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Juin 2017 • N°13 VIVE’ Actu Au cœur de la formaon des entrepreneurs du vivant © Fotolia Une évaluaon des praques de formaon des éleveurs lorrains

VIVE’Actu actu 13/files... · Effets du mixte digital, évolution dans la posture du formateur, dans la pédagogie en présentiel et en distanciel, dans les outils digitaux Initiatives

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Juin 2017• N°13 VIVE’Actu

Au cœur de la formation des entrepreneurs du vivant

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otol

ia

Une évaluation des pratiques de formation des éleveurs lorrains

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SOMMAIRE

ÉDITO ..................................................................................................................................................... p.3

ACTUALITÉS .................................................................................................................................. p.4

TERRITOIRES Formations à la gestion des ressources humaines en Nord-Pas-de-Calais :

un bilan positif ! ....................................................................................................................................... p.9

Tous les partenaires mobilisés en Pays de la Loire pour accompagner les agriculteurs devant se reconvertir ........................................................... p.10

Auvergne-Rhône-Alpes : quand VIVEA enrichit sa réflexion sur la compétitivité de l’entreprise ................................................................................................... p.11

VIVEA se mobilise avec ses partenaires pour les agriculteurs fragilisés de Midi-Pyrénées .......................................................................... p.12

Martinique : Banamart, un groupement qui mise sur les compétences de ses adhérents ............................................................................ p.13

PAROLES DE CERTIFIÉS Interview de Louis Verhaeghe, directeur d’ODA France ............................................................... p.15

ÉTUDE Une évaluation des pratiques de formation des éleveurs lorrains............................................. p.16

AGENDA ......................................................................................................................................... p.20

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DOUZE ANNÉES DE PRÉSIDENCE

Le développement des compétences est un enjeu majeur des politiques économiques et sociales, un facteur de cohésion et de réussite. Une nouvelle réforme de la formation professionnelle

se dessine pour le printemps 2018.

Et même si demain, chacun et chacune doit être en mesure de décider de la formation qu’il lui est nécessaire, le collectif aura encore toute sa place. Lieu de réassurance, lieu d’échanges, lieu de concertation, les formations professionnelles agricoles sont un modèle et j’oserais dire, contribuent au bien-être de celles et ceux qui s’y investissent.

Nous avons su faire de VIVEA un lieu de concertation et d’échanges, un lieu de discussion et de prospective où les élus des organisations professionnelles agricoles, les organismes de formation, nos collaboratrices et collaborateurs VIVEA marient leurs expertises et compétences pour accompagner au mieux les chefs d’entreprise agricole, des territoires et des paysages, conjoints et aides familiaux, dans l’acquisition de nouvelles compétences tout au long de leur vie.

En ces 12 années de présidence, nous avons ensemble été innovants et sur de nombreux sujets :- 4 Plans stratégiques triennaux construits et validés par le Conseil d’administration

et l’ensemble des élus qui ont été les guides, qui ont orienté la politique formation ;- Une augmentation très importante du nombre d’heures de formation financées : 1 600 000

en 2005 pour 13 millions d’euros de prise en charge et 87 000 stagiaires. En 2016, VIVEA affiche 2 257 000 heures de formation financées pour 57 millions d’euros de prise en charge et 156 000 stagiaires ;

- Par deux fois, une augmentation des ressources de VIVEA tant la demande en formation s’est développée ;

- La mise en place et la réussite de grands dispositifs de formation tels que le Certiphyto (347 000 agriculteurs formés en 6 ans) et très récemment la multiperformance des exploitations agricoles ;

- La création de la politique qualité certifiée SGS Qualicert en 2010 ;- La mise en place d’une politique d’achat sur l’ensemble du territoire en 2014 assurant

ainsi l’équité de financement pour tous les chefs d’entreprise et leurs conjoints ;- plus récemment, la régionalisation suite à la loi Notre, réforme importante conduite avec

succès ;- Les ateliers innovants : développement durable, RSE, changement climatique, innovations

digitales, tant de sujets où nous avons pu accueillir des experts, des invités souvent hors pair, qui nous ont permis de progresser et d’inventer pour proposer la formation de demain.

Je vous remercie très sincèrement de votre investissement généreux et constructif. Je compte sur vous tous et je vous laisse le soin de répondre aux enjeux de la formation professionnelle continue aux côtés de votre nouvelle Présidente, Marianne Dutoit

Au plaisir de vous retrouver !

Christiane Lambert, Présidente de VIVEA

3VIVE’Actu // #13 • juin 2017

ÉDITO

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SYNERGIE POUR LA QUALITÉ DE LA FORMATION ET LA RECONVERSION DES AGRICULTEURS : VIVEA ET LE FAFSEA ONT SIGNÉ 2 CONVENTIONS NATIONALES VIVEA et le FAFSEA, les deux financeurs de la formation professionnelle continue des actifs agricoles ont signé deux conventions nationales le 2 mars au Salon de l’agriculture :

• Une convention nationale pour une mise en œuvre coordonnée du contrôle qualité dans le cadre de l’application du décret relatif à la qualité des actions de formation professionnelle continue.

• Une convention nationale pour l’accompagnement de projet professionnel CEP (conseil en évolution professionnelle) auprès des agriculteurs chefs d’exploitation agricole ayant nécessité d’opérer une reconversion.

Christiane Lambert, présidente de VIVEA : « VIVEA souhaite aider les agriculteurs à définir un projet réaliste en amont de la formation et en lien avec les perspectives d’emploi locales. Je suis ravie de ce partenariat avec le FAFSEA qui devra apporter des solutions aux personnes les plus fragiles, contraintes de s’orienter vers de nouvelles activités. L’accompagnement est essentiel pour redonner confiance aux personnes, pour surmonter les obstacles et repartir dans une spirale de succès. Je suis certaine qu’ensemble, nous saurons unir nos compétences pour assurer le meilleur service ».

Découvrez le communiqué de presse.Cécile Ghiringhelli, responsable communication

Christiane Lambert, Présidente de VIVEA, Jérôme Despey, Secrétaire général du FAFSEA et Christiane Lefeuvre, Présidente du FAFSEA.

APPLICATION DU DÉCRET QUALITÉ, LA DÉMARCHE DE VIVEA Le décret qualité est applicable depuis le 1er janvier 2017. VIVEA a mis en place des outils et une procédure de contrôle afin d’accompagner les organismes de formation et de répondre aux nouvelles obligations.

