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EFFETS DE L’INTERDICTION DES EXPORTATIONS DE CÉRÉALES EN AFRIQUE DE L’OUEST: CAS DU MALI POUR LE RIZ, LE MAÏS ET LE MIL/SORGHO INITIATIVES INTÉGRÉES POUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU MALI (IICEM) AOÛT 2013 La publication de ce rapport a été rendue possible grâce à l’appui du peuple américain à travers l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID). Les auteurs de ce rapport sont Harouna Niang, Daniel Plunkett et Salihou Guiro pour CARANA Corporation. Task Order AID-OAA-TO-11-00044 GBTI II IQC # EEM-1-00- 07 00006-0

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EFFETS DE L’INTERDICTION DES EXPORTATIONS DE CÉRÉALES EN AFRIQUE DE L’OUEST: CAS DU MALI POUR LE RIZ, LE MAÏS ET LE MIL/SORGHOINITIATIVES INTÉGRÉES POUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU MALI (IICEM)

AOÛT 2013La publication de ce rapport a été rendue possible grâce à l’appui du peuple américain à travers l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID). Les auteurs de ce rapport sont Harouna Niang, Daniel Plunkett et Salihou Guiro pour CARANA Corporation. Task Order AID-OAA-TO-11-00044 GBTI II IQC # EEM-1-00-07 00006-0

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EFFETS DE L’INTERDICTION DES EXPORTATIONS DE CÉRÉALES EN AFRIQUE DE L’OUEST: CAS DU MALI POUR LE RIZ, LE MAÏS ET LE MIL/SORGHOINITIATIVES INTÉGRÉES POUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU MALI (IICEM)AOÛT 2013

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Les opinions ici exprimées sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement les points de vue de l’USAID.

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RÉSUMÉDepuis le début de la crise alimentaire mondiale en 2007, les interdictions des exportations de céréales par l’administration malienne et par les instances au niveau local ont freiné le développement des filières riz, maïs et mil-sorgho. La levée de toutes restrictions à la libre circulation des céréales sur le marché intérieur du Mali et sur les exportations porterait l’effet de stimuler ces chaines de valeur avec un effet multiplicatif en termes économiques. Cette étude considère l’évidence empirique disponible, avec la conclusion à la fin que les interdictions des exportations des céréales maliennes, imposées au nom de la sécurité alimentaire, sont énormément défavorables pour la sécurité alimentaire au Mali.Since the beginning of the global food crisis in 2007, restrictions placed on the export of cereals by the Malian national government and local governments have restrained development of the rice, maize and millet-sorghum value chains. Lifting all restrictions on the free movement of cereals within Mali and on exports would stimulate these sectors and provide an economic multiplier effect. This study considers the available empirical evidence, arriving at the conclusion that restrictions on Malian cereals exports, imposed in the hope of improving food security, in fact are enormously harmful to food security in Mali.

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TABLE DES MATIÈRESRésumé.................................................................................................................. iiiTable des matières................................................................................................ ivAbréviations et sigles.............................................................................................vCadre de l’étude.....................................................................................................1Méthodologie..........................................................................................................2

Analyse théorique des effets de l’interdiction des exportations..........................2Analyse des effets sur la base de l’analyse des prix...........................................6Analyse des résultats de l’enquête sur le terrain..............................................10Statistiques sur les exportations de céréales du Mali.......................................11

Conclusions et recommandations.........................................................................13Annexe 1: Questionnaire pour élucider de nouvelles données relatives au commerce en céréales au Mali.............................................................................14Annexe 2: Notes méthodologiques sur l’analyse statistique................................16Annexe 3: Bibliographie.......................................................................................18

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ABRÉVIATIONS ET SIGLESATP/E-ATP Agribusiness and Trade Promotion program (ATP) et Extended

Agribusiness and Trade Promotion program (E-ATP)CEDEAO Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (ECOWAS)CILSS Comité Inter-états pour la Lutte contre la Sécheresse dans le

SahelECOWAS Economic Community of West African States (CEDEAO)FAO United Nations Food and Agriculture OrganizationFCFA Franc de la Communauté Financière Africaine (la monnaie du

Mali)IICEM Initiatives Intégrées pour la Croissance Economique au Mali

(USAID)OMA Observatoire des Marchés Agricoles du MaliOMC Organisation Mondiale du Commerce (WTO)OPA Observatoire des Pratiques AnormalesPCE Programme de Croissance Economique au Sénégal (USAID)ROAC Réseau Ouest Africain CéréalierUEMOA Union Economique et Monétaire Ouest AfricaineUSAID United States Agency for International DevelopmentUSDA United States Department of AgricultureWAGN West Africa Grains Network (ROAC)WATH West African Trade Hub

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CADRE DE L’ÉTUDELe Mali à l’instar des autres pays de l’Afrique de l’Ouest a depuis 2004 appliqué officieusement une politique d’interdiction des exportations de céréales, même envers les partenaires commerciaux dans les regroupements régionaux les plus intimes. Les interdictions des exportations sont contraires aux engagements honorablement pris par le Mali au niveau de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Au Mali en 2007, l’interdiction des céréales a été formalisée dans l’Arrêté interministériel N°7 portant suspension d’exportation et réexportation de certains produits de première nécessité dont les céréales pour la campagne 2007-2008. Mais depuis ce temps-là, aucun document officiel n’a annulé ni prolongé l’interdiction. Le Mali s’est engagé répétitivement dans le cadre de l’UEMOA et de la CEDEAO à un marché commun dans le commerce de denrées alimentaires entre les Etats ouest africains. L’interdiction des exportations, politique devenue habituelle et ainsi délibérée et préméditée, est clairement une barrière non tarifaire et alors non permise.La décision d’imposer une interdiction est le plus souvent communiquée de façon verbale aux agents chargés de la faire appliquer au niveau des corridors routiers. L’absence de support écrit de la décision rend l’identification de son origine plus difficile. On cite le plus souvent une seule réunion de 5 hautes organes1 en 2007 comme la source originale de cette décision réflexive qui est le blocus total d’exportations de céréales sous le régime légal. Parmi les opérateurs économiques et les représentants d’organes publiques, privés et mixte, il est constaté que le Ministère de l’Administration Territoriale, le Ministère de l’Agriculture, le Ministère du Commerce, et le Commissariat à la Sécurité Alimentaire portent tous une influence dans la maintenue de cette politique inefficace. Un exemple illustratif provient de la filière bétail malienne, où depuis 2007 la signature du représentant du Gouverneur de région du Mali est exigée pour obtenir l’approbation nécessaire à l’exportation de bétail. Les interdictions touchent même la libre circulation de céréales à d’autres destinations à l’intérieur du Mali.2 ou à destination extérieure, tous les Gouverneurs des régions du Mali ont cependant été impliqués dans l’application de la mesure.Il est vrai que les Etats disposent de tout instrument pour assurer la sécurité alimentaire de leurs populations. Notre argument est que certains instruments censés de renforcer la sécurité alimentaire portent l’effet de nuire à la sécurité alimentaire, à voir les interdictions d’exportations de céréales. En dehors des considérations de sécurité, la principale justification pour l’imposition d’une interdiction des exportations, ou bien pour l’imposition de contraintes à la libre circulation à l’intérieur du pays, est l’incidence d’épizooties ou de maladies végétales. Mais la politique actuelle du Mali est de bloquer les exportations de céréales à raison de craintes sur la disponibilité de denrées alimentaires, sans faire fi à la capacité des partenaires régionaux à fournir le marché malien au besoin. Comme démontré dans ce rapport, le secteur privé malien, en dépit des interdictions, a su persister avec des exportations de céréales.1 Les ministères de l’Agriculture, Commerce, Finance, Sécurité Intérieure, et Administration Territoriale et des Localités.2 Dans certaines zones au Nord du Mali, certainement, le conflit armé a empêché la libre circulation de céréales.

