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Alexandra Oddo Vers un refranero diachronique Analyse linguistique de l’évolution des proverbes espagnols depuis le Moyen Âge Lambert-Lucas

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Vers un refranero diachronique : analyse linguistique de l’évolution des pro-verbes depuis le Moyen Âge est consacré au domaine peu exploré de l’évolution linguistique des énoncés sentencieux depuis leur première apparition dans les proverbiers médiévaux. La confrontation de ces formes en diachronie repose sur un corpus comprenant des collections de proverbes de la période moderne et contemporaine.

Le Refranero est envisagé d’un point de vue historique et linguistique : le premier chapitre revient sur sa construction écrite, sa consolidation et les grandes orientations du genre jusqu’aux recueils contemporains. Dans les chapitres suivants, les formes recensées par les compilateurs sont mises en perspective, recoupées et ordonnées, avant d’être traitées grâce aux outils de la linguistique. Trois types d’évolutions se dégagent : certains énoncés sont stables, d’autres sont tombés en désuétude, d’autres encore ont été soumis à diverses corrections. Les variations, envisagées dans le détail, font apparaître que l’énoncé entier prévaut sur les éléments qui le composent. Il est ainsi possible de recenser les contraintes qui pèsent sur le proverbe, orientent son évolution et expliquent les phénomènes d’inertie et de renouvellement qui caractérisent le système.

Alexandra Oddo est professeur de langue et de littérature espagnoles à l’Univer-sité Paris Ouest Nanterre La Défense et membre du Centre de Recherches Ibé-riques et Ibéro-Américaines, Etudes Romanes (EA 369). Ses recherches portent principalement sur la parémiologie, la linguistique et le Moyen Âge espagnols. Elle a notamment co-dirigé avec Jean-Claude Anscombre et Bernard Darbord La Parole exemplaire. Introduction à une étude linguistique des proverbes,Paris, Armand Colin, 2012.

En couverture : Étymologies (XII, 3, 7) d’Isidore de Sévillems. Bodley 764, f° 52v, Bodleian Library, Oxford.

410 pages40 euros

ISBN 978-2-35935-067-8

Alexandra Oddo

Vers un refranero diachroniqueAnalyse linguistique

de l’évolution des proverbes espagnolsdepuis le Moyen Âge

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Vers un refranero diachronique : analyse linguistique de l’évolution des pro-verbes depuis le Moyen Âge est consacré au domaine peu exploré de l’évolution linguistique des énoncés sentencieux depuis leur première apparition dans les proverbiers médiévaux. La confrontation de ces formes en diachronie repose sur un corpus comprenant des collections de proverbes de la période moderne et contemporaine.

Le Refranero est envisagé d’un point de vue historique et linguistique : le premier chapitre revient sur sa construction écrite, sa consolidation et les grandes orientations du genre jusqu’aux recueils contemporains. Dans les chapitres suivants, les formes recensées par les compilateurs sont mises en perspective, recoupées et ordonnées, avant d’être traitées grâce aux outils de la linguistique. Trois types d’évolutions se dégagent : certains énoncés sont stables, d’autres sont tombés en désuétude, d’autres encore ont été soumis à diverses corrections. Les variations, envisagées dans le détail, font apparaître que l’énoncé entier prévaut sur les éléments qui le composent. Il est ainsi possible de recenser les contraintes qui pèsent sur le proverbe, orientent son évolution et expliquent les phénomènes d’inertie et de renouvellement qui caractérisent le système.

Alexandra Oddo est professeur de langue et de littérature espagnoles à l’Univer-sité Paris Ouest Nanterre La Défense et membre du Centre de Recherches Ibé-riques et Ibéro-Américaines, Etudes Romanes (EA 369). Ses recherches portent principalement sur la parémiologie, la linguistique et le Moyen Âge espagnols. Elle a notamment co-dirigé avec Jean-Claude Anscombre et Bernard Darbord La Parole exemplaire. Introduction à une étude linguistique des proverbes,Paris, Armand Colin, 2012.

En couverture : Étymologies (XII, 3, 7) d’Isidore de Sévillems. Bodley 764, f° 52v, Bodleian Library, Oxford.

410 pages40 euros

ISBN 978-2-35935-067-8

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de l’évolution des proverbes espagnolsdepuis le Moyen Âge

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Alexandra Oddo

Vers un refranero diachronique Analyse linguistique

de l’évolution des proverbes espagnols depuis le Moyen Âge

Ouvrage publié avec le concours de l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense

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© Editions Lambert-Lucas, 2013 ISBN 978-2-35935-067-8

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INTRODUCTION

Les rééditions de collections parémiologiques du Moyen Âge et de la Renaissance proposées depuis quelques années – Santillana (1995), Núñez (2001), Vallés (2003), le Seniloquium (2002 et 2006), ou encore Correas (deux éditions en 2000) et les Refranes glosados (2009) – témoignent de l’intérêt que suscitent ces textes de nos jours, du dynamisme d’une discipline en plein essor. Chaque pièce est ex-ploitée, disséquée, revue et corrigée et l’objet d’étude qu’elle constitue se précise. Par là, la connaissance des collections de proverbes, les refraneros, progresse. Celle du Refranero 1, en revanche, reste frag-mentaire et partielle, notamment en ce qui concerne son évolution.

C’est qu’il s’agit là d’un corpus imposant, souvent morcelé pour être mieux analysé. O’Kane (1959) puis Bizzarri (2004b) s’intéressent à ses premières productions, au Moyen Âge. D’autres encore l’exploi-tent dans son actualité 2, ou dans le domaine de la recherche comparée (Sevilla Muñoz 1988 et 2000). Seul Combet, en 1971, en offre une vue complète dans Recherches sur le « Refranero » castillan. Ses travaux sont pionniers : en s’attaquant aux différentes problématiques de la parémiologie, il clarifie bon nombre de concepts relatifs à la taxinomie et à la terminologie. Historien des mentalités aussi, il propose une lecture de l’œuvre de Correas au regard des phénomènes sociétaux qu’elle aborde.

Combet est certainement à l’origine du regain d’intérêt pour la parémiologie espagnole en France. Une lecture attentive de ses tra-vaux permet encore d’y découvrir les pistes de réflexion qu’il nous a léguées : elles constituent un intéressant point de départ pour le déve-loppement de la discipline, en particulier dans le domaine de la lin-guistique.

Car l’essor actuel de la parémiologie tient aussi à son ouverture à de nouveaux champs de recherches. Longtemps cantonnée à des études ethnologiques et littéraires, rattachée au folklore, ce n’est que depuis une trentaine d’années qu’elle intéresse la linguistique. À juste 1. L’ensemble de ces œuvres et de ces proverbes en langue espagnole. 2. Une section de la revue Paremia, dirigée par Julia Sevilla Muñoz, est consacrée à cette question : «El refranero hoy» (http://www.paremia.org/).

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titre, les théories développées grâce à ce nouveau regard sur le proverbe en font une catégorie linguistique à part entière, pourvue de propriétés morphologiques, syntaxiques et sémantiques distinctives.

Notre idée de faire coïncider ces deux axes de recherches de la parémiologie est originale. La linguistique, appliquée à la parémiolo-gie, lui a récemment fourni un nouveau cadre théorique, et si l’analyse linguistique des énoncés sentencieux en synchronie est fonctionnelle et riche d’enseignements, l’application des mêmes outils à la descrip-tion de leur évolution en diachronie sera certainement de nature à compléter nos connaissances dans ce domaine. Il nous a donc semblé que la reprise des travaux sur le Refranero castillan, tels que les avaient conçus O’Kane (1959) et Combet (1971) s’en trouvait pleine-ment justifiée. Combet l’appelait de ses vœux, évoquant à la fois la nécessité d’appréhender le proverbe dans sa dimension linguistique et d’en mesurer l’évolution en diachronie :

Il serait du moins souhaitable qu’une étude systématique soit entre-prise dans ce sens, qui compléterait le travail admirable effectué par E. O’Kane pour la période qui va des origines du castillan jusqu’à 1500. Peut-être alors pourrait-on suivre plus facilement les diverses modifications des refranes et se faire une idée plus claire de leur motivation. (Combet 1971 : 89) Le projet est ambitieux, mais nous voudrions, grâce à la présente

étude, combler du moins en partie cette lacune, car elle nous semble essentielle à la compréhension du phénomène parémique. Contraire-ment à certaines idées reçues, les proverbes évoluent, dans un système contraint 3 certes, mais ils ne sont pas figés, et nous avons souhaité décrire, analyser et comprendre cette évolution.

Pour l’aborder, il nous a semblé utile de faire du Refranero notre premier objet d’étude. Constitué de multiples pièces qui toutes présentent leurs particularités, il connaît lui-même des évolutions qui doivent être consignées et analysées. Les refraneros seront ainsi dans un premier temps mis en perspective dans cette étude afin d’appré-hender le fait historique et linguistique que constituent la construction et la consolidation du Refranero écrit. Nous décrirons les collections parémiologiques de la première période (XIVe et XVe siècles) car elles fondent le point de départ de notre corpus et que leur contenu, pour les toutes premières en tout cas, a été peu étudié.

Ces collections auront un impact important dans les siècles sui-vants. Dans la compilation des énoncés, la tradition est un phénomène qu’il ne faut jamais négliger en parémiologie. Les recueils de la période classique complètent les informations que nous livrent ces premiers textes, et, inversement, ceux-ci permettent de mieux com- 3. Dans un premier temps assez répandue, la théorie du figement des proverbes est maintenant à juste titre contestée (Anscombre 2011 ; Mel’čuk 2011).

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prendre les grands proverbiers qui fleurissent à l’âge classique. Cette deuxième période, celle de la consolidation du Refranero écrit, est unique ; elle marque une véritable volonté de compilation et d’exhaus-tivité qui va se traduire par une production soutenue durant les deux siècles suivants. Paradoxalement, elle est aussi marquée, surtout au XVIIe siècle, par une recrudescence des critiques vis-à-vis d’un genre que d’aucuns estiment être subalterne et vulgaire. Face aux attaques que subit la parémiologie, la production et le recensement stagnent pendant près de deux siècles et il faudra attendre le XIXe siècle pour les voir retrouver leur place dans les lettres espagnoles. La période contemporaine rend hommage aux grands compilateurs classiques par une multiplication des éditions critiques et des travaux de recherche d’une grande envergure qui se succèdent depuis les dernières décen-nies du XXe siècle.

Notre exploration des compilations se nourrit aussi d’ouvrages plus modernes, qui n’ont rien à envier en termes quantitatifs à ceux qui les ont précédés, comme en attestent les œuvres colossales de José María Sbarbi au XIXe siècle et de Francisco Rodríguez Marín et Luis Martínez Kleiser pour le XXe. L’époque contemporaine se caractérise ainsi, du moins à ses débuts, par une approche parémiologique et parémiographique 4 qui va produire les premières études de la discipline ainsi que des compilations d’une grande ampleur. Les titres choisis par Rodríguez Marín sont évocateurs en termes quantitatifs : Más de 21.000 refranes castellanos no contenidos en la copiosa colección del maestro Gonzalo Correas ; 12.600 refranes más no contenidos en la colección del maestro Gonzalo Correas ni en «Más de 21.000 refranes castellanos» ; Los 6.666 refranes de mi última rebusca que con «Más de 21.000» y «12.000 refranes más» suman largamente 40.000 refranes castellanos no contenidos en la copiosa collección del maestro Gonzalo Correas et Todavía 10.700 refranes más: no registrados por el maestro Correas, ni en mis colecciones tituladas «Más de 21.000 refranes castellanos» (1926), «12.600 refra-nes más» (1930) y los 6.666 refranes de mi última rebusca» (1934).

L’époque contemporaine est aussi marquée par la disparition des proverbes au sein du dictionnaire de la Real Academia (1970). De nouveaux supports apparaissent alors pour combler cette lacune sous la forme de dictionnaires de proverbes, qui viennent s’ajouter à la production de refraneros généralistes. La tendance au XXe siècle est au classement et à l’exploitation des formes proverbiales, elle se traduit par de nouvelles explorations, notamment thématiques ou spécialisées, du matériau de proverbes hérité du passé.

Ce parcours des différentes pièces qui jalonnent la construction du Refranero castillan répond à un objectif précis. Il doit fournir le maté- 4. Élaboration de répertoires de parémies à partir de sources écrites ou orales.

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riau d’énoncés sentencieux indispensable à la création d’un corpus diachronique de proverbes. Pour apprécier les évolutions significatives qu’ont connues ces formes depuis le Moyen Âge, nous avons dû éla-borer un outil de mesure original qui recense exhaustivement les pro-verbes présents dans les premiers recueils espagnols et les confronte aux différentes formes qu’ils vont adopter au cours de leur évolution jusqu’au XXe siècle. Le refranero « diachronique » ainsi constitué rassemble plus d’un millier de formes et des critères rigoureux président à son élaboration, notamment en termes de supports. Le choix exclusif des formes recensées dans les proverbiers – et non pas dans la littérature – et le choix délibéré de certaines compilations en vertu de leur adéquation avec l’état de langue de leur époque se veut fonctionnel. Il existe en effet plusieurs niveaux d’expression du proverbe qui se définissent autour de l’oralité, de l’écriture et de la littérature et il est important de les délimiter. Le proverbe inséré en littérature se plie à la voix singulière d’un auteur ; dans les refraneros, en revanche, il est la récupération et l’émanation d’autres voix : celle des viejos dans le Seniloquium 5, celle des vieilles femmes du titre du recueil de Santillana, Refranes que dizen las viejas tras el fuego. Et cette vocation des refraneros impose potentiellement moins de défor-mations aux énoncés, comme l’avait souligné O’Kane (1959 : 18-36).

Ce corpus diachronique offre une vision claire et détaillée des différentes mutations qui ont pu affecter tel ou tel proverbe depuis sa première attestation au Moyen Âge. Il nous donne aussi à voir un Refranero qui, pour être mieux appréhendé, doit être envisagé dans sa globalité. Par leur mise en perspective, leur recoupement et leur clas-sement, les formes recensées par les compilateurs nous livrent bien des réponses sur le système qu’elles constituent. Les données recueil-lies sont traitées grâce aux outils méthodologiques de la linguistique appliquée à la parémiologie. Préalablement posé, ce cadre théorique permet de dégager trois types d’évolutions distinctes : des signifiants stables, des énoncés tombés en désuétude et des formes soumises à des corrections diverses en diachronie.

Les signifiants stables – A Dios rogando y con el mazo dando ; La letra, con sangre entra ; Manos duchas comen truchas – nous par-viennent du Moyen Âge sans avoir connu de modifications depuis des siècles, en dehors de l’orthographe ou de la ponctuation. Si elles sont minoritaires dans le corpus, ces formes n’en constituent pas moins un objet d’étude hautement instructif. Elles seront analysées au regard de leurs propriétés et interrogées sur les différents points configurés par les récentes définitions linguistiques du proverbe. Soumises à ces concepts – médiativité, généricité, implication, binarité, aspects 5. «A este opúsculo o carta le impuse un nombre, es decir, “Seniloquium”, o sea, refranes de los viejos» (García de Castro 2006 : 46).

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INTRODUCTION 11

sémantico-référentiels – et analysées à la fois du point de vue séman-tique, structurel et métrique, elles permettent d’envisager l’idée d’une régularité du système, d’une définition « prototypique » du proverbe. Et, inversement, les réflexions sur la pérennité de ces formes sont riches d’enseignement pour aborder la question des proverbes tombés en désuétude. Le corpus diachronique permet en effet d’isoler un pourcentage important de formes qui ne seront plus recensées pour certaines au-delà du Moyen Âge, pour d’autres, au-delà du XVIIe siècle. Ces disparitions sont-elles motivées ? Elles peuvent en tout cas être en partie expliquées au regard de leur progressive inadéquation vis-à-vis du système défini précédemment.

La confrontation de ces deux types d’énoncés est un préalable nécessaire à l’observation des grandes évolutions que connaît le signifiant parémique en diachronie. La notion d’adéquation des énoncés au système qui s’en dégage est en effet à l’origine de nombreuses restructurations qui affectent à divers degrés l’énoncé sentencieux depuis des siècles.

La méthodologie adoptée pour décrire cette évolution doit tenir compte à la fois du détail et de l’ensemble. Les mutations de l’énoncé sentencieux peuvent en effet être décrites par l’analyse de ses constituants – son actualisation, son système verbal, son lexique –, mais il apparaît rapidement que le texte parémique en son entier prévaut face aux éléments qui le conforment, établissant ainsi une forme de hiérarchie. De nombreuses contraintes pèsent sur le proverbe et orientent son évolution, elles permettent de comprendre à la fois les phénomènes d’inertie et de renouvellement qui s’y opèrent. Dans le domaine traditionnel de l’étude des archaïsmes en parémiologie, l’exploitation d’un corpus diachronique est de nature à apporter des réponses concrètes en la matière par la production d’un grand nombre d’exemples.

L’exploitation systématique des données fournies par le refranero diachronique permet aussi de dégager des tendances plus générales en termes d’évolution. Une approche structurelle et sémantique des énon-cés facilite le traitement de phénomènes tels que la troncature et l’allongement des signifiants parémiques au cours de leur histoire. Quant à l’approche formelle, elle entreprend de vérifier la viabilité de certains énoncés – wellérismes, formes interrogatives et exclamatives, recyclage des composants de proverbes – pour en expliquer l’abandon ou la correction, voire le transfert vers d’autres catégories de la langue comme les unités phraséologiques.

Tout au long de ces recherches et toutes catégories confondues, des tendances s’affirment : elles ont trait à la fois aux aspects séman-tiques et à la recherche formelle qui se combinent dans ces énoncés. Une hiérarchie semble s’imposer qui place ces deux critères au centre

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de l’évolution des proverbes. Le rythme, la métrique et la rime ont un rôle prépondérant, confirmé par les travaux d’Anscombre (1999, 2000, 2012) ; reste à savoir alors s’il est déterminant en diachronie et s’il peut, à divers degrés, infléchir le sens des proverbes.

La richesse et la variété du Refranero, corpus imposant s’il en est, admettent toutes les approches. Nous avons voulu en proposer une étude linguistique à travers les différentes manifestations des signi-fiants qui le composent en diachronie. L’ambition de cette étude n’est autre que d’en confirmer l’intérêt pour le progrès de la recherche en parémiologie. Ce champ d’étude, peu exploré jusqu’à présent, sera d’ailleurs peut-être dynamisé par de nouvelles explorations du corpus diachronique de proverbes castillans proposé à la fin de ce volume. Sa fréquentation assidue est riche d’enseignements, elle rend possible une approche théorique de l’évolution linguistique des proverbes depuis le Moyen Âge.

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LE REFRANERO ET LES REFRANEROS

Les premières traces écrites du Refranero sont littéraires. Ses premiers témoignages sous forme de compilation sont plus tardifs, et souvent mal connus. Ces collections sont pourtant essentielles à la construction écrite du Refranero castillan et nous avons voulu les resituer dans leur contexte linguistique et historique. À la croisée des chemins entre le latin et le castillan, la bibliographie qui s’y rapporte est peu abondante et d’un accès souvent plus difficile. Il n’est d’ailleurs pas rare de lire que la première collection parémiologique est celle du marquis de Santillana, et la Bibliographie parémiologique de Gratet-Duplessis, un ouvrage d’une rare érudition, n’échappe pas à cet écueil: « Refranes que dicen las viejas tras el huego… […] Cette collection de proverbes communs ou Refranes est probablement la plus ancienne qui ait été faite et publiée en Espagne » (Duplessis 1847 : 287). De la même façon, le Diccionario de refranes de Campos & Barella (1993), qui reprend la majorité des proverbes présents dans le recueil de San-tillana, n’évoque jamais non plus les pièces précédentes, pas même le Seniloquium, un véritable refranero en castillan peut-être écarté en raison de ses gloses latines.

Nous avons donc jugé utile de replacer ces manuscrits, maillons essentiels de l’histoire du Refranero en Espagne 1, à la place qui leur revient de droit. Ils recensent des proverbes qui connaîtront une grande longévité en Espagne et seront souvent repris dans les collec-tions ultérieures, notamment aux XVIe et XVIIe siècles :

Un 80% de los refranes del Seniloquium (de mediados del siglo XV) se encuentran en la colección de Hernán Núñez, algunos – muy pocos, por cierto – con leves variantes. Los refranes famosíssimos y prove-

1. La périodisation établie par Bizzarri (2009) est très complète et documentée. Notre approche est complémentaire, mais essentiellement linguistique : elle doit permettre, grâce à la mise en perspective de ces refraneros, de déterminer l’évolution de ces formes en diachronie.

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chosos glosados, de principios del siglo XVI y de autor desconocido, reciben generalmente la denominación Refranes glosados. De los 270 refranes contenidos en esta obra, 202 figuran en la recopilación de Hernán Núñez, esto es, cerca de un 75%. En cuanto a los Refranes que dizen las viejas tras el fuego, obra atribuida al Marqués de Santillana, Íñigo López de Mendoza, está considerada la colección medieval más relevante y la principal base de los refraneros del siglo XVII. El Comendador recogió en su repertorio el 85% de los refranes de Santillana. (Combet et al. 2001 : 4)

1.1 LA CONSTRUCTION DU REFRANERO CASTILLAN : LES PREMIÈRES COLLECTIONS (XIVe ET XVe SIÈCLES)

1.1.1 ROMANCEA PROVERBIORUM (ca1350), ÉDITION DE COMBET (1971 : 111-115)

La date de cette « première collection » de proverbes, la plus ancienne en langue espagnole, est établie aux environs de 1350. Plus que d’un véritable recueil, il s’agit de notes de cours prises par un étudiant aragonais ou catalan (Combet 1971 : 110-111). Les proverbes, à l’état brut, sous forme d’une liste, sont intercalés entre des leçons de philo-sophie et de grammaire. Le manuscrit est conservé à la bibliothèque de la Real Academia de Historia (Colección Salazar, A-2) et sa pre-mière transcription, exécutée par Rius Serra en 1926, fut contestée par de nombreux parémiologues (Combet 1971 ; De Jaime Gómez & De Jaime Lorén 1993). Les transcriptions postérieures, celle de Jiménez Salcedo en 1953, puis, surtout celle de Combet en 1971, tentent de rétablir plus fidèlement le texte original. Au sujet de cette édition, la plus complète à ce jour, Bizzarri note toutefois que le parémiologue français utilise à de nombreuses reprises l’œuvre de Correas pour pallier les lacunes du manuscrit, alors que deux siècles séparent les deux recueils (Bizzarri 2009 : 61).

D’après ces travaux, le manuscrit fait état de 150 proverbes, proposés en dehors de tout classement alphabétique ou thématique. Il s’agit plus exactement d’une collection de 148 proverbes, dont 9 sont répétés 2 fois à divers endroits du texte :

A caval donat, nol’ guarden al pelo / A caval donat, nol’ guardes el pelo A lop durment, no [le entra] lagosta en l’dent / A lop durment, no le entra lagosta e[n] l’dent Cría cuerbo que te saque el ue[yllo] / Cría cuerbo que te saque el uellyo De qui no t’en’ chal, ni ben ni mal / De qui non t’en’ chal, ni ben ni mal

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LE REFRANERO ET LES REFRANEROS 15

Del pan de mon senyor, bon cant a mon fillol / [Del pan] de mon conpadre, [bon cant a mon fillol] Más val maestro que sparver / Más val mestro que sparver Qui fues adevino, non sería meçquino / Qui fues devino, non sería mesquino Una vegada en l’anyo, exa con daño / Una vegada en l’anyo, exa con tu daño Les formes répétées présentent des variantes légères, portant sur la

conjugaison du verbe (nol’ guarden / nol’ guardes) ; sur la présence ou l’omission de la préposition a dans le proverbe (al pelo / el pelo) ; sur la graphie (no / non ; adevino / devino ; meçquino / mesquino) ; ou encore sur le lexique (conpadre / senyor). Ces variantes, ces omissions et ces erreurs de transcription permettent à Bizzarri d’affirmer qu’il s’agit de la copie d’un texte écrit et non pas de la restitution d’un discours oral (Bizzarri 2012 : 286).

Certaines des formes qui composent la collection sont incomplètes – des fragments manquent, d’autres sont illisibles 2 (Combet 1971 : 111-115) –, et malgré un travail de comparaison avec les formes présentes dans d’autres recueils, le manque de recoupements rend impossible la restitution originale de ces formes, en dehors du proverbe Abeçose la viella, e mal por a los … cos dont on retrouve la trace dans de nombreuses compilations 3.

En effet, si une partie des proverbes présents dans ce manuscrit réapparait dans les compilations postérieures 4, il n’en reste pas moins que certains énoncés sont marginaux, en raison sans doute de leur appartenance dialectale. Dans ce recueil, des formes castillanes comme Do saquan e no meten, mengua e no crece ; El conello muerto, vendamos la piel côtoient des signifiants dialectaux Bien ye mox qui nous conox ; Más val un tien que dos tu l’aurás ; Nos fat pot 2. Il s’agit des formes : […] (? Di cuba / ? Pera) que ante come, ante endura ; Castiga a los […] castigados, porque sus malas costupnes syan cubiertas ; Jueves en […], sepmana ida ; jueves en casa, sepmana pasada ; Lo que hace […], el agua lo ad… ; Más vale player […] ; Non se prenga […] drudar qui non sabe ser… ; Tanto te amo (o te quiero) que en onras […]. 3. Regostose la vieja: a los bledos ni dexo verdes ni secos, chez Santillana ; Regostose la vieja a los bledos, ni dexó verdes ni secos et la variante Abezóse el asno a las verzas, i no dexó verdes ni sekas, chez Núñez ; Abezóse la viexa a los bledos, no dexó verdes ni sekos; o Rregostóse et les variantes Abezóse el asno a las verzas, i no dexó verdes ni sekas, Bezóse el asno a las verzas, no dexó verdes ni sekas, Rregostóse el asno a las verzas, no dexó verdes ni sekas. Dize tanbién: Rregostóse el buei… chez Correas. 4. Bizzarri (2009 : 62) note que certaines formes n’apparaissent que dans cette collection et fournit quelques exemples, dont Can qui lobos mata, lobos lo matan, une forme qui connaîtra pourtant une grande longévité grâce aux recueils postérieurs : Perro que lobos mata, lobos le matan (Seniloquium) ; Can que lobos mata lobos le matan (Horozco) ; Perro que lobos mata, lobas le matan (Núñez) ; Perro ke lobos mata, lobos le matan (Correas).

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maytín levar. De ce fait, O’Kane a classé en annexe de son travail de compilation des proverbes au Moyen Âge de nombreuses formes issues du Romancea Proverbiorum dont elle explique que :

Para aprovechar hasta el máximo el sistema de referencias, sólo hemos relegado al Apéndice los refranes que por su forma o contenido parecen decididamente ajenos a la España de habla castellana. (O’Kane 1959 : 39) Plusieurs facteurs contribuent ainsi à l’originalité de cette pièce :

des formes proverbiales déjà présentes dans la littérature du Moyen Âge y sont recensées pour la première fois, et elles y côtoient les premières manifestations écrites de certains proverbes. Elle présente aussi des formes dont on n’a pas gardé de traces dans les lettres castillanes, en raison peut-être de leur origine dialectale.

Cette pièce est donc un maillon essentiel pour mesurer l’évolution des proverbes, puisqu’il s’agit du premier, et pour ainsi dire unique, témoignage de la parémiologie daté avec certitude du XIVe siècle. Les autres pièces contemporaines sont issues de la littérature, comme le recueil poétique de sentences morales du rabbin Sem Tob (1290?-1359) intitulé Proverbios morales, dont la visée est, par définition, très différente.

1.1.2 SEM TOB, PROVERBIOS MORALES (DEUXIÈME MOITIÉ DU XIVe SIÈCLE),

ÉDITION DE GARCÍA CALVO (1986)

La forme poétique de cette œuvre, des quatrains d’hexasyllabes à deux rimes, tout comme sa portée philosophique et morale, nous éloignent trop de notre objet d’étude, le refrán, pour la retenir dans un corpus de collections parémiologiques, mais elle doit figurer dans cet inventaire, notamment en raison de son influence sur les parémiologues à venir, avouée par Santillana lui même :

De la literatura medieval castellana, si como hemos visto, los puntos de contacto con el Bonium o Bocados de Oro no son concluyentes, los que hay con don Sem Tob parecen algo más firmes; sobre todo si te-nemos en cuenta que don Iñigo elogia en el Prohemio al “Rabí Santo” como “gran trobador” y autor de “asaz comendables sentençias”, citando completa una de ellas. (Lapesa 1967 : 99-100) Ce texte, dont l’édition a été rendue complexe par la présence de

quatre manuscrits, dont celui de Cambridge, beaucoup plus tardif que les copies espagnoles, a été établi grâce aux recherches de González Llubera en 1947. Pourtant, à cette date encore, des doutes planaient sur l’existence d’un autre manuscrit qui, sans remettre en question le travail d’érudition apporté à cette reconstruction de l’archétype, allaient donner lieu à d’autres travaux pour l’établissement d’un texte

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définitif (Aubrun 1949 : 56-58). On conçoit aisément l’importance de ce texte et sa place au sein de la littérature espagnole : il la retrouve, pour ainsi dire, avec des éditions successives dans des formats adaptés à une large diffusion 5.

La datation précise des pièces suivantes dans l’évolution du Refra-nero est nettement plus malaisée. Deux compilations, associées au XIVe siècle, semblent de fait s’inscrire dans la transition entre les deux siècles. Ainsi, la datation du Libro de adverbios, nombres, verbos y refranes latinos, con sus correspondientes españoles est imprécise et controversée. Alors que Combet avance une date embrassant les dernières années du XIVe siècle (1971 : 115-116), c’est davantage vers un texte du XVe siècle que penchent De Jaime Gómez & De Jaime Lorén (1993 : 78) dans leurs travaux sur les manuscrits espagnols. Pour Américo Castro, transcripteur du texte, il s’agirait plutôt d’une pièce écrite entre la fin du XIVe siècle et le début du XVe :

Una precisión rigurosa en la determinación de la fecha no es posible, porque en esta época de transición las variaciones paleográficas son considerables […]. Lo que sí parece indudable es que tanto P como T son de fines del siglo XIV o de comienzos del XV. […] [En] El Glosario de El Escorial […] la letra es muy parecida a la de P, y vale aquí lo dicho antes. (Castro 1991 : XXII) Quant au fragment contemporain édité par Menéndez Pidal, le

Programa fragmentario de un juglar cazurro, sa datation est rendue encore plus floue par les avis et les dates divergents proposés. Alors que Combet situe la pièce dans une chronologie qui la rend contem-poraine du Romancea Proverbiorum et du Libro de adverbios… 6, Menéndez Pidal semble plutôt l’associer au XVe siècle :

Se halla al final de una Crónica de España, manuscrito de la primera mitad del siglo XIV, en tres folios finales escritos en letra de la primera mitad del siglo XV (Menéndez Pidal 1957 : 487)

et avance la date de 1420 dans sa description du texte : Un espectáculo cazurro hacia 1420; primera parte, sentenciosa. […] Y podemos oír frialdades por el estilo a un juglar castellano del siglo XV, merced a un curioso que con ellas escarabajeó los folios que había en blanco al final de una crónica. En este singular fragmento se reseña una sesión de juglarías cazurras ante un público callejero. Empieza el juglar con aire muy grave ensartando a diestro o a siniestro máximas morales y sentencias de todo género. (Menéndez Pidal 1957 : 306)

5. Éditions de García Calvo pour El libro de bolsillo et de Sanfort Shepard pour Castalia en 1986, et plus récemment de Paloma Díaz-Mas et Carlos Mata pour Cátedra en 1998. 6. « Inclus à la fin d’une chronique d’Espagne qui paraît correspondre au début XVe siècle, ce manuscrit, que Menéndez Pidal fait remonter à la première moitié du XIVe siècle, représentait donc un état de langue contemporain des deux recueils que l’on vient de décrire » (Combet 1971 : 116).

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1.1.3 LIBRO DE ADVERBIOS, NOMBRES, VERBOS Y REFRANES… (FIN DU XIVe SIÈCLE, DÉBUT DU XVe),

ÉDITION DE A. CASTRO (1936)

Le Libro de adverbios, nombres, verbos y refranes latinos, con sus correspondientes españoles, est conservé à la bibliothèque de San Lorenzo del Escorial (Ms. J.III-20). Ce manuscrit anonyme a été transcrit en 1936 par Américo Castro dans Glosarios latino-españoles de la Edad Media, à la suite du Glosario de El Escorial (Apéndice al Glosario de El Escorial : 133-148) puis réédité en 1991 par le CSIC. Cette collection, en réalité un fragment de notes de cours diverses que Castro attribue à un étudiant, doit être reliée au Romancea Prover-biorum, puisqu’il s’agit d’un document de la même nature :

Se mezclan aquí dichos y expresiones de muy heterogénea índole. Se trata sin duda, del cartapacio de un escolar, o de un docente de menor cuantía, que fué compuesto o copiado por la misma mano que escribió el glosario E, y en el que se reúnen sentencias, proverbios, obsceni-dades, fórmulas de cartas, notas lexicográficas (280-286), definiciones gramaticales, notas para sermones (núms. 278-279), algún trozo poé-tico (un estribillo de una canción de «mal maridada», núm. 166), enigmas, frases equívocas o trastocadas para probar el ingenio, a más de cosas inclasificables. (Castro 1936 : 350) Cette précision est importante : les deux listes contenues dans le

Romancea Proverbiorum et le Libro de adverbios, auxquelles il faut ajouter la liste du Manuscrito de la catedral del Burgo de Osma – une pièce inédite faisant apparaître quelques proverbes mélangés à des textes religieux –, témoignent du rôle dévolu aux proverbes dans l’apprentissage du latin de l’école médiévale (Bizzarri 2004b : 91-120).

Le texte recueilli par Castro est composé de 307 énoncés prover-biaux dont seulement 85 sont transposés en castillan 7, insérés assez anarchiquement dans le manuscrit : du folio 49r au 52r (1 à 160), les séquences de phrases, proverbes et sentences sont en latin ; puis du folio 52v au 55v (161 à 251) les séquences sont en castillan et suivies de leur traduction en latin sauf pour les numéros 173, 188, 241, 249, 250 (en latin). Le reste du manuscrit (du folio 55v au 56v) est en latin et se compose d’éléments hétéroclites : proverbes, notes lexicogra-phiques, phrases de sermons, définitions de grammaire, etc. (Castro 1991 : 349). La séparation très claire entre les formes latines et castil-lanes, mais aussi les différences qui existent entre ces deux types de 7. De Jaime Gómez et De Jaime Lorén (1993 : 78) font état de 86 unités. Notre évaluation tient compte de la remarque faite par Castro au sujet de la forme Antes de treſ dias morira gelos; apres de feria (?) yo me iré con vos, refrain d’une chanson (Castro 1936 : 356-357).

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séquences ont amené Bizzarri à dissocier le matériel contenu dans le manuscrit et à envisager qu’il s’agit là de deux listes indépendantes (Bizzarri 2012 : 287).

La plupart des formes – 80 % – qui composent cette liste de proverbes castillans seront reprises dans les refraneros postérieurs. Dans de nombreux cas, le texte nous offre aussi la première et unique attestation d’une forme proverbiale dans un recueil d’avant le XVIe siècle :

A muger barbuda, de luenne me la ſaluda (Libro de Adverbios) est repris au XVIe siècle par Núñez :

Hombre bermejo y hembra barbuda, de lexos tres millas la saluda, puis Correas :

A la muxer barvuda, de lexos me la saluda, kon dos piedras ke no kon una. Cada vno para ſi, Dios para todos (Libro de Adverbios) Cada uno por sí y Dios por todos (Núñez) Kada uno para sí, i Dios para todos (Correas) De caſ de el gato, non va farto el rato (Libro de Adverbios) De casa del gato / no va harto el rato (Vallés) De casa del gato no va harto el rato (Núñez) Signalons aussi que les formes dont nous n’avons pas gardé de

traces dans les refraneros postérieurs présentent dans la plupart des cas des caractéristiques qui les identifient pleinement à l’univers proverbial, comme El pardan viejo, malo es de tomar ; La tinaja quebrada, vaſe al agua ; Priado cae qujen camjno non ſabe, etc.

Ce texte, que sa valeur paléographique élève déjà au rang de pièce clé en termes d’évolution diachronique de la langue, est, d’un point de vue parémiologique, d’une importance capitale. De très nombreuses formes présentes sont reprises dans les refraneros postérieurs et nous donnent à voir les premières modifications qu’ont pu subir les pro-verbes au cours des siècles suivants.

1.1.4 PROGRAMA FRAGMENTARIO DE UN JUGLAR CAZURRO (PREMIÈRE MOITIÉ DU XVe, ENTRE 1420 ET 1437 8),

ÉDITION DE MENÉNDEZ PIDAL (1957)

Le contenu hétéroclite de ce manuscrit anonyme conservé à la biblio-thèque universitaire de Salamanque (ms. 2497) et rebaptisé par Menéndez Pidal Programa fragmentario de un juglar cazurro (1957, Apéndice III : 487-493) dans son ouvrage Poesía juglaresca y juglares. Orígenes de las literaturas románicas, rend plus délicate son inscription au registre des compilations de proverbes. 8. Datation de Bizzarri (2009 : 64).

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Menéndez Pidal avait englobé ces occurrences dans le large registre des «máximas morales y sentencias de todo género» (1957 : 306). Selon le philologue espagnol, ces notes étaient un canevas de récitation pour un spectacle cazurro. Combet en fait une description plus précise :

Son contenu se présente sous la forme d’une miscellanée et comprend un certain nombre de proverbes – parmi lesquels de nombreux dictons météorologiques et autres «dictados tópicos» – des historiettes co-miques, des contes abrégés (par exemple l’histoire des «cuatro cléri-gos que querían ser obispos et arçobispos»), et quelques strophes du Libro de Buen Amor. La forme simplifiée sous laquelle se présente le fragment semble indiquer qu’il s’agit d’un canevas dont se servait le jongleur lorsqu’il voulait réviser le texte qu’il débitait à son auditoire. (Combet 1971 : 116-117) Le nombre de formes présentes est très restreint (29) et les dictons

« météorologiques » dont parle Combet en occupent une grande partie (10). Ces formes ont été reclassées par Cantera Ortiz de Urbina dans un article récent sur les proverbes géographiques contenus dans le Programa… (Cantera Ortiz de Urbina 2008 : 19-26), car elles relèvent pour beaucoup de la toponymie, de l’histoire et du folklore, comme en témoignent ces quelques extraits :

Santo Domingo de la Calçada, pan | vino e carne asada Logrono, enti llo gano, enti llo como Alcalá la Real cuando era de moros cantava por | todos. agora que es de cristianos canta a bandos Estella, | la bella. Sevilla la malea, Santiponce el anozea Villan[u]eva del Camjno, gran colodra e poco vino Les autres formes sont pour la plupart des formulations senten-

cieuses qui véhiculent une leçon mais qui ne trouveront pas d’écho dans les collections parémiologiques à venir :

Quien non perdona en este mundo nunca enel otro sera perdonado Del escoba la rama, de la retama la corteza, enel | mundo nunca cosa mas amarga fallé que era lagra proveza Asaz es de loco y de poco saber aquel que se mata por lo | que non puede aver Ce manuscrit est lui aussi l’objet d’opinions divergentes. À l’op-

posé de la thèse développée par Menéndez Pidal sur l’origine cazurra de la pièce, Deyermond avance en 1974 qu’il s’agit de notes destinées à l’élaboration d’un sermon. Bizzarri, dans Breve historia del refra-nero hispánico s’oppose à ces deux hypothèses :

Una tercera posición es la que expuse hace poco en la que sostengo que estos folios no presentan ni un fragmento, ni un texto cazurro, ni

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notas para un sermón, sino más bien una selección de refranes, proverbios, versos proverbiales y hasta algún cuento tradicional, todas formas que tenían estrechas relaciones entre sí. […] Pero todos tienen algo en común : se trata de versos que contienen proverbios, refranes, o son simplemente moralizantes. (Bizzarri 2009 : 64) Toujours est-il que la forme adoptée s’éloigne fondamentalement

de l’énoncé sentencieux tel qu’il se présente dans les recueils contemporains, et ce malgré une évidente affinité entre les concepts développés :

Quien | con su mano rreparte e tien poder de dar con rrazon deve de | tomar para sj la mejor parte

est très proche sémantiquement de El que parte y reparte se lleva la mejor parte. De fait, dans ce manuscrit, deux énoncés sont réellement assimilables à des proverbes :

Mas valle pedjr e mend[igar] | que en la forca pernear recensé par Núñez (Más vale pedir y mendigar que en la horca pernear) puis par Correas (Más vale pedir i mendigar ke en la horka pernear) et

Onbres con vino, cochinos co[n] frijo fazen m[u]y gran rruydo repris dans toutes les grandes collections (Santillana, Vallés, Núñez, Correas et Sbarbi).

1.1.5 DIEGO GARCÍA DE CASTRO, SENILOQUIUM (1478-1480), ÉDITION DE CANTALAPIEDRA & MORENO (2006)

Le Seniloquium, recueil de proverbes de la fin du XVe siècle, marque un tournant décisif dans la compilation organisée du matériau de proverbes pour plusieurs raisons, la première étant d’avoir élevé le proverbe, jusqu’alors relégué au folklore traditionnel des vieilles femmes, au rang du droit et de la loi, lettres de noblesse que l’auteur du manuscrit souligne dans son prologue :

En tercer lugar afirmo que los antiguos o populares proverbios se deben considerar como Derecho. Y como leyes pueden alegarse. (García de Castro 2006 : 47) Les refranes y sont anoblis par l’utilisation de gloses en latin.

L’intention pédagogique est manifeste et la portée intellectuelle des proverbes affirmée. Ils seront, et c’est original, davantage associés dans le recueil aux lettrés, à la patristique, à la législation et à l’hu-manisme qu’à leur influence populaire, pourtant présente dans le titre de l’œuvre : «o sea, refranes de los viejos» 9 (García de Castro 2006 : 46). 9. Le mot pourrait aussi constituer un renvoi à la sagesse des anciens, qui s’adapterait alors parfaitement à la vocation du recueil.

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Les informations que nous possédons sur ce manuscrit ont beau-coup évolué depuis l’édition critique qu’en ont proposée Cantala-piedra & Moreno en 2006. Leurs travaux ont permis non seulement de dater plus précisément le recueil – les chercheurs espagnols avancent une date comprise entre 1478 et 1480 grâce à une étude minutieuse des gloses –, mais aussi de lui attribuer un auteur, Diego García de Castro, diacre, expert en droit canonique et titulaire de la chaire correspondante à Salamanque.

Les recherches sur le Seniloquium, ainsi que les éditions anté-rieures de ce manuscrit conservé à la Biliothèque Nationale de Madrid (Ms. 19.343) et de la copie de la Bibliothèque universitaire de Sala-manque (Ms. 2578) référençaient une œuvre anonyme du milieu du XVe s. et soulignaient unanimement le faible intérêt des gloses latines, leur lourdeur et leur pédanterie 10. Cette opinion générale explique certainement les éditions sans gloses latines faites en 1904 par Navar-ro Santín, en 1971 par Combet et en 2002 par Sevilla & Cantera. Le parti adopté par Cantalapiedra & Moreno dès 2004 (Anexos de la revista Lemir, Universidad de Valencia) est tout à fait différent : ils trouvent dans les gloses le matériel nécessaire à l’attribution de l’œuvre, à sa datation et à l’établissement d’un texte définitif.

Les deux chercheurs de l’Université de Valence établissent le texte du manuscrit de la Bibliothèque Nationale de Madrid, ce qui explique certaines divergences par rapport à l’édition de Combet 11. Ils font état de 495 entrées 12, dont une laissée en blanc, alors que Combet dénombre 499 proverbes en tout en collationnant le manuscrit de Madrid et la copie de Salamanque. Les deux chercheurs espagnols émettent quant à eux de sérieuses réserves au sujet de cette copie qu’ils jugent postérieure : «letra itálica del siglo XVI» (2006 : 11), incomplète et par endroits dissemblable, corrigée pour s’adapter à la langue de l’époque.

Cette description, quoique sommaire, nous permet de replacer ce refranero dans son contexte historique, social 13 et linguistique. Il 10. À ce sujet, voir Combet (1971 : 120) : « […] des gloses latines trop abondantes pour pouvoir figurer ici et d’ailleurs d’un intérêt assez limité : le lecteur qui parcourt ces commentaires, le plus souvent vagues, anecdotiques ou fantaisistes, ne se sent guère concerné par des considérations qui n’ont le plus souvent pas grand-chose à voir avec le Refranero » et De Jaime Gómez & De Jaime Lorén (1993 : 78) : «Sus 494 refranes en castellano van seguidos de largas y pedantescas glosas en latín.» 11. Nous utilisons pour notre corpus l’édition de Cantalapiedra & Moreno (2006) mais proposons en note les différences significatives entre ce texte et celui de Combet, qui a travaillé sur les deux manuscrits. 12. Le manuscrit présente une seule variante : ¿Á dó irá el buey que non are? et ¿Dó irá el buey que non are? 13. L’introduction de Cantalapiedra & Moreno décrit le contexte historique, culturel et social du recueil. D’un point de vue sociologique, l’étude des gloses permet de caractériser l’auteur du recueil : «El autor se identifica con la religión católica, el

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LE REFRANERO ET LES REFRANEROS 23

s’agit, pour les plus grands spécialistes, d’un document pionnier. La matière parémiologique s’y trouve pour la première fois compilée sous une forme organisée vouée à la transmission de ce patrimoine :

Por primera vez una colección de refranes se nos presenta como un «corpus» organizado. […] El refrán parece haber adquirido para el autor de esta obra el mismo prestigio que gozaban las sentencias. La aparición de esta colección marca el punto en el cual el refrán dejó como vehículo de difusión únicamente la oralidad para sumarse a la gran cantidad de producción escrita. (Marqués de Santillana 1995 : 31-32) Cette collection enrichit notre corpus de formes premières d’un

intérêt linguistique indéniable. Pour nombre d’entre elles, le recueil constitue leur première apparition. La question de la datation, excessi-vement compliquée, ne semble pas remettre en cause la primauté, ou tout du moins la contemporanéité de cette compilation par rapport à celle de Santillana, Refranes que dizen las viejas tras el fuego, souvent considérée comme le premier témoignage écrit du Refranero castillan.

1.1.6 IÑIGO LÓPEZ DE MENDOZA (MARQUÉS DE SANTILLANA), REFRANES QUE DIZEN LAS VIEJAS TRAS EL HUEGO

(AVANT 1508), ÉDITION DE BIZZARRI (1995)

L’ouvrage est intégralement rédigé en castillan et il est d’une richesse exceptionnelle, ce qui explique son succès. C’est en tout cas la première collection espagnole rattachée à un auteur («Iñigo Lopez de Mendoça a ruego del rrey don Juan ordeno estos refranes que dizen las viejas tras el fuego») et c’est aussi le premier refranero imprimé en Espagne. Les formes recueillies, au nombre de 725 14, sont classées suivant un ordre pseudo-alphabétique (a.b.c…) et présentent cinq cas de variantes :

Antes quebrar que doblar Quebrar, mas no doblar ¿A do tu pie? Cata aqui mi oreja ¿Do tu pie? Cata aqui mi oreja El pajar viejo quando se enciende, malo es de apagar Pajar viejo, quando se ençiende malo es de apagar

antisemitismo, la misoginia, la monarquía, –pues reconoce que el rey está por encima de la ley de los hombres–, la fuerza del amor paternal mayor que el filial; se reconoce tradicional, respetuoso con la ancianidad, –cuanto más vieja la persona tanto más deben pesar sus palabras y juicios–; afirma que no funciona la justicia para el pobre. Son las notas destacables de las glosas latinas» (Cantalapiedra & Moreno 2006 : 41). 14. L’édition de Bizzarri (1995) fait apparaître trois formes supplémentaires : Bien sabe el asno en cuya casa rebuzna (134a) ; Ballestero tuerto: quebralde el ojo, cataldo moerto (134b) et Dineros y diablos no se pueden encobrir (227b), recueillies à partir d’autres éditions du texte.

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Lleuar mala noche y parir fija Parto malo y fija en cabo El que adelante no cata, atras se halla Quien adelante no cata, atras se falla

qui ne font pas apparaître, comme ce sera le cas dans les refraneros postérieurs, une volonté de recensement des variantes mais plutôt, comme l’a souligné Bizzarri, la productivité de certaines structures 15.

Le volume, d’une grande richesse parémiologique, présente des formes proverbiales diverses et variées, classées par Bizzarri dans son étude préliminaire (1995 : 12-20). Il en ressort que certains éléments compilés sont difficilement assimilables aux proverbes tels que la linguistique les a décrits récemment :

Pese a la categórica afirmación que se hace en el título de esta reco-pilación, no todas las formas que se documentan aquí son “refranes”. […] Los Refranes que dizen las viejas tras el fuego presentan una variedad de formulaciones que van del simple “dicho” a los cantar-cillos populares. (Marqués de Santillana 1995 : 12) Le succès éditorial de cette pièce fut conséquent, et de nombreuses

copies (1508, 1510, 1522, 1541 16, 1542) circulent au XVIe siècle. Quant à la paternité de l’ouvrage, elle fait couler beaucoup d’encre au XXe siècle : la question de l’attribution de l’œuvre constitue un passage obligé pour les érudits qui l’analysent 17.

Le marquis de Santillane est aussi l’auteur d’une autre œuvre, en vers, Proverbios (1437), que Lapesa rapproche de la littérature sentencieuse et des maximes morales – et notamment des Proverbios Morales de SemTob – très en vogue au Moyen Âge :

No son un conjunto desordenado de sentencias, sino expresión orgá-nica de un altísimo ideal humano: diseñan el modelo de un príncipe amador de sus vasallos y accesible a ellos, clemente, generoso y magnífico, a cuya fe cristiana se suman las virtudes caballerescas y la serenidad procedente de la sabiduría antigua. (Lapesa 1967 : 95) L’ensemble est fort éloigné des dires des vieilles femmes et Íñigo

López de Mendoza y établit une distinction entre proverbios, issus d’un auteur célèbre, et refranes, qui relèvent de la sagesse populaire, contribuant ainsi à brouiller les pistes au sujet de la paternité de Refranes que dizen las viejas tras el fuego (Bizzarri 1995 : 59-63). 15. Ces répétitions relèvent d’après Bizzarri de la productivité de certains schémas proverbiaux (Marqués de Santillana 1995 : 17). 16. L’impression de Valladolid réalisée par Francisco Fernán de Córdoba est une version glosée par un auteur anonyme. 17. Si la paternité du recueil ne fait pas de doute pour O’Kane (1959 : 31-32), la ques-tion de son attribution à Santillana est très présente dans les recherches de Lapesa (1957 et 1967), de Frenk Alatorre (1962) et plus récemment de Bizzarri (Marqués de Santi-llana 1995 : 59-63).

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La collection de Santillana connaît dès le XIXe siècle une série d’éditions par Amador de los Ríos en 1852, puis par Sbarbi (1874 : 70-153), qui utilise pour sa transcription l’impression de Francisco Fernández de Córdoba (1541), celle-là même où apparaissent des gloses et certaines corrections de proverbes (Bizzarri 2001 : 158). Fouché-Delbosc s’appuiera sur ce travail pour réaliser son édition de 1911, mais c’est la découverte du Manuscrit Zabálburu qui va per-mettre d’en proposer l’édition la plus aboutie, de réviser la datation la concernant et d’établir l’existence de copies antérieures à 1508 (Bizzarri 2004a). Par sa vocation, son extension et sa richesse, le volume constitue la pièce maîtresse d’un corpus destiné à mesurer l’évolution du Refranero et des formes qu’il contient. Recueillant pour la première fois un nombre extrêmement important de proverbes, son succès ne s’est pas démenti jusqu’à nos jours et se trouve à l’origine de l’engouement que vont susciter les grandes collections à venir :

Estos refranes, atribuidos a Santillana, poseen el mérito de haber im-pulsado el movimiento de recolección que floreció en el siglo XVI y se extendió con fuerza por dos siglos, impacto que no logró el Senilo-quium, colección olvidada en forma manuscrita, de carácter más erudito y anónima. (Marqués de Santillana 1995 : 11)

1.1.7 REFRANES FAMOSÍSSIMOS Y PROVECHOSOS GLOSADOS (1509), ÉDITION DE BIZZARRI (2009)

Les anonymes Refranes famosíssimos y provechosos glosados, im-primés pour la première fois à Burgos (1509) par Fadrique de Basilea, qui semble avoir voulu profiter du succès éditorial que connaissaient les Refranes de Santillana (Bizzarri 2009), ont suscité un vif intérêt auprès du public – l’ouvrage est réédité à plusieurs reprises au XVIe siècle – et des parémiologues, dont José María Sbarbi qui en propose une édition dans El Refranero General español 18, à la suite de Gratet-Duplessis et de Sancho Rayon (Sbarbi 1877 : VII). Sbarbi, qui fait ressortir les énoncés parémiologiques au sein du texte, ex-plique avoir préféré la version de 1541 pour réaliser son travail d’édition :

El motivo de haber utilizado la edicion de 1541 para la presente reproduccion, con preferencia al de la que acabo de citar [1509], es debido á que advertí, mediante un minucioso cotejo, como el texto de la de 1541 es más correcto que el de aquélla. (Sbarbi 1877 : VII-VIII) L’édition plus récente de Bizzarri s’appuie quant à elle sur l’im-

pression de 1509, en y apportant les corrections nécessaires grâce aux copies ultérieures. 18. El refranero general español, Madrid, imprenta de A. Gómez Fuentenebro, 1877, tomo VII, 1-54, ed. facsímil, Madrid, Atlas, 1980.

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Si ce petit recueil intéresse autant les parémiologues, c’est qu’il s’agit d’une pièce fort originale dans sa conception, et très aboutie 19. L’auteur anonyme y entremêle des proverbes, mais aussi des contes 20, dans la construction d’un exposé didactique. Cette technique le rap-proche du XVe siècle, comme l’a souligné O’Kane :

A éstos podemos añadir los Refranes famosíssimos y provechosos glosados, cuya primera edición conocida es la de Burgos, 1509, pero que pueden haber sido impresos ya en 1490. Tanto su estilo literario como su orientación hacia los manuales paremiológicos didácticos en que el padre amonesta al hijo, lo refieren al siglo XV más que al siglo XVI. (O’Kane 1959 : 17) La perspective est en tout point originale, les proverbes ne sont pas

glosés, ils constituent le point d’ancrage du discours. Quelque 266 21 proverbes servent ainsi une argumentation qui vise à prévenir un fils des périls de ce monde. Pour autant, sur un plan purement parémio-logique, l’œuvre s’éloigne beaucoup d’une compilation de proverbes et soulève de nombreuses questions concernant les énoncés présents et leur forme. D’une part, ces proverbes insérés dans un texte de type littéraire posent le problème du décompte des énoncés contenus dans la pièce : certaines formes s’enchaînent dans le discours, d’autres sont introduites par des formules extérieures à l’énoncé parémique (Dios te guarde de), rendant ainsi malaisée la visualisation complète du texte parémique :

Aunque sea en la mano de Dios, todo poderoso, darte prosperidad o miseria, segun lo que dizen: Al que Dios quiere bien, la casa le sabe, y el aumentar no se haze por mucho madrugar (2009 : 268) Dios te guarde de hora menguada, y de gente que no tiene nada. E tu que te guardes de moça adeuina, y de muger latina (2009 : 288) D’autre part, comme le souligne Bizzarri dans son édition, quel-

ques formes présentes dans le recueil semblent être le fait de l’auteur et relever de l’imitation de moules proverbiaux préexistants. Ainsi dans le chapitre trois «Que habla de las mugeres», les énoncés suivants :

No tomes muger que en nada sea infamada, porque todos tiempos en el aldea que no es buena, mas mal hay que no suena. No sea fruta de mal arbol, ni verga de mala la rayz, porque de mala berenjena, nunca buena calabaça. E el labrador en su proverbio da buen consejo cuando dize: De buena planta, planta la viña, y de buena madre toma la hija. (Bizzarri 2009 : 260)

19. «Es imposible hacer un paralelo europeo con esta obra. Renunciando a la presen-tación de sus paremias como lista alfabética o simple ristra, los Refranes glosados se alejan de todo molde preexistente» (Bizzarri 2010a : 39-40). 20. «Hay un total de trece relatos populares. Ellos no tendrán otra función que la de ilustrar el discurso, especialmente los refranes» (Refranes famossisimos… 2009 : 40). 21. Décompte de Sbarbi. O’Kane en trouve 279.

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LE REFRANERO ET LES REFRANEROS 27

Au sujet des énoncés De mala berenjena, nunca buena calabaça et De buena planta, planta la viña, y de buena madre toma la hija l’éditeur avance en note l’hypothèse d’une création analogique :

Sin embargo, mudando la metáfora, su «esquema generativo» se vuelve a hallar en muchos otros refranes, especialmente en la colec-ción de Santillana. (Bizzarri 2009 : notes 386 et 387) Les rapports qui existent entre ce recueil et les Refranes que dizen

la viejas tras el fuego ont été observés dès les travaux d’O’Kane qui dénombre 107 proverbes apparaissant sous la même forme dans les deux pièces et établit par des critères linguistiques l’antériorité de Santillana : «El vocabulario y la ortografía de los Glosados son consistentemente más modernos» (O’Kane 1959 : 17).

Les pièces constitutives du Refranero au Moyen Âge parvenues jusqu’à nous sont peu nombreuses, certaines ont pu être perdues, ou tout simplement n’avoir jamais existé. Une pièce en particulier a beaucoup intrigué les parémiologues 22, qui porte aussi le titre de Refranes glosados mais est attribuée à Dimas Capellán (Toledo, 1510). Elle semble faire partie de ces éditions fantômes qui ont peuplé les répertoires parémiologiques (Bizzarri 2009, 2010a).

Par ailleurs, un nombre important de manuscrits n’ont pas été imprimés dont Combet (1971 : 475-476) puis De Jaime Gómez & De Jaime Lóren (1993) ont tenté de dresser un bilan exhaustif :

La mejor relación de refraneros manuscritos es la de Louis Combet, que en su obra Recherches sur le «Refranero» Castillan registra, aunque muy brevemente, un total de 37 manuscritos correspondientes a 34 obras, puesto que alguna de éstas se halla representada por dos o más manuscritos repetidos. Nosotros hemos pesquisado la cifra de 75 colecciones manuscritas de refranes, que se distribuyen así: 1°: 53 que todavía permanecen inéditas y que, por lo tanto, no han sido estudiadas, 2°: 13 ya publicadas y recensionadas, 3°: 9 de las que tenemos noticia a través de diversos autores, pero que no han sido localizadas y que, probablemente, han desaparecido. (De Jaime Gómez & De Jaime Lorén 1993 : 73) Notre connaissance des pièces conservées du Refranero du Moyen

Âge est selon toute vraisemblance assez exacte, puisque selon ce décompte, une seule collection du XIVe siècle, le Manuscrito de la catedral de Burgo de Osma 23 n’a pas encore fait l’objet d’une édition. 22. Vilanova (1958 : 42) et Bizzarri (1995 : 7) la citent parallèlement aux Refranes famossisimos…, au vu de sa date d’impression, 1510. 23. «Consta de 77 hojas foliadas en cursiva del siglo XV. Tiene escasos refranes que ocupan los folios 64 y 65. El 1° de ellos dice: Quien se enmienda, maestro es; el último: Por mucho comer huele le ome la boca. Se conserva en la Catedral de Burgo de Osma, sig. Ms. 12.» (De Jaime Gómez & De Jaime Lorén 1993 : 73).

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28 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

En revanche, ce phénomène se multiplie au cours des siècles suivants, amputant l’œuvre de certains grands compilateurs du XVIe siècle, notamment Sebastián de Horozco et Francisco de Espinosa (De Jaime Gómez & De Jaime Lóren 1993 : 79).

1.2. LA COMPILATION AUX XVIe ET XVIIe SIÈCLES : NOUVELLES ORIENTATIONS DU REFRANERO

Un grand nombre de manuscrits des XVIe et XVIIe siècles sont conser-vés dans les bibliothèques espagnoles 24. De valeur inégale sur le plan quantitatif – certains manuscrits présentent une centaine de proverbes épars dans un traité, alors que la collection Refranes castellanos réunit plus de 10 000 formes (De Jaime Gómez & De Jaime Lóren 1993 : 74) –, ils permettent d’observer, par leur prolifération, l’engouement que suscitent les proverbes à cette époque. Un engouement qui connaîtra son apogée avec l’élaboration des deux grands recueils qui vont devenir la base de donnée des études parémiologiques, Refranes o proverbios en romance (Núñez 1555) et Vocabulario de refranes y frases proverbiales (Correas 1627).

1.2.1 FRANCISCO DE ESPINOSA, REFRANERO (1527-1547), ÉDITION D’O’KANE (1968)

Ce recueil, édité pour la première fois en 1968 par O’Kane, est à l’ori-gine un canevas pour l’élaboration d’un refranero. Bizzarri décrit le manuscrit comme un ensemble de notes :

A pesar de no haber realizado nunca un refranero, debemos destacar las abundantes notas de Francisco de Espinosa con las que posible-mente planeara elaborar uno. (Marqués de Santillana 1995 : 7)

et O’Kane, son éditrice, en souligne le caractère inachevé : «páginas enteras de refranes apuntados en forma más o menos definitiva», et hétéroclite, l’ouvrage faisant apparaître un nombre important de proverbes en latin (O’Kane 1968 : 29).

La chercheuse américaine en propose une édition principalement pour deux raisons : son extension et sa date, qui en font un outil im-portant pour la parémiologie. Cette collection de 4 000 proverbes, collectés entre 1527 et 1547, est pour elle le trait d’union idéal entre les refraneros du Moyen Âge, notamment celui de Santillana, et les grandes compilations du milieu du XVIe siècle :

24. Biblioteca Nacional de Madrid, Biblioteca del Consejo, Biblioteca de la Academia Española, Biblioteca de la Academia de la Historia, Biblioteca Municipal de Madrid, Biblioteca Universitaria de Salamanca, Biblioteca de El Escorial, Biblioteca privada del Conde de la Viñaza, Biblioteca Nacional de París, Catedral de Burgo de Osma, Biblio-teca de Nueva York (Sevilla 2011 : 20).

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LE REFRANERO ET LES REFRANEROS 29

El refranero que aquí se presenta es el primero del Renacimiento que tiene alguna extensión. Cuando murió Francisco de Espinosa en 1552, parece que hacía más de cinco años que no había añadido nada a su colección, empezada en 1527 y continuada en los decenios siguientes. Se ve pues que la última entrada es bastante anterior a la publicación de cualquiera de los grandes refraneros quinientistas: Vallés 1549, Núñez 1555 (terminado en 1544), Horozco antes de 1568 (sin publicar hasta la colección de Martínez Kleiser), Mal Lara 1568, Correas, hacia 1608. (O’Kane 1967 : 28) Ces notes pour l’élaboration d’un Refranero sont collectées par le

Docteur Francisco de Espinosa, juriste et Oidor de la Real Chanci-llería de Valladolid. Grand admirateur d’Érasme, il en adopte aussi les points de vue, au point que son œuvre est marquée par cette profonde influence, notamment dans les commentaires qu’il écrit en marge des proverbes recueillis.

L’édition proposée par O’Kane réorganise le manuscrit de F. de Espinosa. Il est imprimé pour la première fois en 1968 sous la forme d’un classement alphabétique d’entrées par mots clés, un système de référencement qu’O’Kane avait déjà privilégié dans Refranes y frases proverbiales de la Edad Media (1959).

1.2.2 PEDRO VALLÉS, LIBRO DE REFRANES (ZARAGOZA, 1549), ÉDITION DE SEVILLA & CANTERA (2003)

Le recueil de Pedro Vallés, un prêtre catalan ou aragonais, est publié dès 1549. Il se présente sous une forme aboutie où transparaît une défense véhémente et argumentée des proverbes. Dans son prologue, il oppose à l’idée reçue d’une sagesse des vieilles femmes les écrits des grands philosophes et penseurs de l’Antiquité et construit lors de ces pages d’ouverture un véritable plaidoyer en faveur de la validité, pour lui incontestable, de l’enseignement véhiculé par ces proverbes. Ce développement constitue une première dans l’histoire du Refra-nero, le parémiologue y consignant aussi des données concernant la taxinomie et la dénomination des formes proverbiales :

Y no piense porque dixe arriba al refran sentencia, que qualquiera refran sea sentencia, y al contrario. Como, no se sigue, porque Pedro sea hombre, que sea blanco, ni porque sea blanco, se sigue, que sea hombre, y no contradize, que Pedro sea blanco. Assi tambien: ni porque sea refran, es sentencia, ni la sentencia es refran, puede ser, que el refran sea sentencia, y la sentencia refran. Como (Al auariento assi le falta: lo que tiene, como lo que no tiene,) Sentencia es, y no es refran. Al contrario, (Por el puerto nauego,) Refran es y no sentencia. No entregues el espada al niño) es Sentencia y Refran, y Allegoria. Quiere dezir, que ningun cargo se de al Necio, ni al Loco, ni A los de poca edad Con el apologo tiene mucha semejanca, pero siempre difieren, que el apologo es largo, el refran corto. (Vallés 2003 : 16)

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30 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Les 4 300 proverbes 25 (4 225 d’après les éditeurs 26) compilés par l’auteur font de cette collection la plus importante parue jusqu’à ce jour (Vallés 2003 : 11), même si le recueil du Comendador est à cette époque presque achevé. De fait, les liens entre les deux collections ne s’arrêtent pas là, et les deux proverbiers, en plus d’être contemporains, présentent de nombreux traits communs, au point que certains ont pu penser que l’un ou l’autre avait copié le recueil de son « concur-rent » 27. Un élément les distingue pourtant, les refranes compilés par Vallés sous forme de liste alphabétique ne sont pas glosés (sauf pour les huit derniers 28).

Le formes proposées puisent abondamment dans l’œuvre de Santi-llana et reprennent – mais ici la filiation est nettement plus difficile à établir – des proverbes cités dans le Seniloquium ou dans le Romancea Proverbiorum et le Libro de adverbios, ce qui, d’un point de vue strictement linguistique, nous permet de mesurer les premières évo-lutions que connaissent ces formes entre le XVe et le XVIe siècle.

Du Pascua Marçal, o hanbrienta o mortal présent dans le Roman-cea Proverbiorum, nous passons ainsi à la forme Pa[scua] marçal / o hambre / o mortandad de Vallés, reprise dans les recueils postérieurs : Pascua marçal, hambre o mortandad, Núñez ; Paskua marzal, hanbre, gerra o mortandad, Correas.

De la même façon, des proverbes du Libro de Adverbios, du Seniloquium et de Refranes que dizen las viejas… sont repris et actualisés dans le recueil de Vallés avec des modifications en termes de lexique et de syntaxe :

Amen, amen al cielo ſube (Libro de adverbios) Amen / amen / al cielo suben (Vallés) Non me pago del amjgo que cubre con las alas e fiere con el pico (Seniloquium) No es tu amigo: el que te cubre / con las alas: y te hiere con el pico (Vallés) No ay espada syn buelta, ni puta syn alcahueta (Santillana) Ni espada sin buelta: ni ramera: sin alcahueta (Vallés)

25. L’auteur insère aussi des phrases figées ou de simples mots dans son recueil, et quelques proverbes italiens, catalans et latins (Vallés 2003 : 8-9). 26. «Siguen a continuación 34 “refranes en latín que usan los bárbaros”. Y luego “8 refranes glosados” en latín y español acompañado cada uno de estos ocho refranes de su glosa o comentario» (Vallés 2003 : 5). 27. Combet décrit la « lutte » qui oppose les compilateurs de proverbes au XVIe siècle et l’idée de « propriété » et d’acquisition (moyennant finances) qui préside à l’élaboration des recueils (Combet 1971 : 136). 28. Il s’agirait là encore d’une manœuvre de l’auteur, d’après Mal Lara, pour permettre l’identification de son recueil : «…que me huelgo que estén hechos porque se coteje un paño con otro» (Combet 1971 : 136).

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LE REFRANERO ET LES REFRANEROS 31

Ces modifications, parfois minimes, s’accentuent considérable-ment dans certains énoncés et il n’est pas rare de rencontrer dans ce recueil des remaniements qui affectent la structure profonde des formes et marquent, à notre sens, le début d’une nouvelle tendance chez les compilateurs de proverbes, qui vont, à partir du XVIe siècle, s’approprier les formes du Refranero, comme en atteste l’allongement du proverbe No hay atajo sin trabajo chez Vallés, Núñez et Correas :

Non ay atajo ſin trabajo (Libro de Adverbios) Non ay ataxo, syn trabaio (Seniloquium) No ay atajo sin trabajo (Santillana) No ay rodeo: sin / desseo: ni atajo: sin trabajo (Vallés) No ay atajo sin trabajo / Ni ay rodeo sin desseo ni atajo sin trabajo (Núñez) No hay atajo sin trabajo / Ni ai rrodeo sin deseo, ni ataxo sin trabaxo (Correas) Cet exemple est aussi représentatif d’un autre phénomène touchant

cette fois au recensement des formes : l’insertion des variantes dans les refraneros devient une caractéristique des grandes compilations du XVIe, et plus tard de l’œuvre de Correas. Le proverbe A la hormiga por su mal le crecen las alas, recensé dans le Romancea Proverbiorum et le Seniloquium, est présenté dans différentes versions (« variantes ») chez Vallés, Núñez et Correas :

Vallés Nascieronle las alas a la hormiga: por su mal Vallés Salenle alas / a la hormiga: para ser / perdida Núñez Da Dios alas a la hormiga, para que se pierda más aína Núñez Nascen alas a la hormiga, para que se pierda más aína Correas Nazen alas a la hormiga para ke se pierda más aína Correas Nazieron alas a la hormiga para su daño Ce recueil, indépendamment des circonstances qui ont permis son

élaboration, constitue une pièce maîtresse du Refranero et nous donne à voir les nouvelles orientations que vont connaître à cette époque les proverbiers : d’une part une appropriation accrue (et peut-être person-nelle) de ces formes de la part des compilateurs, avec les modifica-tions qui s’ensuivent en termes de signifiant, et d’autre part, l’appa-rition et la consolidation d’un recensement de plus en plus exhaustif qui fait entrer les variantes dans la composition des grands recueils de la période classique.

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1.2.3 HERNÁN NÚÑEZ, REFRANES O PROVERBIOS EN ROMANCE (SALAMANCA, 1555),

ÉDITION DE COMBET, SEVILLA, CONDE & GUÍA (2001)

Hernán Núñez de Toledo y Guzmán, professeur de rhétorique et de grec à l’Université de Salamanque, consacre les dernières années de sa vie à compiler des proverbes. Le recueil Refranes o proverbios en romance qve nvevamente colligio y glosso el Comendador Hernán Núñez, inachevé d’après la critique 29, est publié par son élève León de Castro deux ans après sa mort, survenue en 1553 (édition de Alexan-dro de Cánova, Salamanque, 1555).

Rééditée à plusieurs reprises aux XVIe et XVIIe siècles (1578, 1602, 1611, 1619, 1621), la collection est une pièce unique à plusieurs titres. Elle propose 8 280 formes classées selon un ordre pseudo-alphabé-tique : «“Puestos por las orden del A, B, C…”, esto es en orden alfabético (no muy riguroso dentro de cada letra, como era habitual entonces)» d’après Combet et alii (2001 : XI), et constitue en termes numériques, la compilation la plus importante éditée jusqu’au XXe siècle 30. D’autant que d’autres proverbes apparaissent dans les gloses et élèvent ce chiffre à 8 557 formes, d’après le dernier décompte des éditeurs, soit 226 unités de plus que le chiffre avancé par Moll en 1958 (Combet et alii 2001 : XV).

Une deuxième particularité caractérise l’œuvre de Núñez : en plus des 6 754 proverbes castillans recensés, il propose des proverbes étrangers (630 portugais, 488 français, 360 italiens) et régionaux (131 galiciens, 104 catalans, 53 asturiens, 25 aragonais) 31. Ces diverses formes sont mélangées dans l’édition de 1555 et mises en valeur par des indications concernant leur origine («el portugués», «el francés», «el italiano», etc.).

La place accordée aux autres langues permet par ailleurs de mieux expliquer certaines formes du Romancea Proverbiorum dont on ne retrouve des traces que dans la compilation de Núñez :

A qual peça, tal cultel (Romancea) Tal carne, tal cortel. El italiano. Tal carne, tal cuchillo (Núñez) Qui pec va a Roma, pec se torna (Romancea) Qui bec va a Roma, bec se torna. El catalán. Llama bec al cabrón (Núñez)

29. Par inachevé, les auteurs entendent que Núñez avait le projet de proposer des gloses en plus grand nombre, d’après les témoignages de l’époque (Combet et alii 2001 : XI). 30. L’œuvre de Correas n’est publiée que des siècles après sa rédaction, en 1906. 31. Les proverbes sont traduits par l’auteur et dans certains cas glosés : Ainsi « Subtilité vault mieux que forçe » (n° 7686) est traduit : «Maña vale más que fuerza» et « Tirer laict, beurre, et sang, de la mamelle » (n° 7832) apparaît de surcroît glosé : «Sacar leche, manteca, y sangre de la teta. Contra los demasiados en las cosas que hazen».

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LE REFRANERO ET LES REFRANEROS 33

Dans une perspective d’analyse diachronique des proverbes, cette œuvre apparaît comme un maillon essentiel de la parémiologie : elle se nourrit des proverbes présents dans les recueils de ses prédéces-seurs et nous en offre une version qui tient compte, sur le plan linguis-tique, des grandes évolutions qui caractérisent la langue classique :

Consella d’orella, non val una arbella (Romancea) > Secreto de oreja no vale una arveja (Núñez) De poco trapo, chica capa talla hom (Romancea) > De poco paño pardo, pequeña capa cortan en palacio (Núñez) Home vjejo de castigar y pellón prieto de espulgar, malo es (Senilo-quium) > Ni des consejo a viejo ni espulgues çamarro prieto (et variantes : Ni vieja castigues ni çamarro espulgues ; Viejo de castigar, çamarro de espulgar, Núñez) 32 Elle va représenter à son tour un passage obligé pour les compi-

lateurs à venir, sur le territoire espagnol, mais aussi à l’étranger, où César Oudin (Paris, 1605) et Gabriel Meurier (Anvers, 1568) l’utili-sent pour proposer des traductions de proverbes espagnols (Combet et alii 2001 : XVI). Son influence en Espagne sur les compilateurs de refranes ne se dément pas jusqu’au XXe siècle : de Juan de Mal Lara à Luis Martínez Kleiser en passant par Correas, nombreux sont ceux qui se sont inspirés, partiellement ou totalement du refranero composé par le Comendador 33.

L’auteur du Vocabulario de refranes ne cite pas moins de 62 fois le Comendador dans son recueil, pour attester des proverbes, mais aussi pour apporter des corrections qui portent soit sur les formes pro-posées, soit sur leur glose :

Sea milagro, i hágalo el diablo. Ansí el Komendador (Correas 1967 : 341) De amigo a amigo, la chincha en el oxo, el kulo te rremoxo. Éste es el más usado en Kastilla; otros variados, en otras partes. Póngolos porke están en el Komendador i en el de Zaragoza i en el de mano (Correas 1967 : 310) A buena defuzia, mala desierta. Kuando uno desahuzió kon tienpo, i después, sin más kuenta, desanpara las posesiones, komo si dixésemos una kasa o bodega, sin entregar las llaves i kubas kon sus aderezos i rreparos Está errado en el Komendador, i devemos la enmienda a don Antonio Altamirano… (Correas 1967 : 18)

32. Les formes présentes dans le recueil montrent aussi des conservations d’archaïsmes (le vocable « cras », pourtant ressenti comme un archaïsme par Correas, qui le définit pour faciliter la compréhension de l’énoncé ‘kras es mañana’ est conservé chez Núñez Oy venido, cras garrido et dans la plupart des refraneros que nous avons consultés) que nous étudierons ultérieurement. 33. Pour une liste des œuvres influencées par Núñez, v. Combet et alii 2001 : XVI.

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34 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Al asno muerto, la zevada al rrabo. Dízese a los rremedios ke se dan pasada la okasión en ke eran menester; no agrada la esplikazión del Komendador en kosa tan klara. (Correas 1967 : 39) Le recueil de Núñez a connu un véritable succès et, grâce à sa

richesse et à son originalité, il constitue l’un des piliers de la parémio-logie en langue espagnole. Dans une perspective linguistique, l’abon-dance des proverbes recensés offre aux chercheurs un corpus consé-quent de proverbes du XVIe siècle, étape obligée de l’évolution de la langue des proverbes. L’édition critique de 2001 rend sa consultation plus aisée grâce à un index alphabétique. Elle est consultable en ligne sur le site de la Real Academia, dans l’onglet paremiología.

1.2.4 JUAN DE MAL LARA, FILOSOFIA VULGAR (SÉVILLE, 1568), ÉDITION DE VILANOVA (1958-1959)

Élève de Núñez à l’Université de Salamanque, Juan de Mal Lara se consacre très tôt à l’étude des langues et des humanités classiques et embrasse par vocation la carrière d’enseignant. Il est, comme le Comendador, attiré par le courant érasmiste très influent à l’époque et par les proverbes en langue vulgaire. Il s’intéresse de très près à la compilation que le grand parémiologue est en train de réunir «en los postreros años de su vida» (Vilanova 1958 : 16). Cette influence des maîtres est marquante chez le jeune Mal Lara : il dit dans le prologue de son œuvre toute l’admiration, la vénération et l’affection qu’il éprouve pour Núñez et León de Castro (ibid. : 23). Une affection partagée par beaucoup de ses disciples et qu’il faut replacer dans son contexte : à l’époque, Léon de Castro n’est pas encore l’homme criti-qué qu’il sera à la fin de sa vie en raison de sa participation à l’incar-cération de Fray Luis de León.

La première édition de la Filosofía vulgar date de 1568 (Séville). Cette œuvre, d’une très grande érudition, est extrêmement originale. Là où les autres parémiologues du XVIe siècle tentent de rassembler des compilations colossales et exhaustives du matériau de proverbes castillans, Juan de Mal Lara opte, quant à lui, pour un corpus plus restreint, un millier de proverbes, qu’il va en revanche disséquer grâce à ses connaissances humanistes et parémiologiques.

En primer lugar, ha de notarse que Mal Lara, si bien usa métodos que no inventó, los aplica a una materia que nunca fué examinada en esa forma. Ningún refranero – ni antes ni después de Mal Lara –, ha penetrado así en la intimidad de nuestros refranes, poniendo de relieve el valor actual y humano que el Renacimiento veía en esas expre-siones del pensar ingénuo. En el manejo de esa materia prima, el autor es perfectamente original, y tenía mucha razón en defenderse contra la posible acusación de que cuanto decía se hallaba en Erasmo. (Castro 1956 : 123)

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LE REFRANERO ET LES REFRANEROS 35

L’œuvre de Mal Lara est éditée et annotée par Vilanova à partir de la première édition du texte (Séville, 1508), la seule à proposer les deux très longs préambules de l’auteur. Mal Lara y développe par exemple une dissertation au sujet de la place dévolue au proverbe au sein de la philosophie, et s’intéresse a contrario à la philosophie qui se dégage des proverbes, à la place qu’ils doivent avoir dans le discours, ou encore, entre autres, à l’intérêt des études parémiologiques.

Les proverbes choisis sont regroupés par le biais d’un classement en trois grands groupes : «Dios», «Hombre», «Animal», pour se diviser par la suite en sous-groupes : à «Dios» sont rattachés «Cielo, Clérigo, Dios, Diablo, Monja» et à «Hombre» les sous-catégories «Hombre o varón, mujer en común, mujer buena, mujer mala» ou encore «mujer casada», avec la sélection de proverbes qui y sont associés :

TABLA PRIMERA: DIOS A quien Dios quiere bien, la casa le sabe ; A dios te doy, libreta, bevida y por hilar ; Annuncia, que el Dío dará, etc. (Mal Lara 1958 : 115) 2. Lugar : Hombre, o varón A las vezes, lleva el hombre a casa con que llore ; Al hombre ven-turoso, la hija le nasce primero ; El hombre haga ciento, la muger no le toque el viento, etc. (Mal Lara 1958 : 120) Le corpus ainsi constitué fait l’objet d’une explication détaillée

pour chaque proverbe, comme le montrent les extraits suivants des pages 141 à 146 consacrées au proverbe A Dios rogando y con el mazo dando :

1. A Dios rogando, y con el maço dando. Aviendo de ofrecerme a una obra, no menos difícil que prove-chosa para mí, y para todos los estados de los hombres, no se pudo escoger otro refrán, en los que tienen en su lugar y título la señal de Dios, qu’el presente, porque está elegantemente compuesto de dos oraciones que cada una declara maravillosamente lo que en cualquier obra ha de hazer, en servicio de Dios, el hombre. […] Quiso la antiguedad enseñar a sus hijos estas centellas de fe, que desde Adán venían alumbrando con el conocimiento de un solo Dios […]. Pero en fin, obliga la razón, quando uviéremos de hazer algo, pon-gamos luego delante la memoria del Señor a quien devemos de pedir, y tras desto la diligencia, no esperando milagros nuevos, quedándonos en una pereza inútil, con esperar la mano de Dios, que conoscemos ser tan poderosa. (Mal Lara 1958 : 141-143) Par des explications sur les origines et le sens des proverbes sélec-

tionnés le parémiologue fait preuve d’une remarquable érudition litté-raire et humaniste et s’illustre davantage par sa capacité à concep-

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tualiser la parémiologie et à produire des gloses originales et docu-mentées que par sa volonté de rassembler un corpus exhaustif de proverbes.

1.2.5 JUAN LORENZO PALMIRENO, REFRANES DE MESA, SALUD Y BUENA CRIANÇA (1569),

ÉDITION DE GALLEGO BARNÉS (2009)

Cette collection de 271 proverbes en castillan, français, portugais, italien et catalan publiée par Juan Lorenzo Palmireno, humaniste, philologue et pédagogue, fait partie d’un plus vaste projet que l’auteur articule autour de deux livres El estudioso de la Aldea (1568) et El estudioso cortesano (1573), où se trouvent précisément les Refranes de mesa, salud y buena criança. La compilation, dont le titre met en relief la thématique envisagée, rassemble en réalité des énoncés divers : les dictons météorologiques côtoient par exemple les conseils misogynes sur les femmes (Gallego Barnés 2009 : 142) et les « injonctions culinaires » telles que El lechon de un mes, el pato de tres sont associées à des formes dont le sens métaphorique ne se rapporte pas forcement à la table : Del comer, y del baylar, comienço me dad ; El uiejo y el horno, por la boca se escalientan.

Le recueil n’est pas novateur en termes d’énoncés proverbiaux, et Gallego Barnés a bien montré l’influence de l’œuvre de Núñez sur cette pièce (2009 : 145) :

Los 271 refranes recopilados por el alcañizano están todos presentes en dicho refranero de Hernán Núñez, y en la mayoría de los casos (más de 200), con el orden en que aparecen en la edición de Sala-manca (1555). En revanche, cette collection est innovante de par sa conception et

mérite à ce titre d’être consignée comme la première collection spécia-lisée imprimée. Elle inaugure en quelque sorte une vision thématique et spécialisée des proverbes qui va rencontrer un certain écho dans les siècles suivants. Le recueil peut ainsi être rattaché 34 à Medicina española contenida en proverbios uvlgares de nuestra lengua (1616), petit recueil de 48 proverbes du docteur Ivan Sorapan de Rieros 35, et s’avère symptomatique d’une nouvelle tendance dans le traitement thématique de l’objet d’étude et de savoir que constitue le Refranero :

Parece que, poco a poco, se van precisando los diferentes usos de los refranes en una obra pensada para permitir a los estudiantes adaptarse a las exigencias de la vida cotidiana. (Gallego Barnés 2009 : 144)

34. Gallego Barnés propose d’autres correspondances avec des recueils sur le thème de l’hygiène et la santé (2009 : 149). 35. Édition de Sbarbi, El refranero general, t. 3, p. 27-28.

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LE REFRANERO ET LES REFRANEROS 37

Et il est vrai que jusqu’alors, le classement thématique (ou idéolo-gique, selon la terminologie adoptée par les auteurs de refraneros) n’avait pas encore produit de recueils ou facilité leur compilation, reliant ainsi leur fonctionnalité à un domaine d’expérience particulier. Cette collection, pourtant brève, a d’ailleurs connu un certain succès éditorial : elle a été associée aux œuvres des grands parémiologues du XVIe siècle 36 et rééditée à trois reprises à partir du XIXe siècle 37.

1.2.6 SEBASTIÁN DE HOROZCO, EL LIBRO DE LOS PROVERBIOS GLOSADOS (ENTRE 1570 ET 1580),

ÉDITION DE WEINER (1994) ET TEATRO UNIVERSAL DE PROVERBIOS (VERS 1579),

ÉDITION DE ALONSO HERNÁNDEZ (1986).

Outre les deux recueils de proverbes qui nous sont parvenus et qui ont connu des éditions récentes, El libro de los proverbios et Teatro universal de proverbios, Sebastián de Horozco, parémiologue le plus prolixe du XVIe siècle 38, est aussi à l’origine d’une compilation inédite de plus de 8 000 proverbes Recopilación de refranes y adagios vul-gares y comunes de España. La maior y mas copiosa que hasta aora se a hecho. Cette pièce, incomplète (le manuscrit B.N.M. ms. 1849 commence à la lettre « E »), est en cours d’édition par l’Institut de Lexicographie de la Real Academia Española (García Cañete, García Carretero & Raigal Pérez 1996 : 53).

Malgré cette prolixité, Sebastián de Horozco reste un parémio-logue et un homme de lettres mal connu 39 jusqu’au XXe siècle. Ses œuvres ont été retrouvées récemment, essentiellement grâce aux tra-vaux de l’américain Weiner qui a cherché les Proverbios glosados pendant de nombreuses années 40, et d’Alonso Martínez de l’Univer-sité de Salamanque.

El libro de los proverbios glosados, composé à la fin de sa vie par Horozco, entre 1570 et 1580, annonce un corpus organisé de 485 proverbes, dont un certain nombre sont manquants (Horozco 1994 : 3). Les formes compilées sont reprises au début de l’ouvrage («Tabla 36. L’édition de Lérida (1621) rassemble les collections de Núñez, Mal Lara et Palmireno, ainsi que Cartas en refranes de Blasco de Garay (Gallego Barnés 2009 : 146). 37. Mateo Repullés (1804), José Maria Sbarbi (1874) et Antonio Castillo de Lucas (1965). 38. «No hay que olvidar que Horozco es el mayor paremiólogo español de su época en número de proverbios» (Weiner dans Horozco 1994 : 5). 39. Au sujet des œuvres de Sebastián de Horozco, voir l’édition de Weiner (Horozco, 1994 : 11-13) et García Cañete, García Carretero & Raigal Pérez (1996 : 49-58). 40. Le manuscrit inédit transite par New York avant d’être acheté par Elie J. Nahmias (Paris) qui autorisera le chercheur à le consulter puis à l’éditer (Horozco 1994 : 2-3).

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de los proverbios glosados que en este volumen se contienen», qui commence par le proverbe Andar con él que de Juan Gómez es et se termine par Bandos salmantinos tomesinos y beinitinos : 45-72) puis développées à l’aide de gloses dans la suite du volume :

Síguense algunos proverbios o dichos notables sacados así de coró-nicas e historias como de la Sagrada Escritura y otras partes por el licençiado Sebastián de Horozco, jurisconsulto, vecino y natural de la çibdad de Toledo demás y allende de otra grand suma de ellos que tiene recopilados y glosados en metro en otro volumen. Pónense aquí los orígenes que se pueden alcançar de dónde cada uno de ellos pro-vino. Y de los que no se sabe el origen pónense exemplos de lugares y partes donde se alegan con que se auctorizan y glosan. Y los que son de Sagrada Escritura ellos mismos se traen su auctoridad y sus verdaderos sentidos. Todo lo que aquí se dixere sea a gloria y onra de Dios y so la disçiplina y correctión de la Sancta Madre Iglesia Romana. (Horozco 1994 : 73) Les proverbes recueillis sont issus de la tradition biblique et

patristique, de la littérature classique et folklorique et les gloses, qui convoquent un large éventail de connaissances donnent à voir l’éru-dition de l’auteur, comparé par Weiner à Mal Lara (Horozco 1994 : 5). Les gloses constituent en effet la partie la plus importante de la pièce et comportent des explications plus ou moins développées. Ainsi pour le proverbe Por demás es tirar coçes contra el aguijón :

Este proverbio literalmente quiere dezir que si a la bestia hieren con el aguijón porque ande, cosa escusada es tirar ella coçes contra el aguijón pensándose así librar de él porque antes tirando coçes contra él se le hincará y se herirá más con él. Por manera que mejor le es andar y huir de él que recalçitrando herirse más con él. Mas aplicando este proverbio al sentido común quiere dezir quando la voluntad de Dios es que una cosa sea y se haga, dura cosa es y por demás que el hombre quiera repugnar a la voluntad de Dios porque esto sería como tirar coçes contra el aguijón. (Horozco 1994 : 210) L’auteur développe aussi un autre procédé : il insère des contes (ou

historias) dans ses gloses, ce qui a peut-être été à l’origine d’erreurs sur le contenu de ce manuscrit 41. Les confusions sur les titres et les textes de Horozco se sont multipliées au début du XXe siècle et les ambiguïtés n’ont été levées que tardivement, grâce aux deux éditions critiques mentionnées ci-dessus.

Quant au Teatro universal de proverbios (ca 1579 42), conservé à la Biblioteca de la Academia Española (Ms. S. Com. G-A-126), d’une 41. Sur l’ambigüité soulevée par l’existence d’une autre pièce, le Libro de quentos, et sur la dénomination des histoires insérées dans les gloses, voir l’introduction de Weiner (Horozco 1994 : 6-8). 42. Datation de Margit Frenk (2003).

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consultation plus aisée, il a donné lieu à une première édition partielle entre 1915 et 1917 de la part de Cotarelo y Mori 43, puis, plus récem-ment à l’édition de référence de Alonso Hernández (1986), qui restitue plus fidélement le texte original de Horozco (1986 : 17).

Comme dans le volume précédent, les proverbes contenus dans la pièce (3 137 d’après les estimations de l’éditeur) sont recensés dans une liste à la fin de l’ouvrage qui facilite leur identification. Ils sont tous glosés à l’aide d’un ensemble de 10 vers (deux quintillas), pour des raisons qui tiennent, d’après ce qu’expose l’auteur dans son pro-logue, au rythme, à la brièveté et à la sonorité. Le raisonnement est argumenté et les notions évoquées, indissociables des théories actuel-les concernant la définition des proverbes et l’importance des patrons rythmiques (Anscombre 1999, 2000), confèrent à l’auteur le statut d’un visionnaire et d’un précurseur :

Quiselos glosar en metro e no en prosa assi porque de esta gracia y habilidad nuestro señor fue servido de me dotar en algo como porque lo que en metro se escrive por la quenta y consonancias que en si tiene es mas agradable al letor y es mas facil y mejor para retener en la memoria y también porque el metro de suyo en pocas y breves palabras preñadas suele tocar y encerrar en si muchas y muy grandes sentencias mayormente que estos adagios son dichos y avisos de la sagrada scriptura que consigo se traen sus altos misterios. (Horozco 1986 : 26) Le recueil s’organise autour de proverbes célèbres glosés et

organisés suivant un ordre pseudo alphabétique : 23. A cavallo comedor / cabestro corto Al viscioso y gastador que en gastar se va de boca la medicina mejor es purgarle del humor de aquello que le proboca. Porque teniendo a sabor gasta a diestro y a siniestro y al tal desperdiciador y a cavallo comedor atalles corto el cabestro. (Horozco 1986 : 39) Cet exemple, représentatif du Teatro Universal de Proverbios, per-

met de mieux comprendre la démarche de son auteur et sa volonté d’intégrer les formes proverbiales au discours poétique qui les accom-pagne. De surcroît, les gloses mettent en scène le proverbe cité dans le 43. E. Cotarelo y Mori (1915-17) : «Refranes glosados de Sebastián de Horozco», Bol. R. Acad. Esp., U, 1915, p. 645-706 ; TU, 1916, p. 98-138; 398-428 ; 591-604 ; 710-721 ; TV, 1917, p. 283-396, édition citée par De Jaime Gómez & De Jaime Lorén (1993 : 78).

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titre mais se nourrissent aussi d’autres parémies, créant ainsi un recueil dont l’originalité consiste à redonner un contexte poétique aux proverbes. Sebastián de Horozco est une figure majeure de la paré-miologie au XVIe siècle. Son œuvre, dominée par deux grands centres d’intérêt, la poésie et la parémiologie, va trouver dans ce livre le lieu de son expression privilégiée.

Ses recueils, et ceux de ses prédécesseurs au XVIe siècle, marquent un tournant dans l’histoire du Refranero. C’est avant tout la période d’un engouement manifeste pour les proverbes qui se traduit par un enrichissement quantitatif des compilations et par l’apparition de la notion d’exhaustivité du recensement. C’est aussi la période de la réflexion, du commentaire et de l’exégèse autour de ces formes : elle va trouver chez Correas, au siècle suivant, son aboutissement.

1.2.7 GONZALO CORREAS, VOCABULARIO DE REFRANES Y FRASES PROVERBIALES (1627),

ÉDITION DE COMBET (1967) Correas a puisé abondamment dans les recueils de ses prédécesseurs (Combet 1971, Combet et alii 2001) afin de rassembler la plus grande compilation de proverbes jamais composée. Mais le Vocabulario de refranes y frases proverbiales, pourtant considéré aujourd’hui comme le monument de la parémiologie espagnole, ne connaîtra pas, à l’instar d’autres productions de l’auteur, de diffusion de son vivant. Les tra-vaux de Correas, pourtant animé d’une véritable passion pour la langue 44 et la parémiologie, ne seront publiés qu’au début du XXe siècle 45.

Les deux éditions de la Real Academia, en 1906 et 1924, réalisées à partir d’une copie défectueuse du manuscrit, ont au moins le mérite de s’interroger sur les conditions de publication qui doivent présider à l’établissement du texte de Correas qui, lors de sa rédaction, avait opté pour une transcription phonétique des unités recueillies 46. Un premier travail consiste ainsi à restituer l’orthographe, puis à réorganiser le recueil :

Considerando, en primer término, que una vez sustituído el especial sistema gráfico del autor por la ortografía usual no había razón alguna que aconsejase conservar el caprichoso orden alfabético adoptado en

44. Correas (1954) : Arte de la lengua española, edición de Emilio Alarcos García, Anejo LVI de la Revista de Filología Española, Madrid. Le manuscrit est édité pour la première fois en 1903 par le comte de la Viñaza, mais son travail sur le texte est défectueux. 45. Une copie est établie en 1780 qui sert aux éditions de la Real Academia de 1906 et 1924. 46. Entre autres, le phonème /k/ remplace les groupes « c + a, o, u » et « qu + e, i », le phonème /r/ en position implosive donne « rr », etc. L’ordre original des entrées était : AEIOU rLNSZXD FGBKPTV M Rr Ch Ll Ñ H.

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dicho sistema, se han dispuesto los refranes y las frases según el orden abecedario tradicional. (Correas 1924 : V) Le Vocabulario de refranes… connaît donc un destin peu commun

pour les recueils de proverbes. Achevé aux alentours de 1627 – mais la compilation a représenté un travail de longue haleine qui s’étend de 1608 à 1625 (Combet 1971 : 170) –, le manuscrit original dont on a perdu la trace pendant plus d’un siècle est finalement retrouvé à la Bibliothèque Nationale de Madrid par Combet, qui en propose pour la première fois une édition exacte en 1967.

L’imposant recueil recense plus de 25 000 formes, dont 18 000 proverbes, placés au début du recueil, et un nombre important de frases proverbiales : des phrases figées en réalité, telles que les décrit la linguistique actuellement (Dar en el blanco, Meter las cabras en el corral, A lo bobo), des éléments grammaticaux («Porque. Es conjun-ción, con el acento primero»), mais aussi des vocables dont le sens figuré est expliqué :

Gallear. Por mostrar ser personas y briosos. Galleáronse. Rifaron, riñeron; gallear el gallo a las gallinas por prenderlas. L’édition de Combet de 1967 va restituer le texte original de l’au-

teur en respectant les critères linguistiques et culturels qui font l’originalité du recueil et c’est à ce texte que nous nous référerons pour les mêmes raisons, sans pour autant négliger les éditions posté-rieures qui facilitent l’accès à cette monumentale compilation depuis l’an 2000 : l’édition électronique de l’Université de Navarre, dirigée par Zafra (2000) et l’édition révisée de Combet parue chez Castalia (2000). Cette dernière présente, en plus des corrections, une réorga-nisation du recueil :

Además de la modernización de la ortografía, se reordenaron las pare-mias y se subsanaron errores, de modo que se consiguió una edición más accesible. En el año 2000 vio la luz esta edición en Castalia. Con respecto a la edición de 1967, esta reorganización supone el desplaza-miento de muchas paremias. Así, donde antes se leía : El buen paño en el arka se vende, mas el malo verse kiere El buen traxe enkubre el mal linaxe El buen vezino haze al otro de mal aliño El buen vezino haze tener al onbre mal aliño en la edición del 2000, figura : El buen paño en el arca se vende, mas el malo verse quiere El buen saber es callar, hasta ser tiempo de hablar El buen soldado, sácalo del arado El buen traje encubre el mal linaje

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El buen vecino hace al otro de mal aliño (Sevilla Muñoz 2011 : 20) Les sources de Correas sont clairement établies – il a puisé chez

ses prédécesseurs une grande partie de la matière qui compose son recueil –, mais il a aussi voulu compiler des proverbes originaux, notamment en les glanant sur les marchés.

Ce travail enrichit son recueil de près de 8 000 formes qui n’avaient jamais été collectées. Correas tente d’établir une compi-lation de son époque, et cela rend ses gloses particulièrement origi-nales. Il commente par endroits certains aspects la langue (archaïsmes, acceptions particulières d’un vocable, etc.) et à d’autres certains aspects culturels de l’époque. On peut ainsi lire des commentaires sur la célébrité de Lope de Vega ou sur l’impact de la Comedia sur le Refranero :

Es de Lope. Para dezir ke una kosa es buena. Lo dixo el vulgo por las komedias de Lope de Vega, kuio verso es más llano i fázil ke de otros (Correas 1967 : 142) El bovo de komedia dezía: “Oi somos, i mañana tanbién”. I ansí le usan dezir algunos por grazia de sinpleza (ibid. : 200) En el aldiguela, más mal ai ke suena. Rrefrán es mui antiguo, no tan moderno komo el autor de una komedia dize, ke hizo de un duke de Alva i un hixo valeroso, entendiendo ser la Aldiguela lugar ke está entre el Barko i Piedrahita, llamado “la Aldiguela”; toda akella tierra es del Duke de Alva. (ibid. : 122) Dans Recherches sur le « Refranero » castillan, Combet consacre

d’ailleurs tout un chapitre à l’étude de la société à travers les refranes de Correas (1971 : 183-293), montrant ainsi que si ce texte doit être considéré comme le joyau de la parémiologie espagnole, il n’en est pas moins aussi un formidable document sur l’histoire, la société et la civilisation espagnole du XVIIe siècle.

Du Maestro Correas, Combet nous dit finalement qu’il constitue presque un anachronisme à son époque, une personnalité décalée dans un siècle qui tourne le dos aux valeurs populaires (Combet 1971 : 289). Après lui, les manuscrits vont se faire plus rares : on n’en relève guère que deux pour la deuxième moitié de XVIIe siècle, dont un seul a été édité.

1.2.8 GERÓNIMO MARTÍN CARO Y CEJUDO, REFRANES Y MODOS DE HABLAR CASTELLANOS (1675)

Il faut en effet signaler l’existence du volumineux manuscrit, inédit à ce jour, de Luis Galindo Sentencias filosóficas i verdades morales, que otros llaman prouerbios o adagios castellanos (1659), qui com-

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porte plus de 5 000 proverbes 47. Une collection importante mais peu connue et étudiée. De Jaime Gómez & De Jaime Lorén en proposent une description précise dans leur référencement des collections iné-dites espagnoles (1993 : 75) :

Gigantesco manuscrito que consta de diez volúmenes, parece ser autó-grafo puesto que las notas y correcciones marginales e interlineares son de la misma mano. Este extraordinario refranero todavía no ha sido estudiado ni impreso como el de Correas. Los distintos tratadistas se limitan a reseñarlo de pasada. Consta en total de 2.455 hojas de 23x16, de las cuales las 177 últimas corresponden a la selección de refranes que Galindo había efectuado de la obra de Franciosín y que constituye el último tomo de la obra. El número total de refranes asciende a 5.075, aparte de los cerca de 7.000 de Franciosín, que incluye en los nueve primeros volúmenes. Cada refrán va acompañado de amplísimos comentarios, y marginalmente indica los autores clásicos de donde proceden. Esta voluminosa y extraordinaria obra manuscrita se conserva en la Bib. Nacional, sig. Ms. 9772-9781. La obra fue escrita de 1659 a 1668. La période classique s’achève donc avec la publication à la fin du

XVIIe siècle du volume de Gerónimo Martín Caro y Cejudo (en 1675, avec une réimpression en 1792) 48. Les Refranes y Modos de hablar Castellanos, con los Latinos que les corresponden; y la glosa y explicacion de los que tienen necesidad de ella sont le travail d’un érudit latiniste à qui Duplessis rend un hommage éloquent dans sa bibliographie parémiologique :

Ce volume peu connu et qui paraît avoir été oublié par les biblio-graphes les plus exacts renferme certainement la collection la plus complète et la mieux entendue que nous possédions de proverbes espagnols ; ces Proverbes ou Refranes, énoncés sous toutes leurs formes et souvent comparés entre eux, ont été rapprochés avec soin des Proverbes latins qui leur correspondent ou même des Locutions ou formules latines qui offrent avec eux une certaine analogie. Un pareil travail a exigé de nombreuses recherches et suppose une érudition aussi solide qu’étendue. Si j’ajoute que cette érudition a su se borner, dans l’énonciation des proverbes et dans les explications qui les accompagnent, au strict nécessaire, on aura bonne idée, je pense, d’un écrivain, philologue de profession, qui s’est préoccupé beaucoup plus de l’instruction de ses lecteurs que du désir de faire parade de ce qu’il savait. (Gratet-Duplessis 1847 : 306)

47. Les proverbes contenus dans le volume ont fait l’objet d’une recherche de doctorat : Pilar Vega Rodríguez, Estudio e índice de las sentencias filosóficas del Dr. Luis Galindo, Madrid, Uned, 1992. 48. Sbarbi (1891 : 64) puis De Jaime Gómez & De Jaime Lorén (1993 : 79) évoquent encore le manuscrit de Juan de Melo, perdu en 1823, Siete centurias de adagios caste-llanos.

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Pourtant, l’époque a déjà tourné le dos aux proverbes, et la vive critique qu’ils soulèvent apparaît clairement dans les Refranes y modos de hablar castellanos dès l’avertissement au lecteur :

Llegáron muchos á decirme que era tiempo mal gastado el que gastaba en escribir adagios, por ser una cosa tan baxa, vulgar, inútil é indigna de que hombres que hayan ocupádose algun tiempo en letras humanas, traten de ella. (Caro y Cejudo 1792 : I) L’orientation donnée à son travail en découle : resituer ces pro-

verbes dans la tradition classique et patristique qui les a vus naître et dont ils sont pour lui l’émanation 49.

La lecture de ce volume de la fin du XVIIe siècle est enrichissante pour comprendre certaines évolutions du Refranero. Le choix des proverbes montre en effet une élimination remarquable à l’époque des éléments trop « vulgaires », pourtant présents dans les proverbiers du Moyen Âge, et qui avaient connu, avec Correas, leur apogée. Sont éliminés les allusions raciales (judios, moros) caractéristiques d’une vision médiévale, mais aussi des mots malsonnants comme dans :

Fabla Marta, responde Justa: vna puta a otra busca (Santillana) Habla marina: respone justa: vna ramera a otra busca (Vallés) Habla Marta, responde Justa: una puta a otra busca (Núñez) Habla Marta, rresponde Xusta; una puta a otra buska (Correas) No ay espada syn buelta, ni puta syn alcahueta (Santillana) Ni espada sin buelta: ni ramera: sin alcahueta (Vallés) Ni espada sin buelta ni puta sin alcahueta (Núñez) Ni espada sin buelta, ni puta sin alkagueta (Correas) Putas y tuertos, todos somos bueltos (Santillana) Putas: y tuertos: todos somos bueltos (Vallés) Putas y tuertos todos somos bueltos (Núñez) Putas i tuertos, todos somos bueltos (Correas) Les proverbes intégrant des vocables tels que puta, cagar, etc., ne

sont plus recensés chez Caro y Cejudo ; ils ont été pour la plupart évacués du Refranero après Correas, et nous n’en retrouvons plus la trace dans les compilations plus tardives. Un choix qui se confirme au siècle suivant lors de la consultation du Diccionario de la Real Academia, qui oblitère des formes tenues pour trop grossières. Certains de ces proverbes ne retrouveront leur place dans le Refranero qu’à partir du XIXe siècle avec Sbarbi, puis chez Junceda au XXe siècle 50, qui recense par exemple Putas y dados y caminos de 49. Malgré les avis divergents de Sbarbi et de García Moreno, Combet (1971 : 301) juge le recueil peu novateur, l’auteur ayant puisé abondamment chez Sánchez de la Ballesta. 50. Une quantité importante de ce matériau a pourtant disparu de l’usage : «Efecti-vamente, resulta curioso comprobar que los antiguos paremiógrafos (Correas, Oudin, por ejemplo) no vacilaban en incluir cantidad de maledicta en sus listados, con excepción a veces de las fuertemente blasfematorias. En cambio, mientras los lexicó-

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odre, matan al hombre et Ni de puta buena amiga, ni de estopa buena camisa.

Il ressort de ce trop bref parcours de l’histoire et de l’évolution des refraneros à l’âge classique que toutes ces pièces, loin d’être des listes de proverbes, glosées ou non, possèdent leur spécificité et participent à la consolidation d’un Refranero castillan original, source à laquelle l’époque moderne va puiser abondamment, dans un souci de voir perdurer ce matériau incomparable de formes héritées du passé. Il apparaît aussi que la fin de la période se caractérise par un déclin et un nouveau regard porté sur la parémiologie : le XVIIIe siècle et ses lumières relégueront les proverbes et la sagesse populaire qui les auréole à un plan subalterne. L’engouement fait place à une vision critique incarnée par Gracián et Feijoo : ce dernier dénonce avec virulence la « sagesse populaire » contenue dans les proverbes dans l’opuscule Fiabilidad de los adagios :

Pascua Marzal, hambre ó mortandad – No sólo es falso, mas parece que incide en aquella especie de superstición que se llama vana observancia. ¿Qué conexion tiene lo uno con lo ótro? El que la festi-vidad santa de la Pascua caiga en marzo ó en abril, ¿induce, ni puede inducir, ni en el globo terráqueo, ni en la atmósfera, ni en alguno de los cuerpos celestes, alguna cualidad ó dispocisión de donde venga el influjo de hambre ó mortandad? (Feijoo, Fiabilidad de los adagios, cité par Sbarbi 1878 : 111-112) Cette désaffection de l’époque pour les proverbes a eu des

conséquences sur la production et la diffusion du Refranero. L’édition de recueils est interrompue, tout comme la réimpression des collec-tions existantes, jusqu’au retour des proverbes grâce à la publication de travaux d’envergure.

1.3 LA PÉRIODE MODERNE Au XIXe siècle, en France puis en Espagne, deux figures vont s’im-poser dans ce domaine : Gratet-Duplessis, qui publie dès 1847 une bibliographie parémiologique remarquable concernant plusieurs pays et José María Sbarbi, prolixe auteur espagnol de compilations, de traités et de dictionnaires. De la consultation de ces travaux ressort une véritable volonté de recenser aussi bien des proverbes que les grandes œuvres qui jalonnent la production de recueils depuis le Moyen Âge. Grâce à ces recherches, le XIXe siècle se dote d’outils qui marquent la naissance de la parémiologie en tant que discipline. grafos de hoy en día se afanan meritoriamente por vencer la pudibundez académico-dieciochesca que imperaba hasta hace poco, los listados fraseo-paremiológicos recientes son más propensos a obviar por completo cantidad de usos lingüísticos perfectamente atestiguados y descriptibles, quizá sola e implícitamente por motivo de su específica violencia» (Beaumatin 1997 : 101).

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46 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

1.3.1 PARÉMIOLOGIE ET PARÉMIOGRAPHIE AU XIXe SIÈCLE

José María Sbarbi, fervent défenseur du proverbe, multiplie les per-spectives de recherches sur le Refranero castillan :

Ahora bien: una de las fuentes más sabrosas y abundantes en que es preciso beber, para agotar todos los secretos portentosos de nuestro idioma, ¿quién duda que es el estudio paremiológico o de los Refra-nes? Por otra parte, ¿a qué capacidad, por limitada que sea, se le podrá ocultar nunca la gran importancia que en sí entrañan, bajo cualquier aspecto que se les considere, y el inmenso servicio que prestan al hombre en las diversas fases de su vida. Últimamente, ¿quién, osaría desconocer el valor qué en sí atesora este estudio, cuando las plumas de los varones más reputados en nuestra Literatura se emplearan en obsequio suyo? (Sbarbi 1980 : Prólogo) Cet état d’esprit va l’animer dans sa quête et transparaît clairement

dans ces quelques lignes. Philologue, il travaille sur le signifiant des proverbes et sur leur sens. Également parémiographe, il édite et tente de réhabiliter des pièces oubliées dont il extrait les formes prover-biales pour montrer les liens qui se tissent en Espagne entre la paré-miologie et la littérature. Et de cette pratique assidue des textes va naître une œuvre parémiologique et parémiographique d’une grande ampleur : Monografía sobre refranes, adagios y proverbios caste-llanos y las obras o fragmentos que expresamente tratan de ellos en nuestra lengua ; El Libro de los Refranes: colección alfabetica de refranes castellanos explicados con la mayor concision y claridad ; Diccionario de refranes, adagios, proverbios, modismos, locuciones y frases proverbiales de la lengua española et El refranero general.

Les considérations sémantiques sur les proverbes l’amènent dans un premier temps à publier en 1872 El libro de los Refranes…, une collection de 1 800 proverbes glosés brièvement comme l’indique le titre et dont l’objectif est de restaurer la compréhension parfois erro-née de certaines formes du refranero :

¿Y cuántas veces no ha ocurrido, que por ignorarse el verdadero sentido de tal ó cual refran, se ha hecho de él una aplicacion abusiva? (Sbarbi 1872 : Dos palabras del editor) Cette problématique du sens des proverbes présidera aussi à l’éla-

boration d’une pièce plus conséquente à la toute fin de sa carrière – le Diccionario de refranes, adagios, proverbios… publié à titre post-hume, en 1922 51 –, qui rassemble en deux volumes une quantité considérable d’expressions et de proverbes glosés sous forme d’entrés 51. José María Sbarbi meurt en 1910 à Madrid. Ses archives ont été conservées par ses ayants droits jusqu’à la publication du Diccionario.

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par mots clés. Le dictionnaire offre ainsi pour la première fois un recensement terminologique des proverbes d’une grande richesse et d’une grande exhaustivité dont la preuve la plus convaincante sont peut-être les 38 colonnes de proverbes sur la femme (Sbarbi 1922 : 95-114), thématique essentielle s’il en est du Refranero :

MUJER. – A la buena mujer poco freno basta Indica que la mujer honrada no necesita quien la vigile ni le enseñe sus deberes, cohibiéndola en sus actos, pues ella sola sabe lo que tiene que hacer. A la mujer afeitada vuélvele el rostro, o la cara. Aconseja que se huya de las mujeres que tienen la costumbre de pin-tarse o engalanarse mucho, pues la que pierde el tiempo en coqueterías no suele ser buena ama de casa. Etc. (Sbarbi 1922 : 95) L’outil est exceptionnel et novateur. Il permet en outre à quicon-

que s’intéresse à l’évolution des proverbes en diachronie de retrouver de nombreuses formes par la consultation simplifiée des mots clés.

À cette constante chez Sbarbi du recensement et de la compilation de proverbes s’ajoutent des recherches qui se partagent entre la paré-miologie et la parémiographie 52 et se concrétisent dans la publication d’El Refranero General – dix volumes consacrés à l’édition et à la ré-cupération de textes hétéroclites choisis en fonction de leur connexion, plus ou moins manifeste, avec le Refranero –, et la Monografía sobre refranes… qui s’articule autour d’une dissertation sur les proverbes suivie d’un catalogue parémiologique.

Le fil conducteur des volumes du Refranero general est la re-cherche, et la réhabilitation, de textes de toute nature ; des refraneros mais aussi des pièces poétiques et littéraires. Des éditions de prover-biers – Refranes que dizen las viejas tras el fuego (t. 1) ; Refranes famosissimos y provechos glosados (t. 7) ; Colección de proverbios glosados por K.O (t. 7) – et de collections spécialisées – Medicina española contenida en proverbios uvlgares de nuestra lengua et Refranes de mesa, salud y buena criança (t. 3) ; Diccionario de refranes catalanes (t. 9) – côtoient des textes littéraires : Dialogo en laude de las mugeres intitulado Ginaecepaemos de Juan de Espinosa (t. 2), poétiques : Colección de seguidillas ó cantares… de Valladares de Sotomayor (t. 4) ; La silva curiosa de Julián de Medrano (t. 10) et des pièces de théâtre : Teatro español burlesco (t. 5) ; Casarse por golosina y refranes a trompon (t. 9). Ajoutons pour tenter d’être exhaustive le travail sur les proverbes insérés dans des textes de Quevedo (t. 8) et l’espace réservé à l’auteur de Don Quichotte (t. 5 et 6) dont l’œuvre sert de point de départ à un traité sur la traduction des proverbes. 52. Pour une bibliographie plus complète, voir l’introduction de Manuel José García (Sbarbi 1922 : V-XI).

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La démarche de Sbarbi d’extraire les proverbes de ces textes et de se livrer, ici ou là, à une analyse plus conceptuelle de ce phénomène préfigure déjà l’élaboration d’un projet parémiographique et parémio-logique plus vaste qui va se matérialiser dans la Monografía sobre los refranes, proverbios y adagios castellanos. Il y aborde, en préambule à une bibliographie parémiologique, les questions de la terminologie, de l’étymologie ou des origines et observe l’importance du phéno-mène sur le plan linguistique.

Le catalogue de Sbarbi est exhaustif et recense tout type de texte pour peu qu’il fasse état de quelques proverbes. Le matériau extrait des textes est parfois consigné dans le catalogue ou tout simplement recensé et décrit, comme le montrent ces deux extraits du travail de Sbarbi qui s’étend sur quelques cinq cents pages parfois savoureuses :

ASNO ILUSTRADO (EL), o sea la Apología del Asno. Con notas y el Elogio del Rebuzno por apéndice, por un asnólogo, aprendiz de poeta. […] El autor de la obra fue D. Manuel Lozano Pérez Ramajo, y el de las Ilustraciones, objeto de este nuestro artículo, D. José Joaquín Pérez de Necochea, obispo electo de Oviedo. En efecto, hame movido a dar aquí cabida a esta obra, el ver que en dichas Ilustraciones salen a relucir, si no todos, la mayor parte de los refranes que en nuestra lengua se refieren al Asno; lo cual, bien considerado, puede servir de base al que procure trazar un cuadro sinóptico paremiológico-asnal. (Sbarbi 1890 : 83) CULTIVADOR (EL), periódico de Agricultura, Horticultura, Jardi-nería y Economía rural, publicado bajo los auspicios de la M.I. Junta de Comercio de Barcelona, y dirigido por su catedrático de Agri-cultura práctica y botánica, D. Jaime Llansó. –Barcelona, 1848-1851, imprenta de J. M. de Bodallés, de R. M. Indar y de El Sol. […] En el tomo I de esta obra, páginas 122-123, se halla una colección de Proverbios agrícolas que Jaime Bujault, después de haber invertido su vida en discurrir varios medios de ser útil á sus semejantes, ha espar-cido entre los habitantes del campo. (Sbarbi 1980 : 145) La somme d’informations recueillies rend difficile la consultation

de ce catalogue, qui ne s’embarrasse pas de faire le départ entre les différents vecteurs d’apparition du proverbe. La Bibliographie parémiologique de Gratet-Duplessis publiée en France en 1847 est en ce sens un outil plus fonctionnel, malgré quelques omissions, pour la recherche sur le Refranero castillan.

L’auteur y fait notamment le point sur de nombreuses œuvres affublées à tort d’un titre qui les rattache aux proverbes : cette déno-mination semble en effet avoir été très en vogue entre le XVe et le XVIe siècle. Ainsi les Proverbios morales de Fajardo (Anvers, 1572) : « 280 quatrains qui ne sont en fait que des maximes morales » (Gratet-Duplessis 1847 : 297) ; Proverbios de Fernan Perez de Guzman,

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« 102 quatrains moraux […] qui ne sauraient être considérés comme des proverbes » (Gratet-Duplessis 1847 : 312) et Perla de los proverbios morales de Alonzo de Barros (Madrid, 1601) qui fait ressortir cette volonté de l’auteur de dissiper les ambiguïtés sur le contenu de certaines pièces : « Ce livre n’est point un recueil de proverbes, et je ne le mentionne ici que pour prévenir toute erreur à cet égard. C’est une espèce de traité de morale qui se compose d’une série considérable de distiques rimés et qui ne m’a pas semblé digne de beaucoup d’attention » (Gratet-Duplessis 1847 : 298). L’auteur fait par ailleurs preuve d’une connaissance encyclopédique au sujet des ouvrages consacrés à la parémiologie et des recueils de proverbes en diverses langues.

Il faudra retenir que ces deux ouvrages du XIXe siècle sont symp-tomatiques d’un véritable regain d’intérêt pour le proverbe et ses différentes manifestations écrites. À la croisée des chemins entre les questions parémiographiques et la définition conceptuelle du pro-verbe, ils assoient les premiers fondements d’une discipline scienti-fique naissante. D’autant que l’on commence à ressentir ces proverbes comme des énoncés linguistiques à part entière, hypothèse que le XXe siècle et ses travaux lexicographiques 53 vont confirmer. Dans le même temps, ces proverbes qui avaient jusque là trouvé leur place à la fois dans les recueils et le dictionnaire de la Real Academia, vont être écartés de ce dernier support 54, ouvrant l’ère des compilations et des dictionnaires spécialisés du XXe siècle.

1.3.2 LES COMPILATIONS ET DICTIONNAIRES DU XXe SIÈCLE

La production autour du Refranero se divise, un peu arbitrairement, entre compilations, dans la lignée des grandes pièces des XVIe et XVIIe siècles, et refraneros thématiques ou spécialisés. Il s’agit d’une activité intense 55 au XXe siècle, qui produit de très nombreuses pièces de plus ou moins grande qualité. Nous dresserons ici un bilan non exhaustif de ces ouvrages, afin de retracer les grandes orientations qui se dessinent à cette époque dans l’exploitation du Refranero 56. 53. Casares consacre une partie de ses travaux aux proverbes dans Introducción a la lexicografía moderna (1950). 54. Cette décision est prise en 1970 : «[…] esta demanda de mayor espacio ha coincidido con la decisión adoptada por la Academia de eliminar del Diccionario los miles de refranes que contenía» (DRAE, 1970 : VIII). 55. L’évolution dans la constitution des corpus de proverbes (XIXe- XXe siècles) est retracée par Julia Sevilla (2012) qui évoque ensuite les projets les plus récents et les plus productifs en termes d’élaboration de corpus informatisés. 56. Ces informations peuvent être complétées par la consultation du chapitre VI de Recherches sur le « Refranero » castillan de Combet (1971 : 331-339). Il y évoque notamment les collections de Rodríguez Marín, de Cejador et de Martínez Kleiser.

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L’œuvre de Rodríguez Marín est avant tout celle d’un parémio-graphe désireux de préserver les proverbes castillans. Il propose, dès le début du XXe siècle, une série monumentale de compilations. En 1926, Más de 21.000 refranes castellanos no contenidos en la copiosa colección del maestro Gonzalo Correas ; en 1930, 12.600 refranes más…; en 1934, Los 6.666 refranes de mi última rebusca ; et en 1941, Todavía 10.700 refranes más… Ces ouvrages se caractérisent par une volonté affichée de recenser le matériel que Correas n’a pas compilé. Si sa profonde connaissance du Vocabulario de refranes est indis-cutable (Combet 1971 : 332), il n’en reste pas moins que les formes proposées ne sont pas toutes originales et ne présentent parfois que de très légères modifications par rapport à Correas.

Par ailleurs, il faut relever, à l’instar de Combet (1971 : 333) et de Bizzarri, des méthodes peu « orthodoxes » de recensement, préjudi-ciables à son auteur sur le plan scientifique :

Sólo en la primera mitad de este siglo, F. Rodríguez Marín se dedicó con verdadero afán a superar al Maestro Correas, como gustaba dejar sentado en los extensos títulos que colocaba a sus refraneros. La publicación del Vocabulario de Correas en 1906 por la Real Academia Española lo impulsó a recoger tanto de la tradición oral como de la literaria cuanto refrán hallase. Lamentablemente, Rodríguez Marín en sus gruesos volúmenes no discriminó aquellos refranes sacados de la tradición oral de la escrita, ni la moderna de la antigua. Sus referencias documentales son escasas y poco precisas; sin embargo, debemos reconocer en la labor de este hombre un espíritu abocado a recoger cuanto pudo de la riqueza folklórica de su pueblo. (Marqués de Santillana 1995 : 10-11) Rodríguez Marín affiche une volonté de se détacher de la tradition

en matière de compilation de proverbes, et c’est précisément ce qui lui sera reproché, et qui va, comme par ricochet, constituer le fil conducteur de nombreuses publications postérieures.

Ainsi Julio Cejador compile entre 1928 et 1929 trois volumes d’un Refranero castellano dont il prend soin de mentionner les sources et Luis Martinez Kleiser propose en 1953 un Refranero español ideoló-gico, qui reprend les refraneros classiques – Santillana, Vallés, Núñez, Mal Lara, Horozco et Correas – et, à l’occasion, ceux de Rodríguez Marín. Cet ouvrage extrêmement dense est d’une consulta-tion difficile à cause du classement thématique qu’il propose.

D’autres recueils circulent pendant la deuxième moitié du XXe siècle. Ils mettent en avant le nombre important de formes compi-lées, expliquées et mises en perspective, comme le Refranero español, colección de ocho mil refranes populares, ordenados, concordados y explicados de José Bergua en 1961. La tendance est à l’explication de ces formes et les proverbes ne peuvent plus se passer de leur glose dans les productions de l’époque moderne.

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LE REFRANERO ET LES REFRANEROS 51

Les ouvrages de compilation les plus récents dans la catégorie des dénommés refraneros sont ceux de Gregorio Doval (1997) et de María Josefa Canellada et Berta Pallares (2001). Leur approche du Refranero est sensiblement différente. Pour le premier, le Refranero est ressenti comme un matériau d’analyse sociologique :

El comportamiento – antes, ahora y siempre – se apoya en valores y esquemas de actuación, en lo esencial invariables, porque sus estímulos y sus obstáculos, sus condicionantes y sus motivaciones, sus anhelos y sus temores son también constantes. (Doval 1997 : II) L’auteur du Refranero temático español est d’ailleurs sociologue

de formation, et c’est la direction que se donne l’ouvrage pour expliquer quelque 2 000 proverbes par le biais d’un classement autour de l’être humain, sa condition, ses actions, ses rapports à la société, etc. Il propose en fin d’ouvrage une liste des proverbes abordés, augmentée de 3 000 autres formes moins usuelles, qui en facilite la consultation.

L’ambition des auteurs du Refranero español. Refranes, clasifica-ción, significación y uso, paru chez Castalia, est de proposer une sélection de 2 964 proverbes (suivant un classement alphabétique par mots-clés), qui constituent le corpus d’un travail de réflexion sur la taxinomie et la sémantique proverbiale. Ce corpus, issu directement des grandes compilations de Santillana, Correas et Sbarbi – les formes y sont reprises textuellement –, permet ainsi aux auteurs de dégager des grands groupes thématiques repris à la fin de l’ouvrage grâce à des index de mots-clés et de notions.

Cette période se caractérise aussi par une publication massive de refraneros spécialisés autour d’une thématique ou d’une langue, dont nous pouvons citer quelques titres afin de signaler qu’il s’agit là d’une véritable tendance de la parémiologie moderne.

Les langues régionales vont ainsi faire l’objet de recueils spé-cialisés : le valencien, Recopilación de refranes valencianos (1920) et Refranero valenciano y su correspondencia en otros idiomas (1979) ; l’asturien, Refranero asturiano (1962) ; l’aragonais, Refranero arago-nés (2002). L’Extrémadure avec le Refranero popular extremeño (1991) ; la Manche et son Refranero popular manchego y los refranes del Quijote (1998); la Navarre dans Vocabulario navarro, seguido de una colección de refranes, adagios, dichos y frases proverbiales (1952), l’Andalousie avec le Repertorio de modismos andaluces (1991), et même les Canaries, qui ont financé la publication du Dic-cionario de expresiones y refranes del español de Canarias (2000) s’inscrivent ainsi dans cette tendance de récupération régionale des proverbes.

Ce type de publications se décline aussi depuis quelques années en une recherche d’équivalences entre différentes langues, régionales ou

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nationales, comme en attestent les deux recueils spécialisés de Sevilla & Cantera : 877 refranes españoles con su correspondencia catalana, gallega, vasca, francesa e inglesa de 1998 et 1001 refranes españoles con su correspondencia en alemán, árabe, francés, inglés, italiano, polaco, provenzal y ruso de 2001.

Quant aux refraneros spécialisés, leurs thématiques sont diverses, et on peut citer, en plus des nombreux ouvrages consacrés à l’œuvre de Cervantès, quelques exemples de publications du XXe siècle : un Refranero del mar et un Refranero médico la même année (1944) ; un Refranero agrícola español (1954) et dans un domaine semblable Refranero de los frutos del campo (1986), Refraneros ganaderos alto-aragoneses (1994), Dichos didácticos; Refranes agrícolas de meses y santos (1996) et Los refranes del vino y la vid (1998). Finalement, l’objet d’étude que constitue le refranero peut se traduire par une approche pointue de certaines thématiques du corpus qui vont donner lieu par exemple à un Refranero anticlerical (1994) ; un Refranero de la vida humana (1989) ou encore à Las monedas en el refranero : 1700 proverbios y locuciones (1982).

À noter aussi, pour cette période, que la nécessité d’expliquer ces formes parémiologiques souvent anciennes va se traduire par la publi-cation d’ouvrages retraçant les origines, célèbres ou populaires, des proverbes et des expressions. La glose s’appuie alors aussi sur un travail d’étymologie et de lexicographie pour compléter le simple commentaire. Ces travaux mélangent dans la catégorie des dichos un grand nombre d’expressions figées et quelques proverbes. C’est l’orientation que choisissent Iribarren, dans El porqué de los dichos (1974), et Buitrago Jiménez, dans le Diccionario de dichos y frases hechas (1996).

Parallèlement à la poursuite de la compilation sous forme de refra-neros, l’utilisation du format « dictionnaire » se répand à la fin du XXe siècle et s’affirme comme un support efficace pour accueillir les proverbes. Les ouvrages ainsi produits en Espagne répondent à des ambitions différentes : ils s’orientent soit vers des compilations d’usage, soit vers la récupération du matériau de proverbes issu des recueils classiques.

Le Diccionario de aforismos, proverbios y refranes publié en 1991 s’inscrit dans la première orientation. Le prologue, très bref, est axé sur la concision et le caractère pragmatique de l’ouvrage. Au demeu-rant, le système des entrées alphabétiques est confus ; il porte tantôt sur des concepts thématiques, tantôt sur des vocables, ce qui rend sa consultation plus difficile.

Le Diccionario de refranes dichos y proverbios (1998) de Luis Junceda se présente aussi comme une compilation d’usage mais le classement adopté, fondé sur l’ordre alphabétique des proverbes (en

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LE REFRANERO ET LES REFRANEROS 53

élidant l’article), le rapproche davantage des refraneros. L’influence de Sbarbi est prégnante dans cet ouvrage – on y retrouve bon nombre de formes proposées par le grand compilateur du XIXe, dans un état de langue actualisé, notamment en matière d’accentuation.

En 1993 est publié le dictionnaire parémiologique de référence du XXe siècle. L’objectif assigné au Diccionario de refranes de Juana García Campos et Ana Barella est de reprendre la compilation des proverbes espagnols écartés du Diccionario de la Real Academia. L’ouvrage s’inscrit fortement dans la tradition et malgré une volonté affichée de ne pas avoir recours aux refraneros (García Campos et Barella 1993: XII-XIII), de très nombreux proverbes sont extraits de sources littéraires – El libro del Caballero Zifar, Libro de Buen Amor, Diálogo de la Lengua, et Don Quijote de la Mancha – ou parémio-logiques – les proverbes de Núñez, de Correas et surtout de Santillana occupent une place conséquente dans le dictionnaire. Il en résulte que différents états de langue se mélangent dans le recueil. Le proverbe 1544 : A quien te la fai, faila, est répertorié et associé au Libro de Buen Amor, à Núñez et à Correas et Dádiva ruineja a su dueño semeja (1174) est extrait à la fois de Santillana et de Valdés. Le dictionnaire fait ainsi une place à des proverbes tels que Cuales barbas, tales tobajas, tombés en désuétude de nos jours.

Puis, ce dictionnaire propose le recensement des variantes par un système de rappel, ce qui le rattache aussi à la tradition classique des refraneros. Les proverbes Debajo de una mala capa hay un buen bebedor et Cara a cara, vergüenza se cata sont proposés dans des versions non actualisées So mala capa yace buen bebedor ; Barba a barba, honra se cata.

