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Camanchaca Il était une fois un mineur jeune et beau qui arriva monté sur sa mule de mineur. Il venait des plaines du centre où il n'avait trouvé à débroussailler que des terres à graine. Or, il ne se sentait pas une âme d'horticulteur, et encore moins de fermier. Il ne rêvait que de "derroteros" (mines enfouies) qui le rendraient riche du jour au lendemain. Il s'installa donc dans la bonne ville de Coquimbo et se mit en devoir d'interroger les passants: - Où puis-je trouver un bon gisement? Je suis fort, regardez! - et il faisait jouer les muscles de ses bras. - Je puis marcher des jours entiers, regardez! - et il remontait le bas de son pantalon pour faire voir ses jambes fortes et poilues. - Je peux charger des sacs de plus de 100 kilos, regardez! - et il enlevait sa chemise découvrant ses épaules bronzées par le soleil de la côte. Les habitants de Coquimbo le regardaient sans rien dire, bougeaient la tête et portaient l'index à leur tempe pour signifier qu'il était cinglé. Il se promena ainsi plusieurs jours, tirant sa mule d'un endroit à un autre. Alors, venant des terres arides du désert, un indien loqueteux et taciturne arriva aussi dans la ville. Comme il ne savait pas où aller, ni pour boire ni pour manger, il s'arrêta et regarda le manège du futur mineur. Celui-ci le vit et l'interrogea à son tour:

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Camanchaca

Il était une fois un mineur jeune et beau qui arriva monté sur sa mule de mineur. Il venait des plaines du centre où il n'avait trouvé à débroussailler que des terres à graine. Or, il ne se sentait pas une âme d'horticulteur, et encore moins de fermier. Il ne rêvait que de "derroteros" (mines enfouies) qui le rendraient riche du jour au lendemain.    Il s'installa donc dans la bonne ville de Coquimbo et se mit en devoir d'interroger les passants:    - Où puis-je trouver un bon gisement? Je suis fort, regardez! - et il faisait jouer les muscles de ses bras.  - Je puis marcher des jours entiers, regardez! - et il remontait le bas de son pantalon pour faire voir ses jambes fortes et poilues.  - Je peux charger des sacs de plus de 100 kilos, regardez! - et il enlevait sa chemise découvrant ses épaules bronzées par le soleil de la côte. Les habitants de Coquimbo le regardaient sans rien dire, bougeaient la tête et portaient l'index à leur tempe pour signifier qu'il était cinglé.    Il se promena ainsi plusieurs jours, tirant sa mule d'un endroit à un autre.    Alors, venant des terres arides du désert, un indien loqueteux et taciturne arriva aussi dans la ville. Comme il ne savait pas où aller, ni pour boire ni pour manger, il s'arrêta et regarda le manège du futur mineur. Celui-ci le vit et l'interrogea à son tour:    - Connais-tu un gisement quelconque où je puisse aller travailler?    L'indien lui demanda: - Pour quoi?    - Mais, pour devenir riche, pardi!  - Et, pour quoi veux-tu devenir riche?  - Pour avoir enfin tout ce que je veux!  - Et qu'est ce que tu veux?  - Tout! Je veux tout! Du vin à volonté, des femmes, des maisons, être riche quoi!    Et l'indien lui répondit : - Je connais quelqu'un qui connaît quelqu'un d'autre, qui à son tour connaît quelqu'un qui possède un gisement d'or et d'argent.    - Alors l'ami, qu'attends-tu pour me présenter ce quelqu'un?  - Mais avant, je voudrais que tu me donnes à boire et à manger.  

