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Sorties de crise

Proposition de correction

IntroductionPériode actuelle interroge la question de la sortie de crise : optimisme du printemps 2009, rechute européenne à partir de 2011, dynamisme ou fragilité de la reprise améri-caine suppose une analyse sur les causes des difficultés, sur les politiques mise en œuvre mais aussi sur les facteurs endogènes à l’œuvre

Question de la sortie de crise ne se limite pas à la période contemporaine mais se pose depuis l’émergence de crises récurrentes de type moderne dans le courant du 19ème siècle avec la montée progressive de l’intervention publique et des politiques conjonctu-relles

Réflexion suppose de prendre en compte la diversité des crises (en particulier de distin-guer selon l’ampleur des crises), la dynamique des politiques mises en œuvre mais aussi l’impact des crises sur les structures et la dynamique de l’accumulation

A. La récurrence d’un débat entre laisser faire et intervention-nisme

1- Un premier cadre de réflexion : la dynamique cyclique

naissance de la conception moderne des cycles avec C. Juglar (1862) : régularité des mouvements conjoncturels, inéluctabilité des crises (Les crises comme les maladies, paraissent une des conditions de l’existence des sociétés où le com-merce et l’industrie dominent. On peut les prévoir, les adoucir, s’en préserver jusqu’à un certain point, faciliter la reprise des affaires; mais les supprimer, c’est ce que jusqu’ici, malgré les combinaisons les plus diverses, il n’a été donné à per-sonne) mais également relative automaticité de la reprise (effective lorsque les anticipations des acteurs se retournent) : conditions de sortie de crise sont liées à la crise même avec un processus endogène correspond à la réalité de politiques peu interventionnistes (même si l’arme du taux d’intérêt est fréquemment utilisée)

référence à la conception des crises chez K. Marx : crise apparaît comme l’ex-pression de déséquilibres de l’accumulation (en termes de profits et de débou-chés) mais la crise permet de réduire ces déséquilibres : contraction du capital constant (faillites), pression à la baisse des salaires permettent de rétablir le taux de profit (N. B. mais le rétablissement n’est que partiel et provisoire)

conception régulationnistes des crises au 19ème siècle (M. Aglietta – R. Boyer) : croissance intensive bute sur des limites (en particulier monétaires dans un contexte de monnaie métallique), crise permet de rendre possible le redémar-rage de la croissance : chômage, baisse des salaires permet d’améliorer la renta-bilité sans peser fortement sur la demande globale, la reprise se fait alors par l’investissement

2- La crise comme l’expression de déséquilibres rendant une purge néces-saire

lecture libérale des crises s’affirme au 20ème siècle : les crises s’expliquent par des déséquilibres liés à un mauvais fonctionnement du marché

interprétation de la crise de 1929 par L. Robbins : accumulation de déséqui-libres (spéculation, endettement, pouvoir des syndicats) qui empêchent les ajus-

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tements marchands efficaces ; sortie de crise passe alors par une purge (faillites, désendettement, baisses prix) qui peut être accompagnée par des politiques de type déflationniste

crises peuvent être interprétées comme le résultats de politiques inadaptées (F. Hayek) qui génèrent un surinvestissement, la crise permet alors de solder les excès et on doit la laisser aller à son terme

3- La crise comme accident supposant des politiques contra cycliques

double constat empirique et théorique : les ajustements marchands spontanés ne permettent pas le retour à l’équilibre et à la croissance (échec des politiques dé-flationnistes dans les années 30, conception de J. M. Keynes)

la crise peut être le résultat d’un choc exogène (offre ou demande) ou de déséqui-libres internes (finance, insuffisance de la demande) mais, dans les deux cas, elle suppose la mise en œuvre de politiques volontaristes, seules capables de faire face aux difficultés et de sortir de la crise (retournement des politiques dans les années 30) mais aussi de limiter les coûts d’une crise (hystérèse en matière de chômage, impact sur la croissance potentielle)

on peut alors concevoir la possibilité de réguler l’économie de manière à éviter les crises (fine tuning par la politique conjoncturelle)

face à la récurrence des crises, débat entre une conception mettant l’accent sur la « naturalité » de la sortie de crise et une conception interventionniste insistant sur l’ac-tion publique comme condition de sortie des difficultés

B. La complexité des sorties de crise

1- La question des crises majeures

identification de crises d’une longueur et d’une ampleur exceptionnelles pour lesquelles les analyses précédentes ne peuvent s’appliquer

sortie de crise n’apparaît pas comme un processus spontané et les politiques clas-siques se révèlent inefficaces

diversité des situations (période déflationniste de la fin du 19ème siècle, crise de 1929, crise de 1973, crise de 2008) mais logique commune : sortie de crise passe par des mutations économiques

2- Sorties de crise et mutations structurelles (« Les crises économiques ma-jeures marquent une étape dans le développement économique et social »)

mutations peuvent concerner la pensée économique : nécessité de voir émerger de nouvelles réflexions (ou réactualisation de pensées anciennes) qui permettent de comprendre les phénomènes et de mettre en œuvre des réponses mieux adap-tées (« crises économiques sont également des crises de la pensée écono-mique ») : cf. alternance entre influence dominante de principes libéraux et keynésiens depuis le début du 20ème siècle + condition de sortie de crise peut être la reconnaissance des erreurs réalisées dans les périodes antérieures (responsabilité du keynésianisme sur les difficultés des années 70, responsabilité du libéralisme dans la crise des supbrime)

mutations peuvent concerner les structures économiques, la dynamique globale de la croissance : analyse régulationniste des grandes crises (« crises de la régulation ») qui marquent les limites d’un type de régulation et contraignent à des mutations profondes pour retrouver une dynamique de croissance

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analyse possible également en termes de mutations technologiques (vagues d’in-novation – Schumpeter, nouveaux secteurs moteurs – Landes) mais aussi de transformations sociales (montée de l’État social à partir des années 30)

3- La diversité des voies de sortie

grandes crises renvoient à des processus diversifiés et complexes variété des politiques possibles (cf. années 90 dans les PDEM avec écart entre

policy mix américain et européen, voie japonaise avec quantitative easing puis Abenomics), importance des logiques de conflits (sociaux, politiques, voir mili-taires) qui suscitent des réponses nationales différentes (USA, Allemagne, Suède, Japon dans les années 30)

question du contexte international (principe coopératif ou non) qui a un impact sur les sorties de crise (ou l’absence de sortie : dévaluations – protectionnisme dans les années 30) mais peut aussi évoluer face à la profondeur de la crise