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S328 Communications affichées / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 56S (2008) S295–S332 fumeurs. On peut ainsi calculer l’excès de risque attribuable au tabac attendu dans une population et le comparer à l’éventuel excès de cas observé. Si ce dernier est plus élevé, l’existence d’autres facteurs de risques (expositions professionnelles par exemple) gagne en plausibilité. Résultats.– Plusieurs types d’applications seront montrés. Notamment, des excès de cancers du poumon et de la vessie dus au tabac attendus par secteur d’activité ont été estimés et comparés aux résultats d’une étude de mortalité par secteur d’activité dans la population. Les excès observés dans certains secteurs sont le plus souvent supérieurs à ceux attendus du fait du tabac. Par exemple, dans le BTP, l’étude de mortalité montre un excès de décès par cancer de la vessie de 28 % alors que l’excès attendu lié au tabac est de 8 %. Conclusion.– Il est fréquent en épidémiologie des risques professionnels d’étudier des pathologies potentiellement liées au tabac, dans des populations de travailleurs pour lesquels il n’existe pas de données individuelles de consom- mation tabagique. La méthode présentée permet de prendre en compte de fac ¸on indirecte ce facteur de confusion potentiel, en utilisant les données de la répar- tition du tabagisme par secteur d’activité, qui sont maintenant disponibles. doi:10.1016/j.respe.2008.06.236 P12-6 Violences externes et troubles musculosquelettiques chez des hôtes et hôtesses de caisse dans la distribution à prédominance alimentaire en Île-de-France J. Le Pache, J. Alcouffe, H. Bouchet, C. Chaney, P. Manillier, P.-Y. Montéléon ACMS, Suresne, France Objectif.– Décrire les liens entre les violences subies par les hôtes(ses) de caisses de la part des clients (violence externe) et les troubles musculosquelettiques (TMS) et rechercher les facteurs susceptibles de réduire ce retentissement. Méthode.– En 2006, enquête épidémiologique transversale réalisée au poste de travail. Questionnaire anonyme standardisé proposé aux hôtes(ses) présentes lors du passage d’un des 45 médecins du travail enquêteur. Les données recueillies portaient sur les caractéristiques individuelles des hôtes(ses) ; les types de maga- sin ; le temps de travail. Des échelles visuelles ont permis d’obtenir un score de stress ressenti ; un score de fréquence et un score de perturbation ressentie en rapport à la confrontation à des clients désagréables ou violents. Un score de TMS a été obtenu à l’aide du questionnaire INRS (Cail). L’analyse a comporté des corrélations et des régressions logistiques. Résultats.– Nous avons recueilli 818 questionnaires dans 111 magasins employant 2425 hôtes(ses) de caisse. La majorité des hôtes(ses) déclarait être assez satisfait(e) de leur travail (51,3 %), voire très satisfait(e) (27,4 %). Pratique- ment toutes les hôtes(ses) ont signalé avoir un TMS (95,5 %). On a observé des corrélations entre les différentes localisations de TMS et le score de fréquence de confrontation aux violences externes ainsi qu’avec le score de perturbation ressentie. Par ailleurs, ce dernier est corrélé au score de fréquence de confronta- tion aux violences externes. Les différentes régressions logistiques montrent que le stress est également un des facteurs de TMS. Néanmoins la violence externe pourrait jouer un rôle non négligeable dans la genèse de ces affections. Conclusions.– Cette étude ouvre deux pistes d’actions de prévention : d’une part, informer la clientèle de l’effet délétère de ses comportements agressifs et du manque de respect ; et, d’autre part, rechercher à diminuer les autres facteurs de stress et d’insatisfaction au travail. doi:10.1016/j.respe.2008.06.237 P12-7 Étude de la pénibilité de la manutention manuelle des conteneurs d’ordures sur les sites d’un gestionnaire de logements en Île-de-France M. Levert, P. Bruneteau, E. Le Corre, J. Alcouffe, P.-Y. Montéléon ACMS, Suresne cedex, France Objectif.