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Vol 17 No 3 • NOVEMBRE 2010 INFO-ABM Un concours de circonstances nous a mis sur la piste de l’élagage. Le texte de Frédéric Charbonneau, que nous publions en page 5, nous arriva juste comme je m’apprêtais à déménager mes 75 cartons de livres pour la troisième fois en trois ans. Je m’en plaignais (mais pas trop fort) à mon amie Marie-Josée Cardinal qui avoue être aussi incapable de se défaire de ses livres. Je lui demande si elle con- naît quelqu’un capable d’un tel geste. Elle me r épond : « Oui, Gilles Desjardins! » Me revenaient les échos de bibliothécaires scolaires qui hésitent à élaguer, faute de fonds pour acquérir des nouveautés, et qui craignent les « trous » dans leurs rayons. Comment aborde-t-on la question dans les bibliothèques publiques de Montréal ? Voilà! La table était mise pour un dossier sur l’élagage. Danielle Marcotte Dépendance Ce texte est un appel à l’aide. Je suis enfermée dans une forteres- se de livres. Littéralement. Il y en a partout autour de ma table de travail, de mon lit, de mon télévi- seur. Sur le plancher, les chaises de la cuisine et le réservoir de la toilette. Derrière les portes, les fauteuils et contre les meubles. Et je suis incapable de me libérer. Je suis auteure de documentai- res. Dès qu’une idée de projet me passe par la tête, je m’empresse de me procurer tous les ouvrages qui touchent de près ou de loin au sujet. Pour moi, acheter un livre n’est pas une dépense, c’est un enri- chissement. Et contrairement à certains vêtements ache- tés sur un coup de tête, je ne regrette jamais d’avoir acheté un livre. Mais où le ranger ? Après avoir rempli mon bureau et le salon de bibliothè- ques, j’ai réussi à convaincre mon conjoint d’en mettre dans notre chambre. Puis j’ai ajouté des tablettes dans chaque bibliothèque. Et une deuxième rangée de livres sur chaque tablette. Mais me voilà acculée au pied du mur... É lagage SUITE EN PAGE 2 Dans le coin gauche, Marie-Josée Cardinal avoue sa dépendance : elle est incapable de se défaire de ses acquisitions. En face, son collègue Gilles Desjardins, dont on nous avait affirmé, promis, juré, craché, qu’il avait réussi à faire place nette. C’était trop beau pour être vrai ! Nous avons dû déchanter. Voici ce que nous répond celui que nous n’étions pas loin de tenir pour un héros : « Je dois vous avouer que, malgré toutes mes belles convic- tions, je croule littéralement sous les livres. J’aspire au dénuement et tente de faire le ménage tous les mois, mais la nature ayant horreur du vide, je ne réussis qu’à éviter l’asphyxie. Vous connaissez le One Hundred Things Chal- lenge? Vivre avec seulement cent objets, livres et disques compris : mon rêve ! Un jour peut-être. » Tous deux dans le coin gauche, donc… Danielle Marcotte Éviter l’asphyxie

Vol 17 No 3 • NOVEMBRE 2010 Élagage · des bibliothèques. L’Info-ABM est destiné aux membres des est destiné aux membres des Amis de la Bibliothèque de Montréal, au personnel

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Info-ABM • Novembre 2010

Vol 17 No 3 • NOVEMBRE 2010

INFO-ABM

Un concours de circonstances nous a mis sur la piste de l’élagage. Le texte de

Frédéric Charbonneau, que nous publions en page 5, nous arriva juste comme je

m’apprêtais à déménager mes 75 cartons de livres pour la troisième fois en trois

ans. Je m’en plaignais (mais pas trop fort) à mon amie Marie-Josée Cardinal qui

avoue être aussi incapable de se défaire de ses livres. Je lui demande si elle con-

naît quelqu’un capable d’un tel geste. Elle me rît quelqu’un capable d’un tel geste. Elle me rî épond : « Oui, Gilles Desjardins! »

Me revenaient les échos de bibliothécaires scolaires qui hésitent à élaguer, faute

de fonds pour acquérir des nouveautés, et qui craignent les « trous » dans leurs

rayons. Comment aborde-t-on la question dans les bibliothèques publiques de

Montréal ? Voilà! La table était mise pour un dossier sur l’élagage.

Danielle Marcotte

DépendanceCe texte est un appel à l’aide. Je suis enfermée dans une forteres-se de livres. Littéralement. Il y en a partout autour de ma table de travail, de mon lit, de mon télévi-seur. Sur le plancher, les chaises de la cuisine et le réservoir de la toilette. Derrière les portes, les fauteuils et contre les meubles. Et je suis incapable de me libérer. Je suis auteure de documentai-

res. Dès qu’une idée de projet me

passe par la tête, je m’empresse de me procurer tous les

ouvrages qui touchent de près ou de loin au sujet. Pour

moi, acheter un livre n’est pas une dépense, c’est un enri-

chissement. Et contrairement à certains vêtements ache-

tés sur un coup de tête, je ne regrette jamais d’avoir acheté

un livre. Mais où le ranger ?

Après avoir rempli mon bureau et le salon de bibliothè-

ques, j’ai réussi à convaincre mon conjoint d’en mettre

dans notre chambre. Puis j’ai ajouté des tablettes dans

chaque bibliothèque. Et une deuxième rangée de livres sur

chaque tablette. Mais me voilà acculée au pied du mur...

Élagage

SUITE EN PAGE 2

Dans le coin gauche, Marie-Josée

Cardinal avoue sa dépendance :

elle est incapable de se défaire

de ses acquisitions. En face, son

collègue Gilles Desjardins, dont

on nous avait affi rmé, promis,

juré, craché, qu’il avait réussi à

faire place nette.

C’était trop beau pour être vrai !

Nous avons dû déchanter. Voici ce que nous répond celui

que nous n’étions pas loin de tenir pour un héros : « Je

dois vous avouer que, malgré toutes mes belles convic-

tions, je croule littéralement sous les livres. J’aspire au

dénuement et tente de faire le ménage tous les mois, mais

la nature ayant horreur du vide, je ne réussis qu’à éviter

l’asphyxie. Vous connaissez le One Hundred Things Chal-

lenge? Vivre avec seulement cent objets, livres et disques

compris : mon rêve ! Un jour peut-être. »

Tous deux dans le coin gauche, donc…

Danielle Marcotte

Éviter l’asphyxie

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Info-ABM • Novembre 2010

Info-ABMLe bulletin Info-ABM est publié trois fois l’an Info-ABM est publié trois fois l’an Info-ABMpar Les Amis de la Bibliothèque de Montréal (ABM). Tiré à 1 000 exemplaires, il se veut un outil d’information sur les activités de l’association ainsi que de liaison avec ses membres et le réseau des bibliothèques pu-bliques de Montréal. Il offre une informa-tion complémentaire à la documentation existante dans le domaine de la lecture et des bibliothèques. L’Info-ABM est destiné aux membres des Info-ABM est destiné aux membres des Info-ABMAmis de la Bibliothèque de Montréal, au personnel des bibliothèques publiques de Montréal, à leurs usagers ainsi qu’à toute personne ou groupe intéressé.

CoordinationSylvie Payette

Collaboration Claude Lemire, Danielle Marcotte

Correction d’épreuvesGilles Riendeau, Francine Tremblay

Mise en page et montageJPP Communications

ImpressionCopie Rapide2550, rue Sainte-Catherine Est (Montréal)

Les articles peuvent être reproduits à con-dition d’en mentionner la source.

Prix de vente : 2 $

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec, 2010Bibliothèque nationale du Canada, 2010ISSN 1705-5526

3565, rue Jarry Est, 4e étageMontréal (Québec) Canada H1Z 0A2TéTéT l : 514 [email protected]/biblio

Le mot du président

Claude Lemire

Une deuxième vie pour nos livres

Le mot du président

Nous avons reçu, l’été dernier, un texte de Frédéric Charbonneau qui avait trouvé dans un bac de re-cyclage tout un lot de livres, dont certains étaient de véritables trésors. Comment en vient-on à aban-donner ainsi de tels livres ? Par ignorance ? Ou sim-plement parce qu’on n’a pas réussi, après bien des efforts, à trouver une institution ou des personnes qui s’y intéressent.

Certains d’entre nous ont accumulé beaucoup de livres, y sont atta-chés et n’arrivent pas à s’en défaire. Pourtant, nous savons qu’un jour il faudra nous en délester. Qui s’intéressera à nos livres ? À qui les cèderons-nous ? Organisant une vente annuelle de livres usagés, notre association re-çoit fréquemment des appels de citoyens qui veulent donner leurs livres et n’arrivent pas à trouver preneurs. Nous avons cru bon de suggérer quelques pistes à nos lecteurs qui veulent élaguer leurs bi-bliothèques.De fi l en aiguille, nous en sommes venus à préparer tout un dossier sur ce sujet de l’élagage : élagage de nos bibliothèques personnelles, mais aussi élagage dans les bibliothèques publiques. À qui pouvons-nous donner ou vendre nos livres? Pourquoi les bi-bliothèques publiques sont-elles peu réceptives aux dons de livres du public? Pourquoi et comment procèdent-elles à l’élagage de leurs collections?Voilà quelques-unes des questions auxquelles va tenter de répondre ce numéro d’Info-ABMd’Info-ABMd’ .

ou de la bibliothèque puisqu’il n’y a plus

de murs. Tous sont occupés mur à mur.