Depuis le début de l’année, les organismes de formation doivent pouvoir apporter à leurs financeurs les garanties qu’ils mettent en œuvre les 6 critères du décret afin de bénéficier d’un référencement. Pour les accompagner, VIVEA a commencé par leur proposer un kit d’outils (disponible sur vivea.fr) afin de les aider à identifier et à communiquer leurs pratiques. Ils n’ont donc pas à utiliser le Datadock, pour ce qui concerne le financement de VIVEA.

Les 3 premiers critères du décretVIVEA a retenu les principes suivants pour contrôler la mise en œuvre du décret : l’instruction des demandes de financement permet de vérifier la conformité de l’organisme de formation aux trois premiers critères du décret. Elle génère, si les demandes sont acceptées, un référencement a priori de l’organisme de formation. Un contrôle aléatoire est ensuite pratiqué chaque année auprès d’un échantillon d’organismes de formation pour vérifier la conformité aux trois autres critères.

Un contrôle sur pièceUne première campagne de contrôle a ainsi démarré début mai. Des pièces justificatives de leurs pratiques ont été demandées aux organismes de formation. L’étude de la conformité de ces pièces aux pratiques attendues par une cellule de contrôle dédiée est en cours. L’avis de la cellule de contrôle conduira à constater soit la conformité aux attentes, soit la nécessité d’un plan d’action à mettre en place par l’organisme de formation, soit dans certains cas un écart trop important conduisant au déréférencement de l’organisme de formation, qui ne pourra alors plus solliciter de financements de VIVEA jusqu’à sa remise en conformité.

La démarche de VIVEA est menée en cohérence avec le FAFSEA, pour les organismes de formation que ces deux fonds ont en commun. Les résultats des contrôles sont ainsi reconnus réciproquement.

Guy Vernerey, chef de projet qualité et développement durable

décret qualité

décret qualité

•2017•

ACTUALITÉS

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CHANGEMENT CLIMATIQUE : UN ENJEU À DÉPLOYER DANS LES FORMATIONS En Aquitaine et en Rhône-Alpes, quatorze organismes de formation ont participé à l’expérimentation « intégrer les enjeux climatiques dans les formations » lancée par VIVEA et l’ADEME en mars 2016. Aujourd’hui, place à la capitalisation des bonnes pratiques !

11 formations réaliséesEntre septembre 2016 et avril 2017, 11 formations ont été mises en œuvre par les organismes de formation. La phase expérimentale étant désormais terminée, VIVEA souhaite en tirer des enseignements. Le prestataire qui accompagne VIVEA, le Cafoc de Nantes, réalise donc en ce moment des enquêtes et des entretiens approfondis avec les responsables de formation et les formateurs. Les bénéficiaires ayant participé aux formations sont aussi questionnés.

Un déploiement au national d’ici 2018Parmi les organismes de formation participant au projet, certains ont dû reporter leurs formations en dehors du cadre expérimental, voire les annuler. Toutes les expériences, qu’elles aient débouché sur une formation ou non, sont prises en compte pour produire des enseignements utiles à tous. Les quatorze organismes de formation ont ainsi été invités à témoigner et à produire les enseignements des expérimentations, le 8 juin à Paris. À terme, un guide de bonnes pratiques sera élaboré courant 2017 pour un déploiement au national d’ici 2018.

Morgane Stoyanov, chargée de projets études et formation

DÉVELOPPEMENT D’UNE OFFRE MIXTE DIGITALE : VIVEA POURSUIT L’ACCOMPAGNEMENT DES ORGANISMES DE FORMATION Après plusieurs années d’engagement sous plusieurs formes (réunion présentielle, application mobile, évènement), VIVEA innove à nouveau en 2017 en proposant, en plus de l’accompagnement territorial, un accompagnement national à distance.

L’objectif est de créer de la dynamique sur cette thématique d’avenir en permettant l’acquisition d’expertise mais aussi l’échange entre opérateurs de formation qui ont maintenant de plus en plus d’expérience et de recul sur ces dispositifs mixtes digitaux.

Rendez-vous prochainement !

Anne Jegouic, responsable GPEC

Acquérir de l’expertise via un accompagnementà distance au niveau national

Veillevia un compte twitter viveaFMD

+ un lien du fil d’actualité en pushsur l’application viveaFMD

4 webinaires « échanges d’expériences »Présentation expériences+ échanges 1h (+replay)

4 Webinaires « expert »1h (+replay)Appui IL&DI

Évolutions de la culture digitalechez les agriculteurs

Effets du mixte digital, évolution dans la posture du formateur,dans la pédagogie en présentiel et en distanciel,

dans les outils digitaux

Initiatives hors secteuren matière de formation

mixte digitale

Échanges de pratiquesvia l’animation à distance d’une communautéd’organismes de formation au niveau national

À partir de septembre 2017ForMiD-able*

Espace d’échange de la communauté en fil rouge des 8 webinairesObjectif : entretenir la flamme

* ForMiD-able : Formation Mixte Digitale mutualisAble, capitalisAble…

Outils, droits…

5VIVE’Actu // #13 • juin 2017

ACTUALITÉS

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COMPÉTENCES DES NOUVEAUX INSTALLÉS Jeunes agriculteurs a organisé le 14 février une conférence sur le thème « Compétences des nouveaux installés : vers de nouveaux besoins pour de nouveaux profils ? ». Invitée par le syndicat et en présence de nombreux journalistes, Christiane Lambert, présidente de VIVEA a présenté le bilan des formations préparatoires à l’installation financées par VIVEA.

Cécile Ghiringhelli, responsable communication

Jérémy Decerle et Pierre-Marie Vouillot (JA), Christiane Lambert et Béatrice Dingli (VIVEA)

@VIVEAFMD : UN NOUVEAU COMPTE TWITTER DÉDIÉ À LA DIGITALISATION DE LA FORMATION

Après @VIVEAformation, VIVEA lance un nouveau compte Twitter dédié aux formations mixtes digitales. @viveafmd veille sur tout ce qui touche à la digitalisation de la formation et le partage avec vous pour vous permettre d’en saisir les enjeux et de connaitre les nouveautés.

La digitalisation et l’innovation s’apprêtent-elles à transformer la formation professionnelle continue (FPC) ? Comme d’autres secteurs économiques, la FPC n’est pas à l’abri d’une rupture de modèle, l’agriculture non plus et VIVEA se doit de s’informer. Le nouveau compte twitter de VIVEA dédié aux formations mixtes digitales a été lancé en mars 2017, il compte déjà 75 abonnés. L’innovation, la digitalisation et l’agriculture sont les trois points d’entrée qui vous permettront de vous repérer dans ce flux d’information.

