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Chris HARMAN Boréal UNE HISTOIRE POPULAIRE DE L’HUMANITé Extrait de la publication

Une histoire populaire de l'humanité · Chronologie 60 Chapitre 6 Le fer et les empires 63 ... Glossaire 705 Table 729 Une histoire populaire de l’humanité ... mettre l’accent

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Chris Harman

Boréal

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De la révolte de Spartacus à la guerre des Paysans en Allemagne, de la rébellion des Boxers en Chine à celle des Diggers et des Levellers en Angleterre, des luttes des ouvrières du textile dans l’Amérique de la fin du xixe siècle à la révolution russe, ce livre

adopte le point de vue des délaissé.e.s de l’histoire « officielle ». Il offre une formidable plongée dans les combats que n’ont cessé

de mener, à toutes les époques, les révolté.e.s, les dominé.e.s et les minori-tés du monde entier pour affirmer leurs droits et leur légitimité politiques. L’ambition de Chris Harman est de montrer à la fois que l’Occident n’est pas le centre universel de l’humanité et que ce sont les rapports de forces au sein d’une société, les interactions entre les hommes et la nature, entre les hommes et les techniques, entre les hommes et les idées, qui fondent la dynamique des changements sociaux.

Point ici de rois ni de reines, de généraux, de ministres ou de prétendus « grands hommes », mais des femmes et des hommes ordinaires qui ont dû lutter, s’organiser, mettre en place des stratégies de résistance et de conquête contre des puissances et des systèmes oppressifs : le servage, le féodalisme, le colonialisme, le capitalisme. Et si aujourd’hui le système capitaliste semble avoir colonisé jusqu’aux corps et aux esprits, l’histoire, nous prévient Har-man, réserve des surprises : elle n’est pas une mécanique déterminée par un ensemble de conditions préexistantes ; elle est ouverte aux possibles et peut basculer, pour peu que les forces nécessaires soient capables de s’organiser, dans le sens d’une forme de société véritablement émancipatrice. Ce livre est un hommage vibrant aux « vaincus de l’histoire » chers à Walter Benjamin, qui continuent de nourrir notre époque de leurs potentialités révolution-naires.

Chris Harman (1942-2009) est l’auteur de nombreux livres portant principa-lement sur l’ histoire révolutionnaire, parmi lesquels The Fire Last Time : 1968 and After et The Lost Revolution : Germany 1918-1923.

Chris HARMAN

UNE HISTOIRE POPULAIRE DE L’HUMANITÉDe l’âge De pierre au nouveau millénaire

Traduit de l’anglais par Jean-Marie Guerlin

ISBN 978-2-7646-2166-0 32,95 $ impr

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les éditions du Boréal4447, rue saint-denis

montréal (Québec) h2j 2l2

www.editionsboreal.qc.ca

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Chris harman

une histoire populaire de l’humanité

de l’âge de pierre au nouveau millénaire

traduit de l’anglais (Grande-Bretagne) par Jean-Marie Guerlin

Boréal

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© Bookmarks publications 1999, 2002, Verso 2008

© les éditions du Boréal 2012 pour la publication en langue française au Canada© les éditions la découverte 2011 pour traduction française et la publication hors Canadadépôt légal: 1er trimestre 2012

Bibliothèque et archives nationales du Québec

l’édition originale de cet ouvrage a été publiée en 1999 par Bookmarks et rééditée par Verso en 2008 sous le titre A People’s History of the World: From the Stone Age to the New Millenium.

diffusion au Canada: dimedia

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

harman, Chris

une histoire populaire de l’humanité

traduction de: a people’s history of the world. publ. en collab. avec la découverte. Comprend des réf. bibliogr.

isbn 978-2-7646-2166-0

1. histoire universelle. i. titre.

d20.h3714 2012 909 c2012-942470-3

isbn papier 978-2-7646-2166-0

isbn pdf 978-2-7646-3166-9

isbn epub 978-2-7646-4166-8

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Sommaire

Introduction 9

Première partie L’apparition des sociétés de classesChronologie 16

Prologue Avant les classes 19Chapitre 1 La « révolution néolithique » 27Chapitre 2 Les premières civilisations 34Chapitre 3 Les premières divisions de classes 39Chapitre 4 L’oppression des femmes 46Chapitre 5 Les premiers « âges sombres » 49

Deuxième partie Le monde antiqueChronologie 60

Chapitre 6 Le fer et les empires 63Chapitre 7 L’Inde ancienne 66Chapitre 8 Les premiers empires chinois 73Chapitre 9 Les cités grecques 82Chapitre 10 Splendeur et chute de Rome 90Chapitre 11 L’essor du christianisme 106

Troisième partie Le Moyen ÂgeChronologie 122

Chapitre 12 Les siècles de chaos 125Chapitre 13 Chine : la renaissance de l’empire 128Chapitre 14 Byzance : le fossile vivant 139Chapitre 15 Les révolutions islamiques 145Chapitre 16 Les civilisations africaines 159Chapitre 17 La féodalité européenne 163

