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Afin que nul n’oublie ô enfants de Si Awisha Ahmed Ben HarzAllahDans les années vingt du siècle dernier, Ahmed Ben awaisha Ben HARZ ALLAH de la tribu des Hedjaj s’engagea auprès de l’armée Française avec un nombre de braves de la belliqueuse tribu. Il s’est trouvé en ces années vingt, relégué dans le Touat et l’Adrar en train de « pacifier », - ainsi que le voulait la France, qui en réalité visait loin et bien au-delà ; elle visait le Mali, le Tchad et le Sénégal, et toute l’Afrique Occidentale, dirait-on, Française – donc, elle visait bien loin de ces lieux où les fiers Targui et les Harratine de ce coin reculé des terres où se récitait, en tout cas, le Saint Coran !... Pendant le temps qu’il dut passer là-bas à In Salah, le Méhariste Ahmed ben Harzallah ben Benawaisha épousa une Targuia, il en eut un fils qu’il appela : Mohamed. En 1930, lorsque vint le temps où au gré de l’armée française, il fallut partir de l’Adrar, Ahmed Ben Harzallah se prépara à aller dans le Nord, loin du Touat et d’In Salah. Ahmed Ben awaisha proposa, à sa femme de venir à Laghouat, planter sa tente au milieu d’Ed Daya de Laghouat, ou de Tagerouna, de Mekareg, ou de Hassi R’mel, si elle le désirait bien. la fière fille des

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Afin que nul n’oublie

ô enfants de Si Awisha Ahmed Ben HarzAllah…

Dans les années vingt du siècle dernier, Ahmed Ben awaisha Ben HARZ ALLAH de la tribu des Hedjaj s’engagea auprès de l’armée Française avec un nombre de braves de la belliqueuse tribu.

Il s’est trouvé en ces années vingt, relégué dans le Touat et l’Adrar en train de « pacifier », - ainsi que le voulait la France, qui en réalité visait loin et bien au-delà ; elle visait le Mali, le Tchad et le Sénégal, et toute l’Afrique Occidentale, dirait-on, Française – donc, elle visait bien loin de ces lieux où les fiers Targui et les Harratine de ce coin reculé des terres où se récitait, en tout cas, le Saint Coran !...

Pendant le temps qu’il dut passer là-bas à In Salah, le Méhariste Ahmed ben Harzallah ben Benawaisha épousa une Targuia, il en eut un fils qu’il appela : Mohamed.

En 1930, lorsque vint le temps où au gré de l’armée française, il fallut partir de l’Adrar, Ahmed Ben Harzallah se prépara à aller dans le Nord, loin du Touat et d’In Salah.

Ahmed Ben awaisha proposa, à sa femme de venir à Laghouat, planter sa tente au milieu d’Ed Daya de Laghouat, ou de Tagerouna, de Mekareg, ou de Hassi R’mel, si elle le désirait bien. la fière fille des Touaregs refusa de quitter, pour Laghouat, la terre rouge et les monts balkaniques de l’Ahagarr, elle refusa de changer la terre de ses pénates, pour le Nord brumeux et lointain..

Ahmed Benawaisha BenHazallah dut se séparer de sa femme mais il lui laissa, en souvenir de lui, son fils Mohamed, une maison et deux petits jardins enfin tout ce qu’il ce qu’il avait acquis en bien au Hoggar.

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Si Ahmed Ben Awaisha Ben Harzallah

Ma mère, une Rogti, de la tribu des Hedjaj, m’a assuré que cet homme, Ahmed Ben Awaisha ben Harzallah était un homme très poli, qu’il parlait lentement, et trait remarquable, il était surtout très, très propre dans ses vêtements.

«  Il est comme ton grand père Abdelkader Mouissi, le mari de ta grand-mère paternelle Zajia. Tu te souviens, il lavait personnellement ses gandourahs et brossait de cirage rouge ses souliers et ne sortait au dehors de la maison que comme un prince… Ah certes, l’armée transformait les hommes de lames en yatagans ! »

Ahmed Ben awaisha Ben Harzallah s’en revint à Laghouat. Retraité, il épousa khalti Mahjouba bent M’had ben Abdallah Rogti ; Il en eut deux filles et deux garçons. Rogueia et Soltana, Bachir et Belgacem.