#innovationL’innovation numérique est en marche dans le domaine de la formation professionnelle. Les modalités varient : e-learning, formation ouverte à distance (FOAD), formation mixte digitale ou encore les Mooc. Ces cours massifs en ligne et ouverts à tous sont la grande tendance actuelle. Les entreprises s’engouffrent dans ces nouvelles manières d’apprendre, innovantes non seulement du point de vue technologique mais aussi pédagogique et organisationnel.

#digitalisationAu-delà des effets de mode, les dispositifs d’apprentissage rencontrent désormais un public aguerri au numérique, dans sa vie professionnelle et personnelle. Un public capable d’en tirer les bénéfices, depuis son ordinateur, sa tablette ou son smartphone.

#agricultureLe secteur agricole n’est pas en reste dans l’utilisation des nouvelles technologies. L’équipement informatique des agriculteurs rattrape celui des autres catégories socioprofessionnelles. Mieux, on parle big data, robotisation, services innovants, applis et agriculture digitale. La formation professionnelle doit s’en emparer.

Les changements s’accélèrent, VIVEA vous permet de les suivre au jour le jour. Abonnez-vous à notre compte Twitter @viveafmd !

Céline Bodving, responsable du management des connaissances

ACTUALITÉS

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sont satisfaits de l’accueil téléphonique réservé

par VIVEA (93 % en 2016)

94 %7,110

estiment que la ou les formations suivies ont contribué à acquérir/renforcer des connaissances.

76 %

note donnée par les bénéficiaires sur les formations suivies cette année

7,82

sont satisfaits de la qualité des réponses apportées par VIVEA (86 % en 2016)

88 %

ont trouvé facilement les informations qu’ils cherchaient sur vivea.fr (+16 %)

83 %

ont modifié leurs pratiques sur les exploitations après avoir suivi une formation (+11 %)72 %

Note

de satisfaction globale

pour l’action et les services proposé

s par

VIV

EA

(7,3/10 en 2016)

VIVEA A LANCÉ 3 ENQUÊTES DE SATISFACTION

sont satisfaits de l’offre de formation financée

par VIVEA (+3 %)

93 %

Enquête menée auprès de 1 000 bénéficiaires d’une formation financée par VIVEA en 2017Des organismes bien renseignés

Contacts avec les conseillers

8,410

sur la qualité et la rapidité

des réponses apportées

(8,5/10 en 2016)

83,9 %des organismes de formation lisent les supports de communication, nationaux et locaux de VIVEA (83,8 % en 2016)

6,910

Facilité à trouver des réponses

sur vivea.fr (6,7/10 en 2016)

L’accueil réservé en délégation VIVEA

(8,3/10 en 2016)

8,410

Note donnée aux réunions organisées par VIVEA

7,710

7,810

Les

organismes de formation

attribuent à VIVEA une note d

e(identique à 2016)

Enquête menée auprès de 1 250* organismes de formation ayant réalisé au moins 3 formations en 2017Relation de travail avec VIVEA : une satisfaction des organismes de formation en progression par rapport à 2016* 654 ont répondu

7VIVE’Actu // #13 • juin 2017

ACTUALITÉS

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DES FLUX RSS SUR WWW.VIVEA.FR POUR MIEUX VOUS INFORMER ! VIVEA publie régulièrement des actualités sur ses pages régionales et nationales. Vous souhaitez être informé en temps réel ? C’est possible grâce aux flux RSS !

Un flux RSS (RSS est le sigle pour Really Simple Syndication) est un flux permettant à ses abonnés de récupérer automatiquement un article nouvellement créé. Le contenu peut s’afficher sur vos marques pages dynamiques (avec Firefox) ou dans un agrégateur de flux (par exemple avec l’outil gratuit : https://www.netvibes.com/fr)

Abonnez-vous dès à présent au fil RSS de votre région, en utilisant de préférence le navigateur Firefox, puis en cliquant sur le Flux RSS de votre page régionale, par exemple pour la page Auvergne-Rhône-Alpes :

Cécile Ghiringhelli, responsable communication

8,210

Des élus satisfaits de l’animation

du comité VIVEA, de l’ambiance

et des supports utilisés

(8,1/10 en 2016)

7 10

7,810

Les é

lus attribuent à VIVEA

une note de satisfaction globale

de

(7,1/10 en 2016)

Enquête menée auprès de 430* élus VIVEA en 2017 Une satisfaction des élus en nette progression par rapport à 2016* 136 ont répondu

89 %des élus lisent VIVE’Actu

Des élus bien informés par VIVEA(7,2/10 en 2016)

Source : Les 3 enquêtes ont été réalisées en 2016 par le cabinet People Vox.

ACTUALITÉS

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Formations à la gestion des ressources humaines en Nord-Pas-de-Calais : un bilan positif !Le cahier des charges « Optimiser les ressources humaines et l’organisation du travail » lancé fin 2013 par les élus du comité VIVEA du Nord-Pas-de-Calais a rencontré un succès grandissant au cours de ses trois années d’existence. 176 stagiaires se sont formés et ont apprécié la formation.

La gestion des ressources humaines est un enjeu fort pour les chefs d’entreprise agri-cole de la région. La dynamique impulsée par le comité a débouché sur la mise en place de nombreuses formations tant en gestion des ressources humaines, qu’en communication, en organisation du travail ou en management. Celles-ci ont pu s’ac-compagner de prestations individualisées ou de modalités pédagogiques participa-tives permettant de mieux s’impliquer dans la formation.

Une formation plébiscitée

Les retours des participants sont très posi-tifs. Les méthodes d’animation utilisées, le choix des intervenants, dont certains « non agricoles » ont apporté une exper-tise extérieure, la qualité des échanges, les apports méthodologiques et la durée des formations, tout cela a été plébiscité par les stagiaires ! Ils ont particulièrement apprécié l’acquisition d’outils utilisables sur l’exploitation et l’individualisation des for-mations proposées mais aussi la prise en compte des contraintes météorologiques dans le choix des dates de formation. Grâce aux apports rassurants de certains intervenants, les participants ont même précisé qu’ils ont « osé » embaucher à l’is-sue de la formation alors qu’ils n’y étaient pas forcément favorables.

Une nouvelle dynamique

Dans le cadre de la mise en place de ces formations, des partenariats intéressants ont vu le jour. Ainsi, des organismes hors secteur agricole comme l’AFPA Transitions, les services de la Direccte dans le cadre des emplois d’avenir en agriculture, Pôle emploi et la Mission locale ont contribué à cette dynamique et à la mobilisation du public.

