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Une puce qui ferait faire un saut de géant à l’administration de médicaments

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Page 1: Une puce qui ferait faire un saut de géant à l’administration de médicaments

5 actualités

Actualités pharmaceutiques hospitalières n° 29 Février 2012

I l faut parfois vivement secouer les puces aux patients pour qu’ils acceptent de se sou-

mettre à des traitements au long cours impliquant des injections fréquentes. Deux obstacles viennent en effet rapidement grever la bonne volonté des malades : l’inconfort suscité par la répétition des piqûres et le caractère trop régulier de ces injections. De nombreuses équi-pes s’intéressent aujourd’hui aux méthodes qui permettraient d’améliorer la galénique des médicaments afin de faciliter la vie quotidienne des malades. La nanotechnologie est à ce titre une discipline en pointe. Les chercheurs de l’équipe du professeur Robert Langer du Massachusetts Institute of Technology (MIT) viennent d’en apporter une nouvelle illustra-tion à travers leurs recherches publiées par la revue Science Translational Medicine.

Jusqu’à 400 doses de médicaments par puceLeurs travaux ont consisté à mettre au point une puce capable de délivrer à un moment déter-miné des doses de médicament. Pour tenter de percevoir de façon schéma-tique le dispo-sitif on retien-dra que les puces comptent plusieurs réservoirs qui sont scellés par des nanoparticules d’or qui

se dissolvent sous l’effet d’un courant électrique. Celui-ci est déclenché par un boîtier récep-teur lui-même activé par wi-fi. En pratique, un programme sur son téléphone portable (répondant à une fréquence spécifique afin d’éviter de très dommageables interférences) peut permettre de régler le système de diffusion des médicaments. Le système a été testé chez huit femmes souffrant d’ostéoporose au Danemark qui se sont donc vues implanter chacune une puce (de la taille d’une petite pièce de monnaie) et un boîtier récepteur (équiva-lent à un pacemaker). Les résul-tats ont été concluants pour sept d’entre elles, qui ont pu recevoir quotidiennement leur dose de traitement habituel.

La capacité des puces fait encore obstacleParmi les obstacles qui s’op-posent encore à une utilisation de ce système : la faible capa-

cité des puces. Pour l’étude, les chercheurs n’avaient en effet réussi à obtenir qu’une seule puce comp-

tant vingt doses, tandis que les autres puces n’avaient que la moi-tié de leurs réservoirs remplis. Cependant, la société améri-

caine à l’origine de la mise au point de ce disposi-tif assure être capable à terme de produire des

puces dotées de 400 doses ! �

Léa Crébat

© www.jim.fr

Le British Medical Jour-nal (BMJ) plaide depuis longtemps pour un accès

facilité aux données des essais non publiés. Il faut savoir en effet que les conclusions d’un certain nombre d’essais thérapeutiques déclarés aux autorités sanitaires ne sont jamais rendues publi-ques. Cela a été mis en évidence particulièrement pour les essais testant l’efficacité de nouvel-les molécules. Pour un certain nombre d’entre eux, les résultats défavorables ne seront jamais publiés. Une étude récente mon-trait que, sur plus de 600 études, la moitié d’entre elles n’étaient toujours pas publiées 30 mois après leur conclusion. La recher-che de ces résultats est difficile et très chronophage et ces biais de publication sont une des pierres d’achoppement des méta-analy-ses qui dès lors n’incluent le plus souvent que les essais publiés. Rappelons que les méta-analy-ses sont la référence pour l’éla-boration des recommandations de l’Evidence-Based Medicine.L’on peut de prime abord pré-sumer que ces essais ne sortent pas car ils sont défavorables ou non concluants et que la non-prise en compte de leurs résul-tats conduit à la surestimation des effets thérapeutiques de la molécule concernée. Cette hypothèse est à l’origine d’une étude publiée récemment par le British Medical Journal. L’objec-tif était d’évaluer l’impact que pouvait avoir sur les conclusions de méta-analyses le fait d’y inclure des essais non publiés mais présents dans les registres de déclaration de la Food and Drug Administration (FDA).

Au total, 42 méta-analyses ont ainsi été reprises, 41 concer-naient des essais d’efficacité et 1 traitait d’effets indésirables. La prise en compte des données non publiées modifie significati-vement les résultats des méta-analyses puisque seulement 7 % des conclusions ne changent pas. Mais l’hypothèse de départ ne se confirme pas pour autant, puisque les résultats vont dans le sens d’une moindre efficacité dans seulement 46 % des cas, et dans 46 % des cas aussi dans le sens d’une efficacité supérieure.Les raisons présidant à la non-publication des essais thérapeu-tiques sont à l’évidence multiples et ne tiennent pas seulement à un résultat défavorable ou sim-plement non conforme à ce qui était attendu. Il peut s’agir d’une décision émanant des auteurs de l’étude elle-même, la jugeant de peu d’intérêt, d’un rejet des comités de lecture des revues scientifiques ou encore d’étu-des initiées pas l’industrie phar-maceutique et qui ne sont pas destinées à être publiées.Les auteurs estiment que, pour que les méta-analyses apportent des réponses complètes et fia-bles sur l’efficacité thérapeutique des molécules, il est urgent que les autorités en charge de la régu-lation des médicaments rendent facilement accessibles aux cher-cheurs l’exhaustivité des résultats des études cliniques. �

Roseline Péluchon

© www.jim.fr

Une puce qui ferait faire un saut de géant à l’administration de médicaments

La non-publication de certains essais, un biais pour les méta-analyses

SourceHart B, Lundh A, Bero L. Effect of reporting bias on meta-analyses of drug trials: reanalysis of meta-analyses. BMJ. 2011; 344: d7202. doi: 10.1136/bmj.d7202©

DR