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VIVRE LA FAMILLE SANS PRESSION DESSINS ANIMÉS COMMENT BIEN LES GÉRER? COUPLE ANTICIPER LA CRISE DE LA CINQUANTAINE MARCEL RUFO NOUS SOMMES LÀ POUR LEUR PERMETTRE DE GRANDIR SAVOURER LA VIE DE COUPLE, CONSTRUIRE UNE FAMILLE ÉDITION 2/18 - MAI-JUILLET 2018 l CHF 9.- / 7.- EUR l WWW.MAGAZINE-FAMILY.INFO

VIVRE LA FAMILLE SANS PRESSION - Fertilog · Yves-Alexandre Thalmann, psychothérapeute Stéphanie Zwick, éducatrice spécialisée et coach familiale EXPERTS DE CETTE ÉDITION Thomas

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VIVRE LA FAMILLE SANS PRESSION

DESSINS ANIMÉS COMMENT BIEN LES GÉRER?

COUPLE ANTICIPER LA CRISE DE LA CINQUANTAINE

MARCEL RUFO NOUS SOMMES LÀ POUR LEUR PERMETTRE DE GRANDIR

SAVOURER LA VIE DE COUPLE, CONSTRUIRE UNE FAMILLE

ÉDITION 2/18 - MAI-JUILLET 2018 l CHF 9.- / 7.- EUR l WWW.MAGAZINE-FAMILY.INFO

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DOMAINE DU CHÂTEAU DE PEYREGUILHOTDans le Sud-Ouest de la France un domaine de vacances chrétien de 26 hectares de bois et de prairies vous propose : rencontres, partages, détente, repos, ressourcement, espace aquatique, aires de jeux, animations, temps spirituels, découverte de la région.

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“Toute la famille dormait dans une pièce.

Un matin, mon oncle a abusé sexuellement de moi.

Dans ma famille, tout le monde me disait que

j ’étais laide, que je n’avais pas de valeur.

Michelle Tolentino

Par le parrainage, la Philippine Michelle a entenduun autre message : « Tu es belle, tu as de la valeur ! »

« Ces mots ont transformé ma vie ».Aujourd’hui, Michelle dirige l’ONG Made in Hopepour aider les victimes d’exploitation sexuelle.

Découvrez son histoire : www.compassion.ch/michelleParrainez un enfant avec Compassion et libérez-le

ainsi de la pauvreté au nom de Jésus !

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Editorial

UNE PETITE PENSÉE EN PASSANT : «La vie des parents est le livre dans lequel les enfants lisent.»

Saint-Augustin, philosophe et théologien

A ussi loin que je me souvienne, j'ai toujours aimé lire. Un bon bouquin, une chaise longue ou un canapé, et je suis comblée. Mais voilà, ma fille n'a pas attrapé le virus de la lecture. Pourtant, nous avons lu avec elle

chaque soir dans son enfance, comme nous l'avons fait avec son aîné. Et du côté de ce dernier, alors que je me suis fait un devoir de lui proposer une alimentation saine et variée, les légumes le rebutent toujours et encore. Oups... ai-je vraiment tout raté? Qu'aurais-je pu mieux faire?

Culpabiliser est une tendance quasiment naturelle chez les parents et encore davantage chez les mères. Mais si la culpabilité est légitime lorsqu'on enfreint des normes morales ou lorsqu'on a été blessant, il est plus adéquat de parler de «fausse culpabilité» lorsqu'on s'accuse sans cesse de ne pas avoir fait assez bien, même quand les enjeux ne sont pas essentiels.

Et si au lieu de céder à cette pression d'être une mère (ou un père) «Zéro dé-fauts», j'adoptais l'approche - plus prometteuse - d'accepter que mes enfants ne sont pas des prolongations de moi mais des êtres à part, avec leurs goûts et leurs intérêts propres? Il est vrai que dans certaines familles, la même passion se transmet de génération en génération. Mais ce n'est de loin pas le cas pour toutes. Souvent, les jeunes se dirigent vers des professions ou développent des dons bien différents de leurs parents.

Comme le relève le pédopsychiatre Marcel Rufo dans ce numéro: «Avoir des enfants très différents de nous est une aventure unique.» Une aventure qui nous permet à nous, les parents, de continuer à arrondir nos angles, à développer notre bienveillance et notre amour inconditionnel. De nous ouvrir aussi à des activités, musiques ou intérêts vers lesquels on ne se serait pas spontanément tourné. Et qui me dit qu'un jour, dans sa vie de femme, ma fille ne développe-ra pas le goût pour la lecture et mon fils, dans sa vie d'homme, une tolérance pour quelques légumes? La bonne nouvelle est que l'on continue de mûrir toute notre vie.

Sandrine ROULET Rédactrice

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CHAIR DE MA CHAIR,MAIS DIFFÉRENTS

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ILS SONT PARTENAIRES DE FAMILY

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Vivre la famille sans pression18 On dit stop à la pression20 Sʼarrêter avant de craquer22 Laissons-les respirer23 Sans pression, lʼéducation par

la confiance

08 PEOPLE: Virginie Ledoyen: Maman, un rôle quʼelle prend à cœur

10 TÉMOIGNAGES: Et si le coup de foudre faisait naître une relation sérieuse?

12 COUPLE: Quand lʼamour nʼa pas dʼâge

15 Le compromis, impasse ou découverte?

13 TEST PERSO: Ai-je de l'empathie pour mon conjoint?

14 GROSSESSE: Peut-être pas enceint, mais pas moins présent

16 CRISE: Anticiper la crise de la cinquantaine

SUPPLÉMENT VACANCES25 Des vacances en famille, à

quoi bon?27 Lʼété, idéal pour

rafraîchir le couple

30 DESSINS ANIMÉS: Comment bien les gérer?

32 DANS LE FOYER: Quand nos régimes les affectent

34 Lʼennemi se déguise

35 SOLO: Il refuse de voir son autre parent

46 INTERVIEW: On ne doit pas leur plaire mais leur permettre de grandir

IDÉES PRATIQUES POUR LES PARENTS37 0-2 ANS: Bien choisir des

couches pour son bébé

38 3-5 ANS: Ils dorment dans la même chambre

39 En guerre contre les mauvais sucres

40 6-10 ANS: Vive les cousins!41 Lʼété arrive, gare aux tiques! 42 11-15 ANS: Et si on relati-

visait les mauvaises notes?43 Respecter lʼautre sexe,

ça sʼapprend

44 16 ANS ET PLUS: Il nous présente son amoureuse

45 Jʼai des adultes à la maison

SUPPLÉMENT FAMILLE & SPIRITUALITÉI Faire le ménage dans sa vieII Intercéder pour ses adosIV Vacances avec des chrétiensV Visités par Dieu en Sibérie

8 Virginie Ledoyen Maman, un rôle quʼelle prend à cœur

18 Vivre la famille sans pression

30Dessins animés: comment bien les gérer?

Dossier Nous tous

Nous deux

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Dans cette édition

Edith Tartar-Goddet, psychosociologueYves-Alexandre Thalmann, psychothérapeuteStéphanie Zwick, éducatrice spécialisée et coach familiale

EXPERTS DE CETTE ÉDITIONThomas d’Asembourg, psychothérapeute et conférencierPatrick Ben Soussan, pédopsychiatre et auteurCatherine Boé, psychologueCorinne Bühler, infirmièreStéphane Clerget, pédopsychiatre et auteurAurore Dady Thibaudeau, nutritionnisteNancy Doyon, éducatrice spécialisée et coach familialeHeinz Etter, psychologue Josepha Faber Boitel, docteure en lettres et enseignanteAnne-Laure Guénat, psychologuePatrick Guenin, pédiatreChristian Kuhn, conférencierCatherine Lefebvre, nutritionniste et auteureSylvie Lesur, conseillère conjugale et familialeMarc et Rachel Paton, fondateurs d’une associationpour la familleMarlyse Plagnard, conseillère conjugale et familialeJacques Poujol, psychothérapeuteMarcel Rufo, pédopsychiatre et auteurChristian et Fabienne Sollberger, couple pastoral

CHRONIQUEURS DE CE NUMÉRO

LA VIE DE FAMILLE, C’EST...

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Gary Chapman, auteur des Langages de lʼamour, succès international dʼédition. Il est par ailleurs conseiller conjugal et pasteur (p.11)

Nicole Deheuvels, pasteure, conseillère conjugale (p.17)

Myriam Demierre, comédienne, auteur notamment des one-woman-show «Lʼécole des mères» et «Ô Temps pour moi» (p. 33)

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BÉBÉ: DÉTECTIVE PRÉCOCE«Seule une proposition entre A et B est vraie; alors

si A est faux, cʼest que B est vraie»: avant même de savoir parler, les bambins seraient capables de ce type de raisonnement. Cʼest ce que suggère une étude pub-liée dans la revue Science mi-mars. Menée par lʼUni-versité de Barcelone, celle-ci conforte les partisans des compétences précoces des nourrissons.

Par le biais de courtes vidéos, les chercheurs ont présenté à des bébés de douze à dix-neuf mois des des-sins dʼobjets et enregistré les mouvements de leurs yeux

à lʼaide de lʼoculométrie. Résultat: les nourrissons regar-daient plus longuement des images incohérentes et leurs pupilles se dilataient davantage «en phase de déduction potentielle». En effet, lorsque le dessin ne correspondait pas à leur «prévision», ils marquaient la surprise, ce qui suggère une opération logique. «Si la méthodologie de cette étude est très astucieuse, ses résultats demandent à être confirmés», estime Edouard Gentaz, professeur de psychologie du développement de lʼUniversité de Genève, selon un article paru dans le Temps.

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L’ACTUALITÉ

DU COUPLE ET

DE LA FAMILLE

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LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ DES ENFANTS

La pauvreté des enfants, ça existe. En France, elle touche un enfant sur cinq, soit trois millions de petits. En Suisse, un mineur sur huit est concerné, soit 76 000 enfants, auxquels sʼajoutent ceux qui vivent tout juste au-dessus du seuil de pauvreté. Caritas Suisse les estime à près de 200 000. Dans les deux pays, élus et associations se mobilisent pour que cette injustice faite aux plus jeunes cesse.

Caritas Suisse demande un «minimum vital» pour chaque mineur sur tout le territoire, comme cela est déjà mis en place dans le canton du Tessin ou le canton de Vaud. En France, une consultation interministérielle a eu lieu de janvier à mars 2018. Elle plaide pour un accès encore plus universel aux crèches, pour favoriser le retour à lʼemploi des mamans, et ainsi augmenter le revenu des familles. Une démarche qui a également été soutenue par «la grande semaine de la petite enfance», en mars.

LE PACS VS MARIAGE ET DIVORCE

Selon lʼOffice fédéral des sta-tistiques, le nombre de partena-riats enregistrés a augmenté en Suisse en 2017, alors que celui

des mariages a reculé. Près de huit cents couples de même sexe ont officialisé leur partenariat, ce qui correspond à une hausse de 6,7 % par rapport à 2016.

Même si les couples dʼhommes sont plus nombreux à faire cette démarche, les partenariats de femmes ont aug-menté de 33%. Les mariages marquent pour leur part un recul: 39 800 ont été célébrés en 2017 contre 41 600 lʼannée précédente. Cette baisse est plus marquée chez les couples de ressortissants étrangers. Les divorces, eux, ont forte-ment diminué entre 2016 et 2017 (-15 %). La durée moyenne dʼun mariage reste stable: quinze années de vie commune au moment du divorce.

LE CHIFFRE: 20LAgence européenne des produits chimiques alerte: en-

viron un produit de consommation sur cinq contient des substances interdites par lʼUnion européenne. Et les jouets sont parmi les objets les plus concernés.

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Actu des couples et des familles

Le test de 5600 produits dans toute lʼUnion européenne est clair: 20% des jouets testés contenaient des phtalates et trois types de ces plastifiants sont des perturbateurs endocriniens. Ces derniers peuvent affecter le développe-ment neurologique, le métabolisme ou la fertilité des enfants. Ce résultat est dʼautant plus surprenant que les phtalates ont été interdits il y a plusieurs années.

ACCUEIL DU JEUNE ENFANT REVU À LA

BAISSEComme annoncé fin 2017 par

la ministre française des so-lidarités et de la santé Agnès Buzyn, lʼallocation de base de la Prestation dʼaccueil du jeune enfant (Paje) sʼest vue réduite début avril pour de nombreuses

familles, même modestes. Cette baisse concerne les futures naissances et doit être en partie compensée, dès cet au-tomne, par une hausse des aides à la garde dʼenfants accor-dées aux familles monoparentales.

PRÉSIDENT SOLLICITÉ PAR DES FAMILLES

Cinquante-et-une associations françaises demandent au président Emmanuel Macron dʼappuyer la directive eu-ropéenne sur lʼéquilibre vie professionnelle/vie privée des parents et des aidants. Cette directive prévoit par exemple le droit de demander des formules souples de travail ou de fractionner et rémunérer le congé des proches aidants. Les associations représentent des millions de familles, per-sonnes en situation de handicap ou âgées.

ENFANT NÉ SANS PARENTS

Un bébé est récemment né en Chine, quatre ans après le décès de ses deux parents dans un accident de voiture. Au terme dʼun long combat juridique, les quatre grands-parents ont obtenu les embryons congelés et les ont transportés jusquʼà une mère porteuse au Laos. Elle est ensuite venue accoucher en Chine. Ce sont les grands-parents qui élèvent le bébé.

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L’ACTUALITÉ

DU COUPLE ET

DE LA FAMILLE

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Virginie Ledoyen est actrice et maman à temps plein. La maternité lui a donné

une nouvelle façon d’aborder le monde et les autres. Interview.

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MAMAN, UN RÔLE QU’ELLE PREND À CŒUR

People

Vous êtes maman de trois enfants âgés de seize, six et trois ans. En quoi le fait de deve-nir maman bouleverse-t-il une vie?

Dʼun seul coup vous devenez responsable de quelquʼun dʼautre que de vous-même. Pour une femme ou pour un homme, cʼest forcément un bouleversement. Cela change tout.

Pour ma part, en devenant maman, je ne suis pas de-venue différente dans le sens où je ne me suis pas mise à penser autrement. Mais, soudain, devenir responsable de quelquʼun dʼautre que de soi-même change tout le rap-port que lʼon a au monde. Ce nʼest pas tant dʼêtre enceinte qui bouleverse, mais, soudainement, être responsable de quelquʼun.

V irginie Ledoyen est actrice depuis lʼâge de dix ans. Elle a joué, entre autres, avec Leonardo DiCaprio dans La Plage (2000), Gérard Depardieu et Isabelle Adjani dans

Bon voyage (2003). Depuis cinq ans, cette maman de trois enfants est la

marraine de lʼévénement «la grande semaine de la petite enfance», organisée en France tous les ans dans le but de soutenir les structures dʼaccueil des enfants en bas âge. En 2018, cette semaine particulière était consacrée au thème de «lʼenfant en mouvement dans un monde en action». Organisée du 12 au 18 mars, elle a mobili-sé 10 000 lieux dʼaccueil et 70 000 professionnels de la petite enfance.

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comme on peut! Vraiment. Il ne faut pas sʼauto-flageller en permanence. En cela, je pense que les professionnels de la petite enfance sont aussi là pour nous donner un autre regard sur notre enfant. Il est très important de pouvoir les écouter sans se vexer.

Jʼai des souvenirs douloureux de professionnels qui mʼont dit, à propos de mes enfants: «Il/elle est capri-cieux/cieuse! Il/elle a tapé ses camarades.» En entendant cela, on peut avoir tendance à être susceptible. Mais il faut savoir écouter ces remarques. Car ces professionnels arrivent à mettre le doigt sur des choses pour lesquelles, nous, en tant que parents, nous nʼavons pas la meilleure des objectivités.

La grande semaine de la petite enfance met l’accent sur le trio gagnant «parents-enfants-professionnels». Pourquoi?

Les professionnels de la petite enfance passent un temps fou avec nos enfants, parfois même plus que nous-mêmes, les parents. Ils ont une responsabilité éducative et émotionnelle vis-à-vis de nos enfants. Et former ce trio parents-enfants-professionnels produit une sorte de co-hésion sociale, en mettant le parent et le professionnel chacun à sa juste place, dans ce quʼelle a dʼimportant, de beau et de nécessaire. Les professionnels et les familles ont une force créative phénoménale! Tout ce qui touche lʼartistique chez les enfants est important. Lʼimaginaire, ça sʼéduque. Ça rend la vie plus douce. Certains enfants sont en situation de détresse et de grande précarité; pour eux, lʼart adoucit la vie. Les professionnels sont là pour ça et ils font un travail absolument formidable.

Vous êtes également sensible à la situation des famille monoparentales...

Pouvoir se reposer sur un conjoint, cʼest formidable. Mais il y a beaucoup de femmes seules avec leurs enfants, qui travaillent toute la journée, avec toute la culpabili-té que ça peut engendrer. Les structures dʼaccueil pour leurs enfants deviennent, pour elles, quasiment leur fa-mille. Sʼy vivent des liens très profonds, qui dépassent le simple lien éducatif. Ce sont les seuls échanges, par-fois, que certaines femmes ont avec dʼautres à propos de leurs enfants. Les professionnels sont les seuls à avoir un regard extérieur sur leurs enfants. Ces assistantes ma-ternelles et auxiliaires de la petite enfance sont des liens très importants pour beaucoup de mamans.

Propos recueillis par Marie LEFEBVRE-BILLIEZ

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Que souhaitez-vous transmettre à vos enfants?

Cʼest très délicat de répondre à cette question car on tombe vite dans les clichés. Pour moi, le plus impor-tant, cʼest la tolérance. Etre curieux et ouvert aux autres. Je ne sais pas dans quelle mesure je le suis moi-même, mais jʼaimerais que mes enfants le soient. Quʼils soient capables de vivre dans un monde ouvert, en posant un regard bienveillant sur les autres.

Est-ce pour cela qu’il est important pour vous que vos enfants fréquentent des structures d’accueil collectives?

Oui. Mes enfants ont toujours été dans des struc-tures de petite enfance. Jʼai moi-même été élevée de cette façon: crèche, garderie, centre de loisirs, colonies de vacances, etc. Jʼy ai appris beaucoup de choses sur le «vivre ensemble». Il mʼa toujours semblé important que mes enfants soient avec dʼautres enfants, dʼhorizons, de cultures, de groupes sociaux différents. Mes enfants sont donc toujours allés à la halte-garderie. Parce que la vie, tout simplement, cʼest vivre avec les autres, ceux qui sont différents, qui ne pensent pas comme vous. Même les en-fants sont différents entre eux. Pour pouvoir être heureux et curieux, il faut apprendre à être ensemble.