Le moment tant redouté est arrivé. Si je

veux me procurer de nouveaux livres,

je dois faire de la place. Hier, je me suis

plantée devant ma bibliothèque bien

décidée à me débarrasser de quelques

ouvrages. Ceux que j’ai en double. Ceux

que je ne relirai jamais. Les anciens li-

vres de classe. Ce vieux livre jauni, par

exemple. Je l’ouvre, le feuillette, relis

quelques notes griffonnées dans la mar-

ge et le remets à sa place. Celui-là, je suis

incapable de m’en séparer.

Rien sans euxÀ la fi n de la journée, j’ai la tête pleine

de mots, de souvenirs et de nouveaux

projets. Mais pas un espace de plus dans

ma bibliothèque. Rien à faire. À l’ère de

l’informatique et du travail nomade, mes

livres me tiennent captive. Mais j’ai en-

fi n compris. Dans un monde chaque jour

plus virtuel, ils sont prêts à tout pour

demeurer bien réels. Ce sont eux qui

s’accrochent à moi. Ils me séduisent, me

manipulent. Ils mettent tout en œuvre

pour me faire croire que je ne suis rien

sans eux. Et moi je suis incapable de leur

résister.

Marie-JoséMarie-JoséMarie-Jos e Cardinalée Cardinalé

DépendanceSUITE DE LA PAGE 1

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Info-ABM • Novembre 2010

SUITE EN PAGE 4

Comment perçComment perçComment per oit-on l’élagage dans

les bibliothèques de Montréal ?

Plaisir ou pensum ? Info-ABM a Info-ABM a Info-ABM

interrogé les bibliothécaires pour

vous.

Il n’existe pas de politique commu-ne aux bibliothèques de la métro-

pole concernant l’élagage. Cette inter-vention est abordée sur le plan local, bibliothèque par bibliothèque. Une attitude tout à fait justifi ée : l’élagage infl ue considérablement sur le carac-tère d’une collection. « C’est l’occa-sion de ciseler le fonds, précise avec enthousiasme Hélène Charbonneau au conseil d’administration des ABM. Un acte vraiment professionnel. » On sent que cet aspect du métier éveille en elle des souvenirs heureux. Tous les bibliothécaires abordent-ils cette tâche avec le même enthousiasme ?

Un peu, beaucoup, passionnémentL’élagage est une pratique incontour-nable. Si certains trouvent la tâche lourde, la plupart l’abordent sans problème. D’autres s’y lancent même avec enthousiasme. « Nous travaillons souvent dans l’ur-gence de faire de la place pour les nou-veautés, explique Daniel Felton. Ce travail me pesait. À présent, il est plus fréquemment assumé par les biblio-thécaires responsables de sections. J’aide au besoin. » L’effort demandé dépend du secteur : moins on connaî: moins on connaî: moins on conna t ît î

le sujet, plus le travail est long et diffi -cile. Et, comme pour le rocher de Sisy-phe, il est toujours à recommencer.« C’est un gros coup à donner, affi r-me Claire Baillargeon, mais cela fait partie du travail.» Chantal Beaulieu renchérit : « Il s’agit de conserver nos collections vivantes, de susciter l’intérêt chez nos usagers et de re-nouveler nos ressources.» En effet, « le manque d’espace oblige à retirer autant de livres qu’on en ajoute », confi e Francine Dupuis. « Ce travail ne me pèse pas en général, admet Patri-cia Parent, mais nous sommes parfois face à des choix déchirants. » De plus, le manque de temps et de personnel

se fait cruellement sentir. « J’adore faire de l’élagage, s’exclame Andréane Leclerc. Toutefois, les tâches qui s’en suivent sont lourdes pour le reste de l’équipe : changer le statut dans le système, étamper chaque livre, met-tre en boître en boître en bo te...îte...î »Plusieurs apprécient cet aspect du métier. On ne craint pas de retirer les ouvrages vieillis des rayons. « Moins il y a de livres, plus on peut mettre le fonds en valeur. » À l’époque où

les acquisitions étaient centralisées, l’élagage offrait aux bibliothécaires de quartier l’occasion de profi ler la collection, de lui donner une person-nalité propre. Élaguer, c’est aussi par-faire sa connaissance de la collection, en prendre le pouls, voir ce qui sort, ce qui dort. Cela permet de décrocher un peu de la gestion. « Ça fait du bien! C’est comme une nouvelle coupe de cheveux. »

Y a-t-il une saison favorable à l’élagage ? « À cause du manque d’espace, dit Hélène Desmeules, nous sommes pratiquement toujours en processus

d’élagage. » Que ce soit par besoin de créer de la place aux nouveautés ou par désir d’améliorer les collec-tions, le processus d’élagage se fait souvent en continu. Chantal Beaulieu précise : « Nous procédons à l’évalua-tion des documents au fur et à mesure que nous travaillons sur une partie de la collection : achats rétrospec-tifs, dédéd tassement, tassement, tassement réparations, etc. »Élaguer devient une seconde nature.

Élaguer, c’est leur métier

Les vacances n’étant pas tout à fait terminées au moment de la préparation de cet article, nous avons rejoint 35 des 41 responsables des bibliothèques publiques de Montréal. De ce nombre, 11 bibliothécaires (13 bibliothèques) ont accep-té de répondre à nos questions. Grâce à ces personnes, nous obtenons un échantillon représentatif et crédible de plus du quart des responsables de bibliothèques de la Ville. Nous re-mercions vivement de leur collaboration les bibliothécaires dont les noms suivent, ainsi que les trois personnes qui ont requis l’anonymat.

Claire Baillargeon, bibliothécaire, Père-AmbroiseChantal Beaulieu, bibliothécaire responsable, Marie-UguayFrancine Dupuis, chef de section, Saul-Bellow et St-PierreHélène Desmeules, bibliothécaire responsable, Georges-Va-nierDaniel Felton, chef division, Verdun et Île des SœursAndréane Leclerc, bibliothécaire responsable, CartiervillePatricia Parent, bibliothécaire, Notre-Dame-de-GrâceKaryne St-Pierrre, bibliothécaire, Robert-Bourassa

Élaguer, c’est aussi parfaire sa connaissance de la collection, Élaguer, c’est aussi parfaire sa connaissance de la collection, É

en prendre le pouls, voir ce qui sort, ce qui dort. Cela permet de

dédéd crocher un peu de la gestion. « Ça fait du bien! C’est comme « Ça fait du bien! C’est comme « Ç

une nouvelle coupe de cheveux. »

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Info-ABM • Novembre 2010

Élaguer, c’est leur métier

« Nous élaguons lorsque nous avons le temps, précise Andréane Leclerc, et bien souvent, lorsque nous tombonspar hasard sur des ouvrages qui mé-riteraient d’être élagués! Je dirais tou-tefois que je fais une session d’élagage au moins une fois par mois. »Certains procèdent à l’élagage de fa-çon plus concentrée, une fois l’an, en fonction des ramassages dans l’arron-dissement pour le solde des ABM par exemple. Ou durant l’été, parce que c’est plus tranquille et que les rayons sont pleins. On a alors un peu plus de temps à notre disposition et une meilleure vue d’ensemble de la collec-tion.

On élague quoi ?Même en l’absence de politique glo-bale, les critères d’élimination se ressemblent. Ils recoupent d’ailleurs ceux de l’Unesco : l’état physique du document, son taux de rotation, sa pertinence par rapport à la collection, sa désuétude. Il n’est guère étonnant qu’on se dé-barrasse des livres endommagés ne pouvant être réparés. Des livres in-tacts quittent aussi les rayons, si les informations qu’ils contiennent ne sont plus d’actualité. La désuétude des documentaires apparaîdes documentaires apparaîdes documentaires appara t plus rapi-ît plus rapi-î

dement à cause d’Internet. On vérifi e l’obsolescence du contenu par rapport au genre, au style, aux informations (en fonction de l’évo-lution de la discipline) et à l’intérêt pour la clientèle. Les ouvrages sur des thèmes liés à l’économie et à l’in-formatique, qui contiennent souvent des renseignements fugaces, perdent

rapidement leur pertinence. On rem-placera une édition périmée par une plus récente.Le taux de rotation est déterminant. « Les documents qui ne sortent plus n’ont aucune raison d’encombrer les étalages. » À l’inverse, la popularité d’un sujet, d’un auteur ou d’un roman –ou son caractère unique– en assure la longévité. On se montre attentif à l’existence de plusieurs documents récents sur un même sujet, au nombre d’exemplaires disponibles d’un même ouvrage ou au nombre minimal de do-cumentaires qu’il sied de maintenir

sur un sujet. On sacrifi e les doublons qui ne sortent pas. La mise en réseau des bibliothèques modifi e par ailleurs la donne quant à la pertinence de conserver certains ouvrages. « Puisque le service de prêt entre bibliothèques permet de pui-ser ailleurs, est-il indispensable de conserver tout Balzac dans chaque bibliothèque de quartier ? » Risquent également de passer à la trappe les ouvrages qui n’étaient déjà pas des

premiers choix à l’achat, ceux d’un auteur qui ne publie plus beaucoup ou les œuvres mineures d’auteurs prolifi ques.Si le mouvement d’élagage répond souvent à la nécessité de faire de la place, le souci général est d’offrir une collection attrayante et adaptée. La question cruciale est partout : « Ce do-

cument a-t-il toujours sa place ici ? »

