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Yahya Michot: “La pandémie avicennienne au VIe/XIIe siècle”

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Présentation, editio princeps et traduction de l’introduction du ”Livre de l’advenue du monde” (Kitâb hudûth al-‘âlam) d’Ibn Ghaylân al-Balkhî, in Arabica, XL/3, Paris, nov. 1993, p. 287-344.

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LA PANDEMIE AVICENNIENNE AU VIe/XIIe SIECLEPresentation,editio princeps et traductionde l'introductiondu Livre de l'advenue du monde (Kitab hudiith al-'alam) d'Ibn Ghaylan al-Balkhz*PAR

JEAN R. MICHOT moitie du XIIe siecle. A Tolede, quelque cent cinquante ans apres la mort d'Avicenne, plusieurs parties de sa principale Somme philosophique, le Kitdb al-Shifa', dont toute la Metaphysique, sont traduites d'arabe en latin. On sait l'important r'le que ces traductions ont joue dans la renaissance philosophique medievale. Ailleurs dans la peninsule iberique ou de l'autre cote du detroit de Gibraltar, dans l'empire des Almohades, Averroes profite de sa relecture de l'ceuvre du Stagirite pour l'innocenter de toute deviance avicennisante et repond, dans une optique similaire, a la critique de la philosophie developpee par al-Ghazali (ob. 505/1 111) dans le Tahdfut al-Faldsifa. A peu prZes la meme epoque, mais en Asie centrale, a l'autre "a bout du monde musulman, en cette Transoxiane dont Avicenne etait originaire, un nouveau prodige d'une trentaine d'annees fait bruyamment parler de lui: Fakhr al-Din al-Razi (Rayy, 543-4/1149 - Herat, 606/1209)', que la posterite connait comme etant un autre ((grand commentateur>>, non point d'Aristote, mais du Coran et d'ouvrages avicenniens, notamment les Ishdrdtet la Najdt2, poursuit avec diverses autorites scientifiques de la region des debats et controverses animes sur des matieres de jurisprudence, de theologie ou de philosophie, ecorchant au passage al-Ghazall et raillant son aeuvre.EUXIEME

* Ce travail a ete elabore dans le cadre du cours d'Explication de textesphilosophiques arabes a l'Institut Superieur de Philosophie (Universite Catholique de Lou-

vain) en 1991-1992. Le 26 f6vrier 1992, il a fait l'objet d'une communication a la Societe philosophique de Louvain. I Sur al-Razi, voir C. Brockelmann, G.A.L., t. I, p. 666-669; Suppl., t. I, p. 920-924; G.C. Anawati, Tamhfd, Fakhr. 2 Cf. notre Eschatologie.Arabica, Tome XL, 1993, ? E.J. Brill, Leiden

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Dans l'ouvrage conservant le souvenir de ces controverses, alla Mundzardt, derniere des seize ((questions>> ayant constitue leur objet est introduite comme suit: orientales4. investigations J'avais egalement entendu qu'il avait redige un Livresurl'advenue5 monde. du Lorsque nous nous mimes a parler, je lui dis donc: >. ( propos etaient faibles6. Un illustre inconnu L'eplitre redigee par Avicenne > plus connue sous les titres Le fini et l'infini ou Epitre dans laquelleon juge de des arguments ceuxqui etablissent l'existence,pour le passe',d'un commencementtemporel7. Quant 'a oal-Farid al-Ghayldni>), passe 'a travers les mailles des filets orientalistes, il est presque un oublie de l'Histoire. De lui, point de trace en effet dans l'Encyclopidiede l'Islam, la Gesdes chichteder ArabischenLitteraturde C. Brockelmann, la Geschichte ArabischenSchrifttumsde F. Sezgin ou les principales histoires de la pensee arabo-musulmane (Badawi, Bouamrane-Gardet, Corbin, Cruz Hernandez, Fakhry, Sharif). Tout au plus fait-il parfois l'objet de notices eparses et elementaires. D'aucuns sembleraient ainsi considerer comme acquis qu'il ait constitue le troisieme maillon de la chaine de cinq maitres et disciples reliant Avicenne au fameux theologien et philosophe shicite Nasir al-Din al-Tu-s1 (ob. 672/1273)8. Plusieurs textes anciens memes ne paraissent guere mieux informes. Ainsi, al-Subki (Tabaqdt), Ibn Qutliibugha (Taj al-Taradim)et ljajji Khallfa (Kashf al-unuin) ne le connaissent pas. Signalant une refutation d'al-Ghaylani parmi les ceuvres d'al-Razi, Ibn al-Qiftne donne aucune precision supplementaire "a son sujet9. Plus grave, les quelques lignes que Z.D. al-Bayhaql, son contemporain pourdes tant, lui consacre dans l'Histoire des Sages de l'Islam se limitent "a generalites, tout laudatives qu'elles soient par ailleurs: >.

