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FGSM2 - Formation Générale aux Soins Médicaux de niveau 2 MED0308 – Sémiologie Pr NGUYEN S3 – 02/10/2020 Ingrasciotta Carole Gobert Mathilde E-learning 3 : Plaquettes Séquence 1 : Plaquettes : généralités I. Aspects structuraux et fonctionnels Les plaquettes ont un rôle essentiel dans l’intégrité vasculaire et dans les processus d’hémostase de coagulation. Comme dans les cours précédents abordant les leucocytes et les globules rouges, ce cours décrira les plaquettes et fera le lien entre aspects structuraux, morphologique et les fonctions de la cellule. Les principales cellules impliquées dans l’hémostase : toutes les cellules sanguines sont impliquées en hémostase de façon directe ou indirecte. Les principales cellules concernées sont : Les cellules vasculaires (particulièrement les cellules endothéliales) Les cellules musculaires lisses Image 1 : Sur l’image 1, par technique de MEB, on voit une préparation de vaisseau sanguin vide de sang. On distingue : Au niveau de la structure interne du vaisseau : - La structure de l’intérieur du vaisseau formée par les cellules endothéliales. Page 1 sur 17

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FGSM2 - Formation Générale aux Soins Médicaux de niveau 2MED0308 – SémiologiePr NGUYENS3 – 02/10/2020 Ingrasciotta Carole Gobert Mathilde

E-learning 3 : Plaquettes

Séquence 1 : Plaquettes : généralités

I. Aspects structuraux et fonctionnels

Les plaquettes ont un rôle essentiel dans l’intégrité vasculaire et dans les processus d’hémostase de coagulation. Comme dans les cours précédents abordant les leucocytes et les globules rouges, ce cours décrira les plaquettes et fera le lien entre aspects structuraux, morphologique et les fonctions de la cellule.Les principales cellules impliquées dans l’hémostase : toutes les cellules sanguines sont impliquées en hémostase de façon directe ou indirecte. Les principales cellules concernées sont :

Les cellules vasculaires (particulièrement les cellules endothéliales) Les cellules musculaires lisses

Image 1 :

Sur l’image 1, par technique de MEB, on voit une préparation de vaisseau sanguin vide de sang.On distingue :

Au niveau de la structure interne du vaisseau :- La structure de l’intérieur du vaisseau formée par les cellules endothéliales.- Ces cellules présentent un aspect pavimenteux de cellules fusiformes et vont être orientées par

rapport au flux sanguin. Au niveau de la structure globale du vaisseau :

- Une membrane basale en périphérie de la cellule endothéliale. - Un espace sous-endothélial constitué de protéines matricielles (notamment du collagène

figurant sur le schéma).

On indique sur cette préparation la présence de cellules musculaires lisses qui sont très importantes pour la tonicité vasculaire.

Donc les cellules vasculaires, les cellules endothéliales, sont importantes dans l’hémostase.

Les cellules principales de l’hémostase sont les plaquettes.

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Image 2 :

Sur l’image 2, toujours en MEB, on voit : A gauche, un leucocyte A droite, un globule rouge biconcave Au milieu une plaquette sanguine activée

La plaquette une taille inférieure aux globules rouges et aux leucocytes. Elle présente ici des pseudopodes, des irrégularités de la membrane qui montre donc que cette plaquette est activée.

A retenir : les principales cellules impliquées dans l’hémostase : Cellules non circulantes (vasculaires et endothéliales notamment). Cellules circulantes principalement les plaquettes.

II. Mesure de la concentration de plaquettes

A) Dans le sang

Pour apprécier le potentiel hémostatique, donc la production plaquettaire, on va numérer les plaquettes.

La physiologie est très stricte : la mégacaryocytopoïèse est régulée, ce qui permet de maintenir cette numération dans des zones normales.

