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57 CHAPITRE 4 Vivons une vie de foi et de confiance La foi n’avait aucun secret pour George Müller car sa vie en était empreinte. Mais cela n’avait pas toujours été le cas : par le passé, son existence s’était caractérisée par une impiété flagrante. Lors de sa conversion à l’âge de vingt ans, il avait déjà connu la prison. Puis, ses centres d’intérêt et son attitude avaient radicalement changé. Après quelques années de préparation au ministère pas- toral, Müller se rendit en Angleterre avec son épouse pour y accomplir une œuvre missionnaire parmi les Juifs. À leur arrivée à Bristol en 1832, ils furent horrifiés à la vue d’in- nombrables orphelins sans abri qui vivaient (et mouraient) dans les rues étroites et sordides de la ville, fouillant dans les décharges à la recherche de quelque nourriture. Faisant preuve d’une foi inébranlable en la Bible, les Müller étaient convaincus d’une chose : si les chrétiens pre- naient l’Écriture au sérieux, il n’y aurait aucune limite à ce qu’ils pourraient accomplir pour Dieu. Aussi s’engagèrent- ils à nourrir, vêtir et éduquer ces orphelins misérables. À la fin de leur vie, les orphelinats qu’ils avaient fondés avaient nourri plus de 10 000 enfants ! Contrairement à beaucoup de ceux qui aujourd’hui affirment « vivre par la foi », les Müller n’avaient jamais fait part à quiconque, si ce n’est à Dieu, de

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c h a p I t r e   4

Vivons une vie de foi et de confiance

La foi n’avait aucun secret pour George Müller car sa vie en était empreinte. Mais cela n’avait pas toujours été le cas : par le passé, son existence s’était caractérisée par une impiété flagrante. Lors de sa conversion à l’âge de vingt ans, il avait déjà connu la prison. Puis, ses centres d’intérêt et son attitude avaient radicalement changé.

Après quelques années de préparation au ministère pas-toral, Müller se rendit en Angleterre avec son épouse pour y accomplir une œuvre missionnaire parmi les Juifs. À leur arrivée à Bristol en 1832, ils furent horrifiés à la vue d’in-nombrables orphelins sans abri qui vivaient (et mouraient) dans les rues étroites et sordides de la ville, fouillant dans les décharges à la recherche de quelque nourriture.

Faisant preuve d’une foi inébranlable en la Bible, les Müller étaient convaincus d’une chose : si les chrétiens pre-naient l’Écriture au sérieux, il n’y aurait aucune limite à ce qu’ils pourraient accomplir pour Dieu. Aussi s’engagèrent-ils à nourrir, vêtir et éduquer ces orphelins misérables. À la fin de leur vie, les orphelinats qu’ils avaient fondés avaient nourri plus de 10 000 enfants ! Contrairement à beaucoup de ceux qui aujourd’hui affirment « vivre par la foi », les Müller n’avaient jamais fait part à quiconque, si ce n’est à Dieu, de

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leur besoin d’argent. Et Dieu a toujours pourvu abondam-ment en réponse à leurs prières de reconnaissance et à leur humble attente de son intervention.

George Müller a déclaré : « Là où la foi commence, l’in-quiétude cesse ; là où l’inquiétude commence, la foi cesse 14 ». À cause de sa vie exemplaire, nous pouvons croire qu’il savait de quoi il parlait !

Si nous étudions l’enseignement de l’Écriture concernant l’inquiétude, nous devons aussi examiner son enseignement sur la vie par la foi. Hébreux 11 et 12 sont les chapitres clés de la Bible à ce sujet. Le chapitre 11 comporte une définition générale de la foi, ainsi que de nombreux exemples de foi tirés de l’Ancien Testament. Comme nous l’avons remarqué à propos de Job dans le chapitre précédent, Dieu nous rap-pelle ces événements tirés du passé afin que nous soyons encouragés. Ainsi, nous serons pleins d’espoir en voyant comment ces personnages bien réels ont pu maîtriser leurs inquiétudes. Le chapitre 12 d’Hébreux résume les principes de la vie par la foi. Comme nous le verrons, elle ne se limite nullement au domaine de la finance.

Rejetons tout fardeauL’auteur de l’épître aux Hébreux adresse cette exhorta-

tion : « Rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance l’épreuve qui nous est proposée » (Hébreux 12 : 1). Quand nous apprenons à cou-rir, nous comprenons vite que nous devons être le plus léger possible. Nous pouvons certes nous entraîner en mettant un survêtement auquel nous avons attaché des poids, mais il paraît logique d’ôter ces derniers avant de nous placer dans les starting-blocks, au moment du départ de la course ! Le coureur efficace se débarrasse de tout ce qui est inutile afin de courir sans être freiné par quoi que ce soit.

