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Bllrkina Faso Université de Ouagadougou Faculté des sciences de la santé (F.S.S.) Année universitaire 1994 - 1995 Thèse n012 ..................... . ' . .. .;;:;;::::::.::::::::::.:: .. : :::-: ;;;;.;;;:;;:::;:;;;:;;;:::;:;::::::::::»>;;;;;;:;:;;;;;;;::: :.":: .. ::::::::.: ::::::::.:::.::::::: .......................... . .. ·.·.·.···.)·.-011.11································· ................... .< ........................ . ::: :.::.::::: ;;;.;.;;;;;.;;:;;;;;;;;;.;.... .. ::::::: :<:«<;;;;;<;;;:«<.; : :.: . .. ..·.·.·.·.·.·.·.· ·.·.·.·.·.·.·.·.·.·4·.·.· ::«<.:-:-:-:-:«««« ::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::'::::: THESE Présentée et soutenue publiquement le 30 Septembre 1995 pour l'obtention DU GRADE DE DOCTEUR EN MEDECINE (Diplôme d'Etat) par LANKOANDE Tilousha Née le 14 Février 1967 à Fada Ngourma (Burkina Faso) Directeur de thèse Pro Jean TESTA Co-Directeur Docteur Joseph Y. DRABO JURY Président: Pro Raphael K.OUEDRAOGO Membres: Pro Amadou SANOU Pro Jean TESTA Dr. Jean KABORE

Université de Ouagadougou Faculté des sciences de la santé ... · Chimie Organique Mathématiques et Statistiques Nlathématiques et S,tatistiques Physique Statistiques ... A la

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Bllrkina Faso

Université de Ouagadougou

Faculté des sciences de la santé

(F.S.S.)

Année universitaire 1994 - 1995 Thèse n012

..................... . ' ... .;;:;;::::::.::::::::::.:: .. ::::-: :~~~«~~<:<~~~.~~.~ ;;;;.;;;:;;:::;:;;;:;;;:::;:;::::::::::»>;;;;;;:;:;;;;;;;::::.":: .. ::::::::.: ::::::::.:::.:::::::.......................... ~< ~<~ ~ ~.~ ~<:)~~.~

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THESE

Présentée et soutenue publiquement le 30 Septembre 1995

pour l'obtention

DU GRADE DE DOCTEUR EN MEDECINE

(Diplôme d'Etat)

par

LANKOANDE Tilousha

Née le 14 Février 1967 à Fada Ngourma (Burkina Faso)

Directeur de thèse

Pro Jean TESTA

Co-Directeur

Docteur Joseph Y. DRABO

JURY

Président: Pro Raphael K.OUEDRAOGO

Membres: Pro Amadou SANOU

Pro Jean TESTA

Dr. Jean KABORE

UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU

Faculté des Sciences de la Santé( F.S.S. )

LISTE DES ENSEIGNANTS DE LA F.S.S.

ENSEIGNANTS PERMANENTS

Professeurs titulaires

Rambré Moumouni OUTh1INGA

Hilaire TIENDREBEOGO

Tinga Robert G'UIGUE~IDE

Bobilwindé Robert SOUDRE

Professeur associé

Ahmed BÜU-SALAH

Maîtres de Conférences Agré::és

Amadou SANOU

Julien YILBüUDû

Bibiane KÜNE

Alphonse SAWADOGO

Innocent Pierre GUISSOU

Kongoré Raphaël OlJEDRAOGO

François Réné TALL

Anatomie organogenèseet chirurgie

Sémiologie etPathologie nlédicale

Parasitologie

Anatomie-Pathologie

~euro-clllrurgie

Orthopédie­Traumatologie

Gynécologie­Obstétrique

Pédiatrie

l)harmacologie­Toxicologie

Chirurgie

Pédiatrie

Akry COULIBALy

Sita GUINKO

Guy V. OUEDRAOGO

l\tfaÎtres de ConférencesLaya SAWADOGO

Boukary LEGn"fA

Laou Bernard KAM

François ZOUGMORE

Maîtres-.~ssistants

W. GUENDA

Léonide TRAORE

Adama SABA

Marcel BûNKIAN

Longin SOrvŒ

Gomtibo Jean-Baptiste OUEDRAOGO

Aboubakary SEYNOD

AssistantsMakjdo B. OUEDRAOGO

Apolinaire BAYALA (in memoriam)

Jeanne MILLOGO

Raymond BELE1vITOUGOlJRI

Gustave KABRE

Institut du Développement Rural ( IDR )

!\lIaîtres-AssistantsDidier ZONGO

~Jathématiques

Botanique-Biologie Végétale

Chimie Minérale

Physiologie-BiologieCellulaire

Chimie-Physique Générale

Chimie

Physique

Zoologie

Biologie Cellulaire

Chimie Organique

Mathématiqueset Statistiques

Nlathématiqueset S,tatistiques

Physique

Statistiques

Génétique

Physiologie

T.P. Biologie-Cellulaire

T.P. Biologie Cellulaire

Biologie

Gt=nétiquc

Virginie TAPSOBA

Hamadé OlJEDRAOGO

Joachim SANOU

Alexis ROUAJ.vlBA

Arauna OUEDRAOGO

Gana Jean Gabriel OUANGO

Abdoulaye TRAüRE

Jean KABüRE

Boukari Joseph OUAl"IDAOGO

R. Joseph KABüRE

Saïdou Bernard OUEDRAOGO

Raphaël DAKOURE

,\ssistantsMichel AKüTlüNGA

Seydou KüNE

Adama TRAORE

Lassina SANGARE

Raphaël SANOU

Théophile TAPSOBA

OUffiar TRAüRE N°2 (in memoriam)

Faculté des S~iences et Techniql1e5 (FAST)

Prof~seur3Titll~aires

Alfre,i S. TRAüRE

Ophtalmologie

Anesthésie-Réanimationphysiologie

Anesthésie-Réanimationphysiologie

Anesthésie-Réanimationphysiologie

Psychiatrie

Psychiatrie

Santé Publique

Neurologie

Cardiologie

Gynécologie-Obstétrique

Radiologie

Anatomie-Crnrurgie

Gynécologie-Obstétrique

Neurologie

Dermatologie

Bactério-Virologie

Pneumo-phtisiologie

Biophysique

Radiologie

Inlmunolcgle

Maîtres de Conférel1ççs associés

Jean TESTA

I\'laitres-Assist{!nts associésRachid BOUAKAZ

Maîtres..AssiSUlltsLady Kadidiatou TRAORE

Mamadou SA\V~·\DOGO

Blaise SONDü

Jean LANKüANDE

Issa SANOU

Ludovic KA1vf

Adama LENGANI

Joseph Y. DRABü

Assistants Chefs de cliniquesTanguet OUATTARA

Sophar HIEN

Daman SANa

Si Simon TRAüRE

philippe ZOURE

T.Christian SAJ.~OU (in memoriam)

~fadi KABRE

Kampadilemba OUOBA

Piga Daniel ILBOUDü

Doro SE&\tlE (in memoriam)

EpidéJniologie­Parasitologie

~faladies infectieuses

Parasitologie

Biochimie

Santé Publique

Gynécologie-Obstétrique

Pédiatrie

Pédiatrie

Néphrologie

Chirurgie

Endocrinologie

Chirurgie

Chirurgie

Chirurgie

Chirurgie

Gynécologie-Obstétrique

Ota Rhino Laryngologie

Oto RJuno Laryngclogie

Oto Rhino Laryngologie

Gastro-entérologie

Cardiologie

Faculté des Seiençes Economiques et de Gestion (FASEGl

MaÎtre--AssistantTibo Hervé KABORE

AssistantsMamadou BOLY

FacuJté de Droit et Sciences Politiques (FDSP)

AssistantsJean Claude TAITA

ENSEIGNANTS Vi\C.~T.L.\JRESMme Henriette BARY

Dr Bruno ELOLA

Dr Michel SO:MBIE

Dr Nicole PARQUET

Dr Annette OUEDRAOGO

Dr Adama THlüMBIAJ.'IO

Dr Sidiki TRAORE

Mr Paul Marie ILBOUDO

Dr Patrice ZABSONRE

Dr Badioré OUATTARA

Dr Tométo Kf\LOULE

Dr Alassane SICKÜ

Dr Rigobert THIü:MBIANO

ENSEIGNANTS MISSIONNAIRES

A.U.:?E.L.F.Pro Lamine DIAKHATE

Pro Abibou SAJ.VIB

Pro José N!arie AFOUTOU

Econmie-Gestion

Gestion

Droit

Psychologie

Anesthésie-Réanimation

Planification

Dennatologie

Stomatologie

Législation Pharmaceuti..2!l-

Galénique

Anglais

Sémiologie-Médicale

Galénique

Médecine du Travail

Anatomie

Ivlaladies infectieuses

Hématologie (Dakar)

Baetério-Virologie (Dakar)

Histologie-Embryologie(Dakar)

P~. Ivfald1tar \\'ADE

Pro M. K.A. EDEE

Pr. Ag. hfnayang NDIAyc·-NIANG

Pro Ag. R D.AlŒOUX

Pr. Ag. E. BASSENE

O.M.S.Dr Jean-Jacques BERJON

Dr Frédéric GALLEY

Dr Moussa TRAORE

Pro Auguste KADIO

Pr Jean Marie KANGA

Pro Arthur N'GOLET

Mission Française de CoopérationPro Etienrle FROGE

Pro Henri MOURAy

Pro Derus V\'OUESSI DJEWE

Pro M. BOIRON

Mission de l'Université Libre de Bruxelles (TILB)

Pr. Marc VAN DAMME

Pro MûES

Bibliographie (Da1~)

Biophysique (Lomé)

Physiologie (Dci:ar)

Histologie-Embryologie(Bénin)

Pharmacognosie (Dal~)

Histologie-Embryologie(Creteil)

Anatomie Pathologique (Lille)

Neurologie (Bamako)

Pathologies infectieuses etparasitaires (Abidjan)

Dermatologie (Abidjan)

Anatomie Pathologique(Brazzaville)

Médecine Légale

Biochimie (Tours)

Pharmacie Galénique(Paris XI )

Physiologie

Chimie Analytique­Biophysique

Galénique

UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU

Faculté des Sciences de la Santé( F.S.S.)

LISTE DU PERSONNEL ADMThISTRATIF

Doyen

Vice-Doyen Chargé des AffairesAcadémiques et Directeur de laSection Pharmacie (VDA)

Vice-Doyen à la Recherche età la vulgarisation (VDR)

Directeur des Stages de laSection ~Iédecine

Directeur des Stages de laSection de Pharmacie

Coordonnateur C.E.S. de Chirurgie

Secrétaire Principal

Chef de Service Administratif etFinancier ( CSAF )

Conservateur de la Bibliothèque

Chef de la Scolarité

Secrétaire du Doyen

Secrétaire du VDA

Secrétaire du VDR

Audio-Vîduel

Reprographie

Pro R. B. SOUDRE

Pr .Ag. I. P. GU1SSOU

Pr . Ag. B. KONE

Pro Ag. R. K. OUEDRAOGO

Dr M. SAWADOGO

Pro Ag. A. SANOU

Mr V. ILBOUDû

!vlr G. ILBüUDü

Mr Salif Yi\DA

rvIme K. ZERBO

Mme A KEITA

Mme KABRE Hakièta

Mme BON1<lAJ.~ Edwige

~1r. BOUD~A. Philipe

Si tu ne peux être pin all sommet dll coteau,Sois brousaille dans la vallée,Mais sois la meilleure petite broussailleAu bord du ruisseau.Sois bllisson, si tll ne peut être arbre.Si tu ne peut être route, sois sentier;Si tu ne peut être soleil, sois étoile;Ce n'est point par la taille que tu vaincras;Sois le meilleur, quoi que tll sois.

Douglas M allock

REMERCIEMENTS

A rONG EAST de nous avoir accepté panni son équipe pour la réalisation de ce travail

et pour sa collaboration soutenue quand aux moyens matériels et fmanciers. Notresouhait est que ce travail comble vos attentes.

A rORSTOM, pour sa participation à la réalisation du volet anthropologique.

A l'UNICEF

Nos remerciements pour les diffuseurs d'iode et pour votre participation à leur

installation et à la formation des artisans-réparateurs.

Puisse ce travail vous aider dans vos prises de décision quand à la stratégie de lutte la

mieux adaptée contre le goitre endémique.

A la DSF du ministère de la santé et de l'action sociale pour sa participation à la

réalisation pratique des enquêtes sur le terrain, et surtout pour le dosage des

concentrations urinaires d'iode.

Au Docteur Ouedraogo Alexandre, nlltritionniste à la DSF

Vous n'avez ménagé aucun effort pour nous donner tous les renseignements et la

documentation nécessaire à notre travail. Vous nous avez toujours reçu avec joie et

avez donné de votre temps. Recevez ici, l'expression de notre profonde gratitude.

Au Dr. Laurent Prud'homme et à Coriou Anne-Marie de EAST pour votre

collaboration amicale.

A Zongo Jean Louis, et à Hervé pour leur sympathie et leur patience pendant toute la

réalisation informatique de ce travail.

Au Professeur Ahmed Bousalah et à tout le personnel du service de Neurochirurgie

pour leurs encouragements et leur sympathie lors de notre passage dans leur service.

A tout le personnel du service de Médecine Interne pour leur compréhension.

A toutes les populations de Kuilpélé, de Timboué et de Lilbouré.

A tous ceux qui d'une manière ou d'une autre ont participé directement ou

indirectement à ce travail, nos sincères remerciements.

A NOS MA/TRES ET JUGES

A notre Maître et président de Jury

Le Professeur Raphael K.OUEDRAOGO, chef de service de Chirurgie A du CHNYO.

C'est un grand honneur pour nous de vous avoir comme président de JUty,responsabilité que vous avez acceptée malgré vos multiples occupations.

Nous avons gardé un bon souvenir de votre sympathie lors de notre passage enchirurgie.

Que ce travail, loin d'être parfait, sois le témoignage de notre profonde gratitude.

A notre Maître et juge, le Professeur Amadou SANOU

Chef du service de Chirurgie Générale du CHNYO

Vos connaissances forcent l'admiration. C'est un honneur que vous nous faites en

acceptant de juger ce travail dont malheureusement votre temps n'a pas pennis la

participation. C'est avec joie que nous vous comptons dans notre jUty.

Au Docteur Jean KABüRE

Neurologue au service de Médecine interne du CHNYO

Nous avons bénéficié de vos enseignements et nous gardons de vous le souvenir d'un

enseignant sérieux et rigoureux dans le travail. Nos multiples passages dans votre

service n'ont fait que confmner l'idée que nous avions de vous.

Nous soÏnmes heureux de vous avoir comme juge de ce travail.

A notre Maître et directeur de thèse

Le Professeur Jean TESTA, chef du département de santé publique.

Vous avez accepté de diriger ce travail malgré vos sollicitations multiples.Votre

disponibilité nous a marquée. Nous vous adressons nos sincères remerciements pour lesuivi étroit de ce travail pour lequel, vous n'avez ménagé aucun effort.Trouvez ici l'expression de notre profonde reconnaissance.

A notre Maître et co-directeur, le Docteur Joseph Y. DRABO,

Chef du service de Médecine Interne du CHNYO

Votre calme et vos connaissances nous séduisent. Merci d'avoir accepté de donner de

votre peu de temps pour diriger cette thèse. Vous nous avez prodigué des conseils

précieux qui ont contribué à améliorer la qualité de ce travail. Nous vous en sommes

très reconnaissants.

DEDICACES

A mes très chers parents

Vous êtes les artisans principaux de ce parcours. Vous êtes à la base de ce que

je suis aujourd'hui. A ceux qui ont su me donner une éducation digne de ce nom, qui

nous ont montré que "seul le travail fait l'homme", je vous aime beaucoup.

C'est vrai, mon cher père que tu as travaillé très dur pour la réussite de tes

enfants et tu y es parvenu avec l'aide du Grand Dieu, le Dieu vivant d'éternité en

éternité et qui bénit de père en fils de génération en génération.

Maman, tu es très forte, et c'est par cette force que nous vivons aujourd'hui.

Ton courage et ton soutien n'ont jamais manqué à aucun moment.

Puisse le Tout-Puissant vous donner longue vie et vous fasse profiter du fruit dece travail. Je ne vous oublierai jamais.

Quel que soit mon âge, pour moi, vous êtes PAPA et MAMAN.

A mes frères et soeurs

Ruth, Suzanne, Eve, Marie, Eléazar, Markina, Gountiéni, Koubi, Lyo et Ginesco.

N'oublions jamais ce que nous ont appris nos parents.Continuons de nous aimer et de

soutenir les uns les autres comme vous avez su très bien le faire tout au long de mes

études combien longues et difficiles. Ce travail est aussi le vôtre.

Vous êtes ma joie.

A mes chers neveux et nièces gue j'aime bien.

David, Brigitte, Colette, Serge, Linda, Vanessa, Steve, Laetitia, Josias, Cynthia, Aïda

et Jesse. Que ce travail vous sert d'exemple et vous inspire, mais quoique vous fassiez,

faites le bien et faites toujours mieux autant que possible.

Souvenez-vous aussi "que seul le travail fait l'homme".

A ma grand-mère

Merci pour ton soutien combien précieux. Que Dieu t'accorde de rester encore très

longtemps avec nous pour voir ses merveilles et oublier tes souffrances passées.

A tous mes oncles et tantesVous avez tous d'une manière ou d'une autre participé à cette réussite.

Merci à tous.

A Nicolas Pogodsky

Je ne dirai pas assez combien précieux ont été ton soutien et tes encouragements. Je

suis très touchée par l'amour que tu me portes depuis que nous avons fait connaissance.

Puisse le Seigneur nous conduire toujours ensemble sur les chemins de la vie.

"La mesure de l'amour, c'est d'aimer sans mesure. "

Ames amies

"Un ami, c'est beaucoup de soleil dans la vie"

Françoise Pedeau , j'ai apprécié ton amitié soutenue depuis que tu es chez nous, alors

que j'étais en train de préparer mon baccalauréat. Depuis cet instant où nous avons fait

connaissance, tu n'as plus cessé de me soutenir à tout point de vue.

Reçoit ici l'expression de ma sincère amitié.

Puisse notre amitié grandir toujours.

Ngouegni Philomène, je te souhaite beaucoup de courage pour ce qu'il te reste à faire.

Souviens toi que "la route la plus longue a une fm et que la nuit la plus noire aboutit au

jour". Je ne pourrai oublier toutes ces années que nous avons passé à "patauger"

ensemble.

Régine Palle, merci pour ton soutien et ton amitié. Je ne t'oublie pas

Antoinette Tougouma, je n'oublie pas les bons moments que nous avons passés

ensemble.

Rosalie Congo, Luc Lankoandé, Yada Salif, Lankoandé Diakiro

A Monsieur et à Madame Bellagamba

A tout le personnel du collège de Loumbila

A tous mes promotionnaires de l'école primaire Protestante de Fada, du collège de

Jeunes Filles de Loumbila, du Lycée Diaba Lompo et de la FSS

A tous ceux qui m'aiment.

La Faculté des Sciences de la Santé a arrêté queles opinions émises dans les dissertations quiseront présentées doivent être considéréescomme propres à leurs auteurs et qu'ellesn'entend leur donner aucune approbation niimprobation.

ONG:

OMS/WHO:

UNICEF/FISE:

EAST:

ICCIDD:

IDD:

üRSTOM:

OCCGE:

BUNASOLS:

FAO:

DSF:

DPS/ASF:

CM:

CSPS:

PSP:

ZSS:

TSH:

TBG:

Organisme Non gouvernemental

Organisation mondiale de la santé

United Nations International Children's En1ergency Funds

Eau, Agriculture et Santé en milieu Tropical

International Council for Control of Iodine Deficiency Disorders

Iodine Deficiency Disorders

Organisation de Recherches Scientifiques des Territoiresd 'Outre-Mer

Organisation de Coordination et de Coopération pour lalutte contre les Grandes Endémies

Bureau National des sols

Food and Agriculture Organisation

Direction de la Santé et de la Famille

Direction Provinciale de la Santé, de l'Action sociale et dela Famille

Centre Médical

Centre de Santé et de la Promotion Sociale

Poste de Santé Primaire

Zone Socio-Sanitaire

Thyroid Stimulating Honnon

Thyroid Binding Globulin

ACTH: Adéno-Corticotrophin Honnon

TRF: Thyrotrophin Releasing Factor

DIT: Diiodothyrosine

MIT: Monoiodothyrosine

T3: Triiodothyronine

T4: Thyroxine

QI: Quotient Intellectuel

Km: Kilomètres

Ilg/l: Microgrammes par litre

FCFA: Franc CFA

SOMMAIRE

Première partie Pages

1- INTRODUCTION 1

11- ENONCE DU PROBLEME 4

111- OBJECT.IFS 5

A- OBJECTIF GENERA.L 5

B- OBJECTIFS SPECIFIQUES 5

IV- QUELQUES RAPPELS SUR LA THYROIDE 6

A- LA GLANDE THYROIDE NORMALE 6

1- Rappel anatomique 62- Embryologie 73- Histologie 84- Physiologie 8B- LE GOITRE ENDEMIQUE 14

1- Historique 1.42- Epidémiologie 153- Modifications biologiques 174- Aspects anatomopathologiques 195- Etiopathogénie 206- Complications des goitres 267- Crétinisme endémique 278- Prévention et traitement du goitre endémique 28

Deuxième partie: notre étudeI- PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE : .3ü

A- PRESENTATIONDE LA PROVINCE 30

1- Situation géographique 302- Le climat 303-La nature des sols ct les cultures 3]4- Les cours d'eau 315- Les activités de production 316- Démographie 327- Données socio-économiques 328- Situation sanitaire 32

B- SITUATION ET PRESENTATION DES LIEUX D'ENQUETE 33

11- METHODOLOGIE 36

A. CHOIX DU CADRE DE L'ETUDE 36

B. LE rypED'ETUDE 36

c. ECHANTILLONNAGE 36

1- La taille de l'échantillon 362- Le choix des trois villages 373- Le choix des concessions 38

D. LA COLLECTE DES DONNEES 38

1- Organisation pratique de l'enquête 382- Sensibilisation 383- Etude anthropologique 394- Logistique et personnel 395- Organisation pratique de l'enquête médicale 406- L'examen physique proprement dit 407- Classification des goitres 418- Les prélèvements d'urines 419- Installatioll des diJl'useurs d'iode 4210- Stratégie d'iodation des points d'eau 42

E. ANALYSE DES DONNEES 43

111- PRESENTArrlONDES RESULTATS 44

A. ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE DU GOITRE DANS LA ZONE D'ETUDE

1- La population étudiée 442- Les résultats cliniques 453 Les résultats biologiques 574- Résultats de l'étude anthropologique 655- Problème d'éthique 65

B. ETUDE DE L'IODATION DE L'EAU DE BOISSON 66

1- Evolution clinique des goitres 662- Etude de l'évolution des concentrations urinaires d'iode 73

IV. DISCUSSION 82

A. BIAIS DE L'El'UDE El' VALIDITE DES RESULTATS 82

1- Biais liés au type d'étude 822- Biais liés à l'examen clinique 823- Les prélèvements d'urine 824- L'Echantillonnage et degré de précision 83

B. METHODOLOGIE 84

1- La méthode d'examen et la classification des goitres 842- La division de l'échantillon en tranche d'âge 843- Les stratégies d'iodation 854- Le dosage de l'iode urinaire 85

C. ASPECTS EPIDEMIO-CLINIQUES 86

1- Les aspects cliniques 862- Les aspects biologiques 90

O. ASPECTS ETIOPATHOGENIQUESDU GOITRE ENDEMIQUE 91

1- Conceptions socioculturels du goitre endémique 912- Les facteurs endogènes 923- Les facteurs exogènes 93

E. EVALUATION DE L'EFFICACITE DE L'IODATION DE L'EAU DEBOISSON 95

1- Evolution des goitres 952- Evolution des ioduries 963- Discussion sur les avantages et les inconvenients de l'iodation

de l'eau par les diffuseurs d'iode 974- Discussion sur le rapport coût/efficacité des deux stratégies

d'iodation 98

v- CONCLIJSION 100

VI- SUGGESrrIONS 103

VII- BIBLIOGRAPHIE 106

1 ERE PARTIE: GENERALITES

L LNLRODUCTION

On estime à environ un milliard le nombre de personnes à travers le

monde qui vivent dans des zones pauvres en iode et à 800 millions le nombre de

personnes exposées aux troubles dus à la carence en iode. Panni ceux-là, 200 à

300 millionsprésenteIlt un goitre ou toute autre conséquence manifeste de la

carence eII iode et au moins 6 millions de cas de crétinisme (3).