Les intervenants extérieurs et consultants de qualité qui sont intervenus en formation sont maintenant connus (et reconnus) sur le territoire. Ils vont permettre au comité de promouvoir « un réseau » et de poursuivre ainsi le déploiement d’une offre de formation de qualité sur une thématique prioritaire pour les élus VIVEA et les agriculteurs du Nord-Pas-de-Calais.

Lysiane Boudenne, conseillère Nord-Pas-de-Calais

Francine Théret, Présidente du comité Nord-Pas-de-Calais

« L’objectif majeur de ce cahier des charges était de sensibiliser nos éleveurs aux problématiques

liées à la GRH, chez qui la question de l’abandon de certains

ateliers se pose de plus en plus souvent à cause d’un manque de main d’œuvre. Lorsque l’on voit le succès du dispositif, nous avons aujourd’hui la satisfaction d’avoir

répondu à un réel besoin ».

9VIVE’Actu // #13 • juin 2017

TERRITOIRES

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Tous les partenaires mobilisés en Pays de la Loire pour accompagner les agriculteurs devant se reconvertirDepuis janvier 2017, le comité VIVEA des Pays de la Loire, la DRAAF, Pôle emploi et le Conseil régional travaillent main dans la main pour aider les agriculteurs et les agricultrices ayant cessé leur activité suite à des difficultés économiques.

L’agriculture ligérienne, fortement orientée vers l’élevage est directement concernée par la crise, la situation économique des exploitations se dégrade et les cessations d’activité se développent. Avec pour ob-jectif à terme de proposer une réponse globale aux agriculteurs souhaitant se reconvertir, dans chaque territoire, VIVEA a commencé par décliner l’accord-cadre national en Pays de la Loire.

Au départ, ils étaient 3 partenaires…

L’accord cadre national entre le Ministère de l’agriculture, Pôle emploi et VIVEA signé en novembre dernier permet de coordon-ner les moyens d’action des trois parte-naires pour apporter une réponse adaptée au plus près des besoins des agriculteurs et des agricultrices en difficulté écono-mique qui cessent leur activité. L’État ap-porte une aide financière au départ et au déménagement dans le cadre de l’ARP (Aide à la reconversion professionnelle), Pôle emploi accompagne les personnes via un Plan Personnalisé d’Accès à l’Emploi et VIVEA finance la formation dans le cadre du congé formation.

En Pays de la Loire, les équipes techniques de la DRAAF et des DDTE, de Pôle emploi et de VIVEA se sont rapidement rencon-trées pour se coordonner et organiser la communication auprès des agriculteurs, des agricultrices et des acteurs qui les accompagnent. Une fiche de commu-nication commune a été rédigée et une réunion d’information a été organisée pour les structures qui accompagnent les per-sonnes en difficulté.

Patricia Maussion*, Conseillère régionale, membre du comité VIVEA des Pays de la Loire

« En 2016, le Conseil régional a mis en place un plan d’urgence pour l’agriculture comprenant une aide à l’accompagnement individuel

des agriculteurs et les agricultrices en difficulté. VIVEA pouvait financer la formation. Fin 2016, la convention avec le Ministère de l’agriculture

et Pôle emploi a conforté les possibilités de financement mais il manquait une aide pour assurer un revenu. Cette aide est nécessaire pour

des personnes qui quittent le métier dans des conditions difficiles. Une fois les dettes épongées, il ne reste plus grand-chose. En associant

financement de la formation et une aide au revenu, les moyens sont en place pour aider les personnes à rebondir, à ne pas rester sur un échec. »

Un accompagnement renforcé en Pays de la Loire

Dès la signature de l’accord cadre natio-nal, un quatrième partenaire : le Conseil régional des Pays de la Loire s’est associé au dispositif. Il finance le revenu d’accom-pagnement pendant la période de forma-tion ainsi que les frais de déplacement et d’hébergement pour des formations d’une durée de 35 à 200 heures. Pour 2017-2018, le Conseil régional mobilise une enveloppe de 300 000 € qui permettra d’accompagner 500 à 700 personnes.

Cet engagement s’intègre dans le Plan d’action prioritaire pour l’agriculture en Pays de la Loire adopté par le Conseil régional en 2016 pour accompagner de façon concrète les agriculteurs ligériens en difficulté.

Les 4 partenaires sont prêts à accueillir le public concerné par ce dispositif. Les premières demandes arrivent.

Sophie Coomans, conseillère Pays de la Loire

Bruno Retailleau, Président du Conseil régional des Pays de la Loire et Christiane Lambert, Présidente de VIVEA signent la convention au Salon de l’agriculture

* À gauche sur la photo

TERRITOIRES

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La compétitivité des entreprises est au cœur des priorités des comités d’Auvergne-Rhône-Alpes. Cette thématique, inscrite dans chacun des Plans de développement de la formation des comités territoriaux est vaste et les angles d’approche pour développer la formation sont multiples. Pour élargir le champ de la réflexion engagée depuis plusieurs mois dans les deux territoires, Jean-Claude Darlet, président du comité VIVEA AuRA ouvre le débat en proposant de se nourrir des expériences d’autres secteurs socio-professionnels.

Le modèle économique CANVAS

Bertrand Valiorgue, enseignant chercheur en stratégie et gouvernance des entreprises à l’École universitaire de management de Clermont-Ferrand, décale la réflexion au travers de son regard extérieur au monde agricole. Selon lui, différenciation, domination par les coûts, Low Cost et avantage double sont les quatre variables pour résoudre l’équation de la valeur ajoutée.

Choisir l’une d’entre elle constitue la première étape de l’élaboration d’un modèle économique qui lui, décrira comment une entreprise crée, délivre et capture de la valeur.

Le modèle économique CANVAS qu’il présente permet de structurer cette réflexion en 9 items interrogeant à la fois l’interne de l’entreprise, la segmentation de ses clients et la relation que le chef d’entreprise aura avec chacun d’eux (voir schéma).

Découvrez les interventions de Bertrand Valiorgue.

Des pistes d’évolution pour créer de la valeur

Valérie Bochard, élue VIVEA, soumet l’exemple de son exploitation comme terrain d’étude. Les membres du comité se prêtent à l’exercice. Une heure et demie plus tard, ils aboutissent à la description des grands ensembles du modèle économique CANVAS de cette exploitation et vont jusqu’à en proposer des pistes d’évolution pour créer de la valeur.

