28
Une publication Étude n° 341 - NOVEMBRE 2019 SIGNAUX ECO/CONSO Démographie – Emploi – Epargne – Inflation Pouvoir d’achat – Indicateurs macro-éco Achats des ménages – Tendances conso RETAIL FRANCE Le suivi des enseignes alimentaires et non- al : résultats, performances, benchmark, etc. RETAIL WORLD Le suivi des principales enseignes mondiales TOUS LeS MOIS 3 études en 1 VIGIE gRaNde cONSO Auchan 30 octobre, Beauvais (60)

Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

Une publicationÉt

ude

n° 3

41 -

NO

VEM

BRE

2019

SIGNAUX ECO/CONSODémographie – Emploi – Epargne – InflationPouvoir d’achat – Indicateurs macro-écoAchats des ménages – Tendances conso

RETAIL FRANCELe suivi des enseignes alimentaires et non- al :résultats, performances, benchmark, etc.

RETAIL WORLDLe suivi des principales enseignes mondiales

ToUs Les MoIs 3 études en 1

VIGIEgrande conso

Auchan30 octobre, Beauvais (60)

Page 2: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

Renseignements et commande :[email protected] - 02 99 50 18 90

DE pLUS EN pLUS DE MARqUES SOUHAITENTVENDRE EN DIRECT AUX CONSOMMATEURS,

COURT-CIRCUITANT AINSI LES DISTRIBUTEURS

qui sont-elles ? Comment s’y prennent-elles ? Avec quelle offre ? à quel prix ?

quels services proposent-elles ? ...

Un benchmark détaillé et illustréde 50 marques de la grande conso

TARIF : 990€ HT

Page 3: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

VIGIE grande conso

Sommaire de VIGIE GRANDE CONSO n°341du 1er octobre au 5 novembre 2019

SIGNAUX ÉCO & CONSO

NUTRITION Yuka et le nutriscore prennent le pouvoir 4TENDANCE Le flexitarisme, loin d’être une simple mode 5CONJONCTURE Pourquoi les PMe sont victimes de la loi egaLIM... 6COMMUNICATION Promo et prospectus donnent (encore) des raisons de visite en magasins 7ÉTUDE Qualité de service : des clients toujours plus insatisfaits 8

RETAIL FRANCEpERFORMANCES nouveau recul des rendements commerciaux en 2019 10STRATÉGIE Les enseignes face à la baisse des volumes 11CIRCUITS et si la proximité avait atteint son plafond de verre... 12DRIVE 5 catégories réalisent déjà plus de 20 % de leurs ventes on-line 13HYpERMARCHÉS grands formats : le déclin est général, au delà des enseignes 14CIRCUIT carrefour revendique presque le déclin de ses hypers ! 15pOLITIqUE MARCHANDISES carrefour pousse ses Mdd (et ça se voit) 16pROMO Leclerc, dernier là où il faut l’être (dernier) 17ASSORTIMENT Leclerc n’aura donc pas su résister à l’élargissement de son offre drive 17pOLITIqUE MARCHANDISES Le bio surperforme en drive 18TENDANCE Le marché de l’occasion, un véritable eldorado 20

pOLITIqUE M Marks & spencer (gillingham, royaume-Uni) 22

RETAIL WORLDRÉSULTATS costco : le succès d’un concept différent 24USA amazon : abaissement des délais de livraison et des résultats au T3 25USA amazon Fresh offre les frais de livraison 26USA La vente de textiles d’occasion va doubler d’ici 2023 27

VIGIE grande conso 3

RETAIL INSIDE

Page 4: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

VIGIE grande conso

SIGNAUX ECO & CONSO

NUTRITIONYUKA ET LE NUTRISCORE PRENNENT LE POUVOIR

Avec 12 millions d’utilisateurs de l’application Yuka et un intérêt grandissant pour le Nutriscore, l’appétitdes consommateurs pour davantage de réassurance sur le chemin du nutritionnellement correct n’estplus à démontrer. Ce qui pousse industriels et distributeurs à s’adapter.

> Oublié le temps des débats sur la présentation du Nutriscore sur les produits ! Bien que lancé depuisseulement 2 ans, le logo produit ses effets. Selon une étude Nielsen, 14 % des consommateurs accordentdéjà de l’importance au Nutriscore. Mais, au-delà, c’est bien la tendance générale pour des produits plussains qu’il faut y voir et un besoin accru de réassurance !

> En effet, les ventes de produits classés A et B sont plus dynamiques que les autres avec respectivement+ 1 % et + 0,8 % en valeur quand les produits C et D reculent (- 1,1 % et - 0,2 %). En mettant toutefois à partles produits classés E, souvent synonymes d’ultra-gourmandise et donc assumés par le consommateur.

> S’ils ont le vent en poupe, les produits A et B sont toutefois encore sous-représentés. Ensemble, les produitsclassés verts (A et B) par le Nutriscore pèsent moins d’un tiers des ventes selon Nielsen ! Mais les lignes bougentdéjà. Logique, puisque les marques souhaitent évidemment répondre à l’attente flagrante des Français et, aupassage, capter la croissance que les bonnes notes au Nutriscore rapporte. Car l’effet est bien réel. Nielsen a pumesurer que, sur le jambon cuit par exemple, les produits classés A ont vu leurs ventes croître de + 16,5 % quand,dans le laps, les références classées D ont reculé de 5,6 %.

VIGIE grande conso 4

CHIFFRES CLÉS

Sour

ce : N

ielse

n (H

M/S

M/d

rive e

t SDM

P) -

Yuka

(étu

de K

imso

)

> Répartition des ventes par note au Nutriscore et évolution (caM à fin août 2019 - évolution sur 1 an )

> L’influence de Yuka sur le choix des consommateurs

+ 1,0 %

+ 0,8 %

- 1,1 %

- 0,2 %

+ 1,0 %

94 % 92 % 90 %

des utilisateurs ontarrêté d’achetercertains produits

reposent des produits lorsqu’ils

sont notés “rouges”par l’appli.

sont convaincus queYuka peut pousser lesmarques à proposerde meilleurs produits.

88 %pensent que Yuka

peut faire évoluer lalégislation sur les

substances autorisées.

14,9 %

15,9 %

19,8 %

28,9 %

20,5 %

Page 5: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

5VIGIE grande conso

> Les industriels sont de plus en plus nombreux à adopter le Nutriscore et/ou à lancer des recettes « Yukacompatibles ». Nestlé a rejoint les pionniers Fleury Michon, Danone ou Marie, et Carrefour a récemmentannoncé son souhait d’apposer le Nutriscore sur 7 000 références MDD d’ici 2022, comme le font déjàLeclerc, Intermarché, Auchan et Lidl.

TENDANCELE FLEXITARISME, LOIN D’ÊTRE UNE SIMPLE MODE

Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible auplus grand nombre. 35 % des foyers français ont déjà adopté ce « régime ». Et ce n’est sans doute pas fini…

> Moins exigeante que le véganisme ou, pire, le végétalisme qui concernent respectivement 2,1 % et 0,5 % desfoyers français selon Kantar, la tendance “flexi” gagne du terrain dans les assiettes. 35 % des ménages comptentau moins une personne soucieuse de réduire sa consommation de protéines animales.

> Dans les faits, plusieurs personnes sont généralement concernées au sein d’un même foyer (55 %), même s’ilreste encore rare que toute la famille se soit convertie au flexitarisme (14 %).

> Parmi les motivations principales : des raisons personnelles liées à la santé ou au budget, et des raisonssociétales concernant le bien-être animal et l’environnement. Mais 58 % des flexitariens estiment que la viandene leur manque pas… ce qui laisse à penser qu’un retour en arrière sera difficile. Plus qu’un régime qui passeraavec la mode, le flexitarisme s’impose d’ores et déjà comme une véritable et profonde évolution desmodes de consommation.

LE FLEXITARISME pREND DU pOIDS

Sour

ce : K

anta

r - Li

nkQ

flexit

arism

e.

