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Institut de formation de masso-kinésithérapie de rennes WII ET KINESIOPHOBIE DU PATIENT BRÛLE étude pilote sur l'intérêt de la Nintendo Wii sur la prise en charge de la kinésiophobie du patient brûlé MEMOIRE DE FIN D'ÉTUDE PRESENTE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME D'ETAT DE MASSEUR-KINESITHERAPEUTE Promotion 2008-2011

WII ET KINESIOPHOBIE DU PATIENT BRÛLE

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Page 1: WII ET KINESIOPHOBIE DU PATIENT BRÛLE

Institut de formation de masso-kinésithérapie de rennes

WII ET KINESIOPHOBIE DU PATIENT BRÛLE

étude pilote sur l'intérêt de la Nintendo Wii sur la prise en charge de la kinésiophobie du patient brûlé

MEMOIRE DE FIN D'ÉTUDE PRESENTE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME D'ETAT DE MASSEUR-KINESITHERAPEUTE

Promotion 2008-2011

clarisse
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Selon le code de la propriété intellectuelle, toute reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur est illégale.
clarisse
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MAIRE Grégoire
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Résumé

En France, il y a environ 400 000 cas de brûlures par an nécessitant des soins médicaux. Dans le cas les plus graves, les personnes touchées font l'objet d'une prise en charge très spécifique. Parmi toutes les complications entrainées par cette pathologie, la kinésiophobie (ou peur du mouvement) et son traitement ne sont pas beaucoup représentées dans la littérature scientifique. La Nintendo Wii est de plus en plus utilisée dans différentes pathologies pour la reprise d'activité des patients de manière ludique. Cette étude pilote rapporte une série de 3 cas sur l'intérêt de la Wii dans la prise en charge de la kinésiophobie du patient grand brûlé. Elle a pour objectif de définir les différentes modalités nécessaires à une étude à plus grande échelle. Evaluée par questionnaire, la kinésiophobie des patients a tendance à diminuer avec l'utilisation de cette console de jeu, ce qui montre l'intérêt d'une investigation de plus grande ampleur sur ce sujet.

Mots clés : brûlés, kinésiophobie, évitement, Wii, réalité virtuelle

Keywords : burns, fear-avoidance, Wii, virtual reality

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SommaireI- Introduction.......................................................................................................................................1II- Méthode...........................................................................................................................................6

1-buts de l'étude............................................................................................................................... 62- Critères de jugement, présentation du questionnaire...................................................................73- critères d'inclusions..................................................................................................................... 74- installation................................................................................................................................... 85- durée de l'intervention................................................................................................................. 86- présentation des participants........................................................................................................87- déroulement de l'étude...............................................................................................................10

III- Résultats....................................................................................................................................... 11IV – Discussion.................................................................................................................................. 12Conclusion..........................................................................................................................................15Annexes.............................................................................................................................................. 16Bibliographie...................................................................................................................................... 18

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I- Introduction

La brûlure est un terme vaste englobant aussi bien les petites brûlures superficielles que les brûlures profondes touchant une grande partie de la surface corporelle. C'est « un traumatisme de la peau et de certaines muqueuses voire des tissus sous-jacents par des agents thermiques, chimiques, électriques et par des radiations »(1).

Pour appréhender la notion de brûlure, il convient de rappeler ses caractéristiques fondamentales et de la définir.

ÉpidémiologieLes blessures par brûlure ne sont pas rares, les statistiques1 recensent 400 000 cas par an, dont 10 000 pour lesquelles le patient est hospitalisé. 3670 ont besoin d'un suivi dans une unité spécialisée dans la prise en charge des grands brûlés. Les blessures par brûlure touchent deux hommes pour une femme (2).Le nombre de décès est d'environ 1000 par année (1, 2).La majorité des brûlures graves se produisent au cours d’accidents domestiques chez l'adulte (70 %)(1). Les flammes sont la cause de 48 % de toutes les brûlures, les liquides chauds de 31,8 %. Les autres causes (brûlures électriques, chimiques, par contact, etc.) sont minoritaires. Les liquides chauds sont responsables de la majorité des brûlures chez l'enfant (3).

GravitéLa gravité des brûlures est définie par plusieurs caractéristiques, dont :

- La surface : elle est calculée en pourcentage de la surface corporelle selon la règle de Wallace (la règle des 9) : chez l'adulte, la tête représente 9 % de la surface corporelle totale, chaque membre supérieur 9 % également. Chaque membre inférieur et chaque face du tronc correspondent à 18 %. L'ensemble périnée et organes génitaux externes, ainsi que les paumes des mains, représentent chacun 1 %. La table de Berkow (Figure I), ou celle de Lund et Browder, apportent la précision de l'âge (1, 3, 4).