Hélas, Mahjouba fille des Rogot passa de vie à trépas, et le grand Méhariste, à la retraite, épousa deux femmes pour s’occuper de ses enfants.

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Fréha bent El Mabrouk ben ErRogti , Fréha «  la terrible », Fréha « la chevaline » surnommée ainsi par tous : Fréha El OD, le pur sang , et la sage Roba, une bonne Hejjajia, la dame qu’il me semble revoir, en souvenir, prendre à dos, le petit Belgacem alors que le petit Bachir, de quatre à cinq ans, plus âgé que son frère, accolé à son voile la suivait. Mais, pour vous donner un tableau de l’autre femme de Ben Awaisha, de Fréha El Od, je me contenterai de ne citer qu’un seul épisode de sa vie :

Pendant la Révolution, l’armée française organisait d’une manière suivie une patrouille dans le quartier Est de la ville, elle visitait, quand cela la prenait, les maisons près du cimetière de Sidi Yanes ; Ahmed Ben awaisha vivait-là, tout près, et donc une patrouille visita sa maison.

Fréha était là.

Elle accompagna les soldats là où ils allaient. Il y avait dans la « tahja » - la grande salle- de cette maison une odeur nauséabonde qui vous renversait le cœur, une odeur qui émanait, semble-t-il, d’un coffre en bois plaqué contre un mur dans un coin de Tahja. Le chef de la patrouille se crut obliger de demander l’origine de cette odeur. Les yeux fous, Fréha, non contente d’être ainsi dérangée par les soldats, Fréha s’écria :

(pardon !)

- « Al Kha-ra ! dites lui qu’il s’agit del khara !- De la merde ! puisse qu’il tient à le savoir ! »

Ce militaire, pas convaincu, fit ouvrir ce coffre. Il y trouva des pans de graisse qui suintaient que Fréha Bt ElMabrouk faisait sécher pour orner ses soupes à venir…Il faut dire que la plupart des femmes avaient peur des soldats, mais pas Fréha El Od, la fille d’ElMabrouk dont mon grand père El Bey ben ErRoti était le frère, donc l’oncle de Frèha El Od.

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Mohamed atTargui Ben Harzallah

En 1947, la maison de Si H’med ben Awaisha accueillit un Targui, bel et bien masqué ; c’était Mohamed, le demi - frère des enfants d’Ahmed Ben awaisha. A quinze ans, il a quitté le Touat, pour venir rejoindre son père ; il brûlait de revoir son père et il laissa, sa mère, dans l’erg lointain au pied de l’Ahaggar qu’elle aimait tant, et s’en vint à Laghouat où son père vivait.

A In Salah, en 1947, il y avait quelques chauffeurs de camions qui arrivaient ahanant et pouffant, après un mois durant pour couvrir la distance de Laghouat à In Salah. Ils avaient l’habitude de se ranger dans la placette des Camions, où la vieille ou le vieux androgyne Aichamoussa, c’est ainsi qu’on appelait, le ou la vieil androgyne originaire d’Aoulef , il jouait au Chef de Base, en quelque sorte ; le thé y était préparé à la placette, pour les camionneurs fourbus et rompus de fatigue. (Certains chauffeurs croient l’androgyne doué d’une grande baraka… ?). Quand à la placette me dit l’Hadj Ahmed Cheifa : « c’est tout près du cimetière, et près de l’unique  hôtel, de la bourgade d’In Salah. On voit de là, le grand Erg Occidental qui se déroule en méandres à perte de vue,  pour y arriver à In Salah, il fallait user de la taule ! « Et taula, ya sidi ouben sidi !, » (mon seigneur et fils de mon seigneur !)

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Mohamed le Targui, adolescent, aimait à roder dans le coin. Il aimait interroger sur Laghouat, les chauffeurs qu’il trouvait. Et ne voilà-t-il pas qu’il tombe un beau jour sur le chauffeur El Hadj Guelouma l’Bachir; un chauffeur de la SATT de Laghouat mais aussi un Hejjaji, pur et dur de la bonne tribu, il était avec un autre chauffeur Benarrousse.

Ce Jeune Targui lui parla de H’med ben awaisha son père, il lui parla des Laarba, une confrérie, refkaa  (? ) de tribus vivant de Laghouat à Biskra…à Tajrouna et  « jusque, dit-il, à Hassi R’mel !... ?»