> Repères > Pour quelles raisons mangez-vous moins de viande ? (Plusieurs réponses possibles)

Cela ne me manque pas

Ce n’est pas bon pour la santé

Je n’aime pas l’idée de tuer des animaux

Part des foyers où au moinsune personne est FLEXITARIENNE

+ 10 ptsvs. 2015

Ce n’est pas bon pour l’environnement

Cela coûte cher

C’est trop riche et gras

> Les catégories et marchés qui en profitent le plus (Indice de consommation > 120)

58 %

58 %

33 %

33 %

31 %

17 %

Indice 178

Steaks de soja

Indice 163

Substitut végétal

Indice 153

Produits Bio

Indice 137

Galettes de riz

Indice 120

Légumes secs

Indice 125

Céréales & semoule

35 %

Page 6: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

PGC / Frais LS

PME

Grands groupes

MDD

6VIGIE grande conso

> Certaines catégories de produits sont d’ores et déjà impactées par cette évolution de la conso. L’indice deconsommation des flexitariens pour la viande est de 79, de 84 pour la volaille et 93 pour la marée. A l’inverse,les flexitariens sont sur-consommateurs de légumes secs et de céréales (principales sources de protéines végétales),mais évidemment aussi de steaks de soja et autres produits de substitution. plus étonnant, leur indice deconsommation de produits bio est très élevé : 153. Ce qui confirme le souci que porte cette cible de consom-mateurs à sa santé et à la protection l’environnement.

CONJONCTUREPOURQUOI LES PME SONT LES VICTIMES DE LA LOI EGALIM…

La FEEF, la fédération professionnelle qui rassemble les PME, tire le signal d’alarme. Les petites entreprisessont les premières victimes de la loi alimentation. Faut-il s’en étonner ? Non. VIGIE GRANDE CONSOexplique pourquoi.

> Habituées à être montrées en exemple pour leur dynamisme, les pME font grise mine : certes, ellessont toujours en croissance mais à un rythme très inférieur en 2019 comparé aux années passées. Selon Nielsen,leurs ventes progressaient encore de 5,5 % l’an dernier, mais seulement de 1,8 % cette année, soit à peine plusque le marché. De même, les PME étaient en 2018 les seules contributrices à la croissance des enseignes (etdonc chouchoutées par les acheteurs), elles sont désormais devancées par les grands groupes.

> En fait, les pME sont victimes de la loi EGALIM et de ses trois mécanismes principaux : le relèvement duSRP à 10 %, la limitation des volumes promos à 25 % et de la générosité à 34 %.

> Désormais, en effet, les grandes marques sont toutes margées au minimum à 10 %. Et l’effet volumes qui s’yapplique a considérablement dopé la masse de marge. Ce qui les a rendues autrement plus attractives aux yeuxdes enseignes au moment des arbitrages. Au centimètre de rayon occupé, les grandes marques sont nettementplus intéressantes, les produits de pME nettement moins !

LES pME EN GMS EN 2019

> Évolution des ventes tous circuits (caM P9) > Contribution à la croissance

sur 17 millions € “gagnés”par la grande conso...

sur 502 millions € “gagnés”par la grande conso...

2018 + 1,9 %

2019 + 1,1 %

2018 + 5,5 %

2019 + 1,8 %

2018 + 1,1 %

2019 + 0,8 %

2018 + 0,8 %

2019 + 1,1 %

Sour

ce :

FEEF

/ Ni

elsen

T1 2018 T1 2019

PME : + 287 M€GROUPES : – 112 M€MDD : – 158 M€

PME : + 141 M€GROUPES : + 211 M€MDD : + 150 M€

> Évolution des assortiments (en nombre de références)

sur 920 réfsadditionnelles...

sur 928 réfsadditionnelles...

T1 2018 T1 2019

PME : + 900 réfs.GROUPES : + 18 réfs.MDD : + 2 réfs.

PME : + 532 réfs.GROUPES : + 84 réfs.MDD : + 316 réfs.

Page 7: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

7VIGIE grande conso

> Même constat en promo. La disposition SRP + 10 s’appliquant aussi aux produits sur tracts, les offres desgrandes marques ont certes perdu en intérêt économique pour le client mais, là encore, l’effet volume rend cespromos très rentables pour les enseignes.

> Enfin, la limitation du volume promo à 25 % pénalise aussi nombre de « petites » marques. Dans leurmix-marketing, la promo y occupe en effet souvent une place plus importante que la publicité classique,faute de moyens. Conséquence logique : le CA sous promo des PME a fortement chuté cette année : de 21,3 %à 19,4 %, soit un recul trois fois plus rapide que le marché.

COMMUNICATION LA PROMO ET LES PROSPECTUS DONNENT (ENCORE)DES RAISONS DE VISITE EN MAGASINS

Bien que décrié, le prospectus est encore un média attendu et… efficace. C’est le sens d’une étude Kantarpour Balmétrie.

> Balmétrie est le consortium qui rassemble les entreprises opérant en boîtes-aux-lettres (Adrexo,Médiapost, etc.). La mise en cause du média prospectus est logiquement de nature à les inquiéter. D’où lesétudes régulières pour convaincre les enseignes que le prospectus demeure attendu et efficace.

> Plus poussée qu’à l’ordinaire, l’étude 2019 – réalisée par Kantar sur plus de 10 000 clients – ne dit pas autrechose, n’en déplaise aux procureurs du prospectus. Oui, ce « média de réclame » est attendu par les clients.Il est le support préféré pour être informé des promotions. Mieux (en tous les cas pour Balmétrie), l’utilisationdu prospectus est réelle.

LA RELATION DES CLIENTS AUX pROSpECTUS

> De quelle façon préférez-vous être informé des promotions ?

> Les effets business du couple prospectus / promo selon Kantar

> De manière générale, quelle attention portez-vous aux prospectus publicitaires ?

Sour

ce :

BALM

ÉTRIE

/ KA

NTAR

par le prospectus du magasin

directementen rayon

via les bons de réductionémis en caisse

par l’application ou le siteinternet du magasin

par mail

par SMS, pub presse, radio ou TV

67 %

48 %

23 %

18 %

16 %

< 10 %

Je ne reçois pas de prospectus14 %

Je ne regarde pas les prospectus7 %

Je feuillette certains prospectus rapidement28 %

Je les feuillette tous rapidement16 %

Je les lis attentivement avant de jeter24 %

Je les lis attentivement et je conserve11 %

Effet trafic

Effet chiffre d’affaires

• Toutes les campagnes testées ont généré un incrémental trafic

• Amélioration de l’attractivité du PDV

• 7 campagnes sur 10 sont efficaces sur les ventes

• Fait revenir des clients zappeursou occasionnels

Page 8: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

8VIGIE grande conso

> qu’il s’agisse de « feuilletage » ou de « lecture », l’usage est là. Et dans une proportion qui frôle lasurprise à l’heure de l’avènement d’une conscience environnementale. En clair : même si le nombre deboîtes-aux-lettres « fermées » par des Stop-Pub s’accroît (estimé à 20 % aujourd’hui), ceux qui acceptent derecevoir les prospectus les parcourent.

> Le prospectus (couplé avec la promo) génère aussi du trafic et des ventes, assure Kantar. Sur le trafic en magasin,l’effet est incontestable. Kantar l’a calculé en comparant le comportement de deux « lots » de consommateurs :ceux qui avaient reçu les prospectus sur la période de l’étude et ceux qui ne les avaient pas reçus. Bilan sans appel :sur les 10 campagnes testées, les consommateurs « exposés » ont davantage fréquenté les magasins.

> En fait, la promo (et le prospectus qui la porte) a un rôle de remise à l’esprit du point de vente. 80 %des consommateurs drivés par le prospectus avaient en effet déjà fréquenté le point de vente auparavant.Conclusion : le prospectus participe à l’attractivité d’un magasin. Ce qui explique la frilosité des enseignes à s’enpasser. Même si toutes le souhaiteraient. Ne serait-ce que pour des raisons de coûts !

ÉTUDEQUALITÉ DE SERVICE : DES CLIENTS TOUJOURS PLUS INSATISFAITS

Dans l’édition 2019 de son Baromètre Cultures Services, l’Académie du Service constate une poursuitede la dégradation de la satisfaction des Français sur l’ensemble des secteurs étudiés, notamment le retail.