Les plus touchés sont les pays en voie de développement (82) dont fait

partie le Burkina Faso. En effet, sur ces 800 millions, 100 millions vivent en

Afrique (26, 27). 1~out le plateau continental africain est concerné (26).

Le goitre n'est que la partie visible des troubles dus à la carence en iode

(TDCI), mais il permet une évaluation facile, rapide et économique de la maladie

(73). Il est considéré comme endémique lorsque l'augmentation de la glande

thyroïde est diagnostiquée chez plus de 100/0 de la population d'une région

donnée (2]). Celtaines des conséquences de la carence Cl1 iode sont irréversibles

une fois qu'elles se sont déclarées, mais toutes peuvent être complètement évitées

par les tech_niques d'iodation disponibles.

Cette pathologie mérite beaucoup plus d'attention qu'on ne lui accorde

aujourd'hui quand on considère ses complications telles que le retard mental le

crétinislne et la surdi-mutité qui sont un lourd handicap socio-économique pour

la communauté.

Le goitre endémique constitue donc un grave problème de santé publique à

l'échelle mondiale et SUltout dans les pays en développement.(5!).

L'étiologie du goitre endémique n'est pas encore parfaitement connue, elle

senlble varier d'une région à l'autre (21). Cependant, le rôle essentiel joué par la

carence iodée dans son développement semble bien établi (12,58).

L'iode organique provient des alilnents et de l'eau. Une des données

essentielles de l'apparition du goitre est la faible teneur en iode contenu dans les

eaux consommées par les populations (22). En deçà de 2g d'iode par litre d'eau,

l'O.M.S. considère qu'il y a carence et que l'apport des iodures dans l'alimentation

végétale et animale est de ce fait insuffisant pour couvrir les besoins quotidiens

nécessaires au fonctionnement de la glande thyroïde.

2

De Inême, des incertitudes demeurent quand aux nleilleures modalités de

traitement et de prévention du goitre endémique.

Plusieurs programmes de lutte ont été mis en place dont le sel iodé, l'huile

iodée, les aliments iodés et l'iodation de l'eau de consommation, mais, aucune

d'elle n'a encore fait l'unanimité. Une méthode utilisée avec succès dans une

région donnée n'est pas obligatoirement promue au succès dans une autre région.

Elle peut se heurter a divers obstacles: socio-économiques, climatiques ou

géographiques (86).

Au Burkina Faso, la Direction de la Santé et de la Famille (DSF)

estime à 3 millions le nombre d'individus exposés aux TOCI. En réalité, toutes

les populations rurales qui vivent de leur production sont des populations à risque

pour les TOCI à cause de la pauvreté en iode de ces sols où poussent les cultures.

En ce qui concerne les méthodes de lutte déjà utilisées dans notre pays, ce

sont surtout l'administration d'extraits thyroïdiens (capsules iodées ou injections

d'huile iodée). Cependant, il ne s'agissait que de petites interventions limitées à

deux provinces. Cette méthode est appliquée depuis longtemps dans de nombreux

pays et s'est avérée efficace, mais n'a pas encore atteint les populations cibles et

est même inconnue de certaines provinces car elle coûte chère et nécessite un

personnel qualifié.

Ainsi, en tlléorie, la prévention et le traitclnent des TOCI semblent simples

et peuvent être assurés par l'injection périodique d'huile iodée et également par

l'absorption de capsules iodées.

En pratique, ils nécessitent une logistique importante et coûteuse et un

personnel qualifié, ce qui limite sa vulgarisation (26).

Une autre méthode de lutte contre les TDCI est représentée par l'iodation

du sel de cuisine. Elle n'est pas encore employée dans notre pays, mais un projet

de l'UNICEF est en étude pour les pays de la sous-région.

Cette méthode n'a fait l'objet d'aucun essai préalable et implique une

politique nationale de transpolt, de stockage, d'entretien et de distribution, ce qui

la rend coûteuse et très difficile à appliquer.

3

Une nouvelle méthode de lutte contre le goitre et les TOCI a été

récemtnent rnise au point et consiste en l'iodation de l'eau de boisson par des

diffuseurs d'iode en silicone que l'on place dans les puits et les forages. C'est de

cette méthode que nous voulons étudier la faisabilité en milieu rural.

Notre étude se veut une prolongation des différentes études faites sur le

goitre endémique dans notre pays et voudrait apporter une contribution à la

recherche d'une méthode de supplémentation appropriée, car la stratégie ou

l'ensemble des stratégies à adopter pour accroître la consommation d'iode dépend

des circonstances locales selon DUNN (27). Les méthodes visant à combattre la

carence en iode devront être choisies en fonction des réalités propres à chaque

région.

4

II. E=NONCE DU PROBLEME

Selon des études faites par la DSF en 1987 dans plusieurs provinces, il

ressort que le goitre endémique constitue un problème national. En effet, cette

étude avait montré que toutes les régions étaient atteintes à des degrés variables

(Cf. liste de prévalence du goitre endémique dans les trente provinces du BurkinaFaso en annexe).

La Province du Bazèga a été celle qui avait présenté la prévalence la plus élevée(41,7%).

Par ailleurs, en 1991, lors d'une enquête dans les écoles primaires de la

province, une équipe de 1'ONGEau, Agriculture et Santé en milieu tropicale

(EAST) avait établi la prévalence du goitre endémique à 51,1% dans la Zone

Socio-Sanitairel (ZSSI), et à 41,2% dans la ZSS2 (14,17).

AiIISi, il apparaît que la Province du Bazèga est une zone hyperendémique

nécessitant une intervention urgente de lutte contre le goitre endémique (27).

Aussi, notre travail se propose d'identifier les caractéristiques

épidémiologiques du goitre endémique dans trois villages du département de

Toécé dans la Province du Bazèga et d'évaluer l'impact de l'iodation de l'eau de

boisson par la nouvelle technique d'iodation mise au point par Rhône Poulenc

Rorer sur l'évolution des cas de goitre dans les trois villages étudiés

Le choix de cette méthode d'iodation par immersion de diffuseurs d'iode

en silicone dans les puits et les forages est né de la préoccupation de ces

initiateurs de mettre à la disposition des populations rurales vivant en zone

d'endémie goitreuse, une Inéthode de supplémentation à long terme, accessible à

tous et dont la prise en charge (participation-gestion) pourra être assurée par les

populations locales.

Ces diffuseurs sont chargés d'iodure de sodium et placés dans les puits et

les forages L'iode est libéré lentement et progressivement du diffuseur durant une

année.

5

III.OBJECTI"FS

A. OBJECTIF GENERAL

Evaluer l'impact de l'iodation de l'eau de boisson sur la prévalence du

goitre endémique par la technique d'immersion de diffuseurs d'iode en silicone

dans l'eau.

B. OBJECTIFS SPECIFIQUES

* Etudier les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et biologiques

du goitre endémique dans la zone d'étude.

* Evaluer l'impact de la technique d'iodation de l'eau de boisson par les

diffuseurs d'iode sur l'évolution du goitre endémique.

* Comparer deux stratégies d'iodation de l'eau de boisson, à saVOIr

l'iodation obligatoire" et l'iodation facultative" sur le goitre endémique.

6

IV. QUELQUES RAPPELS SUR LA THYROIDE

A. LA GLANDE THYROIDE NORMALE

Un bref rappel anatomique et physiologique de la glande thyroïde est

important pour la compréhension des différents aspects cliniques du goitre, et de

la répercussion d'un dysfonctionnement thyroïdien sur le développement

physique et intellectuel de l'individu.

L Rappel anatomique

Ce rappel anatomique est nécessaire car il pennet de rechercher lors de

l'examen du Inalade, les complications possibles du goitre (compressions,

infections) et de cOllnaÎtre les dangers de la chirurgie thyroïdienne.

La thyroïde est une glande inlpaire, médiane, à sécrétion interne, située à

la face antérieure et latérale du cou dans la région sous hyoïdienne. A l'état

nonnal, elle n'est ni visible, ni palpable. Chez l'adulte, elle pèse en moyenne 30g

avec parfois des extrêmes de 10 à 60g. Elle est formée de deux lobes d'environ

5cm sur 2cm séparés par un isthme. Elle ressemble à un papillon aux ailes

étalées.

a) Ses rapports

Ils sont très importants à étudier pour la chirurgie du goitre. Les plus

importants sont:

* à la face antérieure, les muscles hyoïdiens

* à la face postérieure, les paquets vasculo-nerveux

- la carotide primitive en dedans

- la jugulaire interne en dehors

- le pneumogastrique dans l'angle postérieur des deux vaisseaux

* en an·ière, l'oesophage, le pharynx et les nerfs récurrents dont la

compreSSIon

entraîne une voie bitonale, une dyspnée, et une dysphagie;

Les parathyroïdes sont situées en arrière des deux lobes. Elles varient dans

leur siège et leur nombre (quatre en général).

7

b) Sa vascularisation

Elle est assurée par:

* les artères thyroïdiennes

- l'artère thyroïdienne supérieure, branche de la carotide externe

- l'artère thyroïdienne inférieure, branche de la sous-clavière

* les veines thyroïdiennes supérieures qui se jettent le plus souvent dans la

jugulaire interne et les veines inférieures, qui se jettent dans le tronc brachio­

céphalique; les veines moyennes sont les collatérales de la jugulaire interne.

* le drainage lymphatique de la glande thyroïde est important et se fait par

les chaînes spinales, cervicales transversales, jugulo-carotidienne, récurrentielles

et médiastinales supérieures.

c) L'innervation

Les nerfs proviennent des plexus sympathiques qui enlacent les artères

thyroïdiennes supérieures et inférieures.

2. Embryologie

L'intérêt de ce rappel réside dans la reconnaIssance des thyroïdes

ectopiques

(la plus fréquente des anolnalies congénitales) et des agénésies thyroïdiennes ou

athyréoses.

La thyroïde est d'origine endodermique.

L'ébauche tllyroïdienne se forme à partir d'un épaississement du plancher

du pllaryl1x primitif au l1iveau de la première poche pharyngée. Ce bourgeon

fonne une évagination qui migre vers le 16e jour de gestation en direction de la

loge thyroïdienne définitive où elle arrive en une quinzaine de jours et où elle

fusionne avec les corps ultimo-branclliaux.

Il persiste souvent une trace de migration; le tractus thyréoglosse encore

appelé pyramide de Lalouette.

Chez le foetus, vers la dixième semaine, la thyroïde est déjà en place et

capable de syntllétiser des hormones.

Si la migration se fait mal, la thyroïde se retrouve soit en position haute

(linguale, sublinguale, hyoïdienne ou prélaryngée); soit en position basse

(médiastinale) ou même ovarienne.

8

~ Histologie

Le but de ce chapitre est d'aider à la compréhension de la biosynthèse et

de la sécrétion des honnones thyroïdiennes et des anomalies qui lui sont liées.

Les follicules thyroïdiens sont l'unité fonctionnelle de la thyroïde. De

fonne grossièrement sphérique, ils ont un diamètre d'environ 300 microns. Les

espaces intercellulaires sont remplis de tissu conjonctif contenant un réseau dense

de capillaires sanguins. Chaque follicule est formé de cellules épithéliales

appelées thyréocytes avec en leur centre une substance d'aspect colloïde. Cette

colloïde est un gel visqueux contenant de la thyroglobuline et d'autres protéines

iodées. C'est dans cette colloïde que sont stockées les honnones thyroïdiennes.

La cellule thyroïdienne comporte de nombreuses vésicules d'endocytose

(pinocytose), des vésicules d'exocytose et des lysosomes riches en hydrolases. La

membrane basale de la cellule thyroïdienne est le siège du transport actif del'iodure.

La morphologie de la cellule thyroïdienne change selon l'état de

stimulation et

d'activité du follicule, mais est en général cubique. Les cellules au repos sont

aplaties avec une grande cavité remplie de colloïde. Par contre, lorsque le

follicule est stimulé par la TSH, les cellules augmentent de hauteur et la taille de

la cavité se réduit.

Il existe d'autres cellules appelées cellules "C" représentant 1 à 2% des

cellules thyroïdiennes. Elles sont isolées en petits groupes dans le parenchyme

thyroïdien, soit entre les follicules, soit entre la membrane basale et les cellules

folliculaires. Ces cellules "c" sécrètent la thyrocalcitonine et d'autres peptides

tels que la SRIF, la sérotonine, la bombérine et l'ACTH.

Le marqueur biologique des cellules vésiculaires est la thyroglobuline

tandis que celui des cellules "c" est la calcitonine.

4. Physiologie

Un rappel physiologique est nécessaire à la compréhension des facteurs

intervenant dans la goitrigenèse ainsi que celle des effets néfastes de la carence

en iode.

a) Le métabolisme de l'iode

L'iode est une matière première indispensable à la synthèse des hormones

thyroïdiennes. L'origine de l'iode de l'organisme est alimentaire. L'absorption

journalière minimale capable de maintenir une fonction thyroïdienne normale est

de 100 a 150 micro grammes par jour selon AZERAD (6).

9

Les principaux organes contenant de l'iode sont: la thyroïde qui l'utilise

pour fabriquer des hormones thyroïdiennes et les reins qui l'excrètent dans les

urines. A peu près 100 microgrammes pénètrent chaque jour dans la thyroïde

pour assurer une synthèse et une sécrétion normales d'honnones thyroïdiennes.

La thyroïde sécrète 80 microgranunes d'hormones thyroïdiennes par jour

sous fonne de T3 et T4. Elle libère également 40 microgrammes d'iode dans le

liquide extra cellulaire, la plus grande partie provenant de la désiodation de lamono et de la diodothyrosine (MIT et DIT).

La T3 et la T4 sécrétées sont métabolisées dans le foie et d'autres tissus

tels que la glande mammaire. Certains dérivés de l'hormone thyroïdienne sont

excrétés dans la bile et une partie de l'iode qu'ils contiennent est réabsorbée(cycle entéro-hépatique).

La perte nette d'iode dans les selles est d'environ 20 microgrammes par jour. La

quantité d'iode pénétrant dans le liquide extra cellulaire est de 600 microgrammes

par jour. 120 microgrammes, soit 200/0 de cet iode sont captés par la thyroïde

alors que les autres 80% sont sécrétés dans les urines.

La captation d'iode est favorisée par la TSH hypophysaire et inhibée par

les ions SNC (thiocyanate) (voir schéma ci-dessous). La diminution de la

captation d'iode par la thyroïde provoque le myxoedème; l'augmentation, elle,

donne l'hyperthyroïdie.

Les glandes salivaires, la muqueuse gastrique, le placenta, les corps

ciliaires de l'oeil et les glandes mammaires transportent également des iodures

contre un gradient de concentration, mais la captation n'est pas affectée par la

TSH. De plus, la glande mammaire est la seule parmi ces tissus à fixer l'iode. Le

tissu mammaire fabrique de la DIT, mais pas de T4, ni de T3.

10

Thyroïde

Synthèse/j\11\ T

1 - 1

1 ,V1

4,T3

/ 1- ( 804-T3)--------------_.:::- Sang ~~------------- ----,

/ t------t--------_ 1

..--------1 T3, T4, 1- ~ i

Foie

Aliments

Muscles

Desiodation

1 Conjugaison

DésiodationDésamination

ReinsT4 1 Bile

Désamination f'

Désiodation

1- Filtration

Urines

1 -

\VIntestinT3 __ -- - - - - - - -- - - - - -t'--------I

Composé gluclroniqueLJ ...J __ I __

v ~~

lFecès

T4, T3

Figure nOl: Schéma du mouvement de l'iode et des hormones thyroïdiennes dans

l'organisme, ainsi que des diverses voies de la dégradation ou de

l'inactivation de ces dernières. (D'après J.TATA, tiré de Précis de

Physiologie: H.Hennann et J.f. Cier)

b) La synthèse et la sécrétion des honnones thyroïdiennes

Elles comportent plusieurs étapes qui sont:

- la captation d'iodures,

- l'iodation de l'iodure,

- la synthèse de la thyroglobuline,

- la synthèse des hormones thyroïdiennes dans la thyroglobuline,

- le transport de la thyroglobuline dans la colloïde et son stockage,

- le transfert de la thyroglobuline de la thyroïde vers la cellule

thyroïdienne,

- la prothéolyse de la thyroglobuline,

- la libération des honnones thyroïdiennes dans la circulation (6).

Les deux étapes essentielles de la biosynthèse sont successivement,

l'iodation de la thyrosine puis la condensation en thyronines.

La sécrétion des hormones est commandée par le lobe antérieur de

l'hypophyse. Celui-ci sécrète la TSH dont l'effecteur est la cellule thyroïdienne.

Sous son action, les vésicules se vident de leur colloïde, ce qui prouve que la

prothéolyse ne se limite pas à la seule séparation des thyronines iodées.

La sécrétion est à débit constant malgré l'apport irrégulier.

Il

c) Les effets physiologiques des honnones thyroïdiennes

L'iode joue un rôle capital dans la physiologie thyroïdienne et

réciproquement, le corps thyroïde est au centre du mouvement de J'iode dans

l'organisme.

Les hormones thyroïdiennes sont indispensables à une croissance et à une

maturation squelettique normale. Elles exercent aussi plusieurs fonctions vitales

et métaboliques.

* action sur la croissance

Chez les enfants hypothyroïdiens, la croissance des os est ralentie et

l'ossification des cartilages de conjugaison est arrêtée. En l'absence d'honnones

thyroïdiennes, la sécrétion d'honnones de croissance est diminuée. Enfin, les

honnones thyroïdiennes potentialisent les effets de l'honnone de croissance sur

les tissus.

12

* action sur d'autres tissus

En effet, les honnones thyroïdiennes exercent leurs effets sur bien d'autres

tissus dans l'organisme. Elles:

- augmentent la consommation d'oxygène par les tissus, sauf pour le

cerveau, les testicules, l'utérus, la rate et les ganglions lymphatiques;

- augmentent les réflexes ostéotendineux et excitent l'activité cérébrale;

- augmentent la synthèse protéique;

- exercent un effet diabétogène en augmentant l'absorption intestinale, la

glycogénolyse et l'utilisation cellulaire du glucose;

- accélèrent la synthèse du cholestérol et surtout son excrétion; elles ont

une action hypocholesterolémiante.

A partir de toutes ces actions des hormones thyroïdiennes, il devient très

facile de déduire toutes les conséquences qui peuvent découler du déficit en

hormones thyroïdes. L'arrêt de la croissance conduit au nanisme.

d)Régulation de l'activité thyroïdienne

Elle est surtout humorale. Il existe des variations dans l'activité

thyroïdienne: la croissance, la puberté, les diverses étapes de la vie génitale,

spécialement chez la femme, l'adaptation au froid en sont les principaux facteurs.

Mais, ces variations s'exercent dans les limites précises, ce qui laisse supposer un

mécanisme de régulation particulièrement adapté et efficace (43). Il existe une

corrélation hypothalamo-hypophyso-thyroïdienne.

L'hypothalamus sécrète un TRF (thyreo-releasing factor) qui va stimuler

l'hypophyse qui à son tour sécrète la TSH qui stimule la glande thyroïde qui va

sécréter la T4.

La baisse du T4 circulante stimule la production de TRF et de TSH. Une

augmentation du taux T4 circulante freine au contraire la production de TRF et

TSH de manière à obtenir une sécrétion normale à un taux fixe mais adaptable:

L'ensernble de ces deux mécanismes constitue le rétrocontrôle.

Les dérèglements de ce système sont responsables d'une grande partie de

la pathologie thyroïdienne.

13

e)- Pathologies thyroïdiennes liées à la carence en iode

Les symptômes et complications de l'hyperthyroïdie et de l'hypothyroïdie

sont les conséquences prévisibles des faits physiologiques exposés plus haut

concernant l'action des honnones thyroïdiennes. Les désordres observés en

pathologie thyroïdienne sont variés. Nous parlerons surtout de l'hypothyroïdie et

de l'hyperthyroïdie.

* l'hypothyroïdie

Le métabolisme de base est ici fortement abaissé: 30 à 35%.

Les causes sont diverses. Il peut s'agir d'atrophie congénitale, ou acquise

du corps thyroïde ou de certaines hypertrophies (goitre) associées à une

insuffisance de la sécrétion honnonale.

Les conséquences de l'insuffisance thyroïdienne seront d'autant plus graves

que le syndrome sera apparu sur un organisme jeune. Mais, chez l'homme, en

raison de l'impo11ance du développement des fonctions psychiques dans l'enfance

et l'adolescence, les conséquences de l'hypothyroïdie sur les fonctions nerveuses

sont graves. Selon l'âge auquel s'est installée l'affection, on observe des retardés

mentaux (hypothyroïdie frustre de l'adolescent et de l'adulte jeune), des crétins ou

des idiots.

La fonne majeure est la grande idiotie myxoedémateuse de Bourneville qui relève

d'ulle agénésie ou d'une atrophie thyroïdienne à l'âge foetal. A ces troubles

psychiques, s'ajoutent chez le jeune des troubles de la croissance.

Le nanisme thyroïdien produit des sujets à grosse tête par rapport à leur

taille, au faciès bouffi et inexpressif, aux membres courts.

L'âge osseux (détenniné par l'image radiologique des os et des points

d'ossification est toujours très inférieur à l'âge de la taille. L'âge du sujet tel qu'il

pourrait être apprécié par sa taille, est nettement inférieur à l'âge chronologique

ou âge réel (43).

Chez l'adulte, l'insuffisance thyroïdienne acquise donne une

symptomatologie plus fruste qu'on nomme myxoedème caractérisé par une

bouffissure du visage, une infiltration hydrolTIucoïde des téguments. La voix est

rauque et lente et justifie l'aphorisme: "le myxoedème est une maladie dont le

diagnostic peut être fait au téléphone". Les fonctions intellectuelles sont ralenties,

on note une apathie et une grande fatigabilité. Des troubles psychiques graves

peuvent survenir (folie myxoedémateuse).

Dans tous les cas, et quel que soit l'age, la cholestérolémie est élevée. Les

sujets sont anonnalement sensibles au froid (44).

14

*l' hyperthyroïdie

C'est l'ensemble des manifestations cliniques dues à une augmelltation

permanente de la sécrétion thyroïdienne qui n'obéit plus à sa régulation

homéostatique normale et qui n'est plus freinable. La fonne la plus habituelle de

l'hyperthyroïdie est la maladie de Basedow ou goitre exophtalmique. On observe

une augmentation du métabolisme de base (40 à 50%), un amaigrissement sévère

traduisant une prothéolyse tissulaire intense objectivée par l'hyperazoturie, de

l'agitation et une tachycardie constante évoluant souvent vers d'autres troubles du

rythme et vers la défaillance cardiaque.

B LE GOITRE ENDEMIQUE

.L. Historique

Les premières descriptions remontent au troisième millénaire avant Jésus­

Christ.

En 1500 avant Jésus-Christ, les médecins é!,>yptiens cités par

MONGONOU (63) proposaient déjà deux traitements possibles du goitre:

l'ablation chirurgicale et l'ingestion du sel provenant de la Basse-Egypte.

En l'an 50 avant Jésus-Christ, Juvenal, Vitruvius et Jules César cités par

MONGONOU (63) sont impressionnés par les gros cous de certains habitants des

Alpes et pensent que ctest une caractéristique des Gaulois. Ainsi naquit le nom du

goitre: du latin "Guttur".

Au moyen-âge, une relation entre l'eau de certaines vallées alpestres et la

fréquence des goitres était déjà mentionnée.

Au 16ème siècle, les grands explorateurs remarquaient l'abondance des

goitres au Maroc.

De nombreux cas seront signalés en Afrique de l'Ouest dès la fin du 18ème

siècle.