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mier ordre, est de fournir un eclairage sans precedent ni semblable connus a ce jour sur les raisons, le contexte societal et les modalites de ce tournant-clef de 1'histoire ideologique de l'Islam qui a consacr6 le triomphe de I'avicennisme. Dans la premiere partie de cette introduction, pour etablir que le dogme de l'advenue du monde compte parmi ((les plus essentiels des fondements de la religion>, Ibn Ghaylan en reste 'aune perspective purement doctrinale. Citant litteralement ou paraphrasant Avicenne, surtout les Ishdrdt,il rattache les errements des philosophes en matiZered'ontologie, de theodicee, de prophetologie, de thaumaturgie et d'eschatologie 'a leur croyance en l'eternite du monde. Inversement, selon lui, ((par la verite de l'advenue du monde deviennent vrais beaucoup des fondements de la religion)), la plupart des theses adverses s'e'vanouissant. La seconde moitie de l'introduction a, quant 'aelle, un caractere beaucoup moins philosophique. On serait presque tente de parler 'a son sujet d'une . Le propos d'Ibn Ghaylan est en effet d'y definir la raison qu'il y a selon lui, pour les Musulmans, d'etudier la question de l'advenue du monde comme il se propose de le faire en cet ouvrage. Cette raison est simple: c'est la propagation maligne de la falsafa - essentiellement I'avicennisme - parmi les croyants, la seduction de plus en plus grande exercee sur les esprits par un systeme de pensee ayant pour fondement la negation du dogme de l'advenue du monde. Et notre auteur de jeter alors sur ce processus de ((corruption)) de la religion la lumiere faisant la richesse des prolegomenes de son ouvrage: se penchant sur ce qu'il considere comme une , qu'Ibn Ghaylan decrit finement, et avec d'autant plus de psychologie qu'il avoue l'avoirvecu lui-meme. Que les mathematiques, la medecine, etc. menent a la philosophie, notre auteur pourrait encore le comprendre vu leur meme origine grecque. Mais deux des disciplines les plus centrales du savoir religieux de l'Islam! Pauvres fuqaha's! Dans leur quete zelee du savoir ils sont ((diaboliquement>> conduits, par la logique et par les exemples de physique et de metaphysique qu'elle comporte, de fil en aiguille, de la venerable et meritoire science des divergences du droit "a lafalsafa! Ou comme quoi le mieux est tou-

jours l'ennemi du bien. Pauvres etudiants en kaldm ailleurs, vicpartimes de la nature meme, apologetique et polemique, de la science a laquelle ils se consacrent: pour refuter les vues philosophiques contre lesquelles ont ecrit leurs predecesseurs, les anciens mutakallimun, il leur est moins utile de se ref6rer a ceux-ci qu'aux philosophes tardifs, et particulierement "a Avicenne, considere comme proposant les meilleures refutations de ces vues philosophiques anciennes. Bref, point d'etudes theologiques serieuses sans frequentation de l'ceuvre du Shaykh al-Ra"is. Et nul etonnement, en consequence, que le kaldm finisse par s'avicenniser lui-meme. La cause, cependant, est-elle perdue? Ibn Ghaylan se refuse Na le croire et met en garde contre l'idee que le simple fait de s'interesser 'ala philosophie suffirait pour se laisser convaincre de sa verite. Le pr'tendre serait apporter de l'eau au moulin des philosophes alors que le danger qu'ils presentent ne lui semble pas absolu a priori. L'etude de leurs ceuvres peut meme etre tres utile pour les refuter,

