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Vie de Lavoisier

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Page 1: Vie de Lavoisier
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VIE DE LAVOISIER

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DU MÊME AUTEUR

CHEZ LE MÊME ÉDITEUR :

VIE DE BERTHELOT

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Lavoisier, par Zadkine (Propriété de la Société Chimique de France)

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LÉON VELLUZ de l'Académie des Sciences

VIE DE LAVOISIER

Ce ne sont point les hommes qui forment les grands hommes. Ils n'ap- partiennent à aucune famille, à aucun siècle, à aucune nation. Ils n'ont ni an- cêtres, ni postérité.

C'est Dieu qui les envoie tout formés sur la terre, pour renouveler l'homme et sa raison dégénérée.

CHAMFORT.

PLON

Page 7: Vie de Lavoisier

© 1966 by Librairie Plon, 8, rue Garancière Paris-6 Imprimé en France.

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En mémoire d'ÉDOUARD GRIMAUX

de l'Académie des sciences Premier historien de Lavoisier

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INTRODUCTION

Par l'ouvrage qu'il présentait voici bientôt cent ans Édouard Grimaux s'inscrivait en tête des bio- graphes de Lavoisier. Il était le premier à saisir l'im- portance de tout ce qui concernait l'un des hommes les plus exceptionnels du dix-huitième siècle Gri- maux ne s'attachait pas seulement à détailler les découvertes, mais aussi à pénétrer le chercheur. Tâche de pionnier à laquelle il convient aujourd'hui encore, et en dépit d'inévitables faiblesses, de ré- server un fervent hommage. Le génie de Lavoisier méritait certes plus que les monographies jusque-là écourtées et approximatives de ses contemporains, fussent-ils un Fourcroy ou un Cuvier. Il exigeait encore davantage que l'on ajoutât aux éloges empha- tiques de son époque un meilleur accent de sincérité et d'émotion. C'est ce que fit Grimaux. L'auteur avait bien de quoi s'étonner qu'un sujet de pareille

1. Lavoisier (Alcan éd., 1888). 2. « L'homme le plus complet, le plus grand homme, peut-être,

que la France ait produit dans les sciences », a écrit J.-B. Dumas (1836).

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envergure ait été négligé sur près d'un siècle, et que Jean-Baptiste Dumas ait été seul, entre-temps, à donner la marque d'une pathétique admiration dans ses Leçons de philosophie chimique, prononcées en 1836 au Collège de France.

Deux ans après Grimaux, Berthelot se préoccupait de déchiffrer les célèbres registres de l'Arsenal. En séance publique de l'Académie, l'année où il venait d'être élu Secrétaire perpétuel après Pasteur il en évoquait l ' e s s e n t i e l D e fait, l 'anniversaire de la Révolution se trouvait être une circonstance choisie

pour cette analyse méthodique. Dès la préface de son l i v r e Berthelot résumait son apport. « C'est sur- tout, écrivait-il, la psychologie d u savant et la suc- cession de ses idées de derrière la tête, suivant une expression connue, qui se trouvent ainsi éclaircies : tout ce qui touche à l 'histoire de l 'esprit d ' un si grand homme mérite d 'ê t re mis sous les yeux des penseurs. » Il était ainsi question, dans cette deuxième étude approfondie, d 'une complète mise à jour dans l 'ordre scientifique, le récit biographique demeurant au con- traire b re f et emprunté à Grimaux pour sa plus grande part.

Ce n 'est pas ici le lieu d 'énumérer tous les textes qui furent bientôt la suite logique des précédents. Plus il fut travaillé, plus le sujet se fragmenta et s 'élar- git sans cesse au gré des spécialistes, comme il advient de toute lumière soudainement née d 'une flamme

1. En 1889. 2. Le 30 décembre 1889. 3. La Révolution chimique. Lavoisier (Alcan éd., 1890).

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éclatante. Chaque écrit, chaque document, chaque autographe, chaque objet retrouvé devint un témoi- gnage ouvert à des horizons inédits, à des richesses qui sortaient lentement de l'ombre. Ainsi s'amassa, surtout en France et aux États-Unis, une somme d'informations incomparables, toutes accueillies avec faveur et formant un ensemble historique impres- sionnant.