Dans le sang : Hémogramme (quantification des plaquettes circulantes) : Valeurs normales : 150-400 Giga/L En pathologie :

- Thrombopénie : < 150 Giga/L- Thrombocytose : > 400 Giga/L

Un excès de plaquettes peut entraîner une thrombose donc une coagulation excessive. Un défaut de plaquette peut donner des tendances aux hémorragies et des retards de cicatrisation.

B) Dans la moelle

Il est important de s’intéresser à la moelle osseuse hématopoïétique.

Dans la moelle : Myélogramme : Mégacaryocytes, à différents stades de maturités En pathologie :

- Si mégacaryocytes très nombreux : accélération ou exagération de la production plaquettaire- Si mégacaryocytes rares voire absents ou de morphologie anormale : pas de production

Lorsqu’on observe une thrombopénie ou une thrombocytose, l’examen complémentaire est le myélogramme qui pourra nous montrer les mégacaryocytes (= cellules précurseurs et productrices des plaquettes) et ce, à différents stades de maturité. Page 2 sur 17

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Le myéologramme permet de mieux interpréter la pathologie devant un défaut de plaquette ou devant au contraire un excès de la numération plaquettaire.

Image 3 :

(Données déjà évoquées dans le cours de l’hématopoïèse)On a 3 images de mégacaryocytes à différents stades de maturation :

En haut à gauche : des mégacaryocytes jeunes pas encore capables de produire des plaquettes En bas à gauche : mégacaryocyte plus mature A droite : mégacaryocyte plus mature. Son noyau est modifié par phénomène d’endomitose.

Sur ces plaques on voit que le cytoplasme des mégacaryocytes devient important, puis il se fragmente permet la génération de plaquettes.

Image 4 :

(Schéma qui ne figurait pas sur le cours de l’hématopoïèse) A gauche, on voit l’organisation de la moelle osseuse avec la présence de sinusoïdes : un système de vascularisation de la moelle osseuse. Les mégacaryocytes à différents stades de maturité se positionnent dans la moelle par rapport à ces sinusoïdes.On voit également que ces mégacaryocytes vont émettre des fragments de cytoplasme qu’on appelle des pros-plaquettes. Elles vont se déverser et se fragmenter dans la circulation sanguine.

A droite, on a une image réelle en MEB : On voit bien la formation de pro-plaquettes, ces protrusions de cytoplasmes. Ces fragmentations de cytoplasme du mégacaryocyte pourront aboutir à la petite plaquette.

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Séquence 2 : Structure

Les plaquettes sont les cellules de l’intégrité vasculaire. Un sujet présentant une thrombopénie sévère (numération plaquettaire sur l’hémogramme très inférieure à la normale (inférieure au seuil de 150 Giga/L)) va présenter des saignements au niveau des petits vaisseaux :

Signe clinique : « ce que j’observe » : le Purpura :

- Petites lésions cutanées, petites taches rouges qui ne s’efface pas à la vitro pression, c’est-à-dire quand on appuie sur les lésions.

- Ces lésions purpuriques rouges ne disparaissent pas car elles correspondent à une extravasation du sang, c’est-à-dire que le sang sort des capillaires perte de l’intégrité vasculaire qui va être à l’origine de ce pupura.

- Peut être expliquée par la thrombopénie.

L’interprétation : perte de l’’intégrité vasculaire liée à l’absence de plaquettes.

Caractéristiques des plaquettes : Durée de vie = 8 à 10 jours La mégacaryocytopoïèse va pouvoir renouveler les plaquettes

régulièrement Morphologie :

- Petite cellule anucléée de 2 à 4 µm, fragment de cytoplasme.- Présence de granulations

La technique d’étude de référence des plaquettes est la microscopie électronique.

On voit ici une image de microscopie électronique, on reconnait : Les mitochondries Les granules denses (aux électrons) Les granules non denses (aux électrons) Un système canaliculaire

Sur l’autre image, on observe des plaquettes en microscopie électronique à balayage :

A gauche, on voit des plaquettes au repos - Discoïde voir arrondies- Circulantes

A droite, on voit des plaquettes activées - Emission de pseudopodes - Ces plaquettes s’agrègent les uns aux autres

Ces agrégats plaquettaires s’observent lors d’un processus d’hémostase, de coagulation ou en pathologie lors d’un processus de thrombose.