Ces éléments se conjuguent et offrent à la fois son intérêt à un dictionnaire qui envisage le refranero comme une continuité, mais qui, par là même, le rendent inapte à une utilisation dans le cadre d’une analyse diachronique du signifiant des proverbes.

L’époque moderne se caractérise par ces nouvelles orientations. La compilation reprend, elle suscite un vif intérêt auprès d’un public attaché aux refranes et à leur tradition. Dans le domaine scientifique, la parémiologie se développe depuis le XIXe sciècle et se transforme en une discipline porteuse et dynamique.

1.4 UNE VISION GLOBALE DU REFRANERO : UN CORPUS DIACHRONIQUE

Ce mélange de formes issues de la littérature et des refraneros qui caractérise certaines compilations récentes, l’amalgame qui s’y pro-duit entre une langue moderne et des archaïsmes, réminiscences d’éta-pes antérieures d’un système en évolution, nous offrent l’occasion de nous interroger sur les orientations, les choix et les contraintes qui

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doivent structurer une analyse linguistique du signifiant parémique à travers les siècles. Ce bref parcours historique et linguistique du Refranero et des refraneros répond à un objectif précis : celui de créer un corpus diachronique de proverbes, outil de mesure indispensable et original pour apprécier les évolutions significatives qu’ont connues ces formes.

1.4.1 ORALITÉ, ÉCRITURE ET LITTÉRATURE

Les spécialistes du Refranero ont souvent recours à la littérature pour déterminer la première trace écrite d’un proverbe 57, tout en y opposant une forme originelle orale par définition perdue. Cette question est essentielle à la compréhension du Refranero au sens large, et les précisions à ce sujet sont importantes, comme l’explique Combet :

En ce qui concerne les recueils de refranes, il ne faut pas se laisser abuser par les apparences. Si, quantitativement les refraneros du XVIe sont plus abondants, comme on le verra, que ceux du Marquis de Santillana ou d’autres, il reste que les refranes compilés au XVIe siècle devaient pourtant, dans la plupart des cas, exister au siècle précédent et même avant. Si de nombreux proverbes compilés par Hernán Núñez ou G. Correas ne figurent pas dans Santillana, on n’en conclura donc pas que ces proverbes n’existaient pas au moment où le Marquis composait son recueil. D’ailleurs, les textes littéraires apportent souvent la preuve que tel proverbe, que l’on aurait pu croire de création tardive parce qu’il n’avait jamais été recensé avant H. Núñez ou G. Correas, existait bien avant le XVIe siècle, puisqu’on le trouve par exemple dans un texte médiéval du XIIIe ou du XIVe siècle. (Com-bet 1971 : 125) Plusieurs niveaux d’expression du proverbe se profilent. Ils se

définissent autour de l’oralité, de l’écriture et de la littérature et il est important de les délimiter. C’est dans une perspective similaire que Bizzarri adopte une terminologie visant à différencier le «refrán popular», émanation d’un phénomène traditionnel oral et le «refrán literario», qui en est une transposition écrite réalisée par un auteur dans son œuvre (2004b : 41-42).

À notre sens, l’analyse linguistique doit se doter d’un critère supplémentaire de distinction au sein de cette classe que constitue le proverbe littéraire et différencier clairement les deux vecteurs de transmissions nous permettant d’appréhender le Refranero : la source littéraire et les compilations.

Sans entreprendre de proposer une étude sur le sujet ou d’aborder les questions terminologiques qui s’y rattachent, O’Kane avait évoqué 57. O’Kane conçoit un Refranero au Moyen Âge par l’apport de données provenant de la littérature et des recueils (1959), Bizzarri, dans El refranero castellano en la Edad Media (2004b) adopte aussi cette démarche pour retracer l’origine de certains pro-verbes.

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dès 1959 que les deux sources donnaient lieu à des produits linguis-tiques distincts :

Pedro de Beragüe, si es él el autor del Tractado de la doctrina (siglo XIV), es el más sorprendente de los primitivos artistas de refranes ; tan sorprendente, que no tiene competidores durante casi un siglo. Hay en el Tractado tres ejemplos de manipulación estilística de los refra-nes dificilmente sobrepujados por ninguno de los expertos posteriores. En uno de ellos (estrofa 3) el autor explica el propósito que le mueve a escribir su tratado : Esto pensé ordenar, Para el niño administrar, Porque es malo despulgar El çamarro. El Seniloquium nos da el proverbio completo sobre tareas ingratas: «Home viejo de castigar y pellón prieto de espulgar malo es». (O’Kane 1959 : 21) L’apparition littéraire d’un proverbe ne préjuge pas de la forme

qu’il va adopter dans les recueils consacrés au recensement des formes proverbiales, où il subit potentiellement moins de déformations (O’Kane 1959 : 18-36). Quelle que soit l’époque, le proverbe inséré en littérature se plie par définition à la voix singulière d’un auteur qui l’adapte à son discours, comme le montrent ces emplois de proverbes dans la littérature du XXe siècle :

A burro muerto, la cebada al rabo «Muerto el burro, la cebada al rabo. Y muerta doña Paula, las mieses a las eras, a los bienes mostrencos o a los graneros de don Simplicio.» (Francisco José Alcántara, La muerte le sienta bien a Villalobos, Barcelona, Destino, 1955, p. 112) «Suerte que yo no estaba en ese corte. Ahora, seguro, lo de la cebada al rabo del burro muerto.» (Armando López Salinas, La mina, Barce-lona, Destino, 1960, p. 241) A río revuelto, ganancia de pescadores «Teniendo en cuenta que alegría y vino andarían sueltos, algo podía yo pescar a río revuelto.» (Luis Romero, El cacique, Barcelona, Planeta, 1970, p. 134) Cría cuervos y te sacarán los ojos «No me digan, pero el criar hijos es como el criar cuervos.» (Gregorio Gallego, Asalto a la ciudad, Madrid, Libertarias prodhufi, 1984, p. 60) El que ha sido cocinero antes que fraile, lo que pasa en la cocina bien lo sabe «¡Ande y no sea usted tonto, hombre de Dios, que todos hemos sido cocineros antes que frailes!» (Camilo José Cela, La colmena, Madrid, Castalia, 1990, p. 226) Tanto va el cántaro a la fuente que al fin se rompe

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56 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

«Lo guardaron por contrabandista; por lo visto había sido su oficio durante muchos años, pero como el cántaro que mucho va la fuente acaba por romperse […] le siguieron los carabineros, le descubrieron el alijo y lo mandaron a presidio.» (Camilo José Cela, La familia de Pascual Duarte, Barcelona, Destino, 1996, p. 36) Si la littérature constitue un lieu privilégié de l’expression prover-

biale, et de fait, le premier support de son apparition écrite, le pro-verbe reste dans ce genre le produit d’une manipulation singulière et les auteurs qui puisent aux sources du refranero les utilisent plus ou moins librement dans leur discours. L’exemple de la Celestina, où se mélangent deux proverbes en une seule formulation «como dizen: quien bien quiere a Beltran, a todas sus cosas ama» proposé par Bizzarri dans son chapitre consacré à la «contaminación de refranes» (2004a : 82-84) montre bien le potentiel littéraire et créatif d’une telle utilisation.

Les refraneros en revanche – même s’ils n’excluent pas la mani-pulation des énoncés, nous le verrons –, nous rapprochent davantage d’une forme linguistique stabilisée dans un état de langue donné. L’ambition avouée des premiers compilateurs était bien celle d’une récupération d’autres voix : celle des viejos dans le Seniloquium, celle des vieilles femmes qui apparaissent dans le titre du recueil de Santil-lana Refranes que dizen las viejas tras el fuego.

Le proverbe recueilli dans les compilations se distingue donc du proverbe littéraire, par sa stabilité formelle et sa vocation. D’un point de vue purement linguistique, il en découle que si le proverbe connaît une première apparition littéraire, son signifiant ne peut être déterminé et attesté que par sa prise en charge dans une compilation, et son évolution ne peut être évaluée que par la mise en perspective de ses diverses apparitions dans les refraneros qui se sont succédés en Espagne depuis le XVe siècle.

1.4.2 LE CHOIX DES RECUEILS DE PROVERBES

L’élaboration d’un refranero diachronique destiné à mesurer l’évolu-tion du signifiant parémique doit tenir compte de ces paramètres et circonscrire son champ d’application au moyen de critères de sélection fondés en premier lieu sur le niveau d’expression, tel que nous l’avons décrit, mais aussi sur l’état de langue qui se reflète dans le choix des formes. Certains ouvrages modernes font volontairement le choix de recenser sans les discriminer des formes proverbiales anciennes et modernes (García Campos et Barella, Martínez Kleiser, etc.) et ne nous fournissent pas, par conséquent, les informations nécessaires à ce type d’évaluation.

La première période du Refranero nous offre aussi des pièces qui, de par leurs caractéristiques, ne s’adaptent pas aux critères de sélec-

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LE REFRANERO ET LES REFRANEROS 57

tion mentionnés. À ce titre, les Proverbios morales, conçus comme un recueil poétique de sentences morales, et le Programa fragmentario de un juglar cazurro – collection hétéroclite 58 rassemblant à la fois des fragments du Libro de Buen Amor et des sentences que l’on pourrait difficilement rapprocher des premières collections –, ne peuvent pas intégrer le corpus de formes premières du Refranero. La période du Moyen Âge sera donc illustrée par quatre compilations, inégales, bien sûr, mais qui nous permettent d’avoir une vision globale du Refranero lors de sa constitution écrite. Comme l’a souligné Bizzarri (2004b : 32) cette confrontation est nécessaire pour appré-hender le phénomène dans toute son ampleur et l’étude d’une seule œuvre, en plus d’être malaisée, pourrait comporter un certain nombre d’erreurs. Cet écueil est soulevé par le chercheur lors de ses travaux au sujet du refranero de Santillana, qui présente déjà des formes contaminées (Bizzarri 2004b : 33). Leur comparaison avec d’autres formes recensées au Moyen Âge offre ainsi une idée plus juste des énoncés parémiques qui circulaient à l’époque médiévale.

Les 148 proverbes du Romancea proverbiorum s’ajoutent aux 85 formes du Libro de adverbios…, aux 495 énoncés du Seniloquium et aux 728 parémies présentes dans le recueil de Santillana, Refranes que dizen las viejas tras el fuego. Le corpus de 1 453 formes est ramené, grâce aux recoupements entre les quatre compilations, à un échantillon de 1144 parémies : elles constituent le point de départ d’une recherche visant à déterminer leur évolution linguistique – si la forme se maintient au cours des siècles –, jusqu’à l’époque moderne.

Quant à la période classique, elle se caractérise par une proliféra-tion de pièces dans un état de langue similaire, plus ou moins riches en termes de contenu. Leur incorporation intégrale dans un corpus diachronique rendrait sa consultation malaisée et n’apporterait pas d’informations substantielles sur l’évolution des signifiants. La Filo-sofía vulgar de Mal Lara, se caractérise davantage par ses gloses que par l’exhaustivité du recueil ; elle est délaissée au profit de compi-lations plus importantes d’un point de vue quantitatif. Le corpus du XVIe siècle s’organise donc volontairement autour des recueils de Pedro Vallés, Hernán Núñez et Sebastián de Horozco 59 et fait appel aux travaux d’O’Kane dans son édition de Francisco de Espinosa lorsque ces compilations n’offrent pas d’informations suffisantes pour retracer le parcours des formes premières.

58. Bizzarri signale le manque de cohésion du Programa… : «También, aunque esta vez con la sola finalidad instrumental de un ayuda-memoria, en el siglo XIV se volcaron una serie de sentencias, refranes y dichos populares, […] que en ninguna manera conforman un todo orgánico» (Marqués de Santillana 1995 : 4). 59. Leur numérisation sur le site de la Real Academia Española (CORDE, Corpus diacrónico del español, paremiología) facilite de surcroît la recherche automatique.

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58 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Les formes du XVIIe siècle sont illustrées par le Vocabulario de Refranes de Correas (1627), qui les recueille sur une période allant probablement de 1608 à 1625 (Combet 1971 : 170), et par les Refra-nes y modos de hablar castellanos de Caro y Cejudo, qui marquent la fin de la période classique (1675).

La période moderne est marquée à ses débuts par une certaine désaffection à l’égard des proverbes. Les travaux de compilation dans ce domaine se raréfient, les manuscrits ne font plus l’objet de publications et les rééditions de collections stagnent : de Caro y Ceju-do jusqu’à Sbarbi – pourtant séparés par deux siècles –, les sources parémiologiques sont pour le moins lacunaires. Afin de proposer une étape intermédiaire dans l’évolution du signifiant entre ces deux com-pilations, nous nous référerons au Diccionario de la Real Academia, dont l’édition de 1780 va constituer notre référence.

Le regain d’intérêt pour les proverbes s’accompagne dès le XIXe siècle d’une très forte tradition de reprise du Refranero classique. C’est bien souvent l’idée d’attestation qui préside à l’élaboration des collections jusqu’à nos jours, et c’est dans cet esprit que se composent bon nombre de recueils de l’époque moderne. Certains compilateurs adaptent ces formes à l’état de langue de leur époque, d’autres optent délibérément, comme Martínez Kleiser, puis plus tard García Campos et Barella, pour une conservation du signifiant d’origine. Quant au recueil de Rodríguez Marín, il manque souvent précisément de cette rigueur intellectuelle qui a présidé à la confection des dictionnaires de proverbes (Combet 1971 : 333 ; Bizzarri 1995 : 10-11).

Le corpus de la période moderne se plie à cette contrainte forte de l’état de langue fourni par le recueil et puise, pour le XIXe siècle dans les deux compilations de Sbarbi (le Libro de refranes et le Dicciona-rio de refranes). Il offre ensuite une image actualisée du Refranero castillan au XXe siècle par la consultation de deux ouvrages « d’usage » récents : le Refranero temático español de Doval (1997) et le Diccionario de refranes, dichos y proverbios de Junceda (1998).

Notre corpus diachronique s’agence autour des œuvres citées pour chaque proverbe dans un ordre chronologique. Les recueils dont sont extraites les formes apparaissent entre parenthèses après chaque cita-tion sous forme d’abréviations : Romancea Proverbiorum (Roman-cea), Libro de Adverbios (Lib. Adv.), Refranes que dizen la viejas tras el fuego (Santillana), Libro de refranes (Vallés), etc.

L’intérêt d’un tel corpus est multiple : il offre l’image d’un Refra-nero en construction et permet l’analyse du signifiant parémique au cours des diverses étapes de la formation du castillan. Le corpus constitué par les premières formes est d’une richesse exceptionnelle pour établir les caractéristiques linguistiques du Refranero au Moyen Âge et mesurer, au regard des nouvelles définitions linguistiques du

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LE REFRANERO ET LES REFRANEROS 59

proverbe, les évolutions marquantes – dans de nombreux domaines : lexical, sémantique, structurel, etc. – qui caractérisent son essor. Fina-lement, il offre à la recherche un outil d’analyse, de mise en perspec-tive de ces énoncés linguistiques complexes qui, appréhendés d’une façon globale, nous livrent de nouvelles clés de lecture du Refranero espagnol.

1.4.3 UN REGARD DIACHRONIQUE SUR LE REFRANERO : DE LA CORRECTION À L’EXÉGÈSE DES FORMES

Les formes compilées dans les premiers refraneros le sont presque toutes en dehors d’un contexte pragmatique d’utilisation. Hormis le Seniloquium, avec ses gloses en latin, parfois très éloignées du proverbe auxquelles elles sont accolées, et le Libro de adverbios, avec ses versions latines, les autres parémies des recueils sont livrées aux lecteurs, mais surtout aux transcripteurs et éditeurs, sans indications sur leur sens. Ce qui peut être à l’origine de confusions, sur le sens des proverbes d’abord, mais aussi et surtout sur l’exactitude de la forme transcrite. D’autant que certains énoncés sont pour le moins énigmatiques. De fait, le manuscrit du Marquis de Santillane, Refranes que dizen las viejas tras el fuego, dont Bizzarri établit une datation antérieure à 1508 (Marqués de Santillana 1995 : 58), connaîtra une version glosée en 1541 dont le prologue est explicite :

[…] los refranes castellanos que dizen comunmente entre todo genero de personas, los quales comprehenden en si sentencias muy proue-chosas y apacibles no empero tan manifiestas que puedan tan facil-mente ser entendidas de todos y, por tanto, los gloso breuemente vna persona docta a gloria de Nuestro Sennor y prouecho y consolacion de los cristianos y dar contento a los lectores. (Bizzarri 2001 : 162) Le chercheur nous livre plus précisément le sens d’un tel exercice,

qu’il explique historiquement par une difficulté de plus en plus grande à déchiffrer le sens des proverbes :

[…] es decir, se reconoce en ellos su valor moralizador, pero no son ya fáciles de descifrar, por tanto, se necesita que vayan acompañados de una glosa. Y eso lo lleva a cabo “vna persona docta”. Lo que no había sido necesario hasta entonces se considera ahora imprescindible. (Bizzarri 2010a : 39) L’édition de ces textes et la transcription des formes qui y sont

recueillies est donc un travail minutieux et délicat, par manque de repères. Les éditeurs du Romancea Proverbiorum (Combet 1971) 60 et du Libro de adverbios… (Castro 1936) soulignent d’une même voix la détérioration des manuscrits qui en rend illisibles certains fragments. 60. Combet précise à plusieurs reprises que certains fragments du manuscrit sont illisibles, certaines formes demeurent donc incomplètes (1971 : 110-115).

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60 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Par ailleurs, le travail de transcription sur une seule pièce ne permet pas toujours de relever d’infimes détails (parfois une lettre seulement) pouvant modifier en substance le contenu sémantique de l’énoncé.

Cette problématique a été soulevée par Bizzarri dans un article récent dont le titre est en soi révélateur de la difficulté inhérente à l’édition de pièces anciennes : «¿Reproducir o reconstruir? El refra-nero en la periferia de la crítica textual» (2010b : 29-43). Il commente les différents choix des éditeurs, dont Sbarbi par exemple, qui préféra reprendre telle quelle l’œuvre de Ioan de Espinoza :

Sbarbi se lamenta de que la obra haya sido publicada con erratas, aún el nombre del autor que se ve transformado en “Spinoza”. Sin embargo, opta por publicar la obra tal como ha sido impresa, inclusive a sabiendas de los errores. (Bizzarri 2010b : 32) Cette option n’est plus vraiment viable à l’ère de l’informatique,

des bases de données et de la circulation des connaissances. Ces obstacles peuvent être franchis grâce à un regard diachronique sur le Refranero. Il apparaît ainsi que certains énoncés des premiers manus-crits, mais nous le constaterons aussi dans des œuvres plus récentes, doivent, à défaut d’être corrigés 61, faire l’objet d’une analyse plus détaillée pour en estimer plus exactement le contenu potentiel.

Nous avons ainsi pu relever dans l’édition du Libro de Adverbios de Castro (1936) une forme incohérente au regard d’autres textes :

As arte a cantarte a parte (Lib. Adv.) Ici, la consultation des autres compilations, le Seniloquium (Faz

arte y caerte ha parte), Santillana (Faz arte y caerte ha en parte) puis, plus tard, Vallés (Haz arte: y caerte ha en parte), Núñez (Haz arte y caerte ha en parte) et Correas (Haz arte, i kaerte á en parte et variante : Haz arte, i kaberte á parte) permet de constater une erreur dans la transcription ou dans la copie, sur des éléments très proches : cantarte > caerte.

Pour le Seniloquium, dont nous utilisons deux éditions, celle de Combet de 1971 et celle de Cantalapiedra & Moreno de 2006, nous trouvons cinq énoncés litigieux :

(1) Lançar cosas contra el aguijón (Cantalapiedra & Moreno) Le choix du mot cosas est d’autant plus problématique que la glose

proposée en latin part de coces. C’est aussi le choix de Combet pour cette forme : il suit pour sa transcription le manuscrit de Salamanque. Et c’est bien la forme recensée dans les productions postérieures : Dura cosa es tirar coçes contra el aguijón et la variante Por demás es

61. Il ne s’agit pas ici de déterminer l’exactitude des transcriptions proposées mais de soulever la question des éventuelles « fautes », « coquilles » ou « oublis » qui ont pu se glisser dans les textes et qui devraient être signalés aux lecteurs par le biais d’un appareil critique.

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LE REFRANERO ET LES REFRANEROS 61

tirar coçes contra el aguijón chez Horozco ; Echar coces al aguijón chez Núñez ; Echar kozes al agixón; o kontra el agixón chez Correas.

(2) Lidian los toros, mal para las ranas (Combet, Cantalapiedra & Moreno) L’observation du proverbe en diachronie nous amène à envisager

une confusion de deux éléments très proches « m » et « n » dans ranas / ramas 62. Santillana, Vallés et Núñez recensent tous Pelean los toros y mal para las ramas. Correas en recense une variante, Lidian los toros, mal para las rramas, et explique par le biais d’une glose le sens de cet énoncé : «Suelen los toros bregar kon zelo uno kon otro, i después, kon el koraxe ke les keda, akuernan los árboles, i desházenlos, exekutando allí su furia. Dízese por el daño ke rreziben los menores de los enoxos i kontiendas de los poderosos».

(3) No al moco, más donde cuelga (Cantalapiedra & Moreno) 63 La présence d’un accent diacritique dans cette édition du texte

modifie le sens adversatif de la proposition, qui est accrédité sous plusieurs formes dans les versions postérieures du proverbe: No mireys / al moco: si no / donde cuelga (Vallés) ; No al moco, mas donde cuelga (Núñez) et No al moko, sino donde kuelga; [o] No al moko, mas donde kuelga (Correas).

(4) Quien te da muesso, non te querrja veer muerto (Combet, Cantalapiedra & Moreno) La proximité de mueso et hueso est remarquable. Si Cantalapiedra

& Moreno peuvent justifier la présence de muesso, dont ils précisent la définition (DRAE : «mueso : 1. Porción de comida que cabe de una vez en la voca. 2. Un opoco de comida»), proche de l’un des sens de hueso, il n’en reste pas moins que c’est toujours cette deuxième forme qui apparaît dans le Refranero : El que te da vn hueso no te querria ver muerto (Santillana) ; El que te da vn hueso: no te / quiere ver muerto (Vallés) ; Quien te da un huesso no te querría ver muerto (Núñez) et Kien te da un gueso, no te kerría ver muerto (Correas). Il est encore recensé sous cette forme par Sbarbi : Quien te da un hueso no te quiere ver muerto.

(5) So mj manto, al Rey nin mato (Cantalapiedra & Moreno) 64 Malgré une certaine confusion au sujet du deuxième membre de

l’énoncé, la négation, incohérente sur le plan syntaxique, est absente des autres compilations jusqu’à nos jours : Baxo mi manto al rey mato ou So mi manto: al rey mato (Vallés) ; Debaxo de mi manto, al rey me mato. Otros dizen: me mando (Núñez) ; Debaxo de mi manto, al Rrei 62. «Damos por seguro que debería leerse “ramas” y no “ranas”» (Seniloquium, éd. de Cantera & Sevilla, 2002 : 64). 63. Combet : «mas donde cuelga». 64. Combet: «So mi manto, al Rey mato».

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me mato; o al Rrei me mando (Correas) et enfin Debajo de mi mano, al rey mato (Junceda).

La pièce la plus connue du Refranero castillan, Refranes que dizen las viejas tras el fuego, du Marquis de Santillane (éd. Bizzarri 1995) présente aussi, après recoupement des formes, un certain nombre de cas similaires qu’il est utile de relever afin d’affiner notre compréhension du manuscrit :

(1) Comer vua y cagar razimo On voit bien ici la difficulté de faire le départ entre les deux énon-

cés proposés en diachronie. Le proverbe recensé par Santillana est correct sur le plan syntaxique, il s’adapte même très bien au côté populaire que l’on prête souvent aux refranes. Sur le plan sémantique toutefois, les versions de Vallés (Comer vua: pagar razimo), Núñez (Comer uva y pagar razimo), Correas (Komer uva i pagar rrazimo) et Caro y Cejudo (Comer uva y pagar racimo), toutes axées sur la paire comer/pagar, semblent plus cohérentes.

(2) Erguido como gallo de cortijo 65 Les deux énoncés sont proches en termes de sonorité et de graphie.

Ils le sont aussi au niveau du sens métaphorique qui se dégage de l’expression puisque Erguido va être remplacé par Engreído chez Vallés, chez Núñez et chez Correas.

(3) Graçias a Gerena que lleua las mançanas o cales La forme est en soi énigmatique et comporte des hésitations et des

confusions dans d’autres recueils. Dans l’édition de Vallés, elle se présente sous la version Gratias aperena / que lleua mançanas / o coles et chez Correas Grazias a Pezena, ke lleva manzanas, koles i verzas; [o Grazias a] Parena. Le couple manzanas / coles présent chez les deux auteurs semble toutefois plus cohérent au regard de l’énoncé.

(4) Reñego de baçin de [oro] / otro que escupe sangre 66 Une seule lettre modifie le sens de la forme, à première vue

pourtant cohérente mais qui s’oppose aux proverbes relevés dans les autres recueils. Vallés propose Reñega / de vaçin de oro: en que ayas: de escupir sangre, Núñez Reñiego de bacín de oro en que escupen sangre et Correas les deux variantes suivantes : Rreniego de bazín de oro en ke é de eskupir sangre et Rreniega de bazín de oro en ke as de eskupir sangre.

(5) Quien da lo suyo antes de su muerte mereçe [que le den] con vn maço en la fruente 67

65. Bizzarri propose en note la version avec engreído d’une impression plus tardive (Marqués de Santillana 1995 : 90). 66. «otro» à la place de «oro» dans la copie de 1508 (ibid. : 105). 67. «que le den» manque dans la copie de 1508 (ibid. : 104).

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LE REFRANERO ET LES REFRANEROS 63

La proposition subordonnée complétive exprimée entre crochets est absente de la copie de 1508 (Marqués de Santillana 1995 : 104). L’examen de la forme en diachronie met en évidence cette lacune : Quien da / lo suyo / antes de su muerte: que le den / con vn maço / en la frente (Vallés) ; Al que da lo suyo antes de su muerte que le den con una porra en la frente (Horozco) ; Quien da lo suyo antes de su muerte, que le den con un maço en la frente (Núñez) ; Quien da su hacienda ántes de la muerte, merece que le den con un mazo en la frente (Caro y Cejudo) ; Quien da su hacienda antes de la muerte, merece que le den con un mazo en la frente (Junceda).

(6) Donde viejos no andan cueruos no agradan Le proverbe, déjà présent dans le Seniloquium (Do viejos non

andan, cueruos non gradan), peut être comparé aux formes Do viejos no andan : cueruos no graznan de Vallés, Do viejos no andan, cuervos no graznan de Núñez et Do viexos no andan, kuervos no graznan de Correas. La lecture de l’énoncé est rendu plus difficile par la présence de gradan / agradan dans le Seniloquium et le Santillana, alors que les autres compilateurs proposent graznan. Bizzarri se penche sur la question et au regard du Libro de Buen Amor et du Seniloquium, préfère suivre la copie de 1508 (1995 : 87).

La démarche de l’éditeur des Refranes que dizen las viejas… (1995) est d’ailleurs souvent orientée dans ce sens : la consultation d’un grand nombre de copies lui permettant à de nombreuses reprises d’offrir aux lecteurs de l’œuvre la version la plus cohérente de l’énoncé sur le plan sémantique. Il indique entre crochets les emprunts faits à d’autres copies : ils coïncident tous avec les versions proposées ultérieurement par les autres compilateurs :

Aças puede de poco quien [no] amenaza [a otro] (43 : 79) Asaz puede poco: quien no amenaza a otro (Vallés) Assaz puede poco, quien no amenaza a otro (Núñez) Asaz puede poko kien no amenaza a otro (Correas) Ballestero [que mal] tira presta tien la mentira (117 : 81) Ballestero / que mal tira: presto tiene la mentira (Vallés) Vallestero que mal tira, presta tiene la mentira (Núñez) Ballestero ke mal tira, presto tiene la mentira (Correas) Ballestero que mal tira, presta tiene la mentira (Junceda) Bien ama quien [nunca] olvida (126 : 82) Bien ama: quien nunca oluida (Vallés) Bien ama quien nunca olvida (Núñez) Pedaço de pan de çenteno: primero en el cuerpo que en el [suelo] (549 : 102) Pan de centeno / primero en el cuerpo: que en el suelo (Vallés) Pan de zenteno, primero en el kuerpo ke en el suelo (Correas)

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Les cas présentés sont le fruit d’une recherche exhaustive au sein des premiers refraneros puisque ces textes, qui constituent notre corpus, sont traités dans leur intégralité afin de retracer l’évolution linguistique des proverbes qu’ils contiennent. Et l’outil ainsi déve-loppé permet aussi d’envisager cette démarche sur un corpus plus vaste comprenant des refraneros plus tardifs, la comparaison des formes recensées par les parémiologues du XVIe et du XVIIe siècle faisant apparaître la même problématique. Nous avons ainsi, au gré de nos recherches, repéré quelques cas dignes d’intérêt, notamment dans les recueils de Vallés, de Núñez et de Correas qui pourront être complétés et systématisés à l’avenir.

Dans le Libro de refranes y sentencias de Pedro Vallés (édition de Sevilla Muñoz & Cantera Ortiz de Urbina 2003) nous pouvons établir les comparaisons suivantes:

Alla va pedro / aparar lazos Alla va Pedro a aparejar lazos (Santillana) Allá va Pedro a para lazos (Núñez) Allá va Pedro a parar lazos; o a poner lazos (Correas) Del al pagador / siquiera en pajas Del mal pagador sy quiera en pajas (Santillana) Al mal pagador, en pajas (Junceda) En acheque de trama / esta aqua / nuestrama En achaque de trama, está acá nuestra ama (Seniloquium) En achaque de trama, ¿vistes acá a nuestra ama? (Núñez) En achake de trama ¿vistes aká a nuestra ama? Kon achake de trama está aká nuestra ama; o estaká nu[estra ama]; Mi fe, nuestra ama, kon mal va esta trama (Correas) En achaque de trama, ¿vísteis acá a nuestra ama? (Sbarbi) En achaques de trama, viste acá a nuestra ama (Junceda) Hadas malas / me hizieron negra: que yo: blanca mera Hadas malas me fizieron negra, que yo blanca era (Santillana) Hadas malas me hizieron negra, que yo blanca era (Núñez) Hadas malas me hizieron negra, ke io blanka era (Correas) Duelos me hicieron negra, que yo blanca me era (Sbarbi) Duelos me hicieron negra, que yo blanca era (Junceda) Hurtar el cuerpo / y dar / los pies por Dios Furtar el puerco, y dar los pies por Djos (Seniloquium) Furtar el puerco y dar los pies por Dios (Santillana) Hurtar puerco y dar los pies por Dios (Núñez) Hurtar el puerko i dar los pies por Dios (Correas) Hurtar el puerco, y dar los pies por Dios (Caro y Cejudo) Hurtar el puerco y dar los pies por Dios (Junceda)

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LE REFRANERO ET LES REFRANEROS 65

La / que compon: basa: y pon Lo que te compon besa y pon (Santillana) Lo que te compón besa y pon (Núñez) Lo ke te konpón, besa i pon; o kita i pon de Correas et au Lo que te compón, quita y pon (Junceda) Mientra el malo: y el apareja el palo Mienta al malo y apareja el palo (Santillana) Mienta el malo y apareja el palo (Núñez) Mienta al malo, i aparexa el palo (Correas) Pacual marcal / o hambre / o mortandad 68 Pascua Marçal, o hanbrienta o mortal (Romancea) Pascua marçal, hambre o mortandad (Núñez) Paskua marzal, hanbre, gerra o mortandad (Correas) Quereys: que os diga: quien / no come: no costiba ¿Quereys que os diga? Quien no come no costriba (Santillana) ¿Queréis que os diga? Quien no come, no costriba (Núñez) ¿Keréis ke os diga? Kien no kome, no kostriba (Correas) Sabedlo coles: que espinazas: ay en la olla Sabeldo coles que espinacas ay en la olla (Santillana) Sabeldo coles, que espinazo ay en la olla. Otros dizen: que espinacas ay en la olla (Núñez) Sabeldo, koles, ke espinazo ai en la olla; o ke espinakas ai en la olla (Correas) Haze lo hara: y açotan a moçote Les confusions se multiplient dans ce dernier cas et rendent la sé-

quence incompréhensible sans le secours d’autres versions : [Hazelo] Haxa y açotan a Maçote (Santillana) Házelo Haxa y açotan a Maçote (Núñez) Házelo Haxa, i azotan a Mazote (Correas) Ces déformations, qui, en dehors de tout contexte pragmatique

d’utilisation rendent incohérente la lecture de l’énoncé, sont de moins en moins fréquentes dans des étapes ultérieures, sans toutefois en être absentes. La forme recensée chez Núñez en constitue un exemple, pour le moins imagé, au regard des proverbes proposés par les autres compilateurs : Fraile de un huevo, que dos meresce peut ainsi être opposé au Freylde vn hueuo, que dos mereçe de Santillana, Freydle vn hueuo: aunque dos merece de Vallés, Freilde un guevo, ke dos me-reze; o aunke dos mereze de Correas ou encore au Freídle un huevo, que dos merece de Junceda.

De la même façon, la version de Correas du proverbe El villanno, quando se ensanna, en su mal ensencha, proposée dans le Seni- 68. «”marcal” por “marçal” (marzal)» (Vallés 2003 : 96).

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loquium, semble passer à côté du jeu de mots ensaña / ensancha 69, par la répétition de ensancha. Le proverbe connaît par ailleurs une variante qui reprend bien le verbe ensañarse, chez l’auteur lui-même entre autres : Ensañose el villano y fizo de su daño (Santillana) ; Ensañase el villano: por su daño (Vallés) ; Ensañose el villano y hizo de su daño (Correas).

Ces quelques exemples montrent la difficulté d’établir les textes et soulignent l’intérêt d’une vision globale du Refranero, qui suppose une meilleure compréhension de ces formes compilées en dehors de tout contexte d’emploi. Ce qu’Amador de los Ríos tenait pour vrai, à savoir l’importance des formes sans jamais oublier leur contenu, par un travail scrupuleux sur les documents mis à la disposition des cher-cheurs, peut plus largement intéresser les éditeurs de refraneros :

[…] así como el examen de los documentos diplomáticos es el más seguro comprobante de los hechos, que constituyen la historia política, así también el juicio comparativo de los códices, puede producir la ilustración total de las verdades literarias, sometidas a la investiga-ción, no solamente con relación a las formas, sino muchas veces respecto de la idea. (Amador de los Ríos 1852 : CLVIII) 70 Cette vision globale permet aussi, par la confrontation des formes,

de compléter ou d’établir le sens de certains proverbes incomplets ou dont la première formulation est d’une compréhension malaisée à cause d’un état de langue ancien. Certains segments manquants, illisibles ou trop archaïsants du Romancea Proverbiorum ou du Seniloquium peuvent ainsi être potentiellement envisagés. Tout en tenant compte de l’écueil soulevé par Bizzarri dans son introduction aux Refranes glosados au sujet du décalage temporel, linguistique et culturel qui existe entre les différents refraneros :

Esta pequeña, pero importante colección ha recibido dos ediciones, la de su descubridor, Rius Serra, y la de Louis Combet. […] El paremió-logo francés, por su parte, intentó subsanar los numerosos errores de lectura que cometió su antecesor, pero en sus enmiendas se vale como elemento corrector de las versiones que coloca Gonzalo Correas a su Vocabulario de refranes. Más de doscientos años separan a ambas obras, en las que el saber proverbial pudo haber cambiado y los refra-nes que documentó el anónimo estudiante aragonés sufrir naturales evoluciones. (Bizzarri 2009 : 61) Si nous ne disposons en effet que des différentes variantes propo-

sées par Correas pour compléter l’énoncé «Quien de miedo se murió, 69. Dans l’édition de la Real Academia de 1924 «El villano cuando se ensancha su mal ensancha y alarga» puis dans Combet (1967) «El villano kuando se ensancha, su mal ensancha i alarga» et Zafra (2000) «El villano cuando se ensancha su mal ensancha y alarga» (n° 23667). 70. Amador de los Ríos est cité par Bizzarri (2010 : 32).

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LE REFRANERO ET LES REFRANEROS 67

etc.» du Seniloquium (2006) 71 (A kien de miedo se muere, en mierda le hazen la fuesa ; A kien de miedo se kaga, en mierda le hazen la fosada ; Al ke de miedo se muere, enterralle en mierda, i hazelle de kagaxones la huesa ; Al ke de miedo se muere, kon kagaxones le entierren), il apparaît en revanche que dans d’autres cas, une confron-tation de formes plus proches en diachronie est possible.

Le complément d’information nécessaire à la compréhension de l’énoncé «Abeçose la viella, e mal por a los […] cos» du Romancea Proverbiorum, dont un segment est illisible, peut s’établir en diachronie par la consultation de la compilation de Santillana en premier lieu : Regostose la vieja: a los bledos ni dexo verdes ni secos, puis de Vallés, Arregostose la vieja a los bledos: ni dexa verdes: ni secos ou de Núñez Regostose la vieja a los bledos, ni dexó verdes ni secos (et variante : Abezóse el asno a las verzas, i no dexó verdes ni sekas), qui sont nettement antérieures à celle de Correas.

Le sens de certaines formulations archaïsantes devient aussi moins opaque grâce à cet éclairage diachronique, comme en atteste le schéma d’évolution de deux formes du Romancea Proverbiorum :

A colom sador, las ceresas le amargan (Romancea) Al ombre harto las çeresas le amargan (Santillana) Al hombre harto: cereças le amargan (Vallés) Al hombre harto, las cerezas le amargan (Núñez) Al onbre harto, las zerezas le amargan (Correas) Qui pec va a Roma, pec se torna (Romancea) Quien bestia / va a roma bestia se torna (Vallés) Quien bestia va a Roma bestia torna (Horozco) Qui bec va a Roma, bec se torna (Núñez) Kien bestia va a Rroma, bestia se torna (Correas) Dans ce dernier cas, la forme proposée et glosée dans la compi-

lation du Comendador fait apparaître l’origine catalane de la forme 72. Dans d’autres cas, le recensement de plusieurs proverbes analo-

gues permet d’établir des choix lorsque les manuscrits divergent. Nous pouvons ainsi retenir, comme Combet, le choix de peyne (manuscrit de Salamanque) pour l’établissement de l’énoncé proverbial Cosa escusada, al tinnoso pende 73 présent dans le Seniloquium au regard des wellérismes 74 compilés à partir de la même thématique : 71. Combet (1971 : 100-115) «Quien de miedo se murió, [de mierda le hizieron la fuesa]». 72. «El catalán. Llama bec al cabrón» (Núñez 2001 : f° 113v). 73. Cantalapiedra & Moreno (2006). 74. Les wellérismes ou dialogismes constituent d’après certains parémiologues, notam-ment Taylor, un genre mineur qui se caractérise par son caractère populaire et ironique. Le terme est créé à partir du nom de Sam Weller, personnage du roman The Pickwick Papers de Dickens. Pour une étude du phénomène en Espagne, voir Orero Clavero

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68 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Dixo el tiñoso al peyne: esto era lo que no aviamos menester (Santi-llana) Dixo el tiñoso / al peyne: esto es: lo que auiamos menester (Vallés) Dixo el tiñoso al peine: esto es lo que avíamos menester (Núñez) Dixo el tiñoso al peine: «Esto es lo ke avíamos menestere» (Correas) L’éclairage apporté par l’outil diachronique peut aussi être utile

dans une approche contemporaine du Refranero, où quelques altéra-tions de signifiants, qui s’éloignent sensiblement de la simple correc-tion d’archaïsmes, attirent l’attention. Confrontés aux formes des refraneros classiques, les proverbes proposés dans le recueil de Jun-ceda (1997) permettent d’apprécier l’évolution des signifiants :

En vino ni en moro no pongas tu tesoro (Santillana) En vino / ni en moro / no pongas tu tesoro (Vallés) En vino ni en moro no eches tu thesoro (Núñez) En vino ni en moro no eches tu tesoro (Correas) Ni de vino ni de oro hagas tesoro (Junceda) Haxa, la enlodada: ni biuda ni casada (Santillana) Haxa / la enlodada: ni biuda: ni casada (Vallés) Haxa la enlodada, ni biuda ni casada (Núñez) Haxa la enlodada, ni biuda ni kasada; o Haxa la konbidada… (Correas) Hija enlodada, ni viuda ni casada (Sbarbi) Hija enlodada, ni viuda ni casada (Junceda) Mal ſe cubre la cabra con el rabo (Lib. Adv.) Mal se cubre, la cabra con la cola (Seniloquium) Mal se cubre la cabra con el rabo (Santillana) Mal se cubre / la cabra: con la cola (Vallés) Mal se cubre la cabra con el rabo (Núñez) Mal se kubre la kabra kon el rrabo (Correas) Mal se cubre la cabeza con el rabo (Junceda) Et finalement, c’est bien la question du sens initial qui se pose, et

de son éventuelle déformation par l’évolution des signifiants, puisque des unités ainsi « modifiées » en diachronie vont parallèlement infléchir, à divers degrés, le contenu sémantique de certains proverbes. Nous en recueillons ci-dessous quelques exemples dans le Diccionario de refranes, dichos y proverbios de Junceda :

Por vn ladrón, pierden çiento mesón (Seniloquium) Por vn ladron pierden çiento meson (Santillana) Por vn ladron / pierden los ciento / meson (Vallés) Por un ladrón, pierden ciento mesón (Núñez) Por un ladrón, pierden ziento mesón (Correas)

(1997), «El wellerismo en la tradición paremiológica española», Paremia, n° 6, p. 459-464 ; et du même auteur (1998) : “Spanish wellerisms”, Proverbium, n° 15, p. 235-242 ; (2004) : “Edward Lear’s wellerisms”, Proverbium, n° 21, p. 287-298 ; (2005) : “The translation of wellerisms: The Spanish case”, Proverbium, n° 22, p. 263-272.

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LE REFRANERO ET LES REFRANEROS 69

Por un ladron pierden los ciento meson (Caro y Cejudo) Por un ladron pierden ciento en el meson (idem) Por un ladrón, pierden ciento en el mesón (Junceda) Quien non crea a buena madre, crea a mala madrastra (Seniloquium) Quien no cree a buena madre crea a mala madrastra (Santillana) Quien no cree / a buena madre: cree / a mala madrastra (Vallés) Quien no cree a buena madre crea a mala madrastra (Núñez) El que no cree á buena madre, creerá á mala madrastra (Caro y Cejudo) Quien no cree en buena madre, creerá en mala madrastra (Sbarbi) Quien no cree en buena madre, creerá en buena madrastra (Junceda) Cette vision globale et diachronique du Refranero est donc fonc-

tionnelle à plusieurs titres et apporte quelques réponses à la question dichotomique : reproduire ou reconstruire ? telle que la soulève Bizzarri. Ses conclusions montrent à quel point les deux conceptions de l’édition sont liées :

En este caso, he tomado el vocablo «reproducir» como sinónimo de una actividad mecánica que ignora el trasfondo vivencial que encubre cada copia o impreso. Y por el contrario, el vocablo «reconstruir» no tanto en el sentido de una actividad casi arqueológica sobre el texto, sino más bien con el sentido de descubrimiento o inquietud por averiguar las circunstancias de elaboración de ese texto. En el campo del refranero tan necesaria es una edición que reproduzca un impreso o manuscrito […] como una edición que se ocupe en recuperar el texto primitivo. (Bizzarri 2010 : 41) La recherche sur un corpus plus vaste en diachronie permet ainsi

d’affiner notre connaissance et notre compréhension des premiers ma-nuscrits par un travail sur la correction des formes proposées, et appa-raît dans certains cas comme un complément d’information capital à la consultation de textes anciens que le temps a parfois rendus opaques. Elle facilite aussi la recherche de variations significatives au sein du Refranero, tant sur le plan linguistique que sémantique.

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DES SIGNIFIANTS STABLES AUX SIGNIFIANTS DISPARUS.

UNE APPROCHE LINGUISTIQUE

Les proverbes sont des formes contraintes 1 mais non figées. Le corpus retraçant l’évolution des formes depuis le Moyen Âge permet d’affir-mer que si certains énoncés sont parvenus jusqu’à l’époque moderne sans subir de modifications, la plupart d’entre eux connaissent des ajustements en diachronie, ou disparaissent. L’étude du Refranero médiéval amène ainsi Bizzarri à s’interroger sur la pertinence d’une définition du refrán propre à la période :

En 1990, reflexionando sobre este tema, partía yo de una pregunta inicial: ¿Es posible alcanzar una definición precisa del refrán medieval? Hoy sacaría de la pregunta ese calificativo de “medieval” pues implica una particularidad de la especie en los tiempos medios que de hecho no se dio. El refrán ha sido refrán a secas desde siempre y eso posibilita la pervivencia aún hoy día de paremias documentadas ya en épocas lejanas. (Bizzarri 2004b : 31) Certains proverbes existent en effet depuis des siècles, mais à cette

affirmation s’oppose le constat de la disparition de certains énoncés et les profondes modifications en ayant affecté d’autres. La proposition de Bizzarri doit être creusée, l’assertion évoquant la pérennité de certains proverbes doit se doter d’outils linguistiques pour la mesurer, et peut-être l’expliquer. Ces mêmes outils doivent faciliter notre com-préhension des ajustements linguistiques qui affectent les proverbes, et en dernière instance, nous permettre de déterminer si ces phéno-mènes présentent certaines régularités. 1. Cette réflexion est abordée par Anscombre (« Le figement n’est pas un trait défini-toire des textes parémiques », 2011 : 36) et par Mel’čuk, qui intègre les proverbes dans la catégorie des phrasèmes, sous-catégorie des clichés, des lexies pragmatiquement contraintes.

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72 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

2.1 MÉTHODOLOGIE ET CONCEPTS POUR UNE APPROCHE LINGUISTIQUE

Tout travail consacré à l’évolution diachronique des proverbes espa-gnols doit à la fois tenir compte des travaux fondateurs au sujet du refranero au Moyen Âge et à la période classique (O’Kane 1959, Combet 1971, Bizzarri 2004b) ainsi que des avancées récentes de la parémiologie dans le domaine linguistique. Les angles d’approche doivent être multipliés : l’étude de ce type d’évolution relève aussi bien de la diachronie que de la synchronie pour son observation. L’examen des étapes antérieures de la formation d’un proverbe s’achève par un travail sur son signifiant actuel.

Cette description de l’évolution des proverbes s’appuie donc sur les concepts linguistiques fondamentaux formulés depuis quelques années. Ils ont permis, par une approche structurelle et sémantique, d’affiner notre connaissance des énoncés parémiques. Ces concepts avalisent une approche typologique et taxinomique des énoncés proverbiaux présents dans notre corpus diachronique et offrent aussi des éléments de réponse au sujet des transformations que connaissent les proverbes.

2.1.1 QUESTIONS TERMINOLOGIQUES

L’utilisation de l’archilexème « parémie » depuis quelques années – « qui englobe les proverbes et les formes connexes » (Sevilla Muñoz 2000 : 100) 2 – ne peut en aucun cas masquer la complexité termi-nologique inhérente à l’étude de ces formes depuis le Moyen Âge 3. Aux distinctions entre les différents types d’énoncés (sentence, pro-verbe, maxime, refrán, apophtegme, dicton, entre autres 4) s’ajoutent depuis leurs premières manifestations écrites une prolifération des signifiants qui les désignent. Les auteurs, comme l’Archiprêtre de Hita dans le Libro de Buen Amor, piochent au sein d’un champ lexical varié les dénominations qui signalent la présence d’éléments « prover-biaux » dans leurs textes :

Là encore, l’archiprêtre montre une grande richesse terminologique : Dize verdat la fabla… (80), Diz el proverbio viejo… (93), Como dize la fabla… (95, cf. 111, 955, 977, 994, 1199), Dize una escriptura (160) ; Ca segund vos he dicho en la otra conseja… (162) ; Ansi

2. Voir aussi Rodegem (1984). 3. Les différentes catégories parémiologiques ont été étudiées par de nombreux auteurs (Combet 1971 ; Rodegem 1984 ; Schapira 1999 ; Sevilla Muñoz 2000 ; Palma 2007 ; Anscombre 2008, entre autres). Des définitions associées à ces différents termes sont proposées notamment par Schapira (1999 : 48 sv.) et Palma (2007 : 111 sv.). 4. Sevilla Muñoz considère une soixantaine de termes rattachés au domaine de la parémiologie (1988).

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entendet sano los proverbios antiguos (165) ; Verdat es lo que dizen los antiguos retraheres (170) ; quien toma dar deve, dízelo sabio enviso (171) ; Redréme de la dueña y creí la fablilla… (179, 870) ; Fazaña es usada, proverbio non mintroso… (580) ; una buena senten-çia (896) ; Mis fablas e mis fazañas, ruégote que bien las mires (908) ; Non me acordé entonçes d’esta chica parlilla (921). Le mot derecho désigne lui aussi la sentence connue : Quien mucho fabla yerra, dízelo el derecho (733) ; Como dize un derecho que ‘coita non ha ley’ (928). Les consejas sortent de la bouche des vieilles femmes. (Darbord & Oddo 2008 : 66) Cette multiplication des signifiants a certainement poussé les cher-

cheurs à adopter des archilexèmes permettant une approche assez large du phénomène. Le proverbe au Moyen Âge, et jusqu’à une période relativement récente, se présente sous des formes multiples qui posent le problème de sa définition et de sa conceptualisation. D’autre part, il ne peut être dissocié de l’époque à laquelle naissent ses premières manifestations écrites : il s’inscrit dans une tradition occi-dentale bercée par les préceptes aristotéliciens de la rhétorique fondés sur l’exemple, qui facilite le raisonnement par analogie, et l’enthy-mème, qui permet d’extraire une leçon particulière d’une généralité. Il est fortement associé, pendant cette période de construction du savoir, à la sentence et à l’exemplum :

Existe una creencia medieval en la fuerza didáctica del ejemplo. La explicación última hay que buscarla en la base del pensamiento primitivo, más habituado a razonar por métodos analógicos e inductivos que por caminos deductivos. (Lacarra 1989 : 9) Le terme « sentence » a ainsi souvent été utilisé par les médié-

vistes pour désigner les produits linguistiques dits « sapientiaux » afférents à la transmission du savoir et relevant de l’argument d’auto-rité, de l’affirmation à caractère universel. La définition de Marta Haro Cortés sous-tend cette difficulté taxinomique et englobe de fait sous le terme de sentencia toutes les formes parémiques présentes dans la littérature du Moyen Âge :

Considero sentencia o dicho una forma comunicativa no narrativa y normalmente breve que encierra en su seno una lección universal ya explícita o implícitamente (me refiero en este caso a que adopta una forma metafórica o retórica) referida prioritariamente al ámbito del comportamiento tanto ético-moral como en algunos casos social. También me parece viable la definición de sentencias como un nudo específico de comunicación con una estructura analógica. (Haro Cortés 1995 : 115) Cette approche, essentiellement sémantique puisque centrée sur la

leçon qu’enferme l’énoncé, a été prépondérante dans l’analyse des proverbes. Casares propose ainsi, à côté des facteurs linguistiques, l’idée de l’enseignement véhiculé par ces énoncés (1950 : 192) :

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74 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Es una frase completa e independiente, que en sentido directo y alegórico, y por lo general en forma sentenciosa y elíptica, expresa un pensamiento –hecho de enseñanza, experiencia, admonición, etc.–, a manera de juicio, en el que se relacionan por lo menos dos ideas. Et quelques années plus tard, la définition proposée par Combet

reprend ce critère (1971 : 58) : Le refrán serait en définitive une phrase indépendante, anonyme et notoire qui, sous une forme elliptique, directe ou de préférence figurée, exprime poétiquement un enseignement ou un avis d’ordre moral ou pratique,

tout en reconnaissant les limites de cette tentative de conceptualisation (1971 : 59). Il suffit finalement, pour se faire une idée des difficultés terminologiques qui entourent la définition du proverbe dans de nombreuses langues et depuis plus de deux siècles, de lire le chapitre que Bizzarri consacre à la question dans El refranero castellano en la Edad Media (2004b : 19-40). La longue liste des définitions recensées montre bien les limites, et les contradictions, d’une entreprise qui tente d’appréhender tous les plans simultanément (éléments linguistiques et sociologiques, questions de registre ou encore de folklore dans de trop nombreuses définitions).

Le débat sur la terminologie est finalement peu productif dans le cadre de notre analyse, et il l’est d’autant moins que les locuteurs semblent avoir évacué cette question en établissant une synonymie entre les différents termes depuis des siècles 5. La perspective adoptée d’une étude diachronique du signifiant parémique doit se doter d’au-tres outils méthodologiques, notamment issus de la linguistique, pour appréhender l’évolution des proverbes dans ses différentes dimen-sions.

2.1.2 VERS UNE APPROCHE LINGUISTIQUE

L’énoncé sentencieux peut être conçu comme un produit linguistique, une lexie complexe, selon la terminologie de Pottier (2000), soumise à un certain nombre de principes de fonctionnement qui permettent réciproquement, par leur observation, d’en affiner la définition. Étu-diés depuis quelques années notamment par Anscombre et Kleiber pour la généricité (1994), par Schapira (1999) et Sevilla Muñoz (2000) pour l’idiomaticité et par Anscombre dans le domaine de la prosodie et du rythme (Anscombre 2000), ces principes de fonction-nement ont permis de dégager un certain nombre de traits distinctifs du proverbe, dont nous nous proposons d’établir la synthèse afin d’exposer les notions et les concepts qui vont encadrer notre analyse. 5. « La délimitation sémantique refrán / proverbio n’est guère aisée […]. Une chose pourtant est sûre : les auteurs espagnols du XVIe siècle n’ont pas paru sentir une quel-conque différence entre les deux termes » (Combet 1971 : 16).

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Le proverbe se définit comme un énoncé autonome et minimal pourvu de propriétés morphologiques, syntaxiques et sémantiques distinctives qui en font une catégorie linguistique à part. Cette assertion semble à première vue anodine mais elle a le mérite d’in-scrire la recherche en parémiologie dans un axe linguistique qui lui a longtemps été refusé au profit de travaux d’autre nature, ethnolo-giques, littéraires ou encore folkloriques.

L’énoncé proverbial, dont les manifestations sont multiples et parfois déroutantes sur le plan linguistique à cause de la complexité des liens qui unissent les différents éléments qui s’agencent dans tout proverbe, répond pourtant à un schéma de fonctionnement fondé sur l’implication des termes de l’énoncé : une binarité sémantique et structurelle confirmée par les travaux de Riegel (1987) sur le « pivot implicatif » présent dans les énoncés proverbiaux. Les premières démonstrations portent sur la nature conditionnelle de l’implication avec le postulat « Si X, Y ». Anscombre, dès les années 1980, propose quant à lui de distinguer la binarité de surface et la binarité séman-tique, seule garante de l’existence d’un schème sémantique propre aux proverbes qu’il représentera dans ses travaux sous la forme de « P est argument pour / implique Q » (Anscombre 1994, 1996, 1997, 2000).

La binarité de surface est très répandue parmi les énoncés senten-cieux, mais elle n’est pas systématique. Certains proverbes ne font ap-paraître qu’un seul membre en surface : L’habit ne fait pas le moine, L’appétit vient en mangeant, Cada palo aguante su vela, El mentir pide memoria…, tandis que d’autres sont composés de tercets ou de quatrains (Si da el cántaro en la piedra, / o la piedra en el cántaro, / mal para el cántaro), selon la terminologie d’Anscombre (2000).

L’analyse de surface de l’énoncé ne peut donc pas constituer un critère d’appartenance à la catégorie des proverbes. En revanche, le postulat d’une binarité sémantique, qui se réalise en dehors de toute considération au sujet du nombre apparent de membres ou de la ponctuation, est essentiel dans le cadre d’une définition linguistique du proverbe. Dans son fonctionnement, cette binarité sémantique fait apparaître une relation d’implication entre les termes du proverbe, désignés respectivement comme thème et propos, du fait du rôle qu’ils assument dans l’énoncé 6. Dès lors, ni la présence de nombreuses « matrices proverbiales » (ou « moules ») (Gómez-Jordana 2012b), ni le nombre de combinaisons syntaxiques possibles, ni même le nombre de parties présentes dans un proverbe n’entame la validité de l’enchaînement logique qui rend interdépendants sur le plan séman-tique les deux éléments de l’énoncé. 6. Ces termes sont empruntés au schéma de la coordination sémantique développé par Ducrot et Schaeffer : « A et Z sont sémantiquement coordonnés si : (a) A est indé-pendant de Z, en ce sens qu’il fait l’objet d’un acte d’énonciation complet (il comporte donc un thème et un propos) ; (b) Z est présenté comme un propos dont A établirait le thème, comme une remarque à l’occasion de A » (1995 : 560).

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76 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Par ailleurs, le fonctionnement interne de ces unités ne peut être dissocié de leur fonctionnement en discours : il contribue aussi à en établir une définition linguistique rigoureuse. Les énoncés sentencieux fonctionnent comme un code référentiel commun au locuteur et à son destinataire (Anscombre 1997 : 46), qui interagissent au sein d’une même communauté linguistique. Dans ce code commun, les proverbes sont des unités de sens préconstruites « c’est-à-dire fixé par conven-tion pour tout locuteur, qui fait donc partie du code linguistique com-mun » (Kleiber 2000 : 40). Sur le plan sémantique toujours, il faut distinguer parmi leurs propriétés définitoires, leur champ d’applica-tion : pour Kleiber (2000 : 45), le trait « humain » caractérise l’énoncé proverbial, qu’il soit métaphorique ou non :

C’est donc que ce trait « humain » est bien une condition d’appli-cabilité, une condition sémantique donc, à laquelle doit satisfaire une phrase générique pour prétendre être ou pouvoir devenir un proverbe. Ou, dit encore autrement, dans notre compétence du proverbe figure la nécessité de concerner les hommes. Cette notion de « communauté linguistique » constitue aussi le

point de départ de la théorie de la polyphonie. À la suite des travaux de Berrendonner (1981) sur le « ON-Locuteur », Anscombre appro-fondit les recherches au sujet de l’énonciateur et de la voix dans le domaine de la parémiologie (2000 : 11) :

Évoquer un proverbe, c’est faire entendre la voix de « la sagesse des nations », « la sagesse populaire », etc., i.e. un ON-locuteur. Mais dire Les chats chassent les souris, c’est également mettre en scène un ON-locuteur : « le savoir partagé », « la science populaire », « l’observa-tion quotidienne ». Dans les deux cas il y a bien un énonciateur premier, même s’il est indéfini, diffus, non spécifique, et qui met à la disposition de la communauté linguistique un principe général dont il autorise ainsi l’application à des cas particuliers. Ces travaux ont été complétés grâce aux marqueurs médiatifs

génériques 7 qui permettent au chercheur de dégager des définitions linguistiques pertinentes (Anscombre 2006 : 89-90) :

Définition 3 : Un énoncé sentencieux est un ON-énoncé sentencieux s’il est combinable avec comme on dit (on a alors X = on). Il a un auteur anonyme (la « sagesse populaire »). Définition 4 : Un énoncé proverbial sera un ON-énoncé sentencieux générique.

7. « La médiativité, parfois nommée à tort évidentialité, trouve son origine (entre autres) dans la notion de marqueur de modalisation en discours second due à Authier-Revuz (1992-1993). Selon cet auteur, il y a des expressions qui servent à indiquer l’origine du discours du locuteur, qui servent au locuteur à désigner celui qu’il présente comme étant à l’origine de son discours. Lorsque cette origine touche de plus à la vérité de ce discours, i.e. à son garant, on est alors en présence d’un sous-groupe de marqueurs qui relèvent de la classe des médiatifs » (Anscombre 2011 : 68).

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Définition 5 : Un énoncé situationnel sera un ON-énoncé sentencieux non générique 8. Chacun à son niveau, ces différents éléments de définition permet-

tent d’isoler les énoncés appartenant à la catégorie linguistique des proverbes et d’en offrir une définition viable. Ils avalisent aussi des recherches axées sur la typologie et la classification des proverbes, puisqu’ils permettent, par le biais d’une étude fondée sur la généricité, d’approfondir nos connaissances théoriques sur la taxinomie des pro-verbes.

2.1.3 TYPOLOGIE ET TAXINOMIE

Ces théories linguistiques sont assez récentes. Comme nous l’avons évoqué précédemment, les tentatives de classement dans le domaine de la parémiologie ne se sont pas toujours appuyées sur des critères linguistiques, même si intuitivement, elles offraient déjà des pistes de réflexion intéressantes. Nous ne reviendrons pas sur la synonymie qui semble s’être installée entre les différents termes utilisés pour désigner les énoncés sentencieux (proverbe / refrán / dicho ; maxime / adage / aphorisme ; etc.) 9. En revanche, il est utile de revenir sur la distinction traditionnelle établie entre le proverbe et le dicton et entre le proverbe et la phrase proverbiale, en ce sens qu’elle constitue le premier pas vers une classification linguistique des énoncés sentencieux au regard de leur portée métaphorique d’une part et de leur caractère générique ou événementiel d’autre part.

Combet avait choisi, en son temps, de distinguer les proverbes « d’expression directe » des proverbes « d’expression indirecte » (1971 : 29-30). Les premiers Quien todo lo quiere, todo lo pierde ; Quien algo quiere, algo le cuesta ; Quien no parece, perece… sont associés par certains chercheurs aux dictons (Pineaux 1967 : 6) étant donné la lecture littérale de leur énoncé, qui n’exige pas de trans-position sémantique pour sa compréhension. Les proverbes « d’ex-pression indirecte » comme A burro muerto, la cebada al rabo, Agua pasada no muele molino ou Tanto va el cántaro a la fuente que al fin se rompe exigent quant à eux une lecture métaphorique ou métony-mique. L’application métaphorique permettant d’étendre l’observation particulière du monde animal ou naturel par exemple au domaine plus général de l’expérience humaine. Ce concept de lecture métaphorique a été exploité plus récemment par des chercheurs français : Tamba (2000a et b, 2011) distingue un « sens phrastique littéral » et un sens « proverbial conventionnel » ou « sens formulaire ». Anscombre (1994) et Kleiber (1989, 2000) comparent les propriétés discursives 8. Nous aborderons la question des phrases génériques et des phrases situationnelles en examinant les différentes classifications et typologies proposées pour les proverbes. 9. Elle est contestable et contestée (Anscombre 2009 et 2011).

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des proverbes et des dictons (essentiellement météorologiques), qui sont équivalentes sur le plan argumentatif (Anscombre 1994) mais diffèrent sur le plan sémantico-référentiel (Kleiber 2000 : 45).

Les dictons météorologiques Después de todos los santos, siembra trigo y coge cardos ; Marzo ventoso y abril lluvioso sacan a mayo florido y hermoso se définissent souvent par leur sens univoque qui n’exige aucun contexte pour être explicité. Axés sur le cycle climatique, le calendrier et la notion de temps y sont fondamentaux et constituent le pivot permettant d’établir un lien logique (du domaine de la croyance) entre des événements naturels. Mieder en a proposé une définition qui fait apparaître un schéma structurel fondé sur la notion de temporalité, de causalité et de pronostic (Mieder 1996 : 59-60) :

En cuanto a la estructura, los refranes meteorológicos siguen preferen-temente un preciso patrón que se puede resumir con la fórmula «Si A, entonces B» : cada enunciado proverbial está formado por un claro antecedente en la primera parte y, en la segunda, una consecuencia. Mirando esta estructura con un poco más de detalle, también se puede decir o establecer que la forma binaria de los refranes meteorológicos incluye «A» bajo la forma de un signo meteorológico y una fecha, así como «B» establece un pronóstico y su fecha particular. Les travaux de Sevilla Muñoz (2000 : 101-104) sur la classifica-

tion des énoncés sentencieux analysent aussi en particulier les diffé-rences entre les proverbes et les dictons, mais elle élargit l’acception du terme à d’autres domaines de l’activité humaine (le monde du travail par exemple). Dans une perspective diachronique, l’évocation de « dictons » tombés en désuétude attire particulièrement l’attention :

Bien des dictons du travail sont tombés dans l’oubli du fait que la société rurale où ils sont nés a cédé la place à une société technolo-gique et industrielle. C’est pourquoi de nombreux dictons concernant les activités propres aux paysans sont tombés en désuétude car ils reflètent un monde passé. D’autre part, la réforme du calendrier effec-tuée en 1582 par le pape Grégoire XIII fait que la plupart des dictons météorologiques étant antérieurs à 1582 offrent une image décalée ; leur utilisation est donc restreinte, moins en français qu’en espagnol. Les dictons portant sur la croyance ne s’utilisent guère, mais on peut encore entendre en espagnol : En martes, ni te cases ni te embarques. Certains s’utilisent encore fréquemment, car, avec le temps, ils ont acquis un haut degré d’idiomaticité, ce qui les rapproche des prover-bes moraux ; p. ex. : la parémie Après la pluie, le beau temps (> Tras la tempestad viene / vino la calma) s’emploie pour recommander le calme face à une situation météorologique défavorable ou face à une dispute car elle ne peut pas se prolonger longtemps. (Sevilla Muñoz 2000 : 103)

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La notion d’oubli (de disparition, de désuétude) apparaît aussi comme un élément crucial de définition des « phrases proverbiales ». La distinction établie entre cette catégorie parémique et celle des pro-verbes a suscité de nombreuses études depuis le milieu du XXe siècle. Ainsi Casares (1950), O’Kane (1959) et Combet tentent de proposer une définition de la phrase proverbiale 10 qui, à chaque fois, en fait ressortir le caractère anecdotique et « les voue bien souvent à un oubli rapide. Pour quelques frases proverbiales conservées parce qu’elles sont particulièrement frappantes ou parce qu’elles sont fondées sur des événements fameux, combien de ces expressions ont disparu de l’usage ». Le rapprochement de deux situations, celle de l’anecdote versée dans le passée et celle du présent, permet ainsi par analogie d’appliquer ce contenu à autant de situations particulières, pour peu que la « phrase proverbiale » survive une fois que les circonstances qui l’ont motivée sont oubliées. Pour O’Kane, la notion de contexte est essentielle à la définition de la « phrase proverbiale » :

Emparentada con él [el refrán] está la frase proverbial, que sólo difiere del refrán en que, siendo gramaticalmente incompleta, depende, para alcanzar plena significación, de su contexto. (1959 : 15) Sevilla Muñoz (2000 : 103-104) a tenté plus récemment de propo-

ser des critères de définition de la « phrase proverbiale » fondés sur ses propres caractéristiques et retient son aspect populaire, idioma-tique et générique, sans toutefois parvenir à les distinguer nettement des proverbes au vu des caractéristiques communes qu’ils partagent.

Ces travaux précurseurs sur la typologie et le classement n’offrent malheureusement pas de critères systématiques d’évaluation des énon-cés, fondamentaux dans la perspective d’une analyse diachronique. Il s’en dégage pourtant que certains dictons, qui ont perdu leur capacité référentielle, certaines « phrase proverbiales », anecdotiques ou événe-mentielles, sont par définition, amenés à disparaître.

Ces approches, qui constituent autant de clés de lecture de l’évolu-tion du Refranero, doivent être complétées par des outils linguistiques rigoureux permettant une meilleure compréhension de ces phéno-mènes. Elles doivent être systématisées grâce aux travaux sur la géné-ricité développés depuis quelques années grâce à l’application des théories linguistiques dans le domaine de la parémiologie.

À l’instar des marqueurs médiatifs qui permettent d’assimiler un énoncé à la catégorie des proverbes (v. supra) les marqueurs de géné-ricité permettent à leur tour de classer ces occurrences en opposant la notion de généralité à la notion d’événementiel, caractéristique de certaines formes parémiques. Les recherches portent en premier lieu sur le statut des proverbes, avec les travaux de Kleiber (1989 : 234 ; 10. Combet (1971 : 33-34) cite la définition de Casares (1950).

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2000), qui propose alors le terme de dénomination pour décrire à la fois les contraintes de fixité qui pèsent sur l’énoncé et la fixité référentielle à laquelle il renvoie sur le plan sémantique :

En parlant de dénomination pour le proverbe, il ne faut entendre qu’une et une seule chose : le fait qu’il s’agit d’une expression idio-matique ou figée, c’est-à-dire d’une unité polylexicale codée, possédant à la fois une certaine rigidité ou fixité de forme et une certaine « fixité » référentielle ou stabilité sémantique, qui se traduit par un sens préconstruit, c’est-à-dire fixé par convention pour tout locuteur, qui fait donc partie du code linguistique commun. Cette vertu de name lui permet de catégoriser, c’est-à-dire de ranger ou rassembler dans la catégorie dont il est la dénomination, des occurrences particulières qui le vérifient. (Kleiber 2000 : 40) Cette catégorisation opérée par les énoncés sentencieux est aussi à

l’origine des travaux d’Anscombre. La théorie des stéréotypes 11, adaptée au modèle des proverbes, apporte ainsi de nombreuses réponses dans le domaine et précise notamment le statut de phrase générique des énoncés proverbiaux dès 1989 :

Mécanismes topiques et proverbes ont en commun leur caractère de généralité, et même en fait de généricité. Ils énoncent une généralité intemporelle, et ne peuvent donc servir à une énonciation événemen-tielle, même à caractère général. (Anscombre 1989 : 30) Ses conclusions l’amènent à distinguer sous ce terme de phrase

générique 12 trois sous-groupes 13 : 1. Les phrases génériques a priori analytiques, qui expliquent le sujet

générique et sont donc vraies, comme Les baleines sont des mam-mifères.

2. Les phrases génériques typifiantes a priori, qui évoquent une généralité et acceptent les exceptions, comme Les voitures ont quatre roues.

3. Les phrases génériques typifiantes locales, qui servent à un locu-teur à émettre un jugement propre, comme Les BD sont une forme de culture. Les proverbes font partie des phrases génériques typifiantes a

priori. Ils proposent un principe général et intemporel et caractérisent une situation par l’évocation d’un stéréotype. Catégorie qu’ils par-tagent avec les phrases du type Les singes mangent des bananes et Les castors construisent des barrages. La distinction entre ces deux types 11. Voir Anscombre (2001). 12. Les phrases génériques évoquent une propriété générale, non événementielle, et dénotent des propriétés généralement vraies qui leur confèrent un caractère gnomique. Elles prédiquent ces propriétés à un sujet générique. 13. La terminologie et les exemples sont empruntés à Anscombre (2000 : 10).

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d’énoncés s’établit par une propriété supplémentaire décrite par Anscombre (2000 : 10-12) :

b) Les phrases L-sentencieuses (maximes, sentences, apophtegmes, et sans doute d’autres) sont des phrases génériques typifiantes locales. Elles se séparent des autres phrases génériques typifiantes locales comme Les grimaces des singes sont amusantes, en ce qu’elles ont un énonciateur-premier spécifique, ce que l’on peut faire ressortir par des combinaisons du type de : Comme a dit X, y compris d’ailleurs Comme l’a dit je ne sais plus trop qui. Ce qui montre que le point crucial est l’existence d’un « auteur », le fait qu’il soit identifiable ou pas étant secondaire. c) Les phrases ON-sentencieuses sont des phrases génériques typifiantes a priori. Elles ont un énonciateur-premier qui est un ON-énonciateur, et acceptent la combinaison avec Comme on dit, Comme le dit la sagesse des nations, etc. Bien entendu, ces deux sous-classes ne sont pas étanches. Dans l’élaboration de ces théories, les phrases situationnelles sont

écartées à de nombreuses reprises de la catégorie des énoncés senten-cieux, car non génériques :

Comme le note déjà Kleiber (1989), ce caractère générique suffit à écarter de la classe des [proverbes] les phrases idiomatiques comme II aura passé de l’eau sous les ponts, L’amour, toujours l’amour, C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, Quand il n’y en a plus, il y en a encore, toutes phrases qui partagent avec les proverbes la propriété de servir à caractériser une situation, mais sont en revanche épisodiques, et non pas génériques. Je les appellerai phrases situationnelles. (Anscombre 2000 : 10) Cette distinction a été affinée par la suite à l’aide de marqueurs

permettant de dégager les différentes propriétés des énoncés prover-biaux et des énoncés situationnels. Dans notre perspective, cette catégorie linguistique est particulièrement intéressante. Ce type d’énoncé se caractérise par sa nature événementielle, circonstancielle, et pourrait de fait être rapproché aisément de la définition de la « phrase proverbiale » évoquée précédemment. Il est très présent dans le Refranero au Moyen Âge. Nous en décrivons donc les propriétés synthétisées par Anscombre (2011b) :

Les énoncés situationnels supportent des marques circonstancielles (ils sont de nature foncièrement événementielle), ce qui ne se peut avec les énoncés proverbiaux (qui sont gnomiques). Les énoncés situationnels préfèrent les indications d’événe-mentialité. On dirait que se combinera parfaitement bien avec les énoncés situationnels et mal avec les énoncés proverbiaux. (2011b : 68-73)

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Ainsi que les définitions qui en découlent et opposent les deux types d’énoncés (2011b : 72) : • Déf1 : un énoncé proverbial sera un ON-énoncé sentencieux

générique. • Déf2 : un énoncé situationnel sera un ON-énoncé sentencieux non

générique. Ces précisions sur les énoncés situationnels sont indispensables car

elles permettent, à défaut de les relier aux phrases génériques, de les intégrer tout du moins dans la catégorie des énoncés sentencieux.

Ces outils linguistiques d’analyse des proverbes constituent le cadre méthodologique de notre étude diachronique des proverbes. Ils per-mettront tour à tour d’apprécier et de comprendre les modifications qui ont affecté la forme des proverbes en Espagne au cours des siècles.

2.2 TRAITEMENT MÉTHODOLOGIQUE DU CORPUS 2.2.1 APPLICATION DES OUTILS LINGUISTIQUES AU CORPUS

À ces outils viennent s’ajouter d’autres instruments de mesure, spé-cifiques à l’éclairage diachronique du corpus. Pour traiter l’évolution, une première division s’impose et permet d’isoler trois grands groupes d’occurrences : 1. Les signifiants stables 2. Les signifiants tombés en désuétude 3. Les signifiants qui connaissent des ajustements en diachronie.

Pour les deux premières catégories, l’utilisation systématique des marqueurs médiatifs et génériques s’impose en vue d’en proposer une typologie et d’en déterminer les propriétés. Elle se nourrit aussi des théories sémantiques relatives au mode d’expression (métaphorique ou direct) du concept véhiculé par le proverbe et aux aspects séman-tico-référentiels qui s’y rattachent. La confrontation des signifiants stables et des signifiants tombés en désuétude peut, à travers ce prisme, révéler certaines régularités du système, notamment pour les premiers, et expliquer la disparition de certains énoncés. Le Refranero au Moyen Âge fait état d’énoncés divers, protéiformes, parfois diffi-cilement assimilables à la catégorie des proverbes telle que la conçoit aujourd’hui la linguistique moderne.

Des énoncés prototypiques tels que A palabras locas, orejas sor-das ; De ruin a ruin, quien acomete vence ; Más vale algo que nada ; No hay peor sordo que el que no quiere oír ; Oveja que bala, bocado pierde ; Palabras y plumas el viento las lleva côtoient dans le corpus médiéval des formes qui ne correspondent pas à la définition canonique du proverbe, soit parce qu’elles ne font pas apparaître d’implication : A los pies y al soto ; Adelante es la casa del abad ; soit par leur aspect

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clairement événementiel : Alça el rabo ruçia, que vanse los de Olmedo ; Quando con sal, quando sin sal soit finalement par leur forme – on y rencontre des formes interrogatives et des wellérismes peu compatibles avec la définition de la phrase générique –, tels que Alcalde, ¿demandome aqui alguno? ; ¿Como se tiende? Como ruyn en casa de suegro ; ¿De donde quebro esta astilla? Deste mal madero ; ¿Eso de ese ojo, fase vos enojo? ou encore, dans la catégorie des wellérismes : Dixo el asno al mulo : Harre acá, orejudo ; Dixo el tiñoso al peyne: esto era lo que no aviamos menester ; Dixo la sarten a la caldera: tirate alla culnegra. Une grande diversité d’énoncés donc, qui peut, au moins en partie, expliquer des phénomènes de disparition ou d’évolution des signifiants.

L’observation des formes qui ont évolué en diachronie, statis-tiquement plus importantes, combine quant à elle plusieurs approches. Elle se mesure en premier lieu par une réflexion morphosyntaxique et lexicale au sujet des variations que peuvent connaître les éléments constitutifs du proverbe, par l’étude de l’actualisation ou de la ques-tion verbale au sein des énoncés. Elle vise aussi à déterminer dans quelle mesure les archaïsmes sont conservés ou corrigés.

L’énoncé parémique doit aussi être appréhendé comme un texte, dans son entier, par une approche structurelle faisant intervenir les notions d’implication et de binarité sémantique dans l’analyse. La consultation du corpus permet de constater que les modifications structurelles auxquelles sont soumis les proverbes sont nombreuses : allongements de la forme, troncature, contaminations ou encore glis-sements dans la catégorie des phrases figées. L’étude de ces altéra-tions en diachronie, souvent considérées comme des épiphénomènes, ouvre des perspectives de recherche intéressantes qui ont trait, nous le verrons, à la régulation du système.

Cet effet de régulation apparaît aussi clairement dans les ajus-tements liés aux patrons métriques et rythmiques : ils contribuent puissamment à l’évolution du proverbe. Anscombre a observé com-bien le rythme, la rime, l’isosyllabisme du proverbe apparentaient celui-ci à la poésie ou à la chanson (Anscombre 2000 : 15-16) : « La seguidilla espagnole est de structure 7+5+7+5, et les structures à base de 7+5 sont fréquentes dans les proverbes espagnols : A Dios rogando y con el mazo dando (5+7), Al que madruga, poco le dura (7+5) ». Il a aussi observé (1999, 2000) que les formes strophiques du distique, du tercet, et même du quatrain accueillent de nombreux proverbes. Les éléments métriques et rythmiques constituent donc une composante essentielle du proverbe et de son évolution ; leur observation doit permettre d’apprécier cette régulation et de l’expliquer.

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2.2.2 CONFRONTATION DES ÉNONCÉS EN DIACHRONIE. CRITÈRES D’ÉDITION

Le choix d’un regard diachronique sur le Refranero soulève un certain nombre de questions concernant le signifiant graphique des formes étudiées. Il amène d’une part à comparer des pièces qui présentent chacune des spécificités en termes d’état de langue puisque plusieurs siècles les séparent. Il doit aussi tenir compte du choix des éditeurs lors de leur transcription du texte : si l’édition diplomatique a connu un franc succès et nous donne à voir des textes restitués dans leur graphie originale, elle semble moins fréquente depuis les dernières décennies qui multiplient les éditions modernisées de textes anciens afin de toucher un plus large public.

La confrontation des énoncés fait apparaître les différents choix des éditeurs en matière de transcription. Combet explique en ces termes les modifications qu’il a apportées à son édition du Romancea Proverbiorum : « Nous avons légèrement modifié l’orthographe, l’ac-centuation et la ponctuation » (Combet 1971 : 111). Nous relevons essentiellement dans cette édition l’accentuation diacritique des homo-nymes pourtant absente des écrits plus tardifs :

Más val un tien que dos tu l’aurás (Romancea) De fare, fare, mas vale un dote que doſ te dare (Lib. Adv.) Fare, fare, mas vale vn toma que dos te dare (Santillana)

Et sur les formes verbales : Gallina que por casa [va], o [h]a picado o picará (Romancea) Está la pica en la percha, favla de todos e todos della (Romancea) Qui muyto se acuytó de crudo comió (Romancea) Castro, en revanche, a opté pour une édition diplomatique du Libro

de adverbios où apparaît par exemple mjill pour mil, ſu pour su, etc. : A los annos mjll, viene el agua a ſu carril (Lib. Adv.) Les différences entre les deux choix d’édition sont perceptibles

lors de la confrontation de proverbes présents dans les deux « listes » : Qui non puede al asno, tórnase al albarda (Romancea) vs Qujen con el aſnillo non puede, al aluarda ſe torna (Lib. Adv.) Cada gallo en su muladar (Romancea) vs Bien eſcarva el gallo en ſu muladral (Lib. Adv.) Ces variations concernant l’établissement du texte se retrouvent

aussi lors de la consultation des différentes éditions d’un même re-cueil. Les énoncés contenus dans le Seniloquium diffèrent parfois sensiblement selon la transcription consultée :

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Aguijar, que ofresçen (Combet 1971, Cantalapiedra & Moreno 2006) vs Aguilar, que ofrecen (Sevilla & Cantera 2002) Mal con mal, se amata fuego con estopas (Cantalapiedra & Moreno 2006) vs Mal se amata fuego con estopa (Combet 1971, Sevilla & Cantera 2002) No arays marido lo que vos vierdes, mas lo que yo vos dixere (Sevilla & Cantera 2002) vs No creáys, marido, lo que vos vierdes, mas lo que yo vos dixere (Combet 1971, Cantalapiedra & Moreno 2006). Perdió el asno los dientes y no las simientes (Sevilla & Cantera 2002) vs Perdió el asno los dientes, y no las mjentes (Cantalapiedra & Moreno 2006) vs Perdió el asno los dientes y no las mientes (Combet 1971) Cette question est importante pour le recoupement des formes, mais

aussi pour leur analyse. Les éditeurs de ces textes ont souvent affiché la volonté de préserver la spécificité de chaque recueil dans le domaine de la graphie. Toutefois, certains transcripteurs justifient la modernisation de la graphie, de l’accentuation et de la ponctuation pour faciliter la manipulation de ces répertoires de proverbes. Ainsi pour l’édition de Refranes o proverbios en romance de Núñez de 2001, qui modernise la graphie de i / j / g et u / v, l’accentuation, la ponctuation et développe les abréviations (del = de él ; dellos = de ellos, etc.)

C’est aussi le parti adopté plus récemment pour la transcription du Vocabulario de refranes y frases proverbiales de Correas : les éditions de Combet et alii et de Zafra (édition numérique) en 2000 abandon-nent le système orthographique original de Correas.

Étonnamment, l’édition du Libro de Refranes de Pedro Vallés de Julia Sevilla et Jesús Cantera, ne suit pas du tout la même démarche :

En nuestra tanscripción tratamos de respetar escrupulosamente el texto tal como aparece en el original. Por ejemplo las mayúsculas, incluso en sus muchas anomalías, por ejemplo de escribir generalmente con mi-núscula inicial el nombre de Dios y en cambio con mayúscula los nombres de los meses. Lo mismo ocurre con la mayoría de los topó-nimos. Y aunque nos sentimos inclinados a utilizar la tilde del acento ortográfico, dejamos de hacerlo para respetar, incluso en eso, la ortografía original. (Vallés 2003 : 9) La lecture du recueil en devient malaisée par endroits, d’autant que

celui-ci propose les proverbes à l’état brut, sans gloses ni commen-taires. L’exemple suivant montre bien les limites du procédé, le signi-

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fiant «o Lucia» n’étant plus décelable que par l’intermédiaire de la consultation d’autres recueils :

Ajonje, dixo Luzia al odre (Santillana) Ayonje : dixo Marina olocia al odre (Vallés) Alionge, dixo Lucía al odre (Núñez) ¡Ai, kalonxe!, dixo Luzía al odre. Dízese errado en otras leziones: A lonxe le pone, dixo Luzía al odre o se pone… [o] te pone… o Alionxe… o Ai, onze, dixo Marina al odre o Ai, onxe… (Correas) Ajonje, dijo Lucía al odre (Sbarbi 2) Le signifiant graphique se présente ainsi sous des formes multiples

dans le corpus diachronique que nous avons rassemblé. Des textes de la même époque, ceux de Vallés et Núñez par exemple, ne sont pas édités avec les mêmes critères. À partir de la fin du XVIIe siècle, ces diffé-rences sont moins remarquables. Les documents suivants, Caro y Cejudo (1675), le dictionnaire de la Real Academia (1780) et le Libro de refranes de Sbarbi (1872) nous montrent un signifiant qui tend à se stabiliser. Les trois ouvrages présentent cependant des particularités graphiques qui vont disparaître à l’époque moderne. Caro y Cejudo et la RAE conservent ainsi la graphie qu pour c (quando) et alourdissent à l’aide d’un accent diacritique la préposition a (á) et la conjonction o (ó).

Ce parcours diachronique de l’évolution des énoncés parémiques depuis le XIVe siècle fait donc souvent ressortir des variations gra-phiques qui ne modifient pas le proverbe sur le plan phonétique :

A casas viejas, puertas nueuas (Santillana) A casas viejas : puertas nueuas (Vallés) A casas viejas, puertas nuevas (Núñez) A kasas viexas, puertas nuevas (Correas) A casas viejas, puertas nuevas (Sbarbi 2) A casa vieja, puertas nuevas (Doval, Junceda) A la vejez aladres de pez (Santillana) A la vejez, aladares de pez (Vallés, Núñez) A la vexez, aladares de pez (Correas) A la vejez alarades de pez (Caro) Á la vejez aladares de pez (RAE) A la vejez, aladares de pez (Sbarbi 1/2, Doval) A la vejez aladares de pez (Junceda) Ces exemples illustrent parfaitement l’idée que l’on peut se faire

d’un signifiant stable en diachronie et nous amènent à ne pas tenir compte des variations graphiques pour établir la définition du signi-

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fiant stable. Ils permettent aussi d’engager une réflexion autour de la ponctuation : si le premier proverbe est systématiquement scindé en deux par une virgule, le deuxième montre au contraire une certaine hésitation dans ce domaine. La ponctuation est-elle significative et doit-elle constituer un critère de sélection dans la recherche de signifiants stables ?

2.2.3 CONSIDÉRATIONS SUR LA PONCTUATION

La ponctuation au Moyen Âge, et même à la période classique, est une question compliquée. Nous pouvons nous livrer à une rapide confron-tation de la ponctuation du Seniloquium vue par trois éditeurs suc-cessifs. L’exercice est intéressant ; il n’a pas, à notre connaissance, été pratiqué sur des proverbes. Les pauses établies par la ponctuation sur ce type d’énoncés sont de nature à en modifier le contenu sémantique. Comparons les premiers proverbes du Seniloquium :

Agua passada non muele molino (Combet 1971) vs Agua passada, non muele molino (Cantalapiedra & Moreno 2006) Al buey viejo non le busques abrigo (Combet 1971) vs Al buey viejo, non le busques abrigo (Cantalapiedra & Moreno 2006) Al perro viejo non le llaman chucho (Combet 1971) vs Al perro viejo, non le llaman chucho (Cantalapiedra & Moreno 2006) Alla van leys do quieren reys (Combet 1971) vs Alla van leys, do quieren reys (Cantalapiedra & Moreno 2006) Nous constatons l’utilisation quasi systématique de la virgule dans

l’édition de Cantalapiedra & Moreno (2006) pour détacher le premier membre de l’énoncé. Le même exercice sur l’édition de Sevilla & Cantera (2002) montre des déplacements de la virgule qui infléchis-sent à divers degré le sens de l’énoncé.

En casa llena, ayna fazen zena (Combet 1971) vs En casa llena ayna fazen zena (Sevilla & Cantera 2002) En cada casa su calla calla (Combet 1971) vs En cada casa, su calla calla (Sevilla & Cantera 2002) El golpe de la sartén, si non fiere, tizna (Combet 1971) vs El golpe de la sartén sino fiere tizna (Sevilla & Cantera 2002) El farto, del ayuno, non ha cuidado ninguno (Combet 1971) vs El forto del ayuno, non ha cuidado ninguno (Sevilla & Cantera 2002)

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Pour ce recueil, la confrontation des éditions de Combet (1971) et de Sevilla & Cantera (2002) est révélatrice du phénomène puisque 22 % des énoncés offrent une ponctuation différente suivant la trans-cription à laquelle on se réfère.

De la même façon, l’état de la ponctuation est parfois la seule différence entre les versions proposées par deux compilateurs. Les proverbes proposés dans l’édition de Vallés ne différent souvent de ceux de Núñez que par l’emploi d’une virgule :

La muger loca por la lista, compra la toca (Vallés) vs La muger loca por la lista compra la toca (Núñez) Mas vale saber, que auer (Vallés) vs Más vale saber que aver (Núñez, Horozco) Mas vale tuerto, que ciego (Vallés) vs Más vale tuerto que ciego / Más vale tuerta que ciega (Núñez) Piensa el ladron, que todos son de su condicion (Vallés) vs Piensa el ladrón que todos son de su condición (Núñez) Le même constat s’impose si l’on compare la RAE (qui donne

souvent des proverbes sans pause) à Sbarbi, Doval ou Junceda : Entre dos amigos un notario y dos testigos (RAE) vs Entre dos amigos, un notario y dos testigos (Sbarbi 1/2, Doval, Jun-ceda) Donde las dan las toman (RAE) vs Donde las dan, las toman (Sbarbi 1/2) Donde las dan, las toman (Junceda) Bolsa sin dinero dígola cuero (RAE) vs Bolsa sin dinero, llámola cuero (Sbarbi 1/2) A la bolsa sin dinero, dígola cuero (Junceda) José María Sbarbi avait consacré quelques lignes à cette question

dans le Refranero General pour rétablir l’importance de la ponctua-tion dans le domaine de la parémiologie :

Sirva de ejemplo para el abuso de enunciación: Fortuna te dé Dios, hijo, que el saber poco, te basta Enunciado en esta forma el refran carece de sentido: pues ¿si basta el saber poco, á qué desear que Dios envíe la fortuna? Síguese, pues, que la verdadera fórmula de esta proposicion debe ser haciendo la cesura ántes del adverbio poco, y decir:

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Fortuna te dé Dios, hijo, que el saber, poco te basta […] para nada vale el saber si no acompaña el favor al solicitante. (Sbarbi 1878-I : 50-51) Il s’agit là d’un cas limite. En effet, la ponctuation infléchit ici le

sens de l’énoncé, comme dans l’exemple: El harto, del ayuno no tiene cuidado ninguno vs *El harto del ayuno, no tiene cuidado ninguno Dans la plupart des cas, la virgule n’opère que pour marquer une

pause (de fait naturelle) entre les deux membres de l’énoncé. Sbarbi lui même présente à de nombreuses reprises le même énoncé avec ou sans virgule, soit dans deux ouvrages différents – le Libro de Refranes (Sbarbi 1, 1872) et Diccionario… (Sbarbi 2, avant 1910) –, soit dans le même ouvrage.

Cedacico nuevo tres dias en estaca (Sbarbi 2) vs Cedacito nuevo, tres dias en estaca (Sbarbi 1/2) A una boca una sopa (Sbarbi 1) vs A una boca, una sopa (Sbarbi 2) Callen barbas, y hablen cartas (Sbarbi 1) vs Callen barbas y hablen cartas (Sbarbi 2). Hijo ajeno, mételo por la manga, salirse ha por el seno (Sbarbi 1) vs Hijo ajeno mételo por la manga, salirse ha por el seno (Sbarbi 2). Hombre apercibido medio combatido (Sbarbi 1) vs Hombre apercibido, medio combatido (Sbarbi 2). Ce type de fluctuations est systématiquement recensé dans le

corpus diachronique, conçu avant tout comme une base de données et un outil de consultation. Pour autant, la ponctuation, trop aléatoire dans le corpus, ne peut pas constituer un critère dans la recherche des signifiants stables, au même titre que les variations graphiques liées à l’état de langue ou aux choix des transcripteurs : elles ne seront pas prises en compte dans l’étude de l’évolution des signifiants.

2.3 REGARD SUR LES SIGNIFIANTS STABLES Certains proverbes ont traversé plus de sept siècles sans subir de mo-difications en dehors des ajustements liés à l’évolution de la langue. Citons à titre d’exemple Quien todo lo quiere, todo lo pierde et De rabo de puerco, nunca buen virote déjà présents dans le Libro de

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Adverbios ; La letra, con sangre entra ; Quien bien quiere a Beltrán, bien quiere a su can et Quien no parece, perece attestés dans le Seniloquium, ou encore les pérennes Manos duchas comen truchas ; A la vejez aladares de pez et A pan duro, diente agudo de Santillana.

Il convient pourtant d’affiner davantage la définition des signi-fiants stables et d’ajouter aux questions de ponctuation et d’ortho-graphe soulevées précédemment d’autres critères permettant de les isoler. Parmi ceux-ci, leur pérennité : certains signifiants ne se sont pas fixés dans l’usage et n’ont pas survécu au-delà du XVIIe siècle : nous ne pouvons donc pas mesurer leur stabilité. D’autre part, il faut aussi tenir compte du caractère exhaustif et volumineux de la compila-tion à partir du XVe siècle : elle fait apparaître des énoncés parallèles (variantes), des modifications minimes, des variantes lexicales dans certains recueils sans les modifier réellement en diachronie.

2.3.1 DÉLIMITATION ET DÉFINITION DES SIGNIFIANTS STABLES

Nous dressons le bilan de ces « divergences » minimes afin de pro-poser une définition rigoureuse du signifiant stable en parémiologie. 1. La pérennité des formes

La stabilité du signifiant ne doit être mesurée que dans une certaine durée. Nous retenons comme signifiants stables ceux qui sont recensés à la période moderne. Parmi ces proverbes, nous distinguons ceux recensés par Sbarbi au XIXe siècle et ceux dont l’existence est attestée jusqu’au XXe siècle par son inscription dans les compilations de Doval ou Junceda. 2. La question des variantes

Le recensement des formes fait apparaître chez certains auteurs plusieurs versions (variantes) d’un même proverbe. Ces variantes vont, dans certains cas, être abandonnées au profit d’une des formes, dans d’autres on observera la coexistence de deux énoncés chez les compilateurs : (a) Antes quebrar que doblar, proposé sous deux formes chez

Santillana (Quebrar, mas no doblar), conserve ce premier signifiant chez Vallés, Núñez, Correas et Doval.

(b) No es por el huevo, sino por el fuero est attesté chez Santillana, Vallés, Núñez, Horozco, Correas, Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval et Junceda. Seul le Seniloquium fait état de la version No es por el hueuo, mas es por el fuero.

(c) La forme Barba pone mesa, que no pierna tiesa présente chez Santillana, Vallés, Núñez, Correas, RAE et Sbarbi 1/2 coexiste avec la variante Barba pone mesa, que no brazo ni pierna présente chez Núñez, Correas, Sbarbi 2.

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3. Les exceptions non significatives Le recensement exhaustif dans les compilations fait apparaître

dans certains cas une modification ou une variante d’un élément du proverbe chez un seul auteur. Ces variations, souvent enregistrées à l’époque médiévale ou classique ne modifient pas pour autant la sta-bilité de l’énoncé en diachronie. Nous distinguons deux cas de figure : (a) Des modifications non significatives, comme l’alternance de /

del dans le proverbe Del lunes al martes, pocas son las artes, présent sous cette forme dans le Seniloquium, et les recueils de Vallés, Núñez, Caro et Sbarbi 2, alors que Santillana propose De lunes al martes pocas son las artes.

(b) Des variantes lexicales qui ne modifient pas l’évolution de l’énoncé en diachronie, comme l’alternance rabo / cola proposée par Horozco et Caro y Cejudo pour la forme De cola de puerco nunca buen virote, alors que les autres compilateurs recensent tous De rabo de puerco, nunca buen virote (Lib. Adv., Seniloquium, Santillana, Vallés, Núñez, Horozco, RAE, Sbarbi 2, Junceda). Ces éléments nous permettent de proposer une définition qui tient

compte à la fois des nombreuses difficultés liées à l’étude du signifiant en diachronie, mais aussi de l’ampleur du corpus. Si l’intérêt parémiologique d’une telle entreprise est évident, il n’en reste pas moins que ce type d’étude rencontre une limite, celle de l’utilisation réelle des proverbes par les locuteurs. En effet, certains proverbes compilés par Sbarbi, pour qui le recensement exhaustif des formes était une fin en soi et la tradition parémiologique une culture, semblent d’un usage peu fréquent à la période moderne. Ainsi les formes A Dios te doy, libreta bebida y por hilar ; Anda el majadero de otero en otero, y viene a quebrar en el hombre bueno ; Al mueble sin raiz presto se le quiebra la cerviz ; Haja no tiene qué comer y convida huespedes ; Hazino sodes Gomez: para eso son los ombres. Le corpus proposé se limite aux refraneros, il se heurte donc par définition à l’écueil de l’usage réel de ces formes, puisque les compilateurs ne les recensent pas systématiquement en fonction de leur actualité ou de leur fréquence d’apparition en discours.

Nous proposons donc, tout en mesurant ses limites, la définition suivante pour le signifiant stable :

Le signifiant stable en parémiologie est un énoncé pérenne (i.e. fixé dans l’usage) non modifié en diachronie (exception faite des variantes et modifications non significatives recensées par un auteur qui n’infléchissent pas le processus) en dehors des corrections afférentes à l’état de langue et à la ponctuation et présent sous cette forme chez une majorité de compilateurs jusqu’à la période moderne.

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Appliquée rigoureusement, cette définition permet de dresser une liste des proverbes concernés (v. infra, Annexe I) et d’établir des sta-tistiques. Globalement, 123 énoncés correspondent à cette définition, c’est-à-dire un peu plus de 10 % du corpus initial (10,75 % des 1 144 formes retenues). Notons toutefois qu’un filtre supplémentaire par siècles peut être appliqué : il ramène la proportion de signifiants stables parvenus jusqu’au XXe siècle (73 énoncés) à un pourcentage moins important, 6,38 %.

Au delà de ces données chiffrées, l’intérêt principal d’un tel corpus est d’en isoler les caractéristiques linguistiques qui peuvent contribuer à expliquer leur pérennité en diachronie.

2.3.2 MÉDIATIVITÉ ET GÉNÉRICITÉ

Les marqueurs médiatifs spécifiques à l’espagnol ont été recensés par Anscombre (2011b : 69). Il s’agit de dice el refrán, como reza el proverbio, como dice el refrán, como dicen, dicen, como dice la sabiduría popular, dicta el refranero (popular), aconseja el refrán, etc. Ils permettent de déterminer l’appartenance des énoncés à la caté-gorie des ON-énoncés sentencieux.

L’application de ces marqueurs au corpus isolé de signifiants stables montre sans ambigüité qu’ils répondent dans leur très grande majorité à la définition des ON-énoncés sentencieux, comme le montrent ces quelques exemples :

Como dicen: A la vejez aladares de pez. Dice el refrán: A pan de quince días, hambre de tres semanas. Como aconseja el refrán: A Dios rogando y con el mazo dando. Como dice la sabiduría popular: Quien con arte jura, con arte se perjura. Si ces énoncés acceptent le marqueur como dicen et como dice el

refrán, l’exercice nous a au demeurant permis de constater que les marqueurs aconseja el refrán, dicta el refranero ne sont pas combi-nables avec tous les énoncés, notamment ceux qui ne se situent pas dans la modalité du conseil mais dans celle du constat :

Como dicen, *Aconseja el refrán: Bien cuenta la madre, mejor cuenta el infante. Como dicen, *Aconseja el refrán: Palabras y plumas el viento las lleva. Como dicen, *Dicta el refrán: No hay peor burla que la verdadera. Como dicen, *Dicta el refrán: Jura mala en piedra caiga. La combinaison avec como dicen opère en revanche dans 95 % des

cas. Les 6 énoncés suivants, même s’ils ne sont pas agrammaticaux, sont difficilement acceptables :

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*Como dicen A Dios te doy, libreta, bebida y por hilar Achacoso como judio en viernes Anda perro tras tu dueño ¿A do vas, duelo? A do suelo Otro abad ay muerto sin el del puerto ¿Quién te enriqueció? Quien te gobernó.

L’application des marqueurs de généricité (generalmente, normal-mente en espagnol) qui permettent de dégager le caractère générique (gnomique) ou événementiel (situationnel) d’un énoncé fournit des résultats du même ordre : 93,5 % des énoncés de ce groupe acceptent ces marqueurs :

Generalmente / Normalmente, al hombre harto, las cerezas le amargan. Generalmente / Normalmente, a gran salto, gran quebranto. Generalmente / Normalmente, allá van leyes do quieren reyes. Generalmente / Normalmente, botas y gabán encubren mucho mal. Generalmente / Normalmente, en los nidos de antaño, no hay pájaros hogaño. Generalmente / Normalmente, más vale saber que haber. Generalmente / Normalmente, más vale vergüenza en cara que mancilla en corazón. Au sein du corpus de signifiants stables, seuls 8 énoncés ne se

combinent pas avec les marques d’habitualité. Les 6 cas isolés précé-demment grâce aux marqueurs médiatifs, auxquels s’ajoutent les deux énoncés :

*Generalmente téngote en el lazo, palomo torcazo *Generalmente tú que no puedes, llévame a cuestas,

plutôt combinables avec des marqueurs événementiels (Ahora, ya está, etc.).

Sans être systématiques, ces données nous permettent d’avancer que les signifiants stables présentent très majoritairement les caracté-ristiques des ON-énoncés sentencieux génériques. Et ces résultats seront déterminants lors de la confrontation de ces énoncés avec les proverbes tombés en désuétude et ceux qui ont connu des modifica-tions en diachronie.

2.3.3 IMPLICATION ET BINARITÉ SÉMANTIQUE

Pour vérifier si ces énoncés sont « prototypiques », il est pertinent d’en observer le schéma formel et d’examiner s’ils présentent le sché-ma sémantique propre aux proverbes cristallisé dans les travaux

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d’Anscombre (2000 : 17-18) par la formule « P est argument pour / implique Q » 14. La structure fondée sur deux parties, séparées par une pause 15 (graphique ou orale) ou une conjonction est omniprésente au sein des signifiants stables. Une dizaine d’énoncés seulement ne cor-respondent pas à ce patron. Ils font état d’un seul membre en surface (Ave muda no hace agüero, Del cuero salen las correas, La verdad es hija de Dios) ou de trois ou quatre parties (A Dios te doy, libreta bebida y por hilar ; Anda el majadero de otero en otero, y viene a quebrar en el hombre bueno).

Ces structures de surface n’invalident pas, nous l’avons évoqué, la binarité sémantique de tels énoncés. Ave muda no hace agüero, tout comme El hábito no hace al monje présuppose une lecture implicative de l’énoncé qui peut être paraphrasé dans ce cas précis par : El ave muda (P) no implica / no es argumento para hacer agüero (Q).

Quant à la lecture binaire des énoncés du type Más vale, elle a été abordée par Anscombre dans les termes suivants :

Una segunda serie la forman los enunciados sentenciosos que presen-tan una marca elativa, o sea un superlativo: Más vale pájaro en mano que ciento volando; Más vale tarde que nunca; Más vale ir solo que mal acompañado; Más vale lo malo conocido que lo bueno por cono-cer; Más vale caer en gracia que ser gracioso […]. Acorde con una tesis de Reyne (1998), admitiré que las formas sentenciosas elativas son un caso particular de bimembrismo. Claro está que ya no se trata en este caso de un bimembrismo de superficie o sintáctico, sino de un bimembrismo semántico. (Anscombre 1999 : 30)

2.3.4 EXPRESSION ET ASPECTS SÉMANTICO-RÉFÉRENTIELS

L’observation sémantique de ces énoncés permet aussi d’avancer quelques précisions sur leur mode d’expression. L’expression méta-phorique du concept développé est moins présente que l’expression directe, dans une proportion de 34,5 % pour la première et de 64,5 % pour la deuxième. Notons toutefois qu’à de nombreuses reprises, le sens littéral des proverbes d’expression directe doit être transcendé et ne peut faire office que de point de départ amenant à un sens beau-coup plus général. À propos du proverbe « C’est en forgeant qu’on devient forgeron », Kleiber (2000 : 55-56) écrivait ainsi : 14. Ce schéma, très présent dans les énoncés proverbiaux, n’est pas systématique, comme nous l’avons montré en étudiant la troncature (Oddo 2011a ; 2012). 15. La pause interne de ces unités, où l’intonation joue un rôle crucial (« intonation montante ouvrante » pour le premier terme, « intonation descendante fermante » pour le second) a été décrite par Riegel, Pellat & Rioul (1994 : 459). Cette pause, lorsqu’elle n’est pas graphique, est aussi souvent indiquée par la rime assonante ou consonante : Jura mala en piedra caiga ; Manos duchas comen truchas ; Otro abad hay muerto sin el del puerto ; Quien destaja no baraja, etc. A ce sujet voir Darbord (2012 : 175-176).

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Or, si l’on considère le sens du proverbe (via son application référen-tielle), on constate clairement qu’il dépasse le cadre des forgerons, puisqu’il s’applique plus ou moins à toute activité, pour signifier que c’est en exerçant cette activité qu’on devient un spécialiste de cette activité. Le sens littéral du proverbe n’est en somme qu’un hyponyme d’un sens hyperonymique qui est celui du proverbe […] et on a pu parler de synecdoque d’espèce pour le genre. Le domaine sémantico-référentiel peut ainsi faire l’objet d’un élar-

gissement dans de nombreux cas : La distinction entre dicton et proverbe a ses limites : Qui a bu boira est un énoncé que Combet aurait classé comme un proverbe d’ex-pression directe : cela est vrai si l’on veut dire qu’un homme a du mal à s’écarter de l’alcool. Cependant, l’énoncé peut métaphoriquement s’appliquer à toutes les addictions et à tous les travers. Il peut devenir ainsi un proverbe d’expression indirecte. Boire devenant la métaphore de toute activité excessive ou addictive. (Darbord & Oddo 2012 : 262) Il nous amène à nous interroger sur la portée d’énoncés tels que : A

chica cama, échate en medio ; En casa del alboguero, todos son albogueros ou encore Quien mala cama hace, en ella se yace.

Ce type de distinction est donc d’une application malaisée. En revanche, dans le cas de notre corpus, il permet de constater que le trait humain (à savoir la nécessité de concerner l’activité, l’expérience humaine) isolé par Kleiber (2000 : 45) se vérifie pour chaque énoncé, à l’exception peut-être de l’énoncé Cuando un mes demedia, a otro semeja assimilable à un dicton météorologique 16.

2.3.5 MATRICES PROVERBIALES DOMINANTES 17

L’identification par un locuteur d’un énoncé proverbial est souvent liée à la reconnaissance d’un certain nombre de traits spécifiques à cette catégorie. Parmi ceux-ci nous retenons les éléments significatifs et récurrents dans notre corpus de signifiants stables, qui corres-pondent effectivement aux matrices proverbiales les plus fréquentes (dans 86 % des cas). Le concept de « matrice lexicale » appliqué aux proverbes est développé par Anscombre (2000 et 2011a) : « Existence en langue de schémas, de “moules préétablis” aptes à engendrer des suites polylexicales différentes mais de même structure » (2011a : 17). Tamba (2000a : 110) évoque des « matrices formelles [qui] consti-tuent des patrons sémiotiques disponibles pour énoncer des sentences 16. Kleiber (1989) a montré que pour cette classe aussi la lecture métaphorique pouvait être envisagée : « [la phrase] n’est que dicton, si elle se cantonne au sens littéral en enregistrant une habitualité uniquement météorologique, mais fonctionne comme proverbe si elle se charge d’un sens figuré qui en fait une règle par défaut concernant les hommes. » 17. V. Gómez-Jordana (2012a, 2012b).

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morales, des maximes de conduite, des slogans publicitaires ou des formules lapidaires, faciles à répéter et à mémoriser ». 1. L’article zéro en position frontale 18

Les proverbes avec un article zéro en position frontale représentent 30 % du groupe de signifiants stables. On les retrouve précédés ou non d’une préposition : A moro muerto, gran lanzada ; A palabras locas, orejas sordas ; Carne, carne cría, y peces agua fria ; Hombre apercibido, medio combatido etc. 2. La phrase averbale

Gómez-Jordana (2012b : 120) définit ainsi cette structure caracté-ristique des énoncés proverbiaux :

La phrase averbale correspond à toute phrase dépourvue de verbe et dont le prédicat est nominal, adjectival, adverbial ou prépositionnel. Dans notre corpus de signifiants stables, 24 % des occurrences se

présentent sous cette forme : En buen día, buenas obras ; Entre col y col, lechuga ; Mujer de cinco sueldos, marido de dos meajas ; Sol puesto, obrero suelto, etc. 3. Les relatives sans antécédent

Ce type de construction, présent par exemple dans Quien bien ata, bien desata ; Quien bien quiere a Beltrán, bien quiere a su can ; Quien destaja no baraja ; Quien no sabe de abuelo no sabe de bueno ; Quien pide, no escoge… représente 16 % du corpus de signifiants stables. Ces formes, susceptibles d’être introduites par el que ou quien, n’apparaissent dans ce corpus qu’avec quien. 4. Structures juxtaposées et coordonnées

Cette matrice implique la présence de deux propositions, assem-blées soit par juxtaposition (La mala llaga sana, la mala fama mata ; Bien cuenta la madre, mejor cuenta el infante ; Oveja que bala, bocado pierde…), soit par coordination (El mal entra a brazadas, y sale a pulgaradas ; Uno muere de atafea, y otro la desea ; Escarba la gallina y halla su pepita ; Muera Marta y muera harta…). Elle concerne 14,5 % des cas, et parmi ceux-ci, les cas de coordination sont majoritaires (9 %). 5. Phrase canonique

La phrase canonique (Ave muda no hace agüero ; Al hombre harto, las cerezas le amargan…) diffère en français et en espagnol du fait de la distribution taxique plus libre de l’espagnol (l’inversion du complément et du verbe est présente par exemple dans La letra, con sangre entra ; El loco, por la pena es cuerdo). Elle représente 14,5 % des énoncés.

18. Voir Anscombre (1986).

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6. Les structures impersonnelles et comparatives Cette structure s’impose dans 9 % des cas. Parmi les énoncés

répertoriés, les plus représentés établissent une comparaison introduite par Más… que, comme dans Más da el duro que el desnudo ; Más tira moza que soga ; Más vale algo que nada. 7. Phrases exhortatives

Présentes à hauteur de 5,5% dans notre corpus, ces structures reposent sur l’emploi de l’impératif, comme dans A chica cama, échate en medio ou El deudor no muera, que la deuda en pie se queda.

2.3.6 CONSIDÉRATIONS SUR LA MÉTRIQUE

Les travaux au sujet de la métrique des proverbes sont récents et très productifs. Dès 1999, Anscombre propose ainsi une lecture des énon-cés proverbiaux à travers les patrons métriques qu’ils utilisent et qui les inscrivent dans la sphère de la strophe :

Veamos unos cuantos ejemplos. Consideremos primero la paremia Quien ríe el último, ríe dos veces. La ausencia de rima llevaría a analizarla como siendo un enunciado bimembre 6 + 5, que los encuestados coinciden en ver como un refrán, cuando no lo sería según (T1). Si nos atenemos en cambio a (T2), y sí lo analizamos como un enunciado estrófico, presenta entonces la estructura métrica a(5) b(5), siendo último una palabra proparoxítona (Anscombre 1999 : 32). De nouveaux travaux au sujet des matrices rythmiques l’amènent à

proposer l’hypothèse suivante : « les structures métriques des formes parémiques correspondent à des genres poétiques » (Anscombre 2012 : 150). Cette approche du proverbe « strophique » et « poétique » est développée par Darbord dans son étude de la rhétorique des proverbes (2012). Partant des travaux de Pardo (2004) sur le « vers libre », il propose une lecture à partir des vers contenus dans ce type d’énoncé :

Selon la lecture de chacun, un proverbe pourra donc être contenu en un vers, ou en deux, ou en trois, ou même en quatre, approchant en ce cas le modèle de la copla traditionnelle : A la mal casada Déla Dios placer, Que la bien casada No la ha menester. (Darbord 2012 : 175) Les travaux de Martin sur la lecture eurythmique des proverbes

mettent aussi l’accent sur cette notion de « lecture prosodique équi-librée » des énoncés de la part des locuteurs (Martin 2012 : 161-162). Cette inscription du proverbe dans le domaine de la versification est

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de fait essentielle, puisqu’elle permet d’appliquer les règles de la mé-trique espagnole 19 à l’observation de ces énoncés 20. En effet, com-ment en dehors de ce cadre, vérifier un phénomène poétique tel que la synalèphe 21 ? Comment distinguer les vers oxytons, paroxytons et proparoxytons qui exigent un comptage spécifique 22 en espagnol?

L’approche du proverbe comme strophe permet de tracer, dans les grandes lignes, les tendances que suivent les signifiants stables en termes de « patrons métriques ». Parmi ceux-ci, l’isosyllabisme relevé à de nombreuses reprises par Anscombre (1999, 2000) apparaît comme un schéma récurrent qui se manifeste dans 43 % des cas 23, soit sous la forme d’un distique 4/4 :

A gran salto, gran quebranto A mal hecho, ruego y pecho Manos duchas comen truchas En buen día, buenas obras Quien bien ata, bien desata

soit par l’association de deux pentasyllabes (5/5) : A barba muerta, poca vergüenza Prendas de garzón, dineros son Quien ha mal diente, ha mal pariente Suelas y vino andan camino

ou de deux hexasyllabes (6/6) : Barba pone mesa, que no pierna tiesa De rabo de puerco, nunca buen virote Hombre apercibido, medio combatido Palabras y plumas el viento las lleva

19. Sur les spécificités de la métrique espagnole, voir Quilis (1994) et Pardo & Pardo (2010). 20. Sans ces règles en effet, l’exercice du comptage syllabique appliqué aux proverbes n’est pas sans difficulté. 21. Phénomène de liaison entre la voyelle située à la fin d’un mot et la voyelle qui figure au début du mot suivant. Voir aussi les phénomènes de synérèse et de diérèse (Pardo & Pardo 2010 : 14-15). 22 La norme prosodique est fondée en espagnol sur les paroxytons, majoritaires. Elle implique, selon les approches, soit un décompte particulier du nombre de syllabes pour les oxytons (+1) et les proparoxytons (–1), soit l’ajout d’une syllabe après la dernière syllabe accentuée. 23. Il faut signaler que la symétrie n’est pas le cas le plus fréquent. Dans son étude des proverbes français, Martin montre que toutes les combinaisons sont attestées dans les segments inférieurs ou égaux à 7 syllabes. Toutefois, il précise : « Leur réalisation, même silencieuse, se fera alors avec un ajustement de débit tendant à égaliser les durées d’énonciation de chacune des parties composantes malgré les différences de nombre de syllabes » (Martin 2012 : 168-169).

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Il se manifeste aussi finalement dans un distique d’heptasyllabes (7/7) :

La mala llaga sana, la mala fama mata El mal entra a brazadas, y sale a pulgaradas En los nidos de antaño, no hay pájaros hogaño Escarba la gallina y halla su pepita Ajoutons toutefois que l’isosyllabisme, s’il est fréquent, n’est pas

systématique. D’autres patrons sont aussi très présents. Ils révèlent les préférences d’une langue en termes de schémas métriques (Ans-combre 2000 ; Darbord 2012). Octosyllabes (dans les combinaisons 5/3 ; 3/5 ; 4/4 ; 4/4/4/4 ou tout simplement 8), hendécasyllabes (6/5 ; 5/6), alexandrins espagnols (7/7), associations d’heptasylllabes et de pentasyllabes (5/7 ; 7/5) caractéristiques de la seguidilla, sont des patrons réellement productifs en espagnol, et se trouvent très représentés dans le corpus des signifiants stables (52 %).

La prépondérance de l’octosyllabe dans les schémas métriques des proverbes a été soulignée par Anscombre (1999 : 29), Palma (2007 : 199-203) et Darbord (2012 : 174). Elle se manifeste dans ces énoncés (21 %) sous la forme d’un vers de huit syllabes : Oro es lo que oro vale ; La verdad es hija de Dios ; Más tira moza que soga…, d’un distique de tétrasyllabes, appelé aussi pie quebrado (« vers divisé » de l’octosyllabe, caractéristique des cantares), de combinaisons hétéro-métriques : A buen bocado, buen grito ; La letra, con sangre entra ; Sol puesto, obrero suelto…

D’autres rythmes caractéristiques de la poésie espagnole apparais-sent dans des proportions moindres, mais significatives, comme le remarque Darbord (2012 : 174). Ces rythmes ne constituent pourtant pas des modèles uniques et on verra qu’en espagnol l’hexasyllabe et l’heptasyllabe, souvent unis au pentasyllabe, sont nombreux :

A cada cerdo le llega su San Martín (5/8) A moro viejo, no aprendas algarabía (5/8) Da Dios almendras al que no tiene muelas (5/7) De casta le viene al galgo ser rabilargo (8/5) El que fue a Sevilla pierde su silla (8/5). Dans le corpus des signifiants stables les rythmes de la séguedille

(9 %) présents dans A Dios rogando y con el mazo dando ; A la vejez, aladares de pez ; Bordón y calabaza, vida holgada ; Quien se ensaña en la boda, piérdela toda… côtoient l’emblématique hendécasyllabe (10 %) : Oveja que bala, bocado pierde ; Quien todo lo quiere, todo lo pierde ; Al más ruin puerco, la mejor bellota.

Notons toutefois que le vers le plus représenté dans ce corpus après l’octosyllabe est l’alexandrin (12 %), sous sa forme la plus cou-

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rante (i.e. divisé en deux hémistiches isométriques d’hexasyllabes), qui était la base de la strophe de cuaderna vía, propre au métier de clergie en Espagne aux XIIIe et XIVe siècles 24.

La validité de l’approche strophique de l’énoncé sentencieux se vérifie aussi par l’étude de la rime. La rime espagnole est consonante (la rime porte alors sur l’identité des voyelles et des consonnes à partir de la dernière voyelle accentuée) ou assonante (les voyelles finales sont répétées à partir de la voyelle accentuée 25). Cette dernière a tou-jours été très prégnante dans la poésie espagnole :

Si la rime assonante ne tient compte que des sons vocaliques, elle ne saurait pour autant être considérée comme une rime inférieure. Elle a toujours joué un rôle important en versification espagnole, en parti-culier dans la poésie de type traditionnel, si vivante depuis des siècles. Lorsque la rime consonante est apparue comme une contrainte très artificielle, la rime assonante a connu un regain de faveur. Cette per-manence de la rime assonante n’est pas sans rapport avec le fait que la rime n’ait pas exercé une véritable tyrannie en versification espagnole. (Pardo & Pardo 2010 : 47) Les données fournies par le recueil de signifiants stables rendent

bien compte de cette double possibilité de la versification espagnole. Parmi ces énoncés, 64% présentent une rime, assonante dans la moitié des cas. Ainsi dans A palabras locas, orejas sordas (óa) ; A pan duro, diente agudo (úo) ; Más da el duro que el desnudo (úo) ; Uno muere de atafea, y otro la desea (éa)… Quant à la la recherche de rimes consonantiques elle offre des résultats semblables, et contribue à renforcer le rythme et la prosodie de l’énoncé : Allá van leyes do quieren reyes ; Téngote en el lazo, palomo torcazo ; Quien con arte jura, con arte se perjura ; Del lunes al martes, pocas son las artes…

Il faudra en retenir que ces éléments prosodiques et rythmiques sont vraiment significatifs en parémiologie. Tout comme les critères isolés précédemment au sujet de la généricité, du fonctionnement interne des proverbes, de leurs aspects sémantico-référentiels, et de leur inscription dans des matrices permettant aux locuteurs de les associer à l’univers proverbial. Les pourcentages qui les vérifient dans le cas des signifiants stables sont très élevés. Ces éléments, s’ils ne sont pas systématiques, se combinent : A buen bocado, buen grito ne présente pas de rime, mais son patron métrique est fondé sur l’octosyllabe (5/3), il présente une binarité sémantique et se coule dans l’une des matrices proverbiales les plus fréquentes (phrase aver-bale avec un article zéro en position frontale). 24. Au sujet de l’utilisation des proverbes dans les vers de la cuaderna vía, voir Darbord & Oddo (2008 et 2012). 25. La définition de l’assonance est plus complexe, en partie à cause des mots oxytons (la rime peut porter sur une seule voyelle) et des rimes imparfaites (diphtongues). Voir Pardo & Pardo (2010 : 45-48).

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Les signifiants stables pourraient, dans leur majorité, être soumis à la même démonstration. Ils se définissent, depuis leur origine, par un certain nombre de régularités sémantiques et structurelles et s’appro-chent d’une définition « prototypique » du proverbe qui contribue certainement au maintien de leur signifiant en diachronie.

2.4 LES SIGNIFIANTS TOMBÉS EN DÉSUÉTUDE (DU XIVe AU XVIIe SIÈCLE)

Cette réflexion autour des proverbes qui ont traversé les siècles depuis le Moyen Âge amène tout naturellement à s’interroger sur des énoncés qui, en revanche, sont tombés en désuétude après la période classique. Le corpus diachronique permet en effet d’isoler un pourcentage important de formes qui ne seront plus recensées pour certaines au-delà du Moyen Âge, pour d’autres, au-delà du XVIIe siècle.

Statistiquement, ces formes représentent globalement un peu plus de 30 % du corpus. Ce chiffre comprend à la fois des signifiants isolés 26 qui n’apparaissent que dans un seul recueil au Moyen Âge (93 formes, soit 8,1 %) puis des formes dont la trace se perd en dia-chronie, essentiellement après la compilation de Correas (258 énon-cés, soit 22,5 %).

2.4.1 VIABILITÉ DES SIGNIFIANTS ISOLÉS (XIVe ET XVe SIÈCLES) ?

Une première remarque s’impose sur ces statistiques, elles ne peuvent pas rendre compte de la disparité du phénomène suivant le recueil abordé. En effet, ce pourcentage est très variable, selon qu’on s’inté-resse à la compilation du Marqués de Santillana (1 seule forme), au Seniloquium (19 formes, 3,8 % du recueil), au Libro de Adverbios (14 formes, 16,4 %) ou au Romancea Proverbiorum, dont près de 58 énoncés (40 %) ne trouveront pas d’écho dans les compilations posté-rieures 27.

Ce constat s’explique certainement en partie par la circulation des manuscrits. Le recueil de Santillana, le premier refranero imprimé, a connu un vif succès qui a facilité sa diffusion (Bizzarri 1995, 2004b, 26. Certains n’apparaissent qu’une fois dans le corpus et constituent des hapax dès qu’ils ne sont pas recensés non plus en littérature. Pour les repérer, nous nous référerons aux travaux d’O’Kane (1959). 27. Quelques formes supplémentaires présentent des similitudes avec des énoncés compilés plus tardivement. C’est le cas par exemple de Al homme no sabient, Dios le acierca simient (Romancea) repris par Vallés et Correas sous la forme Al hombre inocente, dios le endreça la simiente, et de Entre búa e búa, non hi metríaç puncta d’agulla et Entre bueca y coralón, non ssé qual seye mellor recensées par Sbarbi : Entre el sí y el no de una mujer, no pondría yo ni la punta de un alfiler ; Entre pupa y burujón, Dios escoja lo mejor (Sbarbi, Diccionario…). Nous les recensons sans avoir de certitude sur leur parenté.

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2009) et son utilisation postérieure par d’autres compilateurs. Les manuscrits n’ont pas bénéficié de la même diffusion, comme en atteste le nombre conservé de copies. La question de la circulation des recueils n’est donc certainement pas étrangère à la présence plus ou moins importante de signifiants isolés dans ces compilations.

Les chiffres présentés montrent bien l’écart qui se creuse entre le Seniloquium et Refranes que dizen las viejas d’un côté, et les deux « listes scolaires » conservées jusqu’à nos jours. Ces deux types d’écrits avaient une vocation bien différente, la transmission d’un patrimoine linguistique et culturel pour les premières, l’apprentissage scolaire pour les deuxièmes. Elle peut expliquer en partie la préser-vation des énoncés recueillis par Santillana et par Diego de Castro.

Un dernier élément vient s’ajouter à ces hypothèses : la datation des « listes scolaires ». Un siècle sépare le Romancea Proverbiorum du Libro de Adverbios. Cette dernière présente des formes qui, dans leur très grande majorité, vont se pérénniser et être attestées dans les recueils postérieurs. Le Romancea Proverbiorum en revanche, tel que l’a décrit O’Kane, propose des énoncés dans un état de langue hy-bride : «refranes que por su forma o contenido parecen decididamente ajenos a la España de habla castellana» (O’Kane 1959: 39) 28. Deux hypothèses se profilent en observant attentivement cette liste hétéro-clite et incomplète par endroits, qui présente des formes inédites et non attestées en littérature ou dans d’autres compilations. Qu’elle soit, d’une part, l’émanation de formes locales ou régionales qui n’ont pas survécu (car elles avaient leur propre rythme et leur propre sonorité, comme Bien ye mox qui nous conox ; Qui planye la mica, pierde la carica ; Serma quan vols, e culirás quan te sols) à la stantardisation du castillan. Ou encore, qu’elle n’ait pas été destinée à recueillir exclusivement des proverbes, mais d’autres types de compositions, chansons par exemples ou, d’une façon plus générale des formulations sentencieuses 29 (Si sabés lo pagés quina yes la gallina en lo janer, non lexaría nenguna en l’joquer (o galiner) ; Quando en la roca verás lo pas de la serpent, sabrás de ta muller tot su enteniment ; No ha tan buen pan co[m] de forment, ni tan buen vin com de sarment ; Tenetme est’asno, meterm’é en aquel bandolerismo).

Les recherches entreprises par O’Kane au sein de la littérature médiévale permettent de vérifier la vivacité de ces formes en dehors des compilations. Pour le Romancea Proverbiorum, les 58 signifiants 28. Signalons que la recherche automatique permet des recoupements de formes qui n’ont pas été mentionnées par la chercheuse américaine. Par exemple, la forme Del pan de mon senyor, bon cant a mon fillol présente dans le Romancea Proverbiorum est classée en annexe, alors qu’elle préfigure les énoncés du Seniloquium (De la fogaza de un compadre, buen zatico a un afijado), de Santillana (Del pan de tu compadre buen çatico al ahijado) et plus tard de Vallés, Núñez, Caro y Cejudo, et Sbarbi. 29. Voir supra p. 73 la définition de Marta Haro Cortés (1995 : 115).

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isolés le sont aussi dans le corpus médiéval établi. De très nombreuses formes, éloignées du castillan, sont classées en annexe à la fin du volume (O’Kane 1959 : 239-243).

La deuxième « liste », le Libro de Adverbios, fait état d’un nombre bien moins important d’hapax : seuls 14 énoncés sont attestés de façon isolée. Hormis dans le cas de trois formes, Castro (1936 : 351-362) ne fournit aucune explication permettant de retracer leur filiation. Il précise pour Ca brito piedra, dexame qu’il s’agit du verbe britar (briser, quebrar), et relie El pardan viejo, malo es de tomar au Libro de Buen Amor («A todo pardal viejo, nol toman en todas redes», 1208) et La tinaja quebrada, vaſe al agua à la formulation latine Donec fracata cadit, ad amphoras vadit. La consultation des travaux d’O’Kane permet aussi d’établir un rapprochement entre Pues ſe llueve la caſa, arre burre, tirte dende, que eſta es calle de mjra y vete (rapproché de «La casa sin moradores, muy prestamente se llueve», présent chez Manrique, Cancionero FD, 51ª, s.v. Calle).

En dehors de ces recoupements, les cas suivants constituent des formes isolées. Ils présentent pour certains les propriétés linguistiques attribuées aux énoncés sentencieux (notamment en termes de généricité, de binarité sémantique et de métrique) : El pardan viejo, malo es de tomar ; La tinaja quebrada, vaſe al agua ; Zuron nuevo a cada puerta, ayude te Dios ; Priado cae qujen camjno non ſabe ; Temjdo por temer, vamos a comer. En revanche, l’inscription de formes telles que Ca brito piedra, dexame ; Deſtierran ſin juſticia ; Si mal me qujeres, alla te aben, que tu muger me quiere bien ; Al tal tal, que del eſcuela al coral treſ ſaltos ay ; Çape, çape al gato que conoſco al rato comjdo el queſo, au registre des proverbes est plus malaisée 30.

Le pourcentage de signifiants isolés dans le recueil de Diego García de Castro est faible : 19 formes n’apparaissent que dans cette compilation de 495 proverbes. Cette recherche est facilitée par l’exis-tence de supports récents, les éditions de Cantalapiedra & Moreno (2006) et de Sevilla & Cantera (2003) qui tentent dans la mesure du possible d’établir des recoupements littéraires ou parémiologiques avec les formes présentes dans le Seniloquium.

La consultation de ces outils et du corpus diachronique permet d’établir une liste exhaustive des cas d’hapax présents dans le recueil de García de Castro (cf. Annexe 2). Parmi ceux-ci, des énoncés tels que Al que pide, non le dan nada ; El buey, con el gato se vende ; Lo que nuestro es, non ay quien nos lo quite présentent des caractéristiques qui les relient sans doute à l’univers proverbial.

Mais il se dégage aussi de l’observation de ces cas d’hapax que les hypothèses formulées au sujet des énoncés du Libro de Adverbios 30. Les trois dernières formes présentent une musicalité qui pourrait les rélier à l’univers de la chanson ou de la poésie.

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situés en marge de la parémiologie au vu de leurs propriétés linguistiques trouvent un écho dans ce corpus. Parmi ces occurrences, Al corrido, corrello ; Desatad la cola al rosyn, que fecha es la caualgada ; Dexad fazer, al huésped et El son me guardad sont événementiels. Les énoncés De malos y buenos, se faze la guerra ; La labor de mannana, probeze ; Las penas para el otro mundo ; Non cabe la cuba más, de llena et O todo o nada relèvent quant à eux de la formulation sentencieuse, sans présenter d’implication ni de binarité sémantique.

Ces données chiffrées, comparées au seul cas d’hapax présent dans le recueil de Santillana (Don Laheon, que vos llama el alcalde, événe-mentiel lui aussi) montrent l’importance de la tradition parémio-logique en Espagne. La popularité de ce recueil a dû jouer un rôle capital dans la pérénisation des formes compilées, qui se fixent dans l’usage au moins jusqu’au XVIIe siècle. Cette collection, reprise dans son intégralité par la période classique, présente pourtant aussi des énoncés en marge de l’univers proverbial : «una variedad de formu-laciones que van del simple “dicho” a los cantarcillos populares» (Bizzarri 1995 : 12) qui peuvent enrichir nos connaissances au sujet des critères qui favorisent la pérennité ou la disparition d’une forme parémique.