Les découvertes de Lavoisier, on le sait, avaient eu leur part de vicissitudes. Elles avaient été l'objet des plus sérieuses controverses. Encore plus acides que d'autres, des commentaires brûlants s'étaient élevés d'Angleterre, puis d'Allemagne vers 1870 : les uns sous le prétexte des priorités scientifiques relatives à Priestley, d'autres en fonction de querelles profondes que l'on voudrait savoir révolues. Loin de moi, en les rappelant, la moindre intention de faire renaître ces débats qui ne grandirent jamais leurs promoteurs. Car s'il est dans l'ordre des choses que des travaux précurseurs ou associés soient toujours le cortège des vues illuminantes et décisives, quel effort sans substance et singulièrement absurde n'a-t-il pas été fourni pour disloquer l'inséparable ! Dans l'émou- vant ouvrage qu'il consacrait à Magellan il y a une trentaine d'années 1 Stefan Zweig écrivait : « Il est toujours merveilleux, dans le cours de l'histoire, de voir le génie d'un individu communier avec le génie de l'heure » Ce qu'il importait de ne pas altérer, n'était-ce pas justement cette secrète convergence

1. Magellan (Grasset éd., 1938). 2. Stefan ZWEIG, loc. cit., p. 9.

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grâce à laquelle, d'un coup, le besoin naturel d'une époque se centrait sur un homme au plus haut point de perfection ?

Si l'on s'efforce maintenant d'oublier ces fautes, il y a plus d'un motif à se réjouir du chemin parcouru. Chaque source originale a été peu ou prou mise au jour. L'abondance des faits recueillis a éclairé tout à la fois les attitudes de l'homme privé, son rôle dans une époque tragique, le cheminement de ses pensées, le retentissement de ses réussites. Tout a été vu, remué, fouillé jusqu'à l'infime détail. Sitôt que l'on n'a plus retenu aucun but mineur ou suspect, une réflexion efficace et attentive a pris la relève des exa- mens superficiels qui avaient tout rapetissé.

Alors, va-t-on penser, si tout est fait et si correc- tement achevé, pourquoi la présente tentative ? Ce n'est pas sans trouble que je vais répondre à une remarque qui fut également mienne.

C'est d'abord une tendance très forte que l'on éprouve parfois d'envisager autrement que ses pré- décesseurs les épisodes d'une grande existence, de les interpréter avec son penchant spontané, d'en donner une relation un peu différente sans aliéner les faits. C'est encore une idée raisonnable d'imaginer qu'il faut être à plusieurs et sur un large intervalle pour épuiser un contenu désespérément riche. On est ainsi gagné par le sentiment que, sous une forme plutôt que sous telle autre, en variant les proportions du thème, en analysant selon son mouvement per- sonnel les origines, les espoirs, les allégresses et les tourments d'une vie, on peut encore soustraire quelque chose à l'inconnu et surtout à l'indifférence. Ce fut

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un homme de laboratoire, Boussingault, qui écrivit à la fin du dix-neuvième siècle : « La jeunesse, aujour- d'hui, ne respecte pas les maîtres. Ce manque de respect ne peut pas lui être reproché, car dans l'étude des sciences on ne l'initie plus à l'histoire » Hélas, les temps n'ont pas changé.

Encore que la défense d'un nouveau livre soit une affaire délicate, c'est au moins pour moi une obliga- tion de rappeler qu'une Vie de Lavoisier n'est pas l'étude d'une œuvre. Si j'évoque nécessairement de celle-ci les contours et la forte silhouette, je n'ai pas traité le sujet, qui est considérable. Au lecteur novice qui voudrait encore juger de son étendue et de son immense portée je ne peux que recommander les sources générales indiquées à la fin du volume. Il aura la fortune d'y puiser les plus enrichissantes informations.