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en tant qu'elle permet de comprendre leur charabia - en ce cas-ci, contrairement 'al'etymologie, non point de l'arabe mais des termes techniques transcrits du grec - et de maitriser l'instrument logique. En guise de preuve, notre auteur evoque entre autres son propre cheminement et pretend, avec une assurance non denuee de quelque autosatisfaction, avoir remporte sur Avicenne une victoire originale. Quoi qu'estime ainsi Ibn Ghaylan, sa croisade anti-philosophique pourrait dej"abien n'etre plus, en realite, qu'un combat d'arriere-garde. Ainsi convient-il lui-meme qu'un des plus grands noms de la generation qui l'a pr&cede, Abut Hamid al-Ghazall, s'est laisse (). [Leur affirmation] aussi que, de l'existence de cette essence, s'ensuit necessairement l'existence d'une autre essence, semblable a elle pour ce qui est de l'isolement, du degagement, et qu'ils nomment >;que, de l'existence de la deuxieme essence, s'ensuit necessairement l'existence d'une deuxieme intelligence et d'une sphere; que, de leurs deux existences, s'ensuit necessairement l'existence d'une troisieme intelligence et d'une deuxieme sphere; qu'ainsi, de l'existence de chaque intelligence, s 'ensuit necessairement l'existence d'une autre intelligence et d'une autre sphere ... jusqu'a la sphere de la lune; qu'[enfin], de l'existence de l'intelligence qui se trouve avec cette derniere, s'ensuit necessairement l'existence des elements, toutes ces choses etant necessairement concomitantes, pour ce qui est de l'existence, l'existence des unes n'ayant point de priorite sur celle des autres et nulle d'entre elles n'ayant pour dessein que celle qui la suit s'ensuive necessairement d'elle, ni la premiere, ni une autre. Voila en somme propos de 1'existence du monde. Le detail ce en quoi ils croient, "a son lieu, de meme que 1'expose du caractere corrompu viendra en de [tout cela], si le Dieu Tres-Haut veut! Mais lorsque l'advenue du monde est etablie, la vanite de 1'ensemble de ceci s'ensuit necessairement. I1y a encore l'affirmation, chez leurs Anciens, que [Dieu] - Exalte est-Il, tres au dessus de ce qu'ils affirment! - one connait que Son essence>>et celle, chez les Modernes d'entre eux, qu'Il ne connait que les universaux qui n'ont pas d'existence dans le concret. Quand il est etabli que le monde advient, il apparait que son existentiation tel qu'il est, pour ce qui est de la perfection et de l'ordre, n'est possible qu''a la condition que son existentiateur en connaisse l'ensemble des particuliers, leurs parties et les parties de leurs parties ... jusqu''a ce qui est trop menu pour etre saisi par les estimatives (wahm), de meme que le ocomment>>de l'existence de l'ordre, en leurs compositions. I1 y a egalement [5v] leur negation du Deploiement, du Rassemblement et de l'ensemble de ce que les prophetes - sur eux la paix! ont promis ou dont ils ont menace: le Jardin et le Feu, la recompense, le chatiment, etc.