Quatrième partie La grande transformationChronologie 184

Chapitre 18 La conquête de la Nouvelle-Espagne 187Chapitre 19 De la Renaissance à la Réforme 198

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Chapitre 20 Les douleurs de l’enfantementd’un ordre nouveau 220

Chapitre 21 Le dernier sursaut des empires d’Asie 246

Cinquième partie La propagation de l’ordre nouveauChronologie 258

Chapitre 22 Une époque de paix sociale 261Chapitre 23 De la superstition à la science 265Chapitre 24 Les Lumières 270Chapitre 25 Esclavage et salariat 275Chapitre 26 Esclavage et racisme 277Chapitre 27 L’économie du « travail libre » 286

Sixième partie Le monde sens dessus dessousChronologie 294

Chapitre 28 Le prologue américain 297Chapitre 29 La Révolution française 310

Chronologie de la Révolution française 311Chapitre 30 Le jacobinisme hors de France 336Chapitre 31 Le recul de la raison 349Chapitre 32 La révolution industrielle 353Chapitre 33 La naissance du marxisme 362Chapitre 34 1848 370Chapitre 35 La guerre civile américaine 380Chapitre 36 La conquête de l’Orient 390Chapitre 37 L’exception japonaise 400Chapitre 38 À l’assaut du ciel : la Commune de Paris 403

Septième partie Un siècle d’espoir et d’horreurChronologie 412

Chapitre 39 Le monde du capital 417Chapitre 40 La guerre et la révolution mondiales 445Chapitre 41 L’Europe dans la tourmente 470Chapitre 42 Révolte dans le monde colonial 490Chapitre 43 Les Années folles 505Chapitre 44 La Grande Dépression 511Chapitre 45 L’espoir étranglé : 1934-1936 534Chapitre 46 S’il est minuit dans le siècle 554Chapitre 47 La Guerre froide 587Chapitre 48 Le nouveau désordre mondial 623

Conclusion 649

Notes 667Glossaire 705Table 729

Une histoire populaire de l’humanité

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Qui a construit Thèbes aux sept portes ?Dans les livres, on donne les noms des Rois.Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ?Babylone, plusieurs fois détruite,Qui tant de fois l’a reconstruite ? Dans quelles maisonsDe Lima la dorée logèrent les ouvriers du bâtiment ?Quand la Muraille de Chine fut terminée,Où allèrent, ce soir-là, les maçons ? Rome la grandeEst pleine d’arcs de triomphe. Qui les érigea ? De quiLes Césars ont-ils triomphé ? Byzance la tant chantée,N’avait-elle que des palaisPour les habitants ? Même en la légendaire AtlantideHurlant dans cette nuit où la mer l’engloutit,Ceux qui se noyaient voulaient leurs esclaves.

Le jeune Alexandre conquit les Indes.Tout seul ?César vainquit les Gaulois.N’avait-il pas à ses côtés au moins un cuisinier ?Quand sa flotte fut coulée, Philippe d’EspagnePleura. Personne d’autre ne pleurait ?Frédéric II gagna la guerre de Sept Ans.Qui, à part lui, était gagnant ?

À chaque page une victoire.Qui cuisinait les festins ?Tous les dix ans un grand homme.Les frais, qui les payait ?

Autant de récits,Autant de questions.

« Questions que se pose un ouvrier qui lit »,par Bertolt Brecht ; trad. par M. Regnault

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Introduction

Les questions posées dans le poème de Brecht placé en exergueexigent impérativement des réponses. Et c’est à l’histoire – qui ne sauraitconstituer la chasse gardée d’un petit groupe de spécialistes, ou le luxe deceux qui peuvent se l’offrir – qu’il revient de les fournir. L’histoire n’estpas « une sottise » (bunk), comme le prétendait Henry Ford, pionnier dela production de masse d’automobiles, ennemi mortel du syndicalisme etgrand admirateur d’Adolf Hitler.

L’histoire se penche sur la succession d’événements qui ont abouti àla vie telle que nous la connaissons aujourd’hui. Elle raconte commentnous sommes devenus ce que nous sommes. Comprendre cela, c’est la cléqui permet de savoir si nous pouvons, et comment nous pouvons,changer le monde dans lequel nous vivons. « Celui qui a le contrôle dupassé a le contrôle du futur » ; ce slogan de l’État totalitaire mis en scènepar George Orwell dans son roman 1984 est toujours pris au sérieux parceux – évoqués dans les « Questions » de Brecht – qui vivent dans despalais et se paient des banquets.

Il y a plus de 2 000 ans, un empereur chinois décréta la peine de mortpour ceux qui « utilisaient le passé pour critiquer le présent ». Les Aztèquesessayèrent de détruire le souvenir des institutions de leurs prédécesseurslorsqu’ils conquirent la vallée de Mexico au XVe siècle, et les Espagnolstentèrent d’effacer toute trace des Aztèques lorsqu’à leur tour ils soumi-rent la région dans les années 1520.