La vie du savant prend ainsi dans ces pages la place que voudrait promettre leur titre. Elle est si intime- ment liée à celle de son siècle, y compris la Révolu- tion, qu'elle trouve un intérêt au sein même des événements et des drames politiques. Lavoisier n'avait pu échapper aux influences diversement aimables, tantôt claires et tantôt mystérieuses, souvent âpres, qui semblaient faites comme pour préparer d'avance son caractère. Il était un homme de son temps, marqué durant son enfance et sa jeunesse par la « douceur de vivre » du règne de Louis XV, plus encore par les traits distinctifs d'un milieu de juristes

1 Mémoires de BOUSSINGAULT (1892) ; cf. M. DAUMAS, Lavoi- sier, p. 9 (Gallimard éd., 1941).

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qui ne dédaignait pas de faire ses comptes. Grimaux nous a présenté le jeune homme sous un jour par trop neutre et trop voilé : « Il fut élevé, dit-il, au sein d'une famille d'honnêtes gens, ...où se développèrent les sentiments dont sa vie devait être l'exemple » Dujarric de la Rivière fut plus sensible à un autre signe : « La famille de Lavoisier, écrit-il, est un bel exemple de ce que pouvait être la progression sociale sous l'Ancien Régime » Lucien Scheler s'est montré catégorique en affirmant que le jeune Lavoisier « en- visageait de faire fructifier le capital » Excessive ou non, cette note dernière et un peu rude garde au moins pour elle le bénéfice d'une franche netteté.

Au vrai, le souci de progression semble avoir joué un grand rôle dans l'épanouissement d'une person- nalité dont il faut reconnaître, par ailleurs, qu'elle fut trop vite surchargée par la légende et par l'imagi- nation des chroniqueurs. Encore serait-il exagéré d'admettre sur ce point l'opinion de Daumas : « De Lavoisier, dit-il, il s'est formé une figure officielle, un cliché immuable... Un peu comme ces portraits de chefs d'État que l'on retrouve accrochés aux mêmes places dans les mairies, les écoles et les postes de police » On ne peut retenir cette formule sans critique. Je dois à la vérité de dire que si nombreux que soient les écrits sur Lavoisier, pour ma part l'éru- dition, le talent et quelquefois les divergences de

1. GRIMAUX, loc. cit., p. 3. 2. La vie et l'œuvre de Lavoisier, p. 13 (Albin Michel éd., 1959). 3. Antoine-Laurent de Lavoisier et le principe chimique, p. 24

(Seghers éd., 1964). 4. Lavoisier, p. 13 (Gallimard éd., 1941).

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leurs auteurs, avec leurs nuances, ont incessamment secouru ma propre entreprise. On trouvera cités dans le livre ceux qui m'ont ainsi précieusement aidés et auxquels, vivants ou disparus, j'exprime ma gratitude.

Pour ne pas alourdir la rédaction de trop de réfé- rences, cependant utiles, j'ai adopté le principe d'une chronologie dès le début du livre. Cette méthode me permettra, je l'ose espérer, de moins encourir le re- proche d'avoir accordé aux dates une place réduite dans le texte et de ne pas en avoir respecté toujours le strict enchaînement. La taille même des faits m'a souvent paru surplomber de très haut une observance rigoureuse de leur succession. « Il n'est pas donné à l'homme, a-t-on dit, d'arriver au but sans laisser de traces des fausses routes » J'ai délibérément négligé pour mon héros ces routes inutiles. A l'in- verse, j'ai cru bien faire en ajoutant aux sources d'usage, et pour la meilleure compréhension de l'époque savante, des Notes portant sur quelques contemporains.

Il manquerait à ces lignes le plus sincère de ma pensée si je n'exprimais ma reconnaissance à Mme Anne-Marie Yvon, archiviste-paléographe, qui a bien voulu recueillir les documents nécessaires à mon projet. Sans sa collaboration aimable et diligente il m'eût été impossible d'en subir la charge. Il me faut la remercier vivement dès les premières lignes de cet ouvrage.

1. Cf. M. BERTHELOT, loc. cit.

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NOTE DE L'AUTEUR

Le nom du savant a connu au moins cinq orthographes dans les documents de l'époque : soit Lavoisière ou De Lavoisière, soit De Lavoi- sier, Delavoisier ou Lavoisier.

N'ayant retenu que la dernière forme, à l'hon- neur depuis longtemps, j'ai pris la liberté de l'ad- mettre pour tous les textes d'origine.

