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JOURNEES D’ETUDE DE L’ ACIREPH « Qu’appelons-nous "démocratie" ATELIER CONSEILS D’ELEVES AUTOGERES ET CONSEIL DE CLASSE PARTICIPATIF Horaires 9h30 -12h Sommaire Programme … page 2 Blog de la classe … page 2 Les conseils d’élèves au lycée Feyder … pages 3 et 4 Les conseils de classe participatif au lycée Feyder … pages 5 et 6 Extraits d’ouvrages … pages 7 et 8 Bibliographie … page 8 1

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JOURNEES D’ETUDE DE L’ ACIREPH« Qu’appelons-nous "démocratie" ? »

ATELIER

CONSEILS D’ELEVES AUTOGERES ET CONSEIL DE CLASSE PARTICIPATIF

Horaires

9h30 -12h

Sommaire

Programme … page 2Blog de la classe … page 2Les conseils d’élèves au lycée Feyder … pages 3 et 4Les conseils de classe participatif au lycée Feyder … pages 5 et 6Extraits d’ouvrages … pages 7 et 8Bibliographie … page 8

Intervenants

M.REYNAUD Laurent, enseignant des SVT, [email protected]

M.DELARGE Raphael, enseignant d’HG, [email protected]

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PROGRAMME

Présentation

LES CONSEILS D’ELEVES AUTOGERES (1h)

1. Contexte historique des conseils d’élèves2. L’expérience des conseils coop au lycée Jacques Feyder

a. Etat actuel des conseils d’élèves au lycée

b. Evolutions des conseils d’élèves au lycée

c. Les observables pédagogiques et les résultats

3. Les transpositions possibles

DISUCSSION COLLECTIVE (1h)

« L’expérience de la démocratie directe dans un contexte pédagogique spécifique : le conseil d’élève »

LES CONSEILS DE CLASSE PARTICIPATIFS (20min)

1. Les conseils de classe traditionnels : résultats et limites

2. Les conseils de classe participatifs : une perspective nouvelle

a. Objectifs redéfinis des conseils de classe

b. Modalités organisationnelles

BLOG DES CLASSES COOP DU LYCEE FEYDER

https://feydercoop.wordpress.com

(Activités, interviews d’élèves notamment au sujet des conseils coop, …)

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LES CONSEILS COOP AU LYCEE FEYDER

Les objectifs du conseil coopLe but du conseil coop, ou conseil d’élèves en pédagogie Freinet, est de développer la prise de responsabilités et la prise de décision en groupe chez les élèves, en associant les élèves aux choix concernant le fonctionnement de la classe.

Le conseil coop n’est pas un espace de libre parole ou de discussion. C’est un espace de prise de décision effective. Cela signifie que lorsqu’on organise un conseil coop, on accepte de renoncer à une partie de nos prérogatives pour confier aux élèves certaines décisions. Il peut éventuellement servir à régler des conflits existant dans la classe, mais là n’est pas son objectif premier. En fait, le conseil coop a pour but de former des citoyens pour qui la parole n’est pas un exercice vide de sens, mais un outil de pouvoir, qui permet de prendre collectivement de vraies décisions, dont ils voient l’effet. Il a aussi un objectif stratégique : en associant les élèves aux décisions qui concernent la classe, il permet d’améliorer le fonctionnement coopératif. Enfin, il favorise l’action collective et la coopération entre élèves pour prendre des décisions et les mettre en application.

Il convient de réfléchir aux décisions que l’on peut confier au conseil coop. Il sert notamment à organiser le travail, organiser la vie quotidienne de la classe, organiser les événements exceptionnels et les projets.

Le déroulement du conseil coopLe conseil coop est ritualisé : il se déroule dans un ordre précis. Au début de l’année, ce sont les enseignants qui l’animent et l’organisent, mais le but est que les élèves puissent à terme l’organiser seuls.

Les tables sont placées contre les murs, les chaises devant les tables, en U. Personne n’est assis derrière le U.

Si quelqu’un d’étranger à la classe souhaite assister au conseil, il en demande l’autorisation au début du conseil.