L’outil CANVAS est bien applicable au monde agricole. Il permet une lecture schématique des systèmes d’exploitation et pourrait constituer un premier élément de réponse aux réflexions menées par les agricultrices et agriculteurs sur la compétitivité de leur entreprise.

Forts de cette expérience, les comités ont décidé de mener la réflexion dans chacun des territoires pour accompagner le développement de l’offre de formation sur cette thématique.

Franck Pradel, conseiller Auvergne-Rhône-Alpes

Auvergne-Rhône-Alpes : quand VIVEA enrichit sa réflexion sur la compétitivité de l’entrepriseCréation de valeur ajoutée et compétitivité des entreprises : les trois comités VIVEA d’Auvergne Rhône-Alpes se sont réunis à Lyon le 17 mars pour nourrir leur réflexion. Une journée aux regards croisés entre universitaires et membres de comité.

Nicolas BARDY, Vice-Président du comité AuRA

« Ce format de journée est à renouveler. Il permet aux élus VIVEA d’approfondir une thématique au travers d’outils mobilisables par la suite en formation.

Fort de ces apports, il est plus facile maintenant d’expliquer ce que nous attendons de l’offre

de formation sur cette thématique ». Une expérience enrichissante donc « qui devrait trouver toute sa place dans les travaux à venir

de nos prochains comités territoriaux. »

Les 9 blocs du modèle CANVASSource : Bertrand VALIORGUE – Université Clermont Auvergne

11VIVE’Actu // #13 • juin 2017

TERRITOIRES

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Un diagnostic partagé

À la lumière de témoignages d’organismes de formation et des échanges entre les membres des groupes de travail, tous s’accordent pour dire que la formation est un outil pertinent pour permettre aux agricultrices et agriculteurs en difficulté, ou simplement en questionnement, de se mettre de nouveau en mouvement, d’entrer dans une dynamique positive et constructive. Les partenaires ont dressé un état des lieux des formations dont certaines, vraiment exemplaires, existent çà et là mais sont peu démultipliées. Elles nécessitent un investissement conséquent, en amont pour les préparer et en aval pour mobiliser les stagiaires. À l’issue des travaux, des idées ont été émises et des propositions avancées.

Tous ces éléments ont permis de proposer un plan d’action au comité de pilotage puis au comité VIVEA de Midi-Pyrénées à la

mi-avril, celui-ci a eu toutes les cartes en main pour lancer un cahier des charges. Dans chaque département, des réunions avec les organismes de formation, les partenaires et prescripteurs vont être organisées pour activer la mobilisation et permettre la mise en place de formations.

Jean-Claude Issaly, conseiller Midi-Pyrénées

VIVEA se mobilise avec ses partenaires pour les agriculteurs fragilisés de Midi-PyrénéesPour mieux accompagner par la formation les agriculteurs fragilisés de Midi-Pyrénées, le comité VIVEA vient de lancer un cahier des charges. C’est l’aboutissement d’un travail mené par VIVEA et ses partenaires depuis quelques mois.

L’accompagnement des agriculteurs fragilisés est une des priorités inscrite dans le plan de développement de la formation du comité VIVEA. Pour enclencher une dynamique collective et encourager les organismes de formation à mettre en place des formations pour ce public en difficulté, VIVEA a décidé de mobiliser ses partenaires début 2017.

Une réflexion collective

Le comité de pilotage a réuni deux groupes de travail, l’un avec les partenaires des quatre départements du Sud et l’autre avec ceux des quatre départements du Nord. Les différents syndicats, les gestionnaires des dispositifs « agriculteurs en difficulté », la MSA, les Chambres d’agriculture, les CER, les Conseils départementaux, les associations spécifiques ont été invités et ont répondu présent ! Les organismes de formation n’ont pas encore été sollicités. Au total 41 personnes se sont mobilisées.

3 éléments clés du cahier des charges :

• la mise en place de partenariats pour mobiliser et pour conduire les différentes actions de formation ;

• l’utilisation de modalités pédagogiques adaptées à ce public ;

• des formateurs spécifiquement formés.

TERRITOIRES

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Martinique : Banamart, un groupement qui mise sur les compétences de ses adhérents En 2008, l’unique groupement de producteurs de bananes de Martinique faisait le choix de prendre en main le développement des compétences de ses 365 producteurs et de leurs salariés, en créant son propre centre de formation. Aujourd’hui, la formation est un outil incontournable pour la filière et ses producteurs.

Aujourd’hui, notre production, exportée pour plus de 99% du volume, est destinée au marché européen avec une très vive concurrence des bananes originaires d’Amérique centrale et latine ou d’Afrique. Mais, grâce à l’élévation des compétences de nos exploitants, nous avons su non seulement maintenir nos parts de marché mais aussi augmenter, certes encore trop faiblement, le prix moyen de vente de notre production. Notre filière s’inscrit dans une démarche agroécologique avec des itinéraires culturaux innovants et respectueux de l’environnement, qu’il a fallu concevoir et diffuser auprès de nos adhérents.

Nous avons choisi de créer notre propre centre de formation pour répondre aux attentes de professionnalisation et d’expertise de nos adhérents et de leurs salariés. Ce projet a été développé en étroite collaboration avec le FAFSEA pour la formation des salariés agricoles et VIVEA pour la formation des exploitants agricoles. D’ailleurs, le président du comité VIVEA de Martinique est un adhérent de notre groupement de producteurs.

En 2008, nous présentions nos premières formations à VIVEA. Depuis, nous avons dispensé près de 100 formations pour 430 participants avec pour objectif principal de leur donner les compétences et les outils nécessaires à la pérennité de leur activité agricole.

La formation des adhérents est un engagement prioritaire de notre coopérative. Le maintien de

notre production à 210 000 T/an, dans un contexte réglementaire en constante évolution, passe nécessairement par un renforcement des compétences de nos chefs d’exploitation. Nous avons par ailleurs la responsabilité sociale et économique de préserver l’activité de nos 365 exploitations desquelles dépendent plus de 3500 salariés agricoles.

Les thèmes de formation ont été variés, allant de la compréhension de la posture de chef d’entreprise au transfert des techniques innovantes visant à la protection de l’environnement, en passant par la communication, le management des salariés, la mise en place d’indicateurs économiques, la préservation de la fertilité des sols, ou encore l’accompagnement des exploitants vers la certification GLOBALGAP.