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CHRONOLOGIE (1680-1794)

1680 - Colbert institue la Ferme générale. 1715 - Janvier : Naissance de Jean-Antoine Lavoisier à Villers-

Cotterets. 1731 - Jean-Antoine Lavoisier vient à Paris. 1741 - Il devient procureur. 1742 - Il épouse Émilie Punctis. 1743 - 26 août : Naissance d'Antoine-Laurent Lavoisier. 1745 - Naissance de sa sœur Marie-Marguerite-Émilie. 1746 - Mort de sa mère. 1747 - Constance Punctis mère adoptive de Laurent. 1753 (ou 54) - Laurent élève externe du Collège Mazarin. 1757 - Naissance de Marie-Anne-Pierrette Paulze (plus tard

Mme Lavoisier). 1760 - Laurent obtient un deuxième prix de discours français

au Concours général. Mort de sa sœur (à quinze ans). Influence de l'abbé astronome La Caille, professeur de sciences au collège Mazarin.

1762 - Mort de La Caille. 1763-64 - Laurent est bachelier en droit.

Son premier voyage avec le naturaliste Étienne Guettard. Il observe à Villers-Cotterets une aurore boréale. Il suit le cours de Rouelle, non sans le critiquer.

1764 - Juillet : Il est licencié en droit. 1766 - Février : Émancipation légale de Laurent (à vingt-trois

ans), après la mort de sa grand-mère Punctis.

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1767 - De juin à octobre : Son voyage avec Guettard vers l'Alsace. 1768 - 18 mai : Laurent membre-adjoint de l'Académie.

1 juin : Il est admis en séance. 1769 - L'abbé Terray contrôleur des Finances.

Terray a déjà fait entrer Laurent à la Ferme générale (comme adjoint).

1771 - 16 décembre : Laurent épouse Mlle Paulze, dont le père est fermier général.

1772 - Les jeunes époux s'installent rue Neuve-des-Bons-En- fants, près du Palais-Royal. Lavoisier membre associé de l'Académie. Il étudie diverses combustions. Il dépose un pli à l'Académie, le 1 novembre, sur la fixation de l'air dans la combustion du soufre et du phos- phore.

1773 - Le pli est ouvert le 5 mai à l'Académie. De février à novembre : Nombreuses expériences et lec- tures à l'Académie sur l'air fixe (gaz carbonique) sur la calcination du plomb, de l'étain et du zinc (la totalité de l'air ne se combine pas avec les métaux, une bougie s'éteint dans le gaz résiduel), sur la réduction du minium par le charbon, sur la combustion du phosphore et du diamant. Nombreux travaux effectués, en été, à la chaleur solaire (miroir ardent). Rapport de l'Académie, le 7 décembre, sur le premier ouvrage de Lavoisier (Opuscules physiques et chimiques).

1774 – Janvier : Présentation de l'ouvrage à l'Académie. Février : Nouvelles recherches sur la calcination du

plomb et de l'étain. Mai : Mort de Louis XV. Août : Turgot aux Finances.

Le pasteur Priestley observe que la calcina- tion de l'oxyde rouge de mercure libère un gaz apparemment nouveau.

Octobre : Lavoisier reçoit Priestley, qui l'informe de ses expériences sur la calcination de l'oxyde rouge de mercure.

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Novembre : Lecture de Lavoisier, à l'Académie, sur la calcination de l'étain en vase clos. Expériences sur la décomposition de l'oxyde de mercure.

Lavoisier membre de la Société helvétique de Bâle. 1775 - De février à mars : Il étudie toujours la calcination de

l'oxyde de mercure. Mars : Priestley observe que le gaz qu'il a séparé

en 1774 est respirable (il communique ce ré- sultat le 25 mai à la Royal Society). Il s'agit de « l'oxygène ».

Avril : Lavoisier lit à l'Académie son important mé- moire « Sur la nature du principe qui se com- bine avec les métaux », qui annonce l'existence de phénomènes « d'oxydation » aux dépens de la partie « la plus pure » de l'air.

