147
JORGE ANTUÑES ISABELLE LEYMARIE CHRISTOPHE PIRENNE VOCABULAIRE DES MUSIQUES LATINO-AMERICAINES Minerve Musique Ouverte

Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

JORGE ANTUÑES

ISABELLE LEYMARIE

CHRISTOPHE PIRENNE

VOCABULAIRE

DES MUSIQUES

LATINO-AMERICAINES

Minerve

MusiqueOuverte

Page 2: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

AVANT PROPOS L'immenseespacegéographiquequivadelaTerredeFeuauSudduTexasetdescôtesduChiliauxPetitesAntillesfutlethéâtresublimeetsanglantd'unehistoiremarquée par d’incessantsmouvementsmigratoires qui débutèrentau XVIe siècle, avec la colonisation. La diversité et l’ampleur de ces fluxd'hommesdetoutesraces,detoutesprovenancesetdetoutescroyancesestàl'origined’ununiversculturelcomplexe,dontlaprincipalecaractéristiqueestle métissage. Les rencontres entre les indiens et les occidentaux, entre lesindienset lesnoirsafricains,entre lesoccidentauxet lesafricains,entre lesnombreuses races africaines... ont été à l'origine de phénomènesd'acculturationcomplexesetvariés.Lesmusiquesindigènes,européennesetafricainesontétéréinterprétées,recrééespouraboutiràdesformesinéditesvariant selon les régions ou le degré d’influence de chacunedes sources. Àcôté des chocs brutaux résultant des génocides ou de la succession decolonisateurs, lesdifférentesphasesde colonisationde certaines régions sesontopéréestantôtparunelentematurationdesacquis(lorsquecesrégionsconnaissent une relative stabilité), tantôt "naturellement" (dans les régionslesplushostilescertainsindigènesontpréservéleurculture).Lacollectedecerépertoire traditionnelest, leplussouvent, trèsrécente,etde nombreuses analyses ont porté sur des descriptions plutôt que sur dessourcessonoresoudelamusiqueécrite.Danslecasdecertainescivilisationsprécolombiennes (Aztèques, Mayas, Incas) l’archéologie, de même que laconservationdecertainscodexou,commeauPérou,letémoignagedecolonsavisés tels que Garcilaso de la Vega et Felipe Guaman Poma de Ayala, ontpermisdecomblercertaineslacunes.Malheureusement,cesvestigesrestentdérisoireset,dansunpays telque leBrésil, lesexemplesnotésdemusiquetraditionnelle de la période coloniale (XVIe‐XIXe siècle) sont presqueinexistants.À ces carences heuristiques s’ajoutent des problèmes herméneutiquesparticulièrementaigus.Lesphénomènesmusicauxdébordentlargementdelasimpledescriptiondufaitmusical.L’enjeuneconsistepasseulementàrendreles caractéristiques instrumentales, mélodiques et chorégraphiques d’ungenre, mais à déterminer les conditions dans lesquelles des élémentsempruntésontétéappropriésettransformésdansunmilieudonné.Cesontainsi les contingences sociales, politiques, religieuses et géographiques quiexpliquent pourquoi les manifestations culturelles imposées ou enseignéespar les colons d'hier, sont parfois devenues aujourd'hui des référencesidentitaires.Fréquemmentissusdesmilieuxlesmoinsfavorisés,desghettosassociés aux classes voire aux races "inférieures", ces métissage furent

Page 3: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

souventméprisés et condamnés.Mais aujourd'hui, dans un continent ou laplupartdespaysontréussiàsedépouillerdelatutellecoloniale,certainesdeces musiques sont devenues les symboles d'une spécificité culturelle ounationale.Letangoetlasambasontsansdoutelesexempleslesplusclairsdecette réappropriation. On peut aussi citer les textes de Jorge Luis Borgesévoquant la milonga comme une spécificité de l’âme argentine ou, auxantipodes de l'humanisme du prix nobel, les actions du dictateur RafaelTrujilo,quifitdelamerengueuninstrumentdel'identitédeHaïti.En dépit de la disparité des cultures et des contextes, quelques traits sontpropresànombredegenreslatino‐américains:Lamusiquen'est pas seulement perçue commeune façonde combiner dessons,mais comme une démarche qui inclut le chant, la danse et parfois lagestique. Les musiciens les plus accomplis sont salués pour leur sensexceptionnel du placement, pour la qualité de leurs improvisations, pourleurs interprétations vécues et pour la beauté de leurs mouvements. Cesaspects sont inextricablement liés à des exécutions qui doivent être fortes,intensesetinspiréespourêtreperçuesdefaçonoptimale.Parallèlement, la popularité d'un genre dépend souvent de sa capacité àaccepter, voire à encourager une participation la plus large possible. Laséparationentre l'artisteet lepublic, tellequenous laconnaissonsdans lessociétés occidentales est peu pratiquée. Au contraire, les fonctions deproductionetderéceptionde lamusiquetendentàsefondreetàs'adapterauxréactionsdupublicetdesmusiciens.Maissilamusiqueinvitesouventàladanse,auxexclamationsoùà la transe, les libertésd'interventionnesontpas totales.Dans lesmusiquesprofanes, lerôledeshommesetdes femmesest souvent très différent et bien déterminé. Les femmes peuvent être deschanteuses solistes, participer aux réponses du chœur et prendre une partimportante dans la danse, mais elle ne jouent pratiquement jamaisd'instruments. Dans les musiques religieuses, la hiérarchisation desmusiciensestplusmarquéeencore.L'aspiranttambourinairedanslasanteríanepeutjouersurl'íya,letamboursacréquiguidelestamboursbatá,qu'aprèsunenseignementlongetastreignant.L’apprentissagenepassepasparlestroisphasesoccidentalestraditionnelles:apprendre,mémoriser,pratiquer.L’écouteet lapratiqueneconnaissentpasl’intermédiairedel’écrit,desortequelesartistessontdirectementconfrontéaurépertoire,àl’instrumentetaupublic.Lespratiquescultuelles,souventfondéessurunsyncrétismeafrocatholique,sesontdéveloppéesunpeupartoutsurlecontinent.LesesclavesNoirsoulesindigènes ont assimilé des divinités africaines à des saints catholiques enfaisant coïncider, par exemple, la célébration des solstices à des fêteschrétiennes, en mélangeant les rites et la langue de l'église catholiqueromaineavecceuxdesculturesafricaines.Ilsontainsicontribuéàlacréation

Page 4: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

de cultes et/ou de sociétés comme le vaudou àHaïti, la santería à Cuba, lecandombléauBrésil,leshangoàTrinidadetTobago,leléwozàSainte‐Lucie...qui ont entre eux de nombreux points communs: chants, danses, sacrifices,possessions, invocation des divinités par des formules rythmiques propres,communautéde croyantsorganisée sur lemodèledes sociétésoccidentales(roi, reine, prince, princesse, soldats...). Ces traits varient évidemment decultureenculture,maisaussidevilleenville,etparfois,d'uneannéeàl'autreoud'unecérémonieàl'autre,auseind'unemêmecommunauté.C'estquelesélémentsculturelsquelesadeptesdecescroyancesjugentessentiels,commel'organisation du cérémonial, le sens religieux attribué à certains élémentsmusicaux et chorégraphiques, importent souvent plus que l'œuvre elle‐même.Enfin, en dehors de certaines réalisations musicales étonnantes telles cesmélodies lundu possédant des traits grégoriens, de nombreux genresreposent sur des fondements communs. Les échelles mélodiques les plusfréquentes sont tonales, modales ou pentatoniques. La polyphonie estcaractériséepardenombreuxparallélismesdetierces,dequartes,dequintesou de sixtes. Les pratiques rythmiques révèlent souvent des ambivalencesentrebinaireetternaire,etl'usagedessyncopesestfréquent.Danscetuniversbigarréouladémesurecôtoiel'infinimentpetit,iln'estpasaisé de donner un juste poids à chaque élément. A côté de genres qui ontacquisunerenomméemondiale,àcôtéd’instrumentslargementrépandus,ilest des pratiques restreintes, détruites ou oubliées, qui ne concernent plusqu'une tribu, quelques familles voire quelques individus. Les évincer, lesregrouper équivaudrait à poursuivre une démarche de colonisateur en lescondamnantàl'oubli.Aussi,cevocabulaireseveutlerefletdecesdisparités,et le lecteur trouvera, à côté de termes biens connus, des genres, desinstruments, des danses, dont la pratique est aujourd'hui rarissime oudésuète. Il trouvera également des termes génériques, comme “danse”,“harpe”,... qui permettent de définir globalement, de citer et de situergéographiquementdespratiquesoudesinstrumentssimilaires,maisquiontconnudesévolutionsdifférentes.En fin de volume, une annexe fournit un index des mots cités. Celui cipermettraderepérerlesdifférentesgraphiesd'unmêmemot,sessynonymesainsi que des termes qui sont cités, ou brièvement explicités dans d'autresrubriques. Le lecteur trouvera également une bibliographie succinctereprenant essentiellement des ouvrages récents et accessibles aux lecteursfrancophones, ainsi que quelques classiques de la littérature de lamusicologielatino‐américaine.

Page 5: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Nous tenons à exprimer nos remerciements les plus vifs à Stéphane Dado,Philippe Vendrix et Vincent Besson, qui à réalisé la gravure des exemplesmusicaux.

VOCABULAIRE ABAJEÑO(esp.)Avec les pirecuas, les abajeños sont les principaux genres de chants des IndiensTarascandeMichoacán(Mexique).Tandisquelastructureetlesrythmessontd’origineespagnole,lestylevocalestd’origineindienne.Ilssontaccompagnéspardesensemblescomportantdesguitares,guitarrones,jaranas,vihuelasetviolons.ABENG(twiouashanti)TrompefabriquéeavecunecornedevacheetutiliséeparlesMarronsjamaïcainspourcommuniquerentreeux.ABOIO(port.)L’aboio est l’un des genres emblématiques du Nordeste (Sertão) l’aboio. Ces chants,pratiqués par des paysans et des bouviers comportent des textes préconçus ou dessuites de voyelles, consistant en mélodies modales lentes avec des structuresrythmiquesirrégulièresetcomprenantdefréquentsintervallesdequarteaugmentéeetdeseptièmediminuée.Gérard Béhague, “Brazil”, New Grove Dictionary of Music and Musicians, London,MacMillan,1980,vol.3,p.210:«Ilexistedeuxtypesd’aboios:l’aboiaderoçaetl’aboiadegado.Lepremieresttoujourschantéenduo,suruntexteresponsoriel,entreunvacherquiguideletroupeauetl’autrequi fermelamarche.Lesecondestunechansonsolo,chantéesuruneseulesyllabe,etdestinéàcalmerlebétailparquédanslecorral».ABOZAO(esp.)Rythme joyeux de la côte atlantique du chocó (Colombie), proche du porro etaccompagné par des clarinettes, des bombos et des platillos. Dans la chorégraphie,érotique,lerôleprincipalrevientàlafemme,tandisquel’hommetourneautourd’elle.ACHERé(yoruba)Grandhochetoblongutilisédanslasantería.D’unecinquantainedecentimètresdelong,ilestmunid’uneouvertureetentourédechapeletsdenoixoudegrainsfaisantofficedepercuteurslorsquelehochetestsecoué.Labasedel’acherépeutégalementêtrefrappéecontre la paume de lamain. Des variantes de l’instrument, habituellement fabriquéesavec une calebasse ronde, sont appelées, suivant les pays: shekeré, xequerê, afoxé,bakosoouawé‐koesola.VoiraussigüeroADJÁ(fonouyoruba)[syn.:ganzá,sineta,xere]Idiophoneafro‐brésiliencomportantuneoudeuxclochesdevachepercutéesavecunebaguetteenmétalouparunbattantinterne.Ilrapellel'agogô,utilisédanslecandomblé

Page 6: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

bahian. Suivant les régions il peut aussi être appelé aguaim, campa, caracaxá, ganzá,guaiá,granzal,já,maracá,sinetaouxere.Voiraussiagogô,gan.ADUFE[syn.:adufo]Petittambourincarréd'originearabeutilisédanslespaysibériques.IntroduitauBrésilpar les Portugais, il est employé par paires dans des cérémonies elles aussi d'origineibérique,commelesdançasdeSantaCruzorganiséesaumoisdemaietaussipourdesdansestraditionnellestellesquelafoliadereis,lefandangoetlecururú.AuGuatemala,l’adufe, à l’intérieur duquel on ajoute parfois des petits percuteurs, fait partied’ensemblesàcordestelsqueleszarabandas.Maintenuparlespouces,l’instrumentestfrappéavecleboutdesautresdoigts.AGOGÔ(yoruba)[syn.:agongo,gan,gonguê]IdiophoneutiliséauNigeriaparlesYoruba,lesIgalaetlesEdo.AuBrésil,ilestconstituépardeuxoutroisclochesdevachesansbattantpercutéesavecunebaguetteenmétal.Ilestparfoisremplacéparunetôlepliée,unelamedehoue,unebouteilledeverrefrappéeavecundéàcoudreoud’autresobjets.L’agogô scande notamment la samba de carnaval, le maracatú de Pernambouc, etcertainscultesafro‐brésilienstelsquelescandomblésdeBahia,oùlesdeuxcônessontdisposéssurunmêmeaxe,l’unàl’intérieurdel’autre.L’appellationdel’instrumentpeutvarierselonlesrégions:agogô,agogó,agogoro,gã,gan,gonguêetxere.Leshauteursdes sonsproduitspar les cônes, sansêtrebiendéfinies, sontnéanmoinsclairementperçuesparregistres:aigu,médiumetgrave.Voiraussiadjá,gan.AGUINALDO(esp.)1.[syn.:villancico]À Porto Rico et à Trinidad, genre de chanson de Noël d'origine espagnole utilisantfréquemmentladécimacommeformedeversification..Pendantlesfêtesdefind'année,de petits groupes vont demaison enmaison, chantant des aguinaldos en échange denourritureetdeboissons(lemotaguinaldodésigneaussiuncadeaudeNoël).Voiraussidanza,seis.2. Au Venezuela, genre de chansons perdurant dans certaines régions rurales etaccompagnéesparunviolon,uneclarinette,unemandolineetparfoisunaccordéonquiinterprètent la mélodie à l’unisson, plus par différents types d'idiophones et demembranophones:charrasca,triangle,pandereta,furrucoettambours.DanslesétatsdeFalcónetdeLara,certainsaguinaldossontchantésàdeuxvoix.Voiraussialabanza,furruco,pandereta.AGWADO(origineafricaine)Pluri‐arc avec résonateur desMarrons alukudeGuyane. Fabriqué avec une gourde, ilcomportetroiscordes.Leschanteurss’accompagnentà l’agwadoenpinçantlescordesetenfrappantlagourdeaveclesdoigts.ALABANZA(esp.)

Page 7: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Au Venezuela et dans les provinces argentines, chant populaire religieux entonnépendant lapériodedeNoël .Ondistingue trois typesd'alabanzas:cellesdestinéesauxsaints, celles destinées aux anges et celles destinées à l'enfant Jésus. Ces chants sontaccompagnés par un cuatro et un cinco (sortes de guitare), un violon, une clarinette,unecharrasca,untriangleetdestambours.ALABADOGenre de Cantique de la côte pacifique de Colombie, entonné lors de veillées enl’honneurdesaints.ALBAZO(esp.)Genretraditionneléquatorien,jadisappeléalborada(aube),etfaisaitréférenceauxfeuxd'artifice organisés à l'aube avant les grandes fêtes religieuses. Ces chants,mélancoliquesetsyncopés,sonttoujoursenmodemineur.ALCAHUETE(esp.)Petit tambour monomembranophone utilisé en république Dominicaine pouraccompagner le baile de palo. Il est, la plupart du temps, employé avec des palos(tamboursd'originecongo).ALELKE(origineafricaine)Au Surinam, genre musical créé par les jeunes marrons Djuka, issu d’un genretraditionnel appelé lonsei. La musique est généralement jouées par des ensemblesconsistant en tambours aleke, tambours basse, cymbale charleston (djas) et autresinstrumentsdepercussion.Lesparolessontsouventanecdotiques.ANTARANomgénériquedésignantl'ensembledesflûtesdepanutiliséesparlesIndiensquechua(Bolivie).APINTI(twiouashanti)AuSurinam,petit tambourcylindriquemonomembranophoned’origineashanti,utilisépar lesMarronspour lekawina(rituelpratiquédans lesrégionscôtières).L’apinti faitpartie d’un petit ensemble de tambours comprenant également un tumao (plus haut,dontl’uniquemembraneestaccordéegrâceàdescoins)etunagida(demêmehauteurquel’apintimaispluslarge).APITO(port.)AuBrésil,siffletdemétalcomportantunerouletteinterne.Danslasamba, ilestutilisépar le chef de la bateria. Un code spécifique signale les arrêts et les changements derythme. Une main, disposée en forme de conque autour de l'instrument couvre etdécouvrel'apitopourproduiredesvariationsdetimbreetdehauteur.VoiraussibateriaARARáÀCuba,ensembledetamboursd’originedahoméennecomprenant lacaja, lecachimboetlamula.ARCMUSICAL

Page 8: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Cordophoneexistantdansdiverspaysd’Amériquelatineetconsistantenunbâtonauxextrémités duquel est attachée une corde. La cavité buccale, le ventre, la poitrine del’exécutant, ou une calebasse, une tasse, une cavité creusée dans le sol servent derésonateurnaturel.Lavibrationdelacordeestassuréeparpincement,parfrottement(archet),parpercussionouparénergieéolienne.La tonalitéde l’arcmusicalpeutêtremodifiéeenchangeantlatensiondelacordeouàl’aided’unchevalet.Brésil:berimbau,berimbaudebarriga,recumba,urucungoColombie:carángano,marimbaCostaRica:quijongoCuba:tingotalangoÉquateur:tsayantur,tumankGuatemala:caramba,zambumbiaHaïti:tambourmaringouinHonduras:caramba,zambumbiaMexique:mitoteNicaragua:quijongoParaguay:cayuave,guyrapa‐iPérou:piompirintzi,rucumbo,tontórentzirépubliqueDominicaine:gayumba,tambormosquitoSalvador:carambaSurinam:carawana,palodemangleAREITONomdonnéauxcérémoniesdesIndienstaïnoouarawakpratiquéeàSaint‐Domingue,àCuba, auMexiqueet enAmérique centrale.D’aprèsFernandodeOviedo (1478‐1557),qui observa cette cérémonie à Hispaniola, on exécutait une danse circulaire danslaquelle les participants suivaient les mouvements d’un soliste. Le rythme étaitnotammentfournipardesmaracasetdestambours.VoiraussirituelsARKA[syn.:arca]EnBolivie, nomdonné aux flûtes de pandesAymarautilisées conjointement avec lesirpasouiras(lesmeneuses).Lesarkassedistinguentdesirpaspardestuyauxpluslongsetparuntubesupplémentaire.Lesquatretaillesdeflûtesdesensemblesaymara‐taïka(lamère:ca120cm),malta(lemoyen: ca 60 cm), likhu (la veuve: 30 cm) et chehuli (la plus petite: ca 15) ‐ existentchacunes dans un format arca et dans un format irpa.. Au sein de l'orchestre, cesdifférents instruments sont groupés par famille. La taïka arka et la taïka irpa sontassociées;lemaltaarkaetlemaltairpa,etc.Voiraussi:kkatik.ARRURRAGenredeberceusebolivienned’origine inca,et influencée,durant lapériodecoloniale,par la musique des jésuites espagnols . Les mélodies sont basées sur l'échellepentatoniquetraditionnelledesIndiensboliviens.ATABAQUE(port.)[syn.:tabaque,tambaque]

Page 9: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Terme générique d'origine arabe désignant une famille de tambours coniquesmonomembranophones introduits au Brésil par des Noirs d'origine bantoue. Lesatabaques sont habituellement joués par groupes de trois, chaque tambour étant detaille différente. Leur nomenclature varie suivant les régions du Brésil. Dans lecandomblébahian,lespetitstambourssontfréquemmentappelésbatá,lesmoyensiluetlesgrandsbatá‐cotôourum,rumpiet lê.On trouveaussi lesnomenclaturessuivantesselon lesrégions:angoma,angomba‐do‐congo,angona,angona‐puíta,biritador,cadete,candongueira, candongueiro, carimbó, caxambu, chama, chama‐de‐puíta, engoma,engono, guanazamba, gonguê, guzunga, ingomba, ingome, ingono, joana, joão,mangonguê,mulema,mulemba,ngomba,pai‐joão,pai‐toco,perenga,quinjengue,roncó,sangavira,surdo,tambu,zambê.Ces tambours sont joués selon le contexte avec des baguettes, avec les mains et desbaguettes, avec lesmains seules, ou avecdes lianes.Dans le candomblé, les tamboursinvoquentlesdieuxetfavorisentlatranse.Ilssontinvestisd’unpouvoirreligieuxqu’ilspeuventtransmettreàl’assistanceetquidoitêtreentretenuennourrissantletambourunefoisparanavecdusangd’animaletenlesdécorantaveclescouleursdeladivinité.Dans l’Etat de São Paulo, les atabaques sont également utilisés, avec d’autresinstruments, pour accompagner des danses dramatiques (congadas) et pouraccompagnerlasambaderoda,dansecirculaireduNordestsetenparticulierdeBahia.Voiraussibatá,batá‐cotô,candongueira,caxambu,conga,ilu,lé,rumpi,surdo.AYARICHIFlûtedepanbolivienne jouéeparpaires.Elleest composéed'ungrand instrument (lemeneur: hia) et d'un instrument plus petit (uña). Ces deux flûtes comportent septtuyaux, mais la hia comporte un second rang de tubes fermés dont la longueurcorrespond à lamoitié de celle du premier rang. La taille des tuyaux de la uña est lamême que celle du second rang de la hia. Les deux instruments jouent la mélodie àl'octave, et la hiaproduit une troisièmevoix, situéeunequinte audessusde la partieidentiqueduuña.AYOTL(maya)Idiophone employé dans le sud du Mexique et notamment par les Maya‐Quiché. Ilconsiste en une carapace de tortue frappée avec un andouiller, chacun des cernescontigusdelacarapaceproduisantunsondehauteurdifférente.L’instrumentestutilisédèsleVIIIesouslenomdekayab.Malgrélepeudedocumentsmatériels,ilenexistedesreproductions dans les peintures du temple deBonampak à Chiapas et dans le codexBecker. Ilestensuiteadoptépar lesAztèquespourdiversescérémonies. Ilétaitutilisépourlafêtedesmorts,lesprocessionsfunéraires,lesfêtesdelapluieetcellesdesdieuxdelamontagne.BACHATA(esp.)Genredominicainquiémergeàlafindesannées1960danslesbidonvillesdelacapitale.Lesorchestresconsistentgénéralementenguitaresélectriques,bongosetmaracas.Lestextes traitent de sujets politiques, sexuels ou sociaux. La bachata a notamment étépopulariséeparlechanteurJuanLuisGuerraavecsondisqueBachataRosa.BAIÃO(port.)[syn.:baiano]

Page 10: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

GenrepopulairebrésilienduNordestedérivédurojãoetpopularisé,àpartirde1946,parLuísGonzaga(1912‐1989)quiyintroduitdesélémentsdesambaetdeconga.,etparHumbertoTeixeira, l’undes créateursdubaiãourbain. Lebaião, très syncopé existaitdepuis leXIXesiècle. Ilaccompagnaitunedanseéponymedans laquelle lescouplessesuccédaientenpratiquantl'umbigada.Aunord‐estduBrésilondonnelenomdebaiãoàungenre instrumental jouépar l'undeschanteursdudesafio,pendantquesonadversaireprépareuneréponseautextequ'ilvientd'improviser.Voiraussidesafio,rojão,sanfoneiro.BAILECITO(esp.)Genremusicaletchorégraphiquedespaysansdunorddel'Argentine,delaBolivie,etduPérou.Leschansonssontentonnéeslorsdefarras(fêtes)etaccompagnéesàlaharpe.BAILEDEPALOÀSaint‐Domingue,dansedominicaineexécutéeparlesCongoslorsdefêtesprofanesetreligieuses ou de veillées funéraires. Des couples dansent au centre d’un cercle despectateurs frappantdans lesmainset improvisantdeschantshumoristiques.Lenomdeladansedérivedeceluidestamboursquil’accompagnent(palos).VoiraussipalosBAILEDETAMBORTermegénériqueutilisédansl’Amériquelatinehispanophonepourdésignerlesdansesaccompagnéespardestambours.BAITTEATAÇÚ(aruaque)[syn.:flauta‐nasal]Instrumentàventenformed'ocarinaàtroistrousdanslequell’airestinsuffléparlenez.Il est généralement construit avec deux calottes de calebasse, mais on en trouveégalement en terre cuite. Cette flauta nasal est utilisée par des Indiens Aruaques,NambiquarasetParecisdelarégionduMatoGrossoetdeRondônia,oùl'instrumentestaussiappelétsin‐haliethait‐teatçú.BAJASEXTO(esp.)Guitarebasseàdouzecordesutiliséeentreautresdans lamúsicanorteña dunordduMexiqueetlesconjuntosTex‐MexdusudduTexas.BALLONAGenredechansondecertainesrégionsduMexique(Apatzingán,Michoacán),exécutéesavecaccompagnementdeharpeetdevihuela.BAMBA(esp.)1. Musique et danse populaires originaires de la région de Vera Cruz (Mexique). Labambapossèdedescaractéristiquesprochesduhuapango.Lamusique,toujoursenmodemajeuretbaséesurunestructureharmoniquedetypeI‐IV‐V,estexécutéepardesensemblesconsistantenguitares,harpeetpercussions.Leschanteursimprovisentlesmélodiesdescouplets.Voiraussihuapango.

Page 11: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

2. à Rio de Janeiro, nom des groupes carnavalesques originaires des favelas. Nés audébutdusiècle,lesbambassestructurentprogressivementetincorporentdeschoristes,lespastoras.Verslemilieudesannées20,ilsdonnerontnaissanceauxescolasdesamba.3.Nomdonnéauxmusiciensetdanseursdesamba.BAMBOULA[syn.:bambula]1.Le termedériveduvocablegénériquebantoum’bula,désignant les tambours.Dansles Antilles, à Haïti, dans les îles Vierges, à la Martinique et à la Nouvelle‐Orléans ildésignaitautrefoisunedanseencercleavecunun“bâtonnier”ouune“reine”dirigeantla chorégraphie. Elle s'accompagneparfoisde chansons satiriques, raillant lesmaîtresblancsouévoquantlesproblèmesdesesclaves.En république Dominicaine, la bamboula témoigne d'origines plus européennes et serapprochenotammentduquadrille.Louis‐MoreauGottschalk(1829‐1869)acomposéplusieursbamboulasquiontvaluaugenreunelargediffusion.2.Tambourutilisépourl'accompagnementdelabamboula.Voiraussi:bâtonnier,danse,gumbe.BAMBUCO(esp.)UnedesprincipalesdansesdeColombie.Commelecurrulao,lebambucoconsisteenunjeudeséduction,l’hommetentantd’attrapersapartenaire,quis'esquive.Lesdanseurs,lesmainsposéessurleshanches,sefontface.Ilseffectuentunesériedemouvementsenévoluant sur les pointes et à la fin de la danse, ils échangent desmouchoirs en signed’union.LespremiersbambucosfurentpubliésàBogotaauXIXesiècle.Jadischantéspardeuxoutroisvoixévoluantentiercesparallèles,lebambucoétaitaccompagnéparuntiple,uneguitareetunebandola.Detempovif,à3/4ouà6/8,lesbambucossecaractérisentparune lignedebassedans laquelle lesnotes lesplusgravestombentsur lepremieret letroisièmetempslorsqu’ils’agitd’unemesureternaire.Deuxformesdistinctesdebambucosesontdéveloppées.CeluidesAndesetlebambucoviejo des régions de la côte pacifique. Il existe également quelques variantes ruralestelles que le sanjuanero ou le rajaleña, qui témoignent d'influences africaines plusmarquées.BANDADECONGOS(port.)Au Brésil, ensemble instrumental d’origine congo. Placé sous la direction d’un"capitaine",ilseproduitlorsdescongadasetdesfêtesreligieusestellesquecellesdelasaint Benoît. Les chants, évoquant parfois l’esclavage, sont accompagnés par diverstambours:congos,caixas,tamboursdebasque,puitas,tamboursàfriction,descasacas,deshochetsetdesviolas‐caipiras.BANDÉ(créole)EnHaïti,groupededanseurs,demusiciensetdechanteursdéfilantdurantlecarnaval.Isabelle Leymarie, Du Tango au Reggae: musiques noires d’Amérique latine et desCaraïbes,Paris,Flammarion,1996,p.74:“Aprèsdesrituelsvaudouspréparatoiresafind’obtenirlesfaveursdesloas[divinités]lecortègedesbandés,dirigépardesmètrara,s’ébranleavecleroiLwalwadi[dufrançais

Page 12: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

“la loi l’a dit”] en tête. Des jongleurs, des danseurs, certains déguisés en bœufstotémiques,loups‐garousouautresanimaux,enIndiens,avecdescimiersdeplumes,ouendiables,exécutentdesacrobatiestandisquedejeunesgensfontclaquerunfouet.Lesbandéscollectentparfoisdel’argentdanslesmaisonsdeleurquartier,etentonnentdeschantsdetoutessortes:religieux,obscènes,satiriques”.Lesbandésutilisentnotammentdesflûtes,dessaxophones,dessifflets,desracles,desvaccines,etdifférentsinstrumentsdefortune.BANDOLA(esp.)GenredeluthdérivédelamandoreetutiliséenAmériquecentrale,enAmériqueduSud,etenColombieparticulièrement.Sondosestplatouconcaveetsa formeévoquecelled'une goutte d'eau. Cet instrument possédait jadis cinq chœurs triples, mais lecompositeur etbandolista colombienPedroMoralesPino (1863‐1926) lui a ajoutéunsixièmechœur.Chaquechœurestaccordéàl’unissontandisquel’accordgénéralsefaitparquintes(fa#,si,mi,la,ré,sol).Lescordessontpincéesavecuneplumeouunplectre.Labandola est l’undes instruments caractéristiquesde l'orchestrequi accompagne lebambuco.DanslesAndescolombiennes,ilestutilisépardesmurgaspouraccompagnerles danses et des coplas. Une seconde bandola, joue à la tierce ou à la sixte. Dans lesAndes chiliennes, la bandola accompagne des chants de bergers et au Guatemala, leszarabandas.AuVenezuela,ontrouvedeuxtypesdebandolas;lepremierpossèdequatrecordes simples (si, ré, si, fa); le second, quatredoubles chœurs. Lespaires inférieuressontaccordéesàl’octave,lesplusaiguësàl’unisson(la,mi,si,fa#).Voiraussibandolín,chucho,curruca,requinto,tiple.BANDOLíN(esp.)Instrumentàcordesjouéavecunplectre.Lacaissederésonancedesbandolínesutiliséspar lesmestizoset lesquechuasdeshautsplateauxd’Équateurpossèdeundosplatetuneouïecirculaire.L’accorddescinqtripleschœursesttrèsvariable,maisl’undesplusfréquentsestsol,mib,do,sol,mib.AuGuatemala,lebandolínestutiliséauseindeszarabandas.AuVenezuela,lebandolínet le cuatro peuvent accompagner les fulías et les corridos (chanson religieusesnarratives).Voiraussibandola.BANDONÉON(esp.)Accordéon carré à boutons inventé en 1849 par le facteur allemand Heinrich Band(1805‐1888).IlauraitétéintroduitenArgentinevers1865parl’AnglaisThomasMoore,ou par des soldats et desmarins. Il s’impose au début du siècle comme l’instrumenttypiquedesorchestresdetangos.Lesmodèleslesplusancienspossédaientjusqu’àunecentainedenotes,mais les instrumentssud‐américainscomportenthabituellement38clefspourlesregistresaiguetmédiumet33pourleregistregrave.BANKá(efik)[syn:ekón,ekóng]ClocheutiliséeàCubaparlesAbakwás,groupeethniqueoriginairedusudduNigeriaetégalementconnusouslenomd’Efik.Elleconsisteenunepoignéemétalliqueetendeuxpiècesdemétaljointesparsoudureouparrivetsetformantunecoupeovale.Laclochefrappée à différents endroits avec une baguette de bois produit des sons de hauteursdifférentes.

Page 13: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

BAPOHochet des Bororos d’Amazonie. Il en existe de deux tailles. Les plus grands (bapokurireu)sontutilisésdefaçontrèslibrelorsdesfunérailles.Lespluspetits(baporogu),enrevanche,nepeuventêtreemployésqu'aprèsl’initiationpréalabledumusicien.BAQUINÉ(esp.maisprobablementd’origineafricaine)[syn.:baakini]Dans plusieurs pays d’Amérique latine (Colombie, Venezuela, Jamaïque, Porto Rico,Saint‐Domingue),lebaquinédésigneuneveilléefunéraireorganiséelorsdudécèsd’unnourisson.Selonlatraditioncatholique,cesenfantsdeviennentdesangesaprèslamort,etlaveillée,d’humeurjoyeuse,inclusdeschants,desdansesetdelamusique.BATÁ(yoruba)1.AuBrésil,termegénériquedésignantdestamboursd’origineyorubadepetitetailleetdeformatoblong,ainsiquelestamboursducandomblé.Voiraussibatá‐cotô,caxambu,ilú,lé,rumpi.2.ÀCuba,tamboursacréàdoublemembraneenformedesablierutilisédanslasanteríapour invoquer les orishas (divinités yoruba). Ces tambours, généralement en bois decèdreoude caoba, sontportés enbandoulière et lamaindroite frappe la face laplusgrande. Les peaux, généralement de chèvre, sont enroulées autour d’un cerceau ettendues par des cordes ou des lanières de cuir allant d’un cerceau à l’autre. Pouraccentuerlatension,uneautrecordeestenrouléeautourdelacirconférencedufût,prèsdel’unedespeaux.L’ensembledesbatás,reproduitlestonsetlesinflexionsdelalangueyoruba.Cesinstrumentssontconsacréslorsdecérémoniesaucoursdesquellesilssontbadigeonnésaveclesangd'unanimal.Ilssontaussidécorésd’étoffesetdetissusdesoierecouvertsdeverroterie,etonyinsèredesgrainesdecacaooudesobjetssacrés(añá),quisymbolisentleuressencedivine.Lesbatárituelssontappelésbatásdefundamento.Lesensemblestraditionnelscomprennenttroisbatádetaillesdifférentes,tousjouéspardeshommes.Leplusgrand,appeléiyá,estceintd’unensembledeclochettes(chaguoróouchaworó).Ledeuxièmeportelenomdeitóteleetletroisième,lepluspetitestappeléokónkolo, ikónkolo ou omelé. L’iyá est toujours au centre et le musicien qui en joue(kpuataki)dirigelaformation.BATÁ‐COTO(yoruba)1.Nomgénériquedetamboursbrésiliensmonomembranophonesdegrandetaille.Cestambours, de format oblong, ont une longueur variant de 1,5 à 2mètres. Suivant lesrégions, ils peuvent être appelés: angoma, angomba‐do‐congo, angona‐puíta,candongueira, candongueiro, carimbó, caxambu, engoma, engono, guanazamba,ingomba, ingome, ingono, joão, mulema, mulemba, ngomba, pai‐joão, pai‐toco,quinjengue,rum,sangavira,tambu.2.ÁCuba,longtambourcylindriquemonomembranophonejadisutilisécommetambourdeguerre.Lapeau,tenduepardesclous,estpercutéeavecdesbaguettes.Voiraussiatabaque,batá,caxambu,ilú,lé,rumpi,surdo.BATERIA(port.)Ensembledes instruments àpercussiondes escolasde sambabrésiliennes. Labateriaqui défile derrière les danseurs comprend une centaine de percussionnistes. Elle est

Page 14: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

dirigéeparundiretorélutouslesdeuxans,quiannoncelesdifférentschangementsderythmesenensifflantdansl’apito.La bateria comprend les percussions suivantes: atabaques, surdos, bombos, repiques(tambours);pandeiros(tamboursdebasque);triângulos(triangles);reco‐recos(racles);frigideiras(poêlesdefer);tamborims(petitstambourins);cuícas(tamboursdefriction);caixas,taróls(caissesclaires);chocalhos(maracasmétalliques).Voiraussiapito,escoladesamba,sambadequadra,samba‐enredo.BATUCADA(port.)AuBrésil,formed'improvisationexécutéeuniquementavecdespercussionscorporelles(battements de mains, de pieds), des tambours ou des instruments de fortune(bouteilles,assiettes,débrisdevase,canettes,etc).Introduitaumilieudesannées1920,le style s'est répandu dans tout le Brésil. Des batucadas surgissent souvent de façonimpromptuedansdescafésenpleinair,lorsd’événementssportifsoudefêtesderue.Lemotbatucadaestaussiutilisépourdésignerlerythmedubatuque.Voiraussibatuque,pagode.BATUQUE(port.)Au Brésil, terme générique désignant une série de cultes et de pratiques musicalesd’origine congo‐angola. Le terme, issu du portugais bater (frapper), fut utilisé pourdésignerlesdansesd'originecongo,puis,parextensiontouteslesdansesdesNoirs.Le batuque est considéré comme une variante de la samba. Le guaiá et les tambourscombinent leursdifférentsrythmes:pulsations fondamentales,marcação, linharítmicaetvariationsrythmiquesauxquelless’ajoutentdesdéfisverbauxdutypejongo.GerardKubikaisolécertainsélémentsproprement«africains»dubatuque.Parmiceux‐ci, un échange constant entre deux séquences de pulsations fondamentales restanttoutesdeuxdansunrapportde3/4;laperceptiondesformulesjouéessurlestamboursnoncommedesrythmesmaiscommedesséquencestimbre‐mélodie;laperceptiondesmouvement des mains et des bras frappant le tambour comme les éléments d’unechorégraphie.Parmilesvariantesdubatuque,figurentlabatucada, lasambadeumbigada, lasamba‐lenço,lasambadepirapora,letambordecrioula,lamandinga,labatuque‐boi,lecôco,lecôcodeemboladaetlasambaderoda.Voiraussibatucada,samba,umbigada.BIGUINE(créole)[syn.:beguine]Cenom,peut‐êtretirédel’anglaisbegin.,proviendraitpeut‐êtredel’injonctiondonnéepar le chef d’orchestre à ses musiciens au moment de commencer à jouer. Ce genreapparutenMartiniqueaudébutdusiècle.Desorchestres,semblablesauxformationsdejazzdelaNouvelle‐Orléans(clarinette,banjo,trombone,batterie),jouaientunemusiquebinaire,influencéeparlebelé,etdominéeparlerythmeducinquillo.Ilsaccompagnentdeschansonsanecdotiquesinterprétéesencréole.EnFrance,labiguinefutpopulariséeparleclarinettisteAlexandreStelliodanslesannées30.Labiguineadonnélieuàdiversesvariantesdontlabiguinewabap(auxharmoniespluscomplexes), la biguine kalengué (comportants différents accents), la biguine ka(mélange de biguine et de polka) ou la biguine kombass (mélange de biguine et decalypso).

Page 15: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

BELÉ(créole)[syn.:belair]Genre créole chanté et dansépratiqué à laMartinique, à Sainte‐Lucie et àTrinidad etTobago lors de veillées funèbres ou lors de fêtes profanes appelées plézi (plaisir) Leterme est issu du français "bel air". A Sainte‐Lucie, l’instrumentation consiste en uneguitare,unviolon,unaccordéon,unshak‐shak(hochetmétalliqueremplidegrains),untambourkaetparfoisenzooutibwa(baguettes).Ladanseestprécédéeparunesorted'échauffement, puis, sur un signal du tambourinaire, les danseurs se font face etexécutentdesmouvementsidentiques.Lebélècomporteplusieursstylesdont,àSainte‐Lucie: lebeléanlawis, lebéléanléet lebéléaté.Le chantdubeléest responsorial.Ladanse est dirigée par un “capitaine”, également chargé de faire des offrandes et desacrifierdesanimaux.I.Leymarie,op.cit.,p.61:“Leschants,[...]possèdent,selonlescas,uncaractèrepoétique,nostalgique,satiriqueousentimental. Deux tambours bélé (ou juba) maintiennent le rythme de basse, letroisième coupe (improvise). Le musiciens qui coupe chevauche le tambour àl’horizontale, appuyant avec son talon sur la peau pour enmodifier le timbre, tandisqu’unautremusicienjoueunrythmedecinquillosurlecorpsdutambouravecdeuxti‐bwa (baguettes)... [Le bélé] a aussi absorbé certains pas de quadrille, de menuet, decalenda ou d’autres danses. Le chanteur soliste entre en premier et improvise desphrases,suividesti‐bwaetdestambours.Ondansesurlerefrain.Avantdecommencer,les couplesdedanseurs saluent les tambours et les couples se relaientmutuellement.Leschantsdubéliaressemblentàceuxdelabiguine.Peut‐êtreapparuaumilieuduXIXesiècle, le bélia se danse en quadrille, mais son rythme, ternaire, se rapproche de lamazurka”.Le bélémartiniquais comprend huit figures: le bélé proprement dit, le grand belé, lebélia,labiguine,lecanigwé,letingbang,lechélé,lemanzéMarie‐Jeanne.Voiraussiléwoz,réjane.BEMBé(créoleespagnolmaisd’origineafricaine)1.ÀCuba,familledetroistamboursprofanesd’origineyoruba.Ilssontouvertsàlabaseetlapeauesttenduepardesclous.Onlesaccordeenlesplaçantau‐dessusd’unesourcedechaleur.Lesplusgrandsmesurentunmètredehautet60centimètresdediamètre.Jouésavecdesbaguettes, ils sontutilisés lorsde fêtesappeléeségalementbembés. Ilspeuventêtreremplacéspartroiscongasoutroisgüeros.2.Nomdecertainesimprovisationssurunrythmeà6/8.BENTA(origineafricaine)Cordophone jamaïcain probablement d’origine ashanti comportant un chevalet debambou et une gourde servant de résonateur. Il est utilisé, avec un tamboo, lors deveilléesfunérairesorganiséeslaneuvièmenuitsuivantundécès.BERIMBAU(port.)[syn.:matungo,rucumbo,urucungo]Arcmusicalbrésiliend’origineangolagénéralementpourvud’unecalebassefixéeàsonextrémité inférieure et faisant office de résonateur. La tension de l’unique cordemétalliquepeutêtremodifiéeendéplaçantlacalebasse.Plussapositionesthaute,plusle son sera aigu. Celle‐ci possèdant une ouverture d’un diamètre d’une dizaine decentimètres que l’instrumentiste approche ou éloigne de son abdomen, permet

Page 16: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

également demodifier le timbre. Dans samain droite, lemusicien tient une baguetteaveclaquelleilfrappelacordeetuncaxixidontlebruitaccentuelerythme.Delamaingauche,iltientl’arcetunepierreouunepiècedemonnaiequ’ilpressesurlacorde.Lapiècefaitofficedechevaletetpermetdechangerlahauteurduson.Lemusicienproduitainsi deux notes principales: celle de la corde à vide et celle obtenue avec la pièce,approximativement un ton plus haut. L’instrument, également appelé berimbau debarriga (nord et nord‐est) bucumbumba, gobo, gunga, macungo, matungo, mutungo,marimba, marimbau, rucumbo, uricungo, urucungo et urucurgo (sud), accompagne lacapoeira.Voiraussicapoeira,caxixi,pataca.BIGDRUM(anglais)Cérémonie de l’île de Carriacou (Grenadines). Le big drum, aujourd’hui pratiquementdisparu, est organisé dans certaines maisons en l’honneur des défunts et afin desolliciterleuraide.Leschants,mêlant français,anglaisetdifférentes languesafricainessontentonnésparune chantwell à laquelle un choeur répond. Ils sont accompagnés par des tamboursboulas et un cutter. La cérémonie comporte de très nombreuses danses de “nations”africainesdontlaplupartontpréservédestraitsdeleurrégiond’origine(congo,moko,mokobange,oldbongo,temne).Voiraussidanse(Carriacou).BLOCO(port.)[syn.:bloco‐carnavalesco,cordão,cordão‐carnavalesco]Au Brésil, groupe de danseurs et de chanteurs défilant pendant le carnaval etgénéralement accompagné par un ensemble de percussions incluant tambours,tamborins,cuícas,agogôs,reco‐recosettamboursdebasque.CesgroupesfigurentparmilesformationsprédominantesducarnavaldeRiodeJaneiro.Certains ont acquis un statut juridique et participent aux concours officiels organisésdurant le carnaval. Les deux blocos les plus importants et les plus anciens de Rio deJaneirosont:BafodaOnçaetCaciquedeRamos.Onutilisel'expressionbloco‐de‐sujo(blocosale)pourdésignerlesgroupesdedanseursmal costumés,portantdesvêtementsordinairesoumalpropres. L'undesplus fameuxbloco‐de‐sujoest lePacotão,organiséàBrasiliapardes journalistesquichaqueannéechantentetdansentdessambascomportantdestextesrevendicatifs.ÀRecife, leblocoBacalhaudoBatata,sedémarqueégalementdesautresblocosencequ’ilseproduit lemercredidescendres.Voiraussibateria,escoladesamba,samba‐enredo.BLOCOAFRO(port.)GroupecarnavalesqueapparuàSalvadordeBahiaàlafindesannées70etaudébutdesannées 80. Comme les escolas de samba de Rio de Janeiro, ces groupes peuventcomporterunecentainedetamboursetunnombreplusimportantencoredechanteurset de danseurs. Ilsmélangent des rythmes de samba, de reggae et d’autresmusiquesCaraïbes telles que le merengue. Les thèmes, développés annuellement, mettent envaleur lacultureet l’histoireafricaine, lebutdesorganisateursétantderevivifierunecertaine conscience africaine auprès des afro‐brésiliens. Les titres de certains succèsrécentsdufameuxGrupoCulturalOlodum,commeMadagascar,ouFaráodivindadedoEgito,reflètentcespréoccupations.

Page 17: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Lapopularitédesblocoss’estétendueàtoutleBrésil.Celaseremarqueentreautreparle sens nouveau attribué au mot axé qui désignait l’énergie positive émanant desdivinités yoruba et qui, depuis le milieu des années 90, évoque aussi une forme desamba‐reggae pratiquée par les blocos afro. Des artistes tels que Jimmy Cliff et PaulSimon(Rhythmof theSaints,1990)ont invitéOlodumàparticiperàcertainsde leursenregistrements.BOCINA(esp.)Trompette des équatoriens des hauts plateaux. Sa forme et son usage varient d’unerégion à l’autre. La bocina est soit fabriquée au moyen d'un tuyau long et droit(huarumo), soit composée de segments de cornes de bovidés joints bout à bout etcomplétés par un pavillon de bambou. La bocina peut servir à appeler au combat, àsignaler le début de certains travaux agricoles ou à célébrer la fin de la constructiond’unemaison.Voiraussihuarumo.BOKÚ(origineincertaine)À Cuba, tambour créole long et étroit, suspendu à l’épaule dumusicien. Joué avec lesmains,ilestutilisélorsducarnavaldeSantiago.BOLERO(esp.)Genredemusiquecubained’origineespagnolenéàlafinduXIXesiècledanslaprovinced’Oriente.Lesbolerossontbaséssurdesquatrainsromantiquesoubucoliques‐jusqu'àune vingtaine ‐ présentés dans deux périodes musicales contrastées. Le genre estd'abordinterprétépardestrovadores(chanteurss'accompagnantàlaguitare),puispardes groupes plus étoffés utilisant des claves, des bongos, des congas et parfois destimbales.En dépit de la popularité importante du bolero espagnol durant la période coloniale,c'est lebolero cubainqui s'est imposéenAmérique latineoù il est interprétépardesformationsallantdepetitsensemblesàdegrandsorchestresdetypejazzband.Au Mexique, deux types de boleros prédominent le bolero romántico, dansé et/ouchantéetleboleroranchero,uniquementchanté,etjouéparlesmariachis.BOMBA1. Genre musical portoricain né dans les plantations de la côte nord, dans lescommunautés de travailleurs noirs. Le mot dériverait du bantou gwomba, signifiant:“jouer du tambour”. L’instrumentation consiste en tambours (deux seguidoras, unsubidoretunrequinto),baguettes frappantunrythmesur lecôtédu tambouruncuá,desmaracas,ungüeroetparfoisunecampana(clochedevacherenforcantl'ostinatoducuá).Leschantsontuneformeresponsoriale.Ontrouvesoitdestextesimprovisésparunsolisteetrépétésparlechœur,soitdestextestraditionnels.Certainesdansesfaisantpartiedelabomba(candungo,cuembé,yubá)ontuneorigineafricaine.Ils'agitdedansesindividuellesoudecouples,pratiquéesaucentred’uncercleformé par les participants. Les danseurs improvisent et dictent avec leurs pieds lesrythmesaurequinto.2.DansetraditionnelledeSaint‐Domingue3.[syn.:corrido]GenreéquatoriendelaprovincedeChota.L’instrumentationconsisteenguitare,bombaet rasqueta (racle); ou pour les bandas mochas, en tambour, cymbale et divers

Page 18: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

aérophones fabriqués à partir de gourdes, de calebasses ou de bois évidés. Cesaérophonessontappeléspistón,sarso(desaxophone)etbajo.Labombaéquatoriennen’estpasd’origineafricaine.3. Tambour bimembranophone afro‐équatorien répandu dans les provinces de Chota,d’Intag,d’Imbabura,deRíoLimonesetd’Esmeralda.Lepercussionniste,deboutouassis,tientletambourentrelesgenouxetlefrappeaveclesmains.BOMBO(port.etesp.maisd’origineafricaine)1.[syn.:bumbo,bumba,caixa‐grande,zabumba,zambê,zé‐pereira]Tambourbimembranophoneressemblantàunegrossecaisseet jouéassis,debout,ouenmarchant.Lepercussionnistepeutfrapperdifférentsendroitsdelapeauetdurebordavec une mailloche, une baguette ou avec sa main. Dans certains cas, une peau del’instrumentestpeinteou/etpossèdeuntimbre.Ilexistediversesvariantesrégionales.ÀCuba,ils’agitd’untambourpropreaucarnaval.AuChili, lebomboexiste endifférentes tailles:bombonortino (leplusgrand),bombochino (moyen) et bombo chilote (le plus petit). En Colombie, on trouve les noms demacho (utilisé dans le currulao de la côte Pacifique), de hembra (côtes pacifiques etatlantiques)oudetambora(unplusgrandfûtetinclusdanslesensembleschimiría).EnArgentine, deux types de bombo: le bombo chato (frappé sur les deux peaux) et lebombo tubular (frappé sur une seule peau), ont servi comme moyens decommunication,cequipourraitsuggéreruneinfluenceafricaine.Le bombo est avant tout un instrument accompagnant la danse (maracatú, côco,congada)etdanslesescolasdesamba.2.[syn.:cununugrande]Cununoàdeuxmembranes.BONGO(esp.maisd’originebantoue)1.Pairedepetitstambourscylindriquesouconiquesreliésparunetraverse.Lesfûtsdeboisoudemétalsontdemêmehauteurmaisdediamètresdifférentsetpourvusd'unemembrane en peau ou en plastique rivetée ou, dans le cas de bongos accordables,tenduepar un systèmede clés. Le petit diamètre des fûts et la tension appliquée auxmembranespermetd’obtenirdesnotestrèsaiguës.Généralement,lesbongossonttenusentrelesgenoux,letambourleplusgrandétantplacéàdroite.Ilssontfrappésaveclesdoigtsetlespaumes.Letimbreetlahauteurpeuventêtremodifiéspardespressionssurlamembrane.Lesbongos furent créés àCubavers1900.Comme laplupartdes instrumentsutiliséspar paires, le plus petit est appelé mâle et le plus grand femelle. Jusqu'en 1920, lesbongosétaientconstruitsavecdespetitstonneauxd'olive.Parlasuite, lecubainOscarSotolongo (1900‐1974), percussionniste du Sexteto Habanero, conçut des bongos deformecarrée.Lespeauxsynthétiquesfirentleurapparitiondanslesannées50.2. Culte de Trinidad et Tobago, incluant des chants et des danses exécutés lors deveillées funéraires pour apaiser les esprits des défunts. Il est également pratiqué àchaqueanniversairedudécès,demêmequeleneuvièmeetlequarantièmejoursaprèslamort.BOSSA‐NOVA(port.)Lanaissancedelabossa‐novacoïncideaveclapublication,enjuillet1958,d'un45toursdu guitariste et chanteur JoãoGilberto comprenant les titres Chega de saudade (TomJobimetViníciusdeMoraes)etBim‐Bom(JoãoGilberto).Levocablelui‐même,siginfiant

Page 19: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

dans l'argotdeRiode Janeiro"astuce, facilité", futcité l'annéesuivantedans l'unedespluscélèbrescompostionsdugenre:Desafinado(désaccordé),d'AntonioCarlos Jobim.Labossa‐novasecaractérisepardesintervallesmélodiquesetharmoniquesparticuliers(quartes diminuées ou sixtes mineures), par un style d'accompagnement de guitaredécalépar rapport au temps, des textespoétiques et un style vocalmurmuré, commedansCaminhodepedra,deJobimetViniciusdeMoraes:VelhocaminoporondepassouCarrodeboi,boiadeirogritandoôôVelhocaminhoporondepassouOmeucarinhochamandopormimôôCaminhoperdidonaserraCaminhodepedraondenaovaininguémSóseiquehojetenhoemmimUmcaminhodepedranopeitotambémHojesozinhonaoseipraondevouEocaminhoquevaimelevandoôô.VieuxcheminparoùestpasséUnchardeboeufs,lebouviercriantôôVieuxcheminparoùpassaMonamourm'appelantôôCheminperdudanslamontagneChemindepierresoùpersonnenevaJesaisseulementquej'aienmoiUnchemindepierresdanslapoirtrineaussiAujourd'huiseuljenesaisoùjevaisC'estlecheminquimeconduitôô.D'aprèsGerardBéhague, “Bossa‐Nova”,NewGroveDictionaryofMusicandMusicians,op.cit.,vol.3,p.77‐78.Avantl'apparitiondelabossa‐nova,lamélodieétaitsouventfortementaccentuéepoursatisfaireà lademanded'airs facilementmémorisables.Avec labossa‐nova, lamélodiel'harmonie et le rythme sont associés de façon équilibrée. Les effets fortementcontrastés,lesvoixpuissantessontévincés;lechantévoluedansunregistretrèsdoux,proche du langage parlé. La guitare, en tant qu'instrument d'accompagnement, estremise en évidence. En plus de sa fonction de soutien harmonique, elle acquiert unefonctionrythmique,consistantàaccentuerl'énoncédesaccords.Parailleurs,legenresecaractériseparcertainesformulesharmoniques,commeleglissementdumodemajeuraumodemineur. Mais contrairement à ce qu'avaient avancé la plupart des premierscritiques, les différents type demodulation de la bossa‐nova ne correspondent pas àceuxdu jazz. à l'exceptionde certains accordsaltérés, ony trouvemoinsd'évolutionsascendantes suivant le cycle des quintes, et moins de tensions harmoniques. Seulel'improvisationsurunthèmedonnéestuntraitquelabossa‐novapartagedirectementavec le be‐bop. En fait, l'apport le plus remarquable de la bossa‐nova réside dans sastructurerythmique,vraisemblablementissuedesrythmesclassiquesdelasamba.Cetterelecture,amorcéeparJoãoGilbertoapourprincipalecaractéristiquedeproposerunedivisionessentiellementternaired'unrythmebinaire.