Guelouma l’Bachir fut charmé par ce garçon – Pensez-donc, c’est un garçon de sa tribu égaré dans le Touat, et ce garçon rêvait de revoir son père. Ahmed ben awaisha Ben Harzallah qu’il connait très bien, il est de la même tribu…Il dit, s’adressant au garçon :

- « Je connais ton père. Il est vivant. Si tu veux, je t’emmène chez lui à Laghouat. »

Il n’en faut pas plus pour ce petit jeune homme. Il ramassa le peu de choses qui était siennes, et humant l’air des dunes, il s’en fut pour toujours de l’Adrar et du Touat et d’In Salah. Il s’en fut rejoindre son père.

Pour revoir son père, il ne fallait pas moins d’une expédition. Un mois de pérégrination dans le désert à dos de ce scarabée le camion. A Laghouat, ce fut un événement, Mohamed Et Targui fut accueilli comme membre de plein droit de la tribu des Hedjaj..

- « C’est le fils de Ahmed BenAwaisha, oui, » disait-on partout. 

Il prendra son gîte et couvert dans la maison du Taleb Ahmed Ben Lamdhamiet Zaabta – « Lamdhamiet -», parce que les Zaabta font remonter leur origine jusqu’à la lointaine Damiette, la ville d’Egypte où Champollion, le savant Français trouva la pierre qui lui permit de déchiffrer les hiéroglyphes.

La première femme d’Ahmed ben Lamdhamièt Zaabta, Fatna Bent Eschféria Rogti n’avait pas d’enfants, sur elle, incomba la tâche d’élever les enfants des Rogots et de leurs alliés.

Fatna Bent Eshféria, la fille de Shfaria, la sœur d’El Bey Ben Rogti, mon grand père maternel, accueillit le jeune Targui dans le foyer de Ahmed Ben

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Lamdhamiat, elle mourut vers les années cinquante quatre, cinquante cinq… ?

Le Targui se souvient d’elle. Elle était une maitresse femme accomplie dans les travaux de la laine – souf, et elle savait élever les vaches et les moutons de la tribu de Zaabta et des Rogte. Elle savait élever les garçons et les filles des autres, comme s’ils étaient à elle seule.

Il s’en souvient car de Laghouat, le Targui, fit sa métropole. Il fit de son séjour à Laghouat, la terre de son père le Méhariste, il en fit sa métropole. Et il s’en souvient !

Il passa cinq ans à Laghouat. Il se fit des amis. Il fréquenta Ben Rezzoug et le menuisier Ben Homeid. Il travailla à la Commune, et se fit remarquer par Mr. Haufmann, un bel Alsacien, l’époux de Khalti Meylouda, une dame d’Ouargla, qui portait le voile bleu, des grandes Laghouaties.

Il se fit faire une carte d’identité et avec ses copains de Laghouat, et il prend le parti d’aller en France.

Il a 20 ans. Et, il répond à l’appel du Nord brumeux…Ainsi de Marseille, il finira à Lyon et de Lyon à Roanne où il y avait beaucoup de Maghrébins. Il commença à travailler comme tanneur dans une usine de Roanne. La guerre d’Algérie battait son plein ; il s’affilia au FLN en France et il passa trois ans en détention…au camp du Larsac.

Entre temps, dans années 50, et pendant la guerre d’Algérie, il accueillit à Roanne son Oncle Zéafi Zaabta, le frère du Taleb Ahmed ben Lamdhamiet et Ben Allou ; là-bas, il leur a trouvé du travail ; et il ne fit sa réapparition, ici, en Algérie, que bien après l’indépendance.

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Belgacem Ben Hazallah

En 1972, on déclara aux Algériens que la France était ouverte à l’émigration, son frère Belgacem fut tenté par l’émigration. Il se souvient qu’il avait un frère à Roanne. Et il prit la poudre d’escampette pour s’y installer là-bas. Il trouva que Roanne était bon ; il y resta, y fonda un foyer et devint un citoyen de Roanne.

Dès lors et bien avant, Mohamed le Targui s’est fait une obligation de passer ses vacances annuelles à Laghouat. Il se souvient de la ville qui l’a accueilli, il se souvient de Fatna bt Eshfaria, la femme de ‘Hmed Ben Lamdhamiet, qui n’est plus ; il se souvient des Rogot et des Zaabta.

