254
La chanson populaire / par J.-B. Weckerlin,... Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

La Chanson Populaire

Embed Size (px)

Citation preview

  • La chanson populaire /par J.-B. Weckerlin,...

    Source gallica.bnf.fr / Bibliothque nationale de France

  • Weckerlin, Jean-Baptiste (1821-1910). La chanson populaire / par J.-B. Weckerlin,.... 1886.

    1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numriques d'oeuvres tombes dans le domaine public provenant des collections de laBnF.Leur rutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n78-753 du 17 juillet 1978 : *La rutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la lgislation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La rutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par rutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produitslabors ou de fourniture de service.

    Cliquer ici pour accder aux tarifs et la licence

    2/ Les contenus de Gallica sont la proprit de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code gnral de la proprit des personnes publiques.

    3/ Quelques contenus sont soumis un rgime de rutilisation particulier. Il s'agit :

    *des reproductions de documents protgs par un droit d'auteur appartenant un tiers. Ces documents ne peuvent tre rutiliss, sauf dans le cadre de la copie prive, sansl'autorisation pralable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservs dans les bibliothques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signals par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothquemunicipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invit s'informer auprs de ces bibliothques de leurs conditions de rutilisation.

    4/ Gallica constitue une base de donnes, dont la BnF est le producteur, protge au sens des articles L341-1 et suivants du code de la proprit intellectuelle.

    5/ Les prsentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont rgies par la loi franaise. En cas de rutilisation prvue dans un autre pays, il appartient chaque utilisateurde vrifier la conformit de son projet avec le droit de ce pays.

    6/ L'utilisateur s'engage respecter les prsentes conditions d'utilisation ainsi que la lgislation en vigueur, notamment en matire de proprit intellectuelle. En cas de nonrespect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prvue par la loi du 17 juillet 1978.

    7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute dfinition, contacter [email protected].

  • LA

    PAR

  • LA

    CHANSON POPULAIRE.

  • TYPOGRAPHIEW&MIH-BIBOT. MESSH, (BURB).

  • LA

    CHANSON POPULAIRE,

    V J. B. WECKERLIN,

    PARIS,

    LIBRAIRIE DE FIKMIN-DIDOX ET 0^,IJ1PJUMBCKS DE r/ra&TXTOT, RUE JACOB, 56.

    1886.

  • A MONSIEUR

    BKAWX-ARTS.

  • aPRFACE.

    Arrivs l'ge mr o nos illusions commencent

    s'vanouir, nous passons volontiers en revue nos sou-

    venirs d'enfance. Eh bien, que retrouvons-nous d'abord

    dans notre mmoire, si ce n'est quelques bribes de

    vieilles chansuns, avec lesquelles nous ont berc nos

    mres, nos grand'mres, ou quelque vieille tante ou quel-

    que nourrice? C'est ces chants lointains, que s'est

    veille notre jeune intelligence, et l'impression a t si

    forte, qu'aprs quarante ou cinquante ans ces refrains

    nous reviennent encore dans toute leur fracheur, dans

    toute leur navet.

    En France ce n'est gure que depuis 1835 qu'on s'est

    occup srieusement de recueillir nos chansons populaires.M. de la Villemarqu publia ses Chants populaires bre-

    tons en 1839 le succs fut constat par une suite d'di-

    iions. Les Chants et Chansons populaires de la France,recueillis par Du Mersan, parurent en 1843, ils furent

    galement accueillis avec une grande faveur.

    Ces sortes de publications, qui se multiplirent depuis,reurent un appel direct du ministre de l'Instruction pu-blique en 1852, et c'est plus particulirement depuis cettedate qu'un grand nombre de recueils, de monographies dela chanson populaire dans telle ou telle province de laFrance ont t mis au jour.

  • Il PRFACE.

    Le docteur O.-L.-B. Wolff, dans sa prface des An-eiennes chansons populaires franaises (1), met cette

    singulire opinion Nul peuple n'est aussi, riche enchansons que les Franais, nul n'est -aussi pauvre en chan-sons populaires. Cela tient leur caractre pourvu qu'ils

    chantent, ils sont satisfaits, ce qu'ils chantent leur est

    indiff'rent, pourvu que cela les intresse ( navet alle-

    mande !), et cet intrt est purement phmre. Voilcomment ce savant nous jugeait en 1830; ,s'il vivait

    encore, il rabattrait sans doute considrablement sur ce

    qu'il avait avanc. Convenons d'ailleurs, qu' cette poqueM. Wolff n'avait sa disposition que la rdition des.

    vaudevires de Basselin, par L. Dubois, 1821, dont il afait un ample usage, quelques chansons de la Suisse

    franaise, comme les Armaillis, et puis les chansons de let

    Tulipe et de la Rame!

    Ce n'est pas avec un bagage pareil qu'on porte un

    jugement sur un pays.Forkel, qui savait tant de choses touchant la musique,

    n'a gure apprci l'importance de la chanson populairedans l'histoire de la musique. Il n'en est pas de mme

    des historiens allemands plus rcents, ou nos contempo-

    tains, comme Kiesewetter, Winterfeld, Marx, etc. AM-bros (2) dsigne la chanson populaire comme l'une des

    puissances musicales, marchant de pair avec le chant

    grgorien, comme importance; on en jugera, ce pointde vue, dans le chapitre de la ekange-n musicale.

    Les historiens, depuis Tacite jusqu' nos jours, con-

    (1) Att/rmtsiiskche VoIMieia; leipzig, 1881, in-12.

    (2) Ambros, GescMchte der Mtisk, Breslau, 1862-1882, 5 volumes.

  • PRFACE. m

    viennent que tous les peuples, y compris ceux de l'anti-

    quit, avaient leurs chansons populaires, dont le degrde perfection suivait ncessairement celui de leur civili-

    sation; pourquoi donc alors Ftis se donne-t-il tant de

    mal pour nous apprendre dans son Rsum philosophi-que (1), page 175, que les anciens manuscrits fournissent

    des preuves irrcusables de l'existence aux neuvime etdixime sicles d'un chant mesur, rythm et vraisem-

    blablement populaire, puis page 178 ds 850 et pro-bablement auparavant il existait une musique mesure

    et rythme l'usage du peuple. Personne n'a jamaisdout de cela.

    Ce qui trompe bien plutt les lecteurs qui;s'enquirentde la chanson, c'est sa synonymie avec le mot pome

    une certaine poque la Chanson des Saxons, la Chanson

    ri Alexandrie, la Chanson de Roland, etc., qui sont des

    rcits piques, et non des chansons dans l'acception quenous donnons aujourd'hui ce mot, Les troubadoursn'ont jamais eu l'ide de chanter ces longs pomes, qui

    dpassent quelquefois dix mille vers.

    Les troubadours se trouvant sous notre plume, nous

    en profitons pour dire que leur rpertoire aristocratique

    n'ayant rien de commun avec la chanson du peuple,nous n'avons pas en parler. On n'a qu' examiner les

    uvres de Thibaut de Champagne ou de Charles d'Or-

    lans, l'un des derniers reprsentants de cette plade

    potique, dont les uvres, plus rapproches de nous, sont

    plus comprhensibles, et l'on verra bien qu'aucune de

    de la Biographie des musiciens, dition de 1835.

  • IV PRFACE.

    leurs chansons n'a pass dans le rpertoire populaire,que ces deux littratures taient scindes, aussi diff-rentes l'une de l'autre que l'taient les deux grandesclasses de la population franaise, l'aristocratie et le

    peuple.Les anciennes chansons,' manuscrites ou imprimes,

    ont gnralement l'indication du timbre (air) sur lequelelles ont t composes, parfois il y a mme plusieurstimbres au choix, ce qui droute le chercheur, car cesthmes indiqus n'ont pas toujours la mme mesure

    rythmique ou la mme coupe de vers.IIy y a encore une autre difficult pour retrouver un

    ancien air, c'est que cet air on mlodie originale, aprsavoir vcu pendant des annes avec un texte primitif,de nouvelles paroles crites sur ce mme air, et ayanteu le bonheur de plaire, viennent rompre cette ancienneliaison les nouvelles paroles remplacent les anciennequi disparaissent compltement. L'air ayant survcu est

    dsign par le premier vers du texte nouveau, qui devientson timbre.

    En admettant le cas de la complte disparition desparoles originales (et ce cas n'est pas rare), il nous restenaturellement un certain nombre d'anciens airs dont nousne savons plus l'origine, et nous la savons d'autant moins

    que cet air, voyageant travers les sicles sur des posiesdiffrentes, a subi lui-mme des altrations, desrajeunis-sementa.La plupart des airs populaires du quinzime sicle et

    mme d'une partie du seizime sont perdus pour nous,parce que les musiciens qui pouvaient les noter, ne s'endonnaient pas la peine, les ddaignaient mme, et ne

  • PRFACE. y

    gardaient comme de la musique que leurs lucubrationssur le contrepoint et sur le plain-chant. Dufay, qui vivait

    au quinzime sicle, est l'un des plus anciens musiciens

    qui aiett utilis les chansons du peuple, dans des har-

    monisations quatre voix; on prit got ce genre de

    musique, et les compositeurs s'y livrrent avec ar-

    deur.

    Cette grande mode du seizime sicle d'harmoniser

    quatre voix les chansons populaires, nous a conserv un

    certain nombre d'anciennes chansons, quoique rarement

    compltes l'harmoniseur n'en prenait que ce qui lui

    convenait pour ses contre-points ou ses imitations. Au

    dix-septime sicle les musiciens laissent dormir la chan-

    son populaire, qui d'ailleurs n'a pas besoin d'eux pourcourir les rues durant la Fronde et autres vnements

    marquants.On a donn bien des dfinitions de la chanson popu-

    laire, voici celle de M. Franz Bohme (1) C'est unechanson ne dans le peuple, chante par lui, souvent et

    volontiers, qui s'est rpandue et conserve par son organe,grce la simplicit de la forme, et dont le sujet souve-rainement humain, emprunt au domaine religieux ou

    profane, est facile comprendre.

    Mais une question bien plus grave, c'est celle de la

    naissance de ces sortes de chansons. Voici la faon devoir du mme auteur La cration d'un sujet quel-conque, ft-ce une simple chanson, provient toujoursd'une individualit, d'un seul, nature doue et suprieure

    (i) Alteutsclies Lietleivvch, etc. (Les anciennes chansons populaires allemandes,par Fravz If. Bttbme; Leipzig, 1877, gros in-8 avec les airs note)

  • ti PRFACE.

    la masse. En ce qui touche le vrai pote populaire, iltient au peuple par ses moeurs, par son ducation ilne chante et ne dit que ce qui plat la foule, et ce

    qu'elle saisit facilement. Ce qui ne lui plat pas, un chan-teur ne le redira pas, le sujet pchant par sa base. Maiss'il trouve heureusement le ton, la forme et les senti-ments dans lesquels la masse reconnat sa propre exis-tence, alors mille coeurs battront l'unisson et redirontses chansons. Si dans l'une ou l'autre de ces chansonsil y a une expression, une tournure de phrase, une image,qui ne soit pas heureusement choisie ou qui ne se com-

    prenne point par tous, alors le peuple la change lui-mme et se l'approprie.

    C'est de cette faon que le peuple collabore ses

    chansons, en les mettant au point, ce qui contribue n-cessairement leur donner ce caractre particulier quel'individualit atteint rarement elle seule. Pour les airs

    populaires il en est de mme que pour les textes cesont des produits d'un seul, d'une nature assez doue,suffisamment duque pour donner la matire premireune forme convenue et convenable, plus ou moins artis-

    tique.Le pote populaire ne compose jamais ses paroles

    sans l'air, soit qu'il invente un air nouveau, soit qu'il seserve d'une mlodie dj existante, ou de fragments de

    mlodies connues.On voit que M. Bohme se rallie l'opinion mise par

    M. Tappert en 1868, que le peuple ne compose, ne cre

    rien, mais qu'il attrape par-ci par-l des bribes de phrasesd'un vrai compositeur. Toute la diffrence entre ces deux

    auteurs, c'est que M. Bohme croit au compositeur dou

  • PRFACE. vu

    par la nature, qui, sans avoir reu une ducation musi-

    cale, compose ses paroles et ses airs au milieu du peupledont il est sorti lui-mme, .tandis que M. Tappert attri-

    bue cela un vrai compositeur, un musicien.

    M. Bohme pourrait bien avoir raison.Afin de prsenter au lecteur une bibliographie chan-

    sonnire un peu complte, nous donnerons d'abord la

    table entire du rarissime volume de Petrucci, Har-

    monice musices Odhecaton, Venise, 1501 1503.