Moi-même jʼai trois enfants qui sont tous différents les uns des autres. Ils sont élevés a priori de la même fa-çon et pourtant, ils ont des sensibilités, des personnalités et des tempéraments différents. Jʼespère quʼils auront en commun la même ouverture dʼesprit.

Comment les protéger tout en préservant cette ouverture à l’exploration?

En ne les protégeant pas à lʼexcès. Le plus compliqué à gérer quand ils sont tout petits, cʼest la frustration. Or, quand on les protège beaucoup, la frustration est dé-multipliée. Les surprotéger, serait-ce les aimer? Lʼamour nʼamène-t-il pas plutôt à les laisser faire leurs propres expériences?

Votre fille aînée est une grande adolescente. Si elle souhaitait devenir actrice, l’encourageriez-vous?

Jʼadore mon métier! Donc, si lʼun de mes enfants avaient envie dʼaller dans cette voie, je lʼencouragerais, du mieux que je peux. Mais je nʼattends pas de mes enfants quʼils fassent le même métier que moi. Ma fille aînée ne semble pas sʼy intéresser. Je suis en même temps curieuse et je me réjouis de lʼadulte quʼelle va devenir.

Vous parlez de frustration. Avez-vous un conseil à donner aux parents qui ont du mal à gérer celle de leur enfant?

Si seulement jʼen avais un… Le seul conseil que je puisse donner est la constatation suivante: on fait bien

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Il m’a toujours semblé important que mes enfants soient avec des enfants

d’autres cultures et d’horizons

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SYLVIE ET MAURICE, 35 ANS DE MARIAGE

Maurice et moi nous sommes rencontrés en juillet 1981 autour de la prise en charge dʼun adolescent en grande difficulté, Marc. Nous avions dix-neuf et vingt-deux ans. En stage estival pour étudiants, je travaillais en journée et hébergeais

Marc en urgence. Un soir, ce dernier me dit avoir trou-vé un hôte potentiel: «Momo». Je voulais voir ce jeune homme afin de tester son sérieux.

Et je me trouve face à un jeune adulte posé, profond et responsable, quoique visiblement fatigué et préoccupé. Maurice (Momo), sans le laisser paraître, ressent là un fort coup de cœur. Moi, je me sens surtout très soulagée de lui confier Marc. Un soir, je les invite à prendre le des-sert dans mon studio. Epuisé, lʼado sʼendort sur mon lit. Nous nous tenons face à face, Maurice et moi. Soudain, jʼai une révélation intérieure, comme un signe du ciel me disant: «Cʼest cet homme que je te donne pour ta vie.» Juste après, Maurice me dit: «Quelque chose se passe en moi, cʼest comme une source de vie qui mʼest donnée, à travers toi.»

Et cʼest alors que nous nous «reconnaissons». Nous entrons en intimité de cœur et dʼesprit, échangeons un baiser bouleversant. A Noël, quatre mois plus tard, nous nous fiançons et nous nous marions lʼété suivant. Depuis, ce sont trente-cinq ans de bonheur profond, malgré un itinéraire chahuté: stérilité, adoption de cinq petits dont certains ont des handicaps et le décès de lʼune, deux naissances inespérées et cinq petits-enfants, déjà.

STÉPHANIE ET FABIAN, 20 ANS DE MARIAGE

Cʼétait en été 1996. Soudain, dans les yeux dʼun inconnu, jʼai dé-couvert un nouveau monde. A cette époque, je me posais sérieusement la question dʼaller vivre dans un couvent. Fabian mʼa semblé être un cadeau du ciel. Jʼai su en quelques

minutes que ce serait mon futur mari. Lʼamour nous a foudroyés sans que nous nʼayons échangé une parole.

Pourtant tout nous séparait: il est germanophone et moi francophone, il travaillait dans la recherche scien-tifique et moi dans le social, il avait été un grand spor-tif et jʼétais amatrice dʼart, jʼétais croyante et lui pas. Mais notre lien était si évident quʼà partir de ce jour-là, nous ne nous sommes plus quittés. Nous avons par-lé de mariage après quelques semaines et nous nous sommes dit oui lʼété suivant.

Nos différences nous ont obligés à beaucoup parler en-semble. Aucun de nous ne maîtrisant très bien la langue de lʼautre, nous avions pris lʼhabitude de reformuler en cas de doute, dʼexpliquer ce que nous voulions dire et ce que nous avions compris. Ainsi, nous avons mis un soin particulier à la communication dès le début.

Depuis vingt ans, nous choyons notre relation en sui-vant des cours pour couples dans notre Eglise. Et même lorsque nos enfants étaient petits, nous avons continué à nous organiser des soirées et des week-ends à deux. Nous restons attentifs au plaisir de lʼautre. Lors dʼune période de tension entre nous, une conseillère conjugale nous a aidés à mieux nous comprendre. Quelle belle expérience! Cela nous a rendus encore plus complices.

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ET SI LE COUP DE FOUDRE faisait naître une relation sérieuse?Les papillons dans le ventre, des sueurs froides et un cœur qui bat la chamade, c’est ce que ces trois couples ont ressenti lors de la rencontre avec leur

future âme sœur. Et si le coup de foudre pouvait être à la base d’un couple fait pour durer? Témoignages.

Nous deux

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MARIE-ANGE ET RAFAËL, 35 ANS DE MARIAGE

Elle: Cʼétait un mois de mai, le groupe de jeunes de mon Eglise at-tendait un autre groupe. Très vite, mon regard se pose sur un jeune homme à fière allure qui mʼappa-raît «magnifique». Nos regards se croisent et mon cœur bat la cha-

made. Jʼai lʼimpression quʼil nʼy a plus que lui et moi. En deux jours, il nous semble que nous nous connaissons de-puis des mois. Nous étions faits lʼun pour lʼautre et nous voulions aller plus loin. Je l'ai rejoint pour mieux nous connaître et être accompagnés vers le mariage. Jʼavais trouvé lʼamour et il sʼappelait Rafaël.

Lui: Plusieurs personnes nous ont mis en garde contre les feux de paille. Mais nous étions convaincus dʼêtre faits lʼun pour lʼautre et nous nous sommes mariés neuf mois après. Les premières années de notre mariage nous ont permis dʼapprendre à nous connaître en profondeur. Lʼamour passion sʼest ainsi transformé en grande amitié, respectueuse des besoins de lʼun et de lʼautre. Nous nous sommes découverts avec nos fragilités, nos histoires respectives. Nous avons appris à être complémentaires. Marie-Ange reste impulsive, créative, entreprenante et moi observateur, tempérant et rassurant… Après trente-cinq ans de mariage, notre famille est un vrai trésor qui renferme des joyaux inestimables: nos trois enfants ma-riés et nos cinq petites-filles.

Propos recueillis par Françoise CARON et Marie LEFEBVRE-BILLIEZ

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ET SI LE COUP DE FOUDRE faisait naître une relation sérieuse?

Chronique

DISCUTER SANS SE DISPUTER

Comment discuter sans se disputer? Cela com-mence par une résolution: je ne condamnerai pas tes pensées, mais jʼessayerai de les comprendre.

Lorsque vous répondez à la personne que vous aimez, vos paroles peuvent être encourageantes ou décourageantes. Par exemple: «Ça, cʼest une pensée intéressante. Voudrais-tu me lʼexpliquer un peu plus?» Cʼest autre chose que: «Voilà le truc le plus débile que jʼaie jamais entendu. Comment peux-tu penser une chose pareille?» A votre avis, lequel des deux est de nature à susciter un partage ultérieur avec votre conjoint?

Voici par exemple, quelques entrées en matière pour vous aider à développer une communication plus approfondie:

Lisez le même article dans le journal local et partagez vos remarques.

Regardez un film ou une émission de télé et ré-pondez à ces questions: quel était le message de ce film? Quʼy avait-il de contestable? Quʼest-ce qui était le plus intéressant?

Lisez un livre sur tel ou tel sujet, un chapitre par semaine et racontez-vous lʼun à lʼautre une idée que vous avez trouvé étonnante ou profitable dans le chapitre.

Quelle que soit la formule retenue, attachez-vous à comprendre le partenaire plutôt que de cher-cher à démontrer que vous avez raison. Lʼintimité se nourrit de dialogues constructifs. Ce genre de conversations intentionnelles, pratiquées sur un certain laps de temps, stimuleront lʼintimité sous toutes ses formes. Une bonne communication est une clé pour un mariage solide.

GARY CHAPMAN est lʼauteur du best-seller Les langages de lʼamour et de Méditations quotidiennes pour le couple (éd. Farel). Ce livre propose aux couples de prendre chaque jour un moment pour réfléchir à un aspect de leur vie à deux, comme celui proposé ci-dessus.

Les papillons dans le ventre, des sueurs froides et un cœur qui bat la chamade, c’est ce que ces trois couples ont ressenti lors de la rencontre avec leur

future âme sœur. Et si le coup de foudre pouvait être à la base d’un couple fait pour durer? Témoignages.

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différence dʼâge très importante (vingt ans, par exemple), le veuvage ne doit pas être un tabou. Selon Yves-Alexandre Thalmann, le plus âgé du couple peut même libérer son conjoint dʼune fidélité au-delà de la mort et lʼinviter à ne pas rester seul(e) si cela lui pèse. Et de souli-gner que «cʼest aussi cela, se projeter dans lʼavenir.»

ASSUMER ET VIVRE PLEINEMENT LE COUPLEEnfin, le regard social posé sur les couples qui ont un

grand écart dʼâge peut être dur à vivre. Certains nʼhési-teront pas à critiquer. «Cʼest bien souvent une façon de justifier ses propres choix et de se rassurer», analyse le psychothérapeute. Ce regard social sera moins pesant si lʼhomme est le plus âgé: inconsciemment, la collectivité y voit la rencontre de la position sociale et de lʼaisance financière avec la fertilité de la jeunesse. «Mais avec plus de 25% de familles recomposées, on a de plus en plus lʼha-bitude de voir lʼéchelle traditionnelle des âges boulever-sée», note Yves-Alexandre Thalmann.

Il insiste par ailleurs pour porter un accent positif sur «lʼaventure du couple» qui est «une aventure de la diffé-rence et de la découverte de lʼaltérité. Plus on est bouscu-lé, plus cʼest intéressant mais plus lʼentreprise est, aussi, délicate.» Les deux partenaires devront donc être au clair sur les valeurs quʼils partagent et qui leur permettront de construire leur couple dans la durée.

Claire BERNOLE

C ertains voient dans le choix dʼun partenaire amoureux plus âgé une recherche de la figure du père ou de la mère. Mais Yves-Alexandre Thalmann se montre prudent face à cette lec-

ture psychanalytique. «On nʼest pas attiré par un âge mais par une personne et on ne décide pas de nos atti-rances. Au mieux peut-on repérer dans notre histoire des répétions», explique le psychothérapeute.

PENSER À LONG TERMELa relation entre deux personnes présentant un écart

dʼâge important (plus de dix ans) représente néanmoins un défi: celui du décalage. «Etre papa à trente ans ou cinquante-cinq ans, ce nʼest pas la même chose en terme dʼénergie disponible», pointe Yves-Alexandre Thalmann. Avant même de parler dʼenfants, les sorties tardives et un goût pour des loisirs différents peuvent entraîner un déphasage. «Même si, au début, cʼest une piqûre de jeu-nesse, cela peut devenir difficile à long terme», alerte-t-il.

Le psychothérapeute relativise cependant en rappelant que tout couple, même sans différence dʼâge, nʼengage son avenir que sur la base des éléments dont il dispose au présent. «Or, nous savons que nous ne sommes pas des êtres statiques mais des êtres dynamiques», rappelle-t-il. «Rencontrer lʼhomme ou la femme de sa vie, cʼest rencon-trer la personne qui nous fera changer. Cela demande une ouverture à lʼautre. Quand on envisage la vie à deux sous cet angle, lʼâge nʼest plus aussi important. Ce nʼest pas un piège qui se referme automatiquement.»

LE VEUVAGE, UN THÈME À ABORDERMoins légère, la question de lʼespérance de vie mérite

que le couple sʼy arrête. Si les deux partenaires ont une

Douze, quinze, vingt ans de différence...

les années d’écart, un atout ou un poids

pour le couple? Analyse.

Nous deux

Nous savons que nous ne sommes pas des êtres statiques mais des personnes dynamiques

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QUAND L’AMOURn a pas dʼâge

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TEST PERSO: QUEL EST MON NIVEAU D'EMPATHIE envers mon conjoint?

1. A un repas entre amis, votre conjoint confie les difficultés relationnelles qu'il rencontre avec un collègue● Vous l'écoutez car c'est important pour lui/elle◊ Vous lui répétez qu'il/elle devrait arrêter de se prendre la tête avec cette histoire≈ Vous avez un peu honte qu'il/elle étale ses pro-blèmes devant des amis

2. Votre conjoint a une rage de dents, vos premiers mots:◊ «C'est ça de zapper les contrôles chez le den-tiste»● «Mon (ma) chéri(e), j'imagine que c'est très douloureux. Je file à la pharmacie acheter des ant-lagiques»≈ «Je suis désolé(e) mais je ne peux pas t'aider. Il va falloir tenir le coup»

3. Parce que votre conjoint a appris une nouvelle qui le/la touche beaucoup, il/elle fond en larmes:● Cela vous émeut de le/la voir dans cet état et vous avez aussi les larmes aux yeux.≈ Vous êtes touché mais gardez ce que vous res-sentez pour vous◊ Vous trouvez sa réaction exagérée: tout ça pour ça...

4. Au cours d'une dispute, vous avez lancé des attaques personnelles à votre conjoint, attaques que vous regrettez. Que faire?≈ Vous vous en voulez mais espérez qu'il/elle fini-ra par vous pardonner◊ Vous faites comme si de rien n'était: il/elle vous a aussi dit vos quatre vérités● Dès que vous retrouvez votre calme, vous vous excusez

5. Selon vous, l'empathie c'est:≈ La capacité à trouver des solutions pour l'autre◊ La capacité à adhérer à une situation● La capacité à comprendre les sentiments de l'autre

VOS RÉSULTATSVous avez un maximum de ◊:

Etre empathique n'est pas naturel pour vous. Peut-être que dans votre famille d'origine, on s'in-terdisait d'exprimer les sentiments car on les consi-dérait comme une expression de faiblesse. Le souci, c'est que les autres peuvent vous trouver insensible. Apprendre à identifier et reconnaître sa propre tris-tesse, colère, déception, peur, vous aidera à mieux comprendre les sentiments des autres et notam-ment de votre conjoint.

Vous avez un maximum de ≈:Vous arrivez à vous mettre à la place de votre

conjoint, mais ses sentiments vous mettent mal à l'aise. Du coup, vous ne savez pas comment vous comporter lorsqu'il est habité par une émotion et vous avez tendance à chercher une solution alors qu'il/elle a surtout besoin d'être entendu et com-pris. Réfléchissez à comment vous aimeriez être soutenu dans la même situation. Et demandez tout simplement à votre conjoint quelle attitude il attend de vous dans ces moments émotionnels.

Vous avez un maximum de ●:Vous savez cultiver l'empathie pour les autres. Vous arrivez facilement à vous mettre à leur place et à savoir ce que vous ressentiriez dans la même situa-tion. Du coup, vous faites attention aux sentiments des autres et comprenez ceux de votre conjoint, même si vous n'éprouvez pas les mêmes. Cette qua-lité favorisera les liens dans votre couple. Continuez ainsi!

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Etes-vous plutôt du genre à partir en courant, à trouver des solutions ou à poser un regard

bienveillant sur votre conjoint quand surviennent les difficultés? Pour le savoir, testez-vous!

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Nous deux

L a grossesse est une étape qui se vit en couple. Alors quʼelle est synonyme de joies et de réjouissances, elle peut parfois susciter la peur ainsi que certaines maladresses, particulièrement de la part du père,

pour qui cette étape se vit de lʼextérieur.

SEULE ET DÉLAISSÉEQuand Pierre et Marie, vint-huit ans tous les deux,

attendaient leur premier enfant, ils ont connu des diffi-cultés liées au fait que Pierre sʼinformait trop peu sur les besoins de Marie. Au début de la grossesse, Pierre ne po-sait pas de questions sur ce que vivait sa femme, ce quʼelle ressentait. Il vivait à côté dʼelle comme si de rien nʼétait. Marie était frustrée et prenait cela pour du désintérêt. Elle vivait seule sa maternité, allait seule aux examens, comme si elle était seule à savoir quʼil y avait la vie en elle. Elle aurait tant eu besoin que Pierre sʼintéresse à elle. Puis ses formes ont commencé à changer de façon visible mais Pierre ne réagissait toujours pas. Marie se sentait parfois obligée de prendre la main de son conjoint et de la poser sur son ventre, mais il ne manifestait pas dʼen-thousiasme. Il parlait du bébé comme de celui de Marie, comme sʼil nʼétait pas aussi à lui!

UN MIRACLE À VIVRE À DEUXCe cas particulier fait peut-être écho à une situation

que connaissent de nombreux couples, dans une moindre mesure. Mais en effet, le père et la mère sont invités à vivre ensemble ce miracle de lʼenfantement. La mère a besoin de se sentir accompagnée par le père, quʼil «at-tende» lʼarrivée de lʼenfant autant quʼelle, quʼil partage ce quʼelle vit jour après jour, quʼil comprenne que ses sautes d'humeur ne sont pas liées à lui mais aux hormones de la grossesse, quʼil vienne assister aux examens et voir leur enfant sur lʼécran de lʼéchographie, quʼils écoutent en-semble le cœur qui bat et petit à petit lʼenfant qui bouge.

La grossesse, une étape significative pour

le père, qui pourrait parfois se sentir

démuni. Quelques conseils pratiques.

Nous deux

La mère a besoin de se sentir accompagnée par le père

Peut-être pas enceint, mais NON MOINS PRÉSENT

ENTRER EN CONTACT AVEC L’ENFANTPuis arrive le jour où lʼenfant donne des coups de pieds

et de poings dans le ventre de la mère; une occasion pour le père de manifester son attention, son émerveillement devant cette vie qui grandit. Il peut alors prendre du temps pour caresser son enfant même au travers de la paroi abdominale. Le son produit par cette caresse sera transmis par le liquide amniotique.