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A notre connaissance, il n’y a jamais eu d’évaluation des effets de cette pratique de l’interdiction des exportations sur l’offre et la demande des céréales. Le Projet IICEM à travers cette Note Technique o1 vise à combler cette lacune en offrant une analyse des effets de l’interdiction des exportations dans le cas des filières riz, maïs et mil/sorgho qui font l’objet de cette étude.Il faut noter que le projet IICEM est financé par l’USAID/Bamako qui appuie le Mali dans sa politique de Promotion de la sécurité alimentaire à travers notamment le développement des chaines de valeur riz et mil/sorgho.3 Depuis 2010, le Projet a enregistré d’importants résultats dans l’identification des barrières au commerce et au transport des céréales, le regroupement des acteurs concernés pour les amener à faire un meilleur plaidoyer de leur cause ainsi qu’ à leur faire prendre conscience des problèmes existants dans les deux chaines de valeur au niveau des marchés principaux des villes du Mali. En 2011, le projet a collaboré avec les Projets régionaux de l’USAID (ATP et E-ATP) pour déterminer les facteurs qui sont à la base du renchérissement des coûts de logistique et de transport sur les corridors de la sous-région. Il est ainsi apparu que certains obstacles au commerce sont liés à la non application effective des politiques commerciales officiellement déclarées. Pour lever ces obstacles, il faut nécessairement une volonté politique. C’est pourquoi le projet IICEM a été un des acteurs majeurs de l’organisation en 2011 de la Conférence Bilatérale de corridor entre le Mali et le Sénégal placée sous la haute présidence des Premiers Ministres des deux pays dans le but de confirmer la volonté politique d’améliorer le libre commerce des céréales dans l’espace régional.4 L’hypothèse du Projet IICEM dans le cadre de cette Note est que le Mali a les moyens et les opportunités d’offrir la sécurité alimentaire à sa population. Pour concrétiser cela, il faut nécessairement passer par l’augmentation des rendements agricoles à un niveau international. Ce qui à son tour va demander que les paysans maliens soient mieux connectés aux marchés nationaux et régionaux.Cette Note ne peut couvrir que les barrières liées au commerce des céréales, mais il y a d’autres aspects nécessaires à prendre en compte pour que le Mali exploite au maximum son potentiel commercial dans le domaine des céréales dans la sous-région. D’autres études ultérieures seront nécessaires pour cela. Cette étude a toutefois identifié la volonté politique et l’engagement de tous les acteurs concernés à appliquer effectivement le libre commerce des céréales comme un domaine important qui peut contribuer à : réduire le coût des transactions, améliorer la compétitivité du Mali, augmenter le revenu des paysans et donc réduire la pauvreté en milieu rural et urbain avec des conséquences bénéfiques pour la sécurité alimentaire.

MÉTHODOLOGIELa méthodologie a consisté à : a) exploiter les études existantes notamment celles disponibles au niveau de l’USAID ; b) analyser les statistiques existants 3 Cette étude fournit une analyse du comportement saisonnier du prix du maïs à Ségou, même si à présent le projet IICEM ne travaille que sur le riz et le mil-sorgho. Les effets de substitution entre le riz, le maïs, et le mil-sorgho restent à étudier. Vu la disponibilité du reportage de l’OMA, nous avons analysé les prix du mil et sorgho en tant que denrées distinctes. Une Annexe de ce Rapport contient une Note Méthodologique qui explique davantage l’approche et la source des données.4 Le projet régional ATP/E-ATP et le projet USAID au Sénégal, le Programme de Croissance Economique (PCE), ont également collaboré de leur part.

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notamment celles collectées par l’OMA et le projet ATP de l’USAID ; c) interviewer certains commerçants de céréales à Kayes, Mopti, Sikasso, Koutiala, Ségou et Bamako ; d) exploiter les résultats des ateliers/débats entre tous les acteurs y compris les services techniques nationaux et régionaux des localités visités.

ANALYSE THÉORIQUE DES EFFETS DE L’INTERDICTION DES EXPORTATIONS

Les interdictions des exportations de céréales sont imposées presque chaque année, de façon non formelle et non documentée. La pratique est en violation des engagements sous l’UEMOA, sous la CEDEAO, sous l’OMC, et même de l’engagement pris par le Mali en novembre 2011en signant la nouvelle Charte régionale pour la prévention et la gestion des crises alimentaires, dans le cadre du Réseau pour la Prévention des Crises Alimentaires (RPCA, www.food-security.net), qui regroupe les Etats à risque en Afrique de l’Ouest , des organisations internationales et autres donateurs. Parmi les engagements, la Charte demande explicitement que les Gouvernements s’engagent à:

Fournir des informations sur les surplus existants ou prévus ainsi que sur les prix sur les marchés nationaux afin de faciliter les achats locaux ou triangulaires ;

S’abstenir de toute restriction sur les achats locaux ou triangulaires des zones excédentaires vers les zones déficitaires, et respecter la liberté du commerce alimentaire régional.

L’Etat Malien serait en meilleure position pour expliquer ces décisions si celles-ci sont basées sur une analyse des statistiques fiables sur l’offre et la demande des céréales. La bonne méthode de présentation de l’équilibre du marché pour les céréales, dépend de l’équation qui suit:

Stocks début de l’année + Production + Importations =Consommation apparente + Exportations + Stocks fin de l’année

Voilà la méthode de la FAO, de l‘USDA, et de l’Eurostat. La partie gauche de l’équation représente l’Offre, et la partie droite la Demande.Par contre, la “ méthode simplifiée ” actuellement en usage en Afrique de l’Ouest dépend de cette équation :

Δ Production = Δ Exportations nettes

[La variation dans le niveau de production d’une année à l’autre détermine la variation en exportations nettes (X moins M)].L’aspect positif de cette méthode est qu’elle est facile à comprendre:

Bonne pluviométrie : «La pluviométrie nous favorise cette année, alors il y aura un excédent exportable.»