> Si 17 % des sondés ont le sentiment d’une amélioration de la qualité de service, 34 % pointent unedétérioration. Pis, l’évolution perçue, soit l’écart entre ces deux populations, se creuse : 17 % en 2019 contre10 % en 2017.

> Tous les secteurs sont en baisse significative. Bon dernier, la banque est passée cette année sous le seuil des50 % de taux global de satisfaction. Les trois secteurs du retail tirent leur épingle du jeu, prenant placesur le podium : e-commerce (70 %), distribution spécialisée (66 %) et grande distribution ex-aequo avec larestauration (62 %). Mais, là aussi, le recul est sensible avec respectivement 6, 13 et 10 points perdus en l’espacede deux ans.

> Le e-commerce se démarque avec un taux d’enchantement (les clients très satisfaits) de 15 %, deuxfois supérieur à ce qu’enregistrent GSA et GSS. Pour autant, la satisfaction générale de la vente en ligne esten berne. S’ils louent la praticité de l’expérience d’achat, les clients jugent sévèrement l’écoute du client et laformation des interlocuteurs.

> Le revers sévère de la distribution spécialisée s’explique par une baisse de la considération et un certain manqued’agilité pour sortir des règles et process. Idem pour la grande distribution avec en plus une mauvaisegestion des réclamation et avis clients.

> Confrontées à une stabilité de la demande (la conso) alors que l’offre ne cesse de progresser, les enseignesfont plus que jamais de la gestion par les coûts. Et notamment par les coûts RH ce qui impacte par principe laqualité perçue du service.

Page 9: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

9VIGIE grande conso

> Évolution de la satisfaction globale depuis 2013

BAISSE GÉNÉRALE DE LA SATISFACTION CLIENT

QUESTION : « Pour chacun des secteurs suivants, veuillez indiquer quel est votre niveau de satisfactionglobale àO l’égard de la qualité du service qui vous est délivrée par les entreprises, commerces et organisationsauxquels vous avez recours. »

Sour

ce : B

arom

ètre

Cul

ture

s Ser

vices

201

9 - F

ocus

Dist

ribut

ion

/ Aca

dém

ie du

Serv

ice

Page 10: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

10VIGIE grande conso

RETAIL FRANCE

pERFORMANCESNOUVEAU RECUL DES RENDEMENTS COMMERCIAUX EN 2019

Tendance négative pour les rendements, tant en hypers qu’en supers. Ce qui pèse forcément sur la soliditédu modèle économique. Et donc sur les rentabilités.

> Les apparences sont parfois trompeuses... Sur les 8 premiers mois de l’année, les chiffres d’affaires en supers eten hypers sont (à peine) positifs. Respectivement + 0,9 % et + 1 %. pour autant, en dépit de ces évolutions deCATp, les rendements sont en baisse : – 0,4 % et – 0,5 %. En cause, des évolutions de surface commerciale quisont encore et toujours supérieures aux ventes.

> Confrontées à une consommation en berne, les enseignes répondent notamment en accroissant leurscapacités. Via l’amplitude horaire d’ouverture (cf les polémiques actuelles sur le dimanche) mais surtout via leparc. Tous les groupes ou presque tentent toujours d’ouvrir de nouveaux magasins, histoire de doper leur proprecroissance. Au détriment des concurrents, certes, mais aussi et surtout du modèle économique via l’effritementdes rendements.

> Or le rendement – qui étalonne la performance commerciale d’un mètre carré de surface de vente –est à la base de la rentabilité de toute activité de distribution. En hypers comme en supers, après desdécennies d’amélioration, les 5 dernières années ont marqué pour la première fois une inflexion majeure detendance sur ce critère. Seul espoir : une modération dans la « production » de mètres carrés. Soit voulue parles acteurs eux-mêmes (peu probable), soit décidée politiquement. Un moratoire sur les surfaces commercialesfigure notamment parmi les propositions issues de la Commission d’enquête parlementaire…

ÉVOLUTION DES RENDEMENTS COMMERCIAUX

Sour

ce :

VIGI

E GRA

NDE C

ONSO

/ NI

ELSE

N

> En HYPERS (2019 en cad P8, en € par m2) > En SUPERS (2019 en cad P8, en € par m2)

2015 2016 20182017 2019 2015 2016 20182017 2019

– 0,6% – 0,5% – 0,8%

– 1,8%

– 2,3% – 2,7%

– 4,1%

+ 0,5% 0,0%

– 0,4%

caTP+ 1,0 %surface+ 1,5 %

caTP+ 0,9 %surface+ 1,3 %

5 ans– 6,0%

5 ans– 6,7%

Page 11: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

> Évolution en volume (HM / sM) > Valorisation

Moyenne 2010/2019 : – 0,3 %Effet démographique /an :+ 0,4 %

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

+2,7%

+2,0%

+0,4%

+0,7

+0,8

+1,6%

+1,9%

+2,3%

2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019

> Évolution en valeur (HM / sM)

2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019

11VIGIE grande conso

STRATÉGIE LES ENSEIGNES FACE À LA BAISSE DES VOLUMES

2019 va marquer une aggravation sur le front de la baisse des volumes en hypers/supers : – 1 %. Ce quicontraint les enseignes à s’adapter.

> Même si l’année n’est pas encore terminée, 2019 va s’achever sur une nouvelle baisse des volumes pourles enseignes d’hypers/supers (drives inclus). A fin septembre, selon IRI, le recul atteignait 1 %. Impossibledonc d’imaginer une inversion de tendance d’ici Noël. 2019 sera ainsi la 4e année consécutive de baisse. Dujamais vu depuis les premiers pas de la distribution moderne dans les années 1960.

> Evidemment, les consommateurs Français n’avalent pas moins de produits alimentaires. D’ailleurs, ils sontmême plus nombreux année après année. L’effet démographique demeure positif avec 0,4 % de« bouches à nourrir » supplémentaires tous les ans. En clair : la distribution perd des parts d’estomac.C’est la conséquence d’une forme de fragmentation de la consommation.

> Le phénomène est probablement durable car il s’appuie sur une modification des comportements de consom-mation. Ce qui oblige les enseignes à réagir spécifiquement à la baisse des volumes. 3 voies s’offrent àelles : le mix produits, le fait maison et la spécialisation. Les trois concourant à accroître le prix de la calorievendue.

> Le premier chantier est déjà ouvert, à la fois par les enseignes et les marques. C’est la valorisation. L’offremonte régulièrement en gamme via le bio, les produits locaux, les recettes premium, les produits santé,etc. Et le consommateur suit. Pour preuve, l’écart entre volume et valeur est toujours positif depuis une dizained’années.

> Plus ambitieux : la préparation sur place. plus élaborés, les produits sont aussi mieux valorisés. Ils sontaussi souvent perçus comme plus qualitatifs par les clients en raison de leur ultra-fraîcheur : un produit qui sortdu four sera toujours plus attractif qu’un plat industriel avec trois semaines de date !

> Chacune à sa manière, toutes les enseignes avancent. Il y a 3 ans, Auchan a entamé l’installation de cuisinessur la surface de vente. Mais le développement est lent. Plus récemment, à Dijon, Carrefour a testé une nouvelleorganisation : des stands en concessions, sur le modèle sushi. Avantages : déléguer ces métiers à des spécialisteset – point essentiel – s’émanciper de coûts sociaux plus élevés chez Carrefour que chez ses sous-traitants !

LA CONSO pGC / FRAIS LS DEpUIS 2012

0,0 %–0,5 %

+ 0,4 % + 0,5 %

–0,1 %–0,6 % –0,7 %

–1,0 %

+ 2,7 %

+ 1,5 %

+ 0,8 %+ 1,2 %

+ 0,7 % + 1,0 %+ 1,2 % + 1,3 %

Moyenne 2010/2019 : + 1,3 %

Page 12: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

> Évolution CA tous circuits vs proxi (2019 en caM P9)

2016 2017 2018 2019

> Évolution CA proxi urbaine vs rurale (2019 en caM P9)

2016 2017 2018 2019

12VIGIE grande conso

>

> Logiquement, les hypers sont mieux armés que les supers car ils disposent d’un trafic naturel plus important.Mais les supers doivent aussi s’y lancer. Intermarché le teste actuellement dans son nouveau concept à Douvaines.

