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HOROSCOPE Tous les cancers 2017 P. 17 AMAUDRUZ Blonde d’arrêt d’urgence P. 8 VALAIS Business coule P. 6 TRUMP Cabinet de curiosités P. 4 JAA – 1001 Lausanne P.P./Journal – Poste CH SA Vendredi 13 janvier 2017 // N o 303 // 8 e année CHF 3.50 // Abonnement annuel CHF 140.– // www.vigousse.ch

Vendredi 13 janvier 2017 // No 303 // 8e TRUMP … · dans la poitrine et le sentiment d’avoir manqué un épisode, ... avec une bande d’allumés. Tu nous ... je veux une limousine,

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HOROSCOPETous les cancers 2017 P. 17

AMAUDRUZBlonde d’arrêt d’urgence P. 8

VALAIS Business coule P. 6

TRUMP Cabinet de curiosités P. 4

JAA – 1001 Lausanne P.P./Journal – Poste CH SA

Vendredi 13 janvier 2017 // No 303 // 8e année CHF 3.50 // Abonnement annuel CHF 140.– // www.vigousse.ch

Vigousse vendredi 13 janvier 2017 Vigousse vendredi 13 janvier 2017

Tout a été dit et redit. Pour ne pas tout reredire, bornons-nous ici à l’énumération simple, triste, nue et brutale de cette série noire.

Mix est mort.

Burki est mort.

Et comme deux malheurs n’arrivent jamais seuls, Barrigue est bien vivant et il dessine toujours.

Courage à toutes et à tous.

C ’ E S T P A S P O U R D I R E ! 32

Trois pénibles nouvellesLaurent Flutsch

On est là, l’air un peu con, à se regarder et à se dire que ce n’est pas vrai. Que cela ne peut être vrai, que ces deux-là n’ont pas pu profiter d’une misérable pause de trois semaines pour nous fausser compagnie. On a comme un clou dans la poitrine et le sentiment d’avoir manqué un épisode, le dernier, d’une belle et longue histoire d’amitié et de respect réciproque.Philippe avait été l’un des premiers à croire en ce journal, son existence, sa nécessité. Même croulant sous le boulot, même à bout de forces, il nous avait offert des centaines de dessins, dont près de soixante Unes, toujours précédés de cette question : « Ça vous va, comme ça ? » Et le jour, le seul, pas si lointain d’ailleurs, où il a dit non, c’est sur quelques mots, tout simples – « Je ne peux plus. » – qu’il s’en était excusé. Saloperie de crabe !Raymond, lui, n’a jamais dessiné dans Vigousse. Il nous l’avait pourtant pro-mis, le bougre. On a le souvenir d’une soirée, à Morges, où il s’était présenté à un parterre d’invités et quelques gens de la profession comme « Burki, des-sinateur à 24 heures, bientôt à Vigousse ». C’était quelque temps avant qu’il prenne sa retraite officielle et, c’était une évidence, on lui avait ouvert toute grande la porte. Pour lui comme pour Mix elle l’est toujours, et c’est pour-quoi cette semaine ce journal s’ouvre sur une page blanche. Sait-on jamais avec ce genre d’artistes…Alors quoi ? Alors, bien sûr, et ne serait-ce que pour eux, on va continuer à jouer les emmerdeurs, à gueuler, à dénoncer la connerie, mais aussi – sur-tout – à se marrer, se poiler, en un seul mot à rire.Au reste, ne se rit-elle pas de nous, la mort ? Roger Jaunin

Mix n’a pas dessiné que des conneries, il en a aussi écrit

Lors des hommages rendus à Mix, presque tous les médias ont oublié de citer Vigousse parmi les journaux auxquels il collaborait. C’est d’autant plus bête que Vigousse est le seul canard dans lequel Mix a écrit (sous couvert de l’anonymat, il est vrai). C’est en effet de sa plume qu’était rédigée la mythique rubrique « Ordre et Discipline », en tout cas au début, puisque d’autres contributeurs se sont ensuite prêtés à l’exercice. Gentil garçon, Philippe avait envie pour une fois de se frotter à la méchanceté la plus crasse et avait donc conçu ce rendez-vous régulier du petit satirique romand comme une « chronique nazie ». Mission accomplie, comme le prouve le texte ci-contre, tiré de Vigousse n°10 du 12 mars 2010. S. Ba.

Mes 29 ans avec BurkiMon cher Raymond, mon très cher ami,

Nous avons été voisins de tables et de crayons pendant 29 ans.

Vintg-neuf ans dans différents locaux de la tour Edipresse, à Lausanne. Le seul bureau qui soit resté fumeur.

Que de souvenirs dans cette aventure quotidienne. Nous passions plus de temps ensemble qu’avec nos femmes respectives. Et malgré cela nous n’avons pas réussi à avoir d’enfants. Il faut dire que nous n’avons pas vraiment essayé.

A défaut d’enfants, nous avons eu des petits frères. Le dessin de presse est une grande famille. André Paul et Martial Leiter étaient nos pères, et nous étions les grands frères. Ceux qui sont arrivés après nous se nom-ment Chappatte, Hermann, Casal, et tous les autres qui ont suivi. Tu peux être fier d’eux, mon cher Raymond.

Nos plus grandes rigolades dans notre bureau, c’était le moment des informations et nos commentaires sur les propos des journalistes. Souviens-toi, Raymond, de Pascal Décaillet à Forum. Il nous a tant fait rire.

Nous avons même créé une maison d’édition ensemble, Les Fous du Roi, pour publier nos refusés. Edition éphémère, certes, mais vivante dans nos cœurs. Nous avons tracé la route dans les dédicaces et dans les festivals comme Sierre. Encore des moments de vie partagée.

Toi, Raymond, que je qualifiais de Buster Keaton du dessin de presse. Le génie comique du cinéma muet, et toi, le génie du dessin sans paroles… Muet mais tellement parlant. Toi que je qualifiais d’autiste avec tout le respect que cela représente. Les autistes sont des génies enfermés dans leur imagination. Voici maintenant que tu nous obliges à utiliser des mots et la parole… Toi, l’homme qui s’exprimait seulement par l’image. C’est moche ce que tu nous fais, Raymond.

Ton talent est immense et il restera, comme celui de Mix. Vous me faites chier tous les deux à vous tirer la bourre.

Raymond, je t’aime.

Mix & Remix, Vig & ousseIl y a quelques années, alors que je cherchais un titre pour mon projet de journal satirique, Mix & Remix m’a envoyé un mail avec ce message : « Vas-y Thierry, ton hebdo doit s’appeler Vigousse, le petit satirique romand. »

Je me suis dit que, une fois de plus, Mix avait des trouvailles ful-gurantes et justes.

J’ai alors pris mon téléphone : « Philippe, c’est génial ! C’est exacte-ment ça ! Comment tu fais pour trouver des idées et un titre aussi par-faits ? » Il m’a répondu : « Mais c’est toi, Thierry ! Tu étais hier sur Couleur3 et ils te demandaient ce que tu allais faire après ton départ du Matin. Tu leur as répondu : “ Je souhaite créer un hebdo satirique qui soit sans prétention, petit format, énergique… Un hebdo qui soit alerte ” et tu as prononcé dix fois le mot “ vigousse ”. Vigousse, Vigousse, nous serons Vigousse. » Tu as rajouté, avec ta modestie légendaire : « Je crois que c’est un mauvais titre, c’est crétin. »

Nous étions début 2009, et huit ans plus tard nous publions le numéro 303 de Vigousse. Ce n’était pas crétin du tout.

Merci Philippe pour ta complicité et tes encouragements. Cela a été pour nous une force de t’avoir à nos côtés. Tu m’as aussi dit que j’étais fou de sortir un hebdo, que j’allais y laisser ma peau. Et je suis là, comme un con, à te regarder partir.

Une autre anecdote qui me tient à cœur. Nous passions le réveil-lon chez moi, il y a deux ans, avec une bande d’allumés. Tu nous as fait part de ta solution pour la crise de la presse. Tu es monté sur une chaise et as déclaré : « Fermons tous les journaux pour n’en garder qu’un. Il y aura de tout dans ce journal unique. Du sport, de la politique, de la culture, du people… Et il se nommera Le Journal ! » Encore un sacré titre, mon cher Mix. J’ai rajouté : « Oui, Philippe, et il n’y aura plus qu’un seul dessinateur de presse, TOI ! » Emporté par ton enthousiasme, tu as bifurqué sur un autre sujet : « Allez voir le film Le loup de Wall Street, c’est grand ! C’est énorme ! Moi aussi, je veux une limousine, de la coke et des putes !!! »

Mon cher Philippe, non seulement tu es unique car tu as réin-venté le dessin de presse avec classe et génie, mais tu es et tu resteras un mec vachement bien. Je suis bien heureux de t’avoir rencontré.

