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Volume des Résumés Res tu on du Projet ANR ‘MOHMIE’ Inuence de l'installa on des hommes modernes au Maroc sur l'évolu on de la biodiversité des pe ts vertébrés terrestres COLLOQUE Approche intégrative de la 6 ème extinction Ins tut Scien que de Rabat UMR 8148 INSAP Faculté des Sciences de Tétouan UMR 7205 UMR 7194 UR 035 UMR 7592 Crédits photos: C. Denys, E.M. Geigl, A. Lalis, V. Nicolas, A. Ohler, F. Richard, E. Stoetzel / Infographie: A. Lalis, E. Stoetzel Paris - 10 & 11 avril 2014

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Volume des Résumés

Res tu on du Projet ANR ‘MOHMIE’Influence de l'installa on des hommes modernes au Maroc

sur l'évolu on de la biodiversité des pe ts vertébrés terrestres

COLLOQUEApproche intégrative de la 6ème extinction

Ins tutScien fique

de RabatUMR 8148

INSAPFaculté des

Sciencesde Tétouan

UMR 7205UMR 7194

UR 035UMR 7592

Crédits photos: C. Denys, E.M. Geigl, A. Lalis, V. Nicolas, A. Ohler, F. Richard, E. Stoetzel / Infographie: A. Lalis, E. Stoetzel

Paris - 10 & 11 avril 2014

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Comité Scientifique

S. Aulagnier (Professeur, INRA, Toulouse) T. Benazzou (Professeure, Univ. Mohammed V, Rabat) F. Bonhomme (DR CNRS, Univ. Montpellier II) Y. Dauphin (MC, Paris VI, IDES Paris XI) C. Denys (PR, MNHN, ISYEB UMR 7205, Paris) M. El Hajraoui (Professeur, INSAP, Rabat) M. El Hassani (Professeur, Institut Scientifique, Rabat) S. Fahd (Professeure, Univ. Tétouan) M. Fekhaoui (Professeur, Institut Scientifique ,Rabat) Y. Fernandez-Jalvo (Chercheur, CSIC Madrid) E.M. Geigl (DR CNRS, Institut J. Monod, Paris) F.J. Lapointe (Professeur, Univ. Montréal) R. Leblois (Chercheur, CBGP, Montpellier) R. Nespoulet (MCM, MNHN, UMR 7194, Paris) A.M. Ohler (Professeure, MNHN, ISYEB UMR 7205, Paris) B. Ouchaou (Professeur, Univ. Meknès) C. Quantin (MC, IDES Paris XI)

Comité d’Organisation

C. Denys (PR, MNHN, ISYEB UMR 7205) A. Delapré (TCH, MNHN, ISYEB UMR 7205) A. Lalis (MC, MNHN, ISYEB UMR 7205) R. Nespoulet (MC, MNHN, UMR 7194) V. Nicolas, (MC, MNHN, ISYEB UMR 7205) E. Stoetzel (Post-Doc, MNHN, ISYEB UMR 7205)

Secrétariat Administratif

C. Denys (PR, MNHN, ISYEB UMR 7205), [email protected] A. Lalis (MC, MNHN, ISYEB UMR 7205), [email protected] E. Stoetzel (Post-Doc, MNHN, ISYEB UMR 7205), [email protected] http://anrmohmie.hautetfort.com/

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Programme du Colloque Approche Intégrative de la 6ème extinction

10-11 Avril 2014, Grande Galerie de l’Evolution – MNHN, Paris

Chaque communication orale sera de 10 - 15 mn suivie de 5 mn de questions

Jeudi 10 Avril 2014 :

10h-10h30 : Accueil café, badges, remise des documents

10h30-10h45 : Allocution de bienvenue (C. Denys C & M. El Hassani)

10h45-11h15 : Conférence invitée : La 6ème extinction vue par la lorgnette des invertébrés (P.

Bouchet)

Session I : Les leçons du passé

[Modératrices : A.Oujaa & EM. Geigl)

11h15-11h25 : Les grottes d’El Harhoura-Témara, témoins de la 6ème extinction au Maroc ? (R.

Nespoulet & M. El Hajraoui)

11h25-11h45 : Dynamique du remplissage de la grotte d’el Harhroura II et son contexte

paléoenvironnemental (L. Boudad, D. Chahid, R. Nespoulet, M. A. El Hajraoui)

11h45-12h05 : Préservation des os dans les sites archéologiques : ce que nous apprend le

remplissage sédimentaire d'El Harhoura 2 (Maroc) (C. Quantin, J. Nouet, P. Massard, Y. Dauphin)

12h05-12h20 : Diagenèse des os et dents des rongeurs d'El Harhoura 2 : structure et

composition. (Y. Dauphin, B. Farre, P. Massard, J. Nouet)

12h20-12h40 : Evolution de la biodiversité en contexte insulaire et 6eme extinction : le cas de

l’herpétofaune de Marie-Galante (Archipel de la Guadeloupe) au cours du Pléistocène supérieur

et de l’Holocène (C. Bochaton, S. Bailon, R. Cornette, I. Ineich, V. Sierpe , A. Tresset, S. Grouard)

12h40-14h : Déjeuner

Session I : Les leçons du passé

[Modérateurs : M. A. El Hajraoui & Y. Dauphin]

14h-14h20 : Les grands mammifères du nord du Maroc de l’Épipaléolithique aux périodes

antiques (B. Ouchaou)

14h20-14h40 : Relations homme-environnement en Afrique du Nord au Pléistocène supérieur

: influence des changements climatiques sur les comportements humains et les occupations des

sites (E. Campmas)

14h40-15h : Les lagomorphes du Pléistocène supérieur - Holocène du Maroc (Paléontologie et

Taphonomie) (B. Bouchra, B. Ouchaou)

15h00-15h20 : Les communautés de microvertébrés fossiles des sites de Témara, Maroc (E. Stoetzel, C. Denys, S. Bailon , M.A. El Hajraoui, R. Nespoulet)

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15h20-15h40: Stable isotope analysis of modern small mammals from Morocco: implications for

reconstructing palaeoenvironment and palaeoclimate (A.E. Jeffrey, C. Denys, E. Stoetzel, J. Lee-

Thorp)

15h40-16h : Les musaraignes d'El Harhoura II : Identification et implications paléo-

environnementales (R. Cornette , E. Stoetzel, A. Herrel, R. Hutterer, C. Denys, M. Baylac)

16h-16h20 : Pause

Session II : Méthodes d’étude de la 6ème extinction

[Modérateurs : T. Benazzou & F. Bonhomme]

16h-16h20 : Application des méthodes de morphométrie géométrique à la caractérisation de la

biodiversité actuelle et fossile des rongeurs du Maghreb (E. Stoetzel, T. Cucchi, R. Cornette, C.

Denys)

16h20-16h40 : Etude paléogénétique d’ossements de rongeurs de la grotte d’El Harhoura 2 (S.

Guimaraes, E. Stoetzel, Y. Fernandez-Jalvo, T. Grange, E. M. Geigl)

16h40-17h : Inférences démographiques en génétique des populations (A. Lalis, V. Nicolas, R.

Leblois,)

17h-17h20 : Phylogéographie comparée de neuf espèces de microvertébrés marocains (A. Lalis,

V. Nicolas, F.J. Lapointe)

17h20-18h30 : Visite libre de la GGE, salle des espèces disparues

18h30-21h : Buffet dînatoire

Vendredi 11 Avril :

10h -10h10 : Accueil café, badges, remise des documents

Session III : Les patrons, processus et risques d'érosion de la biodiversité

[Modérateurs : Nicolas V. & B. Ouchaou]

10h10-10h30 : Le rôle des collections dans la connaissance de la 6ème extinction au Maroc (A.

Mataame, A. Delapré, H. El Brini , M. El Hassani)

10h30-10h50 : Diversité et richesse de l'herpétofaune du Rif (nord-ouest du Maroc):

implications en termes de conservation (S. Fahd, A. Ohler, S. Grosjean, C. Denys)

10h50-11h10 : Inventaire des rongeurs dans la région de Tiaret (Algérie) (M. Adamou-Djerbaoui,

F Labdelli, Y. Djelaila, C. Denys)

11h10-11h30 : Synthèse sur les rongeurs nuisibles du Maroc (O. Bourrakia, T. Benazzou,

C.Denys)

11h30-11h50 : Biodiversité des rongeurs de la péninsule Tingitane (Nord du Maroc) (S. Liefried,

A. Ouarour, C. Denys, S. Fahd)

11h50-12h00 : Pause

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Session III : Les patrons, processus et risques d'érosion de la biodiversité

[Modératrices : S. Fahd & A. Ohler]

12h00-12h20 : Inventaire des petits mammifères des régions anthropisées et naturelles du

Maroc central et côtier (C. Denys, E. Stoetzel, A. Lalis, V. Nicolas, A. Delapré, A. Mataame, A.

Rihane , H. El Brini , S. Liefrid, S. Fahd, A. Ouarour, M. Fekhaoui, A. El Hassani, T. Bennazou)

12h20-12h40 : Contribution à l’inventaire des ectoparasites des micromammifères et détection

des agents pathogènes (I. Bitam, K. Souttou, A. Hamani, E. Stoetzel, M. Sekour, C. Denys)

12h40-13h : Mammifères du Maroc : extinctions et régressions au cours du XXème siècle (S.

Aulagnier, F. Cuzin, M. Thévenot)

13h00-14h30 : Pause déjeuner.

Session III : Les patrons, processus et risques d'érosion de la biodiversité

[Modérateurs : S. Aulagnier & F. J. Lapointe).

14h-14h20 : Etude morphométrique des musaraignes d'Algérie et du Maroc (L. Amrouche-

Larabi, R. Cornette, V. Nicolas, M. Boukhemza, A. Hamani, E. Stoetzel, M. Bensidhoum, L. Khifer,

R. Mamou, C. Denys)

14h20-14h40 : Histoire géographique et démographique du mulot sylvestre en Afrique du

Nord : combinaison des données génétiques et fossiles (A. Lalis, R. Leblois, S. Liefrid, A.

Ouarour, C. Beeravolu Reddy, J. Michaux, A. Hamani, C. Denys, V. Nicolas)

14h40-15h : Histoire géographique et démographique de l’espèce de rongeur Meriones shawii

en Afrique du Nord (A. Lalis, E. Stoetzel, R. Leblois,, T. Benazzou, K. Souttou, C. Denys, V. Nicolas)

15h-15h20 : Variation morphologique et génétique au sein de l’espèce Amietophrynus

mauritanicus (Bufonidae) au Maroc (A. Ohler, A. Lalis, S. Fahd, A. Mataame, V. Nicolas)

15h20-15h40 : Comment expliquer la diversité phénotypique et écologique du lézard

acanthodactyle à queue rouge au Maroc : résultats préliminaires et perspectives (A. Miralles, P.

A Crochet, R. Leblois, P. Geniez, M. Ranger)

15h40-16h : Du rififi chez les escargots : extinction massive dans les taxons inexplorés (C

Régnier, G Achaz, A Lambert, R.H. Cowie, P. Bouchet et B. Fontaine)

16-17h : Discussion générale et conclusions animées par M. El Hajraoui, R. Nespoulet, Y.

