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Communications orales S425 CO134 Sous évaluation par la biopsie du caractère invasif du mélanome de Dubreuilh : à partir de 92 patients traités chirurgie micrographique (Slow-Mohs) en collerette I. Aouidad a,, E. Funck Brentano a , J.-F. Sei a , T. Clerici b , U. Zimmermann b , A. Tchakerian a , V. Chaussade a , P. Saiag a a Oncodermatologie, hôpital Ambroise-Paré, Paris, France b Anatomopathologie, hôpital Ambroise-Paré, Paris, France Auteur correspondant. Mots clés : Chirurgie micrographique en collerette ; invasion ; Mélanome de Dubreuilh ; Slow-Mohsù Introduction.— L’intérêt de la biopsie dans le mélanome de Dubreuilh (MD), outre de confirmer le diagnostic, est de déterminer le caractère invasif ou non, afin de pouvoir proposer, une technique chirurgicale efficace et la moins délabrante possible. La chirurgie micrographique en collerette (CMC) permet de réduire la marge latérale à 5 mm au lieu de 1 cm dans les MD in situ, tout en assurant le caractère complet de l’exérèse. Notre étude s’intéresse à la fréquence de l’invasion dermique révé- lée sur la biopsie ou sur l’exérèse complète alors que la biopsie initiale concluait à un MD in situ, et sur la recherche de facteurs prédictifs d’invasion. Patients et méthodes.— Étude rétrospective incluant 92 patients opérés d’un MD par CMC d’octobre 1999 à mai 2013, ayant eu une biopsie préalable. Les données démographiques, cliniques et histo- logiques ont été colligées, puis analysées à la recherche de facteurs prédictifs de MD invasif. Résultats.— Un total de 80 patients (87 %) avaient une biopsie préa- lable en faveur d’un MD in situ. Parmi eux, 13 (16,3 %) se révélaient être à l’exérèse complète un MD invasif de Breslow moyen 0,55 mm [0,16—1,50]. Afin de compléter l’exérèse initiale de 5 mm en CMC : huit (62 %) ont été repris pour obtenir une marge totale de 1 cm (six par CMC, deux en chirurgie standard). Les MD invasifs révélés par la biopsie initiale (n = 12), avec un Breslow moyen de 0,37 mm [0,2—0,6], étaient traités par CCM avec des marges de 1cm. L’âge moyen des patients était de 73,5 ans : 75,6 ans pour les MD invasifs et 72,6 ans pour les MD in situ. La surface moyenne des MD opérés était de 4,25 cm 2 [0,05—20] : 4,87 cm 2 [0,08—20] pour les MD inva- sifs et 4,02 cm 2 [0,05—20] pour les MD in situ. Pour la majorité des patients (76,2 %), une seule intervention a suffi pour obtenir une exérèse complète par CCM. Discussion.— Dans cette série, le mélanome était invasif dans 27,5 % des cas, et la biopsie initiale méconnaissait cette invasion dans plus de la moitié des cas. Toutefois, la biopsie initiale était moins souvent en défaut que dans notre précédente étude, et ce chiffre se rapproche de celui trouvé dans une récente étude (11,7 % d’invasion). La dermatoscopie, et la microscopie confocale in vivo, utilisées dans le service, participent à diminuer ce chiffre en orien- tant la biopsie, voire en proposant une exérèse d’emblée. On ne trouve pas de critères prédictifs cliniques (âge, surface, primitif ou récidivé) permettant d’orienter vers l’invasion. On remarque même que deux patients avec un Breslow >1 mm avaient une biopsie ne retrouvant pas d’invasion. Conclusion.— Cette possible méconnaissance des formes invasives doit rendre prudent dans l’utilisation de traitement topique type Imiquimod. Déclaration d’intérêt.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.136 CO135 Validation d’une fenêtre d’évaluation initiale de la cinétique métastatique dans le mélanome métastatique E. Archier a,, C. Gaudy-Marqueste a , E. Archier a , A. Grob b , O. Durieux b , A. Loundou c , M.-A. Richard a , J.-J. Grob a a Dermatologie et cancérologie cutanée, Aix-Marseille université, AP—HM, Marseille, France b Radiologie, Aix-Marseille université, AP—HM, Marseille, France c Santé Publique, Aix-Marseille université, AP—HM, Marseille, France Auteur correspondant. Mots clés : Cinétique métastatique ; Mélanome métastatique ; Pronostic Introduction.— Dans les mélanomes métastatiques (MM), les guide- lines s’accordent sur le fait que les antiCTLA4 s’adressent plutôt à des MM à croissance lente, tandis que les BRAF et MEK-inh sont impératifs en cas de progression rapide. Cependant, aucune étude n’a défini ce qu’est une progression rapide ou lente, ni n’a démon- tré que la cinétique de croissance métastatique initiale (CCMI) était représentative de l’agressivité tumorale. L’objectif de cette étude rétrospective était donc de voir si la CCMI peut être mesurée pendant les premières semaines du processus métastatique, sous condition de ne pas donner immédiatement un traitement modi- fiant notablement la cinétique spontanée, et si cette mesure peut prédire la survie. Patients et méthodes.— Parmi 465 patients stades IV pris en charge sur quatre ans avant 2011, nous avons retenu les 126 ayant bénéficié à l’entrée en stade IV, de deux scanners rapprochés (< 3 mois) sur le même appareil, et qui avaient, au plus, rec ¸u une monochimiothéra- pie ou une vaccination pendant cette période. La comparaison entre les deux scanners, des volumes sommés de toutes les métastases permet le calcul d’un index de CCMI (CCMI-id) = V/t. Résultats.— Des CCMI-id de 25000 mm 3 /jour confirment l’énorme variabilité de cinétique métastatique entre malades. La comparaison des trois terciles de CCMI-id montre que la survie glo- bale (OS) est significativement d’autant plus courte que le CCMI-id est élevé : OS médiane de 459, 388 et 183 jours pour des CCMI-id de 0—99 ; 100—999 ; et 1000 mm 3 /j. La valeur seuil la plus discrimi- nante pour prédire l’OS à 1 an (ROC) était 500 mm 3 /j. En analyse multivariée, le CCMI-id s’avère un facteur pronostique plus infor- matif que l’AJCC ou les LDH (p < 0,001). L’absence de différence d’OS entre les cas en décroissance sous chimiothérapie (CCMI- id < 0) et ceux en croissance lente (CCMI-id = 0—100), suggére que l’observation de la CCMI garde sa valeur pronostique même pour les patients sous monochimiothérapie. Discussion.— Ménager une période de surveillance de quelques semaines (sans traitement ou éventuellement sous monochimio- thérapie) pour évaluer la cinétique métastatique permet dès le 2 e mois le calcul d’un index qui est le meilleur facteur prédictif actuel de la survie au stade IV. Le CCMI-id donne des valeurs indicatives pour aider à définir objectivement progression lente et progression rapide. Conclusion.— L’adaptation du traitement au profil cinétique de la maladie pourrait compenser largement le léger retard de décision avant un traitement par BRAF-inh, MEKinh, antiCLA4, anti-PD1, ou une métastasectomie. La CCMI-id pourrait être utilisé comme fac- teur de stratification dans les essais thérapeutiques. Déclaration d’intérêt.— Aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.137

