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RAPPORT ANNUEL 2015 529 | JUIN 16 Bulletin mensuel de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est

Vision Est - Juin 2016

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RAPPORT ANNUEL 2015

529 | JUIN 16 Bulletin mensuel de la Mission chrétienne

pour les pays de l’Est

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rapportannuel

La Mission chrétienne pour les pays de l’Est a signé le Code d’honneur. Ce label de qualité engage le signataire à une utilisation responsable des dons reçus.

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Journal mensuel édité par la MISSION CHRETIENNE POUR LES PAYS DE L’EST (MCE Suisse)

N° 529 : Juin 2016Abonnement annuel : CHF 15.–

Rédaction : Georges Dubi

Adresse : MCE, Bodengasse 14, case postale 312 3076 Worb BETéléphone : 021 626 47 91Fax : 031 839 63 44E-mail : [email protected] : www.ostmission.ch

Compte Mission chrétienne pourpostal : les pays de l’Est, Worb, Lausanne 10-13461-0

Compte Spar + Leihkasse bancaire : Münsingen 16 0.264.720.06

Contrôle comptabilité :UNICO, Berthoud

Tous les cantons admettent la défal cation des dons. Renseignements au se crétariat. Si les dons dépassent ce qui est nécessaire à un projet, le surplus sera affecté à des buts si mi lai res.

Source d’images : MCESans mention, les personnes photo-gra phiées n’ont aucun rapport avec les exemples cités.

Graphisme : Thomas Martin

Impression : Stämpfli AG, Berne

Papier : Le rapport annuel est imprimé sur papier certifié FSC et blanchi sans chlore.

Direction de l’entreprise :Georges Dubi, directeur de la missionGallus Tannheimer

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Conseil de fondation :Mario Brühlmann, Orpund, présidentThomas Hurni, pasteur, Madiswil, vice-président Lilo Hadorn, SelzachMatthias Schüürmann, pasteur, ReitnauDr Christian Bock, Seedorf Thomas Haller, LangenthalJürg Maurer, pasteur, Hirschthal

Mandataire du Conseil de fondation :Günther Baumann

Sommaire

Editorial 3

Le mot du président 4

Profil de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est 5

Entraide surmontons ensemble les urgences et catastrophes

6–11

Protection mettons fin à la traite de femmes et d’enfants

12–15

Croissancesoutenons la formation et l’économie de proximité

16–21

Colonies d’été 22–23

Bénévolat 24

Action paquets de Noël 25

Parrainages 26–27

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editorial

Chers Amis de la mission,

Des discussions sur le thème de la justice prennent de plus en plus d’importance dans notre société. En voici la raison : une grande partie de la population mondiale vit dans la pauvreté, beaucoup sont discriminés ou même persécutés.

Mais qu’est-ce que la justice et comment peut-on rendre justice ? Beaucoup croient que l’on peut rendre justice en redistribuant des biens présumés illégitimes. Est-ce la cause de l’injustice que certains possèdent beaucoup et d’autres peu ? Et peut-on ré-soudre cela par une redistribution ? A peine. Tous veulent certes vivre dans un monde juste et bon, mais en général seulement aux dépens des autres.

Le monde sera toujours injuste, malgré tous nos efforts. Mais nous pouvons cependant voir et ressentir la justice divine. Ce serait souhaitable que nous chrétiens parlions de nouveau davantage de cette justice et de Celui qui est la justice. La justice n’est pas une invention des hommes ; Dieu l’a don-née et définie.

Nous n’éliminons certes pas les problèmes du monde en parlant de la justice divine. Mais nous contribuons à ce que des per-sonnes souffrant d’injustice et de pauvreté reconnaissent que Dieu les aime et qu’elles sont précieuses à son égard. Qu’il soit riche ou pauvre, celui qui comprend cela et se

Qu’est-ce que la justice ?

Jésus, tu es venu sur terre comme Lumière du monde. Celui qui t’a intégré dans son cœur se confie en toi dans sa foi et voit comment tu illumines les ténèbres.

Johann Christoph Blumhardt

réconcilie avec Dieu est prêt à prendre des responsabilités. La responsabilité est une clé pour ouvrir la porte vers la justice.

Au cours de mes nombreuses années de travail missionnaire, mes expériences les plus impressionnantes ont été des ren-contres avec des chrétiens ayant obtenu justice devant Dieu malgré les persécutions, la pauvreté et l’exploitation. Cela les em-plissait d’une grande paix, nécessaire pour ne pas sombrer dans le désespoir, pour croire au bien et s’engager pour améliorer les circonstances. Je n’ai pas de mots pour exprimer ces rencontres, mais elles m’ont montré de manière impressionnante que Dieu a d’autres critères que nous le pen-sons. Plus nous pouvons reconnaître son plan, plus nous devenons capables d’agir pour transformer et aider afin que davan-tage de personnes obtiennent justice.

L’an dernier, vous avez permis que des milliers de personnes soient soutenues, retrouvent l’espoir et obtiennent justice – pauvres, dé-favorisés, exploités, enfants, femmes et hommes maltraités. Je vous remercie de tout cœur pour votre généreux engagement, votre solidarité et votre fidélité !

Georges Dubi responsable de la mission

rapportannuel 3

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rapportannuel

le mot du président

Monsieur Bich, qui vit dans le centre du Viet-nam, est un exemple merveilleux d’un homme d’affaires béni. Il y a des années, il a fondé une entreprise de construction métallique. Il pro-duisait des appareils de cuisson alimentés par de l’énergie solaire pour des familles pauvres de villages reculés. Et il a eu du succès avec ça. De nombreuses mères ne sont plus obligées de préparer durant plusieurs heures par jour des repas dans de petites pièces enfumées. Avec les nouveaux appareils de cuisson, tout est plus simple et les femmes restent en meilleure santé.