Les premières études remontent au 19ème siècle en Amérique et en Asie.

Dès 1820, Coindet (20) en France mettait en exergue l'action préventive de

l'administration d'iode.

En 1917, Marine et Kimball (USA) démontraient l'efficacité de la

prophylaxie par apport de sel iodé.Dès 1950, le rôle de certains aliments goitrigènes a été prouvé, ceux-ci

pouvant agir en association avec une carence iodée ou isolément.

Mac Cullagh réalise dès 1957, en Nouvelle Guinée, les premières

injections de Lipiodol ultra-fluide en vue de lutter contre le goitre endémique.

15

2. Epidémiologie

Deux classifications sont utilisées pour définir l'endémie goitreuse: l'une

est clinique et l'autre biologique.

a)- Notion clinique du goitre

En principe, chez le sujet nonnal, le corps thyroïde n'est pas palpable. La

perception d'un corps thyroïde à la palpation équivaut à un goitre.

Plusieurs classifications cliniques du goitre ont été proposées (Cf. Tableau 1).

Tableau 1: CLASSIFICATION DE LA TAILLE DU GOITRE

Stades Description

0 Pas de goitre

lA Goitre non visible la tête étant en position normale ou

en extension. Sa découverte est palpatoire.

lB Goitre non visible la tête en position nonnale, mais

visible la tête en extension.

2 Goitre visible la tête étant en position normale.

3 Goitre visible à distance.

b)- Notion d'endémicité

Le goitre est considéré comme endémique lorsque la prévalence du groupe

lB est> ou == à 10 % avant et pendant l'adolescence ou quand la prévalence du

groupe lA est de 30% et plus chez les adultes (21). Trois classes de carences ont

été retenues selon la classification proposée par l'ICCIDD (Cf. Tableau II).

16

Tableau II: Classification des ioduries.

Stades Taux d'ioduries en Jlg/I

Endémie sévère Inférieur Oll égal à 25

Endémie modérée Entre 25 et 50

Endémie légère Entre 50 et 100

Pas d'endémie Supérieur à 100

D'un point de vue épidémiologique, on distingue en général trois niveaux

de sévérité:

- une déficience est marginale ou légère quand la prévalence du goitre

chez les enfants d'âge scolaire (6 à 12 ans) se situe entre 5 et 200/0 et le taux

d'élimination urinaire d'iode (iodurie) entre 50 et 100 Ilg/I.

- une déficience est modérée quand la prévalence du goitre chez ces

mêmes enfants atteint 300/0 et l'iodurie se situe entre 25 et 50 Jlg/i.

- la déficience est considérée comme sévère quant la prévalence du goitre

dépasse 300/0, et que des cas de crétinisme sont rencontrés et que l'iodurie

n'atteint pas 25 Jlg/l.

L'iode urinaire peut être exprimée en Jlg/l par 24H (urine des 24H), en Jlg/i

ou en Ilg/g de créatinine (un échantillon d'urine). Ces modes d'expression ont été

largement utilisés depuis une vingtaine d'années dans les enquêtes sur le goitre

(51, 58).

Les quantités minimales d'iode fournies par l'alimentation et préconisées

par l'O.M.S. doivent se situer entre 100 et 150 Jlg d'iode par jour et correspondent

a une valeur d'iode urinaire de 70 à 100 Jlg/l.

Une autre classification pennet de définir des zones d'endémie en appréciant

l'excrétion urinaire d'iode rapportée à celle de la créatinine (Cf. rfableau III).

17

Tableau Ill: Classification des ioduries en fonction de la créatinine

Stades lodurie moyenne en J.lg/g de créatinine

Stade 1 Supérieure à 50

(carence légère)

Stade II Entre 25 et 50

( risque de myxoedème)

Stade III Inférieure à 25

( risque élevé de crétinisme)

Les goitres simples et sporadiques s'ils sont proches du point de vue

physiopathologique et anatomo-pathologique du goitre endémique, ne doivent

pas être assimilés à une endémie au dessus d'un seuil de prévalence fixé par

l'O.M.S. à 10% de la population totale.

~ Modifications biologiques

Les goitres résultent d'un mécanisme d'adaptation de la thyroïde visant à

compenser la carence en iode en vue de l'hormonosynthèse. Il en résulte une

hypertrophie de la glande.

L'iode destiné au métabolisme thyroïdien est insuffisant soit du fait de son

absence dans l'environnement, soit du fait de la présence de substances

goitrigènes qui perturbent parfois le métabolisme de l'iode dans la cellule

thyroïdienne. Les deux facteurs peuvent s'intriquer dans des proportions

variables. Il en résulte des perturbations biologiques d'ordre et d'importance

variable. Ce sont:

a)- Une élévation du taux plasmatique de TSH

On a observé une élévation du taux plasmatique de TSH chez les sujets

vivant en zone d'endélnie goitreuse comparativement à ceux habitant dans une

zone non endémique. Par contre, au sein d'une zone d'endémie goitreuse, il n'y a

pas de différence significative de TSH parmi les sujets goitreux et les sujets

indemnes, le taux de TSH pouvant être normal chez des sujets goitreux (89). Il

18

existe une con·élation inverse entre TSH et T4 qui est habituellement abaissée enzone d'endémie, alors que T3 reste non corrélée avec TSH.

Le test au TRH révèle une réponse élevée et persistante de TSH chez les

sujets goitreux cliniquement euthyroïdiens. Le taux de TSH décroît avec

l'ancienneté et l'accroissement de volume du goitre. Il semble apparaître une

activité autonome de certains follicules dans les goitres anciens qui alors

échapperaient à la régulation par la TSH.

b)- Accroissement de la captation d'iode

Il existe une augmentation de la pénétration de l'iode marqué (iode 131) etune diminution de l'iodurie.

c)- Modification du métabolisme intra-thyroïdien de l'iode

Une accélération du métabolisme de l'iode semble exister du fait d'un

simple phénomène d'accroissement du compartiment à "tum over rapide" au

détrinlent du compartiment à "tum over lent". Une diminution importante de la

concentration en iode du tissu thyroïdien est retrouvée.

d)- Perturbation de l'honnonogenèse et modification de la structure de la

thyroglobuline

On observe une élévation du rapport MIT/DIT passant de 1 à 2 et une

élévation du rapport T3/T4 (58). La concentration de thyroglobuline est abaissée.

e)- Perturbation de l'homonémie périphérique

Les PBI (Protein Bound Iodine) et les concentrations de T4 sont

significativement basses en zone endémie goitreuse. Par contre, les

concentrations de T3 sont habituellement nonnales ou parfois hautes. Le rapport

des concentrations plasmatiques T3/T4 atteint 30 ng/mg en région d'endémie,

alors qu'il se situe aux alentours de 15 dans les régions indemnes. L'élévation des

taux de TSH est liée à une modification du feed-back négatif assurée au niveau

de la cellule thyréotrope hypophysaire par T3. Il a été également décrit une

élévation de la capacité de liaison de la TBG (Thyroid Binding Globulin) ainsi

que des taux élevés de thyroglobuline plasmatique. Cette élévation semble

étroitement corrélée au volume du goitre. Lors d'études réalisées en Guinée et au

Vietnam par EMRICH et BARRE (32), il n'a pas été retrouvé une élévation

d'anticorps anti-thyroglobulines

19

5. Aspects anatomopathologiques du goitre endémique

Plusieurs classifications ont été utilisées notamment par des auteurs

suisses (WEGELIN), allelnands (ASCHOP) et américains (MARINE) mais nous

résumons ici la classification de STANBURY (83) publié dans l'ouvrage

Princeps. Il distingue:

a) Le goitre diffus parenchymateux hyperplasique

Il est caractérisé par une augmentation des acini et de la hauteur des

cellules épithéliales, avec par contre une diminution ou une disparition de la

substance colloïde. Selon le diamètre des acini, on parlera de goitre

parenchymateux microfolliculaire ou macrofolliculaire. La vascularisation est

augmentée.

Ce type se retrouve essentiellement chez les enfants d'âge scolaire en zone

d'endémie. La fOlme macrofolliculaire serait le début du passage à la fonne

histologique suivante.

b) Le goitre diffus colloïde

Les acini sont très dilatés, bordés d'épithélium aplatis et remplis de

colloïde abondant. Ce type se rencontre autour de l'adolescence.

c) Le goitre nodulaire hyperplasique

Ce sont de petits nodules de quelques millimètres composés de petits

follicules hyperplasiques. C'est un passage de transition avant le passage au goitre

nodulaire proprement dit.

d) Le goitre nodulaire parenchymateux

On observe une multitude de nodules de taille très variable (quelques

millimètres à 5 cm) constitués par une prolifération de cellules épithéliales

folliculaires disposées soit en cordons trabéculaires, soit en follicules plus ou

moins colloïdes, séparés par un tissu fibro-conjonctif. Certaines cellules revêtent

un aspect particulier du fait de la présence d'un cytoplasme éosinophile. Elles

prennent le nom de cellules de HURTLE ou oncocytes.

Les plus gros nodules sont enveloppés d'une capsule fibreuse, leur taille et leur

nombre augmentent de l'âge de 20 à 40 ans (12). L'aspect cartographique est très

hétérogène, certains nodules ayant -une zone centrale hypofixante.

20

e) Le goitre nodulaire colloïde

Il existe des nodules multiples non encapsulés, difficilement

individualisables du parenchyme avoisinant Les follicules sont hypertrophies et

contiennent de grandes quantités de colloïde. L'aspect cartographique est

hétérogène en relation avec des réactions de fibrose, de décalcification et de

nécrose.

f) Le goitre nodulaire mixte

C'est un goitre nodulaire inclassable du fait de la quantité élevé de colloïde

aussi bien au sein des nodules qu'à l'extérieur. Le statut anatomopathologique

n'est pas très bien connu à l'heure actuelle.

L'apparition successive dans le temps de ces six fonnes histologiques ne

peut être fixée avec précision.

On sait cependant et selon GUINET (41 ), que tout goitre débute

nécessairement par le stade hyperplasique, ce qui explique sa fréquence chez les

enfants qui portent un goitre.

C'est aussi après la pu'berté que selon DESMET (24), le goitre endémique

dans une région sans prophylaxie iodée deviendrait fréquemment nodulaire. Avec

le temps, le goitre augmente de volume et tend vers une hypothyroïdie fruste.

Chez le garçon, passé la puberté, très souvent, le goitre se stabilise ou bien

régresse partiellement. Chez la fille au contraire, l'augmentation du volume a

tendance à se poursuivre avec ies épisodes de la vie génitale.

6. Etiopathogénie

a) Généralités

Le rôle fondamental de la carence en iode a été mis en évidence en France

dès le début du 19ème siècle par COURTOIS et VIARD. C'est tout au début du

20ème siècle que MARINE et KIMBALL (USA) apportèrent une démonstration

scientifique indiscutable. Cependant, l'existence d'une endémie goitreuse dans

certaines parties du monde où l'apport iode est suffisant plaiderait en faveur

d'autres facteurs goitrigènes. C'est ainsi qu'au cours des trente dernières années,

la mise en évidence du rôle non uni\'oque de la carence en iode a été apportée et

l'action des différentes substances goitrigèlles révélée.

En règle générale, c'est la carence en iode qui est la cause du goitre

endémique. Elle s'observe dans les régions où les cultures poussent sur des sols

pauvres en iode.

21

En pratique, cela signifie que le goitre se rencontre et persiste dans les

collectivités qui dépendent de la production locale pour la majeure partie de leuralimentation.

Panni les plantes mises en cause, figurent notamment celles de la famille

des Brassicae: choux, rutabaga, navet, colza, épinards pour les régions tempérées

et pour les régions tropicales, certaines noix, le soja et le manioc dont nous

parlerons plus loin en détail.

Ces plantes agiraient par libération de thiocyanates et d'isothiocyanates

grâce à des enzymes spécifiques qui favorisent l'hydrolyse du thioglucoside (63).

b) Rôle de la carence en iode

Il est maintenant universellement admis que le goitre endémique est

principalement causé par la pauvreté en iode des aliments (94). Les aliments

solides constituent la principale source d'iode alimentaire.

L'apport minimum en iode recommandé par le Food and Nutrition Board (USA)

est de 100 à 120 mg/jour pour l'adulte. Les besoins atteignent 150 mg pendant la

lactation et dans la tranche d'âge de quinze à dix-huit ans.

Lors de certains programmes d'enrichissement en iodé du sel, l'apport iode

atteint couramment 300 mg/j et même parfois 800 mg/je

L'apport iodé provient de trois sources:

b)-1 l'eau de boisson

- en zone non endélnique, les concentration en iode varient autour de 5 mg/l

- en zone d'endémie goitreuse, les concentrations s'abaissent sous le seuil de

lmg/l ( il serait inférieur a 10 Jlg/l au Burkina Faso)

b)-2 les aliments

Ils apportent l'essentiel de la ration. L'iode est peu abondant dans les

aliments, surtout ceux d'origine végétale. Les tissus animaux en contiennent

davantage et l'iode du lait est suffisant pour enrichir en cet élément le corps

thyroïde du nouveau-né. De tous les aliments, les plus riches en iode sont ceux

d'origine marine: poissons, coquillages, crustacés.

Le sel de table raffiné, même d'origine marine, ne fournit que des quantités

dérisoires ( 0,1 mg/j ). Les concentrations en iode des produits frais varient de 12

à 200 mg/kg pour les légumes, de 308 à 1300 mg/kg pour les poissons de mer et

les autres fruits de mer.

22

b)-3 l'air

En région polluée, l'atmosphère contient 1 mg/m3 d'iode, ceci constitue un

apport quotidien de 10 à 20 mg/j.

L'iodurie, du fait de la clearance rénale constante de l'iode plasmatique est

un bon reflet de l'apport d'iode alimentaire si l'on considère que l'iode thyroïdien,

l'iode hormonal et l'iodurie constituent un modèle à trois compartiments en

équilibre sur une période prolongée. La mesure de l'iodurie sur 24H n'est pas

toujours possible lors des études réalisées sur le terrain.

Il est possible d'évaluer approximativenlent l'apport d'iode en zone

endémie lorsL]u'on connaît l'iodurie.

Il semble donc qu'aux côtes de la carence en iode qui demeure un élément

fondamental dans l'étiopathogénie du goitre endémique, il existe d'autres facteurs

susceptibles de contribuer, intriques ou non a la carence iodée, à la genèse du

goitre endémique.

c) Rôle des facteurs goitrigènes

L'existence d'une endémie goitreuse dans certaines parties du monde où

l'apport d'iode est suffisant a montré que les facteurs goitrigènes jouaient un rôle

significatif dans la genèse du goitre.

THILLy (89), dans une thèse d'agrégation à Bruxelles, indique que si l'on

excepte la carence iodée, la cause adjuvante principale du goitre endémique doit

être attribuée à une substancè présente dans l'alimentation et qui possède une

puissante action goitrigène.

Certains aliments végétaux sont susceptibles de détenniner l'apparition

d'une hyperplasie thyroïdienne chez l'animal.

Ces substances peuvent être classées en deux catégories du point de vue

des méthodes pratiques de lutte: celles dont l'action peut être neutralisée par un

apport supplémentaire d'iode et celles qui continuent à agir malgré

l'administTation de quantités importantes d'iode.

c)-1 Rôle du manioc dans la goitrigenèse

Le manioc fut introduit en Afrique il y a enVIron trois siècles par les

marchands d'esclaves venus d'Amérique et y connut très rapidement un succès

immense (63). En Afrique de l'Ouest et au Burkina Faso en particulier, le

manioc est un "aliment garde-manger" qui est un appoint indispensable en

sécheresse et en temps de disette.

Manihot Esculenta est la variété la plus connue, cultivée dans presque toutes les

régions tropicales et inter tropicales du monde (63).

23

EKPECHI (30) et coll ont soupçonné pour la première fois l'effet

goitrigène du manioc au Nigeria où le manque d'iode seul ne pouvait expliquer

l'incidence du goitre. Ils avaient noté surtout une valeur très élevée de thiocyanate

après ingestion de manioc.

Le manioc contient un glucoside cyanogénique, la linamarine, celui-ci

subit une hydrolyse au contact de la linamarinase qui conduit après l'action d'une

oxynitrilase à la production de cyanure. Le cyanure, sous l'action d'une enzyme

présente dans les reins et le foie est converti en thiocyanate.

Une corrélation étroite apparaît entre la prévalence du goitre, les taux

sériques de thiocyanate et la teneur en cyanure de l'alimentation. L'équilibre entre

carence en iode et action du thiocyanate semble jouer un rôle important dans la

goitrigenèse.

Le thiocyanate semble également perturber le métabolisme de la

thyroglobuline entraînant la séquestration d'iode et la modification du rapport

MIT/DIT qui tend vers 2. Il est connu que le thiocyanate inhibe la captation de

l'iodure par la thyroïde. L'ingestion abusive de tubercules de manioc et surtout de

certaines feuilles vertes, pourrait ainsi provoquer l'apparition du goitre.

MAy ASSEF, cité par NGUESSI (65) a pu vérifier cette hypothèse par la

présence de chèvres goitreuses dans une zone endémie au Cameroun.

Les concentrations valient considérablement selon les tubercules et selon

la partie de la plante consommée (feuille ou tubercule), mais surtout le mode de

préparation culinaire, celui-ci pouvant permettre une détoxification importante ou

au contraire une concentration du produit lors d'une simple déshydratation par

séchage ou broyage ou lors d'un rouissage (pratique par certaines populations).

En effet, l'amertume du manioc serait le signe d'une teneur élevée en

substances cyanogènes selon LAGASSE (65) d'où l'intérêt d'un rouissage suivi

d'un séchage.

24

c)-2 autres aliments goitrigènes

Une grande variété d'aliments contient des glucosides cyanogenlques

susceptibles d'être convertis en thiocyanate et en isothiocyanate et d'exercer ainsi

une action antithyroïdienne.

Dans les pays du tiers-monde, le maïs, les pousses de bambou et les

patates douces ont été incriminés. Des travaux d'QSJ\1AN (67,68) ont permis

d'incriminer le rôle du nlil. Il semble indéniable qu'il contient un élément

goitrigène.

Toutefois, il n'existe pas de glucoside cyanogénique détectable dans le mil. Il

s'agit d'une substance goitrigène préformée, voisine du groupe des thionamides. Il

est probable que ce soit un thiocyanate.

KLOPFENSTEIN (52), suspecte également une action goitrigène en

relation avec une concentration élevée en sels minéraux du mil.

Ceci pose un grand problème, car le mil constitue la base de l'alimentation et ne

peut être substitue dans plusieurs pays du tiers-monde en général, en Afrique sub­

saharienne en particulier.

Ces différentes substances antithyroïdiennes agissent essentiellement sur

la captation de l'iode 125. Cette activité antithyroïdienne des thiocyanates et des

isothiocyanates peut être compensée par l'administration d'iode.

c)-3 Les thionamides et apparentés

Ils interfèrent avec les processus d'organification et avec les réactions de

couplage des iodothyronines. Ce sont:

- les thioglucosides contenus dans les choux, les navets et même le lait qui

contient une goitrine,

- les isothiocyanates contenus également dans le lait. Ils auraient une

action prépondérante sur l'organification,

- les disulfites: une action goitrigène a été signalée pour l'ail et l'oignon

chez le rat.

c)-4 Rôle des facteurs génétiques

La question se pose, nous semble t-il de savoir pourquoi dans une zone

endémie goitreuse, tous les habitants ne sont pas atteints dans la même mesure.

En effet, l'inégalité devant le risque de goitre est manifeste. Au sein d'une

zone endémie goitreuse, ou toute la population est soumise au même risque, la

prévalence n'atteint qu'exceptionnellement 100%. Pourrait-on émettre hypothèse

que certains facteurs personnels leur pennettraient de s'adapter à la carence

iodée?

25

Le risque d'être goitreux senlble beaucoup plus important dans une famille

ou l'un des parents est goitreux. Il se donc le problème de la part respective du

micro-environnement faTllilial et d'une éventuelle transmission de la maladie,récemment confirmée par les travaux de CHAVENTRE (19).

Un jumeau homozygote a un risque significativement plus élevé qu'un

jumeau hétérozygote, si l'un des jumeaux est goitreux. L'illfluence d'une

transmission héréditaire autosomique multifactorielle non complètement

récessive, parait probable.

d) Rôle de la malnutrition

La malnutrition protéino-calorique entraîne une altération de la fonction

thyroïdienne: la conversion de T3 en T4 est réduite TSH est élevée avec une

réponse TRH exagérée. Les concentrations plasmatiques de T4 libre et de T3 sont

réduites chez l'enfant. Chez l'adulte, T3 est basse alors que T4 est augmentée

(95).

La synergie d'action (additive ou multiplicative) entre carence iodée et

InalnutTitioTl protéino-calorique semble bien réelle.

e) Facteurs goitrigènes ~ivers

* l'excès d'iodure aurait une action inhibitrice sur l'hormonogenèse

thyroïdienne connue sous le nom d'effet WOLFF-CHAIKOFF.

* pollution des caux de boisson: VOlJGHT (93) a démontré en 1974 l'effet

antithyroïdien d'extraits de gennes, remarquant en particulier le rôle de l'ultra­

filtrat d'Escherichia coli.

GAITAN (39), en Colombie a constaté que malgré une carence iodée

diffuse, certains villages étaient plus affectés que d'autres par l'endémie ell raison

de la teneur en composantes cyanogénique de l'eau. Là encore, l'effet

antithyroïdien d'une bactérie, aérobacter et de la concentration globale en germes

de l'eau de boisson a été clairement démontré.

* la nature géographique du sol

la Ilature du sol semble avoir une influence sur la disponibilité de l'iode qui

absorbé par les végétaux aboutit à l'alimentation, qui est bien avant l'eau de

boisson, la source essentielle de l'apport iodé (3).

* les éléments minéraux

- la dureté de l'eau (concentration en éléments dissous)

- la haute teneur en calcium

- la teneur élevée en fluor et en magnésium

- le déficit d'apport en Zinc.

26

l}action des différents goitrigènes se manifeste à des concentrations

modérées en cas de carence iodée. Par contre, il est des cas où, rompant

l'équilibre iode/goitrigène lorsque ceux-ci sont à haute concentration, ils

déterminent l'apparition du goitre malgré un apport iode nonnal (47).

7. Complications des goitres

Le goitre simple reste normalement longtemps asymptomatique. C'est à

l'occasion de certaines circonstances (grossesse, puberté, allaitement, infections

grippales), que le goitre grossit et peut entraîner des complications.

a) Complications mécaniques

- compression des voies aériennes supérieures avec dyspnée, tirage susclaviculaire et cornage

- compressions vasculaires: le plus souvent, il s'agit des veines jugulaires

avec un oedème de la face, des céphalées et une bouffissure du visage

- compressions digestives entraînant une dysphagie

- compression du récurrent entraînant une dysphonie

- compression du nerf vague ou pneumogastrique (X) entraînant des

troubles du rythme.

b) Complications infectieuses

L'infection du goitre ou strumite est caractérisée par la douleur, la fièvre et

une augmentation du volume du goitre.

c) Complications hémorragiques

L'hélnorragie intragoitreuse peut être interstitielle ou intrakystique. Elle est

caractérisée par une douleur vive brutale, une dyspnée, une toux à l'occasion d'un

effort. Le goitre augmente de volume, devient sensible et dur.

d) Complications néoplasiques

La dégénérescence maligne doit être suspectée devant une augmentation

rapide du volume du goitre, et devant un goitre qui devient douloureux.

Le lien entre goitre endémique et cancer semble établi (78).Le pronostic

des cancers observés ell zone d'endémie semble plus péjoratif que ceux observés

en zone indemne pour deux raisons:- les types histologiques à haute malignité sont plus fréquents

- du fait de la banalité du goitre, la plupart des malades sont vus pour la

première fois à un stade où aucune chirurgie d'exérèse n'est envisageable.

27

La carcinogenèse thyroïdienne parait logiquement être sous la dépendance

de l'hyperstimulation chronique par TSH.

e) Complications endocriniennes

Il peut s'agir d'une hypothyroïdie. Celle-ci serait la forme la plus

habituellement observée en zone d'endémie goitreuse.