Mauvaise pluviométrie : «La pluviométrie est défavorable cette année, alors il n’y aura pas d’excédent exportable.»

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En général le calcul de l’excédent exportable (ou du ‘surplus exportable ’) est une méthode pas très fiable. Elle entraine le plus souvent une intervention musclée de l’administration allant jusqu’à l’interdiction des exportations de céréales. Les interdictions sont presque toujours contreproductives.La méthode simplifiée d’évaluation des marchés agricoles est un vestige des temps passés, du mercantilisme du 17è siècle. Cette vision de l’économie estime bonnes les exportations, mauvaises les importations, mais le résultat est qu’on a beaucoup d’importations et zéro exportations, à cause des interdictions. «La main invisible» du marché n’y est pas présente; en effet, ce qui est visible c’est la main des décideurs politiques.

Figure 1 - Effet souhaité d’une interdiction des exportations

L’acte de bloquer des exportations augmente la quantité disponible sur le marché local à très court terme, avec une influence à la baisse sur les prix (Figure 1). Cet effet positif ne dure malheureusement qu’à très court terme—le jour même.

Figure 2 - Effets à plus long terme d’une interdiction des exportations

Des politiques imprévisibles créent de l’incertitude et freinent l’investissement à plus long terme, d’où l’effet imprévu de baisse de la quantité disponible et

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l’augmentation des prix. A la fin, comme dans la Figure 2, l’offre Q3 est inférieure au niveau Q1du début.Ouvrir les frontières a pour effet d’augmenter la Demande (Figure 3). Les producteurs en bénéficient.

Figure 3 - L’effet qui résulte de l’Ouverture des Frontières à court terme

Figure 4 - L’effet qui résulte de l’Ouverture des Frontières à moyen terme et au-delà

Avec l’ouverture des frontières, les producteurs, les stockistes, et les commerçants tous vont investir dans le secteur. La quantité augmente, les prix diminuent et se stabilisent (Figure 4). Alors, on voit que l’Ouverture des Frontières est dans l’intérêt des producteurs! Examinons la psychologie des producteurs : En face des opportunités présentées par la libre échange avec les pays voisins (UEMOA, CEDEAO), le producteur de céréales va s’enthousiasmer, donnant ainsi un élan à la production. Mais confronté à la fermeture des frontières, le producteur va se retrancher, réduisant ainsi l’incitation à investir dans la production.Les conclusions de cette analyse théorique relèvent que pour faire face à l’insécurité alimentaire, le Mali devrait :

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1) Ouvrir les frontières conformément à ses engagements UEMOA et CEDEAO ;

2) Améliorer son system d’analyse de l’équilibre des marchés ;3) Accepter philosophiquement qu’à l’avenir, le Mali en pleine croissance

démographique aura besoin d’augmenter la production, augmenter les importations, et augmenter les exportations. C’est normal pour une économie à la fois d’importer et d’exporter !

ANALYSE DES EFFETS SUR LA BASE DE L’ANALYSE DES PRIX

Le rôle de l'instabilité des prix dans la sécurité alimentaire Il y a des inconvénients importants à l'instabilité des prix pour les producteurs et les consommateurs. Des niveaux élevés de fluctuation des prix limitent les décisions de planification et augmenter le taux des investissements à haut risque.Lorsque l'instabilité des prix est causée par des décisions politiques, l’objectif visé et la méthode utilisée peuvent naturellement toujours faire l’objet de critique de la part des opposants.Des données récentes sur l’évolution des prix à la consommation fournies par l'Observatoire des Marchés Agricoles du Mali (OMA) permettent d’améliorer les outils de prévision chaque année et par localité, en ce qui concerne la Période de soudure, ou période de pénurie en céréales.La figure 5 montre qu’à Ségou Centre, les prix à la consommation ont varié considérablement au cours de la période couverte par les données de l’OMA, à savoir de janvier 2000 à juillet 2013.

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Figure 5 - Historique mensuelle des prix à la consommation du Mil, Ségou Centre, 2000-2013

Pour le mil, du moins à Ségou, on peut constater que la période de prix la plus élevée va de juillet à octobre, au-dessus de 150 FCFA le kilo, avec des prix atteignant un sommet en août et septembre (Figure 6).

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Figure 6 - Historique mensuelle des prix à la consommation, Mil, Ségou Centre, 2000-2013

J F M A M J J A S O N D0

20

40

60

80

100

120

140

160

180

Source: Observatoire national des Marchés Agricoles (OMA), estimations des auteurs.

De mai à septembre est la période de prix la plus élevée pour le maïs à Ségou (figure 7), avec août le mois le plus coûteux pour les consommateurs.

Figure 7 - Historique mensuelle des prix à la consommation, Maïs, Ségou Centre, 2000-2013

J F M A M J J A S O N D0

20

40

60

80

100

120

140

160

Source: Observatoire national des Marchés Agricoles (OMA), Estimations des auteurs.

Pour le riz Gambiaka, qui est la plus chère et la plus prisée des céréales au Mali, l’évolution des prix du marché montre qu’entre 2000-2012, le prix au kilo en FCFA était le double de celui du maïs, du mil et du sorgho (tableau 1 ci-dessous).

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FCFA par kilogramme

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L'analyse de l'écart-type par mois (Figure 8) suggère que les fluctuations des prix sont la norme pour toutes les céréales dans toute l'année, même si les prix semblent plus prévisibles pendant la période de récolte et au début de la campagne de commercialisation, c’est-à-dire en octobre et novembre.

Figure 8 - Écart-type (« standard deviation ») par mois des prix à la consommation du maïs, Ségou Centre, 2000-2013

Le tableau 1 démontre aussi que le prix à la consommation pour le riz Gambiaka varie moins que les prix du maïs, du mil et du sorgho, comme en témoigne le coefficient de variance, une mesure normalisée de dispersion autour de la moyenne. Cela suggère que le riz Gambiaka est le plus sûr pari pour l'investissement et surtout à cause des nouvelles opportunités qu’offre le développement de produits à valeur ajoutée. Les prix à la consommation à Ségou (un marché important de transfert pour le riz de l'Office du Niger non loin de Mopti) sont en moyenne constamment au-dessus de 285 FCFA par kilogramme de Mai à Octobre, comme en Figure 9, avec le pic en Septembre sur la période 2000-2012 couverte par l'étude.

Tableau 1 - Les prix du riz Gambiaka varient moins au Mali que les prix des autres céréales

Maïs Mil Sorgho Riz Gambiaka

Moyenne (average)

135 138 141 279

Chiffre moyen (mean)

132 134 147 259

Écart-type (standard deviation)

39,82 45,56 45,61 56,33

Coefficient de variance

30,2% 34,1% 31,1% 21,9%

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Source: Basé sur les prix à la consommation pour 125 points de données à partir de janvier 2000 à juillet 2013.

