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1 Une série documentaire proposée par Louis Bidou et Aurélie Marques LAVOIEDESPLANTES-LEFILM.COM

Une série documentaire proposée par Louis Bidou et … · moderne. Le néochamanisme propose désormais des expériences transcendantales aux occidentaux en quête de spiritualité

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Une série documentaire proposée par Louis Bidou et Aurélie Marques

LAVOIEDESPLANTES-LEFILM.COM

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Que nous racontent les plantes ?

Les plantes façonnent autant d’usages qu’il y a d’époques

et de cultures : tour à tour nourriture, objets de rites et

de divination, marchandises ou médicaments. Mais leur

utilisation reste conditionnée à la connaissance de leurs

propriétés.

Déjà, la conquête du Nouveau Monde était aussi celle de

nouvelles plantes et de savoirs. Si les grandes explorations

de Christophe Colomb et Magellan devaient définir de

nouvelles frontières, l’objectif était aussi de s’approprier la

route des épices. L’exploitation des plantes amérindiennes

a servi l’expansion économique de l’Europe mais égale-

ment revitalisé les connaissances médicinales du vieux

continent.

Des premiers contacts à l’exploitation commerciale, la quête des plantes est donc aussi l’histoire de la rencontre des peuples.

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Et aujourd’hui ?

En France, le succès des produits biologiques, le retour aux

essences naturelles et l’intérêt pour la défense de la biodi-

versité, attestent d’une nouvelle sensibilité des consom-

mateurs. Cette évolution des mentalités est soutenue par

les dernières découvertes scientifiques sur l’intelligence

complexe du monde végétal.

Notre rapport au vivant évolue d’une logique de domination

à celle de coexistence. Cette approche entre en résonance

avec les modes de vie autochtones, nouveaux objets d’ins-

piration et de fascination. Leurs liens intimes aux plantes

et à la nature est devenu aujourd’hui un modèle pour occi-

dentaux en quête de sens.

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Les entreprises agro-alimentaires, pharmaceutiques et

diététiques s’intéressent aux propriétés des végétaux

utilisés par ces peuples. Certains cherchent à ouvrir les

bénéfices des plantes au plus grand nombre, en respectant

le bien-être des communautés. Néanmoins l’objectif

reste le plus souvent mercantile : proposer de nouveaux

produits inédits comme promesses d’importants revenus.

Au sein des communautés autochtones, la connaissance

des plantes est un patrimoine culturel primordial. Les

enjeux de préservation et transmission des savoirs sont

devenus vitaux dans leur lutte pour défendre et valoriser

leur territoire.

« La voie des plantes » illustre la rencontre entre deux

visions du monde ; ou comment la pensée considérée

“primitive” est réinvestie par nos sociétés dites “modernes”.

A travers un itinéraire en Amérique Latine, nous voulons

comprendre cette dynamique en marche.

« La voie des plantes » illustre la rencontre entre deux visions du monde ; ou comment la pensée considérée “primitive” est réinvestie par nos sociétés dites “modernes”.

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Note de réalisation

“La voie des plantes” s’inscrit dans la perspective de l’année

internationale des droits des peuples autochtones, à l’ho-

rizon 2019.

Structurée autour de cinq épisodes en Amérique latine,

cette série documentaire témoigne de la complexité des

enjeux autour de plantes symboliques.

Chaque histoire est incarnée par une personne ou un

groupe. En s’appuyant sur une narration intimiste, « La

voie des plantes » offre une immersion subjective au plus

près des points de vue locaux. Des incrustations écrites

permettent au téléspectateur de situer l’action dans son

contexte, renforçant ainsi sa compréhension des enjeux

spécifiques et globaux.

À travers ces témoignages, nous entendons montrer la

valeur des savoirs autochtones. Repenser l’interaction

entre leur culture et les dynamiques du monde moderne

est aujourd’hui nécessaire.

Derrière l’utilisation des plantes, imaginons une autre conception de notre relation à l’autre et au monde.

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10% Croissance annuelle des ventes de cosmétiques naturels depuis 2014

2007 Déclaration des Nations Unies sur les droits des Peuples Autochtones, et de leurs savoirs.

2019

Année Internationale des Droits des peuples autochtones (ONU)

Définition biopiraterie : La biopiraterie consiste dans l’accès et l’utilisation de ressources de la biodiversité et de savoirs traditionnels associés, en violation des droits de leurs détenteurs (absence de consentement et de partage des bénéfices).