Au début du conseil, le président de conseil donne la parole aux responsables pour les règles :

« Protecteur de parole » : personne ne se moque « Distributeur de parole » personne ne parle en même temps que celui ou celle qui a la parole + ceux qui ne

prennent jamais la parole sont prioritaires quand ils la demandent. « Secrétaire» ce qui est dit au conseil ne sort pas du conseil (à l’exception du compte-rendu)

Les décisions du précédent conseil sont affichées dans la salle, ainsi que le nom des responsables et l’échéance.

Puis, le conseil est organisé comme suit :

la météo : comment va la classe ? Informations diverses + les responsables font le bilan de leur action devant le conseil Demandes Propositions Décisions Critiques Félicitations et remerciements Lecture des décisions

A la fin du conseil, le président clôt le conseil. Les élèves exclus du conseil rangent la salle.

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L’organisation du conseil coopPour que le conseil se déroule au mieux, des rôles sont attribués au début de chaque conseil. Dans la mesure du possible, les responsables changent à chaque conseil.

Au début du conseil, on demande des volontaires pour chaque rôle. S’il y a des oppositions à ce que quelqu’un occupe un rôle, on choisit quelqu’un d’autre.

Les rôles sont les suivants :

Un président.

Le président gère le temps accordé à chaque sujet, décide quand on passe d’un sujet à l’autre après avoir demandé si le sujet est clos, recentre la discussion si elle s’éloigne du sujet. Au début de l’année, les enseignants aident le président dans sa tâche difficile.

Un distributeur de parole.

Le distributeur de parole note sur un papier le nom des personnes qui souhaitent parler et, à la fin de chaque prise de parole, il indique qui parle ensuite. Il veille à ce que chacun ne parle pas trop longtemps. Ceux qui ne prennent jamais la parole sont prioritaires quand ils la demandent.

Un protecteur de parole.

Le protecteur de parole veille à ce que personne ne parle en même temps que la personne qui a la parole et à ce que personne ne se moque. Si quelqu’un se moque, il le met aussitôt dehors. Si quelqu’un parle plusieurs fois en dehors de son tour, il le met dehors également. Au début du conseil, le protecteur de parole rappelle les trois règles du conseil qui sont : personne ne se moque, personne ne parle en même temps que celui ou celle qui a la parole, ce qui est dit au conseil ne sort pas du conseil (à l’exception du compte-rendu).

Un secrétaire.

Le secrétaire prend en note ce qui est dit pendant le conseil et rédige le compte-rendu. A noter que le compte-rendu n’inclut pas les critiques.

Les décisions du conseil coopLes décisions du précédent conseil sont affichées dans la salle, ainsi que le nom des responsables et l’échéance. Au début de chaque conseil, les responsables font le bilan de leur action devant le conseil.

Pour que les décisions puissent être mises en œuvre, il faut ménager aux élèves un temps pour le faire. Ce sont les heures coop qui servent à mettre en œuvre les décisions du conseil coop.

Si les décisions du conseil coop ne sont pas mises en œuvre de façon répétée, cela signifie que les élèves ne prennent pas au sérieux la coopération. Il faut alors songer à suspendre le fonctionnement coopératif.

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LES CONSEILS DE CLASSE PARTICIPATIFS AU LYCEE FEYDER

Objectifs : -Rendre les conseils de classe plus constructifs pour les élèves.- Inclure les élèves au cœur des conseils pour les responsabiliser et les sensibiliser.

Déroulé global :

Détails :

Phase 1 : les bulletins de travailDescriptif : l’ensemble des enseignants de l’équipe sont invités à remplir le bulletin en ligne. A la fin de cette étape, les bulletins de travail sont imprimés. (cf annexe 1)

Phase 2 : le conseil profDescriptif : Les professeurs de l’équipe se rencontrent en conseil pour partager leurs points de vue sur chaque élève et remplir ensemble la fiche bilan individuelle (cf annexe 1)Durée indicative : 1h30

Phase 3 : le conseil élèveDescriptif : au cours du conseil coop’ précédent le conseil de classe, les élèves récupèrent le bulletin de travail uniquement sur une demi-heure et remplissent leur fiche bilan Ils remplissent individuellement une partie de leur bilan puis discute en groupe pour le compléter.Durée indicative : 30min suite à de conseil coop’ classique.