2.4.2 ASPECTS RÉFÉRENTIELS DES PROVERBES TOMBÉS EN DÉSUÉTUDE (XVIe ET XVIIe SIÈCLES)

Nous avons chiffré dans notre corpus le pourcentage de proverbes tombés en désuétude après la période classique : 258 formes présentes dans le corpus du Moyen Âge. L’observation linguistique de ces énoncés explique, au moins en partie, leur non viabilité en diachronie. Certains éléments dans leur formulation, que nous qualifierons de référentiels, ont constitué autant d’obstacles dans leur évolution et ont, pour ainsi dire, scellé leur sort. Nous analyserons leur lexique, leur formulation, puis les références qu’ils mettent en scène afin de déterminer les critères qui ont favorisé leur disparition en diachronie.

Dans l’évolution, ou la disparition des proverbes, plusieurs éléments se combinent. L’inadéquation progressive des aspects réfé-rentiels qu’ils véhiculent ne suffit pas à dresser un constat exact concernant les proverbes tombés en désuétude. Autrement dit, cer-taines disparitions ne peuvent être expliquées et certains énoncés semblent se conformer en tout point à « l’archétype » proverbial. Nous pouvons ainsi sélectionner quelques « cas particuliers » dans ce corpus qui donnent à voir le caractère parfois aléatoire de la survie des énoncés en diachronie :

A poco pan, tomar primero (Santillana, Núñez) A poco pan tomar luego, o primero (Vallés, Correas).

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Cada vno para ſi, Dios para todos (Lib. Adv.) Cada uno por sí y Dios por todos (Núñez) Kada uno para sí, i Dios para todos (Correas) Cada qual, con su quada cual (Seniloquium, Espinosa) Cada qual con su ygual (Horozco, Correas) Cada kual kon su par (Correas) Qual por ti, tal por mj (Seniloquium) Qual por mi, tal por ti (Vallés, Núñez) Kual por mí, tal por ti, i kual por ti, tal por mí / Tal por mí, tal por ti; i tal por ti, tal por mí (Correas) Ese pierde feria el que no tiene que venda (Santillana, Vallés) Aquel pierde venta, que no tiene qué venda. Otros dizen: Aquel pierde feria &c. (Núñez) Akel pierde feria ke no tiene ké lleve a ella (Correas) Mal que no te sabe tu vezino, ganancia te es (Santillana, Vallés) Mal que no sabe tu vezino, ganancia es para ti mismo (Núñez, Correas) Más vale tuerta que siega (Seniloquium, Núñez, Correas) Mas vale tuerto que çiego (Santillana, Vallés, Núñez, Correas) Antes tuerto ke ziego / Antes tuerto ke del todo ziego (Correas) Qujen bien oye, bien responde (Seniloquium, Núñez, Correas) Una vez burlan al perro macho (Santillana) Una vez al perro macho burlan (Vallés)

2.4.2.1 LE LEXIQUE Contrairement à ce que véhiculent certaines idées reçues, il arrive que des archaïsmes survivent dans nos proverbes contemporains. Des archaïsmes lexicaux (dans Consejo de oreja, no vale una arveja, dans Delibra, mozo, delibra, cuarterón por media libra et dans Ratón que no sabe más que un horado, presto es cazado par exemple) ou verbaux (Ayúdate, y ayudarte he ; Quien lengua ha, a Roma va), etc.

De ce fait, la présence d’un lexique archaïsant ne constitue pas une condition entraînant automatiquement la disparition d’un énoncé. D’autant que de nombreux proverbes sont corrigés en diachronie. Une démarche d’analyse du lexique doit donc aussi s’intéresser au statut assumé par ces éléments lexicaux au sein du proverbe. Dans les exemples suivants, l’élément lexical archaïsant est à l’évidence le sup-port de l’énoncé :

Hadario es andar descosido (Santillana, Vallés, Correas) Oy mal y cras peor, çegó San Saluador (Seniloquium) 31 Oy mal, cras peor, ciego don Salvador (Núñez) Oi mal, kras peor, ziego san Salvador (Correas)

31. D’autres énoncés présentent ce vocable dans le corpus Oy me ire, cras me yre: mala casa manterne (Santillana, Vallés, Núñez, Correas, RAE) et Oy venjdo, y cras garrido

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Ni mas medrar, ni mas pechar (Santillana) Ni mal, mas medrar, ni mal, mas pechar (Vallés) Ni más pechar ni más medrar (Correas) Torna fuste, donde fuste (Seniloquium) Buelve Huste donde fuste (Núñez, Correas) No creas en cielo estrellado, ni en rabo mal vezado 32 (Santillana) Ni de cielo estrellado ni de rabo mal bezado no es buen fiado (Núñez, Correas). Qué tiento de albéitar, que sangra la burra por el rabo (Seniloquium) Quien te hizo albeytar, el mal de mis asnos (Vallés) ¿Kién te hizo albéitar? – El mal de mis asnos i bestias (Correas) Le proverbe No esté la tienda syn alheña (Santillana, Núñez,

Correas) est en ce sens exemplaire. Il est glosé par Mal Lara: «su moralidad es doctrina de providencia doméstica, para que se procure antes que todo tener lo que más falta puede hacer en una casa», puis par Correas : «Sin afeite, i lo vendible. Dize el Komendador “ke lo akostunbrado no se puede eskusar» et finalement par l’Académie (1726) 33 qui en recadre le sens : «es mas natural sea la sentencia para acusar el cuidado inútil que tienen algunas personas de las cosas menos importantes, quando los debía afligir la falta de lo neſcesario».

Ces éléments lexicaux, supports de l’énoncé, peuvent aussi cons-tituer un maillon essentiel du patron rythmique. Leur correction entraî-nerait de fait une modification rythmique et rimique évidente dans les énoncés suivants :

Ni mas medrar, ni mas pechar (Santillana) Ni mal, mas medrar, ni mal, mas pechar (Vallés) Ni más pechar ni más medrar (Correas) ¿Quereys que os diga? Quien no come no costriba (Santillana, Vallés, Núñez, Correas) Trota rapaz, que buen dia te faz (Santillana, Núñez, Correas) Trotar rapaz, que buen dia te haz (Vallés) De la même façon, la présence d’un lexique d’origine étrangère est

susceptible d’entraîner la disparition de certains signifiants. Dans les proverbes suivants, le vocable demo, précédé de l’article o, est signalé comme étant d’origine galicienne ou portugaise :

Ayunas gallego a pesar de o demo (Santillana) ¿Aiunáis, gallego? – Sí, a pesar de o demo (Correas)

(Seniloquium, Santillana, Vallés, Núñez, Correas, Caro). Déjà archaïsant au XVIIe siècle, Correas en indique le sens : «kras es mañana». Ces proverbes sont recensés par Sbarbi pour la période moderne, ce qui, à notre sens, relève davantage d’une volonté de compiler exhaustivement que d’un usage courant de certaines formes. 32. RAE : Vezar = avezar (acostumbrar). 33. Les dictionnaires de l’Académie espagnole sont consultables en ligne.

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O demo a los suyos quiere (Santillana, Vallés) El diablo a los suios kiere / El demo a los suios kiere (Correas) Le vocable bau (ou bao), présent dans deux énoncés, peut aussi

être à l’origine de l’impraticabilité du signifiant en diachronie. Bau que corre más que liebre (Santillana, Correas) Bao que corre, como liebre (Vallés, Correas) Bien te quiero mas bau (Santillana, Núñez) Bien te quiero mas bao (Vallés, Correas) La recherche lexicale sur ce type d’énoncés est riche d’enseigne-

ments et permet de penser que la question de la conservation des archaïsmes en parémiologie est plus complexe qu’il y paraît, car elle doit tenir compte du statut de cet élement dans l’énoncé, mais aussi de son rôle au sein d’un patron rythmique.

2.4.2.2 DES ÉNONCÉS SENTENCIEUX NON GÉNÉRIQUES

La question de la généricité des énoncés sentencieux évoquée précédemment prend dans le cas des proverbes tombés en désuétude tout son sens. L’énoncé situationnel ou événementiel se distingue de l’énoncé sentencieux générique en ce sens qu’il n’est pas autonome sur le plan référentiel et requiert un contexte pour être compré-hensible. Cet aspect de leur fonctionnemment – discursif, idiomatique, selon Tamba (2011 : 122) –, est de nature à expliquer l’érosion du sens de certaines formes, puis, à terme, leur disparition des recueils. Nous relevons ainsi dans notre corpus une série d’énoncés corres-pondants à cette définition, en ajoutant, lorsque c’est possible, des explications sur leur motivation :

A este preçio vendimiado es lo mollar (Santillana, Vallés, Núñez, Correas) peut être glosé grâce aux définitions de l’Académie : «aprovechado es lo aprovechable». A los pies y al soto (Santillana, Vallés, Correas) Adelante es la casa del abad (Santillana, Vallés, Núñez, Correas), glosé par Correas : «Dízenlo en aldeas ke no ai posadas a los forasteros, por echar la karga de guéspedes a los kuras». Agua tras harina va (Santillana, Vallés, Núñez, Correas), glosé par Correas : «Ke al masar se vaia echando agua poko a poko». Aguijar 34, que ofresçen (Seniloquium, Espinosa) Entrá, ke ofrezen (Correas). Alça el rabo ruçia, que vanse los de Olmedo (Santillana, Vallés, Correas)

34. RAE: «Aguijar: Picar con la aguijada u otra cosa a los bueyes, mulas, caballos, etc., para que anden aprisa. 2. tr. Avivarlos con la voz o de otro modo. 3. tr. estimular (incitar). 4. intr. Acelerar el paso».

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Donde le dio? Donde le acudio (Santillana) Donde le dio, donde le acudió (Núñez, Correas) Graçias a Gerena que lleua las mançanas o cales (Santillana) Gratias aperena que lleua mançanas o coles (Vallés) Grazias a Pezena, ke lleva manzanas, koles i verzas; [o Grazias a] Parena (Correas) Fablad ay, Anton Gomez (Santillana) Habla ay a anton gomez (Vallés) Hablá aí, Anton Gómez (Correas) Otra vez a doze (Santillana, Vallés, Correas) Otro loco ay en el baño (Santillana, Núñez, Correas) De la même façon, les énoncés interrogatifs et exclamatifs 35, très

présents dans les compilations du Moyen Âge, mais foncièrement incompatibles avec la généricité, vont soit disparaître, soit être corrigés en diachronie :

Alcalde, ¿demandome aqui alguno? (Santillana, Correas) Alcalde llamome aquí alguien (Vallés, Correas) Compadre, ¡qué jatterejo tiene mj comadre! (Seniloquium, Núñez, Correas) ¿Creeys en Dios? En çinta es la grulla y no lo sabe el [puerco] (Santillana) Kreéis en Dios! Enzinta está la grulla i no lo sabe el puerko (Correas) De donde quebro esta astilla? Deste mal madero (Santillana, Núñez) De donde quebro esta astilla, de aquel mal madero (Vallés). Guay de gachas: a tal hora comidas con punta de alfiler (Santillana, Vallés, Correas) Guay del huso quando la barua no anda de suso (Santillana, Vallés) ¡Guai del huso ke la barva no anda de suso! (Correas) Con mal está el huso, quando la barba no anda de suso (RAE) Guay del malo y de su dia malo (Santillana, Vallés, Correas) Guay de ty Iherusalem que estas en poder de moros (Santillana) Guay de ti Hierusalem, que te tienen moros (Vallés) ¡Guai de ti, Xerusalén, ke te tienen moros! (Correas) Privés de contexte discursif, ces énoncés recueillis dans les compi-

lations jusqu’au XVIIe siècle se caractérisent par leur absence d’auto-nomie référentielle et de généricité (*Generalmente, hablad ahí Antón Gómez ; *Generalmente, adelante es la casa del abad, etc.). Certaines formulations, dont le caractère anecdotique est rappelé par les com-mentateurs, s’inscrivent parfaitement dans la définition de la phrase proverbiale de Casares, O’Kane & Combet : 35. Sur l’évolution des wellérismes et des énoncés interrogatifs et exclamatifs, v. infra.

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El dardillo de Burgos, quitadlo et séase vuestro (Seniloquium, San-tillana, Núñez) El dardillo de Burgos quitadle, y sease vuestro (Vallés) El dardillo de Burgos, katalde, séase vuestro; o kortalde / El dardillo de Burgos, kitalde, séase vuestro (Correas) La forme est issue d’une anecdote reprise dans le Seniloquium : En la ciudad de Burgos un viajero, habiendo entrado en una taberna dijo a la tabernera: Señora, póngame en ese vaso un poco de vino y lo llevaré a mi compañero, que está montando a caballo a la puerta de esta casa. Y mientras tanto tomad este dardo y guardadlo. Éste, salien-do con un vaso de plata, a cambio de un dardo sin valor alguno, huyó y nunca volvió con el vaso de plata. A éste se refiere el proverbio, es decir, el dardillo de Burgos. (García de Castro 2006 : 135) Esso de esse ojo, ¿házeos enojo? (Seniloquium, Núñez, Correas) Cet énoncé a des origines confuses. Dans la glose du Seniloquium

apparaissent plusieurs histoires que le compilateur semble avoir du mal à départager :

Esto pudo ocurrir a un ladrón, que quiso robar a un estudiante placen-tino el cual habiendo recuperado las fuerzas personalmente lo entregó a sus guardias para castigarlo, quienes le arrancaron los ojos (1). Puede aplicarse también a un muchacho, a quien un zapatero golpeó, porque no trabajaba bien, y con la horma del zapato le arrancó un ojo (2). Igualmente a aquel otro, que pretendiendo la lucerna de un tabernero, la robó y formando una pelea por ello, el tabernero le vació el ojo (3). También alude a Inocencio, un presbítero católico, cuyo ojo fue arrancado por unos clérigos de la ciudad de Hipona (4). (García de Castro 2006 : 155) Hallado aueys la gritadera (Santillana, Núñez, Correas) La forme est associée par Correas à une historiette salace : Dizen este chiste: ke una moza i un mozo bolvían de la villa en sus borrikas, i ella kon afizión le dixo, komo ke dudava de su seguridad: “Si aora tú te apeases i te atrevieses…” Él la entendió, i dixo ke sí hiziera, mas ke iva mui enbarazado kon lo ke llevava, ke era: una lanza, una kabra, una soga, una polla, una olla i una zebolla. Ella rreplikó kon la traza: “¿I si hinkases en el suelo la lanza, i kon la soga atases la kabra, i en la olla metieses la polla i la tapases kon la zebolla?” Él dixo: “¿I si das gritos?” A esto rrespondió ella: “Hallado avéis la gritadera”. Dase a entender ke las muxeres para lo ke kieren son prontas en trazas, i todos para sus gustos. (Correas 1967 : 778) La présence de ce type d’énoncés dans le corpus nous amène à

pousser plus loin la réflexion sur la question référentielle, qui affecte non seulement les énoncés événementiels, mais aussi des énoncés

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110 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

sentencieux génériques « inadaptés » en diachronie en raison de la présence d’éléments devenus eux-mêmes anachroniques 36.

2.4.2.3 INADÉQUATION RÉFÉRENTIELLE

Certaines activités vont ainsi disparaître du Refranero, et l’exemple des proverbes dont le support est le verbe hilar (ou dérivés rehilar et associés devanar) est à ce titre parlant :

Todo es menester quanto Marta hila y Pedro deuana (Santillana, Vallés) Quanto Martha hila y Pedro devana, todo es nada (Núñez, Correas) No basta quanto hila Marta y Pedro devana (Núñez, Correas) Todo es menester en kasa, kuanto hila Marta i Pedro devana / Todo es nada, kuanto hila Marta i Pedro devana (Correas) Quales filamos, tales andamos (Seniloquium) Qual hilamos, tal andamos (Núñez, Correas) Fila María, y otro por villa (Seniloquium) Hila Marina, y ciento por villa (Vallés, Correas) Hila Marina ciento por villa, bien aya Marina que se lo aliña (Núñez) Hila Marina, i ziento por villa; bien aia Marina, ke se lo aliña (Correas) Rehilar tortero, que el huso es de madero (Santillana, Vallés, Núñez, Correas) D’autres énoncés avec hilar sont recensés jusqu’au XIXe par Sbarbi

(En yéndose mi madre, puta sea la que más hilare ; La mujer que mucho mira, poco hila), mais le XXe ne les recueille plus.

Dans cette même perspective, certains « phénomènes de société », certaines « fonctions », certains « objets » ne trouvent plus leur place dans le Refranero :

Quien no ha menor, no ha honor (Santillana, Núñez) Quien no ha menor, ha honor (Vallés) Qujen la fama ha perdida, muerto anda en su vida (Seniloquium) Quien la fama ha perdida muerto anda en la vida (Núñez) No ay espada syn buelta, ni puta syn alcahueta (Santillana) Ni espada sin buelta, ni ramera, sin alcahueta (Vallés) Ni espada sin buelta ni puta sin alcahueta (Núñez, Correas) Más valen coces de monje que halagos de escudero (Santillana, Vallés, Núñez, Correas) Quien bien tiene y mal desea vaya y biua en la galea (Santillana, Vallés, Núñez) Kien bien tiene i mal desea, vaia i biva en la galera (Correas)

36. Encore une fois, cette observation n’apparaît pas comme un critère suffisant et systématique : certains proverbes modernes ont conservé la trace de pratiques disparues.

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DES SIGNIFIANTS STABLES AUX SIGNIFIANTS DISPARUS 111

Sirue a señor noble, avnque sea pobre (Santillana, Vallés) Sirve al noble, aunque sea pobre (Núñez) Sirve al noble, aunke sea pobre, ke tienpo verná ke te lo pagará (Correas) Ajoutons pour conclure que le Refranero se polit en diachronie,

comme nous l’avons évoqué en étudiant l’évolution de la compilation à travers ses différents refraneros (v. supra). Allusions raciales, sala-ces ou scatologiques, mots malsonnants 37 sont en partie éliminés des recueils après Correas :

El judío, por medrar, el sábado a la puerta (Seniloquium) El judio por medrar y el sabado a la puerta (Santillana, Vallés, Núñez, Correas) Judio haz tahabula, sy no perdid[o] has la mula (Santillana, Vallés, Núñez, Correas) Judio toma buen sabado [y] no quiere gallina furtada (Santillana) Judío, toma buen sábado. No quiero gallina hurtada (Núñez) Xudío, toma buen sábado. –No kiero– o –no kieras– gallina hurtada (Correas) Fabla Marta, responde Justa: vna puta a otra busca (Santillana, Núñez, Correas) Habla marina, respone justa, vna ramera a otra busca (Vallés) Putas y tuertos, todos somos bueltos (Santillana, Vallés, Núñez, Correas) Tanto se da por mi como las putas por Apariçio (Santillana, Vallés) Quien su rabo alquila no se asienta quando quiere (Santillana, Núñez) Quien se alquila, no se assienta, quando quiere (Vallés, Caro) Quien su culo alquila no va al corral quando querrá (Núñez) Xo, cagara el prior (Santillana, Núñez, Correas) ¡Xo!, kagará el abad (Correas) Quien cornudo es y se calla, comezón trae en la saya (Seniloquium) Quien es cornudo y calla en el coraçón trae un ascua (Núñez) Ces remarques expliquent en partie la disparition de certains énon-

cés ; elles naissent de l’observation du signifiant (i.e. du sens phras-tique, d’une lecture compositionnelle des énoncés). Elles se prolon-gent naturellement dans une analyse du sens formulaire, ou plus exactement de la relation qui s’instaure entre l’énoncé lexicalisé et la lecture métaphorique qui doit en être faite (le « sens proverbial ») 38. 37. Ces observations peuvent être rapprochées des travaux de Beaumatin au sujet des maledicta et la violence verbale (1994). Voir aussi Beaumatin (1993 et 1997). 38. « La description des proverbes français comme des phrases génériques alimente une abondante littérature linguistique, autour notamment des travaux de Kleiber et d’Ans-combre depuis 1989. Mais toutes ces études souffrent, à nos yeux, d’un défaut rédhi-bitoire. S’occupant de la généricité observable au niveau des formes proverbiales et de

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112 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

2.4.3 ASPECTS SÉMANTIQUES

L’approche sémantique du corpus de proverbes tombés en désuétude permet d’observer un nombre important de confusions dans la formu-lation des textes parémiques en diachronie, à notre sens directement liées à la compréhension du sens proverbial des énoncés. Mal fixés dans l’usage, ils peuvent ainsi donner lieu à des formulations hési-tantes aisément repérables en diachronie :

Mal con mal, se amata fuego con estopas (Seniloquium) Mal con mal se amata, y fuego con estopa (Vallés) Mal se amata el fuego con las estopas (Núñez) Mal kon mal se mata mal, i fuego kon estopa (Correas) Ni vo ni vengo, mas qual seso toue tal cabeça tengo (Santillana, Vallés) Qual seso tuue, tal cabeça traygo (Vallés) Ni vo ni vengo, mas qual seso tuve, tal casa tengo (Núñez) Ni vo, ni vengo, mas kual seso tuve, tal kasa tengo ; o tal kabeza tengo; o tal kasa mantengo (Correas) Dans le même registre, la prolifération de signifiants hétéroclites

pour un même proverbe peut être reliée à des hésitations sur l’orien-tation exacte du sens proverbial :

El que no tiene casa de suyo en cada barrio es vezino (Santillana) Quien no tiene casa de suyo, vezino es de todo el mundo (Vallés) El que no tiene casa de suyo vezino es de todo el mundo / Quien no tiene casa en villa en cada barrio es vezina (Núñez) El ke no tiene kasa ni abrigo, en kada barrio es vezino / El ke no tiene kasa, adonde kiere es vezino i se pasa / El ke no tiene kasa de suio, vezino es de todo el mundo (Correas) El viejo en su tierra y el moço en la agena mienten quanto quieren (Santillana) El viejo en su tierra y el moço, en la agena, mienten quanto pueden / El viejo en su tierra, y el moço en la ajena, mienten de vna manera (Vallés) El viejo en su tierra y el moço en la agena miente de una manera (Núñez) El viexo en su tierra i el mozo en la axena, mienten de una manera; o mienten kuanto kieren; o mienten kuanto pueden / El viexo miente en

leur sens phrastique littéral, elles n’ont aucune prise sur le sens proverbial convention-nel, qui, par définition, ne se réduit pas à un sens phrastique compositionnel. Par exemple, dans le proverbe l’habit ne fait pas le moine, on relève des traits de quan-tification universelle sur le SN sujet, de négation et de présent atemporel sur le SV, qui interviennent dans l’interprétation générique littérale de cette phrase. Mais comment transférer ces propriétés à la formule différente qui sert de support à l’interprétation proverbiale standard : “les apparences sont trompeuses” ? En l’occurrence, on a bien une autre phrase générique, mais positive, cette fois » (Tamba 2000 : 115).

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su tierra, i el mozo en la axena (Correas) El viejo en su tierra, y el mozo en la agena, mienten quanto pueden (Caro) Mal aya vientre que del mal non ſe le viene mjente (Lib. Adv.) Mal aya el vientre, que del bien no le viene miente / Mal aya el vientre, que del cielo no le viene miente (Vallés) Mal aya el vientre que del pan comido no se le viene miente (Núñez) Mal aia el vientre ke del bien rrezibido no le viene miente; [o] ke del bien hecho; [o] ke le hízieron / Mal aia el vientre ke del pan komido no se le viene miente / Mal aia vientre ke del zielo no le viene miente (Correas) Car finalement, comme l’expliquent Kleiber (2000) et Tamba

(2000a, 2011) le proverbe repose sur une dualité, une conjonction obligatoire entre son « fond » et sa « forme ». Autrement dit, la lecture métaphorique d’un énoncé sentencieux est subordonnée à la capacité de l’unité lexicalisée à évoquer un concept générique et peut être schématisée de la façon suivante :

La mise en orbite dénominative du proverbe se fait donc par le rap-prochement analogique de la généralité attachée au sens proverbial et de celle du sens conceptuel d’une unité lexicale, généralité supposant dans les deux cas codage et mémorisation. L’association référentielle X< >x d’une dénomination est donc une association mémorisée, c’est-à-dire codée. Il s’ensuit que le signe X d’une relation de dénomination ne peut également être qu’une unité codée. (Tamba 2000a : 116) En diachronie, la conjonction qui s’établit entre les termes de cette

dénomination est capitale pour appréhender la disparition de certains énoncés :

Du point de vue du figement, la conjonction de ces deux sens a un double effet. D’un côté elle fige l’énoncé proverbial en établissant un lien proverbial nécessaire entre le sens phrastique compositionnel et le sens formulaire conventionnel. De l’autre, elle pousse à modifier la formule proverbiale pour éviter qu’avec l’évolution d’une langue son sens compositionnel devienne incompréhensible et rende opaque sa relation à la loi, ou au principe qu’il exemplifie proverbialement. (Tamba 2011 : 116) Les conclusions proposées par Tamba trouvent dans le corpus

établi de proverbes tombés en désuétude une application pratique évi-dente. La mise en perspective d’énoncés disparus et de leur glose (quand elle existe) permet en effet d’apprécier que l’orientation sémantique initiale véhiculée par la métaphore peut se déliter en diachronie et entraîner le déclin d’une forme. Le sens proverbial ne peut pas, en quelque sorte, survivre au clivage qui s’installe entre le sens phrastique et le sens formulaire, comme le montrent les exemples suivants :

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A puerco grueso, untatle el güeso (Romancea) Al puerco gordo, vntadle el rabo (Vallés, Núñez, Correas) 39 Con estos derechos salen los co[g]onbros retuertos (Santillana, Vallés) Con estos drechos han nacido los cohombros: tuertos (Vallés) Con estos derechos, nascen los cogombros retuertos (Núñez, Correas, Caro) Kon tales derechos se hazen los kogonbros tuertos (Correas) 40 Corta maço, que de hierro eres (Santillana, Vallés, Núñez, Correas) De mas estaua la grulla al fuego dando la teta al asno (Santillana) De mas esta la grulla al fuego, dando teta al asno (Vallés) Por demás estava la grulla dando la teta al asno (Núñez, Correas) Demás está la grulla, dando la teta al asno / Demás estava la grulla al sol, dando la teta al asno / De espazio estava la grulla al sol, dando la teta al asno (Correas) 41 Antes cuez, que hiervas (Seniloquium, Santillana, Vallés, Núñez, Correas, Caro) 42 Do pica el gallo, pica la gallina (Seniloquium) Maldita la pila, do pica el gallo y no la gallina (Núñez) Maldita la pila do pika el gallo i no la gallina (Correas) 43 El tuyo lieuate a la penna, mas non te despenna (Seniloquium) El tuyo lleuate a la peña, y no te despeña (Vallés, Correas) 44 Eso es verde lo que el fuego no vee (Santillana) Esso es verde, que el fuego no vee (Vallés, Correas) 45

39. «Kontra los ke dan a los ke tienen» (Correas 1967 : 41). 40. «Ke no sienpre se á de exekutar el rrigor de la lei a la letra, porke a vezes la mucha xustizia se torna inxustizia» (Correas 1967 : 424). 41. «Kuando se eskusan de hazer lo ke les piden; komo dezir: “No tenía más en ké entender”. I kuando se rreprehenden inpertinentes okupaziones» (Correas 1967 : 311). 42. «Esto puede decirse de un electo, que administra antes de ser ratificado (1). Y sobre aquél que, antes de ser discípulo, pretende ser maestro (2). Igual sobre quien, antes de la profesión de votos, pretende ser elegido como abad (3). Y hace referencia este pro-verbio a quien pretende llegar al episcopado, sin recibir antes las Órdenes inferiores (4). Y a quien, antes de ser recluta, quiere hacerse soldado (5). Asimismo se refiere a quien, sin perseverancia en el trabajo, quiere obtener el más alto grado en la escuela etc.» (García de Castro 2006 : 63). 43. «Así como los bienes que son enajenados por el emperador, prescriben a los cuatro años, en ese tiempo prescribirán también los que son vendidos por su esposa […]. El varón y la esposa no son juzgados de distinta forma» (García de Castro 2006 : 121). 44. «Quiere decir este proverbio que un padre o un pariente no castiga tan duramente a un hijo o a otro de los suyos como un extraño; pues si un hijo no respeta la piedad debida a un padre, y, castigado por éste por perseverar en su contumacia, lo entrega al gobernador de la provincia, y no es creíble que pida contra él un duro castigo (1). Efectivamente, la piedad y la razón natural apartan el ánimo del padre de la primera intención de castigar severamente a su hijo (2). Quienes llevan a un pariente a un juicio, a menudo piden una abolición del castigo (3)» (García de Castro 2006 : 164-165). 45. «Eskusa del ke trae la leña verde a kasa; i rreprehensión a[l] ke no trae ninguna i achaka ke está verde; i tanbién: “Ese está libre de kaer en la tentazión ke no se pone en la okasión» (Correas 1967 : 147).

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Ganancia sin pecado, tres nubes en dos ojos (Seniloquium) Ganazia sin pekado, tres nuves en un oxo (Correas) 46 Halle quien lo demandasse a mi madre y no quien lo diesse a mi padre (Santillana) Todos lo piden a mi madre, i ninguno lo da a mi padre / Nunka falta kien lo pida a mi madre, mas sienpre falta kien lo dé a mi padre / Muchos lo piden a mi madre, i ninguno lo da a mi padre (Correas) 47 Njn tan largo commo Jamjla, njn tan corto commo su fija (Senilo-quium) Ni tan luenga, como jamila, ni tan corta como su hija (Vallés, Núñez, Correas) 48 No al moco, mas donde cuelga (Seniloquium, Núñez, Correas) No mireys al moco, si no donde cuelga (Vallés) No al moko, sino donde kuelga (Correas) 49 Mas vale traque que Dios vos salue (Santillana) Mas vale traque traque que Dios os salue (Vallés) Más vale taque, taque, que Dios os salve (Núñez, Correas) 50 La stabilité sémantique de l’énoncé, telle que la décrivait Kleiber

(2000 : 40) : « un sens préconstruit, c’est-à-dire fixé par convention pour tout locuteur, qui fait donc partie du code linguistique commun » se pose donc comme un critère absolument nécessaire pour la survie 46. «Este proverbio suele decirse cuando se adquiere algo para alguien que prefiere abandonarlo antes que tenerlo; así sucede con la heredad de un hijo, que la debe a su padre, pues, como dice el emperador [Justiniano], no lamenta haber recibido una heredad grata, sino haber adquirido una triste ganancia» (García de Castro 2006 : 174). 47. «Varíase en palavras: “Muchos hallo io ke lo piden a mi madre, mas no hallo ninguno ke lo dé a mi padre”; “Nunka falta kien lo pida a mi madre, mas sienpre falta kien lo dé a mi padre”; “Todos lo piden a mi madre, i [ninguno lo da a mi padre]”; “Muchos lo piden a mi madre, i ninguno lo da a mi padre”. Kon esto se konprehenderá, aunke se oiga mudado algo más. Kéxase de la mala korrespondenzia ke ai del bien hazer: akonteze kada día ke una persona akudirá de kontinuo a las kosas de otros, i kuando una vez se le ofrezka aver menester algo, no hallará nadie ke le aiude. Las palavras del rrefrán miran más a la sentenzia ke al sonido, a la kual se á de atender en los rrefranes, i no ser eskrupulosos del aire» (Correas 1967 : 565). 48. «Tal como hay un sacristán de una iglesia para encender o apagar las lámparas y cirios, así debe existir también un vigilante para que no malgastar el aceite luciendo excesivamente, o por alumbrar poco esté demasiado oscura la iglesia (1). Y así se cae en falta tanto cuando es demasiado como cuando se queda corto (2). Un juez no debe ser demasiado severo ni demasiado remiso (3). Se debe mezclar la indulgencia con la severidad» (García de Castro 2006 : 225). 49. «Se dice, efectivamente, este proverbio, porque se debe prestar atención a la persona de alguien en función de quien le manda. Pues quien realiza una misión de otro debe ser respetado igual que aquel, cuyo cargo desempeña» (García de Castro 2006 : 218) ; «Ke algunas kosas son onrradas por kuias son, no por ellas» (Correas 1967 : 245). 50. «Ke la puerta está zerrada. “Take take”, por los golpes del ke llama; “Dios os sal-ve”: la salutazión ke haze el ke entra. Otros varían: “Más vale trake trake…”, o “…trape trape…”» (Correas 1967 : 541).

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d’un énoncé sentencieux en diachronie. La perte du lien instauré entre ces deux unités codées aboutit, à terme, à la disparition d’un signi-fiant.

Les aspects référentiels et sémantiques que nous avons observés concourent au maintien ou à l’abandon des énoncés. Ils se combinent aussi, dans certaines formes, diminuant ainsi les possibilités de main-tien de la forme : présence d’archaïsmes et instabilité de la métaphore, incompatibilité avec la généricité et impraticabilité sémantique réfé-rentielle de l’énoncé en diachronie…

Ces proverbes tombés en désuétude, tout comme les signifiants stables auxquels nous les avons opposés, permettent de mieux saisir l’importance de l’approche linguistique des énoncés parémiques. Car enfin, l’analyse de leurs caractéristiques linguistiques est porteuse de sens et constitue un moyen d’affiner nos connaissances taxinomiques et définitoires du texte parémique.

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3

L’ÉVOLUTION DES FORMES EN DIACHRONIE

L’observation de l’évolution des parémies depuis le Moyen Âge jusqu’à la période contemporaine nous amène inévitablement à contester l’hy-pothèse de leur figement. L’outil statistique le confirme : près de 11 % des formes se maintiennent, 31 % d’entre elles disparaissent, et par conséquent, 58 % des proverbes compilés au Moyen Âge sont corrigés en diachronie. Ces modifications sont diverses et affectent le signifiant parémique à plusieurs niveaux, convoquant de multiples approches pour les appréhender. Le lexique, l’actualisation et la question verbale relèvent d’une analyse compartimentée des éléments constitutifs de la parémie. Elle se distingue des approches structurelles et formelles qui envisagent cet énoncé dans sa dimension de texte parémique.

3.1 ÉNONCÉS CORRIGÉS EN DIACHRONIE : REGARD SUR LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DU PROVERBE

3.1.1 L’ACTUALISATION DES ÉNONCÉS SENTENCIEUX

L’actualisation au sein des énoncés sentencieux peut se réaliser à tra-vers l’emploi de différents déterminants (article défini, article indéfini, article zéro, adjectif démonstratif, adjectif indéfini, etc.). Nous limi-terons pourtant notre étude – consacrée à l’évolution – aux emplois des différents types d’articles (zéro, défini et indéfini) au sein de notre corpus 1. L’analyse de l’actualisation par l’article zéro ou l’article défini est intéressante à plus d’un titre dans le cadre de notre étude : ils sont considérés comme un trait définitoire dans certaines matrices proverbiales, notamment lorsqu’ils se trouvent en position frontale 2 1. Cette question soulève le problème général de l’emploi des articles dans les phrases génériques, catégorie à laquelle appartiennent les énoncés sentencieux. Une étude ultérieure devra comparer ces emplois. 2. « Par ailleurs, les proverbes, dictons et autres maximes correspondent à un nombre très limité de formes. Sur une liste de plusieurs centaines de proverbes français contem-porains, il ressort que les trois formes les plus fréquentes sont les structures en Le (L’habit ne fait pas le moine), en Qui (Qui a bu boira), et à article 0 frontal (Labour d’été vaut

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(Anscombre 1994, Kleiber 1989b, Gómez-Jordana 2012a). Ajoutons encore que l’emploi de l’article zéro au sein des énoncés sentencieux fait polémique, certains y voyant un trait archaïsant 3, dont Anscombre (1999 : 29) conteste le fondement :

Me permito señalar aquí que, como ya dije en varias ocasiones, la tesis del artículo cero como uno de los arcaísmos típicos de los refranes carece totalmente, a mi juicio, de fundamento tanto sincrónico como diacrónico. Gómez-Jordana constate en analysant quelques exemples issus de

son corpus de proverbes français et espagnols que la conservation ou la modification de l’article zéro en position frontale n’est pas systé-matique, et qu’elle ne peut, par conséquent, être rattachée à l’idée d’une structure archaïsante propre aux proverbes (2012a : 75 sv.).

L’outil diachronique dont nous disposons est susceptible d’apporter un nouvel éclairage dans les champs de la linguistique et de la parémiologie. D’autant que la question de l’article est centrale pour les langues romanes. L’analyse psychomécanique du système de Guillaume pour le français (1919) a ouvert la voie à de nombreuses explorations dans ce domaine, et notamment aux travaux de Pottier (1970), consa-crés plus précisément à ses spécificités en langue espagnole – l’article zéro en constituant un recours linguistique manifeste :

L’article zéro (c’est-à-dire l’absence d’article devant un nom com-mun) fonctionne sémantiquement comme un refus d’actualisation. Ce qui veut dire que le nom commun doit être considéré de manière absolue, avec toute sa substance sémantique qui n’a besoin d’aucune classe d’appartenance (il est à lui seul sa propre classe), ni d’aucune spécificité. Cela explique que les noms propres ne soient précédés d’aucun article (sauf cas particuliers), et que l’on ne trouve pas, en principe, d’articles devant les noms communs ancrés dans une situation marquée, laquelle joue ce rôle de spécification. (Pottier, Darbord & Charaudeau 2005 : 132)

fumier) » (Anscombre 1994 : 96). La position frontale est celle du syntagme nominal. Pour l’espagnol, la distribution taxique plus libre peut entraîner un déplacement du déterminant dans l’énoncé, par exemple dans le cas d’une antéposition du verbe. 3. Greimas (1970 : 311) évoquait une forme archaïsante « nécessaire ». En Espagne aussi, ce type de construction a souvent été assimilé à un archaïsme : «Es bien conocido el hecho de que los refranes son una fuente importante de sintagmas nominales sin artículo, como en Piedra que rueda no cría moho o bien Agua que no has de beber, déjala correr. Sin embargo, el estudio de Felixberger (1974 : 104 y 110) parece indicar que la falta de artículo en el primer sintagma o “tema” de un refrán sin verbo, así como en el sujeto preverbal de un refrán con verbo, sólo es efectivamente frecuente cuando el sustantivo está acompañado de otras modificaciones (adjetivos, sintagmas preposicio-nales, oraciones de relativo). Aunque Alonso (1951 : 174) sostiene que el modelo en cuestión no es un arcaísmo, sino una construcción estilística de plena vitalidad, sólo en los refranes se constatan de hecho sintagmas nominales sin artículo de sentido toto-genérico» (Laca 1999 : 924).

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L’ÉVOLUTION DES FORMES EN DIACHRONIE 119

Notre analyse de l’actualisation des énoncés sentencieux espagnols se doit de prendre en considération cette spécificité, tout comme l’expression de la partitivité ou encore les emplois liés aux construc-tions avec certains indéfinis (v. Pottier, Darbord & Charaudeau 2005 : 135-136). Mais elle se nourrit aussi des travaux proposés pour la langue française sur les propriétés de l’article défini (Kleiber 1999b, De Mulder 1994, Anscombre 2004) et de l’article zéro (Anscombre 1986, 1991). Au contact du corpus, notre propos est d’attester la diversité des emplois de l’article et de fournir des données chiffrées permettant d’en mesurer en diachronie la stabilité ou l’instabilité 4.

3.1.1.1 QUEL ARTICLE POUR QUELLE ACTUALISATION ?

Une approche plus large des emplois de l’article zéro dans la langue médiévale française et espagnole établit un usage plus fréquent de ce type d’actualisation, notamment dans sa valeur générique et dans certaines constructions 5. Dans des études plus particulièrement consa-crées aux énoncés sentencieux du Moyen Âge, Rodríguez Somolinos (1993) et Bizzarri (1995, 2004b) relèvent aussi respectivement son importance en français et en castillan :

Es de notar como rasgo de estilo que muy frecuentemente en los Refranes el artículo se halla omitido. Esta omisión puede deberse a tres causas básicas: a) se contribuye con ello a la generalización o identificación del sustantivo. Este mismo fenómeno ocurría en la épica […] ; b) la omisión del artículo ante sustantivo contribuye a la creación de una expresión breve y concisa. La adición de varios artículos puede alargar inútilmente su formulación; c) por motivos fónico-rítmicos. (Bizzarri 1995 : 39) Nous retiendrons de ces remarques que l’article, ou son omission, et

ses emplois particuliers doivent avoir une incidence en parémiologie. Cette idée d’une utilisation fonctionnelle de l’article est développée dans les travaux de Kleiber (1984b) au sujet de l’ancien français, puis d’Anscombre (1986) en synchronie. Ils revendiquent des propriétés syntaxiques liées à chaque emploi du déterminant en termes d’extension sémantique attribuée au syntagme nominal : « L’opposition déterminé / indéterminé prédit la présence d’un déteminant lorsque le SN implique 4. Finalement, la question de l’actualisation dans le domaine de la parémiologie n’a été que très peu abordée. Nous remercions Jean-Claude Anscombre de nous avoir signalé l’existence de deux articles et de les avoir mis aimablement à notre disposition. Alonso (1951) et Lapesa (1975) évoquent cette question – brièvement, en proposant quelques exemples issus du refranero – dans leurs analyses de l’article en espagnol. 5. Gómez-Jordana cite Penny (1993) : «Normalmente, los que se utilizan con valor genérico (en el sing.) o colectivamente (en el pl.) no lo llevaban en la época medieval (miseria de omne, cristianos y moros), como tampoco los abstractos (vedar compra); igualmente se encontraba ausente con frecuencia de frases preposicionales en las que hoy figura (en campo, en mano)…» (Gómez-Jordana 2012a : 78).

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l’existence spatio-temporellement déterminé d’un référent » alors qu’en revanche, il y aura absence si « le SN n’implique aucune référence à une entité particulière » (Kleiber 1984b : 254).

Les conclusions de ces travaux, appliquées au corpus diachro-nique, devraient permettre de produire des arguments pour démentir ou étayer la thèse d’une structure archaïsante des proverbes intro-duisant un article zéro. Si chaque emploi règle l’extension sémantique du syntagme nominal en vertu de ses propriétés intrinsèques et si, dans leur évolution, ils sont maintenus, comment prôner l’idée d’un archaïsme syntaxique ? Nous lui préférons l’hypothèse d’un emploi sémantique du système de la détermination dans les énoncés senten-cieux que nous mesurerons à l’aide des variations dont il a pu faire l’objet en diachronie.

3.1.1.2 EMPLOIS DES ARTICLES DANS LE CORPUS

La présence d’un syntagme nominal en position frontale 6 concerne 276 énoncés dans le corpus restreint des formes parvenues jusqu’à la période moderne 7. Les données chiffrées permettent d’apprécier que le cas le plus fréquent est le refus d’actualisation opéré par l’article zéro (149 cas, soit 54 % de l’ensemble). Ce type de recensement fait très vite apparaître une deuxième forme d’actualisation remarquable : l’article défini, présent dans 29 % des cas (81 énoncés). Ces deux types d’arti-cles constituent à notre sens la base du système de l’actualisation des énoncés sentencieux 8, l’article indéfini en étant presque absent (une dizaine de cas, soit moins de 4 % des énoncés). Les données chiffrées mettent aussi en évidence une faible proportion de variation dans ce domaine. Seuls 26 énoncés voient leur actualisation modifiée en diachronie.

Signalons pour finir qu’une dizaine de proverbes font état de varian-tes proposant soit un article zéro, soit un article défini. Les structures proverbiales qui accueillent ces articles (article zéro, article défini et article indéfini) sont recensées ci-dessous :

6. Les chiffres proposés concernent exclusivement l’actualisation des groupes nominaux situés en position frontale, mais cette recherche devrait être étendue à la totalité des emplois de l’article dans les énoncés sentencieux. 7. Près de 800 formes, soit 34,7 % de ce corpus. Nous sommes consciente des limites d’une approche purement statistique du phénomène : ces données chiffrées sont fournies dans le but d’apprécier une éventuelle évolution du système de la détermination. 8. Les travaux de Kleiber sur l’article le font ressortir le potentiel de généricité de cet article dans le cadre des phrases génériques, au pluriel et au singulier (1989b).

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L’ÉVOLUTION DES FORMES EN DIACHRONIE 121

1. Article zéro 9 • Préposition + substantif + adjectif / participe 10 : A buey viejo,

cencerro nuevo ; A caballo regalado, no le mires el diente ; A moro muerto gran lanzada ; A pan duro diente agudo ; A río revuelto, ganancia de pescadores ; De hombre heredado, no te verás vengado ; En boca cerrada no entran moscas ; En casa llena presto se guisa la cena ; A poco dinero, poca salud ; En buen día buenas obras ; etc. Au pluriel : A casas viejas, puertas nuevas ; A cuentas viejas, barajas nuevas ; A palabras locas, orejas sordas ; A luengas vías, luengas mentiras ; En luengos caminos se conocen los amigos ; etc.

• Substantif + adjectif / participe : Agua pasada no muele molino ; Ave muda no hace agüero ; Cabra coja no tenga siesta ; Cedacito nuevo, tres días en estaca ; Dádiva ruineja a su dueño semeja ; Cabeza loca no quiere toca ; Gato maullador, nunca buen caza-dor ; Hombre apercibido, medio combatido ; Hombre harto no es comedor ; Obra hecha, dinero espera ; Piedra movediza, nunca moho la cobija ; etc. Au pluriel : Manos duchas comen truchas.

• Substantif + préposition + substantif : Amor de niño, agua en cestillo ; Asna con pollino, no va derecha al molino ; Asno de muchos, lobos lo comen ; Consejo de oreja, no vale una arveja ; Mal de muchos, consuelo es ; Bocado de mal pan, ni lo comas ni lo des a tu can ; Honra sin provecho, anillo en el dedo ; Mujer de cinco sueldos, marido de dos meajas ; Oficio de manos, no le parten hermanos ; etc. Au pluriel : Dineros en manga, tanto vino como agua ; Puercos con frío y hombres con vino hacen gran ruido ; Prendas de garzón, dineros son ; Zorros en zorrera, el humo los saca fuera.

• Substantif + préposition + adjectif numéral + substantif : Casa con dos puertas, mala es de guardar.

• Substantif + proposition relative : Ballestero que mal tira, presta tiene la mentira ; Caballo que alcanza, pasar querría ; Bicho que no come, muere ; Olla que mucho hierve, sazón pierde ; Oveja que bala, bocado pierde ; Sardina que lleva el gato, tarde o nunca vuelve al plato ; Zorilla que mucho tarda, carne aguarda ; etc. Au pluriel : Ojos que no ven, corazón que no siente.

• Préposition + substantif + préposition + substantif : De barba a barba, honra se cata ; De amigo a amigo, chinche en el ojo ; De cosario a cosario no se pierden sino los barriles ; De rabo de

9. Nous distinguons l’article zéro face à un substantif singulier (113 cas), pluriel (28 cas) ou dans le cadre d’une situation interpellative faisant intervenir un allocutaire de deuxième personne (8 cas). 10. Ou préposition + adjectif / participe + substantif.

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puerco, nunca buen virote ; De ruin a ruin, quien acomete vence ; En casa del alboguero, todos son albogueros ; En casa del herrero, cuchillo de palo ; etc.

• Substantif + verbe : Barba pone mesa que no pierna tiesa ; Calvo vendrá que calvo me hará ; Carne, carne cría, y peces, agua fría ; Hijo no tenemos, y nombre le ponemos ; Oro es lo que oro vale ; Agua coge con harnero quien cree de ligero ; etc. Au pluriel : Dueños lo dan y siervos lo lloran ; Manos besa el hombre que quisiera ver cortadas ; Obras son amores, que no buenas razones.

• Dans les structures présentant un ou deux substantif(s) isolé(s) : Hambre y frío meten al hombre en casa de su enemigo ; Honra y provecho no caben en un techo ; Justicia, mas no por mi casa ; Madrastra, el nombre le basta ; Suegra, ni aun de azúcar es buena. Au pluriel : Botas y gabán encubren mucho mal ; Amores y diablos y dineros no se pueden encubrir ; Palabras y plumas, el viento las lleva ; Rábanos y queso, traen la corte en peso ; Suelas y vino andan camino.

• Article zéro dans une situation interpellative 11 : Zapatero, a tus zapatos ; Hijo eres y padre serás; conforme hicieres, contigo harán ; Ama sois, ama, mientras el niño mama, desde que no mama, ni ama ni nada ; etc.

2. Article défini Nous souhaitons déterminer, en opposant deux relevés distincts,

les emplois particuliers de chaque type d’actualisation. Nous pro-posons donc dans un premier temps une liste de proverbes faisant apparaître les structures repérées précédemment pour l’article zéro :

• Préposition + article + substantif + adjectif / participe 12 : Al buey maldito, el pelo le luce ; Al hombre harto, las cerezas le amargan ; A la mala costumbre, quebrarle la pierna ; Al mal pagador, en pajas.

• Article + substantif + adjectif / participe : El hijo bueno sufre lo bueno y malo ; El buey ruin en cuerno crece ; El can congosto, a su amo vuelve el rostro ; El conejo ido, el consejo venido ; La mujer placera dice de todos y todos de ella ; La mujer loca, por la lista compra la toca.

• Substantif + préposition + substantif : Néant • Substantif + proposition relative : La mar que se parte, arroyos se

hace ; El abad de lo que canta, yanta. 11. L’emploi de l’article zéro est tout à fait régulier dans ce cas, quelle que soit la position du substantif dans l’énoncé : Llorarte he abuelo, ahora que no puedo ; Espera muerto, que verzas te cuezo ; Delibra, mozo, delibra, cuarterón por media libra ; etc. 12. Ou préposition + article + adjectif / participe + substantif.

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L’ÉVOLUTION DES FORMES EN DIACHRONIE 123

• Préposition + article + substantif + préposition [+ article] + substantif : Al buey por el cuerno, al hombre por la palabra ; Del lunes al martes, pocas son las artes ; El día de placer, víspera es del de pesar ; En la mesa del rey, cabe un panecillo ; En los nidos de antaño, no hay pájaros hogaño.

• Article + substantif + verbe : El bien suena y el mal vuela ; El deudor no se muera, que la deuda en pie se queda.

• Dans les structures présentant un ou deux substantifs isolés : El lobo y la vulpeja, ambos son de una conseja ; El horno y la vieja, por la boca se calientan ; La mujer y la gallina, por andar se pierden aína ; La mujer y la sardina, de rostros en la cocina. Un deuxième relevé permet alors de mieux apprécier des emplois

particuliers de l’article défini : • Préposition + article + substantif : A la vejez, aladares de pez ; De

los escarmentados se levantan los arteros ; Del cuero salen las correas.

• Article + substantif + préposition + nom propre : La gansa de Cantimpalos, que salía al lobo al camino ; El sastre del Campillo, que cosía de balde y ponía el hilo ; El médico de Orgaz, que tentaba el pulso en el hombro, y la orina en el mortero ; Los perros de Zorita, cuando no tienen a quien morder, se muerden unos a otros ; Los pollos de Doña María, ellos querían trigo, y ella dábales cocina.

• Article + substantif + préposition + possessif + substantif : El caudal de tu enemigo, en dinero lo veas, o en vino ; Del pan de mi compadre, gran zatíco a mi ahijado.

• Article + substantif + préposition + article + substantif : El golpe de la sartén, si no duele, tizna ; El harto del ayuno, no tiene cuidado ninguno ; El loco con la pena es cuerdo ; El perro del hortelano, ni come las berzas ni las deja comer al extraño ; El polvo de la oveja, alcohol es para el lobo ; El mal del milano, las alas quebradas y el papo sano ; Las manos en la rueca, y los ojos en la puerta.

• Dans la phrase canonique Sujet + verbe + complément : El buen paño en el arca se vende ; El rey es mi gallo ; La verdad es verde ; La verdad es hija de Dios ; La letra con sangre entra ; La mentira no tiene pies ; La necesidad hace a la vieja trotar ; La soga siempre quiebra por lo más delgado ; Los duelos con pan son menos ; Las obras dan testimonio de cada uno.

• Dans les structures avec adverbes, conjonctions 13 : Al más ruin puerco, la mejor bellota ; El ruin, cuanto más le ruegan más se

13. Dans ces énoncés, l’ancrage spatio-temporel se fait grâce à une conjonction, un adverbe ou une locution adverbiale (cuando, si, aunque, más, por demás, etc.).

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extiende ; En el aldehuela, más mal hay del que suena ; La más ruin oveja ensucia la herrada ; Cuando el gato no está, los ratones bailan ; Cuando la zorra anda a la caza de grillos, no hay para ella ni para sus hijos ; Cuando el villano está rico, no tiene pariente ni amigo ; Cuando las barbas de tu vecino veas pelar, echa las tuyas a remojar ; Por demás es la cítola, si el molinero es sordo ; Si el juramento es por nos, la burra es nuestra por Dios ; Si la locura fuese dolores, en cada casa habría voces ; Aunque el hombre haga ciento, a la mujer no la toque el viento ; Aunque se perdieron los anillos, aquí quedaron los dedillos.

3. Article indéfini et adjectif numéral cardinal Les cas sont peu nombreux 14 et entrent souvent dans l’expression

du nombre (par opposition avec un autre numéral) ou de la distribution (avec otro).

• Expression du nombre : A un ruin, ruin y medio ; En una hora, no se tomó Zamora ; Por un ladrón, pierden ciento en el mesón ; Un alma sola ni canta ni llora ; Un loco hace ciento ; Un padre para cien hijos y no cien hijos para un padre ; Una golondrina no hace verano.

• Expression de la distribution : A una boca, una sopa ; Una mano lava la otra, y ambas la cara ; Un puerco encenagado quiere encenagar a otro.

3.1.1.3 ÉVOLUTIONS ET VARIANTES

Nous établissons ci-dessous une liste des proverbes dont l’actualisa-tion a été modifiée en diachronie ou fait l’objet de variantes à la période moderne : 1. De l’article zéro à l’article défini

A buen callar, llaman Sancho > Al buen callar llaman Sancho A muger barbuda, de luenne me la ſaluda > A la mujer barbuda, de lejos se la saluda A ora mala non ladran canes > A la mala hora no ladra el perro Agua vertida, no toda cogida > Del agua vertida, la que pueda ser recogida Amenazados, pan comen > Los amenazados comen pan Bolsa syn dinero digole cuero > A la bolsa sin dinero, dígola cuero

14. « L’article un appararaît rarement. Il semble porter sur un objet trop précis, trop singulier. Un proverbe énonce une loi générale […]. L’article particularisant (un) va à l’encontre de cette tendance » (Darbord & Oddo 2008 : 63).

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L’ÉVOLUTION DES FORMES EN DIACHRONIE 125

Buey suelto, bien se lame > El buey suelto, bien se lame Cuero lleno, piezgo enfiesto > El cuero, después de lleno, alza el piezgo Duenna que mucho mira, poco fila > La mujer que mucho mira, poco hila Socorro de Escalona, quando llega el agua la villa es quemada > El socorro de Escalona, cuando le llega el agua, es quemada la villa toda Neblina, del agua es madrina > La neblina, del agua es madrina, y del sol vecina Gloria vana floreçe [y] no grana > La vanagloria florece, mas no engrandece Mal ageno, de pelo cuelga > El mal ajeno, de pelo cuelga Miedo guarda vina que no vinadero > El miedo guarda el viñedo

2. De l’article défini à l’article zéro Al buey viejo, non le busques abrigo > A buey viejo no le cates abrigo Al hombre pobre, taça de plata [y] olla de cobre > Escudero pobre, taza de plata y olla de cobre De los nescios se finchen los jnfiernos > De desagradecidos está el infierno lleno El alcarauan hadeduro, a todos da consejo [y] a ssi no ninguno > Alcaraván zancudo: para otros consejo, para sí ninguno El asno malo, cabe casa aguija > Asno malo, cabe casa aguija sin palo El oro majado luze, et el remajado reluze > Oro, majado luce El pan comjdo la compannja deshechan > Comida hecha, compañía deshecha El pensar, non es saber > Pensar no es saber El villanno, quando se ensanna, en su mal ensencha > Saña de villano, es de su daño En el almoneda, ten la barba queda > En almoneda, ten tu boca queda En la tierra allena, la baca cornea al buey > En tierra ajena, la vaca al buey cornea Por el dinero, bayla el perro > Por dinero baila el can, y por pan si se lo dan

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3. Variations sur l’article (El) Buen ballestero a los suyos tira (El) Can con rabia, de su dueño traba (El) Ratón que no sabe más que un horado, presto es cazado Pajar viejo / Viejo el pajar, malo es de apagar (El) Hueso que te cupo en parte, roélo con sutil arte (La) Mujer que poco vela, no hace larga tela (La) Pobreza no es vileza (La) Porfía mata la caza / Mata la caza el porfiado, no el cazador cansado La vieja escarmentada / Vieja escarmentada, arregazada pasa el vado (pasa el agua arremangada)

3.1.1.4 LE SYSTÈME DE L’ARTICLE : QUELQUES REMARQUES

Nous n’avons pas la prétention de régler ici la question de la détermi-nation des énoncés sentencieux. Ils s’inscrivent dans le phénomène plus large des phrases génériques et impliquent d’autres données – notamment la généricité liée à l’aspect verbal et à la lecture potentielle ou actuelle du prédicat (Anscombre 2004). L’observation des cas recensés nous permet toutefois d’apporter quelques éléments de réflexion sur un sujet peu exploré jusqu’à présent.

Alonso (1951) et Lapesa (1975) portent tous les deux un regard diachronique sur l’évolution du système de l’article, qu’ils rattachent à son origine de démonstratif 15. Mais leurs conclusions diffèrent sensi-blement. Les travaux de Lapesa, établis sur un corpus d’œuvres littéraires, lui permettent de décrire l’évolution du système :

Se ve que la tendencia del habla más viva favorece el crecimiento del artículo indefinido. […] Entre el uso reflejado por el Cantar y el de nuestros días ha habido un aumento considerable del sustantivo con actualizador. Dentro de ese aumento general, el actualizador más favorecido ha sido el artículo un, una, cuya frecuencia se ha hecho más de diez veces mayor. […] Tanto el como un se han propagado ante todo con sustantivo sujeto y han encontrado mayor resistencia ante el objeto directo y el término de preposición. Cierto que la extensión de un, una está más retrasada que la de el, la, pero es innegable que son paralelas. (Lapesa 1975 : 48-49) De son étude découle une brève, mais catégorique, affirmation au

sujet des énoncés sentencieux : El sentido ucrónico y utópico de los proverbios favorece el empleo del sustantivo sin actualizador, vaya o no acompañado de adjetivo o

15. Voir les objections apportées par Pottier à cette hypothèse (1968 : 54-57).

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L’ÉVOLUTION DES FORMES EN DIACHRONIE 127

equivalente. […] El sustantivo escueto parece supervivencia de normas antiguas. (Lapesa 1975 : 53) Rares sont en effet ceux qui n’expliquent pas le système de l’ac-

tualisation des énoncés sentencieux par le recours à la survivance de structures anciennes et archaïsantes.

Les travaux entrepris par Alonso (1951) sur la même question l’amènent pourtant à des conclusions diamétralement opposées. Nous en retiendrons l’opposition entre deux types d’actualisations :

El artículo en español, ha constituído, ciertamente, un nuevo sistema estricto y bilateral, pero no con un, ni con ningún otro elemento de la lengua; el nuevo sistema está formado por la presencia y ausencia del artículo, o si se quiere por la aparición del sustantivo con o sin artículo. (Alonso 1951 : 133) Sa démarche, appliquée aux énoncés sentencieux, lui permet de

décrire un usage sémantique de l’article dans ce cadre, visant à en régler l’extension :

a) Sin artículo se mienta un tipo, una abstracción mental, una regla; b) con el, la, el género como suma de todas las posibles existencias de ese tipo; es decir la aplicación general de esa regla; con los, las (las casas con dos puertas), directamente la existencia de ‘casas’ así dadas; c) con un, una, un individuo representante del género en que se cumple el tipo. La ventaja estílistica de mentar el tipo (casa con dos puertas) es que se amolda perfectamente a la pretensión de validez general que se tiene para el juicio (mala es de guardar) […]. Con lo cual se comprueba una vez más la capitalidad de los valores formales del artículo: casa con dos puertas es, en efecto, un nuevo concepto categorial unitario, un orden; la casa con dos puertas es en cambio la casa (categoría conocida) con dos puertas (limitada por una circunstancia). Sin artículo, una labor intuicional de síntesis; con él, una operación de análisis y de limitación. El artículo enmarca sintácticamente, pero desmiembra lógicamente. (Alonso 1951 : 146) Au vu des énoncés recensés dans notre étude, nous adhérons à

l’hypothèse d’un système régulier, fondé à la fois sur l’utilisation de critères sémantiques et syntaxiques. Ainsi l’actualisation de A caballo regalado, no le mires el diente ou A río revuelto, ganancia de pescadores s’oppose, au niveau du réglage de l’extension sémantique, à celle de Al buey maldito, el pelo le luce et Al hombre harto, las cerezas le amargan, par la selection opérée 16. La présence d’un article dans ces énoncés (*Al caballo regalado, *Al río revuelto) produirait, à l’évidence, une modification de l’extension sémantique de l’objet. 16. La complexité du phénomène ne nous permet que de l’effleurer. Nous renvoyons, pour une étude complète de ces aspects, aux travaux d’Anscombre (1986, 1991, 2004), de Kleiber (1984a, 1989b) et de De Mulder (1994).

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La fréquentation du corpus permet de constater que le système présente des régularités, et qu’il s’écarte somme toutes rarement de la norme 17. La production de deux listes distinctes de groupes nominaux actualisés par l’intermédiaire de el, la, los, las nous amène aussi à remarquer l’existence de contraintes dans le système. À un nombre plus restreint de matrices accueillant l’article zéro s’oppose un nombre plus important de structures accueillant l’article défini – quant à l’article indéfini, son emploi, nous l’avons vu, est extrêmement restreint. Ainsi, le relevé des emplois systématiques de l’article défini permet d’établir que certains cas de détermination sont contraints : • Pour référer l’élément unique : comme dans El médico de Orgaz,

que tentaba el pulso en el hombro, y la orina en el mortero. • Dans certaines constructions prépositionnelles : A la vejez, ala-

dares de pez ; El caudal de tu enemigo, en dinero lo veas, o en vino ; El perro del hortelano, ni come las berzas ni las deja comer al extraño ; El polvo de la oveja, alcohol es para el lobo.

• Dans la phrase canonique : El buen paño en el arca se vende ; La letra con sangre entra.

• Dans les énoncés faisant apparaître des adverbes et des conjonc-tions qui délimitent un cadre spatio-temporel : Al más ruin puerco, la mejor bellota ; Cuando las barbas de tu vecino veas pelar, echa las tuyas a remojar ; Aunque se perdieron los anillos, aquí quedaron los dedillos.

• Inversement, il n’est jamais utilisé dans les groupes Substantif + préposition + substantif, qui font automatiquement apparaître l’article zéro. Ces remarques permettent d’expliquer en partie les évolutions du

corpus en matière d’actualisation. Ces mutations portent tantôt sur l’ajout d’un article défini (14 cas), tantôt sur sa supression d’un énoncé (12 cas).

Pour le passage d’un article zéro à un article défini, la correction des énoncés suivants semble pouvoir être rattachée aux contraintes émanant des énoncés eux-mêmes que nous avions relevées précédem-ment. Citons par exemple la présence d’un ancrage temporel dans El cuero, después de lleno, alza el piezgo absent de l’énoncé d’origine (Cuero lleno, piezgo enfiesto). L’ancien Agua vertida, no toda cogida, restructuré en diachronie (Del agua vertida, la que pueda ser recogida) exige la présence d’un article dans la construction du partitif déterminé. Les restructurations qui produisent des phrases canoniques sont soumises à la même contrainte syntaxique, comme le montre 17. En plus des exemples relevés, il est intéressant de constater que les emplois de l’article zéro répondent aux critères syntaxiques de la langue dans de nombreux cas : partitif, constructions verbales, devant casa, etc.

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L’ÉVOLUTION DES FORMES EN DIACHRONIE 129

l’évolution de Amenazados, pan comen (Los amenazados comen pan) et de Miedo guarda vina que no vinadero (El miedo guarda el viñedo). Reprenons aussi les cas de Neblina, del agua es madrina et de Socorro de Escalona, quando llega el agua la villa es quemada. Dans ces deux énoncés, la désignation de l’unique (la neblina comme el sol, el socorro de Escalona sur le modèle el médico de Orgaz) peut expliquer la correction de l’actualisation en diachronie : La neblina, del agua es madrina, y del sol vecina et El socorro de Escalona, cuando le llega el agua, es quemada la villa toda. Pour finir, la correction des archaïsmes ou des incorrections peut aussi avoir une incidence sur l’actualisation : l’ajout de la préposition a pour introduire le complèment d’objet indirect provoque une nécessaire modification de Bolsa syn dinero digole cuero, devenu A la bolsa sin dinero, dígola cuero.

L’opération inverse est aussi justifiée dans certains cas : l’article disparaît naturellement pour des raisons de correction syntaxique dans les énoncés : En la tierra allena, la baca cornea al buey (devenu En tierra ajena, la vaca al buey cornea) ; Por el dinero, bayla el perro (devenu Por dinero baila el can, y por pan si se lo dan) et De los nescios se finchen los jnfiernos (devenu De desagradecidos está el infierno lleno). De la même façon, l’ajustement de l’extension sémantique par le refus d’actualisation semble être une hypothèse viable pour expliquer la correction des énoncés suivants : Al buey viejo, non le busques abrigo (> A buey viejo no le cates abrigo) ; Al hombre pobre, taça de plata [y] olla de cobre (> Escudero pobre, taza de plata y olla de cobre) ; El pan comjdo la compannja deshechan (> Comida hecha, compañía deshecha). Ajoutons pour finir que les « patrons métriques » (Anscombre 2000) peuvent être à l’origine de certaines évolutions, même en ce qui concerne l’actualisation. Ainsi l’évolution de Uso haze maestro, ajusté au XXème siècle au patron de l’octosyllabe par l’ajout d’un article, El uso hace maestro (Doval, Junceda) et de Buey suelto, bien se lame devenu chez ces compilateurs El buey suelto, bien se lame (4/4).

D’aucuns estiment que l’emploi de l’article zéro et la stabilité de l’actualisation des énoncés sentencieux depuis des siècles est une réminiscence d’un état de langue antérieur. La présence massive de l’article zéro dans les proverbes nous interpelle, bien sûr, mais celui-ci ne constitue pas une règle, encore moins un archaïsme puisqu’il peut être corrigé en diachronie. L’analyse des différentes combinaisons présentes dans le corpus nous amène plutôt à considérer que ce système est fondé sur une distribution sémantique et syntaxique visant à structurer notre compréhension des énoncés sentencieux. Cohérent, il présente des régularités qu’il faudra encore explorer, et qui se confirment grâce à l’analyse de son évolution.

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3.1.2 L’IMAGE TEMPORELLE

Comme pour le traitement de l’article, l’analyse de l’élément verbal au sein des énoncés sentencieux ne peut se réaliser que dans un cadre clairement défini 18. Une vue d’ensemble du corpus restreint composé des proverbes parvenus jusqu’à la période moderne (754 formes) nous amène en effet à constater que le verbe ne constitue pas le noyau de tous les textes parémiques. Une première délimitation en trois sous-ensembles s’impose que nous avons voulu examiner par rapport à l’axe temporel. Il fait apparaître un niveau atemporel (phrase aver-bale), un niveau quasi-virtuel 19 (infinitif, participe passé, gérondif) et un niveau temporel (avec un ou plusieurs verbes conjugués).

La notion de « phrase averbale » est définie dans la Grámatica descriptiva de la lengua española dans le chapitre consacré aux cons-tructions absolues :

Se denomina frase nominal al enunciado de carácter independiente en el que concurre un sujeto junto a un predicado no verbal, es decir, un sintagma adjetivo, un sintagma nominal, un sintagma preposicional u otro tipo de categoría. (Hernánz Carbó 1999 : 2529) La phrase averbale a fait l’objet d’une étude détaillée en français

(Lefeuvre 1999) qui met en évidence les différents types de prédi-cations associés à cette structure et les modalités qui s’y rattachent. Dans le cadre de la parémiologie, ces constructions averbales cons-tituent une matrice fréquente et productive (Gómez-Jordana 2012).

Elles représentent 15 % du corpus (114 énoncés) et connaissent proportionnellement moins de corrections que les formes structurées autour d’un verbe. Rappelons-le, 24 % des signifiants stables sont des phrases averbales. Leur formulation souvent concise – A buen bocado, buen grito ; A buey viejo, cencerro nuevo ; A gran salto, gran que-branto ; A la vejez, aladares de pez ; A moro muerto, gran lanzada ; A palabras locas, orejas sordas ; A un ruin, ruin y medio ; De rabo de puerco, nunca buen virote ; Entre col y col, lechuga ; Gato maullador, nunca buen cazador ; etc. – les protège à notre sens de restructurations trop importantes.

18. Une vision d’ensemble du phénomène est proposée à travers l’utilisation de l’outil statistique. Le corpus initial de formes compilées au Moyen Âge se limite dans ce chapitre aux énoncés qui ont évolué jusqu’à la période moderne, c.-à-d. 789 formes. En raison de leur évolution en diachronie et de leurs caractéristiques (v. infra, p. 180-193), nous excluons volontairement de cet ensemble les unités phraséologiques (35 cas). 19. Nous empruntons ici la terminologie proposée par Guillaume (1929) dans sa description de l’axe chronogénétique. Ces énoncés en particulier sont structurés autour d’une forme verbale appartenant au mode quasi nominal (infinitif, gérondif ou participe passé). Ces formes ne disent rien de l’époque à laquelle se situe l’action, ne donnent que des indications sur le déroulement (temps impliqué).

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À titre d’exemple, ces transformations peuvent se réaliser par l’ajout de prépositions (A concejo ruin, campana de madero > A con-sejo de ruin, campana de madera), par des variations lexicales (La muger y la sardina de rostros en el fuego / en la ceniza/en la cocina), des changements de genre (Amor de niño, agua en cestillo > Amor de niña, agua en cestilla), qui relèvent dans la majorité des cas de la cor-rection d’archaïsmes ou d’une recherche d’euphonie ou d’équilibre métrique 20. Notons toutefois que la composante verbale n’est jamais loin de ces énoncés. Lefeuvre (1999) évoque pour de nombreux cas l’idée sous-jacente d’une prédication copulative elliptique (avec être) ou d’une existence (avec il y a). Le passage d’une phrase averbale à une structure verbale est ainsi possible. Il produit, souvent sous la forme d’une variante, un énoncé second structuré autour d’un verbe :

Amor de monjas, fuego de estopas (Santillana) > Amor de monja : fuego de estopa (Vallés) > Amor de monja y fuego de estopa y viento de culo, todo es uno (Núñez) > Amor de monxas, fuego de estopas / Amor de monxa, i fuego de estopa, i viento de kulo, todo es uno / Amor de monxa i pedo de fraile, todo es aire (Correas) > Amor de monja, fuego de estopa / Amor de monja y pedo de fraile, todo es aire / Suspiro de monja y pedo de fraile, todo es aire (Sbarbi 2) Aquj çapato, aquj non sapato (Seniloquium) > Aquí zapato, aquí no zapato; esto no es trato (Junceda) Cuero lleno, piezgo enfiesto (Seniloquium) > El cuero despues de lleno alça el piezgo (Vallés) > A cuero tiesto, piezgo enhiesto / A cuero tiesto, alça se le el piezgo (Núñez) > A kuero tiesto, álzase el piezgo / A kuero tiesto, piezgo enhiesto (Correas) > A cuero tiesto, piezgo enhiesto / Al cuero tiesto álzasele el piezgo / El cuero, después de lleno, alza el piezgo (Sbarbi 2) Qual pregunta, tal respu[e]sta (Seniloquium) > Qual pregunta harás, tal respuesta avrás (Núñez) > Kual pregunta harás, tal rrespuesta avrás (Correas) > A tal pregunta, tal respuesta (Doval, Junceda) > Cual pregunta harás, tal respuesta habrás (Doval, Junceda) Por mucho pan, nunca mal año (Seniloquium, Vallés, Núñez, Correas, Caro, RAE, Sbarbi 1, Doval) > Nunca por mucho trigo es mal año (Sbarbi 1/2) > Por mucho trigo, nunca fue mal año (Junceda)

20. Les cas de restructuration profonde de l’énoncé, d’allongement par exemple (comme dans le proverbe A otro perro con ese hueso, devenu A otro perro con ese hueso, que yo roído lo tengo) seront traités ultérieurement.

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Suegra, ni de barro buena (Santillana) > Suegra, suegra, ni de azúcar, buena (Sbarbi 2) > Suegra, ni aun de azúcar es buena (Sbarbi 1/2, Junceda) Et vice-versa, quoique les cas soient très rares : Qujen faze por común, faze por ningún (Seniloquium) > Quien sirve al común, sirve a ningún (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) > Hacienda de común, hacienda de ningún (Doval, Junceda) Quant au deuxième sous-ensemble, articulé autour des formes du

quasi-nominal, il offre aux textes parémiques une temporalité sin-gulière dont Bizzarri relevait déjà les valeurs dans son introduction aux Refranes que dizen las viejas tras el fuego :

Infinitivo histórico o narrativo. Parece suplir al pretérito indicativo y señala una acción en su aspecto durativo. Arder verde por seco y lazera[r] justo por pecador (N°58). […] Infinitivo simple o puro. Consiste en la substantivación del infinitivo precedido de artículo, preposiciones, adjetivos o adverbios : A buen callar llaman Sancho. […] Participio. Tiene, como advirtió Bertini, un significado temporal que a veces alterna con el causal A dineros tomados, braços quebra-dos (N°8). (Marqués de Santillana 1995 : 32-33) Nous relevons la présence de ces modes dans le corpus, mais dans

une proportion extrêmement faible. Seuls 32 énoncés (4,11 %) sont construits autour d’un noyau à l’infinitif – c’est le cas le plus fréquent, comme dans Antes quebrar que doblar ; Cantar mal y porfiar no es de aprobar ; Comer uva, pagar racimo ; Pensar no es saber ; etc. –, au participe passé (A río revuelto, ganancia de pescadores ; El conejo ido, el consejo venido ; Hombre apercibido, medio combatido ; etc.) ou au gérondif (trois cas seulement : A Dios rogando y con el mazo dando ; Pelo a pelo perdiendo, el que ha de ser calvo, lo va siendo ; Andando y hablando, marido a la horca).

Ces trois formes verbales ne connaissent pas le même sort en diachronie : si les emplois du gérondif et du participe passé sont stables dans tous les cas, ceux de l’infinitif sont parfois soumis à variation. Sa valeur de base en langue (la forme verbale la plus virtuelle du quasi-nominal qui dit une action en puissance, non encore accomplie) le rend particulièrement apte à poser un cadre virtuel de référence : Andar toda la noche, y amanecer en casa ; Decir y hacer no es para todos los hombres ; Nadar y nadar, y a la orilla ahogar ; etc. Et lorsqu’un proverbe structuré autour d’un mode personnel évolue vers une construction à l’infinitif, ce dernier est repositionné au début de l’énoncé :

No ay mayor pesar que trabaiar y no medrar (Seniloquium) Trabajar y no medrar : es gran pesar Viuir : y no medrar es gran pesar (Vallés)

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> Trabaxar, i nunka medrar > Bivir trabaxando i no medrar, es gran pesar (Correas) > Afanar, afanar, y nunca medrar (Sbarbi 1/2) > Trabajar, trabajar y nunca medrar (Sbarbi 2) > Trabajar y no medrar, es gran pesar (Doval) > Afanar, afanar y nunca medrar (Doval) Quien trompieça y no cae en su passo añade (Santillana) > Quien tropieça : y no cae : vn passo añade (Vallés) > Quien estropieça y no cae en su passo añade (Núñez) > Tropezar y no caer, añadir al paso es (Doval) La consultation du corpus permet aussi de déceler des cas

d’abandon de l’infinitif au profit de formes conjuguées du verbe : le célèbre Quien mucho habla, mucho yerra était à l’origine construit sur deux infinitifs (A mucho fablar, mucho errar dans le Seniloquium et Mucho fablar, mucho errar chez Santillana). La variante en Quien apparaît dans les recueils au XVIe siècle (Vallés) et supplante la forme originale à la fin du XVIIe siècle. À noter aussi que la proximité séman-tique 21 et formelle de ce mode avec l’impératif entraîne en diachronie des interversions ou des confusions :

A chica cama, echate en medio (Santillana) A chica cama : echate en medio (Vallés) A chika kama, echarte en medio / A chika kama, si keréis rremedio, echaos en medio (Correas) A chica cama, échate en medio (Doval) Abri[d] 22 Jamilla, que con mal os vengo (Santillana) Al moço malo, ponelle la mesa y enbiallo al mandado (Santillana) Al moço perezoso ponedle la mesa, y embiadlo al mandado (Vallés) Al moço malo, ponerle la mesa y enbiarle al mandado (Núñez) Al mozo perezoso, pon la mesa i enbíale al mandado / Al mozo malo, ponerle la mesa i enbiarle al mandado (Correas) Al mozo malo ponerle la mesa, y enviarle al mandado (Caro) Al mozo mal mandado ponerle la mesa y enviarle al recado (Sbarbi 1) Al mozo mal mandado pónle la la mesa y envíalo al recado (Sbarbi 2) Holgar gallinas, que muerto es el gallo (Santillana) Holgad gallinas que muerto es el gallo (Vallés) Holgar gallinas, que muerto es el gallo (Núñez) Holgar, gallinas, ke muerto es el gallo (Correas) Holgar gallinas que muerto es el gallo (RAE) Holgad, gallinas, que muerto es el gallo (Sbarbi 1/2)

21. « L’infinitif implique un déroulement à faire, non entamé. Pour cette raison il rem-place souvent un impératif qui partage avec lui ce même caractère » (Pottier, Darbord & Charaudeau 2005 : 189). 22. La proposition de l’édition de 1508 (Abrir) des Refranes que dizen las viejas… est corrigée par Bizzarri au vu des autres copies.

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L’infinitif est de loin le mode du quasi nominal le plus présent dans les énoncés sentencieux 23. Cette importance est sans doute liée à l’image temporelle véhiculée par cette forme et à sa proximité sémantique avec certains modes personnels – notamment ceux qui évoquent un procès virtuel orienté vers le futur (Pottier, Darbord & Charaudeau 2005 : 132).

L’image temporelle – ou atemporelle – véhiculée par l’énoncé sen-tencieux est essentielle à sa constitution en termes de généricité 24. Elle peut être formée au seuil du plan nominal, comme en attestent les différentes manifestations que nous avons relevées. Pour autant, c’est bien dans les modes personnels qu’elle trouve son expression la plus aboutie (80 % des manifestations). Un rapide état de lieu permet d’avancer la répartition suivante : les temps privilégiés sont le présent de l’indicatif (73 %), l’impératif (12 %), le passé simple (6,25 %), le présent du subjonctif (5,25 %) et le futur (4,45 %).

Cette prépondérance du présent de l’indicatif a été signalée à plu-sieurs reprises : elle est consubstantielle à la phrase générique (présent gnomique), et par conséquent à l’énoncé sentencieux. C’est le temps « non marqué du système », il permet d’effacer en quelque sorte les limites entre le passé, le présent et le futur : « on l’emploie quand on ne veut pas spécifier la division tripartite du temps » (Pottier, Darbord & Charaudeau 2005 : 208-209).

L’emploi de l’impératif aussi est perçu par Bizzarri comme une constante du Refranero au Moyen Âge :

Es uno de los tiempos más importantes de la expresión proverbial y uno de los más utilizados. Con él se expresa un consejo autoritario […]. Ya hemos observado que el subjuntivo puede expresar el consejo amable y desplaza en esos casos al imperativo. (Marqués de Santillana 1995 : 31) H. Cuadrado relie les emplois des temps du passé, du futur ou en-

core du mode subjonctif à une intemporalité de l’énoncé sentencieux : El presente del subjuntivo, otras veces, tiene un valor desiderativo (Pues mi mal deseas, antes ciegues que tal veas) y el futuro imper-fecto de indicativo (Alegrías y pesares te vendrán sin que los buscares) así como los pretéritos indefinido (Calor de paño jamás hizo daño), imperfecto (Allí estaba quien lo vio, pero no era yo) y perfecto (A quien has descubierto celada, de este te guarda) de indicativo, o el condicional simple (Predicar en desierto, sería gran

23. Il participe aussi à la construction des phrases figées verbales, recensées grâce à un verbe à l’infinitif avant leur insersion dans le discours. 24. « Les proverbes ne sont pas des phrases épisodiques ; ils renvoient, comme le dit Kuroda (1973 : 88), ‘à un état de choses, général, habituel ou courant’. Leur domaine, ce n’est pas celui de la contingence, de la factualité, de l’accidentel des occurrences spécifiques d’individus ou d’événements, mais bien celui du niveau gnomique ou law-like (Dahl, 1985) des phrases génériques » (Kleiber 2000 : 39).

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desacierto), a pesar de situar la acción en un punto determinado del tiempo en relación con un eje que se toma como punto de referencia, no merman el carácter intemporal del mensaje de los refranes en que se utilizan. (Hernando Cuadrado 1997 : 329) La présence, la répartition et la valeur de ces différents temps dans

le Refranero a été largement étudiée et l’observation de notre corpus ne fait que confirmer la validité de ces données. Il apporte toutefois des précisions complémentaires sur les variations auxquelles peut être soumise l’image temporelle de l’énoncé en diachronie.

En ce qui concerne le présent, Anscombre signale qu’« Un premier point concerne le comportement des textes parémiques par rapport à la référence temporelle. Ils sont en effet massivement au présent de l’in-dicatif, et aucune variation ne semble possible » (2011a : 36). L’ana-lyse des énoncés structurés autour d’un ou plusieurs verbes au présent de l’indicatif permet en effet de constater une très grande régularité du système. Les cas de variations sont extrêmement rares et les modifica-tions dans ce domaine tendent à rétablir l’emploi du présent dans des énoncés construits à l’origine à partir d’autres temps (essentiellement le passé simple, mais aussi le futur ou le conditionnel) :

Avn no esta en la calabaça y tornose vinagre (Santillana) > Aún no está en la calabaza, y ya se torna vinagre (Sbarbi 2) Con esos poluos se fizieron esos lodos (Santillana) > Con aquellos poluos se hizieron essos lodos (Vallés) > Con essos polvos se hizieron estos lodos (Núñez) > Kon esos lodos se hizieron esos polvos (Correas) > De aquellos polvos vienen estos lodos (RAE) > Aquellos polvos traen, o trajeron, estos lodos / De estos polvos nacen estos lodos (Sbarbi 2) > De aquellos polvos vienen estos lodos (Junceda) Dio Dios fauas a quien no tiene quixadas (Santillana) > Da dios habas a quien no tiene quixadas (Vallés, Núñez, Correas) > Da Dios almendras a quien no tiene muelas (Caro, RAE, Sbarbi 2) > Da Dios almendras al que no tiene muelas (Doval, Junceda) Fijo fuiste y padre serás, qual fesieres tal avrás (Seniloquium) > Fijo eres [y] padre seras: qual fizieres, tal avras (Santillana) > Hijo eres y padre serás, qual hizieres tal avrás. Otros dizen, hijo fuiste (Núñez) > Hijo fuiste, padre serás, cual hiciste tal habrás (Sbarbi 1/2) > Hijo fuiste, padre serás; cual hiciste, tal habrás (Doval) > Hijo eres y padre serás; conforme hicieres, contigo harán (Junceda) Partió Njculás, para sí lo más (Seniloquium) > Parte Miculas y para si lo mas (Santillana) >Parte nicolas para si lo mas (Vallés, Núñez, Correas, Caro, Sbarbi 2) > El que parte y reparte, se queda con la mejor parte (Doval)

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Perdió el asno los dientes, y no las mjentes (Seniloquium) > Pierde el asno los dientes [y] no las mientes (Santillana, Vallés) > Pierde el lobo los dientes mas no las mientes (Núñez, Correas) > Perdió la viexa los dientes, mas no las mientes; o Perdió el lobo los dientes / Piérdense los dientes, mas no las mientes (Correas) > Muda el lobo los dientes, y no las mientes (Caro, Sbarbi 1/2, Doval) > Pierde el lobo los dientes, mas no las mientes (Sbarbi 2, Junceda) Quien bueno es en su villa, bueno será en Seuilla (Seniloquium) > Quien ruyn es en su villa : ruyn sera en sevilla (Vallés) > Quien ruin es en su villa ruin es en Sevilla (Núñez, Correas) > Quien ruin es en su villa, ruin será en Sevilla (RAE) > Quien es ruin en Sevilla, lo será en Castilla / Quien ruin es en su villa, necio es en Sevilla (Sbarbi 2) > Quien necio es en su villa, necio es en Castilla (Sbarbi 2, Doval, Junceda) Quien de miedo se murió, etc. (Seniloquium) > A kien de miedo se muere, en mierda le hazen la fuesa / Al ke de miedo se muere, kon kagaxones le entierren (Correas) > Quien de miedo se murió, de estiércol le hicieron la sepultura (Caro) > Al que de miedo se muere de cagajones le hacen la sepultura (RAE) > Al que de miedo se muere, de cagajones le hacen la mortaja, o la sepultura (Sbarbi 1/2) Quien enferma de locura, o sana tarde o nunca (Seniloquium) > Quien de locura enferma, tarde sana (Santillana, Vallés) > Quien enferma de locura o sana tarde o nunca / Quien de locura enfermó tarde sanó (Núñez) > Quien enferma de locura, ó sana tarde, ó nunca / Quien de locura enfermó, tarde sanó (Caro) > Quien de locura enfermó, tarde o nunca sanó (Sbarbi 2) > Quien de locura enferma, tarde o nunca sana (Doval) Quien te da muesso, non te querrja veer muerto (Seniloquium) > El que te da vn hueso no te querria ver muerto (Santillana) > El que te da vu huesoo : no te quiere ver muerto (Vallés) > Quien te da un huesso no te querría ver muerto (Núñez, Correas, Caro) > Quien te da un hueso no te quiere ver muerto (RAE, Sbarbi 1/2) Signalons aussi que le processus inverse (passage du présent au

passé) est possible, notamment dans les proverbes établissant un cadre référentiel fortement ancré dans le passé et marquant l’idée d’une antériorité notionnelle logique du premier procès :

Qui dice mal e oye pior, ex día pierde su honor (Romancea) > Estonçe pierde la duenna honor, quando dize mal et oye peor (Seniloquium) > Estonçe perdi mi honor quando dixe mal y oy peor (Santillana) > Aquel dia perdi mi honor : que dixe mal : y oy peor (Vallés)

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> Entonces perdí mi honor, quando dixe mal y oy peor (Núñez) > Akel día perdí mi onor, ke hablé mal i oí peor (Correas) > La niña perdió su honor donde habló mal y le respondieron peor / Perdí mi honor diciendo mal y oyendo peor (Sbarbi 2). Qui pec va a Roma, pec se torna (Romancea) > Quien bestia va a roma bestia se torna (Vallés) > Kien bestia va a Rroma, bestia se torna (Correas) > El qué asno fué a Roma, asno se torna (Caro, Sbarbi 2) > El que asno fue a Roma, asno se torna (Doval) Quien coma las duras, coma las maduras (Seniloquium) > Quien come las duras : come las maduras (Vallés) > Quien come las duras comerá las maduras (Núñez) > El ke kome las duras, koma las maduras; [o] El ke kome las duras, komerá las maduras / Kien kome las duras, komerá las maduras; o koma las maduras / Kien komió las duras, ke koma las maduras (Correas) > Pues comisteis las maduras, gustad de las duras (Sbarbi 1) > Quien comió las maduras, que coma las duras (Doval, Junceda) Quien faze al cogonbro, liéuelo en el onbro (Seniloquium) > Quien hizo el cohombro : que se le traya al hombro (Vallés) > Quien hizo el cogombro que se lo traya en el hombro (Núñez) > Kien hizo el kogonbro, ke se le eche al onbro; o ke le traiga al onbro (Correas) > Quien hizo el cohombro que le lleve al hombro (RAE, Sbarbi 1) > Quien hizo el cohombro, que lo traiga al hombro (Junceda) Ces cas d’évolution apparaissent toutefois comme des phénomènes

isolés. La permanence de la forme verbale d’origine se vérifie majori-tairement en diachronie, pour tous les temps convoqués par l’énoncé sentencieux. L’impératif n’est ainsi jamais soumis à variation dans notre corpus. Les quelques cas de modifications rencontrés – le passé simple de Fízeme albardán y comíme el pan (Seniloquium, Santillana) devenu futur à la période moderne ; tout comme les subjonctifs présents de Muera Sanson y quantos con el son et de Quien no cree a buena madre crea a mala madrastra – sont tout à fait exceptionnels et confirment à notre sens la régularité, et la stabilité, d’un système qui se définit par sa généricité, et, par conséquent, par une image tem-porelle non marquée. Comme l’analyse de l’évolution de l’actua-lisation, celle de l’image temporelle véhiculée par les énoncés sen-tencieux nous amène à constater que ces deux éléments sont rarement modifiés en diachronie car ils fondent la généricité du texte parémique et le rattachent à la catégorie plus large des phrases génériques. Il en résulte une opposition intéressante entre les notions de définitoire et d’accessoire en parémiologie, entre évolution contrainte et faculté d’adaptation et de renouvellement.

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3.1.3 DES ÉLÉMENTS VARIABLES EN PARÉMIOLOGIE

Cette opposition entre l’élément définitoire et l’élément accessoire se vérifie grâce à l’analyse d’autres élements constitutifs du proverbe qui se caractérisent, en revanche, par leur instabilité. L’approche diachro-nique du refranero permet de constater la présence de « variables » dans certains domaines, notamment ceux de l’onomastique, des déic-tiques et de la suffixation.

3.1.2.1 L’ONOMASTIQUE

«¿Hay nombres propios en el refranero? ¿Cuántos? ¿Cuáles? ¿Sirven para algo? ¿Qué representan?» (Iglesias 1999 : 279). La question de l’onomastique en parémiologie est déjà soulevée par Correas au XVIIe siècle. Le parémiologue, constatant la présence de noms propres dans le Refranero, l’attribue à une tradition folklorique de réseaux de sens institués entre certains noms propres et certaines qualités humai-nes :

Es de advertir ke algunos nonbres los tiene rrezibidos i kalifikados el vulgo en buena o mala parte i sinifikazión por alguna semexanza ke tienen kon otros, por los kuales se toman Sancho, por Santo, sano, i bueno; Martín, por firme i entero komo Mártir; Beatriz, por buena i hermosa; Pedro, por taimado, vellako i matrero; Xuan, por bonazo, bovo i deskuidado; Marina, por malina i rruin; Rrodrigo, por el ke es porfiado i duro negando (dekláralo el rrefrán: “Pera ke dize Rrodrigo, no vale un higo”); i kon tales kalidades andan en los rrefranes. (Correas 1967 : 41) Les travaux d’Iglesias sur la question ont été exhaustifs depuis

1987. Il chiffre le phénomène («una cincuentena de formas nom-brantes con cinco ocurrencias al menos», 1999 : 284-285) et tente d’en expliquer les mécanismes : l’idée du stéréotype (désigné par Iglesias comme archétype) se concrétise par la métonymie et l’antonomase :

En pocas palabras, el mecanismo lingüístico pasa por una extensión generalizadora, de tipo metonímico, conocida como antonomasia. El nombre propio, en cuanto tal, es un signo individualizador, y, por tanto, inadecuado para funcionar con el alcance generalizador del predicado. Ahora bien, si como sujeto recibe con frecuencia una misma atribución, ésta termina por serle inherente dentro del contexto cultural […]. Por ello se entiende que en la base de la figuración proverbial existe una metonimización históricocultural, por la que los atributos de un referente o portador, real o ficticio, en un contexto determinado se han integrado en el nombre. (Iglesias 1999 : 281) Ses conclusions portent sur l’aspect référentiel de certains noms

permettant de véhiculer une valeur en langue (1999 : 280) d’une part, puis sur l’importance des sonorités, à notre sens fondamentale, dans

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ces énoncés (Iglesias 1999 : 282-283). Nous devons en revanche nuancer l’affirmation d’une « conservation » de ces noms en dia-chronie :

El cotejo de las recopilaciones paremiológicas por épocas (medieval, moderna y contemporánea) revela la continuidad de los nombres en el refranero general. Son muy raras las formas registradas al final de la Edad Media (Iglesias 1986a) que han desaparecido en épocas poste-riores. Ello es debido, sin duda, tanto a la naturaleza misma de las paremias como al método seguido en la realización de dichos inven-tarios, por mimetismo y acumulación de lo anteriormente registrado. Aun así, los nombres de figuras marcadamente moriscas, Alí, Haxa y Jámila, o algunas variantes populares, al modo de Machín por Martín, y Aldonza, no reaparecen en paremias nuevamente incorporadas en las recopilaciones de los siglos XVI y XVII. La mayor parte de los nom-bres son, pues, comunes a los refraneros de todas las épocas, aunque varíen las soluciones hipocorísticas. (Iglesias 1999 : 285) Il apparaît au contraire que ces noms sont soumis à variation et

qu’en termes quantitatifs, ils ont tendance à disparaître des refraneros moyennant divers procédés. 34 proverbes font appel à des noms dans notre corpus du Moyen Âge. Parmi ceux-ci, 16 sont conservés dans les proverbiers du XXe siècle, en grande partie pour des raisons eupho-niques : Poco os duelen, don Jimeno, estocadas en cuerpo ajeno ; Muera Marta, muera harta ; Aquí morirá Sansón y cuantos con él son ; Tocóse Marihuela, y dejóse el colodrillo de fuera ; Quien bien quiere a Beltrán, bien quiere a su can ; Si bien me quieres, Juan, tus obras me lo dirán ; Pesa presto María, cuarterón por media libra, etc.

Ajoutons à ce constat que ces noms, pour certains, vont être rem-placés en diachronie par des noms communs :

O dentro o fuera, Martin sin asno (Santillana, Vallés, Núñez, Correas) > O dentro, o fuera, y no de otra manera (Junceda) Haxa, la enlodada: ni biuda ni casada (Santillana, Vallés, Núñez, Correas) > La mujer enlodada, ni viuda ni casada (Sbarbi 2) > Hija enlodada, ni viuda ni casada (Sbarbi 1/2, Junceda) Partió Njculás, para sí lo más (Seniloquium) > Parte Miculas y para si lo mas (Santillana) > Parte nicolas para si lo mas (Vallés, Núñez) > El que parte y reparte, se queda con la mejor parte (Doval) > El que parte y reparte, toma la mejor parte (Junceda) Topo Breton con su compañon (Santillana) > Topó el bretón con su compañón (Sbarbi 2, Junceda) Ils connaissent suivant les refraneros et les époques de nom-

breuses hésitations qui nous permettent d’inférer que leur aspect réfé-rentiel est de fait subordonné au rythme et à la sonorité qu’ils confè-

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rent à l’énoncé 25. Ainsi Marina, dans Los pollos de dueña Marina, ellos querían comer et ella dáuales agua du Seniloquium devient Marta chez Santillana et Vallés et alternativement María ou Marta chez Correas, Caro y Cejudo et Sbarbi. Pascual et Vidal alternent dans Malo es Pascual [y] nunca falta quien le faga mal (Santillana, Vallés, Correas, Junceda) vs Malo es vidal y nunca falta quien le haga mal (Núñez, Correas). Le Seniloquium fait intervenir Pedro et Domingo dans Con lo que Pedro sana, Domjngo adolesçe qui deviennent Sancha et Marta chez Núñez, Sancho et Marta chez Caro y Cejudo et Pedro et Sancho chez Junceda. Le prénom Maria de Qual es Maria, tal caſa mantiene (Lib. Adv.) est remplacé en diachronie par Yllana (Seniloquium), Olallia (Vallés), Olalla (Núñez) et Kostanza (Correas). Notons pour finir qu’un prénom peut remplacer un mot dans des cas d’inadéquation référentielle : la judía de La labor de la judia: afanar de noche [y] folgar de dia de Santillana est remplacée par Mencía dans le recueil de Sbarbi (2) : La labor de Mencía: murmurar de noche y holgar de día. Le phénomène s’étend d’ailleurs à la toponymie. Pour le proverbe Aldeana es la gallina [y] comela el de Seuilla (Santillana) nous trouvons des variantes en gallina / Sevi-lla ; gallina / la villa ; gallina / Don Garzía ; polla / Karmona :

Aldeana es la gallina : y comela el de la villa, o el de Sevilla (Vallés) Aldeana es la gallina, i kómela el de la villa; [o] i kómela don Garzía / Aldeana es la polla, i kómela el de Karmona (Correas) Aldeana es la gallina, y cómela el de Sevilla (Junceda) Et d’une façon encore plus frappante dans Quien bueno es en su

villa, bueno será en Seuilla (Seniloquium) où les qualités attribuées au lieu semblent être identiques pour Seville et la Castille :

Quien ruyn es en su villa : ruyn sera en sevilla (Vallés) Quien ruin es en su villa ruin es en Sevilla (Núñez) Kien rruin es en su villa, rruin es en Sevilla (Correas) Quien ruin es en su villa, ruin es en Sevilla / Quien ruin es en su tierra, ruin es fuera de ella (Caro) Quien ruin es en su villa, ruin será en Sevilla (RAE) Quien es ruin en Sevilla, lo será en Castilla / Quien ruin es en su villa, necio es en Sevilla (Sbarbi 2) Quien necio es en su villa, necio es en Castilla (Sbarbi 2, Doval, Junceda). Si certains noms propres véhiculent une valeur en langue –

l’exemple le plus cité reste Al buen callar llaman Sancho, avec

25. Ces hypothèses se vérifient dans d’autres proverbes. Par exemple, Mete el gato en el garuançal que el dira la verdad (Santillana) vs Mete el gallo en el garvançal, quel dirá la verdad (Núñez) et Mete el gallo en el garvanzal, ke él dirá la verdad; o Mete el gato… (Correas) font état soit d’un coq soit d’un chat, sans tenir compte des stéréotypes associés à ces animaux…

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l’affinité Sancho / santo – il n’en reste pas moins que de ces emplois sont souvent subordonnés à la sonorité des énoncés et qu’ils sont, par conséquent, à la fois très commodes 26 et interchangeables (Marta / María / Marina).

3.1.2.2 LE SYSTÈME DE LA DÉIXIS

Les déictiques réfèrent à la situation d’énonciation, à la situation dans laquelle un énoncé est produit. Ils permettent de situer un référent sur le plan spatial, temporel ou notionnel et ce qui en est dit, dans l’uni-vers du locuteur. Pour ce faire, ils se constituent en paradigmes (les séries este/ese/aquel pour les démontratifs, aquí / ahí / allí et acá / allá pour les adverbes de lieu) qui proposent pour chaque signifiant des contenus différents 27. Et c’est précisément cette possibilité de para-digme qui entraîne en parémiologie une variation du signifiant parémique lorsque le déictique ne participe pas à la construction de l’effet sonore du texte parémique.

Nous pouvons ainsi constater que des énoncés comme A otro perro con ese hueso ; Aquél es tu amigo, que te quita de ruido et Aquel es goloso : que come lo que no tiene conservent respectivement en diachronie les séries ese et aquel, du fait notamment des allité-rations auxquelles elles participent. Ces effets sonores peuvent d’ail-leurs être à l’origine de corrections : la forme Aca lo ha Marta con sus pollos (Santillana, Núñez, Correas) est remplacée par Allá se lo aia Marta kon sus pollos chez Correas, puis chez Sbarbi, pour des raisons évidentes d’euphonie (répétition : allá / haya).

Mais en l’absence de toute contrainte de cet ordre, les compilateurs proposent des versions différentes faisant apparaître un large éventail de possibilités dans l’usage des déictiques :

Aquel es rico, que está bien con Dios (Seniloquium, Vallés) vs Ése es rico, que está bien con Dios (Sbarbi 2) Con esos poluos se fizieron esos lodos (Santillana) vs Con aquellos poluos se hizieron essos lodos / De aquellos poluos se hizieron aquellos lodos (Vallés) Con essos polvos se hizieron estos lodos (Núñez) Kon esos lodos se hizieron esos polvos / Kon esos polvos se hizieron estos lodos; o esos lodos / De akellos polvos vienen estos lodos; o se hizieron estos lodos (Correas)

26. Hernando Cuadrado évoque un procédé courant : «La forma más elemental de este artificio consiste en la introducción de un nombre propio al final de uno de los miembros para que se aparee con el otro» (1997 : 328, voir p. 163 du présent volume). 27. Une abondante littérature sur la question peut être consultée, notamment sur leur signification et sur la description du système espagnol. Voir Darbord & Pottier (2003 : 114 sv.).

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De aquellos polvos vienen estos lodos (RAE) Aquellos polvos traen, o trajeron, estos lodos / De estos polvos nacen estos lodos (Sbarbi 2) De aquellos polvos vienen estos lodos (Junceda) Esse es de llorar que touo bien y vino a mal (Santillana) vs Aquel es de llorar, que tuuo bien, y viene a mal (Vallés) Esse es de llorar, que tuvo bien y vino a mal (Núñez) Ese es de llorar ke tuvo bien i vino a mal / Akel es de llorar ke tuvo bien i vino a mal (Correas) Ese es de llorar, que tuvo bien y vino á mal (Caro) Ése es de llorar, que tuvo bien y vino a mal (Sbarbi 2) Andar, diablos, tras aquel finado, que no [nos] mando nada (Santillana, Núñez) vs Andar, diablos, kon ese finado, ke nada nos á dexado; [o] tras ese finado, ke no nos dexa nada (Correas).

3.1.2.3 LA DÉRIVATION

La dérivation lexicale, et notamment la suffixation diminutive, parti-culièrement riche en espagnol, nous donne à voir avec ses possibilités paradigmatiques un autre cas de variation en parémiologie. Bello (1984 : 88) avait recensé six suffixes diminutifs courants et onze suffixes moins fréquents en espagnol :

210. Las terminaciones diminutivas más frecuentes son ejo, eja; ete, eta; ico, ica; illo, illa; ito, ita; uelo, uela […]. 211. Hay otras menos frecuentes, a saber: las en ato, ata; el, ela; éculo, écula; ículo, ícula; il; ín; ola; uco, uca; ucho, ucha; ulo, ula; úsculo, úscula. Les suffixes quantitatifs ont une morphologie variable, en raison

d’origines étymologiques distinctes 28 : -ito, d’origine incertaine ; -illo, du latin (-ĚLLU) ; - uelo, du latin (-ŎLU) ; -ezno, du latin (-ĬCĬNU) ; -ico, d’origine incertaine, mais très présent en aragonais, etc.

La consultation du corpus diachronique permet d’appréhender cette variation dans le Refranero, pour le moins étonnante puisque certains énoncés ne font pas apparaître moins de cinq formes dimi-nutives différentes pour un même proverbe :

Cedaçuelo nueuo, tres djas en estaca (Seniloquium) > Cedaçuelo nueuo tres dias en estaca (Santillana, Núñez) > Cedaçillo nueuo tres dias en estaca (Vallés) > Zedazillo nuevo, tres días en estaka (Correas) > Cedacico nuevo tres dias en estaca (Caro, Sbarbi 2) > Cedacito nuevo tres dias en estaca (RAE, Sbarbi 1/2)

28. Darbord & Pottier (2003 : 187-188) retracent cette évolution diachronique d’une façon plus détaillée.

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Bezerrilla mansa mama a su madre y al agena (Santillana) > Bezerrilla mansa a su madre : y a la ajena mama (Vallés) > Bezerrina mansa, todas las vacas mama (Núñez) > Bezerrika mansa, todas las vakas mama; o Bezerrita mansa / Bezerrilla mansa, a su madre i a la axena mama (Correas) > Becerrita mansa de todas las vacas mama (Caro) > Becerrilla mansa, á su madre, y á la ajena mama (Sbarbi 1/2) > Bercerrita mansa, que de todas vacas mama (Sbarbi 2) Il ressort également de cette observation que le suffixe le plus uti-

lisé dans le corpus est -illo, comme le montrent les exemples suivants de son utilisation stable en diachronie :

Amor de niña, agua en cestilla / Amor de niño, agua en cestillo De mal montezillo bueno es un gazapillo El dardillo de Burgos, quitadlo et séase vuestro En la mesa del rey cabe un panecillo Sea maridillo, siquiera de lodillo Si se perdieron los anillos, aquí quedaron los dedillos Cantarillo que muchas veces va a la fuente, o deja la asa o la frente Tocóse Marihuela, y dejóse el colodrillo de fuera Campanillas de Toledo óigovos y no vos veo Después de vendimias, covanillas Un choix dicté par la rime dans la plupart de ces exemples. Tout

comme -uelo/a, qui permet la rime dans les proverbes Éramos com-pañuela y parió la abuela et En el aldehuela, más mal hay que suena.

Toutes ces possibilités de paradigmes créent les conditions d’une certaine instabilité du signifiant parémique en diachronie. Il n’est pas unique, comme nous le verrons, mais se présente souvent sous plu-sieurs formes, comme autant de viariantes diastratiques à rattacher à une « famille parémique » (Anscombre 2012).

3.1.4 CORRECTION ET CONSERVATION D’ARCHAÏSMES

Cette évolution – capacité de variation et d’adaptation – du signifiant parémique se vérifie aussi et surtout dans le traitement des archaïsmes en diachronie. La question est cruciale en parémiologie : la correction des archaïsmes 29 tendrait à contredire l’une des vulgates les plus tenaces dans le domaine, celle du figement de ces formes.

La correction ou conservation des archaïsmes est évoquée par Biz-zarri dans son édition des Refranes que dizen las viejas tras el fuego. 29. Ruiz Gurillo estime qu’en phraséologie, le plus haut degré de figement est représenté dans la langue précisément par des locutions intégrant des archaïsmes et des anomalies structurelles, qui leur confèrent une opacité sémantique totale et un très haut degré de figement : «Por ello, el grupo nuclear de la fraseología estará formado por las llamadas locuciones con palabras diacríticas o anomalías estructurales que manifiestan fijación e idiomaticidad total» (Ruiz Gurillo 1997 : 82).

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Il oppose un phénomène de correction du lexique, nécessaire, à une irréalisable modification de la syntaxe, par nature trop contrainte :

Hemos advertido tanto en la sintaxis como en el léxico una presencia importante de arcaísmos. Pero mientras que la sintaxis permanece estable, porque su modificación atentaría contra la naturaleza y conformación de la expresión proverbial, el léxico es factible de actualización. (Bizzarri 1995 : 45) En termes d’évolution de la syntaxe, l’opinion de Rodríguez

Somolinos (1993) et d’Anscombre est bien différente en ce qui concerne la syntaxe. Ils évoquent une indispensable restructuration des textes parémiques dès lors que l’état de langue qui les caractérise n’est plus accessible à la communauté linguistique :

Dernier point que nous évoquerons ici : l’opacité sémantique. À cet égard les textes parémiques ont un comportement divergent de celui des expressions figées sur au moins deux points. D’une part si l’inter-prétation d’une unité lexicale ou d’une construction n’est plus possible à une étape donnée du système linguistique, l’unité lexicale est rem-placée par une autre et la construction syntaxique modifiée. (Ans-combre 2011a : 38) Il propose ainsi pour le lexique l’exemple de « glaive », remplacé

par « épée » dans Qui vit par l’épée périt par l’épée. Pour la syntaxe, il évoque l’adaptation de Tout vient à point à qui sait attendre, ancien-nement Tout vient à point qui sait attendre, ou « qui » doit être com-pris dans une valeur de « si… on… » possible jusqu’à la fin du XVIIe siècle.

L’outil diachronique élaboré à partir des différentes versions pro-posées dans les refraneros depuis le Moyen Âge permet, à défaut de régler définitivement cette question, d’exploiter un nombre consé-quent de cas à l’appui de l’une ou l’autre thèse. Les corrections lexicales et syntaxiques seront systématiquement recensées, tout comme le maintien des formes archaïsantes dans ces deux domaines afin d’apprécier et de mesurer rigoureusement la réalité de ces deux tendances dans le Refranero.

3.1.4.1 TRAITEMENT DES ARCHAÏSMES LEXICAUX

Cette analyse exige de définir préalablement la notion d’archaïsme en langue. Elle recouvre, d’après García-Page, non seulement les voca-bles tombés en désuétude – et par conséquent éliminés des diction-naires d’usage contemporains – mais aussi des termes d’un usage très rare : «Otros refranes contienen palabras de tránsito al arcaísmo (por su uso escaso), palabras que han dejado de ser moneda corriente en la comunidad de habla actual» (García-Page 1997 : 276).

Le corpus fait état d’un nombre important d’archaïsmes lexicaux corrigés en diachronie. Canes survit jusqu’au XVIIe siècle dans A hora

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mala no ladran canes (Romancea, Santillana, Vallés, Correas) mais est remplacé par perro au XIXe. Le muladar « résidence » du coq est corrigé en gallinero (Cada gallo canta en su muladar / Cada gallo canta en su gallinero, y el que es bueno, en el suyo y en el ajeno, Sbarbi 2 et Junceda). La dueña de Quando vos pedymos, dueña vos dezimos ; quando vos tenemos, commo queremos (Seniloquium) et de Duenna que mucho mira, poco fila (Seniloquium) trouve une solution dans l’emploi de señora ou mujer (Cuando nos aman, señoras nos llaman; cuando nos tienen, ya no nos quieren et La mujer que mucho mira, poco hila). Le pendant de En casa del herrero, à savoir cuchillo mangorrero, qui évoquait un objet grossier, se construit de nos jours à travers un autre réseau de sens : En casa del herrero, cuchillo de palo (Sbarbi 1, Doval, Junceda).

Des acceptions moins usuelles vont aussi amener une adaptation de l’énoncé : si le verbe menguar est encore très présent dans la langue espagnole, le substantif mengua, compris dans le sens de escasez l’est beaucoup moins et provoque dans deux cas une correction 30 : A mengua de pan, buenas son tortas est dorénavant recensé sous la forme A falta de pan, buenas son tortas et ¿Quién vos hizo alcalde ? Mengua de hombres buenos est proposé dès Correas dans une version avec falta. Il apparaît ainsi dans les proverbiers du XXe siècle : A falta de hombres buenos, a mi padre hicieron alcalde.

Certains verbes vont connaître le même sort. Le cas de catar est exemplaire, il est remplacé dans les quatre proverbes qui l’utilisent : très tôt dans Antes que casas, cata que fases, que non es nudo que luego desates (Seniloquium) puisque Vallés atteste déjà la forme avec mirar (Antes que te cases, mira lo que haces, Sbarbi, Doval, Junceda) ; dans El fisico de Orgaz que cataua el pulso en el onbro (Santillana), où il est délaissé au profit de tentar dès Correas (El médico de Orgaz, que tentaba el pulso en el hombro, y la orina en el mortero, Junceda) et dans Quien a mano agena cata mucho come y tarde se harta (on lui substitue dans un premier temps aguardar, puis l’actuel esperar : Quien a mano ajena espera, mal yanta y peor cena, Sbarbi 1/2, Junceda). Puis, plus tardivement dans le cas de Haz bien y no cates a quien (XIXe siècle) dont la version contemporaine est Haz bien y no mires a quien.

Le rasguñar de Buen amigo es el gato si no que rascuña (San-tillana) disparaît au profit de arañar. Le verbe escalentar (El viejo y el horno por la boca se escalientan) est remplacé par son signifiant actualisé calentar (El horno y la vieja, por la boca se calientan, Junceda), tout comme abastar (Madrastra, el nombre le abasta vs Madrastra el nombre le basta). Puis, des verbes définitivement 30. Il est cependant conservé dans A mengua de carne, buenos son pollos con tocino (Doval).

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disparus de l’usage trouvent en diachronie des solutions dans les para-digmes synonymiques de la langue 31 : Quien come y condesa 32 dos vezes pone mesa est abandonné au profit de Quien come y deja, dos veces pone la mesa (Junceda) ; Vieja escarmentada, arrezagada pasa el agua évolue en Vieja escarmentada, pasa el agua arremangada.

À des degrés divers, les éléments lexicaux archaïsants imposent des variations aux énoncés sentencieux. Pour certains, ils doivent impérativement être corrigés pour permettre la survie de l’énoncé en diachronie : huerco 33, dans La casa hecha y el huerco a la puerta (remplacé par sepultura) ; zatico, à la fois dans Del pan de mi compadre, buen zatico a mi ahijado et Romero hito saca zatico (remplacé respectivement par rebanada et bocado) ; montero ou ballestero sont remplacés par cazador dans Mata la caza el porfiado, no el cazador cansado (Sbarbi 2, Junceda) ; a un físico 34 renvoyant jadis au corps médical se substitue désormais le terme médico, conformément à l’évolution de la langue (El médico de Orgaz, que tentaba el pulso en el hombro, y la orina en el mortero) 35.

Par ailleurs, contrairement aux unités phraséologiques, les pro-verbes semblent moins bien accepter en diachronie la création lexicale. Cochura, qui n’apparaît dans les dictionnaires que pour expliquer le proverbe Sufrir cochura por hermosura (‘pasar mortifi-caciones’) est remplacé par amargura chez Junceda (Pasar amargura por ganar hermosura). Le couple decidor/escuchador, après un bref passage chez Sbarbi par preguntador/respondedor trouve son équilibre dans A mal hablador, discreto oidor (Doval, Junceda).

Observons finalement le proverbe Piensan los enamorados que los otros tienen ojos quebrados attesté chez Santillana. Son évolution semble relever d’un autre phénomène, celui de la collocation 36. Quebrados y est remplacé par vendados, car en distribution plus fréquente avec ojos en langue. Et l’étude de l’évolution du lexique en parémiologie doit forcément tenir compte des contraintes de ce type. 31. La liste peut être complétée avec adobar, remplacé par remendar dans Remienda tu sayo, y pasarás el año, holgar par descansar dans Descansa Juan y yace, que tu asno pace, etc. 32. Condesar est déjà perçu comme un archaïsme par Correas, qui l’explique : «Kondesar es: guardar» (Correas 1967 : 406). 33. RAE : «ant. La muerte de los hombres». 34. RAE : «ant. Profesor de medicina, médico. En Castilla, u. c. rur.». 35. Voir aussi, à titre d’exemple, la substitution de dádivas (Lágrimas quebrantan peñas) et de poridades (Danse las comadres, descuvrense la[s] poridades, Seniloquium vs Riñen las comadres, y se dicen las verdades, Sbarbi 2). 36. Le terme désigne des phénomènes de cooccurrence lexicale. Les études sur la question sont très nombreuses. Nous renvoyons pour un état de la question au numéro de Langue Française dirigé par Hausman & Blumenthal en 2006 et pour des travaux concernant l’espagnol en particulier à Corpas Pastor (1996).

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Ces différents éléments étayent l’argument d’une correction des archaïsmes lexicaux en diachronie, sans toutefois la confirmer. Nous avons volontairement négligé, en commentant ce relevé, d’évoquer d’autres contraintes pesant sur nos énoncés. L’hypothèse d’une correction systématique des formes archaïsantes expliquerait alors l’évolution de Quien burla al burlador cien días gana de perdón (Seniloquium, Santillana). Le couple robar / ladrón y est préféré à burlar / burlador depuis la fin du XVIIe siècle – une époque qui devait encore accepter aisément ces deux vocables au vu du succès de la pièce de Tirso de Molina –, pour des raisons qui ont trait à la métrique et à la rime 37 : Quien roba a un ladrón, tiene cien años de perdón (Doval, Junceda) offre, en plus de la rime consonante en ón, un schéma métrique très fréquent en parémiologie (5-7, le rythme de la seguidilla), comme nous l’avons déjà remarqué.

Cette remarque permet de mieux comprendre la conservation d’un lexique archaïsant dans certains proverbes. Ainsi Cada loco con su tema, y cada llaga con su postema 38 attesté chez Doval et Junceda ; Consejo de oreja, no vale una arveja (Junceda) 39 ; El can congosto, a su amo vuelve el rostro (Junceda) 40 ; Más vale vaca en paz que pollos en agraz et sa variante Más vale pan solo en paz que pollos en agraz (Junceda), pour lesquels le compilateur précise en note, amargura, disgusto. La conservation de compañón à la place de la lexie compañero dans Topó el bretón con su compañón (Sbarbi 2, Junceda) obéit à l’évidence au même principe, tout comme El abad, de lo que canta, yanta (Doval, Junceda) ou encore El lobo y la vulpeja, ambos son de una conseja (Sbarbi 1/2, Junceda).

Pour autant, tous les cas de conservation d’archaïsmes ne peuvent pas être expliqués par ce biais. L’adjectif luengo survit dans deux énoncés, certainement pour des raisons euphoniques : A luengas vias, luengas mentiras (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) ; En luengos caminos se conocen los amigos (Junceda). Certains proverbes faisant intervenir des références à des « réalités oubliées » subsistent en l’état : En casa del moro no habléis algarabía (Junceda). La trace d’anciens systèmes 37. Ces aspects seront analysés dans le détail en fin de volume, mais ils sont fonda-mentaux pour estimer les contraintes qui pèsent sur l’évolution des énoncés et qui vont bloquer, dans certains cas, la correction des archaïsmes. 38. RAE : «Apostema : Absceso supurado». 39. Le sens à donner à arveja (associé dans la RAE à celui de algarroba : «f. Planta herbácea anual de la familia de las Leguminosas y del mismo género que el haba, utilizada como forraje») ne peut se comprendre que par son étymon latin, ervilĭa, diminutif de ervum, lentille bâtarde, sans lequel l’aspect pejoratif de arveja n’est plus compris. 40. La définition proposée par le compilateur (penoso) n’est pas attestée dans la RAE, qui propose «desfiladero entre montañas». L’étymon cŏangustus > resserré, permet de mieux comprendre l’idée véhiculée par le proverbe.

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monétaires est aussi conservée dans le refranero : Matad vacas y carneros; dadme un cornado de bofes (Sbarbi 2, Junceda) 41 ; Mi casa y mi hogar, cien doblas, o cien ducados, o cien escudos, val (Sbarbi 2) et ultérieurement Mi casa y mi hogar, cien doblas val (Junceda) ; Tres maravedís; cuán alto me is (Junceda).

Le problème de la compréhension se pose alors pour certains énoncés et se règle généralement par un glissement sémantique dû à la polysémie des vocables utilisés. Cuando uno no quiere, dos no barajan (Junceda) 42 force une lecture actualisée du verbe barajar (RAE : «En el juego de naipes, mezclarlos unos con otros antes de repartirlos») opposée à la leçon d’origine. Le sens de A buen servi-cio 43, mal galardón est pollué par l’acception actuelle du mot, il sera certainement remplacé par un autre terme dans les années à venir – Junceda en propose déjà une variante avec trabajo : Por buen trabajo, mal galardón. L’évolution de Bezo pon que bezo quites (Santillana) est en ce sens édifiante : vezo (costumbre) y sera remplacé par beso dans une variante proposée par Junceda 44. La langue, qui produit des mots polysémiques, offre dans quelques cas cette capacité de renou-vellement aux énoncés sentencieux.

Des cas extrêmes sont produits par la conservation d’archaïsmes lexicaux dans les proverbiers contemporains. Nous pouvons y trouver des énoncés tels que Acertádole ha Pedro a la cogujada 45, que el rabo lleva tuerto y el ala sana (Junceda) ; A lo que estamos, benedicamos (Doval) et la variante proposée par Junceda Benedicite, benidicamus, no vengan más que estamos ; Horro («Dicho de una persona: Que, habiendo sido esclava, alcanza la libertad», RAE) Mahoma, y diez años por servir (Sbarbi 1, Junceda) ; Al cabo de cien años, marido, sois zarco (Sbarbi 2) 46. À l’évidence, ces énoncés rendus opaques par le lexique ne survivront pas sans correction. 41. Une note est proposée par Junceda : «Arch: cornado: moneda de escaso valor, bofe, pulmon de la res muerta» (1998 : 350). 42. RAE, s.v. Barajar : «ant. Atropellar, someter, maltratar. Intr. Reñir, altercar o contender con otros». 43. Du latin servitĭum. Gaffiot : « servitude, condition d’esclave, esclavage ». Puis en espagnol (RAE, 1780) : «el acto de servir, el estado de criado» et RAE, 22e éd. : «acción y efecto de servir». 44. Ces « glissements » sémantiques sont passés en revue plus loin. 45. RAE : «Pájaro de la misma familia que la alondra y muy semejante a esta, de la que se distingue por tener en la cabeza un largo moño puntiagudo. Es muy andadora y anida comúnmente en los sembrados». 46. La définition de la RAE (22e éd.) ne permet pas de pénétrer le sens : «(Del ár. hisp. zárqa, y este del ár. clás. zarqā’, la que tiene ojos azules). adj. Dicho del agua o, con más frecuencia, de los ojos: De color azul claro». Il faut aller dans une édition plus ancienne du dictionnaire (1780) : «se aplica al color azul claro, que tira a blanco» et l’associer aux variantes de Correas, d’un grand secours pour comprendre le sens, A kabo de zien años, marido, sois zarko; o sois kano; o kalvo.

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Dans ces conditions, le traitement des archaïsmes en diachronie doit être appréhendé comme un phénomène complexe, soumis à de fortes contraintes. Des contraintes qui permettent d’expliquer la conservation d’archaïsmes lexicaux, mais aussi syntaxiques. Dans ce domaine, nous le verrons, à un cas de correction en diachronie (Donde fueres, haz lo que vieres) correspond souvent un exemple contra-dictoire de conservation (Allá van leyes do quieren reyes). Des cas qui marquent la limite d’une analyse fragmentée des éléments constitutifs du proverbe : toute régularité du système ne pouvant être comprise que par l’étude du texte parémique en son entier.

3.1.4.2 TRAITEMENT DES ARCHAÏSMES SYNTAXIQUES

L’étude morphosyntaxique de l’évolution des proverbes permet d’ap-précier un certain nombre de corrections apportées aux énoncés. L’emploi de la préposition a se normalise en diachronie, soit pour établir le sens de rection, soit dans le cadre de contructions prépo-sitionnelles : A quien madruga, Dios le ayuda ; A quien no habla, no le oye Dios ; Quien a uno castiga, a ciento hostiga ; A quien se muda, Dios le ayuda ; Si quieres aprender a orar, entra en la mar ; etc.

Les pronoms clitiques – dont l’utilisation est pour le moins fluc-tuante selon les compilateurs – sont aussi, mais moins systémati-quement, soumis à une standardisation :

A muger barbuda, de luenne me la ſaluda (Lib. Adv.) > Hombre bermejo y hembra barbuda, de lexos tres millas la saluda (Núñez) > A la muxer barvuda, de lexos me la saluda, kon dos piedras ke no kon una (Correas) > A la mujer barbuda, de lejos me la saluda (Sbarbi 2) > A la mujer barbuda, de lejos se la saluda (Junceda) En manos esta el pandero de quien lo sabra tañer (Santillana, Núñez) > En manos esta el pandero que le sabra, bien tañer (Vallés) > En manos está el pandero ke le sabrán bien tañer > En manos está el pandero que le sabrá bien tocar (RAE) > En manos está el pandero que lo sabrán bien tocar, o tañer (Sbarbi 2) En buenas manos está el pandero, que lo sabrán bien tañer (Doval) Hueso que te cayó en parte, rróelo con sotil arte (Seniloquium) > Huesso que te cupo en parte, roele con sotil arte (Núñez) > Gueso ke te keda en parte, rróele kon sotil arte (Correas) > Hueso que te cupo en parte, róele con sutil arte (RAE, Sbarbi 1) > El hueso que te cupo en parte, róelo con sutil arte (Sbarbi 2) Les constructions négatives fautives sont régulièrement corrigées

dans le corpus, par la restitution de ni…ni et la supression de no dans le deuxième membre de l’énoncé : les formes du recueil de Santillana En burla[s] ni en veras con tu señor no partas peras ; En vino ni en

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moro no pongas tu tesoro ; Tras pared nin tras seto no digas tu secreto sont mises en conformité à la période moderne : Ni en burlas ni en veras con tu señor partas peras (Doval, Junceda) ; Ni de vino ni de oro hagas tesoro (Junceda) ; Ni tras pared ni tras seto digas tu secreto (Sbarbi 2).

Limités à quelques règles particulières, ces ajustements systéma-tiques en diachronie semblent pourtant relever de l’exception. Dans les proverbiers contemporains, nombre de structures irrégulières – archaïques ou agrammaticales – sont recueillies par les compilateurs. Pour la plupart inclassables, elles nous donnent à voir des cas concrets de conservations d’archaïsmes qui entravent, à divers degrés, la compréhension des énoncés.

Sbarbi propose ainsi dans ses compilations des formes qui corres-pondent à des étapes antérieures de la langue. L’énoncé Pájaro dur-miente, tarde le entra cebo en el vientre (Sbarbi 2) est presque un cas d’école. Il est produit par Valdés pour fustiger l’emploi indu du parti-cipe présent à valeur adjectivale (Alvar & Pottier 1983 : 253). Il recense aussi le proverbe Bien sabe el asno en cúya casa, o cara, rebuzna (Sbarbi 2) qui fait état d’un emploi archaïsant de cuyo, et des interversions syllabiques caractéristiques de la langue médiévale (Dar-bord & Pottier, 2003 : 66) : Sea, que el tiñoso por pez verná (Sbarbi 2) ; Ballestero tuerto, quebralde el ojo, cataldo muerto (Sbarbi 2). Ajoutons pour finir que par endroits, les pronoms personnels sujets renvoient au système classique avec l’utilisation du couple nos/vos : Si el juramento es por nos, la burra es nuestra por Dios (Sbarbi 1/2) ; Llevad vos marido la artesa, que yo llevaré el cedazo (Sbarbi 1/2) ; Yo á vos por honrar, vos á mí por encornudar (Sbarbi 1) ; Yo dueña y vos doncella, ¿quién barrerá la casa? (Sbarbi 1/2).

Et ces « pratiques » ne sont pas le seul fait d’un parémiologue comme Sbarbi, souvent animé par la transmission d’une tradition. Le recueil de Junceda offre aussi quelques énoncés dignes d’être consignés dans ce chapitre : Cien en campo, y un en cabo ; Guay de la muerte, que non quiere presente ; Gracias a manos mías, que voluntad de Dios visto habías ; Honra al bueno porque te honre, y al malo porque no te deshonre ; Mi casa y mi hogar, cien doblas val ; Al alzar los manteles, haremos cuenta y pagaredes.

Ces énoncés peuvent-ils survivre en l’état ? Ils présentent certes des archaïsmes, mais ceux-ci n’entravent pas la compréhension du proverbe. D’autres cas, plus litigieux, contredisent l’argument d’une nécessaire adaptation de la syntaxe des proverbes à l’état de langue qui les accueille. En voici quelques exemples : Hacino sodes, Gomez, para eso son los hombres (Sbarbi 1/2) ; Digan y diremos, que sendas nos tenemos (Doval) et la variante Cállate y callemos, que sendos tenemos (Junceda) ; Reniego de bacín de oro que escupe sangre (Sbarbi 2) ; Lo que te compón, quita y pon (Junceda) ; Tres mara-

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vedís; cuán alto me is (Junceda), etc. Dans ce registre, une mention particulière à l’évolution de Vno en saco, y otro en papo (Seniloquium), dont le référent, hésitant entre le masculin et le féminin, n’est pas explicité depuis plus de cinq siècles…

Uno en papo y otro en saco (Santillana) Uno en el papo, y otro en el saco, y otro so el sobaco (Vallés) Uno en el papo y otro en el saco y otro so el sobaco, y llora por lo que le quedó en el plato (Núñez) Uno en el papo, i otro en el sako, i otro so el sobako, i llora por lo ke kedó en el plato / Kerer uno en el papo i otro en el sako (Correas) Uno en papo y otro en saco (Caro) Una en el papo, y otra en el saco (RAE) Una en el papo y otra en el saco (Sbarbi 1) Una en papo y otra en saco / Una en el saco y otra en el sobaco (Sbarbi 2) Una en el saco y otra en el papo (Junceda) En dehors de ces cas, attestant tour à tour d’une régulation du

système ou de son inertie face à l’évolution de la langue, force est de constater que le traitement des archaïsmes est irrégulier et contra-dictoire, notamment dans le domaine des adverbes, de la morphologie verbale et de la syntaxe des pronoms.

Une analyse portant sur les adverbes fait ressortir deux cas d’em-plois de so, remplacés en diachronie par debajo (So buena [capa] jace buen bevedor, Romancea vs Debajo de una mala capa suele a las veces encontrarse un buen bebedor, Sbarbi 2 ; So mj manto, al Rey nin mato, Seniloquium vs Debajo de mi manto al rey mato, Sbarbi), auxquels nous pouvons opposer un asaz « pur produit » du XXe siècle destiné à compléter un rime en -az : Ayamos paz, y moriremos viejos (Santillana, Vallés, Correas) « évolue » chez Junceda en Hayamos paz, y viviremos asaz.

De la même façon, la correction de aína varie en fonction du texte parémique dans lequel il est utilisé : remplacé par temprano dans No por mucho madrugar amanece más temprano alors qu’il avait survécu jusqu’au XVIIIe siècle, il est conservé dans toutes les versions des compilateurs dans La muger y la gallina, por andar se pierden aína (Sbarbi 1, Junceda).

Les cas de conservation ou de correction de l’adverbe do sont strictement équivalents dans les proverbiers de l’époque moderne. Alors que Allá van leyes do quieren reyes ; ¿A dó irá el buey que no are, sino a la carnicería? ; Al cabo de los años mil, van las aguas por do solían ir ; No hay casa do no haya su chiticalla ; La tierra do me criare, démela Dios por madre et Va el rey a do puede y no a do quiere le conservent dans sa forme archaïque, en revanche Donde hay fuerza de hecho, se pierde cualquier derecho ; Adonde no está el dueño, ahí está su duelo ; Donde pensáis hallar tocinos, no hay

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estacas ; Donde hay saca y nunca pon, presto se acaba el bolsón ; A donde te quieren mucho, no vayas a menudo ; Donde no hay harina, todo es mohína ; Donde fueres, haz como vieres en proposent une version actualisée.