1/3 des espèces végétales recensées sont originaires d’Amérique Latine

Repères

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Populations autochtones

5 000 groupes humains

370 millions de personnes

Ils occupent 22% des territoires mondiaux, dans lesquels se trouve 80% de la biodiversité mondiale

Amazonie 5,5 millions de kilomètres carrés de forêt

20% de surface perdue depuis 1970

438 000 espèces de plantes répértoriées.

Plus de 25% des essences pharma-ceutiques utilisées dans le monde

#1L’enjeu des savoirs

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les savoirs traditionnels, une richesse fragile à transmettre et protéger

La forêt amazonienne est une grande source de richesses.

Outre le bois, le pétrole, elle recèle également des miné-

raux précieux, sources de convoitises. Toutefois, la principale

richesse de l’Amazonie reste sa biodiversité unique.

Au premier plan de ces enjeux, des communautés autoch-

tones s’organisent et repensent les modes de transmission

des savoirs botaniques face à l’urgence de la préservation de

leur territoire.

Épisode 1Les Matsés ont choisi de protéger leur patrimoine en

recensant leurs plantes et les connaissances qui y sont

associées. En 2016, ils rédigent pour la première fois

une encyclopédie dans leur propre langue. En tout, 500

pages destinées à consolider les savoirs mais aussi à les

transmettre aux futurs générations. Un modèle de lutte

pour la préservation de la culture locale.

#2les chemins de la connaissance

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les plantes, une autre approche de la connaissance

Dans la conception autochtone, les plantes sont avant

tout considérées comme des êtres de conscience. Lors

des pratiques rituelles, certaines d’entre elles guident les

chamans sur les voies du monde invisible et de la connais-

sance. Non seulement objets des savoirs, elles en sont

aussi la source.

Ce point de vue, longtemps rejeté comme “irrationnel”, est

revisité par la culture new age mais aussi par la science

moderne.

Le néochamanisme propose désormais des expériences

transcendantales aux occidentaux en quête de spiritualité.

Dans le même temps, certains médecins et scientifiques

cherchent l’articulation entre plantes traditionnelles et

médecine moderne, laissant entrevoir la complémentarité

possible entre deux systèmes de pensée.

Dans la conception autochtone, les plantes sont avant tout considérées comme des êtres de conscience.

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Épisode 2Dans la culture amérindienne tradi-

tionnelle, les plantes “de vision” sont

utilisées comme moyen d’accès à la

connaissance. Allons à la rencontre du

chamanisme dans les Andes à travers le

cactus San Pedro.

Épisode 3La ville d’Iquitos, au Pérou, propose une

variété inédite de plantes médicinales :

comment s’y retrouver entre remèdes

traditionnels et business du tourisme

chamanique ?

Épisode 4Le Centre Takiwasi à Tarapoto, Pérou,

allie les apports des médecines

amazoniennes et la psychothérapie

occidentale pour élaborer un

protocole thérapeutique efficace dans

le traitement des toxicomanies.

#3Partenaires ou pirates du vivant

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commercialisation des savoirs autochtones : partenaires ou pirates du vivant.

Pour répondre à la demande occidentale en aliments et

cosmétiques naturels, les entreprises investissent les terres

autochtones à la recherche de plantes endémiques. Mais

cette exploitation des matières premières et des savoirs asso-

ciés soulève des questions majeures : comment ouvrir au

plus grand nombre les bénéfices des savoirs autochtones

sans compromettre leur mode de vie? Comment éviter la

spoliation des connaissances ancestrales?

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Épisode 5Depuis des temps ancestraux les Satere Mawe récoltent le

Guarana, ces baies rouges qui nourrissent le corps et l’esprit.

Le mythe fondateur raconte que cette plante est l’essence

de la connaissance. Aujourd’hui ils défendent un modèle de

commercialisation qui respecte leurs traditions et environ-

nement. La plante est devenu le ressort de l’autodétermina-

tion de ce peuple.