L'évolution vers une hyperthyroïdie est aussi possible, surtout chez une

femme de la quarantaine, neurotonique, mais selon CARAYON et coll. (16), la

fréquence du Basedow serait très faible en Afrique.

~ Crétinislne endémique

a) Crétinisme endémique et santé publique

Il s'agit d'une forme majeure d'hypothyroïdie goitreuse sévissant dans les

régions endémiques. La thyroïde est hypeltrophiée dans les 2/3 des cas. La

présence de cas de crétinisme est un indice facile à déterminer et constitue un bon

indicateur de la gravité de l'endémie.

Il existe un seuil d'endémicité goitreuse à partir duquel apparaît un

crétinisme endémique; c'est lorsque la prévalence des goitres, tous stades

confondus, dépasse 200/0 selon STANBURY (85).

L'éventualité d'une altération diffuse du niveau intellectuel de la

population est un point fondamental soulève par QUERIDO en 1975. Il a été

démontré que dans les régions ou le goitre est très répandu, il existe des

déficiences mentales qui peuvent être prévenues par l'addition prénatale d'iode.

La présence de crétins, de sourds-muets et de débiles mentaux représentent

une lourde charge pour la collectivité et justifie à elle seule, la mise en route d'un

programme de lutte contre le goitre endémique.

b) Aspects Cliniques

Du point de vue clinique, dès 1908, MAC CARRISSON cité par

CI-IASTIN (18) distinguait deux formes cliniques de crétinisme:

* le crétinisme neurologique avec des troubles neurologiques importants et

des troubles centraux importants tels que la surdi-mutité et des troubles du

langage. On

note un retard intellectuel important avec un QI (Quotient Intellectuel) abaissé.

L'importance des signes neurologiques contraste avec une taille proche de la

nOlmale. La plupal1 de ces crétins sont goitreux et cliniquement euthyroïdiens.

28

* le crétinisme myxoedémateux caractérisé par un nanisme majeur, associé

à des stigmates d'hypothyroïdie, un retard intellectuel important, une surdi-mutitéet une absence de goitre.

Avant l'utilisation généralisée des sels d'iode, la cause la plus fréquente de

crétinisme était le déficit en iode chez la mère. A moins que la mère ne présente

une hypothyroïdie sévère, les stigmates peuvent être prévenus si le traitement est

commencé très tôt après la naissance. Cependant, une fois le tableau clinique

constitué, il est habituellement top tard pour empêcher l'arriération mentaledéfinitive.

9. Prévention et traitement du goitre endémique

a) Historique de la lutte antigoitreuse

Depuis l'antiquité, les auteurs parlent du goitre et de son traitement. L'idée

même du sel ou de la thérapeutique antigoitreuse est fort ancienne.

Selon HUARD cité par MASSA (66), on retrouve l'indication d'algues marines

comme traitement du goitre dans le Pen-King chinois ou Livre classique de la

Inatière Inédicale, rédigé sous la dynastie des Hans (p.220-p.265).

Des 1820, COINDET (20) en France, mettait en exergue l'action

préventi\/c de l'administration d'iode.

En 1917, MARINE et KIMBALL ont démontré l'efficacité de la

prophylaxie par apport de sel iodé.

Beaucoup plus près de nous, MAC C·ULLAGH cité par CHASrrIN (18),

réalise les premières injections de Lipiodol ultra-fluide en vue de lutter contre le

goitre endélnique en Nouvelle-Guinée.

Le prelnier séminaire régional qui a eu lieu sur ce thème en Afriq ue a été

organisé par l'OUA (Organisation de l'Unité Africaine) en 1980.

Un autre séminaire tripartite O.M.S./UNICEF/ICCIDD a été organisé àYaoundé (Cameroun) en Mars 1987 dont l'objectif principal était de promouvoir

les programmes nationaux de prévention et de contrôle des troubles dus à la

carence en iode.

b) Les stratégies de lutte

Plusieurs méthodes ont été essayées par plusieurs auteurs avec l'appui de

grands organismes internationaux comme l'O.M.S., l'ICCIDD et l'UNICEF,

d'autres sont encore en essai. Chacune de ces méthodes présente des avantages et

des inconvénients.

29

Ces méthodes sont:

b)-1 l'iodation du sel

BOUSSINGAULLT fut l'un des premiers en 1931 à démontrer les effets

bénéfiques de l'enrichissement du sel en iode. Ce sont MARINE et KIMBALL

(USA) qui en apportèrent la preuve en 1921.

Les pays en voie de développement présentent les conditions de stockage

et de conservation les plus défavorables qui entraînent une déperdition importante

d'iode. Ce sont, la chaleur, le soleil, l'humidité, le stockage prolongé, la mauvaise

étanchéité de l'elnballage et la présence d'impw·etés.

Après 9 mois de stockage dans des conditions pareilles, il ne re<;te plus que

50% de la quantité d'iodate initiale.

L'adjonction d'iode se heurte en plus à différents obstacles tant techniques

que socio-économiques.

b)-2 iodation du pain

L'em·ichissement du pain en iode a été utilisé avec succès dans certains

pays dans le cadre de la lutte contre le goitre endémique. Dans les pays africains

ou le pain Ile constitue pas un aliment de base, cette méthode s'avère inefficace.

Non seulenlent' il n'est pas un aliment de base, mais il n'est pas non plus à la

portée des populations les plus touchées, à savoir les populations rurales.

b)-3 administration de Lipiodol ultra-fluide

A ce jour, environ 17 millions de patients à travers le monde auraient été

traités avec le Lipiodol ultra-fluide. Elle donne de bons résultats, mais elle

nécessite beaucoup trop de moyens sur le plan personnel, logistique et

équipement. En plus, on observe parfois des effets secondaires suite à l'injection

d'huile iodée qui peuvent être une induration au point d'injection, ou une réaction

d'hyperthyroïdie avec un risque de Basedow (rare).

b)-4 iodation de l'eau de boisson

Il s'agit d'une des méthodes les plus récentes de lutte contre le goitre

endémique encore en essai en particulier dans les pays en voie de développement.

Elle a déjà été utilisée avec succès dans certains pays. Elle peut être envisagée en

zone tropicale et pourrait compléter d'autres méthodes de supplémentation, 'l'eau

étant un élément indispensable et en pouvant être contournée.

Cette nouvelle Inéthode d'iodation est l'objet de notre étude. Nous en

discuterons tout au long de la deuxième partie.

2 EME PARTIE: NOTRE ETUDE

30

l~ PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE

A. PRESENTATION DELA PROVINCE

.L Situation géographique

La province du Bazèga est située au centre du Burkina Faso entre le

Bouilmiugou et le Nakambé au Nord-Est. Elle est limitée au Nord par les

provinces du Kadiogo et de l'Oubritenga, au Sud par le Zoundwego et la Sissili, à

l'est par la province du Ganzourgou et à l'ouest par les provinces du Boulkiemde

et la Sissili. Le chef lieu de la province est Kombissiri situé à 45 km au Sud de la

capitale Ouagadougou. Elle comprend 10 départements, 3 communes et 281

villages.

Sa superficie est de 5599 knI2 (stat.1991) avec une population de 352.104

habitants dont 306.967 résidents (stat.1991), soit au total une densité de 58

habitants au km2. Cette population est essentiellement mossi et est entièrement

rurale. Son taux d'accroissement est de 2,6%.(Voir tableau de répartition de la

population par tranche d'âge en annexe 4).

2. Le climat

Le climat est de type soudano-sahélien et comprend comme tout le reste

du pays deux saisons:

- une saison sèche d'Octobre à Mai,

- une saison pluvieuse de Mai à Octobre.

Les températures varient entre 15 et 40°C et la pluviométrie annuelle varie

entre 600 et 900mm.

1:. La nature des sols et les cultures

D'une façon générale, ce sont des sols ferrugineux tropicaux sur matériaux

sableux (sablo-argileux ou argilo-sableux) avec une faible fertilité. Ils sont

toutefois faciles à enrichir parce que très meubles. Ils sont propices à la culture

du lnil, du sorgho, des arachides, des tubercules et des légumes.

31

4. Les cours d'eau

La province est relativelnent bien arrosée et sillonnée de toute part par des

plaIls d'eau et de Ilombreuses rivières, la plupart affluents des rivières

Boulmiugou et Nakambé. Celles-ci ont des cours irréguliers et tarissent bien

souvent avec la fin de la saison des pluies.

A l'heure actuelle, on ne connaît pas l'état des nappes souterraines de laprOVInce.

~ Les activités de production

A l'instar de toutes les autres provinces du pays, le Bazèga a une vocationagro-pastoralc.

a)- la production végétale

La surface totale cultivée est de l'ordre de 93.000 hectares.

Les principales cultures sont les céréales (mil, sorgho) et les légumineuses.

Les rendements sont très peu élevés (350 kg/ha pour les céréales).

La province est à peine autosuffisante en produits céréaliers, la production

varie entre 27.857 et 55.827 tonnes ces dernières années.

Les périlnètres agricoles aménagés s'étendent sur environ 190 ha. On y produit du

riz, du nlaïs et surtout des cultures maraîchères.

b)- la productiqn animale

En 1984, les pâturages du Bazèga ont été évalués à 322.115 ha et le

cheptel à 70.932 bovinset à 86.707 ovins et caprins

Il faut ajouter à ce chiffre au moins 200/0 de production du secteur informel.

Cette activité constitue pour les paysans une source importante de revenus.

6. Démographie

La population du Bazèga en 1991 est de 352.104 habitants dont 30.6967

résidents soit une densité de 58 habitants au km2. Cette population est

essentiellement mossi et est entièrement rurale. Son taux d'accroissement est de

2,6%.(Cftableau de répartition de la population par tranche d'âge en annexe 4).

32

7. Données socio-économiques

a)- L'éducation

On compte 106 écoles primaires dont 2 établissements privés et 4 établissements

secondaires dont 1 privé. Le taux de scolarisation global au primaire est de 6,25%

et de 5,06% au secondaire. Environ 6,87% de garçons sont scolarisés contre

3,16% chez les filles. Donc, plus de 2 garçons pour une fille sont scolarisés.

b)- Electricité et eau

Seul le chef-lieu Kombissiri est électrifié et bénéficie d'un système d'adduction

d'eau potable. Les autres disposent de puits busés ou de forages avec souvent unepompe.

c)- Activités économiques

Près de 95% de la population du Bazèga vivent de leurs activités agro-pastorales.

La production animale occupe une place importante dans les activités

économiques et constitue la principale source de revenues.

~ Situation sanitaire

a)- Les structures sanitaires sont:

- la direction Provinciale de la santé et de l'action sociale (DrS/AS),

- 3 centres médicaux répartis dans les 3 communes à savoir Kombissiri,

Saponé et Tanghin-Dassouri. Ainsi nous avons 1 CM pour 119.334 habitants.

- 21 CSPS (Centre de Soins et de Promotion Sociale) c'est-à-dire 1 CSPS

pour 17.048 habitants.

- 6 dispensaires seuls,

- 18 dépôts pharmaceutiques dont 1 public, 14 communautaires et 3 privés

(voir définition en fin de page).

- 331 -PSP (Poste de santé primaire au niveau des villages dirigés par des

agents de santé qui dépendent dans l'ordre hiérarchique des CSPS.

On y compte au total 131 lits d'hospitalisation.

b)- Le personnel médical et paramédical

La province compte en tout et pour tout 4 médecins dont 3 en plein

exercice, le 4 ème étant plutôt iIlvesti dans les affaires administratives à savoir le

Directeur provincial de la santé comme partout ailleurs dans les 30 provinces du

pays.

33

Le personnel paramédical: ils sont au total 151 (stat. 1991) et sont répartis commesuit:

- 14 Infirmiers Diplomés d'Etat,

- 5 sage-femmes et 3 maieuticiens,

- 28 Infirmiers Brevetés,

- 1 Infinnier Breveté Spécialisé,

- 17 Agent Itinérant de Santé,

- 12 Accoucheuses auxiliaires,

- 10 matrones,

- 29 aides infinniers,

- 1 laborantin.

En ce qui concerne la situation sanitaire de la province, on se rend compte

de deux choses:

- d'une part, de l'insuffisance énonne des infrastructures et des fonnations

sanitaires,

- d'autre part, du manque crucial de personnel aussi bien nlédical que

paramédical .

B. SITUATION ET PRESENTATION DES LIEUX D'ENOUÊTE

L'enquête s'est déroulé dans 3 petits villages de brousse du département

de Toecé (voir carte administrative de la province à la page suivante).

- Timboué: situé à 85 km de Ouagadougou. Sa population est évaluée à

1202 habitants selon le recensement de 1991. On y dénombre 119 concessions.

La population est en majorité de l'ethnie mossi et est entièrement rurale.

- Lilbouré situé à 90 km de Ouagadougou. Sa population est de 853

habitants (stat.1991).On y dénombre 80 concessions. la population en nlajorité

mossi est entièrement rurale.

- Kuilpélé situé à 60 km de Ouagadougou et compte 797 habitants. On y

compte 64 concessions. La population est également rurale et est majoritairement

mossl.

Dans les trois villages, on retrouve le même mode de vie, les mêmes

activités socio-économiques et les mêmes habitudes alimentaires.

Le terrain est de type sablo-ferrigineux et le couvert végétal est représenté

par la savane. Le mode de vie est sédentaire avec comme principale activité

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~ C:OUfS ù'cnu

rI.~EGENI)E

cJ I)i rection pro\'Îllcin]c DrS /AS F

C:J (~efi{rc rnédicat

C~SPS

~ Limite de zonc socio-sanitairc

.Ilyala

CARTESOCIO-SANlrJ~j-\IRE

DU Bf\ZEGA

1

1

1

1

1

1

1

35

l'agriculture: petit milou millet, gros milou sorgho, le haricot, le gombo etl'oseille. La culture du lllanioc est quasi-inexistante.

Le régime alimentaire est principalement à base de petit mil, utilisé sous

fonne de boule ou de pâte (environ 800 g/jour). La boule est consommée crue ou

cuite mélangée à de l'eau, du lait et du sucre. La pâte est mangée avec une sauce

préparée à base de feuilles de baobab, de fleurs de kapokier, le gombo, d'oseilleet autres ("vulvaka").

En ce qui concerne le maïs, seul une infime partie est destinée à la

consolnmation, le reste étant destiné à la vente.

l-'rès rarement est consomll1é le riz ou d'autres repas qu'on retrouve defaçon courante en ville.

Les aliments non produits sur place sont achetés dans les marchés

environnants ou alors dans la capitale. Il s'agit de l'huile, du sel, du sucre et du

riz. Le sel qu'on trouve sur le marché provient essentiellement du Ghana. Ces

produits ci-cités ne sont consommés que très rarement.

L'élevage domestique est assez important (moutons, chèvres, vaches porcs,

volaille etc.) mais ne subvient que très rarement aux besoins des populations en

viande et en lait, les 4/5ème étant destiné à la vente.

L'eau de boisson pour les habitants de ces villages et le bétail est fournie

par des puits cimentés et des forages.

Une cartographie a été réalisée à l'aide d'un appareil de positionnement

par Satellite (GPS), qui donne les coordonnées en longitude et en latitude. Ce

repérage a concerné les concessions et les points d'eau des trois villages. Cette

opération a été faite par l'üRSTüM.

Tableau IV: Nombre et type de sources d'approvisionnement en eau de boisson

pour la période d'enquête cités par les consommateurs (saison pluvieuse).

VILLAGES PT PB F B

Kuilpélé 0 2 2 1

Timboué 0 4 3 1

Lilbouré 1 6 2 1

PT== puits traditionnels

PB== puits busés

F== forages

B== barrages

36

II.METHODOLOGI.E

A. CHOIX DU CADRE DE L'ETUDE

Le choix de la province du Bazèga comme zone de notre étude est le

résultat de plusieurs considérations citées plus haut.

En plus de cela, la province présente une homogénéité ethnique et elle est

très facile d'accès (route bitumée et 45 km seulement de la capitale).

B. LE TYPE D'ETUDE

Il s'agit d'une étude prospective expérimentale épidémio-clinique,

biologique et thérapeutique faite durant 12 mois de la période allant de Novembre

1993 à Octobre 1994.

C. ECI-IANTILLONNAGE

.L. La taille de l'échantillon

Nous avons choisi deux échantillons pour deux raIsons: apprecler les

caractéristiques épidémiologiques de la zone étudiée et évaluer l'impact de

l'iodation de l'eau de boisson.

Afin d'évaluer les caractéristiques épidémiologiques de la zone étudiée, un

échantillon théorique de X personnes était nécessaire compte tenu de la forte

prévalence. Nous avons donc utilisé la formule suivante:

N== (1,96)2 xp(p-l)/12

Afin d'apprécier l'impact de l'iodation de l'eau en se basant sur une

prévalence de 500/0, l'échantillon nécessaire pour mettre en évidence une

diminution d'au moins 20% est de 137 personnes (Cf. tableau en annexe 5).

La taille de l'échantillon dans ce genre d'enquête dépend de la prévalence

de la maladie. Plus la prévalence est élevée, moins on a besoin d'un grand

échantillon. C'est le cas dans notre étude.

Pour l'étude de l'iodurie, si on veut obtenir une diminution de 500/0 des

ioduries anormales, la prévalence étant d'environ 70%, selon le nlême

raisonnement, on aura besoin d'un échantillon de 40 person.nes par village.

37

Compte tenu des pertes, nous avons donc retenu un échantillon de 385 enmoyenne pour l'étude clinique, et de 77 pour l'étude biologique.

Nous avons presque doublé les effectifs nécessaires, en vue de résultatsstatistiquement exploitables et fiables.

Au total, 856 sujets ont été examinés au cours de la première enquête, soit,

- 292 personnes pour Kuilpélé,

- 272 personnes pour Lilbouré,

- 292 personnes pour Timboué.

Des 856 personnes, une personne sur trois a donné ses urines pour l'étude

de l'iodurie, soit au total 231 prélèvements analysés.

En ce qui COIlcerne la deuxièrne enquête, elle a eu lieu douze nI0is après la

première (Octobre 1994) dans les mêmes conditions que la première. Elle a

concerné les mêmes villages, les mêmes concessions, mais pas obligatoirement

les mêmes personnes dans une même concession.

Ainsi, 721 personnes des mêmes concessions ont été examinées

Pour nlieux évaluer l'impact de notre stratégie, nous avons apparié les

deux échantillons. Ce qui nous donne 541 sujets appariés. Ce qui signifie que ces

541 personnes ont été vues au premier passage et revues au deuxième passage.

Pour les ioduries, nous avons obtenu 217 prélèvements au deuxièlne

passage. Erl appariant les échantillons d'urine, flOUS obtenons 67 prélèvements

appariés.

2. Le choix des trois villages

Les trois villages font partie du département de Toecé. Leur choix a été

fait conjointement par l'équipe de EAST, en accord avec la DSf, la DPS/ASF et

le CM de Kombissiri, en se basant sur un certain nombre de critères qui sont:

- l'état de la route,

- le nombre et le type de SOllrces,

- la proximité du CM de Kombissiri,

- la situation des trois villages qui sont à proximité de la voie bitumée et le

nombre d'habitants de chacun des trois villages qui ne devait pas dépasser 1500.

En effet, les effectifs recensés sont respectivement 1202 pour Timboué, 780 pour

Lilbouré, et 62 pour Kuilpélé; ceci dans le souci de réunir des conditions

optimales de travail (repérage des concessions et des points d'eau, enquête par

Lluestionnaire sur l'ensemble des trois villages ).

38

.1. Le clloix des concessions

Au niveau de chaque village, nous avons procédé à un tirage au sort des

concessions selon la liste des concessions établie par l'O~STOM. Les numéros

des concessions ont été randolnisés d'après la table des hasards. Tous les

individus d'une concession tirée sont examinés, sauf ceux qui ne font pas partie

de notre étude, à savoir les enfants dont l'âge est inférieur à 2. L'unité statistiqueest donc la concession.

D. COLLECTE DES DONNEES

.L. Organisation pratique de l'enquête

L'étude a été faite en plusieurs étapes (voir programme en annexe).

- une première enquête qui concerne le volet anthropologique faite par

l'ORSTOM en Août 1993,

- une deuxième étape de recensement des points d'eau et de sensibilisation

faite en Septembre 1993,

- Ulle troisième étape concernant le volet médical avec examen clinique de

tout l'échantillon choisi et l'étude biologique des urines chez un tiers de notre

échantilloll réalisée en Novembre 1993,

- c'est en Janvier 1994 que furent installés les diffuseurs d'iode au lieu de

Novembre 1993 comme prévu.

L Sensibilisation

Avant d'installer les diffusellrs d'iode dans les villages, il a été nécessaire

d'effectuer au préalable une campagne de sensibilisation auprès de la population.

Elle s'est déroulée sous fonne de causerie villageoise et a concerné tout le village,

quelque soit l'âge, le sexe, le statut social ou religieux des habitants.

Les objectifs que visaient cette campagne étaient les suivants:

- présenter de façon claire la nature et les conséquences de la maladie,

- énulnérer tous les moyens de lutte disponibles contre le goitre: sel de

cuisine iodé, l'huile iodée (injectable ou orale) et enfin l'eau de boisson iodée,

- présenter le programme d'iodation de l'eau de boisson avec tous ses

volets et surtout les diffuseurs Rhodiffuse*,

- recueillir le consentement des populations,

- effectuer un relevé de tous les points d'eau des villages et sélectionner les

plus fréquentés.

Ces tournées ont été effectuées en Septembre par le personnel de EAST et

féquipe du RAGE suivant le programme ci-dessus mentionné. L'adhésion

39

villageoise a été totale et l'idée de cotisation au bout de deux ans accepté dansson principe pour beaucoup de villages.

~ Etude anthropologique

Elle a été effectuée par l'üRSTüM. Elle avait pour objectif d'évaluer

l'acceptabilité du procédé par les populations. Elle s'est déroulée en septembre

1993 quelque temps avant l'enquête médicale. L'objectif général assigné au volet

anthropologique était d'identifier les facteurs socio-culturels favorables à la

réalisation et à la poursuite de l'iodation de l'eau de boisson en milieu rural, en

contribuant à évaluer la place de cette méthode dans la stratégie nationale de luttecontre le goitre endélnique.

Pour ce faire, il fut nécessaire de pénétrer autant que possible les façons

d'être et de voir des populations pour pouvoir cerner leur appréciation et leur

représentation des objectifs réels et symboliques en rapport étroit avec la mise en

route du projet.

Cette étude s'est penchée également sur les croyallces et les pratiques

relatives à la santé et à la maladie dans le souci de dégager les contours de leur

représentation, le sens et les usages sociaux qui s'y attachent.

Les conceptions et les pratiques basées sur l'eau, Inédium pour l'iode,

relèvent du mêlne champ d'approche car l'eau est un objet à forte valeur sociale et

symbolique à l'origine de transactions sociales qui déterminent le sens des règles

de sa gestion, de son appropriation et de son utilisation.

La perception des méthodes de sensibilisation, les motivations àconsommer l'eau iodée, les modes de gestion des sources d'approvisionnement et

la prise en charge ultérieure des coûts d'iodation font partie du champ

d'investigation (58).

4. Logistique et personnel

Toute étude de cette envergure nécessite un minimum de matériel et du

personnel.

a)- matériel logistique

- une voiture 4x4 fourni par l'üNG EAST

- 2000 questionnaires

- la liste des concessions des trois villages

- une chaine de froid pour les prélèvements d'urines

- 600 tubes de prélèvements

- du matériel de bureau (bics, crayons)

- un appareil doseur de l'iode urinaire fourni par la OSF

40

- des réactifs fournis par l'UNICEF

b)- le personnel

- trois médecins dont un spécialiste en la matière

- une étudiante de 7ème année de médecine

- deux infinniers

- un technicien de laboratoire

~ Organisation pratique de l'enquête médicale

La première enquête a eu lieu en fin Novembre 1993 au lieu d'Octobre

comme prévu pour des raisons d'organisation. Il était difficile de réunir en même

temps le personnel de la DSF, du centre médical de Kombissiri et de EAST vu la

divergence des programmes et les villageois occupés aux champs par les récoltes.