Qu’est-ce qui distingue Monsieur Bich ? Lors de séminaires de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est, il a appris à diriger son entre-prise professionnellement et selon des prin-cipes chrétiens. Les 10 commandements l’ont aidé à fixer des lignes de conduite claires pour son entreprise. Ce n’était pas toujours simple. Plusieurs fois, il a été arrêté par la police et in-terrogé durant des jours, car il a installé une salle de culte à l’étage supérieur de son entre-prise. On y prie, chante de tout cœur et loue Dieu. Le succès de son entreprise et son inté-rêt pour les clients sont indiscutables, même pour la police. Ainsi elle l’a laissé faire.

Lors d’un séminaire, Monsieur Bich a été fasciné par l’idée de la multiplication. Com-ment pourrait-il multiplier son succès et être ainsi une bénédiction pour davantage de per-sonnes ? La solution a été trouvée rapidement. Il a fondé un club pour des hommes d’affaires

avec des idées similaires. Ils se sont fait for-mer comme mentors par la Mission chrétienne pour les pays de l’Est. Les mentors sont des professionnels expérimentés qui aident des entrepreneurs débutants. Dans des villages reculés, ils accompagnent et forment des per-sonnes toutes simples, afin qu’elles fondent une petite entreprise familiale. Et soudai-nement, des personnes commencent à élever des poules, à construire des maisons, à culti-ver des épices ou à peindre des murs. Elles génèrent ainsi un revenu pour leur famille et surmontent la pauvreté.

Lorsque des hommes d’affaires s’orientent d’après les 10 commandements, ils deviennent des porteurs de bénédictions. Pourquoi ? Parce qu’il cherchent à discerner la volonté de Dieu et à l’appliquer dans leur entreprise. Ainsi, ce n’est plus leur intérêt personnel qui est au premier plan, mais la vie des entrepreneurs débutants. Ils sont bénis et deviennent une bénédiction pour d’autres.

A la Mission chrétienne pour les pays de l’Est, nous voulons, dans tous nos projets, nous lais-ser guider, équiper et bénir par ce Dieu. Avec beaucoup d’amour du prochain et de pro-fessionnalisme, nos collaborateurs et parte-naires dans d’autres pays travaillent à libérer des personnes de l’esclavage. Je vous remer-cie de tout cœur pour votre fidèle soutien. Mario Brühlmann président

« Je suis l’Eternel, ton Dieu, qui t’ai fait sortir d’Egypte, de la maison d’esclavage. Tu n’auras pas d’autres dieux devant moi. » Deut. 5 : 6–7

Des entrepreneurs deviennent des porteurs de bénédictions – parce qu’ils respectent les 10 commandements bibliques dans leur entreprise

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Dans certains pays de l'ancienne Union soviétique, la moitié de la po-pulation vit au-dessous du minimum vital, souvent dans une extrême pauvreté. La Mission chrétienne pour les pays de l'Est s'occupe de telles personnes. Elle les soutient par des aliments, des vêtements et des médicaments. Cela les aide à surmonter des crises et des impasses. Beaucoup reprennent courage grâce à cette aide et peuvent à nouveau gagner leur vie par leurs propres moyens.

Sans travail, les hommes restent pauvres. La promotion de l’artisanat et de l'agriculture crée des emplois et aide de nombreux habitants à s’affranchir de la pauvreté et du désespoir. Pour cette raison, la Mis-sion chrétienne pour les pays de l'Est s'engage depuis 25 ans dans ce domaine. Elle forme des personnes et les conseille pour la fondation d'entreprises. Des entrepreneurs couronnés de succès assurent leur existence et celle de leurs familles – et participent à la lutte contre la pauvreté et l'injustice dans leurs pays.

Depuis plus de quarante ans, la Mission chrétienne pour les pays de l’Est s’engage en Europe de l’Est, en Asie centrale et en Asie du sud-est en faveur de personnes indigentes, persécutées, défavorisées et exploitées. Elle poursuit une aide globale dont l’objectif est de libérer des hommes et des femmes de leur pauvreté et de les guider vers une vie digne et autonome.

Chaque année, plus de deux millions et demi de personnes sont vic-times de trafiquants d'êtres humains. La Mission chrétienne pour les pays de l'Est combat ce crime sur divers plans : nous nous engageons dans la prévention et aidons à libérer des femmes et des enfants des griffes des marchands. Nous offrons à des victimes un abri dans un en-droit sûr où elles sont suivies et soutenues jusqu'à ce qu'elles retrouvent leur chemin dans la société. La mission cherche des familles d'accueil locales pour des enfants vulnérables.

PROFIL DE LA MISSION CHRÉTIENNE POUR

LES PAYS DE L’ESTI

rapportannuel

ENTRAIDEsurmontons ensemble les urgences et catastrophes

CROISSANCEsoutenons la formation et l’économie de proximité

PROTECTIONmettons fin à la traite de femmes et d'enfants

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rapportannuel

« UN JOUR, LORSQUE NOUS NE VOYIONS PLUS D’ISSUE,

NOUS AVONS REÇU UN GRAND PAQUET ALIMENTAIRE ! »

Jelena M., 46 ans

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« Lorsque notre fille, Alina, est venue au monde il y a seize ans, mon mari et moi avions une immense joie, nous étions maintenant une vraie famille. Une chose inattendue s’est pas-sée après quatre mois : Alina est tombée gra-vement malade. Sa tension artérielle montait et jusqu’à ce que les médecins diagnostiquent ce qui se passait, c’était trop tard ; Alina était complètement paralysée.

Une période très difficile a commencé pour nous. Je ne pouvais plus travailler, car Alina devait être soignée 24 heures sur 24. Mon mari travaillait et nous avons pu acheter un cheval à un prix avantageux. Plus tard éga-lement une vache. Elle ne donnait que peu de lait, mais cela nous suffisait. Je pouvais chaque jour faire de la purée pour Alina. J’élevais des poulets pour nos propres be-soins et pour la vente. Nous louions notre cheval à des agriculteurs des villages avoi-sinants pour les travaux des champs. C’était une vie dure, mais nous pouvions nous dé-brouiller.

