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Histoire de l’éducation S6 Histoire de l’éducation Chapitre 1 : La 3 e République et l’ordre du primaire Sommaire Introduction Rappel : 3 grandes lois Jules Ferry et René Goblet 1- Caractéristiques communes de l’école primaire a. Niveau local b. Niveau départemental c. Niveau national 2- L’organisation scolaire a. Les écoles maternelles b. Les école élémentaires i. Stabilité des effectifs ii. Doctrine pédagogique : la leçon de choses iii. Une pratique pédagogique fondée sur la mémoire c. Les écoles primaires supérieures et les écoles d’apprentissage 3- Les instituteurs, un groupe social reconnu a. Être instituteur b. L’idéologie laïque jusqu’en 1900 i. L’idéal laïc ii. Dépendance hiérarchique et mouvement des amicales 4- Transformations de l’idéologie républicaine au début du XXe siècle a. Le nouvel idéal laïc b. Des amicales au syndicalisme c. Du laïcisme au pacifisme Introduction Dans les années 1850, un paysage scolaire transformé : un enseignement secondaire du garçon structuré mais minoritaire, l’enseignement secondaire de filles est réservé aux congrégations religieuses, un enseignement primaire public de garçons en développement, un enseignement primaire de filles essentiellement religieux. Exemple : A Amiens il y a 30/40 bacheliers 3 grandes lois précèdent et encadrent cette période 1802 : Création des lycées de garçons (Académie d’Amiens = 1 seul lycée)

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Histoire de l’éducation S6

Histoire de l’éducationChapitre 1 : La 3e République et l’ordre du

primaire Sommaire IntroductionRappel : 3 grandes lois Jules Ferry et René Goblet

1- Caractéristiques communes de l’école primairea. Niveau local b. Niveau départemental c. Niveau national

2- L’organisation scolairea. Les écoles maternellesb. Les école élémentaires

i. Stabilité des effectifs ii. Doctrine pédagogique : la leçon de choses iii. Une pratique pédagogique fondée sur la mémoire

c. Les écoles primaires supérieures et les écoles d’apprentissage3- Les instituteurs, un groupe social reconnu

a. Être instituteurb. L’idéologie laïque jusqu’en 1900

i. L’idéal laïcii. Dépendance hiérarchique et mouvement des amicales

4- Transformations de l’idéologie républicaine au début du XXe sièclea. Le nouvel idéal laïc b. Des amicales au syndicalisme c. Du laïcisme au pacifisme

IntroductionDans les années 1850, un paysage scolaire transformé : un enseignement secondaire du garçon structuré mais minoritaire, l’enseignement secondaire de filles est réservé aux congrégations religieuses, un enseignement primaire public de garçons en développement, un enseignement primaire de filles essentiellement religieux.Exemple : A Amiens il y a 30/40 bacheliers

3 grandes lois précèdent et encadrent cette période   1802 : Création des lycées de garçons (Académie d’Amiens = 1 seul lycée) 1806 : Création d’un corps enseignant et d’une administration de l’université

(Université = Corporation à laquelle on appartient quand on est professeur. C’est un corps enseignant).

Il sera formé, sous le nom d’Université Impériale, un corps chargé exclusivement de l’enseignement et de l’éducation publique dans tout l’empire.

Article 1er de la loi relative à la création de l’université du 10 mai 1806

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1833 : Loi Guizot, chaque commune de 500 habitant disposent d’une école de garçons. Début de création des écoles normales de garçons. Ecole primaire privée libre. Début du budget pour l’enseignement primaire.

1850 : Loi Falloux, oblige les communes de 800 habitants à disposer d’une école primaire pour les filles, liberté d’enseignement secondaire.

Si la première partie du 19ème siècle a été essentiellement celle de l’enseignement secondaire, la seconde partie sera celle de l’enseignement primaire : quelles sont ses caractéristiques, en quoi se distingue-t-il de l’enseignement secondaire ? On assiste ainsi à la naissance des deux ordres d’enseignement séparés. C’est aussi la naissance de l’enseignement supérieur avec l’apparition d’un personnage inexistant : l’étudiant. Qu’est-il exactement ?

Ce premier cours sera donc consacré à l’enseignement primaire. Il sera suivi de deux autres cours l’un consacré à l’enseignement secondaire et le second à l’enseignement supérieur. On ne parle pas du technique car il naitra qu’au début du 19ème siècle.

Jules Ferry et René GobletJules Ferry (habite essentiellement à Paris) et René Goblet (habite essentiellement à Amiens, député après 1870) sont 2 avocats et journalistes français. René Goblet fonde Le progrès de la Somme, journal Républicain modéré qui joue un rôle important jusque 1840. Il mène une carrière politique de député puis de ministre. En 1886 il devient ministre de l’instruction publique. Jules Ferry à lui aussi exercé des fonctions politiques (maire de Paris, il s’oppose à la Commune de Paris, ministère de l’instruction publique, 1er ministre).

Le 10 avril 1870, Jules Ferry tient une promesse quand il fait campagne électorale. Sa promesse est : « nous allons choisir un problème », un problème auquel il va consacrer toute son intelligence et ce problème est celui de l’éducation du peuple. On peut dire, que de ce point de vue, Jules Ferry a tenu sa promesse. Entre 1881 et 1886, plusieurs lois scolaires vont être mises en place. Ainsi, au lieu de mettre qu’une seule loi en place, il en met plusieurs en place pour que ça fonctionne mieux. Il y a donc 3 lois : celle pour l’obligation, celle pour la gratuité et celle concernant la laïcité.

16 juin 1881 : Loi sur la gratuité Avant, on payait un droit de scolarité. La gratuité en 1881 est donc le fait que dans les écoles publiques, les parents des enfants ne payent plus le droit à la scolarité. Cela concerne les écoles primaires et les salles d’asile (= anciennes écoles maternelles). On ne paye plus non plus le prix de pension.

« Il ne sera plus perçu de rétribution scolaire dans les écoles primaires publiques, ni dans les salles d’asile publiques. Le prix de pension dans les écoles normales est

supprimé. » -

Article 1er de la loi

28 mars 1882 : Loi sur l’obligation de l’instruction et la laïcisation des locaux

Comme l’école est gratuite, la deuxième loi est le fait qu’elle devient aussi obligatoire pour les garçons et les filles de 6 ans (appelé l’âge de raison) à 13 ans révolu.

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Où va-t-on à l’école   ? Soit à l’école primaire ou dans l’enseignement secondaire (à l’époque, il y a des classes

primaires dans l’enseignement secondaire) ; Soit dans les écoles publiques ou les écoles libres (= privé) ; Soit dans les familles.

Mais les parents ont besoin des enfants pour travailler dans les champs, dans les usines, dans les manufactures, alors ils dispensent leurs enfants d’aller à l’école. Commission municipale scolaire pour vérifier que les enfants sont instruits. L’obligation sera réellement respectée dans les années 1930.

L'instruction primaire est obligatoire pour les enfants des deux sexes, français et étrangers, âgés de six à quatorze ans révolus ; elle peut être donnée soit dans les

établissements d'instruction primaire ou secondaire, soit dans les écoles publiques ou libres, soit dans les familles, par le père de famille lui-même ou par toute personne

qu'il aura choisie.Un règlement déterminera les moyens d'assurer l'instruction primaire aux enfants

sourds-muets et aux aveugles.

Article 4 de la loi

30 octobre 1886 : Loi Goblet, Loi sur la laïcisation du personnel enseignant

La troisième loi est en 2 temps : En 1882 : la laïcisation des locaux publics comme l’école (Programmes : plus de

catéchisme à l’école). Catéchisme rendu possible à l’extérieur de l’école le jeudi (il n’y a pas école).

On accuse l’école publique de devenir immorale (les conservateurs). Période de propagande (remplacement de la morale de foi par l’éducation morale). Les signes religieux devraient quitter l’école. On retire les signes au fur et à mesure que l’on repeint les écoles (Jusqu’à la fin du XIXe).