Page blanche

> Retrouvez nos dessins et les couvertures de Vigousse sur lesquelles il avait déployé son génie : www.vigousse.ch/mix-remix.php

O. & D.

UNIFORMEA vos ordres, mon colonel !Ordre et Discipline ne supporte plus la stra-

tégie de la Suisse dans la gestion de la crise

genevoise (appelée à tort la crise libyenne).

Nous connaissons les responsables de cette

triste affaire depuis le début : la direction de la

police genevoise qui a arrêté Hannibal Kadhafi

pour des motifs insignifiants (maltraitance de

domestiques) et la direction de la Tribune de

Genève pour la publication de photos humi-

liantes prises lors de l’arrestation.

Le colonel Kadhafi exige à raison la tête des

coupables ? Eh bien, qu’attend-t-on pour les

lui livrer ? C’est un colonel, nom de tonnerre!

Qu’on lui obéisse ! Depuis quand la Suisse ne

respecte-t-elle plus le grade et l’uniforme ?

Décidément, sans ordre et sans discipline, ce

pays va à vau-l’eau !

Quant à monsieur Max Göldi, nous espérons

qu’il a compris la leçon et qu’il circulera doré-

navant avec des papiers en règle et

qu’il ira faire le hippie ailleurs qu’en Libye.

Vigousse vendredi 13 janvier 2017 Vigousse vendredi 13 janvier 2017

F A I T S D I V E R S E T V A R I É S4 5

LE CHIFFRE

60En minutes, tel est le nom enregistré par Christoph

Blocher dans le but de créer un nouveau journal dominical gratuit. Via ses hommes de

paille de la Basler Zeitung, il a donc déposé trois marques : 60 Minuten, 60 Minuten am

Sonntag et 1 Stunde. Même si ça reste un projet, 20 Minuten hurle à la concurrence déloyale.

De toute façon, 20 ou 60 minutes, on ne saura jamais si c’est le temps nécessaire

pour lire ces canards, ou pour les écrire.

Tout le monde va mourir (1)Vous pensez que le monde va mal et qu’on va tous crever ? Vous êtes un fieffé pessimiste ! C’est le message donné par Le Matin Dimanche (8.1), qui relaie une étude d’Oxford indiquant que la planète ne s’est jamais aussi bien portée depuis 1820 en matière de pauvreté, d’éducation, de santé et de démocratie. Alors youpi ? Ben en fait non, car l’étude n’englobe aucun facteur environnemental. Donc oui, c’est le bonheur, mais plus pour très longtemps. Au moins, l’Humanité crèvera heureuse !

Viol planéUn homme a été condamné pour viol dans le canton de Vaud, au motif qu’il a pénétré sa partenaire sans préservatif, contrairement à la volonté de cette dernière (20 minutes, 10.1). Comme le droit suisse ignore tout chef d’inculpation mieux adapté à ce cas, il se rabat sur le crime de viol. Pourquoi une accusation pour mise en danger de la vie d’autrui ne convenait-elle pas ? Mystère. Quand les chefs d’accusation sont inadaptés, la justice capote.

Migros d’attaqueLe Matin (10.1) relate l’histoire poignante d’une retraitée « interdite de Migros » de Romanel en raison, selon le géant orange, de son « comportement inadmissible ». La dame, quant à elle, dit avoir « sermonné le gérant » suite à une bisbille avec le personnel du magasin. Traumatisée, elle parle de « terreur psychologique » à l’idée de retourner dans une Migros. C’est la guerre Denner ?

Tout le monde va mourir (2)A quoi est due l’épidémie de morts de célébrités ? Le Temps (11.1) donne enfin une explication plausible : s’il y a davantage de personnalités qui meurent, c’est tout simplement parce qu’il y a davantage de personnalités… Aujourd’hui commencent à mourir en masse les stars des années 60, ère pop de la TV et de la pipolisation qui a vu exploser le nombre de personnes connues. C’est plutôt une bonne nouvelle : le réservoir des candidats au trépas n’est pas près de s’épuiser.

A F F A I R E S E N C O U R T

Le cousin mafieux : Rex Tillerson (multimillionnaire)En tant qu’ancien directeur géné-ral d’ExxonMobil (l’une des plus grosses sociétés pétrolières et gazières du monde), mais surtout en tant qu’ancien boy-scout, Rex est la personne toute désignée pour gérer le Département d’Etat, et donc la politique étrangère. Comme le souligne très justement Donald, T-Rex (pour les intimes) a « une vaste expérience du successfull dea-ling avec tous types de gouvernements étrangers ». Et notamment la Libye, le Yémen, l’Afghanistan et le Qatar, pour ne citer que ceux-ci. L’avantage de Rex sur l’échiquier international est donc qu’il « connaît beaucoup de joueurs ». Peu importe que le jeu ne soit pas le même. Pour se familiari-ser avec les règles, il pourra compter sur le soutien de son poto Poutine, qui l’a récemment décoré de l’Ordre de l’Amitié.

Le tonton flingueur : James Mattis (multimillionnaire)Traditionnellement dirigé par un civil, le Département de la défense sera pour cette fois aux mains d’un général à la retraite. Et pas n’im-porte lequel ! Connu pour son acharnement durant les guerres contre l’Afghanistan et l’Irak, qui lui a valu le surnom de « mad dog » (chiot jovial), Mattis vouerait une haine fanatique au Gouvernement iranien. Professionnel et passionné, Mattis aime faire descendre la pres-sion en abattant des civils. Les puri-tains s’étaient d’ailleurs offusqués lorsqu’en 2005, il révélait au monde cette marotte un peu particulière : « C’est marrant de tuer quelques personnes ! »

PIOCHE DE MANCHES Cette semaine, le nouveau président des Etats-Unis présentait au Sénat les ministres qui, selon lui, devraient assurer le « fonctionnement » des différents départements. Milliardaires, magnats du pétrole, loups de Wall Street, fanatiques religieux, militaires, climato-sceptiques et rapaces grabataires, ils sont réunis par l’envie de « faire l’Amérique grande de nouveau ». Portrait de quelques membres présumés de cette nouvelle famille en or.

Ministères et boule de gomme

La tata bigote : Betsy DeVos (milliardaire)Betsy adore Dieu, déteste la science et a une foule d’idées pour réformer le système scolaire. Et ça tombe bien, puisque c’est le Département de l’édu-cation qui lui incombe. Fervente pro-motrice du libéralisme scolaire et des charter schools (ces écoles qui béné-ficient d’une très grande autonomie face à la tutelle gouvernementale tout en profitant des subventions de l’Etat), Betsy est en bonne voie pour détricoter ce qui reste de l’enseignement public états-unien. Bien que la dame n’ait aucune expérience ni diplôme dans l’enseignement, son programme sco-laire est remarquablement limpide : libérer les enfants de l’endoctrinement scientifique pour « soutenir l’avancée du Royaume de Dieu ». Betsy aime à ce point les enfants qu’elle a monté une fondation qui investit des centaines de milliers de dollars pour dissuader des femmes d’avorter.

Le neveu facho : Tom Price (multimillionnaire)Comme tata DeVos, Tom n’apprécie que moyennement l’ingérence de l’Etat. L’une de ses premières actions à la tête du Département de la santé et des services sociaux sera donc de démanteler le système de santé mis en place par Obama et de privati-ser la médecine autant que faire se peut. Une bonne nouvelle ne venant jamais seule, Tom sera également en charge des questions liées à l’avor-tement et aux droits des lesbiennes, gays, bis et transgenres. La lutte qu’il mène depuis une dizaine d’années contre ces fléaux devrait constituer un appui solide. Enfin, Price croit en Dieu mais ne croit pas que certaines femmes soient trop pauvres pour financer elles-mêmes leur contra-ception. Un pragmatique, donc.

Le papy lubrique : Andrew Puzder (multimillionnaire)Papy Puzder aime bien les petites minettes en bikini, papy Puzder aime bien les hamburgers, et il aime encore plus les petites minettes cro-quant goulûment dans un ham-burger. De préférence le sien. Parce que oui, il faut le savoir, le futur ministre du Travail est directeur des chaînes de restauration rapide Hardee’s et Carl’s Jr et il avait sus-cité une vaste polémique avec ses campagnes de pub sexistes. En tant que tel, il connaît bien le monde du travail et n’ignore rien de ce qui peut entraver la bonne marche des affaires, comme le salaire minimum, la rémunération des heures supplé-mentaires, les régulations gouverne-mentales et toutes ces conneries de gauchistes qui ne profitent de toute façon qu’aux pauvres.

