Dossier informatif

Document 1

L’avenir du voyage spatial : navettes ou

ascenseur ?

Une illustration de l'ascenseur spatial. 11 © Obayashi Frédéric

Fontaine Par Frédéric Fontaine 24 janvier 2015 à 08h23

La compagnie de construction japonaise

Obayashi prévoit de réaliser un transport qui

paraît sortir d’un livre de Jules Verne :

l’ascenseur spatial, prévu pour 2050. En

parallèle, le milliardaire Elon Musk veut, lui,

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coloniser Mars, et ce dans seulement une

dizaine d’années…

L’ascenseur devrait monter dans l’espace sur 96

000 kilomètres, aurait un diamètre de 400

mètres, une base marine flottante et une base

spatiale gravitationnelle. Son tronc serait

composé de nanotubes de carbone, très fins

mais très solides, et les cabines pourraient

transporter 30 personnes et seraient propulsées

par des moteurs maglev (MAGnetic LEVitation ) .

Mais un problème majeur s’oppose : les plus

longs nanotubes qu’Obayashi puisse construire

pour l’instant ne mesurent que 3 centimètres…

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Les vacances dans l’espace, c’est pour bientôt ?

Les recherches pour agrandir les nanotubes sont

en cours, leur aboutissement est prévu pour

2030. Une fois l’ascenseur construit, la virée

dans l’espace ne coûtera « que » 200 euros par

personne (contre 190 000 euros sur les avions

Virgin Galactic, pratiquement la seule compagnie

aérienne qui propose des voyages spatiaux…

dans le futur). Il est donc probable que le

tourisme spatial soit courant dès 2050/2055. Cet

ascenseur permettra aussi d’envoyer des

satellites, évitant de consommer les grandes

quantités de carburant qui sont d’habitude

nécessaires au décollage des navettes.

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Ascenseur ou navette ?

Si Obayashi propose un ascenseur pour 2050,

Elon Musk, milliardaire sud-africain et

propriétaire de la société spatiale SpaceX,

prévoit, lui, de marcher sur Mars puis d’y

installer non pas un simple laboratoire, mais une

colonie autonome de 80 000 habitants, et d’ici

10 à 12 ans. Il prévoit aussi de connecter la terre

entière à internet grâce à des mini-satellites

permettant en plus de nous connecter à la

colonie martienne. Sauf que le billet pour cette

navette vers Mars, qui déjà ne sera qu’un aller

simple, coûtera 500 000 dollars…

Article rédigé par Esteban, stagiaire de 3e à Géo Ado

En savoir plus : https://www.geoado.com/actus/lavenir-du-voyage-spatial-navettes-ou-ascenseur-88179/

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Document 2

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Document 3

Résumé : Un inventeur génial de l’époque

victorienne construit une machine à voyager

dans le temps et s’élance dans le futur jusqu’à

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l’an 802801. Il découvre un monde qui a les

apparences d’un paradis. Les terriens du futur

sont des petits êtres gracieux, doux et naïfs. Ils

s’appellent les Éloïs et vivent dans une oisiveté

uniquement troublée de terreur par l’obscurité.

Car la nuit tombée, les terrifiants Morlocks

surgissent des profondeurs de la terre ! Pour

répondre aux questions qu’il se pose, retrouver

sa machine et son époque, l’Explorateur du

Temps devra s’aventurer dans les dédales

inquiétants du monde souterrain…

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Document 4

« Les voyages dans le futur arrivent tout le temps »

Vincent Lucchese

Ne vous fiez jamais à votre bon sens. Le conseil

vaut si vous voulez faire de la physique et

surtout si vous voulez voyager dans le temps.

Car parfois, l’espace se contracte et un mètre ne

mesure plus un mètre. Ou alors le temps se

dilate et une seconde dure plus d’une seconde.

C’est ce que nous enseigne la théorie de la

relativité générale établie par Albert Einstein il y

a plus d’un siècle et retravaillée sans relâche

depuis, notamment par l’astrophysicien,

théoricien et cosmologue Marc Lachièze-Rey.