– Sont concernés, en Île-de-France, 410 sites où travaillent 231 employés d’immeuble. En 2006, il y a eu neuf accidents en rapport avec la manipulation de conteneurs (228 jours d’arrêt de travail). Nous avons réalisé une enquête avec pour objectifs de dresser un inventaire des situations de tra- vail, de fournir des éléments permettant de caractériser la pénibilité et de créer un outil d’évaluation pour cette activité. Méthode.– (a) Une enquête épidémiologique transversale sur les lieux de travail au moyen d’un questionnaire standardisé. L’unité statistique est le trajet local poubelles – lieu de collecte. (b) À partir des questionnaires déjà saisis, une sélec- tion de sites a été effectuée pour une étude ergonomique expérimentale recourant à la cardiofréquencemétrie et à un enregistrement vidéo : un site présumé diffi- cile, un site présumé sans difficulté et deux sites supposés intermédiaires. Pour chacun des sites retenus, trois études ont été effectuées. Une avec le salarié du site, suivie le même jour de deux études avec les mêmes expérimentateurs volontaires de sexe et d’âge différents. Nous avons comparé les résultats des mesures effectuées, sur un même site et entre les sites pour élaborer un score de « pénibilité ». Résultats.– Fin 2007, 309 questionnaires sont complétés et concernent 73 sites. Nous avons élaboré un score, calculé selon le nombre et la nature des conteneurs, la fréquence des collectes, les distances parcourues, le dénivelé, le nombre et la nature des obstacles. Les scores pour les 309 trajets vont de 1,44 à 25 197,12 avec une moyenne de 1728,36. Les scores des sites des quatre études ergonomiques étaient de 10 125 ; 896,4 ; 5100,48 et 25 197,12. Conclusion.– Le score de pénibilité que nous avons élaboré a pu être validé grâce à l’étude ergonomique comparée aux résultats de l’enquête épidémiologique descriptive des conditions de travail. doi:10.1016/j.respe.2008.06.238 P12-8 Facteurs de risque professionnels des cancers respiratoires (l’étude ICARE) : protocole et description de la population d’étude I. Stücker a , D. Luce b , A. Schmaus b , S. Cénée a , D. Cyr b , S. Bara c , A. Buemi d , M. Colonna e , A. Danzon f , A.-V. Guizard g , F. Molinié h , N. Raverdy i , B. Trétarre j , M. Velten k a Inserm U754, Villejuif, France b Inserm U687, Villejuif, France c Registre des cancers de la Manche, France d Registre des cancers du Haut-Rhin, France e Registre des cancers de l’Isère, France f Registre des cancers du Doubs, France g Registre des cancers du Calvados, France h Registre des cancers de Vendée et de Loire-Atlantique, France i Registre des cancers de la Somme, France j Registre des cancers de l’Hérault, France k Registre des cancers du Bas-Rhin, France Objectifs.– L’étude ICARE a été mise en place pour étudier le rôle des facteurs de risque professionnels dans la survenue de cancers du poumon ou des voies aérodigestives supérieures (VADS). L’objectif est de présenter le protocole, les méthodes et les principales caractéristiques de la population d’étude. Méthodes.– L’étude est une étude cas-témoins multicentrique en population générale. Les cas ont été identifiés dans dix départements comportant un registre des cancers. Les témoins ont été sélectionnés par tirage au sort de numéros de téléphone dans les mêmes départements que les cas. Les sujets ont été interrogés en face-à-face à l’aide d’un questionnaire standardisé, comportant notamment les consommations de tabac et d’alcool et une description précise de tous les emplois exercés pendant la vie active. Un recueil de cellules buccales pour la constitution d’une banque d’ADN a également été effectué. Les expositions pro- fessionnelles à une soixantaine de substances seront examinées, dont notamment l’amiante, les fibres minérales artificielles, le formaldéhyde, les hydrocarbures polycycliques aromatiques, la silice, plusieurs poussières organiques, les sol- vants, les acides forts, les fluides de coupe, les fumées de diesel, les fumées de soudage. L’évaluation des expositions s’effectuera en collaboration avec des spécialistes en hygiène industrielle. Résultats.– Au total, 3225 cas de cancer du poumon, 2707 cas de cancer des VADS et 3591 témoins ont été interrogés. Des échantillons d’ADN ont été obtenus pour environ 80 % des cas et des témoins. Les facteurs associés à la participation et leur impact potentiel sur les résultats de l’étude seront présentés.