Le frangin schizophrène : Scott Pruitt (multimillionnaire)Parachuté à la tête de l’Agence pour la protection de l’environnement (EPA), Pruitt le climato-sceptique doit être dans le même état qu’un fauve auquel on propose gentiment un yaourt nature : contraire à ses principes, mais difficile à refuser. Plus proche de l’industrie du pétrole et des énergies fossiles que de l’éo-lien, Pruitt a très tôt combattu les mesures de l’EPA visant à contrer le réchauffement climatique. Le pro-cès qui, dans 28 Etats, l’oppose à l’agence qu’il dirigera dès fin jan-vier, pourrait être une bonne entrée en matière dans ce mandat, disons, contre-nature. Séverine André

Vigousse vendredi 13 janvier 2017 Vigousse vendredi 13 janvier 2017

Durant les six derniers mois de leur formation, les étudiants de l’Ecole hôtelière de Glion reçoivent des offres d’employeurs potentiels, via LinkedIn notamment. Parmi ces entreprises courtisanes, on trouve Metis, société financière basée à Martigny, qui leur propose un poste de stagiaire avec la possibilité de suivre les cours de la Swiss School of Economics (SSE) de Verbier (Vigousse 2.9.16).Un jeune Asiatique a tenté sa chance : « L’entretien d’embauche ne s’est pas déroulé de manière normale », témoigne-t-il sous couvert d’anony-mat. « On ne s’intéresse pas tellement au CV mais plutôt à notre train de vie, soit à notre patrimoine, à ce que l’on pourrait investir… »Après quelques hésitations, il entre à Metis en février 2016, avec une formation en alternance à la SSE. En guise de bureau, il partage une salle de réunion avec quatre autres personnes, aucun ordinateur, ni papier ni crayon : chacun amène son matériel. Les quatre autres sta-giaires suivent aussi les cours de la SSE. De nationalités différentes, ils apportent leur précieux réseau sur lequel compte Metis.

Les stagiaires-étudiants paient 800 francs par mois pour un studio géré par Metis. Une somme prélevée directement sur leur salaire men-suel de 2000 francs pour une activité théorique de deux jours par semaine. En fait, davantage : il faudrait être toujours à disposition, selon les étu-diants contactés. Les salaires sont versés sur un compte ouvert chez Metis et qui vient grossir le porte-feuille de la société. Et puis, quelle que soit leur fonction, les stagiaires sont aussi « relationship manager » et doivent trouver de nouveaux clients. On leur fixe des objectifs difficile-ment atteignables.Après l’ouverture du campus en grande pompe en novembre 2015 à Verbier, tous les cours ont bien com-mencé dans la station de la commune de Bagnes. Le président de ladite commune, Eloi Rossier, est tou-jours membre du conseil d’adminis-tration de la SSE. « Même s’il ne s’est réuni qu’une seule fois en une année, dans le courant de l’automne dernier », note-t-il.

Mais pour notre étudiant asiatique – comme pour la dizaine de ses congé-nères de la volée –, les pérégrinations commencent après un seul mois à Verbier. Le premier déplacement s’effectue dans les bureaux de Metis à Martigny, puis ce sera le centre sportif de Champéry, le Palladium. Là, les autorités locales et les membres du conseil d’administration baptisent

une salle de classe. Les étudiants servent les boissons du cocktail et servent aussi de modèles pour les photos : « Pour faire croire qu’il y a du monde », raconte un étudiant.Luc Fellay, président de la commune de Champéry, est ravi : « Nous héber-geons effectivement quelques modules d’enseignement avec grande satisfac-tion dans les locaux du Palladium. » Pour lui Champéry a intérêt à accueillir des activités « pour autant qu’elles soient une valeur ajoutée et en

MAUVAISE FORTUNE La plupart des étudiants de la Swiss School of Economics de Verbier sont également stagiaires dans la société financière Metis. Ils participent ainsi à la bonne fortune du gestionnaire.

cohérence avec nos infrastructures ». Au début, dans un hôtel de Verbier, thé, café et eau étaient offerts aux étudiants dans la salle de conférence. Dès la troisième semaine, tout est payant. « C’est le flou, l’improvisation permanente », témoigne notre étu-diant asiatique. Malgré ce déména-gement, il reste toujours des cours à Verbier, « la commune loue une salle dans le chalet Horny dont elle est propriétaire pour une ou deux demi-journées par semaine en moyenne », indique Eloi Rossier.Si la commune de Bagnes ne s’est pas engagée financièrement, « elle espère que cet institut puisse consoli-der son activité car si tel était le cas, cela répondrait à son vœu de dévelop-pement d’un vrai tourisme d’exploi-tation. Si tel n’était pas le cas… tant pis ! » dixit son président.

Pour rappel, un master coûte 50 000 francs sur deux ans. Certains paient cash au début des cours, d’autres empruntent auprès de… Metis. Pour les étudiants qui

En classe économique

F A I T S D I V E R S E T V A R I É SF A I T S D I V E R S E T V A R I É S 76

quitteraient l’école (et Metis) avant le terme du contrat, il est bon de savoir que les frais d’inscription ne sont pas remboursables.

On l’aura compris, Metis Finance et la SSE sont intimement liés. Les membres des deux conseils d’ad-ministration sont les mêmes, ou presque, le secrétariat est commun et nombre de stagiaires à Metis sont étu-diants à la SSE. Et réciproquement. Fitim Dalipi, directeur de Metis, répète que la fondation SSE et Metis Finance Institute « sont deux entités juridiques complètement distinctes ». Certes. Selon lui, « il y a une parfaite transparence s’agissant du soutien de Metis à la SSE, soutien qui se manifeste en termes d’allocation de ressources humaines et de ressources financières à ce projet ».Des prestigieux hôtels de Verbier au centre sportif de Champéry, l’école a perdu, en une année, beaucoup de son clinquant. Mais l’écolage reste fixé à 50 000 francs. Jean-Luc Wenger

DOUBLE EFFET SWISS SCHOOL

Et si Didier Burkhalter avait eu rai-son ? On se rappelle que le conseil-ler fédéral, alors au Département de l’intérieur, avait soulevé un tollé en 2010 en annulant le remboursement des lunettes par l’assurance maladie, y compris pour les enfants. Peu importe que, contrairement à l’homéopathie, l’acupuncture et la médecine chinoise, quant à elles toujours remboursées, l’efficacité des lunettes et des lentilles pour corriger la vue soit parfaitement démontrée : « C’est une question de principe », martelait-il. Pour lui, en effet, les problèmes de vue « ne consti-tuent pas une maladie », dont acte.On voit bien le genre de contorsions intellectuelles qui menait à cette conclusion : en gros la myopie, par exemple, n’est pas causée par un agent infectieux, est très répandue dans la population, et se développe avec l’âge, donc c’est un truc normal, un peu comme la perte des cheveux. Et puis bon, faut faire des économies hein (aussi dérisoires soient-elles), donc on causera ontologie médicale un autre jour, voilà, merci.

On ignore si Burkhalter se pas-sionne toujours pour ces questions, mais une toute nouvelle théorie de la myopie devrait l’intéresser, car elle pousse en quelque sorte son raisonnement jusqu’à sa conclusion logique : la myopie ne serait non seulement pas une maladie, mais ce serait en fait un… avantage.

C’est du moins l’idée développée par Richard Wielkiewicz, un psycho-logue au collège de Saint Benedict, dans le Minnesota. Son raisonne-ment est simple : les myopes voient mal de loin, mais correctement de près ; donc si voir de près a offert un quelconque avantage à nos lointains ancêtres, alors la myopie a contribué à la survie de notre espèce et n’est donc pas une maladie.

Selon lui, en effet, les myopes, inu-tiles pour la chasse, ont pu par le passé se spécialiser dans des tâches de précision, du genre tailler le silex et choisir des plantes médicinales, tout ce qui demande une vision proche en somme. Par ailleurs, de nos jours, la myopie est associée à un haut niveau d’éducation, puisqu’elle est en partie causée par des activi-tés comme la lecture (en plus d’une composante génétique).