Le traitement du verbe haber suit le même schéma en diachronie, il est utilisé à plusieurs reprises dans le corpus moderne dans son sens plein, inusité de nos jours en raison du phénomène de subduction qui l’affecte parallèlement à son auxiliarisation.

Par une mise en perspective de tener et haber, Delport (2004) explique l’évolution qui affecte haber en diachronie :

Désuétude de haber. Comme tout phénomène diachronique, l’abandon de haber au profit, pour l’essentiel, de tener, dans les constructions où E est instancié sous forme nominale, s’effectue progressivement et il serait impossible d’en fixer une chronologie précise. L’affaire se joue, grosso modo, dans le courant du XVe siècle. Comme on l’a dit, certains emplois de haber se conservent plus longtemps ; ce sont, en parti-culier, ceux où la déclaration d’existence porte sur un sentiment, ou une sensation, et ceux où, dans les conditions morphosyntaxiques et contextuelles adéquates, haber concourt à l’évocation d’un accès à l’existence. On a expliqué les raisons qu’on voyait à ces résistances. Dans tous ces emplois non auxiliaires, les occurrences de haber sont désormais rares et limitées à un petit nombre de formulations figées. (Delport 2004 : 452) Nous retrouvons cet emploi dans Hayamos paz, y viviremos asaz ;

Dios nos dé mal por donde hayamos bien ; Huésped con sol, ha honor ; Quien malas mañas ha, tarde o nunca las perderá ; Quien lengua ha, a Roma va ; Quien ha mal diente, ha mal pariente ; Quien tiene cuatro y gasta cinco, no ha menester bolsillo 47 et, cerise sur le gâteau : Quien ha buen vecino, ha buen maitino. Il n’est finalement corrigé que deux fois dans le corpus. Tanto vales quanto has y tu auer de mas (Santillana) devient soit Tanto vales como tienes, soit Cuanto tienes, tanto vales et Quien bueyes ha menos, çençerros se le antojan le reprend sous sa forme d’auxiliaire : Quien bueyes ha perdido, cencerros se le antojan.

Autre vestige du système médiéval, le futur peut apparaître déso-lidarisé de sa terminaison en raison de la présence de pronoms intercalés : «Entre el infinitivo y el verbo haber podía ir intercalado un pronombre átono (como es posible en el portugués actual)» (Alvar & Pottier 1983 : 248). Les formes suivantes mettent en évidence une résistance à la restructuration : Ayúdate, y ayudarte he (Doval, Jun-ceda) ; Castiga al que no es bueno, y aborrecerte ha luego (Sbarbi 2) ; Hijo ajeno, métele por la manga y salirte ha por el seno (Junceda) ; 47. Les cas de haber menester et de habérselas sont des cas particuliers, ils survivent plus longtemps (Delport 2004 : 452-453).

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Lo que has de dar al mur, dalo al gato, y sacarte ha de cuidado (Sbarbi 2) ; Llorarte he, abuelo, que ahora no puedo (Junceda).

L’analyse de la syntaxe des pronoms offre des résultats équi-valents. Une seule correction en diachronie – muérome est corrigé en me muero dans Mi padre se llama hogaza, y yo me muero de hambre – pour un nombre bien plus important de cas contrevenant le système actuel de l’enclise et de la proclise recensés dans les proverbiers modernes : Aldeana es la gallina, y cómela el de Sevilla (Junceda) ; A la bolsa sin dinero, dígola cuero (Junceda) ; Salí a la calle y afrentéme, volví a mi casa y remediéme (Junceda) ; Campanillas de Toledo óigovos y no vos veo (Sbarbi 2) ; Pensé que no tenía marido, y comíme la olla (Sbarbi 1/2, Junceda) ; Si me viste, burléme; si no me viste, calláme (Junceda) ; Burla burlando, vase el lobo al asno (Sbarbi 1, Doval) ; Acogí al ratón en mi agujero, y volvióseme heredero (Sbarbi 1/2, Junceda).

Un mot pour finir au sujet du subjonctif futur. Il est courant de lire qu’il survit aisément dans les expressions lexicalisées et les proverbes. C’est le cas de No creas, marido, lo que vieres, sino lo que yo os dijere (Junceda) ; Donde fueres, haz como vieres (Doval) ; La tierra do me criare, démela Dios por madre (Sbarbi 1/2, Junceda) ; Cuando te dieren la vaquilla, corre con la soguilla (Doval, Junceda) ; Dure lo que durare, como cuchara de pan (Sbarbi 2) et Hijo eres y padre serás; conforme hicieres, contigo harán (Junceda). Il est en revanche remplacé dans le célèbre Cuando las barbas de tu vecino veas pelar, echa las tuyas a remojar (Doval) ; dans Ruego a Dios por el mal señor, porque no venga otro peor (Doval) ; dans Quien más tira, lleva el gato al agua (Junceda) et dans Lo que sea, sonará (Junceda).

Notre conclusion est dictée par tous ces exemples de correction ou de conservation. Les formes s’adaptent naturellement aux états de langue successifs qui les accueille, mais seulement lorsqu’elles le peuvent. Le proverbe Quien lengua ha, a Roma va, malgré une ten-tative de restructuration chez Doval (Quien boca lleva, a Roma llega) semble trop contraint en termes de métrique et de rime pour s’adapter à l’état de langue du XXe siècle. Sa capacité à se transformer et à évoluer s’en trouve tout naturellement bloquée, d’autant que, en l’état, rien n’empêche sa compréhension. Comment expliquer sans ces contraintes le chemin inverse emprunté par Por dinero baila el can, y por pan si se lo dan ? A l’origine Por dinero baila el perro, le proverbe connaît un allongement de sa forme dans la compilation de Correas : Por dinero baila el perro, i por pan si se lo dan qui va déclencher la réapparition de can – encore usuel en parémiologie grâce à son emploi dans Quien bien quiere a Beltrán… –, avec le perfectionnement qu’il implique en termes de structure (bimem-brisme), de métrique (isosyllabisme) et de rime.

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154 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

3.2 UNE APPROCHE STRUCTURELLE ET SÉMANTIQUE : TRONCATURE ET ALLONGEMENT

3.2.1 LA TRONCATURE. LANGUE ET DISCOURS

Le signifiant des proverbes peut être soumis à des variations en discours (Quien bien quiere a Beltrán…), voire en langue (Por dinero baila el perro > Por dinero baila el can, y por pan si se lo dan). Si ses caractéristiques le protègent de restructurations trop importantes, il appartient au locuteur de l’intégrer librement à son énoncé et de le modifier s’il le juge nécessaire. Cette possibilité lui est offerte par la nature même de ces énoncés stéréotypiques, qui fonctionnent comme un code référentiel commun au locuteur et à son destinataire (Ans-combre 1997 : 46).

Cette caractéristique particulière des proverbes est primordiale dans leur utilisation en discours et permet de fait le phénomène de la troncature. Certains proverbes se manifestent ainsi dans le discours avec un signifiant réduit, notamment ceux qui présentent une binarité de surface puisqu’ils sont composés de deux membres, l’un appelant l’autre par le jeu du code linguistique commun et de l’intertextualité. Parmi les occurrences de ce phénomène, il faut déjà établir une première distinction : cet effacement peut être volontaire de la part du locuteur et prend alors la forme d’une stratégie dont le but est d’établir une situation de communication particulière avec le récepteur :

Muchas de estas expresiones (refranes particularmente) no es preciso decirlas completas, basta con iniciarlas (suelen ser bimembres) y dejar al conocimiento del receptor la tarea de completarlas mentalmente y reconocer, instalado en la situación de comunicación, su exacto sen-tido. (Vigara Tauste 1993 : 269) Le repérage de ces manifestations est simplifié car leur aspect

référentiel est souvent indiqué grâce à la typographie (par des points de suspension, par exemple). Ce type d’altération est donc éphémère et relève du discours : il répond à une volonté du locuteur et n’opère que sur les plans de l’énoncé et de l’énonciation tels que les décrit Benveniste (1966) en évoquant la mise en fonctionnement de la langue par un acte individuel d’utilisation avec un acte pris en charge par un locuteur donné (sujet parlant, énonciateur), dans un cadre spatio-temporel donné, et destiné à un allocutaire donné (destinataire, co-énonciateur). Cette situation s’inscrit dans une intertextualité forte et ne doit pas être confondue avec une véritable évolution formelle des parémies qui, dans certains cas, ont vu littéralement disparaître leur rhème par faute de référent :

Dans le domaine sapiential, il est fréquent qu’on joue avec l’inter-textualité forte. C’est ainsi qu’on dira Au royaume des aveugles…, À

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L’ÉVOLUTION DES FORMES EN DIACHRONIE 155

bon entendeur…, pour susciter une intertextualité qui ne peut conduire qu’à … les borgnes sont rois, … salut. Dans certains cas, cette inter-textualité tend à s’effacer. […] D’où l’idée qu’on passe d’une intertex-tualité forte à une intertextualité faible puis à l’absence d’intertex-tualité. (Anscombre 2000 : 20) Il en ressort que la troncature peut être soit éphémère, et elle fait

alors partie du discours, soit s’imposer en langue. Dans ce cas, la forme privée de son rhème se lexicalise et, en l’absence d’inter-textualité, survit amputée de l’une de ses parties. Ce phénomène de lexicalisation de la troncature se vérifie dans les compilations, où le proverbe va alors apparaître exclusivement sous sa forme tronquée.

3.2.2 LE CORPUS DE PROVERBES TRONQUÉS

Le phénomène peut prendre essentiellement deux formes : l’efface-ment du premier ou du deuxième membre de l’énoncé 48. Le corpus diachronique fournit des exemples de ces deux types d’amputations qui nous permettent de mieux appréhender ce mécanisme linguistique.

3.2.2.1 EFFACEMENT DU PREMIER MEMBRE

Ce type de réduction est attesté dans les refraneros pour les proverbes suivants, dont nous retraçons l’évolution :

Aunque mi suegro sea bueno, no quiero perro con cencerro (Santillana, Vallés, Núnez, Correas) se voit amputé de sa première partie au XVIIIe siècle. Il est recueilli sous la forme No quiero perro con cencerro dans la RAE et chez Junceda.

Comer y no beber, cegar y no ver (Seniloquium, Vallés, Correas) est recensé sous sa forme tronquée par Sbarbi : Cegar y no ver (Sbarbi 2).

Le proverbe Más vale un toma que dos te daré connaît des hési-tations sur sa formulation au Moyen Âge et à la période classique :

Más val un tien que dos tu l’aurás (Romancea) De fare, fare, mas vale un dote que doſ te dare (Lib. Adv.) De faré, faré nunca me pagué ; más vale vn toma que dos te daré (Seniloquium) Fare, fare, mas vale vn toma que dos te dare (Santillana) No me curo, de hare, hare, mas vale vn toma, que dos te dare (Vallés) De haré, haré, nunca me pagué; más vale un toma que dos te daré (Núñez)

48. Dans le corpus, un seul cas fait état d’une troncature interne : De Djos viene el bien; de las abejas, la miel; de la mar, la sal; de la mala muger, mucho mal (Seniloquium) ; De Dios viene el bien, de las avejas la miel. De la mar la sal, de la muger mucho mal (Núñez) devient progressivement De Dios viene el bien, de las abejas la miel (Caro, RAE) puis De Dios viene el bien y de las abejas la miel (RAE, Sbarbi 1) ; De Dios viene el bien, y de las abejas la miel (Sbarbi 2).

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Más vale un «toma» que «dos te daré» (Horozco) Faré, faré; más kiero un toma ke dos te daré (Correas) De haré, haré, nunca me pagué, mas vale un toma, que dos te daré (Caro) Il n’est plus recensé que sous sa forme tronquée à partir du

XVIIIe siècle et connaît encore des hésitations à la période moderne : Mas vale un toma que un dos te daré (RAE) Mas vale un toma, que un dos te daré (Caro, Sbarbi 1/2) Más vale un toma que cien te daré (Sbarbi 2) Más vale un «toma» que un dos «te daré» (Doval, Junceda) No ay tal fijo como el parido, njn tal madre como la que pare

attesté dans le Seniloquium apparaît amputé de sa première partie dès la période classique :

No ay tal madre, como la que pare (Vallés, Núñez, Sbarbi 2) Seul Correas le propose dans sa version longue : No ai tal madre komo la ke pare, ni tal hixo komo el parido / No ai tal hijo komo el parido, ni tal madre komo la ke pare (Correas). Le proverbe immortalisé par la comedia de Calderón 49 Casa con

dos puertas, mala es de guardar se présentait à l’origine sous la forme Todo lo faré, mas casa con dos puertas no la guardaré (Seniloquium). Il connaîtra en diachronie de nombreuses versions :

Todo te fare, mas casa [con] dos puertas no te guardare (Santillana) Qualquiera cosa hare, mas casa con dos puertas no la guardare / Todo te hare: mas casa con dos puertas no la guardare (Vallés) Casa con dos puertas no la guardan todas dueñas (Vallés, Núñez, Correas) Todo lo haré, mas casa con dos puertas no la guardaré (Núñez, Correas) Kasa kon dos puertas, mala es de guardar (Correas)

puis l’élimination, à la période moderne, de son premier membre : Casa con dos puertas, mala es de guardar (Sbarbi 1, Doval, Junceda). Les hésitations caractérisent aussi l’énoncé Yo a buenas y vos a

malas, no puede ser mas negro el cueruo que sus alas présent chez Santillana, qui coexiste dès la période classique avec sa version tron-quée :

Yo por buenas vos por malas, no puede ser mas negro el cueruo, que sus alas (Vallés) Yo a buenas, vos a malas, no puede ser más negro el cuervo que sus alas / No puede ser más negro que sus alas el cuervo (Núñez)

49. Les apports du Refranero à la Comedia ont été étudiés par Canavaggio (1984, 2000, 2010) et Oddo (2011b). L’emploi de proverbes dans les titres de comedias a réciproque-ment eu un impact important sur l’évolution de ces formes en diachronie (Oddo 2013).

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L’ÉVOLUTION DES FORMES EN DIACHRONIE 157

Io a buenas, vos a malas, no puede ser más negro el kuervo ke sus alas / No puede ser el kuervo más negro ke sus alas (Correas)

Dès le XVIIIe siècle, cette troncature s’impose dans les recueils : No puede ser el cuervo mas negro que las alas (RAE) No puede ser más negro el cuervo que sus alas (Sbarbi 2, Doval, Junceda) Cette évolution, lorsqu’elle s’impose dans les compilations, traduit

un usage devenu normatif de la forme en discours.

3.2.2.2 L’EFFACEMENT DU DEUXIÈME MEMBRE

Notons que cette deuxième forme de troncature reste le cas le plus fréquent, en français et en espagnol 50, même si le corpus diachronique ne rend pas bien compte de sa prééminence. En effet, il faut ajouter aux exemples suivants les cas de troncature opérés après un allon-gement du signifiant, que nous analyserons comme un cas particulier, celui du double cycle allongement / troncature.

L’effacement du deuxième membre en diachronie se vérifie par exemple dans le proverbe A quien Dios quiere bien, la casa le sabe y a quien mal, la casa y el hogar, recueilli sous cette forme par certains compilateurs médiévaux et classiques (Seniloquium, Vallés, Núñez, Correas). C’est pourtant la forme recensée par Santillana A quien Dios bien quiere la casa le sabe qui s’impose dès la fin du XVIIe siècle (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Junceda).

La célèbre condamnation du mariage présente dans Antes que casas, cata que fases, que non es nudo que luego desates (Senilo-quium) va connaître une correction similaire en diachronie. Hésitant dans sa formulation (desatar / deshacer), le proverbe est attesté sous plusieurs formes:

Antes que cases cata que fazes, que no es ñudo que assi desates (Santillana) Antes que te cases mira, lo que hazes, ca no es nudo [ñudo], que assi lo desates (Vallés) Antes que cases, mira qué hazes, que no es ñudo que deshazes (Núñez) Antes ke te kases mira lo ke hazes, ka no es ñudo ke ansí lo desates / Antes ke te kases mira lo ke hazes, ke no es ñudo ke deshazes (Correas) La deuxième partie est déjà présentée comme un élément facultatif

par Sbarbi : Antes que te cases, mira lo que haces. Algunos añaden: que no es nudo que así desates (Sbarbi 2)

et disparaît des compilations ultérieures (Doval, Junceda). 50. Notamment lorsque le phénomène est envisagé d’un point de vue synchronique. Voir Oddo (2011a, 2012).

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Oro majado luce est à l’origine un proverbe composé de deux membres : il est proposé sous cette forme dans le Seniloquium (El oro majado luze, et el remajado reluze). Elle est très vite abandonnée au profit de plusieurs versions écourtées :

Oro majado luze (Santillana) Oro majado, reluze (Vallés)

même si ce signifiant est proposé par Núñez (El oro majado luze, y el remojado reluze) et Correas (El oro maxado luze, i el rremaxado rreluze) comme variante. Les compilateurs modernes ne recueillent quant à eux que la forme tronquée Oro majado luce (RAE, Sbarbi 2, Junceda).

D’autres proverbes, moins usités à la période moderne, présentent la même évolution. Le Ruyn sea quien por ruyn se tiene y lo dize en conçejo de Santillana est tronqué après avoir connu quelques hésitations sur sa formulation :

Ruyn sea, quien por ruy se tiene, y lo va a dezir a la plaça (Vallés, Correas) Ruin es quien por ruin se tiene (Sbarbi 2, Doval). Tanto vales quanto has y tu auer de mas (Santillana, Vallés,

Núñez, Correas) est simplifié dans les versions de Horozco Tanto vales quanto has y no más et de Caro y Cejudo Tanto vales como has. Il pose finalement à la période moderne le problème de l’emploi archaïsant de haber dans sa valeur de possession 51 et va être corrigé dans les compilations :

Tanto vales quanto tienes (RAE) Tanto vales como tienes (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) Cuanto tienes, tanto vales (Doval, Junceda) Un dernier cas dans le corpus attire l’attention, celui du proverbe

Lazran justos por peccadores, présent dans le Seniloquium. Il est recueilli sous une autre forme par Santillana (Arder verde por seco y lazera[r] justo por pecador), Núñez (Arde verde por seco y pagan justos por peccadores) et Correas (Arde verde por seko, i pagan xustos por pekadores) qui propose les variantes Pagar xustos por pekadores ; Pagan xustos por pekadores ; Lazera el justo por el pekador. Cette troncature présente un intérêt particulier : elle ne déclenche pas l’effacement et la perte du deuxième membre de l’énon-cé mais provoque une scission des deux éléments qui vont coexister :

Pagan justos por pecadores (Caro, Sbarbi 1)

51. « Au Moyen Âge, la dématérialisation de haber et de tener était moindre. Tous deux signifiaient une “possession”, c’est-à-dire l’assignation d’un objet à une personne. Celle de tener était contigente, circonstancielle, celle de haber était profonde, inhérente » (Darbord & Pottier 2003 : 170). Sur haber et tener, v. Delport (2004).

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L’ÉVOLUTION DES FORMES EN DIACHRONIE 159

Pagar justos por pecadores (RAE, Sbarbi 2) Arde verde por seco (Sbarbi 1) Arder verde por seco (Sbarbi 2)

et être à l’origine de deux expressions figées recensées par la RAE 52. Les quelques cas répertoriés dans le corpus permettent d’analyser

en détail la question de la troncature des proverbes. Elle ne peut être dissociée du phénomène inverse, l’allongement du signifiant, qui consiste à enrichir une forme par l’ajout d’un segment, un simple complément ou une unité de sens complète. Il s’agit là d’une tendance très marquée au sein du Refranero, dont nous relevons un nombre important d’occurrences, qui relèguerait pour un peu le phénomène de la troncature au niveau de l’épiphénomène.

3.2.3 DÉVELOPPEMENT DU SIGNIFIANT FIXÉ DANS L’USAGE

En diachronie, le developpement du signifiant peut revêtir plusieurs formes qu’il convient de distinguer puisque ces ajouts peuvent se pérenniser, se fixer dans l’usage et atteindre la période moderne ou bien être soumis, dans leur nouvelle forme, au phénomène de la troncature – ces proverbes connaissent alors un double cycle. Nous relevons dans un premier temps les ajouts « adoptés » en diachronie 53, qui, comme dans le cas des proverbes tronqués, trouvent leur place au début ou à la fin du proverbe (dans une proportion beaucoup plus importante).

3.2.3.1 ÉCHANTILLON D’AJOUTS D’UN SEGMENT INITIAL 54

• A palabras, palabras (Seniloquium, Vallés) > A cartas, cartas: y a palabras, palabras (Núñez, Sbarbi 2) • Quan luenne de ojos, tan luenne de corazon (Lib. Adv.) > Qujen luenne de ojos, tan luenne de coraçón (Seniloquium) > Tan lueñe de ojos, tanto de coraçon (Santillana) > Quanto lueñe de ojos, tanto de coraçon / Ausencia enemiga de amor, quan lexos de ojos tan lejos de coraçon (Vallés) > Quan lexos de ojos, tan lexos de coraçón (Núñez, Correas, Sbarbi 2)

52. RAE (s.v. Justo) : «Pagar justos por pecadores : loc. verb. Dicho de los inocentes: Pagar las culpas que otros han cometido)» et (s.v. Arder) : «Arder verde por seco : loc. verb. coloq. desus. pagar justos por pecadores». Les définitions proposées par la RAE montrent bien la solidarité qui existe entre les deux formes. Le transfert vers la catégorie des phrases figées est lié, nous le verrons, à la flexion verbale rendue possible par la présence des deux infinitifs. 53. L’évolution est retracée dans ses grandes lignes (sans tenir compte des questions d’orthographe et de ponctuation qui sont déjà recensées dans le quatrième chapitre de cette étude). Les éléments en italiques permettent de constater les ajouts en diachronie. 54. Nous proposons un échantillon d’exemples pour l’analyse. La liste complète est annexée en fin de volume (Annexe III).

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160 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

> Ausencia enemiga de amor quan léjos de ojo, tan léjos de corazon (Correas, Caro) > Ausencia, enemiga de amor; cuan lejos de ojos, tan lejos de corazón (Sbarbi 2, Junceda) • Echa la piedra [y] esconde la mano (Santillana, Vallés) > Tirar la piedra y esconder la mano (Vallés, Núñez, Correas, Caro, Sbarbi 2) > Hecho de villano, tirar la piedra y esconder la mano (Núñez, Correas) > Tirar la piedra i eskonder la mano hecho villano (Correas) > Tira la piedra y esconde la mano (RAE) > Obra de villano, tirar la piedra y esconder la mano (Doval) 55 • Si te vi, no me acuerdo (Santillana, Vallés, Núñez, Correas, Sbarbi 2) > Si te vi, no me mienbro de ti (Correas) > Tan mala memoria tengo, que si te vi, no me acuerdo (Junceda) • Una golondrina no faze verano (Seniloquium, Santillana, Núñez, Caro, RAE, Sbarbi 1, Doval) > Una golondrina no haze verano ni vna virtud, bienauenturado (Vallés) > Una golondrina no haze verano, ni una sola virtud bienaventurado (Correas) > Una golondrina no hace verano. Algunos añaden: pero lo anuncia (Sbarbi 2) > Ni un dedo hace mano, ni una golondrina verano (Sbarbi 2, Doval, Junceda)

3.2.3.2 ÉCHANTILLON D’AJOUTS D’UN SEGMENT FINAL • A otro perro con ese hueso (Santillana, Vallés, Núñez, Caro, RAE, Sbarbi 2) > A otro perro kon ese gueso, ke éste ia está rroído (Correas) > A otro perro con ese hueso, que yo roído lo tengo (Junceda) • ¿A do irá el buey, que non are? (Seniloquium, Santillana, Vallés, Núñez, Horozco, Correas) > ¿A dónde irá el buei ke no are? –A la karnizería / ¿A dónde irá el buei ke no are, pues ke arar sabe? (Correas) > ¿A dónde irá el buey que no are… sino al matadero? / ¿A dó irá el buey que no are, sino a la carnicería? (Doval) > ¿A dó irá el buey que no are, sino al matadero? (Junceda) • Cabra coxa no tenga syesta (Santillana, Vallés, Núñez, Caro, Sbarbi 1, Doval)

55. Junceda recense le proverbe en déplaçant le segment ajouté à la fin de l’énoncé Tirar la piedra, y esconder la mano, hecho villano (1998 : 599). À noter aussi que la RAE et le Diccionario fraseológico de Varela & Kubarth (1994) le classent parmi les locutions verbales (DFEM, s.v. Piedra : «Tirar una persona la piedra y esconder la mano: causar daño y esconderse» ; RAE, s.v. Piedra : «tirar alguien la piedra y escon-der la mano: loc. verb. Hacer daño a otra persona, ocultando que se lo hace»).

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L’ÉVOLUTION DES FORMES EN DIACHRONIE 161

> Kabra koxa, no tenga siesta; ke si la tiene, karo la kuesta (Correas) > Cabra coja no quiere siesta, o sestear no debe / Cabra coja no tenga siesta, y si la tiene, caro le cuesta (Sbarbi 2) > Cabra coja no quiere siesta, y si la quiere, cara le cuesta (Junceda) • Cada loco con su piedra (Seniloquium, Doval) > Cada loco con su tema (Vallés, Caro, Sbarbi 1) > Kada loko kon su tema, i kada llaga kon su postema (Correas) > Cada loco con su tema. Otros añaden y cada lobo por su senda (RAE, Sabrbi 2) > Cada loco con su tema, y cada lobo por su senda (Doval) > Cada loco con su tema, y cada llaga con su postema (Doval, Junceda) • Dádivas quebrantan peñas (Santillana, Vallés, Núñez, Caro, RAE, Sbarbi 1, Doval) > Dádivas kebrantan peñas, i hazen venir a las greñas (Correas) > Dádivas quebrantan peñas y hacen venir a las greñas (Junceda) 56 > Lágrimas quebrantan peñas (Sbarbi 2, Doval, Junceda). • De lo contado, lieua el lobo (Seniloquium) > De lo contado come el lobo (Santillana, Vallés, Núñez, Caro, RAE, Sbarbi 1/2) > De lo contado come el lobo, y anda gordo (Sbarbi 2, Junceda) • El buen lienzo en el arca se vende (Seniloquium) > El buen paño en el arca se vende (Núñez, Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) > El mal pan en el arca se vende, mas el bueno verse quiere (Núñez, Correas) > El buen paño en el arka se vende, mas el malo verse kiere / El mal paño en el arka se vende, mas el bueno verse kiere (Correas) > El mal paño en el arca se vende, mas el bueno verse quiere (Doval) • En cada tierra su vso (Seniloquium, Santillana, Núñez, Sbarbi 2) > En cada tierra su vso, y trastejava de noche (Vallés, Correas) > En kada tierra su uso, i en kada rrueka su huso; o i kon kada rrueka su huso (Correas) > En cada tierra su uso, y en cada casa su costumbre (Caro, RAE) > En cada tierra, su uso, y en cada casa, su costumbre (Sbarbi 1, Doval, Junceda) • La pobreza non es villeza (Seniloquium) > La pobreza no es vileza, mas deslustra la nobleza (Vallés) > La pobreza no es vileza, mas es rramo de pikardía / Kien dice ke la pobreza no es vileza, no tiene seso en la kabeza (Correas) > La pobreza no es vileza, sino ramo de picardia (Caro) > Pobreza no es vileza (RAE, Sbarbi 1/2) ; Pobreza no es vileza, mas deslustra la nobleza (Doval, Junceda)

56. Les compilateurs modernes proposent la variante Lágrimas quebrantan peñas (Sbarbi 2, Doval, Junceda).

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162 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

• La verdad es verde (Seniloquium, Núñez, Caro) > La verdad es verde, kien la dize no medre (Correas) > La verdad es verde, y quien la dice, se pierde (Junceda) • Obras son querençias (Santillana) > Obras son amores, que no buenas razones (Vallés, Núñez, Correas, Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) • Por el dinero, bayla el perro (Seniloquium, Santillana, Núñez, Caro, RAE) > Por el dinero baila el perro i salta por el zerko / Por dinero baila el perro, i por pan si se lo dan (Correas) > Por dinero baila el perro, y por pan si se lo dan (Sbarbi 1/2, Junceda) > Por dinero baila el can, y por pan si se lo dan (Doval). • Quien hace un cesto hará ciento (Seniloquium, Espinosa, Horozco, Caro, RAE, Sbarbi 1) > Quien haze vn cesto, hara ciento, y si tiene mimbres, y tiempo (Vallés) > Kien haze un zesto, hará ziento; i si tiene minbres i tienpo, un kuento (Correas) > El que hace un cesto, hará ciento, si tiene mimbres y tiempo / El cestero que hace un cesto hace ciento (Doval) > Quien hace un cesto, hará ciento, si tiene mimbres y tiempo (Junceda) • Vidose el perro en bragas de çerro (Santillana) > Vio se el perro en bragas de çerro, y no conocio a su compañero (Vallés, Núñez, Correas, Caro, Sbarbi 1/2, RAE) > Vídose el perro en bragas de zerro, i maravillóse (Correas) > Vióse el villano en bragas de cerro, y él fierro que fierro (RAE, Sbarbi 1/2) > Viose el perro en bragas de cerro y no conoció a su compañero (Junceda) Cet échantillon permet de mieux cerner la nature de ces ajouts, des

segments entiers, des compléments, des noms, et de constater que cette pratique semble assez courante chez les grands compilateurs espagnols du XVIe et du XVIIe siècle, notamment chez Correas. Toute-fois, le caractère éminemment oral des proverbes ne permet pas de trancher aisément sur l’origine de ces transformations. Les deux formes coexistaient-elles? Les compilateurs ont-ils d’eux-mêmes cor-rigé ces énoncés? Une seule évidence apparaît clairement : la recher-che en termes de sonorité et d’équilibre métrique et rythmique a dû jouer un rôle dans ces transformations, comme l’ont remarqué Ans-combre (1999, 2000) et Hernando Cuadrado (1997 : 328) :

La función estructurante del homeoteleuton es la que ocasiona las maquinaciones que se efectúan en la terminación de las dos cláusulas

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L’ÉVOLUTION DES FORMES EN DIACHRONIE 163

con vistas al logro de la rima. El ripio, combatido en el verso, es un recurso normal en el refrán. […] La forma más elemental de este artificio consiste en la introducción de un nombre propio al final de uno de los miembros para que se aparee con el otro : «El asnillo de Caracena, mientras más andaba más ruín era». Dans la plupart des cas (71 %), le segment ajouté permet de créer

une rime assonante ou consonante absente dans l’énoncé initial : De lo contado come el lobo, y anda gordo Obra de villano, tirar la piedra y esconder la mano Ni un dedo hace mano, ni una golondrina verano Dádivas quebrantan peñas y hacen venir a las greñas Pobreza no es vileza, mas deslustra la nobleza Por dinero baila el can, y por pan si se lo dan Ces exemples d’ajouts en diachronie révèlent aussi l’importance

du schéma binaire et de la prosodie particulière qui en découle en parémiologie, en terme d’intonation et d’accentuation (Martin 2012). Ils ajoutent un deuxième membre à la formulation initiale et peuvent même fonctionner par la répétition de la structure :

Cada loco con su tema, y cada lobo por su senda Cada loco con su tema, y cada llaga con su postema En cada tierra, su uso, y en cada casa, su costumbre No hay rey sin su vecino; ni reina sin su vecina Pourtant, si ces ajouts ont une fonction stylistique indéniable,

puisqu’ils opérent au niveau du rythme et de la rime, il apparaît aussi qu’ils peuvent revêtir une fonction explicative – peut-être liée à l’obscurité sémantique de ces formes compilées en dehors de tout contexte 57 – nécessaire en diachronie à la compréhension et à la pérennisation de ces énoncés :

Ausencia, enemiga de amor; cuan lejos de ojos, tan lejos de corazón Aquí zapato, aquí no zapato; esto no es trato Cabra coja no quiere siesta, y si la quiere, cara le cuesta Gran tocado y chico recado, ¿qué lleváis a vender al mercado? Por demás es la cítola, si el molinero es sordo No se me da más barbero que odrero, que todo es trasquilar cuero Le phénomène est complexe. Il fera, parallèlement au phénomène

de la troncature, l’objet d’une analyse syntaxique et sémantique per-mettant de dégager les critères qui président à de telles modifications structurelles en diachronie. D’autant que l’adoption de ces ajouts en 57. Si les proverbes du Seniloquium sont suivis de gloses en latin, les compilations ultérieures, et notamment la plus célèbre en Espagne, Refranes que dizen las viejas tras el fuego, offrent aux lecteurs des listes de proverbes parfois énigmatiques car déliées de leur contexte d’application. Bizzarri, dans son introduction à l’œuvre de Santillana, retrace l’évolution du premier manuscrit et du manuscrit glosé, bien plus tardif (Marqués de Santillana 1995).

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164 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

diachronie n’est pas systématique et qu’ils peuvent, au gré de leur apparition, être soumis au phénomène de la troncature.

3.2.4 DOUBLE CYCLE ALLONGEMENT / TRONCATURE

Les compilations font état de variantes. Elles proposent aussi en dia-chronie des ajouts qui ne se pérenniseront pas. D’un point de vue strictement synchronique, la forme connaît alors à une époque donnée, un signifiant « allongé » qui subit à son tour une troncature, équivalant en diachronie à un double cycle. En voici quelques exemples :

• A buen callar, llaman Sancho (Seniloquium, Santillana, Vallés) > A buen callar, llaman Sancho; al bueno bueno, Sancho Martínez (Núñez, Correas, Sbarbi 2) > Al buen callar llaman Sancho (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) • A buen servicio, mal guallardón (Romancea) > A fuer de aragon, a buen seruicio mal galardon (Vallés, Núñez, Sbarbi 2) > A buen servizio mal galardón, a fuer de Aragón / Por fuer de Aragón, a buen servizio mal galardón (Correas) > A buen servicio, mal galardón (Sbarbi 2, Doval, Junceda) • Bien ama quien [nunca] oluida (Santillana, Vallés, Núñez) > Bien ama kien nunka olvida de hazer el bien ke puede (Correas) > Quien bien quiere, tarde olvida (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval) > Quien bien ama tarde olvida (Sbarbi 1/2) > Bien ama quien nunca olvida (Sbarbi 2, Doval, Junceda) • Bien sabe la rosa en que mano posa (Santillana, Núñez) > Bien sabe la rosa en que mano posa de hombre loco o de muger hermosa (Vallés) > Bien sabe la rrosa en ké mano posa: en la de onbre loko, i muxer hermosa / Bien sabe la rrosa en ké mano posa: en el onbre diskreto, i en la muxer hermosa / Bien sabe la rrosa en ké mano posa; el klavel, en la mano de Isabel; i la klavellina, en la de Katalina (Correas) > Bien sabe la rosa en qué mano posa (Sbarbi 2, Junceda) • Bolsa syn dinero digole cuero (Santillana, Vallés, Núñez) > Bolsa sin dinero, dígola kuero; i bota sin vino, lo mesmo la digo (Correas) > Bolsa sin dinero, llámola cuero (Sbarbi 1/2) > Bolsa sin dinero dígola cuero (RAE, Junceda) • Quando vno no qujere doſ no varaja[n] (Lib. Adv., Santillana, Vallés) > Kuando uno no kiere, dos no baraxan, i menos si los dos se apartan (Correas) > Cuando uno no quiere, dos no barajan (Caro, RAE, Sbarbi 2) > Cuando uno no quiere, dos no barajan, y menos si los dos se apartan (Doval) > Cuando uno no quiere, dos no barajan (Junceda)

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L’ÉVOLUTION DES FORMES EN DIACHRONIE 165

• Donde las dan, ay las toman (Seniloquium, Núñez) > En Valkonchán, las toman i las dan / Donde las dan, aí las toman; [o] Donde las dan, las toman (Correas) > Adonde las dan las toman (Caro, RAE, Sbarbi 1/2) > Donde las dan, las toman, y es bueno callar (Sbarbi 2, Doval) > Donde las dan, las toman (Junceda) • El pensar, non es saber (Seniloquium) > Pensar no es saber (Santillana, Espinosa) > Pensar no es saber, mas en tiempo de vindimias (Vallés) > El pensar no es saber / Pensar no es saber, i más en tienpo de bendimias (Correas) > Pensar no es saber (Sbarbi 2) • El que las sabe, las tanne (Seniloquium, Vallés, Núñez, Correas) > El ke las sabe, las tañe; el ke no, chíflalas i vase; o sílvalas / “El ke las sabe, las tañe” I eran kanpanas; [o] “Kien las sabe, las tañe” I era una bozina (Correas) > Quien las sabe las tañe (Caro, Sbarbi, 2, Doval) > El que las sabe las tañe (RAE, Sbarbi 2, Junceda) • En burla[s] ni en veras con tu señor no partas peras (Santillana, Núñez, Horozco) > En burlas ni en veras con tu señor no partas peras, darate con las duras, y comerse ha las maduras (Vallés) > En burlas ni en veras, kon tu señor no partas peras; darte á las duras, i komerse á las maduras (Correas) > Ni en burlas, ni en veras, con tu amo no partas peras (RAE, Sbarbi 1/2) > Ni en burlas ni en veras con tu señor partas peras (Doval, Junceda) • En vna hora, non se toma Zamora (Seniloquium) > No se gano Zamora en vn hora (Vallés, Núñez) > No se ganó Zamora en un ora, ni Sevilla en un día / No se ganó Zamora en una ora, ni Rroma se fundó luego toda (Correas) > No se ganó Zamora en una hora (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) • Faz bien & non cates a qujen (Lib. Adv., Seniloquium, Santillana, Núñez) > Haz bien y no cates a quien, haz mal, y guarte (Vallés) > Haz bien, i no kates a kien; haz mal, i guarte (Correas) > Haz bien, y no cates á quién (Caro, RAE) > Haz bien y no mires a quién (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) • La cobdicia ronpe el saco (Seniloquium) > La kodizia rronpe el sako; kizá le rronperá donde no está / Kodizia mala, sako rronpe (Correas) > La codicia rompe el saco (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval, Junceda)

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166 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

• Non ay atajo ſin trabajo (Lib. Adv., Seniloquium, Santillana, Núñez) > No ay rodeo, sin desseo, ni atajo, sin trabajo (Vallés) > Ni ay rodeo sin desseo ni atajo sin trabajo (Núñez) > Ni ai rrodeo sin deseo, ni ataxo sin trabaxo (Correas) > No hay atajo sin trabajo (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) • Non te corras por comer, por que ſe dixo en caſa llenna, priado ſe faze la zena (Lib. Adv.) > En casa llena, presto se guisa la cena, y en la vazia mas ayna (Vallés) > En la kasa llena, presto se gisa la sena; i en la vazía, más aína (Correas) > En la casa llena presto se guisa la cena (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Junceda) • Tan bueno es Pedro como su amo (Santillana, Vallés) > Tan bueno es Pedro komo su amo, i mexor un palmo (Correas) > Tan bueno es Pedro como su amo, ó como su compañero (RAE, Sbarbi 1) • Uete y vente, que el camino te sabes (Santillana, Vallés) > Vaite i vente, Manuel Rrodríguez, ke el kamino te sabes (Correas) > Vete y vente, que la casa te sabes (Junceda). Ces différents types d’évolutions en diachronie (troncature, allon-

gement, double cycle) soulèvent de nombreuses questions sur le plan de la syntaxe et de la sémantique. Ils modifient en effet considéra-blement la forme du proverbe, et potentiellemnt, par extension, son sens. De telles manifestations doivent être observées en profondeur afin de déterminer les propriétés et les critères spécifiques qui rendent possible cette réfection en diachronie.

3.2.5 ASPECTS SÉMANTIQUES ET STRUCTURAUX DE LA RÉFECTION EN DIACHRONIE

Le phénomène de la troncature consiste à amputer le signifiant paré-mique d’un de ses membres. Il ne peut être décrit et expliqué qu’au regard de certaines propriétés linguistiques du proverbe : sa binarité sémantique et son fonctionnement implicatif. Les éléments de l’énoncé 58 sont ainsi interdépendants, quel que soit le nombre de membres présents en surface. Dans son fonctionnement sémantique A pan de quince días, hambre de tres semanas ne diffère pas de El mentir pide memoria 59 en ce sens que les deux proverbes, pourtant

58. La terminologie est variable selon les auteurs : protase et apodose (qui reprend les termes de la phrase conditionnelle), thème et rhème ou encore thème et propos. 59. Il relève du même type de fonctionnement sémantique (P est un argument pour / implique Q), que l’on retrouve en reformulant l’énoncé : Mentir implique une bonne mémoire.

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L’ÉVOLUTION DES FORMES EN DIACHRONIE 167

dissemblables en surface, présentent un enchaînement de type impli-catif qui soude les éléments de l’énoncé.

L’observation du proverbe Quien todo lo quiere, todo lo pierde par exemple, permet de constater cette solidarité : la volonté de posséder d’un sujet généralisé par le relatif quien sans antécédent est signifiée par le verbe querer, à son tour modifié par la présence de l’adverbe todo. Ce premier membre détermine un cadre initial (thème et propos). Un deuxième propos intervient alors (todo lo pierde) qui porte sur le premier ensemble, le tout se présentant sous la forme de deux propositions sémantiquement coordonnées.

En parémiologie, cette interdépendance des membres du proverbe, quel que soit leur nombre ou leur agencement en surface, exclut, en principe, la disparition d’un élément de cet énoncé « minimal », ce que les exemples proposés précédemment contredisent dans la pratique. Une lecture attentive de ces énoncés montre que le trait définitoire de l’implication n’opère pas pour les proverbes tronqués :

Cada loco con su tema y cada lobo por su senda El oro majado luce y el remajado reluce Yo a buenas, vos a malas, no puede ser más negro el cuervo que sus alas De haré, haré, nunca me pagué; más vale un toma que dos te daré Arder verde por seco y pagar justos por pecadores La coexistence des deux membres composant ces proverbes ne

repose pas sur l’implication. Pour reprendre la formulation d’Anscom-bre : De haré, haré, nunca me pagué (P) n’est pas un argument, n’im-plique pas Más vale un toma que dos te daré (Q). La relation déve-loppée est une relation d’équivalence. De la même façon, Cada loco con su tema y cada lobo por su senda présente deux énoncés distincts et non solidaires : que « Chaque fou a sa marotte » constitue diffi-cilement un argument à relier à l’image de loups qui empruntent « chacun un chemin ». Au niveau de l’implication, la deuxième partie de ces proverbes ne se conforme pas au modèle du proverbe tel que nous l’avons défini. Elle fonctionne tout au plus comme une illustra-tion particularisante, métaphorique, du phénomène décrit dans leur première partie. De ce fait, les deux membres de ces proverbes vont évoluer vers une certaine autonomie et rendre possible, à des degrés divers, une désolidarisation des termes du proverbe en discours :

Pues claro; ya lo decía yo: son las palabras sin sentido trazadas por la mano de un loco –me contestó Severiano. ¿Habríase visto? ¡Qué bruto! ¡Sí, sí, cada loco con su tema! ¡Qué bruto! ¡qué grandísimo terco! (Francisco Ayala, La cabeza del cordero, Cátedra, 1978, p. 89) 60

60. Pour d’autres exemples en discours, voir Oddo (2011a, 2012).

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168 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

3.2.5.1 RECHERCHE DE CRITÈRES SYNTAXIQUES FAVORISANT LA RÉFECTION

Les recherches de Conenna sur les principes d’analyse automatique des proverbes abordent l’un des premiers problèmes en matière de troncature. Si ceux-ci subissent une coupe, elle est « généralement syntagmatique et coïncide partiellement avec la mise en évidence des constituants. Ceux-ci, à leur tour, coïncident partiellement avec des unités accentuelles » (Conenna 2004 : 100).

Il existe donc des contraintes syntaxiques pour le découpage des proverbes, qui doit forcément tenir compte des groupes présents dans l’énoncé : groupes nominaux, groupes verbaux et compléments.

Más vale solo que mal acompañado Más vale algo que nada A quien dan no escoge Agua pasada no muele molino Dans ces exemples, les adverbes présents dans la série Más vale ou

encore les négations ne peuvent être désolidarisés du groupe verbal. Par ailleurs, la troncature sur ce type d’énoncé n’est viable qu’en

discours car la structure de surface des proverbes est un élément déterminant dans le cadre d’une troncature potentielle. En effet, même si la binarité sémantique peut exister au sein d’un proverbe ne présentant qu’un seul membre, la césure d’une telle unité sur le plan structurel semble compromise par sa nature intrinsèque :

* El hábito [no hace al monje] ou *El hábito no hace [al monje] * La pobreza [no es vileza] ou *La pobreza no es [vileza] * La letra [con sangre entra] ou *La letra con sangre [entra] La binarité de surface se pose alors comme une condition néces-

saire car dans cette catégorie de parémies, les informations délivrées ne sont pas suffisantes pour déterminer le sens du propos en cas de réduction.

Mais au sein même des proverbes présentant une structure binaire, il faut encore identifier sur le plan linguistique ceux qui peuvent fonctionner sans rhème et ceux qui ne peuvent être formulés que sous leur forme complète, car si la binarité de surface apparaît comme un critère nécessaire pour la réduction potentielle d’une parémie, elle n’est pas pour autant un critère suffisant (et tous les proverbes présentant une binarité de surface ne subissent pas une troncature en diachronie).

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L’ÉVOLUTION DES FORMES EN DIACHRONIE 169

L’observation des proverbes tronqués permet de constater qu’ils répondent à certains critères particuliers, qu’ils possèdent un trait distinctif sur le plan structurel, celui de la coordination de leurs parties, un cas particulier concernant peu de proverbes. Dans une très grande majorité de cas, l’enchaînement syntaxique des membres du proverbe, même s’il se réalise dans le cadre d’une implication sémantique, relève de la parataxe ou de l’asyndète, nul élément formel ne venant préciser le type de relation qui s’instaure entre les deux parties. Or dans les cas présentés, la relation entre les deux parties se fait par le biais d’une coordination : des propositions de même statut et de même fonction sont reliées entre elles par des conjonctions de coordination 61. Et ce type d’association peut avoir une incidence dans le domaine sémantique, en ce sens que l’implication entre les deux membres peut y être sensiblement différente. La présence facultative des conjonctions de coordination (Yo a buenas, vos a malas, no puede ser más negro el cuervo que sus alas ; De haré, haré, nunca me pagué; más vale un toma que dos te daré) nous amène toutefois à préciser que ce qui prévaut n’est pas la présence formelle d’un élé-ment coordonnant mais la nature du lien qui unit les deux propo-sitions : elle n’est pas de type implicatif mais développe plutôt une relation d’équivalence.

Au demeurant, si cette relation est différente, il faut tout de même préciser que les deux membres sont souvent liés, soit grâce à l’anaphore, soit par la répétition, soit par la création d’un réseau de relations de type syntagmatique. La mise en perspective des deux membres de ces proverbes révèle aussi une importante cohésion de l’ensemble sur le plan formel. La métrique et la rime, les parono-mases, les allitérations et les figures de construction participent forte-ment à l’élaboration de ces proverbes comme dans l’ensemble du Refranero 62.

3.2.5.2 UNE APPROCHE SÉMANTIQUE DE LA RÉFECTION EN DIACHRONIE

Une analyse sémantique des termes en présence révèle aussi que les proverbes corrigés dans leur structure en diachronie présentent un fonctionnement particulier : le rôle assigné au deuxième membre du proverbe y est sensiblement différent. Les proverbes sont par nature généralisants et fondés à démontrer le caractère universel de phénomènes décrits dans l’énoncé comme des cas particuliers.

61. Cette coordination peut se faire en l’absence d’éléments de coordination. En espa-gnol, la présence de conjonctions de coordination copulatives (y, ni) dans ces énoncés est significative, mais pas en français (Oddo 2011a et 2012). 62. Sur l’importance de ces figures dans l’économie de l’énoncé parémique voir, entre autres, Anscombre (2012), Darbord (2012) et Oddo (2007).

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Le sens littéral doit y être transcendé et ne peut faire office que de point de départ amenant à un sens beaucoup plus général, comme l’expliquait Kleiber (2000 : 55-56) :

Or, si l’on considère le sens du proverbe (via son application réfé-rentielle), on constate clairement qu’il dépasse le cadre des forgerons, puisqu’il s’applique plus ou moins à toute activité, pour signifier que c’est en exerçant cette activité qu’on devient un spécialiste de cette activité. Le sens littéral du proverbe n’est en somme qu’un hyponyme d’un sens hypéronymique qui est celui du proverbe […] et on a pu parler de synecdoque d’espèce pour le genre. Les travaux de Tamba sur la métaphore dans les proverbes rendent

explicite ce type de fonctionnement du cas particulier qui sert de point de départ argumentatif à la « règle » :

Le cas particulier proverbial apporte donc une preuve tangible en faveur du principe gnomique qu’il cautionne, à la faveur de ce que j’ai appelé une métaphore argumentative (Tamba 2000b : 46). (Tamba 2012 : 194) Les proverbes dont le signifiant peut subir une réduction exploitent

un autre schéma. Le modèle conceptuel proposé repose sur la présence d’un thème exposant une généralité et d’un rhème qui le ramène à un cas particulier, souvent une illustration. Cette illustration est d’ailleurs parfois étonnante, voire inconséquente. Ainsi s’opposent des concepts tels que suegro bueno et perro con cencerro dans Aunque mi suegro sea bueno, no quiero perro con cencerro ; loco et lobo dans Cada cada loco con su tema y cada lobo por su senda. Plus arbitraire encore, l’illustration de Cada cosa en su tiempo par y los nabos en adviento, ou l’utilisation de noms propres pour compléter une formule : Tal para cual, Pascuala con Pascual.

L’absence d’un effet généralisant d’ensemble, la dichotomie qui s’installe entre les deux parties du proverbe, mais surtout la vacuité du deuxième membre de ces proverbes pourrait d’ailleurs en partie expliquer l’évolution du signifiant de ces formes. L’information délivrée dans le premier membre du proverbe étant en elle-même un énoncé minimal et autonome, suffisant et généralisant (Cuanto tienes tanto vales ; Antes que te cases, mira lo que haces ; Más vale un toma que dos te daré, etc.) il peut ainsi survivre sans l’élément coordonné et particularisant qui lui était associé.

Ce principe peut être appliqué, inversement, à l’allongement des signifiants, qui outre une recherche métrique et rimique évidente, présentent une fonction supplémentaire en diachronie et explicitent le champ d’application des proverbes ainsi ajustés en diachronie.

L’observation des proverbes présentant des ajouts qui n’ont pas survécu permet de mieux comprendre le phénomène de réfection auquel sont soumis les proverbes dont le signifiant a été allongé dura-blement.

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L’ÉVOLUTION DES FORMES EN DIACHRONIE 171

A buen servicio, mal galardón Bien ama quien nunca olvida Bolsa sin dinero, dígola cuero A quien dan no escoge Quien dinero tiene alcanza lo que quiere Pensar no es saber Haz bien y no mires a quién Le sens littéral et formulaire (Tamba 2000a) de ces énoncés se

superpose. En d’autres termes, pour ces énoncés, nul besoin de « para-phrase définitoire », de lecture métaphorique. D’expression directe et littérale, ils ne soulèvent aucun problème de compréhension et les ajouts, qui ne visent pas une correction de type sémantique mais un ajustement métrique ou rimique ne vont pas survivre en diachronie. Quant aux proverbes non littéraux du même corpus : Ir por lana y volver trasquilado ; No hay atajo sin trabajo, qui peuvent donner lieu à une lecture métaphorique, ils entrent dans le cadre sémantique décrit par Kleiber et Tamba (2011 : 124) :

La vérité générique propre au proverbe tient donc à l’association, par montée abstractive d’une vérité particulière exprimée par le sens proverbial compositionnel, à une vérité générique attachée au sens proverbial formulaire. (Tamba 2011 : 124) De cette solidarité « perdue » évoquée précédemment lors de

l’analyse des proverbes tombés en désuétude naît la nécessité de corriger certains proverbes en diachronie, d’en recadrer le « sens proverbial ». Comparons les énoncés suivants :

Ir por lana y volver trasquilado No hay atajo sin trabajo Por demás es la cítola en en molino Cabra coja no tenga siesta. Dans les deux premiers cas, la montée abstractive du sens est ren-

due possible par la compréhension de la « règle » transposable à partir du cas particulier. En revanche, dans les proverbes dont la structure a été allongée de façon pérenne, nous constatons une compréhension entravée de la métaphore, et la nécessité d’un « recadrage » du sens métaphorique pour que la portée informative du proverbe soit viable. Comme le montrent les deux derniers proverbes, la lecture phrastique de l’énoncé est, dans certains cas, difficile à transcender hors contexte, ce qui peut induire un blocage de la montée abstractive, et par conséquent une dilution (ou perte) du sens formulaire, capital pour la compréhension du proverbe en son entier.

C’est, à notre sens, une explication viable pour ces corrections du signifiant en diachronie. Ces ajouts, extrêmement concrets, servent à « forcer » la lecture métaphorique des énoncés : Ni un dedo hace

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mano (‘un élément d’un ensemble n’est pas une preuve de l’existence de cet ensemble’) recadre le champ d’application métaphorique de Una golondrina no hace verano. Et d’autres cas dans le corpus justifient cette hypothèse sémantique :

Amas sois, ama, mientras el niño mama [desde que no mama, ni ama ni nada] Cabra coja no tenga siesta [y si la tiene, caro le cuesta / y si la quiere, cara le cuesta] A dó irá el buey que no are [sino a la carnicería / sino al matadero] Por demás es la cítola en el molino [cuando el molinero es sordo / si el molinero es sordo] De lo contado come el lobo [y anda gordo] No se me da más barbero que odrero, [que todo es trasquilar cuero] Et ce faisant, comme l’a démontré Anscombre, ces modifications

participent aussi à l’intensification de l’euphonie de l’énoncé : Le phénomène semble assez général avec les formes parémiques bi-membres, leur bi-membrisme étant souvent atteint ou perdu par adjonction ou suppression d’un des deux membres – le premier ou le second. En particulier quand il y a soit réduplication du sens, soit adjonction pour de pures raisons euphoniques. L’espagnol Una golondrina no hace verano s’est ainsi vu adjoindre différents seconds membres, dont Una golondrina / no hace verano / Ni una virtud / bienaventurado, qui lui conférait un statut rythmique a(6) b(6) a(6) b(6), disparu depuis. Le cas le plus célèbre de formation rythmique par réduplication du sens est sans conteste Œil pour œil, dent pour dent… (Anscombre 2012 : 155) Ces observations sur les corrections structurelles et sémantiques

que connaissent les proverbes en diachronie s’appuient sur les travaux qui ont mis en lumière, depuis quelques années, le fonctionnement sémantique des proverbes et en ont affiné la définition. Dans ce cadre, l’analyse diachronique de l’évolution des signifiants parémiques peut fournir quelques pistes de réflexion aux recherches actuelles dans les domaines sémantique et linguistique. En effet, elles en confirment, par l’apport de cas particuliers, la validité et le fondement. Les phéno-mènes de troncature et d’allongement du signifiant apparaissent comme un processus de réfection nécessaire des énoncés qui ne se conforment pas – ou ne se conformaient pas – aux lois générales et régulières de la parémiologie.

3.3 L’APPROCHE FORMELLE Les différentes définitions et concepts abordés jusqu’à présent offrent une vision plus claire de la catégorie parémiologique. Ils servent à déterminer si un énoncé, au vu de ses caractéristiques, peut être consi-

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L’ÉVOLUTION DES FORMES EN DIACHRONIE 173

déré comme un « ON-énoncé sentencieux générique ». L’anomalie de certains énoncés au regard de celles-ci pouvant conduire à leur disparition ou à leur réfection en diachronie.

Cette réflexion sur le devenir des signifiants « non conformes » s’étend à d’autres manifestations du corpus. Le Refranero au Moyen Âge présente des formes qui posent le problème de l’inscription d’énoncés comme les wellérismes, les tournures interrogatives ou encore les unités phraséologiques au registre de la parémiologie.

3.3.1 LE CAS DES WELLÉRISMES ET DES ÉNONCÉS INTERROGATIFS OU EXCLAMATIFS

3.3.1.1 WELLÉRISMES

En rapport avec l’art du dialogue, le dialogisme est considéré par les dictionnaires comme une figure de rhétorique qui consiste « à mettre sous la forme de dialogue les idées ou les sentiments que l’on prête à ses personnages » (Littré). La RAE en propose une définition assez proche : «Figura que se realiza cuando la persona que habla lo hace como si platicara consigo misma, o cuando refiere textualmente sus propios dichos o discursos o los de otras personas, o los de cosas personificadas». En parémiologie, le concept est souvent évoqué à travers l’emploi du terme wellérisme adopté depuis sa description par A. Taylor en 1931. Ces énoncés, très prégnants dans la langue anglaise, ont été recueillis sous la forme d’un dictionnaire par Mieder & Kingsbury en 1994.

Pour autant, cette désignation ne suffit pas à définir positivement ce groupe particulier d’énoncés, qui seront tantôt classés comme phrases proverbiales, tantôt assimilés à une catégorie à part entière (Orero Clavero 1997 : 460-461). Leur structure ternaire, la présence d’un locuteur et la « chute », incongrue, de cette saynète ont été relevés comme autant d’éléments permettant de les identifier :

La estructura del wellerismo es triádica. La primera parte consta de un proverbio, un refrán o una expresión idiomática. La segunda parte es una identificación del hablante, y la tercera es la identificación de la situación creando ésta una expresión irónica con resultado humorístico. En inglés esta tercera parte normalmente es un juego de palabras o «pun». Tomemos como ejemplo el wellerismo más utili-zado y conocido en castellano: «Algo es algo, dijo un calvo, al encontrarse con un peine [sin púas]». (Orero Clavero 1997 : 460) L’historique des études et de la réception des wellérismes dans

divers pays mené à bien par Orero Clavero laisse entrevoir bien des zones d’ombre dans ce domaine, et des opinions divergentes – par exemple celle de Taylor (1931) contre celle de Seiler (1924) au sujet de l’existence de ces énoncés au Moyen Âge. Les affirmations sont

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catégoriques : « Très populaires en latin médiéval, ils n’ont pas donné lieu à un réel héritage en langue vernaculaire » (Taylor 1931). Quant à la présence de ce type d’énoncés en espagnol, français et italien, elle est considérée comme quantité négligeable par le chercheur américain, une position par ailleurs contestée par les intéressés.

À l’origine de ces divergences se trouve la définition même de ce type de parémies, axée sur la division tripartite traditionnelle proposée par Taylor pour la langue anglaise, et qui réduit d’autant le nombre d’énoncés prototypiques de la catégorie. Orero Clavero nuance de fait ces affirmations en englobant dans ce genre à la fois les wellérismes parfaits 63 (i.e. complets, en trois parties) et les formes faisant état d’une ellipse de la deuxième ou troisième partie de l’énoncé (1997 : 462-463).

Dans notre corpus, certaines formes peuvent ainsi être rattachées à cette catégorie. Elles attestent, quoiqu’en nombre très réduit, l’exis-tence de wellérismes en Espagne dès le Moyen Âge : Ajonje, dixo Luzia al odre (Santillana) ; Dixo el asno al mulo : Harre acá, orejudo (Seniloquium ; Santillana) ; Dixo el tiñoso al peyne: esto era lo que no aviamos menester (Santillana) ; Dixo la sarten a la caldera: tirate alla culnegra (Santillana). Pour certaines, ces formes sont encore recensées dans les proverbiers contemporains : Dijo el asno al mulo: «Arrea acá, orejudo» (Doval) ; Dijo la sartén a la caldera: «Quítate allá, culinegra» (Doval, Junceda).

Quant à la période classique, elle en produira d’autres, recensés aussi dans les compilations modernes : Dice al doliente el sano: «Dios te dé salud, hermano» ; Dijo el escarabajo a sus hijos: «¡Venid acá, mis flores!» ; El dinero le dijo a la muerte: «Deténte»; y la muerte le dijo al dinero: «No quiero» ; Le dijo julio al parvero: «Ya dormirás en enero» ; La leche le dijo al vino: bien venido seáis, amigo (Junceda) 64. Il est alors difficile, à l’instar d’Orero Clavero 65, de formuler l’hypothèse de leur disparition, en termes quantitatifs du moins. Peu nombreux, ces énoncés peuvent être considérés comme un épiphénomène en parémiologie, mais force est de constater qu’ils présentent, par leur maintien dans les compilations modernes, une certaine vivacité, sans doute liée à leur aspect humoristique et populaire.

63. L’idée de formes dérivées du modèle anglo-saxon est déjà presente chez Combet (1971 : 38-44). 64. Voir aussi Dijo el dinero al amor: “lo que tu no logres, lo lograré yo” ; Dijo el perro al hueso: “Si tú estás duro, yo tengo tiempo”, etc. (Doval 1997 : 405). 65. «En la sociedad occidental contemporánea, el wellerismo es casi inexistente y en general se puede decir lo mismo del uso de refranes» (Orero Clavero 1997 : 461).

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3.3.1.2 INTERROGATIFS ET EXCLAMATIFS

La présence d’énoncés interrogatifs et exclamatifs dans le corpus issu des compilations du Moyen Âge, nettement plus importante – une cinquantaine de formes –, présente en revanche un réel intérêt en termes d’évolution formelle des parémies.

Il apparaît en effet clairement que ce mode d’énonciation, notam-ment l’interrogatif, dont les différentes dimensions sont rappelées par Moignet, est a priori incompatible avec la définition du proverbe 66 :

La diversité des attitudes psychiques qui se traduisent par des phrases interrogatives : appel d’information, délibération, demande de confir-mation, mise en doute, refus, hypothèse, appel à l’approbation, se ramène à un facteur commun, qui est de constituer des attitudes non thétiques, c’est-à-dire, ne visant pas à poser le procès, mais au contraire, à le mettre en débat. (Moignet 1974 : 100) Et les récents travaux sur la valeur évidentielle des proverbes, sur

leur statut discursif argumentatif (Anscombre 1994) et sur leur généricité (v. supra) constituent encore d’autres points d’achoppement empêchant, par définition, l’intégration de ces énoncés dans la catégorie définie des proverbes. L’examen de ces formes, puis leur observation en diachronie, déterminera dans quelle mesure cette hypothèse d’incompatibilité est fondée et s’il en découle des correc-tions en diachronie.

Notons avant tout que ces énonciations interrogatives et exclama-tives 67 se présentent sous plusieurs formes au Moyen Âge : • L’énoncé est intégralement interrogatif : ¿A do irá el buey, que

non are? (Santillana) ; ¿De donde a donde Haxa con aluanega? (Santillana) ; Qujen echará el çençerro al gato (Seniloquium)

• L’énoncé se construit autour d’une question et d’une réponse : ¿A como vale el quintal del fierro? Dame vn’aguja (Santillana) ; ¿Que lleuays ay? No nada, si el asno cae (Santillana) ; Yo ſennora, tu ſennora ¿qual de nos porna la olla? (Lib. Adv.)

• L’énoncé est exclamatif : ¡Hablando [y] andando, marido, a la horca! (Santillana) ; Guay del huso quando la barua no anda de suso (Santillana) Pour chaque cas, l’analyse du corpus diachronique permet de

dresser un bilan des solutions adoptées en diachronie. 66. Il convient toutefois d’établir une distinction entre l’interrogation négative, qui présuppose selon Martin (1987 : 21-25) une réponse positive, et l’interrogation positive qui tend vers une réponse négative. Sur cette question, voir aussi Anscombre & Ducrot (1981). 67. La modalité énonciative exclamative présente un autre type d’incompatibilité. Elle présuppose un jugement, un point de vue subjectif de la part du locuteur qui détermine sa position par rapport à l’énoncé. « L’admiratif évoque la réaction sensible, valorative de l’énonciateur » (Pottier, Darbord & Charaudeau 2005 : 237).

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Quantitativement moins présents dans le corpus, les énoncés intégralement interrogatifs (10 cas) tombent en désuétude après le XVIIe siècle – Agudillo, agudillo, y buscad qujen lieue la carga (Seni-loquium) ; Alcalde, ¿demandome aqui alguno? (Santillana) ; ¿Eso de ese ojo, fase vos enojo? (Seniloquium) ; Qujen echará el çençerro al gato (Seniloquium) 68 – ou sont corrigés par la modification de la modalité énonciative. ¿A do irá el buey, que non are? (Seniloquium, Santillana) est ainsi modifié par l’ajout d’un segment dès Correas (A la karnizería), retenu à la période moderne dans les recueils de Doval (¿A dónde irá el buey que no are… sino al matadero? / ¿A dó irá el buey que no are, sino a la carnicería?) et de Junceda (¿A dó irá el buey que no are, sino al matadero?).

Dans Qué sabe el asno, que cosa es melcocha (Seniloquium) ; ¿Qué vos duelen Don Pedro, cuchilladas en cuerpo ageno? (Senilo-quium) et En achaque de trama, está acá nuestra ama (Seniloquium) – où l’interrogation est clairement marquée dans les compilations clas-siques : En achaque de trama, ¿vistes acá a nuestra ama? (Núñez) ; En achake de trama ¿vistes aká a nuestra ama? (Correas) – nous assistons au passage de la modalité interrogative à la modalité assertive dans les compilations modernes : Tal sabe el asno qué cosa es la melcocha (Junceda) ; Poco os duelen, don Jimeno, estocadas en cuerpo ajeno (Doval, Junceda) et En achaques de trama, viste acá a nuestra ama (Junceda).

Les énoncés construits sur un jeu de question-réponse sont plus nombreux (20 cas). Si la forme de ces énoncés semble à première vue plus compatible avec la définition du texte parémique, elle n’en demeure pas moins assez éloignée des matrices fréquentes en paré-miologie, ce qui explique certainement son abandon dans de nombreux cas après le XVIIe siècle. Ainsi les formes Ayunas gallego a pesar de o demo (Santillana) ; ¿Como se tiende? Como ruyn en casa de suegro (Santillana) ; Con quien lo aueys, Quaresma? Con quien no vos ayunara (Santillana) ; ¿Creeys en Dios? En çinta es la grulla y no lo sabe el [puerco] (Santillana) ; Quando el coxo de amor muere, ¿que fara el que andar puede? (Santillana) ; De donde quebro esta astilla? Deste mal madero (Santillana) ; Donde le dio? Donde le acudio (Santillana) ; ¿Que lleuays ay? No nada, si el asno cae (Santillana) ; Qué tiento de albéitar, que sangra la burra por el rabo (Seniloquium) ; ¿Quereys que os diga? Quien no come no costriba (Santillana) ne sont plus compilées à la période moderne.

Quant aux quelques cas recensés par Sbarbi dans sa compilation – ¿A cómo vale el quintal de hierro? … Dame una aguja ; ¿De dónde 68. Nous ajoutons à cette série les énoncés ¿De donde a donde Haxa con aluanega? (Santillana) et Yo ſennora, tu ſennora ¿qual de nos porna la olla? (Lib. Adv.) recensés uniquement par Sbarbi.

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eres, hombre? –Del aldea de mi muger ; ¿De qué murió mi padre? De achaque ; ¿A do tu pie? He aqui mi oreja ; Quien no es bueno para sí, ¿cómo lo será para otro? ; ¿Quién te enriqueció? Quien te gobernó – ils soulèvent toujours le même questionnement de notre part, celui de leur actualité à l’époque de leur recensement.

In fine, une faible quantité (4) de ces énoncés parviennent jusqu’au XXe siècle. Il s’agit d’une part de ¿Cómmo te fesite caluo? Pelo a pelo, pelando (Seniloquium) et ¿Quien vos fizo alcalde? Mengua de ombres buenos (Santillana) qui vont trouver dans les compilations contem-poraines une solution assertive (Pelo a pelo perdiendo, el que ha de ser calvo, lo va siendo (Doval) ; A falta de hombres buenos, a mi padre hicieron alcalde (Sbarbi 2, Doval, Junceda), et d’autre part de ¿Do vas duelo? –Allá do suelo (Seniloquium) et de ¿Dónde venides, rascada? –Del llanto del pastor de mj cunnada (Seniloquium) qui vont conserver en diachronie le segment interrogatif présent à l’ori-gine dans l’énoncé : ¿A do vas, duelo? A do suelo (Doval) et ¿Por quién venís rascada? Por la suegra de mi cuñada (Sbarbi 2, Junceda).

Au vu de ce bilan, l’énonciation exclamative apparaît d’emblée comme une modalité « plus acceptable » dans le domaine de la parémiologie. Les 18 cas présents dans le corpus vont être, pour plus de la moitié, recensés dans une compilation contemporaine – avec ou sans les marques typographiques (points d’exclamation, accentuation du pronom) caractéristiques de cette modalité énonciative :

¿Que plazer de marido? La çera ardida y el biuo (Santillana) > ¡Qué placer de marido! La cera ardida y él vivo (Junceda) Alegrias alba[r]deros que el valago se arde (Santillana) > Alegría, albarderos, que arde el bálago (Junceda) Espera muerto que verças te cuezgo (Santillana) > ¡Espera, muerto, que berzas te cuezo! (Junceda) Gracias a manos mias que voluntad de Dios visto auias (Santillana) > Gracias a manos mías, que voluntad de Dios visto habías (Junceda) ¡Hablando [y] andando, marido, a la horca! (Santillana) > Andando y hablando, marido a la horca (Junceda) Xo, que te estrego (Santillana) > Jo, que te estrego, burra de mi suegro (Junceda) Justicia, y non por nuestra casa (Seniloquium) > Justicia, mas no por mi casa (Doval, Junceda) Maravéllome, e fame maravellado, que gallina morena pone güevo blanco (Romancea) > ¡Milagro, milagro! ¡Que la gallina negra pone huevos blancos! (Junceda) Tres marauedis quan altos que ys (Santillana) > Tres maravedís; cuán alto me is (Junceda)

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Tribulaçion, hermanos, entre dos, tres pollos (Santillana) > ¡Hermanos, tribulación: tres pollos entre dos! (Junceda) Parallèlement, d’autres semblables tombent en désuétude et ne

seront plus recensés après Correas : Compadre, ¡qué jatterejo tiene mj comadre! (Seniloquium) > Konpadre, ¡ké xarretexo tiene mi komadre! (Correas) Guay de ty Iherusalem que estas en poder de moros (Santillana) > ¡Guai de ti, Xerusalén, ke te tienen moros! (Correas) Guay del malo y de su dia malo (Santillana) > ¡Guai del malo i de su día malo! (Correas) Xo, cagara el prior (Santillana) > ¡Xo!, kagará el prior / ¡Xo!, kagará el abad (Correas) No veo mayor dolor que muchas manos en vn tajador (Santillana) > ¡Kómo es gran dolor, muchas manos a un taxador! (Correas) Ojo al marear que relinga la vela (Santillana) > ¡Oxo al marear, ke rrelinga la vela! o ke rrespinga la vela! (Correas)

Ou à la suite de Sbarbi : Buen syglo aya quien dixo buelta (Santillana) > ¡Bien haya quien dijo: vuelta! (Sbarbi 2) ¡Que tacha beuer con borracha! (Santillana) > ¡Miren qué tacha, beber con mujer borracha! (Sbarbi 2) L’observation en diachronie des textes parémiques interrogatifs et

exclamatifs met en évidence l’autorégulation du système. L’interro-gation, profondément incompatible avec la généricité et la médiativité, ne survit pas dans les proverbes : ceux qui la pratiquent disparaissent de l’usage ou sont corrigés dans les proverbiers contemporains. Quant au maintien de certaines formes exclamatives, il semble davantage devoir être assimilé à la présence de phrases situationnelles dans les refraneros (i.e. des énoncés sentencieux non génériques) qu’à des « ON-énoncé sentencieux génériques », comme le montre leur absence d’autonomie et de généricité 69.

3.3.2 TRANSFERTS VERS LES UNITÉS PHRASÉOLOGIQUES

En diachronie, les modifications peuvent aussi altérer la nature même des énoncés et, par conséquent, leurs propriétés discursives. En effet, comme l’ont déjà fait remarquer Perrin (2012) et Tamba (2011 : 118), « Il arrive d’ailleurs que des composants proverbiaux soient recyclés 69. Par exemple, les énoncés ¡Espera, muerto, que berzas te cuezo! et ¡Hermanos, tribulación: tres pollos entre dos! ne se conçoivent que dans un contexte discursif précisant la situation à laquelle il s’appliquent. Ils ne sont pas non plus combinables avec les marqueurs génériques (généralement, habituellement) car ils relèvent de l’évé-nementiel.

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sous forme d’idiomes ». Au vu de l’importante littérature que suscite le figement, précisons plus exactement que les composants d’un énon-cé sentencieux, c’est-à-dire, à divers degrés, une partie ou la quasi-totalité de l’énoncé, peuvent subir des modifications qui les amènent à ne plus se conformer à la définition linguistique du proverbe et à changer de « catégorie » pour devenir des unités phraséologiques.

3.3.2.1 CONCEPTS FONDAMENTAUX

Si les linguistes attribuent communément la paternité de la phraséo-logie en tant que discipline scientifique à Bally (Traité de stylistique française, 1951) 70, il n’en est pas moins vrai que son véritable essor date des années 1970, avec les productions théoriques de Zuluaga pour l’espagnol (1975, 1980) et de Maurice Gross (1982) puis de Gaston Gross (1996) pour le français 71. Ces travaux donnent le départ d’une intense réflexion sur ces suites polylexicales codées, tant sur le plan de leur aspect sémantique que sur celui de leur classification ou encore de leur définition, dont nous pouvons retenir, pour l’espagnol, celle de Corpas Pastor :

Las unidades fraseológicas son unidades léxicas formadas por más de dos palabras gráficas en su límite inferior, cuyo límite superior se sitúa en el nivel de la oración compuesta. Dichas unidades se caracterizan por su alta frecuencia de uso, y de coaparición de sus elementos integrantes; por su institucionalización semántica; por su idiomati-cidad y variación potenciales; así como por el grado en el cual se dan todos estos aspectos en los distintos tipos. (Corpas Pastor 1996 : 20) La définition proposée demande quelques éclaircissements, autour

des concepts fondamentaux qui encadrent la phraséologie. Ainsi l’opacité sémantique des énoncés : « Une séquence donnée est dite opaque quand, à partir des sens des éléments composants, on ne peut pas reconstituer le sens de l’ensemble » (G. Gross 1996 : 154-155) qui découle d’une lecture « non compositionnelle » 72 de l’ensemble ; leur statut de « dénominations monoréférentielles » 73, leur fixité (ou blo-cage des propriétés transformationnelles et paradigmatiques). Les tra-vaux sur la portée et le degré du figement nous intéressent particuliè-rement, car dans un premier temps, les proverbes ont été rattachés au phénomène du figement : 70. Les travaux de Casares (1950) sur les lexies complexes sont aussi fondateurs dans le domaine de la langue espagnole. 71. Il serait vain (et difficile) de citer ici tous les travaux qui ont participé à l’évolution de la discipline. Pour une vue d’ensemble des perpectives les plus récentes et un aperçu bibliographique, voir le volume dirigé par Anscombre et Mejri consacré au figement linguistique (2011). 72. « Certaines combinaisons peuvent avoir deux lectures ou interprétations, l’une compositionnelle et l’autre figée » (Palma 2007 : 23). 73. Terminologie empruntée à Kleiber (1984a).

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180 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

La situation la plus simple est celle où l’ensemble de la séquence est figé. C’est le cas d’un proverbe (La nuit, tous les chats sont gris), d’une suite verbale (avoir les yeux plus gros que le ventre)… Dans ces exemples, le figement affecte la totalité de la suite. Il n’y a de degré de liberté pour aucun des termes concernés. Cette situation n’est pas la plus fréquente : il arrive que, dans une séquence donnée, seul un sous-ensemble fasse l’objet d’un figement. (G. Gross 1996 : 15) Palma revient sur les différentes approches suivies par les phraséo-

logues depuis quelques années et soulève la question de la limite qui sépare ces deux champs (2007 : 17 sv.). En effet, des travaux plus récents prônent une classification à partir du concept de phrasème 74 (c’est-à-dire des syntagmes non libres) dont les unités phraséologiques et les proverbes constituent différentes manifestations, et sont par conséquent régis par des contraintes différentes. Et dans ces mêmes travaux, la notion de degré de figement s’avère essentielle à la défi-nition des phrasèmes, en ce sens que le figement n’affecte pas tous ces énoncés de la même façon. Certains subissent des transformations de par leur nature même (c’est le cas de la flexion verbale dans les expressions figées verbales), d’autres admettent des variantes (para-digmes synonymiques), et d’autres encore, pour finir, se caractérisent par une très grande fixité.

Ces théories et les définitions linguistiques qui en découlent nous permettront d’isoler dans le corpus les « composants » de proverbes qui, au cours de leur évolution, ont subi des modifications permettant de les associer de nos jours à la catégorie des unités phraséologiques. Ces cas, nous le verrons, doivent aussi faire l’objet d’une approche fonctionnelle pour mieux appréhender les types de transferts les plus fréquents entre ces deux classes de phrasèmes.

Les unités phraséologiques, contrairement aux proverbes, ne sont pas des unités minimales et autonomes : elles requièrent une situation discursive et s’organisent autour d’un noyau, mot-clé au sein de la structure, qui détermine d’une part la catégorie de l’unité phraséo-logique mais aussi sa fonction syntaxique dans le discours : • Les phrases figées nominales : où l’élément central est un substan-

tif et l’expression possède ses fonctions syntaxiques (un pico de oro).

• Les phrases figées verbales : pour lesquelles le verbe (souvent un verbe support) est l’élément qui structure la suite (dar la lata).

• Les phrases figées adjectivales : composées dans leur essence d’un adjectif ou d’un participe exprimant une qualité. Elles sont souvent

74. Voir Gréciano (2000) et Mel’čuk (1995 et 2011 : 45-47) : « Les phrasèmes séman-tiques forment trois sous-classes majeures : collocations, clichés [proverbes] et locu-tions [faible, semi-locution, locutions forte ou complète] ».

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L’ÉVOLUTION DES FORMES EN DIACHRONIE 181

placées après le verbe « être » et remplissent une fonction quali-ficative vis-à-vis du substantif (hecho y derecho).

• Les phrases figées adverbiales : elles se présentent sous la forme d’une expression pour laquelle l’adverbe est le noyau de l’unité, ou bien d’une phrase prépositionnelle remplissant les fonctions d’un complément circonstanciel (sin ton ni son, en un tris).

3.3.2.2 TYPOLOGIE FONCTIONNELLE DES CAS DE TRANSFERT

Les cas isolés dans le corpus permettent de constater que ce phéno-mène produit très majoritairement des phrases figées verbales (28), et dans une proportion nettement moins significative des unités phraséo-logiques adjectivales (4), adverbiales (2), et nominales (1).

La description du corpus permet de retracer les formes initiales ainsi que les modifications auxquelles elles ont été soumises en dia-chronie (à l’aide d’une sélection d’exemples) avant d’apparaître finalement au sein des dictionnaires phraséologiques ou de langue sous la désignation de locutions. • Phrases figées nominales

Daca el gallo, toma el gallo, quedan las plumas en la mano (Santi-llana, Vallés) > Daca y toma (Caro) > Andar al daca y toma (Sbarbi 2) > Al toma y daca (Junceda). Toma y daca, ou El toma y daca est défini dans le DFEM –

Diccionario Fraseológico del Español Moderno – (s.v. tomar) : «[despectivo] la acción de dar o tomar a cambio de algo». La séquence apparaît sans article dans la RAE et présente quelques nuances dans sa définition : «1. Trueque simultáneo de cosas o ser-vicios ; 2. Favor que espera la reciprocidad inmediata».

Il faut signaler ici que la présence de daca dans l’énoncé est peut-être à l’origine du transfert de catégorie. D’après Ruiz Gurillo, le plus haut degré de figement est représenté dans la langue par des locutions intégrant des archaïsmes et des anomalies structurelles 75. Ces cas pré-sentent en effet une opacité sémantique totale, à l’instar des exemples cités par l’auteur :

Por ello, el grupo nuclear de la fraseología estará formado por las llamadas locuciones con palabras diacríticas o anomalías estructurales que manifiestan fijación e idiomaticidad total : a la bartola, de bruces, a mansalva, a pies juntillas, a la topa tolondro… (Ruiz Gurillo 1997 : 82)

75. La substantivation de l’interjection (RAE : «Contracción de da, imper. de dar, y el adverbio acá. Interjección: Da, o dame, acá») pourrait de fait être considérée comme une anomalie.

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182 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

• Phrases figées adjectivales Recueillie dans le manuscrit de Santillana, puis de Núñez, Correas,

et Sbarbi, la forme Engreído, como gallo de cortijo est recensée telle quelle par la RAE comme une locution adjectivale «Dicho de una persona: Que presume que vale más que otras, y por eso desdeña su compañía». L’énoncé Como piojo(s) en costura, décrit par la RAE comme une locution adverbiale 76 («para denotar que se está con mucha estrechez y apretura en un sitio») permet d’établir un rapprochement évident avec la forme Assi se mete como piojo en costura (Santillana, Vallés) qui connaît une première évolution qui tient compte de la présence du verbe meterse (Meterse komo pioxo en kostura, Correas ; Meterse como piojo en costura, Caro), puis l’élimine (Como piojo en costura, Sbarbi 2) ou le remplace par estar (Estar como piojo en costura, Sbarbi 2).

Pour finir, deux énoncés absents des dictionnaires de phraséologie et de langue attirent notre attention en raison de leurs caractéristiques : Mas pobre esto que puta en Quaresma (Santillana, Correas) et Tanto monta como meaja en capilla de frayle (Santillana), simplifié à la fin de la période classique en Meaja en capilla de Frayle (Correas, Caro). Dans les deux cas, le manque d’autonomie des énoncés (de type comparatif) nous amène à les classer parmi les cas de transfert, d’autant que Sbarbi en propose une version qui tend à les inscrire, nous le verrons, au registre des unités phraséologiques (Estar más pobre que puta en Cuaresma et Lo mismo que meaja en capilla de fraile, Sbarbi 2). • Phrases figées adverbiales

Nous retenons dans ce cadre A tuerto o a derecho (RAE : «loc. adv. p. us. Sin consideración ni reflexión»), qui est un composant du proverbe tombé en désuétude : A tuerto o a derecho, ayude Dios a nuestro concejo. Il n’est plus attesté que sous la forme d’une phrase figée depuis 1780 (RAE, s.v. tuerto : «Á tuerto o á derecho»).

De la même façon la phrase figée adverbiale Burla Burlando (RAE : «1. loc. adv. coloq. Sin advertirlo o sin darse cuenta de ello. Burla burlando hemos andado ya tres kilómetros. 2.loc. adv. coloq. Disimuladamente o como quien no quiere la cosa. Burla burlando consiguió su empleo») peut être rattachée à l’univers proverbial. Le proverbe Burla burlando, vase el lobo al asno est recueilli dans toutes les compilations depuis le Moyen Âge (Santillana) jusqu’à nos jours (Doval, Junceda). • Phrases figées verbales

Nous présentons ici un relevé des phrases figées verbales ratta-chées à des composants proverbiaux, en faisant intervenir les étapes de l’évolution qui permettent de mieux appréhender le phénomène. 76. Son rôle prédicatif nous amène à l’inclure dans la catégorie des adjectivales.

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L’ÉVOLUTION DES FORMES EN DIACHRONIE 183

• Alabar [alguien] sus agujas (RAE : «loc. verb. coloq. Ponderar su industria, sus trabajos o cualidades») Cada buhon alaba a sus agujas (Seniloquium) > Cada bohonero, alaba sus agujas (Vallés, Horozco, Correas) > Alabais vuestras agujas (Caro) > Alabar sus agujas (Sbarbi 2)

• Ayunar después de harto (RAE : «loc. verb. coloq. p. us. U. para ad-vertir a quienes ostentan mortificación y viven regaladamente») El farto del ayuno, non ha cuitado njnguno (Seniloquium) > El harto, del ayuno no tiene cuydado ninguno (Santillana, Vallés, Núñez, Correas, Caro) > El harto, del ayuno no tiene cuidado ninguno (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) > Ayunar después de harto (Sbarbi 2)

• Callar como negra en baño (RAE : non attesté) Callar como negra en baño (Santillana, Núñez, Correas) > Callo, como negra en baño (Vallés, Correas) > Callar como negra en baño (Sbarbi 2)

• Dar coces contra el aguijón (RAE : «loc. verb. coloq. Obstinarse en resistir a fuerza superior») Lançar cosas contra el aguijón (Seniloquium) > Echar coces al aguijón (Núñez) > Echar kozes al agixón; o kontra el agixón (Correas) > Pelear contra el aguijon / Simpleza es dar coces contra el aguijon (Caro) > Tirar coces contra el aguijon (RAE) > Dar, o disparar, o tirar, coces contra el aguijón (Sbarbi 2) > Dar coces contra el aguijón es poca discreción (Doval) > Dar coces contra el aguijón (Junceda)

• Dar la teta al asno (RAE : «loc. verb. coloq. U. Para explicar la des-proporción o inutilidad de una acción que se ejecuta con quien no la ha de agradecer o aprovechar») De mas estaua la grulla al fuego dando la teta al asno (Santillana) > Dar la teta al asno (RAE)

• Echar [alguien] otra sardina (RAE : «loc. verb. coloq. Entrar de fuera, especialmente si ocasiona alguna incomodidad el admitirle») Echa otra sardina que otro ruyn viene (Santillana, Vallés, Núñez, Correas) > Echar otra sardina (RAE)

• Echar la cuenta sin la huéspeda (RAE : «loc. verb. coloq. Encarecer las ventajas de un negocio sin pensar en sus inconvenientes») Fazeys la cuenta sin la huespeda (Santillana) > Hazer la cuenta sin la huéspeda (Núñez) > Eso es hazer la kuenta sin la hornera (Correas)

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184 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

> Hacer la cuenta sin la huespeda (RAE) > Echar uno la cuenta con, o sin, la huéspeda (Sbarbi 2) > No contar con la huéspeda (Junceda)

• Echar la soga tras el caldero (RAE : «loc. verb. coloq. Dejar perder lo accesorio, perdido lo principal» ; DFEM [s.v. soga] : «Perder o dejar perder lo accesorio después de perder lo principal») Echar la soga tras la pozadera (Seniloquium) > Echar la soga, tras el calderon / Alla yra la soga, tras el calderón (Vallés) > Echar la soga tras el calderón (Núñez) > Echar la soga tras el kaldero / Allá irá la soga tras el kalderón (Correas) > Allá va la soga tras el caldero (Caro) > Echar la soga tras el caldero (Caro, RAE) > Arrojar la soga tras el caldero / Ir la soga tras el caldero (Sbarbi 2, Junceda)

• Echarlo, o echarlo todo, a doce (RAE : «locs. verbs. coloqs. Meter a bulla algo para que se confunda y no se hable más de ello») Echemoslo a doze, si quiera nunca se venda (Santillana) > Echadlo a doze, y nunca se venda (Vallés, Correas) > Echémoslo a doze y nunca se venda (Núñez) > Echarlo a doze i nunka se venda / Echémoslo a doze, mas ke nunka se venda (Correas) > Echarlo á doce (RAE) > Echarlo todo a doce, aunque nunca se venda (Sbarbi 2) > Echarlo todo a doce (Junceda).

• Encontrar, o topar, sancho con su rocín (RAE : «locs. verbs. Hallar alguien otro semejante a él o de su ingenio») Hallado ha Sanch[o] su roçin (Santillana, Vallés) > Topado ha Sancho con su rocín (Núñez, Caro) > Hallado á Sancho su rrozín / Topó Martín kon su rrozín / Topó Machín kon su rrozín (Correas) > Encontrar Sancho con su rocin (RAE) > Allá va Sancho con su rocín (RAE, Sbarbi 1/2, Junceda)

• Escupir sangre en bacín de oro (RAE : «loc. verb. Tener poco con-tento con mucha riqueza») Reñego de baçin [de oro] que escupe sangre (Santillana) > Reñega de vaçin de oro, en que ayas de escupir sangre (Vallés) > Reñiego de bacín de oro en que escupen sangre (Núñez) > Rreniego de bazín de oro en ke é de eskupir sangre / Eskupir sangre en bazín de oro (Correas) > Escupir sangre en bacin de oro (Caro, RAE, Sbarbi 2)

• Esperar del lobo carne (RAE : «loc. verb. coloq. Esperar algo de quien lo quiere todo para sí»)

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L’ÉVOLUTION DES FORMES EN DIACHRONIE 185

Quien al lobo envía, carne espera (Seniloquium, Santillana, Vallés, Núñez) > Esperar de lobo carne (RAE) > Quien al lobo envía, carne espera / Esperar del lobo carne (Sbarbi 2)

• Estar a las duras y a las maduras, o ir, o tomar, las duras con, o por, las maduras (RAE : «locs. verbs. coloqs. U. para significar que quien goza de los privilegios de una situación debe cargar asimismo con sus desventajas») Quien coma las duras, coma las maduras (Seniloquium) > Quien come las duras, come las maduras (Vallés) > El que come las duras comerá las maduras / Quien come las duras comerá las maduras (Núñez) > El ke kome las duras, koma las maduras; [o] El ke kome las duras, komerá las maduras (Correas) > Quien come las duras coma las maduras (Caro) > Vayan las duras con las maduras (RAE, Sbarbi 1) > Tomar las duras con las maduras (Sbarbi 1) > Pues comisteis las maduras, gustad de las duras / Tomar las duras con, o por, las maduras (Sbarbi 2) > Quien comió las maduras, que coma las duras (Doval, Junceda) > Estar a las duras y a las maduras (Junceda)

• Estar ya duro el alcacer para zampoñas (RAE : «loc. verb. cloq. des. Dicho de una persona : No estar ya en edad de aprender o de hacer algo») Uiejo es el alcaçer para fazer çampoñas (Santillana) > Duro es el alcacer para compañas (Núñez, Correas) > Ya esta duro el alcacer para zampoñas (RAE, Sbarbi 1/2) > Duro es ya el alcacel para zampoñas (Junceda)

• Estar, o faltar, la cola / el rabo por desollar (RAE : «locs. verbs. co-loqs. Quedar mucho que hacer en una tarea, y aun lo más duro y di-fícil» ; DFEM (s.v. rabo) : «Faltar/quedar (aún, todavía) el rabo por desollar : Faltar mucho, y precisamente lo más difícil, para terminar algo») El rabo está por desollar (Seniloquium) > O avn el rabo esta por desollar (Santillana) > Andar, andar, el rabo esta por dessollar (Vallés) > Andar: andar, que el rabo está por dessollar (Núñez) > Aún está el rabo por desollar / Aún falta el rabo por desollar (Correas, RAE) > Aún la cola le falta por desollar (Caro) > Estar, o faltar, el rabo, o la cola, por desollar (Sbarbi 2) > Aún queda el rabo por desollar (Junceda)

• Ir, o venir, de rocin a ruin (RAE : «locs. verbs. coloqs. Decaer o ir de mal en peor»)

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186 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

De roçin a ruyn (Santillana, Vallés, Núñez, Horozco, Correas, Caro) > Ir de rocin á ruin (RAE, Sbarbi 1/2)

• No dejar verde ni seco (RAE : «loc. verb. Destruirlo todo, sin excep-ción alguna») Abeçose la viella, e mal por a los […] cos (Romancea) > Regostose la vieja: a los bledos ni dexo verdes ni secos (Santillana, Núñez) > No dejar verde ni seco (RAE, Sbarbi 2)

• Oler la casa a hombre (RAE : «loc. verb. coloq. U. para dar a entender que alguien quiere hacerse obedecer en su casa, por lo común sin conseguirlo») Huela la casa a ombre, y el venia rodando (Santillana, Vallés) > Ansí, ansí, guela la kasa [a] onbre. I rrodava por las eskaleras / Guela la kasa a onbre. I él iva rrodando por la eskalera (Correas) > Huela la casa á hombre / Así, así huela la casa á hombre (Caro) > Oler la casa a hombre (RAE, Sbarbi 2).

• Pagar justos por pecadores / Arder verde por seco (RAE : «loc. verb. Dicho de los inocentes: Pagar las culpas que otros han cometido» ; Arder verde por seco : «loc. verb. coloq. desus. Pagar justos por pecadores») Lazran justos por peccadores (Seniloquium) > Arder verde por seco y lazera[r] justo por pecador (Santillana) > Pagan justos por pecadores (Vallés) > Arde verde por seco y pagan justos por peccadores (Núñez, Correas) > Pagar xustos por pekadores / Pagan xustos por pekadores / Lazera el justo por el pekador (Correas) > Pagan justos por pecadores (Caro, Sbarbi 1) > Pagar justos por pecadores (RAE, Sbarbi 2) > Arde verde por seco (Sbarbi 1) > Arder verde por seco (Sbarbi 2) > Arde verde por seco y pagan justos por pecadores (Junceda)

• Parir a medias dos [o más] personas (RAE : «loc. verb. coloq. Ayu-darse en un trabajo dificultoso») Peor es que parir a medias y no saber de quien (Santillana, Vallés, Correas) > Parir a medias (RAE, Junceda)

• Peor es hurgallo (RAE : «loc. verb. coloq. Peor es meneallo (para señalar lo inconveniente de hacer memoria o hablar de cosas que originaron disgustos o desavenencias, o para referirse a que no se ha de hallar remedio, disculpa o explicación satisfactoria)») Dalle, dalle, peor es hurgalle (Santillana, Núñez, Correas) > Peor es hurgarlo (RAE, Sbarbi 2)

• Quebrar la soga por lo más delgado (RAE : «loc. verb. Prevalecer el fuerte contra el débil o el poderoso contra el desvalido»)

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L’ÉVOLUTION DES FORMES EN DIACHRONIE 187

Qujebra la soga, por lo más delgado (Seniloquium, Vallés, Núñez, Horozco, Correas) > Siempre quiebra la soga por lo más delgado (Horozco, Correas) > La soga siempre quiebra por lo mas delgado (Caro, Doval)

• Saltar [alguien] como granizo en albarda (RAE : «loc. verb. coloq. Alterarse con facilidad y neciamente por cualquier cosa que otra persona dice») Assi se sacude como granizo [de] albarda (Santillana) > Ansí salta komo granizo en albarda / Salta komo granizo en albarda (Correas) > Saltar como granizo en albarda (Sbarbi 2, Junceda) > Así salta, como granizo en albarda (Junceda)

• Seguir [a alguien] hasta la mata (RAE : «loc. verb. coloq. Perseguirlo y acosarlo con ahínco») Non sigas al lobo fasta la mata (Seniloquium) > No se ha de llegar el lobo hasta la mata (Espinosa) > Segir hasta la mata (Correas) > Seguir á uno hasta la mata (RAE) > Sigue al lobo, mas no hasta la mata (Junceda)

• Ser peor lo roto que lo descosido (RAE : «loc. verb. coloq. Ser, entre dos daños, uno mayor que el otro») Peor es lo roto que lo descosido (Santillana, Vallés) > Peor es lo roto que lo descosido (Correas, Caro, RAE) > Ser peor lo roto que lo descosido (Sbarbi 2)

• Tirar [alguien] la piedra y esconder la mano (RAE : «loc. verb. Hacer daño a otra persona, ocultando que se lo hace» ; DFEM (s.v. piedra) : «Causar daño y esconderse») Echa la piedra [y] esconde la mano (Santillana, Vallés) > Hecho de villano, tirar la piedra y esconder la mano / Tirar la piedra y esconder la mano (Núñez, Correas) > Tirar la piedra, y esconder la mano (Caro, Sbarbi 2) > Obra de villano, tirar la piedra y esconder la mano (Doval) > Tirar la piedra, y esconder la mano, hecho villano (Junceda)

• Untar el casco, o los cascos, a alguien (RAE : «locs. verbs. coloqs. Lavar la cara (adular). Lavar el casco, o los cascos, a alguien : «locs. verbs. coloqs. Lavar la cara (adular)») Quebrar el ojo y vntar el caxco (Santillana, Vallés) > Después de descalabrado, untarle el casco (Vallés, Núñez) > Quebrar el ojo, y untar el casco (Correas) > Untar el casco (Correas, Caro) > Untar el casco, ó los cascos (RAE) > Lavar, o untar, el casco, o los cascos, a uno (Sbarbi 2) > Untar el carro / Untar el casco (Junceda)

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188 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Ce classement fonctionnel permet de dresser un premier bilan. Il fait apparaître que les transferts les plus fréquents vont donner lieu à des unités phraséologiques verbales. Parmi celles-ci, il permet de dis-tinguer des phénomènes d’évolution – par exemple le passage de El harto, del ayuno no tiene cuidado ninguno à Ayunar después de harto – des simples reprises d’énoncés – certains énoncés ne subissant pas de modifications formelles, comme Echar la soga tras el caldero. Par ailleurs, la mise en évidence de ces cas particuliers facilite une recherche de points communs à ces proverbes. Ils soulèvent une question importante en termes d’évolution : existe-t-il des facteurs qui favorisent le passage d’une catégorie à l’autre, et surtout, par quels moyens ces proverbes s’adaptent-ils aux critères qui définissent les unités phraséologiques.

3.3.2.3 AJUSTEMENTS DES COMPOSANTS PROVERBIAUX

À la complexité de cette question s’ajoute en quelque sorte la diffi-culté à établir scientifiquement la prééxistence d’une forme par rap-port à une autre. Dans certains cas, il semble en effet aléatoire d’avan-cer qu’un composant de proverbe a conduit à la création d’une phrase figée. En diachronie en tout cas, les cas de coexistence sont corroborés par la consultation du corpus d’œuvres littéraires du Moyen Âge. Le premier membre de A tuerto o a derecho, ayude Dios a nuestro conce-jo (Seniloquium) est déjà présent dans Calila e Dimna (Anonyme, Castalia, 1251, 1993 : 187) : «Et estos que son en la corte del rey tanto se fían en su poridat et en su mansedunbre, et son seguros de su bondad, que se non temen de fablar a sus sabores a tuerto o a derecho, ca él non gelo contradirá», dans Amadís de Gaula 77 et la General Estoria de Alfonso X (Universidad de Alcalá, 1284, 2002 : fol. 201R).

Des emplois plus tardifs de Como piojo en costura par exemple, attesté dans La Pícara Justina : «En León no se puede decir a la mujer vete al rollo. Ningún leonés honrado puede decir a su mujer vete al rollo, sin que en estas palabras vaya enjerida, como piojo en costura, la licencia para que la tal mujer salga de sus casillas» 78 nous empê-chent de nous prononcer catégoriquement au sujet d’un énoncé « pre-mier » appartenant soit à la phraséologie, soit à la parémiologie.

D’un point de vue synchronique, cette coexistence se vérifie aussi à la période moderne qui recense ces éléments à la fois comme prover-bes dans les refraneros et comme phrases figées dans les compilations phraséologiques et les dictionnaires généralistes 79.

77. Rodríguez de Montalvo, Amadís de Gaula, Libros I y II, Cátedra, 1991, p. 436. 78. López de Úbeda, La pícara Justina, {1605}, 1977, Editorial Nacional, p. II, p. 384. 79. Ainsi Tirar la piedra y esconder la mano / Obra de villano, tirar la piedra y esconder la mano (Doval) ; Quebrar la soga por lo más delgado / La soga siempre

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L’ÉVOLUTION DES FORMES EN DIACHRONIE 189

Attestées comme phrases figées, ces séquences doivent s’adapter aux critères qui régissent le fonctionnement des unités phraséolo-giques. Les différents types d’unités repérés permettent de vérifier, grâce aux travaux de Palma, s’ils relèvent de structures particulière-ment productives et fréquentes dans ce domaine.

Pour les locutions nominales, Palma (2007 : 37) précise : « les schémas syntaxiques les plus fréquents sont sans doute constitués de nom + adjectif […]. On trouve également le schéma constitué de deux noms liés par une conjonction (santo y seña, la flor y nata…) ainsi que la combinaison de deux infinitifs… ». Le cas de substantivation de (el) Toma y daca, lié par une conjonction de coordination, fait donc partie des matrices les plus fréquentes.

De la même façon, Engreído como gallo de cortijo ; Como piojo en costura ; Más pobre que puta en cuaresma et Tanto monta como meaja en capilla de fraile, s’adaptent parfaitement aux matrices lexicales les plus productives 80 : « Font également partie de cette catégorie les comparaisons stéréotypées construites avec como (fuerte como un toro / un roble) ou avec le comparatif más… que… (más suave que la seda, más feo que Picio… » (Palma 2007 : 37).

Quant aux unités adverbiales (A tuerto o a derecho, Burla burlan-do), les structures sont beaucoup plus diversifiées. Les syntagmes prépositifs sont très courants et ils « expriment surtout la manière (de tapadillo, con pelos y señales…), la quantité (a montones), la localisa-tion spatiale ou temporelle… » (Palma 2007 : 37-38).

Une analyse similaire portant sur les unités phraséologiques ver-bales rencontrées dans le corpus permet de les rattacher à plusieurs types de structures évoquées par Palma dans son étude (2007 : 38) : • Verbe + complément d’objet direct : alabar sus agujas ; dar coces

contra el aguijón ; dar la teta al asno ; echar la cuenta sin la huéspeda ; echar otra sardina ; echar la soga tras el caldero ; escupir sangre en bacín de oro ; esperar del lobo carne ; oler la casa a hombre ; pagar justos por pecadores.

• Verbe copulatif + attribut 81 : estar el rabo por desollar ; estar a las duras y a las maduras ; peor es hurgallo ; ser peor lo roto que lo descosido.

quiebra por lo mas delgado (Doval) ; Ayunar después de harto / El harto, del ayuno no tiene cuidado ninguno (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda), etc. 80. Ces structures, particulièrement productives en français et en espagnol, ont été étudiées par García-Page (2011 : 127-141) et Anscombre (2011a), qui déclasse « la comparative à parangon » de la catégorie des phrases figées : « [elle] correspond à une matrice lexicale qui subit une contrainte formelle et sémantique. Les comparatives étudiées ne sont pas des expressions figées, mais des structures productives, qui coulent des relations sémantiques sur fond de parangon dans un moule préétabli » (Anscombre 2011a : 32). 81. La notion de comparaison est aussi très présente dans les locutions verbales attri-

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• Verbe + complément circonstanciel : saltar como granizo de albarda ; callar como negra en baño.

• Deux verbes coordonnés : tirar la piedra y esconder la mano. • Opposition binaire négative : No dejar verde ni seco 82. • Renvoi à un élément inconnu par l’intermédiaire d’un pronom :

echarlo a doce ; peor es hurgallo. Les locutions verbales se distinguent des autres formes figées de la

langue en ce sens qu’elles possèdent des traits spécifiques liés précisément à l’utilisation d’un verbe, vecteur d’informations sur le temps, la personne, le mode, l’aspect et la voix 83.

La locution, présente dans les dictionnaires sous forme d’un infinitif, est soumise à variation par la flexion verbale (et celle des éléments rattachés comme les pronoms) lors du passage au discours :

Tanto esta posibilidad de dislocación de la estructura sintagmática – salvo que se interpretaran como juego lingüístico – como la de inserción de una expresión adverbial muestran que los constituyentes de estas estructuras no han perdido completamente su independencia sintáctica. En otros términos, no constituyen «objetos morfológicos consolidados». Aunque como otras expresiones – entre ellas compuestos sintagmáticos nominales – deben memorizarse con su sentido no composicional. (Val Álvaro 1999 : 4832) Elles se caractérisent aussi par l’emploi remarquable de verbes

supports prédicativement vides 84. Cette assertion se vérifie dans le corpus isolé supra : on y constate soit une conservation du verbe d’origine répondant à ce critère (Echarlo a doce ; dar coces contra el aguijón ; dar la teta al asno…), soit l’ajout d’un verbe support (ir de rocín a ruin, estar a las duras y a las maduras), soit encore la trans-formation du verbe préexistant (faltar ; estar el rabo por desollar).

Nous retiendrons que ces transferts de catégorie sont dans certains cas de simples reclassements facilités par nos connaissances actuelles. Dans presque la moitié des cas (12 cas sur 26), nous constatons que la forme initiale correspondait déjà à une unité phraséologique 85 (Echar la soga tras el caldero ; callar como negra en baño ; dar coces contra butives construites avec ser et estar. Elles indiquent « l’intervention d’une indication de haut degré d’une notion scalaire » (Palma 2011 : 153). 82. La négation antiphonique de ce type de structures a été étudiée par Bravo (1992). 83. Les principales caractéristiques de ces unités font l’objet d’un chapitre «La compo-sición» dans la Gramática descriptiva de la lengua española (Val Álvaro 1999 : 4757-4841). 84. « Un verbe support est un verbe prédicativement vide (c’est-à-dire sans arguments), dont la fonction est d’apporter à un substantif prédicatif les informations de temps, de personne ou de nombre : il “conjugue” donc les substantifs prédicatifs » (G. Gross 1996 : 155). 85. Une distinction qui est finalement très tardive, nous l’avons déjà évoqué.

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el aguijón) ou qu’elle ne correspondait pas aux critères linguistiques qui définissent les proverbes (Hallado ha Sancho su rocín ; Fazéis la cuenta sin la huéspeda). L’analyse détaillée de ces cas particuliers nous donne à voir des séquences qui se coulent dans les matrices les plus productives de la phraséologie (structures comparatives et attri-butives, constructions récurrentes, adaptation verbale) facilitant ainsi leur assimilation à cette catégorie.

3.3.3 VARIANTES ET CONTAMINATIONS

De natures diverses, ces modifications nous donnent à voir un texte parémique fluctuant. Rarement stable en définitive, il est aussi rare-ment unique. Dès le Moyen Âge, ce produit linguistique est soumis à des variations, infimes dans certains cas (préposition, article, lexique, etc.), plus remarquables dans d’autres (production d’énoncés dis-tincts : Salenle alas a la hormiga : para ser perdida, Vallés ; Da Dios alas a la hormiga, para que se pierda más aína / Nascen alas a la hormiga, para que se pierda más aína, Núñez). Ces variantes nous amènent à réfléchir aux notions de variation et de paradigme en parémiologie.

3.3.3.1 VARIANTES

L’introduction de variantes dans les refraneros est un phénomène ex-trêmement fréquent, notamment depuis les compilations de la période classique. Il consiste à proposer plusieurs formulations pour une forme sentencieuse. Ce phénomène relève à notre sens de l’étude synchro-nique, ce qui nous oblige à nuancer la définition de Bizzarri (2011) car elle assimile les corrections d’archaïsmes en diachronie à la création de paradigmes :

Los refranes son formas estratificadas de la lengua, pero no formas fosilizadas. Esto significa que la variedad es posible en la formulación paremiológica. Es más: podríamos decir que ella es una forma de renovación y de perduración del refranero. Considero versión toda modificación sustancial de un refrán. Ella puede plantearse a nivel lingüístico (por ejemplo, la modernización de arcaísmos) o a nivel semántico. Para que exista una versión debe haber una «intención de variación». O dicho de otra forma: la paremia debe revelar una «intención de variación». (Bizzarri 2011 : 125) Ces manifestations sont extrêmement nombreuses dans notre cor-

pus et produisent des paradigmes synonymiques ou « familles de pro-verbes » :

Un ensemble de formes parémiques (dans une langue donnée, en synchronie), sera une famille parémique si : a) Les formes sont consi-dérées comme synonymes, i.e. remplissent la même fonction paré-mique dans le discours ; b) Chaque membre est une variante (stricte

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ou large) des autres membres. Une famille parémique représente donc au fond une seule et unique parémie. (Anscombre 2012 : 154-155) L’étude des matrices rythmiques récurrentes en parémiologie est à

l’origine de ce concept. L’observation du corpus des variantes para-digmatiques d’un même proverbe dans les compilations contempo-raines permet d’ajouter que le rôle des matrices proverbiales dans la création et le maintien de ces différentes versions est aussi fonda-mental. La confrontation de quelques variantes proposées par Junceda et Doval met ainsi en évidence que ces déclinaisons se coulent dans les moules les plus productifs de la parémiologie en termes de structures, de rythme et de sonorités.

Quelques exemples choisis confirment cette recherche en termes de rythme et de sonorité. Le proverbe Al cauallo dado, no le miran el diente recensé par Núñez et repris par Junceda (A caballo regalado, no le mires el diente) est décliné sous une forme isosyllabique présentant une rime dans le recueil de Doval : A caballo regalado, no le mires el dentado 86. La forme d’origine de A buen entendedor pocas palabras, déjà recensé dans le Romancea Proverbiorum (A homme savio, pocas palavras le cumplen) puis dans le Seniloquium et le recueil de Santillana, connaît dès la compilation de Núñez une variante : A buen entendedor, breve hablador qui fait apparaître une rime dans l’énoncé, et qui sera au même titre que la version « d’ori-gine », recensée dans les recueils contemporains (Sbarbi, Doval). Finalement, comme l’avait remarqué Anscombre (2000), l’importance de ce rythme et de cette sonorité est telle qu’elle produit, par endroits, des énoncés atypiques 87, voire archaïsants, comme le montre l’étude des variantes suivantes :

Ayamos paz, y morremos viejos (Santillana) Ayamos paz : y moriremos viejos (Vallés) Aiamos paz, i moriremos viexos (Correas) Hayamos paz y moriremos viejos (Sbarbi 2) Paciencia, hermanos, y moriremos ancianos (Doval) Hayamos paz, y viviremos asaz (Junceda). Cette production de variantes doit aussi être reliée au concept de

matrice proverbiale, qui produit, sur le long terme, des énoncés qui se coulent dans les moules les plus productifs de la parémiologie. Ainsi Bien ama quien [nunca] oluida (Santillana) est décliné sous la forme 86. L’incorrection que suppose l’emploi de l’adjectif «dentado» à la place d’un substantif inexistant n’empêche pas les locuteurs espagnols de l’utiliser abondamment sous cette forme. 87. « Pour assurer cette rime, la langue ne recule devant aucun procédé : utilisation de formes archaïques (anglais Marry in May, repent alway au lieu de always), apocopes (allemand Morgen Stund’ hat Gold im Mund), déplacement d’accent tonique (Yo amo bien, que no amo a alguién, au lieu de alguien), changement de genre (No diga la boca / lo que pague la coca, au lieu de coco) » (Anscombre 2000 : 17).

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Quien bien quiere, tarde olvida ; La culpa del asno echarla a la albarda (RAE, Sbarbi 1, Junceda) varie en Quien no puede dar en el asno, da en la albarda (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda), faisant apparaître le relatif quien sans antécédent en position frontale.

Des phrases canoniques coexistent avec des phrases averbales Cada gorrión a su espigón (Doval) vs Dos gorriones en una espiga hacen mala miga (Junceda). Des phrases averbales se dotent d’un verbe pour renforcer la rime et l’isosyllabisme : A tal pregunta, tal respuesta (Doval, Junceda) vs Cual pregunta harás, tal respuesta habrás (Doval, Junceda). Des phrases canoniques adoptent une structure de surface binaire : La porfía mata la caza (Doval) vs Mata la caza el porfiado, no el cazador cansado (Sbarbi 2, Junceda).

Partant d’un corpus de proverbes issus des compilations, nous ne pouvons nous prononcer sur la prééminence d’une forme par rapport à une autre, ni sur son acceptation de la part des locuteurs d’une com-munauté linguistique 88. Au demeurant, ces exemples nous amènent à inférer que ces matrices sont essentielles à la compréhension du phénomène parémique, et qu’elles sont dominantes. Comment expli-quer, sans émettre ce postulat, les inversions de formulation dans certains textes parémiques ?

A buena suela, mala piesa (Seniloquium) vs A buena pieza, mala suela (Núñez, Correas, Sbarbi 2) Callen barbas y hablen cartas (Seniloquium, Santillana, Vallés, Núñez, Correas) vs Hablen cartas, y callen barbas (Caro, RAE, Sbarbi, Junceda) ¡Hablando [y] andando, marido, a la horca! (Santillana, Núñez, Correas) vs Andando y hablando, marido a la horca (Vallés, Correas, Junceda) Lo que es bueno para el bazo es malo para el higado (Seniloquium, Espinosa) vs Lo que es bueno para el higado, es malo, para el baço (Vallés, Correas, Caro, RAE, Sbarbi).

88. Anscombre s’est prononcé sur la question : «Cuando un mismo refrán presenta varias lecciones, suele sobrevivir la que más se aproxime al esquema del bimembrismo y del isosilabismo. Así, de las siguientes variantes paremiológicas: (11) Canes que ladran, ni muerden, ni toman caza (Correas, Rodríguez Marín); (12) Perro ladrador, nunca buen mordedor (Hernán Núñez, Academia) / (13) Perro ladrador, mal mordedor, pero buen avisador (Rodríguez Marín) / (14) Perro ladrador, poco mordedor (Acade-mia, común) / sólo ha sobrevivido la última, siendo la única que presente conjuntamente rima (~dor/-doʀ) e isosilabismo (5 + 5). Este esquema del bimembrismo y del isosila-bismo se alcanza a veces mediante modificaciones y hasta auténticas desfiguraciones lingüísticas» (Anscombre 1999 : 77).

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Ni de estopa buena camisa, ni de puta buena amiga (Santillana, Núñez, Correas) vs Ni de puta buena amiga, ni de estopa buena camisa (Junceda) Ni sirvas a quien sirvió ni pidas a quien pidió (Santillana, Vallés, Núñez) vs Ni pidas á quien pidió, ni sirvas á quien sirvió (Caro, RAE, Sbarbi 1) O me daras la yegua o te matare el potro (Seniloquium, Santillana, Vallés, Núñez) vs O me darás la iegua, o te mataré el potro; [o] o matarte é el potro / O me darás el potro, o te mataré la iegua; [o] o matarte é la iegua (Correas) Quien cree de ligero, agua coje con farnero (Seniloquium) vs Agua coje por farnero quien cree de lijero (Santillana) À l’évidence, la mémorisation de l’énoncé dans son entier, dans le

bon ordre, n’est pas aussi importante que son rythme, que la matrice dans laquelle se coule la forme. Et ce même type d’inversions est constaté par Mogorrón (2011) dans le cas des expressions figées qui présentent des couples binaires 89. Car finalement, comme l’explique Anscombre (2012), ce phénomène, lorsqu’il n’empiète pas sur la matrice rythmique du proverbe, n’empêche pas son identification comme énoncé sentencieux générique. Si plusieurs énoncés peuvent être associés à la parémie, on peut assister à des cas d’inversion qui ne modifient pas fondamentalement l’énoncé, puisqu’ils font tous partie d’une même famille parémique.

3.3.3.2 CONTAMINATIONS Un cas limite de variante, la contamination ou croisement de prover-bes 90 se produit depuis le Moyen Âge et influence l’évolution de certains énoncés. Il se manifeste par la fusion – peut-être même l’amalgame – d’éléments provenant de proverbes à l’origine distincts. Bizzarri relève dans la littérature et dans les proverbiers médiévaux quelques cas remarquables :

El primer ejemplo nos lo ofrece Celestina […] : «Amor mio, ya sabes quanto quise a Pármeno, y como dizen : quien bien quiere a Beltran, a

89. « Il peut se produire une inversion dans l’ordre des composantes de certaines va-riantes : confundir [cartagineses con romanos / romanos con cartagineses ; la gimnasia con la magnesia / la magnesia con la gimnasia] » (Mogorrón 2011 : 231-232). 90. Le procédé est par ailleurs une forme courante du détournement de proverbes : « Croisement de proverbes ou d’autres éléments figés de la langue donnant comme résultat un double détournement : Bien mal acquis vaut mieux que deux tu l’auras » (Palma 2007 : 163-175).

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todas sus cosas ama». El refrán no es nuevo, lo encuentro ya en Seniloquium N°388 con una significativa variante: «Quien bien quiere a Beltran, bien quiere a su can». […] Es justamente la formulación metafórica del segundo miembro lo que Celestina elimina, echando mano a otro conocido refrán «Quien ama a Dios ama a sus cosas» (Zifar, p. 244), de origen bíblico. (Bizzarri 2004b : 82) Et le phénomène se produit aussi dans les proverbiers : El refrán de los Refranes glosados (cap. 8, p. 34) «En chica cama: y en largo camino se conoce el buen amigo» es el mismo que se documenta en los Refranes N°256 : «En luengo camino y en cama angosta se conocen los amigos». Pero es probable que la sustitución del adjetivo «angosta» por «chica» se haya producido por el recuerdo de otro refrán: «A chica cama, echate en medio», Refranes N°4, u otro por el estilo. (Bizzarri 2004b : 83) Le corpus diachronique permet de retracer ces contaminations et

d’observer qu’elles vont être à l’origine de la création de variantes. Ainsi le lexique utilisé dans Al lauar de los çestos faremos la cuenta (Santillana) et Después de vendjmjas, çestos (Seniloquium) produit la variante Hasta lavar los cestos, todo es vendimia (Sbarbi 2, Doval). Le même phénomène se produit pour les formes A los annos mjll, viene el agua a ſu carril (Lib. Adv.) et A los años mil, buelve la liebre a su cubil (Núñez) qui amène à des hésitations sur la formulation du proverbe :

A los annos mill, torna el agua a su covil (Seniloquium) A los años mil, buelue el agua por do solia yr (Vallés) A los años mil, buelve el agua por do solía ir (Núñez) A los años mil, buelve el agua por do solía ir; o buelve a su karril / Al kabo de los años mil, buelve el agua a su kubil / Al kabo de los años mil, buelven la aguas por do solían ir / Tras los años mil, buelven las aguas a su karril; [o] por do solían ir / A los años mil, buelve el año por su kubil (Correas) Despues de los años mil, vuelven las aguas por do solian ir / Despues de los años mil torna el agua á su carril (Caro) Al cabo de los años mil vuelve el agua por do solia ir, ó vuelven las aguas por do solian ir / Al cabo de los años mil torna el agua a su cubil (RAE, Sbarbi 2) Al cabo de los años mil, vuelven las aguas por do solian ir (Sbarbi 1) Al cabo de los años mil, van las aguas por do solían ir (Sbarbi 2). Les similitudes entre les proverbes El can con rauja, a su duenno

traba (Seniloquium) et El can en el engosto, a su senyor torna al rostro (Romancea) provoquent un énoncé qui met en évidence l’amal-game des deux formes : El can con gran engosto y con rabia de la muerte, a su dueño traba el rostro (Sbarbi 2).

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Puis, d’une façon plus subtile, des composants de proverbes vont se glisser dans certaines versions proposées par les compilateurs. De la proximité sonore des proverbes En burlas ni en veras con tu señor no partas peras (Santillana, Núñez, Horozco) et Quien come las duras, come las maduras (Seniloquium, Vallés, Correas) vont naître des formes hybrides chez Vallés : En burlas ni en veras con tu señor no partas peras, darate con las duras, y comerse ha las maduras et chez Correas : En burlas ni en veras, kon tu señor no partas peras; darte á las duras, i komerse á las maduras.

Dans un registre semblable, à mi-chemin entre la contamination et la productivité des structures, le corpus diachronique permet aussi d’appréhender des calques de structures. Sbarbi notamment, dans son exhaustive compilation propose des « séries » de proverbes rattachées à une seule structure :

A falta de pan, buenas son tortas > A falta de colcha no es mala manta (Sbarbi 2) Aborreci el perexil, y naciome en la frente > Aborrecí el cohombro y nacióme en el hombro (Sbarbi 2) Cada buhonero alaba sus agujas > Cada ollero alaba su puchero (Junceda) Da Dios almendras al que no tiene muelas > Da Dios mocos a quien no tiene pañuelo (Sbarbi 2, Doval) > Da Dios pañuelo a quien no tiene narices (Sbarbi 2) > Da Dios bragas a quien no tiene zancas (Doval) > Da Dios nueces a quien no tiene dientes (Doval, Junceda) Del agua mansa me libre Dios, que de la recia yo me libraré > De quien me fío, me guarde Dios; de quien no me fío, me guardaré yo (Doval) En vino ni en moro no pongas tu tesoro > En vino ni en peral no eches tu caudal (Sbarbi 2) Ni sirvas a quien sirvió ni pidas a quien pidió > Ni ames a quien amó, ni sirvas a quien sirvió (sbarbi 2) No es tan bravo el león como lo pintan > No es tan feo el diablo como lo pintan (Sbarbi 2) Una golondrina no haze verano > Un demonio no hace infierno (Sbarbi 2) > Una estrella no hace sereno (Sbarbi 2) > Una lluvia no hace invierno (Sbarbi 2) Riñen los ladrones, descúbrense los hurtos > Riñen las comadres, descúbrense las poridades > Riñen los pastores y se descubren los quesos (Sbarbi 2, Junceda) Zapatero, a tus zapatos > Pastelero, a tus pasteles (Sbarbi 2)

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Grano a grano, allega para tu año > Grano a grano, hinche la gallina el papo > Grano a grano, se llena el granero (Doval). Faut-il dans ce cas parler de contamination, de déclinaison, de pro-

ductivité de certains moules ? Ou alors de création et de détour-nements d’énoncés ? Le Refranero, ne l’oublions pas, doit aussi être envisagé comme un système qui se rénove en produisant de nouvelles formes. La publicité (Palma 2007 : 163-175) 91 et la presse (Navarro 1997, 2012) sont les lieux privilégiés de cette création proverbiale de nos jours, mais le Refranero, comme le montrent ces quelques exem-ples, possède aussi cette capacité de renouvellement.

Au sein d’une communauté linguistique, ces pratiques montrent l’importance de l’identification des énoncés à la catégorie linguistique des proverbes, dont ils adoptent les caractéristiques à la fois syntaxiques et sémantiques – matrices proverbiales, binarité, géné-ricité, etc. –, mais aussi prosodiques. À l’échelle du Refranero, la re-cherche rythmique est indissociable du proverbe : elle conduit souvent en diachronie à des évolutions visant à perfectionner ces énoncés.

3.4 AJUSTEMENTS EN DIACHRONIE L’importance de la métrique et des patrons rythmiques en parémio-logie a dejà été évoquée à plusieurs reprises dans cette étude. L’ana-lyse des signifiants stables, de la conservation ou de la correction d’archaïsmes, de l’allongement des énoncés devait inévitablement prendre en considération ce facteur et les contraintes qu’il impose aux signifiants en diachronie. Nous y revenons dans cette dernière partie de notre étude car, au-delà de l’exercice imposé, on perçoit aisément en fréquentant le corpus la quête d’un idéal métrique à l’origine de bon nombre de transformations des textes parémiques.

3.4.1 RIME, MÉTRIQUE ET RYTHME

Des liens se tissent entre la poésie, la chanson 92 et le Refranero. Ils ont été établis depuis longtemps grâce aux travaux de Menéndez Pidal (1953), Frenk (1961, 1997), Bizzarri (éd. Marqués de Santillana 1995) et Anscombre (2000) 93. Les patrons rythmiques d’une langue, sa 91. Ces stratégies, en nombre limité, sont analysées par Palma (2007). L’hypothèse du croisement de proverbes et la reprise d’un schéma proverbial facilement reconnaissable peut aussi se vérifier dans les compilations. 92. «El refrán “Niña y viña, peral y hablar/ malo es de guardar” que se halla en el Cancionero Musical de la Biblioteca Colombina, del siglo XV, posee arreglos para ser cantado a tres voces, lo cual permite conjeturar que ciertos refranes eran cantados» (Bizzarri 1995 : 20). 93. L’état de la question au sujet des apports de la poésie au Refranero est développé par Darbord & Oddo (2012).

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poésie naturelle se retrouvent aussi bien dans la poésie populaire que dans les proverbes (Pardo 2004). Pour autant, comme l’a montré Bizzarri, ces élements ne sont pas systématiquement présents dès les premières attestations écrites de ces formes dans les compilations et ne constituent pas, à ce titre, un critère de définition du proverbe au Moyen Âge 94 : «[…] la aparición de la rima u otros artificios que no siempre estuvieron en el refrán ni son parte necesaria en su cons-titución» (Bizzarri 2004b : 32).

Un regard diachronique sur le Refranero permet de constater en revanche que les patrons rythmiques et la rime ont acquis une impor-tance croissante avec le passage du temps. La fréquentation des pro-verbiers contemporains permet même d’avancer qu’ils constituent un critère de correction des énoncés en diachronie. Nous retracerons, à travers quelques exemples choisis de ré-élaboration rythmique et rimique, cette tendance forte de l’évolution de la parémiologie moderne.

3.4.1.1 LA RECHERCHE DE L’ÉQUILIBRE RYTHMIQUE

Nous ne dissocions le rythme et la rime que pour les besoins de l’ana-lyse 95 : les deux phénomènes sont étroitement liés, comme le mon-trent la plupart des cas que nous allons traiter. Au demeurant, l’évo-lution de certains proverbes met en évidence un travail sur la métrique aisément repérable au gré de ses différentes attestations. Cette ré-élaboration prend essentiellement deux formes, l’incorporation du texte parémique dans l’un des « patrons rythmiques » habituels de la langue espagnole ou la recherche d’une symétrie syllabique (isomé-trie) des deux membres de l’énoncé (Anscombre 1999, 2000, 2011b, 2012, Darbord 2012).

La recherche d’isosyllabisme se concrétise par exemple dans l’éli-mination de la conjonction de coordination présente depuis Santillana dans Muera Marta, y muera harta 96 (4/5). Dans le recueil contem-porain de Junceda, l’énoncé en est privé (Muera Marta, muera harta) en faveur d’une symétrie des deux membres (4/4). Chez ce compi-lateur encore, l’apocope de uno dans l’énoncé Cien en campo, y un en cabo répond visiblement à la même motivation, ses prédécesseurs ayant toujours attesté Ciento en campo y uno en cabo (Seniloquium, Núñez, Correas) ou sa variante Mil en campo y uno en cabo (Santil-lana, Vallés, Horozco, Correas). Puis la langue, grâce à ses para- 94. Notamment avant leur apparition dans les recueils. Pour Bizzarri, l’influence de la poésie lyrique est déjà perceptible dans la collection de Santillana (Bizzarri 2004b : 33). 95. Les deux éléments sont solidaires, comme l’explique Anscombre « […] il ne s’agit pas de structures rimiques –ou du moins pas seulement, mais de structures rythmiques, les premières étant un cas particulier des secondes » (Anscombre 2011 : 73). 96. La synalèphe n’est pas envisageable dans ce cas.

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digmes synonymiques, offre finalement aux compilateurs une marge de manœuvre qu’ils n’hésitent pas à exploiter pour perfectionner le rythme des énoncés qu’ils recueillent. Ainsi Mientras más moros, más ganancia (5/4) est dorénavant attesté sous la forme épurée A más moros, más ganancia (Sbarbi 2, Doval), isométrique (4/4), ou encore sous la forme A más moros, más despojos (Junceda), isométrique et rimée. Là encore, la confrontation des variantes proposées par les compilateurs confirme l’importance des patrons rythmiques : Doval et Junceda recueillent à la fois Quien sirve al común, sirve a ningún (6/5) et Hacienda de común, hacienda de ningún (7/7).

De cette nécessité de couler les proverbes dans les patrons rythmiques habituels de la poésie vont aussi naître un certain nombre de restructurations. L’évolution de Mollina en la casa que no ay farina (Santillana) est à ce titre exemplaire puisque les restructurations imposées à l’énoncé en diachronie montrent que le schéma rythmique représente une contrainte forte :

Molina en casa que no ay harina (Vallés) > Mollina, en casa do no ay harina / Ya mollina, para la casa do no ay harina (Núñez) > Mollina, para la kasa do no ai harina / Mollina, en kosa do no ai harina (Correas) > En la casa donde no hay harina, todo es mohina (Sbarbi 1/2) > Donde no hay harina, todo es mohína (Sbarbi 2, Doval, Junceda) L’énoncé recensé au XXe siècle après ces mutations fait état, sui-

vant la lecture choisie, d’un distique isométrique (6/6) ou d’un hendécasyllabe (6/5). De la même façon, la réorganisation de El villanno, quando se ensanna, en su mal ensencha (Seniloquium) trouve son aboutissement dans l’hendécasyllabe Saña de villano, es de su daño (Junceda).

Les patrons rythmiques les plus sollicités ont été mis en évidence dans une série d’articles d’Anscombre et nous avons eu l’occasion de constater l’importance de ce facteur pour la stabilité de l’énoncé en diachronie (v. supra). À l’appui de cette thèse, rappelons que A Dios rogando y con el mazo dando (5-7, seguidilla) ; A gran salto, gran quebranto (octosyllabe) ; A pan de quince días, hambre de tres semanas (7-7, alexandrin) n’ont pas subi de corrections depuis leur première attestation.

Paralèllement, les proverbes qui évoluent se caractérisent souvent par une recherche de rythme, qui n’est pas réservée aux énoncés présentant des archaïsmes. Certains schémas métriques s’imposent naturellement en diachronie. Dans Ojos que no ven, corazón que no siente (Sbarbi, Doval, Junceda vs Lo que ojo non vee, coraçón non qujebra, Seniloquium) par exemple. Cette adaptation se fait par divers moyens : l’ajout d’un pronom dans Lo que otro suda, a mí poco me

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dura chez Junceda (vs Lo que otro suda a mí poco dura, Núñez, Vallés et Correas), l’élimination d’un verbe (Más vale estar sólo que mal acompañado vs Más vale solo que mal acompañado) ou la réorganisation complète de l’énoncé visible dans l’évolution de Huelga viejo, que bien paçe tu asno (Santillana) vers Descansa Juan y yace, que tu asno pace (Sbarbi).

La même recherche semble présider à l’évolution hésitante de la célèbre formule Éramos pocos y parió la abuela. A l’origine, le grand nombre rendu actuellement ironiquement par pocos était désigné par compañuela dans le Seniloquium, chez Vallés et chez Correas ou par treinta proposé comme variante chez ce dernier et chez Núñez. Des hésitations apparaissaient aussi quant au lien de parenté évoqué, tantôt suegra, tantôt abuela (Nos eramos compañuela y parió nuestra suegra, chez Núñez). La forme actuelle se cristallise, comme dans les exemples précédents, dans le moule poétique de la seguidilla, qui s’impose comme un schéma métrique récurrent en espagnol.

