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Vivre Paris N°2 Printemps 2011

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vivre à paris

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Belgique/Luxem

bourg 6,50 €- D

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6,50 € - Italie 6,50 €

- Canada 13,50 $ can - U

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10,50 $ - UK

5 £ - Polynésie 1200 C

FP

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Édito

Vous n’avez jamais remarqué ?Cette propension que nous, Parisiens (purs jus ou d’adoption) avons à nousébaubir dès que nous dénichons un bout de pelouse en ville. La ruée versl’or vert... Chaque parcelle de nature irradie la capitale, le moindre petit parcdevient l’oasis salvatrice du citadin bédouin arpentant sans relâche le béton.Lorsque la mairie décide d’installer un jardin éphémère sur le parvis del’Hôtel de Ville, ou quand le Salon de l’agriculture, grand-messe de la bottede foin, débarque Porte de Versailles, c’est l’événement. Et, si LaBellevilloise, espace multiculturel du 20e, décide de loger dans ses mursune prairie géante et synthétique (sic !), on parle de concept rafraîchissant.

Plus question, donc, de nous limiter au pot de bégonias arrimé à la fenêtre. L’élan général vise à reverdir l’ensem-ble de la capitale, à faire en sorte que foisonne la nature aux côtés du béton.

Tenez, l’esquisse du Grand Paris, par exemple, tient compte deces résolutions et incorpore de spectaculaires projets. “La bio-

masse devra s’introduire partout, envahir nos immeubles”,s’enthousiasme l’architecte Jean Nouvel. Trames vertes, toi-tures végétalisées ou jardins suspendus seront de la partie.Et devraient, selon les dires, contribuer à faire baisser la tem-pérature de deux degrés dans une capitale qui progresseraencore au tableau d’honneur des villes vertes d’Europe.

Pour le moment, Paris fait figured’élève appliquée, besogneuse. “Doit poursuivreses efforts”, pourrait indiquer son bulletin d’évalua-tion. Une étude dévoilée il y a peu, en marge de laConférence sur le climat de Copenhague, luioctroyait la dixième place du classement des capi-tales vertes d’Europe, sur trente villes. DevantLondres, Madrid ou Rome. Derrière l’inoxydable trioscandinave de tête, cependant. Difficile, pour lemoment, de venir taquiner Copenhague, Stockholmet Oslo : leurs habitants, depuis plus de trente ans,

déboulent en ville à vélo, font tournoyer les éolienneset bâtissent des éco-quartiers. Sûr que Paris, néan-

moins, parviendra vite à glaner quelques points et pro-gresser au classement. Il y a, c’est certain, de la graine de

championne dans notre capitale…

Thomas Le GourrierecRédacteur en chef

Rédaction :54, rue de Paradis, 75010 PARIS.Tél. 01 56 03 50 20 / Fax : 01 47 70 51 [email protected]

Directeur de la publication :Christophe BONICEL

Rédacteur en chef :Thomas LE GOURRIERECTél. 01 56 03 50 23 ([email protected]).

Rédacteur en chef adjoint :Julien PÉNÉGRYTél. 01 56 03 50 37 ([email protected]).

Directeur artistique :Julien BONICELTél. 01 56 03 50 30 ([email protected]).

Premier rédacteur graphiste :Sébastien LE BOUARDTél. 01 56 03 50 28 ([email protected])

Rédacteur graphiste :Christophe LE BOUARD([email protected])

Rédacteurs :Nadir CHOUGAR ([email protected]), Anne-Lise DURET ([email protected]),Julia DUSERRE-TELMON ([email protected])Edwige SENNER ([email protected])Calie Tribert ([email protected])

Premier secrétaire de rédaction : Nicolas DAVID

Secrétaire de rédaction : Julie MICHON

Photographes : Jean HARIXÇALDE ([email protected]), Gwen LEBRAS, Pierre MOREL, Arnaud PAOLETTI, Bruno PELLARIN, Delphine CALVET, Lucie de TALLANO, David BOUREAU, Ludovic COMBE.

Ont collaboré à ce numéro : Clotilde Aubin, Arnaud Barbé, Vincent Berthe, Jean-LaurentCassely, Matthieu Chalot, Grégory Curot, Olivier Desvaux, David Dibilio, Anaïs Duret,Patrick Le Fur, Erwann Lelong, Michel Nadroj,Pierre Pinelli, Anne Pauly, Julie Rolland, Elodie Rouge, Ariane Servat.