La deuxième enquête elle, a eu lieu au mois de Septembre 1994. Toutes

les deux enquêtes se sont déroulées dans les mêmes conditions.

Elle s'est déroulée sur une journée pour chaque village à l'exception de Lilbouré

qui a nécessité un 2 ème passage parce qu'il y avait eu beaucoup de concessions

absentes.

Une semaine avant la date fixée pour chaque village, un message était

envoyé pour rappeler la date et le lieu de rassemblement de l'enquête et en même

temps pour prévenir les autorités de notre arrivée.

Il s'agissait tantôt d'un point de rencontre habituel, tantôt d'un marché

villageois. rrout ceci s'est fait en collaboration avec les autorités coutumières et

politiques des trois villages concernés.

Cornme nous l'avons signalé dans le volet "méthodologie", le nombre de 300

personnes a été retenu COlnme largement suffisant pour tirer des conclusions

statistiquement fiables.

L'enquête se déroulait à un endroit choisi par les paysans eux-mêmes.

Tous les membres des concessions tirées au sort se rassemblaient à ce point là et

tous étaient examinés, exceptés les enfants de moins de 2 ans pour des questions

pratiques. La mobilisation a été très bonne excepté Lilbouré où un 2ème passage

a été nécessaire.

6. L'examen physique proprelnent ditLes techniques médicales utilisées sont l'inspection puis la palpation, les

sujets étant debout, tête d'abord en position normale puis en extension et

l'examinateur debout en face du sujet ou assis selon la taille de celui-ci.

Il examine d'abord la région tllyroïdienne, puis palpe simultanément des deux

pouces toute la superficie des lobes ainsi que l'isthme. On demande ensuite au

41

sujet de se décrisper afin de relâcher les muscles du cou en baissant un peu la

tête. Parfois, il est nécessaire de lui faire exécuter quelques mouvements dedéglutition.

Plusieurs auteurs s'accordent sur le fait qu'on obtient une meilleure

appréciation clinique en examinant le sujet par derrière et en palpant la thyroïde

avec les index mais, dans ce genre d'enquête collective, il est plus pratique

d'adopter une position dans laquelle inspection visuelle et palpation peuvent être

effectués simultanément sans avoir à faire demi-tour ou demander au malade defaire un demi-tour (5).

L'ensemble de notre échantillon a donc été examiné dans la position ci-dessusdécrite.

Les examinateurs étaient divisés en groupes de 2 ou 3 personnes, et lorsqu'il y

avait un cas frustre, le groupe décidait à l'un.animité sur la classification à

adopter.

1. Classification des goitres

Nous avons utilisé la classification proposée par l'O.M.S. Nous les avons

classés cn stades selon qu'il existe un goitre ou non, conforlnélnent à la

classification précédemment décrite.

A cette classification, s'ajoute le type de goitre (nodulaire ou simple).

Pour les goitres au stade III, il fallait interroger le sujet pour savoir s'il existait des

signes de compressions (complications) tels qu'une dysphagie, une dysphonie ou

une dyspnée.

On s'enquérait aussi de l'existence de données cliniques particulières

surtout chez les femmes. Ce sont:

- avortements répétés,

- retard psychomoteur chez les enfants,

- mortinatalité et mortalité néonatale.

Après cela, on interrogeait le sujet sur la notion d'un traitement de ce

goitre (traitement traditionnel, médical ou chirurgical).

Ainsi fut examiné chaque échantillon dans les trois villages.

8. Les prélèvements d'urines

Ils ont concerné le tiers de notre échantillon. Les sujets à examiner étant

en rang, on remettait à chaque 3 ème personne examinée un tube pour le

prélèvement de ses urines, prélèvement qu'il nous remettait quelques minutes plus

tard. Ensuite, les tubes étaient tous placés dans une chaîne de froid afin d'être

42

transportés au laboratoire de la DSF où était effectué le dosage de l'iodurie.Les

résultats sont exprimés en flg/l.

Pour des questions pratiques de prélèvement, les enfants de moins de 5 ans

ont été exclus de cette étude biologique.

9. Installation des diffuseurs d'iode

Elle a été effectuée après les enquêtes clinique et biologique en Janvier

1994. L'U-NICEF était le principal acteur. Elle est intervenu dans la réalisation

pratique des opérations d'iodation, elle a assuré également la fonnation et la prise

en charge des artisans-réparateurs locaux pour l'installation des modules et

l'entretien des pompes.

Les différents points d'eau à ioder ont été détenninés par EAST suivant les

critères de fréquentation et de situation géographique par rapport au centre du

village (Cf. liste en annexe).

Au total, 69 forages et 8 puits des 38 villages du département de Toecé ont

été équipés.

Les forages ont été démontés, le diffuseur installé à la tête de la crépine au

fond du forage et fixé grâce à des liens en plastique. Il y a un système complet (3

modules) par forage.

Pour les puits, il a suffi d'arrimer le diffuseur à un flotteur (bidon en

plastique) et de jeter le tout dans l'eau. Il y a un module par puits.

Les points d'eau iodés ont été analysés un mois après l'installation des

diffuseurs grâce à un kit fourni par Rhône-Poulenc. Ce test basé sur une méthode

calorimétrique apprécie la concentration en iode de l'eau:> ou < à 50 Jlg/l (valeur

de référence).

10. Stratégie d'iodation des points d'eau

* A Kuilpélé, tous les points d'eau ont été iodés c'est à dire 4 points d'eau

(2 puits et 2 forages).C'est le"village à iode obligatoire" puisque les villageois sot

obligés de consommer l'eau iodée.

* Les villages de Timboué et de Lilbouré sont les deux "villages à iode

facultatif". Seul un point d'eau (forage) a été iodé dans chacun de ces deux

villages. Là, les villageois peuvent choisir leur source d'eau et donc aller au point

d'eau iodé ou ne pas faire l'effort d'y aller.

A Timboué, c'est le point d'eau qui se trouve au centre du village qui a été

iodé (théoriquement le plus fréquenté) et à Lilbouré, c'est celui qui se trouve du

coté du chef de village.

43

E. ANALYSE DES DONNEES

lJC traitement des données a été réalisé sur tniero-ordinateur avee le

logiciel "Epi Info" version 5.0. Le traitement de texte a été fait sur le logiciel

Microsoft Word, version 6. Les tests statistiques utilisés sont le test de CHI 2.

L les classes d'âge

En général, selon les recommandations de l'O.M.S., il faut classer les

données relatives au type et à la gravité par âge et par sexe pour les différentes

localités et les populations étudiées. Nous avons scindé la population en 4 classes

d'âge afin de distinguer approximativement les enfants préscolaires, les scolaires

(écoles primaires) des adolescents et des adultes. Ces classes d'âge sont les

suivantes:

- 2-5 ans,

- 6-12 ans,

- 13-18 ans,

- 19 ans et plus.

~ les classes d'ioduries

Nous avons distingué 4 classes d'ioduries:

- classe A == 0-25Jlg/I: déficit sévère

- classe B == 25-50Jlg/I: déficit moyen

- classe C == 50-100Jlg/I: déficit léger

- classe N == > 100Jlg/I: pas de déficit.

I:. les stades de goitre

Nous avons classé les goitres en 4 stades (lA, lB, 2 et 3), puis en goitres

invisibles (stades lA et lB) et en goitres visibles (stades 2 et 3).

44

III. PRESENTATlüN DESRESULTATS

A. ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE DU GOITRE DANS LA ZONE D'ETUDE

L. La population étudiée

Les caractéristiques de la population du premIer échantillon sontconsignées dans le tableau V.

Nous avons d'abord étudié les caractéristiques épidémiologiques du goitre

endémique dalls le premier échantillon, puis nous avons comparé les résultats

chez les sujets appariés avant et après la supplémentation iodée.

Tableau V: Caractéristiques de la population du premier échantillon

Tranche d'âge Sexe féminin % Sexe masculin % Total %

2-5 ans 17,5 22,2 19,4

6-12 ans 28,7 33,7 30,7

13-18 ans 10,6 13,3 Il,7

19 ans et + 43,2 30,8 38,2

Total 59,5 40,5 100

Chez les femmes, la classe d'âge la plus représentée est celle de 19 ans et plus,

tandis que chez les hommes, c'est celle de 6-12 ans.

~ Les résultats cliniques

e) Les prévalences globales

Tableau V: Répartition globale des goitres par stades, par classe d'âge et

par sexe chez les sujets non appariés avant la supplémentation

iodée

45

Sexe Classes Stades de goitre Total Sujets Prévalence

d'âge examiné goitreux

0 lA lB II III

2 - 5 ans 33 8 23 13 0 77 44 57,1

6 - 12 ans 41 31 24 21 0 117 76 64,9

13 - 18 ans 20 7 Il 8 0 46 26 56,5

Masculin 19 ans et 90 10 4 2 0 106 16 14,9

plus

Total 184 56 62 44 0 346 162 46,8

0/0 M 53,2 16,2 17,9 12,7 0 100 46,8~mg• ::::::::::j::::j::::.:::: :::}::.;: /U::.//:

2 - 5 ans 36 18 22 13 0 89 53 59,5

6 - 12 ans 32 27 42 43 2 146 114 78

Féminin 13 - 18 ans 10 8 14 22 0 54 44 81,5

19 et plus 105 37 41 36 2 221 116 52,9

l'otal 183 90 119 114 4 510 327 64,1

(}loF 35,9 t 7,6 23,3 22,3 0,8 100 64,1: ....... ::::::: ::: ... :.::::::.:

Total 367 146 181 158 4 856 489 57,1

global -.

Prévalence 42,9 17,1 21,1 18,4 0,5 100 57,1

s 210bales

46

La prévalence du goitre endémique dans la zone étudiée est de 57,1%. Ce

qui signifie que plus de la moitié de la population de la zone étudiée est porteused'un goitre.

Des 57,1%,21% sont des goitres de stade lB, et 18,5% sont des goitres de stade2 (Cf tableau VI).

a)- 1 La prévalence par sexe

Chez les hommes, la prévalellce globale est de 47%, alors que chez les femmes,elle est de 64,2%.

Sur le même tableau, nous notons une atteinte goitreuse de 162 hommes

contre 327 fenunes, ce qui donne respectivement 33,1% et 66,9% par rapport au

nombre total de goitres qui est de 489, soit plus de 2 femmes pour un homme.

Dans toutes les situations, l'atteinte du sexe féminin est prédominante quel que

soit la tranche d'âge et le stade de goitre.

a)-2 La prévalence par tranche d'âge

80,00% 72,20%

70,00%

60,00%

50,00%

40,00%

30,00%

20,00%

10,00%

0,00%2-5 ans 6-12 ans 13-18 ans 19ans et plus

47

Figure n03:Distribution des goitres en fonction de la tranche d'âge

La classe d'âge la plus touchée est celle de 6-12 ans c'est-à-dire les enfants en âgescolaire.

De tous les goitres, 61,8% concernent les enfants préscolaires (2-5 ans) et les

scolaires (6-12 ans). Ces derniers constituent 40,8% de l'effectif.

a)-3 La prévalence par stade de goitre

40,00%

35,00%

30,00%

25,00%

20,00%

15,00%

10,00%

5,00%

Stade 1A Stade 18 Stade 2 Stade 3

Figure n04: Distribution des goitres en fonction du stade de goitre

48

a)-4-La prévalence des goitres par tranche d'âge et par sexe

90,00%

80,00%

70,00%

P0 60,00%u

c 50,00%

e

n 40,00%

a

9 30,00%

e

20,00%

10,00%

0,00%

2-5 ans &-12 ans 13-18 ans 19 ans et +

mSexe ferTllnin

[J Sexe nldsculln

Figure nOS: Distribution des goitres par classe d'âge et par sexe

Dans la première tranche d'âge, les deux sexes sont atteints dans les

mêlnes propol1ions. La différence apparaît dans la tranche d'âge de 6-12 ans et

devient plus nette dans le tranche d'âge qui suit.

Après 19 ans, la prévalence diminue de façon globale dans les deux sexes

mais, on note une atteinte du sexe féminin plus de trois fois plus importante que

dans le sexe masculin.

Nous remarquons également que:

- dans le sexe féminin, le pourcentage des goitres croît régulièrement de

l'enfance à l'adolescence, puis baisse lentement après 19 ans.

- dans le sexe masculin au contraire, le départ n'est croissant que dans les

deux premières tranches d'âge, à savoir 2-5 ans et 6-12 ans, puis commence à

décroître à partir de 13-18 ans pour vraiment décrocher après 19 ans.

49

a)-5 La prévalence par sexe et stade de goitre

40,00%

35,00%

30,00%

25,00%cu0')

"''E20,00%cu

~:::s0Cl.

15,00%

10,00%

5,00%

0,00%Stade 1A Stade 18 Stade 2

1,20%

Stade 3

Il Sexe masculin

mSexe ferninin

Figure n06: Répartition des stades de goitres en fonction du sexe

Dans les deux sexes, ce sont les goitres stade lB qui prédominent.

Chez les hommes, on n'observe aucun goitre de stade 3. Tous les goitres

de stade 3 de notre échantillon s'observent dans le sexe féminin.

50

a)-6 La prévalence des goitres en fonction de l'âge et du stade de goitre

Tableau nOVI: Distribution des goitres par tranche d'âge et en fonction du stade

de goitre

"'~ade 1A(%) lB (0/0) 2 (<rô) 3 (%)Age

'~~-,

2-5 ans 26,8 46,4 26,8 0

6-12 ans 30,5 34,7 33,7 1,1

13-18 ans 21,4 35,7 42,9 °19 ans et + 35,6 34,1 28,8 1,5

Il faut noter que dans la tranche d'âge de 13-18 ans, les goitres stade 2 sont les

plus nombreux (42,9%).

a)-7 La prévalence des goitres par sexe, par âge et par stade de goitre

Tableau nOVII: Distribution des stades de goitre selon l'âge et le stade de goitre

chez les femmes

"'''..,.",,,,.

lA (%) lB (%) 2 (%) 3 (O~)

Ali"'-.

2-5 ans 34 41,5 24,5 0

6-12 ans 23,7 36,8 37,7 1,8

13-18 ans 18,2 31,8 50 0

19 ans et + 31,9 35,3 31 1,8

51

Tableau nOVIII: Distribution des stades de goitre selon l'âge et le stade de goitre

chez les hommes

lA (%) lB (%) 2 (%) 3 (%)

Ali"-'-""

2-5 ans 18,2 52,3 29,5 0

6-12 ans 40,8 31,6 27,6 °13-18 ans 26,9 42,3 30,8 0

19 ans et + 62,5 25 12,5 °Dans la tranche d'âge de 2-5 ans, les goitres stade lB sont les plus nombreux.

Dans la tranche d'âge de 19 ans et plus, chez les hommes, on observe jusqu'à

62,5% de goitres au stade lA, alors que pour la même tranche d'âge chez les

femmes, ce sont les goitres stade lB qui sont les plus nombreux.

a)-8 prévalence des goitres selon le~ de goitre (visible ou invisible)

Il Goitre visible

Il Goitre invisible

Goitre visible Goitre invisible

Figure n07:Répartition globale des goitres en goitres visibles et goitres invisibles

52

50,00%

45,000/0

40,000/0

35,00%

30,00%

25,00%

20,00%

15,00%

10,00%

5,00%

0,000/0

2-5 ans &-12 ans 13-18 ans 19 ans et +

Il Goitre visible (%)

[il Goitre invisible (%)

Figure n08: Répartition des goitres en goitres visibles et invisibles en

fonction de l'âge

50,000/0

45,00%

40,00%

35,00%

30,00%

25,00%

20,00%

15,00%

10,00%

5,00%

0,00%

2-5 ans &-12 ans 13-18 ans 19 ans et +

Il Goitre visible

t:J Goitre invisible

Figure n09: Répartition des goitres en goitres visibles et invisibles dans le

sexe féminin

53

50,00%

45,00%

40,00%

35,00%

30,00%

25,00%

20,00%

15,00%

10,00%

5,00%

0,00%

2-5 ans 6-12 ans 13-18 ans 19 ans et +

• Goitres visibles

mGoitres invisibles

Figure n° 10: Répartition des goitres en goitres visibles et invisibles dans le

sexe masculin

Il faut sigIlaler que durant toute l'observation, nous n'avons vu aucun sujet

présentant des complications du goitre. Tous paraissaient nonnaux et p011eurs de

goitres simples sans signes de dysfonctionnement hormonal.

Des cas de paralysie, de surdi-mutité et de retard mental ont été retrouvés

b)- La prévalence par village

Dans tous les trois villages, plus de la moitié de la population de l'échantillon est

atteinte. Les détails sont présentés dans les figures ci-dessous.

b)-1 Les prévalences globales par village

54

Il Kuilpélé

il Timboué

IlIlilbouré

Kuilpélé Timboué

Prévalence des goitres par village

Lilbouré

Figure n° Il: Prévalences des goitres par village

b)-2 Prévalence des goitres par village selon le sexe

60,00%

50,00%

40,00%

30,00%

20,00%

10,00%

0,00%

1'1 Sexe feminin

EJ Sexe masculin

Kuilpélé Timboué Lilbouré

Figure n° 12: Répartition des goitres par village en fonction du sexe

b)-3 Répa11ition des goitres en fonction du stade de goitre

Tableau IX: Répartition des goitres par village en fonction du stade de goitre

55

~lA (0/0) lB (%) 2 (%) 3 (0/0)

Village

K 33, 1 35,1 30,4 1,3T 37,8 40,4 21,8 0,6L 20,5 35,7 43,2 0,4

Total 29,8 37 32,5 0,8(moyenne)

Les stades 1B sont les plus nombreux suivis par les goitres stade 2.

Les goitres stade 3 sont très peu nombreux.

Tableau X: Répartition du type de goitre (nodulaire ou simple) de goitre par

village

Goitres Goitres1Vil"

simples % nodulaires 0/0

Villages

K 96,7 3,31

T 98,1 1,92

L 97,8 2,22

Total 97,5 2,45

b)-4 Répartition de la taille de la thyroïde par village.

34%

56

• Pas de goitre

mGoitre visible

• Goitre invisible

Figure n° 13: Répartition des stades de goitre (visible ou non visible) dans la

population de Kuilpélé

.. Pas de goitre

mGoitre visible

• Goitre invisible

Figure n° 14: l{épartition des stades de goitre (visible ou non visible) dans la

population de Timboué.

• Pas de goitremGoitre visible

• Goitre invisible

Figure fi0 15: Répartition des stades de goitres (visible

ou non visible) dans la population de Lilbouré

57

c)- Les complications des goitres

Aucune complication n'a été retrouvée. Tous les goitres paraissaient

simples. Aucun signe de dysfonctionnement honnonal n'a été décélé.

On a retrouvé 5 cas de surdi-mutité, des cas de paralysie et de retard

mental dont l'importance est difficile à apprécier dans un tel contexte socio­culturel.

3. Les résultats biologiques

Les résultats des ioduries sont exprimés en microgrammes par litre (Jlg/I)

et sont divisés en quatre classes selon le degré de carence.

- 0-25Jlg/l == carence sévère

- 25-50flg/l == carence moyenne

- 50-100Jlg/l == carence légère

- > à 100Jlg/i == pas de carence

a)- Répartition globale des ioduries dans les 3 villages

Dans le premier échantillon, 231 prélèvements ont été analysés. Les

résultats sont consignés dans le tableau ci-dessous.

a)-1 Résultats globaux

Tableau XI: Répartition globale des carences en iode

Classes d'ioduries übselVés Pourcentage % cumulés

Carence sévère 19 68,8 68,8

Carence moyenne 61 26,4 95,2

Carence légère Il 4,8 100

Nonnale 0 0 100

Total 231 100 100

58

Le diagramme ci-dessous traduit mieux nos observations

70

60

50

CI)QJ

40ClcuëQJ(J

:; 300a..

20

10

aCarence sévère Carence moyenne Carence légère Normale

Classe lodurie

Figure n° 16: Répartition globale des ioduries

On observe 100% de carences dont 68,8% de carences sévères. Seulement 4,8%

de notre écllantillon a une carence légère (SO-lOOJlg/I).

(]) Distribution des ioduries selon la tranche d'âge

90

80

70

60

50

40

30

20

10

0

2-5 ans 6-12 ans 13·18 ans 19 et +

• Sévère

~Moyenne

• Légère

Figure nO 17: Répartition des ioduries en fonction de l'âge

59

NB: les enfants de mOIns de cinq ans étant exclus de l'étude biologique, les

résultats concernant la tranche d'âge de 2-5 ans concernent en fait les enfants

dont l'âge est compris entre cinq et six ans (> ou == à 5 et < à 6 ans).

Les carences sévères diminuent avec l'âge.

70,00%

60,00%

CI)Q)

Cl 50,00%t'a....c:Q)u~ 40,00%:::J0a.c:

30,00%euU)

~+Ju

20,00%QJ

~W

10,00%

0,00%

Il Carence sévère

f23Carence moyenne

• Carence légère

o Normale

Sexe feminin

classes d'ioduries

Sexe masculin

Figure n° 18: Répartition des ioduries en fonction du sexe

On remarque que dans les deux sexes, aucune iodurie normale n'est retrouvée.

Quel que soit le degré de carence, les femmes sont près de deux fois plus

carencées que les homlnes.

a)-2Répartition des ioduries en fonction du stade de goitre

100100

90

80

CI) 70Cl)C')~...c:: 60Cl)ur.-~

0 50~

c::CI>CI)... 40;:;uCI)

t:1J 30

20

10

00 1A 18 2 3

sla.dcs-d~oiiLe.

Figure n° 19: Répartition des ioduries en fonction des stades de goitre

Même chez les non goitreux, 68% ont une carence sévère.

Tous les goitTes stade B s'accompagnent d'une carence sévère.

Dans tous les stades de goitres, les carences sévères sont les plus nombreuses.

60

• Carence sévère

El Carence maye

• Carence légère

o Normale

61

. .

!;: .·:i::::::: :.... t>J:

100%

90%

80%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%

0-24 ~g/l 25-49 ~g/l 50-100~g/l

B Stade3

OStade 2

• Stade 18

~Stade 1A

Il Stade 0

Figure n020: Répartition des stades de goitres en fonction des ioduries

Sur cette figure, on note que:

- dans la classe d'iodurie à carence sévère, les goitres de stade lA sont très

peu nombreux, alors que les goitres stade lB sont plus nombreux et que les

goitres stade 2 prédominent,

- dans la classe à carence moyenne, on observe déjà beaucoup plus de non

goitreux et de goitres au stade lA, moins de goitres stade lB et de stade 2,

- dans la classe d'iodurie à carence légère, il y a une forte prévalence de

non goitreux, les goitres stade lA sont les plus nombreux, les goitres stades lB et

2 sont très peu nombreux

- les goitres stade 3 sont présents dans les deux premières classes

d'ioduries suscitées et absents dans la classe d'iodurie à carence légère.

62

b)- Répartition des ioduries par village

100

92,3

90

so

70

60

IIIG)

~

~ 50

:;0

Q.

40

30

20

10

Il Carence sévère

B Carence moyenne

• Carence légère

CNormale

KUILPELE TIMBOUE LILBOURE

Figure n021: Répartition globale des ioduries par village

C'est à Kuipélé que l'on observe la plus haute prévalence des carences sévères.

b)-1 Prévalence des ioduries par village et par sexe

Tableau nOXII: Répartition des ioduries par village en fonction dll sexe

""',.,..

Sexe féminin Sexe masculin Total

VIII.g. A B C A B C

Kuilpélé 45 6 a 28 4 1 84

Lilbouré 40 14 3 17 5 1 80

l~imboué 22 16 3 12 13 1 67

l'otal 107 36 6 57 22 3 231

A== carence sévère

B== carence moyenne

C== carence légère.

63

On note qu'il n'y a aucune iodurie normale, ce qUi explique l'absence d'unecolonne pour cette classe d'iodurie.

b)-2 Répartition des ioduries par tranche d'âge et par village

Tableau nOXIII: Distribution des ioduries par village en fonction de l'âge

-.......

~"iIIage Kuilpélé Lilbouré Timboué Total-.......~---...........