Avril-mai : Guerre des Farines. Turgot résiste mal. Juin : Turgot nomme Lavoisier régisseur des pou-

dres à l'Arsenal. Septembre : Mort du père de Lavoisier (à soixante ans). Lavoisier à la Régie des tabacs.

1776 - De février à avril : Fin des expériences sur la calcination de l'oxyde de mercure et sur l'oxydation du mercure. Avril : Les Lavoisier s'installent à l'Arsenal. Mai : Chute de Turgot. De septembre à décembre : Expériences sur la respiration des oiseaux (air, oxygène, azote).

1777 - Dès janvier : Avec Bucquet, expériences de respiration animale sur le cobaye.

Mars : Études et voyages concernant le salpêtre. La combustion du phosphore permet de distinguer l'azote et l'oxygène.

Mai : Importante lecture à l'Académie, en pré- sence de Joseph II, sur la composition de l'air atmosphérique.

Juin : Necker aux Finances. Plusieurs fermes sont mises en régies. In- quiétude des fermiers.

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Novembre : Lavoisier lit à l'Académie un grand Mé- moire sur la combustion.

1778 - Février : Il est pensionnaire de l'Académie. Mars : Il acquiert le domaine de Fréchines (Loir-

et-Cher). Avril à juin : Études sur les poudres. Juin : Guerre avec l'Angleterre.

1779 - Afflux d'appareils à l'Arsenal. Lavoisier titulaire à la Ferme générale. Difficultés entre Necker et la Ferme. Lavoisier projette d'écrire un traité de chimie.

1780 - Necker ministre. Les difficultés financières persistent. 1781 - Janvier : Mort de Constance Punctis, qui a élevé le jeune

Laurent Lavoisier. Mai : Chute de Necker. Octobre : Capitulation anglaise de Yorktown.

1782 - Lavoisier à la Société royale de Médecine. Il achève les nouveaux équipements de l'Arsenal. Il est chargé d'une lecture à l'Académie, en présence du grand-duc de Russie (plus tard Paul I

1783 - Lavoisier au Conseil central de la Ferme. Il entre à la Société d'Agriculture. Le Contrôleur général d'Ormesson résilie le bail de la Ferme. Il est vite remplacé par Calonne, qui rétablit ledit bail. Premières recherches de Lavoisier sur la nature de l'eau. Débuts de l'aérostation. Préparations diverses de l'hydrogène. D'octobre à novembre : Essais sur la décomposition de l'eau. Nouvelles constructions d'appareils. Collaboration avec Laplace. Collaboration avec Meusnier, du Corps royal du génie. En septembre, paix avec l'Angleterre.

1784 - La collaboration se poursuit avec Laplace. Février : Priestley membre associé de l'Académie. Mars-avril : Expériences de décomposition de l'eau dans

un canon de fusil chauffé.

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Septembre : Lecture à l'Académie en présence du prince Henri de Prusse. Décembre : Lavoisier prépare son expérience sur la dé-

composition et la recomposition de l'eau. Épisode du guérisseur Mesmer et des baquets « magné- tiques ».

1785 - Lavoisier directeur de l'Académie. Janvier : Il est membre du Comité d'Agriculture. Février : Grande expérience sur l'analyse et la syn-

thèse de l'eau, en présence des délégués de l'Académie et de nombreux savants français et étrangers.

Mars : Les délégués de l'Académie déposent leurs rapports. Expériences indépendantes de Monge sur l'eau.

Juin : Attaque décisive de Lavoisier contre le phlo- gistique de Stahl.

Août- : Ralliement de Berthollet, puis de Fourcroy, septembre aux théories de Lavoisier. Chute de la théorie

du phlogistique. Septembre : Affaire du Collier.

1786 - Lavoisier membre de la Société de Harlem. Le ralliement à ses conceptions se généralise. Nouveau bail de la Ferme.

1787 - Assemblée des Notables à Versailles, en février. Chute de Calonne en avril. Loménie de Brienne lui suc- cède. Lavoisier développe les premiers travaux d'analyse orga- nique. Il prépare une nouvelle Nomenclature chimique. L'ouvrage est présenté en août. Voyage officiel au Creusot, en septembre. Lavoisier prend part à l'Assemblée de l'Orléanais.