Pour l’animation de toutes ces actions, notre centre de formation s’appuie sur des formateurs chevronnés et experts dans leur domaine (ingénieurs agronomes, chercheurs du CIRAD, consultants en ressources humaines, experts-comptables…). En nouant des partenariats avec les organismes de formation habilités à dispenser des formations spécifiques (CACES, Certiphyto, SST…), notre centre de formation élargit son offre aux producteurs.

Lors des premières actions de formation, nos adhérents découvraient VIVEA. Aujourd’hui, ils en parlent régulièrement et ils sont devenus demandeurs, pour certains, de formations à la carte.

Nicolas Marraud Des Grottes, président de Banamart

« La formation des adhérents est un engagement prioritaire

de notre coopérative »

VIVEA en Martinique : • 3200 contributeur-trices

• Taux d’accès à la formation : 7,6 %

• 61 formations financées en 2016 réalisées par 11 centres de formation

13VIVE’Actu // #13 • juin 2017

TERRITOIRES

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Avant de participer aux formations, je faisais de la cueillette de bananes. J’ai suivi 19 formations

dispensées par BANAMART en 8 ans et aujourd’hui, je suis un vrai producteur de bananes et un chef d’entreprise à part entière.

J’ai beaucoup appris des modules en communication et en gestion des hommes. Aujourd’hui, je suis capable de contrôler mes émotions, écouter mes interlocuteurs pour mieux gérer les situations conflictuelles et conduire une négociation salariale gagnant/gagnant.

En 2017, le centre de formation de BANAMART renforcera encore son offre de formation en répondant au plus près aux demandes exprimées par les exploitants notamment lors des évaluations des formations. Le groupement maintiendra, pour le public des exploitants agricoles, les formations sur les techniques culturales innovantes, la fertilité des sols, les formations sociales et juridiques. Mais, il mettra aussi l’accent sur la formation des jeunes en insertion professionnelle au sein de la filière et assurera la formation des ouvriers en emploi pour garantir leur employabilité.

Delphine Curvillier, conseillère Martinique

Ses objectifs :

• Zéro herbicide, pas de traitement phytosanitaire contre les ravageurs du bananier

• Optimisation du rendement

Ses objectifs :

• Atteindre son tonnage de référence

• Fidéliser les nouveaux salariés

Je suis ouvert à toute innovation et le changement de mon système de production a été radical. La connaissance de la vie et de la fertilité du sol m’a permis de relever le challenge que je m’étais fixé, à savoir améliorer mon rendement de plus de 2T/an. Je suis fier du résultat obtenu sur mon exploitation et cela dans un climat social serein avec ma petite équipe.

Issue d’un cursus scolaire secré-tariat/commerce très éloigné du domaine agricole, il était important

pour moi de participer aux formations pro-posées par la filière qui répondaient à mes besoins en connaissances agronomiques, sociales et économiques.

J’ai beaucoup appris de ces formations sur les techniques culturales innovantes, les techniques d’emballage, la conditionnalité des aides européennes, la communication avec les salariés.

Grâce à ces formations, j’ai gagné en assurance et je suis devenue capable de gérer mon exploitation et d’atteindre mes objectifs de production.

Il me reste à acquérir une posture en management, notamment afin d’améliorer ma communication verbale pour la gestion de la gente masculine, 100% de mon effectif étant masculin. Il me reste aussi à mettre en place des outils pour l’organisation du travail au quotidien.

Marie-Flore Michel-Alibo, 43 ans, installée depuis 2009,

sur 15 ha avec 5 UTH, 607 T de bananes/an

Daniel Nouvet, 55 ans, installé depuis 1995,

sur près de 4 ha avec 3 UTH, 176 T de bananes/an

« Grâce à ces formations, j’ai gagné en assurance et je suis capable d’atteindre mes objectifs

de production. »

« Je me suis formé et aujourd’hui je suis un chef d’entreprise

à part entière »

TERRITOIRES

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VIVEA a choisi de proposer aux organismes de formation un système de certification officiel QUALICERT portant sur la qualité de leurs pratiques ou de reconnaître leurs engagements dans une certification existante. Lorsque les organismes de formation choisissent la première option, leur engagement se traduit pour eux par une entrée dans une démarche de progrès aboutissant à leur certification intitulée « Des engagements certifiés pour la formation des entrepreneurs du vivant ».

Pourquoi ODA s’est-il engagé dans la démarche qualité initiée par VIVEA ?

VIVEA nous a proposé de nous engager dans la démarche qualité. Nous avons saisi cette opportunité car c’était une manière de renforcer et d’améliorer notre partenariat avec notre financeur. C’était aussi à des fins opérationnelles car nous l’envisagions comme une démarche structurante pour l’entreprise et ses collaborateurs. Ça n’était pas obligatoire mais à terme nous savions qu’on nous demanderait de nous professionnaliser. L’objectif était donc aussi de sécuriser notre chiffre d’affaires. Nous avons fait les premières démarches en janvier 2016, puis nous avons fait évoluer nos méthodes et processus. Nous avons obtenu la certification Qualicert en avril 2017.

En quoi la certification a modifié vos pratiques de formation et votre organisation ?

Cela nous a permis d’améliorer notre système de traçabilité. Grace à la politique qualité, nous avons remis en place des procédures, simplifié et automatisé notre système d’archivage et de collecte de données. Nous disposons désormais d’une arborescence centralisée et partagée sur le serveur. Ainsi, si un collaborateur s’en va, nous retrouvons toutes ses méthodes de création de modules et d’animation. Nous sommes passés d’une transmission d’homme à homme à un processus d’archi-vage, on ne perd rien.

Alors que les taux d’annulation des forma-tions étaient trop importants, les formateurs déposant des dossiers sans savoir s’il y aurait des inscrits, nous avons redéfini nos règles pour répondre aux critères du référentiel de la certification. Désormais les formateurs préparent leurs dossiers 3 à 6 mois à l’avance au lieu de le faire au dernier moment. Nous ne les autorisons à déposer des demandes de financement que s’ils ont déjà un certain nombre d’ins-crits. Nous n’annulons presque plus de formations et cela nous donne plus de visibilité sur notre carnet de commande.

Notre nouvelle organisation a amélioré nos pratiques de formation. Pour l’analyse des besoins, nous avions beaucoup de bonnes pratiques informelles, maintenant elles sont structurées. Nous rédigeons systé-matiquement des comptes rendus après nos réunions d’échanges entre formateurs. La formation de nos formateurs déjà très importante, est désormais planifiée, nous avons maintenant un plan de formation annuel.