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Sur ce schéma on retrouve : La membrane plaquettaire (MP) Le système canaliculaire ouvert (SCO) Un système tubulaire dense

Le contenu des plaquettes : (Pas connaître par cœur mais indispensable pour bien comprendre le fonctionnement de la plaquette.)

Granules denses aux électrons (en microscopie électronique car contiennent du calcium)- Sérotonine- ADP (adénosine diphosphate)- Calcium sous forme d’ions divalents Ca2+

Granules α : granules de stockage (de façon indépendante on retrouve) :- Facteurs de Willebrand (FW)- Fibrinogènes (fib)- Facteurs de croissance (PDGF, TGF α/β)- Fibronectine (=protéine matricielle de la structure du vaisseau)

Grains de Glycogène Lysosome Mitochondries Système tubulaire dense Système canaliculaire ouvert Filaments sous membranaires

Cette liste n’est pas exhaustive, il existe encore de nombreuses autres protéines, notamment des protéines de la coagulation et de régulation de la coagulation présente dans les granules α.

Cette plaque présente la membrane des plaquettes. Les cellules et les plaquettes sont constituées d’une membrane phospholipidique.

On voit ici la structure d’un lipide, un acide gras avec : Une tête hydrophilique périphérique Une queue hydrophobique à l’intérieur de cette bicouche membranaire phospholipidique

On voit l’espace extracellulaire, la bicouche qui sera très importante pour le fonctionnement de la plaquette et l’espace cytoplasmique à l’intérieur de la plaquette.Cette structure de la membrane plaquettaire est assez commune. On la retrouve chez les autres cellules sanguines notamment lorsqu’on a parlé des cellules érythrocytaires.

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Ce qui est très spécifique ce sont les récepteurs de la membrane plaquettaire.

On voit ici un schéma de la plaquette, discoïde, avec un contenu de la plaquette :

Des granules denses Des granulations diverses

On voit tout autour de la plaquette des récepteurs qui sont en grand nombre et la complexité de ces différents récepteurs plaquettaires. Chaque récepteur est bien individualisé. On a représenté de façon schématique chacune de ces glycoprotéines ou de ces structures plaquettaires. Les récepteurs importants à retenir sont :

Le récepteur GP1b/IX/V Le récepteur αIIbβ3

Récepteur GP1b/IX/V

- Très complexe car constitué de 4 glycoprotéines différentes : GP1b α GP1b β GP IX GP V

L’ensemble de ces glycoprotéines constituent un récepteur - Récepteur de l’adhésion plaquettaire - Il y a des clusters de différenciation :

Une nomenclature qui permet de définir immunologiquement ces récepteurs

- Ont un ligand protéique qui est principalement le facteur Willbrand

Récepteur αIIbβ3

- Situé sur le schéma à gauche du R GP1B95- Constitué de :

Une chaine α IIb Une autre chaîne β3

- De la famille des β intégrines plus spécifiquement des β3 intégrines. - Récepteur de l’agrégation plaquettaire (donc important à retenir) - A pour ligand le fibrinogène

Rappel : ligand = une protéine capable de se fixer de façon spécifique sur un récepteur

Sur le schéma on indique que le récepteur est le récepteur du fibrinogène.

Il y a d’autres récepteurs tout aussi importants pour la fonction plaquettaire, évoqués plus tard.

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Séquence 3 : Plaquettes : fonctions

I. Etapes de l’activation plaquettaire

Nous allons décrire les différentes étapes de l’activation plaquettaire. On part d’un état de base décrit antérieurement :

1/ Au niveau circulant, la plaquette est inactive, au repos. Les cellules sont :

Discoïdes ou arrondies Distinctes les unes des autres.