Dans le cadre du Festival des idées, organisé fin

novembre à Paris, ce dernier donnait une

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conférence sur nos possibilités physiques de

voyager dans le temps. Plongée physique - et

métaphysique - dans les courbures de l’espace-

temps, les lignes d’univers et les paradoxes

dignes de Marty McFly. (…)

Thomas Pesquet, voyageur temporel

« Thomas Pesquet a vécu une micro-seconde de

moins que sa femme lorsqu’il est parti dans

l’espace »

« C’est très déroutant, même pour les

philosophes et physiciens de l’époque, rassure un

peu Marc Lachièze-Rey. En débattant autour de

ces idées, l’ami d’Einstein, le physicien français

Paul Langevin, a inventé la fameuse histoire des

jumeaux. Si à 20 ans, l’un d’eux devient

astronaute et voyage très vite dans une fusée

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pendant que l’autre reste sur Terre, à son retour

l’un aurait 30 ans et l’autre 50 ans. C’est

parfaitement cohérent avec la théorie, même si

nous ne connaissons pas des décalages aussi

grands car il faudrait atteindre des vitesses

proches de celle de la lumière. Mais Thomas

Pesquet a vécu une micro-seconde de moins que

sa femme lorsqu’il est parti dans l’espace, ça a

été mesuré avec une horloge atomique qu’il

avait emmené avec lui. »

D’où cette première conclusion, plutôt

déconcertante : « Les voyages dans le futur

arrivent tout le temps ». « Quand je voyage en

avion, j’ai vécu une fraction de seconde de moins

que celui qui est resté sur Terre. On a récemment

fait l’expérience avec des horloges atomiques

extrêmement précises. Côte à côte, elles

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indiquaient la même heure, puis on en a mis une

à l’étage au-dessus, donc dans un champ

gravitationnel légèrement plus faible, et quand

on les a rassemblées, elles étaient légèrement

décalées. Elles avaient vécu chacune une histoire

différente. »

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Document 5

Une capsule temporelle à ouvrir en 2957

retrouvée par hasard sous le sol du MIT

Une capsule temporelle datant de 1957 a été

récemment retrouvée sous le sol du prestigieux

Institut de Technologie du Massachusetts (MIT).

Elle portait comme instruction de rester fermée

jusqu’à 2957.

En creusant les fondations d’un nouveau

laboratoire de l'Institut de Technologie du

Massachusetts, ou MIT, des ouvriers sont

tombés nez à nez avec un incroyable trésor : une

capsule temporelle datant de 1957.

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La boite, transparente et de forme cylindrique a

passé les 58 dernières années, enterrée sous le

sol de la prestigieuse université. Un temps

incroyablement long mais pas encore suffisant, à

en croire les instructions clairement lisibles sur

la capsule.

Fermée jusqu’à 2957

"Ne pas ouvrir avant 2957", indique le mode

d’emploi, soit 1.000 ans après sa mise sous

terre. Une décision étonnante que l’institut a

tout de même tenu à respecter, selon Deborah

Douglas, directrice des collections du Musée du

MIT. Elle indique dans un courriel : "Nous avons

décidé de respecter la volonté de ceux à l'origine

du projet et de ne pas l’ouvrir". (…)

Des éléments pour décrire l’état de la science

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Parmi les éléments identifiés à l'intérieur de la

boîte, on trouve notamment un flacon de

pénicilline synthétique, des pièces de monnaies,

des coupures de journaux, et des notes en tout

genre.

Les documents et souvenirs, sont censés

représenter l’état de la science, des

technologies, de l’éducation, et du MIT à cette

époque, seulement quatre mois avant le

lancement de Spoutnik et le début de la 'course

à l’espace’ face à l'Union soviétique. Selon

Deborah Douglas, pas moins de huit capsules

temporelles sont actuellement connues pour

avoir été enterrées au MIT.

Celle récemment retrouvée a été mise sous terre

pour célébrer le lancement des Karl Taylor

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Compton Laboratories. "C'est en partie un

bateau dans une bouteille et en partie, une lettre

pour le futur. Nous faisons cela souvent", a

commenté la directrice. "Nous semblons avoir

cette volonté de collecter et de penser à

communiquer avec nos futurs nous".

Par Emmanuel Perrin le 20 novembre 2015 à 18:00Modifié le 28 décembre 2018 à 18:06

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Document 6

De 1920 à 2015

Les voyages dans le temps de Vladimir Poutine

Paris Match | Publié le 22/12/2015 à 13h04 David Ramasseul

De g. à d.: Vladimir Poutine à travers les âges. DR

Des soldats russes sur des photos anciennes

présentent une ressemblance troublante avec le

président, Vladimir Poutine. Il n'en fallait pas

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plus pour donner naissance à des théories du

complot hautement farfelues.