1(source SAE 2005)

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Figure I : Table de Berkow : pourcentage de surface corporelle par segment en fonction de l'âge

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Figure II: schéma des différentes profondeurs de brûlures

- La profondeur : la profondeur d'une brûlure est cotée en degré (figure II) :

1. Le premier degré est une atteinte des couches superficielles de l’épiderme. La cicatrisation se fait sans séquelle en 3 à 5 jours ;2. Le deuxième degré est une atteinte de l'épiderme et du derme. Sa caractéristique pathognomonique est la présence d’un décollement intracutané, la phlyctène. On distingue deux types de deuxième degré :a) le deuxième degré superficiel correspond à une destruction de l’épiderme et de la partie superficielle du derme avec atteinte partielle de la membrane basale ;b) le deuxième degré profond est une atteinte de l’épiderme et d’une partie du derme, ne laissant intact que le derme profond et les annexes épidermiques qu’il contient (racines des poils, glandes sudoripares et sébacées) ;3. Le troisième degré est une destruction de la totalité de la peau (épiderme et derme) dont les caractéristiques sont l’absence de phlyctènes, la couleur marron plus ou moins foncée et l’insensibilité totale. La peau apparaît comme cartonnée et épaissie. C’est une véritable nécrose adhérente. Le terme de carbonisation est employé (1, 2, 4).

Les victimes de brûlures ont souvent des pathologies associées : inhalations de fumée (intoxication au monoxyde de carbone ou produit chimique), brûlures pulmonaires, poly-traumatismes, ostéomes, etc.

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Complications

Les brûlures entrainent des complications lors de leurs évolutions cicatricielles. Selon Denis JAUDOIN, MK au centre de brûlés St Luc de Lyon, la physiopathologie de la cicatrice peut se résumer en 4 lettres : H.A.R.A. soit Hypertrophie, Adhérence, Rétraction, Attraction (figure III) (5, 6).

Il définit l'hypertrophie comme « une augmentation en épaisseur de la couche dermique cicatricielle ». Par réaction inflammatoire, il y a une prolifération massive et anarchique de nodules de fibroblastes et de myofibroblastes.La différence entre cicatrice hypertrophique (99% des cas) et cicatrice chéloïde n'est pas réalisable avant le premier semestre de l'évolution (3,5).

Dans les cas de brûlures, les adhérences physiologiques sur les plans sous-cutanés (aponévroses et fascias) sont majorées par l'hypertrophie cicatricielle et l'immobilisme locorégionale, qui sont la source de fibrose et qui gagnent les espaces de glissement sous-dermiques (5, 6).

Cette majoration adhérencielle entraine une « restriction de mobilité de la couche sous-dermique » associée à la création « d'un ancrage dans un stade plus évolué, point d'appui pathologique autour duquel se réorganisent les lignes de forces corporelles ». En somme, une mauvaise cicatrisation entraine des limitations de mouvements importants.

De plus, les brûlures sont caractérisées par la rétraction qui est « une myofibrose intradermique » et qui se traduit cliniquement par une « diminution en largeur du plan cicatriciel » (5, 6).La rétraction est à différencier de l'attraction qui est elle-même une conséquence à distance de la rétraction, qui, elle, agit au niveau des « zones sources (hypertrophies et adhérences)»Ce phénomène est amplifié par la sur-activation des myofibroblastes de la cicatrice causée par des mouvements itératifs.

Dans le cas des brûlures, le tissu cutané a tendance à se rétracter. En effet, les attractions sont les adaptations cicatricielles à distance par la propagation de hautes tensions, originaires de la cicatrice, dans la structure dermique le long des « chaînes diagonales spirales myofasciales ». Le tissu cicatriciel s'adapte alors en prenant la corde sur les zones concaves et forme une « bride » (5, 6).

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Figure III concept H.A.R.A.

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Au niveau des zones de convexité, les lignes d'attraction cicatricielle convergent en courses internes et accroissent leur tension par ce que D. JAUDOUIN appelle « l'effet de pente ».On observe le long de la bride un épaississement qui limite la mobilité cutanée et articulaire, et le cas le plus grave, une symphyse.

Les personnes victimes de brûlures expérimentent de sévères douleurs dues à leurs brûlures elles-mêmes, mais aussi dues à leurs traitements (excision chirurgicale, débridement, changement de pansements) (7). De plus, de nombreux patients développent un syndrome douloureux chronique ou des paresthésies après que leurs brûlures se sont guéries.

La prise en charge de la douleur du patient brûlé dans la littérature

Pour rechercher, dans la littérature, les écrits qui pouvaient intéresser, j'ai utiliser les mots clés « réalité virtuelle », « kinésiophobie », « brûlés », « Wii », « virtual reality », « fear avoidance », « burn ». Grâce aux moteurs de recherche pubmed et google, j'ai pu trouver 1 article, 1 enquête auprès de thérapeutes, 7 études de cas, 2 études pilotes, 3 études prospectives et 6 études randomisées.