Violences externes et troubles musculosquelettiques chez des hôtes et hôtesses de caisse dans la distribution à prédominance alimentaire en Île-de-France

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umeurs. On peut ainsi calculer l’excès de risque attribuable au tabac attendu dansne population et le comparer à l’éventuel excès de cas observé. Si ce dernier estlus élevé, l’existence d’autres facteurs de risques (expositions professionnellesar exemple) gagne en plausibilité.ésultats.– Plusieurs types d’applications seront montrés. Notamment, des excèse cancers du poumon et de la vessie dus au tabac attendus par secteur d’activitént été estimés et comparés aux résultats d’une étude de mortalité par secteur’activité dans la population. Les excès observés dans certains secteurs sont lelus souvent supérieurs à ceux attendus du fait du tabac. Par exemple, dans leTP, l’étude de mortalité montre un excès de décès par cancer de la vessie de8 % alors que l’excès attendu lié au tabac est de 8 %.onclusion.– Il est fréquent en épidémiologie des risques professionnels’étudier des pathologies potentiellement liées au tabac, dans des populationse travailleurs pour lesquels il n’existe pas de données individuelles de consom-ation tabagique. La méthode présentée permet de prendre en compte de facon

ndirecte ce facteur de confusion potentiel, en utilisant les données de la répar-ition du tabagisme par secteur d’activité, qui sont maintenant disponibles.

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iolences externes et troubles musculosquelettiques chezes hôtes et hôtesses de caisse dans la distribution àrédominance alimentaire en Île-de-France

. Le Pache, J. Alcouffe, H. Bouchet, C. Chaney, P. Manillier, P.-Y.ontéléon

ACMS, Suresne, France

bjectif.– Décrire les liens entre les violences subies par les hôtes(ses) de caissese la part des clients (violence externe) et les troubles musculosquelettiquesTMS) et rechercher les facteurs susceptibles de réduire ce retentissement.

éthode.– En 2006, enquête épidémiologique transversale réalisée au poste deravail. Questionnaire anonyme standardisé proposé aux hôtes(ses) présentes lorsu passage d’un des 45 médecins du travail enquêteur. Les données recueilliesortaient sur les caractéristiques individuelles des hôtes(ses) ; les types de maga-in ; le temps de travail. Des échelles visuelles ont permis d’obtenir un score detress ressenti ; un score de fréquence et un score de perturbation ressentie enapport à la confrontation à des clients désagréables ou violents. Un score deMS a été obtenu à l’aide du questionnaire INRS (Cail). L’analyse a comportées corrélations et des régressions logistiques.ésultats.– Nous avons recueilli 818 questionnaires dans 111 magasinsmployant 2425 hôtes(ses) de caisse. La majorité des hôtes(ses) déclarait êtressez satisfait(e) de leur travail (51,3 %), voire très satisfait(e) (27,4 %). Pratique-ent toutes les hôtes(ses) ont signalé avoir un TMS (95,5 %). On a observé des

orrélations entre les différentes localisations de TMS et le score de fréquencee confrontation aux violences externes ainsi qu’avec le score de perturbationessentie. Par ailleurs, ce dernier est corrélé au score de fréquence de confronta-ion aux violences externes. Les différentes régressions logistiques montrent quee stress est également un des facteurs de TMS. Néanmoins la violence externeourrait jouer un rôle non négligeable dans la genèse de ces affections.onclusions.– Cette étude ouvre deux pistes d’actions de prévention : d’uneart, informer la clientèle de l’effet délétère de ses comportements agressifs etu manque de respect ; et, d’autre part, rechercher à diminuer les autres facteurse stress et d’insatisfaction au travail.