De même, le père, sʼil le désire, est invité à parler à lʼen-fant qui va se familiariser avec sa voix. Celui-ci connaî-tra déjà la voix de la mère qui résonne chaque fois quʼelle parle, mais il pourra aussi connaître celle de son père. Les mots, les intonations seront là et le lien dʼamour père/fils ou fille commencera à se nouer avant lʼaccouchement. Par ces actes, la naissance est déjà matérialisée.

ACCUEILLIR LA VIEA toutes ces attentions particulières sʼajoutent le choix

du prénom, les démarches administratives et médicales ainsi que tous les achats, lʼorganisation de la maison, peut-être une nouvelle voiture, tant dʼoccasions pour le papa de se montrer présent et concerné par la naissance.

Puis, enfin, le bébé vient au monde. Assister à la nais-sance et soutenir la maman dans les douleurs sont des souvenirs merveilleux qui seront partagés par le couple très longtemps. Et au terme de lʼaccouchement, le papa aura lʼoccasion dʼaccueillir son enfant dans les bras, un sentiment inoubliable. Cet instant unique partagé à deux procurera joie et réconfort à la mère.

Michel BIJAOUI, conseiller conjugal et familial

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M ichèle sʼénerve: «Tu me parles de ton besoin dʼordre, mais moi, jʼai besoin dʼune place à moi dans cette mai-

son et de pouvoir laisser mon chevalet et mes couleurs sortis pour peindre. Je te trouve maniaque et toi tu me considères comme désordonnée!» Comment conju-guer ordre et fouillis créatif, anticipation et spontanéité?

«Comment aimer lʼautre tout en déve-loppant sa propre liberté intérieure, sa vé-ritable identité, sa différence essentielle? Comment respecter lʼautre dans son histoire, sa per-sonne, tout en se respectant soi-même dans ce que lʼon a de plus précieux, en prenant soin de soi autant que de la qualité de la relation?» interroge Catherine Boé, psycho-logue, dans Lʼenjeu du couple (éd. du Cerf).

DÉFIS, CONFLITS, JEUX ET SOURIRESLes couples dʼaujourdʼhui sont soumis à des injonctions

multiples et variées voire contradictoires. Les attentes de la société et les attentes de lʼun et lʼautre semblent paradoxales voire inconciliables. La question de lʼarticulation entre liberté personnelle et respect de lʼautre est un des sujets majeurs. Il faut «rester soi» dit-on, mais il est aussi important de «faire place à la différence».

Les paradoxes nʼont pas à être mortifères mais au contraire occasion de défis, parfois de conflits, mais aus-si de jeux et de sourires. Les couples sont placés devant une obligation dʼinnovation. Cette tâche mobilise à la fois les compétences intellectuelles, les qualités de cœur et lʼénergie de la mise en œuvre. Comprendre, accueillir, agir; autant dʼétapes pour naviguer entre les paradoxes!

Lʼantique sagesse populaire affirmait: «Dans le mariage, il faut savoir faire des compromis». Le mot compromis serait un peu le renoncement et la frustration qui se heurteraient à la volonté exacerbée de réalisation individuelle. La notion de «gagnant-gagnant» permet dʼenvisager les prises de décision de façon différente. Plutôt que de trouver un terrain dʼentente avec un ga-gnant et un perdant, elle invite à explorer de nouvelles

solutions dans lesquelles cha-cun se reconnaît satisfait.

UNE VOIE DE L’ENTRE-DEUX

Un exemple avec le choix des vacances. Entre celui qui a besoin de nager et celui qui veut randonner, trouver un lieu qui permette de vivre les deux sports sera une solution. Mais, au lieu de vivre son loi-sir de façon personnelle pour

marquer son droit individuel, le couple peut aussi sʼin-viter mutuellement à élargir sa sphère de compétence et dʼintérêt, en pratiquant ensemble alternativement le sport aimé par lʼautre.

Le paradoxe entre développement personnel et obliga-tion de trouver des terrains dʼentente communs trouve une issue dans ce partage, lorsque chacun ne sʼarque-boute pas dans le rejet du choix de lʼautre.

Les paradoxes ouvrent une voie de lʼentre-deux. Cela peut sembler angoissant à celui qui aime le simplisme ou le jusquʼauboutisme. Mais, dans cet espace de créativi-té, les couples interprètent librement la partition de leur projet.

Et au fil des ans, ils pourront reconnaître que le paradoxe nous traverse aussi chacun intrinsèquement et ainsi accueillir avec bienveillance la subtilité de notre humanité dans sa complexité et sa richesse. Aucun de nous nʼest fait dʼun bloc de marbre entièrement logique et immuable!

Nicole DEHEUVELS, conseillère conjugale et familiale

La notion de «gagnant-gagnant» permet d’envisager les prises de

décision de façon différente

LES COMPROMIS, impasse ou découverte?Pour vivre en harmonie, un couple se doit de faire des compromis. Et si ceux-ci deve-

naient une occasion de découvrir l’autre et non plus une impasse enfermante?

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LE BON GARÇON ET LA BONNE FILLEEn fait, Loïc présente les signes du «bon garçon», qui

«peut être le garçon le plus charmant du monde tellement il sait se suradapter aux demandes de son entourage», dé-veloppe le psychologue Guy Corneau dans Nʼy a-t-il pas dʼamour heureux? (éd. Jʼai lu).

En analyse transactionnelle, on nomme «enfant adapté soumis» ce type de personnalités qui se définissent par rapport à une référence extérieure, au sens large (pa-rents, travail, conjoint, religion…) à laquelle ils acceptent de se conformer plutôt que sʼaffirmer. Enfant, ils ont ap-pris à nier leur désir propre et satisfaire les attentes dʼau-trui pour préserver le lien avec leur figure dʼattachement. Le bon garçon devient un adulte gentil, adapté, un «être de devoir et de principes» souvent apprécié profession-nellement mais parfois faux, voire compassé et capable en famille de manifester de déconcertantes colères refou-lées! Evidemment, sur le même moule existe également la «bonne fille».

UN RÉVEIL DIFFICILEPuis arrive le jour où, pour le «bon garçon/la bonne

fille», tout est accompli: le cahier des charges des attentes parentales est rempli. «Ce scénario de vie formé dans la petite enfance sous les pressions parentales» dont parle Eric Berne, fondateur de lʼanalyse transactionnelle, est réalisé. Parfois, comme pour Loïc, le décès dʼun pa-rent survient et lʼemprise intérieure se lève. Il se révèle, sʼanime. Cʼest plutôt une bonne nouvelle, sauf que, pour expliquer ces années où il était lʼombre de lui-même, soumis à un diktat intérieur, il cherche une cause dans lʼenvironnement immédiat: et elle est là, la raison, dans le visage de cette compagne qui a pourtant tant rêvé du réveil de son prince. Il sera difficile pour le couple de surmonter cette épreuve sans aller mettre en lumière

A cinquante-quatre ans, Loïc est un homme établi. Une belle carrière, un compte ban-caire rempli, de grands enfants qui vont leur chemin et la même épouse depuis trente ans.

PRENDRE CONSCIENCE DU VIEILLISSEMENTIl y a deux ans, Loïc a perdu son père. Quelque chose

sʼest effondré en lui. Il «consulte» pour cette petite «dé-prime». Aujourdʼhui, Madame appelle en urgence pour le couple. Monsieur remet en question leur trente ans de vie commune: est-ce la fameuse crise connue sous le nom de «démon de midi»? Crise typique du milieu de vie qui cor-respond à la prise de conscience du vieillissement et de la mort. Elle confronte aux deuils des potentiels que nous offre lʼélan de la jeunesse. Cette jeunesse qui peut prendre alors la forme dʼun amant fougueux pour Madame ou dʼune jeune maîtresse pour Monsieur.

À QUI LA FAUTE?A écouter Loïc, la situation est plus complexe: il se

plaint de son épouse! Elle lʼa empêché de faire sa vie. Il sʼest toujours soumis à elle pour lui faire plaisir. Elle ne lui a laissé aucune initiative. Madame est estomaquée. Elle reconnaît avoir beaucoup pris à sa charge dʼautant quʼil lui a toujours abandonné la gestion des différents territoires de la vie commune. Avec ce «cʼest comme tu veux» si souvent entendu, elle sʼest, avec le temps, trans-formée en «régente mère» payant le coût de ce pouvoir par un sentiment lancinant de solitude.

Alors que le demi-siècle approche, une

crise existentielle peut survenir et tout

chambouler, mais ce n’est pas une fatalité.

Une observation de soi et de l’autre est la

bienvenue pour prévenir avant de guérir.

Nous deux

Etre sujet de sa vie c’est s’autoriser à être soi et offrir à l’autre le cadeau d’une vraie présence

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Anticiper la crise de la CINQUANTAINE

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les mécanismes inconscients qui ont présidé jusquʼalors à leur équilibre.

UNE QUESTION D’ANTICIPATIONAvant dʼen arriver là, comme le préconise Thomas

dʼAsembourg, psychothérapeute et conférencier, inter-rogeons-nous: dans notre vie sommes-nous «gentil ou vrai»? De cette façon dʼêtre gentil qui relève de la façade, du besoin de reconnaissance, de la peur du conflit, du conformisme à la norme du groupe dʼappartenance? Le risque est que «ne sʼétant pas libéré dʼun modèle de rela-tion infantile nous le perpétuions dans la relation conju-gale», explique Jacques Poujol, psychothérapeute.

Concrètement, si vous identifiez chez votre conjoint(e) cette propension à éviter les conflits, à sʼeffacer par un «cʼest comme tu veux», résistez à la tentation de «faire sans lʼautre». Refusez cet abandon dʼaffirmation en ex-primant, avec bienveillance, votre désir de connaître ses besoins et sentiments et votre propre besoin dʼavoir un face à face pour vous sentir moins seul(e). Donnez-lui dʼexpérimenter que son désaccord ne lui retire pas votre attachement.

Si vous vous reconnaissez dans ce portrait: connec-tez-vous à vos propres besoins. Reconnaissez-vous le droit dʼexister en tant que sujet désirant et non pas en tant quʼobjet qui sert le désir dʼautrui. Pour donner plus de consistance et qualité à vos relations, osez vous affir-mer. Exercez-vous aux «non» et «oui» assumés.

Sʼouvre à vous un chemin dʼexpériences nouvelles à ex-plorer. Etre sujet de sa vie avant cinquante ans, cʼest sʼau-toriser à être soi et offrir à lʼautre le cadeau dʼune vraie présence.

Sylvie LESUR, conseillère conjugale et familiale

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Anticiper la crise de la CINQUANTAINE

Chronique

RETOUR DE LA DOUCEURCʼest la qualité féminine la plus souvent men-

tionnée par les hommes qui cherchent une épouse: quʼelle soit douce! Cʼest aussi lʼattente de nom-breuses femmes vis-à-vis de leur conjoint: un peu plus de délicatesse! Arrêtons-nous donc un instant pour apprécier le mot et son contenu. Douceur … Il évoque la tendresse, le confort, le respect, la bien-veillance. Il concerne la parole («Une parole douce apaise la colère!») ou plus exactement le ton de la voix. Une phrase dite durement ou avec douceur ne produit pas du tout un effet semblable. La ma-gie de la douceur peut permettre de faire passer un message, même difficile à entendre.

La douceur concerne aussi le geste. Une caresse maladroite, une attitude brusque, un regard hos-tile ne créeront pas le lien de connivence.

Notre société valorise la rapidité, lʼefficacité, la performance, la rivalité. Les audacieux sont re-marqués, les courageux parfois. Dans les couples, chacun essaie de faire face aux exigences du quo-tidien, parfois au prix de gros efforts et de fatigues qui sʼaccumulent. Pour tenir, on serre les dents et on se forge une certaine dureté. Face aux impré-vus supplémentaires, des tensions surviennent malgré les bonnes volontés. Visages fermés, ré-pliques rapides, prises de décisions unilatérales, reproches, exigences jaillissent involontairement.

Et si après ces moments-là, on retournait pui-ser ensemble dans quelques réserves de douceur pour pouvoir se retrouver? Une douceur aussi mœlleuse que la bonne couette rebondie qui invite à la détente, aussi apaisante quʼun lait dʼamande douce, aussi fondante quʼun carré de chocolat? Lʼintimité conjugale est le lieu par excellence de la douceur. Elle est attendue, espérée et toujours à préserver.

Devenir ou redevenir un conjoint plein de dou-ceur: un défi chargé de promesses pour ces jours dʼété!

NICOLE DEHEUVELS est pasteure, conseillère conjugale et familiale et auteure. Elle dirige le service Solos/Duos de la Fondation La Cause.

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Wir alle

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Romain trouve que Cindy dépense vrai-ment beaucoup trop dʼargent en vêtements et produits cosmétiques: si ça continue comme ça, il va résilier le compte commun.

Anne ne peut pardonner à Bertrand le fait quʼil lui mente régulièrement sur ses

sorties entre copains, plus tardives quʼannoncées, plus ar-rosées que prévues; ces mensonges répétés la font menacer

DOSSIER

Vivre la famille

sans pression

ON DIT STOP À LA PRESSION!

Bertrand de séparation. Mettre la pression à son conjoint, le menacer de représailles voire de séparation, cʼest entrer dans un rapport de force avec lui, tenter de lui imposer des changements par la contrainte, la menace, la peur.

TROIS RÉACTIONS POSSIBLESFace à cette pression exercée sur lui qui peut être res-

sentie comme violente, le conjoint a plusieurs façons

La famille, le lieu par excellence où sont révélés au grand jour les défauts de notre

conjoint, de nos enfants mais aussi les nôtres. Avant de laisser la pression provoquer des

conflits, sachons prendre du recul et accepter nos limites humaines.

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elle se voit comme une femme dépourvue de charme et de qualités: pour se rassurer, elle investit dans son appa-rence extérieure, mais elle se rend bien compte que cʼest un puits sans fond, car les vêtements et soins esthétiques ne construisent pas une estime personnelle solide.

Quant à Bertrand, il sʼenferre dans le mensonge parce quʼil a très peur de décevoir et même de perdre Anne, ayant beaucoup de mal à contrôler sa consommation dʼalcool. Pouvoir sʼouvrir lʼun à lʼautre dans la complexité et parfois la contradiction de ses sentiments, de ses aspirations et de ses failles peut générer une plus grande compréhension entre les conjoints. Se sentir accepté tel que lʼon est, plutôt que combattu dans ses faiblesses est de nature à apporter un profond sentiment dʼapaisement et de sécurité susceptible de permettre ainsi, petit à petit, une évolution de ses atti-tudes et comportements.

Marlyse PLAGNARD, conseillère conjugale et familiale

de réagir: Il peut se protéger en érigeant une barrière entre soi et lʼautre, décider de ne plus entendre: plus lʼautre aug-mente la pression, plus lui-même fait monter la barrière et le cercle vicieux sʼinstalle. Il peut attaquer avec des contre-pressions, plus fortes encore, pour faire taire la pression initiale et cʼest la surenchère.

Ou encore, il peut céder sous la pression mais en conservant colère ou humiliation qui seront prompts à se déverser à la prochaine occasion sur le conjoint, les enfants ou dʼautres personnes, parfois pour des futilités incompréhensibles. «Mettre la pression», si cʼest un pro-cessus classique dans le monde économique pour obtenir une prestation ou une marchandise «zéro défaut» dans le délai imparti, semble contre-productif dans le domaine de la relation affective. Prendre du recul et tenter de com-prendre ce qui se joue derrière cette mise sous pression est sans doute un premier pas nécessaire pour trouver une issue.

UNE IDÉALISATION À ABOLIRDu côté de la personne qui met la pression, il y a le constat

que le comportement de son conjoint ne correspond pas à lʼimage quʼil a de lui ou à la personne quʼil aimerait quʼil soit. A la lumière magique de la rencontre amoureuse, le parte-naire apparaît souvent comme idéalisé, répondant parfai-tement à ce quʼon attendait de lui et puis, patatras, voilà que ses «défauts» apparaissent au grand jour et ça, cʼest insupportable!

Renoncer à cette idéalisation est sans doute un passage obligé dans toute relation de couple, mais suppose de pou-voir sʼinterroger sur cette nécessité de vouloir figer lʼautre dans cette représentation. Et si, par exemple, le comporte-ment de lʼautre qui doit changer était un miroir insuppor-table de ses propres désirs?

Ainsi, Romain a fini par comprendre que le comporte-ment de Cindy, quʼil nʼavait pas remarqué au début, lui était dʼautant plus insupportable que lui ne se donnait jamais le droit de sʼoccuper de lui: il étouffait en effet ses propres désirs en raison dʼune éducation très austère et ne pouvait supporter chez Cindy cette facilité à céder aux siens.

LES DESSOUS DE LA PRESSIONEt puis, derrière la pression exercée, il y a un ressenti quʼil

est important de pouvoir nommer. Ainsi, Anne a pu expli-quer que le mensonge lui est dʼautant plus insupportable que dans sa famille, il a fait des ravages. Son père a men-ti pendant des années à sa mère pour finalement la quitter pour une autre femme; son frère a fait de même, alors elle a peur et a besoin que Bertrand la rassure en disant la véri-té, même si elle est pénible à entendre. Ce sera en tout cas moins angoissant pour elle!

Mais la réflexion ne sʼarrête pas là, car il est tout aussi im-portant dʼaller sʼinterroger sur ce qui se cache derrière les «défauts» que lʼon veut extirper de son conjoint. Quant à Cindy, elle a pu exprimer son manque dʼestime dʼelle-même;

Le thème fait la «une» des presses féminine et mas-culine: l’épanouissement sexuel, la performance or-gasmique. Avec des conseils techniques à l’appui: les bonnes positions, le point G, sans oublier la «jouissance prostatique», dernière prouesse en date. Serions-nous livrés à nous-mêmes, sexuellement ignorants, incompé-tents et/ou apathiques? Avons-nous réellement à passer des «examens» dans un domaine réputé soustrait à l’in-trusion sociale? Au temps des commères et compères de village, on pouvait clore les volets…

Heureusement, d’autres échos nous parviennent de sexologues adeptes du «slow-sex» et de la balade amoureuse. D’aimables bons-vivants insistent sur les douces connivences du quotidien, toutes les réjouis-sances minuscules qui nous reposent des frénésies artificielles...

Comme, par exemple, Stephan Vasey dans «Laissez faire l’amour: un chemin surprenant vers la lenteur sexuelle» (éd. Love of the path). Ou encore Diana Richardson, Anne et Jean-François Descombes dans «Le Slow Sex: Faire l’amour en pleine conscience» (éd. Marabout). Ces approches sont à mille lieux des mensonges pornographiques tirant profit de la misère relationnelle. Elles s’éloignent de toutes les sugges-tions/injonctions qui, par le biais de nos peurs de ne pas «entrer dans le rang», vident subrepticement nos porte-monnaie.