Nous n’avions plus rienTout cela s’est écroulé l’an passé. Mon mari nous a quittées, Alina et moi. Il n’avait sim-

plement plus la force pour porter cette charge avec nous. Il voulait une vie plus facile et a demandé le divorce. Ce n’était pas encore as-sez qu’Alina et moi nous nous retrouvions seules, il a en plus emmené le cheval et la vache. J’étais complètement à bout et ne sa-vais plus comment continuer. La rente invali-dité mensuelle d’Alina correspond à 16 francs suisses. Un paquet de couches dont elle a be-soin coûte 13 francs. Nous n’avions plus rien !

Nous sommes allées chez ma mère. Elle donne toute sa rente de presque 60 francs pour ache-ter les médicaments et les couches pour Alina. Il ne reste presque rien pour des aliments. Je ne sais pas comment les gens de la mission ont entendu parler de nous. Un jour, lorsque nous ne voyions plus d’issue, ils étaient de-vant notre porte et nous apportaient un gros paquet alimentaire ! J’étais comblée, un vrai miracle ! J’ai repris courage. Depuis, nous re-cevons régulièrement des paquets alimen-taires.

Je ne sais pas bien parler. Mon cœur est sim-plement rempli de gratitude envers les per-sonnes qui ne nous abandonnent pas dans notre misère ! Que Dieu les bénisse toutes. »

ENTRAIDE surmontons ensemble les

urgences et catastrophes

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rapportannuel

La libération du communisme n’a pas répondu aux espoirs du peuple pour une vie meilleure. Au contraire, l’ef-fondrement économique a apporté chômage et pauvreté dans l’ancienne Union soviétique. Il n’y a que peu d’es-poir que la situation se normalise bientôt.

Après l’effondrement de l’économie russe, de nombreux habitants ont été touchés par une chose qu’ils ne connaissaient que par la pro-pagande anti-occidentale de leur gouverne-ment : le chômage. De nombreuses entreprises industrielles ont été fermées sans offrir une alternative aux employés, des régions en-tières ont été paralysées. Le désespoir et la pauvreté en furent les conséquences. A de nombreux endroits, la situation ne s’est pas encore améliorée jusqu’à aujourd’hui.

Des familles nombreuses, parents célibataires, personnes âgées, retraités et malades sont particulièrement touchés. Les prestations so-ciales et les rentes ne couvrent – si elles sont versées – même pas les besoins les plus élé-mentaires.

Georges Dubiresponsable de la mission

La corruption fonctionneDans de nombreux Etats de la CEI, la corrup-tion, répandue dans tous les domaines, est l’unique chose qui fonctionne. Les structures étatiques n’existent presque plus ; dans beau-coup de régions, la situation s’aggrave encore par des conflits nationalistes et des sécessions. Dans les districts de Donetsk et Lougansk en Ukraine de l’Est, la guerre envenime encore la situation.

Le nombre de personnes démunies augmente rapidement en Russie, Moldavie et Ukraine. De plus en plus d’habitants ayant un em-ploi sont également touchés, car les salaires baissent. La majeure partie du revenu est dépensée pour la nourriture, le loyer et les charges, ainsi que pour les autres besoins quotidiens. Il ne reste ensuite souvent plus rien.

En Moldavie, le plus pauvre pays d’Europe, presque la moitié des habitants aptes au tra-vail ont quitté le pays. 250 000 enfants gran-dissent dans un environnement hostile. Cer-tains n’obtiennent même pas chaque jour un repas chaud.

LA CLASSE MOYENNE S’APPAUVRIT ÉGALEMENT

ENTRAIDE surmontons ensemble les

urgences et catastrophes

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La Mission aideDepuis l’effondrement de l’Union soviétique, nous Mission chrétienne pour les pays de l’Est sommes préoccupés par la misère de la population appauvrie en Biélorussie, Molda-vie et Ukraine. Environ 250 tonnes de vête-ments de seconde main ont été collectés en Suisse et ensuite transportés et distribués dans ces pays. En 2015, nous avons acheté 680 tonnes d’aliments de base sur les lieux (dont 400 tonnes de pommes de terre) et of-fert 85 tonnes de combustible à des indigents.

De nombreux démunis n’arriveraient pas à joindre les deux bouts sans l’aide de la mis-sion. La situation des retraités est particuliè-rement difficile. Ils ont survécu à la guerre, se sont sacrifiés pour l’Etat – et celui-ci les laisse maintenant tomber. Leurs rentes sont un affront. La mission soutient doublement les pauvres : d’une part, nous leur permettons de survivre, d’autre part, nous leur rendons la dignité que l’Etat et la société leur refusent. Savoir que des personnes en Suisse ne les ou-blient pas et les aident leur redonne courage et confiance.

Pour la distribution du matériel d’entraide, la Mission chrétienne pour les pays de l’Est peut compter sur son expérience de longue date et ses bons contacts avec les églises, des organi-sations chrétiennes et les assistances sociales. La collaboration avec les assistances sociales garantit que le matériel d’entraide arrive vers les plus pauvres. Ils doivent signer un reçu.

La corruption n’est pas une optionLes obstacles administratifs pour l’importation, l’achat et la distribution de matériel d’entraide sont élevés. Les lois qui changent constam-ment compliquent également le travail. Sou-vent, même les fonctionnaires ne savent pas quelle est la loi actuelle. On pourrait élimi-ner de nombreux problèmes avec les auto-rités par des cadeaux petits ou plus consé-quents. Mais la corruption n’entre pas en question pour la Mission chrétienne pour les pays de l’Est, même si elle faciliterait notre engagement.

L’aide est durableL’aide humanitaire ne change pas les circons-tances qui appauvrissent les gens. Mais elle aide à surmonter un moment difficile. Un autre point important : l’aide humanitaire donne du courage et montre aux bénéfi-ciaires qu’ils ne sont pas oubliés et abandon-nés. Des habitants découragés et désespérés ne peuvent plus imaginer une amélioration de leur situation. Mais lorsque quelqu’un re-prend courage, c’est une condition impor-tante pour un changement. L’aide humani-taire est donc un premier pas et la base pour fonder un meilleur avenir.

Mais lorsque quelqu’un reprend courage, c’est une condition importante pour un changement.