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tude de la pénibilité de la manutention manuelle desonteneurs d’ordures sur les sites d’un gestionnaire deogements en Île-de-France

. Levert, P. Bruneteau, E. Le Corre, J. Alcouffe, P.-Y. MontéléonACMS, Suresne cedex, France

bjectif.– Sont concernés, en Île-de-France, 410 sites où travaillent 231mployés d’immeuble. En 2006, il y a eu neuf accidents en rapport avec laanipulation de conteneurs (228 jours d’arrêt de travail). Nous avons réalisé

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et de Santé Publique 56S (2008) S295–S332

ne enquête avec pour objectifs de dresser un inventaire des situations de tra-ail, de fournir des éléments permettant de caractériser la pénibilité et de créern outil d’évaluation pour cette activité.éthode.– (a) Une enquête épidémiologique transversale sur les lieux de travail

u moyen d’un questionnaire standardisé. L’unité statistique est le trajet localoubelles – lieu de collecte. (b) À partir des questionnaires déjà saisis, une sélec-ion de sites a été effectuée pour une étude ergonomique expérimentale recourantla cardiofréquencemétrie et à un enregistrement vidéo : un site présumé diffi-

ile, un site présumé sans difficulté et deux sites supposés intermédiaires. Pourhacun des sites retenus, trois études ont été effectuées. Une avec le salariéu site, suivie le même jour de deux études avec les mêmes expérimentateursolontaires de sexe et d’âge différents. Nous avons comparé les résultats desesures effectuées, sur un même site et entre les sites pour élaborer un score depénibilité ».ésultats.– Fin 2007, 309 questionnaires sont complétés et concernent 73 sites.ous avons élaboré un score, calculé selon le nombre et la nature des conteneurs,

a fréquence des collectes, les distances parcourues, le dénivelé, le nombre et laature des obstacles. Les scores pour les 309 trajets vont de 1,44 à 25 197,12 avecne moyenne de 1728,36. Les scores des sites des quatre études ergonomiquestaient de 10 125 ; 896,4 ; 5100,48 et 25 197,12.onclusion.– Le score de pénibilité que nous avons élaboré a pu être validé grâcel’étude ergonomique comparée aux résultats de l’enquête épidémiologique

escriptive des conditions de travail.

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acteurs de risque professionnels des cancers respiratoiresl’étude ICARE) : protocole et description de la population’étude

. Stücker a, D. Luce b, A. Schmaus b, S. Cénée a, D. Cyr b, S. Bara c, A.uemi d, M. Colonna e, A. Danzon f, A.-V. Guizard g, F. Molinié h, N.averdy i, B. Trétarre j, M. Velten k

Inserm U754, Villejuif, FranceInserm U687, Villejuif, FranceRegistre des cancers de la Manche, FranceRegistre des cancers du Haut-Rhin, FranceRegistre des cancers de l’Isère, FranceRegistre des cancers du Doubs, FranceRegistre des cancers du Calvados, FranceRegistre des cancers de Vendée et de Loire-Atlantique, FranceRegistre des cancers de la Somme, FranceRegistre des cancers de l’Hérault, FranceRegistre des cancers du Bas-Rhin, France

bjectifs.– L’étude ICARE a été mise en place pour étudier le rôle des facteurse risque professionnels dans la survenue de cancers du poumon ou des voiesérodigestives supérieures (VADS). L’objectif est de présenter le protocole, leséthodes et les principales caractéristiques de la population d’étude.éthodes.– L’étude est une étude cas-témoins multicentrique en population

énérale. Les cas ont été identifiés dans dix départements comportant un registrees cancers. Les témoins ont été sélectionnés par tirage au sort de numéros deéléphone dans les mêmes départements que les cas. Les sujets ont été interrogésn face-à-face à l’aide d’un questionnaire standardisé, comportant notammentes consommations de tabac et d’alcool et une description précise de tous lesmplois exercés pendant la vie active. Un recueil de cellules buccales pour laonstitution d’une banque d’ADN a également été effectué. Les expositions pro-essionnelles à une soixantaine de substances seront examinées, dont notamment’amiante, les fibres minérales artificielles, le formaldéhyde, les hydrocarburesolycycliques aromatiques, la silice, plusieurs poussières organiques, les sol-ants, les acides forts, les fluides de coupe, les fumées de diesel, les fuméese soudage. L’évaluation des expositions s’effectuera en collaboration avec despécialistes en hygiène industrielle.

ésultats.– Au total, 3225 cas de cancer du poumon, 2707 cas de cancer desADS et 3591 témoins ont été interrogés. Des échantillons d’ADN ont étébtenus pour environ 80 % des cas et des témoins. Les facteurs associés à laarticipation et leur impact potentiel sur les résultats de l’étude seront présentés.