Dauphin, E. M. Geigl, S. Aulagnier, F.J. Lapointe, F. Bonhomme & R. Leblois.

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RESUMES DES COMMUNICATIONS

Inventaire des rongeurs dans la région de Tiaret (Algérie) Adamou-Djerbaoui M.

1, Labdelli F.

1, Djelaila Y.

2, Adamou M.S.

1, Denys C.

3

1 Laboratoire d’Agrobiotechnologie et de nutrition en zones semi arides. Université Ibn Khaldoun de Tiaret

2 Université d’ El Bayadh.

3 Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR7205 ISYEB, Laboratoire Mammifères et Oiseaux, 55 rue

Buffon, 75005 Paris, France

Les rongeurs constituent l’ordre de mammifères le plus important par le nombre des espèces et les effectifs des populations. Nous avons étudié les rongeurs de la région Tiaret, en échantillonnant quatre stations pendant 12 mois (1800 nuits pièges). Au total nous avons capturé 101 rongeurs appartenant à 7 espèces : 26 Meriones shawii, 22 Rattus rattus, 8 Rattus norvegicus, 5 Gerbillus tarabuli, 20 Psammomys obesus, 7 Mus spretus et 8 Mus musculus. Les quatre stations échantillonnées sont : 1) une localité anthropisée des Hauts Plateaux (champs de céréales à une altitude de 750m), 2) un milieu montagnard à 810m d’altitude, 3) un bord de l’oued el tete à une altitude de 650m et 4) une parcelle d’Atriplex halimus. M. shawii n’a été capturée que dans la première localité, tandis que P. obesus n’a été capturé que dans la dernière. La richesse spécifique totale de la région est de 7, elle varie de 2 à 5 espèces par localité ; elle est maximale à la station 3 près de l’oued et minimale à la station 4 à Atriplex. Dans toutes les localités le succès de capture est maximal au mois de mai, lors de la période de reproduction, et minimal au mois de novembre où les conditions climatiques sont très rudes.

Etude morphométrique des musaraignes d'Algérie et du Maroc Amrouche-Larabi L.

1, Cornette R.

2, Nicolas V.

2, Boukhemza M.

1, Hamani A.

3, Stoetzel E.

2, Bensidhoum

M.1, Khifer L.

1, Mamou R.

1, Denys C.

2

1 Département des Sciences Agronomiques et Departement des Sciences Biologiques, Université

Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, B.P. 17 R.P., Tizi Ouzou, DZ-15 000, Algeria 2 Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR7205 ISYEB, Laboratoire Mammifères et Oiseaux, 55 rue

Buffon, 75005 Paris, France 3 HAMANI A. : Laboratoire d’Ornithologie, Département de Zoologie, ENSA El Harrach, Alger, Algeria

La diversité et la distribution géographique des musaraignes du Maghreb restent mal connues. Ainsi, de récentes analyses moléculaires ont signalé pour la première fois Crocidura pachyura en Kabylie, alors qu’au Maroc c’est C. russula qui serait présente. La distribution précise de ces deux espèces sœurs est encore mal connue, ainsi que leur variabilité morphologique. Afin de comparer leur morphologie et de préciser leurs limites de distribution, ce travail porte sur l’étude morphométrique de 545 spécimens provenant de 7 localités d’Algérie et de 10 localités du Maroc. Une partie des spécimens (173 individus) est issue de plusieurs méthodes de piégeage (pots enterrés, pièges Sherman) et l’autre (372 individus fragmentés) provient de pelotes de rejections de rapace (en particulier Tyto alba). Une analyse exploratoire a été effectuée sur huit mesures de distance prises sur la mandibule gauche de spécimens séquencés (93 spécimens) et non séquencés (80). Les premières analyses multivariées (AFD, ACP) montrent que C. pachyura est plus grande que C. russula, mais une variabilité morphométrique importante est présente chez les deux espèces. Des différences de forme entre les deux espèces sont constatées.

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Mammifères du Maroc : extinctions et régressions au cours du XXème siècle Aulagnier S.

1, Cuzin F.

2, Thévenot M.

3, 4

1 Comportement & Ecologie de la Faune Sauvage, I.N.R.A., B.P. 52627, F 31326 Castanet Tolosan

2 B.P. 1172 Bab Agnaw, 40000 Marrakech, Maroc

3 Biogéographie et Ecologie des Vertébrés, École Pratique des Hautes Études, Centre d'Écologie

Fonctionnelle et Évolutive, 1919 Route de Mende, F 34293 Montpellier Cedex 5. 4 353 chemin des Mendrous, 34170 Castelnau-le-Lez

Bubale (Alcelaphus buselaphus) et Lion (Panthera leo) sont les deux espèces de mammifères qui ont disparu du Maroc et d'Afrique du Nord dès le début du XXème siècle, victimes des chasseurs européens. Dans les années cinquante, après des tableaux de chasse pouvant dépasser la dizaine d’individus, s’éteignent l’Oryx algazelle (Oryx dammah) et l’Addax (Addax nasomaculatus). La Gazelle dama (Nanger dama) et le Guépard (Acinonyx jubatus) ne leur survivront que quelques décennies. A la fin du siècle ne restaient que quelques spécimens de Panthère (Panthera pardus), espèce vouée à une extinction à court terme, alors que l’avenir du Caracal (Caracal caracal) et du Serval (Felis serval) est très incertain. Gazelle dorcas (Gazella dorcas), Gazelle de Cuvier (Gazella cuvieri), Mouflon à manchettes (Ammotragus lervia), Hyène rayée (Hyaena hyaena), Loutre d’Europe (Lutra lutra) et même Porc-épic (Hystrix cristata) ont subi une forte régression et, pour certains, doivent leur maintien aux mesures de conservation, dont la création d’espaces protégés. Le statut de conservation des autres Carnivores est préoccupant, à commencer par le Phoque moine (Monachus monachus) dont la colonie au sud du Sahara est très isolée et menacée. Chez les petits mammifères, la Pachyure étrusque (Suncus etruscus) n’a pas été revue depuis les années soixante, le Murin de Capaccini (Myotis capaccinii) est très rare et n’a pas été contacté récemment dans les grottes qu’il fréquentait dans les Beni Snassen. Les colonies de rhinolophes décrites dans les années cinquante ont pour la plupart disparu, les autres Chiroptères cavernicoles ont aussi déserté certains sites. La Gerbille hespérine (Gerbillus hesperinus), isolée dans les dunes littorales de la région d’Essaouira, voit son habitat se réduire au profit des aménagements. L’Ecureuil terrestre du Sénégal (Xerus erythropus) est aussi menacé par l’intensification de l’agriculture dans son aire de répartition limitée à une partie de la plaine du Souss. La principale cause de toutes ces extinctions et régressions est l’anthropisation croissante des milieux naturels, incluant les destructions par la chasse pour les ongulés et le piégeage pour les Carnivores, confortant l’appellation d’anthropocène des derniers millénaires.

Contribution à l’inventaire des ectoparasites des micromammifères et détection des agents pathogènes

Bitam I.

1, Souttou K.

2, Hamani A.

3, Stoetzel E.

4, Sekour M.

5, Denys C.

4

1 Laboratoire VALCORE, Faculté des Sciences, Université de Boumerdes, Algérie.

3 Université de Mouloud Mammeri, Tizi Ouzou, Algérie.

4, Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR7205 ISYEB, Laboratoire Mammifères et Oiseaux, 55 rue

Buffon, 75005 Paris, France 5 Université de Ouargla

La biodiversité des ectoparasites est liée à la diversité des mammifères, ces derniers contribuant significativement à la dispersion des agents infectieux vectorisés par ces ectoparasites. Parmi les ectoparasites habituellement rencontrés et qui jouent un réel problème en santé humaine et animale, nous pouvons citer : 1) les tiques dures (Ixodidae), qui sont souvent infectées par les bactéries des genres Rickettsia (agent de la fièvre boutonneuse méditerranéenne), Babesia (maladie parasitaire qui attaque les globules rouges provoquant ainsi l’anémie chez les humains et animaux) et Borrelia (agent de la borréliose de Lyme provoquant chez l’homme trois manifestations cliniques ; arthrite de Lyme, neuroborréliose et acrodermatite chronique atrophiante); 2) les tiques molles (Argasidae), responsables de la transmission de Borrelia entraînant des fièvres récurrentes chez l’homme; 3) les puces (Siphonaptères) qui peuvent être infectées par Rickettsia (agent de la fièvre boutonneuse à puce et typhus murin), Bartonella (agent des endocardites connues sous le nom de « maladie des légionnaires »,

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et agent de la « maladie des griffures de chat ») et Yersinia (agent de la peste); 4) les poux, qui sont souvent contaminés par les bactéries des genres Rickettsia (agent du typhus épidémique) et Bartonella (agent des endocardites et fièvres récurrentes). Ce travail examine la biodiversité des ectoparasites et des bactéries afin de contribuer à un inventaire des vecteurs et pathogènes au Maghreb. Les relations entre les ectoparasites et les micromammifères sont également abordées, ainsi que leurs implications en santé humaine et animale.

Evolution de la biodiversité en contexte insulaire et 6ème extinction : le cas de l’herpétofaune de Marie-Galante (Archipel de la Guadeloupe) au cours du Pléistocène supérieur et de l’Holocène Bochaton C.

1, 2, Bailon S.

1, Cornette R.

3, Ineich I.

2, Sierpe V.

1, Tresset A.

1, Grouard S.

1

1 Muséum National d’Histoire Naturelle, Département Ecologie et Gestion de la Biodiversité, UMR 7209,

55 rue Buffon – CP 55, 75005 Paris, France 2 Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR 7205 ISYEB, Laboratoire Reptiles et Amphibiens – 27 rue

Cuvier, 75005 Paris, France 3 Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR 7205 ISYEB, Plateforme de morphométrie – CP 51, 55 rue

Buffon, 75005 Paris, France Nous présentons ici les résultats préliminaires de l’étude des faunes fossiles de reptiles et d’amphibiens d’une île des Petites-Antilles françaises : Marie-Galante (Archipel de la Guadeloupe). Nous décrivons l’évolution de la biodiversité herpétologique de l’île à travers les trente derniers millénaires et tentons de déterminer les facteurs pouvant être à l’origine des variations observées, qu’il s’agisse de facteurs naturelles (variations climatiques…) ou anthropiques (introductions d’espèces, destruction des milieux…). Notre étude démontre la grande stabilité de l’herpétofaune de l’île entre le Pléistocène supérieur et l’Holocène. Elle met en évidence la faible influence des changements climatiques sur la composition des cortèges herpétofaunistiques. L’arrivée des populations humaines mésoindiennes sur l’île (vers 3000 B.C.) a entraîné l’introduction de quelques taxons, mais c’est seulement après l’arrivée des populations européennes que la biodiversité a subi un important renouvellement, avec des taux à la fois d’extinction et d’introduction élevés.