3.4.1.2 LE TRAVAIL SUR LA RIME

Les remaniements visant à faire rimer les finales des deux membres d’un texte parémique sont extrêmement fréquents dans notre corpus. Le procédé a été décrit par Anscombre pour le français et l’espagnol :

D’autre part, du point de vue diachronique, les formes sentencieuses empruntées à un auteur sont souvent remodelées pour s’ajuster à un patron métrique. Ainsi, La critique est facile, mais l’art est difficile, distique a(6) a(6), a été refait avec rime à partir d’un original La critique est aisée, et l’art est difficile, sans rime. On a un cas identique avec Le cœur a ses raisons que la raison ignore (a(6) b(6)), face à l’original Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point (a(6) b(8)). L’espagnol Perro ladrador, poco mordedor, distique également, de structure a(6) a(6), est passé par différentes étapes antérieures, entre autres Perro ladrador, nunca muerde = a(6) b(4), et Perro ladrador, nunca buen mordedor = a(6) a(7). (Anscombre 2011b : 74) Quelques exemples d’évolution issus de notre corpus permettent

d’étayer cette thèse : Dádiva de ruin, a su dueño paresce (Santillana, Núñez, Correas) devient Dádiva ruineja, a su dueño semeja (Doval, Junceda) ; centella et fuego ou hoguera sont remplacés par brasa et casa dans Con pequeña brasa suele quemarse la casa (Junceda) ; la formulation de El mur que non ſabe mas de vn forado, priado lo caza el gato (Lib. Adv.), se stabilise après de nombreuses hésitations (Ratón que no sabe más que un horado, presto es cazado, Junceda) et préfère à l’identité des voyelles en áo une rime consonantique en ado.

Les restructurations suivantes rendent compte des procédés mis en œuvre pour produire des rimes absentes des énoncés originaux :

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Do fuerça viene, derecho se pierde (Santillana) > Do fuerça corre drecho se pierde (Vallés) > Do fuerça viene derecho se pierde (Núñez) > Do fuerza viene, derecho se pierde / Donde fuerza ai, derecho se pierde (Correas) > Do fuerza viene, derecho se pierde (Caro, Sbarbi 2) > De do fuerza viene, derecho se pierde / Donde fuerza hay, derecho se pierde / Donde hay fuerza de hecho, se pierde cualquier derecho (Sbarbi 2) O dentro o fuera, Martin sin asno (Santillana) > O dentro o fuera martin sin asno (Vallés) > O dentro o fuera, Martín sin asno (Núñez, Correas) > O dentro, o fuera (Correas, Caro) > O dentro o fuera (Sbarbi 2) > O dentro, o fuera, y no de otra manera (Junceda) El pan comjdo la compannja deshechan (Seniloquium) > El pan comido, la conpañia desfecha (Santillana) > El pan comido y la compaña desecha (Vallés) > El pan comido, la compañía deshecha (Núñez) > El pan komido, la konpañía deshecha (Correas) > El pan comido, y la compañía deshecha / Comida hecha, compañía deshecha (Caro) > El pan comido la compañía deshecha (RAE) > El pan comido, y la compañia deshecha (Sbarbi 1/2) > Comida hecha, compañía deshecha (Sbarbi 1/2) Signalons aussi, à l’instar de Hernando Cuadrado (1997) et

Anscombre (1999, 2000), que tous les moyens sont bons pour créer ou préserver cette rime, quitte à lui subordonner les règles de la syntaxe ou la conservation d’archaïsmes. Dans Quien lengua ha, a Roma va, analysé précédemment, mais aussi dans Quien se te encomiende, caro se te vende (Junceda) recensé dans les collections précédentes sous la forme Quien se te encomienda caro se te vende.

À l’évidence, la rime impose une contrainte à l’énoncé, qui évolue souvent en fonction de celle-ci. Comment expliquer, en dehors de cette hypothèse, les choix lexicaux opérés dans les textes parémiques ? L’alternance compañero et compañón dans les prover-bes Viose el perro en bragas de cerro y no conoció a su compañero (Junceda) et Topó el bretón con su compañón (Sbarbi 2, Junceda) n’a, à notre sens, pas d’autre motivation.

3.4.1.3 VERS UNE COHÉSION D’ENSEMBLE

Nous l’avons déjà évoqué, les deux phénomènes, rythme et rime, sont souvent indissociables. À une recherche de rime correspond souvent une altération et une ré-élaboration du patron rythmique, et récipro-

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quement. Les conclusions apportées par Anscombre à l’analyse du proverbe français La colère est mauvaise conseillère trouvent un écho dans notre corpus de proverbes espagnols :

[…] la leçon originale, nous l’avons vu plus haut, est Colère n’a conseil (Proverbes au vilain, XIIIe s.), sous la forme Ireus [colère] n’a conseil. Le mot ire est très tôt remplacé par colère, et on trouve conseil dès le XVIe siècle. Notre forme proverbiale devient L’amour est sans raison et la colère sans conseil (Richelet 1680), puis La colère et la nécessité sont de mauvaises conseillères (en particulier chez Trévoux 1743-1752), puis La colère est une mauvaise conseillère (Féraud critique, 1787 ; Académie, 1936-1932). On aboutit finalement à la forme actuelle La colère est mauvaise conseillère, qui semble récente. La cause de tels changements me semble être dans le fait que l’évolution normale d’une forme vers une forme proverbiale coïncide avec une tentative d’acquisition d’une structure rythmique. Si nous partons de la forme initiale Ire n’a conseil, on note qu’elle ne possède aucune structure rythmique repérable. […] Pourquoi être passé à la forme à article zéro La colère est mauvaise conseillère ? La raison en est purement métrique : cette ultime forme en effet présente un schéma à la fois rimique et rythmique, à savoir / La colère / est mauvaise / conseillère /, i.e. a(3) b(3) a(3). C’est un tercet à rime orpheline. (Anscombre 2011b : 74-75) Les corrections apportées aux proverbes en diachronie, de quelque

nature qu’elles soient (correction d’archaïsmes, repositionnement des éléments de l’énoncé), se trouvent ainsi souvent subordonnées à la cohésion de l’ensemble sur le plan rimique et rythmique. L’évolution du proverbe Dio Dios fauas a quien no tiene quixadas recueilli par Santillana est en ce sens remarquable : la correction des archaïsmes entraînant à la fois un ré-equilibrage du rythme et une ré-élaboration de la rime dans l’énoncé :

Da dios habas : a quien no tiene quixadas (Vallés) > Da Dios havas a quien no tiene quixadas (Núñez) > Da Dios havas a kien no tiene kixadas; o Da Dios hadas… (Correas) > Da Dios almendras á quien no tiene muelas (Caro y Cejudo) > Da Dios almendras al que no tiene muelas (Sbarbi) > Da Dios almendras al que no tiene muelas (Junceda) La correction de l’archaïsme lexical quixadas (3 syllabes) en

muelas (2 syllabes) est certainement à l’origine de la transformation de habas (2 syllabes) en almendras (3 syllabes). À partir d’un schéma 4/8, ces modifications permettent d’aboutir au patron rythmique de la seguidilla (5-7) tout en recréant une rime assonante (de áa en éa). Et inversement, l’utilisation d’un archaïsme peut répondre à la même motivation : Por dinero baila el can, y por pan si se lo dan ; Hayamos paz y viviremos asaz, etc. (v. supra).

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La validité de cette hypothèse se vérifie aussi à travers des pro-verbes qui ne présentent pas d’archaïsmes. Ainsi l’original El pan comido, la compañía deshecha (attesté jusqu’au XVIIIe siècle) trouve un nouvel équilibre dans la formulation Comida hecha, compañía deshecha, où l’article zéro et le remplacement de pan par comida permettent d’aboutir au schéma de la seguidilla et à la rime en hecha.

De la même façon, le repositionnement en diachronie des éléments de l’énoncé semble aussi être guidé par cette recherche d’équilibre. En la tierra allena, la baca cornea al buey (Romancea) attesté sous cette forme au Moyen Âge, se stabilise après de nombreuses hésitations : il adopte aussi le schéma de la seguidilla et déplace le verbe pour créer une rime en éa : En tierra ajena, la vaca al buey cornea (Junceda). Le même procédé est visible dans La guerra de por sant Juan, paz es pa[ra] todo el anno (Seniloquium), qui deviendra sous la plume de Sbarbi Las riñas de por San Juan, todo el año paz nos dan.

Ces quelques proverbes, sélectionnés parmi bien d’autres, souli-gnent l’importance de la métrique dans l’évolution des proverbes et nous renseignent sur les différents procédés adoptés en diachronie pour parvenir à cette fin. Une fin qui semble justifier bien des moyens dans l’univers proverbial, comme en témoigne la transformation du proverbe Lo que es bueno para el bazo es malo para el higado (Seniloquium, Espinosa). Ce cas d’évolution est exemplaire sur le plan de l’euphonie et du rythme de l’ensemble :

Lo que es bueno por el baço, es malo pa[ra] el fígado (Seniloquium) > Lo que es bueno para el bazo es malo para el higado (Espinosa) > Lo que es bueno para el higado, es malo, para el baço (Vallés) > Lo ke es bueno para el hígado, es malo para el bazo (Correas) > Con lo que sana el hígado, enferma el bazo (Caro) > Lo que es bueno para el hígado, es malo para el bazo (Caro, RAE, Sbarbi 1/2) > Con lo que sana el hígado, enferma el bolsillo (Sbarbi 2) > Lo que es bueno para el bazo, es malo para el espinazo (Sbarbi 2, Doval, Junceda) Mais aussi et surtout sur le plan sémantique. L’opposition des

termes désignant les viscères (bazo / hígado) étant remplacée, pour les besoins de la rime, par une dichotomie bazo / espinazo (à savoir la colonne vertebrale) dont le sens est à l’évidence moins intelligible. Le sens du proverbe est-il immuable malgré cette correction ? La ques-tion se pose ici d’une évolution non plus formelle, mais sémantique de ces proverbes en diachronie, et par là même, de l’adéquation entre le « sens phrastique littéral » et le sens « proverbial conventionnel » ou « sens formulaire » tels qu’ils ont été décrits par Tamba (2000a).

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3.4.2 AJUSTEMENTS SÉMANTIQUES

Une vision globale du Refranero permet d’affirmer que dans une très grande majorité de cas, la « fixité » des deux sens, et par conséquent celle de l’ensemble, est préservée malgré les corrections auxquelles sont soumis les proverbes en diachronie. Une modification du texte parémique se pliera ainsi a priori à la contrainte du sens phrastique afin de ne pas bouleverser le sens formulaire du proverbe. Examinons, pour en faire ressortir les mécanismes, l’évolution du proverbe Más vale pájaro en mano que buitre volando.

Más vale pájaro [en mano] que bueitre volando (Romancea) Más vale paxarillo en mano que buytre volando (Seniloquium) Mas vale paxaro en mano que no bueytre bolando (Santillana) Mas vale paxaro en mano, que buytre bolando (Vallés) Más vale páxaro en mano que bueitre bolando / El portogués: Más quiero un páxaro que tengo en la mano que dos que van bolando (Núñez) Más vale páxaro en mano que buytre volando / más vale páxaro en mano que águila volando (Horozco) Más vale páxaro en mano ke buitre bolando / Más vale un páxaro en la mano ke dos bolando (Correas) Mas vale páxaro en mano, que buytre volando (Caro, RAE) Más vale pájaro en la mano que buitre (o ciento) volando (Sbarbi 1/2) Más vale pájaro en mano que buitre volando (Doval) Más vale pájaro en mano que ciento volando (Doval, Junceda) La forme attestée par Diego García de Castro dans le Seniloquium

est capitale pour comprendre l’évolution ultérieure de l’énoncé, et surtout, l’apparition de variantes qui vont finalement supplanter l’ori-ginal. Il y est question d’un pajarillo, pendant de buitre dans l’énoncé. Le proverbe s’appuie à l’origine sur une comparaison : à l’élément de petite taille signifié par l’adjonction du diminutif –illo s’oppose l’élément de très grande taille de la catégorie indiqué par le vocable buitre (RAE : «Ave rapaz de cerca de dos metros de envergadura»). La supression du diminutif dans les versions ultérieures entraîne un déséquilibre de l’énoncé sur le plan sémantique, buitre n’étant plus ressenti que comme un type de la catégorie (le sens phrastique pour-rait être paraphrasé par « Mieux vaut un oiseau dans la main qu’un autre qui vole »). D’où le rétablissement, par une reformulation, d’indications de grandeur manifestant une opposition : dos volando chez Correas puis ciento volando depuis le XIXe siècle. On voit l’im-portance du sens phrastique dans l’évolution des proverbes, la fixité de ce dernier étant le garant de sa « fixité référentielle » (Kleiber 2000 : 40). Nécessaire pour arriver au sens formulaire, sa modification ou son inadéquation peut entraîner, nous l’avons vu, la perte de cer-

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tains énoncés en diachronie. Et, de fait, cette double « fixité » protège en principe les textes parémiques, leur impose une contrainte séman-tique : toute correction doit tenir compte du concept développé à partir d’une première formulation littérale.

Une lecture attentive du corpus diachronique nous amène toutefois à vérifier ce principe théorique, car, dans la pratique, la transformation d’un énoncé est susceptible d’entraîner des « glissements » de sens. Certains ajouts ou suppressions (prépositions, modifications du lexi-que, négations) impliquent nécessairement un ajustement sémantique et il nous a semblé utile d’en mesurer l’importance et les consé-quences, tant au niveau phrastique que formulaire.

Par exemple, dans le domaine sémantique, la présence dans le Refranero de variantes « contradictoires » – qui font apparaître une proposition affirmative et une proposition négative du même énoncé – est déjà en soi problématique. Elles sont pourtant attestées dans les compilations, parfois chez un même auteur qui nous livre les deux versions : Malo es Pascual, y nunca falta quien le haga mal (Santillana, Núñez, Correas, Junceda) est ainsi décliné sous la forme Malo es vidal y no le hazen mal chez Núñez et Malo es Vidal, i no le hazen mal chez Correas. Le renversement de la relation adversative présente dans No metas en tu casa syno a quien tenga ojos (Santillana, Vallés) produit en diachronie un énoncé diamétralement opposé au XXe siècle : A tu casa no venga quien ojos tenga (Doval, Junceda). Et El buen lienzo en el arca se vende (Seniloquium) a connu une évolution similaire due à la modification de l’adjectif : dans des compilations ultérieures, le remplacement de bueno par malo infléchit le sens du texte parémique d’origine 97, aujourd’hui recensé alterna-tivement sous la forme El buen paño, en el arca se vende (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) ou El mal paño en el arca se vende, mas el bueno verse quiere (Doval).

Le passage de l’affirmation à la négation par la simple adjonction de l’adverbe no dans certains énoncés est encore plus frappant : Lo que dize el pandero todo es vero (Santillana, Vallés) devient No es todo vero lo que dice el pandero (Junceda) 98 ; Ducha es la loba de la soga (Seniloquium, Santillana, Vallés, Núñez) connaît chez ce dernier et chez Correas une version contradictoire : No es duecha la loba de la soga (Núñez) ; La loba no es ducha de soga / No es duecha la loba de soga (Correas). 97. Le proverbe Quien non crea a buena madre, crea a mala madrastra (Seniloquium) subit en diachronie la même correction : Quien no cree en buena madre, creerá en buena madrastra (Junceda). 98. Nous pouvons comparer, à titre d’exemple, les définitions proposées par Junceda «Aconseja no fiarse de las apariencias, pues a menudo éstas engañan de medio a medio» (1998 : 396) et Sbarbi (s.v. pandero : «Enseña que no se crea ligeramente lo que se oye, especialmente al vulgo que, por lo común, habla sin reflexión ni reparo» (Sbarbi 1922, t. 2 : 197).

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Pourtant, ces énoncés contradictoires ne remettent pas en cause la cohésion d’ensemble du sens phrastique et du sens formulaire. Autre-ment dit, la modification de l’énoncé engendre, par un phénomène d’ajustement sémantique, un nouveau sens phrastique auquel est rattaché un nouveau sens formulaire.

Revenons sur le proverbe No metas en tu casa sino a quien tenga ojos. La confrontation des gloses proposées par Correas et Doval permet d’appréhender les différentes étapes de son évolution séman-tique. Au XVIIe siècle, une modification de l’énoncé d’origine produit un deuxième énoncé. Aux deux sens phrastiques correspondent alors deux sens formulaires :

No metas en tu kasa sino kien tenga oxos en kara Entiéndese: para bivir i servirte, persona de verguenza i sangre en el oxo. No metas en tu kasa kien tenga oxos en kara. Es: de los ke entran i salen, i notan lo bueno i malo ke ven, i lo dizen fuera (Correas 1967 : 324).

Et c’est ce dernier énoncé qui s’imposera en diachronie : A tu casa no venga quien ojos tenga Expresa la conveniencia de alejar de la casa propia a los muchos fisgones y chismosos que sólo acuden para tomar nota de defectos e imperfecciones con que alimentar su voluntad de crítica y murmu-ración. (Doval 1997 : 255) Cette idée de contradiction des sens est donc possible dans le

Refranero et ne remet pas en cause le fonctionnement et la définition du texte parémique. Doval en fait la remarque à propos de El buen paño en el arca se vende :

Refrán que enseña que las buenas prendas por sí mismas son apete-cibles y se dan a conocer sin necesidad de ostentarlas ni examinarlas, y que en general, todo lo de buena calidad se vende solo. […] Sin embargo, el propio refranero apunta la idea contraria: El mal paño en el arca se vende, mas el bueno verse quiere. (Doval 1997 : 338) L’évolution de A yra de Djos, non ay casa fuerte (Seniloquium) et

le phénomène de contamination auquel il semble avoir été soumis (il est alternativement recensé avec les variantes A ira de Dios, a mal decir, a la muerte, Para el amor y la muerte) permet de contaster qu’un sens va s’imposer en diachronie, quitte à supplanter la forme d’origine. De casa fuerte 99 nous passons à cosa fuerte 100, qui s’im-pose et engendre un nouveau sens formulaire pour un nouveau sens phrastique : «Para el amor y muerte no hay cosa fuerte : Alude a la 99. RAE : «1. La fabricada para habitar en ella, con fortalezas y reparos para defenderse de los enemigos. 2. La muy acaudalada». 100. RAE : «Cosa molesta, difícil y trabajosa».

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fuerza de uno y otro, y a la imposibilidad de luchar contra ellos» (Junceda 1998 : 433).

Dans le même ordre d’idées, un large éventail de « sens phras-tiques » différents peut donner lieu à une seule glose. L’évolution – pour le moins hésitante – de Madre piadoſa, cria fija goloſa (Lib. Adv.) tend à montrer qu’une variation lexicale ne dénature pas forcé-ment le sens formulaire d’un énoncé :

[Madre piadosa, cría hija merdosa] (Seniloquium) Madre piadosa cria hija medrosa (Vallés) Madre piadosa cría hija merdosa (Núñez) Madre piadosa kría hixa merdosa; o melindrosa (Correas) Madre piadosa cria hija melindrosa (Caro) Madre pia, daño cria (RAE) Madre piadosa hace hija medrosa (Sbarbi 1) Madre piadosa cría hija melindrosa, o merdosa, o medrosa, o asquerosa (Sbarbi 2). Medrosa, merdosa, melindrosa, asquerosa n’ont pas le même sens

en langue, et pourtant, les textes potentiels ainsi compilés font l’objet d’une seule glose chez Sbarbi : «Suele ser muy dañina y perjudicial la demasiada piedad e indulgencia de los superiores, porque, confiados en ella, los súbditos se hacen descuidados y flojos» (Sbarbi 1922, t. 2 : 7).

Finalement, les variations de lexique, parfois étonnantes, n’en-tament guère le sens formulaire tel qu’il est glosé dans les recueils. La substitution de mover à moler pour corriger l’énoncé Agua pasada no mueve molino (Doval, Junceda) ne le modifie pas réellement sur le plan sémantique puisque son sens littéral doit être transcendé : «Aconseja que no se vuelva sobre aquello que, para bien o para mal, ha ocurrido y ya no tiene remedio» (Junceda 1998 : 39). Il en va de même pour le concept développé dans En vino ni en moro no pongas tu tesoro (Santillana), recensé par Junceda sous la forme Ni de vino ni de oro hagas tesoro ou encore dans Mal ſe cubre la cabra con el rabo (Lib. Adv.) qui devient dans cette compilation moderne Mal se cubre la cabeza con el rabo : «Que es difícil sino imposible –dice–, encubrir los defectos físicos, por más que en ello porfíen algunos cada día» (Junceda 1998 : 331). Les glissements de sens doivent être perçus comme une capacité du Refranero à se renouveler. Mais ces altéra-tions sont-elles toujours voulues et motivées ? Nous souhaiterions revenir à présent sur l’idée qui a structuré notre recherche, sur la nécessité d’une vision globale du Refranero, sur l’intérêt de confronter les différentes versions proposées par les complilateurs. Nous évo-quions au début de notre étude les erreurs de transcription et les défor-mations auxquelles pouvait être soumis le signifiant parémique au Moyen Âge, puis à la période classique. Le recensement des proverbes

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suivants suggère que le sujet est toujours d’actualité à la période moderne : Sbarbi recueille ainsi au XIXe siècle un A palabras locas, ovejas sordas, dont la glose fait ressortir la faute de transcription ou d’impression : «Aconseja que las cosas se tomen como de quien las dice, no haciendo caso de quien habla sin razón» (Sbarbi 1872 : 109). Et une lecture attentive de la compilation de Junceda est l’occasion de découvrir d’autres coquilles savoureuses dans ce registre :

So mj manto, al Rey nin mato (Seniloquium) So mi manto, al rey mato (Vallés) Debaxo de mi manto, al rey me mato (Núñez) Debaxo de mi manto, al Rrei me mato (Correas) Debajo de mi manto al rey mato (Sbarbi 1/2) Debajo de mi mano, al rey mato (Junceda) 101 Tantos por tantos, vansse los lobos a los asnos (Romancea) Tantos por tantos van ſe los lobos a los aſnos (Lib. Adv.) Burla burlando, vase el lobo al asno (Santillana) Burla burlando, se va el lobo al asno (Vallés) Tantos por tantos vanse los lobos a los asnos (Núñez, Correas) Burla burlando, vase el lobo al asno (Núñez, Correas) Burla burlando vase el lobo al asno (RAE, Sbarbi 2) Burla burlando, vase el lobo al asno (Sbarbi 1, Doval) Burla burlando, vase el lobo al sano (Junceda) 102 Tres cosas son que pierden al omme : putas, y dados, y cominos de odre (Seniloquium) Tres cosas son que matan al onbre: putas y dados y cominos de odre (Espinosa) Tres kosas son ke matan al onbre: putas, i dados, i kominos de odre (Correas) Tres cosas son las que matan al hombre, putas, dados, y comino de odre (Caro) Putas y dados y caminos de odre, matan al hombre (Junceda) 103 Ces derniers exemples, à l’évidence des phénomènes isolés, ne

remettent pas en question le travail minutieux que constitue l’établis-sement d’une compilation de proverbes. Mais, grâce à une touche d’humour, ils nous font pénétrer toutes les dimensions – de ses élé-ments constitutifs au texte parémique, de son signifiant à son signifié – qui doivent être prises en considération dans l’étude des proverbes et de leur évolution. 101. «Expresa que para sus adentros, cada cual piensa cuanto le apetece, por ilusorio y disparatado que sea, y que nada ni nadie, por consiguiente, puede impedírselo» (Junceda 1998 : 181). 102. «Dice que cada cual, rodeando lo que sea, busca siempre aquello que más le atrae o le conviene» (Junceda 1998 : 97). 103. «Señala el refrán los tres vicios que solían acabar con el hombre: la prostitución, el juego y el alcohol» (Junceda 1998 : 478).

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Ce refranero diachronique recense exhaustivement les formes pré-sentes dans les premiers recueils espagnols et se propose de tracer leur évolution jusqu’au XXe siècle. Pour faciliter sa consultation et sa lecture, les formes sont classées par ordre alphabétique, en replaçant, lorsque cela s’avère nécessaire, des graphies anciennes à la place qu’elles occuperaient aujourd’hui (par exemple, les formes qui com-mencent par cuando et quando sont recensées à la lettre «c», par hombre et ombre à la lettre «h», etc.).

La première apparition d’une forme dans un recueil fait l’objet d’une entrée en italiques. Elle est suivie des versions proposées par les auteurs qui forment notre corpus. Les variantes recensées par un même auteur sont rapportées entre barres obliques. Les compilateurs sont référencés grâce aux abréviations suivantes: – Anonyme, Romancea Proverbiorum (ca1350) = Romancea; – Anonyme, Libro de los adverbios... (début XVe) = Lib. Adv.; – Diego García de Castro, Seniloquium (1478-1480) = Seniloquium; – Marqués de Santillana, Refranes que dizen las viejas tras el fuego

(moitié du XVe) = Santillana; – Francisco de Espinosa, Refranero (1527-1547) = Espinosa; – Pedro Vallés, Libro de los refranes (1549) = Vallés; – Hernán Núñez, Refranes o proverbios en romance (1555) =

Núñez; – Sebastián de Horozco, Refranes glosados et Teatro universal de

proverbios (avant 1569) = Horozco; – Gonzalo Correas, Vocabulario de refranes y frases proverbiales

(1627) = Correas; – Gerónimo M. Caro y Cejudo, Refranes y Modos de hablar Castel-

lanos (1675) = Caro;

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– RAE, Diccionario de la lengua castellana (1780) = RAE; – José M. Sbarbi, El libro de los refranes (1872) = Sbarbi 1; – José M. Sbarbi, Gran diccionario de refranes de la lengua espa-

ñola (avant 1910) = Sbarbi 2; – Gregorio Doval, Refranero temático español (1997) = Doval; – Luis Junceda, Diccionario de refranes, dichos y proverbios (1998)

= Junceda. Pour mieux suivre l’éventuelle évolution des signifiants, s’il n’y a

pas de variation sur la forme par rapport à la compilation précédente, seul l’auteur est indiqué. Le respect de la graphie des textes anciens et du choix de la ponctuation proposée par les transcripteurs – en dehors des pauses signalées par les éditeurs grâce à des barres obliques dans le texte de Vallés –, nous amène à ne pas proposer de recoupements pour un nombre important de proverbes, qui diffèrent fondamenta-lement très peu. L’accent diacritique sur la préposition a, présent chez Caro, Sbarbi 1 et la RAE est neutralisé pour faciliter les recoupe-ments. Les recoupements sont donc plus fréquents à partir du XVIIIe siècle, par une stabilisation de l’orthographe des signifiants.

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A A buen bocado, buen grito (Santillana) A buen bocado: gran grito (Vallés); A buen bocado, buen grito (Núñez); A buen bokado, buen grito (Correas); A buen bocado, buen grito (Caro, RAE, Sbarbi 1, Junceda) A buen callar, llaman Sancho (Seniloquium) A buen callar, llaman Sancho (Santillana); Al buen callar llamar sancho, o saggio (Vallés); A buen callar, llaman Sancho; al bueno bueno, Sancho Martínez (Núñez); Al buen callar llaman sancto / A buen callar llaman sancto / Al buen callar sancto (Horozco); Al buen kallar, llaman Sancho; al bueno bueno, Sancho Martínez (Correas); Al buen callar llaman sancho (Caro); Al buen callar llaman Sancho, o santo / Al buen callar llaman Sancho; al bueno, bueno, Sancho Martínez (Sbarbi 2); Al buen callar llaman Sancho (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) A buen servicio, mal guallardón (Romancea) A fuer de aragon: a buen seruicio mal galardon (Vallés); A fuer de Aragón, a buen servicio mal galardón (Núñez); A buen servizio mal galardón, a fuer de Aragón / Por fuer de Aragón, a buen servizio mal galardón / Buen trabaxo, mal galardón. Lo ke: «A buen servizio» (Correas); Por buen trabajo, mal galardon (Caro); A fuer de Aragón, a buen servicio mal galardón (Sbarbi 2); A buen servicio, mal galardón (Sbarbi 2, Doval); A buen servicio, mal galardón / Por buen trabajo, mal galardón (Junceda) A buena defusia, mala desçierta (Seniloquium) A buena de fuzia, mala de cierta (Núñez); A buena defuzia, mala desierta (Correas); A buena de fucia, mala de cierta (Sbarbi 2) A buena suela, mala piesa (Seniloquium) A buena pieça, mala suela (Núñez); A buena pieza, mala suela (Correas); A buena pieza, mala suela (Sbarbi 2) A buey viejo, çençerro nueuo (Santillana) A buey viejo: çencerro nueuo (Vallés); A buey viejo, cencerro nuevo (Núñez); A buei viexo, zenzerro nuevo (Correas); A buey viejo, cencerro nuevo (Caro, Sbarbi 2, Doval) A cabo de çiento años, marido, soy[s] zarco (Santillana) Al cabo de cien años: soys marido caluo (Vallés); A cabo de cient años, marido, sois zarco (Núñez); A kabo de zien años, marido, sois zarko; o sois kano; o kalvo (Correas); Al cabo de cien años, marido, sois zarco (Sbarbi 2)

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A cabo de rato, Andujar (Santillana) A cabo de rato anduxar (Vallés); A kabo de rrato, Andúxar (Correas); Otra vez á Andujar (Caro); A cabo de rato, Andújar (Junceda) A calça corta, agugeta luenga (Lib. Adv.) A calça corta, agujeta larga (Núñez); A kalza korta, aguxeta longa / A korta kalza, aguxeta larga (Correas); A calza corta, agujeta larga (Sbarbi 2) A casas viejas, puertas nueuas (Santillana) A casas viejas: puertas nueuas (Vallés); A casas viejas, puertas nuevas (Núñez); A kasas viexas, puertas nuevas (Correas); A casas viejas, puertas nuevas (Sbarbi 2); A casa vieja, puertas nuevas (Doval, Junceda) A caval donat, nol’ guarden al pelo / A caval donat, nol’ guardes el pelo (Romancea) Al cauallo dado, no le miran el diente (Núñez); A kavallo dado, no ai ke mirar la boka / A kavallo dado, no le mires el diente si á zerrado (Correas); A caballo dado no le miran el diente (Caro); A caballo presentado no hay que mirarle el diente (Sbarbi 1); A caballo presentado, o regalado, no hay que mirarle el diente / A borrico presentado, o regalado, no hay que mirarle el diente (Sbarbi 2); A caballo presentado, no hay que mirarle el diente / A caballo regalado, no le mires el dentado (Doval); A caballo regalado, no le mires el diente (Junceda) A cavallo maldito (o malo), el pelo le luce (Romancea) Al buey, o cauallo maldito: el pelo le luze (Vallés); Al buei maldito, el pelo le luze / Al kavallo maldito, el pelo le luze (Correas); Al buey maldito el pelo le reluce (Sbarbi 1/2); Al buey maldito, el pelo le luce (Junceda) A chica cama, echate en medio (Santillana) A chica cama: echate en medio (Vallés); A chika kama, echarte en medio / A chika kama, si keréis rremedio, echaos en medio (Correas); A chica cama, échate en medio (Doval) A colom sador, las ceresas le amargan (Romancea) Al ombre harto las çeresas le amargan (Santillana); Al hombre harto: cereças le amargan (Vallés); Al hombre harto, las cerezas le amargan (Núñez); Al onbre harto, las zerezas le amargan (Correas); Al hombre harto, las cerezas le amargan (Sbarbi 1/2) ¿A como vale el quintal del fierro? Dame vn’aguja (Santillana) A como va el quintal de hierro: dame vna aguja (Vallés); ¿A cómo vale el quintal de hierro? –Dame una aguja (Núñez); ¿A kómo vale el kintal del hierro? Dadme una aguxa (Correas); ¿A cómo vale el quintal de hierro? ... Dame una aguja (Sbarbi 2) A conçejo ruyn, canpana de madero (Santillana) A ruyn concejo: campana de madero (Vallés); A concejo ruin, cam-

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pana de madero (Núñez); A konzexo rruin, kanpana de madero. Otros dizen: de madera / A rruin konzexo, kanpana de madero (Correas); A consejo ruin, campana de madera (Sbarbi 2); A consejo de ruin, campana de madera (Junceda) A qual barba, tal toaja, qual concello tal campana (Romancea) Quales barbas tales tobajas (RAE); Cuales barbas, tales tobajas (Sbarbi 1/2) A qual brazo, tal fayna (Romancea) A qual peça, tal cultel (Romancea) El italiano: Tal carne, tal cortel / Tal carne, tal cuchillo (Núñez) A cuenta vieja, baraja nueua (Santillana) A cuenta vieja: baraja nueua (Vallés); A cuentas viejas barajas nuevas (RAE, Sbarbi 1); A cuentas viejas, barajas nuevas (Sbarbi 2); A cuentas viejas barajas nuevas (Doval, Junceda) A dineros tomados, braços quebrados (Santillana) A dineros pagados: braços quebrados (Vallés); A dineros dados, bra-zos quebrados (Núñez); A dineros dados, brazos kebrados / A dineros pagados, brazos kansados / A dineros pagados, brazos kebrados (Correas); A obra pagada, brazos quebrados (Caro); A dineros dados, brazos quebrados (Sbarbi 2, Doval); A dineros pagados, brazos quebrados (Sbarbi 2, Junceda) A Dios rogando et con el maço dando (Seniloquium) A dios rogando y con el maço dando (Vallés); A Dios rogando, y del maço dando (Núñez); A Dios rrogando, i kon el mazo dando (Cor-reas); A Dios rogando, y con el mazo dando (Caro, RAE); A Dios rogando y con el mazo dando (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) A Dios te do libreta beuida [y] por filar (Santillana) A Dios te doy libreta: beuida y por hilar (Vallés); A Dios te doi, libreta, bevida i por hilar (Correas); A Dios te doy, libreta bebida y por hilar (Sbarbi 2) ¿A do irá el buey, que non are? / ¿Do jrá el buey, que non are? (Seniloquium) A do yra el buey que no are (Santillana, Vallés); ¿A do irá el buey que no are? / ¿Dónde irá el buey que no are? (Núñez, Horozco); ¿A dó irá el buei ke no are? / ¿A dónde irá el buei ke no are? –A la karnizería / ¿A dónde irá el buei ke no are, pues ke arar sabe? (Correas); Adónde irá el buey que no are? (Caro); ¿Dónde irá el buey que no are? (Sbarbi 2); ¿A dónde irá el buey que no are... sino al matadero? / ¿A dó irá el buey que no are, sino a la carnicería? (Doval); ¿A dó irá el buey que no are, sino al matadero? (Junceda) A dos palabras, tres pedradas (Santillana) A dos palabras: tres porradas, o pedradas (Vallés); A dos palabras, tres porradas (Núñez); A dos palavras, tres porradas (Correas); A dos pala-

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bras, tres porradas (Sbarbi 2); A dos palabras, tres pedradas (Junceda) A escudero pobre, rapaz adeuino (Santillana) A escudero pobre: moço adeuino (Vallés); A escudero pobre, rapaz adevino (Núñez); A eskudero pobre, mozo adivino; o rrapaz adivino (Correas); A escudero pobre, rapaz adivino (Sbarbi 2) A esotra puerta, que esta no se abre (Santillana) A essa otra puerta: que esta no se abre (Vallés); A esotra puerta, ke ésta no se abre / A otra puerta, ke ésta no se abre (Correas); A otra puerta que esta no está abierta (Caro); Á otra puerta que esta no se abre / Á esotra puerta (RAE); A otra puerta, que ésta está cerrada, o que ésta no se abre (Sbarbi 2) A este preçio vendimiado es lo mollar (Santillana) A este precio: vinidimiado es lo mollar (Vallés); A esse precio, vendi-miado es lo mollar (Núñez); A ese prezio, bendimiado es lo mollar (Correas) A fadas malas, coraçón ancho (Seniloquium) Hadas malas [y] coraçon ancho (Santillana); Hadas malas, y coraçon ancho (Vallés, Núñez); Hadas malas i korazón ancho (Correas) A ganado poco, syluo redondo (Santillana) A ganado poco: siluo redondo (Vallés); A ganado poco, silvo redondo (Núñez); A ganado poko, silvo rredondo (Correas); A poco ganado, silbo redondo (Junceda) A grand salto, grand quebranto (Seniloquium) A grand salto grand quebranto (Santillana); A gran salto, gran que-branto (Vallés, Núñez); A gran salto, gran kebranto (Correas); A gran salto, gran quebranto (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) A güello dormidor, laganya lo cuebre (Romancea) Quien mucho duerme lagaña tiene (Núñez); Kien mucho duerme, lagaña tiene / Kien mucho duerme, lagaña kría (Correas); Mucho sueño, legañas cría (Junceda) A homme savio, pocas palavras le cumplen (Romancea) Al buen entendedor, pocas palabras (Seniloquium); A buen entendedor pocas palabras (Santillana, Vallés); A buen entendedor, breve hablador (Núñez); A buen entendedor, pokas palavras; o poka parola / A buen entendedor, breve hablador / El buen entendedor, de pokas palavras tiene prou (Correas); A buen entendedor pocas palabras / A buen entendedor breve hablador (Caro); Al buen entendedor pocas palabras (RAE, Sbarbi 1); Al buen entendedor, pocas palabras / Al buen entendedor, con media palabra basta (Sbarbi 2); A buen entendedor, pocas palabras bastan / A buen entendedor, breve hablador (Sbarbi 2, Doval); A buen entendedor, pocas palabras (Junceda)

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A yra de Djos, non ay casa fuerte (Seniloquium) A ira de Dios no ay cosa fuerte (Vallés); A la muerte, no ay cosa fuerte (Núñez); A ira de Dios, no ai kasa fuerte; o kosa fuerte / Kontra la muerte, no ai kasa fuerte / A la muerte no ai kasa fuerte (Correas); A la muerte no hay cosa fuerte (Caro); A ira de Dios no hay casa fuerte (RAE, Sbarbi 2); Para el amor y muerte no hay cosa fuerte (Sbarbi 1); Para el amor y muerte no hay cosa fuerte (Doval, Junceda) A la formiga, por su mal le crexen las alas (Romancea) Por su mal, naçen las alas a la formiga (Seniloquium); Nascieronle las alas a la hormiga: por su mal / Salenle alas a la hormiga: para ser perdida (Vallés); Da Dios alas a la hormiga, para que se pierda más aína / Nascen alas a la hormiga, para que se pierda más aína (Núñez); Nazen alas a la hormiga para ke se pierda más aína / Nazieron alas a la hormiga para su daño (Correas); Por su mal supo la hormiga volar / Da Dios alas á la hormiga para morir mas aina (Caro, RAE, Sbarbi 1); Da Dios alas a la hormiga para que se muera más aína (Sbarbi 2); Por su mal dio Dios alas a la hormiga (Sbarbi 2, Doval); Por su mal le nacieron alas a la hormiga (Sbarbi 2, Doval) A la mala costumbre, quebrarle la pierna (Seniloquium) A la mala costumbre, quebrarle la pierna (Núñez); A la mala kostun-bre, kebrarla la pierna; o la kabeza / Al mal uso, kebrarle la pierna (Correas); Á la mala costumbre quebrarle la pierna (RAE); A la mala costumbre cortarle las piernas (Sbarbi 1/2); Al mal uso, quebrarle la pierna, o la hueca (Sbarbi 2); A la mala costumbre, quebrarle la pierna (Sbarbi 2, Doval, Junceda) A la vejez aladres de pez (Santillana) A la vejez, aladares de pez (Vallés, Núñez); A la vexez, aladares de pez (Correas); A la vejez alarades de pez (Caro); Á la vejez aladares de pez (RAE); A la vejez, aladares de pez (Sbarbi 1/2, Doval); A la vejez aladares de pez (Junceda) A las veses lieua el home a su casa con que llore (Seniloquium) A las vezes lleua hombre a su casa: con que llore (Vallés); A las vezes lleva el hombre a su casa con que llore (Núñez); A las vezes lleva el hombre a su casa con qué llore (Horozco); A las vezes lleva el onbre a su kasa kon ke llore (Correas); Muchas veces lleva el hombre á su casa con que llore (Sbarbi 1); A las veces lleva el hombre a su casa con que llore (Sbarbi 2) A lop durment, no [le entra] lagosta en l’dent / A lop durment, no le entra lagosta e[n] l’dent (Romancea) Páxaro durmiente tarde le entra cevo en el vientre (Núñez); Páxaro durmiente, tarde le entra zevo en el vientre (Correas); A raposo durmiente, no le amanece la gallina en el vientre / (Sbarbi 1/2); Pájaro durmiente, tarde le entra cebo en el vientre (Sbarbi 2)

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A los annos mjll, viene el agua a ſu carril (Lib. Adv.) A los annos mill, torna el agua a su covil (Seniloquium); A los años mil: buelue el agua por do solia yr (Vallés); A los años mil, buelve el agua por do solía ir (Núñez); A los años mil, buelve el agua por do solía ir; o buelve a su karril / Al kabo de los años mil, buelve el agua a su kubil / Al kabo de los años mil, buelven la aguas por do solían ir / Tras los años mil, buelven las aguas a su karril; [o] por do solían ir (Correas); Despues de los años mil, vuelven las aguas por do solian ir / Despues de los años mil torna el agua á su carril (Caro); Al cabo de los años mil vuelve el agua por do solia ir, ó vuelven las aguas por do solian ir / Al cabo de los años mil torna el agua a su cubil (RAE, Sbarbi 2); Al cabo de los años mil, vuelven las aguas por do solian ir (Sbarbi 1); Al cabo de los años mil, van las aguas por do solían ir (Sbarbi 2) A los pies y al soto (Santillana) A los pies y al soto (Vallés); A los pies i al soto (Correas) A mal abad, mal monazillo (Santillana) A mal abad, mal monazillo (Núñez, Correas); A tal abad tal monacillo (Caro); A mal abad, mal monaguillo (Junceda) A mal fecho, ruego y pecho (Santillana) A mal echo: ruego, y pecho (Vallés); A mal hecho, ruego y pecho (Núñez); A mal hecho, rruego i pecho (Correas); A mal hecho, ruego y pecho (Sbarbi 1) A mala venta, mala cuenta (Santillana) A mala venta: mala cuenta (Vallés); A mala venta, mala kuenta (Correas) A mala venta, pan pintado (Santillana) A mala venta pan pintado (Vallés); A mala venta, pan pintado; o A mala ventura, pan pintado (Correas) A mege sabient, enfermo obedient (Romancea) A mengua de carne buenos son pollos con toçino (Santillana) A falta de vaca: buenos son pollos con tocino (Vallés); A mengua de carne, buenos son pollos con tocino (Núñez); A falta de vaka, buenos son pollos kon tozino (Correas); A mengua de carne, buenos son pollos con tocino (Doval) A mengua de pan buenas son tortas (Santillana) A falta de pan: buenas son tortas (Vallés); A mengua de pan, buenas son tortas (Núñez); A falta de pan, buenas son tortas / A mengua de pan, buenas son tortas de Zaratán (Correas); A falta de pan, buenas son tortas (Caro); A falta de pan buenas son tortas (RAE); A falta de pan, buenas son tortas (Sbarbi 1/2, Doval) A mi fijo loçano no me lo çerquen quatro (Santillana) A mi hijo loçano no me lo cerquen quatro (Vallés, Núñez); A mi hixo

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lozano, no me le zerken kuatro / A mi hixo el lindo, no me le zerken zinko (Correas); A mi hijo lozano, no me lo cerquen quatro / A mi hijo el lindo no me lo maten cinco (Caro); A mi hijo Lozano no me lo cerquen cuatro (Sbarbi 2) A mj padre llamaron fogaza y muérome de fanbre (Seniloquium) Mi padre era hogaça: yo muerome de hambre / A mi padre llaman trigo: y yo muerome de hambre (Vallés); A mi padre llamaron hogaça, y yo muerome de hambre (Núñez); A mi padre llamaron hogaza, i io muérome de hanbre; o A mi padre llaman trigo / Mi padre era hogaza, i io muérome de hanbre (Correas); A mi padre llamáron hogaza, y yo muero de hambre (Caro, RAE); A mi padre llaman Hogaza, y yo me muero de hambre (Sbarbi 1/2); Mi padre se llama hogaza, y yo me muero de hambre (Junceda) A miallyada de pan, no hi qual puño (Romancea) A moço alcuzero, amo ronçero (Santillana) A moço alçucero amo roncero (Vallés); A moço alcuzero, amo ron-cero (Núñez); A mozo alkuzero, amo rronzero (Correas); A mozo alcucero, amo roncero (Sbarbi 1/2) A moço goloso, figo a dinero (Santillana) A moço goloso higo a dinero / Moço goloso higo a dinero (Vallés); Moço goloso, higo a dinero (Núñez); A mozo goloso, higo a dinero / Mozo goloso, higo a dinero (Correas); Mozo goloso, higo á dinero (Caro, Sbarbi 2) A moro muerto, grand lançada (Seniloquium) A moro muerto: gran lançada (Vallés, Núñez); A moro muerto, gran lanzada (Correas); A moro muerto gran lanzada (Caro); A moro muerto, gran lanzada (Sbarbi 1/2, Doval) A mucho fablar, mucho errar (Seniloquium) Mucho fablar, mucho errar (Santillana); Quien mucho habla, mucho yerra / A mucho hablar mucho errar / Mucho hablar mucho errar (Vallés); A mucho hablar, mucho errar / Mucho hablar, mucho errar / Kien mucho habla, mucho ierra (Correas); Quien mucho habla, mucho yerra (Caro); Quien mucho habla mucho yerra (RAE); Quien mucho habla, mucho yerra (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) A muertos y a ydos, pocos amigos (Seniloquium) A muertos y a idos: no ay amigos (Vallés); A muertos y a idos, pocos amigos (Núñez); A muertos i a idos, no ai amigos / A muertos i a idos, pokos amigos (Correas); A muertos y á idos pocos amigos (Caro); Á muertos, y á idos no hay más amigos (RAE, Sbarbi 1); A muertos e a idos, no hay amigos (Sbarbi 2); A muertos y a idos, no hay amigos (Doval); A muertos y a idos no hay amigos (Junceda) A muger barbuda, de luenne me la ſaluda (Lib. Adv.) Hombre bermejo y hembra barbuda, de lexos tres millas la saluda (Núñez); A la muxer barvuda, de lexos me la saluda, kon dos piedras

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ke no kon una / Onbre bermexo i muxer barvuda, de una legua los saluda / Onbre rroxo i henbra barvuda, de lexos lo saluda (Correas); Muger barbuda, desde lexos la saluda (Caro); A la mujer barbuda, de léjos la saluda (Sbarbi 1) / A la mujer barbuda, de lejos me la saluda. Algunos añaden: con tres piedras que no con una (Sbarbi 2); A la mujer barbuda, de lejos se la saluda, con dos piedras mejor que con una (Doval); A la mujer barbuda, de lejos se la saluda (Junceda) A ora mala non ladran canes (Romancea) Canes a noche mala non ladran (Santillana); A hora mala no ladran canes (Vallés); A ora mala no ladran kanes (Correas); A la mala hora no ladra el perro (Sbarbi 2) A otro perro con ese hueso (Santillana) A otro perro con esse huesso (Vallés, Núñez); A otro perro kon ese gueso, ke éste ia está rroído (Correas); A otro perro con ese hueso (Caro, RAE, Sbarbi 2); A otro perro con ese hueso, que yo roído lo tengo (Junceda) A palabras locas, orejas ſordas (Lib. Adv.) A palabras locas, orejas sordas (Seniloquium, Vallés, Núñez); A palavras lokas, orexas sordas (Correas); A palabras locas, orejas sordas (Caro); Á palabras locas orejas sordas (RAE); A palabras locas, orejas sordas (Sbarbi 1/2, Doval) A palabras, palabras (Seniloquium) A palabras: palabras (Vallés); A cartas, cartas: y a palabras, palabras (Núñez); A palavras, palavras (Correas); A palabras, palabra / A cartas, cartas; y a palabras, palabras (Sbarbi 2) A pan de quinze dias, hambre de tres semanas (Santillana) A pan de quinze dias: hambre de tres semanas (Vallés); A pan de quince días, hambre de tres semanas (Núñez); A pan de kinze días, hanbre de tres semanas (Correas); A pan duro hambre de tres semanas (Caro); A pan de quince dias, hambre de tres semanas (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) A pan duro, diente agudo (Santillana) A pan duro diente agudo (Vallés); A pan duro, diente agudo (Correas); A pan duro, diente agudo (Caro); A pan duro diente agudo (RAE); A pan duro, diente agudo (Sbarbi 1/2); A pan duro, diente agudo (Doval, Junceda) A poco caudal, pauca ganancia (Seniloquium) A poco caudal poca ganancia (Vallés); A chico caudal, mala ganancia (Núñez); A poko kaudal, poka gananzia (Correas); A chico caudal, mala ganancia (Sbarbi 2, Doval) A poco dinero, poca salud (Seniloquium) A poco dinero, poca salud (Vallés, Núñez); A poko dinero, poka salud (Correas); A poco dinero, poca salud (Sbarbi 2); Poco dinero, poca salud (Junceda)

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A poco pan, tomar primero (Santillana) A poco pan tomar luego, o primero (Vallés); A poco pan, tomar primero (Núñez); A poko pan, tomar primero; o luego (Correas) A puerco grueso, untatle el güeso (Romancea) Al puerco gordo: vntadle el rabo (Vallés); Al puerco gordo, untarle el rabo (Núñez); Al puerko gordo, untarle el rrabo (Correas) A puerta çerrada, buena meajada (Seniloquium) A puerta cerrada, buena meajada (Núñez); A puerta zerrada, buena meaxada (Correas); A puerta cerrada, labor mejorada (Sbarbi 2) A quien dan no escoje (Santillana) A quien dan: no escoja (Vallés); A quien dan, no escoge (Núñez); A kien dan, no eskoxe. I eran kuchilladas / A kien dan, no eskoxe. I dávanle de palos (Correas); A quien le dan no escoge (Caro); A quien dan no escoge (RAE, Sbarbi 1); A quien dan, no escoge (Sbarbi 2); A quien dan no escoge (Junceda) A quien Djos quiere bjen, la casa lo sabe, et a quien mal la casa et fogar (Seniloquium) A quien Dios bien quiere la casa le sabe (Santillana); A quien Dios quiere bien: la casa le sabe: y a quien mal: la casa: y el hogar (Vallés); A quien Dios quiere bien, la casa le sabe y a quien mal, la casa y el hogar (Núñez); A kien Dios kiere bien, la kasa le sabe i el hogar tanbién; i a kien mal, la kasa i el hogar (Correas); A quien Dios quiere bien, la casa le sabe (Caro); Á quien Dios quiere la casa le sabe (RAE); A quien Dios quiere, la casa le sabe (Sbarbi 1); A quien Dios quiere, la casa le sale (Sbarbi 2); A quien Dios quiere bien, la casa le sabe (Sbarbi 2, Junceda) A rjo buelto, ganancia de pescadores (Seniloquium) A rio buelto ganançia de pescadores (Santillana); A rio buelto ganan-cia de pescadores (Vallés); A río buelto, ganancia de pescador (Nú-ñez); A rrío buelto, gananzia de peskadores (Correas); A rio revuelto, ganancia de pescadores (Caro); Á rio revuelto ganancia de pescadores (RAE); A rio revuelto (o vuelto), ganancia de pescadores (Sbarbi 1/2); A río revuelto, ganancia de pescadores (Doval, Junceda) A rocín comedor, dogal corto (Romancea) A rocin comedor, cabreſto corto (Lib. Adv.); Al cauallo comedor, atallo corto (Seniloquium); A cauallo comedor, cabestro corto (San-tillana); A caballo comedor: cabestro corto (Vallés); A kavallo kome-dor, kabestro korto (Correas); A caballo comedor, cabestro corto (Sbarbi 2, Junceda) A rujdos, faze el perro barbecho (Seniloquium) El perro, en el barvecho, ladra sin provecho (Núñez); El perro en barbecho ladra sin provecho / Perro en barbecho ladra sin provecho (Correas); El perro en el barbecho, ladra sin provecho (Junceda)

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220 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

A ruyn moçuelo, ruyn capisayuelo (Santillana) A ruyn moçuelo, ruyn capisayuelo (Vallés, Núñez); A chiko mozuelo, chiko kapisaiuelo (Correas); A ruin mozuelo, ruin capisayuelo (Junceda) A ruyn, ruyn y medio (Santillana) A vn ruyn: ruyn y medio (Vallés); A ruin, ruin y medio (Núñez); A rruin, rruin i medio (Correas); A un ruin, ruin y medio (Caro, Doval) A todo ay maña sino a la muerte (Santillana) A todo ay remedio: sino a la muerte (Vallés); A todo ay maña, sino a la muerte (Núñez); A todo ai maña, sino a la muerte (Correas); Por todo hay remedio sino para la muerte (Caro); A todo ay maña, sino a la muerte (Sbarbi 2); A todo hay remedio, sino a la muerte (Sbarbi 2, Doval, Junceda) A tuerto o a drecho, ayude Djos a n[uest]ro conçejo (Seniloquium) A tuerto o a drecho ayude Dios a nuestro consejo (Vallés); A tuerto o a derecho, ayude Dios a nuestro concejo (Núñez); A tuerto o derecho, aiude Dios a nuestro konzexo (Correas); Á tuerto o á derecho (RAE) A [mi] me llaman Modorro, entrar quiero en el corro (Santillana) A mi me llaman modorro: entrar quiero en el corro / Maguera mo-dorro entrar quiero en el corro (Vallés); Aunque me llaman modorro, entrar quiero en el corro (Núñez); A mí me llaman modorro, entrar kiero en el korro / Aunke me llaman modorro, entrar kiero en el korro / Mágera modorro, entrar kiero en el korro (Correas) A vn traydor, dos aleuosos (Santillana) A vn traydor dos aleuosos (Vallés); A un traidor, dos alevosos (Núñez); A un traydor dos alevosos (Horozco); A un traidor, dos alevosos (Correas); A un traidor dos alevosos (Caro, RAE); A un traidor, dos alevosos (Sbarbi 2, Doval) A una perdiç no hi cerquis li mon (Romancea) A vos lo digo, fijuela; entendedlo vos, mi nuera (Seniloquium) A vos lo digo nuera, entendeldo vos mi suegra (Santillana); A ti lo digo hijuela: entiendelo tu mi norezuela (Vallés); A tí lo digo, hijuela; entiéndelo tú, mi nuera (Núñez); A ti te lo digo, hixuela; entiéndelo tú, mi nuera (Correas); A tí te lo digo hijuela, entiéndelo tú mi nuera (Caro, RAE); A ti te lo digo, hijuela, entiéndelo tú mi nuera (Sbarbi 1/2); A ti te lo digo, hijuela: entiéndelo tú, mi nuera (Junceda) Abad y ballestero, mal para moros (Seniloquium) Abad y ballestero (Santillana); Abad y ballestero: mala para los moros (Vallés); Abad y ballestero, mal para los Moros (Núñez); Abad i ballestero, mal para los moros; o mala para los moros (Correas); Abad, y ballestero mal para moros (Caro); Abad y ballestero, mal para los moros (RAE, Sbarbi 1/2)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 221

Abeçose la viella, e mal por a los … cos (Romancea) Regostose la vieja: a los bledos ni dexo verdes ni secos (Santillana); Arregostose la vieja a los bledos: ni dexa verdes: ni secos (Vallés); Regostose la vieja a los bledos, ni dexó verdes ni secos (Núñez); Abezóse la viexa a los bledos, no dexó verdes ni sekos; o Rregostóse / Abezóse el asno a las verzas, i no dexó verdes ni sekas / Bezóse el asno a las verzas, no dexó verdes ni sekas / Rregostóse el asno a las verzas, no dexó verdes ni sekas. Dize tanbién: «Rregostóse el buei» (Correas); Arregostóse la vieja á los bledos, ni dexó verdes, ni secos / Gustó la vieja los bledos, y lamióse los dedos (Caro); No dexar verde, ni seco (RAE); No dejar verde ni seco (Sbarbi 2) Abri[d] Jamilla, que con mal os vengo (Santillana) 1 Abrid Jamila con malos vengo (Vallés); Abrid Iamila, que con malos vengo (Núñez); Abrid, Xamila, ke kon malos vengo (Correas); Abrid, Jamila, que con mal os vengo (Sbarbi 2) Aca lo ha Marta con sus pollos (Santillana) Aca lo ha marta con sus pollos (Vallés); Acá lo ha Marta, con sus pollos (Núñez); Aká lo á Marta kon sus pollos / Allá se lo aia kon sus pollos Marta; [o] Allá se lo aia Marta kon sus pollos (Correas); Allá se lo haya Marta con sus pollos (RAE); Allá se las haya Marta con sus pollos (Sbarbi 1/2); Allá se las avenga Marta con sus pollos / Acá lo ha Marta con sus pollos (Sbarbi 2) Aças puede de poco quien [no] amenaza [a otro] (Santillana) Asaz puede poco: quien no amenaza a otro (Vallés); Assaz puede poco, quien no amenaza a otro (Núñez); Asaz puede poko kien no amenaza a otro (Correas); Asaz puede poco, quien no amenaza a otro (Sbarbi 2) Açertadole ha Pedro a la co[g]ujada, que el rabo lleua tuerto (Santillana) Acertado ha pedro a la cogujada: que el rabo lleua tuerto (Vallés); Acertado le ha Pedro a la cugujada, que el rabo lleva tuerto (Núñez); Azertóla Pedro a la koguxada, ke el rrabo lleva tuerto / Azertado la á Pedro a la koguxada, ke el rrabo lleva tuerto i la ala kebrada (Correas); Acertado le ha Pedro á la cogujada, que el rabo lleva tuerto (RAE); Acertádole ha Pedro á la cogujada, que el rabo lleva tuerto (Sbarbi 1/2); Acertádole ha Pedro a la cogujada, que el rabo lleva tuerto y el ala sana (Junceda) Achacoso como judio en viernes (Santillana) Achacoso: como judio en sabado (Vallés, Núñez); Achakoso komo xudío en sábado (Correas); Achacoso como judio en sábado (Sbarbi 2) Achaque al odre que sabe a la pez (Santillana) Achaque al odre, que sabe a la pez (Vallés, Núñez); Achake al odre ke 1. 1508 = abrir

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222 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

sabe a la pez (Correas); Achaques al odre, que sabe á la pez, y acha-ques al viernes por no le ayunar (RAE); Achaques al odre, que sabe a la pez (Sbarbi 1/2) Adelante es la casa del abad (Santillana) Adelante esta la casa del abad (Vallés); Adelante es la casa del abad (Núñez); Adelante es la kasa del abad (Correas) Adoba tu paño, y pasaras tu año (Santillana) Adoba tu paño: passaras tu año (Vallés); Adoba tu paño, passarás tu año / Echa trapo, y passarás año (Núñez); Adoba paño i pasarás año; [o] Adoba tu paño i pasarás tu año (Correas); Adoba tu paño, y pasarás tu año (RAE); Adoba tu paño, pasarás tu año / Remienda tu paño, y pasarás tu año (Sbarbi 1/2); Remienda tu sayo, y pasarás tu año (Sbarbi 2); Remienda tu sayo, y pasarás el año (Junceda) Agua passada, non muele molino (Seniloquium) Con agua passada no muele molino (Vallés, Núñez); Agua pasada no muele molino / Kon agua pasada no muele molino / Kon agua ke pasó, molino no muele / Agua ke pasó, molino no muele (Correas); Con agua pasada no muele molino (Caro); Agua pasada no muele molino (RAE, Sbarbi 1/); Agua parada no muele molino (Sbarbi 2); Agua pasada no mueve molino (Doval, Junceda) Agua tras harina va (Santillana) Agua tras harina va (Vallés, Núñez, Correas) Agua vertida, no toda cogida (Santillana) Agua vertida, no toda cogida (Vallés, Núñez); De el agua vertida la media cogida (Núñez); Agua vertida, no toda koxida (Correas); Del agua vertida, alguna cogida (RAE, Sbarbi 1); Del agua vertida no toda cogida (Sbarbi 1); Del agua vertida, alguna cogida, o la cogida, o la mitad cogida (Sbarbi 2); Del agua vertida, la que pueda ser recogida (Junceda) Agudillo, agudillo, y buscad qujen lieue la carga (Seniloquium) Agudillo agudillo, quién llevará la carga (Núñez); Agudillo, agudillo, ¿i kién llevará la karga? (Correas). Aguijar, que ofresçen (Seniloquium) Aguijar, que ofreçen (Espinosa); Entrá, ke ofrezen (Correas) Ayna faremos nada syn vn pandero (Santillana) Ayna haremos nada sin vn pandero (Vallés); Aína haremos nada sin un pandero (Núñez); Aína haremos nada sin un pandero (Correas) Ajonje, dixo Luzia al odre (Santillana) Ayonje: dixo Marina olocia al odre (Vallés); Alionge, dixo Lucía al odre (Núñez) /¡Ai, kalonxe!, dixo Luzía al odre / A lonxe le pone, dixo Luzía al odre; o se pone...; [o] te pone...; o Alionxe...; o Ai, onze, dixo Marina al odre; o Ai, onxe... (Correas); Ajonje, dijo Lucía al odre (Sbarbi 2)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 223

Al aſno malo, ataare largo, la cevada al rabo (Lib. Adv.) Al asno muerto: ponelle la çeuada al rabo (Santillana); Al asno muerto, la cevada al rabo (Núñez); Al asno muerto, la zevada al rrabo / El asno muerto, la zevada al rrabo / A kavallo muerto, la zevada al rrabo (Correas); Al asno muerto la cebada al rabo (Caro, RAE); Al asno muerto, la cebada al rabo (Sbarbi 1/2, Doval); A borrico muerto, la cebada al rabo (Sbarbi 2); A burro muerto, la cebada al rabo / A caballo muerto, la cebada al rabo (Doval); A burro muerto, cebada al rabo (Junceda) Al buen compannon, buena companja (Seniloquium) A buen conpañon, buena conpañia (Santillana); A buen compañon, buena compañia (Vallés, Núñez); A buen konpañón, buena konpañía (Correas); A buen compañon, buena compañia (Sbarbi 2) Al buey por el cuerno, al homme por la pa[lavra] (Romancea) Al buey por el cuerno, al onbre por la palabra (Lib. Adv.); Al buey por el cuerno, al home por la palabra (Seniloquium); Al ombre por la palabra y al buey por el cuerno (Santillana); Al hombre por la palabra: y al buey por el cuerno (Vallés); Al buey por el cuerno, y hombre por el vierbo (Núñez); Al buei por el kuerno, i al onbre por el verbo; o por la palavra (Correas); Al buey por el cuerno, y al hombre por la palabra (Caro); Al buey por el cuerno y al hombre por la palabra (RAE, Sbarbi 2); Al buey por el asta y al hombre por la palabra (Sbarbi 1/2); Al buey, por el cuerno; y al hombre, por el verbo (Doval); Al buey, por el cuerno; y al hombre, por la palabra (Junceda) Al buey viejo, non le busques abrigo (Seniloquium) A buey viejo no cates abrigo (Santillana); Al buey viejo no le cates abrigo (Vallés); A buey viejo nol cates abrigo (Núñez); A buen viejo, no le cates abrigo porque él se le sabe buscar (Horozco); A buei viexo no le buskes abrigo; búskale al bezerrillo / A buei viexo no le buskes abrigo, porke él se va a lo verde, i dexa a lo seko; i si verde no halla, lo seko apaña (Correas); Al buey viejo no cates abrigo (Caro); Á buey viejo no le cates abrigo (RAE, Sbarbi 2); A buey viejo no le cates majada, que él se la cata (RAE, Sbarbi 1/2); Buey viejo no le cates abrigo (Sbarbi 1) Al caſado non le den trabajo (Lib. Adv.) Al corrido, corrello (Seniloquium) Al hombre pobre, taça de plata [y] olla de cobre (Santillana) A hombre pobre, taça de plata, olla de cobre, y mesa de robre / Hidalgo pobre: taça de plata: y olla de cobre y mesa de robre (Vallés); Al hombre pobre, capa de pardo y casa de robre, taça de plata y olla de cobre (Núñez); Al onbre pobre, kapa de pardo i mesa de rroble, taza de plata, kántaro i olla de kobre. Algunos dizen: «kasa de rroble» / En kasa del pobre, taza de plata i olla de kobre / Hidalgo pobre, taza de plata, i olla de kobre, i mesa de rroble (Correas); Escudero pobre

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taza de plata y olla de cobre (RAE); Escudero pobre, taza de plata y cántaro de cobre. Otros dicen: Y olla de cobre / Al hombre pobre, capa de pardo, y casa de robre, taza de plata, y olla de cobre (Sbarbi 1); Escudero pobre, taza de plata y olla de cobre (Sbarbi 2, Junceda) Al homme no sabient, Dios le acierca simient (Romancea) Al hombre inocente: dios le endreça la simiente (Vallés); Al onbre inozente, Dios le endereza la simiente (Correas) Al homme savio, oca telluda el’ viene (Romancea) Al lauar de los çestos faremos la cuenta (Santillana) Al lauar de los cestos: haremos la cuenta (Vallés); Al lavar de los zestos haremos la kuenta dellos / Al alzar de los manteles, haremos la kuenta i pagaredes; o avrá kuenta i pagaredes (Correas); Al lavar de los cestos haremos la cuenta / Hasta el lavar los cestos todo es vendimia (Sbarbi 2); Hasta lavar los cestos, todo es vendimia (Doval); Al alzar los manteles, haremos cuenta y pagaredes (Junceda) Al más royn puerco, la mejor bellota (Seniloquium) Al mas ruyn puerco mejor bellora (Vallés); Al mas ruin puerco, la mejor bellota (Núñez); Al más rruin puerko, la mexor vellota (Correas); Al mas ruin puerco la mejor bellota (Caro, RAE, Sbarbi 1/2); Al más ruin puerco, la mejor bellota (Junceda) Al moço malo, ponelle la mesa y enbiallo al mandado (Santillana) Al moço perezoso ponedle la mesa: y embiadlo al mandado (Vallés); Al moço malo, ponerle la mesa y enbiarle al mandado (Núñez); Al mozo perezoso, pon la mesa i enbíale al mandado / Al mozo malo, ponerle la mesa i enbiarle al mandado (Correas); Al mozo malo ponerle la mesa, y enviarle al mandado (Caro); Al mozo mal mandado ponerle la mesa y enviarle al recado (Sbarbi 1); Al mozo mal mandado pónle la la mesa y envíalo al recado (Sbarbi 2) Al perro viejo, non le llaman chucho (Seniloquium) A perro viejo tus tus (Santillana); A perro viejo no cuz cuz (Vallés); A perro viejo, nunca cuz cuz (Núñez); A perro viexo no tus tus; o no kuz kuz; o nunka kuz kuz (Correas); A perro viejo no hay tustus (Caro); Á perro viejo no hay tus tus (RAE); A perro viejo, nunca cuz cuz (Sbarbi 1); A perro viejo nunca le digas cus cus (Sbarbi 2); A perro viejo, no hay tus tus (Sbarbi 2, Doval, Junceda) Al que pide, non le dan nada (Seniloquium) Al que trasquilan en concejo, non es poridad (Seniloquium) Açotenme en concejo y no lo digan en mi casa (Santillana); Açotenme en concejo: y no lo digan en mi casa / Tresquilenme en concejo: y no lo sepan en mi casa (Vallés); Tresquílanme en concejo y no lo saben en mi casa (Núñez); Azótenme en konzexo, i no lo sepan en mi kasa / Azótenme en la plaza, i no lo sepan en mi kasa (Correas); Trasquílen-me en concejo, y no lo sepan en mi casa (Sbarbi 1/2)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 225

Al tal tal, que del eſcuela al coral treſ ſaltos ay (Lib. Adv.) Al villano dadle el dedo, et tomarse ha la mano (Seniloquium) Al judio dalde vn palmo y tomara quatro (Santillana); Al villano dadle el pie y demandar os ha la mano (Vallés); Al villano dadle el pie, tomará la mano (Núñez); Al villano, dalde el dedo i tomaros á la mano / Al villano, dalde el pie i tomaros á la mano / Al villano, danle el pie i toma la mano / Al villano, dalde un palmo i tomará kuatro (Correas); Al villano dadle el pie, y tomará la mano (Caro); Al villano dale el pie y tomará la mano (RAE); Al villano, dale el pie y tomará la mano (Sbarbi 1); Al judío dadle un palmo, tomará cuatro (Sbarbi 2); Al villano dale el pie, y se tomará la mano (Sbarbi 2, Doval, Junceda) Alça el rabo ruçia, que vanse los de Olmedo (Santillana) Alça el rabo rucia: que vanse los de olmedo (Vallés); Alza el rrabo, rruzia, ke vanse los de Olmedo (Correas) Alcalde, ¿demandome aqui alguno? (Santillana) Alcalde llamome aquí alguen (Vallés); Alkalde, ¿demandóme akí alguno? / Alkalde, ¿llamóme akí algién? (Correas) Aldeana es la gallina [y] comela el de Seuilla (Santillana) Aldeana es la gallina: y comela el de la villa, o el de Sevilla (Vallés); Aldeana la gallina y cómela el de Sevilla (Núñez); Aldeana es la gallina, i kómela el de Sevilla / Aldeana es la gallina, i kómela el de la villa; [o] i kómela don Garzía / Aldeana es la polla, i kómela el de Karmona (Correas); Aldeana es la gallina, y cómela el de Sevilla (RAE); Aldeana es la gallina y cómela el de Sevilla (Sbarbi 1/2); Aldeana es la gallina, y cómela el de Sevilla (Junceda) Alegrias alba[r]deros que el valago se arde (Santillana) Alegrias albarderos: que el valago se arde (Vallés); Alegrías, alvarderos, que se quema el válago (Núñez); ¡Albrizias, albardero, ke se arde el válago! (Correas); Alegrías, albarderos, que se quema el bálago (Sbarbi 1/2); Alegría, albarderos, que arde el bálago (Junceda) Alguno esta en el stanno, que a sy non faze pro, et a otro faze danno (Seniloquium) Alguno está en el escaño, que a sí no aprovecha y a otro haze daño (Núñez); Alguno está en el eskaño, ke a sí no aprovecha i a otro haze daño (Correas) Alguno está en el escaño que á sí no aprovecha, y á otro hace daño (RAE); Alguno está en el escaño, que a sí no aprovecha y a otro hace daño (Sbarbi 1/2, Junceda) Alla va Pedro a aparejar lazos (Santillana) Alla va pedro aparar lazos (Vallés); Allá va Pedro a para lazos (Núñez); Allá va Pedro a parar lazos; o a poner lazos (Correas) Alla van leys, do quieren reys (Seniloquium) Alla van leyes do quieren reyes (Santillana); Alla van leyes: do

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quieren Reyes (Vallés); Allá van leyes, do quieren reyes (Núñez); Allá van leyes do quieren reyes (Horozco); Allá van leies, do kieren Rreies (Correas); Allá van leyes donde quieren reyes (Caro, RAE); Allá van leyes do quieren reyes (Sbarbi 2, Doval, Junceda) Allegador de la zeniza y derramador de la farina (Seniloquium) Der[r]amadora de la harina, allegadora de la çeniza (Santillana); Allegadora de la ceniza: y desparramadora de la harina (Vallés); Derramar la harina y allegar la ceniza (Núñez); Allegador de la zeniza, i derramador de la harina (Correas); Allegadores de la ceniza, y derra-madores de la harina (Caro); Allegador de la ceniza, y derramador de la harina (RAE); Aprovechador del salvado, y desperdiciador de la harina / Allegadora de la ceniza y derramadora de la harina / Espar-cidor de harina y recogedor de ceniza (Sbarbi 2); Derramador de la harina, allegador de la ceniza (Junceda) Ama sodes, ama, mientra el niño mama (Santillana) Ama sodes ama: mientras el niño mama (Vallés); Ama, ama, mientra el niño mama y después no nada (Núñez); Ama, ama, mientras el niño mama; i después, nonada / Ama sois, ama, mientras el niño mama; después nonada / Ama sodes, ama, mientras el niño mama; después nonada (Correas); Entre tanto que cria, amamos al ama, pasado el provecho luego olvidada (Caro); Entretanto que cria, amamos al ama; en pasando el provecho, luego olvidada (Sbarbi 2); Ama, sois ama mientras el niño mama, desque no mama, ni ama, ni nada (RAE, Sbarbi 2); Ama sois, ama, mientras el niño mama; desde que no mama, ni ama ni nada (Sbarbi 1) Amen, amen al cielo ſube (Lib. Adv.) Amen amen al cielo suben (Vallés); La oración breve sube al cielo (Núñez); Amén, amén, al zielo sube / Muchos amenes, al zielo llegan; o suben (Correas); La oracion breve sube al cielo (Caro); Amen, amen, al cielo llega (RAE, Sbarbi 1/2) Amenazados, pan comen (Seniloquium) Amenazados comen pan (Vallés); Los descomulgados pan comen (Núñez); Los amenazados, pan komen; i los ke amenazan, kagaxones / Los deskomulgados, pan komen (Correas); Los amenazados pan comen (Caro); Los amenazados comen pan (RAE, Sbarbi 1/2) Amigo de horrosto, si te vi no te cognosco (Seniloquium) Amigo Horozco, si te vi, no te conozco (Núñez); Horozco, si te vi no te conozco (Horozco); Amigo Horozko, si te vi no te konozko (Correas); Horozco, no te conozco / Si te vi no te conozco (Sbarbi 2) Amor de frayre non dura guayre, e si dura guayre, mala por al frayre (Romancea) Amor de monjas, fuego de estopas (Santillana) Amor de monja: fuego de estopa (Vallés); Amor de monja y fuego de estopa y viento de culo, todo es uno (Núñez); Amor de monxas, fuego

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de estopas / Amor de monxa, i fuego de estopa, i viento de kulo, todo es uno / Amor de monxa i pedo de fraile, todo es aire (Correas) / Amor de monja, fuego de estopa / Amor de monja y pedo de fraile, todo es aire / Suspiro de monja y pedo de fraile, todo es aire (Sbarbi 2) Amor de niño, agua en çesto (Santillana) Amor de niña: agua en cestilla (Vallés); Amor de niño, agua en cestillo (Núñez); Amor de niña, agua en zestilla / Amor de niño, agua en zestillo; o agua en zesto (Correas); Amor de niño, agua en cestillo (Caro); Amor de niño, agua en cesto, ó agua en cestillo (RAE); Amor de niña, agua en cestilla (Sbarbi 2); Amor de niño, agua en cestillo (Sbarbi 1/2, Junceda) Anda el majadero d’otero en otero y viene a quebrar en el ombre bueno (Santillana) Anda el majadero de otero a otero: y bienes a quiebrar en el hombre bueno (Vallés); Anda el majadero de otero en otero y viene a quebrar en el hombre bueno (Núñez); Anda el maxadero de otero en otero, i viene a kebrar en el onbre bueno (Correas); Anda el majadero de otero en otero, y viene a quebrar en el hombre bueno (Sbarbi 2) Anda perro tras tu dueño (Santillana) Anda perro tras tu dueño (Vallés); Anda, perro, tras tu dueño (Núñez, Correas, Junceda) Andar por andar es por demas (Lib. Adv.) Andar toda la noche y amaneçer en la posada (Santillana) Andar toda la noche y amanecer en casa (Vallés); Andar toda la noche y amanescer en casa (Núñez); Andar toda la noche i amanezer en kasa; o en la posada (Correas); Andar toda la noche, y amanecer en casa (Sbarbi 2) Andar, diablos, tras aquel finado, que no [nos] mando nada (Santi-llana) Andar, diablos, tras aquel finado, que no mandó nada (Núñez); Andar, diablos, kon ese finado, ke nada nos á dexado;[o] tras ese finado, ke no nos dexa nada (Correas) Antes cues que fieruas (Seniloquium) Antes cuez que hieruas (Santillana); Antes cuez que hieruas (Vallés); Antes cuez, que hiervas (Núñez); Antes kuez ke hiervas (Correas); Antes cuez que hierbas (Caro) Antes podrido que comido (Santillana) Antes podrido: que comido (Vallés); Antes podrido que comido (Núñez); Antes podrido ke komido (Correas); Antes podrido que comido (Caro, Junceda) Antes que casas, cata que fases, que non es nudo que luego desates (Seniloquium) Antes que cases cata que fazes, que no es ñudo que assi desates

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(Santillana); Antes que te cases mira: lo que hazes, ca no es nudo [ñudo]: que assi lo desates (Vallés); Antes que cases, mira qué hazes, que no es ñudo que deshazes (Núñez); Antes ke te kases mira lo ke hazes, ka no es ñudo ke ansí lo desates / Antes ke te kases mira lo ke hazes, ke no es ñudo ke deshazes (Correas); Antes que te cases, mira lo que haces. Algunos añaden: que no es nudo que así desates (Sbarbi 2); Antes que te cases, mira lo que haces (Caro, RAE, Sbarbi 1, Doval, Junceda) Antes quebrar que doblar / Quebrar, mas no doblar (Santillana) Antes quiebrar que doblar (Vallés); Antes quebrar que doblar (Núñez); Antes kebrar ke doblar (Correas); Antes quebrar que doblar (Doval) Antes toman al mjntrozo que al coxo (Seniloquium) Antes toman al mentiroso: que al coxo (Vallés); Antes toman al mentiroso que al coxo (Núñez); Antes toman al mentiroso ke al koxo; o Antes koxen al mentiroso (Correas); Antes cogen al mentiroso que al cojo (Caro); Más presto se coge al mentiroso que al cojo (Sbarbi 1/2); Antes se coge al mentiroso que al cojo (Doval); Antes pillan al mentiroso que al cojo (Junceda) Aquel es rico, que está bien con Dios (Seniloquium) Aquel es rico: que esta bien con Dios (Vallés); Akel es rriko ke está bien kon Dios; o ke está en grazia de Dios / Akel es bueno ke está bien kon Dios (Correas); Aquel es rico, que está bien con Dios (RAE); Aquél es rico que está bien con Dios (Sbarbi 1/2); Ése es rico, que está bien con Dios (Sbarbi 2) Aquel es tu amigo, quien te quita de roydo (Seniloquium) Aquel es tu amigo, que te quita de ruido (Núñez); Akel es tu amigo ke te kita de rruido (Correas); Aquel es tu amigo, que te quita de ruidos (Caro); Aquél es tu amigo, que te quita de ruido (Sbarbi 2) Aquj çapato, aquj non sapato (Seniloquium) Aqui çapato, aquí no çapato (Núñez); Akí zapato, akí no zapato (Correas); Aquí zapato, aquí no zapato; esto no es trato (Junceda) Arremetiose Morilla y comieronla lobos (Santillana) Arremetiose morilla: y comieronla lobos / La yegua que arremetio: y comieronla lobos (Vallés); Arremetiose morilla, y comiéronla lobos. Otros dizen. Arremangose (Núñez); Arremetióse Morilla, i komié-ronla lobos; o Arremangóse... / La iegua se arremetió i komiéronla lobos; o La iegua ke arremetió... / Rremangóse Morillo, i komiéronle lobos; o Rremetióse Morillo... / Rremetióse Morillo, i komiéronle lobos (Correas); Arremangóse Morilla, y comiéronla los lobos (Sbarbi 1/2) As arte a cantarte a parte (Lib. Adv.) Faz arte y caerte ha parte (Seniloquium); Faz arte y caerte ha en parte (Santillana); Haz arte: y caerte ha en parte (Vallés); Haz arte y caerte

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 229

ha en parte (Núñez); Haz arte, i kaerte á en parte / Haz arte, i kaberte á parte (Correas); Quien tiene arte, va por toda parte (RAE); Quien tiene arte va por toda parte (Sbarbi 1); Quien tiene arte, va por toda parte (Junceda) Asaz es goloso, quien come lo que non tiene (Seniloquium) Aquel es goloso: que come lo que no tiene (Vallés); Akel es goloso ke kome lo ke no tiene (Correas) Asna con pollino, non va dreyta al molino (Romancea) Asna que tiene polino, non va drecha al molino (Seniloquium); Asna con pollino no va derecha al molino (Santillana); Asna con pollino no va drecha al molino; o el camino (Vallés); Asna con pollino, no va derecha al molino (Núñez); Asna kon pollino, no va derecha al molino; o Burra kon pollino / La burra ke tiene pollino, no va derecha al molino (Correas); Asna con pollino no va derecha al molino (RAE, Sbarbi 1); Asna con pollino, no va derecha al molino (Junceda); Asno de muchos, lobos le comen (Seniloquium) Asno de muchos, lobos lo comen (Santillana, ); Asno de muchos lobos lo comen (Vallés); Asno de muchos, lobos le comen (Núñez); Asno de muchos, lobos le komen (Correas); Asno de muchos, lobos se lo comen (Caro); Asno de muchos, lobos le comen (RAE, Sbarbi 1); Asno de muchos, lobos lo comen (Sbarbi 2) Assachan muller a Pedro (Romancea) Assi se consuela quien sus madexas quema (Santillana) Assí se consuela, quien sus madexas quema (Núñez); Ansí se konsuela kien sus madexas kema; o Kon eso se konsuela... (Correas) Assi se mete como piojo en costura (Santillana) Assi se mete: como piojo en costura (Vallés); Meterse komo pioxo en kostura (Correas); Meterse como piojo en costura (Caro); Estar como piojo en costura / Como piojo en costura (Sbarbi 2) Assi se sacude como granizo [de] albarda (Santillana) Assi se sacude: como granizo de albarda (Vallés); Ansí salta komo granizo en albarda / Salta komo granizo en albarda (Correas); Saltar como granizo en albarda (Sbarbi 2, Junceda); Así salta, como granizo en albarda (Junceda) Avn no ensyllays [y] ya caualgays (Santillana) Aun no ensillmos: ya caualgamos (Vallés); ¿Aun no ensilláis, y ya cavalgáis? (Núñez); Aún no ensillamos, [i] ia kavalgamos (Correas); Aún no ensillamos y ya cavalgamos (Caro); Aun no ensillamos y ya cabalgamos (RAE); Aún no ensillamos, y ya cabalgamos (Sbarbi 2, Doval, Junceda) Avn no esta en la calabaça y tornose vinagre (Santillana) Aun no estays en la calabaça: ya soys vinagre (Vallés); Aun no está en la calabaça, y ya se torna vinagre (Núñez); Aún no está en la kalabaza,

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i ia se torna vinagre (Correas); Aún no está en la calabaza, y ya se torna vinagre (Sbarbi 2) Avnque el dezidor sea loco, el escuchador sea cuerdo (Santillana) Aunque el dezidor sea loco, el escuchador sea cuerdo (Vallés, Núñez); Aunke el dezidor sea loko i nezio, el eskuchador sea kuerdo (Correas); Aunque el decidor sea loco, el escuchador sea cuerdo (Sbarbi 1/2); Aunque el preguntador sea necio, el respondedor sea cuerdo (Sbarbi 2); A mal hablador, discreto oidor (Doval, Junceda) Avnque mi suegro sea bueno, no quiero perro con çençerro (San-tillana) Aunque mi suegro sea bueno: no quiero perro con çencerro (Vallés); Aunque mi suegro sea bueno, no quiero perro con cencerro (Núñez); Aunke mi suegro sea bueno, no kiero perro kon zenzerro (Correas); No quiero perro con cencerro (RAE, Junceda) Aue muda, non faze agüero (Seniloquium) Ave muda, no haze agüero (Núñez); Ave muda no haze aguero (Correas); Ave muda no hace agüero (Sbarbi 2) Ayamos paz, y morremos viejos (Santillana) Ayamos paz: y moriremos viejos (Vallés); Aiamos paz, i moriremos viexos (Correas); Hayamos paz y moriremos viejos (Sbarbi 2); Paciencia, hermanos, y moriremos ancianos (Doval); Hayamos paz, y viviremos asaz (Junceda) Yer comer, güey comer, cras comer, svaciasi la bols[a] (Romancea) Ayúdate, y ayudarte he yo (Seniloquium) Ayuda de tú, que te ayudaré yo también (Núñez); Aiúdate, i aiudarte é / Aiúdate, ke io te aiudaré / Aiúdate, i aiudarte á Dios (Correas); Ayudate, y ayudarte ha Dios (Caro); Ayúdate y ayudarte he (RAE, Sbarbi 2); Obra tú, y ayudarte ha Dios (Sbarbi 2); Ayúdate y Dios te ayudará / Ayúdate, y te ayudaré (Doval); Ayúdate, y ayudarte he (Doval, Junceda) Ayunas gallego a pesar de o demo (Santillana) ¿Aiunáis, gallego? –Sí, a pesar de o demo (Correas)

B Baça conpuesta, a la blanca denuesta (Santillana) Baça compuesta: a la blanca denuesta (Vallés); Baza konpuesta, a la blanka denuesta (Correas); Negra y compuesta, a la blanca denuesta (Junceda) Ballestero [que mal] tira presta tien la mentira (Santillana) Ballestero que mal tira: presto tiene la mentira (Vallés); Vallestero que mal tira, presta tiene la mentira (Núñez); Ballestero ke mal tira, presto tiene la mentira (Correas); Ballestero que mal tira, presta tiene la mentira (Sbarbi 2, Junceda)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 231

[Ballestero tuerto: quebralde el ojo, cataldo moerto] (Santillana) Ballestero tuerto: quebradle el ojo: catadlo muerto (Vallés); Vallestero tuerto, quebralde el ojo, catalde muerto (Núñez); Ballestero tuerto, kebralde el oxo i katalde muerto (Correas); Ballestero tuerto, quebralde el ojo, cataldo muerto (Sbarbi 2) Barba a barba, vergüença se catan (Seniloquium) Barua a barua, verguença se cata (Santillana, Vallés); De barua a barua: honra se cata (Vallés); Barva a barva, verguenza se kata / Barva a barva, onrra se kata (Correas); Cara a cara, vergüenza se cata (RAE, Sbarbi 1/2); Barba a barba, vergüenza se cata (Sbarbi 1/2); Barba a barba, honra se cata (Sbarbi 2); De barba a barba, honra se cata (Junceda) Barua pone mesa que no pierna tesa (Santillana) Barua pone mesa: que no pierna tesa (Vallés); Barba pone mesa: que no pierna tesa. Otros dizen que no braço ni pierna (Núñez); Barva pone mesa, ke no pierna tesa; o tiesa / Barva pone mesa, ke no brazo ni pierna / Kara pone mesa, ke no pierna tiesa (Correas); Barba pone mesa, que no pierna tiesa (RAE, Sbarbi 1); Barba pone mesa, que no brazo ni pierna, o que no pierna tiesa (Sbarbi 2) Bau que corre más que liebre (Santillana) Bao que corre: como liebre (Vallés); Bao, ke corre más ke liebre / Bao, korre komo liebre (Correas). Be e bestia e moltó, qui lig letra de carbó (Romancea) Beata con deuoçion: tocas baxas [y] el rabo ladron (Santillana) Beata con deuotion tocas largas: y rabo ladron (Vallés); Beata con devoción, las tocas baxas y el rabo ladrón (Núñez); Beata kon devozión, las tokas baxas i el rrabo ladrón / Beata kon devozión, las tokas largas i el kulo ladrón (Correas); Beata con devocion, las faldas largas y el rabo ladron (Caro); Beata con devoción, las faldas largas, o las tocas bajas, y el rabo ladrón (Sbarbi 2) Beatus quien tjene maharon quien demanda (Seniloquium) Beato quien tiene, maharon quien demanda (Santillana); Beato quien tiene: maharon quien va a buscar (Vallés); Beato quien possee, maha-ron quien demanda (Núñez); Beato kien posee, maharón kien deman-da (Correas); Beato quien posee. Algunos añaden: maharón quien demanda (Sbarbi 2) Bezerrilla mansa mama a su madre y al agena (Santillana) Bezerrilla mansa a su madre: y a la ajena mama (Vallés); Bezerrina mansa, todas las vacas mama (Núñez); Bezerrika mansa, todas las vakas mama; o Bezerrita mansa / Bezerrilla mansa, a su madre i a la axena mama (Correas); Becerrita mansa de todas las vacas mama / Becerro manso mama á su madre; y á otras quatro / Oveja mansa, á su madre, y á la agena mama (Caro); El cordero manso mama á su madre

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y á qualquiera: el bravo ni á la suya, ni á la agena (RAE); Oveja duenda, mama á su madre y á la ajena (RAE, Sbarbi 1/2); Becerrilla mansa, á su madre, y á la ajena mama / Corderilla mega, mama á su madre y á la ajena (Sbarbi 1/2); Becerro manso, mama a su madre y a otras cuatro / Bercerrita mansa, que de todas vacas mama (Sbarbi 2) Bezo pon que bezo quites (Santillana) Bezo pongas, que bezo tollas (Núñez); Bezo pon ke bezo kites / Bezo pongas ke bezo tollas / Bezo pondrás ke bezo kitarás / Bezo pongas ke bezo mantengas /: Bezo pongas ke non tollas (Correas); Bezo pongas que bezo tollas (Caro); Vezo pongas que vezo tollas (Sbarbi 2); Beso pon, que beso quites / Vezo pon que vezo quites (Junceda) Bien ama quien [nunca] oluida (Santillana) Bien ama: quien nunca oluida (Vallés); Bien ama quien nunca olvida (Núñez); Bien ama kien nunka olvida de hazer el bien ke puede (Correas); Quien bien quiere, tarde olvida (Caro); Quien bien quiere tarde olvida (RAE, Sbarbi 1/2); Quien bien ama tarde olvida (Sbarbi 1/2); Quien bien quiere, tarde olvida (Doval); Bien ama quien nunca olvida (Sbarbi 2, Doval, Junceda) Bien canta Marta quando esta farta (Santillana) Bien canta marta: despues de harta (Vallés); Bien canta Marta, después de harta (Núñez); Bien kanta Marta, después de harta (Correas); Bien canta Marta despues de harta (Caro); Canta Marta despues de harta / Bien canta Marta quando está harta (RAE); Bien canta Marta, después de harta (Sbarbi 1, Junceda); Bien canta Marta cuando está harta (Sbarbi 2, Doval) Bien cuenta la madre, mejor cuenta el ynfante (Santillana) Bien cuenta la madre: y mejor el infante (Vallés); Bien cuenta la madre, mejor cuenta el infante (Núñez); Bien kuenta la madre, mexor kuenta el infante (Correas); Bien cuenta la madre, mejor cuenta el infante (Sbarbi 2) Bien eſcarva el gallo en ſu muladral (Lib. Adv.) Cada gallo en su muladar (Romancea); Cada gallo, en su muradal (Seniloquium); Cada gallo en su muladar (Santillana); Cada gallo canta en su muladar (Vallés); Cada gallo en su muladar (Núñez); Kada gallo kanta en su muladar / Kada gallo en su muladar no kanta mal / Kada gallo kanta en su gallinero; i el español, en el suio i en el axeno, kuando es bueno / Kada gallo kanta en su gallinero, i el ke es bueno, en el suio i en el axeno / Kada gallo kanta en su muladar, i en viendo la suia dexó de kantar (Correas); Cada gallo canta en su muladar (Caro); Cada gallo canta en su muladar, y otros añaden: y el bueno en el suyo y en ajeno (RAE, Sbarbi 2); Cada gallo canta en su muladar (Sbarbi 1, Doval); Cada gallo canta en su gallinero, y el que es bueno, en el suyo y en el ajeno (Sbarbi 2, Junceda)

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[Bien sabe el asno en cuya casa rebuzna] (Santillana) Bien sabe el asno en cuya casa rebuzna (Vallés); Bien sabe el asno en cúya cara rebuzna. Otros dizen: en cúya casa (Núñez); Bien sabe el asno en kúia kara rrebuzna; o en kúia kasa [rrebuzna] (Correas); Bien sabe el asno en cuya cara rebuzna. Otros dicen casa (RAE); Bien sabe el asno en cúya casa, o cara, rebuzna (Sbarbi 2) Bien sabe la rosa en que mano posa (Santillana) Bien sabe la rosa en que mano posa de hombre loco o de muger hermosa (Vallés); Bien sabe la rosa en qué mano posa (Núñez); Bien sabe la rrosa en ké mano posa: en la de onbre loko, i muxer hermosa / Bien sabe la rrosa en ké mano posa: en el onbre diskreto, i en la muxer hermosa / Bien sabe la rrosa en ké mano posa; el klavel, en la mano de Isabel; i la klavellina, en la de Katalina (Correas); Bien sabe la rosa dónde posa (Sbarbi 2); Bien sabe la rosa en qué mano posa (Sbarbi 2, Junceda) Bien se que me tengo en mi fija Marihuela (Santillana) Bien se: que me tengo en mi hija mariguela (Vallés); Bien sé qué me tengo en mi hija Marihuela (Núñez); Bien sé ké me tengo en mi hixa Mariguela (Correas) Bien te quiero mas bau (Santillana) Bien te quiero: mas bao (Vallés); Bien te quiero, mas bau (Núñez); Bien te kiero, mas bao (Correas) Bien ye gloc qui a gloc cueyta (Romancea) Bien ye mox qui nous conox (Romancea) Biua el rey, daca la capa (Santillana) Viua el rey: y daca la capa (Vallés); Biva el Rey, daca la capa (Núñez); Biva el Rrei, daka la kapa (Correas); Viva el rey y daca la capa (Junceda) Biua la gallina con su pepita (Santillana) Viua la gallina con su pepita (Vallés); Biva la gallina con su pepita (Núñez); Biva la gallina kon su pepita / Biva la gallina, i biva kon su pepita (Correas); Viva la gallina, y viva con su pepita (RAE); Viva la gallina y viva con su pepita (Sbarbi 1); Viva la gallina, aunque sea con su pepita (Sbarbi 2) Blanca con frio no vale vn figo (Santillana) Blnca 2 con frio no vale vn higo (Vallés); Blanca con frío, no vale un higo. Añaden algunos: Negra, ni higo ni breva (Núñez); Blanka kon frío, no vale un higo / La blanka, kon frío no vale un higo; la negra, ni higo ni breva / La negra, kon el frío no vale un higo; la blanka, ni higo ni pasa / La negra, kon frío no vale un higo; i la blanka, kon elada no vale nada (Correas); Blanca con frío, dígole higo / Blanca con frío no vale un higo. Algunos añaden: y negra, ni higo ni breva (Sbarbi 2) 2. «En lugar de blanca» (Vallés 2003: 34).

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Boca que dize de no, dize de sy (Santillana) Boca que dize de si: dize de no (Vallés); Boka ke dize de no, dize de sí; o dira de sí / Boka ke dize de sí, dize de no (Correas); Boca que dice de no, dice de sí / Quien dice de si, dirá de no (Sbarbi 2) Bolsa syn dinero digole cuero (Santillana) Bolsa sin dinero, digole cuero (Vallés, Núñez); Bolsa sin dinero, dígola kuero; i bota sin vino, lo mesmo la digo / Odre vazío, kuero le digo (Correas); Bolsa sin dinero dígola cuero (RAE); Bolsa sin dinero, llámola cuero (Sbarbi 1/2); A la bolsa sin dinero, dígola cuero (Junceda) Bona boca, sis come buena sopa (Romancea) A una boka, una sopa / Kada boka kiere su sopa (Correas); A una boca una sopa (RAE, Sbarbi 1); A una boca, una sopa (Sbarbi 2, Doval) Bordón y calabaza, vida folgada (Seniloquium) Bordón y calabaça, vida holgada (Núñez); Bordón i kalabaza, vida holgada (Correas); Bordon y calabaza, vida holgada (RAE, Sbarbi 1/2) Botas y gauan encubren mucho mal (Santillana) Botas, y gauan: encubren mucho mal (Vallés); Botas y gaván, encubren mucho mal (Núñez); Botas i gaván, enkubren mucho mal (Correas); Botas y gabán encubren mucho mal (Sbarbi 2) Buen amjgo es el gato, si non rascunnase (Seniloquium) Buen amigo es el gato si no que rascuña (Santillana); Buen amigo es el gato: si no que rasguña / El amistad del gato buena es: si no arañasse (Vallés); Buen amigo es el gato, sino que rascuña (Núñez); Buen amigo es el gato, sino ke araña la mano; [o] rrasguña [la mano] (Correas); Buen amigo es el gato, sino que araña (Sbarbi 2) Buen anyo, buen anyo, marido cadanyo e muller cada mes (Roman-cea) Buen esfuerço quebranta mala ventura (Santillana) Buen coraçon, quiebra mala ventura / El buen esfuerço: quebranta mala ventura (Vallés); Buen korazón kebranta mala ventura (Correas); Buen corazon quebranta mala ventura (Caro, Sbarbi 1/2); Buen esfuerzo vence a la mala ventura (Sbarbi 2); Buen corazón, quebranta mala ventura (Doval); Buen corazón quebranta mala ventura (Junce-da) Buen pagador, senyor ye de bolsa allena (Romancea) Quien bien paga, señor es de su bolsa et de la agena (Seniloquium); El buen pagador eredero es de lo ageno (Santillana); El buen pagador señor es de bolsa ajena / El buen pagador heredero es de lo ajeno (Vallés); El buen pagador heredero es de lo ageno (Núñez); El buen pagador, eredero es de lo axeno, señor i dueño (Correas); El buen pagador es señor de lo ajeno (RAE, Sbarbi 2, Doval, Junceda); Quien

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bien paga es señor de lo ajeno (Sbarbi 2); El buen pagador, heredero es de lo ajeno (Doval) Buen syglo aya quien dixo buelta (Santillana) Bien aya: quien dixo vuelta (Vallés); Buen siglo aya, quien dixo buelta (Núñez); Buen siglo aia kien dixo «buelta» (Correas); ¡Bien haya quien dijo: vuelta! (Sbarbi 2) Buena olla y mal testamento (Santillana) Buena olla, o vida: y mal testamento (Vallés); Buena olla y mal testamento (Núñez); Buena olla i mal testamento; o Buena mesa i mal testamento (Correas); Cocina llena, testamento vacío (Sbarbi 2); Olla grande, testamento chico (Junceda) Buena prenda tiene la hornera (Santillana) Buena prenda tiene la hornera (Vallés, Núñez, Correas) Buenas son mangas despues de Pascua (Santillana) Buenas son mangas: passada la pascua (Vallés); Buenas son mangas después de Pascua (Núñez); Buenas son mangas después de Paskua (Correas); Buenas son mangas despues de Pasqua (Caro); Buenas son mangas despues de pascuas (RAE, Sbarbi 1/2); Buenas son mangas después de Pascua (Doval, Junceda) Buey suelto, bien se lame (Seniloquium) Buey suelto bien se lame (Santillana); Buey suelto, bien se lame (Vallés, Núñez); El buei suelto bien se lame / Buei suelto bien se lame (Correas); Buey suelto bien se lame (Caro); El buey suelto bien se lame (RAE, Sbarbi 1/2, Junceda); El buey suelto, bien se lame (Doval)

C Ca brito piedra, dexame (Lib. Adv.) Cabra coxa no tenga syesta (Santillana) Cabra coxa no tenga siesta (Vallés, Núñez); Kabra koxa, no tenga siesta; ke si la tiene, karo la kuesta (Correas); Cabra coja no tenga siesta (Caro, Sbarbi 1); Cabra coja no quiere siesta, o sestear no debe / Cabra coja no tenga siesta, y si la tiene, caro le cuesta (Sbarbi 2); Cabra coja, no quiere siesta (Doval); Cabra coja no quiere siesta, y si la quiere, cara le cuesta (Junceda) Cabra va por viña, qual madre tal fija (Santillana) Cabra por viña, qual la madre: tal la hija (Vallés, Núñez); Kabra va por viña: kual la madre, tal la hixa; o Kabra por viña (Correas); Cabra por viña, qual la madre, tal la hija (Caro, RAE); Cabra por viña, cual la madre tal la hija (Sbarbi 2) Cabra y magra y trefe [y] mal pesada (Santillana) Cabra magra: y trefe: mala: y mal pesada (Vallés); Cabra y magra y trefe y mal pesada (Núñez); Kabra, i magra, i trefe, i mala, i mal pesada (Correas)

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Cada buhon alaba a sus agujas (Seniloquium) Cada bohonero: alaba sus agujas (Vallés); Cada buhonero alaba sus cuchillos (Núñez); Cada bohonero alaba sus agujas (Horozco); Kada bohonero alaba sus aguxas / Kada buhonero alaba sus kuchillos (Correas); Cada buhonero alaba sus ahujas / Alabais vuestras agujas (Caro); Cada buhonero alaba sus agujas (RAE, Sbarbi 1/2); Alabar sus agujas (Sbarbi 2) Cada qual, con su quada cual (Seniloquium) Cada qual con su cada qual (Espinosa); Cada qual con su ygual (Horozco); Cada kual kon su par; o kon su igual (Correas) Cada dia peſcado amarga el caldo (Lib. Adv.) Cada dja pescado, amarga el caldo (Seniloquium); Cada dia olla amargaria el caldo (Santillana); Cada dia peces amarga el caldo / Dos vezes olla amarga el caldo (Vallés); Cada día pescado, amargará el caldo / Dos vezes olla amargará el caldo (Núñez); Kada día pezes –o peskado– amarga –o amargará– el kaldo (Correas); Cada dia pescado amargará el caldo (Caro); Todos los dias olla, amarga el caldo (Sbarbi 1/2); Cada dia olla o pescado, amarga el caldo / Cada día gallina, amarga la cocina (Sbarbi 2); Olla cada día, aun siendo buena, hastía (Doval); Todos los días gallina, amarga la cocina (Doval, Junceda) Cada gorrión con su espigón (Seniloquium) Cada gorrion con su espigon (Santillana); Cada gurrion: tiene su espigon (Vallés); Cada gorrión, con su espigón (Núñez); Kada gorrión, kon su espigón (Correas); Cada gorrión a su espigón (Doval); Dos gorriones en una espiga hacen mala miga (Junceda) Cada loco con su piedra (Seniloquium) Cada loco con su tema / Cada loco con su thema (Vallés); Kada loko kon su tema, i kada llaga kon su postema (Correas); Cada loco con su tema (Caro); Cada loco con su tema. Otros añaden y cada lobo por su senda (RAE, Sbarbi 2); Cada loco con su tema (Sbarbi 1); Cada loco con su piedra / Cada loco con su tema, y cada lobo por su senda (Doval); Cada loco con su tema, y cada llaga con su postema (Doval, Junceda) Cada ruyn çapato de lazo (Santillana) Cada ruyn: çapato botin (Vallés); Cada ruin, çapato al lazo / Cada ruin, çapato botín (Núñez); Kada rruin, zapato al lazo / Kada rruin, zapato botín (Correas) Cada vno con su ventura (Santillana) Cada vno con su ventura (Vallés); Kada uno kon su ventura naze i á de pasar (Correas) Cada vno dize de la heria como le va en ella (Santillana) Cada qual habla de la feria: como le va en ella (Vallés); Cada uno dize de la heria como le va en ella (Núñez); Kada uno dize de la feria komo

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le va en ella (Correas); Cada uno habla de la feria como le va en ella (Caro); Cada uno cuenta de la feria como le va en ella (Sbarbi 1); Cada uno habla de la feria según le va en ella (Sbarbi 2); Cada uno cuenta la feria como le va en ella (Doval); Cada cual habla de la fiesta según le va en ella (Doval, Junceda) Cada vno para ſi, Dios para todos (Lib. Adv.) Cada uno por sí y Dios por todos (Núñez); Kada uno para sí, i Dios para todos (Correas) Caldo de cols ni de nabs, ni lo viesse[s] ni lo des a tus entenats (Romancea) Caldo de nabos ni lo viertas ni lo des a tus hermanos: ponlo debaxo del lecho: que alli te hara prouecho (Vallés); Kaldo de nabos, ni lo viertas ni lo des a tus alnados –[o] ermanos–; ponlo debaxo del lecho ke allí te hará provecho (Correas) Caldo de raposa: esta frio y quema (Santillana) Caldo de rapiso 3: hasta frio quema (Vallés); Caldo de raposo, está frío y quema (Núñez); Kaldo de rraposo, está frío i kema / Kaldo de zorra, está frío i kema (Correas); Caldo de zorra, que está frio y quema (Caro); Como caldo de altramuces –ó de zorra–, que está frio y quema (Sbarbi 1); Como caldo de altramuces, o de raposa, o de zorra, que está frio y quema (Sbarbi 2); Como caldo de zorra, que está frio y quema (Junceda) Callar como negra en baño (Santillana) Callo: como negra en baño (Vallés); Callar como negra en vaño (Núñez); Kallar komo negra en baño / Kalló komo negra en baño (Correas); Callar como negra en baño (Sbarbi 2) Cállate et callemos, que sendes nos tenemos (Seniloquium) Callate y callemos, que sendas nos tenemos (Santillana, Vallés); Cállate, y callemos, que sendas nos tenemos (Núñez); Cállate y callemos que sendas nos tenemos (Horozco); Kállate i kallemos, ke sendas no tenemos / Kalle i kallemos, ke a kamillas sendas nos tenemos (Correas); Callad y callemos, que cada sendas tenemos (Caro); Cállate y callemos, que sendas nos tenemos (RAE, Sbarbi 1/2, Doval); Duérmete y callemos, que sendas nos tenemos (Sbarbi 2); Digan y diremos, que sendas nos tenemos (Doval); Cállate y callemos, que sendos tenemos (Junceda) Callen barbas et fablen cartas (Seniloquium) Callen baruas y fablen cartas (Santillana); Callen baruas: y hablen cartas (Vallés); Callen barbas y hablen cartas (Núñez); Kallen barvas i hablen kartas (Correas); Hablen cartas, y callen barbas (Caro); Hablen cartas y callen barbas (RAE); Callen barbas, y hablen cartas (Sbarbi 1); Callen barbas y hablen cartas (Sbarbi 2); Hablen cartas, y callen barbas (Sbarbi 2, Junceda) 3. «En lugar de raposo» (Vallés 2003: 38).

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238 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Caluo verna que caluo vengara (Santillana) Caluo verna: que caluo vengara (Vallés); Calvo verná que calvo vengará. Otros dizen: que calvo me hará (Núñez); Kalvo vendrá ke kalvo vengará / Kalvo vendrá ke kalvo me hará (Correas); Calvo vendrá que calvo vengará (Sbarbi 2); Calvo vendrá que calvo me hará (Doval) Camino de Santiago, tanto anda el coxo como el sano (Santillana) Camino de santiago: tanto anda el coxo como el sano (Vallés); Camino de Santiago, tanto anda el coxo como el sano (Núñez); Camino de Santiago tanto anda el cojo como el sano (Horozco); Kamino de Santiago, tanto anda el koxo komo el sano / Kamino de Santiago, tanto anda el koxo komo el manko (Correas); En camino de Santiago, tanto anda el coxo, como el sano (Caro); Camino de Santiago tanto anda el coxo como el sano (RAE); Camino de Santiago, tanto anda el cojo como el sano (Sbarbi 1/2) Canpanillas de Toledo, oygo vos y no vos veo (Santillana) Campanillas de Toledo oygovos: y no vos veo (Vallés); Campanillas de Toledo óygovos y non vos veo / Campanicas de Toledo óygovos y non vos veo (Horozco); Kanpanitas de Toledo, óigovos i no vos veo (Correas); Campanillas de Toledo óigovos y no vos veo (Sbarbi 2) Can qui lobos mata, lobos le matan (Romancea) Perro que lobos mata, lobos le matan (Seniloquium); Perro que lobos mata, lobas le matan (Núñez); Can que lobos mata lobos le matan (Horozco); Perro ke lobos mata, lobos le matan (Correas) Cantar mal et porfiar en ello (Seniloquium) Cantar mal y porfiar (Santillana); Cantar mal: y porfiar (Vallés); Cantar mal y porfíar (Núñez); Kantar mal i porfiar (Correas); Cantar mal, y porfiar (Caro); Cantar mal y porfiar (RAE, Sbarbi 1/2); Cantar mal y porfiar no es de aprobar (Junceda) Çape, çape al gato que conoſco al rato comjdo el queſo (Lib. Adv.) Carne carne cria y peçes agua fria (Santillana) Carne carne cria: y peces agua fria (Vallés); Carne, carne cría y peces agua fría (Núñez); Karne, karne kría; i pezes agua fría (Correas); Carne carne cria, y peces agua fria (RAE); Carne, carne cría; y peces, agua fría (Sbarbi 2, Junceda) Casa en canto y viña en pago (Santillana) Casa en canton: y viña en rincon (Vallés); Casa en canto: viña en pago (Vallés); Casa en cantón y viña en rincón / Casa en canto y viña en pago / Ni casa en cantón ni viña en rincón (Núñez); Kasa en kantón, i viña en rrinkón / Kasa en kanto, i viña en pago / Ni kasa en kantón, ni viña en rrinkón / Kasa en kabo, i viña en pago (Correas); Ni casa en cantón, ni cabe mesón (Junceda)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 239

Castiga a los […] castigados, porque sus malas costupnes syan cubiertas (Romancea) Castiga al malo, et aborrezerte ha (Seniloquium) Castiga al que no es bueno y aborrescerte ha luego (Núñez); Kastiga al ke no es bueno, i aborrezerte á luego (Correas); Castiga al que no es bueno y aborrecerte ha luego (RAE); Castiga al que no es bueno, y aborrecerte ha luego (Sbarbi 2) Castigame mi madre, y yo tronpogelas (Santillana) Castigame mi madre: yo trompogelas (Vallés); Kastígame mi madre, i io trónposelas; [o] Rríñeme mi madre (Correas); Castígame mi madre y yo trómpogelas (Sbarbi 1/2) Cauallo que alcança passar querra (Santillana) Cauallo que alcança: passar querra (Vallés); Cavallo que alcança, passar querrá (Núñez); Kavallo que alcanza, pasar kerrá (Correas); Caballo que alcanza pasar querria (RAE); Caballo que alcanza, pasar querria (Sbarbi 1/2) Cedaçuelo nueuo, tres djas en estaca (Seniloquium) Cedaçuelo nueuo tres dias en estaca (Santillana); Cedaçillo nueuo tres dias en estaca (Vallés); Cedaçuelo nuevo, tres días en estaca (Núñez); Zedazillo nuevo, tres días en estaka (Correas); Cedacico nuevo tres dias en estaca (Caro, Sbarbi 2); Cedacito nuevo tres dias en estaca (RAE); Cedacito nuevo, tres dias en estaca (Sbarbi 1/2) Ciento en campo, et vno en cabo (Seniloquium) Mill en campo y vno en cabo (Santillana); Mil en campo: y vno en cabo (Vallés); Ciento en campo y uno en cabo (Núñez); Mil en campo y uno en cabo (Horozco); Ziento en kanpo, i uno en kabo / Mil en kanpo, i uno en kabo (Correas); Cien en campo, y un en cabo (Jun-ceda) Cierra tu puerta y alaba a tu vezino (Santillana) Cierra tu puerta: y alaba a tus vezinos (Vallés); Cierra tu puerta y alaba tu vezino (Núñez); Zierra tu puerta, i alaba a tu vezino (Correas); Cierra tu puerta y alaba a tu vecino (Junceda) Cobdiçia mala, mansilla para (Seniloquium) Codicia mala, manzilla para (Núñez); Kodizia mala, manzilla para; o en manzilla para (Correas); Codicia mala, en mancilla para (Junceda) Comadre andariega, donde vo, allá vos fallo (Seniloquium) Comadre andariega donde vo alla vos hallo (Santillana); Comadre andariega donde vo: alli os hallo: si vos comadre estuuiessedes en vuestra casa con la pierna quebrada no me veriades en cada casa (Vallés); Comadre andariega, donde voy allá vos fallo / Comadre andariega, no voy a parte que vos no vea (Núñez); Komadre andarie-ga, no vó a parte ke no vos vea –Si vos, komadre, estuviésedes en vuestra kasa kon la pierna kebrada, no me veríades en kada kasa /

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Komadre andariega, donde vó, allá vos fallo; [o] adonde voi, allá os hallo (Correas); Mi comadre la andadora, si no es en su casa, en todas las otras mora (Sbarbi 1/2) Come con el y guarte del (Santillana) Come con el: y guardate del (Vallés); Come con él y guarte dél (Núñez); Kome kon él i guárdate dél (Correas) Comed, mangas, que por vos me fazen honrra (Santillana) Come mangas: que por vosotras se haze la fiesta (Vallés); Comed, mangas, que por vos me hazen honrra (Núñez); Komedlo vosotras, mangas, ke por vos onrra me katan / Komed, mangas, ke por vos me hazen onrra (Correas); Comedlo vosotras mangas (Caro); Comed, mangas, que por vosotras me hacen honra (Sbarbi 2) Comer y non beuer, çegar et non veer (Seniloquium) Comer y no beuer: cegar y no ver (Vallés); Komer i no bever, es zegar i no ver (Correas); Cegar y no ver (Sbarbi 2) Comer verdura y echar mala ventura (Santillana) Comer verdura: echar mala ventura (Vallés); Comer verdura y echar mala ventura (Núñez); Komer verdura, i echar mala ventura (Correas); Comer verdura, y echar mala ventura (Sbarbi 2) Comer vua y cagar razimo (Santillana) Comer vua: pagar razimo (Vallés); Comer uva y pagar razimo (Núñez); Komer uva i pagar rrazimo / Komer uvas i lanzar rrazimo (Correas); Comer uva y pagar racimo (Caro) / Comer uva, pagar racimo (Sbarbi 2) ¿Como se tiende? Como ruyn en casa de suegro (Santillana) Como se tiende como ruyn en casa de suegro (Vallés); ¿Kómo se estiende el nezio? –Komo rruin en kasa de suegro / Estenderse komo ierno en kasa de suegro / Estenderse komo rruin en kasa de suegro rriko (Correas) ¿Cómmo te fesite caluo? Pelo a pelo, pelando (Seniloquium) ¿Como te feziste caluo? Pelo a pelo pelando (Santillana); Como te haziste caluo: pelo a pelo pelando (Vallés); ¿Cómo te heziste calvo? Pelo a pelo pelando (Núñez); ¿Kómo te heziste kalvo? –Pelo a pelo pelando (Correas); Cómo te hiciste calvo? Pelo a pelo pelando (Caro, Sbarbi 2); Pelo a pelo perdiendo, el que ha de ser calvo, lo va siendo (Doval) Con agena mano saca la culebra del forado (Santillana) Con ajena mano la culebra del horado (Vallés); Con agena mano, sacar la culebra del horado (Núñez); El mal escantador con agena mano saca la culebra del horado (Horozco); Kon axena mano sakar la kulebra del horado / Sakar del horado la kulebra kon la mano axena (Correas); El mal encantador, con la mano ajena saca la culebra (Sbarbi 1/2)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 241

Con qual siedes, tal tu siello tienes (Romancea) Con esos poluos se fizieron esos lodos (Santillana) Con aquellos poluos se hizieron essos lodos / De aquellos poluos se hizieron aquellos lodos (Vallés); Con essos polvos se hizieron estos lodos / De tales polvos, tales lodos (Núñez); Kon esos lodos se hizieron esos polvos / Kon esos polvos se hizieron estos lodos; o esos lodos / De akellos polvos vienen estos lodos; o se hizieron estos lodos / De esos polvos se viene a esos lodos; o a estos lodos / De estos polvos vinieron estos lodos (Correas); De tales polvos tales lodos (Caro); De aquellos polvos vienen estos lodos (RAE); Aquellos polvos traen, o trajeron, estos lodos / De estos polvos nacen estos lodos (Sbarbi 2); De aquellos polvos vienen estos lodos (Junceda) Con estos derechos salen los co[g]onbros retuertos (Santillana) Con essos drechos salen los cohombros tuertos / Con estos drechos han nacido los cohombros: tuertos (Vallés); Con estos derechos, nascen los cogombros retuertos (Núñez); Kon estos derechos nazen los cogonbros tuertos / Kon tales derechos se hazen los kogonbros tuertos (Correas); Con estos derechos nacen los cohombros tuertos (Caro) Con lo que Pedro sana, Domjngo adolesçe (Seniloquium) Con lo que Sancho sana Domingo adoleçe (Santillana); Con lo que pedro sana: Domingo adolesce (Vallés); Con lo que Sancha sana, Marta cae mala (Núñez); Kon lo ke Pedro sana i konvaleze, Domingo adoleze (Correas); Con lo que Sancho sana, Marta cae mala (Caro); Con lo que Sancho sana, Domingo adolece (Sbarbi 1/2); Con lo que Sancha sana, Marta cae mala (Sbarbi 2); Con lo que Pedro sana, Sancho adolece (Junceda) Con los soles, todos son pastores (Seniloquium) Con quien lo aueys, Quaresma? Con quien no vos ayunara (Santi-llana) Con quien lo has quaresma: que no te sabra ayunar (Vallés); ¿Con quién lo auéis, quaresma? Con quien no os ayunara (Núñez); ¡Kon Kién lo avéis, Kuaresma: kon kien no os aiunará! (Correas); Con quien las has quaresma (Caro) Compadre, ¡qué jatterejo tiene mj comadre! (Seniloquium) Compadre, que jarretejo tiene mi comadre (Núñez); Konpadre, ¡ké xarretexo tiene mi komadre! (Correas) Consella d’orella, non val una arbella (Romancea) Secreto de oreja no vale una arveja (Núñez); Sekreto de orexa no vale una arbexa (Correas); Consejo de oreja, no vale una arveja (Junceda) Contigo come qui te los pone (Romancea) Contigo duerme, contigo come, quien te los pone (Núñez); Kontigo duerme i kontigo kome kien te los pone / Kontigo zena i kontigo ianta

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kien te los planta (Correas); Contigo come quien te los pone (Caro); Contigo duerme y contigo come quien te los pone (Junceda) Corredor del cavallo non me enojes, por que cuydado caſado fija gallo (Lib. Adv.) Corta maço, que de fierro eres (Santillana) Corta maço, que de hierro eres (Vallés, Núñez); Korta, mazo, ke de hierro eres (Correas) Cosa escusada, al tinnoso pende (Seniloquium) 4 ¿Creeys en Dios? En çinta es la grulla y no lo sabe el [puerco] (Santillana) ¡Kreéis en Dios! Enzinta está la grulla i no lo sabe el puerko (Correas). Cría cuerbo que te saque el ue[yllo] / Cría cuerbo que te saque el uellyo (Romancea) Cría cueruo, et sacarte ha el ojo (Seniloquium); Cria cueruo, sacarte ha el ojo (Santillana); Cria cueruo y sacarte ha el ojo (Vallés); Cría corvo y sacarte ha el ojo (Núñez); Kría el kuervo, i sakarte á el oxo (Correas); Cria cuervos, sacarte han los ojos (Caro); Cria cuervos, y te sacaran los ojos (Sbarbi 1); Cría cuervos y te sacarán los ojos (RAE, Sbarbi 2, Doval, Junceda) Qual es el señor, tal la compaña (Seniloquium) Qual es el señor, tal casa pon (Núñez); Kual es el señor, tal kasa pon (Correas) Qual es Maria, tal caſa mantiene (Lib. Adv.) Qual es Yllana, tal casa para (Seniloquium); Qual es el alma tal casa manda / Qual es olallia: tal casa manda (Vallés); Qual es Olalla, tal casa manda (Núñez); Kual es el ama, tal anda su kasa / Kual es el ama, tal kasa manda / Kual es Kostanza, tal casa manda / Kual es Ola-lla, tal kasa manda (Correas); Qual es el ama, tal casa manda (Caro) Qual esturment, tal cuerda (Romancea) Qual mas, qual menos, toda la lana es pelos (Seniloquium) Poco mas o poco menos: toda la lana es pellos (Vallés); Qual más, qual menos, toda la lana es pelos (Núñez); Kuál más, kuál menos, todo la lana es pelos (Correas); Qual mas qual ménos, toda la lana es pelos (Caro); Qual mas, qual ménos toda la lana es pelos (RAE); Cuál más, cuál menos, toda la lana es pelos (Sbarbi 1/2) Qual mayestro, tal desciplo (Romancea) Qual pal[a]vra me diriés, tal cor[açon me metes] (Romancea) Qual palabra dicen, tal corazon ponen (Lib. Adv.); Qual palabra dizen al hombre, tal coraçón le paran (Seniloquium); Quales palabras te dizen: tal coraçon te ponen (Vallés); Quales palabras te dixe, tal 4. «al tiñoso, peyne», d’après le MS Salamanca (Combet 1971: 463-471).

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 243

coraçón te hize (Núñez); Kuales palavras dizen al onbre, tal korazón le ponen / Kuales palavras te dizen, tal korazón te ponen / Kuales palavras te dixe, tal korazón te hize; o te puse / Kuales palavras me dizes, tal korazón me pones (Correas); Quales palabras te dicen, tal corazon te ponen (Caro); Cual palabra te dicen, tal corazón te ponen / Tales obras te hagan, tal corazón te pongan (Sbarbi 2); Cual palabra me dicen, tal corazón me hacen (Junceda) Qual por ti, tal por mj (Seniloquium) Qual por mi, tal por ti (Vallés, Núñez); Kual por mí, tal por ti, i kual por ti, tal por mí / Tal por mí, tal por ti; i tal por ti, tal por mí (Correas) Qual pregunta, tal respu[e]sta (Seniloquium) Qual pregunta harás, tal respuesta avrás (Núñez); Kual pregunta harás, tal rrespuesta avrás (Correas); A tal pregunta, tal respuesta (Doval, Junceda); Cual pregunta harás, tal respuesta habrás (Doval, Junceda) Qual tienpo, tal atiento (Romancea) Danſe los moros vnos con otros por que ſe dice qual tiento, tal tienpo (Lib. Adv.); Qual tiempo, tal atiento (Seniloquium, Vallés); Qual el tiempo, tal el tiento (Núñez); Kual el tienpo, tal el tiento / A tal tienpo, tal tiento (Correas); Qual el tiempo, tal el tiento (Caro); Qual el tiempo tal el tiento (RAE); Cual tiempo, tal el tiento (Sbarbi 1); Cual el tiempo, tal el tiento (Sbarbi 2, Doval) Qual veen al onbre, tal precian (Seniloquium) Tanto vale un onbre kuanto se estima; [o Tanto vale] el onbre... (Correas) Qual ye María, tales faldas tira (Romancea) Qual es María, tales haldas tira. Otros dizen: tal hija cría (Núñez); Kual es María, tales haldas tira (Correas); Qual es Maria, tal hija cria (Caro) Quales filamos, tales andamos (Seniloquium) Qual hilamos, tal andamos (Núñez); Kual hilamos, tal andamos (Correas) Quan luenne de ojos, tan luenne de corazon (Lib. Adv.) Qujen luenne de ojos, tan luenne de coraçón (Seniloquium); Tan lueñe de ojos, tanto de coraçon (Santillana); Quanto lueñe de ojos: tanto de coraçon / Ausencia enemiga de amor: quan lexos de ojos tan lejos de coraçon (Vallés); Quan lexos de ojos, tan lexos de coraçón (Núñez); Kuan lexos de oxos, tan lexos de korazón / Ausenzia, enemiga de amor; kuan lexos de oxos, tan lexos de korazón (Correas); Ausencia enemiga de amor quan léjos de ojo, tan léjos de corazon (Caro); Cuan lejos de los ojos, tan lejos del corazón (Sbarbi 2); Ausencia, enemiga de amor; cuan lejos de ojos, tan lejos de corazón (Sbarbi 2, Junceda) Quando cae la vaca aguzan los cuchillos (Santillana) Quando cae la vaca aguçan los cuchillos (Vallés); Quando cae la vaca,

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aguzar los cuchillos (Núñez); Kuando kae la vaka, aguzar los kuchillos (Correas) Quando con sal, quando sin sal (Santillana) Quando con sal, quando sin sal (Vallés, Núñez); Kuándo kon sal, kuándo sin sal (Correas) Quando Dios no qujere, los santos no han poder (Seniloquium) Quando dios, no quiere: los sanctos no pueden (Vallés); Quando Dios no quiere, el sancto no puede (Núñez); Kuando Dios no kiere, el santo no puede (Correas); Quando Dios no quiere, el Santo no puede (Caro); Cuando Dios no quiere, santos no pueden (RAE, Sbarbi 1); Cuando Dios no quiere, santos no pueden, o no rueguen (Sbarbi 2); Cuando Dios no quiere, los santos no pueden (Doval, Junceda) Quando el coxo de amor muere, ¿que fara el que andar puede? (Santillana) Quando el coxo de amores muere: que hara, quien andar puede (Vallés); Quando el coxo de amor muere, ¿qué hará quien andar puede? (Núñez); Kuando el koxo de amor muere, ¿ké hará kien andar puede? (Correas); Quando el coxo de amores muere, que hará el que andar puede (Caro) Quando el lobo anda a grillos, nj ay pa él nj para sus fijos (Senilo-quium) Quando la zorra anda a grillos: ni ay para ella, ni para sus hijos (Vallés); Quando la zorra anda a grillos, ni ay para ella ni para sus hijos (Núñez); Kuando la zorra anda a grillos, ni ai para ella ni para sus hixos (Correas); La zorra no se anda á grillos (Caro); Trabajo tiene la zorra cuando anda á grillos (Sbarbi 1/2); Cuando la zorra anda a la caza de grillos, mal para ella y peor para sus hijos (Sbarbi 2, Doval); Cuando la zorra anda a la caza de grillos, no hay para ella ni para sus hijos (Junceda) Quando el villano esta rico ni tiene pariente ni amigo (Santillana) Quando el villano esta rico, ni ay pariente, ni amigo / El auariento rico ni tiene pariente: ni amigo (Vallés); Quando el villano está rico, ni tiene pariente ni amigo / El avariento rico ni tiene pariente ni amigo (Núñez); Kuando el villano está rriko, ni tiene pariente ni amigo / El avariento rriko, ni tiene pariente ni amigo (Correas); Quando el villano está rico, no tiene pariente, ni amigo / El avariento rico, no tiene pariente, ni amigo (Caro); El avariento rico no tiene pariente, ni amigo (RAE); Cuando el villano está rico, ni tiene parientes ni amigos / El avariento rico, no tiene pariente ni amigo (Sbarbi 1/2); Cuando el villano está rico, no tiene pariente ni amigo (Sbarbi 2) Quando en la roca verás lo pas de la serpent, sabrás de ta muller tot su enteniment (Romancea)

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Quando la barua de tu vezino vieres pelar, echa la tuya en agua (Seniloquium) Quando la barua de tu vezino vieres quemar: pon la tuya a remojar (Vallés); Quando vieres la barva de tu vezino pelar, echa la tuya a remojar (Núñez); Kuando la barva de tu vezino vieres pelar, echa la tuia a rremoxar; o echa la tuia en rremoxo / Kuando vieres la barva de tu vezino pelar, echa la tuia a rremoxar; o en rremoxo / El ke viere las barvas de su vezino kemar, ponga las suias a rremoxar (Correas); Cuando la barba de tu vecino vieres pelar echa la tuya en remojo (Caro, RAE); Cuando la barba de tu vecino veas pelar echa la tuya a remojar (Sbarbi 1/2); Cuando las barbas de tu vecino veas pelar, echa las tuyas a remojar (Doval); Cuando las barbas de tu vecino veas pelar, pon las tuyas a remojar (Junceda) Quando la mar se parte, arroyos se faze (Seniloquium) Repartiose la mar y fizose sal (Santillana); La mar, si se parte: arroyos se haz (Vallés); La mar que se parte, arroyos se haze (Núñez); La mar ke se parte, arroio se haze / La mar, si se parte, arroio se haze (Cor-reas); La mar que se parte, arroyos se hace (RAE, Sbarbi 1/2, Junceda) Quando te den la crabiella, prenla con tu soguiella (Romancea) Quando te dan la cochinilla, acorre con la sogujlla (Seniloquium); Quando te dieren la vaquilla, acorre con la soguilla (Santillana); Quando te dieren la vaquilla: corre con la soguilla / Quando te dieren la cochinilla: corre con la soguilla (Vallés); Quando te dieren la cochi-nilla, acorre con la soguilla (Núñez); Kuando te dieren la kochinilla, akorre kon la sogilla. Otros dizen: «Kuando te dieren la vakilla», otros: «la kabrilla» / Kuando te dieren la vakilla, akude kon la sogilla (Correas); Cuando te dieren la cochinilla, acude con la soguilla (Caro); Quando te dieren la vaquilla, acude, ó corre, con la soguilla (RAE); Cuando te dieren la vaquilla, acude con la soguilla (Sbarbi 1/2); Cuando te dieren la cabrilla, acorre con la soguilla (Sbarbi 2); Cuando te dieren la vaquilla, corre con la soguilla (Doval, Junceda) Quando touieres vn mal vezino, no ruegues que se te vaya [porque] no venga otro peor (Santillana) Quando tuuieres mal vezino: sufrelo: porque no venga otro mas maligno (Vallés); Kuando tuvieres mal vezino, súfrele, porke no venga otro más dañino; o más malino (Correas); Conservad a este señor, no venga otro peor / Mal amo has de guardar, por miedo de empeorar (Sbarbi 2); Ruego a Dios por el mal señor, porque no venga otro peor (Doval); Ruega a Dios por el mal señor, porque no venga otro peor (Junceda) Quando vn mes demedia, a otro semeja (Santillana) Quando vn mes de media: otro semeja (Vallés); Quando un mes demedia, a otro semeja (Núñez); Kuando un mes demedia, a otro semexa (Correas); Cuando un mes demedia, á otro semeja (Sbarbi 1/2)

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Quando vno no qujere doſ no varaja[n] (Lib. Adv.) Do vno non quiere, dos non barajan (Seniloquium); Quando vno no quiere, dos no barajan (Santillana); Quando vno no quiere dos no barajan (Vallés); Quando uno no quiere, dos no barajan (Núñez); Kuando uno no kiere, dos no baraxan, i menos si los dos se apartan (Correas); Cuando uno no quiere, dos no barajan (Caro, RAE, Sbarbi 2); Cuando dos no quieren, tres no barajan (Sbarbi 2); Cuando uno no quiere, dos no barajan, y menos si los dos se apartan (Doval); Cuando uno no quiere, dos no barajan (Junceda) Quando vos pedymos, dueña vos dezimos; quando vos tenemos, com-mo queremos (Seniloquium) Cuando os pedimos, dueña os dezimos, cuando os tenemos, como queremos (Núñez); Kuando os pedimos, dueña os dezimos; kuando os tenemos, komo keremos; o Kuando pedimos, dueña dezimos; kuando tenemos, komo keremos (Correas); Quando os pedimos, dueña os decimos, quando os tenemos, como queremos (RAE); Cuando os pedimos, dueña os decimos, cuando os tenemos como queremos (Sbarbi 1/2); Cuando nos aman, señoras nos llaman; cuando nos tienen, ya no nos quieren (Junceda) Quanto a mano, tanto a daño (Seniloquium) Quanto a mano, tanto a daño (Santillana, Vallés, Núñez); Kuanto amaño, tanto a daño; o a gasto (Correas); Cuanto a mano, tanta a daño (Junceda) Cuero lleno, piezgo enfiesto (Seniloquium) El cuero despues de lleno alça el piezgo (Vallés); A cuero tiesto, piezgo enhiesto / A cuero tiesto, alça se le el piezgo (Núñez); A kuero tiesto, álzase el piezgo / A kuero tiesto, piezgo enhiesto (Correas); A cuero tiesto, piezgo enhiesto / Al cuero tiesto álzasele el piezgo / El cuero, después de lleno, alza el piezgo (Sbarbi 2) Cueyta face viella trotar e mexer onbros (Romancea) Cuita haze a la vieja trotar / La anxiedad haze a la vieja trotar y al gotoso saltar (Núñez); Kuita faz a la viexa trotar / La necessidad haze a la viexa trotar i al goloso saltar (Correas); La necesidad hace a la vieja trotar (RAE, Sbarbi 1/2); Vieja con cuita, trota (Sbarbi 2); La necesidad hace a la vieja trotar y al gotoso saltar (Doval)

D Daca el gallo, toma el gallo, quedan las plumas en la mano (Santi-llana) Daca el gallo: toma el gallo: quedan las plumas en la mano (Vallés); Daca el gallo, toma el gallo que quedan las plumas en la mano (Núñez); «Dacá el gallo, toma el gallo» Quédanse las plumas en la mano (Horozco); Daka el gallo, toma el gallo, kédanse las plumas en la mano / Entre «daka el gallo», «toma el gallo», kédanse las plumas

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 247

en la mano (Correas); Daca y toma (Caro); Daca el gallo, toma el gallo, quedan las plumas en la mano (RAE, Sbarbi 1/2); Entre toma el gallo y daca el gallo, se quedan las plumas en la mano (Sbarbi 2); Andar al daca y toma (Sbarbi 2); Al toma y daca (Junceda) Dadiuas quebrantan peñas (Santillana) Dadiuas quiebrantan peñas (Vallés); Dádivas quebrantan peñas (Núñez); Dádivas kebrantan peñas, i hazen venir a las greñas (Correas); Dádivas quebrantan peñas (Caro, RAE, Sbarbi 1, Doval); Dádivas quebrantan peñas y hacen venir a las greñas (Junceda); Lágrimas quebrantan peñas (Sbarbi 2, Doval, Junceda) Dado malo, a su duenno parese (Seniloquium) Dadiua de ruyn a su dueño pareçe (Santillana); Dadiua ruyn a su dueño semeja (Vallés); Dádiva de ruin, a su dueño paresce (Núñez); Dádiva de rruin, a su dueño pareze (Correas); De ruin mano, ruin dado (Sbarbi 2); Dádiva ruineja, a su dueño semeja (Doval, Junceda) Dalle, dalle, peor es hurgalle (Santillana) Dalle, dalle, peor es hurgalle (Núñez, Correas); Peor es hurgarlo (RAE, Sbarbi 2) Danse las comadres, descuvrense la[s] poridades (Seniloquium) Riñen las comadres: y descubrense las puridades (Vallés); Riñen las comadres, descúbrense las poridades (Núñez); Rriñen las komadres, i deskúbrense las poridades (Correas); Riñen las comadres, descúbrense las poridades (Caro); Riñen las comadres, y dícense las verdades (RAE, Sbarbi 1); Riñen las comadres, y se dicen las verdades (Sbarbi 2) De al me vengue Dios que del pastor agua [y] nieue (Santillana) De al me vengue dios: que del pastor agua: y nieue (Vallés); De al Dios me vengue, que del pastor agua y nieve (Núñez); De ál Dios me venge; ke del pastor, agua i nieve (Correas) De [monte] o de rio: oras cargado, [oras] vazio (Santillana) De monte o de rio horas cargado, horas vacio (Vallés); De monte y de río, oras cargado, oras vazío (Núñez) De caſ de el gato, non va farto el rato (Lib. Adv.) De casa del gato no va harto el rato (Vallés, Núñez) De casa de ruyn nunca buen aguilando (Santillana) De casa de ruyn nunca buen aguinaldo (Vallés); De casa de ruin nunca buen aguinaldo (Núñez, Caro) De conpadre a conpadre chinche en el ojo (Santillana) De amigo a amigo chinche en el ojo (Vallés); De amigo a amigo, chispe en el ojo. Otras dizen: chinche en el ojo. Otros dizen: agraz en el ogito (Núñez); De amigo a amigo, chinilla en el oxo; o chinela en el oxo / De amigo a amigo chispe en el oxo; o agraz en el oxo / De amigo a amigo, la chincha en el oxo, el kulo te rremoxo (Correas); De

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amigo á amigo, o de compadre á compadre chinche en el ojo (RAE); De amigo á amigo, de compadre á compadre, sangre en el ojo (Sbarbi 1/2) De cosario a cosario no se pierden sino los barriles (Santillana) De cosario a cosario no se pierden sino los barriles (Vallés); De cossario a cossario, no se llevan sino los barriles (Núñez); De cosario a cosario no se llevan sino los barriles (Horozco); No se pierden sino los barriles (Correas); De cosario á cosario no se llevan sino los barriles (Caro); De corsario á corsario no se pierde sino los barriles (RAE, Sbarbi 1); De corsario a corsario no se pierden sino los barriles (Sbarbi 2); De corsario a corsario, no se llevan sino los barriles (Junceda) De Djos viene el bien; de las abejas, la miel; de la mar, la sal; de la mala muger, mucho mal (Seniloquium) De Dios viene el bien, de las avejas la miel. De la mar la sal, de la muger mucho mal (Núñez); De Dios viene el bien, de las abejas la miel (Caro, RAE); De Dios viene el bien y de las abejas la miel (RAE, Sbarbi 1); De Dios viene el bien, y de las abejas la miel (Sbarbi 2); De la mar viene la sal; de la mujer, mucho mal (Sbarbi 2) ¿De donde a donde Haxa con aluanega? (Santillana) De donde a donde abaxa la aluanega 5 (Vallés); De donde a donde, haxa con alvanega (Núñez); ¿De dónde Haxa kon alvanega? (Correas); ¿De cuándo acá Aja con albanega? (Sbarbi 2) ¿De dónde eres home? –De donde es mj muger (Seniloquium) ¿Donde eres ombre? Del aldea de mi muger (Santillana); De donde eres hombre: de la tierra, o aldea de mi muger (Vallés); ¿De dónde eres hombre? Del aldea de mi muger (Núñez); ¿De dónde eres, hombre? –Del aldea de mi muger (Sbarbi 2) De donde quebro esta astilla? Deste mal madero (Santillana) De donde quebro esta astilla: de aquel mal madero (Vallés); ¿De dónde quebró esta astilla? De este mal madero (Núñez) De ombre heredado no te veras vengado (Santillana) De hombre heredado no te veras vengado / De hombre regalado no te veras vengado (Vallés); De hombre reglado nunca te verás vengado (Núñez); De hombre arraigado no te verás vengado (Sbarbi 1/2) De hora a hora Dios mejora (Santillana) De hora a hora, dios mejora (Vallés, Núñez); En una ora, Dios mexora / Dios mexora las oras (Correas); Dios mejora las horas (RAE); De hora a hora Dios mejora (RAE, Sbarbi 1/2); De hora a hora, Dios mejora (Junceda) De oy en cient annos, todos seremos caluos (Seniloquium) Antes de mill años todos seremos caluos (Santillana); Antes de mil 5. «En Núnez (1959): ¿De donde a donde, Haxa con alvanega ?» (Vallés 2003: 49).