    Ce sont des chansons populaires franaises (presque

    toutes), harmonises trois et quatre voix par les ph-nix de la musique qui ont vcu au quinzime sicle (1).Le livre de Petrucci, malgr sa raret et la beaut de son

    impression, a cependant deux graves dfauts 1 il ne

    donne comme texte des chansons que le premier vers et

    encore. 2 l'air populaire se trouve rarement transcrit

    et utilis en entier, conformment la dtestable habi-

    tude des compositeurs de ce temps-l.Le thme original est gnralement la partie de tnor,

    mais il y a beaucoup d'exceptions, et le plus souvent les

    voix entrent chacune avec ce thme principal. Des si-

    lences, parfois trs prolongs, viennent rompre la suite

    d'une phrase mlodique, et quand la voix rentre, on ne

    sait pas toujours si c'est la continuation du thme in-

    terrompu, ou un fragment mlodique de l'invention du

    compositeur. A quoi il faut ajouter cette habitude fr-

    quente d'interrompre un chant dans une partie, et d'en

    continuer la suite dans une autre partie, des valeurs

    (1) Cette table a dj t publie dans notre Catalogue du Conservatoire (Rserve)irmin-Didot, 1885.

  • TOI

    diminues, syncopes, ne plus reconnatre

    enfin des chansons, d'un rythme binaire, mises

    en rythme ternaire et vice versa.

    TABLE

    DES CHANSONS ET MOTETS QUI SE TROUVENT DANS l/lIARMONICE KUSICES

    DHECATOX, PUBLI PAR PETBUCCI.

    MORCEAUX A QUATRE VOIX.

    A

    Awrdes my ce que je pense Anonyme,

    A la audenche Hayae.Alba columba Infantis.

    A l'heure que je vous p. x. (canonntar bassus hic terrpore Lipso) Josquin;

    Along ferrais barbe Compre.Amer fait moult tant ^ue nostre argent-dure (le t-

    nor chante de de bonne heure)

    Amura} amours. '0'

    Amours la

    Amours n'est Pas Anonyme,

    A qui dir' elle sa pense (2) Anonyme,Avant inoy, (Fuga indiatessaron snperius) Anonyme.

    Avant, avant (In BuM*teBsaton) Anonyme;

    A vona je vieag, Anonyme,

    Aymy, Aymy Anonyme.

    B

    (I), Non cit par Ftis.

    {2> Rrctteil rfe chansons du quinime G. Paris.

  • PRFACE. ix

    Beatipadjici ( l'exception dn superius, les trois au-

    C. de Stappen.

    Bergerette savoyene (1) Josquin.

    Brunette J.Sthokem.

    Cela sans plus (in missa) Obrecht.

    Cela sans plus. J, de Lannon.

    Ce n'at pas J. de la Rue.

    Cent mille escus Anonyme.

    Ces* mal charcn. Agricola.

    Ceulx qui font la gore (Le tnor et la basse chan-

    tent Ils sont bien pelles) Anonyme.

    Comme femme des conforte Anonyme.

    Corps digne ( l'exception du superius, les trois an-

    D'amer je me vul iatremtre J. Fortuila.

    lit Canon; hic dantur antipodes') Japart.De tous biens playne Agricola.

    pacfic) C. de Stappen..

    amours) Anonyme.De tons biens playne Anonyme.De tous bleus playne (canon Petrus e

    (2) Cette chanson est mise en partition Par Etesewetter dons Setiictsate des] WettUcken Ce-snwf/w, 1841.

  • ?fitfV^ix * ./" ' ' ",

    (voir (voirCorpsdigne). Basnoys,

    Elalala(Letnoretle&asstischantentFait.Elev voua Anonyme.

    Elogeronnous. Anonyme.En chambre polie. Anonyme.'En Endespitdebesogne Anonyme.Enlombredun bnssnet(l) Anonyme,EnlombredungbuissonnefcJosquin.En vroelic. Anonyme.Anonyme.E dirale dira (2'i Anonyme.

    an malin). Anonyme..Etduntrevenes vou3 Conipere.EtVarie.la brune Anonyme.Et raira plus a lune Grgoire.Evray Dieuque payne. Conipere.

    Fa-ictesluy bonnecliire(voyezElalala) Anonyme.! Faisans Tegres Anonyme.

    Paultilqueheursoy. Jo.Martini.Fors seulementForsseulement ObrechttFors seulement.. Agricole.Fors seulement G.Reingot.Fors seulement Ghiselin.Foraseulement Alexandr..Fors seulement Anonyme.-

    (1)Cftanson*duuiitsimesi&te;&.Faris,p.20.-L'airn'estpasleestencoreunetroisimeversiondiffrente,LaKconetaessedeCaipoitias

    HcsnetardentpasdvierTuneel'autre. .

  • xi

    ';; Fortune desperata. J. Pinarol.

    '-; _ Fortunadespert.. Anonyme.

    'y-; Fortuna duir grn tempo (sons le superiuscor quastuj, De Vigne.

    Fortuna du. gran tmpo. Japart.Pranch cor quastu ( part le superius, les autres

    voix chantent Fortuna d'ungran tempo cinq

    voix). De Vigne.

    Gentils galans aventuriers.. Anonyme.Gentil galant de gorre (guerre) Anonymc.Gentil galans de grre C. de Stappen.

    -''' mignault) .r Anonyme.

    Helasce n'est pas sans rayson se jai mlancolie.

    r r Helas qu'il est mon gr Japart.

    Jo. Japart.Il est de boue heure (voy. Amor fait Anonyme.

    '' gorre) Anonyme.

    James, James (jamais) Anonyms.

    Jay Hen nouri (2) Anonyme.

    , (1) Chansons du quinzime sicle, G.Paris l'air n'est pas le mme.

    =' (2) Chansons du quinzime sicle, G. Paris, p. 29, Le superius est & peu prs semblable il. l'air

    not par M. Gevaert, mais dons l'Qdthecaton cet air a quatre mesures de plus.

  • ^V-'V;1' M

    Jaypris amour de seize ans Anonyme.

    Jay pris amours. ;> Anonyme.

    Jay pris amours. Anonyme.

    Jay pris amours.i. Obecht.

    Jay pris amours (Vakus et le bossus chantent JJn

    tous

    Jay pris amours (en sol mineur) Japart.

    Jfty pris amours (en la mineur) Japut.

    (Au titre de cette chanson I?it aries jtiscis in H-

    catiosypathon) .

    Jay pris amours tout au rebours (1) Busnoys.

    Jay pris amours (Vallus et le lassas chantent De

    tous biens playne) Anonyme.

    Jay pris mon boaxdon Sthokem;

    Jay pria amours. Anonyme.

    Je

    playne). Japart.Je my levai hier an matin

    Okegheta.

    Je nay dueu. Agricola.

    Je ne fay plus Anonyme.

    Je ne suis mort ne vif. Anonyme.Je ne suis pas a ma playsance Anonyme.Je sais bien dise l'ave Josquin.

    Je suis amye au forier.. Anonyme.Je sui Balemagne J. Sthokem.

    Je suy Balmgae cinq parties; le tnor et la

    basse ciiantent: JoUettemenvay). Anonyme.Joliette men vay (prcdente). 0

    Je suis trop jounette Anonyme.

    La fluer de biault Jo. Martini.

    Lamor de moy (3) Anonyme.

    (1) Cette ctanson tient lmtt pages, c'est lapins longue de tout recueil.

    (2) On trouve cette chanson, avec paroles, dans les mailrlqoU ttatiani el cantoni frai.cm t!u

    J. Gero (1643); la musique n'est paa mme..

    (3> Voy. Chansons du quinzime siMe, 0. Paris, p, 30, et mon. Rayeux (scmblaMc).

  • ' , PRFACE.

    Anonyme.La touriurella. J. Obrecht,

    Anonyme.

    Lanfcrier je men aloye jouer, Anonyme.

    '< "Lantrer que passa Buanoys.

    Le bon temps que jvoy, Anonyme.

    Le despouryn infortun Anonyme..

    jenzbtta mia. Anonyme.

    Le second jour d'avril J. Japart.Le serviteur (1) Anonyme..Les trois filles de Paris De Orto.

    Liiiken van bevern Anonyme..Loier my1 f ault J.Japart..Lomm arm (au titre: Canon. Et sic de singu-

    Lomme fme desconfortee (2) Anonyme.

    Loseray dire (3). Anonyme.

    Xoseray je dire se jame per amours,: Anonyme.

    Lourdault lourdault (4) Compere.

    Mayntes femes (ave le canon Odam si protkamteneas in vernissa diapason eu. paHhus ter au-

    geas. Au tnor : Voces a mese non nullas s-

    quelicanosypato recine singulas. Busnoys.

    Meskin eshu (5), Anonyme.

    Mon amy mavoyt promis une belle chainture. Anonyme.

    Mon enfant, mon enfant Anonyme.Mon mari ma defamee (6) De Orto.

    Monmari ma deffamee Anonyme.

    Mon mignault (l'altus le tnor Ghautent Gra-

    tieuse), Anonyme.

    Mon pre ma don mari Anonyme.

    Mon pre ma Conipere.

    Anonyme.

    (1) !IL Catelaui indique cette chanson avec le nom de Busnoys notre exemplaire ne donne

    pas de nom d'auteur.

    (S) Cotte chanson a t omise date l table de Petrucci, elle est la la 108.(8). Mannscrlt de Bayeus (somWatle).(4) Chantons du quinzime sicle, G, "aris, p. 69, l'air n'est pas le mme.

    '' (5)Cette chanson, quoique 4 parties, se trouve Plate aprs les trios, c'est 1a dernire de la

    premire partie;(6) Chantons du quintiline sicle, G, Paris, p. 109, le commencement seul est semblable.

  • . prface. ;. %

    Anonyme.Nenccioza Jo. Martini.Nenciozzamia.^o,Np(No .Bnnaeh1-Nostrecambrieresimalade estoa Anonyme,NoussommesdelordteesaynfcBabuyn Compre.lmqna f ue pena raaior Anonyme.Sun.quafue pena maor, Anonyme.

    OVenus bant Anonyme.

    Parngjoui-de matine Yzae..Petitecamusete (2) OkengheinFiasne'chassera)'sansgnas(voy.PourpasserPourpassertempa(Lecontra-tnoretletnoscban-tent-Plusneckasseraysans gans) J,Japart.Porqu^yjenepuisdire(letnorchante:VrayJieudamours) J.Sthokem.

    Porqaoy non. P. delaPourquoytant Anonyme.Prenne?.surmoy(Fuga) Okenghem.Prestesle moy J.Japart.

    Quantmoy(Fngaindatessaronsttpeius) Anonyme.Anonyme..

    Qnesta se ciiama J.Japart.QuevousMadame(Alabasse:Inpaeeinvlip*sam~) Agricole.

    (1)CettecbaosonnthomisedanslataWedeelle setrouvelapage10..Damlatable,ilyaPettacamtmta,loaienttedelale letitreestrectifietmis

  • -PRFACE.. xv

    Agiicola.

    -' Qui veult jouer de la queue Anonyme.

    Eecordsmoy ce que je pense Anonyme.Revellies vous (1) Anonyme.

    v tompeltliier (2) Anonyme.

    Ros plaisant Philipon.

    Royne du ciel (an contra Ad placttus) Compare.

    Se congi pria Anonyme.Se Se pris J. J. Japart.

    Serviteur soye J. Sthokem.

    S. suis trop jeunette Anonyme,Sil vousplaysjst J. Itegs.Sur le pont d'Avignon Anonyme.

    '> resse):

    bien mit son i)ensament J. Japart.

    Tant ,que nostre argent dura J. brecht.

    Tart ara mon cur Molinet.

    Tmeskin ras junck Anonyme.

    Tout a par moy. Agricols.

    / Tous lesregres,. P. la Rue.

    Trs doulx regart Anonyme.Tsat'een meskin (3) J. Obrecht.

    "0na moza falle yo. Anonyme.

    (1) Recueil de chansons du quinzime sicle, G. Paris, p. 140; quelque mots du commence-ment Eont' semblables, le reste est diffdreut.

    (2) M. Catelani met cetre chanson sous le nom de J. Obrecht; dans notre exemplaire elle ne

    (3) Cette clmusoa (ainsi que celles A l'a udienche et Za/um ta) a t imprime aprs leaTrios,sans doute comme supplment..

