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Veterinaire Bellevue et Environs 022 75555 33 Veterinaire Bellevue et Environs: Les Maladies de La Peau Les animaux de compagnies tout comme l être humain peuvent souffrir de maladies de la peau. Vétérinaire Bellevue : Parmi toutes les maladies des chiens et des chats, les problèmes dermatologiques sont les plus fréquemment rencontrés. Très rarement un simple coup d’œil permet de poser un diagnostique. Le veterinaire Bellevue explique :»Des examens particuliers tels que grattages de peau, biopsies et cultures sont souvent indispensables ». « La peau est un organe particulier, directement accessible à l'examen clinique, et la dermatologie est par conséquent une discipline d'abord visuelle. L'identification morphologique précise des lésions élémentaires constitue l'étape fondamentale du diagnostic dermatologique. La sémiologie dermatologique implique non seulement la reconnaissance des lésions dermatologiques, mais également leur interprétation, qui est d'autant plus aisée que les lésions sont récentes et traduisent le processus lésionnel initial. Cette interprétation est compliquée par des remaniements liés à l'évolution naturelle de ce processus ou à sa transformation par grattage, surinfection ou traitements locaux. Ces remaniements caractérisent les lésions élémentaires secondaires, de moindre signification diagnostique, par opposition aux lésions primaire » Z. Alhaidari: Docteur vétérinaire. Clinique vétérinaire, Cidex 248, RN 85, 06330 Roquefort-les-Pins, France

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Veterinaire Bellevue et Environs:Les Maladies de La Peau

Les animaux de compagnies tout comme l être humain peuvent souffrir de maladies de la peau. Vétérinaire Bellevue : Parmi toutes les maladies des chiens et des chats, les problèmes dermatologiques sont les plus fréquemment rencontrés. Très rarement un simple coup d’œil permet de poser un diagnostique. Le veterinaire Bellevue explique :»Des examens particuliers tels que grattages de peau, biopsies et cultures sont souvent indispensables ».

« La peau est un organe particulier, directement accessible à l'examen clinique, et la dermatologie est par conséquent une discipline d'abord visuelle. L'identification morphologique précise des lésions élémentaires constitue l'étape fondamentale du diagnostic dermatologique. La sémiologie dermatologique implique non seulement la reconnaissance des lésions dermatologiques, mais également leur interprétation, qui est d'autant plus aisée que les lésions sont récentes et traduisent le processus lésionnel initial. Cette interprétation est compliquée par des remaniements liés à l'évolution naturelle de ce processus ou à sa transformation par grattage, surinfection ou traitements locaux. Ces remaniements caractérisent les lésions élémentaires secondaires, de moindre signification diagnostique, par opposition aux lésions primaire » Z. Alhaidari: Docteur vétérinaire. Clinique vétérinaire, Cidex 248, RN 85, 06330 Roquefort-les-Pins, France 

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« La dermatologie représente le premier motif de consultation chez les petits mammifères de compagnie. La démarche diagnostique générale utilisée en dermatologie des carnivores doit s'y appliquer intégralement : anamnèse, examen clinique, hypothèses diagnostiques, examens complémentaires, diagnostic et traitement. Les dermatoses parasitaires, fongiques, nutritionnelles, bactériennes, virales, comportementales, tumorales et les dysendocrinies sont successivement développées chez le cobaye, le hamster, la gerbille, le chinchilla, la souris, le rat, le lapin et le furet. Enfin, l'incidence des principales dermatoses des petits mammifères de compagnie ainsi que la posologie des traitements antifongiques et antibiotiques sont détaillées dans plusieurs tableaux synoptiques.

La médecine et la chirurgie des petits mammifères de compagnie connaissent un essor considérable depuis 10 ans environ. Parmi les motifs de consultation, ceux de dermatologie occupent la première place [1]. C'est pourquoi le praticien doit acquérir une certaine compétence dans ce domaine. La démarche diagnostique générale utilisée en dermatologie des carnivores doit s'y appliquer intégralement. Par ailleurs, ces espèces ne sont pas des carnivores « en miniature », et présentent des particularités physiologiques et pharmacologiques à l'origine de précautions d'emploi de certains médicaments.

>> Démarche diagnostique

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La démarche diagnostique en dermatologie des petits mammifères de compagnie doit être méthodique et inclure les étapes suivantes : anamnèse, examen clinique, hypothèses diagnostiques, examens complémentaires et diagnostic.

> Anamnèse

Signalement

EspèceChez les petits mammifères, la prévalence des dermatoses varie en fonction des différentes espèces Ces prédispositions doivent être connues, en n'oubliant pas que la connaissance de l'espèce ne permet pas le diagnostic.

SexeCertaines dermatoses sont plus fréquentes chez le mâle que chez la femelle et vice-versa. Par exemple, l'hyperadrénocorticisme du furet est observé principalement chez les mâles et les femelles castrés ; l'hyperoestrogénisme n'est présent que chez les mâles castrés et les femelles. Les troubles de la kératinisation sont plus fréquents chez les petits rongeurs femelles, associés à une hypertestostéronémie.

ÂgeCertaines dermatoses sont plus fréquentes dans certaines tranches d'âge. Ainsi, les dermatoses parasitaires sont plus fréquentes chez les sujets jeunes (rongeurs et lapins) alors que les tumeurs ou les dysendocrinies sont observées sur des animaux âgés, tels l'hyperadrénocorticisme du hamster âgé, et le lymphome cutané T-épithéliotrope du hamster et du furet âgés.

AlimentationLa connaissance de l'alimentation est essentielle, même si les dermatoses nutritionnelles spontanées sont rares. La carence en vitamine C est fréquemment décrite chez le cobaye, tandis que la carence en biotine est décrite chez le furet nourri aux oeufs crus.

OrigineCertaines animaleries sont reconnues pour leur hygiène défectueuse et la fréquence des dermatoses parasitaires sur les animaux provenant de celles-ci (dermatophytie, gale à Trixacarus caviae du cobaye, cheylétiellose du lapin, maladie de Carré du furet, gale otodectique du furet ...).

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Environnement

Description rigoureuse de l'environnement

Elle concerne l'environnement extérieur ou intérieur, les conditions d'entretien. La vie en extérieur prédispose à certaines dermatoses virales, telle la myxomatose du lapin. Une mauvaise hygiène et des conditions sanitaires déplorables (humidité ...) peuvent provoquer des dermatites ulcératives chez le cobaye et le lapin, et des abcès chez les petits mammifères.

Présence d'autres animaux (chiens, chats, autres petits mammifères) ou personnes dans l'environnement

Le contact rapproché avec d'autres animaux favorise le développement de certaines dermatoses contagieuses telles les dermatoses parasitaires (gale à Trixacarus caviae du cobaye, gale auriculaire à Notoedres sp. du rat), les dermatophyties ou l'allergie aux piqûres de puces du cobaye. L'évidence d'une transmission à l'homme suggère une dermatophytie ou une dermatose parasitaire (gale due à Trixacarus caviae , cheylétiellose ...).