PUBLICITE : CAPITALE RÉGIE35-37, rue Gallieni,92100, Boulogne-BillancourtTél. 01 58 88 37 00.

Directeur de régie : Yann CRABÉ[email protected]

Directrice de clientèle :Maeva GRAFEUILLE [email protected]

Responsable administration finance :Olivier BENCHETRIT

ABONNEMENTS : ABO MARQUE, BAL 314 116, route d’Espagne, 31100 Toulouse.Tél. 05 34 56 35 62 / Fax : 05 62 48 12 63

DISTRIBUTION FRANCE : MLP

DISTRIBUTION EXPORT : EXPORT PRESSE

VIVRE PARIS est édité par CAPITALE PUBLISHING SARLau Capital de 5 000 €Siège Social : 35-37, rue Gallieni, 92100 Boulogne-Billancourt. / RCS 517 815 908Gérant : Christophe BONICELPrincipaux actionnaires : B&B MEDIA / MAHOGANI SARL

Numéro commission paritaire : 1214 K 90156

IMPRIMERIE : IN PRINTVia Milano, 266Baranzate (MI) ItalieImprimé en Italie

Photo de couverture : Getty Images / Dag SundbergMusée du quai Branly©

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CHAMPIONNEGraine de

Trimestr ie l - N°2 - Mars/Avri l /Mai 2010

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12 > NewsVestiges d’Hollywood /Le Comte deBouderbala / Lesaventures de Camille.

20 > AgendaJohn Butler Trio auZénith / Alice aupays des merveilless’expose / CharlieHebdo au musée de l’érotisme.

22 > RencontreLe Paris démystifiéd’Arnaud Fleurent-Didier, révélationmusicale de 2010.

24 > SpectacleLe cirque à papa est mort.

26 > EnvironnementLes nouveauxtrublions de l’écologie.

28 > DossierSix expos disséquéespar des pros de l’art.

34 > PortraitsTronches de Parigots,quatre Parisiensracontent leur ville.

38 > PortfolioSerial tricoteuses.

42 > NewsLe cocktail fou duPlaza Athénée / Lapizza que les Italiensnous envient / Le top5 des burgers madein Paris.

50 > DossierParis-Berlin : la VilleLumière branchée surcourant alternatif.

52 > ConfidencesBitures d’anthologieavec GustaveKervern, reporter auGroland.

54 > ReportageImmersion dans cesrades où on lève le coudejusqu’au petit matin.

58 > PortraitLe mariage franco-chinois d’AdelineGrattard.

60 > DossierLes plats végétariensreprennent descouleurs.

66 > RencontreAlain Passard,l’homme qui murmuraità l’oreille des légumes.

70 > NewsEmbarquez pour laCosmic Cruise /Maison Deyrolle,l’Arche de Noéretrouvée.

74 > DécouverteCinq spots bucoliques.

76 > GuideL’irréductible 5e.

86 > ReportagePetite révolutiondans le 20e avec lacréation d’Eden bio,le premier quartierécolo et social.

92 > DossierParis à la sauce tandoori.

Culture

Balades

Food Nightlife&

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100 > NewsPharrell Williams designer / Les puces dudesign / Le recyclage amuse la galerie.

104 > DossierPaysagistes, urbanistes, architectes : les hommes verts débarquent.

110 > RéalisationL’incroyable cabane du baron perché.

114 > DécouverteUn coin de garrigue dans le ciel du 16e.

116 > VisiteJ’ai garé mon loft au garage / Mon appart zen.

124 > SérieSous les étoiles, avec Charlotte de Turckheim, dans un coconimmaculé ou sur un lit chinois : les Parisiensfont de beaux rêves.

128 > StyleNos lecteurs prennent la pose.

134 > NewsLe musée des vampires sort les crocs /Troc vert : belles plantes cherchent preneurs.

136 > AgendaLe panthéon du jeu vidéo / Les Plastiscinesà Vauréal / Auvers côté jardin.

138 > ReportageFerme de Nanterre : nature heureuse.

140 > City GuideBoulogne-Billancourt, l’art du mouvementperpétuel.