Age '~-........ A B C A B C A B C

>à 5 ans 2 1 0 2 0 0 1 0 0 6

6-12 ans 29 2 0 21 3 1 11 12 1 80

13-18 ans 14 1 1 6 4 1 4 4 2 37

19 ans et + 27 6 0 27 12 2 18 15 1 108

Total 72 10 1 56 19 4 34 31 4 231

b)-3 Répartition des ioduries par stade de goitre et par village

Tableau XIV: Répartition des stades de goitre

en fonction des ioduries à Kuilpélé

lA lB 2 3

lod~nl••

Carence 8 15 15 2

sévère

Carence 4 0 0 0

moyenne

Carence 0 0 0 0

légère

Tableau n° XV: Répartition des stades de goitre

en fonction des ioduries à Lilbouré

"-

~~~laa.. lA lB 2 3

""'-,-"-."-,

loduflOS

Carence 7 10 23 1

sévère

Carence 2 3 6 0

moyenne

Carence 1 0 1 0

légère

Tableau XVI: Répartition des stades de goitre

en fonction des ioduries à Timboué

'''---lA lB 2 3

IDdulI.'

Carence 5 8 1 1

sévère

Carence 4 6 6 0

moyenne

Carence 1 1 0 0

légère

On remarque sur ces 3 tableaux que la majorité des goitres se

rencontre dans laclasse de carence sévère, c'est-à-dire entre 0 et 25 Jlg/l.

64

65

4. Résultats de l'étude anthropologique

Certains lient l'apparition du goitre au manque de vitamines dans l'eau de

boisson. Cette conception se retrouve chez les "plus instruits" des villages.

D'autres, les plus pragmatiques, la lient à l'action de Dieu, sous entendant

par là que rien ne pourrait arrêter ce fléau si ce n'est Dieu.

Les plus "scientifiques" l'attribuent à l'action de petites bêtes vivant dans

l'eau.

A l'instar de la plupart des sociétés africaines, Dieu serait à la base de tout:

c'est cette cOllception qui prédomine.

5. Probleme d'éthique

Du point de vue de l'éthique médicale, nous n'avons pas rencontré de

problème Inajeur. Le seul problème assez embarrassant était celui des familles

qui ne faisaient pas partie de notre échantillon et qui demandaient à être

examinées.

Ce (lui ne pouvait pas être fait, vu le temps qui nous était imparti et la taille de

l'échantillon à examiner.

66

B. IMPACT DE L'IODATION DE L'EAU DE BOISSON

Afin d'évaluer de façon plus précise l'efficacité de la supplémentation en

iode de l'eau de boisson, nous avons jugé nécessaire de retenir les sujets qui ont

été examinés lors des deux passages. Nous avons donc obtenu 541 sujets en

appariant les deux échantillons. Les caractéristiques de cet échantillon sont

consignées dans le tableau ci-dessous.

Tableau XVII: Caractéristiques des sujets appariés

Tranche Sexe féminin Sexe masculin Total

d'âge

2-5 ans 37 12% 42 18,1% 79 14,6%

6-12 ans 98 31,70/0 80 34,0/0 178 32,9%

13-18 ans 31 10% 34 14,7% 65 12%

19 ans et + 143 46,3% 76 32,70/0 219 40,50/0

Total 309 57,1% 232 42,90/0 541 100%

10. Impact clinique de l' iodation

a) Evolution globale des prévalences

Avant la supplémentation, nous avons observé 58,80/0 de goitres. Après 12

mois de supplémentation, la prévalence est de 53,8%.

D'ulle façon globale, 65 goitres sont apparus, contre 95 goitres disparus.

Des 95 goitres disparus, 48 goitres, soit 50,5% le sont à Kuilpélé, "village à iode

obligatoire", et 38,80/0 de goitres apparus.

Des 65 goitres apparus, 43 goitres, soit 66,10/0 sont apparus chez les

enfants entre 2 et 13 ans.

Tableau XVIII: Evolution globale des prévalences des goitres après iodation

en fonction du stade de goitre

~0 lA lB 2 3 Total

Période (0/0) (%) (0/0) (%) (0/0) (goitreux)

(%)Avant iodation 41,2 17 21,2 19,8 0,5 58,8

Après iodation 46,2 19 23,1 10,3 0,5 53,8

rrableau XIX: Evolution des prévalences des goitres après iodation chez les

femmes en fonction du stade de goitre

0 lA lB 2 3 Total

~(%) (%) (0/0) (0/0) (%) (goitreux)

Période (0/0)

Avant iodation 34,9 17,8 22,6 23,6 0,97 65

Après iodation 42,3 18,2 24,7 13,7 0,90 58

Tableau XX: Evolution des prévalences des goitres après iodation chez les

hommes en fonction du stade de goitre

0 lA lB 2 3 Total

~Péflode (0/0) (%) (%) (0/0) (0/0) (goitreux)

(0/0)

Avant iodation 49,6 15,9 19,4 ]4,6 ° 50,4

Après iodation 51,3 20,9 21,8 6 0 48,7

67

68

Tableau nOXXI: Prévalences des goitres avant et après iodation de l'eau en

fonction de l'âge et du sexe

~ Sexe féminin Sexe masculin"""......, SO.fI

'~"'"Avant et après iodation Avant et après iodation"--, -..

Aue "-

"- (%) (%)

2-5 ans 56,8 73 57,1 64,36-12 ans 77,6 68,7 72,5 68,7

13-18 ans 96,8 87,1 68,1 64,7

19 ans et + 51,7 39,3 34,7 10,7

45,00%

40,00%

25,00%

20,00%

15,00%

10,00%

5,00%

0,00%Goitre visible Goitre invisible

Il Avant iodation

mAprès iodation

Figure n022: Prévalences des goitres visibles et invisibles avant et après iodation

de l'eau

69

40,00%

35,00%

30,00%

25,00%

20,00%

15,00%

Goitres visibles Goitres invisibles

III Avant iodation

f;) Après iodation

Figure n°23: Prévalences des goitres visibles et invisibles avant et après iodation

de l'eau chez les femmes

40,00%

35,00%

30,00%

25,00%

15,00%

10,00%

5,00%

0,00%Goitre visible Goitre invisible

• Avant iodalion

ri:ïl Après iodation

Figure n024:Prévalences des goitres visibles et invisibles avant et après iodation

de l'cau chez les hommes

70

40,00%

35,00%

30,00%

25,00%

20,00%

15,00%

10,00%

5,00%

0,00%2-5 ans 6-12 ans 13-18 ans 19 ans et +

III Avant iodation

mAprès iodation

Figure n025: Evolution des goitres visibles après iodation de l'eau en fonction de

tranche d'âge

Il Avant iodation

rn Après iodat.un

2-5 ans 6-12 ans 13-18 ans 19 ans et +

Figure n026: Evolution des goitres invisibles après iodatiolJ._de l'eau en fonction

de la tranche d'âge

71

b) Evolution des goitres par village

Tableau XXII: Evolution des prévalences des goitres par village après iodation

Villages

K

T

L

Prévalence avant iodation Prévalence après iodation

55,1% 40,80/0

56,1% 43,90/0

68,30/0 75,40/0

C'est à Kuilpélé que l'on observe la régression la plus importante de la prévalence

du goitre (14,30/0) contre 12,2% à Timboué et paradoxalement, on observe une

hausse de 6,9% à Lilbouré.

Tableau XXIII: Evolution de la prévalence des goitres à Kuilpélé, "village à iode

obligatoire"

GllIlrl: '1

Glllire 1 Absent Présent Tota1

Absent 68 (58,6%) 20 (25%) 88 (44,90/0)

Présent 48 (44,4%) 60 (750/0) 108 (55,10/0)

Total 116 (59,20/0) 80 (40,8°1Ô) 196 (1000/0)

Goitre 1== 1ère enquête

Goitre 2==2ème enquête

Absent== pas de goitre

Présent== goitre

Pour ce village, 20 goitres sont apparus, soit 25% et 48 goitres ont disparu,

soit 44,40/0.

Globalement, la prévalence dans ce village était de 55,1% et elle passe

après la supplémentation à 40,80/0, soit une baisse de 14,30/0.

72

Tableau XXIV: Evolution de la prévalence des goitres à Timboué, "village à iode

facultatif'

I~GUllrll 1 Absent Présent Total

Absent 56 (6,1%) 16 (20,5%) 72 (43,90/0)

Présent 30 (34,9%) 62 (79,5%) 92 (56,1%)

Total 86 (65,1%) 78 (47,60/0) 164 (1 00%)

De 56,1% avant la supplémentation, la prévalence passe à 47,6%, soit une

baisse de 9, 1%.

Seize goitres sont apparus, soit 20,5% des goitres.

Tableau XXV: Evolution de la prévalence des goitres à Lilbouré, "village à iode

facultatif'

~absent Présent Total

GOITRE 1

Absent 24 (58,5°1Ô) 29 (23%) 53 (31,70/0)

Présent 17 (41,50/ti) 97 (77%) 114 (68,3%)

Total 41 (24,6%) 126 (75,40/0) 167 (100%)

De 68,30/0 avant la supplémentation, la prévalence est montée à 75,4%.

En effet, seuls 17 goitres ont disparu contre 29 goitres apparus.

73

Il. Etude de l'évolution des concentrations urinaires d'iode

a) Résultats globaux

Avant toute intervention, 100% de notre échantillon avait une carence dont70,1% de carence sévère.

Globalement, les carences sévères ont subi une baisse nette au profit des

carences moyennes et légères et des ioduries sont apparues. En effet, alors qu'au

départ, aucune iodurie normale n'avait été observé, nous obtenons près

l'intervention 38,80/0 d'ioduries nonnales.

80

70

CI) 60<UCl!3c:: 50<UUL..::J0 40Q.c:<UCI) 30't-

'';:U<U:t: 20W

10

0

A

29,9

-------J!.!!IIIII!li

B C

.classes cl 'iodurie.s

N

BAvant iodatO

CApres iodatO

Figure n027: Evolution des ioduries après 12 mois d'iodation de l'eau de boisson

74

Tableau XXVI: Répartition globale des ioduries en. ioduries nonnales et ioduries

anonnales avant et après iodation de l'eau de boisson

Iodurics nonnales ioduries anonnales Total

PERIODE

Avant iodation 00/0 100% 100%

Après iodation 38,8% 61,20/0 100%

a)-l Evolution des ioduries ~ l'intérieur des différentes classes d'ioduric.

Tableau XXVII: Evolutioll des classes d'ioduries après iodation de l'eau

Classes ioduries Avant iodation Après iodation

A 70,10/0 17,90/0

B 26,9% 13,4%

C 30/0 29,90/0

N 0% 38,8%

Total 1000/0 100%

75

a)-2 l~voJLJtion des classes d'ioduries cntre ellcs après J'j()dation de l'cau de

boisson

Tableau XXVIII: Evolution des ioduries de la classe A (carences sévères)

Classe

iodurie

A

A

19,2%

B

10,6%

C

31,9%

N

38,3%

Total

100%

19,2% des ioduries sévères n'ont pas subi de modifications,

10,6% des carences sévères sont devenues des carences moyennes,

31,9% sont devenues des carences légères,

38,3% sont devenues normales.

Tableau XXIX: Evolution des ioduries de la classe B (carences moyennes)

Classe

iodurie

B

A

16,70/0

B

22,2%

C

27,8%

N

33,3%

Total

1000/0

16,70/0 des carences moyennes sont devenues des carences sévères,

22,20/0 sont restées des carences moyennes,

27,80/0 sont devenues des carences légères,

33,30/0 sont devenues des ioduries nOffilales.

Tableau XXX: Evolution des ioduries de la classe C (carences légères)

Classe

iodurie

C

A

0%

B

0%

C

00/0

N

1000/0

Total

1000/0

100% des carences légères sont devenus normales

76

80

70

60

50

40

30

20

10

0

A B C N

--+-Avant iodation

-111-- après iodation

Figure n028: Courbe d'évolution des ioduries avant et après iodation de

l'ea"u

Nous remarquons une tendance à l'élévation des taux d'iode urinaire après

iodation.

Il faut dire qu'on observe une migration des ioduries des classes de

carences sévères aux classes les moins carencées. Ainsi, après iodation,

- 10,6% des carences sévères sont devenues des carences moyennes

- 3 1,90/0 deviennent des carences légères

- 38,8% des carences sévères passent à la nonnalité.

La Inême migration s'observe de la classe des carences moyennes à la

classe des carences légères. Ainsi,

- 27,8% des carences moyennes sont devenues des carences légères

- 33,30/0 des carences moyennes sont devenues nonnales

- 22,2% sont restées carences moyennes

Donc, globalement, toutes les ioduries anormales ont diminué alors qu'on assiste

à une apIJarition d'ioduries nonnales.

77

b) Evolution des ioduries par village

l"~ableau XXXI: Répartition des ioduries en ioduries normales et ioduries

anormales avant et après iodation de l'eau dans les trois villages

Ioduries

~ IODURIES NORMALES IODURIES

ANORMALESVillages

Avant Après Avant Après

iodation iodation iodation iodation

Kuilpélé * 0 42,3 100 57,7

Lilbouré ** a 35,3 100 64,7

Timboué ** a 37,5 100 62~5

* villages à "iode obligatoire"

** villages à "iode facultatif'

Kuilpélé semble être le village où l'on observe le pourcentage le plus élevé

d'ioduries normales après iodation. De 92,30/0 de carences sévères a"'ant iodation,

la prévalence passe à 15,4% après iodation, soit une baisse de 76,9°~.

VILLAGE KUILPELE

Tableau XXXII: Evolution des ioduries à l'intérieur des classes

Classes d'ioduries Avant iodation Après iodation

Carence sévère 92,3% 15,40/0

Carence moyenne 7,70/0 15,4%

Carence légère 00/0 26,90/0

Pas de carence 00/0 42,3%

Total 100% 100%

Tableau XXXIII: Evolution des ioduries entre les classes

IODURIES A B C N

A 16,7% 12,50/0 29,20/0 41,7%

B 0% 50% 0% 500/0

C 0% 0% 0% 0%

N 0% 0% 00/0 0%

Aucune carence moyenne n'est devenue sévère

On n'observe dans ce village aucune carence légère au départ

50% des carences moyennes le sont restées

500/0 des carences moyennes sont devenues normales

41,70/0 des carences sévères sont devenues nonnales

29,2% des carences sévères sont devenues des carences légères

16,70/0 sont restées des carences sévères

78

VILLAGE LILBOURE

Tableau XXXIV: Evolution des ioduries à l'intérieur des classes

Classe d'iodurie Avant iodation Après iodation

Carence sévère 64,70/0 23,50/0

Carence Inoyenne 29,4% 11,8%

Carence légère 5,9% 29,4%

Pas fde carence 0% 35,3°;6

Total 100% 100°;6

Tableau XXXV: Evolution des ioduries entre les classes

IODURIES A B C N

A 27,3% 9,1°;6 27,3% 36,4%

B 20% 20% 40% 20°;6

C 0°;6 0% 00/0 1000/0

N 0°;6 0°;6 0% 00/0

100°;6 des carences légères sont devenues nonnales

200~ des carences moyennes sont deveIlues sévères

27,4% des carences sévères le sont restées

36,4% des carences sévères sont devenues nonnales

40% des carences moyennes sont devenues légères

79

VILLAGE 1'IMBOUE

Tableau XXXVI: Evolution des ioduries à l'intérieur des classes

Classe d'iodurie Avant iodation Après iodation

Carence sévère 50% 16,7%

Carence moyenne 45,8% 12,5%

Carence légère 4,2% 33,3%

Pas de carence 00/0 37,5%

Total 100% 100%

Tableau XXXVII: Evolution des ioduries entre les classes

IODURIES A B C N

A 16,7% 8,3% 41,7% 33,30/0

B 18,20/0 18,20/0 27,3% 36,40/0

C 00/0 0% 00/0 1000/0

N 0% 00/0 0% 37,5%

100% des carences légères sont devenues nonnales

18,20/0 des carences moyennes sont devenues sévères

33,3% des carences sévères sont devenues nonnales

41,7% des carences sévères sont devenues légères

80

81

Pour le premier village Kuilpélé, "village à iode obligatoire", nous passons

à 42,30/0 d'ioduries nonnales contre 00/0 au départ et 26,9 d'iodurie à carence

légère contre 0% au départ. Les ioduries à carences moyennes, elles passent de

7,7% à 15,40/0.

Pour le deuxième village TIMBOUE, de 00/0 d'iodurie nonnale au départ,

nous passons à 37,5% après intervention.

On observe également une recrudescence des ioduries à carences légères

qui passent de 4,20/0 seulement à 33,8%. Les ioduries à carences moyennes, elles

baissent, passant de 45,80/0 à 18,5% en faveur des carences légères.

Concernant LILBOURE, on observe une régression rnoins importante des

carences sévères. Elles passent de 64,70/0 à 23,50/0. De 00/0 d'iodurie norrnale au

départ, on passe à 35,30/0. Les carences moyennes baissent (de 29,40/0 à 1] ,80/0)

en faveur des carences légères qui, elles, passent de 5,9% seulement à 29,40/0.

Alors qu'on passe de 0% d'iodurie nonnale à 38,80/0 011 passe de 100% d'ioduries

insuffisantes à 61,20/0, soit une baisse d'environ 400/0 après iodation de l'eau de

boisson.

Il faut dire qu'on observe une migration des ioduries des classes de

carences sévères aux classes les moins carencées. Ainsi, après iodation,

- 10,60/0 des carences sévères sont devenues des carences moyennes

- 31,90/0 deviennent des carences légères

- 38,80/0 des carences sévères passent à la normalité.

La même migration s'observe de la classe des carences moyennes à la

classe des carences légères. Ainsi,

- 27,80/0 des carences moyennes sont devenues des carences légères

- 33,3°/ti des carences moyennes sont devenues nonnales.

- 22,20/0 sont restées carences moyennes.

Donc, globalement, toutes les ioduries anonnales ont diminué alors qu'on assiste

à une apparition d'ioduries normales.

En résumé, on a obselvé une baisse beallcoup plus importante de la

prévalence des goitres à Kuipélé qui est le "village à iode obligatoire" que dans

les deux autres "villages à iode facultatif". On y a également observé la hausse

la plus importante du pourcentage des ioduries nonnales.

82

JV.DIS_CUSSIONET COMMENTAI~RES

A. BIAIS DE L'ETUDE ET VALIDITE DES RESULTArrS .

.L Biais liés au~ d'étude

Il s'agit d'une étude prospective quasi-expérimentale, réalisée sur une

année eII milieu rural par enquête, nécessitant de revoir les mêmes personnes 12

mois après la première enquête. Il va sans dire que dans de telles COllditions, on

observe des pertes dans l'échantillon choisi. En effet, nous n'avons pas pu revoir

toutes les personnes qui avaient été vues à notre premier passage.

Néanmoins, en appariant les sujets, nous avons obtenu un échantillon de

541 personnes, ce qui est très appréciable. Toutefois, ces résultats ne pourraient

être généralisés à tout l'ensemble de la province sans réserve.

2. Biais liés f! l'examen clinique

La palpation a constitué l'élément fondamental de diagnostic du goitre. La

taille de la thyroïde ayant été appréciée par différents examinateurs, nous

n'excluons pas des différences d'appréciation. En effet, les petits goitres peuvent

poser un problème de classification correcte, surtout chez l'examinateur

inexpérimenté qui doit décider entre les stades 0 et lA, ou entre lA et lB. Nous

pensons que ces petites différences n'altèrent pas la qualité de nos résultats.

L'idéal aurait été d'avoir un seul examinateur pour tout l'échantillon et pour les

deux enquêtes, mais vu la taille de l'échantillon, c'est pratiquement impossible.

~ Les prélèvements d'urines

Ils ont été effectués sur place par les intéressés eux-mêmes et placés tout

de suite après dans une chaîne de froid avant d'être transportés au laboratoire de

la DSf.

Les conditions de prélèvement étant non standardisées, quelques fautes de

prélèvement (volulne d'urine insuffisant) ont été observées. Ce problème n 'a

concerné que 3 de nos échantillons et donc ne peut constituer un handicap à nos

résultats.

83

4. Echantillonnage et degré de précision

Le degré de précision est proportionnel au nombre de cas observés pour

une pathologie donnée. Plus l'échantillon est grand, mieux est la précision.

Tableau XXXVIII: Relation entre prévalence du goitre, nombre de personnes à

examiner et la marge d'erreur des résultats proposé par l'O.M.S.

N()InlJres de personnes à exalllincr pour obtenir les 11larges

d'erreur indiquées

Prévalence 10% 20% 25% 30% 40%%5 7600 1900 1216 855 485

10 3600 900 576 405 225

20 1600 400 256 180 100

30 932 233 150 105 58

40 600 1550 96 68 38

50 400 100 64 45 25

Ce tableau fait donc ressortir la relation qui existe entre les prévalences de

goitre, le nombre de personnes à examiner et la marge d'erreur des résultats dans

un intervalle de confiance de 95%.Dans notre étude, la prévalence globale observée est de 58,8°~. Dans les

trois villages, les prévalences respectives sont 53,2%, 50,7%, et 68,3~~.

Selon le tableau ci-dessus, il aurait suffi d'examiner au maximum 400personnes pour obtenir une marge d'erreur de 10%, et 100 personnes seulement

pour une marge d'erreur à 20%, pour un intervalle de confiance à 95%.

THILLY ET O"E MAYER (21), admettent que dans des enquêtes de

prévalence des goitres, une marge d'erreur de 25~~ est acceptable. I)our cette

marge d'erreur, il nous aurait fallu examiner au maximum 64 personnes. Pour

84

chaque village, nous avons examiné en moyenne 285 personnes, soit au total 856

personnes au premier tour et 721 personnes au deuxième tour, ce qui dépasse

largement les effectifs préconisés.

Ainsi, notre marge d'erreur est inférieure à 10% pour un intervalle de

confiance à 95%, ce qui est appréciable.

A ces indices de fiabilité s'ajoute l'homogénéité de la population étudiée

(tous de l'ethnie nlossi, les mêmes habitudes alimentaires, milieu entièrement

rural, et population sédentaire).

B METHODOLOGIE

L La méthode d'examen et classification des goitres

La méthode que nous avons utilisée est celle que l'O.M.S. a préconisée

(De Mayer et coll. (21) ) dans toutes les enquêtes sur le goitre.

La classification que nous avons utilisée pour les goitres est celle qui a été

adoptée par l'O.M.S. et l'ICCIDD. Son utilisation uniforme par tous les différents

observateurs pennet de comparer la gravité du goitre par régions et par époques.

Cette classification peut être facilemellt appliquée sur le teITain et ne nécessite

aucun équipement spécialisé. Il n'est pas non plus nécessaire que les

examinateurs soient des professionnels de la santé alors que tous nos

exarninateurs étaient des pr0fessionnels de la santé, et Inêlne (lue l'équipe

comptait en son sein un expert en la matière. Ce qui contribue à rehausser la

qualité de nos résultats.

2. La division de l'échantillon en tranche d'âge

Nous avons choisi de diviser l'échantillon en quatre tranches d'âge selon la

classification recommandée par l'O.M.S. (21), afin de distinguer

approximativement les enfants préscolaires (2-5 ans), les scolaires (6-12 ans), des

adolescents (13-48 ans) et des adultes (19 ans et plus). D'autres auteurs avaient

considéré deux tranches d'âge: < à 15 ans et > ou == à 15 ans. Mais cette division

ne permet pas de distinguer les scolaires des préscolaires alors que certains

auteurs estiment que les enfants d'âge scolaire constituent la population témoin

pour apprécier l'importance du goitre dans la population générale (21, 26, 27).

85

~ Les Stratégies d'iodation

Afin d'évaluer l'impact réel clinique et biologique de l'iodation de l'eau de

boisson, d'analyser les modifications éventuelles des comportements villageois, et

de minimiser les coûts que nécessiterait une opération d'iodation de tous les

points d'eau à grande échelle, nous avons choisi d'évaluer deux stratégies

d'iodation:

- "iodation obligatoire",

-" iodation facultative".

Ceci a été fait dans l'objectif d'évaluer le rapport coût/efficacité des deux

stratégies d'iodation.

L'étude faite au Mali par PICHARD et coll. avait concerné tous les points

d'eau. Ils avaient choisi l'iodation obligatoire pour tous les villages concernés par

l'étude. Mais pour des raisons que nous avons citées plus haut, nous avons jugé

nécessaire d'évaluer deux stratégies d'iodation.

4. Le dosage de l'iode urinaire

Notre analyse a porté sur des prélèvements ponctuels recueillis sur place et

plus facile à obtenir. Sur le terrain, il est pratiquenlent impossible de recueillir

toutes les urines produites par un sujet sur une période de 24 heures. Il existe

deux approches générales qui sont utilisées pour établir une corrélation entre les

prélèvements ponctuels et la quantité totale des prélèvements de 24 heures.