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Bien plus encore, leur negation qu'il y ait une revelation du Dieu Tres-Haut a un humain, qu'un ange fait descendre vers celui-ci. Ils ne permettent pas que l'existant necessaire, fondamentalement, ait un attribut, et a fortiori la parole, ni que les intelligences qu'ils disent etre les anges aient une localisation, et a fortiori ((descendent>>.Ils jugent impossible de percer les spheres et de se mouvoir en elles; impossible aussi l'existence des miracles - lesquels sont des affaires rompant l'habitude - autres que ce 'a quoi ils trouvent un aspect selon lequel il n'y a pas abandon de la conformite au cours habituel [des choses], ainsi que nous l'exposerons maintenant. Ils ont affirme, ,a propos du prophete, qu'il s'agit d'un [etre] adamique ayant une ame noble, puissante, qui, grace a sa puissance la naturelle, se joint "a derniere intelligence, en laquelle se trouvent l'ensemble des intelligibles - 'a savoir les affaires universelles , et re?oit en elle la gravure de ces derniers. Elle considere aussi ce qui se trouve dans les ames des cieux comme formes des evenements qui s'ensuivront necessairement de leurs mouvements, dans le temps futur, et en recoit en elle le dessin. Considerer cela est aussi aise pour l'ame du prophete, durant la veille, que ce l'est pour les autres dans le songe. Le dessin que l'ame tire des ames des spheres, durant la veille ou dans le songe, descend vers une puissance [se trouvant] selon eux dans le cerveau, rapide 'apasser d'une forme se produisant en elle "aun autre forme ayant, avec [la premiere], quelque rapport de similitude, de contrariete, etc., [6r] et qu'ils nomment ((1limaginative>> (mutakhayyila).Ce dessin peut cependant etre puissant et, lorsqu'elle le re?oit, l'ame le conserve en luimeme, il n'est pas possible 'a cette puissance de le changer et une autre puissance cerebrale en recoit en elle la gravure, tel qu'il est. I1 s'agit selon eux du tresor des formes saisies par les sens apparents, qu'ils nomment Tl'imagination)>(khaydl). Ce [dessin] est alors saisi par la puissance saisissant selon eux les sensibles et les amenant "al'imagination, qu'ils nomment ((le sens commun>>. Ce dessin en vient donc 'a etre un spectacle visible ou un cri. Parfois meme il est possible [qu'il s'agisse d']une image pleine de richesse ou de paroles versifiees d'une maniere accomplie36. Si ceci se fait durant la veille, il s'agit d'une inspiration et d'une revelation expli-

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Ce dessin en ... accomplie + Avicenne, Ishdrdt, ed. Forget, p. 215, 1. 5-6.

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cite ne requerant pas d'exegese37. Si c'est dans le songe, il s'agit d'une vision veridique n'ayant pas besoin d'interpretation. [Tout] cela, de meme que d'aucuns, parmi les malades et les victimes de suggestion, voient des formes presentes, sensibles, qui n'ont [pourtant] pas de rapport a quelque sensible exterieur. Le fait qu'ils en recoivent en eux la gravure provient donc d'une raison interieure. Voila ce qu'Ibn Sina a affirme, 'apropos du prophete, de la revelation, de l'ange et de la prediction, par le prophete, des choses qui sont encore inconnues, dans une section dont il a mentionne qu'elle (nahj) concerne . (namat)X des Ishdrdtd'Avicenne (ed. Forget, p. 207). 40 Cf. Avicenne, ibid., IX, p. 198. 41 Lefait de s'abstenir ... inhabituelle? Avicenne, ibid., p. 207, 1. 8-9. 42 Est distraite ... il survit? Avicenne, ibid., p. 207, 1. 11-15. 43 Attireies distraite Avicenne, ibid., p. 208, 1. 4-6. + ...338