  • > xvi '-PRFACE.Una musqu deBuscgaya(l) (avec le canon m-Qfties-

    cit qui suprme volat. Venit gost me, qui in _punc(o

    clamt Josquin.

    Une filemese (Le contra chante: S'il y a cOmpagnon

    en Jrt compagnie; le tnor chaate Vostre amour). Anonyme.

    "Une petite aquuee Anonyme.

    Une Compre.

    Ung franc archer.. Compere.

    Un franc archer. Anonyme.

    Va vilmnt ObrecTit.

    Vaqueras.

    Verai Dieu damours (voir la chanson: Pour quoyje

    ne puis aire) J. Sthokem.

    Venecioza, J. Martini.

    Vilana che sa tu far? Anonyme.

    Virgoceksti 5 voix, dont 2 tnors; les paroles

    tout au long) Compre.

    Virtutuin expuhits terris chorus omnis abibit C. de Stappeii.

    Tive leroy (avecle canon

    Fingtto vocales moulls apteque subinde,

    Vodbm his vitlgt naseUm* unde tnor.

    Vivre ou mourir Anonyme.

    Yostre amour (voy. Unejleresse).

    Vostre bargeronette Compue.

    Vray dieu damonrs () (a , les contraltos -chantent

    les litanies des saints) Jo. Japart.

    Vray Dieu qni me confortera;. Anonyme.

    MORCEAUX A TROIS VOIX.

    Adieu fillette de regnon (renom) Anonyme.

    Aies mon cor Alexander (Agiicoln V)

    (1) Croisons du qiiimiine sicle, G. Varia, p. 7 (assez semblable).

    (2) Dans les 'la qufBfnie siiclet G, Pads donuo trois de de celle.ci, niiciuio

    n'est semblable la ntre. On trouve ausei cette cltosso. dans J. Gero (dj cit), l'air est

    autre.

  • PRFACE.

    6

    V, Aies regrez Agricola.Aima rdemptorta Anonyme,

    ''=.* A

  • PRFACE. '"

    Anonyme.

    Gegtil

    Hlas.

    Agricola.

    Josquin.

    Anonyme.

    Compre.

  • PRFACE.

    Le serviteur.. Anonyme.Le .serviteur, J. Tadinghen.

    Anonyme.

    Leure est venue contra chante: Circumtderunt

    Agricola.Lomme bahi Agricola.

    '" Lomme feme Agricola.

    Ma Douchewfc. Okenghem.

    Madame helas. Anonyme (1).Sfaisque oe f ust (2). Compre.

    { " Malprme bat Okenghem.

    Margaertt Anonyme.

    Maseule dame Anonyme.

    Materpatris. Erumel.

    Me ddibt. Compre.

    ' Mes penses, Compre.

    Anonyme.

    Or sue, oc aus tioviei* (In salKUatessaron) Bulkyn.

    0 Venus Bant. Josquin.

    Pensif Tadinghem.

    Puisque de vous (3) Anonyme.

    Pomquoy tu ist cete emprise Anonyme.

    Eoyne de fleurs (4).. Alesander.

    Royne du ciel (le contra chant.; Rvyina celi) Compeve.

    (1) Cette clmuson est indique par 51. Catclau avec le nom (le notre exemplaire ne

    porte pas e iiom; ' .

    !Man; de Bayeux, 71 clinnson.

    (!) Chansons du Qnin:i)eslicIc,Q,Vati^V'S7.(4) JbhJem p. 60, et dans Je nihn. Bhyoux l'air n'est pas le jutme.

  • :1.:y" xx prface... ;

    Se *y requis GBelin.

    Semeiilxne vientdamour Compre.

    Se meulx ne vient damour Agricol.Si ascenierein clum. Nie. Craen.

    Si a tort on ma blamee v Anonyme.Si sumpsero Obreoht. '

    Si veste. Alsander. (Agricola).

    TT

    Tander aaken (1) Qbrecut.

    Teiider nakm .. Agricola.

    Tander naken Lacpide.

    Tant Tanthabonoeul Compre.

    Taxtara. Yzac.

    Toub les regrets Anonyme.

    Une maistresse Brmnel.

    V

    Veues tgres Compoit;.

    VenuB tu ma pris De

    Vostre a jamays (Iecoutra chante Je nay dueui").. Ghiaeln.

    Vous dont fomtune. Anonyme.

    W

    Anonyme;

    Les titres d'ouvrages et renseignements qui suiventsont tirs de notre bibliothque personnelle nous enavons omis quelques-uns, trs peu, qui ne semblaient

    pas prsenter un intrt suffisant; il peut y avoir gale-

    (1) Cette chanson parat avoir inspir bien do1) de quinzime sii'de. Tjiipciiiui

  • PRFACE. xxx

    ment des livres sur la chanson populaire, dont la pu-blication ne soit pas venue notre connaissance nousle regrettons, ce n'est pas faute d'avoir ouvert les yeuxet la bourse, mais on n'a jamais tout!

    Le Recueil des plus belles et excellentes chansons en

    forme de voix de ville; par Jehan Chardavoine, 1576,doit tre inscrit aprs Petrucci, quoique 75 ans les s-

    parent ce qui n'empche pas ce petit livre, publi avecdes airs nots, d'tre fort prcieux pour l'histoire de la

    chanson. Il renferme, il est vrai, principalement des po-sies de Philippe Desportes, quelques-unes de Ronsard etde Remy Belleau, mises en musique, mais il s'y trouve

    aussi quelques chansons populaires, comme Un jour ma-dame Perrette, Mon mari est riche, Une jeune fillette denoble cur, C'est dedans Paris qu'il y a un homme,Quand le gril' chante, La piaffe des filles, etc.

    L' Orchsographie de Thoinot Arbeau (Jehan Tabou-

    rot), 1589, a de mme le prcieux avantage de renfermerd'anciens airs de danse populaires nots, comme Baisons-nous belle, Si j'ayrne ou non, J'aymeroz's mieulx dormir,Ze Trihory de Bretagne, Cassandre (Vive Henri IV) etbien d'autres.

    Au dix-septime sicle, il faut chercher les chansonsdans les recueils manuscrits des Nols de cour et desVaudevilles satiriques. Ce ne sont pas l de vraies chan-sons populaires, mais des chansons de ville. A part leurintrt historique, fort exagr, ces recueils nous ontconserv d'anciens airs populaires, qui sans cela seraient

    disparus pour la plupart; la plus clbre collection dece genre est celle de la bibliothque nationale, le Recueil

    Maurepas. Nous possdons une vingtaine de ces sortes de

  • XXII PRFACE.

    volumes in-4 ou petit in-fol. dans lesquels on s'aperoitsans peine qu'ils sont pour la plupart copis les uns surles autres.

    On a fait deux publications d'aprs Maurepas, l'uned'elles a mme des images; elles sont aussi incompltesl'une que l'autre, puisque les airs manquent toutesdeux.

    Recueil dit Maurepas, pices libres, chansons, etc. sur des personnages de8

    sicles de Louis XIV et Louis XV; Leyde, 1865. Six volumes Pas

    d'airs.

    Recueil chansons du

    Paris, 1884. Dix vol. in-18. Pas d'airs.

    Mentionnons encore

    Raeueilgnral de toutes les chansons Mazariniatea et avec plusieurs quin'ont point eatea cliantts; Paris, 1649. In-4. Pas d'airs nots.

    Recueil complet de vaudevilles qui ont t chants la Comdie franaise de-

    puis l'anne 1659jusqu' l'anne prsente 1753; Paris, in-8. 179 pagesd'airs gravs.

    Ce n'est qu'avec le commencement du dix-huitime

    sicle, en 1703, que les Ballard publirent une srie de

    petits volumes, renfermant des chansons populairesles B'unettes, dont chacun des trois volumes est suivi

    de douze chansons danser, ces dernires peu prs ex-

    clusivement empruntes au rpertoire du peuple; la

    Clef des chansonniers, deux volumes, avec 300 airs po-

    pulaires et vaudevilles, dont le texte a t malheureu-

    sement raffrachi selon le got du jour; Bondes et airs danser, deux volumes pu le texte a t galement so-

    phistiqu par-ci par-l.Nous ne parlons pas des airs de cour publis par Pierre

  • PRFACE, xxm

    Ballard au commencement du dix-septime sicle, leur

    titre indique suffisamment qu'ils n'ont rien faire avecla chanson populaire.

    Pour les anciens vaudevilles on pourra consulter

    Thtre italien de Gha-ardi; Paris, 1700, ou l'dition de 1741. Six vol.avec airs.

    Nouveau thtre italien. Paris, ditions de 1733 et de 1753. Dix vol. avec

    les airs.

    Thtre de la Foire; Paris, 1737. Dix vol. avec airs nots.

    Les uvres de Dufresny; Paris, 1747. Trois vpl. avec airs nots.

    Les uvres de Vad; La Haye, P. Gosse, 1760. Quatre vol. avec airs.

    Thtre de M. Favart; Paris, 1763. Dix vol. avec airs.

    Thtre dePannard; Parie, 1763. Quatre vol. avec airs.

    Supplment aux parodies du Thtre italien, 1765. Trois vol. avec airs.

    Le Thtre de Boissy; Paris, 1766. Neuf vol. avec airs.

    Le Thtre de socit (Coll), Paris, 1777. Trois vol. avec airs.

    Nous avons tch de classer par dates de publicationles ouvrages suivants, sans avoir pu y russir complte-ment..

    B. DE ROQUEFORT. De l'tat de la posie franoise dans les douzime e

    treizime sicles (Suivi d'un petit Essai sur la chanson) Paris, 1821. In-8.

    De la posie en' France, par M. Vaultier. Deux fascicules in-8 1834 et

    1840.

    six anciennes chansons franaises, .recueillies par Il. H.; sans lieu, 1835

    Eaaai sur la vie et les ouvrages du R. Daire, par M. CAYROL avec les pi-

    tresfarcks telles qu'on les chantait dans Zes glises d'Amiens au treizime

    sicle; Amiens, 1838. In-8. Notations.

    Barsaz-Breis. Chants populaires de la Bretagne, par TE. HERSART DE LA

    VH,i.EMAHQ.niS; Paris, 1839. Deux vol. in-16. Airs.

    Adrien DE LA Faoe.' De la chanson considre sous le rapport musical.

    Paris, 1840. Bi. in-8.Recueil de chants historiques franais depuis le douzime jusqu'au dix-huitime

    sicle, avec des notices, par Leroux DE Lingy; Paris, 1841 et 1842. Deux

    vol. in-18". Pas d'airs.

  • xxiv PRFACE.

    Volksbilder au. der Bretagne (Images populaires de la Bretagne), par A.

    KELLER et E. DE Seokendorb'f Tubingue, 1841 Pet. in-80. Quelques airs

    nots.

    Chanson historique de Janne d'Are. Chanson nouvelle de Montgommery

    (1574). Chansons historiques MMM.de Cinq Mars et De Thon (1642),etc. Rimpressions faites Chartres en 1812. Br. petit in-8.

    Geschichteder altfranzsisehen national-Literaturt etc. (Histoire de l'ancienne

    littrature nationale des Franrais, depuis l'origine de la lamgu e jusqu'

    Franois 1"), par Jules-Louis Ideler Berlin, 1842. In-8".

    Edlestahd DU MRIL. Posies populaires latines antrieures au dou-

    zime sicle,; Paris, 1843. In-8-.

    ID. Posies populaires latines du moyen ge; Paris, 1847. In-8.

    Chants etchansons populaires de la France; Paris, 1843. 3 vol. in-80, pu-blis par Du Mersan. Illustrations et airs nots.

    Chansons nouvelles en provenal (composes vers 1550); Paris, 1844. Br.

    in-8.

    Chansons etairapopulaires du Barn, recueillis par Fbdiuc Kl VARS; Pau,

    1844. 2' d., 1868. In-8-. Airs avec accompagnement.Choix de chanaona et posies wallonnes (pays de Lige), recueillis par

    MM. S. et D.; Lige, 1844. In-8-. Airs nots.

    Notice sur la chanson en France, par M. F. Puon'; Reims, 1845. In-8".

    Adam Walther Strobel. Franzsische-Volksdichter (Les potes popu-

    laires franais) Bade, 1846. In-8".

    Chansons et rmudes enfantines, recueillies par Du MARSAN Paris, 1846. Airs.In-18. Une autre dition parue en 1858 avec des illustrations, mais sansairs. In-8-.

    Du Vaudeville; discours prononc l'Acadmie de Lyon par M. Claude

    BROSSETTE (en 1727), dit par A. Kuhnhowz; Paris, 1846. In-18.