La littérature, en ce qui concerne la prise en charge de la douleur, fait souvent référence à la réalité virtuelle, des cas de thérapie cancéreuse (8-10) jusqu'aux soins dentaires (11). De fait, la prise en charge de la douleur chez le patient brûlé a naturellement croisé le chemin de la réalité virtuelle. Une des premières études sur ce sujet (12) est née de la volonté de trouver une alternative aux solutions pharmacologiques contre la douleur dans cette pathologie. Les auteurs (Hoffman HG, Doctor JN, Patterson DR, Carrougher GJ, Furness TA) expliquent que la brûlure est l'une des blessures les plus douloureuses au point qu'elle modifie la « neurophysiologie et la pharmacocinétique qui pourraient rendre la thérapie pharmacologique antalgique moins efficace que d'habitude ». Selon d'autres études(13,14), les douleurs répétées liées aux soins infirmiers des brûlures pourraient entraîner une résistance aux opioïdes. Il est donc intéressant, d'un point de vue économique et physiologique, de réduire cette consommation de médicaments. Plusieurs études montrent une efficacité de la réalité virtuelle immersive dans la prise en charge de la douleur lorsqu'elle est associée avec les médicaments antalgiques (15-17). D'autres études tendent à montrer l'efficacité de cette technique lors des séances de physiothérapie pour distraire le patient (18,19). Cependant, l'étude de Van Twillert et al ne montre pas de différence significative entre la réalité virtuelle et la télévision dans le cadre de l'occupation contre la douleur (20).

En somme, la réalité virtuelle a montré son effet bénéfique sur la prise en charge de la douleur dans plusieurs pathologies, notamment, chez les patients brûlés. Toutefois, il a été constaté que l'immersion n'est pas indispensable : la télévision et la réalité virtuelle ont le même impact.

Les jeux-vidéos sont utilisés dans de nombreuses pathologies (cancer (21-24), blessés médullaires (25) dont les cas de patients brûlés (26)) pour leurs effets distrayants qui permettent de lutter contre la douleur et les autres inconforts. Dans l'étude de Fung, les résultats ont montré que les professionnels de santé trouvent la Wii facile d'emploi et bénéfique pour le patientbrûlé car elle a un effet thérapeutique et positif sur l'adhésion du patient à ses traitements (27).

L'étude de Raudenbush (28) montre que les personnes jouant aux jeux-vidéos de manière active ont

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une plus grande résistance à la douleur que ceux qui restent passifs devant l'écran.Les jeux de sport sont ceux qui permettent d'avoir une meilleure tolérance à la douleur.

La douleur peut amener une personne à redouter la douleur elle-même. Ainsi elle essayera, par des stratégies d'évitements, de ne pas se remettre en situation risquant de recréer cette douleur. Les patients brûlés entrent dans ce schéma. Corollairement, lutter contre la douleur d'une personne a, indirectement, des effets bénéfiques sur sa kinésiophobie.

Kinésiophobie

Kinésiophobie : peurs et craintes reliées à la douleur entraînant souvent un évitement des activités considérées comme pouvant provoquer ou augmenter la douleur, ou pouvant aggraver une lésion.

La douleur ressentie par le patient peut faire naître une peur liée à cette douleur, ce qui aura pour conséquence une diminution de la mobilité au niveau de certaines articulations ou même de l'ensemble du corps ainsi qu'un « évitement des activités considérées comme néfastes par le patient » en terme de douleur ou de cicatrisation (Figure IV).

"If a burn injury is near joints, the healing process makes the skin tight, so the natural tendency is not to move normally," dit Roger Yurt, chef de la chirurgie des brûlés au centre médical Weill Cornell du New-York PresbyterianHospital. "However, if the patients don't, the joint itself starts to get stiff, so right from the beginning after a significant burn injury, patients have to start doing physical therapy.2"Ici, Roger Yurt explicite, lors d'une brûlure touchant une ou des articulations, la nécessité de bouger dans toute les amplitudes pour ne pas que ces même articulations ne s'enraidissent.

Il existe plusieurs manières de contrôler la douleur : antalgiques, cryothérapie, hypnose. A cela s'ajoutent la réalité virtuelle et les jeux-vidéo. Ceux-ci sont souvent utilisés avec les enfants. Il a été

2 Si une brûlure se situe à proximité d'une articulation, la cicatrisation fait la peau serrée, donc la tendance naturelle est de ne pas bouger normalement. Quoiqu'il en soit, si le patient ne le fait pas, l'articulation elle-même commence à s'en-raidir, donc dès le début après une brûlure importante, les patients doivent commencer la rééducation.

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Figure IV : Cercle infernal ou cercle vertueux à la suite d’une blessure physique (29)

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montré que ces méthodes avaient des effets bénéfiques sur le ressenti de la douleur, en particulier chez les patients atteints de brûlures.

Maureen Adams, chef du service physiothérapie au Queen Victoria Hospital, explique : "When recovering from an operation, such as a skin graft, patients may need to recover normal movement in their hands and arms. Using the Wii is a way of significantly improving movement, whilst not seeing the activity as therapy, which helps motivate them.3 »

« La Nintendo Wii détecte les mouvements et les accélérations de l'utilisateur dans les 3 dimensions par l'intermédiaire d'un appareil sans fil (Wiimote) abritant un gyroscope et un accéléromètre et pouvant pointer l'écran. En utilisant des jeux commerciaux variés (incluant les jeux de sport), le joueur se sert d'une partie ou de la totalité de son bras pour réaliser des tâches ( ex: un coup droit de tennis ou un lancer de boule de bowling). Les jeux sont développés pour être amusants et interactifs, avec des scores et divers items motivants ( ex: médailles, commentaires encourageants, ralentis, bonus, musique, etc.) pour encourager l'utilisateur de manière répétée afin qu'il améliore ses performances. » (30)

A l'aune de la littérature, il peut sembler intéressant de proposer l'utilisation de la Wii comme outils de traitement de la kinésiophobie des patients brûlés. Cependant, l'intérêt de la prise en charge de la kinésiophobie du patient brûlé par la Wii reste encore à démontrer.

