PROGRAMME

Loyauté, désobéissance et résistance :la déontologie à l’épreuve du réel

Des comportements individuels, tels que la soumission aveugle à l’autorité, le conformisme de groupe, la passivité ou la recherche de boucs émissaires facilitent de grands basculements collectifs : lorsque les crises sont exploitées par la démagogie, lorsque la démocratie se défend mal et cède la place à l’autoritarisme, les ingrédients sont réunis pour l’émergence d’une société totalitaire. Face à ces situations, la place des fonctionnaires est particulière : vigies de l’intérêt général et des valeurs du service public, comment peuvent-ils se positionner dans un contexte où les tensions sociales, les crispations identitaires et les pertes de repères forment le terreau d’où peuvent naitre des catastrophes ? Les fonctionnaires disposent-ils de moyens pour agir, s’ils sont confrontés à une dérive arbitraire de leur exécutif, susceptible d’ébranler leur institution ? Accepter ou refuser… Obéir ou désobéir… les fonctionnaires sont invités, à l’occasion de ce colloque, co-organisé par le Camp des milles et le CNFPT, à réfléchir ensemble aux possibilités individuelles et collectives de résistance à des dérives contraires à leurs valeurs.

Animation par Hugues PERINEL, Journaliste

23 mars 2015   :

09h00 / 10h00 :Café d’accueil

10h00 / 12h30: visite guidée du camp des Milles

12h30 / 14h00 : Cocktail déjeunatoire

14h00 / 15h30 :Plénière d’ouverture

Prenant appui sur des témoignages vidéos, cette séance plénière d’ouverture aura pour objet, dans le prolongement de la visite du camps des Milles, de poser la problématique de cette manifestation en apportant un regard historique et méthodologique

15h30 / 15h45 : Pause

15h45 / 18h30:Travaux en atelier réflexif : devant une société qui bascule : glisser ou résister au glissement ?»

Dans toutes les sociétés, il existe des tensions, des peurs, des préjugés, du racisme, de l’antisémitisme qui à tout moment, et surtout en période de crise, peuvent dégénérer. Le film, servant de support à ce premier atelier proposé, présente ainsi les engrenages résistibles, qui peuvent mener des nations, mêmes civilisées, à des horreurs inouïes allant du racisme ou de l’antisémitisme jusqu’à l’expérience du pire. C’est cependant à une réflexion plus large sur les mécanismes fondamentaux, individuels, collectifs et institutionnels révélés par l’histoire du camp des Milles et de la Shoah que nous sommes engagés. Avec une question centrale que l’on peut résumer ainsi : par quels processus, des hommes et des sociétés ont-ils pu se transformer à un tel point qu’ils sont très rapidement devenus capables d’actes génocidaires, tandis que d’autres résistaient ?

18h30 : Soirée libre

24 mars 2015   :

08h30 / 09h00 :Café d’accueil

09h00 / 10h00 :Spectacle introductif : « L’égaré »

Adapté de l’album « L’ïle » d’Armin Grener, « L’égaré » apporte un éclairage sur la notion de souvenir en particulier déformé par le ressenti et donne à voir l’incompréhension le dégoût et la rage d’appartenir à une société capable de ce manque d’humanité. Il invite à réfléchir à des notions comme le travail de mémoire, le témoignage, l’héritage d’une histoire observée ou racontée, mais aussi de l’espoir illustré par des enfants qui ont grandi et luttent en témoignant de la barbarie de leurs ainés et de celui qui tenta de s’y opposer.

10h00 / 12h30 :Travaux en atelier réflexif : quels concept de responsabilité ? quelles conséquences de l’agir « décisionnel » sur soi et les autres ?

Pour réfléchir plus encore et illustrer le propos, la notion « d’actes justes » sera abordée dans ce second atelier, en s’appuyant sur de courts extraits du film La Rafle, réalisée en 2010 par Rose Bosch. Ce film revient sur la rafle opérée à l’été 1942 par la police de Vichy et qui a vu l’arrestation et le cantonnement au « Vel d’hiv » de plus de 13 000 juifs dont de nombreux enfants, avant leur déportation vers le camp d’Auschwitz. Les postures prises alors par quatre personnages (un officier du corps des sapeurs-pompiers, un plombier résistant, une infirmière de la Croix-Rouge française et un gendarme d’abord complice puis résistant) servent à nourrir notre réflexion. Ceux-ci transgressent les lois du gouvernement de Vichy, et pourtant leurs actes sont éminemment légitimes (au regard de la dignité humaine). Pour les participants, il s’agit ici de revisiter le concept de « responsabilité°» et des conséquences de l’agir décisionnel sur soi et les autres.

12h30 / 13h30 : Cocktail déjeunatoire

13h30 / 16h00 :Plénière : Droit, éthique et gouvernance

Sur la base des questions posées par les participants aux ateliers, le fil conducteur de cette plénière à laquelle seront conviés plusieurs intervenants extérieurs est de faire vivre les possibles (les marges de manœuvre) en répondant à la question du : Comment résister ? Trois grands volets seront ainsi abordés : Lois et procédures, Institutions et structures, Individu et relations humaines.

16h00 :Allocution de clôture

LES NOMS ET FONCTIONS DES INTERVENANTS SERONT COMMUNIQUÉS ULTERIEUREMENT