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años todos seremos caluos (Vallés); Antes de mil años todos seremos calvos (Núñez); A kabo de zien años, todos seremos salvos; [o] kalvos / Antes de mil años, todos seremos kalvos (Correas); Al cabo de cien años, todos seremos salvos (RAE); Al cabo de cien años todos seremos salvos, o calvos (Sbarbi 2); Dentro de cien años, todos calvos (Doval); De hoy en cien años, todos seremos calvos (Doval, Junceda) De la mala muger te guarda y de la buena no fies nada (Santillana) De la mala te guarda: de la buena no fies nada (Vallés); De la mala muger te guarda y de la buena no fies nada (Núñez); De la mala mujer te guarda, y de la buena no fies nada / De la buena te guarda, y de la mala no fies nada (Sbarbi 2) De lo contado, lieua el lobo (Seniloquium) De lo contado come el lobo (Santillana); De lo contado, come el lobo (Vallés, Núñez); De lo contado come el lobo (Caro, RAE, Sbarbi 1/2); De lo contado come el lobo, y anda gordo (Sbarbi 2, Junceda) De los escarmentados, se leuantan los arteros (Seniloquium) De los escarmentados salen los arteros (Vallés); De los escarmentados se levantan los arteros (Núñez, Caro); De los escarmentados se hacen los arteros (RAE, Sbarbi 1); De los escarmentados nacen, o salen, o se levantan, los avisados, o los arteros (Sbarbi 2) De los nescios se finchen los jnfiernos (Seniloquium) De desagradecido está el infierno lleno (Caro); De necios leales se hinchen los infiernos / De los ingratos está lleno el infierno (Sbarbi 2); De desagradecidos está el infierno lleno (RAE, Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) De luenga soga tira, quien por agena muerte suspira (Seniloquium) Larga soga tira, quien por muerte agena sospira (Núñez); Larga soga tira, kien por muerte axena suspira / Kien muerte de otro espera, tira soga luenga; o larga soga tira (Correas); Quien muerte de otro espera, larga soga tira (Sbarbi 2) De luengas vjas, luengas mentiras (Seniloquium) De luengas vias, luengas mentiras (Santillana, Vallés); De luengas vías luengas mentiras / A luengas vias luengas mentiras (Núñez); De luengas vias, luengas mentiras (Caro); De largas vias, largas mentiras / De luengas tierras, luengas mentiras (Sbarbi 2); A luengas vias, luengas mentiras (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) De mal guau viene el oueja, allá va la pelleja (Seniloquium) De mal vino la oveja, alla va la pelleja (Santillana); De mal cabo vino la oueja y a peor torna la pelleja (Vallés); De mal vino la oveja, allá va la pelleja (Núñez); De mala viene el conejo, y que se lleve el diablo el pellejo (Sbarbi 2) De mal montezillo bueno es vn gaçapillo (Santillana) De ruyn montezillo siquiera vn gaçapillo (Vallés); De mal montezillo

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bueno es un gaçapillo (Núñez); De mal montecillo, bueno es un gazapillo (Sbarbi 2) De malos y buenos, se faze la guerra (Seniloquium) De mas estaua la grulla al fuego dando la teta al asno (Santillana) De mas esta la grulla al fuego: dando teta al asno (Vallés); Por demás estava la grulla dando la teta al asno (Núñez, Correas); Demás está la grulla, dando la teta al asno / Demás estava la grulla al sol, dando la teta al asno / De espazio estava la grulla al sol, dando la teta al asno (Correas); Dar la teta al asno (RAE) De novel, tot y[e] vel (Romancea) 6 De palacio, grand cansa[n]cio (Seniloquium) Palacio, gran cansancio (Núñez); Palazio, gran kansanzio (Correas) De pequenna sentella, se leuante grand fuego (Seniloquium) De pequeña centella, gran hoguera (Núñez); De una çentella se haze y creçe un grand fuego (Horozco); Kon pequeña brasa se suele kemar la kasa (Correas); De pequeña centella gran hoguera (Caro); De pequeña centella, grande hogera (Sbarbi 2); Una chispa enciende una llama grande (Doval); Con pequeña brasa suele quemarse la casa (Junceda) De poco trapo, chica capa talla hom (Romancea) De poco paño pardo, pequeña capa cortan en palatio (Vallés, Núñez) ¿De que murio mi padre? De achaque (Santillana) De que murio tu padre: de achaque (Vallés); ¿De qué murió mi padre? De achaque (RAE, Sbarbi 2) De qui no t’en’ chal, ni ben ni mal / De qui non t’en’ chal, ni ben ni mal (Romancea) De quien nada non te deue, bu[e]nos son çinco dineros (Seniloquium) Donde nada no nos deuen buenos son çinco dineros (Santillana); De do nada nos deuen: buenos son cinco sueldos (Vallés); De quien no nos deve nada, buena es una meaja. Otros dizen: una hava (Núñez); Donde nada no nos deven, buenos son zinko dineros (Correas); De quien no me debe, buena es una meaja (Caro); De quien no nos debe nada, buenos son cinco dineros (Sbarbi 2) De rabo de puerco nunca buen birote (Lib. Adv.) De rabo de puerco, nunca buen virote (Seniloquium); De rabo de puerco nunca buen virote (Santillana, Vallés, Núñez ); De cola o rabo de puerco nunca buen virote (Horozco); De cola de puerco nunca buen virote (Caro); De rabo de puerco nunca buen virote (RAE); De rabo de puerco, nunca buen virote (Sbarbi 2, Junceda) De roçin a ruyn (Santillana) De rocin: a ruyn (Vallés); De rocín a ruin (Núñez); De roçín a ruyn (Horozco); De rrozín a rruin (Correas); De rocin á ruin (Caro); Ir de rocin á ruin (RAE, Sbarbi 1/2) 6. De novel, tout m’est bel (Morawski 1925, n° 533).

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De ruyn a ruyn quien comete vençe (Santillana) De ruyn a ruyn quien acomete: vence (Vallés); De ruin a ruin, quien acomete vence (Núñez, Caro); Quien acomete vence (Caro); De ruin a ruin quien acomete vence (RAE); De ruin a ruin, quien acomete, vence (Sbarbi 2); Para vencer, acometer (Doval); De ruin a ruin, quien acomete vence (Junceda) De ruyn vid, ruyn sarmiento (Seniloquium) De ruin cepa nunca buen sarmiento (Núñez, Caro); De ruin cepa, en ningún tiempo ha salido buen sarmiento / De tal cepa, tales sarmientos (Sbarbi 2) De tienes a quieres, el tercio pierdes (Seniloquium) De quieres a tienes el [tercio] pierdes (Santillana); De quires a tienes: el tertio pierdes (Vallés); De tienes a quieres el tercio pierdes (Núñez); De tienes a quieres, un tercio pierdes (Sbarbi 2); De «¿tienes?» a «¿quieres?», un tercio pierdes (Doval) Del cuero salen las correas (Santillana) Del cuero salen las correas (Vallés, Núñez, Caro, RAE, Sbarbi 2) Del lobo vn pelo y ese de la frente (Santillana) Del lobo un pelo, y ese de la frente (RAE, Sbarbi 1, Junceda); Del lobo, un pelo. Algunos añaden: aunque sea de la frente, o y ése de la cola (Sbarbi 2) Del lunes al martes, pocas son las artes (Seniloquium) De lunes al martes pocas son las artes (Santillana); Del lunes al martes: pocas son las artes (Vallés); Del lunes al martes pocas son las artes (Núñez, Caro, Sbarbi 2) Del mal pagador sy quiera en pajas (Santillana) Del al pagador siquiera en pajas (Vallés); Del mal pagador aunque sea en paja (RAE); La mala paga, siquiera en paja (RAE, Sbarbi 1); Del mal pagador, siquiera en pajas (Doval); Al mal pagador, en pajas (Doval, Junceda) Del pan de mon senyor, bon cant a mon fillol / [Del pan] de mon conpadre, [bon cant a mon fillol] (Romancea) De la fogaza de un compadre, buen zatico a un afijado (Seniloquium); Del pan de tu compadre buen çatico al ahijado (Santillana); Del pan de mi compadre, buen çatico a mi ahijado (Vallés, Núñez); Del pan de mi compadre buen zatico á mi ahijado (Caro); Del pan de mi compadre gran zatíco á mi ahijado (RAE); Del pan de mi compadre, gran zatíco á mi ahijado, o Del pan de mi compañero, gran rebanada... (Sbarbi 1/2) Del poc, poc; del bou, peça (Romancea) De lo poco poco: de lo mucho no nada (Vallés); De lo poco, poco y de lo mucho, no nada (Núñez); Kuando poko, poko; kuando mucho, nonada (Correas); De lo poco poco, y de lo mucho nada (RAE, Sbarbi

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1/2); De lo poco, poco, y de lo mucho, nada (Doval); De lo poco, poco, poco; y de lo mucho, nada (Junceda) Del rio manso me guarde Dios, que del fuerte yo me guardare (San-tillana) Del agua mansa me guarde dios: que de la braua yo me guardare (Vallés); Del agua mansa te guarda, que la rezia presto se passa (Núñez); Dios me guarde del agua mansa, ke io me guardaré de la brava (Correas); Del agua mansa me libre Dios, que de la recia yo me libraré (Caro); Del agua mansa me libre Dios, que de la recia (ó brava) me guardaré yo (RAE, Sbarbi 2); Del agua mansa me libre Dios, que de la brava me guardaré yo (Sbarbi 1, Doval); De quien me fío, me guarde Dios; de quien no me fío, me guardaré yo (Doval); Guárdate del agua mansa (Doval); Del agua mansa nos libre Dios, que de la brava me libro yo (Junceda) Delibra, moço, [delibra]: quarteron por media libra (Santillana) Delibra: moça: delibra: quarterón por media libra (Vallés); Pesa presto María quarterón por media libra (Núñez); Pesa presto, María, kuarterón por media libra (Correas); Pesa presto Maria cuarterón por media libra (Sbarbi 2, Junceda); Delibra, mozo, delibra, cuarterón por media libra (Sbarbi 2, Junceda) Déme Djos contienda con quien me entienda (Seniloquium) Dios me de contienda con quien me entienda (Santillana); Dios me de contienda: con quien me entienda (Vallés, Núñez); Dios me dé kontienda kon kien me entienda (Correas); Dios me dé contienda con quien me entienda (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) Derecho apurado, tuerto tornado (Seniloquium) Derecho apurado, tuerto tornado (Núñez); Derecho apurado, tuerto ha tornado (RAE, Sbarbi 1/2) Desatad la cola al rosyn, que fecha es la caualgada (Seniloquium) Desca[l]çate y pasa (Seniloquium) Descálzate, y pasa (Sbarbi 2) Desir e faser, non es para todos (Seniloquium) Dezir y fazer no es para todos ombres (Santillana); Dezir y hazer no es para todos hombres (Núñez); Decir, y hacer (RAE); Decir y hacer no es para todos los hombres (Sbarbi 2) Después de vendjmjas, çestos (Seniloquium) A cabo de rato oxte: despues de vindimias cestos (Vallés); Después de vendimias, cestos / Después de vendimias, covanillas (Núñez); A kabo de bendimias, kovanillas; o kuévanos; [o] kovanillos; o zestos / Antes de bendimias, kovanillas; o zestos; o kuévanos; o kovanillos (Cor-reas); Despues de vendimias cuevanos (Caro, RAE); Despues de ven-dimias, cuévanos (Sbarbi 1/2) Deſtierran ſin juſticia (Lib. Adv.)

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Dexad fazer, al huésped (Seniloquium) Dexemos padres e abuelos, por nosotros seamos buenos (Senilo-quium) Dexemos padres: y abuelos por nosotros seamos buenos (Vallés); De-xemos padres y agüelos y por nosotros seamos buenos (Núñez); Dexe-mos padres i aguelos, i por nosotros seamos buenos / Por nosotros seamos buenos, ke no por nuestos aguelos (Correas); Dexemos padres, y abuelos, y por nosotros seamos buenos (Caro); Dexemos padres y abuelos, por nosotros seamos buenos (RAE); Dejémonos de padres y abuelos, y seamos nosotros buenos (Sbarbi 2); Dejemos padres y abuelos; por nosotros seamos buenos (Sbarbi 1, Junceda) Di tu secreto a tu amigo y seras siempre su catiuo (Santillana) Di tu secreto a tu amigo: hazerte has su catiuo (Vallés); Di a tu amigo tu secreto y tenerte ha el pie en el pescueço (Núñez); Di tu sekreto a tu amigo, i hazerte á su kautivo; o i serás su kautivo / Di a tu amigo el sekreto, i tenerte á el pie en el peskuezo; o sobre el peskuezo (Correas) Dice la pica al cuerbo: «Conpadre, tan negro sodes» Responde el cuerbo: «Comadre, majas, majas, endavedes» (Romancea) Dicen que soy mala: fuego a la sartén (Romancea) Dime quáles estauan, et desirte he lo que falauan (Seniloquium) Dime con quien andauas, y dezirte he que fablauas (Santillana); Dime con quien andas y dezirte lo que hablas (Vallés); Dime kuáles dos estavan, i diréte lo ke tratavan / Dime kuáles dos venían, i diréte lo ke dezían (Correas) Dineros en manga, tanto vino como agua (Santillana) Dineros en manga: y tanto vino como agua (Vallés); Dineros en manga, tanto vino como agua (Núñez); Dineros en manga, tanto vino komo agua (Correas); Dineros en manga, tanto vino como agua (Sbarbi 2) [Dineros y diablos no se pueden encobrir] (Santillana) Dineros i amores, diablos i lokura, mal se disimulan (Correas); Amores y diablos y dineros no se pueden encubrir (Sbarbi 2) Dio Dios fauas a quien no tiene quixadas (Santillana) Da dios habas a quien no tiene quixadas (Vallés); Da Dios havas a quien no tiene quixadas (Núñez); Da Dios havas a kien no tiene kixadas; o Da Dios hadas... (Correas); Da Dios almendras a quien no tiene muelas (Caro, RAE, Sbarbi 2); Da Dios almendras al que no tiene muelas (Sbarbi 1); Da Dios habas a quien no tiene quijadas (Sbarbi 2, Doval); Da Dios nueces a quien no tiene dientes (Doval); Da Dios almendras al que no tiene muelas (Doval, Junceda) Djos dé mal, porque ayamos bien (Seniloquium) Dios no dé mal por donde hayamos bien (Junceda)

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Dixo el asno al mulo: Harre acá, orejudo (Seniloquium) Dixo el asno al mulo: tirate alla orejudo (Santillana); Dixo el asno al mulo: arraca 7 orejudo (Vallés); Dixo el asno al mulo: «Harre aká orexudo» / Dixo el asno al mulo: «Kítate allá orexudo» / Dixo el asno al mulo: «Harre allá orexudo» (Correas); Dijo el asno al mulo: Tira allá, orejudo (Sbarbi 2); Dijo el asno al mulo: «Arrea acá, orejudo» (Doval) Dixo el tiñoso al peyne: esto era lo que no aviamos menester (San-tillana) Dixo el tiñoso al peyne: esto es lo que auiamos menester (Vallés); Dixo el tiñoso al peine: esto es lo que avíamos menester (Núñez); Dixo el tiñoso al peine: «Esto es lo ke avíamos menestere» (Correas) Dixo la sarten a la caldera: tirate alla culnegra (Santillana) Dixo la sarten a la caldera: quitate alla culnegra (Vallés); Dixo la sartén a la caldera: tirte allá, cul negra (Núñez); Dixo la sartén a la kaldera: «Kítate allá, kulnegra»; o «Tírate allá, buznegra» / Dixo el kazo a la kaldera: «Kítate allá, tiznera» (Correas); Dixo la sarten á la caldera, quítate allá negra (Caro); Dijo la sarten á la caldera: tirte allá, culinegra (Sbarbi 1); Dijo la sartén a la caldera: «Quítate allá, culinegra» (Doval, Junceda) Do fuerça viene, derecho se pierde (Santillana) Do fuerça corre drecho se pierde (Vallés); Do fuerça viene derecho se pierde (Núñez); Do fuerza viene, derecho se pierde / Donde fuerza ai, derecho se pierde (Correas); Do fuerza viene, derecho se pierde (Caro, Sbarbi 2); De do fuerza viene, derecho se pierde / Donde fuerza hay, derecho se pierde / Donde hay fuerza de hecho, se pierde cualquier derecho (Sbarbi 2) Do muytos escupen, laguna si face (Romancea) Donde muchos mean lodo haze (Núñez); Donde muchos eskupen, lodo hazen / Donde muchos mean, lodo hazen (Correas) Do non está su duenno, está su duelo (Seniloquium) Donde no esta su dueño esta su duelo (Santillana); Adonde no esta su dueño: allí esta su duelo / Donde no esta su dueño: alli esta su duelo (Vallés); Do no está su dueño, está su duelo (Núñez); Donde no está su dueño ay está su duelo (Horozco); Do no está su dueño, está su duelo / Adonde no está su dueño, allí está su duelo / Do [nde] no está su dueño, allí está su duelo (Correas); Adonde no está su dueño, ahí está su duelo (Caro, Sbarbi 2); Donde no está su dueño, no está su duelo (RAE); Adonde no está el dueño, ahí está su duelo (Sbarbi 1) Do pica el gallo, pica la gallina (Seniloquium) Maldita la pila, do pica el gallo y no la gallina (Núñez); Maldita la pila do pika el gallo i no la gallina (Correas) 7. «En lugar de arreaca» (Vallés 2003: 45).

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 255

Do piensa home que ay tosinos, no hay estacas (Seniloquium) A do pensays que ay toçinos, no ay estacas (Santillana, Vallés); A do pensais que ay tocinos, no ay estacas / Do pensais que ay tocinos no ay estacas (Núñez); A do pensáis ke ai tozinos, no ai estakas / Do pensáis ke ai tozinos, no ai estakas / Donde piensan ke ai tozinos, no ai estakas (Correas); Donde pensais que hay tocino, no hay estacas (Caro); Adonde pensais hallar tocinos, no hay estacas (RAE, Sbarbi 1); A do pensais que hay tocinos, no hay estacas (Sbarbi 2); Adonde pensáis hallar tocinos, no hay estacas / Donde pensáis hallar tocinos, no hay estacas (Junceda) Do saquan e no meten, mengua e no crece (Romancea) De do sacan y no pon presto llegan al hondon (Vallés); Donde sakan i no pon, presto llegan al hondón (Correas); Donde se saca y no se mete, presto el fin se le ve (Sbarbi 1/2); Donde se quita y no se pone, el montón se descompone / Donde sacan y no pon, presto se llega al hondón (Sbarbi 2); Donde hay saca y nunca pon, presto se acaba el bolsón (RAE, Sbarbi 2, Doval, Junceda) Do te qujeren mucho, non vayas a menudo (Seniloquium) A do te quieren mucho no [vayas] a menudo (Santillana); A do te quieren mucho: no vayas a menudo / Do te quieren mucho: no entres a menudo (Vallés); A do te kiera[n] mucho, no vaias a menudo / Do te kieren mucho, no vaias a menudo; [o no] entres [a menudo] (Correas); Adonde te quieren mucho, no entres á menudo / A do te quieren mucho no entres á menudo (Caro); Do no te quieren mucho, no vayas a menudo (Sbarbi 2); A donde te quieren mucho, no vayas a menudo / Donde bien te quieren irás pocas veces; donde mal, nunca irás (Doval) Do tu pie, he aquí mj oreja (Seniloquium) ¿A do tu pie? Cata aqui mi oreja / ¿Do tu pie? Cata aqui mi oreja (Santillana); A do tu pie: cata aqui mi oreja (Vallés); ¿A do tu pie? He aquí mi oreja / Do tu pie, cata aquí mi oreja (Núñez); Do tu pie, kata akí mi orexa (Correas); ¿A do tu pie? He aqui mi oreja (Sbarbi 2) ¿Do vas duelo? –Allá do suelo (Seniloquium) A do vas duelo: a do suelo (Vallés); ¿A do vas duelo? a do suelo (Núñez); ¿A dó vas, duelo? –A do suelo (Correas); ¿Á do vas, duelo? –Á do suelo (RAE, Sbarbi 1/2); ¿A do vas, duelo? A do suelo (Doval) Do viejos non andan, cueruos non gradan (Seniloquium) Donde viejos no andan cueruos no agradan (Santillana); Do viejos no andan: cueruos no graznan (Vallés); Do viejos no andan, cuervos no graznan (Núñez); Do viexos no andan, kuervos no graznan (Correas) Don Laheon, que vos llama el alcalde (Santillana) Donde las dan, ay las toman (Seniloquium) Adonde las dan allí las toman (Vallés); A do las dan, ay las toman / Donde las dan aí las toman (Núñez); De qual dar tal reçebir o donde

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256 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

las dan las toman / Donde las dan las toman (Horozco); A do las dan, aí las toman / En Valkonchán, las toman i las dan / Donde las dan, aí las toman; [o] Donde las dan, las toman (Correas); Adonde las dan las toman (Caro); Donde las dan las toman (RAE); Donde las dan, las toman (Sbarbi 1/2); Donde las dan, las toman, y es bueno callar (Sbarbi 2, Doval); Donde las dan, las toman (Junceda) Donde le dio? Donde le acudio (Santillana) Donde le dio, donde le acudió (Núñez); ¿Dónde le dio? –Donde le akudió (Correas) ¿Dónde venides, rascada? –Del llanto del pastor de mj cunnada (Seniloquium) ¿Donde venis, Rascada? D’casa del rabadan de mi cuñada (Santi-llana); De donde venis rasgada del llanto del rabadan: y mi cuñada (Vallés); ¿De dónde venís, rascada? Del llanto del rabadán de mi cuñada / ¿Por quién venís rascada? Por la suegra de mi cuñada (Núñez); ¿Por kién venís, rraskada? –Por la suegra de mi kuñada (Correas); ¿De dónde venís, rascada? –Del llanto del rabadán de mi cuñada (Sbarbi 2); ¿Por quién venís rascada? Por la suegra de mi cuñada (Sbarbi 2, Junceda) Dos amjgos de una bolſa, el uno canta el otro llora (Lib. Adv.) Dos amigos de vna bolsa, el vno cante, el otro llora (Seniloquium); Dos amigos de vna bolsa: el vno canta y el otro llora (Santillana); Dos amigos de vna bolsa el uno canta: el otro llora (Vallés); Dos amigos de una bolsa: el uno canta el otro llora (Núñez); Dos amigos de una bolsa, el uno kanta i el otro llora (Correas); Dos amigos de una bolsa, el uno canta y el otro llora (Sbarbi 2); Dos dueños de una bolsa, el uno canta, y el otro llora (Junceda) Dos tocados tras vn fuego, el vno está rostrituerto (Seniloquium) Dos tocados a vn fuego: el vno esta rostituerto (Vallés); Tres tocados a un brasero siempre andan al retortero / Tres tocas a un hogar mal se pueden concertar (Núñez); Dos tokados a un fuego, el uno está rrostrituerto; o el uno u el otro está rrostrituerto (Correas); Dos tocados á un fuego, el uno está rostituerto / Dos tocas á un hogar, mal se pueden concertar (Caro); Dos tocas en un hogar, malas son de concertar (Sbarbi 1/2); Tres tocados en un brasero, siempre andan al retortero (Sbarbi 2); Dos tocas en un hogar, mal se puede concertar (Junceda) Duecha es la loba, de la soga (Seniloquium) Ducha es la loba de la soga (Santillana); Duecha es la loba de la soga (Vallés, Núñez); La loba no es ducha de soga (Vallés); No es duecha la loba de la soga (Núñez); Ducha es la loba de soga / La loba no es ducha de soga / No es duecha la loba de soga (Correas); Ducha es la loba de la soga (Sbarbi 2)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 257

Duenna que mucho mira, poco fila (Seniloquium) Dueña que mucho mira poco fila (Santillana); Dueña que mucho mira, poco hila (Vallés, Núñez); La muger que mucho mira: poco hila (Vallés); Quien mucho mira, poco hila (Núñez); Dueña ke mucho mira, poko hila / La muxer ke mucho mira, poko hila / Kien mucho mira, poko hila (Correas); Dueña que mucho mira, poco hila (Caro, RAE, Sbarbi 1/2); La mujer que mucho mira, poco hila (Sbarbi 2) Dueños dan [y] sieruos lloran (Santillana) Dueños lo dan: y sieruos lo lloran (Vallés); Dueños dan y siervos lloran (Núñez); Dueños dan i siervos lloran / Dueños lo dan i siervos lo lloran (Correas); Dueños lo dan, y siervos lo lloran (Junceda) Duerme con tu enemigo y no con tu [vezino] (Santillana) Duerme con tu enemigo: mas no con tu venino (Vallés); Duerme el hombre con su enemigo y no con su venino (Núñez); Duerme kon tu enemigo, i no kon tu venino / Duerme el onbre kon su enemigo, i no kon su venino / Duerme kon tu venino, i no kon tu enemigo (Correas) Duerme quien duerme y no duerme quien algo deue (Santillana) Duerme a quien duele y no duerme quien algo deve (Núñez); Duerme a kien duele, i no kien algo deve (Correas); El que algo debe, no reposa como quiere (Caro); Duerme a quien duele, y no duerme quien algo debe (RAE, Sbarbi 1/2) Ture lo que turare como cuchara de pan (Santillana) Dure lo que durare: como cuchara de pan (Vallés); Ture lo que turare, como cuchara de pan (Núñez); Dure lo ke durare, komo kuchara de pan (Correas); Dure lo que durare, como cuchara de pan (Caro); Dure lo que durare como cuchara de pan (RAE); Dure lo que durare, como cuchara de pan (Sbarbi 2)

E Ea, ea que buena es la feria (Lib. Adv.) Ojo alla, que feria va (Santillana); Ojo allá, que feria va (Junceda) Echa la piedra [y] esconde la mano (Santillana) Echa la piedra y esconde la mano / Tirar la piedra. y esconder la mano (Vallés); Hecho de villano, tirar la piedra y esconder la mano / Tirar la piedra y esconder la mano (Núñez); Hecho de villano, tirar la piedra i eskonder la mano / Tirar la piedra i eskonder la mano hecho villano / Tirar la piedra i eskonder la mano (Correas); Tirar la piedra, y escon-der la mano (Caro, Sbarbi 2); Tira la piedra y esconde la mano (RAE); Obra de villano, tirar la piedra y esconder la mano (Doval); Tirar la piedra, y esconder la mano, hecho villano (Junceda) Echa otra sardina que otro ruyn viene (Santillana) Echa otra sardina: que otra ruyn viene (Vallés); Echa otra sardina, que otro ruin viene (Núñez); Echa otra sardina, ke otro rruin viene (Correas); Echar otra sardina (RAE)

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258 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Echad vos a dormir et espulgar vos ha el gato (Seniloquium) Echeme a dormir, y espulgome el perro, no la cabeça sino el esquero (Vallés, Núñez); Echéme a dormir, i espulgóme el perro; no la kabeza sino el eskero (Correas); Echéme a dormir y espulgóme el perro, no la cabeza sino el esquero (Sbarbi 2) Echar la soga tras la pozadera (Seniloquium) Echar la soga: tras el calderon / Alla yra la soga: tras el calderon / Echar la soga: tras la herrada (Vallés); Echar la soga tras el calderón (Núñez); Echar la soga tras el kaldero / Allá irá la soga tras el kalderón / Váiase la soga tras el kaldero (Correas); Allá va la soga tras el caldero (Caro); Echar la soga tras el caldero (Caro, RAE); Arrojar la soga tras el caldero / Ir la soga tras el caldero (Sbarbi 2, Junceda) Echate a enfermar: veras quien te quiere bien o quien te quiere mal (Santillana) Echate a enfermar: y veras: quien te quiere bien: y quien te quiere mal (Vallés); Échate a enfermar verás quién te quiere bien y quién te quiere mal (Núñez); Échate a enfermar; verás kien te kiere bien i kien te kiere mal (Correas); Echate á enfermar, verás quien te quiere bien, y quien te quiere mal (Caro); Échate a enfermar, y sabrás quién te quiere bien y quién te quiere mal (Sbarbi 2); Échate a enfermar, verás quién te quiere bien o quién te quiere mal (Doval) Echemoslo a doze, si quiera nunca se venda (Santillana) Echadlo a doze: y nunca se venda (Vallés); Echémoslo a doze y nunca se venda (Núñez); Echarlo a doze i nunka se venda; [o] Echarlo a doze i nunka se muela / Echaldo a doze, i nunka se venda / Échese a doze i nunka se venda / Echémoslo a doze, mas ke nunka se venda (Correas); Echarlo á doce (RAE); Echarlo todo a doce, aunque nunca se venda (Sbarbi 2); Echarlo todo a doce (Junceda) El abad, donde canta, dende yanta (Seniloquium) El abad donde canta ende yanta (Santillana); El abad de do canta: de alli yanta (Vallés); El abad donde canta, dende yanta (Núñez); El abad, de do kanta, de allí ianta / El abad, donde kanta, dende ianta (Correas); El abad donde canta, de ahí yanta (Caro); El abad de lo que canta, yanta (RAE); El abad, de lo que canta yanta (Sbarbi 1/2); El abad, de donde canta, de allí yanta (Sbarbi 2); El abad, de lo que canta, yanta (Doval, Junceda) El acorro de Escalona, que quando llega el agua es la villa quemada (Seniloquium) Socorro de Escalona, quando llega el agua la villa es quemada (Núñez); Sokorro de Eskalona: kuando llega el agua la villa está kemada (Correas); La casa quemada acudís con el agua (Caro); La casa quemada, acudir con el agua (Sbarbi 1/2); Es como el socorro de Escalona / Ser como el socorro de Escalona (Sbarbi 2); El socorro de Escalona, cuando le llega el agua, es quemada la villa toda (Junceda)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 259

El alcarauan hadeduro, a todos da consejo [y] a ssi no ninguno (Santillana) El alcarauan ha de duro: a todos da consejo: assi ninguno (Vallés); Alcaraván çancudo, para otros consejo, para si no ninguno (Núñez); Alkaraván zankudo, para otros konsexo i para sí ninguno; [o] Alkara-ván zanzudo, da konsexo i para sí no tiene ninguno (Correas); Alcara-van zancudo, para otros consejo, para tí ninguno (Caro, RAE, Sbarbi 1/2); Alcaraván zancudo: para otros consejo, para sí ninguno (Jun-ceda) El ánsar de Cantipalos, que salía al lobo al camino (Seniloquium) El ansar de Cantipalo, que salió al lobo al camino (Núñez); El ánsar de Kantipalo, que salió al lobo al kamino / La gansa de Kantinpalos, ke salía al lobo al kamino (Correas); El ansar de Cantilpalo, que salió al lobo al camino (Caro); El ánsar de Cantinpalo, que salió al lobo al camino (RAE); Como el ánsar de Cantimpalos, que salió al lobo al camino / Salir al lobo al camino, como la gansa de Cantimpalos (Sbarbi 2); La gansa de Cantimpalos, que salía al lobo al camino (Junceda) El asno malo, cabe casa aguija (Seniloquium) Asno malo cabe casa aguija (Santillana, Vallés, Núñez); Asno malo, kabe kasa agixa sin palo (Correas); Asno malo, cabe casa aguija sin palo (RAE, Sbarbi 1/2) El beuer mata la sed, que no echar los pies de fuera (Santillana) El beuer mata la sed: aunque se anden los pies afuera (Vallés); El beber mata la se, que no echar de fuera el pie (Núñez); El bever mata la sé –o la sed–, ke no echar defuera el pie; o ke no echar los pies defuera (Correas) El bien suena y el mal buela (Santillana) El bien sueña: y el mal trasbuela (Vallés); El bien suena y el mal buela (Núñez); El bien suena, i el mal buela / El bien buela, i el mal trasbuela (Correas); El bien suena, y el mal vuela (Caro); El bien suena y el mal vuela (RAE, Sbarbi 1/2); El bien anda y el mal vuela (Sbarbi 2); El bien suena, y el mal vuela (Doval) El buen alfayate, de su casa pone filo (Seniloquium) El alfayate del cantillo fazia la costura de balde [y] ponia el filo (Santillana); El alfayate del cantillo hazia la costura de valde: y el ponia el hilo de su casa (Vallés); El alfayate del Cantillo, hazía la costura de balde y ponia hilo / El alfayate de la encruzijada, que ponía el hilo de su casa (Núñez); El alfaiate del kantillo, ke hazía la kostura de balde i ponia el hilo / El alfaiate de la enkruzixada, ke ponía el hilo de su kasa (Correas); El alfayate de la encrucijada pone el hilo de su casa / El sastre del Campillo que ponia de su casa aguja y hilo (Caro); Ser el sastre del Cantillo, ó del Campillo, que cosia de balde, y ponia el hilo (RAE); Como el sastre del Campillo, que trabajaba de balde y

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260 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

encima ponia el hilo / El alfayate de la encrucijada pone el hilo de su casa (Sbarbi 2); El sastre del Campillo, que cosía de balde y ponia el hilo (Junceda) El buen ballestero a las sujos tira (Seniloquium) Ballestero malo a los suyos tira (Santillana); Ballestero malo: a los suyos tira (Vallés); Vallestero malo, a los suyos tira (Núñez); El mal ballestero malo a los suios tira / Ballestero malo, a los suios tira (Correas); Ballestero malo, a los suyos tira / El mal ballestero a los suyos tira (Sbarbi 2) El buen lienzo en el arca se vende (Seniloquium) 8 El buen paño en el arca se vende / El mal pan en el arca se vende, mas el bueno verse quiere (Núñez); El buen paño en el arka se vende, mas el malo verse kiere / El mal pan en el arka se vende, mas el bueno verse kiere / El mal paño en el arka se vende, mas el bueno verse kiere (Correas); El buen paño en el arca se vende (Caro, RAE); El buen paño, en el arca se vende (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda); El mal paño en el arca se vende, mas el bueno verse quiere (Doval) El bu[e]no sufre, malo et bueno (Seniloquium) El bueno suffre, que el malo no puede (Núñez); El hijo del bueno sufre lo malo y lo bueno (RAE); El hijo del bueno pasa malo y bueno (Sbarbi 1/2); El hijo bueno sufre lo malo y lo bueno (Sbarbi 2) El buey, con el gato se vende (Seniloquium) El buey ruyn en el cuerno creçe (Santillana) El buey ruin en el cuerno creçe (Núñez); El buei rruin en el kuerno kreze; [o] El buei chiko... / Todo rruin en el kuerno kreze (Correas); El buey ruin, en cuerno crece (Sbarbi 2, Junceda) El can con rauja, a su duenno traba (Seniloquium) Can con rauia a su dueño muerde (Santillana); Can con rauia de su dueño traua / El can con rauia de su dueño traua (Vallés); El can con ravia de su dueño trava (Núñez); El can con rabia de su dueño traba / El can con rabia de su señor traba (Horozco); El kan kon rravia, de su dueño trava / El perro kon rravia, a su dueño muerde / El perro kon rravia, de los palos trava / El perro kon rravia, de su dueño trava / Kon rravia, el perro muerde a su dueño (Correas); El can con rabia de su dueño traba (Caro); El perro con rabia á su dueño muerde (RAE); Can con rabia, de amo traba (Sbarbi 1); El perro con rabia, á su dueño muerde (Sbarbi 1/2); El can con gran engosto y con rabia de la muerte, a su dueño traba el rostro (Sbarbi 2) El can en el engosto, a su senyor torna al rostro (Romancea) El can con agosto: a su dueño buelue el rostro (Vallés); El can con gosto a su dueño se torna al rostro (Núñez); El kan en agosto, a su dueño se buelve al rrostro / El kan kongosto a su amo buelve el 8. Dans le MS Salamanca (Combet 1971: 463-471).

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 261

rrostro; [o] a su dueño se torna al rrostro; o a su dueño muerde (Correas); El can congosto, a su amo vuelve el rostro (Junceda) El caudal de tu enemigo en dineros lo veas (Santillana) El caudal de tu enemigo en dinero lo veas (Núñez); El kaudal de tu enemigo, en dinero le veas / Aver de tu enemigo, ávelo en dinero (Correas); El caudal, o la hacienda, de tu enemigo, en dinero lo, o la, veas, o en dinero o en vino (Sbarbi 2); El caudal de tu enemigo, en dinero lo veas, o en vino (Junceda) El cobdiçioso [y] el reboltoso presto se avienen (Santillana) El tramposo y el codicioso: presto se conciertan (Vallés); El codi-cioso, y el tramposo presto se conciertan (Caro); Juntáronse el codi-cioso y el tramposo (RAE); Juntáronse el codicioso con el tramposo (Sbarbi 2) El conejo ydo y el consejo venido (Santillana) El conejo ydo el consejo venido (Vallés); El conejo ido, y el consejo venido (Núñez); El conejo ido, i el konsexo venido (Correas); Despues de ido el conejo, tomamos el consejo (Caro); El conejo ido, el consejo venido (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Junceda) El conello muerto, vendamos la piel (Romancea) El corcouado no vee su corcoua sy no el agena (Santillana) El corcouado no vee su corcoua: sino el ajena / El corouado no vee su costura: sino el ajena (Vallés); El corcobado no vee su corcoba y ve la de su compañón (Núñez); El korkobado no ve la korkoba ke lleva, sino la axena / El korkobado no ve su korkoba, i ve la de su konpañero (Correas); El corcovado no ve su corcova y ve la de su compañón (Doval) El cuervo a la pica, non sabe quál diga (Romancea) El dardillo de Burgos, quitadlo et séase vuestro (Seniloquium) El dardillo de Burgos: quitaldo y sease vuestro (Santillana); El dardi-llo de Burgos quitadle, y sease vuestro (Vallés); El dardillo de Burgos, quitaldo y séase vuestro (Núñez); El dardillo de Burgos, katalde, séase vuestro; o kortalde / El dardillo de Burgos, kitalde, séase vuestro (Correas) El debdor no se muera, que la debda pagarse ha (Santillana) El deudor no se muera, que la deuda en pie se queda (Vallés, Núñez); El deudor no se muera, ke la deuda en pie se keda (Correas); El deudor no muera, que la deuda en pie se queda (RAE, Sbarbi 1/2, Junceda) El diablo non es puerco et grunne (Seniloquium) El diablo no es puerco [y] gruñe (Santillana); El diablo no es puerco: y gruñe (Vallés); El diablo no es puerco y gruñe (Núñez); El diablo no es puerko, i gruñe (Correas)

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262 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

El fisico de Orgaz que cataua el pulso en el onbro (Santillana) El medico de orgaz: que cataua el pulso en el hombro: y las vrinas en el mortero (Vallés); El phísico de Orgaz, que catava el pulso en el hombro y las orinas en el mortero (Núñez); El físiko de Orgaz, ke katava el pulso en el onbro, i la orina en el mortero / El médiko de Orgaz, ke mirava –o tentava– el pulso en el onbro, i la orina en el mortero / El médiko de Orgaz, ke mirava la orina en el mortero, i el pulso en el onbro sobre el saio (Correas); Como el médico (o el fisico) de Orgaz, que cataba el pulso en el hombro / Como el físico o el médico de Orgaz, que cataba el pulso en el hombro, y las orinas en el mortero (Sbarbi 2); El médico de Orgaz, que tentaba el pulso en el hombro, y la orina en el mortero (Junceda) El galgo en el canpo vee la liebre en el monte (Lib. Adv.) A la luenga toma el galgo a la liebre (Santillana); A la corta o a la larga el galgo a la liebre mata (Vallés); A la larga el galgo a la liebre mata (Caro, Sbarbi 1/2); A la corta o a la larga, el galgo a la liebre mata (Doval) El gato furtado, las orejas de fuera (Seniloquium) Gato furtado, aparecelle o rabo (Núñez); El asno hurtado, i las orexas defuera / Gato hurtado, parézesele el rrabo (Correas) El golpe de la sartén, si non fiere tizna (Seniloquium) El golpe de la sartén, aunque no duele, tizna (Núñez); El golpe de la sartén, tizna aunke no duel (Correas); El golpe de la sarten, aunque no duele tizna (RAE, Sbarbi 1); El golpe de la sartén, aunque no duele, tizna (Sbarbi 2); El golpe de la sartén, si no duele, tizna bien (Doval); El golpe de la sartén, aunque no duela, tizna (Junceda) El farto del ayuno, non ha cuitado njnguno (Seniloquium) El harto, del ayuno no tiene cuydado ninguno (Santillana); El harto del ayuno no tiene cuydado ninguno (Vallés); El harto del ayuno no tiene cuidado ninguno (Núñez); El harto, del aiuno no tiene kuidado ninguno / El harto, del aiuno no tiene duelo ninguno (Correas); El harto del ayuno no tiene cuidado ninguno (Caro); El harto del ayuno, no tiene duelo ninguno (RAE); El harto, del ayuno no tiene cuidado ninguno (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda); Ayunar después de harto (Sbarbi 2) El home faga ciento, la muger non le toque el vjento (Seniloquium) El hombre haga ciento, a la muger no la toque el viento (Núñez); El onbre haga ziento; a la muxer, no la toke el viento (Correas); Aunque el hombre haga ciento, a la mujer no la toque el viento (Sbarbi 2) El homme meçquino, su fillo e[s] […] (Romancea) El judío, por medrar, el sábado a la puerta (Seniloquium) El judio por medrar y el sabado a la puerta (Santillana); El judio por medrar: y el sabado a la puerta (Vallés); El judio por medrar y el

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 263

sábado a la puerta (Núñez); El xudio por medrar, i el sábado a la puerta (Correas) El juego, poco et bueno (Seniloquium) El juego, poco y bueno (Núñez); El xuego, poko i bueno (Correas) El lobo et la gupelja ambos son de vna conceja (Seniloquium) El lobo y la [golpeja] todos son de vna conseja (Santillana); El lobo y la vulpeja: todos son en la conseja (Vallés); El lobo y la vulpeja todos son de una conseja (Núñez); El lobo y la vulpeja ambos son de una conseja (Horozco); El lobo i la vulpexa, todos son en la konsexa / El lobo i la vulpexa, todos de una konsexa (Correas); El lobo y la vulpeja todos son de una conseja (Caro); El lobo y la vulpeja ambos son de una conseja (RAE); El lobo y la vulpeja, ambos son de una conseja (Sbarbi 1/2, Junceda) El lobo faze entre semana por que el domjngo non va a misa (Seni-loquium) El lobo faze entre semana por que el domingo no va a missa (Santillana); El lobo haze entre semana: porque el domingo no vaya a missa (Vallés); El lobo haze entre semana por do no va el domingo a misa (Núñez); El lobo haze entre semana por do el domingo a misa no vaia / El lobo haze entre semana de gisa por do no va el domingo a misa (Correas); Tanto hace el lobo entre semana, que el dia de fiesta no osa parecer (Caro); El lobo hace entre semana por que el domingo no vaya a misa (Sbarbi 2) El loco, con la pena es cuerdo (Seniloquium) El loco por la pena es cuerdo (Vallés, Núñez); El loco por la pena es querdo (Horozco); El loko, por la pena es kuerdo (Correas); El loco por la pena es cuerdo (Caro, RAE, Sbarbi 1); El loco, por la pena es cuerdo (Sbarbi 2, Junceda) El loco do falla vn dinero busca otro (Santillana) El loco adonde halla vn dinero: ay busca otro (Vallés); El loko, donde halla un dinero, aí buska otro (Correas); El lobo, donde halla un carnero, busca otro (Junceda) El mal del milano: las alas quebradas y el papo sano (Santillana) El mal del milano las alas quebradas: y el papa sano (Vallés); El mal del milano, las alas quebradas y el papo sano (Núñez); El mal del milano: las alas kebradas i el papo sano; o las alas kaídas, i el... (Correas); El mal del milano las alas quebradas y el pico sano (RAE); El mal del milano, las alas quebradas y el pico sano (Sbarbi 1/2, Junceda) El mal entra a braçadas y sale a pulgaradas (Santillana) El mal entra a braçadas: y sale a pulgaradas (Vallés); El mal entra a braçadas y sale a pulgaradas (Núñez); El mal entra a brazadas, i sale a pulgaradas (Correas); El mal entra á brazadas, y sale á pulgaradas (Caro); El mal entra á brazadas y sale á pulgaradas (RAE); El mal

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264 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

entra á brazadas, y sale á pulgaradas (Sbarbi 1/2); El mal entra a brazadas y sale a pulgaradas (Doval); El mal entra a brazadas, y sale a pulgaradas (Junceda) El mal vezino vee lo que entra [y] no lo que sale (Santillana) El mal vezino vee lo que entra: mas no lo que sale (Vallés); El mal vezino vee lo que entra, no lo que sale (Núñez); El mal vezino ve lo ke entra i no ke sale fuera (Correas) El mueble syn raýs, presto se le quiebre la çerujs (Seniloquium) Al mueble sin raíz, presto se le quiebra la cerviz (Núñez); Al mueble sin rraíz, presto se le kiebra la zerviz (Correas); Al mueble sin raiz presto se le quiebra la cerviz (Caro, Sbarbi 2) El mur que non ſabe mas de vn forado, priado lo caza el gato (Lib. Adv.) Al raton que sabe mas de vn horado aquel atapado: presto le toma el gato (Vallés); El mur que no sabe más de un horado presto le toma el gato / Ratón que no sabe más de un horado presto le toma el gato (Núñez); A rratón ke no sabe más de un aguxero, el gato le koxe presto / Al rratón ke no sabe más de un horado, akél tapado, presto le toma el gato (Correas); Raton que no sabe mas que un horado, presto es cazado / El mur que no sabe mas de un horado, presto le toma el gato (Caro); Al raton que no tiene mas que un agujero, presto le cogen (RAE); Raton que no sabe más que un horado, presto es cazado (Sbarbi 1); Al ratón que no tiene más que un agujero, presto lo pilla el gato (Sbarbi 2); Ratón que no sabe más que un agujero, presto es cazado (Doval); Ratón que no sabe más que un horado, presto es cazado (Junceda) El oro majado luze, et el remajado reluze (Seniloquium) Oro majado luze (Santillana); Oro majado: reluze (Vallés); El oro majado luze, y el remojado reluze / Oro majado luze (Núñez); El oro maxado luze, i el rremaxado rreluze / Oro maxado luze / El oro machado luze (Correas); Oro majado luce (RAE, Sbarbi 2); Oro, majado luce (Junceda) El oueja de mj conpadre (Seniloquium) El pajar viejo quando se enciende, malo es de apagar / Pajar viejo, quando se ençiende malo es de apagar (Santillana) Pajar viejo malo de encender: y peor de apagar (Vallés); Pajar viejo, quando se enciende, peor es de apagar que el verde / Viejo el pajar, malo de encender y peor de apagar (Núñez); El viexo paxar, kuando se enziende es malo de apagar / Paxar verde, kuando se enziende peor es de apagar ke el verde / Viexo paxar, malo de enzender i peor de apagar (Correas); El pajar viejo quando se enciende malo es de apagar / Pajar viejo quando se enciende peor es de apagar que el verde / El pajar viejo muy presto se enciende (Caro); Pajar viejo presto se enciende (RAE); El pajar viejo quando se enciende malo es de apagar

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 265

(RAE); El pajar viejo, cuando se enciende, malo es de apagar (Sbarbi 1/2); Pajar viejo, cuando se enciende, peor es de apagar que el verde (Doval); Viejo el pajar, malo de encender y peor de apagar (Junceda) El pan comjdo la compannja deshechan (Seniloquium) El pan comido, la conpañia desfecha (Santillana); El pan comido y la compaña desecha (Vallés); El pan comido, la compañía deshecha (Núñez); El pan komido, la konpañía deshecha (Correas); El pan comido, y la compañía deshecha / Comida hecha, compañía deshecha (Caro); El pan comido la compañía deshecha (RAE); El pan comido, y la compañia deshecha (Sbarbi 1/2); Comida hecha, compañía deshecha (Sbarbi 1/2) El pardan viejo, malo es de tomar (Lib. Adv.) El pensar, non es saber (Seniloquium) Pensar no es saber (Santillana); Pensar no es saber: mas en tiempo de vindimias (Vallés); Pensar no es saber (Espinosa); El pensar no es saber / Pensar no es saber, i más en tienpo de bendimias (Correas); Pensar no es saber (Sbarbi 2) El perro del ortolano, non come la fruta njn quiere que la coma otro (Seniloquium) El perro del ortelano: ni come las verças ni las dexa comer (Santi-llana); El perro del ortelano ni quiere comer las berças: ni que otri coma dellas (Vallés); El perro del hortelano, ni come las verças ni las dexa comer al estraño (Núñez); El perro del ortolano, ni kiere las manzanas –o las verzas– para sí ni para su amo / El perro del ortolano, ke ni kome las verzas ni las dexa komer al estraño / El perro del ortolano, ke ni kome las verzas ni kiere ke otro koma dellas (Correas); El perro del hortelano, que ni come las berzas, ni las dexa comer al extraño (Caro); El perro del hortelano, que ni come las berzas, ni las dexa comer (RAE); Como el perro del hortelano, que ni come las berzas ni las deja comer (Sbarbi 1); Parecerse al perro del hortelano (Sbarbi 2); El perro del hortelano, ni come las berzas ni las deja comer al extraño (Junceda) El plazer, víspera es del pesar (Seniloquium) El fin del plazer es bíspera del pesar (Espinosa); El día de plazer, víspera es del de pesar (Correas); El dia de placer es víspera del de el pesar (Caro); El dia de placer, víspera es del pesar (Doval) El poluo de la oveja alcohol es para el lobo (Santillana) El poluo de la oueja alcohol es para el lobo / Poluo de oueja alcohol es para el lobo (Vallés); El polvo de la oveja alcohol es para el lobo (Núñez); El polvo de la ovexa, alkohol es para el lobo (Correas); El polvo de la oveja, alcohol es para el lobo (Caro); El polvo de la oveja alcohol es para el lobo (RAE); El polvo de la oveja, alcohol es para el lobo (Sbarbi 1/2, Doval); El polvo de la oveja no mata al lobo (Junceda)

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266 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

El que las sabe, las tanne (Seniloquium) El que las sabe: las tañe (Vallés); El que las sabe las tañe (Núñez); El ke las sabe, las tañe / El ke las sabe, las tañe; el ke no, chíflalas i vase; o sílvalas / «El ke las sabe, las tañe». I eran kanpanas; [o] «Kien las sabe, las tañe». I era una bozina (Correas); Quien las sabe las tañe (Caro); El que las sabe las tañe (RAE); El que las sabe, las tañe (Sbarbi 2); Quien las sabe, las tañe (Sbarbi, 2, Doval); El que las sabe las tañe (Junceda) El que menos puede, lieue el gato al agua (Seniloquium) Quien más –menos– pudiere, que lleve el gato al agua (Espinosa); Quien mas pudiere: lleue el gato al agua (Vallés); Kien más pudiere, ke lleve los gatos al agua / Avemos de ver kién lleva los gatos al agua / Io bueno, tú bueno, ¿kién llevará el gato a la agua? (Correas); ¿Quien ha de llevar el gato al agua? (RAE, Sbarbi 2); Llevar el gato al agua (Sbarbi 2, Junceda); Quien más tira, lleva el gato al agua (Junceda) El que no es ducho de bragas, las costuras le matan (Santillana) Quien no ha ducho: bragas le roen las costuras (Vallés); Al no ducho de bragas las costuras le matan (Vallés, Núñez); El ke no es ducho de bragas las kosturas le matan / Al no ducho de bragas, las kosturas le matan / A kien bragas no á docho, las kosturas le fan nocho; o enoxo / Al no ducho de bragas, las kosturas le hazen llagas (Correas); Al no ducho de bragas, las costuras le matan (Caro); Al que no está hecho a bragas, las costuras le hacen llagas (Caro, RAE, Sbarbi 1, Doval); Quien no está hecho a bragas, las costuras le hacen llagas (Sbarbi 2); Al que no está enseñado a bragas, las costuras le hacen llagas (Sbarbi 2, Junceda) El que no tiene casa de suyo en cada barrio es vezino (Santillana) Quien no tiene casa de suyo: vezino es de todo el mundo (Vallés); El que no tiene casa de suyo vezino es de todo el mundo / Quien no tiene casa en villa en cada barrio es vezina (Núñez); El ke no tiene kasa ni abrigo, en kada barrio es vezino / El ke no tiene kasa, adonde kiere es vezino i se pasa / El ke no tiene kasa de suio, vezino es de todo el mundo (Correas) El rabo está por desollar (Seniloquium) O avn el rabo esta por desollar (Santillana); Andar: andar: el rabo esta por dessollar (Vallés); Andar, andar, que el rabo está por dessollar (Núñez); Aún está el rrabo por desollar / Aún falta el rrabo por desollar (Correas); Aún la cola le falta por desollar (Caro); Aun está, ó falta, el rabo por desollar (RAE); Estar, o faltar, el rabo por desollar / Estar, o faltar, la cola por desollar (Sbarbi 2); Aún queda el rabo por desollar (Junceda) El rey, mj gallo (Seniloquium) El rey mi gallo y çíngome este perigallo / El rey mi gallo (Horozco); El rey, mi gallo (Núñez); El Rrei mi gallo / Es el Rrei mi gallo / Es el

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 267

Rrei su gallo (Correas); El Rey es mi gallo (Caro, Sbarbi 2); Fulano es mi gallo (Sbarbi 2) El ruyn mientra mas le ruegan mas se estiende (Santillana) Al ruyn quanto mas le ruegan: mas se estiende / El ruyn mientra mas le ruegan: mas se estiende (Vallés); Al ruin mientra mas le ruegan, más se estiende / El ruin mientras más le ruegan, más se estiende (Núñez); El rruin, mientras más le rruegan, más se estiende / Al rruin, mientras más le rruegan, más se estiende (Correas); Al ruin, mientra mas le ruegan mas se estiende (Caro); El ruin, cuanto más le ruegan más se extiende (Sbarbi 1/2); El ruin, cuanto más le ruegan, más se ensancha, o se extiende (Sbarbi 2, Junceda) El sol me luzga que de la luna no he cura (Santillana) El sol me luzga: que de la lumbre no he cura (Vallés); El sol me luzga, que de la luna no he cura (Núñez); El sol me luzga, ke de la luna no é kura; o ke de la lunbre no é kura (Correas) El son me guardad (Seniloquium) El tuyo lieuate a la penna, mas non te despenna (Seniloquium) El tuyo lleuate a la peña: y no te despeña (Vallés); El tuio llévate a la peña, i no te despeña (Correas) El viejo en su tierra y el moço en la agena mienten quanto quieren (Santillana) El viejo en su tierra y el moço: en la agena: mienten quanto pueden / El viejo en su tierra: y el moço en la ajena: mienten de vna manera (Vallés); El viejo en su tierra y el moço en la agena miente de una manera (Núñez); El viexo en su tierra i el mozo en la axena, mienten de una manera; o mienten kuanto kieren; o mienten kuanto pueden / El viexo miente en su tierra, i el mozo en la axena (Correas); El viejo en su tierra, y el mozo en la agena, mienten quanto pueden (Caro) El viejo y el horno por la boca se escallentan (Santillana) El horno, y el viejo: por la boca se calienta (Vallés); El viejo y el horno por la boca se escalientan (Núñez); El viexo i el horno, por la boka se eskalientan: uno kon vino, i otro kon leña (Correas); El viejo, y el horno por la boca se calientan (Caro); El viejo y el horno, por la boca se calientan (Sbarbi 2); El horno y la vieja, por la boca se calientan (Junceda) El villanno, quando se ensanna, en su mal ensencha (Seniloquium) Ensañose el villano y fizo de su daño (Santillana); Ensañase el villano: por su daño (Vallés); Ensañose el villano y hizo de su daño / El villano kuando se ensancha, su mal ensancha i alarga (Correas); Saña de villano, es de su daño (Junceda) En achaque de trama, está acá nuestra ama (Seniloquium) En acheque de trama esta aqua nuestrama (Vallés); En achaque de trama, ¿vistes acá a nuestra ama? (Núñez); En achake de trama ¿vistes

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268 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

aká a nuestra ama? / Kon achake de trama está aká nuestra ama; o estaká nu[estra ama] (Correas); En achaque de trama vísteis acá á nuestra ama (RAE); En achaque de trama, ¿vísteis acá a nuestra ama? (Sbarbi 1/2); En achaques de trama, viste acá a nuestra ama (Junceda) En al va el engaño, que no en besalla durmiendo (Santillana) En al: va el engaño (Vallés); En al va el engaño, que no en besarla durmiendo (Núñez); En ál va el engaño ke no en besarla durmiendo / Komo besalla durmiendo (Correas); ¿Piensan que no hay más que llegar y besarla durmiendo? (Sbarbi 2) En boca çerrada no entra moxca (Santillana) En boca cerrada: no entra moxsca (Vallés); En boca cerrada no entra mosca (Núñez); En boka zerrada no entra moska ni haraña (Correas); En boca cerrada no entra mosca (RAE, Sbarbi 1/2); En boca cerrada no entran moscas (Sbarbi 2, Doval, Junceda) En buen dia, buenas obras (Santillana) En buen dia, buenas obras (Vallés, Núñez, Correas); En buen dia buenas obras (Caro, RAE); En buen dia, buenas obras (Sbarbi 1/2) En burla[s] ni en veras con tu señor no partas peras (Santillana) En burlas ni en veras con tu señor no partas peras: darate con las duras: y comerse ha las maduras (Vallés); En burlas ni en veras con tu señor no partas peras (Núñez, Horozco); En burlas ni en veras, kon tu señor no partas peras; darte á las duras, i komerse á las maduras (Correas); En burlas ni en veras, con tu amo no partas peras (Caro); Ni en burlas, ni en veras, con tu amo no partas peras (RAE); Ni en burlas ni en veras, con tu amo partas peras (Sbarbi 1/2); En chanza o en veras, con tu amo no partas peras (Sbarbi 2); Ni en burlas ni en veras con tu señor partas peras (Doval); Ni en burlas ni en veras, con tu señor partas peras (Junceda) En cabeça loca no se tiene toca (Santillana) En cabeça loca: no se tiene toca (Vallés); En cabeça loca no dura toca (Núñez); En kabeza loka no dura toka; o no para –[o] no se tiene– toka; [o] ni para kosa (Correas); Cabeza loca no quiere toca (RAE, Sbarbi 1/2, Doval); Cabeza loca, no quiere toca (Junceda) En cada casa, su calla calla (Seniloquium) No ay casa do no aya su chiticalla. Otros dizen: do no aya su calla, calla (Núñez); No ai kasa do no aia su chitikalla; o su kallakalla (Correas); No hay casa donde no haya su chiticalla (Sbarbi 2); No hay casa do no haya su chiticalla (Junceda) En cada tierra, su vso (Seniloquium) En cada tierra su vso (Santillana); En cada tierra su vso: y trastejava de noche (Vallés); En cada tierra su uso (Núñez); En kada tierra su uso, i en kada rrueka su huso; o i kon kada rrueka su huso / «En kada tierra su uso» I trastexavan de noche (Correas); En cada tierra su uso, y en cada casa su costumbre (Caro, RAE); En cada tierra su uso

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 269

(Sbarbi 2); En cada tierra, su uso, y en cada casa, su costumbre (Sbarbi 1, Doval, Junceda) En casa del alboguero todos son albogueros (Santillana) En casa del alboguero todos somos albogueros (Vallés); En casa del alboguero todos son albogueros (Núñez); En kasa del albogero, todos son albogeros (Correas); En casa del alboguero todos son albogueros (Caro, RAE, Sbarbi 2) En casa del herrero cochillo mangorrero (Santillana) En casa del herrero, cuchillo mangorrero (Vallés, Núñez); En kasa del herrero, el kuchillo mangorrero; o de madero (Correas); En casa del herrero, cuchillo mangorrero / En casa del herrero asador de palo, y cuchillo de madero (Caro); En casa del herrero cuchillo mangorrero ó cuchillo de palo (RAE); En casa del herrero, cuchillo mangorrero (Sbarbi 1); En casa del herrero, badil de madero, o cuchillo mangor-rero, o cuchillo de palo, o asador de palo (Sbarbi 2); En casa del herrero, cuchillo de palo (Sbarbi 1, Doval, Junceda) En casa del mezquino mas manda la muger que el marido (Santillana) En casa del mezquino mas manda la muger, que el marido (Vallés); En casa del mezquino más manda la muger que el marido (Núñez) En kasa del mezkino, mas manda la muxer ke el marido (Correas); En casa del mezquino mas manda la muger, que el marido (Caro); En casa del mezquino, más manda la mujer que el marido (Sbarbi 2) En casa del moro no fables algarauia (Santillana) En casa del moro: no algarauia (Vallés); En casa del moro no hables algaravía (Núñez); En kasa del moro, no hables algaravía (Correas); En casa del moro no hables algarabía (Sbarbi 2); En casa del moro no habléis algarabía (Junceda) En el aldehuela, mas mal hay que suena (Santillana) En la aldehuela: mas mal ay: que suena (Vallés); En el aldea que no es buena más mal ay que suena (Núñez); En el Aldiguela, más mal ai ke suena / En el aldea ke no es buena, más mal ai ke suena / Más mal ai de lo ke suena en el Aldea / Más mal ai en el Aldiguela de lo ke suena / Más mal ai en Origuela ke se suena (Correas); Más mal hay en la aldehuela del que se suena (RAE, Sbarbi 1); En el aldehuela, más mal hay del que se suena (Sbarbi 2) En el almoneda, ten la barba queda (Seniloquium) En el almoneda ten tu barua queda (Vallés); En almoneda ten la boca queda (Núñez); En almoneda, ten la boka keda / En el almoneda, ten la barva keda / En el almoneda, ten la toka keda (Correas); En la almoneda, ten la barba queda (Sbarbi 2); En almoneda, ten tu boca queda (Junceda) En el escarlata, cae la raza (Seniloquium) En el escarlata cae la raça (Núñez); En el eskarlata kae la rraza / En la eskarlata kae la rraza (Correas)

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270 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

En la mesa del rey cabe un panezillo (Santillana) En mesa del rey cabe un panezillo (Núñez); En la mesa del Rrei, kabe un panezillo (Correas); En la mesa del rey cabe un panecillo (Sbarbi 2) En la tierra allena, la baca cornea al buey (Romancea) En la tierra agena, la vaca corre al buey (Seniloquium); En tierra ajena la vaca al buey maja (Vallés); En tierra agena la vaca al buey cornea (Núñez); En la tierra del rey la vaca corre al buey / En la tierra axena, la vaka al buei eskuerna / En la tierra axena, la vaka sige al buei i le akornea / En la tierra axena, las vakas akuernan / En la tierra del Rrei, la vaka korre al buei (Correas); En la tierra del Rey la vaca corre al buey (Caro); En tierra agena la vaca al buey acornea (RAE); En tierra ajena, la vaca al buey acornea (Sbarbi 1/2); En tierra ajena, la vaca al buey cornea (Junceda) En lo que estamos, benedicamos (Seniloquium) En lo que estamos, benedicamos (Santillana, Vallés); En lo que esta-mos benedicamos (Núñez); En lo ke estamos, benedikamos (Correas); En lo que estamos, benedicamus (Caro); A lo que estamos, benedi-camos (Doval); Benedicite, benidicamus, no vengan más que estamos (Junceda) En los nidos de antanno, non ay páxaros oganno (Seniloquium) En los nidos de antaño: no ay paxaros ogaño (Vallés); En los nidos de antaño no ay páxaros ogaño (Núñez); En los nidos de antaño, no ai páxaros ogaño (Correas); En los nidos de antaño no hay páxaros ogaño (Caro, RAE, Sbarbi 1/2); En los nidos de antaño, no hay pájaros hogaño (Doval, Junceda) En luengo camino y en cama angosta se conoçen los amigos (Santi-llana) En chica cama: y en largo camino: se conosce el buen amigo (Vallés); En chika kama i largo kamino se konoze el buen amigo (Correas); En largo camino pequeño meson, conoce el hombre su buen compañon (Caro); En largo camino y pequeño mesón conoce el hombre su buen compañón (Sbarbi 2); Desdichas y caminos hacen amigos (Sbarbi 1/2); En cama angosta y en luengo camino, no hallarás amigos (Junceda); En luengos caminos se conocen los amigos (Junceda) En lugar de señorio no hagas tu nido (Santillana) En lugar de señorio: no hagas tu nido: y si lo haze el padre no el hijo (Vallés); En lugar de señorío no hagas tu nido / Ni cabe río ni en lugar de señorío no hagas tu nido (Núñez); En tierra de señorío, no hagas tu nido / En lugar de señorío no hagas tu nido; i si le haze el padre, no le haga el hixo / Ni kabe rrío, ni en lugar de señorío, no hagas tu nido (Correas); En tierra de señorío no hagas tu nido (Caro); Ni cabe un río, ni en lugar de señorío, no hagas tu nido (Sbarbi 2) En manos esta el pandero de quien lo sabra tañer (Santillana); En manos esta el pandero que le sabra: bien tañer (Vallés); En manos

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 271

está el pandero de quien lo sabrá tañer (Núñez); En manos está el pandero ke le sabrán bien tañer / En manos está el pandero de kien le sabrá tañer (Correas); En manos está el pandero que le sabrá bien tocar (RAE); En manos está el pandero que lo sabrán bien tocar, o tañer / En buenas manos está el pandero (Sbarbi 2); En buenas manos está el pandero, que lo sabrán bien tañer (Doval) En moça e muller esquiva, en exa te fía conpone (Romancea) En ora buena Antona fuestes a missa, venistes a nona (Santillana) Antona que va de mañana a missa: y torna a hora de nona / En hora maça antona: fuystes a missa: y venistes a nona (Vallés); En hora buena, Antona, fuistes a missa, venistes a nona (Núñez); En ora buena, Antona, fuistes a misa, venistes a nona / En ora maza, Antona, fuistes a misa i bolvistes a nona; o i no bolvistes hasta nona / Antona fuése a misa i bolvió a nona (Correas); Fuisteis á Misa, y venisteis á Nona (Caro); Mi hija Antonia, se fué á misa y vino á nona (RAE); Mi hija Antonia se fué á misa y viene á nona (Sbarbi 1); Mi hija Antona se fué a misa y volvió a nona / Mi hija Antona, se fué a misa y viene a nona (Sbarbi 2) En saluo esta el que repica (Santillana) En salvo está quien repica (Núñez); En salvo está kien rrepika (Correas); En salvo esta el que repica (Caro, Sbarbi 2); En salvo está el que repica (RAE, Doval, Junceda) En vna hora, non se toma Zamora (Seniloquium) En vna hora no se gano çamora / No se gano çamora en vn hora (Vallés); No se ganó Çamora en un hora (Núñez); No se ganó Zamora en un ora, ni Sevilla en un día / No se ganó Zamora en una ora, ni Rroma se fundó luego toda (Correas); En una hora no se tomó Zamora (Sbarbi 2); No se ganó Zamora en una hora (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) En vino ni en moro no pongas tu tesoro (Santillana) En vino ni en moro no pongas tu tesoro (Vallés); En vino ni en moro no eches tu thesoro (Núñez); En vino ni en moro no eches tu tesoro (Correas); En vino ni en moro no eches tu tesoro (Sbarbi 2); Ni de vino ni de oro hagas tesoro (Junceda) Entra Juan [y] baylaras, y el rehazio (Santillana) Entra juan: y baylaras: y el rehaz (Vallés); Entra, Juan, y bailarás, y el rehazio (Núñez); Entra, Xuan i bailarás; i él, rrehaz (Correas) Entre búa e búa, non hi metríaç puncta d’agulla (Romancea) Entre el sí y el no de una mujer, no pondría yo ni la punta de un alfiler (Sbarbi 2) Entre bueca y durullyón, non hi metries puncta de agullón (Roman-cea)

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272 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Entre bueca y coralón, non ssé qual seye mellor (Romancea) Entre pupa y burujón, Dios escoja lo mejor (Sbarbi 2) Entre col y col, lechuga (Seniloquium) Entre col y col, lechuga (Vallés, Núñez); Entre kol i kol, lechuga (Correas); Entre col y col una lechuga (Caro); Entre col y col lechuga (RAE, Sbarbi 1); Entre col y col, lechuga (Sbarbi 2, Doval, Junceda) Entre dos amigos: vn notario [y]dos testigos (Santillana) Entre dos amigos vn notario y dos testigos (Vallés); Entre dos amigos, un notario y dos testigos (Núñez); Entre dos amigos un notario y tres testigos (Horozco); Entre dos amigos, un notario i dos testigos (Correas); Entre dos amigos, un alcalde y dos testigos (Caro); Entre dos amigos un notario y dos testigos (RAE); Entre hermanos, dos testigos y un notario (Sbarbi 2, Doval); Entre dos amigos, un notario y dos testigos (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) Entre gauilla [y] gauilla fanbre amarilla (Santillana) Entre hoz y gauilla hambre amarilla (Vallés); Entre hoz y gavilla, hambre amarilla (Núñez); Entre gavilla i gavilla, hanbre amarilla / Entre hoz i gavilla, hanbre amarilla (Correas); Entre gavilla y gavilla, hambre amarilla (Sbarbi 2) Entre guerra [y] paz al que matan ay se yaz (Santillana) Entre guerra: y paz: a quien matan: ay jaz (Vallés); Entre guerra y paz, quien se muere ay se jaz (Núñez); Entre gerra i paz, el ke muere ia se iaz / Entre gerra i paz, kien se muere, aí se iaz (Correas); En la paz y en la guerra, al que matan, muerto se queda (Sbarbi 2) Ercarua la gallina et falla su pepita (Seniloquium) Escarva la gallina y halla su pepita (Núñez); Eskarva la gallina i halla su pepita (Correas); Escarba la gallina, y halla su pepita (Caro); Escarba la gallina y halla su pepita (Sbarbi 2, Junceda) Erguido como gallo de cortijo (Santillana) Engreydo como gallo en cortijo (Vallés); Engreído, como gallo de cortijo (Núñez); Engreído komo gallo de kortixo; o komo gallo en kortixo (Correas); Engreido como gallo de cortijo (RAE, Sbarbi 2) Esse es de llorar que touo bien y vino a mal (Santillana) Aquel es de llorar: que tuuo bien: y viene a mal (Vallés); Esse es de llorar, que tuvo bien y vino a mal (Núñez); Ese es de llorar ke tuvo bien i vino a mal / Akel es de llorar ke tuvo bien i vino a mal (Correas); Ese es de llorar, que tuvo bien y vino á mal (Caro); Ése es de llorar, que tuvo bien y vino a mal (Sbarbi 2) Ese pierde feria el que no tiene que venda (Santillana) Esse pierde feria: que no tiene: que venda (Vallés); Aquel pierde venta, que no tiene qué venda. Otros dizen: Aquel pierde feria &c (Núñez); Akel pierde feria ke no tiene ké lleve a ella (Correas)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 273

¿Eso de ese ojo, fase vos enojo? (Seniloquium) Esso de esse ojo, ¿házeos enojo? (Núñez); Eso dese oxo, ¿házeos enoxo? (Correas) Eso diga barba que faga (Seniloquium) Eso diga barba que haga (Espinosa); Esso diga barua: que haga (Vallés); Eso diga barva ke haga (Correas) Eso es verde lo que el fuego no vee (Santillana) Esso es verde: que el fuego no vee (Vallés); Eso es verde ke el fuego no vee (Correas) Eso me da odrero que baruero (Santillana) Esso me da odrero: que baruero: todo es tresquilar (Vallés); Esso me da odrero que barvero, que todo es tresquilar cuero (Núñez); Eso me da odrero ke barvero, ke todo es treskilar kuero / No se me da más barbero ke odrero, ke todo es treskilar kuero (Correas); No se me da mas barbero que odrero, que todos trasquilan cuero (Caro); No se me da más barbero que odrero, que todo es trasquilar cuero (Junceda) Espera muerto que verças te cuezgo (Santillana) Espera muerto: que berças te cuezgo (Vallés); Come, muerto, que berças te cuego (Núñez); Espérate, muerto, ke verzas te kuezo / Espera, muerto, ke verzas te kuego (Correas); Come, muerto, que berzas te cuego / Espera, muerto, que berzas te cuezo (Sbarbi, 2); ¡Espera, muerto, que berzas te cuezo! (Junceda) Está la pica en la percha, favla de todos e todos della (Romancea) Dize la pega y todos della (Santillana, Vallés); Muger placera, dize de todos y todos della (Núñez); Estáse la pika en la pikera; dize de todos, i todos della / Dize la pega, i todos della / La muxer plazera, dize de todos i todos della / Dize Menga, i todos della / Muxer plazera, dize de todos i todos della (Correas); Está el mono en la pared: dice de todos y todos de él / La mujer placera dice de todos, y todos de ella (Sbarbi 2); La mujer placera dice de todos, y todos de ella (Junceda) Este lugar no fila delgado sino gordo y mal filado (Santillana) Esse lugar no hila delgado: sino gordo: y mal hilado (Vallés); En este lugar no hilan delgado, sino gordo y mal hilado (Núñez); En este lugar no hilan delgado, sino gordo i mal hilado (Correas); No peca, o pierde, por delgado, sino por gordo y mal hilado (Sbarbi 2)

F Faç muerta non ha vergüença (Romancea) A barba muerta, poca vergüença (Seniloquium); A barua muerta poca verguença (Vallés); A barva muerta poca vergüença (Núñez); A barva muerta, poka verguenza (Correas); A barba muerta poca vergüenza (Sbarbi 2); A barba muerta, poca vergüenza ( Doval, Junceda)

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274 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Fia de Dios sobre buena prenda (Santillana) Fiar de Dios sobre buena prenda (Núñez, Correas) Freylde vn hueuo, que dos mereçe (Santillana) Freydle vn hueuo: aunque dos merece (Vallés); Fraile de un huevo, que dos meresce (Núñez); Freilde un guevo, ke dos mereze; o aunke dos mereze (Correas); Freídle un huevo, que dos merece (Junceda) Fue a mi vezina [y] avergonçeme; bolvi a mi casa [y] consoleme (Santillana) Fuyme a mis vezinas: y auergonceme voluime a mi casa: y consoleme (Vallés); Fuime a casa de mi vezino y dexempleme, bolvime a mi casa y consoleme (Núñez); Fuime a mis vezinas, i avergonzéme; bolvíme a mi kasa, i konsoléme / Fui a kasa de mi vezino, i avergonzéme; bol-víme a mi kasa, i konsoléme (Correas); Fui á mis vecinos, y avergon-ceme, y torné á mi casa y consoleme (Caro); Salí a la calle y afrentéme; volví a mi casa y remediéme (Junceda) Fue la negra al baño [y] touo que contar vn año (Santillana) Fue la negra al vaño: tuuo que contar un año (Vallés); Fue la negra al vaño, tuvo que contar un año (Núñez); Fue la negra al baño; tuvo ke kontar un año; o todo el año (Correas); Fué la negra al baño, y tuvo que contar un año (Caro); Fué la negra al baño y tuvo que contar un año (RAE); Fue la negra al baño, y tuvo que contar un año (Sbarbi 1/2, Junceda); Una vez que fuiste al baño, tienes que contar todo el año (Sbarbi 2); Fue la negra al baño, y tuvo que contar para todo un año (Doval) Fue por lana y vjno trasquilado (Seniloquium) Venir por lana: y voluer tresquilado (Vallés); El carnero encantado, que fue por lana y bolvió tresquilado / Irés por lana, y vernés tresquilada (Núñez); El carnero encantado va por lana y vuelve tresquilado (Horozco); El karnero enkantado, ke fue por lana i bolvió treskilado / Ir por lana i bolver treskilado / Irés por lana, i vernés treskilada / Fue por lana, i bolvió treskilada / Vendrá por lana i bolverá treskilada / Venir por lana i bolver treskilado (Correas); Fué por lana, y vino trasquilado (Caro); Como el carnero encantado, que fué por lana y volvió trasquilado (Sbarbi 2); Ir por lana y volver trasquilado (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Junceda) Fuego faze cozina, que no moça ardida (Santillana) Fuego haze cozina: que no moça ardida, o erguida (Vallés); Fuego haze kozina, ke no moza ardida / Fuego gisa olla, ke no moza orgu-llosa (Correas)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 275

G Gallina que por casa [va], o [h]a picado o picará (Romancea) Ganancia sin pecado, tres nubes en dos ojos (Seniloquium) Gananzia sin pekado, tres nuves en un oxo (Correas) Gato mjrador, nunca buen cazador (Lib. Adv.) Gato maullador: nunca buen caçador (Santillana); Gato mahullador nunca buen caçador (Vallés); Gato miador, nunka buen kazador / Gato maullador, nunka buen murador (Correas); Gato mahullador, nunca buen cazador (Caro); Gato maullador nunca buen cazador (RAE); Gato maullador, nunca buen cazador (Sbarbi 1/2, Doval) Gato que non come, morre (Seniloquium) Gato que naon come, morre (Núñez); Gato ke no kome, morre (Correas); Bicho que no come, muere (Sbarbi 2) Gloria vana floreçe [y] no grana (Santillana) Gloria vana florece: y no grana (Vallés); Gloria vana, floresce y no grana (Núñez); Gloria vana, floreze i no grana (Correas); La gloria vana, florece y no grana (Sbarbi2 ); Gloria vana, florece y no grana (Junceda); La vanagloria florece, mas no engrandece (Doval, Junceda) Graçias a Gerena que lleua las mançanas o cales (Santillana) Gratias aperena que lleua mançanas o coles (Vallés); Grazias a Pezena, ke lleva manzanas, koles i verzas; [o Grazias a] Parena (Correas) Gracias a manos mias que voluntad de Dios visto auias (Santillana) Gratias a manos mias: voluntad visto hauias (Vallés); Gracias a manos mías, que voluntad de Dios visto avías (Núñez); Grazias a manos mías, ke voluntad de Dios visto avías (Correas); ¡Gracias a gancho, que la intención de Dios ya visto habías! / ¡Gracias a rama, que la voluntad de Dios bien conocida estaba! (Sbarbi 2); Gracias a manos mías, que voluntad de Dios visto habías (Junceda) Grand transado et chico recabdo (Seniloquium) Grand tocado [y] chico recabdo (Santillana); Gran tocado: y chico recado (Vallés); Gran tocado y chico recaudo (Núñez); Gran tranzado, i chiko rrekaudo / Gran tokado, i chiko rrekado; ¿ké lleváis ke vender al merkado? –Gran kabeza i poko seso; ¿ké kuidado tenéis vos deso?; o ¿ké tenéis ke ver kon eso?; o ¿kién os mete a vos en eso? (Correas); Gran tocado, y chico recado (RAE, Sbarbi 1/2); Gran tocado y chico recado, ¿qué lleváis a vender al mercado? (Junceda) Grand verdad et poco seso (Seniloquium) Gran kabeza i poko seso; ¿ké kuidado tenéis vos deso?; o ¿ké tenéis ke ver kon eso?; o ¿kién os mete a vos en eso? (Correas)

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276 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Grano a grano finche la gallina el papo (Santillana) Grano a grano: inche la gallina el papo (Vallés); Grano a grano hinche la gallina el papo (Núñez, RAE, Sbarbi 2); Grano a grano, hinche la gallina el papo (Correas, Doval, Junceda) Grant tesa, chica presa (Romancea) Guarde vos Dios, de fecho es (Seniloquium) Guárdete Dios de «hecho es» (Núñez); Líbreos Dios de «hecho es» / Dios os libre de «hecho es» / Guárdenos Dios de «hecho es» / Guár-dete Dios de «hecho es» (Correas); Libreos Dios de hecho es (Caro) Guarte dessa, lagarto coxo (Santillana) Guarte desse lagarto coxo (Vallés) Guay de gachas: a tal hora comidas con punta de alfilel (Santillana) Guay de gachas a tal hora: y comidas con punta de alfiler (Vallés); ¡Guai de gachas a tal ora komidas kon punta de alfiler! (Correas) Guay de la muerte que no quiere presente (Santillana) Guay de la muerte que no quiere presente (Vallés); Guay de la muerte, que no toma presente (Núñez); ¡Guai de la muerte, ke no toma presente! (Correas); Guay de la muerte, que non quiere presente (Junceda) Guay de ty Iherusalem que estas en poder de moros (Santillana) Guay de ti Hierusalem: que te tienen moros (Vallés); ¡Guai de ti, Xerusalén, ke te tienen moros! (Correas) Guay del huso quando la barua no anda de suso (Santillana) Guay del huso: quando barua no anda de suso (Vallés); ¡Guai del huso ke la barva no anda de suso! (Correas); Con mal está el huso, quando la barba no anda de suso (RAE) Guay del malo y de su dia malo (Santillana) Guay del malo: y de su dia malo (Vallés); ¡Guai del malo i de su día malo! (Correas)

H Ha el diablo parte, quando el rabo va adelante (Seniloquium) Ha el diablo parte quando el rabo va delante (Núñez); A el diablo parte kuando el rrabo va delante (Correas) Fabla Marta, responde Justa: vna puta a otra busca (Santillana) Habla marina: respone justa: vna ramera a otra busca (Vallés); Habla Marta, responde Justa: una puta a otra busca (Núñez); Habla Marta, rresponde Xusta; una puta a otra buska (Correas) Fablad ay, Anton Gomez (Santillana) Habla ay a anton gomez (Vallés); Hablá aí, Anton Gómez (Correas) ¡Hablando [y] andando, marido, a la horca! (Santillana) Andando y hablando marido a la horca (Vallés); Hablando y andando,

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 277

marido a la horca (Núñez); Hablando i andando, marido a la horka / Andando i hablando, marido a la horka (Correas); Andad á la horca (Caro); Andando y hablando, marido a la horca (Junceda) Hadario es andar descosido (Santillana) Hadario es andar descosido (Vallés); Hadario es andar deskosido (Correas) Hadas malas me fizieron negra, que yo blanca era (Santillana) Hadas malas me hizieron negra: que yo blanca mera (Vallés); Hadas malas me hizieron negra, que yo blanca era (Núñez); Hadas malas me hizieron negra, ke io blanka era (Correas); Duelos me hicieron negra, que yo blanca me era (Sbarbi 1/2); Duelos me hicieron negra, que yo blanca era (Junceda) Hallado aueys la gritadera (Santillana) Hallado avéis la gritadera (Núñez); Hallado avéis la gritadera (Correas) Hallado ha Sanch[o] su roçin (Santillana) Hallado ha sancho su rocin (Vallés); Topado ha Sancho con su rocín (Núñez); Hallado á Sancho su rrozín / Topó Martín kon su rrozín / Topó Machín kon su rrozín (Correas); Topado ha Sancho con su rocin (Caro); Encontrar Sancho con su rocin (RAE); Allá va Sancho con su rocín (RAE, Sbarbi 1/2, Junceda) Halle quien lo demandasse a mi madre y no quien lo diesse a mi padre (Santillana) Todos lo piden a mi madre, i ninguno lo da a mi padre / Nunka falta kien lo pida a mi madre, mas sienpre falta kien lo dé a mi padre / Muchos lo piden a mi madre , i ninguno lo da a mi padre (Correas) Hambre y frio meten a ombre por casa de su enemigo (Santillana) Hambre: sed: y frio: te entregan a tu enemigo (Vallés); Hanbre, sed i frío, meten al onbre por kasa de su enemigo / Hanbre, sed i frío, te entregan a tu enemigo / Hanbre i frío, entregan al onbre a su enemigo / «¿Kién te metió por kasa de tu enemigo? –Hanbre i frío» (Correas); El hambre hace entrar á uno por las puertas de su enemigo (Sbarbi 1); Hambre y frio, entregan al hombre a su enemigo (Sbarbi 1/2); Hambre y frio meten al hombre en casa de su enemigo (Sbarbi 2) Hare lo que [me] mandardes y lo que no me mandardes (Santillana) Hare lo que me mandares: y no me mandaredes (Vallés); Haré lo que me mandardes y lo que no me mandardes (Núñez); Haré lo ke me mandares i lo ke no me mandares (Correas) Fartadme y echadme; si non dormjere, matadme (Seniloquium) Hartame: y echame: si no durmiere: matame (Vallés); Hártame, y échame, si no durmiere, mátame (Núñez); Hártame i échame; si no durmiere, matáme (Correas) Harre alla por çepas (Santillana) Harre alla por çepas (Vallés); Harre acá por cepas, que bien se han

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vendido estas (Núñez); Harre allá por zepas / Harre aká por zepas. –¿An de ser verdes o sekas? / Harre aká por zepas, ke bien se an vendido éstas (Correas) Haxa, la enlodada: ni biuda ni casada (Santillana) Haxa la enlodada, ni biuda, ni casada (Vallés, Núñez); Haxa la enlodada, ni biuda ni kasada; o Haxa la konbidada (Correas); Aja enlodada, ni viuda ni casada / La mujer enlodada, ni viuda ni casada (Sbarbi 2); Hija enlodada, ni viuda ni casada (Sbarbi 1/2, Junceda) Haxa non tiene que comer y conuida huéspedes (Seniloquium) Haxa no tiene que comer [y] combida huespedes (Santillana); Haxa: no tiene que comer: y combida huespedes (Vallés); Haxa no tiene qué comer y combida huéspedes (Núñez); Haxa no tiene ké komer, i konbida a guéspedes (Correas); Axa no tiene que comer, y convida huespedes (Caro); Aja no tiene que comer, y convida huéspedes (RAE, Sbarbi 1/2); Haja no tiene qué comer y convida huespedes (Sbarbi 2) Faz bien & non cates a qujen (Lib. Adv.) Faz bien y non catas a quien (Seniloquium); Faz bien [y] no cates a quien (Santillana); Haz bien y no cates a quien: haz mal: y guarte (Vallés); Haz bien y no cates a quien (Núñez); Haz bien, i no kates a kien; haz mal, i guarte (Correas); Haz bien, y no cates á quién (Caro); Haz bien y no cates, ó no mires, á quién (RAE); Haz bien, pero no cates a quién (Sbarbi 2); Haz bien y no mires a quién (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) Faz lo que te manda tu sennor, et asiéntate con él a la mesa (Seniloquium) Faz lo que te manda tu señor y posate con el a la mesa (Santillana); Haz lo que tu amo te manda: y assientate con el a la tabla (Vallés); Haz lo que te manda tu señor y sentarte has con él al sol (Núñez); Haz lo ke te manda tu señor, i sentarte as kon él al sol (Correas); Haz lo que tu amo te manda, y siéntate con él a la mesa (RAE, Sbarbi 2); Haz lo que tu amo te manda y sentaráste con él a la mesa (Sbarbi 1) Fazed lugar a cabeça mayor (Seniloquium) Haçed logar a cabeça mayor (Espinosa) [Hazelo] Haxa [y] açotan a Maçote (Santillana) Haze lo hara: y açotan a moçote (Vallés); Házelo Haxa y açotan a Maçote (Núñez); Házelo Haxa, i azotan a Mazote (Correas); Hácelo Aja, y azotan a Mazote (Sbarbi 2) Fazeys la cuenta sin la huespeda (Santillana) Hazer cuenta: sin la huespeda (Vallés); Hazer la cuenta sin la huéspeda (Núñez); Eso es hazer la kuenta sin la hornera (Correas); Hacer la cuenta sin la huespeda (RAE); Echar uno la cuenta con, o sin, la huéspeda (Sbarbi 2); No contar con la huéspeda (Junceda)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 279

Hazino sodes Gomez: para eso son los ombres (Santillana) Hazino sodes gomez: para esso son los hombres (Vallés); Hazino sodes, Gómez, para esso son los hombres (Núñez); Hazino sedes, Gómez. –Para eso son los onbres; o Ansí an de ser los onbres (Correas); Hacino sodes, Gomez, para eso son los hombres (Sbarbi 1/2) Fija, sey buena. –Madre, he aquí vn clauo (Seniloquium) Hija sey buena: madre he aquí vn clauo (Vallés); Hija, sey buena. Madre, he aquí un clavo (Núñez); –Hija, sei buena. –Madre, he akí un klavo (Correas); Hija, sé buena. –Madre, atruena (Sbarbi 2) Fijo ageno: metelo por la manga [y] saldra al seno (Santillana) Hijo ajeno metele por la manga: y saldra por el seno / Entrar por la manga: y salir por el cabeçon / Metedle por la manga: saldra por el cabeçon (Vallés); Hijo ageno, métele por la manga, salírsete ha por el seno / Entró por la manga y salió por el cabeçón (Núñez); Hixo axeno, métele por la manga i salirte á por el seno / Entró por la manga, i salió por el kabezón / Metelde por la manga i saldrá por el kabezón (Correas); Hijo ageno metelo por la manga, salirse ha por el seno (Caro); Hijo ajeno, mételo por la manga, salirse ha por el seno (Sbarbi 1); Hijo ajeno mételo por la manga, salirse ha por el seno (Sbarbi 2); Hijo ajeno, métele por la manga y salirte ha por el seno (Junceda) Fijo fuiste y padre serás, qual fesieres tal avrás (Seniloquium) Fijo eres [y] padre seras: qual fizieres, tal avras (Santillana); Hijo eres padre seras: qual hizieres: tal auras (Vallés); Hijo eres y padre serás, qual hizieres tal avrás. Otros dizen, hijo fuiste (Núñez); Hijo eres y padre serás qual hizieres tal avrás (Horozco); Hixo eres i padre serás, kual hizieres, tal avrás; o Hixo fuiste (Correas); Hijo eres y padre serás; qual hicieres, tal habrás (Caro); Hijo eres y padre seras qual hicieres, tal habras (RAE); Hijo fuiste, padre serás, cual hiciste tal habrás (Sbarbi 1/2); Hijo fuiste, padre serás; cual hiciste, tal habrás (Doval); De tus hijos sólo esperes lo que con tus padres hicieres (Doval); Hijo eres y padre serás; conforme hicieres, contigo harán (Junceda) Fijo no auemos y nombre le ponemos (Santillana) Aun hijo no tenemos: y nombre le ponemos (Vallés); Hijo no tenemos y nombre le ponemos (Núñez); Hixo no tenemos i nonbre le ponemos (Correas); Hijo no tenemos, y nombre le ponemos (Caro, RAE, Sbarbi 1); Hijo no tenemos y nombre le ponemos (Sbarbi 2, Doval) Ffillos tardanos, huérfanos tenpranos (Romancea) Hijo tardano, huérfano temprano (Núñez); Hixo tardano, guérfano tenprano (Correas) Fízeme albardán y comíme el pan (Seniloquium) Fizeme albardan [y] comime el pan (Santillana); Hizeme albardan: y comime el pan (Vallés); El porfiado albardán comerá de tu pan (Núñez); El porfiado albardán komerá de tu pan / Haréme albardán i

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komeré de tu pan / Hízeme albardán, i komíme el pan (Correas); El porfiado albardan comerá tu pan (RAE, Sbarbi 1/2); Haréme albardán, y comeré de tu pan (Junceda) Fila María, y otro por villa (Seniloquium) Hila Marina: y ciento por villa (Vallés); Hila Marina ciento por villa, bien aya Marina que se lo aliña (Núñez); Hila Marina, i ziento por villa / Hila Marina, i ziento por villa; bien aia Marina, ke se lo aliña (Correas) Holgar gallinas, que muerto es el gallo (Santillana) Holgad gallinas que muerto es el gallo (Vallés); Holgar gallinas, que muerto es el gallo (Núñez); Holgar, gallinas, ke muerto es el gallo. Otros dizen: «el galgo» (Correas); Holgar gallinas que muerto es el gallo (RAE); Holgad, gallinas, que muerto es el gallo (Sbarbi 1/2) Onbre aperçebido, medio acometido (Seniloquium) Ombre aperçebido, medio conbatido (Santillana); Hombre apercebido medio combatido, o no es decebido (Vallés); Hombre apercebido, medio combatido (Núñez); Onbre aperzebido, no es dezebido. Por: «dezepido», engañado (Correas); Hombre apercibido medio combatido (Caro, Sbarbi 1); Hombre apercibido, medio combatido (RAE, Sbarbi 2, Doval) Ombre harto no es comedor (Santillana) Cauallo harto no es comedor (Vallés); Hombre harto no es comedor (Vallés, Núñez); Onbre harto no es komedor / Buei harto no es komedor / Kavallo harto, no es komedor (Correas); Hombre harto no es comedor (Caro); El buey, ó el caballo, harto no es comedor (Sbarbi 1/2); Hombre harto, no es comedor (Junceda) Home vjejo de castigar y pellón prieto de espulgar, malo es (Senilo-quium) Viejo de castigar: çamarro despulgar (Vallés); Ni des consejo a viejo ni espulgues çamarro prieto / Ni vieja castigues ni çamarro espulgues / Viejo de castigar, çamarro de espulgar (Núñez); Ni des konsexo a viexo, ni espulges zamarro prieto / Ni viexa kastiges, ni zamarro es-pulges / Viexo de kastigar, zamarro de espulgar / Malo es el zamarro de espulgar, i el viexo de kastigar i enderezar (Correas); Castigar vieja, y espulgar vellon, dos necedades son (Caro); Malo es el zamarro de espulgar, y el viejo de castigar (RAE, Sbarbi 1/2, Junceda); Ni des consejos a viejo, ni espulgues zamarro prieto (Sbarbi 2, Junceda) Onbres con frio y cochinos fazen grand roydo (Santillana) Hombre con frio: y cochino hazen gran ruydo (Vallés); Hambre, frío y cochino hazen gran ruido. Otros dizen: Hombre con frío y cochino, &c (Núñez); Onbres i kochinos kon hanbre i frío hazen mucho rruido (Correas); Puercos con frio y hombres con vino, hacen gran ruido (Sbarbi 1/2)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 281

Onrra al bueno por que te onrre y al malo por que no te desonrre (Santillana) Al bueno porque te honre: y al malo porque no te desonre (Vallés); Honrra al bueno porque te honrre y al ruin porque no te deshonrre (Núñez); Onrra al bueno porke te onrre, i al malo porke no te desonrre (Correas); Al bueno, por que te honre; y al malo, por que no te deshonre (Sbarbi 2); Honra al bueno porque te honre, y al malo porque no te deshonre (Junceda) Honrra e bicio, non caben en vn quicjo (Seniloquium) Onra, y provecho: no cabe en un techo (Vallés); Honrra y vicio no andan en un quicio (Núñez); Onrra i vizio no andan en un kizio (Correas); Honra y provecho no caben en un saco (RAE, Sbarbi 1/2); Honra y vicio no andan en un quicio (Sbarbi 2); Honra y provecho, no caben en un techo (Junceda) Onrra syn prouecho, anillo en el dedo (Santillana) Onra sin prouecho anillo en dedo (Vallés); Honrra sin provecho, anillo en el dedo (Núñez); Onrra sin provecho, anillo en el dedo (Correas); Anillo en dedo, honra sin provecho (RAE, Sbarbi 1/2); Sortija en el dedo, honra sin provecho (Junceda) Horro Mahoma: çient años por seruir (Santillana) Horro Mahoma cien años: por seruir (Vallés); Horro Mahoma, diez años por servir (Núñez); Horro Mahoma: diez años por servir. Otros dizen: «zien años por servir» (Correas); Horro Mahoma y diez años por servir (RAE, Sbarbi 2); Horro Mahoma, y diez años por servir (Sbarbi 1, Junceda) Oy me ire, cras me yre: mala casa manterne (Santillana) Oy me ire cras me ire: mala casa comporne (Vallés); Oy me iré, cras me iré, mala casa manterné (Núñez); Oi me iré, kras me iré: mala kasa mantendré; o manterné (Correas); Hoy me iré, cras me iré, mala casa mantendré (RAE); Hoy me iré, cras me iré, mal la casa mantendré (Sbarbi 2) Oy mal y cras peor, çegó San Saluador (Seniloquium) Oy mal, cras peor, ciego don Salvador (Núñez); Oi mal, kras peor, ziego san Salvador (Correas). Oy venjdo, y cras garrido (Seniloquium) Oy venido [y] cras garrido (Santillana); Oy venido gras garrido 9 (Vallés); Oy venido, cras garrido (Núñez); Oi venido, i kras garrido (Correas); Hoy venido, cras garrido (Caro); Hoy venida, cras garrida (RAE, Sbarbi 1); Hoy venida, y cras garrida (Sbarbi 2) Huela la casa a ombre, y el venia rodando (Santillana) Huela la casa a hombre: y el venia rodando (Vallés); Huela la casa a hombre y él iva rodando (Núñez); Ansí, ansí, guela la kasa [a] onbre. I 9. «Sin duda en lugar de “cras”» (Vallés 2003: 95).

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282 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

rrodava por las eskaleras / Guela la kasa a onbre. I él iva rrodando por la eskalera (Correas); Huela la casa á hombre / Así, así huela la casa á hombre (Caro); Oler la casa a hombre (RAE, Sbarbi 2) Huelga viejo, que bien paçe tu asno (Santillana) Huelga viejo que tu asno esta paciendo (Vallés); Huelga, viexo; ke tu asno está paziendo (Correas); Duerme Juan y yace, que tu asno pace (RAE, Sbarbi 1/2); Descansa Juan y yace, que tu asno pace (Sbarbi 2) Hueso que te cayó en parte, rróelo con sotil arte (Seniloquium) Huesso que te copo en parte roelo con sotil arte (Santillana); El huesso que dios te dio en parte: sabelo roer con arte (Vallés); Huesso que te cupo en parte, roele con sotil arte (Núñez); Gueso ke te keda en parte, rróele kon sotil arte / Gueso ke te kupo en parte, sábele rroer kon arte (Correas); El hueso que te cayó en parte, roelo con arte (Caro); Hueso que te cupo en parte, róele con sutil arte (RAE, Sbarbi 1); El hueso que te cupo en parte, róelo con sutil arte (Sbarbi 2) Hueſped con ſol, ha honor (Lib. Adv.) Huesped con sol ha honor (Santillana); Huesped con sol: ha honor (Vallés); Huéspede con sol ha honor (Núñez); El guéspede kon sol á onor / Guésped kon sol, á onor (Correas); Huesped con Sol ha honor (Caro); Huésped con sol, ha honor (RAE, Sbarbi 1/2, Junceda) Huesped que se combida ligero es de hartar (Santillana) Huesped que se combida: ligero es de contentar (Vallés); Huésped que se combida, ligero es de hartar (Núñez); Guésped ke se konbida, lixero es de hartar / Guésped ke se konbida, fázil es de kontentar (Correas) Furtar el puerco, y dar los pies por Djos (Seniloquium) Furtar el puerco y dar los pies por Dios (Santillana); Hurtar el cuerpo y dar los pies por Dios (Vallés); Hurtar puerco y dar los pies por Dios (Núñez); Hurtar el puerko i dar los pies por Dios / Hurtar i dar por Dios (Correas); Hurtar el puerco, y dar los pies por Dios (Caro, RAE); Hurtar para dar por Dios (RAE); Hurtar el puerco, y dar los piés por Dios (Sbarbi 1); Hurtar el cebón, o el puerco, y dar los pies por Dios (Sbarbi 2); Hurtar el puerco y dar los pies por Dios (Junceda) Huy del perexil y nasçiome en la frente (Santillana) Aborreci el perexil: y naciome en la frente (Vallés); Aborrezí el perexil, i nazióme en la frente / Huí del perexil i nazióme en la frente (Correas); Huyendo del perexil le nació en la frente (RAE); Huir del perejil, y dar, o salir, en la frente (Sbarbi 2)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 283

I Yda y venjda por caſa de mj tia (Lib. Adv.) Yda y venida por casa de mi tya (Santillana); Yda, y venida: por casa de mi tia (Vallés); Ida y venida por casa de mi tía (Núñez); Ida i venida por kasa de mi tía; o A ida i venida... (Correas); De ida y de venida por casa de mi tía / Ida y venida por en casa de mi tía (Sbarbi 2); Ida y venida por casa de mi tia (Sbarbi 1, Junceda) Yrse han los huéspedes, y comeremos el gallo (Seniloquium) El huesped se ira de casa, y comeremos el gallo a solas / Yr se han los huespedes: y comeremos el gallo a solas (Vallés); Aunque callo, irse han los huéspedes y comeremos el gallo (Núñez); Aunke kallo, irse an los guéspedes i komeremos el gallo / El guésped se irá de kasa en buenas oras, i komeremos el gallo a solas / Iránse los guéspedes, i komeremos el gallo a solas (Correas); Iránse los huéspedes y comeremos el gallo (RAE, Sbarbi 1/2)

J Ximeno con su mal, non vee el ageno (Seniloquium) Domingo Ximeno: por su mal vido el ageno (Santillana); Don ximeno por su mal sabe el ajeno (Vallés); Domingo Ximeno, por su mal vido el ageno. Otros dizen: Ximeno con su mal non non vee lo ageno (Núñez); Ximeno, kon su mal no ve el axeno; o no ve lo axeno / Don Ximeno, por su mal sabe el axeno / Domingo Ximeno, por su mal vido el axeno (Correas); Parecerse a don Jimeno, que por su mal no veía el ajeno (Sbarbi 2) Xo, cagara el prior (Santillana) Xo, cagara el prior (Núñez); ¡Xo!, kagará el prior / ¡Xo!, kagará el abad (Correas) Xo, que te estrego (Santillana) Xo que te estrego asna coxa (Vallés); Xo, que te estrego, burra de mi suegro (Núñez); ¡Xo, ke te estrego, burra de mi suegro! (Correas); Jo, que te estrego, burra de mi suegro (Sbarbi 1); ¡Xo, que te estrego, burra de mi suegro! / ¡Xo, que te estrego, asna coja! (Sbarbi 2); Jo, que te estrego, burra de mi suegro (Junceda) Judio haz tahabula, sy no perdid[o] has la mula (Santillana) Judio haz tahula 10: si no perdido has la mula (Vallés); Judío haz tabahula, si no perdido has la mula (Núñez); Xudío, haz tabahula –[o] tahula; o tabula–; si no, perdido as la mula (Correas) Judio toma buen sabado [y] no quiere gallina furtada (Santillana) Judío, toma buen sábado. No quiero gallina hurtada (Núñez); Xudío, toma buen sábado. –No kiero, –o no kieras– gallina hurtada (Correas) 10. «Sin duda por “tabahula”, como aparece en Hernán Núñez (3798)» (Vallés 2003: 70).

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284 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Jueves en…, sepmana ida; jueves en casa, sepmana passada (Romancea) El italiano: Jueves venido, la semana es ida (Núñez); Pasado el jueves, pasada la semana (Junceda) Jura mala, en piedra cayga (Seniloquium) Jura mala en piedra cayga (Santillana); Jura mala en piedra caya (Vallés); Jura mala en piedra caya (Núñez); «¡Xura mala en piedra kaia!» (Correas); Jura mala en piedra cayga (Caro); Jura mala en piedra caiga (Sbarbi 1/2); Jura mala, en piedra caiga (Junceda) Jurado ha el baño de lo negro no faze[r] blanco (Santillana) Jurado tiene el vaño: de no hazer: lo negro blanco (Vallés); Xurado á el baño de no hazer lo prieto blanko (Correas); Jurado ha el baño de negro no hacer blanco (RAE, Sbarbi 1); Jurado ha el baño, de negro no hacer blanco (Sbarbi 2) Juras de traidor, pasos son de liebre (Seniloquium) Juras de tahur passos son de liebre (Santillana); Juras de tahur, passos son de liebre (Vallés, Núñez); Xuras de tahur, pasos son de liebre; o saltos son de liebre (Correas) Justicia, y non por nuestra casa (Seniloquium) Justicia, mas no por nuestra casa (Santillana); Justicia mas no por mi casa (Vallés); Justicia, mas no por mi casa (Núñez); ¡Xustizia! Mas no por mi kasa / ¡Xustizia, xustizia! Mas no por mi kasa (Correas); Todos quieren justicia, y ninguno por su casa (Caro); Justicia, y no por mi casa (Caro, Sbarbi 2); Justicia, mas no por mi casa (RAE, Sbarbi 1/2, Doval, Junceda)

L La barba mojada toma a la enxuta en la cama (Santillana) La barua mojada toma a la enxuta en la cama (Vallés); La barva mojada tómala enxuta en la cama (Núñez); La barva moxada toma a la enxuta en la kama (Correas) La buena çena temprano pareçe (Santillana) La buena cena temprano parece (Vallés, Núñez); La buena zena, tenprano pareze (Correas) La burla dineros quiere (Santillana) La burla dineros cuesta (Vallés, Núñez); La burla, dineros kuesta; o dineros kiere (Correas) La casa conpuesta, la muert a la puerta (Romancea) La casa fecha y el huerco a la puerta (Santillana); La casa echa: y el huerco a la puerta (Vallés); La casa hecha y el huerco a la puerta (Núñez); La kasa hecha, i el uerko a la puerta; [o] La kasa labrada i hecha, i el ataúd a la puerta (Correas); La casa hecha, y el huerco á la puerta (Caro, RAE); Casa hecha sepultura abierta (RAE); La casa

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 285

hecha y el huerco á la puerta / Casa hecha, sepultura abierta (Sbarbi 1/2) La cobdicia ronpe el saco (Seniloquium) Cobdiçia mala saco rompe (Santillana); La codicia rompe el saco (Vallés); Codicia mala, saco rompe (Vallés, Núñez); La kodizia rronpe el sako; kizá le rronperá donde no está / Kodizia mala, sako rronpe (Correas); La codicia rompe el saco (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval, Junceda); La avaricia rompe el saco (Sbarbi 2, Doval) La cuba llena y la suegra beoda (Seniloquium) La cuba llena, la suegra beoda (Núñez); La kuba llena i la suegra beoda (Correas); Las cubas llenas, y las suegras beodas (Caro); La cuba llena, la suegra beoda (Sbarbi 2) La guerra de por sant Juan, paz es pa[ra] todo el anno (Seniloquium) Renzilla de por sant Juan, paz para todo el año (Núñez); Las rriñas de por San Xuan son paz para todo el año / Rrenzilla de por San Xuan, paz para todo el año (Correas); Riña de por San Juan, paz para todo el año (Caro, Sbarbi 1/2); Riña (ó question) de por San Juan paz para todo el año (RAE); Cuestión de por San Juan, paz para todo el año (Sbarbi 2); Las riñas de por San Juan, todo el año paz nos dan (Sbarbi 2) La labor de la judia: afanar de noche [y] folgar de dia (Santillana) La lauor de la judia afanar la noche, y holgar el dia / La lauor de la judia endreçada de noche y dormir de dia (Vallés); La lavor de la judía, afanar de noche y holgar de día (Núñez); La lavor de la xudía: afanar de noche i holgar de día / La lavor de la xudía: trabaxar de noche i dormir de día (Correas); La labor de la judía, afanar de noche y holgar de día / La labor de Mencía: murmurar de noche y holgar de día (Sbarbi 2) La labor de mannana, probeze (Seniloquium) La letra, con sangre entra (Seniloquium) La letra con sangre entra (Vallés, Núñez); La letra, kon sangre entra; i la lavor, kon dolor (Correas); La letra con sangre entra (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) La mala llaga sana, la fama mala mata (Santillana) La mala llaga sana: la mala fana 11 mata (Vallés); La mala llaga sana, la mala fama mata (Núñez, Correas); La mala llaga sana, la mala fama mata (RAE, Sbarbi 1); La mala llaga sana y la mala fama mata (Sbarbi 2); La mala llaga, sana; la mala fama mata (Junceda) La mas royn oveja ensuzia la herrada (Seniloquium) La mas ruyn cabra se caga en la herrada (Vallés); La más ruin cabra se caga en la herrada (Núñez); La más rruin kabra se kaga en la herrada (Correas); La más ruin oveja, se ensucia en colodra (Sbarbi 1/2) 11. «Por “fama”» (Vallés 2003: 72).

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286 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

La mentira non ha pies (Seniloquium) La mentira no tiene pies (Núñez, Correas); La mentira tiene kortas las piernas (Correas); La mentira no tiene pies (Caro, Sbarbi 2, Doval) La muger et la galina, por mucho andar se pierde aýna (Seniloquium) La muger [y] la gallina por andar se pierde[n] ayna (Santillana); La muger: y la gallina: por mucho andar: se pierden ayna (Vallés); La muger y la gallina, por andar se pierde aína (Núñez); La muxer i la gallina, por andar se pierde aína (Correas); La muger y la gallina, por andar se pierde aina (Caro, RAE); La muger y la gallina, por andar se pierden aína (Sbarbi 1, Junceda) La muger loca por los cabos merca la toca (Santillana) La muger loca por la lista: compra la toca (Vallés); La muger loca por la lista compra la toca (Núñez); La muxer loka, por la lista conpra la toka; o La moza loka (Correas); La muger loca, por la lista compra la toca (Caro, Sbarbi 1); La muger loca por la lista compra la toca (RAE); La mujer loca, o por el cabo, o por los cabos, o por la lista, o por la vista compra la toca (Sbarbi 2) La muger que poco vela tarde faze luenga tela (Santillana) La muger que poco vela: tarde haze luenga tela (Vallés); La muger que poco vela tarde haze luenga tela (Núñez); La muxer ke poko vela, tarde haze luenga tela (Correas); La mujer que poco vela, tarde hace luenga tela / Mujer que no vela no hace larga tela (Sbarbi 2) La muger [y] la sardina de rostros en el fuego (Santillana) La muger: como la sardina: de rostro en la ceniza (Vallés); La muger y la sardina, de rostros en la ceniza (Núñez); La muxer i la sardina, de rrostros en la zeniza (Correas); La muger y la sardina de rostros en la ceniza (RAE); La mujer y la sardina, de rostros en la ceniza (Sbarbi 1/2); La mujer y la sardina, de rostros en la cocina (Sbarbi 2) La palmatoria que a los moços castiga, moços l’[h]an a cremar (Romancea) La Pascua del aldeano: la barua fecha y el tejuelo en la mano (Santillana) La pascua del aldeano: la barua echa: y el tejuelo en la mano (Vallés); La Pascua del aldeano: la barva hecha, el tejuelo en la mano (Núñez); La Paskua del aldeano: la barva hecha, el texuelo en la mano (Correas) La pobreza es [escala] del infierno (Santillana) La pobreza es escalera del infierno: al que de vitio anda enfermo (Vallés); La pobreza es eskalera del infierno al ke de virtud anda enfermo (Correas) La pobreza non es villeza (Seniloquium) Pobreza no es vileza –ni aun nobleza. (Espinosa); La pobreza no es vileza: mas deslustra la nobleza (Vallés); La pobreza no es vileza, mas

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es rramo de pikardía / Kien dice ke la pobreza no es vileza, no tiene seso en la kabeza (Correas); La pobreza no es vileza, sino ramo de picardia (Caro); Pobreza no es vileza (RAE, Sbarbi 1/2); Pobreza no es vileza, mas deslustra la nobleza (Doval); La pobreza no es vileza, mas deslustra la nobleza (Junceda) La puerca de la panadera, harta y querellosa (Seniloquium) La puerca de la panadera: harta y querellosa (Vallés, Núñez); La puerka de la panadera, harta, kerellosa i deskontenta (Correas) La sangre sin fuego fierue (Seniloquium) La sangre sin fuego: hierue (Vallés); La sangre sin fuego hierve (Núñez); La sangre sin fuego hierve (Horozco); La sangre, sin fuego hierve (Correas) La tierra que me se, por madre me la he (Santillana) La tierra que me se: por madre me la he (Vallés); La tierra que me sé por madre me la he / La tierra do me criare, démela Dios por madre (Núñez); La tierra ke me sé, por madre me la é / La tierra ke el onbre sabe, ésa es su madre / La tierra do me kriare, démela Dios por madre (Correas); La tierra do me criare, demela Dios por madre (Caro); La tierra que me sé: por madre me la he (Caro, Sbarbi 2); La tierra do me criare, démela Dios por madre (RAE, Sbarbi 1/2, Junceda) La tinaja quebrada, vaſe al agua (Lib. Adv.) La vna mano laua a la otra [y] las dos al rostro (Santillana) La vna mano laua la otra: y las dos el rostro (Vallés); La una mano a la otra lava y las dos a la cara (Núñez); La una mano a la otra lava, i las dos a la kara (Correas); Una mano á la otra lava, y las dos á la cara / Una mano á la otra lava (Caro); Una mano lava la otra y ambas la cara (RAE); Una mano lava la otra, y ambas, o las dos, lavan la cara (Sbarbi 2); Una mano lava la otra, y ambas la cara (Doval, Junceda) La verdad es verde (Seniloquium) La verdad es verde (Núñez); La verdad es verde, kien la dize no medre (Correas); La verdad es verde (Caro); La verdad es verde, y quien la dice, se pierde (Junceda) La verdad, fija es de Dios (Seniloquium) La verdad es fija de Dios (Santillana); La verdad es hija de Dios (Vallés); La verdad es hija de Dios; i la mentira, del diablo (Correas); La verdad es hija de Dios (RAE, Sbarbi 2) Ládreme el perro y non me muerda (Seniloquium) Ladreme el perro y no me muerda (Santillana); Ladreme el perro: y no me muerda (Vallés); Ládreme el perro y no me muerda (Núñez, Horozco); Ládreme el perro i no me muerda (Correas); Ládreme el perro y no me muerda (RAE, Sbarbi 1/2); Ládreme el perro, y no me muerda (Junceda)

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Ladrón y boz mayor (Seniloquium) Ladron [y] boz mayor (Santillana); Ladron: y voz mayor (Vallés); Ladrón y boz mayor (Núñez); Ladrón i boz maior (Correas) Lançar cosas contra el aguijón (Seniloquium) 12 Echar coces al aguijón (Núñez); Tirar coçes contra el aguijón / Por demás es tirar coçes contra el aguijón (Horozco); Echar kozes al agixón; o kontra el agixón (Correas); Pelear contra el aguijon / Simpleza es dar coces contra el aguijon (Caro); Tirar coces contra el aguijon (RAE); Dar, o disparar, o tirar, coces contra el aguijón (Sbarbi 2); Dar coces contra el aguijón es poca discreción (Doval); Dar coces contra el aguijón (Junceda) Las coles calientes hacen podrir los dientes (Romancea) Las manos en la rueca [y] los ojos [en] la puerta (Santillana) Las manos en la rueca: y los ojos en la puerta (Vallés); Las manos en la rueca y los ojos en la puerta (Núñez); Las manos en la rrueka i los oxos en la puerta (Correas); La mano en la rueca, y el corazon en la puerta / La mano en la rueca, y los ojos en la puerta (Caro); Las manos en la rueca, y los ojos en la puerta (RAE); Las manos en la rueca y los ojos en la puerta (Sbarbi 1) Las penas pa[ra] el otro mundo (Seniloquium) Las taulas blancas, la cera bermellya (Romancea) Lazran justos por peccadores (Seniloquium) Arder verde por seco y lazera[r] justo por pecador (Santillana); Pagan justos por pecadores (Vallés); Arde verde por seco y pagan justos por peccadores (Núñez); Arde verde por seko, i pagan xustos por peka-dores / Pagar xustos por pekadores / Pagan xustos por pekadores / Lazera el justo por el pekador (Correas); Pagan justos por pecadores (Caro, Sbarbi 1); Pagar justos por pecadores (RAE, Sbarbi 2); Arde verde por seco (Sbarbi 1); Arder verde por seco (Sbarbi 2); Arde verde por seco y pagan justos por pecadores (Junceda) Lidian los toros, mal para las ranas (Seniloquium) Pelean los toros y mal para las ramas (Santillana); Pelean los toros y mal para las ramas (Vallés, Núñez); Lidian los toros, mal para las rramas / Pelean los toros, i mal para las rramas (Correas); Pelean los toros, y mal para las ramas (Sbarbi 1/2) Lieua el asno la carga y non la sobre carga (Seniloquium) El asno sufre la carga: mas no la sobrecarga (Vallés); Suffre el asno la carga, mas no la sobrecarga (Núñez); El asno sufre la karga, mas no la sobrekarga / Sufre el asno la karga, mas no la sobrekarga / La bestia lleva la karga, mas no la sobrekarga / Súfrese la karga, mas no la sobrekarga (Correas); La sobrecarga mata, que no la carga (Sbarbi 1/2); El asno sufre la carga y no la sobrecarga / No mata la carga, sino 12. «coces» d’après le MS Salamanca (Combet 1971: 463-471).

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la sobrecarga (Sbarbi 2); No mata al asno la carga, sino la sobrecarga (Doval, Junceda) Llegate a los buenos y serás vno de ellos (Seniloquium) Allegate a los buenos y seras vno dellos (Santillana, Vallés); Allega te a los buenos, serás uno dellos (Núñez); Llégate a los buenos y serás uno dellos (Núñez, Horozco); Allégate a los buenos, i serás uno dellos / Llégate a los buenos, i serás uno dellos (Correas); Júntate con los buenos, y serás uno de ellos (Caro); Arrímate a los buenos, y serás uno de ellos (Sbarbi 1); Allégate a los buenos, y serás uno de ellos (RAE, Sbarbi 1/2, Doval, Junceda); Júntate con buenos, y serás uno de ellos (Doval) Lleuar mala noche [y] parir fija / Parto malo y fija en cabo (Santi-llana) Auer mala noche: y parir hija (Vallés); Llevar mala noche y al cabo parir hija / Noche mala y hija a la mañana (Núñez); Llevar mala noche, i al kabo parir hixa / Llevar mala noche, i parir hixa; [o] henbra (Correas); Llevar mala noche, y al cabo parir hija / Trabajar toda la noche, y parir hija / Noche mala, hija á la mañana (Caro); Mala noche y parir hija (RAE); Mala noche, y parir hija (Sbarbi 1); Parto largo, hija al cabo (Sbarbi 2); Parto largo, y parto malo, hija al cabo (Junceda) Llorarte he abuelo agora que [no] puedo (Santillana) Llorar te he abuelo: agora, que no puedo / Llorarte he: agüelo, que ahora no puedo (Vallés); Llorarte é, aguelo, agora ke no puedo / Llorarte é, aguelo; ke aora no puedo / Llorarte é, aguelo, agora ke puedo (Correas); Llorarte he, abuelo, que ahora no puedo (Junceda) Llueua o no llueua pan ay en Orihuela (Santillana) Llueua, no llueua: pan ay en origuela (Vallés); Llueva, no llueva, pan ai en Origuela –o pan se koxe en Origuela–; en la de Alikante, mas no en la de la sierra (Correas); Que llueva, que no llueva, pan se coge en Orihuela (Sbarbi 2, Junceda) Lo que atras viene rabo ſemeja, pues que andas alegre en la ygleſia (Lib. Adv.) Lo que atras viene rabo semeja (Santillana, Vallés); Lo que atrás viene rabo semeja (Núñez); Lo ke atrás viene, rrabo semexa i pareze (Correas) Lo que con el ojo veo, con el dedo lo adiujno (Seniloquium) Lo que con el ojo veo: con el dedo lo adeuino (Vallés); Lo que veo con el ojo con el dedo lo adevino (Núñez); Lo ke kon el oxo veo, lo adivino kon el dedo / Lo ke kon los oxos veo, kon el dedo lo adivino / Lo ke veo kon el oxo, kon el dedo lo adivino (Correas); Lo que con el ojo, ó con los ojos veo, con el dedo lo adevino (RAE); Lo que con el ojo veo, con el dedo lo adevino (Sbarbi 1); Lo que con el ojo se ve, con el dedo se adivina (Sbarbi 2, Doval)

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Lo que de noche se faze de dia pareçe (Santillana) Lo que de noche se haze: de dia se parece (Vallés); Lo que de noche se haze de día paresce (Núñez); Lo ke de noche se haze, a la mañana pareze (Correas); Lo que de noche se hace, de dia parece (Caro); Lo que de noche se hace, á la mañana parece (RAE); Lo que de noche se hace, á la mañana (o de día) parece (Sbarbi 1/2); Lo que de noche hagas mal, de día se parecerá (Doval) Lo que dize el pandero todo es vero (Santillana) Lo que dize el pandero: es todo vero (Vallés); Lo que dize el pandero no es todo vero / No es todo vero lo que dize el pandero (Núñez); Lo ke dize el pandero, no es todo vero / No es todo vero lo ke dize el pandero (Correas); No es todo vero lo que suena el pandero (RAE, Sbarbi 2); No es todo vero lo que canta el pandero (Sbarbi 2); No es todo vero lo que dice el pandero (Junceda) Lo que en la leche se mama en la mortaja sale (Santillana) Lo que en la leche se mama: en la mortaja sale (Vallés); Lo que en la leche se mama en la mortaja se derrama (Núñez); Lo ke en la leche se mama, en la mortaxa se derrama; [o] sale (Correas); Lo que en la leche se mama en la mortaja se derrama (RAE); Lo que en la leche se mama, en la mortaja se derrama (RAE, Sbarbi 1/2, Junceda); Lo que entra con la faja, sale con la mortaja (Doval) Lo que es bueno por el baço, es malo pa[ra] el fígado (Seniloquium) Lo que es bueno para el bazo es malo para el higado (Espinosa); Lo que es bueno para el higado: es malo: para el baço (Vallés); Lo ke es bueno para el hígado, es malo para el bazo (Correas); Con lo que sana el hígado, enferma el bazo (Caro); Lo que es bueno para el hígado, es malo para el bazo (Caro, RAE, Sbarbi 1/2); Con lo que sana el hígado, enferma el bolsillo (Sbarbi 2); Lo que es bueno para el bazo, es malo para el espinazo (Sbarbi 2, Doval, Junceda) Lo que fuere sonara (Santillana) Lo que fuere: sonara (Vallés); Si no fuere lo ke suena, lo ke fuere sonara (Correas); Lo que sea, sonará (Junceda) Lo que güellos no veyen, coraçon non duele –o no creba– (Romancea) Lo que ojo non vee, coraçón non qujebra (Seniloquium); Ojos que no veen, coraçon que no quiebra (Santillana); Lo que los ojos no veen: coraçon no duele / Ojos que no veen coraçon que no quiebra (Vallés); Ojos que no veen, coraçón que no quiebra (Núñez); Oxos ke no ven, korazón ke no duele; o ke no kiebra; o ke no llora (Correas); Lo que ojos no ven, corazon no quiebra (Caro); Ojos que no ven, corazon que no quiebra / Ojos que no ven corazon que no duele (RAE); Ojos que no ven, corazon no quiebran (Sbarbi 1); Ojos que no ven, corazón que no quiebra, o siente (Sbarbi 2); Ojos que no ven, corazón que no siente (Doval, Junceda)

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Lo que hace […], el agua lo ad […] (Romancea) Lo ke el agua trae, el agua lo lleva (Correas); Lo que del agua se hace, como el agua se deshace (Junceda) Lo que la loba faze al lobo plaze (Santillana) Lo que la loba haze: al lobo le plaze (Vallés); Lo que la loba haze al lobo aplaze (Núñez); Lo ke la loba haze, al lobo le plaze / Lo ke la loba haze, al lobo le aplaze (Correas); Lo que la loba hace al lobo le aplace (RAE); Lo que la loba hace, al lobo le aplace (Sbarbi 2); Lo que la loba hace, al lobo place (Junceda) Lo que has de dar al muro, dalo al gato y quitar te ha de cuidado (Seniloquium) Lo que has de dar al mur dalo al gato: y hara el mandado y quitarte ha de cuydado (Vallés); Lo que has de dar al mur, dalo al gato y quitarte ha de cuidado (Núñez); Lo ke as de dar al rratón, dalo al gato, i kitarte á de kuidado / Lo ke á de komer el rrato, dalo al gato / Lo ke á de komer el rrato, kómalo el gato (Correas); Lo que ha de llevar el mur, dalo al gato, y quitarte ha de cuidado (Caro); Lo que has de dar al rato, dáselo al gato (RAE, Sbarbi 1/2); Lo que has de dar al mur, dalo al gato, y sacarte ha de cuidado (Sbarbi 2) Lo que la vejez cohonde no ay maestro que lo adobe (Santillana) Lo que la vejez cohonde: no hay mastro 13 que lo adobe (Vallés); Lo que la vejez cohonde, no hay maestro que lo adobe (Núñez); Lo ke la vexez kohonde, no ai maestro ke lo adobe (Correas) Lo que manos no toman paredes lo echan (Santillana) Lo que manos no toman: paredes lo arrojan (Vallés); Lo que manos no toman paredes lo arrojan (Núñez); Lo ke manos no toman, paredes lo arroxan (Correas) Lo que nuestro es, non ay quien nos lo quite (Seniloquium) Lo que otro suda a my poco tura (Santillana) Lo que otro suda: a mi poco dura (Vallés); Lo que otro suda a mí poco dura (Núñez); Lo ke otro suda, a mí poko dura / Lo ke otro suda, poko dura (Correas); Lo que otro suda poco dura (RAE); Ropa que otro suda, o lo que otro suda, a mí poco me dura (Sbarbi 2); Lo que otro suda, a mí poco me dura (Junceda) Lo que te compon besa [y] pon (Santillana) La que compon: basa: y pon (Vallés); Lo que te compón besa y pon (Núñez); Lo ke te konpón, besa i pon; o kita i pon (Correas); Lo que te compón, quita y pon (Junceda) Lodo seco mal se pega (Santillana) Lodo seco mal se apega (Vallés); Lodo seco, mal se pega (Núñez); Lodo seko mal se pega (Correas)

13. «Sin duda por “maestro”» (Vallés 2003: 76).