Épisode 6Coca-cola life, Pespi true, Lipton green… ces dernières années

les grandes entreprises de boisson mettent en avant des

produits naturels et peu caloriques. Derrière ces produits, on

retrouve une plante : la Stevia. Les propriétés édulcorantes

de la stévia sont connues de longue date du peuple guarani

qui ne reçoit aucun avantage de sa commercialisation. C’est

un exemple phare de biopiraterie.

Notreengagement

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Notre engagement

Grâce au temps passé sur place et aux discussions en amont,

nous voulons donner corps et voix au point de vue local, le

plus fidèlement possible. Trop souvent encore, certaines réali-

sations tendent à instrumentaliser émotionnellement l’image

d’Indiens dans la recherche d’audimat.

De nombreuses communautés autochtones s’organisent en

association ou conseils généraux afin de mieux contrôler les

influences extérieures et renforcer leur autonomie. Notre posi-

tionnement est de travailler en collaboration et transparence

avec ces organisations afin de valoriser les initiatives locales.

Notre engagement est porté par l’association de loi 1901

“Confluences humaines” dont l’objet est la valorisation des

diversités culturelles et du vivre ensemble. Fondée en 2012,

l’association a permis le retour de matériels ethnologiques

(films, enregistrements de mythes et de chants rituels, photo-

graphies) aux communautés indiennes colombiennes du Pira

Paraná, à leur demande. Cette aventure a donné naissance à

un premier documentaire

“La voix des Tatuyos”, projeté en salle de cinéma et festivals.

es naturels, les entreprises investissent les terres autochtones

à la recherche de plantes endémiques. Mais cette exploitation

des matières premières et des savoirs associés soulève des

questions majeures : comment ouvrir au plus grand nombre

les bénéfices des savoirs autochtones sans compromettre leur

mode de vie? Comment éviter la spoliation des connaissances

ancestrales?

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Les réalisateurs

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29 ANS, JOURNALISTE-RÉALISATRICEMon intérêt pour l’Amérique Latine remonte quelques années en

arrière, lorsqu’à l’âge de 18 ans j’ai choisi la Bolivie comme terrain

pour mon premier reportage. Sur place, j’ai recueilli le témoignage

des mineurs, qui chaque jour creusent les entrailles de la montagne

sacrée en quête des dernières poussières de métaux précieux.

Pendant un mois j’ai vécu avec eux, partagé leur coutume et décou-

vert la “Pachamama”, la Terre mère et nourricière. Du coeur des

Andes est montée l’envie de documenter le réel et de m’ouvrir à

d’autres visions du monde.

Après une formation de journalisme à l’Institut d’Etudes Politiques

de Grenoble, j’ai réalisé sur commande de nombreux films pour des

grandes chaînes de la télévision publique et du câble. Aujourd’hui, je

ressens le besoin de mettre mes compétences au service d’un projet

qui me touche et redonne du sens à mon métier.

Dans un contexte où les découvertes scientifiques et techniques ne

suffisent plus à notre quête du bonheur, je veux rappeler ce que les

autochtones ont à nous apporter : une connaissance du monde par

le prisme de la nature. Une approche séculaire qui pourrait, pour peu

qu’on s’y attarde, apporter la cohérence qui fait défaut à l’homme

moderne.

Aurélie Marques

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29 ANS, COORDINATEUR DE PROJET, RÉALISATEURDepuis l’enfance, des récits de mon père ethnologue, je cultive un intérêt

passionnel pour l’ethnologie et la protection des peuples autochtones.

Après un master en Gestion de projet et entrepreneuriat à l’Ecole de

Commerce de Grenoble, je m’investis au sein d’ONG et entreprises

sociales dans les domaines de la santé et de la microfinance avec de

nombreuses missions et séjour à l’étranger, en Afrique principalement.

Parallèlement, je crée en 2012 l’association Confluences Humaines avec

comme objectif la valorisation des cultures amérindienne et leur patri-

moine culturel. Ce projet me permet de concrétiser mon intérêt pour les

peuples autochtones et a donné naissance à un premier documentaire

“La Voix des Tatuyos” projeté en salles de cinéma et festivals. La graine

était semée. En 2017, fort de cette première expérience, je conçois avec

Aurélie Marques la série documentaire “La voie des Plantes”.

Louis Bidou