1788 – Janvier : Lavoisier membre de l'Académie de Pa- doue.

Mars : Présentation à l'Académie de gazomètres perfectionnés.

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Avril : Lavoisier membre de la Royal Society. Mai : La composition du gaz carbonique. Juillet : L'Académie remercie Mme Lavoisier pour

la traduction et la réfutation d'un ouvrage sur le phlogistique.

Août : Retour de Necker. Octobre : Explosion à la poudrerie d'Essonnes. Les

Lavoisier sont indemnes. Novembre : Seconde assemblée des Notables. 27 décembre : Ordonnance royale sur les États généraux.

1789 - Mars : Lavoisier présente son Traité de Chimie. Mai : Les États généraux à Versailles. Juin : Lavoisier annonce la composition de l'alcool. Juillet : La Bastille. Août : Émeute de l'Arsenal. Lavoisier s'échappe

avec peine. Septembre : Mme Lavoisier revient dans sa loge à l'Opéra.

Lavoisier est élu au district de Sainte-Cathe- rine.

1790 - Avril : Lavoisier lit à l'Académie un Mémoire sur la transpiration des animaux. (Ces expériences conduites avec Seguin forment la base de la future physiologie expérimentale.)

Mai : Il adhère à la « Société de 89 », fondée par La Fayette. Il est membre de la nouvelle Commission des poids et mesures.

14 juillet : Fête de la Fédération. Novembre : En séance publique de l'Académie, Lavoisier

lit un Mémoire sur la respiration des animaux. 1791 – Janvier : Lavoisier secrétaire de la Société de 89.

Mars : La Ferme générale est dissoute. Avril : Lavoisier commissaire de la Trésorerie natio-

nale. Mai : En séance publique de l'Académie, lecture

d'un second Mémoire sur la respiration. Pré- sentation d'appareils.

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Juin : Lecture de la suite des expériences avec Seguin sur la transpiration. Fuite manquée du Roi et de sa famille.

Juillet : Émeutes du Champ-de-Mars, dramatique- ment réprimées par Bailly. L'Académie apprend la mise à sac de la maison et du laboratoire de Priestley à Bir- mingham. Condorcet, Secrétaire perpétuel, exprime la sympathie de l'Académie.

Septembre : Lavoisier membre du Bureau de consulta- tion des Arts et Métiers. Novembre : En séance publique, l'Académie entend une

nouvelle lecture sur la respiration des animaux. Décembre : Dernière lecture sur la transpiration.

1792 - Août : Les Lavoisier abandonnent l'Arsenal pour habiter boulevard de la Madeleine. Vendredi 10 août : Révolution parisienne aux Tuileries. Massacres de Septembre. Proclamation de la République. Première Terreur.

1793 – Janvier : Exécution de Louis XVI. Juillet : Marat est poignardé. Robespierre au Co-

mité de Salut public. Août : Suppression des Académies. Octobre : Exécution de Marie-Antoinette.

Exécution de 21 Girondins. 10 novembre : Fête de la Raison. 24 novembre : Décret d'arrestation des fermiers géné-

raux. Leur détention à Port-Royal. 28 novembre : Lavoisier se constitue prisonnier. Fin décembre : Transfert des fermiers généraux à l'hôtel des Fermes.

1794 - Avril : Exécution de Danton. 5 mai : Réquisitoire du conventionnel Dupin

contre les fermiers généraux. Les accusés à la Conciergerie.

7 mai : Ils comparaissent devant le juge Dobsen. 8 mai : Lavoisier est guillotiné.

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LÉON VELLUZ de l'Académie des Sciences

VIE DE LAVOISIER

C'est un Lavoisier au jour le jour, intime et attachant dans la progres- sion générale de ses travaux, que nous présente aujourd'hui M. Léon Velluz. Un Lavoisier que l'historien a voulu retrouver dans tous les mou- vements de son époque, jusque dans le drame révolutionnaire.

Du même auteur

VIE DE BERTHELOT PLON, 1964

Un grand chercheur et l'esprit d'une époque.

PLON Imprimé en France. S. P. 14,58 F + TL :

15.00 F

Page 27: Vie de Lavoisier

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