150 > RestaurantsGuide des restaurants gastronomiquesà prix microscopiques.

154 > BarsWhisky, vodka, rhum : comptoirs à breuvages uniques.

156 > HôtelsUne nuit bien au chic.

Sommaire

Guides

Mon Paris...

Périphéries

Mode Déco&

162 > Marie ColmantRencontre avec la journaliste de l’Édition spé-ciale de Canal plus, pour qui Paris s’écrit enlettres capitales.

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Culture

Salle supérieure du Proctor's Theater, Newark, New Jersey. © Yves Marchand et Romain Meffre / courtesy Polka Galerie

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Depuis 2001, le duo de photographesfrançais Yves Marchand et RomainMeffre, évolue dans les décombres de bâtisses abandonnées. La pho-

tographie semble être pour eux le moyen le plus logique et le plus

démocratique pour conserver un petitpeu de l’état des choses, des lieux

et des histoires. Des premiers vestigesqu’ils ont shootés dans la banlieue

parisienne aux palaces ciné-matographiques de l’âge d’or hollywoo-

dien, ils s’attachent à faire de chaqueruine un spectacle vivant, émouvant

et captivant. Plus qu’anecdotiques, ils en font les héros de leurs aventures.

Le jourd’après

Vestiges d’Hollywood.Jusqu’au 1er avril dans le Salon du Panthéon,

13, rue Victor-Cousin, 75005. Tél. : 01 56 24 88 80.Entrée libre.

www.polkagalerie.com

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Marre des blockbusters fades et survenduspour vos soirées pizza ? Allez donc faire untour chez Hors-circuits, rue de Nemours. Cevidéoclub propose à la location et à la vente ceque le cinéma indépendant produit de meilleur.C’est en détaillant les rayonnages qu’on mesurel’étendue de nos lacunes. Mais Stéphanie Heuze,fondatrice du lieu nous rassure aussitôt : “Notreidée, ce n’est pas d’être élitiste mais d’être despasseurs, de décomplexer, de propager cettediversité du cinéma.” Et cette diversité est vertig-ineuse : cinéma expérimental, films d’animation,documentaires, raretés de la blaxploitation, cinémabis italien, films érotiques... “Cette boutique nouspermet aussi de satisfaire nos lubies de collection-neur, confesse Stéphanie Heuze. Mais on reste

attentifs idéologiquement. On n’a ni La Chute dufaucon noir (film belliciste de Ridley Scott, ndlr) nides Walt Disney”. Chez Hors-circuits, il y a unrayon jeunesse parce que “l’éducation à l’image,c’est important. Les parents sont à la recherche defilms de qualité pour contrecarrer la télé.” Larenomée de ce vidéoclub est telle qu’institutions etparticuliers font régulièrement appel à cesdéfricheurs pour des recherches de pointe. “Cesinvestigations nous permettent de découvrir denouveaux catalogues, c’est un échange”, expliqueStéphanie. Pour encore plus d’interactivité, Hors-circuits organise des rencontres-débats ouverts àtous où cinéastes, spécialistes et public, peuventéchanger. Assez rare pour être souligné.www.horscircuits.com

14 Culture

STATIONNEMENT

INEDIT !Jean-Claude Michel, tout justeretraité, a trouvé une bonne place :il gare l’art dans le parking dont ilest propriétaire. Ancien peintre etcollectionneur, Jean-Claude donnaitdes couleurs à son garage de la rueLauriston en y accrochant régulière-ment les œuvres qu’il aimait. Dans lafoulée, l’association L’art au garageest fondée en 2002, associant unedémarche humanitaire à la créationcontemporaine. Le garage vendu etla soixantaine arrivée, le bonhommene s’est pas rangé des voitures. Il acréé dans les mêmes locaux laGalerie G, et y expose, depuis 2009,des artistes chers à son cœur.Atypique et démocratique, poussez laporte de fer de la toute nouvelleGalerie G. Allumez vos lanternes !L’art au garage, c’est l’émotion sansla prétention, l’art sans l’artifice.www.lartaugarage.comGalerie G, association L'art au garage,63, rue des Lilas, Paris 75019 (MétroPlace des Fêtes). Tél. : 01 32 40 15 10.

