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VEFOUR Nasrin L3 environnementaliste Viola tricolor

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VEFOUR Nasrin L3 environnementaliste

Viola tricolor

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Classification et etymologie

Classification classique :

Règne : Plantae

Classe : Magnoliopsida

Ordre : Violales

Famille : Violaceae :

Genre : Viola

Espéce : tricolor

Classification phylogénétique :

Régne : Eudicotylédones principales

grade : rosidées 2 ou classe : rosopsida

Ordre : Malpighiales

Famille : Violaceae

Genre : Viola

Espéce : tricolor

étymologie du nom latin : Viola tricolor

Viola vient du grec ion, violet : allusion à la couleur de la fleur de la violette

Son nom de « tricolor » vient du latin trois couleurs ; ses fleurs sont de trois couleurs : violet, jaune

et blanc.

La famille des Violacées est une famille de plantes dicotylédones. Ceux sont généralement de

petites plantes pérennes, des arbrisseaux, voire des arbres, à fleur solitaire. La famille des Violaceae

n’est pas très grande, mais elle est très largement distribuée ; elle comprend environ 16 genres et

950 espèces, dont la moitié est du genre Viola. C’est une famille monophylétique. Les fleurs sont

pentamères (5P + 5S + 5E + 5C), tétracycliques en général, actinomorphes ou zygomorphes,

hypogynes, hétérochlamydes, en générale hermaphrodites et l’ovaire est supère. Chez la fleur des

Violaceae, on a formation d’un éperon par le pétale inférieur et d’une glande à nectars. Les pétales

latéraux forment des ailes. Les feuilles sont simples, alternes et stipulées. Le fruit est une capsule ou

une baie et rarement un akène. Ils forment souvent des touffes basales, irrégulières.

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Figure 1: a : feuille inférieure; b : feuilles supérieure; c : stipule

Description de l’appareil végétatif (taille, racines, tige, feuilles…)

La pensée sauvage est une petite plante sauvage, herbacée. Elle peut être annuelle ou vivace, et sa

taille varie de 5 à 30 cm. C’est une plante polymorphe : la taille, la forme et la couleur varient.

Racine : La racine est de type rhizome, avec de fines radicelles. Elle est fibreuse, et elle donne

naissance à plusieurs tiges anguleuses.

La tige : elle est fine, plus ou moins anguleuses, cylindrique et pleine. Elle est glabrescente ou

légèrement pubescente, et est ramifiée. Les tiges sont étalées à la base, et ensuite elles peuvent être

dressées, ascendantes ou rampantes. La tige atteint des grandeurs de 10 à 30 cm. Elle est flexueuse,

c'est-à-dire courbée plusieurs fois dans sa longueur et est striée longitudinalement.

Les feuilles : elles sont simples, alternes, pétiolées et lancéolées. Elles ont des nervations pennées.

Les feuilles sont caractérisées par deux grandes stipules. Il y a présence d’une rosette de feuilles à la

base. Le limbe est de forme allongée (oblong) et ovale. Il est crénelé : bordé de dents arrondies, et

est plutôt arrondi au sommet. Chez la Viola tricolor, les feuilles supérieures (du haut) sont

différentes des feuilles inférieures (du bas). Les feuilles inférieures ont un limbe de forme ovale et

sont longuement pétiolées, et les feuilles supérieures ont un limbe très allongé (oblongue) et un

pétiole court. Les stipules sont lobées, découpées, foliacées et en forme de lyre : le lobe terminale

est arrondie et est plus grand que les autres. Les stipules des feuilles supérieures sont beaucoup plus

développées que celles des feuilles inférieures.

Description de l’appareil reproducteur (fleur, infl orescence, fruits, graines…)

Inflorescence : Les fleurs sont solitaires et latérales.

Fleur : Les fleurs sont zygomorphes, hétérochlamydes et atteignent environ 2 cm et sont

hermaphrodites. Elles ont un long pédoncule courbé au sommet, inséré à l’aisselle des feuilles. La

corolle comprend 5 pétales inégaux. Elle est dialypétale. Les pétales sont de formes arrondis. La

corolle est tricolore : jaune, blanche et violette. Au milieu de la corolle, on peut observer des lignes

sombres tracées sur les pétales, ceux sont des guides de nectar. La corolle est divisée en 2 : la partie

supérieure est composée de 4 pétales latéraux vers le haut, rapprochés et dressés et la partie

inférieure est composée d’un seul pétale vers le bas, prolongé en un éperon dépassant très peu les

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Figure 2: fleur de Viola tricolor

sépales. L’éperon est court 3 à 6,5 mm et est visible. La corolle est 2 à 3 fois plus longs que le

calice et mesurent en moyenne de 10 à 25 mm. Le calice comprend 5 sépales verts inégaux. Les

sépales sont oblongs et lancéolés, avec des extrémités pointues. Ils possèdent un appendice tourné

vers l’extérieur. L’androcée est constitué de 5 étamines libres, avec des filets courts, soudés à la

base. Les anthères ont de larges connectifs et sont appliquées les unes contre les autres. Le filet des

2 étamines inférieures se prolonge vers le bas en un éperon nectarifère plein, qui vient se loger dans

l’éperon du pétale inférieur. Le gynécée est constitué de 3 carpelles formant un ovaire uniloculaire

supére, renfermant de nombreux ovules anatropes. Il est surmonté d’un seul style, droit et renflé en

massue. Ce style se termine par un seul stigmate qui est creusé en entonnoir.