    Cris de Douai, feux de la Saint-Jean, etc., par M. Duthilloeul Douai,

    1850. Br. in-8.

    Voeeri, chante populaires de la Corse,etc, par A. L. A. FE Paris, 1850.

    In-8", avec quatre airs nots.

    Posies barnaiaes, avec la traduction franaise, lithographies et musique,E. VIGNANCOUR, 2 dit.; Pau, 1862. In-8. (Bcherelle.)

    Les Jeux citez tous les peuples du monde (avec des chansons), 1 srie,

    seule publie; Paris, 1852. In-8.

    Histoire des livres populaires, depuis le quinzime aicle jusqu'en- 1852, par

    M. Charles Nisard; Paris, 1854. 2 vol in-8. Fig.Posies populaires de la Lorraine. Publication de la Socit d'archologie

    lorraine; rancy, 1854. In-8. Airs.

  • PRFACE. xxv

    Chants historiques de la Flandre (400-1650) recueillis par Louis DE Bjeker;

    Lille, 1855. In-8. Pas d'aire.

    Bibliothque hibUophilo-factieuse, dite par les frres Gbod, chansons

    historiques et satiriques sur la cour de France; sans lieu, 1856..

    In-12.

    Chants populaires des Flamands de France, avec les mlodies originales, par

    E. deCoussemakb; Gand, 1856. Gros in-S..

    Esquisses historiques sur lea feux et les chants de Nol et de la Saint-Jean,

    etc., par M. RENAULT; Coutances, 1856. In-8. Sans airs.

    tude sur la posie populaire en Normandie, et spcialement dans VA-

    vrancMn, par Eugne DE Beaurepaire; Avranches, 1856. In-8.

    Jeux et exercices des jewnes filles, par Mmo DE Chabrecl, Paris, 1856.In-18.

    Airs nots.

    Recueil des nols composs en langue provenale, par Nicolas Saboly, ditionavec les airs, publie parF. Seguin. Avignon, 1856. In-4..

    Six chansons populaires de VAngoumois, recueillies parEpsBE Gastaigne

    Angoulme, 1856. $r. in-8?. Airs.

    La Bible des nols, tude bibliographique et littraire par Chaules Bin ault

    de Laugardire; Paris, 1857. In-8.

    Chants historiques et populaires du temps de Charles VII et de Louis XI,

    publis par Le Roux de Liney, 1857. In-18. Pas d'airs.

    Lgendes, contes et chansons populaires du. Morbihan, recueillis par le doc-

    teur ALIRED Foqcet; Vannes, 1857. In-18. Airs.

    De la tonalit du plain-chant compare la tonalit des chants populaires de

    certaines contres, etc., par M. Atjgoste LE Jolis Paris, 1859. Br. in-8.

    Airs.

    tude sur Us chants populaires, en franais etenpatois, de la Bretagne et du

    Poitou, par Armand-Gurauu Nantes, 1859. Br.in-8.

    Fragments d? histoire littraire propos d'un nouveau manuscrit de chansonn

    franaises, par M. Louis PASSY; Paris, 1859. In-8.

    Chansons populaires des provinces de la France, notices par Champfletv,

    airs nots avec accompagnementde pianopar J. B. WECKERLtN; Paris,

    186O.In-8 illustr.

    Notes pour l'histoire de la chanson, par V.Lespi; Paris, 1861. In-8.

    Chants populaires de la Provence; recueillis et annots par Damase Arbaud;

    Aix, 1862-1864. Deux vol. in-12. Airs nots.

    Ckauts populaires du pays Castrais, par Anacharsis Combes; Castres,

    1862. Pet. in-8. Pas d'airs.

    La Mus paritaire et la muse foraine, ou les chansons des rues depuis quinze

    ans, par Charles NISARD; Paris, 1863. In-8\ Pas d'airs.

  • xxvi -PREFACE.

    Chants et chansons populaires du Cambrsis, avec las airs nots recueillis parA. Dusieux et A. Bruyelle, 1864. In-8. Un second volume a t publi

    par M. Durieux quelques annes plus tard.

    Chansons populaires du Canada, recueillies et publies, avec annotations

    par ERNEST Gagkon; Qubec, 1865; 2e dition 1880. In-8:. Airs

    nots.

    Chants populairea recueillis dans le paya messin, par le comte DE Pdymai-

    gre; Paris, 1881. Deux vol. in-18. Airs nots. La lro d. est de 1865.

    Nola et cantiques imprims Troyes depuis le dix-septime sicle jusqu' nos

    jours, etc., par ALEXIS SOCARD; Troyes, 1865. In-8". Pas d'airs,

    Chanta et chansons populaires des provinces de l'Ouest,. Poitou > SaintongeAunis et Angoumoia, avec les airs originaux, recueillis et annots parJrme Bujeaud Niort, Cloasot, 1866. Deux vol. in-8-.

    Chansons populaires de France. dition du Petit-Journal, 1866. Deux vol.

    in-12, l'un contenant les airs nots.

    J.-B. Weckerlin. Histoire de la ehan8on. Dans les Bulletins de la So-

    cit des compositeurs de musique. 1r vol., Paris, 1866. In-8. Notations.

    Des chansons populaires chez lea ancienset chez les Franais, etc., par Char-LES NISaRD; Paris, 1867. Deux vol. in-18. Pas d'airs.

    Posies populaires de la Kabylie du Jurjura, texte kabyle et traduction parle colonel A. Hangteau. Notice et airs nots par F. SALVADOR DANIEL;

    Paris, imprimerie impriale, 1867. Gr. in-8..

    Chants populaires de la Baaae-Bretagne, recueillis et traduits par F. M.

    LDZEL; Lorient, 1868. Deux vol. in-8'. Pas d'airs.

    Littrature populairede la Gaacogne, etc, par Cnac Moncaut Paris, 1868.In-18. Airs nots.

    Chansons hbra'ko'provenales fies juifs comtadins, runies par E. Sabatier

    Nmes, 1874. In-12.

    Chants populaires du. pays basque, paroles et musique Originales, recueillies

    par J. D. J. Sallaberry; Bayonne, 1870, In-8; accompagnements par A.Dotteier.

    Ftes et chansons populaires du printemps et do l't;-par J. B. Weckerlik;

    Paris, 1874. n-8. Airs nots.

    Les Nols de Jean Daniel, dit maitre Mitou (1520-1530), prcds d'une.;tude aur sa vie et ses posies, par HENRI Chardon le Mans, 1874.

    Cantiqueabretons, hymnes et lgendes pieuses, transcrits pour l'orgue, parCHARLES Collin St-Brieuc, 1876. Deuivol. in-8 (pas de texte).

    Chansons en patois vosgien, recueillies et annotes par Louis Jouve, avec un

    glossaire et la musique des airs; pinal, 1876. In-8.

  • PRFACE. ixvii

    Rondes

    Verbimst; Paris, 1876. In-8.

    Chants populaires messins, recueillis dans le val de Metz en 1877, par 2SRE

    Qopat; Paris, 1278. Pet. in-8. Pas d'airs..

    de vieille. chansons (spcialement de

    par M. Daymabd; Cahors, 1878. In-8, sans airs. (Ces derniers m'ont t

    envoys manuscrits.)

    Noelz de Jehan Chaperon, dit le lass de repos, publi par Emile Picot

    Paris, 1878. In-12. Pas d'airs.

    RoUa,divis in beacot depeees ov l'universeou Poetevinea, etc. (chansons poi-

    tevines rdites Niort, 1878. Pet. in^8. Pas d'airs).

    Les mlodies populaires de la France, paroles, musique et histoire, publies

    par Anatole Loquin Bordeaux, 1879. In-8,

    recueillis dans l'Armagnac etl'Age-

    nais, par M. JEAN Franois Blad. Paris, 1879. In-8. Airs.

    Les rjouissances du mois de mai en. Bourgogne, par Clment JANIN; Dijon,

    1879. Br. n-18.

    Chants populaires du Languedoc, publis sousla direction de MM. Achille

    MbNTELet Louis Lambert Paris, 1880. In-8. Airs nots.

    Chants et chansons de jeunes filles, recueillis et revus par Etienne Ducret

    Paris, 1880. Trois sries In-12. Airs nots.

    tude sur lepatois du paya de Gex et Za musique des chansons, par PHILI-

    BERT LE D0c;Bourgen Bresse, 1881. Pet. in-8.

    Posies populaires de la Gascogne par M. Jean-Franois Blad Paris,

    1881, 3 vol. Pet. in-8. Airs nots.

    Chante populaires du Lyonnais. Rapport de M. biile Guinet; Lyon, 1882.

    Br. in-8.

    Chansons populaires de T Alsace, par J.-B. Paris, 1883. Deux

    vol. petitin.8. Airs nots.

    Charles GUILYON. Chansons populaires de l'Ain; Paris, 1883. Grand

    in-8-, avec illustrations et airs nots.

    Mimes et jeux de l'enfance, par E. Eolland; Paris, 1883. Petit in-8. Airs

    nots.

    Lucien Decombe. Chansons populaires recueillies dana le dpartement

    d'Ilh-el-Vilaine; Rennes, 1884. In-12. Airs nots.

    Vieilles cimnsom et rondes pour les petits enfants, par Ch. WIDOR; Paris,

    1884. In-4obl. Illustrations et airs nots.

    Chansons de France pour les petits Franais, parJ.-B. Weckelin; Paris,

    1885. In-4 obi. Illustrations et airs nots.

  • xxviii PRFACE.Chansons et hallades populaires du Valois, recueillies par GRARD de

    NERVAL, tir de ses uvres par A. Loquin; Paris, 1885. Brochure

    in-8.

    Chansons et rondes enfantines, par J.-B. Weckerlin Paris, 1885. In-80

    Illustrations et airs nots.

    Nouvellea chansons et rondes enfantines, par J.-B. Weckerlix Paris, 1886.

    In-8-. Illustrations et airs nots.

    PUBLICATIONS SANS DATES.

    Album, auvergnat, par.J.-B. BOUILLET; Moulins. In-8-, avec illustrations et

    chansons notes.

    et montaynardes (de l'Auvergne) transcrites pour le piano par

    EDMOND Lemaigbe; Clermont-Ferrand. In-8-.

    Braga Sammlukg. Airs populaires des pays de l'Europe, nots avec

    accompagnement et publis par 0. L. B. Wolff. Bonn. n-8 (Douze

    airs franais).

    Chansons de la rvolution. 3 vol. in-8". Recueil factice des feuilles volantes

    du temps, avec les airs.

    Chansons de nos grand'mres, par A. Godet Genve. In4. Airs nots.

    Chansons nationales et populaire* de "France, accompagnes de notes histori-

    ques et littraires par Ddmersan et Nol SGUR Paris. 2 vol. in-80. Pas

    d'airs, mais des illustrations.

    Classique populaire. Recueil de 160 airs populaires, etc.; Rouxel; Paris

    Br. in-8.

    La Fleur des citan&onspopulaires; Paris. In-8. Illustrations, sans airs nots.

    Recueil de cleantsroyaliates (avec les airs); Angers.

    Recueil de rondes avec jeux et d3 petites ehansom, par CH. Lebouc. Br.

    in-8-. Airs.

    Soixante-cinq chansons des rites, en dialecte breton. Recueil factice. In-12.

    Si,c airs barnais les plus populaires, avec le texte primitif, par PauaviHj

    Pau. In-8.

    On voit que la liste, mme incomplte, des ouvragespublis en France sur la chanson populaire est dj, passablement respectable. Il est cependant un ct (le plus

  • PRFACE. xxix

    intressant selon nous) rest constamment dans l'ombre,c'est le ct musical aussi est-ce lui qui fera l'objet

    principal de cette tude. Nous ne parlerons qu'incidem-ment des usages du peuple, notre projet tant d'-crire un volume spcial sur l'histoire des murs et

    usages populaires d'aprs les chansons, ce sujet pr-sente suffisamment d'intrt pour tre trait part.

    En France l chanson affecte trois caractres diff-

    rents, bien distincts 1 La chanson populaire. 2 La

    chanson de ville (nols de cour, vaudevilles). 3 La

    chanson artistique.Les Allemands ont, comme nous, la 1 et la 3 ca-

    tgorie, mais leur 2 diffre essentiellement de la n-

    tre, car ils ont en place une chansons forme populaire

    (volksthmlich), c'est--dire calque par un pote sur

    la forme populaire, et que le peuple adopte gnra-lement sans connatre le nom de l'auteur. Il ne faut

    pas confondre cette espce de chansons avec nos tur-

    lutaines de cafs-concerts, que le peuple braille sur les

    boulevards; ce sont au contraire de vraies chansons

    populaires comme fond, mais d'une forme plus correcte

    que celle des anciennes chansons, et souvent ausai plusmusicales. Ces chansons (forme populaire) sortent vi-

    demment d'un milieu o l'ducation a t plus avance

    que dans la grande classe du peuple, or dans le nombreil y en a de charmantes.