Du coup, le stéréotype du bigleux-intello aurait non seulement du vrai, mais aurait pu favoriser la reproduc-tion des myopes, puisque les gens intelligents sont fort utiles et aussi, c’est bien connu, terriblement sexy. D’ailleurs, les myopes n’ont pas été éliminés par la sélection naturelle,

ON S’EN FLOU Une nouvelle théorie avance que la myopie serait un avantage plutôt qu’un handicap. Voilà qui devrait plaire aux assureurs, à condition de ne pas voir plus loin que le bout de son nez.

ce qui suggère quand même que ces gens servent à quelque chose…Bon, inutile de détailler le reste des arguments, qui est à l’avenant. On a là une typique explication évolution-niste d’un problème contemporain, avec spéculation sur les fonctions et avantages qu’il aurait eus à l’origine. C’est une approche parfois assez fructueuse, mais dans le cas présent il manque juste un petit quelque chose : les preuves. A commencer par un détail embêtant : rien n’in-dique que les myopes voient mieux de près que les non-myopes, qui eux voient en plus correctement au loin. Il faudrait donc démontrer que ce que font les myopes, aujourd’hui comme hier, les non-myopes ne le font pas, ou beaucoup moins, et que cela compense largement leur handi-cap. Bonne chance.

Bah, qu’une nouvelle théorie soit foireuse, ce n’est pas bien grave. Au moins le gars a essayé, et il est même parvenu à la publier. Qui sait, s’il avait opté pour une carrière politique, il aurait même pu réussir à l’imposer ! Sebastian Dieguez

« Myopia is an adaptative characteristic of vision : not a disease or defect », R. Wielkiewicz, Review of General Psychology, vol. 20, pp. 437-451, 2016.

Myope la boum

MIRO DATA PUB

Lentement et hautement recommandéUn lundi à midi, en rentrant à son domicile, Charles découvre dans sa boîte aux lettres un avis d’en-voi recommandé. L’après-midi, il se rend sur le site internet de la Poste afin d’identifier l’expédi-teur. Pas moyen d’y parvenir. Il téléphone alors au service clien-tèle du géant jaune pour connaître la procédure. Sur les aimables conseils d’une employée, Charles envoie un courrier électronique au département idoine de la Poste.

On répond à Charles, assez logique-ment, qu’il doit produire une copie de sa carte d’identité avant de faire sa demande. Il s’exécute. Toujours sans réponse le lendemain matin, il renonce à savoir qui lui a adressé ce courrier recommandé, libère un peu de son temps et passe au guichet récupérer son envoi. Le mardi en fin de journée, il reçoit de la centrale bernoise un message confirmant la bonne réception des documents d’identité ; mais, ajoute l’auteur, « nous avons constaté que le recom-mandé a déjà été retiré auprès du gui-chet postal ».Charles en sourit. Il aura au moins appris que « recommandé » n’a rien à voir avec « express ». J.-L. W.

Vigousse vendredi 13 janvier 2017 Vigousse vendredi 13 janvier 2017

8 F A I T S D I V E R SQ U E L L E S E M A I N E ! 9

Revenant sur son arrestation mouvementée, dans la nuit du 10 au 11 décembre à Genève, pour ivresse avancée au volant, la conseillère nationale et vice-présidente de l’UDC suisse Céline Amaudruz a bien voulu répondre à nos questions. Réalisé au gré d’un apéro prolongé, l’enregistrement de cet entretien est ici retranscrit tel quel, par souci de ne pas déformer la réalité fictive.

Vigousse : Céline Amaudruz bonj…

Céline Amaudruz : Huou huou huou huouuuuuu…

V. : Qu’est-ce qui vous prend ? Pourquoi vous ululez ?

C. A. : Moi, j’ulule ?

V. : Ben oui.

C. A. : J’ulule pas ; je fais la sirène des gendarmes. Huou huou huouuuu !

V. : Ah. C’est le souvenir de votre fameuse arrestation pour conduite en état d’ébriété ? Ça vous hante ?

C. A. : J’étais pas en état d’ébriété. J’avais à peine 2 pour mille. Tout est de la faute des étrangers, d’abord un. (Vidant son verre cul sec, elle s’échauffe soudain.) Ah et puis m’emmerdez pas, hein ! Attends, enfoiré, tu vas voir ! (Elle sort son téléphone portable et pianote un numéro.) Allô ? Ouais bonjour, je vous passe un connard qui me fait chier avec ses questions ! (Elle me tend l’appareil.) Voilà, explique-toi avec lui ! Ah, on fait moins le mariole, hein ? Hein ? Huou huou huouuuuu !

V. : Allô ? Qui est-ce ?

Voix au téléphone : Bonjour mon fils, ici Sa Sainteté le pape François.

V. : Ah euh… bonjour Monsieur. Désolé, c’est Céline Amaudruz qui vous a…

Le pape : Encore elle ? Dites-lui de me lâcher la grappe ! J’ai pas que ça à faire, nom de Dieu ! (Il raccroche. Je rends le téléphone.)

V. : Bien tenté, mais il a raccroché.

C. A. : Quoi ? Bon, j’appelle Donald Trump. Tu vas voir, salopard.

V. : Mais arrêtez, enfin ! C’est ridicule, ces tentatives de vous réfugier derrière des gens haut placés ! Vous feriez mieux d’assumer vos actes et de vous expliquer honnêtement !

C. A. (se calme) : D’accord. Vous avez raison. Je vais assumer et m’expliquer. (Elle pianote un nouveau numéro et retend l’appareil.) Je vous passe mon avocat.

Voix au téléphone : Ici Maître Christian Lüscher. (Il récite.) Ma cliente n’a pas refusé d’obtempérer, et assurément n’a cherché à obtenir ni traitement de faveur ni arrangement d’aucune sorte en appelant des personnalités influentes. Sa démarche n’est imputable qu’à un désarroi profond, au demeurant fort compréhensible.

V. : Oui, bonjour Christian. Dites, entre nous, vous trouvez ça crédible, comme ligne de défense ?

Christian Lüscher : Evidemment non. Mais vu les faits, je n’ai rien de mieux. Allez, à la prochaine. (Il raccroche.)

V. : Bon, Céline : si vous racontiez enfin les choses ouvertement ?

C. A. : Bon, bon, d’accord, d’accord… Rendez-moi mon téléphone, j’appelle Guy Parmelin.

V. : Non, ça suffit ! C’est vous qui étiez beurrée au volant, c’est à vous d’en parler !

C. A. : D’abord c’est faux, j’étais pas beurrée du tout. Et si vous voulez que je raconte, faut que je demande à Guy

Parmelin.

V. : Quoi donc ?

C. A. : Ben ce qui s’est passé cette nuit-là. Moi je me souviens de rien, j’étais trop torchée. Enfin si, je me souviens quand même d’une chose.

V. : Laquelle ?

C. A. : Huou huou huouuuuuu ! Propos quasiment recueillis par Laurent Flutsch

Céline AmoindrieD'ENTR

ETIE

NS

PROD

UITS

B I E N P R O F O N D D A N S L ’ A C T U

Inspecteur des travaux finis

Depuis trois ans, un mystère turlupine le chef de la police judiciaire neuchâteloise : pourquoi diable sa femme de ménage a-t-elle besoin d’une cinquantaine de chiffons par semaine pour s’acquitter de sa tâche ? Désemparé et rongé par le doute, Olivier Guéniat a fini par se tourner vers les internautes afin d’obtenir des réponses.Sur LinkedIn, le criminologue a posté une photo (ci-dessus) d’un étendoir bien garni accompagnée de l’énigme qui le trouble, avouant qu’il n’osait pas interroger directement la suspecte. Inquiet de voir son problème pris à la légère, Olivier Guéniat a confirmé qu’il ne s’agissait pas d’une plaisanterie, précisant avoir déjà questionné sa mère sur le sujet en 2015, sans succès.

Face à l’engouement provoqué par son post (plus de 40 000 vues), le fin limier s’est réjoui : « J’ai voulu divertir un peu pour les Fêtes. Mais tout cela est véridique. » Finalement, le policier s’est résolu à confronter directement la personne mise en cause et le mystère est désormais élucidé. Ouf !Consciencieuse, la femme de ménage utilise des torchons différents en fonction des produits et des matières, et en change à chaque pièce. Comme quoi, il y a parfois du bon à laver ses chiffons sales en public. Amèle Debey

Vigousse vendredi 13 janvier 2017 Vigousse vendredi 13 janvier 2017

L E F I N M O T D E L ’ H I S T O I R E 11B I E N P R O F O N D D A N S L ’ A C T U10

Les morts de 2017LES NÉCROLOGIES PRÉDICTIVES DU PROFESSEUR JUNGE Cette semaine : plutôt que de subir une nouvelle année de décès de personnalités, je propose à la Mort une liste d’artistes moins importants qu’elle peut emporter sans aucun regret.