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Remplir les bulletins en ligne

Bulletin de travail

Conseil profs

Bilan individuel version prof

Bilan individuel version élève

Entretiens

Bulletin final avec bilan

Réunion parents/profs

Conseil élève

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Phase 4 : les entretiens de fin de trimestre

Descriptif : pour réduire le temps du conseil, l’équipe d’évaluation est scindée en trois commissions qui siègent en parallèle dans la même salle.

Membre d’une commission de progression :-3 professeurs (on veillera à équilibrer les disciplines littéraires et scientifiques)-1 élèves délégués-1 parent de la classe-1 personnel de direction éventuellement

Pendant ce temps, le 4ème délégué gère l’attente du groupe classe.

Remarque : la classe Coop ne distingue pas les sous délégués des délégués mais considères les 4 élus aux mêmes responsabilités.

Les élèves de la classe sont divisés dans les différentes commissions.

Un ordre de passage est préalablement établi et distribué aux élèves qui attendent dans une salle. Le délégué gère le flux des élèves dans les différentes commissions.

Le bulletin n’est pas projeté dans les commissions pour focaliser l’attention sur la discussion et les déconnecté de la pression des résultats affichés.

L’élève concerné entre dans la salle, il siège à côté d’un délégué et commence par exposer son bilan personnel et propose son appréciation générale. Les professeurs exposent ensuite leur bilan. Une discussion constructive s’engage alors sur la base des deux bilans. L’appréciation proposée par l’élève est écrite sur le bulletin avec ou sans modifications par les enseignants.

Un bilan final est alors proposé.

Durée indicative : 1h30

Modulation : au lieu de trois commissions d’entretiens en parallèle, deux commissions peuvent être réunies.

Phase 5 : le bulletin final

Le bulletin final comporte, en plus du bulletin habituel, une ligne permettant d’apposer un commentaire des professeurs sur l’implication de l’élève dans la coopération et la progression des attitudes (cf tableau de compétences).

Le bulletin est délivré aux parents lors de la réunion parent-professeur.Durée indicative : 2h30

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EXTRAITS D’OUVRAGES

« le samedi soir, les élèves se réunissent. Le président, dont on comprend qu’il a été élu par ses camarades, s’assied à la place du maître. L’instituteur se tient au fond, dans une posture discrète et rassurante. Le secrétaire, qui est sans doute lui aussi élu, lit le compte rendu des travaux précédents. On examine la situation financière de la coopérative. Puis on discute de différentes questions. Le rituel est précis et régulier. Le champ des questions abordées est très large. On parle des problèmes financiers, disciplinaires, du travail que chacun a accompli pendant la semaine »

Extrait « L’école moderne ». Célestin Freinet. 1944.

"Le Conseil, réunion d'information de tous par tous, ŒIL du groupe : appareil de radioscopie décelant les formations microsociologiques, "compteur grégaire" renseignant sur l'énergie inconsciente... Instrument d'analyse, d'interprétation, de critique, d'élaboration collective et de décision, mémoire du groupe aussi : nous avions parlé de CERVEAU du groupe qui donne un sens à ce qui est dit ici. En tant que réunion d'épuration qui draine toutes sortes d'énergies, les récupère ou les élimine, le Conseil était le REIN du groupe, mais cour de justice ou lieu de recours, lieu où se fait la Loi dans le groupe, où l'on parle au nom de la Loi, différemment et efficacement, le Conseil nous apparaissait comme un moyen de langage, créateur de nouveaux dynamismes : CŒUR du groupe."

Extrait « De la classe coopérative à la pédagogie institutionnelle ». OURY F. 1978.