    Il serait sans doute inutile d'engager nos jeunes com-

    positeurs tenter cette voie, en crant en France un

    genre de composition qu'elle ne possde pas le tourbillon

    musical actuel ne semble nullement pousser de ce ct-

    l notre jeune cole de l'avenir.

  • xxx PRFAOE.

    Jusque dans ces derniers temps, on attribuait aux

    compositeurs du quinzime et du seizime sicle, la

    part entire de leurs compositions plusieurs voix, c'taitaussi le cas pour les psaumes de Marc;t; on sait main-tenant qu'il n'en tait pas ainsi, et que ce qu'on appelait

    componere signifiait harmoniser un thme existant dj.Il ne faut cependant pas prendre cela pour une vrit ou

    une rgle sans exception, et dnier aux anciens compo-siteurs l'invention de toute mlodie autre que les chants

    populaires des matres comme Josquin des Prs ou

    Orlando de Lassus et bien d'autres n'avaient pas besoin

    de chercher leurs chants autre part que dans leur ima-

    gination cela est si vrai que bien des fois, quand 'ils in-

    diquent un de leurs morceaux sur un dicton populaire,ils y mettent une mlodie eux et ne s'occupent pas de

    l'ancien air populaire. En un mot, tous n'avaient pasl'habitude de se servir des chants populaires comme d'un

    espalier, pour y accrocher et faire filer leur musique,comme l'a dit un crivain allemand.

    La rcolte des chants populaires a t de tout tempsun travail long et fatigant, heureusement qu'il existe

    encore de braves chercheurs qui, le sac au dos, vont la

    dcouverte de ces chansons, et s'garent dans les villagesles plus isols de la plaine immense ou sur les hauteurs.

    les moins visites par les voyageurs, mais o quelques ca-

    banes, quelques mtairies sont plantes au coin d'un

    bouquet d'arbres. C'est dans cea cachettes-l qu'il fautsouvent aller chercher la chanson populaire, car elle se

    garde bien de venir vous, mais se drobe le plus qu'elle

    peut vos recherches. Et puis, quand on est parvenu

    dcouvrir un de ces nids o l'on chante encore, que de

  • PRFACE, xxxi

    prcautions prendre pour ne pas effaroucher les chan-

    teuses, qui d'abord dclarent toujours qu'elles ne se rap-

    pellent plus rien, qu'elles ont oubli tout, ou peu pra

    par exemple on ne prtexte jamais un rhume, cette ex-

    cuse est inconnue. Ce n'est qu'aprs connaissance faite,et mme souvent aprs qu'on a chant soi-mme d'abord

    ouelque production du pays ou des environs que les chan-

    teuses prennent courage et finissent par se dsintimider.

    Une fois en train, par exemple, elles vous en chantent,elles vous en dgoisent au point qu'on ne sait plus com-

    ment les arrter et qu'on est oblig de prparer, ruminer

    quelque bonne raison honnte pour les faire taire. Il en

    tait ainsi dans notre jeune temps, devenu maintenant le

    temps pass.

    Aujourd'hui, quel changementGrce la facilit des communications, o sont-ils ces

    pays sauvages et primitifs, qui ont gard leur ancien

    langage et la tradition des murs de leurs pres?L'autre semaine il y avait encore un de ces villages ou-

    blis et difficiles d'accs, mais le samedi soir il y est

    arriv deux ou trois gas des faubourgs de la ville, avec

    leur rpertoire guilleret et os, dans la gaie tonalit mo-

    derne, et dj les vieux chants n'osent plus se faire en-

    tendre, les chanteurs ou les chanteuses sont devenus

    timides devant ces chansons vivantes, pimpantes, mme

    tourdissantes, et si les chanteurs de la ville persistent

    habiter l pendant quelque temps, les anciens airs auront

    compltement disparu avant la fin de l'anne,^

  • 1CHANSON POPULAIRE.

    PREMIER.

    COUP 1)'OEIL GNRAL SUR LA CHANSON.

    L posie primitive vivait dans l'oreille du peuple, sur

    les lvres des chanteurs elle transmettait l'histoire, les mys-

    tres, les merveilles; c'tait en quelque sorte la fleur carac-

    tristique des peuples, conservant leur langue, leurs murs

    et initiant les peuples futurs aux murs, aux passions, aux

    sciences, aux arts, ou plutt aux occupations de leurs

    aeux (1).

    De mme que nous devons aux rhapsodes ce qui nous reste

    des posies de la Grce antique, de mme la plupart des an-

    ciennes chansons populaires franaises que nous possdons, ont

    t transmises oralement par les chanteurs populaires.

    Il faut bien convenir que les langues mortes ont nn immense

    avantage sur ce que nous appelons les langues vivantes, les

    premires n'ayant pas t sensiblement altres nos chansons

    anciennes au contraire, transmises oralement d'ge en ge, ont

    subi non seulement les transformations de la langue, mais se

    sont encore revtues presque toujours du costume et des formes

    (1) Herder. Slimmen fier Volker in Ltedern. (lies voix des peuples en chan..

    aons), p. 7.

  • 2 LA CHANSON POPULAIRE.

    plus modernes, des moems du jour. les chanteurs ne connais-

    sant plus la signification des anciens termes, ou corrompus on

    disparus.On ne peut affirmer comme authentique que ce qui est

    crit ou imprim, encore sommes-nous astreint, la plupart du

    temps, prendre comme point de dpart la date dn manuscrit

    ou de l'impression. Clment Marot a beau nous donner une

    dition des uvres de Villon, la langue est dj rajeunie et ce

    n'est plus le texte primitif.Dans la transmission orale, les moyens de vrification sont

    difficiles on pourra recueillir de nombreuses versions, diff-

    rentes les unes des autres, sans toujours savoir exactement

    quelle est la plus authentique.La forme du chant populaire ne suit pas des rgles fixes.

    Ces pices sont composes quelquefois par plusieurs chanteurs,

    qui travaillent en commun, et ne connaissent jeune loi de prpsodie ni de versification.

    La rime est rarement absente totalement, quoiqu'elle ne soit

    pas bien riche et qu'elle se prsente le plus souvent l'tat de

    simple assonance, mais le peuple s'en contente. Chaque ligneou, chaque vers forme habituellement un sens et se termine

    par un repoa cette particularit est d'ailleurs commande parla mlodie, qui n'a que des phrases courtes, comme le sont g-nralement celles qui ont t faites en dehors de tout accom-

    pagnement ou de toute harmonie soutenant l'haleine du com-

    positeur. Herder nous dit que le noble art du pote, malgrles imperfections cites, cc va se rgnrer dans les chants du

    peuple, o d'ailleurs il a pris naissance. Le peuple n'est pascelui des rues, qui chante et ne cre jamais, mais qui crie et

    estropie. Les sujets dont s'occupe la chanson populaire sont puiss

    dans la vie et le centre d'activit du peuple mme. Son caractre,ses superstitions, ses lgendes, ses aspirations, tout cela s'y fait

  • LA CHANSON POPULAIRE. 8

    sentir l'amour remplit une bonne partie des chants popu-

    laires (1).Les chansons descriptives ont un intrt vritable pour l'his-

    toire, car ce sont des dtails pris sur le fait, et non le produit de

    l'imagination, comme c'est le cas pour les potes et souvent

    mme pour les historiens.

    Les chansons satiriques sont gnralement trs crues dans

    l'expression et dans la pense. Les chansons gaillardes, surtout

    celles du seizime et du dix-septime sicle, ne manquent ni de

    verve ni d'esprit. gaulois.Les chansons populaires d'un pays expriment mieux son type,

    sa physionomie spciale, ses rythmes particuliers, caractristi-

    ques, que la musique des compositeurs de ce mme pays, parce

    qne l'art, tant universel, ne peut avoir comme type tel ou tel

    pays, tandis que la chanson du peuple reste circonscrite dans

    un rayon, dtermin gnralement par la mme langue ou le

    mme dialecte.

    La France est le royaume de la chanson, car le Franais nat

    chansonnier. Adrien de La Fage dveloppe ainsi cette vrit

    Le peuple saisit merveilleusement le caractre spcial des chan-

    sons, et c'est lui qui en fait vraiment le snccs; il n'intervient pashabituellement dans le jugement du public sur les opras et les

    autres compositions analogues, mais la chanson, elle, est essen-

    tiellement de son domaine; il s'en empare, c'est sa consolation,

    c'est son bien, c'est son droit; il jouit de la chanson comme de

    l'air qu'il respire, comme du soleil qui l'claire et le rchauffe.

    Notre dfinition, un peu moins enthousiaste, est cell-ci la

    chanson est la forme littraire et musicale la plus ancienne, elle

    est ne avec l'homme. Ce fut d'abord une mre qui trouva quel-

    (1) D'aprs Plutarque; les Grecs avaient une sorte de chanson qui nous est resteinconnue;ce sont les lois chantes, les Nous avons fort envie de croire queces lois taient tout simplement rythmes, et pouvaient tre dclames comme desvers, mais non chantes.

  • 4 LA CHANSON POPULAIRE,

    ques notes du cur pour endormir son enfant (1), puis la tris-

    tesse aussi s'exhala dans un chant, car on a d chanter dans la

    douleur avant de chanter dans lajoie c'est l'humaine destine.

    Les temps bibliques comme ceux de l'antiquit paenne ont

    eu leurs chants, qui ne nous sont point parvenus, mais Job

    se plaint dj des chansons qu'on faisait sur lui (2). Ce que la

    tradition orale nons a conserv de plus ancien, ce sont les

    psaumes de David; on trouve aussi quelques chansons des an-

    ciens Hbreux dans les JYombres; ainsi au chapitre 21, verset 17,il y a la chanson du Puits qui monte

    Le puits monte,Chantez tous ainsi,Le puits qu'ont creus les chefs,Qn'ont prpar les princes du peuplePour les lgislateurs,Pour les guidesLe puits monte,Chantez tous ainsi.

    Il existe galement trois on quatre mlodies grecques, on les

    trouve dans tons les dictionnaires de musique; elles ne sont pasde nature avoir eu la moindre influence sur la musique au-

    cienne, encore moins sur la moderne.

    Le peuple romain ne fut gure chanteur, il avait cependant

    (1) Un auteur allemand, J. H. Buttstedt, dans un livre avec ce titre bizarre ufe mi fa sol la, tota mvsica et harmonia atertta, 1714, a t jusqu' publier la ber-ceuse qu'Eve a d chanter a son premier n, Can

    (2) Nunc in erutrt se; ctfitclussitmeliiinproverbum, Cup. XXX,verset 9.

  • LA CHANSON POPULAIRE.

    ses exclamations satiriques aux triomphes, ses chansons de

    table et ses nenies aux funrailles; il ne nous reste de ces sortes

    d'improvisations que quelques bribes d'exclamations pousses

    par les soldats an triomphe. de Jules Csar, comme

    Urbani servate nxores moechum calvum adduccimus,

    on bien

    Calvus, adulteriie plaudite, Ceesar adest.

    En entrant dans le domaine de l'histoire, nous voyons, d'aprsTacite (premier sicle de l're chrtienne), que les anciens peu-

    ples du Nord, longtemps avant leur premire invasion dans les

    Gaules, avaient des chants en l'honneur des dieux et des hros,sans doute des hymnes et des chants de combat.

    Jornands, l'historien des Goths (sixime sicle), nous ap-

    prend qu'ils avaient des chants populaires, et cite un chant fu-

    nbre sur la mort d'Attila. Paul Diacre, de son ct (huitime

    sicle), parle dans le mme sens des Lombards, qui possdaient

    plusieurs chansons sur le roi Alboin.

    Il est hors de doute que tant que le peuple a compris le latin,les hymnes et les proses de l'glise faisaient partie de son r-

    pertoire habituel, qu'il les chantait frquemment hors de

    l'glise beaucoup d'anciennes squences ont des sortes de voca-

    liges (alleluias) qui peuvent fort bien tre des variantes prove-nant de source populaire, et passes dans la liturgie ancienne.

    Edelestand Du Mril cite entre autres pices un charmant nol

    Dormi, fili, dormi! materCantat unigenitoDormi puer, dormi paterNato clamt patvuloMillies tibi, laudes canimus,Mille, mille, millies, etc. (1 ).