LA CLASSE MOYENNE S’APPAUVRIT ÉGALEMENT

De nouvelles perspectives grâce à l’aide de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est.

Moldavie 340 tonnes

Roumanie 30 tonnes

Ukraine 60 tonnes

Russie 35 tonnes

Biélorussie 180 tonnes

Asie centrale 35 tonnes

Total 680tonnes

DISTRIBUTION

D’ALIMENTS 2015

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rapportannuel

• Des collaborateurs locaux distribuent des vêtements de Suisse aux indigents.

Pour des habitants indigents, des vê-tements de seconde main de Suisse sont un immense cadeau qui leur re-donne de l’espoir.

En 2015, quelque 250 tonnes de vêtements, chaussures et articles de literie de seconde main ont été transportés de Suisse en Mol-davie, Biélorussie, Roumanie et en Ukraine. Des collaborateurs locaux distribuent les vê-tements à des indigents et dans des foyers d’enfants et de seniors. Ils collaborent avec les assistances sociales locales, des paroisses et des organisations d’entraide.

De nombreux bénévoles dans toute la Suisse rendent cet important service possible. Les vê-tements sont une grande aide pour les béné-ficiaires. Constater qu’on n’est pas oublié est tout aussi important. Que des inconnus de Suisse leur fassent cet immense cadeau re-donne courage et espoir aux destinataires.

Tout perduDanil et Nastia viennent de l’Ukraine de l’Est. Le jeune couple menait une vie confortable avant que la guerre éclate. Alors tout a changé. Ils ont dû s’enfuir et abandonner tous leurs biens.

« Nous sommes nés en Ukraine indépendante. Lorsque nous nous sommes connus en octobre 2013, nous avions 22 ans. Nous avons su tout de suite que nous serions un couple, mais nous n’avions aucune idée des tumultes qui nous attendaient. Malgré de graves problèmes politiques et économiques, l’Ukraine était à l’époque encore un pays uni et indépendant.

Le climat politique s’est rapidement détérioré. La monnaie nationale perdait sa valeur et tout renchérissait. Un tournant politique a eu

Ruth Thomannresponsable du projetVÊTEMENTS,

CHAUSSURES, LITERIE

ENTRAIDE surmontons ensemble les

urgences et catastrophes

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Peu après la naissance de leur fils, Danil et Nastia ont dû s’enfuir en abandonnant tous leurs biens.

lieu et un matin, nous nous sommes réveillés dans un autre pays. Tout à coup, des gens pai-sibles étaient assassinés – par des personnes qui vivaient avec eux auparavant, parlaient la même langue et avaient la même culture.

Une armée étrangère a occupé la Crimée. Tout à coup, nous avions besoin d’une autorisation pour quitter l’Ukraine de l’Est en direction de Kiev ou rentrer. Il y avait des postes fron-tière et en Ukraine de l’Est, devenant tout à coup la ‹ République populaire de Donetsk ›, le rouble russe a été introduit.

Ces tumultes et les guerres ont mené à de grands combats idéologiques dans la popu-lation ; des familles et des proches se brouil-laient. La guerre marqua tous les domaines de la vie.

Avant la guerre, nous avions une vie stable : nous avions un emploi dans un bon métier et pouvions planifier notre vie. Nous avons les deux perdu notre travail suite à la guerre. Quelques proches se sont distancés de nous parce qu’ils avaient une autre opinion poli-tique. Notre fils, Matjew, est venu au monde en mars 2015. Le même mois, un obus a tou-ché et en partie détruit notre maison. Nous devions réagir et avons tout de suite quitté notre patrie. En abandonnant tous nos biens, nous nous sommes enfuis en espérant sauver nos vies.

Besoin d’aideNous n’aurions jamais pensé une seule fois ne plus rien posséder. Nous avons maintenant besoin d’obtenir des cadeaux au centre de ré-fugiés de Saporochie. Nous sommes très tou-chés que des inconnus de la Suisse lointaine envoient des vêtements pour nous et d’autres pourchassés. Cela nous donne du courage. Nous obtenons également des aliments, des articles de toilette et des couches pour notre bébé. En ce moment, c’est impossible de trou-ver un emploi à Saporochie. Mais nous avons une chambre dans un ancien foyer d’étu-diants et pouvons survivre avec l’aide du centre de réfugiés. Mon mari retourne régu-

lièrement avec des amis dans notre appar-tement pour le réparer. Les échanges de tirs ont légèrement cessé dans notre région. Nous voulons retourner dès que possible dans notre patrie.

Un profond merci à toutes les personnes par-tageant généreusement avec nous, nous ai-dant ainsi à surpasser la grande misère dans notre pays ! »

Danil et Nastia avec Matjew

« Nous sommes très touchés que des inconnus de la Suisse lointaine nous envoient des vêtements et cela nous redonne du courage. »

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rapportannuel

« RIEN NE POUVAIT LES ARRÊTER, NI MES LARMES

NI MES SUPPLICATIONS. »Rodika, 20 ans

Ado

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Rodika était âgée de 20 ans et avait abandonné tout espoir de trouver un emploi. Elle a alors reçu un jour une offre : un emploi dans une épicerie en Turquie ! Elle a accepté. Une connaissance l’a aidée à se procurer les documents nécessaires et le billet pour le voyage. Rodika raconte elle-même ce qui s’est passé ensuite :

tants du village ont bientôt su ce qui s’était passé et m’accablaient de leur mépris. J’avais tellement honte que j’ai quitté ma maison.

Je suis ensuite allée dans un centre de réha-bilitation. Ici, je suis aimée et acceptée. Les collaborateurs s’occupent de moi et entre-temps ils sont devenus mes meilleurs amis. J’ai appris à cuisiner et j’ai commencé à tra-vailler.