Une de ces approches consiste à établir la corrélation entre J'iode urinaire

et la créatinine urinaire, cette dernière étant excrétée chaque jour en quaIltités

quasi constantes. Par conséquent, on peut mesurer les taux ponctuels d'iode et de

créatinine urinaire et d'exprimer les résultats sous fonne de rapport, de Ilg

d'iode/g de créatinine.

La deuxième approche consiste à mesurer le taux urInaIre d'iode et à

l'exprimer en IlgI/I ou en IlgI/100 ml d'urine (27).

C'est cette deuxième approche que nous avons adopté, approche préférée

selon DUNN par la plupart des experts parce qu'elle est silnple et s'est révélée

plus sûre que la méthode qui consiste à établir la relation avec la créatinine (8).

Toujours selon les mêmes auteurs, les échantillons d'u.rines (2-5 ml),

peuvent être prélevés sur le terrain et stockés sans réfrigération avant d'être

86

envoyés au laboratoire. Tous nos échantillons ont été stockés dans une chaîne de

froid et ensuite transportés au laboratoire de la DSf.

Effectuée dans de telles circonstances, l'évaluation du taux urinaire d'iode

est un test sûr et efficace (8).Ainsi, nous pensons que nos résultats biologiques

sont d'une qualité fiable.

C. ASPECTS EPIDEMIO-CLINIQUES

L Les aspects cliniques

La majorité des sujets examinés sont de sexe féminin, ce qui correspond à

la répartition générale de la population dans la zone étudiée, 52,30/0 de femmes

contre 47,7% d'hommes (Cf.liste de la population en annexe).

Les moins représentés sont les adolescents de 13-18 ans, probablement

parce qu'ils constituent les bras valides et donc restent à leur lieu de travail et

parce que ce sont eux qui sont candidats à l'exode rural. Seulement 100/0 de sujets

dans cette tranche d'âge ont été examinés.

Cette constatation a également été faite par LILIOU et par DRABO et coll.

lors de leurs études respectives dans la Province du Passoré et dans la province

du Gounna (Burkina Faso).

Dans cette tranche d'âge, on observe une forte prévalence des g()Îtres. Ceci

s'expliquerait par l'accentuation des besoins en iode qu'occasionne la puberté. A

cet âge, la croissance osseuse connaît une flambée, alors comme nous l'avons

déjà souligné plus haut, les hormones thyroïdiennes constituent un pilier dans la

croissance. Les besoins étant accrus, et l'alimentation étant pauvre en iode, on

observe alors une carence iodée qui se manifeste donc par Ull goitre (51).

Durant toute l'observation, nous n'avons vu aucun sujet présentant des

complications du goitre. Tous paraissaient normaux et porteurs de goitres simples

sans signe de dysfonctionnement honnonal. Aucun cas de nanisme n'a été

observé. Serait-ce une absence réelle, une dissim-ulation ou un décès précoce?

Selon STANBURY (83), à partir d'un seuil de prévalence de 200~ de

goitres (tous stades confondus), on trouve toujours des cas de crétinisme. Cela

n'est pas le cas dans notre étude. DRABO et LILIOU n'ont pas non plus retrouvé

de cas de crétillisme malgré les fortes prévalences observées.

THILLy (53) signale par contre qu'au Zaïre, mênle avec des fréquences

relativement faibles, on retrouve toujours des cas de crétinisme. Cette différence

87

serait peut-être liée au mode d'alimentation' qui vane beaucoup de l'AfriqueCentrale à l'Afrique de l'Ouest.

Les goitres ayant une allure d'hyperthyroïdie sont rares: aucun cas n'a été

observé au cours de l'enquête. Aucun cas d'hypothyroïdie patente n'a été non plus

retrouvé.

On a retrouvé des cas de surdi-mutité, de paralysie et de retard mental

(bien que l'appréciation du retard apparaît particulièrement difficile ]ors des

études épidémiologiques en brousse, du fait du mode de vie, de raisonnement et

de structure sociale des populations rurales différentes de ceux qui examinent),

mais ces cas sont difficilement imputables à la carence iodée. En effet, il est

difficile de les distinguer sans examens paracliniques d'autres maladies plus

fréquentes telles que les séquelles de méningite ou de traumatisme obstétrical,

séquelles de poliomyélite.

Dans les statistiques sanitaires de 1987, la province du Bazèga se trouvait

en tête de toutes les provinces pour l'endémie goitreuse avec une prévalence de

4] ,3%. Aujollrd'hui, notre étude retrouve une prévalence de 58,8% dans la zone

d'étude.

En 1992, une étude pilote faite par DRABO et coll. dans la Province du

Gourma avait Inontré une prévalence de 800/0 dans la zone étudiée (28).

La prévalence que nous avons trouvée dans la Province du Bazèga est

illférieure à celle trouvée par DRABO et coll. par contre, elle dépasse celle

trouvée dans la Province duPassoré par LILIOU qui avait trouvé une prévalence

de 46% en 1990.

Pour les autres provinces, nous n'avons que les prévalences de 1987 sauf

pour le Namentenga où une étude récente avait été faite en 1991 par la

DSF/:tv1edicus Mondi/Barcelone.

88

I.lC tat)lcau ci-dcss()uS n()us d()nnc les prévalences de quelques provinces.

Tableau XXXIX: Prévalence des goitres dans quelques Provinces du

BurkinaFaso

Provinces Prévalences Type d'étude Année

BAZEGA 58,8% Partielle 1994

PASSORE 46% Partielle 1991

GOURMA 800/0 Partielle 195J2

NAMENTENGA 57,70/0 Partielle 1991

YATENGA 30,3% Partielle 1987

La prévalence du goitre dans le Bazèga est également plus élevée que les

prévalences observées dans d'autres pays d'Afrique de la sous-région.

Tableau XXXX:Prévalence des goitres dans quelques pays d'Afrique

Pays Prévalences Type d'étude Année

Burkina Faso 58,8% Partielle 1994

(Bazèga)

Mali 56,1% "" 1992

Togo 18,3% "" 1988

Bénin 19,6% "" 1983

Sénégal 330/0 "" 1970

Côte d'Ivoire 18,54% "" ]97]

89

Il faut noter que dans cette reglon d'hyperendémie goitreuse, tous lesvillageois ne sont pas uniformément atteints.

Néanmoins, nous pouvons constater que le goitre frappe toutes les couches

de la population de la zone étudiée sans distinction d'âge ni de sexe et que les

goitres énormes (stade 3) se rencontre uniquement dans le sexe féminin dans

notre étude, et surtout chez les adolescentes et les adultes.

Des résultats similaires sont également retrouvés par MOUGONOU (63)

en République Centre Africaine, et par DRABO et coll. dans la Province duGounna.

LILIOU lui, retrouve dans son étude, des goitres énormes même dans le

sexe masculin. Il faut néanmoins noter que dans son étude, la nlajorité des goitres

énormes a été retrouvée dans le sexe féminin.

Le pourcentage est presque le même dans les deux sexes dans les cinq

premières années de la vie; 57,1% pour le sexe masculin contre 59,5% pour le

sexe féminin.

On note une différence dans la tranche d'âge de 6-12 ans (65%) pour les

hommes contre 78% pour les femmes, puis cette différence devient de plus en

plus nette lorsque l'on avance en âge.

Après 19 ans, la différence est très frappante; 15,9% chez les hommes

contre 52,70/0 chez les femmes.

Des résultats similaires ont été retrouvés par NGUEYE MASSA (66) en

Côte d'Ivoire et MONGONOU (65) en République Centrafricaine.

Cette différence s'expliquerait par l'état de faiblesse que constituent la

grossesse, l'allaitement, et les menstruations auxquels sont confrontés la jeune

fille et la femme à partir de la pubelté comme le soutient DUllIN cité par

MONGONOU (65).

Les goitres simples ou diffus sont les plus nombreux dans notre

échantillon, 97,5% contre 2,5% de goitres nodulaires.

Les résultats nous montrent que plus d'une personne sur deux est porteuse

d'un goitre, et que pour près d'une personne sur deux, ce goitre est invisible.

Dans les deux sexes, les goitres invisibles sont les plus nombreux et ceci

dans toutes les tranches d'âge, sauf dans la tranche d'âge de 13-18 ans chez les

femmes où on observe autant de goitres visibles que de goitres invisibles. Ceci

confirme l'hypothèse émise plus haut.

90

Dans tous les cas, chez les femlnes, on observe beaucoup plus de goitres

visibles que chez les hommes sauf dans la tranche d'âge de 2-5 ans.

Des résultats contraires ont été retrouvés par DRABO (28), alors que

LILIOU (54) au Passoré (Burkina Faso) et MONGONOU à Souar (ReA)

retrouvent des résultats semblables.

2. Les aspects biologiques

Avant l'iodation de l'eau de boisson, aucune iodurie normale n'est

retrouvée dans tous les trois villages. Les carences sévères sont les plus

nombreuses. Ceci est valable pour tous les trois villages.

Il seIllble que le pourcentage des carences sévères (iodurie .~ à 25Jlg/I)

diminue avec l'âge. A l'opposé, il semble que les carences moyennes et légères

augmentent avec l'âge.

Il ne semble pas y avoir une relation entre le degré de carence et le sexe.

Dans toutes les classes d'iodures, les femmes sont deux fois plus nombreuses que

les hommes. Ceci s'expliquerait par le degré de carence qui selon DUPIN serait

accentué par les règles, la grossesse et la lactation.

Les carences sévères sont les plus observées quel que soit le stade de

goitre même le stade 0, c'est-à-dire quand il n'y a pas de goitre.

On ne retrouve pas de corrélation très franche entre le degré de carence et

le stade de goitre (fig.20):

- panni les carences sévères, 590/0 sont goitreux

- panni les carences moyennes, 530/0 sont goitreux

- parrni les carences légères, 55% sont goitreux

Cependant, l'inverse (le stade de goitre rapporté au degré de carence)

sernble significatif.

En effet, on remarque que tous les goitres stade 3 ont une carence sévère.

Cependant 680/0 des non goitreux sont quand même carencés.

91

D ASPECTS ETIOPATHOGENIQUES DU GOITRE ENDEMIQlJE

L'étude et la connnaissance des facteurs étiologiques du goitre dans la

Province du Bazèga constitue le premier pas indispensable à l'élaboration d'une

stratégie de lutte efficace et durable contre le goitre endémique.

En effet, pour lutter efficacement contre une endémie, il faut d'abord

rechercher les principaux facteurs étiologiques, qu'ils soient détenninants ou

favorisants.

De nombreuses recherches scientifiques dans ce domaine sont encore

nécessaires pour rnieux définir les facteurs étiologiques.

A cet effet, il ne serait pas inutile de rapporter les conceptions des

villageois sur la pathogénie du goitre endémique.

.L Conceptions socio-culturelles du goitre endémique

Dans ce chapitre, nous ferons un bref commentaire sur les conceptions

relevées dans les différents villages lors de l'enquête anthropologique sur les

causes d'apparition du goitre.

Ces résultats sont différents de ceux trouvés par DIARRA (25) au Mali.

On retrouve d'autres conceptions sur les causes du goitre qui paraissent moins

scientifiques que celles retrouvées chez nous. De l'avis des personnes, le goitre

sc contracterait en mangeant les fruits d'un arbre à pépins, en buvant l'eau de

puits dans laquelle baignent les racines d'un baobab. Celtains pensaient que

quand un enfant raidit souvent le cou, il attrape le goitre. Aucune de ces notions

n'est retrouvée chez nous où les personnes interrogées pensent que le goitre serait

plutôt dû au manque de vitamines dans l'eau ou à la présence de microbes dans

l'eau. Tous reconnaissaient que le goitre pouvait entrainer des effets secondaires.

Dans notre étude, certains attribuent l'apparition du goitre à la volonté de

Dieu, notion qui n'a pas été signalée par DIARRA au Mali.

Nous pensons que ces conceptions sont dues au manque de connaissance,

ce manque de connaissance étant lui même dû au manque d'éducation et

d'information de la population en général, et sur le goitre en particulier.

Une vaste campagne d'information, d'éducation et de communication serait

sûrement le meilleur moyen pour mettre fin à ces conceptions erronées, et pour

aboutir à un changement comportemental des populations rurales.

92

2. Les facteurs endogènes

a)- le sexe

Comnle nous l'ont montré nos résultats, le sexe feminin est le plus

vulllérable, soit en moyenne deux femmes pour un homme dans nos résultats.

Tous les auteurs semblent s'accorder sur ce point.

b)-l'âge

Nous avons observé des goitres chez des enfants de deux ans, les enfants

dont l'âge est inférieur à cet âge étant exclus de l'étude. Sur ce point, nous ne

pouvons pas déterminer un âge de début du goitre comme l'a fait NGUEYE

Massa en Côte d'ivoire. Selon lui, le goitre commencerait à partir de trois ans.

Dans notre étude, nous ne pouvons donc pas exclure l'existence de goitres chez

les enfants de moins de deux ans.

La plus haute prévalence dans notre étude a été retrouvée dans les tranches

d'âge de 2-18 ans, c'est-à-dire les enfants et les adolescents. MONGONOU en

RCA, retrouve des résultats similaires.

Les goitres de stade 3 sont retrouvés exclusivement dans le sexe feminin à

partir de la puberté (13-18 ans). Cette notion rejoint celle de NGUEYE Massa en

Côte d'Ivoire.

c)- l'ethnie

Notre échantillon est constitué d'une population homogène, tous mossi

entièrement rurale. Sur cette base, nous ne pouvons pas conclure à une différence

d'atteinte selon l'ethnie.

Des enquêtes de prévalence déjà réalisées par la OSF et d'alltres

organismes ont montré qu'aucune région n'était épargnée par l'endémie, et par

conséquerlt, Llu'aucune ethnie n'en est épargnée.

d)- L'hérédité

L'atteinte goitreuse est inégale dans les familles inclues dans notre étude.

Nous avons pu constater que certaines familles en étaient exemptes, tandis que

d'autres en étaient entièrement touchées. Ce qui laisse supposer une notion

familiale du goitre. Serait-ce parce-que certaines familles seraient plus sensibles

aux facteurs goitrigèllcs ou à la carence en iode, ou serait-ce dû aux habitudes

alimentaires de chaque famille qui en général sont les mêlnes dans toutes les

familles en milieu rural?

93

Sur cette base, nous supposons donc l'existance d'utl facteur héréditaire du

goitre qui a été récemment confinné par les travaux de CHAVENTRE (19) auMali .

.1. Les facteurs exogènes

a)- La carence en iode

Plusieurs auteurs dont CHATIN en france, VON FELLENBERG en

Suisse ont incrimimé la carence en iode dans le déterminisme du goitre. Cette

carence serait liée à la nature du sol et à sa pauvreté en sels minéraux.

Nos moyens 11latériels ne nous ont pas permis de confilmer cela, mais

nous savons que le Burkina Faso fait partie de la zone à sols ferrigineux ou

argilo-sableux lessivés par les pluies et donc pauvre en i()de et en sels minéraux

grâce aux travaux de BUNASOLS (Bureau National des Sols) (14).

L'iode est particulièrement important pendant les étapes critiques de la vie;

enfance, adolescence et grossesse. Si l'organisme en est privé pendant une longue

période, les signes de carence iodée apparaissent. Cette carence est depuis

toujours considérée comme cause primaire du goitre endémique.

Dalls les zones d'endémie goitreuse, on a constaté des tnodifications du

métabolisme thyroïdien caractéristiques d'une adaptation de la thyroïde à une

sévère déficience de l'apport iodé, c'est-à-dire une avidité extrême de la glande

thyroïde pour l'iode radio-actif, un abaissement du taux sérique de la thyroxine et

une élevation de la TSH sérique.

La preuve de la déficience iodée est fournie par le dosage des

concentrations urinaires en iode qui montre des taux très bas dont 70,10/0 ont un

taux inférieur à 25~g/1 dans notre travail et l'importance des taux proches de zéro

qui ont été retrouvés. Le rôle de la carence iodée est également confirmé par le

test thérapeutique. Ainsi, l'iodation de l'eau de boisson entraîne une réduction de

la prévalence et de la taille des goitres ainsi qll'une nonnalisation des

concentratiosurinaires d'iode.

La carence de l'apport iodé est donc un facteur étiologique non exclusif du

goitre. Il joue un rôle très important chez des groupes de sujets prédisposés (34,

87).

94

En France, le goitre a disparu grâce à l'application de sel iodé à la

population.

ERMANS (16), a prouvé dans son étude sur les pêcheurs au Zaïre, que la

consommation de poisson pouvait apporter une supplémentation en iode.

Sur ces données, la carence en iode peut être retenue comme un facteur

étiologique détenllinant du goitre endémique dans la zone étudiée.

b)- Les conditions socio-économiques

Le Burkina Faso fait partie des pays du tiers-monde et donc connaît un

état de sous-développement économique. A l'instar des autres provinces du pays,

la Province du Bazèga connaît des famines saisonnières, ce qui contribue àaccentuer le déséquilibre alimentaire tant du point de vue quantitatif que

qualitatif.

La mauvaise hygiène, la pollution des marigots figureraient panni les

facteurs prédisposants des goitres se]onMASSA (66). En effet, l'hygiène de vie

des populations du Bazèga est très précaire, le sous-développement économique

ct les péri()dcs de fanlincs aidallt à accentuer cette précarité.

La qualité des alim.ents est médiocre et la quantité n'est pas toujours

garantie. tout ceci favorise la malnutrition et accentue la carence iodée.

En plus de cela, la province n'est pas ouverte au marché illtemational, ce

qllÎ fait que ce sont seulement les produits locaux qui sont retrouvés sur les places

du marché.

c)- Les facteurs alimentaires

Nos résultats étant inférieurs à ceux d'autres auteurs après 9 mOlS

d'iodation de l'eau, nous avons supposé l'existence d'autres facteurs d'origine

alimentaire qui contriburaient à accentuer la carence en iode par un effet

goitrigène.

95

E EVALUATION DE L'EFFICACITE DE L'IODATION DE L'EAU DE

BOISSON

1. Evolution des goitres

Les prévalences ont globalement diminué dans les tranches d'âge de six

ans et au-delà. Dans la tranche d'âge de 2 à 5 ans, il semble plutôt y avoir une

légère hausse de la prévalence des goitres.

La diminution des goitres est équivalente dans les deux sexes.

On observe une diminution globale du pourcentage des goitres visibles sur

la figure 22 alors que celui des goitres invisibles a augmenté. Il y aurait donc eu

une régression de la taille des goitres après 9 mois de supplémentation iodée.

Le pourcentage des non goitreux chez les sujets appariés passe de 41,2%

avant suppléméntation à 42,3% après supplémentation, c'est dire que certains

goitres ont disparu.

Les prévalences après 9 mois d'iodation de l'eau ont subi une régression

moins importante qu'au MALI où PICHARD et coll. (73) avaient observé un taux

de guérison de 36%.

La régression est également moins importante que celle observée en

Malaisie après 9 Illois d'addition iodée de l'eau de boisson. En effet, ils auraient

observé une baisse de 61°1Ô et affinnent que 79% des goitres auraient subi une

réduction de taille visible.

En Sicile (Troïna), la prévalence serait passée de 55% à 6,1% après 15

mois d'iodation de l'eau.

Ces différences sont peut-être dues à la durée d'observation qui est plus

courte dans notre étude (9 mois), et au fait qu'on se trouve dans des contextes

socioculturels différents.

Les conditions locales sont importantes à considérer dans tout programme

de lutte ell rnatière de santé, elles peuvent intervenir en faveur ou en défaveur.

Nous n'excluons pas la possibilité de l'existence d'autres facteurs

goitrigènes qui expliqueraient nos résultats.

96

2. Evolution des ioduries

Avarlt iodation, nous avons observé 1000/0 de carences, soit une moyenne

de 21 ~g/l. Après 9 mois d'iodation, on obtient une élévation très significative de

la concentration moyenne urinaire en iode dans la zone étudiée qui passe à

170~g/1.

Nous avons même observé des ioduries très élevées (1420 ~g/l).

Ces résultats sont concordants avec ceux trouvés ailleurs par différents

auteurs. Partout où cette métllode a été essayée, on a observé Ulie élévation

importante des concentrations urinaires d'iode. Ce qui prouve l'efficacité de cette

technique.

En Sicile dans la région de Troïna, l'iodation de l'eau comme prévention

du goitre a été réalisée à plus grande échelle pour le système d'adduction en eau

potable. L'excrétion quotidienne de l'iode urinaire est passé de 41 à 86 ~g/l en

moyenne après 15 mois d'iodation.

Au Sarawak, MABERLY et coll. (58) ont également testé cette méthode et

ont vu la concentration urinaire d'iode passer de 20 Ilg/1 avant J'iodination à 178

~g/l après celle-ci et malgré d'importantes fluctuations dans les concentrations,

cette méthode s'est avéré plus physiologique que l'administration d'huile iodée et

moins sujette à des effets secondaires.

Nos résultats sont similaires à ceux de MABERLY en 9 mois, malgré les

contextes socio-économiques différents et la différence entre les deux systèmes

qui ont été utilisés. Ils ont utilisé des iodinateurs contenant des cristaux d'iode

qu'ils ont placés sur des puits dans deux villages.

97

~ Discussion sur les avarltages et inconvéniellts de l'iodation de l'eau par les

diffuseurs d'iode

a)- Les avantages de la méthode

Cette méthode présente plusieurs avantages:

- chaque village possède au moins un point d'eau, que ce soit un puits ou

un forage à sa disposition

- l'eau est un élément indispensable et incontournable quel que soit l'âge

ou le sexe. Sa consommation est obligatoire et l'iodation des sources d'eau d'une

population entraîne une consommation régulière et continue d'iode,

contrairement au sel dont la consommation est peu importante, surtout en milieu

rural.

Par ailleurs, le sel iodé présente l'inconvenient majeur de subir une

dégradation en cas de mauvaise conservation (stockage au soleil, sous la pluie

etc... ).

- l'iode aurait la propriété de tuer la plupal1 des micro-organislnes de l'eau

et pourrait ainsi jouer url rôle antinlicrobien et purificateur contrairement aux

méthdes d'iodation par l'huile iodée où les charges iodées sont importantes et

pourraient entraÎrler certaines complications (iode Basedow).

- l'iode est libéré de façon physiologique durant une année

- d'autres carences nutritionnelles chez les enfants et chez les fClnmes en

âge de procréer pourraient être prévenues grâce à ce type de diffuseurs placés