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d'inf6rieur 'a ce qui se produit dans la maladie. Comment n'en serait-il pas ainsi alors que la maladie reduit la puissance44 - il y a immanquablement, [dans le malade,] des mouvements dissolvants et, dans le chaud, il y a aussi quelque chose de dissolvant alors qu'il n'y a rien de cela ici. I1 y a aussi le fait que le gnostique est capable d'une mise en mouvement, d'un mouvement ou d'une action excedant le pouvoir de ses semblables45. De la peur ou de la tristesse peuvent arriver 'a l'homme, a-t-il dit. Sa puissance decline alors au point qu'il soit incapable du dixiZemede ce qu'il faisait avec facilite. Peuvent egalement lui arriver de la col'ere, de l'emulation, une griserie moderee ou une joie, qui le ravit, et la limite extreme de sa puissance est portee deux fois plus loin. Nul etonnement, des lors, que de l'agitation se presente au gnostique comme il s'en presente en cas de joie, et que ses puissances soient pres de dominer ou qu'une force l'enveloppe, comme cela se produit en cas d'6emulation. Ses puissances s'embrasent, brfulantes, et [tout] cela [7r] est plus grand que ce qui provient d'une colere ou d'un ravissement. II s'agit en effet de l'explication du reel et du principe des puissances46. Il y a encore l'exaucement de l'invocation du gnostique. II a dit a ce propos qu 'une ame naturellement puissante pouvait, surtout quand elle est exercee, en arriver a devenir comme si elle etait l'ame du monde. Son influence s'etend47 jusqu'a d'autres masses corporelles, qui subissent son action comme son corps a elle la subit48. C'est 'a tel point que lorsque celui qui possede cette [ame]44 45

De la dissolution Iapuissance Avicenne, ibid., p. 208, 1. 8-9, 11. ... ?

Le gnostique ... semblables+ Avicenne, ibid., p. 208, 1. 17-18. De la peur ... puissances? Avicenne, ibid., p. 209, 1. 1-12. 47 Comme si ... s'tend?Avicenne, ibid., p. 220, 1. 1-2. 48 D'autres masses ... subit ? Avicenne, ibid., p. 220, 1. 6-7. Une des applications les plus inattendues de la doctrine avicennienne du pouvoir d'influence de l'ame sur les corps est developpee par Fakhr al-Din al-Rdzi, dans son Grand Commentaire du Coran (Tafsfr, verset III, 45; ed. de 1938, t. VIII, p. 51), a propos de la conception de Jesus. Entre autres explications de la possibilite d'"advenue d'une personne sans la goutte [de sperme] du pere>, le theologien ecrit en effet ceci: >

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de cette affaire sur l'effectivite de laquelle l'information est plethorique, ne reflechissant pas que les [substances] minerales se trouvant dans les mineraux engendrent la preparation de l'engendrement, en eux, des [animaux et des plantes], selon un changement progressif, sur de longues periodes, les uns etant joints aux autres? Comment adviendrait soudainement, en quelque contree, une puissance petrifiante qui petrifierait a l'instant les animaux distincts d'elle? Pour exposer le caractZerecorrompu de cette explication et d'autres points de vue qu'il evoque a propos des autres miracles, il y aurait 'a parler longuement. II n'y a [cependant] pas lieu de developper cela ici. I1 est etabli, par le fait que l'advenue du monde est etablie, que le Dieu TrZes-Haut a le pouvoir55 de faire exister ce qu'Il veut, sans matiere ante'rieure 'acette [chose], lorsqu'elle est possible, et qu'elle soit habituelle ou inhabituelle. Les possibles en effet, habituels et inhabituels, sont egaux par rapport 'a Son pouvoir. On le saura donc, de meme qu'Il a eu le pouvoir de creer le premier homme, le premier serpent, et de faire exister la vie en eux deux, II a le pouvoir de faire exister la vie dans le corps de Lazare ou dans le corps du baton et de le muer en serpent. Et de meme qu'Il a le pouvoir de creer la lune, I1 a le pouvoir de la fendre. C'est apparent, les attributs des [etres] crees ne sont pas, pour ce qui est de la perfection, comme les attributs de leur Createur. Nul etonnement, des lors, que les creatures n'aient pas le pouvoir de s'opposer, par leurs paroles, aux paroles de leur Createur! Leur affirmation que la sphere ne se perce pas et que l'ange ne se meut pas est vaine et les preuves qu'ils [8r] en apportent sont d'un caractere corrompu. Cela ne convient donc pas en ce lieu. Etant etabli qu'il se peut que le Dieu TrZes-Haut adresse une revelation a un humain et cree quelque chose qui rompe les habitudes, quand un humain pretend que le Dieu Tres-Haut lui a adresse une revelation, qu'il proclame, 'a titre de defi, que le Dieu TresHaut creera, pour garantir sa veridicite, suite au defi qu'il lance, quelque chose dont ses semblables seraient incapables de produire l'equivalent, et que l'affaire est telle qu'il l'a pretendu, on sait necessairement qu'il est veridique. Et s'il est etabli qu'il est veridique, il faut le juger veridique 'apropos de ce dont il informe: le Ras55