> Enfin, 3e voie, plus ambitieuse : répondre à la fragmentation par… la fragmentation avec des conceptsplus spécialisés. Auchan l’a initié avec Les Partisans du Goût (un second magasin a ouvert au printemps).Carrefour, Leclerc et U notamment font de même sur le bio. Récemment, un Leclerc breton a même repris ettransformé un Leader Price en halles, façon Grand Frais.

CIRCUITS ET SI LA PROXIMITÉ AVAIT ATTEINT SON PLAFOND DE VERRE…

Mauvaise année pour la proximité ! Habitué à de fortes croissances, le circuit est en recul en 2019. A lafois en chiffre d’affaires (– 0,7 %) et en nombre d’articles (– 2,5 %), signe d’un déficit d’attractivité.

> Année après année, la proximité accumulait les succès et les fortes progressions. En 2016 par exemple,les ventes s’envolaient de 7,2 % lorsque le chiffre d’affaires cumulé de l’ensemble des circuits reculait de 0,4 %selon Nielsen. Autant dire que la proxi était alors le bon élève de la classe.

COMMENT LES ENSEIGNES RÉpONDENT à LA BAISSE DES VOLUMES ?

Sour

ce :

VIGI

E GRA

NDE C

ONSO

Par le mix produits Par la fabricationsur place

Par des conceptsplus spécialisés

Accroissement du prix de la calorie vendue

Modification du mix produits au profit d’articles plus valorisés

(bio, terroir, santé, etc.)

Préparation sur place pour des produits ultra-frais donc légitimement mieux valorisés

La spécialisation donne plus de légitimité pour valoriser

le mix produits

L’ÉVOLUTION DE LA pROXIMITÉ

+ 1,2%

+ 1,5%

+ 2,7%

+ 1,5%

+ 4,2%

+ 7,2%

–0,7%

–0,4% Tous circuits

Proxi Proxi urbaine

Proxi rurale

+ 8,2%

+ 5,3%

+ 2,7%

–1,9%

+ 2,6%+ 2,6%+ 1,6%

+ 4,8%

Page 13: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

> Depuis, les progressions se sont ralenties. Et 2019, à l’heure du bilan, pourrait même se solder par unebaisse des ventes. En cause spécifiquement : la proximité urbaine qui recule de près de 2 % (et même – 3,7 %en nombre d’articles). Ce qui ne manque pas d’étonner eu égard aux investissements des enseignes et auxnombreuses études conso évoquant un retour à la proximité.

> Ce « retour à la proximité » laissait à penser que le succès de la proxi s’appuyait avant tout sur uneattente avérée des clients pour des magasins plus proches. En clair : que la demande conso était le moteurdu circuit. Le bilan de la proxi en 2019 (qui s’inscrit dans un déclin régulier de la croissance depuis trois ans)conduit à imaginer une autre hypothèse…

> Et si le rebond de la proxi ces dernières années était avant tout un phénomène d’offre, davantageque de demande ? Dit autrement : le simple fait de remettre la proximité au goût du jour (nouveaux concepts,nouveaux services, etc.) a « rattrapé » des clients qui l’avaient désertée, mais sans réellement recruter au-delà.Car, finalement, pour espérer séduire largement, la proximité a tout de même deux handicaps : un choix plusfaible et, surtout, un tarifaire stratosphérique. Ce qui est particulièrement vrai pour la proximité urbaine,précisément celle qui souffre actuellement le plus !

DRIVE5 CATÉGORIES RÉALISENT DÉJÀ PLUS DE 20 % DE LEURS VENTES ON-LINE

Les viandes élaborées fraîches (« type Charal » par exemple) demeurent la catégorie la plus drive-perméable avec près de 30 % des ventes. Mais d’autres ont aussi fortement progressé en cinq ans.

> Toutes les catégories ne sont pas égales devant le drive ! Certaines – comme par exemple le maquillage –sont quasi absentes du circuit : selon IRI, le poids du drive dans l’ensemble hyper+drive y est inférieur à 2 %. Unniveau identique pour les sandwiches, la petite confiserie de sucre ou encore le foie gras frais. Toutes catégoriesconfondues, la moyenne atteint désormais 6 %.

> A l’inverse, certaines catégories sont très drive-perméables. Déjà, 17 d’entre-elles atteignent ou dépassent18 % de parts de marché. Et cinq ont franchi le cap des 20 %. Sans surprise, ce sont des catégories routinières(aliments bébé ou couches-culottes par exemple), typées familles (produits élaborés de volaille), d’achatdésimpliqué (légumes surgelés) ou les trois à la fois !

LES CATÉGORIES LES pLUS “DRIVE-pERMÉABLES”

> % des ventes en drive vs l’ensemble hyper + drive (en caM à fin août)

2019 2014 Évol.

Viandes élaborées fraîches 28,6 % 27,3 % + 1,3 pt

Aliments bébé (hors laits) 23,9 % 16,1 % + 7,8 pts

Compotes (épicerie) 21,7 % 14,1 % + 7,5 pts

Légumes surgelés 20,8 % 14,6 % + 6,1 pts

Couches-culottes 20,4 % 15,0 % + 5,4 pts

Laits infantiles 19,7 % 13,6 % + 6,1 pts

poissons surgelés 19,4 % 13,7 % + 5,7 pts

Viandes surgelées 19,3 % 13,0 % + 6,3 pts

pdts élaborés volaille 19,1 % 15,3 % + 3,8 pts

plats cuisinés surgelés 19,1 % 12,1 % + 7,0 pts

2019 2014 Évol.

Aides culinaires 18,9 % 13,3 % + 5,5 pts

Jus de fruits frais 18,7 % 14,5 % + 4,2 pts

Hygiène bébé 18,4 % 13,2 % + 5,2 pts

panés frais 18,4 % 12,6 % + 5,8 pts

Biscuits petit-déj 18,3 % 13,7 % + 4,6 pts

Jambons cuits 18,0 % 12,3 % + 5,7 pts

produits lave-vaisselle 18,0 % 12,1 % + 5,9 pts

Haricots verts appertisés 17,5 % 12,7 % + 4,8 pts

pâtes pressées cuites 17,2 % 12,3 % + 4,9 pts

Compotes fraîches 17,1 % 13,0 % + 4,1 pts

VIGIE grande conso 13

Page 14: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

> Part de marché des enseignes de grands hypers (Pgc / Frais Ls)

14VIGIE grande conso

> plus frappant encore : le drive progresse plus rapidement sur ces catégories, ce qui conforte leurposition. En cinq ans, par exemple, la part du drive sur le baby-food s’est envolée de 16 % à près de 24 % dumarché. Même mouvement sur les compotes : de 14 % à 22 %. Ce qui fait du drive bien davantage qu’un circuitannexe. Imposant de facto aux enseignes une approche catégorielle plus aboutie et aux industriels un effortcommercial spécifique.

HYpERMARCHÉS GRANDS FORMATS : LE DÉCLIN EST GÉNÉRAL, AU-DELÀ DES ENSEIGNES

Le temps long donne toujours plus de robustesse à l’analyse et la rend… incontestable. Pour preuve,l’évolution des parts de marchés des trois enseignes de grands hypers : Carrefour, Auchan et Cora.

> En dépit de parcs de tailles très différentes, Carrefour, Auchan et Cora ont comme point commun la taillemoyenne de leurs hypers : supérieure à 9 000 m2. Autrement dit des très grandes surfaces (dont certainestutoient ou dépassent même 15 000 m2).

> Ces grandes surfaces les exposent à deux phénomènes concomitants : le désamour des consommateurspour les magasins XXL et la décrue du non-alimentaire, concurrencé par les enseignes spécialisées et lee-commerce. Dans les deux cas, un effet négatif sur le trafic et, par ricochet, sur… les ventes alimentaires.

> Sur plus de 15 ans (de 2003 à 2019), la part de marché alimentaire cumulée est en baisse nette : de 24,4 % à19,5 %. Et même s’il y a des effets de politiques commerciales spécifiques à chaque enseigne, le déclin estgénéral : Auchan, Carrefour et Cora ont en effet toutes trois perdu un tiers de leur part de marché surla période.