Article 1 (abrogé au 22 juin 2000): L'enseignement primaire comprend : L'instruction morale et civique ; La lecture et l'écriture ; La langue et les éléments de la littérature

française ; La géographie, particulièrement celle de la France ; L'histoire, particulièrement celle de la France jusqu'à nos jours […]

Article 2 (abrogé au 22 juin 2000) : Les écoles primaires publiques vaqueront un jour par semaine, en outre du dimanche, afin de permettre aux parents de faire donner,

s'ils le désirent, à leurs enfants, l'instruction religieuse en dehors des édifices scolaires. L'enseignement religieux est facultatif dans les écoles privées.

En 1886 : La laïcisation du personnel. Ainsi le personnel enseignant ne doit plus être religieux.Article 17  : Dans les écoles publiques de tout ordre, l’enseignement est

exclusivement confié à un personnel laïque

Cette laïcisation ne s’est pas faite du jour au lendemain. Cela s’est fait de manière

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progressive. On embauche plus d’enseignant congrégationniste s’il y a une école normale. Les hommes religieux ont eu 5 ans pour cesser leur activité. Pour les femmes religieuses, elles ont été remplacées au fur et à mesure des départs à la retraite , cela a donc pris du temps.

I – Caractéristiques communes de l’école primaireEn France, le primaire comporte une formule assez singulière car il dépend de 3 institutions : local, départemental et national. Cela est un héritage historique.

Le niveau local (école communal)Les bâtiments ne sont pas des bâtiments de l’État mais à la charge des communes. Les frais d’investissement et les frais de fonctionnement sont à la charge de la commune. C’est pareil pour le personnel chargé de la cantine, du ménage … tout ce personnel est payé par la commune. Les communes doivent loger les instituteurs dans un logement de fonction ou elle leur verse une indemnité de logement (Jusque 1989).Obligatoire   : Construction, entretien, paiement du personnel et logement de fonction.Facultatif   : Construction de cantine scolaire, achat de livre et de fourniture scolaire au bon vouloir de chaque commune.

Le niveau départementalUne double administration : L’inspection d’académie (1854) + Le préfet + Conseil RégionalLe pouvoir de discipline est exercé au niveau départemental. Le pouvoir de déplacer ou de sanctionner un enseignant est celui de l’inspecteur d’académie. Mais il organise aussi l’enseignement primaire. Il délègue ses tâches à des inspecteurs primaires. C’est un fonctionnaire d’autorité nommé par le ministre. Aujourd’hui, il est sous la responsabilité du recteur.

Chaque département dispose de 2 écoles normales construites par le Conseil Régional. Ainsi, le département va subvenir aux frais de l’inspection académique. Cette administration, à l’époque, est une institution avec des employés payés par le Conseil Régional. Le Conseil Régional définit le règlement. Les enseignants, jusqu’en 1945 (et depuis Guizot), sont nommés et gérés par le préfet et ils sont garants du bon fonctionnement du pays.

Conseil départemental, siègent le préfet, l’inspecteur et les conseil Régional.

Le niveau nationalMinistère de l’instruction publique (jusqu’en 1932), il y a une direction de l’enseignement primaire qui supervise l’ensemble de l’enseignement primaire en France. Elle précise les grandes lignes des salaires, des carrières. Mais il intervient surtout en matière de pédagogie.Les programmes sont élaborés au niveau ministériel. Ils paraissent ensuite au bulletin

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administratif papier (1850). Depuis 1997 il est uniquement sous forme électronique. Depuis 1er juillet 1889, l’ensemble du personnel enseignant est devenu fonctionnaire d’État. Avant, ils dépendaient des communes ou du Conseil Régional. Se met en place l’état éducateur.

Il y a un ordre du primaire qui s’est mis en place et qui dépend de nombreuses caractéristiques institutionnelles.

III- L’organisation scolaireDes salles d’asile aux écoles maternelles

Les salles d’asile datent de 1826. La première fut ouverte à Paris. Elles sont reconnues officiellement en 1837. Elles servent essentiellement de lieux d’accueil social. Accueillir les enfants d’ouvriers dont les mères travaillent à la manufacture. Ce sont des maisons d’hospitalité et d’éducation pédagogie spécifique (entre 150 et 300 enfant, 1 seule école, 1 seule classe). Organisation militaire avec sifflets et commandements. Ce sont de bonnes garderies mais ne remplissent pas leurs rôles éducatifs. D’où l’idée de modifier les choses.

Le nom « école maternelle » est utilisé pour la première fois dans les texte le 2 aout 1881. On considère cette date comme la création des écoles maternelles. Elles remplacent les salles d’asiles. Ce sont des écoles qui se rapprochent de l’éducation familiale. A partir de 1881, les écoles maternelles font parties des écoles primaires mais elle n’est pas obligatoire. Les communes ne sont pas obligées d’ouvrir une école maternelle.

Les enseignants sont formés au même titre que les autres à l’école normale. Ce sont des écoles de la première éducation et elles ne peuvent être dirigées que par des femmes.

2 mesures :Les écoles maternelles doivent être séparées en 2 section : les petits et les grands.Chaque école ne peut accepter plus de 150 élèves. Donc chaque enseignant à 75 élèves. Mais au-delà de 25 enfants, elles ont une femme de service, assistante.

C’est une école démesurée. L’âge des enfants va de 2 à 7 ans et on apprend à lire, à écrire et à calculer. On va aussi leur apprendre les sciences naturelles, la géographie et un peu le dessin. On estime, à l’époque, que les enfants sont capables d’apprendre tout ça. Mais on se rend compte que c’est très compliqué.

Pourtant, les jeux sont considérés comme essentiels pour tenir les enfants en place. Ainsi, un changement a lieu : l’inspectrice générale des écoles maternelles Pauline Kergomard (inspectrice générale nommée en 1879). Elle décide, en 1887 (nouveaux programmes), d’inverser les perspectives : elle décide que les pédagogies seront centrées sur le jeu. Ils sont inscrits comme première matière d’enseignement). Ce n’est plus un moment de détente mais une technique d’apprentissage. Ainsi, on considère que le jeu permettra à l’enfant d’apprendre. Elle met le jeu en tête du programme et elle limite l’apprentissage de la lecture, du calcul, de l’écriture, etc. à l’âge de 5 ans (= fin de l’école maternelle). Elle adapte aussi le matériel, le mobilier à la taille des enfants. Elle insiste aussi sur le fait que l’école maternelle doit être mixte contrairement à l’école primaire. La mixité dans les écoles primaires disparait en 1887.

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1921 : Les institutrices qui souhaitent travailler en maternelle reçoivent une formation spécifique. Pédagogie à base d’exercice physique et de jeux. . Pour être directrice d’école maternelle, il faut d’abord avoir été institutrice en école maternelle. La pédagogie va être la base de l’exercice et le nombre d’enfant va être réduit à 25 enfants.

En 1900 : 700 00 élèves (25% des élèves). 1904 : Congrégations religieuses ne peuvent plus enseigner et vont être remplacées par le public.

En 1920 : il y a plus de 400 000 élèves en école maternelle. Ecole du petit nombre qui permet de mettre en place une nouvelle pédagogie. Le public change, il est plus favorisé que par le passé car il joue moins le rôle d’une garderie.Elles ne seront plus des écoles d’accueil comme en 1880-1890, mais sera fréquenté par la petite bourgeoisie et non populaire. Du coup, développe une pédagogie orignal.

Les écoles élémentaires

Stabilité des effectifs En 1936, la scolarité obligatoire sera prolongée jusqu’à 14 ans jusqu’en 1967. L’école élémentaire constitue la majorité de l’école primaire. En 1881 : 5 300 000 élèves (10 fois + qu’à l’école maternelle). En 1937 : environ le même nombre mais la proportion d’élève d’école public/privé a changé.

Il y a plus d’élèves scolarisés que l’on le prévoyait. C’est-à-dire qu’une partie des élèves ont continué leur scolarité au-delà de l’obligation. On reconnait que ce n’est pas si mal d’être instruit. Il ne faut pas passer à coté de la réalité, qui est celle de l’obligation respecté mais pas complète car il y a de fortes tensions qui la caractérisent (les travaux des champs, la pauvreté de certaines familles qui ont besoin de main d’œuvre rapidement).