Changements dans l'environnementL'arrivée de nouveaux animaux de la même espèce peut être à l'origine de troubles de comportement (automutilation, picage, bruxisme ...).

Histoire de la dermatose✓Date d'apparition des premiers signes dermatologiques.✓Mode d'évolution.✓ Influence saisonnière : les dermatoses automnales ou estivales les plus

fréquentes sont la dermatite par allergie aux piqûres de puces (cobaye, lapin, furet), la dermatite atopique (lapin, furet), la poxvirose ou la myxomatose (lapin).

✓Nature et topographie initiale des lésions dermatologiques : cette information permet d'établir l'étendue de la dermatose. Où sont apparues les premières lésions ? À quoi ressemblaient-elles ?

✓Présence initiale ou non d'un prurit : chez les petits mammifères, la distinction entre dermatose prurigineuse et dermatose non prurigineuse est arbitraire et difficile car un prurit physiologique est décrit dans ces espèces.

✓Sévérité et fréquence du prurit. Le propriétaire décrit souvent de nombreux types de prurit : effréné, sévère, permanent, intermittent ou occasionnel.

✓Comment le prurit se manifeste-t-il ?✓Quelles parties du corps sont atteintes ?✓Traitements antérieurs et leur efficacité : l'établissement d'un schéma

thérapeutique détaillé est capital, incluant pour chaque médicament la dose, la fréquence et la durée d'administration, les effets secondaires potentiels et la réponse clinique obtenue.

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> Examen clinique

Examen général

L'examen général doit être systématiquement effectué car des symptômes généraux peuvent être associés aux lésions dermatologiques : symptômes oculaires et respiratoires associés à la pasteurellose, la myxomatose ou la poxvirose (lapin), ou à la maladie de Carré (furet) ; polyuropolydipsie associée à un hyperadrénocorticisme (hamster, furet) ; libido accrue chez le furet atteint d'hyperoestrogénisme et d'hyperadrénocorticisme ; association anémie et troubles hémorragiques lors d'hyperoestrogénisme (furet) ... Finalement, les lésions cutanées sévères ou chroniques (lésions ulcérées et extensives) sont responsables d'apathie, de déshydratation, d'anorexie, d'insuffisance rénale et d'infections bactériennes généralisées.

Examen dermatologique

Identification des lésions

L'identification des lésions est essentielle. Le vétérinaire doit faire la distinction entre les lésions primaires (érythème, macule, vésicule, bulle, pustule, papule, verrucosité, nodule) et les lésions secondaires (squame, atrophie, érosion, ulcère, croûte, lichénification, comédon). Cette distinction n'est pas toujours facile à faire car, en raison du prurit physiologique, les lésions primaires sont souvent fugaces et laissent rapidement la place aux lésions secondaires.

Lésions primaires

Érythème. Il fait référence à une rougeur de la peau, diffuse ou localisée. Cette lésion fréquente est peu spécifique. Un érythème généralisé suggère une dermatose parasitaire (par exemple, une gale généralisée causée par Trixacarus caviae chez le cobaye), un lymphome cutané T-épithéliotrope chez le hamster ou le furet ... Un érythème localisé doit faire suspecter une infection, une infestation (par exemple, dermatophytie à Trichophyton mentagrophytes , démodécie du hamster ou du cobaye) ou, en fonction de la localisation, une dermatite actinique (cobaye).

Purpura. Il est rare chez les petits mammifères et devrait être considéré comme un signe de trouble de la coagulation plaquettaire (par exemple, thrombocytopénie centrale ou périphérique, hyperoestrogénisme chez le furet femelle) ou une autre maladie systémique (hypovitaminose C du cobaye).

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Macule hyperpigmentée. Elle provient d'une augmentation de la pigmentation (mélanine) et peut être associée au développement des glandes du flanc chez le hamster mâle.

Macule hypopigmentée. Elle fait référence à une réduction (hypomélanose) ou à une absence de mélanine (amélanose). Une dépigmentation nasale est observée lors de lymphome cutané T-épithéliotrope du furet.

Vésicule. En raison de l'extrême finesse de l'épiderme, la vésicule est une lésion fragile, transitoire et, de ce fait, rarement observée. En théorie, les vésicules épidermiques sont présentes en cas de poxvirose chez la souris, le rat et le lapin.

Pustule. C'est une lésion surélevée et purulente, associée à une accumulation de neutrophiles et de kératinocytes modifiés. À la différence du chien, les pustules sont extrêmement rares et difficiles à identifier macroscopiquement chez les petits mammifères, en raison de leur fragilité et de leur courte évolution. Les pustules folliculaires sont centrées autour d'un poil et indiquent classiquement une infection bactérienne (par exemple, folliculite bactérienne du furet). Les pustules non folliculaires sont plates et indépendantes du follicule pileux. Également passagères, elles sont essentiellement rencontrées lors de pyodermite superficielle du furet.

Papule. C'est une lésion fréquemment observée lors de gale chez les petits rongeurs, par exemple lors de gale notoédrique chez le rat.

Verrucosité. C'est une lésion surélevée, pseudonéoplasique. Elles sont fréquemment présentes lors de pododermatite chez le lapin.

Nodule dermique. Il est associé à une infiltration du derme superficiel ou profond par des cellules inflammatoires variées. Il est présent lors d'infections bactériennes, fréquemment rencontrées chez les petits mammifères et les lapins (pasteurellose), mais également chez les furets (par exemple, actinomycose), ou dans des conditions néoplasiques multiples (par exemple, trichofolliculome du cobaye, mélanome du hamster, mastocytome du furet, lymphome du hamster) ou infections virales telle la myxomatose du lapin.

Nodule hypodermique. C'est une lésion moins circonscrite rencontrée lors de dermatite parasitaire due aux larves d'insectes (Hypoderma ou Cuterebra chez le furet) ou aux cestodes (par exemple : Caenurus chez le lapin).

Lésions secondaires

Squame. Elle fait référence à une pellicule blanchâtre de kératine s'étant détachée de l'épaisse couche cornée. Cette lésion, fréquente, est très peu

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spécifique. La squame est classée selon sa taille : les squames pytiriasiformes sont petites, fines et blanchâtres, rencontrées lors de dermatoses parasitaires (par exemple, les gales, la cheylétiellose du lapin, les infestations dues à Chirodiscoides caviae chez le cobaye ou à Myobia musculinus chez la souris ...) et dans quelques cas lors de dermatophytie ; les squames psoriasiformes sont larges et assez épaisses, rencontrées lors de lymphome cutané T-épithéliotrope chez le hamster et le furet, et lors d'adénite sébacée chez le lapin.