L’image en MEB montre différentes plaquettes au repos.

2/ Lors d’une activation plaquettaire :Un signal ou des signaux Indication d’un danger de saignement Contraction de la plaquette Excrétion/sécrétion d’un certain nombre de protéines contenues dans les granulations de stockage. On a vu en microscopie électronique la présence de granulations plaquettaires et d’un système canaliculaire ouvert qui permet de déverser à l’extérieur de la plaquette des protéines internes par ce processus de sécrétion.

3/ Dans une troisième étape d’activation plus importante de la plaquette, l’émission des pseudopodes (amorcées dans l’étape n° 2), devient plus importante. Les très longs pseudopodes qui apparaissent au niveau de la plaquette permettent :

L’adhérence de façon très importante à la paroi pour éviter le saignement L’entrée en contact avec les plaquettes voisines pour former des agrégats

4/ L’étape ultime de l’activation plaquettaire qui est celle de l’agrégation plaquettaire où il y a un réseau très compact de plaquette très actives.

Sorte de chewing-gum : structure très élastique et collante qui s’apparente à l’échelon cellulaire comme un chewing-gum très collant permettant d’éviter les saignements.

II. Fonctions plaquettaires (à retenir)

Les fonctions plaquettaires : Adhésion au sous-endothélium maintenir une intégrité vasculaire et prévenir du saignement Contraction et sécrétion Activation et agrégation

Les principaux récepteurs : GPIB (R GP1B/V/IX mais on peut retenir : GP1B) récepteur de l’adhésion

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GPIIb/IIIa ou b3 intégrine αIIbβ3 récepteur de l’agrégation Récepteur PAR à la/pour la thrombine (non commenté avant mais présent sur le schéma des récepteurs

de la séquence deux)Principales protéines fixant ces récepteurs (ligands) :

Le facteur Willebrand protéine de l’adhésion (récepteur GPIb) Le fibrinogène protéine de l’agrégation (récepteur GPIIb/IIIa)

Principales molécules sécrétées par les plaquettes : Le facteur Willebrand L’ADP Le facteur 4 plaquettaire (F4P) appartient à la famille des chémokines …

Note : Nous citerons d’autres molécules pendant ce cours et le reste de nos études (d’où les points de suspensions) mais dans un premier temps on se concentre plus spécifiquement sur ces 3 molécules.

III. Hémostase

Nous détaillerons de façon plus importante l’ensemble des mécanismes de l’hémostase dans un prochain e-learning spécifique consacré à cette question de l’hémostase.

L’hémostase est constituée de deux étapes principales. On a d’abord l’hémostase primaire :

Hémostase primaire :

Hémostase primaire = vasoconstriction (par les cellules musculaires lisses) et agrégats plaquettaire (le chewing-gum ou « clou ») permettant l’arrêt du saignement après un traumatisme cutané par exemple des petits vaisseaux périphériques. Cependant le caillot sanguin est encore fragile.

Vasoconstriction : diminution du calibre des vaisseaux.

Après l’hémostase primaire le saignement pourra reprendre si le caillot est non consolidé.Cette étape de consolidation est l’étape de la coagulation avec l’apparition d’un réseau beaucoup plus solide : réseau de fibrine permettant un arrêt durable du saignement puis permettant la cicatrisation.

D’abord arrêt du saignement puis cicatrisation (vasculaire et cutanée).

La coagulation et l’apparition d’un réseau de fibrine va permettre l’arrêt durable du saignement et la cicatrisation.

Sur l’image de gauche on voit les GR dans un réseau de fibrine. Sur image centrale, on a une image en ME. On voit aussi un réseau de fibrine plus intense.A droite, on voit un caillot de sang qu’on peut observer quand on a saigné du nez ou d’une plaie périphérique. C’est ici un caillot frais qui se transformera en croute dans un processus de cicatrisation. Dans ce caillot il y a des globules rouges puisqu’il a une couleur très rouge.