> En parallèle, sur le temps de l’étude, les supermarchés ont factuellement gagné en attractivité. Leursassortiments alimentaires ont fortement progressé et seules quelques unités de besoin très pointues peuventjustifier du déplacement vers l’hyper. Sans compter qu’il n’y a plus de frontière de prix entre hypers et supers.Pour preuve, aujourd’hui, Super U et Intermarché sont plus compétitifs que Carrefour, Auchan et Cora. Ce quine laisse pas vraiment espérer un retournement de tendance.

LE DÉCLIN DES GRANDS HYpERS

20172015201320112009200720052003CAM P102019

2,9%

24,4 % 24,3 %

8,9%

12,6%

2,8%

PDM cumulées

8,8%

12,7%

2,7%

24,4 %

8,6%

13,1%

2,6%

23,9 %

8,6%

12,7%

2,4%

23,0 %

8,7%

11,9%

2,4%

21,7 %

8,4%

10,9%

2,3%

21,3 %

8,2%

10,8%

2,3%

20,5 %

7,8%

10,4%

2,2%

19,5 %

7,4%

9,9%

Page 15: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

15VIGIE grande conso

CIRCUITCARREFOUR REVENDIQUE PRESQUE LE DÉCLIN DE SES HYPERS !

Au T3, les hypers Carrefour ont connu leur pire trimestre avec des ventes en recul de 3,6 % en comparable.Une situation que Carrefour justifie au point de la considérer comme normale. Une façon de préparer lesesprits à un retournement qui n’arrivera plus ? Possible.

> – 3,6 %. La (contre)performance des hypers Carrefour en France au T3 est violente. Historiquement,c’est le recul le plus important sur un trimestre. Et, surtout, il ne fait que conforter une tendance de long termedésormais. Mais ce trimestre marque aussi une inflexion dans la communication de Carrefour sur le sort de seshypers. Comme si leur reflux était normal…

> Officiellement, donc, le CA des hypers a été très « impacté » par une série de phénomènes dont laliste vise à relativiser la gravité du mal. Et Carrefour de les lister. D’abord, « l’historique élevé » au T3 2018. Cequi est quand même très relatif ! Les hypers avaient juste maintenu leur chiffre…

> Carrefour évoque ensuite « la réduction de l’intensité promotionnelle », les « investissements en prix permanents» avec les « imbattables », « le développement des produits à marque Carrefour, dont le prix est inférieur à celuides marques nationales » tout comme « la réduction des surfaces sous-productives non-alimentaires et l’abandonde certaines catégories ».

> Dans le fond, rien n’est faux. Mais Carrefour cherche aussi sans doute à préparer les esprits à unretournement de tendance qui n’arrivera plus. Ce qui est un signe de… la lucidité du management ! Car legrand hyper est promis à un déclin. Lent, certes, mais régulier (lire p. 14).

> En justifiant presque la baisse des ventes, Carrefour espère détourner l’attention des analystes etmarchés financiers du seul cas des hypers français. D’ailleurs, au même moment, Alexandre Bompardexpliquait tranquillement au magazine Challenges : « La part de marché à court terme, ce n’est pas l’indicateurque je regarde ». De fait, le plus important aujourd’hui pour les hypers Carrefour n’est pas tant de relancer lechiffre que de redresser la rentabilité. Quitte à tailler quelques branches…

LES HYpERS CARREFOUR EN FRANCE

> Évolution du CA en comparable (en %, hors essence, hors calendaire, vs même trimestre de l’année précédente)

T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4

2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019T1 T2 T3

–0,7

–0,6

–0,6

–3,1

–3,6

–1,0

–1,0 –

1,1–1,2 –

1,6 –1,7

–2,3

–2,2

–0,7

+ 1,4

+ 2,1

+ 0,7

+ 0,7

+ 0,7

+ 0,4 + 0,50

+ 0,5+ 0,1

Sour

ce : C

arre

four

Page 16: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

> Poids dans le chiffre d’affaires (en cad à fin août et évolution vs n-1)

16VIGIE grande conso

pOLITIqUE MARCHANDISESCARREFOUR POUSSE SES MDD (ET ÇA SE VOIT)

Dans le « plan Bompard » dévoilé en janvier 2018, il y a la volonté d’atteindre un tiers des ventes deCarrefour via ses marques propres d’ici 2022. Sur la base de chiffres internes à l’enseigne, VIGIE GRANDECONSO dresse un premier point d’étape.

> C’est le principe de tous les objectifs : ils déterminent davantage une trajectoire qu’ils ne donnent un pointd’arrivée précis. En indiquant vouloir atteindre 33 % des ventes de Carrefour sous MDD d’ici à 2022,Alexandre Bompard n’a pas précisé sur quelle assiette s’appuie l’objectif : la totalité des ventes du groupe,uniquement l’alimentaire, etc. Mais il a donné un cap.

> Depuis lors, Carrefour n’a de cesse de pousser ses marques, servi en outre par le contexte post-EGA qui aredonné de l’élan aux MDD. D’abord, Carrefour a entrepris de réduire ses assortiments alimentaires de 10à 15 %. Les marques propres n’étant pas ou peu concernées, elles ont mécaniquement gagné en visibilité.

> Ensuite, dans le merchandising, les MDD sont (encore) mieux traitées qu’avant. Même si Carrefour nele revendique pas, il est par exemple visible qu’un plus grand nombre de TG leur sont réservées en magasin. L’andernier, Carrefour a même testé une solution plus extrême encore : se passer carrément des marques nationalessur quelques catégories pour « contraindre » le client à se rabattre sur les MDD. Mais le test a tourné court, lesclients ne gouttant guère d’être contraints !

> Le résultat est néanmoins là. Les marques Carrefour sont en hausse dans quasiment tous les rayonsen 2019. Parfois de manière spectaculaire comme en PGC où elles ont gagné près d’un point de quota. Avecdes progressions notables sur deux univers majeurs : + 0,8 pt en frais LS et + 1,1 pt en épicerie. A ce niveaud’évolution, c’est bien davantage qu’un simple effet post-EGA…

+ 0,5 pt

Sour

ce :

VIGI

E GRA

NDE C

ONSO

LES MDD CHEZ CARREFOUR

HYPERS INTÉGRÉS PGC

Produits frais trad

Bazar

EPCS

Textile

25,6 %

HYPERS FRANCHISÉS + 0,5 pt24,0 %

20,0 %

36,7 %

29,0 %

12,2 %

57,4 %

+ 0,9 pt

+ 0,5 pt

+ 0,1 pt

+ 0,3 pt

– 0,5 pt

Boissons

Droguerie

Parf.um-Hyg.

Épicerie

Frais LS

13,2 %

12,5 %

14,0 %

18,5 %

29,6 %

+ 0,8 pt

+ 0,4 pt

+ 0,1 pt

+ 1,1 pt

+ 0,8 pt

Le maxAuch (28,7 %)

Le miniAubervilliers (21,6 %)

Page 17: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

17VIGIE grande conso

pROMOLECLERC, DERNIER LÀ OÙ IL FAUT L’ÊTRE (DERNIER)

Le prix moyen de l’offre est un élément constitutif de l’image-prix, au-delà de la seule compétitivité desprix. Sur la promo aussi, Leclerc est le meilleur. Parce qu’il est… le dernier !

> C’est une première depuis que l’étude PROMOFLASH (A3 Distrib / Ed. Dauvers) a commencé à pointer lesstratégies promo des enseignes il y a 10 ans ! Sur le critère du prix moyen de l’offre alimentaire, Leclerc estdésormais tout en bas du classement, en deçà des enseignes de supermarchés, avec un prix moyen del’article de 4,38 €, soit un niveau plus de 40 % inférieur à Carrefour (6,31 €).

> Le prix moyen de l’offre est la conséquence de deux déterminants principaux. D’abord, la compétitivitébrute de l’offre à produits strictement comparables (mais les écarts entre enseignes sont faibles). Ensuite, etsurtout, la construction de l’assortiment promo : types de produits, niveau de gamme et mécaniques promo(lots, remise immédiate ou différée, etc.).

> Depuis toujours, Leclerc suit ce critère du prix moyen de l’offre car l’enseigne est convaincue – à justetitre – que c’est un élément majeur de l’image-prix. Afficher un prix moyen plus bas signifie que l’offre estperçue de prime abord comme plus accessible. En clair, sur ce critère, il est bon d’être le dernier.