Il s’agit du nombre deParisiens réveillés par

le bruit tonitruantd’une moto circulantdurant la nuit, selon

France Audition.

30 % sportifDans le cadre d’un échangeuniversitaire, Le Comte se retrouve dans leConnecticut, “le Deauville desRicains”, pour porter lescouleurs de la prestigieuseuniversité de UConn, dont il est aussi diplômé en “busi-ness”. Il s’entraîne avec de grands joueurs (huit sont en NBA aujourd’hui), foule le parquet du Madison SquareGarden et dribble devant plusde 20 000 personnes. Unecarrière prometteuse, avortéepar une blessure.

40 % self-made-manC’est avec le slam qu’il faitses premières scènes. Maisses textes, “beaucoup tropdépressifs”, le poussent à écrire des blagues. Il commence au Réservoir,avec le Comic Street Show.Mais ce n’est pas assez. Il monte le collectif Barre deRires et passe furtivement auJamel Comedy Club. Toujourspas suffisant. Ce qu’il veut ?Son propre spectacle. Il l’écrit,le monte, le traduit en anglais(bientôt en italien) et part à la conquête de l’Amérique.

30 % RicainÀ New York, Le Comteécume les scènes ouvertesdu Bronx, de Harlem ou deBrooklyn, et est récompensépour un slam - une déclara-tion d’amour à Oprah Winfrey.“Pourquoi les Français neseraient-ils pas aussi bonsque les Américains ?” Sonspectacle, drôle, acerbe, rem-pli d’autodérision, est un car-ton. Entre Paris et New York,Le Comte poursuit son rêve,affine son style, peaufine sesvannes et allonge son CV...www.theatredugymnase.com

Le noble le plus drôle de l'Hexagone, le Comte de Bouderbala, tour à tour basketteur, slameur et désormais comédien de stand-up,pose ses vannes au théâtre du Petit Gymnase jusqu'au 26 juin.

L’INCROYABLE HISTOIRE

DUCOMTEDEBOUDERBALA

Hors-circuits, un vidéoclub en marge

(LE COMTE EST BON)

250 000

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Liza Minelli a traîné enculottes courtes dans les cou-lisses de l’Olympia. Elle n’était

qu’une enfant quand sa mèreJudy Garland la confiait aux

époux Coquatrix, Bruno etPaulette, avant de monter sur scène.

La petite fille appelait alors BrunoCoquatrix “papa”. Paulette, qui n’avaitaucune intention d’avoir d’enfant,confie, “si elle avait osé m’appelermaman, elle aurait reçu une beigne.”- Toutes les superstars internationalessont passées par l’Olympia. Toutes,sauf Elvis Presley. Lorsque lesdémarches furent entamées pour fairevenir le King, son imprésario le colonelParker demande une somme colossale.Non pour qu’Elvis vienne chanter, maispour que le manager accepte seule-ment de le lui demander !- Sidney Bechet a saccagé l’Olympiaen 1955. Descendant de scène aumilieu d’un concert, le saxophonistetraverse la salle avec ses musiciens encontinuant de jouer. Le cortège sort surle boulevard des Italiens, puis retourneà l’intérieur en amenant toutes les per-sonnes glanées dans la rue.L’affluence provoque une bousculadequi dégrade sérieusement le lieu.- Bruno Coquatrix a fait refaire lesdents d’Édith Piaf. La prenant sousson aile aux prémices de sa carrière, ill’avait confiée à un ami dentiste car iltrouvait sa dentition épouvantable. Desannées plus tard, en décembre 1960,elle jouera douze semaines d’affiléepour sauver un Olympia au bord de lafaillite. Merci la Môme.

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Fermé, l’auditorium du musée duLouvre ? Pas quand on a un passe-droit. Celui de Camille s’appelle talent.De fait, l’interprète de Ta douleur a carteblanche, le temps de trois dates (à20 h 30). L’occasion pour elle demélanger à sa façon cinéma muet etmusiques actuelles. Pas avare dedéguisements, la belle nous fait décou-vrir trois facettes de son univers.

> CAMILLE ET LA MAISON HANTÉEOn commence par l’épouvante, le19 mars. Pour cette date, l’artiste invitel’improvisateur vocal Reggie Watts àjouer les fantômes pour une ambiancelugubre avec revenants et squelettes,entre Méliès et Segundo de Chomon.