Que faire avec les livres élagués ?Il n’y a pas trente-six alternatives : les

livres en très mauvais état sont en-voyés au recyclage ; les autres, desti-nés à la revente. La majorité de nos répondants trans-mettent le fruit de leurs élagages aux ABM, pour son solde annuel, ou à l’Ar-mée du Salut. Quelques autres propo-sent une vente annuelle ou des ven-tes sporadiques directement à leur bibliothèque. « Nous tenons un kios-que de vente de livres à la kermesse annuelle d’Outremont (fête familiale de l’arrondissement) », explique Ka-ryne St-Pierre. Avant d’expédier des livres aux ABM, une bibliothécaire se demande : « Est-ce que je mettrais un dollar pour ce livre ? Si tel n’est pas le cas, vive le recyclage! Les sous-sols d’églises et les bazars croulent sous les vieux livres.»Que les bénéfi ces proviennent des ABM ou des initiatives particulières, ils servent à fi nancer des animations destinées à la clientèle.

AnecdotesL’élagage permet de prendre le pouls de la bibliothèque et d’entrer parfois, bien involontairement, dans la vie privée des abonnés. « De trop nom-breuses personnes lisent dans leur

SUITE DE LA PAGE 3

L’éL’éL’ lagage permet de prendre le pouls de la bibliothèque et

d’entrer parfois, bien involontairement, dans la vie privée des

abonnés.és.é

Le taux de rotation est déLe taux de rotation est déLe taux de rotation est d terminant. « Les documents qui ne

sortent plus n’ont aucune raison d’encombrer les étalages. » À

l’inverse, la popularité l’inverse, la popularité l’inverse, la popularit d’un sujet, d’un auteur ou d’un roman

–ou son caractè–ou son caractè–ou son caract re unique– en assure la longévitévitévit .

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Info-ABM • Novembre 2010

Livres rescapés

CocagneOn disait autrefois du pays de Cocagne que les cailles y tombaient toutes chaudes et rôties dans la bouche des voyageurs affamés et qu’on n’avait qu’à s’y pencher pour ramasser des gaufres à foi-son. Ce lieu d’où les fatigues de la chasse et du four semblaient bannies, où les plaisirs étaient obtenus sans effort, on n’a jamais su au juste sous quelle latitude il était situé. On l’a en vain cherché du royaume de Naples jusqu’à l’île d’Otahiti. Eh bien, je sais, moi, où il se trouve : il est devant chez moi, littéralement à ma porte.

Un jour d’été, vers la fi n de l’après-midi, à l’heure où les Montréalais sortent leurs bacs verts et leurs vieux cartons, j’ai vu au retour d’une promenade que mes voisins avaient mis au chemin une boîte pleine apparemment de livres. Des livres, j’en ai beaucoup — quelques milliers — et, l’espace me manquant, ils sont rangés comme ils peuvent ; c’est le lot de bien des professeurs de lettres, je ne me plains pas, mais j’en acquiers moins aujourd’hui qu’il y a vingt ans, car la vertu est ménagère. Mon premier mouve-ment — passionnel— fut donc d’aller voir ce que contenait précisément la boîte, le second — raisonnable — de m’en abstenir ; et, un démon me poussant peut-être, la passion eut le dessus sur la raison. Bien m’en prit : sous une cou-che de livres d’art soldés et de sélections du Reader’s Digestperçait le dos à nerfs d’une reliure ancienne, en basane marron à fi lets et fl eurons dorés. Les mains tremblantes, j’écartai les romans de gare et découvris, les uns après les autres : Le Spectateur ou le Socrate moderne d’Addison et Steele dans une impression hollandaise de 1741, un recueil d’œuvres choisies de Dorat (Paris, Delalain, 1786), les six tomes des Œuvres de Molière publiées chez Renouard en l’An XIII de la République (1805), deux volumes des œuvres de Piron, fort rares, dans une édition de 1806, le troisième tome De la manièDe la manièDe la mani re d’enseigner et d’ére d’enseigner et d’ére d’enseigner et d’ tudier les Belles Lettresétudier les Belles Lettreséde Rollin (Paris, Jacques Estienne, 1728), etc. En tout, dix-huit volumes parus entre le début du règne de Louis XV et l’aube du Premier Empire : pour un spécialiste du XVIIIe

siècle, quelle aubaine ! Je jetai par-dessus mon épaule un regard furtif afi n de m’assurer que personne ne m’épiait, je pris de mon butin une première pile que je courus comme affolé porter chez moi, puis une seconde, puis une troi-sième enfi n, avant de refermer la porte, riche de plus de biens que n’en avait Crésus, riant tout seul entouré de mes livres, n’en croyant pas mes yeux, ébloui. Cela ne valait-il pas toutes les gaufres, toutes les fontaines de miel des Îles Fortunées ?

FréFréFr déric Charbonneau

baignoire. Quelle calamité, les livres gondolés! » Nous avons aussi un problème de sacs. « C’est beau l’écologie, mais quand on sort de la bibliothèque sans sac, à la pluie ou la neige, ou qu’on glisse ses livres dans des sacs à dos mouillés, c’est vite la catastrophe. « Au moins 10% de la collection gondole ! »On trouve parfois des objets indus dans les livres : pho-tos, lettres d’amour, cartes de souhaits, souvenirs d’une époque révolue : des billets de banque (anciens 1 $ et 2 $) ayant servi de signets et demeurés quelques années ca-chés entre les pages. Il arrive que les trouvailles soient moins heureuses : « J’ai trouvé de la gomme collée à l’in-térieur des livres. Qui peut bien se débarrasser ainsi de sa gomme à mâcher ? » demande Daniel Felton. De son côté, en élaguant la section jeunesse, Claire Baillargeon est tombée sur des brebis égarées. « L’élagage permet de sortir les livres érotiques du rayon des jeunes! » raconte-t-elle.

Et leur bibliothèque personnelle ?Adopte-t-on le même comportement professionnel quand il s’agit d’élaguer ses rayons à la maison ? « Je suis du genre minimaliste. J’ai très peu de livres à la maison : quelques livres de référence ou des romans in-contournables dans ma bibliographie personnelle. Plutôt que d’acheter des livres, je les emprunte à la bibliothè-que. » Bien sûr !La mode des murs de livres chez soi, c’est terminé. « Pour-quoi mes livres ne serviraient-ils pas à quelqu’un d’autre au lieu de dormir sur mes rayons? » demande Karyne St-Pierre. Dans la même veine, Chantal Beaulieu confi e : « Je considère qu’un livre qui ne circule plus est un livre mort. Pierre Bourgault a raconté qu’il donnait ses livres. Il agissait ainsi à titre de passeur. Je fais la même chose pour mes livres personnels. Je choisis une personne qui apprécierait ce livre et lui suggère de faire de même après usage. Ç’a aussi l’avantage de libérer de l’espace dans ma bibliothèque où j’ai installé… mes souliers! »La plupart du temps, les bibliothécaires n’ont pas trop de mal à se séparer de leurs livres, car le contact avec ces derniers est quotidien. Les quelques livres que l’on garde, « c’est pour la vie. » Ainsi, on conserve les livres qui évo-quent des souvenirs précieux, par exemple le premier li-vre utilisé pour apprendre le français. « Comme j’ai étudié en histoire, confi e Daniel Felton, j’ai accumulé beaucoup de classiques et fac-similés de livres rares dont je n’aime-rais pas me départir. » « C’est plus diffi cile d’élaguer chez moi, déclare Claire Baillargeon. Je suis plus attachée aux livres que j’achète, car j’en achète peu. » « J’élague sur une longue période, après mûre réfl exion! admet Andréane Le-clerc. Et j’envoie mes dons aux ABM. » Comme quoi, même si l’élagage devient une seconde na-ture grâce au métier, il est rarement facile de se détacher de ses livres!

Danielle Marcotte

Livres rescap

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Info-ABM • Novembre 2010

L’élagage est souvent une activité sous-estimée en bibliothèque. Il de-mande la collaboration de plusieurs personnes et exige du temps. Un autre obstacle à se lancer dans cette aventu-re : le manque de motivation. Élaguer est « une opération délicate, fatigante physiquement et à priori moins grati-fi ante que les activités d’acquisition ou d’animation ». Bien qu’il ne soit pas toujours nécessaire de réaliser une ré-vision systématique des collections, cette révision favorise une évaluation en profondeur « en permettant de faire le point sur l’état matériel, les domai-nes d’excellence et lacunes de la col-lection, l’actualité et la pertinence de l’information fournie, et son adéqua-tion aux besoins des usagers ». À l’acquisition, on s’interroge sur la population qui fréquente notre biblio-thèque; quels sont ses besoins, ses attentes ? La réfl exion s’applique aussi à l’élagage, bien que cette opération soit davantage centrée sur le futur de « documents qui ont déjà été soumis à l’appréciation du public ».