Atrophie cutanée. Elle est très difficile à apprécier en raison de la finesse de la peau chez les petits mammifères. L'atrophie cutanée est présente lors d'hyperadrénocorticisme chez le hamster ou lors de syndrome de Cushing iatrogène chez le lapin.

Érosion et ulcère. Ils sont très peu spécifiques. Les érosions sont fréquentes chez les petits mammifères atteints de dermatoses prurigineuses comme les dermatoses parasitaires, les dermatoses induites par un comportement pathologique (chez le hamster et le cobaye) et les infections bactériennes cutanées. Les ulcères sont plus rares et apparaissent secondairement à une infection bactérienne cutanée (pyodermite superficielle du furet), à certaines tumeurs (lymphome) ou, parfois, à des infections virales (poxvirose du lapin). Les ulcères observés lors de carcinomes à cellules squameuses (cobaye) sont considérés comme des lésions primaires.

Croûte. Elle est secondaire à une excoriation, variant en taille et en localisation. On observe les croûtes dans toutes les dermatoses prurigineuses, particulièrement dans les dermatites parasitaires, dans les dermatophyties ou les dermatoses virales (par exemple : maladie de Carré du furet, poxvirose du lapin).

Lichénification. Elle est extrêmement rare chez les petits mammifères. Les lésions lichénifiées sont observées dans les gales sévères et chroniques (par exemple, gale généralisée causée par Trixacarus caviae chez le cobaye) ou dans les troubles de la kératinisation généralisés des cobayes âgés.

Comédon. C'est une lésion associée à une accumulation de sébum autour du poil conduisant à une destruction pilaire (séborrhée des glandes du flanc chez le hamster).

Topographie lésionnelle

Un certain nombre de dermatoses possèdent une topographie lésionnelle préférentielle qu'il convient de connaître. La plupart d'entre elles ont une distribution typique. Cependant, ces distributions peuvent varier avec l'évolution de la dermatose ou avec les traitements. La distribution initiale peut être totalement différente de celle observée en consultation.

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> Hypothèses diagnostiques

Le recueil rigoureux de l'anamnèse et un examen clinique minutieux permettent de formuler des hypothèses diagnostiques qu'il convient de hiérarchiser. Cette hiérarchisation conduit à un choix raisonné des examens complémentaires.

> Examens complémentaires

Examens complémentaires d'interprétation immédiate

Trichogramme

Il permet de préciser le stade du cycle pilaire (anagène ou télogène), les altérations du poil (en cas de dermatophytose par exemple).

Examen à la loupe de la peau et des poils

Il permet l'identification d'un certain nombre d'acariens (larves de Trombicula ) et d'insectes (puces, poux).

Raclage cutané

Il permet l'identification de très nombreux acariens et insectes : Trixacarus caviae (cobaye), Notoedres muris (souris, rat), Sarcoptes scabiei (cobaye, hamster, lapin, furet), Cheyletiella parasitovorax (lapin), Otodectes cynotis (furet), Psoroptes cuniculi (rat), Demodex aurati (hamster), D. criceti (hamster), D. cuniculi (lapin), D. merioni (gerbille), et des poux : Gliricolla porcelli (cobaye), Gyropus ovalis (cobaye), Trimenopon hispidum (cobaye), Polyphax serrata (rat, souris) et Haemodipsus ventricosus (lapin).

Scotch-test

C'est un examen complémentaire très utile pour récolter des acariens qui vivent à la surface de la peau ou accrochés aux poils (acariens pilicoles). Il permet de mettre en évidence les différents stades de développement de Cheyletiella parasitovorax (lapin), Leporacarus gibbus (lapin), Chirodiscoides caviae (cobaye), Myobia musculi (souris, rat), Myocoptes musculinus (souris, rat) ..., ainsi que certains oeufs tels ceux de Syphacia (souris, rat).

Peignage ou brossage du pelage

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Peigner ou brosser un animal placé sur un large papier est une méthode facile et élégante pour récolter des parasites qui vivent à la surface de la peau (acariens, poux, puces).

Examen à la lampe de Wood

C'est un examen à faire systématiquement. Seules les spores de Microsporum canis sont fluorescentes lors de cet examen, dans environ 50 % des cas.

Examen cytologique

Il est réalisé par impression ou par ponction à l'aiguille fine. Il est particulièrement intéressant lors de lésions ulcératives, croûteuses (incluant la maladie de Carré du furet, la poxvirose du lapin, de la souris et du rat, et les infections bactériennes), nodulaires (inflammatoires ou néoplasiques) ou lors d'otite externe (otite à Malassezia du furet).

Examens complémentaires d'interprétation différée

Culture fongique (DTM, milieu de Sabouraud)

Elle est bien sûr indiquée lors de suspicion de dermatophytie. Compte tenu du portage sain de la plupart des dermatophytes chez les rongeurs et lagomorphes, les techniques d'ensemencement à partir de brosses à dents stériles ou de moquettes stériles sont préférables.

Intradermoréactions

Elles sont controversées chez les petits mammifères et sont très difficiles à interpréter. Les mêmes batteries d'allergènes que celles utilisées chez le chien peuvent être employées.

Isolement bactérien et antibiogramme

Ils sont indiqués lors d'abcès, particulièrement fréquents dans ces espèces. En cas d'infection bactérienne spécifique suspectée (infection à Fusobacterium sp. chez le lapin, par exemple, qui est une bactérie anaérobie stricte), un laboratoire spécialisé doit être contacté.

Biopsies cutanées

Elles sont indiquées chaque fois que l'anamnèse et l'examen clinique le suggèrent (exemples de suspicions : lors d'adénite sébacée chez le lapin, de lymphome cutané T-épithéliotrope chez le hamster, le lapin et le furet, de maladie de Carré chez le furet, ou lors de tumeurs).

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Examens hématologiques et biochimiques

Ils sont indiqués par exemple lors de suspicion d'hyperadrénocorticisme (furet, hamster), d'hyperoestrogénisme (furet), de diabète sucré (cobaye) ou de syphilis (lapin).

Techniques d'imagerie (échographie)

Elles sont utiles lors de suspicion de tumeurs surrénaliennes chez le furet ou d'ovaires kystiques chez le hamster présentant une alopécie bilatérale symétrique.