dans les eaux de puits et de forages. chez les enfants, ce sont le fer, le fluor et la

vitamine A, chez les fClnmes, le fer et les folates.

b)- Les inconvénients

Ce sont surtout des problèmes techniques.

L'installation des diffuseurs d'iode a mis en exergue un point faible du

programme: le démontage du forage est long et difficile suivant le type de forage,

sera relativelnent coûteux pour la population. Sur ce plan, les puits sont plus

intéressants, mais rares sont les puits qui ne tarissent pas en Mars-Avril.

Les points d'eau ont été analysés un mois après l'installation des diffuseurs

d'iode par une méthode calorimétrique et cette analyse a montré que quelques

points d'eau avaient un taux d'iode inférieur à SOllg/I.

98

Un biais lors du contrôle est possible en rapport avec l'heure du

prélèvement.

Dans les points d'eau iodés, on risque de trouver une forte concentration

d'iode à la prernière heure de la journée (à cause de l'accumulation de l'iode

pendant la nuit); et que les premières femmes qui puisent cette eau obtiennent

une eau beaucoup plus riche en iode que les autres. Le soir par contre, on risque

de trouver une moindre concentration en iode alors que c'est une période

d'utilisation très fréquente de l'eau.

Donc, selon que les unes arrivent plus tôt, et que les autres arrivent plus

tard, une nlauvaise distribution de l'iode dans la population pourrait avoir lieu. La

présente étude n'a pas pu faire d'appréciation en ce qui concerne cette hypothèse.

Ici peut se poser le problème du tarissemerlt des puits en période de

sécheresse (Mars-Avril). Mais, en général, chaque village possède des points

d'eau permanents.

Un autre problème qui mérite l'attention est que la fréquentation des

points d'eau iodés et surtout des forages est relativement basse en saison des

pluies. Mais, ce problème peut être résolu si tous les puits traditionnels étaient

iodés.

4. Discussion sur le rapport coût/efficacité des deux stratégies d'iodation

Après 9 mois d'iodation de l'eau, la différence des résultats observés entre

le village où tous les points d'eau ont été iodés et les deux autres où un seul point

d'eau a été iodé n'cst pas très significative.

Dans ce cas, nous pensons qu'il vaudrait Inieux adopter la stratégie

d'iodation facultative", seule solution possible viable de manière autonome à long

tetme (environ 200 FCFA par personne et par an).

La stratégie d'iodation obligatoire" serait l'idéal mais ne peut être hélas une

solution économique viable à long tenne car un système de trois Inodules coûte

100.000 F(~I~A par an.

Chaque village possédant en moyenne 3 forages et 2 puits busés, et une

nloyenne de 20 concessions, le coût annuel du renouvellement des diffuseurs

d'iode s'élèverait à près de 22.000 FCFA par chef de famille. Ce qui coûte

relativement cher pour la communauté villageoise et qui pourrait constituer un

obstacle à la ré"ussite de la prophylaxie à long terJl1e du goitre endémique par Je

système Rhôdiffuse*.

99

Comme nous l'avons dit plus haut, l'idée d'une partIcIpation financière

pour le reIlouvelleITICnt annuel des diffuseurs d'iode a été acceptée par les

populations concernées, dans le cadre d'une stratégie à long tenne. Mais, il n'en

demeure pas moins qu'une responsabilité financière nouvelle se présente à la

population concernée, qui, malgré la situation qui peut être jugée préoccupante,

n'a pas choisi elle-même ce mode d'intervention et ses implications financières

(85).

Les conditions socio-économiques ne sont pas les mêmes d'un village à

l'autre, ni la dynamique d'organisation. Ce sont elles qui détenninerollt réellement

la capacité de prise en charge du renouvellement des diffuseurs d'iode et de

l'entretien des pompes. Ainsi, nous allons assister à une hétérogénéité

organisationnelle et gestionnelle au niveau des villages, certains villages étant

plus dynamiques que d'autres.

En conclusion, la réussite de ce programme dépendra de la dynamique

organisationnelle de chaque village.

100

IV. CONCLUSION

Les enquêtes cliniques et biologiques confinnent l'aspect hyperendémique

du goitre dans la zone étudiée.

Les groupes cibles sont les enfants, menacés de retard de croissance et

mental, et les femmes dont les besoins sont accrus au cours de la puberté et des

grossesses comme nous le démontrent les résultats.

La prévention du goitre endémique et des autres troubles dus à la carence

en iode fait surtout appel à l'augmentation des apports en iode comme le prouvent

nos résultats.

La pauvreté en iode du sol et des aliments en milieu rural selnble jouer un

rôle déterminant dans la genèse du goitre endémique.

En effet, cette étude nous a permis de mettre en évidence les aspects

épidémiologiques et biologiques du goitre dans la zone d'étude. Elle a permis

par ailleurs d'évaluer la faisabilité de l' iodation de l'eau de boisson par la

tecllnique des diffuseurs Rhodifuse* et d'avoir une approche des problèmes

rencontrés avec cette technique dans la lutte contre la maladie.

Elle pennet par conséquent de réajuster, de réadapter et d'améliorer la

qualité de cette méthode de lutte.

Plusieurs méthodes de supplémentation ont été utilisées, mais jusqu'à

présent, aucune n'a encore fait l'unanimité. Ces méthodes sont: l'iodation du sel,

l'adtninistration d'extraits thyroïdiens, les aliments iodés et l'iodatioll de l'eau de

boisson.

En ce qui concerne l'iodation de l'eau, elle peut se faire soit par iodation

de l'eau des puits et des forages comme nous l'avons fait, soit à partir

d'adductions d'eau qui avait été expérimentée avec s'uccès en Floride en utilisant

des concentrations d'iode de 1 à 5mg/l.

En Sicile, la prévalence des goitres a chuté de 550/0 à 6, 1°~ en 15 mois, en

Malaisie également (1,19), et plus près de nous au Mali (73,74).

Bien que des problèmes pratiques soient rencontrés pour l'installation des

diffuseurs d'iode, et bien que la plupart des puits tarissent en période de

sècheresse et que cel1ains forages connaissent des pannes, les auteurs de ce

travail ne doutent pas du succès potentiel de la méthode d'iodation de l'ea'u des

101

forages et des puits dans la lutte contre le goitre endémique, pourvu que les

populations consomment réellement l'eau iodée.

La régression des goitres n'est qu'un indicateur clinique de l'efficacité de la

méthode, qui est aussi confirmée par l'élevation importante des concentrations

urinaires d'iode, aussi bien dans le "village à iode obligatoire" que dans les deux

"villages à iode facultatif'.

La baisse de la prévalence est plus importante dans le village où tous les

points d'eau avaient été iodés que dans les autres villages, mais, en tenant compte

du coût qu'occasionnent l'iodation de tous les points d'eau, nous disons que cette

stratégie Il'est pas viable à long tellne d'autant plus que les paysans doivent

prendre en charge le renouvellement des diffuseurs.

En tout état de cause, l'iodation de l'eau à grande échelle serait coûteuse.

Pour chaque forage, il faut au moins trois modules, alors que chaque module

coûte 100.000 FCFA. Pour les puits, 1 à 3 modules sont recommandés.

Néalnmoins, dans le contrôle du goitre endémique, cette méthode a

l'avantage d'apporter comme le sel iodé une quantité relativement stable d'iode,

d'être physiologique. Des progrès sont toutefois encore nécessaires pour rendre

cette technique plus facile d'utilisation.

Cependant, la mise à disposition des populations d'une eau potable de

bonne qualité est une priorité sanitaire importante de telle sorte qu'il faudrait

acc()rder beaucoup plus d'attention à l'iodation de l'eau avec le double ()bjcctif de

lutter contre le goitre endémique et les autres troubles dus à la carence en iode, et

de contribuer à la désinfection de l'eau.

L'iodation de l'eau par des diffuseurs d'iode placés dans des points d'eau

peut s'avérer très utile dans les communautés où il existe des puits centraux (27).

Le problème qui se pose ici est le tarissement des puits en période de

sécheresse (Mars-Avril).

Dans tous les cas, cette méthode se révèle efficace et serait encore plus

effective si elle était plus facile à appliquer.

Quand à savoir s'il faut ioder tous les points d'eau des villages ou pas, nous

dirons que cela dépend des moyens disponibles.

102

L'idéal serait donc d'adopter une stratégie d'iodation obligatoire si les

rnoyens financiers le permettaient. Néan.moins, vu les résultats que nous avons

observé dans les deux "villages à iode facultatif, il ne serait pas inutile, quand on

est confronté à des difficultés financières, d'ioder ne serait-ce qu'un seul point

d'eau (le plus fréquenté).

Dans ce dernier cas, il faudra surtout insister sur le changelnent de

comportemetlt des villageois, qui devront faire l'effort d'aller au J)oint d'eau qui a

été iodé.

103

v. SUGGESTIONS

Au terme de ce travail et au vu des résultats, nos suggestions porteront sur

cinq aspects:

* la poursuite de l'évaluation de l'impact de l'iodation de l'eau de boisson

dans la zone d'étude,

* la recherche des facteurs étiologiques qui interviennent dans la genèse

du goitre, notamment l'étude des composantes goitrigènes des principaux

aliments consommés chez nous,

* l'éducation pour la santé,

* l'élaboration au niveau national d'une politique de lutte contre les TDCI,

prenant en compte les avantages et les inconvénients des différentes Inéthodes et

stratégies de lutte

* l'amélioration des conditions de vie et d'hygiène.

Poursuivre l'évaluation de l'impact de l'iodation de l'eau de boisson sur le

goitre

Vu~ que nos résultats sont moins intéressants que ceux observés ailleurs,

nou proposons que l'évaluation soit poursuivie pendant longtemps po·ur avoir une

idée plus précise sur la faisabilité de cette méthode dans llotre contexte socio­

éconornique. Ceci est d'autant plus vrai qu'à long tenne, on pourra apprécier

l'adhésion réelle des populations à l'application de J'iodatioll de l'eau par cette

méthode.

La recherche des facteurs étiologiques qui interviennent dans la genèse du

goitre

Pour la même raison citée dans le paragraphe précédent, il serait

intéressant de connaître la teneur en thiocyanates de nos principaux aliments. Le

sorgho, aliment de base des populations rurales, a été incriminé et il serait utile

de comparer la teneur en thiocyanates du sorgllû avec d'autres variétés de mil à la

recherche de variétés moins toxiques si tel était le cas. Elle poun-a être complétée

par la recherche de facteurs goitrigènes dans d'autres aliments non encore

incrilninés et qui sont consommés sur place.

104

I-J'éducation pour la santé.

La garantie d'une réussite dans la lutte contre le goitre endémique et les

TDCI implique une politique d'éducation , d'information et de sensibilisation.

Ceci pouvant également être fait en mêllle temps que les causeries organisées par

les services de santé maternelle et infantile. Ceci est d'autant plus vrai que les

enfants et les femmes sont les plus touchées.

1.J'élabor~ltion au niveau national d'une politique de lutte COlltre les TDCI

Ceci demande quelques préalables dont l'identification des zones

d'endémie.

Comme la carte de l'endémie goitreuse établie par l'ICCIDD, il ne serait pas

unitile d'établir une carte d'endémie goitreuse dans notre pays en spécifiant les

zones les plus touchées, celles qui le sont moins. Pour cela, il faut au préalable

une étude exhaustive sur le problème du goitre endémique et des autres TDCI.

La carte d'endémie établie, il serait intéressant de la comparer à la carte

agronomique, géologique et pédologique du pays vu les facteurs incriminés dans

la survenue du goitre, à savoir l'alimentation, la nature des sols et la qualité de

l'eau de boisson.

L'établisselnent de cette carte guidera donc à la qualité et à l'importance de

l'intervention dans une zone donnée selon le degré de l'atteinte goitreuse.

Cette recherche poun·ait être faite en parallèle avec d'autres programmes

de lutte comme le PEY (Programme Elargie de Vaccination). Ce qui contribuera

à minimiser les coûts qu'occasionneraient une recherche spéciale.

Quelle que soit la stratégie adoptée, la prophylaxie de masse doit être

préférée à la prophylaxie individuelle pour des raisons pratiques.

La prophylaxie par l'iodation de l'eau de boisson et par le sel iodé

constituent les deux méthodes les plus ratiullnelles en matière de prophylaxie de

masse. Mais, l'iodation du sel par l'iodate de potassium connaît des problèmes de

transpot1, de stockage et de distribution.

Nous pensons que comparativement à l'iodation du sel, l'iodation de l'eau

peut être efficace dans notre pays, puisque chaque village a au moins un forage

ct qu'elle peut COlltituer un moyen de fournir aux populations rurales de l'eau

105

potable. Il suffirait donc d'ioder chaque forage et même un seul forage par village

et surtout sensibiliser les femmes pour assurer une "couverture iodée" viable à

long terme.

Amélioratioll des conditions de vie et d'hygiène

Nous pensons que des changelnents sociaux du milieu rural constitue une

des solutions aux pr()blèmes de prophylaxie anti-goitreuse. Ainsi, nous

proposons:

* le développement des activités éconolniques dans les villages,

* la diversification des cultures et le développement agricole,

* la scolarisation et l'alphabétisation de masse d'une façon plus étendue,

* l'amélioration de l'hygiène générale, de l'alimentation,

* enfin, la multiplication des circuits de commercialisation.

Ce sont autant de facteurs favorables à la prophylaxie du goitre

endémique.

Nous voulons donc attirer l'attention du ministère de la santé sur ce problème

aussi important que bien d'autres, mais qui à la différence d'un bon nombre

d'entre eux est facile à prévenir et à éradiquer.

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ANNEXES

Annexe J

Dlr~l=:c~rIC)N DE L.A SAN~rf~

DE L/\ FArvlILL.J::

DiRECTION PF~OVINCIALEDE LA SANTEDE L'ACTI ()N SC)CIA LE ET DE LÀ

FAtvllLLEDE LA PROVINCE DU GAZEG"

L,lJT-rE CON"rI~E LE GOll~I~EENDEMIQUE AU BAZEGAPt\R L'Ii\lPLAN"rA'rION DE SYS1-'ErvlE RI-JODIFljSE IODE DANS I-JES POINrrs D'EAlJ

ENQUETE DE PREYr\L,ENCEIfï L'li~' 1NI)1\;'/L) LIl:IJLl:'

DATEENQUETEUI<

NOMPRENOM

AGE

VILLAGEQlJARTIER

ETHNIE

SEXE 0 rvl D F GI{OSSES$E EN COlJI{S DOUI DEPUIS (n10Is)

ONüN

AL.LAI1'EMENrr f~N CC)lJRS DC)Ul IJL~PLJlS (BlOis)

ONüN

DLJREE DE SEJülJR DANS LJE VILU\GE (années)

LIEU(X) DE RESlDENCE ANTERIEURE(S)

NI\'EAU DIE'TUDES o NON SC=OLARISE OCOLLEGE 0 lJNIVERSrrE

DPRIMAIRE DLYCEE

(GOITRE)S'l'ADE

TYPE

Do DIA

D SlrvlPLE

DIB 02 D) 0 lWSPHACiIE-<0 DYSPHONIE

o NODULAIRE 'TIOYSPNEE

DONNÉE(S) CLINIQlJE(S) PAR~rICULIEI{E(S)

TRAITEi'vlE:NT 0 OLJI~(Jm...ADrrIONNEIJ

~OMElJICAL

o CI-{II{Ur~GICt\LONüN

Lr:Q II t-:L,'!

LJ~Q lJ [~LJ?

l~I()I.J()GII~ lJl~INAIRE

IOl)E 1 C:i\L~/\'rlf'~INE

OOLll ONON

Annexe 2

Tableau XXXXII:Distriblltionn elobale des taux de prévalence des J!oitres

observés selon le type (visible ou invisible), le sexe et l'âee

rfranche d'âge rrype de goitre Sexe Illasculin Sexe felninin 1'otal%

% %

2-5 ans Prevalence globale 57,1 59,5 58,4

Goitre visible 16,9 14,6 15,7

Goitreinvisible 40,2 44,9 42,8

.~--

6-12 ans IJrevalence globale 64,9 78 72,2

Goitre visible 17,9 30,8 27,1

Goitreinvisible 47 47,3 47, l

13-18 ans Prevalence globale 56,5 81,5 70

Goitre visible 17,4 40,7 30

Goitreinvisible 39,1 40,7 40

19 ans et + Prevalence globale 15,9 52,7 40,7

Goitre visible 2,8 17,3 12,5

Goitreinvisible 13, 1 35,4 28,1

Total Prevalence globale 47 64,2 57,1

Goitre visible 12,9 23,2 19

Goitreinvisible 34 41 38,2

Annexe 3

Tableau XXXXIII: Prévalences de f!oitres IJar âge,sexe et ar stade de goitreaval]t et ul)rès iodation

Sexe Classes d'âge Stades de goitre Total Sujets Prévalenceexaminé goitreux

0 lA lB Il III

2 - 5 ans 18 4 10 10 0 42 24 57,10%

6 - 12 ans 22 21 23 14 0 80 58 72,50%

13 - 18 ans 13 4 9 8 0 34 21 68,10%

Masculin 19 ans et plus 62 8 4 2 0 76 14 34,70%

Total..__ .....~_'.6'

115 37 45 34 0 232 117 50,40%

0/0 M 49,600/0 15,900/0 19,400/0 14,60 0°/0 42,900/0 50,400/00/0

~-,---._---- '--.

2 - 5 ans 16 9 9 3 0 37 21 56,80%

6-12ans 22 17 28 31 0 98 76 77,60%

Féminin 13 - 18 ans 1 5 8 16 1 31 30 96,80%

19 et plus 69 24 25 23 2 143 74 51,70%

Total 108 55 70 73 3 309 201 65°AJf----....-

oloF 34,90°/0 17,800/0 22,60°/0 23,60 0,970/0 57,10°/0 650/0°/0

Total global 223 92 115 107 3 541 318 58,800/0

Prévalences globales 41,200/0 17% 21,200/0 19,,80/0 0,550/0 100°/0 58,,8°/0

Après 9 mois d'iodation

Sexe Classes d1âge Stades de goitre Total Sujets goitreux Prévalenceexaminé

0 lA lB Il III

2 - 5 ans 15 8 14 5 0 42 27 64,300/0

6 - 12 ans 26 28 25 4 0 83 57 68,70%

13 - 18 ans 12 9 8 5 0 34 22 64,70%

Masculin 19 ans et plus 67 4 4 0 0 75 8 10,70%

Total 120 49 51 14 0 234 114

°/0 M 51,300/0 20,90°/0 21,80 6,00°10 00/0 48,70°/00/0

2 - 5 ans 10 8 17 2 0 37 27 73,00%

6 - 12 ans 31 22 27 19 0 99 68 68.70%

Féminin 13 - 18 ans 4 7 9 10 1 31 27 87,10%

19 et plus 85 19 23 11 2 140 35 39,30%

Total 130 56 76 42 3 307 177

oloF 42,300/0 18,24°k 24,70 13,70% 0,980/0 580/00/0 -

Total global 250 104 125 56 3 541 291 53,80%

Prévalences 46,200/0 19°/0 23,10 10,300/0 0,500/0 1000/0 53,800/0globales 0/0

Annexe 4

l'ableau XXXXIII : Répartitioll de la population de la province du Bazèea (lartranche d'â2e et par sexe

sexe

Masculin Feminin Total

'àge0-4 30.200 31.896 62.096

5-9 34.560 30.538 65.098

10-14 27.801 23.661 51.462

15-19 18.446 15.916 34.362

20-24 7.982 IO.002 17.984

25-29 5.794 13.947 19.741

30-34 5.748 9.956 15.704

35-39 4.979 8.641 13.620

40-44 4.362 8.604 12.966

45-49 4.595 6.250 10.845

50-54 4.908 6.224 11.132

55-59 4.428 5.865 10.293

60-64 5.014 4.998 10.012

65-69 3.334 2.769 6.103

70-74 2.812 1.954 4.766

75-79 763 378 1.14]

80 et plus 1.211 1.493 2.704

ND 1.061 ] .014 2.075

Total 167.998 184.106 352.104

POPULATION CIBLE DU PROJET

- Département de TOECE -

VILLAGE POPULATION (JUIL 97) CSPS DE REFERENCE·,1

--------------------------------------------~---------------------

srNSBOUMOOUBrNSTEGEREBüNSRIMABOROMTENGA

DAGOUMADAMzoussrDAYASSOMNEREGOUBLAGOUDOUGOUMSEKAOt\lGHOKOSMASSOUMKüUILPELE*KOUMASGOKOUMNEREKOUSSALA.LILBOURE*LOUSSAMASGONAKOMBOGONAGNESMANAYALGUE

NIONGOPAWANTORESANKOUISSISILKOUKASINSENETAMSETANGHINTIMBüUE*TANSOBTENGATOECETOUOOUWILIGAYOHGOYOUGOUORYZANGr-DGOZORGHO

133810291521

8121551

889618319853

?495

2014797183634

1416853

12281301

3041322

279973

1264226452968553652

120271 1

27131546

979461381

1031398

BONSRIMA

TOUOOU

BONSRlMATOECE

ZANG~-KXIJ

ZANGr-KX'JOTOECE

TOECE

TOECETOUlX)U

ZANG~

TOECE

------------------------------------------------------------------------------VILLAGES : 38 POPULATION : 34266

TIMBOUE* : village concerné par l'étude médicale et anthropologique

Date

AŒJTSEPTEMBRE

OCTOBRE

NOVEMBRE

DECEMBRE

MARSMAIJUINJUILLETSEPTEMBRE

NOVEMBRE

DECEMBRE

Ill. PROGRAMME

Activité

1993

Volet anthropologique: Première enquêteRecensement des points d'eau et des artisans réparateursMesure du débit des points d'eauRecherche de circuits de distributionSensibilisation : Première tournée

Formation des artisans réparateursVolet médical: Premier examen

Installation des diffuseurs par les artisans réparateurs

Analyse du taux d'iode des points d'eauVolet anthropologique: Premier rapport

1994

Premier rapport intermédiaire des activitésVolet anthropJlogique : Deuxième enquêteDeuxième rapport intermédiaire des activitésVolet anthropologique: Deuxième rapportSensibilisation : Deuxième tournée

Volet médical: Deuxième examen

Renouvellement des diffuseurs

flesponsable

ORS"rOMUNICEFRAGERAGE

OPS/ASF, CM ,CSPSRAGE, EAST ./UNICEF

OPS/A5F 1 CM ,CSPSDSF~ FSSEAST

OPS/ASF, CM ,CSPSUNICEFEASTORSTOM

EASTORSTüMEAS-rORSTOM

DPS/ASF, CM ,CSPSEAS-r

OPS/ASF, CM ,CSPSDSF, FSSEASTUNICEF

LE SYSTEME EST DE TYPE MAT'RICIEL-

1 MATRICE CONSTITLJEE D'ELASTOMERE SILICONE

CONTENANT 30% D'IODURE DE SODIUM

3 MATRICES DANS UN PANIER CONSTITUENT 1 MODULE

3 MODULES CONSTITUENT 1 SYSTEME

~- --e RHONE-POULENC RORER

RetIrer le système de remballage.

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Mise en placedans un pUitstradillonnei

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AU CORPS DE POMPE PLACÉE DANS UN FORAGE

Rhodifuse® iode

®

(Panier vu du dessus)

I;~

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01

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"0~'

CD ~':Ifmmrr F~ ••.,1, 1l[", '; tU;:- .........., ....... t>JI ... ,~J.;.!..;.f.';;.......

®

Passer le fil nylon plusieurs foisdans les parties ajouréesami-hauteur du dernier panierne contenant aucune matrice.

Placer l'extrémité du corpsde pompe dans le dernier panieraLJCluel est attaché le fil nylonel ficeler fermement la systèmeautour de l'extrémitésupérieure du corps de pompe.

Descendre le systèmeverticalementà l'intérieur du forage.

Attacher la systèmea un corps Hottant.

RHONE-POULENC RORER20, AVENUE RAYMONO ARON

92165 ANIDNY CEDEX

1 § RHÔNE-POULENC RORER

""""-~~ ,c.;2~ ." ..;~, ..;.

SERMENT D'HIPPOCRATE

En présellce des maîtres de cette Ecole et de Ines cllersCOlldisciples, je prOlnets et je jure all naIn de l'Etre Suprême,d'être fidèle allX lois de l'hollnellf et de la probité dal1sl'exercice de la Médecine.

Je dOllnerai lues soins gratllits à l'indigent et je Il'exigeraijamais de salaire au dessus de In011 travail.

Adlnis à l'illtériellf des mais011s, mes yellx ne verrOllS pasce qlli s'y passe, Ina laJlglle taira les secrets qlli lne SOlltCOllfïés et mon état ne servira pas à corrompre les moellfS nià favoriser les crilnes.

RespectuellX et reconnaissant ellvers Ines Maîtres, jerel1drai à leurs enfants l'instructioll que j'ai reçu de leurspères.

Qlle les hOlmnes m'accordellt lellr estilne si je suis restéfidèle à lues prOIllesses, qlle je sois COllvert d'opprobe etméprisé de mes confrères si j'y mal1que.