Page 20: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Certainstraitsdelabossa‐novaavaientgermédèslesannées1930,notammentdanslesinterprétations intimistes du chanteur Mário Reis, qui contrastaient avec celles deschanteursde l'époque,beaucoupplusmarquéspar la traditionde la sambaoudubelcanto.Sescaractèresharmoniquesetrythmiquesnes'imposèrenttoutefoisqu'aucoursdesannées50enpartiegrâceàRapazdeBem,unesambadupianisteJohnnyAlf.Dèslafindeladécennie,lenouveaugenreavaitralliéàluiunvastegrouped'interprètesetdecompositeursdont:AntonioCarlosJobim,JoãoGilberto,NaraLeão,CarlosLira,RobertoMenescal,etc.à l'aube des années 1960, la bossa‐nova s'affirme et s'internationalise, comme entémoigne l'organisation du premier festival de bossa‐nova au Carnegie Hall, ennovembre1962.IsabelleLeymarie,DuTangoauReggae,Paris,Flammarion,1996,p.259.«[...]lesjazzmenetlesmusicienslatinsdesÉtats‐Uniss'approprientlesambaetlabossanova, que popularisent notamment Stan Getz (avec ses succès "Jazz Samba", 1962 et"TheGirlFromIpanema",1963),DizzyGillespie,MongoSantamaria,et leModern JazzQuartet, avec le guitariste brésilien Laurindo Almeida. Kenny Dorham compose lestandard"BlueBossa",LeeMorgan,labossa‐nova"Ceora".Lesambaetlabossanovasesontdésormaispleinementintégrésaujazz,maislesmusiciensaméricainsinterprètentsouventlabossa‐novaavecunebatida(beat)etunbalanço(balancement)différentdeceluidesBrésiliens,etlesbatteurstendentàemployerdesrythmesdebasesimplifiés».Au Brésil, des concerts de bossa‐nova sont organisés, à partir de 1964, dans desuniversitésS’yproduisentunesecondegénérationdemusiciensdontToquinhoetChicoBuarque.Lemouvement,quireflétaitparfaitementl'esthétiquecariocadesannées1960perditunepartiedesavigueuraprèsleschangementspolitiquesde1968etlaissaplaceàungenredechansonplusengagée.BOTIJA(esp.)[syn.:botijuela,bunga,pelurera]Aérophone en forme de cruche à col étroit. Fabriqué en argile, il comporte uneouverturelatéralequitientlieud'embouchureetparfoisd’untrousupplémentairequi,obturé,produitunenotedifférente.Lessonspeuventêtremodifiéspardesmouvementsdelapaumedroiteprèsducoldel'instrument.Labotijapeutégalementêtreutiliséecommeinstrumentdepercussion.Danscecas,lacrucheesttenueentrelesgenouxetlecolestfrappéavecunpercuteur.Les premières botijas étaient de simples bouteilles dans lesquelles les Espagnolstransportaient de l'huile aux Caraïbes. Elles furent utilisées comme instruments demusiqueàCubaàpartirdelafinduXVIe.AucoursduXIXesièclel'instruments’imposedanscertainsgenrestelsquelaguarachaetleson.BOTUTO(esp.)[syn.:fotuto,pututo]Aérophonefabriquéavecde la terreglaiseouavecunecornedetaureauoudecerf.Àl’origine, il était utilisé par des Indiens du Venezuela lors de fêtes ou de batailles.Aujourd'hui sonutilisation est limitée aux régionsd’Antioquia et duVal duCauco.AuPérou,l'instrumentestappelépututoetonentrouvedesversionsfabriquéesavecuneconquemarine.EnColombie, ilestappelé fotutoet les Indiens leconstruisentavecdubambou.À Saint‐Domingue, le fotuto estutilisépar les comparsasquidéfilent lorsdecérémoniesreligieuses.Voiraussicacho,cuerno.

Page 21: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

BOULA(créoled’originebantoue)1. Tambourd’accompagnement à unemembraneutilisé dans le gwoka guadeloupéen,danslebigdrumdeCariacou,àSaint‐ThomasetdanslescérémoniesvaudoudeHaïti.Ilest en forme de baril avec la peau maintenue par des ligatures. En Martinique,l’appellationboulagyel (“tamboursdegueule”)désignait les rythmesvocauxexécutéslorsdesveilléesfunéraires.2.Nomdurythmejouéparletambourdanslabiguine.Voiraussibiguine.BREQUE(port.)Au Brésil, le mot breque (de l'anglais break, “cassure, arrêt”). Il désigne uneimprovisationlibreexécutéeparlechanteurdesambapendantunepausedel'ensembleinstrumental.Ilimprovisesesparolessurlesujetquiaététraitépréalablement,maisenyajoutantsouventunetouchehumoristique.Lamélodiesurlaquelleilchantesontexteimprovisé est construite en grande partie sur les notes du dernier accord joué parl'ensembleinstrumental.MoreiradaSilvafutl'undessambistaslesplusrenomméspoursesbreques.Voiraussisambadebreque.BRUKDOWNGenre apparu à Bélize dans les années 80. Proche du mento ou du calypso, il secaractérise par son rythme binaire avec un accent sur le premier temps de chaquemesure. L’orchestration consiste en instruments très divers tels que: batterie,accordéon,guitaresexta,mâchoiredeboeufoudecheval...BUMBA[syn.:Zabumba]AuBrésil,grossecaisseutiliséedanslamusiquetraditionnelleduNordeste.BUMBA‐MEU‐BOI(port.)[syn.:boi‐bumbá,boi‐de‐mamão,boizinho]Au Brésil, danse dramatique comportant des chants et évoquant l'histoire de lamortd'unbœuf(boi)etsarésurrection.ElleestexécutéedansleNordesteetdanslesrégionsamazoniennesàlafindureisado(fêtesdeNoël).Lesprincipauxpersonnagesdujeusontle boeuf dont la tête, fabriquée en carton, est portée par undanseur, des gardiens detroupeaux, un capitaine, une femme noire et des animaux fantastiques. Seuls leshumainschantent.Lamusique,derythmevif,estchantéeenchœuretaccompagnéeparlesinstrumentssuivants:violão,viola,cavaquinho,tambour,tambourdebasque,ganzá,zambumba,maracá,sanfona,gaita,pífano,clarinetteetrabeca.On trouve également les vocablesboi, boi‐bumbá, boi‐calemba, boi‐de‐jacá, boi‐de‐mamão, boi‐de‐reis, boi‐surubim, boizinho, bumba, cavalo‐marinho, folguedo‐do‐boi,reis‐do‐boitrês‐pedaços.Dans certaines régions, la chorégraphie varie d'une année à l’autre. Dans le Nordeste(Maranhão, Ceará, Pernambouc, Paraíba, Alagoas) le bumba‐meu‐boi demeuretraditionnel.LegenreproviendraitduPortugaletpeut‐êtredubœuf‐grasfrançais.Voiraussicabaçal,dançasdramaticas,reisado.

Page 22: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

BURRU(origineincertaineIsabelleLeymarie,MusiquesCaraïbes,Arles:CitédelaMusique/ActesSud,1996,p.77.Jadispratiquédans larégiondeClarendonetdeSainteCatherine [Jamaïque], leburruaurait peut‐être été unedansede fertilité. Le termedésigne ensuite unedanse et deschantsanecdotiques,satiriquesoumordantsexécutésàl’époquedeNoëletscandéspartrois tambours (akete, fundeh, repeater), des saxas, des shakkas et une rhumba box.(caissedeboisavecdeslamellesdemétal).BURRUSET(origineincertaine)Nomde la batterie de tambours utilisée par les rastas jamaïcains. Elle comprend unegrossecaisse(rasta)fournissantlerythmedebase,untambourquitisseuncontrepointautour de ce rythme principal (fundeh), et un petit tambour (repeater) destiné auximprovisations. Ce dernier, qui est aussi le principal tambour du kumina, est parfoispeintauxcouleursrastas:vert,jaune,rouge.Cestambourssontcomplétéspard’autrespercussions(racle,cloche,tambourin)CABAçA(port.)[syn.:afochê,afoxê]AuBrésil,calebassecirculaireoupiriforme,couvertepardeschapeletsdegrainsoudebilles etmunied’unmanche.Dans certains cas, on trouve égalementdes grains, de lapierrailleoudespetitesbillesàl’intérieurdelacalebasse.Lecabaçaestuninstrumentessentieldanscertainsorchestresdedanselatino‐américainsetilestoccasionnellementutilisédanslamusiqueorchestraleduXXesiècle.Lesonpeutêtreproduitsoitcommepour les maracas, par de simples secousses, soit en frappant la calebasse contre lapaumedelamain,soitenfaisantpivoterleschapeletsdegrainsd’avantenarrière.Voiraussimaracas.CABAÇAL(port.)[syn.:banda‐de‐couro,esquenta‐mulher]Ensemble instrumental du nord‐est du Brésil, constitué par deux pífanos, une caisseclaire et une zabumba. Les deux pífanos jouent la mélodie, comportant des tiercesparallèlesou,plusrarement,dessixtesoudesquintesjustes.Lescabaçalesparticipentaubumba‐meu‐boietàd'autresfêtesprofanesoureligieuses.Dans les États de Pernambouc et d'Alagoas, ces ensembles sont appelés esquenta‐mulher(échauffelafemme),tandisqu'aunordduBrésil ilssontconnussouslesnomsdebandacabaçal,banda‐de‐couro,terno‐de‐zabumba,trio‐de‐zabumbaetzabumba.CABOCOLINHOS(port.)[syn.:caboclinho]Genre musical pratiqué dans le nord et le nord‐est du Brésil pendant le carnaval. Ilaccompagne une danse dramatique éponyme dont la chorégraphie, très théâtrale, estsemblableàcelledureisado.Lesparticipantsportentdescostumesderois,dereines,dechevaliers, d'Indiens, de sorciers, etmiment un récit évoquant un combat entre deuxtribusindigènes.Les instrumentsducabocolinhossontunepetite flûteen laiton, lecaracaxá, lapreaca,l'inúbia,letaroletlesurdo.Voiraussipreaca.CACHO(esp.)

Page 23: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

AérophoneconstruitavecunecornedeboeufetutilisépardesIndiensd’ÉquateuretduNicaragua. Au Venezuela, on le retrouve à Curaçao sous le nom de cachu, et dans larégiond'AyacuchoauPérou,ilestappeléwaqrapuku.Voiraussibotuto,cuerno.CADENCE‐LYPSO(créole)Genre originiaire de la Dominique, créé par Gordon Henderson. Vers le milieu desannées70,legroupeExileOne,originairedel’îlemaisvivantenGuadeloupel’impose.Ilconsisteenunmélangedecalypsoetdecadencechantéencréole.CAIAPÓ(port.)Genre musical pratiqué à São Paulo et dans le Minas Gerais pour accompagner unedansedramatiquedemêmenom.Ils'agitd'unemusiqueexclusivementrythmiquejouéeparunensembledepercussionscomprenantcaissesclaires,zabumbasetcambitinhos.La danse est d'origine amérindienne. Les danseurs, placés sur deux rangs, défilentdevantunchef indigènetoutenchantantseslouangesetenfaisantdesrévérences.Cechefjoued'unberranteetdirigeledéfilé.Voiraussicambitinho,cuerno.CAIXA(port.)[syn.:caja(esp.)]Petittambourcylindriqueconstituéd’unfûtenboisetdedeuxpeaux.Ilestpercutéd’unseul côté avec des baguettes de bois. Son apparence est identique à celle de la caisseclaired'origineeuropéenne.Lapluspetitecaixaestappeléetarolet laplusgrandesurdo.CesmodèlessontutilisésdanslecabaçaletlemaracatuainsiqueparlesescolasdesambaauBrésil.CAJA(esp.)[syn.:huancartinya,tinya,huancara,yamaró]Genre de tambour bimembranophone dont la fonction et la forme diffèrent selon lesrégions.EnColombie,oùelleestparfoisappeléeredoblanteouyamaródanslelumbalú(cultedesmortsduPalenquedeSanBasilio,prèsdeCartagena),lacajaesttenueentreles genoux et habituellement jouée avec deux baguettes. Les indiens Inga n’utilisentqu’une seulebaguette. àPanama la cajaaccompagne le tamborito.Elle existeaussi enÉquateuretauChili,maisc’estpeut‐êtredanslenordouestdel’Argentinequ’elleestlaplusrépandue.Danscetterégion,lafaçondontelleestfabriquéetémoigned'uneoriginepré‐coloniale.LesdeuxpeauxsontcousuessurdeuxcerceauxderoseauettenduessuruncadredeboiscylindriquegrâceàdeslanièresdecuirdisposéesenzigzagetformantunWouunY.Lelaçagesetermineparunepoignéequipermetdesoutenirl'instrument.Onyattacheégalement lahuajtana(baguette).Lapeauinférieureesttraverséeparuntimbre fait de crin de cheval, auquel on attache parfois une baguette ou une patted’animal.Lacajarésonnedanstouteslescirconstances,maissurtoutàl’époqueducarnaval.Danscertainscas,l’instrumentistejoueenmêmetempsdelaflautillaoud’unerquencho.CAJACHINA(esp.)À Cuba, bloc de bois qui, comme son nom l’indique, serait d’origine chinoise. Il estfabriqué avec un morceau de bois évidé sur lequel est placé un couvercle incurvé,laissant un interstice de quelques millimètres sur deux des côtés. Dans la musique

Page 24: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

populairecubaine,ilestintégréauxtimbalesetscandedesgenrestelsqueledanzónetlecha‐cha‐cha.CAJÓN(esp.)ÀCubaetauPérou,caissedeboistenantlieudetambour.ÀCuba,lecajónestemployépourleyambú,auPérou,ilestjouéparlesNoirsdelarégiondulittoral.CAJONEO(esp.)Pratique musicale consistant à exécuter un rythme sur la caisse de résonance d’uninstrumentàcordes.CALABASÓNDanserurale jadispratiquéeparlescomparsascubaines.D’originefonet liéeàunritedelacouleuvre.Lesdanseursévoluaientautourd’unfauxserpentenchantant:Quelaculebrasemurió LacouleuvreestmorteCalabasón,son,son Calabasón,son,sonYomismitolamaté Jel’aituéemoi‐mêmeCALYPSO(créole)[syn.:calipso]GenremusicalapparuàTrinidadauXIXesiècle.Letermedériveraitsoitdecariso,quidésigneunechansonsatiriqueenpatoisdeSainte‐Lucie;soitdumotcaiso,interjectionde satisfaction par laquelle un auditeur témoignait son admiration pour uneinterprétation chantée particulièrement réussie. Le calypso chanté dans un créolemâtinéd’anglaisetdefrançais,est influencépar leschantsde louanges,dedérisionetdeschantsdetravaild’origineafricaine;parlesmusiquespourcordesinterprétéeslorsdebalsmasquésorganisésparlescolonsfrançaisetparlesmélodiesespagnolesissuesdespaseos.Enfin,lecalypsodérivedugayup,chantéparlesNoirsdeTrinidadauXIXesiècle.Cesyncrétismes’opéradansuncontexteurbain,etenparticulierdanslecadreducarnavaldePortofSpain.Laplupartdescalypsossontenmodemajeur.Lesmodulationssefontleplussouventàladominante,mêmesi certainsmorceauxcomportentunealternanceentre la toniquedelatonalitémajeureetlatoniquedurelatifmineur.Lecalypsosedistingueaussiparses pratiques responsoriales (refrains repris en chœur par les participants, joutesverbalesappeléespicongsaucoursdesquellesdeuxchanteursimprovisentdesparolesversifiées). Les calypsos sont parfois joués par des orchestres de dansemais ils sontavant tout associés aux interprétations de petites ou de grandes formations de steeldrums(jusqu'à150).Les textes reflètent la position du peuple sur des problèmes personnels, politiques,économiques ou sociaux. Comme ce calypso évoquant le premier satellite lancé dansl'espace: TwoSputniksintheskies Haveeverybodyhypnotize ButIamverysorryforthepoorlittlepuppy IntheRussiansatellite. DeuxSpoutniksdansleciel Hypnotisenttoutlemonde

Page 25: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Maisj'aidelapeinepourlepauvrepetitchiot Enfermédanslesatelliterusse.Certainsd'entreeuxcontenantdescritiquesviolentesfustigeantlesautoritéspolitiques(Wardeclaration(1934),MyReplytoHoudini(1937)),ontété interditspar laplupartdesgouvernementscoloniaux(en1881,pendantlesannées1930).Le calypso est surtout interprété entre le Nouvel An et leMercredi des Cendres. Lesmusiciensse réunissentdansdes “tentes”et lesmeilleurschanteurs sont sélectionnéspourparticiperàunspectaclequialieuleDimancheGras.L’un des premiers calypsos, gran mango fut enregistré à New York en 1912 par leLovey’s Bandmais il fallut attendre la secondemoitié du siècle pour que le genre sediffuse en Europe, notamment les calypsos d’Harry Belafonte, lui même d’originejamaïcaine.Voiraussigayup,picong.CAMBITINHOS(port.)Idiophonebrésilienutilisédans lesensemblesdecaiapós. Ilcomprenddeuxmorceauxdeboisenformedespatule,d'unetailleapproximativede25cmdelongueuretde5cmdelargeur,quisontfrappésl'uncontrel'autre.Voiraussicaiapós.CAMISÃO(port.)Tambourbrésiliencarrédontl’uniquepeauesttenduesuruncadre.Lefûtestcourt,cequidonneàl'instrumentl'aspectd'ungrandtambourincarré.HeitorVilla‐Lobos(1887‐1959)utilisedeuxcamisõesdansMandú‐Çarárá(1940),œuvrepourchœuretorchestre.CAñADEMILLO(esp.)[syn.:pito]Clarinette traversière de Colombie. Elle comporte un tube percé de quatre trous etouvertauxdeuxextrémités.L'ancheesttailléedirectementdansletube.Aveclaportiondutubequiluiestimmédiatementadjacente,elleestdonccouverteparlabouche.Danslaplupartdescas,lesinstrumentscolombienssontfabriquésavecdelacañadelata,defines branches provenant d’un petit arbre de palme. La caña demillo est utilisée parlescumbia.VoiraussiconjuntoCANA‐VERDE(port.)Danse apparentée au fandango et pratiquée dans l'arrière pays de São Paulo, dans leMinas Gerais et à Rio de Janeiro. Comme en témoignent les textes des chansonsconstituésdequatrainsheptasyllabiquesetl’anacrousequasisystématiqueaudébutdeschansons, cegenreest issusducaninhaverdeportugais.La chorégraphie ressembleàcelle du fandango,mais l'accompagnement est exécuté par des violas, un reco‐reco etdes tambourins.Leschansonscomportentunrythmebinaireavecdesphrasesdehuitmesures.Voiraussifandango.CANÇÃODEPROTESTO(port.)Au Brésil, genre de chanson engagée émergeant vers la fin des années soixante etdénoncantlesproblèmeséconomiquesetpolitiquesduBrésil.CrééessentiellementpardesjeunescompositeursdelaclassemoyennedeRiodeJaneiroetdeSãoPaulo,legenre

Page 26: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

acquis une certaine notoriété lors d'un spectacle dumusique populaire intitulé ShowOpinião.Legouvernementymitrapidementun termeetquelques‐unsdesartistes lesplus actifs furent exilés ou emprisonnés. Le genre commença à décliner dès la fin del'année 1968, après que la chansonPara não dizer que não falei de flores deGeraldoVandré(1935)aitétéinterditeparlegouvernementmilitaire.OutreVandré,lesautrescompositeurs principaux de la canção‐de‐protesto ont été Chico Buarque (1944), EdúLobo(1943),ZéKeti(1921)etJoãodoVale(1934).Voiraussinueva‐canción.CANCIÓN(esp.)GenrerépanduenAmériquelatinecomportantdestextesempreintsderomantismeetdepathos.Ces traitssontaccentuésparunaccompagnementdeguitaredans lequel lerubato est abondamment employé. On retrouve ces caractéristiques dans certainsgenresdecanciónesdesCaraïbes.CANCIÓNDECUNA(esp.)[syn.:cançãodeninar(port.);canción‐de‐arrullo(esp.)]Termedésignantungenredechansonpopulairedetypeberceuse.SelonlemusicologueLuis Felipe Ramón y Rivera, l'hymne national du Venezuela composé par Juan JoséLandaetaà l'époquede l'indépendance (1811), estbasée suruneanciennecancióndecuna:Esteniñoquiereq'loduerma.AuBrésillegenreestappeléacalanto,acalentooucançãodeninar.CANDOMBÉ1.Termed'originebantouedésigantlesrituelsjadispratiquésparlesNoirsduRiodelaPlata,à la frontièreentre l'Uruguayet l'Argentine.EnUruguay, lecondombécomportedelamusique,desdansesetundéfilémettantenscènecertainsarchétypes:mamavieja(vieille femme noire), tamborilero (percussionniste), gramillero (jeune danseur agileimitantunvieillard)...Lecandombe,pratiquédepuislemilieuduXVIIIesiècle,alieulanuitdu6janvier,àl'occasiondelaFêtedesRois,maisaussidansd'autrescirconstances.L'accompagnementestexécutéparunensemblede tambours(tamboril,bajo, repique,chico)etunpiano.2.AuBrésil,lesgauchosdel'EtatduRioGrandedoSulemploientcetermepourdésignerlamusiqueetlesdansescomportantl'umbigada.Voiraussicongada,jongo,umbigada.CANDOMBLÉ(Salvador)[syn.:macumba(RiodeJaneiro)]D'aprèsGehrardKubiketTiagodeOliveiraPinto,AfroamerikanischeMusik,DieMusikindieGeschichtundGegenwart,Kassel,Bärenreiter,1994,vol.1,colonne220‐221.Ensemblederitesetdecroyancesafro‐brésiliens.Letermecandomblédésigneàlafoisle lieu ou se célèbrent les fêtes religieuses africaines et l’ensemble des danses, descérémonies, et des rites de possession. Il existe quatre groupes ethniques, quatre“nations” principales dans le candomblé, chacune provenant d’une souche africainedifférente.LesnationsNagôetIjexáontdesliensaveclareligionyoruba,lanationGegêestprochedetraditionsissuesdelacultureeweetlegroupeCongo‐Angolaprovientdesculturesd’Afriquecentrale.Chaquenationpossèdesonproprepanthéon.Dans leculteNago,cesdivinitéssontappeléeslesorixás,danslanationGegê,lesvoduns,etchezlesCongo‐Angola,lesinquices.Chaquedivinitépossédesespropreschants,sesrythmeset

Page 27: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

ses instruments. Le répertoire congo‐angola comporte trois rythmes fondamentaux(toques): le congo, le barra‐vento et le cabula. Dans d’autres nations, il existe parfoisjusqu’à20 toquesdifférents.Les toques jouéssur l’agogôpeuventêtre ramenésàunevingtainedeséquencesélémentaires,construitessurdescyclesde6,8,12ou16notesetexécutéesàdestemposvariables.ToquePul.SéquenceVarianteAdarrum8F f F f F f F f Agueré8F F f f F F F f Agueré deOxóssi8FFffFFFfAlujá12FfFfFfFfFfFfAvaninhaVamunha16FffFffFfffFfFfffBatá12FFffffFfFfFfBravum6FfFFffFfFFFFGincá12FfFFffFfFFffIbi12FFFfFFfFfFFfIjexá16FfFfFFfFFfFfFfffFfFfFFfFfFFfFfFfOpanijé16FFFfFFFfFFfFfFFfQuebra/daró16FfFfFfFfFffFfFfFFfFFfFFfFfFFfFFfSavalu/sató6FfFFFfTonibobé8FfFfFfFfToquedeKetu/vassá12FfFFfFfFfFFfToquedeOgun12FfFfFFfFfFfFAinsipourappelerXango,dieudelafoudreidentifiéparsyncrétismeàSaint‐Jérôme,lepercussionnisteexposeuneséquencealujá‐tonibobé‐ilu,pourOmolu,dieudesmaladies,on joue l’opanijé et pour Iansã, déesse des tempêtes, le quebra. Les chanteurs et lesautres instrumentistes, jouant généralement sur les différentsmodèles d’atabaque, serepèrentàpartirdecesformulesdebase.Cesprincipescultuelsetmusicauxapparaissentaussidanslecandombléangola,danslenagô‐yorubadePernambouc,danslesnagôsdeRecife,del’AlagoasetduParaíba,ainsique dans le candomblé de caboclo, plus récent, qui s’est implanté dans la région deSalgado.Selon Roger Bastide: “La fonction du candomblé est de relier sesmembres: hommes,femmesetenfants,enuntoutcohérentetfonctionnel,nonseulementparl’identitédescroyances ou des sentiments, par l’homogénéité des esprits et du cœur, mais encoreparcequ’ilsoumetleurspassionsetleursdésirs,leursattirancesetleursjalousiesàunesérie demodèlesmythiques qui leurs permettent de coexister, de se combiner ou decoopéreràuneœuvrecommune.”Onnotera encore que les nations de candomblé ont été à la pointe du combat contrel’esclavageetl’exploitationdesNoirs.Lamusique du candomblé est fournie par trois tambours, les ingomas ou atabaques,unagogôetungan.Voiraussiatabaque,lé,rum,rumpi.CANDONGUEIRA(port.)[syn.:mãe‐joana]1. Petit tambu, ou tambour cylindrique à une seule peau, joué avec les doigts. Ilaccompagnelejongo,dansejadispratiquéedansl'ÉtatdeSãoPaulo.2. Tambour de type atabaque. Son diamètre est d’une trentaine de centimètres et salongueur approximative d’un mètre. L’unique peau est frappée par les phalanges dupercussionnistequiseplaceàchevalsurlefût.Lecandongueiraestaussiconnusouslesnomsdeangona,joana,mãe‐joanaetquinjengue.CANECA(esp.)Idiophonedunorddel’Équateur.Ilestfabriquéàpartirdebarilsdepétroleenplastiquede 25 litres et utilisé par desmusiciens noirs de la vallée du Chota et des provincesd’ImbaburaetdeCarchipouraccompagner,avecdesguitares,labomba.Voiraussi:bombaCANTADOR(port.)

Page 28: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

[syn.:repentista,violeiro]Chanteur/conteur populaire. Accompagné de sa viola‐caipira, il déambule dans lesfoires,leskermessesetlescorridasdesrégionsruralesdunord‐est,del'estetducentreduBrésil,interprétantdesmartelos,galopesetemboladas.LuisdaCâmaraCascudo,Dicionáriodofolclorebrasileiro,vol. I,Brasília,MinistériodaEducaçãoeCultura,INL,1972:«Le cantador s'inscrit dans la lignée des bardes, des ménestrels, des glee men (...),racontantpar lechant improviséoumémorisé, leshistoiresdeshommesfameuxde larégion, les événements importants, les aventures de chasse et les victoires lors decorridas. Il affronte ses adversaires en desafios qui peuvent durer des heures ou desnuitsentières.»Voiraussidesafio,embolada,galope,galope‐à‐beira‐mar,martelo,viola‐caipira.CANTOLARGO(esp.)ÀCuba,pemièresectionchantéed’unerumbabrava.CAPOEIRA(port.)[syn.:brincadeiradeAngola]Artmartialafro‐brésilien incluantdeschantsetde lamusique. IntroduitauBrésilpardes esclaves d'origine angola il se pratique à Bahia et à Recife. Il se serait développédurant leXIXesiècledans lesplantationsdecanneà sucreduReconcavoàBahia.Lescombatants exécutent des mouvements rythmiques (gingas) au son du berimbau etd'instrumentsdepercussion.Cesontcertainsmouvements,inspirésdeladansenuptialed'unoiseauappelécapoeira,quiauraientdonnésonnomaugenre.Il existedeuxprincipaux stylesde capoeira: l’angola, dont le grandmaître futVicenteFerreiraPastinha(1889‐1981).Iln'apaspourbutdedominerl'adversairemaisiloffreplutôt aux personnes lesmoins entraînées la possibilité de se protéger en rusant. Leregional,développéparManoeldosReisMachado(1900‐1974),prêtreducandombléetcréateurde68nouvellesgingas inspiréesdubatuqueetd’artsmartiauxétrangers,estbeaucoupplusexigeantetn'estaccessiblequ'àdevéritablesathlètes.Un chanteur soliste annonce le combatparune ladainha (litanie), et le chœur répondauxsalutations"Vivameumestre".Aucoursducombatlesolisteet lechœurchantenten alternance des corridos, la phrase du chœur étant généralement une reprise de ladernière phrase énoncée par le soliste. La musique est exécutée par un ensembleincluantganzás,tamboursdebasque,pandeiro,agogóetsurtoutberimbausetcaxixi.Lacapoeia, jugéedangereuse, fut interditeà l’époquepar les coloniaux.Toutefois, ellefutreprisepardifférentsgroupessociauxquiassurèrentsapérennitéetcontribuèrentàl’enrichissement de ses figures. Il existe aujourd’hui uneConfédération brésiliennedeCapoeira,fondéeen1993.Voiraussiberimbau,caxixi.CARACAXÁ(port.)[syn.:ganzá,reco‐reco;esp.:güero]RacledebambouutiliséeparcertainsIndiensduBrésil.F.‐J.deSanta‐AnnaNery,Folklorebrésilien,Perrin,Paris,1889.Aumoisdefévrier1885,jemetrouvaisaulacdeJanauary,prèsdeManàosdanscecoinpoétiquecélébréparLouisAgassiz.Unebandejoyeuseyarriveinopinément,quêtantenprocessionà l'occasionde la fêtedesaintThomas.Hommeset femmesavaient revêtuleursplusbeauxatours.Lesfemmesagitaientdestambourinsenrubannés;leshommes

Page 29: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

grattaientlecaracaxa.Cetinstrumentindien[...]estfaitd'ungrosmorceaudebamboucreux.Surl'undescôtésdecerouleau,onapratiquédessaillieshorizontales.Onlerâcleavecunpetitmorceaudebois,etilproduitungrincementstridentquifaitlesdélicesdesindigènes.Voiraussicaraxá,reco‐reco.CARAXÁ(port.)Comme pour le caracaxá, il s’agit d’une racle de bambou,mais de grande dimension,avecunesonoritébeaucoupplusgrave.DansChorosNº8(1925),VillaLobosrecourtàunreco‐reco,uncaracaxáetuncaraxádanslegroupedepercussions.CARIMBÓ(port.)1.Tambourbrésilienàuneseulepeaudelafamilledesatabaques.D’origineafricaine,ilest construit à partir d’un tronc évidé d'environ un mètre de longueur et 30 cm dediamètre. L'instrument, tenu entre les jambes du percussionniste, est utilisé pouraccompagnerunstyletraditionneléponyme.Voiraussiatabaque.2.[syn.:catimbo,cachimbo]Danse et genre musical traditionnel brésilien pratiqué dans les régions de Pará, deBelém, de Maranhão et dans l'île de Marajó. Il dérive d’un culte spiritiste d’originebantoueparfoisconsacréàsaintBenoît.Lesdanseursformentuncercletandisquedescouples se succèdent au centre. La chorégraphie témoigne de nombreuses influences.Les mains posées sur les hanches et les claquements de doigts évoquent une sourceibériques, tandis que les danses à caractère mimétiques sont d'origine indigène.L'ensemble instrumental peut inclure: reco‐reco, berimbau, tambour de basque,carimbó,onça,ganzá,cavaquinho,banjo...CARNAVALBien que la tradition du carnaval ne soit nullement réservée à l'Amérique latine, lescarnavals latino‐américains, ceux de Rio de Janeiro et de Port of Spain en particulier,sontcélèbrespourleurexubéranceetleursomptuosité.Amené par les Européens, le carnaval demeure, jusque vers la fin du XVIIIe siècleenviron, une fête galante, réservée aux colons, qui se divertissent avec des costumesraffinés (bergères, princes,marquis). Peu à peu, à l'insu desmaîtres, qu'ils parodientavecdélectation,lesesclavesnoirscélèbreleurproprecarnaval,autrementplusaniméetdivertissant.Parailleurscertainscultesnoirs,telsqueceuxducandombe,dansleRiodelaPlata,setransformentpeuàpeuenmanifestationsprofanes,intégréesauxdéfiléscarnavalesquesduCorpusChristioud'autres fêtes religieuses.AuPérououàPanamánotamment, les confréries noires tienent, lors de ces carnavals, le rôle des diablitos(existant dans les processions de la Semaine sainte de Séville). En dehors du racismeévidentdanscetteassimilationdesNoirsauxdiables,cerôleleurpermettaitdedonnerlibre cours à leur fantaisie et d'exécuter leurs propres chants et leur propremusiquesansencourirlacensureoularéprobationdesBlancs.À La Havane, Rio de Janeiro ou Port of Spain, les groupes carnavalesques noirsconnaissentdenombreusesvicissitudes. Ils sont àplusieurs reprises répriméspar lesautorités,quiconfisquentleursinstrumentsdemusiqueoulesbannissentextramuros.LesNoirs finissent cependant, non seulementpar s'intégrerpleinement aux carnavalsofficiels mais par en devenir l'élément indispensable. La plupart des groupes

Page 30: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

carnavalesques sont organisés en sociétés, avec leurs statuts, leur hiérarchie, quirappellecelles‐calquéesurl'Afrique‐desanciennes«nations»ou«cabildos»noirsdel'époquecoloniale.APanamánotamment, lessociétéscongosdéfilentlorsducarnaval,chacuneavecsonroi,sareine,sonprinceetlespersonnagesdelacour,commedanslemaracatúoulescongadasbrésiliennes.Chaqueannée,lethèmedudéfilé,lescostumes,lachorégraphie,lachansonoulesrythmesinterprétéssontsoigneusementchoisisetdenombreuses répétitions sontorganiséesdurant lesmoisprécédant les festivités.Dansplusieurs îles des Caraïbes ainsi qu'àMontevideo ouCayenne, le carnaval est, commedans les trois villes précédemment citées, devenu l'une des principales attractionstouristiques. Aux Antilles, les chansons de vidé, souvent satiriques, raillent despoliticiensoucertainspersonnagesde la communauté.Le rarahaïtienet sonpendantdominicain, le gaga (voir « rara » et « gaga ») conservent, malgré un aspect profaneprononcé,desliensévidentsaveclevaudou.CARNAVALITO(esp.)GenrepratiquéenBolivieetdanslenorddel'Argentine.Ilestdansépardescouplesquinesetiennentpasenlacés.Lamusique,enlevée,età4/8,estprocheduhuaino.CARRACA(esp.)1.[syn.:charrasca(esp.);catacá(port.)]Racleconstituéeparunbâtonstriésur lequelonfrotteunosouunebaguettedebois.Avecletiple,elleaccompagnelebambuco.Voiraussiracles,reco‐reco.2.[syn.:quijada(esp.);queixada(port.)]Idiophonefrappéfabriquéavecunemachoired’âne,dechevaloudevache.OnletrouvedèsleXIXesiècleauPérousoussonnomespagnol(quijada),puisenColombie(carracallanera), au Brésil (queixada ou queixada de burro) et dans certaines régionshispaniques(carracadeburro,guacharacaetquijada).Lesdentsbranlantes,produisentun bruit sec tout à fait caractéristique, lorsque le crâne est frappé (souvent avec lesmainsoulespoings).Ilestparfoisutiliséavecuncuatroetunrequinto.CASACA(port.)[syn.:canzá]Racle brésilienne consistant en un morceau de bois excavé d’une soixantaine decentimètres de long. L’excavation, qui fait office de résonateur, est recouverte d’unmorceaudebamboustriéetfrottéparunebaguette.Uneextrémitéducasacacomportegénéralement une tête sculptée. Il est utilisé dans les bandas‐de‐congos, ensemblesinstrumentauxjouantlorsdescongadas.Voiraussibandadecongo,congada,racles,reco‐reco.CASCABELES(esp.)[syn.:chilchil,sonajas(esp.);guizos(port.)]Grelotsousonnailles.Laplupartdescascabelessontsoitportéspardesdanseurs,soitattachés auboutd’unbâton. Ce typede grelots existe chez lesMayasoù il est appelétitzmocetassociéaudieudelamortAh‐Puch.Cettefonctionreligieusepersisteraaprèslacolonisation.ChezlesMapucheduChili,lesshamanssecouentdescascabeles(yüullu)danslescérémoniesdeguérison.LescascabelespeuventêtreappelésguizosauBrésil,chilchil,sonajasousonajerodansd’autrespaysd'Amériquelatine.Voiraussichilchil,hochet.

Page 31: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

CATAÀ Cuba, nom donné, dans la rumba brava notamment, au rythme régulierd’accompagnement exécuté sur un morceau de bois ou sur le fût d’un tambour. OnretrouvelecataauxAntillesetenHaïti.Voirhueco.CATERETÊ(port.)[syn.:catira]Danse et genre musical pratiqués dans les régions de Tocantins, de Goiás, du MatoGrosso,duMatoGrossodoSul,duMinasGeraisetdeRiodeJaneiro(Brésil).Lamusiquepossèdeunestructuresemblableàcelledelamodadaviola.Elleestfourniepar un ensemble instrumental compenant deux ou trois violas. Deux des musicienschantentettousbattentdespieds.Unquatrièmemembredel'ensemblefrappantdanslesmainsdesséquencesrythmiques.Enmêmetemps,ildirigelesbattementsdemainsdes danseurs. La danse, comportant quatre sections principales est exécutée par aumoins cinq couples qui battent des mains et des pieds en suivant les indications dusoliste.VoiraussimodadaviolaCAVAcO(port.)Instrumentàcordespincéesressembantàlaviola‐caipiraquoiquedepluspetitetaille,età l’ukuléléhawaïenavec lequel ilpartageunemêmeorigineportugaise. Ilcomportequatre cordes tendues sur une touche divisée en 17 sillets et accordées par sixtes etquintes(ré4,si3,sol3,re3)ouplusrarement(mi4,si3,sol3,ré3).TrèsrépanduauBrésil,lecavacofaitpartiedesensemblesjouantlemoçambique,lacongadaetlechoro.Lespetitsmodèlesdecavacossontappeléscavaquinhos.Voiraussiguitare.CAXAMBU(port.)Tambour brésilien de grande taille de la famille des atabaques scandant une danseéponymesemblableaubatuqueetpratiquéedans les régionsduMinasGerais,deSãoPauloetdeGoiás.Voiraussiatabaque,batá,batá‐cotô,ilu,lé,rumpi,surdo.CAXIXI(port.)[syn.:macaxixi]AuBrésil,hochetdetypemaracafaitd’unepetitecorbeilleconiqueenosierrenfermantdes graines. La plupart des caxixis mesurent environ 10 cm de longueur et 5 cm dediamètre, mais il en existe de plus grands qui produisent des sons de différenteshauteurs.L'instrument,que l’ontrouveà la foischez les Indiensetchez lesAfro‐brésiliens,peutêtreutiliséseul,maisilaccompagnelaplupartdutempsleberimbau.Dansl’étatd'Alagoas,ilestutilisésouslenomdepeneiraetilaccompagnelamusiqueducoco.Voiraussiberimbau,capoeira,hochet.CENCERRO(esp.)

Page 32: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Petit cloche sans battant notamment utilisée par groupes lors de rites et de festivitésreligieuses.EnÉquateur,laplupartdesparoissesdelaprovinced’Imbaburaenutilisentle27décembre,lorsdelafêtedesaintJeanl’Évangéliste.Lescencerrossontattachésaudos des danseurs. Ils font partie de groupes d’instruments incluant des flûtes, desrondadores,desbocinasetdescaracolesmarinos.Dans lamusiqueprofane,ontrouvede plus grands cencerros, frappés avec des percuteurs variés. Le cencerro estnotammentutilisédanslasalsa,pourlessectionsimproviséesappeléesmontunos.Messiaenrecommandel’usagedecencerrosdansSeptHaïkaï(1962)etdansCouleursdelacitécéleste(1963).CHACARERA(esp.)Genre argentin enlevé à 6/8 destiné à la danse. Il consiste généralement en coplaschantées,accompagnéesparuneguitarejouantrasgueado(avecdesarpègesrapides).Voiraussigato.CHACHADanscertaines îleshispanophoneset francophonesdesCaraïbes, le termedésigneunemaraca.Voiraussimaraca.CHACHACHA(esp.)Genredemusiquepopulaire créépar le violoniste cubainEnrique Jorrin (1926‐1988)vers 1951. Son nom provient du bruit provoqué par le frottement des pieds desdanseurs. Lerythmedu cha cha cha se caractérise par une succession de deux noires,troiscrochesetundemi‐soupir.Issudumambo,lechachachaestà4/4etjouésuruntempomoyenpardesensemblesappelés charangas et par d’autres orchestres. Sa structure, relativement simple,constiste en une exposition, parfois un montuno, puis une coda. Les textes ont uncaractèregénéralementhumoristiqueouléger.Les orchestres "latins" l'ont popularisé dans les années 50 et 60 tels que l'OrsquestaAragón,ouceuxdeXavierCugat,deMachito,TitoPuenteetdeTitoRodriguez.CHAMAMÉ(esp.)D’aprèsJ.‐P.EstivaletMichelPlisson,Argentine:Chamame‐MusiqueduParaná,Ocora,RadioFrance,C560052,1994.GenredemusiqueetdansetraditionnellerépandueauParaguayetsurtoutdanslenorddel'Argentine,dansunerégioncorrespondantaubassinhydrographiqueduParaná.Leterme,quidériveduguaranietdésigne“quelquechosefaitàlalégère”,apparaîtpourlapremière fois en 1821 dans une revue populaire et satirique de Buenos Aires pourdésigner une danse particulièrement mal exécutée. La musique est décrite beaucoupplus tardivement. Il fautattendre1930pourque laSociétédesAuteursCompositeursArgentins (SADAIC) enregistre une première œuvre sous la rubrique chamamé. RCAVictoradoptelevocableetdésigneainsilesmusiquesquel'onregroupaitpréalablementsousl'appellationplusexplicitedepolquitacorrentina.Lachamamédériveeneffetdelapolkaetdesaversionparaguayennejouéeàlaharpe.Aujourd'hui,cetteinfluences'estestompée, mais celle des canzonettas et des instruments amenés par les immigrésitaliens reste très présente. En résulte une musique partiellement improvisée maisreposantsurunschémaharmoniquestableouabondent lescadencesparfaites.Sur leplan de la forme, les réminiscences européennes ne se retrouvent que dans les

Page 33: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

chamamés les plus anciens, qui s'articulent autour de deux ou trois phrases de huitmesures.Maisdanslecasdesplusrécents,etcontrairementàd'autresgenresmusicauxd'Argentine comme la zamba ou la chacarera, la structure formelle estmal établie. Àl’instard’ensembleseuropéens,lesorchestresdechamamécomprennentunaccordéon,uneguitareetunchanteurauquelpeuts'adjoindreunsecondchanteurquiaccompagnela voix principale à la tierce inférieure. Les textes sont chantés en espagnol ou enguarani.Le chamamé est basé, comme beaucoup de musiques d'Amérique latine, sur uneambiguïtérythmiqueentre3/4et6/8.Ladansechamaméestunedansepourcouple.Elleempruntesesfiguresauxdansesdel'époquecoloniale(zapateado,zarandeo,escobillada),auxdansesdesalonduXIXesiècleetautangodeBuenosAires.Àpartirdumilieudesannées60, legenreagagnéenpopularitégrâceaudisquepuisgrâceàdesgroupesfolkloriquestelsqueLosChalchaleros.CHANDE(esp.)[syn.:bullerengue]Rythmeetdansd’origineafricainedelacôteatlantiquedeColombieetdePanamá.CHANGÜÍ(créole)GenredesonruraljouédanslaprovincedeGuantánamo(Cuba).Letermedésigneàlafoisunemusique,unedanse,unensembleinstrumentaletlafêteaucoursdelaquellecegenre est interprété. Les instruments qui composent l'ensemble sont le tres, lamarímbula, le bongo, le güiro, et les maracas. Comme dans le son, la structure deschangüí reposesurunealternancerapideentresolisteet chœur.Lescoupletschantésparlesunsetlesautresévoquentdesfaitsdelaviequotidienne.Lechangüífutremisàlamodedanslesannées70parlepercussionnisteElioRevé.Voiraussison.CHANTWELL(angl.)[syn.:chanterelle]Nom donné, dans plusieurs îles anglophones des Caraïbes, à un chanteur ou unechanteusesoliste.CHARANGA(esp.etport.)1.Genred’orchestrecubaininterprétantnotammentdesdanzones,deschachachasetdespachangas.Ilcomprendgénéralementunchanteur,deuxviolons,unpiano,uneflûte,unecontrebasse,uncencerro,ungüiroetdestimbales,plusparfoisunchœur(coro).Cetyped'orchestreconnutsonâged’oràCubadanslesannée40et50avec,notammentLasmaraisllasd’AntonioArcañoetl’OrquestaAragón.LescharangasperdurentàCuba(Ex.:CharangaHabanera,LosVanVan)etdanslasalsa.IlfutenoutretrèsàlamodeàNewYorkdanslesannées60,notammentaveclepremiergroupeduflûtistedominicainJohnnyPacheco.2.AuBrésil,charangadésignaitjadisunpetitorchestrejouantlamusiquedelafolia‐do‐divino.Aujourd'hui,letermedésigneaussilesfanfaresdecuivresetdepercussionsquisoutiennentlesclubsdefootballlorsdesmatchs.CHARANGO(esp.)[syn.:kirkinchu(quechua);kirki(Pérou,Bolivie);tatu,mulita(Argentine)]

Page 34: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Petit cordophone utilisé par lesmestizos des régions andines. D'abordmentionné enBolivie, lecharangos'estrépanduenArgentinedanslesannées1940,puisauChili,auVenezuela et au Pérou. La caisse de résonance est en bois ou, plus souvent, elle estfabriquéeavecunecarapacedetatou.Lemanchepossèdede5à18frettesenbois,enosouenmétal.Lalongueurtotaledel’instrumentn’excèdepas65cm.Lescordessont leplussouventdisposéesencinqchœurssimples,doublesoutriples.L’accordgénéralestenlamineur(mi,la,mi,do,solchezlesIndiensAraucanosduChili),ouenmimineur(si,mi,si,sol,do)dansd’autresrégions.Cesaccordsnesontpasimmuables.Ilexisteunefaçond’accorderdite"dePâques",uneautredite"delacroix"...Enmilieurural,chaquepériode de l'année, chaque fête possède ses mélodies, ses rythmes et ses accordspropres. Ilexisteunefaçond’accorderlecharangorappellantnotammentcelleutiliséesuruneguitareeuropéenneetdécriteparMarinMersenneen1636.Lecharango,quisembleêtreapparuverslemilieudeXVIIIesiècle,estjouéensolooudansdesensemblesaccompagnantlacueca,lebailecitoetlehuaino.Quelquescompositeurslatinoaméricainsontécritdesœuvresdemusiquedechambreincluantun charango:LuisArias (1940)dansFonosíntesis III (1967)etGerardoDirié(1958)dansVersosAlejandrinos(1993).Voiraussicuatro,tiple,tres,violão.CHEKERE(yoruba)ÀCuba,hochetàpercussionsexternes,fabriquéavecunecalebasserecouverted'unfiletsur lequelsontaccrochéesdepetitesgrainesquis'entrechoquent. Ilestutilisédans lasanteríaetparfoisdanslelatinjazz.CHICA(esp.)Ancienne danse à connotation érotique pratiquée à partir du XVIIe siècle à Saint‐Domingue.Elles’estdiffuséeenHaïti,enUruguayetàlaNouvelle‐Orléans.MoreaudeSaint‐Méry,Deladanse,A.Parmes,1803,p.42:“Veut‐onanimerlachica,undanseurs’approchedeladanseusependantqu’ellel’exerce,ets’élançantd’unemanièreprécipitée,iltombeenmesurepresqueàlatoucher,recule,s’élancedenouveau.”CHICAHUAZTLI(aztèque)1.[syn.:michicahuaztli]Ancienne racle aztèque consistant en un bois de cerf entaillé de saillies parallèles etaccompagnantunedanseexécutéedurantledeuxièmemoisducalendrieraztèque.Voiraussicarraca,racles,reco‐reco.2.[syn.:sonajero]Dans sa version moderne, le chicahuaztli, appelé sonajero, consiste en un hochetfabriqué avec un bâton évidé dans lequel sont incorporés des disques de métal quis’entrechoquentlorsquelebâtonestsecouéoufrappé.CHILCHIL(amérindien)[syn.:maychil]1.Conqueéquatoriennedontilexistedesexemplespréhistoriquesenbronzeetenor.2.ClocheduNicaragua.3.Tamboursurcadrepéruvien.4.Termeindiendésignant,enAmériqueduSud,desmaracasoudeshochets.

Page 35: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

CHILENA(esp.)Forme de son pratiqué sur la côte pacifique du Mexique, dans une région qui vad’Acapulcoà l’Étatd’Oaxaca.Letermechilenaévoquel’originegéographiquedugenre.Ce sont en effet des marins chiliens qui, lors de la ruée vers l’or en Californie, ontimportéunemusiqueappeléecuecachilena.Legenres’intégrarapidementauson,maissoninstrumentationrestatrèsvariable.Àl’origine,lachilenasembleavoirétéjouéepardes quatuors consistant en violon, jarana, harpe et percussions tandis que la chilenaschantéeestaccompagnéeparuneguitareetunrequinto.Lorsqu’ellessontdansées,leschilenas sont jouéespardes ensemblesplus importants incluantdes saxophones, unetrompette, un viola, une contrebasse et des percussions. Commede nombreux genreslatinoaméricains,l’harmoniedelachilenaoscilleentremajeuretmineur.CHILILIHTLI(aztèque)1.Flûtetraversièreenterrecuited'origineaztèque.Cetinstrumentsacrén’étaitutiliséquelorsdecirconstancessolennelles.2.IdiophonefrappédesAztèquesdelarégiondeMexico.CHIRIMÍA(esp.)1. Instrument à anche double, de type hautbois, dans lequel l’air est aspiré et noninsufflé. La chirimía au sein d’ensembles (Costa Rica, Salvador, Nicaragua) ou avecaccompagnementde tambour (Mexique,Honduras).AuMexique,elleestaussiutiliséelorsdelacélébrationdelaPassionoupourannoncerdescoursesdetaureaux.2. En Colombie, c’est un ensemble instrumental de la région du Pacifique nordcomprenantunechirimíamaisaussietsurtoutdespercussions:tambora,redoblanteoucaja,bombo,platillosainsiqu’uneclarinette.Ilinterprèteessentiellementladanzaetlacontradanza.Danslesrégionsandines,lachirimíaestremplacéeparuneoudeuxflûtestraversières,etl’ensembleestaugmentépardesgapachos.CHORÃO(port.)Nomdonné,auBrésil,aucompositeurouàl’interprètedechoros.Parmileschorõeslesplus importants, mentionnons le flûtiste Benedito Lacerda (1903‐1958) et lemandolinisteJacódoBandolim(1918‐1969).Voiraussichorinho,choro,grupodechoro.CHORO(port.)AuBrésil,genred’airmélancoliqued’origineportugaisedérivantdumotchorosignifiant"pleur".IlapparaîtàRiodeJaneirodanslasecondemoitiéduXIXesiècle.Vers1870,depetitsensemblesinstrumentauxseconstituentpourinterpréterdesmusiquesdedansed'origineeuropéenne(valse,polka,tango,écossaises).Lesmélodiessontjouéespardesflûtes,charamelas(sortedeclarinetteprimitive),cavaquinhosetmandolinestandisquel'accompagnementestgénéralement interprétéparunviolãoetunviolãode7cordas.Les configurations instrumentalespeuventvariermais en règlegénérale la voix et lespercussionssontexclues.Lepandeiroyestintroduitdanslesannées1920.Audépart,lechoron'estpasungenreétabli,maisunstyled'interprétationinstrumentaledesdansesdesalonquiexigedextérité, fidélitéà lapartition,précisionet justesse.Par lasuite, lechoro incorporera desmusiques locales (lundus,maxixes, sambas, baiãos), qui seronttraitéesaveclamêmerigueur.Lesensemblesetlerépertoirequ'ilsinterprètentfinirontparêtreappeléschoros.

Page 36: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Citons,parmi lesprincipaux compositeursde choros , JoaquimAntonioCalado (1848‐1880), Ernesto Nazareth (1863‐1934), Anacleto deMedeiros (1866‐1907), ChiquinhaGonzaga (1847‐1935),AlfredodaRocha "Pixinguinha" (1898‐1973),RadamésGnattali(1906‐1988),JacodaBandolim(1918‐1969),PaulinhodaViola(1942).Villa‐Lobos avec sesChoros,EdinoKrieger (1928) etClaudio Santoro (1919‐1989), etd’autrescompositeursbrésilienssesontégalementinspirésduchoro.Voiraussichorão,grupodechoro,pau‐e‐corda.CHÓTE(port.)[syn.:chótis(port.)]AuBrésil,nomdonnéàuneadaptationdel'écossaiseprésentéeen1851àRiodeJaneiropar leprofesseurdedanseJoséMariaToussaint.Lechótes'estdiffuséessentiellementdanslarégionduRiodeLaPlataetdanslesudet lenord‐estduBrésil,oùilestaussiappelé chótis, xóte ou xótis. Avec une métrique binaire, il est interprété par unharmonica,unaccordéonetunesanfona.CHUCHO(esp.)[syn.:alfandoque,guarángano]Hochetcolombienfabriquéavecunetigecreusedejoncdanslaquellesontplacéesdesgrainesdeharicot,desclousoudelapierraille,etdontlesextrémitéssontferméespardesentrelacsdepaille.AuXIXesiècle,l’instrumentétaitconnusouslenomdealfandokidans l’ouestde laColombie.Par la suite, il àétéappeléchuchaetalfandoquedans lesrégionsdeCundinamarcaetBoyacá;guacheàAntioquia;carángano,guazáousonajaàNariñoetàCauca.Plusgénéralement,ilestégalementappeléguaránganoetmaraca.Le chucho est utilisé dans des ensembles instrumentaux et en particulier, dans lesestudiantinas.CH’UTUFlûteàsixtrousutiliséeparlesChipayadeshautsplateauxboliviens.Lesdeuxsortesdech'utu: la grande (paquilla) et la petite (qoltaylla) sont accordées à une distance detriton.Voiraussiflûtesàconduit.CIELITO(esp.)Genredechansonetdedansequi faisantpartie, avec lepericónet lamediacaña,desprincipalesmanifestationstraditionnellesd'Argentine,d'Uruguay,duPérouetduChili.Le cielito fut introduit au Chili et au Pérou en 1816, par les soldats du général SanMartin.AuParaguay,ilestdiffuséparlestroupesdeManuelBelgrano.Leschansonsontuncaractèreguerrieret/oupatriotique.Voiraussimediacaña,pericón.CIFRA(esp.)Genredechanttraditionneloriginairedespampasd'ArgentineetpratiquéégalementenUruguay.Comprenant septphrasesmusicalesrépétéessurdesstrophesde4,8ou10versoctosyllabiques, les cifras sont toujoursenmodemajeuret interprétéesde façonenlevée, sur unmètre ternaire (3/4 ou 6/8). Elles sont chantées alternativement pardeuxchanteursouparunseulchanteurs'accompagnantàlaguitare.Danscecas,chaquepairedeversestsuivied’unpetitinterludeinstrumentalarpégé.Voiraussidécima,estilo.