ASSORTIMENT LECLERC N’AURA DONC PAS SU RÉSISTERÀ L’ÉLARGISSEMENT DE SON OFFRE DRIVE !

Leclerc a atteint cet automne un cap symbolique : son offre drive compte désormais plus de 10 000 références.Un niveau que l’enseigne s’interdisait même d’imaginer il y a encore quelques années.

> La clé du succès économique du drive est la productivité du picking. Voilà pourquoi la préparation enmagasin est condamnée (en tous les cas à grande échelle). Voilà pourquoi aussi, historiquement, les enseignesexploitant des drives entrepôt (Auchan, Chronodrive et Leclerc) proposaient peu de références. A la fois car lasurface y est plus réduite qu’en magasins (généralement 1 500 m2) et parce que tout ce qui rallonge le « cheminde préparation » est à bannir.

LE pRIX MOYEN DE L’OFFRE pROMO

> Prix moyen de l’offre alimentaire sur les opérations promo “trafic” (T3 2019)

6,31€ 5,93

€ 5,74

€ 5,11€

5,07€

4,94€

4,89€

4,79€

4,62€

4,57€

4,57€ 4,38

SMHM

Page 18: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

18VIGIE grande conso

> Mais les enseignes ont toujours eu les plus grandes difficultés à résister à l’élargissement del’assortiment. En premier lieu, parce que le dogme « plus d’offre = plus de chiffre » toujours démontré enmagasins a été transposé on-line ; ensuite, parce que les fournisseurs se démènent pour « rentrer de la réf. ».Résultat : année après année, les assortiments s’élargissent.

> En moyenne, il y a désormais plus de 13 200 références en drive. En haut de l’affiche, Cora et ses31 000 codes (et même plus de 40 000 à Wattignies !). A l’inverse, Leclerc a toujours tenté de résister : àpeine 7 000 références à l’origine et, surtout, la conviction qu’il faudrait éviter toute dérive. 8 000 à 9 000 réfs aensuite été présenté comme la bonne cible. Puis 10 000 comme un plafond symbolique qui ne serait de toutefaçon jamais atteint. Ce qui est donc désormais le cas, au risque de multiplier les références dites « dormantes ». Iria ainsi mesuré que, dans les drives-entrepôts, plus d’une référence sur deux n’atteint pas une vente hebdo…

pOLITIqUE MARCHANDISES LE BIO SURPERFORME EN DRIVE

Tous les indicateurs sont au vert pour le bio en drive. Deux explications : la forte affinité des clients driveau bio et la part importante des MDD sur ce circuit qui sont par ailleurs le fer de lance du développementdes enseignes sur le bio.

> Tous rayons confondus, le bio pèse 7,9 % en moyenne des achats en drive selon IRI. Un écart énormeavec les magasins où la part de marché évolue de 2,2 % en discount à 4,2 % en hypers et 5 % en supermarchéscomme en proximité. En épicerie par exemple, le bio dépasse déjà 11 % des ventes drive et ne cesse de croître.

> première explication : la cible clients. Les foyers avec de jeunes enfants sont très réceptifs à la promesse dubio et ils sont par ailleurs les principaux clients du drive. Ensuite : un incontestable « effet MDD ». Les marquespropres sont en effet importantes sur le bio : 42,5 % de PDM (tous circuits) vs 32 % sur le conventionnel. Or,dans le même temps, la MDD est prépondérante en drive : 36 % vs 32 % (tous circuits). Mécaniquement, cesdeux phénomènes participent au poids élevé du bio en drive.

> Avantage pour les enseignes : une meilleure performance à la référence (comparée au magasin). Avec8,5 % de l’offre, le bio atteint ainsi 7,9 % de part de marché en drive. En magasin, l’écart entre les deux estnettement plus marqué.

L’ASSORTIMENT EN DRIVE

> Assortiment drive Leclerc (nombre de réfs., au 1er septembre) > Assortiment drive TOUTES ENSEIGNES (nombre de réfs.)

6 385

7 421

8 508

10 002 10 490

10 437

10 558

11 082

12 021

12 886

13 244

Page 19: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

12,7%

12,2%

11,2%

9,8%

9,7%

8,9%

7,9%

7,4%

6,5%

6,4%

5,0%

2 038 réfs. 20040437530628348512438444326096

MDD

1 497 réfs.

1 435 réfs.

1 215 réfs.

1 171 réfs.

1 123 réfs.

1 051 réfs.

975 réfs.

973 réfs.

913 réfs.

369 réfs.

19VIGIE grande conso

> Logiquement, les enseignes s’y engouffrent. Mais, comme toujours, en ordre dispersé et avec des différencestelles que toutes n’en ont pas encore mesuré l’importance. Exemple : Leclerc. Le leader du drive propose moinsde 1 000 références dans son assortiment. C’est par exemple 50 % de moins que son grand rival Carrefour.En creux donc : l’offre Leclerc gagnerait en attractivité si elle intégrait davantage de bio.

LE BIO EN DRIVE

Sour

ces :

IRI /

Ate

liers

du D

rive

> Part de marché du bio en drive et en hypers (CAM P7 2019)

> Performances comparées du bio en drive et en hyper (CAM P7 2019)

HM / SM

DRIVE 8,9% 11,5% 3,7% 2,5% 8,8%

4,9% 6,4% 1,7% 1,5% 6,1%

Frais LS Épicerie Liquides Hygiène Entretien

DRIVE 8,5%

Part d’offre du bio

7,9%

Part de marché du bio

+ 24%

Croissance de l’offre bio

+ 29%

HM / SM 7,6% 4,2% + 26% + 18%

Croissance du CA bio

x1,8

x1,8

x2,2

x1,7

x1,4

L’OFFRE BIO EN DRIVE

Sour

ces :

A3

Distr

ib /

Ateli

ers d

u Dr

ive

> Part du bio dans l’offre drive (septembre 2019) > Nb. réfs bio dans l’offre drive (septembre 2019)

Moyenne8,5 %

Moyenne1 095 réfs.

dont

Page 20: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

20VIGIE grande conso

TENDANCELE MARCHÉ DE L’OCCASION, UN VÉRITABLE ELDORADO

Dans un contexte de ralentissement de la consommation, le marché de l’occasion fait figure d’exceptionet attire, de fait, nombre d’intervenants. Pour y voir plus clair, VIGIE GRANDE CONSO dresse un panoramade ce phénomène.

> Dans sa dernière étude consacrée à l’économie circulaire, l’Obsoco fait état d’une banalisation de l’occasion.Les chiffres publiés l’attestent : environ 60 % des Français ont acheté au moins un produit d’occasion ces 12 derniersmois et ils sont près de 50 % à avoir conclu au moins une vente dans le même laps de temps.

> L’achat/vente d’occasion est incontestablement une tendance de fond de la consommation actuelle. Un marchéestimé par Xerfi à 7 milliards d’euros en 2018, contre 5,5 milliards en 2012. Le seul textile pèserait 1,2 milliardd’euros selon l’Institut Français de la Mode.

> Depuis la crise de 2008, le succès de la seconde main s’amplifie année après année car il se pare denombreuses vertus : synonyme de bonnes affaires pour les uns, l’occasion est un complément de revenu pourles autres. C’est aussi un modérateur d’impact écologique. Il offre une solution de “dégagement“ à l’heure durenouvellement rapide des collections textiles (fast fashion) et des générations de smartphones. Enfin, la modedu “vintage“ n’est plus à démontrer.

> Autrefois cantonné à Emmaüs, aux friperies, dépôts-ventes et autres brocantes, le marché de la seconde mains’organise désormais autour d’une multitude d’acteurs dont une large part issue de l’économie digitale. Aupremier rang desquels Le Bon Coin et Vinted qui, chacun à leur manière, œuvrent pour proposer une expérienced’achat sûre (paiement) et dénué de tout irritant (mise en relation, expédition).