Les choses ne furent pas si différentes au siècle dernier. Contredire leshistoriens officiels de Staline ou d’Hitler menait en prison, à l’exil ou à lamort. Il y a à peine trente ans, les Espagnols n’avaient pas le droit de parlerdu bombardement de la ville basque de Guernica, ni les Hongroisd’évoquer les événements de 1956. Plus récemment, des amis grecs furentpoursuivis pour avoir contesté la version officielle de l’annexion de lamajeure partie de la Macédoine avant la Première Guerre mondiale.

La répression étatique pure et simple peut sembler assez exception-nelle dans les pays industrialisés d’Occident. Mais d’autres méthodes de

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contrôle, plus subtiles, sont omniprésentes. À l’heure où j’écris ces lignes,un gouvernement travailliste proclame avec insistance que l’école doitmettre l’accent sur l’histoire britannique et ses moments glorieux, et queles élèves doivent apprendre les noms et les dates de ses hommes illustres.Dans les sphères supérieures de l’éducation, ce sont les historiens les plus« en phase » avec les vues de l’élite qui sont couverts d’honneurs ; ceux quiles contestent sont tenus à l’écart des postes universitaires importants.« Faire des concessions » reste « la seule façon de réussir ».

Depuis l’époque des premiers pharaons (il y a 5 000 ans), les diri-geants ont présenté l’histoire comme l’inventaire de leurs « prouesses » etde celles de leurs prédécesseurs. Ces « grands hommes » sont censés avoirconstruit les villes et les monuments, apporté la prospérité, réalisé degrands travaux ou remporté de grandes victoires ; dans le même temps, les« méchants » sont présentés comme les responsables de tous les malheursdu monde. Les premiers ouvrages d’histoire étaient des énumérations desouverains et de dynasties connues sous le nom de « listes de rois ».Apprendre ces listes par cœur était une composante essentielle de l’ensei-gnement de l’histoire dans les écoles britanniques il y a quarante ans. Orle New Labour – en harmonie avec l’opposition conservatrice – semblevouloir imposer leur retour. Selon cette conception de l’histoire, le savoirse réduit à mémoriser des dates et des noms, à la façon du Trivial Pursuit ;ce qui n’aide à comprendre ni le passé ni le présent.

Il existe une autre façon d’envisager l’histoire, délibérément opposée àcelle des « grands hommes », qui consiste à rendre compte d’événementsparticuliers et de leur déroulement du point de vue des simples partici-pants. Les émissions de télévision – et les chaînes spécialisées – qui utili-sent une telle formule recueillent d’ailleurs une large audience ; et leslycéens qui y participent font montre d’un intérêt passionné que susciterarement la vieille rengaine des « rois, des dates et des événements ».

Mais une telle « histoire par en bas » laisse le plus souvent dans l’ombreune dimension très importante : la manière dont les événements sont liésentre eux. Se borner à mettre l’accent sur les individus impliqués dans unfait historique donné ne peut, en soi, apporter la compréhension desforces d’ensemble qui ont façonné leurs vies et qui continuent à agir surla nôtre. On ne peut, par exemple, comprendre la montée du christia-nisme sans la relier à l’ascension et à la chute de l’Empire romain. On nepeut concevoir la soudaine floraison des arts sous la Renaissance sans yvoir à l’œuvre l’impact des grandes crises de la féodalité européenne et desprogrès de la civilisation sur des continents éloignés de l’Europe. On nepeut commencer à connaître le mouvement ouvrier du XIXe siècle sansl’articuler à la révolution industrielle. Et on ne peut saisir la démarche par

Une histoire populaire de l’humanité

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laquelle l’humanité est parvenue à sa condition présente sans analyser lesmodes d’interaction de ces événements avec de nombreux autres événe-ments. L’objectif de ce livre est de tenter de fournir une vue d’ensemblequi irait autant que possible dans ce sens.

Je ne prétends nullement qu’il représente un récit complet de l’histoirehumaine. Il y manque de nombreux personnages et événements essen-tiels pour rendre compte de façon circonstanciée de chaque période. Maisil n’est pas nécessaire de connaître tous les détails du passé de l’humanitépour comprendre le schéma général qui a façonné le présent.

C’est Karl Marx qui, le premier, a donné les outils d’une telle compré-hension. Il a fait remarquer que les êtres humains n’ont pu survivre surcette planète que grâce à l’effort collectif et à la coopération, indispen-sables pour se procurer leurs moyens d’existence, et que chaque nouvelleforme d’organisation présidant à la création de ces moyens a entraîné deschangements dans leurs relations en général. Des changements dans cequ’il appelait les « forces productives » se sont combinés à des mutationsdans les « rapports de production », qui ont, au final, régulièrement trans-formé les relations dans l’ensemble de la société.