>> Dermatoses du cobaye

> Dermatoses parasitaires

La gale à Trixacarus caviae est la gale la plus fréquente du cobaye. Trixacarus caviae est un acarien psorique, plus petit que Sarcoptes scabiei Les modalités de la contagion sont assez obscures ; un certain nombre de facteurs (stress, gestation, lactation, changements alimentaires ...) semblent favoriser la multiplication des parasites et, ainsi, déclencher la forme clinique de la maladie. Les symptômes se caractérisent par un prurit souvent intense, un érythème et des dépilations sur la face, les membres et le tronc. Lors de lésions plus évoluées, des croûtes épaisses, des excoriations, une lichénification et une hyperpigmentation sont notées. Dans ces cas, il n'est pas rare d'observer des symptômes généraux : amaigrissement, inappétence, apathie. La mort peut être observée consécutivement à une septicémie ou une insuffisance rénale. Le diagnostic est facile par raclage cutané, qui révèle dans tous les cas la présence de nombreux parasites à différents stades évolutifs. Trixacarus caviae peut être responsable chez l'homme d'une dermatite prurigineuse papuleuse de type prurigo, siégeant principalement sur les bras, le cou et les jambes [8]. Le traitement consiste en l'administration d'ivermectine à 1 % à une posologie de 0,3 mg/kg en injection sous-cutanée, renouvelée tous les 15 jours jusqu'à guérison ou en pour-on (une goutte déposée entre les épaules), ou l'administration de selamectine ou de moxidectine en spot-on (goutte déposée entre les épaules, à la même posologie que l'ivermectine), ou encore en des balnéations de lindane à 1 % ou d'amitraz à 0,025 %, une fois par semaine jusqu'à guérison. Le fipronil est à proscrire dans cette espèce.

Les infestations par Sarcoptes scabiei, Notoedres cati ou Notoedres muris , et Myocoptes musculinus sont plus rarement décrites.

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Chirodiscoides caviae est un acarien pilicole permanent, qui vit fixé à la base des poils L'infestation est le plus souvent asymptomatique. Lors d'infestations massives, des dépilations circonscrites ou diffuses, prurigineuses, érythémateuses et squameuses siègent principalement dans les régions dorsale, lombosacrée et périnéale Le diagnostic est facile par raclage cutané ou scotch-test . Le traitement est celui décrit pour la gale trixacarique. L'éradication est difficile en collectivité.

La cheylétiellose à Cheyletiella parasitivorax est peu signalée chez le cobaye. Le traitement de l'environnement est néanmoins nécessaire en cas d'infestation de l'animal.

La démodécie à Demodex caviae est rare chez le cobaye. Les lésions cutanées sont caractérisées par une alopécie, un érythème, des squames et des croûtes principalement sur le tronc. Le diagnostic est confirmé par la présence de Demodex caviae en grand nombre lors de raclages cutanés profonds. Des frictions lésionnelles à l'amitraz à 0,025 % toutes les semaines (jusqu'à l'obtention de deux séries de raclages cutanés négatifs à 1 mois d'intervalle) donnent d'excellents résultats. La moxidectine utilisée en spot-on (une goutte par mois pendant 3 à 4 mois) semble efficace également.

Les poux sont exceptionnellement isolés sur le cobaye. Deux espèces de poux broyeurs, Gliricola porcelli et Gyropus ovalis, sont parfois rencontrées Récemment, une nouvelle espèce nommée Trimenopon hispidum a été identifiée. Lors d'infestation massive, une dermatite prurigineuse et squameuse est observée principalement sur le ventre et autour des oreilles. Le diagnostic est confirmé par l'examen à la loupe ou microscopique des poux et des lentes Le traitement repose sur des poudrages au carbaryl à 5 %, des shampooings aux pyréthrines à 0,05 %, une fois par semaine, ou de la perméthrine, une goutte pour-on déposée entre les épaules, deux fois à 3 semaines d'intervalle. Une injection d'ivermectine à 1 % peut être utilisée à une posologie de 0,3 mg/kg en injection sous-cutanée, deux fois à 15 jours d'intervalle. La selamectine en spot-on ou l'association imidaclopride-moxidectine en spot-on (1 goutte tous les 15 jours jusqu'à guérison) peut également être prescrite.

Les puces, notamment Ctenocephalides felis felis, sont exceptionnellement rencontrées chez le cobaye, mais peuvent être responsables d'une dermatite par allergie aux piqûres de puce. L'imidaclopride, à raison d'une goutte pour 200 g de poids vif entre les épaules, ou la perméthrine, donnent de bons résultats. Le fipronil est contre-indiqué.

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✓Mise en garde

Ne pas employer le fipronil chez le cobaye, car il peut entraîner des réactions secondaires fâcheuses et parfois le décès de l'animal.

Une alopécie tronculaire associant un érythème, un squamosis et un prurit modéré a été décrite, due aux hypopodes d'Acarus farris . Les hypopodes sont également rencontrés dans le foin. Ils entrent en dormance lors de conditions néfastes. Ils peuvent être inactifs ou inertes, mais certains sont présents à la surface cutanée ou dans le follicule pileux. Le diagnostic est aisé grâce au scotch-test ou au raclages cutanés, qui révèlent de nombreux acariens à pattes longues. Le traitement fait appel au phoxim 0,05 %, une fois par semaine pendant 4 semaines, associé à l'élimination du foin contaminé.

La dermatite à Pelodera est rarement rencontrée chez le cobaye sur litière végétale. Pelodera strongyloides est un rhabditidé adapté à un parasitisme temporaire chez les petits rongeurs. L'incidence réelle est inconnue. Les signes cliniques sont caractérisés par une alopécie ventrale avec un érythème, des papules, des croûtes et un suintement. Le prurit est modéré. Le diagnostic est basé sur les raclages cutanés, voire les biopsies cutanées, qui mettent en évidence le nématode. Le traitement consiste à remplacer le lieu de couchage contaminé, tout en maintenant un environnement propre et sec.

> Dermatomycoses

Les dermatophyties sont fréquentes chez le cobaye et sont dues la plupart du temps à Trichophyton mentagrophytes . D'autres dermatophytes, tels que Microsporum canis, Microsporum gypseum, Microsporum audouinii et Trichophyton verrucosum sont parfois identifiés. De nombreux cobayes sont des porteurs sains de dermatophytes. Les lésions cutanées sont caractérisées par des dépilations circonscrites, érythémateuses, squameuses et croûteuses, principalement sur la face, les flancs et les pattes. Lors d'inflammation sévère, un prurit peut être observé. Le diagnostic repose sur la mise en évidence des arthrospores à l'examen direct des poils et des squames, et sur la culture fongique. À noter que l'examen à la lampe de Wood est négatif lors de dermatophyties à Trichophyton mentagrophytes . Les dermatophyties sont des zoonoses mineures. Le traitement repose sur des applications topiques d'antifongiques tels que l'énilconazole à 0,2 %, une fois par semaine jusqu'à guérison ou lors de dermatophyties sévères sur le kétoconazole à une posologie de 10 mg/kg/j en une prise pendant 10 jours. L'éradication des dermatophyties en collectivités animales est souvent difficile.

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Mise en garde

La griséofulvine n'est pas habituellement utilisée car elle est responsable d'entéropathies chez le cobaye.

La cryptococcose et les dermatites à Candidans albicans et à Malassezia sp. sont rarement décrites chez le cobaye.