Quel est le point commun entre Nicolas Cage,

John Travolta, Keanu Reeves et Vladimir

Poutine ? Question délicate de prime abord.

Mais on peut compter sur la grande armée des

geeks complotistes pour mettre au jour les

secrets les mieux gardés. A l’instar des trois

acteurs hollywoodiens, le président russe est un

vampire qui traverse les décennies sans vieillir

(ou bien un voyageur temporel, les avis sont

encore partagés). Bien sûr, une révélation aussi

stupéfiante doit s’appuyer sur une preuve solide.

Or, cette preuve existe et, de surcroît, en deux

exemplaires, deux photos qui démontrent

indubitablement que Poutine n’a pas changé

d’un poil en 95 ans.

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De gauche à droite, on le découvre soldat en

1920, puis pilote de l’armée de l’air en 1941. Au

pied du mur, les sceptiques mangent leur

chapeau.

Nicolas Cage est l’un des premiers « immortels »

a avoir été démasqué. Mais la Mecque du

cinéma est décidément un nid de vampires (ou

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de voyageurs temporels). Ainsi, Bruce Willis,

bien avant « Piège de cristal », sauvait déjà le

monde sous l’identité du Général MacArthur.

Quant à Eddie Murphy, on pouvait le croiser,

égal à lui-même, dans l’Amérique des années

folles, avec canotier et nœud papillon.

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Pour ceux qui, malgré toutes ces preuves,

regimberaient à souscrire à la thèse du

vampirisme (ou du voyage dans le temps), il

existe aussi une explication scientifique moins

affriolante : chaque être humain aurait en

moyenne sept sosies à travers le monde. Un

chiffre encore plus important si l’on ajoute à la

surface du globe l’étendue des siècles passés.

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Récit de fiction

Rendez-vous dans 100 ans

Une troublante rencontre

Alice s’ennuyait devant son ordinateur. L’activité

informatique organisée par la prof de technologie était

d’une simplicité désespérante. En plus, la moitié des

ordinateurs ne fonctionnait pas normalement, ce qui

obligeait la prof à porter secours aux élèves bloqués. La

séance n’avançait pas et Alice ne pouvait même pas

surfer sur ses sites préférés, qui étaient verrouillés par le

filtre du collège. Elle aurait pu se lever pour aller

dépanner les moins dégourdis de ses camarades, mais

elle n’en avait aucune envie.

- Tu as fini, Alice ? lui demanda madame Pic.

- Pas tout à fait, Madame, répondit-elle.

- Quand tu auras fini, tu pourras descendre au

local technique pour récupérer les impressions

que je viens de lancer ? reprit le professeur.

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- J’y vais tout de suite, Madame, je viens de

terminer.

Trop heureuse d’échapper un moment à l’ennui, Alice

fila dans le couloir. Ses professeurs de 6e, habitués à sa

rapidité, lui proposaient souvent de leur rendre des

services pour l’occuper. Elle était en avance sur le

programme dans toutes les matières, alors qu’elle avait

déjà sauté une classe, et les professeurs n’avaient pas

toujours le temps de lui apporter de quoi nourrir son

esprit. Elle était avide de nouveauté.

Alors, elle fut ravie de sa découverte dans le local

technique : un garçon, qu’elle ne se rappelait pas avoir

déjà vu, lui faisait face. « Drôle de coiffure, pensa-t-elle

en dévisageant l’adolescent aux cheveux nattés. Il doit

être nouveau. »

- Tu as pris tes documents ? demanda-t-elle.

- Mes documents ? Quels documents ? bredouilla

le garçon, mal à l’aise.

« Quel est donc cet accent bizarre » se demanda Alice.

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- Tu es en quelle classe ? poursuivit-elle.

- En formation initiale.

- Pardon ?

- Euh, excuse-moi, mais on est bien dans une

école, là ? demanda le nouveau.

- On est au collège Barjavel. Et toi, tu débarques de

la Lune ? répondit Alice, agacée qu’il la prenne

pour une idiote.

- Et on est bien en 2020 ? continua le garçon.

- Tu t’amuses bien ?

- On est au XXIe siècle, oui ou non ?

- Evidemment qu’on est au XXIe siècle ! Tu te

caches pour éviter un contrôle d’histoire ou

quoi ?