Le rôle du riz Gambiaka par rapport à la sécurité alimentaire est à multi-facettes. Il est perçu comme un symbole dans les domaines culturel, sociologique et économique. Des variétés de riz moins prestigieux sont aussi cultivées localement au Mali, y compris le NERICA, récemment introduit. D'autres investigations ultérieures pourraient examiner le rôle de la substitution de produits dans l’évolution des prix de céréales fournie par l’OMA.

Figure 9 - Historique mensuelle des prix à la consommation, riz Gambiaka, Ségou Centre, 2000-2013

Source: Observatoire national des Marchés Agricoles (OMA), Estimations des auteurs.

Du côté de l'offre, les responsables nationaux et locaux et les acteurs publics et privés devraient chercher à étendre la période pendant laquelle le Gambiaka attire un prix élevé grâce à un meilleur stockage et conservation, ainsi prolongeant la courbe des prix élevés. Le riz Gambiaka représente une opportunité exceptionnelle pour le développement de produits de haut de gamme à forte valeur ajoutée, tels que des paquets de 500 grammes de haute qualité de Gambiaka prêt à être utilisé par le consommateur malien. Une deuxième opportunité serait une gamme de produit de riz Gambiaka étuvé conditionné dans des paquets pour la diaspora des Maliens qui se trouvent à Ouagadougou, Accra, Abidjan, Dakar, Paris, New York, Washington et Boston, parmi d’autres marchés prometteurs.Du côté de la demande, le riz Gambiaka ne doit pas nécessairement être considéré comme un produit à réserver pour la « sécurité alimentaire. » C’est le riz importé, souvent de qualité inférieure, qui est le type le plus couramment consommé dans les centres urbains au Mali, comme Bamako. Le Mali a hérité du Sénégal la tradition du tschéboudienne qui est préparé avec du riz brisé de qualité inférieure. Le riz thaïlandais et vietnamien répond à ses besoins, souvent étiqueté « 100% brisure. »L'implication politique est que les gouvernements nationaux et locaux au Mali devraient s'abstenir d'imposer des restrictions à la circulation des céréales à tout

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moment, mais la surveillance de la conformité aura le plus grand impact sur le maintien de l'ouverture des marchés au cours de la période mai-septembre. Avec une libre circulation des céréales, les marchés ouverts à la fois sur les transferts à l'intérieur du Mali et sur expéditions à l'importation et à l'exportation aideront à modérer la variation des prix. La diminution de la volatilité des prix des céréales au Mali contribuera à l'amélioration de la sécurité alimentaire pour toutes les classes de la société. En effet, une plus grande prévisibilité des prix à la consommation pour les céréales encouragerait les investisseurs et le secteur financier du Mali à investir plus dans des activités de transformation des produits agricoles, de l'élevage, des céréales de la transformation, et de l'alimentation en général. Un récent ouvrage majeur sur l'instabilité des prix des denrées alimentaires a conclu que l'instabilité des prix conduit à des comportements chez les acteurs publics et privés de l’économie qui auto-renforce l'instabilité des prix (Galtier 2012). Il s'agit notamment de: la faiblesse des investissements agricoles, du maintien d’un niveau de production très sensible à variation du climat, mais qui répond mal aux signaux de prix, des ménages et des stratégies nationales en matière d'autosuffisance qui limite l'activité du marché et des politiques restreignant les exportations lorsque les prix pic.

ANALYSE DES RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE SUR LE TERRAIN

Dans le cadre de l’analyse des effets de l’interdiction des exportations de céréales, IICEM a mené des enquêtes sur le terrain. Les enquêtes visaient à interviewer 6 commerçants de céréales par localité visitée et à y organiser des Ateliers débats entre les acteurs publics et privés des filières céréalières. Les localités visitées ont été Kayes, Mopti, Sikasso, Koutiala, Ségou et Bamako, avec un total de 25 commerçants impliqués dans l’exportation interviewés. Les participants aux Ateliers comprenaient les commerçants de céréales, les transformateurs, les transporteurs/ chauffeurs, le conseil Régional du Patronat et les Services Techniques régionaux (Douanes, Direction régionale de l’Agriculture, Direction Régionale du commerce et de la concurrence, Direction Régionale des transports, la Gendarmerie, la Police, la Chambre Régionale d’Agriculture, la chambre Régionale de commerce et d’industrie).Les participants étaient invités à contribuer d’autres commentaires ; leur avis restent anonyme. Les annexes à ce rapport comprennent une description de la méthodologie derrière l’approche, le texte du Questionnaire, et un tableau avec le plein reportage des réponses.En analysant les réponses aux questions posées, l’équipe IICEM est en position de relever certains constats. Les petits commerçants sont les plus nombreux dans les filières céréalières. Sur les 25 commerçants interviewés, il n’y avait que 4 qui avaient une patente de grossistes tous les autres étaient des commerçants détaillants qui ne sont pas selon la loi malienne autorisés à exporter. Cette structure du marché est composée de plusieurs petits intervenants (petits producteurs et petits commerçants) qui n’ont pas le pouvoir de porter une influence individuellement sur l’offre et les prix des céréales. D’un côté, cela crée les conditions d’une concurrence parfaite, mais au désavantage des Maliens. La meilleure voie est d’organiser les micro acteurs en organes plus porteuses.Les producteurs et les commerçants de céréales dans ce cas ne peuvent faire de profit qu’en maitrisant leurs coûts de production et de commercialisation. Ils