Page 37: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

CINQUILLO(esp.)Formule rythmique consistant en d'une séquence croche / double croche / croche /doublecroche/croche,introduiteàCubaparlesNoirshaïtiensàlafinduXVIIIesiècleetrépanduedanstouteslesamériquesnoires.CIRANDA(port)Genre de danse lente d'origine portugaise, pratiquée dans l'état de Pernambouc, auBrésil.Elleestexécutéeencercleautourdel'orchestre,chaqueparticipantsedonnantlamainetguidéeparun“maître”quidirigelachorégraphieetquidanse.CLAVE(esp.)Rythmed’origineafricainegénéralementexécutéparlesclavesetformantlefondementdelamusiquecubaine.Elleconsisteendeuxmesuresdontlaversionlapluscouranteestlasuivante:CLAVES(esp.)[syn.:pauzinhos(port.)]Idiophone d'origine cubaine consistant en une paire de bâtons cylindriques de boisd'unelongueurde20à25cmetd’undiamètreapproximatifde3cm,l’un“mâle”(celuiquipercute),l’autre“femelle”.Undesbâtonsestposésurleboutdesdoigtsd’unemain,demanièreàcequelapaumeincurvéefasseofficederésonateur,lesecond,tenuentrele pouce et les deux premiers doigts de l'autremain, est utilisé comme percuteur. Letimbre peut être modifié soit en frappant à différents endroits du bâton, soit enpositionnantdifféremmentlapaumedelamain.Utilisées dans les orchestres de danse latino américains, les claves ont aussi étéadoptéesdanslamusiqueoccidentale.OnlestrouvenotammentdansIonisationd’EdgarVarèse,danslaTroisièmeSymphonieetAppalachianSpringdeAaronCoplandainsiquedanslaSinfoniaIndiadeChavez.COCHO(port.)[syn.:cotcho]VoirvioladecochoCÔCO(port.)1. Genre populaire pratiqué dans les régions du nord et du nord‐est du Brésil. Demouvementvifetderythmebinaire(2/4ou4/4),lecôcoconsisteenunealternancedecouplets et de refrains commençantparun chant solo surdes vers improvisés, suivieparlaréponseduchœur.Lesdifférentsstylesdecôcosontclasséssoitenfonctiondel'organisationmétriquedesstrophes(côcodeoitava:huitain,côcoemdoispés:côcodedeuxpieds,côcodedécima:dizain);soitsuivantlenomduprincipalinstrumentd'accompagnement(côcodeganzá,côcodezambê,côcodemungonguê).VillaLobosinclusdescôcosdans:DescobrimentodoBrasil‐IIISuite(1937);BachianasBrasileiras Nº 7 (1942); Concert Nº 4 pour piano et orchestre (1952); Floresta doAmazonas(1958).Voiraussiganzá(1).2.[syn.:quenguinha]

Page 38: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Instrumentdepercussion consistant endeuxdeminoixde coco frappées l'une contrel'autre.Cetinstrument,souventassociéàunganzáaccompagneunedanseéponyme.3.ÀPanama,nomdonnéàunpuntoenmodemineur.COMPARSA(esp.)[syn.:congagroup]ÀCuba,troupecarnavalesquededanseursetdemusiciens.Cestroupessontissuesdescabildos(“nations”regroupantdesNoirsselonleursoriginesethniquesetconstituéesàpartir du XVIIIe siècle). Il existait notamment des comparsas mandingues, congos,carabalí,abakwaquiseproduisaientlorsderituelsoudéfilaientlorsdefêtesreligieusescommel’épiphanie,lafête‐dieuoulaSaint‐Jacques(25juillet).Peuàpeu,cesdéfiléssetransformèrentenspectacledecarnaval.Lescomparsasexécutaientdiversesdansestellesquelamarcha,lesaludo,lecuadro,ouletangocongo.Elless’accompagnentessentiellementdepercussions:quijadas,congas,cencerros, bombo, et d’un grand nombre d’instruments de fortune. Les plus célèbrescomparsas sont celles des carnavals de La Havane et de Santiago. L’une des plusfameusesfutElPasoFranco,forméaudébutdusiècle.COMPASGenrepopulairehaïtiencrééen1955parlechefd’orchestreNemoursJean‐Baptiste. Ils’agitd’unevariantedumerenguejouéeparunensemblecomprenantunchanteur,untambour,dessaxophones,unaccordéonetuneguitare.Quelquesannéesplus tard,unanciensaxophonistedeJean‐Baptiste,WiberSicotcréeraunevarianteducompasqu’ilbaptiselakadansrampa(cadencerempart).Avec l’apparitiondesguitaresélectriquesdans lamusiquededanse, les formationsdecompas se réduisent et se calquent sur celles des groupes de rock (batterie, basse,guitare,chantetsaxophone).Lapopularitédesdifférentes formesdecompascoïncideavec ladictaturedeFrançoisDuvalier(1957‐1972).L’exildecertainsmusiciensimportantsacontribuéàladiffusiondecegenreàl’étranger.CONGA(esp.)1.[syn:tumbadora(Cuba)]Tambourd'origineafro‐cubainecomportantunfûtenformedetonneaud’unelongueurapproximativede90centimètres.L’unedesfacesestrecouverted’unemembraned’undiamètrede25à30cm.Latensiondelapeauestassuréeparunsystèmedeclésetparun cerceau situé sous le rebord du fût, afin de donner une plus grande liberté aupercussionniste.Surdesmodèlesplusanciens,l’épaissepeaudevelinétaitsimplementchevillée ou punaisée. La conga est jouée avec les doigts ou la paume de lamain. Lahauteur du son peut êtremodifiée en appuyant sur la peau (souvent du bord vers lecentre) avec la main, le poignet ou le coude. La conga est devenue un instrumentessentieldanstouslesorchestresd’Amériquelatineoùelleestemployéeseuleouavecd’autrescongasaccordéesdefaçondifférente.Elles’estégalementimposéedanslejazzgrâceàdesmusicienscommeChanoPozoetdans lerockdansdes formationscommecellesdeCarlosSantana.ÀCuba,ontrouveégalementdesmodèlesdecongasbimembranophonesutiliséespourlescarnavals.Danscecas,letambourestpenduhorizontalementaucoudujoueurparunbaudrier.Lamaindroitefrappelamembranecorrespondanteavecunebaguettedont

Page 39: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

latêteestgarniedepeaud'animaletlamaingauchemodifieletimbreetleshauteurseneffectuantdespressionssurl’autremembrane.2.[syn.:congo]À Cuba, genre musical et danse populaire issu de la danse éponyme de carnaval. Laconga apparaît audébut duXXe siècle. Elle est introduite dans les salonsd’Europe etd’AmériqueduNordaudébutdesannées30,enmêmetempsquelarumba.Laconga,à2/4,secaractérisepardesphrasesmélodiquesbrèvesde2ou4mesures,etune prédominance de rythmes syncopés. Les textes ont un caractère politique ousatirique.Lesdanseurs,sedandinentlesunsderrièrelesautresenposantlesmainssurles épaules ou sur les hanches de leur prédécesseur. Ils font trois pas en avant, puismarquent une pause et donnent un coup de pied sur le côté avant de reprendre leurmouvement.CONGADA(port.etesp.)[syn.:congo(port.etesp.),reisdecongo]DansedramatiquepratiquéeessentiellementàHaïtietauBrésil.AuBrésil,ellemêledesélémentsreligieuxissusduthéâtrepopulairedelapéninsuleibériqueetdestraditionsafro‐brésiliennes(sacred’unroietd’unereine).IsabelleLeymarie,DuTangoaureggae,Paris,Flammarion,199,p.41:“AuBrésil, [...] ledéfilédirigépar lareineangola, leroiet leprinceSuena,comprenaitdesguerriersetdesjoueursdetambouratabaquesettambús,demarimbasetd’autresinstruments. Une saynète, jouée sur le parvis de l’église, représentait les différentsambassades africaines [...]. Certains cantiques, témoignant d’influences variées,invoquaientlaprotectiondeDieu,desaintBenoîtoudesaintLaurent.”La chorégraphie évoque de sujets d'inspiration africaines (luttes tribales, décès depersonnalités)et,parsyncrétisme,desluttesentreChrétiensetMaures.Lapratiquedecescérémoniesfutsoumiseauxloisracialesetauxdogmesreligieux.En1807, les autorités coloniales interdirent les fêtesnoires, et en1840, l’Église renia lescongadaset,plusgénéralement,touslesdéfilésd’origineafricaine.Voiraussibandasdecongos,ganzá(1),moçambique.CONJUNTO(esp.)Ensemble instrumentalcolombiende lacôteatlantique. Ilexistedeuxgrands typesdeconjuntos: les conjuntos de cumbia comportant cinq instruments (tambor mayor,llamador, bombo, guachos, caña demillo) et les conjuntos de gaitas comportant deuxgaitas,untambormayor,unllamadoretdesmaracas.Les conjuntos interprètent essentiellement la cumbia ou des genres traditionnels telsqueleporroetlapuya.ÀCuba,onappelleconjuntosdesgroupesapparusàpartirdesannées40etinterprétantle son. Ils consistent généralement en tres, bongo, contrebasse, trompette, conga etpiano,plusdeuxchanteursjouantégalementdespercussions(maracas,clave).Aveclesorquestrasetlescharangas,lesconjuntossontdevenuslesprincipalesformationsdelasalsa.CONQUEInstrument à vent fabriqué avec un coquillage marin de grande taille. La conque estlargement ouverte à la base tandis que l’extrémité pointue est sectionnéepour servirdirectementd’embouchureouy logerunpetit tuyau.EnAmérique latine, les conquessont utilisées depuis les époques les plus reculées. Présentes dans les civilisations

Page 40: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

précolombiennes sous les noms d’atecocoli, de quipa, de quiquiztli, de tecciztli,detecziztli,detezizcatli,detlapitzalli,ellesétaientprincipalementutiliséeslorsderites.LetrombonisteSteveTurre,Américaind’originemexicaineutilisedesconquesdans lejazz.Cuba:guamoÉquateur:churo,churuAntilles:cône,conquelambiHaïti:lambiJamaïque:lambiPérou:guayllaquepa,trompetadecaracol,pututoCOPLA(esp.)[syn.:estrofa(esp.);quadra,estrofe(port.)]Formeversifiéed'origineespagnole.Ils’agitdestancesoudestrophesforméesdeversde quatre, cinq, six ou huit syllabes dont les rimes suivent le modèle abcb. Dans lesmusiques populaires d'Amérique latine, les coplas prennent des formes diversesd'autant que lamajorité d'entre elles sont improvisées. Elles évoquent des situationsamoureuses, des incidents humoristiques ou commentent les petits faits de la viequotidienne. On trouve notamment des coplas dans les villancicos portoricians, lessaetas, les vidalas et les chacareras d'Argentine; dans les corridos du Mexique; lesrajaleñas,lestorbellinosetlesguabinasdeColombie.CORNETACHINA(esp.)ÀCuba, genredehautboisamenépar les immigrants chinoisà la finduXIXe siècleetutilisépourlecarnavaldeSantiago.CORRIDO(esp.)1.[syn.:corridas,seiscorrido]Genredeballadenarrativemexicaine interprétéedans les régions frontalières situéesentrelesÉtats‐UnisetleMexique.Letermecorridovientdel’Espagnolcorrer(courir).Ilrecouvreunensembled’histoiresréellesou fictivesprésentéesde façon journalistiqueettraitantdehérosetd’événementsdelarévolutionmexicaine,d’exploitsdebrigandscélèbres ou de personnalités qui osèrent résister à l’autorité. Aujourd’hui, certainscorridos évoquent des faits plus récents. La mort du président Kennedy ou lesproblèmes d’émigration aux USA ont notamment suscité la création d’un répertoireimportant.Les premiers corridos, dérivés des romances espagnols, apparaissent à partir desannées 1860,mais ce n'est qu'avec la révolutionmexicaine que ce genre connaît sonvéritable essor. Ces ballades font partie d’une tradition orale véhiculée par deschanteurs itinérants se produisant dans des cantinas (bars populaires) et dans lescerclesfamiliaux,ainsiquepardesformationsplusimportantestellesquelesconjuntosetlesmariachis,utilisantunaccompagnementdeguitares,deharpes,debandolasetdebandonéons.Lescorridosconsistentenlongstextesgroupésen20ou30coplasdehuitàdouzesyllabes,surunmotifmélodiqueconstammentrépété.Au Guatemala, les corridos sont chantés avec un accompagnement de guitarilla, deguitaresà6et12cordes,deharpesoudemarimbas.AuVenezuela, ilssontégalementappelésseiscorridos.Voiraussimariachi.2.[syn.:galerón]

Page 41: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Genredechansonnarrativedesplainesdel’estdelaColombie.Lesmélodies,chantéessur une succession continuelle d'accords de tonique, de sous‐dominante et dedominante, se terminent toujours sur la dominante ou sur la sensible, donnant unesensation de suspension ou de question sans réponse. L’ensemble instrumentalcomprenduneharpe,unouplusieurscuatrosetdesclavellinas(petitsmaracas).Cescorridoscommencentgénéralementparunenote trèsaiguësuivieparune longuedescentemélodiquedurantlaquellelechanteursuitletextedefaçonsyllabique.3.VoirbombaCORRÍO(esp.)Tambour afro‐vénézuelien utilisé pour les golpes. Le percussionniste y joue desformulesrythmiquessurlequellesimprovisentsescollèguesfrappantsurlecruzaoetlepujao.Voiraussicruzao,golpe,pujao,tamborredondo.CRUZAO(esp.)Tambour cylindrique afro‐vénézuelien employé, comme le pujao, pour improviserautourderythmesexécutésparlecorrío.Toustroisaccompagnentlegolpe.Voiraussicorrío,golpe,pujao,tamborredondo.CUÁ[syn.:puá,fuá]Paire de baguettes utilisées dans les ensembles de bomba. pour jouer sur le fût d’untambour(généralementleseguidora),ousurtouteautresurfacedure.Voiraussibomba,requinto,seguidora.CUADRILLA(esp.)[syn.:quadrilha(port.)]Genre musical argentin introduit à Buenos Aires vers 1825. Il possède certainescaractéristiquesdelacontredansedontuntempoenlevéetdesformulesrythmiquesà2/4ouà6/8.Ladanseestexécutéepardeuxcouplesréalisantdesfiguresencarré.AuBrésil,lequadrilha,directementinspiréduquadrilleeuropéen,futintroduitàRiodeJaneirovers1831.Ils'estdéveloppédansdifférentesrégionsavecdesvarianteslocalesquiontpournomquadrilha‐caipira (SãoPaulo),baile‐sifilítico (GoiásetBahia),mana‐chica(Campos)saruê(centreduBrésil).Plusieursdansesontétéinfluencéesparlachorégraphieduquadrilha,danslaquellelesdanseursévoluentparrangsopposés.Aujourd'hui,cettemusiqueestencoreinterprétéeparlessanfoneiroslorsdesfêtesdelasaintJeanetdelasaintPierre.CUATRO(esp.etport.)Guitareàquatrecordesdérivée,auBrésil,ducavaquinhoportugaisouàPortoRico,delavihuela espagnole. à l’origine, les quatre doubles chœurs étaient accordés en suite dequarte: mi, la, ré, sol; puis, dès la fin du XIXe siècle, des variantes régionales sontapparues.ÀPortoRicolenotesdel’accordducuatrosontdo,fa,si2etfa2.Dansd’autresrégions un cinquième chœur simple est ajouté. Au Venezuela, il existe un cuatro pluspetitdontl’accordestla,re,fa#,si.CUECA(esp.)[syn.:chilena,resbalosa,zamacueca]

Page 42: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

GenrepratiquéauPérou,auChili,enBolivieetenArgentine.Lamusiqueesttoujoursà6/8 et son tempo rapide. Au Chili, la cueca, en mode majeur, fait figure de dansenationale et son accompagnement à la harpe est joué par des femmes. En Bolivie lacueca,enmodemineur,possèdeuncaractèreplutôtmélancoliqueetestaccompagnéepar la harpe et la kena. En Argentine, elle se chante en mode majeur avec unaccompagnementdeguitare.AuPérou,on l'appellemarinera.Dansd'autresrégions, ilestquestiondechilena,demozamalaetderesbalosa.Voiraussimarinera,zamba.CUERNO(esp.)[syn.:berrante(port.);bocina,cacho,fotuto(esp.)]Aérophonefabriquéavecunecornedebœuf,detaureau,dechèvre... Ilsertàconduireles troupeaux, ou dans un contexte purementmusical. Au Brésil, il est utilisé dans lecaiapós,etauVenezuela,danslesensemblesjouantdesaguinaldos.L’instrument est appelé berrante et buzina au sud du Brésil et dans les payshispanophones:bocina,botuto,cacho,cull‐cull,fotutooupututo.Voiraussibotuto,cacho,caiapós,cull‐cull,quipa.CUICA(port.)[syn.:puita(port.);zambomba(esp.)]Tambour à friction brésilien d’origine bantoue. Il est utilisé dans de nombreusesmanifestationstraditionnellesetreligieusesetfaitpartiedesensemblesinstrumentauxquiaccompagnentlecandomblé,lamacumba,lesdançasdeSantaCruz,lemoçambiqueou,depuislesannées1930,lasamba.Auseindesdifférentescommunautésbrésiliennesquipratiquentcesreligionset/oucesfêtesmusicales,lacuícaestappeléepuítadansleMaranhão,omelêàRiode Janeiro, adufoenAlagoas,onçadans la régionmoyenneduSãoFrancisco,tambor‐onça,roncador,fungadoretsocadordansleMaranhãoetauPará.Danslespayshispanophones,l'instrumentestappeléfurrucoouzambomba.CUMACO(esp.)Tambourvénézuelienfabriquédansunlongtroncd'arbreévidéd’unelongueurde1à2mètresetmunid’unepeauuniquefixéeaufûtavecdesclous.L'instrumentesttenuenobliqueentre les jambesdupercussionniste, l’extrémitéouverteposéesur lesol.Dansles processions de la saint Jean et de la saint Pierre, le cumaco est tenu par lepercussionnisteetunaide. Ilestégalementemployédans lesmusiquestraditionnellesdesrégionsdeCaracas,Aragua,CaraboboetYaracuy.CUMBIA(esp.)[syn.:chicha,cumbiamba,cumbión]Genretraditionnelcolombiend’origineafricainemaistrèsmétisséetpratiquédanslesrégionsdelacôteatlantiquedePanamáetdeColombie.Lamusique,binaire,consisteenpetitesphrasesmélodiquesrépétéesàdenombreusesreprisesetreposantuniquementsur des accords de tonique et de dominante. À Panamá, la cumbia existe dans uneversion instrumentale et une version vocale. Les instruments de la cumbia sont lellamador (oumacho), l’alegro (ouhembra), le bombo, les gaitas ainsi que la flauta demillo,lesmaracasetparfoisunaccordéon.Lescouplesdansentencercleautourd’ungroupedemusiciens.Lafemmeexécutedespas glissés tandis que l’homme évolue en zigzag autour d’elle avec de nombreuxmouvementsdehanches.Lescouplessemettentparfoisdosàdos.Lafemmetientàla

Page 43: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

mainunjeudebougiesaveclequelelle“allume”sonpartenaireetrepouseàlafoissesavances.LegenrefutintroduitauPérouvers1962pardesensemblesquijouaientaussiletangoet le fox‐trot. Il s'est par la suitediffuséplus largement grâce aux enregistrementsdegroupestelsqueLosShapis,Alegría,ChacalónouNuevaCrema.Voiraussiconjunto.CUNUNU(esp.)[syn:cununo]TambourconiqueàmembraneuniqueutilisédanslamusiquetraditionnelledeszonescôtièresduPacifique (Colombie, Équateur). Il consiste enun troncd'arbre évidédontl’unedesextrémitésestrecouverted’unemembranegénéralementenpeaudesinge.Ilestpercutéaveclesmains.Lescununussont leplussouventemployéspardeux(danslecurrulao)oupartrois. Ilexisteungrandmodèledecununu,bimembranophone,appelébombo.Voiraussibombo(2).CURBATA(esp.)[syn.:pujao]Tambourvénézuélienmonomembranophonefabriquéàpartird’untroncd'arbreévidéd’undiamètred'environ80cmetdisposéverticalementsurun trépied.LamembraneestassujettieaufûtpardescoinsLecurbataesttoujoursassociéàunautretambourappelémina.Ilsfontpartie,aveclecumaco,del'ensembleinstrumentalquijouependantlesfêtesdelasaintJeanetlasaintPierre.Voiraussicumaco,mina.CURRUCA(esp.)NomdonnéeàlabandoladanslarégiondeSantander,enColombie.Toutcommepourlecharango,unecarapacedetatoufaitofficedecaissederésonance.Voiraussibandola.CURRULAO(esp.)Une des principales danses traditionnelle de la côte pacifique colombienne. Elle estaccompagnée par un chanteur ou une chanteuse soliste, un chœur de femmes dontcertaines jouentduguasá,unmarimba jouépardeuxhommes,deuxcununos,etdeuxbombos(machoethembra)Au début de la danse, deux rangs de danseurs se font face. Les deux partenairesavancent,serencontrent,fontdemi‐tourpuischangentdecôté.Cettefigureestrépétéeplusieurs fois avant que l’homme, déçu de ne pouvoir attirer la femme à son côté, netémoignesafrustrationenexécutantlezapateo.Silecurrulaosembleêtreunevarianteduquadrille, il a aussi des aspects trèshispaniques, le torsedesdanseurs restantparexempletoujoursstable.Lecurrulaoenglobeplusieursrythmesdontlepangé,leberejú,lajuga,leparacoréetlebambucoviejo.Guillermo Abadia Morales, “El currulao”, Colombia Ilustrada, Medellín, 8 (mai‐août1973),p.19‐28.“Detouteslesdansesnoiresquisurviventdansleurpuretéoriginelle,lecurrulaoestleplus parfait et le plus dynamique et on y peut observer les caractéristiques d’un ritesacramentel saturéde force atavique et un contenumagique visible dans l’expression

Page 44: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

qu’acquièrentlesvisagestransfiguréslorsdudéroulementdeladanse.Onpeutdirequelesdanseurs“entrententranse”etque,subjuguésparlefondmystérieuxdelamusique,ilssetrouventpossédésparunespritsupérieurdontilssontl’instrumentinvolontaire.”CURURÚ(port.)Genre traditionnelbrésilien interprétédurant les fêtes religieusespopulairesduMatoGrosso, de São Paulo et de Goiás. Le mot cururú, désignant une espèce de crapaud,évoquecertainsmouvementschorégraphiquesquiressemblentauxsautsdubatracien.L'ensemble musical comprend des violas caipiras, des reco‐recos, des tambours debasque et des rabecas. Seuls les hommes participent à la danse et à la musique. Ilschantentavecunevoixdetête,desquatrainsconçuscommedescompétitionspoétiques.Dans leMatoGrosso, l'ensemblemusicalqui joue lecururúconsisteenvioladecocho,adufesetganzás.Voiraussivioladecocho.CUT(Angl.)DanscertainesîlesdesCaraïbesanglophones,désignel’improvisationsuruntambour,lecutterétantlenomtambourquiimprovise.DANÇASDRAMÁTICAS[syn.:autos,bailados]Terme générique utilisé pour désigner toutes les danses qui comportent une actiondramatique.Cesdanses, répanduesdansdifférentes régionsduBrésil, sont souvent lefruit d’un syncrétisme entre des cérémonies d’origines congo‐angola et desmystèresportugais.IsabelleLeymarie,DuTangoaureggae,Paris,Flammarion,1996,p.44.“[Parmicesdansesdramatiques,ontrouve]lesquilombos,organisésàNoëldansl’Étatd’Alagoas,avecdescortègesdansantausondespercussions,deflûtesetdetrompettesvégétales, qui symbolisaient les anciennes luttes des communauté de marrons; lescoroes de bichos d’Amazonie, plus métissées, organisés pour la Saint‐Jean, avec unthème animal que l’on retrouve dans le bumbameu boi du Nordeste, sa variante deBélem le boi‐bumba et dans les ranchos, anciens groupes du carnaval de Salvador deBahia. Cette même ville accueillait également pour Noël, les Rois et le carnaval descucumbís,variantesdescongosetcongadas”.La plupart des danses dramatiques évoquent des conversions à la religion chrétienne(congada,marujada)oularésurrectionduChrist(cabocolinhos,cayapó,guerreiros).Laplupart des bailados comportent une partie dansée et la représentation dramatiqueproprementdite.DANZA(esp.)Dansenationaleportoricaineissuedelacontradanzacubaine.C’estl'undesraresgenrespopulaires latinoaméricainsdont lachorégraphiesuiveunmodèle issude lamusiqueclassique.Ellecommenceparuneintroduction(paseo),suivied’aumoinsdeuxsectionscontrastées,répétéesàladiscrétionducompositeur.Les danzas furent adoptées par les propriétaires d’haciendas, au XIXe siècle. Nombred’entre eux invitèrent des orchestres ou achetèrent des pianos, ce qui permit à leurstravailleurs agricoles (jíbaros) de découvrir les découvrir. Ces derniers adoptèrent lastructuredesdanzas,maisl’adaptèrentàleursinstruments:cuatro,maracas,güiropourcréerleurproprestylededanzas.

Page 45: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

LaBorinqueña, hymnenational Portoricain, composépar JuanMorel Campos, est unedanza.DANZANTE(esp.)[syn.:tono,toque]Genre musical pratiqué par les mestizos d’Équateur à l’occasion de différentes fêtesreligieuses telles que la saint Jean ou la fête de l’Eucharistie, qui coïncident avec lesanciennes célébrationsdes solstices. Lamusiqueest à6/8ou/et à3/4 surune figurerythmiquetypique:Les mélodies sont le plus souvent pentatoniques et doublées à la tierce.L’accompagnement est joué par le pingullo, le tamboril, le rondador et la quipa. Lesdanseurssontaussiappelésdanzantes.DANZÓN(esp.)Genremusicalcubainissudelacontredanse.Ilconstituel’undesmaillonsd’unesériededanses d’origine créole qui apparaissent vers 1790. Au cours du siècle suivant, ellesfurentdétrônéesparladanzaetlaguaracha,puisladanzacédaàsontourlaplaceàlacontradanza,d’origineeuropéenneenquatreparties,surlaquelleonexécutedesfiguresimposées. Vers 1875, àMatanzas, elle évolua vers une forme plus syncopée baptiséedanzón suite à l’influence du cornettiste et compositeur Miguel Failde (1852‐1921).C’estluiquicomposeralepremièrdanzónofficiellementreconnuen1879.Formellement,lastructuredudanzónABACADressembleàcelledurondo.LessectionsBCD ont chacune leur caractère et leur instruments propres. La partie B esthabituellementjouéeàlaclarinette.LapartieCestintroduiteparlesviolons,etlapartieD est interprétée par tout l’orchestre. Des compositeurs et chefs d’orchestre tels queRaimundoValenzuela(1848‐1905),FelipeValdes(1895‐1946)ouEliseoGrenet(1893‐1950),ontassurélapopularitédudanzónpendantprèsde60ans.CegenreexisteaussiauMexique,maisilyestexécutésuruntempopluslent.Lesdanzónsontjouésparlatípica,ouledanzonera(ex:Acerinaysudanzonera).DÉBOT[syn.:djou]Genre pratiqué à Sainte‐Lucie. Lamusique, à quatre temps, est accompagnée par destambourskaetdestibwasLestextesévoquentdesproblèmespersonneld,desrelationsavec d'autres individus et les institutions et contiennent parfois des évocations àcaractère sexuel. Afin d’éviter les représailles de l’Église ou de la loi, les chanteursrecourentàdesmétaphores,desellipses,despériphrasesoudeslangdéviné,passagessignifiant l’inversedeceque l’onveutdire.Chantéssuivant lapratiquede l'alternanceentreunsolisteetunchœur,surunpetitnombredemélodiesquipeuventêtreutiliséespourdessujetstrèsdifférents,lestextessontd’abordprésentésdefaçonrésuméeavantd’êtredéveloppés.Uncerclededanseursseformeetdescouplestournentautourdeluipendantlapartieintroductive.Ausignaldu tambour, ladanseproprementditedébute.Lesdanseurs sefont face et exécutent un mouvement du bassin en tentant de toucher celui de leurpartenaire. Après un nouveau signal du tambour, les danseurs retournent autour ducerclepourlefinal.Voiraussijwépòté,solo,yanbòt.

Page 46: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

DÉCIMA(esp.)Formevocaleversifiéequicomportedesdizainsriméssuivantunschémaabbaaccddc.Elle est précédée d'une introduction à 6/8, présentant le thème dans un quatrain deformeABAB.Lesquatrepremiersversde ladécimasont chantés surun tempo lentà3/4, les quatre vers suivants s'enchaînent sur unmouvement plus vif à 6/8, puis lesdeuxderniersreviennentautempoinitial.Lesparolesinterprétésparleschanteurssontmémorisés ou improvisés. Leurs sujets sont profanes ou religieux. Chantée par lesbergersdespampasd'Argentine et duPérou,mais aussi àPortoRico, enColombie etdans d'autres pays, la décima fait partie intégrante de genres tels que les payas, lestonos,lescifrasetlesestilos.AuVenezuela,lesdécimassontchantéesensuitesdetiercesparallèlesetaccompagnéesparlecuatro,surunrythmedemerengueoudejoropo.Voiraussicifra,estilo.DESAFIO(port.etesp.)[syn.:cantoria,peleja,porfia]Genredechantimprovisénotammentpratiquéaunordetaunord‐estduBrésil,àPortoRico,enColombie,auMexique,auPérou.Leprincipedudesafíoconsisteenune jouteopposant deux musiciens qui créent des textes sur une mélodie qui se répète. Lepremier chanteur entonne une strophe introduisant le sujet puis il interpelle sonadversaire par une question ou une provocation verbale. Celui‐ci doit improviser saréponseetterminerlastropheparunenouvellequestionàl'intentiondesonopposant.Ceschémaserépètejusqu'audésistementd'undeschanteurs.Lesinstrumentsd'accompagnementsont,entreautre,suivantlepays,laviola‐caipira,larabeca, lasanfonaet le tambourdebasque.AuBrésil,ce typedetournoisembleavoirétéintroduitparlesPortugais.Voiraussicantoria,embolada,galope,galope‐à‐beira‐mar,martelo,moda‐de‐viola,viola‐caipira.DESCARGA(esp.)ÀCuba,PortoRicoetdanslelatinjazz,nomdonnéàdesimprovisationslibressurdesséquencesharmoniquessimples.DOMINGACHA(esp.)Harpedepetitetailleutiliséeessentiellementdansl’étatdeCuzco.DUB(angl.)[syn.:raga,ragamuffin]Le dub, né en Jamaïque, est issu du reggae et du toasting, pratique née au début desannées80etconsistantàparlersurunfondmusical.Cettepratiqueestreprisepardesdisc jockeys qui déclament des textes évoquant souvent le rastafarisme sur desmusiquesremixées:partiessupprimées,ajoutd’effetsderéverbération,d’écho,...Ledubsecaractériseégalementparunjeuoriginaldelabasse,quiexécutedepetitsriffsjouéslegato,sedétachantdesautresinstruments.Citonsparmilesreprésentantsdudub,LintonKwesiJohnson,IJahManouJahShaka.Audébutdesannées90,ledubinfluenceradefaçondéterminantelaplupartdesstylesdedance.

Page 47: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

EMBOLADA(port.)Genre musical traditionnel brésilien pratiqué par un chanteur soliste ou commeaccompagnementde ladansecoco. Ilestessentiellementbasésurunchant improvisé,prochedulangageparléetcaractérisépardestextessatiriques,comiquesoudescriptifstruffésd'onomatopées.L'idéedesmotsutilisésuniquementpourleurssonoritésestpousséeàsonparoxysmedanscertainesrégionsdunord‐estduBrésil,oùcertainesemboladas,exécutéessuruntempotrèsenlevé,sontchantéesàpartirdemotsinventésencoursd'improvisation.Le genre était à l'origine exclusivement pratiqué dans les régions rurales, puis il futintroduit dans un contexte urbain vers 1940, engendrant une nouvelle formed'embolada,pluscomplexesurleplandesparoles,maismoinslyrique.Voiraussicantoria,desafio,galope,galopeàbeiramar,martelo,moda,repentista,toada,viola‐caipira.ENKOMO(efik)ÀCuba,familledetamboursabakwáàmembraneunique.Lapeauestfixéeaufûtgrâceàun cerceau lui‐même maintenu par des cordes et des coins. Les différents typesd’enkomo sont le bonkó enchemiyá et les trois enkomos proprement dit: l’enkomoobiapá, l’enkomohucheyeremáet l’enkomobiokomé.Lebonkóestpercutésurlecôtéavecdesbaguettesappeléesitones.ERQUE[syn.:corneta,caña,erke]Trompeàembouchurelatéraleutiliséeparlesdescendantsd'aborigènesvivantdanslenord ouest de l'Argentine. Il est exclusivement joué en hiver (juin, juillet, août) etaccompagne, enmême tempsque lebombo, lesprocessionsvillageoises. L'erquepeutmesurerde3à7mètresde long. Ilest fabriquéavecunesériede tronçonsderoseauemboîtés,auboutdesquelsunedemicalebasse,unecornedebovinouuneboîtedeferblancfaitofficedepavillon.ERQUENCHO[syn.:erkencho]Instrumentàventrustiqueutilisédanslenordouestdel'Argentineparlesdescendantsdesaborigèneslocaux.Ilconsisteenunecornedebovinépointéedanslaquelleoninsèreuntubederoseaufenduquisertd'anchebattantesimple.Leflancdelacornen'étantpasperforé, lesvariationsdehauteursontpeunombreuses.L'erquencho, toujours jouéenmêmetempsque lacaja,estutilisédurant lapériodeallantde laToussaintaudernierjourducarnaval.Ilsertàaccompagnerdesdansesrituelles.ESCOLADESAMBA(port.)Nom donné aux sociétés carnavalesques de Rio de Janeiro. Ces escolas de sambacomprennent un ensemble de percussions, dirigé par un diretor de bateria ; deschanteurs,placéssouslahoulettedudiretordeharmoniaégalementresponsabledeladirection de l’ensemble des percussionnistes et des chanteurs lorsque ceux‐ci jouentensemble; et des danseurs, disposés en alas (haies) et précédés par un couple dedanseursvirtuoses:lemestre‐sala(maîtredecérémonie)etleporta‐estandarte(porte‐étendard). Les directeurs choisissent le thème du défilé et les chants qui y sontinterprétés.

Page 48: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Lesprincipalesescolasdesambaquiparticipentaucarnavalontleplussouventunnomévoquant le quartier ou l’arrondissement dont ils sont issus: Portela, Mangueira,Império Serrano, Acadêmicos do Salgueiro, Mocidade Independente de Padre Miguel,ImperatrizLeopoldinense,UnidosdeSãoCarlos,ImpérioSerrano,Beija‐FloretEmCimadaHora.Portela, l’une des plus ancienne écoles de samba (créée en 1923) et des plusimportantessociétéscarnavalesquesdeRiodeJaneiroétaitd’abordunbloco,puiselleacquitlestatutd’escolaen1932.Onluidoitl’introductiondesagogosàtroiscônesdansles ensembles de percussions, l’invention des alegorias (décorations scéniques etsculpturestransportéessurdeschars)ainsiquequelquesinnovationschorégraphiques.D’aprèsIsabelleLeymarie,DuTangoauReggae,op.cit.,p.255.Outre leur fonction musicale, les escolas de samba ont aussi une fonction sociale etéconomique. Elles ont un statut juridique et adhérent à une ligue qui défend leursintérêts. Le financement, par le biais d'entreprises ou parfois du "milieu" régnant surune favela, leur permet de rivaliser de splendeur et donne à leursmembres, souventissus de milieux défavorisés, l'occasion d'oublier momentanément la misèrequotidienne.Voiraussibateria,bloco,samba‐enredo.ESTILO(esp.)Genre de chanson traditionnelle d'Argentine et d'Uruguay proche du triste et de latonada.Lestextessentimentaux,enquatrainsouendécimas,sontchantésparunsolisteouenduo.Danscecas,lesvoixévoluententiercesparallèles.L'estilocommenceparunprélude instrumental (punteo) joué à la guitare. Celui‐ci introduit les strophesorganiséesentroissections:letema,lentà2/4ouà4/4;l'alegre,plusvif,exécutésurunrythmeà3/4ouà6/8;puislefinal.Danscettestructuretripartite,ladécimaestdiviséecomme suit: les quatres premières lignes de la strophe sont chantées durant le tema,c’est‐à‐dire sur deux courtes phrases de huit notes, répétées deux fois. Les quatresphrases suivantes sont chantées pendant l’alegre, dont l’organisation formelle estidentiqueàcelledutema.Lesdeuxdernièresphrasessontinterprétéespendantlefinal,surlamêmemélodiequelesdeuxpremièresphrases.Le terme estilo (style) évoque la façon dont les bergers des pampas d'Argentineinterprètentceschansons.Voiraussicifra,décima.ESTUDIANTINA(esp.)1.Nomdérivantdestunasdesétudiantsespagnols.EnColombie,ildésigneunensembleàcordescompenantdes tiples,desbandolas,desguitares,etparfoisunchuchoetdespanderetas.Lesestudiantinasjouentlorsdesérénades,defêtesoudebalsenpleinair.2.ÀCuba,nomdesgroupesdesonaudébutduXXesiècleVoiraussibambuco,bandola,chucho,curruca,quijada,requinto,tiple.FANDANGO(esp.etport.)DanseibériqueimportéeenAmériqueduSudaucoursduXVIIIesiècle.Cettemusiqueternaire,autempomodéré,sediffusad'aborddanslesdancingsdeBuenosAires,puisletermeenvintàdésignerdefaçongénériquedesdivertissementspopulairescomprenantdesdansesencercle.DanslesudduBrésil,etdanscertainspayslatino‐américains,lemotfandangodésigneune série de danses telles que l'anu, le balaio, la chimarrita, la chula, le pericón, la

Page 49: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

rancheira de carreira, le tatu et la tirana. Exécutées en cercle, elles incluent desclaquements de doigts, des battements de mains et de pieds et fréquemment unaccompagnementdecastagnettes jouépardes femmes.Dans laplupartdecesdanses,leschansonspossèdentlesmêmescaractéristiquesquebiend'autresgenresbrésiliens:tierces parallèles, séquences mélodiques descendantes formées de notes conjointes,formules rythmiques syncopées. Au Brésil, elles sont accompagnées par une viola‐caipira, et comportent deux sections alternées: l'une réservée au chant et l'autre à ladanse.Danslesprovincesdunordetdunord‐estduBrésil,lemotfandangodésigneunedansedramatique connue sous les nomsde nau catarineta ou demarujada. En Colombie, lefandango est une musique de danse pour couple de la côte atlantique. Elle estaccompagnéepardesinstrumentsàvent.Voiraussi:cana‐verde.FLAUTILLA(esp.)[syn:llamador(quecha)]Petiteflûteàbecbolivienneàtroistrous.FLAUTITADECARRIZO(esp.)[syn.:flautadecarrizo]Petite flûte de bambou utilisée dans la région de Cotacachi, en Équateur, lors desprocession de la Semaine Sainte. Elle est utilisée au sein de petits orchestrescomprenantégalementdestamborils,desviolonsetdespingullos.FLÛTEACONDUITFamillede flûtesdroites incluant flûtesàbec, les flageoletset les flûtesàcloison.TrèsrépanduesenAmériqueduSud, les flûtesàconduitcomportentunconduitdeboisoud’autresmatières fixéau tubeet faisantofficedebloc.Ceconduitpermetdeguider lesouffleversunecloisonouverteensonsommetetdeleconcentrerversl’embouchure.Argentine:alana,pinkillo,serere,tarumaBolivie:anata,ch’ili,ch’utu,malta,paquilla,pífano,pijuano,pinkayllo,pinkullo,pinquillo,qoltaylla,rollano,sona,taika,tara,tarka,tarpinkayllu,tharka,waka‐pinkillo,waka‐wakaBrésil:aviraré,lolohi,tsingule,uruáColombie:gaita,kuizi,suarra,toloChili:pinkillo,tarkaÉquateur:pingullo,wajiaGuatemala:pito,tzijolaj,xul,zicolajHonduras:pitoNicaragua:zulPérou:pinkuloFLÛTEÀENCOCHEFlûtedroitedontlacirconférencedelapartiesupérieuredutubeestentailléeenformedeVoudeU.DesflûtesdecetypeenosfurentutiliséesdanslacultureChavínauPérou(900‐200AJC).AuXIVeetXVesiècle,apparaissent,danslacultureChancay,(Pérou)desflûtesàencocheenjoncetenargilepossédantdequatreàhuittrous.Cetypedeflûteseretrouveaujourd’huienArgentine,enColombieetauVenezuela.Amériquedusud:flûtedesAndes.Argentine:kena.

Page 50: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Bolivie:kena,lichiwayu,licu,liku,mala,much’a,paceño,paqi,qolta,taikapusiphia,taipi,tokoro.Chili:lichiguayosInca:pincollo,quena‐quena.Paraguay:mimbychué(Guaraní)Pérou:kena.,quenaVenezuela:kena.FLÛTEDEPAN[syn.:andara,rondador,sicu,flautadepan(esp.);flautadepãn(port.)]Aérophonefabriquéavecdesmorceauxdebambououderoseauxou,plusrarement,encéramique.Ilconsisteenunensembledetuyauxdelongueursdifférentesordonnésdefaçon croissante ou/puis décroissante et liés les uns aux autres de façon à ce que lesextrémitésouvertesformentunelignehorizontale.Lesbordssupérieurssontbiseautéset les orifices inférieurs obturés. Le son est produit en soufflant contre les bords destuyauxetendéplaçantlesouverturesdevantleslèvres.En Amérique du Sud, les flûtes de pan furent employées dès les périodes les plusanciennes. Elles existent dans les civilisations pré‐coloniales (Incas, Aztèques, Nazcas,Mochicas, Chimú) et, comme en témoigne la diversité des vocables utilisés pour lesdésigner(capador,caramillo,castrera,pfuka,siku),leurusageestrestévivace.Quelquesmusiciensetmusicologuesétablissentunedistinctionentrelaflûtedepanetlazampoña.Laflûtedepandésigneraitlesinstrumentsfabriquésavecuneseulerangéedetubestandisquelazampoñaconcerneraitdesinstrumentsàdeuxrangéesdetubes,produisantdessuitesd’octaves,dequintesoudetiercesparallèles.Lesflûtesdepansontgénéralementdesinstrumentsemployésauseind'orchestres.La"section" des flûtes de pan comporte des instruments de trois ou quatre taillesdifférentes,chaquetailleétantdoublée.Amazonie:cheko,tséko.Bolivie:akarapi,antara,arca,arcamataqa,bordón,ch’ili,chirihuana,chulli,ira,jula‐jula,julu‐julu, lutaqa, lakita, liku, llakita, llano, macho, maizu, mala, malta, mataqa, morao(Mori),pfuka,pfuku‐pfuku,sanga,sanja,sicu,sikura,socosa,taika,tijli,urbanista.Brésil:andara,antara,avivaré(Kamaiura),dúta(Nambikuara),erewepipo,flauta‐de‐pã,lerohi,siringeCaraïbes:siringe,flautadepãChili:laka,zampoñaColombie:capador,kammu‐purui,uitoto,witotoÉquateur:huayra‐puhura,pallahua,pashagua,rondador,rondilloInca:antaraMexique:marePanamá:kamu‐puruiParaguay:sicuPérou: antara, arca, ira, jonkari (Campa), maltona, oribe (Ocaina), sikuri, urusa(Omagua)Venezuela:mareVoiraussizampoña.FLÛTETRAVERSIÈREBolivie: asu, bordón, burdón, contrabajo, jatun ayamara, jatun tukana, mohoceño,pfalawita.

Page 51: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Chili:pinkulwe.Colombie:ti‐tzu.Équateur:pemm,pifano,puem,tunda.FOLGUEDOS(port.)AuBrésil, termegénériquedésignantdes groupesqui participent au carnaval ou/et àcertainesfêtesreligieusescommelasaintBenoît,lasaintJeanetlafêtedeNotre‐Damedu Saint‐Rosaire. Tous mêlent en une synthèse protéiforme des représentationsthéâtrales,delamusiqueetdesdansesfortementmarquéespardesélémentsafricains.Les plus typiques de ces folguedos sont le congo, la congada, le moçambique et lemaracatu.Voiraussicongada,congo,maracatu,moçambique.FOLIADEREIS(port.)[syn.:ternodereis,santosreis]Au Brésil, genre de groupe traditionnel interprétant des chants, de lamusique et desdansesd'inspirationcatholique.CesgroupesdéfilentdanslesruespendantlapériodedeNoël (du 24 décembre au 6 janvier), chantant des hymnes à la gloire du Christ etrecueillantdesaumônes.Lesfoliasdereispeuventcomprendrede15à20personnes,mais il en existe également de beaucoup plus petites. Parmi les rôles jouées par lesparticipants, on relève la présence d'un porte‐drapeau, d'un alferes (sous‐lieutenant),d'un ambassadeur, d'unmaître, d'un contremaître, de clowns, etc. Ils s'accompagnentd’uneviola‐caipira,d’unecaixaetd’untambourdebasque.Lesgroupesplusimportantscomprennentaussiuneguitare,uncavaquinho,unesanfona,unreco‐reco,untriangle,unerabeca,unviolonetuneflûtedebambou.Lorsquelegroupearriveàlaported'unemaison,l'alferesremetledrapeauàl’habitantet les cantadores (chanteurs) entonnent des vers dans lesquels ils demandent lapermission d'entrer dans lamaison. Une fois à l'intérieur, ils interprètent des chantsnarrant le voyage des rois mages. Le maître et le contremaître chantent la mélodie,généralementharmoniséeentierce,puis ilssontrejointsparlesautresmembrespourformerunepolyphonieàtroisvoix.Àlafinduchant,l'harmoniepeutcomporterquatre,cinqousixvoix.Selonlatraditionlesrencontresdedifférentesfoliasdereisdonnentlieuàdesdesafiosentrelesprincipauxjoueursdeviola‐caipiradesdeuxgroupes.Lesvainqueurspeuventexigerdeleursadversairesledrapeau,lesinstrumentsetlesvêtementsdesclowns.Voiraussicantador,desafio,reisado.FOLIADODIVINO(port.)[syn.:bandeiradodivino]AuBrésil,genredegroupedesrégionsdeSãoPaulo,deRiodeJaneiro,duMinasGerais,duParaná,deSantaCatarina,deGoiásetd'EspíritoSanto.Cesgroupessontconstituésuniquement d'hommes appartenant à des confréries catholiques. Ces folias do divinoparcourentlesvillesetlesrégionsruralesenentonnantdescantiquesdelouangesetensollicitantdesdonspourlesfêtesduSaint‐Esprit,organiséesdixjoursaprèslejeudidel'Ascension.L'undesmembresdugroupeportegénéralementunfusilaveclequeliltireunesalveafindeprévenirlapopulationdel’arrivéedugroupe.Lechantestaccompagnéparunensemblededeuxviolas‐caipiras,dedeuxtamboursdebasqueetd'unecaixa.Engénérallestamboursdebasquesontjouéspardeshommes.

Page 52: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

FORRÓ(port.)Altérationdel'anglais"forall",nomquel'administrationbritanniquedescheminsdeferdonnaitauxbalsetauxfêtespopulairesorganiséspoursesouvriersbrésiliens.Quelqueslinguistes brésiliens se sont cependant élevés contre cette origine en affirmant que lemotforróétaitenréalitéuneabréviationdeforrobodó.Musicalement,letermedésigneungenretrèsvifà2/4,semblableaubaião,etoriginaireduNordesteduBrésil.Lesinstrumentstypiquesdecegenresontlasanfona,letriangle,l'accordéonetlezabumba.Voiraussibaião,forrobodó,sanfona,zabumba.FORROBODÓ(port.)[syn.:arrasta‐pé,bate‐coxa,gafieira]AuBrésil,balpopulaireduNordesteoùl’onexécutedesdansesvirtuoses.Letermeestégalement utilisé pour désigner des situations confuses. Il pourrait également être àl'originedumotforro.Voiraussiforro,gafieira.FREVO(port.)[dumotferver:bouillir]Danse individuelle originaire de Récife, dans laquelle chacun improvise des pasacrobatiquesens'aidantd'uneombrelleoud'unparapluieafindegarderl'équilibre.LesoriginesdufrevoremontentàlafinduXIXesiècle,lorsquelesorchestresd'harmoniedePernamboucintroduisirentdessyncopesdanslesmarchesmilitaires,lesquadrillesetlapolka.Cesnouveauxrythmesengendrèrentdenouvelleschorégraphiesspontanéeschezlesdanseursquiouvraientlesdéfilésmilitaires.Depuis1917lefrevosepratiqueaussidanslessalonsetpendantlesbalsducarnaval.Saformelapluspopulaire,celled'unedanseetd'unemusiquederue,apersistéjusqu'ànosjours.Voiraussicapoeira.FREVO‐CANÇÃO(port.)GenrecrééàPernamboucvers1930.Ilpossèdecertainesdescaractéristiquesdufrevo,mais son rythme plus lent est proche de la marche. Le frevo‐canção possède unestructure bipartite: introduction exclusivement instrumentale et section chantéesemblableauxmarchinhasducarnavaldeRiodeJaneiro.Voiraussimarcha‐regresso.FREVODERUA(port.)Genre similaire au frevodePernambouc,mais exclusivement instrumental. Il est jouéparunorchestred'harmonieetunensembledepercussions.Selon le compositeur et musicologue brésilien César Guerra Peixe (1914‐1993) lesdanseursdefrevoderua"dansentl'orchestration",chaquetrait,chaqueornementdelatrompette,dutromboneoudusaxophoneétantimitéparunpasouunmouvementducorpsdudanseur.FRIGIDEIRA(port.)Poêlede ferutiliséecommeinstrumentdepercussiondans lesbateriasdesescolasdesamba.Commelaplupartdesinstrumentsdefortunequisesontimposés,lesfrigideirassontaujourd’huifabriquéesindustriellement.Ellesseprésententcommedespoêlesd’undiamètred'environ12cmmuniesd'unlongmanche.

Page 53: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

La technique de jeu est semblable à celle utilisée pour le tamborim. La frigideira esttenuepar lemancheavec lamaingauche,tandisquelamaindroitefrappelecorpsdel'instrumentavecunetigedemétal.FULÍA(esp.)Motdérivédel’italienfolia.IldésigneunchantsacrépratiquédanscertainesrégionsduVenezueladurantlesveilléesfunèbresoulorsdefêtesreligieuses.Lesolistealterneavecle chœur surunaccompagnementde cuatro, tambora, charrascademétal etmaracas.Après quelques strophes un des participants crie ¡Hasta ahí! (Jusqu'ici!). La musiques'arrête et une personne récite une strophe de dix vers. Cette structure se répèteplusieursfois,jusqu'aumomentoùquelqu'uncrie¡Dijobien!(Jedisbien!).Les fulías durent toute la nuit, interrompues par des brèves conversations et par desmomentsdedétenteaucoursdesquelslesparticipantsboiventdel'alcool.FURRUCO(esp.)[syn.:zambomba]Tambour à friction venezuelien. Il fait partie de l'ensemble de percussions quiaccompagnelechantdesaguinaldospendantlesfêtesdeNoël.Voiraussiaguinaldo,alabanza,cuíca,pandereta.GAFIEIRA(port.)[syn.:forrobodó,arrasta‐pé,forró,bate‐coxa(batte‐cuisse)]AuBrésil,balpopulaireduNordeste.Lagafieiradésignaitàl'originelasalledebal,puisle termes'estétenduà lamusiqueelle‐même.Lesorchestresnesontpasstandardisésbien qu’ils comportent presque toujours une sanfona, un triangle, un zabumba, untromboneainsi qued'autres cuivres. Lespercussions traditionnellesutiliséesdans lespremières gafieiras, ont été remplacées par la batterie. Le répertoire comprendessentiellementdesgenrespopulairescommelebaiãoetleforró.ÀRiode JaneiroetSãoPaulo leschorégraphiesexécutéesdanscesgafieirassontpluscomplexes et plus lascives, et elles suivent les lignes mélodiques langoureuses dutrombone.Voiraussiforrobodó.GAGA(créole)Formedominicainedurarahaïtien.LerarafutimportéenrépubliqueDominicainepardes Haïtiens venu travailler dans les plantations de canne à sucre. Réprimé par legouvernement,opposéàlapratiqueduvaudou,legagademeurerelativementlimité.GAITA(esp.)1.Petitaccordéonbrésilien.2.EnColombie,flûteàamérindienneenbambououenboisdecactus.Ilexistedesgaitashembras (femelles) comportant cinq trous et jouant lamélodie, et des gaitasmachos(mâles) à deux trous, exécutant en conjonction avec lamaruca tenuepar lemusicien,l’accompagnementrythmiqueetharmonique.Onlatrouvechezcertainspeuplesindienssouslenomdepuisi,toloetchuaná.3. Au Venezuela, genre de chanson inteprétée durant la période de Noël. Les plusanciensgaitas,datantduXVIIesiècle,étaientinterprétéesausondestambours(gaitasde tambora). Par la suite, des flûtes, des maracas, des clarinettes et aujourd’hui des

Page 54: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

synthétiseursontétéajoutéspourassurerl’accompagnement.Lecaractèrereligieuxdesgaitass’estpeuàpeuestompéetlegenreestdevenuundivertissementprofane.GALERÓN(esp.)Genre de chanson exécutée en Colombie et au Venezuela lors des velorios de cruz(veilléesfunèbres).Lestextes,chantésenalternancepardeuxsolistes,sontdesdécimasévoquant l'amour, l'histoire, lamythologie ou la religion. L’accompagnés instrumentalestréaliséparuneguitare,unebandolin,uncuatroetdesmaracas.Lestyledechantdemêmequel'utilisationd'unebandolindurantlesinterludestémoignedel’originearabedu galerón, transmis en Amérique du Sud par des musiciens originaires du sud del'Espagne.Legalerónestégalementpratiquédansuncontexteséculier,beaucoupplusinformel. Il est alors dansé par des couples ou par des groupes consistant en deuxfemmes et un homme, nommés les tres. Les hommes exécutent le zapateo auquel lesfemmes répondent en imitant les figures rythmiquesproduitespar cesbattementsdepiedsetenagitantunmouchoir.Lacouleurparticulièredugalerónprovientdesmélodiesenmodehypophrygien,etdescadences, qui apparaissent sur le cinquième ou le septièmedegré. L'harmonie reposeentièrement sur une succession fixe d'accords de tonique, de sous‐dominante et dedominante.Voiraussicorrido(2),zapateo.GALLETA(esp.)TambourdeformeaplatieutilisélorsducarnavaldeSantiagodeCuba.GALOPA(esp.)AuParaguay,genremusicalà6/8pratiquéjouéàlaharpe.GALOPE(port.)[syn.:marteloagalopado]GenrebrésilienduNordesteprochedumartelo,maischantésurdesversdesixsyllabesau lieu des vers décasyllabiques traditionnels. Les galopes sont interprétés par lescantadoreslorsdedesafios.Voiraussidesafio,embolada,galope‐à‐beira‐mar,martelo,repentista,viola‐caipira.GALOPEÀBEIRAMAR(port.)Au Brésil, une variation dumartelo agalopado. Ce type de galope est chanté en versdécasyllabiquespardescantadores,lorsdedesafios.Lenomparticulierdecetteformede galope vient du fait que toutes les strophesdoivent se terminerpar l'expression àbeira‐mar("auborddelamer").Voiraussicantoria,desafio,galope,embolada,martelo,toada,viola‐caipira.GAN(yoruba)[syn.:gã]AuBrésil, clochedevachede typeagogôemployéedans le candombléauBrésilet lesfêtesdonnéespourlessaintsàBahiaetPernambouc,oùilsertàappelerlesorixásVoiraussiadjá,candomblé.GANZÁ(port.)

Page 55: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

1. Au Brésil, type de hochet cylindrique utilisé dans la musique traditionnelle. Lesinstrumentsprimitifsétaientconstruitsenfer‐blanctandisquelesmodèlesplusrécentssont fabriqués en aluminium et renferment de petites boules d’acier ou de plomb. Leganzáestl’instrumentdepercussionleplusimportantdelacongadaetducocomaisiloccupeaussiuneplaceessentielledanslesescolasdesamba.Ilaccompagnelebumba‐meu‐boi et la capoeira. Il est également connu sous les noms suivants: amelê, canzá,caracazá, chocalho, guaiá, pau‐de‐semente, xaque‐xaque, xeque, xeque‐xeque et xique‐xique.2.[syn.:caracaxá,casaca,guáchara,quere‐quexé,reco‐reco]Raclebrésilienneconstituéed'untubedebamboumarquéd'entaillestransversalessurlesquellesonfrotteunebaguetteenbois.Voiraussicasaca,reco‐reco.3. Tambour d’une longueur approximative d’un mètre, construit à partir d’un troncd'arbreévidé.IlaccompagneunedanseéponymepratiquéeenAmazonie.GAPACHO(esp.)PetitmaracadeColombie,utilisédans lesensembleschirimío.Sonnomprovientde laplanteéponymedontlesgrainesserventdepercuteur.Voiraussichirimia,maracas.GATO(esp.)[syn.:gatomismis,perdiz]Genre argentin apparu au début du XIXe siècle. Il accompagne une danse éponymeexécutée par des couples separés. La musique est à 6/8 et possède un caractèreburlesque.GAYUP(patois)Chant de travail de type “call and response” entonné par les esclaves noirs desplantationsdeTrinidadetd'autresîlesdesCaraïbes.Certainsdespremierscalypsossesontinspirésdeceschantsdetravail.Voiraussicalypso,picong.GOLPE(esp.)Genredechanttraditionnelvénézuelienprochedelavalse.Ilconsisteenunemélodiede8oude16mesureschantéeàuneoudeuxvoix.Lechanteurénonceunestropheforméede vers octosyllabiques, le chœur répète la strophe ou une de ses parties en yintroduisant desphonèmesoudes syllabesde caractère africain (olé le jé, oé,...). Si legolpe accompagne souvent le joropo, dans certains cas il est chanté pour rendrehommageàdessaintsparticulièrementvénérés:saintJean,saintBenoît,saintPierre...Voiraussicruzao,pujao.GOMBA(origineafricaine)1.FamilledetamboursmonomembranophoneutilisésdanslamusiquetraditionnelleduParaguayetconstruitsàpartird’untroncd'arbreévidé.Lespluspetitssontjouésavecdesbaguettesdeboisetlesgrandsaveclesmains.2.DansenationaleduParaguay.