> Dermatoses nutritionnelles

La carence en vitamine C est très fréquente chez le cobaye. Elle se traduit par une apathie, des pétéchies, des ecchymoses, des hématomes, un squamosis généralisé, et souvent une pododermatite. Le traitement consiste en l'administration de vitamine C (de 20 à 60 mg/kg/j en une prise).

> Dermatoses comportementales

Les troubles du comportement sont particulièrement fréquents chez le cobaye et sont consécutifs à une surpopulation ou à un environnement mal adapté (stress ...). Cliniquement, ils se caractérisent par un arrachement des poils, des mâchonnements, des combats ... Un diagnostic différentiel avec les autres causes de prurit doit être abordé systématiquement. La prévention est essentielle. La supplémentation en foin de grande taille permet parfois de supprimer l'activité de mâchonnement du cobaye.

> Dermatoses bactériennes

Les dermatoses bactériennes sont fréquentes.

Les abcès sont souvent secondaires à des traumatismes, des piqûres par ectoparasites ou des débris végétaux. Ces abcès siègent surtout sur la tête et le cou. Les germes responsables sont Staphylococcus aureus et plus occasionnellement Corynebacterium kutscheri , Streptococcus zooepidermicus , Streptobacillus moniliformis et Yersinia tuberculosis. Le traitement consiste en l'élimination des facteurs prédisposants, le débridement, l'exérèse ou la marsupialisation de l'abcès, une antisepsie à la chlorhexidine à 0,5 % et l'administration d'antibiotiques tels que l'enrofloxacine à une posologie de 5 à 20 mg/kg/j en une prise

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Une cellulite faciale est observée sur des cobayes mal entretenus (cages vétustes ...). La bactérie le plus fréquemment isolée est Staphylococcus aureus . Cliniquement, des lésions bilatérales érosives ou ulcératives du museau sont notées.Le calque cutané par impression sur les lésions montre de nombreuses images de phagocytose. Un diagnostic différentiel doit être fait avec une dermatophytie à Trichophyton mentagrophytes . Le traitement consiste en l'élimination des facteurs favorisants, une antisepsie locale et l'administration d'antibiotiques (enrofloxacine, de 5 à 20 mg/kg/j en une prise pendant 2 semaines).

Les pododermatites ulcératives dues à Staphylococcus aureus sont fréquentes chez les cobayes âgés. Il existe de nombreux facteurs favorisants : les traumatismes des coussinets, l'obésité, la carence en vitamine C, l'âge, les mauvaises conditions d'entretien. Les signes cliniques se caractérisent par un gonflement des coussinets, un oedème, une douleur et leur abcédation. Dans les cas sévères, des ostéomyélites phalangiennes, métacarpiennes ou métatarsiennes sont notées. Le pronostic est réservé. Les lésions débutantes répondent bien à la correction des mauvaises conditions d'entretien et à une antisepsie locale. Les lésions plus graves nécessitent un parage chirurgical et le recours à une antibiothérapie générale pendant 2 semaines.Une dermatite exfoliative ressemblant à un syndrome de Lyell staphylococcique a été décrite dans une colonie de cobayes, principalement sur les femelles en fin de gestation. Des toxines produites par des staphylocoques semblent être responsables des lésions cutanées.

> Tumeurs cutanées

Les tumeurs spontanées sont rares.

La tumeur la plus fréquente est le trichoépithélioma (encore appelé trichofolliculome). Cette tumeur solitaire est située généralement en région dorsolombaire et prend souvent un aspect polykystique avec la présence d'un matériel caséeux jaunâtre . Le diagnostic est histopathologique (examen du nodule après exérèse). Le traitement consiste en l'exérèse chirurgicale.

D'autres tumeurs telles que les adénomes sébacés, les fibromes et fibrosarcomes, les lipomes et liposarcomes, les lymphomes, les schwannomes et les épithéliomas spinocellulaires sont régulièrement observées.

> Dermatoses diverses

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Un effluvium télogène est fréquemment observé dans le dernier tiers de la gestation ou durant la lactation. Cette alopécie siège en région lombosacrée et sur les flancs.

Une séborrhée généralisée et des états kératoséborrhéiques des régions circumanale et sacrée sont très fréquents sur les mâles âgés. Les signes cliniques incluent une odeur nauséabonde, une séborrhée grasse et très souvent une colonisation bactérienne secondaire. Des shampooings réguliers antiseptiques et kératomodulateurs doivent être associés à une antibiothérapie de 10 jours.

>> Dermatoses du hamster

> Dermatoses parasitaires

La gale à Notoedres sp. est fréquente chez le hamster et constitue la première cause de prurit dans cette espèce. La maladie sévit souvent sous la forme d'enzooties dans des colonies. Cette gale peut être à l'origine de prurigo chez l'homme et surtout chez les enfants. Elle se caractérise cliniquement par la présence de squames épaisses et de croûtes sur les pavillons auriculaires pour les femelles, et sur les pavillons auriculaires, le nez, les organes génitaux, les pieds et la queue pour les mâles . Le prurit est souvent intense. Le diagnostic est facile et repose sur la réalisation de raclages cutanés qui montrent de nombreux parasites à divers stades évolutifs . Le traitement fait appel à l'ivermectine à 1 %, à raison d'une goutte entre les épaules tous les 15 jours jusqu'à guérison (voire d'une injection sous-cutanée de 0,3 mg/kg à la même fréquence). La moxidectine ou la selamectine peuvent être employées par voie topique de la même façon. Dans les effectifs, tous les animaux doivent être traités.

Les démodécies à Demodex aurati et à Demodex criceti sont les dermatoses parasitaires les plus fréquentes du hamster, particulièrement chez les sujets jeunes ou chez ceux débilités par la vieillesse ou une maladie sous-jacente (hyperadrénocorticisme, lymphome cutané T-épithéliotrope). Demodex aurati est un démodex allongé, qui vit dans les follicules pilosébacés. Demodex criceti , plus court, vit dans les couches supérieures de l'épiderme. Les lésions cutanées se traduisent par des dépilations érythémateuses et squameuses, principalement de la face et du tronc. Les formes généralisées doivent faire rechercher une cause sous-jacente. Le prurit est variable. Le diagnostic est confirmé par raclage cutané. Le pronostic est mauvais lors de maladie sous-jacente identifiée. Le traitement consiste en des frictions à l'amitraz à 0,025 % une fois par semaine, jusqu'à l'obtention de deux séries de raclages cutanés négatifs à 1 mois d'intervalle. L'emploi de moxidectine en spot-on (une goutte tous les mois

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pendant 3-4 mois) semble également efficace.

Sarcoptes scabiei, Trixacarus caviae et Ornithonyssus bacoti sont plus rarement identifiés chez le hamster.

Les puces telles que Ctenocephalides felis felis sont peu rencontrées ; elles peuvent néanmoins être à l'origine d'une allergie.