    (1) E. Du Mril, Posies pafntlaires latines, antrieures an douzime si't'le;p. 110.

  • (i LA CHANSON POPULAIRE.

    Mais ct de ces chants pieux, le peuple avait aussi ses

    chansons profanes, grivoises mme, qu'il produisait jusque dans

    le sanctuaire, l'occasion des agapes, premires occasions de

    runion, lors des ftes de l'anne, des plerinages, etc.

    Nous voyons dj par un blme man d'un concile du sep-time sicle, tenu Chlons, qu'aux ddicaces des glises et

    aux ftes des martyrs il se formait de trs nombreuses ru-

    nions de femmes, ponr chanter des vers impies et obscnes; les prtres doivent les empcher de se placer dans le centre des

    glises, on anprs des portiques, ou sons les porches (1) .

    An huitime sicle, on interdit aux religieuses de copier onde rpandre des chansons d'amour; cette mme poque le

    clerg dfend aux Saxons leurs chants on invocations dn diable,restes de coutumes paennes.

    On sait par Eginhard que les pomes antiques et barbares

    (germains), dans lesquels les actions et les guerres des anciensrois .taient clbres, furent crits par ordre de Charlemagne,pour tre transmis la postrit Item barbara (germanica) et

    antiquissima carmina, quibus vetei-um regum Mtus et bella cane-

    bantur, seripsit menwrique mandavit (2).On ne peut donner la date exacte de l'apparition des mys-

    tres, dont l'existence est dj constate' au douzime sicle.

    L'usage de jouer des miracles est antrieur celui de jouer desmystres; les premiers miracles jous remontent la fin du

    (1) Dictionnairedespar le comtede Doubet, p. 18.(2) Cespomespopulaires,vulgarescartiiltnae,gentilitiacarmina,sont mmeant-

    rieurs au rgne de Charlemagne; ils se chantaient ordinairementdorant les repas.( uvres"Eginhard,publiespar Toit, 1.1,p. 88).A la fin du onzimesicleon runit et l'on nota aussi, par ordre de la princesse

    Constance,toutes les tmditions qui se rapportaient au roi d'AngleterreHenri Ior

    Eleeufist fere unlivragnuftlLe premierversnoterparcliailt.

    {Posieslatines du moyenge, parEdelestand du Mril, p. 191.)

  • 1A CHANSON POPULAIRE. 7

    onzime sicle, d'aprs ce que nous dit l'abb De la Rue, dans

    ses Essais historiques sur les bardes, tome I, p. 162. Le sujetde ces drames religieux tait gnralement puis dans la

    Bible ou dans la Lgende dore; on y joignait des proses ou

    des hymnes de la liturgie de Nol, de l'Epiphanie, de Pqueset de l'Ascension, poques o fon exhibait ces singulires pi-

    ces, qui furent l'origine du thtre en France.

    Les mystres du douzime sicle taient dj un progrs, un

    perfectionnement, une espce d'organisation des rites figurs,

    qu'on reprsentait dans les glises bien, avant cette poque,sous les formes les plus bizarres (1). Le peuple y tenait sa par-

    tie ainsi, la fin de l'office de Pques dramatis, dont M. Lu-

    zarche a donn la musique en fac simile sur quatre portes,

    d'aprs le manuscrit de Tours (douzime sicle), on chante

    le Victime pasckali; pour terminer il y a Et chorus incipit alt

    voce Te Dewm laudamus. L'auteur de cette rdition de l'of-

    fice de Pques dit que ces reprsentations sont l'expressionla plus populaire de la rivalit qui a toujours exist entre le

    culte dominant et les plaisirs mondains, ils sont les derniers

    anneaux de la chane qui rattache le thtre, sous sa forme hi-

    ratique, aux mystres du paganisme et aux crmonies reli-

    gieuses du monde ancien 5>*

    La partie chante dans les plus anciens mystres franais est

    toujours en latin, soit une prose ou un fragment de prose. Il

    existait cependant ds lors des chansons en langage vulgaire, ainsi

    que nous l'avons dj remarqu; Mabillon cite plusieurs potesdu onzime sicle qui avaient compos des chansons rotiquesen langae vulgaire; on appelait cela des ckansans badines, leur

    (1) Parmi ces ftes on peut dsigner lesAgapes, l' Allluia, fa fte del'ne, duInsu/,les clines, le Deyruit,FEptuspuor, les innocents, le Jeudi saint, le jour desmerveilles,la procession du lyp ver!, Vobitde la. bouteille, la procession de la Fte-Dieu d'Aix, laprocession du hareng, la procession noire de Saint-Paul il Vienne,les Sclaffards, la vache grise, etc.

  • 8 LA CHANSON POPULAIRE.

    titre indique le genre de sujets qu'elles traitaient, ou qu'ellesmaltraitaient. Saint Bernard et Abeilard ont fait des chansonsbadines dans leur jeunesse, d'aprs Brenger de Poitiers, disci-

    ple d'Abeilard.Pour en revenir aux mystres, on lit dans celui de Saincte

    Barbe la femme de joie chante aucune chanson, et le diable est

    avee elle, elle chante etpuis boit.

    Ce qne chantait cette femme tait videmment quelque chan-son populaire, graveleuse comme on est en droit de le supposer,mais les scbes (gnralement des moines) ne daignaient pasinscrire des pices semblables, quoique ce fussent des chantres

    d'glise qui, concurremment avec les clercs et les moines, taient

    chargs de la partie vocale et instrumentale de ces reprsenta-tions. On trouve encore les indications saivantes atloncques se

    cloit resonner une melodye en Paradis,

    Tune simul cantant angeli0 lux heata Trinitas, etc.

    Ou bien adoncques doibt descendre Dieu de Paradis avec-

    p. 9 et suivantes.

  • LA CHANSON POPULAIRE. 9

    morceau plns d'une voix, mais quelques-uns sont assez pro-

    iongs. D'autres fois ce sont de petites rpliques comme

    L'appirition des Flagellants, au treizime et as quatorzimesicle, est encore une manifestation populaire, l'occasion des

    grandes pestes des cantiques ou des psalmodies accompa-gnaient ces funbres processions. Quelques auteurs allemands

    croient que c'est l qu'il faut chercher l'origine des damesoles morts.

    La chevalerie et surtout les croisades donnrent leur tour

    une impulsion an chant populaire. La dlivrance du saint s-

    pulcre enthousiasmait aussi bien le peuple que les chevaliers;cette ide donnait satisfaction en mme temps l'esprit guer-rier et l'exaltation religieuse de l'poque.

    M. l'abb Raillard a traduit, d'aprs les neumes (1), un chantde la premire croisade, que nous reproduisons. Il faut bien serendre compte qu'au onzime sicle l'enthousiasme musical,quel qu'il ft, ne pouvait aller au del du plain-chant.

    (1) Neumes, signes de notation musicale qui ont prcd la notation en notes

    carres du plain-chant.

  • 10 LA CHANSONPOPULAIRE.

    La clbre chanson de Roland est un pome, une chanson(le geste qui n'a pas moins de dix-huit cents vers, mme onen a dcouvert une version de dix mille vers.

    Nous n'avons jamais prt grande confiance cette fiction

    potique de Robert Wace, qui fait chanter Taillefer au momentde la bataille de Hastings (1066).

    Taillefer qui moultbien cantoit,Sur un cheval qui tost alloit,Devant le Duc ai.oit cantantDe KaTlemaine et de RollandEt d'Olivier et des vassauxQui moururent en Ronehevaux.

    La plus formidable voix humaine n'aurait pu se faire en-

    tendre au milieu des hurlements que poussaient les Normandset les Saxons au moment d'en venir aux mains avec leurs en-

    nemis. Botte de Toulmon, dans sa petite brochure sur laChanson franaise, prtend nifne que Taillefer dclama des

    fragments de la chanson de geste de Roland, ce qui est encore

    beaucoup moins admissible.A la bonne heure qu'on nous parle des soixante mille haut-

    bois de Charlemagne sonnez hautbois, senties tout ce que l'osten a. Sitt soixante mille hautbois se mettent sonner d'une forceque de toutes parts les vallons et les monts y rpondent. (Chansonde Roland.)

    L'apparition des trouvres et des troubadours nous a toujours

    (1) Jrusalem admirable,Ville heureuseentre toutes,Que tu ebuUrableet soukaitable,Tu fais la joie des anges. o

  • LA CHANSON POPULAIRE. 11

    sembl uncomplment indispensable, invitable de la chevalerie.

    Le bagage potique qu'ils colportaient dans les chteaux, dj

    au treizme sicle, se composait de pices de vers faites pour un

    auditoire spcial ces pices n'ont jamais pass dans les tra-

    ditions populaires. C'taient des sirventes (1), des ballades, des

    rotruenges (2), des pastourelles, des rondeaux, des saluts, des

    complaintes, des fabliaux, des servantois (3), des dits, des

    jeux-partis, etc. enfin ces lais interminables, vrais contes cban-

    ts, qui duraient plusieurs heures.

    Dans la plupart de ces posies, nos potes chanteurs cl-

    braient, glorifiaient l'amour et la chevalerie..L'loge de la femme

    retentit chez les troubadours franais comme chez les Minne-

    singer allemands (4); la beaut et les vertus sans pareilles des

    chtelaines se mlent, se confondent avec les invocations la

    Vierge, aussi exagres dans leur expression que peu religieusesau fond. Tous ces loges de dames adores et dsadores, ces

    intendios, ces forfanteries de l'amour, toujours les mmes, n'ont

    pas laiss de traces dans le peuple qui n'en a rien connu, parsuite rien retenu, tout cela a pass par-dessus sa tte, et il ne

    s'en est mme pas dout (5).Au point de vue musical les chants des troubadours n'ont rien

    cr nous dirions volontiers, pour nous rsumer, que c'tait du

    plain-chant avec des paroles profanes. Certains rythmes exigs

    (1) Les Surventes n'taient pas prcisment des satires, mais plutt des railleries,allant jusqu' des .invectives lances contre un bair" qu'on voulait provoquer ouexciter contre un autre.(*2) Les Rotruenges, chansons accompagnes avec la rote, instrument archet

    que l'abb De la Rue indique commetant d'origine celtique.(3) Les Serventms avaient assez de rapport avec les Rotruenges.(4) C'est l une preuve saillante que ce ne sont pas lea croisades qui ont donn lieu

    cette phase de notre posie, puisque en Orient 1a femme tait, comme elle l'estencore, dans un tat voisin de l'esclavage.(6) Dans les Instructions relatives aux posies iicpvlares de la Frmicv (1853),

    M. Ampre dit il Les posies lyriques des troubadours et des trouvres doiventen gnral, tre exclues, parce qu'elles sont un produit de l'art.

  • 12 LA CHANSON POPULAIRE.

    par le texte ne se trouvent certainement pas dans le plain-chant,mais en accordant cela aux chansons des troubadours, il faut

    bien convenir qu'on n'y trouve que les modalits de l'glise.Ces longues et langoureuses cantilnes, ces lais interminableset monotones n'ont pas survcu aux troubadours eux-mmes, le

    peuple dans ses chansons n'en a gard aucun timbm, quoi-qu'alors le chant populaire ne pt se mouvoir que dans les

    mmes tonalits mais les airs du peuple taient plus courtset mieux rythms.

    Disons aussi qu'en dehors de ce rpertoire aristocratique, les

    jongleurs qui accompagnaient gnralement les trouvres, d-

    faut de princes et de barons comme auditoire, ne se refusaient

    pas de divertir le peuple; non seulement ils lui servaient un r-

    pertoire de satires, de contes et de lgendes, mais aussi deschansons fortement pices, qu'ils n'auraient pas toujours os

    produire devant les barons et les chtelaines, malgr une cer-

    taine libert dont ils jouissaient. Ces jongleurs s'accompagnaientordinairement avec la vielle, un pauvre accompagnement,

    coup sr (1).Les Minnesinger (chanteurs d'amour) de l'Allemagne ont t

    devancs par les troubadours provenaux. En Allemagne ontenait la lutte des chanteurs, tandis qu'en France cette lutte

    (1) Le rle des instruments tait fort born 91'poque des troubadours, on peuts'en faire une ide d'aprs la note suivante, reproduite par Aim Champollion Figeacdans ses Documents jxUographpces relatifs Ihistoire des hcaxux-arts, 1868, page 494.Charles d'Orlans (1450) avait entendu Amiens, deux muestrers aveuglesqui jouaientdu luz (luth) et de la guiterae (guitare). Puis ceux de Monseigneurle duc de Bourgoigne qui jouaient au dit lieu, ainsi que ceux de Monseigneurde Nevers. Letabourin d'AdolpheMonseigneurde Clvcs. Robin Courant etAnthoine Le Bidon,mnestliersdeMonseigneurd'Argueil. Deuz hommes,joueurs, -}de guiternes, du pays d'cosse,qui vont parpais, portans nouvellesde la destructiondesTurcs. Jehan Roguelet, jouent d'instrumensdemusique,qui jouoit et chan;.toit avecsafemmeet sesdeuxenfantsplusieurschansons. Pierre ouDieud'amour,bastelleux,demourant Champ,quivint jouerde sonmestierdevantMonseigneur.Etenfin un joueur d'espartiro, un guiterneulx,trois hautzmenestriezanglais, et quatreaultres Lombards.