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Ce qu’on ne voit pas, ce sont les plaquettes agrégées et les réseaux de fibrine qui vont permettre la structure de ce caillot.

Séquence 4 : Plaquette, modulation pharmacologique des fonctions plaquettaires

I. Quand les plaquettes deviennent dangereuses

La plaquette peut devenir dangereuse en pathologie. En temps normal elle est salvatrice car elle permet de cicatriser et d’éviter de saigner (spontanément ou en réponse à un traumatisme minime). Ce système régulé permet de vivre sans saignement. Cependant, quand la plaquette s’active de façon trop importante elle devient dangereuse, notamment lors d’excès de plaquette (thrombocytose), qui favorise des activations intravasculaires de celles-ci et par conséquent une obstruction des vaisseaux (par des agrégats plaquettaires) qui peuvent être relativement dense et bien adhérer à la paroi pour oblitérer les vaisseaux : c’est la thrombose.

Hémostase : processus physiologique non dangereux Thrombose : processus pathologique où l’excès d’hémostase devient dangereux, avec la formation d’un thrombus (caillot à l’intérieur des vaisseaux)

Les pathologies vasculaires artérielles : sont la traduction de cet excès de fonction plaquettaire

Pathologie des coronaires : angor, infarctus du myocarde Thrombose dans les vaisseaux coronaires

Pathologie neuro-vasculaire : accidents vasculaires cérébraux Thrombose artérielle dans les vaisseaux qui irriguent le cerveau (avec des conséquences fonctionnelles majeures)

Pathologie des artères des membres inférieurs (MI) : artériopathies des MI Thrombi (=pluriel de thrombus) au niveau de la circulation artérielle des jambes et des MI dans leur totalité. Ce seront de graves pathologies.

Facteur favorisant ces pathologies artérielles : - Tabac- Cholestérol- Hypertension artérielle- Sédentarité, stress, âge

Ces facteurs favorisent le vieillissement de la paroi vasculaire et plus précisément le vieillissement de la cellule endothéliale et de l’intérieur du vaisseau.

Athérome : stries lipidiques, comme une sorte de tartre à l’intérieur du vaisseau qui vont entrainer une anomalie de la fonction endothéliale et favoriser l’adhésion plaquettaire à ces plaques d’athérome et par conséquent favoriser la thrombose à l’intérieur du vaisseau.

Objectif pharmacologique : prévenir ces anomalies vasculaire et l’excès d’adhésion plaquettaire a la plaque d’athérome pour éviter la thrombose en inhibant la fonction plaquettaire.

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II. Médicaments antiplaquettaires

A) Voies d’activation de la Plaquette

Ces médicaments antiplaquettaires sont des inhibiteurs pharmacologiques, soit d’une voie d’activation plaquettaire soit d’un récepteur plaquettaire. C’est la raison pour laquelle il faut connaitre ces différents récepteurs plaquettaires décrit précédemment dans le cours.

Remarque : ce qui sera demandé pour le partiel sera de bien connaitre les cibles d’action des médicaments antiplaquettaires.

Pour aborder ce schéma il faut déjà bien connaitre les séquences précédentes car on y retrouve la notion de plaquette discoïde au repos, ainsi qu’un certain nombre de récepteurs qu’on va détailler dans cette séquence.

ADP (Adénosine Di Phosphate) :

- Agoniste plaquettaire qui va pouvoir activer les plaquettes via 2 récepteurs en particulier qui font partie de la famille des récepteurs P2Y (P2Y1 et P2Y12)

- Va se fixer sur ces récepteurs et va activer des voies de signalisation indiquées par les flèches et qui vont aboutir à l’activation du récepteur de l’agrégation plaquettaire GPIIbIIIa (= 2bb3 intégrines), responsable de l’agrégation plaquettaire avec :

Un ligand spécifique : le fibrinogène Un ligand accessoire : le facteur Willebrand.

Récepteur à la thrombine :

- Va pouvoir activer un récepteur spécifique PAR-1.

