorsque notre premier Premier ministre, le Dr. Eric WILLIAMS, ren-contra le Premier ministre indien à New Delhi, les mêmes questions furent abordées. Le premier résultat de ces discussions fut la création d ’un In sti tu t d ’é tud e s Af ro -Asiatiques sur le campus trinida-dien de l’Université des West In-dies. Aujourd’hui, le travail initié par cet Institut a considérablement évo-lué, et l ’apport indien n’a cessé de grandir. Il nous appartient maintenant d’en-tretenir le rêve de nos pères fonda-teurs. J’ai toujours considéré l’Inde com-me un lieu de lumière, de connais-sance et de sagesse. L’Inde d'aujourd'hui en donne la preuve incontestable, non seule-ment en contribuant au bien-être spirituel du monde, mais en émer-geant parmi les économies au dé-veloppement le plus rapide. Elle offre un modèle de transfor-mation sociale et économique tel, que les pays développés, qui se débattent avec des problèmes de préservation financière et économi-que et de croissance à long-terme, et cherchent le moyen d’attirer les investissements étrangers, feraient bien de l’étudier. L’Inde a beaucoup à apprendre au monde, en particulier sur la maniè-

re d’acquérir la sécurité alimentaire, de fabriquer des ordinateurs bon marché et des tablettes électroni-ques, qui sont les outils de base pour générer la créativité et la com-pétitivité internationale. L’Inde comprend et apprécie plei-nement le fait que le développe-ment humain qui associe le spirituel et le séculier est la clé de l’amélio-ration de la qualité de vie dans tou-te société. […]

On ne peut traverser la mer en restant debout à contempler l’eau

Tout en louant l ’importante occa-sion qui est donnée ici à la diaspora Indienne de rencontrer le Gouver-nement de l’Inde, je voudrais pour terminer vous dire ces simples mots de Rabindranath TAGORE : “On ne peut traverser la mer en restant debout à contempler l ’eau”. Pour établir le contact avec les membres de nos communautés diasporiques, avec nos nations et nos voisins, nous devons faire preuve de pro-activité. Nous ne devons pas nous limiter à de simples paroles, à « rester de-bout à contempler l ’eau », mais plutôt prendre l’initiative, franchir la mer pour aller les uns vers les au-tres, pour créer une communauté internationale plus étroite, plus liée, aux mailles plus serrées, et plus secourable.

Traduction Jean S. Sahaï Avec nos remerciements.

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Humour

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