La 6ème extinction vue par la lorgnette des invertébrés Bouchet P. Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR7205 ISYEB, Paris, France La "Liste Rouge" de l'UICN recense à peine 1.000 espèces animales et végétales éteintes au cours des cinq derniers siècles. Dans le même temps, les systématiciens continuent de décrire chaque année 18.000 nouvelles espèces, qui s'ajoutent aux 2 millions déjà connues ; la magnitude de la biodiversité est évaluée à 7-8 millions d'espèces. Alors, où est la 6ème extinction ? Un facteur évident de ce décalage est que la biodiversité est essentiellement composée d'invertébrés (à 75%) alors qu'on mesure l'érosion de la biodiversité essentiellement à travers les vertébrés supérieurs (oiseaux, mammifères), qui ne constituent que 1% du total des espèces. Deuxième facteur : pour une part importante des invertébrés il n'y a pas de spécialistes capables de les identifier. De fait, la biodiversité est constituée en grande partie d'espèces qui n'ont pas reçu de nom scientifique et/ou qui n'ont pas fait l'objet de recherches ciblées sur le terrain depuis 30, 50 ou même 100 ans. Dans ce contexte, la permanence post mortem des coquilles de mollusques, la bonne qualité des données historiques (publications, collections) et l'existence d'un important réseau d'observateurs (amateurs, professionnels, collectionneurs) font des mollusques un groupe particulier d'invertébrés pour la mesure de la crise de la biodiversité. L'originalité des mollusques est aussi d'occuper tous les grands écosystèmes – terrestres, aquatiques et marins – et donc de délivrer un message comparatif original : pas de 6

ème extinction dans les océans ; iles océaniques et eaux douces

aux premières loges de la crise de la biodiversité : 40% des espèces éteintes dans le monde sont des mollusques terrestres et d'eau douce.

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Synthèse sur les rongeurs nuisibles du Maroc Bouarakia O.

1, Benazzou T.

1, Denys C.

2

1- Université Mohammed V-Agdal, Faculté des Sciences, Département de Biologie, 4 Avenue Ibn Battouta B.P. 1014 RP, Rabat, Maroc 2- Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR7205 ISYEB, Laboratoire Mammifères et Oiseaux, 55 rue Buffon, 75005 Paris, France

Le Maroc abrite 32 espèces de rongeurs, dont certaines sont connues comme étant endémiques, menacées ou rares, tandis que d’autres sont considérées comme des nuisibles pour les activités humaines. Les principales espèces nuisibles sont divisées en deux catégories : les espèces commensales (Mus musculus, Rattus rattus, Rattus norvegicus) et les espèces ravageuses de cultures (Meriones shawii, Gerbillus campestris). Ces dernières peuvent causer de sérieux dégâts pour l’agriculture, secteur économique important du pays. De graves dommages sont causés par la mérione de Shaw (Meriones shawii) qui préfère les cultures céréalières, et la gerbille champêtre (Gerbillus campestris) qui s’attaque principalement aux cultures d’arachide. Du point de vue sanitaire, de nombreuses maladies virales, bactériennes et parasitaires sont transmises à l’Homme et aux animaux par les rongeurs. Nous citons principalement le cas de la leishmaniose cutanée à Leishmania major, dont le réservoir est la mérione de Shaw, et qui pose un sérieux problème de santé publique surtout dans les régions rurales. Une meilleure connaissance de ces différentes espèces de rongeurs (génétique, répartition…) et un suivi régulier de leurs populations permettra de mener une lutte plus adaptée et plus efficace.

Les lagomorphes du Pléistocène supérieur-Holocène du Maroc (paléontologie et taphonomie) Bougariane B.

1, Ouchaou B.

2

1 Université Moulay Ismaïl, Faculté des Sciences, Meknès, Maroc

2Université Moulay Ismaïl, Faculté des Sciences, Département de Géologie, B.P. 11201, Zitoune,

Meknès, Maroc

Les lagomorphes du Pléistocène supérieur-Holocène du Maroc sont représentés par deux espèces de la famille des Léporidés, le lièvre (Lepus capensis) et le lapin (Oryctolagus cuniculus). L’examen des restes osseux de ce groupe provenant de plusieurs sites marocains montre que Lepus capensis domine dans les niveaux anciens, alors qu’Oryctolagus cuniculus est mieux représenté dans les niveaux récents. Toutefois et d’une façon générale les restes attribués à Oryctolagus cuniculus ne sont pas aussi abondants que ceux attribués à Lepus capensis. Les comparaisons ostéométriques entre des échantillons du Pléistocène terminal et des exemples actuels indiquent une diminution de la taille des deux espèces. Nous notons cependant, pour le lapin, la présence de quelques individus de grande taille dans les niveaux holocènes subactuels. L’origine des assemblages semble être multiple (carnivores et probablement rapaces nocturnes), tandis que l'action anthropique, bien que probable dans quelques sites, n'a pas pu être mise en évidence avec certitude dans cette étude.

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Dynamique du remplissage de la grotte d’El Harhoura 2 et son contexte paléoenvironnemental Bouda L.

1, Chahid D.

1, Nespoulet R.

2, El Hajraoui M.A.

3

1 Université Moulay Ismail, Faculté des Sciences et Techniques, Errachidia, Maroc

2 Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR 7194, Bâtiment de Géologie – CP 48, 43 rue Buffon, 75005

Paris, France 3 Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine, angle rues 5 et 7 Rabat instituts, Maroc

Comme les autres grottes de la région de Rabat-Témara (Dar Es Soltane 1 et 2, El Harhoura1, El Mnasra, les Contrebandiers) la grotte d’El Harhoura 2 est creusée dans le deuxième cordon dunaire à partir du rivage. Ce cordon est ante-ouljien (stade isotopique 7-9). C’est au cours du stade isotopique 5, au moment de la formation du premier cordon, que les hommes préhistoriques occupaient les grottes de la région de Témara, avec une vue sur un paysage semblable à l’actuel. Au cours de cette période, on assiste aux premières phases de la mise en place du premier cordon qui n’est pas encore consolidé et se présente sous forme de rivage avec une plage. Les fouilles du sondage à l’entrée de la grotte d’El Harhoura 2 montrent, actuellement, un remplissage sur une profondeur de plus de 6,75 mètres. Ce remplissage a connu deux grandes phases sédimentaires : une au cours du Pléistocène supérieur et l’autre au cours de l’Holocène. Les deux phases sont différentes aussi bien de point de vue sédimentaire que par leur contenu archéologique. Au sein de la phase du Pléistocène supérieur nous pouvons distinguer, malgré l’homogénéité des sédiments trois épisodes de remplissage soulignés par des caractères sédimentologique et pétrographique différents. L’origine du matériel de ce remplissage est multiple et sans pouvoir quantifier chaque origine, nous pouvons distinguer du matériel éolien, du matériel déposé par le ruissellement et, sans aucun doute, du matériel déposé dans la grotte lors des tempêtes qui sont très fréquentes sur la côte atlantique depuis le Pléistocène.

Relations homme-environnement en Afrique du Nord au Pléistocène supérieur : influence des changements climatiques sur les comportements humains et les occupations des sites Campmas E. PACEA-UMR 5199, Université de Bordeaux, Bât B18, avenue des facultés, 33405, Talence, France

Les hommes du Pléistocène supérieur (130 ka – 12 ka environ) étaient des chasseurs-cueilleurs qui évoluaient dans un environnement non modifié par leurs activités et n’avaient donc pas encore engendré des pertes de biodiversité. Seuls des facteurs extrinsèques ont entraîné des changements dans les biomasses animales, notamment dans les proies disponibles pour les hommes. Les occupations des grottes de Témara (Maroc) par les hommes semblent avoir été influencées par les changements climatiques et les variations du niveau marin. Les grottes d’El Harhoura 2 et d’El Mnasra auraient ainsi été occupées par les hommes lors des hauts niveaux marins du stade isotopique 5 (130 ka – 70 ka environ). Les occupations par les carnivores, associées à de brefs passages des hommes, seraient concomitantes de la baisse du niveau marin (donc d’un déplacement de la ligne de paléorivage à plusieurs dizaines de kilomètres plus à l’ouest qu’aujourd’hui). En ce qui concerne plus particulièrement la subsistance, l’exemple d’El Mnasra montre que les hommes ont consommé des ressources diversifiées au stade isotopique 5 : ressources marines (mollusques) et ressources terrestres (tortues et nombreux ongulés). Toutes les phases de la chaîne opératoire du traitement boucher des ongulés ont été identifiées, malgré la faible fréquence des traces liées au traitement des carcasses. Les activités étaient multiples, mais la faible densité de matériel associée au nombre réduit de proies exploitées suggère des occupations de courte durée. Ce site devait s’intégrer dans un système à forte mobilité résidentielle de type « forager », avec l’exploitation de ressources locales et sans stockage alimentaire. Les déplacements des ongulés (migrateurs ou non) auraient-ils pu avoir une incidence sur les stratégies de subsistance et l’économie des groupes humains ? L’environnement côtier nord-africain aurait-il pu avoir une influence sur le traitement des carcasses ?

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Les musaraignes d'El Harhoura II : identification et implications paléo-environnementales Cornette R.

1, Stoetzel E.

2, Herrel A.

3, Hutterer R.

4, Denys C.

1, Baylac M.

1

1 Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR7205 ISYEB, 55 rue Buffon, 75005 Paris, France

2 UMR CNRS/MNHN 7194, « Histoire Naturelle de l’Homme Préhistorique », 43 rue Buffon, 75005 Paris,

France. 3 UMR 7179 CNRS/MNHN, « Mécanismes adaptatifs : des organismes aux communautés », Muséum

National d'Histoire Naturelle, 57 Rue Cuvier, 75231 Paris cedex 05, France. 4 Zoologisches Forschungsmuseum Alexander Koenig, Section of Mammals, Adenauerallee 160, 53113

Bonn, Germany. Les musaraignes à dents blanches représentent une part importante des restes de micromammifères présents à El Harhoura II. L'identification spécifique est souvent difficile et cette difficulté est accentuée par la fragmentation du matériel archéologique. Ces micro-mammifères représentent néanmoins une source importante d'informations paléo-environementales, puisque les différentes espèces sont inféodées à certains types de milieux. Cette étude utilise la morphométrie géométrique, un référentiel actuel constitué de toutes les espèces présentes aujourd'hui au Maroc et un protocole permettant d'inclure le matériel fragmenté, totalement sous-exploité au niveau spécifique. Les résultats montrent une importante richesse spécifique de crocidures fossiles sous-estimée jusqu'à présent. Ils montrent aussi des exclusions mutuelles de certaines espèces au cours des différents niveaux d'occupation d'El Harhoura II. Enfin, la composition faunique en musaraignes présentes dans les différentes couches met en évidence des changements paléo-environnementaux oscillants entre des tendances plus ou moins humides ou arides.

Diagenèse des os et dents des rongeurs d'El Harhoura 2 : structure et composition Dauphin Y.

1, Farre B.

1,2 , Massard P.

3, Nouet J.