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- La thrombine fixée à ce récepteur PAR-1 va également entrainer des voies de signalisation (en rouge) qui vont aboutir à la aussi à l’activation du GPIIbIIIa (= 2bb3 intégrines).

Les différents récepteurs : au collagène, à la thromboxane A2, à l’ADP, à la prostacycline, à la thrombine et à l’ATP vont activer ou inhiber la signalisation (récepteur à la PGE1 et à la prostacycline).

Nb : il faut bien retenir ces différents récepteurs selon le professeur Nguyen.B) Traitements antiplaquettaires : Généralités

Il faut mémoriser les cibles principales de ces traitements antiplaquettaires. ll y a ici 3 grandes classes de médicaments :

Aspirine :

Prescrit de façon fréquente en pathologie vasculaire pour prévenir l’évolution des maladies vasculaire thrombotique comme l’infarctus du myocarde et l’AVC.

Acteurs qui interviennent dans cette production de thromboxane A2 : COX1 et la thromboxane synthétase.

Mécanisme normal sans aspirine : par un phénomène d’auto-activation, la thromboxane A2 va pouvoir se fixer sur son récepteur et activer la plaquette.

Mécanisme d’action de l’aspirine : inhibe l’enzyme COX-1 (Cyclo Oxygénase type 1) qui à partir de phospholipides membranaires va permettre la synthèse par une cascade enzymatique d’une molécule particulière : la thromboxane A2. L’aspirine va donc inhiber cette voie d’activation plaquettaire en inhibant COX1.

La voie des phospholipides à partir de l’acide arachidonique impliquant l’enzyme COX1 va être inhibée par l’aspirine.

Antiplaquettaire inhibiteur du récepteur P2Y12 de l’ADP :

L’ADP est un activateur des fonctions plaquettaire : en se fixant sur son récepteur P2Y12 il active fortement la plaquette.

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Si on inhibe pharmacologiquement par un médicament ce récepteur P2Y12 on va inhiber de façon très forte l’activation plaquettaire et l’activation de GPIIbIIIa, récepteur du fibrinogène responsable de l’agrégation plaquettaire.

Les molécules antiP2Y12 sont essentiellement les suivantes (doivent être connues) : Clopidogrel Prasugrel Ticagrelor

Inhibiteur direct du récepteur GPIIbIIIa (= 2b b 3 intégrines), récepteur du fibrinogène :

On peut inhiber le GPIIbIIIa (= 2bb3 intégrine) de façon direct, c’est le cas de : Abciximab : anticorps humanisée anti GPIIbIIIa (= 2bb3 intégrines) Eptifibatide : peptides, ce n’est pas un anticorps humanisé Tirofiban : peptides, ce n’est pas un anticorps humanisé

Remarque : Les inhibiteurs du récepteur GPIIbIIIa vont inhiber l’agrégation plaquettaire directement tandis que les anti-P2Y12 ou l’aspirine inhibent eux l’activation plaquettaires par deux voies différentes et complémentaires de l’activation du récepteur GPIIbIIIa et plus largement de la plaquette.

C) Aspirine = acide acétylsalicylique

Les médicaments les plus utilisés sont :- Kardégic- Aspegic

Ces médicaments inhibent de façon irréversible la COX1 et aussi la COX2 au niveau de la plaquette notamment, mais aussi celles d’autres cellules. En conséquence de ceci, l’aspirine à des propriétés (en fonction de la dose) :

En cas de fièvre et de douleurs on peut prescrire de l’aspirine à forte dose (1g) par inhibition des COX mais en dehors de la plaquette. L’effet antiagrégant plaquettaire s’observe en inhibant la COX1 plaquettaire à des concentrations et des posologies beaucoup plus faibles q’1g : dès 50mg ou en tout cas entre 75 et 325mg (autour de 100mg) on observe un effet significatif de l’inhibition de l’activation plaquettaire et donc un effet préventif et thérapeutique possible.