De même, dans cette course qu’est la vie de foi, nous devons nous débarrasser de tout ce qui peut entraver notre

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progression. De nombreux « poids » peuvent nous encombrer et nous ralentir dans la vie chrétienne : le matérialisme, l’im-moralité sexuelle, une ambition excessive en sont quelques exemples. L’auteur de l’épître aux Hébreux pensait probable-ment – entre autres choses – au légalisme. Les lecteurs juifs auxquels il s’adressait principalement avaient ce problème : ils essayaient de « courir », alourdis par une foule de cérémo-nies et de rites hérités du judaïsme. L’auteur de cette épître voulait leur adresser l’exhortation suivante : « Débarrassez-vous de tous ces fardeaux et courez par la foi. Vivez par la foi, et non pas par les œuvres ».

Un grand nombre de chrétiens vivent encore par les œuvres. En effet, ils croient que s’ils accomplissent cer-taines actions, Dieu en tiendra compte et leur dira : « C’est merveilleux : aujourd’hui tu as fait ton culte personnel, tu as assisté à une étude biblique, tu t’es montré gentil avec ton voisin, et tu es allé à l’église ». Le bien-fondé de ces choses n’est pas remis en cause ; c’est même très bien d’agir ainsi par amour pour le Seigneur. Mais beaucoup de chrétiens agissent ainsi dans le but de s’assurer la faveur de Dieu. En réalité, c’est un légalisme chrétien comparable au légalisme juif.

Le doute représente un autre poids qui « nous enve-loppe si facilement ». Le chrétien peut très bien affirmer avec conviction la vérité de Philippiens 4 : 19 : « Mon Dieu pour-voira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Christ Jésus » et, néanmoins, être rempli d’inquiétude quand surviennent des difficultés financières. Cette réaction amè-nera forcément des remarques ironiques de la part de son entourage : « Mais n’est-ce pas toi qui dis à tout le monde : “Dieu pourvoira à vos besoins” ? » Peu importe ce que nous affirmons ! Car, en réalité, nos actes révèlent nos convictions véritables. Quand nous nous inquiétons, nous doutons que Dieu puisse tenir ses promesses, et notre incrédulité le dés-honore.

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La Bible dit aussi que si nous donnons généreusement et de façon désintéressée, Dieu nous récompense (Matthieu 6 : 3-4). Voilà encore un principe que nous déclarons croire, mais que nous avons bien souvent du mal à mettre en pratique ! En toute sincérité, la plupart d’entre nous devons admettre que nous avons moins confiance en Dieu que nos propos ne le suggèrent.

Qu’est-ce qui nous protège contre le doute ? Avant tout, Paul recommande : « Prenez, en toutes circonstances, le bou-clier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du Malin » (Éphésiens 6 : 16). Quand Satan décoche ses tentations, nous devons les intercepter par le bouclier de la foi. En d’autres termes, nous devons lui répon-dre : « Satan, tu es un menteur invétéré : aucun de tes propos n’est vrai. En revanche, toutes les promesses de Dieu sont dignes de confiance, aussi je vais y croire ».

Chaque fois que nous péchons, nous croyons Satan au lieu de croire Dieu. C’est pourquoi l’auteur de l’épître aux Hébreux veut que les croyants se débarrassent de leurs dou-tes et de tout ce qui pourrait entraver leur course. Il désire que ses lecteurs courent avec confiance en s’inspirant de l’exemple des nombreux hommes et femmes qui ont vécu la même vie de foi, participé à la même course et ont été vainqueurs.

Regardons à JésusL’auteur de l’épître aux Hébreux encourage aussi à gar-

der « les yeux fixés sur Jésus, qui est l’auteur de la foi et qui la mène à la perfection. Au lieu de la joie qui lui était propo-sée, il a supporté la croix, méprisé la honte, et s’est assis à la droite du trône de Dieu » (Hébreux 12 : 2).

Jésus-Christ constitue l’exemple de la foi par excellence, étant celui qui avait le plus à perdre. Paul l’explique ainsi : « Lui dont la condition était celle de Dieu, il n’a pas estimé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais il

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s’est dépouillé lui-même, en prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes ; après s’être trouvé dans la situation d’un homme, il s’est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort, la mort sur la croix » (Philippiens 2 : 6-8).