- Un contrôle, non. Je prépare un exposé sur

l’école du XXIe siècle. Je suis venu voir à quoi ça

ressemblait.

Alice marqua une pause pour réfléchir. Elle passa en

revue les explications possibles aux paroles bizarres du

garçon. Elle finit par demander :

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- Tu es venu voir à quoi ressemble le collège parce

que tu es malade et que tu travailles à la

maison ?

- Pas du tout, je vais à l’école cinq jours par

semaine. Mais en 2120. Dans un siècle.

Alice resta un moment bouche bée, puis fut prise d’un

fou rire, qu’elle eut beaucoup de mal à contrôler.

- Evidemment, tu ne me crois pas, continua le

garçon sans se vexer. Vous ne connaissez pas

encore la « ceinture à voyager dans le temps ».

En disant cela, il désigna l’étrange sangle qui enserrait

son pantalon.

- Tu es trop drôle, toi ! s’exclama Alice. Non

seulement tu inventes des histoires à dormir

debout, mais, en plus, tu te déguises en ninja !

A son tour, le garçon le regarda comme si elle disait

n’importe quoi. Il lui parla comme un adulte à un petit

enfant :

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- Le voyage temporel a été inventé en 2105. Il

utilise une technologie découverte en 2099.

Alors, forcément, ça t’étonne.

Alice s’énerva :

- Tu m’étonnes que ça m’étonne ! Tu es qui, alors ?

Tu viens d’où ? Ou plutôt, tu viens de quand ?

- Je m’appelle Milo et j’arrive du 20 février 2120.

- Ben tiens ! répondit Alice. Et tu peux sûrement

me prouver que tu viens du futur ?

- Je crois que mon sac suffira.

Milo posa un sac à dos sur la photocopieuse. Il avança sa

main paume ouverte vers le rabat supérieur du sac.

Aussitôt, la forme lumineuse de sa main apparut sur le

tissu du rabat et déclic retentit.

- Tu as déjà vu un verrou personnalisé aux

empreintes digitales ? lui demanda-t-il.

- Seulement au cinéma, avoua Alice. A part ça, tu

as d’autres gadgets du prétendu futur ?

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Milo farfouilla dans son sac. Il en extirpa une boule

transparente, faite dans une matière qui ressemblait à

du verre. Une partie plane permettait de la poser sans

qu’elle bascule.

- C’est quoi ? demanda Alice. Un presse-papiers du

futur ?

Son ironie cachait mal sa curiosité.

- C’est mon organisateur scolaire. Regarde

comment ça marche.

Milo avança à nouveau sa main paume ouverte vers

l’objet, qui se colora aussitôt. Des icones s’affichèrent un

peu partout dans la sphère. Alice, fascinée, s’avança plus

près de l’objet. La main de Milo se mit à pianoter en l’air,

sans même toucher la surface de la boule. A l’intérieur

de l’objet, des textes et des images défilaient. Un icone,

représentant une sorte d’amphithéâtre, grossit et se

figea au centre de la sphère. Une voix récita alors une

consigne de travail :

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« Présentez au groupe tétra l’école du début du XXIe

siècle. Votre exposé devra durer dix minutes. »

- Ça alors ! dit Alice.

Elle avança sa main vers la boule et pianota à son tour.

- Tu ne peux pas l’utiliser, elle n’est pas à toi, dit

Milo. Alors, tu me crois, maintenant ?

Alice regarda attentivement le garçon, et lui trouva l’air

tellement sincère qu’il en était troublant. Elle sourit

béatement.

- Je te crois. Même si c’est vraiment dingue.

Le stratagème d’Alice

Montrant la ceinture de Milo, Alice demanda :

- Ça marche comment, alors, ce truc-là ?

- Oh, c’est assez facile, répondit-il. Tu programmes

la date de ta destination et tu te places à l’endroit

où tu veux arriver. Moi, par exemple, je me suis

installé contre le mur historique de mon école.

C’est un reste de l’école de ton temps. Je ne

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savais pas exactement où j’allais arriver. Ça

tombe bien que ce soit le mur d’une pièce isolée.

On doit veiller à ne pas être vu, quand on voyage

dans le temps.

- Ce mur existe encore à ton époque ? demanda

Alice en posant sa main dessus.

- Oui, c’est un vestige historique exposé dans le

hall de mon école.