L’aspirine est l’antiplaquettaire de référence et est prescrite souvent par des cardiologues et neurologues. Elle possède des indications mais aussi des contres indications :

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Ces indications ne sont pas à retenir mais elles sont présentées pour nous donner un aspect concret de la prescription de l’aspirine et d’un antiplaquettaire.

D) Les anti-P2Y12

Ils vont inhiber une voie complémentaire de l’aspirine cela peut être utile de les associer ensemble dans les cas suivants : pose de stent chez un patient avec un angor ou un infarctus du myocarde.

On distingue 2 types principaux d’antiP2Y12 :

Nb : Les posologies ne sont pas à retenir à ce stade de l’enseignement.Les molécules sont disponibles par voie orales sauf le Cangrelor.Les thiénopyridines sont indirects. Ils sont tous prescrits à l’exception de la ticlopidine qui n’est plus utilisée et progressivement remplacée par le clopidogrel voir le prasugrel.

Le métabolisme des antiP2Y12 est le suivant :

- Le Clopidogrel : va être actif per os (prodrogue) mais va être transformé par l’action de différents cytochromes et nécessite 2 oxydations par les cytochromes hépatiques. Les oxydations du clopidogrel vont aboutir à un composé oxydé actif qui sera l’inhibiteur actif du récepteur P2Y12 plaquettaire

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- Le Prasugrel : Également pris per os sous une forme de prodrogue inactive (en vert). Il nécessite une oxydation unique par les cytochromes hépatiques, l’efficacité est donc plus rapidement obtenue. La prodrogue se transforme ensuite en composé actif (en rouge) qui va pouvoir bloquer le récepteur P2Y12.

- Le Ticagrelor : Directement actif après absorption donc il n’y a pas la notion de prodrogue. Il ne nécessite pas de biotransformation in vivo avec une fixation très spécifique et puissante sur P2Y12.

On a une puissance croissante de ces médicaments et notamment on à des cytochromes hépatiques ayant une activité très différente d’un individu à un autre : on a des variabilités inter-individuelles de réponses au clopidogrel plus importantes que pour le prasugrel et plus importante encore que pour le ticagrelor. Parce que le ticagrelor étant direct actif il y a très peu de variabilité de réponses inter individuelle car il n’y a pas d’intervention de cytochrome.

En revanche le clopidogrel et prasugrel nécessitent des oxydations et on sait qu’un individu n’a pas le même potentiel d’oxydation qu’un autre individu : il y a donc des variabilités notables pour le prasugrel et significatives pour le clopidogrel.

Il faut retenir que les antis plaquettaires sont très fréquemment prescrits dans la population vieillissante compte tenue de la fréquence de pathologie cardiovasculaire dans nos populations.

Lorsqu’il y a résistance au traitement il peut y avoir un évènement vasculaire sous antiplaquettaire et on peut observer en cas de résistance aux traitements une absence d’effet biologique.

Quand on étudie la fonction plaquettaire chez des patients résistants aux traitements, la fonction plaquettaire est tout à fait conservée, comme si le patient ne prenait pas ses médicaments.

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QCMs : 1) QCM séquence 1 :

Q1 : Une thrombopénie correspond à :Veuillez choisir une réponse :

a. Un déficit de la fonction plaquettaireb. Un taux de plaquettes compris entre 150 et 400 Giga/L c. Un déficit plaquettaired. Un excès de plaquettese. Un déficit de la mégacaryocytopoïèse

Réponse : c

Q2 : Les plaquettes :Veuillez choisir au moins une réponse :

a. Interviennent dans l’hémostaseb. Sont des cellules à noyau multilobéc. Sont produites par les mégacaryocytesd. Sont des cellules anuclééese. Sont des cellules plurinucléées

Réponse : acd

2) QCM séquence 2 :

Q1 : Les plaquettes :Veuillez choisir au moins une réponse :

a. Expriment des récepteurs de surfaceb. Sont multinuclééesc. Contiennent un noyaud. Emettent des pseudopodese. Contiennent du calcium