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peuvent alors augmenter les quantités offertes pour faire plus de profit jusqu’à ce que leur coût marginal soit égal au prix du marché. Les barrières d’entrée sur le marché étant faible, il va être alors difficile pour ces deux groupes d’acteurs de maintenir pendant longtemps cette opportunité de profit dans les mêmes conditions de technologie, de ressources et de prix. Seul un accroissement de productivité leur permet de survivre.Tous les commerçants interrogés ont confirmé la pratique depuis 2004 d’une interdiction sur les exportations. Ces interdictions ont eu un effet négatif sur eux et les producteurs. Elles ont en effet contribué à augmenter les coûts des exportations et réduit la marge des commerçants et producteurs du fait des dessous de table qui sont payés sur les corridors et de l’allongement de la durée de transport des produits à l’exportation.Un exemple qui illustre bien cette situation est le cas d’un grossiste à Koutiala qui nous a indiqué que, face à l’interdiction, c’est maintenant son client Sénégalais qui importe les céréales, moyennant les paiements en suivant les camions : 250.000 FCFA pour le Douanier malien chargé de faire passer le camion sans papier et 35. 000 FCFA du côté du Sénégal pour la déclaration d’importation, soit un total de 285.000 FCFA. Ce montant n’inclut pas les montants payés par le transporteur aux différents postes de contrôle routier qui avoisinent les 20.000 FCFA. Ces montants sont à comparer à la marge de 150.000 FCFA que le commerçant réalise sur un camion de 60 tonnes de céréales. Un commerçant de Kayes a connu la même situation dans le cadre du maïs importé de la Cote d’Ivoire et réexporté vers le Sénégal ; les frais non officiels payés sur la route avoisinent les 500.000 FCFA par camion. Un des effets de l’interdiction est donc de créer une économie parallèle qui profite plus à certains agents de l’Etat qu’aux vrais acteurs de la filière.Les conséquences du surcoût créé par les interdictions sont la réduction des revenus des producteurs, l’accroissent de l’instabilité des prix, la diminution de la profitabilité des céréales. Toute chose qui contribue à décourager l’investissement et à augmenter l’insécurité alimentaire.Tous les commerçants interrogés ont confirmé l’instabilité des prix au long de chaque année et d’une année à l’autre. Les prix sont toujours plus bas en début de campagne de commercialisation et le plus souvent plus haut en période de soudure. Cette instabilité est naturellement renforcée par les changements climatiques. La production augment durant les années de bonne pluviométrie et diminue quand la pluviométrie est mauvaise. Les augmentations de production se traduisent toujours (du fait de la faible élasticité de la demande des céréales par rapport au prix et au revenu) par des surplus de production qui s’ils ne sont pas exporté font baisser les prix et donc le revenu des producteurs et commerçants de céréales. Aucun acteur paysan ou commerçant seul ne peut faire quelque chose face à ces mouvements de prix. La seule option qu’ils ont pour maintenir la profitabilité de leurs activités, c’est d’augmenter la productivité (les rendements) grâce à l’innovation technologique et réduire leurs coûts par une meilleure gestion. Les petits commerçants et producteurs ont une marge de manœuvre très limitée dans ces deux domaines ce qui les rend très vulnérables face à l’instabilité de prix.Tous les commerçants enquêtés ont affirmé ne pas garder de stocks d’une saison à l’autre. L’absence de stocks retarde le temps de réaction des commerçants de céréales à l’augmentation des prix à la différence des produits non agricole qui peuvent être stockés pour permettre à l’offre de répondre rapidement à une

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hausse des prix. Dans le cas des produits agricoles, l’offre ne peut s’ajuster qu’après les nouvelles récoltes.La conséquence de ce retard dans la réponse de l’offre est que les surplus de production sont bradés par les producteurs et commerçants, ce qui contribue à augmenter l’instabilité des prix et à diminuer l’offre et les revenus.Tous les participants aux discussions des Ateliers ont reconnu l’absence d’évaluation des effets des interventions de l’Etat sur la filière céréalière. Toutes les politiques jusqu’ici appliquées ont visé la sécurité alimentaire, la réduction et la stabilité des prix des céréales, et souvent la diminution des coûts de production. L’analyse des statistiques sur la production et les prix des céréales fournies par l’OMA ainsi que l’enquête auprès des commerçants ont souligné que ces objectifs n’ont pas été toujours atteints. Au contraire, les interventions de l’Etat ont eu des effets de distorsion sur l’offre et la demande qui ont fait apparaître d’autres problèmes (par exemple création d’une économie parallèle suite à l’interdiction des exportations). Il a été également reconnu que les politiques de l’Etat ont été le plus souvent plus pro-consommateurs que producteurs. Ce qui ne favorise pas l’offre et ainsi les investissements dans le secteur. Pour le Mali, l’interdiction des exportations a porté beaucoup plus d’effets négatifs que d’effets positifs.A Kayes, le Gouverneur et les services techniques nous ont signalé un vaste mouvement de la main d’œuvre agricole vers le secteur des mines. Ainsi plusieurs jeunes quittent l’agriculture qui est devenue selon eux peu rentable pour aller dans les placières à la recherche de l’or. Encore plus raison pour accroître la compétitivité des secteurs céréaliers en enlevant les barrières à la libre circulation.

STATISTIQUES SUR LES EXPORTATIONS DE CÉRÉALES DU MALI

Le manque de statistiques de base sur le volume et la valeur des exportations de céréales du Mali continue à ce jour. Le faible niveau de professionnalisation et d’organisation des opérateurs économiques dans ce secteur explique, en partie, ce dilemme, qui résulte dans une prise de décision mal renseignée de la part des instances nationales et locales. L’Annexe 2 fournit une explication des techniques de collecte de données du commerce sous régional en produits du cru par le projet régional maintenant défunt de l’USAID, ATP/E-ATP. L’IICEM a obtenu la base de données ATP/E-ATP concernant le Mali, et pour monter le Tableau 2 ci-dessous, a traité les informations sur les départs de camions ou de pinasses des principaux points de départ vers les pays voisins pour les céréales, à voir Kayes, Sikasso, Ségou, et Mopti.

Tableau 2 - Exportations de céréales du Mali, enregistrées par ATP/E-ATP et CILSS, tabulées par IICEM

2008 2009 2010 2011 2012 2013 ---en tonnes métriques---Exportations totales de céréales 720 3,600 2,987 8,487 428 883

Maïs 720 3,600 2,340 4,614 331 - Mil - - 447 2127 44.2 883 Sorgho - - 200 1746 53 -

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Destinations à l’extérieurExportations totales de céréales 720 3,600 2,987 8,487 428 883

Mauritanie 720 3,600 1,391 2,972 193 576 Sénégal - - 1,356 3,945 225 307 Côte d'Ivoire - - 240 1,570 10 -

Maïs 720 3,600 2,340 4,614 331 0 Mauritanie 720 3,600 1,300 1,621 182 - Sénégal - - 1,040 2,176 149 - Côte d'Ivoire - - 0 817 0 -

Mil 0 0 447 2,127 44 883 Mauritanie - - 86 174 11 576 Sénégal - - 121 1,200 23 307 Côte d'Ivoire - - 240 753 10 -

Sorgho 0 0 200 1,746 53 0 Mauritanie - - 5 1,177 - - Sénégal - - 195 569 53 -Côte d'Ivoire - - - - - -

Source : Statistiques pour 2008-2012 générées par le Projet ATP/E-ATP de l’USAID, fournies par le CILSS et traitées par les analystes IICEM. Les données pour 2013 comprennent uniquement avril et mai, fournies par le CILSS.

Tableau 2 démontre un niveau non négligeable d’exportations de céréales du Mali pour les années calendriers 2008-2012, avec reportage par le CILSS pour avril-mai 2013.5 On constate que les exportations de maïs sont toujours supérieures aux exportations de mil ou de sorgho, considérés séparément par ATP/E-ATP. En 2011, en dépit des interdictions, les commerçants maliens ont pu trouver des débouchés à l’extérieur pour plus de 1.000 tonnes du mil et du sorgho.Une analyse entreprise par l’OMA en 2009 a observé que les interdictions des céréales par les autorités nationales et locales n’ont pas complètement bloqué les exportations, mais ont eu l’effet d’augmenter les coûts pour les commerçants d’environ 15% (Diarra 2009). Sans les restrictions, on peut supposer que les coûts seraient réduits, et que le commerce en céréales deviendrait plus compétitif.