- Et si tu étais arrivé dans une salle de classe, en

plein cours ?

- Ç’aurait été une catastrophe, avoua Milo. J’ai eu

de la chance. C’est à cause de ces risques que le

voyage temporel est réservé aux experts.

- Et tu n’es pas un expert, j’imagine, ironisa Alice.

- Non. Voyageur temporel, c’est seulement pour

les adultes. C’est le métier de ma mère. Je lui ai

emprunté sa ceinture.

- Elle le sait ?

- Elle serait folle de rage si elle le savait !

Alice resta songeuse un moment.

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- Et tu comptes t’y prendre comment, maintenant,

pour ton exposé ?

- J’aimerais suivre les enseignements de la journée

et rapporter quelques objets typiques de ton

époque.

- Tu veux aller en cours ? Mais comment tu vas

faire pour qu’on ne te remarque pas ? Tu as aussi

une ceinture d’invisibilité ?

- Non, pourquoi ?

- Tu t’imagines qu’un inconnu a le droit de se

balader dans l’établissement, comme un

touriste ? Tu rêves !

- Ah ! Je craignais un peu ça. Tu ne pourrais pas

m’aider ? supplia Milo. Je ne voudrais pas avoir

pris tous ces risques pour rien.

Alice réfléchit quelques instants.

- J’ai une idée ? Je pourrais te faire passer pour un

correspondant étranger, et demander

l’autorisation de te faire venir en classe.

Seulement, ça ne pourra pas marcher pour

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aujourd’hui. Il faudrait que tu restes jusqu’à

demain.

- Pourquoi pas ? répondit Milo. De toute façon, je

programmerai mon retour le jour même où je

suis parti.

- C’est vrai ça, tu manipules le temps comme tu

veux ! reprit Alice, fascinée par cette idée. Alors,

il va falloir se cacher en attendant.

Elle le conduisit dans un recoin dissimulé sous un

escalier.

- C’est là que les amoureux viennent se cacher

pour s’embrasser, dit-elle. Tu seras tranquille. Si

des élèves te voient, ils s’en iront pour ne pas te

déranger. Et les adultes n’ont jamais l’idée de

regarder sous l’escalier. Je reviendrai te voir tout

à l’heure quand j’aurai réglé notre plan. Et ce

soir, je t’emmènerai chez moi. Tu pourras

patienter ?

- Oh, ne t’inquiète pas, répondit Milo. Avec ça, je

ne risque pas de m’ennuyer.

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Alice fixa avec envie la boule de verre qu’il lui montrait,

comprenant qu’elle devait avoir bien d’autres

fonctionnalités qu’organisateur scolaire. Elle fila, enfin,

en cours de technologie.

Heureusement, Mme Pic l’avait totalement oubliée et ne

remarqua même pas son retour en classe. Alice passa la

fin du cours à rédiger le mot de ses parents au sujet de

son correspondant. Elle chercha d’abord sur Internet un

pays francophone très lointain, afin que le drôle d’accent

de Milo semble normal. Il serait donc originaire des îles

du Vanuatu ! Elle imita du mieux possible l’écriture et la

signature de sa mère. Quand la sonnerie retentit, Alice

alla au bureau de la vie scolaire pour présenter son mot.

La conseillère principale d’éducation prit connaissance

de prétendu message des parents d’Alice.

- Tu veux amener ton correspondant demain ? Tes

parents s’y prennent bien tard pour demander

l’autorisation !

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- C’est de ma faute, bredouilla Alice. Le mot date

d’il y a deux semaines, mais avec tous les devoirs

que j’avais, ça m’est complètement sorti de

l’esprit.

- Ça m’étonne de toi, Alice, dit la CPE, mais je te

fais confiance. Ce serait dommage que, pour une

étourderie, ce garçon ne puisse pas découvrir

l’école française.

- C’est vrai qu’il vient de très, très loin, souligna

Alice, riant intérieurement du double sens de ses

paroles.

La CPE signa l’autorisation. Alice se précipita en direction

de la cachette de Milo pour lui annoncer la bonne

nouvelle. C’était la fin de sa journée de cours. Elle lui

prêta son blouson pour qu’il dissimule ses nattes sous la

capuche. Alice sentit une pointe d’anxiété quand ils

franchirent le portail du collège. Mais les surveillants ne

firent pas attention à eux.

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