Quelques critèresPlusieurs critères doivent être consi-dérés au moment de procéder à l’éla-gage : • L’usage : son intérêt pour le public.

Les statistiques de prêts fournis-sent les renseignements à ce su-jet.

• La qualité de l’information. L’in-formation est-elle encore à jour ? Quelle est la valeur intrinsèque du document et sa valeur en fonction de la collection ?

• L’état matériel du document : usu-re, fragilité, format, présentation.

• La redondance : documents en plusieurs exemplaires ou présence d’autres ouvrages sur le même su-jet.

Certaines bibliothèques ont recours à la méthode IOUPI pour les aider à pro-céder à l’élagage. IOUPI est un acrony-me dont les lettres signifi ent :I - Incorrect (information erronée)O - Ordinaire (superfi ciel, médiocre)U - Usé (détérioré, laid)P - Périmé (ex : annuaire)I - Inadéquat (ex : ne correspond pas au fonds)

Moins est plus« Moins est plus. » Ce proverbe chinois fait ressortir les avantages de l’élaga-ge : « Le nombre des prêts peut aug-menter avec un choix de documents plus restreint, mais plus attractif ». L’élagage permet donc d’offrir un gain d’espace favorisant notamment le rem-placement des documents détériorés par des neufs. Il aide aussi à déceler « les besoins en réparations et reliure, d’informer le bibliothécaire des vols et disparitions qui nécessitent un rempla-cement ». Globalement, il permet une appréciation plus exacte de la collec-tion et peut même favoriser éventuel-lement une mise en valeur du fonds et de certains documents « sous-utilisés en dépit de leur pertinence et de leur intérêt potentiel pour les usagers » (présentations de livres, animations, expositions). Gaudet, Françoise et Claudine Lieber (dirs), Désherber en bibliothésherber en bibliothé èque. Ma-nuel pratique de rénuel pratique de rénuel pratique de r vision des collec-tions, Paris, Cercle de la Librairie, 1999, 317 p.

Sylvie Payette

Manuel pratique d’élagageSi procéder à l’acquisition de documents en bibliothèque peut deman-

der une grande recherche, l’élagage exige aussi une bonne prépara-

tion et beaucoup de travail. Ce sujet est examiné en profondeur dans

le livre Désherber en bibliothésherber en bibliothé èque. Manuel pratique de réque. Manuel pratique de réque. Manuel pratique de r vision des collec-

tions, dont nous vous prtions, dont nous vous prtions ésentons quelques éléments.

On élague sa bibliothèque au Québec, alors qu’en Europe francophone on procède au désherbage. Quel terme préfé-rer ?L’expression L’expression L « désherbage » est une traduction littérale de l’américain weeding. Les bi-bliothécaires américains, qui se sont mis très tôt à l’élagage de leurs collections (1930- 1940), semblent avoir imposé la mé-taphore jardinière. Selon Wiki-pédia, le thème a émergé offi -ciellement en France en 1975, lorsque la Direction des biblio-thèques de lecture publique a commandé une recherche sur l’élimination des documents. Dans les années 1980 et 1990,

la pratique du désherbage s’est généralisée dans les bibliothè-ques n’ayant pas de mission de conservation. De ce côté-ci de l’Atlantique, l’Offi ce de la langue française propose le terme « émonda-ge ». La pratique a cependant préféré celui d’élagage. Les bibliothécaires de Montréal s’accordent sur ce point et éla-guent leurs collections.

D’après Wikipédia et OLF

ÉÉlagage ou lagage ou ddéésherbagesherbage ??

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1. Boire beaucoup d’eau Boire autre chose conduit à voir dou-ble. L’impact sur la perception du vo-lume de la bibliothèque est immédiat.

2. Le livre à la livrePlusieurs petits ouvrages sont plus digestibles qu’une grosse brique. L’ouvrage se lit plus vite et occupe moins de place sur les rayons. Le nombre de livres lus a un effet stimu-lant sur le métabolisme.

3. La modération a bien meilleur goût Renoncer à ses livres préférés est une fausse bonne idée. La sensation de manque va entraîmanque va entraîmanque va entra ner des îner des î épisodes boulimiques. Il faut continuer à lire, mais avec modération : jamais plus que quelques pages à la fois.

4. Multiplier les petites portionsLa recherche est formelle : savourer 4 ou 5 pauses lecture par jour aide à mieux contrôler la voracité. On recommande de diviser les rations d’une journée en petites portions. Les prendre le plus tôt possible dans la journée. Celle du soir ne devrait ja-mais être consommée au lit.

5. Envie de lire : vraiment ?Si l’envie de lire se manifeste, ob-server les signes physiques de cette rage soudaine. La compréhension des signaux permet d’identifi er les sen-sations de manque et de satiété et, à terme, de maîterme, de maîterme, de ma triser les frîtriser les frî énésies inop-portunes.

6. Choisir soigneusement les collations du soirOn a souvent le réfl exe de lire le soir pour relaxer. S’installer sans réfl échir à ce que l’on fait entraîce que l’on fait entraîce que l’on fait entra ne le risque de îne le risque de îlire moins par nécessité que par habi-tude. L’outrelecteur aura tout intérêt à s’interroger sur la qualité et la quan-tité de ses lectures du soir.

7. Mettez du piquant dans vos lectures Ajouter quelques pages épicées dans ses lectures contribue au sentiment de satiété, ce qui aide à consommer moins.

8. Les incontournablesOn sera moins vulnérable devant les piles de nouveautés des libraires s’il est possible de faire une pause lecture chez soi en 5 ou 10 minutes. Il est sage d’avoir toujours les ingrédients sui-vants à portée de main :

• au moins un psycho-pop précuit• deux ou trois classiques marinés• le dernier roman québécois à la

mode• un essai en conserve • un recueil de poèmes pur grain • une poitrine décorée (Goncourt,

Médicis, Bédélys, prix des Biblio-thèques de la ville de Montréal, des Libraires, du GG, etc.)

• et, pour les dents sucrées, une BD et un album jeunesse bien colo-rés

Le tout ne devrait pas occuper plus que la moitié d’une étagère et doit être régulièrement rafraîrement rafraîrement rafra chi.îchi.î

9. Préféféf rer les portions pour enfant La littérature jeunesse : voilà un moyen effi cace de contrôler l’épais-seur des livres et le nombre de pages consommées.

10. Les fruits de saison Les prix et nouveautés ont plus de saveur et sont plus nutritifs lorsqu’ils sont consommés frais. Il est préféra-ble de ne pas les laisser s’accumuler.Le meilleur conseil ? Lorsque le be-soin d’une gâterie se fait sentir, mar-cher jusqu’à la bibliothèque du quar-tier. Pourquoi ne pas y planifi er une sortie familiale ? La sortie est agréa-ble et évite d’avoir à lutter contre la tentation d’accumuler des réserves à la maison.

Bonne cure!

Danielle Marcotte

Quelques livres en trop !En rangeant des nouveautés dans ma bibliothèque, j’ai dû admettre

l’évidence : j’avais encore quelques livres en trop ! Ma bibliothèque

souffre de prises de poids récurrentes. Une cure sévère s’impose. Com-

ment éliminer les livres en trop ? Conseils d’experts pour une cure

réussie.

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Les concepteurs du Jardin de la con-naissance, les architectes-paysagistes berlinois Thilo Folkerts et Rodney Latourelle, proposaient une « salle de lecture sensuelle » hautement char-gée sur le plan émotif. En choisissant d’utiliser des livres comme matériau de jardin, ils touchaient un nerf sen-sible. De quoi s’agit-il ? Les murs, les bancs, les planchers du Jardin de la connais-sance sont constitués de milliers livres usagés provenant des élagages de la commission scolaire des Phares et du cégep de Rimouski. Les ouvrages dessinent une suite d’espaces desti-nés à se dissoudre dans leur environ-nement, puisque ce jardin, érigé en plein air, est exposé aux intempéries. Des champignons ont par ailleurs été introduits dans l’ensemble pour en accélérer la décomposition. Objectif : solliciter « la participation émotive du visiteur en exposant ces objets culturels fragiles, prétendument in-temporels, aux processus de décom-position. » La proposition a fait couler beaucoup d’encre.Il y a dans le livre quelque chose de sa-cré. Je l’ai bien senti quand j’ai utilisé des ouvrages destinés au pilon pour

créer des « sculptures de livres » avec des écoliers. Cet usage « sacrilège » des livres a choqué des enseignants. Comment peut-on refuser d’admettre que même les livres ont une durée de vie limitée ? Peut-on imaginer promou-voir effi cacement la lecture avec des ouvrages vieillis, au contenu dépas-sé ? Devant la surproduction, doit-on vraiment croire que tous les ouvrages se valent, qu’ils méritent tous d’être conservés ?Le Jardin de la connaissance touche droit au but : il nous fait réfl échir à no-tre relation au livre et nous rappelle douloureusement notre fragilité. Nous amener à repenser notre relation au monde qui nous entoure, n’est-ce pas le rôle d’une œuvre d’art ? Que des li-vres destinés au pilon nous amènent encore à réfl échir, par le simple fait de leur exposition à l’air libre dans un jardin, n’est-ce pas miraculeux ? Célé-brons cette initiative, au lieu de nous en offusquer !