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  Et ainsi fut fait. Quand l'indien fut repu, il emmena le gaillard en dehors de la ville. Ils traversèrent une plaine, grimpèrent sur une colline, descendirent sur le versant d'un fleuve asséché et finirent par s'arrêter à la porte d'une cabane.    - Camanchaca! - cria l'indien - Camanchaca, où es-tu?    La porte de la cabane s'ouvrit et sur le seuil apparut la plus belle femme que l'on puisse imaginer. Le jeune mineur resta béat d'admiration. Quand il eut reprit ses esprits, il demanda en bégayant: - je...cher...che quel...qu'un qui possède...une...mi...ne. Et la beauté lui répondit en souriant: - Je connais quelqu'un qui connaît quelqu'un...Mais entre d'abord, nous parlerons à l'intérieur. Elle lui prit la main et l'entraîna à sa suite. Le gaillard tourna la tête pour remercier l'indien, mais celui-ci avait disparu.    Camanchaca connaissait tant et tant de choses, que le mineur y resta enfermé pendant des mois et des mois. Il ne se lassait jamais de la regarder et de l'écouter raconter: - Je connais quelqu'un qui connaît quelqu'un... Il était tellement sous le charme de Camanchaca qu'à la fin il oublia le pour quoi de sa présence dans la cabane. Tous les jours lorsque le soleil pointait à l'horizon, il le regardait par les fentes de planches qui servaient de murs, mais il n'avait pas envie de sortir pour en recevoir la caresse, il ne voulait qu'entendre la voix de Camanchaca qui disait: - Je connais quelqu'un qui connaît quelqu'un...    Petit à petit les beaux muscles de ses bras, dont il était si fier, se mirent à fondre. Il en fut de même pour ses jambes, ses épaules, son port de tête altier.    Sa mule, qui était restée dehors, se lassa d'attendre et s'en alla en emportant tous ses bagages. Lui, il ne voyait rien, il ne pensait plus, il ne faisait que regarder et écouter Camanchaca.    Dan la ville, les gens virent déambuler la mule solitaire qui s'arrêtait pour brouter les brindilles qui poussaient parmi les pierres du chemin. Quelqu'un en fut surpris. Puis, de bouche à oreille, de porte à porte, la rumeur se répandit: - Le cinglé qui montrait ses muscles à tout le monde, savez-vous ce qu'il est devenu? - et tout bas ils chuchotaient pour que le vent ne puisse les entendre : - il est enfermé chez Camanchaca...    La rumeur roula, sauta de pierre en pierre et finit par atterrir aux portes de la chapelle. Monsieur le curé qui ne se lassait pas de tonner à l'adresse de gens qui vivaient en concubinage: - Vous serez punis! La luxure est un pêché mortel! Même les indiens sont obligés de se plier à la règle sacrée! Il faut bénir votre union! Et monsieur le curé en fut épouvanté: - Comment? Quelqu'un qui s'appelait Camanchaca avait osé enfreindre sa loi? Et ce fameux mineur, venu d'on ne sait où, se prêtait à ses jeux? Il organisa une battue en bonne et due forme pour arracher le malheureux mineur des bras de la pécheresse.    Les gens de la ville, armés des pelles, des piques et des pioches, avec Monsieur le curé à leur tête, traversèrent la plaine, montèrent sur la colline et descendirent sur le versant du fleuve asséché, pour s'arrêter devant la porte de la cabane.    - Camanchaca! Camanchaca! - crièrent-ils - Rends sa liberté au mineur! Mais personne ne répondit. Quelqu'un enfonça la porte, mais la cabane était vide. Déconfits ils s'en retournèrent en ville. La nuit tombait doucement, et avec la nuit un brouillard épais commençait à monter vers le ciel. Le vent hulula. Il jeta sur leurs visages son haleine chaude et froide et on entendit très nettement: - Je connais quelqu'un, qui connaît quelqu'un...  

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Holà,

Voilà une journée que nous sommes au Chili ! Vous avez déjà entendu parler indirectement de ce pays lorsque vous êtes allés au Museum. Puisque l’île de Pâques, vous vous souvenez celle avec les immenses statues, et bien cette île appartient au Chili. Nous, nous sommes sur le continent, c’est une bande de terre toute en longueur (4300km !!!) alors vous pouvez imaginer la diversité des paysages ! On y trouve la cordillère des Andes, le désert aride de l’Atacama, des tas de volcans, d’immenses plages et des paysages sauvages en Patagonie. Voyez un peu les photos que nous vous envoyons !Nous avons croisé un puma dans la cordillères des andes, mais ce qui nous a le plus marqué, c’est quand Bidouille n’a pas résisté et a croqué dans un piment du marché, il n’a pas encore retrouvé sa couleur normale !!! Et oui, le Chili c’est aussi un type de piment très fort, d’ailleurs vous connaissez le chili con carne !!Besos, Poutchi, Bidouille et Cabotine.

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