2016 a été bien trop cruelle pour nos petits cœurs de fans transis. Tant de grands artistes sont morts au cours de la funeste année passée qu’il convient absolument d’agir afin que les mêmes drames ne se repro-duisent pas en 2017. Aussi ai-je eu l’idée lumineuse de dresser une liste de personnalités de moindre impor-tance qui pourraient disparaître sans rendre trop de monde malheureux et que j’adresserai directement à la Mort, en espérant qu’elle sera sen-sible à mon initiative. Voici quelques-uns des plus éminents artistes qui figurent dans cette proposition.

Gaston Sourire. Cet humoriste a eu son heure de gloire avec le moyen-nement amusant sketch du chef de gare (« A quelle heure part le train ? » « Comment ? » « J’ai dit : à quelle heure part le train ? » « Hein ? » Comme ça pendant dix minutes) qui récolta un succès mitigé à Aix-les-Bains et dans sa banlieue proche durant l’hi-ver 1963.

Hyppolite Graulour. Bien qu’auto-didacte et ne possédant aucune

Pitc

h

compétence dans le domaine, il créa (un peu par hasard, selon la légende) la chorégraphie de La danse des canards en 1981 ainsi que de quelques autres tubes comme Viens boire un petit coup à la maison et le moins connu La valse du slip.

Hercédoublevé (pseudonyme de Roger-Charles Walabalambambam). Cet illustrateur d’une grande sensibi-lité, autant à l’aise avec les représen-tations champêtres que les animaux, a réalisé quelques étiquettes de fro-mages qui ont marqué leur temps, comme Belle des Champs, La Vache qui Rit ou Chèvrechou le Fromage de Chèvre Foufou.

Sabrina Trou-Love (de son vrai nom : Josiane Prout). Auteur de romans de gare à l’eau de rose, on lui doit la série fleuve Nadine, infir-mière des cœurs (plus de 350 épi-sodes). Parmi les ouvrages qui ont le mieux marché, citons L’oncologue au regard ténébreux, La coloscopie du bonheur, Examen des urines au clair de lune, Le chirurgien n’a pas de culotte et Descente d’organes à Capri.

Walter Brick de Broque. Ce peintre est le créateur du rubik’s-cubisme, qui consiste à ne choisir pour ses toiles que les six couleurs présentes sur un Rubik’s Cube. Unique repré-sentant de ce mouvement, l’artiste a cessé toute activité en 1991 après une première exposition à la salle paroissiale de Plan-les-Ouates qui s’est soldée par un fiasco. Il se pas-sionne actuellement pour sa collec-tion unique au monde de champi-gnons en bois.

Le 8e conseiller fédéralDepuis son bunker sous le Palais fédéral, il dirige dans le plus grand secret le Gouvernement helvétique.

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Le 8Le 8ee conseiller fédéralDepuis son bunker sous le Palais fédéral, il dirige dans le plus grand secret le Gouvernement helvétique.Depuis son bunker sous le Palais fédéral, il dirige dans le plus grand secret le Gouvernement helvétique.Depuis son bunker sous le Palais fédéral, il dirige dans le plus grand secret le Gouvernement helvétique.

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6Allô ?

Qu’est-ce que vous portez ?

Arrête, Dominique, c’est moi…

Oh pardon. Je croyais que c’était Simonetta.

Je venais de lui envoyer un sexto.

Qu’est-ce que tu me

veux ?

Je voulais te faire part d’une idée.

Rien que les initiales « DSK » sont devenues

taboues.

Oui, mais les Etats-Unis viennent quand même d’élire un goujat misogyne qui se traîne des plaintes pour harcèlement sexuel.

Alors il me semble que tu n’es pas si mal loti que ça.

Tout le monde a sans doute oublié cette soubrette du

Sofitel…

Allez, présente-toi. Ton pays a besoin de toi !

T’as raison ! Je pourrais faire de grandes choses !

Exactement !

Je connais plein de gens compétents pour mon

gouvernement. Je pourrais nommer Dodo la Saumure

au Ministère des loisirs.

Ça existe ?

Pas encore. Mais ça serait un super nom

pour un ministère des casinos, de la drogue et de la prostitution.

Je me disais qu’avec le bordel à gauche en France, tu devrais tenter ta chance.

Oublie ! Si je me lance, les médias vont me ressortir

toutes mes histoires de cul. Hmm,

maintenant que tu le dis, c’est vrai…

Mais oui !

Evariste Gâte-Sauce. C’est à ce musicien de troisième ordre que l’on doit la majorité des solos de saxo-phone dans les slows des années 1980. Actuellement en maison de retraite, il casse régulièrement les pieds des autres pensionnaires en interprétant la nuit des variations sur la musique de La boum 2. Sa dis-parition serait donc accueillie avec un certain enthousiasme, en tout cas du côté de l’EMS Les Fruits Secs de Vaison-la-Romaine. Professeur Junge, phare de la pensée contemporaine

Mon cher Bernard,Lors de l’enregistrement de la vidéo de tes vœux de Noël, que nous avons tournée ensemble dans tes prestigieux bureaux lausannois, aux côtés de tes nymphes courtement vêtues, je t’avais dit que tu avais été un bon garçon. Je m’apprêtais déjà à préparer le sceptre et la couronne que tu m’avais demandés pour ton prochain Noël, mais j’ai ouï dire que tu avais été un petit polisson dernièrement.Tu sais bien que, dans notre période aseptisée, où on s’offusque pour le moindre troussage de bonne, per-sonne ne comprend plus l’humour. Moi-même il m’est arrivé le même problème avec mes lutins récemment. Une « petite tape de huit secondes sur la fesse gauche » et hop, tout le monde crie au scandale. Mais tout de même, huit secondes c’est plus qu’il n’en faut à tes sbires pour refuser un dossier de loca-taires… Heureusement que ton nom fait régner la terreur. Ton air conquérant, du haut de tes 68 prin-temps, et ton allure de mafieux des années 30 impressionnent toujours.Encore une chance que tu aies le bras assez long pour intimider toutes les autres petites « vamps » qui ne sauraient pas apprécier tes élégantes avances à leur juste valeur.Si on ne te prive pas de ton droit d’engager des apprenties, sois plus malin à l’avenir. En plus du phy-sique de bombe et du look de bimbo, ajoute donc deux critères obliga-toires pour avoir le plaisir de travailler à tes côtés : être docile et savoir se taire.Parce que si tu penses en trouver de consentantes, c’est que tu crois encore en moi !

Le Père Noël

A Bernard NicodLubrique de laid

LE COURRIER DU CHIEUR

Réaction en gènesDepuis le jour où l’un de ses loin-tains ancêtres hominidés, alors qu’il arpentait la savane africaine en gobant goulûment des cloportes juteux et frétillants ramassés sous les pierres, a tenté de varier son menu en avalant un scorpion vivant, l’homme a compris que la vie est pleine de sur-prises. En corollaire, il en a déduit que les choses sont compliquées en général, et qu’en particulier il vaut mieux distinguer avec précaution entre celles qui ne sont pas totale-ment identiques. Les champignons, par exemple, ou les deux extrémités d’un mamba noir.Au fil des nombreux millénaires sui-vants, la nécessité de la différencia-tion et de la nuance n’a fait que se confirmer. Ainsi constate-t-on qu’il existe ici-bas des individus de tout acabit, qui sous des dehors anodins peuvent être des gens très bien ou des salauds fieffés. Or il est souvent délicat d’opérer le tri avant que les seconds aient déployé leurs méfaits. C’est bien ce qu’on disait : les choses sont compliquées.

A ce stade, interviendront d’au-cuns, il serait peut-être judicieux de couper court à ces poussifs éta-lages d’évidences liminaires pour aborder carrément le vif du sujet. Disons-le en toute franchise, ce genre de remarque perfide serait un peu moins intempestif et un brin plus pertinent si on n’était pas pré-cisément sur le point d’y venir, au vif du sujet.Parmi les immigrés donc, on trouve pêle-mêle des personnes parfaite-ment intégrées et d’autres qui ne songent qu’à ourdir des vacheries

contre leur pays d’accueil. Prenons, au hasard, le cas du fils d’un étranger naturalisé qui voudrait détruire la Confédération helvétique, rien moins. Au premier abord, on jugerait qu’il s’agit là d’une sombre brute fana-tisée, totalement incom-patible avec la culture et la société de notre beau pays. Après une analyse plus approfondie, on aboutirait exactement à la même conclusion.