1

1 UMR IDES 8148, bât. 504, Université Paris Sud, 91405 Orsay cedex, France

2 UMR ISTO 7327, 1A la Férolerie, 45071 Orléans cedex 2, France

3 Geosciences, bât. 504, Université Paris Sud, 91405 Orsay cedex, France

Parmi les nombreux restes de micromammifères présents dans la grotte d’El Harhoura 2, os et dents de Meriones shawii (Rodentia, Gerbillinae) ont été analysés pour estimer la qualité de leur conservation, et les biais qui peuvent découler des modifications diagénétiques dans les reconstitutions environnementales et les datations. En effet, cette espèce est encore présente actuellement. Une analyse colorimétrique de la surface externe des os longs a mis en évidence des modifications, mais aucune tendance régulière n’a été décelée le long de la colonne stratigraphique. Certains os ont une couleur uniforme, mais d’autres sont hétérogènes avec des taches. Une analyse microstructurale des os longs a montré que dans l’ensemble, les os étaient bien conservés de ce point de vue. La structure haversienne, les ostéones, etc. sont aisément identifiables. Les dépôts secondaires sont rares. La minéralogie initiale (apatite) est préservée. Cependant, la cristallinité de la phase minérale est modifiée par rapport aux spécimens actuels, et les quantités des composés organiques ont fortement diminué. Là encore, aucune tendance régulière de ces divers paramètres, seuls ou combinés, liée à l’âge géologique n’a pu être mise en évidence. La prédation étant le principal facteur de mort des organismes, les modifications induites sur les dents par la digestion de divers oiseaux de proies ont été étudiées. La structure et la composition de l’émail et de la dentine des incisives de M. shawii ont été analysées. La digestion provoque des modifications de surface des dents, mais la structure interne des deux tissus semble généralement intacte. Cependant, des analyses localisées par spectrométrie infrarouge et microsonde électronique montrent que la composition chimique et la cristallinité de la dentine et de l’émail des dents provenant de pelotes de rapaces est modifiée. De plus, les altérations dépendent du prédateur. Cette première étape de diagenèse n’est pas sans influence sur les altérations postérieures (enfouissement et post-enfouissement). Des analyses similaires sur les incisives fossiles montrent que

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malgré une bonne conservation de la structure de l’émail et de la dentine, leur composition est nettement modifiée, et que ces modifications diffèrent dans chaque couche sédimentaire étudiée. En l’état actuel des données, on ne peut corréler le degré d’altération avec l’âge stratigraphique des échantillons. Des études préalables avaient montré que dans un site fossilifère donné, les diverses espèces n’avaient pas les mêmes chances d’être fossilisées. Les données obtenues sur Meriones confirment la complexité de la diagenèse, qui dépend de très nombreux facteurs. Une tentative de corrélation de l’état de conservation des fossiles et de la composition des sédiments encaissants est en cours (Cf. C. Quantin).

Inventaire des petits mammifères des régions anthropisées et naturelles du Maroc central et côtier Denys C.

1, Stoetzel E.

1, Lalis A.

1, Nicolas V.

1, Delapré A.

1, Mataame A.

2, Rihane A.

3, El Brini H.

2, Liefrid

S.4, Fahd S.

5, Ouarour A.

4, Fekhaoui M.

2, El Hassani A.

2, Bennazou T.

6

1 Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR7205 ISYEB, Laboratoire Mammifères et Oiseaux, 55 rue

Buffon, 75005 Paris, France

2Institut Scientifique, Avenue Ibn Battota, B.P. 703, Agdal 10106 Rabat

3Département des Sciences de la Vie et de la Terre, Centre Régional des Métiers de l’Education et la

Formation (CERMEF), Casablanca, Maroc 4Laboratoire de Biologie & Santé, Université Abd elmalek essaâdi, Faculté des Sciences – Tétouan –

Maroc 5Laboratoire "Ecologie, Biodiversité et Environnement", Département de Biologie, Faculté des Sciences

de Tétouan, Université Abdelmalek Essaâdi, El M'Hannech II, 93030 Tétouan, Morrocco 6Université Mohammed V-Agdal, Faculté des Sciences, Département de Biologie, 4 Avenue Ibn Battouta

B.P. 1014 RP, Rabat, Maroc

Les régions littorales et centrales du Maroc sont caractérisées par une augmentation importante des zones urbaines et touristiques impliquant la dégradation des environnements naturels. Ces stress anthropiques et l’augmentation de l’agriculture intensive dans ces régions peuvent provoquer des dégâts importants sur la biodiversité native des petits mammifères très inféodés au milieu local. Afin de faire un constat de l’évolution des communautés de petits mammifères de ces zones, nous avons effectué dans le cadre du projet MOHMIE plusieurs campagnes de piégeage en avril, juillet, novembre 2010 et en avril 2011. Ainsi nous avons échantillonné 17 localités dans des zones anthropisées et 6 dans des aires protégées. Pour un total de 6297 nuits pièges, nous avons récolté 954 spécimens appartenant à 4 ordres (Erinaceomorpha, Soricomorpha, Rodentia, Macroscelidea) et à 11 espèces. Nous passerons en revue les caractéristiques fauniques de chaque type d’habitat et les différences existant entre les communautés en fonction du type de pression anthropique (élevage, agriculture, tourisme) ainsi que des gradients climatiques et géographiques. Nous comparerons ces résultats aux données de la littérature et rechercherons d’éventuels indices de diversité exploitables pour les analyses paleoécologiques des sites Pléistocènes de la région de Témara.

Diversité et richesse de l’herpétofaune du Rif (nord-ouest du Maroc) : implications en termes de conservation

Fahd S.1, Ohler A.

2, Grosjean S.

2, Denys C.

2

1Laboratoire "Ecologie, Biodiversité et Environnement", Département de Biologie, Faculté des Sciences

de Tétouan, Université Abdelmalek Essaâdi, El M'Hannech II, 93030 Tétouan, Morrocco 2 Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR7205 ISYEB, Laboratoire Mammifères et Oiseaux, 55 rue

Buffon, 75005 Paris, France

Situé au nord ouest du Maroc, le massif rifain possède une grande variété de singularités géographiques, climatiques et de paysages, allant depuis des zones prédésertiques arides dans sa partie orientale, à des zones perhumides dans ses parties occidentale et centrale. Ces singularités ont permis l’installation de 9 amphibiens et 42 reptiles. Cette zone qui ne représente pas plus de 1,5 % de la superficie totale du

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Maroc, héberge ainsi une richesse herpétologique très importante (69,3% d’amphibiens et 42,5% de reptiles avec un taux d’endémisme exceptionnel (23,5%) et plusieurs taxons rares et/ou menacés. Elle est considérée comme étant un « hotspot » à échelle régionale. Par ailleurs, les aires protégées sont actuellement considérées comme étant le moyen le plus efficace pour la protection de la biodiversité et restent les constituants fondamentaux de pratiquement toutes les stratégies de conservation nationales ou internationales. Ainsi, au niveau du massif rifain, existent deux parcs nationaux, Talassemtane et Al Hoceima, un parc naturel, celui de Bouhachem et 15 sites d’intérêt biologique et écologique (Sibes). La création de ces aires protégées, tout comme dans le reste du pays, n’a cependant pas été faite à partir de ce groupe de vertébrés ; ce sont plutôt des éléments de la flore qui furent utilisés. La modélisation de la niche écologique montre en effet que des zones riches en amphibiens et reptiles dans le Rif ne bénéficient d’aucun type de protection. La création d’autres aires protégées s’avère nécessaire pour garantir une meilleure protection de la diversité en amphibiens et reptiles dans le massif rifain.

Etude paléogénétique d’ossements de rongeurs de la grotte d’El Harhoura 2 Guimaraes S.

1,Stoetzel E.

2, Fernandez-Jalvo Y.

3, Grange T.

1, Geigl E.M.

1

1Institut Jacques Monod, 15 rue Hélène Brion, 75013 Paris, France

2 Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR7205 ISYEB, Laboratoire Mammifères et Oiseaux, 55 rue

Buffon, 75005 Paris, France

3Museo Nacional de Ciencias Naturales (CSIC), Dept. Paleobiologia, Jose Gutierrez Abascal, 2., Madrid,

Espagne Les rongeurs sont susceptibles d’être des biomarqueurs puisque leurs populations réagissent aux changements environnementaux, tels que des changements climatiques ou écologiques dus aux activités humaines. Afin de caractériser l’évolution des rongeurs préservés sur 120.000 ans dans la grotte d’El Harhoura 2 au Maroc, nous avons entamé une étude de leur diversité génétique. Les restes osseux et dentaires des rongeurs sont convenablement accessibles grâce aux agents cumulateurs que sont les rapaces diurnes et nocturnes qui se nourrissent majoritairement de rongeurs et regurgitent les restes indigestes de leurs proies sous formes de pelotes. Ce sont donc surtout ces restes de repas de rapaces qui sont préservés dans la stratigraphie des grottes préhistoriques. Afin d’évaluer la faisabilité d’une analyse paléogénétique des restes de rongeurs préservés dans la grotte d’El Harhoura 2, nous avons effectué une étude taphonomique sur des pelotes de chouettes vieilles de quelques semaines jusqu’à quelques dizaines d’années. Nous avons quantifié l’abondance et le degré de fragmentation de l’ADN endogène des rongeurs préservés dans les os et dents récupérés de ces pelotes. Nous avons observé que l’ADN est fortement dégradé dans les restes osseux et dentaires après leur passage dans le tube digestif des chouettes mais qu’il ne disparaît pas. Une analyse taphonomique, en particulier par microscopie électronique à balayage, a été effectuée en parallèle sur les mêmes spécimens afin de corréler le degré de la dégradation de l’ADN avec les différents agents taphonomiques identifiés ainsi que l’intensité de leur action. Nous avons mis en place une nouvelle approche méthodologique d’analyse paléogénétique puissante basée sur le multiplexage suivi du séquençage massivement parallèle afin de pouvoir analyser plusieurs loci génétiques à partir de petites quantités de spécimens osseux comme les dents et os des rongeurs. Les fragments sont sélectionnés pour typer à différents niveaux l’arbre phylogénétique des rongeurs et ainsi identifier les espèces, voire pour certains, comme les souris et les mériones, caractériser les populations majoritaires. L’approche développée permet aussi d’analyser les échantillons complexes contenant plusieurs espèces. L’application de cette méthode aux restes osseux et dentaires de rongeurs récupérés à partir de carottes dans les différentes couches stratigraphiques de la grotte d’El Harhoura 2 nous a permis d’obtenir des séquences d’ADN mitochondrial pour les couches 1 et 4 datées à environ 5.800 et 70.000 ans. Les séquences d’ADN ont été comparées avec celles obtenues dans le cadre du projet MOHMIE par Violaine Nicolas pour les mériones actuelles du Maroc. Les séquences anciennes étaient proches de celles des deux clades présents au Maroc à l’heure actuelle. Ceci montre la puissance de la méthode nouvellement établie. Finalement, les résultats suggèrent la continuité au cours des derniers 70.000 ans des mériones au Maroc.