> Dermatophyties

Les dermatophyties sont rares chez le hamster, même si de nombreux hamsters sont porteurs sains de dermatophytes. Les signes cliniques se caractérisent par une alopécie, un érythème, un squamosis et des croûtes sur la face ou le tronc . Le principal dermatophyte impliqué est Trichophyton mentagrophytes. Le diagnostic et le traitement sont semblables à ceux décrits pour les autres petits mammifères.

> Dermatoses bactériennes

Les abcès sous-cutanés sont peu fréquents chez le hamster. Staphycococcus aureus et Pasteurella pneumotropica sont des bactéries habituellement isolées à partir de ces abcès. Le traitement consiste en l'élimination des facteurs prédisposants, le drainage chirurgical, une antisepsie et une antibiothérapie systémique.

> Dysendocrinies

L'hyperadrénocorticisme est décrit régulièrement chez le hamster et reconnaît principalement une origine hypophysaire (adénomes). Une hyperplasie des glandes surrénales est observée chez 46 % des vieux hamsters. Les tumeurs surrénaliennes sont plus rares et semblent plus fréquentes chez les mâles. Les lésions cutanées incluent une alopécie bilatérale et symétrique tronculaire, une atrophie cutanée et une hyperpigmentation . Le prurit est absent. Une dermatose opportuniste (démodécie, gale notoédrique) est parfois concomitante. Les symptômes généraux incluent une polyuropolydipsie et un abdomen pendulaire. Le diagnostic repose sur la réalisation du dosage de cortisol plasmatique qui est plus que doublé par rapport aux valeurs usuelles. Les biopsies cutanées sont évocatrices d'une dysendocrinie atrophiante. Le pronostic est très mauvais. Divers traitements (métyrapone, O,p'DDD) ont été proposés.

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Le diabète sucré est également observé chez le hamster chinois. Il est caractérisé par une alopécie, une conjonctivite, une perte de poids et une polyurie.

> Tumeurs

Les tumeurs cutanées sont rares chez le hamster.

Les mélanomes sont les tumeurs les plus fréquentes, notamment chez les mâles âgés. Ils se caractérisent par des nodules fermes, bleuâtres, noirs ou gris (mélanomes achromiques), situés principalement sur la face, le cou et le dos . Un diagnostic différentiel doit être fait essentiellement avec les glandes du flanc du hamster doré. Le traitement consiste en une exérèse chirurgicale qui doit être suivie de l'analyse histopathologique de la tumeur.

Le lymphome cutané T-épithéliotrope occupe la seconde place des tumeurs cutanées. Observé généralement sur des hamsters âgés, il se caractérise par une érythrodermie prurigineuse exfoliante, des nodules ou des plaques souvent ulcérés. Une démodécie lui est très souvent associée . Les symptômes généraux sont quasi constants : apathie, anorexie, amaigrissement. Le diagnostic repose sur la réalisation de biopsies cutanées diagnostiques de cette tumeur qui montrent la présence d'un épidermotropisme, d'un folliculotropisme lymphocytaire et de microabcès de Pautrier au sein de l'épiderme. Le pronostic est très réservé. Aucun traitement ne peut être envisagé.

D'autres types de tumeurs cutanées ont été observés : les tumeurs épithéliales (carcinome épidermoïde, carcinome des cellules basales, kératoacanthome) et les tumeurs mésenchymateuses (fibrome, fibrosarcome, sarcome indifférencié).

> Dermatoses diverses

L'inflammation des glandes du flanc est particulièrement fréquente chez les mâles. Le hamster de Syrie possède une structure glandulaire sébacée sur chaque flanc, qui peut devenir proéminente et se recouvrir de croûtes. Il s'agit de glandes sébacées modifiées sous l'action des androgènes, qui sécrètent des phéromones dont le but est de marquer leur territoire. Occasionnellement, les propriétaires peuvent confondre ces glandes avec des mélanomes.

>> Dermatoses de la gerbille

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La dermatite faciale, dénommée par les Anglo-Saxons bald nose/nasal dermatitis , est l'une des dermatoses les plus fréquentes de la gerbille. Son étiologie est multifactorielle et reconnaît des facteurs favorisants majeurs (traumatismes engendrés par les frottements contre les mangeoires, mauvaise hygiène ...), l'hypersécrétion des glandes de Harder et l'implication de bactéries comme Staphylococcus aureus . Les lésions précoces se caractérisent par des dépilations érythémateuses autour et au-dessus du nez. Progressivement, une dermatite ulcérative et exsudative apparaît sur la face, mais aussi sur le ventre et les membres. Le prurit est souvent sévère. Des complications septiques graves peuvent être à l'origine du décès de l'animal. Le traitement est un véritable défi. Il consiste en la correction des facteurs prédisposants, une antisepsie locale minutieuse, une antibiothérapie systémique (enrofloxacine, marbofloxacine) pendant 2 semaines au moins, la prévention de la sécrétion des glandes de Harder et, pour certains, leur exérèse.

Les infestations par Dermanyssus gallinae ou Ornithonyssus bacoti peuvent être observées chez la gerbille. La transmission se fait par contact avec des poules ou des poulaillers. Les signes cliniques se caractérisent par un prurit sévère généralisé et la présence de points rouges sur le pelage. Le diagnostic par scotch-test est aisé. Le traitement consiste en l'administration de carbaryl à 5 % une fois par semaine pendant 3 à 4 semaines.

La démodécie est rare chez la gerbille. Le parasite, Demodex merioni , semble être spécifique. Les facteurs prédisposants sont l'âge (supérieur à 4 ans), les carences alimentaires, les infections chroniques et les mauvaises conditions sanitaires. Les signes cliniques sont caractérisés par une alopécie, un squamosis, des croûtes et une infection bactérienne secondaire, confinés à la face, au thorax, à l'abdomen et aux extrémités. Le prurit est variable et peut s'intensifier si une infection cutanée bactérienne est observée. Le diagnostic est facile grâce au raclage cutané. Le pronostic est réservé en raison des maladies sous-jacentes. Le traitement à l'amitraz (de 0,01 % à 0,025 %) peut être utilisé. La moxidectine en spot-on (une goutte chaque mois pendant 3 à 4 mois) semblerait efficace.

La dermatophytie est rare chez la gerbille. L'agent causal principal est Trichophyton mentagrophytes . Les signes cliniques, le diagnostic et le traitement sont semblables à ceux des autres petits rongeurs.

L'incidence de tumeurs cutanées spontanées est faible chez la gerbille. La majorité de ces tumeurs sont des mélanomes et des tumeurs épithéliales (papillomes, carcinomes à cellules squameuses, mélanomes, adénomes et adénocarcinomes sébacés). Les mélanomes sont localisés sur les pattes antérieures et la queue. Les tumeurs épithéliales sont fréquemment observées en zone ventrale (tumeurs sébacées) et sur les oreilles (carcinomes).