Cela étant, ces changements ne se sont pas produits de façon méca-nique. À tout moment, des êtres humains ont choisi d’emprunter telchemin plutôt que tel autre, et ils ont lutté pour ces choix au cours degrands conflits sociaux. À partir d’un certain stade de l’histoire, ce sont lespositions de classe qui ont déterminé la manière dont ces choix se sontopérés. L’esclave faisait généralement des choix différents de ceux dumaître, de même que l’artisan médiéval ne pouvait guère avoir les mêmespositions que le seigneur féodal. Les grandes luttes au cours desquelless’est joué l’avenir de l’humanité furent toujours en partie des luttes declasses. La séquence de ces grands conflits fournit l’architecture de baseque le reste de l’histoire prolonge.

Cette approche ne nie pas le rôle des individus ou des idées qu’ils propa-gent. Elle insiste en revanche sur le fait que ces individus, ou ces idées, nepeuvent jouer un rôle qu’en fonction du développement matériel préalablede la société, de la façon dont les humains assurent leur subsistance et de lastructure des classes et des États. Le squelette n’est pas le corps vivant. Maissans le squelette, le corps n’aurait aucune solidité et ne pourrait survivre.Comprendre la « base » matérielle de l’histoire est une condition nécessaire,mais non suffisante, de la compréhension du reste.

Ce livre tente donc de fournir une introduction sommaire à l’histoiremondiale, et pas davantage. Mais c’est une approche générale qui, jel’espère, aidera les lecteurs à se former une représentation du passé et duprésent.

Introduction

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En l’écrivant, je n’ai cessé d’avoir en tête qu’il me fallait faire face àdeux préjugés. L’un est l’idée que les caractéristiques fondamentales dessociétés successives et de l’histoire humaine seraient le résultat d’unenature humaine « immuable ». C’est un préjugé dont sont imprégnésaussi bien les écrits académiques que le journalisme et la culture popu-laire. Les êtres humains, nous dit-on, ont toujours été cupides, compé-titifs et agressifs, et cela explique des horreurs comme la guerre,l’exploitation, l’esclavage et l’oppression des femmes. Cette imaged’homme des cavernes est destinée à expliquer le bain de sang sur le frontoccidental au cours de la Première Guerre mondiale et l’Holocauste aucours de la Seconde. Mon point de vue est très différent. La « naturehumaine » telle que nous la connaissons est le produit de notre histoire,et non sa cause. Notre histoire est aussi celle de la formation de natureshumaines différentes, chacune remplaçant la précédente au cours degrandes luttes économiques, politiques et idéologiques.

Le second préjugé, très répandu au cours de la dernière décennie duXXe siècle, consiste à dire que bien que la société humaine ait pu évoluerdans le passé, elle ne changera plus. Un conseiller du département d’Étataméricain, Francis Fukuyama, a été l’objet de louanges unanimes lorsque,en 1990, il a prétendu que nous assistions à rien de moins qu’à la « fin del’histoire » ; son article fut traduit dans toutes les langues et dans quasimenttous les journaux du monde. Les grands conflits sociaux et les grandes luttesidéologiques relevaient désormais du passé. Ce à quoi des milliers de rédac-teurs en chef et de présentateurs de télévision opinèrent vigoureusement.

Anthony Giddens, ancien directeur de la London School of Economicset sociologue de cour du Premier ministre travailliste Tony Blair, a dit àpeu près la même chose en 1998 dans son livre, exagérément célébré maispeu lu, La Troisième Voie 1*. Nous vivons dans un monde, écrivait-il, « oùil n’y a pas d’alternative au capitalisme ». Il ne faisait là qu’accepter etrépéter une assertion très répandue. Elle est, en réalité, impossible àsoutenir sérieusement.

Le capitalisme, comme système d’organisation de la production àl’échelle d’un pays entier, est à peine vieux de trois ou quatre siècles. Entant que mode d’organisation de la production mondiale, il a tout au pluscent cinquante ans d’existence. Le capitalisme industriel, avec sesénormes agglomérations urbaines, son éducation primaire généralisée etsa dépendance à l’égard des marchés, n’a commencé à exister, dans devastes parties du monde, qu’au cours des cinquante dernières années.

* Toutes les notes de référence sont classées par chapitre, en fin de ce livre,p. 667-704.

Une histoire populaire de l’humanité

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Pourtant, les hominidés vivent sur la Terre depuis au moins un milliond’années, et les humains modernes depuis plus de 100 000 ans. Il seraitproprement extraordinaire qu’un mode d’organisation économique etsocial qui ne représente que 0,5 % de la durée d’existence de l’espècehumaine soit destiné à se prolonger indéfiniment, à moins bien sûr quenotre espérance de vie ne soit très réduite. Tout ce à quoi aboutissent lesécrits de Fukuyama et de Giddens, c’est à confirmer que Marx avait raisonau moins sur un point : « Pour la bourgeoisie, il y a eu une histoire, mais iln’y en a plus. »

Le passé récent de notre espèce n’a pas été un long fleuve tranquillevers le progrès. Il a été marqué par des convulsions répétées, des guerresaffreuses, des révolutions et des contre-révolutions. Les temps où ilsemblait que la vie des êtres humains était destinée à s’améliorer indéfini-ment ont presque invariablement cédé la place à des décennies, voire dessiècles, d’appauvrissement et de terribles dévastations.