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Stable isotope analysis of modern small mammals from Morocco: implications for reconstructing palaeoenvironment and palaeoclimate Jeffrey A.

1, Denys C.

2, Stoetzel E.

2, Lee-Thorp J.

1

1 Research Laboratory for Archaeology and the History of Art, Oxford University, Oxford OX1 3QY, UK

2 Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR7205 ISYEB, Laboratoire Mammifères et Oiseaux, 55 rue

Buffon, 75005 Paris, France

Small mammal remains from archaeological sites provide an excellent tool for reconstructing palaeoenvironment and palaeoclimate as they are abundant in the archaeological record, have small home ranges and prefer specific habitats. In this study we evaluate the stable carbon and oxygen isotope composition of small mammal teeth as a reflection of local climate and environmental conditions, with the aim of assessing their use as a terrestrial proxy climate record in North Africa. Modern Gerbillus, Meriones and Mus teeth and bones, collected from mesic, semi-arid and arid environments across Morocco, were analysed for their δ

13C and δ

18O, and δ

13C and δ

15N composition respectively. The results show oxygen

isotopes in Gerbillus and Meriones tooth enamel are sensitive to changes in rainfall and relative humidity, with mammal teeth in more arid sites displaying higher oxygen isotope values relative to sites located in the mesic coastal zone. This is best explained by small mammals strong reliance on plant water, hence their bodywater and tooth enamel is highly sensitive to evaporative enrichment in plants under xeric conditions. The carbon isotopes in the Gerbillus and Meriones tooth enamel display greater isotopic variability and likely reflect the vegetation within the mammal’s microhabitat. In Gerbillus, Meriones and Mus δ

15N appears insensitive to changes in aridity. Based on isotopic comparisons between individual

Gerbillus and Meriones molar and incisor teeth, we find that molar teeth should be used in palaeoenvironmental reconstructions because these teeth consistently reflect the spring/summer breeding season. In contrast, incisors, which form continuously throughout the year, show increased isotopic variability in the proxy record. From this study we conclude that both oxygen and carbon isotopes in small mammal teeth are sensitive to environmental conditions in North Africa.

Histoire géographique et démographique du mulot sylvestre en Afrique du Nord : combinaison des données génétiques et fossiles Lalis A.

1, Leblois R.

2, Liefrid S.

3, Ouarour A.

3, Beeravolu Reddy C.

2, Michaux J.

2, Hamani A.

4, Denys C.

1,

Nicolas V.1

1 Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR7205 ISYEB, Laboratoire Mammifères et Oiseaux, 55 rue

Buffon, 75005 Paris, France

2 INRA - UMR1062 CBGP, Centre de Biologie pour la Gestion des populations, F-34988 Montferrier-sur-

Lez, France 3 Laboratoire de Biologie et Santé, Université Abdelmalek Essaâdi, Faculté des Sciences, BP 2121,

Tétouan, Maroc 4 Laboratoire d’Ornithologie, Département de Zoologie, ENSA El Harrach, Alger, Algérie

Le mulot sylvestre, Apodemus sylvaticus, est présent à la fois en Europe et en Afrique du Nord. L’origine géographique et la date de colonisation de l’Afrique du Nord par ce rongeur restent méconnues. Il pourrait être arrivé 1) à partir de populations établies au Proche Orient, où il est actuellement absent, via la route lybico-égyptienne, ou 2) à partir de l’Europe de l’Ouest, soit via le détroit de Sicile, soit via le détroit de Gibraltar. A partir de données génétiques il a été montré que la voie de colonisation via le détroit de Gibraltar serait la plus probable. Cependant, alors que les données fossiles suggèrent un arrivée au cours de l’Holocène (il y a moins de 7 500 ans), les données génétiques suggèrent une colonisation bien plus ancienne (400,000 ans). Cette différence entre les données génétiques et fossiles pourrait, au moins en partie, être liée à la faiblesse de l’échantillonnage dans les études génétiques antérieures (peu de spécimens et peu de localités), et à des problèmes de calibration de l’horloge moléculaire. Afin de mieux appréhender l’histoire démographique et géographique des populations nord africaines nous avons réalisé une étude génétique combinant des données mitochondriales (séquençage du gène cytb) et

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nucléaires (6 marqueurs microsatellites). En plus des 121 spécimens issus de la littérature, notre étude inclut 424 nouveaux spécimens (341 d’Afrique du Nord et 83 d’Europe du sud-ouest). Nos résultats confirment que le mulot est arrivé en Afrique du Nord via le détroit de Gibraltar, et datent la divergence entre ces deux populations à environ 56,000-110,000 ans. Toutes nos analyses mettent en évidence une absence de structuration génétique spatiale en Afrique du Nord, et une forte expansion démographique au début de l’Holocène ou à la fin de Pléistocène. Cette expansion aurait eu lieu à partir de populations initiales comprenant plusieurs milliers d’individus. Nous discutons de la difficulté d’obtenir des estimations temporelles robustes à partir des données génétiques, et replaçons les dates obtenues dans le contexte fossile, paléoenvironnmental et humain de l’époque. A partir de la combinaison de l’ensemble de ces données il semble probable que le mulot ait colonisé l’Afrique du Nord à la fin du Paléolithique en suivant l’homme (navigation à travers le détroit de Gibraltar). Cette translocation aurait concerné un nombre conséquent d’individus, suggérant qu’à cette époque le mulot était plus commensal qu’aujourd’hui. Une forte expansion démographique et géographique aurait ensuite eu lieu en Afrique du Nord au cours de l’Holocène. Cette expansion aurait été favorisée par le faible nombre de compétiteurs alors présents dans cette région, à la capacité du mulot à vivre dans un grand nombre de types d’habitats et à son régime alimentaire opportuniste.

Histoire géographique et démographique de l’espèce de rongeur Meriones shawii en Afrique du Nord Lalis A.

1 Stoetzel E.

1, Leblois R.

2, Benazzou T.

3, Souttou K.

4, Denys C.

1, Nicolas V.

1

1 Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR7205 ISYEB, Laboratoire Mammifères et Oiseaux, 55 rue

Buffon, 75005 Paris, France

2 INRA - UMR1062 CBGP, Centre de Biologie pour la Gestion des populations, F-34988 Montferrier-sur-

Lez, France 3 Département de Biologie, Faculté des Sciences, BP1014, Rabat, Maroc

4 Laboratoire d’Ornithologie, Département de Zoologie, Institut d’Agronomie, Hacen badi 16200, El

Harrach, Alger, Algérie La faune marocaine compte plusieurs espèces de rongeurs considérées comme nuisibles pour l’agriculture, et ce en raison des dégâts qu’elles causent dans les cultures. Parmi ces pestes agricoles, on trouve Meriones shawii, découverte en 1823 dans la région d’Alger, et endémique de l’Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte et Libye). Essentiellement granivore, cette espèce est bien adaptée à différents types de milieux (sol argileux, sableux, semi-rocheux). Présente dans presque les deux tiers du Maroc, Meriones shawii est aussi reconnue comme étant un réservoir de l’agent causal de la leishmaniose cutanée, maladie transmissible à l’homme et qui touche plusieurs régions du Maroc (Tata, Ouarzazate, Errachidia et Figuig). Malgré son importance dans les domaines agricole et de santé publique, la systématique et la variabilité génétique au sein de cette espèce restent mal connues. Afin d’appréhender la situation des populations de Meriones shawii en Afrique du Nord, nous avons effectué des captures et séquencé un gène mitochondrial (cytochrome b) et un gène nucléaire (intron 7 du BFIBR) pour 178 individus provenant de 14 localités (Maroc, Algérie et Tunisie). De plus, 10 marqueurs microsatellites ont été définis et mis au point afin de génotyper 137 spécimens issus de 6 populations (Maroc et Algérie). Nos analyses phylogénétiques, mitochondriales et nucléaires, mettent en évidence deux grands clades : le premier regroupe les animaux d’Algérie et certains individus de l’Est du Maroc (Guenfouda), et le deuxième regroupe tous les autres individus marocains. Ces deux clades divergent par plus de 8% de distance génétique (Cytb) et leur ancêtre commun est estimé à environ 900 ka. Ces deux groupes sont également retrouvés dans nos analyses microsatellites. Au niveau mitochondrial, le clade marocain peut lui-même être subdivisé en deux sous-clades sympatriques ayant divergé il y a moins de 300 ka. A l’échelle du Maroc nous n’avons pas identifié de structuration spatiale de la diversité génétique, que ce soit pour les données microsatellites ou de séquences. Au niveau démographique toutes nos données indiquent un fort goulot d’étranglement dans les populations marocaines au cours de l’Holocène (moins de 11,000 ans) ou à la fin de Pléistocène (28,000 ans [intervalle de confiance : 6,500-60,000] pour les données nucléaires ; versus moins de 10,000 ans, avec une augmentation du phénomène après 5,000 ans pour les données mitochondriales). Ces résultats semblent concordants avec les données

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fossiles qui montrent que M. shawii est bien représenté sur le site d’El Harhoura 2 durant les derniers 120 ka, avec une diminution de la représentation de cette espèce dans les assemblages holocènes. Nos résultats sont discutés en fonction du cadre paléoenvironnmental, et de leurs conséquences en terme de gestion des populations.

Phylogéographie comparée de neuf espèces de microvertébrés marocains Lalis A.

1, Nicolas V.

1, Lapointe F.J.

2

1 Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR7205 ISYEB, Laboratoire Mammifères et Oiseaux, 55 rue

Buffon, 75005 Paris, France

2 Département de sciences biologiques, Université de Montréal

La phylogéographie comparée a pour objectif de comprendre les patrons spatiaux de divergence génétique d’espèces ayant la même distribution géographique. Dans le cas d’espèces à répartitions distinctes, il est néanmoins possible d’estimer un scénario global en utilisant des méthodes permettant la combinaison d’ensemble de données partiellement disjointes. J’appliquerai ces techniques à neuf espèces récoltées dans le cadre d’un projet sur la phylogéographie et la génétique des populations de microvertébrés marocains. Différents modèles de recodage des données spatiales seront présentés et évalués. Notamment, les arbres représentant les différents taxons seront comparés statistiquement à l’aide de la méthode des sous-arbres communs, tandis que la méthode du super-arbre sera employée pour construire la phylogéographie des régions du Maroc. Les résultats des analyses seront discutés dans un contexte de conservation de la biodiversité.

Inférences démographiques en génétique des populations Lalis A.

1, Nicolas V.