Page 56: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

GRAGÉ(créole)EnGuyane, danseprochede la valse, exécutée au sonde tambourins oude tamboursfabriquésavecdepetitstonneaux.GRUPODECHORO(port.)[syn.:conjuntodechoro]Au Brésil, ensemble instrumental spécialisé dans l'interprétation de choros. Il estcomporte les instruments suivants: flûte, clarinette, cavaquinho, mandoline, violão etviolãode7cordas.Les premiers conjuntos de choro ont été formés vers 1880 àRio de Janeiro. L’un desfondateurs de ces ensembles fut le flûtiste Joaquim Antonio da Silva Calado (1848‐1880). Les noyaux instrumentaux des formations de l’époque, constitués par desmusiciensamateursquiseréunissaientlesjoursfériés,comprenaientuntriodeflûtes,un cavaquinho et une guitare. Vers 1890 les grupos de choro s’agrandirent ets’enrichirent d’autres instruments (mandoline, petite flûte, clarinette, saxophone,trompette, trombone, ophicléide, etc.). Le rôle de ces divers instruments évoluait enfonctiondescapacitésdesinstrumentistes.Chaqueinstrumentpouvaitjouerunepartiesoliste, créer un contrechant, exécuter un soutien harmonique ou remplir ces troisfonctionsalternativement.Lerépertoiredecesensemblesincludespolkas,desxótis,destangos,desvalsesetdesmaxixes, généralement composés par lesmembres du groupe. Les genres “importés”,comme la polka et le tango, étaient interprétés de façon plus plaintive, ce qui adéterminél'adoptiondunomgénériquedechoro(pleur)pourtouslesmorceauxjouésparcesensembles.Aujourd'hui encore, les grupos de choro sont nombreux au Brésil. L’organisation, en1995àRiodeJaneiro,dupremierFestivalNationaldechoro,témoignedelapopularitédecegenremusical.Voiraussichorão,chorinho,choro,pau‐e‐corda.GUABINA(esp.)Genredechantmélancoliquepourvoixseuleavecaccompagnementde tiple pratiquédans les régions de Tolima et de Santander, en Colombie. Elle est interprétée sur untempo moyen, avec de nombreuses sections plus libres et plus lentes. La dansecorrespondanteestcaractériséeparonzefiguresdistinctes.Voiraussitorbellino.GUáCHARA(esp.)[syn.:charrasca,churuca,guacharaca]RacleutiliséeauVenezuela,enÉquateur,enColombie,àCuba,maissurtoutàPanamá,dans les ensembles demejorana et de cumbia. Le plus souvent il s’agit d’une gourdestriée en bambou, en os, en corne, en cuivre ou en bronze. Elle est raclée avec un filmétallique.Voiraussigüiro,racles.GUACHO(esp.)Hochetdelacôteatlantiquecolombiennefabriquéavecuntubedebambouetremplidegrainesfaisantofficedepercuteur.Voiraussihochet.

Page 57: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

GUAGUA(esp.)Tambourdeboisafro‐cubainfabriquéavecunesectiondetroncd’avocatier.Pluslongetplusétroitquelecatá,ils’endistingueégalementparlaprésencededeuxouplusieursmorceauxdeferblancclouésensoncentreetsurlesquelsl’instrumentistefrappeavecsesbaguettes,produisantdestimbresparticuliersquicontrastentaveclessonsobtenusenfrappantlasurfacedebois.Laguaguaestparfoisemployédansdesensemblescongo.Voiraussitamboursdebois,catá.GUAGUANCÓ(esp.)À Cuba, une des principales sortes de rumba brava, surtout vivace à La Havane et àMatanzas.Accompagnéepartroiscongas,elleestdanséeparunhommeetunefemme,l’hommecherchantàréaliseruncontactpelvique(vacunao)avecsapartenaire.GUAJIRA(esp.)ÀCuba,genred’airsinterprétéspardespaysansd’origineespagnole.Laguajiraapparaîtaudébutdusiècleetcoïncideaveclaredécouvertedelavieàlacampagne,desesdélicesprésumésetdesqualitésdesjoliespaysannes.La guajira, à quatre temps, est construite sur une séquence harmonique de tonique,sous‐dominante,dominante.GUAÍA(port.)Hochet afro‐brésilien employé dans certains cultes fétichistes et dans certainesformationsdesambadelarégiondeSãoPaulo.VoiraussihochetGUALAMBO(esp.)ArcmusicaldesindiensGainguáduParaguayetdusudduBrésil.L’instrumentistefrottela corde avec unbâton.Malgré sonutilisationpar desAmérindiens, sonnom suggèreuneorigineafricaine.Voiraussiarchet.GUARACHA(esp.)Motpeut‐êtreissudestermesguaracoouaraguacosignifiantdanser,danscertainesdeslangues amérindiennes des Caraïbes. Apparu à La Havane dans la secondemoitié duXIXesièclelaguarachatraite,suruntonhumoristique,dediverssujets.Laguarachafutincluses dans l’opera buffa. Dans les théâtres du XIXe, elle se substitua à la tonadillaescénicaespagnole.La guaracha consiste en une alternance de couplets chantés par une voix seule et derefrainsinterprétésparlechœur.L'accompagnementinstrumentalestréaliséavecuneguitare, un tres et un güiro. La guaracha s’est également intégrée au répertoire de lasalsa.Daniel François Esprit Auber (1782‐1871) utilisa une guaracha dans La Muette dePortici(1828).GUARANYA(esp.)Genre traditionnel du Paraguay. Créée par José Asunción Flores (1904‐1972), laguaranyaconsisteenuneballadelenteàtroistempsetgénéralementenmodemineur.Elle est interprétée entre autre par des harpistes s’accompagnant avec de fréquentsarpègesetunegrandelibertémélodique.

Page 58: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Durant lesannées60, legenres’estdiffuséà l’étranger,notammentauBrésilavecdesversionsportugaisesdechansonsd'AsunciónFlores.GUASá(esp.)1. Genre de chanson populaire vénézuelienne basée sur des textes inspirés par dessujets sociaux locaux et constitués d’une succession de couplets et de refrains.L’accompagnementestjouépardesformationstrèsvariables,maisdanstouslescas,lerythme,alternativementbinaireetternaire,estaccentuéparunecarracamétallique.Voiraussimerengue.2.Hochetdebambouremplidegraines,degrenailleoudeclousdelacôtepacifiquedeColombie. Le guasá se distingue du guacho par la présence d’aiguilles de chonta(palmier),inséréesautraversdesparois,cequipermetdemodifierletimbre.VoiraussihochetGUAYLLAQUEPA(inca)Trompeincaconstruiteàpartird'uneconquemarine.Desexemplairesdecetaérophonefurentexhumésen1964àParacas(Pérou).Voiraussiquipa.GUAYO(esp.)Raclemétalliqueégalementappeléegüira,utiliséeàCubaetenrépubliqueDominicaine.Certaines cornes de bovidés comportant des incisions parallèles sont égalementappeléesguayos.GÜEGÜé(arara)Dans les ensembles arara de Cuba, il s'agit du quatrième plus grand tambour àmembrane unique. Le fût, relativement petit, doit être déposé verticalement sur untrépied. Commepour les autres tambours arará, la peau est fixée avecun arceau, descordes,etdespointesmétalliques.Ilestpercuttéavecdeuxbaguettesflexibles.VoiraussiararaGÜIRO(esp.)[syn.:guero]Racle.àCuba(oùelleestaussiconnuesouslesnomsdeguayoetderascador),elleesthabituellementfabriquéeàpartird’unecourgedeformeallongée,undesescôtésétantentailléde façonà créerune successionde striesparallèles frottéesparunebaguette.Danscepays,lemotgüiroestaussiunsynonymedechekeré.LegüiroétaitutilisélorsderituelspardesAmérindiensdesGrandesAntilles(Siboneys)avant l’arrivée des Espagnols. à Porto Rico, le güiro est employé dans certainesmusiques traditionnelles; à Panamá, sous le nom de guachara, il accompagne lamejoranaetlacumbia;enÉquateur,différentspeupleslegrattentavecunpeigne.LegüiroestnotammentemployédansLeSacreduPrintempsdeStravinsky(LeCortègeduSage),oùilestappelé ‘rapegüero’;etdansL’Enfantet lesSortilègesdeRavel,oùilpeutsesubstitueràla‘râpeàfromage’.VoiraussiraclesGUITARE

Page 59: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Laguitare,apportéeenAmérique latinepar lesEspagnolset lesPortugaisaengendré,sous l’influence des cultures populaires autochtones, de nombreuses variantesrégionales.Argentine:charangoBolivie:charango,guitarrilla,paj,taipiColombie:tipleBrésil:cavaco,guitarabaiana,machete,violaChili:charango,chillador,guitarrónCuba:tresGuatemala:guitarrillaMexique:guitarradegolpe,guitarrón,huapanguera,jarana,vihuelaPanamá:mejoranera,socavón,boconaPérou:charango,guitarrillaSurinam:cuatroUruguay:vigüelaPortoRico:cuatro,tipleVenezuela:cinco,cuatro,quinto,tipleGUITARRABAIANA(port.)Guitareélectrique“inventée”vers1965parleBrésilienDodô,joueurdecavaquinhodel'État de Bahia. L’instrument possède toutes les caractéristiques du cavaquinho (4cordes,touchecomportant17sillets,accordré4,si3,sol3etré3),maislacaisseestenboispleinetlesonestamplifiéparunmicroplacésouslescordes.Voiraussiguitare,trio‐elétrico.GUITARRADEGOLPE(esp.)Petiteguitaremexicaineàcinqcordesutiliséedansdesensemblestraditionnels.Voiraussiguitare,vihuela.GUITARRILLA(esp.)AuGuatemalaetauPérou,petiteguitareàquatrecordes,utiliséepouraccompagnerlechantetladanse.EnBolivie,letermedésigneuneguitareàcinqdoubleschœursetàsixfrettes avec un dos légèrement incurvé. Son accord est ré, la, fa, do, sol. C’est le seulinstrument connudes IndiensChipayadudépartement d’Oruro. Il est jouépar pairespour accompagner les wayñus de coredo (chansons à la gloire des moutons) et lestonadas del ganado (chants pour le bétail). Dans certains villages Chipaya, lesguitarrillassontdetroistaillesdifférentes:lesplusgrandes(pajettaipi)sontaccordéescommementionnéci‐dessus,lapluspetite(qolta)estaccordéeunequarteplushaut.Voiraussiguitare.GUITARRÓN(esp.)Guitare basse mexicaine à 4 cordes utilisée dans les ensembles de mariachis etfournissant lesbassesde l'harmonie tout enassurant labase rythmique.Lesnotesdel’accorddel’instrumentsontgénéralementmi2,la1,ré1etsol0.AuChili,ilexistedesguitarronesà25cordes.Voiraussimariachi.

Page 60: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

GUMBE(origineafricaine)1.[syn:gumbée,gumbay,gumbey]Danse thérapeutique empruntant son nom à un tambour. Pratiquée en Jamaïque et àSaint‐Thomas, elle est étroitement liée à de cérémonies de fertilité et d’exorcisme(myal),ainsiqu’àdesfunérailleset,engénéral,àdesritesdepassagedurantlesquelslesfidèlespouvaientêtretouchésparl'espritsacré.2.[syn.:goombay]Dans les Bermudes, nom donné à des défilés incluant des danseurs costumés(goombays)dontuncapitaine,unchefetdesguerriers.Cesdéfilés,quicoïncidentaveclesgrandes fêtes chrétiennes (26décembre,Pâques) sontaccompagnéspardes fifres,destimbalesetdescaissesclaires.Voiraussi:junkannu3.GenredechansonsanecdotiquesdesBahamasprochesducalypso.GURUGúTambourafro‐cubainàpeauuniquequifaitpartiedugroupedesarara.Lefût,enformedecônetronqué,estd’uneprofondeuréquivalenteàsondiamètre(unecinquantainedecentimètres).Ilestfrappépardeuxépaisseslanières.VoiraussiararaGWOKA(créole)Dufrançais“grosquart”.GenredemusiquetraditionnelleguadeloupéensurtoutvivaceàBasse‐Terre,jouéavecdestambourskaetaccompagnédechantsetdedanses.Voiraussika,léwozHABANERA(esp.)GenredechansonetdansecubaineapparentéeàlacontradanzaetquidoitsonnomàLaHavane. Le rythme typique de la habanera, à 2/4, dériverait d'airs créoles ou noirsappelés tonones. Toutefois, on trouve des rythmes similaires dans des musiquesibériques.LahabaneraestdiffuséeenAmériqueduSudaudébutduXIXesièclepuisenEuropeoùelleseraprincipalementinterprétéeenEspagne.Le tempo est modéré ou lent. La forme consiste en une introduction suivie de deuxsections de huit ou seizemesures, la première enmodemineur, la seconde enmodemajeur. Lahabanera chantée témoignede l'influencedu flamenco, enparticulierdansl'utilisationd'unregistretrèsaigu,etparladivisioncaractéristiquedesdeuxtempsdelamesureentroisnotesd'inégalevaleur.La danse est relativement statique et certains de ses traits semblent être d'origineorientale,commeparexemplelesmouvementsvoluptueuxdesbras,deshanches,etdelatête,oulefaitquelespiedsquittentrarementlesol,mêmesilesdanseursexécutentparfois des pirouettes. Cette chorégraphie est exécutée durant l'introduction. Ensuite,les danseurs accompagnent les chanteurs pendant l'exécution des strophes avantd’entamerunedansefinale.àlafinduXIXesièclelerythmedebasedelahabaneraseraabsorbéparletangoargentin.Unedeshabaneraslespluscélèbres,LaPaloma,futcrééeparlecompositeurEspagnolSebastián Iradier, qui avait séjourné à Cuba,mais c'est une autre de ses chansons, ElarreglitoquifutrepriseparBizetpourlafameusehabaneradeCarmen(1875).D'autrescompositeurs classiques, comme Chabrier (Habanera pour piano, 1885), Debussy (Lapuerto del vino), Ravel (Rhapsodie espagnole, 1907), Raoul Laparra (La habanera,1908),IsaacAlbenizetManueldeFallaontégalementcomposédeshabaneras.

Page 61: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

HARPEDansdenombreusesrégionsd’Amériquelatine,laharpen’estpasseulementconsidéréecomme un instrument à cordes pincées, mais également comme un instrument depercussion, la caisse de résonance (cajonero) pouvant être frappée. La harpe futintroduiteenAmériquelatinedèsledébutdelacolonisation,maisellerestalongtempsassociéeauxpratiquesmusicalesdesEspagnols.AucoursduXIXesiècleelleserépanditplus largement et aujourd’hui, avec la vihuela, c’est l’un des instruments d’origineespagnol qui a connu la plus grande fortune en Amérique du Sud. Elle reste trèslargement utilisée auMexique, au Paraguay, en Argentine, au Venezuela et au Pérou,mais dans chaque région elle possèdedes traits physiquesdistinctifs et un répertoirepropre.AuMexique, chez les Indiens Yaqui, elle accompagne, avec le violon, les danses de laSemaineSainte;chezlesChiapas,elleestutiliséeentrioavecuneguitareetunviolon.D’unemanière générale, la façon de jouer de la harpe en Amérique latine dérive destechniquesespagnolesdesXVIeetXVIIesiècle.Au Paraguay, la harpe est devenue l’instrument national officiel. C'est un instrumentvolumineux,parfoisconnusouslenomdeharpeindienne,comprenantenmoyenne36cordes et couvrant généralement cinq octaves. Sa caisse de résonance, en bois, sanspédale,estplus longuequecellede laharpeeuropéenneetelleestsoutenuepardeuxpetitesbéquillesdesortequel'instrumentestpresquehorizontalquantleharpistejoueassis.Sonrépertoirecomprenddesgalopasetdesguaraniasetelleestinclusedansdescentainesdeconjuntos.SelonIsabelAretz,lesharpesutiliséesaunorddel’Argentinesontlefruitd’unetraditionvieillede350ans.Ellesétaientlargementutiliséesensolooudansdesconjuntos,puiscettetraditions’estaffaiblieaudébutduXXesiècle.AuChili,lestonadasetlesromancessontaussiaccompagnéspardesharpes.AuVenezuela,laharpeestétroitementassociéeaujoropo.Danslarégiondesplaines,latraditionllanerasecaractérisepardesformesfixesainsiqueparuneassociationharpe‐maracas. Dans la tradition aragüeña, qui correspond à la région d’Aragua‐Miranda, laharpeestutiliséeavecmaracasetuncuatroavecdesvariantesrythmiques,mélodiquesettextuelles.Lesharpespéruviennessontgénéralementlongues.Onlestrouvedans20des23Étatsdupaysetlerépertoirecomprenddeswaynosetdesyaraví.EnBolivie,danslesrégionsquechua, lerépertoiredesharpistescomprenddescuecas,desbailecitosetdeskaluyos.Surleshautsplateauxdel'Équateur,lesdeuxprincipalestraditionsharpistessontcellede laculturemestizoetcellede laculturequechua.Danscettedernière, lesmusiciensexécutentdesvacaciones,dessanjuanesetdesparejas.D’après John M. Schechter, “Harp”, New Grove Dictionary of Musical Instruments,Londres,MacMillan,1984,vol.2,p.152‐156.HIERRILLO(esp.)[syn.:triángulodefierro(Colombie)]Triangle. Il semble avoir connuune certaine voguedurant le XIXe siècle,mais il n’estplusguèreutiliséaujourd’huiquedanscertainsensemblesmestizos.

Page 62: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

HOCHETUndesprincipauxtypesdepercussiondesmusiqueslatino‐américaines.Soussaformela plus élémentaire, le hochet peut simplement rasembler des coquillages, des fruitssecs, des dents ou de petites clochettes attachées ensembles. Les hochets les pluscourants consistent en gourdes renfermant de petits percuteurs (pierrailles, graines,billes,etc.)oudescalebassessurlepourtourdesquelleslespercuteurssontattachésenchapelets.Les hochets sont construits avec les matériaux les plus divers: fruits, calebasses,récipientsdebois,deplastiqueoudemétal,plusrarementcrânes,osetonglesougriffesd'animaux (chez les Shuar en Équateur). D'autres tels le joucoujou, hochet haïtien enformedecroix,ontdesformesunpeuparticulières.Danscertainesrégions,leshochetssontinvestisd'unepuissancemagique.Amériquepré‐colombienne:ayacachtli,chicahuaztli,chinchinestzitzmocAmériquedusud:cascabeles,chilchil,maracas,sonajaAntilles:chacha,chakchak,kalbass,malakachBolivie:chiquít(Moré)Brésil: afoché, afoxê, afuchê, afuxê, afuxé, agüê, amalé, amelê, cabaça, chocalho, bapo,bapokurireu,baporogu,calabaza,caxixi,ganzá,guaiá,iafu(Asurini),maraka,matraka,mbaracá, ngôtyx (Kaiapó), paiá, penengomem, pernengomem, permanguna,pernamguna, piano de cuia, pramanguna, runssongô, xaque‐xaque, xeque, xequedé,xequerê,xeque‐xeque,yakotwe(Enauené‐Naué)Colombie:alfandoque,caránganos,chucho,clavellinas,gapacho,guacho,guasáCaraïbes:shakkaCuba:maruga,osúnChili:chorimori,huadaÉquateur:alfandoque,guacharaca,guasáHaïti:asson,cha‐cha,joucoujou,tchancy,tcha‐tchaMexique:sonaja,sonajeroPanamá:nasis,nasisiParaguay:mbaraca,sonajaSurinam:karwasiTrinidadetTobago:chac‐chacHOJADECAPULÍ(esp.)Aérophoneéquatorienconstruitavecunefeuilledemerisier.HUADA(esp.)[syn.:wada]IdiophoneutiliséparlesIndiensAraucanosduChilietfabriquéavecunecalebassevidecontenantdesgrainesoudescailloux.Voiraussimaraca.HUAINO(esp.)[syn.:huayno,huainito]Genre populaire d'origine inca des Andes centrales. Il comprend des mélodiespentatoniques,commençanttoujoursparunsautdequartejusteetseterminantparunmouvement descendant. Les huainos ont une structure et un rythme binaire. Lemorceau est entièrement exposé dans une première partie exécutée avec un tempomodéré.Lasecondepartie (unesection fuguée) reprend toute l'œuvredansun tempo

Page 63: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

doublé.L'accompagnementestexécutéparungroupedesicuris(joueursdusicu)ouparunorchestreincluantharpe,guitares,bomboetcharango.Ladanseassociéeauhuainoinclutduzapateo.EnBolivie, leshuainos sont jouéspar les sicuri et l'hymnenational est inspiréparunancien huaino. Au Pérou, ils sont chantés en langue quechua pendant les fêtes ducarnaval.Aunorddel'Argentine,ilssontchantésetdanséssurdesmélodiessemblablesàcellesducarnavalito.Voiraussicarnavalito.HUAPANGO(náhuatl)1.Genremexicainenlevé,jouépardesensemblescomportantleplussouventunviolon,une jarana, et une huapanguera (grande guitare à cinq choeurs). Lemot désigne uneplateforme sur laquelle on peut danser. Il existe trois styles régionaux différents: lehuapangohuasteco,lehuapangoarribeñoetlehuapangoveracruzano.Le huapango huasteco, pratiqué dans la région deHuastec, est joué par un ensembleforméparunviolon,uneguitareetune jarana. Ilest toujourschantéavecunevoixdefaussetsurdestextesimprovisésetnotammentillustréparlegroupeLosCamperosdeValles.Lehuapangoarribeñoestaussichantésurdestextes improvisés,maisconstituantdesstrophes de dix vers. Ce type de huapango a été popularisé essentiellement parGuillermoVelazquezetsongroupeLosLeonesdeXichu.L'apparition du huapango veracruzano, également appellé son jarocho, découle de laversiondeLaBambaproposéeparRitchieValens.Soninstrumentation:guitares,harpeetpercussions,correspondàcellequiavaitétéutiliséepourcettereprise.LadiffusionultérieuredecetypedehuapangofutnotammentassuréeparlegroupeBocadelRio.2.TermeutiliséauMexiquepourdésignerun typedesondont l’accompagnementestexécutérasgueado.HUARUMO[syn:guarumo,bocina]Trompettedroitedebamboudeshautsplateauxd’Équateurpouvantatteindreplusdedeuxmètresdelong.Elleestparfoisassociéeàuneflûteetàunbombo.HUECO(esp.)1. Terme générique désignant, dans la province d’Oriente à Cuba, les tambours afro‐cubains.2.[syn:Catá]Tambourdeboismaintenuhorizontalement.3.Letermehuecodésignaitjadisuntambouràpeauuniquequiaccompagnaitlatajona(formederumbabrava).Voiraussiarará,tajona,tumbafrancescaHUEHUETL(azt.)Tambourmexicain d’origine aztèque creusé dans un tronc d'arbre et comportant uneseulemembraneenpeaudejaguaroudecerf.Celle‐ciestmaintenueavecunecordeoufixéeavecdesclous.Ilestjouéverticalementetpercutéaveclesmainsetlesdoigts.Sonnom,commeceluidestamboursquiluisontapparentés(panhuehuetl,tlalpanhuehuetl)provient de l’arbre qui fournissait le bois destiné à la fabrication du fût (ahuehuete).L’ouverture inférieure permettait d’accorder le tambour en le plaçant au dessus de

Page 64: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

charbonsardentsquiséchaientl’intérieuretpermettaientdetendrelapeau.Lasurfaceextérieuredufûtétaitdécoréed’incisionssymboliques.Avec le teponaztli, il constituait l’undes instruments lesplus importantsde la cultureaztèque.Toutdeux, considérés commedesdieux forcésde connaîtreun exil terrestretemporaire,étaientinvestisd’unedimensionmusicaleetspirituelle.Lehuehuetlestencoreoccasionnellementutilisé.CarlosChavez(1899‐1978)l’emploienotammentdansXochipilly.Voiraussiteponaztli.HUILACAPITZTLI(azt.)Flûtedroiteaztèque.HUN(fon)À Cuba, famille de tambours arará. Par ordre décroissant, ils sont appelés: hunga,hunguede, huncito et hun. Leur forme varie: ils peuvent posséder un fût quasicylindrique et une ouverture inférieure très réduite ouprésenter un aspect fuselé. Laplupartd’entreeuxsontpeintsougravés.IKÚ‐ACHÁN[syn.:pachán]Idiophoneafro‐cubainconstituédeneufbaguettesdeboismesurantapproximativementunmètreetsemblablesàcellesquisontutiliséespoursécherlesfeuillesdetabac.Ellessontgénéralementliéesentroisendroitsparuncordon.L’ikú‐achánestfrappéescontrelesol.ILÚ(yoruba)1.Nomgénériquedésignantdestamboursbrésiliensdetaillemoyenne,àpeauuniqueetde format oblong. Suivant les régions où il est utilisé, l’ilú peut être appelé: angona,joana,rumpi,roncó,zambê.Voiraussiatabaque,batá,batá‐cotô,caxambu,lé,rumpi.2.Termegénériquedésignantlestamboursafro‐cubainsdeformecylindriqueutilisésàMatanzas par les Iyesa (Yoruba issus de la région d’Ilesha au Nigeria). Les iluscomprennentlacaja,lesegundo,leterceroetlebajo.Latensiondesdeuxpeauxdecabriest assurée par un système de cordes. Lors de cérémonies religieuses, ils sontaccompagnéspardesagongosetdesgüiros.INUBIA(port.etesp.)[syn.:membi,mibu,mubu(port.)]Trompeguerrièreutiliséeà l’originechez les Indiensguaranis(Paraguay)et fabriquéeavecletibiad’unennemi.Cettetrompeseretrouveaujourd'huidanscertainsensemblesde musique traditionnelle, mais elle est faite avec un tibia de bœuf. Au Brésil, cetinstrumentestemployédanslesformationsquiaccompagnentlecabocolinhos.IRA[syn.:lutaqa]Flûtedepanconsidéréecomme“masculine”dansl'Altiplanopéruvienetbolivien.L’iradirigel’arcaouarcamataqa,laversion“féminine”.L’irapossèdegénéralementuntubedeplusoudemoinsquel’arca.Voiraussiflûtedepan,jula‐jula.

Page 65: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

JABALINA(esp.)Petiteguitareàquatrecordesutiliséedanslamusiquetraditionnellemexicaineetplusparticulièrementdans la régiondeVeracruz. C’est l’undes instrumentsprincipauxduhuapango.Voiraussihuapango.JALEO(esp.)GenreinfluencéparlejaleoandalouetpratiquéenrépubliqueDominicaine.Lamusique,à 3/8, s’apparente au merengue mais elle s'en distingue par sa forme bipartite: lapremièresectionétantdetempomodéré,lasecondetrèsvive.JARABE(esp.)[syn.:sondelatierra]Genre national mexicain apparu dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il s’agissaitalorsd’unedansethéâtraleconnuesouslenomdesondelatierra.Descouplesvêtusdetenues luxueuses, exécutent des danses mimétiques (par ex: imitation d’une paradeamoureuse entre un coq et une poule) sur unemusique divisée en plusieurs sectionsrythmiquement contrastées. Ces sections portent souvent un nom d’animal (iguana...)évoquantainsiletypedechorégraphiequivaêtreexécutée.Lasectionfinaledesjarabesportesouventlenomdediana.FréquemmentinterditeparlesEspagnolsdanslesdernièresdécadesdelacolonisation,tant pour son utilisation par lesmouvements insurgés que pour son “immoralité”, lajarabeendevintunélémentidentificateurdumouvementindépendantistedudébutduXIXesiècle.LuizHeitorCorrêadeAzevedo, "LeChantde laLiberté", inMélangesà laMémoiredeJeanSerrailh,Paris,CentredeRecherchesdel'Institutd'ÉtudesHispaniques,1966:“Le caractère populaire de la guerre [d'indépendance duMexique] se reflète dans leschantspatriotiquesqu'ellesuscite.Icinousnetrouveronspasderythmesdemarcheàl'européenne,commeàBuenosAiresouàSantiago,maisleJarabe,unedanseà3/4,demouvementrapide,dont lescouplets irrévérencieuxetquelquefoispicaresques, furentregardés avec méfiance par le tribunal de l'Inquisition et bannis par les autoritésespagnoles sous leprétextequ'elle étaitdangereusepour lesmœurset l'ordrepublic.Soussesdeuxformes:chantéeetdansée,lejarabedevientinséparabledelaRévolution.Les jarabes les plus anciens que nous connaissons, datent de la période des guerresd'indépendance.”Voiraussiseguidilla,valona,zapateo.JARANA(esp.)1. Instrumentmexicainà cinq cordes légèrementplusgrandqu’unevihuelamaispluspetit qu’une guitare. Il est employé pour les principaux genres populairesmexicains:huapango,corrido,jarabe,mariachi,son.2.TypedesonpratiquéauYucatán.VoircharangoJAROCHA(esp.)Harpe mexicaine de la région de Veracruz. Son jeu est caractérisé par des mélodieshomophoniques, par l’exécution d’arpèges en trémolo ou mélodiques et par desmouvementsondoyantsutilisantdesnotesconjointes.

Page 66: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

VoiraussiharpeJÍCARADEAGUA(esp.)[syn.:calabazadeagua]Instrumentdepercussionutilisépardes IndiensduMexique. Il est fabriqué avecunedemi‐calebasse placée face ouverte vers l’eau. Celle‐ci, frappée avec une baguette debois,estplusoumoinsimmergéeafind’obtenirdeshauteursdifférentes.JING‐PINGBAND(angl.)ÀlaDominique,genred’orchestreconsistantentambour,accordéon,flûteoubom‐bom(trompedebambou).JOMBEEDANCEDanserituelledeTobagoetdeMontserratliéeaucultedesancêtresetàl’évocationdesespritsdesdéfunts(jombees)quisemanifestentparlebiaisdelatranse.àMontserrat,cettedansepossèdedesfinsthérapeutiques.àTobagolajombeedanceafusionnéavecdesbranlesetdesgigues léguésparunrégimentd’Écossaisquistationnadans l’îleauXIXe siècle. Les instruments utilisés sont, outre des tambourins et des triangles, desviolons.Voiraussidanse.JONGO(port.)[syn.:angona,bendenguê,corimá,tambú]DanseetstylemusicalbrésilienappeléégalementbendenguêàRiodeJaneiro,tambuoucorimáàSãoPauloetangonaàAreias.Lachorégraphie,prochedecelledubatuqueetdelasamba,consisteenuneronded’unevingtaine de personnes tournant dans le sens inverse des aiguilles d’unemontre. Aucentreducercledesdanseursexécutentl’umbigada.Cesdansessontaccompagnéesdedeux pratiques vocales responsoriales distinctes: d’une part, entre un soliste(cantandor)etunchœurquiluirépondparunrefrain,etd’autrepart,entreunchanteuret une personne du cercle. Le soliste lance quelques vers énigmatiques improvisés(pontos). La personne à laquelle ils s’adressent doit les déchiffrer et répliquer par unautreponto.Lesinstrumentsaccompagnantlejongocomprennentplusieurstypesdetamboursdontlestambus,lescandongueiras,lesatabaques,lesangomasetlescaxambús.Lechanteurs’accompagneparfoisd’unguaiá.Commedans lebatuque, lechefde la formation jouesur leplusgrandtambour(tambu), tandisque lechanteurou lachanteusemartèleunrythmefixesurlefûtavecunbâton.Apparuaudébutdusiècledans lescampagnesdesenvironsdeRioetdeSãoPaulo, lejongosedisséminadanslesvilles,maiscenséêtreliéàdespratiquesdesorcellerie,ilfutrépriméetdisparutpresque complètement.Aujourd’hui, le jongo subsiste grâce àdeschanteurs telsque JoãoBosco,mais laparticipationdes femmesauxdansess’est faiteplusrare,desortequelachorégraphies’estmodifiéepourlaisserlaplaceàdescouplesd’hommes.Voiratabaque,candongueira,ponto,tambu,umbigada.JOROPO(esp.)Genrevénézuelieninspirédemélodiescycliquesd'origineafricainecomportanttroisouquatrechangementsd’échelletonale.Lesprogressionstonalesdesmusiquesafricaines

Page 67: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

furenteneffetréinterprétéesàpartirdesharmoniesdesaccordseuropéens.C’estdecechocculturelquenaquirentcequ’onappelleles“cyclessansfin”,commeparexemplelasuiteharmoniquedo‐fa‐sol‐fa. Si ces cycles furent essentiellement introduitsdansdesformesmusicalescubaines,onlesretrouveaussiauVenezuelaetenparticulierdanslejoropo. Lamusique est produite par un ensemble incluant une harpe, un cuatro, unepairedemaracas,unecontrebasseetsouventunemandoline.Les textes du joropo parlent d'amour, rendent hommage aux femmes ou narrentcertainsévénementslocaux.LejoropoestdevenuladansenationaleduVenezuela,maisilsepratiqueaussichezlesLlanos(Colombie).Lafemmeaguicheetrepoussecontinuellementl’hommequitentedela séduire. Celui‐ci manifeste son mécontentement en agitant son chapeau. Cettedramatisationestponctuéeparunesortededialoguedebattementsdepiedsentrelesdanseurs.JOTA(esp.)1.DansecolombienneoriginairedeCastilleaccompagnéepardeschirimías.Lajotaesthabituellementdanséeparunhommeetdeuxfemmes.Cesdernièresévoluentchacunedeleurcôtétandisquel’hommedanseautourd’ellesenformantunhuitetenchantantuncopla.2.Anciengenrevénézueliend'origineespagnolepratiquédans lesvillesdeMargarita,MonagasetGuárico.Lajotavénézuéliennesedistinguedesonantécédantcastillanparsonrythmebinaire(6/8ouà2/4).Elleestchantéelorsdefêtesoudeveilléesfunèbres.JOUCOUJOU(créole)Hochethaïtiencomprenant troisgourdes fixéesauxextrémitésd’unecroixdebois.Lejoucoujouestutilisépendantunepériodefestivedeseptsemainesdébutantlemercredidescendres.VoiraussihochetJOVEMGUARDA(port.)[jeunegarde]Mouvement influencépar lerock. Ilapparutvers1965àSãoPauloetcoïncidaavec ledéveloppentdesmoyensde communicationdemasse.L'expressionprovenaitdunomd'une émissionde télévisionde SãoPaulo animéeparRobertoCarlos et destinée à lajeunesse. Le rapide succès de la jovem guarda supplanta rapidement les canções‐de‐protestopluspolitiquesetdérangeantes.Troiscompositeursetchanteursontincarnélemouvement à sesdébuts:RobertoCarlos (1943), ErasmoCarlos (1941) etWalderléia(1946).Lemouvements’inspiradurockandrollchantéenportugaisetpratiqué,dès1957,parTonyCampello,CellyCampelo,SergioMuriloetquelquesgroupesvocauxbrésiliens.LaJovemGuardapréservacettetendancetoutenincorporantdesinstrumentsélectrifiquesetdenouvellestechnologiesélectroniques.JUBA(créole)[syn.:martinique]TambourdeHaïti,deJamaïqueetdeMartinique.L’instrument,posésurleflanc,estjouépardeuxpercussionnistes:l’unsemetàchevalsurletambour,pressantsescoudesouletaloncontre lapeaupourmodifier letimbreet lahauteur, tandisque l’autresetenantderrièrelui,frappelefûtavecdeuxbaguettes.

Page 68: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

JULA‐JULA[syn.:julu‐julu]D’après John M. Schechter, Jula‐Jula, New Grove Dictionary of Musical Instruments,London,MacMillan,1984,Vol.2,p.335.1. Flûtes de pan deBolivie. Le terme jula‐jula désigne celles qui sont utilisées sur leshautsplateaux,tandisquejulu‐juluévoquecellesdesAndes.Lesflûtesdepandeshautsplateauxsontjouéesparpaires,chacunecomportanttroisouquatretubes[...].Pourlesdanseschukarubailesetégalementend’autresoccasions,ilpeutyavoirjusqu’à12jula‐julas,chaquetailleportantsonproprenometétantaccordéeuneoctaveplushautqueleformat suivant. Les deux rangées de chaque paire sont appelées respectivement guía(quatretuyaux)etarca(troistuyaux).L’ambitusdel’ensembleestdequatreoctaves.Les flûtesdepandesAndes comportent quatre tuyaux en ce qui concerne les arca ettroispourl’ira.Ellessontégalementjouéesdansdesensemblesincluantdesjulas‐julasdedifférentestailles.Dans ces traditions, le guía représente le mâle et l’arca la femelle. Le jeu se fait paralternanceentrelesdeuxrangées,cequiproduitunesortedehoquetcaractéristique.2. Le jula‐jula est également un drame dansé, remontant au moins à 1809 etreprésentantunechasse.Elleestinterprétéele3mailorsdelaFiestadeLaCruz.JUNKANNU[syn.:junkanoo,JohnCanoe]Défilé de Noël organisé au Honduras, en Jamaïque et en Guyane. Comme dans denombreuses célébrations de ce type, les influences européennes et africaines sontétroitementimbriquées.Ledéfilécomporteunroi,unereine,quelquescaractèrestypes,tels que le koo‐koo, un jeune garçon réclamant de la nourriture ou John Canoe,personnage aux cheveux longs. Ils sont accompagnés de danseurs, de chanteurs et demusiciens jouant sur des gumbes, des tambourins, des hochets, des fifres et desinstrumentsàcordes.LejunkannuapparutaudébutduXVIIIesiècle,etaprèsdemultiplesviscissitudes,ilnesubsisteplusquedanscertainsquartiersdeKingston.JWÉPÒTÉGenrepratiquéàSainte‐Lucie.Trèsprochedusolo, il s'endistinguenéanmoinsparsachorégraphie.Onyretrouvelecerclededanseursetleblòtjé(mouvementetcontactdubassin),mais il n’est exécuté quepar deuxdanseurs à la fois.Undanseur se place aumilieu du cercle et à un moment de la chanson, il va pratiquer le blòtjé face à unepersonnedesonchoix.Voiraussidébot,solo,yanbòt.KALINDA(créole)[syn.:calenda,calinda]1.Nomtirédumot “calendes”etdonnépar lesmissionnairesdominicainsauxdansesdesNoirs.SelonlePèreLabat,Nouveauvoyageauxislesdel’Amérique...,1742:“[La danse] qui leur plaît davantage et qui leur est plus ordinaire est le calenda. Ellevientde lacôtedeGuinéeet,suivant toutes lesapparences,duroyaumed’Andalousie,lesEspagnolsl’ontapprisedesnègresetlapratiquentdanstoutel’Amériquedelamêmemanière.”2. à Trinidad, à la Guadeloupe, à la Martinique (sous le nom de laghia) et dans lesGrenadines, ancienne danse de fécondité, interdite par l’Église en raison de son

Page 69: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

caractère sexuel. Elle s'est transformée en une lutte rituelle avec des bâtons, et àTrinidad,elleainfluencélecalypso.KALUMPEMBATambourà frictioncubaind’origineafricaine.Commedenombreux instrumentsdecetype,ilestemployédansdesritesmagiquesoureligieux.KALUYOSGenremusicalpratiquéenBolivielorsdefarras(fêtes).Ilestjouéàlaharpeetaukena.KAMU‐PURUI[syn:gammuburui]Flûtedepandes IndiensCunadePanama.Les sept tubesdebambouqui la constituesont associés pour former deux groupes de trois et quatre tubes qui symbolisentrespectivement l’hommeet la femme.Lemusicien tientunedeces flûtesdanschaquemainet lesprésentedevant saboucheavec lespluspetits tubesde chaquegroupe sefaisantface.Legroupedequatretubesestaccordéenquintesjustesascendantes,et legroupe de trois tubes, en quintes descendantes. La flûte femelle est accordée unesecondemajeureoumineureplushautquelaflûtemâle.Lemusiciensouffleentredeuxtubes,produisantainsiunaccordetdeslignesmélodiquesdequintesparallèles.Voiraussiflûtedepan.KANTULE[syn.:kamoturo]ChezlesindiensCuna(Panama),lekantuleestlemusicienofficiel.Alafoisinterprèteetpédagogue,iltransmetauxgénérationssuivanteslestraditionsmusicalesdesongroupe.Il est aidé dans sa mission par le kansueti, sorte d’assistant seul autorisé à tailler lebamboudanslequelsontfaiteslesdifférentesflûtes.KASEKO[syn.:kasséko(Guyane)]Termeissudufrançais“casser lecorps”. IldésigneungenreduSurinametdeGuyanedanslequelladansesecaractérisepardenombreuxdéhanchements.PratiquéepardesCréoles et des Noirs, la musique est jouée par un orchestre comprenant des vents(trompette,trombone,clarinette,saxophone),unbanjoetdespercussions(caisseclaire,grossecaisse,hochets).Dans le kasséko de la Guyane, les instruments sont presqu’exclusivement despercussions.KAYUMTypede timbaleenusage chez lesMayas. Jouéeavec lesmainselle était fabriquéeenterrecuiteetrecouvertededécorations.Lestimbaleskayumsontmieuxconnuesquelaplupart des instruments pré‐colombiens d’une part grâce aux représentationspréservéesdansdescodexetsurdespeinturesmurales,d’autrepartparcequ’ellessonttoujoursutiliséespardesIndienslacandónduMexique.

Page 70: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

KENA[syn:kena‐kena,quena,quena‐quena]Flûteàencochedontl’origineremonteaumoinsàlacivilisationChavin.Aujourd’hui,elleestessentiellementutiliséeenBolivie,auPérou,enArgentineetauChili.Lesmatériauxles plus divers ont été et sont encore utilisés pour sa construction: os d’animaux oud’humains,or,argent, terrecuite,mais leskenas lespluscommunessont fabriquéesàpartir de végétaux (bambou ou jonc). L’instrument actuelmesure entre 25 et 50 cm,possède de cinq à huit trous, et son ambitus est de deux octaves. Lorsqu’il n’est pasutilisé en solo, il est accompagné par une harpe et des tambours (bombo, caja) pourexécuter une série de danses régionales (bailecitos, carnavalitos, cacharparis, cueca,kaluyo,taquiraris,...).Parmilesdifférentstypesdekena,ontrouvelamimbychué,lepaceño,lelichiwayu.KIMBUMBA[syn:tumbandera,tingotalango(Cuba)]ArcenterredesCaraïbes.KIMSAPPÍAFlûtetailléedeBoliviecomportanttroistrous.KKATIKChezlesQuechua(Bolivie),flûtedepanquisuitlepussak(lemeneur).Auseindecettepairedeflûtes, lekkatikpossèdedestuyauxpluslongsetuntubesupplémentaire.Lesquatretaillesdeflûtesdesensemblesquechua(altumamay:lagrandmère;mamay:lamère; iskay: deux; chilu: le plus aigu) existent ainsi chacunsdansun format kkatik etdans un format pussak. Classées par ordre décroissant, la plus grande flûte de panQuechuaestl'altumamaykkatiketlapluspetite,lachilupussak.Lesensemblesdanslesquelcesflûtessontutilisées,comprennentégalementlewankara,lepfutuwankaraetlephutuca.KLOKLóPetittambourdel’ensemblecubainarará.Commelesautresmodèlesdecettesérie,sonuniquepeauestcintréeparuncerceauquiest luimêmemaintenugrâceàdescordesfixéessurdescrampons.A l’inversedesautrestamboursdecette famille, lekloklóestjouéassisetfrappéavecdeuxbaguettes.KONTStyle vocal a capella, chanté à Sainte‐Lucie lors de veillées funèbres. Les textes serapportent essentiellement à la mort ou relatent les faits qui ont marqué la vie dudéfunt.Lekontestscindéendeuxsections.Lapremièrecontientquatreversintroduitspar le chanteur soliste et repris immédiatement par le chœur, qui chante les notesfinales en tierces parallèles.Dans la seconde, lemême texte et lamêmemélodie sontrépétés, mais c'est chacune des phrases qui est ici divisée en deux parties dont lapremièreestchantéeparlesolisteetlasecondeparlechœur.KROMANTIPrincipal rituel des Marrons de Jamaïque. Il est exécuté lors des cérémonies du BigDrum.Cenomviendraitd'unportde laCôted'Ord’où lesesclavesétaientembarquéspour le Nouveau Monde. Les cérémonies kromanti sont centrées sur un rite de

Page 71: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

possessionquidoitpermettreauxparticipantsd'êtreinvestisdel'espritdeleursancêtremarrons.Ceux‐cipeuventalorslesaideràrésoudreleursproblèmes.Ilssontinvoquéspardeschantsetdesdanses(papa,ibo,mandinga,dokosemangola)quisepratiquentausondegrandstambours(kromantidrums)etd'instrumentsdefortune(houesfrappéespardesobjetsmétalliques...).KUARUP(musiquedu)D’aprèsPatrickMenget,Brésil:MusiqueduHaut‐Xingu,Ocora,RadioFrance,C580022,1992.Cycle cérémoniel le plus important du Haut‐Xingu. Il célèbre, durant les dernièressemainesdelasaisonsèche(aoûtetseptembre),lesmortsdel'annéeécoulée.Lesritesqui entourent ces célébrations sont accompagnés par différentes manifestationsmusicales.Desmusiciens,groupésdeuxàdeuxsedisposentautourduvillageetjouentdelaflûteàblocurua,uneflûteàdeuxcorpsdontlalongueurvariede2à2,5mètres.Lekuarupproprementditestchantépardeuxsolistesquiscandentleursparolesavecdesmaraka(calebassesrempliesdegraines).KWA‐KWAIdiophone consistant en un petit banc ou en un morceau de bois percuté avec deuxbaguettes.IlestutilisépardesaborigènesetdesNoirsduSurinam.KWADRILLekwadrilpratiquéàSainte‐LuciecomporteunensembledecinqdansesjouéesdanslamêmetonalitéetsuivantuneprogressionI‐(II)‐V‐I,ouI‐IV‐V‐I,ouI‐(V/V)‐V‐I.Ilsedistinguedesonhomonymeeuropéenparunjeu“détaché”auviolon,parl’abondancede rythmes syncopés, par l’alternance constante de croches et de doubles croches ausein d’une même phrase ainsi que par la répétition constante de mêmes motifsmélodiques.Onytrouveparailleurspeudemélodiesfixesmaisdescanevassurlesquelslesmusiciensimprovisent.L’orchestrejouantlekwadrilcomprendunviolon,unbanjo(skroud ou bwa pòyé), un cuatro, une guitare (qui joue la ligne de basse), unemandoline,unchakchaketparfoisdesosservantd’idiophone(zo).LAKITAFamille de flûtes de pan boliviennes. Les différents formats sont habituellementemployés par paires lors de cérémonies religieuses ou de fêtes locales. Les lakitaspeuventcompendreunerangéedeseptouhuittubes,oud’unedoublerangéedetubes,la seconde faisant office de résonateur. Les différentes flûtes de pan de cette famillepeuvent être groupées selondifférentesvariantes.Onassocie généralementparordredécroissantdetaille:deuxpairesdesanjas,troispairesdelikusetuneparedech’ilisouunepairedesanjas,unepairedemalas,deuxpairesdelijusetunepairedech’ilis.Voiraussiflûtedepan,ira.LAMBADA(port.)En Europe, le genre fut officiellement intronisé le 21 juin 1989, lors de la fête de laMusique. Par l'entremise d'une chaîne de télévision française, et avec l'aide d'unfabricant de boisson gazeuse, la firme CBS révéla un groupe "découvert" par deuximprésarios avisés: Kaoma. La chanson qui allait donner son nom au genre et luiapporterunrenomaussicolossalqu’éphémère,étaitunplagiatd’unechansonattribuéeàdeuxcompositeursboliviens(ouchiliens?).

Page 72: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Ce"nouveau"genreétaitapparuaudébutdeladécenniedansl'étatdePará(Brésil).Ilrésultait du syncrétisme qui s'était opéré entre les différents styles diffusés par lesradios de Belém: le carimbó, le reggae et la salsa. De même, la danse qui allait êtreattachéeàcestylereprenaitunepartiedescaractéristiqueslascivesdumaxixe.LAMELLOPHONEIdiophonesd’origineafricainedontlesonestproduitparlavibrationdepetiteslamellesgénéralement en bois ou enmétal, accordées les unes par rapport aux autres. Dès lemilieu du XIXe siècle des voyageurs ont signalé la popularité à Rio de Janeiro delamellophones avec une calebasse faisant office de résonateur. Au XXe siècle, cesinstrumentssontdevenuspratiquementobsolètesenAmériqueduSud,maisilsrestenttrèspopulairesdanslesCaraïbesouilsassumentunefonctiondebasseharmoniqueetrythmique. Faits de matériaux de fortune, ces lamellophones sont parfois désignéscomme:“lacontrebassedupauvre”.AmériqueduSud(général):calimba,kalanba,kalimba,mbira,sansa,zimbaArgentine:quisancheBrésil:otchissageCaraïbes:marímbulaCuba:marímbula,vladímbulaHaïti:marimba,manimba,malimbaJamaïque:bass‐box,rumba‐boxPortoRico:marímbulaUruguay:quisancheVoiraussimarimbaLATINJAZZGenrenéde la fusiondu jazz et dediversesmusiques latino‐américaines, cubaines etbrésiliennes en particulier. Le Latin jazz conserve géneralement l'instrumentation,l'harmonieetlestechniquesd'improvisationdujazz,auxquelss'ajoutentdestamboursetdesrythmesafro‐latins.Dessyncopes«latines»apparaissentdéjàdanscertainsragsdeScottJoplin,puisdanslalignedebassedujazzdeJellyRollMorton,qu'ilbaptise«Spanishbass».C'estauxEtats‐UnisqueleLatinjazzsedévelopped'abordentantquegenrepropre.Onentrouvelesprémicesdans lesmorceaux composéspar le trombonisteportoricain JuanTizolpourDukeEllinghton(Caravan,notamment)etdanslesorchestrationsdesbigbandscubainsdes années 30, dont celui du flûtiste Alberto Socarrás. Le Latin jazz débutevéritablementàpartirde1940,aveclaconstitution,parletrompettiste,saxophonisteetarrangeurcubainMarioBauzáetsonbeau‐frèrelechanteurMachito(FrankGrillo),dugrandorchestreTheAfroCubans.AncienmembredesformationsdeChickWebbetdeCab Calloway, Bauzá réalise, avec la collaboration de John Bartee, l'arrangeur deCalloway, des arrangements novateurs, qui séduiront des jazzmen tels que CharlieParker,FlipPhillips, JoeNewmanetDizzyGillespie. Sous l'influencedeSocarrásetdeBauzá,rencontréauseindel'orchestredeCalloway,Gillespieengageen1947danssonbig band le Cubain Chano Pozo, virtuose de la conga. Pozo, qui mourra assassiné àHarlemendécembrede l'année suivante, enrichit le répertoireduLatin jazzavecdescompositionstellesqueMantecaetTinTinDeo,orchestréespardiversarrangeurs.Dansles années 50 se constituent des combos de Latin jazz comportant généralement unpiano,uneguitareetunvibraphone‐parmiceux‐ciceuxdeGeorgeShearing,CalTjaderet Mongo Santamaría ‐ et les jazzmen américains (de Bud Powell à Erroll Garner)

Page 73: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

adoptentdesrythmes«latins»,lemambosurtout,alorsausummumdesapopularité.Danslesannées60,labossa‐nova,amenéeauxEtats‐UnisparMongoSantamaríad'unepart,DizzyGillespiede l'autre, s'intègreau répertoiredu jazz, et StanGetzobtientunremarquablesuccèscommercialavecGirlof Ipanema,chantéparAstrudGilberto.A lafindesannées80,GillespiereconstitueungrandorchestredeLatinjazzdanslequelsecôtoient des musiciens de diverses nationalités dont les Cubains Arturo Sandoval etPaquito D'Rivera, les Brésiliens Claudio Roditi, Airto Moreira et Flora Purim, lePortoricain Giovanni Hidalgo, le Panaméen Danilo Pérez et Steve Turre, trombonisteaméricaind'originemexicaine.LeLatinjazzactuel,aussibienpratiquépardesmusiciensaméricains(ChicoHamilton,JayHoggard,SteveColeman,RoyHargrove)quelatino‐américains(DavidSánchez,PauloMoura, Dom Salvador, Gonzalo Rubalcaba, Michel Camilo, Alain Jean‐Marie, JustoAlmario) intègre aujourd'hui également des rythmes colombiens, portoricains,vénézuéliens,péruviens,antillais, jamaïcains,et il tendversunefusiondeplusenplusprononcée.LÉ(port.)Tambourbrésilienconique,depetitetaille,etpourvud’uneseulepeau.Dansl'ensembledepercussionquiaccompagnelecandomblé,c’estletambourlepluspetitetleplusaigu.Voiraussiatabaque,batá,batá‐cotô,caxambu,ilu,rumpi,surdo.LÉWOZGenretraditionneldelaGuadeloupe.Sesoriginesremontentauxtraditionsdeschantsetdes danses des esclaves noirs scandées par des ka. Le genre de musique qui y étaitpratiqué était appelé gwoka (gros ka), et les séances au cours desquelles cesdivertissementavaientlieuétaientappeléesbamboulaouléwoz.Leléwoz,decaractèreprofane,estorganiséesdansdescontextesetàdesoccasionstrèsdiverses. Un commandeur dirige la cérémonie qui se déroule suivant un ordre défini.Aprèsuneintroductionousolisteetchœurserépondentsuivantlatechniquedel’appelet réponse, les instruments, comprenant des tambours (ka, boulas), des hochets(chachas, kalbass), un idiophone (ti‐bwa), et un sifflet commencent à jouer. Ilsaccompagnentdeschantsbaséssurunealternancedecoupletsetrefrains.Lesdanseurssaluentlestamboursavantetaprèsleursévolutions.IsabelleLeymarie,DuTangoauReggae:,Paris,Flammarion,1996,p.59:“Leléwozactuelcomporteseptrythmesdebase:leléwozproprementdit,decaractèremélancolique;lekalaja,tristeetlent,parfoisjouépourlesveilléesmortuaires;legragé,rythmantjadislestravauxcollectiftelsquelagrage,réductiondumaniocenfarineetducaféenpoudre,surtoutchantéparlesfemmes;leroulé,aurythmeternaire(égalementnomd’unesortedevalsedanséeaprèslafabricationdelafarinedemanioc);lemendé,entraînant,autrefoisjouéquandlesmarronsattaquaientlesplantationsetdevenudansedecarnaval;lepagyanbel(oupajembel),liéàlacoupedelacanneàsucre;etletoumblaceffervescent, jadis plus ouvertement sexuel. [...] La danse toumblac de subdivise elle‐même enplusieurs rythmesdont le toumblac‐chiré, rapide (que l’on retrouvedans labiguine),lecalendaetleboulawon.”Depuis les années 1960, l’émergence dumouvement indépendantiste guadeloupéen afavorisélerenouveaudecertainestraditionsculturelles,et legwokaconnaîtunregainde popularité. Certains artistes ont maintenu l’ancienne tradition (Marcel Lollia, Ti‐Céleste,YvonAnzala,RobertLoyson), tandisqued’autresmodernisaient legenre(GuyKonket,GérardLoquel).

Page 74: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

LIKU1.[syn.:licu]Flûteàencochebolivienne,semblableàlakena.2.Flûtedepanbolivienne.LIMBODansepratiquéeparcertainsMarronsjamaïcains.Elleconsisteàseglisser,ens'inclinantversl'arrière,sousunbâtonplacédeplusenplusbas.Selonunelégende, l’esclavequiréussissaitàpassersouslabarrelaplusbassepouvaitobtenirsaliberté.LLAMADOR[syn.:caja,yamaró]Tambour monomembranophone colombien de petite taille appartenant à la mêmefamille que le tambormayor. La peau est généralement fixée sur le fût grâce à deuxcerceauxmétalliquesetlatensionestassuréeparunecordetendueenzigzagentrelesdeuxcerceaux.Alorsqueletambormayoresttenuentrelesjambes,lellamadorestposésurlegenoux.Ilestentreautreutilisédanslelumbalú,cultedesmorts,ouilfournitunrythme de base qui sert de support aux improvisations d’un tambour plus grand, lepechiche.Voiraussiconjunto.LUNDÚ(port.)[syn.:lundum]Genre traditionnel d’origine africaine. Il connaît un importantdéveloppement auXIXesièclegrâceà l’influencedemusiciens issusde lapéninsule ibériquequi fontdu lundúune musique de salon, et grâce également à la diffusion du genre par le biais departitionspubliées enpartie àRiode Janeiro. Le lundú serapar la suite évincépar lamodinhaetlemaxixe.Le brésilien Xisto Bahia (1841‐1894) a été un des plus importants compositeurs delundús.Voiraussibatuque,modinha.LUNGóua[syn:garabato]Baguettedepercussionafro‐cubained’originecongo.Terminéeparunefourche,elleestfrappéesurlesol.MACULêLÊ(port.)Dansedramatiqueàcaractèrepugilistique.Lesexécutantspossèdentchacununepairede bâton qu'ils frappent sur un rythme dicté par des tambours tout en chantant àl'unissondansunmélangedeportugaisetdelanguesafricaines.Disposésencercleouencolonne, leshommes frappent les troispremiers tempsde lamesure en tenant les bâtons à la hauteur de leur ventre. Sur le quatrième temps, ilslèventlesbrasetcroisentlesbâtonsenfacedeleurvisage,pourarrêteruncoupassénéparledanseursoliste.Aprèsavoirparcourulecercleoulafiledesdanseurs,cedernierchoisitunpartenaireaveclequelilexécuteunechorégraphiepugilistique,danslaquellelesbâtonssontutiliséscommedesépées.