Savoir apprécier la vie, construire notre complici-té et oser trouver par nous-mêmes, ensemble, ce qui nous convient, «à saut et à gambades», avec humour et créativité: voici le privilège des «sages et des fous» qui s’aiment et se le disent. Voilà le chemin pour retrou-ver les vrais délices de la fraîcheur et de la simplicité. (Sylvie Barth)

SEXE: SANS PRESSION DE PERFORMANCE

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Les interventions des parents ne doivent pas être parfaites mais cohérentes et bienveillantes

S ARRÊTER AVANT DE CRAQUERDans une société où toute forme d’éducation est pointée du doigt, comment ne pas

céder sous la pression qui est infligée aux parents? A trop vouloir être parfait, le risque

est de rendre les enfants malheureux. Un retour à l’humanité du parent.

Mais pourquoi les parents dʼau-jourdʼhui se mettent-ils autant la pression? «Alors que nos grands-mères se mariaient et avaient des enfants sans trop se poser de ques-tions, les parents dʼaujourdʼhui,

pour la plupart, font le choix conscient et réfléchi de devenir parent», commence à expliquer Nancy Doyon, éducatrice spécialisée et coach familial. «Ils sʼinvestissent alors tota-lement dans ce projet important et veulent absolument être les meilleurs parents qui soient. Mais comme ils sont sub-

mergés par une foule dʼinformations sur lʼéducation des en-fants et les risques dʼune mauvaise éducation, ils ont parfois lʼimpression quʼils devraient en faire toujours davantage.»

L’ÉDUCATION PREND DU TEMPSSerait-ce toujours une problématique personnelle ou

est-on face à un véritable problème de société? «Le surin-vestissement parental et la pression de la perfection édu-cative sont souvent plus présents chez les parents anxieux et performants», indique la spécialiste. Et dʼajouter: «Je

vois régulièrement de ces super parents être des personnes perfectionnistes dans plusieurs sphères de leur vie.»

Cependant, la société actuelle nʼest pas totalement étran-gère à la pression qui pèse aujourdʼhui sur nombre de pa-rents, note-t-elle. «Notre société renvoie souvent lʼimage quʼun enfant présentant des comportements inadéquats est “mal élevé” et donc, cʼest forcément la faute des parents.» Nʼest-ce pas un peu le cas? «Mais cela prend dix-huit ans pour élever un enfant! Et je le répète souvent, les enfants ne sont pas faits de glaise: Il ne sʼagit pas simplement de “bien le mouler” pour quʼil devienne ce quʼon voudrait quʼil soit. Son tempérament de base, les différents événements de sa vie et son environnement auront aussi un impact sur sa personnalité.»

LES PARENTS ONT PEURNancy Doyon souligne encore cet exemple typique dʼun

environnement souvent culpabilisant: «Quand jʼétais pe-tite, si je piquais une crise au supermarché, tous les yeux désapprobateurs se tournaient vers lʼenfant que jʼétais. Maintenant, cʼest le parent qui est épié et jugé! Et peu im-porte de quelle façon il interviendra, il y aura quelquʼun pour lui dire que ce nʼétait pas la bonne façon!»

Cette coach parentale sʼinsurge également contre la su-renchère dʼinformations en matière dʼéducation: «Plusieurs intervenants vont sur la place publique pour présenter “leur méthode infaillible, bienveillante et toujours positive” dʼéduquer les enfants “sans jamais perdre patience”. Or, ça

DOSSIER

Vivre la famille

sans pression

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Nouvelles perspectives mises en évidence par la coach familiale Nancy Doyon.

• Quand je manque de patience? J’enseigne à mes enfants à observer les autres afin de déce-ler leur irritation et mieux respecter leurs limites.

• Quand je me mets en colère contre eux? Je leur enseigne qu’on peut parfois être très fâché et continuer à les aimer.

• Quand je fais des erreurs? Je leur enseigne qu’ils ont le droit de se tromper et que leurs pa-rents sont humains.

• Quand je dois m’excuser? Je leur enseigne à assumer leurs erreurs.

• Quand je manque de temps pour eux? Je leur enseigne à être indépendants.

• Quand je pleure? Je leur enseigne que les émotions négatives sont normales et qu’elles fi-nissent par passer.

• Quand je tente de m’améliorer comme parent? Je leur enseigne à cesser de se culpa-biliser inutilement pour leurs erreurs et à tirer les enseignements qui leur permettront de grandir eux aussi.

• Et quand leur vie est imparfaite malgré mes efforts (déménagements, sépara-tion, intimidation, échecs scolaires)? Je bâtis chez eux la force et la résilience qui leur permettront plus tard de savoir se relever après les échecs et les coups durs.

CE QU'ENSEIGNENT NOS ERREURS À NOS ENFANTS

crois aussi que, bien quʼon accorde une grande importance à notre rôle de parent, on doit aussi continuer à vivre: se préserver du temps pour soi, avoir des passions, sʼépanouir comme personne. Car un parent heureux est un bien meil-leur parent!»

Anne-Sylvie SPRENGER

met tout le monde en échec car peu de parents arrivent à appliquer ces méthodes tous les jours.»

Ce qui irrite encore plus notre experte, cʼest que «cela sous-entend également quʼil nʼy aurait quʼune bonne façon dʼéduquer les enfants et que tout écart à cette méthode risque de compromettre le développement de lʼenfant. Bien des parents ont alors lʼimpression de marcher sur des œufs et ont peur de mettre leur enfant en danger dès quʼils se permettent quelques imperfections.»

UNE AUTORITÉ MODÉLISÉETriste constat, mais alors comment avancer sereinement,

en prenant son rôle de parent à cœur sans se laisser pour autant écraser sous le poids des regards réprobateurs? Comment trouver la limite entre être un «suffisamment bon parent» et être dans lʼexcès? «Il ne faudrait jamais perdre de vue une chose: nos sautes dʼhumeur et nos imperfections parentales sont en fait de fabuleuses opportunités pour nos enfants de faire toutes sortes dʼapprentissages (lire lʼenca-dré) qui leur serviront toute leur vie», affirme Nancy Doyon.

«Les enfants nʼont pas besoin que les interventions de leurs parents soient parfaites, simplement quʼelles soient cohérentes et bienveillantes», rappelle la coach parentale. «Viser lʼintervention idéale génère un stress inutile chez les parents qui se répercutera inévitablement chez lʼenfant. Lanxiété et le perfectionnisme, cʼest contagieux! Quand lʼenfant grandit avec un parent qui ne se donne pas droit à lʼerreur, il est fort probable quʼil le “modélise” et développe lui aussi de lʼanxiété de performance ou ce que jʼappelle de lʼanxiété de conformisme», avertit-elle.

Et dʼajouter que «le “parent parfait” renvoie également à lʼenfant lʼimpression que la vie devrait être parfaite, que son entourage devrait être parfait et que lui-même devrait être parfait. Or, la vie est bien imparfaite et lʼenfant risque dʼêtre perturbé quand son enseignante ou ses camarades ne sont pas aussi parfaits.»

ACCEPTER L’ERREUR ET S’ACCORDER DU TEMPSQuel serait alors le premier pas à faire pour se libérer de

cette pression excessive sans tomber dans le laxisme? «Se donner le droit à lʼerreur», formule tout de go la spécialiste. «Assumer nos erreurs de parents et oser sʼexcuser la tête haute quand on commet un impair.» Autre condition sine qua non, ne pas sʼoublier en tant quʼindividu propre. «Je

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P atrick Ben Soussan est pédopsychiatre et auteur de nombreux ouvrages sur la petite enfance. Son dernier livre De lʼart dʼélever des enfants (im)parfaits (éd. Erès) invite les parents à bannir

la perfection pour le bonheur de leurs enfants.

Vous plaidez pour «l’imperfectionnisme» en matière parentale. Pourquoi?

Cʼest une illusion de croire que la perfection est de ce monde et que nous pouvons «faire» des enfants merveil-leux. Nous nʼavons pas tous les pouvoirs sur eux, nous fai-sons ce que nous pouvons, ce que nous croyons bon, mais souvent, nous nous trompons et nos erreurs ouvrent des horizons inouïs de possibles pour eux. Etre un parent im-parfait se résout ainsi: avoir eu le privilège de caboter aux côtés de nos propres parents, qui essayaient de répondre à nos demandes, dans la mesure, toujours trop petite, de leurs moyens.

Pourquoi les parents d’aujourd’hui semblent se mettre davantage la pression?

Comment ne pas être inquiet de ce monde que nous légue-rons à nos enfants? Alors, nous devons tout faire pour les «armer»: trouver les bons lieux dʼaccueil, de bonnes écoles, une bonne nourriture, etc. Bref, être de bons parents. Ne sommes-nous pas soumis à une incroyable pression sociale? Réseaux sociaux, médias, nouveaux experts de la parenta-lité, tous nous donnent cette mission: réussir nos enfants comme assurance dʼune vie réussie.

Quels en sont les effets sur les enfants?Lourds car le poids mis par les parents sur les frêles

épaules de leurs enfants est notable. Enfance doit ri-mer avec insouciance. Il faut leur foutre la paix, ils ont déjà tellement de travail à réaliser par eux-mêmes pour sʼy retrouver dans cette vie. Laissons-les un peu se cher-cher, se trouver, rire, apprendre, vivre, sʼennuyer. Trop de

pression et les voilà overbookés, hyper-matures et conditionnés.

La définition d’un bon parent?Celle ou celui qui ne vit pas tout pour

son enfant, qui se réalise, qui sait profiter de lʼémerveillement de la vie et qui peut passer du temps avec son enfant, à faire

avec lui des choses plaisantes, curieuses. Il faut juste être bien en soi et avoir envie de vivre sa vie et celle de ceux qui vous entourent avec un brin dʼenchantement et de rire.

Quel apprentissage les enfants font-ils en découvrant que les parents font des erreurs?

Cʼest Christian Bobin (écrivain et poète français) qui écri-vait: «Les enfants, ce nʼest pas sorcier, ça pousse à travers nos erreurs.» Et cʼest tellement vrai! Ça grandit de nos er-reurs, en les découvrant, en les comprenant, en les répé-tant puis en les corrigeant. Lerreur est une source infinie dʼintelligence. Les parents qui se trompent sont simplement humains et cʼest ce dont ont besoin les enfants.

Réussir ses enfants comme on réussit une carrière, une exigence sociétale ou égoïste?

Les deux. Notre société nous engage à considérer les en-fants comme des produits améliorables, qui donneront plus tard de sages écoliers et de gentils consommateurs. Mais lʼenfant est aussi notre nouvelle servitude majeure, nous nʼexistons parfois que par et pour lui. Lenfant parfait est lʼassurance de notre réussite, un prolongement de notre ego!

Qu'est-ce qui est essentiel de développer avec nos enfants?

Lesprit de la jeunesse! Etre jeune dans sa tête et son cœur, créatif, engagé, citoyen, altruiste, poétique. Arrêter dʼêtre anxieux de tout et de lʼavenir en particulier. Arrêter l'obses-sion de l «avoir» et essayer d«être». Et penser à Rousseau qui écrivait: «Vous ne parviendrez jamais à faire des sages, si vous ne faites dʼabord des polissons!»

Propos recueillis par Sandrine ROULET

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Nos erreurs ouvrent des horizons inouïs de possibles

Laissons-lesRESPIREREtre un bon parent sans céder aux attentes

sociétales est possible. Avis d’expert.

DOSSIER

Vivre la famille

sans pression

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«J e veux arrêter le gymnase (lycée). Cʼest trop dur!» Ma fille a projeté cette phrase comme un boulet de canon. Jʼai repensé aux efforts quʼelle avait four-

nis pour réussir ses examens dʼentrée lʼannée précédente. Comment réagir? Allais-je me lancer dans une série dʼargu-ments pour la convaincre de continuer?

L’ENFANT RESPONSABLEDanny Silk, responsable dʼune association pour les fa-

milles, écrit dans Aimer son enfant intentionnellement (éd. Première Partie): « Tout problème doit trouver son proprié-taire avant que nous puissions proposer une solution.» Pour le savoir, on peut se demander ce qui se passera pour soi-même si on nʼagit pas. Dans la situation que jʼétais en train de vivre, ne rien faire ne changerait pas ma vie. Cela signi-fiait que ce nʼétait pas mon problème mais celui de ma fille. En effet, si elle arrêtait le gymnase, ma vie nʼallait pas en être transformée. Cela mʼa permis de prendre de la distance émotionnelle avec la situation. Ce que vivait ma fille, ce nʼétait pas mon combat mais le sien.

Elle avait toutefois besoin que je lui manifeste ma confiance. Non seulement dans le fait que je croyais honnê-tement quʼelle était capable de poursuivre ses études, mais également quʼelle avait les moyens de prendre les bonnes décisions. Je désirais quʼelle se sente libre de ses choix tout en lui manifestant mon soutien.

Cette façon de faire permet de gérer les problèmes de ma-nière plus détendue. Je nʼai pas à lutter contre mon enfant ou à sa place. Suivant les problèmes qui surgissent, je nʼai pas besoin de gronder, de faire des reproches, de menacer, de punir systématiquement. Danny Silk propose de changer les règles du jeu. Il cite certaines petites phrases qui aident à

laisser la situation entre les mains de notre enfant: «Je sais, sans doute, pas de problème, oh non, je ne sais pas, que vas-tu faire». Jʼai donc répondu à ma fille: «Je crois que tu as le potentiel pour réussir tes études. Mais tu peux arrêter si tu le désires. A toi de voir dans quelle direction tu vas aller en-suite. Un apprentissage, un travail, un voyage linguistique. Tu as le choix. Que vas-tu faire?»

UNE ATTITUDE DE CONFIANCEAuteur du concept du Join-Up visant un bon apprentis-

sage de la gestion des relations, entre autres, décrit dans Education par la confiance (éd. Verlag), Heinz Etter va dans le même sens. Il table sur la force du lien et la confiance mu-tuelle. Lorsque lʼenfant et le parent se rejoignent dans le dialogue, un espace peut sʼouvrir pour la liberté, la prise en main des responsabilités de chacun et le choix délibéré.

Après réflexion, ma fille a décidé de continuer ses études. Lorsquʼelle me lʼa dit, je lui rappelé que jʼétais disponible si elle avait besoin de mon aide. Elle a changé sa manière dʼaborder ses cours et jʼai eu lʼimpression, quʼaprès cette phase dʼincertitude, aller au gymnase est devenu son choix entièrement personnel.

Jʼapplique cette attitude dans le cadre de ma famille, mais également comme enseignante dans le secondaire et comme coach. Cʼest fascinant de voir comment des enfants et des ado-lescents prennent les choses en main de manière construc-tive lorsquʼon leur en donne la liberté. Maintenir une relation de cœur à cœur dans la paix apporte beaucoup de fruits.

Stéphanie ZWICK, éducatrice spécialisée et coach familiale

SANS PRESSION, l éducation par la confianceLes enfants ont leurs propres problèmes et leurs décisions à prendre. Comment les

accompagner au mieux sans prendre leur place? Confiance et dialogues sont de mise.

DOSSIER

Vivre la famille

sans pression

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Passer ses vacances en famille, un temps à part qui pourrait raviver la dynamique familiale et

restaurer les relations mises sous pression par le quotidien souvent trop rempli.

Rapports différents lors de vacancesLaurence, cinquante-quatre ans, se souvient avec

nostalgie des vacances qu’elle passait avec ses pa-rents, ses frères et sœurs quand elle était enfant. «Notre père était médecin, il avait énormément de tra-vail. A la maison, il était autoritaire. Mais en vacances à la montagne, il était transformé! J’ai appris à aimer et à connaître mon père quand il nous transmettait son amour de la marche et de la montagne. J’ai eu l’immense chance de pouvoir voir mon père dans un autre cadre que celui du travail et de la maison. Il était différent, à la montagne il était heureux», confie Laurence.

En outre, elle constate que sa sœur et son frère, de dix et huit ans ses aînés n’ont pas eu la possibilité de passer beaucoup de vacances avec leur père quand ils étaient petits et leur relation s’en est ressentie: ils étaient plus distants.

Une pause dans le quotidienAutre avantage des vacances en famille: «J’ai pu

voir l’affection que mon père portait à ma mère.» Lau-rence se souvient dʼune randonnée difficile, parce que sa mère avait ses règles. «On a rebroussé chemin. J’ai vu l’attention que mon père portait à ma mère. Cʼest en vacances que j’ai découvert son côté généreux.»

Adulte, Laurence est devenue éducatrice de jeunes enfants, puis pasteure vers la fin de sa car-rière. Elle n’hésite pas une seconde à conseiller aux familles de passer leurs vacances ensemble, même si une telle perspective peut parfois effrayer les pa-rents, anxieux d’être trop fatigués, trop sollicités par leurs enfants, de ne pas savoir comment les occuper. «Le rythme des vacances n’est pas celui du quoti-dien. Le soir, les week-ends, on court toujours. En va-cances, on a une qualité d’être différente. On se lève ensemble, on fait la vaisselle et le ménage ensemble, on équilibre autrement les besoins d’activités

propres aux enfants et aux parents. Le 24h/24 modifie complètement la donne!»

Souvenirs à créerLaurence se souvient avec émotion de vacances

passées en camping sous la pluie, quand il était im-possible de faire sécher du linge et que sa fille a eu ses règles pour la première fois. Elle se souvient aussi de fous rires quand les enfants se moquaient gentiment des activités proposées: un point de vue pas du tout spectaculaire, par exemple. L’humour tisse des liens autrement. Les vacances sont faites pour cela.¶

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Des vacances enfamille, à quoi bon?

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Pour bien préparer vos vacances 2018, la rédaction vous propose une série d’articles sur les bienfaits de vacances passées en famille.

Le conseil de famillePour résoudre les conflits provoqués par la vie

«confinée tous ensemble» en vacances, Laurence et ses proches ont mis en place un «conseil de famille» où tout le monde peut exprimer ses be-soins et ressentis.