  • LA CHANSON POPULAIRE. 13

    n'a jamais exist, car nosjeux-partis, o l'on dfendait et o l'on

    argumentait sur des questions d'amour devant une cour d'a-

    mour, n'avaient rien de musical ni de chantant.

    En Allemagne le cycle des Minnesinger a t suivi par celui

    des Meistersnger (matres chanteurs) c'tait latbonrgeoisie et

    le compagnonage aux prises avec laposie. La premire cole des

    matres chanteurs a du tre celle que Frauenlob rassembla au-

    tour de lui Mayence, Ces coles ne se rpandirent que vers le

    milieu du quatorzime sicle, bien plus dans le sud que dans

    le nord de l'Allemagne. Les Meistersnger traitaient gnrale-ment un sujet de la Bible, ou au moins un thme pieux, comme

    l'loge de la Vierge. C'est ce qui se pratiquait encore du tempsde Luther, o l'on paraphrasait un sujet tir de l'criture

    sainte, de la vie de Jsus, de Marie, ou bien concernant l'ange

    Gabriel, etc. Les Meistersnger ont maintenu ce genre de para-

    phrases dans leurs lucubrations chantes, tout en le gtant,comme l'observe Herder (I).

    Quand un matre chanteur avait invent un air, sa grande

    proccupation tait de lui donner un titre or, ces titres taient

    des plus bizarres l'air des demoiselles {Iungfrauweiss) l'air

    des baies (Bferweis) l'air de l'encre noire (Sckwarz Tinten-

    tceiss) l'air des escargots (Schneckeneiss) l'air du papier a

    crire (Schreibpapierweiss) l'air abrg des singes (Kurzajfen-

    weiss) l'air des gloutons ( Vielfrassweiss) l'air ray de la

    fleur de safran (Gestmifte Safran Blimleimveiss) l'air de l'ave

    de Cupidon (Ctepidini's landboge/m:eiss) l'air du trombone de

    Clius (Clins Posaunetzweiss); l'air fidle du plican

    ( Treue. Pelicamoeiss) l'air des veaux (Kiilberweiss) l'air triste

    du pain mollet (lraurige Semmelweiss) l'air de la plainte

    passionne d'Orphe (Orphei sehnliche Klageeiss) l'air joyeuxdes tudiants (Fr/dicke Studenteniveiss) l'air matois du renard

    (1) Herder, rot* des peuples en chansons, prface.

  • 14 LA CHANSON POPULAIRE.

    {Verschalkte Fteehsweiss) l'air du gras blaireau (Fett Docks

    weiss); le ton dlirant (Verwirrte Ton) le ton bref (Kurze

    Ton); le ton allong (Lange Ton) le ton extra-tendre (er-xarte ^on), etc.

    La plupart de ces productions des matres chanteurs sont

    anti-potiques et anti-musicales. Telle est l'opinion de Goethe

    quand il recommande aux diteurs du Wunderhorn (1 ) de laisser

    de ct dans leurs futures publications le sing-sang (les flon-

    flons) des minnesnger et les platitudes des matres chanteurs.

    Les corporations allemandes exeraient le Meistergeswng de la

    mme faon qu'on exerce un mtier quelconque tout tait fix,

    rgl, prvu d'avance, la longueur, la largeur et la hauteur des

    mlodies, comme pour un btiment il en tait absolument de

    mme pour leurs vers. Si l'on dpassait d'un centime de pouceles mesures fixes, les marqueurs taient l qui inscrivaient la

    faate.. A mesure que la musique progressait, au dix-septimeet au dix-huitime sicle, mesure les matres chanteurs d-

    clinaient, ils ont fini par tre aussi loigns de ce qu'on appelleun musicien que Nourrit ou Duprez l'taient d'un chantre de

    village bref, les matres chanteurs, tout en ayant eu la vie

    dure, se sont teints dans leur ignorance.Ce mme esprit de corporation et de rglementation a con-

    sidrablement retard en France le dveloppement de la mu-

    sique instrumentale, depuis la fondation de la confrrie de

    Saint-Julien des Mnestriers en 1331 jnsqu' la suppression du

    Roi des violons en 1773.

    Si les productions des troubadours et des Minnesinger ne peu-vent revendiquer aucune influence musicale, le chant populairede son ct ne leur a nulle obligation, c'est mme surtout

    lorsque ces manifestations musico-littraires, mais peu artisti-

    (1) Des KnaLeie ]Yunerhorn, cor magique de l'adolescent, recneil d'ancienneschansons populaires allemandes.

  • LA CHANSON POPULAIBE. 15

    ques, eurent fini leur temps que la chanson populaire prit de

    nouveau son essor, partir du quinzime sicle, et plus parti-culirement au seizime. C'est alors que la chanson est sur son

    vrai terrain, qu'elle se rpand universellement depuis le peu-

    ple jusqu'aux princes, du chanteur ambulant au noble chevalier,

    du moine au guerrier, qu'elle brille surtout en France. Ces

    chansons de toute sorte, religieuses, satiriques, descriptives,

    rotiques, historiques, sorties du peuple, ont videmment con-

    tribu faire oublier les anciens chants lgendaires non crits,

    qui pouvaient encore exister dans la tradition, mais qu'on ne

    comprenait plus.

    Il faut reconnatre qu'il et t difficile de nous conserver les

    anciennes chansons par l'criture, la notation musicale avec des

    portes ne datant gure que du onzime sicle d'ailleurs les

    neumes, qui ont prcd cette notation, se prtaient peu la

    transcription de rythmer multiples comme ceux de la chanson

    populaire, et puis les moines, qui pratiquaient peu prs seuls

    l'criture, n'avaient sans doute qu'une mdiocre envie de re-

    produire des chansons profanes, souvent fort lgres, contre

    lesquelles ils se dchanaient dans leurs sermons.

    Dans le courant des quatorzime et quinzime sicles les

    cantiques et les nols ont d se faire jour, par l'action du clerg,

    poar coatre-balancer les chansons grivoises, scandaleuses et

    obscnes dont le peuple ne s'est jamais fait faute. On mit

    des textes pieux sur les anciens airs, et le peuple qui aime

    la nouveaut, adopta ces transformations sans trop de rpu-

    gna;nce.

    Plus tard Luther procda d'une faon analogue, en se ser-

    vant d'anciennes hymnes qu'il transformait en cantiques pour

    n'en citer qu'un exemple, Christus ist erstanden, le Christ est

    ressuscit, l'un des plus clbres chants de la Rforme, est ap-

    pliqu sur un plain-chant du douzime sicle, remani par Lu-

    ther. En cela il a t imit par la plupart des potes de la R-

  • 16 LACHANSONPOPULAIRE.forme.Aureste,cettemaniredefairedu sacravecduprofanes'est conservejusqu'nosjours.LaRformefitcloreunequantitprodigieusedecantiques,

    surtoutenAllemagne,car en Francenousn'avionsalorsquelespsaumesdeClmentMarotet ThodoredeBze,alternati-vementadoptspar les catholiqueset par les protestants.La chansonpopulaireprofanesubiticiun tempsd'arrt toutl'intrttaitabsorbparla guerrereligieuse chansonspourlaRforme,satirescontrelaRforme.Lepeupled'ailleurscom-mencehumerunavant-gotitdelibert,laclassedesseigneursperdde sa prdominance,et le peuplecherchemonter,pourserapprocherdavantagede la couchesuprieure.Lespuys de musique,lespuysdepalinodsouconcoursde

    chantpieuxont faitleurtemps despotesde talentcommeVillon,Ronsard,Marot,Baf,Du Bellayapparaissent,maisleursoeuvresnes'adressentqu'deslecteursd'unecertaineins-truction,et s'loignentcompltementde la chansonpopulairequi,cettenouvellephasepotique,restaisoledanslepeuple.Deleurctcesnouvellesposiesexigeaientdela musiquenou-velle,et commela scienceharmoniqueavaitfaitquelquespro-grs,onvit paratreenFranceles madrigaux,lesvillanelles,surtoutles chansons quatreparties,pouvanttrechantesot,jouessurdiversinstruments,conceptionsartistiques,auxquellesle peuplene fut nullementml,pasplusqu'ilne l'avaittauxrunionsdeBaf,sousCharlesIX, runionsoul'onavaitlaprtentionde nefairequedelamusiquesavante.Lesvaudevillessatiriquesdela Fronde,lesmazarinadeset

    leschansonsdelaRgencen'taientfaitsquepourlesgensdesvilles,surtoutpourceuxdeParis; le restedupeuplefranais,principalementceluidela campagne,en attrapaitpar-cipar-lquelquesbribesqu'ilnecomprenaitpas tropbien,et que,parsuite,il arrangeait sa faon.La clbrechansonsde Malbrouyh,dontou n'a jamaispu

  • LACHANSONPOPULAIRE. 17

    i

    expliquerla-naissance,puisqu'ellene se rapporteenrien auducdeMarlborough,est aussi'undecesenfantementssingu-liers nousenparleronsplusloin.La Rvolutionayantbalayles vaudevillessatiriques,les

    nolsdecouret lesbergeries,leur substitualeschantspatrio-tiques maisce genrespcial,quin'est vraiqu'autantquelesvnementssurexcitentl'imaginationpopulaire,devientfaci-lementplat, poncif,en tempsde calme,quelquefoisridicule,aumoinsfanfaronentempsdepaix.Ons'esttonnsouventdevoirla chansonpopulaire(celle

    credanslepeuple)avoirla vieaussidureet traverserdessi-cles,saufquelquesmodifications.La traditionoraleest doncbienpuissante,bienrsistante?Elledevaitl'tre forcmentdansuneclassedela socitquisentaitbienquec'taitl saseulelittrature!Celaestsivraiquedepuisla diffusiondel'ins-tructiondansle peuple,surtoutdepuisqu'oncritetqu'onpu-blieceschansons,la traditionoralediminue,et tend dispa-raitredejour enjour.Onne sauraittropinsistersurla diffrencecaractristique

    quiexisteentreleschansonsdesvillesetcellesdelacampagne.I1faut bienadmettrequ'eudehorsdel'ducationscolairedupeuplede la campagne,il y a chezluiunepotiquespciale,desaspirationset des expressionsqui lui sontpropres.Cetteviecontinuelleenfacede la nature,cesoccupationsmanuellesquiexigentbienla forcedu corps,maisquinedemandentpasunegrandetensiond'esprit,laissentl'imaginationlibred'en-fanterdurant le travail des lgendesbizarres,d'voquerdespersonnagesfantastiques,habitant les sites pittoresquesousauvagesquientourentl'hommedeschamps.Aunetellemiseenscneil fautd'autrespersonnagesqu'aux

    gensde la ville,quinevoientquedesmaisons,desruespavesoi1roulentdesvoitures,o pitinela foule,et opassepar-fois unrgiment. tout celaavecun boutde cielsi triqu,

  • 18 LACHAHSOKPOPULAIRE.qu'onnesauraitprvoirs'il fera beautempsons'ilplenvra.Dansle granddcordela nature plaines,forts,rochers,

    vallonset lacs,il est asseznaturelqu'onentende

    La,fenameduroulierestunsujetpoignant,etsinousdonnonscettepice,c'estpouraffirmerquelorsquele sujetd'unechan-sontoucheunecordedramatique,il est rarequela musiqueonl'airsoit lahauteur,nonpasdesparoles,maisdelapense.Cettepauvrefemmeduroulierfinitpartrouversonivrognede mari

  • LACHANSONPOPULAIRE. 19dansuneauberge,oil est godaiMeravecune servante.Lafemmeretournechezelleetdit sesenfantsqu'ilsn'ontplusdepre.C'estl qu'unemoralecruelle,mmebrutale,vientcomblerla misre-decettepauvrefemme,carlesenfantsrpondent

    Ehbien!mamre,Not'preestunlibertin,IlsenommesansgneNoussommessesenfants,Nousferonstousdemme.