Page 75: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Lechantquiaccompagnecettedanseestentonnésous formeresponsoriale.Lesolistecommence, puis les danseurs, lesmusiciens et le chœur dans lequel prédominent lesvoixd'enfants,luirépondent.L'accompagnementdumaculêlêsefaisaitàl'origineavectroistambours:l'unenpeaudeserpent, lesdeuxautresrecouvertsd'unepeaudechèvreoudeveau.Actuellement, ilsontétéremplacéspardesensemblesdetroisatabaquesauxquelsse joignent leganzá,l'agogôetparfoisdespandeirosetuneguitareàdouzecordes.Ils’agissaitd’undivertissementpratiquéàl'originepardesesclavesnoirdeBahia,maisqui connutune longue éclipse entre l'abolitionde l'esclavage en1888 et le débutdesannées1940.Lesoriginesdumaculêlêproviendraientd'unmimerendanthommageàlabravoure d'un guerrier. Un indien était resté seul au village avec les femmes et lesenfantspendantqueleshommesétaientpartisàlachasse.Levillagefutagressépardesennemis et le guerrier, s'armant de deux bâtons, repoussa les assaillants avant demourirdesesblessures.Lemaculêlêcomprenddenombreusesvariantesrégionales:lebate‐pauauMatoGrosso,le moçambique à São Paulo, le tum‐dumdum au Pará, le vilão à Santa Catarina et lechico‐do‐porretedansleRioGrandedoSul.MACUMBA[syn.:cabula,umbanda]Culte syncrétique répandu dans le centre et le sud du Brésil. Le dieu suprême de lamacumba, d’origine bantoue, est invoqué par des puntos de macumba, mélodiesmélancoliquesaccompagnéespardesagogos,desingomes,desxequeresetdesxerés.Ceculteàsuscitévers1925l’apparitiond’unautrecultesyncrétique:l’umbanda.VoiraussicandombléMAIZUFamille de flûtes de pan à rang unique utilisées par les Chipayas des hauts plateauxboliviens. Les ensembles maizu comportent quatre flûtes de pan: trois à deux tubes,représentant l’élément féminin (arca), et une à trois tuyaux, représentant l’élémentmasculin(ira).MAKUTA1.Longtambourcubaind’originecongo.Tubulaireouenformedetonneau,ilcomporteunepeaufixéepardesaiguillesoudesboulons.Apparemment,lapeauétaitinitialementtendueaumoyendecoins.2.Danseet rythmeassociésau tambourmakuta.L’exécutiondurythmerequiertdeuxtambours makuta, l’un en forme de tonneau, l’autre tubulaire. Tout deux, maintenusverticalement,sontpercutésaveclespaumes.MALA[syn.:malta]1.Termegénériquedésignantlaplupartdesaérophonesboliviens:flûtesdepan,flûtesbiseautéesouflûtesdroites.2.GrandeflûteàencocheutiliséeenBolivie.MALAGUEÑA(esp.)Danse pour couple d'origine espagnole appartenant au genre du fandango. Elle futimportée au Mexique par des colons espagnols et s'y développa dans une version

Page 76: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

chantéeetdanséeautonome.L’évolutionmusicaledelamalagueñafutsimilaireàcellede la jota puisque le rythme originellement ternaire à 3/8 ou à 3/4 évolua vers unschémaplutôtbinaire(6/8).LamalagueñasedistingueparsesparolesquiévoquentlaplupartdutempslamerouunefemmeoriginairedeMálaga.DanslarégiondeHuastecs'estdéveloppéelamalagueñasalerosa,versionurbainedugenre.Lamalagueñas'estdiffuséeauVenezuelaoùelleestinterprétéependantlesfêtesetlesveilléesfunèbres.Mêmedanscecas,legenreconservesoncaractèredechansonetsestexteslyriquesouamoureux.MALAMBO(esp.)Genre populaire argentin qui se développa au XIXe siècle, lors des campagnes pourl'indépendance.Lemalamboseprêtaitparticulièrementbienauxcombatsrevendicatifsparce que la danse, de caractère viril, vaillant et réclamant de l'endurance, était unefaçond'affirmersabravoureetsadextérité.Lemalamboestsouventpratiquépardesgauchos.Legenreestenlevéetà6/8.Ilestaccompagnéparlaguitare.MAMBISATambour afro‐cubain à peau unique. Son fût quasi cylindriquemesure à peu près unmètredehaut.Dans laprovincedeLaHavane, il estattachéaucouet jouéavecdeuxbaguettes.MAMBO(esp.)Genre populaire urbain d'origine cubaine apparu après la Seconde Guerre mondiale,grâceàl’impulsionduflûtisteAntonioArcaño,ducontrebassisteArsenioRodríguez,etsurtout du pianiste et arrangeur, Pérez Prado.Modifiant l’instrumentation du danzónparl’ajoutdelabatterieetenrenforçantlasectiondescuivres,Pradocréelemamboquis’imposera aux Etats‐Unis dans les années 50. Lemambo fut fortement influencé parcertainstraitsdujazz,notammentlorsquedesarrangeursetdesinstrumentistesdejazzont commencé à collaborer avec des orchestres originaires “latins” comme celui deMachito,deTitoPuenteetdeRenéTouzet;maisaussilorsquedesmusicienscommeletrompettisteMarioBauza,ouletrombonisteJuanTizolsesontintégrésauxbigbandsdeCab Calloway et de Duke Ellington. On trouve par exemple dans le mambo desdissonancesquisontclairementhéritéesdespratiquesdesbigbands.La danse qui accompagne lemambo se pratique par couples. Ceux‐ci exécutent leursfigures de façon individuelle ou se tiennent enlacés tout en préservant une certainedistance.à larumba, ilsempruntentunmouvementdeshanchesobtenupar la flexiond'unejambetandisquel'autrerestetendueetques'ajoutentdespasd'avantenarrière.Lemamboanotammentdonnénaissanceaucha‐cha‐cha.MAMPULORIO(esp.)DanslesétatsdeFalcón,MirandaetLara(Venezuela), ils’agitd’unemélodieentonnéelors de veillées funèbres organisées à l’occasion du décès d'un enfant. Ces veilléesprennent la formed'unegrande fêteaucoursde laquelleonchanteavec joie,puisqueselon les croyances populaires, l'enfant mort est appelé au ciel d'où il protègera sesparents.La musique commence avec un prélude joué avec un taparita puis le chant débute,accompagnéparunensemble comprenantun cuatro, une tamboraetdesmaracas. Lerythmeestenlevé,à5/8,semblableàlaguasa.Voiraussibaquine

Page 77: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

MAÑANITASChansonpopulaireanonymeduMexiquedontl'origineremonteraitàl'époquecolonialeet qui connut un vif succès dans la secondemoitié du XVIIIe siècle. à partir du XIXesiècle, le titre de la chanson a fini par désigner un genremusical dans lequel se sontdistinguésdescompositeurstelsqueJulioItuarteetAlfonsoDeElías.Maislemañanitasdésigneaussi laversionhispaniquedufameux"happybirthdaytoyou",chantésur lesparoles:Estassonlasmañanitas/quecantabaelreyDavid/hoyporserdíadetusanto/telascantamosatí.Cettechansonestaussiutiliséelorsdesérénades.MANTA(esp.)[syn.:lamanta]Genrecolombienissudelatonadilla.Voiraussitonadilla,torbellino.MANGUARÉTambour de bois péruvien. Les Indiens Bora de la forêt tropicale l’utilisent pourannoncerl’arrivéedevisiteursetpouraccompagnerladanse.MANMANDanslevaudouhaïtien,ils’agitduplusgrandsdestamboursàpeauunique.Lesautreétant lesecondet lebulaoubébé.Tout troissont fabriquésdansunrondinexcavé, lapeau étant fixée au moyen de chevilles de bois et de cordes. La base des tambourscomportefréquemmentdesgravures.Avantd’êtreutilisésdansdescérémoniescultuelles,ilsdoiventfairel’objetd’unesériederites.Ilssontnotammentvêtuscommedeshumainsetbaptisés.Lemanmanquipeutmesurerjusqu’à1m20dehautestletambourprincipalduvaudouetlepercussionnistequienjoue(aveclesmainsouavecunpercuteur),estlechefdel’ensemble.Utilisésavecdeshochetsetdesogáns,cestroistamboursaccompagnentlesdansesquicorrespondentauxdifférentesdivinités.MARACAS(port.etesp.)1.[syn.:maracá,chacha(port.)]Paire de hochets ovoïdes constituée d’une courge ou d’un fruit sec de calebassiercontenant des graines dures ou des petits cailloux. La préhension de ces hochets estfacilité par l’ajout d’un manche. Des maracas de fortune ou modernes peuvent êtreréalisésdanslesmatériauxlesplusdivers:bois,métal,plastique...maisleprinciperesteidentique.Chez les Indiens d'Amérique latine, les maracas sont utilisés dans des cérémoniesrituelles ou lors de rites à caractère magique attestant une probable origineamérindienne. Ainsi, le maraca est indispensable pendant la pajelança, cérémonie deguérisonpratiquéepardesIndiensd’Amazonie,ouencorependantlecatimbó,cultedunord‐est du Brésil. Instruments de prestige, les maracas sont décorés comme desœuvresd'art: ilspeuventêtrepeints,recouvertsdeplumes,depeauxd'animauxoudepailletissée.Lararetéetlarichessedumatériaudefabricationdesmaracas témoigneausside l’importancedesonrôle: terrecuite, crâned'animal, carapacede tatououdejaboti.Dans un contexte profane, les maracas forment une partie intégrante de la sectionrythmique des orchestres latino‐américains et, plus particulièrement, en Colombie

Page 78: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

(conjuntodecumbiaetlesconjuntodegaitas),àCuba,àPortoRico,auVenezuelaetauBrésil.Aujourd'hui l'instrument s'est répandu dans le monde entier, grâce en partie à lapopularitédelarumba.Parallèlement,lesmaracasontacquisunrôleessentieldansdenombreuses méthodes d’éveil musical et ont été adoptés par des compositeursoccidentaux:Varèse(Ionisation,1934),Prokofiev(RoméoetJuliette,1935).Voiraussihochet,marúga.2.FlûterudimentairedesindiensduVenezuela,construiteenos.MARACATÚ(port.)Manifestation traditionnelle d’origine bantoue pratiqués dans les états d’Alagoas, deCeará,deParaíba,dePernamboucetdeGoiás(Brésil)pardesgroupesmusicaux issusdes différentes “nations” africaines. à l’origine, celles‐ci défilaient lors de fêtesreligieuses, comme l’épiphanie mais aujourd’hui, le maracatú est devenu unemanifestationcarnavalesquedurant laquelle lesparticipantsdéfilentencompagniedeleurs rois, de leurs reines, de leurs princes et princesses, de leurs divinités, de leursesclaves,de leursmusiciens,etde représentationsd’animaux (tigre,éléphant).Le lienavec la religionsubsistenéanmoinsau traversd’unhommageàNotre‐DameduSaint‐Rosaire.Leschantsdessociétésdemaracatú,aumouvement lentetaucaractèremélancoliquesontdutypetoada.Dédiésàdifférentssaints,ilstémoignentencored’élémentsangolaset expriment la nostalgie de la patrie perdue. Traditionnellement les chants sontentonnésàl’unissonpuissousformeresponsorialeparlesolisteetlechœur.L'ensemblequiaccompagnecesmélodiesestconstituéd’unevingtainedepercussionnistesutilisantdesgonguês,destarols,dessurdo,descaissesclairesetdeszabumbas.Actuellement,lesgroupes de maracatú utilisent aussi quelques instruments à vent (ganza, cuíca,saxophone,trompetteettrombone).Plusieurscentainesdepersonnespeuventprendrepartaumaracatú.Les maracatús les plus importants sont originaires de Recife, capitale de l'état dePernambouc(Ex.:laNaçãodaCabindaVelha,quiexistedepuislafinduXIXesiècle)Voiraussifolguedos,sambadematuto.MARCAçãOVoirsamba.MARCHA(port.)[syn.:cocoyé]1. Danse cubaine pratiquée dès le XIXe siècle par les comparsas d’origine haïtienne(tumbasfrancescas).[syn.:marcha‐de‐carnaval,marchinha]2. Musique carnavalesque brésilienne binaire, de mouvement vif, exécutée sur unrythme répétitif et avec une accentuation prononcée du premier temps de chaquemesure.Lastructuremusicalecomprenduneintroductioninstrumentalequiannoncelethèmemélodiquequiserareprispendanttoutelapièce.Lachorégraphieestàl'imagedelamusique: les pas suivent ceux d'unemarche ou d'une course rythmée, incluant depetitesvoltigesvirtuoses.Certainesde cesmarchespossèdentdesparoles formantdepetiteschroniquesdelavieurbainecontemporaine.Lesmarchinhascomposéeschaqueannéepourlecarnavaletnesontinterprétéesqu'àcette occasion (la fin du mois de février). Certaines de ces œuvres sont cependant

Page 79: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

devenuedesclassiques.Ellessontreprisesàtouteépoquedel'annéeetparfoisdepuisplusieurs décennies. C'est le cas de la première marchinha, intitulée Ó abre‐alas,composéeparChiquinhaGonzaga(1847‐1935)pourleCarnavalde1899.C'estaussilecas de O teu cabelo não nega (1932) de Lamartine Babo (1904‐1963); de CidadeMaravilhosa (1935) d'André Filho (1906‐1974) et de Mamãe, eu quero (1937)composéeparVicentePaiva(1908‐1964)etJararaca(1896‐1977).MARCHA‐RANCHO(port.)[syn.:marcha‐de‐rancho,rancho]Genrebrésilienchanté, semblableauxmarchinhas,maisaccompagnéparunensembled'harmonie. Si cette musique est également écrite et interprétée par les sociétéscarnavalesques, sesmélodies sont plus développées et leurmouvement est beaucouppluslentqueceluidesmarchas‐de‐carnaval.Moreninha, la première œuvre du genre, fut composée en 1927 par Eduardo Souto(1982‐1942). Elle était intituléemarcha‐de‐rancho com coro (marcha‐de‐rancho avecchœur).MARCHA‐REGRESSO(port.)GenremusicaldePernambouc(Brésil).Sescaractéristiquesformellessontidentiquesàcellesdufrevo‐canção,maisletempoestpluslentetpluslangoureux.Cesmarcha‐regressosontchantéesàlafindesbalsdesalonoudurantl'aubequisuitlecarnaval,alorsquelafoulerentrechezelleaprèsledéfilédesblocos.Voiraussibloco,frevo‐canção.MARIACHI(esp.)1.Ensembleinstrumentalpopulairemexicaindontlerépertoireestcomposédesonesetdecorridos.Cenomneviendraitpasdufrançaismariage,maisduprénomMaría,auquelonajoute lediminutifnáhuatl “chi”.L’ensembleestgénéralementcomposéd’unoudedeux violons, de guitares de différentes tailles (vihuela, jarana), et d’une harpe. Cettedernière est aujourd’hui remplacée par un guitarrón. à partir des années 1930 s’yajoutèrent des instruments à vents tels que la clarinette ou la trompette ainsi qu’unechanteuse,inteprétantlalignemélodiqueavecunevoixenrouée.2.Lamusiquedesmariachiestsurtoutprésentedans lesétatsde JaliscoetdeColima.Elleapparutvraisemblablementaucoursdurègnedel’EmpereurMaximilien,etcommesonnoml’indique,elleétaitinterprétéelorsdecérémoniesdemariage.MARIMBAFamille d’idiophones pincés (lamellophones) ou percutés (xylophones). En Amériquelatine, le terme désigne des xylophones avec résonateurs inspirés d’instrumentsafricains. Gerhard Kubik, New Grove Dictionary of Instruments, London, MacMillan,1984,vol.2,p.616:“Des modèles de xylophone ayant des calebasses pour résonateurs auraient pu êtreintroduits en Amérique du Sud dès l’époque pré‐colombienne ou par des esclavesafricainsaucoursdessièclessuivants.Ils’imposad’abordauPérouetaujourd’hui,ilesttoujoursjouéauBrésil,enÉquateur,auNicaragua,àCuba,auMexiqueetauGuatemalaoùilpossèdelestatutd’instrumentnational.Danscepays,l’instrumentaétémodifiéparl’adjonction d’un second clavier, pour compléter la gamme chromatique. Le premierinstrumentdecetypefutconstruiten1894parSebastianHurtadoetpopulariséparlefameuxHurtadoBrother’sRoyalMarimbaBand.”

Page 80: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Toutefois,àHaïti,letermemarimbadésigneunlamellophone.EnColombie,lamarimbacomporteunemoyennedevingtquatretouches.Leclavierestdiviséendeuxparties.Lemusicienaffectéauregistreleplusgravejouelebordón(petitephrasemélodiquejouéeen ostinato avec de légères variations), son compagnon joue le requinta ou tipla, unepartie improvisée à partir de la mélodie du bordón. Chaque genre, chaque dansepossèdeainsisonproprebordón.M.Ed.André,Letourdumonde:nouveaujournaldevoyage.Paris:Hachette,1876:“Dans presque toutes les cases, on entend résonner l’instrument. C’est une sorte degrand harmonica, attaché aux poutres du toit par deux cordes, et composé de vingtbambous suspendus au‐dessus de cinq lames de bois de palmier chontanduro surlesquellesonfrappeavecunbâtontrempédansdusucde ficusoudecaoutchouc.LesCuaïquérès,demêmequeleshabitantsmétisdetoutelarégion,raffolentdelamusiqueproduiteparcetinstrumentdontilsjouentavecuneassezgrandevolubilité”.Colombie:marimbaÉquateur:valimba,ulimbaGuatemala:marimba de tecomates,marimba de arco,marimba de ceras,marimba decinchos,marimbadeacero,marimbadehierroHaïti:malimba,manimba,marímbulaMexique:zapotecanorépubliqueDominicaine:marimbaSurinam:gambangVoiraussimarímbulaMARÍMBULA[syn.:marimba,manimba,marimula(Aruba),marimba(Haiti)]Grandlamellophoned’Amériquelatineconsistantenuneboîtedeboisquifaitofficederésonateur et en un ensemble de trois à sept lames de métal insérées dans un pontmétalliquequipeuventêtreaccordéesenmodifiantleurpositionparrapportaupont.Lemusicienss’assiedsurlacaisseetactionneleslamellesavecsespouces.L’instrumentestégalement utilisé en Colombie, à Haïti, à Porto Rico, au Venezuela, dans les Antillesnéerlandaises, et à Cuba où il sert de basse obstinée dans de nombreux ensemblespopulaires. L’accord des lamelles se fait généralement en fonction de la tonalité duchant.Jos Gansemans, “Le marimbula, un lamellophone africain aux antilles néerlandaises”,Cahiersdemusiquetraditionnelles,Genève:Droz,1989,p.125‐132p.“Etymologiquement, le terme de marimbula renvoie au radical bantou ‐ imba qui serapporte à tout ce qui a trait au chant ou à la mélodie. Le terme de ma‐dimba oumarimba étant le pluriel de di‐dimba, soit “touche”, il peut donc se traduire par “lestouches”.Dansd’autreslanguesbantoues,onindiqueparcemêmenomleslamellesoulestouchesdulamellophone.Toujoursenbantou,lesuffixe‐ul(a)ou‐il(a)indiquequel’on fait quelque chose pour quelqu’un. Par exemple, kwimba signifie “chanter”, etkwimbila, “chanter en l’honneur de quelqu’un”. Marimbula pourrait donc signifier“l’instrumentquijoue(chante)pourquelqu’un”.Voiraussimarimba.MARINERA(esp.)UneformedecuecapéruviennerebaptiséemarinerapendantlaguerreentrelePérouetleChili(1879).Audépartellenesedistinguedelacuecachiliennequeparsonnometpar ses paroles rendant hommage aux marins péruviens. Par la suite la marinera

Page 81: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

developperad’autrestraits,issusdelazamacueca(mêmestructureformelletripartite)etàlazambaargentine.Commelacueca,lamarineraétaità6/8,maisactuellement,onl'interprèteplutôtcommeun3/4.Lesdanseursutilisentuneécharpecommeélémentprincipalde lachorégraphieet lesverschantéssontaccompagnésparlerythmesyncopédedeuxguitares,d'untambouretpardesbattementsdemains.Voiraussicueca,zamba.MARTELO(port.)Genremusical brésilien, identifié comme une variante du desafio,mais dont le chantadopte une forme poétique du type cantoria, c'est‐à‐dire des strophes constituées deversdécasyllabiquesquisontaccentuéssurlestroisième,sixièmeetdixièmesyllabes.Le mot martelo trouve son origine dans la poésie du dramaturge italien Pier JacopoMartello(1665‐1727)dontlespoèmesenalexandrinsfurentintroduitsauBrésildurantleXVIIIesiècle.Lemarteloestinterprétélorsdetournoispoético‐musicauxparlescantadoresdunordetdunord‐estduBrésil.Voir aussi desafio, embolada, galope, galope‐à‐beira‐mar, repentista, tonada, viola‐caipira.MARUGAPetithochetenformedegourdesurlequelestfixéunmanchedebois.Ilestutilisédansles rites afro‐cubains lucumí et arará par lemaître du chant.Dans les environs de LaHavane,l’instrumentestappelémaraca,maisiln’estpasjouéparpaires.Voiraussihochet,maraca.MARUJADA[syn.:chegança,chegançademarujos]DansedramatiquebrésiliennemettantenscènelesconquêtesmaritimesdesPortugais.LesmarujadasnaquirentàlafinduXVeetaudébutduXVIesiècle,alorsquelapolitiquedecolonisationetd’explorationduPortugalbattaitsonplein.Cettetraditions’implantadans des communautés rurales du nord et du centre‐sud du Brésil. Le dramemet enscènedespersonagesdéguisés (marins,Maures,Anglais...)quiévoquentunvoyageouune conquête. Les principaux personnages chantent en alternance avec un choeur(marins, infidèles) et décrivent différentes péripéties: parade de départ, chant desmarins,scènedefamineàbordd’unbateau...Lamusiqueestinterprétéesurdesviolonsetdescaissesclaires.Voiraussicongada,dançasdramaticas.MAXIXE(port.)[syn.:matchiche]DansepopulaireurbaineapparueàRiodeJaneirovers1875.àl'origine,lemotdésignaituneinterprétationlibrededanseseuropéennesàlamode,commelapolka,lamazurkaoul’écossaise,maisilacquitrapidementunecertaineautonomieetsonsensenglobalapolkaet le tangobrésilien.à lapremièreelleempruntait sastructure formelledehuitmesures sur un schéma de type ABACA; tandis que du second, elle retenait l’usagesystématiquedesyncopespourlalignemélodiqueetl'accompagnement.La danse incorporait des éléments africains, comme des glissements de pieds ou desmouvementsdehanches,cequijustifiasoninterdictionàRiodeJaneirodanslesannées

Page 82: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

20.C'estpourtantparsachorégraphie,etenparticuliergrâceaudanseurAntonioDuque(1884‐1953)quifitdestournéesàParisetàLondresen1914et1922quelamaxixefutpopulariséeenEurope.AuBrésil,lamaxixefutd'abordinterprétéedansdescabaretsdeRioavantdedevenirà lamodedans lesbalspopulairesde lavilleauxalentoursde laPremière Guerre mondiale. Dans les années 20 elle fut reprise par les différentesassociationsdecarnavaletdanslesrevuesthéâtrales.Lamaxixeacèderaplustardlaplaceàlasamba.Voiraussilundú,tango,tangobrasileiro.MAYOHUACÁNTambouràfenteutiliséàCubaetàSaint‐Domingueàl’époquedelaConquête.Ilestfaitd’untroncévidé,etpourvud’uneouvertureenformedeH.MEÃO(port.)[syn.:meião]Tambour cylindrique brésilien de la famille des zabumbas. Il est caractéristique de lamusique du maracatu de Pernambouc. Le percussionniste y énonce formulesrythmiquesquisuscitentlesréponsesdesrepiques,lestambourspluspetits.MEDIACAÑA(esp.)Genre argentin originaire de la Pampa, qui accompagne une danse éponyme. Sescaractéristiquesmusicalessontcellesducielitoetdupericón.Ladanse,exécutéesurunrythmevifà3/4ouà6/8,estpratiquéeparquatrecouplesquisetiennentséparés.Audébut du XIXe siècle, ce genre était pratiquée par les Noirs et les métis, puis il futintroduitdanslessalonsetlesthéâtresvers1830.Voiraussicielito,pericón.MEJORANA(esp.)[syn.:socavón(Panama)]GenrepanaméenetvénézuelienapparuauXVIIIesiècle.Ilexistesousuneformevocaleetinstrumentale.Lamejoranainstrumentaleestjouéesurunviolonouunrabel,tandisque la forme vocale, appelée aussi socavón, s’inspire de modèles espagnols. Ellecommenceparunquatrain(cuartetaouredondilla)dont lesverscorrespondentàunestructureABBAetquisertdebaseauxquatresdécimasquisuivent.Chacundeceux‐cisetermine en effet sur un des vers du quatrain initial. Entre les décimas, le chanteurimprovisedesmélismesavecunevoixdefalsetto,tandisquelesparolessontchantéessur desmélodies généralement descendantes. L’accompagnent de lamejorana, par lamejoranera et la bocona, est à 6/8 et contraste avec lamélodie oscillant entre6/8 et2/4.Lamejoranachantéepeutprendretroisformes:zapatero(commenceetseterminesurlatonique),mesano(débuteetfinitsurladominante),ougallino(enmineur).Toutes lesmejoranassontdansées.Lachorégraphies’inspiredes figuresduquadrille:unerangéededanseursfaitfaceauxdanseuses.Ilsavancentjusqu’àserencontrerpuisreculent et recommencent cette figure plusieurs fois. Après quelques reprises, ils secroisentetoccupentlecôtéopposé.Lachorégraphieinclutégalementlezapateo.MEJORANERA(esp.)Petite guitare rustique à cinq cordes utilisée à Panama et au Venezuela. Elle estprincipalementconstruiteencèdreet lescordes,ennylonsontpincéesavec lesdoigtsplutôtqu'avecunplectre.L'accord,trèsvariable,comprendgénéralementaumoinsun

Page 83: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

intervalledequarteetunintervalledequinte,maisilsedistingueaussiparlefaitquelacordelaplusgraveestaumilieu.Lamejoranera s'est imposéedans les années1970, époque à laquelle elle a remplacéuneguitareàquatrecordesdemêmenature,lesocavónoubocona.toutencontinuantàaccompagnerdesgenresrurauxtelsquelamejorana,lacumbiaetlepunto.MENTOGenre traditionnel jamaïcain caractérisé par ses textes symboliques ou anecdotiquesdanslesquelslechanteursemoquedepersonnagesconnusouévoquedessujetsdivers.La musique, exécutée avec une guitare, un harmonica et des instruments de fortune(bouteille, bouts de tuyaux, morceaux de métal...) se caractérise par une forteaccentuationduderniertempsdechaquemesure.MERENGUE(esp.)[syn.:tango‐merengue]Musique de danse pratiquée en Colombie, à Porto Rico, au Venezuela et surtout enrépubliqueDominicaine.Lemerenguecomportedesalternances soliste/choeuretdesfigures rythmiques de type cinquillo ou tresillo. Comme toutes les formes musicaleslatino‐américaines,legenresedéveloppatoutefoisdediversesmanières.Dans le contexte rural du nord de la république Dominicaine, on parle de merenguetípico oumerengue ripiao. Aumoment de son apparition vers 1840, cette merengueétait jouée par une tambora, un güero et une guitare ou un tres; puis l’accordéon, lesaxophone,labasse,etàlafindeannées50,lacongafurenttouràtourincorporés.C’estparadoxalement cette forme rurale qui a engendré lesmerengue orchestraux les plussophisitiqués,ceuxquifurentjouésdanslessalonsetlessallesdedansedelacapitale,àpartir de 1920. La différence la plus frappante entre les premiers enregistrements demerenguetipicoetlafaçondontilssontjouésaujourd’hui,estlavitessed’exécution,letempoayantpratiquementdoublé.L’autre style de merengue est le merengue pambiche qui a reçu ce nom soit parréférenceàuntissuimprimé,soitparcequec’étaitlestylefavoridesimmigrantsdusuddelaFlorideetplusparticulièrementdePalmBeach.SelonIsabelleLeymarie,pluslenteque le merengue típico, elle imiterait la façon maladroite qu’avaient les soldatsaméricainsdedanserlepambiche.Laformedesmerenguerestepourtantrelativementstable.Ilscomportentgénéralementunpaseolent,etuncuerpocomportantlethèmeetlerefrain(jaleo).Depuis lamortdudictateurRafaelTrujillo(1930‐1961),quis’étaitservidumerenguecomme d’un instrument politique, le genre a fortement évolué. Les instrumentsélectrifiés ont été adoptés par de nombreuses formations, le tempo général s’estaccéléré et la section du paseo a souvent disparu. Lorsque les différentes formes demerengue ont connu un important succès populaire, les artistes ont à nouveau eutendanceàmélangercestyleavecdenouvellesmusiquesdesAntilles,commelecadenceetlesocaetparfoisd’adapterl’instrumentationàcelledesbigbands(JuanLuisGuerraouFranciscoUlloa).Le rythme trèsdansantdumerengueestdûà lamanièredont lesbassistes jouentunpeuenavantdutemps,donnantainsiunélanpemanentàlamusique.Ils’expliqueaussiparunealtenanceentre ternaireetbinaire, etpar la séquence rythmique jouée sur latumbadora (quatre double croches énoncées sur le second temps toutes les deuxmesures). Les notations adoptées par les musicologues traduisent cette ambiguïté.Certainsmerenguessontnotésà5/8,d'autresà2/4avecuntrioletsurlepremiertemps

Page 84: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

etdeuxcrochessurlesecond,d’autresencoreà6/8avecdanscecasunduoletsurlestroisdernierstemps.Quant aux textes qui suivent la forme typique des coplas et des estribillos, ilsdéveloppent des thématiques très diverses, évoquant tantôt les faits de la viequotidiennetantôtceuxdelaviepolitiqueetsociale.àcetégard,certainsmerenguesontdestextestrèsrevendicatifsvoirerévolutionnaires.Silajusticiateencuentra Silajusticeteprendsrobandoconlosladrones, volantaveclesvoleursay,queyoledijoalajusticia: alors,jedisàlajustice:queelquenorobanocome celuiquenevolepas,nepeutpasmanger.VoiraussiguasáMILONGA(esp.)Motd’originebantoue, lamilongachantéeestaumêmetitrequelacifra, l'héritièreducandombeetduchantpayada,concoursd'improvisationentredeuxouplusieurspoètesmusiciens.àladifférencedelacifra,toujoursenmodemajeur, lamilongapeutêtreenmajeur, en mineur, ou fluctuer entre les deux. Le texte fait partie du genre de laromance, ou plus souvent, du corrido. Les figures rythmiques binaires de la milongadébutent souvent par une anacrouse et s’inscrivent dans de courtes phrases de deuxmesures.Lechanteurestaccompagnéparunguitaristequicréedesrythmescroisésenjouantparexempledestrioletsoudessextolets.Commel’estilo,lamilongaestsouventprécédéed’uneintroductionàlaguitare.Historiquement,lamilongaapparaîtenArgentineàlafinduXIXesiècle.ElletireraitsonaspectlanguissantetplaintifdeschantsdebergersdelarégiondeRiodelaPlata,cequiexpliqueégalementsadiffusionenUruguay.Vers1890,déjàdevenueuneformedansée,la milonga arrive à Buenos Aires où elle subira une nouvelle mutation, certainscompositeursécrivantdesmilongasinstrumentalespourlethéâtre.Voiraussicifra,milonguero,tango.MILONGUERO(esp.)Nom donné aux chanteurs et aux compositeurs de milongas. Les plus importantsmilonguerosd'Argentine,àlafinduXIXesiècle,ontétéSantiagoRamos,GabinoEzeiza,AntonioPodestàetFranciscoHargreaves.Voiraussimilonga,tango.MINA[syn.:tambormina]Grand tambour vénézuelien à une seule peau, creusé dans un tronc d'arbre. Lamembrane est assujettie au fût au moyen de coins. L'instrument, d’une longueurapproximativede180cmestjouéenoblique.Lepercussionnistes’assiedàchevalsurlefût.Leminaesttoujoursaccompagnéparunautretambourappelécurbata,etaveccelui‐ci,elleconstituel'ensembleinstrumentalquijouependantlesfêtesdesaintJeanetdesaintPierre.Cetambour,trèsrépandudanslamusiquetraditionnelleduVenezuela,estsurtoutjouédanslesrégionsdeSanJosédeRioChico,Acevedo,BriónetPáez.Voiraussicurbata.

Page 85: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

MOÇAMBIQUE(port.)[syn.:bailado]1. Manifestation religieuse et musicale brésilienne apparentée aux congadas. Lemoçambique était exécuté lors de différentes fêtes (saint Benoît, Notre‐Dame‐du‐Rosaire,Divin saintEsprit)ou lorsde célébrations religieuses (enterrements). Sous ladirection du maître de cérémonie qui les guidait jusqu’au cimetière, les participantsexécutaientdes simulacresde combats avecdes épées etdesbâtons et, ils chantaientdes louanges religieuses pour accompagner le défunt. Le soliste chantait ainsi unquatrain, et les deux derniers vers étaient répétés plusieurs fois par le chœur. Lesmélodieschantéessurdesformulesrythmiqueslibres,avaientuncaractèrederécitatifdutypechanté‐parlé.Aujourd’hui,lemoçambiqueestencoreexécutépardesensemblesappeléscompanhiasqui accompagnent les chants et les rythmes des bâtons entrechoqués avec des tarol,paiá,tamborim,reco‐reco,pernanguma,cavaquinho,rabeca,viola‐caipira,apito,caissesclaires,chocalhos,xeques‐xeques,caxambus,cuicas,pandeiros.2.UndesprincipauxstylesapparuàCubadanslapériodepost‐révolutionnairecrééparPelloelafrokánetrésultantd’unecombinaisonentrelemamboetlaconga.Voiraussidançasdramaticas,maculelê.MODA‐DE‐VIOLA(port.)[syn.:moda]Genre de chansonnarrative brésiliennepratiquée, selon la classification de Corrêa deAzevedo(1954),dansunezoneimmensequicouvrelesuddesétatsdeBahia,deGoiasetduMatoGrosso;l'ouestduMinasGerais,deSãoPauloetdeSantaCaterina,ainsiquelaquasi totalitéduParana.Commesonnom l'indique, legenreestaccompagnépar laviola.àl'instardenombreuseschansonsnarratives,lesmodas‐de‐violasonttrèsprochesdesballades ibériques. Elles sont chantées à deux voix et les mélodies se chevauchent àintervalles de tierces. Le chanteur s'accompagne lui‐même à la viola, mais il existeégalement de petites divergences régionales. Alors que dans le nord les modistas(chanteurs) improvisent plus volontiers, ceux du sud tendent à utiliser plussystématiquementunevoixdefausset.Lestextesprésententdesdescriptionssatyriquesdecoutumeslocalesouracontentdesfablesdivertissantesmettantenscènedesanimaux.Lesverssontheptasyllabiquesoupentasyllabiques.Ilss'inscriventdansdesstrophesdequatre,sixethuitvers.Selon Luiz Heitor Corrêa de Azevedo, "A Moda‐de‐Viola no Brasil Central", CulturaPolítica, Rio de Janeiro, octobre 1943, les fluctuations rythmiques sont une descaractéristiquesdugenre:"Lamanière de chanter [lamoda] est très libre, tout à fait hors de notre concept demesure. Pour représenter le rythme il serait nécessaire de recourir fréquemment auxsignes de césure et de prolongation de la durée, d'oublier les barres de mesure etd'utiliserd'innombrables indicationsd'accelerandoouderallentando.Ces fluctuationssubtilessontd'autantplusperceptiblesqu'ellesneconcernentquelestempivocaux,carlejeudel'instrumentconserveunrythmeprécis."Ilexisteégalementuntypeparticulierdemoda‐de‐viola appelémoda‐de‐patacoada.Ilsedistingueparsestextessurréalistesnarrantdeshistoiresabsurdes.Voir aussi cantador, cantoria, desafio, embolada, galope, galope‐à‐beira‐mar, martelo,repentista,toada,viola,viola‐caipira.

Page 86: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

MODINHA(port.)D’aprèsGérardBehague,“Modinha”,NGDOMM,Londres,MacMillan,vol.12,p.454.Chansonsentimentaled'origineportugaiseinterprétéedanslessalonsdesdeuxcôtésdel'AtlantiquedurantleXVIIIeetleXIXesiècle.Lemotmodinhaestlediminutifdemoda,nomd'uneanciennechansonportugaise,maissonacceptions’estélargieetils'appliqueàtouslestypesdemélodiesaccompagnésd'uneguitare.àlafinduXVIIIe,lamodinhafutinfluencée par l'opéra italien. Elle en retint certains traits comme l'élaborationmélodique, l'abaissementde la sensible et surtout une abondante ornementation. Elles'en distinguait toutefois par ses nombreuses syncopes et par son absence de rigiditéformelleetrythmique.Endépitdecesinfluencestrèsmarquées,lamodinhadevinttrèstôtle"lied"nationalduBrésil,etonluiprêtadestraitsromantiques.Thématiquement,ceschansonssentimentalessonttrèsprochesd'unautregenredechansonpratiquéauBrésil,maisd'origineafricainecelui‐là,lelundu.ToutdeuxdevinrentlesgenresdesalonlespluspratiquésduBrésildurantleXIXesiècle.MOHOCEÑO[syn.:asu,bordón,burdón,contrabajo,jatunaymara,jatuntukna]Nomutilisédans l’Altiplanobolivienpourdésignerune flûte traversière. Le termeestprobablementissud’unnomdelieu:Mohoza.Lemohoceñoleplusgravemesuredeunàdeuxmètresdelongetpossèdesixtrous.Ducôtéfermédelaflûte,àl’endroitoùsesituel’embouchure,estattachéeunepluspetiteflûte,dontlalongueuréquivautàpeuprèsàuntiersdelatailleglobaledel’instrument,cequipermetàl’instrumentisted’atteindreplusfacilementlestrous.Lesmohoceñossontemployésdansdesensemblesdeflûtesdetailles diverses. Toutes jouent la même mélodie, à intervalle d’octave, de quinte, dequarteoudetritons.Ellessontsouventaccompagnéesparuntambor.MONTUNOPetiteformulerythmiqueexécutéeparlepiano,laguitare,letresoulevibraphonepouraccompagnerdessolistes.Ilpeutégalementservirdelienoudepontentredeuxpiècesdifférentes.Ontrouvecesformulesdansdesgenrescommeleson.Lemontunoapparutauseindepetites formations,dans lecontexteruralde la régiond’Oriente(Cuba).MOZAMBIQUEVoirmoçambiqueMPBInitialessouventutiliséespourdésignerlamusiquepopulairebrésilienneactuelle.Cetteappellationregroupeunensembledetendancesquitémoignentdecourantstrèsdivers,venant aussi bien de l'intérieur du pays (Nordeste, Minas Gerais) que de la variétéinternationale(pop,rock,reggae,jazz,...)MULATambourafro‐cubainaccompagnantunedanseguerrière:lejuka.Lefût,d’unelongueurquipeutatteindredeuxmètres,estfermépardespeauxdevachefixéesavecdesclous.Lamulaestjouéehorizontalement,lepercussionnistes’ymettantàcalifourchon.

Page 87: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

MULEMBA[syn.:quinjengue]Tambour brésilien d’origine africaine accompagnant le batuque. Il possède une formed’entonnoiretunetonalitéaigüe.MURGA1.EnsembleàcordesdesrégionsandinesdeColombie.Ils’agitleplussouventd’untriocomprenantunebandolaouunrequintosurlequellemusicienjouelamélodie,untiplesur lequelon jouedesaccordsouunpetitcontrepoint,etuneguitareutiliséeà la foispourlabasseetpourlesaccords.Lamurgaestparfoisrenforcéeparunesecondebandolaquijoueàlatierceouàlasixte.2.GroupecarnavalesquedePanama.MÚSICADEBEMBA(esp.)Groupes carnavalesques de Cuba constitués d'une vingtaine demembres: hommes oufemmes.Contrairementàlacomparsa,lamúsicadebembaestunensembleacapella:ungroupe chante la mélodie tandis que l’autre réalise la partie instrumentale en usantd'effetsvocauxquiimitentletimbredesinstruments.Voiraussicomparsa.MÚSICANORTEÑAEnsembledemusiquesd’origineeuropéennepratiquéesdanslenordduMexiquedepuislafinduXIXesiècle.Lamúsicanorteñacomprenddespolkas,desvalses,desécossaises,des pasodobles, des corridos, généralement joués par un ensemble comprenant:chanteur,accordéonetbajosexto.NEGRO[syn:negrits]Genre de villancico qui apparaît dès le XVIIe siècle dans diverses régions d’Amériquelatineetdontletextecontientdesallusionsàlaculturenoire.NGRE‐RETermeKaiapódésignantlamusiquevocaleetinstrumentaledeleurethnie.Lerépertoirevocal est constitué de deux types de chants. Les uns, dont la connaissance etl’interprétation est réservée à un petit nombre d’individus (chefs des associationsmasculines,maîtresdurituel,...),possèdentunmodèlefixeetnesontjamaisinteprétésenfalsetto.Ils’agitdesbens(chantsrituelsfaitsderemontrancesetd’exhortations),deschants de purification et des chants d’honneur. Les autres sont des chantscommunautairesentonnésdans laplupartdescassurunemélodiepréétablie.GustaafVerswijverdistinguedanscettecatégorieleschantscérémoniels,leschantsd’annonceetleschantsanciens.NIVI‐GROTUTrompeutiliséeparlesIndiensGuyami(Panama)etfabriquéeavecunecornedebovidé.NORTEÑAMusiquedesMexicainsqui,àlasuitedelaRévolutionmexicainede1910,ontquittéleurpayspours’installerauTexas.Cettemigrations’estpoursuivieduranttoutleXXesiècleavecl’arrivéecontinuelledeindividusenquêtedetravail(Mojados,c’est‐à‐direles“dos

Page 88: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

mouillés”parallusionàleurtraverséeclandestineduRioGrande).Cesmouvementsdepopulation ont accru considérablement le nombre de Mexicains dans les étatsfrontaliers.DansdesvillescommeNewBraunfels(Texas),ilsentrèrentencontactavecles descendants de colons allemands. C’est ainsi qu’ils adoptèrent l’accordéon et unrépertoiredevalsesetdepolkas,auxquelles ilsajoutèrentdesparolesetdes rythmesdans le style des corridos. Lamusique norteno qui résulte de ce syncrétisme se joueprincipalementsurunaccordéon,accompagnépardesguitaresetunbajosexto.NUEVACANCIÓN(esp.)[syn.:canciónprotesta,nueva‐trova(cuba)]Chanson de protestation née durant les années 1960 dans les milieux universitaireslatino‐américiansdegauche,etplusparticulièrementdanslespaysquivivaientsousunrégime militaire. Au Chili, les compositeurs les plus importants de la nueva canciónfurentVioletaParra(1917‐1967)etVíctorJarra,emprisonnéettuéen1973pouravoircritiqué la dictaturemilitaire du Général Pinochet. Citons aussi Benjamín Acevedo auPanama,GloriaMartínetSoledadBravoauVenezuela,DanielVigliettienUruguayainsiqueMercedesSosaetAtahualpaYupanqui(1908‐1992)enArgentine.C'est de Cuba que ce mouvement reçut son appui le plus franc, notamment grâce àl’actiondecompositeurstelsqueSilvioRodríguez,PabloMilanésetCarlosVarellaetparle biais du premier Festival de la Canción Protesta organisé en 1967 à la Casa de lasAméricas,àLaHavane.Voiraussicanção‐de‐protesto.OGANClochesansbattantdetypecencerroutiliséedanslevaudou.OGUDÚTambour afro‐cubain proche des ararás. Il comporte une peau, fixée au fût par unsystèmedecrampons,uncerceauetdescordes.Saformeestcelled’uncônelégèrementtronqué et ses deux extrémités ont un diamètre différent. Une rangée de grelots estgénéralementfixéesurlepourtourdufût.Voiraussiarará.OKUELÉ1.[syn.:okpelé]Terme d’origine yoruba désignant une forme peu fréquente d’idiophone en bois. Surdeuxdesquatrefacesdel’instrumentenformedecloche,sontattachésdesmorceauxdecuir.Lorsquel’okueléestsecoué,ceux‐civiennentpercuterlesdeuxautresfaces.2.Familledetroistamboursafro‐cubainsenformedegobelet,poséssuruntrépied.Ilspossèdent une seule peau, qui, à la différence des tambours arará, est fixée avec desclous. Les deux petits okuelés sont joués avec des baguettes, le plus grand avec lesmains.ÓSUNHochetafro‐cubainutilisédanslasantería.Ausommetd’unebarremétalliqueverticale,fixée sur une base ou clouée dans le sol, sont fixés quatre petits cônes contenant desgraines, des osselets ou des cailloux. La base de ces cônes supporte une plaquemétalliquesurlaquellereprésentéeunoiseau.L’instrumentsymboliseunêtremythiqueauquelsontoffertesdesoffrandes.Celui‐cipeutainsiêtreinvoquéensecouantl’ósun.

Page 89: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

PAGODE(port.)Mot d'argot brésilien signifiant moquerie ou amusement collectif. Par extension, ildésigneunbalpopulairedanslequel lesdanseursévoluentenronde.Musicalement, lapagode est une variante de de la samba‐de‐partido‐alto dont elle s’inspire. C'est unemusique de tempo lent, dont les strophes, chantées sur des textes engagés, sontimprovisées par des solistes et entrecoupées par des refrains entonnés par tous lesparticipants. Les instruments servant à interpréter la pagode sont: le cavaquinho, leviolão, lereco‐reco, laguitare,et lesatabaques,auxquelss'ajoutentdespercussionsdefortune(bouteilles,assiettes,débrisdevase,canettesdebière,etc).Lapagode,issuedufaubourgcariocadeRamos,estpratiquéedansdescafésenpleinair,autourd'une table, de lamêmemanièreque la batucada.Toutefois, avec le succèsdugenre les formations se sont structurées et standardisées. Le genre est notammentillustréparBezerradaSilva,ZecaPagodinho,NeguinhodaBeijaFlor,GrupoFundodeQuintal,...Voiraussibatucada,samba‐de‐partido‐alto.PAIÁ(port.)[syn.:matunga,pernamguma]AuBrésil,grelotsfixésàunbraceletencuirouàuneficelleetattachésàlajambeouauxpiedsdeschanteursetdesdanseursdumoçambique.Voiraussimoçambique.PALMETASPalettes de bois utilisée dans les régions de la côte atlantique de Colombie.Entrechoquées, ellesproduisentunbruit secproched’unbattementdemainsoud’unclaquement de fouet. Elles sont utilisées dans un ensemble comprenant un chanteursoliste et trois instrumentistes (guacharaca (racle), tambor mayor et palmetas) pouraccompagnerunedansedecarnavalpratiquéeuniquementpardeshommes(danzadenegro).PALOSFamille de tambours cylindriques apparus vers 1820 en république Dominicaine. Ilssontfaitsd’untroncévidésurlequelesttendueunepeaufixéepardescoins.Lapeauestaccordéeenplaçantletambouraudessusd’unesourcedechaleur.Parmilesdifférentestaillesdepalos,ontrouvelepalomayor(oupalomacho,congomayor,oucongogrande)jouéparlechanteurprincipal,unpalosegundoetunpalomenor(oupaloauxiliar,congomenor,ouconguito).Leplusgranddespalos,lepalomayor,estbimembranophone.Lespalossonttoujoursjouésaveclesmains, leurpositionvarie.Lespluspetitssontposésverticalementouhorizontalementsurlesol,tandisqueleplusgrandesttenuentrelesjambes du percussionniste. Ils sont utilisés conjointement à l’alcahuete pouraccompagnerlebailedepalos.PAMBICHE(esp.)Voirmerengue.

Page 90: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

PANATrompebororo.Elle comportedeuxou trois calebasses colléesboutàbout,unorificecirculairefaisantofficed'embouchure.L'instrument,associéauhérosItubore,fournitunrythmerégulieraccompagnantleschantsdechasseetdepêche.PANDERETA(esp.)1.[syn.:basse]Tambourin d’origine espagnole comprenant une membrane tendue sur un cadre defaible hauteur et percé de fentes dans lesquelles sont insérées des plaquettesmétalliquesoudepetitescymbales.Ilestjouéenfrottantlapeauavecundoigthumidifié(généralementlepouce),ouenfrappantlapeauaveclepoingouleboutdesdoigts.Ilestutilisé dans la plupart des pays d'Amérique latine et, en particulier, en Colombie et àPortoRico.Dans laplupartdecespays lemotpanderetaestundiminutifdepandero,quidésignedeplusgrandstambourssurcadre,maisgénéralementsanscymbalettes.SiauChili lespanderos accompagnentde lamusiqued’origine espagnole, en républiqueDominicaine,ilssontutiliséspourlessalves,etauMexiquepourlesonjarocho.2. Instrumentdepercussion rudimentaireduVenezuela. Il consisteenunmorceaudeboissurlequelsontfixéesdescapsules.Ilestutilisédansl'ensembledepercussionquiaccompagnelechantdesaguinaldos.3.Tambourenformedesablierutilisédanslecultelasantería.Voiraussiaguinaldo,alabanza,furruco.PAREJAStylemusicaléquatorienunpeuplusrapidequelesanjuánetjouéàlaharpe.PASAJEGenremusicalvénézuelienquiaccompagnelejoropo.LuisFelipeRamónYRivera,Venezuela,NGDOMM,London,MacMillan,1980,vol.19,p.610“Ilexistedeuxtypesdepasaje ‐ l’unprovenantdesplainesvénézueliennes, l’autredesrégions du Nord et du Centre. Ce dernier type de pasaje comporte quatre sections,chacune portant son propre nom, comme dans les suites de danse européennes desXVIIeetXVIIIesiècle.Lapremièrepartie(pasaje)estlapluslongueetlaplusvariée.Laseconde (yaguaso) peut moduler vers un ton voisin puis retourner à la tonique enpassant parfois par le relatif mineur. Pour la troisième (guabina) et la quatrième(marisela) section ‐morceau rythmique démonstratif caractérisé par des syncopes etdes rythmes croisés (3/4et6/8) ‐ le chanteur s’accompagneavecdesmaracas tandisquelaharpefournit latexturemusicale, jouantà lafoisdesaccordsetdesarpèges.Lalignevocalepossèdeunemélodieindépendante,etletemporapideexprimelecaractèreenjouédeladanse”.PASEO1.Unedespartiesdeladanzá,dudanzónetdumerengue.2. Comparsas incluant un groupe de cuivres et intervenant durant les carnavals àSantiagodeCuba.

Page 91: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

PASILLO(esp.)[syn.:valsadeColombia(Colombie),pasilloguanacasteco(CostaRica)]Musiquededansedérivéede lavalseet importéeenÉquateur, enColombie, auCostaRica et au Venezuela à l'époque de la colonisation. Elle survit aujourd'hui sous deuxformes: l'une lente, souvent en mode mineur, faite de mélodies tristes et de textesmélancoliques; l'autre plus rapide, entièrement instrumentale. La structure de cettedernière se présente comme un rondo dont chaque section appartient à une régiontonalecontrastée.Ellesedistingueaussiparsesmélodiesfortementsyncopéesetparlasuperpositiondemètresà3/4et à6/8.Lesprincipaux instrumentsdupasillo sont laguitare,letipleetlabandola.PASODOBLE(esp.)[syn.:paso‐doble(esp.)]Dansebinaireenlevéed'origineespagnole.Elles'estimposéeenArgentine,auBrésiletdansd'autrespaysd'AmériquelatineaudébutduXXesiècle.Lepasodobleestcomposéde deux sections. Il fut l'une des sources principales des danses populaires latino‐américainesetengendradesgenresaussidiversquelagalopaoulescorridos.PATACA(port.)[syn.:dobrão,vintém]Ancienne pièce demonnaie brésilienne en argent, utilisée par le joueur de berimbaupourmodifierlahauteurdusondelacordedesoninstrument.Voiraussiberimbau.PAU‐DE‐CHUVA(port.)[syn.:palo‐de‐lluvia(esp.)]HochetutilisépardesIndiensd’Amazonie.Construitavecunlongtuyaucreuxdeboisoudebambou,sondiamètreestd'environ7cmetsalongueurvariede40cmà120cm.Lesparois internesdutubesontgarniesperpendiculairementdepetitséclats flexiblesdebambou.Lorsqueletubeestrenversé,lachutedespercuteurs(graines,cailloux)estralentie. Leur choc contre les tigesdebambou évoque le bruit de la pluie. Lenomdel'instrumentsignifiebâton‐de‐pluie.PAU‐E‐CORDA(port.)(boisetcorde)Nom donné aux premiers ensembles instrumentaux de Rio de Janeiro qui jouaient lechoro. Ceux‐ci étaient comprenaient une flûte, un cavaquinho et une guitare.L'expression pau‐e‐corda fait référence auxmatériaux utilisés pour la fabrication desinstruments.Voiraussichorão,chorinho,choro,grupo‐de‐choro.PAYADADECONTRAPUNTOEnUruguay, il s’agitd’unesortedecompétitionentredeuxchanteursqui improvisentsurunsujetdonné.Ilss’accompagnentousontaccompagnésàlaguitare.PERICÓN(esp.)[syn.:pericom(port.)]Genre national de l'Uruguay. Il émerge dans les campagnes de la région du Rio de laPlataàlafinduXVIIIesiècle,ets'imposedanslessalonsdeMontevideoàpartirde1820.C'estunemusiqueà3/8,derythmevifdanséepardescouplesseparés.