Danielle Marcotte- http://www.ledevoir.com/culture/livres/ 295779/controverse-sur-l-usage-de-livres-aux-jardins-de-metis-le-cycle-de-vie-du-livre - http://www.jardinsdemetis.com/francais/festival/jardin-91-jardin-de-la-connaissance.

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Le Jardin de la connaissanceDans Le Devoir du 9 septembre dernier, Daniel Marquis, bibliothLe Devoir du 9 septembre dernier, Daniel Marquis, bibliothLe Devoir écaire

au cégep de Granby Haute-Yamaska, signalait l’existence d’une con-

troverse sur l’usage de livres aux Jardins de Métis. Une belle occasion

de réfl échir à notre rapport au livre.

Du Du devenirdevenirdes livres…des livres…(..) « Mais revenons à l’indigna-tion que soulève le sort auquel ces livres sont laissés. On notera que celle-ci procède des avanies infl igées à un objet et au symbo-le que celui-ci incarne chez tout un chacun. Il n’y a qu’un pas à faire pour orienter le débat sur le sort qui attend les livres nu-mériques. Déjà, Le Jardin des connaissances ne saurait se faire avec des tablettes de lecture. Voyons là un indicateur impor-tant et fort du changement de paradigme que nous vivons pré-sentement : le livre numérique ne nous lie plus à la terre. Cela dit, il aura malgré tout sa vie propre dans un environnement de serveurs et de disques durs. Aussi, comment réagira-t-on à sa disparition ? Rien de plus sim-ple que d’éliminer un livre nu-mérique. Mais sa simple absen-ce soulèvera-t-elle le même tollé que la vue de centaines de bou-quins en décomposition ? Si l’on s’émeut de voir à l’abandon des livres que l’on n’a pas lus, c’est que l’attachement éprouvé pour le concept du livre comme objet est profond puisqu’il donne un corps à notre intellect. Dévelop-perons-nous un lien de même nature avec le livre numérique ? Pourrons-nous avoir pour un ap-pareil et ses fi chiers immatériels la même affection et la même confi ance en l’avenir que celles que nous éprouvons envers le livre papier ?Si les livres de demain n’auront pas le même cycle de vie que ceux que nous retournons aujourd’hui à la terre, seront-ils alors aussi sacrés ? »

Francis Farley-Chevrier. Les Nou-velles de l’ASTED - vol.29 no 7, velles de l’ASTED - vol.29 no 7, velles de l’ASTEDSeptembre 2010

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Le Solde annuel de livres des Amis de la Bibliothèque de Montréal a lieu chaque printemps. On y vend les documents élagués des bibliothèques publiques de Montréal. Les ABM acceptent à l’oc-casion des dons de livres des citoyens dans la mesure où ces derniers appor-tent leurs livres sur place durant la se-maine du Solde uniquement. Il est pré-férable de communiquer préalablement avec l’association : 514 872-9228Le réseau des bibliothèques de Mon-tréal se compose de plus de quarante bibliothèques dont certaines seulement acceptent les dons. Les citoyens qui désirent offrir des documents doivent contacter directement leur bibliothè-que. Les coordonnées sont disponibles sur le site web : http://ville.montreal.qc.ca/biblioIl existe aussi des organismes sans but lucratif intéressés à recevoir des dons de livres. En voici quelques-uns :

Armée du Salut1655, Richardson, Pointe St-Charles, MontréalTéléphone : 514 288 7441Ou directement dans n’importe quel magasin de l’Armée du Salut.

Fondation des parlementaires québécois CULTURES À PARTAGER Centre de collecte de la Montérégie1390 E, rue Newton, Boucherville QC, J4B 5H2 Téléphone : 450 641-2228 Courriel : [email protected] Site web : www.culturesapartager.org/89.0.html

La Boutique LE COFFRE AUX TRÉSORS du ChaînonMaison d’hébergement pour femmes en diffi culté.4375, boul. Saint-Laurent, Montréal QC, H2W 1Z8 Téléphone : 514 843-4354 Site web : www.lechainon.org/fr/coffre_accueil.php

Le Puits du livre2587 A, rue Masson, Montréal QC, H1Y 1V7 Téléphone : 514 728-7124 Courriel : [email protected]://www.rameurs.qc.ca/puits/dons.htm

Le Réseau Renaissance Organisation à but non lucratif offrant aux personnes qui rencontrent des diffi cultés à intégrer le marché de l’emploi une forma-tion jumelée à une expérience de travail rémunérée. Ce réseau possède à Montréal neuf boutiques Fripe-Prix qui acceptent les dons de livres. Téléphone : 514276-3626 Courriel :[email protected] Site web : www.renaissancequebec.ca/fr.php?id=22

Pensez aussi aux associations et organis-mes de votre quartier : centres pour personnes âgées, re-fuges pour femmes, hôpitaux, écoles et garderies (livres jeunesse), etc.

Et les livres anciens ou rares?S‘il s’agit de livres anciens publiés au Québec, il est possi-ble de les proposer à Bibliothèque et Archives nationales du Québec qui a un mandat de conservation pour l’édition nationale et est toujours à la recherche d’ouvrages suscep-tibles de compléter la collection patrimoniale.

Avant de prendre contact avec le Centre de conservation de BAnQ, vous pouvez vérifi er dans leur catalogue en ligne (www.banq.qc.ca) si vous avez un livre québécois qu’ils ne possèdent pas. Vous pouvez aussi consulter la « Liste des livres manquants » publiée sur leur site internet et qui donne un aperçu des livres manquants qui ont été signalés au cours des ans.

Toute personne désireuse de proposer des documents est invitée à s’adresser à M. Daniel Chouinard au 514 873-1101, poste 3740, ou au 1 800 363-9028, poste 3740, ou encore par courriel à l’adresse : [email protected]

À qui remettre nos trésors? Déménagement, réaménagement… Arrive le moment où l’on

doit se départir de nos précieux livres. Pour plusieurs, le recy-

clage n’est pas une option. Le Réseau des bibliothèques publi-

ques de Montréal et les Amis de la Bibliothèque de Montréal

sont très sollicités à ce sujet. Voici quelques renseignements

utiles.

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Des ouvrages inadaptés« Nous n’avons ni l’espace, ni le budget pour le traitement des dons, explique Karyne St-Pierre. Chaque livre coûte très cher à traiter. Souvent, la biblio-thèque possède déjà ces ouvrages ou ce sont des collections qui ne seront pas empruntées par les usagers. » En effet, les titres proposés sont souvent inappropriés : les ouvrages sont dé-cevants, abîcevants, abîcevants, ab mîmî és ou viennent doubler des livres que la bibliothèque possè-de déjà. Quand ils ne contiennent pas des champignons et autres parasites qui risquent de contaminer les collec-tions!Daniel Felton raconte : « À l’« À l’« À Île-des-Île-des-ÎSœurs, quelques personnes ont in-sisté pour me «refi ler» des vieilleries en exigeant un reçu d’impôt pour don de charité ! Il faut faire comprendre à

ces personnes que les bibliothèques ne sont pas des centres de récupéra-tion! »

Dépôts sauvagesSouvent les dons ne sont pas inté-ressants. Les gens se débarrassent d’un peu n’importe quoi. Il arrive que des dons se retrouvent au recyclage plutôt que dans un organisme à but non lucratif. Daniel Felton explique :« Il s’agit parfois de dépôts sauvages laissés devant l’entrée de nos biblio-thèques. Les livres qui sont en bon état, nous les séparons par groupe (jeunes, adultes, anglais et français) et les faisons parvenir aux organismes communautaires ou de charité. » Les autres sont envoyés à la récupération. Ce tri charge inutilement les bibliothé-

caires. « Le mieux serait d’appeler la bibliothèque avant de s’y présenter », conseille Claire Baillargeon. » On se fera expliquer à quelles conditions les dons sont acceptés.

Manque de ressourcesLes bibliothécaires invoquent le man-que d’espace (il faut déjà élaguer pour faire place aux nouveautés!) et de per-sonnel pour traiter adéquatement les dons. Accepter les dons implique de vérifi er l’état des documents. Il faut du personnel professionnel pour ju-ger de la pertinence de conserver les ouvrages reçus et du personnel tech-nique pour réparer éventuellement les livres, les inscrire au catalogue, les équiper, les rendre disponibles. La bibliothèque n’a pas les ressources fi -nancières ni humaines pour gérer ces

opérations.« Les dons exigent une lourde tâche de tri, insiste Chantal Beaulieu. Les ci-toyens sont généreux, ils aiment leurs livres et veulent contribuer à enrichir leur bibliothèque. Nous devons leur expliquer les critères qui font qu’un livre – et une bibliothèque – doit être à jour et susciter un intérêt. » Hélène Desmeules précise : « Les personnes qui veulent donner leurs livres y sont pour la plupart très attachées et il est diffi cile de leur dire que nous n’accep-tons que des livres récents. Quand nous leur disons que nous donnons les livres que nous ne retenons pas aux ABM, ils sont satisfaits. »

Des conditionsLa plupart des bibliothèques refusent

d’entrée de jeu les dons des particu-liers. Celles qui les acceptent le font à la discrétion du bibliothécaire res-ponsable, à la pièce et sous certaines conditions. On se montre très sélectif. Les livres doivent être récents, impec-cables et ne pas fi gurer déjà dans la collection, à moins qu’il s’agisse d’un ouvrage en demande, alors ajouté à ti-tre de second exemplaire. À quelques exceptions près (par exemple des li-vres qui traitent de l’histoire locale), on n’accepte que les livres neufs pour adultes. Jamais de livres scolaires.