Figure 3: organisation de la Fleur Figure 4 : diagramme floral

Fruit : Le fruit n'a pas de nom particulier. C’est une capsule à déhiscence, c'est-à-dire qui

s’ouvre spontanément à maturité. La capsule est dite loculicide, car l’ouverture de la

capsule se fait par la rupture longitudinale de la nervure médiane des carpelles. Elle

s’ouvre par 3 valves. La capsule glabre. Les fruits sont souvent présents et sont de couleur

jaune à jaune-brun. Il mesure entre 0,5 et 1 cm de long. Ils renferment de nombreuses

graines.

Les Graines : sont luisantes brunes ou d’un brun rougeâtre, piriformes (qui à

la forme d’une poire), mesurant 1mm de long et munies d’un appendice

blanchâtre ou caroncule. Elles sont pourvues d’un arille (enveloppe charnue)

et renferment un embryon droit au centre d’un albumen charnu.

La pollinisation est entomophile, par des abeilles, le plus souvent. La

dissémination des graines est le plus souvent myrmécochore, par les fourmis.

Elle peut être aussi entomophile. Elle fleurit d'avril à septembre. Elle pousse

de préférence sur les terrains sablonneux en plaine et en montagne jusqu'à

1.800 m d’altitude : dans les prairies rases, les terres en friche, principalement

sur les sols acides ou neutres, et évite les sols calcaires. On la retrouve

également sur les berges et dans les alluvions. La pensée sauvage est

Figure 8: la graine Figure 8 : coupe longitudinale de la graine

caroncule

Arille

embryon albumen

Figure 6: Fruit de Viola tricolor Figure 5 : coupe transversale du fruit

graine capsule

sépale

Figure 5: fruit à maturité

Pétale inférieur

Pétale supérieur

pédoncule

appendice

Stigmate en entonnoir

sépale

Zone géographique non renseignée Présent

Cité par erreur comme présent Présence non signalée

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endémique dans toutes zones tempérées d’Europe et d’Asie et présente de nombreuses sous-

espèces, variétés et formes. Elle est principalement originaire d’Europe.

Usage en pharmacopée

Viola tricolor possède des vertus médicinales connues depuis des siècles. Ces parties aériennes

fleuries recèlent un condensé de principes actifs, due à sa richesse naturelle inégalée en certains

constituants chimiques. Ainsi, elle possède de nombreuse propriétés, telles que :

- dépurative intense : favorise l’élimination hépatique et rénale des toxines de l’organisme

- anti-inflammatoire : qui est la propriété de diminuer l'inflammation

- diurétique : permet de faire augmenter la quantité de liquide excrétée par le corps, et ainsi

augmenter la production d’urine.

- Expectorante : facilite le rejet par la bouche des substances qui encombrent les voies respiratoires

- antiprurigineuse : combat les démangeaisons en soulageant le prurit, un trouble fonctionnel des

nerfs de la peau qui produit des démangeaisons.

- laxative légère : Qui a la propriété de lâcher le ventre et qui accélère l'évacuation des selles

- anti-dermatosique : propriétés permettant de prévenir les affections cutanées

- et cicatrisante

- diaphorétique (favorise la transpiration)

Les constituants chimiques sont :

� Acide salicylique (0,006 à 0,3%) et ses dérivés comme l’ester méthylique. l’acide

salicylique est un acide carboxylique incolore et cristallin utilisé comme médicament.

On l’utilise en dermatologie pour ces propriétés anti-inflammatoire et analgésiques

très utile pour les problèmes cutanés (acné, verrues, psoriasis, pellicules…). C’est

aussi un moyen efficace d’améliorer la texture de l’épiderme du visage.

� Mucilages (environ 10%), composés de glucose (35%), de galactose (33%), d’arabinose (18%) et

de rhamnose (8%). Les mucilages sont encore des hétérosides. Ce sont des grosses molécules

liées à des gommes qui sont d’énormes concrétions de sucres. Ils vont déposer spontanément sur

les tissus et vont agir comme protecteur. Quand on fait ingérer cette substance à un patient, on

aura comme visée la protection de ces muqueuses, ce sont des adoucissants des calmants de

l’inflammation (calme les irritations du digestif et des voies respiratoires). On peut les utiliser sur

la peau, sur les muqueuses et ce sont des freinateurs de l’absorption des produits à cause du film

qui dépose sur les muqueuses (antagonistes des saponines). On emploie beaucoup les mucilages

dans les systèmes respiratoire et digestif. Chez la Pensée sauvage, les mucilages ont la propriété

de faciliter le transit intestinal.