Un sinistre personnage de cette sorte a sévi jadis à Zurich. En 1909, il sou-tenait publiquement que le multiculturalisme était une abominable calamité pour la Suisse. Ce parasite nocif martelait que la Romandie était une plaie, et que la fâcheuse présence de franco-phones sur le territoire national nui-sait gravement à la santé d’une vraie Suisse pure, aryenne et germano-phone. Quelques années plus tard, en pleine Première Guerre mondiale, ce dangereux maniaque radicalisé enfonçait le clou : non sans délires racistes et antisémites alors très en vogue, il demandait sans rire que les Welches décadents, qui ne valaient pas mieux que les dégénérés fran-çais en passe d’être écrasés, soient abandonnés aux vaincus, bon débar-ras. Quant à la Suisse alémanique de bonne race, il prônait avec force son rattachement pur et simple au glo-rieux Reich prussien, dont elle serait devenue un Land supplémentaire.

Rejeton de naturalisé, ce sale type voulait ni plus ni moins que le déman-tèlement définitif de son pays d’accueil ! Ah, l’in-grat ! Ah, le traître ! Ah, le gougnafier !

La défaite de ses chers amis allemands en 1918 ne suffit pas à calmer le forcené, qui récidiva une guerre mondiale plus tard. En 1940 il signait, avec d’autres badernes d’une droite confite d’admiration pour la Germanie hitlérienne, la « Pétition des 200 ». Laquelle exigeait du Conseil fédéral la prise en compte de la supré-

matie nazie et « l’élimination » de journaux « inspirés de l’idée fumeuse d’une démocratie universelle ». Mais quel saligaud ! Et dire que cette engeance nuisible bénéficiait du pas-seport à croix blanche !On aura sans doute reconnu ce félon malfaisant : Eduard Blocher, grand-père de l’autre. Lequel autre appartient donc, par rapport à un ennemi enragé de la Suisse, à la troisième génération. Et à en juger par les idées et les menées du petit-fils, on ne peut que donner raison à ses adeptes : trois générations, ça ne suffit pas à faire des citoyens respec-tables. Laurent Flutsch

Fig .1 . Étranger (naturalisé)

Le strip de Bénédicte

Vigousse vendredi 13 janvier 2017 Vigousse vendredi 13 janvier 2017

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C U L T U R EC U L T U R E 1312

La variété suédoise, ça ne se réduit pas aux bougies IKEA. Rejetés par la glace après une tumultueuse car-rière dans les années 1980, les Påg représentent aujourd’hui tout ce que la sobriété scandinave a de meilleur, à commencer par la moustache. On connaissait certes le talent du groupe formé par Morten, Preben, Tåg et Bra pour la reprise a cappella des grands tubes 80’s (The final countdown, I won’t let you down, etc.), mais c’est aujourd’hui une autre facette de leur légende qui se révèle : leur vie quoti-dienne. Désœuvrés, rongés par l’im-pitoyable corrosion du succès et de la célébrité, ils traînent, découvre-t-on

dans leur nouveau spectacle, leur spleen dans les bois de Norrtälje, retirés dans un chalet en péri-phérie de Stockholm. Chemises à jabot, élégantes boiseries, groove et poses viriles, ce délire de Christian Denisart, Pierrick Destraz, Grégoire Guhl et Pascal Schopfer ne cesse de se bonifier avec l’âge. Skol !

Sebastian Dieguez

Påg Morning Wood, jusqu’au 15 janvier au Théâtre 2.21 (Lausanne), le 20.01 à L’Echandole (Yverdon), le 27.01 à L’Usine à Gaz (Nyon), en suédois sur-titré, vinyle six titres à vendre sur place. Infos : www.lesvoyagesextraordinaires.ch

Un spectacle

Påg is back

TROIS FOIS TROIS Sarcloret (et Albert ! ! !) et Dylan (Bob) pour trois concerts : le mercredi 18 janvier (20 h 30) à la Ferme du Coyaute à Lully (FR), le jeudi 19 (apéro à 19 h 30, concert à 20 h 30, chapeau à la sortie) à la Grange de Culliairy (Ste-Croix/VD) et le vendredi 20 (20 h 30) au Domaine De Serreaux Dessus à Begnins (VD). Réservations sur [email protected]

SANS DOULEURS Sylvie Bourban vient de sortir Même pas mal, un triple album (37 titres dont de très belles reprises de Barbara, Noir Désir ou Tom Waits). L’auteure, compositrice et interprète sera en concert le samedi 21 janvier (20 h) au Caveau Le Chapeau, à Cheseaux-sur-Lausanne. Réservations au 078 850 02 17 ou sur [email protected]

BROUILLON DE CULTURE

Des védés

Tueurs nés (mais pas doués)

Pour ceux qui sont à l’écoute. Duval morne plaine ! Au chômage après un sévère burn-out et un belle plon-gée dans cette ivresse qui rime avec détresse, le comptable fait le bilan et il est clairement négatif. Ça pourrait changer puisque Duval, en plus de suivre les préceptes des Alcooliques Anonymes, se voit proposer du bou-lot. Simple, voire monotone, mais bien rémunéré. Dans un appar-tement lui aussi anonyme, il doit retranscrire des écoutes télépho-niques. Voici donc Duval en train de taper à la machine sans se rendre compte qu’il a mis le doigt et l’oreille dans un terrible engrenage… Le titre est superbe, le film n’est pas mal non plus. Porté par un Cluzet plus ren-frogné que jamais, La mécanique de l’ombre entame l’année du cinéma français sous le signe du polar qui a une belle gueule d’atmosphère, qui s’aventure dans le monde flou et mal-sain de la machination politique, de la filouterie d’Etat. C’est toujours ça de pris sur l’avalanche de comédies navrantes qui nous attend ! On pré-fère les barbouzes aux bouses.

Pour ceux qui se perdent en route. Après le printemps arabe, Hedi le Tunisien a le cœur en hiver. Son boulot de commercial l’ennuie, son prochain mariage ne l’enthousiasme

guère. Sa seule passion, c’est la BD. Un sourire se dessine enfin sur son visage quand, en déplacement, il rencontre Rim, animatrice dans un hôtel, femme indépendante et incan-descente. L’amour lui donnera-t-il des ailes ou son naturel velléitaire reviendra-t-il au galop ? Sur les ater-moiements existentiels, Hedi n’est pas le mauvais cheval.

Pour ceux qui ont des doutes. Professeure des écoles, Florence aime son métier, ses élèves, mais elle se pose aussi des colles : sa ren-contre avec Sacha, enfant différent, remet en cause bien des choses. On

À VOUS DE VOIR François Cluzet en apprend de belles (La mécanique de l’ombre), Hedi s’offre une récréation (Hedi, un vent de liberté) et Sara Forestier a la classe (Primaire). Trois films qui méritent une bonne note.

tire de Primaire, film bien éduqué, un enseignement : Sara Forestier est une grande actrice. Et pas seulement parce qu’elle est entourée de petits !

Bertrand Lesarmes

La mécanique de l’ombre de Thomas Kruithof (1 h 33) ; Hedi, un vent de liberté de Mohamed Ben Attia (1 h 33) ; Primaire d’Hélène Angel (1 h 45). Tous en salles.

Des films

Noir, le tableau ?Par les temps qui courent, il vaut mieux envisager le monde avec humour (noir, sans sucre, merci !) : une comédie méchante pour démarrer l’année paraît donc tout indiquée. Dans une ville minée par le chômage (on se marre déjà), un dénommé Jacques est également miné par les dettes et de surcroît largué par sa copine. Alors, quand le petit mafieux du coin lui propose d’éliminer sa vieille, Jacques accepte avec plaisir, sachant que ça lui regarnira drôlement le porte-monnaie ! Sans temps morts, avec rebondissements multiples, cette comédie française sans prétention est servie diablement par les excellents Romain Duris et Michel Blanc. Dans leurs tourments, ils se mettent même, accidentellement, à buter des chiens, ce qui serait impensable à Hollywood. Quant à savoir si leur entreprise principale se passera sans accrocs… il est évident que non. Car les meilleurs plans sont comme les résolutions de nouvelle année : ça marche assez rarement ! Michael FreiKarloff, films culte, rares et classiques, Lausanne

Un petit Boulot, Pascal Chaumeil, 2016, Gaumont, Vf, DVD et Blu-Ray, 96 min.