"Le conseil, est une institution de base de la classe coopérative évoluant vers l'autogestion. Les enfants y établissent leurs lois, règlent les conflits, examinent les propositions concernant les activités et les relations au sein du groupe, mettent au point leur plan de travail de la semaine, discutent de leurs réalisations. »

Extrait « Vocabulaire de l'éducation" MIALARET G. 1979.

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Eugène Varlin, ouvrier relieur et communard, parle des sociétés ouvrières :

À moins de vouloir tout ramener à un état centralisateur et autoritaire, qui nommerait les directeurs d’usines, de manufactures, de comptoirs de répartition, lesquels directeurs nommeraient à leur tour les sous-directeurs, contre-maîtres, chefs d’atelier, etc., et d’arriver ainsi à une organisation hiérarchique de haut en bas du travail, dans laquelle le travailleur ne serait plus qu’un engrenage inconscient, sans liberté ni initiative ; à moins de cela, nous sommes forcés d’admettre que les travailleurs, eux-mêmes, doivent avoir la libre disposition de leurs instruments de travail, sous la condition d’apporter à l’échange leurs produits au prix de revient, afin qu’il y ait réciprocité de service entre les travailleurs des différentes spécialités. […]

Mais il ne faut pas croire qu’une telle organisation puisse facilement s’improviser de tous points ! Il ne suffit pas pour cela de quelques hommes intelligents, dévoués, énergiques ! Il faut surtout que les travailleurs, appelés ainsi à travailler ensemble librement et sur le pied d’égalité respective, soient déjà préparés à la vie sociale.

Une des plus grandes difficultés que les fondateurs de sociétés de tous genres, tentées depuis quelques années, ont rencontrée, c’est l’esprit d’individualisme, développé à l’excès chez la plupart des hommes et même chez ceux qui comprennent que par l’association seulement les travailleurs peuvent améliorer les conditions de leur existence, et espérer leur affranchissement.

Eh bien ! les sociétés ouvrières, sous quelques formes qu’elles existent actuellement, ont déjà cet immense avantage d’habituer les hommes à la vie de société, et de les préparer ainsi pour une organisation sociale plus étendue. Elles les habituent, non seulement à s’accorder et à s’entendre, mais encore à s’occuper de leurs affaires, à s’organiser, à discuter, à raisonner de leurs intérêts matériels et moraux, et toujours au point de vue collectif puisque leur intérêt personnel, individuel, direct, disparaît dès qu’ils font partie d’une collectivité.

Joint aux avantages que chacune de ces sociétés peut procurer à ses membres, il y a par ce fait du développement de la sociabilité, de quoi les faire recommander toutes par les citoyens qui aspirent à l’avènement du socialisme.

Mais les sociétés corporatives (résistance, solidarité, syndicat) méritent surtout nos encouragements et nos sympathies, car ce sont elles qui forment les éléments naturels de l’édification sociale de l’avenir ; ce sont elles qui pourront facilement se transformer en associations de producteurs ; ce sont elles qui pourront mettre en œuvre l’outillage social et organiser la production.

Beaucoup de leurs membres, souvent, sont inconscients au début, du rôle que ces sociétés sont appelées à remplir dans l’avenir ; ils ne songent d’abord qu’à résister à l’exploitation du capital, ou à obtenir quelques améliorations de détail ; mais bientôt, les rudes efforts qu’ils ont à faire pour aboutir à des palliatifs insuffisants ou quelques fois même, à des résultats négatifs, les amènent facilement à rechercher les réformes radicales qui peuvent les affranchir de l’oppression capitaliste. Alors ils étudient les questions sociales et se font représenter aux congrès ouvriers.

BIBLIOGRAPHIE

FREINET C., L'organisation de la classe, Cannes, Dossier Pédagogique de l'Ecole Moderne n∞5, 1964

FREINET E., « Naissance d'une pédagogie populaire »

JASMIN D., « Le conseil de coopération »

MIALARET G., « Vocabulaire de l'Education »

OURY F. & VASQUEZ A., « De la classe coopérative à la pédagogie institutionnelle »

POCHET C.& OURY F., « Qui c'est le conseil ? »

CONNAC Sylvain, « La coopération entre élèves »,

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