Se dépouillant de ses privilèges divins, Jésus s’est confié en Dieu qui avait déclaré qu’il ne laisserait pas son bien-aimé voir la corruption (Psaumes 16 : 10). Il est venu sur la terre comme un homme, il a porté les péchés du monde, et il est mort sur la croix, confiant dans le fait que le Père le ressusci-terait et lui rendrait la gloire dont il avait joui auparavant. Son acte de foi demeurera à jamais incomparable. Le Seigneur Jésus-Christ a enduré des souffrances inimaginables mais, en croyant Dieu, il a remporté la victoire. C’est pourquoi nous devons garder nos regards fixés sur lui.

L’expression « les yeux fixés sur Jésus » signifie littérale-ment « détournant les yeux vers Jésus ». Se concentrer sur le but est primordial pour l’atteindre. Quand mon père m’ap-prenait à taper dans un ballon, il me disait : « Tu ne pourras jamais taper juste si tu ne gardes pas l’œil sur le ballon lors-qu’il vient dans ta direction ». Quand nous jouions au basket, il avait coutume de dire : « Ne quitte pas le panier des yeux ».

De même, dans la vie chrétienne, nous ne devons pas garder nos yeux fixés sur nous-mêmes. En fait, plus vite nous détournerons le regard de nous-mêmes, mieux ce sera. Je crains que la psychothérapie en vogue aujourd’hui n’encou-rage une introspection exagérée. S’autoanalyser en perma-nence revient à tenter de conduire un véhicule en regardant les pédales !

Pour participer à la « course » chrétienne, nous ne devons pas regarder nos pieds ni même les autres concurrents, mais seulement Jésus, l’exemple parfait, « qui est l’auteur de la foi et qui la mène à la perfection » (Hébreux 12 : 2). Le mot grec traduit par « auteur » est archégos. Il signifie « initiateur, pionnier, chef suprême ». Ainsi Jésus-Christ est l’exemple

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suprême de la foi, supérieur à tous les exemples cités dans Hébreux 11 et partout ailleurs. Nous devons nous souvenir de cela ! Par là, nous éviterons de nous comparer trop rapi-dement à d’autres croyants et de convoiter leur foi et leurs expériences.

Dans la course de la foi, qu’est-ce qui nous attend à la ligne d’arrivée ? La joie et la victoire. Jésus a enduré la croix « en vue de la joie qui lui était réservée » (Hébreux 12 : 2 – Semeur). Tout athlète nous dira que sa plus grande joie est, non pas de recevoir une coupe ou une médaille, mais de gagner la course. Pour Jésus, la joie de la victoire était d’être à nouveau assis « à la droite du trône de Dieu » (v. 2).

En tant que chrétiens, notre ultime joie et récompense sera de nous trouver au ciel avec Christ. Cependant, ici et maintenant, nous pouvons goûter à la joie de la victoire en triomphant de la tentation. Sans doute reconnaissez-vous l’une des innombrables tentations suivantes : « Ce n’est pas facile d’être chrétien : on se moque de moi à la cantine… On me prive de fournitures de bureau… Mon professeur de phi-losophie attaque mes convictions en classe… Mon épouse rend notre vie de couple impossible… Dans notre société, il est de plus en plus dur d’être chrétien car nous approchons des temps de la fin ».

Sur ce dernier point, un nombre croissant de chrétiens affirment : « Nous sommes inquiets de ce qui se passe dans le monde. Si les choses ne changent pas rapidement, notre pays court à sa perte ». Les chrétiens ne devraient pas se conduire ainsi. Nous ne vivons pas par les nouvelles ; nous vivons par la foi en Dieu. Quand Bulstrode Whitelock se pré-parait, en 1653, à embarquer pour la Suède comme émis-saire d’Oliver Cromwell, il était inquiet de l’état d’agitation de son pays. L’Angleterre venait de traverser une période de guerre civile. Pour la première et la seule fois de son his-toire, elle avait exécuté son propre roi (Charles Ier). L’armée et le gouvernement s’opposaient. Il en était de même des presbytériens et des indépendants de Cromwell, deux bran-

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ches des puritains (héritiers spirituels des réformateurs du siècle précédent). Il était difficile d’imaginer quelle direction le pays allait prendre, aussi était-il presque impossible de le représenter auprès d’une autre nation. Le soir avant son départ, Whitelock marchait nerveusement de long en large. Un serviteur digne de confiance, remarquant que son maître ne pouvait trouver le sommeil, s’approcha de lui après un moment. Et cet échange eut lieu :

– S’il vous plaît, Monsieur, me permettrez-vous de vous poser une question ?

– Certainement.

– Veuillez me pardonner, Monsieur, pensez-vous que Dieu gouvernait très bien le monde avant votre naissance ?