Je ne pourrai jamais oublier ce que j’ai vécu. La base de ma personnalité a été détruite de manière inhumaine. Il me faudra des années pour retrouver mon équilibre mental. Je prie Dieu de m’aider à trouver la paix intérieure et à me libérer des pensées accusatrices, hai-neuses et des souvenirs amers. »

« Lorsque je suis arrivée en Turquie, on m’a embarquée dans une voiture et nous sommes partis. Encore aujourd’hui, je suis terrifiée et pleure en pensant à ce qui s’est passé ensuite. Les hommes ont pris mes papiers, m’ont terri-blement battue et enfermée dans une pièce. Encore le soir même, ils m’ont violée. Chaque jour, je devais porter des pierres et du sable sur un chantier. Le soir, des inconnus ve-naient dans ma chambre et faisaient d’hor-ribles choses avec moi. Rien ne pouvait les arrêter, ni mes larmes ni mes supplications.

Après deux ans de calvaire, la police m’a enfin libérée et ramenée en Moldavie. Prisonnière, je rêvais de liberté. Mais lorsque je fus libre, je ne me sentais pas mieux. Mes proches ne voulaient plus rien savoir de moi. Les habi-

PROTECTION mettons fin à la traite

de femmes et d’enfants

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rapportannuel

PréventionLes personnes vulnérables doivent reconnaître les dangers ! La pré-vention a donc une grande importance dans l’engagement de la MCE contre la traite d’êtres humains. En Roumanie, nous menons des cam-pagnes d’informations dans des écoles professionnelles et des villages roms, en Moldavie dans des écoles et des foyers. En Inde et au Népal, nous interceptons des enfants dans des gares et aux postes frontière et les protégeons ainsi des trafiquants. En formant des femmes, nous atteignons les habitants de villages népalais éloignés. Au Népal, au Cambodge et maintenant également en Afghanistan, nous informons et instruisons les autorités et des organisations non-gouvernementales.

De nombreux enfants ont besoin de mesures protectrices directes. La MCE a lancé il y a plusieurs années un projet de placements dans des familles pour enfants de foyers et a maintenant commencé à suivre des enfants dans des centres de jour dans des villages. En Inde, nous avons ouvert des centres de jour dans le quartier chaud et dans des villages pratiquant la traite d’enfants. Des enfants qui ont besoin d’un encadrement 24 heures sur 24 à un endroit sûr sont placés dans une maison protectrice.

La promotion scolaire des enfants a toujours une grande importance dans nos programmes d’entraide. Nous leur offrons ainsi une véri-table chance de pouvoir se libérer plus tard de la pauvreté.

Libération de victimes et rapatriementEn contrôlant des points stratégiques comme des postes frontières et des gares, nous pouvons identifier des victimes et des victimes poten-tielles et nous occuper d’elles dans un foyer transitoire. En général, les victimes désirent rentrer à la maison. Nous analysons les dangers et risques et prenons des mesures de sécurité où cela s’avère néces-

Beatrice Käufelerresponsable du projet

saire. Des victimes ayant besoin d’une place dans une maison protectrice ou de l’aide pour venir à bout de leurs expériences obtiennent un abri et de l’aide professionnelle.

Réhabilitation et réintégrationDans une maison protectrice, les victimes obtiennent de l’aide psychologique, médi-cale et juridique. Nous les encourageons à porter plainte contre leurs tortionnaires. La promotion scolaire et des cours de prépara-tion pour un apprentissage, un emploi ou une école supérieure font partie de la thérapie. Le processus de réintégration est bien plus facile si nous pouvons y intégrer des proches. Où ce n’est pas le cas, nous aidons les anciennes victimes à se créer un nouveau réseau social. Quelques-unes ont besoin d’une nouvelle identité pour leur protection. Nous accompa-gnons, conseillons et soutenons les femmes aussi après leur réintégration.

SuisseEn Suisse, la MCE mène des campagnes d’in-formations sur la traite d’êtres humains et rend attentif aux facteurs favorisant ce com-merce. Des bénévoles sensibilisent leur en-tourage personnel et montrent les possibili-tés d’aider. La MCE a créé un réseau national de prière il y a dix ans.

AIDE DE LA MCE

PROTECTION mettons fin à la traite de femmes et d’enfants

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LA TRAITE DE FEMMES ET D’ENFANTS

Suisse• Relations publiques• Formation de bénévoles pour actions de sensibilisation• Réseau national de prière contre la traite d’êtres

humains

Inde• Centre de jour et crèche de nuit pour enfants

dans un quartier chaud• Interception d’enfants dans les gares, avant qu’ils

ne tombent dans une situation d’exploitation• Centres de jour dans des villages où des enfants sont

exploités• Fondation de groupes d’aide autogérée, soutien du

développement villageois

Népal• Maison protectrice pour mères et leurs enfants,

encadrement global• Interception de filles et femmes aux postes frontière

entre l’Inde et le Népal avant qu’elles ne soient vendues à des maisons closes, accompagnement, rapatriement

• Informations dans des villages par des filles spéciale-ment formées pour cela

Cambodge• Encadrement, formation et réintégration d’anciennes victimes• Soutien scolaire d’enfants traumatisés et vulnérables• Formations pour guides spirituels et thérapeutes d’autres

organisations d’entraide

Afghanistan• Maison protectrice pour femmes et enfants exploités,

formations, aide à la réintégration

Moldavie• Places d’accueil, de vacances et d’adoption pour

enfants de foyers dans des familles moldaves• Soutien et encadrement scolaire d’enfants vulné-

rables issus de familles socialement défavorisées• Maison protectrice pour victimes, aide psychologique

et médicale, formations• Suivi d’anciennes victimes à leur domicile• Informations et relations publiques

Roumanie• Travail d’information auprès des groupes à risque (Roms,

jeunes dans des écoles professionnelles, enfants de foyers)

PAYS ET PROJETS

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1

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5

4

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2

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Ces chiffres sont relevés selon des enquêtes de l’Organisation pour la sécurité et la coo-pération en Europe (OSCE), du Centre d’informations régionales des Nations unies sur l’Europe occidentale (UNRIC), de l’Organisation internationale du travail (ILO) et du Dépar-tement fédéral de la police (fedpol).