> Disposant par nature de linéaires infinis et cherchant à maximiser leur clientèle, nombre de marketplacesproposent tout à la fois produits neufs et d’occasion : Amazon, Cdiscount, ebay, Rakuten… Forts de leurscommunautés de fidèles, les réseaux sociaux entrent également dans la danse. Depuis fin 2017 Facebookindexe des petites annonces (marketplace). Quant à Instagram, de plus en plus d’utilisateurs transforment leurgalerie photos en vitrine marchande.

> A l’heure d’un indéniable ralentissement de la consommation, le triomphe de l’occasion fait bien des envieuxet de nombreuses enseignes réfléchissent à intégrer la seconde main à leur business. Certaines le fontdéjà. Décathlon est même un pionnier avec ses événements Trocathlon initié dès 1986.

> Les enseignes de textile sont particulièrement impliquées. Elles sont nombreuses à collecter des vêtements deseconde main en échange de bons d’achats (H&M, Zara). Certaines proposent des corners en magasin (Kiabi),d’autres développent des applis et/ou des sites spécifiques (Cyrillus, Camaïeu, Petit Bateau) ou organisent desopérations dédiées (Okaïdi).

> Les grandes surfaces alimentaires ne sont pas non plus insensibles au phénomène. En la matière (et même siAuchan est le précurseur avec ça et là quelques initiatives), Leclerc a pris une longueur d’avance avec son conceptLeclerc Occasion qui dispose d’ores et déjà d’une vingtaine d’implantations. A qui le tour à présent ?

Page 21: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

VIGIE grande conso 21

pANORAMA DE LA VENTE D’OCCASION EN FRANCE

119 magasins

134 magasins 120 magasins 38 magasins

200 magasins(depuis le rachat Troc.com)

• Enseignes d’achat/vente • Enseignes solidaires

• Sites web généralistes

• Sites web spécialisés (l’exemple de 3 marchés majeurs)

• Initiatives GSS, GSA et autres enseignes • Autres

350 magasins

5 magasins

73 magasins Ding Fring

50 magasins

Boutique en ligne

Le leader

Mode Mobilier/déco Multimédia reconditionné

Ils vendent de l’occasion... mais aussi du neuf

Ils vendent du neuf... mais aussi de l’occasion

Les réseaux sociauxvente organisée vente informelle

L’ancêtre

(Le Bon Coin)(Galeries Lafayette)

op. saisonnières

site web

op. saisonnières

site web

via l’appli.site web

site web

en magasins, en ligne en magasins, en ligne

en magasins

une vingtaine de magasins dédiés

... sans oublierla présence desmartphonesreconditionnésdans nombred’enseignesGSS et GSA

Généralistes Spécialisées

Braderies & vide-greniers

Vide-dressinget autres ventes

de gré à gré

Friperies, brocanteset autres boutiques

indépendantes

Page 22: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

22VIGIE grande conso 22VIGIE grande consoVIGIE grande conso

RETAIL INSIDE

VIGIE grande conso 22

Marks & Spencer(gillingham, UK)

C’EST Où ?

Au Sud-Est de Londres, dans leKent, Marks & spencer teste sonnouveau concept “Food” au sein ducentre commercial Hempstead Valley,qui accueille aussi un supermarchésainsbury’s.

C’EST qUOI ?

Marks & spencer Food dévoile ici unmodèle très moderne sur une surfacede 1 500 m2 environ. deux partis prissont clairement affichés : l’ambianceet l’image-prix. Laquelle est un filconducteur dans tous les rayons.

pOURqUOI C’EST à VOIR ?

dès l’entrée, le ton est donné avecles trois îlots de fruits & légumes aumême prix de 65 p. car le prix estde toute évidence une préoc-cupation constante dans cenouveau concept et plus pousséeencore que dans les dernièresmoutures. Le poulet rôti à 6,5 £ estbien mis en évidence, de mêmeque les zones à prix unique aurayon chips, confiseries, vin, etc.côté décor, la touche “indus”fait de ce magasin un endroittendance où il est agréable defaire ses courses. Les néons sontlargement utilisés pour identifier les

rayons, le sol est en béton ciré et lescaisses de bois flirtent avec la tôleondulée aux fruits et légumes.concernant l’offre, Marks & spencerreste en revanche dans ce qu’il saitfaire avec une sur-représentationdes plats cuisinés frais et des kitsprêts à l’emploi. seul véritablechangement : le rayon surgelé icibien mieux mis en évidence etqui bénéficie d’un meuble enmural et d’une allée complète.Plutôt surprenant pour l’enseigne.

Page 23: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

23VIGIE grande consoVIGIE grande conso 23

Page 24: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

24VIGIE grande conso

RETAIL WORLD

RÉSULTATSCOSTCO : LE SUCCÈS D’UN CONCEPT DIFFÉRENT

Pour son exercice clos début septembre, Costco a publié des ventes en croissance de 7,9 % et un résultatnet en hausse de 17 %.

> Fin août, Costco a ouvert son premier entrepôt sur le sol chinois, à Shanghai. L’Américain relève le défi des’implanter là où nombre de retailers internationaux se sont cassés les dents (Carrefour, Metro, Tesco).

> Pour cela, il table sur ses magasins-entrepôts radicalement différents des classiques hypers et supers largementreprésentés dans le pays. Notamment avec une offre axée sur les lots et les gros volumes, sans oublier les bonnesaffaires de sa “chasse aux trésors“. Un concept connu des Chinois via l’enseigne concurrente Sam’s Club (Walmart)présente depuis 20 ans dans le pays et forte de 40 magasins.

> S’il a conforté ces 12 derniers mois son parc au Royaume Uni, en Corée du Sud et en Australie avec uneouverture à chaque fois, Costco a aussi complété son maillage du territoire américain avec 17 nouveauxentrepôts, atteignant ainsi le nombre de 544 unités.

> Fort de ces ouvertures et surtout d’un mode de distribution original, plus attractif que la moyenne, Costco aclos son exercice 2018/2019 avec une progression de 7,9 % de ses ventes à près de 150 milliards dedollars. Un rythme certes en deçà de l’exercice précédent (+ 9,7 %), mais bien au-dessus de ses concurrents. Encomparable, hors essence et hors effets de changes, la croissance est encore de 6,4 %.

> Côté résultats, les performances de Costco sont très honorables et enviables : 4,74 milliards de dollars debénéfice opérationnel (+ 5,7 %) et 3,7 milliards de bénéfice net (+ 17 %).

Sour

ce : C

ostc

o

39

29

11

13544Etats-Unis

100Canada

Mexique

Royaume-Uni

Australie

Taiwan

16Corée

Espagne 2France 1

Islande 1

26 Japon

> Le parc d’entrepôts Costco > Résultats (en Mds $)Résultat

opérationnelVentes

Evol. comparable (hors carbu / calendaire)

USA

Canada

International

E-commerce

+7,9 %

+6,4 %

+5,3 % +6,4 %

+5,6 %

+23,3 %

+5,7 %

783entrepôts

+21Nb. d’ouvertures 2018/2019

138,4149,4

4,484,484,11126,1

LE MONDE DE COSTCO EN 2019

Chine 1

4,74

18/1917/1816/17 18/1917/1816/17

Page 25: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

25VIGIE grande conso

USAAMAZON : ABAISSEMENT DES DÉLAIS DE LIVRAISONET DES RÉSULTATS AU T3

Au troisième trimestre 2019, les coûts d’expédition d’Amazon ont progressé deux fois plus vite que l’activité.

> Amazon a quelque peu surpassé ses prévisions au T3 2019 avec un chiffre d’affaires de 70 milliards dedollars en progression de 24 % par rapport à la même période un an auparavant. La bonne performance deson opération Prime Day y a contribué.

> Aux côtés des ventes en ligne qui ne représentent plus que 50 % du CA, le commerce physique est quelquepeu à la peine (- 1 %). A contrario, les activités de services ont le vent en poupe : des plus anciennes commeAWS (+ 35 %) aux plus récentes comme la publicité digitale (+ 44 %).

> En termes de résultats, l’heure est plutôt à la modération. Après avoir atteint un record historique au premiertrimestre (4,4 milliards de dollars), le bénéfice opérationnel est redescendu à 3,2 milliards.