Danielle Marcotte

Les dons des particuliersQui souhaite se défaire de ses vieux livres se tourne naturellement vers

la bibliothèque de quartier. Or, on s’entend souvent répondre que la

bibliothèque n’accepte pas les dons. Pour les bibliothécaires, les dons

de particuliers représentent souvent des cadeaux empoisonnés.

Que fait L’Armée du Salut avec nos livres?Je croyais que les livres en trop mauvais état pour les bibliothè-ques et pour le solde des ABM étaient mûrs pour le recyclage. Erreur! L’Armée du Salut en fait encore usage.Depuis plus de 40 ans, l’Ar-mée du Salut compte des livres parmi ses articles de premiers secours. « Les gens nous en de-mandaient », explique Michel Tassé, responsable des relations publiques et du développe-ment pour le Québec. N’est-il pas étonnant que l’Armée du Salut diffuse des livres en assez mauvais état, alors que les bi-bliothèques en proposent gra-tuitement de très convenables. « Nous devrions payer pour nous en débarrasser… Alors, on les met en vente. Les livres sont vieux, mais encore lisibles. Par-fois, la page couverture man-que, mais ça ne change rien au contenu. » Si vous vous débarrassez de vos livres à l’Armée du Salut, offrez donc des livres encore un peu attrayants!

Danielle Marcotte

« Il faut faire comprendre à ces personnes que les bibliothè-

ques ne sont pas des centres de réques ne sont pas des centres de réques ne sont pas des centres de r cupération! »ration! »ration!

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Parlons donc de ces librairies qui sont disposées à racheter vos livres. En vous prévenant que ce n’est souvent pas une partie de plaisir que d’aller of-frir nos livres à des bouquinistes. Sur-tout si nous avons un lien affectif avec ces livres que nous avons achetés au cours des années : nous nous en dé-tachons parfois avec diffi culté pour nous apercevoir que le commerçant n’est pas intéressé à racheter nombre d’entre eux et qu’il nous offre relative-ment peu pour ceux qui l’intéressent.Voyons le fonctionnement de ces commerces. Ce sont pour la plupart des petits commerces qui disposent de peu d’espace et ne peuvent donc accumuler d’importantes réserves de livres : c’est pourquoi ils vont refuser d’acheter un titre qu’ils ont déjà à moins qu’ils ne soient certains de les

revendre rapidement. Le bouquiniste est le spécialiste du livre d’occasion, c’est-à-dire du livre de « seconde main », qui sera reven-du moins cher que son équivalent neuf. Ici au Québec, ces livres seront généralement payés 25 % du prix de vente des livres neufs, s’ils sont ré-cents. Quant aux autres livres, le prix payé sera fonction du prix que le li-braire pense pouvoir en obtenir. Il nous faut aussi parler des libraires de livres anciens qui revendent des livres rares ou précieux, soit qu’ils n’aient pas été réédités, soit que l’exemplaire présente une particula-rité qui lui donne de la valeur (édition originale, dédicace de l’auteur, reliure particulièrement intéressante, etc.). Au Québec, plusieurs de ces libraires se sont regroupés dans la Confrérie de

la Librairie Ancienne du Québec, une association sans but lucratif qui vise à promouvoir l’intérêt pour le livre ancien, à favoriser un haut niveau de professionnalisme et l’acquisition de connaissances pour la conservation, l’évaluation et la mise en valeur de ce patrimoine collectif. Vous pouvez trouver la liste de ces librairies sur leur site internet : www.bibliopolis.net/claq/.Si vous avez une grande quantité de li-vres à vendre, quelques rares libraires accepteront d’aller à votre domicile pour vous faire une évaluation et une offre d’achat; mais ils ne se déplace-ront pas pour moins de 400 livres et vont s’enquérir au préalable du genre de livres que vous avez avant de se déplacer.

Claude Lemire

Et si je voulais vendre mes livres… Dans notre dossier, nous n’avons parlé que des organismes sans but

lucratif et institutions auxquels vous pouvez donner vos livres. Mais

peut-être songez-vous à les vendre, à essayer d’obtenir un peu d’ar-

gent pour ces livres que vous avez accumulés depuis des années…

Passe-Livre ou BookcrossingRécemment, j’ai découvert, tout près de la porte d’entrée d’une bi-bliothèque, un présentoir identifi é « Cercle invisible des lecteurs », sur lequel se trouvaient quelques livres. Le logo de l’Association des libraires du Québec (ALQ) appa-raissant sur ce présentoir m’a rap-pelé qu’en 2005 l’ALQ avait voulu encourager la population à parti-ciper au Passe-Livre ou Bookcros-sing.Ce mouvement, instauré aux États-Unis au début des années 2000, consiste à inviter les lecteurs à faire circuler leurs livres en les « libérant »rant »rant dans un endroit public

où tout un chacun pouvait s’en em-parer pour le lire, puis le garder ou le remettre en circulation. Un système d’enregistrement de ces livres sur des sites internet permet de suivre leur circulation. « Le principe du Passe-livre con-siste à “libérer” un livre dans un endroit public après l’avoir lu. Le lecteur quitte l’anonymat de la lecture singulière pour devenir un passeur. À cette fi n, il choisit un banc dans un parc, une table de caféde caféde caf , un siège de métro, en fait tout lieu achalandé où l’ouvrage sera susceptible d’être remarqué par un badaud afi n de l’inviter à

sa découverte. Le livre entreprend alors sa propre destinée. Au gré de rencontres inopinées, il tisse des liens de lecteur inconnu en lecteur inconnu, de ville en ville, de pays en pays. » (Estelle Zehler, in Le De-voir, 16 avril 2005).L’idée essentielle du passe-livre est d’aider les lecteurs à faire partager leur passion pour les livres : voilà donc une autre façon d’élaguer nos bibliothèques personnelles.Voir les sites suivants : www.boo-kcrossing.com et www.passe-livre.com/

Claude Lemire

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En brefPrix du livre Prix du livre jeunessejeunesse 2010 2010 des bibliothdes bibliothèèques ques de Montrde Montrééal al Remis à l’auteur Hervé Bou-chard et à Janice Nadeau, illustratrice pour Harvey : comment je suis devenu in-visibleLe 21 octobre dernier, avait lieu à la bibliothèque Robert-Bourassa la re-mise du Prix du livre jeunesse 2010. Ce prix annuel, remis durant la Se-maine des bibliothèques publiques, est décerné aux créateurs d’un livre jeunesse (auteur et illustrateur, s’il y a lieu) pour la facture exceptionnelle et l’apport original que représente cette publication. Les quatre premiè-res années de l’existence de ce prix, la bourse octroyée correspondait à un montant équivalent à l’année

de remise. En 2010, cette bourse a fait l’objet d’une bonifi cation et est maintenant de 5 000 $.Le personnel des 43 bibliothèques publiques de Montréal a été invité à soumettre les livres marquants de l’année précédente. Tout ouvrage original de langue française ou an-glaise s’adressant à la jeunesse (0 à 17 ans), et publié pour la première fois en 2009 par un auteur ou par un éditeur domicilié sur le territoire de la Ville de Montréal était admissible. La sélection fi nale a été effectuée par un jury formé de bibliothécaires des Bibliothèques publiques de Mon-tréal.Hervé Bouchard est professeur de lettres au Cégep de Chicoutimi. Auteur de deux romans publiés chez les adultes depuis 2002, il signe avec Harvey son premier texte pour la jeunesse, une histoire touchante sur le thème du deuil. Illustratrice bien connue, Janice Nadeau a notamment réalisé les images de la tournée inter-

nationale Corteo, du Cirque du So-leil, et a remporté plusieurs prix.Bouchard, Hervé (texte) et Janice Nadeau (illustrations), Harvey : com-ment je suis devenu invisible, Mon-tréal, Éditions La Pastèque, 2009, 161 p. Source : Ville de Montré: Ville de Montré: Ville de Montr al

Un petit coin café dans votre bibliothèque?Une étude menée en 2007 dans près d’une quarantaine de bibliothèques américaines (dont le quart sont des bibliothèques uni-versitaires ou collégiales) nous apprend qu’un peu plus de la moitié d’entre elles possède actuellement un espace café de actuellement un espace café de actuellement un espace caf entre leurs murs (par contre ce ratio n’est que de 20 % pour les bibliothèques recevant an-nuellement moins de 100 000 visiteurs). Bien que certaines bibliothèques offrent thé et café et café et caf gratuitement, la plupart ven-dent leurs produits, réalisant des revenus annuels moyens de 45 200 $. L’écart entre les petites bibliothèques et les plus grandes est important. En effet, les petites biblio-thèques obtiennent des revenus d’environ 500 $ alors que les plus grosses ont des re-

venus oscillant autour de 138 000 $. Il est à noter que certaines bibliothèques n’ont toutefois pas voulu fournir leurs chiffres de vente. Ce qui se vend le plus : le café: le café: le caf … mais aussi tout ce qui peut constituer une collation ou un repas léger. La plupart de ces bibliothèques se sont do-tées d’un café es d’un café es d’un caf depuis 5 ans ou moins, sou-vent à la demande des usagers et profi tant de la construction ou du réaménagement de la bibliothèque. Certains bibliothécai-res ont admis avoir été infl uencés par cette tendance bien présente dans les librairies américaines; l’objectif étant à chaque fois de satisfaire les usagers et de tenter d’aug-menter sa clientèle. D’ailleurs environ 2/3 des bibliothèques croient que l’augmenta-tion de l’achalandage est due entre autres à la présence d’un café sence d’un café sence d’un caf et près de 90 % affi rment que les usagers passent plus de temps à la bibliothèque depuis qu’il y a un cafécafécaf .

