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VOIX DU NORD MARDI 23 MAI 2017 ) Une école de hackers éthiques pour combare les cyberaaques Former des as de l'informatique aussi bons que les hackers auteurs des récentes cyberattaques. Pour Franck Ebel, c'est l e seul moyen de protéger les réseaux. En 2008, il a créé une licence spécifique à l'IUT de Maubeuge. Les entreprises s'arrachent la petite quarantaine de génies qui en sortent chaque,année. PAR ALIX PENICHOU maubeuge@lavoixdunord.fr MAUBEUGE. Combattre le mal par le _mal. Cette expression pourrait être la devise. de Franck Ebel, qui a créé la licence pro CDAISI (cyber-défense, anti-in- trusion des systèmes d'informa- tion) en 2008, à l'antenne mau- beugeoise du l'UVHC (Université de Valenciennes et du Hainaut- Cambrésis). Une des seules du genre en France. « L'étudiant doit être capable d'attaquer comme le pi- rate pour détecter la ille qu'il a uti- lisée. Il ne l'exploite pas, mais il peut ainsi la combler», résume-t-il. Les récentes cyberattaques ? « On se doutait que ça arriveit! C'est même le début d'une longue série. La plupart des systèmes informatiques des sociétés sont pénétrables très fa- cilement. » Cette is, les pirates onj: usé de leurs techniques pour -exploiter les failles humaines et inciter à ouvrir une pièce jointe. En un clic, le ransomware (logiciel de rançon) s'est installé et a« chif- fré» le disque dur. Il n'y a plus qu'à payer pour espérer récupérer ses données. Angoisse dans les entreprises. Les pentesters (chargés d'audit de sé- curité) que Franck Ebel rme sont désormais un profil très re- cherché. Pourtant, pas besoin d'une formation spécifique, « il suffit derendre le temps et de cher- cher» pour obtenir les compé- tences. Mais en un an, grâce aux �onseils des professeurs, tous pro- fessionnels de l'informatique, les élèves gagnent dix ans de tritura- tion de clavier. Un moyen hyper- accéléré de devenir un as dans le domaine. Les places sont chères: 25 étu- diants en formation initiale et 14 en formation continue sont sélec- tionnés chaque année... sur 400 candidats. Prérequis : être titu- ·' ,.C'est le début d'une longue série de cyberattaques. Les systèmes informatiques des sociétés sont pénétrables facilement. " laire d'un bac+ 2 et avoir l'ordi- nateur dans le sang. Car c .ette fi- lière nécessite une attention per- manente : « Pas de vacancespour la veille informatique. Une technique peut être valable dix ans comme un mois.» À la rentrée 2017, les tout nouveaux diplômés auront l'oc- casion de poursuivre leurs études dans le domaine à l'IUT de Mau- beuge puisqu'un master de cyber- défense sera mis en place. Deux années en rmation continue qui destineraient au management d'une équipe. Les apprentis hackers de Franck Ebel pourront, dès la rentrée 2017, ·pour- suivre leurs études en master cyber- dénse. PHOTO MI BELLOUMI Région 7

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LA VOIX DU NORD MARDI 23 MAI 2017 )

Une école de hackers éthiques pour combattre les cyberattaques Former des as de l'informatique aussi bons que les hackers auteurs des récentes cyberattaques. Pour Franck Ebel, c'estl e seul moyen de protéger les réseaux. En 2008, il a créé une licence spécifique à l'IUT de Maubeuge. Les entreprises s'arrachent la petite quarantaine de génies qui en sortent chaque,année.

PAR ALIX PENICHOU

[email protected]

MAUBEUGE. Combattre le mal par le _mal. Cette expression pourrait être la devise. de Franck Ebel, qui a créé la licence pro CDAISI ( cyber-défense, anti-in­trusion des systèmes d'informa­tion) en 2008, à l'antenne mau­beugeoise du l'UVHC (Université de Valenciennes et du Hainaut­Cambrésis ). Une des seules du genre en France. « L'étudiant doit être capable d'attaquer comme le pi­rate pour détecter la faille qu'il a uti­lisée. Il ne l'exploite pas, mais il peut ainsi la combler», résume-t-il. Les récentes cyberattaques ? « On

se doutait que ça arriverait! C'est même le début d'une longue série. La plupart des systèmes informatiques des sociétés sont pénétrables très fa­cilement. » Cette fois, les pirates onj: usé de leurs techniques pour

-exploiter les failles humaines etinciter à ouvrir une pièce jointe.En un clic, le ransomware (logicielde rançon) s'est installé et a« chif­fré» le disque dur. Il n'y a plusqu'à payer pour espérer récupérerses données.Angoisse dans les entreprises. Lespentesters (chargés d'audit de sé­curité) que Franck Ebel formesont désormais un profil très re­cherché. Pourtant, pas besoind'une formation spécifique, « il

suffit de_,prendre le temps et de cher­cher» pour obtenir les compé­tences. Mais en un an, grâce aux �onseils des professeurs, tous pro­fessionnels de l'informatique, les élèves gagnent dix ans de tritura­tion de clavier. Un moyen hyper­accéléré de devenir un as dans le domaine. Les places sont chères: 25 étu­diants en formation initiale et 14 en formation continue sont sélec­tionnés chaque année ... sur 400 candidats. Prérequis : être titu-

·' ,.C'est le début d'unelongue série de cyberattaques. Les systèmes informatiquesdes sociétés sont pénétrables facilement. "

laire d'un bac+ 2 et avoir l'ordi­nateur dans le sang. Car c .ette fi­lière nécessite une attention per­manente : « Pas de vacances pour la veille informatique. Une technique peut être valable dix ans comme un mois.» À la rentrée 2017, les tout nouveaux diplômés auront l'oc­casion de poursuivre leurs études dans le domaine à l'IUT de Mau­beuge puisqu'un master de cyber­défense sera mis en place. Deux années en formation continue qui destineraient au management d'une équipe. •

Les apprentis hackers de Franck Ebel pourront, dès la rentrée 2017, ·pour­suivre leurs études en master cyber­défense. PHOTO SAMI BELLOUMI

Région 7.