Validation d’une fenêtre d’évaluation initiale de la cinétique métastatique dans le mélanome métastatique

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Communications orales S425

CO134Sous évaluation par la biopsie ducaractère invasif du mélanome deDubreuilh : à partir de 92 patientstraités chirurgie micrographique(Slow-Mohs) en colleretteI. Aouidad a,∗, E. Funck Brentano a, J.-F. Sei a, T. Clerici b,U. Zimmermann b, A. Tchakerian a, V. Chaussade a, P. Saiag a

a Oncodermatologie, hôpital Ambroise-Paré, Paris, Franceb Anatomopathologie, hôpital Ambroise-Paré, Paris, France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Chirurgie micrographique en collerette ; invasion ;Mélanome de Dubreuilh ; Slow-MohsùIntroduction.— L’intérêt de la biopsie dans le mélanome deDubreuilh (MD), outre de confirmer le diagnostic, est de déterminerle caractère invasif ou non, afin de pouvoir proposer, une techniquechirurgicale efficace et la moins délabrante possible. La chirurgiemicrographique en collerette (CMC) permet de réduire la margelatérale à 5 mm au lieu de 1 cm dans les MD in situ, tout en assurantle caractère complet de l’exérèse.Notre étude s’intéresse à la fréquence de l’invasion dermique révé-lée sur la biopsie ou sur l’exérèse complète alors que la biopsieinitiale concluait à un MD in situ, et sur la recherche de facteursprédictifs d’invasion.Patients et méthodes.— Étude rétrospective incluant 92 patientsopérés d’un MD par CMC d’octobre 1999 à mai 2013, ayant eu unebiopsie préalable. Les données démographiques, cliniques et histo-logiques ont été colligées, puis analysées à la recherche de facteursprédictifs de MD invasif.Résultats.— Un total de 80 patients (87 %) avaient une biopsie préa-lable en faveur d’un MD in situ. Parmi eux, 13 (16,3 %) se révélaientêtre à l’exérèse complète un MD invasif de Breslow moyen 0,55 mm[0,16—1,50]. Afin de compléter l’exérèse initiale de 5 mm en CMC :huit (62 %) ont été repris pour obtenir une marge totale de 1 cm(six par CMC, deux en chirurgie standard). Les MD invasifs révéléspar la biopsie initiale (n = 12), avec un Breslow moyen de 0,37 mm[0,2—0,6], étaient traités par CCM avec des marges de 1 cm. L’âgemoyen des patients était de 73,5 ans : 75,6 ans pour les MD invasifset 72,6 ans pour les MD in situ. La surface moyenne des MD opérésétait de 4,25 cm2 [0,05—20] : 4,87 cm2 [0,08—20] pour les MD inva-sifs et 4,02 cm2 [0,05—20] pour les MD in situ. Pour la majorité despatients (76,2 %), une seule intervention a suffi pour obtenir uneexérèse complète par CCM.Discussion.— Dans cette série, le mélanome était invasif dans27,5 % des cas, et la biopsie initiale méconnaissait cette invasiondans plus de la moitié des cas. Toutefois, la biopsie initiale étaitmoins souvent en défaut que dans notre précédente étude, et cechiffre se rapproche de celui trouvé dans une récente étude (11,7 %d’invasion). La dermatoscopie, et la microscopie confocale in vivo,utilisées dans le service, participent à diminuer ce chiffre en orien-tant la biopsie, voire en proposant une exérèse d’emblée. On netrouve pas de critères prédictifs cliniques (âge, surface, primitif ourécidivé) permettant d’orienter vers l’invasion. On remarque mêmeque deux patients avec un Breslow >1 mm avaient une biopsie neretrouvant pas d’invasion.Conclusion.— Cette possible méconnaissance des formes invasivesdoit rendre prudent dans l’utilisation de traitement topique typeImiquimod.Déclaration d’intérêt.— Aucun.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.136