Laghouat, est-il besoin de le dire, a accueilli autrefois un Saint de son Touat natal. Un Sidi Hakoum dont la Koubba mire d’une façon pérenne les eaux parfois tumultueuses de l’Ouadi Mzi, sans jamais être touchée par les flots turbulents de l’Oued M’zi .

. - « Mohamed Tergui ne manque jamais de nous rendre visite, dit ma mère El Hadja Fatna Bent Rogti, lorsqu’il vient chez Soltana. Il a même très bien accueilli ta sœur Yamina et Boualem, son mari quand ils ont visité la France. »

Soltana, sa sœur, l’accueille pour ses vacances, ici. Elle le persuada d’acheter un lot de terrain, voisin du sien à Sqag Taga. Mohamed demeura attaché à

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son Lyon et il continua à investir son argent à Laghouat. Jusqu’à la retraite éternelle auprès du Bon Dieu. Quand il tira l’épingle du jeu, son jeune frère, Harzallah Belgacem, fit sa réapparition. Il vint de Lyon, où Mohamed avait fait sa vie. Il accompagnait la dépouille de son frère le Targui Mohamed, le fils d’Ahmed Ben Ouheisha, pour son repos éternel à Sidi Yanès, non loin du Saint Sidi Hakoum, le maitre des eaux.

C’était, il y a vingt ans.

1994 !

Laghouat n’est plus le Laghouat d’antan, c’était, en 1994, la ville qui souffrait dans sa chair la guerre civile qu’on a organisée pour ses citoyens…

Si l’Bachir Ben Harzallah

Et il aura fallu 20 ans encore pour que s’efface une autre figure des Ben awaisha – il s’agit de Harzallah El Bachir, le petit garçon accroché au voile de Roba, la femme de son père Ahmed Ben awaisha, sur le sentier menant chez les Zéafi, et les Ben Lamdhamièt Zaabta. Que Dieu veuille les accueillir en Sa Miséricorde.

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Bachir vient de succomber à un cancer.

Je me souviendrai toujours de sa gentillesse, de son habitude à demander des nouvelles de ma mère et de s’enquérir sur la santé de tout ce qui respire en soi, le Rogti ou le Zéabta.

Il a fait sa carrière dans la commune de Laghouat. Et il faut se souvenir que la commune de Laghouat, c’est le Laghouat, le premier maillon de l’Etat. Soltana, sa sœur, maria son frère à la première fille de Rogti Lazhari, Eshfaria. Il en eut une fille qu’il appela du nom de Mahjouba, le nom de sa mère.

Mais incompatibilité d’humeur, il divorça.

D’Eshfaria, je garde un certain souvenir ; elle devait avoir ses huit ans, elle passait devant la Mahdarah - l’école coranique - de Siga, quand elle perçut de la part d’un garçon des propos malséants qu’il tenait sur elle.

« Maudite soit la religion de ta mère », s’écriât--eIle et elle se lança avec une bourrée de coups sur le visage du malheureux garçon qui n’a rien compris à tout à ce qui lui arrivait. J’aurais juré qu’Eshfaria calquait les gestes de Frèha El Od qui est morte bien avant qu’elle ne naisse !

Bachir tenta sa chance encore une fois avec une femme de Sidi Makhlouf, en eut une fille, mais échec !

Il épousa la fille de son ami Amar ben Bouttah, en eut une fille et dût se séparer d’elle, incompatibilité d’humeur et enfin, comme disent les anciens de la tribu, à force d’essais l’homme finit bien par trouver chaussure à son pied.

Bachir trouva la femme de sa vie avec la quatrième et dernière de ses femmes. Il se trouva entouré, son foyer fait, ses enfants beaux et ses filles belles et bonnes. Son petit foyer deux filles, deux garçons, et une femme dévouée à son homme. Et cette même caractéristique que les enfants ont hérité ; cette qualité, si chère à leur père : Ils connaissent la famille, au sens tribal du terme : ils s’intéressent à l’état des leurs ; à leur santé.

Le croiriez-vous, ils me connaissent bien que je me trouve incapable de distinguer les uns de autres. 