Les objectifs de cette étude sont de mettre en place un protocole de recherche intéressant d'un point de vue logistique et économique ainsi que d'avoir un premier sentiment sur la problématique d'étude.

II- Méthode

1-buts de l'étude

Ceci est une étude pilote, elle a pour buts :

– d'analyser la pertinence du critère de jugement;– de confirmer ou d'affirmer l'adaptation du protocole au différentes exigences d'une étude

menée à plus grande échelle;– d'évaluer le coût du mise en place du protocole ;– de mesurer la participation des patients.

De cette étude, un travail de réflexion sera fait, sur les difficultés rencontrées et les erreurs à posteriori faites dans cette étude, pour pouvoir proposer un meilleur protocole pour une étude future.

3 Lorsqu'il se remet d'une opération telle qu'une greffe de peau, le patient a besoin de retrouver ses mouvements normaux au niveau de ses bras et de ses mains. Utilisation de la Wii est un moyen d'améliorer sensiblement le mouvement, tout en ne voyant pas l'activité en tant que thérapie, ce qui permet de motiver les patients.

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2- Critères de jugement, présentation du questionnaire

Le paramètre mesuré dans cette étude est la kinésiophobie des patients. Pour ce faire, ils ont répondu à un questionnaire avant et après le protocole mis en place. Ce questionnaire est divisé en 3 parties:

– les quatre premières questions sont la traduction de questions tirées d'une étude sur les personnes brûlées(31). Celle-ci présente une série de quatre questions dont trois sont tirées du questionnaire « Tampa Scale of Kinesiophobia » et adaptées à cette population. La dernière question avait été spécialement créée pour cette étude. Etant noté sur 12, plus le score est élevé moins la kinésiophobie est importante.

– les quatres questions suivantes ont été construites juste pour cette étude pilote pour évaluer de manière explicite et subjective la sensation du patient de sa propre kinésiophobie.

– les deux dernières questions ont été faites dans un but informatif par rapport à la motivation du patient et aux attentes du patient quant à cette prise en charge.

Ne trouvant pas de questionnaire spécifique à la kinésiophobie, à part spécifiquement lié a la lombalgie, les questions des deux dernières parties ne sont pas sorties d'étude mais ont été crées par moi-même. J'ai voulu prendre en compte la notion d'amplitude et du vitesse du mouvements ainsi que la peur de pertes d'équilibre.

3- critères d'inclusions

Il s'agit d'une étude pilote concernant 3 patients, réalisée au centre de rééducation de KERPAPE.Tous les patients devaient avoir, au moins, 18 ans au moment de l'étude.Les patients diagnostiqués avec une démence ou un trouble du développement étaient exclus.

Les critères d'inclusions étaient que:– les patients devaient être victimes de brûlures, avec au moins un des membres supérieurs

touché ;– les patients devaient avoir, au moins, l'équilibre assis stable ;– les patients devaient pouvoir tenir la wiimote dans une de leurs mains ;– au moins une réponse positive aux questions 5, 6, 7 ou 8(observation d'une appréhension

au mouvement par le patient) était nécessaire pour être inclus dans l'étude.– une réponse positive à la question 10(accord pour participer à l'étude) était indispensable

pour être inclus dans l'étude

6 personnes ont été interrogées, 3 étaient éligibles à la lumière de la totalité des critères d'inclusions.

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4- installation

La Wiimote détecte spécifiquement les mouvements et les accélérations du joueur via un gyroscope intégré et une sensor-bar placée au dessus de l'écran de télévision. La Wiimote est désinfectée par lingette avant chaque session de jeu et est attachée au poignet du patient par l'intermédiaire de la dragonne.

Chaque patient jouait en position debout, un seul s'asseyait au cours de la séance car il ressentait des picotements désagréables dans les jambes.

Les jeux ont été choisis car ce sont des jeux de sport et donc plus efficace sur la tolérance à la douleur(21). J'ai, en plus, décidé de m'inspiré de l'étude de Yong Joo Loh and al pour le choix des jeux. Dans cette étude, les patients utilise le jeux Wiisport avec comme activités le tennis, le golf, le bowling, le base-ball et la boxe (30). J'ai estimé que la boxe présentait un grand risque de réalisation de mouvements itératifs en flexion/extension de coude et en flexion d'épaule. De plus, je trouvais intéressant que les patients aient déjà pratiqué, dans la réalité, l'activité proposée sur Wii. C'est pour cette raison que j'ai trouvé pertinent de ne pas proposer le base-ball. Contrairement à l'étude précédemment nommée, j'ai préféré utilisé le jeu Wiisport resort pour avoir un ressenti plus naturel du geste technique car ce jeu est plus aboutit dans le réalisme du geste sportif.

5- durée de l'intervention

L'étude de Fung V and al montre que les professionnels de santé recommandent des séances journalières de 15 à 30 min de Wii.