L’idée est née après un repas houleux dans un restaurant, les parents voulant profiter de leurs amis et les enfants courir partout. Tout le monde a alors accepté de faire des conces-sions: deux heures de calme pour voir des amis offertes aux parents en échange de deux heures de vélo ou dans une piscine pour que les enfants se défoulent. Ce fonctionnement en «conseil de famille» a alors été appliqué à la vie en dehors des vacances, tout au long de l’année, pour ré-soudre les conflits. «Yʼen a marre! Mélanie entre toujours dans ma chambre sans frapper!» ou «Qui a encore bu tout le jus d’orange et laissé la bouteille vide dans le frigo?» Un conseil de famille une fois par semaine permet d’élaborer ensemble des règles de vie simples et de régler l’amertume avant qu’elle ne s’installe.

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Les vacances, le moment idéal pour faire le point sur votre relation conjugale, vos joies et vos sujets difficiles, dans une

ambiance propice à la détente.

S’éloigner pour se retrouverC’est enfin les vacances! Vous rêvez dʼune nouvelle lune

de miel, tous les deux en amoureux. Un voyage de rêve à l’Ile Maurice vous tente bien. «Sauf qu’à l’Ile Maurice, on peut vivre tous les deux côte à côte sans jamais se re-joindre pour creuser les forces et les faiblesses de notre couple», commente Antoine, trente-neuf ans.

Anne, sa femme, du même âge, renchérit: «A l’Ile Mau-rice, on n’est pas obligé de mettre le nez dans les zones d’ombre de notre couple. Moi, je crois que l’amour et la vérité se rencontrent. A l’Ile Maurice, il y aura l’amour, mais ça ne suffit pas pour qu’un couple dure, il faut aussi faire l’expérience de la vérité.»

Une vie de couple à entretenirEt donc se dire les choses qui fâchent, qui ont blessé,

peut-être enfouies depuis des décennies. Malgré toute la bonne volonté du monde, il vaut mieux être accompagné par des professionnels pour ces «retrouvailles en vérité». Des formules existent pendant les vacances, comme les semaines Cana ou les sessions-couples Fondacio/La Cause.

Anne et Antoine ont participé à une semaine Cana. «Cela permet une relecture de ce que vit le couple et une relec-ture plus profonde de nos enfances respectives», raconte Anne. Antoine y a trouvé des «techniques pour s’écouter et dialoguer». Pour lui, «une vie de couple, ça s’entretient, il faut labourer le champ et enlever les mauvaises herbes.»

Rallumer la flammeIsabelle, quarante-quatre ans, et Daniel, quarante-huit

ans, ont de leur côté participé à trois sessions Fondacio/La Cause. «C’est comme porter la voiture à la révision», estime Isabelle. «Cela permet de voir ce qui marche, là où il faut mettre de l’huile dans les rouages, faire le point pour savoir où on en est à deux.» Isabelle a surtout apprécié «de se retrouver, avoir du temps et respirer». En fin de compte, «on retrouve notre intimité de couple, cette complicité de

départ, sans l’usure du quotidien». Pour elle, c’était comme «rallumer la flamme!»

Renforcés par ce nouvel élan, le couple a également eu lʼoccasion de résoudre des problèmes, comme le casse-tête de l’organisation de la prochaine rentrée sco-laire. Pour Daniel, il s’agissait de «prendre du recul et de trouver les ressources nécessaires grâce aux interve-nants pour affronter par la suite les difficultés du quoti-dien». Il a eu à apprendre à mieux gérer sa colère en de-venant moins impulsif. Pour cet aspect-là, comme pour d’autres, fréquenter d’autres couples présents dans la même démarche a aussi été très enrichissant.

Des fruits pour toute la familleSelon Anne, sa semaine Cana a rejailli de façon po-

sitive sur ses enfants. «Prendre du temps pour s’émer-veiller, se dire des paroles d’amour, nos enfants aussi en récoltent les fruits. Ils savent que nous ne sommes pas un couple sans dispute, mais qu’on sait se deman-der pardon.» Et pour les couples qui sont vraiment en crise, prendre ce temps de vacances pour se parler en vérité peut être salutaire.

«Certains couples arrivent avec deux voitures sépa-rées», témoigne Anne. «Ils savent qu’il est temps de faire un choix.» Après une semaine, certains «ont vrai-ment des têtes de ressuscités», conclut-elle. ¶

L'été, idéal pour rafraîchir le couple

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Pour bien préparer vos vacances 2018, la rédaction vous propose une série d’articles sur les bienfaits de vacances passées en famille.

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Aquitaine, suivez attentivement les indications qui vous seront

données par votre GPS ou sur le site internet. Mais cherchez bien, car ce petit joyau vaut vraiment

le détour! Tant par son cadre champêtre invitant au repos et au ressourcement que par la diversité

des prestations proposées, ce site est unique!

Agapé Village, repos et ressourcement

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aux enfants et aux adolescents. Dans une ambiance fraternelle, des anima-tions pour petits et grands sont l’occa-sion de faire de belles rencontres.

Les solos apprécient les temps de partage et d’échanges avec les per-sonnes qui vivent la même foi qu’eux.

Agapé Village est une association interconfessionnelle, membre de la Fédération de l’Entraide Protestante et du Conseil National des Evangéliques. Elle accueille des chrétiens de toutes confessions.

Communion fraternelleLes temps spirituels prennent en

compte la richesse de cette grande diversité. Toute l’année, les chrétiens vivent dans un contexte où les valeurs

de l’Evangile ne sont pas toujours respectées. Pendant leurs vacances, ils ont ainsi l’occasion de vivre la communion frater-nelle dans une ambiance détendue et bienfaisante.

Une réunion facultative est proposée aux adultes chaque jour, de 10h30 à 11h30. Elle comprend un temps de louange et un message d’encouragement édifiant. Les enfants et les adolescents sont alors pris en charge dans leur club respectif.

L’après-midi est consacré aux loisirs, sur le domaine qui dispose de nombreux équipements, ou à la découverte de cette belle région du Périgord riche en attractions touristiques, historiques ou gastronomiques.

Le soir, une veillée avec un style et des thèmes différents pour petits et grands est également programmée.

Si vous ne connaissez pas encore le domaine de Peyreguil-hot, venez y trouver ce que vous cherchez depuis longtemps. Vous rêviez de ce style de vacances? Elles sont à votre portée.

Retrouvez toutes les infos sur www.agape-village.com ou demandez une documentation au +33 (0)5 53 84 92 32. Nous nous réjouissons de vous accueillir. Bienvenue!

Détente et spiritualité: lorsqu’ils ont créé l’association Agapé Village, qui gère le Domaine de Peyreguilhot pendant l’été, le pasteur Bernard Gisquet et son épouse Laure ont souhaité proposer des séjours dans une ambiance chrétienne et avec un programme spirituel.

La formule a fait mouche et ce sont chaque année de nombreuses familles, des jeunes, des solos qui viennent se re-poser et se ressourcer dans ce havre de paix, joyeux, un domaine de vingt-six hectares de prairie et de forêt, dans la région de la Nouvelle Aquitaine.

Confort, espace et détenteCe village de vacances propose aux es-

tivants une gamme complète d’héberge-ments, allant de la chambre confort dans le château à la place de camping pour y installer une tente ou un camping-car, en passant par des gîtes, des mobile homes ou des bungalows équipés. Chaque type de logement peut ré-pondre aux diverses attentes en termes de budget et de goût, pour quelques jours ou quelques semaines.

Les vacanciers profiteront du généreux espace à leur dispo-sition, ainsi que des chemins forestiers, aires de jeux, de l’aire multisports et l’espace aquatique pour se reposer, se détendre, et ainsi échapper à un rythme trop souvent stressant du reste de l’année. Le P’tit Snack permettra aux parents de se libérer des tâches culinaires quotidiennes et la cafétéria d’offrir un re-pas équilibré de qualité gustative indéniable à toute la famille.

Le «petit plus» spirituelMais le «petit plus» de Peyreguilhot réside ailleurs: chaque

jour un temps spirituel de qualité est proposé aux vacanciers. Les familles se montrent très sensibles au programme proposé

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Parce que ce sont des dessins et des histoires adaptées aux enfants, les dessins animés paraissent inoffensifs. Le sont-ils vraiment?

C’est une impression assez répandue dans les familles, que les films d’animation sont moins corrosifs que les films «réels» et cela provient vraisemblablement, pour la génération des quadragénaires et plus, de l’époque où dessin animé rimait avec Tom et Jerry ou Tic et Tac…

Entre temps et sous l’influence majeure du Japon, les films d’animation ont massivement évolué et ils comportent désormais des scènes et des thématiques qui dépassent

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même l’intensité de films filmés. En effet, le 100% virtuel fait allègrement exploser les limitations qu’imposait le monde réel filmé, malgré les effets spéciaux et les trucages numériques.

Lorsque j’observe mon fils de six ans lors du visionnage d’un «p’tit film» que nous avons jugé correct pour son âge et sa sensibilité, je le vois de temps en temps debout, prêt à déguerpir tellement les vagues émotionnelles sont fortes. Lego Jurassic World a néanmoins mieux passé que le Jurassic World en film réel…

Comment peut-on évaluer un dessin animé? A quoi être attentif?

Chaque film, y compris les films d’animation, sont classés dans des

catégories d’âge recommandé. Cela donne une première indication.

Mais plus important encore, il est essentiel de connaître le niveau et le type de sensibilité des jeunes spectateurs. Il n’existe pas d’appareil de mesure autre que la relation avec les enfants concernés, ce qui peut être assez difficile lorsque les copains et copines du quartier débarquent pour un visionnage spontané!

Un enfant qui ne sait pas encore mettre des mots sur les émotions générées par un film devrait être accompagné dans cet apprentissage,

Ce sont des images, des personnages fictifs et des histoires d’enfant et pourtant, les

dessins animés peuvent véhiculer toutes sortes de valeurs. Le point avec Christian Kuhn,

conférencier sur la consommation des médias.

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LES DESSINS ANIMÉS comment bien les gérer?

Nous tous

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autant pour les émotions positives (joie, amour, honneur…) que pour les émotions défiantes (peur, colère, tristesse, rejet…).

La thématique fait également partie des éléments à considérer pour l’évaluation d’un film d’animation. Nombreux sont les films qui font intervenir des superpouvoirs et des personnages avec une connotation spirituelle ou fantastique (sorcières, magiciens, elfes, monstres…). D’autres films d’animation jouent parfois presque cruellement avec les émotions des spectateurs en mettant en scène des histoires dramatiques (morts, abandons, guerres, injustices…). Chaque famille est invitée à faire ses choix intentionnels concernant les sujets acceptables ou non.

Est-il judicieux de laisser son petit de trois à cinq ans seul devant la télé? Quelles mesures faudrait-il dans ce cas?

Comme pour les jeux vidéo, les parents devraient assumer leur fonction de «premiers de cordée» dans l’apprentissage des marches télévisuelles parfois bien escarpées. Pour répondre clairement: non, ce n’est pas judicieux d’abandonner nos jeunes enfants dans des univers complexes, souvent hors de portée et parfois remplis de pièges émotionnels conséquents.

Cela reste d’ailleurs valable pour des enfants plus âgés: en classe, lors de séance d’information sur les médias, quatre jeunes sur cinq disent avoir été choqués entre huit et douze ans par des contenus inappropriés.

Une mesure simple pour cette tranche d’âge consiste à créer sa propre chaîne de télévision familiale évolutive avec une soigneuse sélection de films d’animation qui conviennent aux enfants impliqués. On aura recours à des DVD loués ou achetés, ainsi qu’aux nombreux films libres de droits sur internet (à télécharger).

Un autre paramètre à bien maîtriser est la durée de «temps d’écran» par journée. Il existe des durées indicatives qui permettent de dimensionner les temps de visionnage en fonction des âges.

Comment réagir si son enfant entre six et douze ans insiste pour regarder le dernier dessin animé à la mode, alors qu’il semble véhiculer des valeurs négatives?

C’est toute la question de qui détient le «commandement» de la cordée familiale… Bien souvent - et c’est tout à fait normal dans la croissance et le désir d’indépendance de

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nos juniors - ils se verraient bien prendre la direction de la famille. Bien des parents abandonnent d’ailleurs leur responsabilité, souvent par crainte du conflit.

De manière générale, en guise de prévention, la promotion des valeurs saines et la définition des valeurs jugées bonnes par toute la famille donne un fondement de référence en cas de discussion. Lorsqu’il n’est pas possible d’éviter le visionnage d’un film (par exemple lors d’un anniversaire d’un copain ou d’une copine), ce fondement de valeurs va permettre à l’enfant de renoncer à regarder ou du moins de signaler à un adulte qu’il a atteint une limite.

Dans notre famille, nous suivons les nouveautés, regardons les bande-annonces (si elles sont jugées accessibles) et nous faisons une idée sur le film en question.

Ce n’est pas rare que les enfants disent ne pas vouloir voir tel ou tel film. Souvent, le fait d’avoir vu la bande-annonce suffit à l’enfant pour «être dans le coup» dans sa classe ou dans la cours de récréation…

Un jour, les dessins animés mettront en scène des conceptions non traditionnelles de la famille. Comment se positionner?

Avec l’évolution évidente dans la compréhension de la sexualité et du genre humain, les défis éthiques feront partie des productions de films d’animation, à l’avenir. Là encore, la discussion familiale permet une bonne préparation en amont. Sans même devoir insister lourdement sur ces éléments, les enfants sont en mesure d’exprimer une opinion, si l’occasion leur est offerte. Ces temps d’échanges sont précieux et plus efficaces que des interdictions formelles. Là où le dialogue n’est pas/plus possible, le recours à l’interdiction peut représenter la dernière option à envisager mais bien sûr, une interdiction globale du marché du divertissement n’est pas réaliste.

Propos recueillis par Sandrine ROULET

Ce fondement de valeurs permettra à l‘enfant de renoncer à regarder ou du

moins de signaler sa limite

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C ôté assiette, la mode est à l’exclusion. Tantôt on supprime la lactose, le gluten ou encore la viande,

tantôt une autre forme d’aliments de provenance animale, comme les œufs ou le fromage. Mais quelle incidence ces régimes vegan ou sans ci, sans ça, ont-ils sur la santé de nos enfants? Ne dit-on pas communément que les enfants ont des besoins nutritionnels plus importants que les adultes?

ALIMENTATION ADAPTÉE«Les besoins nutritionnels

de l’enfant ne sont pas plus importants que ceux de l’adulte, mais la nutrition de l’enfant doit être une nutrition adaptative et flexible», précise la nutritionniste Aurore Dady Thibaudeau du cabinet BeNutrition. «En effet, leur alimentation doit être adaptée régulièrement: à l’âge de l’enfant ainsi qu’à ses besoins psychologiques et préférences alimentaires; aux

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phases de croissance et aux besoins physiologiques particuliers de l’enfant, ainsi qu’aux troubles et pathologies de l’enfant (maladies infantiles, douleurs dentaires…).»

La spécialiste insiste en outre sur le fait qu’il est véritablement «fondamental de procéder à un passage en douceur de l’allaitement maternel à la diversification alimentaire puis à une alimentation d’adulte.»

MANQUES ET DÉFICITSAujourd’hui, il est souvent question

des manques liés à certains régimes. Qu’en est-il des plus jeunes? Est-il possible d’avoir, dans nos pays riches, des carences alimentaires?

«Il existe peu d’enfants souffrant de carence alimentaire majeure de type malnutrition», rassure la nutritionniste. Avant d’ajouter qu’on observe plutôt des carences en microéléments type fer, zinc et vitamine D, car les apports

alimentaires sont insuffisants et l’alimentation moderne et industrielle ne permet pas d’en apporter suffisamment.

Ces déficits sont-ils en lien direct avec ces régimes? «Les tendances alimentaires de type véganisme ou végétarisme sont, de mon point de vue de nutritionniste, des convictions d’adulte, difficilement transposables et adaptées pour un enfant: il y a forcément un risque de carence derrière ces pratiques, surtout pour le véganisme», formule encore Aurore Dady Thibaudeau.

Et de poursuivre: «Le fait d’adopter un régime sans gluten chez l’enfant qui ne souffre pas d’intolérance ou d’allergie au gluten est également très dommageable pour lui. Le gluten est souvent remplacé par des céréales de type maïs dans l’alimentation infantile et le maïs n’est pas une céréale à recommander à cause de sa faiblesse en micronutriments et de sa charge glycémique.»

Veganisme, régimes sans lactose, sans gluten; quelles incidences ces restrictions alimen-

taires ont-elles sur la santé des enfants? L’avis d’Aurore Dady Thibaudeau, nutritionniste.

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DR

QUAND NOS RÉGIMES affectent les enfants

Nous tous

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ÉTABLIR UN ÉQUILIBREQue penser, alors, de l’utilisation de compléments

alimentaires pour pallier ces manques nutritifs chez les enfants? «L’utilisation ponctuelle et encadrée de certains compléments alimentaires chez l’enfant peut être intéressante, je pense notamment à certains probiotiques lors d’épisodes infectieux hivernaux que cela soit en prévention ou lorsqu’il y a une prise d’antibiotiques afin de protéger la flore intestinale et renforcer l’immunité», préconise-t-elle.

Pour la nutritionniste, la supplémentation en vitamine D préconisée par le corps médical jusqu’à la deuxième année de l’enfant est aussi une aide pour limiter des carences en vitamine D, par la suite l’alimentation viendra combler les possibles manques. Pour les autres supplémentations, un avis de professionnel est recommandé.

Les déficits en nutriments peuvent cependant aussi apparaître avec la «malbouffe» contemporaine, rappelle cependant Aurore Dady Thibaudeau. «La qualité des sucres et des matières grasses est aussi souvent un problème à l’heure actuelle, les produits industriels étant souvent riches en sucres rapides et en acides gras saturés ou trans, ce qui occasionne un déséquilibre alimentaire et un manque d’acides gras de type oméga 3.»

Ou encore avec la surconsommation de protéines: «La quantité de protéines ingérées est souvent trop élevée. N’oublions pas qu’elles sont importantes mais un excès de protéines peut s’avérer délétère pour l’organisme et le fatiguer pour éliminer ces déchets, tout en provoquant un risque accru d’obésité par la suite.»

S’ADAPTER AUX BESOINS DE L’ENFANTEntre le trop et le pas assez, difficile parfois de s’y

retrouver. Un conseil? «La priorité en nutrition chez l’enfant serait de bien s’adapter à ses besoins nutritionnels, de respecter son développement et ses envies alimentaires.» Il est aussi fondamental de l’orienter vers une alimentation riche en fer, zinc, vitamine D, vers des acides gras essentiels (poisson gras, fruits à coques, huile de colza, légumes verts) «afin de bien développer son cerveau, sa mémoire et limiter un maximum les aliments industriels riches en sucres rapides, mauvais gras et additifs.» Le tout sans jamais perdre de vue les plaisirs gustatifs, bien entendu!