Une expo

TransgressionAbstrait, à n’en pas douter, rebelle, à coup sûr, le travail de Christelle Magarotto se veut dépouillé de toute influence autre que celle, toute per-sonnelle, d’une recherche constante, quasi effrénée, de mise en forme du thème. Rencontre des formes, jus-tement, et de la lumière, l’artiste valaisanne trace son propre che-min, explore ses propres univers avec, semble-t-il, pour seul but de nous en ouvrir les portes, de nous

021 612 02 56 / [email protected] / www.vigousse.ch

Abonnez-vous et recevez en bonus le recueil « Le mieux de Vigousse 2015-2016 »

Action...Passion...Mystère !

96 pages, format

24 x 31 cm, valeur

CHF 25.– En vente chez Payot et Naville

GRAND GOGOL Avec Les âmes mortes, Nikolaï Vassilievitch Gogol raconte l’histoire picaresque de Tchitchikov, un aigrefin qui rachète les âmes des serfs morts dont l’administration n’a pas encore enregistré le décès. Le metteur en scène Frédéric Polier ravive les couleurs de la Russie éternelle au Théâtre du Grütli à Genève, jusqu’au 29 janvier. www.grutli.ch

AMOUR À TROIS Les tribulations amoureuses contées par Jon Fosse et mises en scène par Andrea Novicov : dans Et jamais nous ne serons séparés, la passion interprète son propre rôle pour retranscrire la myriade de sentiments qui s’entrechoquent lorsqu’un couple se mue en trio. A La Grange de Dorigny, à Lausanne, jusqu’au 21 janvier. www.grangededorigny.ch

CHAPEAU BAS L’enculé au chapeau : tel est le titre de la pièce présentée au Pulloff, à Lausanne, jusqu’au 29 janvier. Mélange de « farce sexuelle et d’étude sociale sérieuse », elle narre l’histoire d’un certain Jackie, dealer portoricain hyperactif (l’enculé), et la relation ambiguë qui le lie à un couvre-chef (le chapeau). www.pulloff.ch

DE L’ORGUE À LA LUMIERE Dimanche 15 janvier à partir de 17 h 30, le Temple du Sentier (VD) sera illuminé de 1500 feux. Les notes de l’Ensemble choral Val d’Orbe et de l’Ensemble Fratres rendront hommage au compositeur Marc-Antoine Charpentier, à sa Messe de minuit en particulier. www.myvalleedejoux.ch

GUEULES DE ZINCS Mike Kieme, photographe congolais, a débarqué en Suisse en 1981. Depuis, il balade son objectif dans les Bistrots où il réalise des portraits, des ambiances. Vernissage de son accrochage jeudi 19 janvier au Club 44 de La Chaux-de-Fonds. Libations suivies d’une conférence de Spomenka Alvir sur le thème Photographie et intégration. www.club-44.ch

FIÈVRE DINGUE Le Musée de l’Absurde rouvre ses portes ce vendredi 13 janvier à 18 h 18. Ayant quitté Bienne en octobre 2016, c’est à Vevey qu’il pose aujourd’hui ses valises. L’exposition Fil écrira les première lignes de cette nouvelle page. Les préservatifs tricotés de Lara Bellini y feront office de préliminaires… délicieusement absurdes. www.absurde.ch

Romancier, dramaturge, journaliste ou encore biographe, aujourd’hui administrateur du Théâtre du Baladin, à Savièse, Jean-François Fournier multiplie les activités avec un rare bonheur. Pour preuve son nouveau roman, Le Chien, qui vient tout juste de paraître aux Editions Xenia. Roman noir dans la grande tradition américaine née au sortir de la Grande Guerre et remise au goût du jour au début des années 50. Comme il se doit, et à grand renfort de détails d’une précision de chirur-gien, Fournier situe l’action dans une Amérique telle que la récente élection de Donald Trump à la prési-dence semble vouloir nous la (re)des-siner : celle des puissants, des coups fourrés, des « assassinats » politiques et autres joyeusetés mises au service du Pouvoir.Editorialiste redoutable de cruauté, grand amateur de havanes, de bois-sons maltées et de prostituées, Scott F. Battle, 51 ans, dont l’essentiel consacré à s’adonner au jeu de mas-sacre, traîne dans son sillage une double peine dont on ne dira rien, pour conserver le suspense, mais dont on devine très vite qu’elle va le pousser à tous les excès. On assiste là à une sorte de course-poursuite effrénée à travers tout le territoire états-unien, à une quête jamais

Un roman

A mille à l’heurerassasiée d’une vérité qui semble s’acharner à le fuir. Tout cela sur fond de trahison, de comas éthy-liques, d’odeurs de cigares, de baise et d’autodestruction.Les personnages de ce roman âpre sont, là aussi, d’une puissance rare. Fournier « tient » son lecteur à bout de bras, ne lui laisse pas le moindre répit, l’emmène à mille à l’heure sur ces autoroutes de perdition dont per-sonne, lui le premier, ne sortira sans dégâts.Magnifique ! Roger Jaunin

Le Chien, de Jean-François Fournier, aux Editions Xenia, Sion. 176 pages.> Vernissage le 21 janvier dans le cadre du Festival du roman noir, à La Vidondée de Riddes (VS). Programme complet sur lasocietedeschats.com

y entraîner… quitte à nous y perdre. Il y a dans ce travail une volonté de par-tage, un « appel à la suivre », en même temps qu’une forme d’agression, ou pour le moins une quête réelle de transgression.A découvrir et à méditer. R. J.

Soleils et nuées, acrylique sur bois de Christelle Magarotto. Du 17 au 25 janvier à La Vidondée de Riddes.

Vigousse vendredi 13 janvier 2017 Vigousse vendredi 13 janvier 2017

LE CAHIER DES SPORTS

14 R E B U T S D E P R E S S E 15

Sebastian DieguezMAG

ÉCRYPTAGE : Les fausses informations sur les réseaux sociaux responsables de la syphilis – RENTRÉE : Il fait trop froid pour appliquer ses bonnes réso

VOIX OFF

« Oui c’est moi qui fais rayonner le cinéma

suisse à l’étranger… Vous auriez préféré

un navet ? »

FUITES

Innovation Il faudra un nouvel adaptateur pour que l’Apple Watch donne l’heure.

Série noire Stan Wawrinka a encore perdu à l’Euromillions.

Scandale Michel Leeb dans la tourmente après la découverte d’une vidéo où il imite un bourdon.

Horreur Une bécasse déblatérant des inepties sans intérêt aurait été interrompue par un homme.

Médias Tamedia préparerait le lancement du Matin du Soir Dimanche du Mardi.

SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX RÉVÉLATION

Mathieu Fleury aurait promis monts et merveilles à des personnes âgées pendant plus de huit ans

C’est un vrai coup dur pour la Fédération romande des consommateurs. Une enquête vient en effet de révéler que son secrétaire général aurait fait toutes sortes de promesses délirantes à des personnes âgées et vulnérables pendant toute la période de son mandat, de 2008 à 2016. Très médiatique, l’homme apparaissait régulièrement à la télévision pour déclarer qu’il se chargerait de faciliter la vie des plus fragiles, qu’il allait régler leurs problèmes, qu’il s’occupait de tout, qu’il les protégerait, qu’il rendrait leur vie meilleure et quantité d’autres balivernes du même genre, dans ce qui semblait être un système particulièrement bien élaboré. Beaucoup de personnes en difficulté auraient ainsi été grugées, l’individu en question surfant nonchalamment d’un thème à l’autre uniquement pour assouvir ses penchants manipulatoires pervers. Les victimes de Mathieu Fleury peuvent contacter la Fédération romande des consommateurs, qui fera suivre leur plainte dès qu’un autre baratineur charismatique aura été choisi pour la représenter.INQUIÉTUDE

En 2017, les chiffres noirs seront dans le rouge

SPORT

Qui gagnera la descente de la montagne à skis ?Le célèbre événement de la descente de la montagne à skis aura lieu ces prochains jours, et nul ne sait pour l’heure qui parviendra au pied de la montagne le plus rapidement. De nombreux concurrents ont en effet prévu de tenter de descendre la montagne à skis le plus vite possible, mais seul l’un d’entre eux sera le plus rapide. Selon nos informations, des femmes aussi participeront à la descente de la montagne à skis, mais probablement pas toutes en même temps. Les années précédentes, certains candidats ont bel et bien remporté la descente de la montagne à skis, comme par exemple le célèbre Pirmin Zurbriggen, mais la plupart auraient été trop lents, ou alors auraient chuté dans la neige de la montagne avant d’arriver en bas. Nous verrons bien qui gagnera cette année la descente de la montagne à skis, puisque l’événement sera retransmis à la télévision pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer à la montagne.