Si tout le monde fréquente l’école, les scolarités sont encore très inachevées. Il y a 4 % d’enfants qui ne savent pas lire et écrire. Les choses vont s’améliorer avec les allocations familiales en 1936. En effet, mettre un enfant à l’école c’est une perte financière. Ainsi, les allocations familiales vont aider les milieux populaires à scolariser leurs enfants.

La proportion d’illettrés est stable à cette période (4%). Lorsqu’ils vont au régiment pour les garçons, on trouve des cours pour apprendre à lire et à écrire. On peut aussi voir en 1914 qu’une partie des jeunes savaient à peine parler un français correct (ils parlaient picard, breton, …).

80 000 écoles publiques et privées.

Doctrine pédagogique : la leçon de choses Comment s’est structuré le systèmes ? Par une doctrine pédagogique. Un élément fondamental de la doctrine de l’époque est la leçon des choses essentiellement en sciences naturelles mais aussi dans d’autres matières : elle consiste à montrer. Elle a été définie par les instructions en 1887 et en 1923. Les parents vont pouvoir regarder ce qu’il se passe dans la scolarité de leurs enfants car elle reste la même (même livre, même leçon, …).

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Le doctrine est définie par 2 grands texte : Les instructions de 1887 : c’est un enseignement concentrique. Il répète les mêmes

choses chaque année et elle ne progresse que légèrement d’année en année. Dans les trois cours (élémentaire, moyen et supérieur), on revenait régulièrement sur les mêmes parties du programme que l’on approfondissait. Cela avait l’avantage, dans les classes uniques, de connaitre le programme de l’année supérieure pour les plus jeunes, de ne pas être perdu.

Les instructions de 1823 : un enseignement progressif car ce qu’on apprend en cours élémentaire, on ne le revoit plus aux cours moyens. On avance dans le programme. On va demander aux élèves d’être acteurs : on retrouve la leçon de chose.

Si on veut bien comprendre la difficulté de l’école primaire, il faut savoir que c’est une école qui se suffit à elle-même : un élève d’école primaire doit avoir des connaissances complètes car beaucoup ne vont pas poursuivre. Alors, on leur apprend les rudiments (lire, écrire et compter) et désormais, on apprend à lire et à écrire en même temps. Mais, on ne se limite plus à ça car l’école a une visée encyclopédique : on va apprendre l’histoire, la géographie, les sciences naturelles, physiques, chimiques et la morale.

Pour bien comprendre, il faut avoir une méthode inductive donc on part du réel pour comprendre ce qu’il se passe (toucher, sentir, voir, …) : on part du singulier pour aboutir à l’universel. Ce principe suppose que l’on utilise des pratiques actives donc on affiche des pancartes dans la classe, on illustre les livres avec des images, on trouve d’autres instruments comme des pierres, des animaux empaillés, des balances, … Pour finir, on met en place la classe-promenade en emmenant les enfants à l’extérieur pour leur donner une leçon (sur les animaux, les fleurs, …).

Les cours de gymnastique se mettent en place en sachant que les enseignants n’ont pas de formation sur cette matière.

Une pratique pédagogique fondée sur la mémoire

La pratique pédagogique est en fait éloignée de ce que préconisent les instructions. Ce qui reste fondamentale dans les pratiques pédagogiques reste la mémoire. On a alors un écart entre la théorie et la pratique. En plus de ça, le rapport des maitres aux élèves est défiant : les instructeurs se méfient des élèves. Il y des explications à cet écart :

La formation initiale des enseignants : elle est très théorique et magistrale. L’école normale fixe des normes auxquelles il faut se comporter. L’inspection primaire diffuse une pédagogie à base de pratique scientifique positiviste

où les contenus pédagogique sont définis en fonction des adultes. On ne pense pas que les enfants ont quelque chose à apporter : on pense l’enfant comme un adulte en miniature donc on va l’éduquer à ce qu’il va être et non pas à ce qu’il est.

On va mettre l’accent sur la langue écrite ce qui est différent dans les écoles d’autres pays. On va alors donner de nombreux devoirs écrits et donc on apprend des textes par cœur pour avoir les meilleures notes. On connait mal les mécanismes psychologiques des enfants donc un certain nombre d’entre eux comprennent mal ce qu’ils apprennent mais ils savent apprendre par cœur donc ils réussissent à avoir le certificat d’école primaire. C’est l’enseignant qui présentait les élèves au certificat donc 90% des élèves présents ont le certificat mais seul un élève sur deux a le droit d’être présenté au certificat d’étude (ce sont donc une élite d’intellectuel).

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Un certain nombre d’enseignant essayaient quand même de mettre en œuvre les instructions avec des contes adaptés aux enfants.

Les écoles primaires complémentaires, supérieures et les écoles d’apprentissage

Les écoles primaires complémentaires

Les écoles primaires complémentaires sont une création de Jules Ferry par la loi de 1881. Elles complètent l’enseignement de l’école primaire : c’est une année supplémentaire puis quatre années complémentaires. Ces cours complémentaire sont annexés à l’école primaire car c’est un approfondissement de celle-ci puis cela va devenir une école à part entière. Cette école mène au brevet élémentaire. Peu à peu, le cours complémentaire devient l’équivalent du premier cycle du lycée (aujourd’hui, collège).

On ne pratique pas le latin dans les écoles primaires car l’enseignement est à visée scientifique mais on poursuit l’apprentissage de la langue française et de la littérature. Ce n’est plus un enseignement professionnel mais ça devient un enseignement de culture. Ce brevet permet de rentrer à l’école normale pour devenir enseignant.

Les écoles primaires supérieures

Elles ont une ancienneté car c’est Guizot qui avait imposé dans les communes en 1833 une école primaire mais se fut un échec. Au bout de quelques années, on ne comptait qu’une trentaine d’école sur toute la France. Jules Ferry en 1881 réactive ces écoles primaires supérieures avec l’attention de donner une scolarité à tout le monde mais aussi comme on peut le voir ici, de donner les moyens à ceux qui le peuvent de continuer (on parle ici de sept ans).

C’est un enseignement général concentrique mais qui tend à des fins pratiques. Cette école ne permet pas d’aller au lycée car il n’y a pas de latin et car elle comprendre une période de quatre ans pour un brevet d’étude primaire puis de trois d’études supérieurs pour un brevet d’étude supérieures. Ces écoles primaires supérieures comprennent deux sections :

Enseignement général : 85% des jeunes. Enseignement professionnel : 25% des jeunes.

Elles permettent de préparer les concours administratifs quand on arrive au brevet d’étude primaire et à des postes de petits cadres quand ils ont le brevet d’études supérieures. On incite les élèves à poursuivre des études dans ces écoles primaires supérieures.

Les écoles d’apprentissages ou EPCI (= écoles primaires de commerces et d’industrie)

En 1892, ces écoles vont partir du ministère de l’éducation nationale pour aller dans le ministère du commerce et de l’industrie. On va trouver deux types d’écoles :

Les écoles intégrées aux usines. Les écoles qui ne sont pas intégrées aux usines.

Ces écoles permettent de préparer aux métiers de commerce ou d’industrie tout en donnant de la culture générale.

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Les instituteurs un groupe social reconnuLa formation

Depuis 1816, dans l’enseignement public, pour être instituteur il faut être titulaire du brevet élémentaire. En 1881, ce principe du diplôme est étendu aux enseignants du privé. Les exigences vont se poursuivre en 1832 avec le brevet élémentaire et brevet supérieurs obligatoires pour enseigner dans le public. Puis, en 1940, il faudra le baccalauréat. Il faut ensuite une formation professionnelle pour avoir le certificat d’aptitude pédagogique (formation différente pour les enseignants des filles et des garçons) pour enseigner dans le primaire et une licence dans le second degré. L’école devient règlementée mais plus dans le public que dans le privée.