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Los çapatos morenos, los laços blancos (Romancea) Los dichos en las gentes [y] los fechos en Dios (Santillana) Los dichos en las gentes: los echos en Dios (Vallés); Los dichos en nos, los hechos en Dios (Núñez); Los dichos en nos, los hechos en Dios (Correas) Los perros de Çorita: pocos [y] mal auenidos (Santillana) Los perros de çorrita: pocos y mal auenidos (Vallés); Los perros de Zorita: pocos y mal avenidos (Núñez); Los perros de Zorita, pokos i mal avenidos / Los kanes de Zorita, pokos i mal se avenían / Los perros de Zorita, pokos i mucha grita (Correas); Los perros de Zurita, no teniendo á quien morder uno á otro se mordia (RAE); Como los perros de Zurita, que no teniendo a quien morder, uno a otro se mordían (Sbarbi 2); Los perros de Zorita, cuando no tienen a quien morder, se muerden unos a otros (Junceda) Los pollos de dueña Marina, ellos querían comer et ella dáuales agua (Seniloquium) Los pollos de Marta piden pan y danles agua (Santillana); Los pollos de marta quieren comer: y danles agua (Vallés); Los pollos de Marta, piden pan y danles agua / Los pollos de doña María: ellos querían trigo y ella dávales cozina (Núñez); Los pollos de Marta, piden pan i danles agua / Los pollos de doña María, ellos kerían trigo i ella dávales kozina; o ellos kerían pan i ella dávalos agua fría (Correas); Los pollos de Doña Maria, ellos piden agua, y ella dábales cocina (Caro); Los pollos de Marta, piden pan, y dánles agua (Caro, Sbarbi 2); Los pollos de Doña María, ellos querían trigo, y ella dábales cocina (Sbarbi 2) Los potros de Gaete, cada feria valen menos (Seniloquium) El potro de cornacilla que cada feria: menos valia (Vallés); El potro de Corvacilla, que cada día menos valía (Núñez); El potro de Gaeta, ke valía menos kada feria / El potro de Korvazilla, ke kada día menos valía; o ke kada feria menos valía (Correas) / Cada día más ruin, como los potros de Gaeta (Sbarbi 2)

M Madrastra, el nombre abasta (Seniloquium) Madrastra, el nombre le abasta (Santillana); Madrastra, el nonbre le basta (Espinosa); Madrastra el nombre abasta: ni de cera: ni de pasta (Vallés); Madrastra, el nonbre le basta (Correas, RAE); Madrastra el nombre le basta (Caro, Sbarbi 1) Madre piadoſa, cria fija goloſa (Lib. Adv.) [Madre piadosa, cría hija merdosa] (Seniloquium); Madre piadosa cria hija medrosa (Vallés); Madre piadosa cría hija merdosa (Núñez); Madre piadosa kría hixa merdosa; o melindrosa (Correas); Madre

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piadosa cria hija melindrosa (Caro); Madre pia, daño cria (RAE); Madre piadosa hace hija medrosa (Sbarbi 1); Madre piadosa cría hija melindrosa, o merdosa, o medrosa, o asquerosa (Sbarbi 2) Maguas de linçuelo, favlan en concello (Romancea) Mal ageno, de pelo cuelga (Seniloquium) Duelo ageno de pelo cuelga (Santillana); Duelo ajeno de pelo cuelga (Vallés, Núñez); Mal ajeno de pelo cuelga (Vallés); Mal ageno cuelga de pelo (Núñez); Kuidado axeno, de pelo kuelga / Duelo axeno, de pelo kuelga / Duelo axeno, kuelga de pelo / Mal axeno, de pelo kuelga; [o] Mal axeno, kuelga de pelo (Correas); Duelo ageno de pelo cuelga (Caro); Cuidado ageno, ó mal ageno de pelo cuelga (RAE); Mal ajeno, de pelo cuelga (Sbarbi 1/2); Cuidado ajeno, de pelo culega / Negocio ajeno, de pelo cuelga (Sbarbi 2); El mal ajeno, de pelo cuelga (Doval) Mal aya romero que dize mal de su bordon (Santillana) Mal aya el romero: que dize mal de su bordon (Vallés); Mal aya romero que dize mal de su bordón (Núñez); Mal aia el rromero ke dize mal de su bordón (Correas); Mal haya el romero que dice mal de su bordon (RAE, Sbarbi 1/2) Mal aya vientre que del mal non ſe le viene mjente (Lib. Adv.) Mal aya el vientre: que del bien no le viene miente / Mal aya el vientre: que del cielo no le viene miente (Vallés); Mal aya el vientre que del pan comido no se le viene miente (Núñez); Mal aia el vientre ke del bien rrezibido no le viene miente; [o] ke del bien hecho; [o] ke le hízieron / Mal aia el vientre ke del pan komido no se le viene miente / Mal aia vientre ke del zielo no le viene miente (Correas) Mal con mal, se amata fuego con estopas (Seniloquium) 14 Mal con mal se amata: y fuego con estopa (Vallés); Mal se amata el fuego con las estopas (Núñez); Mal kon mal se mata mal, i fuego kon estopa (Correas) Mal de muchos, goso es (Seniloquium) Mal de muchos, gozo es (Santillana); Mal de muchos consuelo es (Vallés); Mal de muchos, gozo es (Núñez, Correas); Mal de muchos, konorte es (Correas); Mal de muchos, gozo es (Caro); Mal de muchos, consuelo, o gozo es (Sbarbi 2); Mal de muchos, consuelo de tontos (Sbarbi 2, Doval, Junceda) Mal me qujeren mjs comadres, por que les digo las verdades (Lib. Adv.) Mal me quieren mis comadres, porque les digo las verdades (Senilo-quium); Mal me quieren mis comadres por que digo las verdades (Santillana); Mal me quieren mis comadres porque les digo las verdades (Vallés); Mal me quieren mis comadres, porque les digo las 14. «Mal se amata fuego con estopa» (Combet 1971: 463-471).

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verdades (Núñez); Mal me kieren mis komadres porke digo las verdades / Mal me kieren mis komadres porke las digo las verdades; bien me kieren mis vezinas porke las digo las mentiras (Correas); Mal me quieren mis comadres, porque les digo las verdades (Caro, RAE, Sbarbi 1/2) Mal que no te sabe tu vezino, ganancia te es (Santillana) Mal que no te sabe tu vezino: ganancia te es (Vallés); Mal que no sabe tu vezino, ganancia es para ti mismo (Núñez); Mal ke no sabe tu vezino, gananzia es para ti mismo (Correas) Mal recabdo perdió su asno (Seniloquium) Mal recaudo perdió su asno (Núñez); Mal rrekaudo perdió su asno (Correas) Mal ſe cubre la cabra con el rabo (Lib. Adv.) Mal se cubre, la cabra con la cola (Seniloquium); Mal se cubre la cabra con el rabo (Santillana); Mal se cubre la cabra: con la cola (Vallés); Mal se cubre la cabra con el rabo (Núñez); Mal se kubre la kabra kon el rrabo (Correas); Mal se cubre la cabeza con el rabo (Junceda) Malo es Pascual [y] nunca falta quien le faga mal (Santillana) Malo es pascual: y todos le hazen mal (Vallés); Malo es vidal y nunca falta quien le haga mal / Malo es vidal y no le hazen mal (Núñez); Malo es Paskual, pero nunka falta kien le haga mal / Malo es Vidal, i nunka falta kien le haga mal / Malo es Paskual, i todos le hazen mal / Malo es Vidal, i no le hazen mal (Correas); Malo es Pascual, y nunca falta quien le haga mal (Junceda) Malo verna que bueno te hara (Santillana) Malo verna: que bueno te hara (Vallés); Malo verná que bueno me hará (Núñez); Malo vendrá ke a mí bueno hará / Malo vendrá ke bueno me hará (Correas); Malo vendrá que bueno me hará (RAE, Sbarbi 1, Doval); Otro vendrá que bueno me hará (Junceda) Malos son, cuernos a ojo (Seniloquium) Mostrar el kuerno al oxo / Ver el kuerno al oxo (Correas) Mandan al gato [y] el gato manda a su rabo (Santillana) Mandan al gato: y el gato a su rabo (Vallés); Mandan al moço y el moço al gato y el gato manda a su rabo (Núñez); Mandan al gato, i el gato manda a su rrabo / Io mando a mi gato, i mi gato manda a su rrabo / Mandan al mozo, i el mozo al gato, i el gato manda a su rrabo / Mando io a mi gato, i mi gato manda a su rrabo (Correas); Mandan al mozo, y el mozo al gato, y el gato manda a su rabo (Sbarbi 2); Mandan al gato, y el gato manda a su rabo / Yo mando a mi gato y mi gato manda a su rabo (Junceda) Manos duchas comen truchas (Santillana) Manos duchas: comen truchas (Vallés); Manos duchas comen truchas

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(Núñez); Manos duchas komen truchas (Correas); Bragas duchas comen truchas (Sbarbi 2); Manos duchas comen truchas (Doval, Junceda) Marauillose la muerte de la degollada (Santillana) Marauillose la muerta de la degollada como la vido estendijada (Vallés); Espantóse la muerta de la degollada, komo la vio tan des-greñada / Espantóse la muerte de la degollada, komo la vio tan esten-dixada / Maravillóse la muerte de la degollada, komo la vio tan esten-dixada (Correas); Espántose la muerta de la degollada (Sbarbi 1/2); Espántose la muerta de la degollada, cuando la vio tan desgreñada (Junceda) Maravéllome, e fame maravellado, que gallina morena pone güevo blanco (Romancea) ¡Milagro, milagro! ¡Que la gallina negra pone huevos blancos! (Jun-ceda) Marido, lleuad el artesa y yo el çedaço, que pesa como el diablo (Santillana) Marido: lleuad vos el artesa: yo el çedaço: que pesa como el diablo (Vallés); Marido, lleva essa artesa; yo el cedaço, que pesa como el diablo (Núñez); Marido, llevá vos la artesa, io el zedazo, ke pesa komo el diablo (Correas); Llevad vos marido la artesa, que yo llevaré el cedazo, que pesa como el diablo (RAE); Llevad vos marido la artesa, que yo llevaré el cedazo (Sbarbi 1/2) Mas ay dias que longanjças (Lib. Adv.) Mas ay dias que longanizas (Santillana); Mas ay dias: que longanizas / Son mas los dias que las longanizas (Vallés); Más ay días que longanizas (Núñez); Son más los días ke las longanizas / Más son los días ke las longanizas / Más ai días ke longanizas; o Más días ai ke longanizas (Correas); Mas dias hay que longanizas (Caro, RAE, Sbarbi 1/2); Hay más días que longanizas (Junceda) Más cerca son los dientes que los parientes (Seniloquium) Mas çerca tengo mis dientes que mis parientes (Santillana); Mas cerca estan mis dientes: que mis parientes / Primero son mis dientes: que mis parientes (Vallés); Más cerca están mis dientes que mis parientes (Núñez); Más çerca tengo mis dientes que mis parientes (Horozco); Más zerka están mis dientes ke mis parientes / Más kiero para mis dientes ke no para mis parientes (Correas); Mas quiero para mis dientes, que para mis parientes (Caro); Mas cerca están mis dientes que mis parientes (Caro, RAE); Primero son mis dientes que mis parientes (Sbarbi 1/2); Más cerca están mis dientes que mis parientes / Más quiero para mis dientes que no para mis parientes (Sbarbi 2); Antes son mis dientes que mis parientes (Doval, Junceda) Mas da el duro que el desnudo (Santillana) Mas da el duro: que el desnudo (Vallés); Mas da el duro que el

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desnudo (Núñez); Más da el duro ke el desnudo (Correas); Más da el duro, que el desnudo (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval) Más lohan por la mjel que por la çera (Seniloquium) 15 Mas me vale flaco en el mato que gordo en el papo del gato (Santi-llana) Mas vale flaco en el manto: que gordo en el papo del gato (Vallés); Más vale flaco en el mato que gordo en el papo del gato (Núñez); Más vale flako en el garavato ke gordo en el papo del gato (Correas); Más vale flaco en el mato, que gordo en el papo del gato (Sbarbi 2) Mas pobre esto que puta en Quaresma (Santillana) Más pobre ke puta en Kuaresma (Correas); Estar más pobre que puta en Cuaresma (Sbarbi 2) Más sabe el loco en su casa , que menbrado en la allena (Romancea) Más sabe el loco en su casa que el cuerdo en la agena (Seniloquium); Mas sabe el loco en su fazienda que el cuerdo en el ajena (Santillana); Mas sabe el loco en su casa: que el cuerdo en la ajena (Vallés); Más sabe el loco en su casa que el cuerdo en la agena (Núñez); Más sabe el loqo en su casa que el cuerdo en la agena y en su casa (Horozco); Más sabe el nezio en su kasa ke el kuerdo en la axena; o Más sabe el loko en su kasa (Correas); Mas sabe el necio en su casa, que el cuerdo en la agena (Caro, RAE); Más sabe el loco, o el necio, en su casa que el cuerdo en la ajena (Sbarbi 1/2); Más sabe el loco en su casa que el cuerdo en la ajena (Doval, Junceda) Más tira moça que soga (Seniloquium) Más tira moça que soga (Núñez); Más tira moza ke soga (Correas); Más tira moza que soga (Doval, Junceda) Más val estonda ganosa que día perezoso (Romancea) Más vale rato acuciado que dja vagaroso (Seniloquium) 16; Mas vale rato presuroso que dia perezoso (Santillana); Mas vale rato presuroso: que día vagaroso (Vallés); Más vale pressuroso que día vagaroso (Núñez); Más vale rrato aguzioso ke día perezoso / Más vale rrato presuroso ke día vagaroso (Correas); Más vale rato codicioso, o presuroso, que día perezoso, o vagaroso (Sbarbi 2) Más val maestro que sparver / Más val mestro que sparver (Roman-cea) Más val pleyto viello que civera nueva (Romancea) Más val soleta estar que con mala conpanya (Romancea) Más vale estar solo que mal acompannado (Seniloquium); Más vale solo que mal acompañado (Espinosa); Mas vale solo: que mal acom-pañado / Mas vale estar sola: que mal acompañada (Vallés); Más vale solo ke mal akonpañado (Correas); Más vale estar solo que mal 15. «Más lo han» (Combet 1971: 463-471). 16. «acucioso», d’après le MS Salamanca (Combet 1971: 463-471).

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acompañado (Sbarbi 2); Más vale solo que mal acompañado (RAE, Doval, Junceda) Más val un tien que dos tu l’aurás (Romancea) De fare, fare, mas vale un dote que doſ te dare (Lib. Adv.); De faré, faré nunca me pagué; más vale vn toma que dos te daré (Senilo-quium); Fare, fare, mas vale vn toma que dos te dare (Santillana); No me curo: de hare: hare: mas vale vn toma: que dos te dare (Vallés); De haré, haré, nunca me pagué; más vale un toma que dos te daré (Núñez); Más vale un «toma» que «dos te daré» (Horozco); Faré, faré; más kiero un toma ke dos te daré (Correas); De haré, haré, nunca me pagué, mas vale un toma, que dos te daré (Caro); Mas vale un toma que un dos te daré (RAE); Mas vale un toma, que un dos te daré (Caro, Sbarbi 1/2); Más vale un toma que cien te daré (Sbarbi 2); Más vale un «toma» que un dos «te daré» (Doval, Junceda) Más vale algo que nada (Seniloquium) Mas vale algo que no nada (Vallés); Cásame en hora mala, que más vale algo que no nada (Núñez); Más vale algo ke nada; [o] ke nonada / Kásame en ora mala, ke más vale algo ke nada (Correas); Más vale algo que nada (RAE, Sbarbi 2, Doval, Junceda) Más vale asno que me lieue, que cauallo que me de rueque (Senilo-quium) Mas quiero asno que me lieue que cauallo que me derrueque (San-tillana); Mas quiero asno que me lleve que cauallo que me derrueque (Vallés); Más quiero asno que me lleve que cavallo que me derrueque (Núñez); Más kiero asno ke me lleve ke kavallo ke me derrueke (Correas); Mas vale asno que me lleve, que caballo que me derrueque (Caro); Mas quiero asno que me lleve que caballo que me derrueque (RAE); Más quiero asno que me lleve, que caballo que me derrueque (Sbarbi 1/2) Mas vale con mal asno contender que la leña a cuestas traer (San-tillana) Mas vale con ruyn asno contender: que la leña a cuestas traer (Vallés); Más vale con mal asno contender que la leña a cuestas traer (Núñez); Más vale kon mal asno kontender ke la leña a kuestas traer (Correas); Más vale con mal asno el hombre contender, que solo y cargado el haz a cuestas traer (Sbarbi 2) Mas vale yr fartos a missa que ayunos a bisperas (Santillana) Mas vale harto a missa: que ayuno a visperas (Vallés); Más vale harto a misa ke aiuno a vísperas / Más vale ir harto a vísperas ke aiuno a misa (Correas) Más vale mjo que nuestro (Seniloquium) El portogués: Mejor es mío que nuestro (Núñez); Mexor es mío ke nuestro (Correas)

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Más vale pájaro [en mano] que bueitre volando (Romancea) Más vale paxarillo en mano que buytre volando (Seniloquium); Mas vale paxaro en mano que no bueytre bolando (Santillana); Mas vale paxaro en mano: que buytre bolando (Vallés); Más vale páxaro en mano que bueitre bolando / El portogués: Más quiero un páxaro que tengo en la mano que dos que van bolando (Núñez); Más vale páxaro en mano que buytre volando / más vale páxaro en mano que águila volando (Horozco); Más vale páxaro en mano ke buitre bolando / Más vale un páxaro en la mano ke dos bolando (Correas); Mas vale páxaro en mano, que buytre volando (Caro, RAE); Más vale pájaro en la mano que buitre, o ciento, volando (Sbarbi 1/2); Más vale pájaro en mano que buitre volando (Doval); Más vale pájaro en mano que ciento volando (Doval, Junceda) Más vale pedir et mendigar, que veerse home avergonçar (Senilo-quium) Más vale pedir y mendigar que en la horca pernear (Núñez); Más vale pedir i mendigar ke en la horka pernear (Correas) Más vale player […] (Romancea) Mas vale qujen Dios ayuda, que el que mucho madruga (Lib. Adv.) Más vale a quien Djos ajuda que qujen mucho madruga (Senilo-quium); Mas vale a quien Dios ayuda que a quien mucho madruga (Santillana); Mas vale a quien dios ayuda, que quien mcho madruga / Mas puede dios ayudar: que velar: y madrugar (Vallés); Más vale a quien Dios ayuda que al que mucho madruga / Más puede Dios ayudar que velar ni madrugar (Núñez); Más puede Dios aiudar ke velar ni madrugar / Kien madruga, Dios le aiuda (Correas); Mas vale á quien Dios ayuda, que el que mucho madruga / Mas puede Dios ayudar, que velar ni madrugar (Caro); Á quien madruga Dios le ayuda (RAE); Al que madruga, o se antuvia, Dios le ayuda (Sbarbi 2); Más vale a quien Dios ayuda, que quien mucho madruga (Sbarbi 1/2, Doval); A quien madruga, Dios le ayuda (Sbarbi 1, Doval, Junceda); Al que madruga, Dios le ayuda (Doval) Más vale saber que aver (Seniloquium) Mas vale saber que auer (Santillana); Mas vale saber: que auer (Vallés); Más vale saber que aver (Núñez, Horozco); Más vale saber ke aver, para no menester (Correas); Más vale saber que haber (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Junceda) Más vale salto de mata que ruego de homes buenos (Seniloquium) Mas vale salto de mata que ruego de ombres buenos (Santillana); Mas vale salto de mata: que ruego de buenos hombres (Vallés); Más vale salto de mata que ruego de hombres buenos (Núñez); Más vale salto de mata ke rruego de buenos; [o] de onbres buenos (Correas); Más vale salto de mata, que ruego de buenos (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Junceda); Más vale salto de mata que ruego de hombres buenos (Doval)

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Mas vale traque que Dios vos salue (Santillana) Mas vale traque traque que Dios os salue (Vallés); Más vale taque, taque, que Dios os salve (Núñez); Más vale «take take» ke «Dios os salve» (Correas) Más vale tuerta que siega (Seniloquium) 17 Mas vale tuerto que çiego (Santillana); Mas vale tuerto: que ciego (Vallés); Más vale tuerto que ciego / Más vale tuerta que ciega (Núñez); Más vale tuerto ke ziego / Más vale tuerta ke ziega / Antes tuerto ke ziego / Antes tuerto ke del todo ziego (Correas) Más vale venjr de saco a manto, que de manto a saco (Seniloquium) Más vale venir de saco a manto que de manto a saco (Espinosa) Más vale vergüença en cara que manzilla en coraçón (Seniloquium) Mas vale verguença en cara que manzilla en coraçon (Santillana); Mas vale verguença en cara: que dolor en coraçon (Vallés); Más vale ver-güença en cara que manzilla en coraçón (Núñez); Más vale verguenza en kara ke manzilla en korazón (Correas); Mas vale vergüenza en cara, que mancilla en corazon (Caro, RAE); Más vale vergüenza en cara que mancilla en corazón (Sbarbi 2, Doval) Más valen cardos en paz, que pollos con agras (Seniloquium) Mas quiero cardos en paz que no salsa de agraz (Santillana); Más vale vaca en paz que pollos con agraz / Más valen cardos en paz, &c (Núñez); Más valen kardos en paz ke pollos kon agraz (Correas); Más vale cardo en paz, que pollos con agraz (Caro); Mas vale vaca en paz, que pollos con agraz (Caro, Sbarbi 1/2); Mas vale vaca en paz que no pollos con agraz (RAE); Más vale vaca en paz que pollos en agraz / Más vale pan solo en paz que pollos en agraz (Junceda) Mas valen coçes de monje que falagos de escudero (Santillana) Mas valen coçes de monje: que halagos de escudero (Vallés); Más valen coces de monje que halagos de escudero (Núñez); Más valen kozes de monxe ke halagos de eskudero (Correas) Mas valen migajas de rey que çatico de cauallero (Santillana) Mas valen migajas de rey: que çatico de cauallero (Vallés); Más vale migaja de rey que çatico de cavallero (Núñez); Más vale migaxa de Rrei ke zatiko de kavallero; o ke rrazión –o salario– de señor; o Más valen migaxas de Rrei... (Correas); Mas vale meaja de Rey, que zatico de Caballero (Caro); Más vale migaja de rey que merced de señor (Sbarbi 2) Más veen dos ojos que vno (Seniloquium) Mas ven quatro ojos: que dos (Vallés); Más veen quatro ojos que dos (Núñez); Más ven kuatro oxos ke dos (Correas); Mas ven quatro ojos que dos (RAE); Más ven cuatro ojos que no dos (Sbarbi 2); Más ven cuatro ojos que dos (Doval, Junceda) 17. «ciega», d’après le MS Salamanca (Combet 1971: 463-471).

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Mata que el rey perdona (Santillana) Mata: que el Rey perdona (Vallés); Mata, quel rey perdona (Núñez); Mata, ke el Rrei perdona (Correas); Mata, que el rey perdona (Sbarbi 1/2) Mata vacas [y] carneros, [y] dame vn cornado de bofes (Santillana) Mata vacas: y carneros: y dame: vn cornado de bofes (Vallés); Matad vacas y carneros, dame un cornado de bofes (Núñez); Matan vakas i karneros, dadme un kornado de bofes (Correas); Matad vacas y carneros; dadme un cornado de bofes (Sbarbi 2, Junceda) Mete el gato en el garuançal que el dira la verdad (Santillana) Mete el gato en el garuançal: que el dira la verdad (Vallés); Mete el gallo en el garvançal, quel dirá la verdad (Núñez); Mete el gallo en el garvanzal, ke él dirá la verdad; o Mete el gato...(Correas); Mete el gato en el garbanzal, que él dirá la verdad (Sbarbi 2) Mete gallego en tu pajar, y faser se te ha heredero (Seniloquium) Mete el gallo en tu muladar y saldra heredero (Santillana); Mete el gallo en el muladar: y saldra heredero (Vallés); Mete el gallo en tu muladar y hazerse ha heredero (Núñez); Mete el gallo en tu paxero, i hazérsete á eredero (Correas); Mete el ruin en tu pajar, y quererte ha heredar (Caro); Metí gallo en mi cillero, hízose mi hijo y mi heredero (Sbarbi 1/2); Acogí al ratón en mi agujero, y volvióseme heredero (Sbarbi 1/2, Junceda) Mi caſilla & mj fogar cien ſueldos val (Lib. Adv.) My casilla y mi fogar, cient sueldos val (Seniloquium); Mi casa: y mi hogar: mil sueldos me vale (Vallés); Mi casa y hogar cien sueldos val (Núñez); Mi kasa i mi hogar zien doblas val; o zien sueldos o mil sueldos val (Correas); Mi casa y mi hogar, cien sueldos val (Caro); Mi casa y mi hogar cien doblas val (RAE, Sbarbi 1); Mi casa y mi hogar, cien doblas, o cien ducados, o cien escudos, val (Sbarbi 2); Mi casa y mi hogar, cien doblas val (Junceda) Miedo guarda vina que no vinadero (Lib. Adv.) Mjedo guarda vinna, que non vinnadero (Seniloquium); Miedo guarda viña que no viñadero (Santillana, Vallés); Miedo guarda viña, que no viñadero (Núñez); Miedo guarda viña, ke no viñador / Viña guarda miedo, ke no viñadero / Miedo guarda viña, ke no viñador, niña (Correas); Mas guarda la viña el miedo, que no el viñadero (Caro); Miedo guarda viña, que no viñadero (Caro, Sbarbi 1/2); Miedo guarda viña (RAE, Sbarbi 1); El miedo guarda la viña, que no viñadero (Doval); El miedo guarda el viñedo (Junceda) Miedo ha, payo que reza (Seniloquium) Miedo ha pedro: que reza (Vallés); Miedo ha payo, que reza (Núñez); Miedo á Paio, ke rreza / Miedo á Pedro, ke rreza / Miedo tiene Ako, ke rreza (Correas); Miedo há payo que reza (Caro); Miedo ha payo que reza (RAE, Sbarbi 2); Miedo ha Payo, que reza (Sbarbi 2)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 301

Mienta al malo [y] apareja el palo (Santillana) Mientra el malo: y el apareja el palo (Vallés); Mienta el malo y apareja el palo (Núñez); Mienta al malo, i aparexa el palo (Correas) Mientras más moros, más ganancia (Seniloquium) Mientras mas moros mas ganancia (Santillana); A mas moros mas ganancia / Mientra mas moros: mas ganancia (Vallés); Mientra más moros, más ganancia (Núñez); A más moros más ganançia (Horozco); A más moros más gananzia / Mientras más moros, más gananzia (Co-rreas); Mientras mas Moros, mas ganancia (Caro); Cuanto más moros, más ganancia (Sbarbi 2); A más moros, más ganancia (Sbarbi 2, Doval); A más moros, más despojos (Junceda) Migajuela de mal pan, nj la comas njn la des a tu can (Seniloquium) Bocado de mal pan: no lo comas ni lo des a tu can (Santillana); Bocado de mal pan ni lo comas ni lo des a tu can (Vallés); Bocado de mal pan, ni lo comas, ni lo des a tu can (Núñez); Bokado de mal pan, ni lo komas ni lo des a tu kan (Correas); Bocado de mal pan, ni lo comas ni lo des a tu can (Sbarbi 2) Mingo, remjngo, caro es el trigo (Lib. Adv.) Chio, chio, sobre mj trigo (Seniloquium); Chio, chio, sobre mi trigo (Núñez); Chío, chío, sobre mi trigo (Correas); ¿Chío, chío sobre mi trigo? (Sbarbi 2) Moça va, el agraç maduro ye ya (Romancea) Mollina en la casa que no ay farina (Santillana) Molina en casa que no ay harina (Vallés); Mollina, en casa do no ay harina / Ya mollina, para la casa do no ay harina (Núñez); Mollina, para la kasa do no ai harina / Mollina, en kosa do no ai harina (Correas); En la casa donde no hay harina, todo es mohina (Sbarbi 1/2); Donde no hay harina, todo es mohína (Sbarbi 2, Doval, Junceda) Muchas veces beſo mano[s] que queria ver cortadas (Lib. Adv.) Manos besa home, que querrja ver corta[s] (Seniloquium) 18; Mano besa hombre que la querria ver cortada (Vallés); Muchos besan manos que querrían ver cortadas (Núñez); Muchos besan manos ke kerrían ver kemadas; o kortadas (Correas); Manos besa el hombre, que quisiera ver quemadas (Caro); Manos besa el hombre que querria ver quemadas (RAE); Manos besa el hombre que quisiera ver cortadas (Sbarbi 1/2); Muchos besan manos que quisieran ver cortadas (Doval) Mucho ay, de Pedro a Pedro (Seniloquium) Mucho va de Pedro a Pedro / Mucho ay de Juan a Juan (Espinosa); Mucho va de pedro: a pedro / Differentia va de pedro a pedro (Vallés); Mucho va de Pedro a Pedro / Diferenzia ai de Pedro a Pedro / Mucha diferenzia ai de Pedro a Pedro (Correas); Mucho va de Pedro á Pedro (Caro, RAE); Algo, o mucho, va de Pedro á Pedro (Sbarbi 1/2); Algo va de Pedro a Pedro (Doval, Junceda) 18. «cort[adas]», d’après le MS Salamanca (Combet 1971: 463-471).

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302 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Muchos componedores desconponen la nouja (Seniloquium) Muchas maestras cohonden la nouia (Santillana); Muchos compone-dores descomponen o cohonden la nouia (Vallés); Muchas maestras cohonden la novia (Núñez); Muchos konponedores deskonponen la novia / Muchas maestras kohonden la novia (Correas); Muchos com-ponedores descomponen la novia (Caro, RAE, Sbarbi 1/2); Muchos componedores, descomponen la novia (Junceda) Muchos son los amigos y pocos los escogidos (Santillana) Muchos son los amigos: y pocos los escogidos (Vallés); Muchos son los amigos, pocos los escogidos (Núñez); Muchos son los amigos i pokos los eskoxidos (Correas); Muchos son los llamados, y pocos los escogidos (Caro); Muchos son los llamados, y pocos los elegidos (Doval); Muchos son los llamados y pocos los escogidos (Sbarbi 2, Junceda) Muchos van a casa del muerto [y] cada vno llora su duelo (Santi-llana) Muchos van a casa del muerto: y cada qual llora su duelo (Vallés); Todos van al muerto y cada uno llora su duelo (Núñez); Muchos van a kasa del muerto, i kada uno llora su duelo / Todos van al muerto , i kada uno llora su duelo (Correas) Mudar costumbre, a par es de muerte (Seniloquium) Mudar costumbre par es de muerte (Santillana); Mudar costumbre: es a par de muerte (Vallés); Mudar costumbre apar de muerte (Núñez); Mudar kostunbre es a par de muerte / Mudar kondizión es a par de muerte (Correas); Mudar costumbre es apar de muerte (Sbarbi 2); Mudar de costumbre, gran pesadumbre (Doval) Muera gata [y] muera harta (Santillana) Muera marta: y muera harta (Vallés); Muera gata y muera harta. Otros dizen: Muera Marta (Núñez); Muera gata i muera harta (Correas); Muera Marta y muera harta (Caro, RAE); Muera Marta, y muera harta (Sbarbi 1/2); Muera Marta y muera harta (Doval); Muera Marta, muera harta (Junceda) [Muera Sansón y quantos con él son] (Seniloquium) Muera Sanson [y] quantos con el son (Santillana); Muera sanson y quantos con el son (Vallés); Muera Sansón y quantos con él son (Núñez); Muera Sansón, i kuantos kon él son; [o] Akí morirá (Correas); Aquí morirá Sansón y cuantos con él son (Sbarbi 2, Doval, Junceda) Muerto es el ahijado por quien teniamos el conpadradgo (Santillana) Muerto es el ahijado: por quien teníamos el compadrazgo (Vallés); Muerto es el ahijado por quien teníamos el compadrazgo (Núñez); Muerto es el ahixado por kien teníamos el konpadrazgo / Perdido es el ahixado por kien teníamos el konpadrado (Correas); Murióse el ahijado, acabóse el padrinazgo (Sbarbi 2)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 303

Muger de çinco sueldos, marjdo de dos meajas (Seniloquium) Muger de cinco sueldos, marido de dos meajas (Núñez); Muxer de zinko sueldos, marido de dos meaxas (Correas); Mujer de cinco sueldos, marido de dos meajas (Sbarbi 2, Junceda) Mula blanca o vieja o manca (Santillana) Mula blanca: o vieja: o manca (Vallés); Mula blanca, o vieja o manca (Núñez); Mula blanka, o viexa, o manka (Correas) Mundo redondo: quien no sabe nadar vase a lo hondo (Santillana) Mundo redondo quien no sabe nadar: vase al fondo (Vallés); Mundo redondo, quien no sabe nadar vase a lo hondo (Núñez); Mundo rre-dondo, kien no sabe nadar vase a lo hondo (Correas); Mundo redondo, quien no sabe nadar vase á lo hondo (Caro); Este mundo es golfo redondo, quien no sabe nadar vase al hondo (RAE); Este mundo es golfo redondo; quien no sabe nadar vase al (fondo) hondo (Sbarbi 1/2); Mundo redondo, quien no sabe nadar se va a lo hondo (Doval); Este mundo es golfo redondo; quien no sabe nadar vase al hondo (Doval, Junceda)

N Nadar, nadar, y afogar al orilla (Seniloquium) Nadar [y] nadar, [y] a la orilla afogar (Santillana); Nadar: nadar: y a la orilla ahogar (Vallés); Nadar y nadar, y a la orilla ahogar (Núñez); Nadar i nadar, i a la orilla ahogar; [o] Nadar i nadar, i morir a la orilla; o i ahogar a la orilla (Correas); Nadar, nadar, y a la orilla ahogar (Caro); Nadar, nadar y a la orilla ahogar (RAE); Nadar, nadar, y a la orilla ahogar (Sbarbi 1/2, Junceda); Nadar y nadar, y a la orilla ahogar (Doval) Neblina, del agua es madrina (Santillana) Neblina de agua es madrina (Vallés); La ñeblina del agua es madrina y del sol más aína (Núñez); La neblina del agua es madrina, i del sol más aína; o La ñeblina... (Correas); La neblina, del agua es madrina (Sbarbi 1); La neblina, del agua es madrina; pero si es con seca, más seca / La neblina, del agua es madrina, y del sol vecina (Sbarbi 2) Negra non me ayas grado, que quexa haze mercado (Seniloquium) Uenta no me ayas grado, que cuyta faze mercado (Santillana); Venta: no me ayas grado: que cuyta haze mercado (Vallés); Hería, no me ayas grado, que cuita haze mercado / Venta no me ayas grado, que cuita haze mercado (Núñez); Feria, no me aias grado, ke kuita haze merkado / Venta no me aias grado, ke kuita haze merkado (Correas); Cuita hace mercado, que no rico abastado (Junceda) Ni a buen scolar livros, ni a buen cavallero armas (Romancea) Ni a buena bevedora vino, ni a buena filadora lino (Romancea)

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304 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Ni de estopa buena camisa, ni de puta buena amiga (Santillana) Ni de tascos buena camisa: ni de puta buena hija (Vallés); Ni de estopa buena camisa ni de puta buena amiga / Ni de tascos buena camisa ni de putas buena amiga (Núñez); Ni de estopa buena kamisa, ni de puta buena amiga / Ni de taskos buena kamisa, ni de puta buena hixa; o buena amiga (Correas); Ni de puta buena amiga, ni de estopa buena camisa (Junceda) Ni ha grado ni mercé qui al enbriago da a bever (Romancea) Ni mas medrar, ni mas pechar (Santillana) Ni mal: mas medrar: ni mal: mas pechar (Vallés); Ni más pechar ni más medrar (Correas) Ni moço mocoso, ni potro sarnoso (Santillana) Ni creas en moço mocoso: ni en potro sarnoso / Ni moço mocoso ni potro sarnoso son de desechar (Vallés); Ni creas en moço mocoso ni en potro sarnoso (Núñez); Ni kreas en mozo mokoso, ni en potro sarnoso (Correas) Ni siruas a quien siruio, ni pidas a quien pidio (Santillana) Ni siruas: a quien siruio: ni pidas: a quien pidio (Vallés); Ni sirvas a quien sirvió ni pidas a quien pidió (Núñez); Ni sirvas a kien sirvió, ni pidas a kien pidió, ni mandes a kien mandó (Correas); Ni sirvas á quien sirvió, ni pidas á quien pidió (Caro); Ni pidas á quien pidió, ni sirvas á quien sirvió (Caro, RAE, Sbarbi 1); Ni mandes a quien mandó, ni sirvas a quien sirvió (Sbarbi 2); Ni sirvas a quien sirvió, ni pidas a quien pidió (Sbarbi 2); Ni sirvas a quien sirvió, ni pidas a quien pidió, ni mandes a quien mandó (Doval, Junceda) Ni vo alla, ni fago mengua (Santillana) Ni voy alla: ni hago mengua (Vallés); Ni vo allá ni hago mengua (Núñez); Ni voi allá, ni hago mengua / Ni va, ni haze mengua / Allá voi, no hago mengua (Correas) Ni vo ni vengo, mas qual seso toue tal cabeça tengo (Santillana) Ni vo ni vengo, mas qual seso tuue, tal cabeça tengo / Qual seso tuue: tal cabeça traygo (Vallés); Ni vo ni vengo, mas qual seso tuve, tal casa tengo (Núñez); Ni vo, ni vengo, mas kual seso tuve, tal kasa tengo; o tal kabeza tengo; o tal kasa mantengo (Correas) Njn el enbidioso medró, njn quien cabe él moró (Seniloquium) Ni el imbidioso medro: ni quien cabe el moro (Vallés); Ni el embidioso medró ni quien cabe él moró (Núñez); Ni el enbidioso medró, ni kien kabe él moró / El enbidioso no medra, ni kien dél bive zerka; o ni kien a él se llega / Ni el enbidioso medra, ni kien a él se llega; o azerka / Nunka el enbidioso medró, ni kien kabe él bivió (Correas) Njn en mj hera, njn en mj çivera, trille quien quisiere (Seniloquium) No es mio el trillo: ni la ciuera: trille: y muela: quien pueda (Vallés);

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 305

Mi mi hera ni mi civera trille quien quisiere en ella / No es mío el trillo ni la civera, trille y muela quien quiera (Núñez); Ni mi era, ni mi zivera; trille kien kiera i pueda / Ni mía la era, ni mía la zivera; trille kien kisiere en ella / No es mío el trillo i la zivera; trille i muela kien-kiera (Correas); Ni mia la era, ni mia la civera, trille quien quisiere en ella / No es mio el trillo, ni la civera, trille y muela quien quiera (Caro); Ni mío es el trigo, ni mía es la cibera, y muela quien quiera (Sbarbi 2, Junceda) Njn tan largo commo Jamjla, njn tan corto commo su fija (Senilo-quium) Ni tan luenga, como jamila: ni tan corta como su hija (Vallés); Ni tan luenga como Iamila ni tan corta como su hija (Núñez); Ni tan luenga komo Xamila, ni tan korta komo su hixa (Correas) No al moco, más donde cuelga (Seniloquium) 19 No mireys al moco: si no donde cuelga (Vallés); No al moco, mas donde cuelga (Núñez); No al moko, sino donde kuelga; [o] No al moko, mas donde kuelga (Correas) Non cabe la cuba más, de llena (Seniloquium) No con qujen naçes, mas con qujen paçes (Seniloquium) No con quien nasçes syno con quien paçes (Santillana); No con quien naces sino con quien paces (Vallés); Con quien pasces, que no con quien nasces (Núñez); No kon kien nazes, sino kon kien pazes / Kon kien pazes, ke no kon kien nazes (Correas); No con quien naces, sino con quien paces (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval); No donde naces, sino con quien paces (Junceda) No creas en cielo estrellado, ni en rabo mal vezado (Santillana) Ni de cielo estrellado ni de rabo mal bezado no es buen fiado (Núñez); Ni de zielo estrellado, ni de rrabo mal bezado, no es buen fiado (Correas) No creáys marido lo que vos vierdes, mas lo que yo vos dixere (Seni-loquium) No creays marido lo que vierdes, sino lo que yo os dixere (Santillana); No creais marido: lo que vieredes: sino lo que yo os dixere (Vallés); No creáis, marido, lo que viéredes, sino lo que yo os dixere (Núñez); No kreáis marido lo ke vos viéredes, sino lo ke io os dixere (Correas); No creas, marido, lo que vieres, sino lo que yo os dijere (Junceda) Non dé Dios tanto bien a nuestros amjgos, que nos desconoscan (Seniloquium) No dé Dios tanto bien a nuestros amigos que nos desconozcan (Nú-ñez); No dé Dios tanto bien a nuestros amigos ke nos deskonozkan (Correas); No dé Dios tanto bien á nuestros amigos, que nos desco-nozcan (Caro); No dé Dios a nuestros amigos tanto bien que nos desconozcan (Sbarbi 1/2) 19. «mas donde cuelga» (Combet 1971: 463-471).

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306 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Non deue el onbre estender la pierna más de quanto basta la manta (Seniloquium) Cada uno estiende la pierna como tiene la cubierta (Núñez); Nadie estienda la pierna más de hasta donde la sávana llega / Nadie estiende la pierna más de hasta donde llega la sávana (Correas); Cada uno estienda la pierna, como tiene la cubierta / Tender la pierna mas de lo que coge la sabana (Caro); Extender la pierna hasta donde llega la sábana (RAE); No se debe extender la pierna sino hasta donde llega la sábana / No estirar la pierna más de á lo que alcanza la manta (Sbarbi 1); No se debe alargar, o estirar, o extender, la pierna más allá de adonde alcance la sábana, o la manta (Sbarbi 2); No extiendas la pierna más de lo que alcanza la manta / Cada uno extiende la pierna como tiene la manta (Doval); Extender la pierna hasta donde llega la sábana (Doval, Junceda) No dize el vmbral syno lo que oye [a]l quiçial (Santillana) No dize el vmbral: sino lo que oye: al quiçial (Vallés); No dize el umbral sino lo que oye al quicial (Núñez); No dize el unbral sino lo ke oie al kizial (Correas) Non es limosna, cubrir vn altar y descubrir otro (Seniloquium) Hazer un altar: y deshazer otro (Vallés); Hazer un altar i deshazer otro (Correas) No es por el hueuo, mas es por el fuero (Seniloquium) No es por el hueuo syno por el fuero (Santillana); No por el hueuo: sino por el fuero (Vallés); No es por el huevo, sino por el fuero (Núñez); No es por el huevo sino por el fuero (Horozco); No es por el guevo, sino por el fuero (Correas); No es por el huevo, sino por el fuero (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) No es seso traer el asno en peso (Santillana) No es seso: traer el asno en peso (Vallés); No es seso traer el asno en peso (Núñez); No es seso traer el asno en peso (Correas, Sbarbi 2) No es tan brauo el leon como lo pintan (Santillana) No es tan brauo el leon: como lo pintan (Vallés); No es tan bravo el león como le pintan (Núñez, Horozco); No es tan bravo el león komo le pintan (Correas); No es tan bravo el leon, como le pintan (Caro); No es tan bravo el leon como le pintan (RAE); No es tan fiero el leon como le pintan (Sbarbi 1); No es tan bravo el león como lo pintan (Sbarbi 2); No es tan fiero el león como lo pintan (Sbarbi 2, Doval, Junceda) No este la tienda syn alheña (Santillana) No esta la tienda sin alheña (Vallés); No esté la tienda sin alheña (Núñez, Correas) No fies ny porfies (Santillana) Ni fies: ni porfies: ni arriendes: y biuiras como quisieres (Vallés); Ni fíes ni porfíes ni confíes ni arriendes, vivirás entre las gentes (Núñez);

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 307

Ni fíes, ni porfíes (Horozco); Ni fíes, ni konfíes, ni prestes, bivirás komo kisieres / Ni fíes, ni porfíes, ni konfíes, ni arriendes, bivirás entre las xentes / No fíes, ni porfíes, ni apuestes, ni desafíes / Nunka fíes ni porfíes: es la mexor rregla ke vistes (Correas); Ni fies, ni por-fies / Ni fies, ni confies, ni prestes, vivirás entre las gentes (Caro); Ni fíes, ni porfíes, ni vendas ni arriendes, y vivirás bien con las gentes (Sbarbi 2) No ha cuberta que a mal no reberta, si no yes feyta per engán (Romancea) No hay encubierta que a mal no revierta (Sbarbi 2) No ha tan buen pan co[m] de forment, ni tan buen vin com de sarment (Romancea) Non ay atajo ſin trabajo (Lib. Adv.) Non ay ataxo, syn trabaio (Seniloquium); No ay atajo sin trabajo (Santillana); No ay rodeo: sin desseo: ni atajo: sin trabajo (Vallés); No ay atajo sin trabajo / Ni ay rodeo sin desseo ni atajo sin trabajo (Núñez); Ni ai rrodeo sin deseo, ni ataxo sin trabaxo (Correas); No hay atajo sin trabajo (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) No ay bien conosçido fasta que es perdido (Santillana) Estonces es conocido: quando es perdido (Vallés); El bien no es konozido hasta ke es perdido / El bien no se konoze hasta ke se pierde (Correas); El bien no es conocido hasta que es perdido (Caro, Sbarbi 1/2, Junceda); El bien, hasta que se pierde, no se conoce / No se conoce el bien hasta que se ha perdido (Sbarbi 2); No es el bien conocido hasta que es perdido (Doval); No hay bien conocido hasta que es perdido (Junceda) No ay boda syn tornaboda (Santillana) No ay boda: sin tornaboda (Vallés); Qual boda, sin doña Toda (Núñez); No ai boda sin tornaboda / No ai boda sin doña Toda / ¿Kuál boda sin doña Toda? (Correas); Qual boda sin doña Toda (Caro); No hay boda sin tornaboda (Sbarbi 2); No hay boda sin Doña Toda (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Junceda) No ay espada syn buelta, ni puta syn alcahueta (Santillana) Ni espada sin buelta: ni ramera: sin alcahueta (Vallés); Ni espada sin buelta ni puta sin alcahueta (Núñez); Ni espada sin buelta, ni puta sin alkagueta (Correas) Non ay ladrón, syn encubridor (Seniloquium) No ay ladrón sin encubridor (Núñez); No ai ladrón sin enkubridor (Correas); No hay ladrón sin encubridor (Doval); El encubridor hace al ladrón (Doval, Junceda) No ay mayor pesar que trabaiar y no medrar (Seniloquium) Trabajar y no medrar: es gran pesar / Viuir: y no medrar es gran pesar (Vallés); Trabaxar, i nunka medrar / Bivir trabaxando i no medrar, es

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308 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

gran pesar (Correas); Afanar, afanar, y nunca medrar (Sbarbi 1/2); Trabajar, trabajar y nunca medrar (Sbarbi 2); Trabajar y no medrar, es gran pesar (Doval); Afanar, afanar y nunca medrar (Doval) No ay muerte syn achaque (Santillana) No ay muerte sin achaque: ni perdida (Vallés); No ay muerte sin achaque (Núñez); No ai muerte sin achake (Correas); Muerte no venga, que achaque no tenga (RAE); Muerte no venga que achaque no tenga (Sbarbi 1/2) Non ay palabra mal dicha, ſinon fueſe maltrayda (Lib. Adv.) No auria palabra mal dicha: si no fuesse mal entendida (Vallés); No avría palabra mal dicha, si no fuesse retraída (Núñez); No avría palavra mal dicha, si no fuese rretraída; o si no fuese mal entendida; o si no fuese rrepetida (Correas); No habria palabra mal dicha, si no fuese repetida (Caro); No hay palabra mal dicha si no fuese mal entendida (RAE, Doval, Junceda) No ay peor burla que la verdadera (Santillana) No ay peor burla: que la verdadera (Vallés); No ay peor burla que la verdadera (Núñez); No ai peor burla ke la verdadera (Correas); No hay peor burla que la verdadera (RAE, Sbarbi 1/2, Doval) No ay peor ladrón que el de casa (Seniloquium) No ay peor mal que el enemigo de casa para dañar (Núñez); No ai peor ladrón ke el de kasa i tu mansión (Correas); No hay peor ladrón que el de casa, o el doméstico (Sbarbi 2) Non ay peor sordo que el que non qujere oýr (Seniloquium) No ay peor sordo que el que no quiere oyr (Santillana); No ay peor sordo: que el que no quiere oyr (Vallés); No ay peor sordo que el que no quiere oír (Núñez); No ai peor sordo ke el ke no kiere oir (Correas); No hay peor sordo que el que no quiere oir (Caro); No hay peor sordo, que el que no quiere oir (RAE); No hay peor sordo que el que no quiere oír (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) No ay reyna syn su vezina (Santillana) No ay regina: sin su vezina (Vallés); No ay regina sin su vezina (Núñez); No ai Rrexina sin su vezina / No ai Rrei sin su vezino, ni Rrexina sin su vezina (Correas); No ay Regina sin su vecina (Caro); No hay rey sin su vecino; ni reina sin su vecina (Junceda) No ay tal fijo como el parido, njn tal madre como la que pare (Seniloquium) No ay tal madre: como la que pare (Vallés); No ay tal madre como la que pare (Núñez); No ai tal madre komo la ke pare, ni tal hixo komo el parido / No ai tal hijo komo el parido, ni tal madre komo la ke pare (Correas); No hay tal madre como la que pare (Sbarbi 2) Non faze poco, qujen a sus amjgos prueua (Seniloquium) Si quisieres tener pocos amigos pruévalos (Espinosa)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 309

No faze poco quien bien se defiende de otro (Santillana) No haze poco: quien se defiende de otro (Vallés); No haze poko kien se defiende de otro (Correas) No juego a los dados, mas fago peores baratos (Santillana) No juego a los dados: mas hago peores baratos (Vallés); No juego a los dados, mas hago otros peores baratos (Núñez); No xuego a los dados, mas hago otros peores baratos (Correas) No lo quiero, no lo quiero, mas echádmelo en el capello (Senilo-quium) No lo quiero: no lo quiero: mas echadmelo en el capiello (Vallés); No lo quiero, no lo quiero, mas échamelo en el capiello (Núñez); No lo kiero, no lo kiero, mas echámelo en el kapelo; [o] kapiello; [o] en la kapilla; [o] mas echámelo en este zurrón (Correas); No quiero, no quiero; mas echamelo en la capilla (Caro); No quiero, no quiero; pero échamelo en la capilla ó en el sombrero (Sbarbi 1); No quiero, no quiero, pero echádmelo, o échalo, en el sombrero / No lo quiero ni lo pido, mas échamelo en el capillo (Sbarbi 2); No quiero, no quiero, pero echámelo al sombrero (Doval); No quiero, no quiero, pero echádmelo en el sombrero (Junceda) Non me pago del amjgo que cubre con las alas e fiere con el pico (Seniloquium) No es tu amigo: el que te cubre con las alas: y te hiere con el pico (Vallés); Reñiego del amigo que cubre con las alas y muerde con el pico (Núñez); No es tu amigo el ke te kubre kon las alas i te hiere kon el piko / Rreniego del amigo ke kubre kon las alas i muerde kon el piko (Correas); Reniego del amigo que cubre con las alas, y muerde con el pico (RAE); Reniego del amigo que cubre con las alas y muerde con el pico (Sbarbi 1/2, Doval) No metas en tu casa syno a quien tenga ojos (Santillana) No metas en tu casa: si no quien tenga ojos (Vallés); No entre en tu casa quien ojos aya (Núñez); No metas en tu kasa sino kien tenga oxos en kara / No entre en tu kasa kien oxos aia (Correas); A tu casa no venga quien ojos tenga (Doval, Junceda) No preguntes a njnguno qujén es, que el se lo dirá (Seniloquium) 20 No digas quien eres, que tu te lo diras (Santillana); No digo: quien eres: que tu te lo diras (Vallés); No digo quién eres, que tú te lo dirás (Núñez); No digo kién eres, ke tú te lo dirás (Correas) Non ſe fazen las bodas de fongos, mas de dineros redondos (Lib. Adv.) No se faze la boda de hongos (Santillana); No se haze la boda de fongos: sino de buenos florines redondos (Vallés); No se haze la boda de hongos, sino de buenos ducados redondos. Otros dizen: de buenos 20. «que él te lo dirá» (Combet 1971: 463-471).

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bollos redondos / No se hazen las bodas de hongos a solas (Núñez); No se haze la boda de hongos, sino de buenos dukados rredondos; o de buenos bollos o panes o florines rredondos / No se hazen las bodas de hongos a solas (Correas); No se hacen las bodas de hongos á solas (Caro); No se hace la boda de hongos, sino de buenos ducados redondos / No se hace la boda de hongos, sino de buenos bollos redondos (Caro, Sbarbi 2); No se hacen los negocios de hongos, sino con buenos dineros redondos / Boda de hongos (Sbarbi 2) Non se prenga […] drudar qui non sabe ser (Romancea) Non ſe toman truchas a barbas enxutas (Lib. Adv.) No se toman truchas, a bragas enxutas (Seniloquium); No se toman truchas: a bragas enxutas (Vallés); No se toman truchas a bragas enxu-tas (Núñez, Correas); No se cogen truchas á bragas enjutas (Caro); No se pescan truchas á bragas enjutas (RAE); No se pescan ó toman truchas á bragas enjutas (Sbarbi 1); No se cogen, o pescan, o toman, truchas a bragas enjutas (Sbarbi 2); No se cogen truchas a bragas enjutas (Doval); No se pescan truchas a bragas enjutas (Junceda) No seas perezoso y non serás deseoso (Seniloquium) No seas perezoso: no seras desseoso (Vallés); No seas perezoso y no serás desseoso (Núñez); No seas perezoso, i no serás deseoso (Correas); No seas perezoso, y no serás deseoso, o acucioso, o pre-suroso (Sbarbi 2) Non sigas al lobo fasta la mata (Seniloquium) No se ha de llegar el lobo hasta la mata (Espinosa); Segir hasta la mata (Correas); Seguir á uno hasta la mata (RAE); Sigue al lobo, mas no hasta la mata (Junceda) No son todos ombres los que mean a la pared (Santillana) No son todos hombres: los que mean a la pared (Vallés); No son todos hombres los que mean a la pared (Núñez); No son todos onbres los ke mean a la pared / No son onbres toclos los ke mean a la pared (Correas); No son hombres todos los que mean en la pared (Caro, Sbarbi 1, Junceda); No todos son hombres los que mean en la pared (Sbarbi 2); No son hombres todos los que mean en pared (Doval) No so río que no me buelua (Seniloquium) No soy río para no volver atrás (Núñez); No soi rrío, para no bolver atrás / ¿Soi rrío, para no bolver atrás? (Correas); Como no soy río, atrás me vuelvo (Junceda) Non te corras por comer, por que ſe dixo en caſa llenna, priado ſe faze la zena (Lib. Adv.) En casa llena, aýna fazen zena (Seniloquium); En casa llena ayna se faze çena (Santillana); En casa llena: presto se guisa la cena: y en la vazia mas ayna (Vallés); En casa llena presto se guisa la cena (Núñez); En la kasa llena, presto se gisa la sena; i en la vazía, más aína (Correas); En la casa llena presto se guisa la cena (Caro, RAE,

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Sbarbi 2); En casa llena, presto se guisa la cena (Sbarbi 1, Junceda) Non te diré que te vayas, mas obras te faré con que lo fagas (Seni-loquium) No digo que te vayas, mas fazerte he las obras (Santillana); Note dire que te vayas: mas hazerte las obras (Vallés); No te diré que te vayas, mas harete obras con que lo hagas (Núñez); No te diré ke te vaias, mas haréte obras kon ke lo hagas (Correas); No le diré que se vaya, pero haréle obras con que lo haga (Caro); No te digo que te vayas, pero ahí tienes la puerta (Doval) No te maldigo sino en la hora que te lo digo (Santillana) No te maldigo: si no la hora en que te lo digo (Vallés); No te maldigo, sino la hora que te lo digo (Núñez); No te maldigo sino en la ora ke te lo digo (Correas) No vale más la cosa de quanto dan por ella (Seniloquium) Tanto vale la kosa kuanto se da por ella i kuanto se prezia (Correas); No vale más la cosa de lo en que se estima (Doval) Non vayas a mj fuego, njn veas lo que yo cuego (Seniloquium) No veas mi fuego, y no veras que cuego / Si no entrasses en mi fuego: no verias que cuego (Vallés); No veas mi fuego y no verás qué cuego / Si tú no entrasses en mi fuego, no sabrías lo que cuego (Núñez); No entres en mi fuego, i no verás lo ke kuezo / No veas tú mi fuego, i no verás lo ke kuezo / Si no entrases en mi fuego, no verías ké kuezo (Correas) No veo mayor dolor que muchas manos en vn tajador (Santillana) Como es gran dolor muchas manos a un tajador / Gran dolor muchas manos a un tajador (Vallés); Nunka vi maior dolor ke muchas manos a un taxador / ¡Kómo es gran dolor, muchas manos a un taxador! (Correas) Nos con daño [y] Mari Martyn con querella (Santillana) Nos con daño y marina con querella (Vallés); Nos con daño y Mari Martín con querella (Núñez); Nos kon daño, i Mari Martín kon kerella (Correas) Nos éramos compannuela y parió nuestra abuela (Seniloquium) No cabemos al fuego y pario mi suegr[a] (Santillana); Eramos trenta: y pario mi abuela / No cabemos al fuego: y pario mi suegra (Vallés); Nos eramos compañuela y parió nuestra suegra / Éramos treinta y parió nuestra agüela (Núñez); Éramos konpañuela, i parió nuestra suegra / Nos éramos konpañuela, i parió nuestra suegra / Éramos treinta, i parió nuestra aguela / No kabíamos al fuego, i parió nuestra suegra (Correas); Éramos pocos y parió mi abuela / No cabíamos en casa y parió mi abuela / No cabíamos al fuego y parió mi abuela (Sbarbi 2); Éramos pocos y parió la abuela (Doval, Junceda) Nos fat pot maytín levar (Romancea)

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Nuestro gozo en el pozo (Santillana) Nuestro gozo: en el pozo (Vallés); Nuestro gozo en el pozo (Núñez, Correas); Mi gozo en [el] pozo / Nuestro gozo en pozo (Correas); Nuestro gozo en el pozo (Caro); El gozo en el pozo (RAE, Sbarbi 1/2); Mi gozo, en un pozo (Sbarbi 2, Junceda)

O O comed y no gimades o gemid y no comades (Santillana) O comed: y no gimades o gimid: y no comades (Vallés); O comed y no gimades o gemid y no comades (Núñez); O komed i no ximades, o xemid i no komades / Komed i no ximades, o xemid i no komades (Correas) O demo a los suyos quiere (Santillana) O demo a los suyos quiere (Vallés); El diablo a los suios kiere / El demo a los suios kiere (Correas) O dentro o fuera, Martin sin asno (Santillana) O dentro o fuera martin sin asno (Vallés); O dentro o fuera, Martín sin asno (Núñez, Correas); O dentro, o fuera (Correas, Caro); O dentro o fuera (Sbarbi 2); O dentro, o fuera, y no de otra manera (Junceda) O me darás la yegua, o te mataré el potro (Seniloquium) O me daras la yegua o te matare el potro (Santillana); O me daras la yegua: o te matare el potro (Vallés); O me darás la yegua o te mataré el potro (Núñez); O me darás la iegua, o te mataré el potro; [o] o matarte é el potro / O me darás el potro, o te mataré la iegua; [o] o matarte é la iegua (Correas); Andar a matame la yegua, y matarte he el potro (Sbarbi 2) O morira el asno o quien lo aguija (Santillana) O morira el asno o quien le aguija (Vallés); O morirá el asno o quien le aguija (Núñez); O morirá el asno, o kien le agixa / O morirá el asno, o kien le harrea (Correas); O morirá el asno, o quien lo aguija (Sbarbi 2) O rico o pinjado (Santillana) O rico o pinjado (Vallés, Núñez, Horozco); O rriko o pinchado, o muerto o deskalabrado (Correas); O rico ó pinchado, ó muerto ó des-calabrado (Caro); Rico, ó pinjado (RAE); O rico, o pinjado (Sbarbi 2) O sea pascua, o no sea nada (Seniloquium) O segar, o engauellar (Seniloquium) Segar o gauillar o guardar la era (Santillana); Segar o gauillar o guardar la era no ay manera (Vallés); Segar o gavillar o guardar la hera (Núñez, Correas); Segar, o gavillar, o la era guardar (Correas); No se puede dormir, y guardar las eras (Caro); Dormir y guardar la era, no ha manera / No puede todo ser, dormir y guardar las eras (Doval); No puedo, aunque quiera, dormir y guardar la era (Junceda)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 313

O todo a Flandes o todo a fondo (Santillana) O todo a flandes, o todo a fondo (Vallés, Correas) O todo o nada (Seniloquium) Obra de portal ture poco [y] parezca mal (Santillana) Obra de portal: dura poco: y parece mal (Vallés); Obra de portal, dura poko i pareze mal (Correas); Obra de portal, habedla por tal (Junceda) Obra fecha, dinero espera (Santillana) Obra echa, dinero espera (Vallés, Núñez, Correas); Obra hecha, venta espera (Núñez); Obra akabada, dinero aguarda (Correas); Obra hecha dinero espera (RAE); Obra hecha, dinero, o venta, espera / Hacienda hecha, dinero espera (Sbarbi 2) Obras son querençias (Santillana) Obras son amores, que no buenas razones (Vallés, Núñez); Obras son amores, ke no buenas rrazones (Correas); Obras son amores, que no buenas razones (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) Ofiçio de manos no le parten hermanos (Seniloquium) Officio de manos no lo parten hermanos (Núñez); Ofizio de manos, no le parten ermanos (Correas); Oficio de manos no lo parten hermanos (RAE); Oficio de manos, no le parten hermanos (Sbarbi 2) Ojo al marear que relinga la vela (Santillana) Ojo al marear: que respinga la vela (Vallés); Ojo al marear, que relinga la vela (Núñez); ¡Oxo al marear, ke rrelinga la vela! o ke rrespinga la vela! (Correas) Olla que mucho fierue, sazón pierde (Seniloquium) Ollilla que mucho hierue sabor pierde (Santillana); Ollilla que mucho hieue: sabor pierde (Vallés); Olla que mucho hierve, sabor pierde (Núñez); Olla ke mucho hierve, sabor pierde; o sazón pierde (Correas); Olla que mucho hierve sabor pierde (RAE, Sbarbi 1/2) Olvjdad vos y olvjdar se ha vuestra fazienda (Seniloquium) De quien se duerme, su hazienda lo siente (Núñez); A kien duerme, duérmele la hazienda (Correas) Oro es lo que oro vale (Santillana) Oro es: lo que oro vale (Vallés); Oro es lo que oro vale (Núñez); Oro es lo ke oro vale (Correas); Oro es lo que oro vale (RAE, Sbarbi 2, Doval, Junceda) Otra vez a doze (Santillana) Otra vez a doze (Vallés, Correas) Otro abad ay muerto sin el del puerto (Santillana) Otro abad ay muerto, sin el del puerto (Vallés, Núñez); Otro abad ai muerto, sin el del Puerto (Correas); Otro abad hay muerto, sin el del Puerto (Sbarbi 2)

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Otro loco ay en el baño (Santillana) Otro loco ay en el vaño (Núñez); Otro loko ai en el baño (Correas) Oueia que bala, bocado pierde (Seniloquium) Oveja que bala, bocado pierde (Santillana); Oueja que bala: bocado pierde (Vallés); Oveja que bala, bocado pierde (Núñez); Oveja que bala bocado pierde (Horozco); Ovexa ke bala, bokado pierde / Ovexa ke mucho bala, bokado pierde (Correas); Oveja que bala, bocado pierde (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Junceda) Ouejuela de Dios, el diablo te trasquijle (Seniloquium) Ouejuela de Dios el dioblo 21 te tresquile (Vallés); Ovegita de Dios, el diablo te tresquile (Núñez); Ovexita de Dios, el diablo te treskile (Correas) Oygote chillar y no te fallo el nido (Santillana) Oyo te chillar: mas no te hallo el nido (Vallés); Oyote el chillido y no te halló el nido (Núñez); Óiote el chillido, i no te hallo el nido / Óiote chillar, i no te sé hallar (Correas)

P Paga lo que devedes y andaras alegre (Lib. Adv.) Paga lo que deues, sanaras del mal que tienes (Santillana); Paga lo que deues: sanaras del mal: que tienes (Vallés); Paga lo que deves, sanarás del mal que tienes (Núñez); Paga lo ke deves, sanarás del mal ke tienes (Correas); Paga lo que debes, y sanarás del mal que tienes (Ca-ro); Paga lo que debes, sanarás del mal que tienes (RAE, Sbarbi 1/2) Pága se el rey de la traiçión, mas no del traydor (Seniloquium) Pagase el señor de la traycion: mas no del traydor (Vallés); Págase el rey de la traición, mas no de quien la haze (Núñez); Págase el Rrei de la traizión, mas de kien la haze no; [o] mas del ke la haze, no; [o] mas no del traidor / Págase el señor de la traizión, mas no de kien la haze / Ama el Rrei la traizión, i al traidor non (Correas); Páganse de la traicion, y del traidor no (Caro); La traicion aplace, mas no el que la hace (RAE); La traición contenta; pero el traidor, enfada / La traición aplace, pero no el que la hace (Sbarbi 2); La traición aplace, mas no el que la hace (Doval, Junceda) Palaura de prohom, capiel ye de sol (Romancea) Palabras y plumas, el viento las lieua (Seniloquium) Palabras y plumas el viento las lleua (Santillana); Palabras: y plumas: el viento las lleua (Vallés); Palabras y pluma el viento las tumba (Núñez); Palavras i pluma, el viento las lleva (Correas); Palabras y plumas el viento las lleva (Caro, RAE); Palabras y plumas, el viento las lleva (Sbarbi 1/2); Palabras y plumas el viento las lleva (Doval, Junceda) 21. «Sin duda por diablo» (Vallés 2003: 94).

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Para cada puerco, ay su sa[n] Martín (Seniloquium) Para cada puerco ay su Sant Martin (Santillana); A cada puerco: su san martin (Vallés); A cada puerco, su sant Martín (Núñez); A kada puerko le viene su San Martín (Correas); A cada puerco le viene su San Martin (Caro, RAE); Llegarle o venirle a uno su San Martin (Sbarbi 2); A cada puerco le llega su San Martín (Sbarbi 1, Doval); A todo puerco le llega su San Martín / A cada gorrín le llega su San Martín (Doval) Parlays de las anguillas (Santillana) Parlays de las anguilas (Vallés) Partió Njculás, para sí lo más (Seniloquium) Parte Miculas y para si lo mas (Santillana); Parte nicolas para si lo mas (Vallés); Parte Nicolás para sí lo más (Núñez); Parte Nikolás, para sí lo más / Parte Blas, para sí lo más (Correas); Parte Nicolás para sí lo mas (Caro); Parte Nicolás para sí lo más (Sbarbi 2); El que parte y reparte, se queda con la mejor parte (Doval); El que parte y reparte, toma la mejor parte (Junceda) Pascua Marçal, o hanbrienta o mortal (Romancea) Pascual marcal o hambre o mortandad 22 (Vallés); Pascua marçal, hambre o mortandad (Núñez); Paskua marzal, hanbre, gerra o mortan-dad (Correas); Pascua Marzal, hambre o mortandad (Sbarbi 2) Passo a passo, van a lexos (Seniloquium) Passo a passo van alexos (Santillana); Passo a passo van lexos (Vallés); Passo a passo van a lexos (Núñez); Paso a paso van a lexos / Paso a paso van a lexos, i korriendo a mal lugar (Correas); Paso á paso van á lejos (Caro) Pedaço de pan de çenteno: primero en el cuerpo que en el [suelo] (Santillana) Pan de centeno primero en el cuerpo: que en el suelo (Vallés); Pan de zenteno, primero en el kuerpo ke en el suelo (Correas) Pelean los ladrones y descubrense los hurtos (Santillana) Pelan los ladrones: y descubrense los hurtos (Vallés); Pelean los ladrones y descubrense los hurtos (Núñez); Pelean los ladrones, i deskúbrense los hurtos a bozes / Rriñen los ladrones, i deskúbrense los hurtos a bozes (Correas); Riñen los ladrones, descúbrense los hurtos (Caro); Riñen los ladrones y se descubren los hurtos (Sbarbi 2) Pense que no tenia marido y comime la olla (Santillana) Pense: que no tenia marido: y comi me la olla (Vallés); Pensé que no tenía marido, y comime la olla (Núñez); Pensé ke no tenía marido, i komí la olla; i kuando le vi, enmudezí, zegé i enbazé (Correas); Pensé que no tenía marido y comíme la olla (RAE); Pensé que no tenía marido, y comíme la olla (Sbarbi 1/2, Junceda) 22. «“marcal” por “marçal” (marzal)» (Vallés 2003: 96).

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Penséme santigüar y quebréme el ojo (Seniloquium) Pense me santiguar: y quebreme el pie, o el ojo (Vallés); Penseme santiguar y quebreme el ojo (Núñez); Penséme santiguar i kebréme el oxo; [o] el pie (Correas); Pensóse santiguar, y quebróse un ojo (Caro) Penso que hurtaua bogas (Santillana) Penso que hurtaua bogas (Vallés); Pensó ke hurtava bogas (Correas) Peor es la recaýda que la caýda (Seniloquium) Peor es la rrecayda que la cayda (Espinosa); Peor es la rrekaída ke la kaída (Correas); Peor es la recaída que la caída (Sbarbi 2) Peor es lo roto que lo descosido (Santillana) Peor es lo roto: que lo descosido (Vallés); Peor es lo rroto ke lo deskosido (Correas); Peor es lo roto que lo descosido (Caro, RAE); Ser peor lo roto que lo descosido (Sbarbi 2) Peor es que parir a medias y no saber de quien (Santillana) Peor es: que parir a medias: y no saber de quien (Vallés); Peor es ke parir a medias i no saber de kién (Correas); Parir a medias (RAE, Junceda) Perdió el asno los dientes, y no las mjentes (Seniloquium) Pierde el asno los dientes [y] no las mientes (Santillana); Pierde el asno los dientes: mas no las mientes / Perdio la vieja los dientes: mas no las mientes / Pierdense los dientes: mas no las mientes (Vallés); El lobo pierde los dientes, mas no las mientes (Núñez); Pierde el lobo los dientes mas no las mientes (Núñez, Correas); El lobo, pierde los dientes, mas no las mientes / Perdió la viexa los dientes, mas no las mientes; o Perdió el lobo los dientes / Piérdense los dientes, mas no las mientes (Correas); Muda el lobo los dientes, y no las mientes (Caro, Sbarbi 1/2, Doval); Pierde el lobo los dientes, más nó las mientes / La zorra mudará los dientes, mas nó las mientes (Sbarbi 1); Se pierden los dientes, y no las mientes (Sbarbi 2, Doval); Pierde el lobo los dientes, mas no las mientes (Sbarbi 2, Junceda) Perdió el ruçio los saltos (Seniloquium) Perdido ha la rucia los saltos (Núñez); Perdido á la rruzia los saltos (Correas); Perdido ha la rucia los saltos (Caro) Pescador de anzuelo a su casa va con duelo (Santillana) Pescador de ançuelo buelue a su casa con duelo (Vallés); Pescador de anzuelo a su casa va con duelo (Núñez); Peskador de anzuelo, a su kasa va kon duelo / Peskador de anzuelo, buelve a su kasa kon duelo (Correas); Pescador de anzuelo, a casa va con duelo (Junceda) Picame, Pedro; eſta que me fieres, enojado con palabras (Lib. Adv.) Píkame, Pedro, no puedo estar kedo (Correas); Pícame Pedro, que picarte quiero (RAE); Pícame, Pedro, que picarte quiero (Sbarbi 1/2) Piedra movediça, no la cubre molsa (Romancea) Piedra mouediza, no la cubre moho (Seniloquium); Piedra mouediza

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no la cubre moho (Santillana, Vallés); Piedra movediza nunca moho la cubija (Núñez); Piedra movediza, nunka moho la kobixa; o nunka la kubre moho (Correas); Piedra movediza no la cubre moho / Piedra movediza, nunca moho la covija (Caro); Piedra movediza nunca moho la cobija (RAE); Piedra movediza, nunca la cubre moho (Sbarbi 2); Piedra movediza, nunca moho la cobija (Sbarbi 1, Doval); Piedra movediza, no la cubre el musgo (Junceda) Piensa el ladrón que todos han su coraçón (Seniloquium) Piensa el ladron: que todos son de su condicion (Vallés); Piensa el ladrón que todos son de su condición (Núñez); Piensa el ladrón ke todos son de su kondizión (Correas); Piensa el ladron que todos son de su condicion (Caro, RAE, Sbarbi 1); Cree el ladrón que todos son de su condición (Doval); Piensa el ladrón que todos son de su condición (Sbarbi 2, Doval, Junceda) Piensan los enamorados que los otros tienen ojos quebrados (San-tillana) Piensan los enamorados: que los otros tienen los ojos quiebrados (Vallés); Piensan los enamorados que tienen los otros los ojos que-brados (Núñez); Piensan los enamorados, ke tienen los otros los oxos kebrados (Correas); Juzgan los enamorados que tienen todos los ojos vendados (Sbarbi 1); Juzgan los enamorados que todos tienen los ojos vendados (Sbarbi 2); Piensan los enamorados que tienen los otros los ojos vendados (Doval); Piensan los enamorados que los otros tienen los ojos vendados (Junceda) Pies malos camino andan (Santillana) Pies malos camino andan (Vallés, Núñez); Pies malos, kamino andan (Correas) Pleyto viello, peleya nueva (Romancea) Poca ropa, y buen talante (Seniloquium) Poca ropa y buen talante (Núñez); Poka rropa i buen talante (Correas) Poco por vuas quando no las ay (Santillana) Poco por vuas quando no las ay (Vallés); Poco por huvas, quando no las ay (Núñez); Poko por uvas se me da, kuando no las ai (Correas) Poco qued[a] de las hadas malas (Santillana) Poco queda de hadas malas, onze meses y tres semanas (Núñez); Poko keda de hadas malas, onze meses i tres semanas (Correas) Prendas de garçon dineros son (Santillana) Prendas de garçon: dineros son (Vallés); Prendas de garzón dinero son (Núñez, Correas); Prendas de garzón, dineros son (Junceda) Pon tu cabeça entre mjll, lo que fuere de los otros será de ti (Senilo-quium) Pon tu cabeça: entre los mil: lo que fuere dellos sera de ti (Vallés); Pon tu cabeça entre mill, lo que fuere de los otros será de ti (Núñez);

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Pon tu kabeza entre mil: lo ke fuere de los otros será de ti (Correas) Pon tu fazienda en conçejo, vno haze blanco y otro bermejo (San-tillana) Pone tu hazienda en consejo: vno dize blanco: y otro bermejo (Vallés); Pon lo tuyo en concejo, y unos dirán que es blanco y otros que es negro / Pon tu culo en concejo, y unos dirán que es blanco y otros que es negro (Sbarbi 2) Por bien fazer, mal prender (Seniloquium) Por bien hazer, mal aver (Núñez); Por bien hazer, mal aver; mas, no se dexe de hazer (Correas) Por demás es, la cítola en el molino (Seniloquium) Por demas es la citola en el molino, si el molinero es sordo (Santi-llana); Por demas es la citola en el molino: si el molinero es sordo (Vallés); Por demás es la çítola al molino si el molinero es sordo (Núñez); Por demás es la çítola en el molino si el molinero es sordo / Por demás es la cítola en el molino (Horozco); Por demás es la zítola al molino, kuando el molinero es sordo; [o Por demás es la zítola] en el [molino]; o Por demás es la taravilla, si el molinero es sordo (Correas); La citola es por demas, quando el molinero es sordo (Caro, RAE); La cítola es por demás cuando el molinero es sordo (Sbarbi 1/2); Por demás es la cítola, si el molinero es sordo (Junceda) Por deseo de çuecos mety el pie en vn cantaro (Santillana) Por desseo de çuecos: metir el pie en vn cantaro (Vallés); Con desseo de çuecos, calceme estos pucheros (Núñez); Por deseo de zuekos metí el pie en un kántaro / Por deseo de zuekos metí los pies en pucheros (Correas) / Por deseo de zuecos metí los pies en cántaro / Con deseos de chapín, metí los pies en un celemín (Sbarbi 2); Por deseo de chapín, metí el pie en este celemín (Junceda) Por el dinero, bayla el perro (Seniloquium) Por el dinero bayla el perro (Santillana); Por el dinero baila el perro (Núñez); Por el dinero baila el perro i salta por el zerko / Por dinero baila el perro, i por pan si se lo dan (Correas); Por el dinero bayla el perro (Caro); Por dinero bayla el perro (RAE); Por dinero baila el perro, y por pan si se lo dan (Sbarbi 1/2, Junceda); Por dinero baila el can, y por pan si se lo dan (Doval) Por esso te fiz que me fagas, ca no eres Dios que me valas (Senilo-quium) Por esso te fago que me fagas que no eres Dios que me valgas (San-tillana); Hagote: porque me hagas: ca no eres dios: que me valgas / Por esso te hago: porque me hagas: ca no eres dios: que me valgas (Vallés); Por esso te hago, porque me hagas; que no eres Dios que me valgas (Núñez); Por eso te hago, porke me hagas, ke no eres Dios ke me valgas / Hágote porke me hagas, ke no eres Dios ke me valgas (Correas); Hágote porque me hagas, que no eres Dios que me valgas

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 319

(Caro, RAE); Hágote porque me hagas que no eres Dios que me valgas (Sbarbi 1) Por grande, no dizen bueno; njn por harre, daca el freno (Senilo-quium) Ni por grande dizen bueno ni por harre daca el freno (Núñez); Ni por grande dizen bueno, ni por harre daka el freno (Correas) Por mas esta la prenda (Santillana) Por mas esta la prenda (Vallés); Por más está la prenda (Correas) Por mas que me digades, mi marido es el pastor (Santillana) Por mas que me digas: mi marido es el pastor (Vallés); Por más que me digáis, mi marido es el pastor (Núñez); Por más ke me digáis, mi marido es el pastor (Correas) Por mucho madrugar, no amaneçe más aýna (Seniloquium) Por mucho madrugar: no amanece mas ayna (Vallés); Por mucho madrugar no amanesce más aína (Núñez); Por mucho madrugar no amaneze más aína (Correas); Por mucho madrugar, no amanece mas aina (Caro); No por mucho madrugar amanece mas aina, o mas temprano (RAE); No por mucho madrugar amanece más temprano (Sbarbi 1/2, Doval) Por mucho pan, nunca mal año (Seniloquium) Por mucho pan nunca mal año (Vallés, Núñez); Por mucho pan, nunka mal año (Correas); Por mucho pan nunca mal año (Caro, RAE); Nunca por mucho trigo es mal año (Sbarbi 1/2); Por mucho pan, nunca mal año (Sbarbi 1, Doval); Por mucho trigo, nunca fue mal año (Junceda) Por sí o por no, poned vos el capirote (Seniloquium) Por si o por no, marido señor, poneos vuestro capirote (Santillana); Por si o por no marido señor: ponedos el capirote (Vallés); Por si o por no, marido señor, poneos vuestro capirote (Núñez); Por sí o por no, marido, poneos el kapillo; o la kapilla; [o] el kapirote (Correas) Por tu ley, y por tu Rey, e por tu grey, muere (Seniloquium) Por tu ley: y por tu grey: y por tu Rey y por tu tierra moriras (Vallés); Por tu ley y por tu rey y por tu grey y por lo tuyo morirás (Núñez); Por tu Lei, i por tu Rrei, i por tu grei, i por lo tuio morirás (Correas); Por tu ley, y por tu Rey, y por tu grey, y por lo tuyo morirás (Caro) Por vn ladrón, pierden çiento mesón (Seniloquium) Por vn ladron pierden çiento meson (Santillana); Por vn ladron pierden los ciento meson (Vallés); Por un ladrón, pierden ciento mesón (Núñez); Por un ladrón, pierden ziento mesón (Correas); Por un ladron pierden los ciento meson (Caro); Por un ladron pierden ciento en el meson (Caro, RAE, Sbarbi 1); Por un ladrón, pierden los otros en el mesón (Sbarbi 2); Por un ladrón, pierden ciento en el mesón (Sbarbi 2, Junceda)

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320 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Porfía mata venado, non montero cansado (Seniloquium) Porfia mata venado que no ballestero cansado (Vallés); Porfía mata venado, que no vallestero cansado (Núñez); Porfía mata venado, ke no ballestero kansado; [o] ke no kazador kansado (Correas); Porfia mata venado, que no ballestero cansado (Caro); Porfia mata la caza (RAE); Porfía mata venado, no cazador cansado (Sbarbi 2); La porfía mata la caza (Doval); Mata la caza el porfiado, no el cazador cansado (Sbarbi 2, Junceda) Preguntaldo a Muñon, que miente mas que yo (Santillana) Preguntad lo a muñoz: que miente mas que yo (Vallés); Preguntaldo a Muñoz, que miente más que vos. Otros dizen: más que dos (Núñez); Preguntaldo a Muñoz, ke miente más ke dos; o ke io; o ke vos / Dígalo Muñoz, ke miente más ke dos; o más ke io i ke vos (Correas); Preguntadlo á Muñoz, que miente mas que vos (Caro); Preguntadselo a Muñoz, que miente más que yo (Sbarbi 2) Priado cae qujen camjno non ſabe (Lib. Adv.) Pues conpreſte la cantara [d]el vino, un marauedi; Eſgueva, Eſgueva, qujen non pagar non veva (Lib. Adv.) Esgueva, quien no sudare que no beba (Núñez); Esgeva, kien no sudare ke no beva (Correas) Pues ſe llueve la caſa, arre burre, tirte dende, que eſta es calle de mjra y vete (Lib. Adv.) Putas y tuertos, todos somos bueltos (Santillana) Putas: y tuertos: todos somos bueltos (Vallés); Putas y tuertos todos somos bueltos (Núñez); Putas i tuertos, todos somos bueltos (Correas)

Q ¿Que lleuays ay? No nada, si el asno cae (Santillana) Que lleuays ay: no nada: si el asno cae (Vallés); ¿Qué lleva el aldeana? Si el asno cae no nada (Núñez); ¿Ké lleva la aldeana? –Si el asno kae, no lleva nada; [o] Si la burra kae... (Correas); Nada si el asno cae (Caro) ¿Que plazer de marido? La çera ardida y el biuo (Santillana) Que plazer de marido: la cera quemada: y el biuo (Vallés); Que plazer de marido, la cera quemada y él vivo (Núñez); ¡Ké plazer de marido! La zera kemada, i él bivo (Correas); ¡Qué placer de marido! La cera ardida y él vivo (Junceda) Qué sabe el asno, que cosa es melcocha (Seniloquium) Tal sabe el asno qué cosa es mel cocha (Núñez); Tal sabe el asno ké kosa es melkocha (Correas); Tal sabe el asno que cosa es melcocha (Caro); Tal sabe el asno qué cosa es la melcocha (Junceda)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 321

¡Que tacha beuer con borracha! (Santillana) Que tacha beuer con borracha (Vallés); Qué tacha, bever con borracha (Núñez); ¡Ké tacha, bever kon borracha! (Correas); ¿Que tacha? Beber con borracha (RAE); ¡Miren qué tacha, beber con mujer borracha! (Sbarbi 2) Qué tiento de albéitar, que sangra la burra por el rabo (Senilo-quium) 23 Quien te hizo albeytar: el mal de mis asnos (Vallés); ¿Kién te hizo albéitar? –El mal de mis asnos i bestias (Correas) ¿Qué vos duelen Don Pedro, cuchilladas en cuerpo ageno? (Senilo-quium) Poco os duelen don ximeno: estocadas en cuerpo ajeno (Vallés); Poco os duelen, don Ximeno, estocadas en cuerpo ageno (Núñez); Poko os duelen, don Ximeno, estokadas –o kuchilladas– en kuerpo axeno; [o] kuchilladas en kuero [axeno] (Correas); Poco os duelen, don Jimeno, estocadas en cuerpo ajeno (Doval, Junceda) Quebrar el ojo y vntar el caxco (Santillana) Quiebrar el ojo: y vntar el casco / Despues de escalabrado vntar el caxco (Vallés); Después de descalabrado, untarle el casco (Núñez); Untar el kasko (Correas); Quebrar el ojo, y untar el casco / Untar el casco (Caro); Untar el casco, ó los cascos (RAE); Lavar, o untar, el casco, o los cascos, a uno (Sbarbi 2); Quebrásteme la cabeza, y ahora me untas el casco (Sbarbi 1/2, Junceda) Que quier que digan las gentes, a ty mesmo para mjentes (Senilo-quium) Que quiera que digan las gentes, a ti mismo para mientes (Núñez); Kekiera ke digan las xentes, a ti mesmo para mientes (Correas) ¿Quereys que os diga? Quien no come no costriba (Santillana) Quereys: que os diga: quien no come: no costiba24 (Vallés); ¿Queréis que os diga? Quien no come, no costriba (Núñez); ¿Keréis ke os diga? Kien no kome, no kostriba (Correas) Qui a buen árbol se aplega, buena sonbra lo cuebre (Romancea) Qujen a buen arbol ſe arrima, buena ſonbra lo cobija (Lib. Adv.); Qujen a buen arbol se arrima, buena sonbra le cubre (Seniloquium); Quien a buen arbol se arrima: buena sombra le cobija / Quien a ruyn arbol se arrima ruyn sombra le cobija (Vallés); Quien a buen árbol se arrima buena sombra le cubija (Núñez); Quien a buen árbol se arrima buena sombra le cobija / Quien a buen árbol se allega buena sombra le cubre (Horozco); Quien á buen árbol se arrima, buena sombra le covija (Caro); Quien a buen árbol se arrima, buena sombra le cobija (RAE, Sbarbi 1/2, Junceda); El que a buen árbol se arrima, buena sombra le cobija (Doval) 23. O’Kane (1959: 220) précise : «la segunda mitad parece añadida por otra mano». 24. «En lugar de “costriba”» (Vallés 2003: 113).

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322 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Qui a mal can face salvado, nin ha mercé ni grado (Romancea) Qui adelant no guarda, a çaga caye (Romancea) Qujen adelantre non mjra, atras ſe falla (Lib. Adv.); Quien adelante non cata, atrás se falla (Seniloquium); El que adelante no cata, atras se halla / Quien adelante no cata, atras se falla (Santillana); El que adelante no mira: atras se halla / Quien adelante: no mira: atras se halla (Vallés); El que adelante no cata atrás se halla / Quien adelante no cata atrás se halla / Mira adelante, no cairás atrás (Núñez); Mira adelante, no kaerás atrás; o no kedarás atrás (Correas); Quien adelante no mira, atrás se halla (Caro); Quien adelante no mira, atras se queda (RAE); Quien adelante no cata, o no mira, atrás se halla, o se queda, o se ve (Sbarbi 2); Quien adelante no mira, atrás se queda (Sbarbi 1, Doval); El que adelante no mira, atrás se queda (Junceda) Qui buena fama pierde, tarde la alcança (Romancea) Qui buenas vías anda, buenos polvos levanta (Romancea) Quien malos passos anda, malos poluos leuanta (Santillana); Quien malos passos anda: malos poluos leuanta (Vallés); Quien en malos passos anda malos polvos levanta (Núñez); Quien en malos pasos anda, malos polvos levanta (Caro) Qui dice mal e oye pior, ex día pierde su honor (Romancea) Estonçe pierde la duenna honor, quando dize mal et oye peor (Seni-loquium); Estonçe perdi mi honor quando dixe mal y oy peor (Santillana); Aquel dia perdi mi honor: que dixe mal: y oy peor (Vallés); Entonces perdí mi honor, quando dixe mal y oy peor (Núñez); Akel día perdí mi onor, ke hablé mal i oí peor / Allí perdió la dueña su onor, donde habló mal i oió peor / Entonzes perdí mi onor, kuando dixe mal i oí peor / Entonzes perdió la dueña su onor, kuando habló mal i oió peor (Correas); ¿Dónde perdió la niña su honor? Donde habló mal, y oyó peor (RAE); ¿Dónde perdió la niña su honor? –Donde habló mal y oyó peor / La niña perdió su honor donde habló mal y le respondieron peor / Perdí mi honor diciendo mal y oyendo peor (Sbarbi 2) Qui en cort envellese, en pallar muere (Romancea) Pobre muere qujen en palacio vegeze (Lib. Adv.); ¡Ay de quien en palacio envejeçe! / ¡Guay de quien en palacio envejeçe! (Horozco) Qui escueyta a forado, oye de su mal fado (Romancea) Quien escucha al agujero: oyo de su duelo (Vallés); Escuchas al agujero, oirás de tu mal y del ageno / Quien assecha por agujero vee su duelo (Núñez); ¿Eskuchas al aguxero? Oirás de tu mal i del axeno (Correas); Quien acecha por agujero, ve su duelo (RAE, Sbarbi 1/2, Junceda); Quien escucha, su mal oye (Sbarbi 1); Escucha al agujero, oirás de tu mal y del ajeno (Doval); El que escucha, su mal oye (Doval, Junceda)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 323

Qui fues adevino, non sería meçquino (Romancea) Qui fues devino, non sería mesquino (Romancea); Si fuera adeuino, no muriera mezquino (Santillana); Si fuera adeuino: no muriera mezquino (Vallés); Si fuera adevino, no fuera mezquino (Núñez); Si fuera adivino, no fuera mezkino; o no muriera mezkino (Correas); Si el hombre fuese adivino, no moriría mezquino (Doval); Si fuera adivino, no muriera mezquino (Junceda) Qui ha bon veyn, sy [h]a bon maytín (Romancea) Quien ha mal vezín, ha mal matín (Seniloquium); Quien ha buen vezino, ha buen maytino (Santillana); Quien ha buen vezino: ha buen maytino / Quien ha mal vezino: ha mal maytino (Vallés); Quien ha buen vezino ha buen amigo (Núñez); Quien ha buen vezino ha buen maytino (Horozco); Kien tiene buen vezino, tiene buen maitino; o buen amigo (Correas); Quien ha buen vecino, ha buen matino (Sbarbi 2); Quien ha buen vecino, ha buen maitino (Junceda) Qui mal quiere oyr, primero l’ [h]a a decir (Romancea) Qui muyto se acuytó de crudo comió (Romancea) Qui no ha de temer, no ha de godir (Romancea) Qui non puede al asno, tórnase al albarda (Romancea) Qujen con el aſnillo non puede, al aluarda ſe torna (Lib. Adv.); Por culpa del asno, dan palos al aluarda (Seniloquium); De que no pueden al asno tornanse al albarda / No pueden al asno, tornanse al albarda (Santillana); Desque no puede al asno: tornase a la albarda / Quien no puede al asno: tornase al albarda (Vallés); Desque no pudo al asno, tornase al albarda / No pueden al asno, buélvense al albarda (Núñez); No pueden al asno, i buélvense a la albarda (Correas); La culpa del asno echan al albarda (Caro); Por dar en el asno, dar en la albarda (Sbarbi 1/2); La culpa del asno echarla a la albarda (RAE, Sbarbi 1, Junceda); No pueden al asno, vuélvense al albarda (Sbarbi 2); Quien no puede dar en el asno, da en la albarda (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) Qui non quiere pan de forment e non demanda vino de sarment, telludo ye (Romancea) Qui passa puncto, passa muyto (Romancea) Quien passa punto, passa mucho (Seniloquium); Quien passa punto, passa mundo (Santillana); Quando passa punto: passa mucho (Vallés); Quien passa punto passa mucho (Núñez); Kien pasa punto, pasa mucho; o pasa mundo (Correas); Quien pasa punto, pasa mundo (Caro); Quien pasa punto, pasa mucho (Sbarbi 2); Quien gana un punto, gana un mundo (Junceda) Qui pec va a Roma, pec se torna (Romancea) Quien bestia va a roma bestia se torna (Vallés); Qui bec va a Roma, bec se torna (Núñez); Quien bestia va a Roma bestia torna (Horozco); Kien bestia va a Rroma, bestia se torna (Correas); El qué asno fué a

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Roma, asno se torna (Caro, Sbarbi 2); El que asno fue a Roma, asno se torna (Doval) Qui planye la mialla, spiende el dinero (Romancea) Qui planye la mica, pierde la carica (Romancea) Qui priesta, non gode; qui non priesta, mal ode (Romancea) Qui s’ muda, Dios le ayudaremos (Romancea) Qujen se muda, Dios le ayuda (Seniloquium); Quien se muda: dios le ayuda (Vallés); Quien se muda Dios le ayuda (Núñez); Quien se muda, Dios le ayuda (Caro, Sbarbi 1); Quien se muda Dios le ayuda (RAE); A quien se muda, Dios le ayuda (Sbarbi 2, Doval, Junceda) Qui se te comienda, caro sse te vende (Romancea) Quien se te encomienda: caro se te vende (Vallés); Quien se te encomienda caro se te vende (Núñez); Quien se te encomiende, caro se te vende (Junceda) Qui sin cena sse yeta, maestro se levanta (Romancea) Qui temps ha e temps spera, temps le ven e temps deseja (Romancea) Quien tiempo tiene y tiempo atiende, tiempo vjene que se repiente (Seniloquium); Quien tienpo tiene y tienpo atiende, tiempo viene que se arrepiente (Santillana); Quien tiempo tiene: y tiempo atiende: tiempo viene: que se arrepiente / Quien tiempo tiene: y tiempo espera: tiempo viene que desespera (Vallés); Quien tiempo tiene y tiempo attiende tiempo viene que se arrepiente (Núñez); Kien tienpo tiene i tienpo atiende, tienpo viene ke se arrepiente / Kien tienpo tiene i tienpo espera, tienpo viene ke desespera; o tienpo viene ke el diablo le lleva (Correas); Quien tiempo tiene, y tiempo atiende, tiempo viene que se arrepiente (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Junceda); Quien espera se desespera (Sbarbi 1); Quien espera, desepera; y quien viene nunca llega (Junceda) Qui tras otros cavalga, non baysa quan se vol (Romancea) Qujen tras otro caualga, no aguija quando quiere (Seniloquium); Quien tras otro caualga: no ensilla: quando quiere (Vallés); Quien tras otro cavalga no ensilla cuando quiere (Núñez); Kien tras otro kavalga, no ensilla kuando kiere (Correas) Qujebra la soga, por lo más delgado (Seniloquium) Quiebra la soga: por lo mas delgado (Vallés); Quiebra la soga por lo más delgado (Núñez, Horozco); Siempre quiebra la soga por lo más delgado (Horozco); Kiebra la soga por lo más delgado / Sienpre kiebra la soga por lo más delgado (Correas); La soga siempre quiebra por lo mas delgado (Caro); Quebrar por lo mas delgado (RAE); Siempre se rompe, o quiebra, la soga, o la cuerda, por lo más delgado (Sbarbi 2); La soga siempre quiebra por lo más delgado (Doval) Quien a feo ama, fermoso le paresçe (Seniloquium) Quien feo ama: hermoso le parece (Vallés); Quien feo ama hermoso le

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 325

paresce (Núñez); A quien feo ama hermoso le pareçe (Horozco); Kien feo ama, hermoso le pareze (Correas); Quien feo ama, hermoso le parece (Caro, RAE, Sbarbi 1/2); El deseo hace hermoso lo feo (Caro, Doval); El que feo ama, bonito le parece (Doval) Quien a mano agena cata, mucho come y tarde se farta (Seniloquium) Quien a mesa agena yanta, mucho come y nunca se farta (Santillana); Quien a mesa ajena yanta: come mucho: y tarde se harta / Quien a mano ajena aguarda: mucho come: y tarde se harta (Vallés); Quien a mesa agena yanta mucho come y nunca se harta / Quien a mano agena cata mucho come y tarde se harta (Núñez); Kien por mano de otro espera, tarde se harta i nunka medra (Correas); Quien a mano ajena espera, mal yanta y peor cena (Sbarbi 1/2, Junceda) Quien a mj fijo besa en la boca, a mj en el corazón (Seniloquium) Quien a mi hijo moca: a mi besa en la boca (Vallés); Quien a mi hijo quita el moco a mí besa en el rostro (Núñez); Quien a mi hijo moca, a mí me besa en la boca / Quien a mi hijo quita el moco, o moca, a mí me besa en el rostro (Sbarbi 2) Quien a postre vjene, primero llora (Seniloquium) Quien a postre viene: primero llora (Vallés); Quien a la postre viene primero llora (Núñez, Horozco); Kien viene postrero, llora primero (Correas); El que á la postre viene, primero llora (Caro) Quien a solas se aconseja, a solas se remesa (Seniloquium) Quien a solas se aconseja: a solas se desconseja (Vallés); Quien a solas se aconseja a solas se remesa (Núñez); Kien konsigo se akon-sexa, konsigo se lleva la pena (Correas); Quien á solas se aconseja, á solas se remesa, ó se desaconseja (RAE, Sbarbi 1/2) Quien a su can quiere matar, rauja le ha de leuantar (Seniloquium) Quien a su perro quiere matar ravia le ha de levantar (Núñez); Kien mal kiere a su kan, levántale ke rravia / Kien mal kiere a su kan, levántale ke kiere rraviar (Correas); Quien matar quiere a su can, achaque le levanta por que no le den del pan (Sbarbi 2); Quien a su perro ha de matar, rabia le ha de levantar (Sbarbi 2, Doval) Quien a su enemjgo popa, a sus manos muere (Seniloquium) Quien a su enemigo popa: a sus manos muere (Vallés); Quien a su enemigo popa a sus manos muere (Núñez, Horozco); El que a su enemigo popa a sus manos muere (Núñez); El ke a su enemigo popa, a sus manos muere (Correas); Quien a su enemigo popa, a sus manos muere (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Junceda) Quien al cielo escupe en su cara [le] cae (Santillana) Quien escupe al cielo: en la cara le cae (Vallés); Quien al cielo escupe en la cara le cae (Núñez); Quien escupe al Cielo, en el rostro le cae (Caro); El que al cielo escupe, en la cara le cae, o de baba se llena (Sbarbi 2); Quien al Cielo escupe, en la cara le cae (Sbarbi 1, Doval, Junceda); Al que al cielo escupe, en la cara le cae (Doval)

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Quien al lobo envía, carne espera (Seniloquium) Quien al lobo embia, carne espera (Santillana, Vallés, Núñez); Esperar de lobo carne (RAE); Quien al lobo envía, carne espera / Esperar del lobo carne (Sbarbi 2) Quien al vil sirue con deuoçion vileza saca por galardon (Santillana) Quien al vil sirue con deuocion: vileza saca por galardon (Vallés); Quien a vil sirve con devoción vileza saca por galardón (Núñez); Quien al vil sirve con devoción, vileza saca por galardón (Junceda) Quien amenasa, vna tiene y otra espera (Seniloquium) El que amenaza vna tiene y otra espera / Quien amenaza vna tiene: y otra espera (Vallés); El que amenaza, una tiene y otra aguarda / Quien amaga y no pega una tiene y dos espera (Núñez); El ke amenaza, una tiene i otra aguarda (Correas); Quien amenaza, uno tiene y otro espera (Sbarbi 2) Quien bien ata, bjen desata (Seniloquium) Quien bien ata vien desata (Vallés); Quien bien ata bien desata (Núñez); Kien bien ata, bien desata / Kien bien ata, bien desata, konforme fuere lo ke ata (Correas); Quien bien ata, bien desata (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval) Qujen bien oye, bien responde (Seniloquium) Quien bien oye bien responde (Núñez); Kien bien oie, bien rresponde (Correas) Quien bien quiere a Beltrán, bien quiere a su can (Seniloquium) Quien bien quiere a Beltran, bien quiere a su can (Santillana); Quien bien quiere beltran: bien quiere a su can (Vallés); Quien bien quiere a Beltrán bien quiere a su can (Núñez); Kien bien kiere a Beltrán, bien kiere a su kan (Correas); Quien bien quiere á Beltran, bien quiere á su can (Caro, RAE, Sbarbi 1); Quien bien quiere a Beltrán, bien quiere a su can (Sbarbi 2, Doval, Junceda) Quien bien see, no se lauaite (Seniloquium)25 El portogués: Quien bien está sentado no se levante (Núñez); Kien bien está, no se mudará (Correas); Quien bien está no se mueva (Caro); Quien bien está, no se mueva (Sbarbi 2) Quien bien te hara o se [te] yra o se te morra (Santillana) Quien bien te hara: o se casa: o se muere: o se te va (Vallés); Quien bien te hará o se te muere o se te va (Núñez); Kien bien te hará, o se kasa, o se te muere, o se te va / Kien bien te hará, o se te kasa o se te va (Correas); Quien bien te hará, ó se te irá, ó se te morirá (RAE, Sbarbi 1); Quien bien te hará, o se te irá, o se te morirá (Sbarbi 2) Quien bien tiene y mal desea vaya y biua en la galea (Santillana) Quien bien tiene: y mal dessea: vaya: y biua en la galea26 (Vallés); 25. «no se levante», d’après le Ms. Salamanca (Combet 1971: 463-471). 26. «Sin duda en lugar de “galera”» (Vallés 2003: 106).

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 327

Quien bien tiene y mal dessea vaya y viva en la galea (Núñez); Kien bien tiene i mal desea, vaia i biva en la galera (Correas) [Quien bien tien y mal escoje, por mal que le venga no se enoje] (Seniloquium) Quien bien tiene y mal escoje por mal que le venga no se enoje (San-tillana); Quien bien esta: y mal escoje: si mal le viene: no se enoje (Vallés); Quien bien tiene y mal escoge por mal que le venga no se enoje (Núñez); Kien bien está i mal eskoxe, si mal le viene no se enoxe / Kien bien tiene i mal eskoxe, por mal ke le venga no se enoxe (Correas); Quien bien tiene, y mal escoge, por mal que le venga no se enoje (Caro); Quien bien tiene, y mal escoge, del mal, o por mal, que le venga no se enoje (Sbarbi 2); Quien bien tiene, y mal escoge, del mal que le venga no se enoje (RAE, Sbarbi 1, Doval, Junceda) Quien bueno es en su villa, bueno será en Seuilla (Seniloquium) 27 Quien ruyn es en su villa: ruyn sera en sevilla (Vallés); Quien ruin es en su villa ruin es en Sevilla (Núñez); Kien rruin es en su villa, rruin es en Sevilla (Correas); Quien ruin es en su villa, ruin es en Sevilla / Quien ruin es en su tierra, ruin es fuera de ella (Caro); Quien ruin es en su villa, ruin será en Sevilla (RAE); Quien es ruin en Sevilla, lo será en Castilla / Quien ruin es en su villa, necio es en Sevilla (Sbarbi 2); Quien necio es en su villa, necio es en Castilla (Sbarbi 2, Doval, Junceda) Quien bueys ha uienos, cencerros se le antojan (Seniloquium) 28 Quien bueyes ha menos, çençerros se le antojan (Santillana); Quien bueyes ha perdido: çençerros se le antojan (Vallés); Quien bueyes ha menos cencerros se le antojan (Núñez); Kien bueies á menos, zen-zerros se le antoxan (Correas); Quien bueyes ha perdido, cencerros se le antojan (Caro, RAE, Sbarbi 1, Junceda) Quien burla al burlador, cient djas gana de perdon (Seniloquium) Quien burla al burlador, çient dias gana de perdon (Santillana); Quien burla al burlador: cien dias gana de perdon (Vallés); Quien burla al burlador cien días gana de perdón (Núñez); Kien burla al burlador, zien días gana de perdón (Correas); Quien burla al burlador, cien dias gana de perdon / Quien hurta al ladron, cien dias gana de perdon (Caro); El que roba al ladrón tiene cien años de perdón / Quien hurta al ladrón, cien días gana de perdón (Sbarbi 2); Quien burla al burlador, cien días gana de perdón (Doval); Quien roba a un ladrón, tiene cien años de perdón (Doval, Junceda) Quien calla, piedras apanna (Seniloquium) Yo que me callo, piedras apaño (Santillana); Quien calla piedras apaña / Yo que callo piedras apaño (Vallés); Yo que me callo piedras apaño (Núñez); Kien kalla, piedras apaña / Aunke kallo, piedras 27. «Quien bueno es en su silla» (Combet 1971: 463-471). 28. «Quien bueys ha menos» (Combet 1971: 463-471).

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328 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

apaño; [o] Aunke kalla, piedras apaña / Io ke me kallo, piedras apaño (Correas); Aunque callo piedras apaño (Caro); Quien calla piedras apaña (RAE); Quien calla, piedras apaña (Sbarbi 2, Doval, Junceda); Yo que me callo, piedras apaño (Doval) Quien coma las duras, coma las maduras (Seniloquium) Quien come las duras: come las maduras (Vallés); El que come las duras comerá las maduras / Quien come las duras comerá las maduras (Núñez); El ke kome las duras, koma las maduras; [o] El ke kome las duras, komerá las maduras / Kien kome las duras, komerá las ma-duras; o koma las maduras / Kien komió las duras, ke koma las maduras (Correas); Quien come las duras coma las maduras (Caro); Vayan las duras con las maduras (RAE, Sbarbi 1); Tomar las duras con las maduras (Sbarbi 1); Pues comisteis las maduras, gustad de las duras / Tomar las duras con, o por, las maduras (Sbarbi 2); Estar a las duras y a las maduras (Junceda); Quien comió las maduras, que coma las duras (Doval, Junceda) Quien come boñiga, comeria hojaldre (Santillana) Quien come boniga: comeria hojaldre (Vallés); Quien come boñiga comería hojaldre (Núñez); Kien kome boñiga, oxaldre komería / Kien kome boñiga, mexor komería oxaldre (Correas) Quien come y condensa, dos veces pone mesa (Seniloquium) 29 Quien come [y] condesa, dos vezes pone mesa (Santillana); Quien come: y condesa: dos vezes pone mesa (Vallés); Quien come y con-desa dos vezes pone mesa / Quien come y dexa dos vezes pone mesa (Núñez); Kien kome i kondesa, dos vezes pone mesa / Kien kome i dexa, dos vezes pone mesa (Correas); Quien come y dexa, dos veces pone mesa (Caro); Quien come, y condesa, dos veces pone mesa (Caro, Sbarbi 2); Quien come y condesa, dos veces pone mesa (RAE); Quien come y deja (o condesa), dos veces pone mesa (Sbarbi 1/2); Quien come y deja, dos veces pone la mesa (Junceda) Quien con cuñados va a la yglesia sin parientes sale della (Santillana) Quien con cuñados va a la iglesia: sin parientes sale della (Vallés); Quien con cuñados va a la iglesia solo sale de ella (Núñez); Kien kon kuñados va a la iglesia, sin parientes sale della (Correas) Quien con mal anda, Djos le ayuda (Seniloquium) Dios paga a quien en malos pasos anda (Caro, Sbarbi 2) Quien cornudo es y se calla, comezón trae en la saya (Seniloquium) Quien es cornudo y calla en el coraçón trae un ascua (Núñez) Quien cree de ligero, agua coje con farnero (Seniloquium) Agua coje por farnero quien cree de lijero (Santillana); Quien se cree de ligero: agua coge con arnero (Vallés); Quien se cree de ligero agua coge con harnero (Núñez); Agua koxe kon harnero kien se kree de 29. «condesa» (Combet 1971: 463-471).

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 329

lixero (Correas); Quien se cree de ligero, coge agua con harnero (Caro); Agua coge con harnero quien se cree de ligero (Sbarbi 1/2); Agua coge en harnero, quien cree de ligero (Junceda) Quien da lo suyo antes de su muerte mereçe [que le den] con vn maço en la fruente (Santillana) Quien da lo suyo antes de su muerte, que le den con vn maço en la frente (Vallés, Núñez); Al que da lo suyo antes de su muerte que le den con una porra en la frente (Horozco); Quien da su hacienda antes de la muerte, merece que le den con un mazo en la frente (Caro, Sbarbi 1, Junceda); Quien da lo suyo, o su hacienda, antes de la muerte, merece que le den con un mazo en la frente (Sbarbi 2) Qujen de la culebra está mordido, de la sonbra se espanta (Senilo-quium) Quien del alacran esta picado: la sombra le espanta (Vallés); A quien ha mordido la culebra, guárdese de ella (Núñez); El ke de la kulebra está mordido, de la sonbra se espanta / A kien á mordido la kulebra, guárdese della (Correas); Al espantado la sombra le basta (Caro); Quien del alacran está picado, la sombra le espanta (Caro, RAE, Sbarbi 1/2); Al espantado la sombra le espanta (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) Quien de miedo se murió, etc. (Seniloquium) 30 A kien de miedo se muere, en mierda le hazen la fuesa / A kien de miedo se kaga, en mierda le hazen la fosada / Al ke de miedo se muere, enterralle en mierda, i hazelle de kagaxones la huesa / Al ke de miedo se muere, kon kagaxones le entierren (Correas); Quien de mie-do se murió, de estiércol le hicieron la sepultura (Caro); Al que de miedo se muere de cagajones le hacen la sepultura (RAE); Al que de miedo se muere, de cagajones le hacen la mortaja, o la sepultura (Sbarbi 1/2) Quien de mucho mal es ducho, poco bien le basta (Santillana) Quien de mucho mal es ducho: poco bien le es mucho (Vallés); Quien de mucho mal es ducho poco bien le abasta (Núñez); Quien de mucho mal es ducho, poco bien le basta (Doval) Quien destaja no baraja (Santillana) Quien destaja: no baraja (Vallés); Quien destaja no baraja (Núñez); Kien destaxa, no baraxa (Correas); Quien destaja no baraja (RAE, Sbarbi 1); Quien destaja, no baraja (Sbarbi 2, Doval, Junceda) Quien dinero tiene alcança lo que quiere (Santillana) Quien dinero tiene: alcança lo que quiere (Vallés); Quien dinero tiene alcança lo que quiere (Núñez); Kien dineros tiene, haze lo ke kiere; i no hará enkomienda, ¡voto a tal! (Correas); Quien dineros tiene, hace lo que quiere. O alcanza lo que quiere (Caro); El que dinero tiene, logra lo que quiere (Sbarbi 2) 30. «Quien de miedo se murió, [de mierda le hizieron la fuesa]» (Combet 1971: 463-471).

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330 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Qujen echará el çençerro al gato (Seniloquium) Andan sobre quién echará el çençerro al gato (Espinosa); ¿Quién echará el cencerro al gato? (Núñez) Quien en arte jura, en arte se perjura (Seniloquium) Quien con arte jura, con arte se perjura (Espinosa, Sbarbi 2, Junceda) Quien en las faldas se mea, tarde escaliente (Seniloquium) Quien en las haldas se mea tarde se escalienta (Núñez) Quien en ty se enfia no le engañes (Santillana) Quien de ti se confia: no le engañes (Vallés); Quien en ti se fía no le engañes (Núñez) Quien enfamado es vna ves, más negro es que la pes (Seniloquium) Quien enferma de locura, o sana tarde o nunca (Seniloquium) Quien de locura enferma, tarde sana (Santillana, Vallés); Quien en-ferma de locura o sana tarde o nunca / Quien de locura enfermó tarde sanó (Núñez); Quien enferma de locura, ó sana tarde, ó nunca / Quien de locura enfermó, tarde sanó (Caro); Quien de locura enfermó, tarde o nunca sanó (Sbarbi 2); Quien de locura enferma, tarde o nunca sana (Doval) Quien enferma y sana romeria es que anda (Santillana) Quien enferma: y sana: romeria es que anda (Vallés); Quien enferma y sana romería es que anda (Núñez); Quien enferma y sana, romería es que anda (Sbarbi 2) Quien faze al cogonbro, liéuelo en el onbro (Seniloquium) Quien hizo el cohombro: que se le traya al hombro (Vallés); Quien hizo el cogombro que se lo traya en el hombro (Núñez); Kien hizo el kogonbro, ke se le eche al onbro; o ke le traiga al onbro (Correas); Quien hizo el cohombro que le lleve al hombro (RAE, Sbarbi 1); Quien hizo el cohombro, que lo lleve, o se lo eche, al hombro (Sbarbi 2); Quien hizo el cohombro, que lo traiga al hombro (Junceda) Quien gana tres djneros y gasta çinco, no ha menester bolsa nin bolsico (Seniloquium) Quien tiene quatro: y gasta cinco no ha menester bolsico (Vallés); Quien tiene quatro y gasta cinco ni ha menester bolsa ni bolsico (Núñez); Kien tiene kuatro i gasta zinco, ni á menester bolsa ni bolsiko (Correas); Quien tiene quatro, y gasta cinco, no ha menester bolsico (RAE); Quien tiene cuatro y gasta cinco, no ha menester bolsico (Sbarbi 1/2); Quien tiene cuatro y gasta cinco, no ha menester bolsillo (Junceda) Quien ha mal diente, ha mal pariente (Santillana) Quien ha mal diente: ha mal pariente (Vallés); Quien ha mal diente ha mal pariente (Núñez); Quien ha mal diente, ha mal pariente (RAE, Junceda)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 331

Quien hadas malas tiene en cuna o las pierde tarde o nunca (Santi-llana) Quien malas mañas ha: tarde o nunca las perdera (Vallés); Quien malas mañas tiene en cuna o las pierde tarde o nunca / Quien malas mañas ha tarde o nunca las perderá (Núñez); Quien malas mañas cobra en la cuna o las pierde tarde o nunca (Horozco); Kien malas mañas tiene en kuna, o las pierde tarde o nunka / Kien malas mañas á, tarde o nunka las perderá (Correas); Quien malas mañas tiene en cuna, ó las pierde tarde, ó nunca (Caro); El que malas mañas ha, tarde ó nunca las perderá (RAE, Sbarbi 1/2); Quien malas mañas ha, tarde o nunca las perderá (Caro, Doval, Junceda) Quien faze lo bueno y no faz lo bonete, quanto ha fecho tanto pierde (Seniloquium) Quien haze lo bueno y no lo bonete quanto ha hecho tanto pierde (Núñez); Kien haze lo bueno i no lo bonete, kuanto á hecho, tanto pierde (Correas) Qujen faze por común, faze por ningún (Seniloquium) Quien haze por común haze por ningún (Núñez); Kien haze por komún, haze por ningún (Correas); Obra de comun, obra de ningun (RAE); Quien sirve al comun, sirve a ningun (Sbarbi 1/2); Quien sirve al común, sirve a ningún (Doval, Junceda); Hacienda de común, hacienda de ningún (Doval, Junceda) Quien faze vn cesto, fará çiento (Seniloquium) Quien haçe un çesto hará ciento (Espinosa); Quien haze vn cesto: hara ciento: y si tiene mimbres: y tiempo (Vallés); Quien haze un çesto hará çiento (Horozco); Kien haze un zesto, hará ziento; i si tiene minbres i tienpo, un kuento (Correas); Quien hace un cesto hará ciento (Caro, RAE, Sbarbi 1); El que hace un cesto hará ciento (Sbarbi 2); El que hace un cesto, hará ciento, si tiene mimbres y tiempo / El cestero que hace un cesto hace ciento (Doval); Quien hace un cesto, hará ciento, si tiene mimbres y tiempo (Junceda) Quien juró, no me engannó (Seniloquium) Quien juro no me engaño (Santillana); Quien juro: no me engaño (Vallés); Quien juró no me enganó (Núñez); Quien juró, no me enganó (Junceda) Qujen la fama ha perdida, muerto anda en su vida (Seniloquium) Quien la fama ha perdida muerto anda en la vida (Núñez) Qujen la vaca del rey come, a cient annos la paga (Seniloquium) Quien come la vaca del rey, a çient años paga los huessos (Santillana); Quien come la vaca del rey: a los cien años paga los huessos / Quien la vaca del Rey come flaca: gorda la paga (Vallés); Quien come la vaca del rey a cien años paga los huessos / Quien la vaca del rey come flaca, gorda la paga (Núñez); Kien kome la vaka del Rrei, a zien años paga los guesos (Correas); Quien come la vaca del rey, cien años paga los huesos (Sbarbi 2, Junceda)

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332 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Qujen las cosas mucho apura, no viue vida segura (Seniloquium) Buena es la tardança que faze la carrera segura (Santillana); Quien las cosas mucho apura: no biue vida segura (Vallés); Quien las cosas mucho apura no bive vida segura (Núñez); Si kieres vida segura, asienta el pie en la llanura (Correas); Quien las cosas mucho apura no tiene la vida segura (Sbarbi 2); Quien las cosas mucho apura, no tiene vida segura (RAE, Sbarbi 2, Junceda) Qujen luenga ha, a Roma va (Lib. Adv.) Quien lengua ha, a Roma va (Santillana); Quien lengua ha a Roma va (Vallés, Núñez); Quien lengua ha, a Roma va (Caro, RAE, Sbarbi 1, Doval, Junceda); Quien boca lleva, a Roma llega (Doval) Qujen mal vive en eſta vida, de bien acabar ſe deſpida (Lib. Adv.) Qujen mal viua en esta vida, de bien acabar se despida (Seniloquium); Quien mal bibe, mal ha de morir (Espinosa); Kien mal bive en esta vida, de bien morir se despida (Correas) Quien mala cama faze, en ella se yaze (Seniloquium) Quien mala cama haze en ella se yaze (Núñez); Kien mala kama haze, en ella se iaze (Correas); Quien mala cama hace, en ella se yace (Junceda) Qujen mucho fuelga, nunca medra (Lib. Adv.) Quien mucho duerme, nunca medra (Seniloquium); Quien mucho duerme, poco aprende (Núñez); Kien mucho duerme, poko aprende / Kien mucho duerme, lo suio i lo axeno pierde (Correas); Quien mucho duerme, poco medra (Caro); Quien huelga no medra (Sbarbi 2); Quien mucho duerme, poco aprende (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda); Quien huelga, no medra (Doval); Holgar y medrar, no son a la par (Junceda) Quien merca y miente su bolsa lo siente (Santillana) Quien compra: y miente: su bolsa lo siente (Vallés); Quien gasta y miente su bolsa lo siente (Núñez); Kien konpra i miente, en la bolsa lo siente; o su bolsa lo siente / Kien gasta i miente, su bolsa lo siente (Correas); El que compra y miente, su bolsa lo siente (RAE); El que compra y miente, en su bolsa lo siente (Sbarbi 1/2) Quien mucha mjel tiene, dello echa en sus verças (Seniloquium) Quien mucha miel tiene: en sus berças echa della (Vallés); Quien mucha miel tiene en sus coles echa de ella (Núñez); Kien mucha miel tiene en sus kolmenas, en sus koles echa della (Correas); Quien tiene mucha miel, de ella come con el pan, y de ella como quiere / Quien mucha miel tiene, en sus coles echa de ella (Caro) Quien mucho abarca, poco aprieta (Seniloquium) Quien mucho abraça: poco aprieta (Vallés); Quien mucho abraça poco aprieta (Núñez); Kien mucho abarka, poko aprieta (Correas); Quien mucho abarca, poco aprieta (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval, Junceda)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 333

Quien non asegura, no prende (Seniloquium) Quien no se assegura: no prende (Vallés); Quien no asegura no prende (Horozco); Quien no asegura, no prende (Sbarbi 2) Quien non crea a buena madre, crea a mala madrastra (Seniloquium) Quien no cree a buena madre crea a mala madrastra (Santillana); Quien no cree a buena madre: cree a mala madrastra (Vallés); Quien no cree a buena madre crea a mala madrastra (Núñez); El que no cree á buena madre, creerá á mala madrastra (Caro) Quien no cree en buena madre, creerá en mala madrastra (RAE, Sbarbi 1.2); El que no quiere entender por buena madre, entenderá por mala madrastra (Sbarbi 2); Quien no cree en buena madre, creerá en buena madrastra (Junceda) Qujen non da de lo que le duele, non alcanza lo que qujere (Lib. Adv.) Quien non da de lo quel dol, no alcança lo que vol (Seniloquium); Quien no da de lo que tiene, no ha de lo que quiere (Núñez); Quien no da lo que duele, no ha lo que quiere (Caro) Quien no da ñudo, pierde punto (Santillana) Quien no da ñudo: no da o pierde de punto (Vallés); Quien no da ñudo pierde punto (Núñez); Quien no da nudo pierde punto (RAE, Sbarbi 1/2, Junceda) Quien no ha menor, no ha honor (Santillana) Quien no ha menor: ha honor (Vallés); Quien no ha menor no ha honor (Núñez) Quien no ha mjedo, no faze buen fecho (Seniloquium) Kien más teme, más puede (Correas) Quien no fabla no le oye Dios (Santillana) A quien no habla, no le oye Dios / Quien no habla: no le oye Dios (Vallés); Quien no habla no le oye Dios (Núñez); A kien no habla, no le oie Dios; o A kien no llama, no le oie Dios (Correas); Quien no habla, Dios no le oye (Caro); A quien no habla no le oye Dios (RAE, Sbarbi 1/2); Quien no habla, no le oye Dios (Sbarbi 2, Junceda); A quien no habla, no le oye Dios (Doval, Junceda) Qujen non mjente, non viene de buena gente (Lib. Adv.) Quien no mjente, no viene de buena gente (Seniloquium); Quien no miente no viene de buena buena gente (Núñez, Horozco); Quien no miente, no viene de buena buena gente (Sbarbi 1/2) Qujen no pareçe, pereçe (Seniloquium) Quien no pareçe: perece (Vallés); Quien no paresce peresce (Núñez); Quien no parece perece (RAE); Quien no parece, perece (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda)

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334 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Quien no quiere pan de trigo comalo de çeuada (Santillana) Quien no quiere pan de trigo: comalo de ceuada (Vallés); Quien no quiere pan de trigo cómalo de cevada (Núñez) Quien no sabe de abuelo no sabe de bueno (Santillana) Quien no sabe de abuelo: no sabe de bueno (Vallés); Quien no sabe de agüelo no sabe de bueno (Núñez); Quien no sabe de abuelo, no sabe de bueno (RAE, Sbarbi 1/2, Doval) Quien no tiene miel en su orça, téngalo en la boca (Seniloquium) Quien no tiene miel en la orça téngala en la boca (Núñez); Si no tienes dinero en la bolsa, ten miel en la boka (Correas); Quien no tiene miel en la orza, téngala en la boca (Sbarbi 2); Miel en la boca, y guarde la bolsa (RAE, Sbarbi 2); Quien no tiene blanca en la bolsa, tenga miel en la boca (Junceda) Quien no tiene ruydo conpre vn cochino (Santillana) Quien no tiene ruydo: compre cochino (Vallés); Quien no tiene ruido compre cochino (Núñez); Kien kisiere rruido, konpre un kochino (Correas); Quien no tiene ruido, compre un cochino (Caro) Qujen no se alaba, de ruyn se muere (Seniloquium) Quien no se alaba: de ruyn se muere (Vallés); Quien no se loa de ruin se ahoga (Núñez); Quien no se alaba de ruyn se muere (Horozco); Quien no se alaba, de ruin se muere (RAE, Sbarbi 1/2, Doval, Junceda); El que a sí no se alaba, de ruin se muere (Sbarbi 2) Quien no tiene de que pagar, el rey le franquea (Seniloquium) A quien nada tiene: el rey le haze franco (Vallés); A kien nada tiene, el Rrei le haze franko; o Kien no tiene / Al ke no tiene, el Rrei le haze franko (Correas) Qujen para ſi malo ¿para qujen b[ue]no? (Lib. Adv.) Si para ti eres malo: para quien seras bueno (Vallés); Si para ti eres malo, ¿para kién serás bueno? (Correas); Quien no es para sí, cómo será para los otros (Caro); Quien no es bueno para sí, ¿cómo lo será para otro? (Sbarbi 2) Quien peçes quiere el rabo se remoje (Santillana) Quien peces quiere: el rabo se moje (Vallés); Quien peces quiere mojarse tiene / Quien peces quiere el rabo tuerce (Núñez); Kien pezes kiere, de moxarse tiene; o el rrabo se moxe / Kien pezes kiere, el rrabo tuerze (Correas); Quien peces quiere, mojarse tiene (Caro); Quien peces quiere, de mojarse tiene (Sbarbi 2); Quien quiera peces, que se moje el culo (Sbarbi 2, Doval) Quien pide, non escoje (Seniloquium) Quien pide, no escoge (Sbarbi 2) Quien poco sabe, aýna lo espiende (Seniloquium) Quien poco sabe presto lo reza (Vallés, Núñez); Kien poko sabe, presto rreza (Correas); Quien poco sabe, presto lo reza (Doval)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 335

Qujen presta, sus baruas messa (Seniloquium) Quien presta: sus baruas messa (Vallés); Quien presta sus barvas messa (Núñez); Kien presta, sus barvas mesa (Correas); Hombre que presta sus barbas mesa (RAE); Hombre que presta, sus barbas mesa (Sbarbi 1/2); Quien presta, sus barbas mesa (Sbarbi 2) Quien primero vjene, primero muele (Seniloquium) Quien primero viene primero muele (Núñez); Kien primero viene, primero muele (Correas); Quien primero viene, primero muele (Caro); Cibera en molino, el que anteviene, muele (Sbarbi 2) Qujen qujere caſtigar a otro, eche primero la paja del ojo (Lib. Adv.) En el ojo de su vezina vee la paja: y en el suyo no vee vna tranqua (Vallés); La paja en el ojo ageno y no la viga en el nuestro / Tú vees la paja en el ojo de otro y ne vees la viga tuya (Núñez); La paxa en el oxo axeno, i no la viga en el nuestro / Vese el argero en el oxo axeno, i no la viga de lagar en el nuestro / Veis el argero en el oxo axeno, i no veis la viga en el vuestro / Ver la mota en el oxo axeno, i no la viga en el nuestro (Correas); En el ojo de su vecina ve una paja, y en el suyo no ve una tranca / La paja en el ojo ajeno, y no la viga en el nuestro / No ves la viga que hay en tu ojo, y ves la paja en el de otro (Caro); Ver la paja en el ojo ageno, y no la viga en el suyo (RAE); Vemos la paja en el ojo ajeno y no la viga (de lagar) en el nuestro (Sbarbi 2); Ver la paja en el ojo ajeno (Junceda) Quien sano ata su dedo, sano lo desata (Santillana) Quien sano ata su dedo: sano lo desata (Vallés); Quien sano ata su dedo sano lo desata (Núñez) Quien se ensaña en la boda, pierdela toda (Santillana) Quie se enoja en la boda: pierdela toda (Vallés); Quien se ensaña en la boda piérdela toda (Núñez); Quien se ensaña en la boda, piérdela toda (RAE); Quien se ensaña, o se enfada, en la boda, piérdela toda (Sbarbi 2) Qujen solo come su gallo, solo ensilla su cauallo (Seniloquium) Quien solo come su gallo, solo ensylle su caballo (Santillana); Quien sólo come su gallo solo ensille su cavallo (Núñez); Quien solo se come su gallo, solo se ensille su caballo (Caro); El que solo se come su gallo, solo ensilla su caballo (RAE); Quien solo come su gallo, solo ensilla su caballo (Sbarbi 2); El que solo come su gallo, solo ensilla su caballo (Sbarbi 1, Junceda) Quien su carro vnta, a sus bueys ayuda (Seniloquium) Quien su carro unta sus bueyes ayuda (Núñez); Untar el carro (Correas); Quien su carro unta, sus bueyes ayuda (RAE, Sbarbi 1/2, Junceda); Untar el carro / Untar el casco (Junceda) Quien su rabo alquila no se asienta quando quiere (Santillana) Quien se alquila: no se assienta: quando quiere (Vallés); Quien su

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336 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

rabo alquila no se sienta quando quiere / Quien su culo alquila no va al corral quando querrá (Núñez); Quien se alquila, no se sienta quando quiere (Caro) Quien tal fizo, tal padezca (Seniloquium) Quien tal haze: que tal page (Vallés); Quien lo hizo: que lo pague (Núñez); Kien lo haze, ke lo page; o Kien lo hizo (Correas); Quien mal hace, que lo pague (Caro); Quien tal hace, que tal pague / Quien tal hizo, que tal pague / El que la haga, que la pague (Sbarbi 2); Quien tal hizo, tal haya (Junceda) Quien te da muesso, non te querrja veer muerto (Seniloquium) El que te da vn hueso no te querria ver muerto (Santillana); El que te da vu huesoo: no te quiere ver muerto (Vallés); Quien te da un huesso no te querría ver muerto (Núñez); Kien te da un gueso, no te kerría ver muerto (Correas); Quien te da un hueso, no te querria ver muerto (Caro); Quien te da un hueso, no te quiere ver muerto (RAE); Quien te da un hueso no te quiere ver muerto (Sbarbi 1/2) ¿Quien te enriqueçio? Quien te gouerno (Santillana) Quien te enrriqueçio: quien te gouerno (Vallés); ¿Quién te enrrique-sció? Quien me governó (Núñez); ¿Kién te enrrikezió? Kien te governó; o Kien me governó; o sustentó (Correas); ¿Quién te enriqueció? Quien te gobernó (Sbarbi 2) Quien te quisiere matar, madruga y mátalo (Seniloquium) A quien te quisiere matar, madruga y mátale (Espinosa); Quien a otro ha de matar antes ha de madrugar (Vallés) Quien tiene fijo varon no de bozes al ladron (Santillana) Quien tiene hijo varron: no de vozes al ladron (Vallés); Quien tiene hijo varón no dé vozes al ladrón (Núñez); Kien tiene hixo varón, no dé bozes al ladrón (Correas); Quien tiene hijo varon, no dé voces al ladron (Caro); Quien tuviere hijo varon no llame á otro ladron (RAE); Quien tuviere hijo varon, no llame á otro ladron (Sbarbi 1); Quien tiene hijo varón, no llame a otro ladrón (Sbarbi 2); Quien tiene hijo varón, no dé voces al ladrón (Junceda) Quien tiene la cabra, la mama (Seniloquium) Quien tiene la cabra esse la mama (Núñez); Kien tiene la kabra, ése la mama; o ésa la mama (Correas) Quien tiene tetas en seno, no diga de hado ajeno (Santillana) Quien tiene tetas en seno: no diga de hado ajeno (Vallés); Quien tiene tetas en seno no diga de hado ageno (Núñez); Kien tiene tetas en seno, no diga del hado axeno; o Kien á tetas (Correas); Quien tiene tetas en el seno, no diga de hado ageno (Caro); Quien tiene tetas en seno, no diga de hado ajeno (Sbarbi 2); Mete la mano en tu seno y no dirás del hado ajeno (Junceda)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 337

Qujen todo lo quiere, todo lo pierde (Lib. Adv.) Quien todo lo quiere, todo lo pierde (Seniloquium); Quien todo lo quiere: todo lo pierde (Vallés); Quien todo lo quiere todo lo pierde (Núñez, Horozco); Kien todo lo kiere, todo lo pierde; i no es konozido hasta ke es perdido (Correas); Quien todo lo quiere todo lo pierde (Caro); Quien todo lo quiere, todo lo pierde (RAE, Sbarbi 1/2, Junceda) Quien trae talega nunca medra (Santillana) Quien trae talega: nunca medra (Vallés); Quien trae talega nunca medra, quien çurrón o medra o non (Núñez); Kien trae talega, nunka medra; kien zurrón, o medra u non (Correas) Quien trompieça y no cae en su passo añade (Santillana) Quien tropieça: y no cae: vn passo añade (Vallés); Quien estropieça y no cae en su passo añade (Núñez); Tropezar y no caer, añadir al paso es (Doval) Quien vna vez, furta, fiel nunca (Seniloquium) Quien vna vez hurta: fiel nunca (Vallés); Quien una vez hurta, fiel nunca / Siema en culpa, fiel nunca (Núñez); Siema en kulpa, fiel nunka (Correas) 31; Quien una vez hurta, fiel nunca (Caro, Sbarbi 2) Quien vna castiga, çiento fostiga (Seniloquium) 32 Quien a vno castiga: a ciento hostiga (Vallés); Quien uno castiga ciento hostiga (Núñez); Quien a uno castiga a çiento hostiga (Horozco); Quien á uno castiga, á ciento hostiga (Caro, Sbarbi 1); A ciento hostiga quien a uno castiga (Sbarbi 1, Junceda); Quien a uno castiga, a ciento hostiga (Sbarbi 2, Junceda) ¿Quién vos fizo, alló mengua de ombres buenos (Seniloquium) 33 ¿Quien vos fizo alcalde? Mengua de ombres buenos (Santillana); Quien os hizo alcalde: menga de hombres buenos (Vallés); ¿Quién vos hizo alcalde ? Mengua de hombres buenos (Núñez); ¿Kién te hizo alkalde? –Falta de onbres buenos / ¿Kién vos hizo alkalde? –Mengua de onbres buenos / A falta de onbres buenos, hizieron a mi padre alkalde; o sois alkalde, padre / A vos digo, padre, a falta de bueno sois vos alkalde (Correas); A falta de hombres buenos, hiciéron á mi padre alcalde / Quién vos hizo Alcalde? mengua de hombres buenos (Caro); Por falta de hombres buenos á mi padre hicieron alcalde (RAE); A falta de hombres buenos, hicieron á mi padre alcalde (Sbarbi 1); A falta de hombres buenos, a mi padre hicieron alcalde (Sbarbi 2, Doval); A falta de hombres buenos, a mi padre le hicieron alcalde (Junceda) 31. El asturiano por «una vez» dize «siema» (Correas 1967: 290). 32. «Quien uno castiga» (Combet 1971: 463-471). 33. «¿Quién vos fizo alcalde? – Mengua de onbres buenos», d’après le MS Salamanca: «–fizo al[ca]le mengua de omes» (Combet 1971: 463-471).