Traite d‘êtres humains en chiffres

Dans le monde entier 2,5 millions de victimes par année (dont 80% de femmes et d’enfants)

Dans l’UE 500 000 victimes par année (dont 20 à 40% en Europe de l’Est)

En Suisse 1500 à 3000 victimes par année (chiffre non connu élevé)

Chiffre d’affaires 30 à 35 milliards de dollars global par année

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Page 16: Vision Est - Juin 2016

rapportannuel

« NOUS AVONS SUIVI L’APPEL DE DIEU ET ENSUITE NOUS AVONS

VÉCU BEAUCOUP PLUS QUE NOUS N’AURIONS OSÉ IMAGINER. »

Karol et Magdalena Szöcs, Roumanie

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Après le tournant politique et l’effondrement économique en Roumanie, la Mission chrétienne pour les pays de l’Est a commencé à aider des hommes et des femmes capables et de bonne volonté à fonder leur propre entre-prise. Nous voulions donner à des chrétiens les moyens pour assumer leur existence et celle de leurs familles, créer des emplois et participer au ré-tablissement du pays.

CELA A COMMENCÉ IL Y A 25 ANS

C’est en Roumanie que la MCE a commencé son engagement dans la promotion de pe-tites entreprises. Avec l’aide de la DDC (Di-rection pour le développement et la coopé-ration), plus de 1000 entreprises et exploita-tions agricoles avec plus de 10 000 emplois ont été créées en 25 ans. Nos expériences et succès en Roumanie nous ont permis d’élar-gir plus tard notre programme, tout d’abord dans d’autres pays d’Europe de l’Est et ensuite dans des pays d’Asie centrale et d’Indochine.

Karol Szöcs a été là depuis le début. Il était directeur technique de la filiale roumaine de la MCE et, plus tard, il a fondé sa propre en-treprise.

D’employé à entrepreneur« Malgré mon grand respect devant cette nouvelle tâche, je n’ai pas hésité longtemps lorsque la Mission chrétienne pour les pays de l’Est m’a offert un poste de responsable technique. Un nouvel emploi, un employeur

étranger et des consultations techniques dans les domaines les plus divers – c’était un défi. Mais j’ai profité de cette chance et accepté l’offre.

J’avais de multiples devoirs. Dans une pre-mière phase, nous examinions les demandes des candidats, ensuite nous les visitions pour nous entretenir personnellement sur les pos-sibilités d’une éventuelle collaboration. En même temps, nous devions évaluer quelles machines et quels outils seraient nécessaires pour la création de leur propre entreprise.

Des machines d’occasion de SuisseDans les premières années, la Mission chré-tienne pour les pays de l’Est livrait des ma-chines utilisées et révisées en Roumanie. Au début, le dédouanement était très compliqué. Personne ne voulait croire que nous voulions utiliser ces machines pour aider des Roumains à fonder leur propre entreprise. On supposait plutôt que nous faisions de bonnes affaires.

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Comment était-ce possible que quelqu’un avec de si bonnes machines veuille aider les pauvres ? Avec le temps, non seulement les douaniers, mais également les autorités ont remarqué que c’était effectivement ainsi. Et ils ont reconnu la valeur de ce projet pour la Roumanie.

Le travail à la mission m’a donné beaucoup de joie. Les nombreux contacts avec des per-sonnes différentes étaient intéressants et c’était fascinant de pouvoir participer à la re-construction de la Roumanie. La mission n’a pas seulement livré des machines en Rouma-nie, elle a aussi formé les entrepreneurs. Dès le début, je traduisais dans les séminaires et j’ai moi-même ainsi énormément appris.

J’avais un emploi de rêveMalgré un emploi de rêve, une idée mûrissait de plus en plus dans ma tête. Je passais sou-vent des vacances avec ma famille chez notre grand-mère. Elle vivait à Ghindari, un village dans le canton de Mures. L’aspect idyllique et pittoresque du village était un leurre. Prati-quement, personne n’avait du travail, la vie des villageois était marquée par le désespoir

et l’alcool. Cela m’attristait et je me posais des questions. N’y a-t-il vraiment aucun es-poir pour ces personnes ?

Avec mon épouse Magdalena, nous avons beaucoup prié et demandé à Dieu ce que nous pouvions faire. Après un certain temps, nous avons eu la certitude que c’était notre devoir de nous installer à Ghindari et d’y commen-cer une nouvelle vie. Ce ne fut pas une déci-sion facile, abandonner l’emploi sûr et la belle maison. Nous avons décidé de fonder notre propre entreprise, de créer des emplois et de servir d’exemple avec notre famille.

Entrepreneur et missionnaireAvec l’aide de la mission, nous avons pu fon-der notre propre entreprise. Nous avons bien-tôt organisé des cercles privés où nous invi-tions des voisins et des connaissances. Nous vivons maintenant depuis 16 ans ici au vil-lage et nous nous y plaisons beaucoup. La pe-tite firme est devenue une entreprise avec 30 employés. Nous produisons des articles pour la pêche en haute mer et d’autres articles de précision en métal. Nous exportons la ma-jeure partie, principalement en Scandinavie.

L’entreprise de Karol offre des emplois pour 30 personnes.

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Je m’engage encore comme bénévole à la Mission chrétienne pour les pays de l’Est. Je conseille des jeunes entrepreneurs au Viet-nam. Beaucoup se trouvent dans une situa-tion semblable à la nôtre en Roumanie dans le passé. Je les fais ainsi profiter de mes propres expériences et les soutiens pour fonder leurs entreprises.

Nos cercles privés sont devenus une église bien ancrée dans le village avec 30 membres. Une centaine de jeunes viennent à la rencontre hebdomadaire des éclaireurs et aux colonies de vacances !

En faisant la rétrospective des 25 dernières années, je peux dire : Dieu nous a richement bénis. En tant que famille chrétienne et comme entrepreneurs, nous avons marqué notre village et transmis de l’espoir. En qua-lité de chrétiens, nous devons prendre des décisions et relever des défis. En général, cela est lié à un grand travail et souvent aussi à des moments douloureux. Mais quand Dieu

nous bénit, il nous permet de franchir tous les obstacles imaginables et cela en vaut la peine.