Réponse : ade

Q2 : Les plaquettes :Veuillez choisir au moins une réponse :

a. Vivent 120 joursb. Sont très riches en granulationsc. Circulent en agrégatsd. Sont discoïdese. Sont au repos dans la circulation

Réponse : bde

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3) QCM séquence 3 :

Q1 : Les plaquettes :Veuillez choisir au moins une réponse :

a. N’interviennent pas dans la constitution d’un caillotb. Sécrètent des moléculesc. Expriment des récepteurs d’adhésiond. Expriment des récepteurs pour le fibrinogènee. Stockent des protéines

Réponse : bcde

Q2 : Les plaquettes :Veuillez choisir au moins une réponse :

a. N’ont pas de fonction sécrétoireb. Interviennent dans l’oxygénationc. Ont des fonctions de stockaged. Peuvent changer de morphologiee. Interviennent dans l’intégrité vasculaire

Réponse : cde

4) QCM séquence 4 :

Q1 : Les antiP2Y12 :Veuillez choisir au moins une réponse :

a. Inhibent COX-1b. Inhibent des récepteurs de l’ADPc. Activent les plaquettesd. Inhibent la GPIIbIIIae. Inhibent les plaquettes de façon réversible

Réponse : b

Q2 : L’aspirine :Veuillez choisir au moins une réponse :

a. Inhibe les cycloxygénasesb. Est antithrombotiquec. Inhibe les récepteurs de l’ADPd. Est efficace à la dose de 75 mge. Inhibe la fonction plaquettaire à forte dose (1g)

Réponse : abd

5) Annales : Q1 : Quelle(s) est (sont) la (les) proposition(s) exacte(s) concernant les plaquettes sanguines ?

A - sont les seules cellules sanguines impliquées dans l'hémostase primaireB - circulent sous forme activée, en agrégatsC - ont des propriétés d'adhésion et d'agrégation indispensables à leur fonction hémostatiqueD - proviennent de la lignée mégacaryocytaireE - sont dotées de capacité sécrétoire

Réponses : cdePage 16 sur 17

Page 17:  · Web viewSur l’image 1, par technique de MEB, on voit une préparation de vaisseau sanguin vide de sang. On distingue : Au niveau de la structure interne du vaisseau : La …

Q2 : Quelle(s) affirmation(s) est (sont) exacte(s) au sujet des plaquettes ?A-la plaquette exprime des récepteurs d'adhésion plaquettaireB- le récepteur plaquettaire GPIIb-IIIIa (intégrine α2bβ3) permet l'agrégation plaquettaireC- le fibrinogène n'intervient pas dans les fonctions plaquettairesD- le facteur Willebrand a la capacité de se lier aux plaquettes sanguinesE- les plaquettes sanguines n'interviennent pas dans la coagulation sanguine

Réponses : ABD

Q3 : Quelle(s) est (sont) la (les) proposition(s) exacte(s) concernant ces macules ne s'effaçant pas à la vitropression ?

A-Sont exclusivement localisées au niveau des membres inférieursB-Doivent être considérées comme une urgence médicale dès lors qu'elles s'accompagnent d'une fièvreC- S'explorent d'emblée par une ponction sternaleD-Peuvent révéler une thrombopénieE-Évoquent une hémophilie

Réponses : BD

Q4 : Un nouveau-né présente au 3ème jour de vie une thrombopénie. Parmi les propositions suivantes, laquelle (lesquelles) est (sont) exacte(s) ?

A-Il peut s'agir d'une difficulté de prélèvementB- L'absence de purpura est rassurante quant à la sévérité de la pathologieC- La température du bébé doit être prise immédiatementD- Il peut s'agir d'un sepsis (infection)E- Il ne peut pas s'agir d'une thrombopénie immunologique car la maman n'est pas thrombopénique

Réponses : ACD

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