En 1833, dans chaque département, une école normale de garçons doit s’ouvrir. En 1879, Ferry exige une école normale de filles dans chaque département (de 41 à 85 en dix ans en Somme). On entre dans ces écoles normales sur concours qui est du niveau du brevet élémentaire (brevet des collèges aujourd’hui). On recrute des élèves-maitres à partir de quinze ans. On prépare ce concours dans les écoles normales supérieures mais aussi dans les cours complémentaires : la préparation ne se fait pas dans l’enseignement secondaire. Pour se présenter à quinze ans, il faut un certificat de moralité donc de bonne conduite et un entretien est fait pour évaluer la vocation. Pour être élève-maitre, il faut être interne mais tous les frais de scolarité sont à la charge de l’état.

Les élèves dans les écoles normales ont entre 28 et 30 heures d’enseignement théorique par semaine (pédagogie, morale, français, histoire, géographie, sciences, agriculture, gymnastique pendant la récréation). On trouve aussi des stages à hauteur de 20 à 30 jours par ans dans des classes dans des écoles annexes. Il n’y avait pas assez d’élèves dans les écoles normales donc on remplace les titulaires enseignants par des suppléants qui ne sortent pas de l’école normale.

L’exercice du métierIl faut prendre conscience que le salaire d’un instituteur est modeste, il est équivalent à celui des ouvriers de la mine. Ils prennent donc un métier supplémentaire et la plus part du temps, ils sont secrétaires de mairie. En 1902, on va avoir un système d’ancienneté (augmentation du salaire selon les années). Dans les années 1920, le salaire s’améliore et dépasse celui des ouvriers de mairie et les femmes et les hommes vont être payés de la même manière en théorie.

L’idéologie laïque jusqu’en 1900L’instituteur est un homme de savoir et il a quitté le milieu rural pour aller à la ville pour ensuite revenir au village pour apprendre des choses donc ce n’est pas toujours bien perçu. De plus, les gens du village considèrent que ce n’est pas un métier dur (vacances, …). Le fait que les institutrices ne sont pas mariées est aussi mal vu. Par la suite, dès l’école normale, on désigne des marraines et des parrains pour permettre aux instituteurs et aux institutrices de faire des rencontres (figure du couple d’instituteurs). De plus, leur influence va croître car ils participent à l’organisation du village, ils ouvrent des cours du soir pour les adultes, … Donc, ils deviennent une figure reconnut en monde rural ce qui est différent en ville.

Ils vont être structurés autour d’un idéal laïc. Ces personnes se retrouvent dans une religion

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sans dieu, sans attache ecclésiastique : ils sont dans une religion civile (idéal républicain). Cet idéal laïc repose sur une croyance forte au programme : l’école diffuse les idées nouvelles et va améliorer la vie sociale des individus.

Ils vont alors se regrouper dans des amicales laïques pour avoir une structuration entre eux et pouvoir se libérer des directeurs et des inspecteurs. Le mouvement des amicales se met en place et se structure de plus en plus notamment avec Jean Macé avec la ligue française de l’enseignement. Ces organisations ne sont pas des organisations syndicales car ‘est interdit pour les fonctionnaires à cette époque. Ce n’est qu’en 1901 que la fédération des amicales de la fonction publique va s‘organiser.

Transformations de l’idéologie républicaine

Nouvel idéal laïcDébut du 20eme siècle, les instituteurs ont progressivement intériorisé l’idéal laïque mais qu’ils vont transformer. Un autre idéal va se créer et c’est un idéal anticlérical. Par exemple, le tour de la France par deux enfants va exploser de toutes traces religieuses. On cède la place à quelque chose de nouveau qui est laxisme. Lutter contre l’emprise de l’église et contre l’école mais s’opposer à toutes traces d’appartenance religieuse. Ils vont proposer un nouvel idéal : il va se mettre en place au début du 20eme siècle ce qui va entrainer des conséquences sur les amicales.

Des amicales au syndicalismeEn effet, ils vont revendiquer la possibilité de se transformer en syndicat. Un courant plus radical va se créer et il va souvent s’opposer au directeur et il va s’appeler l’émancipation. Il s’implique dans plusieurs départements et le premier dans le Var. Les instituteurs adhèrent un nouvel organisme syndical ouvrier. Du coup, réaction des ministères qui interdisent le syndicalisme chez les fonctionnaires. Ces premiers syndicats sont dissouts par le ministère car ces syndicats-là sont considérés comme antimilitarisme. Ce n’est que beaucoup plus tard, en 1924, que le ministère reconnaitra le droit d’appartenir à un syndicat tel que le syndicat national des instituteurs.

Du laïcisme au pacifismeIl y a aussi une autre tendance, qui est celui du pacifisme. A cette époque, on est devenue laxisme mais on avait aussi une volonté de refuser la guerre c’est notamment le cas après la guerre de 14-18. Il proclame qu’il faut surtout éviter le retour de la guerre de 14-18.Pour conclure, on voit désormais qu’il y a un corps d’instituteur qui s’est constitué, qu’une institution est apparue l’ordre du primaire. Le corps d’instituteur joue un rôle essentiel dans la société.

ConclusionL’enseignement primaire est en plein développement : il s’est construit dans ses programmes, ses maitres, son organisation, sa présence, son architecture.

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Qu’en est-il de l’enseignement secondaire qui comprend lui aussi des classes élémentaires, y-a-t-il concurrence ?

Histoire de l’éducationChapitre 2 : La 3e République et le système par

ordres séparés : le secondaire Sommaire IntroductionL’enseignement secondaire de 1880 à 1902

L’enseignement classique Les structures La question pédagogique

La fusion de l’enseignement spécial et l’enseignement classique Les changements de structures Les contradictions de l’enseignement classique

L’enseignement féminin

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Les prémicesLa loi Camille Sée L’assimilation

L’enseignement secondaire de 1902 à 1941La société enseignante

Etat des lieux Statut social Idéologie

Conclusion

IntroductionLe Baccalauréat est le seul grade qui prépare à l’université.

Principaux repères chronologiques (voir fichier)1880 : Loi sur l’enseignement secondaire des jeunes filles. 1891 : L’enseignement secondaire spécial devient l’enseignement moderne. 1902 : Réforme de l’enseignement secondaire 1917 : Loi Astier sur l’organisation de l’enseignement technique1924 : Assimilation de l’enseignement secondaire féminin à l’enseignement secondaire masculin1925 : Réforme de l’enseignement secondaire + Loi sur la taxe d’apprentissage1930 Gratuite de la 6e + examen d’entrée de la 6e 1933 : Généralisation de la gratuité dans l’enseignement secondaire.1936 : Obligation scolaire jusqu’à 14 ans

1ere caractéristique   : L’ordre du primaire est caractérisé par son unité profonde, pédagogique, recrutement de ses élèves. A l’inverse l’ordre du secondaire n’est pas uni du tout. Parce qu’une multitude d’institutions le caractérisent. 2 e caractéristique   : L’enseignement primaire est stable ( nombre d’élève) . Cette stabilité n’existe pas dans le secondaire. Il augmente progressivement + unification 3 e caractéristique   : L’enseignement secondaire se pose des questions sur ce qu’il doit enseigner et notamment sur la place que doivent occuper les humanités (= latin, grec, littérature française et l’histoire, langues vivantes qui sont peu considérés). Mais le grand absent = enseignement scientifique.

Question qui se pose tout au long de l’enseignement secondaire : Quelle place doit-on assigner à ces humanités pour former les élites ?

L’enseignement secondaire public accueille la moitié des élèves. (C’est le sujet du cours).

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L’enseignement secondaire de 1880 à 1902Il est divisé en 2 : enseignement classique général qui prépare aux professions libérales / enseignement spécial (plus spécifique, moins général, apprentissage, professions particulières)Spécial : crée en 1863 par Victor Duruy. Ils comportent tout deux des établissements séparés par genre (Lycée de garçons, de jeune fille).