> CAMILLE À PANAMELe temps d’enfiler sa plus belle robe et, le 9 avril, Camille revisite le Parisglamour et sans paroles. Assistée deSimon Dalmais, pianiste et composi-teur, et de Saul Williams, chantre duslam américain, elle nous baladeraentre les parisiennes et les gavroches,les soirées mondaines et les quartierspopulaires.

> CAMILLE AU CIRQUEOn remonte le chapiteau pour la soiréedu 11 juin, qui réinterprétera l’ambiancedes cirques et fêtes foraines ayantinspiré le cinéma. La belle sera alorsaccompagnée de Clément Ducol,chanteur, danseur et arrangeur à quiCamille, mi-clown, mi-Monsieur Loyal,donne carte blanche. Des soirées à l’image de l’artiste, origi-nales et créatives. Il ne vous reste qu’àfaire votre choix.Tél. : 01 40 20 55 55. www.louvre.fr

LES AVENTURES DE

CAMILLE

À partir du 11 mars,la prestigieuse fon-dation Cartierinvite le japon-ais TakeshiKitano. OuBeat Takeshi,

c’est selon. Connu dans lemonde entier pour ses films,l’homme est une espèce àpart : tour à tour acteur, ani-mateur TV, peintre, écrivain,comique et bien sûr cinéaste.Il s’est lancé dans le projetGosse de peintre, en donnant àl’exposition un caractère autobi-

ographique : vidéos, peintures,

décors, objets insolites, des jeux,des attractions, des gags, des leçons

de choses… Un parcours qui fait voy-ager le visiteur dans son universfantasque et souvent méconnu dupublic européen. Un mélange detoutes les personnalités deKitano. L’exposition est en réalitéune gigantesque installation qu’ilnous invite à découvrir au gréde nos envies. Une expositionavant tout dédiée aux enfantsmais où petits et grands y trou-veront chacun leur “conte”.

Du 11 mars au 12 septembre à la fon-dation Cartier, 261 boulevard Raspail,

75014. http://fondation.cartier.com

LA QUESTION HAUTEMENT PHILOSOPHIQUEPourquoi les policiers parisiens furentles premiers à être nommés “poulets” ?C’est l’un des sobriquets les plus répandus pourdésigner la maison poulaga (encore un joli surnom).Son origine remonte à 1871, quand Jules Ferry,alors maire de Paris, cède à la préfecture de Police,en quête d’un lieu où installer son siège, la casernede la Cité. Un bâtiment qui fut construit à la place del’ancien marché... aux volailles de Paris !

BEAT TAKESHI KITANO

SAVIEZ PAS SURL’OLYMPIA

CHOSESQUE VOUS NE4 Culture

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L’étonnante stratégie d’un“faux Paris” a bel et bien étéplanifiée durant la première

guerre mondiale. L’état-majorfrançais conçut en effet de bâtirun Paris artificiel à l’aide d’effetsspéciaux pour leurrer les bom-bardiers allemands. L’entreprisefut confiée à un magicien de lalumière, l'ingénieur électricienFernand Jacopozzi, celui-làmême qui illuminera la tour Eiffel,en 1925. Les premiers essaisfurent menés en août 1917, aunord-est de Saint-Denis, dans la région de l’Orme de Morlu, là où une boucle de la Seine imi-tait à merveille celle qui traverseParis. Lampes à acétylène,éclairages de couleurs différenteset effets de lumières en tout gen-res furent ainsi utilisés poursimuler avenues, gares, locomo-tives et autres éléments d’infra-structure.Du grand cinéma ! Letemps manqua hélas pourexpérimenter ces leurreslumineux : l’armistice mit fin à cesprojets “cameronesques”.

L’HISTOIREEXTRAORDINAIRE

LE FAUXPARIS

2010Ouverture de la Cité de la mode et du design sur lesquais de Seine.

2011Lancement du système de voituresélectriques Autolib’(3 000 véhicules).

2012Naissance de lafondation Louis-Vuitton pour l’artcontemporain.

2013Construction de latour Triangle, 180 mde haut, porte deVersailles.

2014Réouverture du cinéma Le Louxorsitué dans le10e arrondissement.

2015Fin de l’édification,à la Défense, de la tour Phare,300 m de haut.