Il est vrai que toutes ces horreurs ont aussi permis des avancées impor-tantes dans le domaine du contrôle et de la domestication des forces de lanature par les êtres humains. Et nous sommes aujourd’hui en mesured’exercer ce contrôle de façon infiniment plus perfectionnée qu’il y a1 000 ans. Nous vivons dans un monde où les forces naturelles nedevraient plus faire mourir des hommes de faim ou de froid, et où desmaladies qui naguère terrifiaient les populations devraient avoir disparudepuis longtemps.

Mais cela n’a pas empêché la destruction périodique de centaines demillions de vies par la faim, la malnutrition ou la guerre. C’est le bilan quel’on peut tirer du XXe siècle, ce siècle dans lequel le capitalisme industriela finalement pris possession de toute la planète, à telle enseigne que lepaysan ou le berger le plus isolé dépend aujourd’hui aussi, à un degré ou àun autre, du marché. Ce fut également le siècle des guerres, des géno-cides, des famines et d’une barbarie dont on ne trouve pas d’équivalentdans le passé, à tel point que le philosophe libéral Isaiah Berlin lui adécerné le titre de « siècle le plus terrible de l’histoire occidentale ». Rien,dans les dernières décennies du XXe siècle, ne permettait de penser que leschoses s’étaient magiquement améliorées pour l’humanité dans sonensemble. Ce fut une période où l’ancien bloc de l’Est s’est massivementappauvri, où des famines et des guerres civiles apparemment sans fin sesont multipliées dans diverses parties de l’Afrique, où près de la moitié dela population de l’Amérique latine a vécu en dessous du seuil de pauvreté,où une guerre de huit ans a éclaté entre l’Iran et l’Irak, et où des agressionsmilitaires sanglantes contre l’Irak et la Serbie ont été menées par des coali-tions regroupant les plus puissants États du monde.

Introduction

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Extrait de la publication

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L’histoire n’est pas finie, et le besoin de comprendre ses caractéris-tiques essentielles est plus grand que jamais. J’ai écrit ce livre dans l’espoirqu’il pourrait amener certains lecteurs sur la voie de cette compréhension.

Ce faisant, je me suis nécessairement appuyé sur de nombreuxouvrages antérieurs. La section concernant l’apparition de la société declasses, par exemple, aurait été impossible sans les écrits du grand archéo-logue britannique V. Gordon Childe, dont le livre Le Mouvement del’histoire 2 mérite d’être lu et relu, même s’il commence à dater sur certainspoints importants. De même, la partie consacrée au monde médiéval doitbeaucoup à Marc Bloch et à l’école historique française des Annales, ledébut du XXe siècle aux écrits de Léon Trotski, et la fin du même siècle auxanalyses de Tony Cliff. Les lecteurs qui ont une certaine connaissance deces références remarqueront une foule d’autres influences, parfois citéesou mentionnées directement dans le texte ou dans les notes de find’ouvrage, d’autres assez importantes pour bénéficier ici d’une mentionexplicite. Des noms comme Christopher Hill, Geoffrey de Ste Croix, GuyBois, Albert Soboul, Edward Thompson, James McPherson etD. D. Kosambi me viennent à l’esprit.

Les dates ne sont pas l’alpha et l’oméga de l’histoire, mais la séquencedes événements est parfois très importante – et difficile à retenir pour leslecteurs (et même pour les auteurs !). C’est la raison pour laquelle j’aiintégré une brève chronologie des événements saillants au début dechaque section. Pour la même raison, j’ai ajouté à la fin du livre un glos-saire des noms, des lieux et des termes peu familiers. Celui-ci n’est pasexhaustif, mais peut aider les lecteurs, dans une partie ou dans une autre, àcomprendre les références aux personnes, aux événements et aux lieuxgéographiques dont il est question de manière plus complète dansd’autres parties. Enfin, il me faut remercier tous ceux qui m’ont assistépour transformer mon manuscrit en livre fini – Ian Birchall, ChrisBambery, Alex Callinicos, Charlie Hore, Charlie Kimber, Lindsey German,Talat Ahmed, Hassan Mahamdallie, Seth Harman, Paul McGarr, MikeHaynes, Tithi Bhattacharya, Barry Pavier, John Molyneux, John Rees,Kevin Ovenden et Sam Ashman pour leur lecture de tout ou partie dutexte, relevant de nombreuses erreurs et me forçant parfois à reformulercertains points. Aucun d’entre eux, inutile de le préciser, n’est respon-sable des jugements historiques que j’ai portés dans de nombreuxpassages, ni des erreurs factuelles qui pourraient subsister. J’ai une detteparticulière envers Ian Taylor, qui a préparé le manuscrit en vue del’édition, et à l’égard de Rob Hoveman, qui a supervisé la production dulivre proprement dit.