L’enseignement classique des garçons Comporte 2 voies :

Littéraire Baccalauréat ès lettres (divisé en 2 parties : pour passer le 2e il faut le 1er

bac depuis 1874). Voie noble. Classes préparatoires : Concours de recrutement des grandes écoles (Baccalauréat ès

sciences bcp moins considéré que le ès lettres). L’enseignement secondaire comporte des petites classes (petit lycée 11e jusqu’à 7e), dont l’enseignement est différent des classes primaires. Il y a l’enseignement des langues anciennes et vivantes.

Classes de lycée (6e-terminale). 1 seul diplôme possible = le Baccalauréat. ½ élèves obtiennent le Baccalauréat à la première session. Peu d’épreuves écrite et bcp d’épreuves orales. Il se prépare dans les lycées et les collèges municipaux (lycées payés par les communes).

Une partie des responsables de la société considèrent que les études humanistes sont peu adaptées aux exigences du monde moderne. Ils vont à l’encontre de ceux qui estiment que c’est la meilleure manière de comprendre le monde.

Le débat porte sur les structures à modifier et sur la manière d’enseigner (pédagogie).

StructuresBut final : voie scientifique ou littéraire1880 : Réforme, réduction du poids des humanités en faisant commencer l’enseignement du latin plus tard (8e CM1 6e) Recul du grec qui commençait en 6e et qui dorénavant commence en 4e. (Ministre = Ferry). Permet de renforcer le français, les langues vivantes, l’histoire et les sciences.

Tentative de modernisation. Total horaire : Latin + Grec = 1/3Ceux qui ne sont pas d’accord avec cette réduction réagissent très rapidement. Les programme sont jugés trop lourds, infaisables. On va tenter de les réduire en 1885 pas sur le latin ni le grec mais sur les sciences, le français, et les langues vivantes.

Cette situation provoque une nouvelle réaction et en 1890 : modification importante, le ministre décide qu’il n’y a plus qu’un baccalauréat (baccalauréat de l’enseignement classique secondaire en 2 parties). Classe de 1ere : classe de rhétorique, commune à tous les élèves, en revanche la classe de terminale (lettres-philosophie ou lettres-mathématiques). On

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n’appelle pas cette classe terminale mais « classe de philo ».

Autre voie : classe préparatoire  pour les écoles du gouvernement. (La possession du bac n’est pas obligatoire, au sortir de la classe de 3e).

PAS DUNIFICATION DE L’ENSEIGNEMETN SECONDAIRE

1902 : section de préparation aux Grandes écoles disparait = unification. 1899 : enquête parlementaire (nationale) invite les personnes qui le souhaitent (mais surtout ceux qui ont des responsabilités) réfléchir sur les finalités de l’enseignement secondaire. Elle dure 1 année. Elle ne va pas à l’encontre des traditionnaliste. La société civile souhaite qu’une place plus importante soit accordée aux sciences et techniques. Développer une enseignement moderne ou il ne soit pas obligatoire d’avoir fait des humanités pour le suivre. Et que ces humanités modernes ne soient pas un « sous-produit » des humanités classiques.

Débats nombreux, Faut-il maintenir le baccalauréat comme le premier grade universitaire ? ou considérer que c’est un diplôme de fins d’études secondaires ?

Rapport + projet de loi à l’assemblée nationale qui tient compte de la consultation puisqu’il reconnait que la culture scientifique et technique à la même dignité que la culture classique.

1902 : Vote de la loi de réforme de l’enseignement secondaire.

A partir de là : L’enseignement secondaire est organisé en 2 cycles :

Classique qui dure 4 ans, le Grec est facultatif en 4e

4 sections (3 des sections A, B, C sont avec latin, la 4e D est sans latin). Permet à des élèves n’ayant pas fait de latin de poursuivre des études et d’obtenir le baccalauréat. (Élèves qui viennent de l’enseignement spécial).

UNIFICATION DES STRUCTURES DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE

La pédagogie 1872 : Jules Simon (ministre de l’époque) avait en vain tenté une réforme pédagogique (réduire la place du latin). Il pensait que l’on centrait trop les réflexions sur la mémoire et pas assez sur l’intelligence. Jules Ferry instaure de nouvelles normes concernant les pratiques d’enseignement. En 1880 : La dissertation en latin est supprimée. Les vers latins deviennent facultatifs. Ce qui est renforcé c’est les « versions ». On s’en sert désormais comme langue pour développer l’intelligence et non plus comme langue que l’on peut parler.

2 exercices deviennent fondamentaux : La dissertation de français (travail de l’élève) : remplace la rédaction. Avant ils

recopiaient le contenu du cours du professeur (rédiger le cours). Désormais, on fait une dissertation dans laquelle il est demandé une argumentation, de trouver des projets de solution.

La leçon : le professeur fait un cours, mais les élèves ne recopient plus mots à mots. Organise sa propre réflexion Chaque professeur à sa propre manière de mettre en œuvre le programme. Remplace le cours dicté qui est interdit (qui en fait n’est pas appliqué).

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L’enseignement est centré sur la réflexion contrairement à l’ancien « beau style » 2 exercices très présents :

- La lecture- L’explication de texte

Latin = gymnastique intellectuelle. L’enseignement des sciences change : laisse plus de place à la partie expérimentale (la leçon de chose fait sa place dans l’enseignement secondaire). Mais le professeur est démonstrateur, c’est lui qui manipule. L’enseignement secondaire devient le dispensateur d’une culture générale, il contribue à développer l’intelligence et l’esprit critique. Faire un citoyen républicain.

Fusion de l’enseignement spécial et classiqueEn 1863 : création de l’enseignement spécial qui prépare les professions moins nobles. Il avait rencontré un succès très important et concurrencé l’enseignement classique, il se développait plus vite. Tout en restant fidèle à sa vocation initiale (futurs cadre du commerce, de l’industrie…). Ressemblait bcp à l’enseignement primaire supérieur car enseignement concentrique. Ce qui lasse les élèves. Tous els élèves ne finissent pas leur scolarité ¼ seulement. Ça pose problème, c’est pourquoi il faut faire des modifications.

Les modifications de structures1881 : On allonge la scolarité : elle passe de 4 à 5 ans. Au milieu du Cours moyen (3 ans) les élèves possèdent un certificat, ils peuvent quitter l’enseignement spécial. Pour ceux qui poursuivent, en 1882 : Baccalauréat de l’enseignement spécial. Il faut l’aligner sur la durée de l’autre. Donc la scolarité passe de 5 ans à 6 ans (1886) puis 7 ans (1902). Les classes s’appellent comme l’enseignement classique 5e, 4e, 3e … et on crée un enseignement de philosophie qui n’existait pas jusque présent.

La réforme de 1902 achève l’évolution car l’enseignement spécial devient la section D. Il se distingue des sections classiques car les élèves n’ont pas fait de latin mais davantage de langues vivantes et de sciences. On parle maintenant d’humanités modernes.

Les contradictions de l’enseignement classiqueL’humanisme traditionnel à résisté même s’il a du se réduire. La création de la section D (spéciale) est considérée comme étant un enseignement crée pour les élèves incapables de suivre l’enseignement classique. La section D est tenue à un rang inférieur. On ne peu confondre les humanités classiques et modernes.

L’enseignement moderne est clairement considéré comme inférieur et on y oriente les moins bons élèves. Il y a une sorte d’échec dans la transformation qui perdure tout au long du siècle puisqu’au fond le seul modèle opérationnel (celui de l’élite) c’est le modelé classique.

Pendant que l’enseignement pour garçon se rénove, il y a création d’enseignement secondaire de jeunes filles.

L’enseignement féminin

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Les prémicesL’enseignement secondaire public féminin n’existe pas en 1880. Il existe uniquement des établissements privés (pensionnats ou institutions). Lorsqu’une jeune fille voulait faire des études secondaire elle n’avait pas le choix. Il y avait le choix entre confessionnel ou non.

Être une future bonne mère, bonnes manières, bonne maitresse de maison, organiser la vie de la maison.

Culture, car si on est la femme du préfet, il faut que madame puisse parler avec les messieurs.

Arts d’agréments, chanter, jouer de la musique …Les femmes de milieux aisés n’avaient pas pour fonction d’exercer une profession. Sauf être religieuse (directrice d’hôpital…).