    Lecoupeurdeblquisuit,recueillien Bretagne,n'atteintpasla cordedramatique,aussil'airest-ileuharmonieaveccesujetqui ne dpassepointlamlancolie.

  • 20 LACHANSONPOPULAIRE.

    Une antre diffrenceentre l'air populaireet la chansonmusicale,c'est que cettedernirecontinuesa marcheascen-sionnelleversla perfection,toutenayant des intermittences,tandisquela chansonpopulairerestestationnaire,et nedonnegnralement la suitedessiclesqu'unhabitnouveau sesanciensrefrains.La productionnouvelleest toujoursente,modelesurla formeanciennecesontpluttdestransforma-tionsquedescrations.Dansles villes,o la chansonmusicalergne en souve-

    raine,la chansonpopulairene parnitqu' titre de curiosit,plusspcialementdanslesateliersdepeinture.Heureusementqu'il a existdetouttempsdebravescher-

    cheursqui,lesacaudos,vont ladcouvertede la chanson,qui s'garentdans les villagesclairsemsde la, plaineim-mense,ousurleshauteurslesmoinsvisitespar les voyageurs,maisoquelquescabanes,quelquesmtairiessontplantesancoind'unbouquetd'arbres.C'estdanscescoinsisolsqu'ilfautallerchercherlachansonpopulaire,quisegardebiendevenirvous,maisquisecachele plusqu'ellepeut.Et puis,quandonest parvenu dcouvrirun decesnids,ol'onchanteencore,

  • LACHANSONPOPULAIRE. 21 ,i Jfquedeprcautions prendrepournepaseffaroucherleschan-teuses,quid'aborddclarentinvariablementqu'ellesne serap-pellentplusrien,qu'ellesont oublitout ou peuprs;parexempleonneprtextejamaisunrhume,cetteexcuseestincon-

    nue.Cen'estqu'aprsconnaissancefaite,etmmesouventaprsqu'ona chantsoi-mmed'abordquelqueproductiondupaysondesenvirons,queleschanteusesprennentcourageetfinissentparsedsintimider.Unefoisentrain,parexemple,ellesvousenchantent,ellesvousen dgoisent,au pointqu'onne sait pinscommentlesarrter,etqu'onestobligdeprparer,deruminerquelquebonneraisonhonntepourles fairetaire.Il en taitainsiau tempspass,maisaujourd'huileschosessontbienchanges.Lepositivisme,lescepticismeontenvahitouteslesclassesde

    la socit,y comprisla classepopulaire,oil nefautpluscher-cherla navet,l'undescaractreslesplussaillantsdela vri-tablechansonpopulaire.Leniveaus'tendtouslesjoursdeplusenplus, et le peupledela campagne,commeceluidesvilles,rougitdesbonnesvieilleschansonsdenosaeux,quine sontplusdemode,et quionttremplacespar lesineptesrhapso-dies,les immoralesbtisesdeseafcs-eoneerts.La croyancetantmorte,les lgendesles plustouchantes,

    lesplusdramatiques,nedonnentpluslefrisson,ellesfontson-riredepiti. Et quantcet espritdu peuple,aupointdevuedela chansonpopulaire,l'Allemagneen est onousen som-yes toussescrivainsactuelsen conviennentc'estle casdedireavecl'historienJosphe lesdieuxs'en'vont!

  • 22 LA CHANSONPOPUIAIUE.

    CHAPITRE II.

    LA CHANSON DANS l'iHSTOIKK.

    Il est rate, en France, que la chanson historique n'ait une

    pointe de satire; ce double caractre, si frquent, nous oblige

    en quelque sorte de joindre en un mme chapitre la chanson

    historique la chanson satirique.

    Au douzime sicle, Richard Cur de Lionchante sa captivit

    au treizime le chtelain de Concy versifie ses amours pour la

    dame de .Paye!. Thibault, comte de Champagne et roi de Na-

    varre, se rvle comme un de nos meilleurs troubadours.

    A cette mme poqne se rapportent les chansons sur la rvolte

    des barons et les pices rimes de Colin Muset.

    An quatorzime sicle, apparaissent les Flagellants, ces bi-

    zarres pnitents, dont la secte tfait ne en Italie, mais dont la

    reponssanteforme pniteutielle se propagea en Allemagne comme

    en France. Voici la seconde partie d'un de lenrs cantiques

    1349.

    Ave, Regina pure et gente,Trs haulte, ave, maris Stella!

    Ave,precieuse jovante (1),Lune o Dieux s'esconsa (2).

    Ave, saincte glorieuse ente (.q)Ave, tu plena gracia;

    Faictes fiuer, rose excellente,Le mortuaire (4) qui ores va.

    o creresse de crature,Qui encques ne fustes cre,

    (1) Jeune femme. (2) Se cacha. (S) Greffe. (4) Mortalit,

  • LACHANSONPOPULAIRE. 23Dfendez-nousdegriefmorsure,SireDieux,etvousasrenez(1).He!douleeroyaulxviergepurepurePriezquepournoussoit.pitez(2),AupeuplelaissiezFetivreobscureDepcbisivousamendez.

    Nousteprions,Viergeloue,Encestepenance(3)faisantPourtoutecreatureneEtrequierstonpreetenfant.Quecestmottairesoitdestourne,EtsaintEsperitvoistrgnant,Etnoscuersparhumblepense,Card'aydeavonsmestirgrand(4).

    Se ne fustSe laviergeMarieLesicleBtonsnozchars(5)plainesd'envie,

    Btonsd'orgueilplusetplus.

    Et pourirequihetvertus,Pouravariceetlechere(6.)

    Etpourtouspchiezdces,EndmonstrantsignifianceQuetousnousconvendramorir,Etenterre.entrsgr&ntWitance(7)Nopcheressecharpourrir.

    ."" EnfindenostrepnitaDceNousfault genoulxrevenir;Tousmourronsc'estla remembranceQuinousfaittiercefoisobir.Jhsu,ainsicommedevantRelevons-nouslatiercefois,EtlouonsDieux nulxgenoulxJointesmainstenonsl'escourgie(8).

    V(l)KEfsrnez.(2)Misricordieux.(S)Pnitence.(4)Grandbesoin.A(5)Chair. (13)Gourmandise.(7)Vivement.(8)Lefouet.

  • 24 LACHANSONPOPULAIRE.CrmonsDieu,sienslescnersdowx,Etchantons ladpartie,GrceDieu,carelleestennous;Prionspourl'umainelignie,Baisonslaterre,levons-nous(1).

    LegrandpoteEustacheDeschampsvcutau quatorzimesicle.AuquinzimeparatChristinedePisan,la clbrepotesse.

    LapauvreFrance,envahieet dvastepar l'tranger,essaiede seconsoleravecdeschansons,enattendantsa dlivrancebienloigneencore.En 1415,HenryV, roid'Angletereet deFrance,dbarqua

    sur noscteset allamettrelesigedevantHarfleur.Cettevillese dfenditvaillamment,maisle roi la prit et endportaleshabitants.LemanuscritdeBayeux(2) nousfournitl-dessusla chansonsnivante

    (1)LerouxdeLincy,Recueildescitantshistorique!franaisvol.I,p.233etsm'v.(2)ManuscritdeBayeux,Bibliothquenationalen5594,supplmentfranais.Dansnotretranscriptionlavaleurdesnotesestditiouble.

  • LACHANSONPOPULAIRE.POPULAIRE. 25

    Ilsontchargl'artelleresurmer,Forcebiscuitet chascunungbidon,Etparlamerjusqu'enBisquayeallerPourcouronnerleurpetitroyGodon(3).Maizleureffortn'estrienquemoquerie.CappitainePrgent(4)lezasibienf rotezQu'ilzontestezenter'setenmerenfondrezQuemaulclicteensoittiestoutelalignye!

    (1)Lachanson,ainsiqi>'ilil]}arriveparfois,commeticiunanachronismeest moxtVincennesen1422.(2)Couez,decne,queuelesAnglaisenportaient.(3)Godoii,goddam.(4)L'amiralPrgentdeCotivieBtencorenommdansLachansonsuivante,pnblfia

    parM.PericaudNousestionstroysgtonsDeLyonlaIrauueville,Kotisenallonssurmer,S'nvonsnecroixnepile,Labiseaousfaictnml,teventnousestcontraire,NousaclinsaisiloingDedanslamersale.Voicyvenir"reianAtoutessesgntrea:

  • Il 2li LACHANSOKPOPULAIRE.Nousciteronsencoreparmiles sirventescontrelesAnglais

    la picesuivante,faite l'occasiondusigedePontoiseEntrevous,AnglaisetNormans,EstanslansdedansPontoise,Fuyez-vous-en,prenezleschamps,Oubliezlarivired'Oise,Etretournezlacervoise(1)Dequoyvousestestousnounis,Saoglans,meseaux(2),puants,pourris(3).

    Un couplet,souventcitpar leshistorienset surtoutpro-pagparmaintrecueilmanuscrit,parle du Dauphin,depuisCharlesVII, troppHsdescharmesd'AgnsSorei,et neson-geantpasassezdlivrersonroyaume,inondd'Anglais.D'au-tres crivainssoutiennent,au contraire,qu'AgnsSoreltaitpatriote,et quecefut ellequiengageaChai-lesVII seconersa torpeuret dfendrela France.Quoiqu'ilen soit,voicice

    aOr,vousDeLyonlabonneville!NeferonspasPonrtoyKypourtoutestesgalre?,NousnouarendonsDieu.AlaViergeaonsieursaineLNicolas,MadaiiKsaneteBnrbe..Rossignoletduboys,Vat'en il.maL'oretl'argentque-j'ayEnsemtrsorire,DetroyacMteauxquenyAuralaseigneurieL/ungLaiUtreenl'ieardie,Ii'culttftdedftiusmoncur,:\faisjen'oseledire.

    (1)Cervoise,mlangedebireetd'eau,(2)Meseaux,lpreux.(3)PontoiseatassigeparlesAnglaisen1441.

  • LACHANSONPOPULAIRE. 27qu'ontait censchantersurunanciencarillon,carni l'airnilesparolesne sontdu tempsde CharlesVII

    Charlesd'Orlan8,le dernierdes troubadoursfranais,il-lustrale quinzimesicle;ses chansonsfurentcomposesengrandepartiedurantsa captiviten Angleterre.Ajoutonsen-corelenomdespotesMolinetet GuillaumeCoquillart.On ne chansonnapasbeaucoupLouisXI, on le craignait

    troppourcela,maison serejetaitvolontierssursesvictimes.Lastrophesurle cardinaldela Balue,enfermdansunecagedefer,sembletredu temps,maisl'air nousmanque

    (1)Cecarillonatutilisfortgoavenparleschansonniers.En16StJVilleroiselaissatromperparGuillaumeIII,quivintassigerNamur;c'estcetteoccasionqu'onfitlecoupletcit parLaHarpe

    VilleroiVilleroiAfortbieuservileroiGuillaume.Guillaume.C'esttoujourssurlemmeairqu'ontrouveaucommencementdudix-septime

    siclelecoupletSavoyards,Allemands,Quivousrendsimcontents?Vendme,Vendme.

  • 2S LACHANSONPOPULAIRE.MaistreJeanBallueAperdulavueDeseseveschezMonsieurdeVerdunN'enapluspasun,Touseontdepeschez(1468).

    LabatailledeMarignan,gagnepar Franoisle,(1515)at chanteparmaintpotedutempsontrouvedanslesceuvxesd'Alioned'AstiunechansondessuycessurlabatailledeMari'

  • LACHANSONPOPULAIRE. *.1, qui flstcestechanson(bis)CefustungentilcompagnonVestudelaine,L'aaine,l'alaine,m'yfaultl'alaine.

    Le sigedeMziresparl'armede Charles-Quint,en1521,a eu rhocaeurdeplusieurschansonsla villetait dfenduej^arBayrd,et nefut pointprise(1).OnchansonnaaussiHesdin,emported'assautparMM.de

    'Bourbonet deVendme.Lababille de Pavie(1525)perduepar Franois1"queles

    Espagnolsfirentprisonnier,s'est conservedanslesarchiveslgendairesdalaFranceparcinqousixchansons,dontlaplusconnueest

    Hlas!la Paliebmort,estmortdevantPavieHlas!s'iln'estoitpasmortIl seroitencoreenvie(2),

    Quan