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>> Dermatoses du chinchilla

Le chinchilla présente très fréquemment des lésions érythémateuses, squameuses et croûteuses de la face, et particulièrement autour du museau, en relation avec une dermatophytie à Trichophyton mentagrophytes voire, plus rarement, à Microsporum canis ou Microsporum persicolor . Le diagnostic est aisé (poils cassés et squames au microscope et culture fongique). Le traitement repose sur l'application topique d'agents antifongiques, de griséofulvine par voie orale (50 mg/kg/j en une prise) ou de kétoconazole par voie orale (de 5 à 10 mg/kg/j en une prise) pendant 30 jours.

Les alopécies nutritionnelles (carence en acides gras ou en zinc) se caractérisent par un squamosis généralisé et une alopécie.

>> Dermatoses de la souris

> Dermatoses parasitaires

Le prurit causé par des acariens pilicoles, Myobia musculi, Myocoptes musculinus et Radfordia affinis est l'un des motifs de consultation les plus fréquents en dermatologie de la souris.

L'infestation par Myobia musculi est très souvent asymptomatique, ou peut être responsable de divers degrés de prurit et de lésions cutanées. Les formes très prurigineuses sont observées dans des lignées prédisposées génétiquement (souris noires C57 BL) ou sont en relation avec des phénomènes d'hypersensibilité. Les signes cliniques incluent des dépilations faciales débutant au museau, un érythème et un squamosis. Dans un second temps, les lésions peuvent gagner le cou et les épaules . Le prurit est tel que l'on peut observer des automutilations localisées à la face, aux oreilles, au cou et aux épaules. Le diagnostic est confirmé par raclage cutané, mais les parasites sont souvent peu nombreux .

Myocoptes musculinus est plus mobile et semble plus fréquent chez la souris que Myobia . Par ailleurs, il n'est pas rare d'observer des infestations mixtes. La transmission se fait par contact direct. L'infestation est souvent asymptomatique ou caractérisée par des zones dépilées et érythémateuses du tronc et du cou. Le prurit est variable. Le diagnostic est confirmé par raclage cutané, les parasites n'étant pas toujours facilement mis en évidence. Le traitement de choix repose sur l'utilisation d'ivermectine à 1 % (0,2 mg/kg par voie sous-cutanée ou une goutte déposée entre les épaules tous les 15 jours jusqu'à guérison).

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Les infestations par Psorogates simplex sont plus rares chez la souris. Psorogates simplex vit dans les follicules pileux. Les signes cliniques sont des nodules blanchâtres, un érythème, des dépilations et un état kératoséborrhéique de la face. Le diagnostic est difficile car il n'est pas facile de mettre en évidence les parasites. Les biopsies peuvent aider à ce diagnostic.

Le poux piqueur Polyphax serrata est parfois observé chez la souris. Les infestations sont asymptomatiques ou incluent des degrés variables de dermatite (squamosis, séborrhée, érythème, alopécie) et de prurit. Les infestations cliniques se retrouvent chez les animaux jeunes ou débilités. Le traitement de choix consiste à administrer de l'ivermectine oralement ou par voie topique, ou du carbaryl à 5 %, une fois par semaine pendant 3 à 4 semaines.

Mise en garde

Le fipronil est proscrit chez la souris.

Les puces (Ctenocephalides felis felis, Leptopsylla segnis, Ceratophyllus fasciatus ) sont parfois retrouvées chez la souris.

Un prurit périanal dû à la présence d'helminthes du genre Syphacia obvelata est fréquent sur les jeunes souris. Les oeufs de Syphacia obvelata sont déposés en région périanale. Le diagnostic est fait par scotch-test . Des infestations importantes peuvent être responsables de prolapsus rectal ou de diarrhée. L'utilisation d'anthelmintiques tels que l'adipate de pipérazine, le citrate de pipérazine ou le mébendazole est recommandée. L'ivermectine à 1 % à une posologie de 0,2 mg/kg en une prise orale peut être employée.

> Dermatophyties

Les dermatophyties sont rares chez la souris, même si le portage asymptomatique est très important dans cette espèce. Elles sont généralement causées par Trichophyton mentagrophytes . Les signes cliniques incluent des dépilations circonscrites, érythémateuses, squameuses et croûteuses sur la face, la queue et le tronc . Le prurit est variable. Le diagnostic et le traitement sont ceux décrits chez le cobaye.

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> Dermatoses bactériennes

Les dermatoses bactériennes sont dues généralement à Staphylococus aureus , Pasteurella pneumotropica , Actinobacillus sp. ou Actinomyces sp. Ces dermatoses bactériennes sont souvent secondaires à des traumatismes, des piqûres par des ectoparasites ou des débris végétaux. Les signes cliniques se traduisent par une pyodermite superficielle ou des abcès principalement sur la face, la queue et la région périanale. Le traitement inclut un drainage chirurgical, une antisepsie et une antibiothérapie systémique.

> Dermatoses comportementales

Le picage est fréquemment observé ; il est exacerbé par le stress et la promiscuité. Les sites préférentiels sont le museau, la face, la croupe et la queue.

> Tumeurs cutanées

Les tumeurs les plus fréquentes sont les papillomes, les épithéliomas spinocellulaires, les fibrosarcomes et les tumeurs mammaires.

Les tumeurs mammaires sont très fréquentes et sont le plus souvent des fibroadénomes, voire des fibro-adéno-carcinomes. L'incidence de la maladie est élevée (16 % chez le mâle, de 50 à 90 % chez la femelle âgée). Une étiologie virale est prouvée (mouse mammary tumour virus ). Le traitement repose sur leur exérèse chirurgicale (pour les fibroadénomes). Les tumeurs malignes métastasent fréquemment dans les poumons. Le pronostic des fibro-adéno-carcinomes est très mauvais.

> Dermatoses environnementales

Des traumatismes de la queue (ring tail ) sont particulièrement observés sur des jeunes souris entretenues en cages trop fraîches. Les signes cliniques sont caractérisés par un oedème et une nécrose distale de la queue.

>> Dermatoses du rat

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> Dermatoses parasitaires

La gale à Notoedres muris est la première cause de prurit chez le rat. Elle est très contagieuse par contact direct, notamment dans les effectifs. Les femelles gestantes et en lactation ainsi que leurs ratons semblent prédisposés. Les lésions cutanées débutent souvent par la présence de papules, de croûtes et de nodules sur le bord libre des pavillons auriculaires . Progressivement, des dépilations érythémateuses, papuleuses, squameuses et croûteuses apparaissent sur le nez, la queue et le tronc . Le traitement fait appel à l'utilisation d'ivermectine à 1 % (0,2 mg/kg par voie sous-cutanée ou une goutte déposée entre les épaules, tous les 15 jours jusqu'à guérison), la selamectine ou la moxidectine spot-on . Le recours aux acaricides topiques donne également de bons résultats. Le fipronil est proscrit chez le rat.