Pour qu'ils puissent faire toute les activités, je suis partie sur une base de 30 min avec un maximum de 40 min tout en prenant en compte la fatigabilité des patients. La séance était construite selon ce modèle :

– 10 min de tennis de table– 10 min de golf– 10 min de bowling

J'ai du modulé ce schéma en fonction de la possibilités de chacun des patients. Le but étant que le patient recrée un geste sportif, je n'ai pas voulu imposé de structure plus détaillé de la séance.

La prise en charge a été faite sur 4 semaines à raison d'une fois par jour sauf les week-end. Cela n'a pas été possible avec tous les patients en raison de leur emploi du temps très chargé.

6- présentation des participants

M. R, 30ans, droitier, séparé, vit seul dans un appartement situé au 1er étage. Il a une fille de 18 mois qu'il garde une semaine sur deux. En recherche d'emploi depuis octobre 2009 et est actuellement sans ressources.Un incendie se produit dans son appartement le 25/04/10. Le patient saute par la fenêtre de sa chambre, située au 2ème étage. Il souffre de brûlures sur 42% de la surface corporelle totale (tronc, membres supérieurs, visage) ainsi que de fractures de côtes et d'une fracture cunéenne externe de l'extrémité distale du radius droit ostéosynthésée par deux broches.Il subit des greffes de peau sur les membres supérieurs et les mains, dont le site donneur se situe au niveau des cuisses.

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Il est transféré à KERPAPE le 14/06/10. A cette date, les sites donneurs sont bien cicatrisés, il existe des brides constrictives proximales sur les membres supérieurs avec un œdème des mains sans trouble neurologique ainsi qu'une limitation en extension des deux coudes et de flexion au coude gauche.

Mme H, 48ans, gauchère, vit seule en appartement de plain pied. Elle a 3 enfants de 20, 23 et 24 ans n'étant plus à charge.La patiente, en état d'alcoolisation, se brûle le 3/12/09, vers 19h, avec de l'huile de friture, puis va se coucher. Une voisine appelle les secours le lendemain. Les brûlures sont estimées à 20% de la surface corporelle totale dont la moitié au 3ème degré. Elles sont situées au niveau de la tête, du cou, du tronc antérieur et postérieur, du bras droit, des mains, de l'épaule droite et du flanc droit.Elle subit des greffes de peau au niveau du visage, du cou, et du thorax, ainsi qu'une trachéotomie le 27/12.Elle est transférée à KERPAPE le 15/02/10. A cette date, nous retiendrons qu'il existe une bride limitant les mouvements d'abduction et de flexion de l'épaule droite.

M. L, 54 ans, droitier, agriculteur (éleveur de porcs), vit avec sa femme dans une maison avec un étage.Le 18/04/10, sa veste est happée dans une machine agricole. Il en résulte un écrasement du membre supérieur gauche et des brûlures au 3ème degré, par la fonte de sa veste, située aux membres supérieurs et aux flancs.Il subit des greffes de peau pour toutes ses brûlures. De plus, il est amputé du bord cubital de la main gauche avec amputation complète des 3ème et 4ème doigts et partielle des 1er et 2ème doigts, ne laissant persister que P1 sur le 2ème doigt et un moignon de phalange sur le 1er. Il aura, également, un fixateur externe avec 4 broches sur le bord cubital de l'avant-bras gauche. Les sites donneurs de peau pour les greffes sont les cuisses. Pour complication il fait une thrombose veineuse profonde du mollet droit et une appendicite, opérée le 22/06/10.Il est transféré à KERPAPE le 5/07/10. Au moment de l'étude, il dispose d'un traitement morphinique en cours, les greffes semblent cicatrisées et il présente une paralysie du deltoïde droit.

7- déroulement de l'étude

M. R connaissait déjà la Wii et avait eu l'occasion de l'essayer chez des amis (ainsi que les activités de l'étude). Il avait un apriori général positif de cette plateforme de jeu. Nous retiendrons que le patient était pongiste.

Lors de sa première séance, les impressions du patient furent bonnes. Il avait cependant une « légère sensation » de tiraillement dans le bras qui tenait la manette de jeu ainsi qu'une petite douleur au pouce (probablement dû a sa fracture radiale).

J'ai décidé que M.R ferait les activités de tennis de table (une série avec chaque main car les deux membres supérieurs étaient brulés), de golf et de bowling (une série avec chaque main).

Le 28/07, l'activité de tennis de table a du être stoppée car M.R se plaignait d'une douleur sous axillaire droite (il reprochait à ses compressifs d'être trop serrés à ce niveau là) ainsi qu'une douleur dans le poignet droit. Il continua la séance seulement de la main gauche.

Le 07/08, le patient rapporta une chute de vélo lors de son retour à domicile le week-end. Il se plaignait d'une douleur à l'endroit de son ancienne fracture de côte. Il n'y avait rien selon le médecin, toutefois, M.R ne put faire l'activité de golf.

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A la fin de la période d'étude, le patient était satisfait de la prise en charge et ressentait un effet bénéfique.

Mme H ne connaissait la Wii que par les publicités mais n'y avait jamais joué. Elle avait un apriori négatif de cette console de jeu (« c'est un truc pour les fous », « c'est pas pour moi »).