Interview de Louis Verhaeghe, directeur d’ODA France, société de formation, de conseil et d’analyse sur les prix des matières

premières agricoles. Le groupe ODA compte 85 collaborateurs. 20 salariés travaillent pour ODA Formation et 3000 journées de

formation sont animées chaque année par ODA.

“ La politique qualité est une démarche structurante qui permet de produire de meilleurs services pour les agriculteurs

et en interne d’être plus efficaces ”

Plus globalement, la démarche qualité nous a obligés à mener une réflexion, à nous poser des questions sur nos pra-tiques. La réalisation d’audits internes et la démarche d’auto-contrôle participent également à l’amélioration continue. Nous sommes beaucoup plus exigeants sur la qualité du travail que nous fournissons, nos modules de formation, nos outils d’anima-tion sont plus professionnels.

Quel bilan faites-vous aujourd’hui ?

Tout le travail mené avec le cabinet d’accompagnement a vraiment apporté de la valeur ajoutée pour les agriculteurs et pour les formateurs. La politique qualité est une démarche structurante qui permet de produire de meilleurs services pour les agriculteurs et en interne d’être plus effi-cace et de ne pas perdre de temps, c’est dans cet état d’esprit qu’il faut s’engager dans une démarche de certification.

Propos recueillis par Cécile Ghiringhelli, responsable communication

PAROLE DE CERTIFIÉS

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UNE ÉVALUATION DES PRATIQUES DE FORMATION DES ÉLEVEURS LORRAINS

Face à la crise profonde que traversent les filières d’élevage, le comité VIVEA Lorraine a souhaité se mobiliser pour accompagner les éleveurs lorrains en difficulté.

En réponse aux difficultés de mobilisation exprimées par les organismes de formation, et convaincu que l’accès à la formation constitue plus que jamais un levier indispensable pour « une plus grande réflexion stratégique et une meilleure adaptation », le comité a engagé une évaluation des pratiques de formation, en donnant la parole aux éleveurs et aux organismes de formation du territoire.

Confiée au cabinet ASDO Études, la démarche s’est appuyée sur :• Des entretiens auprès de 24 éleveurs

aux profils divers (ayant ou non participé à au moins une formation au cours des dernières années, résidant dans différents départements, et pratiquant différents types d’élevage).

• Des entretiens auprès de 7 organismes de formation intervenant en Lorraine.

La méthode de l’évaluation

• 59% des contributeurs VIVEA lorrains ont une activité élevage (tous types)…

• … mais seuls 16,6% d’entre eux ont participé à une action de formation.

Valeurs de référence France entière :

42%

18,2%

En 2015…

ÉTUDE

LES OBJECTIFS :

1 Mieux comprendre les raisons qui freinent la participation des éleveurs aux formations proposées en Lorraine, et émettre des recommandations pour faciliter et développer leur accès aux formations

2 Dresser le bilan des pratiques de formation sur le territoire, dans une logique de capitalisation de pratiques « facilitantes »

3 Faire évoluer ces pratiques, à travers la mise en place d’une démarche d’appui à l’évolution des pratiques pour les organismes de formation volontaires

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Rapport des éleveurs à la formation : entre curiosité et contraintes

Les difficultés pour mobiliser les éleveursL’activité des organismes de formation repose sur des approches et des pratiques qui peuvent s’avérer très différentes. Les structures s’appuient sur des procédures et des outils plus ou moins formalisés, ainsi que sur des stratégies commerciales ou de mobilisation des stagiaires plus ou moins construites et ambitieuses.

1 LES ENSEIGNEMENTS DE L’ÉVALUATION DES PRATIQUES DE FORMATION

Dans le contexte actuel de crise, le « réflexe » formation est en réalité loin d’être évident

Les éleveurs rencontrés associent davantage les difficultés du secteur à des problématiques d’ordre conjoncturel sur lesquelles ils ont le sentiment de ne pas avoir prise.• Les exploitants qui s’orientent d’eux-

mêmes vers la formation sont essen-tiellement ceux qui s’inscrivent déjà dans une logique de projet et de développement (ateliers de trans-formation, vente directe, conversion à l’agriculture biologique etc.).

• Beaucoup d’éleveurs disent se tourner avant tout vers la formation « par curiosité », dans une logique de veille active, pour « se tenir au courant » des évolutions en cours et des pra-tiques mises en place ailleurs.

• La formation peut aussi jouer un rôle important pour certains éleveurs qui disent se sentir moins entourés et accompagnés sur l’élevage que sur d’autres types de productions.

Des besoins essentiellement recensés de manière empirique

L’analyse des besoins est essentiel-lement réalisée par l’intermédiaire des remontées qualitatives « du terrain » (conseillers techniques ou coopé-ratives, en contact régulier avec les éleveurs). Elle reste malgré tout peu structurée et outillée.

Une communication multicanal déterminante

• La communication mise en place par les organismes repose avant tout sur une diffusion large et « grand public » des informations liées aux formations proposées (édition de cata-logues annuels, généralement bien identifiés par les éleveurs, intégra-tion aux publications de l’organisme, presse agricole locale, etc.)

• La plupart des organismes mettent également en place une commu-nication ciblée complémentaire (diffusion à mailing-list, relances télé-phoniques ou SMS ciblées etc.).

Une vision fragmentée de l’offre de formation proposée

• Dans la plupart des cas, les éle-veurs rencontrés identifient et for-mulent difficilement leurs besoins en formation « dans l’absolu ». Rares sont ceux qui vont chercher d’eux-mêmes à se renseigner de manière proactive sur les actions de formation proposées. Ils identifient néanmoins assez clairement « ce qui [les] intéresse ou pas » à partir de ce qui leur est proposé, lorsque l’information « vient à eux ».

• Les éleveurs ont souvent une vision partielle de l’offre de formation qui leur est accessible : les forma-tions dont ils ont connaissance sont surtout celles des organismes avec lesquels ils sont en contact par ailleurs sur d’autres types d’ap-puis (conseil technique, gestion comptable etc.), ou celles dont ils ont entendu parler par bouche-à-oreille.

Les éleveurs expriment avec franchise ce qui peut les dissuader de participer aux actions de formation

• Les difficultés avant tout d’ordre « pratique » et « logistique » : charge de travail, imprévus du quo-tidien, horaires des formations, lieux de formation trop éloignés.

• Mais aussi des raisons plus intimes : la morosité ambiante, la peur de se dévoiler.

• Un regard critique sur l’offre de for-mation : offre plus ou moins consé-quente selon le type d’élevage, manque de renouvellement des thèmes de formation, des formats trop denses, trop descendants et/ou peu interactifs.