Anne-Sylvie SPRENGER

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Chronique

MÈRE DE BROUILLARDMon mari s’est mis à la peinture. J’ai épousé un pia-

niste et je me retrouve avec un peintre. Le problème, c’est que la peinture, à la base, c’est pas mon truc. Il se serait mis à la photo, ç’aurait été autre chose. J’aime la photo et j’aime la musique (enfin, ça dépend laquelle, mais la sienne me convenait).

J’ai envisagé un temps un retour au magasin (chez mes beaux-parents donc), en arguant qu’il y avait eu tromperie sur la marchandise mais après tant d’an-nées, la garantie était expirée. J’ai donc serré le poing dans ma poche et tenté de faire semblant de m’inté-resser à sa peinture. Et en fait, j’ai si bien fait sem-blant que ça a commencé à me plaire! Mon mari peint pour le plaisir mais il peint aussi et surtout pour faire plaisir aux autres. Il pense à quelqu’un, peint un ta-bleau qui pourrait faire plaisir à cette personne et le lui offre. En attendant qu’il ne revoie la personne en question, le tableau orne le mur de notre bureau. C’est là que j’interviens: «Tu ne vas quand-même pas t’en débarrasser? C’est le plus beau que tu aies fait! Il irait si bien dans notre salon!» C’est comme au poker: sou-vent je perds, parfois je gagne (il en réalise alors un autre pour la personne concernée).

A Noël dernier, il a demandé à nos enfants de lui passer commande. Ma fille et son copain ont réfléchi longtemps avant de dire à mon mari ce qui leur ferait plaisir: un télésiège dans le brouillard (!?!) Il a donc entrepris de peindre la moins gaie de ses œuvres: une toile toute grise où trônait un télésiège, œuvre hu-maine sur la beauté de laquelle je ne me suis jamais extasiée, mais tous les goûts sont dans la nature, pa-raît-il… L’avantage, c’est qu’avec ce tableau je ne me suis jamais sentie envieuse. Non, d’un seul coup j’étais devenue éminemment altruiste: «Je me réjouis qu’il soit fini et que tu puisses le leur donner!»

Ce tableau a aussi amené des discussions de fond: «Qu’est-ce qui peut amener quelqu’un à demander un pareil tableau? Tu crois qu’elle est en dépression? On a raté un truc dans son éducation? Il faudrait qu’on s’inquiète?» Le tableau est loin depuis hier. Dehors, le ciel est gris. Mais j’ai l’impression que mon bureau n’a pas été aussi lumineux depuis bien longtemps!

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Myriam Demierre est comé-dienne, auteure des one-woman-shows «L’école des mères» et «Ô Temps pour moi».

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P erturbateur endocri-quoi? Derrière ces mots se cachent des substances chimiques.

Elles peuvent agir sur les glandes responsables de la sécrétion des hormones sur une ou plusieurs générations. Et malheureusement, le risque est alors un dysfonctionnement pouvant nuire à la fertilité et au développement des fœtus. De plus ces substances peuvent favoriser certains cancers, le diabète ou encore l’obésité.

Les effets indésirables et le degré de risque dépendent du mode d’exposition, nécessitant une vigilance accrue pour les jeunes enfants et les femmes enceintes.

UN REPÈRE DANS LE TEMPSDifférentes enquêtes corroborent

la présence de ces substances préoccupantes dans notre environnement. L’organisation Women in Europe for a Common Future a par exemple mis en évidence des ingrédients classés à «risque élevé» dans 299 produits pour la toilette des bébés. Finalement, ce sont 20,2 perturbateurs endocriniens en moyenne, dont des molécules

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interdites depuis longtemps, qui ont été trouvés dans les cheveux de soixante-trois enfants de moins de douze ans, lors d’une enquête en 2015 pour l’Observateur.

ENCORE 800 SUBSTANCESEn 2010, la France a banni le

bisphénol A, un perturbateur avéré présent dans biberons, canettes et boîtes de conserve. Cependant, l’Organisme mondial de la Santé recense encore sur le marché environ 800 substances chimiques reconnues ou susceptibles d’être perturbatrices, dont la majorité n’a pas fait l’objet de test déterminant leurs effets.

Une réglementation efficace pourrait diminuer notre exposition, si les intérêts industriels et économiques n’étaient pas si importants. En décembre 2016, faute de majorité, la Commission européenne a renoncé à soumettre au vote une proposition de réglementation à ce sujet.

Anita DUVAL, spécialiste en économie sociale et solidaire

Nos familles sont exposées à des perturbateurs endocriniens dissimulés dans nos

produits quotidiens et familiers. Qu’est-ce que c’est, quels sont les dangers et comment

protéger nos enfants? Pas de panique, voici quelques astuces qui vous seront utiles.

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L’ENNEMI SE DÉGUISE

Nous tous

1. Pour le change du bébé, privi-légier coton et eau plutôt que les lingettes et préférer les couches écologiques

2. Favoriser les cosmétiques labélisés (bio, recyclables, naturels, etc.)

3. Laver les jouets, habits et linges neufs avant leur pre-mière utilisation pour retirer les produits de traitement

4. Aérer le logement dix minutes par jour et privilégier des produits bio ou les recettes naturelles pour l’entretien de la maison

5. Laver et éplucher les fruits et légumes et privilégier les pro-duits bio

6. Privilégier le verre ou l’acier au plastique et à l’aluminium et éviter de réchauffer les aliments dans du plastique

Six astuces pour diminuer son exposition

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A près une séparation ou un divorce, un enfant peut refuser de voir le parent avec lequel il ne vit plus. Quelles en sont les raisons et comment réagir?

Le point avec le pédopsychiatre Stéphane Clerget, auteur de Séparons-nous mais protégeons les enfants (éd. Albin Michel).

IL BLÂME LE PARENT ABSENTSylvie est démunie. Depuis que son mari a quitté le do-

micile familial, leur fille Tania ne veut plus avoir de contact avec lui. En colère, la pré-ado le rend responsable de l’écla-tement de la famille. Mais d’autres raisons peuvent être à l’origine de cette prise de distance de l’enfant. Outre la maltraitance, qu’il faut dénoncer, Stéphane Clerget men-tionne la loyauté de l’enfant envers sa mère ou s’il est dans la période œdipienne, sa difficulté à se séparer d’elle.

Egalement l’ennui qu’il peut ressentir chez son père ou le fait qu’ils n’aient jamais été proches. «Si l’autre pa-rent vient de se mettre en couple ou d’avoir un bébé, l’en-fant peut se faire désirer pour savoir s’il est toujours le bienvenu», ajoute le spécialiste.

MODIFIER SON APPROCHEQuelle est la meilleure façon de réagir pour le parent

«mis de côté»? «Il faut qu’il tienne bon, convaincu qu’il a un rôle bénéfique à jouer auprès de son enfant», souligne le pédopsychiatre. Par le rejet, l’enfant manifeste parfois des attentes: «S’il croit que son père ne l’aime pas assez, cela peut être une façon de tester son amour.»

Et Stéphane Clerget de suggérer au père de modifier son approche: accepter de voir son enfant sans sa nouvelle compagne, lui consacrer du temps sans être accaparé par autre chose, lui proposer des activités plus intéressantes etc. «Pour privilégier une vraie éducation ou créer un vrai lien, il peut aussi envisager d’augmenter son temps de garde», propose le spécialiste.

QUELLE SOLUTION ADÉQUATE?Toutefois, faut-il aller jusqu’à forcer l’enfant à côtoyer

son parent? Pour Stéphane Clerget, la réponse est au cas par cas. Mais il s’agit de prévenir une rupture complète du lien. Si le parent a un droit de visite, il peut être réaménagé ou réduit. La rencontre entre l’enfant et son

père peut se vivre en présence d’une tierce personne. Mais pour le pédopsychiatre, la pire des solutions est de laisser l’enfant/le pré-ado décider. «Car vouloir le bien de l’enfant n’est pas forcément faire tout ce qu’il veut.» S’il est important de respecter le droit de visite et l’autorité parentale, il l’est également pour que la mère ait du temps pour elle.

VEILLER À L’ESTIME DE SOI DE L’ENFANTEt si comme Tania, le préado/ado rend fautif l’un de ses

parents? Pour le pédopsychiatre, c’est au parent qui vit avec l’enfant d’évacuer cette notion de faute en expliquant qu’on peut être un mauvais conjoint mais rester un père ou une mère digne de ce nom. Et de développer: «C’est un drame pour la mère d’être délaissée, mais un drame encore plus grand si l’enfant a une image dégradée de son père et se construit à partir de celle-ci.»

Par exemple, il peut avoir le sentiment de ne pas avoir de valeur s’il est le fils d’un homme qui se conduit mal. «Quand on a une mauvaise estime de ses parents, on a toujours, en partie, une mauvaise estime de soi». Il s’agit aussi d’aider le jeune à exprimer sa colère ou sa tristesse, par le biais d’une consultation avec un spécialiste mais aussi en l’invitant à partager son ressenti au parent concerné.

Sandrine ROULET

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IL REFUSE DE VOIR son parentColère et tristessse se mélangent chez un enfant qui a vu ses parents se séparer. Il peut

alors exprimer ses sentiments en refusant de voir le parent qui a quitté le domicile

familial. Comment se positionner face à cette attitude et agir au mieux pour l’enfant?

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Q uatre mille cinq cents fois, c’est approximative-ment le nombre de fois que vous changerez votre bébé durant ses trois premières années. Une suc-

cession de nouveaux nés joufflus vous sourit sur les embal-lages colorés des différents paquets de couches au super-marché. Face à ce rayon, la première fois on se sent dans un univers inconnu et mystérieux, comment choisir?

LES COUCHES JETABLES«Tu sais, c’est fou toutes ces choses qui facilitent la vie

de parents aujourd’hui, comme j’aurais aimé avoir ça», confie une arrière-grand-mère. C’est vrai que l’apparition des couches jetables évite les lessives épuisantes à répé-tition dans un temps de vie où les tâches domestiques ne manquent pas. Mais les couches constituent un poste de dépense important pour lequel chacun fait ses choix selon les critères qui lui tiennent à cœur ou selon les conseils de ses proches.

La récente enquête de 6o millions de consommateurs qui met en exergue la présence de composés indésirables sur dix couches testées sur douze peut aussi donner à réfléchir. Il s’agit de substances présentes en-dessous des seuils régle-mentaires, cependant non négligeables quand on sait que la peau des tout-petits est fragile et très perméable et qu’ils passent leurs journées et leurs nuits en contact permanent avec leurs couches.

On peut aussi regretter que l’affichage de la composition des couches par les fabricants ne soit pas obligatoire. C’est pour remédier à ce type de problème et pour offrir des pro-duits qui respectent la santé des bébés que certaines entre-prises ont lancé des couches privilégiant au maximum les matières naturelles.

LES COUCHES LAVABLESSur le plan écologique, il est estimé que l’utilisation de

couches jetables représente pour chaque enfant une tonne de couches se décomposant en 400 ans ou incinérées. Cependant l’impact environnemental des couches lavables

0-2 ans

Face à la quantité de déchets que produisent les couches jetables et la lessive qu’en-

gendrent les couches lavables, existe-t-il une alternative satisfaisante?

n’est meilleur que sous réserve d’un mode de nettoyage peu consommateur d’énergie. Les atouts des couches lavables pour les bébés sont l’absence de substances nocives et de perturbateurs endocriniens mais aussi un moindre enfer-mement des fesses des bébés. Reste qu’il faut du courage et de l’énergie pour toutes ces lessives.

UNE NOUVELLE ALTERNATIVE?Et si on vous apportait des couches propres régulièrement

en venant chercher les sales pour les nettoyer? Différents entrepreneurs ont eu l’idée de lancer localement ce type de services pour réduire les déchets, créer de l’emploi pour le nettoyage et la livraison et permettre aux parents d’utili-ser des couches lavables de façon simple et abordable. Les couches suivent des normes strictes et ce sont les mêmes qui sont dédiées à un enfant donné avec des tailles crois-santes selon les besoins de l’enfant. Alors, la location de couches: une idée pas si farfelue?

Anita DUVAL, spécialiste en économie sociale et solidaire

Comment bien choisir DES COUCHES POUR BÉBÉ

Idées pratiques pour parents

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A l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur, la question se pose: est-il préférable que chaque en-fant ait sa chambre ou qu’ils partagent la même?

DOUBLE AVANTAGE«Au début, je trouvais mieux que chacun ait son espace.

Mais l’aînée ne veut pas dormir seule dans une chambre qu’elle trouve trop loin de la nôtre. Nous lui avons donc installé un matelas à côté de son petit frère», raconte Sandy, maman d’une fillette de cinq ans et d’un garçon de trois ans.

Patrick Guenin, pédiatre, a d’ailleurs souvent recom-mandé cette solution à des parents. «Mettre le deuxième enfant avec le premier résout les problèmes de jalousie et de régression, liés au fait que papa et maman gardent le bébé près d’eux. De plus, ce système a le double avan-tage de rendre aux parents leur intimité et de diminuer la fréquence des pleurs nocturnes», avance-t-il. Pour le médecin, on peut même mettre le bébé avec le plus grand dès sa cinquième ou sixième semaine: «Il sent qu’il y a une présence et il est rassuré.»

UNE PRÉPARATION BIENVENUECela nécessite de préparer l’aîné: le petit frère ou la pe-

tite sœur n’est pas une poupée, on ne peut pas le prendre; il faut le respecter et accepter qu’il ou elle fasse un peu de bruit la nuit… «C’est la vie», rappelle Patrick Guenin. Et le pédiatre de souligner que cela contribue à respon-sabiliser l’aîné, souvent fier de jouer un rôle auprès du bébé. Plus âgés, les enfants peuvent même partager des temps privilégiés: «Comme notre fille aînée est en plein apprentissage de la lecture, c’est elle qui lit l’histoire du soir à son petit frère. Ils regardent les images ensemble, s’interrogent, font leurs commentaires», s’amusent Sandy et son mari, Frédéric.

Chantal et Rodolphe, parents de trois garçons, renché-rissent: «Cela crée une solidarité au sein de la fratrie.» A la venue du petit dernier, l’aîné s’est installé seul dans une chambre tandis que les deux plus jeunes, aujourd’hui

six et quatre ans, partagent encore la même. «Avant de se coucher, ils en profitent pour discuter. Cela prépare à l’en-dormissement, qui est un moment de lâcher prise», re-late leur maman. Elle-même a eu une chambre commune avec ses deux sœurs… jusqu’à ce qu’elle quitte la maison! Comme elle, Frédéric se remémore avec joie l’époque où il dormait sur un lit superposé avec sa sœur.

JUSQU’À QUAND?Le seul inconvénient, objecte Chantal en référence à ses

garçons, est qu’il n’y a pas d’endormissement différé. Il faut que les exigences et les rythmes de sommeil soient compatibles.

Ce point n’est pas vraiment problématique pour Patrick Guenin, qui estime que les enfants s’adaptent. «Le binôme est une bonne formule, c’est au-delà que ce peut être plus difficile à gérer», explique-t-il. Et jusqu’à quel âge peut-on partager le même espace? «Ce peut être jusqu’à l’adoles-cence avancée, parfois avant si les deux enfants sont de sexe différent. En principe, la question se résout d’elle-même et ils se séparent quand ils l’ont décidé», précise le pédiatre. Bien sûr, si tout se passe bien alors que les enfants sont dans des chambres distinctes, il n’y a aucune raison de changer.

Claire BERNOLE

ILS DORMENT DANS la même chambre

3-5 ans

Votre enfant n’est plus seul désormais, un petit frère ou une petite sœur a fait son

apparition. Partageront-ils la même chambre? L’anticipation semble être de mise.

Idées pratiques pour parents

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Les enfants mangent-ils trop sucré ou s’alimentent-ils trop de mauvais sucres?

Les sucres libres (ceux que l’on peut rajouter aux aliments, ndlr.) sont le vrai problème. Selon les re-commandations de l’Organisation mondiale de la santé, les enfants ne devraient pas consommer plus de 5% de leur énergie totale sous forme de sucres libres, soit l’équivalent de vingt-cing grammes ou six cuillères à café par jour.

Or dans une seule cannette de boisson gazeuse, il y a dix cuil-lières à café de sucre! Au Canada par exemple, 17% des enfants d’âge préscolaire boivent des boissons su-crées (à l’exclusion des jus de fruits) tous les jours. Puis, quand ils vont à l’école, les principales sources de sucre sont les boissons gazeuses, les boissons énergisantes et les thés glacés.

Outre les problèmes de poids, quelles peuvent être les incidences sur leur santé?

La carie dentaire, les maladies car-diovasculaires, le diabète, certains cancers... Ceci dit, ce sont toutes des maladies aux facteurs multiples.

Le sucre n’est évidemment pas le seul facteur de risque. Mais il fait certainement partie de l’équation. Puis, il n’y a aucun effet néfaste à réduire notre consommation de sucres libres. Nous en sommes tous gagnants.

Est-il possible de réduire l’envie du sucré?

Chez l’enfant comme l’adulte, plus on mange sucré, plus on aura envie de manger sucré. Or, plus on dimi-nue notre apport en sucres libres, plus notre envie diminuera.

Evidemment, plus l’habitude est ancrée, plus il sera difficile de s’en défaire. Ceci dit, l’environnement est un facteur important dans l’adoption de saines habitudes de vie.

Avez-vous des conseils pratiques pour habituer les enfants à réduire leur consommation de sucre?

Eviter les boissons sucrées de fa-çon quotidienne, incluant les jus de fruits. Les sucres liquides sont la

source principale de sucres libres chez les enfants. Ils sont si concen-trés en sucres qu’en les évitant, on en réduit drastiquement leur apport.

Après, cuisiner davantage est cer-tainement une bonne façon de ré-duire l’apport en sucres libres pré-sents dans la grande majorité d’ali-ments ultra transformés.

Que faire quand l’enfant continue à réclamer «sa dose»?

Si l’enfant est déjà habitué à consommer beaucoup de sucres, ce sera sans doute plus difficile. Ceci dit, si les aliments très sucrés ne sont pas toujours disponibles, qu’on ne les ajoute pas systématiquement à notre panier de courses chaque se-maine, nos enfants et nous n’aurons pas le choix de manger autre chose.

Encore une fois, si l’environne-ment, à savoir les aliments dans notre frigo et notre garde-manger est sain, tout porte à croire que nos choix alimentaires le seront aussi.