Lors de la première séance, le 22/07, la patiente fut surprise par la facilité de la prise en main. Elle a « beaucoup apprécié ». Elle rapporta un tiraillement au cou lors du golf

Il fut décidé que Mme H ferait du tennis de table, du golf (deux séries de 3 trous en changeant de latéralité pour travailler dans toute l'amplitude de rotation de tête) et du bowling.

Le 16/07, la patiente se sentait fatiguée. Un diagnostic de bronchite fut posé.Fin du protocole le 23/08, Mme H se sentait encore fatiguée (mais était moins encombrée).

Elle était satisfaite de l'activité permise par la Wii et rapportait un effet bénéfique de celle-ci.

M.L ne connaissait pas du tout la Wii et se montrait sceptique quant à son utilité pour sa pathologie. Il est à noter que le patient fait parti d'un club de tennis de table et qu'il y est investi.

Le 30/07, le patient fit sa séance assis car il se fatiguait vite debout (fatigue probablement due à sa phlébite). Il tenait la wiimote exclusivement dans la main droite, sa main gauche étant inapte à tenir la manette. Le patient n'avait pas beaucoup d'amplitude de mouvement de son membre supérieur droit compte tenu de la paralysie de son deltoïde droit. Il avait donc beaucoup de mal au service de tennis de table et lors des lancers au bowling. Comme il ne pouvait pas tenir longtemps en position debout statique, j'ai décidé que M.L ne ferait pas de golf. Ses impressions étaient mitigées : « l'adaptation est dure », « on retrouve les vitesses de réaction », « réaliste » et « intéressant ».

Lors de la séance du 09/08, M.L ressentait un tiraillement au niveau de ses prises de greffe aux flancs. Il préférait jouer assis car il fatiguait vite en position debout statique.

Il était très content de sa prise en charge qui lui a donné, selon lui, des effets bénéfiques. Son avis sur la Wii a changé et il aurait été prêt à continuer.

Pour des raisons d'emplois du temps et d'organisation, je n'ai pu prendre en charge M.L que trois fois par semaine. Nous retiendrons également que ce patient arrivait souvent en retard, et voulait partir un peu plus tôt pour aller manger le midi. Il ne voulait pas non plus avoir de séance dans l'après-midi car il attendait souvent de la visite. Au fil de l'étude, son comportement a changé et sa ponctualité se fit plus régulière.

III- Résultats

Les résultats du questionnaire vont être présentés ici par patient

M. R présentait le 15/07/10 un score de 10 à la première partie du questionnaire, un score de 3/4 réponses positives à la deuxième partie du questionnaire et un score de 2/2 sur la dernière partie du questionnaire.

Le 23/08, M. R avait un score de 12 à la première partie, de 1 sur 4 à la deuxième partie et de 2/2 à la dernière.

Mme H présentait le 16/07 un score de 20 à la première partie, un score de 2/4 à la deuxième, et de 2/2 à la dernière.

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Le 23/08, Mme H avait un score de 18 à la première partie, de 1 sur 4 à la deuxième, et de 2/2 à la dernière

M. L présentait ,le 16/07, un score de 11 à la première partie, de 4/4 à la deuxième et de 2/2 à la dernière.

Le 26/08, M. L avait un score de 12 à la première partie, de 1 sur 4 à la deuxième partie et de 2/2 à la dernière.

IV – Discussion

Pour la première partie du questionnaire, on voit une amélioration chez deux des trois patients. Il faut relativiser la contre performance pour la troisième personne. En effet, celle-ci, partant du maximum de point possible, avait contracté une bronchite la semaine de l'évaluation de fin de traitement et on peut considérer que la baisse du score est peut être en lien avec la fatigue physique de la personne due à cette maladie.Ici, il faut noter que cette partie du questionnaire est tirée d'une étude qui elle-même a extrait trois des quatre question d'un questionnaire validé. Les questions ainsi extraites ont été adaptées pour une population de personnes brûlées et une quatrième question a été créée spécialement pour la-dite étude. De plus, pour la présente étude, les questions ont été traduite de l'anglais vers le français, on ne peut donc pas considérer cette partie du questionnaire comme étant validée.

Pour la deuxième partie du questionnaire, l'amélioration est présente chez tout les sujets. On peut remarquer que plus l'accident est ancien, moins le score baisse. On peut supposer que la kinésiophobie est plus intense à proximité de l'accident ce qui expliquerait ce phénomène. On remarquera pourtant qu'à la fin de l'étude, tout les sujets sont au même niveau pour cette partie du questionnaire. Le biais ici est que ce questionnaire n'est pas validé. On peut également se poser la question si l'emploi de question explicite sur sa propre kinésiophobie n'influence pas la réponse du sujet.

Concernant les deux premières parties du questionnaire, qui représentent le critère de jugement, je pense qu'ils ne sont pas assez précis pour permettre une mesure fiable lors d'une étude à plus grande échelle. Cependant, ce type de questions semblent être adaptées pour la mesure de la kinésiophobie. Il serait possible de reprendre un questionnaire de kinésiophobie, tel que le « Tampa Scale » ou le FABQ (Fear Avoidance Belief Questionnaire), et de l'adapter aux personnes brûlés

Au vue de la rapidité de prise en main par le patient du gameplay(jouabilité), la mise en place du protocole ne prendra qu'une a deux prise en charge par le kinésithérapeute puis le patient pourra se suffire à lui même, toujours sous une surveillance mais qui n'aura pas à être très intensive. A long terme, le patient n'aura pas besoin d'un kinésithérapeute proche de lui pour utiliser la Wii.