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« Via Sicura : c’est ça la justice ? ! »

Gérald Mermoud

Un petit excès de vitesse

bourré

Retrait de permis pour

deux ans, amende salée

et prison ferme !

Joseph Staline

Responsable de plus de

20 millions de morts

Pas un seul jour de retrait

de permis !

EXHIBERLeon Bignell a le portefeuille ministériel grippé. « Quoi, payer des jeunes femmes légèrement vêtues pour remettre un bouquet de fleurs à des athlètes en cuissard, et tout cela aux frais des contribuables ? Pas question ! » qu’il a déclaré. Exit donc les « grid girls » engagées – contrat de six jours – sur le Tour Down Under, l’une des toutes premières épreuves cyclistes de l’année dont le départ sera donné le 17 janvier prochain du côté d’Adélaïde. Priées d’aller faire voir leurs affriolantes silhouettes dans le premier salon de l’auto venu. Et toc !C’est vrai qu’à lorgner sournoisement sur les podiums l’image de la Femme en prend un sacré coup : et que je te fasse la bibise au champion du jour, et que je me déhanche pour sortir du champ des caméras, il s’en trouve même pour soupçonner qu’entre « ces filles » et les musclés des gambettes… et patati et patata. D’ailleurs, sait-on jamais, avec tout ce qu’ils ingurgitent comme produits…Bref, monsieur Bignell n’a pas vraiment tort. Quoique… Là où il se mélange les pédaliers c’est quand il propose de remplacer ces appétissantes demoiselles par des cyclistes juniors. Des mômes pas plus hauts que trois pommes, épais comme des sandwiches de supermarchés, tout choux et tout mignons dans leurs petits shorts moulants. De quoi se faire taxer d’incitation à la pédophilie, monsieur le Ministre !Défenseur des droits de la femme d’accord, mais pas au prix de passer pour un sordide voyeur, pire, un vieillard lubrique. Parce que là, dans les urnes, ça coûte bonbon, à coup sûr autrement plus cher qu’une troupe d’accortes demoiselles.Partir d’une pareille bonne intention pour en arriver à se dévoiler tel qu’on est et se mettre tous les électeurs à dos, franchement, il n’y a qu’aux Etats-Unis d’Amérique que cela peut arriver. Pas en Australie…Et ce sera tout pour cette semaine.Roger Jaunin

Le marronnier fleurit en janvierComme il est désormais de coutume chez Tamedia, les prix des journaux romands en kiosque ont augmenté en janvier. Cette année encore, aucun avertissement aux lecteurs n’a été publié. Car si l’information en temps réel est devenue la raison d’être du groupe médiatique zurichois, il est manifestement des informations dont on peut se passer.

Afin de poursuivre sur la lancée du bénéfice à tous crins, l’entreprise a donc augmenté en catimini le prix de ses quotidiens romands : 20 centimes de plus. De 2013 à 2017, Le Matin est ainsi passé de 2.40 à 3.20 francs. La Tribune de Genève et 24 heures, qui coûtaient 3 francs il y a quatre ans, sont passés à 3.80 francs. A noter que le quotidien Le Temps (Ringier Axel Springer) a augmenté aussi, et de 30 centimes d’un coup : il coûte désormais 3.80 francs contre 3.50 francs au 31 décembre 2016.

Les Zurichois innovent par ailleurs en lançant des alertes en allemand à l’intention de leurs lecteurs francophones, comme ici le 6 janvier.

Merci donc à Tamedia pour sa campagne en faveur du bilinguisme, sans doute financée grâce à la hausse du prix de ses titres ! J.-L. W.

Démarche ou crèveEn novembre, Julien reçoit une lettre du service clientèle de L’Hebdo, au nom de sa maman : « Vous avez récemment choisi de vous abonner à L’Hebdo pour une période d’essai, ce dont je vous remercie vivement. » Sous le nom de la personne qui remercie si poliment, la signature électronique du rédacteur en chef, Alain Jeannet.

Julien se fend d’un message légèrement ironique à l’adresse du « seul magazine suisse d’information » (c’est dans la lettre). Il demande comment sa mère aurait pu contracter un abonnement, même à l’essai, alors qu’elle est décédée en avril.

La réponse de L’Hebdo laisse Julien pantois : « L’offre a été faite par un démarcheur, nous allons annuler la demande. » C’est clair, net et précis et ne nécessite aucun mot d’excuse. Que L’Hebdo (pardon, le démarcheur) traque le potentiel abonné dans les EMS, pourquoi pas ? Mais, franchement, draguer dans les cimetières, est-ce bien raisonnable ? Et

surtout rentable ? J.-L. W.

Sale : le nouveau propre !Par pur esprit de conservatisme, les marques ayant recours à la publicité pour vendre leurs produits clament toutes qu’« avec », c’est mieux que « sans ». Toutes sauf une, puisque la marque Sun a choisi de rompre avec cette concurrence monolithique en proposant un produit pour lequel « sans », c’est mieux qu’« avec ». En effet, sur la photo présentant deux tasses à café, celle qui a été lavée avec Sun Expert est plus sale que l’autre. Difficile à vendre, le produit l’est aussi à fabriquer : comment s’assurer que les fausses taches de café ne se déposent que sur les tasses, et que les restes de lasagne de synthèse n’accrochent que dans les coins des plats à gratin ? Mais la recherche avance, et les consommateurs se préparent gentiment à cette révolution des mœurs. S. A.

Nation confuseCommentant les suites compliquées de l’iniative UDC contre « l’immigration de masse » adoptée le 19 février 2014, le bimensuel vaudois La Nation (23.12) fait la leçon : « L’initiative populaire doit être rare. » En lancer à tout bout de champ, qui plus est sur des sujets récurrents, lasse la population. « Que les partis lanceurs d’initiatives se calment », ordonne le journal à la Une et en exergue. Et qu’est-ce qui est encarté dans ledit journal ? Un bulletin de récolte de signatures pour l’initiative de l’UDC et consorts contre la loi sur l’énergie. Nul doute que dans son prochain numéro, La Nation s’autodénoncera avec la dernière énergie. L. F.

Vigousse vendredi 13 janvier 2017

L A S U I T E A U P R O C H A I N N U M É R O16

Nicolas Voide est né démocrate-chrétien. Papa a été président du PDC valaisan. Fiston Voide a fait ses classes dans les jeunesses du parti et a suivi la trajectoire parfaite de l’homo politicus helvète. Elu au législatif de Martigny, puis président du PDC de sa commune, député, et enfin, le graal : la présidence du Grand Conseil en 2015. Premier des Valaisans, à lui la gloire.Il a aimé ce parfum de pouvoir, Nicolas Voide. Alors retrouver les bancs anonymes du Parlement ne suffit plus à son ambition. En début d’année, il a lâché sa bombinette et s’est rangé sous le catogan de son copain Oskar pour créer une liste « Ensemble à droite » et viser le Conseil d’Etat valaisan.

Un Gouvernement valaisan qui pourrait virer à gauche sans son implication personnelle. Car si Dieu reconnaîtra les siens, lui craint que les électeurs ne votent pour Christophe Darbellay, chrétien certes, mais aussi un peu gauchiste

(en tout cas vu de l’extrême droite) et surtout déviant.Voide, célibataire de 48 ans, a tout pour plaire. Ceux qui fréquentent peu les églises décrivent l’avocat-notaire comme ambitieux et car-riériste, mais aussi comme un gen-til garçon, un peu nounours. Autre qualité, il est proche d’Ecône et des intégristes qui volent au secours

de Dominique Giroud. Avec eux, il se bat contre la dépénalisation des drogues ou la libéralisation de l’avortement.« Nicolas Voide, le fidèle traître », titrait le site internet l’1dex.ch le 5 janvier. Car il est si fidèle à ses idées sur l’immigration ou les dépenses sociales, l’agent conservateur Voide, que l’on se demande pourquoi il n’a pas rejoint l’UDC plus tôt. Mais c’est quand même le PDC qui lui a permis de gravir les échelons, alors il n’en démord pas : il ne démissionnera pas du parti.

Il avait refusé de participer à la pri-maire du PDC, ou peut-être l’avait-on oublié. Sa hargne contre Darbellay, lui aussi homme de Martigny, désigné candidat officiel, le sublime.Et que Darby se reproduise à Berne, et hors sanctification du mariage, le transcende suffisamment pour se mettre à disposition d’Oskar.

Jean-Luc Wenger

Nicolas Voide, pacte manqué

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« Le bureau ovale, c’est bon pour

se faire des ronds. »

D. Trump, président

Il a tweeté la semaine prochaine

(ou du moins ça se pourrait bien)

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