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� Tanins (2,4 à 4,5%) : Le tanin c’est un phénol qui est associé à un sucre. Ils précipitent les

protéines et la gélatine. On peut en outre les utiliser en cas d’empoisonnement par des alcaloïdes,

car il les précipite et les rend inoffensifs (sauf pour la morphine, la cocaïne et la nicotine, pas

interaction).Les familles de plantes riches en tanin sont les éricacées, les rosacées, dans l’écorce

de certains arbres (chêne). Les tanins ont des effets astringents (très proche d'assécher), très

utiles quand il y a trop de sécrétions (les bronchites, les diarrhées, les leucorrhées, les plaies

saigneuses, très grand antihémorragique antiseptique). Les effets secondaires des tanins, au

minimum ils dessèchent et au maximum, ils peuvent entraîner des lésions de la muqueuse

gastrique et intestinale mais aussi ils peuvent blesser les reins (période de disette). Ils gardent en

eux les principes actifs des plantes. Les plantes riches en tanins auront une action plus lente,

passeront moins vite dans la circulation générale et la barrière intestinale. Les propriétés

astringentes des tanins permettent de freiner la sécrétion sébacée (le sébum) de la peau.

� Flavonoïdes : O-hétérosides : quercétol, lutéoline, lutéoline-7-glucoside, rutoside

(violaquercitroside) ; C-hétérosides : vitexine et isovitexine, vicénine-2 et violanthine, orienthine

et isoorientine, scoparoside, saponarine, saponarétine. Les flavonoïdes sont hydrosolubles. Ils

entrent dans la composition de nombreux pigments végétaux et en particulier les pigments jaunes

et orange (calendula) et aussi dans les pigments bleus (le bleuet, grand antispasmodique de la

face et surtout des yeux). Les plantes qui contiennent des flavonoïdes

sont souvent liées à la fonction antispasmodique. C’est à ce

constituant chimique que Viola tricolor doit ses propriétés diurétique

et dépurative générale. Flavonoïdes (du latin flavus, jaune)

� Autres constituants : anthocyanosides, caroténoïdes : violaxanthine et ses 4 isomères,

zéaxanthine . . . ; coumarines : ombelliférone ; dérivés xanthiques, acide ascorbique et alpha-

tocophérol. Les anthocyanes (ou anthocyaniques) : Ce sont des dérivés de l’acide cyanhydrique

(produit de la combinaison de l’hydrogène avec le cyanogène). Les anthocyanosides sont une

Famille de composés naturels végétaux proches des flavonoïdes. A dose modeste dans une

plante, ils donneront des vertus antiseptiques à celle-ci. On les trouve dans les fleurs bleues

(bleuet, violette, mauve). C’est à ce constituant chimique que Viola tricolor doit ses propriétés

purifiante et dépurative générale, car il favorise l'élimination des toxines.

� vitamine E : Il existe huit formes de vitamine E, appelées

tocophérols. La plus concentrée est l'alpha tocophérol. Son

rôle sur le vieillissement des structures lipidiques est essentiel.

Elle intervient également dans de nombreux processus

enzymatiques. Son effet sur la protection contre le dépôt par oxydation du cholestérol au niveau

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sanguin est notable (hypolipémiante). La vitamine E intervient également pour protéger du

vieillissement la peau, les yeux, le foie, les poumons, les ovaires et testicules. Le temps de vie de

la vitamine E dans l'organisme est court. La vitamine E confère à la Pensée sauvage des

propriétés protectrices, et a une action bénéfique vis-à-vis de la peau.

� Des saponosides (du latin sapon, savon.), ce sont des hétérosides naturels dont la matière est un

composé soluble à l’eau qui la rend moussante comme une eau de savon. Ces plantes à saponines

sur le vivant : Elles facilitent la pénétration des autres substances au niveau de la peau et au

niveau de l’intestin et aussi au niveau de toutes les muqueuses. Les plantes riches en saponines

dans les séborrhées (augmentation de la sécrétion des glandes sébacées) du cuir chevelu, on les

emploie en shampooing. On les emploie aussi comme expectorantes (ce qu’elles fluidifient dans

un sens, elles le fluidifient dans l’autre), elles rendent un peu moussante la muqueuse des

bronches inflammatoires et facilitent l’expectoration. C’est à ce constituant chimique que Viola

tricolor doit ses propriétés diurétique et dépurative générale

En usage pharmacopée, les parties utilisées de la Pensée sauvage sont les parties aériennes fleuries

(tiges, feuilles et fleurs) principalement. Les racines présentent des constituants dont les propriétés

en pharmacopée sont faibles. La Pensée sauvage s’utilise à l’état frais ou à l’état sec. Elle représente

une bonne plante de drainage de la peau, elle confère santé et vitalité à la peau. Elle est indiquée

pour les problèmes de peau : d’acné ponctué ou juvénile, croûtes de lait, dermatoses infantiles, de

psoriasis, de dartre, d’eczéma, d’éruption cutanée et d’impétigo. Elle est recommandée contre les

hémorroïdes et les phlébites, où elle est utilisée en tant qu’anti-inflammatoire. Elle agit aussi

directement sur le transit intestinal ; elle est prescrite en cas de constipation fonctionnelle légère et

elle favorise une bonne élimination rénale et hépatique des toxines. Elle intervient également dans

certain traitement de la toux bénignes, d’allergie, d’asthme. . .