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONSIl ressort des différentes analyses et enquêtes que l’interdiction des exportations n’est pas une bonne politique pour le développement des filières céréalières au Mali. L’interdiction des exportations par des gouvernements n’a que des effets bénéfiques très passagers. Dès le lendemain, l’effet des interdictions s’avèrent très néfaste, beaucoup plus désavantageux que positif pour la sécurité alimentaire.Ces filières sont déjà confrontées à plusieurs autres défis importants pour que l’Etat en rajoute. Parmi ces défis, on peut citer entre autres la nécessité de s’adapter aux changements climatiques, la volatilité des prix qui affecte

5 Les données ATP/E-ATP représentent le reportage des exportations observées, certainement une sous-estimation de la quantité totale.

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durement les petits producteurs et commerçants qui opèrent dans les deux filières, la nécessité de moderniser la technologie de production, la formation des ressources humaines, et la facilitation de l’accès aux marchés nationaux et régionaux.L’ouverture des marchés pour permettre la libre circulation des céréales dans l’espace sous régional est la meilleure politique pour développer les filières riz et mil/sorgho et aider le Mali à atteindre ses objectifs de sécurité alimentaire et de réduction de pauvreté.L’étude recommande en conséquence que:

1) Tous les obstacles au libre commerce des céréales dans l’espace UEMOA/CEDEAO soient levés ;

2) Les filières céréalières soient mieux organisées pour valoriser chaque chaine de valeur ;

3) Soit mis en place une interprofession céréales avec des antennes dans toutes les localités ;

4) Soit mis en place un bureau national du Réseau Ouest Africain Céréalier (ROAC), avec des antennes dans les principales villes ;

5) Soit mis en place au Ministère chargé du commerce une structure de suivi des engagements du Mali au niveau de l’UEMOA, CEDEO et OMC ;

6) Le flux des céréales et l’évolution des prix soient mieux suivi pour mieux orienter les décideurs ;

7) Soit assuré la formation de tous les acteurs sur les règles communautaires de commerce et que celle-ci fassent l’objet de large diffusion ;

8) Tous les acteurs des deux filières soient largement impliqués dans la préparation des campagnes agricoles ;

9) Les services techniques des régions du mali soient mieux outillé pour aider les producteurs et commerçants de céréales ;

10) Le statut d’exportateur de céréales soit simplifié pour l’adapter aux réalités sur le terrain à l’instar de ce qui a été fait pour l’exportation des animaux.

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ANNEXE 1: QUESTIONNAIRE POUR ÉLUCIDER DE NOUVELLES DONNÉES RELATIVES AU COMMERCE EN CÉRÉALES AU MALIPartie A : Comment assurer que le Mali soit en meilleure conformité avec la réglementation de l’UEMOA et de la CEDEAO ?

1.a. Comment est-ce que vous décririez votre entendement de la

réglementation de l’UEMOA ? b. Est-ce que vous connaissez les détails de la législation de la

CEDEAO ? c. Avez-vous entendu parler du CILSS ? Entre les 3 entités régionales,

laquelle est la plus fiable, en termes de pouvoir réaliser la libre circulation des céréales et d’autres produits du cru ?

2. Pouvez-vous citer des exemples de circonstances où les autorités ont agi en contradiction à la réglementation ? Soyez bien spécifique sur le détail relatif au document demandé ou la politique citée par la personne autorisée.

3. Quelles réformes seraient propices pour fluidifier l’échange des céréales et d’autres produits du cru ?

4.a. Est-ce que vous êtes au courant qu’existe déjà un réseau régional

pour représenter les intérêts des individus et entreprises qui gagnent la vie de l’échange des céréales ?

b. Au Mali, on commence à s’organiser. Chaque filière ou chaîne de valeur, le maïs, le mil-sorgho, le riz, aura son organisation interprofessionnelle. Savez-vous où vous adresser pour mieux participer aux niveaux local et national ?

5. Participez-vous aux évènements dans votre cercle pour organiser ceux qui participent dans la commercialisation des céréales ? Est-ce que vous êtes intéressé(e) à participer à l’antenne locale ? Si non, pourquoi ?

Partie B : Quel impact dû à l’interdiction des exportations de céréales ? 6. De votre connaissance, est-ce que les autorités nationales, régionales ou

municipales ont imposé des restrictions sur la libre circulation des céréales ? Quand et comment ?

7.a. Comment est-ce que l’application de la mesure vous a affecté,

personnellement ou bien parmi vos proches ? b. Un rapport de l’OMA a constaté que le commerce sur l’extérieur a

continué, mais que les coûts réels sont plus élevés, dans les environs de 15%. Est-ce que l’augmentation des coûts est une bonne estimation ?

c. Plus basse ou plus élevée ?8.

a. Les interdictions sont imposées dans le but d’améliorer la sécurité alimentaire, mais est-ce que cela a été le résultat ?

b. Quelles sont vos impressions de l’impact de l’imposition des interdictions des exportations de céréales ?

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9. Selon vous, quelles mesures pourraient se mettre en place pour améliorer la libre circulation des céréales entre les pays de l’UEMOA et de la CEDEAO ?

10.Dans votre cercle de production, et au long de votre réseau de commercialisation, est-ce que les interdictions de l’exportation des céréales vous a affecté d’une manière positive ou négative ?

MERCI BEAUCOUP DE VOTRE PARTICIPATION !

Constats du Questionnaire sur la Libre Circulation des Céréales au MaliBilan ou résumé de la part de l’administrateur du Questionnaire

Partie A—Comment améliorer le niveau de conformité du Mali avec la réglementation de l’UEMOA et de la CEDEAO, en ce qui concerne la circulation des céréales et des produits du cru?Question 1a : 100% des enquêtés connaissent l’UEMOA, mais ignorent la

règlementation 1b : 100% des enquêtés connaissent la CEDAO mais ignorent

la règlementation 1c : 70% des enquêtés ne connaissent pas le CILSS et les

100% n’ont aucune opinion sur quelle est des trois Intuitions (UEMOA, CEDEAO et CILSS) la plus fiable pour réaliser la libre circulation des produits du cru.

Question 2 : Seuls 6 des commerçants interrogés ont donné des exemples. Les autres n’ont pas exporté.

Question 3 : A Kayes, Mopti et Sikasso tous les commerçants ont souhaité que le statut d’exportateur de céréales soit adapté aux réalités des commerçants de céréales qui sont en majorité des détaillants. Cette réforme pourra s’inspirer de ce qui a été fait pour l’exportation des animaux.