1, Leblois R.2

1

Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR7205 ISYEB, Laboratoire Mammifères et Oiseaux, 55 rue

Buffon, 75005 Paris, France

2 Centre de Biologie et Gestion des Populations (CBGP, UMR 1062), Campus International de Baillarguet

CS 30016, 34988 Montferrier-sur-Lez cedex France Comprendre l'histoire démographique des populations et des espèces est une question centrale en biologie évolutive et en écologie moléculaire. Dans ce cadre, je présenterai une nouvelle méthode pour estimer par maximum de vraisemblance des changements passés de taille de populations à partir de données génétiques de type microsatellites et séquences ADN. Cette méthode fondée sur les techniques d'échantillonnage pondéré des généalogies de gènes, est étendue à différentes modèles mutationnels, notamment le modèle de mutation par pas généralisé (GSM, generalized stepwise mutation model) adaptés aux microsatellites. Nous avons testé par simulation les performances de cette nouvelle méthode pour détecter et caractériser les réductions passées des tailles de population. Je présenterai ces tests de précision et de robustesse vis à vis de facteurs confondants, tels que des écarts aux modèles mutationnels et la présence de population structurées. Ces tests montrent que notre méthode est compétitive par rapport aux méthodes existantes mais aussi qu'elle comporte certaines limites importantes, notamment de forts biais observés pour des variations très récentes et très fortes des tailles de population. Je mettrai en avant les nombreuses implications qu'ont ces résultats sur les applications à des données réelles. Cette méthode est implémentée dans la dernière version de notre logiciel 'Migraine' que je présenterai brièvement.

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Biodiversité des rongeurs de la péninsule tingitane (nord du Maroc).

Liefrid S.1, Ouarour A.

1, Denys C.

2, Fahd S.

3

1 Laboratoire de Biologie & Santé, Université Abdelmalek Essaâdi, Faculté des Sciences – Tétouan -

Maroc 2 Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR7205 ISYEB, Laboratoire Mammifères et Oiseaux, 55 rue

Buffon, 75005 Paris, France

3 LDICOSYB Université Abdelmalek Essaâdi, Faculté des Sciences, Tétouan, Maroc

Le Maroc est le pays le plus biologiquement diversifié du bassin méditerranéen après la Turquie. La péninsule tingitane est caractérisée par une forte anthropisation, mais aussi par une grande variété d’habitats, qui va du matorral jusqu’aux sapinières. Concernant les mammifères du Maroc, leur répartition actuelle, la structure et la dynamique de leurs populations n’ont fait l’objet d’aucune étude approfondie et actualisée. De même pour les petits mammifères (poids inférieur à 1kg), ou micromammifères Chiroptera, Macroscelidea, Soricomorpha, Erinaceomorpha et Rodentia), nous constatons d’importantes lacunes sur leur écologie, leur distribution malgré leur abondante diversité. L’ordre des Rongeurs est le plus important avec 7 familles dont les plus diversifiées sont les Gerbillidae (17 espèces) et les Muridae (8 espèces) (Thévenot et Aulagnier, 2006). De plus, les rongeurs constituent un chaînon important dans les écosystèmes en termes de biomasse. Certains d’entre eux sont connus pour être des espèces nuisibles pour l’agriculture ou la santé humaine (Denys et al., 2007). Les pullulations de rongeurs sont souvent chroniques et leurs causes naturelles et leur cyclicité font toujours l’objet de recherches intensives. Dans le but de suivre les fluctuations des populations de micromammifères dans le temps, et de comparer ces fluctuations dans les champs cultivés et les milieux naturels, trois localités ont été échantillonnées : Chrouda, suivi mensuel durant une année (avril 2012-avril 2013), avec un total de 72 nuits de capture (36 nuits dans les champs et 36 nuits en forêt) pour un effort total de piégeage de 3960 nuits-pièges. La localité de Bouhachem (août 2012 et mars 2013) a été explorée pendant 12 nuits de capture (6 en champs et 6 en forêt) pour un effort total de piégeage de 660 nuits-pièges. Dar Chaoui (juillet 2012 et février 2013) a été échantillonnée pendant 6 nuits de capture dans champs pour un effort total de piégeage de 330 nuits-pièges. Au total, 198 spécimens ont été capturés à Chrouda, 45 à Bouhachem et 30 à Dar Chaoui. Les espèces capturées sont Apodemus sylvaticus (29.78%), Mus spretus (36.40%), Gerbillus campestris (5.51%), Lemniscomys barbarus (15.07%), Eliomys munbyanus (12.50%) et Rattus rattus (0.74%). Le succès de piégeage varie dans le temps et suivant les milieux à Chrouda de 0% à 27.46%.

Le rôle des collections dans la connaissance de la 6ème extinction au Maroc

Mataamé A.1, Delapré A.

2, El Brini H.

1, El Hassani A.

1

1Institut Scientifique, Avenue Ibn Battota, B.P. 703, Agdal 10106 Rabat

2 Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR7205 ISYEB, Laboratoire Mammifères et Oiseaux, 55 rue

Buffon, 75005 Paris, France

La collection de référence de zoologie dont l’Institut Scientifique de Rabat est le dépositaire compte pour

la seule classe des mammifères pas moins 950 échantillons, répartis en 9 ordres, 20 familles, 46 genres

et 70 espèces. Ces collections se présentent sous forme d’échantillons conservés « en peau », ou dans

des bocaux en alcool ou formol, ou simplement sous forme de crânes. Il est à rappeler que la constitution

de cette vaste collection a débuté depuis 1920, date de la création de l’Institut Scientifique. Dès le départ,

des registres de mise en collection ont été établis et rigoureusement tenus par les zoologistes de l’IS. Ce

n’est qu’à partir de l’an 2000 qu’un inventaire sérieux de ces collections fut entrepris, suivi d’une

informatisation et enfin d’une mise en ligne des données sous forme de tableaux PDF. Outre son rôle

prépondérant de collection de référence, une partie de ce vaste patrimoine scientifique a vocation

pédagogique. Ainsi, des spécimens montés et exposés au public sont là pour lui faire prendre conscience

de la disparition effective et ou à venir de certaines espèces tels que le lion de l’Atlas, la panthère, l’hyène

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rayée, le porc-épic ou le ratel. Dans le cadre du projet MOHMIE, et grâce aux récoltes effectuées sur le

terrain, dix espèces de rongeurs montés sont venus enrichir les étagères réservées aux rongeurs dans les

vitrines d’exposition. Neuf (9) de ces échantillons sont « du jamais vu » au Muséum de Rabat depuis sa

création ! Il est inutile de rappeler ici l’impact que la vue de ces « petites espèces » a sur le public de tout

âge qui n’en soupçonnait même pas l’existence dans la nature de notre pays. Les explications fournies

par les médiateurs au cours des visites guidées, placent ces espèces méconnues du grand public dans

leur contexte naturel, tout en mettant en exergue leur rôle primordiale dans la biodiversité marocaine,

ainsi que les risques encourus par elles, et les graves conséquence qui découleraient de leur disparition.

C’est dire à quel point une petite partie des collectes du projet MOHMIE mise en valeur par le

taxidermiste, a constitué une valeur ajoutée au patrimoine faunistique de l’IS de Rabat. Dans le même

contexte, et dans un proche avenir, il est prévu la naturalisation par le taxidermiste de l’IS de Rabat

d’autres espèces provenant des collectes de MOHMIE, qui seront placées cette fois-ci dans des dioramas

évocateurs des différents biotopes qu’ils fréquentent. Par ailleurs quelques échantillons de crânes seront

empruntés après la restitution et exposés au grand public.

Comment expliquer la diversité phénotypique et écologique du lézard

acanthodactyle à queue rouge au Maroc : résultats préliminaires et perspectives

Miralles A.1, Crochet P.A.

1, Leblois R.

2, Geniez P.

1, Ranger M.

1

1-CEFE, CNRS, 1919 route de Mende, 34293 Montpellier cedex 5, France

2-INRA, CBGP, 34988 Montferrier-sur-Lez cedex, France

Le lézard acanthodactyle à queue rouge, Acanthodactylus erythrurus, est présent de part et d'autre du détroit de Gibraltar, en Espagne, au Portugal, au Maroc et en Algérie. Au Maroc, ce complexe d’espèces héliophile est potentiellement présent dans toutes les régions non sahariennes. On le trouve essentiellement inféodé à divers milieux ouverts, buissonnants et relativement bien préservés (ex. plaines à jujubier sur le plateau des phosphates, steppes pentues d’altitude du Rif et de l’Atlas, dunes littorales végétalisées des côtes atlantiques et méditerranéennes). Ce taxon étant apparemment très sensible aux dégradations du milieu (ex. surpâturage), celui-ci pourrait jouer un rôle d’indicateur pertinent afin de retracer l’impact des modifications anthropiques sur les écosystèmes mésiques du Maroc au cours des derniers milliers d’années. Au total une trentaine de populations représentatives de la répartition de l’espèce au Maroc ont été échantillonnées. Dix marqueurs nucléaires (un mitochondrial et neuf nucléaires) ont été séquencés, et une trentaine de caractères morphologiques ont été collectés pour près de 400 individus. Les phylogénies moléculaires réalisées indépendamment sur les jeux de données mitochondriaux et nucléaires, de même que les ACP s’appuyant sur les SNP’s extraits de ces mêmes jeux de données, offrent des résultats relativement congruents, mettant en évidence une forte structuration populationnelle. Ces résultats suggèrent notamment l’existence de plusieurs grands groupes à forte cohérence biogéographique (ex. populations du littoral atlantique, du Rif, du Haut Moyen Atlas, de l’Anti-Atlas, de la plaine de Marrakech…). Par ailleurs, ces résultats ne sont pas fondamentalement incongruents avec les précédentes classifications taxinomiques reconnaissant l’existence de trois taxons en se basant sur des caractéristiques phénotypiques (A. e. lineomaculatus sur la côte atlantique, A. e. atlanticus sur le plateau central et A. belli dans le Rif et l’Atlas). Des analyses populationnelles plus poussées, ainsi que la reconstruction d’arbres d’espèces (s’appuyant sur les groupes définis lors des analyses antérieures) nous permettront de retracer certains aspects de l’histoire évolutive de ce taxon complexe, de réviser sa taxonomie (délimitation d’espèce) et de mieux rendre compte de la diversité morphologique et écologique observée en son sein.

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Les grottes de Rabat-Témara, témoins de la 6ème extinction au Maroc ? Nespoulet R.

1, El Hajraoui M.A.

2

1Muséum National d’Histoire Naturelle, Département de Préhistoire, UMR 7194, Bâtiment de Géologie –

CP 48, 43 rue Buffon, 75005 Paris, France) 2 Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine, angle rues 5 et 7 Rabat instituts,

Madinat Al Irfane, Rabat Hay Riyad, Maroc

Les pièges sédimentaires que constituent les grottes littorales de Rabat-Témara sont particulièrement propices à la préservation des vestiges archéologiques et fauniques sur le temps long. Les fouilles et les analyses récentes ont permis de préciser le cadre chronologique des remplissages et de découvrir de nouvelles séries d’objets. Nous insisterons plus particulièrement sur les contenus archéologiques et les séquences archéostratigraphiques des grottes d’El Harhoura 2 et d’El Mnasra. Les différentes phases culturelles qui s’y succèdent depuis 120 000 ans permettent de retracer des changements important de comportements. La fonction des sites a changé au cours du temps, puisque de sites d’habitat au paléolithique, ces grottes deviennent nécropoles au néolithique moyen. En lien avec les autres données récemment acquises sur les contextes sédimentaires (Quantin et al., Dauphin et al., Boudad et al.), les microvertébrés (Stoetzel et al.) et les grands vertébrés (Campmas et al.), nous verrons que les comportements humains ne semblent pas témoigner directement d’un impact anthropique négatif sur la biodiversité, en particulier à la transition Paléolithique-Néolithique. Toutefois, nous avons pu mettre en évidence que la relation hommes-environnement sur le temps long doit s’envisager selon des scénarios plus complexes qu’envisagé auparavant. Ainsi, l’émergence de la modernité culturelle d’Homo sapiens, qui s’accompagne d’une maîtrise accrue des ressources naturelles et de nombreuses innovations techniques, ne pourrait-elle pas être considérée comme le préambule aux sociétés plus récentes, qui semblent avoir eu un impact sur la perte de la biodiversité ? Les séquences archéologiques de la région de Rabat-Témara peuvent être considérées comme des témoignages exceptionnels d’une longue période durant laquelle Homo sapiens n’a pas contribué à la 6

ème extinction. Elles constituent donc un référentiel

indispensable pour mieux comprendre les phénomènes qui sont survenus ultérieurement.