Le choix des jeu paraît être pertinent car le jeux de sport sont ceux qui procurent une meilleure tolérance à la douleur(28).De plus la Wii permet d'enregistrer les performances des patients, ce qui leur offre la possibilités de suivre l'évolution de leurs performances et amène ainsi la motivation de dépasser son ancien record.

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L'activité fut généralement bien supportée, a part pour M. L qui, récupérant d'une phlébite, ne pouvait pas faire toute la séance debout. Il faut donc faire attention aux pathologies qui pourraient survenir dans une utilisation trop intensive et rapportées par certaines études et articles(33-36) comme le « Wiielbow ». Dans ce cas particulier qu'est là prise en charge des patients brûlés, il faudra également faire attention a ce que les patients ne fasse pas de mouvements itératifs pendant leur activités. Cela pourrait créer ou renforcer des brides. Un autre point de détails où il faudra être particulièrement vigilant, ce sera avec les personnes sujettes aux crises d'épilepsie. Tout ces effets secondaires possibles rendent la présence du thérapeutes, proche ou un peu en retrait, lors de ces séances, indispensables.On peut tout de même relativiser ces effets sachant qu'ils sont assez rares et disparaissent lorsque la personne arrête de jouer(33-36).

D'un point de vue économique, la mise en place du protocole n'engendre pas de coûts supplémentaire si ce n'est que la console et le jeu. Elle ne représente pas un gros apport financier dans le budget d'un centre de rééducation.

La troisième partie du questionnaire a été faite non pas pour mesurer la kinésiophobie des patients mais pour se faire une idée du vécu du traitement. Avant le début du traitement, on remarque que tout les sujets acceptent de suivre le traitement. Les propos recueillis montrent que Mme H et M. L, qui n'avaient jamais essayé la Wii, étaient septique sur leur intérêt que la console pouvait leur apporter.

A la fin de l'étude, tout les patients étaient satisfaits du traitement et ont manifesté leur envie de continuer cette prise en charge. Ces résultats permettent de penser que ce traitement est plutôt bien accepté par les patients et qu'ils prennent plaisir à y participer. Toutefois, deux questions sur un si petit échantillon ne permettent pas d'affirmer avec certitude cette conclusion mais la laisse à penser. Il aurait été intéressant, aux vues de la différence d'expérience entre les patients en matière de jeux-vidéo, d'avoir un questionnaire plus détaillé sur l'adhésion à l'utilisation de la Wii. Le questionnaire de l'étude de Yong Joo Loh and al (30) pourrait convenir. Il est divisé en deux parties. La première permet de connaître l'expérience antérieur du patient avec les jeux-vidéo et si il voyait la Wii comme un passe-temps ou comme un traitement. La seconde lui demande de qualifier l'expérience de jeu qu'il vient d'avoir et si la Wii devrait être partie intégrante de la prise en charge.

Cette étude a été limitée par la petite taille de l'échantillon et le fait qu'il n'y ait pas de groupe contrôle. De par ce fait, on peut déjà considérer que cette étude ne pourra pas montrer une efficacité significative du traitement. Cependant, les résultats montrent une amélioration global dans la kinésiophobie des patients.

En ce qui concerne les critères d'inclusion. L'échantillon de personne regroupe trois patients aux profils très différents que ce soit par la localisation des brûlures, leur étendu et leur trouble associés. M. L. avait plus de mal à la Wii à cause de sa paralysie deltoïdienne que par ses brûlures. A posteriori, on pourrait penser que les critères d'inclusions n'étaient pas assez restrictif.

Cette étude montre que le jeux video sur console Wii peut être effectué par des personnes brûlés. En prenant compte de la lourdeur de la prise en charge conventionnelle d'un patient brûlé, l'utilisation

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de la Wii pourrait être recommandée pour casser cette monotonie et redonner la motivation perdue par certains patients qui se lasse de la prise en charge conventionnelle. De plus, le fait que cette activité peut être pratiquée en groupe permettrait aux patients d'accéder à une motivation mutuelle par socialisation, voire même, à plus long terme, de faciliter la réinsertion des patients dans le cadre familial. Une revue de littérature sur la thérapie occupationnelle(32) recommande d'utiliser les jeux pour augmenter la participation et les effets thérapeutiques.

Cette étude mets en lumière différents points importants nécessaires pour une étude à plus grande échelle :

– la nécessité d'un plus grand échantillon. Il faudra donc envisager une étude multicentrique ;– avoir des critères d'inclusions et d'exclusion plus sélectifs. En effet, pour étudier l'effet d'un

traitement sur une pathologie, il faut qu'il y ait le moins de variable possible. Il faudrait inclure dans les critères d'exclusion : « tout déficit moteur ou sensitif ne découlant pas directement de la brûlure » et « toute personne sujette à l'épilepsie » par exemple ;

– un questionnaire plus détaillé qui permettrait d'avoir une analyse plus fine de la kinésiophobie des patients et donc d'avoir des statistiques de meilleure qualité ;

– un questionnaire plus détaillé pour la mesure de la participation des patients ;– la validation de ce questionnaire ;– un protocole incluant un groupe test ;– une analyse statistique des résultats.