Question 4a : Tous les enquêtés ignoraient l’existence d’un réseau régional, ils ont été informé par l’Atelier de l’IICEM

4b : Tous déplorent l’absence actuellement d’une association ou autre structure capable de défendre leurs intérêts. Les associations qui existent ne sont pas très opérationnelles dans la plupart des cas

Question 5 : 100% des enquêtés sont intéressés à participer dans des regroupements capables de les défendre

Partie B—L’Impact des restrictions imposées sur des exportations de céréales au MaliQuestion 6 : 90% des enquêtés ont confirmé l’existence des

interdictions d’exportation de céréales au niveau des corridors routiers. L’interdiction n’est pas documentée.4 commerçants sur le total interrogés affirment avoir eu des problèmes pour obtenir une intention d’exportation.Ces interdictions existent depuis 2004.

Question 7a : Pour les 6 commerçants concernés par l’exportation l’impact des interdictions a été très négatif: perte d’opportunités et de clients dans la sous région

7b : Pour les 6 commerçants concernés par l’exportation, l’estimation de 15% de surcoût faite par l’OMA n’est pas correcte.

7c : Le surcoût est dans la réalité beaucoup plus élevé.

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Question 8a : Les 6 commerçants ne sont pas à mesure de dire si l’objectif de sécurité alimentaire visé par les interdictions a été atteint.

8b : Les 6 commerçants concernés par les exportations pensent tous que les interdictions ne sont pas une bonne solution aux problèmes de sécurité alimentaire ou de stabilité des prix des céréales.

Question 9 : (celui ou celle qui répond devraient s’exprimer en phrases)—l’administrateur du questionnaire peut enregistrer l’essence d’une réponse verbale)

A cette question 4 commerçants ont répondu ne rien savoir et 2 pensent que tout est question de volonté politique et de formation des Acteurs impliqués

Question 10 (cerclez la réponse)

Tous les 6 commerçants ont répondu oui.

Merci beaucoup

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ANNEXE 2: NOTES MÉTHODOLOGIQUES SUR L’ANALYSE STATISTIQUECette annexe fournit plus ample information sur la provenance des trois principales séries de nouvelles données collectées par IICEM pour le Brief Technique o1 et la méthodologie de l’analyse basée sur l’évidence offerte dans ce rapport. Les données proviennent de l’Observatoire des Marchés Agricoles du Mali (OMA), d'une activité régionale USAID (ATP/E-ATP) et des recherches conduites sur le terrain par le personnel d’IICEM à travers l’administration du Questionnaire. Statistiques de l’OMA sur les Prix des CéréalesL’OMA, rattachée au Ministère de l'Agriculture, a près de deux décennies d'expérience dans la surveillance des prix domestiques des céréales sur les principaux marchés commerciaux à travers le Mali. Pour de nombreuses petites villes, telles que Djenné, les séries de données sont saisonnières. Les données sur les prix régulièrement recueillies incluent les prix aux producteurs et les prix aux consommateurs pour le mil, le sorgho, le maïs, le riz paddy, le riz Gambiaka cultivé localement, le riz étuvé et le riz brisé importé (jusqu’à 100% de grains cassés). Le directeur et le personnel de l’OMA ont aimablement fournies à IICEM leurs statistiques nationales sur les prix du marché, qui ont ensuite informé l'analyse représentée dans les figures 2, 3 et 4 dans le corps du présent rapport.Les données de l’OMA sur les prix des céréales forment la base de l'analyse de la variabilité des prix sur la période 2000-2013, comme indiqué dans le tableau 1 ci-dessus dans le rapport. L’étendue de la série de données, 125 entrées de données par mois, offre une riche information sur les rythmes naturels des fluctuations des prix des céréales par localité. Au Mali, où il y a généralement plus d'une récolte par an, il y a eu une analyse insuffisante des tendances de substitution entre les différentes céréales, tubercules, haricots secs et autres produits alimentaires de base durant les différentes périodes de l'année. Les données collectées par l’OMA permettraient de combler cette lacune analytique, que ce soit par IICEM ou un autre groupe.L'information sur les marchés offerte par l'OMA repose sur des enquêteurs locaux dans chaque marché qui ont suivi une formation de base sur les techniques de relevé des prix. Mais OMA manque généralement des ressources nécessaires pour tester la qualité de leurs données sur les prix du marché. Par exemple, vu que les prix sont connus pour leur variation tout au long de l'année au Mali, la qualité des données rapportées par l’OMA sont parfois à mettre en cause lorsque le prix du marché pour une ville donnée est montré comme constante sur une période de 6-8 mois. Néanmoins, la collection et le rapport des prix du marché conduit par l’OMA inspirent confiance que le système Malien pour diffuser information sur les statistiques du secteur céréalier est en constant progrès.Statistiques du Commerce en Céréales des projets ATP et E-ATPLe projet Agribusiness and Trade Promotion (ATP) et son compagnon l’Extended Agribusiness and Trade Promotion (E-ATP) projet, financés par le bureau régional ouest africain de l’Agence des Etats-Unis pour le Développement International (USAID) ont soutenu et promu le commerce intra régional en céréales. Leur soutien a culminé avec l’organisation, en collaboration avec la Commission de la CEDEAO, de la conférence sur la Libre Circulation des Produits Alimentaires