Appelés et qualifiésMon temps comme collaborateur de la Mis-sion chrétienne pour les pays de l’Est nous a donné à ma femme et à moi une nouvelle vi-sion du travail missionnaire. Plus tard, cela nous a beaucoup aidés pour fonder notre en-treprise et l’église.

Après cette ‹ école ›, Dieu nous a appelés à Ghindari pour proclamer Sa Parole et don-ner de l’espoir aux autres. Il nous en a donné les capacités, a ouvert des portes et offert de nombreux contacts. Au cours de toutes ces années, nous avons toujours senti la fidélité et la présence divines. Nous remercions de tout notre cœur Dieu et tous ceux qui nous ont accompagnés et soutenus sur ce chemin. »

Karol et Magdalena Szöcs Ghindari, Roumanie

Une centaine d’enfants et de jeunes fréquentent les rencontres hebdomadaires des scouts et les colonies de vacances.

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rapportannuel

La Moldavie, pays le plus pauvre d’Eu-rope, est un cas désespéré. Même les optimistes ne croient plus à une amélioration ; qui le peut émigre.Mais ce « pays sans avenir » est un pilier important de l’Eglise en Asie centrale.

L’Eglise chrétienne a été oppressée et persécu-tée sous le communisme. Les écoles bibliques étaient contrôlées par l’Etat et peu de croyants pouvaient y étudier. Il manquait ainsi de pas-teurs avec une bonne formation après l’effon-drement de l’Union soviétique.

Les Gagaouzes ont été la cléEn 1993, l’église baptiste de la capitale, Chisi-nau, a fondé une école biblique. Quatre ans plus tard, la direction a décidé d’offrir une formation spéciale pour les Gagaouzes de Moldavie. Ce peuple vit dans une région au-tonome, est majoritairement chrétien ortho-doxe et fait partie du groupe du sud-ouest ou oghouze des peuples turcs. Leur langue res-semble au turc anatolien. Un cours séparé était nécessaire, car la mentalité, les tradi-tions et le mode de vie des Gagaouzes dif-fèrent fortement de celles des Moldaves. Il y a eu un grand intérêt pour cette formation spéciale. C’était le début d’une grande vision qui devrait être décisive pour l’Eglise d’Asie centrale.

Base de l’Eglise d’Asie centraleCette Eglise était en première ligne formée par des croyants d’origine russe et allemande. Beaucoup ont quitté la région et l’Eglise s’est de plus en plus affaiblie. Pour assurer sa sur-vie, il était primordial de pouvoir offrir une formation théologique aux croyants qui s’y intéressaient.

Georges Dubiresponsable de la mission

DIEU A D’AUTRES

CRITÈRES MOLDAVIE, ASIE CENTRALE

Une grande partie des étudiants de l’université chrétienne « Divitia Gratiae » viennent d’Asie centrale.

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Il n’existait pas d’école théologique dans la région et des études à l’étranger n’entraient pas en question : c’était trop cher et les per-mis de séjour étaient un grand problème. La situation est différente en Moldavie : les habi-tants d’Asie centrale peuvent sans problème séjourner et étudier dans ce pays. La forma-tion est offerte en russe, la langue officielle en Asie centrale durant l’ère soviétique.

A l’université, les étudiants suivent une for-mation en théologie, travail social et gestion d’entreprises. Pour leur retour en Asie cen-trale, c’est important de pouvoir présenter un diplôme reconnu. La plupart des églises sont trop petites pour pouvoir payer leurs pasteurs. La MCE a pris l’initiative et offre de l’aide pra-tique pour permettre aux futurs pasteurs de suivre également une formation en gestion d’entreprises. Ils pourront ainsi avoir un em-ploi rémunéré dans leur patrie.

Entre-temps, l’ancienne école biblique est de-venue l’université « Divitia Gratiae » (UDG), un pilier de la formation théologique pour le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan. Les chré-tiens ne peuvent pas vivre librement leur foi dans ces pays. Ils subissent beaucoup plus de désavantages et doivent parfois même af-fronter des persécutions.

Leur soif de formation et perfectionnement est grande. L’UDG a donc créé des sites de formation dans ces pays. Cela ne fonctionne cependant que dans la clandestinité, car les Etats ne tolèrent pas d’enseignement chrétien.

… dans le monde entierDepuis 1997, 268 jeunes gens d’Asie centrale ont terminé leurs études à Chisinau. La plu-part sont retournés en Asie centrale et tra-vaillent au service de l’Eglise. 320 chrétiens ont suivi des cours de formation et perfec-tionnement en Asie centrale. Quelques-uns ont agrandi leur champ d’action et s’engagent comme missionnaires en Afghanistan, Pa-kistan, Iran, Irak et en Turquie. L’université UDG n’est ainsi pas seulement devenue une bénédiction pour l’Eglise d’Asie centrale, mais est également une bénédiction encourageant tous les chrétiens au monde.

Personne ne l’aurait pensé, mais le pays au-quel plus personne ne croit et que tous ont quitté est devenu un pilier important pour l’Eglise en Asie centrale. Ce que nous pen-sons n’est pas important : ce qui compte sont les moyens infinis de Dieu.

Depuis des années, la Mission chrétienne pour les pays de l’Est soutient l’université fi-nancièrement et dans la pratique avec des orateurs de Suisse. La MCE est devenue le partenaire le plus important de l’UDG.

C’était le début d’une grande vision qui devrait être décisive pour l’Eglise d’Asie centrale.

Etudes en théologie, travail social et gestion d’entreprises

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Marina*, 13 ans

« Ma mère aurait dû avorter ! C’est ce que lui demandait mon père, la vie serait trop chère avec moi. Elle l’a quitté et s’oc-cupe maintenant toute seule de moi. Je participe pour la pre-mière fois à une colonie. J’apprends ici que Jésus m’aime et voulait que je vive. J’apprécie le temps ici avec les nombreux amis que j’ai trouvés. »

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L’aide financière de Suisse a été re-marquable. Donatrices et donateurs ont permis qu’en 2015 plus de 6000 enfants d’Europe de l’Est passent de merveilleuses vacances.