Un peu de moins de 23 % des bibliothè-ques offrant de la nourriture affi rment que cela augmente leurs frais d’entretien et de nettoyage. Comment éviter, dans la me-sure du possible, les dégâts? Plusieurs éta-blissements recommandent des couvercles pour les boissons. Certaines bibliothèques permettent la consommation dans des espaces réservés à cet effet uniquement. Malgré tout, en cas d’accident, on demande aux usagers d’aviser le personnel le plus rapidement possible. Certains aliments particulièrement graisseux ou qui s’émiet-tent facilement sont interdits. C’est proba-blement ce qui fait que bien qu’il s’agisse de bibliothèques américaines, seulement 5,13 % d’entre elles offre des hamburgers à leurs usagers!Pour en savoir plus : Primary Research Group. Survey of library cafésSurvey of library cafésS [New York], Primary Research Group Ed., 2007, 59 p.

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En bref

Les bibliothèques de Montréal, en partenariat avec Galli-mard jeunesse, organisent un concours pour les jeunes 8 à 12 ans, du mois d’octobre 2010 à juin 2011. Ce concours vise à sensibiliser les jeunes au thème de l’environnement.Sujet d’actualité qui nous concerne tous et qui per-met d’aborder des notions très diverses, de la nature en passant par la santé, le transport, l’agriculture, les énergies, l’alimentation... l’environnement est au cœur de notre vie et particulièrement de celles des jeunes qui seront peut-être de plus en plus confrontés à d’importantes problématiques environnementales.En plus d’élargir leurs connaissances et de les sensibili-ser à notre planète, ce concours leur permettra par la même occasion de renforcer leurs habiletés à chercher des informations dans les livres et comprendre com-ment elles sont structurées.

Comment participerDes bons de participation sont disponibles dans cha-cune des bibliothèques participantes. Il contient entre autres une grille de mots croisés sur la thématique de l’environnement. Les 17 mots à trouver sont tous fa-cilement identifi ables (la référence est fournie) parmi une sélection de documentaires et romans disponibles à la bibliothèque.

Attribution de prixBien sûr, qui dit concours, dit cadeaux! De nombreux documentaires offerts par Gallimard jeunesse seront remis aux gagnants qui auront remis leur coupon de participation avec toutes les informations requises.

Concours jeunesse Concours jeunesse Le monde autour de toiLe monde autour de toi

Le concours sera disponible pendant un mois dans vos bibliothèques selon le calendrier suivant :

Novembre 2010 : Benny, Père-Ambroise et Saint-Léonard

Décembre 2010 : Saint-Pierre

Janvier 2011 : Cartierville, Interculturelle, Langelier

Février 2011: Georges-Vanier, Mile-End, Saul Bellow

Mars 2011: Frontenac, Robert-Bourassa, Saint-Michel

Avril 2011 : L’Octogone Le Prévost, Pointe-aux-Trembles

Mai 2011 : Jean-Corbeil, Maisonneuve, Plateau Mont-Royal

Juin 2011 : Ahuntsic

Une bibliographie de documentaires et de romans est proposée à l’adresse web suivante : www.encyclo.bibliomontreal.com

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Ce roman autobiographique fait ac-tuellement l’objet d’une adaptation cinématographique qui devrait être diffusée en 2011. L’acteur Jacques Gamblin interprète Jacques Cormery, l’alter ego de Camus. Le fi lm est réa-lisé par le cinéaste Gianni Amelio. Il se déroule dans le sud algérien et au bord de la mer, élément central de l’enfance de Camus. Le personnage de la mère est omniprésent dans ce roman. Le plaisir de lire aussi. Nous vous présentons quelques extraits de son roman, soulignant cet authenti-que bonheur que ressentait le jeune Camus (ou Cormery) à fréquenter la bibliothèque municipale et à se plon-ger dans la magie les livres.

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« Le jeudi était aussi le jour où Jac-ques et Pierre allaient à la biblio-thèque municipale. De tout temps, Jacques avait dévoré les livres qui lui tombaient sous la main et les avalait avec la même avidité qu’il mettait à vivre, à jouer ou à rêver. Mais la lecture lui permettait de s’échapper dans un univers inno-cent où la richesse et la pauvreté étaient également intéressantes parce que parfaitement irréelles. L’Intrépide, les gros albums de jour-naux illustrés que lui et ses camara-des se repassaient entre eux jusqu’à ce que la couverture cartonnée de-vîvîv nt grise et râpeuse et les pages intérieures cornées et déchirées, l’avaient d’abord enlevé dans un univers comique ou héroïque qui satisfaisait en lui deux soifs essen-tielles, la soif de la gaieté et du cou-rage. Le goût de l’héroïsme et du ïsme et du ïpanache était sans doute fort chez les deux garçons, si l’on en juge par la consommation incroyable qu’ils pouvaient faire des romans de cape et d’épée. »(…)« Une jeune institutrice, de physi-que assez ingrat, et qui donnait gra-tuitement quelques heures de son temps à cette bibliothèque, était assise derrière une assez large table de bois blanc et tenait les livres de prêt. La pièce était carrée, les murs entièrement couverts d’étagères de bois blanc et de livres reliés en toile noire. Il y avait aussi une petite table avec quelques chaises autour pour

ceux qui voulaient consulter rapi-dement un dictionnaire car c’était seulement une bibliothèque de prêt, et un fi chier alphabétique que ni Jacques ni Pierre ne consultaient jamais, leur méthode consistant à se promener devant les rayons, à choisir un livre sur son titre et plus rarement sur son auteur.(…)« La bibliothèque comprenait une majorité de romans, mais beau-coup étaient interdits aux moins de quinze ans et rangés à part. Et la méthode purement intuitive des deux enfants ne faisait pas un vrai choix parmi ceux qui restaient. Mais le hasard n’est pas le plus mauvais aux choses de la culture, et, en dévorant tout pêle-mêle, les deux goinfres avalaient le meilleur en même temps que le pire, sans se soucier d’ailleurs de rien et ne retenant à peu près rien en effet, qu’une étrange et puissante émo-tion qui, à travers les semaines, les mois et les années, faisait naître ître îet grandir en eux tout un univers d’images et de souvenirs irréducti-bles à la réalité où ils vivaient tous les jours, mais certainement non moins présents pour ces enfants ar-dents qui vivaient leurs rêves aussi violemment que leur vie. « Ce que contenaient ces livres au fond importait peu. Ce qui im-portait était ce qu’ils ressentaient d’abord en entrant dans la biblio-thèque, où ils ne voyaient pas les murs de livres noirs, mais un espace et des horizons multiples qui, dès le pas de la porte, les enlevaient où, munis chacun des deux livres auxquels ils avaient droit, les ser-rant étroitement du coude sur leur fl anc, ils se glissaient dans le bou-levard obscur à cette heure, écra-sant sous leurs pieds les boules des grands platanes et supputant les délices qu’ils allaient pouvoir tirer de leurs livres, les comparant déjà à

Le plaisir de lire du Premier hommeIl y a 40 ans mourrait Albert Camus tué accidentellement dans un accident de voiture. Il était âgé de 46 ans. Il travaillait à l’écriture du roman Le pre-mier homme qui sera fi nalement publihomme qui sera fi nalement publihomme é en 1994 (Éditions Gallimard) grâce à l’implication de sa femme Francine, puis de sa fi lle Catherine. Cette dernière décidera de publier le texte tel quel. Une note au lecteur explique comment le manuscrit a été retrouvé (dans le coffre de sa voiture) et précise qu’il s’agit d’un document inachevé, d’une ébauche. Une décision audacieuse, mais heureuse, de sa fi lle de publier un texte non corrigé.