Une histoire populaire de l’humanité

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Première partie

L’apparition des sociétés de classes

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Chronologie

Il y a 4 millions d’années

Premier singe à marcher sur ses membres postérieurs : l’Australopithèque.

Il y a 1,5 million d’années à 500 000 ans

Apparition et développement d’une espèce distinctement humaine, l’homo erectus,d’outils de pierre, de bois et d’os. Début du Paléolithique inférieur.

Il y a 400 000 à 30 000 ans

Hommes de Néandertal en Europe et au Moyen-Orient ; signes de culture et usageprobable du langage.

Il y a 150 000 ans

Premiers « humains modernes » (Homo sapiens sapiens), probablement originairesd’Afrique, vivant de chasse et de cueillette (en petits groupes nomades sans classes,État ou oppression sexuelle). Paléolithique moyen.

Il y a 80 000 à 14 000 ans

Les humains modernes arrivent au Moyen-Orient (– 80 000 ans), parviennent enAustralie (– 40 000 ans), en Europe (– 30 000 ans), en Amérique (– 14 000 ans). Findu Paléolithique.

Il y a 13 000 ans

Le climat permet à certains humains de former des villages de quelques centaines demembres tout en continuant à vivre de chasse et de cueillette. Mésolithique.

Il y a 10 000 ans

Première révolution agricole. Domestication d’animaux et de plantes. Néolithique(nouvel âge de pierre). Outils plus perfectionnés, usage de la poterie. La vie villa-geoise se répand. Premières guerres systématiques entre groupes. Toujours pas dedivision en classes ni d’État.

Il y a 7 000 ans

La charrue commence à être utilisée en Eurasie et en Afrique. L’agriculture atteint leNord-Ouest de l’Europe. « Chefferies » dans certains groupes, mais ni classes ni État.

Il y a 6 000 à 5 000 ans

« Révolution urbaine » dans les vallées alluviales du Moyen-Orient et du Nil, débutde l’usage du cuivre.

Il y a 5 000 ans (3000 av. J.-C.)

Des États apparaissent en Mésopotamie et dans l’Ancien Empire d’Égypte. Premiersalphabets, découverte du bronze, division nette en classes sociales, hiérarchies et

Première partie L’apparition des sociétés de classes

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Extrait de la publication

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temples religieux. Premières pyramides vers 2800 av. J.-C. Âge de bronze. Tendanceà considérer les femmes comme inférieures aux hommes.

Il y a 4 500 à 4 000 ans (2500 à 2000 av. J.-C.)

Développement des cités-États dans la vallée de l’Indus. Sargon établit le premierempire unifiant le Moyen-Orient. Construction de cercles de pierre en Europe occi-dentale. Probable civilisation nubienne au Sud de l’Égypte.

Il y a 4 000 ans (2000 av. J.-C. environ)

Âge sombre – chute de l’Empire mésopotamien et de l’Ancien Empire égyptien.Fabrication de l’acier en Asie mineure.

Il y a 4 000 à 3 600 ans (2000 à 1600 av. J.-C.)

Apparition de la civilisation minoenne en Crète. Renaissance de l’Égypte avec leMoyen Empire et de l’Empire mésopotamien avec Hammourabi. La révolutionurbaine commence en Chine du Nord. Civilisation mycénienne en Grèce.

Il y a 3 600 ans (1600 av. J.-C.)

Crise en Égypte. Effondrement du Moyen Empire et Deuxième Période intermé-diaire. Âge sombre avec la chute des civilisations en Crète, dans l’Indus et àMycènes. Disparition de l’écriture dans ces régions. Âge de bronze en Chine duNord avec l’empire Shang.

Il y a 3 000 ans (1000 av. J.-C.)

Civilisation d’Aksoum en Éthiopie. Croissance des cités-États phéniciennes autourde la Méditerranée. Révolution urbaine en Méso-Amérique avec la culture olmèqueet dans la région des Andes avec Chavin.

Il y a 2 800 à 2 500 ans (800 à 500 av. J.-C.)

Apparition de nouvelles civilisations en Inde, en Grèce et en Italie. Royaume deMéroé en Nubie.

Il y a 2 500 à 2 000 ans (400 à 1 av. J.-C.)

La civilisation olmèque en Méso-Amérique invente sa propre forme d’écriture.

Il y a 2 000 ans (Ier siècle de notre ère)

Apparition de Teotihuacan dans la vallée de Mexico – probablement la plus grandeville du monde – malgré l’absence d’usage de métaux durs. Désertée après 400 ansenviron. Suivie par la montée des civilisations de Monte Alban et des Mayas au Suddu Mexique et au Guatémala.