Variation morphologique et génétique au sein de l’espèce Amietophrynus mauritanicus (Bufonidae) au Maroc Ohler A.

1, Lalis A.

1, Fadh S.

2, Mataame A.

3, Nicolas V.

1

1 Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR7205 ISYEB, Paris, France

2 LDICOSYB Université Abdelmalek essaâdi , Faculté des Sciences – Tétouan – Maroc

3 Institut Scientifique de Rabat, Avenue Ibn Batouta, Rabat, Morrocco

Les espèces de la famille des Bufonidae montrent des adaptations à une sécheresse relative, ce qui fait qu’elles peuvent être présentes dans les régions semi-arides et arides, où les autres amphibiens sont rares ou absents. Leur diversité écologique est importante au Maroc, même si un faible nombre de taxons est présent. L’espèce la plus hygrophile, Bufo bufo (Linnaeus, 1758), se trouve dans les régions les plus boisées et en altitude. Les autres espèces, qui ont une affinité soit paléarctique (Bufotes boulengeri (Lataste, 1879), Barbarophryne brongersmai (Hoogmoed 1972)) soit éthiopienne (Amietophrynus mauritanicus), montrent des tolérances plus élevées aux milieux arides et on les trouve dans l’ensemble du pays jusque dans les oasis du Sahara. Dans le cadre de l’ANR MOHMIE nous avons choisi Amietophrynus mauritanicus (Schlegel, 1841) pour une étude de génétique approfondie car l’espèce est relativement abondante et peut être rencontrée communément. Nous avons collecté plus de 300 spécimens adultes et des larves dans le nord et l’ouest du Maroc pour pouvoir mener : des analyses morphologiques et morphométriques pour la description de la variabilité morphologique ; des analyses génétiques (séquençage de gènes mitochondriaux et nucléaires, marqueurs microsatellites) pour étudier la structuration génétique spatiale de cette espèce et inférer son histoire démographique. Les analyses génétiques ont confirmé la grande homogénéité spatiale de l’espèce autant par les marqueurs mitochondriaux que nucléaires, suggérant l’absence de barrière géographique au flux de

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gènes chez cette espèce. Les analyses démographiques mettent en évidence un phénomène d’expansion démographique assez ancien et récemment un fort goulot d’étranglement. L’étude morphologique tente de décrire la variation entre les populations et aussi la variation dans le temps en incluant dans l’étude des spécimens anciens des collections. La comparaison des données génétiques et morphométriques devrait nous permettre de mieux appréhender l’histoire évolutive récente de cette espèce. Amietophrynus mauritanicus est une espèce à large tolérance écologique, avec une capacité reproductive importante, caractéristiques qui lui permettent d’être compétitive dans des milieux extrêmes pour un amphibien.

Les grands mammifères du nord du Maroc de l’Épipaléolithique aux périodes

antiques

Ouchaou B.

Université Moulay Ismaïl, Faculté des Sciences, Département de Géologie, Zitoune, Meknès, Maroc

Le Maroc compte plusieurs sites paléontologiques et archéologiques holocènes, donc très récents à l’échelle géologique. Cependant, la comparaison entre la liste des grands mammifères déduite des assemblages osseux exhumés de ces sites et la zoocénose mammalogique actuelle du pays montre un grand appauvrissement, signe d’une forte biodiversité environnementale maintenue jusqu’à la fin du Pléistocène dans des niches favorables au développement équilibré de nombreuses espèces. Dès le début de l’Holocène, s’individualise, pour plusieurs espèces, une « insularité » terrestre, résultant d’une compartimentation de leurs aires de répartition respectives. Certaines telles que le rhinocéros de prairie (Stephanorhinus (Dicerorhinus) hemitoechus) et la gazelle de l’Atlas (Gazella atlantica) ne semblent pas avoir survécu au-delà du Pléistocène. Après ce changement d’obédience climatique, intervint, plus tard, un changement d’obédience anthropique. En effet, après des millions d’années de chasse et de cueillette (le Paléolithique), les hommes ont commencé à cultiver la terre et à domestiquer les animaux. Ce changement dans le mode de vie que G. Child nomma « la révolution néolithique » est souvent considéré comme la première révolution humaine. Parallèlement, l’augmentation de la population induisit une pression démographique à l’origine de la rupture de l’équilibre des écosystèmes. Parmi les résultats de ces changements, la déforestation et la désertification. Au niveau de la zoocénose, ces changements se sont traduits par l’extinction ou la migration de plusieurs espèces dont quelques grands mammifères. Ainsi, certains grands mammifères aujourd’hui absents de l’Afrique du Nord, étaient présents sur les terres marocaines jusqu’aux périodes antiques. On peut citer le lion (Panthera leo), l’hyène tachetée (Crocuta crocuta), l’éléphant (Loxodonata africana) et l’antilope bubale (Alcelaphus buselaphus). D’autres espèces sont représentées par des restes osseux dans des niveaux néolithiques et protohistoriques, mais les dates de leurs extinctions demeurent imprécises. Parmi ces espèces, figurent l’ours brun (Ursus arctos) et le rhinocéros blanc (Ceratotherium simum et/ou Ceratotherium cottoni) qui ont été identifiés dans plusieurs sites holocènes. Leur persistance jusqu’aux périodes historiques n’est pas exclue. Pour les autres extinctions holocènes on peut citer celle du lycaon (Lycaon sp.), deux espèces, au moins, d’Equidés zébrins (Equus sp.), le phacochère (Phacohoerus africanus), l’aurochs (Bos primigenius), l’éland (Taurotragus oryx), le gnou (Connochaetes prognu), l’oryx (Oryx dammah) et le cob des roseaux (Redunca redunca). Outre les restes osseux, d’autres témoignages nous sont fournis par les gravures rupestres zoomorphes, une autre richesse marocaine sérieusement menacée. Ces gravures, en plus des taxons représentés dans les sites par des restes osseux, permettent d’attester la persistance du buffle antique (Pelorovis antiquus), de l’addax (Addax nasomaculatus) et du damalisque (Damaliscus lunatus) jusqu’aux âges des métaux. A ces espèces aujourd’hui éteintes, il convient d’adjoindre celles des grands mammifères en dangers tel l’hyène rayée (Hyaena hyaena), le guépard (Acinonyx jubatus), le serval (Leaptailurus serval), le caracal (Caracal caracal), la panthère (Panthera pardus), le cerf (Cervus elaphus), l’aoudad (Ammotragus lervia) et les différentes espèces de gazelles (Gazella dorcas, Gazella cuvieri et Nanger dama). Ce bref panorama met en évidence un inquiétant appauvrissement de la biodiversité marocaine qui s’inscrit dans la dégradation généralisée de la biodiversité mondiale. Certes, l’impact de l’homme est important, mais, le rôle des changements climatiques survenus lors des derniers millénaires, notamment la mise en place du Sahara et l’extension périodique de ses déserts, n’est pas négligeable.

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Préservation des os dans les sites archéologiques : ce que nous apprend le remplissage sédimentaire d'El Harhoura 2 (Maroc) Quantin C.

1, Nouet J.

1, Massard P.

2, Dauphin Y.

1

1 UMR IDES 8148, bât. 504, Université Paris Sud, 91405 Orsay cedex, France

2 Département des Sciences de la Terre, bât. 504, Université Paris Sud, 91405 Orsay cedex, France

L’interprétation paléoécologique des assemblages fauniques trouvés dans les grottes comme celle d’El Harhoura 2 au Maroc nécessite une connaissance approfondie de la préservation des biominéraux utilisés. En effet, les reconstitutions environnementales, climatiques, de biodiversité ou encore de régimes alimentaires, reposent largement sur l’étude des restes de microvertébrés fossiles, i.e. dents et os. Si l’analyse des biominéraux eux-mêmes est essentielle afin d’identifier certains processus les ayant affectés (traces de prédation, d’enfouissement, …), l’analyse des couches sédimentaires dans lesquelles ils sont retrouvés permet d’identifier les modifications environnementales, comme par exemple les variations d’humidité. Par ailleurs, la connaissance de la solubilité des minéraux constitutifs des biominéraux comme les os et les dents est un paramètre important pour la compréhension de leur préservation dans les sites archéologiques. Les différents niveaux sédimentaires du remplissage de la grotte d’El Harhoura 2 au Maroc ont été caractérisés (couleur, minéralogie, composition géochimique, ions mobiles extractibles), ainsi que les os des niveaux les plus riches. Les équilibres géochimiques ont été calculés à partir des données d’extraction aqueuse. En parallèle, et afin de mieux comprendre leur préservation dans les sites archéologiques, l’altération de fragments d’os de Mus sp. a été étudiée en conditions contrôlées de laboratoire, dans de l’eau déionisée et l’extrait aqueux d’un niveau sédimentaire, afin de quantifier la dissolution des minéraux constitutifs de ces biominéraux. L’analyse du remplissage différencie 2 voire 3 ensembles sédimentaires qui se distinguent principalement par leur composition en minéraux phosphatés (hors biominéraux), silicium et calcium. Leur composition minéralogique est dominée par la présence de calcite, principalement issue de la calcarénite dans laquelle est creusée la grotte, de quartz, ainsi que de muscovite et kaolinite. De la phosphoferrite est présente en profondeur, indiquant probablement l’existence de conditions saturées en eau au cours de l’histoire du remplissage. La formation de minéraux phosphatés associée au cycle du fer est un marqueur de conditions environnementales qui sera plus finement étudié en juillet 2014 sur la ligne de lumière LUCIA (synchrotron SOLEIL). Enfin, l’analyse des extraits aqueux indique dans les niveaux superficiels, les solutions sont sursaturées vis-à-vis de Fe(OH)3, mais aucun précipité ferrique n’a été observé sur les os de ces niveaux. Le rôle potentiel de la MO dissoute est en cours d’étude, qui pourrait empêcher la précipitation par chélation. Enfin, à partir des niveaux 4, les solutions sont à l’équilibre vis-à-vis de la calcite et du quartz. Alors que les os de rongeurs sont relativement bien préservés dans les couches fossilifères, les os sont rapidement altérés en conditions contrôlées, particulièrement dans l’eau distillée. Le pH du milieu d’altération oscille autour de 7, alors qu’in situ le pH des eaux interstitielles est supérieur à 7.7, en équilibre avec la calcite. Ces conditions naturelles correspondent à la fenêtre favorable à la dissolution et recristallisation des os (Berna et al., 2004), favorables à la préservation des biominéraux, par recristallisation.