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Info-ABM • Novembre 2010

À Coimbra, les chauves-souris sont amies des livres Coimbra est située dans la région des Beiras au Portugal. La ville a joué un rôle très important dans l’histoire du pays puisqu’elle en a été la première capitale. Coimbra possède une solide tradition culturelle et elle a connu un grand rayonnement artistique et in-tellectuel. On y retrouve la bibliothè-que Joanina, construite au début du XVIIe siècle.

« Pour qui est fanatique d’art baro-que dans sa forme la plus exubéran-te, ou amoureux de vieux grimoires, la visite en est quasi incontournable. […] La porte d’entrée monumentale est en bois de teck tandis que le bois doré du Brésil a servi à construire les immenses rayonnages intérieurs ainsi que les boiseries qui tapissent les murs et le mobilier. […] Les maté-riaux choisis (bois exotique, marbre et or) symbolisent en fait les trois continents sur lesquels le royaume du Portugal possédait des colonies. On retrouve cette allégorie dans la structure même de la bibliothèque : elle est constituée de trois grandes salles en enfi lade, chacune corres-pondant à l’un des continents où sont présents les Portugais. »« Les salles anciennes renferment encore 30 000 volumes ainsi que de nombreux parchemins (5000 envi-ron). C’est impressionnant, mais ce n’est pas grand-chose à comparer au million d’ouvrages qui fi guraient à l’origine dans les collections. De nombreux livres sont stockés dans les archives ou dans les salles de tra-vail annexes; d’autres ont été transfé-rés à la nouvelle bibliothèque ouver-te en 1956. La collection complète actuelle de la Joanina est évaluée à 200 000 volumes. […] Détail esthéti-que : les livres situés dans les rayon-nages les plus hauts sont accessibles grâce à des échelles coulissantes qui

s’escamotent avec discrétion entre les montants verticaux supportant les étagères. Les catalogues mon-trent que la Joanina possède tout un éventail d’ouvrages datant du XIIe au XIXe siècle traitant principalement du droit, de la théologie et de la phi-losophie. »« L’épaisseur des murs (un mètre vingt), les matériaux choisis pour leur construction ainsi que le doublage in-térieur avec des boiseries massives garantissent une température plutôt fraîfraîfra che et une hygromîche et une hygromî étrie à peu près constante, deux éléments importants pour une bonne conservation du pa-pier, des cuirs et des parchemins. Les bibliothécaires de Coimbra ont aussi des alliées inattendues, mais un peu encombrantes, pour les aider à me-ner à bien leur délicate mission de sauvegarde de tous ces trésors intel-lectuels. Ce sont des chauves-souris, toute une colonie, qui nichent dans les anfractuosités des murs et des plafonds et chassent, avec une effi -cacité impressionnante, les insectes susceptibles d’endommager les vieux livres. Le seul problème que posent ces insectivores performants, ce sont leurs déjections abondantes pendant leur période d’activité nocturne. Une solution un peu laborieuse a été trou-vée à ce problème : la protection du mobilier précieux et des parquets. Chaque soir, lorsque le dernier visi-teur ou utilisateur des lieux s’en est allé, le personnel de surveillance re-couvre les boiseries et les meubles les plus précieux avec de grandes bâ-ches en toile. Bien entendu, le “com-mun des mortels” découvre les lieux au petit matin sans y voir la moindre souillure et ignore totalement la pré-sence des chauves-souris peuplant cet antre de la culture! »

Source : Chion, Paul. La bibliothèque Joanina à Coimbra, www.lafeuille-charbinoise.com/?p=2893

Saviez-vous quecelles de la semaine passée, jusqu’à ce que, parvenus sous la lumière in-certaine du premier réverbère pour y glaner quelque phrase qui les ren-forcerait dans leur joyeux et avide espoir. Ils se quittaient rapidement et couraient vers la salle à manger pour étaler le livre sur la toile cirée, sous la lumière de la lampe à pétro-le. Une forte odeur de colle montait de la reliure grossière qui râpait en même temps les doigts. »(…) « Et chacune de ces odeurs, avant même que la lecture fût com-mencée, ravissait Jacques dans un autre univers plein de promesses déjà tenues qui commençait déjà d’obscurcir la pièce où il se tenait, de supprimer le quartier lui-même et ses bruits, la ville et le monde entier qui allaient disparaître tota-ître tota-îlement aussitôt la lecture commen-cée avec une avidité folle, exaltée, qui fi nissait par jeter l’enfant dans une totale ivresse dont les ordres répétés n’arrivaient même pas à le tirer : « Jacques mets la table, pour la troisième fois ». Il mettait enfi n la table, le regard vide, et déco-loré, un peu hagard, comme in-toxiqué de lecture, il reprenait son livre comme s’il ne l’avait jamais abandonné. « Jacques mange » ! Il mangeait enfi n une nourriture qui, malgré son épaisseur, lui semblait moins réelle et moins solide que celle qu’il trouvait dans les livres, puis il débarrassait et reprenait le livre. Parfois sa mère s’approchait avant d’aller s’asseoir dans son coin. “ C’est la bibliothèque” di-sait-elle. Elle prononçait mal ce mot qu’elle entendait dans la bouche de son fi ls et qui ne lui disait rien, mais elle reconnaissait la couverture des livres. “Oui”, disait Jacques sans le-ver la tête. »

Camus, Albert. Le premier homme.1994. Ed. Gallimard. Paris, 331 p.

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Info-ABM • Novembre 2010

Automne 2010Voici quelques suggestions d’ac-

tivités qui auront lieu prochai-

nement dans vos bibliothèques

de quartier. Ces activités reçoi-

vent l’appui fi nancier des Amis

de la Bibliothèque de Montréal.

Veuillez communiquer avec la bi-

bliothèque pour confi rmer la date

et connaître l’heure de l’activitître l’heure de l’activitî é.

Bibliothèque FrontenacDimanche 5 décembre : Voyage dans l’espaceDernière activité de la série « Les pe-tits génies de l’espace » présentée par le groupe Sciences en folie. Les enfants de 6 à 12 ans apprendront comment fonctionnent la poussée, la propulsion et la construction d’une navette. 2550, rue Ontario Est/514 872-7888

Bibliothèque AhuntsicMardi 7 décembre : Chroniques d’une mère indigneConférence sur les livres de l’auteur « Chroniques d’une mère indigne », vol. 1 et 2 qui proposent un « regard pittoresque sur la vie contemporaine, les efforts pour concilier famille et tra-vail, la diffi culté à conjuguer un fémi-nisme de principe et les exigences du quotidien ». 10 300, rue Lajeunesse /514 872-0568

Bibliothèque MercierMercredi 15 décembre : Rencontre avec Michel RabagliatiLe bédéiste Michel Rabagliati vien-dra présenter son œuvre, parler de son travail et de son parcours en tant qu’artiste. 8105, rue Hochelaga/514 872-8738

Activités d’animation dans les bibliothèques

Si vous souhaitez vous mettre

dans l’ambiance de Noël, les bi-

bliothèques de Montréal offri-

ront une multitude d’activités

festives pour souligner la ma-

gie du temps des fêtes:

Bibliothèque La-Petite-PatrieSamedi 11 décembre : Le joyeux Noël des animauxSpectacle du Théâtre La Simagrée qui suscite la participation des en-fants, avec 10 marionnettes et deux marionnettistes. Pour les enfants de 3 à 8 ans. 6707, avenue de Lorimier /514 872-1732

Bibliothèque RosemontDimanche 12 décembre : Frissons de NoëlLe Théâtre de la Source présente des contes de Noël pour frisson-ner… mais pas de froid! Pour les enfants de 6 à 13 ans. 3131, boul. Rosemont/514 872-4701

Bibliothèque CartiervilleSamedi 18 décembre : Le rhume du Père NoëlAtchoum! Le père Noël a un vilain rhubbbe! Le Père Noël éternue et se mouche tellement qu’il n’arrive plus à s’occuper des cadeaux pour les enfants. Il demande à son lu-tin Tirebou d’aller lui chercher un sirop magique. Une histoire à sui-vre… Pour les enfants de 2 à 7 ans.5900, rue De Salaberry /514 872-6989

Bibliothèque HochelagaSamedi 18 décembre : Noël gour-mandUn plum-pudding crée une vérita-

ble émeute dans les rues de Lon-dres. L’histoire de la galette de pain d’épice qui s’échappe du four, celle du boulanger italien qui invente le savoureux Pannetone et autres contes et chansons délicieuses du temps des fêtes vous attendent avec le Théâtre de la Source. Pour les enfants de 5 à 12 ans. 1870, rue Davidson /514 872-3666

Bibliothèque Père-AmbroiseSamedi 18 décembre : La poule AmpouleBrigitte Brideau interprétera deux contes de Noël hilarants. Cette acti-vité familiale sera suivie d’une ren-contre avec Hortense, marionnette principale du spectacle. Pour les enfants de 4 à 8 ans. 2093, de la Visitation/514 872-1633

Bibliothèque Côte-des-NeigesDimanche 19 décembre : Virée d’enfer avec les Ramoneurs du Pa-radisL’ensemble vocal interprétera de la musique traditionnelle québécoise. Une activité pour toute la famille. 5290, ch. de la Côte-des-Nei-ges/514 872-6603

Noël à la bibliothèque