Chaque jour un repas chaud, chaque jour as-sez à manger. Cela ne va pas de soi pour de nombreux enfants en Europe de l’Est. Dans les colonies d’été, chacun peut manger à sa faim, des collaborateurs s’occupent des en-fants, jouent avec eux et leur montrent qu’ils sont aimés. Ce sont des enfants d’un milieu pauvre et de familles désunies. Les églises lo-cales encadrent et suivent les enfants après les colonies.

Les colonies sont souvent un tournant dans la vie des enfants. Ils apprennent à connaître Dieu et trouvent un réseau social dans l’enca-drement après la colonie. Cela améliore leurs chances pour un meilleur avenir.

Georges Dubi responsable de la mission

Les enfants découvrent un nouveau monde dans les colonies de vacances.

IVACANCES D’ÉTÉ POUR 6000 ENFANTS

Russie 250 enfants

Biélorussie 650 enfants

Moldavie 3200 enfants

Ukraine 1250 enfants et jeunes

Roumanie 370 enfants

Turkménistan 40 enfants

Ouzbékistan 40 enfants

Tadjikistan 360 enfants

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COLONIES D’ENFANTS 2015 : 6160 ENFANTS

* Nom fictif

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Judith Brunnerresponsable collecte de vêtements

Engagement bénévole important en faveur des indigents d’Europe de l’Est

VOULEZ-VOUS AUSSI PARTICIPER ?

Les bénévoles – plus de 200 personnes – sont un pilier important de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est. Sans eux, il serait impos-sible de transporter chaque année 250 tonnes de vêtements et plus de 90 000 paquets de Noël de Suisse en Roumanie, Moldavie, Biélorussie et Ukraine. Des dizaines de milliers d’indigents en Europe de l’Est obtiennent ainsi secours et encouragement.

Aimeriez-vous aussi aider ?

• Réception des vêtements à Worb : Récep-tion et tri des vêtements pour nos transports de matériel d’entraide en Roumanie, Moldavie, Biélorussie et Ukraine. Un domicile à proximité de Berne est idéal.

• Transports : Transports de vêtements dans toute la Suisse avec une camionnette. Les chauffeurs doivent avoir le permis de conduire catégorie B. Un domicile à proximité de Berne est idéal.

• Mener un point de collecte de vêtements : Aimeriez-vous ouvrir ou mener un point de collecte de vêtements pour la Mission chré-tienne pour les pays de l’Est ? Nous cherchons des bénévoles prenant cette responsabilité.

• Action paquets de Noël : Aide à un lieu de collecte (toute la Suisse), réceptionner et entreposer des paquets de Noël. Cette tâche demande une bonne constitution physique.

•Traitedefemmesetd’enfants: Sensibi-liser les autres à ce sujet. La traite d’êtres hu-mains tire profit du silence. Pour les victimes – des femmes et des enfants désespérés – il est décisif que d’autres élèvent la voix et s’enga gent en leur faveur. Nous cherchons des collabora-trices et collaborateurs nous aidant à sensibili-ser leur entourage personnel et faisant connaître l’engagement de la Mission chrétienne pour les pays de l’Est.

Avez-vous de l’intérêt pour l’un de ces engage-ments ? Prenez contact, nous nous réjouissons de votre appel ! Téléphone : 031 838 12 12

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L’Action paquets de Noël est un projet commun des organisations suivantes : Action pour les chrétiens persécutés et les personnes dans la détresse (ACP), Aide aux Eglises dans le monde (AEM), Licht im Osten (LIO) et Mission chrétienne pour les pays de l’Est (MCE).

Vous trouvez d’autres informations sur www.paquetsdenoel.ch

ACTION PAQUETS DE NOËL

94 700 PAQUETS DE NOËL

Un très cordial merci pour vos paquets de Noël et pour votre collaboration active lors de leur récolte ou dans un point de collecte ! Merci également pour vos intercessions et vos dons ! 94 700 paquets ont été source d’une immense joie chez des enfants et des adultes indigents en Europe de l’Est. Ils en sont très reconnaissants.

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PARRAINAGES DE PROJETS : UNE AIDE DURABLE

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PARRAINAGE TRAITE DE FEMMES ET D’ENFANTS

PARRAINAGE ALIMENTAIRE

PARRAINAGE « DES ENFANTS AVEC UN AVENIR »

PARRAINAGE SPITEX « BÉTHANIE » EN BIÉLORUSSIE

Protection et encadrement d’enfants et adultes vulnérables | scolarité, formation et intégration professionnelle | prévention et campagnes d’informations

Denrées alimentaires de base et aide d’hiver pour familles nécessiteuses, retraités isolés, handicapés, malades, ainsi que cuisines de la rue en Europe de l’Est

Protection, encadrement et scolarité pour filles et garçons défavorisés et vulnérables

Encadrement de personnes invalides délaissées, âgées et malades isolées, aide pour les soins personnels et ménagers, ainsi que soins médicaux de base

Les parrainages de projets apportent une aide constante et durable. Pour les bénéficiaires – familles, enfants, personnes âgées et villages entiers – ils sont un encouragement et symbolisent l’espoir d’un avenir meilleur.

Inscription sous www.ostmission.ch ou au 031 838 12 12

PARRAINAGE « NOUS, ENFANTS DE MOLDAVIE »

Un repas chaud quotidien, encadrement et soutien d’orphelins sociaux en Moldavie

Nous avons d’autres parrainages dans les domaines mission en Inde, au Cambodge et en Albanie. Mais nous ne concluons pas de nouveaux parrainages pour ces projets.

PARRAINAGES DE PROJETS : UNE AIDE DURABLE

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rapportannuel

« Notre conseil municipal remercie de tout cœur la Mission chrétienne pour les pays de l’Est pour son engagement en faveur des enfants en Moldavie. Nous considérons la collaboration avec l’église baptiste comme très précieuse, car elle nous permet de soutenir les enfants matériellement et spirituellement. »

Valentina Caica, conseillère municipale de Chiriet-Lunga