Propos recueillis par Anne-Sylvie SPRENGER

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EN GUERRE CONTRELES MAUVAIS SUCRES

3-5 ans

C’est bien connu, les enfants aiment le goût du sucre. Il est pourtant nécessaire de les

aider à en limiter leur consommation. Le point avec Catherine Lefebvre, nutritionniste et

auteure de «Sucre, vérités et conséquences» (éd. Edito).

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S elon les propos des enfants eux-mêmes, les cousins et cousines, «c’est trop bien!» Ils confient spontanément

ce qu’adultes et psychologues confir-ment: pour les six à dix ans, le temps passé avec leurs cousins et cousines est un grand bienfait.

COMPLICITÉ PARTICULIÈREIl suffit de constater les petites

mines tristes de trois fillettes de couples mixtes qui voient peu leur pa-rentèle étrangère pour comprendre le privilège qu’ont les enfants d’avoir des cousins à proximité. Judikaël, dix ans, les «aime», tandis que Maiwenn, sept ans, va encore plus loin avec fougue en notant la réciprocité: «Moi je sais que mes cousins m’aiment!»

Ces cris du cœur nous montrent à quel point la complicité particulière qui se crée entre cousins rassure les enfants et leur donne conscience du lien inestimable de connivence dont ils bénéficient entre eux.

SOCIALISATION IDÉALEIl n’est pas étonnant que de nom-

breux adultes se souviennent avec émotion et nostalgie des cabanes dans le jardin, des discussions intermi-nables, des chasses à l’œuf ou des va-cances ensemble. Car pour cimenter l’arbre généalogique, l’appartenance à un groupe familial plus large est très importante.

Anne-Laure Guénat, psychologue, le résume clairement: «La socialisa-tion avec des enfants qui n’ont pas tou-jours le même âge, l’apprentissage de la négociation et de la tolérance face à ceux qu’il n’est pas possible d’éviter est un atout important pour la construc-tion de l’identité d’un enfant. C’est une école de vie comme toute apparte-nance à un groupe.»

UN RÔLE PARTICULIERProches les uns des autres, les cou-

sins se situent entre les frères et sœurs et les amis car ils vont jouer ensemble, tester de nouvelles choses, faire des

découvertes qui leur permettront de grandir sans être dans une relation de rivalité. Léa, six ans, a bien conscience que si on s’entend bien avec les cou-sins, c’est qu’on ne les voit pas tous les jours.

Echappant donc aux chamailleries et à la concurrence, ces relations, ainsi que le note Anne-Laure Guénat, «ap-portent souvent un cadre relationnel plus bienveillant qu’à l’école et avec moins d’enjeux qu’avec les frères et sœurs. Il est moins question ici de chercher sa place donc moins de ja-lousie. De plus, il est davantage néces-saire de faire attention à l’autre à cause de l’appartenance à la même famille.»

POUR DES RELATIONS DURABLES

Comment alors tirer parti de ces liens privilégiés de proximité lorsque la distance est trop grande? Pour Anne-Laure Guénat, «notre époque permet fort heureusement des contacts virtuels bien utiles, télé-phone, skype, etc. qui inciteront plus tard les ados à prolonger la relation.»

Il appartient cependant aux pa-rents de leur faire également partager, lorsque cela est possible, des moments de complicité à travers des vacances, des après-midi de congé, des sorties, pour créer ce lien entre eux. «Car les liens entre enfants sont souvent à l’image des liens entre les parents.» Les enfants avaient raison, «les cou-sins c’est trop bien!»

Isabelle LESEIGNEUR

Idées pratiques pour parents

6-10 ansVIVE LES COUSINS!Ni copains d’école, ni frères et sœurs, les cousins représentent l’appartenance à une

famille et des relations pour la plupart du temps bienveillantes. Paroles d’enfants.

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un rouleau à textile. «S’ils sont mouillés, il faut les laisser sécher et faire le contrôle après car les tiques survivent dans des tenues humides. L’utilisation d’un sèche-linge permet d’éliminer les tiques de vos vêtements», complète l’infirmière. Ensuite, il s’agit de procéder avec les jeunes enfants à un contrôle systématique des endroits du corps où les piqûres sont les plus probables: creux du genou et pli du coude, cou et nuque, nombril, intérieur des cuisses et zone pubienne.

Les enfants plus grands peuvent effectuer eux-mêmes cet examen sous la douche en se savonnant et se séchant bien. Toutefois, ils auront besoin de l’aide d’un adulte pour vérifier la racine des cheveux, derrière les oreilles et dans le dos. «Faites attention aux petites nymphes: mi-nuscules, elles ressemblent à des taches de rousseur et peuvent facilement passer inaperçues.»

ÔTER LA TIQUE ET SURVEILLER L’ENDROITMais comment réagir si on trouve une tique sur la peau

de son enfant? «Elle doit être enlevée le plus rapidement possible», répond Corinne Bühler. «Le plus pratique est de l’attraper au ras de la peau au moyen d’une pince fine et de la tirer verticalement, sans tourner ni l’incliner et sans l’écraser. Il faut ensuite désinfecter l’endroit piqué», complète l’infirmière.

Par ailleurs, il est important de marquer cet endroit et de le surveiller pendant plusieurs jours. Il s’agira alors de consulter un pédiatre si des symptômes apparaissent suite à une morsure (rougeur cutanée, pus ou état grip-pal) ou si on n’a pas réussi à sortir la tique de la peau.

Sandrine ROULET

A vec le retour du printemps et des sorties dans la nature, ce sont aussi les précautions contre les piqûres de tiques qu’il faut retrou-ver. En effet, ces vilains acariens sont actifs

entre mars et novembre et leur morsure sont en augmen-tation, entraînant une progression des cas de borréliose (maladie de Lyme) autant en France qu’en Suisse.

VACCIN ET MESURES DE PROTECTIONOn recense 27 000 nouveaux cas par an dans l’Hexa-

gone. Les tiques infectées par le virus MEVE peuvent également transmettre la méningo-encéphalite à tiques, qui se manifeste d’abord par des symptômes ressemblant à la grippe puis, après une période asymptomatique, par une atteinte du système nerveux chez 5 à 15% des ma-lades. Comment protéger les enfants de ces infections?

«Il existe un vaccin sûr et efficace pour se protéger de l’encéphalite à tiques pour toute personne dès six ans sé-journant dans des zones endémiques», rassure Corinne Bühler, infirmière. Puis elle invite à respecter les me-sures de protection: équiper ses enfants de vêtements couvrants et étaler sur leur peau un produit répulsif pour les tiques et sprayer un insecticide sur les vêtements.

Dans l’idéal, il faudrait éviter les sous-bois et hautes herbes. L’application Signalement-Tique! a été lancée en juillet dernier en France: pour participer à la prévention, chacun peut déclarer une morsure de tique et signaler où il se trouvait. Du côté suisse, l’application Tique distille de précieux conseils pour prévenir les piqûres et détecter l’apparition de la borréliose.

EXAMEN DU CORPS OBLIGATOIREUne fois rentrés de promenade, Corinne Bühler sug-

gère de contrôler les habits en utilisant éventuellement

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Avec les beaux jours, les petites bêtes ne manquent pas de revenir elles aussi. Il s’agit

alors d’être vigilant et de protéger nos enfants. Conseils de Corinne Bühler, infirmière.

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L’ÉTÉ ARRIVE, GARE AUX TIQUES!

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APPRENTISSAGE POUR LA VIESurtout, Edith Tartar-Goddet suggère de renoncer au

sous-entendu destructeur: «Un enfant qui a de mauvaises notes est forcément un fainéant.» Rien n’est plus faux: un enfant peut faire beaucoup d’efforts, sans que cela ne porte de fruit, car la méthode d’apprentissage ne lui convient pas. Dans ces cas-là, vous pouvez le faire aider par un coach formé à la «gestion mentale» ou à la programmation neuro-linguistique (PNL).

Et s’il s’avère que votre enfant a de mauvaises notes simplement parce qu’il n’aime pas l’école, ou telle matière ou tel enseignant, utilisez cette difficulté comme un tremplin. «Dans la vie, il y a des tâches que nous n’aimons pas faire, et nous les faisons quand même et même du mieux possible, en sachant qu’on fera autre chose de plaisant après.»

Vous pouvez vous adresser à votre enfant en ces termes: «Tu es entièrement libre de ne pas aimer aller à l’école et oui, il y a des gens casse-pieds. Mais c’est la vie de faire des choses qui te déplaisent. Après, tu en feras d’autres, que tu aimeras.»

Marie LEFEBVRE-BILLIEZ

L a mauvaise note. Vous la redoutez, et voilà qu’elle pointe son nez chez votre enfant et pire, qu’elle s’installe. Elle revient régulièrement. Et là, l’angoisse que vous avez en

vous quant à l’avenir de votre enfant prend corps, en rouge, sur sa feuille de papier.

NON-SCOLAIRE NE VEUT PAS DIRE RATÉRespirez un grand bol d’air et dédramatisez. Tel est le

premier conseil d’Edith Tartar-Goddet, psychosociologue, spécialiste des adolescents. «Votre enfant ne peut pas apprendre dans le stress. A trop le pousser au-delà de ses capacités, il sera inhibé.» Et la spécialiste se veut rassurante. Il y a des enfants «non-scolaires», qui ne brilleront jamais dans les salles de classe et qui auront une vie d’adulte épanouie.

«Une très ancienne étude de Françoise Dolto, pédiatre et pédopsychiatre, montrait que les enfants qui réussissaient à l’école ne devenaient ni créatifs, ni inventifs, ni entrepreneurs. C’était des fonctionnaires bien formatés. Or, un pays ne peut pas vivre qu’avec des fonctionnaires!» Si vous avez cette conviction en vous que la mauvaise note ne ruinera pas forcément l’avenir de votre progéniture, vous pourrez l’aborder avec plus de sérénité.

UNE ÉCOUTE SANS JUGEMENTPour Edith Tartar-Goddet, il s’agit en premier lieu de

bannir l’expression «mauvaise note» de votre vocabulaire. Non, la note n’est pas «mauvaise»: elle est «basse», «en dessous de la moyenne». «C’est une alerte, un symptôme de quelque chose.» Il faut simplement chercher à comprendre ce qu’elle veut dire, ce que vit votre enfant. Vous pouvez en parler à l’enseignant, au proviseur ou proviseur-adjoint (doyen) et même au médecin de famille.

Posez des questions, soyez à l’écoute et ne jugez pas. Votre enfant n’a peut-être pas la même manière d’apprendre que la méthode utilisée par l’enseignant: son professeur est auditif, alors que votre jeune est visuel ou corporel. Ou bien, il ne comprend pas les énoncés. Encouragez-le à demander des explications sur les questions du test, pour comprendre ce qu’elles veulent dire.

11-15 ansIdées pratiques pour parents

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De mauvais résultats scolaires ne définissent pas notre enfant, mais peuvent servir de signal

d’alarme. Une attitude calme et une compréhension active le rassureront.

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ET SI ON RELATIVISAIT les mauvaises notes?

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Les relations filles-garçons sont souvent faussées par des préjugés que véhicule la

société. Aux parents de changer la donne en inculquant le respect des genres.

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De mauvais résultats scolaires ne définissent pas notre enfant, mais peuvent servir de signal

d’alarme. Une attitude calme et une compréhension active le rassureront.

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«P as de fille dans mon équipe!» «Les garçons sont tous nuls…» De telles réactions sont fréquentes et prennent parfois parents ou éducateurs au dépourvu, quand elles ne passent pas tout sim-

plement inaperçues parmi tous les clichés véhiculés de part et d’autre sur les genres. Il est pourtant des jugements qui blessent et des idées fausses qui enferment. Comment faire en sorte d’inculquer un véritable respect pour l’autre sexe à un jeune?

ÊTRE D’ABORD DES MODÈLES«C’est plus largement une question de respect d’autrui»,

indique le pédiatre Patrick Guenin. «Quel que soit le genre de la personne, on la respecte.» A ses yeux, il est aussi im-portant de reconnaître les différences entre garçons et filles que de mettre l’accent sur une égalité de traitement. Sur ce point, comme souvent, les parents seront le premier mo-dèle. «On fonctionne par l’exemple familial. Les enfants ont des attitudes parce que les parents ont ces attitudes», af-firme ce médecin expérimenté. Et dans le cas contraire, les parents peuvent très bien montrer au jeune que leur couple fonctionne de telle manière et non de telle autre.

OUVRIR LE DIALOGUEQuand les parents de Malo, treize ans, ont découvert les

échanges inappropriés qu’il entretenait avec un groupe de garçons et de filles sur un réseau social, ils n’ont pas hésité à agir: huit mois de suspension de téléphone ont été néces-saires pour clarifier la situation, laisser le temps au jeune garçon de prendre conscience de ce qu’il avait exprimé et restaurer la confiance.

Ce n’est pas allé sans une certaine compréhension: «L’effet de groupe est difficile à éviter dans les relations filles-gar-çons, mais on ne peut pas fermer les yeux.» Cette situation

a contraint les parents et leur ado à ouvrir un espace de dialogue: «Il faut avoir le courage de parler des relations avec l’autre sexe et d’employer les mots adéquats, des mots d’adulte. Il ne s’agit pas d’être cru, mais pas naïf non plus. Il faut jouer la carte de la franchise et de la transparence», résument les parents de Malo.

RESTER ATTENTIF ET UTILISER LES OCCASIONSUn bon moyen de développer le respect mutuel entre filles

et garçons est d’encourager leur collaboration dans des jeux et des projets. «Il faut veiller à ne pas donner systématique-ment les mêmes tâches aux uns et aux autres, valoriser ce que chacun réalise et rechercher l’équilibre, par exemple dans les prises de parole», propose Caroline, professeur en collège-lycée et maman de deux enfants.

Comme le disait Patrick Guenin, les comportements en-vers l’autre sexe sont calqués - dès la prime enfance - sur l’exemple parental (le père influence son fils dans sa vision des femmes, de même la mère pour sa fille à l’égard des hommes). L’éducation sexuelle peut être un moment fort et central dans la perception que l’enfant, devenu adulte, aura de l’autre sexe. «L’idéal est d’être attentif au moment où l’éducation sexuelle intéresse l’enfant et d’en profiter pour ne pas lui parler que de ce qui le concerne mais, dans la me-sure où il y est réceptif, lui apprendre aussi ce qu’est l’autre sexe», conclut Patrick Guenin.

Claire BERNOLE

Les parents sont le premier modèle, on fonctionne par l‘exemple familial

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RESPECTER L’AUTRE SEXE ÇA S’APPREND

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Votre jeune est tombé(e) amoureux(se). La première rencontre avec l’élu(e) de son cœur

marque une étape importante. Il s’agira alors de manifester une attitude d’accueil.

risque de paraître indifférent, ce qui lui permettra d’être disponible au dialogue et au soutien, le cas échéant.

Le parent peut aussi énoncer ce en quoi il croit, notam-ment les valeurs qui lui tiennent à cœur en matière de relation amoureuse (respect de soi et de l’autre, engage-ment, fidélité…): le témoignage des parents reste un re-père important pour les adolescents, quoiqu’ils puissent en dire. Cependant, témoignage ne veut pas dire injonction à obéir: les adolescents bénéficient de par la loi d’une liberté sexuelle, à laquelle les parents ne peuvent s’opposer… Mais ils peuvent accompagner leur adolescent dans l’appropria-tion de cette liberté par des balises, en adaptant petit à petit leurs règles de vie, notamment sur les sorties ou les vacances sans les parents.

UNE RELATION D’ADULTE À ADULTEC’est souvent à partir de la sexualité des adolescents que

la relation parent-enfant commence à se transformer petit à petit en une relation d’adulte à adulte dans le respect du jardin secret de chacun et de ses choix, pas nécessairement consensuels. C’est un passage délicat pour les parents, les renvoyant à leur propre adolescence, à leurs valeurs et en les confrontant à la liberté de leur enfant qui commence à leur échapper. La relation de confiance tissée au fil des années est à ce moment-là primordiale, car elle sera un point d’ap-pui précieux tant pour les parents que pour l’adolescent.

Marlyse PLAGNARD, conseillère conjugale et familiale

L e moment des présentations d’un amoureux peut être marquant et riche en émotions de toutes sortes dans les relations parents-enfant. Une première rencontre à aborder avec un esprit ouvert.

CONFIANCE ET SURPRISEDu côté de l’adolescent(e), cette présentation est une

marque de confiance envers ses parents, dans la mesure où il/elle dévoile sa vie personnelle. Elle exprime peut-être aussi une certaine fierté d’avoir pu entamer une relation amoureuse, d’avoir été reconnu «aimable» par un(e) autre. Et elle est censée montrer aux parents que l’adolescent ne veut plus être considéré comme un enfant… Mais, ceci n’em-pêche pas qu’il puisse dans le même temps redouter aussi leur réaction.

Du côté des parents, c’est peut-être la surprise qui est au rendez-vous, devant ce signe que leur enfant quitte précisé-ment l’enfance. Cette surprise est peut-être assortie d’une certaine curiosité de découvrir un côté encore inconnu de lui, de faire la connaissance de ce(tte) petit(e) ami(e) sur qui s’est porté son choix. S’il y a sans doute de la joie à pou-voir partager ce moment heureux de la vie de leur enfant, il peut aussi y avoir des interrogations, voire des inquiétudes, notamment sur l’éventualité d’une sexualité active avec ce(tte) petit(e) ami(e).

DISPONIBLES SANS ÊTRE INTRUSIFSLe rôle du parent est alors de se situer à une juste dis-

tance, ni trop près, au risque d’être intrusif, ni trop loin, au

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ELLE(IL) NOUS PRÉSENTE SON AMOUREUX(SE)

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ORGANISATION FAMILIALE REVUELe changement de statut du jeune impacte aussi l’orga-

nisation familiale: ayant son propre programme, il est lé-gitime qu’il ne participe plus à certaines activités de la fa-mille. Par contre, «il reste un membre de l’équipe familiale et continue d’aider aux différentes tâches de la maison», détaille Fabienne Sollberger.

Il est invité à faire ses lessives et à participer à la prépa-ration des repas, à la vaisselle et autres tâches habituelles lorsqu’il est présent, mais sa participation à ces tâches peut également être requise avant sa majorité. «Dès qu’il gagne un salaire, ses parents peuvent lui demander une partici-pation financière, ceci dans l’idée de le préparer à gérer son propre budget et à payer un loyer», suggère-t-elle encore.