CO135Validation d’une fenêtre d’évaluationinitiale de la cinétique métastatiquedans le mélanome métastatiqueE. Archier a,∗, C. Gaudy-Marqueste a, E. Archier a, A. Grob b,O. Durieux b, A. Loundou c, M.-A. Richard a, J.-J. Grob a

a Dermatologie et cancérologie cutanée, Aix-Marseille université,AP—HM, Marseille, Franceb Radiologie, Aix-Marseille université, AP—HM, Marseille, Francec Santé Publique, Aix-Marseille université, AP—HM, Marseille,France∗ Auteur correspondant.

Mots clés : Cinétique métastatique ; Mélanome métastatique ;PronosticIntroduction.— Dans les mélanomes métastatiques (MM), les guide-lines s’accordent sur le fait que les antiCTLA4 s’adressent plutôtà des MM à croissance lente, tandis que les BRAF et MEK-inh sontimpératifs en cas de progression rapide. Cependant, aucune étuden’a défini ce qu’est une progression rapide ou lente, ni n’a démon-tré que la cinétique de croissance métastatique initiale (CCMI)était représentative de l’agressivité tumorale. L’objectif de cetteétude rétrospective était donc de voir si la CCMI peut être mesuréependant les premières semaines du processus métastatique, souscondition de ne pas donner immédiatement un traitement modi-fiant notablement la cinétique spontanée, et si cette mesure peutprédire la survie.Patients et méthodes.— Parmi 465 patients stades IV pris en chargesur quatre ans avant 2011, nous avons retenu les 126 ayant bénéficiéà l’entrée en stade IV, de deux scanners rapprochés (< 3 mois) sur lemême appareil, et qui avaient, au plus, recu une monochimiothéra-pie ou une vaccination pendant cette période. La comparaison entreles deux scanners, des volumes sommés de toutes les métastasespermet le calcul d’un index de CCMI (CCMI-id) = �V/�t.Résultats.— Des CCMI-id de 1 à 25000 mm3/jour confirmentl’énorme variabilité de cinétique métastatique entre malades. Lacomparaison des trois terciles de CCMI-id montre que la survie glo-bale (OS) est significativement d’autant plus courte que le CCMI-idest élevé : OS médiane de 459, 388 et 183 jours pour des CCMI-id de0—99 ; 100—999 ; et ≥ 1000 mm3/j. La valeur seuil la plus discrimi-nante pour prédire l’OS à 1 an (ROC) était 500 mm3/j. En analysemultivariée, le CCMI-id s’avère un facteur pronostique plus infor-matif que l’AJCC ou les LDH (p < 0,001). L’absence de différenced’OS entre les cas en décroissance sous chimiothérapie (CCMI-id < 0) et ceux en croissance lente (CCMI-id = 0—100), suggére quel’observation de la CCMI garde sa valeur pronostique même pour lespatients sous monochimiothérapie.Discussion.— Ménager une période de surveillance de quelquessemaines (sans traitement ou éventuellement sous monochimio-thérapie) pour évaluer la cinétique métastatique permet dès le 2e

mois le calcul d’un index qui est le meilleur facteur prédictif actuelde la survie au stade IV. Le CCMI-id donne des valeurs indicativespour aider à définir objectivement progression lente et progressionrapide.Conclusion.— L’adaptation du traitement au profil cinétique de lamaladie pourrait compenser largement le léger retard de décisionavant un traitement par BRAF-inh, MEKinh, antiCLA4, anti-PD1, ouune métastasectomie. La CCMI-id pourrait être utilisé comme fac-teur de stratification dans les essais thérapeutiques.Déclaration d’intérêt.— Aucun.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.137