À l’avenir, les organismes pourraient structurer davantage la mesure et l’analyse en continu de l’efficacité des différents canaux de communication mobilisés, afin d’adapter au mieux leur stratégie de communication.

À l’avenir, pour améliorer l’analyse des besoins, elle pourrait faire appel à des démarches plus organisées, plus ambitieuses et plus anticipées, no-tamment autour d’un travail de veille stratégique ou de prospective au long cours (identification et anticipation des problématiques émergentes).

17VIVE’Actu // #13 • juin 2017

ÉTUDE

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• La réflexion collective proposée par VIVEA est dans l’ensemble favorablement accueillie par les différents organismes rencontrés, ouverts à l’évolution de certaines de leurs pratiques.

• Ils rappellent néanmoins que la « concurrence » qui perdure entre les différentes structures peut aussi constituer un frein au partage des différentes initiatives qu’ils ont pu mettre en place jusqu’à présent.

• Cette logique explique en grande partie qu’aucune coordination véritable (formelle ou informelle) et que peu de coopérations inter-organismes aient été mises en place à ce jour (thématiques, calendriers ou secteurs géographiques d’intervention etc.).

• Cette démarche de capitalisation des pratiques facilitantes peut donc constituer un premier pas important pour engager une réflexion collective.

2 LA CAPITALISATION DES PRATIQUES « FACILITANTES »

S’appuyer sur les dynamiques collectives• Faire émerger un projet de formation « sur mesure »,

et faciliter la mobilisation des participants en s’appuyant sur des collectifs d’éleveurs.

• Équilibrer au mieux « collectif et individuel », en aménageant un temps individuel complémentaire au temps de formation en collectif, par exemple sous la forme de prestations rattachables intégrées aux actions de formation.

« Aller chercher » les participants potentiels en proposant des formations « attrayantes » et adaptées aux contraintes des éleveurs• Favoriser la convivialité.

• Utiliser les réseaux locaux et/ou nationaux, qui peuvent apporter leur expérience et leur expertise pour soutenir le montage de nouvelles actions de formation.

• Laisser une large place à la pratique et au concret.

Accompagner les stagiaires avant, pendant et après la formation• Avant : préciser les attentes des stagiaires.

• Pendant : intégrer un temps d’expérimentation individuel entre les journées de formation.

• Après la formation : permettre aux participants de recontacter l’intervenant.

• Suivre et encourager la mise en application des acquis par une prise de contact ultérieure

Faire le bilan des actions de formation passées pour améliorer les futures• Mettre en place un bilan à froid quelques semaines

plus tard.

• Structurer un retour d’expérience permettant de capitaliser sur les formations qui ont bien fonctionné.

ÉTUDE

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3 LES PISTES D’ACTION

Ce travail d’évaluation a permis de dégager plusieurs axes d’amélioration possibles pour l’avenir :

La seconde phase de la démarche permettra d’accompagner les organismes de formation volontaires dans l’évolution de leurs pratiques au cours de l’été 2017. Ces différentes pistes d’action pourront être déclinées avec eux, en fonction des objets de travail qu’ils souhaiteront retenir.

1 Améliorer l’analyse des besoins, en s’appuyant sur des démarches plus structurées, plus ambitieuses et plus anticipées, et poursuivre le renouvellement de l’offre de formation.

2 Coordonner les interventions des organismes de formation en termes de champs, de calendriers et de secteurs géographiques d’intervention.

3 Améliorer la communication autour des formations proposées, en mesurant l’efficacité des différents outils de communication mobilisés, en adaptant la stratégie de communication en conséquence, et en retravaillant les éléments de langage.

4 Poursuivre le renouvellement des outils pédagogiques et des méthodes d’animation, en recherchant un meilleur équilibre entre théorie et pratique d’une part et entre collectif et individuel d’autre part.

5 Mieux mobiliser les réseaux locaux et/ou nationaux dans lesquels s’inscrivent les organismes, pour s’appuyer sur leur expertise et leur expérience dans la création et la mise en œuvre des actions de formation.

6 Renforcer l’évaluation interne des formations mises en place, pour améliorer les actions futures.

7 Mobiliser toutes les possibilités offertes par les règles d’achat de VIVEA pour configurer des actions de formation adaptées aux contraintes des éleveurs, en éclaircissant si nécessaire les incertitudes qui perdureraient (ex. : possibilité de proposer des formations par demi-journée, à des horaires et lieux adaptés).

Étude réalisée par Asdo Etudes

Simon Vandenbroucke, Anne Desrues et Cécilia Barbry

Synthèse réalisée par Olivia Jeudy et Morgane Stoyanov, VIVEA

Le rapport complet de l’étude est disponible sur vivea.fr dans la rubrique « Études »

19VIVE’Actu // #13 • juin 2017

ÉTUDE

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20VIVE’Actu // #13 • juin 2017

Directrice de la publication : Béatrice Dingli Rédactrice en chef : Cécile GhiringhelliRédaction : VIVEA

81, boulevard Berthier - 75 017 PARISTél. 01 56 33 29 00 - e-mail : [email protected]

www.vivea.fr

SIR

EN

: 44

0 65

6 24

7

AGENDA

Le 21 juin : VIVEA Ouest organise en Bretagne un séminaire de travail pour déployer le dispositif d’accompagnement des agriculteurs en situation fragile, à Rennes

Le 29 juin : le Conseil d’administration de VIVEA se réunit à Paris

Le 4 juillet : VIVEA Aquitaine présentera des leviers pour favoriser le départ en formation suite à l’étude sur les agriculteurs se formant peu ou pas, à Mont de Marsan (40)

Les 6 et 7 septembre : VIVEA sera présent à Innovagri à Ondes en Haute-Garonne et organisera une conférence sur la multiperformance des exploitations (le 6)

Les 6 et 7 septembre : VIVEA sera présent au salon TECH-OVIN à Bellac (87)

Le 8 septembre : VIVEA et l’ADEME se réunissent à Paris dans le cadre de leur partenariat

Du 12 au 15 septembre : VIVEA sera présent au SPACE, salon international des productions animales, au sein de l’espace emploi-formation, à Rennes

Les 21 et 22 septembre : VIVEA sera présent au Salon Tech&Bio à Valence dans la Drôme

Le 25 septembre : VIVEA Ouest organise une journée de réflexion et d’échanges sur la mobilisation des agriculteurs vers la formation, à Angers

Du 4 au 6 octobre : VIVEA sera présent au Sommet de l’élevage à Clermont-Ferrand Cournon