Peu à peu demande de véritable instruction. Victor Duruy (ministre) à tenté d’organiser une enseignement secondaire, il rend possible la création de cours secondaire municipaux (sifflements par les garçons qui pensent que les filles se pervertissent). Volonté de certaines jeunes filles d’obtenir le brevet élémentaire, supérieur et baccalauréat.

Première bachelière de France, 1861, Julie Daubié (1824-1874). Père directeur administratif de manufacture (petite bourgeoisie aisée). 1844 : elle passe le brevet de capacité préceptrice + apprend le latin et grec Il n’y a pas d’interdit pour passer le bac pour les femmes. 1861 (37 ans) : demande son inscription, Sorbonne refuse, etc… La faculté des lettres de Lyon accepte qu’elle s’y présente. Elle l’obtient le 17 Aout 1861.Puis 2 autres bachelières 1862. 1892 : 10 bachelières au total sur toute la France. 1920 : 1 milliers bachelières.

La loi Camille Sée1880 : Camille Sée (Homme) organise des externats secondaires pour les jeunes filles. (Soit des lycées d’état soit des collèges communaux). Une école normale supérieur va être crée pour former les professeures.

Rapport concernant la loi Camille Sée

Pas de langues mortes, cours de philosophie, réduit au cours de morale (pas de philo car il ne faut pas quelles discutent leurs maris). On restreint le nombre d’années de la scolarité. Il faut éviter la concurrence dans les lycées donc elles ne peuvent pas passer le bac dans les lycées de jeunes filles. Progressivement le nombre d’élèves 3000 – 34000 augmente (10 fois + qu’en 1880). 1901 : 70 Collèges et lycées de jeunes filles. Enseignement en 2 cycles sanctionné par un certificat d’études secondaires.

En 1902, l’unification de l’enseignement secondaire est en partie achevée. Elle n’interviendra réellement qu’en 1924 quand l’enseignement secondaire des jeunes filles sera assimilé.

AssimilationLes lycées de jeunes filles = succès Les attentes par rapport à la formation ont changées (Baccalauréat, préparations clandestines à la philosophie + latin). En 1924 : Assimilation de l’enseignement pour fille dans l’enseignement pour garons. Sauf l’enseignement de coutume qui reste pour les filles. Les établissements restent différents

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L’enseignement secondaire de 1902 à 1941 1902 : Un enseignement secondaire de garons qui comporte 4 sections dont 1 sans latin qui prépare au Bac + enseignement secondaire de jeune fille qui ne prépare pas au baccalauréat et qui permet une culture humaniste aux jeunes filles.

Les sections classiques et modernes sont traversées par des tensions à cette époque. Les partisans des humanités classiques veulent rétablir la prééminence. Ils veulent réimposer le latin et le grec pour tous. Pourquoi veulent-ils se distinguer ? Pourquoi leurs efforts ne seront pas en vigueur ? Parce que si on fait ca cela renforcerait l’enseignement primaire supérieur.

Amalgame : 1925, réforme qui renforce le poids des sciences. 3 sections : (Latin/Grec, Latin/sciences, langues/sciences). Ces sections ont un programme commun : français, histoire-géo, science. Tout le monde doit faire des sciences et du français notamment pour le Bac). Volonté d’unifier les sections car pas assez d’élèves après la guerre. Volonté d’unifier les cours dans certaines matières (= amalgame).

Echec car les professeurs de français qui avaient fait latin + Grec ne savaient pas comment enseigner aux élèves qui n’en avait jamais fait.

Abandonné. L’enseignement du français redevient indépendant selon les différentes sections. Renforce le caractère inférieur de l’enseignement moderne.

Pendant la Guerre de 40 : aboutissement de cette volonté de séparer.1941 : Réforme des lycées, ministre décide de séparer les lycées classiques (latin) et les lycées modernes. Et il crée le collège moderne (pas de latin). Donc il y a le lycée (latin) et le collège moderne (pas de latin).

Cette création permet à des élèves de poursuivre des études secondaires. Suivi de 1933 : Gratuité de l’enseignement secondaire car augmentation progressive des effectifs.

Permet une démocratisation qui se retourne contre les humanités classiques dans les années 60’ quand on estime qu’il faut une culture scientifique.

La société enseignanteEtat des lieux

10000 enseignants secondaires hommes + 4000 femmes.Très bien formés et structuré, ½ d’entre eux sont des agrégés (aujourd’hui 10%). Une partie d’entre eux sont allés à l’école normale supérieure. Tous ont suivis des études en faculté. Ce sont des universitaires.

Pour un professeur qui n’a pas réussit à obtenir le concours d’agrégation, il est de plus en plus difficile de devenir professeur de lycée donc il se rabattent sur les collèges communaux. Les plus gradés sont dans les lycées des chefs-lieux ou à Paris, les autres dans les collèges communaux (les licenciés c’est comme ça qu’on les appelle). Les répétiteurs quant à eux,

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personnel qui accompagnait les élèves dans els récréations et dans les études et qui faisaient répéter les leçon). Ils n’ont plus de débouchés car ils ne peuvent plus aller dans les collèges communaux car pas agrégés Problème. Ils sont divisés en 2 catégories (répétiteurs) service du soir / service du jour.

1884 : création des lycées de jeunes filles crée des maitresse répétitrice qui dirigent les élèves et les surveillent. Elles doivent rendre compte du travail des élèves en études à la directrice. Aboutit à la création de la fonction de surveillant générale (beaucoup discuté). D’abord chez les jeunes filles, surveillance disciplinaire. Puis chez les garçons. Débouché pour les répétiteurs. Après la WW14-18 se créent 2 fonctions nouvelles :

Surveillants d’internat Surveillants d’externats Fonction temporaire (différent d’un métier). Confinés dans des taches de surveillance

et de répression et non plus des taches éducatives. (Changement 1970 CPE)Changement parce que la réforme de 1902 qui crée les cours d’une heure et non plus de 2h implique que le temps d’études se réduit t le temps de cours augmente fonction de répétiteur (pendant l’étude) devient inutile.

Statut social2 types d’enseignants :

- Paris, cadre parisien nettement mieux payés- En province

Choix qui sont fait par certains enseignants : rester sur Paris dans une position subalterne pour pouvoir être professeure à Paris par la suite. Mais c’est un avancement très lent. Mais en comparant avec les autres fonctionnaires ils sont pareils. Situation compliquée pour eux car ils ont la culture de la bourgeoisie, mais pas la fortune. Ils ne possèdent pas de propriétés foncières, pas de pouvoir… Toutefois, ils se situent bien au-dessus socialement des enseignants du primaire. Couple de professeurs de lycées : la femme ne travaille pas + personnel de service.

Ce ne sont pas des héritiers. Les enseignants agrégés ou licenciés = ascension sociale !!

XXe début : analyses Les parents de 75% des professeurs n’ont pas suivi d’enseignement secondaire. Transfuges de classe. Promotion sociale.

Idéologie Les professeurs se sentent mal considérés, s’estiment très qualifiés mais mal intégrés à la société bourgeoise et donc vont s’agripper à la culture. Défense des humanités partie de l’identité des enseignants. C’est pourquoi ils ne veulent pas accepter des reformes qui remettent en cause leur identité. Ce sont des gens de gauches modérés qui ne veulent pas la révolution, mais une amélioration de leur salaire. Individualistes très forcenés. A la différence du primaire, ils ont plus de difficultés à s’organiser. Ils s’unissent dans une association soit pédagogique ou corporatiste. Quelques-uns franchissent le pas bien plus tard (20’) syndicat national des professeurs de lycées. Associations de spécialistes (profs de latin ensemble…). Structurent leur identité.

Conclusion

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Un enseignement secondaire qui se cherche : 2 ordres qui se concurrencent. Un enseignement technique et professionnel naissant. Qu’en est-il de l’enseignement supérieur débouché attendu de l’enseignement secondaire classique ?Ne s’attendait pas à la massification scolaire.