À SUIVRE...

Depuis que vous habitez la Capitale, vous êtes devenu snob etavez tendance à fuir les lieux où le tourisme de masse fait rage.Vous préferez d’ailleurs ne pas vous souvenir du jour où, en voy-

age scolaire, vous avez vu la tour Eiffel pour la première fois. VivreParis vous fait revivre vos premiers émois touristiques avec unesélection de quatre “souvenirs” qui disent tout le charme de la villeque vous découvriez alors…

Warholienne et presque cool, une cravate à imprimés “Joconde” en soiebleue et blanche, 15 € (1). Amusantes, des sucettes rondes et aciduléesà la gloire des deux monuments parisiens les plus célèbres, 3,50 €

pièce (2). Kitschissime et délirante, la tour Eiffel en baguettes de pain, unobjet étrange qui tente de cumuler deux symboles, 9 € (3). Rigoureux,beige, et de bonne facture, un minicoussin tapissier “arc de triomphe”.Idéal pour une tante un peu sévère, 19 €, (4).

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DES SOUVENIRS QU’ON VOUDRAIT OUBLIER

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18 Culture

Par la fenêtre, il s’est introduit dansles lieux dédiés à l’art. Mais sa véritableplace est dans la rue. Le graffiti yretourne à l’occasion de l’opération “unmusée à ciel ouvert”, qui se tient jusqu’enjuillet 2010. Sur une bâche de 2 000 m2,

couvrant un immeuble en travaux à l’an-gle de l’avenue Wagram et de la rueProny, sont exposées une soixantained’œuvres signées de talents reconnus(pionniers de la scène new-yorkaise) ouen devenir. Au cours de cette expositionconceptuelle, 72 artistes seront invités àréaliser un graf en live. Ces toiles seront

ensuite vendues aux enchères le18 novembre chez Artcurial, au

profit de l’association ParisTout P’tits, qui intervient

auprès des famillesdémunies avec

des enfantsen bas

âge.

comme le nombre de poteaux qui jalon-

nent les trottoirsparisiens. La boule quiles surmonte permet-tait jadis d’y menotter

les contrevenants.

335000

L’équipe parisienne debike-polo est plutôt dugenre rock n’roll. Menéepar l’artiste pop Marc Sich,cette bande de fous furieuxdu guidon utilise habilementdes bâtons de ski en guisede maillets et Paris commeterrain de jeux.

Né il y a une dizaine d’an-nées aux États-Unis, il sepratique généralement sur unvélo à pignon fixe, ou sur unfixie. Les règles sont simples : trois joueurs par équipe, troispoints à marquer dans le butadverse et l’interdiction deposer le pied au sol.

L’association Paris Bike Polose retrouve ainsi plusieursfois par semaine dans unskatepark du quartier deStalingrad, sous le métroaérien, pour croiser le maillet.Ni cheval ni piscine, juste desamis, des vélos et du fun !parisbikepolo.wordpress.com

FOUSDU BIKE-

POLO

WALLSTREET ART

+Nos collaborateurs Jean Harixçalde et Pierre Pinelli publient aux éditions duChêne un magnifique ouvrage sobrement intitulé La Corse et dédié (vous l’aurezdeviné) à l’île de Beauté. À dénicher dans toutes les bonnes librairies.

Alain Weill retrace dans un livre les120 ans de l’histoire du Moulin Rouge.Des danseuses aux chefs, en passantpar les costumières et les metteurs enscène, tout nous est conté de ce lieumythique, depuis sa création en 1888jusqu’à nos jours. Photos, affiches,révélations et anecdotes jalonnent cetteplongée dans l’envers du décor. Undocumentaire accompagne l’ouvrage etnous entraîne dans les coulisses ducélèbre Moulin.Un tour d’horizon complet dans l’univers du Music-hall.120 ans de Moulin Rouge,éditions Seven Sept, 35 Û .