Page 92: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Legenres'estrépanduenArgentineetdanslesudduBrésil.PERNANGUMA(port.)[syn:paiá,penengomem,pernengomem,permanguna,pernamguna,pramanguna]AuBrésil,grelotsqueleschanteursetdanseursdumoçambiques’attachentauxjambesetauxpieds.Voiraussiganzá,moçambique.PFUTU‐WANKARA[syn.:pfutu‐ankara]Tambour bimembranophone des Andes boliviennes. Très aigu, il est utilisé dans lesorchestresquechuaspourinterpréterunedanseoriginairedeLaPaz,dontlerythmeilesanciennesdansesdesesclavesnoirs.Voiraussiwankara,flûtedepan.PIANO‐DE‐CUIA[syn.:afochê,afoxê,afuxê,xequerê]Hochetbrésilien fabriquéàpartird’unecalebassepourvued’unmancheetrecouvertepardesbraceletsdegraines,depetitesbillesoudecoquillages.Ilestjouéenmaintenantfermementleréseaudepercuteursdanslapaumedelamain,tandisquel’autretournelemanchepourfrotterlacalebassecontrelesgraines.ÀCubaonutiliseuntyped'afochêquiappelléagbéouaggüé.Ilestconstruitsavecunegourdevideentouréed'unegrilledegrainesenfilées,maissansmanche.Danslespayssud‐américainsdelangueespagnole,l'instrumentestaussiappelécabazaoucalabaza.PICONG(esp.)Nomprovenant du français "piquant" et donné à Trinidad et Tobago à des chants deraillerieouàunemanièredechanterlecalypsoenimprovisantlibrementlesvers.Cesmélodiessontinfluencéesparlesancienschantsdetravaildesesclaves.Voiraussicalypso,gayup.PIFÜLKAPetite flûte droite chromatique utilisée par les Mapuche chiliens et les Neuquénargentins. Des modèles en pierre, en os ou en argile subsistent, mais aujourd’huil’instrument,d’unelongueurapproximativede25cm,sembleexclusivementfabriquéenbois.Ilestsouventutiliséparpaires.PILONIdiophonebattu.Dansl’immensemajoritédescas,ils’agitd’untubecreuxdeboisoudebamboufrappécontrelesol.Choisiauhasardouaménagés,ilaccompagneladanseou,plussouvent,rythmelelabeur.Lespilonssontfrappésaveclecôtéfermécontrelesol.Cuba:ikú‐achánÉquateur:lanza,bastoneHaïti:ganboTrinidadetTobago:tamboobambooVenezuela:quitiplá

Page 93: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

PINGULLO(esp.)[syn.:pincollo,pincullo,pincuyllo,pinkayllo,pinkillo,pinkullo,pinquillo]Flûteàconduitenbambou,enboisouenos,jouéeparlesIndiensdesAndesetutiliséedans lamusique traditionnellede l'Équateur. L’instrument existe endifférentes taillespossédantde2à7trous.EnÉquateur,ontrouvedespingullosàsixtrous,etauChilietenArgentine,lepinkilloenpossèdesept.Ladimensiondel’instrumentvarieentre30et50cmmaisdanslarégiondeCuzco,certainsd’entreeuxpeuventatteindre120cm.Durant les époques pré‐coloniales, le pingullo était un instrument mélodique jouéexclusivement par les hommes et dans des cérémonies à caractère religieux.Aujourd’hui,sicetypedepratiquepersisteauPérouetenBolivie,l’instrumentestaussiemployédanslesdéfilésdecarnaval.Lepingulloestjouéavecuneseulemaintandisquedel’autre,l'exécutantfrappeunpetittambour(tamboril).Voiraussitamboril.PIREKUAGenre de chanson traditionnelle des Indiens Purépecha, occupant une région qui faitpartiedel’étatdeMichoacán.Lespirekuassontinterprétéslorsdefêtesrégionalespardes pireris, chanteurs accompagnés par des cordes et/ou des cuivres. Les chantsévoquentdesfaitsdelaviequotidienne,avecunerécurrencemanifesteduthèmedelatsïtsïki, fleur de la région utilisée comme métaphore dans de nombreuses chansonsd’amour.Lespirekuas sont chantés enpurembe, surun rythmeà3/4ou à6/8, témoignantdel’influencedelavalsedanslaformationdustyle.PLENA(esp.)1. Chanson anecdotique et/ou satirique portoricaine. Elle évoque des personnages oudes événements réels, et formeune chronique du peuple et de ses réactions face auxproblèmes. Cet aspect narratif confère aux plenas une fonction semblable à celle duromanceespagnoletducorridomexicain.LespremièresplenasapparaissentàlafinduXIXesiècle,introduitesparlesimmigrantsdesîlesViergesetdeSanCristóbalétablisdanslavilledePonce,surlacôtesuddePortoRico. Elles semblent s’être imposées d’abord comme musique de rue avant des’implanterdanslesclubs.Laplenapeutêtredansée.Iln’existepasd’ensembleinstrumentalfixepourlaplena,maislesinstrumentslesplussouventutiliséssontlespanderetas,lesmaracas,desgüeros,uncuatroà10cordes,untiple, une guitare. Dans les plenas les plus récentes, on peut parfois entendre unharmonica,unaccordéon,unecongaoudescuivres.Laplenacomporteunealternancedecoupletsinterprétésparunsolisteetderefrainschantésparlechœur.Canariodanslesannées20etCésarConcepcióndanslesannées40,legroupeTrapichedanslesannées70puisAtabaldurantladécenniesuivanteontcontribuéàladiffusionetàl’évolutiondelaplena.2ChantdetravaildelarépubliqueDominicaine.POLCADansecréoleduParaguayapparueaumilieuduXIXesiècle.Contraitrementàcequesonnom indique, elle n’a pas de rapports avec son homonyme européen. Elle est plutôtinfluencéeparlazambaetparcertainsgenrescréolespratiquésauParaguayaudébut

Page 94: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

duXIXesiècle.Lapolcapeutêtreinstrumentaleouvocale.Danslepremiercas,elleestjouée au violon ou à la harpe. Dans le second, elle est accompagnée par une ou deuxguitares.Laplupartdestextesévoquentdesévénementsmilitairesoupolitiques.Ilssontchantésenguaraníoudansunmélangedeguaraníetd’espagnol.POMATINYA(esp.)TambourpéruvienmonomembranophoneutiliséparlesIncas.Recouvertd'unepeaudepuma, il faitpartiede l'ensembledepercussionsaccompagnant les takis (dansesde laculture inca),et lesdansesduguacón(fêteoù lesparticipantsdansentenportantdesmasques).PONTO(port.)[syn.:linha,pontocantando,ponto‐de‐macumba]Cantiquepratiquédans les "nations" brésiliennes d'origine africaine et destiné à fairedescendrelesesprits.Chacunedesdéités(orixásousantos)estinvoquéepardespontosqui lui sontpropres.Ceux‐ci sont accompagnésexclusivementpardes instrumentsdepercussion et, en particulier, par des tambours. Les textes contiennent des mots enlangue nago et quimbundo, parfois devenus incompréhensibles. Les mélodies sontbaséessurdesgammespentatoniquesouhexatoniques.Lemotpontodésigneraussilamélodieetletexteimproviséspendantladansedujongo.Voiraussijongo.PORRO(esp.)Genre de chanson traditionnel colombien pratiqué dans les villes de Bolivar et deCartagena.Lerythmeestbinaire,etenlevé.Le mot est aussi utilisé de façon générique pour désigner les différents types dechansonsinterprétéssurlacôteatlantiquedelaColombie.POTOTO(esp.)Trompepéruvienned’origine inca,construiteavecunecalebasseouavecun récipientd’argileenformedebouteille.POWARIInstrumentàventdesBororosutilisépourinvoquerl'âmedesdéfunts.Ilconsisteenunecalebasse sur laquelle est fixée un roseau dont le bout est taillé en forme d'anche.Chaque type de powari est décoré avec l'iconographie clanique du mort dont ellereprésentel'âme.PREACA(port.)[syn.:arco‐e‐flecha]Idiophoneutilisépar certaines tribus indiennesduBrésil. Il consiste enunarc etuneflèche,dontlediamètreestplusimportantensoncentrequ’auxextrémités.Uncôtédelaflècheestfixéàlacorde,tandisquel’autreestenfilédansuntroupercéaucentredumanche de l’arc. Lorsque le musicien pince la corde, la flèche percute les parois dumancheetproduitunbruitsec.L'instrumentestutilisédansl'ensembleinstrumentalquiaccompagnequelquesdansestraditionnelles:lecaiapós,lecabocolinhos,latapuiada,etc.

Page 95: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

PREGÓN(esp.)[syn.:pregão(port.)]Chant entonné par des vendeurs ambulants pour vanter leur marchandise. Lespregones, apparus d’abord à Cuba se sont étendus à toute l’Amérique du Sud. LespregõesdeRiodeJaneiro,chantésparlesmarchandsdebalais,d'orangesoudegâteaux,etlespregonesdeCaracaschantésparlesmarchandsdebouteillesetdefromages,sontdes créations mélodiques comprenant des variations microtonales très expressives.C’estdel’undecespregonesques’inspiraMoisésSimónspourcomposersonsuccès“Elmanisero”(levendeurdecacahuètes).QuelquescompositeurscommelebrésilienJoséSiqueira (1907‐1985) et lesCubainsAmadeoRoldán (1900‐1939) etErnestoLecuona(1896‐1963),ontécritdesœuvresenutilisantcespregones.PUJADOR(esp.)Tambourpanaméend’undiamètremoyende20cmetd’unelongueurapproximativede70cm.Letambourestposésurlesoletmaintenuentrelesgenouxdupercussionniste.Pourmodifierlasonoritédel’instrument,lemusicienpeutappuyersurlapeauavecsoncoudetoutenlafrappantdel’autremainousimplementsouleverletambourdusol.PUJAO(esp.)Tambour cylindrique afro‐vénézuelien employé, comme le cruzao, pour improviserautour des formules rythmiques exécutées sur un corrío. Les pujaos accompagnent legolpe.Voiraussicorrío,cruzao,golpe,tamborredondo.PUNGA(port.)[syn.:pongo,dança‐de‐crioula,dança‐do‐tambor]TypedesambapratiquédansleMaranhão(Brésil).Lepungasecaractérisesurtoutparses particularités chorégraphiques dont l'umbigada ou punga. Les hommes et lesfemmes se disposent en cercle. Lorsque tous les tambours jouent, les participantdansentengonflantleventretoutencherchantunpartenaire.Lorsqu'uncoupretentitsur le tambour leplusgrave, ledanseurentreencontactavec leventredupartenairechoisi. Ce dernier gonfle à son tour le ventre et commence à chercher un autrepartenaire.PUNTA[syn:culiou]DansedesGarifuna(descendantsd’esclavesNoirsvivantauHonduras,auGuatemala,auNicaragua et à Belize), exécutée à l’occasion d’un décès ou d’un mariage. C’est uneanciennedansedefertilité,terminantlesritesdudugu(cultedesancêtrespratiquédansunsanctuaire)etsepratiquantaussidansdescontextesprofanes.Ellesecaractériseparsesmouvements pelviques prononcés. Pour la punta funéraire, les Garifuna de Belizeutilisentdescaissesdeboisaulieudetambours.PUNTO(esp.)Genre musical d'Amérique du Sud (Colombie, Costa Rica, Panama, Venezuela) et desCaraïbes(Cuba),trèsmarquéparuneinfluencehispanique,mêmesilerythmetémoigned’influencesafricaines.Lesdeuxprinciplesformesdepunto,sontlepuntolibreetlepuntofijo.Danslepremier,lechanteurdonneuncaractèrederécitatifàsontexte,sansrespecterdemétriquefixe,

Page 96: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

tandisque l'accompagnateurexécutedesarpèges surun instrumentà cordes.Dans lesecond, le style fixe, le chanteur suit fidèlement la métrique régulière que lui dictel'accompagnement(souventdesrythmesbinairesà2/4ouà6/8).Danslaplupartdespuntos, les textes poétiques sont chantés sur des mélodies modales, bimodales outonalesmodulantes. Les instruments à cordes (cuatro, luth, tres, guitare, contrebasse)et/ou à percussion (quitiplá, maracas, gueo), jouent durant l’introduction et lesinterludes. Une fois le chant commencé, l'accompagnement se limite au soutienharmonique.Lesvariantesdupuntosontnombreusesetconcernentlafaçondechanter,lecaractèredu texte ou les instruments utilisés. Au Venezuela, il est question de punto cruzado,combinant un débit vocal rythmiquement instable à la pulsation régulière desinstruments de percussion; de punto y llanto; de punto fuerte et de puntomampó. ÀCuba,lepuntoestd’originepaysanne.PUNTO(CUBA)PUNTOPINAREñO PUNTOCAMAGUEYANO(RégiondePinardelRio) oupuntodeLasVillasPUNTOESPAñOL PUNTOCUBANO PUNTOFIJO PUNTOCRUZADOAuCostaRica,lepuntoguanacasteco(danslaProvincedeGuanacaste)estaccompagnépar la dulzaina (harmonica), et à Panama, la mélodie est jouée par le rabel et/ou leviolon tandis que l’accompagnement est fourni par la mejoranera et/ou la bocona..Lorsqu’un punto est en mode mineur, il est appellécoco. Au Venezuela, le texte despuntosestreligieux, lamélodie,trèslibre,estaccompagnéeparuncuatro.Ilestchantésur un accompagnement de bandola et de guitare. Dans certaines régions du pays, lepunto est chanté pendant les veillées funèbres avec accompagnement de cuatro, decharrascamétalliqueetdemaracas.Voiraussifulía,galerón.PUTUTrompedunordduChili,fabriquéeàpartird’unecorne.Voiraussipututu.PUTUTU[syn.:pututo]TrompetteutiliséeenBolivie,enArgentineetauPérou.Originellementréaliséeavecuneconque,elleestactuellementconstituéed’unroseauà l’extrémitéduquelest fixéeunecorned’animalquifaitofficedepavillon.Lespututussontgénéralementjouéspartrois,dansdesensemblesincluantégalementdesflûtesdepan.QARAT'YNIAInstrumentàcordesbolivienprécolombien. Ils'agissaitd'unmonocordedont lacaissederésonanceétaitfabriquéeavecuntroncévidéouunepoterierecouverted'unepeaudelama.Lemusicientiraitd'unemainlacordedeboyauversluitandisqu’illapinçaitdel'autre.

Page 97: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

QOLTA1.Flûtesboliviennedepetitedimension.2.Luthbolivien.QUADRILLECommelacontredanse, lequadrille,anciennedansedesaloneuropéenne,aconnudesfortunes diverses en Amérique latine, et il subsiste encore, sous une forme créolisée,dans certaines régions des Antilles françaises et à Sainte‐Lucie. Les couples évoluentsousladirectiond'un«commandeur»,quiannoncelesdifférentesfigures.MusiqueauxAntilles,MauriceJallieretYollenLossen,EditionsCaribéennes,Paris,1985,p.17:« Ce nom vient de l'italien "squadra" qui désignait des soldats disposés en forme decarré.Plus tard, il futdonnéàungroupedequatredanseursoudequatre couplesdedanseurs.Ilyaunegrandevariétédequadrilles,maislequadrilletypeauxAntillesestcelui des lanciers. Il se compose de cinq figures, dansées par quatre couples. Dans lapremière figure, nommée les tiroirs ou le dorset, les couples en changeant de placeimitent lemouvementdeva‐et‐vientdestiroirs.Dansladeuxièmefigureoulavictoriaouleslignes,chaquecouplevasaluerlestroisautres.latroisièmefiguresenommelestroissaluts, ladoublechaîneouencore lesmoulinets.Lescouplesdeuxpardeuxvontsaluer les deux autres dans la quatrième figure, qu'on appelle les visites. La grandechaîneplateoulanciersestexécutéeenfindansladernièrefigure.»Le quadrille dit « français » comporte, lui, cinq figures : le pantalon, l'été, la poule, lapastourelleetlafinaleougalop.Il existe, en Guadeloupe, plusieurs sociétés de quadrille. A Marie‐Galante, petite îlerattachéeàlaGuadeloupe,les«balsàquadrille»,organiséslorsdefêtespatronalesouchez les particuliers, ne sont plus guère fréquentés que par des personnes âgées. Lesorchestres consistent généralement en violon, accordéon, boula (tambour sur cadremunidecymbalettes),boulamarqer(pluspatit)ouchacha(hochet), ti‐bois(baguettesdeboisentrechoquées),triangle,sillac(racleurenbambou).ASainte‐Lucie,lekwadrillocal,pratiquementtombéendésuétudearetrouvésonlustred'antan depuis l'indépendance. La chorégraphie et le nombre de figures diffèrelégèrement de celui des Antilles française et l'ochestration consiste en violon, banjo,cuatro,guitare,mandoline,chakchak(hochet)etparfoiszo(os).À la Martinique le quadrille est appelé haut‐taille ou haut‐Jeanne. Il est joué par unensemble instrumental comprenant: violon, accordéon, guitare, tambour sur cadre,sillac, malakach, triangle. Les bals sont appelés, en créole, les bakakadri ou lesbalakôrdéon.QUIJADA(esp.)[syn.:queixada(port.),carrasca(esp.)]Mâchoired'âne,dechevaloudezèbre,utiliséecomme instrumentdepercussiondanslesmusiquestraditionnellesdequelquespayslatinoaméricains:auBrésil,souslenomdequeixadadeburro,lesmâchoiressontfrappéesl'unecontrel'autre;enColombieoùl'instrumentestappelécarracaoucarracadeburro,onlejoueplutôtcommeunerape,enfrottantlesdentsavecunebaguettedebois;auVenezuela,ilestappelécharrasca,etdanslarégioncolombienned'Antioquia,ilestconnusouslenomdeguacharaca.ÀCuba,laquijadaestutiliséecommeracledanslescomparsas.Voiraussibambuco,bandola,chucho,curruca,estudiantina,requinto,tiple.

Page 98: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

QUIJONGO(esp.)[syn.:quijombo]Arc musical d'origine africaine utilisé au Costa Rica et au Nicaragua. Comme leberimbau,ilcomporte,aucentredelacordemétallique,unegourdeouunepetitetassequisertderésonateur.Lemusicienpeutainsimodifierletimbre,obtenirunvibratooujouer les harmoniques en couvrant et découvrant alternativement le pavillon durésonateur.Lacordeestfrappéeavecunebaguette.Voiraussiarcmusical,berimbau.QUINTILLA(esp.)Nom donné dans la région nord d'Argentine à la forme poétique chantée sur lesmélodiesdesvidalas.Lesverssontoctosyllabiquesavecdesrimesentrelesecondetlecinquièmeversetentreletroisièmeetlequatrième.QUINTO(esp.)1.Laplusaiguëdestroistumbadorascubaines.Lequintoestjouéenpositionverticaleet son unique peau est percutée avec les mains. Il est utilisé dans les orchestres derumbabrava.Voiraussiconga,rumba,tres‐dos,tumba,tumbadora.2.GuitareduVenezuela.QUIPA(esp.)[syn.:caracolmarino,quepa]Trompe construite avec une conque marine. Elle est utilisée apparemment sansdiscontinuité depuis le premier millénaire avant Jésus Christ et se retrouve dans lescivilisationsChavín,MochicaetChimú.Laconqueestpercéeensonsommet,etsejouesoitensoufflantdirectementdanscetorifice,soitparl’intermédiaired'uneembouchure.Ilexisteégalementdesquipasenargile.En Équateur, l'instrument est aussi appelé churo ou churu, tandis qu’au Pérou, il estdénomméguayllaquepaoutrompetadecaracol.Voiraussibocina,buzina,cuerno,pututu.QUITIPLÁ(esp.)1. Tambour colombien à une seule membrane introduit dans les régions de la côteatlantique au XIXe siècle par des esclaves noirs. Le nom du tambour serait uneonomatopéeévoquantsasonorité.2.Idiophonevénézuelien,constituéd’untubedebambou.RABECA(port.)[syn.:rebeca]ViolonportugaisimplantéauBrésildansdesversionsdefortune.Lesquatrecordesdel’instrumentsontaccordéessuivantl’accordtraditionnelduviolon(mi4, la3,re3,sol2). Contrairement à la pratique occidentale, le rabeca n’est pas tenu sous lementon,maiscontrelapoitrine.Voiraussirabel.RABEL(esp.)Violonprimitifàtroisouquatrecordesd’origineespagnole.IlfutimportéenAmériquedu Sud par desmissionnaires et adopté dans de nombreux pays. Au Paraguay, il est

Page 99: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

utiliséparlesIndiensMacáetLenguapourexécuterdesgenrescréolescommelapolca.AuGuatemala,lerabelfaitpartiedesensemblesdezarabanda,tandisqu’enArgentine,ilaétéadoptéparlesIndiensChané.EnColombie,ilfutjouédansdeséglisesruralesdèsleXVIIIesiècle,maissaprésenceestégalementattestéeauChilietàPanama.Voiraussirabeca.RACLES[s.n.],Scraper,NewGroveDictionaryofMusicalInstruments,London,MacMillan,1984,vol.III,p.340.Idiophonedontunepartiedelasurfaceestdenteléeetracléeparunobjetnonsonore.Dans le systèmedeclassificationdeHornbsteletSachs, les racles sontgroupéesde lafaçon suivante: lesbâtons raclés (habituellementdesosoudesbois.Desos ayant étéutilisés dans des cérémonies aztèques), des tubes raclés (par exemple la charrascavénézuelienne, faited’unecornedebœuf);desrécipientsraclés(parexemple legüerocubain); et des roues raclées (une languette fixée dans un cadre vient percuter lesdifférentsrayonsd'unerouedentée).Antillesnéerlandaises:wiriAztèques:omichicahuaztliBrésil:afoxé,ganzà,permanguna,pianodecuia,reco‐recoCaraïbes:acheré,guachara,guayo,güiro,gwaj,quijada,rascadorChili:matraca,cacharainaColombie:carraca,carracadeburo,guacharacaÉquateur:rasquetaMexique:áyotlPérou:garada(Ocaina),kemae(Bora)Venezuela:carraca,charrascaRANCHEIRA(port.)[syn.:ranchera(esp.)]Genrepopulaireàtroistempsissusdelamazurka.IlfutintroduitenArgentine,danslarégion du Rio de la Plata vers 1850, puis se diffusa dans la province brésiliennefrontalière,leRioGrandedoSul.Larancheirasedanseencercleensuitlachorégraphiedufandango.Lechantetladansesontaccompagnéesparuneviola‐caipira,unesanfonaetdescastagnettes.RARA(yoruba)Carnaval rural haïtien ayant lieu plus particulièrement la semaine avant Pâques etmélangeant des éléments sacrés et profanes; chrétiens et vaudouistes; africains eteuropéens.SelonHaroldCourtlander,letermeraraproviendraitduyorubaetsignifierait“produiredessons”,“fairedubruit”.Maisletermelalwadi(créolisationde“laloidit”),égalementutilisépourdécrirelesfestivitésrara,sembleindiquerquesesoriginesremontentplutôtà un carnaval déjà célébré à Haïti à l’époque coloniale, et autorisé par le Code Noir(1658).Lesgroupesderarasontrégisparunehiérarchiestricte:unprésidentquis’occupedel’organisation économique du groupe; un colonel qui dirige le groupe avec un fouet(fwèt)etunsifflet(sifle),desdanseuses(lesreines),desdanseursmunisdebâtons(lesmajó jonk); un porte‐drapeau qui identifie le groupe; et des musiciens utilisant des

Page 100: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

petros (tambours à simple peau), des kès (tambour à double peau), des graj (raclesmétalliques),destrompettes,destcha‐tcha(maracas)etdesvaccines.Lesdeuxdanseslesplustypiquesdecesensemblessontlerabordaj,quipeutêtredanséseul, en couple ou en groupe et dont caractère sexuel est affirmé par des ondulationpelviennes;etlecharpyopye(poidssurlespieds),danséparlesmajòjonk.Lestextessontsatiriques,politiquesouobscènes,maisilexisteégalementdeschansonsderarareligieusesouromantiques.Voiraussitambour,vaskin,vaudou.RASQUEO(esp.)(batterie)[syn.:rasgado(port.);rasgueo,rasgueado(esp.)]Techniquedejeuappliquéeàcertainscordophonescommeleviolão,laviola‐caipira,laguitareetlecuatro.Jouerrasgeadosignifiequelemusicienfaitvibrerlescordesenlesbalayantdehautenbasetdebasenhautaveclepouce,oulesonglesdelamaindroite.Cette technique fut utilisée en Espagne dès lemilieu du XVIe siècle, puis se répanditdansd'autrespaysd'Europeavantd'êtreappliquéeenAmériquelatineàdesgenrestelsqueleflamenco.RECO‐RECO(port.)[syn.:caracaxá(port.);güiro(esp.)]Raclebrésiliennefabriquéeavecuntubedebambou,ouunfruitdecalebassierdontunepartiede lacirconférenceest inciséepardesentailles transversales.Dans larégiondeBahia, certains ensembles utilisent un reco‐reco consistant en un ressort d’acier étirésuruneboîted'environ15cmde longueur.Ceressortest frottéavecunebaguetteenmétal et la boîte sert de caisse de résonance. Au cours des années 60, ce reco‐recométallique a été introduit dans les escolas‐de‐samba de Rio de Janeiro, mais pouraugmenter le volume sonore, le format de la boîte sur laquelle s'étire le ressort a éténettementallongé(jusqu’à35cm)etsurl’unedesesextrémitésaétégrefféunpavillonquipermetunemeilleurediffusionduson.Malgrél'industrialisationdel'instrument,lesmusicienslatinoaméricainscontinuentdefabriquerdesraclesdefortuneavecdesmatériauxlesplusvariés:capsulesdebouteilledebière,fildefer,etc.Le nom de l’instrument est une onomatopée évoquant le bruit de la racle sur lesentailles. D’autres vocables ont également cours: caracaxá, casaca, canzá, ganzá,macumba , raspador,quere‐quexéoureque‐requeenAmazonieet chez les IndiensduBrésil;güeroougüirodanslespaysrégionsdelangueespagnole;etguacharaàPanama.L’instrument accompagne de nombreuses manifestations musicales comme lecandomblé, la congada, le cururú, le cana‐verde, la samba, lemoçambique, la capoeiraangolaetd'unemanièregénérale,lesfêtescarnavalesques.Vila‐Lobosautilisédeuxreco‐recos: l'unenbambou, l'autreenmétal,danssonpoèmesymphoniqueRudá(1954).Voiraussicaraxá,caracaxá.REDOBLANTE(esp.)Tambourcolombienàdoublepeauutiliséentreautredanslesensembleschirimía.Ilesttenuetjouécommeunecaisseclaire,maisnepossèdepasdetimbre.Voiraussicaja.

Page 101: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

REGGAEStyle musical d’origine jamaïcaine qui succède au rock steady et au ska à la fin desannées 1960. Plusieurs hypothèses ont été émises quant à l’origine du terme: ilproviendraitsoitde“streggae”(violent,enpatoislocal)oude“regge‐regge”(querelle);soitilrésulteraitd’unsyncrétismeentre“regular”et“guy”(regguy).Surleplanmusical,lereggaesynthétisedesélémentsnord‐américainsetafro‐jamaïcains.Ilreprendauskaetaurocksteadyleprinciped’inversiondesmodèlesrythmiquesdurhythmandblues,mais s’en écarte par son tempo plus lents. La guitare, soutenue par les accents de labatterie,marquetouslescontretempsparunecrocheoudeuxdoublescroches.Labasseetuneautreguitareexécutentdepetitsriffsd’unemesuresouventenfiguresdecroches.L’orgue,fréquemmentemployéavecuneffetleslie,assoielatonalité.Lereggaeémergeparallèlementàcertainsmouvementsnoirspolitisésetrevendicatifs,ainsiqu’àun retouràune spiritualité cristalliséedans le rastafarisme.Les textes sonttantôt mystiques, tantôt pacifistes ou revendicatifs. Les vedettes du reggae sont leschantresdesghettosjamaïcains.C’estlecasdeJimmyCliff,deBobMarleyetdesWailers(WakeUp,StandUp;IShotTheSheriff),deDeroyWilsondontlachansonBetterMustComeservitdepropagandeauPeopleNationalParty lorsdesélections jamaïcainesde1972,dePeterTosh,etc.Grâce à certaines de ces personnalités et à quelques musiciens éminents (le tandemrythmique Sly Dunbar et Robbie Shakespeare), le reggae, comme précédemmment leska, exercera une profonde influence sur des artistes rock de la fin des années 1970(Police,UB40).REISADO(port.)ManifestationtraditionnellebrésiliennepratiquéedurantlapériodedeNoël.Lereisadoconsisteenunesuitedepetitespièceschantées,enchaînéespour formerunesortedethéâtrelyriquepopulaire.Chaquepièceprésenteunpersonnageparticulier:barca‐bela,borboleta, cacheda, caipora, cavalo‐marinho, guriabá, iria‐a‐fidalga, maria‐teresa,mestre‐domingos,sereia,zé‐do‐vale,...chacund'euxétantaccompagnéparunedanseoudes instrumentsqui lui sontpropres. Lepersonnageprincipal est toujoursun animal,une plante, un être fantastique ou un type populaire. Ce type de réprésentation,probablementinfluencéparlesfêtespastoralesportugaisesapparaîtdanslenordetlenord‐estduBrésilàlafinduXIXesiècle.Le reisado est interprété dans des défilés plus oumoins formels. Les danseurs et lesmusiciens s'arrêtent faceàunemaisonet le chœurprésente lespersonnagesunàun.Chaque participant entre ensuite dans lamaison, danse, chante et lance unmouchoirdansladirectionduspectateurquidoitymettresonobole.Aprèslaprésentation,quisetermine par le bumba‐meu‐boi, le groupe fait ses adieux et se dirige vers une autremaison.L'accompagnementestjouépardesensemblestrèsvariablesdanslesquelsonretrouvesouventviolão,rabeca, tambourdebasque,pífano,viola‐caipira, flûte,adufe,clarinetteettrompette.Voiraussibumba‐meu‐boi,folia‐de‐reis.RÉJANE(fr.)Danseet chantmartiniquaisexécutés surdes rythmesdebiguine.Variantedubélé, laréjanecomprendtroisfiguresprincipales.Voiraussibélé.

Page 102: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

REPICADOR(fr.)1.Petit tambouràpeauuniquedePanama.Sescaractéristiquesetsa techniquede jeusontsimilairesàcelledupujador.Voiraussipujador.2.Nomdumusicienqui,àPortoRico,jouedurequinto.REPIQUE(port.)1.Motdésignantl’improvisationsuruntambour.2.Petittambourbrésilienàdeuxpeaux,delafamilledeszabumbas.Danslamusiquedumaracatú de Pernambouc, son jeu inclut des formules syncopées qui répondent aurythmejouésurletambourmeão.3.[syn.:repinique]Tambour à une seule peau, utilisé dans les défilés des escolas de samba de Rio deJaneiro. Il a la même fonction que le petit zabumba de Pernambouc, c’est‐à‐dire,répondre,avecdessonsaigus,auxformulesrythmiquesdestamboursgraves.4.Petittamborild’Uruguay.5.ÀPortoRico, lerepiqueest l’undesélémentsd’unepairedetambours, l’autreétantappeléacompañamiento.REQUINTO(esp.)1.Petiteguitareàquatrecordesd’origineespagnoleutilisédans lamusiquepopulaireduVenezuela,deColombie,d’ÉquateuretduMexique.EnColombie,ilesttrèsrépandudanslesrégionsdeChiquinquiráetGraduasoùilpeutremplacerlabandola.Ilestjouéavecunplectreetsesquatrechœurssontaccordéscommesuit:ré,sol,si,mi.DanslesAndeséquatoriennes,ilexécutelamélodieprincipale,tandisqu’uneguitareetd’autresinstruments l’accompagnent.AuMexique, ilest joué lorsdesérénades,etaccordéunequarteplushautquelaguitaretraditionnelle.Voiraussibambuco,bandola,chucho,curruca,estudiantina,quijada,son,tiple.2. Tambour portoricain fabriqué avec un baril recouvert de peau de chèvre. Avec leburladoretlesubidor,c’estlepluspetitdestamboursutilisésdanslabomba.C’estsurcet instrument que sont exécutées des improvisations et des imitations. Les danseursinventent en effet des chorégraphies et des pas que le repicador doit s’efforcer dereproduire.Lefutdurequintopeut‐êtrefrappéavecdesbaguettes.RHOMBE[syn.:parapara,zumbidor(port.);paloroncador(esp.)]Instrumentcomposéd’unespatule(leplussouventenbois)attachéeparunecorde.Lesonestproduitenfaisanttournoyerlaspatule.Lahauteurdusonproduitdépenddelataille de la planchette. En Amérique du Sud, les rhombes ont eu une importanceparticulièredans les culturesprimitives.Les IndiensKamayurá,de la régionduXinguconstruisent des rhombes (parapara ou uriwuri) de bois en forme de poisson, d’unelongueurvariantentre30cmet80cm.Ilssontpeintsetserventlorsdescérémoniesdukuarup, pour révérer les morts. Chez les Bororó de l'état de Tocantins au Brésil,l'instrument, considéré comme un animal aquatique, est construit par familles dedifférentesdimensionsetchaquemodèleestcouvertdeplumes.Brésil:aije,aidjê,parapara,rói‐rói,uriwuri,zumbidor,zunidorColombie:bramadera,paloroncador,sonidor,yelo,zumbadorVenezuela:bramadera,paloroncador,sonidor,yelo,zumbador

Page 103: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

RITUELSL'Amérique latineestparticulièrementremarquablepour lavariétédesesreligionsetdesesrituels,dans lesquels lamusiqueet ladanse jouentunrôledepremierplan.Onconnaît, grâce aux codex et aux fouilles archéologiques, la richesse des cultes pré‐colombiens,vouésauxforcesprotectricesducosmos,accordésauxrythmesdessaisonsetaccompagnésdesacrificeshumains.LareinetainoAnacaonadeSaint‐Domingueestdemeurée célèbre pour ses fêtes sacrées (areitos), les danseurs évoluant autour d'uncercledejoueursdetambours,dehochetsetderacleurs.Maissilesrituelsamérindienssubsistentsur lecontinent, ilsontpratiquemententièrementdisparudesCaraïbes, lesIndiensyayantétédécimésparlesEspagnolspeuaprèslesdébutsdelaConquête.Lesrituels lesplusspectaculaires,sur leplanchorégraphiqueetmusical, sontceuxoùl'influenceafricainedomine.La fusiondediversesreligionschrétiennesetafricainesaengendré,enterreaméricaine,descultessyncrétiquescomplexesdontlecandombléetlamacumbaauBrésil, lasanteríaàCuba, levaudouenHaïti, lekuminaenJamaïqueleShangoetleradaàTrinidadetTobago,leBigDrumdanslesGrenadinesetlekawinaauSurinam. Comme en Afrique, la transe y constitue le principal moyen par lequel lesdivinités,invoquéesàl'aidedetamboursetdechants,communiquentavecleszélateurs.Dans la plupart des pays catholiques, l'Eglise tenta de « récupérer » les pratiquesreligieusesd'origineafricaineafindemieux lesneutraliser,etdessociétésdeNoirsseconstituèrent sous l'égide de diverses paroisses. Sous le couvert du catholicisme, lesNoirs continuèrent néanmoins de vénérer leurs déités, assimilant celles‐ci aux saintscatholiques. Ainsi Shangó, dieu de la foudre, correspond à sainteBarbara à Cuba et àsaint Jean‐Baptiste à Trinidad et Tobago. Dans les pays protestants, les autoritéscoloniales réprimèrent beaucoup plus sévèrement les cultes noirs, jugés subversifs etsusceptibles d'entraîner des révoltes d'esclaves. De nombreuses pratiques d'origineafricaine ont cependant subsisté, dans les communautés de marrons en particulier,comme au Surinam ou en Jamaïque, et dans certains rites de passage. Les veilléesfunéraires,notamment,seprolongeantplusieursjoursaprèsledécès,donnentlieuàdesfêtes accompagnées de musique et de danse : les amis et les parents du défunt seréunissentdanslamaisondudéfuntafind'ypartagernourritureetboissonetd'yréciteraussidesdevinettesetdescontes.Onnote,dans lescultesafro‐américains, l'influenceprépondérantedesculturesyoruba,fon,arara,iboetashantid'unepart,congoetangoladel'autre.Depuisl'abolitiondel'esclavagesontapparus,danslesCaraïbesetlesGuyanessurtout,aveclamigrationmassivedetravailleursIndiens,desrituelshindouïstesoumusulmans.Prami ceux‐ci le hosay, fête indo‐musulmane de Trinidad comportant des défilés detambourstassadanslesruesdelacapitale.ROCKSTEADYGenrepopulaire urbaind’origine jamaïcaine. Le rock steady succède au ska aumilieudesannées1960,avantd’êtrelui‐mêmesupplantéparlereggaevers1969.Délaissant les rythmes enlevés et les parties de cuivres élaborées caractéristiques duska,lerocksteadysedistingueparsestempimoyens,etsesrythmespluscomplexes.Legenreestinterprétéparuneformationtypiquedurhythmandblues;toutefois,laguitarebassetientunrôleplusmélodiqueetfournitunpetitcontrepointàlalignevocale.Lesparolessimplesduska,traitantsurtoutdedanseetd’amour,fontplaceàdestextesengagés,ayantcommeprincipauxthèmeslareligion(rastafarisme)etlecontextesocial.LerocksteadyestreprésentépardesartistescommelesMaytalsetDerrickMorgan.Voiraussi:dub,ska,reggae

Page 104: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

ROJÃO(port.)[syn.:rojão‐de‐viola]Chant populaire pratiqué dans le nord et le nord‐est du Brésil. Le soliste raconte sesprouessesoucellesd'un importantpersonnagede la région.Quelques fois, ce typedechantestpratiquéalternativementpardeuxsolistes.Lerojãoprendalorslaformed'unecompétition(desafio)quipeutdurerplusieursheures.Voiraussibaião,desafio.ROMANCE(esp.)Genremusicalchiliend'origineespagnoleavecaccompagnementdeharpe.RONDADOR(esp.)Famille de flûtes de pan équatoriennes. Les tubes sont solidarisés grâce à deuxbaguettes,l’unedisposéehorizontalement,l’autreenoblique.Ilssontfermésàlabase,etpeuventêtreenbambou,enjonc,enplumesdecondor.Desfouillesarchéologiquesontpermis de découvrir des modèles en argile et en pierre. Il existe actuellement troisvariétésderondadors:uninstrumentà8tubes,unà15tubesetunderniercomportantde20à35tubes.Contrairementàlamajoritédesflûtesdepan,lestubesdesrondadorsnesontpasrangésparordrecroissantdetaille,maisdefaçonplushétéroclite.Voiraussiflûtedepan.RUM(port.)[syn.:hun]Tambourbrésilienàuneseulemembrane,degrandetailleetdeformatoblong.D’origineyorubaou fon, c'est leplusgrosdesatabaquede la familledesbatá‐cotô. Il estutilisédanslescérémoniesducandombléoùilestjouéparl'alabê,c'est‐à‐direparlechefdestambours, qui dirige également les autres percussionnistes. Le rum symbolise le dieuOxun dont il est la voix. Les cantiques chantés en son honneur suivent le rythme dutambour.Voiraussiatabaque,batá‐cotô.RUMBA(esp.)StylemusicalapparuàlafindusiècledanslesfaubourgsdelaHavaneetdeMatanzas.Lemotrumbapourraitvenirderumboso(somptueux),utiliséen1807poursaluerlesqualités d’un orchestre, ou de différents termes afro‐américains comme tumba,macumbaoutambo,désignanttousdesfêtesquisedéroulaientdanslesquartiersnoirs.Ilss’agiraitdoncdifférentespratiquesmusicalesquiontétéregroupéessousunemêmeappellation.Danslesfaits,ilexistetroisgrandesformesderumbaquisedistinguentparl’instrumentation,lestylevocaletlachorégraphie.Leyambúestunedansedetempomodéréexécutéepardescouplesoupardesdanseursimitant le comportement des personnes agées dans des tâches quotidiennes. Le côtélascifquel’onprêtevolontiersauxdansespopulairesestabsentici.Leyambúestscandépar des cajones qui se sont imposés lorsque les congas ont été interdites par lesautorités.C’estcequiexpliquepourquoilegenreestparfoisappelérumbadecajón.Ex:Laguaguancó,estlaformederumbaurbainelapluspopulaire.Àl’origine,cen’étaitpasune danse, mais un chant narratif, évoquant de façon humoristique les événementspolitiques, les commérages de quartier ou les défauts desmaîtres blancs, un peu à la

Page 105: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

manièreduromanceroespagnol.Ces thèmes trèsdifférents sont traitésdansdesversgroupéspar2,4ou10.Cen’estqu’audébutdusièclequ’onajoutaauguaguancóunepartie dansée. Le déroulement du guaguancó comprend ainsi plusieurs parties. Lasectionintroductiveappeléedianaestconstituéeparunpassagevocalsansparoles,quidébute par un "lalale" caractéristique contribuant à donner le ton au chœur. Elle estsuivie de la décima, exposition du texte, puis d’une section appelée capetillo, danslaquelleunchœurchanteunrefrain.C’estàcemomentqueladansedébute.Uncouplesimule une poursuite dans laquelle la femme tente de s’esquiver. Les mouvementsqu’exécutent les partenaires ont de fortes connotations sexuelles, mais c’estparadoxalementleguaguancóquiengendralarumbadesalonpratiquéeenEurope.Ex:La columbia est apparue dans les régions rurales de Matanzas. Il s’agit d’une dansesoliste masculine qui comprend des mouvements très acrobatiques.Chorégraphiquement,c’estsansdoutelaformelapluscomplexederumba.Ledanseuryimitedespersonnagestrèsdivers(travailleursdeplantation,sportifs,...)etdialogueaveclejoueurdequintoquiexposedesfiguresauxquellesildoitrépondre.àcôtédecestroisformesprincipales,ilexisteplusieursdizainesdevariantesderumba,dont certaines sont tombées en désuétude. À Cuba, les plus anciennes, groupées sousl’intitulérumbasdetiempoEspaña(rumbasdel’époqueespagnole),étaientconstruitessurlerythmeduyambú,ets’appelaienttaona,papalote,gavilán,oumamagüela.Lesrythmescomplexesdecesdifférentesformesderumbasontjouésessentiellementsur des percussions: congas, clave, güero, maracas, palitos (baguettes de bois aveclesquellesonmarquelerythmedebase),guataca(houepercutéeutiliséàCuba)ettroistumbadorasdehauteursdifférentes: tres‐dosouhembra (femelle)pour laplus grave,tumba ou macao (masculin) pour la moyenne et quinto pour la plus aigüe. Lesimprovisationslibres,exécutéessurlespercussionsduregistreleplusaigu,tandisquelesrythmesfixeslesontsurlespercussionslesplusgraves,témoignentd’uneinfluenceafricaine.Les principaux artistes de la rumba brava sont le Grupo Afrocuba de Matanzas, LosPapines,LosMuñequitosdeMatanyas.RUMPI(port.)[syn.:hunpí,rupim]Tambourbrésiliendetaillemoyenne,àpeauuniqueetdeformatoblong.Danslafamilledesatabaques,c'estletambourdetaillemoyenne.Danslescérémoniesducandomblé,ilestdédiéàObaluayé.Voiraussiatabaque,batá,batá‐cotô,caxambu,ilu,lé,rumpi,surdo.SALSAGenremusical d'origine cubaine né à la fin des années 60, la salsa englobe en réalitéplusieursrythmesetsonhistoireremonteàlafindesannées20.Deuxprincipauxtypesd'orchestresexistentàl'époqueàCuba:lesseptetos,quiinterprètentleson,laguarachaet le bolero (et qui deviendront plus tard des conjuntos lorsque s'y adjoindront uneconga,unpianoetdescuivressupplémentaires),et lescharangas, spécialiséesdans ledanzón.Desenregistrementsaméricainsdesonetdedanzón,diffusésauxEtats‐UnisetenEuropeysusciterontunengouementpourlamusiquepopulairecubaineetdanslesannées30,larumbaetlacongas'imposentinternationalement.Leursuccèdent,àpartirdumilieudesannées40,lemambopuislechachacha,interprétésàNewYorkpardesgrands orchestres tels que ceux du CubainMachito (Frank Grillo) et des Portoricains

Page 106: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

TitoPuenteetTitoRodríguez.Dans lesannées60, l'avènementdurocketdesBeatlessonnent le glas de nombreux big bands « latins », remplacés par de plus petitesformations.Enmêmetemps,aveclarupturedesrelationsdiplomatiquesentreCubaetles Etats‐Unis, lesmusiciens « latins » de New York, privés de leur principale sourced'inspiration,setournentverslasoulmusic,àlaquelledenombreuxjeunesPortoricainsde la ville s'identifient. L'osmose entre les rythmes cubains et portoricains et la soulmusicdonnenaissance,danslesannées60,àdeuxrythmeshybrides, leboogalooet leshing a ling. A la fin de la décennie, lassés du commercialisme de ces musiques, lesinstrumentistes et les chanteurs « latins » se tournent d'une part vers les rythmesportoricains de l'île : la bomba et la plena (que Rafael Cortijo, Ismael Rivera et MonRiveracontribuentàfairepasserdurépertoiretraditionnelaurépertoirepopulaire),etredécouvrentd'autrepart ales racines cubaines.Cettenouvelle fusionengendreà sontour la salsa, appelation tirée du titre d'une émission de radio vénézuélienne etpopularisée aux Etats‐Unis par le pianiste Ricardo Ray. De Cuba, la salsa conserve lerythmedebasedelaclave,lastructuremusicaledesprincipauxgenreslocaux‐dusonnotamment‐avecexpositionduthème,sectionimprovisée(montuno),riffdequelquesmesures à l'unisson (mambo) et break ; la distinction en conjuntos et charangas ;l'utilisation de percussions cubaines (timbales, conga, bongo, claves, maracas, güiro,cowbell).CommeàCuba, lechanteur(sonero) improvisedesparolessur lasectiondumontuno.Lasalsaprivilégie,sousl'influenceduchanteurettrombonisteMonRivera,letrombone.Elletraduitsouvent,àsesdébutsdumoins,lespréoccupationspolitiquesetsocialesdesPortoricainsdesbarrios(quartiershispanophones)deNewYork,écartelésentrelesvaleursparfoiscontradictoiresdeleurîleetlaculturedominanteanglophone.Onyretrouvecependantlethème‐omniprésentdanslamusiquelatino‐américaine‐delafemmeinfidèle,commedansJuanaPeña,deWillieColónetHéctorLavoe: Ellaeraunamujer Queamuchoshombreshabíaengañado Peroundíavinounhombre Queconunbesolatraicionó Yesehombrenuncahabíaquerido YporesofuéqueJuanaPeñalloró. C'étaitunefemme Quiavaittrompédenombreuxhommes Maisunjourvintunhomme Quilatrahitavecunbaiser. Cethommen'avaitjamaisaimé C'estpourcelaqueJuanaPeñaapleuré;ou celui ‐ nostalgique ‐ du terroir portoricain, comme dans Soy Guajiro, d'IsmaelMiranda: Soyguajiro(ter) Melevantoconelcantodelgalloporlamañana Sabiendoquesoyguajiro Mevoyacortarlacaña. Jesuispaysan(ter) Jemelèvelematinaveclechantducoq Sachantquejesuispaysan, Jeparscouperlacanneàlasucre.Lespremiersgrandsinterprètesdelasalsasontenmajoritéportoricains:lespianistesCharlie et Eddie Palmieri et Ricardo Ray, les congueros Joe Cuba et Ray Barretto, le

Page 107: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

tromboniste Willie Colón, bien que le flûtiste dominicain Johnny Pacheco dirige unecharanga particulièrement cotée. Progressivement, des artistes Cubains déjà connus(dontlachanteuseCeliaCruz)s'intègrerontàlasalsa.Alafindesannées70,sousl'impulsiondesnombreuximmigrantsdominicainsdeNewYork, la salsa absorbe le merengue. Les Cubains, récusant jadis la salsa, qu'ilsconsidéraientcommeuneusurpationdeleurmusique,ontaujourd'huiadoptécetermeen raison de sa popularité internationale. La musique populaire cubaine actuelle sedifférencie cependant du reste de la salsa par son caractère plus enlevé ‐ basé sur lerythmedu songo (créédans les années70par lepercussionniste«Changuito», alorsmembre de la charanga Los Van Van). La danse la plus prisée des jeunes Cubainsd'aujourd'hui n'y est d'ailleurs pas la « salsa »mais le frénétique « despolete ». Si LaHavane,NewYorketSanJuandemeurent lesgrandsfoyers de lasalsa,cettemusiquetriomphe aussi actuellement dans plusieurs pays latino‐américains, la Colombie, leVenezuelaetPanamánotamment,etdiversorchestresdesalsasesontconstituésdansdescontréesaussidiversesqueleSénégal,laFinlandeouleJapon.Citons,parmicertainsnomsreprésentatifsdelasalsa,NGLaBandaetIssacDelgadoàCuba,ElGranComboetLa Sonora Ponceña à Porto Rico, Fruko y sus Tesos et Los Niches en Colombie, LaDimensión Latina et Oscar D' León au Venezuela, et les chanteurs Rubén Blades,Adalberto Santiago, Cheo Feliciano, Ismael Miranda, Azuquita, Pete « El Conde »Rodriguez, Justo Betancourt, Héctor Casanova et les défunts Ismael Rivera et HéctorLavoe.SALUDOSalutjadispratiquéparlescomparsascubainesdevantlesautoritéscoloniales.SAMBA(port.originekimbunda)A l'instar du tango, expression de l'âme argentine, la samba symbolise le Brésil. Si lasambaducarnavaldeRiode Janeiroet lasambachantée,diffuséespar ledisqueet laradio, en sont les formes les plus connues, il en existe également d'innombrablesvariantes régionales (voir les différentes rubriques samba). D'origine bantoue, (levocable kimbunda semba signifie « nombril »), la samba est à l'origine une danse defertilité, exécutée en cercle et comportant le frottement des nombrils (umbigada enportugais),symbolisantl'unionsexuelle.Elles'apparented'abordauxbatuquescongos,fortement percussifs, et s'intègre au candomblé bahian. Le terme, mentionné pour lapremièrefoisauBrésilen1838,envientàdésigner,àlafinduXIXesiècle,desdansesencerclepratiquéesàRio,BahiaetSaoPauloet,defaçonpluslarge,lesbalspopulairesengénéral.Sur le plan musical, la samba possède des caractéristiques rythmiques spécifiques,analyséesparlemusicologueGerhardKubik(......):unemesureà2/4,uncycledeseizepulsations,avecalternancefréquentededeuxcoupsfortssuivisdedeuxcoupsfaibles.Sur ce cycle, exécuté par des racleurs, hochets ou tambours, viennent se greffer lesaccents de deux grosses caisses (surdos), consistant en pergunta (question), et enresposte(réponse),placéesurlescontretemps: hochets surdo

Page 108: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Unelinharítimicaasymétrique,généralementexécutéepardesinstrumentssonores,auregistre aigu, tels que les agogôs ou les tamborims, s'imbrique dans la pulsationfondamentale: Ff......Diversesvariationsdetimbreetdecouleur,obtenuespardifférentestechniquesdejeuainsiquedesarrêtssontintégrésàlamélodieetaurythmed'ensemble.La sambade carnaval, créationdesmusiciensnoirs etmétisdesquartierspauvresdeRio, est caractérisée, par son aspect fortement percussif. Impressionné par soneffervescence, DariusMilhaud, qui séjourna à l'ambassade de France de Rio en 1917,s'en inspiradansLeBoeufsur le toit.Avec le succèsdePelo telefone (1917), chansonsans doute anonyme mais revendiquée par le compositeur « Donga » (Ernesto dosSantos) et première samba enregistrée, la samba détrône les anciennes marchas etmarchinhas des défilés du carnaval. L'essor de la samba de carnaval ira de pair avecceluidesécolesdesamba,unprixétantattribuéchaqueannéeparunjuryàlameilleuresamba.Citons,parmilescélèbressambasdecarnaval,Gosto...*(insérerlessambascitéesp.134).Lespremièressambasdecarnavalontunestructurevariable.Lasambadepartidoalto,où les sambistas répètent, à la fin des couplets, le premier ou le dernier vers de lachanson puis reprennent au début, tend à prédominer. Ainsi cette samba de l'écoleMangueira: Chorei,choreideverdade Choreiquandoosambaparou. Euderrameiumalágrimasofrida Peloseuamor... J'aipleuré,j'aivraimentpleuré J'aipleuréquandlasambas'estarrêtée. J'aiverséunelarmededouleur Poursonamour...Apartirdesannées40surgitlasambadeenredo,crééeparlescompositeursdesécolespour conter en vers l'histoire choisie comme thème pour le carnaval. Certaines,véritablespoèmesmusicaux,sedistinguentparleurcaractèrepatriotique,commeBahiadetodososdeuses,lancéeen1967parl'écoledesambaSalgueiro: Bahia,osmeusolhosestaobrilhando Meucoraçaopalpitando Detantafelicidade Ésarainhadabelezauniversal... Bahia,mesyeuxbrillent Moncoeurpalpite D'unbonheurinfini Tueslareinedelabeautéuniverselle...L'instrumentationdelasambadecarnavalconsisteengigantesquesailesdepercussionspouvantcomprendrejusqu'àunecentainedemusiciens(voirbatería).Lasambaderue

Page 109: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

oulasambarurale,plusspontanée,peutêtrejouéeavecdiversespercussions(pandeiro,reco‐reco,cuíca,agogô)etdesinstrumentsàcordes(guitare,cavaquinho).Lasambachantée(samba‐cançao,égalementconnuesouslenomdesambademeiodeano‐sambadumilieudel'année,parcequ'onl'interprèteaussiendehorsdelapériodedu carnaval) est généralement crée par des compositeurs semi‐érudits du théâtrepopulaire. L'un des premiers grands succès de la samba‐cançao est Ai, ioiô (1929),interprétéparl'actriceAraciCortes: Choreitodanoite Epensei Nosbeijodeamô Quetedei, Ioiô,meubenzinho, Domeucoraçao Melevapracasa Medeixamaisnao. J'aipleurétoutelanuit Etpensé Auxbaisersd'amours Quejet'aidonnés, Ioiôadoré, Ioiôdemoncoeur, Emmène‐moiàlamaison Etnemequitteplus.L'industrie dudisque et de la radio propage la samba‐cançaodans tout leBrésil et, àpartirdesannées30,s'illustrentdescompositeurstelsqueNoelRosa,JoséBarbosadaSilva,AriBarroso,Cartola,MartinhodaViolaouPaulinhodaViola.Legenredégénèreàpartir de la fin des années 40 avec de mièvres hybriques appelés samboleros ousambaladas,pourfinalementcéderlaplaceàlabossa‐nova.SAMBA(port.)C’estlaformemusicalelaplusconnueduBrésil,maisaussil’unedecellesquipossèdeleplus de spécificités locales: le folkloriste E. Caneiro en a relevé près de 170 variantesrégionales. Historiquement, la samba a comme antécédents le batuque et certainespratiquesvocalesaccompagnéesdebattementdemains.Leterme,mentionnépourlapremièrefoisauBrésilen1838,sembleissudumotsemba,quidanslalanguekimbunduparléeparlespopulationsriverainesduZambèze,désigneunpasdedansedans lequel les exécutantspratiquent l'umbigada. Il semble avoir étéreprispourqualifierunerondepopulaireduXIXesiècletrèsconnueàRiodeJaneiro,àBahiaetàSãoPaulo,dans laquelle lesdanseurssolistespratiquaientaussi l’umbigada.Vers lamoitié du XIXe siècle le terme recouvre tous les types de bals populaires. Audébut du XXe siècle la samba‐cançao s'impose grâce à de grands succès populairescommePeloTelefonedeDongaetMaurodeAlmeida(1917).CettediffusionfutfacilitéeparlaparticipationdeblocosouderanchosaucarnavaldeRio.DesformationscommeFlordeAbacate,AmenoResedá,Sadeta,ReinadodeSiva,ontaccueilliquelques‐unsdesfutursgrandssambistasetjetèrentainsilesbasesdesescolasdesamba.Selon Gehrard Kubik (Afroamerikanische Musik, “Die Musik in Geschichte undGegenwart”,Sachteil1,Kassel:Bärenreiter,1994,colonnes216‐217),endépitd’origines

Page 110: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

et de localisations géographiques très disparates, les différentes formes de sambarenvoientàdespratiquesmusicalespossédantdescaractèresrécurrents:unepulsationfondamentale,lamarcação,lalinharítmica,lesmelodiasetlacirculationdesmusiciensetdesdanseurs.‐ La samba, et la plupart des formes connexes, repose sur un cycle de 16 pulsationsfondamentalesquisonténoncéespardesracles,deshochetsoudestambours.Lecyclelepluscommunestconstituéd’unealternancededeuxcoupsfortssuivitdedeuxcoupsfaibles.‐Lamarcaçãofournitl’élémentdevaetvientdelasamba.Ilestconstituéd’untempsetd’un contretemps qui sont parfois appelés pergunta (question) et resposte (réponse).Danslesbateria,toutdeuxsonténoncéssurdeuxsurdosdifférents.Ex:Hochets FFffFFffFFffFFff Surdo FFFF‐Lalinharítmicaestunmodèlerythmiqueasymétriquequis’imbriquedanslapulsationfondamentale.Elleestleplussouventjouéesurdesinstrumentsdontletimbreestaiguoutrèssonnantcommedanslecasdesagogôsoudestamborims.Ex:FfFfFFfFfFfFfFF‐ Les melodias désignent les variations de timbres et de couleurs sonores que lesinstrumentistes obtiennent par différentes techniques de jeu et qu’ils réinsufflentimmédiatementdanslediscoursmélodico‐rythmique.‐Lacirculationconstitueaussiunepartieessentielledudéroulementde lasamba.Lestechniquesdejeusonteneffetbaséessuruneséried’actionsd’ensemble,dehaltes,dedéplacementsdivers...quitoutessecoulentdanslemouledelapulsationélémentaireetsedéroulentsimultanémentoul’uneàlasuitedel’autre.Touscescaractèress'inscriventdansunemesureà2/4,detempovif,etilscontribuentàdonneraugenresonaspectdiscontinuetsyncopé.Les formations qui interprètent la samba ne sont pas fixes. Les escolas de sambapeuventcompterplusd'unecentained'instrumentistes,alorsquecertainessambassontuniquement jouées au piano. D'une manière générale, dans les samba rurales,l'ensembled'accompagnement type comprend: bombo, caisse claire, tambourin, cuíca,reco‐reco et guaïa, tandis que dans les sambas urbaines, ce sont essentiellement lesinstrumentsdesescolasdesambaquiinterviennent.Dansdesformulesintermédiaires,depetitsensemblesrecourentauviolão,aupandeiro,aucavaquinho,à lacuícaouàlacaixa.Cette musique est indissociable du chant et de la danse. Les mélodies vocales sontgénéralement descendantes, et dans certaines variantes de samba, elles sont presquetoujours interprétées en tierces parallèles. Elles s'intègrent dans une pratiqueresponsorialeentreunsolisteetunchœurquichantentalternativementlescoupletsetles refrains. Elles sont accompagnées par des danses pour couples qui comprennentquelquespasessentielsdontlevaevien,lebalao,lacortajaca,ainsique,commepourlamusique,unemultitudedevariantesrégionales.La plupart des styles de samba se distinguent de genres comme la capoeira ou lecandombléencequ'ilssontpratiquéspardesindividusdesdeuxsexesetpartouteslescatégoriesd'âge.Toutefois, lesuccèsde lasamban'occultepar le faitqu'elleresteunemusique de ghetto. Celle des Noirs et desmétis sans terre qui s'installèrent dans lesfavelasdesgrandesvillesetmélangèrentlesstylesmusicauxdeleurrégiond'origine.L’instrumentisteoulechanteurspécialisédanslacompositionet/oul'interprétationdela samba. est appelé le sambista. Noël Rosa (1910‐1937) fut l'un des principauxcompositeurs de samba des années 30. Il fut suivi par des personnalités comme José