Histoire de l’éducationChapitre 3 : L’ordre du supérieur sous la 3e

République

Sommaire L’enseignement supérieur de 1880 à 1940

Les prémisses d’une nouvelle organisation L’invention de l’étudiant Les choix budgétaires de l’EtatDes études spécialisées Les études générales (sciences et lettres) Les études professionnellesLes professeurs

InterrogationsLa volonté des réformateurs, en particulier Louis Liard Un souci d’efficacité Une volonté décentralisatrice

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Une certaine idée de la scienceDéveloppement des facultés La création des facultés L’échec des universités

Conclusion 3éme ordre = l’ordre du supérieurIl y a eu des transformations importantes concernant l’ordre du primaire et notamment avec Jules Ferry. Il y a aussi eu de nombreuses transformations dans l’enseignement secondaire et notamment avec la création de l’enseignement secondaire pour les filles. L’enseignement supérieur a été oublié car il concerne que très peu de monde + il n’avait pas bcp intéressé les différents pouvoirs publics car il avait été conçu comme une structure qui permettait d’accéder à une profession réglementée (médecin, avocat, professeur il fallait avoir un diplôme pour l’exercer). Il y a très peu de cours, pas de recherche. Mais ce système montre ses limites et lorsque se développe le monde industriel moderne sous le 2d empire Pressions sur l’enseignement supérieur afin de le rénover et l’adapter à la société. L’arrivée au pouvoir des Républicains 1875, facilite la mise en œuvre des projets de rénovation de l’enseignement supérieur. Faculté différente d’université ! (c.f. la fin)

Introduction – Une transformation attendueSi la première partie du XIXème siècle a été essentiellement celle de l’enseignement secondaire, la seconde partie sera celle de l’enseignement primaire : on a vu quelles sont ses caractéristiques et en quoi elles se distinguent de l’enseignement secondaire. On assiste ainsi à la naissance des deux ordres d’enseignement séparés. C’est aussi la naissance de l’enseignement supérieur avec l’apparition d’un personnage inexistant jusqu’à présent : l’étudiant.

L’enseignement supérieur de 1880 à 1940Les prémices d’une nouvelle organisation

Université à l’époque : cours grand public, conférence. C’est un public mondain qui y assiste (pas d’étudiants). Les seuls enseignants qui avaient des élèves étaient les facultés de médecine et de droit + la théologie.

Prémices d’une nouvelle organisation qui se cherche avant la guerre de 1870. En effet, si on reprend les débats avant 1860, on remarque que Pasteur s’inquiète. Ils pensent que cette institution n’est pas un endroit où la science ne peut progresser. L’université française ne prépare pas à la recherche mais aux examens. Ils comparent l’université allemande et celle de la France. En Allemagne, on fait des recherches ; en France, on fait des examens (notamment le Baccalauréat, qui est un grade universitaire). Carences de l’université française.

Sous le 2d Empire, en 1863 : le ministre de l’instruction publique de l’époque (Victor Duruy) avait bien vu que ça posait problème mais il manquait de moyens financiers et de volonté politique de la part de l’Empereur. Il essaie quand même de faire un certain

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nombre de modifications : en 1868, il créait l’école pratique des hautes études (première fois que l’on en crée une depuis le collège de France).

« Il est fondé à Paris, auprès des établissements scientifiques qui relèvent du… » Voir photo

C’est une institution assez souple et originale qui se constitue dès qu’un professeur peut proposer un enseignement original. Ça se construit autour des disciplines, de la recherche et non autour des examens. Mais évidemment, l’institution se développe peu à cause de la guerre et après la défaite de 1870 un autre mouvement fait jour. 1870 : Institut d’études politiques, crée en réaction aux conservationnistes de la faculté de droit.

1870 : Défaite, l’empire disparait dans une situation très difficile avec la Commune de Paris.

1- En 1872, un nouveau mouvement arrive qui écorne l’université traditionnelle : en 1875, les catholiques demandent et obtiennent la création d’une université privée sous l’intitulé d’institut catholique. (Loi sur la liberté de l’enseignement supérieur 1975 : droit de décerner le Bac, en 1880 on leur retire ce droit).

2- Courant réformateur : Veut créer un véritable enseignement avec un contenu qu’il faudra définir avec des programmes. Mais pour qu’il y ait un nouvel enseignement supérieur, il faut qu’il y ait des étudiants. A l’époque, il n’y en a pas beaucoup (droit ou médecine). L’idée est que l’on va inverser les perspectives, l’université va s’intéresser au contenu puis aux examens. C’est ce que vont faire les Républicains et ce qui va se avoir lieu en premier c’est la création de l’étudiant en 1877.

L’invention de l’étudiant 1- Pour attirer les étudiants dans les universités, c’est la création des bourses d’études

(pas des bourses d’examen). En premier lieu, création des bourses de licence. Puis, dans un second temps, création de bourses pour préparer l’agrégation. Cette création attire des gens et elle permet l’organisation progressive d’un enseignement cohérent et qui progresse à destination des étudiants boursiers, des professeurs suppléants et des étudiants dits « libres » (= qui n’ont pas de bourse).

2- Les cours n’ont plus lieu en amphis mais dans des salles plus modestes avec un nombre plus restreint. Les cours se déroulent dans des salles de conférence. Seulement les étudiants boursiers et professeurs et étudiants libres y assistent. Ils doivent s’inscrire alors que jusqu’à présent on ne s’inscrivait que pour passer le diplôme. Appelés : conférences de licence ou d’agrégation.

3- Et pour assurer ces conférences, on va créer un nouveau corps enseignant : le corps des maîtres de conférences (rang inférieur // aux professeurs). C’est un corps qui est créé à côté de celui des professeurs qui continue d’intervenir dans les amphis. Et les universités vont se refermer peu à peu sur les étudiants. Les cours publics vont être amenés à disparaitre. En effet, pour aller aux conférences, il faut être inscrit et avoir le statut d’étudiant. On n’entre plus dans l’université comme on le souhaite.

Conséquence Croissance des effectifs   : 1880 : 1000 étudiants en lettres, 5200 en droit et 4000 en médecine 1888 : 2400 en lettres, 1400 en sciences

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1914 : 700 lettres/sciences, 11 500 médecines, 17 000 droitsLe nombre d’étudiant augmente assez rapidement suite à cela.

Diplômes : Dans les années 1930 : ès lettres >> Doctorants en médecine mais le nombre de licencié ès sciences stagne.

4- Le nombre d’étudiant augmente et ils vont alors se regrouper et s’organiser. C’est alors la création de l’AGE (Association Générale Etudiante) de Paris en 1877. C’est une association apolitique et areligieuse qui est essentiellement un lieu de rencontre. Les étudiants deviennent des figures du quartier latin (la langue enseignée était le latin > 1890). Ce type d’associations va se développer dans la France. L’ensemble de ces associations va se fédérer au niveau national sont le nom de l’UNEF. Positions politiques agités, boycotte d’un enseignant, barrages, barrières..

Les choix budgétaires de l’EtatA la fin du second empire, l’état matériel de l’enseignement supérieur en France est déplorable. Les locaux sont souvent vétustes, non adaptés à leur fonction nouvelle, pas de laboratoire en sciences, pas de bibliothèque en lettres … etc. La République fait alors un effort considérable   :

Entre 1877 et 1914, le budget de l’instruction publique est multiplié par 6 dont 25% pour l’enseignement supérieur ;Il y a eu la création des bourses d’études et surtout la création d’emplois de professeurs. En 1880, il y avait 500 professeurs et en 1930, il y en a 11500 en comptant les maitres de conférences ;Il y a la création d’un personnel spécifique de laboratoire et de travaux, des bibliothécaires sont nommés et de nouveaux bâtiments sont construits et ils s’appelleront « les palais universitaires » comme à Paris, Lyon, Bordeaux, Lille. La nouvelle Sorbonne est inaugurée en 1889.

En province, de nouveaux palais universitaires vont être inauguré et maintenant les universités sont inscrites de façon durable dans les villes dans le paysage urbain.

Ce n’est pas que l’Etat qui investit. Les villes mettent aussi beaucoup d’argent pour créer de nouvelles universités.