Chronologie Première partie

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Table

Introduction 9

Première partie L’apparition des sociétés de classesChronologie 16

Prologue Avant les classes 19

Chapitre 1 La « révolution néolithique » 27

Chapitre 2 Les premières civilisations 34

Chapitre 3 Les premières divisions de classes 39

Chapitre 4 L’oppression des femmes 46

Chapitre 5 Les premiers « âges sombres » 49Les luttes de classes dans les civilisationsarchaïques 52Conquête et changement 57

Deuxième partie Le monde antiqueChronologie 60

Chapitre 6 Le fer et les empires 63

Chapitre 7 L’Inde ancienne 66

Chapitre 8 Les premiers empires chinois 73

Chapitre 9 Les cités grecques 82

Chapitre 10 Splendeur et chute de Rome 90La République et les guerres de classes 92L’empire : stagnation et effondrement 99

Chapitre 11 L’essor du christianisme 106

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Troisième partie Le Moyen ÂgeChronologie 122

Chapitre 12 Les siècles de chaos 125

Chapitre 13 Chine : la renaissance de l’empire 128Un leadership mondial 132Les siècles perdus 135

Chapitre 14 Byzance : le fossile vivant 139

Chapitre 15 Les révolutions islamiques 145Classes urbaines et révolte religieuse 149Parasites et paralysie 153

Chapitre 16 Les civilisations africaines 159

Chapitre 17 La féodalité européenne 163Les attardés vont de l’avant 164La civilisation du XIIIe siècle 168La crise du XIVe siècle 170Luttes de classes et mouvements millénaristes 173La naissance du féodalisme de marché 179

Quatrième partie La grande transformationChronologie 184

Chapitre 18 La conquête de la Nouvelle-Espagne 187La soumission des Aztèques 191La conquête du Pérou 194

Chapitre 19 De la Renaissance à la Réforme 198Les idées nouvelles 201Les nouvelles religions 203Une économie en transition 205La Réforme allemande 209Les guerres de Paysans 212Les guerres de religion en France 217

Chapitre 20 Les douleurs de l’enfantementd’un ordre nouveau 220La révolte hollandaise 220La guerre de Trente Ans 222La révolution anglaise 229Intermède pacifique 230La voie de la guerre 232La première guerre civile 234La New Model Army 237Niveleurs et révolutionnaires 239La seconde guerre civile et l’exécution du roi 241

Chapitre 21 Le dernier sursaut des empires d’Asie 246Le glorieux crépuscule chinois 248L’Inde des Moghols 252

Une histoire populaire de l’humanité

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Cinquième partie La propagation de l’ordre nouveauChronologie 258

Chapitre 22 Une époque de paix sociale 261

Chapitre 23 De la superstition à la science 265

Chapitre 24 Les Lumières 270

Chapitre 25 Esclavage et salariat 275

Chapitre 26 Esclavage et racisme 277

Chapitre 27 L’économie du « travail libre » 286

Sixième partie Le monde sens dessus dessousChronologie 294

Chapitre 28 Le prologue américain 297De la fêlure à la fracture 298Des boules de neige aux balles de mousquet 301Classes et confrontations 303Des brochures comme armes 304La guerre civile dans la révolution 306

Chapitre 29 La révolution française

Chronologie de la Révolution française 311

La prise de la Bastille et ses suites 312La guerre révolutionnaire 315Les racines de la Révolution 318Réformistes, révolutionnaires et sans-culottes 324Les Jacobins et la Terreur 327Thermidor et ses suites 331

Chapitre 30 Le jacobinisme hors de France 336La révolution à la pointe des baïonnettes 337Grande-Bretagne : naissance d’une tradition 338Le soulèvement républicain irlandais 340Les Jacobins noirs d’Haïti 343Les premières révolutions d’Amérique latine 346

Chapitre 31 Le recul de la raison 349

Chapitre 32 La révolution industrielle 353Une classe d’une espèce nouvelle 354Objets et sujets 358Les chartistes 359

Chapitre 33 La naissance du marxisme 362L’aliénation 364Le nouveau système mondial 365Les travailleurs et le nouveau système 367

Chapitre 34 1848 370Les combats de Juin 373

Table

731

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Le retour de l’ordre ancien 375La bourgeoisie fait son entrée par la petite porte 377

Chapitre 35 La guerre civile américaine 380Le fossé infranchissable 381La longue impasse 384Révolutionnaires malgré eux 386Reconstruction et trahison 387

Chapitre 36 La conquête de l’Orient 390L’empire indien de la Grande-Bretagne 390La soumission de la Chine 394La question d’Orient 397

Chapitre 37 L’exception japonaise 400

Chapitre 38 À l’assaut du ciel : la Commune de Paris 403Une nouvelle forme de pouvoir 406La vengeance de la bourgeoisie 408

Septième partie Un siècle d’espoir et d’horreurChronologie 412

Chapitre 39 Le monde du capital 417L’idéologie du progrès 423L’émergence de la démocratie capitaliste 425La social-démocratie 429L’impérialisme 432Syndicalistes et révolutionnaires 437La marche vers la guerre 442