Litt.: Sur quoi sa col'ere se calma et il se tut. Comment [n'en serait-il pas ainsi] alors que le shaykh, l'imam, I'Argument de l'Islam, Muhammad al-Ghazall - que Dieu lui fasse misericorde! - a dit au debut de son livre nomme L 'incoherence des philosophes, apres avoir blame et couvert de reproches une categorie de Musulmans qui meprisaient les devoirs de la Loi par imitation des philosophes58: ((J'ai commence59 a rediger ce livre pour refuter les philosophes anciens, 6tablissant60 l'incoherence [9r] de leur croyance et la nature contradictoire de leurs paroles, touchant ce qui se rattache aux divinalia6' (ildh'yydt)>>? [al-Ghazall] de Et mener plus avant son propos, jusqu'a dire: XCela, tout en62 rapportant leur doctrine telle qu'elle est afin que ces heretiques par imitation per?oivent bien que tous les [penseurs] insignes, s'agissant des premiers et des derniers, s'accordent sur la foi en Dieu et au Jour Dernier, que leurs divergences se ramenent a des details exterieurs a ces deux poles pour lesquels les prophetes ont ete suscites, appuyes par les miracles, et que ne se met "anier qu'une petite bande de gens dont les intellects sont inverses et les vues 'al'envers, qui sont denues d'appui63, desquels aucun cas n'est fait parmi ceux qui examinent [les choses] et dont compte n'est tenu que dans64 la troupe des diables et65 des mechants, dans la masse des imbeciles incultes. [Cela], afin que quiconque a pour opinion que se parer de la mecreance par imitation est le signe de l'excellence des vues, l'indice de la perspicacite et de la sagacite, renonce a son outrance56 5758 59 60

C'est-a-dire un des adeptes de la philosophie.

Avicenne.Cf. A.H. al-Ghazali, Tahdfut,ed. Dunya, p. 74; trad. Kamali, p. 1-2. ibtadaytu T: intadabtu G Je me suis applique' a... muthbitanT: mubayyinan G , exposant ... Jaicommence... divinalia = A.lH. al-Ghazall, Tahdfut, Dunya, p. 75.1. 13. ed.maca T: min G , en rapportant... yu'ayyadu T: yu'bahu G , auxquels on ne s'inte'resse pas, fi T: min G ... et qui ne sont comptesque parmi la troupe ... wa T: - G .. des diables me'chants,

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en realisant que ceux des chefs de file des philosophes et de leurs autorites auxquels il s'assimile sont innocents de ce dont ils ont ete accuses66 comme reniement des Lois, qu'ils croient en Dieu, jugent veridique Son Envoye, et battent la campagne 'a propos de details, posterieurement 'a ces fondements, y glissant, errant et egarant67.>> Parmi les anciens [philosophes], dirai-je, je ne connais comme chefs de file insignes, comme autorites, que Platon, Socrate, Aristote et leurs emules; parmi les Modernes d'entre eux, qu'Abui Nasr al-Farabi et Ibn Sina. Tous ceux dont mention est faite en dehors de ceux-ci [9v] soit sont des commentateurs des paroles d'Aristote, soit confirment ces derniZeres.Pour ce qui est du , Dar al-Maaref, Le Caire, 1972 (5e ed.).[al-Bustfl.

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