Les infestations par Radfordia ensifera , Sarcoptes scabiei , Trixacarus caviae et Demodex sp. sont peu fréquentes.

Ornithonyssus bacoti est fréquemment observé chez le rat. Cet acarien est un parasite hématophage périodique et passe une petite partie de son temps sur son hôte. Dans la plupart des cas, les signes cliniques sont uniquement perçus lorsqu'ils concernent l'homme, mais le diagnostic de dermatite parasitaire du rat nécessite une identification du parasite qui est essentiellement retrouvé dans l'environnement et non sur l'hôte lui-même. Généralement, les acariens sont sur la plupart des sols (tapis ...). Ornithonyssus bacoti est responsable d'un prurit sévère et d'une urticaire papulaire. L'éradication des rats (ou des souris) et le traitement de la maison avec des pyréthrinoïdes prévient la réinfestation. Le traitement étiologique avec des acaricides n'est pas nécessaire chez l'homme.

Polyphax spinulosa est un poux piqueur retrouvé occasionnellement sur le rat. Les infestations sont le plus souvent asymptomatiques. Parfois, les jeunes animaux ou les animaux débilités peuvent manifester divers degrés de lésions cutanées et de prurit sur le cou et le dos. Le traitement consiste en l'application de topiques insecticides (perméthrine, selamectine, imidaclopride) et en des injections d'ivermectine à la posologie habituelle.

Les puces (Ctenocephalides felis felis ) peuvent être retrouvées sur des rats vivant avec des chiens et des chats.

Comme chez la souris, un prurit périanal peut être associé à la présence d'helminthes. Le diagnostic et le traitement sont semblables.

> Dermatophyties

Les dermatophyties sont rares chez le rat, même si le portage asymptomatique

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est très important dans cette espèce. Elles sont généralement causées par Trichophyton mentagrophytes . Les signes cliniques incluent des dépilations circonscrites, érythémateuses, squameuses, croûteuses de la face, de la queue et du tronc. Le prurit est variable. Le diagnostic et le traitement sont ceux décrits chez le cobaye .

> Dermatoses bactériennes

Les dermatoses bactériennes sont fréquentes et causées par Staphylococcus aureus chez le rat et sont secondaires à des traumatismes ou des dermatoses prurigineuses. Le rat semble être plus résistant expérimentalement aux infections secondaires à Staphylococcus aureus que la souris. Les signes cliniques, le diagnostic et le traitement sont ceux décrits chez la souris .

> Dermatoses virales

Les infections virales, la poxvirose et la sialodacryoadénite sont très rares chez le rat de compagnie.

> Dermatoses comportementales

Le picage est un trouble de comportement fréquent chez les rats stressés ou vivant en promiscuité.

> Dermatoses environnementales

Des traumatismes de la queue (ring tail ) sont particulièrement observés sur des rats entretenus en cages trop sèches. Les signes cliniques sont caractérisés par un oedème et une nécrose distale de la queue. La prévention, essentielle, consiste à maintenir les animaux dans une atmosphère avec une humidité relative d'au moins 50 %.

> Tumeurs cutanées

Les tumeurs les plus fréquentes chez le rat sont les tumeurs conjonctives telles que les fibromes, les fibrosarcomes et les tumeurs mammaires.

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Les tumeurs mammaires sont observées chez 16 % des mâles et chez 50 à 90 % des femelles. Il s'agit le plus souvent de fibroadénomes, voire de fibro-adéno-carcinomes. Une étiologie virale est largement suspectée. Le traitement repose sur leur exérèse chirurgicale pour les fibroadénomes. Le pronostic des fibro-adéno-carcinomes est très mauvais.

>> Dermatoses du lapin

> Dermatoses parasitaires

La gale auriculaire à Psoroptes cuniculi est la dermatose parasitaire du lapin la plus fréquente. Un certain nombre de lapins semblent héberger des psoroptes sans pour autant présenter de signes cliniques. Cette dermatose est très contagieuse, notamment dans les effectifs. Les symptômes se caractérisent par une otite érythématosquameuse, le plus souvent bilatérale. Le cérumen a un aspect bien particulier : il est sec, jaunâtre, et organisé en « mille-feuille » . Le prurit peut être intense. Les complications bactériennes sont fréquentes. D'autres localisations extra-auriculaires sont parfois observées sur la face, le cou et le tronc. En l'absence de traitement, une otite moyenne voire interne peut être observée. Le diagnostic est confirmé par des raclages cutanés qui montrent la présence de nombreux parasites à divers stades évolutifs. Le traitement repose sur deux injections sous-cutanées d'ivermectine à 1 % (0,4 mg/kg), à 15 jours d'intervalle. La selamectine ou la moxidectine en spot-on , deux fois à 3 semaines d'intervalle, est une autre possibilité thérapeutique. Enfin, l'utilisation d'agents acaricides auriculaires (amitraz à 0,05 % dans une partie d'eau et une partie de propylène glycol) donne également de bons résultats. Le fipronil, quelle que soit la présentation, est contre-indiqué chez le lapin en raison des risques de toxicité du principe actif ou de l'excipient qui provoquent des troubles digestifs et neurologiques et, dans certains cas, le décès. »

E. Guaguère : Docteur vétérinaire, diplômé ECVDClinique Vétérinaire Saint-Bernard, 598, avenue de Dunkerque, 59160 Lomme, France 

T. Hubert : Docteur vétérinaire, docteur ès sciencesClinique Vétérinaire Saint-Bernard, 598, avenue de Dunkerque, 59160 Lomme, France 

A. Muller : Docteur vétérinaireClinique Vétérinaire Saint-Bernard, 598, avenue de Dunkerque, 59160 Lomme, France 

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Vétérinaire Bellevue : La dermatologie des animaux de compagnie est la discipline médicale qui traite des maladies de la peau et des muqueuses qui lui sont adjacentes, et des phanères (poils et griffes).La peau est un organe directement exposé aux agressions du milieu extérieur – traumatismes physiques (traumatisme mécanique, brûlures, rayonnement solaire) et chimiques, parasites (arthropodes, champignons), bactéries, allergènes (pollens, acariens, etc. Ainsi les causes de troubles dermatologiques sont donc nombreuses et variées et peuvent relever de : la parasitologie (démodécie, puces, tiques, gales du corps et gale des oreilles, cheyletiellose, teigne, etc. Toutefois, des problèmes cutanés peuvent également être les manifestations à distance d'une maladie interne (maladie endocrine, dysfonctionnement immunitaire, etc. Dans certaines circonstances (irritations cutanées, mauvaises conditions d’entretien, déficit immunitaire par exemples), un déséquilibre peut favoriser la multiplication de ces bactéries pathogènes sur la peau et donc l'apparition d'une infection.