Page 111: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

BarbosadaSilva,AlfredodaRochaViana,AriBarroso,LamartineBabo,JoãodeBarrosetAtaulfoAlves.CitonsparmilessambistasreconnusPaulinhodaViola(1942),MartinhodaViola(1938)ouJorgeBen(1942).La samba fut importée en France vers 1920. Darius Milhaud qui séjourna au Brésiladmirait des compositeurs de samba commeErnestoNazareth (1863‐1934). Il écrivitd'ailleursplusieurssambas,dontcelledeScaramouche.Voiraussibatuque,escoladesamba, jongo,maxixe,sambaderoda, tambor‐de‐crioula,umbigada.SAMBA‐CANÇÃO(port.)(samba‐chanson)Genre de samba caractérisée par des textes mélodramatiques traitant d'amoursmalheureux. Le genre apparaît en 1917 avec Pelo Telefone, et s’implante alors plutôtdanslessallesdebaletlesclubsfréquentésparlabourgeoisiequedanslarue.Ilconnaitun certain succès à partir de 1929, grâce à Ai ioiô, une samba‐canção de HenriqueVogeler,MarquesPortoetLuísPeixoto interprétéepar lachanteuseAraciCortes.L'undesgrandscompositeursdugenrefutAdelinoMoreira.Enraisonducontextedesoninterprétation,desestextesetdesesrythmes,lasamba‐canção est diffusée en dehors de la période du carnaval (février), vers le milieu del'année. C'est pour cette raison qu'on l'appelle aussi samba de meio ano (samba dumilieudel'année).Dans les années cinquante, certaines samba‐cançao furent interprétées surun rythmede boléro, donnant naissance à un genre appelé sambolero qui connut une grandepopularité.Voiraussisamba.SAMBA‐CARNAVALESCO(port.)Nom générique donné aux sambas composées pour les fêtes du carnaval. Parmi lescompositionscélèbresdugenre:Gostoquemeenrosco(1929)deSinhô;Comqueroupa(1931)deNoelRosa;Ai,quesaudadesdaAmélia(1942)deAtaulfoAlvesetMárioLago;Tremdasonze(1965)deAdoriranBarbosa,etc.Voiraussisamba.SAMBA‐CHORO(port.)Unpeucommelasamba‐canção,lasamba‐choroestuneformehybride,crééeaudébutdesannées30.Sonphrasémélodramatique,salignemélodiquepleined'expressivitéetempreintedevirtuositéreposesurcertainstraitspropresauchoro:Lepremierexempledecegenre,AmoremexcessodeGadéetValfridoSilva,futpubliésurdisqueen1932.Voiraussisamba,choro.SAMBADEBREQUE(port.)Type de samba comportant des pauses soudaines. Pendant les cadences le chanteurexécute une improvisation appelée breque, au cours de laquelle il s'adonne à descommentaireshumoristiqueschantésouparlés.Voiraussisamba,breque.SAMBADECHAVE(port.)Lenomdecetteformedesambaestinspiréparlachorégraphieduchanteursolistequisimulelarecherched'uneclefaumilieud'uncerclededanseurs.Lorsqu'ilfeintdel'avoirtrouvée,ilestremplacéparunautredanseur.Cetypedesamba,aujourd'huitombéen

Page 112: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

désuétude,étaitbasésurdeuxvers.Lepremierétaitchantéseul, lesecondétaitreprisparlesdanseursetfaisaitofficederefrain.SAMBADEGAFIEIRA(port.)Genre de samba instrumentale apparue pendant les années 40 et influencée par lesorchestres américains de l'époque. Cette influence se marque avant tout par uneinstrumentation privilégiant les parties de cuivre et en particulier des mélodieslangoureusesjouéesautrombone.SAMBADEMATUTOSamba rurale, pratiquée dans le nord du Brésil. Elle comporte des textes courts etsimples, évoquant des activités quotidiennes. Les vers heptasyllabiques sont issus deformes poétiques portugaises. Les nombreuses improvisations produisent denombreusesvariationsdemètre.SAMBA‐DE‐PARTIDO‐ALTO(port.)(hautniveau)[syn.:partido‐alto]TypedesambapratiquéeàRiodeJaneiro.ElleapparaîtaudébutduXXesiècle.Ellesedistingueavanttoutparunestructurevocaletoutàfaittypique.Lespremièressambasdugenreétaienteneffetconstituéesdestrophesdesixverspuis,àpartirde1940,desparoles improviséessesont inséréesdanscette forme fixe,desorteque lecoupletestdésormais le résultat d'improvisation individuelle tandis que le refrain, chanté par lechœur,estunemélodieconnuepartouslesparticipants.Cerefrainpossèdeenoutrelaparticularitédecommencertoujoursparlespremiersoulesderniersmotsducouplet.Entrelesolisteetlechœur,persistecettenotiondedéfiquel'onretrouvedansd'autresformeslatino‐américainescommelejongo.Letermepartido‐alto,évoquelescapacitésd'improvisationdesprincipauxinterprètes.L'ensemble qui jouait ce type de samba comporte des percussions, une guitare et uncavaquinho.SAMBADEQUADRA(port.)[syn.:sambadeterreiro]Faitpartiedugenredessamba‐cançãomaisdemouvementplusvif.Cesontdoncaussidessambademeiodeanoparcequ'elles sontcomposéespardesmusiciens issusdesescolas de samba, mais elles sont chantées lors de manifestations plus ponctuellescommelesanniversairesoulesfêtesdelacommunauté.Voiraussisamba‐canção.SAMBADERODAFormedesambapratiquéedanslarégiondeBahialorsdefêtesurbainesetvillageoises.Il s'agit d'une ronde incluant à la fois les danseurs et certains instrumentistes quichantent et battent des mains. Au centre du cercle, une danseuse exécute unechorégraphieincluantdesmouvementsdebrasetdetêtecomplexes.Ellepeutsefaireremplacer par l’un ou l’autre danseur qu’elle désigne en le touchant du nombril(umbigada).Lesinstrumentsutilisésdanslasamba‐de‐rodasontunoudeuxatabaque,unpandeiroainsiquedesinstrumentsdefortunecommelepratoefaca,uneassietteémailléesurlebord de laquelle une instrumentiste frappe avec une cuillère une formule rythmiquetypique:F f fFF f fFF f fFF f fF.Chaquepairedecoups forts,estaccentuéesurun

Page 113: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

grand tambour et forme ainsi le marcação. D’autre tambours entonnent le rythmetypiquede lasamba(F f fF f fF f), tandisqu’unagogóajouteà l’ensembleunrythmepropreàlasamba‐de‐roda:(FfFFfFfFfFfFfFFf).Commedanslebatuqueetlaplupartdesformesdesamba,certainsélémentscommelafrapped’uneformulesurlefûtdutambour,lesbattementsdemainsdesdanseursdelaronde,lerythmetypiqueFffFffFfetl’umbigadaontuneorigineliéeàdestraditionsissuesd’Afriquecentrale.La samba de roda peut être associée à d'autres genres afro‐brésiliens. Elle peut parexempleêtreexécutéeaprèsunecapoeira,lesfemmesquifontainsipartiedel'audiencesontalorsinvitéesàdanserdanslecercle.SAMBA‐ENREDO(port.)FormedesambacrééeauseindesescolasdesambadeRiodeJaneiroetquisuccèdeaugenre des samba de primera parte dans les années 1930. C'est la samba annuelleofficiellechoisieparconcoursouparladirectiondugroupepourreprésenterl'escoladesamba au cours du défilé de carnaval. C'est aussi l'œuvre qui sera présentée encompétitionpourleconcoursofficielorganisédurantlapériodedesfestivités.SAMBA‐EXALTAÇÃO(port.)Genre de samba caractérisé par des paroles d'inspiration patriotique. La samba‐exaltaçãocomporteunaccompagnementgrandioseauxdimensionssymphoniques.L'undesmeilleursexemplesdecesgenreestAquareladoBrasil(AriBarroso,1939).SAMBALADA(port.)Unedes variantesde la samba‐canção.Demouvement lent, elle est influencéepar lesmusiques commerciales américaines des années 50 qui étaient regroupées au Brésilsousletermegénériquedebalada(ballade).SAMBALANÇO(port.)[syn.:sambadebalanço]GenredesambaapparuàRiodeJaneiroaumilieudesannées1950.Ilsereconnaîtparsesdécalagesd'accentsrythmiquesquisontdirectementdujazz.SAMBA‐REGGAELa samba‐reggae fut créée par les blocos‐afro qui fusionnèrent la samba de roda deBahia et le reggae jamaïquain. Pratiqué avant tout par des Afro‐brésiliens, le genrevéhiculedesrevendicationssocio‐culturelles.Ilfait,d'unepart,l'apologiedelarichessede l'apportafricainetdénonce,d'autrepart, lapersistancedespréjugésraciauxetdesinjustices dont sont victimes certains groupes sociaux. Ces préoccupationstransparaissentdansl'adoptiondetenuespseudo‐africainesetdansdestextesqui,parla description de civilisations africaines fascinantes (Égypte) ou la narration deperformancesdehérosafro‐brésiliens,mettentenvaleurlesrichessesdeleurcontinentd'origine.L'éclosion et la diffusion du genre ont coïncidé avec les festivités qui entourèrent lacommémorationducentenairedel'abolitionofficielledel'esclavageauBrésil(1988).Parmilesartistesoulesgroupespratiquantlegenre,onpeutciterTupiNagô,ZePaulo,JimmyCliff,Olodum,AraKetu,BandaMel...

Page 114: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

SAMBURATambourcylindriqueàdoublepeaudontlediamètreestplusgrandquelahauteur.IlestutiliséspardesIndiensduSurinam.Ilestjouépargroupesdedeuxoudetroisetfrappéavec des baguettes. Les samburas accompagnent des chansons interprétées par deshommesetappeléessamburaoremi.SANDUNGA(esp.)(grâce)Genremexicain pratiqué dans le sud de l'état d'Oaxaca. La sandunga comprend deuxparties: le refrain est un son, tandis que le couplet possède les caractéristiques duzapateado. Ce genre est pratiqué par un marimba‐orquesta comprenant unecontrebasse, des clarinettes, des saxophones, des trompettes, des trombones et deseuphoniums.MáximoRamónOrtizcontribuaàlapropagationdugenre.SANFONA(port.)Petitaccordéond’origineeuropéennepossédantde10à16boutons.Ilfutintroduitdansl’étatdeRioGrandedoSulvers1836,puiss'estrépandudanslenordpendantlaguerreentreBrésiletParaguay(1864‐1870).Aujourd’hui,onletrouveausudduBrésiletplusgénéralementchezlesgauchosdelapampa.Il est aussi connusous lesnomssuivants: acordeão, acordeom,acordeona, concertina,harmônia,harmônica,fole,gaita,gaita‐de‐folesetrealejo.SANFONEIRO(port.)Nomdonnéau joueurde sanfona.AuBrésil, lesmusiciens l’utilisentpourdésignerdefaçonàlafoisaffectueuseetdépréciative,lesjoueursd’accordéonprofessionnels.Voiraussicuadrilla.SANJUANITO(esp.)[syn.:sanjuanero]Genredemusiquepopulaireéquatorien.SapratiqueestattestéechezlesIndiensShyriset Imababureños dès le début de la conquête espagnole. Elle semble en effet dériverd'unemusiqueincaquiétaitexécutéeenhommageausoleil,lorsdelafêted'Inti‐Laymi.Cette connotation solaire apersisté au contactde la chrétienté, les sanujuanitos étantexécutésenparticulierlorsdesfêtesdelasaintJean(24juin).Ladansequiaccompagnelasanjuanitoestprocheduhuayno.EnColombie,legenreestappelésanjuaneroetlespremièreschansonspopulairespourles fêtes de la saint Jean furent écrites au XIXe siècle, par le compositeur FranciscoLondoño.SANTERÍA[syn.:regladeOcha]Cultesyncrétiquecubainissudelafusion,aumilieuduXIXesiècle,delareligionyorubaet du christianisme. Les dieux ou orishas de la santería sont assimilés à des saintscatholiques et invoqués avec des chants sacrés rythmés par les batá. Ils possèdentchacun leurs propres attributs, leur musique et leurs rythmes propres. Changó,correspondantàsainteBarbaraetincarnantlafoudreestainsiidentifiéparlerythmedelameta,etparlechantEnialaddo.

Page 115: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

SCRATCHBANDOrchestredesîlesViergesetdesîlesCaïmans.Sadénominationvientdel’anglaisscratch(racler), et évoque l’utilisation d’un guero dans l’ensemble. Si lamajorité des scratchbands interprètent unemusique proche du calypso, certains d’entre eux continuent àjouerunrépertoired’ascendanceeuropéenne(quadrille).SEGUIDILLA(esp.)Genredechansonetdedansed'origineespagnoledont lesoriginesremontentauXVesiècle mais qui ne se diffusa au Mexique et au Chili qu'à la fin du XVIIIe siècle. Laseguidillacomportedesstrophes(coplas)dequatreversalternant4puis7syllabes.Lesexceptionssonttoutefoisnombreuses,tantpourlenombredeversquipeutallerde3à7,quepour lenombredesyllabes.Lamusiquedébuteparunebrève introductionà laguitaresuivieparunefausseentréeduchanteurquientonneunepetitepartiedutexteavantdelaisserlaplaceàunpassageinstrumentalappeléinterludio.Cen'estqu'aprèscetinterludequecommencevraimentlechantdescoplas.Ladanseestexécutéepardescouples.Lesmouvementsducorpssonttrèsretenus,alorsque les pas, beaucoup plus animés, suivent les rythmes joués sur la guitare, lescastagnettes et/ou le tambourin. La notation du mètre, controversée témoigne del’ambiguitérythmiquedugenre.Lesseguidillaspeuventêtreécritesà3/4,à3/8,à2/4,voireà6/8,unediversitéduepeut‐êtreàuneévolutiondel'interprétation.Alorsqu'enEspagne, la seguidilla était méprisée pour ses connotations salaces et son origineplébéienne,elle s'imposaenAmériqueduSudcommeungenredesalon.AuMexique,ellefutenoutreàl'originedujarabe.Voiraussijarabe.SEGUIDORATambour grave en forme de tonneau, utilisé dans la bomba portoricaine. Le termen’évoque pas seulement le nom de l’instrument, mais il désigne aussi sa fonction. Leseguidoraestun tambourd’accompagnement,sur lequel lepercussionnisteénonceunrythmefixeàpartirduquelimproviseletambourmajor(requintador).Voiraussirequinto.SEIS[syn.:six]1.GenremusicalruraldePortoRicooriginaired’Espagneetinterprétéparlespaysans(jíbaros).C’estungenrebinaire, trèssyncopé,qui tiresonnomd’unedansepratiquéepar six couples,mêmesi tous les seisesne sontpasdestinésà ladanse. Siplusde80typesdeseisontétédénombrés,leurstylepeutêtredéterminéparlavilled’origine(ex.:seisdeComerio,seisdeFajardo),parlenomd’unpasdedansequiyestassocié(ex.:seischorreao, seis enojao), par le type de texte (ex.: seis con décima), par la structureharmonique(ex.:seismapeyé),ouparlenomducompositeur(ex.:seisdeAndino).Lechantetladansesontaccompagnésparuncuatro,uneguitareet/ouungüiro.2.L’ensembledesdansesdelabombaportoricaines.Chacunepossèdesesrythmesetsachorégraphie.3.Guitarecubaineàsixdoublechœurs.

Page 116: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

SEXTETOOrchestre cubain actif dans l’entre deux guerres. Il consiste en chant, contrebasse,tumbadora, tres,marímbulá, bongo. Le septeto, comprend une trompette de plus. Lessextetosetlesseptetosinterprètentessentiellementdessones.SICU[syn.:siku,sico]Nomgénériquedésignantl'ensembledesflûtesdepanutiliséesparlesIndiensaymara(Bolivie).Les instrumentsgroupés souscevocable comportentdeux rangéesde tubesdisposésparordrecroissantdetaille.Ilssontjouéspardeshommesdansdesensemblescomprenant également des percussions. Quatre tailles de sicu sont généralementutilisées:leplusgrandestappelétaika(quisignifiemèreenaymara),sangaoubordón.Lestroisautressontlemalta(deuxfoispluspetitqueletaika),lelikhuetlechehuliouchulli. Les sicus sont habituellement utilisés par paires, chacun jouant en alternancesuivantlatechniqueduhoquet.Chez lesChipaya,dans ledépartementd’Oruro(Bolivie), lessicussont jouésdurant lasaisonfroide,notammentlorsdesfêtesdeSanJuanetdeSantiago.Lesflûtesdepandetypearcasontconstituéesdedeuxrangéesdehuittubeset les iradedeuxrangéesdesepttubes.Lessanjasicus(constituésparl’arcaetl’ira)sontaccordésdansunregistregrave,tandisquelestaipisilus(arcaet ira) lesontuneoctaveplushaut.LesChipayassemblentavoiradoptéà la fois lessicuset lerépertoiremélodiquedesAymras. Ils lesutilisentaccompagnéspardesbombosetdestambores.Voiraussiarca,flûtedepan,irpaSIKURI(esp.)[syn.:phukus,sikura]1.Familledeflûtesdepanboliviennes,utiliséesplusparticulièrementdanslesrégionsproches de La Paz. L’instrument est constitué d'une ou de deux rangées de tubes deroseau. Les sikuris doubles produisent des sons à distance d’octave ou de tierce. Lesdeuxprincipauxtypesdesikurisontleliku(leplusgrand)etletarka.Ilssontaccordésàune distance de quinte et couvrent un ambitus de deux octaves et demi. Durant lesconcerts, ils peuvent jouer en alternance selon la technique du hoquet, ou ensemble,formant ainsi des mélodies faites des suites de quintes parallèles. Les sikuris sontutiliséslorsdecérémoniescommelewayñoaucoursdelaquellesontutilisésdixlikus,trois tarkas et quelques tambours. On les retrouve également dans d’autres fêtes àcaractère religieux comme leCorpusChristi (6août), la fêteduSeñordeLagunas (14septembre) ou celle de la Vierge du Rosaire (octobre). Les groupes folkloriquess'organisent comme des vraies orchestres de sicus, avec plusieurs instruments dedifférentesdimensions.2.Le termepeutaussidésignerunensemblede flûtesdepan,commeparexempleunensemblesicuquicomprenddesmamas,desmaltonas,deslikusetdesaukas.3.EnArgentine,lemotsikuridésigneaussibienlesflûtesdepanquelesmusiciensquienjouent.Voiraussiflûtedepan,zampoña.SILBATO(esp.)[syn.:pio(port.)]Appeauanthropomorpheouzoomorpheenterrecuite.Utilisédanslescivilisationspré‐colombiennesduGuatemalaetduPérou,lesilbatos’estmaintenuautraversdessiècles.

Page 117: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Au Pérou, deux versions de cet instrument persistent: l’une en argile, de formeglobulaire est pourvuededeux trousde chaque côté; l’autre, fabriquée à partir d’unenoixovoïde,possèdeunseulorificeàl’unedesesextrémités.SIZIPÁN(créole)Tamboursurcadrehaïtien.Aveclebuláetletamborbacá,ilestjouéauseindegroupesaccompagnantladansemascarón.SKA[syn.:bluebeat]Genredemusiqueetdansejamaïcain.Leskasedéveloppeàlafindesannées1950sousl’influencedesmusiquesafro‐américainesdiffuséespar lesstationsderadiodesvillesdusud‐estaméricain(Miami,Jacksonville,LaNouvelle‐Orléans)etparlesdiscothèquesmobiles locales(soundsystems).Leskarésultedoncde la fusiongraduelled’élémentsissusdurhythmandbluesetdegenreslocaux(calypso,mento).Aupremier,ilempruntela pulsation fixe et l’emploi de la guitare électrique, tout en conservant le rythmesyncopé et les sonorités acoustiques (les cuivres) des seconds. Ces éléments sontredistribués de façon originale. La batteriemarque les temps pairs soit sur la grossecaisse, soit sur la caisse claire. La guitare, parfois appuyéepar un cuivre, souligne lescontretemps tandisque les autres cuivres, alternant avec les chanteurs, fournissent lamélodieprincipale.L’éclosion du ska sera favorisée par la création du StudioOne où vont enregistrer denombreux artistes. Le genre disparaîtra toutefois assez rapidement (vers 1965),maissonexubéranceetsafrénésierenaîtrontenAngleterreàlafindesannées70parlebiaisde groupes comme Madness ou Specials. Ceux‐ci bénéficieront de l’influence desnombreuxjamaïcainsimmigrésinstallésenAngleterreaudébutdesannées60.SOCA(fr.)Termeforgéàpartirdesmotssouletcalypso.Àpartirdesannées1970,lesmusiciensdecalypso de Trinidad enregistrent de plus en plus régulièrement aux États‐Unis etsubissent l’influence de musiques locales. C’est ainsi que le musicien Lord Shorty(pseudonyme de Garfield Blackman) associe des traits du funk et du calypso avec unrythmeprochedurhythmandblues:lerotto.L'aspectengagéetrevendicatifdestextesducalypsoestabandonnéauprofitd’unemusiquedontlafinalitéprincipaledevientladanse.Au cours des années suivantes, le soca s’est également ouvert à des influencesd’autres îlesdesCaraïbescomme lezoukou lereggae.L’undesprincipauxartistesdusocaestArrowofMontserrat.Voiraussicalypso.SOLO(fr.)Genre pratiqué à Sainte‐Lucie, musicalement très proche du débot. Les figuresrythmiques sont binaires (2/4) et les mélodies changent en fonction des genres detextes.Dansladanse,l’aspectsexuelestplussoulignéquedansledébot.Lescouplesseprésententunparun:l’homme,lesmainsposéessurleshanches,etlafemme,tenantsarobe un peu plus haut que les genoux, se font face. Presque collés l’un à l’autre, ilssuiventlesrythmesdutambouravecleurspiedstoutenondulantdubassind’avantenarrière.Voiraussidébot,jwépòté,yanbòt.

Page 118: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

SON(esp)Ilconvientd'embléededistinguer lesonmexicaindesonhomonymecubain, lemêmevocablerecouvrantdeuxréalitésmusicalesdifférentes.Au Mexique, le mot son apparaît au XVIIe siècle. Issu de diverses danses espagnolesamenées à l'époque coloniale, le son consiste en un ensemble de musiquestraditionnellesgénéralementenlevées,avecalternancedemesuresà6/8età3/4.Lesrythmes, variables selon les régions, peuvent inclure des syncopes et des accentsinhabituelset,danslecasdepassagesensolo,témoignerd'unelibertéconsidérable.Lessonesdébutentgénéralementparunesection instrumentale(le fandangoousinfonía),suiviepardescouplets(coplas)généralementimprovisés.Laplupartdestextesimitentdesanimauxoudespersonnageshumains,ouévoquentl'amour:Elpichón....Ondistinguedesvariantesrégionalesdont lesonveracruzano, lesonhuasteco, lesonmichoacanoetlesonjarocho(quelesmusiciensnoirsoumétisdelarégiondeVeracruztendentàjouerdefaçonpluspercussive),etdesvariantesdifférenciéesparleurcontenutextuel : son indita (où l'objet d'amour est une femme indienne), sonmalagueña, sonpetenera.Dans l'estdeMexico, le sonest généralementbaptiséhuapango. Sur leplanchorégraphique, ondistingue le sondansé en couple et le sonouvert à tous (baile demontón).Tousdeuxcomportentduzapateado, issuduflamenco.L'instrumentationdusonvarieselon lesrégions,maisconsistegénéralementenharpediatonique,requinto,cuatroouguitare,jarana(petitcordophone),etviolonpourlehuapangohuasteco.Lesoncubainapparaîtentantquegenrevocal,instrumentaletdansédanslesrégionsruralesde laprovinced'Oriente à la finduXIXesiècle.Dérivé luiaussid'anciensairsespagnols, il consiste en une alternance de couplet (copla) et de refrain (estribillo),commedansElfielenamorado,deA.P.Hechevarría: Copla: Quisieraserentupecho Elalfilerquetepones Quisieraserlosbotones Detanfrondosorosal. J'aimeraisêtredanstonsein L'épinglequetutemets J'aimeraisêtrelesboutons D'unrosieraussitouffu. Estribillo: Ymontarteenelcaballo Queestáenlapuerta Alláenelcaminoreal. Ettefairemontersurlecheval Quiattendàlaporte Làbassurlecheminroyal.

Page 119: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Lesparoles, souvent satiriquesouhumoristiques, évoquentdes sujetsdivers : nature,amour,événementssociaux.Ladanse,avecdescouplesenlacés,estéléganteetretenue.L'une des premières chansons mentionnées à Cuba comme un son, le Son de la Ma'Teodora, datant de la fin du XVIe siècle, s'appararente en réalité à des romancesespagnolsdel'époque.AlafinduXIXesiècleseconstituentenOrientedessociétésdesondonnantorganissantdesfêtesetdonnantauxmusiciens l'occasiondeseproduire.Lesonleplusélaboré,quiconstitue,aujourd'huiencore, l'épinedorsalede lamusiquepopulaire cubaine, sedéveloppeàLaHavanedurant lesdeuxpremièresdécenniesduXXIesiècle,maisdesvariantesplusrustiquestellesquelesonmontunooumanigüero,lechangüietlenengónsubsistentdanscertainescampagnesdupays.L'orchestretypedusonoriental traditionnel consiste en tres, guitare ; botija,marímbula ou contrebasse ;clave,cowbellouobjetdemétalpercuté;bongo;güirooumaracas. Les premières formations de son, appelées bungas, consistent en un ou deuxchanteurs, guitare, tres, botijuela, marímbula et des percussions telles que maracas,mâchoired'animal,clavesoubongo.Acesbungassuccèdentdesestudiantinas,inspiréesparlestunasdesétudiantsespagnols.A La Havane, avec la constitution des sextetos et des septetos (comportant unetrompette) et les premiers enregistrements, le son passe au registre populaire etacquiertdesarrangementsplussophistiqués.LeSextetoHabanero,leSextetoBoloña,leSextetoOccidente, leSeptetoNacionalet leTríoMatamoroscontribuentàsadiffusioninternationale. A partir des années 40, le son sera interprété par des formations plusétoffées:conjuntos,comprenantnotammentunpianoetuneconga(dontceuxd'ArsenioRodríguezetFélixChapotín)etgrandsorchestres(dontceluideBennyMoré).Au Pérou, le son de los diablos était une danse carnavalesque à 6/8 exécutée par lesNoirslorsdelaFête‐Dieu.AGRUPACIÓNDESON(esp.)JesúsBlancoAguilar,80AñosdelSonySonerosenelCaribe,FondoEditorialTropykos,Caracas,1992:“Lesagrupacionesjouaientlesondanslescampagnesoudansdeslieuxdéserts,carcesmanifestations musicales étaient considérées comme des fêtes pour les Noirs et lesBlancs de basse condition. [...] Le son n’était pratiqué que dans la partie orientale deCuba,maisunévénementpurementpolitiqueaprovoquésadiffusiondanstoutlepays.En1909, l’EjércitoPermanente (ArméePermanente)dugouvernementde JoséMiguelGómezaffectalessoldats,dèsleurenrôlement,dansdesvilleséloignéesdeleurmilieunatal. C’est ainsi que des soldats comme Emiliano Di Full et Sergio Danger,respectivement guitariste et joueur de tres furent affectés à La Havane, où ilscontribuèrentàl'implantationdecegenremusical".Citons,parmilespluscélèbresgroupesdeson:leSextetoOccidente,leSextetoBoloña,leSepteto Nacional (fin des années 20), le TrioMatamoros (à partir des années 30), laSonora Matancera, (à partir de la fin des années 20) et les conjuntos d'ArsenioRodríguezetFélixChapotín(années40‐50).Voiraussichangüí,salsaSONCALENTANO(esp.)Types de son pratiqué en Tierra Caliente (états de Guerrero et de Michoacán) auMexique. Dans les régions du nord, l’ensemble instrumental comprend un ou deuxviolons, une ou plusieurs guitares espagnoles et un tamborito; dans le sud‐ouest, il

Page 120: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

comprend un ou deux violons, une guitarra de golpe, une vihuela et une harpe à 36cordesdontlacaissederésonancesertégalementd’instrumentàpercussion.SONGUATEMALTECO[syn.:sonchapín]Genre et danse nationale du Guatemala. Il est joué par un ensemble comprenant desguitaresà6età12cordes,desguitarillas,desmaracasetunouplusieursmarimbas.La musique accompagne une danse pour couple dans laquelle les partenaires ne setouchentpas.Ilsaccentuentlerythmedelamusiqueenpratiquantlezapateo.Lesonguatemaltecoestfréquemmentinterprétéparunduo,untrioouunquatuordevoixd’hommes.Ceux‐cichantentdestextesàcaractèrepastoral,présentéssouslaformedestrophesdequatreversoctosyllabiques.Chaque son comporte deux ou trois mélodies différentes mais apparentées, qui sontcombinées librement. La musique est homophonique, les mélodies diatoniques,l’harmonietriadiqueetlemêtreestà6/8,avecuneaccentuationdelatroisièmeetdelacinquièmecroche.SONHUASTECO(esp.)[syn.:huapangohuasteco]Lesonhuastecoestoriginairedelaplainecôtièredunord‐estduMexique,connuesouslenomdeHuasteca. Ilestpratiquépar les Indiensetpar lesmestizosdurant les fêteslocales.Dans les villes, le sonhuastecoest aussi jouédans lesbars et lesbordels. Lesinstruments les plus fréquemment employés sont le violon, le jarana huasteca et lehuapanguera.SONJAROCHO(esp.)Variante du son interprétée dans une région du Mexique située entre Veracruz etMinatitlán. Les accentuations du son jarocho sont les plus complexes de tout lerépertoiredessones,cequiestprobablementdûàl’influencedesmusiquescaribéenneset ua fait qu’il soit interprété par des Noirs. Les instruments les plus communémentutiliséssont laharpe, lecuatroet la jarana.Danscertainsendroits,différents typesdejaranas(delasegundaaumosquito)ontremplacélaharpe.SONAJA(esp.)Désigne indifféremment un hochet ou des sonnailles. Dans de nombreuses dansesindiennesduMexiqueouduParaguay,cessonnaillessontattachéesautourdeschevillesoumontéessurunepercheaveclaquelleonmarqueletempo.Voiraussihochet.SONAJERO(esp.)Terme désignant différentes formes de hochets utilisés aussi bien en Espagne qu’enAmériqueduSud.AuMexique,lesonajeroestunhochetconstituéd’unesériedepetitsdisquesmétalliques insérés dans un bâton excavé. Malgré son appellation actuelle, ils'agit d'un instrument d’origine pré‐colombienne qui était appelé chicahuatzli et quiservaitàinvoquerledieudessemailles.Parextensionsonajerodésigneaussiledanseurquitientl’instrument.Voiraussihochet.

Page 121: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

SORONGO(esp.etport.)Motd’originebantouedésignantungenrecolombienetbrésilien.STEELBAND(angl.)ATrinidad,nomdonnéauxorchestredesteeldrumsapparusaprèslaSecondeGuerremondiale. A diverses époques du carnaval, les autorités anglaises interdirent lestambours, censés inciter les esclaves à la révolte et les Noirs les remplacèrent pardiversespercussionsdontdes tamboos‐bamboos (tigesdebamboupercutées avecunbâton ‐ également utilisées lors de bagarres !) et des bouteilles frappées avec uncouteau.Apartirdesannées30,lesmusiciensintroduisentdesobjetsenmétal:essieux,boîtesdebiscuits enmétal, poubelles.Vers1939, récupérant, dans les raffineries, desfûts de pétrole, le percussionniste Ellie Mannette tempère ceux‐ci et crée le premiersteel drum (ou pan), capable de produire plusieurs notes. Progressivement, d'autresmusiciensaffineront le systèmede fabricationdecessteeldrumsetdesorchestresseconstituent.Chaquepanestaccordédefaçonspécifiqueetjoueunrôleprécis:lesping‐pongdrumsexécutentlamélodie,lescellopansl'harmonie,lesboompanslabasse.Lessteel bands se constituent d'abord dans les quartiers pauvres de Port of Spain :Laventille,Watertown, EastDryRiver, suscitant parfois des batailles entre orchestresrivaux,puis ils s'intègrentaucarnavaletparticipentauconcoursde lameilleure roadmarch(morceaujouélorsdudéfilé).Lessteelbandsinterprètentsurtoutdescalypsos,maisaussidelavariétéinternationale,dujazzoudelamusiqueclassique.Desgroupesvirtuoses telsque lesPamberi, lesAmocoRenegadesou lesDesperados,aurépertoireétendu,seproduisentdanslemondeentier.LamodedessteelbandsagagnéplusieursîlesdesCaraïbes,etpourdenombreuxadolescentsdezonesdéshéritées,cesorchestrsconstituentunimportantfacteurd'intégrationetderéhabilitationsociale.Voiraussisteel‐drum.STEEL‐DRUM(angl.)[syn.:bidón,pan,tambucho]Idiophonemétallique,apparuàTrinidaddanslesannées1940etconstruitàpartird’unbarildepétrole.FernandoOrtiz,LaafricaníadelamúsicafolklóricadeCuba,PublicacionesdelMinisteriodeEducación,DireccióndeCultura,Habana,1950:“Signalons l’invention récente d'un nouvel instrument afro‐américain, sur l'île deTrinidadoù,commeonlesait,prédominelapopulationnoire.Lesmusiquespopulairesdes insulaires trinidadiens étaient surtout jouéespardes ensemblesd'instrumentsdepercussionmétalliques.Vers1945, ceux‐ci consistaient enobjets lesplushétéroclites,dontdesbacsoudesrécipientsretirésdesfontainesetdesbassinspublics.L'instrumentqui s’est imposé dans telles fanfares est un tambour construit avec une moitié derécipient cylindrique en fer qui produit un bruit beaucoup plus fort que ceux desmembranophonesafricains”.La fabricationd’un tambourd’acier est l'aboutissementd'un travail en cinq étapes: lebarilestd’abordcoupéàlalongueurvoulue,puislefacteurdonneuneformeconcaveàlasurfacequiservirade“peau”;durantlatroisièmeétape,ilmarquel’emplacementdechaque note sur cette surface avec unmandrin; ces nouvelles petites concavités sontalorséchaufféespourtempérerlemétal,avantd’êtreaccordéesparmartèlement.Le nombre de surfaces d'un tambour, qui correspond au nombre de notes del'instrument,peutvarierentre2et32.Lessurfacescontiguësnesontpasaccordéesde

Page 122: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

façon diatonique ou chromatique, mais dans des rapports d’octave, de quinte et dequartes.Ellessontpercutéesavecdeuxbaguettesdecaoutchouc,cequipermetdejouerdesmélodiesetdelesharmoniser.Ilexistequatreformatsdesteeldrum:leplusgraves'appelleboom;letenorcellopan;l'altoguitar‐pan,etleplusaiguping‐pong.Parmilesvirtuosesdesteel‐drum,oncitera lepercussionnistemexicainRicardoGallardoet,auxÉtats‐Unis,AndyNarell.Plusieurs compositeurs contemporains ont eu recours à un ou plusieurs steel drums:Roman Haubenstock‐Ramati (1919): Vermutungen über ein dunkles Haus (1963);GabrielaOrtiz(1965):RiodelasMariposas.Voiraussisteel‐band.SURDO(port.)[syn.:caixa‐surda,tambor‐surdo]Sorte de caisse claire brésilienne, faisant partie de la famille des caixas. C’est un destambourslesplusimportantsdesbateriasdesescolasdesambadeRiodeJaneiro.Voiraussiatabaque,batá,batá‐cotô,caxambu,ilu,lé,rumpi.TAJONA(esp.)1.AnciennedansedeSantiagodeCubaaccompagnéepardestambourséponymes,deshuecos,destumbasetdestamboursararás.2. Tambour afro‐cubain àmembrane unique, ou à double peau. Sa forme et lemoded’attachedesa/sespeau(x),évoquentlestamboursararás,maisilestpluspetitetplusétroit.TAMBOOTambour jamaïcain sur lequel le percussionniste se met à califourchon, utilisant sescoudespourmodifierlatensiondelapeauetlahauteurdesnotes.Ilaccompagneentreautreunefêteorganiséelaneuvièmenuitsuivantundécès.TAMBOOBAMBOO1.PilondebamboudeTrinidadetTobago.Ilestsoitfrappécontrelesol,soitpercutésavecdepetitsmorceauxdeboisoudemétal, soitentrechoquésavecunautre tamboobamboo.2.Groupes trinidadiensquiapparurenten1884, lorsque les tamboursafricains furentbannis. L’utilisation de tamboo bamboo en lieu et place des tambours permit auxmusiciensdecontournerlaloi.TAMBORA(esp.)1.Tambouràunepeau,penduàl’épauleetfrappéaveclesmainsouavecunemainetunepetitebaguette.AuVenezuela,ilestutilisédansl’accompagnementdumerengue.Lepercussioniste joue des rythmes binaires qui s'inscrivent dans une mesure à 6/8, etceux‐cisesuperposentauxrythmesdedoublescrochesà2/4 jouéspar lecuatroet lacharrasca. La tambora est aussi utilisée dans des ensembles qui accompagnent leschantsdelaguasaauVenezuelaetceuxdelamejoranaàPanama.2.Tambouràdoublepeaujouédansdifférentspaysd’Amériquelatine.EnColombie, ilest semblable au bombo, quoique possédant un plus grand fût. On l'utilise dans lesensembles chirimía. Il est également joué en Équateur et en république Dominicainepour le merengue, mais dans ces pays, il est de plus petite taille qu’en Colombie. Lepercussionnisteplace la tambora entre ses genouxet frappeune face avec samain et

Page 123: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

l’autreavecunepetitebaguette.AuMexique,latamboraestungrandtambourgrave.àPanama,elleestconstituéed’untronccylindriqueévidé,d’unelongueurde35à50cmetd’undiamètred’unetrentainedecentimètres.Ilsestposéhorizontalementsurlesolousurunpetitpiedetpercutéavecdeuxbaguettes.3.Orchestreactifdans lenordduMexiquequidoitsonnomau tambouréponyme.Lerépertoiredecestamborasestconstituéprincipalementdesones.TAMBOR‐DE‐CRIOULA(esp.)Genre musical et chorégraphique populaire dans le Maranhão (Brésil). Tout commedanslebatuqueetlasamba‐de‐roda,letambor‐de‐crioulasedistingueparunefigurededansedans laquelle les couplesentrenten contact avec lenombrilde leurpartenaire.Cettefigure,appeléepungaetnonumbigadacommec’est lecasdansd’autresrégions,metgénéralementenprésenceunhommeetunefemme,maisendehorsduMaranhão,ilexiste une variante intéressante dans laquelle le punga est pratiqué par des hommes.Dans ce cas, la figure chorégraphique a valeur d’épreuve de force, chaque danseuressayantdejeterl’autresurlesol.Deparsadispositionetlesinstrumentsqu’ilrequiert,letambor‐de‐crioulaappartientàlatraditiondubatuque.Commepourletambudanslebatuque,lepercussionnistetientson tambour en oblique entre les jambes tandis que derrière lui, un autre musicienfrappesurlefûtàl’aidededeuxbaguettes.Lepremierexposelerythmedebase(linharitmíca)avecdesvariations,lesecondjouesurlefûtunautrerythmerépétitif.Ilssontaccompagnéspardeuxautrestamboursconiquesetpardesmusiciensquiexposent lapulsationélémentaire(letempo)surdesraclesetdeshochets.Lapungaestsynchroniséeaveclafrappedelagrande.TAMBORDEMINA(port.)Cérémonieafro‐brésiliennepratiquéedansleMaranhãoetapparentéeaucandomblé.TAMBOR‐SONAJAS(esp.)Tambourhochetbolivien,danslequeldesgrainesviennentfrapperlespeaux.TAMBORIL(esp.)Appellation utilisée pour désigner une série de tambours latino‐américains dont laformeet la fonctionsontparfois trèsdifférentes.EnÉquateur, il s'agitd'untambouràdoublepeau,de formatvariableutilisépar lesQuechuas.Dans les régions andinesduPérou,d’Argentine,deBolivieetduChili,letamborilestunpetittambourutiliséparunmusicien qui joue également du pincullo. En Uruguay, le tamboril est l’un desinstruments populaires les plus utlisés. Dans ce pays, il s’agit d’une famille de petitstambours à simplepeauqui sontpercutéspar les deuxmains, l’une frappant la peau,l’autre tenant une baguette. Les quatre tailles de tamboril uruguayens sont par ordrecroissant:lechico,lerepique,lepianoetlebajo.Onlesaccordeenlesplaçantau‐dessusd’une source de chaleur. En Colombie, ils furent utilisés dans les églises dès le XVIIIesiècle,puisaucoursdessièclessuivants,ilss’implantèrentdansuncontexteprofane.EnArgentineenfin,letamborilsesingulariseparsataille,lediamètreétantpluspetitquelahauteur.Ilestsuspenduparunecordeetaccompagnediversesprocessions.Voiraussipingullo,tamborim.

Page 124: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

TAMBORIM(port.)1.Petittambourbrésilienàuneseulepeau,d’unelongueurde30cmetd’undiamètrede15cm.Ilestutilisédanslesensemblesinstrumentauxquiaccompagnentlacongadaetlemoçambique. Le percussionniste tient l'instrument sous le bras gauche et percute lapeauavecunebaguetteenboistenueparlamaindroite.2.[syn.:tamborimdesamba]Petittambourcomprenantunepeausynthétiqueetunfûtmétalliqueouacrylique.D’unelongueurde5cmetde15cmdediamètre,ilestl’undesplusimportantsinstrumentsdepercussiondesescolasdesambadeRiodeJaneiro.Letamborimesttenuparlefûtaveclamaingauche,tandisquelamaindroitefrappelapeauavecunetigeenboisselondeuxtechniques:ledurinhofrappesimple,etlemexidoquipermetdesva‐et‐vientbeaucoupplusrapides.Lesontrèsaigudutamborimestdûàsondiamètreétroitetàlatensiondelapeau.TAMBORITO(esp.)Danse et genre national de Panamá, le tamborito, d'origine congo, est étroitementassociéaucarnavaletilconstituel'unedesplusanciennesdansesdupays.HectorT.Hooper,«Elprocesodecomunicacióneneltamboritopanameño»,ElFolkloreLatinoamericanoydelCaribe,EditorialTiempo,Saint‐Domingue,1987,p.119:« Sonnomdérivede tambour, qui en est l'instrumentdemusiquedebase et, dans lamajorité des variantes, le seul accepté par la tradition. Le tamborito se dansepratiquementpartoutdansnotreisthme,avecquelqueslégèresvariantesdanscertainsdenosvillagesdel'intérieur.Lemodèledemeurecependantidentique:unecantalante(chanteuse soliste) qui débute par une levada ou chant, un choeur de femmes quirépondenfrappantdesmainsetlestamboursquimarquentlerythmepourlechantetladanse,quiconsisteenuncouplehomme‐femmedansantjusqu'àcequ'unautrecoupleprennelarelève.»Le chant consiste généralement en coplas de quatre vers, souvent improvisées par lacantalante et comprenant de nombreux africanismes, suivies d'un refrain,d'exclamations,desimplesonomatopées,oud'unerépétitiondephraseschantéesparlasoliste.Ladanse sediviseen trois sections : lepaseo,où la femmeouvreet ferme lespans de samanigifique jupe brodée, la pollera, excitant son partenaire et s'esquivantlorsque celui‐ci s'approche d'elle ; le tres golpes, signalé par le tambour repicador etconsistantenunsalutdesdanseursauxtambours;laseguidilla,symbolisantledondelafemme à l'homme et la consommation de l'amour. Il existe différents rythmes detambour dont le norte ou terrible (à 2/4, avec accélérationprogressive du tempo), lecorrido(à6/8)etlecorriente(ouatravesao)(à6/8).TAMBORMAYOR(esp.)TambouràunepeauutilisédanslesrégionscôtièresdeColombie.Lapeauestfixéepardeuxcerceaux,fixésl'unsurlebordsupérieurdufût,etl'autreensoncentre.Latensionestassuréeparunecordecourantenzig‐zagd’uncerceauàl’autreetpardescoinsdebois glissés sous le cerceau inférieur. Le tambor mayor est tenu entre les jambes etfrappéaveclesmains.Voiraussiconjunto,llamadorTAMBORREDONDO(esp.)Famillede tambourscylindriquesafro‐vénézuelienspossédantde longsetminces fûtssurlesquelsdeuxpeauxsontligaturées.Seulel’unedesdeuxpeauxestpercutée,l’autre

Page 125: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

étantposéesurlesol.Lestamboresredondossonttoujoursgroupéspartrois.Lecorríoestutilisépourjouerunrythmedebasesurlequelimprovisentlecruzaoetlepujao.Voiraussicorrío,cruzao,golpe,pujao.TAMBOURInstrument de communication par excellence, le tambour existe, sous des formesmultiples, dans toute l'Amérique latine,mais, plus particulièrement, dans les culturesamérindiennesetd'origineafricaine.Les tambours précolombiens, souvent zoomorphes et anthropomorphes etextrêmement décorés, constituaient l'un des instruments essentiels de toutes lescérémoniesreligieuses.LesIndienstainosetarawakdesCaraïbesutilisaientnotammentdestamboursàfente(mayohuacan),dontonretrouvait l'équivalent,appeléteponaztli,chezlesAztèquesoud'autrespeuplesduMexique.Les tambours latino‐américains actuels, mono ou bimembranophones, sont fabriquésaveclesmatériauxlesplusdivers:bois,métal,terrecuite,avecdespeauxdechèvre,debovidé, de cheval oumême, dans la région du Darién, à Panamá, de poisson. Ils sontjouésaveclesmains,desbaguettesoulesdeuxàlafois,montéssurdessupports,poséssur leurbaseou inclinéssur lesol.AuxAntilles françaises,enHaïtietàSaint‐Thomasnotamment, un percussionniste chevauche le tambour, dont il modifie les sons enappuyant, avec le talon, contre lamembrane, tandisqu'unautremusicien frappeavecdes baguettes un rythme fixe sur le fût. Signalons aussi les tambours à friction,consistant en un fût recouvert d'une membrane traversée par une baguette fixéeperpendiculairementensoncentre,etqui,frottéeaveclesmainsouunchiffonhumide,déclenchelavibrationdelapeau. Présents, dans les pays latino‐américains à forte concentration noire, lors detoutes les fêtes, de toutes les danses et de toutes les cérémonies, les tambours sontgénéralement considérés comme des êtres humains à part entière (on trouvenotamment, en Haïti, les appellations de « manman » et « bébé » pour certainstambours). Ils servent à invoquer les dieux, et durant la colonisation, les Marronsréfugiés dans les montagnes les utilisaient pour communiquer entre eux (on ditd'ailleursvolontiersdestamboursqu'ils«parlent»).Ilsreproduisentmêmeparfoislestons de certaines langues, commes les batá cubains, qui imitent les tons de la langueyoruba et prononcent des phrases sémantiquement intelligibles. Ils ontoccasionnellementdroit,commecelafutlecasauVenezuelalorsqu'untamboursacréfutécraséparuncamion,àdevéritablesenterrements.Lestambourssacrésreçoiventdeslibationsde sangd'animaux et des offrandesdenourriture, sont censésposséderuneforcevitale,parfoisd'essencedivine.Unenomenclaturecomplètedestambourslatino‐américainsétantfastidieuse,voireimpossibleenraisondeleurnombre,nousreportonslelecteurauxdiversesrubriquestraitantdetamboursparticuliers.Amérique pré‐colombienne: huethuetl (T.M.), moyohuacán (T.B.), tecomapiloa (T.B.),teponaztli(T.B.),tlalpanhuehuetl(T.M.),tunkul(T.B.),zacatán(T.M.)Argentine:caja(T.M.),kultrun(T.M.)Brésil: atabaque (T.M.), bombo (T.M.), bumba (T.M.), cadete (T.M.), caixa (T.M.),candongueiro (T.M.), ilu (T.M.), ka (T.M.), quinjengue (T.M.), tambor (T.M.), tambu(T.M.),tarol(T.M.),zambumba(T.M.)Chili:bombo(T.M.),caja(T.M.),tambor(T.M.)Colombie:llamador(T.M.),tambormayor(T.M.)Cuba:bonkó(T.M.),conga(T.M.),cotchíerima(T.M.),ekwe(T.F.),endóga(T.M.),enkómo(T.M.), itótele (T.M.), iyá (T.M.), okónkolo (T.M.) kinfuiti (T.F.), manfula (T.F.),

Page 126: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

mayohuacán (T.B.), mumboma (T.B.), mutisánguisi (T.F.), palo (T.B.), uyo (T.F.), yabó(T.B.),yareíto(T.M.)Bolivie:bombo(T.M.),pumpu(T.M.),wankara(T.M.)Brésil:cuíca(T.F.),puíta(T.F.),onça(T.F.)Équateur:cununu(T.M.),túnduy(T.B.),zambomba(T.F.)Guatemala: atabal (T.M.), c’unc’un (T.B.), k’jom (T.M.), tun (T.B.), tomborón (T.M.),zambomba(T.F.)Haïti:assotor(T.M.),baka(T.M.),basse(T.M.),bébé(T.M.),boula(T.M.),cata(T.M.),ibo(T.M.), juba(T.M.),kès(T.M.),manman(T.M.),martinique(T.M.),petro(T.M.),seconde(T.M.),ticongo(T.M.),timbale(T.M.)Jamaïque:akete(T.M.),bele(T.M.)Mexique:quiringa(T.B.),tecomapiloa(T.B.),teponagua(T.B.),tinko(T.B.),tunkul(T.B.)Panama:pujador(T.M.),repicador(T.M.),tambora(T.M.)Pérou:manguaré(T.B.),tamboriles(T.M.),túnduy(T.B.)république Dominicaine: alcahuete (T.M.), moyohuacán (T.B.), palo grande (T.M.),tambora(T.M.)Salvador:zambumba(T.M.)Surinam:agida(T.M.),apiniti(T.M.),kwanadron(T.M.),puyada(T.M.),sambura(T.M.)Uruguay:tamboril(T.M.)Venezuela:corrío(T.M.),cruzao(T.M.),curbata(T.M.),furruco(T.F.),mina(T.M.),pujao(T.M.),tambora(T.M.),tamborredondo(T.M.)TAMBOURMARINGOUIN[syn.:calorine,caolina,carolina,tambormosquito]Arc en terre haïtien d’origine africaine. Un trou d’une trentaine de centimètres deprofondeurrecouvertd’écorcedebananieroudepalmiersertderésonateur.Unecordeestreliéeducentredutrouàunjeunearbreployéquifaitofficed’arc.Lemusicienpincelacordeaveclesdoigtsd’unemaintandisquedel’autreiltientunbâtonqu’ilpressesurlacorde,modifiantsatension,etparconséquentlahauteurdesnotes.VoiraussiarcmusicalTAMBU(port.)1.[syn.:caxambu]Grandtambourcylindriqueàuneseulepeaudetypeatabaque.Ilmesureàpeuprèsunmètreetdemidelongueuret40cmdediamètreetestutilisédanslesensemblesjouantlebatuqueetlejongo.Onletrouveaussisouslesnomsdecaxambu,joão,pai‐joão,pai‐tocoetguanazamba.Lemusiciensemetàchevalsurl'instrument,etfrappelapeaudutambouraveclesmains.Voiraussicandongueira,jongo.2.[syn.:jongo]Nomdonnéaujongodansquelquesvillesdel'étatdeSãoPaulo,auBrésil.3.DanseprofanedesMarronsdunorddelaJamaïque.Voiraussijongo.4.DansedesAntillesnéerlandaises.TANGOLe tango est sans conteste l'une des danses de salons latino‐américaines les pluscélèbres dans le monde entier et il continue, actuellement, de jouir des faveurs de

Page 127: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

nombreux adeptes. En Europe, les cours de tango se multiplient et divers groupesinstrumentaux‐classiquesoudejazz‐incorporentdestangosàleurrépertoire.EnEspagneetdansdiverspaysd'Amérique latine, levocabledésignait lesdansesdesNoirs en général. Après l'Emancipation et la disparition quasi totale des Noirs del'Argentine,certainspasdedanseducandombe(outango)sontrécupérésparlesBlancset intégrés, sous forme de parodie, au carnaval de Buenos Aires. Vers la fin du XIXesiècle,letangos'ébaucheentantquegenremusicalspécifique,absorbantdeschansonsdepayadores(chanteursdelaPampas'accompagnantàlaguitare)ainsiquelamilonga,genrechantéetdanséà6/8peut‐être issude lahabanera,véhiculéedans leRiode laPlata par des marins cubains vers 1850. Chanteur et compositeur mulâtre, GabinoEzeiza (1858‐1916) est l'un des plus illustres représentants du style de payadaamilongado.ABuenosAires,enpleineurbanisation,attiredanssonorbedenombreux immigrantseuropéens‐ Italienssurtout.C 'estdans les faubourgset lesquartierspopulairesde laville,oùéchouentdesgauchosdésargentésetuneplèbeinterlope,quefleuritd'abordletango:dansleslupanars,lesbougesetlesbarsàmarinsduquartieritaliendeLaBoca.Lachorégraphiedutangocommenceàsecristalliseretletangoempruntedesélémentsdu tanguillo andalous et de la zarzuela et les accents plaintifs de certainesmélopéesitaliennes. Chanté en lunfardo, l'argot portègne (de Buenos Aires), il évoque lesmiséreux aux rêves brisés, le désespoir amoureux, lesminas (filles) et les compadres(marlous) ‐ archétypes du tango. Ainsi le célèbre ¡Qué vachaché! du poète EnriqueSantosDiscépolo‐l'undesplusgrandsparoliersargentins,expressionduscepticismeetdumaldevivrecaractéristiquesdutango. Loquehacefaltaesempacacarmuchamoneda Venderelalma Rifarelcorazón Tirarlapocadecenciaquetequeda Plata,platayplata...plataotravez... Asíesposiblequemorféstodoslosdías Tengasamigos,casa,nombre.. Loquequieravos. Elverdaderoamorseahogóenlasopa LapanzaesreinayeldineroDios. Cequ'ilfaut,c'estramasserdublé Vendretonâme Jouertoncoeur Jeterlepeudedécencequitereste Leblé,leblé,encoreleblé... Commeçatubecquetteraspeut‐êtretouslesjours T'aurasdesamis,unemaison,unnom... Cequetuvoudras. Levéritableamours'estnoyédanslasoupe Leventreestroietl'argentestDieu(traductiond'AnnieMorvaninHoracioSalas,Letango,ActesSud/Babel,Arles,1989Letangoestd'abordinterprétépardiversescombinaisonsinstrumentales,harpeparfoisouorguedeBarbarie, flûte,violon,clarinette,cuivres,puisbandonéonetpiano,quien