MoulinRouge

GUEULES D’ATMOSPHÈREMention très bien au site Brèves deTrottoirs, qui propose des instantanésde vie de Parisiens saisis au vol. Enregardant les petites vidéos réalisées parThomas Salva et Olivier Lambert, ondécouvre les parcours touchants d’Élie, lepapy danseur de la place d’Italie, dePatrick, boursicoteur SDF, ou bien deViolette, qui tient depuis cinquante ansune boutique de fleurs dans la Capitale.La réalisation est impeccable, legraphisme du site soigné. Joli projet.www.brevesdetrottoirs.com

Frédéric Beigbeder, dans The Daily Telegraph, à propos des Parisiens :

“NOUS SOMMES TOUS DES CASANOVA,QUEL QUE SOIT NOTRE ÂGE.”

SÉLECTION WEB

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Agenda

Alice

Le dessin à l’honneurEn mars, pendant une semaine, Paris sera à l’heure du dessin, avec trois salons spécialisés.- Le salon du dessin. Du 24 au 29 mars, au Palais de la Bourse (entrée rue Vivienne), 75002.www.salondudessin.com- Le salon du dessin contemporain. Du 25 au 28 mars,au Carrousel du Louvre, 99, rue de Rivoli, 75001. www.salondudessincontemporain.com- Chic Dessin. Du 26 au 29 mars, à l’atelier Richelieu, 60, rue de Richelieu, 75001. www.chic-artfair.com

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DiagonalesDans le cadre de Diagonales, une

réflexion sur la place du son et de lamusique dans la création couvrant

vingt lieux d’art contemporain en France, le Centre national des arts plastiques

(CNAP) fera un stop à Paris,avec projections vidéos

et concerts, au 104.Du 7 au 9 mai.104, rued’Aubervilliers, 75019.

www.cnap.fr

Il était une fois

Le prolifique comboaustralien sort finmars April Uprising,un sixième album(en douze ans) quibrasse rock et folk.Le 28 avril à 19 h 30,au Zénith. 211, avenue Jean-Jaurès, 75019.www.zenith-paris.com

À l’occasion de la sortie du film de Tim Burton, Alice au pays des merveilles, la galerie Arludik expose les dessins originaux d’artistes sélectionnés par le réalisateur.Du 4 mars au 17 avril à la galerie Arludik, 12-14, rue Saint-Louis-en-l’île,75004. www.arludik.com

John ButlerTrio

Erotique Charlie...Le musée del’Érotisme orga-nise une exposi-tion sur CharlieHebdo autour detrois thèmes :“Tarzan s’envoieen l’air”, “Lescouv’ de Charlie”et “Le sexe danstoutes leslangues”.Jusqu’au 5 mai,au musée de l’Érotisme. 72, boulevard deClichy, 75018. www.musee-erotisme.com

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Rose, c’est ParisC’est le titre d’une exposition et le portait imaginaire mais

personnel de la Capitale par Bettina Rheims et Serge Bramly. On suit les aventures fictives d’une

“Fantomas” dans un Paris en noir et blanc.Du 8 avril au 11 juillet, BNF Richelieu.

58, rue de Richelieu, 75002. www.bnf.fr

Yves Saint LaurentCette première rétrospective consacrée au

styliste de génie reprend 307 modèles hautecouture créés entre 1958 et 2002. À ne pas

manquer. Du 11 mars au 29 août, au Petit Palais. 5, avenue Dutuit, 75008.www.petitpalais.paris.fr

Space for FantasyCinq artistes d’horizons divers ont été invités

à concevoir des œuvres spécialement pour cette exposition. Le but ? Un cadavre

exquis entre art, mode et design. Du 25 mars au 22 mai, à la Galerie des

Galeries, 1er étage des Galeries Lafayette,40, boulevard Haussmann, 75009.

Tél. : 01 42 82 81 98. www.galeriedesgaleries.com

Vinyl, disques et pochettesd’artistesLa collection de Guy Schraenenest présentée à la Maisonrouge. Entre les enreg-istrements, les pochettes etles revues, ce sont près de1 000 objets du XXe siècle quiseront exposés. Jusqu’au 16mai, à la Maison rouge, 10, bd de la Bastille, 75012.www.lamaisonrouge.org

Electro-ChamanismeCe Before mêle arts méditatifs, chamanisme et playlist électro. Au programme : paroles, images, musique et improvisations corporelles.