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(« Food Across Borders ») tenue en Janvier 2013 à Accra, Ghana. L'une des principales réussites de l'ATP/E-ATP a été la collection de statistiques sur la valeur et le volume des importations intra régionales de céréales et de leurs exportations en Afrique de l'Ouest, y compris avec le numéro de plaque et date d'immatriculation des camions transportant les céréales. La méthodologie employée est celle parrainée par le Centre Ouest Africain pour le Commerce (West Africa Trade Hub ou WATH), un projet régional de l’USAID en existence pendant 10 ans (2003 à 2013) mais maintenant terminé. La méthodologie consiste à suivre et noter les coûts en temps et en argent des pots-de-vin, charges, et pratiques inéquitables le long des corridors commerciaux de l’Afrique de l'Ouest. L'Observatoire de Pratiques Anormales (OPA) de l'UEMOA a publié les trouvailles, permettant un suivi de l’évolution des pratiques anormales.Au début de 2013, avec la fin des projets ATP et E-ATP, la tâche de collection et analyse de données clés a été transférée au Secrétariat du Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sècheresse dans le Sahel (CILSS). CILSS a entrepris la collecte des statistiques sur le commerce en céréales du Mali de Mars à Avril 2013, qui font partie du Tableau 2 dans ce rapport. En vue du lancement proche de l’Observatoire du Transport et de la Facilitation par la CEDEAO, il y a espoir que CILSS pourra collaborer efficacement avec la CEDEAO et l'UEMOA afin de produire régulièrement des rapports accessibles au public sur le commerce intra régional en produits alimentaires de base, notamment les céréales.À ce jour, les données d’ATP/E-ATP sont quelques-unes des seules statistiques existant sur le commerce intra régional des produits alimentaires de base (maïs, millet, sorgho, riz local et haricots secs blancs ou niébé), ainsi que des ruminants (bovins, ovins et caprins) et les oignons et les échalotes. Certains pays d'Afrique de l'Ouest ont la capacité de rendre compte du volume de leurs importations et exportations de produits alimentaires de base de pays voisins, mais il n'existe actuellement aucun organisme central qui produit des rapports réguliers sur le volume et la valeur du commerce intra régional. Le caractère informel du commerce Ouest-Africain est bien sûr la principale explication importante pour le manque de statistiques.L'équipe de collecte de données d’ATP/E-ATP, dont certains membres ont joint CILSS, a aimablement fourni à IICEM l'ensemble de leur base de données sur les exportations de céréales Maliennes, pour laquelle nous les remercions. Le Tableau 1 dans le corps principal du rapport agrège les exportations à provenance de différentes villes, notamment Kayes, Mopti, Ségou et Sikasso, telles que rapporté par les enquêteurs assignés à chaque marché. Néanmoins, les données d’ATP et d’E-ATP, complétées par les deux mois de statistique collectés par le CILSS pour Avril et Mai 2013, ne capturent qu’une partie de l'ensemble des céréales maliennes exportées au cours de la période observée. Elles fournissent d'excellents détails sur le nombre de sacs transportés par camion ou pinasse, le poids de chaque sac, la valeur de la cargaison et le pays destinataire.Questionnaire administré par IICEM

Dans l’effort de recueillir de l’évidence empirique pour bien fonder l'analyse d’IICEM sur l'impact des restrictions à l'exportation sur le commerce en céréales du Mali, l’IICEM a élaboré un Questionnaire qui a été administré à Bamako, Kayes, Mopti, Ségou, Sikasso et en partie à Koutiala. Les conclusions récapitulées dans le corps principal de ce rapport représentent un mélange de données quantitatives et qualitatives, mais plusieurs réservations en ont émergées.

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Lorsque l’équipe IICEM pour le Transport et le Commerce étaient sur le terrain, le Questionnaire a servi comme le point de départ pour la collecte des réponses des intervenants interrogés. Étant donné que la plupart des opérateurs économiques dans le secteur des céréales au Mali ont une éducation formelle ou maîtrise de la langue française limitée, le caractère formel de l'administration d'un questionnaire a dû être adapté pour obtenir des réponses plus éclairées. Au Mali, les discussions en groupe sont une méthode courante pour remplir un questionnaire. L'équipe IICEM a combiné cette approche avec des entretiens individuels afin d'arriver aux conclusions tirées. En outre, le questionnaire a été élaboré en Français mais une grande partie de l'explication des questions qui y sont contenues a été communiquée aux interlocuteurs via interprétation sur le terrain dans les langues locales (principalement Bambara, mais aussi Morée, Peul et autres).

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ANNEXE 3: BIBLIOGRAPHIEAfrican Development Bank (2009). “Soaring Food Prices and Africa’s Vulnerability and Responses: An Update.” July.Afrique Verte (2010). «Renforcer les capacités des réseaux d’organisations agricoles par l’analyse de l’évolution du prix des céréales locales au Burkina, Mali et Niger durant la période 2001-2010.» December.Comité Inter-Etat pour la Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS 2003). «Mise en oeuvre du cadre stratégique de sécurité alimentaire durable dans une perspective de lutte contre la pauvreté au Sahel.» November.CIRAD (2009). «Sécurité alimentaire: des outils à la carte pour stabiliser les prix.» Nov. 23. U.K. Department for Environment, Food and Rural Affairs (DEFRA 2009). “Export Restrictions on Food over 2007/2008: An Analysis of the Impact and Evaluation of Policy Options.” Annex 3 of “Agricultural Price Spikes in 2007/2008: Causes and Policy Implications.” Diarra, Salifou (2009). « L’impact des restrictions à l’exportation des céréales en 2008 au Mali. » Salihou Diarra est le directeur de l’Observatoire des Marchés Agricoles (OMA) du Mali.ECOWAS (2010). Extraordinary Meeting of Ministers of Agriculture, Trade and Social/Humanitarian Affairs of ECOWAS Member States on the West African Food and Nutritional Crisis and its Implications for the sub-region: Final Communiqué.” Lomé, Togo. May 19.ECOWAS (2003). Protocol on the Free Movement of Goods. A/P1/1/03. ECOWAS (1982), “Decision C/DEC 4/5/82 of the Council of Ministers on definition and nomenclature of non-tariff barriers.”FAO (2008). “WTO Provisions in the Context of Soaring Food Prices.” August.FEWSNET (2010). «Commerce transfrontalier et sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest ; cas du bassin ouest : Gambie, Guinée-Bissau, Guinée, Mali, Mauritanie, Sénégal.» February.Fondation FARM (2009). «Revue et analyse des mesures engagées à court et moyen terme en réponse à la hausse des prix des produits alimentaire en Afrique de l’Ouest.»Galtier, Franck (2012). «Gérer l'instabilité des prix alimentaires dans les pays en Développement: Une analyse critique des stratégies et des instruments. » Décembre.

Galtier, F. (CIRAD), Diakité, L. (IER) and S. Diarra (OMA) (2009). « Efficacité des politiques de stabilisation des prix alimentaires en Afrique Sub-saharienne : le cas du Mali. » November. International Food and Agricultural Trade Policy Council (IPC 2009a). “Export Restrictions Curtail Food Security: IPC Recommends Alternative Measures and Improved Trade Disciplines to Ensure Reliability of Supply.” Conference press release. January 28.

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International Food and Agricultural Trade Policy Council (IPC 2009b). “Agricultural Export Restrictions: Welfare Implications and Trade Disciplines.” IPC Position Paper. January.International Food Policy Research Institute (IFPRI 2009). “Commodity Price Volatility and Nutrition Vulnerability.”Inter-Réseaux (2010a). “Impact de la volatilité des prix des produits agricoles sur les acteurs des filières au Burkina Faso. » Synthesis of interviews in Burkina Faso presented at the seminar «Agir sur la volatilité des prix pour la sécurité alimentaire et le développement. » Paris. December 1.LARES-ISSALA (2008). « Les réponses nationales et régionales à la hausse des prix en Afrique de l’Ouest ». Fondation FARM. December 16.Mouvement pour une Organisation Mondiale de l'Agriculture (MOMAGRI 2010). «Gel des exportations: la cause de la volatilité des prix agricoles?» November 22.World Bank (2008a). “Rising Food Prices in Sub-Saharan Africa: Poverty Impact and Policy Responses.” October.

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