Du rififi chez les escargots : extinction massive dans les taxons inexplorés Régnier C., Achaz G.

1, Lambert A., Cowie R.H., Bouchet P.

2, Fontaine B.

1UMR7138 Evolution Paris-Seine, UPMC, Atelier de Bioinformatique, UPMC, Collège de France

2UMR 7205 ISYEB, MNHN, Paris

Depuis les années 80, de nombreuses études prédisent une extinction massive des espèces. Cependant, en 2013, seul 0.04% parmi les 1.9 millions d'espèces décrites sont officiellement déclarées éteintes. Cette contradiction remet en cause la notion même de crise de la biodiversité. Les invertébrés sont au coeur de cette contradiction puisqu'ils représentent la majeure partie de la diversité et que leur statut de conservation est souvent non-évalué. En utilisant toute l'information disponible sur 200 espèces d'escargots terrestres choisies aléatoirement, nous avons évalué leur statut par deux approches indépendantes: une approche dite "expert" et une approche de modélisation stochastique. Les deux

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approches prédisent environ 10-15% d'espèces éteintes pour cet échantillon. Cette proportion étendue à l'ensemble des espèces terrestres prédit 130 000 espèces éteintes, ce qui parait plus réaliste que les 799 enregistrées officiellement. Ainsi, en s'appuyant sur des informations même parcellaires, il est possible d'évaluer le statut de nombreuses espèces d'invertébrés et ainsi de proposer une image plus réaliste du nombre d'espèces éteintes que celle souvent acceptée des listes officielles.

Application des méthodes de morphométrie géométrique à la caractérisation de la biodiversité actuelle et fossile des rongeurs du Maghreb Stoetzel E.

1, Cucchi T.

2, Cornette R.

1, Denys C.

1

1 Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR7205 ISYEB, Laboratoire Mammifères et Oiseaux, 55 rue

Buffon, 75005 Paris, France 2 Muséum National d’Histoire Naturelle, Département Ecologie et Gestion de la Biodiversité, UMR 7209,

55 rue Buffon – CP 56, 75005 Paris, France Comprendre l’évolution des espèces au cours du temps en relation avec d’éventuelles pressions environnementales ou anthropiques doit reposer sur une approche fine des changements phénotypiques des espèces présentes dans des assemblages fossiles. La morphométrie géométrique représente un outil particulièrement performant pour quantifier la forme des organismes biologiques en séparant ses composantes de taille et de conformation. Dans le cadre de ce travail, nous avons étudié l’évolution de certains rongeurs de dépôts quaternaires du Maroc, en utilisant les molaires comme marqueurs phénotypiques, car les crânes et mandibules sont souvent très fragmentés en contexte fossile et donc non exploitables. La forme des molaires est quantifiée par des analyses de contours (semi-landmarks et transformées de Fourier) et de points-repères homologues (landmarks) appliquées à des échantillons actuels et fossiles de Meriones (Gerbillinae) et Mus (Murinae). Les résultats, validés statistiquement et mis en parallèle avec les données de la génétique sur des populations actuelles de référence, permettent de mieux appréhender les évolutions de taille et/ou de conformation dans le temps et dans l’espace, en mettant en regard leurs réponses phénotypiques face aux pressions climatiques et anthropiques au cours du Quaternaire.

Les communautés de microvertébrés fossiles des sites de Témara (Pléistocène supérieur-Holocène, Maroc) Stoetzel E

1, Denys, C

1, Bailon S.

2, El Hajraoui M.A.

3, Nespoulet R.

4

1 Muséum National d’Histoire Naturelle, UMR7205 ISYEB, Laboratoire Mammifères et Oiseaux, 55 rue

Buffon, 75005 Paris, France 2 Muséum National d’Histoire Naturelle, Département Ecologie et Gestion de la Biodiversité, UMR 7209,

55 rue Buffon – CP 56, 75005 Paris, France 3 Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine, Rabat Hay Riyad, Maroc

4 Muséum National d’Histoire Naturelle, Département de Préhistoire, UMR 7194, Bâtiment de Géologie –

CP 48, 43 rue Buffon, 75005 Paris, France

Les grottes d’El Harhoura 2 et d’El Mnasra, situées dans la région de Témara sur la côte atlantique du Maroc, ont livré un très riche matériel microfaunique (rongeurs, insectivores, amphibiens, reptiles). Une grande abondance de restes osseux et un spectre faunique diversifié nous permettent de caractériser la biodiversité fossile de cette région et d’observer son évolution au cours du Pléistocène supérieur et de l’Holocène (~120-5,8 ka BP). Les faunes sont globalement modernes, mais avec la persistance de caractères morphologiques archaïques pour certains taxons, et des modifications d’aire de répartition pour d’autres. Les changements fauniques ne sont pas continus au cours du temps, mais connaissent des variations liées aux changements climatiques quaternaires. Une comparaison avec les données d’autres sites nord-africains contemporains, ainsi qu’avec les populations microfauniques actuelles, nous permettent de mieux appréhender l’histoire des communautés de microvertébrés de la région dans le contexte global de la 6

ème extinction.

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Liste des Participants

Achaz G. UMR7138 Evolution Paris-Seine, UPMC, Atelier de Bioinformatique, UPMC, Centre Interdisciplinaire de Recheche en Biologie, Collège de France, France. [email protected] Adamou-Djerbaoui M. Laboratoire d’Agrobiotechnologie et de nutrition en zones semi arides. Université Ibn Khaldoun de Tiaret, Algérie. [email protected] Amrouche-Larabi L.

Département des Sciences Agronomique et Departement des Sciences Biologiques, Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, B.P. 17 R.P., Tizi Ouzou, DZ-15 000, Algérie. [email protected] Aulagnier S.

Comportement & Ecologie de la Faune Sauvage, I.N.R.A., B.P. 52627, F 31326 Castanet Tolosan cedex, France. [email protected] Bailon S. Muséum National d’Histoire Naturelle, Département de Préhistoire, UMR 7194, Bâtiment de Géologie – CP 48, 43 rue Buffon, 75005 Paris, France. [email protected] Benazzou T. Université Mohammed V-Agdal, Faculté des Sciences, Département de Biologie, 4 Avenue Ibn Battouta B.P. 1014 RP, Rabat, Maroc. [email protected] Bitam I. Laboratoire VALCORE, Faculté des Sciences, Université de Boumerdes, Algérie. [email protected]

Bochaton C Muséum National d’Histoire Naturelle, Département Ecologie et Gestion de la Biodiversité, UMR 7209, 55 rue Buffon – CP 55, 75005 Paris, France. [email protected]

Bonhomme F. ISEM Montpellier France. [email protected]

Bouarakia O. Université Mohammed V-Agdal, Faculté des Sciences, Département de Biologie, 4 Avenue Ibn Battouta B.P. 1014 RP, Rabat, Maroc. [email protected] Bouchet P. Muséum National d’Histoire Naturelle, ISYEB, UMR 7205, Paris, France. [email protected] Bougariane B. Université Moulay Ismaïl, Faculté des Sciences, Meknès, Maroc. [email protected] Campmas E. PACEA-UMR 5199, Université de Bordeaux, Bât B18, avenue des facultés, 33405, Talence, France. [email protected]

Cornette R. Muséum National d’Histoire Naturelle, ISYEB, UMR 7205, 55 rue Buffon, CP 51, 75005 Paris, France. [email protected]

Dauphin Y. UMR IDES 8148, bât. 504, Université Paris Sud, 91405 Orsay cedex, France. [email protected]

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Delapre A. Muséum National d’Histoire Naturelle, ISYEB, UMR 7205, 55 rue Buffon, CP 51, 75005 Paris, France. [email protected] Denys C. Muséum National d’Histoire Naturelle, ISYEB, UMR 7205, 55 rue Buffon, CP 51, 75005 Paris, France. [email protected]

El Hajraoui MA.

INSAP, Madinat Al Irfane, Rabat Hay Riyad,

Maroc. [email protected]

El Hassani A Institut Scientifique, Avenue Ibn Battota, B.P. 703, Agdal 10106 Rabat, Maroc. [email protected]

Fahd S. Département de Biologie, Faculté des Sciences de Tétouan, Université Abdelmalek Essaâdi, El M'Hannech II, 93030 Tétouan, Maroc. [email protected]

Fernandez Jalvo Y. Museo Nacional De Ciencias Naturales, Madrid, Espagne. [email protected] Geigl EM. Institut Jacques Monod, 15 rue Hélène Brion, 75013 Paris, France. [email protected] Grange T. Institut Jacques Monod, 15 rue Hélène Brion, 75013 Paris, France. [email protected] Guimaraes S. Institut Jacques Monod, 15 rue Hélène Brion, 75013 Paris, France. [email protected] Jeffrey A. Research Laboratory for Archaeology and the History of Art, Oxford University, Oxford OX1 3QY, UK, [email protected]

Lalis A. Muséum National d’Histoire Naturelle, ISYEB, UMR 7205, 55 rue Buffon, CP 51, 75005 Paris, France. [email protected] Lapointe FJ. Département de sciences biologiques, Université de Montréal, Canada. [email protected] Leblois R. Centre de Biologie et Gestion des Populations (CBGP, UMR 1062),34988 Montferrier-sur-Lez cedex France. [email protected] Mataame A. Institut Scientifique, Avenue Ibn Battota, B.P. 703, Agdal 10106 Rabat, Maroc. [email protected] Miralles A. CEFE, CNRS, 1919 route de Mende, 34293 Montpellier cedex 5, France. [email protected]

Nespoulet R. Muséum National d’Histoire Naturelle, Département de Préhistoire, UMR 7194, Bâtiment de Géologie – CP 48, 43 rue Buffon, 75005 Paris, France. [email protected] Nicolas V. Muséum National d’Histoire Naturelle, ISYEB, UMR 7205, 55 rue Buffon, CP 51, 75005 Paris, France. [email protected] Nouet J. UMR IDES 8148, bât. 504, Université Paris Sud, 91405 Orsay cedex, France. [email protected] Ohler A. Muséum National d’Histoire Naturelle, ISYEB, UMR 7205, 55 rue Buffon, CP 51, 75005 Paris, France. [email protected]

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Ouchaou B. Université Moulay Ismaïl, Faculté des Sciences, Département de Géologie, B.P. 11201, Zitoune, Meknès, Maroc. [email protected]

Quantin C. UMR IDES 8148, bât. 504, Université Paris Sud, 91405 Orsay cedex, France. [email protected]

Stoetzel E. Muséum National d’Histoire Naturelle, ISYEB, UMR 7205, 55 rue Buffon, CP 51, 75005 Paris, France. [email protected]