Page 128: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

deviendront les instruments clés. La première véritable époque du tango, allant dudébut du siècle jusqu'à 1915, est baptisée « vieille garde ». Plusieurs musiciens s'ydistinguent :parmiceux‐ci lepianistenoirRosendoMendizábal,petit‐filsd'esclavesetauteurdu célèbreEl entreriano ; le violonisteErnestoPonzio ("El pibe"), emprisonnépour homicide et auteur de Don Juan, l'un des premiers tangos chantés ; lesbandonéonistesJuanMaglio("Pacho")etDomingoSantaCruz; leguitaristeetpianisteSamuelCastriota.Al'oréedelaPremièreGuerremondiale,avecl'essorduphonographe,letangogagnelecentredeBuenosAires. Il fait sensation enEurope, et auxEtats‐Unis, où le couplededanseurs IreneetVernonCastle l'introduitdans lessalons.Avec lamusiquepopulairemexicaine, le tango constituera l'une des premières musiques latino‐américaines dediffusioninternationale.RudolphValentino,déguiséengaucho,ledansedanslefilmLesquatrecavaliersdel'apocalypse.En 1913, le pianiste Roberto Firpo est engagé au cabaret l'Armenonville avec leviolonisteTitoRocatagliatta et lebandonéonisteEduardoArolas. L'orchestredeFirpoaccompagneranotammentCarlosGardelpoursonenregistrementdeElMoro(1917).Al'Armenonville,Firpocréerasonpropresextuor,jetantlesbasesdecequel'onappelleradésormaissextetotípico.C'estleviolonisteetcompositeurJuliodeCaro,ancienmembredelaformationdeFirpo,quidonneraen1924saformeaboutieàcegenred'ensemble,comportant notamment des violons, un piano, une contrebasse et un ou plusieursbandonéons.Après le triomphe du tango en Europe et celui de Carlos Gardel, mythe absolu de lamusique argentine (mort à l'âge de trente‐cinq ans dans un accident d'avion enColombie),labourgeoisieportègne(deBuenosAires)adopteletango.Durantlesannées20, le tango connaît un premier âge d'or avec ce que l'on baptisera cette fois‐ci «nouvelle garde».Desmusiciens telsquedeCaro, lepianiste JuanCarlosCobiánou lebandonéonisteOsvaldoFresedoenrichissentlesarrangementsdutango,yintroduisentdes contrechants sophistiqués, et demusiquede lupanar, le transforment en élégantemusiquedesalon.Leschanteurs‐CarlosGardelsurtout,avecsonintensitédramatique,mais aussi « Charlo » (Carlos Pérez de la Riesta), AgustínMagaldi et Ignacio Corsini,jouentdésormaisunrôledepremierplan.Après une période de stagnation et de retour à des styles plus anciens, le tangos'épanouit de nouveau, dans les années 40 et 50. Les orchestres de multiplient ets'étoffent, avec des cordes et parfois quatre ou six bandonéons. Bandonéoniste etcompositeurinspiré,AníbalTroilo(«Pichuco»),discipledeJuliodeCaro,etengagedeschanteursexpressifstelsqueRobertoGoyeneche,Fiorentino,AlbertoMarino,EdmundoRiveroetAngelCárdenas insistesur laqualitémusicaleet littéraire.C'estavec luiquedébuteraAstorPiazzolla,principalartisandelarénovationdutango."Cependant,ceuxquiontvuTroilo,écritHoracioSalas, saventque lemystèreétaiten lui,enparticulierlorsquel'orchestreétaitplongédanslapénombreetqu'unhalodelumièreenveloppaitlemusicienet sonbandonéon.A l'instantprécisoùPichuco semblait révêr tandisqueses doigts couraient sur le clavier du bandonéon, un courant profond se libérait quiconjuraitunaleph.L'histoiredetousseconfondaitaveclessouvenirsdechacun,lesrueset les êtres anonymes de la ville. Durant les trois ou quatreminutes que durait cettemagie, lesprotagonistesdu tango revivaient à ses côtés. » (In : Le tango,Babel,ActesSud,Arles1989,p.356.traductiond'AnnieMorvan).Les musiciens ont désormais souvent une formation classique et les arrangementsdeviennentplustravaillésetplusaventureux.LesparoliersHomeroManzi(quicomposele chef‐d'oeuvre Sur avec Troilo), José María Contursi, Homero Expósito, Enrique

Page 129: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Cadícamo, Pugliese, Discépolo, avec Canción Desesperadan rédigent désormais devéritables poèmes. Citons également, parmi les musiciens importants de l'époque, lepianisteOsvaldoPugliese(auteurde lacélèbreLaYumba‐onomatopéedésignantsonprhasé), le pianiste Horacio Salgán, marqué par le jazz, le bandonéoniste OsvaldoFresedo,auxtendancesmodernistes.ElèvedeNadiaBoulanger,Piazzollaouvre lavoie,dans lesannées60,àdes tangosdefactureclassique,plutôtconçuspourl'écoutequepourladanse(Libertango,Baladaparaun loco).Avecsesharmoniesnovatices, il annonce l'èredu tangoconcertoudu tangojazz,notammentreprésenté,enFrance,parlebandonéonisteJuanJoséMosalini.Voiraussimilonga.TANGOBRASILEIRO(port.)Contrairement à ce qu'indique son nom, le tango brasileiro, ne dérive pas du tangoargentin, mais d'une fusion entre la habanera cubaine, la polca et le lundú.Musicalement, le résultat de ce mélange se rapproche de la maxixe. C'est un genreexclusivement instrumental qui fut représenté par Alexandre Levy (Tango Brazileiropourpiano,1890)etpar lecompositeurErnestoNazareth(1863‐1934).Quelquesunsdes tangosbrasileiros lesplus fameuxsontRanzinza (1917),Paraiso (1926)etOdeon(1968). Certaines parties de Saudades do Brasil, de Darius Milhaud s'inspirentdirectementdutangobrasileiro.Voiraussilundú,maxixe,tango.TANGOCONGO(esp.)Danse d'origine bantoue jadis pratiquée par les comparsas cubaines et qui a inspiréplusieurscompositeurscubains.TAPARITA(esp.)[syn.:guarura]Aérophoneforméparlajonctiondesdeuxmainsdisposéesenunesortedeconque.Lejoueur souffle dans cette cavité en se servant de la jonction des deux pouces commebiseau.CettetechniqueestpratiquéeauVenezuelaentreautrepoursifflerlepréludedumampuloriolorsdelaveilléefunèbred'unenfantmort.Voiraussimampulorio.TAQUARAInstrumentàventutiliséparlestribusduHautXingu(Amazonie).Ils'agitd'unesortedeclarinette de bambou dont l'anche est consiste en unemince tige à lamelle vibrante.Celle ci est fixée avec de la cire dans le premier nœud du tube en partant del'embouchure. Ces instruments sont utilisés par groupes de quatre, et la longueur dechaquemodèlevariede2à3mètres.TARKA[syn.:anata,tarca,tharka,tarpinkayllu,turumi]Flûteàconduitpercéedesixtrous,utiliséedanslesAndesboliviennesetchiliennes.Elleestfaitedansunboisépaisetsescôtéssontaplatispourformerunesortederectangle.Lestroistaillesdetarkasontdansunordredécroissantdetaille:lataika,lamaltaetlach’ili.Laplusgrandeetlapluspetitesontaccordéesàunintervalled’octave,lamaltaestunequinteplushautquelataika.ChezlesChipayas,cestroistaillesontpournompaj,cintalla et qolta. Ces différentes formes de tarkas sont souvent associées dans des

Page 130: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

ensembles appelés tropas. Elles servent lors de cérémonies familiales comme lesmariages,lorsducarnaval,etdanscertainesrégions,ellessontassociéesauxsaisonsetonleurprêtelepouvoird’attireruntempssec.TAROL(port.)[syn.:taró]Caisseclairebrésilienneemployéedanslaplupartdesensemblesdepercussion.Elleestutilisé dans le maracatu de Pernambouc, le cabocolinhos de Paraiba, et aussi dansquelquesdanses traditionnellesdeSãoPaulo comme le caiapós, lemoçambiqueet lescongadas.Onlatrouveégalementdanslesescolasdesamba.Voiraussicaixa.TASSATambourd’origine indienneutiliséenJamaïqueetàTrinidadetTobago. Ils’agitd’unesortedebolmétalliquehémisphériquedontlapartieouvertepeutfaireplusd’unmètredediamètre.Celle‐ciestcouverted’unepeaudechèvre,maintenuepardessangles.Onlatendenlachauffantaudessusd’unbrasier.TECCIZTLI(esp.)Conquemarined’origineaztèque.Cetaérophoneétait,à l'origine,un instrumentsacréutilisédanslescirconstancessolennelles.Voiraussiquipa.TEPONAZTLI(esp.)[syn.:quiringua,teponaxtli]Tambourdeboisàlanguettesquifaisaitpartiedesinstrumentsessentielsdelacultureaztèque.Ilestcreusédansunblocdebois,etsonouverturerectangulaireestrecouvertede deux languettes d’inégale épaisseur, produisant deux sons de hauteurs différentes.Frappéavecdesmailloches, ilémetunsondiscretquiconfirmeque l’instrumentavaitunrôlemélodique.Ilétaitemployélorsdefêtessolennelles,traditionnellementavecuntambour à membrane. Certains teponaztli étaient zoomorphiques (alligator, puma,ocelot).LeteponaztliesttoujoursenusageauMexique.Sonprincipedeconstructionestutiliséaujourd’hui pour un instrument de percussion appelé lujon, utilisé par Luciano BeriodansCircles.Voiraussitamboursdebois.TERNOSDEZAMBUMBA(port.)Trios brésiliens actifs dans l'état de Pernambouc. Ils sont généralement constitués dedeuxfifresetd'unzambumba.TIMBALES(port.)[syn.:paila,timba]Lestimbalesutiliséesdanslesmusiquestraditionnellesd’Amériquelatinedériventdestimbales militaires. Elles apparaissent à Cuba et consistent en deux caisse clairesmontées sur un pied. Elles possèdent des fûtsmétalliques d’un diamètre variable. Lapeau est tendue par un système de clefs qui permettent de produire des notes dehauteursdéfinies.

Page 131: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Les timbales sont surtout utilisées par les charangas et les timbaladas. Au Brésil, lepercussionniste semet à cheval sur l’instrument, la base reposant sur le sol. Lors dedéfilésoudecortèges,ellessontpenduesà laceinturepardesbaudriers.LestimbalesfurentpopulariséesauxEtats‐UnisparTitoPuente.Voiraussitimbalada.TIMBALADA(port.)OrchestredetimbalescrééàSalvadoraudébutdesannées1990parCarlinhosBrowndanslebutdevenirenaideauxenfantsdesrues.Àpartirde1991,cetyped'ensembleaété introduit dans les quartiers pauvres d'autres villes brésiliennes, et l’action sociales’estgraduellementtransforméeenunmouvementesthétique.En1993,lacollaborationde la timbalada de Carlinhos Brown, formée d'une centaine de tambourinaires, avecSergioMendes(1942)acontribuéàladiffusiondumouvement.Lamusiquetrèsrythmiquedecetyped'ensembleestinfluencéeparcelledumaracatu,et les chants, demouvement lent, qui l’accompagnent ont généralement un caractèremélancolique.Voiraussitimba.TINYA(amérindien)[syn.:wankartinya]Tambour sur cadre à double peau utilisé par de nombreux groupes ethniques de lacordillèredesAndes.Commeentémoignentdesdocumentsarchéologiquesenargile,ilfututilisédèslapériodepré‐colombiennedanscertainesculturesdel’ancienPérou.TÍPICAOrchestre cubain interprétant le danzón. Il s’agit avant tout d’un ensemblede cuivres(cornet,tromboneetophicléide)accompagnépardestimbales.LestípicasapparaissentàlafinduXIXesiècle,maisdèslesannées20,ilssontremplacésparlescharangas.TÍPICOÀ Aruba, Bonaire, et Curaçao (îles ABC), orchestre comprenant des cordes (guitare,mandoline,cuarto,basse),unaccordéonetdespercussions(conga,triangle,wiri‐racle‐, matrimonial ‐ planche avec cymbalettes ‐). Les típicos interprètent des genreseuropéens(valse,polka),ainsiquedesgenreslatino‐américains(salsa,samba).TIPLE(esp.)Petiteguitared’origineespagnoleutiliséedans lamusiquepopulaireduVenezuela,deColombie de Porto Rico et du Guatemala. En Colombie, le tiple est considéré commel'instrumental national. Plus petit que la guitare, il comporte quatre triples chœursaccordés en mi 4, si 3, sol 3 et re 3. Au Guatemala, le tiple fait parfois partie deszarabandas.ÀPortoRico,ils’apparenteplutôtaucuatro.Voir aussi bambuco, bandola, charango, chucho, cuatro, curruca, estudiantina, quijada,requinto,tres,violão.TIRANA(esp.)Genred'origineibériquequiconnutunevogueimportanteàlafinduXVIIIesiècle.Ilfutimporté en Argentine au XIXe siècle et s'imposa comme unmorceau indépendant oucommepièceterminaledelatonadilla.Lestiranascomportentuncoupletdequatreversoctosyllabesetd'unrefraindeformevariable,danslequell'interprètereprendsouvent

Page 132: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

laphraseAytirana,tirana,sí!Cesontdescompostionsà6/8,interprétéessurunrythmesyncopéetrapide.Latiranaestdanséepardescouples,lafemmeagitantsontablieretl'hommesonchapeauouunmouchoir.TIRIAMÂ(port.)Mirliton construit avec un morceau de bambou et utilisé par les Indiens Parecis duBrésil.TI‐TZUFlûtetraversièreenbambouutiliséepardesIndiensdeColombieetÉquateur.Lenomdecet instrumentainsiquesaprésencedans les régionscôtièresde l’OcéanPacifiquedonnentàpenserqu’ilseraitd’originechinoiseouilétaitutilisédèslesIeretIIesiècleavantJ.‐C.TOKOROFlûteàencocheboliviennequidoitsonnomaubambouaveclequelelleestfabriquée.Ils’agitd’ungrandmodèledekena,mesurantjusqu’à1,50m.etdépourvud’orificespourlesdoigts,cequiempêchetoutevariationdehauteur.TONADA(esp.)Chansonmélancolique et/ou sentimentaledont les paroles évoquent l'amour et la viepaysannes. Dans son acception espagnole originelle, lemot tonada désignait de façongénériquetouslesairsettouteslesmélodiesbrèves,profanesoureligieuses,quiétaientinterprétéesparunchanteursoliste.Cette notion de chant soliste et l'aspect très général du genre fut préservé lors de satransposition dans le Nouveau Monde. Au Brésil, les tonadas sont chantés par lescantadores, accompagnés par la viola‐caipira. Au Chili (surtout dans les villes de SanJuan,SanLuizetMendoza)etenArgentine(danslesrégionsandines),lestonadassontinterprétéesparunsolisteouunduo,avecunaccompagnementdeharpeoudeguitare.Lesdeuxvoixchantententiercesparallèles.àPanama,lestonadassontaccompagnéesparlestambourslocaux:tambora,pujadoretrepicador.Lesrythmesà2/4exécutéssurces tambours se superposent à ceux que font les participants en frapant dans leursmains.Pourcequiestdu texteetde lamélodie, les tonadas ressemblentauxestilos. Ils sonttoutefoislaplupartdutempsenmodemajeuretmodulentàladominanteoudansunetonalitésituéeàunintervaledetiercemineure.TONADILLA(esp.)Diminutif du terme tonada. C'est un genre originaire d'Espagne, qui s'imposa enArgentineentre1790et1820.Lestonadillassontaudépartdeschansonsimples,àunevoix,maisvers1800,onyinterpoladepetitsintermèdes,quifinirentparconstitueruneformelyriqueélémentaire(tonadillaescénica).Cette tonadilla escénica comporte une introduction qui présente les personnages etsitue lecontexte.Suiventdescoplasquiracontent l'histoirepuisunfinalquipeutêtreuneseguidillaou,àlafinduXVIIIesiècle,unetirana.Lapopularitédugenretientenpartieàsessujetssatiriquesoupolitiquessedéroulantdansdesmilieuxpopulaires,etfaisantintervenirdespaysans,desprêtres,desbarbiers,desgitans...Lamusiqueetladanses'inspiraientessentiellementdufolklorelocal,c'estainsi que transposée en Amérique du Sud, la tonadilla s'inspira des danses et des

Page 133: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

mélodiesinterprétéesdanslescoloniesespagnoles.L'unedesplusfameusestonadillasd'ArgentineestLosMaestrosdelaRaboso,deBlasdeLaserna.Le genre tomba en désuétude dès les années 1820 en raison du succès croissant del'opéraitalien.TOQUE(esp.)Formulerythmiqueutiliséedansdenombreuxgenresd'AmériqueduSud.TORBELLINO(esp.)Genre colombien pratiqué dans les Andes et plus particulièrement dans la région deBoyacá. à l’instar du bambuco, le rythme est dominé par des hémioles. Le torbellinoaccompagne deux danses: le baile de tres (proche de la jota) et la danza de la trenza(danse exécutée en l’honneur d’un saint). Le chant est accompagné par le tiple et latamboraouparlerequinto.Voiraussiguabina.TORITODansedramatiqueduCostaRica,dontlespassontinspirésparlatauromachie.Lerôledu torero est tenu par une femme, celui du taureau par l’homme. Ce pseudo‐combatn’évoquetoutefoispasunemiseàmort,maisuneconquèteamoureuse.TRES(esp.)TypedeguitareàtroisdoubleschœursutiliséedanslamusiquepopulairedeCuba.Voiraussicharango,cuatro,tiple,violão.TRES‐DOS(esp.)Nom d'une des trois tumbadoras cubaines utilisée dans les orchestres de rumba. Ilpossèdeuneseulepeauetestfrappéavecleplatdelamain.Voiraussiconga,rumba,tumba,tumbadora.TRESILLO(esp.)Trioletirrégulier,constituéparuneséquencecrochepointée,crochepointée,croche.Letresillo est une des formules rythmiques les plus importantes de la musique afro‐cubaine.Voiraussicinquillo.TRIOELÉTRICO(port.)Ensembleinstrumentalbrésilienformédetroiscordophonesamplifiés.Cestriosfurentintroduits à Bahia dans les années 60 par des artistes comme Dodô et Osmar, quiamplifièrentleurcavaquinhoetleurviolão‐de‐sete‐cordas,enfixantunmicroàlatabled'harmonie.Le trioétaitcomplétéparuneguitareélectrique.Aucoursdesannées70,cestriosseproduisaientpendantlapériodeducarnavalensejuchantsuruncamionquiparcourait les rues de Salvador de Bahia. Leur répertoire comportait notamment desmarchinhas,dessambas,deschorinhos,etdesfrevos.Les trios elétricos se sont diffusés dans tout le Brésil, mais si le nom est resté, laformationaévolué. Ilsontétéaugmentéspard'autres instrumentsamplifiésdontdestrompettes,destrombonesetdessaxophones.TRISTE(esp.)

Page 134: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

VoiryaraviTROCANO(esp.etport.)[syn.:torocana,tronco(port.)]TambourenboisdesIndiensguaranis,utilisépourlacommunicationentrelesvillages.Ilestconstruitdansuntroncdont l’intérieuraétébrûléetdont lasurfaceexterneestpercée de trois trous d’une dizaine de centimètres de diamètre. Suspendu au‐dessusd’unefossequisertderésonateur,ilestpercutéavecunemaillochedontl’extrémitéestrecouverte de caoutchouc ou de peau de tapir. Le son peut ainsi se diffuser dans unrayond’unedizaine de kilomètres. La hauteur et la couleur du sonpeuvent varier enfonctiondel’endroitoùletrocanoestpercuté.Heitor Villa‐Lobos a employé cet instrument dans La Découverte du Brésil, 4e Suite(1937).TROMPE,TOMPETTELaplupartde ces instruments à vents sont conçusàpartirde conquesmarinesoudecornesd’animaux.Antillesnéerlandaises:cachuAztèques:tepuzquiquiztliArgentine:erque,pututu,trutrukaBrésil:amengon(HautXingu),berrante,ika(bororo),pana(bororo)Bolivie:doti,pututu,quepaChili:clarín,putu,trutrukaNicaragua:cachoPanama:drúbulo(guaymi),niví‐grotu(guaymi)Paraguay:turú,uátapúPérou:ekcepa,pututuSaint‐Domingue:bambús,tatúasSainte‐Lucie:bahaVenezuela:cuernosTROPICALISMO(port.)Mouvement musical brésilien. Il apparaît en 1967 comme une alternative entre lesdéfenseurs de la canção‐de‐protesto et le groupe Jovem Guarda qui s’inspirait durock'n'roll.Le tropicalismo ne défendait pas une idéologie particulière, même si la tenue et lecomportementdesmusiciensreflétaientl'introductiondumouvementhippieauBrésil:cheveuxlongs,vêtementsflamboyants...LetropicalismoacquitunegrandenotoriétéavecdeschansonscommeAlegria,AlegriadeCaetanoVeloso(1942)ouDomingonoParquedeGilbertoGil(1942).TRUTRUKA[syn.:thouthouca,trompette]Trompette droite utilisée par les Araucaniens et les Neuquéns. Les versions les plusanciennessontconstruitesavecunlongtubedebambouquipeutatteindre6mètresdelong,auboutduquelonajouteunecorned'animal.M. Frézier, Relation de voyage de lamer du sud... pendant les années 1712, 1713 et1714,Amsterdam,1717:

Page 135: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Dansdesversionsmodernes,untuyaupeutfaireofficedeconduit.Lessons,ainsi,sontbeaucoupplusgravesqueceuxducull‐cull.Ilestutilisédansdescérémoniesàcaractèrereligieux et peut émettre des sons de différentes hauteursmême si lesmélodies sontgénéralementcentréesautourd’unsongrave.Voiraussiquipa.TULE[syn.:tulemytera]Instrument à anche battante en bambou de utilisé par les Asurini (Brésil) pendant leritueldumêmenom.L'anche, ligaturéesur leporteanche,est fichéedans le corpsdel'instrument et dissimulée par un bloc dans lequel souffle l'instrumentiste. Le tule nepossédant pas de trous, il ne peut donc produire qu'une seule note. Pour varier leshauteurs,ilexistequatretypesdetuledetaillesdifférentes.Lepluspetit(tahira)n'estutilisé qu'au début et à la fin des morceaux. Les trois autres (towapey'i, mytera, etywyra)sontjouéssoitenalternance,soitsimultanémentpourproduiredesmélodiesàtroisnoteset/oudesclusters.Suivantlatailleetletyped'ancheutilisée,lesintervallesentre les instruments peuvent varier d'une seconde mineure à une tierce mineure.Commelaqualitédutimbreprimesurlajustesse,l'accordsefaitd'abordenfonctiondelasonoritéetdelafacilitédujeu.TUMBA(port.,esp.)1.Nomd'unedestroistumbadorascubaines,utiliséedanslesorchestresderumba.Voiraussiconga,rumba,tres‐dos.2. Genre musical et danse populaire dominicaine de rythme binaire. D’origineeuropéenne, la tumba fut la principale danse de l’île durant le XIXe siècle. Elle futsupplantéeàlafindusiècleparlemerengue.Lamusique,assezrapide,écriteà2/4ou6/8,estdiviséeendeuxparties.Voiraussiconga.TUMBADORA(esp.etport.)[syn.:bassconga,mambisa,timba]Famille de tambour cubains de forme oblongue dont la base est plus étroite que lesommet.L’uniquepeauest fixéeau fûtpardesclefsoudescoins.Les troisprincipauxtumbadoras sont le quinto, la tumba et le tres‐dos. Ils constituent l'ensemble destamboursquiaccompagnentlarumba.Voiraussirumba,tumba(1).TUMBAFRANCESA(esp.)Sociétédemusiqueetdedansecubainefondéedanslaprovinced’OrientepardesNoirsd’ascendanceeweetfon,venusd’HaïtiàlafinduXVIIIesiècle.IsabelleLeymarie,DuTangoaureggae,Paris,Flammarion,1996,p.35.“Autrefois dirigées par des rois et des reines, aujourd’hui par des présidents et desprésidentes,cessociétésexécutentencored’anciennesdansescréoles,certaines issuesdedansesdesalond’originefrançaise:lemason,leyuba,lecocoyé,lefronté,lebabul,lemangasilá,lecarabiñé,legrasimá.Cesdansessontrégléesparunmayorouunemayoradeplazo(maîtreoumaîtressedecérémonie),équivalentducommandeurdequadrillemartiniquais ou guadeloupéen. Les chants, dirigés par le composé (chanteur soliste),sontenpatois,Lamusiqueestfourniepardestumbasdécorées”.

Page 136: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Comme les cabildós, les tumba francesasontdes sociétésd’entraideetde secoursquilaissentunelargeplaceaudivertissement.Ils’agiticidegoupesconstituéspardesNoirset des mulâtres émigrés de Haïti après la Révolution de 1791. La tumba francesacomprenddeuxformesdemusiqueetdedansedifférentes:d’unepart,ladansedesalon,vestige de coutumes françaises, et d’autre part, la participation des tambours etd’idiophones issus de la tradition africaine. Ces sociétés ont préservé deux danses: lemasónetleyuba.Voiraussitumba.TZIJOLAJFlûtedroited’origineMayautiliséepardesIndiensduGuatemala.Elleestconstruiteenbambouet le conduit est généralementpercéde cinq trous.Elle est accompagnéeparl’ayotl.UAUCOGenre de chant des Indiens péruviens descendants des Incas. Il est pratiqué par desjeunesfillesetpardeshommes.Lespremièresentonnentlechantetjouentdutambour,lessecondsleursrépondentenjouantd'uninstrumentdepercussionfabriquéavecuncrânedeveau.UMBANDA(port.)CultesyncrétiqueimplantédanslarégiondeRioàlafindesannées1920.Toutcommela macumba dont il est issu, il mélange des éléments yoruba et angolas dans descérémoniesoùinterviennentmagienoire,magieblancheetcultedesmorts.L’umbandasedifférencienotammentdelamacumbaencequeleDieuObataláysupplanteOlorum.Leshymnesysontchantésausond’atabaques,d’agogós,dechocalhos,derecos‐recosetdexerés.UMBIGADA(port.)[syn.:port.:embigada;esp.:botao,ombligada,vacunao]Contact pelvien inspiré d’une danse de fertilité d’origine africaine. L’umbigada estgénéralementpratiquédansdesrondes,entredesrangsdedanseursopposésoupardescouples.L’existencedel’umbigadaestattestéetrèstôt,tantenAfriquequ’enAmériqueduSud,pardesvoyageurschoquésparsoncôté“obscène”.Ce contact pelvien subsiste dans différentes danses afro‐américaines. Au Brésil,l’umbigadaétaitpratiquéedans l'ancien lundú,puiselles’est imposée,avecde légèresvariantesdanslejongo,lebatuque,lepungaetdanscertainesformesdesamba.ÀCuba,cettechorégraphieestpratiquéedansleguaguancó,etàlafindelayuka,pourévoquersymboliquementunaccouplement.Selonlafigurerythmiquejouéeparlacaja,lafemmedanselebotao(mouvementduventre)et,ensuite,l'hommeréaliselevacunao(id.).Voiraussibatuque,candombe,jongo,punga,samba.VACACIóN(esp.)Genre cyclique, sans mètre fixe, interprété pour éveiller les enfants C’est le genremusicalprincipaldurépertoiredesharpistesquechuadeshautsplateauxd’Équateur.Voiraussiharpe.

Page 137: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

VACCINE(créole)[syn.:boompipe,bamboobass,vaksins]AérophoneutiliséenJamaïqueetàHaïtidanslerara.Ilconsisteenunetigedebamboud’unelongueurapproximativede1metd’undiamètrede5à7cm.Dansdesensemblescomprenantdeuxoutroisvaccineschaquemusicienproduitquelquessonsdehauteursdifférentes.Il existeàHaïtiunevariantede lavaccine,appeléekònèt (du français cornet) faitedezincmarteléetseterminantcommeunpavillondecor,maisils’agirplutôtd’uneformedecor.ÀCuba,lavaccineestappelléecanutoetjouéesdanslesenclaveshaïtiennesdupays.Lataille des canutos peut varier de 50 cm à 120 cm de longueur et de 3 cm à 6 cm dediamètre. Les plus petits canutos peuvent être en fer. Ils sont utilisées dans desensemblesdegagá.Voirrara.VALLENATOGenre musical de la côte atlantique de Colombie. Le vallenato apparait au début dusiècle. L’instrumentation consiste en accordéon, guáchara et caja, à laquelle onsubstituera le llamador. La propagation de ce type d’ensemble suscitera l’adjonctiond’autresinstruments.Levallentanoinclutdesgenrestelsquelemerengueetlepaseo.VALLENATOLe merengue, généralement rythmé et sensuel, n'a rien à voir avec son homonymedominicain. Citons, comme exemple de merengue classique, La Brasilera, de RafaelEscalona: Yolaconocíunamañana Quellegóenaviónamitierra Ycuandomelapresentaron Medijoqueerabrasilera Ayseguroquecruzólafrontera Pa'veniameterseenmialma. ..... Yotengounapenaenelalma Yotengounprofundodolor ComoenlanovelaCanaima Eraunaaventuradeamor Queaellanolehacostadonada Yamímecostóelcorazón. Jel'aiconnueunmatin Ellearrivaenaviondansmonpays Etquandonmelaprésenta Ellemeditqu'elleétaitbrésilienne Ah,c'estsûr,elleatraversélafrontière Pourvenirsemettredansmonâme. ...... J'aimalàl'âme Profondémentmal CommedansleromanCanaima

Page 138: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Cefutunehistoired'amour Quineluicoûtarienàelle Maisàmoimecoûtalecoeur.VALONA(esp.)Genre mexicain qui constitue soit une des parties du jarabe, soit une forme lyriqueindépendante interprétée lorsde tournois littéraireset connuesous lenomdevalonafloreada.DanslavilledeGuadalajara(étatdeJalisco),lavalonacommenceparuneintroductioninstrumentaleappeléesinfoníasuivied'uneinterjection(¡Ay!)longuementtenueparlechanteur.Ils’agitd’unemusiquemodale,caractériséeparl'accompagnementarpégédelaguitare.VAUDOU(fonouewe)Culte haïtiens, résultant d’un syncrétisme entre les pratiques religieuses de différentenations africaines (en particulier les bantous) et celles du christianisme. Le rite dubaptèmeparexempleestempruntéà la religionchrétienne,maisdansunecérémonievaudou, il est appliqué à des tambours, pareillement, une série de divinités d’origineafricainesontassociéesàdessaintscatholiques.Le terme provient de la langue fon (vodun) ou de l’ewe (vudu), deuxmots signifiant“esprit” ou “déité”. Les deux rites principaux du vaudou: le rada (rara) consacré auxdieux bienveillants, et le petro aux dieux agressifs, laisse une place importante auxpratiques musicales. Les cérémonies, qui se déroulent dans un sanctuaire appeléhounfor,peuventdurerplusieursheures.Ellesfontalternerdespériodesdereposetdesmoments intenses au cours desquels la musique, la danse et les chants favorisent latranseetpermettentàcertainsfidèlesd’entrerencontactavecladivinité(loa).Chaqueloaestinvoquépardeschants,desrythmesetdesdansesquiluisontpropres.Ilpeutenoutre répondre au travers d’instruments comme l’ogan, l’asson, et certains tambours(assotor,boula,bébé,manman).Voiraussigaga,rara.VIDALA(esp.)1.[syn.:baguala,joijoi]Chanson de carnaval tritonique interprétée par des Indiens du nord‐ouest del’Argentine. Les mélodies sont chantées en voix de falsetto et avec de nombreuxportamentos. Les textes comportent un ensemble de vers, généralement récités avantchaque performance, et interrompus par un refrain. Le chanteur est accompagné parunecaja2.[syn.:vidalita]FormevocalelyriquepratiquéeenBolivieetdanslenorddel'Argentine.Elledériveduyaravi péruvien, très populaire depuis le début du XIXe siècle, mais ses racinesremontentvraisemblablementà lapériode inca.Lavidalaest ternaire(3/4)etsouventen mode mineur. Les textes évoquent la lune, le ciel, la terre ou des thèmes plusmélancoliques. Ils comportent des couplets octosyllabiques et des refrains chantés entierces parallèles, sauf dans le cas où la mélodie est tétratonique ou pentatonique.L'accompagnement instrumentalest interprété surunecaja,un tamboretuneguitarejouantenarpèges.Voiraussiquintilla.

Page 139: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

VIHUELA[syn.:jaranahuassteca]Petiteguitareàquatrecordesetaucorpsrond,utiliséedanscertainsensemblesdeson.VILLANCICO(esp.)Termedérivantdevillano(paysan)etdésignantunchantreligieuxpopulaire.D'origineespagnole, legenreestmentionnéenAmérique latinedès1539.Lespremierssourcesimportantes datent des XVIIe et XVIIIe siècles et encore ne s'agit‐il que de textesimpriméssansmusique.La structure formelle des villancicos d'Amérique latine diffère peu de leurs pendantshispaniques. Ils sont consistent en un estribillo, un ou de plusieurs coplas, appeléesaussi versos, un responsión (petit refrain repris en tutti), ou une respuesta (refrainentonnéparunsoliste).L'estribillofaitofficed'introductionetpeuts'inscriredansuneforme da capo en étant repris à la fin. Au cours du XVIIe siècle, cette forme étaitsimplementdésignéesouslenomdetonada(chanson)puis,durantlesièclesuivant,ellefutbaptiséecantata,oucantada.Sous l'influencedustylenapolitain,descompositeurscomme Ignacio JerusalemetThadeodeOchoa, décrivirent la structuredes villancicoscommeunealternancederecitadosetd'arias,plutôtqued'estribillosetdecoplas.Musicalement, les villancicos sont généralement des expressions traditionnellesmisesenformeetstructuréespardescompositeurs,c'estcequiexpliquepourquoi,endépitdeleur association étroite avec les pratiques religieuses, les villancicos n'ont jamaisconstitué un répertoire unifié. Il existe ainsi de nombreuses variantes régionales quiconcernentaussibienlalangueetlastructurequel'instrumentation.Parmicelles‐ci,onrelèvelegallego, leportorrico, letocotín(laseuledansequiétaitpermisedansl'églisede Mexico et qui était inspirée de pratiques Aztèques, notamment au travers del'utilisationdelalanguenahuatl,etd'instrumentscommelehuehuetletleteponaztli),lecanario,lenegrilla(villanciconarratifsemblableauxchansonsdeménestrels),lejácara(dérivé de ballades andalouses et accompagné à la guitare dans le style corrido),l'irlandés,...Ce lienétroitentre lesvillancicosetcertainsstylespopulairesapermitaugenre de semaintenir jusqu'au XXe siècle. Au travers demultiples acculturations, lesvillancicosontaussidonnénaissanceàdeschansonspopulairestellesque l'adoración,l'alabanza,l'aguinaldo,oul'esquinazo.Lesvillancicos étaient composéspour les fêtesdeNoël, etduCorpusChristi, pour lesmatinesetpour les fêtesdenombreuxsaintsetmartyrs.Lesprincipauxcompositeursfurent Miguel Matheo de Dallo y Lana, José de Loaysa y Agurto, José de Orejón yAparicio,ManuelZumaya...VIOLAGuitarebrésilienneàcinqdoublechoeurs.Ilenexistecinqvariantes:violapaulista,viloacuiabana, viola angrense, viola goiana et viola nordenista, qui se distinguent par leurtaille, le nombre de cordes, leurmatière, et leur accord. Dans la seule région de SãoPaulo, 25 accords différents sont connus. Chaque accord possédant un nom et unefonctionparticulière.L’accompagnementdelamodasefaitparexempleavecunaccordconnusous lenomdequatropontos (la‐ré‐sol‐si‐mi).Laviolaest jouéeensoloouenduoetaccompagnelechantetladanse.

Page 140: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

VIOLA‐CAIPIRA(port.)[syn.:machada,machete,pinho]Luthd’origine portugaise possédant quatre, cinq ou six chœurs simples oudoubles. àHawai, où il a été introduit par desmarins, lemachete est l’ancêtre de l’ukulele. AuBrésil,laviolacaipiraestdevenuel’undesinstrumentsessentielsdestraditionsrurales,comme le confirme la multitude de vocables régionaux qui désignent d’une partl’instrument:ligina,machete,machetinho,machim,machinho,mochinho,pinhoouviolaetd’autrepartlesprincipauxaccordsjouéssurceluth:cebolão,cebolinha, itabira,rio‐abaixo, meia‐guitarra, guitarrinha et quatro‐pontos. Selon une croyance populaire, lemusiciendoit introduire laqueued'un serpent à sonnette à l'intérieurde la caissederésonancedel'instrument,pourobtenirunebonnesonorité.Voiraussicantador,desafio,embolada,galope,martelo,toada.VIOLADECOCHO(luthenformed’auge)Luth piriforme à manche court et à frettes mobiles joué dans les régions entourantCuiabà,capitaleduMatoGrosso.Ilestfabriquédansunseulblocsoigneusementévidé,sur lequel on place une table d’harmonie fermée, construite généralement avec desracinesde figueira.Leschevilles, lechevaletet lesilletsontencèdre.L’instrumentestmuni de cinq ou six cordes en boyau, en nylon ou en soie filée, chacune d’entre ellespossédantsonproprenom.Lavioladecochoesttoujoursjouéeenmajeur.C’estl’instrumentprincipaldetroisdansespopulairesduMatoGosso:lecururù,lesiririetladançadeSãoGonçalo.Danslecururù,laviolaestparfoisaccompagnéeparleganzà.VoiraussicururùVIOLÃO(port.)Guitareàsixcordesd’origineportugaise.ElleestutiliséeauBrésilavecuneflûteetuncavaquinhodanslesensemblesinstrumentauxinterprétantlechoro.Voiraussicharango,choro,cuatro,tiple,tres.VIOLÃODE7CORDAS(port.)GuitareàseptcordesutiliséedanslesensemblesdemusiqueruraleeturbaineduBrésiletdansquelquesgroupesdemusiquepopulaireurbaineduMexique.Lessixpremièrescordessontaccordéescommeuneguitareclassique,laseptièmeestunetiercemajeureouunequartejusteau‐dessousdumigrave,cequidonnel'accordmi4,si3,sol3,ré3,la2,mi2,do2,oualorsmi4,si3,sol3,ré3,la2,mi2,si1.Elle est utilisée avec le violão dans les ensembles instrumentaux interprétant deschoros.Voiraussichoro,violão.VIOLONBien que le violon n’ait jamais été aussi populaire que la guitare dans la péninsuleibérique, il a connu une fortune importante dans les pays hispano‐américains. AuMexique,ilestutilisédanslesensemblesdemariachis,etdansleshuapangos.àPanama,ilaremplacélerabeletenArgentine, ilaétéadoptéparlesChané.AuParaguay, ilestutilisépourjouerlapolca,tandisqu’auGuatemala,iljouédansleszarabandas.AuPérou,lesindiensAguarunaontfabriquéleurpropreviolonàdeuxcordes,baptisékitaj.Argentine:mbike(Chaco)Bresil:rabecaChili:rabel

Page 141: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Panama:rabelPérou:kitajWANKARA[syn.:wankarita]Tambourdel’Altiplanobolivien.Lefût,d’unecinquantainedecmdediamètreetde15cm de profondeur, est fermé par deux peaux frappées par des baguettes (baquetas,wajtas). La peau inférieure est en contact avec un timbre fabriqué avec un intestind’animal sur lequel sont fixées des épines de cactus. Lawankarita est utilisée au seind’ensemblesquechua.Voiraussicaja,flûtedepan,pfutu‐wankaraWAYNOAirdanséd'originepré‐colonialeinterprétéauPérouetenBolivie.Lesfemmeschantentaccompagnées par un instrument (souvent le charango) ou par un ensemblecomprenantharpe,violonetparfoisd’autresinstruments.XAXADO(port.)Musique et danse pratiquée par des hommes dans les zones rurales de Bahia et dePernambouc depuis la seconde moitié du XXe siècle. La mélodie et le rythme sontinfluencéspar leschantsguerriersentonnéspar lesancienscangaceiros, lesbrigands‐justiciersduNordeste.Le xaxado est une musique binaire (2/4), dont le chant était à l'origine uniquementaccompagnépar lemartèlementdes fusilsdesdanseurs,qui étaient frappés sur le solsurchaque temps fortde lamesure.Dansdescasplusrares, lechantestaccompagnéd'unesanfona.Lachorégraphies’exécuteenrondeetenrangs.Elleinclutdesglissementsdepiedssurle sol. C'est d'ailleurs l'onomatopée de ce frottement (xa‐xa) qui a donné sonnomaugenre. Les textes, témoignages des revendications des cangaceiros, ont un caractèresatirique,agressifetbelliqueux.Ilsseprésententsouslaformedequatrainssuivitspardesrefrainsreprisàl'unissonparlesparticipants.Cegenreaconnuun légèrediffusionenEurope lorsque le filmOCangaceiro,deLimaBarreto,aremportélapalmed’orduFestivaldeCannesen1953.XUL[syn.:pito,tzijolaj,zicolaj,zu]Flûte à conduit guatémaltèqued’originemaya. Le tube est en roseau, en pierre ou enterrecuiteetcomportedetroisàsixtrous.Lexulestemployéaveclamarimbasencillapourunedanseappeléebailedelvendado,etavecl'ayotl.XYLOPHONEInstrumentconstituéd’unesériedelamellesaccordéesetfrappéespardesbaguettes.Leson est amplifié par un grand résonateur, ou par des résonateurs fixés sous chaquetouche.EnAmériquelatine,lesxylophonessontgénéralementappelésmarimbas.Voirmarimba.YAMBÚà Cuba, une des trois principales formes de la rumba brava. Son instrumentationcomprendquinto,cajón(untambourfabriquéavecunecaissedeboisetfrappéavecles

Page 142: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

mainsoulesdoigts),etdespercussionsdefortune,tellesquedescuillèresfrappéessurunetableouuneporte.Voiraussirumba.YANBÒT(créole)Genre pratiqué à Sainte‐Lucie. Il se distingue du débot par l’utilisation de rythmesbinaires (2/4) et par des textes dans lesquels seuls quelquesmots sont utilisés pourdécrire une image, une impression. Le genre est aujourd’hui pratiquement tombé endésuétude.Voiraussidébot,jwépòté,solo.YANKUNUDéfilédramatiquedesGarinagu (descendantsd’esclavesNoirsvivant auHonduras, auGuatemala,auNicaraguaetàBelize),organiséduranttroisjours(24au26décembreet31décembreau2janvier).Pendantledéfilé,différentspersonnagesmasqués,costumésoujuchéssurdeséchasses,évoluentausondetamboursetdechansonsanecdotiques.YARAVI(esp.)[syn.:haravy,harawi,triste]Chantd'amourmélancoliquepratiquépar les IndiensduPérou,deBolivie,dunorddel’Argentineetd'Équateur.Lesyaravis sontmentionnésdès ledébutde la colonisationpar Diego Gonzáles Holguin (1608) et par un Indien des Andes, Felipe Guaman(Huamán)PomadeAyla(ca1613),quilesdécriventcommedeschansonsdegestesoudes chants en l’honneur d’un être aimé absent. Au contact des colons, les yaravisdeviennentdeplusenplusl’expressiondesdésirsd’amour,etcertainsserontimprimésenEuropedansdesversionsarrangéesetédulcorées (AntigüedadesPeruanas,Vienne1851).AmbroiseThomasenharmoniseradeuxpourlesaxophonequelquesannéesplustard.EnAmériqueduSud,ceschansonsélégiaqueslentes,derythmeternaire,sontengénéralaccompagnéesparunequenaouuneharpe.Lesmélodiesévoluententiercesparallèles.Lesyaraviscomprennentdeuxsections: l’une lenteet l’autrerapide.AuPérou ilssontinterprétéspardesfemmeslorsdelaréceptiondevisiteursimportants.Voiraussitriste.YUKA(esp.)1.[syn.:caja,joca]Tambour cubain monomembranophone d'origine congolaise. Les trois yuka de tailledifférentepossèdent lesmêmescaractéristiques: ilssontconstruitsàpartird’untroncd'arbrecreuségrossièrement,lapeauestfixéeaufûtpardesrivets,etilssontjouéspardeuxpercussionnistes: l’un frappant lapeauavec lesmains, l’autrepercutant lapartieinférieuredufûtavecdesbaguettes.Lemodèlelepluslong,mesureàpeuprès1,5m.2.Dansepourcouplescubaine.Elleestaccompagnéeparunorchestredetamboursetsecaractérise par une chorégraphie érotique où les participants pratiquent le vacunao.C’estunedessourcesprincipalesdelarumba.3.Danseenlevée,pratiquéeenrépubliqueDominicaine.Elledériveraitdumerengueoude deux autres danses dominicaines: le callao ou le guarapo. Les instrumentistes(accordéon, guayo, tambora) jouent des mélodies structurées en phrases de quatremesures,répétéesavecdesvariations.

Page 143: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

ZABUMBA(port.)1.[syn.:cabaçal]Ensembleinstrumentalpopulairedunord‐estduBrésil,constituédedeuxpífanos,d’unecaisseclaireetd’unzabumba.2.[syn.:bombo,bumba,tamborgande,zambê]Grandtambourcylindriquebrésilienàdeuxpeaux.Lefûtenboisetsonapparenceestsemblableàcelledelagrossecaisse.Danslesprovincesdunord,ilguidedesensemblededeuxoutroisflûtes,etaccompagneaussilesescolasdesamba,lemaracatu,lecocoetlacongada.ZAMBA(esp.)Genrederivédelazamacuecapéruvienne.Ils’agitdel'équivalentargentindelacuecaoudelachilena.Lazambaestdemouvementvifetexécutéesurunrythmeà6/8.Legenrea acquis une certainenotoriété après que la ZambadeVargas, ait été chantéepar lessoldatspendantlabatailledePozodeVargasaucoursdelaguerrede1867.Lazamban'aderapportsniaveclazambaespagnole,niaveclasambabrésilienne.ZAMBOMBA(esp.)Tambouràfrictiond’origineespagnole.EnÉquateur,lefûtestenargile.Lebâtonutilisépourlafrictionestgénéralementenbambou.Ilestjouéparlesmestizos.ZAMPOÑA(esp.)[syn.:esp.:andara,rondador;port.:flauta‐de‐pã]Flûtesdepanàdoublerangéedetubesutiliséedanslesrégionsandines.Lesdeuxrangssonnantàl’octave.Silaplupartdesinstrumentssontenroseauouenbambou,certainsmodèlessontfabriquésenterrecuite.Pourmodifierl’accorddelaflûte,iln’estpasrarequel’ondisposedelacireaubasdestuyaux.Voiraussiflûtedepan.ZAPATEO(esp.)[syn.:zapateado,tapada(Chili,Perou)]1.Sortededanseàclaquettesà6/8quiaccompagnaitlesondanscertainesrégionsduMexiqueoulepuntofijodeCuba,maisquel’ontrouveégalementauChilietauPérou.Lachorégraphiesecomposaitdedeuxpas:lepunteadoalternantlescoupsdelapointedupiedetdutalon,etl’escobilladooul’onglissaitlespiedssurlesol.Ils’agitd’unevariantedu fameux zapateado espagnol qui avait été introduit sur le continent américain vers1830 par des cultivateurs de tabac issus des Iles Canaries. Elle se pratiquait sur uneartesa, une plate‐forme qui était à la fois le lieu de la danse et un instrument quirépercutaitetamplifiaitlesondespasdesdanseurs.L’accompagnementétaitréaliséparuneguitare,unluthetunebandurria,puisletresfutintroduitdanscetensemble.Touslesinstrumentsmarquaientlessixcrochesdelamesure.LegenrecommençaàtomberendéssuétudeaudébutduXXesiècle.Voiraussigalerón,jarabe,punto,son.ZARABANDA(esp.)EnsembleàcordesdesMayasguatémaltèques.Lamélodieestjouéeparunouplusieursrabels ou par des violons, l’accompagnement est fourni par d’autres instruments àcordes:guitare,guitarrilla,tiple,bandurria,bandolaetharpe.Lacaissederésonancedelaharpeainsiqu’unecaisseclairepeuventfaireofficedepercussions.

Page 144: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

ZOUK(créole)Letermevientdemazouk,(corruptiondemazurka),etdésigneungenremusicalapparudans lesAntilles françaisesdurant lesannées1980.Dérivéde labiguine, lezoukavaitétéébauchédans lesannées70par lepianistemartiniquaisMariusCultier,mais c’estgrâceaugroupeKassav’,fondéàParispardesmusiciensguadeloupéensetmartiniquaisquelegenreconnaîtraunerenomméeinternationale.Les textes sont chantés en créole et sur un tempomoyen. Il existe d’unepart le zoukchiwé,rapide,quiétaitoriginellementdestinéàaccompagnerlesvidés(lesgroupesdecarnaval),etd’autrepart,lezouklove,lent,quisedanse“collé‐serré”.

Page 145: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

BIBLIOGRAPHIELIVRES‐ARTICLESAlén,Olavo,“RhythmasDurationofSoundsinTumbaFrancesa”,Ethnomusicology,39/1(1995),p.55‐73.Bastide,Roger,LecandomblédeBahia(ritenagô),Paris,Mouton,1958.Byron,John,TheNarrativeoftheHonourableJohnByron...onthecoastofPatagonia[1740­46],Londres,1768.Borges,JorgeLuis,“L’ascendancedutango”,Oeuvrescomplètes,Paris,Gallimard,1993,pp.1241‐1242.Borges,JorgeLuis,“MémoireferventsurlestroisviesdelaMilonga”,Oeuvrescomplètes,Paris,Gallimard,1993,pp.1236‐1241.Canzio,Riccardo,“ModedefonctionnementritueletproductionmusicalechezlesbororoduMatoGrosso”,CahiersdeMusiquetraditionnelle,5,Paris,Georg,Genève,1992,p.70‐95.Cossard,Gisèle,“MusiquedansleCandomblé”,Lamusiquedanslavie,Paris,O.C.O.R.A.,p.159‐207,1967.Cossard,Gisèle,Contributionàl’étudedescandombléauBrésil.Lecandombléangola,Paris,FacultédesLettresetScienceshumaines,2.vol.1970.Courtlander,Harold,“MusicalInstrumentsofCuba”,MusicalQuarterly,XXVIII(1942),p.227.Courtlander,Harold,“Danceanddance‐dramainHaiti”,TheFunctionofDanceinHumanSociety,NewYork,TheBoasSchool,1944,p.35‐45.Glasser,R.,MyMusicismyFlag:PuertoRicanMusiciansandTheirNewYorkCommunities,1917­1940,Berkeley,UniversityofCaliforniaPress,1995.Guilbault,Jocelyne,MusicaltraditionsofSt.Lucia,WestIndies:dancesandsongsfromaCarribbeanIsland,SmithsonianFolkways,SF40416,1993.Hamilton,J.‐P.,TravelthroughtheInteriorProvincesofColumbia,London,1827.Harcourt,R.etM.d’,LamusiquedesIncasetsessurvivances,Paris,1925.Hassaurek,F.,FouryearsamongSpanish­Americans,NewYork,1867.Manuel,Peter;Bilby,Kenneth;Largey,Michael,CarribbeanCurrents:CaribbeanMusicfromRumbatoReggae,Philadelphia,TempleUniversityPress,1995.Musiqueetinfluencesculturellesréciproquesentrel’Europeetl’AmériquelatineduXVIeauXXesiècle,Bruxelles,MuséeInstrumental,1986.OliveiraPinto,Tiagode,“Lamusiquedansleriteetlamusiquecommeritedanslecandomblébrésilien”,Cahiersdemusiquestraditionnelles,Genève,Georg,1992,p.53‐70.Pelinski,Ramón,Tangonomade:Etudessurletangotransculturel,Montréal,Triptyque,1995.Roberts,JohnStorm,TheLatinTinge:TheImpactofLatin­AmericanMusicintheUnitedStates,NewYork,OriginalMusic,1985.Rosemain,Jacqueline,Jazzetbiguine:lesmusiquesnoiresduNouveauMonde,Paris,L’Harmattan,1993.Rouget,Gilbert,“Instrumentsdemusiqueetmusiquedelapossession",MusiqueenJeu,Nº28,EditionsduSeuil,Paris,1977.Rouget,Gilbert,Lamusiqueetlatranse:Esquised’unethéoriegénéraledesrelationsdelamusiqueetdelapossession,Paris,Gallimard,1980.Shaffer,Kay,“OBerimbau‐de‐barrigaeseustoques”,MonografiasFolclóricas,2,RiodeJaneiro,MinistériodaEducaçãoeCultura,1977.Stevenson,R.,MusicinAztecandIncaTerritory,Berkeley,1968.

Page 146: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

MULTIMEDIATheCaribbean,TheJVC/SmithsonianFolkwaysVideoAnthologyofMusicandDanceoftheAmericas,MulticulturalMedia:Barre,199?,vol.4CentralandSouthAmerica,TheJVC/SmithsonianFolkwaysVideoAnthologyofMusicandDanceoftheAmericas,MulticulturalMedia:Barre,199?,vol.5‐6.Llerenas,Eduardo;Arellano,EnriqueRamírezde;Lieberman,Baruj;AntologíadelsondeMéxico,MusicaTradicional,MTCD101/3,1985.NOTICESDEDISQUESAlvis,Florindo,Bolivie.CharangosetguitarrillasduNortePotosí,DisqueVDE‐Gallo(ArchivesInternationalesdeMusiquePopulaire,XLI),1995Bilby,Kenneth,[et.al.],TheSpiritCries:MusicfromtherainforestofSouthAmerica&theCarribbean,Rykodisc(LibraryofCongress:EndangerdMuscicProject),RCD10250,1993.Cowley,JohnH.,146146146146146146HistoryofCarnaval:Christmas,Carnival,CalendaandCalypsofromTrinidad1929­1939.Matchbox(CalypsoSeries),MBCD301‐2,1993.Jenkins,Carol;Jenkins,Travis,TraditionalMusicoftheGarifuna(BlackCaribsofBelize),FolkwayRecords,FE4031,1982.Martínez,Rosalía,Bolivie:MusiqueCalendairesdesValléesCentrales,LeChantduMonde,LDXParejo,Rafael,Argentine.MusiquetritoniqueduNord­Ouest,Auvidis(UnescoCollection),D8208,1992.Price,Sally;PriceRichard,Afro­AmericanArtsoftheSurinameForest,LosAngeles:UniversityofCaliforniaPress,1980.Estival,Jean‐Pierre;Plisson,Michel,Argentine:Chamamé­MusiqueduParaná,Ocora,RadioFrance,C560052,1994.Estival,Jean‐Pierre,Brésil:AsurinietArara,Ocora,RadioFrance,C560084,1995.Fernandez,Luis.Brésil:Enauené­NauéetNhambiquaraduMatoGrosso,VDE‐Gallo(ArchivesInternationalesdeMusiquePopulaire,XLIII)VDE875,1995.Menget,Patrick,Brésil:MusiqueduHaut­Xingu,Ocora,RadioFrance,C580022,1992.Vincensini,Cyril,Mexique:fêtesdeSanMiguelTzinacapan,Ocora,RadioFrance,C560099,1996Bellenger,Xavier,Pérou:Taquile,MusiqueQuechuadulacTiticaca,Ocora,RadioFrance,C580015,1992Diaz,JulioBenavente,CharangoetchantduCuzco,Ocora,RadioFrance,C559037.Plisson,Michel,Venezuela:chantsettamboursdesconfrériesnoires,Ocora,RadioFrance,C560085,1995.Vuylsteke,HermanC.,Cuba:LesdansesdesDieux­Musiquesdecultesetfêtesafro­cubaines,Ocora,RadioFrance,C559051,1988.Bourgine,Caroline,Guadeloupe:Gwoka‐SoiréeLéwozàCacao,Ocora,RadioFrance,C560031,1992.Bourgine,Caroline,Guadeloupe:Gwoka‐SoiréeLéwozàJabrun,Ocora,RadioFrance,C560030,1992.EliRodriguez,Victoria,FolkmusicofCuba,Auvidis(Unescocollection),D8064,1995.

Page 147: Vocabulaire des musiques latino-américaines - orbi.uliege.be musiques... · les régions ou le degré d’influence de chacune des sources. À côté des chocs brutaux résultant

Laguerre,Antoine,Candomblé‐Brésil‐Leseauxd’Oxalà,BudaRecords(MusiqueduMonde),92576‐2,[s.d.].Langenbrinch,Ulli,ElCaminodelaSalsa,WDR(WorldNetwork,30),58392,1995.Strachwitz,Chris;Soonichsen,Philip,Corridos&tragediasdelaFrontera:FirstRecordingsofHistoricMexican‐AmericanBallads(1928‐37),Arhoolie(Folklyric),7018/7020,1994.Verswijver,Gustaaf,BrésilCentral:ChantsetdansesdesIndiensKaiapó,VDE‐Gallo(ArchivesinternationalesdeMusiquePopulaire,XIV‐XV),VDE554/555,1989.Correa,Roberto;OliveiraPinto,Tiagode,ViolaCaipira:RobertoCorrea:Brazil,Musicaphon(TraditionalMusicoftheWorld,1),BM505801,1989.Dunkel,Maria,Bandoneonpure:DancesofUruguay:RenéMarinoRivero,SmithsonFolkways(TraditionalMusicoftheWorld,5),SF40431,1993.Rivière,Hervé,MusiqueinstrumentaledesWayanaduLitani,BudaRecords(MusiqueduMonde),92637‐2,1992.Rodriguez,OlavioAlí,SacredRhythmsofcubanSantería,SmithsonianFolkways,SF,40419,1995.Salivas,Pierre,Equateur:lemondesonoredesShuar,BudaRecords(MusiqueduMonde),92638‐2,1995.