UNE COMMUNICATION PROACTIVEEn outre, plus de liberté implique plus de communica-

tion proactive. «Tant que le jeune est sous le toit de ses pa-rents, il communique ce qu’il fait et s’il rentre dormir ou pas. Ceci simplement dans un souci de sécurité», précise la mère de famille. Son mari et elle demandaient à leurs jeunes de venir simplement leur dire bonne nuit pour signaler qu’ils étaient bien rentrés.

De même, les parents seront sollicités par le jeune avant d’amener des amis à la maison. Dernier conseil de Fabienne Sollberger aux parents: garder un bon dialogue avec ses enfants cadets, afin d’éviter les incompréhensions et jalousies: «Certaines règles changent pour celui qui a dix-huit ans mais pas pour les autres. Il faut bien le com-muniquer et l’expliquer pour éviter certaines tensions». A bon entendeur!

Sandrine ROULET

V ous avez tout prévu pour les dix-huit ans de Mégan/de Théo: la famille viendra l’après-mi-di pour le gâteau et le soir, ses copains sont conviés pour une super soirée. Vous avez trou-

vé les ballons et les bougies «18 ans». C’est sûr, cela vous fait bizarre que votre jeune soit déjà majeur. Si au regard de la société, il acquiert des droits et des responsabilités, qu’en est-il des changements au niveau de la vie familiale?

UN CADRE DÉFINI À L’AVANCELorsque le jeune atteint sa majorité, le rôle des parents

change. «Ils ne sont plus dans l’éducation ou l’imposition de règles mais deviennent des personnes ressources et de soutien», remarque Fabienne Sollberger. «Nous encou-rageons notre jeune à prendre des décisions plus consé-quentes pour sa vie. La mission d’éducation se termine à la majorité, tout se joue avant son entrée dans le monde adulte», ajoute cette mère de quatre enfants dont trois filles adultes.

Impliquée avec son mari pasteur dans l’association Familles de foi, ils encouragent d’ailleurs les parents à marquer cette nouvelle étape dans la vie du jeune par un «rite de passage», par exemple en lui remettant son passe-port lors d’une petite cérémonie.

NOUVEAUX DROITS ET RESPONSABILITÉSAlors que le jeune aquiert de nouveaux droits (voter,

conduire) et de nouvelles responsabilités (armée ou ser-vice civil, impôts), les parents peuvent l’aiguiller en étant d’abord des modèles et en ouvrant le dialogue avec lui.

Pour Fabienne et Christian Sollberger, ils ne s’agit pas d’influencer ses choix mais de l’accompagner dans son processus de décision en posant des questions: «Ma fille, le pays entier va voter. As-tu besoin de ressources pour com-prendre le processus de vote? Mon fils, tu as la possibilité de faire un service militaire ou civil. Voici les possibilités et conséquences de ton choix.»

Un jeune de dix-huit ans ou plus à la

maison, ça demande des ajustements.

Lesquels? Conseils et idées pratiques.

J’ai des adultes À LA MAISON

16+ ansIdées pratiques pour parents

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Comment vous est venue la passion pour ce domaine?

Honnêtement, je suis né pédopsychiatre (rires). Petit, je m’intéressais beaucoup aux histoires de la vie, à la découverte des gens et aux relations humaines. En plus, j’étais un petit garçon un peu isolé qui passait son temps à réfléchir à plein de choses. La pédopsychiatrie comble toutes mes questions.

Vous écrivez: «L’enfance est la matière même dont sont tissés les adultes, en qui elle parle

Ce livre recense les thématiques importantes de l’enfance et de l’adolescence. Mais c’est aussi un hommage aux spécialistes qui ont fait avancer la recherche sur le développement de l’enfant...

Oui, c’est un hommage à mes «maîtres» et un témoignage de l’importance de la transmission. A mon tour, je perpétue la transmission auprès des internes qui assistent à mes entretiens. Les parents auraient un intérêt à redécouvrir des auteurs comme René Spitz, Donald Winnicott.

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DR

On ne présente plus Marcel Rufo, pédopsychiatre, professeur émérite et auteur de

nombreux ouvrages sur la prime enfance et l’adolescence. Interview en marge d’une

présentation de son «Dictionnaire amoureux de l’Enfance et de l’Adolescence» (éd. Plon-

Anne Carrère).

On ne doit pas plaire mais PERMETTRE DE GRANDIR

Idées pratiques pour parents

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encore au présent quand ils croient l’avoir laissée dans le passé.» Pour être un parent adéquat, devrait-on se pencher sur sa propre enfance?

Il faut être attentif à son enfance quand on est parent. On peut considérer son enfant comme une deuxième chance de réussir la sienne, mettre la pression de notre enfance sur lui.

L’enfance de notre enfant lui appartient et nous sommes des accompagnants de sa conquête d’autonomie; il a une liberté par rapport à nos désirs.

«Grondez-les» est le titre de l’un de vos chapitres. Qu’est-ce que cela apporte à l’enfant?

Les progrès des parents d’aujourd’hui, c’est qu’ils cherchent à comprendre leur enfant. Ce qui n’était pas le cas dans le passé. Mais de temps en temps, il s’agit de lui montrer les limites, car l’enfant a besoin d’un cadre. Il s’agit de lui dire «non» pour qu’il accède au «oui» sinon, il peut verser dans la mégalomanie, croire que s’opposer est communiquer.

En quoi l’apprentissage de la frustration participe-t-il à la construction de l’enfant?

La frustration est nécessaire. Les parents cherchent à plaire à leur enfant, mais fondamentalement, ils ne sont pas là pour ça, mais pour lui permettre de grandir. Pourquoi a-t-on peur, de nos jours, de perdre l’amour de son enfant? Parce que l’enfant est devenu un objet précieux.

Dans les siècles passés, perdre un enfant était banal. Aujourd’hui, c’est une catastrophe. L’enfant est notre avenir, alors il faut que cela se passe bien entre lui et nous.

Les parents d’aujourd’hui se documentent, développent des compétences mais l’éducation n’est-ce pas

aussi une question de bon sens?

Oui, mais il n’est pas t o u j o u r s bien réparti (rires).

Le bon sens est basé sur la construction de soi, on l’acquiert quand on a résolu ses difficultés personnelles. On est plus affermi dans ses propositions. René Spitz disait: «Maintenant que je suis rassuré sur moi, je peux rassurer les autres.»

Le bon sens des parents, leur bienveillance, la présence d’autres adultes aussi sont nécessaires à l’éducation. La sociabilité est un signe de santé mentale. L’isolement, comme celui produit par les jeux vidéos, amène à perdre le contact avec la réalité.

Les disputes entre enfants sont un des défis majeurs des parents. Quelles en sont les principales causes et comment réagir?

Il y a d’abord une confusion chez les parents, celle de croire que leurs enfants sont pareils car issus d’eux. Et qu’ils s’aiment puisqu’ils sont frère(s) et sœur(s). Mais chaque enfant est unique: la génétique n’explique pas le développement et le comportement. Et puis, les rivalités et jalousies sont inévitables, mais le conflit participe au développement de l’enfant. Toutefois, un enfant très jaloux manifeste une fragilité.

Autre fausse croyance des parents: qu’ils aiment tous leurs enfants de la même manière. Le rôle des parents face à ces conflits dans la fratrie? Avoir des temps individualisés avec chaque enfant. Ne pas hésiter à envoyer un enfant chez ses grand-parents maternels et un autre chez les paternels. La séparation est le fondement de l’individualisation. Dans la situation où les enfants sont adoptés, les conflits sont majorés car

les enfants surjouent les difficultés pour savoir s’ils sont aimés et intégrés.

Certaines personnes culpabilisent à la moindre erreur ou mal-être de leur enfant. Pourquoi les parents se mettent-ils cette pression?

Il y a une vraie passion sur l’enfant, on veut le réussir, être le plus adéquat possible. Mais être un enfant, c’est apprécier les défauts de ses parents. Les enfants cherchent nos particularités, pas notre côté parfait. Personne n’est un parent parfait, on est tous limités.

Mais c’est un bon apprentissage de voir que ses parents font des erreurs. Les enfants apprennent leurs propres limites. Cela évite la mégalomanie de l’enfance.

De plus, si les parents étaient parfaits, leurs enfants ne pourraient pas les «dépasser». Comme au tennis, il ne faut pas toujours être «au service» en tant que parents, mais aussi leur laisser le service, l’avantage.

De même, n’y a-t-il pas un fantasme de l’enfant parfait?

L’enfant qu’ont imaginé les parents n’a souvent rien à voir avec l’enfant réel. On n’a jamais l’enfant dont on rêve ni les parents qu’on mérite.Avoir des enfants très différents de nous est toutefois une aventure unique.

Propos recueillis par Sandrine ROULET

Le conflit et la frustration participent au

développement de l‘enfant

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est un magazine trimestriel francophone destiné à tous ceux qui veulent progresser dans leur vie de couple et de famille. existe en français depuis 2011. est le fruit d’un partenariat avec Bundes Verlag, éditeur de Family en allemand. Certains textes sont traduits.

Editeur : Alliance Presse. Créé en 1989, ce roupe de presse indépendant propose sept magazines pour petits et grands. www.alliance-presse.info.

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Directeur de publication : Christian WilliRédactrice en chef : Marie Lefebvre-BilliezComité de rédaction et équipe de rédaction : Sylvie Barth (permanente à Fondacio Chrétiens pour le Monde en France, associée à la mission Couple et Famille), Claire Bernole, Michel Bijaoui (conseiller conjugal et familial), Nicole Deheuvels (pasteure, directrice du département Solo et Duos de la Fondation La Cause), Marina Durand-Viel (responsable des Parcours Alpha Famille), Anita Duval, Isabelle Leseigneur, Anne-Sylvie Sprenger, Sandrine Roulet.Tél. 0041 (0)21 821 15 10 - Mail : [email protected] : Catherine Geiser et Stéphanie ZwickSecrétariat de rédaction : Maude BurkhalterComité de parrainage : Pierre Bader (pasteur réformé EERV), Françoise Caron (Présidente des Associations Familiales Protestantes), Nancy et Philippe Decorvet (mé-diatrice familiale et pasteur réformé), Clément Diedrichs (directeur du Conseil national des Evangéliques de France (CNEF), Manfred Engeli (président de Lisa, sel et lumière), Stéphane Lauzet (Chargé de mission pour la francophonie de l’Alliance Evangélique Mondiale), Olivier Fleury (coordinateur de Jeunesse en Mission pour la Suisse), Jonathan Ward (pasteur et psychothérapeute, directeur de Pierres Vivantes).Médiateur : Pierre-André Léchot ([email protected])Création graphique : Yellow Tree, DE-57072 Siegen

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BOUQUINER, REGARDER, PROGRESSERQUESTIONS D’ADOLESCENTES, DR DIANE WINAVER, (éd. In Press)

Les pensées, le désir, l’amour, la sexualité, les maladies, les relations... toutes les questions que les adolescentes se posent sur elles, leur corps et leur environnement trouvent une réponse dans cet ouvrage réparti en cinq chapitres. Beaucoup de termes scientifiques sont utilisés mais la plu-part d’entre eux sont expliqués et compréhensibles.

Une jeune fille piochera dans ce livre les réponses qu’elle recherche tout en mettant de côté celles qui semblent ne pas lui correspondre. Un livre qui sera utile aux filles certes, mais aussi aux pères d’adolescentes, qui auront l’occasion de comprendre les réactions et l’évolution du corps de leur fille, ceci pour l’accompagner au mieux, avec pudeur et res-pect, dans cette phase de nombreuses transformations. mbs

LE QUATRIÈME TRIMESTRE DE LA GROSSESSE, INGRID BAYOT (éd. Erès)

Le bébé est né, la grossesse est finie. Les parents sont heu-reux, tout va bien, la vie de famillle commence sur un nuage. Faux! Non seulement ce livre met des termes adaptés sur des sensations, des émotions propres à l’après-accouchement, mais il tend également à abolir les idées reçues, les clichés entendus ça et là sur ce que la femme nouvellement mère se doit de ressentir. Le quatrième trimestre de la grossesse ou la dégestation a besoin d’être vécue pleinement, de manière sereine et acceptée. Dans cet ouvrage parfois compliqué à lire parce que ponctué de références et termes scientifiques, mais toujours intéressant, une sage-femme met en lumière ce que toute mère aurait aimé savoir avant d’accoucher, sur ce qui l’attend à la naissance de son enfant. mbs

LA PROMESSE DU MOIS, FRÉDÉRIQUE VINCENT, (éd. Publibook)

Si vous avez dans votre entourage des proches qui ont du mal à avoir un enfant, si vous ne savez pas comment leur montrer votre présence sans risquer une phrase bles-sante, si vous voulez qu’ils sachent qu’ils ne sont pas seuls à vivre cette épreuve, La promesse du mois est un bon ca-deau. Ou alors, si vous voulez comprendre pourquoi votre sœur/votre amie/votre cousine se referme comme une huître, avoir accès, sans qu’elle puisse elle-même l’expri-mer, à ses émotions, ses souffrances, ses espoirs, lisez ce livre vous-même. Un témoignage personnel, direct, par-fois un peu cru, pour briser l’isolement des personnes en situation de stérilité. mlb

UN PAS EN AVANT DEUX PAS EN ARRIÈRE, CLOTILDE MERZA (éd. des Béatitudes)

Ce roman tisse en parallèle l’his-toire de Claire, une adolescente qui se découvre enceinte et celle de Mélanie, une mère de famille qui refuse d’accepter qu’elle attend un quatrième enfant. On suit au fil des chapitres leurs émotions, leurs questionnements, leurs doutes, mais également ceux de Julien, le copain de Claire et de Marc, l’époux de Mélanie. Une approche intelli-gente et bienveillante de la problé-matique de l’enfant non désiré. sr

MON P’TIT CAHIER ÉMOTIONS, CÉCILE NEUVILLE ET ISABELLE MAROGER ET AXURIDE (éd. Solar)

Ce cahier n’est pas destiné aux enfants, mais bien aux parents désireux d’aider leurs enfants à comprendre et accepter leurs émotions. Après avoir explicité le fonctionnement des émotions et leur lien avec les hormones, l’auteure met en évidence comment les besoins de l’enfant sont des détonateurs d’émotions. Dans une deuxième partie, elle propose un programme «anti-crise» et un autre pour cultiver le bonheur chez son enfant. Un cahier plein d’idées! sr

LA CHARGE MENTALE DES FEMMES, DR AURÉLIA SCHNEIDER (éd. Larousse)

«La charge mentale est le fait de devoir penser à un autre domaine en plus de celui dans lequel on se trouve physiquement.»

Spécialiste en psychothérapies comportementales, l’auteure voit passer dans son cabinet des femmes débordées, à la limite du surmenage. Dans ce livre enrichi de témoignages, elle cherche à identifier pourquoi la charge mentale est davantage un défi féminin et propose la «règle des 7D» pour mieux se décharger. Elle termine par des conseils pour une gestion optimale de la charge mentale à l’intérieur du couple. sr

La sélection de Family

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L’Est et l’OuestAlors que nous faisions un feu dans le jardin avec nos

petits-enfants, jumeaux de cinq ans et demi, une légère brise s’est levée, emportant ainsi la fumée vers la maison. Je leur dis: «Tiens le vent se lève, il vient de là, de l’Est, le même côté d’où se lève le soleil.» Le soir du même jour, nous les raccompagnons en voiture chez leurs parents et l’un deux s’écrit: «Oh le soleil, regarde Mamie comme il est gros!» «Ah oui là il se couche à l’Ouest. Il se lève à l’Est et se couche à l’Ouest.» Et pour voir s’ils avaient intégré l’Est et l’Ouest, je demande: «Les enfants, le soleil se lève à ...?» Du tac au tac l’un d’eux répond: «Il se lève à 8h du matin!» Kitty, 66 ans

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Nous tous

En slip à TahitiMon beau-frère est récemment parti en voyage

professionnel en Polynésie. Il a confié ses enfants à leurs grands-parents, mes parents. Je suis passé les voir un soir. Ils étaient en sous-vêtements pour profiter de la petite piscine des grands-parents. Sans sourciller, l’un de mes neveux me dit: «Papa est à Tahiti, chez Vaïana. Il est toute la journée en slip. Ben oui, il fait chaud chez Vaïana.» Fou rire généralisé, que nous avons communiqué à mon beau-frère sur Whatsapp, qui s’est empressé d’envoyer une photo de lui, décemment habillé sous un cocotier. Eric, 39 ans

Gare au tuyauUn soir, je m’assieds sur le canapé de notre salon pour profiter

d’un moment de calme avec ma femme, nos enfants étant enfin endormis. Je remarque alors: «Chérie, tu as réussi à mettre l’aspirateur derrière le fauteuil?» Ma femme part d’un éclat de rire qui ne s’arrête plus. Elle m’explique que nos enfants ont joué dans le jardin avec leur voiture en plastique, qu’ils voulaient un tuyau pour faire le plein d’essence, qu’elle avait trouvé ce vieux tuyau d’aspirateur qui a bien fait l’affaire et que, ne sachant pas où le ranger, elle l’avait mis derrière le canapé.

Durant l’après-midi, ce tuyau est tombé sur le front de mon fils et lui a fait une grosse bosse. Et là j’ai compris: c’est pour cela qu’il m’avait accueilli le soir en me disant: «Papa, le tuyau de l’aspirateur m’a attaqué!» Je ne l’avais pas cru, mais c’était bien vrai. J’ai alors rejoint ma femme dans son fou rire. Franck, 45 ans

QUAND ILS NOUS FONT RIRE

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QUAND ILS NOUS FONT RIRE

Je sais bien que lundi, quand je t’ai ramené du collège, tu m’as dit que Célia, la fille de la voisine de ta tante, viendrait à la maison pour travailler les mathématiques avec toi dans ta chambre. Et que cela signifiait, en fait, que tu voulais rester avec elle. Donc ton petit frère Timothé n’aurait pas dû ren-trer à l’improviste pour chercher son ballon. Sauf qu’à sept ans, on ne sait pas très bien ce que signifie réviser les maths avec sa voisine…

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PARNET. L’HISTOIRE DE LA FAMILLE

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Je sais bien que lundi, quand je t’ai ramené du collège, tu m’as dit que Célia,la fille de la voisine de ta tante, viendrait à la maison pour travailler les mathématiques avec toi dans ta chambre. Et que cela signifiait, en fait, que tu voulais res-ter avec elle. Donc ton petit frère Timothé n’au-rait pas dû rentrer à l’improviste pour chercher son ballon. Sauf qu’à sept ans, on ne sait pas très bien ce que signifie réviser les maths avec sa voisine…

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