– Sans aucun doute.

– Et je vous prie, Monsieur, pensez-vous qu’il le gouver-nera tout aussi bien après votre mort ?

– Certainement.

– Alors, Monsieur, je vous prie de m’excuser, ne pensez-vous pas pouvoir lui faire confiance pour le gouverner tout aussi bien pendant votre vie 15 ?

Ces questions laissèrent Whitelock sans voix. Se met-tant au lit, il s’endormit très vite. Ainsi, nous ferions bien de nous poser ces mêmes questions quand nous appréhendons l’avenir : la réponse évidente que nous y ferons nous permet-tra de retrouver la sérénité.

L’auteur de la lettre aux Hébreux était très conscient que de telles inquiétudes nous tourmentent au cours de notre course chrétienne. Voici ce qu’il nous conseille de faire : « Considérez en effet celui qui a enduré de la part des pécheurs une telle opposition contre sa personne, afin que vous ne vous fatiguiez pas, l’âme découragée. Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang en combattant contre le péché » (Hébreux 12 : 3-4). En d’autres termes : « Aucun de

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vous n’est en train de se vider de son sang ! La situation est peut-être difficile au travail, vous vous faites huer en classe, et vous n’aurez probablement jamais de traitement de faveur de la part du gouvernement. En revanche, vous n’avez pas été crucifiés comme quelqu’un que je connais ! »

Quand nous commençons à penser qu’il est trop dur de vivre la vie chrétienne, considérons Jésus-Christ qui a enduré l’hostilité au point de subir la mort de la croix, puis souvenons-nous que nous ne sommes pas allés aussi loin. Garder cette pensée à l’esprit nous permettra de refréner notre inquiétude. Quand cette dernière nous gagne pendant la course, concentrons-nous encore davantage sur la per-sonne de Jésus. Rappelons-nous que sa vie de foi l’a conduit à la joie et à la victoire ; il en sera de même pour nous.

Louons Dieu maintenantComme déjà mentionné, la joie chrétienne n’est pas

seulement réservée à l’avenir. Notre éternité sera consacrée à louer Dieu avec joie, mais nous pouvons tout à fait com-mencer dès maintenant. Les orgueilleux ne louent pas Dieu ; ils sont trop préoccupés d’eux-mêmes. Les humbles éprou-vent à son égard une crainte respectueuse, aussi des louan-ges sortent-elles naturellement de leur cœur. Dans les deux derniers chapitres, nous avons relevé dans la Parole de Dieu comment l’humilité et la prière de reconnaissance peuvent nous libérer de l’inquiétude. La louange, quant à elle, réunit les deux ; elle est une arme redoutable dans notre arsenal destiné à attaquer les pensées et les sentiments qui font naî-tre en nous l’inquiétude.

L’exemple des Psaumes

Je ne plaisantais qu’à moitié le jour où j’ai suggéré à mon auditoire que tout chrétien paralysé par l’inquiétude devrait être enfermé dans une pièce presque vide, recevoir sa nourriture par une fente dans la porte, et ne pas être libéré

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avant d’avoir lu le livre des Psaumes ! Ceux qui se soumet-traient à cette thérapie des Psaumes en sauraient tellement plus sur Dieu qu’ils ne pourraient s’empêcher de le louer. Comme l’affirme l’auteur de l’épître aux Hébreux, l’essentiel consiste à détourner les regards de nous-mêmes et à les diri-ger vers Dieu. L’inquiétude ne peut survivre en présence de la louange.

La louange fait tellement partie du plan de Dieu pour la vie de son peuple qu’il nous en a laissé tout un livre plein. Les Psaumes sont de grands cantiques que le peuple d’Is-raël avait coutume de chanter et de lire. Dieu veut que nous lui offrions sans cesse – comme l’ont fait les enfants d’Israël avant nous – les louanges dont il est digne. « Il est bon de célébrer l’Éternel et de psalmodier en l’honneur de ton nom, ô Très-Haut ! D’annoncer dès le matin ta bienveillance, et ta fidélité pendant les nuits » (Psaumes 92 : 2-3). Louer Dieu matin et soir donne le ton à notre vie.

Les aspects de la louange

Que signifie précisément louer Dieu ? Chanter un canti-que, s’exclamer « Dieu soit loué ! Alléluia ! » ? Lever les mains ? Adresser à Dieu une prière silencieuse ? Quelle est la bonne réponse ? De quelle manière louons-nous le Seigneur ? Selon la Bible, la véritable louange comporte deux aspects.