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338 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Quien yerra y se enmjenda, a Djos se acomjenda (Seniloquium) 34 Quien yerra: y se enmienda: a Dios se encomienda (Vallés); Quien yerra y se emienda a Dios se encomienda (Núñez, Horozco); Quien yerra, y se enmienda, á Dios se encomienda (Caro, Sbarbi 1); Quien yerra y se emienda á Dios se encomienda (RAE); El que peca y se enmienda, a Dios se encomienda (Sbarbi 2, Doval); Quien yerra y se enmienda, a Dios se encomienda (Sbarbi 2, Doval) Quiere y duele (Seniloquium) Quiere y duele (Núñez); Kien mucho kiere, mucho se huelga i mucho duele (Correas); Quien mucho quiere, mucho se huelga y mucho se duele (Junceda) Quita la causa, quito el peccado (Seniloquium) Quien quita la causa: quita el pecado (Vallés); Quita la causa, quita el pecado (Núñez); Kita la kausa, kita el pekado / Kita la kausa, kitarás el pekado (Correas); Quitad la ocasion, quitareis el pecado (Caro); Quien quita la ocasion quita el pecado (RAE); Quien quita la ocasion, quita el pecado (Sbarbi 1); Quita la causa y quito el pecado (Sbarbi 2)

R Rehilar tortero, que el huso es de madero (Santillana) Rehilar tortero, que el huso es de madero (Vallés, Núñez); Rrehilar, tortero, ke el huso es de madero (Correas) Retoça el buey con la manta (Santillana) Retoça el buey: con la manta (Vallés); Retoça el buey con la manta (Núñez); Rretoza el buei kon la manta (Correas) Reuanete y queso tienen la corte en peso (Santillana) Rabanos: y queso: traen la corte en peso (Vallés); Rrábanos i keso tienen la Korte en peso; o llevan...; o traen la Kor[te] (Correas); Rabanos y queso traen la corte en peso (Caro, RAE, Sbarbi 1/2) Reñego de baçin [de oro] que escupe sangre (Santillana) Reñega de vaçin de oro: en que ayas de escupir sangre (Vallés); Reñiego de bacín de oro en que escupen sangre (Núñez); Rreniego de bazín de oro en ke é de eskupir sangre / Rreniega de bazín de oro en ke as de eskupir sangre / Eskupir sangre en bazín de oro (Correas); Escupir sangre en bacin de oro (Caro, RAE, Sbarbi 2); Reniego de bacín de oro que escupe sangre (Sbarbi 2) Rogamos a Dios por santos, mas no por tantos (Seniloquium) Rogauamos a Dios por sanctos, mas no por tantos (Santillana); Auiamoslo por santos: mas no por tantos (Vallés); Rogamos a Dios por sanctos, mas no por tantos / Avíamoslo por santos, mas no por tantos (Núñez); Rrogamos a Dios por santos, mas no por tantos / Avíamoslo por santos, mas no por tantos (Correas); Rogar a Dios por 34. «A Dios se encomienda», d’après le MS Salamanca (Combet 1971: 463-471).

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 339

santos, mas no por tantos (RAE, Sbarbi 1/2); Rogamos a Dios por santos, mas no por tantos (Doval) Romero hito, saca çatico (Seniloquium) Romero hito saca çatico (Santillana); Romero hito: saca çatico (Vallés); Romero hito saca çatico (Núñez); Rromero hito saka zatiko (Correas); Romero hito, saca zatico (Caro); Romero á hito saca zatíco (RAE); Romero hito, o ahito, saca zatico (Sbarbi 1/2); Pobre porfiado, saca bocado (Junceda) Roncalde, que del almadraua viene (Santillana) Rronkalde, ke del almadrava viene (Correas) Ronron, tras la capa te ando (Santillana) Ron ron: por la capa te ando (Vallés); Ron ron, tras la capa te andan (Núñez); Rron, rron, tras la kapa te andan (Correas) Ruyn con ruyn, que assi casan en Dueñas (Santillana) Ruyn con ruyn: que assi casan en dueñas (Vallés); Ruin con ruin, que assí cassan en Dueñas (Núñez); Ruin con ruyn que así casan en Dueñas (Horozco); Rruin kon rruin, ke ansí kasan en Dueñas (Correas); Ruin con ruin, que así casan en Dueñas (Caro, RAE, Sbarbi 2); Ruin con ruin, que así se casan en Dueñas (Junceda) Ruyn sea quien por ruyn se tiene y lo dize en conçejo (Santillana) Ruyn sea: quien por ruy se tiene: y lo va a dezir a la plaça (Vallés); Ruin sea quien por ruin se tiene (Núñez); Rruin sea kien por rruin se tiene i lo va a dezir a la plaza (Correas); Ruin sea, quien por ruin se tiene (RAE); Ruin es quien por ruin se tiene (Sbarbi 2, Doval); Ruin sea quien por ruin se tiene, y lo dice en concejo (Junceda)

S Sabeldo coles que espinacas ay en la olla (Santillana) Sabedlo coles: que espinazas: ay en la olla (Vallés); Sabeldo coles, que espinazo ay en la olla. Otros dizen: que espinacas ay en la olla (Núñez); Sabeldo, koles, ke espinazozo ai en la olla; o ke espinakas ai en la olla (Correas); Alabaos coles, que hay nabos en la olla (Sbarbi 1); Alabaos, coles, que hay nabos en la olla (RAE, Sbarbi 2, Junceda) Sabeys a Orihuela, deste juego soys fuera (Santillana) Sabeys a origuela: deste juego sereys fuera (Vallés); ¿Sabéis a Origuela? Deste xuego seréis fuera (Correas) Salen cautiuos, quando son biuos (Seniloquium) Salen catiuos: quando son biuos (Vallés); Salen captivos quando son bivos (Núñez); Salen kautivos kuando son bivos (Correas) Sanan las cuchilladas y no las malas palabras (Santillana) Sanan las cuchilladas: mas no malas palabras (Vallés); Sanan cuchi-lladas, mas no malas palabras (Núñez); Sanan kuchilladas, mas no malas palavras / Sanan lanzadas i no palavras malas / Sanan llagas i

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no malas palavras (Correas); Sanan llagas y no malas palabras (RAE); Sanan cuchilladas, mas no malas palabras (RAE, Sbarbi 1/2); Sanan llagas y no malas palabras (Sbarbi 2); Sanan cuchilladas, mas no palabras (Doval); Sanan cuchilladas, y no malas palabras (Junceda) Sant Juan es venido, mal aya quien bien nos fizo (Santillana) San Juan es venido: mal aya: quien bien os hizo (Vallés); Sant Juan es venido, mal aya quien bien nos hizo (Núñez); San Xuan es venido, mal aia kien bien nos hizo / Porke San Xuan es venido, nunka medre kien bien os hizo (Correas) Santíguase el recuero, con mal están los asnos (Seniloquium) Con mal andan los asnos quando los arrieros dan gritas a dios (Vallés); Con mal andan los asnos, quando el harriero da gracias a Dios (Núñez); Kon mal andan los asnos kuando el harriero da grazias a Dios (Correas) Sardina que gato lieua galduda va (Santillana) Sardina: que gato lleua: galduda va (Vallés); Sardina ke el gato lleva, gandida va / Morzilla ke el gato lleva, gandida va... (Correas); Sardina que el gato lleva, gandida va (RAE); Morcilla que el gato lleva, gandida va (Sbarbi 2); Sardina que lleva el gato, tarde o nunca vuelve al plato (Sbarbi 1/2, Junceda) Sea maridillo, siquiera de lodillo (Seniloquium) Sea maridillo, si quiera de lodillo / Sea maridillo y sea sapillo (Núñez); Sea maridillo, sikiera de rodillo / Sea maridillo, i sea sapillo (Correas) Sea mj enemigo et vaya a mj molino (Seniloquium) Sea mi enemigo y vaya a mi molino (Núñez); Sea mi enemigo, i vaia a mi molino (Correas) Sea, que el tiñoso por pez verna (Santillana) Sea que el tiñoso por pez verna (Vallés); Si que el tiñoso por pez verná / Por pez verná el tiñoso (Núñez); Sí, ke el tiñoso por pez verná / Por pez vendrá el tiñoso (Correas); Sea, que el tiñoso por pez verná (Sbarbi 2) Ser por ſer obiſpo, ſealo don Domjngo (Lib. Adv.) Obispo por obispo, seáselo Don Domjngo (Seniloquium); Obispo por obispo, sealo don Domingo (Santillana); Obispo: por obispo: sealo don domingo (Vallés); Obispo por obispo, séalo don Domingo (Núñez); Obispo por obispo séaselo don Domingo (Horozco); Obispo por obispo, séalo don Domingo (Correas, Sbarbi 2, Junceda) Serma quan vols, e culirás quan te sols (Romancea) Si algo traes, cómelo (Seniloquium) Si beuo en la tauerna, sino fuelgome en ella (Santillana) Si beuo en la taberna sino huelgome en ella (Vallés); Si bevo en la taverna, si no huelgo me en ella (Núñez); Si no bevo en la taverna,

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huélgome en ella / Si bevo en la taverna; si no, huélgome en ella (Correas); Si no bebo en la taberna, huelgome en ella (Caro); Ya que no bebo en la taberna, huélgome en ella (RAE); Aunque no bebo en la taberna, huélgome en ella (Sbarbi 2) Sy [bien] Yuañez, sino Pedro como antes (Santillana) Si bien Juannes, si no Pedro como de antes (Núñez); Si bien Xuanes; si no, Pedro, komo de antes (Correas) Si bien me quieres, Juan, obras me lo dirán (Seniloquium) 35 Si bien me quieres, Juan, tus obras me lo dirán (Núñez); Si bien me kieres, Xuan, tus ovras me lo dirán (Correas); Si bien me quieres Juan, tus obras me lo dirán (Caro); Si bien me quieres, Juan, tus obras me lo dirán (Sbarbi 2, Doval) Si bien, si non bien, si non pássome allende (Seniloquium) Si bien, si no bien; sino pássome allen (Núñez); Si bien, si no bien; si no, pásome a allén (Correas) Sy crees en dolor, sino cree en color (Santillana) Si no creeys en dolor: cree en color (Vallés); Quien no cree en dolor crea en color (Núñez); Si no crees en dolor, cree en color (Junceda) Si el juramento es por nos, la burra es nuestra (Santillana) Si el juramento es por nos, la burra es nuestra (Vallés, Núñez); Si el xuramento es por nos, la burra es nuestra, par Dios (Correas); Si el juramento es por nos, la burra es nuestra par Dios (RAE); Si el juramento es por nos, la burra es nuestra por Dios (Sbarbi 1/2) Si la locura fuesse dolores, en cada casa daria bozes (Santillana) Si locura fuesse dolores: en casa casa auria bozes (Vallés); Si la locura fuesse dolores en cada casa darían vozes (Núñez); Si la lokura fuera dolores, en kada kasa darían bozes (Correas); Si la locura fuese dolores, en cada casa habría voces (Sbarbi 1/2, Doval) Si mal me qujeres, alla te aben, que tu muger me quiere bien (Lib. Adv.) Si Marina baylo, tome lo que fallo (Santillana) Si marina baylo: tomese lo que gano (Vallés); Si Marina bailó, tome lo que halló. Otros dizen: Tome lo que buscó (Núñez); Si Marina bailó, tome lo ke halló; o ganó (Correas); Si Maria bayló, tome lo que ganó (Caro); Si Marina bayló, tome lo que halló (RAE); Pues Maria bailó, tómese lo que ganó (Sbarbi 2); Si Marina bailó, tome lo que halló (Sbarbi 1/2, Junceda) Sy me viſte, burleme; ſi non me viſte, calleme (Lib. Adv.) Si me viste, burleme; si non me viste calleme (Seniloquium); Sy me viste, burleme; sy no me viste, calleme (Santillana); Si me viste, burleme; si no me viste, calleme (Núñez); Si me viste, burléme; si no me viste, kalléme (Correas); Si te vi, burléme; si no te vi, calláme (Sbarbi 2); Si me viste, burléme; si no me viste, calláme (Junceda) 35. «tus obras me lo dirán» (Combet 1971: 463-471).

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Si [se] quebro la olla, sino he aqui los caxcos (Santillana) Si te quiebro la olla: si no: he aquí los caxcos (Vallés); Si se quebró la olla, si no he aquí los caxcos (Núñez); ¿Si se quebró la olla? Aquí están los cascos / Si se quebró la olla; si no, he aquí los cascos (Sbarbi 2) Si quieres aprender orar, entrad en la mar (Santillana) Quien no sabe orar: metase en la mar (Vallés); Si quieres aprender a orar, entra en la mar (Núñez); Si kieres aprender a orar, entra en la mar (Correas); Si quieres aprender a orar, entra en la mar (Sbarbi 2) Sy qujeres mal dia, dexa tu caſa & vete a la mja (Lib. Adv.) Dexa tu casa: vete a la mia: auras mala postrimeria / Dexa tu casa vente a la mia auras buen dia (Vallés); Dexa tu casa y vente a la mía y avrás mal día (Núñez); Dexa tu casa, y vente á la mia, habrás negro dia (Caro) Si sabés lo pagés quina yes la gallina en lo janer, non lexaría nen-guna en l’joquer [o galiner] (Romancea) Sy se perdieron los anillos, aqui quedaron los dedillos (Santillana) Si se perdieron los anillos, aquí quedaron los dedillos (Vallés, Núñez); Aunque se perdieron los anillos, aquí quedaron los dedillos. Otros dizen: los çarcillos (Núñez); Si se perdieron los anillos, akí kedaron los dedillos; o los zarzillos / Aunke se perdieron los anillos, akí kedaron los dedillos (Correas); Si se perdieron los anillos, aquí que-daron los dedillos (RAE, Sbarbi 1/2); Aunque se perdieron los anillos, aquí quedaron los dedillos (Junceda) Sy te vy, no me acuerdo (Santillana) Si te vi: no me acuerdo (Vallés); Si te vi no me acuerdo (Núñez); Si te vi, no me akuerdo / Si te vi, no me mienbro de ti (Correas); Si te vi, no me acuerdo (Sbarbi 2); Tan mala memoria tengo, que si te vi, no me acuerdo (Junceda) Si todo es tal, digole trigo [y] semental (Santillana) Si todo es tal: digole trigo simental (Vallés); Si todo es tal, dígole trigo semental (Núñez); Si todo es tal, dígolo trigo i semental (Correas) / Si todo es tal, dígole trigo y semental (Sbarbi 2) Si tu eres ajo, yo piedra que te majo (Seniloquium) Tu ajo, y yo piedra que te majo (Santillana); Tu ajo: yo piedra: que te majo (Vallés); Si tú eres ajo, yo piedra que te majo (Núñez); Si tú eres axo, io piedra ke te maxo / Tú axo, i io piedra ke te maxo (Correas); Tú, ajo, y yo, piedra que te majo (Junceda) Si vimos axuar, sino vimoslo colgar (Santillana) Si no tenemos axuar: si no vimosle colgar (Vallés); Si tuvimos axuar, si no vímoslo colgar (Núñez); Si tuvimos axuar; si no, vímosle kolgar (Correas); ¿Si tuvimos ajuar? Si no, vímoslo colgar (Sbarbi 2); Por ajuar colgado no viene hado (RAE, Sbarbi 1/2, Junceda)

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Syete al saco y el saco en tierra (Santillana) Siete al saco: y el saco en tierra / Siete a la hanega y ella en tierra (Vallés); Siete al saco y el saco en tierra / Siete a la hanega y ella en tierra (Núñez); Siete al sako, i el sako en tierra; o Todos al sako / Siete a la hanega, i ella en tierra; o Todos a la hanega... (Correas); Siete al saco, y el saco en tierra (RAE); Tres al saco, y el saco en tierra (Sbarbi 2) Sirue a señor noble, avnque sea pobre (Santillana) Sirue a señor noble: aunque sea pobre (Vallés); Sirve al noble, aunque sea pobre (Núñez); Sirve al noble, aunke sea pobre, ke tienpo verná ke te lo pagará (Correas) So buena [capa] jace buen bevedor (Romancea) So mala capa yace buen bevedor (Lib. Adv.); So mala capa yaze, buen beuedor (Seniloquium); So mala capa yaze buen beuedor (Santillana); Debaxo de mala capa, hay un buen bebedor (Caro); Debaxo de una mala capa hay un buen bebedor (RAE); Debajo de una mala capa hay un buen bebedor (Sbarbi 1); Debajo de una mala capa suele a las veces encontrarse un buen bebedor (Sbarbi 2) So la buena rasón, yaze el enganno (Seniloquium) So la buena razón, empece el engañador (Núñez); So la buena rrazón enpeze el engañador (Correas); So la buena razon empece el engaña-dor (RAE) So mj manto, al Rey nin mato (Seniloquium) 36 Baxo mi manto al rey mato / So mi manto: al rey mato (Vallés); Debaxo de mi manto, al rey me mato. Otros dizen: me mando (Núñez); Debaxo de mi manto, al Rrei me mato; o al Rrei me mando (Correas); Debajo de mi manto al rey mato (Sbarbi 1/2); Debajo de mi mano, al rey mato (Junceda) Sobre bien comer, el ajo (Seniloquium) Tras el buen comer el ajo (Vallés); Tras el buen komer, axo (Correas); Sobre el buen comer, el ajo (Sbarbi 2) Sobre nuestros cuernos, veint e cinco sueldos (Romancea) Sobre cuernos cinco sueldos (Seniloquium); Sobre cuernos penitençia (Santillana); Sobre cuernos penitencia (Vallés); Sobre cuernos, peni-tencia / Sobre cuernos, siete sueldos (Núñez); Sobre kuernos, peni-tenzia / «Sobre kuernos, penitenzia». I mandávale bailar, i luego palos enzima (Correas); Sobre cuernos penitencia (Caro, RAE); Sobre, o tras de cuernos, penitencia / Sobre cuernos, siete sueldos (Sbarbi 2) Sofrir cochura por fermosura (Santillana) Sufrir cochura, por hermosura / Pasar cochura por hermosura (Vallés); Suffrir cochura por hermosura (Núñez); Sufrir kochura por hermosura; o Pasar kochura... (Correas); Sufrir cochura por hermosura (Caro); Pasar cochura por hermosura (RAE, Sbarbi 1); Sufir cochura por 36. «So mi manto, al Rey mato» (Combet 1971: 463-471).

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hermosura (Sbarbi 2); Pasar amargura por ganar hermosura (Junceda) Sol puesto, obrero suelto (Santillana) Sol puesto obrero suelto (Vallés); Sol puesto, obrero suelto (Núñez, Sbarbi 1/2) Son hermanos de vn vjentre, mas non de vna mjente (Seniloquium) Todos de vn vientre: y cada vno con su miente / Siete hijos de vn vientre: cada vno es de su miente (Vallés); Ciento de un vientre y cada uno de su mente (Núñez); Ziento de un vientre, i kada uno de su miente / Siete ermanos de un vientre, kada uno de su miente / Siete hixos de un vientre, kada uno de su miente (Correas); Cien hijos de un vientre, y cada uno de su temple (Sbarbi 2); Siete hermanos de un vientre, cada uno de su miente (Junceda) Subid vos en el poyo, Mary Martin (Santillana) Subi vos en el poyo: mari martin (Vallés); Subívos en el poio, Mari Martín (Correas) Suegra, ni de barro buena (Santillana) Suegra ni de barro o açucaro buena: nuera ni de barro: ni de cera (Vallés); Suegra, ni de barro buena; nuera, ni de barro ni de cera. Otros dizen: ni de açúcar buena (Núñez); Suegra, ni de azúkar buena; nuera, ni de pasta ni de zera / Suegra, ni de barro buena; nuera, ni de barro ni de zera / Kuñada i suegra, ni de barro buena; nuera, ni de barro ni de zera (Correas); Suegra, suegra, ni de azúcar, buena (Sbarbi 2); Suegra, ni aun de azúcar es buena (Sbarbi 1/2, Junceda) Suelas y vino andan camino (Santillana) Suelas: y vino: andan camino (Vallés); Suelas y vino andan camino (Núñez); Suelas i vino andan kamino (Correas); Suelas y vino, andan camino (Sbarbi 2) Suelta prima, la primera (Seniloquium) Suelta prima (Núñez, Correas) Sus obras dizen cada vno qujen es (Seniloquium) Las obras de kada uno dizen kién / Las obras dan testimonio de kada uno / Kada uno se konoze por sus obras (Correas); Las obras dan testimonio de cada uno / Las obras dicen quien es cada uno (Caro); Cada uno obra, o hace, como quien es (Sbarbi 2); Las obras dan testimonio de cada uno (Doval)

T Tal se cueyda star estuerta, que se crieba la cama tras la puerta (Romancea) Tal te vea, que non te conosca (Seniloquium) Tal te veo ke no te konozko (Correas) Talla, tallador; adoba, cosedor (Romancea)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 345

Corta cortador, y compón cosedar (Núñez); Korta, kortador, i konpón, kosedor (Correas) Tan bueno es Pedro como su amo (Santillana) Tan bueno es pedro: como su amo (Vallés); Tan bueno es Pedro komo su amo, i mexor un palmo (Correas); Tal es Pedro como su amo (Caro); Tan bueno es Pedro como su amo, ó como su compañero (RAE); Tan bueno es Pedro como su compañero (Sbarbi 1); Mejor es Pedro que su amo (Sbarbi 2) Tanto es lo de más como lo de menos (Seniloquium) Tanto es lo de más como lo de menos (Núñez); Tanto es lo de más komo lo de menos (Correas); Tanto es lo de más como lo de menos (Sbarbi 2) Tanto monta como meaja en capilla de frayle (Santillana) Tanto monta: como miaja en capillo de frayle (Vallés); Meaxa en kapilla de fraile (Correas); Meaja en capilla de Frayle (Caro); Lo mismo que meaja en capilla de fraile (Sbarbi 2) Tanto pan como queso (Santillana) Tanto pan como queso (Vallés); Tanto queso como pan (Núñez); Tanto pan komo keso, i tanto keso komo pan, tómolo si me lo dan (Correas); Tanto pan como queso (RAE); No tanto pan como queso (Sbarbi 2); Tanto queso como pan, a nadie le dan (Junceda) Tanto se da por mi como las putas por Apariçio (Santillana) Tanto se da por mi como las putas por aparicio (Vallés) Tanto te amo [o te quiero] que en onras (Romancea) Tanto te kiero kuanto me kuestas; o komo me kuestas (Correas) Tanto va el orço al agua, que lexa enl’ fondo el annsa (Romancea) Cantarillo que muchas veses va a la fuente, o dexa el asa o la fruente (Seniloquium); Cantarillo que muchas vezes va a la fuente o dexa el asa o la fruente (Santillana); Cantarillo que muchas vezes va a la fuente: o dexa el assa o la frente (Vallés); Cantarillo que muchas vezes va a la fuente, o dexa la asa o la frente (Núñez); Kantarillo ke muchas vezes va a la fuente, u dexa el asa, u la frente / Kantarillo ke muchas vezes va a la fuente, o se le kiebra la asa, o la frente / Tantas vezes va el kántaro a la fuente, ke dexa el asa o la frente; o ke kiebra el asa o la frente (Correas); Cántaro que muchas veces va á la fuente, ó dexa el asa ó la frente (Caro); Cantarillo que muchas veces va á la fuente, ó dexa el asa, ó la frente (RAE); Tantas veces va el cántaro a la fuente, que alguna se quiebra (Sbarbi 1); Tanto va el cántaro a la fuente, que deja el asa o la frente, o que al fin se quiebra / Cantarillo que muchas veces va al agua, alguna se quiebra (Sbarbi 2); Tanto va el cántaro a la fuente, que allí deja el asa o la frente (Doval); Tantas veces va el cántaro a la fuente, que al fin se quiebra (Doval); Tanto va el cántaro a la fuente, que por fin se rompe (Doval, Junceda)

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346 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Tanto val el amigo que no vale, como el enemigo que no nuece (Ro-mancea) Tanto vales quanto has y tu auer de mas (Santillana) Tanto vales: como has y tu hauer de mas (Vallés); Tanto vales como has y tu aver de más (Núñez); Tanto vales quanto has y no más (Ho-rozco); Tanto vales komo as, i tu aver de más (Correas); Tanto vales como has (Caro); Tanto vales quanto tienes (RAE); Tanto vales como tienes (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda); Cuanto tienes, tanto vales (Doval, Junceda) Tantos por tantos, vansse los lobos a los asnos (Romancea) Tantos por tantos van ſe los lobos a los aſnos (Lib. Adv.); Burla burlando, vase el lobo al asno (Santillana); Burla burlando: se va el lobo al asno (Vallés); Tantos por tantos vanse los lobos a los asnos (Núñez, Correas); Burla burlando, vase el lobo al asno (Núñez, Correas); Burla burlando vase el lobo al asno (RAE, Sbarbi 2); Burla burlando, vase el lobo al asno (Sbarbi 1, Doval); Burla burlando, vase el lobo al sano (Junceda) Tarde vino el gato con la longaniza (Santillana) Tarde vino el gato con la longaniza (Vallés); Tarde bolvió el gato por la longaniza (Núñez, Correas); Tarde vino el gato a la longaniza; o kon la longaniza / Tarde bolvió el gato kon la longaniza al garavato (Correas) Temjdo por temer, vamos a comer (Lib. Adv.) Tenetme est’asno, meterm’é en aquel bandolerismo (Romancea) Tengote en el lazo, palomo torcazo (Santillana) Tengote en el lazo palomo torquazo (Vallés); Téngote en el lazo, palomo torcazo (Núñez); Téngote en el lazo, palomo torkazo (Correas); Téngote en el lazo, palomo torcazo (Junceda) Tiempo tras tiempo y agua tras viento (Santillana) Tiempo tras tiempo y agua tras viento (Vallés, Núñez); Tienpo tras tienpo, i agua tras viento (Correas); Tiempo tras tiempo, y agua tras viento (Caro); Tiempo tras tiempo viene (RAE, Sbarbi 2); Súfrase quien penas tiene, que tiempo tras tiempo viene (Sbarbi 2) Tiraos, padre, posarse ha mi madre (Santillana) Tiraos pedre: y posarse ha mi madre (Vallés); Levantose mi padre y sentose mi madre (Núñez); Tiraos, padre; posarse á mi madre; [o] sentarse á mi madre (Correas); Tiraos, padre, y pasarse ha mi madre (Sbarbi 1/2) Tocose Marihuela y el colodrillo de fuera (Santillana) Tocose mariguela: el colodrillo de fuera (Vallés); Tocose Marihuela y el colodrillo de fuera (Núñez); Tókase Mariguela, i el kolodrillo defuera (Correas); Tocóse Marihuela, y dejóse el colodrillo de fuera (Sbarbi 2, Junceda)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 347

Todo es dicha comer en palaçio (Santillana) Todo es dicha comer en palacio (Vallés); Todo es dicha, comer en palacio (Núñez); Todo es dicha komer en palazio; o Todo es ventura... (Correas); Todo es dicha comer en Palacio (Caro) Todo es menester quanto Marta hila y Pedro deuana (Santillana) Todo es menester: quanto Marta hila: y pedro deuana (Vallés); Quanto Martha hila y Pedro devana, todo es nada / No basta quanto hila Marta y Pedro devana (Núñez); Todo es menester en kasa, kuanto hila Marta i Pedro devana / No basta kuanto hila Marta i Pedro devana / Kuanto Marta hila i Pedro devana, todo es nada / Todo es nada, kuanto hila Marta i Pedro devana (Correas) Todo es nada, sino trigo y çeuada (Santillana) Todo es nada: si no trigo: y cebada (Vallés); Todo es nada, sino trigo y cevada (Núñez); Todo es nada, sino trigo i zevada (Correas); Si nó trigo ó cebada, todo lo demas es nada (Sbarbi 1/2); Todo es nada, sino trigo y cebada (Sbarbi 2, Junceda) Todo lo faré, mas casa con dos puertas no la guardaré (Seniloquium) Todo te fare, mas casa [con] dos puertas no te guardare (Santillana); Qualquiera cosa hare: mas casa con dos puertas no la guardare / Todo te hare: mas casa con dos puertas no la guardare (Vallés); Casa con dos puertas no la guardan todas dueñas (Vallés, Núñez); Todo lo haré, mas casa con dos puertas no la guardaré (Núñez); Kasa kon dos puertas, no la guardan todas dueñas / Kasa kon dos puertas, mala es de guardar / Todo lo haré, mas kasa kon dos puertas no la guardaré (Correas); Casa con dos puertas, mala es de guardar (Sbarbi 1, Doval, Junceda) Todo lo nueuo parece bien, salvo ver hombre ageno sobre su muger (Seniloquium) Todo lo bueno paresce bien, sino hombre ageno sobre muger (Núñez); Todo lo axeno pareze bien, sino onbre axeno sobre muxer (Correas); Todo lo bueno parece bien, sino hombre ajeno sobre mujer (Sbarbi 2) Todos los duelos con pan son buenos (Santillana) Todos los duelos con pan son buenos (Vallés); Todos los duelos con pan son buenos. Otros dizen: con pan son menos (Núñez); Todos los duelos kon pan son buenos / Todos los duelos kon pan son menos (Correas); Los duelos, con pan son menos (Caro, Sbarbi 1, Junceda); Los duelos con pan son menos, o buenos (Sbarbi 2); Los duelos con pan son menos (Doval) Todos tiran de la cola del asno, y más su dueño (Seniloquium) Todos tiran de la cola del asno: y mas su amo quando esta atollado (Vallés); Todos tiran de la cola del asno, pero más su dueño quando está atollado (Núñez); Todos tiran de la kola del asno kuando está atollado, i más su amo / Todos tiran de la kola del asno, pero más su dueño, kuando está atollado (Correas)

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348 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

Toma bien, non cabe en mj costal (Seniloquium) Toma bien, no cabe en mi costal (Núñez); Toma bien, no kabe en mi kostal (Correas) Tomad vos con Djos y quebrar vos ha el ojo (Seniloquium) Tomaos con Dios y quebraros a el ojo (Espinosa) Topo Breton con su compañon (Santillana) Topo el breton: con su compañon (Vallés); Topo el bretón, con su compañón / Topo Beltrón con su compañón (Núñez); Topó el bretón kon su konpañón; o Topado á el bretón / Topó Beltrón kon su kon-pañón (Correas); Topó el bretón con su compañón (Sbarbi 2, Junceda) Torna fuste, donde fuste (Seniloquium) Buelve Huste donde fuste (Núñez); Buelve, Huste, donde fuste (Correas) Tornad vos a vuestro menester (Seniloquium) Tornaos a vuestro menester, que çapatero soliades ser (Santillana); Tomados a vuestro menester que çapatero soliades de ser (Vallés); Nuestro amigo don Iaco, tornaos a vuestro menester, que çapatero soliades ser (Núñez); Tornaos a vuestro menester, ke zapatero solíades ser; o Bolveos / Zapatero solíades ser; bolveos a vuestro menester / Nuestro amigo don Xako, tomaos a vuestro menester, ke zapatero solíades ser (Correas); Tornaos á vuestro menester, que zapatero soliades ser (Caro); Volvéos a vuestro menester, que zapatero soliades ser (Sbarbi 2); Zapatero, a tus zapatos, y déjate de otros tratos (Doval) Tras pared nin tras seto no digas tu secreto (Santillana) Tras pared ni tras seto no digas tu secreto (Núñez); Tras pared ni tras seto, no digas tu sekreto (Correas); Ni tras pared ni tras seto digas tu secreto (Sbarbi 2) Tras este mundo, otro verna (Santillana) Tras este mundo otro verna (Vallés); Tras este mundo verná otro segundo (Núñez); Tras este mundo vendrá otro segundo (Correas) Tras la casa de Dios, mora el diablo (Seniloquium) Detrás de la kruz está el diablo (Correas); Detrás de la cruz está el diablo (RAE, Sbarbi 2, Junceda) [Tras el silencio, consentimiento] (Seniloquium) Tras que la nouia es tuerta, peose la malhadada (Santillana) Tras que la nouia es tuerta (Vallés); Tras que la novia era tuerta, peyose la mal hadada. Otros dizen: peyose la carrera (Núñez); Tras ke la novia era tuerta, peióse la malhadada / Tras ke la novia era tuerta, peióse en la karrera / Tras ke la novia era tuerta, vistióse de verde (Correas). Tras que me lo days, rapármelo (Seniloquium) Tras ke me lo dais, rrapámelo (Correas)

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CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE 349

Tres cosas son que pierden al omme: putas, y dados, y cominos de odre (Seniloquium) Tres cosas son que matan al onbre: putas y dados y cominos de odre (Espinosa); Tres kosas son ke matan al onbre: putas, i dados, i kominos de odre (Correas); Tres cosas son las que matan al hombre, putas, dados, y comino de odre (Caro); Putas y dados y caminos de odre, matan al hombre (Junceda) Tres marauedis quan altos que ys (Santillana) Tres marauedis: quan alto me ys (Vallés); Tres maravedís, quán altos que ís (Núñez); Tres maravedís, ¡kuán altos ke ís! (Correas); Tres maravedís; cuán alto me is (Junceda) Tribulaçion, hermanos, entre dos, tres pollos (Santillana) Tribulacion padres entre dos tres pollos (Vallés); Tribulación herma-nos, entre dos tres pollos (Núñez); Tribulazión, ermanos: entre dos, tres pollos / Tribulazión, padres: entre dos, tres pollos (Correas); Tribulación, hermanos: entre dos, tres pollos (Sbarbi 1/2); ¡Hermanos, tribulación: tres pollos entre dos! (Junceda) Trota rapaz, que buen dia te faz (Santillana) Trotar rapaz: que buen dia te haz (Vallés); Trota, rapaz, que buen día te faz (Núñez); Trota, rrapaz, ke buen día te faz (Correas) Tu que no puedes, lleuame a cuestas (Santillana) Tú que no puedes, llévame a cuestas (Núñez); Tú ke no puedes, llévame a kuestas (Correas); Tú que no puedes, llévame a cuestas (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Junceda)

U Un alma sola ni canta ni llora (Santillana) Un alma sola: ni canta: ni llora (Vallés); Un alma sola ni canta ni llora (Núñez); Un alma sola ni kanta ni llora; o Un ánima sola...; o Una persona sola (Correas); Una anima sola ni canta ni llora (Caro); Una ánima sola, ni canta ni llora (Sbarbi 1); Una alma sola, ni canta ni llora / Una ave sola, ni bien canta ni bien llora (Sbarbi 2); Un alma sola, ni canta ni llora (Junceda) Vn loco faze a çiento (Seniloquium) Un loco aze ciento (Espinosa); Un loco haze ciento (Vallés); Un loko haze ziento / Un loko hará siento (Correas); Un loco hace ciento (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval); Un loco hace un ciento (Junceda) Vn padre para çient fijos, y no çient fijos para yn padre (Seniloquium) Un padre para cien hijos: y no cien hijos pata vn padre (Vallés); Un padre para cien hijos y no cien hijos para un padre (Núñez); Un padre para zien hixos, i no zien hixos para un padre (Correas); Un padre para cien hijos, y no cien hijos para un padre (Caro, RAE, Sbarbi 1); Un padre es para cien hijos, y cien hijos no son para un padre / Una madre

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para cien hijos, y cien hijos no son para una madre (Sbarbi 2); Un padre para cien hijos, y no cien hijos para un padre (Doval, Junceda) Vn puerco lodado quiere lodar a otro (Seniloquium) Un puerco ençenagado: a todos querria ençenagar (Vallés); Un puerko en el lodo, kiere meter a otro / Un puerko enlodado, enlodará todo un rrebaño / Un puerko enlodado, kiere enlodar todo el rrebaño / Un puerko enzenagado, kiere enzenagar todo el rrebaño (Correas); Un puerco encenagado procura encenagar a otro (Sbarbi 2) Vna golondrina no faze verano (Seniloquium) Una golondrina no faze verano (Santillana); Una golondrina no haze verano ni vna virtud: bienauenturado (Vallés); Una golondrina no haze verano (Núñez); Una golondrina no haze verano, ni una sola virtud bienaventurado (Correas); Una golondrina no hace verano (Caro, RAE, Sbarbi 1, Doval); Una golondrina no hace verano. Algunos añaden: pero lo anuncia (Sbarbi 2); Ni un dedo hace mano, ni una golondrina verano (Sbarbi 2, Doval, Junceda) Una vegada en l’anyo, exa con daño / Una vegada en l’anyo, exa con tu daño (Romancea) Una en vn año, daño / Una en un año, i ésa kon daño (Correas); Una en el año, y esa en tu daño (RAE, Sbarbi 1); Una en un año, y ésa, en tu daño (Sbarbi 2, Junceda) Una vez burlan al perro macho (Santillana) Una vez al perro macho burlan (Vallés) Vno en saco, y otro en papo (Seniloquium) Uno en papo y otro en saco (Santillana); Uno en el papo: y otro en el saco: y otro so el sobaco (Vallés); Uno en el papo y otro en el saco y otro so el sobaco, y llora por lo que le quedó en el plato (Núñez); Uno en el papo, i otro en el sako, i otro so el sobako, i llora por lo ke kedó en el plato / Kerer uno en el papo i otro en el sako (Correas); Uno en papo y otro en saco (Caro); Una en el papo, y otra en el saco (RAE); Una en el papo y otra en el saco (Sbarbi 1); Una en papo y otra en saco / Una en el saco y otra en el sobaco (Sbarbi 2); Una en el saco y otra en el papo (Junceda) Uno muere de atafea y otro la desea (Santillana) Uno muere de atafea: y otro la dessea (Vallés); Uno muere de atafea y otro la dessea (Núñez); Uno muere de atafea, y otro la desea / Unos mueren de atafea, y otros la desean (Correas); Uno muere de atafea, y otro la desea (RAE); Uno muere de atafea y otro la desea (Sbarbi 2); Uno muere de atafea, y otro la desea (Junceda) Vno piensa el vayo, otro quien lo ensilla (Seniloquium) Uno piensa el vayo y otro el que lo ensylla (Santillana); Uno piensa el vayo: y otro quien lo ensilla (Vallés); Uno piensa el vayo y otro el que lo ensilla (Núñez); Uno piensa el vaio, y otro el ke le ensilla (Correas); Uno piensa el bayo, y otro el que lo ensilla (Caro); Uno piensa el

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bayo, y otro el que le ensilla (RAE, Sbarbi 2); Uno piensa el bayo y otro el que lo ensilla (Junceda) Vnos fazen por que otros non son creýdos (Seniloquium) El ke por mentiroso es tenido, aunke diga la verdad no es kreído (Correas) Vso faze maestro (Seniloquium) Uso haze maestro (Santillana); Uso haze maestro (Vallés, Núñez, Correas); Usar haze maestro (Correas); El uso hace maestros / Usanza hace maestros (Caro); Uso hace maestro (Sbarbi 2); El uso hace maestro (Doval, Junceda)

V Va el Rey do puede, y no do quiere (Seniloquium) El rey va do puede [y] no do quiere (Santillana); El rey va do puede: mas no do quiere / Vase el Rey: do puede: y no do quiere (Vallés); El rey va do puede, no do quiere / Va el rey do puede, no do quiere (Núñez); El Rrei va a do puede, i no a do kiere / El Rrei llega donde puede, i no donde kiere (Correas); Va el Rey adonde puede, y no adonde quiere (Caro, Sbarbi 2); Va el Rey hasta do puede, y no hasta do quiere (Sbarbi 2); Va el rey a do puede y no a do quiere (Doval) Vanſe los gatos, eſtiendeſe los ratos (Lib. Adv.) Vanse los gatos: y estiendense los ratos (Vallés); Vanse los gatos y estiéndense los ratos (Núñez); Vanse los gatos i estiéndense los rratos (Correas); Cuando el gato no está, los ratones bailan (Junceda) Vase my madre, puta sea quien más filare (Seniloquium) Vase mi madre: mal aya quien mas hilare (Vallés); Vase mi madre, puta sea quien más hilare (Núñez); Vase mi madre: puta sea kien más hilare / Fuése mi madre: puta sea kien más hilare / Fuése mi madre: mal aia kien más hilare (Correas); En yéndose mi madre, puta sea la que más hilare (Sbarbi 2) Uaste feria y yo sin capa (Santillana) Vaste feria: y yo sin capa (Vallés); Vaste, feria, y yo sin capa (Núñez); Vaste, feria, e io sin kapa / Vase la feria, i io, sin kapa; o Vase feria, e io, sin kapa (Correas) Uayase Mocho para cornudo (Santillana) Vayase mocho: por cornudo (Vallés); Váyase mocho por cornudo (Caro); Váyase mocha por cornuda (RAE, Sbarbi 2) Ve do vas; commo vieres aſi faz (Lib. Adv.) Ve do vas, como vjeres así fas (Seniloquium); Ue do vas, como vieres assi faz (Santillana); Ve: do vas: como vieres: assi haras / Do fueres haras: como vieres / Ve: do fueres haz como vieres (Vallés); Ve do vas, como vieres assí haz / Do fueres harás como vieres (Núñez); Ve do vas; komo vieres, ansí haz / Do fueres, harás komo vieres / Por

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donde fueres, haz komo vieres / Ve do fueres, i haz komo vieres (Correas); Por do fueres, haz como vieres / Por do quiera que vayas, como vieres, así hagas (Caro); Por donde fueres haz como vieres (RAE); Donde quiera que fueres, haz como vieres (Sbarbi 1); Cuando a Roma fueres, haz como vieres (Sbarbi 2, Doval); Adonde fueres, haz como vieres / Adondequiera que fueres, haz lo que vieres / A do vas, como vieres así haz (Sbarbi 2); Donde fueres, haz como vieres (Doval); Donde fueres, haz lo que vieres (Junceda) Ueo mal, no se que me diga: assi dezia la mal adeuina (Santillana) Veo mal: y no se: que me diga: assi dize la mala adeuina (Vallés); Veo mal, no sé qué me diga. Assí dezía la mala adevina (Núñez); «Veo mal, no sé ké me diga», ansí dezía la mala adivina (Correas) Vergüença al vno, vergüença al otro, ved quál me han parado (Seni-loquium) Vergüença al uno, vergüença al altro, vedme aquí quál me han parado (Núñez); Verguenza al uno, verguenza al otro, vedme akí kuál me an parado el oxo (Correas) Uete y vente, que el camino te sabes (Santillana) Vente: y vete: que el camino te sabes (Vallés); Vaite i vente, ke el kamino te sabes / Vaite i vente, Manuel Rrodríguez, ke el kamino te sabes (Correas); Vete y vente, que la casa te sabes (Junceda) Vezinas a vecinas, a vezes se dan farinas (Seniloquium) Uezinas a vezinas a las vezes se dan harinas (Santillana); Las vezinas se prestan la harinas (Vallés); Vezinas a vezinas, a las vezes se dan harinas (Núñez, Correas) Uezina mala haze a su vezina con alhaja (Santillana) Vezina mala: a su vezina haze con alhaja (Vallés); Vezina mala a su vezina haze con alhaja (Núñez); Vezina mala, a su vezina haze kon alhaxa (Correas) Uidose el perro en bragas de çerro (Santillana) Vio se el perro en bragas de çerro: y no conocio a su compañero (Vallés); Vídose el perro en bragas de cerro y no conosció a su compañero (Núñez); Vídose el perro en bragas de zerro, i no konozió a su konpañero / Vídose el perro en bragas de zerro, i maravillóse (Correas); Vióse el perro en bragas de cerro, y no conoció á su compañero (Caro, Sbarbi 1/2); Vióse el perro en bragas de cerro y no conoció su compañero (RAE); Vióse el villano en bragas de cerro, y él fierro que fierro (RAE, Sbarbi 1/2); Viose el perro en bragas de cerro y no conoció a su compañero (Junceda) Vieia escarmentada, arregaçada passa el agua (Seniloquium) Uieja escarmentada, regaçada passa el agua (Santillana); Vieja escarmentada arregaçada passa el agua (Vallés); Vieja escarmentada, arregaçada passa el agua (Núñez); Viexa eskarmentada, arregazada pasa el agua / Viexa eskarmentada pasa el vado arregazada; [o] el rrío

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arremangada (Correas); Vieja escarmentada, arregazada pasa el agua (Caro, RAE, Sbarbi 1/2); La vieja escarmentada, arregazada pasa el vado / Vieja escarmentada, pasa el agua arremangada (Sbarbi 2) Uiejo es el alcaçer para fazer çampoñas (Santillana) Viejo es el alcacer para çamproñas 37 (Vallés); Duro es el alcacer para compañas (Núñez); Ia está duro el alkazel para zanpoñas / Duro es el alkazel para zanpoñas; [o] Duro es ia... (Correas); Ya esta duro el alcacer para zampoñas (RAE, Sbarbi 1); Ya está duro el alcacel para zampoñas / Está ya duro el alcacer para zampoñas (Sbarbi 2); Duro es ya el alcacel para zampoñas (Junceda) Uiene de la huessa y pregunta por la muerta (Santillana) Viene de la huessa: y pregunta por la muerta (Vallés); Viene de la huessa y pregunta por la muerta (Núñez); Viene de la fuesa i pregunta por la muerta; o de la guesa...; o huesa... (Correas); ¿Viene de la huesa y pregunta por la muerta? (Sbarbi 2); Vienes de la huesa, y preguntas por la muerta (Sbarbi 1, Junceda) Vine de fuera, y dile buena (Seniloquium) Vine de fuera y dile buena (Núñez); Vine de fuera i dile buena (Correas) Vos al papa, et yo a la capa (Seniloquium) Ellos al papa y vos a la capa (Espinosa); El al papa: y yo a la capa (Vallés); Él al Papa, i io a la kapa / Él al Papa, i tú a la kapa (Correas)

Y Ya me mori y vi quien me lloro (Santillana) Ia me morí, i vi kien me lloró; [o] Ia me morí, i kien me lloró vi (Correas) Yo a buenas y vos a malas, no puede ser mas negro el cueruo que sus alas (Santillana) Yo por buenas vos por malas: no puede ser mas negro el cueruo: que sus alas (Vallés); Yo a buenas, vos a malas, no puede ser más negro el cuervo que sus alas / No puede ser más negro que sus alas el cuervo (Núñez); Io a buenas, vos a malas, no puede ser más negro el kuervo ke sus alas / No puede ser el kuervo más negro ke sus alas (Correas); No puede ser el cuervo mas negro que las alas (RAE); No puede ser más negro el cuervo que sus alas (Sbarbi 2); No puede ser el cuervo más negro que sus alas (Sbarbi 2, Doval, Junceda) Yo a vos por enmaridar, vos a mj por encornudar (Seniloquium) Yo a vos por onrrar y vos a mi por encornudar (Santillana); Yo a vos por onrar: y vos a mi por encornudar (Vallés); Yo a vos por maridar, vos a mí por encornudar (Núñez); Io a vos por onrrar o maridar; vos a mí por enkornudar (Correas); Yo á vos por honrar, y á mí por encor- 37. «En lugar de çampoñas» (Vallés 2003: 46).

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nudar (RAE); Yo á vos por honrar, vos á mí por encornudar (Sbarbi 1) Yo le digo que se vaya y el descalçase las bragas (Santillana) Io dígole ke se vaia, i él desátase las bragas; [o] abáxase las bragas (Correas). Yo por ſer bueno, ſalto me la moça al cuello (Lib. Adv.) Yo por ser bueno, saltome la moça en el cuello (Seniloquium); Yo por ser bueno y saltome la moça en el cuello (Núñez); Io por ser bueno; i saltóme la moza en el kuello (Correas) Yo por ti, tu por mj, apagaſe el candil velable (Lib. Adv.) Yo ſennora, tu ſennora ¿qual de nos porna la olla? (Lib. Adv.) Tú dueña, yo dueña, ¿quién guardará la puerta? / Yo dueña y vos donzella, ¿quién barrerá la casa? (Núñez); Io señora i vos señora, ¿kien kozinará la olla?: o Vos señora i io señ[ora] (Correas); Yo dueña y vos doncella, ¿quién barrerá la casa? (RAE, Sbarbi 1/2)

Z Çapato roto o sano mas vale en el pie que en la mano (Santillana) Çapato roto o sano mas vale en el pie: que en la mano (Vallés); Çapato roto o sano, más vale en el pie que en la mano (Núñez); Zapato rroto o sano, más vale en el pie ke no en la mano (Correas); El zapato malo, malo, más vale en pie que en la mano / Zapato roto y sano, más vale en pie que en la mano (Sbarbi 2); Zapato, roto o sano, más vale en pie que en la mano (Junceda) Zorrilla que mucho tarda, caça aguarda (Santillana) Zorrilla que mucho tarda: carne aguarda (Vallés); Zorrilla que mucho tarda, caça aguarda (Núñez); Zorrilla ke mucho tarda, kaza aguarda (Correas); Zorilla que mucho tarda, caza aguarda (Sbarbi 2); Zorilla que mucho tarda, carne aguarda (Junceda) Zorros en zorrera, el humo los echa fuera (Santillana) Zorros en zorrera el humo: los echa fuera (Vallés); Zorros en zorrera, el humo los echa fuera (Núñez, Correas, Sbarbi 2); Zorras en zorrera, el humo las saca fuera (Junceda) Zuron nuevo a cada puerta, ayude te Dios (Lib. Adv.)

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CONCLUSION

Comme les romances dans les romanceros et la poésie dans les cancioneros, les proverbes sont très tôt recueillis dans des refraneros, raison de plus s’il en faut pour souligner leur originalité dans les lettres castillanes. Souvent assimilés à la poésie, ils constituent un produit linguistique à part dont les caractéristiques alimentent une abondante littérature et un intérêt constant depuis des siècles. Il est de fait difficile de dater avec précision la naissance de la parémiologie comme discipline : le travail des compilateurs s’est très tôt partagé entre le recensement et la réflexion conceptuelle et terminologique sur un phénomène embrassant à la fois les domaines de l’éthnologie, la langue, la littérature, l’histoire ou la société.

Le refranero accueille et conserve la trace écrite des proverbes depuis le Moyen Âge, même si leur origine est certainement bien antérieure. Cette période médiévale est celle de la construction du refranero écrit, et les quelques pièces que nous en conservons fondent le point de départ de notre analyse. Le travail sur les compilations médiévales permet de retracer l’histoire du refranero en Espagne, mais aussi l’évolution linguistique de ses formes. L’entreprise est originale, elle naît précisément de l’ouverture de la parémiologie au champ d’application disciplinaire de la linguistique depuis une tren-taine d’années. Des travaux fondateurs précisent alors la définition linguistique du proverbe et rendent possible, grâce à ce cadre théo-rique, une approche diachronique de l’évolution linguistique des parémies depuis le Moyen Âge.

L’enjeu d’une telle recherche était aussi d’envisager le refranero dans son ensemble. Les pièces qui le composent sont mieux connues depuis le XXe siècle : elles sont à l’origine d’éditions ou de rééditions, d’études approfondies qui ont considérablement fait progresser nos connaissances des différents recueils qui jalonnent la construction du refranero jusqu’à nos jours. Pour autant, elles offrent une vision frag-mentée du phénomène parémique. Nous avons tenté de montrer à quel point une approche globale était de nature à offrir de nouvelles perspectives de recherches à la parémiologie et à fournir des réponses tant sur le signifiant que sur le signifié parémique.

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C’est dans cette perspective que nous avons retracé l’histoire du refranero dans ses différentes dimensions et au travers de ses mani-festations écrites : les refraneros. On perçoit aisément grâce à ce par-cours une évolution du recensement des formes et des méthodes de compilation depuis le Moyen Âge. Récupération d’autres voix, tantôt celle des anciens, tantôt celle des vieilles femmes, le refranero est à la période médiévale, lors de sa construction, un formidable vecteur de transmission du savoir à la fois linguistique mais aussi populaire (Refranes que dizen las viejas…), scolaire (Romancea Proverbiorum, Libro de adverbios…), voire juridique et patristique (Seniloquium). Il est aussi une image fidèle de la construction du castillan.

L’engouement de la période classique pour les proverbes a été maintes fois souligné. Il se traduit par une prolifération des collec-tions, une exhaustivité du recensement à la limite de l’effet de mode, avec ses anecdotes sur l’achat de refranes sur les marchés, sur la course à la publication… On évoque moins souvent l’impact que cette période de consolidation aura sur le refranero. Car c’est aussi le moment de la réflexion autour des proverbes. Vallés, qui n’apparaît pas comme un commentateur, introduit pourtant dans son œuvre l’un des premiers raisonnements sur la taxinomie et la dénomination des proverbes. Mal Lara, l’exégète, accomplit un profond travail de commentaire sur l’origine de ces formes et leur signification. Núñez, le polyglotte, propose un recueil où se croisent le castillan, les langues régionales et internationales. L’emblématique Correas, passionné par la langue, veut proposer le plus grand recueil de tous les temps. Mais le XVIIe siècle a déjà tourné le dos aux proverbes, synonymes de vulgarité : le refranero va s’épurer à partir de la fin de la période classique et il faudra attendre le XIXe siècle pour que cette tradition multiséculaire de compilation reprenne. Les recueils se succèdent alors à nouveau, alliant à l’intérêt parémiologique la curiosité paré-miographique : les supports se multiplient, refraneros, dictionnaires, ouvrages spécialisés portant sur des thématiques variées, sur les langues régionales, sur la traduction des proverbes, etc.

Le travail sur les recueils des différentes périodes, la compilation des formes depuis le Moyen Âge jusqu’à la création d’un refranero diachronique et la réflexion sur l’évolution des énoncés sentencieux améliore notre connaissance globale du refranero. Retracer l’évo-lution du corpus des formes premières jusqu’à nos jours nous amène à une première conclusion : un nombre important de ces énoncés connaît des transformations qui contredisent une hypothèse très pré-gnante en parémiologie, celle du figement des proverbes. Le corpus de parémies, réparties en trois grands groupes – signifiants stables, signifiants tombés en désuétude et signifiants modifiés en diachronie – fournit des données chiffrées attestant des transformations plus ou

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CONCLUSION 357

moins importantes pour plus de 60 % des énoncés. Le refranero diachronique nous offre finalement la vision d’un matériau qui se renouvelle et s’adapte, très souvent, à l’état de langue qui l’accueille.

L’analyse des signifiants stables se fait au regard des concepts linguistiques qui encadrent la discipline et définissent la notion même d’énoncé sentencieux générique. Par une approche méthodique de la question de la transcription des parémies, soulevant à la fois le problème de la ponctuation dans les recueils ou de la modernisation de l’orthographe, nous avons précisé les conditions permettant de carac-tériser ce type d’énoncés. Leur stabilité en diachronie est porteuse de sens : les énoncés de cette catégorie sont protégés des restructurations par leurs caractéristiques mêmes. Analysés au regard des propriétés qui définissent le proverbe d’un point de vue sémantique, structurel et métrique, ils présentent un certain nombre de traits distinctifs récurrents qui les rapproche d’un modèle prototypique du proverbe.

Ces conclusions sont d’ailleurs corroborées par l’analyse des signifiants tombés en désuétude. Ces énoncés, qui représentent 30 % du corpus, n’existent plus de nos jours. Pour certains, ils ne seront notés qu’une seule fois par un compilateur et nous les avons traités comme des hapax. Pour d’autres, ils ne survivent pas au-delà de XVIIe siècle et nous avons souhaité les observer afin de déterminer, dans les grandes lignes, les facteurs qui ont pu motiver leur dispa-rition. Comme les signifiants stables, ils sont soumis aux tests de leurs propriétés linguistiques. L’exercice permet de mieux comprendre leur progressive inadéquation vis-à-vis du système défini précédemment, notamment en termes de généricité. Il montre aussi sans ambages l’importance de la stabilité sémantique de l’énoncé, de son sens préconstruit, seul garant de sa compréhension par une communauté linguistique. En effet, le Moyen Âge compile de nombreuses phrases situationnelles qui ne survivront pas en diachronie, et finalement, cette disparition s’explique dans la plupart des cas précisément par le déli-tement du sens codé de ces formes. L’analyse des aspects sémantico-référentiels présents dans les signifiants tombés en désuétude tend à montrer qu’en diachronie, un clivage peut s’installer entre le sens phrastique et le sens formulaire auquel il était rattaché, provoquant à terme le déclin et l’abandon de l’énoncé sentencieux.

La régulation du système apparaît alors comme un élément clé de la disparition de certains proverbes. Des éléments recensés dans les refraneros au Moyen Âge et à la période classique – soucieuse d’exhaustivité – ne correspondaient pas aux critères de définition du texte parémique. Cette hypothèse permet aussi de mieux comprendre les modifications que connaissent ces énoncés depuis le Moyen Âge et de les envisager comme une nécessaire adapation, un renouvellement indispensable à leur survie en diachronie.

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Plus de la moitié des formes recensées dans le corpus sont corrigées au cours des cinq siècles qui nous séparent de leur première version. L’étude de ces modifications, plus ou moins remarquables, se réalise à deux niveaux, par l’observation des éléments constitutifs de l’énoncé puis, par une approche de l’énoncé sentencieux dans son ensemble, comme texte parémique.

Cette première approche détaillée des éléments composant le signifiant parémique convoque une réflexion sur des thématiques essentielles dans le domaine de la parémiologie – l’actualisation de l’énoncé sentencieux, la question verbale ou encore la correction des archaïsmes – et pour chacune, le corpus diachronique fournit un nom-bre considérable d’exemples qui permettent de constater les tendances de ce système. L’exploration dans ces domaines s’avère féconde : elle permet de dégager des traits définitoires et de les opposer à la notion d’élément accessoire en parémiologie. Ainsi l’actualisation, essentiel-lement l’article zéro et l’article défini, mais aussi la forme verbale, surtout le présent et les temps orientés vers le futur, montrent que le système est avant tout fonctionnel et sémantique, et par conséquent rarement modifié en diachronie car il participe à la généricité du texte parémique. Inversement, les contenus accessoires du texte parémique acceptent des transformations et confortent l’idée d’une forme con-trainte mais non figée. L’analyse du traitement des archaïsmes en diachronie conduit à des conclusions similaires : l’énoncé s’adapte naturellement aux états de langue successifs qui l’accueille, mais les transformations qu’il admet sont contraintes, hiérarchiquement subor-données au texte parémique. Les éléments définitoires du système orientent nécessairement l’évolution de l’énoncé et permettent de mieux appréhender les phénomènes d’inertie et de renouvellement qui affectent le système.

Dans un deuxième temps, une approche structurelle et formelle des énoncés offre une vue d’ensemble du texte parémique et contribue à expliquer et à théoriser des phénomènes tels que la troncature et l’allongement des signifiants en diachronie. Toujours dans cette per-spective, la viabilité de certains énoncés est mise à l’épreuve – wellé-rismes, formes interrogatives et exclamatives, phrases figées. Dans ce domaine encore, l’idée d’une autorégulation du système s’impose et les énoncés qui présentent des incompatibilités avec les lois générales et régulières de la parémiologie sont soumis à des restructurations plus ou moins conséquentes en diachronie. Le texte parémique connaît finalement de nombreux ajustements, et parmi ceux-ci, nous l’avons vu, une recherche constante en termes de rythme et de sonorités. Car la cohésion de l’ensemble dans ce domaine n’est pas seulement une quête de beauté formelle, elle constitue un vecteur capital d’identi-fication des énoncés à l’univers proverbial, et, in fine, aux moules poétiques dominants d’une langue.

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CONCLUSION 359

Le refranero possède une capacité de renouvellement nécessaire non seulement à la survie des formes qui le composent, mais aussi à son développement, sous forme de variantes, de calques de structures, d’adaptations à de nouveaux sens. Sa compilation dans les recueils nous donne à voir un cas unique d’évolution de la langue, celui d’énoncés complets, matériau exceptionnel transmis depuis plus de cinq siècles et d’une richesse inestimable pour la recherche linguis-tique.

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ANNEXE I

SIGNIFIANTS STABLES EN DIACHRONIE

DU MOYEN-ÂGE AU XIXe SIÈCLE A buena de fucia, mala de cierta A calza corta, agujeta larga Al hombre harto, las cerezas le amargan A Dios te doy, libreta bebida y por hilar A la mala costumbre, quebrarle la pierna A las veces lleva el hombre a su casa con que llore A mal hecho, ruego y pecho A mozo alcucero, amo roncero Achacoso como judío en viernes Al buen compañón, buena compañía Anda el majadero de otero en otero, y viene a quebrar en el hombre bueno Aquél es tu amigo, que te quita de ruido Ave muda no hace agüero Barba pone mesa, que no pierna tiesa Bien cuenta la madre, mejor cuenta el infante Bordón y calabaza, vida holgada Botas y gabán encubren mucho mal Camino de Santiago, tanto anda el cojo como el sano Comer verdura y echar mala ventura Cual más, cual menos, toda la lana es pelos Cuando un mes demedia, a otro semeja Del cuero salen las correas Del lunes al martes, pocas son las artes Descálzate, y pasa

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Dineros en manga, tanto vino como agua Duecha es la loba, de la soga Dure lo que durare, como cuchara de pan Al mueble sin raiz presto se le quiebra la cerviz En buen día, buenas obras En casa del alboguero todos son albogueros En casa del mezquino, más manda la mujer que el marido En la mesa del rey cabe un panecillo Haja no tiene qué comer y convida huespedes Hacino sodes, Gomez, para eso son los hombres La verdad es hija de Dios Mata que el rey perdona No es seso traer el asno en peso No seas perezoso, y no serás deseoso Otro abad ay muerto sin el del puerto Peor es la recaída que la caída Quien enferma y sana, romería es que anda Quien no asegura, no prende Quien no miente, no viene de buena buena gente Quien pide, no escoge Quien se ensaña en la boda, piérdela toda ¿Quién te enriqueció? Quien te gobernó Quien una vez hurta, fiel nunca Sol puesto, obrero suelto Suelas y vino andan camino Tanto es lo de más como lo de menos

DU MOYEN-ÂGE AU XXe SIÈCLE A buen bocado, buen grito A buey viejo, cencerro nuevo A chica cama, échate en medio A Dios rogando y con el mazo dando A gran salto, gran quebranto A la vejez aladares de pez A moro muerto, gran lanzada A palabras locas, orejas sordas

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ANNEXE I 363

A pan de quince días, hambre de tres semanas A pan duro, diente agudo A ruin mozuelo, ruin capisayuelo A un traidor, dos alevosos Al más ruin puerco, la mejor bellota Allá van leyes do quieren reyes Anda perro tras tu dueño Antes podrido que comido Antes quebrar que doblar Buenas son mangas después de Pascua Carne, carne cría; y peces, agua fría De rabo de puerco, nunca buen virote De ruin a ruin, quien acomete vence Del lobo un pelo y ése de la frente Dios me dé contienda con quien me entienda ¿A do vas, duelo? A do suelo El deudor no muera, que la deuda en pie se queda El loco, por la pena es cuerdo El mal entra a brazadas, y sale a pulgaradas En los nidos de antaño, no hay pájaros hogaño Entre col y col, lechuga Escarba la gallina y halla su pepita A barba muerta, poca vergüenza Grano a grano, hinche la gallina el papo Hombre apercibido medio combatido Huésped con sol, ha honor Jura mala en piedra caiga La letra, con sangre entra La mala llaga sana, la mala fama mata Ládreme el perro y no me muerda Manos duchas comen truchas Más da el duro que el desnudo Más tira moza que soga Más vale algo que nada Más vale saber que haber Más vale vergüenza en cara que mancilla en corazón

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Muchos componedores descomponen la novia Muera Marta y muera harta Mujer de cinco sueldos, marido de dos meajas No es por el huevo, sino por el fuero No hay peor burla que la verdadera No hay peor sordo que el que no quiere oír Oro es lo que oro vale Oveja que bala, bocado pierde Palabras y plumas el viento las lleva Prendas de garçon dineros son Poco os duelen, don Jimeno, estocadas en cuerpo ajeno Quien al vil sirve con devoción, vileza saca por galardón Quien bien ata, bien desata Quien bien quiere a Beltrán, bien quiere a su can Quien destaja no baraja Quien con arte jura, con arte se perjura Quien ha mal diente, ha mal pariente Quien juró, no me enganó Quien mala cama hace, en ella se yace Quien no da nudo, pierde punto Quien no parece, perece Quien no sabe de abuelo no sabe de bueno Quien todo lo quiere, todo lo pierde Quien yerra y se enmienda, a Dios se encomienda Si bien me quieres, Juan, tus obras me lo dirán Tengote en el lazo, palomo torcazo Todo es nada, sino trigo y cebada Tú que no puedes, llévame a cuestas Uno muere de atafea, y otro la desea

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ANNEXE II

HAPAX

ROMANCEA PROVERBIORUM (58) A mege sabient, enfermo obedient A miallyada de pan, no hi qual puño A una perdiç no hi cerquis li mon Al homme savio, oca telluda el’ viene Amor de frayre non dura guayre, e si dura guayre, mala por al frayre Assachan muller a Pedro Be e bestia e moltó, qui lig letra de carbó Bien ye gloc qui a gloc cueyta Bien ye mox qui nous conox Buen anyo, buen anyo, marido cadanyo e muller cada mes Castiga a los [...] castigados, porque sus malas costupnes syan cubiertas Con qual siedes, tal tu siello tienes De novel, tot y[e] vel De qui no t’en’ chal, ni ben ni mal / De qui non t’en’ chal, ni ben ni mal Dice la pica al cuerbo: «Conpadre, tan negro sodes» Responde el cuerbo: «Comadre, majas, majas, endavedes» Dicen que soy mala: fuego a la sartén El conello muerto, vendamos la piel El cuervo a la pica, non sabe quál diga En moça e muller esquiva, en exa te fía conpone Entre bueca y durullyón, non hi metries puncta de agullón Gallina que por casa [va], o [h]a picado o picará Grant tesa, chica presa La palmatoria que a los moços castiga, moços l’[h]an a cremar

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Las coles calientes hacen podrir los dientes Las taulas blancas, la cera bermellya Los çapatos morenos, los laços blancos Maguas de linçuelo, favlan en concello Más val maestro que sparver / Más val mestro que sparver Más val pleyto viello que civera nueva Más vale player […] Moça va, el agraç maduro ye ya Ni a buen scolar livros, ni a buen cavallero armas Ni a buena bevedora vino, ni a buena filadora lino Ni ha grado ni mercé qui al enbriago da a bever No ha tan buen pan co[m] de forment, ni tan buen vin com de sarment Non se prenga […] drudar qui non sabe ser Nos fat pot maytín levar Palaura de prohom, capiel ye de sol Pleyto viello, peleya nueva Qual esturment, tal cuerda Qual mayestro, tal desciplo Quando en la roca verás lo pas de la serpent, sabrás de ta muller tot su enteniment Qui a mal can face salvado, nin ha mercé ni grado Qui buena fama pierde, tarde la alcança Qui mal quiere oyr, primero l’[h]a a decir Qui muyto se acuytó de crudo comió Qui no ha de temer, no ha de godir Qui non quiere pan de forment e non demanda vino de sarment, telludo ye Qui planye la mialla, spiende el dinero Qui planye la mica, pierde la carica Qui priesta, non gode; qui non priesta, mal ode Qui sin cena sse yeta, maestro se levanta Serma quan vols, e culirás quan te sols Si sabés lo pagés quina yes la gallina en lo janer, non lexaría nenguna en l’joquer (o galiner) Tanto val el amigo que no vale, como el enemigo que no nuece Tenetme est’asno, meterm’é en aquel bandolerismo Yer comer, güey comer, cras comer, svaciasi la bols[a]

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ANNEXE II 367

LIBRO DE ADVERBIOS (14) Al caſado non le den trabajo Al tal tal, que del eſcuela al coral treſ ſaltos ay Andar por andar es por demas Ca brito piedra, dexame Çape, çape al gato que conoſco al rato comjdo el queſo Deſtierran ſin juſticia El pardan viejo, malo es de tomar La tinaja quebrada, vaſe al agua Priado cae qujen camjno non ſabe Pues ſe llueve la caſa, arre burre, tirte dende, que eſta es calle de mjra y vete Si mal me qujeres, alla te aben, que tu muger me quiere bien Temjdo por temer, vamos a comer Yo por ti, tu por mj, apagaſe el candil velable Zuron nuevo a cada puerta, ayude te Dios

SENILOQUIUM (19) Al corrido, corrello Al que pide, non le dan nada Con los soles, todos son pastores Cosa escusada, al tinnoso pende De malos y buenos, se faze la guerra Desatad la cola al rosyn, que fecha es la caualgada Dexad fazer, al huésped El buey, con el gato se vende El son me guardad La labor de mannana, probeze Las penas pa[ra] el otro mundo Lo que nuestro es, non ay quien nos lo quite Más lohan por la mjel que por la çera Non cabe la cuba más, de llena O sea pascua, o no sea nada O todo o nada Quien enfamado es vna ves, más negro es que la pes

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Si algo traes, cómelo [Tras el silencio, consentimiento]

REFRANES QUE DIZEN LAS VIEJAS TRAS EL FUEGO (1) Don Laheon, que vos llama el alcalde

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ANNEXE III

CAS D’ALLONGEMENT DES SIGNIFIANTS

1. DÉVELOPPEMENT DU SIGNIFIANT FIXÉ DANS L’USAGE

1.1 AJOUT D’UN SEGMENT INITIAL • A palabras, palabras (Seniloquium, Vallés) > A cartas, cartas: y a palabras, palabras (Núñez, Sbarbi 2). • Contigo come qui te los pone (Romancea, Caro) > Contigo duerme, contigo come, quien te los pone (Núñez, Correas) > Kontigo zena i kontigo ianta kien te los planta (Correas) > Contigo duerme y contigo come quien te los pone (Junceda). • Quan luenne de ojos, tan luenne de corazon (Lib. Adv.) > Qujen luenne de ojos, tan luenne de coraçón (Seniloquium); Tan lueñe de ojos, tanto de coraçon (Santillana); Quanto lueñe de ojos, tanto de coraçon / Ausencia enemiga de amor, quan lexos de ojos tan lejos de coraçon (Vallés); Quan lexos de ojos, tan lexos de coraçón (Núñez, Correas, Sbarbi 2) > Ausencia enemiga de amor quan léjos de ojo, tan léjos de corazon (Correas, Caro); Ausencia, enemiga de amor; cuan lejos de ojos, tan lejos de corazón (Sbarbi 2, Junceda). • Echa la piedra [y] esconde la mano (Santillana, Vallés) > Tirar la piedra. y esconder la mano (Vallés, Núñez, Correas, Caro, Sbarbi 2) > Hecho de villano, tirar la piedra y esconder la mano (Núñez, Correas)> Tirar la piedra i eskonder la mano hecho villano (Correas) > Tira la piedra y esconde la mano (RAE); Obra de villano, tirar la piedra y esconder la mano (Doval). • En lugar de señorio no hagas tu nido (Santillana, Núñez) > En lugar de señorio; no hagas tu nido: y si lo haze el padre no el hijo (Vallés) > Ni cabe río ni en lugar de señorío no hagas tu nido (Núñez) > En tierra de señorío, no hagas tu nido (Correas, Caro) > En lugar de señorío no hagas tu nido; i si le haze el padre, no le haga el hixo / Ni kabe rrío, ni en lugar de señorío, no hagas tu nido (Correas) > Ni cabe un río, ni en lugar de señorío, no hagas tu nido (Sbarbi 2).

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• No ay reyna syn su vezina (Santillana) > No ay regina, sin su vezina (Vallés, Núñez, Correas, Caro) > No ai Rrei sin su vezino, ni Rrexina sin su vezina (Correas) > No hay rey sin su vecino; ni reina sin su vecina (Junceda). • Si te vi, no me acuerdo (Santillana, Vallés, Núñez, Correas, Sbarbi 2) > Si te vi, no me mienbro de ti (Correas) > Tan mala memoria tengo, que si te vi, no me acuerdo (Junceda). • Una golondrina no faze verano (Seniloquium, Santillana, Núñez, Caro, RAE, Sbarbi 1, Doval) > Una golondrina no haze verano ni vna virtud, bienauenturado (Vallés) > Una golondrina no hace verano. Algunos añaden: pero lo anuncia (Sbarbi 2) > Ni un dedo hace mano, ni una golondrina verano (Sbarbi 2, Doval, Junceda).

1.2 AJOUT D’UN SEGMENT FINAL • A otro perro con ese hueso (Santillana, Vallés, Núñez, Caro, RAE, Sbarbi 2) > A otro perro kon ese gueso, ke éste ia está rroído (Correas) > A otro perro con ese hueso, que yo roído lo tengo (Junceda). • Açertadole ha Pedro a la co[g]ujada, que el rabo lleua tuerto (Santillana, Vallés, Núñez RAE Sbarbi 1/2) > Azertado la á Pedro a la koguxada, ke el rrabo lleva tuerto i la ala kebrada (Variante proposée par Correas) > Acertádole ha Pedro a la cogujada, que el rabo lleva tuerto y el ala sana (Junceda). • ¿A do irá el buey, que non are? (Seniloquium, Santillana, Vallés, Núñez, Horozco, Correas) > ¿A dónde irá el buei ke no are? –A la karnizería / ¿A dónde irá el buei ke no are, pues ke arar sabe? (Correas) > ¿A dónde irá el buey que no are... sino al matadero? / ¿A dó irá el buey que no are, sino a la carnicería? (Doval) > ¿A dó irá el buey que no are, sino al matadero? (Junceda) • Ama sodes, ama, mientra el niño mama (Santillana, Vallés) > Ama, ama, mientra el niño mama y después no nada (Núñez, Correas) > Ama sois, ama, mientras el niño mama; después nonada / Ama sodes, ama, mientras el niño mama; después nonada (Correas) > Entre tanto que cria, amamos al ama, pasado el provecho luego olvidada (Caro, Sbarbi 2); Ama, sois ama mientras el niño mama, desde que no mama, ni ama, ni nada (RAE, Sbarbi 1/2). • Aquj çapato, aquj non sapato (Seniloquium, Núñez, Correas) > Aquí zapato, aquí no zapato; esto no es trato (Junceda). • Bien eſcarva el gallo en ſu muladral (Lib. Adv.) > Cada gallo en su muladar (Romancea, Seniloquium, Santillana, Núñez) > Cada gallo canta en su muladar (Vallés, Correas, Caro, Sbarbi 1, Doval) > Kada gallo en su muladar no kanta mal / Kada gallo kanta en su gallinero; i el español, en el suio i en el axeno, kuando es bueno / Kada gallo kanta en su gallinero, i el ke es bueno, en el suio i en el axeno / Kada

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ANNEXE III 371

gallo kanta en su muladar, i en viendo la suia dexó de kantar (Correas) > Cada gallo canta en su muladar, y otros añaden: y el bueno en el suyo y en ajeno (RAE, Sbarbi 2) > Cada gallo canta en su gallinero, y el que es bueno, en el suyo y en el ajeno (Sbarbi 2, Junceda). • Cabra coxa no tenga syesta (Santillana, Vallés, Núñez, Caro, Sbarbi 1, Doval) > Kabra koxa, no tenga siesta; ke si la tiene, karo la kuesta (Correas) > Cabra coja no quiere siesta, o sestear no debe / Cabra coja no tenga siesta, y si la tiene, caro le cuesta (Sbarbi 2) > Cabra coja no quiere siesta, y si la quiere, cara le cuesta (Junceda). • Cada loco con su piedra (Seniloquium, Doval) > Cada loco con su tema (Vallés, Caro, Sbarbi 1) > Kada loko kon su tema, i kada llaga kon su postema (Correas) > Cada loco con su tema. Otros añaden y cada lobo por su senda (RAE, Sabrbi 2) > Cada loco con su tema, y cada lobo por su senda (Doval); Cada loco con su tema, y cada llaga con su postema (Doval, Junceda). • Cantar mal et porfiar en ello (Seniloquium) > Cantar mal y porfiar (Santillana, Vallés, Núñez, Correas, Caro, RAE, Sbarbi 1/2) > Cantar mal y porfiar no es de aprobar (Junceda). • Dádivas quebrantan peñas (Santillana, Vallés, Núñez, Caro, RAE, Sbarbi 1, Doval) > Dádivas kebrantan peñas, i hazen venir a las greñas (Correas) > Dádivas quebrantan peñas y hacen venir a las greñas (Junceda) > Lágrimas quebrantan peñas (Sbarbi 2, Doval, Junceda). • De lo contado, lieua el lobo (Seniloquium) > De lo contado come el lobo (Santillana, Vallés, Núñez, Caro, RAE, Sbarbi 1/2) > De lo contado come el lobo, y anda gordo (Sbarbi 2, Junceda). • Echad vos a dormir et espulgar vos ha el gato (Seniloquium) > Echéme a dormir, y espulgóme el perro, no la cabeza sino el esquero (Vallés, Núñez, Correas, Sbarbi 2). • El buen lienzo en el arca se vende (Seniloquium) > El buen paño en el arca se vende (Núñez, Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval, Junceda) > El mal pan en el arca se vende, mas el bueno verse quiere (Núñez, Correas) > El buen paño en el arka se vende, mas el malo verse kiere / El mal paño en el arka se vende, mas el bueno verse kiere (Correas) > El mal paño en el arca se vende, mas el bueno verse quiere (Doval). • El caudal de tu enemigo en dineros lo veas (Santillana, Núñez, Correas) > Aver de tu enemigo, ávelo en dinero (Correas) > El caudal, o la hacienda, de tu enemigo, en dinero lo, o la, veas, o en dinero o en vino (Sbarbi 2) > El caudal de tu enemigo, en dinero lo veas, o en vino (Junceda). • El fisico de Orgaz que cataua el pulso en el onbro (Santillana) > El phísico de Orgaz, que catava el pulso en el hombro y las orinas en el mortero (Vallés, Núñez, Correas) > El físiko de Orgaz, ke katava el pulso en el onbro, i la orina en el mortero / El médiko de Orgaz, ke

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mirava –o tentava– el pulso en el onbro, i la orina en el mortero / El médiko de Orgaz, ke mirava la orina en el mortero, i el pulso en el onbro sobre el saio (Correas) > Como el médico (o el fisico) de Orgaz, que cataba el pulso en el hombro / Como el físico o el médico de Orgaz, que cataba el pulso en el hombro, y las orinas en el mortero (Sbarbi 2) > El médico de Orgaz, que tentaba el pulso en el hombro, y la orina en el mortero (Junceda). • En cada tierra su vso (Seniloquium, Santillana, Núñez, Sbarbi 2) > En cada tierra su vso, y trastejava de noche (Vallés, Correas) > En kada tierra su uso, i en kada rrueka su huso; o i kon kada rrueka su huso (Correas) > En cada tierra su uso, y en cada casa su costumbre (Caro, RAE) > En cada tierra, su uso, y en cada casa, su costumbre (Sbarbi 1, Doval, Junceda). • Eso me da odrero que baruero (Santillana) > Esso me da odrero, que baruero, todo es tresquilar (Vallés); Esso me da odrero que barvero, que todo es tresquilar cuero (Núñez, Correas) > No se me da más barbero ke odrero, ke todo es treskilar kuero (Correas) > No se me da mas barbero que odrero, que todos trasquilan cuero (Caro); No se me da más barbero que odrero, que todo es trasquilar cuero (Junceda). • Grand transado et chico recabdo (Seniloquium) > Grand tocado [y] chico recabdo (Santillana, Vallés, Núñez) > Gran tranzado, i chiko rrekaudo / Gran tokado, i chiko rrekado; ¿ké lleváis ke vender al merkado? > Gran tocado, y chico recado (RAE, Sbarbi 1/2) > Gran tocado y chico recado, ¿qué lleváis a vender al mercado? (Junceda). • Xo, que te estrego (Santillana) > Xo; que te estrego; asna coxa (Vallés, Sbarbi 2) > Xo, que te estrego, burra de mi suegro (Núñez, Correas, Sbarbi 1/2, Junceda). • La pobreza non es villeza (Seniloquium) > La pobreza no es vileza, mas deslustra la nobleza (Vallés) > La pobreza no es vileza, mas es rramo de pikardía / Kien dice ke la pobreza no es vileza, no tiene seso en la kabeza (Correas) > La pobreza no es vileza, sino ramo de picardia (Caro) > Pobreza no es vileza (RAE, Sbarbi 1/2); Pobreza no es vileza, mas deslustra la nobleza (Doval, Junceda). • La verdad es verde (Seniloquium, Núñez, Caro) > La verdad es verde, kien la dize no medre (Correas) > La verdad es verde, y quien la dice, se pierde (Junceda) • Lançar cosas contra el aguijón (Seniloquium) > Echar coces al aguijón (Núñez) > Tirar coçes contra el aguijón / Por demás es tirar coçes contra el aguijón (Horozco) > Simpleza es dar coces contra el aguijon (Caro) > Tirar coces contra el aguijon (RAE) > Dar, o disparar, o tirar, coces contra el aguijón (Sbarbi 2, Junceda) > Dar coces contra el aguijón es poca discreción (Doval). • Marauillose la muerte de la degollada (Santillana) > Marauillose la muerta de la degollada como la vido estendijada (Vallés); Espantóse la

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ANNEXE III 373

muerta de la degollada, komo la vio tan desgreñada / Espantóse la muerte de la degollada, komo la vio tan estendixada / Maravillóse la muerte de la degollada, komo la vio tan estendixada (Correas) > Espántose la muerta de la degollada (Sbarbi 1/2); Espántose la muerta de la degollada, cuando la vio tan desgreñada (Junceda). • Neblina, del agua es madrina (Santillana, Vallés, Sbarbi 1) > La ñeblina del agua es madrina y del sol más aína (Núñez, Correas) > La neblina, del agua es madrina; pero si es con seca, más seca / La neblina, del agua es madrina, y del sol vecina (Sbarbi 2) • Ni sirvas a quien sirvió ni pidas a quien pidió (Santillana, Vallés, Núñez, Caro, Sbarbi 2); Ni sirvas a kien sirvió, ni pidas a kien pidió, ni mandes a kien mandó (Correas) > Ni pidas á quien pidió, ni sirvas á quien sirvió (Caro, RAE, Sbarbi 1); Ni mandes a quien mandó, ni sirvas a quien sirvió (Sbarbi 2) > Ni sirvas a quien sirvió, ni pidas a quien pidió, ni mandes a quien mandó (Doval, Junceda). • No fies ny porfies (Santillana, Horozco) > Ni fies, ni porfies, ni arriendes, y biuiras como quisieres (Vallés) > Ni fíes ni porfíes ni confíes ni arriendes, vivirás entre las gentes (Núñez, Correas) > Ni fíes, ni konfíes, ni prestes, bivirás komo kisieres / No fíes, ni porfíes, ni apuestes, ni desafíes / Nunka fíes ni porfíes: es la mexor rregla ke vistes (Correas) > Ni fies, ni porfies / Ni fies, ni confies, ni prestes, vivirás entre las gentes (Caro) > Ni fíes, ni porfíes, ni vendas ni arriendes, y vivirás bien con las gentes (Sbarbi 2). • Obras son querençias (Santillana) > Obras son amores, que no buenas razones (Vallés, Núñez, Correas, Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval, Junceda). • Por demás es, la cítola en el molino (Seniloquium, Horozco) > Por demas es la citola en el molino, si el molinero es sordo (Santillana, Vallés, Núñez, Horozco) > Por demás es la zítola al molino, kuando el molinero es sordo; [o Por demás es la zítola] en el [molino]; o Por demás es la taravilla, si el molinero es sordo (Correas) > La citola es por demas, quando el molinero es sordo (Caro, RAE, Sbarbi 1/2) > Por demás es la cítola, si el molinero es sordo (Junceda). • Por el dinero, bayla el perro (Seniloquium, Santillana, Núñez, Caro, RAE) > Por el dinero baila el perro i salta por el zerko / Por dinero baila el perro, i por pan si se lo dan (Correas) > Por dinero baila el perro, y por pan si se lo dan (Sbarbi 1/2, Junceda) > Por dinero baila el can, y por pan si se lo dan (Doval). • Quien hace un cesto hará ciento (Seniloquium, Espinosa, Horozco, Caro, RAE, Sbarbi 1) > Quien haze vn cesto, hara ciento, y si tiene mimbres, y tiempo (Vallés) > Kien haze un zesto, hará ziento; i si tiene minbres i tienpo, un kuento (Correas) > El que hace un cesto, hará ciento, si tiene mimbres y tiempo / El cestero que hace un cesto hace ciento (Doval) > Quien hace un cesto, hará ciento, si tiene mimbres y tiempo (Junceda).

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374 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

• Tanto pan como queso (Santillana, Vallés, RAE) > Tanto queso como pan (Núñez) > Tanto pan komo keso, i tanto keso komo pan, tómolo si me lo dan (Correas) > No tanto pan como queso (Sbarbi 2) > Tanto queso como pan, a nadie le dan (Junceda). • Tornad vos a vuestro menester (Seniloquium) > Tornaos a vuestro menester, que çapatero soliades ser (Santillana) > Tomados a vuestro menester que çapatero soliades de ser (Vallés) > Nuestro amigo don Iaco, tornaos a vuestro menester, que çapatero soliades ser (Núñez) > Tornaos a vuestro menester, ke zapatero solíades ser / Zapatero solíades ser; bolveos a vuestro menester / Nuestro amigo don Xako, tomaos a vuestro menester, ke zapatero solíades ser (Correas) > Tornaos á vuestro menester, que zapatero soliades ser (Caro) > Volvéos a vuestro menester, que zapatero soliades ser (Sbarbi 2) > Zapatero, a tus zapatos, y déjate de otros tratos (Doval). • Vno en saco, y otro en papo (Seniloquium) > Uno en papo y otro en saco (Santillana, Caro) > Uno en el papo, y otro en el saco, y otro so el sobaco (Vallés) > Uno en el papo y otro en el saco y otro so el sobaco, y llora por lo que le quedó en el plato (Núñez) > Uno en el papo, i otro en el sako, i otro so el sobako, i llora por lo ke kedó en el plato > Una en el papo, y otra en el saco (RAE, Sbarbi 1); Una en papo y otra en saco / Una en el saco y otra en el sobaco (Sbarbi 2) > Una en el saco y otra en el papo (Junceda). • Vidose el perro en bragas de çerro (Santillana) > Vio se el perro en bragas de çerro, y no conocio a su compañero (Vallés, Núñez, Correas, Caro, Sbarbi 1/2, RAE) > Vídose el perro en bragas de zerro, i maravillóse (Correas) > Vióse el villano en bragas de cerro, y él fierro que fierro (RAE, Sbarbi 1/2); Viose el perro en bragas de cerro y no conoció a su compañero (Junceda).

2. CAS SOUMIS AU DOUBLE CYCLE ALLONGEMENT / TRONCATURE

• A buen callar, llaman Sancho (Seniloquium, Santillana, Vallés) > A buen callar, llaman Sancho; al bueno bueno, Sancho Martínez (Núñez, Correas, Sbarbi 2) > Al buen callar llaman Sancho (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda). • A buen servicio, mal guallardón (Romancea) > A fuer de aragon, a buen seruicio mal galardon (Vallés, Núñez, Sbarbi 2) > A buen ser-vizio mal galardón, a fuer de Aragón / Por fuer de Aragón, a buen servizio mal galardón (Correas) > A buen servicio, mal galardón (Sbarbi 2, Doval, Junceda). • A mengua de pan buenas son tortas (Santillana, Núñez) > A falta de pan, buenas son tortas (Vallés) > A mengua de pan, buenas son tortas de Zaratán (Correas) > A falta de pan, buenas son tortas (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval).

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ANNEXE III 375

• A muger barbuda, de luenne me la ſ aluda (Lib. Adv.) > Hombre bermejo y hembra barbuda, de lexos tres millas la saluda (Núñez) > A la muxer barvuda, de lexos me la saluda, kon dos piedras ke no kon una / Onbre bermexo i muxer barvuda, de una legua los saluda / Onbre rroxo i henbra barvuda, de lexos lo saluda (Correas) > A la mujer barbuda, de lejos se la saluda, con dos piedras mejor que con una (Doval) > A la mujer barbuda, de lejos se la saluda (Junceda). • A quien dan no escoje (Santillana, Núñez) > A kien dan, no eskoxe. I eran kuchilladas / A kien dan, no eskoxe. I dávanle de palos (Correas) > A quien dan no escoge (RAE, Sbarbi 1/2, Junceda). • Al hombre pobre, taça de plata [y] olla de cobre (Santillana, Correas, RAE) > A hombre pobre, taça de plata, olla de cobre, y mesa de robre / Hidalgo pobre, taça de plata, y olla de cobre y mesa de robre (Vallés, Correas) > Al hombre pobre, capa de pardo y casa de robre, taça de plata y olla de cobre (Núñez); Al onbre pobre, kapa de pardo i mesa de rroble, taza de plata, kántaro i olla de kobre (Correas) > Al hombre pobre, capa de pardo, y casa de robre, taza de plata, y olla de cobre (Sbarbi 1) > Escudero pobre, taza de plata y olla de cobre (Sbarbi 2, Junceda). • Amenazados, pan comen (Seniloquium) > Los amenazados, pan komen; i los ke amenazan, kagaxones (Correas) > Los amenazados pan comen (Caro) > Los amenazados comen pan (RAE, Sbarbi 1/2). • Amor de monjas, fuego de estopas (Santillana, Correas) > Amor de monja y fuego de estopa y viento de culo, todo es uno (Núñez) > Amor de monxa, i fuego de estopa, i viento de kulo, todo es uno (Correas) > Amor de monja, fuego de estopa (Sbarbi 2). • Bezerrilla mansa mama a su madre y al agena (Santillana) > Becerro manso mama á su madre; y á otras quatro (Caro) > El cordero manso mama á su madre y á qualquiera: el bravo ni á la suya, ni á la agena (RAE) > Bercerrita mansa, que de todas vacas mama (Sbarbi 2). • Bien ama quien [nunca] oluida (Santillana, Vallés, Núñez) > Bien ama kien nunka olvida de hazer el bien ke puede (Correas) > Quien bien quiere, tarde olvida (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval) > Quien bien ama tarde olvida (Sbarbi 1/2) > Bien ama quien nunca olvida (Sbarbi 2, Doval, Junceda). • Bien sabe la rosa en que mano posa (Santillana, Núñez) > Bien sabe la rosa en que mano posa de hombre loco o de muger hermosa (Vallés) > Bien sabe la rrosa en ké mano posa: en la de onbre loko, i muxer hermosa / Bien sabe la rrosa en ké mano posa: en el onbre diskreto, i en la muxer hermosa / Bien sabe la rrosa en ké mano posa; el klavel, en la mano de Isabel; i la klavellina, en la de Katalina (Correas) > Bien sabe la rosa en qué mano posa (Sbarbi 2, Junceda).

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376 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

• Blanca con frio no vale vn figo (Santillana, Vallés, Correas) > Blanca con frío, no vale un higo. Añaden algunos: Negra, ni higo ni breva (Núñez) > La blanka, kon frío no vale un higo; la negra, ni higo ni breva / La negra, kon el frío no vale un higo; la blanka, ni higo ni pasa / La negra, kon frío no vale un higo; i la blanka, kon elada no vale nada (Correas) > Blanca con frío no vale un higo. Algunos añaden: y negra, ni higo ni breva (Sbarbi 2). • Bolsa syn dinero digole cuero (Santillana, Vallés, Núñez) > Bolsa sin dinero, dígola kuero; i bota sin vino, lo mesmo la digo (Correas) > Bolsa sin dinero, llámola cuero (Sbarbi 1/2) > Bolsa sin dinero dígola cuero (RAE, Junceda). • Comadre andariega, donde vo, allá vos fallo (Seniloquium) > Comadre andariega donde vo alla vos hallo (Santillana); Comadre andariega donde vo, alli os hallo, si vos comadre estuuiessedes en vuestra casa con la pierna quebrada no me veriades en cada casa (Vallés, Correas) > Mi comadre la andadora, si no es en su casa, en todas las otras mora (Sbarbi 1/2). • Con lo que Pedro sana, Domjngo adolesçe (Seniloquium, Vallés) > Con lo que Sancho sana Domingo adoleçe (Santillana) > Kon lo ke Pedro sana i konvaleze, Domingo adoleze (Correas) > Con lo que Sancho sana, Marta cae mala (Caro) > Con lo que Sancho sana, Domingo adolece (Sbarbi 1/2) > Con lo que Pedro sana, Sancho adolece (Junceda). • Quando vno no qujere doſ no varaja[n] (Lib. Adv., Santillana, Vallés) > Kuando uno no kiere, dos no baraxan, i menos si los dos se apartan (Correas) > Cuando uno no quiere, dos no barajan (Caro, RAE, Sbarbi 2) > Cuando uno no quiere, dos no barajan, y menos si los dos se apartan (Doval) > Cuando uno no quiere, dos no barajan (Junceda). • Donde las dan, ay las toman (Seniloquium, Núñez) > En Valkon-chán, las toman i las dan / Donde las dan, aí las toman; [o] Donde las dan, las toman (Correas); Adonde las dan las toman (Caro, RAE, Sbarbi 1/2); Donde las dan, las toman, y es bueno callar (Sbarbi 2, Doval) > Donde las dan, las toman (Junceda). • El golpe de la sartén, si non fiere tizna (Seniloquium) > El golpe de la sartén, aunque no duele, tizna (Núñez, RAE, Sbarbi 1/2) > El golpe de la sartén, si no duele, tizna bien (Doval) > El golpe de la sartén, aunque no duela, tizna (Junceda). • El mur que non ſabe mas de vn forado, priado lo caza el gato (Lib. Adv.) > Al raton que sabe mas de vn horado aquel atapado, presto le toma el gato (Vallés) > A rratón ke no sabe más de un aguxero, el gato le koxe presto / Al rratón ke no sabe más de un horado, akél tapado, presto le toma el gato (Correas) > Raton que no sabe mas que un horado, presto es cazado (Caro, Sbarbi 1, Doval, Junceda).

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ANNEXE III 377

• El pajar viejo quando se enciende, malo es de apagar (Santillana) > Pajar viejo, quando se enciende, peor es de apagar que el verde / Viejo el pajar, malo de encender y peor de apagar (Núñez) > Pajar viejo quando se enciende peor es de apagar que el verde / El pajar viejo muy presto se enciende (Caro); Pajar viejo presto se enciende (RAE); El pajar viejo quando se enciende malo es de apagar (RAE, Sbarbi 1/2) > Pajar viejo, cuando se enciende, peor es de apagar que el verde (Doval) > Viejo el pajar, malo de encender y peor de apagar (Junceda). • El pensar, non es saber (Seniloquium) > Pensar no es saber (Santi-llana, Espinosa) > Pensar no es saber, mas en tiempo de vindimias (Vallés) > El pensar no es saber / Pensar no es saber, i más en tienpo de bendimias (Correas) > Pensar no es saber (Sbarbi 2). • El que las sabe, las tanne (Seniloquium, Vallés, Núñez, Correas); El ke las sabe, las tañe; el ke no, chíflalas i vase; o sílvalas / «El ke las sabe, las tañe» I eran kanpanas; [o] «Kien las sabe, las tañe» I era una bozina (Correas); Quien las sabe las tañe (Caro, Sbarbi, 2, Doval); El que las sabe las tañe (RAE, Sbarbi 2, Junceda). • El viejo y el horno por la boca se escallentan (Santillana, Núñez) > El viexo i el horno, por la boka se eskalientan: uno kon vino, i otro kon leña (Correas); El viejo, y el horno por la boca se calientan (Caro, Sbarbi 2) > El horno y la vieja, por la boca se calientan (Junceda). • En burla[s] ni en veras con tu señor no partas peras (Santillana Núñez Horozco) > En burlas ni en veras con tu señor no partas peras, darate con las duras, y comerse ha las maduras (Vallés) > En burlas ni en veras, kon tu señor no partas peras; darte á las duras, i komerse á las maduras (Correas) > Ni en burlas, ni en veras, con tu amo no partas peras (RAE, Sbarbi 1/2) > Ni en burlas ni en veras con tu señor partas peras (Doval, Junceda). • En el aldehuela, mas mal hay que suena (Santillana, Vallés) > En el aldea que no es buena más mal ay que suena (Núñez, Correas) > Más mal hay en la aldehuela del que se suena (RAE, Sbarbi 1). • En vna hora, non se toma Zamora (Seniloquium) > No se gano Zamora en vn hora (Vallés, Núñez) > No se ganó Zamora en un ora, ni Sevilla en un día / No se ganó Zamora en una ora, ni Rroma se fundó luego toda (Correas) > No se ganó Zamora en una hora (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval, Junceda). • Fue por lana y vjno trasquilado (Seniloquium) > El carnero encan-tado, que fue por lana y bolvió tresquilado / Irés por lana, y vernés tresquilada (Núñez) > El carnero encantado va por lana y vuelve tresquilado (Horozco) > El karnero enkantado, ke fue por lana i bolvió treskilado (Correas) > Ir por lana y volver trasquilado (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Junceda).

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378 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

• Faz bien & non cates a qujen (Lib. Adv., Seniloquium, Santillana, Núñez) > Haz bien y no cates a quien, haz mal, y guarte (Vallés) > Haz bien, i no kates a kien; haz mal, i guarte (Correas) > Haz bien, y no cates á quién (Caro, RAE) > Haz bien y no mires a quién (Sbarbi 1/2, Doval, Junceda). • Yrse han los huéspedes, y comeremos el gallo (Seniloquium) > El huesped se ira de casa, y comeremos el gallo a solas / Yr se han los huespedes, y comeremos el gallo a solas (Vallés) > Aunque callo, irse han los huéspedes y comeremos el gallo (Núñez) > Aunke kallo, irse an los guéspedes i komeremos el gallo / El guésped se irá de kasa en buenas oras, i komeremos el gallo a solas / Iránse los guéspedes, i komeremos el gallo a solas (Correas) > Iránse los huéspedes y comeremos el gallo (RAE, Sbarbi 1/2). • La cobdicia ronpe el saco (Seniloquium) > La kodizia rronpe el sako; kizá le rronperá donde no está / Kodizia mala, sako rronpe (Correas) > La codicia rompe el saco (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval, Junceda). • Lo que fuere sonara (Santillana, Vallés) > Si no fuere lo ke suena, lo ke fuere sonara (Correas) > Lo que sea, sonará (Junceda). • Madrastra, el nombre abasta (Seniloquium) > Madrastra el nombre abasta, ni de cera, ni de pasta (Vallés) > Madrastra, el nombre le basta (Correas, RAE, Caro, Sbarbi 1). • Mal me qujeren mjs comadres, por que les digo las verdades (Lib. Adv., Seniloquium, Santillana, Vallés, Núñez, Correas) > Mal me kieren mis komadres porke las digo las verdades; bien me kieren mis vezinas porke las digo las mentiras (Correas) > Mal me quieren mis comadres, porque les digo las verdades (Caro, RAE, Sbarbi 1/2). • Mandan al gato [y] el gato manda a su rabo (Santillana) > Mandan al moço y el moço al gato y el gato manda a su rabo (Núñez) > Io mando a mi gato, i mi gato manda a su rrabo / Mandan al mozo, i el mozo al gato, i el gato manda a su rrabo (Correas) > Mandan al mozo, y el mozo al gato, y el gato manda a su rabo (Sbarbi 2) > Mandan al gato, y el gato manda a su rabo / Yo mando a mi gato y mi gato manda a su rabo (Junceda). • Non ay atajo ſin trabajo (Lib. Adv., Seniloquium, Santillana, Núñez) > No ay rodeo, sin desseo, ni atajo, sin trabajo (Vallés) > Ni ay rodeo sin desseo ni atajo sin trabajo (Núñez) > Ni ai rrodeo sin deseo, ni ataxo sin trabaxo (Correas) > No hay atajo sin trabajo (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Doval, Junceda). • Non te corras por comer, por que ſe dixo en caſa llenna, priado ſe faze la zena (Lib. Adv.) > En casa llena, presto se guisa la cena, y en la vazia mas ayna (Vallés) > En la kasa llena, presto se gisa la sena; i en la vazía, más aína (Correas); En la casa llena presto se guisa la cena (Caro, RAE, Sbarbi 1/2, Junceda).

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ANNEXE III 379

• Pense que no tenia marido y comime la olla (Santillana, Vallés, Núñez); Pensé ke no tenía marido, i komí la olla; i kuando le vi, enmudezí, zegé i enbazé (Correas) > Pensé que no tenía marido y comíme la olla (RAE, Sbarbi 1/2, Junceda). • Quien bien te hara o se [te] yra o se te morra (Santillana) > Quien bien te hara, o se casa, o se muere, o se te va (Vallés) > Kien bien te hará, o se kasa, o se te muere, o se te va (Correas) > Quien bien te hará, ó se te irá, ó se te morirá (RAE, Sbarbi 1/2). • Quien dinero tiene alcança lo que quiere (Santillana, Vallés, Núñez) > Kien dineros tiene, haze lo ke kiere; i no hará enkomienda, ¡voto a tal! (Correas) > Quien dineros tiene, hace lo que quiere (Caro) > El que dinero tiene, logra lo que quiere (Sbarbi 2). • Sobre nuestros cuernos, veint e cinco sueldos (Romancea) > Sobre cuernos cinco sueldos (Seniloquium); Sobre cuernos penitençia (San-tillana, Vallés, Núñez) > Sobre kuernos, penitenzia / «Sobre kuernos, penitenzia.» I mandávale bailar, i luego palos enzima (Correas) > Sobre cuernos penitencia (Caro, RAE, Sbarbi 2). • Suegra, ni de barro buena (Santillana) > Suegra ni de barro o açucaro buena, nuera ni de barro, ni de cera (Vallés) > Suegra, ni de barro buena; nuera, ni de barro ni de cera (Núñez); Suegra, ni de azúkar buena; nuera, ni de pasta ni de zera / Suegra, ni de barro buena; nuera, ni de barro ni de zera / Kuñada i suegra, ni de barro buena; nuera, ni de barro ni de zera (Correas); Suegra, suegra, ni de azúcar, buena (Sbarbi 2); Suegra, ni aun de azúcar es buena (Sbarbi 1/2, Junceda). • Tan bueno es Pedro como su amo (Santillana, Vallés) > Tan bueno es Pedro komo su amo, i mexor un palmo (Correas) > Tan bueno es Pedro como su amo, ó como su compañero (RAE, Sbarbi 1). • Uete y vente, que el camino te sabes (Santillana, Vallés) > Vaite i vente, Manuel Rrodríguez, ke el kamino te sabes (Correas) > Vete y vente, que la casa te sabes (Junceda).

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392 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

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INDEX I

AUTEURS CITÉS

Nota : Cet index ne renvoie ni aux Références bibliographiques ni aux auteurs de recueils (Correas, Sbarbi, Vallés, etc.), dont les très nombreuses occur-rences ne sont pas significatives.

A ALARCOS GARCÍA Emilio, 40. ALONSO Amado, 37, 39, 118, 119,

126, 127. ALVAR Manuel, 150, 152. AMADOR DE LOS RÍOS José, 25, 66. ANSCOMBRE Jean-Claude, 8, 12, 39,

71, 72, 74, 75, 76, 77, 80, 81, 83, 92, 94, 95, 96, 97, 98, 99, 111, 118, 119, 126, 127, 129, 135, 143, 144, 154, 155, 162, 167, 169, 172, 175, 179, 189, 192, 193, 194, 197, 198, 199, 200, 201, 202.

AUBRUN Charles, 17.

B BALLY Charles, 179. BARELLA Ana, 13, 53, 56, 58. BARRIOS Manuel BEAUMATIN Éric, 45, 111. BELLO Andrés, 142. BENVENISTE Émile, 154. BERGUA José, 50. BIZZARRI Hugo O., 7, 13, 14, 15, 18,

19, 20, 21, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 50, 54, 56, 57, 58, 59, 60, 62, 63, 66, 69, 71, 72, 74, 101, 104, 119, 132, 133, 134, 143, 144, 163, 191, 194, 195, 197, 198.

BLUMENTHAL Peter, 146. BRAVO Frédéric, 190. BUITRAGO JIMÉNEZ Alberto, 52.

C CANAVAGGIO Jean, 156. CANELLADA María Jesús, 51. CANTALAPIEDRA EROSTARBE Fernan-

do, 21, 22, 60, 61, 67, 85, 87, 103. CANTERA ORTÍZ DE URBINA Jesús,

20, 22, 29, 52, 61, 64, 85, 87, 88, 103.

CARO Y CEJUDO Gerónimo Martín, 42, 43, 44, 58, 62, 63, 64, 69, 86, 91, 102, 140, 158, 202.

CASARES Julio, 49, 73, 79, 108, 179. CASTILLO DE LUCAS Antonio, 37. CASTRO Américo, 17, 18, 59, 60, 84,

102, 103. DE CASTRO León, 32, 34, CEJADOR Y FRAUCA Julio, 49, 50. CHARAUDEAU Patrick, 118, 119, 133,

134, 175. COMBET Louis, 7, 8, 14, 15, 17, 20,

22, 27, 30, 32, 33, 40, 41, 42, 44, 49, 50, 54, 58, 59, 60, 61, 66, 67, 72, 74, 77, 79, 84, 85, 87, 88, 95, 108, 174.

CONDE TARRÍO Germán, 32.

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396 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

CONENNA Mirella, 168. CORPAS PASTOR Gloria, 146, 179.

D DARBORD Bernard, 73, 94, 95, 97,

99, 100, 118, 119, 124, 133, 134, 141, 142, 150, 158, 169, 175, 197, 198.

DE JAIME GÓMEZ José, 14, 17, 18, 22, 27, 28, 39, 43.

DE JAIME LORÉN José María, 14, 17, 18, 22, 27, 39, 43.

DE MULDER Walter, 119, 127. DELPORT Marie-France, 152, 158. DÍAZ-MAS Paloma, 17. DUCROT Oswald, 75, 175.

E-F DE ESPINOSA Francisco, 28, 29, 47,

57, 105, 107, 162, 165, 187, 193, 203, 208.

FOUCHÉ-DELBOSC Raymond, 25. FRENK ALATORRE Margit, 24, 38,

197.

G GAFFIOT Félix, 148. GALLEGO BARNÉS André, 36, 37, 55. GARCÍA CALVO Agustín, 16, 17. GARCÍA CAMPOS Juana, 53, 56, 58. GARCÍA CAÑETE Marta, 37. GARCÍA CARRETERO Inmaculada, 37. GARCÍA DE CASTRO Diego, 10, 21,

22, 103, 109, 114, 115, 204. GARCÍA-PAGE Mario, 144, 189. GÓMEZ-JORDANA Sonia, 75, 95, 96,

118, 119, 130. GONZÁLEZ LLUBERA Ignacio, 16. GRATET-DUPLESSIS Pierre-Alexan-

dre, 13, 25, 43, 45, 48. GRÉCIANO Gertrud, 180. GREIMAS Algirdas Julien, 118. GROSS Gaston, 179, 180, 190. GROSS Maurice, 179. GUIA Josep, 32.

GUILLAUME Gustave, 118, 130.

H HARO CORTÉS Marta, 73, 102. HAUSMAN Franz Josef, 146. HERNANDO CUADRADO Luis Alberto,

135, 141, 162, 201. HERNÁNZ CARBÓ Maria Luisa, 130. DE HOROZCO Sebastián, 15, 28, 29,

37, 38, 39, 40, 50, 57, 61, 63, 67, 88, 90, 91, 105, 156, 158, 160, 162, 165, 183, 186, 187, 196, 198, 204.

I IGLESIAS OVEJERO Ángel, 138, 139. IRIBARREN RODRÍGUEZ José María,

52.

K KINGSBURY Stewart A., 173. KLEIBER Georges, 74, 76, 77, 79, 80,

81, 94, 95, 111, 113, 115, 118, 119, 120, 127, 134, 170, 171, 179, 204.

KUBARTH Hugo, 160.

L LACA Brenda, 118. LACARRA María Jesús, 73. LAPESA Rafael, 16, 24, 119, 126, 127. LEFEUVRE Florence, 130, 131.

M MAL LARA Juan de, 29, 30, 33, 34,

35, 37, 38, 50, 57, 106. MARTIN Philippe, 97, 98, 163. MARTIN Robert, 175. MARTÍNEZ KLEISER Luis, 9, 29, 33,

37, 49, 56, 58, 164. MATA Carlos, 17. MEJRI Salah, 179. MEL’ČUK Igor, 8, 71, 180. MENÉNDEZ PIDAL Ramón, 17, 19, 20,

197.

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INDEX 397

MEURIER Gabriel, 33. MIEDER Wolfgang, 78, 173. MOGORRÓN Pedro, 194. MOIGNET Gérard, 175. MORENO UCLÉS Juan, 21, 22, 23, 44,

60, 61, 67, 85, 87, 103.

N-O NAVARRO Fernando, 22, 197. ODDO Alexandra, 73, 94, 95, 100,

124, 156, 157, 167, 169, 197. O’KANE Eleanor S., 7, 8, 10, 16, 24,

26, 27, 28, 29, 54, 55, 57, 72, 79, 101, 102, 103, 108.

OUDIN César, 33, 44.

P PALLARES Berta, 51. PALMA Silvia, 72, 99, 179, 180, 189,

190, 194, 197. PALOMA Díaz-Mas, 17. PARDO Arcadio, 97, 98, 100, 198. PARDO Madeleine, 98, 100. PELLAT Jean-Christophe, 94. PERRIN Laurent, 178. PINEAUX Jacques, 77. POTTIER Bernard, 74, 118, 119, 126,

133, 134, 141, 142, 150, 152, 158, 175.

Q-R QUILIS Antonio, 98. RAIGAL PÉREZ Encarna, 37.

RIEGEL Martin, 75, 94. RIOUL René, 94. RODEGEM François, 72. RODRÍGUEZ DE MONTALVO, 188, RODRÍGUEZ MARÍN Francisco, 9, 43,

49, 50, 58, 193. RODRÍGUEZ SOMOLINOS Amalia, 119,

144. RUIZ GURILLO Leonor, 143, 181.

S SANTOB DE CARRION Rabbi, 16. SCHAEFFER Jean-Marie, 75. SCHAPIRA Charlotte, 72, 74. SEVILLA MUÑOZ Julia, 7, 22, 28, 29,

32, 42, 49, 52, 61, 64, 72, 74, 78, 79, 85, 87, 88, 103.

T TAMBA Irène, 77, 95, 107, 112, 113,

170, 171, 178, 203. TAYLOR Archer, 67, 173, 174.

V VAL ÁLVARO José Francisco, 190. VARELA Fernando, 160. VEGA RODRÍGUEZ Pilar, 43. VIGARA TAUSTE Ana María, 154.

Z ZULUAGA Alberto, 179.

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INDEX II

NOTIONS

A actualisation, 11, 83, 117, 118, 119,

120, 122, 124, 127, 128, 129, 137, 358.

article, 20, 53, 60, 96, 100, 106, 117, 118, 119, 120, 121, 122, 123, 124, 125, 126, 127, 128, 129, 130, 181, 191, 199, 202, 203, 358 ; — défini, 11, 117, 119, 120, 122, 123, 124, 125, 128, 130, 167, 181, 358, 358 ; — indéfini, 76, 117, 119, 120, 124, 128 ; — zéro, 96, 100, 117, 118, 119, 120, 121, 122, 124, 125, 128, 129, 202, 203, 358.

allongement des signifiants, 11, 31, 83, 131, 153, 154, 157, 159, 164, 166, 170, 172, 197, 358, 374.

archaïsme : 11, 33, 42, 53, 68, 83, 105, 107, 116, 118, 120, 129, 131, 143, 144, 146, 147, 148, 149, 150, 151, 181, 191, 197, 199, 201, 202, 203, 358 ; — lexical, 105, 144, 147, 148, 149, 202 ; — synta-xique, 120, 144, 149, 202.

aspects référentiels, 104, 116, 138, 139, 154.

B binarité, 10, 75, 83, 93, 94, 100, 103,

104, 154, 166, 168, 197 ; — de surface, 75, 154, 168 ; — séman-tique, 75, 83, 93, 94, 100, 103, 104, 166, 168.

C coordination sémantique, 75. contamination, 83, 191, 194, 195,

196, 197, 206.

D déixis, 141. dénomination, 29, 38, 48, 72, 80,

113, 179, 356.

E-F énoncé situationnel, 77, 81, 82, 107. événementialité, 81. figement, 8, 71, 113, 117, 143, 179,

180, 181, 356.

G généricité, 10, 74, 77, 79, 80, 92, 93,

100, 103, 107, 108, 111, 116, 120, 126, 134, 137, 175, 178, 197, 357, 358.

phrase générique typifiante à priori / locale, 80, 81.

H-I hapax, 101, 103, 104, 357. idiomaticité, 74, 78. implication, 10, 75, 82, 83, 104, 167,

169.

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INDEX 399

M matrices, 75, 95, 96, 97, 100, 117,

128, 130, 176, 189, 191, 192, 193, 194, 197 ; — lexicales, 95, 189 ; — proverbiales, 75, 95, 100, 117, 192, 197 ; — rythmiques, 97, 192, 194 (v. aussi patrons).

médiativité, 10, 76, 178.

O ON-énoncé, ON-locuteur, ON-sen-

tence, 76, 77, 81, 82, 92, 93, 173, 178.

onomastique, 138. opacité sémantique, 143, 144, 179,

181.

P patrons rythmiques, 39, 106, 197,

198, 199, 201, 202. phrase figée, 30, 41, 83, 134, 159,

180, 181, 182, 188, 189, 358. phrase générique, 76, 77, 80-83, 111,

112, 117, 120, 126, 134, 137. phrasème, 71, 180.

S sens formulaire, 77, 111, 113, 171,

203, 204, 206, 207, 357.

sens phrastique, 77, 111, 112, 113, 203, 204, 206, 207, 357.

sens préconstruit, 76, 80, 115, 357. signifiant stable, 10, 82, 86, 87, 89,

90, 91, 92, 93, 94, 95, 96, 98, 99, 100, 101, 116, 130, 197, 356, 357.

stéréotype, 80, 138, 140.

T taxinomie, 7, 29, 51, 77, 356. thème / rhème, thème / propos, 36,

75, 154, 155, 166, 167, 168, 170. troncature, 11, 83, 94, 154, 155, 157,

158, 159, 163, 164, 166, 168, 172, 358, 374.

typologie, 77, 79, 82.

U-V-W unité polylexicale codée, 80, 95,

113, 116, 179. variante, 13, 15, 22, 23, 24, 31, 33,

53, 60, 61, 62, 66, 67, 90, 91, 120, 124, 131, 133, 139, 140, 147, 148, 150, 158, 161, 164, 180, 191, 192, 193, 194, 195, 198, 199, 200, 204, 205, 206, 209, 359.

wellérisme, 11, 67, 83, 108, 173, 174, 358.

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TABLE DES MATIÈRES

Introduction ..................................................................................... 7

1. LE REFRANERO ET LES REFRANEROS .............................. 13

1.1 La construction du Refranero castillan : les premières collections (XIVe et XVe siècles) .......................... 14

1.1.1 Romancea proverbiorum (ca1350) .................................. 14

1.1.2 Sem Tob, Proverbios morales (deuxième moitié du XIVe siècle) ..................................... 16

1.1.3 Libro de adverbios, nombres, verbos y refranes... (fin XIVe, début XVe) ......................................................... 18

1.1.4 Programa fragmentario de un juglar cazurro (entre 1420 et 1437) ......................................................... 19

1.1.5 Diego García de Castro, Seniloquium (1478-1480) ........ 21

1.1.6 Iñigo López de Mendoza (Marqués de Santillana), Refranes que dizen las viejas tras el fuego (avant 1508) 23

1.1.7 Refranes famosíssimos y provechosos glosados (1509) .. 25

1.2 La compilation aux XVIe et XVIIe siècles : nouvelles orientations du Refranero ......................................... 28

1.2.1 Francisco de Espinosa, Refranero (1527-1547) .............. 28

1.2.2 Pedro Vallés, Libro de refranes (1549) ........................... 29

1.2.3 Hernán Nuñez, Refranes o proverbios… (1555) ............. 32

1.2.4 Juan de Mal Lara, Filosofia vulgar (1568) ...................... 34

1.2.5 Juan Lorenzo Palmireno, Refranes de mesa, salud y buena criança (1569) ............ 36

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402 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

1.2.6 Sebastián de Horozco, El libro de los proverbios glosados (entre 1570 et 1580) et Teatro universal de proverbios (ca1579) ..................... 37

1.2.7 Gonzalo Correas, Vocabulario de refranes y frases proverbiales (1627) .... 40

1.2.8 Gerónimo Martín Caro y Cejudo, Refranes y modos de hablar castellanos (1675) .............. 42

1.3 La période moderne .................................................................. 45

1.3.1 Parémiologie et parémiographie au XIXe siècle ............... 46

1.3.2 Les compilations et dictionnaires du XXe siècle .............. 49

1.4 Une vision globale du Refranero : un corpus diachronique ..... 53

1.4.1 Oralité, écriture et littérature ........................................... 54

1.4.2 Le choix des recueils de proverbes .................................. 56

1.4.3 Un regard diachronique sur le Refranero : de la correction à l’exégèse des formes ........................... 59

2. DES SIGNIFIANTS STABLES AUX SIGNIFIANTS DISPARUS. UNE APPROCHE LINGUISTIQUE ....................................... 71

2.1 Méthodologie et concepts pour une approche linguistique ...... 72

2.1.1 Questions terminologiques .............................................. 72

2.1.2 Vers une approche linguistique ....................................... 74

2.1.3 Typologie et taxinomie .................................................... 77

2.2 Traitement méthodologique du corpus ..................................... 82

2.2.1 Application des outils linguistiques au corpus ................ 82

2.2.2 Confrontation des énoncés en diachronie. Critères d’édition ............................................................. 84

2.2.3 Considérations sur la ponctuation ................................... 87

2.3 Regard sur les signifiants stables .............................................. 89

2.3.1 Délimitation et définition des signifiants stables ............. 90

2.3.2 Médiativité et généricité .................................................. 92

2.3.3 Implication et binarité sémantique .................................. 93

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ANALYSE LINGUISTIQUE DE L’ÉVOLUTION DES PROVERBES… 403

2.3.4 Expression et aspects sémantico-référentiels ................... 94

2.3.5 Matrices proverbiales dominantes ................................... 95

2.3.6 Considérations sur la métrique ........................................ 97

2.4 Les signifiants tombés en désuétude (du XIVe au XVIIe siècle) ............................................................ 101

2.4.1 Viabilité des signifiants isolés (XIVe et XVe siècles) ? ..... 101

2.4.2 Aspects référentiels des proverbes tombés en désuétude (XVIe et XVIIe siècles) ....................................................... 104

2.4.2.1 Le lexique ............................................................ 105 2.4.2.2 Des énoncés sentencieux non génériques ........... 107 2.4.2.3 Inadéquation référentielle .................................... 110

2.4.3 Aspects sémantiques ........................................................ 112

3. L’ÉVOLUTION DES FORMES EN DIACHRONIE ............. 117

3.1 Énoncés corrigés en diachronie : regard sur les éléments constitutifs du proverbe ...................... 117

3.1.1 L’actualisation des énoncés sentencieux ......................... 117 3.1.1.1 Quel article pour quelle actualisation ? ............... 119 3.1.1.2 Emplois des articles dans le corpus ..................... 120 3.1.1.3 Évolutions et variantes ........................................ 124 3.1.1.4 Le système de l’article : quelques remarques ..... 126

3.1.2 L’image temporelle ......................................................... 130

3.1.3 Des éléments variables en parémiologie ......................... 138 3.1.2.1 L’onomastique .................................................... 138 3.1.2.2 Le système de la déixis ....................................... 141 3.1.2.3 La dérivation ....................................................... 142

3.1.4 Correction et conservation d’archaïsmes ......................... 143 3.1.4.1 Traitement des archaïsmes lexicaux .................... 144 3.1.4.2 Traitement des archaïsmes syntaxiques .............. 149

3.2 Une approche structurelle et sémantique : phénomènes de troncature et d’allongement des énoncés en diachronie ...... 154

3.2.1 La troncature. Langue et discours ................................... 154

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404 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

3.2.2 Le corpus de proverbes tronqués ..................................... 155 3.2.2.1 Effacement du premier membre .......................... 155 3.2.2.2 L’effacement du deuxième membre .................... 157

3.2.3 Développement du signifiant fixé dans l’usage ............... 159 3.2.3.1 Échantillon d’ajouts d’un segment initial ........... 159 3.2.3.2 Échantillon d’ajouts d’un segment final ............. 160

3.2.4 Double cycle allongement / troncature ............................ 164

3.2.5 Aspects sémantiques et structuraux de la réfection en diachronie ................................................................... 166

3.2.5.1 Recherche de critères syntaxiques favorisant la réfection .............................................................. 168

3.2.5.2 Une approche sémantique de la réfection en diachronie ............................................................ 169

3.3 L’approche formelle ................................................................. 172

3.3.1 Le cas des wellérismes et des énoncés interrogatifs ou exclamatifs .................................................................. 173

3.3.1.1 Wellérismes ......................................................... 173 3.3.1.2 Interrogatifs et exclamatifs .................................. 175

3.3.2 Transferts vers les unités phraséologiques ...................... 178 3.3.2.1 Concepts fondamentaux ...................................... 179 3.3.2.2 Typologie fonctionnelle des cas de transfert........ 181 3.3.2.3 Ajustements des composants proverbiaux .......... 188

3.3.3 Variantes et contaminations ............................................ 191 3.3.3.1 Variantes ............................................................. 191 3.3.3.2 Contaminations ................................................... 194

3.4 Ajustements en diachronie ....................................................... 197

3.4.1 Rime, métrique et rythme ................................................ 197 3.4.1.1 La recherche de l’équilibre rythmique ................ 198 3.4.1.2 Le travail sur la rime ............................................ 200 3.4.1.3 Vers une cohésion d’ensemble ............................ 201

3.4.2 Ajustements sémantiques ................................................ 204

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ANALYSE LINGUISTIQUE DE L’ÉVOLUTION DES PROVERBES… 405

4. CONSTITUTION D’UN REFRANERO DIACHRONIQUE .. 209

A ............................................................................................... 211

B ............................................................................................... 230

C ............................................................................................... 235

D ............................................................................................... 246

E ................................................................................................ 257

F ................................................................................................ 273

G ............................................................................................... 275

H ............................................................................................... 276

I ................................................................................................. 283

J ................................................................................................. 283

L ................................................................................................ 284

M ............................................................................................... 292

N ............................................................................................... 303

O ............................................................................................... 312

P ................................................................................................ 314

Q ............................................................................................... 320

R ............................................................................................... 338

S ................................................................................................ 339

T ................................................................................................ 344

U ............................................................................................... 349

V ............................................................................................... 351

Y ............................................................................................... 353

Z ................................................................................................ 354

CONCLUSION ............................................................................... 355

ANNEXES ...................................................................................... 361

I. Signifiants stables en diachronie ........................................... 361

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406 VERS UN REFRANERO DIACHRONIQUE

II. Hapax ................................................................................... 365

III. Cas d’allongement des signifiants ...................................... 369

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ........................................ 381

INDEX ............................................................................................ 395