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Une chose que Bachir ne se pardonnait pas, c’est d’avoir joué le jeu de Fatima bent Zéafi - qui ne lui a jamais pardonné d’avoir divorcé sa fille Eshfaria. Hadja Fatima lui a interdit de voir sa petite El Mahjouba qui portait le nom de sa mère. Ce n’est que lorsque, il s’était rendu compte qu’il était arrivé à la phase terminale de sa maladie qu’il s’est fait transporter chez Brahim Bel Bey, le mari de Mahjouba et il a pleuré en sa présence d’avoir ainsi négligé sa petite fille ; il a pleuré et promet de lui rendre visite plus souvent quand il aura subit sa prochaine opération. Il regrette d’avoir embrassé la querelle de sa sœur Soltana et de sa grand-mère Fatima, il regrette que sa fille ait manqué l’affection d’un père, comme tu dis Mahjouba, quand tu en avais le plus besoin ; mais maintenant tes frères et sœurs, sont là, prêts à t’accueillir dans ma maison, dans leurs maisons, ô Mahjouba, Mahjouba !

Belgacem ne partit plus aussi vite vers son autre pays, la France, il resta un mois chez sa grande sœur El Hadja Soltana, peu de jours après la disparition de son frère Bachir et il dut assister au départ de son autre neveu Ahmed Bou Falka le fils de feu lala Rogueia, sa sœur et la sœur de l’Hadja Soltana.

Lala Rogueia Ben Harzallah

N. COTTE

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Ce geste là !Cet Homme là a bien les pieds sur terre bien qu'il se hisse en virtuose

au sommet du Saint Palmier pour protéger son délicieux fruit et préserver une richesse par son savoir et ses actions dans une Oasis périclitant qui ressemble à la Coline oubliée !

Il sait que notre « ile de Nauru » pourrait voir son avenir compromis avec « l’hyperconsommurisme «  travesti, l’autoproduction de la terre anéantie, le palmier dattier mis en en quarantaine, l’Oued M’zi assoiffé, l’effort intellectuel  et l’esprit d’entreprise en hibernation, un mode de consommation fardé !

Le Monsieur perché sur le palmier sait que les richesses matérielles ne sont pas pérennes, que les idées immatérielles tirées de nos sources et de nos efforts sont renouvelables et qu’il appréhende bien que l’homme qui ne produit pas ce qu’il mange est voué à la famine et que s’il ne ménage et ne manage pas ses ressources, il est inéluctablement voué à la pauvreté et à la dépendance !

Le geste de Monsieur MOULAI n’est pas folklorique ! Il le fait pour envoyer un message à l’Oasien et aux décideurs de la bonne gouvernance ! Il appelle à l’évitement d’investissements à côté de la plaque ! Il incite concrètement au retour aux sources pour une bonne jouissance de nos ressources naturelles et au bon emploi de notre force de bras ! Il s’y met pour bien faire comprendre que le »doigt d’or », la datte « Deglet noor » ne peut nous être offert. Il nous fait savoir , que le doigt d’or, nous « énergise » que si, et si, 90% d’efforts et 10% de sciences et d’ingéniosité , d’originalité sont consentis !Il nous fait pressentir que l’extraction de l’or noir et le gaz ne sont pas éternels !

Son ingéniosité nous inculque que la solidarité n’est pas collée à une seule génération et que nous ne devons pas sacrifier les futurs habitants de l’Oasis et du pays et que l’on doit gérer nos ressources naturelles pour que l’investissement remplace par ses effets les input perdus avec la disparition de l’exploitation de créneaux soumis à perdition. Il nous dit simplement que la terre de l’Oasis est nourricière que si on la nourrit, que la terre jaunie désertifiée nous interpelle parce qu’elle à elle tout seule ne peut perpétuer ce qu’il y a sous terre !  

La pépinière n’est pas pour demain que si ses souches sont ensemencées aujourd’hui. Demain, il sera trop tard et le désert qui nous commande avec son corollaire, l’accumulation du fric facile par des partisans du moindre effort, l’appui sur la manne et l’enveloppe financière

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tributaire du seul  produit providentiel épuisable, risque de nous envelopper et recouvrir à jamais notre volonté de s’épanouir et éjecter notre appréhension de mourir de repos, de honte et de faim !

Faisons comme Si Moulai et Si El Hadj Brik, montons haut au summum de nos palmiers et régénérons nos pépinières,  nos racines ne serons jamais asséchées !   AHMED BRNMESSAOUD