Chapitre 40 La guerre et la révolution mondiales 445Le 4 août 1914 445Février 1917 453L’échec du gouvernement provisoire 456Les partis et la révolution 459Octobre 1917 463La révolution assiégée 464

Chapitre 41 L’Europe dans la tourmente 470Le Novembre allemand 470« L’esprit de la révolution » 474La révolution à l’Ouest ? 480Le prix à payer : les débuts du fascisme 484L’autre prix à payer : la semence du stalinisme 487

Chapitre 42 Révolte dans le monde colonial 490L’insurrection irlandaise 492Le mouvement national indien 495La première révolution chinoise 497La révolution mexicaine 502

Chapitre 43 Les Années folles 505

Une histoire populaire de l’humanité

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Chapitre 44 La Grande Dépression 511URSS : la révolution à l’envers 513L’abandon de la révolution mondiale 521La montée au pouvoir d’Hitler 524

Chapitre 45 L’espoir étranglé : 1934-1936 534Vienne, 1934 534La France et le Front populaire 537L’Espagne : fascisme, révolution et guerre civile 543

Chapitre 46 S’il est minuit dans le siècle 554La crise du rêve américain 557De la récession à la guerre 564La nature de la guerre 568La barbarie suprême 573L’espoir renaît 578L’espoir à nouveau étranglé 582

Chapitre 47 La Guerre froide 587Le très court « âge d’or » 592La libération coloniale 596La « Chine populaire » 599Les dernières cartouches des empires 601Sang et pétrole 603De l’autre côté du miroir 605Le chemin menant à 1956 608La révolution cubaine 612La guerre du Vietnam 616Chine : du Grand Bond en avant à l’économie de marché 618

Chapitre 48 Le nouveau désordre mondial 6231968 : soudain, un goût de liberté 624Une nouvelle impasse 629La « douche froide » 632La crise du capitalisme d’État 636Les ondes de choc de l’effondrement du bloc soviétique 640Islam, réforme et révolution 644Le nouvel impérialisme 646

Conclusion 649Illusions de l’époque 649Socialisme et barbarie au XXIe siècle 652Une classe universelle ? 657

Notes 667

Glossaire 705Personnages 705Lieux 715Appellations et notions 718

Table

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crédits et remerciements

les éditions du Boréal reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FlC) pour leurs activités d’édition.

illustrations de la couverture: alain pilon

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mise en pages et typographie: les éditions du boréal

achevé d’imprimer en janvier 2012 sur les presses de marquis imprimeur

à cap-saint-ignace (québec).

Ce livre a été imprimé sur du papier 100% postconsommation,

traité sans chlore, certifié écologo

et fabriqué dans une usine fonctionnant au biogaz.

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Chris Harman

Boréal

Une histoire

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De la révolte de Spartacus à la guerre des Paysans en Allemagne, de la rébellion des Boxers en Chine à celle des Diggers et des Levellers en Angleterre, des luttes des ouvrières du textile dans l’Amérique de la fin du xixe siècle à la révolution russe, ce livre

adopte le point de vue des délaissé.e.s de l’histoire « officielle ». Il offre une formidable plongée dans les combats que n’ont cessé

de mener, à toutes les époques, les révolté.e.s, les dominé.e.s et les minori-tés du monde entier pour affirmer leurs droits et leur légitimité politiques. L’ambition de Chris Harman est de montrer à la fois que l’Occident n’est pas le centre universel de l’humanité et que ce sont les rapports de forces au sein d’une société, les interactions entre les hommes et la nature, entre les hommes et les techniques, entre les hommes et les idées, qui fondent la dynamique des changements sociaux.

Point ici de rois ni de reines, de généraux, de ministres ou de prétendus « grands hommes », mais des femmes et des hommes ordinaires qui ont dû lutter, s’organiser, mettre en place des stratégies de résistance et de conquête contre des puissances et des systèmes oppressifs : le servage, le féodalisme, le colonialisme, le capitalisme. Et si aujourd’hui le système capitaliste semble avoir colonisé jusqu’aux corps et aux esprits, l’histoire, nous prévient Har-man, réserve des surprises : elle n’est pas une mécanique déterminée par un ensemble de conditions préexistantes ; elle est ouverte aux possibles et peut basculer, pour peu que les forces nécessaires soient capables de s’organiser, dans le sens d’une forme de société véritablement émancipatrice. Ce livre est un hommage vibrant aux « vaincus de l’histoire » chers à Walter Benjamin, qui continuent de nourrir notre époque de leurs potentialités révolution-naires.

Chris Harman (1942-2009) est l’auteur de nombreux livres portant principa-lement sur l’ histoire révolutionnaire, parmi lesquels The Fire Last Time : 1968 and After et The Lost Revolution : Germany 1918-1923.

Chris HARMAN

UNE HISTOIRE POPULAIRE DE L’HUMANITÉDe l’âge De pierre au nouveau millénaire

Traduit de l’anglais par Jean-Marie Guerlin

ISBN 978-2-7646-2166-0 32,95 $ impr

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