Proclamer les attributs de Dieu

La louange exprime le caractère de Dieu. Certains chré-tiens étudient seulement le Nouveau Testament car il nous révèle et éclaircit de nombreuses vérités cachées jusqu’ici. Cependant, il est tout aussi indispensable d’étudier l’Ancien Testament : ces écrits montrent avec puissance le caractère de Dieu et permettent ainsi de mieux le louer.

Par exemple, Habaquq a loué Dieu en raison de ses attributs : il est saint, puissant, éternel, il est un Dieu qui demeure fidèle à son alliance (Habaquq 1 : 12-13). Sa louange

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a résolu un grand problème dans son propre cœur. Il ne com-prenait pas pourquoi Dieu allait juger Israël en envoyant les Chaldéens impies le conquérir (1 : 6-11). Habaquq voulait que Dieu ranime et restaure son peuple, mais les enfants d’Israël avaient épuisé sa patience.

Au sein de cette confusion, Habaquq s’est rappelé ces vérités : Dieu est saint, il ne commet pas d’erreur. Dieu garde son alliance, il honore ses promesses. Dieu est éternel, il est à l’extérieur de l’histoire. Dans sa louange, Habaquq a affirmé ce que nous avons appris dans ce chapitre, à savoir que « le juste vivra par la foi » (2 : 4). Ses circonstances n’avaient pas changé, mais il se sentait déjà mieux. Dieu a permis aux Chaldéens de renverser Israël pendant un temps, mais Habaquq savait que son Dieu était assez fort pour maîtriser tout événement.

Au lieu de nous inquiéter des problèmes que nous ne pouvons régler, nous devrions dire : « Seigneur, tu es plus grand que l’histoire. Tout t’appartient dans l’univers. Tu peux faire tout ce que tu veux. Tu m’aimes et tu m’as promis que je ne manquerais jamais de ce dont j’ai besoin. Tu as affirmé que tu prendrais soin de moi comme tu prends soin des oiseaux et des fleurs. Tu as déclaré que ta personne et ta puissance seraient à ma disposition ». Une telle louange glorifie Dieu.

Rappeler les œuvres de Dieu

Les attributs de Dieu se manifestent dans ses œuvres. Les Psaumes sont remplis des hauts faits de Dieu en faveur de son peuple. Les enfants d’Israël le louent pour une multi-tude de raisons : il leur a fait franchir la mer Rouge à sec, il a fait jaillir de l’eau d’un rocher, il a nourri son peuple dans le désert avec la manne, il a détruit ses ennemis, il a fait tomber les murs de Jéricho, et beaucoup d’autres encore !

Après avoir réévalué son problème, Habaquq commence à louer Dieu pour ses œuvres, impressionné par la puissance

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qu’il y déploie (3 : 16). Il affirme qu’il se réjouirait en l’Éternel même si tout s’écroulait autour de lui (v. 17-18). Pourquoi ? Parce que Dieu s’est montré fidèle dans le passé. L’Ancien Testament nous rapporte toutes ces preuves de la puissance de Dieu au travers de ses œuvres pour que nous puissions nous rendre compte avec précision de sa fidélité.

Si nous devons affronter un problème qui nous paraît insoluble, n’oublions pas de louer Dieu. Disons-lui : « Seigneur, tu es le Dieu qui a placé les étoiles et les planètes dans l’es-pace. Tu es le Dieu qui a formé la terre et séparé la terre de la mer. Puis tu as créé l’homme et tout ce qui vit. Bien que l’homme ait désobéi, tu as pourvu à notre rédemption. Tu as formé un peuple qui porte ton nom et tu l’as protégé au fil des âges, en accomplissant prodige après prodige en sa faveur. Tu es le Dieu qui est venu dans ce monde sous la forme d’un homme, et qui est ressuscité d’entre les morts ». Quand nous louons Dieu pour tout ce qu’il a accompli, nos problèmes se réduisent à vue d’œil.

N’oublions pas qui est Dieu et que les œuvres qu’il a accomplies le glorifient et fortifient notre foi. Pour nous aider à agir ainsi, lisons les Psaumes la prochaine fois que nous serons tentés de nous inquiéter. Je suis si convaincu des bénédictions que les Psaumes apportent dans notre vie que j’ai inclus à la fin de ce livre un appendice intitulé Des Psaumes destinés aux inquiets. Il s’agit d’une sélection de pas-sages des Psaumes qui expriment de façon poignante ce que nous éprouvons quand nous sommes en proie à l’inquiétude, et qui nous aident à la surmonter. Peut-être souhaiteriez-vous vous enfermer dans une pièce pour les étudier ? Vous serez alors vite convaincu de leur utilité pour fortifier votre foi et votre confiance en Dieu !