De quoi se mettre en transe avant de poursuivrela nuit ! Soirée Before, le 8 mai de 18 h à 21 h,musée du quai Branly. 37, quai Branly, 75007.Tél. : 01 56 61 70 00. www.quaibranly.fr

Nature urbainePour sa 7e édition, le festival

Jardins Jardin propose des principesinnovants permettant à la nature de

s’intégrer de façon harmonieuse à la ville.Du 4 au 6 juin, au jardin des Tuileries,

75001. www.jardinsjardin.com

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22 Culture

FLEURENT-DIDIER

Je n’ai aucune fascination pour Paris! Et pourtant ce quartier dela place Clichy, je l’aime beaucoup parce qu’il est bigarré. Rienn’est fantoche. Pendant 6mois, tu as des travelos brésiliens,ensuite ils partent. Ensuite c’est le tour de la drogue, puis tu

n’en as plus. Et ça passe aux poussettes à trois roues dans les squares. Tune sais pas pourquoi. Ça change sans arrêt.

J’ai eu un très bon contact avec Paris la première fois que j’y ai misles pieds. C’était déjà dans ce coin. Pendant un temps, j’ai vécu àMontmartre. J’y suis resté deux ans, mais je ne suis pas fan de cesquartiers comme le Marais.

Ici, quand je rentre du boulot à 22h, je passe devant le Wepler. Comme je nepossède pas de télé à la maison, c’est ma télé. Hop, je me fais un film pour-ri, j’en ressors une fois fini, je continue 5minutes et je suis chez moi. Lecoté hyper pratique qu’a cette place est génial.

Je ne suis pas un vrai amoureux de Paris. Ce que j’apprécie, c’est traversercette ville. Notamment le dimanche matin, je vais dans un cinéclub qui estrive gauche en vélib’. Qu’il fasse beau ou pas, il se passe quelque chose demagique qui disparaît à partir de midi.

Depuis quelques temps, j’aime bien l’Opéra. Quand je finissais mon disque, à19h25, je regardais sur opéradeparis.fr, ce qu’il y avait au programme. Cinqminutes plus tard, j’enfourchais un vélo, je descendais prendre un billet, ethop, j’étais à l’Opéra.

Ce qui me plaît le plus en fait dans Paris ce sont les idées clichées: la tourEiffel et le Louvre. C’est juste beau.

Je suis mélancolique d’un Paris idéal où quand tu rentrais dans n’importequel café, il y avait de la vie. On ne connaîtra jamais ça. Ce n’est pasun véritable manque, je trouve tout simplement pourri que nous ne puissionsplus trouver des bonnes tomates place Clichy, qu’il faille marcher vingtminutes pour trouver une baguette correcte! Je n’ai peut-être qu’à chang-er de quartier?

Mais je n’y arrive pas. Je déteste Montparnasse, Bastille me gave. Je ne com-prends pas non plus le 11e. J’ai un tas de copains dans cet arrondissement,mais qu’est-ce qu’ils y foutent? Il n’y a rien à y faire !

Pour moi un vrai Parisien, c’est un provincial qui est monté à Paris. UnParisien qui fait de la musique a envie de conquérir le monde, un provin-cial est là pour conquérir le Fouquet’s. Paris est fait de gens comme ça.

C’est une ville détestable mais que j’aime vraiment. Je me sensParisien. J’ai été dépucelé à Paris, dans tous les sens du terme.

RÉVÉLATION MUSICALE DE CE DÉBUT D’ANNÉE, ENCENSÉ PAR LA PRESSE, ARNAUD FLEURENT-DIDIER LIVRESUR DES SONORITÉS D’UN HÉRITAGE EXISTENTIALISTE À LA GAINSBOURG ET POLNAREFF, UN VÉCU PONCTUÉPAR SES VISIONS D’UN PARIS RÊVÉ, PASSÉ ET PASSANT. IL NE RESTAIT PLUS QU’À DÉCOUVRIR CELUI QUIDÉAMBULE DANS LA CAPITALE COMME IL L’ENTONNE DANS “JE VAIS AU CINÉMA”, ENTRE BATIGNOLLES ETLA PLACE CLICHY. ERRANCES INTIMES. INTERVIEW : JULIEN PÉNÉGRY PHOTO : GWEN LEBRAS

ARNAUD“JE NE SUIS PAS UN VRAI AMOUREUX DE PARIS.CE QUE J’APPRÉCIE,C’EST TRAVERSER CETTE VILLE.”

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