> Dans le détail, selon la décomposition en trois branches d’Amazon, le retail nord-américain qui dégageaitprécédemment un bénéfice équivalent à celui d’AWS, s’est sensiblement érodé, atteignant 1,3 milliard $ au T3. Lesservices internet maintiennent leur cap et leur rôle de machine à cash du groupe avec un résultat opérationnel de2,3 milliards. Compensant ainsi les pertes récurrentes de la branche internationale (encore - 386 millions au T3).

RÉSULTATS TRIMESTRIELS D’AMAZON (T3 2019)

70,0Mds$T3 2019

56,6Mds$T3 2018

43,7Mds$T3 2017

32,7Mds$T3 201625,4

Mds$T3 2015

42,6 Mds $

18,3 Mds $

9,0 Mds $

Amérique du Nord

AWS web services

International

+ 24 %

+ 29 %

+ 34 %

+ 29 %

(+ 35 %)

(+ 20 %)

(+ 24 %)

35,0 Mds $

4,2 Mds $

Ventes en ligne

Ventes en magasins

(– 1 %)

(+ 21 %)

13,2 Mds $

5,0 Mds $

Services aux vendeurs

Abonnements

(+ 34 %)

3,6 Mds $Autres (dont pub)

(+ 44 %)

(+ 27 %)

> CA, coûts d’expédition et résultat opérationnel trimestriels depuis 2015

> Chiffres clés du T3 2019

+ 24%vs. T3 2018

70,0 Mds $de chiffre d’affaires

–15%vs. T3 2018

3 157 M$de bénéfice opérationnel

+ 46%vs. T3 2018

9,6 Mds $de frais d’expédition

T1 2

015

T2 2

015

T3 2

015

T4 2

015

T1 2

016

T2 2

016

T3 2

016

T4 2

016

T1 2

017

T2 2

017

T3 2

017

T4 2

017

T1 2

018

T2 2

018

T3 2

018

T4 2

018

T1 2

019

T2 2

019

T3 2

019

9,6Mds$

2,3Mds$

0,3Mds$3,2Mds$

4,4Mds$

Chiffre d’affairesBénéfice opérationnelFrais d’expédition

Page 26: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

26VIGIE grande conso

> Une situation imputée en grande partie à l’explosion du poste expédition. Celui-ci est en effet passé de5,4 Mds au T3 2017 à 9,6 Mds au T3 2019 (+ 46 %). Une croissance accompagnant un phénomèned’accélération des livraisons pleinement voulu par l’entreprise de Jeff Bezos qui s’est engagée en avril dernier àlivrer ses abonnés Prime non plus en J+2 mais en J+1.

> Une stratégie gourmande en coûts de fonctionnement et en investissements (les infrastructures). Après avoirdéjà dépensé 800 millions de dollars au T2, Amazon a annoncé un investissement de 1,5 milliard au T4.

USAAMAZON FRESH OFFRE LES FRAIS DE LIVRAISON

En supprimant les frais de livraison, Amazon vient d’allumer l’étincelle qui pourrait enfin déclencher leboom d’Amazon Fresh après 12 années d’existence. Et… creuser les pertes !

> Avis de grand frais sur l’e-commerce alimentaire américain ! Le géant de Seattle vient en effet de notifierla suppression des frais supplémentaires qui étaient jusque-là facturés aux membres prime souhaitantprofiter de ce service de livraison à domicile (14,99 $/mois ou 180 $/an venant s’ajouter aux 119 $ d’abonnementannuel du programme Prime).

> Cette annonce intervient 5 jours après la présentation des derniers résultats trimestriels du groupe révélantune inflation galopante de ses frais de livraison et une baisse de ses bénéfices… Une concomitance que seulAmazon peut se permettre, finançant le développement de son activité commerciale avec les profitscolossaux générés par sa branche de services web et s’inscrivant dans une échelle de temps long.

> Particulièrement intéressé par l’alimentaire et ses achats récurrents, Amazon entend ainsi tirer parti de sa largebase d’abonnés Prime (estimée à 100 millions aux US, soit 60 % des ménages du pays) pour s’imposer dans cetunivers. La gratuité du service Fresh est un nouveau pavé jeté dans la mare de Walmart qui, il y a toutjuste deux mois, a lancé Delivery Unlimited, son service de livraison gratuite et illimitée pour 98 $/an.

> Pour répondre à Amazon, Walmart, mais également Target et Kroger, tablent sur l’étendue de leur réseaucombinée aux facilités du click & collect (le “drive“ à la française). Une stratégie n’échappant pas non plus àAmazon qui entend bien profiter de ses 500 magasins Whole Foods Market. L’enseigne bénéficie d’ailleurs,comme Amazon Fresh, de la gratuité de livraison pour les abonnés prime.

> Proposée dans un premier temps aux clients déjà utilisateurs du service, la gratuité de la livraison via AmazonFresh ou Whole Foods sera rapidement étendue à tous les abonnés Prime de 2 000 villes et agglomérationsaméricaines.

Page 27: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

16% 33% 20% 31%

27VIGIE grande conso

USALA VENTE DE TEXTILES D’OCCASION VA DOUBLER D’ICI 2023

La « seconde main » continue sa conquête du marché de la mode à la vitesse grand V. Outre-Atlantique,64 % des femmes de plus de 18 ans ont déjà acheté des vêtements d’occasion ou sont prêtes à le faire.C’est 19 points de plus qu’en 2016 !

> Le phénomène est tel que les prévisions tablent sur un doublement du marché dans les 5 ans, lequel atteindraitalors 51 milliards de dollars (environ 46 Mds€). La revente C to C générant l’essentiel de la croissance, plusdynamique que les dons et les magasins de fripes.

> Côté « clients », les millenials (25-37 ans) sont les plus gros consommateurs de vêtements d’occasion. Mais lesplus jeunes s’y mettent bien plus vite que leurs aînés. La part des 18-24 ans achetant d’occasion est passéede 26 % en 2016 à… 37 % cette année. Une proportion deux fois plus importante que pour les 38-55 ans parexemple.

> Si le marché progresse aussi vite, ce n’est pas juste que les shoppers sont plus réceptifs que par le passé ! C’estaussi que les progrès technologiques (et les outils qui vont avec) facilitent grandement la rencontre entre l’offreet la demande. D’ailleurs, rien ne laisse penser que le mouvement va ralentir, au contraire. Au carrefour entre lesmotivations économiques et les préoccupations environnementales, la vente de textiles d’occasion vaprofondément changer la structure du marché dans les années à venir.

> Les vêtements d’occasion pourraient constituer un tiers de la garde-robe des Américaines en 2033, audétriment de la part occupée par les circuits classiques (grands magasins, grande distribution en particulier).

LE MARCHÉ DU TEXTILE D’OCCASION AUX USA

Sour

ce :

THRE

D’UP

> Marché du textile d’occasion (en Milliards de $) > Répartition des ventes par âge

revente ctoc

dons et friperies Btoc

> Pénétration de l’occasion par âge et évolution

2015 2017 20212019 2023

Croissance

18-24ans

18-24ans

25-37ans

38-55ans

56-65+ans

25-37ans

56-65+ans

38-55ans

14

7

20Mds $

51Mds $

313

23

2817 21 24

37%

+ 42% + 38% + 13% + 14%

26%29%

21%

x 2,5

2017

2019

2017

2019

18% 16%

2017

2019

19% 16%

2017

2019

Page 28: Une publication 9 1 E R B M O VIGIE grande conso Novembre_2019.pdf · Si le véganisme est (et restera de par son niveau de contrainte) confidentiel, le flexitarisme est accessible

Editions Dauvers12D rue des Landelles - 35 510 CESSON SÉVIGNÉ - 02 99 50 18 90

http://www.olivierdauvers.fr/

AVERTISSEMENT : Tout souscripteur de VIGIE GRANDE CONSO bénéficie d’un droit d’usage limité au seul nombre de lecteurs autorisépar son contrat de licence (1 lecteur par exemplaire papier ou numérique). Il est interdit de reproduire intégralementou partiellement sur quelque support que ce soit une édition de VIGIE GRANDE CONSO sans l’autorisation préalabledes Editions Dauvers. Toute diffusion, totale ou partielle, à titre gratuit ou onéreux, auprès de tiers sans l’accord desEditions Dauvers est expressément interdite. (Articles L.335-2 et L.335-3 du Code de la Propriété Intellectuelle).