Donc le statut d’étudiant est nouveau et ils sont de plus en plus nombreux : ils vont s’organiser (banquets, bals, billard, voyages…). Il se réunissent en masse et en 1907, c’est la création de l’UNEF (Union Nationale des Étudiants de France). Tout cela entraine des transformations importantes. Après 1914, on assiste à la création des premiers restaurants universitaires (Strasbourg), de tourisme universitaire et puis des résidences universitaires dans les années 1930 sont construites. + Comité en faveur des actions universitaires (>> Crous)

Des études spécialisées

Les études générales (sciences et lettres)

Licences   : En lettres, il n’y avait qu’une seule licence (pareil en sciences) qui se passait en un an après

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le bac et elle portait sur les lettres anciennes. En 1880, cela va changer et les études se spécialisent. Il y a un tronc commun : latin, grec, lettres et il y a des options (histoire, lettre, philo, langue vivante). Les enseignements vont se spécialiser (histoire moderne, contemporaine plusieurs professeurs )et de nouvelles disciplines vont apparaitre : la psychologie et la sociologie qui sont des sous disciplines de la philosophie. En 1907, on va plus loin : on va distinguer 4 licences distinctes qui sont celle de lettres, celle d’histoire, celle de philosophie et celle de langues vivantes. Ces 4 licences ont quand même un tronc commun de latin Et en 1920, suppression du tronc commun et donc de l’enseignement du latin. Ainsi, les étudiants qui ont un bac sans latin pourront continuer leur étude dans l’enseignement supérieur. Pour obtenir la licence, il faut avoir 4 certificats de licence obtenables en une ou plusieurs années.

Professeurs des écoles   : En 1886 est créé le diplôme d’études supérieures (DES) obligatoire pour l’agrégation. (Ancêtre de la maîtrise). Volonté de montrer que les étudiants étaient aptes à faire de la recherche. Prépare à la thèse. Rencontre un grand succès. Le Jury de l’agrégation l’exige pour pouvoir se présenter aux concours de recrutements. L’agrégation nécessaire pour être professeur se prépare en 3 ans : la licence + DES + la préparation au concours pendant 1 an. Et en 1885, il y a un changement important : pour enseigner dans l’enseignement supérieur il faut être agrégé. Il faut passer le concours et on devient professeur sans stage au préalable. Ainsi, la formation théorique est suffisante pour garantir la réussite au concours. Pour aider les futurs professeurs, on créait des cours de pédagogie : Emile Durkheim sera chargé de la pédagogie à la Sorbonne. Le stage pratique va être mis en place progressivement.

La thèse   : La thèse de doctorat va aussi changer, elle était auparavant très courtes 50 pages (latin), désormais il y a une thèse principale (français) et une thèse secondaire (latin). Ainsi, on fait vraiment de la recherche. On met des notes en bas de page.

En sciences   : En sciences, on créait 3 spécialités à l’agrégation puis au niveau de la licence : mathématiques, sciences physiques et les sciences naturelles. 3 licences se mettent en place et 2 éléments importants : les études scientifiques liassent la place à la dimension expérimentale et en province, on créait des instituts de sciences appliquées (ancêtre de l’école d’ingénieur).

Les études professionnelles

Facultés de Théologie 5 facultés de théologie d’état supprimées en 1885

Faculté de Médecine Les études médicales comportent des travaux pratiques. On scientifise les études médicales en sciences naturelles. Il faut une année préparatoire d’études scientifiques pour faire des études de médecine (PCP : physique chimie préparatoire ?)On considère que pour faire des études en médecine, il faut avoir des connaissances solides en sciences. Ce n’était pas le cas avant. Ce régime d’étude en 5 ans perdure jusqu’en 1960 où il y aura une année supplémentaire de préparation.

Faculté de Droit

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En droit, aucune division : spécialisation au niveau du doctorat (sciences juridiques / sciences économiques)

Les professeursLes professeurs sont de plus en plus nombreux et de plus en plus diversifiés : les professeurs, les maitres de conférences, les chefs de travaux, personnel de laboratoire … etc. ils sont mieux rémunérés qu’auparavant. Les professeurs cessent d’être seulement des conférenciers, ils deviennent des hommes de sciences et des hommes d’érudition (de + en + compétent dans leur domaine).A partir de 1880 : le modèle de l’érudition à l’allemande, on analyse les sources, on fait de la sociologie, de la philologie (histoire des mots) on fait de l’histoire (elle se retrouve un peu partout, par exemple histoire littéraire) en cherchant dans les archives, on rentre dans les détails. Il y a une amélioration matérielle et intellectuelle.

Renouveau de l’université française avec amélioration des productions intellectuelles. Mais des difficultés existent.

InterrogationsLa volonté des réformateurs, en particulier Louis Liard

L’Université suppose l’existence de 2 facultés et il doit y avoir 1 université par académie (16 en tout).Le directeur de l’enseignement supérieur (Louis Liard) de 1884 à 1902. Reste assez longtemps au pouvoir. Il avait un projet qui été de créer de véritables universités, il avait 3 raisons pour cela :

Un souci d’efficacité Les études, désormais spécialisées et plus diversifiées, n’accueillent pas assez d’étudiants en fonction de la ville dans laquelle l’université se trouve. En effet à Paris il y a environ la moitié de tous les étudiants (12000 étudiants) de France (pas de problème).Les universités de provinces sont peu fournies par rapport à Paris. Il propose alors de rationnaliser l’ensemble en proposant 5-6 centres universitaires où on préparerait le doctorat. Seul ces centres prendraient le nom d’Université. Il y aurait des universités et des succursales (préparation uniquement de la licence).

Une volonté de décentralisation Pour lui, pour équilibrer Paris et la province, il faut créer de grands pôles universitaires qui rayonnerait autour de Paris. Il voudrait favoriser une politique d’Université régionale à une époque ou n’existent pas les régions. Représenter un pôle de savoirs réel.

Une certaine idée de la science Il veut aller jusqu’au bout de la réforme de 1880, souligne la mission de l’enseignement

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supérieur : faire avancer la science. Rupture avec les études suivies au lycée. Opposition entre fonction scientifique et professionnelle. Pour accéder à la science, il faut suivre une progression, des étapes. Or s’il y a trop peu de cours, c’est impossible. La poussière de faculté est un obstacle au développement de la science. Pour lui la création d’autres écoles = preuve de l’échec de la faculté.

Dé ve loppement des facultés On créer des facultés mais on échoue concernant les universités.

La création des facultés

Il utilise une tactique (erreur) qui est de commencer par organiser les facultés et ensuite il espérait parvenir à la fondation des universités. Les Facultés sont créées par un décret 1885 (jusqu’en 1971)Une faculté est un lieu ou 1 type de connaissance est diffusé, par exemple le droit, lettre, sciences, médecine… sans passerelle possible entre chacune. Chaque faculté dispose d’une très grande autonomie (son programme d’enseignement librement). Elle se gère elle-même (organise la répartition des crédits. Elle propose aussi le choix des futurs professeurs au ministre alors que dans l’enseignement primaire et secondaire les professeurs sont nommés après concours. Entre les facultés il instaure un organe de coordination (Conseil général des facultés = réunion des doyens = responsables de chaque faculté élue par les professeurs, proposés au ministre).

L’échec des universités

Surpression des uns et des autres. 1896 : Toutes les facultés réunies dans une académies prennent le nom d’université (même s’il n’y en a pas 4, notamment la faculté de médecine qui suppose un hôpital). 15 académies = 15 universités. Dans la plupart des universités : + ½ ne disposent pas de la totalité des facultés, des spécialités disciplinaires. Et il faut aller ailleurs s’il n’y a pas la spécialité voulue. Ce que l’on appelle université ne correspond pas à ce qu’il voulait.

Les facultés s’appellent universités jusqu’aux années 70’, forteresses peu aptes à la réforme.

Conclusion Un enseignement supérieur en plein développement qui a désormais des étudiants. Un enseignement supérieur organisé en facultés : deux par académies forment une université Echec relatif de la réforme.L’université s’est figée et en mourra.