Pour ce qui est des aspect pratiques, ce qui ressort de cette étude est que cette prise en charge montre plusieurs avantage. Premièrement, elle est très simple à mettre en place. La facilité de prise en main par le patient permet au kinésithérapeute de ne pas être obligé de rester à coté du patient et le laisse libre pour pouvoir assuré une autre prise en charge, dans le cas d'un séjour en centre de rééducation. Il faudra cependant qu'u professionnels de santé ne soit pas loin, il serait envisageable donc que la Wii soit en libre utilisation par les patients dans un espace réservé sur le plateau de rééducation du centre mais ouvert aux vu des kinésithérapeute. Ensuite, le coût de cette prise en charge reste très modérée dans le cadre d'un budget d'un centre de rééducation.De plus, elle peut offrir des opportunité de socialisation car elle permet de jouer à plusieurs, soit avec le kinésithérapeute, soit avec un autre patient.Enfin, si le patient a été satisfait de cette prise en charge, il pourra la continuer chez lui en investissant lui même dans cette console de jeux.

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Conclusion

En conclusion, il apparaît que l'utilisation de la Wii est un bon complément de la prise en charge conventionnelle des patients brûlés. Simple, économique et ludique, elle permettrait une plus grande autonomie du patient dans la prise en charge de sa pathologie. Depuis ce travail écrit, d'autres dispositifs similaires à la Wii ont vu le jour. C'est le cas de la Playstation move et de la Xbox Kinect. Il sera intéressant de s'informer sur ceux ci à l'avenir, au même titre que la Wii.Il reste encore des questions liés à cette prise en charge, notamment sur la personnalisation du protocole, les disposition de sécurité ainsi que les problèmes possibles à long terme intracentrique et à domicile.Cette étude montre principalement la nécessité de réaliser à plus grande échelle une étude multicentrique et randomisée pour apporter les preuves scientifiques du bienfait de cette prise en charge.

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Annexes-Questionnaire initialDans le cadre de mon mémoire, j'étudie l'intérêt d'une prise en charge par la Wii sur l'appréhension du mouvement chez le patient brûlé, dont au moins un des membres supérieurs est touché. Pour m'aider a recueillir des informations, je vous invite à répondre a ce questionnaire.Pour les questions 1 à 4, répondez par un chiffre où 0=totalement d'accord et 5=pas du tout d'accord

1- Mes brûlures ont mis mon corps en danger pour le reste de mes jours

0 1 2 3 4 5

2- Je ne peux plus faire les mêmes choses que les autres depuis qu'il y a un risque que je me brûle encore

0 1 2 3 4 5

3- J'ai peur que je puisse être blessé de nouveau si je me mets dans une situation risquée

0 1 2 3 4 5

4- Ce n'est pas sûr pour une personne avec ma condition d'être physiquement active

0 1 2 3 4 5

5- J'ai peur de faire des mouvements rapides?

Oui Non

6- J'ai peur de faire des mouvements amples?

Oui Non

7- J'ai peur de provoquer des douleurs lors de mes mouvements rapides ou amples?

Oui Non

8- J'ai peur de perdre l'équilibre ou de tomber lors de mouvements rapides ou amples?

Oui Non

9- Je pense que la Wii pourrait avoir un(des) effet(s) bénéfique(s) dans ma situation?

Oui Non

10- J'accepte d'utiliser la Wii en complément de mes séances de rééducation actuelles ?

Oui Non

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-Questionnaire finalDans le cadre de mon mémoire, j'étudie l'intérêt d'une prise en charge par la Wii sur l'appréhension du mouvement chez le patient brûlé, dont au moins un des membres supérieurs est touché. Pour m'aider a recueillir des informations, je vous invite à répondre a ce questionnaire.Pour les questions 1 à 4, répondez par un chiffre où 0=totalement d'accord et 5=pas du tout d'accord

1- Mes brûlures ont mis mon corps en danger pour le reste de mes jours

0 1 2 3 4 5

2- Je ne peux plus faire les mêmes choses que les autres depuis qu'il y a un risque que je me brûle encore

0 1 2 3 4 5

3- J'ai peur que je puisse être blessé de nouveau si je me mets dans une situation risquée

0 1 2 3 4 5

4- Ce n'est pas sûr pour une personne avec ma condition d'être physiquement active

0 1 2 3 4 5

5- J'ai peur de faire des mouvements rapides?

Oui Non

6- J'ai peur de faire des mouvements amples?

Oui Non

7- J'ai peur de provoquer des douleurs lors de mes mouvements rapides ou amples?

Oui Non

8- J'ai peur de perdre l'équilibre ou de tomber lors de mouvements rapides ou amples?

Oui Non

9- Je pense que la Wii a eu un(des) effet(s) bénéfique(s) dans ma situation?

Oui Non

10- J'accepterai, à l'avenir, d'utiliser la Wii en complément de mes séances de rééducation actuelles ?

Oui Non

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Bibliographie

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