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Une page se tourne

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Actu du mois, janvier 2011: chute de Ben Ali

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Tout a commencé le 17 décembre, lorsque Mohamed Bouazizi, un vendeur ambulant clandestin de fruits et légumes s’est immolé par le feu pour protester contre la confiscation de sa marchandise. S’ensuivit plus d’un mois de révoltes dans la plupart des vil-les tunisiennes, faisant 78 morts selon les autorités et 117 selon les manifestants, ainsi que des milliers de blessés. L’ancien président Benali a fait plusieurs tentatives pour calmer les esprits, limogeant tour à tour son Ministre de la Communication, puis son Pre-mier Ministre, puis son Ministre de l’Intérieur, et enfin son gouvernement tout entier le 14 janvier. Tout cela sans vouloir s’admettre que c’était lui dont le peuple ne voulait plus. Après 23 ans de pouvoir sans partage, Benali fuit la Tunisie. Il tente dans un premier temps de se diriger vers la France, mais apprenant en plein vol que l’Hexagone ne veut pas de lui, il fait escale à Malte pour enfin se diriger vers l’Arabie Saoudite, qui a accepté de l’accueillir. Après cette fuite, les rumeurs fusent. Apparemment, la femme de Benali, Leila, se serait servie à la banque centrale comme dans sa tirelire personnelle, volant 1500 kilogrammes d’or et les emportant avec elle. On raconte aussi que, au moment de son départ, l’ancien président pensait ne quitter le pays que de manière provisoire. Un de ses proches lui aurai conseillé de s’éloigner «quelques jours» pour sa propre sécurité. Ce n’est que dans les airs que Benali s’est rendu compte que son exil était définitif. Le départ de Ben Ali n’a pas mis fin au soulèvement. Des milliers de tunisiens ont continué à manifester tous les jours pour réclamer l’exclusion du gouvernement de tous les anciens du régime Benali. La rue exige également la dissolution du RDC, l’ancien parti unique, symbole haï des années de repression. Après de nombreux soubresauts, le président du Par-lement Tunisien Fouad Mebazaa a été proclamé pré-sident par intérim par le Conseil Constitutionnel. Il est chargé d’organiser des élections présidentielles dans un délai de soixante jours. Si la révolution du jasmin a suscité de grands espoirs, elle inaugure une période d’incertitude pour le peuple tunisien. Les défis à rele-ver sont immenses : construire une vraie démocratie, renouer avec la stabilité et, surtout, reconquérir la confiance des investisseurs et des touristes.

M.E.M

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